12
MÉDECINS DU MONDE 102 LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS DE MÉDECINS DU MONDE FRANCE, BELGIQUE ET SUISSE TRIMESTRIEL - N° 102 MARS/AVRIL/MAI 2011 0,60 - 1 FS WWW.MEDECINSDUMONDE.ORG 1 2 5 NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU MADAGASCAR SANT ET CLIMAT: UN LIEN TROIT 1 GRAND ANGLE |P. 2-4 Madagascar, prévention des catastrophes 2 EN DIRECT DE… |P. 5-9 France, Serbie, Liberia, Mali, Territoires palestiniens 3 RENDEZ-VOUS |P. 10 La vie de l’association 4 RENCONTRE |P. 11 Fatouma Mabeye 5 URGENCE |P. 12 Haïti, un an après

Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

Embed Size (px)

DESCRIPTION

En ouverture de cette édition, vous trouverez un Grand angle sur la prévention des catastrophes naturelles à Madagascar. Ce numéro consacre également des articles sur nos programmes en France, en Serbie, au Libéria, au Mali et en Territoires Palestiniens.

Citation preview

Page 1: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

MÉDECINSDU MONDE

102LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS

DE MÉDECINS DU MONDE FRANCE,BELGIQUE ET SUISSETRIMESTRIEL - N° 102MARS/AVRIL/MAI 2011

0,60 € - 1 FSWWW.MEDECINSDUMONDE.ORG

1

2 5

NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU

MADAGASCARSANT ET CLIMAT:UN LIEN TROIT

1 GRAND ANGLE |P. 2-4Madagascar, prévention des catastrophes 2 EN DIRECT DE… |P. 5-9France, Serbie, Liberia, Mali, Territoires palestiniens 3 RENDEZ-VOUS |P. 10La vie de l’association4 RENCONTRE |P. 11

Fatouma Mabeye5 URGENCE |P. 12

Haïti, un an après

Page 2: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS

Cyclones, inondations, épidémies, interventions d’urgence,et après? Souvent le retour au point de départ et son lot de carences sanitaires. Face à ce constat, Médecins du Monde décide de mettre en place un programme de gestion des risques et des catastrophes. Une réponse appropriée pour rompre le cycle de la fatalité…

2 GRAND ANGLE / MADAGASCAR

GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES

SANTÉ ET CLIMAT: UN LIEN ÉTROIT

L’Île rouge, comme la terre d’Afrique, dont elle s’est séparée il y a cent soixante millions d’an-nées, se trouve sur la

principale trajectoire des tempêtes qui balaient tous les ans sa côte orientale. Ces vingt dernières années, nos équipes sont interve-nues une douzaine de fois sur cette mince plaine côtière bordée par l’océan Indien, pour secourir les victimes de ces vents dévastateurs. « Ces programmes permettaient un soutien ponctuel, mais après le départ des équipes, aucun suivi des activités, aucune surveillance épidémiologique n’étaient main-tenus par manque de moyens et de personnel. La fois suivante, tout

était à refaire », indique Chloé, coordinatrice médicale du pro-gramme de gestion des risques et des catastrophes (GRC).

Réduire les conséquences sanitaires des catastrophes naturelles

Ainsi, à l’issue des cyclones Gafilo et Indlala, en 2004 et 2007, cette approche réactive est remise en question et réorientée en 2008 vers une réponse plus pérenne fondée sur la préparation des communautés pour faire face aux

© B

runo

Fer

t

2

Reportage photo sur le web

3

© B

runo

Fer

t

1

conséquences de ces dépressions tropicales. Après six interventions d’urgence à Maroentsetra depuis 1990, c’est naturellement dans ce district dans le nord-est du pays, que les premières mesures destinées à réduire les consé-quences sanitaires des catastro-phes naturelles sont mises en place, avec le soutien de DipEcho1.Une manière de considérer la santé sans négliger le contexte et les facteurs environnementaux. Deux ans plus tard, l’ONG Medair reprend les activités bien rodées de MdM, qui décide de dupliquer ce programme dans la région de Sambava, un peu plus au nord.

UNE DÉMARCHE PARTICIPATIVE

Après deux heures de pistes caho-teuses et une bonne heure de marche dans la mangrove luxu-riante, l’équipe rejoint le village de Mosorokely. Ici, les villageois tra-vaillent dans une vaste exploitation de noix de coco, cultivent la vanille et le riz et vivent au rythme des

Page 3: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

Mars/Avril/Mai 2011

3www.medecinsdumonde.org

4

1 et 3_ Après le Bangladesh et l’Inde, Madagascar est le troisième pays le plus touché par les catastrophes naturelles.L’objectif de MdM est de réduire la vulnérabilité des populations vivant à proximitédes zones inondables et de maintenir un accès à l’eau.

2_ La supervision des consultations dispensées dans les centres de santé permet d’assurer un suivi épidémiologique indispensableen cas d’urgence.

4_ Obtenir l’adhésion des villageois et travailler de concert avec eux sont les conditions pour la réussite d’un programme de prévention des risques.

© B

runo

Fer

t

© B

runo

Fer

t

Page 4: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS

© B

runo

Fer

t

4 GRAND ANGLE / MADAGASCAR©

Bru

no F

ert

6

5

saisons. Celle qu’ils redoutent le plus s’étend de janvier à mars, avec les risques de vents et de pluies, et leurs conséquences parfois dramatiques, puisque cette

-dure2 -qué peut être intégralement détruit avant la récolte.Prévenus par voie d’affichage et de la radio locale de l’arrivée de MdM, les habitants accueillent les animateurs à grands renforts de chants et de sourires… Puis la vaste assemblée s’installe en arc de cercle face aux représen-tants du village, assis sur les pupitres d’écoliers, tandis que Ginot, l’un des animateurs, com-mence sa présentation du projet : « Vous serez un village pilote et l’idée est de voir ensemble ce qui représente un danger en cas de cyclone ou d’inondations en ter-

mes de déplacements, d’évacua-tion, de stocks d’al iments, d’accès à l’eau ou aux soins, d’ha-bitat… et de trouver ensemble les solutions pour y faire face. »

Beaucoup de travail reste à faire, notamment une cartographie des risques d’inondations

Tous se souviennent de Gafilo en 2004, et de Justine en 1982 pour les plus anciens, qui a ravagé plantations et maisons. L’attention est à son comble… Et Frankline, également animatrice, de renché-rir : « L’essentiel réside dans la volonté de travailler ensemble, nous vous laissons donc le temps d’y réfléchir. » Le lendemain matin,

chefs et membres des associations du village approuvent à l’unanimité et un comité de sept représentants de la communauté est élu. « Mais beaucoup de travail reste à faire, notamment une cartographie des risques d’inondations et une éva-luation de leurs connaissances », insiste Frankline.

LA SANTÉ COMMUNAUTAIREEN FILIGRANELa sensibilisation des commu-nautés à la GRC et la préparation aux catastrophes par l’amélioration des abris, de l’accès à l’eau ou encore la mise en place de systè-mes d’alerte et de secours ne constituent qu’une partie du travail. Quelque 157 secouristes ont pour l’instant été formés et dotés de kits de secours en partenariat avec la Croix-Rouge malgache.

5_ Le soutien aux structures de santé a mis en lumière leur faible fréquentation et l’importance des médecins traditionnels dans le parcours de soins.

6_ Pendant la période cyclonique, les récoltes de riz peuvent être détruites, mettantà mal un équilibre fragile.

Ils sont désormais opérationnels pour venir en aide à la population dans les quartiers de quatre com-munes. Parallèlement et en lien avec les autorités sanitaires natio-nales, l’association assiste deux fois par mois aux consultations dispensées dans six centres de santé de base. Ce matin, Xavier, médecin malgache recruté par MdM, vient donner quelques conseils à Justin, aide sanitaire dans le village d’Analamaho. « Je vérifie que les règles d’hygiène sont respectées, les fiches de suivi épidémiologique bien tenues, et que le dépistage de la malnutrition est opérationnel. »En cas de cyclone, ces éléments faciliteront la mise en place de mesures d’urgence adaptées aux besoins. Mais une étude anthro-pologique a montré que les cen-tres de santé éta ient peu fréquentés faute de moyens, sur-tout en période de soudure. Naturellement, les communautés rurales continuent de consulter les soignants traditionnels, comme le reconnaît Geneviève, enceinte de deux mois : « Je ferai appel à une matrone car j’habite trop loin du centre de santé. » Former ces praticiens traditionnels à repérer les signes de gravité et les impli-quer comme personnes relais pour référer un patient est donc devenu une évidence.Née d’une volonté d’interaction entre l’urgence et le développe-ment, la GRC semble une solution pertinente à l’aune de l’expérience acquise à Madagascar. Sa dupli-cation dans des pays comme la Birmanie ou l’Indonésie particu-lièrement exposés aux catastro-phes naturelles n’est donc plus une gageure. ■HÉLÈNE VALLS

1- Service d’aide humanitaire de la Commission européenne consacré à la préparation aux catastrophes2 - La « soudure » est la période qui sépare la fin de la consommation de la récolte de l’année précédente, et l’épuisement des réserves des greniers, de la récolte suivante.

Page 5: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

Mars/Avril/Mai 2011

© L

ahcè

ne A

bib

EN DIRECT DE…5

FRANCE / JOURNÉE MONDIALE CONTRE LE SIDA

PARADOXE SANITAIREÀ l’occasion du 1er décembre 2010, Médecins du Monde a lancé les tests de dépistage à résultat rapide du VIH en métropole. L’association déplore une contradiction entre un dépistage facilité par les nouveaux tests autorisés, et un accès aux soins de plus en plus difficile pour les plus démunis.

d’orientation (Caso) de Seine-Saint-Denis, département d’Île- de-France le plus touché par le VIH après Paris, a organisé une journée d’action le mercredi 1er décembre 2010.

Le résultat du testest obtenu en deux minutes

Durant la matinée, plusieurs patients du Caso ont été accueillis pour réaliser un test de dépistage à résultat rapide du VIH. Si le dépistage en lui-même se réalise très rapidement – le résultat est obtenu en deux minutes –, Jeanine Rochefort, médecin res-ponsable du Caso, et Catherine Bouviala, pharmacienne, respon-sable de l’équipe de prévention

VIH/hépatites du Caso, prennent le temps d’un entretien avec chaque patient. M. André* est informé sur les modes de trans-mission du VIH, mais aussi des hépatites et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST). L’équipe explique le déroulement du test. Il faut s’assurer que les patients soient prêts à recevoir le résultat de leur test très rapi-dement. Jusqu’au dern ier moment, le patient est libre de refuser de connaître le résultat. Dans ce cas, l’équipe de préven-tion l’orientera vers un dispositif de dépistage classique qui déli-vre les résultats sous quelques jours. « Si le test est positif, nous vous accompagnerons directe-ment à l’hôpital pour faire un test de confirmation », explique Jeanine Rochefort à M. André. Ce patient a déjà été dépisté il y

À terme, l’usage des tests de dépistage à résultat rapide du VIH sera généralisé dans certainsde nos centres de soins.

Dossier sur le web

a cinq ans, mais pense avoir été de nouveau exposé à des risques de contamination. Son test est négatif. Avant de partir, l’équipe lui remet l’adresse d’un centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) à proximité de son lieu de vie afin qu’il puisse faire un dépistage des hépatites et des IST, que le TDR du VIH ne permet pas de détecter.

DES MESURES CONTRADICTOIRESToutes les personnes dépistées durant cette matinée sont séro-négatives, mais il est fort proba-ble que les équipes de MdMsoient amenées à accompagner des personnes dont le test sera positif. L’accès aux soins de ces personnes, dont beaucoup sont sans papiers, sera rendu plus difficile compte tenu des restric-tions à l’AME récemment adop-tées par les parlementaires et soutenues par le gouvernement. Celles-ci risquent de conduire à une augmentation des retards de recours aux soins pour les étrangers sans papiers.

Restrictions à l’AME, des effets contre-productifs en termes de santé publique

Le récent rapport de l’Inspection générale des affaires sociales et de l’Inspection générale des finan-ces, rendu public fin 2010, alerte sur les effets contre-productifs de ces mesures sur la santé des sans-papiers, qui retardent ou renoncent déjà à leur accès aux soins. Ce rapport recommande également de ne pas leur créer d’obstacles financiers supplé-mentaires, ces politiques pouvant être lourdes de conséquences en matière de santé publique. ■SOLENN ASSATHIANY

* Le nom du patient a été changé.

En novembre 2010, le ministère de la Santé publiait un arrêté auto-risant la réalisation des tests de dépistage à

résultat rapide (TDR) du VIH par les médecins exerçant en libéral, et le personnel médical et non médical travaillant au sein de structures et d’associations impli-quées dans la prévention sanitaire. Une véritable avancée pour le dépistage du VIH.

ACCOMPAGNERLE DÉPISTAGEAprès une première expérience menée à Cayenne en 2009, le centre d’accueil, de soins et

Page 6: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS

EN DIRECT DE…

6

SERBIE / ACCÈS AUX SOINS

M THADONE:LE PARI DE LA RÉINSERTIONDepuis 2009, MdM pilote un projet inédit de réduction des risques et de substitution aux opiacés en Serbie. Objectif : une prise en charge globale qui vise l’accès aux soins et la resocialisation des usagers de drogues.

L’héroïne a presque tout volé à Andgela: argent, santé, jeunesse. Reste

Dénoncée par ses voi-sins aux services sociaux, elle a bien failli le perdre: « Je suis allée à Savski Venac, raconte la Belgradoise de 32 ans, où le per-sonnel m’a prise en charge tout de suite. Dès le premier jour, j’ai enchaîné les entretiens. Tout le contraire des hôpitaux qui vous donnent la méthadone puis vous lâchent dans la nature! Je viens tous les jours, car j’ai vraiment le sentiment d’être écoutée. »

Les droits des usagers de drogues, comme l’accès aux soins, sont souvent bafoués

Ouvert depuis octobre 2009, le centre de santé, baptisé Savski Venac, constitue la clé de voûte du programme de réduction des risques de Médecins du Monde. Une petite révolution dans une société où les droits des usagers de drogues, comme l’accès aux soins, sont souvent bafoués.« Ici, le bénéficiaire n’est plus un criminel, mais un patient soigné

© B

enoi

t Gué

not

Reportage photos sur le web

Hongrie

Croatie

BosnieHerzégovine

Monténégro

Albanie

SERBIE

Macédoine

Roumanie

Bulgarie

BELGRADE

NOS ACTIVITÉS

Accès aux traitements de substitution,

accompagnement médical, psychologique et social des patients,

plaidoyer, sensibilisation et formation des acteurs locaux,

développement d’un réseaude praticiens au niveau de l’accèsaux soins de santé primaires.

1

© B

enoi

t Gué

not

2

Page 7: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

Mars/Avril/Mai 2011

7

de son plein gré, explique Miroslav Miskovic, le référent méthadone du centre. Un traitement de subs-titution s’avère inefficace sans un accompagnement médical, psy-chologique et social du patient. »Sans compter ce supplément de chaleur humaine et d’empathie dont témoigne le personnel. Pour travailler, Miroslav a d’ailleurs tro-qué sa blouse blanche de docteur, tant redoutée par Andgela, contre un jean et des baskets.

L’HÉROÏNE,PLAIE DES BALKANSPrésent depuis 2000 en Serbie, MdM s’est engagé dès 2003 auprès des usagers de drogues, en créant notamment Veza (le « lien » en serbe), un centre dédié à l’échange de seringues. Milica Bogdanov, ex-travailleuse sociale à Veza et aujourd’hui employée à Savski Venac, se souvient : « Nous avions constaté le manque de disponibilité de la méthadone en Serbie, et l’absence d’un réel suivi des bénéficiaires. » En revan-che, il a fallu près d’une décennie d’âpres négociations avec les pouvoirs publics pour aboutir à

SavskiVenac, notamment à cause d’énormes contraintes adminis-tratives, et à la défiance aiguë des professionnels de santé à l’égard des produits de substi-tution, et, pis, de leurs usagers.Outre la stabilisation du patient, la méthadone réduit pourtant les risques d’infections liés aux injec-tions par voie intraveineuse

et les pratiques illégales en vue de se procurer de l’héroïne (vol, deal et prostitution).Un paradoxe pour cette région d’ex-Yougoslavie, qui, dans les années 1970, tenait le haut du pavé en matière de programmes de substitution. Les thérapies étaient cependant réservées aux jeunes apparatchiks du régime titiste, uniques consommateurs d’une drogue au coût prohibitif. Pendant la guerre (1990-1995) puis avec l’embargo (1998-2000), les prix de l’opiacé ont chuté brutalement, offrant ainsi aux dealers une nouvelle clientèle parmi les classes populaires. Aujourd’hui, la Serbie, qui recense plus de 25000 usagers d’héroïne par voie intraveineuse, demeure

un carrefour européen du trafic de drogues.

S’INTÉGRERAU SYSTÈME DE SANTÉFin 2010, le centre accueillait ainsi, dans une ambiance bon enfant, 104 bénéficiaires suivis quotidien-nement par les travailleurs sociaux de l’ONG, mais aussi par des praticiens de la Dom Zdravlja de Belgrade (le centre de soins). Soit un médecin, un pharmacien, une infirmière, une psychiatre et une psychologue : autant d’étapes incontournables dans le parcours des patients. Les travailleurs sociaux, de leur côté, les secon-dent dans leurs démarches admi-nistratives. Une priorité car, sans papiers, ils ne bénéficient d’aucun droit en Serbie. « Une tâche com-pliquée, selon Milica, car les patients sont souvent marginalisés. Parfois nous leur trouvons même du travail ou une formation. »

PRÉVALENCE ÉLEVÉEDE L’HÉPATITE CComme Andgela, plus de 90 % des bénéficiaires souffrent de l’hépatiteC, contre seulement 1 %

du sida. « Une bombe à retarde-ment en termes de santé publique», s’inquiète Julien Collette, coordi-nateur du programme. Un message, sous forme d’équation financière, adressé au ministère de la Santé pour échapper au gouffre budgé-taire: prévenir les risques d’hépa-tite C coûtera toujours moins cher que guérir les malades.Le programme inclut ainsi des actions de plaidoyer, de sensibi-lisation et des cycles de formation à destination des acteurs locaux, notamment les professionnels de santé et les institutions. Un travail de longue haleine, comme l’atteste Julien Collette : « Plus que sur l’aspect médical, il faut agir au niveau des valeurs. » ■

GUILLAUME PLASSAIS

© B

enoi

t Gué

not

3

www.medecinsdumonde.org

1_ L’entretien avec la psychiatre : une étape incontournable dans le parcoursdu bénéficiaire.

2_ Le pharmacien du centreprépare les flacons de méthadone destinés aux patients.

3_ L’association Veza organise des maraudes nocturnes pour venir en aide aux usagers de drogue les plus isolés.

Page 8: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS

8EN DIRECT DE…

LIBERIA / SOINS DE SANTÉ PRIMAIRES

ACCOMPAGNERLE SYST ME DE SANTÉPrésent au Liberia depuis 2003, Médecins du Monde est entré dans une logique d’appui à la reconstruction du système de santé national. En décembre 2010,la présidente du Liberia a inauguré un hôpital construit par MdM.

MacBain. Construit en 1952, l’hô-pital a été détruit pendant la guerre par les rebelles du groupe des Libériens unis pour la reconstruc-tion et la démocratie. Sa reconstruct ion permet aujourd’hui de compléter l’offre de soins par une structure spécia-lisée en gynécologie obstétrique et en néonatalité. « Avec un taux de mortalité maternelle de 994 décès pour 100000 naissances, la santé reproductive représente un enjeu majeur du système de santé libérien », souligne Bertrand Brequeville. L’hôpital, d’une capa-cité de 55 lits, intégrera également le centre de santé et le service d’urgence existants. Cette struc-ture deviendra un centre de for-mation national en gynécologie obstétrique. Inauguré par la pré-

L’hôpital de référence obstétrique a ouvert ses portes en février.

Interview de P. Hirtz sur le web

sidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, en décembre dernier, l’hôpital a démarré ses activités au mois de février.

UNE STABILITÉQUI RESTE FRAGILELes prochaines élections prési-dentielles prévues au mois de novembre seront déterminantes tant en termes de maintien d’une stabilité, effective dans ce pays depuis 2006, que de choix politi-ques, notamment dans le domaine de la santé et de son financement. La situation actuelle de la Côte d’Ivoire pourrait avoir des réper-cussions néfastes sur le Liberia. Environ 30 000 réfugiés étaient recensés à la mi-janvier dans le comté du Nimba. ■

MARGAUX DUGOUJON

LIBERIA

Sierra Leone Guinée

OCÉANATLANTIQUE

Côte d’Ivoire

Monrovia

COMTÉDU BONG

NOS OBJECTIFSAppuyer les structures sanitaires locales,soutenir les programmes de formation médicale,participer au démarrage des activités de l’hôpital de référence obstétrique,s’impliquer dans le développement des politiques nationales.

NOS ACTIVITÉSAppui aux consultations générales et aux consultations de santé materno-infantile,consultations psychiatriques et sessions de soutien psychologique,sensibilisation dans les villages sur différentes thématiques de santé,formation continue du personnel soignant.

Entre 1989 et 2003, le Liberia a été le théâtre d’une guerre civile qui a coûté la vie à quelque

laissé le pays exsangue. À la suite de ce conflit meurtrier, Médecins du Monde démarre ses activités dans le comté du Bong avec un programme de rétablissement de l’accès aux soins des populations rurales. « Progressivement depuis 2006, MdM est sorti de la substi-tution pour entrer dans une logique

d’accompagnement de la politique nationale de reconstruction du système de santé », explique Bertrand Brequeville, chargé du programme Liberia. MdM apporte son appui à 16 centres de santé par la formation du personnel local et la distribution de médicaments. L’association soutient également financièrement le centre de forma-tion de Phebe destiné aux infirmiers et aux sages-femmes.

RECONSTRUCTION DE L’HÔPITAL CB DUNBARDans la continuité de ses actions au Liberia, MdM vient d’achever la construction de l’hôpital

fruit d’un partenariat soutenu avec le ministère de la Santé et du sou-tien financier de la fondation McCall

© M

dM

Page 9: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

Mars/Avril/Mai 2011

9

MALI

AUPRÈS DESPOPULATIONSNOMADESDepuis 2006, le Sahel subit une crise alimentaire et nutritionnelle. En mai 2010, MdM a mis en place des équipes mobiles dans le nord du Mali, en dépit d’un contexte sécuritaire dégradé.

Située dans le nord du Mali, la région de Kidal est une zone très encla-vée et désertique. MdMy mène depuis plus de

dix ans un programme de soins de santé primaires. En mai 2010, la situation nutritionnelle et alimen-taire alarme les équipes de MdMqui mettent en place des cliniques mobiles dans les régions les plus frappées, Gao et Kidal. Les popu-lations nomades étant dépendan-tes de l’état de leur cheptel, MdMs’associe à Agronomes et vétéri-naires sans frontières pour envi-

sager une action pertinente. « Le cheptel (chameaux, moutons, chè-vres…) représente l’essentiel de la nourriture et du revenu écono-mique de ces populations, constate Julien Chevrollier, coordinateur général du programme. Il renseigne sur l’état sanitaire et nutritionnel des populations et doit être pris en compte. »

SANTÉ ET NUTRITIONEntre août et novembre 2010, dix équipes mobiles sont déployées pour aller à la rencontre des popu-lations les plus éloignées des centres de santé. Elles évaluent la situation sanitaire et nutritionnelle, le cheptel des campements, et prodiguent des soins. En quatre

mois, près de 11000 consultations curatives, 1 200 consultations

d’enfants de moins de 5 ans ont été effectuées.Aujourd’hui, une action plus longue et mieux adaptée aux différentes périodes de l’année (sécheresse, récolte, migration) est envisagée. Le projet est préparé avec les autorités sanitaires maliennes, dans le cadre d’un renforcement des compétences des acteurs locaux. « Nous souhaitons aussi que les intervenants de la nutrition unissent leurs forces pour que les programmes menés soient cohé-rents, pertinents et pérennes », conclut Julien Chevrollier. ■LOUISE TESSE

NOS OBJECTIFSLutter contre la malnutritiondans les régions de Kidal et Gao.

NOS MOYENS10 équipes mobiles constituées d’un médecin, d’une sage-femme, d’un agent vaccinateur, d’un agent vétérinaire, d’un guide local et d’un chauffeur.

NOS ACTIVITÉSÉvaluer la situation sanitaireet nutritionnelle et soigner les populations les plus éloignées.

www.medecinsdumonde.be

www.medecinsdumonde.ch

EN BREF…

TERRITOIRES PALESTINIENS

PRIORIT LA SANT MENTALE

‘‘Il est essentiel que tout pays offre une réponse à sa population en matière de santé mentale, notam-ment, bien sûr, lorsque le

contexte géopolitique conflictuel génère stress et anxiété, comme c’est le cas dans les Territoires palestiniens depuis des décen-nies », explique Chiara Beguin,

coordinatrice santé mentale. En effet, l’exposition collective à la violence et l’environnement de vie défavorable ont des répercussions négatives sur la santé mentale. Chez les enfants et adolescents, l’absentéisme ou l’échec scolaire sont fréquemment constatés.« Le stress permanent auquel doit faire face la population engendre davantage de décompensations psychiques », précise Chiara Beguin. Il y a donc un réel besoin dans le domaine de la santé men-

tale, notamment chez les jeu-

représentant 57 % de la popula-tion des Territoires palestiniens. Un constat qui a motivé la création d’un centre médico-psychologi-que dédié spécifiquement aux

« Dès son ouverture, en avril dernier, de nombreux parents totalement démunis face aux troubles mentaux de leur enfant s’y sont précipités. » En neuf mois, le personnel soignant, recruté, formé et supervisé par

MdM s’attache, depuis plusieurs années, à renforcer la prise en charge des troubles mentaux en Cisjordanie. L’association s’investit auprès du ministère de la Santé en vue d’améliorer la prise en charge médico-psychologique des enfants et adolescents.

MdM, a rencontré plus de -

logies diverses: autisme, épilepsie, retard mental, hyperactivité, trou-ble de la concentration… Et plu-sieurs groupes de parole ont été ouverts. « Sensibiliser le public aux troubles mentaux est l’une de nos priorités. » Il est primordial, pour une société, que sa popula-tion dédramatise ces pathologies et n’exclut pas les personnes qui en sont porteuses. ■TIPHAINE POIDEVIN

MdM Belgique est présent depuis 2001 au Mali.

© M

dM

Page 10: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS

RENDEZ-VOUS / LA VIE DE L’ASSOCIATION…

LA SANTÉ NE DOIT PAS TRE UN PRODUIT DE LUXE

10

PÉDAGOGIELA SOLIDARITÉ EXPLIQUÉEAUX ENFANTS

DONSCOMMENT SOUTENIRL’ASSOCIATION?

MdM propose aux enseignants du cycle 3 un dossier pédagogique d’édu-cation à la citoyen-

neté. En totale adéquation avec les programmes du primaire, il a été conçu comme un véritable support d’information et de sen-sibilisation pour les élèves de 8-10 ans. Il fait réfléchir à des notions essentielles telles que la solidarité, les droits fondamentaux, le droit particulier à la santé. Cet outil a été conçu pour que des activités prêtes à l’emploi soient mises à la disposition des ensei-gnants et avec la volonté que des débats participatifs soient conduits

Les placements de partage:vous pouvez choisir de soute-nir Médecins du Monde en optant pour un investissement financier éthique. Ces place-ments financiers classiques vous permettent de reverser tout ou partie des intérêts générés à l’association. Votre reversement est un don, vous bénéficiez donc d’une déduc-tion fiscale.

Les cartes solidaires: ces cartes s’utilisent comme des cartes de paiement classi-ques et vous permettent de soutenir Médecins du Monde de différentes façons:– à la souscription de votre carte, votre banque peutverser un montant à MdM,– à chacun de vos retraits ou

Commander le kit pédagogique:www.medecinsdumonde.org/Pedagogie

À l’occasion de la journée mondiale de la santé, le 7 avril, Médecins du Monde dénonce les inégalités en santé dans le monde, mais aussi en France.

Chaque minute dans le monde, une femme meurt à cause de complications liées à la grossesse ou à l’ac-

couchement. Moins d’une femme sur deux en Afrique et en Asie du Sud-Est bénéficie d’une assistance qualifiée pendant son accouche-ment. Face à ces constats alar-mants, Médecins du Monde tire la sonnette d’alarme pour mettre en lumière les inégalités en matière d’accès aux soins ici et là-bas.Des médicaments dorés sous verre, présentés comme des bijoux, des limousines transformées en

ambulances, des stéthoscopes en or… Irréaliste? Choquant? Et pourtant représentatif d’une cer-taine réalité ! En effet, dans de nombreux pays où intervient Médecins du Monde, au Niger, au Liberia, en Haïti... les plus pauvres n’ont pas accès aux soins.Parce que le droit à la santé est l’un des droits fondamentaux, Médecins du Monde se bat pour que, en France comme à l’inter-national, l’accès aux soins de santé ne soit jamais un luxe, un traitement de faveur ou un privi-lège. Mobilisez-vous et rejoignez-nous le 7 avril à Paris ! ■

Plus d’informations :www.medecinsdumonde.org

paiements avec la carte soli-daire, vous pouvez choisir de faire un don à MdM.

Les banques partenaires de Médecins du Monde: Crédit Coopératif (carte Agir, Codésol et FCP Épargne Solidaire), CIC-Crédit Mutuel (Carte pour les autres et Livret d’épargne pour les autres), Société Générale (Conciliance), Bred (Carte Bred & Moi).

©D

R

©D

R

©D

R

ÉVÈNEMENT

Page 11: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

Mars/Avril/Mai 2011

11RENCONTRE

Comment est née l’associa-tion Waha*?

F. M.:Waha existe depuis 2009, notre mission est d’améliorer la couverture sanitaire et la fréquence des soins en périna-talité. Chaque année, 340 000 femmes meurent au cours de leur grossesse ou des suites d’un accouchement difficile. Nous souhaitons améliorer ces indicateurs de santé maternelle et nous inscrire dans un pro-cessus durable. Pour cela, nous privilégions la coopération Sud-Sud avec une vingtaine de partenaires sur le terrain. Nous intervenons dans 18 pays en Asie et en Afrique.

Quel est votre rôle au sein de l’association?F. M.: Sage-femme de forma-tion, je suis ensuite devenue médecin spécialisée en santé publique internationale. Chez Waha, je travaille comme coor-

dinatrice médicale. Je suis chargée de l’ouverture des missions. Mon poste m’amène aussi à aller à la rencontre des patientes qui ont subi des opé-rations, notamment pour une fistule. Ce sont des rencontres fortes qui galvanisent. Voir une femme guérie et réinsérée dans la société, c’est une véritable récompense.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la prise en charge materno-infantile dans les pays en voie de développement?F. M.: Il reste beaucoup à faire. Il faut améliorer l’accessibilité aux centres de soins dans les zones les plus reculées et per-mettre aux plus démunis de recevoir des soins gratuits. Depuis janvier, Waha a mis en place 100 motos-ambulances dans quatre pays africains. C’est un moyen adapté pour offrir un encadrement médical aux personnes isolées. Il faut également éradiquer les com-plications post-partum. ■LUCIE BOISARD* Women and Health Alliance International

COORDINATRICE MÉDICALE, ASSOCIATION WAHA

FATOUMA MABEYEAM LIORERLA SANTMATERNELLE

©D

R

Vingt ans après l’ouver-ture du premier cen-tre d’accueil, de soins et d’orientation (Caso) de MdM, à Paris, le

Comité des donateurs a voulu s’intéresser à la question de l’ac-cès aux soins des plus démunis. Un constat affligeant : le système de soins et de couverture sociale à l’échelle du pays est en constante régression, incapable de faire face à des situations de précarité en forte augmentation.Après des visites à Calais et à Strasbourg, entre autres, la bru-tale aggravation de la situation en 2009-2010 a conduit le Comité à se rendre à Marseille, ville où la délégation PACA et les missions implantées localement sont très fortement touchées par la politique de rejet et de crimina-lisation de la pauvreté.Marseille regroupe plusieurs mis-sions: la mission mobile « santé mentale » vise des personnes sans abri souffrant de troubles

psychiatriques sévères. La mis-

assure des actions de prévention lors d’événements festifs. La mis-sion mobile auprès des sans-abri intervient pour reconstituer autour d’eux un parcours de soins.Nous avons pu constater à quel point la situation s’est dégradée. Les Caso seront demain un des rares, voire le seul, lieux de soins gratuits accueillant aussi bien les personnes en limite de seuil Couverture médicale universelle, que les personnes sans couver-ture. Tel est le défi auquel MdMest confronté, à Marseille encore

P. CHAMPETIER DE RIBESET G. QUINQUIS

COMITÉ DES DONATEURSL’ACC S AUX SOINS POUR TOUS:UNE EXIGENCE

Suite de l’interview sur le web

Que faites-vous des informations personnelles me concernant?MdM conserve les informations concernant ses donateurs pour pouvoir envoyer les reçus fiscaux ou des informations sur les actions en cours. Cette utilisation est donc interne. Vos coordonnées ne sont jamais ni louées ni échangées avec d’autres associations.

Comment faire pour obtenir mon reçu fiscal ?Les reçus fiscaux sont envoyés après chaque don et une fois par an pour les donateurs en prélève-ment automatique. Si vous avez égaré votre reçu fiscal ou que vous ne l’avez pas reçu, vous avez plusieurs possibilités:- télécharger votre reçu sur le site www.medecinsdumonde.org via mon espace (accès en haut à gauche).Si vous n’êtes pas encore inscrit, vous aurez besoin de votre numéro de donateur qui se trouve au-dessus de votre adresse sur le courrier joint ;- envoyer un e-mail à [email protected] en indi-quant votre numéro de donateur;- contacter le service donateurs au 0 800 014 014 du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 14h à 17h. ■

©C

hris

tina

Mod

olo

QUESTIONSDE DONATEURS

Page 12: Médecins du Monde association humanitaire - Journal des donateurs N°102 - Mars 2011

HAÏTI

12 URGENCE

Médecins du Monde - Journal trimestriel publié par Médecins du Monde France - 62 rue Marcadet, 75018 Paris – Tél.: 01 44 92 15 15 – Fax: 01 44 92 99 99 – www.medecinsdumonde.org – Médecins du Monde Belgique – rue del’ÉFax: 00 41 32 721 34 80 – www.medecinsdumonde.ch – Directeur de la publication France Dr Olivier Bernard - Directeur de la publication Belgique Dr Michel Degueldre - Directeur de la publication Suisse Dr Nago Humbert – Rédactrice en chef Hélène Valls – Assistante de rédaction Laure Antoine – Maquettiste Aurore Voet – Comité éditorial Juliette Chevalier, François Dupré, Pierre Salignon – Rédaction Solenn Assathiany, Lucie Boisard, Margaux Dugoujon, Leslie Labrosse, Guillaume Plassais, Tiphaine Poidevin, Louise Tesse – Ont collaboré à ce numéro le Comité des Donateurs, la coordination Mission France, les desks urgence, Afrique, Amérique latine, Asie, Moyen Orient – Secrétariat de rédaction Thérèse Benoit Crédits photos de couverture Bruno Fert, Benoît Guénot, Lahcène Abib - Création maquette Créapress BBDO – Tél.: 01 41 23 40 40 – Copyright: toute reproduction doit faire l’objet d’une demande écrite préalable. Ce numéro est tiré à 346 500 exemplaires et envoyé aux donateurs de Médecins du Monde, GC (Grande Cause) Commission paritaire N° 1008H84740. Impression SEGO – 46 rue Constantin-Pecqueur – 95157 Taverny – imprimé sur papier 100 % recyclé – Pour la Belgique, bureau de dépôt: Bruxelles X, n° agrégation: P801177 - CC P 000-0000029-29

© L

ahcè

ne A

bib

‘‘Le séisme a brisé les cerveaux. Ce sont les plus vulnérables qui sont dans les camps, ils ont perdu

leur maison, leur emploi souvent, les enfants ne peuvent plus aller

à l’école », constate amèrement Eugène, responsable d’une des 8 cliniques MdM installées depuis janvier 2010 au cœur des camps et des quartiers sinistrés de Port-au-Prince. Consultations médica-les, consultat ions de santé reproductive, mais aussi groupes de parole et écoute psychologique

ÉTAT FRAGILE, AVENIR INCERTAIN12 janvier 2010, un séisme dévaste Port-au-Prince et ses environs. Plus d’un an après, les Haïtiens vivent toujours dans des conditions très précaires et la reconstruction tant espérée tarde à venir.

■ OUI, je souhaiterecevoir gratuitementla brochure d’informationsur les legs, donationset assurances-vie.

■ OUI, je désirem’entretenir personnellement avec un responsabledu service juridique.

DEMANDE D’INFORMATION LEGS, DONATIONS, ASSURANCES-VIEÀ retourner à Médecins du Monde - Service juridique62, rue Marcadet - 75018 Paris - www.medecinsdumonde.org

■ M. ■ Mme ■ Mlle Nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez me joindre entre . . . . . . . . . . . h et . . . . . . . . . h

E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1160

03

Vous pouvez prendre contact avec François Rubio au 01 44 92 14 42 ou par courriel à [email protected]

Recevez notre brochured’information gratuiteen toute confidentialité

Legs, donations, assurances-vie

Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous pouvez accéder aux informations vous concernant ou les modifier en écrivant à Médecins du Monde.

RevueHumanitaire, Haïti: sortir de la dépendance humanitaire,

En vente à MdM et en librairie.

individuelle y sont dispensés gra-tuitement chaque jour. Les 1 200 membres de Médecins du Monde, dont 95 % sont Haïtiens, inter-viennent également à Cité-Soleil, dans la région Goâvienne et dans le département de la Grand’Anse, où l’association est présente depuis plus de vingt ans.

DES PROMESSESÀ TENIRPlus d’un an après le tremblement de terre, la reconstruction tant attendue semble être au point mort, des tonnes de gravats jonchent encore les rues et l’as-sistance des ONG et des agences des Nations unies reste essen-tielle. Pour se relever, l’État haïtien devra être soutenu par les bailleurs et les États de la com-munauté internationale, qui, en mars 2010, promettaient 10 mil-liards de dollars lors de la confé-

rence de New York. À l’heure actuelle, seules quelques cen-taines de millions ont été décais-sées… L’un des enjeux de l’année

place d’un système de santé équitable. ■

LAURE ANTOINE