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MembrU Comisiei Nafionale Ritualul...Ritualul Câlu~ului 136 , The CiilU Rituall Le Rituel du CiilU LMHomeInIS tere · die eau It ure e t d u P atnmome . 1. N' ationa 1 -R oumame

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Ritualul CâluJului MembrU Comisiei Nafionale "Ritualul Calulului"

1. Prof. dr. Ion Ghinoiu, secrétaÎre scientifique de -l'Institut d'ethnographie et folklore {<Constantin "Br1liloiull de l'Académie Roumaine - président

2. dr. Florin Janut Filip, expert culturel, Administration du Fonds culturel national- membre 3. dr. Narcisa Alexandra Stiucà, maitre de conférences à la chaire d'ethnologie et folklore de la Faculté

de lettres, Université de Bucarest - membre .

4. drd. Dana Gabriela Petricà, directeur du Centre National de Conservation et Promotion de la Culture Traditionnelle - membre

5.

6.

7.

dr. Doina I~fllnoni, chercheur, Musée National du Village «Dimitrie Gusti» Bucarest - membre

dr. loana Popescu, chercheur, Musée du Paysan Roumain, Bucarest - membre Bruno losif Mastan, coordinateur de projets, Fondation des Métiers Artisanaux - membre

Secrétaire, Elena Gavrilutiu

198 ,

'-.

...

The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~

1. Documentation et inventaire: Identification des communautés qui conservent ce bien patrimonial culturel immatériel; Etude des documents et archives; Recherche pluridisciplinaire sur les communautés identifiées; Investigation des formes apparentées.

Il. Conservation des données concernant le chef d'œuvre du patrimoine culturel immatériel de la «le Rituel du Cilup' Constitution et entretien des bases de données; Elaboration de bibliographies générales; Mise en archive des études et documents.

, III. Mise en valeur du chef d'œuvre du patrimoine culturel immatériel de la «le Rituel du Cilu,D - . Elaboration et soutien de mesures informatives concernant le chef d'œuvre du patrimoine culturel immatériel; Amélioration du cadre législatif et administratif concernant le Patrimoine culturel immatériel; Soutien et développement de partenariats avec les autorités, institutions, ONG et sociétés "intéressées dans la mise en valeur de ce bien patrimonial; -. Coopération avec le ministère de l'éducation et de la recherche pour introduire l'enseignement spécialisé des éléments de patrimoine culturel immatériel au programme scolaire préuniversitaire et universitaire.

IV • la promotion et la diffusion du chef d'œuvre du patrimoine culturel immatériel «le Rituel du

la promotion du bien patrimonial culturel immatériel au niveau local, national et international; Soutien d'une campagne d'information dan~ les média il propos du ~ef d'œwre de la «le Rituel du Càlw;D; Coopération avec l'Aulprité nationale du tourisme en vue de la promotion de cette tradition.

v. ~. Protection du phénomène Inclusion au projet de Loi du patrimoine culturel immatériel du chapitre CHEFS D'OEUVRÈs DU PATRIMOINE ORAL ET IMMATERIEL DE l' HUMANITE, Elaboration du statut des zones, coutumes, traditions, métiers artisanaux et créations traditionnelles protégées; Garantie de la transmission traditionnelle de cette tradition et protection de ceux qui la transmettent; Soutien des créateurs et porteurs du patrimoine culturel immatériel dans la conservation et transmission • de la «le Rituel du aIU~D.

• • • 199;

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Ritualul Câlu~ului VI. la coopération Internationale

la promotion internationale du chef d'celNre du Patrimoine culturel immatériel «le Rituel du Cll lu~. par les instituts culturel,s roumains et centres culturels de l'étranger.La coopération avec les organismes

similaires des pays signataires de la Convention pour la sawegarde du patrimoine culturel immatériel ,approlNée 11 Paris le 17 octobre 2003; la coopération avec certains organismes spécialisés en matière de patrimoine culturel immatériel d'autres pays;

la promotÎoo d'une participation des porteurs de ce bien patrimonial culturel immatériel aux événements internationaux de ce type.

VII. le contrôle et l'évaluation des projets C'est la Commission Qui sera l'organisme d'évaluation et contrôle du Programme de sauvegarde du chef d'oeuvre du patrimOÎne culturel immatériel de la «le Rituel du dilu~ •.

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The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

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Ritualul Câlu~ului

• •

136 ,

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

LMHomet · die It t d P . 1. N' 1 R . InIS ere eau ure e u atnmome ationa - oumame Commission Nationale pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel et

Immatériel Sous-commission Nationale pour la Sauvegarde du Chef d'œuvre du

patrimoine oral et immatériel de l' humanité: le Rituel du Calu~ Editura Video

Boutons: Roumain/Anglais/Français

Il. Le Rituel du Cilu~ prof.dr.lon Ghinoiu, la tradition roumaine du calu~ dr. Doina I~fanoni/'i-e costume des danseurs du Calu~ dr. Nacisa ~tiuca, le Cilu~, attestations et mise en scène Florin Filip, Comment la tradition du Cilu~ est-elle devenue un chef

d'œuvre du patrimoine oral et immateriel de l'humanité.

III. Galerie photo

IV. Contact: Ministère de la Culture et du Patrimoine National Rouma nie www.cultura.ro

V. Liens ' Institutions

-le Centre National pour la Conservation et la Promotion de la Culture Traditionnelle - les centres pour la conservation et la promotion de la culture traditionnelle des departements • Argej, Dâmbovila, Dolj, Giurgiu, Olt, Teleorman, Vâlcea -- Musées: le Musée du Village (cDimitrie Gusti», le Musée du Paysan Roumain, le Musée du Departement Olt -l'Institut d'ethnographie et de folklore «Constantin Brailoiu»

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Ritualul CâluJului

LE CHEVAL ROUMAINE

Ion Ghinoiu

...

138 ,

The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~

LE CHEVAL (CAL) DANS 1 LA SPIRITUALITÉ ROUMAINE

Le calendrier populaire traditionnel le cheval, animal fantastique, inscrit par les hommes parmi les dieux, est attesté partout. Les

peuples de l'Antiquité (Indiens, Grecs, Romains, Celtes, Daces etc) l'ont vénéré chacun à sa manière. Le

«ClIlu~» (peti t cheval) est une forme contemporaine de la survie de ce culte. Le cérémonial en question est hérité par les Roumains de leurs ancêtres autochtones, les Gètes- Daces .

Le calendrier populaire t raditionnel divisait l'année pastorale en deux saisons: l'hiver, placé sous le patronage du loup, personnifiant le froid et les ténèbres, et l'été, placé sous le patronage du cheval, représentation de la lumière et de la chaleur. Des liens mystérieux existaient entre ces divinités zoomor­phes, le Loup et le Cheval d'une part et d'autre part la Lune et le Soleil, ces astres qui mesurent le temps des hommes: le loup est associé à l'astre lunaireà qui il chante en hurlant la nuit, tandis que le cheval est lié, lui, à l'astre solaire qu'il aide le jour ~ remonter la pente sur la voûte céleste, de l'aube au zéni th. Si les fêtes et coutumes consacrées au loup sont regroupées en plein hiver, les fêtes impliquant le cheval (la Saint Théodore, les chevaux de la Saint Théodore, le Jeudi des juments, le «strat» ou «sirod» de la Pentecôte, la Pâqu; des chevaux, la fête des Morts de l'été ou le Samedi de Pentecôte) sont toutes con­centrées "en plein été.

L'art traditionnel Dans l'art traditionnel des campagnes, le cheval est représenté: comme motif artistique, sous trois

formes: la tête seule ou avec son cou; le corps en entier; le cheval chevauché par un personnage divin (Saint Georges, Saint Nicolas) ou bien encore trafnant une char céleste (Saint lI ie). La représentation de . , la tête de cheval avait les mêmes significations apotropaïques et les mêmes pouvoirs magiques, que la repré~ntation du corps en entier de l'animal. Les têtes de cheval en bois sculpté apparaissent sur les puits d its à chevaux (Olténie), sur la poignée des «duc» (tasses pour boire de l'eau), dans le Sud de la Roumanie, sur les frontons des maisons (Dobroudja), à l'entrée des huttes souterraines nommées ((bordeï» (Romanati), sur les poutres transversales du balcon (Moldavie, Olténie), sur les portails du Maramure~, sur certaines poutres extérieures des églises en bois (Moldavie, Vafachie et Transylvanie), sur les coffres -banquettes, coffres de dot, berceaux et outils de travail. Le cheval est parfois modelé en argilf (la cérarylique de Pisc et Pucheni, département de PrahovaJ et, fort fréquemment, sur les tissus

-confectionnés sur le métier ou brodés. •

Répartition géographique du Calu~ Certains éléments de cérémonial du calu~ roumain fu rent parfois adoptés par les peuples des

Balkans. C'est ainsi que le dilu~ attesté dans le Nord de la Bulgarie est presque identique de celui que l'on trouve en Olténie, surtout dans la zone de Dolj. Une variante du calu~ a été attestée dans le Sud de la Macédoine, au sein d'une population slavo-bulgare vivant entre le nid je et Vardar; ainsi que chez les

• • • 1"39;

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Ritualul CâluJului Méglèno-Roumains.

Du côté Nord du territoire compact marqué par la coutume du ClUu~ on retrouve ses tr~es chez \

les Ruthènes de Galice, puis celles-ci s'estompent vers "Occident de l'Europe. Chose surprenante, on a retrouvé une variante fort semblable du Gilu~ de la.région des Carpates et du Danube, ~ l'extrémité

.occidentale même d u continent, en Grande-Bretagne: On ret ro!-lve chelles Anglais, écrivait l'ethnographe Romulus Vuia, le «cllu~» Hobbvhorse et des danseurs nommés Morris dancers, qui avaient des clochettes aux pieds. Ils circulent il Pâques, pour le Premier Mai, pour l'Ascension, à la Pentecôte et même dans les repas de «gala». Il serait difficile de préciser comment ce «dilu~» il atteint l'Angleterre: par les Celtes qui ont coexisté, il une certaine époque avec les D·aces, par les légionnaires romains ou autrement.

Le calendrier populai re traditionnel des Roumains conserve trois types de danses chevalines: le «GUu~» [je la Pentecôte, le cheval et les petits chevaux du Nouvel An, les «C1ilu~ar» de Noël et

de la Pentecôte. la plus connue d'entre tous, «le rituel du dilu~», fut déclarée le 24 novembre 2005 chef d'œuvre du Patrimoine orale et immatériel de l'humanité culturel et puis inscrit e sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. '-..

Pour assurer une connaissance approfondie de ce phénomène culturel, la Commission nationàle chargée de la sauvegarde du chef d'œuvre du patrimoine culturel immatériel qu'est la «te rituel du C1ilu~» a lancé une ample documentation reposant sur deux questionnaires:

-la conservation, transmission et mise en valeur de la tradition du «calu~» et des manifestations similaires. Des opérateurs culturels des zones où cette tradition est pratiquée ont répondu à ce questionnaire;

-la tlanse du «C1ilu~». Questionnaire visant à enregistrer la tradition sur le terrain, un instrument de travail devant être utilisé parles chercheurs dans les villages qui pratiquent ou ont pratiqué la tradi tion du «dilu~».

Les réponses au premier questionnaire ont été statistiquement traitées et représentées sur les graphiques suivants:

140

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The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~

Les performeurs (G 2):

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• Les jeunes mariés

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• Les hommes mûrs

o Les enfants (écoliers)

• Groupes mixtes - âge et statut sociaJ.

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La for·me ~e conservation (G 3):

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• Génuine • Reconstituée o Scéni:formations villageoises 0 Forme scénique transformée

• Latente • Documentaire.

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Ritualul Câlu,ului

142

Modalités de transmission (G 4):

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Modlllltés d e oonservlltlon et de mise en

valeur. Institutions impliquées (GS): ,..

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Ritualul CâluJului Jusqu'à la réalisation de l'étude interdisciplinaire concernant le deuxième questionnaire, ce CD

présente les raisons scientifiques pour lesquelles la tradition du Clllu~ a été Déclarée par l'UNESCO un . , élément de la cul ture immatérielle de l'humanité. les sources de documentation sont les réponses au questionnaire «Niwlae Densu~ianu», au questionnaire.de l'Atlas ethnographique roumain ct.!ncernant le

-Calu~, ainsi que les ouvrages spécialisés déjà publiés. A partir de la date concernée par-les informations respectives, deux catégories de cartes ont été

réalisées:

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Pour le début du XXe siècle

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Danses de Clilu~ar avant des fonctions rituelles de cérémonie (1900)

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Composition du drapeau (1900)

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Ritualul CâluJului

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la prestation de serment (1900)

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Ritualul Câlu~ului

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Pour le milieu du XXe siècle:

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Actes rituels et pratiques magiques lors de la constitu~ du Gilu~ (1969)

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Décomposition du cll l u~.

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Ritualul Câlu~ului LA BANDE DES CALU~AR

la bande des Gilu~r est une sorte de haras divin, qui lutte contre la terrible force des II:Rusalii. (fées méchantes). l'entourage du dieu calu~ s'amuse èn compagnie des fées, pendant la semaine de la Pentecôte (Rusalii en roumain), dite aussi semaine du Gitu~. Ce groupe se nomme calu~ri, Câlu~. Crai ou Prince (Fl lImânda, dép. Mehedinti), Cr;'ii\e ou Princesses (dans les localités de M.\inâstereni, Salcia, FllImânda, Cojmân~. Opreni, près de Cfaiova), ou Buriceni (à Turcoaia, dép. de Tulcea). Ces danses rituelles du ClIlu~ en Munténie, Olténie et Dobroudja, des dl luceni au Banat, du Clitu~r en Transylvanie (F 1), desGiluceni ou Giiuti en Moldavie, ont étonnement bien conservé leculte préhistorique du cheval.

Partiellement dévêtue de ses fonctions magiques d'autrefois, la danse des «dil~r" fut reprise et mise en valeur sur scène par des équipes artistiques d'amateurs et de professionnels.

Strictement hiérarchisée (Muet, Meneur de jeu, Adjoint du meneur, C.lilu~r; Porte-drapeau), la bande des cClilu~ar)j est constituée d'hommes vigoureux, qui essaient par leur costl:!.me, leurs noms (c31u~, dllucean, câiu~), l'imitation du trot et du galop durant la danse, par leurs gestes etc~e ressemtiler le plus possible aux chevaux. lors de leur acceptation au sein du groupe, les «Cll lu~ar» juraient de ne pas le quitter pendant un certain nombre d'années (3, 7, 9). Dans certains villages, les Câlu~r prêtaient aussi serment chaque année de danser le alu~ pendant un certain nombre de jours (3, 6, 7, 8, l a) (Carvlln, dép. de Constanta). D' habitude impair, le nombre des ClIlu~a r varie d'une région à l'autre et parfois d'un groupe à l'aut re. Il existe des bandes impaires (deS, 7, 9, 11, 13 dilu~ar) et, de façon plutôt exceptionnelle, des bandes au nombre pai r (de g, 10, 12 ClI l u~ar).

raph,e, Anca Giurchescu, 1969)

152 ,

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§ les calu~r portent le~costume traditionnel de la zone ethnographique respective auquel s'ajoutent

certains éléments distinctifs: des ceintures tissées placées en croix, comme le harnais sur le poitrail du chevJI, des glands, éperons et grelots aux pieds, des clochettes à la ceinture, des rubans au chapeau ou au bonnet et, toujours, un ~âton il la main. Pour se distinguer le plus possible du commun des mortels et pour manifester leur qualité de guerriers, les cGilu~ar. portaient parfois comme couvre-chef un fez il la turque, imitant ainsi les soldats des armées ottomanes (8ârca, Giurgita, dép. de Doti).

On portait le costume de Câlu~r pour la Pentecôte et alors uniquement dans la journée. le blanc dominant du costume met en évidellCe le rouge de certaines pièces (la ceinture et les rubans), devant protéger le danseur contre le mauvais œil. Pour compléter leur costume, les Càlusars recevaient ceintures tissées et fichus de la part des jeuoes filles et femmes, qui espéraient être ainsi épargnées par la maladie. les jeunes filles espéraient aussi se marier bientôt et les femmes stériles avoiT des enfants. les éperons accrochés aux sandales paysannes (opioca) étaient aussi un élément caractéristique du costume des dilu~r. Un homme ayant revêtu le costume de Cilu~ar et juré fidélité au. Câlu~ ne ' se montrait jamais seul au village ou il l'extérieur de celui-ci.

Après avoir revêtu le costume de Citu~r et prêté 'serment, les membres de la bande se disaient devenus des chevaux et s'estimaient membres d'un haras divin. En tout ce qu'ils faisaient, ils aspiraient ressembler aux chevaux et être pris pour tels: l eur nom de baptême était remplacé par un nom censé désigner un cheval (alu~ar, c3lucean, dilu~e r, dlut), ils,POrtaient des éperons et des grelots aux pieds, des clochettes ou une guirlande de clochettes il la ceinture, des ceintures tissées croisées comme un harnais sur la poitrine, ils imitaient durant la danse la démarche du cheval - au pas, au galop ou au trot -, exécutaient des figures acrobatiques imilant le fait de monter un cheval etc. Dans le répertoire de certaines danses de dilu~r apparaît la danse de la Boiteuse, imitant la démarche d'un cheval non chaussé de sabots. Les danses de ClIlu~ar basées sur l'imitation (similia similibus), exprimaient l'admiration pour certains traits du cheval: virilité , force, élégance.

• (AI EF, 1970)

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Ritualul CâluJului LeMuet

le masque silencieux se substituant au dieu protecteur des chevaux et à la chaude saison était \ porté par un homme nommé successivement le Muet, le Père du Gilu~, le Croque Mitaine, le Ciocar, l'Epouvantail etc. • " le Muet exerce son pouvoir directement, à t ravers ce qu'il est capable de faire durant la danse et indirectement, Il travers deux de ses représentations fort Il craindre: le Drapeau et le Bec (Cioc) du C,!llu~.

Son entourage divin est composé d'un groupe parfaitement hiérarchisé (meneur de jeu (vli taf), adjoint du meneur, porte-drapeau, Cilu~a r-s). comme une véritable armée. Son masque zoomorphe ou anthropomorphe indique un âge avancé, proche de la mort et, naturellement, de sa résurrection annuelle. Tous ses actes sont des attributs d'un d ieu tout-puissant: il rend fertiles les femmes stériles, marie les jeunes filles, t raite les malades emportés par les fées à l'époque de la Pentecôte ou du alu~, a toute autorité sur les alu~r, Meneur de jeu compris etc. Au fil du temps, nombre de ces attributions ont été reprises par le Meneur de jeu. Il est difficile de préciser synthétiquement ce que fait le Muet pendant la danse: il marche en tête de file, entre dans la cour des gens ~t-.délimite de. la pointe de l'épée le cercle sacré à l'intérieur duquel les C~Iu~r vont danser, il place au centre du cercle les produits devant être touchés par la magie (un bloc de sel, l'ai l, l'absinthe, les feuilles de noyer, le bol rempli de graines ou d'eau etc.), maintient l'ord.re durant la danse, punit les C~lu~r qui négligent les ordres du meneur de jeu, ramasse les grelots et éperons qui tombent pendant la danse, arrête la musique pour faire toute sorte de drôleries (fait danser le phallus sous la jupe, affûte son épée contre

The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~ celui-ci etc.), affûte son épée contre celui-ci etc.), embrasse femmes et jeunes filles, court derrière les - -enfanFs, pour leur faire peur etc. Le Muet polarise l'attention et l'intérêt de toute l'assistance. Le Muet a le droit de faire pendant la danse tout ce qu'i l souhaite: il s'amuse, jO)Je, ignore les commandes du meneur, quitte et entre da~s la danse à sa guise, pousse les C~lu~r à faire des faux pas et les punit, en les frappant de son épée sur le dos. II pOlNait danser sur ses mains, les pieds en l'air, sur terre ou sur la crête des maisons, .monter au sommet de grands arbres sans branches, sur les toits, faire des acrobaties te lles, qu'elles font peur mêmes aux acrobates de ci rque. Comme toute divini té, le dieu Càlu~ que représentait le Muet fut craint et respecté, pour l'esprit divin qu'il représentait. L'homme qui jouàit le rôle du Muet n'était pas élu. Il devait s'imposer par ses qualités physiques exceptionnelles, innées ou acquises, de danseur, athlète, acrobate et artiste pa rfait. II é tait respecté par le groupe du C~lu~ e t par le village entier. Les documents ethnographiques et folkloriques, la tradition orale et anthropo nomastique roumaine (Mutu, Bloj) rappellent certains meneurs de danse et Muets célèbres en leur temps.'

Le meneur de jeu (Vatof) Le. chef du groupe de Gilu~ar est nommé «vataf» (m~neur de jeu), comme ceux d~s groupes

de jeunes chanteu(s de Noël et du Nouvel An. Localement; il pouvait aussi ê tre nommé «vataf d,e tête» (Strâmbeni, dép. de Teleorman; Miro~i, dép. d'Arge~), leader des ClIlu~ar (Rudari, dép. de Dolj), «staroste» dans la description de Dimit rie Cantemir. Dans les localités ou le groupe comprenait aussi des'femmes, on élisait une «vata~ita» (Manastireni, dép. de Vâlcea, Salcia, Frato~ita et Flamânda, dép. de Dolj). La «vllta~ita» avait à la main un couteau ou une épée (Salcia, Flamânda). Dans les groupes ou le meneur était é lu parmi les alu~ar, les épreuves pour départager les candidats variaient d'une zone à l'autre et même d'un village à l'autre: il fallait bien connaÎ.tre les commandes à donner et exécuter sans faute, avec une grande virtuosité toutes les danses de C~lu~r: planer dans les airs dans l'exécution de certaines danses, vaincre en combat singulier les autres calu~ar; avoir une résistance physique spéciale daps la danse; être beau, grand et solide; avoi r une voix qui porte au loin le salut habituel des «ciilu~r»: Halai ~ ! ; posséder des vertus morales et de caractère exceptionnelles etc. Le Meneur de jeu é lu était un perSonnage respecté et craint par les alu~r, mais aussi par toute la population du village. Ses attributions secrètes, comme les incantations prononcées à l'accueil.ou à la sortie d'un «cll l u~ar» du groupe, à ,'enterrement ou au déterrement du Bec etc. étaient trans'mises d'un meneur à l'aut re, parfois même à l'article de la mort. C'est pourquoi bien des secrets de cette tradition demeurent inconnus. Le Meneur de jeu se distingue par ce qu'il fait et sait faire pendant a cérémonie et par le costume qu'il porti!. En tant que maître des cérémonies sacrées, le Meneur exécute très exactement les actes [ituels et pratiques de Il',lagie lors de la constitution et du démembrement du drapeau, lors de la confection, de l'enterrement et du déterrement du Bec, lors du renversement des ClIlu~ar et de la guérison des malades «Emportés en plein Calu~» ou «Emportés à la Pentecôte par les fées». Il instruit son groupe, institue une d iscipline sévère, dirige la danse avec autorité. l'autorité ~t le respect dû au Meneur de jeu duraient dans la communauté rurale de longues années, jusqu'à sa mort. Tout en collaborant à certains moments de la cérémonie av~c le Muet, le meneur de jeu lui étai t subalterne et fidFle .

• 154 ,

• CL ~I. • •

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Ritualul Câlu,ului l'adjoint du meneur, nommé aussi deuxième meneur (Socol, Sitva~u de Câmpie, dép. de Mure~),

remplaçant du meneur (Sârma~. dép. de Mure~) ou Meneurde la fin (Strâmbeni,Orbeasca de Jos, dép, de

Teleonnan) possédait une certaine partie des secrets du Clilu~. A certains moments, lorsque le Meneur se reposait ou s'absentait, t'adjoint assumait la direction du groupe.

le porte-drapeau le porte-drapeau est celui qui s'occupe de j'étendard, importante effigie du Gllu~, qui doit

demeurer debout, vertical, depuis J'ouverture de la danse et jusqu'au démembrement du Gilu~. Dans certaines bandes de Gllu~r, il étaÎt nommé l'Index (Salcia, dép. Dolj). La chute du drapeau dans la semaine du Çilu$ était un mauvais présage en'honneur ne pouvait être réparé que par la dissolution du

groupe, la confection d'un nouveau drapeau et le renouvellement de la prestation de serment. Le porte­drapeau devait être costaud pour pouvoir porter et protéger le drapeau, qui chez certains groupes était particulièrement grand et lourd.

, Les ménétriers

Les musiciens, qui d'habitude sont au nombre de deux, ne font pas partie du groupe e t de ce fait, le plus souvent, ils ne participent pas aux secrets du Q'llu~ : la confection du drapeau, le démembrement du Gilu~. Les ménétriers é taient embauchés et payés par le Meneur. Vu la complexité du cérémonial, où les actes rituels doivent p<lrfai tement suivre la musique de la danse, on choisit de préférence les mêmes ménétriers. Les instrumenls préférés sont ceux dont l'écho est puissant: la cCirnemuse, la cobza, le violon, la' flûte e t, depuis peu, l'accordéon. les ai rs de danse alternent selon les besoins de celle-ci.

156 ,

The CiilU§ Ritual 1 Le Rituel du CiilU§

SUBSTITUTS RITUElS DU cÂLu~ Le 'lec

l'e ffigie du dieu cheval portée pendant la danse par le Muet ou par le Meneur se nomme le Bec du Clilu~. Ce Bec était confectionné le même jour que le drapeau du Câlu~ ou avant la prestation de serment du Meneur, aV& l'aide des autres Clilu$ar. Le Bec est un bâton de 25-30 cm., pouvant être lisse, • tors ou sculpté en forme de bec et cou d'oiseau des marais (Sârca, dép. de Dolj; Cr.iciunei, dép. d'Olt), de tête de cheval avec son cou, en forme de crochet (Boureni, dép, de OoIH, de tête de cheval ou de loup (Plosca, dép. de Teleorman), de museau de chien ou tête humaine (Boureni, dép. de DoIH.le Bec était enveloppé d'une peau de lièvre, bourrée de plantes médicinales, cueillies le jour de'Strat (préparation) de la Pentecôte. (Unira Mare, dép. de Dolj) et parfois d'une marque de la taille de chaque danseur du O lu$, mesurée en fil de coton au moment où l'on hisse les couleurs. les jours où ron danse le Olu$, le Bec trouve sa place dans la besace ou dans les bras d'un danseur et pendant la danse même, il est placé à l'honneur devant les ménétriers ou à côté du drapeau du Câlu$ pour assister au spectacle donné en son honneur par la bande des alu~r. Souvent, le Bec est dissimulé aux regards profanes ou bien on n'en montre que la tête, sortant de la besace, pour attiser la curiosité de rassistance et augmenter le mystère. Partout, le bec était tenu pour une présence diabolique. On estimait que le sirT}Ple fait de le toucher pouvait vous rendre malade e t vous faire perdre l'esprit. Dans certains groupes on l'u til isa;t pour faire tomber les Gilu$ar, ce qui équivaut à une mise à mort rituelle. le mard i du Bec, l'effigie du dieu cheval était enterrée par le Meneur de jeu en un lieu secret, d'habitude à l'endroit même où il avait été confectionné (butte, tumulus funé raire etc.). Sa cérémonie funéraire, qui comport.e des noms différents selon la région (Fin du Câlu$, démembrement du drapeau, Eternelle Commémoration etc.), comporte des gestes et actes rituels d'un extraordinaire archaïsme:Au bout d'une année, pour le Strat ou strod de la Pentecôte, on dét~rrait le Bec et si la peau de lièvre, dont il était enveloppé, était pourrie,

on la remplaçait .

-,

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-la pointe décoré<! du drapeau des alu~ars de Zlmnicele Il' ii,,'. ;ho"

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Ritualul Câlu~ului le Lièvre

Certains groupes de Câlu~ar d'Olténie, Munténie et Transylvanie nomment le Bec du alu~ - lièvre. C'est là une substitution de l'esprit du blé et un symbole de fertilité et de prolificité. Animal prolifique, le lièvre était comparé, comme le cochon dans l'antiquité, à l'épi du blé.

le drapeau

Substitut rituel du ailu~ et de son entourage divin - la bande des Clllu~r, - le drapeau, est confectionné en bois sacré - chêne, ti lleul, noisetier d'habitude - et porté à la verticale le jour du .Strod» de la Pentecôte ou pour la Fête des Morts de l'été, au cours de la cérémonie nommée Constitution du

dilu~. Nommé pourtant parfois Bec du calu~ (Olt,DoIj, Teleorman) ou Clilu~ (Vâlcea), le drapeau est investi de pouvoirs divins: c'est devant lui que prêtent serment à genoux et que dansent les Gllu~r. c'est avec son aide que le Meneur renverse les Gllu~ar; les copeaux de bois, qui restent de sa confection, aident à guérir les maladies. le drapeau des alu$ar avait le même statut rituel et céré~al,les mêmes pouvoirs, que le Bec du Câlu$. '

Comme aspect, le Drapeau du Câlu$ était un long bâton de 3-10 m de haut, au bout duquel on accrochait un fichu blanc ou rouge et pour chaque membre du groupe une tête d'ail, un brin d'absinthe et un épi de blé. le bâton était apporté à l'endroit · de constitution du drapeau par le Porte-drapeau, l'ai l et l'absinthe par les danseurs ou par le Meneur de jeu. Dans certaines zones, le fichu e t l'ai l étaient offerts a ux danseurs du Gilu$ par le sorcier ou la sorcière du village. les objets à valeur rituelle étaient attachés au bâton par un fil rouge, le plus souvent, égal à la taille du Meneur de jeu.

Après la confection du Drapeau, chacun - meneur et alu$ars - sautait par-dessus, après quoi on le mettaIt debout, en position verticale. Suivai t la prestation de serment des Cilu~r qui juraient fidélité à la bande, la main posée sur la hampe. On confiait le drapeau au Porte-drapeau, là où une telle fonction existe. Sinon il est soigneusement porté par un~ clilu~r ou par le Meneur de jeu. Pendant la danse, on le plante au milieu du cercle tracé par le Muet à la pointe de son épée ou on rattache à un arbre, d'où il est repris par le Meneur, lorsqu'i l souhaite abattre une alu~r. S'il arrive que le drapeau tombe à terre, le groupe se démembre. Pour continuer la cérémonie, il faut répéter la constitution du Cilu$ et la prestation de serment. Dans certaines zones, la taille du drapeau est le critèrlqui donne la priorité à tel grOOpe pour danser dans tel village, par rapport 11 une bande rivale.

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

1

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Les Cillu}a~ de Bârca, district de Dolj . Image de la prestation du serment (AI EF, photographie, nt! Popescu)

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Ritualul Câlu~ului The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

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Ritualul Câlu,ului ACCESSOIRES RITUELS

Le bâton des C;ilu~ar

.. C'est le bâton, artistement manié par les danseurs, qui individualise la cérémonie du Olu~, par rapport 11 d'autres danses rituelles. le dilu~r s'appuie d'une main sur !;On bâton, le corps penché 11 45" en avant, les genoux légèrement recourbés, pour passer plus facilement le poids de son corps d'une jambe sur j'autre. Dans le feu de la danse,lorsque les dilu~r donnent l'impression de prendre leur envol, pour s'élanœr dans les airs et chasser les f~ «Ietell, le bâton est leur unique point d'appui sur terre. la longueur des bâtons diffère d'un groupe 11 fautre et d'un dilu~r 11 l'autre. Dans les vieilles formes de dilu~. le bâtOn était de la taille du danseur. Pelit 11 petit, les bâtons ont perdu de leur longueur et sont devenus des instruments adaptés aux: performances exigées par les danses et actes rituels: levée du drapeau sur les bâtons tenus dans leur main par les clilu~r, scènes de combat ou de raccommodement par le heurt des bâtons l'un contre l'autre, bris d'un pot pour la guérison des mala~ emportés ,au moment du calu~ ou de la Pentecôte etc. le bâton, qui peut être confectionné de différentes essences ligneuses, est tailladé de motifs ornementaux anciens sur son pommeau ou sur toute sa longueur. On choisit géné ralement un bois très dur. Certains groupes confectionnaient pourtant leurs bâtons en noisetier, essence molle, mais 11 profonde signification rel igieuse.

Le phallus .

Le bois d'aune étai t uti lisé pour tailler la canne des calu~r, mais aussi le phallus du Muet, qui le portait attaché à sa tai lle ou 11 sa jambe (Dobrun, ScofOice~ti, Traian, Tufeni, Wdastra, Verguleasa, Vâlcelele de Sus). Dans les fêtes traditionne llespû le phallus apparaît comme une pièce rituelle, il porte le nom de masse d'armes (fête des Jeunes de Bra~ov), de poinçon, bec.

les clochettes Dans la spiritualité roumaine, la cloche est rinstrument métallique.dont la langue imite la voix de

la divinité, caresse et appelle les fidèles à la prière, chasse et éloigne les esprits maléfiques. les masques qui remplacent à Noël la divinité (Chèvre, Btezaia (Croque Mitaine), Turea etc.) communiquent avec les mortels par la voix des clochettes attachées à leur ceinture, aux pieds ou aux cornes. Pour se protéger des fées «Iele», le clil u~r attache des clochettes à ses pieds, à sa ceinture et même à son cou. Tout comme les sorcières qui volent la richesse du lait 'Sont éloignées par le son des grelots et clochettes attachés au cou des vaches, les «c1lIu~ar» éloignent les fées «Iele» par ce même procédé.

La danse des c1l lu$ar ne suit pas le rythme des clochettes. le rôle des clochettes est d'imiter la voix de la divinité adorée. La coutume de faire porte des clochettes à tous les càlusars est de date assez récente. Dans les groupes de jeunes gens qui chantaient à Noël et pour le Nouvel An, seul le I")"lasque qui accompagnait le groupe de chanteurs portait une ou plusieurs doc~es. 162

,

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

Plantes guérissant~es maladies 1 Les principales plantes guérisseuses que les Clilu$ar portaient à leur ceinture, dans la besace du

Muet, dans la peau enveloppant le Bec du C1IIu$, attachées au sommet du ~rapeau, mastiquées à certains moments par les danseurs ou soumises à la magie pendant la danse, avec le bloc de sel et d'autres objets se trouvant sur la table dans la cour du ferm ier pour qui l'on chantait, sont: l'absinthe, l'ail, la valériane, . , la gratiole, la livèche, les feuilles de noyer.

NAISSANCE DU cÂlu~ la constitution du Drapeau

La naissance symbolique du calu~, nommée levée ou Constitution du drapeau, Saut par-dessus le Clilu$, correspond, du point de vue de la date, à la Prestation de serment. Au village de Sacol, du département de Mur~, le serment se nommait «50rocit». Le Meneur, le Muet et les c1llu~ar se rendaient, sous l'accompagnement des f!lénétrierS", à un endroit connu à l'avance, en bordure du village, près d'une butte, d'un cours ou d'une étendue d'eau (rivière, ruisseau, lac, étang), dans une clairière de la forêt ou à un carrefour et sy livraient à un cérémonial.extrêmement complexe, leur ~ssurant le passage du monde profane au monde sacré. Ils participaient 11 la naissance symbolique du dieu C1I1u~ ét de ses représentations (le Bec et le Drapeau). En fait, c'est là, à proximité des cours d'eau, des buttes ou tumulus funéraires, dans des clairières de la forêt, que se retrouvaient la nuit les fées Klele». le fai t que la cérémonie aie lieu dans la journée (le matin ou avant le coucher du soleil) est évidemment lié au culte solaire dont le calu~ est dépendant et non au culte lunaire de fées «Iele». Vêtus comme pour une journée quelconque, pur; de corps et d'esprit, les hommes apportaient chacun leur cdStume de Kc1lIu~r .. et les accessoires rituels: le Muet apportait son phallus ta illé en bois, parfois un masque zoomorphe et quelque arme préhist()(ique (bâton, sabre ou masse d'armes en bois, arc et flèches); le meneur vt!llait avec SOfI costume et son bâton de clilu~r, parfois avecune cravache, caractéristique du cavalier et de l'éleveur de chevaux, avec des têtes d'ail, de l'absinthe et les objets nécessaires il la confection du Bec; le Porte-drapeau apportait son costume, son bâton de clilu~r et les objets

, •

OoIJ (AIEf, pootographle: TIti Pop"",,u) 163

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Ritualul Câlu,ului nécessaires à la confection du drapeau (une gaule en bois~ un fichu blanc, des rubans, du fil rouge); les clilu~ar sans fonction spéciale n'apportaient que leur costume et le bâton. Pour la confeçtion du drapeau on avait besoin de plusieurs objets à valeur apotropaique et fertitisatrice: la gaule en bois de sapin, eut ou chê ne; un fichu (serviette, mouchoir, toile.blanche ou rouge, rubans tricolores);, des plantes -(ail, absinthe, basilic, feuilles de noyer); des épis de blé, des graines, du sel, du charbon, de ,'encens. la constitution du Drapeau implique de nombreux gestes, actes, danses, formules et pratiques magiques, pouvant être groupés en deu)( séquences rituelles: la naissance du dieu calu~, rôle joué par ,'homme qui porte le masque du Muet, la confectiOfl du Bec et du Drapeau du ditu~; elle prend fin sur le serment de fidélité.

,

la levée du drapeau par le groupe de Prlsac;1, district d'Olt (A1EF, phot"l!raphie: Anca GiUfCMSCU, 1969)

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The CiilU§ Ritual 1 Le Rituel du CiilU§

Naissance du Calu, 1 Parvenus sur les lieux choisis par le Meneur de jeu, les hommes se déshabillent en silence de

leurs vêtements mortels et se purifient en se lavant et s'aspergeant d'eau. Pour acquéri r l'immunité contre les méchancetés des.fées lele ou Rusalii, ils mâchonnem et avalent l'ail et l'absinthe, boivent l'eau d'une cruche remplie de sept puits ou sources <li la limite du village, revêtent leur costume de cliluiiir

• et répondent d'une seule voix, en levant leurs Mtons au salut traditionnel du Meneur «Halài iiib, qui est une commande pour monter en selle (Allez, en selle! ou A cheval!) Par leur costume unique (F20) ~t par leurs divers actes de magie (passer sous le drapeau du Calu~; toucher les clilu~ r avec l'épée ou le phallus en bois du Muet etc), les clilu~r 500t censés quitter le monde profane et entrer dans le monde sacré. les actes d'initiation chevaline jouent une place importante, comme le fait de sauter par-dessus le drapeau (avant sa levée), par-dessus les bâtons, par·dessus les clilu~r eux-mêmes, l'exécution des diverses danses spécifiques, le hennissement rituel, la réponse aux commandes équestres du Meneur etc. Toute la cérémonie avait lieu en secret, sous la stricte surveillance et direction du Meneur de jeu.

Costumes tradillonnels des Ciilu~fS de Floru·1coana, district d'Olt (AtEF, photographie: Anca Giurthescu, 1969)

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Ritualul Câlu~ului la prestation de serment

les di lu$ar prêtaient serment en posant la main sur le Bec ou sur le Drapeau du Calu~. Dans certains villages, la prestation de serment avait lieu en plein milieu d'un cours ou d'une étendue d'eau, ou

en plongeant les mains dans J'eau. Le serment consacrait l'unité et la solidarité du groupe, la soumission

totale au Meneur de jeu, le renoncement aux plaisi rs du monde, l'engagement de participer 11 la danse pendant un certain nombre d'années etc. Ces engagements solennels étaient récités en chœur, à la sui te

du Meneur de jeu. le serment était de deux sortes: le serment de celui qui entrait pour la première foi s dans le groupe du Calu$ et le serment annuel desdlu~r pour l'été, de respecter la loi du Olu$.l'homme qui souhaitait devenir dilu~r et entrer dans le groupe du CaJu~ jurait de danser un nombre fixe d'années: trois, cinq, sept, neuf. A J'expiration de ce terme, il polNilit quitter Je groupe ou, s'i l souhaitait continuer, il renouvelait son serment. la croyance générale était que le non-respect du serment entraînait une maladie, la perte de l'esprit emporté par les fées Rusalii et même la mort.

le cérémonial de Constitution du drapeau (naissance du calu~) et celui de la Fin (la mort) du calu~ ont sans cesse évolué. De nos jours encore, des groupes de dilu~ar prêtent serm~t en Olténie et en Munténie du Sud-Ouest, sans que pour autant l'endroit, le jour et le moment du jour en question demeurent secrets. Un peu gênés par les regards curieux de ceux qui ne font pas partie de leur bande, les di l u~ar actuels se laissent photographier et même filmer.

Séquellce rituelle _liJ Il •••• .;;-;.,;;;;;;;~

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The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

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Ritualul Câlu~ului LE PLAISIR DU DIEU

Le défilé du Cilu~ la danse des dilu~ar est une tradition à grand spectacle où le ailu.~ et son entourage, - formé du

groupe des clilu~r, - racontent par la danse, par des gestes 'et actes rituels, par des cris d'allégresse, leur victoire contre les fées tele ou Rusati!. Ils reconstituent le combat acharné d'une armée munie de gourdins et unie par un serment de fidélité au atu~. contre ces fées tete ou Rusalii. C'est un combat imaginaire contre un adversaire invisible, les tete ou Rusalii, qui de toute façon perdent leur pouvoir du fuit de la lumière du soleil. le spectacle est minutieusement préparé par le Meneur de jeu pendant 2S jours, :.. partir du «troc!. de la Pentecôte ou pendant 10 jours, il partir de l'Ascension. l'état d'euphorie et la cohésion mystique des participants, liés par un serment de fidélité et par les rites compliqués de

constitution du drapeau, ne sont pas obtenus par quelque substance hallucinogène ou par une ivresse rituelle, comme cela se passe pour certaines fêtes du calendrier (Le réveillon du Nouvel An, la veillée de Noël, le dit Baptême des femmes), mais par l'exécution jusqu'à l'épuisement physique et psychique (les danses du CUU$, sur musique de ménétriers.

On passe graduellement de l'atmosphère paisible qui précède le combat, atmosphère rendue par l'avancée au pas des chevaux, que l'on nomme Promenade, au trot e t au galop tumultueux, lorsque, chez certains groupes de la zone de Dolj, on signale même des victimes parmi les danseurs. Cette séquence ritue lle est nommée de façon suggestive Renversement du ClI lu~. le bruit des bâtons qui , s'entrechoquent, celui des armes au combat, de la terre piétinée, des clochettes, grelots e l éperons, est destiné à effrayer les adversaires invisibles. les cris et commandes du Meneur de jeu sont sans doute d'une grande ancienneté, puisque l'on V trouve des mots inconnus ou hors d'usage.

le défilé du ClIlu~ commence par une suite complète de danses effectuées à l'endroit même de la constitution du ClIlu~, devant le ClIlu~ ressuscité. le plus souvent, le défilé dansant partait du bout ou du centre du village (BobÎC~ti, dép.de DolH, de~la maison du Meneur de jeu ou du fermier le plus riche. Dans certains villages du Teleorman, le ClIlu$ commençait à l'entrée du village, devant le troupeau de vaches qui rentrait des pâturages le samedi de Pentecôte. la danse avait lieu dans la cour des fermes, chez les gens. le Muet entrait par le grand portail et traçait de la pointe del'épée le cercle dans lequel les dilu~r devaient danser. Au milieu du cercle, par terre, était placée par terre une nappe rituelle et les amphitryons, le Muet ou le Meneur V disposaient des offrandes destinées aux danseurs, d'habitude la laine tondue d'un mouton, différents produits deVant faire l'objet de la magie des clllu~r, dont immanquablement le bloc de sel, le bol de gmines, des bouquets d'absinthe et d'ail. On peut V voir aussi une cruche d'eau dans laquelle on jette des monnaies, ainsi que des feuilles de noyer, le licou du cheval etc. Tout ceci allait porter chance et prospérité au fermier, une riche moisson, la ferti lité des troupeaux. les graines devaient être mêlées à celle qui seraient semées l'année suivante, le sel était destiné au bétaî l, pour qu'i l le lèchent et se multiplie, l'ail et l'absinthe étaient conservés comme médicaments contre des maladies. Si le groupe avait un Porte-drapeau qui ne dansait pas, celui-ci se plantait droit comme un cierge, son drapeau à la main, au beau milieu de la table rituelle.

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, ____ . I;;L~! .

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

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Ritualul CâluJului La danse du Calu~

. , la coutume du qllu~ contient un nombre différent de danses. lorsqu'ils disent faire une danse

complète, les «dilu~ars» se rapportent au répertoire d.u groupe en son entier. Le spectateur a du mal il .saisir le passage d'une danse il une autre, de la cavalcade tumultueuse aupas tranquille de ces chevaux il visage humain. Il lui est difficile de compter les figures, les mouvements ou les bottes exécutées, il suivre les drôleries du Muet, si espiègle, d'écouter les commandes du Meneur de jeu et les cris d'allégresse des dilu~r, de remarquer les réactions et sentiments mêlés de crainte et adora tion de l'assistance. Quant au renversement d'un dllu~a r, il la guèrison d'un malade emporté par les fées «Rusalii », les spécialistes ~ésitent fortement avant d'émettre une hypothèse quelconque. Après la fin de la danse, on a le sentiment d'avoir vécu un rêve fantastique.

,

The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~

les fées «Rusaliin sont chassées et les maladies guéries

/ Tout comme les groupes de jeunes gens de Noël et du Nouvel An, If groupe de danseurs du Cîlu~ qui parcourt le village pour la Pentecôte peut hâter le mariage des jeunes filles, fertiliser les jeunes épouses et les femmes stériles, en les faisant entrer dans la rondedesdilu~ar, en utilisant leurs mouchoirs et fichus et surtout en les .touchant avec le phallus en bois porté par le Muet.

La fonction qui a fait la gloire du G'.ilu~ est la guérison des personnes emportées par les fées · «Rusalii » (F. 8; 10; 12). Les fées étant chassées, les dllu~ar guérissaient aussi les dégâts produits par elles. Le procédé de guérison le plus simple était celui de sauter par-dessus le corps du malade, de le frotter d'ail et d'absinthe, de le faire lever et de l'entraîner dans la danse. Une technique diffici le de guérison des personnes emportées par les fées «Rus.alii» à la Pentecôte ou durant la semaine du Calu~ .reposait sur le transfert magique de l'âme saine d'un pot neuf en argi le, cassé avec son bâton par le Muet ou le Meneur, de l'âme d'une poule ou d'un poulet, du dllu~r soumis à la mort rituelle (renversement du Gil u~) dans le corps de l'homme malade. La guérison du malade exigeait un sacrifice: un pot neuf, une poule, un poulet, un dllu~ar. Le rite de ·guérison comportait deux parties: la consultation pour fixer le diagnostic et le tra itement du patient. >

, Une personne de la famille du malade allait dans la semaine de la Pentecôte voir le meneur du

groupe de dilu~r, le priant de guérir telle personne emportée par les fées. Le Meneur venait voir le patient en compagnie des ménétriers, pour voir à quel ai r de musique il réagissait. Si, en écoutant la musique des ClI l u~ar, le malade se dandinait, bougeait un pied ou une main, changeait d'expression etc., on en déduisait qu'i l avait été emporté en pleine Pentecôte ou en plein G'.ilu~ et que, ceci étant, la personne pouvait être gu~rie~ les dilu~r ne s'engageaient pas à guérir l'épilepsie, les maladies neurologiques, les paralysies. Ils guérissaient entre autres ce que l'on appelait «la maladie des filles qui n'ont pas dansé», une dépression psychique fréquente dans un village traditionnel, en raison du ré~ime sévère imposé avant le mariage aux jeunes filles vierges 'par leurs parents. le traitement était effectué au domicile du patient, le malade étant allongé dans la cour de sa maison, sur la terre, ou bien dans une clairière de la forêt où on l'emmenait en charrette. Le traitement reposait sur des principes de psychothérapie et phytothérapie (le Muet portait dans sa bes.ace de nçmbreuses plantes guérisseuses); de thérapie orientale (frapper au bâton la plante des pieds) (F 14), de mélothérapie. Pour guérir les maladies durant le re~tant ·de l'année, les clllu~ar recevaient au moment de démembrer leur drapeau, différents produits ayant été traités par magie: ail, absinthe, copeaux provenant de la confection du draptau etc.

Le nombre de jours permettant aux dllu~ar de danser le Calu~ n'a cessé de baisser: dix (comprenant le dimanche de Pentecôte et le Mardi du Bec), trois (en début de la semaine de Pentecôte ou du ClI lu~: le dimanche, le lundi et le mardi), un jour (le dimanche de Pentecôte) et, chez les dilu~ar de Transylvanie, une-deux nuits (à Noël et pour le Nouvel An). Durant ce laps de temps, ils dansaient au village, dans les localités voisines, les foires. Quant à ceux d'Olténie et de Munténie, ils traversaient le Danube en Bulgarie, en canot, •

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• CL ~!. • • 17!

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Ritualul CâluJului

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The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~

LA FIN (LA MORT) DU cÂLu~ 1 La dernière scène du cérémonial des dilu~r, où le dieu Cilu~ meurt de mort violente le Mardi du

Bec, a pour nom, selon la zone, Démembrement ou Enterrement du Gi'lu~, Eternel souvenir, Rupture ou le démantèlement du drapeau. la cérémonie funéraire il d'habitude lieu à J'endroit même de la naissance du Càlu~: près d'une colline ou butte, au bord d'un cours d'eau, dans une clairière isolée de

• • la forêt. Le drapeau, le Bei: , le masque ou l'épée du Muet sont sujet, après leur rupture violente, à un bizarre rite funéraire. On peut les jeter dans les champs, les poser sur l'eau, les incinérer ou les inhuml;!r.

La période comprise entre le «strod» de la Pentecôte, jour de naissance du Cilu~ e t le Mardi du bec, jour des funérailles, est un temps rituel dont la durée équivaut à un mois lunaire, soitla Be partie d'une

année solaire. A la différence de la naissance ou de la constitution d u calu~, qui ont lieu le matin, avant le lever du soleil, la tin ou le démembrement du Clil~ se produi t toujours dans la soirée, après le coucher du soleil.

Dan;; le langage populaire, le fait de casser est devenu synonyme de la tin ou de la mort de tout

objet ou phénomène personnifié: casser la foire, signitie la fin de celle-ci. Casser ou démembrer le Clilu~, c'est la cérémonie de la mort du dieu cheval etc. Chelles Roumains, même le malheur casse e t disparaît, lorsque par mégarde on casse un vase, un pot de terre.

le moment rituel «la mort du clru~au, CJllu'i"rs de Pâ"i"nî 1

. CL ~I. • I73

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Ritualul CâluJului

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LE COSTUME DES DANSEURS DU «CÀLU~»

Dr. Doina I~FANONI

...

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The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~ Page emblématique ~de l'identité culturelle roumaine, la coutume du «Càlup> (petit cheval) est

l'une des plus archaïques et expressives formes de manifestation de la spiritualité traditionnelle, une form~ qui enjambe le temps à traVers une durable performance oommun'lutaire. Conçu en égale mesure comme un rite censé :apporter fertilité aux champs et fécondité aux troupeaux, tout en assurant santé, force et paix de l'âme aux humains (fonction apotropaïque et prophylactique), cette coutume concentre en structures rituelles consacrées, de vieilles croyances d'origine magique. A chacune de leur parution, le syncrétisme des langages utilisés par les danseurs du «calu!j», le rythme de leurs mouvements, leur musique, leur danse, leurs costumes, ainsi que les objets symboliques du rite, engendrent unefascination qui retient, attire et invite l'assistance au dialogue.

Moins analysée par la littérature spécialisée, la tenue vestimentaire des danseurs du Cîlu~, avec ses insignes spécifiques, se doit d'être étudiée, non seulement du point de vue morphologique, en n'insistant que sur le côté utilitaire-esthétique des pièces qui la composent, mais aussi du point de vue syntactique, en soulignant la fonction symbolique et représentative de ce type de vêtement, dans le contexte de la di te coutume. Si l'on respecte ce principe, le costume de danseur du calu~ devient, aux côtés des autres moyens d'expressi(;m, un «témoin visuel de la spiritualité populaire li, susceptible de conserver et communiquer dans ses propres structures plastiques, les convictions et croyances d'autrefois de la vie spirituelle des communautés rurales.

, D'autre part, Il convient de préciser que les paysans n'ont jamais attribué à ce costume un spécifique

local, uniquement. Les «dilu~arsll avaient un statut spécial. leur costume était entouré du mystère, lié aux vêtements rituels. Son prestige découlait entre autres de l'ingénieuse et originale association de certaines pièces du costume courant (chemise, pantalon, ceinture, sandales paysannes «opincill) et d'objets que personne ne s'attend à retrouver dans le costumg. d'un homme (perles, mouchoirs, rubans, ceinture brodée, colliers-à grelots et clochettes etc.) la raison de l'utilisation dans le costume des danseurs du «d'llu~lI de pièces familières au.x communautés rurales, mais différentes du costume zonal, repose sur de très anciennes~croyances magiques, concernant le statut du performeurjofficiant dans sa relation avec le sacré. C'est pour masquer leur véritable· identité humaine dans leur dialogue avec «les lelell, «les Demoiselles», «les Belles», «les Fées», que les danseurs du Calu~ adoptaient une tenue fascinante susceptible de retenir l'attention des esprits invisibles, par leur insolite et leur faste, tout en les protégeant eux-mêmes, au cas où les fées deviendraient vindicatives, risquant de porter atteinte à leur intégrité psychologique et motrice. Selon de vieilles croyances p'opuiaires, cette tenue rend les « calu~rs li invulnérables, chaque pièce ou accessoire du costume ayant non seulement le don de fair~ spectacle, mais aussi celui d'exercer la fonction d'insigne rituel, aux pouvoir apotropaïque, prolYlylactique et de propitiation.

Si l'on analyse de ce point de vue le costume. du Gilu~, l'on remarque au fil du temps, un lent passage dans la mentalité traditionnelle de l'hypostase quotidienne (pièces de costume et parures), aux formes ayant statut de symboles visuels. Leur force d'expression nous permet de pénétrer, par delà une apparence; pittoresque, dans l'univers des croyances humaines concernant les danseurs du «dilu~» et leur incroyable audace à se mesurer au «Monde de l'invisible», à «l'Absolu». On verra dans le contexte que, par delà sa fonction utilitaire et esthétique, la principale mission du costume des «calu~ars» est d'exprimer pl~stiquement les mythes attribuant aux différentes parties du costume des vertu,S

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Ritualul Câlu~ului symboliques. Ainsi abordé, l'ensemble nommé costume de «dilu~ar» devient une expression multi signifiante du patrimoine immatériel, qui atti re et incite les facultés anticipatives des gens, les e ncourageant à percevoir a u-delà d u caractère concret matériel, l'esprit des formes.

Pour parvenir cependant à ce niveau de la performance, il convient de respecter «les co?es secrets. q ui sont à la base des structures formelles d'insignes ritue ls. Çhaque élément de la tenue vestimentai re d'un .atu~r. est exécuté selon une certaine règle qui ne permet à personne d'ignorer les «canons rituels., sans assumer sciemment certains risques, Gl r du respect des «normes de la tradition. dépend le succès de la coutume.

Nous nous proposons dans ce qui suit d'analyser les principaux insignes rituels du costume des «Càlu~rs., !;n recourant aussi bien aux soûrces bibliographiques et recherches personnelles faites

dans les collections des musées ethnographiques de Bucarest, Slatina, Vâlcea, Craiova et B3ile~ti, qu'à l'a nalyse de témoignages photographiques, se trouvant dans les archives de l'Institut d'Ethnographie et Folklore «Constantin Brâiloiu. de l'Académie Roumaine.

De par sa structure, le costume des «Gllu$arslt est le même sur tout le territoire~~ la Rouma'lie, - en Munténie, Olténie, au Banat e t au centre de la Transylvanie, - et il comporte les pièces essentielles du costume trad itionnel mascul in de ces lOnes.la chemise est longue, allant jusqu'aux chevilles ou aux geno ux (en Transylvanie), le caleçon est en toile e n Olténie et Munténie ou e n étoffe paysanne de laine blanche é paisse (<<dimie») au Banat et e n Transylvànie. le costume comporte des bas longs de laine tricotés. la tai lle est marquée par une large ceinture e n la ine tissée ou en cuir. les «C3Iu~ars» portent en Olténie et Munténie des sandales en cuir «opinci » et en Transylvanie des brodeqùins ou des bottes.

Au fil des .a nnées, la structure du costume n'a pas radicalement changé. La diversi té enregimée sur différentes aires géographiques est déterminée par l'évolution naturelle du costume traditionnel , et par certains emprunts du voisinage ou, plus récemment, par l'influ ence des médias, des concours et spectacles d'art tradi tionnel. l' individualité régionale du costume des «c3Iu~rs. est donnée par les signes d istinctifs uti lisés pour la cérémonie et par leur distribution.

Groupés de façon symbolique dans les zones vitales d u corps humain (sur la tête et le tronc, à la taille et sur les jambes) les insignes de cérémonie des «c3Iu~rs.

comprennent différentes catégories d'éléments, chotsis et regroupés selon le type de message à faire passer. Ces «arrnes secrètes)! permettaient aux ClIlu~ars de remplir leur mission de messagers du

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, •

Dance a .Ia levée d:"~d:rn~ .... ~,":.:.':,.:>:":~":::d~.:w::m. Dsi~ de Sus: district d 1976 ,

Ille Padurolu, Paduret.

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

l es C~lu~ ... de Tran.ywanl .. , Boiu, d istrict d . Hunedoa ra_ 1970

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Ritualul Câlu~ului Les insignes portés sur la tête

Dans tous les territoires ou la coutume est pratiquée, les danseurs du I<dU~» ont la tête couven e, selon la coutume de la zone pour la saison.

En Munténie et Olténie ou la danse du alu~ est pratiquée l'été, pour la Pente<:ôte (Rusa Iii en 'roumain), ils ont des chapeaux ronds, en feutre noir, dont les bords et la calotte sont richement décorés

de perles multicolores, offertes par des jeunes filles et jeunes femmes mariées. Celles<i les leur offrent avec plaisir, pour la danse du ailu$, avant la conviction que ces parures, qui leur seront restituées là la fin du di lu$ll, les protégeront contre le mauvais œil et «d'autres maux», leur apportant santé et chance dans le courant de "année. Dans tes régions .d'Arge$, Olt et Dolj, on attache sur les bords du chapeau plusieurs rubans étroits, longs, et de différentes couleurs, de préférence rouges, bleus et jaunes. Ces rubans flottent librement, comme des cheveuj(, dans le dos du .càlu~arJt.

A propos du couvre-chef des «a;lu~rsJl plusieurs sources bibliographiquesl deI documents d'a rchive nous apprennent qu'au XIXe siècle, dans certains villages des départements de Teleorman (Plosca, Nanov, Nâsturelu), Olt (Craciunelu de Jos, Oudu) et Oolj (Galinciuica, Vârtopu:"t;iurgi ta, Bârca, Segarcea), les danseurs du Câlu~ se couvraient le chef d'un fez turc rouge, orné d'un long gland, qui pendait sur le côté. Cette pièce du costume rituel demeura longtemps (1965), pour êt re ensuite remplacée par un chapeau rond en feutre, décoré de perles et de ru~ns. L'uti lisation du fez rouge comme insigne rituel

présente un intérêt spécial parce que ce genre de couvre-chef ne faisait pas partie du costume t raditionne l des hommes de "endroit. Le fez rouge, marque identitaire des Turcs, n'apparaît dans certaines zones que dans la parure de tête des femmes mariées. l e transfert du costume fémi nin au costume des «difu~arslt est à rattacher aUj( croyances concernant la fécondité. Les «dilu~rs» ont aussi l'habitude de porter quelques brins de basilic et d'absinthe, pour se protéger cont re les «Féeslt (les «Belleslt). Cette pratique extrêmement importante mêle deux branches de spiritualité -le magique et le religieu,l( - par la réunion de deux symboles spécifiques

1 {rabsinthe (la pensée magique) et le basilic (la religion chrétienne). Au XIXe siècle, en Transylvanie et au Bal)dt, la coutume était aussi

liée à la Pentecôte'. (es .dilu~ri/dlu~riJt utilisaient alOt'S des chapeaux noi rs de feutre, ornées de pertes de verre et de rubans prêtés par les jeunes filles."

dilu~r ~ corn. Glurglbl, district ~ DoIJ

Sol ....... Üllbo, je ... ou dM> ... 01" PWj>Ie ....... 10 ._ TIMfl ..... f<ItI\iM. --. .r.ir. 1." waI. BUQn!st llI98. o._w.;n B0-l""". les Anllq...,. de< _ ..... Bud. 18l1. H...- lII,bu Opr;s..n, les ~. Ectibo .... de ",mlu.." 1Iuoaf6t.. ,_, fm~ !'o1'WU, fo<_ 1..ditK>nften.,. 11'", __ des jeu ..... les doIu ..... dIo ... r.o.nnuah d'j MIiSft [lIIno&roph;que de 10 T .. mvtv-...... tluHI"pou, 1976. lIO.es 263·11 ...... n T.,.., $1"""", CIte ..... , Cole<><l"'r "U _n fOu ....... de.,.. .. 10 11<1 "" XIXe _, [d~ MNI .. "' .... CIuj-NOIIO<I, 1(0). Pites 1'19-100.

2 So~Li""", kUII O\&d.ooIMa .. ~, """" 10 fe". .... Tw..n..... .-.-.mi,"OIJ''-'~airio, ift,..,~ Buca< .... lm. l Apud (mil Pet.lItIu, F",,,,,,,, tr"';tionneUn d'o.-,"ni .. tIon de< ;'une<' "'< CIoIu~ dan< r"""""I ... "" Muoft Uhn"","ph;que de T •• n<yIvonie. CIoJj·NIII>O<lO. 1916, p.l66 les CIolu .... de Oumb,"it. fT .. ""' ..... nie). Pou. ""uni. Ie< fUbon< ni:<es .. nn l''''n" co<te v"rilnte. on Ie< attochoit ou d .. PNU In.n .) _ 1 ... jeunn ..,n' .se ..,ndl~t d .... 9 _",il> du Y~Io",. ri ,'ad.o"",,,, i toutul.< ;.u ..... ft..." ..,nCOf'Ir<! .... Ils """: di",.,nl: .TII chonco est ""nue/Ne krllaisse PI< abîme, <On choPNu/ "'.Md< ~ pMUfe" te< cheveux,! ri t ...... ·11 p.r-dn ... ,1a tm. {d ... <\lOft<e< lU. que<noNlII, ... Ioncés 110' 101\ Mu,le .... 19'1. en T •• n,vNonro. Oltonle. Mdnie et MoIdm.).

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§ Mais au XXe siècle, I~ «c~ lu~arslt ou «clilu~rs. comme on les appelle dans les Sud-Ouest de la

Transylvanie, ont transféré la date de cette coutume de la Pentecôte à la Noël. les groupes plus amples ou pllzs restreints de «dlu~rs:t Uusqu'à une quarantaine de personnes r~unies par générations, dans la région d'Or~~tie, à Or.'l~oa,ra, Bosorod, Rapold, Romo~) ont pour trait spécifique de porte r un bonnet de fourru re à plume. Une plume de paon ou de faisan est fixée au côté droit du bonnet, avec un rameau de sapin ou quelques brins de lierre, des glands de laine rouge et parfoiS des fleurs artificielles. '

Chacun des insignes rituels du couvre-chef des dlu~ars connait certaines variantes dictées soit par le goût local pour certaines compositions décoratives, de plus ou moins grande ampleur, soit par l'inclusion~ aux côtés des éléments symboliques consacrés (perles de verre, rubans, plantes, plumes) de différentes pièces à destination de simple parure. C'est de cette dernière catégorie que font partie les fleurs artificielles, les miroirs, les fils de papier cfargt'nt, les paillettes etc.

''';'" ·R,.~· (canard), performee de les al~rs de 6ârca, [es c'I u~ars de Fallanl, district d'Aige~, 1960

de Oolj 178 ,

• 1;;; .... ::::;lJ • • 179

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Ritualul Câlu~ului les insignes portés sur le tronc

Dans la plupart des zones où la coutume est pratiquée, les «calu~rs)} portent par-dessus leur chemise plusieurs paires de minces lanières croisées en X (symbole admis comme efficace dans la lutte

contre les esprits maléfiques). Une fois de plus, les femmes s'empressent à qui mieux mieux à tisser de

nouvelles ceintures, joliment décorées, parfois brodées de perles de verre et complétées de paillettes, pour que les I(Cl lu~rs» les utilisent pour leur danse. De nos jours encore, elles cfoient, comme leurs grand-mère, aux pouvoirs miraculew( des «Qilu~rs". capables de conférer à tout objet utilisé dans leur rituel, des vertus thaumaturgiques et apotropaiques (magie contagieuse).

Après avoi r été croisées sur la poitrine e t dans le dos, les extrémités des laniè res tissées en Question sont passéUOU5 la ceinture et pendent sur les hanches. En Transylvanie les lanières des C.:ilu~rs SOn! d'habitude tricolores, ceci étan! une forme d'expression de l'identité ethnique.

Un autre témoin visuel de la spiritual ité populaire traditionnelle, en tant Que patrimoine immatériel utilisé par les .C.:ilu~ars .. de certaines zones ethnographiques, est la tlchiffon des épouses» (fichu noir ou imprimé en cachemire 11 franges de soie, en Transylvanie) et les .tulpans)-.ou .mouchoirs de têtell de la région de Teleorman . Ces pièces de costume sont placées sur l'épaule gauche e t fixées 11 la taille à droite. les franges et glands des fichus pendouillent librement sur le poitrails brodés (chez les üllu~ri de Hunedoara et Târnave). Au Teleorman, 11 Plosca, Nanov, Nllsturelu, les fichus ou . tulpansll sont croisés sur la poitrine des «c.:i lu~ arsll, les extrémités se glissant sous la ceinture et demeurant libres sur les hanches.

Une particularité in téressan!e de cette marque apparaît dans le département d'Olt, 11 OPta~i, où les «dilu~afs)l appliquent un mouchoir brodé et plié en quat re au croisement des lanières tissées sur leur poitrine. le but est purement décoratif.

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

Insignes marquant.la taille / one d'extrême sensibilité magique dans les croyances traditionne lles roumaines, la taille est

soigneusement protégée chez les «dllu~ars ». la large ceinture, tisséetoujtJUr5 de laine rouge, enveloppe plusieurs fois la taille, par-d.essus la chemise. Dans toutes les localités, le rouge est la couleur préférée, car on lui accorde la capacité d'écarter les esprits maléfiques. C'est la raison pour laquelle, 11 Giurgita­Dolj, le costume des «Cilu~ar5 l1 est il prépondérance rouge. les broderies de la chemise, la celnture, les lanières tissées, le fez, tout était rouge pour protéger les .dllu~rs» de la vengeance éventuelle des fées nommées 'Iele». D'autre part, dans les croyances populaires traditionnelles, le rouge étàit une expression de la vitalité extrême, une métaphore plastique de la jeunesse en pleine vigueur - but recherché par tout danseur du tlCilu~lI.

Par-dessus la ceinture, les danseurs entourent leur taille de 3-5 lanières tissées (bete) fém inines, ornées de belles broderies et parfois de perles de verre et de paillettes. les glands accrochés au bout des lanières pendent librement par-dessus la chemise, offrant pendant la danse un effet spectaculaire de couleur.

On retrouve dans la pratique des laniè res tisséesoffenes par les jeunes filles et les jeunes épouses, de vieilles croyances magiques en la force. de gué rison et protection des objets ponés par les «alu~ar5», , objets auxquels le rite accorde des forces miraculeuses. les lanières tissées, utilisées par les danseurs du

• Cilu$ confèrent aux femmes une cenaine «immunité» face aux esprits malfaisants; rien ne peut plus les atteindre; comme nul mal n'a jamais pu atteindre les «C.:ilu~rs» Qui ont dansé le jour de la Pentecôte.

C'est la ra ison pour laquelle, les épouses avant des enfants en bas âge donnent aux danseurs du Cilu$ un bonnet de leur bébé, pour qu'ils l'attachent à leur ceinture (Frumoasa, Teleorman).

Un élément moins visible, mais qui ne saurait manquer sous.la ceinture de tout «calu~ar», est l'absinthe et rail). Ces deux planfes ont aux vertus apotropaiQues reconnues, sont de véritables armes contre les esprits maléfiques. Elles sont censées protéger les «üllu~ars" contre les maux les plus terribles causés par raction des «Rusales/lels lI, 11 savoir .Ia mutilation du corpsll et «la pene de l'espritlt.

, Un autre élémentà fonction symbolique de la tenue des .dlu~rsll sont les mouchoirs brodés à la mainll, prêtés également par les jeunes filles. Ces mouchoirs en toile de coton blanche ont aux coins des broderies représentant des fleurs et autres motifs végétaux. les mouchoirs sont pl iés en quatre et cousus sur la ceinture, dans un ordre préétabli: un mouthoir devant, un sur chaque hanche et un autre derrière. En Olténie eten Munténie, le nombre de mouchoirs, leur dimension et arrangement est différent, selon la localité, un effet décoratif, fastueux, voire somptueux étant recherché.

180 , ____ . CL~!. • 181

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Ritualul Câlu~ului Dans quelques localités du département de Teleorman (Zimnicele, Frumoasa) les danseurs du

«Gilu~» portaient sur le devant, par-dessus la partie de la chemise qui dépasse la ceinture, «des tabliers brodés à fleurs». Réalis~s en toile blanche, avec des broderie polychromes, ces tabliers étaient bordés

de dentelles. Au XXe siècle, on signale dans les lOnes de V1a~, IIfov, Teleorman des «tabli~rs rouges».

Une présence moins répandue parmi les marques ritl}elles du costume des «alu~rS>l. est le

collier de clochettes, ajouté à la taille. Au quotidien, il s'agit d'une simple lanière de cuir à laquelle sont attachés plusieurs grelots et une clochette et que 1'00 attache d'habitude aux chevaux. Dans le

contexte de la coutume dite du .alu~". cette utilisatioo du collier est visiblement liée à un rite de fécoodité. A Giurgita et Segarcea, dans le département de Dolj, à Mihàile~ti, région de Vla~a, le IIcollier de grelots» est porté au niveau des hanches, et retombe fortement sur rabdomen; quant à la clochette,

• elle est située dans la zooe du phallus. Dans le cadre de la danse du «Canard», les «Càlu~rs» agitent leurs hanches pour faire sonner grelots et clochettes, en soulignant Je rythme de leurs mouvements. la

connotation érotique est évidente.

le, Cilu~rs de Tr;msylviilnle, Bolo, distrlct de Hunedoan., 1970

182 , _____ • !;6::::;l"' .

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

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Ritualul Câlu~ului Insignes portés aux chevilles et sur les jambes.

En dessous du genou, les danseurs du «calu~» utilisent plusieurs types de pioces d'habillement, associées selon la valeur symbolique attribuée par la spiritualité traditionnelle, aux matières dont chaque

objet est confectionné. En Munténie et Olténie, le forgeron du village attache par derrière ê\ux sandales '«opina» des «Câlu~rs. des .éperons à cinq pointes. et parfois «cinq clochettes ou grelots •. les «opinei

de dlu~rll ainsi ornées sont chaussées par-d~us des chaussettes de laine tricotées, et attachées aux chevilles par des ctârsan» en crin ou des lanières de cui r. Dans certaines localités on attache par un point de couture aux chaussettes des «beignets de cuivre. (grelots), pour les faire sonner pendant la danse et soutenir ainsi le rythme de celle-d .

A part.le fait de marquer le rythme de la chOfégraphie, les clochettes et grelots des «Cilu$élrs» sont liés aux croyances magiques concernant le prestige du métal, dont le son chasserait les esprits maléfiques. Nulle autre _arme» ne serait plus efficace il cet effet, que le soo du métal purifié par le feu (fonctions de la métallurgie alchimique).1

les clochettes, grelots et éperons accrochés aux pieds des «alu$élrs» auraient donola propriét&.de chasser et terrifier par leur50n les mauvaisesprits, qu' il convient d'éloigner de l'habitat humain, purifiant ainsi le territoire du vi llage, de la maison e t ferme du paysan, sa famille, dont les esprits malfaisants, risqueraient de dé truire la prospérité et la paix de l'âme. Il existe dans la plupart des villages roumains

une croyance que la ~danse des C1i1u~ars» porterait chance, santé et abondance dans la maison ou la ferme où elle est pra tiquée. le fe rmier qui reçoi t la visite des ((Q'ilu~ars» se voit épargner dans l'année bien des cataclysmes, tels le feu ou la mort du bétai l .'

Entre les grelots, l'on attache aux jambes des Calu~a rs d'Olténie et de Munténie, des glands de lai~e polychrome ou une sOrle de jambières, en tissu de laine ou toile blanche, sur lesquelles sont brodés des motifs polychromes; ce type de jambières sont attachées sous le genou.

En Transylvanie, les marques rituelles attachées aux jambes des «Clilu~e rs. ont une composition bien plus spectaculaire. On attache sur une lanière plusieurs grelots dits «zd~nclinele» intercalés de longs pompons, en soie bleue, jaune et rouge (triCOlores) .•. Ces marques distinctives sont attachés sous le genou et leur effet, pendant.la danse est spectaculaire. Ils captivent l'assistance.

Nous avons essayé ci-dessus une nouvelle lecture de la tenue vestimeptaire des danseurs du CUl~J et adopté un type d'analyse interdisciplinaire~ qui nous a permis de découvrir. derrière des objets ethnographiques au statut d'insigne rituel, une incroyable richesse spirituelle. En comparant les données, en les cataloguant et systématisant, nous en déduisons que les insignes rituels utilisés pour le déroulement de la coutume du Clilu~, et d'autres manifestations similaires des groupes humains forment un type distinct de pièces apparlenant au patrimoine immatériel, que nous avons nommé

1 M'rn<I Eliade. Alchimie~. Edlturavre"", ... ~tI, 1'J37. :1 EmIl PetruJiu. Forme lrodtrioook dt! on}tHlizoR 0 _lulU/: cl.\qari~ Anuarul MU2eI,IIui HnOlil"'hc il! T ... ~nlel. Oui' Napoca,1'76, pp. 263 -27<1.

3 MorœJ Ot~ C6IUfIffiII transJMm, jocul "abk:eIuJ ln JI,., ln "Mior'ta", RevIst;} do- etnagrane ~ foldar, nr. 2/1'194. Oeva, pp. 43-50.

4 00ln3 1~(1oOnl, Interfrrent.lf>tre magic ,,~ fn «<utita obIœiurlkx ~ din c/clul .-.t'f,l, Ed,rura. EOcIoopedld. lluwr~. 2002 ' 1J

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§ Ce type de présence~, placées sous le signe de l'éphémère. sont réalisées uniquement pour la

pratique du rituel et doivent d isparaître dès que celui-ci est achevé. Elles ont néanmoins la solidité d'une tradition et SOf\t reconstituées chaque fois que la coutume est reprise" suivant les mêmes structures symboliques. De ce point d~ vue, «les témoins visuels despirituatité_, aussi bien que le folklore littéraire, musical et chorégraphique, expriment dans le langage des formes plastiques, non seulement la capacité des humains à forger des objets, vêtements ou parures, mais aussi leurs croyances, sentiments ou espoirs. Ces costumes de cérémonie, ayant statut de témoins, nous permettent de reconstituer des infOfmations précieuses sur la façon dont le paysan roumain s'expliquait autrefois les mystères de l'univers environnant, essayant d'en pénétrer les secrets et d'en maitriser les espritsjnvisibles,

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Ritualul CâluJului

186

LE CALUS. ATTESTATIONS ET MISE EN SCENE Dr. Narcisa ~TlUCÂ

...

,

The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~

Premiere attestation J la première attestation de la danse des Giluii<lrs date du XVIIIe siècle, et nous en sommes redeva­

bles fi ce prince régnant moldave que fut l'érudit Oimitrie Cantemir. Sa breve présentation est marquée par un sens de l'observation doublé de commentaires analytiques, qui, sans avoi r l'intention de plonger

dans la profondeur et la complexité du sens, mettent en évidence trois aspects définitoires de cette «danse proche de "hérésie»: son caractère ésotérique, son caractère guerrier et ses fonctions th'auma­

t urgiques.

Voilà comment décrit Dimitrie Cantemir les évolutions chorégraphiques des «dllu~ars qu'il a sans doute admiré de ses propres yeux dans tel ou tel village ou bourgade: tI ... ils ont une centaine de danses différentes et quelques unes sont si a rtistement menées, que les

danseurs sembfent ne pas frôler la terre et voler simplement dans les airs. Ils passent ainsi à danser les diKjours qui séparent l'Ascension du Christ de la fête de la Pentecôte et parcourent en dansant èt sautil­

lant toutes les bourgades et villages.f. . .f Si un groupe de ces Kdllu~arsll en rencontre un autre sur son chemin, ils doivent se combattre. Le groupe vaincu laisse passer l'autre et, suite aux arrangements de paix qui ont lieu, les vaincus sont soumis aux autres pour neuf annéesll .

Premfere presentation festive •

C'est l'écrivain secler Dosza Daniel qui, dans son roman Komis Ilona, présente le Calu~ en tant que spectacle et Je situe, en tant que fiction littéraire, à la date du couronnement du prince régnant Michel

le Brave à AJba lulia (le 10 octobre 1S99). On y parle d'un groupe de 112 calu~ars qui prêtent serment devant Je capitaine Baba Novae: 12 d'entre eux dansent au sommet d'une colonne pour faire la preuve de leur virtuosité. Le meneur de jeu Floreanu fait trois roulades et, lorsque la musique s'arrête, pronon­ce des vœux en l'honneur du prince Sigismond Bathory, de la princesse Marie Christine et de Michel­voïvode, le héros de Nicopolis». les documents historiques n'i1ttestent pas ce déroulement spectaculai­re, mais la description détaillée et fortement imprégnée d'émotion, témoigne du fait que l'auteur a pu se documente r en Transylvanie, au XIXe siècle . ,

le fol kloriste Ovidiu Bârlea formule: à juste titre dans son ouvrage de 1982 KEssai sur la danse t raditionnelle roumainell les considérations suivantes concernant ce passage, qu'i l délimite d'autres de­

scriptions à J'intention scientifique: Kl'écrivain Dozsa présente, en la d~loppant et la modifiant, selon les besoins du roma n, une danse de «Càlu~arsll, qu'il a pu voir en son temps au centre de la Transylva­

nie, sans doute dans I.a zone de Reghin, endroi t où des témoignages ultérieurs parlent d'ailleurs de la pratique de sauter sur une roue fixée au sommet d'un poteau planté en terre, comme d'un comble de

la milest ria des Càlu~rsll . •

Les Calusars - Ambassadeurs de la Roumanie En 1935', un groupe d'hommes de p;ldu reti-Arge~ participait au Festival international de la danse

de Londres, à l'invitation de l'English Folk Dance and Song Society. Vu leur succès, trois ans plus tard, one autre troupe y est envoyée et Mihai Pop note dans un article publié par Sociologie româneascà Ill, No

10-12/1938: l'équipe de cette année a pour meneur de jeu Grigore Stan et présente dans sa composition • une chose remarquable: 3 de ses danseurs sont des sergents de ville de la police de Bucarest et deuK

• • , 187

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Ritualul CâluJului autres des employés de la Société des tramways bucarestois. Cinq d'entre eux ont donc quitté depuis longtemps leur village, ont une situation stable à Bucarest et y vivent avec leur famille. 5 seulement, ainsi . , que les deux ménétriers habitent encore la commune de P1idureti-Arge~».tri'liesc ~i astilzi În comuna P 11 dure ti-Arge~". •

" "la conservation et la transmission de cette tradi tion il engendré des légendes, dont celle très spectaculaire du meneur de jeu lIie Martin de Colone~ti (ancien Maldaru) que nous avons eu l'occasion d'enregistrer en 1998, racontée par ses descendants:

« ... Le C1ilu~, c'est lui qui l'a inventé, tout seul, vers l'âge de 15-16 ans! C'est de lui que tout est parti

à Opta~i, Piidureti, Târgu Magura. Au début, quand lIie Martin a mis en route son dilu~, il n'y avait que 8-9 gars de ~aldaru (le Ristea à Babat, Tridi, le Niculae à Gâtulet, les autres étaient de Padureti, Târgu Magura, Corbi et Opta~i. C'est de là que le alu~ s'est répandu partout, parce qu'ensuite, il en est parti de son groupe et ils en ont fait d'au tres là-bas, dans leur village, comme Hie Pilduroiu et Grigore Stan,

qu'on appelait Ràtoi (le canard)!» (Valerica Dan, d it Garaolea, 49 ans). «A vrai di re, il ne l'a pas inventé, il a fait les enchaînements, les suites, comme ol1'dlt maintenart.

Mais il y a aussi des figures de Ilie Martin qui ne sont désormais plus connues et que personne ne sait

plus faire!» (Dumitru Soare, di t Sleapu, 6S ans). «Le Cilu~ a commencé avec lui! Il s'est formé de plusieurs danses que, lui, il dansait et ensuite

il a formé sa bande. C'est aussi lui qui est allé montrer cette coutume à Londres, où il a décroché la Déesse d'Or en 37! C'est la reine Elisabeth Il q ui la leur a remise! Son costume à lui est resté là, au British Museum de Londres. On a reçu il y a longtemps une lettre de là-bas, comme quoi ils·l'ont toujours et le conservent: Il y avait un fez turc, avec des perles de verre. Et les sandales «opinci» e t les éperons sont toujours là, Père a alors reçu deux juments pur sang contre son costume. Elles sont arrivées un ou deux , mois après, par le train! Ces juments-là nous ont donné des étalons jusqu'il y a peu de temps encorel»

(Stelian Martin, arrière petit fils de lIie Martin, 4S ans). EQ 1999, les «dilu~ars» d'Opta~i-Magura ont été invités"au Smithsonian Folklife Festival. Le groupe

avai t à sa tête Florea Giblea, Floridi Turuianu et Marius Scarlat et leur ménétrier était l'inimitable Radu Titiricil. Les spectacles des «cillu~a{s» d'Olténie se situaient, comme ils le disaient eux-mêmes, à mi­chemin entre l'authentique villageois, les concessions faites à la scène et une reconstitution sommaire. Le succès fut surtout assuré par la danse grotesque du· Muet, mais aussi par l'insertion de séquences rituelles, comme l'envoi des couleurs et la «hora», ronde devant assurer santé et vigueur et qui entraîna

la participation des spectateurs. En 2005 et 2006 çe sont des groupes de Cezieni, Vâlcele et Colone~ qui furent les «ambassadeurs

du calu~» . Leurs spectacles à l'exposition universelle Aichi (Japon), à Bruxelles et Paris furent tout bonnement électrisants. A Paris, ils étaient les invités de la Commission permanente de la Roumanie près l'UNESCO.

le Càlu~ et le Festival «Ode a la Roumanie» Riche en explications, fascinantes par leur caractère archai"qu.e et leur complexité, le Cil lu~ fut l'une

des trad itions intensément mises en avant (et même idéologiquement exploi tées) dura~t la période communiste. L'un des arguments en faveur de sa promotion sur les !lfène, ainsi que de la découverte

188 , -

The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~ dans cette coutume de valeurs emblématiques pour la zone de l'Olt, était le fait que Nicolae Ceausescu - . en fu t originaire. C'est la raison pour laquelle, 4 ans après son élection comme secrétaire général , du Ct: du PCR et deux ans après sa nomination comme président du C:;onseil d'Etat, on inaugura un

concours interdépartemen~al du «alu~ roumain», la ville de Ca racal, ancien chef-lieu du département de Romanati, devenant «la capitale du ca l u~ roumaim).

En feuilletant la presse locale des années 80, on peut parfaitement imaginer (sans avoir pa"rticipé aux événements) l'importance que revêtait cette confrontation pour affirmer la virtuosité et la vigueur

des groupes de danseurs (Cillu!?<lrs d'Olténie et Munténie, Cil l u~ers de Transylvanie et «Ciliuti» - petits chevaux - de Moldavie et de Bucovine), mais aussi l'importance accordée à l'événement en soi.

Intégré au niveau national du Festival «Ode à la Roumanie», le «Calu~ roumain» avait lieu dans la deuxième quinzaine de juin. Certaines éditions eurent pourtant lieu au mois de septembre ( la XVIe édition, les 7-8 septembre 1985) ou en août (la XXie édition, les 26-28 août), soit pour marquer-la fin de la moisson, soit selon le déroulement des autres étapes (de masse, zonale, régionale) de l'événement.

C'est ainsi que le journal «Oltul» (organe du Comité départemental Olt du PCR et du Conseil populaire départemental) signalait le 24 juin 1980 (XIIIe année, No 2253) le déroulement -les 21-23 du mois - de la XIIe édition du festiva l, q ui commençait par la session scientifique «Tradition et continuité de la création populaire». Des communications y furent présentées, entre autres, par Pa~ 1 Petrescu

(<<Tradition et continuité dans l'a rchitecture villageoi~e en Roumanie»), Jon Vl.'~dutiu (<<Contributions de la création traditionnelle à la culture populaire contemporaine») et Tancred Biinateanu (<<Problèmes de tradition et continuité dans la création artistique roumaine»).

En 1981, le festival interdépartemental «le Calu~ roumain» réunissait 45 groupes de ClIlu~ars des départements d'Arge~, Cluj, Dâmbovita, Gorj, Hunedoara, Olt .. Sibiu et Vâlcea. On compta parmi les lauréats: les foyers culturels de Vâlcele, Opta#-Milgura, Colone~, Icoana et Radomire~ti, tous du département d'Olt. En deuxième position se si~uaient ies foyers culture ls d'O~ica de Sus, Priseaca, .serbilne~ti, Tufeni et les maisons pe" la culture de Caracal e t Drilgilne~ti-Olt. les groupes paysans d'Ote~ani-Vâlcea, Flore~ti-"fânt ilreni (Gorj) et ceux du département d'Olt (Movileni, Milruntei-Balilne~ti, Dobrosloveni, Perieti, Cârlogani et Potcoava) q ui ont présenté de sommaires adaptations à la scène se sont classés lIIes. le prix spécial du jUf)' revint à l'équipe de danses masculines de «Calu!?<lrs» de

Petre~ (Dâmbqvita). Dans ce contexte de compétition, les prix décernés eurent les années suivantes une influence exceptionnelle sur les performeurs! Le diplôme du meilleur dan~ur et la plaquette du festival interdépartemental furent attribués à lIiutii Briiileanu du Lycée pédagogique de Slatina, à Marin Scarlat d'Opta~i -Milgura, Marin Dumitru et llie Pildurariu (76 ans). le groupe de Cillu~a rs de Vâlcele­Olt ,était proclamé à l'époque «équipe représentative au plan national» vu qu'elle étai t lauréate du Festival National «Ode à la Roumanie» et ava it remporté du succès à une confrontation internationale de prestige (Burgas-Bulgarie).

Une année plus tard, la presse notait un changement de vision: la présence sur la scène de séquences, rituelles, comme la prestation de serment et l'envoi des couleurs, les pantomimes du Muet, la prise du Calus et la guérison par la danse.

le même quotidien notait dans son No 2567 (du 1er juillet 1986) «la précieuse confirmation de l'unité et de la pér~nnité de notre folklore» et publiait le palmarès du concours issu' des délibérations

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Ritualul Câlu,ului d'un jury, ayant à sa tête le prof. dr. Mihai Pop: les «ciilu~rs» de Dobrun, de Vâ1cele et de Colone~ti (tous du département d'Olt) partagèrent le podium avec les danseurs de IPTE Alexandria; en d!!uxième

position se retrouvèrent les formarions de «diiuti» (petits chevaux) de Oeleni (Ia~i) et les .. caluF!r511

de Caracal, ~rban~ti et Opta~i, avec les bucarestois de IUG «Grivita Ro~ielt. la troisième position du -podium fut occupée par les .ciilu~rSJt de Recea-6ralôOv, les tl~lu~rs. de Curti$Oara et Potcoava (Olt), de Stolniei (Arge$1 et de $irineasa (Vâ1cea). le prix pour des mérites spéciaux au sein du lTlOl/V{'ment

artistique des masses fut remporté par les IIcalu~rs. de Scomice~ti- Olt et le prix pour la transmissiOll des traditions des Ciilu$ilrs, par les formations de Radovanu (c.'Illlra~il et de Ziduri-Odobe$ti (Ollmbovit,a). Un prix individuel a été attribué à Ovidiu Ghitli de Dobrun--Olt. Ce fut l'une des éditions réussies, car l'accent ret0'.TIbait sur le nombre des partiôpânts et il y avait cette année là 56 formations de 21 départements (24 groupes du seul département de rolt), ce qui fait plus de 1.500 dlu$3rsl

lors de l'édition de 1988 on décerna des prix individuels au (meneur de jeu George Ghi\li et à ses deux fils, ainsi qu'aux vétérans Ilie Ene - 70 ans, de Valea Mare, Ud Militaru - 63 ans, de Draglin~ti-Olt

et Florea Matei - 67 ans, de Potooava. l'on a pu noter rexcellente évolution des form~ns de Vâlc.f!le et Dobrun (toujours concurrentes pour la 1ère place), celle de ~ica de Sus et Stoicline$ti, ainsi que la présence des groupes traditionnels des anciens de Potcoaw, Cârlogani, Curti~oara, Valea Mare et Brâncoveni.

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le Festival National du « Calus Roumain ,), de nos jours

1 Dans le contexte des transformations soôo-politiques. qui ont fait -suite à la Révolution de 1989,

le festival consacré â la conservation et à la perpétuation de cette ancestrale coutume garde toute sa vigueur. La XXXIXe édition du Festival National ~Clilu$ul Românesc", hébergé en 2008 par la ville de caracal, témoigne surtout de la virtuosité des danseurs. Sans avoir son ampleur d'autrefois, ce fèstival, qui réunit des groupes traditionnels villageois, des formations et ensembles venant des localités oU cette tradition a toujours été vivace, demeure sans dome aucun le point de référence de la conservation de la coutume, que ce soit sous des formes complexes (présentation de séquences rituelles), ou par la transmission de leur composante essentielle: la danse. le festival contribue ainsi à stimuler l'intérêt pour cette valeur spécifiquement roumaine et pour l'attachement des jeunes à la tradition.

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- Concursul InterJudeteon romdne.c" - Caracal.

Un examen al maiestriei ,i autenticitàti ,-- Premjlle concursu/uf --~

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Ritualul CâluJului

COMMENTLA TRADITION DU «CALUS» EST-ElLE DEVENUE

UN CHEF D'ŒUVRE DU PATRIMOINE CULTUREL

IMMATERIEL DE l'HUMANITE

Florin Filip

...

194 ,

The Cal~ Ritual l Le Rituel du Cal~ Deux mots sur l'UNESCO, l'organisation mondiale qui s'occupe de l'enseignement, de la science et de - . . la culture.

1 l'UNESCO - Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la, science et la culture - a été constituée le 16 novembre ~945, en tant qu'organisation spécialisée de rONU (Organisation des Nations Unies).

l'UNESCO compte actuellement 193 membres, la Roumanie en faisant partie depuis le 17 juiUet

1956. C'est en 2003 que l'UNESCO a adopté la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel

immatériel ou du Kpatrimoine vivantlt, afin de protéger et soutenir la diversité culturelle et assurer la continuité de l'esprit créatif culturel.

les domaines visés par cette convention de l'UNESCO sont: -les expressions et traditions orales, y compris le langage et les termes linguistiques spécifiques, en tant que porteurs du patrimoine culturel immatériel; - les arts du spectacle - au sens traditionnel- musique, danse et théâtre traditionnels; - les pratiques sociales, rituels et événer!Jents festifs - fêtes traditionnelles; - les connaissances et pratiques concernant la nature et runivers; - le savoir faire concernant la pratique des métiers traditionnels.

le Patrimoine culturel immatériel est défini par la Convention de l'UNESCO de 2003 comm'e concerna"nt les pratiques, représentations et manifestations, les expressions, connaissances et occupations reconnues par certains groupes ou communautés, comme faisant partie de leur patrimoine culturel.

la Convention de rUNESCO recommande pour être sauvegar!.ifi, le patrimoine qui: - est transmis de génération en génération; - est conservé sans discontinuer par des groupes. ou communautés dans leur propre environnement et en étroite corrélation avec leurs. géo~raphie et histoire; - assure un sentiment d~identité et continuité aux communautés et groupes dont il provient; - éncourage le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine; - est conforme aux instruments internationaux concernant les droits de l'homme; - assure le respe.ct réciproque des communautés et leur développement soutenable.

Avant de parvenir à cette importante Convention de sauvegarde du patrimoi.ne culturel immatériel, rUNESCO avait adopté en juin 1997:

La proclamation des chefs d'œuvres du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, tandis qu'el! novembre 1998, le Conseil Exécutif de l'UNESCO adoptait un règlement se rapportant à cette proclamation, règlement reposant principalement sur: • - la sensibilisation du publicà propos de l'importance du patrimoine culturel immatériel etde la nécessité qu'il y a de le sauver; - un inventaire de ce patrimoine sur une liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité; - l'encouragement des pays membre de l'UNESCO il dresser des invèntaires nationaux et prendre des mesures juridiques et administratives pour protéger leur propre patrimoine culturel immatériel; - rencouragement.des artistes et créateurs traditionnels locaux de participer il l'inve~taire, la protection,

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Page 35: MembrU Comisiei Nafionale Ritualul...Ritualul Câlu~ului 136 , The CiilU Rituall Le Rituel du CiilU LMHomeInIS tere · die eau It ure e t d u P atnmome . 1. N' ationa 1 -R oumame

Ritualul Câlu~ului la perpét uation et, le cas échéant, la revitalisation de leur propre patrimoine culturel immatériel. Suite à ce règlement, l'on a constitué un guide des candidatures à cet important titre de: Chef d'oeuvre du Patrimoine cutlurel de l' humanité. La traditiOD d u «Cjlu~» ,

~ C'est en 2001, à l'initiative du dr. Ioan Opri$, secrétaire: d'Etat à l'époque, que le Ministère de la culture a constitué une équipe de promoteurs de la candidature de la Roumanie à ce titre et il s'agissait de

faire rea>nnaÎtre les «ClIlu!iilrs» comme chef d'ŒlM"e du patrimoine culturel immatériel de rhumanité. l'équipe de promoteurs du dossier de candidature pour la «Tradition du Clll~» comprenait: dr.

Ioan Opri$, Florin Filip. dr. Ion Ghinoiu, dr. Nardsa Stiucli, dr. Doioa I$f.iooni, dr. Sanda larionescu, Dorin Teodorescu .

• Tout au long de l'année 2002, cette équipe CI élaboré grâce aux efforts de ses membres un

dossier de candidature, bénéficiant du concours des institutions suivantes: le Ministère de la culture, r lnstitut d'Ethnographie et folklore .Constantin Br.1iloiult, le Centre national pour la conservatioo et la

protection de la culture traditionnelle, le Musée du village, la Fondation «Université pour...,tOUSlt, Slati(lil, département d'Olt.

le dossier de cette candidature fut accompagné d'un fi lm de 10 minutes réalisé par les éditions Video au village de Sârbi-MlIgura, commune de Opta~i, département d'Olt, à la Pentecôte 2002 et présentant la prestation de serment du groupe de IIC~ lu~arsJt, leur danse à travers le village et la descente des couleurs Il la fin de la période de danse.

le même été, à Slatina, était organisé un symposium intem ational intitu lé «Le alu~ - un trésor universel», 'avec la participation de spécialistes de Roumanie et de l'étranger.

les communications de ce symposium furent éditées en volume bilingue roumain-français, comme , d'ai lleurs le volume du dr. Ion Ghinoiu sur les Clllu!iilrs. les volumes furent envoyés au siège de la délégation permanente de la Roumanie près l'UNESCO, qui eut la charge de présenter la candidature roumaine au Secrétariat général de l'UNESCO.

En juin 2003, le jury international se montra réticent quant à la proclamation du «clilu~», en tant que chef d'œuvre du patrimoine culturel univefsel.

On demanda de compléter le premier dossier et ce sont les memtH-es.de la même équipe qui s'en chargèrent, avec la contribution des institutions impliquées, y compris de la Délégation permanente de

la Roumanie près l'UNESCO. Enfin, le 25 novembre 2005, l'UNESCO proclama: «la tradition du ClI lu$» - chef d'œuvre du

patrimoine culturel immatériel de l'humanitél

C'est par les soins du Ministère de la culture et des cultes, ainsi que du dr. Virgi l Nitulescu, que fut • constituée:

la Commission nationale de saUV{!83rde du chef d'œuvre du patrimoine culturel immatériel de la . . «Tradition du clilu$», commission fonctionnant auprès du ministère de la culture et des cultes.

Et éest ainsi que le premier el unique projet de l'UNESCO concernant la promotion et la protection d'un chef d'œuvre de patrimoine culturel immatériel de Roumanie fut un succèsl

l'équipe chargée du projet et la Commission nationale pour «la Tradition du dllu$1I vous attendent à leurs côtés pour promouvoir les «ClIlu~a rs» et d'autres traditions 8,\coutumes de Roumanie.

196 , • CL :=lI .

The CiilU§ Ritual l Le Rituel du CiilU§

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