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MATELOTAGE ET NAVIGATION
Organiser des plongées nécessite une formation spécifique mais surtout
une expérience acquise sur le terrain. Ces compétences concernent les
manœuvres de l’embarcation, le choix et la localisation d’un site, la prise
d’informations météorologiques, l’assistance de plongeurs en difficultés.
Le vocabulaire sur un bateau
Sur un bateau, les mots droite et gauche, devant et derrière,
n'existent pas. Il y a un vocabulaire bien particulier pour designer
les 4 cotés d'un bateau
De plus, certains objets ont des noms bien particuliers.
• Bout : Tout cordage
• Taquet : Pièce en bois ou métallique pour amarrer un bout
• Bitte : Pièce en bois ou métallique solidement fixée sur le quai ou le pont, autour de laquelle
on amarre un bout
• Pare Battage : Bouée servant à protéger la coque des chocs extérieurs comme le quai ou les
autres bateaux
• Ancre : Objet métallique, relié par un bout ou une chaîne, servant à
immobiliser un bateau
• Grappin : Petit ancre repliable (pour pneumatiques)
• Gaffe : Long bâton terminé par une pointe ou un crochet servant à repousser ou à crocheter
• Cap : Direction à prendre
• Amers: Permet de retrouver un point précis au large d'une côte avec des moyens simples
L’embarcation : règles et matériel de sécurité
En dehors du matériel propre à sa catégorie de navigation, tout navire de plongée a des obligations
spécifiques :
Pour la sécurité des plongeurs :
• Un pavillon Alpha, signifiant « plongeurs en immersion », doit être arboré. Ce pavillon doit être
rigide, d’une hauteur d’au moins 1 mètre et visible sur tout l’horizon. Pour les bateaux de moins
de 7 mètres, la hauteur du pavillon peut être ramenée à 0.5 mètres et celui ci n’est plus
obligatoirement rigide. Les embarcations doivent se tenir à distance et avancer lentement. De
nuit, la plongée est matérialisée par les feux superposés rouge/blanc/rouge qui signifient
capacité de manœuvre restreinte.
• Un moyen de fixation des bouteilles doit être prévu.
• A l’exception du chef de bord et de l’équipage, les personnes autorisées à embarquer ne doivent
être que des plongeurs munis de leur équipement, qu’ils soient ou non revêtus de leur
combinaison de plongée.
• La cinquième catégorie est la seule autorisée, ce qui limite les plongées à 5 miles d’un abri, sauf
dérogation locale.
• Une tablette de notation permettant d’écrire des informations utiles en cas de besoin doit être
disponible.
• Un jeu de tables permettant de vérifier ou recalculer les procédures de remontées des plongées
réalisées au delà de l’espace proche doit être accessible.
• Une bouteille d’air de secours équipée de son détendeur doit être prête à l’emploi, mais elle
n’est pas nécessairement dans l’eau, au pendeur.
• En cas de réimmersion, tout plongeur en difficulté est accompagné d’un plongeur chargé de
l’assister. Cela suppose qu’il n’y a aucun accident déclaré.
Pour alerter les secours
• Un moyen de communication permettant de prévenir les secours doit être disponible. La VHF
reste l’instrument le plus adapté, du fait de sa large couverture en mer et de la veille permanente
sur le canal 16 qui permet d’obtenir des informations sur la météo, la sécurité en mer et les
embarcations en détresse. De plus, un appel à la VHF est entendu par tous les navires en veille
sur la zone et certaines stations à terre (CROSS, Sémaphores…)
• Un tableau d’organisation des secours doit être affiché en un lieu visible de tous. Ce tableau
doit comporter les adresses et numéros de téléphone des personnes et organismes susceptibles
d’intervenir en cas d’urgence.
Pour secourir
• une trousse de secours dont le contenu minimum est :
- Des pansements compressifs
- Un antiseptique local
- Une crème antiactinique
- Un bandage
- De l’aspirine en poudre non effervescente.
- de l’eau douce potable non gazeuse
• Le matériel d'oxygénothérapie (bouteille + accessoires) doit être disponible pour les secours :
- une bouteille d’oxygène gonflée d’une capacité suffisante pour permettre, en cas
d’accident, un traitement adapté à la plongée. La capacité de la (des) bouteille(s)
d’oxygène dépend donc du nombre de plongeurs, de l’éloignement des sites et de la
rapidité de l’embarcation
- un manodétenteur
- un ballon auto-remplisseur à valve unidirectionnelle (BAVU) avec sac de réserve
d’oxygène
- un tuyau de raccordement au BAVU
• Eventuellement disposer d’un aspirateur de mucosités
Les matériels et équipements nautiques des plongeurs sont conformes à la réglementation en
vigueur et correctement entretenus
Navigation et sites de plongée
En l’absence de directeur de plongée, un plongeur de niveau 3 peut organiser ses propres plongées
(niveaux 3, 4 et 5 entre eux)
Certaines notions essentielles en météo, navigation, mouillage et surveillance de surface doivent
donc être acquises.
La météo
Les prévisions météo sont essentielles à l’organisation d’une plongée. Elles permettent de décider si
la plongée a lieu, et dans l’affirmative d’en déterminer le lieu en fonction :
- de la force du vent (échelle Beaufort)
- de son orientation
- de l’état de la mer (échelle de 0 à 9)
Les bulletins météo marine sont disponibles :
- auprès des capitaineries
- auprès des CROSS (diffusés à heure fixe sur le canal 16)
- sur Internet
- sur minitel
- par téléphone
Il existe 3 types de bulletins :
- les bulletins réguliers, rédigés et diffusés à heure fixe
- les avis tels que les Bulletins Météo Spéciaux (BMS) en cas de vent fort, forte houle ou
visibilité réduite
- les bulletins rivage élaborés par les centres départementaux
Localiser un site de plongée
Pour localiser un site de plongée, il est possible d’utiliser soit des repères visuels, soit un instrument
de positionnement par satellite (GPS). Un sondeur peut compléter ce dispositif.
Amers, alignements et enseignures
Un amer est un point de repère précis, significatif, différent
d’autres points à proximité, fixe et bien visible.
Deux amers parfaitement alignés l’un derrière l’autre forment
un alignement. Une enseignure est le croisement de 2 ou 3
alignements afin de déterminer un point précis. L’angle formé
par les alignements doit être suffisamment large mais pas trop
(exemple : 90 degrés)
Le GPS
Le GPS est un système de radionavigation valable dans le monde entier. Il fonctionne grâce à 24
satellites, dont 3 suffisent pour définir un point. Dans le domaine civil, sa précision est de l’ordre de
quelques dizaines de mètres.
C’est un système efficace, simple, actuellement de faible coût qui permet de:
- saisir les coordonnées de nombreux sites
(ports, sites de plongée…) C’est la
fonction WPT
- Connaître sa position instantanée. C’est
la fonction POS
- mémoriser instantanément un point, par
exemple si une personne passe par
dessus bord. C’est la fonction MOB
- Tracer sa route, connaître un cap,
calculer instantanément la vitesse d’un
bateau, ainsi que la distance et le temps
restant pour atteindre le lieu recherché.
C’est la fonction NAV
La précision est remarquable pour la navigation. Elle
reste insuffisante pour localiser certains sites de
plongée, une épave par exemple. Pour pallier cet
inconvénient, il est possible d’utiliser un GPS
différentiel qui ramène l’erreur de positionnement à
quelques mètres grâce à des balises terrestres.
LE SONDEUR
Fort utile pour la sécurité, un sondeur affiche la profondeur. Il permet aussi de dessiner le fond et
de repérer des points significatifs : remontée rocheuse, épave…
Une fois sur le site de plongée, il ne reste plus qu’à :
- lancer une balise pour que les plongeurs aient un repère visuel.
- ou à mouiller le bateau
Le mouillage :
Pour mouiller sur un site, il faut :
- naviguer à petite allure, face au vent ou au courant
- dépasser légèrement le site
- s’assurer qu’il n’y ait pas de plongeurs en immersion (absence de bulles)
- larguer le mouillage régulièrement, sans le retenir, pendant que le pilote fait légèrement
marche arrière.
Un mouillage est constitué de :
- une ancre qui empêche le mouillage de riper en cas de vent ou de courant.
- Une chaîne qui tient véritablement le bateau par son poids
- Un bout qui relie la chaîne au bateau
Pour être efficace, une ligne de mouillage doit donc avoir une
grande partie de la chaîne qui repose sur le fond. Par mer belle
ou peu agitée, il faut larguer au minimum 2 fois la hauteur
d’eau, contre 3 à 5 fois s’il y a du vent, des vagues, du courant
ou par petit fond.
Le lieu du mouillage doit être choisi avec soin. Il doit être abrité,
dans la mesure du possible, du vent et des vagues, sans être trop
proche des rochers. Il faut s’assurer qui si le vent tourne ou le
courant change de sens, le bateau peut tourner autour du
mouillage sans heurter de récif ou d’embarcation. On parle de
« rayon d’évitage »
De plus il faut que la plongée ait lieu à vue depuis le bateau pour
assurer la surveillance en surface.
La sécurité en surface :
Assurer la sécurité en surface est une tache de confiance qui consiste à :
- S’assurer que le bateau, s’il est ancré reste bien en place. Pour cela prendre un repère à
terre et vérifier régulièrement que la position, du bateau ne varie pas.
- Rester attentif aux embarcations et leur faire signe de se dérouter ou de naviguer à faible
allure, avec prudence, si elles passent dans le périmètre de la plongée.
- Mettre en place la sécurité passive en préparant un ou plusieurs blocs de secours, soit
attachés à un pendeur, soit prêts à être largués si une palanquée le demande.
- Repérer les différentes palanquées par leur panache de bulles et suivre leur parcours.
Cela permet, par exemple, d’anticiper des difficultés si une palanquée s’éloigne trop.
- Etre capable de manœuvrer le bateau ou son annexe pour porter assistance.
- Etre capable en cas de besoin de secourir des personnes en difficulté. (cf. module
RIFAP)
- S’assurer que toutes les palanquées sont remontées. Une feuille de palanquée est un
moyen efficace pour gérer un grand nombre de plongeurs.
La récupération des plongeurs :
Pour récupérer les palanquées, vous devez vous intercaler entre le vent et les plongeurs, débrayer le
moteur, puis vous laisser dériver. Cette phase est délicate, elle nécessite un apprentissage
particulier.
Les nœuds
Un plongeur autonome doit connaître quelques nœuds d’usage courant pour amarrer une
embarcation, fixer un pare battage, relier une annexe à l’embarcation principale, fixer une bouteille
à un pendeur ou encore mettre en place une ligne de vie en cas de courant.
On distingue les nœuds d’arrêt, les nœuds d’ajout et les nœuds d’amarrage.
• Les nœuds d'arrêt
Les nœuds d’arrêt évitent que les cordages se disjoignent ou que le cordage glisse dans un œil
Citons :
- le nœud en huit
- le nœud de plein poing, solide mais difficile à défaire, utilisé le plus souvent pour isoler
la partie usagée d’un cordage.
• Les nœuds d’ajout Les nœuds d’ajout permettent de relier des bouts entre eux, pour les ajouter, d’ou leur nom.
LE NŒUD DE PECHEUR
Il permet de relier de manière quasi définitive deux bouts de diamètres comparables.
LE NŒUD D’ECOUTE DOUBLE
Il permet de réunir deux cordages de diamètres différents. Mais il se défait dès qu’il n’est plus sous
tension. Il faut donc l’assurer, par exemple avec deux demi-clefs.
LE NŒUD D’AGUI
Il est constitué de deux nœuds de chaise dont les boucles sont prises l’une dans l’autre. Très sur, il
peut s’effectuer avec des bouts de diamètres très différents et se défait facilement.
• Les nœuds d’amarrage LE TOUR MORT ET DEUX DEMI CLEFS
Le plus facile à réaliser
Utilité : Amarrer un bout autour d'une bitte ou d'un mât
Avantage : Simple à faire
Inconvénient : Ne peut pas être fait sur un anneau
Technique
1. faire un tour mort
2. faire une demi-clef
3. faire une deuxième demi-clef
4. Le nœud est fini
• Tours de taquet
Utilité : Amarrer un bout au taquet d'un bateau
Technique
1. Faire un tour de taquet
2. Faire 2 ou 3 tours croisés
3. Terminer avec une demi-clef
4. Le nœud est fini
• Nœud de Chaise
Utilité
C'est le nœud le plus utile en tout. C'est un nœud universel, il peut servir :
� Pour l'amarrage à un anneau, une bitte, un mât, …
� Pour attacher une bouée, …
� Pour relier 2 bouts ensemble
� Pour le transport d'un blessé
Avantage : Facile à défaire, même après qu'il ait été mouillé et sous tension
Technique
1. Faire une boucle avec le tirant en bas
2. Passer dans le boucle par le bas
3. Passer derrière la tirant
4. Repasser dans le boucle
5. Le nœud est fini
Autre Technique
Cette autre technique est plus rapide.
La main gauche (pour les droitiers) tient le bout qui tire et le retient tenu.
On passe l'extrémité avec la main droite dans l'anneau ou derrière la bitte.
Puis l'avant bras effectue une rotation autour du bout près de la main qui tend, afin de constituer
une petite boucle lâche autour du poignet.
Avec les doigts, passer le brin derrière le bout.
Le reprendre, et tirer en dégageant le poignet de la petite boucle.
Le nœud de chaise est fait.
Cette technique est très efficace pour encorder un plongeur en détresse ou soit même.
• Nœud de Cabestan
Utilité : Amarrage à une bitte ou un mat
Inconvénient
A ne jamais faire à un anneau
Très tendu et mouillé, il est difficile à défaire
Technique pour un mât
1. Faire le tour du mat ou de la bitte
2. Repasser sous le tirant
3. Refaire un tour
4. Passer dans la 1ère
boucle dans le sens inverse du tirant
5. Terminer par 2 demi-clefs si nécessaire
Technique pour une bitte
1. Passer une première boucle par-dessus la bitte en gardant le tirant
en dessous
2. Passer une deuxième boucle retournée par dessus la bitte
3. Terminer si nécessaire par 2 demi-clefs
• Nœud de Cabestan (préparé)
On peut aussi préparer ce nœud à l'avance
Technique
Bras croisés, saisir le bout avec les deux mains dans le même sens, paumes vers le bas
Décroiser les bras et passer une boucle derrière l'autre
Le nœud de cabestan est fait. On peut le poser ainsi sur une bitte
Le tendre et au besoin terminer avec deux demi-clefs
Avantage
Il est très vite fait.
Il peut être préparé à l'avance.
Il est très vite posé.
Inconvénient
Il faut pouvoir le poser sur une bitte
On ne peut pas le faire sur un mât
• Lancer un bout
Utilité
Lancer une amarre à quai par exemple
Pour lancer un bout à plusieurs mètres, il faut :
� Qu'il ne s'emmêle pas en l'air.
� Qu'il se dévide facilement.
� Qu'il atteigne son but.
� Qu'il ne file pas en totalité.
Technique
Amarrer l'extrémité inférieure pour que tout le bout ne file pas
Saisir l'extrémité supérieure avec la main qui va lancer
Faire 6 grandes boucles
En conserver 3 dans la main qui va lancer et en poser 3 sur l'autre main à plat
Un mouvement d'élan et de visée et on lance le bout, à bras tendu, en direction de l'objectif
L'autre main laisse les boucles se dévider
• Ranger un bout
Utilité
Il est très important de bien ranger un bout dont on ne se sert pas ou qui est trop long. On évitera
ainsi de se prendre les pieds dedans.
Technique :
1. Lover le bout dans le sens des aiguilles d'une montre
2. Faire 2 à 3 tour du bout
3. Passer une boucle dans le bout
4. Agrandir la boucle et la passer par dessus le bout
5. Resserrer la boucle
6. Le bout peut être rangé