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Ebola:résultats «encoura- geants» pour l’antiviral japo- nais testé en Guinée ? P8 Guerre du Yémen : Les Arabes commettent une erreur histo- rique au Yémen. P4 plus connu à l’étranger qu’au Sénégal, Baye Niass joua un rôle de premier plan dans le développement du mys- ticisme au Sénégal et en Afrique noire. Cet article est un résumé nous retrace la vie et l’œuvre de ce grand guide religieux soufi. Mensuel d’Information culturelle, Scientifique et Religieuse. N° ISSN 0850-5632 N° 4 Prix : 200 FCFA Editorial C haque fois que le terrorisme frappe dans le monde et que des vies innocentes sont perdues, chacun se demande au nom de quelles injonctions islamiques les auteurs prétendent justifier leurs actes. De plus en plus, les gens s’indignent des raisonnements aberrants invoqués par les auteurs des attentats pour tuer des êtres humains, détruire des patrimoines culturels ou anéantir des infrastructures économiques. Les analystes se posent quotidiennement plusieurs questions : Qui sont les terroristes ? Qui les finance ? Quels sont leurs motivations ? Quelles sont leurs forces et faiblesses ?com- ment combattre efficacement ce fléau ?. Ces trente dernières an- nées ont vu une prolifération des organisations se réclamant de l’islam qui se livrent à une guerre autoproclamée contre les autres qu’il s’agisse de pays étrangers, de leurs propres pays, voire des membres d’autres groupes religieux ou ethniques ne partageant pas les mêmes . Ce dévoiement résulte d’une incapacité à comprendre le Coran dans le contexte voulu et du refus d’assortir la lecture du Coran de celle des dits et actes du Prophète (saws), ou hadith. Les éminents juristes musulmans des 8e et 9e siècles qui ont fondé les cinq écoles de jurisprudence r - hanafite, hanbalite, shaféite, malé- kite et Jaafarite – affirment tous que les musulmans ne sauraient faire la guerre sans qu’un Etat ou un gouvernement sanctionne cette démarche. Leur argument est conforme au dit du Prophète (saws) : “Le commandant (des musulmans) n’est qu’un véritable abri (pour eux). Ils combattent derrière lui.». Donc les savants chiites et sunnites sont formels dans leur écrasante majorité que le terrorisme est contraire aux valeurs de l’islam. Il y a une lo- gique derrière ce précepte. Si chaque musulman avait le droit de faire la guerre pour son propre compte, les musulmans iraient en ordre dispersé, sans aucune autorité pour les lier entre eux. Il en résulterait le chaos et l’anarchie, c’est-à-dire le contraire même de l’esprit de l’islam. Le Coran dit bien : “Et ne semez pas la cor- ruption sur la terre après qu’elle ait été réformée”.(7.56). L’autorité d’un Etat est nécessaire, non seulement pour maintenir l’ordre à l’intention des musulmans, mais aussi en raison de l’importance et du poids des pactes en islam. Le Coran prescrit que, là où il existe un traité de paix entre une nation musulmane et un pays non mu- sulman, la première ne doit pas déclarer la guerre au second, même pour aller au secours de musulmans qui y seraient opprimés: “[…] vous ne serez pas liés à eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent. Et s’ils vous demandent secours au nom de la religion, à vous alors de leur porter secours, mais pas contre un peuple auquel vous êtes liés par un pacte”. (8.72) . C’est pourquoi une étude objective de l’histoire de l’islam nous permet d’affirmer qu’aucune guerre menée par le prophète n’était agressive .Il recourait toujours à des méthodes pacifiques et n’avait jamais été le premier à attaquer. Le Coran affirme :»Dieu ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Dieu aime les équi- tables. Dieu vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes.» (60.8-9). S’il est reconnu de tous que le phé- nomène du terrorisme est particulièrement néfaste, il est à remar- quer que la « guerre » que certaines puissances prétendent mener aujourd’hui contre le terrorisme est triplement trompeuse. D’abord en ce qu’elle n’identifie pas adéquatement ce qu’est le terrorisme ni son extension .Ensuite, parce qu’elle ne va pas à la racine du mal et utilise donc les mauvaises armes pour en triompher .Et fina- lement, parce que l’éradication du terrorisme, qui devrait être une fin en soi, est instrumentalisée par des intérêts qui veulent y voir une guerre et une guerre comme les autres. Il se verse aujourd’hui bien du sang et de larmes parce que cette « guerre » au terrorisme est menée de façon remarquablement inadéquate. Il faut un dia- gnostic intelligent et honnête de ce phénomène et de la nouvelle forme qu’il revêt pour pouvoir lui donner la réponse qu’il mérite. Par Mamdou Diouf Qui était Baye Niasse ? P7 Histoire des écoles Coraniques au Sénégal. P3 Rapprochement des écoles de pensée dans l’Islam P3 Sokhna Mame Diarra Boussou et Porokhane

Mensuel d’Information culturelle, Scientifique et Religieuse. N° …©toile... · 2019. 12. 5. · Actualité L’Etoile Filante N°4 2 NATIONALES Mensuel d’Information Culturelle,

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Ebola:résultats «encoura-geants» pour l’antiviral japo-nais testé en Guinée ? P8

Guerre du Yémen : Les Arabes commettent une erreur histo-rique au Yémen. P4

plus connu à l’étranger qu’au Sénégal, Baye Niass joua un rôle de premier plan dans le développement du mys-ticisme au Sénégal et en Afrique noire. Cet article est un résumé nous retrace la vie et l’œuvre de ce grand guide religieux soufi.

Mensuel d’Information culturelle, Scientifique et Religieuse. N° ISSN 0850-5632 N° 4 Prix : 200 FCFA

Editorial

Chaque fois que le terrorisme frappe dans le monde et que des vies innocentes sont perdues, chacun se demande au nom de quelles injonctions islamiques les auteurs prétendent justifier leurs actes. De plus en plus, les gens s’indignent des raisonnements aberrants

invoqués par les auteurs des attentats pour tuer des êtres humains, détruire des patrimoines culturels ou anéantir des infrastructures économiques. Les analystes se posent quotidiennement plusieurs questions : Qui sont les terroristes ? Qui les finance ? Quels sont leurs motivations ? Quelles sont leurs forces et faiblesses ?com-ment combattre efficacement ce fléau ?. Ces trente dernières an-nées ont vu une prolifération des organisations se réclamant de l’islam qui se livrent à une guerre autoproclamée contre les autres qu’il s’agisse de pays étrangers, de leurs propres pays, voire des membres d’autres groupes religieux ou ethniques ne partageant pas les mêmes . Ce dévoiement résulte d’une incapacité à comprendre le Coran dans le contexte voulu et du refus d’assortir la lecture du Coran de celle des dits et actes du Prophète (saws), ou hadith. Les éminents juristes musulmans des 8e et 9e siècles qui ont fondé les cinq écoles de jurisprudence r - hanafite, hanbalite, shaféite, malé-kite et Jaafarite – affirment tous que les musulmans ne sauraient faire la guerre sans qu’un Etat ou un gouvernement sanctionne cette démarche. Leur argument est conforme au dit du Prophète

(saws) : “Le commandant (des musulmans) n’est qu’un véritable abri (pour eux). Ils combattent derrière lui.». Donc les savants chiites et sunnites sont formels dans leur écrasante majorité que le terrorisme est contraire aux valeurs de l’islam. Il y a une lo-gique derrière ce précepte. Si chaque musulman avait le droit de faire la guerre pour son propre compte, les musulmans iraient en ordre dispersé, sans aucune autorité pour les lier entre eux. Il en résulterait le chaos et l’anarchie, c’est-à-dire le contraire même

de l’esprit de l’islam. Le Coran dit bien : “Et ne semez pas la cor-ruption sur la terre après qu’elle ait été réformée”.(7.56). L’autorité d’un Etat est nécessaire, non seulement pour maintenir l’ordre à l’intention des musulmans, mais aussi en raison de l’importance et du poids des pactes en islam. Le Coran prescrit que, là où il existe un traité de paix entre une nation musulmane et un pays non mu-sulman, la première ne doit pas déclarer la guerre au second, même pour aller au secours de musulmans qui y seraient opprimés: “[…] vous ne serez pas liés à eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent. Et s’ils vous demandent secours au nom de la religion, à vous alors de leur porter secours, mais pas contre un peuple auquel vous êtes liés par un pacte”. (8.72) . C’est pourquoi une étude objective de l’histoire de l’islam nous permet d’affirmer qu’aucune guerre menée par le prophète n’était agressive .Il recourait toujours à des méthodes pacifiques et n’avait jamais été le premier à attaquer. Le Coran affirme :»Dieu ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Dieu aime les équi-tables. Dieu vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes.» (60.8-9). S’il est reconnu de tous que le phé-nomène du terrorisme est particulièrement néfaste, il est à remar-quer que la « guerre » que certaines puissances prétendent mener aujourd’hui contre le terrorisme est triplement trompeuse. D’abord en ce qu’elle n’identifie pas adéquatement ce qu’est le terrorisme ni son extension .Ensuite, parce qu’elle ne va pas à la racine du mal et utilise donc les mauvaises armes pour en triompher .Et fina-lement, parce que l’éradication du terrorisme, qui devrait être une fin en soi, est instrumentalisée par des intérêts qui veulent y voir une guerre et une guerre comme les autres. Il se verse aujourd’hui bien du sang et de larmes parce que cette « guerre » au terrorisme est menée de façon remarquablement inadéquate. Il faut un dia-gnostic intelligent et honnête de ce phénomène et de la nouvelle forme qu’il revêt pour pouvoir lui donner la réponse qu’il mérite.

Par Mamdou Diouf

Qui était Baye Niasse ? P7

Histoire des écoles Coraniques au Sénégal. P3

Rapprochement des écoles de pensée dans l’Islam P3

Sokhna Mame Diarra Boussou et Porokhane

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Actualité 2L’Etoile Filante N°4

NATIONALES

Mensuel d’Information Culturelle, Scienti-fique et Religieuse. N° ISS: 0850-65632Parcelle N° 1024 Pikine Rue 10Tel: 77 617 92 35/77 903 16 61Email: [email protected] [email protected] de Publication: Mamadou DioufRedacteur en Chef:Mamadou DioufConception et Infographie: Abdoulaye Diallo

Ecouter Votre Radio Mozdahir Fm 93.2 Mhz

Dakarou sur

www.Mozdahir.orgLa voix d’Ahlou-Bayt

Internationale

Sénégal : La longue tra-dition de dialogue .la crise politique actuelle au Sénégal qui se traduit par des dérapages de toutes sortes ne peut se résoudre qu’à travers une concertation entre les divers acteurs de la vie socio politique de ce pays.

Pendant longtemps, le Sénégal fort de ses traditions démocratiques, riche de ses réflexions doctrinales, tissées au cours de son Histoire et perpétuées après son indépendance, a fait école et exception en Afrique. Partout, on par-lait d'un modèle sénégalais fondé sur le dialogue, le consensus et la tolérance.

Mais, la réussite résidait en grande partie dans le comportement vertueux et ingénieux de son peuple et de ses dirigeants. C’est pour cela que les conflits d’ordre politique dont le Séné-gal connait ces temps et qui se sont tra-duits par des dérapages verbaux sont méconnus de nos valeurs. C’est une

situation qu’il faudra gérer avec beau-coup de lucidité, sans passion ni haine mais avec beaucoup de courage et de justesse pour faire prévaloir une seule chose : l’intérêt de notre cher Sénégal.Mamadou Diouf

Grèves cycliques des enseignants: peut-on régler définitivement la crise ?Nelson Mandela disait : « L’éducation est l’arme la plus puissante pour chan-ger le monde».C’est pourquoi connaitre les problèmes qui entravent la bonne marche de l’école et y apporter des solu-tions est une façon de contri-buer au développement du pays. Ainsi, l’école sénéga-laise est actuellement confron-

tée à une crise sans précédent qui s’explique par des grèves cycliques et récurrentes des enseignants. Cette situation porte attente au quantum ho-raire pourtant indispensable à un apprentissage normal. Chaque année nous assistons à de nombreuses grèves ou parfois des dé-brayages de la part des enseignants. N’importe quel prétexte est bon pour perdre d’innombrables heures ou jours dont le manquement porte pourtant atteinte aux enseignements/apprentis-sages .Le résultat est que les élèves se retrouvent avec peu d’acquisitions du-rant l’année scolaire .Ainsi ils passent

sans niveau. L’année suivante le même scénario va se poursuivre. Et c’est ainsi que le niveau des élèves baisse de plus en plus. La responsabilité de nos gouvernants est aussi engagée car une fois qu’une grève est entamée, on ne sent pas l’empressement de l’état pour régler la crise. L’absence d’un dialogue franc avec tous les concer-nés nous montre que la situation n’est jamais prise au sérieux. Ainsi la lo-gique de la confrontation est entamée avec pour seuls perdants les élèves. Comme solution aussi nous propo-sons un dialogue constructif, franc et sérieux entre syndicats et l’Etat afin de régler définitivement les problèmes des enseignants. Ainsi l’autorité de

tutelle et les organisations syndicales doivent favoriser des échanges pro-fonds et sincères. Les enseignants doivent rester disponibles et ouverts au dialogue et à la négociation pour le seul profit de l’école sénégalaise et le gouvernement doit accorder une atten-tion particulière aux revendications des syndicats dont le plan d’action pour-rait bloquer sensiblement le système éducatif’’. Si cela est fait le quantum horaire sera respecté et les acquisitions seront suffisantes .ce qui aideront à apaiser le climat social en milieu sco-laire. Ainsi les enseignements/appren-tissages vont se dérouler normalement et cela va relever le niveau des élèves.Par Abdoulaye Diallo

Le meilleur maire du monde est un musulmanConnu pour son intégrité, son honnê-teté et sa générosité, Naheed Nenshi, un musulman canadien, a été élu meil-leur maire du monde en 2014 par la fondation internationale City Mayor. Naheed Nenshi est le premier musul-man à devenir maire d’une ville cana-dienne de plus d’un million d’habi-tants. Élu en octobre 2010, il est né de parents d’origine indienne immigrés

de Tanzanie. Diplômé en politique de la prestigieuse Université Harvard, ce musulman est « le maire le plus admiré de toutes les grandes villes ca-nadiennes. C’est un visionnaire urbain qui ne rechigne pas non plus à faire le travail bureaucratique le plus ingrat » selon France 24. Il accepte tout le monde peu importe la religion. « C’est un exemple d’honnêteté, d’intégrité et de générosité. Il accepte tout le monde peu importe la religion, le sexe, la

couleur ou le niveau socio-écono-mique », écrit ainsi un internaute sur le site internet de la City Mayors Foundation. Son succès tient à cette relation de proximité qu’il tisse au quotidien avec les citoyens sur le ter-rain mais aussi via les réseaux sociaux qu’il utilise de manière habile pour « s’adresser directement aux gens, sans filtre ». « Le maire Naheed Nenshi est un grand communicateur et est doué de dons d’écoute. Il est sincère quand

il discute des problèmes quotidiens avec les citoyens et envoûte le public lorsqu’il parle du futur de Calgary », a indiqué Tann vom Hove de la City Mayors Foundation, dans un commu-niqué. Le prix lui a été attribué le lundi 2 février sur une liste de 933 maires sectionnés par le public. Puis les orga-nisateurs ont choisi 121 maires pour au final retenir 26 noms présentés à un jury qui a établi le palmarès.Singo Diarra

La « fausse guerre » d’Oba-ma contre Daech. Depuis août 2014, l’US Air Force, avec le soutien d’une coalition de 19 pays, mène sans relâche une intense

campagne de bombardements aériens contre la Syrie et l’Irak ciblant sup-posément les brigades du groupe État islamique (EI). Selon Defense News, plus de 16 000 frappes aériennes ont été effectuées entre août 2014 et la mi-

janvier 2015. Soixante pour cent des frappes aériennes ont été menées par l’US Air Force à l’aide de chasseurs à réaction perfectionnés. Les frappes aériennes ont été simplement décrites par les médias comme faisant partie

d’une « légère » opération antiterro-riste, plutôt que comme un acte de guerre totale contre la Syrie et l’Irak.Abdoulaye Diallo

"Le pacte du peuple iranien avec l'Ordre islamique est éternel" (Rohani) "Le pacte du peuple iranien avec l'Ordre islamique est éternel", a estimé le président iranien. "Le

peuple iranien n'a pas oublié l'indé-pendance, la liberté, la Révolution, la foi et la culture religieuse, tandis qu'il est toujours fidèle à son pacte passé avec l'Ordre islamique", a af-firmé, Hassan Rohani, le Président

iranien, lors de sa rencontre, ce sa-medi, avec Nourahmed, diplomate iranien, kidnappé au Yémen. "Le prix d'être attaché aux idéaux de l'Ordre et de la Révolution est, par-fois, le martyre et le sacrifice, et su-

bir, parfois, les pressions, et même, la détention", a déclaré Rohani.

Aliou Mane

Je suis musulman donc je ne suis pas terroriste

Le terrorisme n’est pas l’apanage de l’islam car l’is-lam est une religion de paix. Elle prône la concer-tation et le dialogue pour résoudre les différends et les conflits.Son but fondamental est la réconcilia-tion et l’union des cœurs dans le développement harmonieux et multidimensionnel de la société.

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Nationales 3L’Etoile Filante N°4

Histoire des écoles coraniques au Sénégal :Par : Mamadou Diouf

L’islamisation du Sénégal a commencé au début du 11ème siècle de l’ère chrétienne par le

canal des commerçants transsahariens. Les cours consistaient essentiellement en la mémorisation du Saint Coran et l’acquisition de la culture islamique et ont lieu dans les mosquées ou dans les palais des chefs avec comme adeptes quelques hommes politiques. L’enseignement coranique a connu une évolution progressive au 12ième siècle avec l’expansion de l’Islam.Le 15ième siècle fut marqué par l’ins-titutionnalisation du processus avec l’établissement de « l’école coranique ».Le phénomène a connu une rapide et importante expansion entre le 19ième et 20ième siècles avec l’avènement des grandes figures de l’islam si bien de devenir le type d’éducation dont 80 pour 100 des enfants disposent . Et si le colonisateur a eu à la com-battre c’est parce qu’elle représentait une forme de résistance à l’expan-sion naissante de la langue et de la culture françaises ;elle a su résister et continuer sa progression ,car la grande majorité de la population séné-galaise considère comme un devoir sacré pour chaque parent de doter sa progéniture de ce type d’éducation. Aujourd’hui, l’enseignement cora-nique est partie intégrante de la vie dans plusieurs contrées et familles

sénégalaises. L’école coranique est une institution dont les principales caractéristiques sont : La précarité du cadre de vie et de travail des appre-nants et de leurs maîtres ; Le manque de soutien de la part de l’Etat et la non prise en compte de sa contribution dans ىles statistiques de l’éducation ; l’absence de préparation profession-nelle des apprenants la pratique de la mendicité ;Les violences infligées surtout aux plus jeunes apprenants. La modernisation des écoles coraniques constitue une réponse aux lacunes susmentionnées. Depuis 2002, afin d’atteindre son objectif de scolarisa-tion primaire universelle et d’enrôler les élèves fréquentant les écoles Cora-

niques , l’Etat sénégalais a introduit une réforme autour de l’enseignement arabo-islamique. Cette réforme se dé-cline selon trois formes principales : - L’introduction optionnelle de l’éducation religieuse dans le système éducatif public ; - La création d’Ecoles fran-co-arabes publiques (EFA) ; - Le projet de modernisation des daa-ras. En février 2010, le gouvernement sénégalais a pris un arrêté portant sur la reconnaissance des écoles cora-niques du pays. Ce geste a été salué par Amnesty International. Jusqu’à présent, peu de textes administra-tifs ou législatifs portaient sur cette question, à en croire une brève revue

du Journal Officiel Sénégalais en ligne. C’est une première étape vers une meilleure prise en main de ce type d’enseignement et d’écoles par l’Etat. Le projet de trilinguisme et de formation professionnelle représente le premier programme d’éducation et pédagogique instauré dans les daa-ras au Sénégal. Ce programme perçu comme un « test » avait pour objectif d’intégrer progressivement les daa-ras dans le système éducatif sénéga-lais et de proposer un curriculum de référence pour cette offre éducative. Ce concept de « modernisation » toujours en « cours », « en chantier » au Sénégal est largement diffusé

tant sur le plan national que sur le plan local. Il laisse place aujourd’hui à de nouvelles formes de « mobilisations » de la part des acteurs locaux, proches du quotidien du daara. Dans le Pro-gramme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PA-QUET) pour la période 2013-2025, une politique autour des daaras la mise en oeuvre « d’une politique hardie de modernisation et d’institutionnalisa-tion des daara en mettant en place, en partenariat avec les Collectivités Lo-cales, une charte de soutien et de ré-gulation des options d’éducation com-munautaires » (définition de normes et standards pour autoriser des daara).

Rapprochement des écoles de pensée dans l’Islam:Un séminaire consacré sur le rôle du soufisme dans le rapprochement entre les confréries islamiques a été organisé à l’Université International Al-Mostafa/ Sénégal de Dakar le lundi, 09 / Mars / 2015 .Cette rencontre a vu la participation d’une délégation iranienne de collectionneurs et de plusieurs figures intellectuelles et religieuses de ce pays.

Le séminaire a été présidé par son excellence M. Ali Bahkchi Ambassadeur de la République Islamique d’Iran à Dakar, et le Professeur Moradiyane Profes-seur à l’université Al-Mostafa Internationale de Te-hran, et une forte délégation de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar avec la Présence de M. Ahmad Sy Fils de Serigne Abdoul Aziz Sy al ibn et Cheikh Mouhamed Kounta de Niassane. C’est le Dr. Mou-hamed Ndiaye Professeur à l’université cheikh Anta diop de Dakar qui fut l’animateur de la cérémonie .Il y a eu également la participation de plusieurs étudiants.Dans son allocution Seyyed Moradi Directeur de l’Université International Al-Mostafa/ Séné-gal de Dakar, après avoir souhaité la bienvenue à l’assistance a ensuite magnifié les bonnes rela-tions existant entre le Sénégal et l’Iran et qui ont permis à l’université Al-Mostafa de Qom d’ouvrir une branche ici au Sénégal. Il a d’autre part fus-tigé ceux qui donnent une mauvaise image de l’is-lam et qui favorisent les attaques dirigées contre la sainte religion. Il prône l’urgence de l’unité des musulmans pour protéger notre religion de paix.Mme. Ahlam Professeur à l’université Internatio-nale Al-Mostafa Sénégal a d’abord présenté toutes ses félicitations à tout le monde notamment à tous les militants et défenseurs des droits des femmes à l’occasion Journée mondial des femmes Elle a insisté sur la fonction éducative de la femme qui est à la fois mère,soeur et épouse . Selon elle, la femme représente le premier professeur choisi par Dieu Tout-Puissant chargé d'élever les enfants sur des valeurs spirituelles qui leur permettront de jouer le rôle qu’on attend d'eux dans la société. Elle a appelé à suivre l’exemple de Fatima qui est la grande modèle pour toutes les femmes du monde.

A son tour, Son Excel-lence l'ambassadeur de la République isla-mique du a Sénégal, M. Hassan Ali Bakhshi a retracé l’histoire du soufisme depuis Abdul Qadir Jilani fondateur de la première voie mys-tique la Qadiriya qui a des origines iraniennes (la ville d’ Aljillan) .La SEM Bakhshi montre que le soufisme forme une même famille malgré les différentes tendances tout en se félicitant des bonnes relations qu’il entretient avec les différentes familles religieuses. Pour le Professeur Mme Moradian de l'Université internationale de Mustafa, il demande aux étudiants de tenir compte de l'élément mystique afin de mener à bien le rôle qui leur est assigné dans la société.Quant à Mm. Mariem Dieng Ndiaye professeur de langue Persan et civilisation persan de l’univer-sité Internationale Al-Mostafa,elle a souligné le rôle particulièrement important que la femme peut jouer dans divers domaines de la société en se réfé-rant aux textes religieux du coran et de la sunnah. Après cet appel, M. Ahmed Sy fils de Serigne Ab-doul Aziz Sy a parlé des ordres soufis au Sénégal tels que la Kadriye et la Tijaniyya .Il a appelé à la vigilance, à la conscience des défis qui se dressent devant les musulmans dans le monde, à l'urgence sur la nécessité d'apprendre et de connaître les

fonctions la légitimité afin d’éviter les confusions.Selon le professeur Babacar Samb, le soufisme n’est pas la seule voie de rapprochement entre les tendances islamiques. Le retour au Coran et à la Sunna peut à son avis aider à ce rapprochement .Pour appuyer ses arguments il s’appuie sur les termes coraniques comme le concept de «com-munauté» et le concept de "se asseoir à la corde de Dieu" et affirme que cela peut soutenir sans aucun doute un rapprochement entre les sectes .M. Mohammed Kunta Kunta, qui a souligné que les Kountis constituent l’une des plus anciennes familles religieuses au Sénégal et sont des exemples de cette dynamique unitaire. Puis, il a finalement conclu que malgré toutes ces diverses tendances dans l’islam , l'objectif de tout un chacun est l'accès à l'adora-tion de Dieu Tout-Puissant et la dévotion à lui.

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Internationale 4L’Etoile Filante N°4

Guerre du Yémen : Les Arabes commettent une erreur historique au YémenLe célèbre journaliste arabe, Mohamed Hassanein Heikal, estime que les dirigeants de cer-tains pays arabes commettent une erreur historique, au Yémen, en essayant d’attiser le feu de la guerre entre Sunnites et ChiitesPar Mamadou Diouf

Le journaliste égyptien, Mohamed Hassanein Heikal, a déclaré, lors d’une interview avec la chaîne CBC, que les dirigeants de certains pays arabes commettent l’erreur historique de s’entendre, facilement, avec le régime israélien, sans réussir, pourtant, à s’en-

tendre avec la République islamique d’Iran, pour le bien des peuples mu-sulmans. «Leur erreur consiste à vou-loir attiser le feu de la guerre entre les Sunnites et les Chiites, dans les pays, comme la Syrie, le Liban, l’Irak et le Yémen, qui sont peuplés d’importantes

communautés chiites», a-t-il déclaré. Il a estimé qu’avant de prendre cette décision, les dirigeants arabes au-raient dû penser à ses conséquences négatives, en estimant que «la guerre entre Sunnites et Chiites divisera le monde arabe». Mohamed Hassanein Heikal a considéré la guerre de reli-gion, comme une erreur historique, dont les conséquences seraient incal-culables, pour les dirigeants arabes. Quant à la République islamique d’Iran, le célèbre journaliste égyptien a rappelé que, comme tous les pays de la région, l’Iran a ses propres intérêts à défendre, et que les pays arabes au-raient dû essayer de trouver des terrains d’entente et de coopération avec ce grand pays puissant du Moyen-Orient.Mohammed Hassanein Heikal a dé-claré que, selon lui, l’Iran, la Turquie et l’Egypte sont les trois grands pays

de la région, avant de rappeler que les pays arabes du Moyen-Orient savent comment d’adapter au régime sioniste, tandis qu’ils ne veulent pas s’entendre avec l’Iran. Le journaliste arabe a esti-mé que le recours à la guerre et l’usage de la force ne pourront pas résoudre la crise actuelle, au Yémen, d’autant plus que les pays arabes ne font, pra-tiquement, rien pour se battre contre le terrorisme extrémiste. D’après lui, la formation d’une coalition contre le Yémen, par le gouvernement saou-dien, est inutile, en soulignant que le secrétaire d’Etat américain John Kerry, a fait comprendre, clairement, aux pays arabes que les Etats-Unis sou-haitent changer leur politique, par rap-port à la République islamique d’Iran.

Nucléaire Iranien : Quel avenir pour le monde ?Nous sommes probablement au seuil d’un accord global sur le nucléaire iranien. Une telle retrouvaille ne manquera pas d’avoir des conséquences sur l’avenir du monde. Dès lors, il nous est permis de faire quelques supputations.Par Mamadou Diouf

Depuis la fin de la guerre Iran/Irak en 1980, l’Occident ne cesse d’accuser l’Iran d’avoir

un programme atomique militaire. Ainsi on a assisté à plus de deux décennies de sanctions et de menaces. Mais l’occident s’est rendu compte que la république Islamique n’est pas une proie facile, et comme conséquence l’Occident soucieux de la défense de ses intérêts a décidé d’en-tamer un dialogue avec l’Iran. A l’heure actuelle, Le monde attend la conclu-

sion d’un accord global entre Washing-ton et Téhéran. Dans cet accord, il

sera certainement beaucoup question de l’avenir d’Israël et de la recon-naissance de l’influence iranienne au Proche-Orient et en Afrique. Cepen-dant, il ne devrait intervenir qu’après les élections législatives israéliennes du 17 mars 2015. La défaite suppo-sée de Benjamin Netanyahu ressou-derait les liens entre Washington et Tel-Aviv et faciliterait l’accord avec Téhéran. Dans ce contexte, les élites états-uniennes tentent de s’accorder sur leur politique future, tandis que les alliés européens des États-Unis se préparent à s’aligner sur ce que sera la nouvelle politique US. Certains

spécialistes comme Thierry Messan pensent que les États-Unis renoue-ront le contact avec la Syrie, sui-vis de près par les États européens, France comprise. On découvrira que le président el-Assad n’est ni un dic-tateur, ni un tortionnaire. Dès lors, la guerre contre la Syrie touchera à sa fin, tandis que les principales forces jihadistes seront élimées par une véri-table coalition internationale. Lorsque tout sera fini, les jihadistes survivants seront envoyés par la CIA dans le Caucase russe ou le Xīnjiāng chinois.

La Palestine compte, désor-mais, officiellement, parmi les 123 Etats membres de la

Cour pénale internationale, (CPI), et les Palestiniens pourront déposer, officiellement, une «plainte» contre le régime sioniste, accusé de crimes de guerre. Selon l’agence de presse Fars, le ministre des Affaires étran-gères de l’Autorité autonome pales-tinienne, Riyad al-Maliki, doit pro-

noncer un discours, au siège de la Cour pénale internationale ; (CPI) , à la Haye, aux cérémonies d’ouver-ture de l’adhésion de la Palestine à cette institution internationale. Il y a trois mois, jour pour jour, lorsque les Palestiniens avaient demandé d’ad-hérer à la CPI, le Premier ministre du régime sioniste, Benyamin Neta-nyahu, avait déclaré qu’il n’autori-serait qu’aucun militaire ou officier

israélien soit traduit devant le tribunal de la Haye. Les Etats-Unis avaient, pour leur part, dénoncé la déci-sion de la Cour pénale in-ternationale d’ouvrir une enquête préliminaire, sur les crimes de guerre, dans les territoires palestiniens.

La Palestine devient membre de la CPI

PALESTINE VIVRA PALESTINE VAINCRA

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Coran 5L’Etoile Filante N°4

LE CORAN et nous : réflexions sur les trois premiers versets de la sourate al-Ikhlâs ou at-Tawhîd CXII) :1 .Bi-smi-llâhi ar-Rahmâni ar-RahîmiPar [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricor-dieux*2 .Qul huwa Allâhu ahadunnDis : Lui, Dieu est Un3.Allâhu as-samadu

Allâhu : Ce Nom de Dieu « Allâhu » dans ce verset a-t-il la même fonction que le Nom

de Dieu («Allâhu ») cité précédem-ment ? Pourquoi le rappel de ce mot ?As-Samadu : Il n’y a pas de mot dans le Coran qui ne soit traduit en fran-çais aussi différemment : de «l’Impé-nétrable» à « le Plein » en passant par « le Seul à être imploré pour ce que nous désirons » ou « à qui tous les êtres s’adressent dans leurs besoins ». Ce mot à lui-seul mérite une étude approfondie. Au niveau linguistique, nous trouvons dans le dictionnaire les sens suivants pour « Samad » : « terrain dur, formant une élévation ; massif qui n’est pas creux en dedans ; seigneur, maître, chef à qui tous s’adressent et qui arrange toutes les affaires ». Ses sens peuvent être résu-més comme suit : « la station élevée, dure, qui élève, que rien ne surpasse et auquel tout revient ».Par suite vien-draient les autres sens comme « tenir bon », « se rendre chez », « se diri-ger vers», « dresser (qqch) ».Ce mot signifie-t-il la même chose en se rap-portant à Dieu ? Pourquoi cet Attribut est-il déterminé ? L’article signifie-t-il quelque chose de façon spécifique ?L’imam Khomeiny(qs), dans ses livres « Arba‘ûna Hadîthann » (notamment dans le 11ème hadîth (sur la Fitra) et le dernier) et « Al-Adâb al-manawiyyat li-s-Sallât ».)Après le premier verset, viennent trois autres versets qui citent quatre autres Attributs se rapportant à Dieu (« as-Samed, lam yalid, lam yûlad, lam yakun lahu kufu’ann ahadunn ») qui

sont des Attributs « négatifs », d’exemption (dans le sens de « ce que Dieu n’est pas.. »), « as-Sa-med» étant le nom regroupant (« synthétique ») des trois der-niers Attributs qui l’explicitent.Allâhu rappel du Nom de Dieu (« Allâhu ») regroupant (« synthétisant ») en Lui tous les Noms et Attributs Divins pour la Station de l’Essence. En d’autres termes, le Nom de Dieu (« Allâhu ») indique ici l’Essence Divine dans la Présence de l’Unicité (Wâhadiyyah) en fonction de la consi-dérationdes Noms et des Attributs.As-Samadu Il est un des Beaux Noms de Dieu. De nombreux sens et secrets sont rapportés dans les nobles hadiths et propos rappor-tés des Infaillibles(p) pour ce mot.L’iman Khomeyni(qs) parle d’un propos de l’Imam al-Bâqer(p) qui en dit long sur les secretsde ce mot : « Je pourrais développer toutes les prescriptions et les lois di-vines, et toutes les vérités à partir de « as-Samed ». »(1)A l’adresse des gens de Basrah qui l’interrogeaient sur le sens de « as-Samed », l’Imam as-Sâdeq(p) rappela les propos tenus par son aïeul, Hussein fils de ‘Alî(p) aux gens de l’apparence qui risquaient de s’égarer :« Dieu (qu’Il soit Glorifié !) a expliqué « as-Samed » dans Sa Parole {Dieu est Un, Dieu est as-Sa-med} en ajoutant {Il n’engendre pas ni n’est engendré et nul n’est égal à Lui.}. » Il est également évoqué qu’« as-Samed » signifie qu’Il est un Maître Généreux vers Qui reviennent les gens pour leurs besoins ; ou qu’Il

n’a pas de creux [de vide], alors rien n’est engendré de Lui et Lui n’est pas engendré de quelque chose, et qu’Il n’a pas de semblable ni de pa-reil .Cela est l’explication générale, commune, suivant la coutume, don-née par le Messager de Dieu(s) et les Imams(p), pour contrecarrer les propos des incroyants et des asso-ciationnistes qui attribuaient à leurs divinités des qualifications de l’ordre du monde de la contingence. Dans ce sens vont les propos rapportés des Imams(p), notamment d’al-Bâqer(p), le tenant de son père, de son grand-père al-Hussein(p): (2) « « as-Samed » est Celui qui n’a pas de creux (de cavité) – « Celui dont le pouvoir est achevé » –« Celui qui ne mange pas ni ne boit » – « Celui qui ne dort pas » – « Le Permanent qui n’a pas disparu et ne disparaîtra jamais ». »Et de l’Imam as-Sajjâd(p) : « As-Sa-med » est Celui qui n’a pas d’asso-cié et la protection de quoi que ce soit ne Le fait pas ployer. » Cela n’empêche pas d’autres sens pour « as-Samed » comme nous allons l’évoquer à travers d’autres pro-pos rapportés des Infaillibles(p).(3)Sayyed Tabâ’tabâ’î cite, dans son Tafsîr al-Mîzân un propos rap-porté par Zayd fils de ‘Alî(p) :« « As-Samed » est Celui qui s’Il veut quelque chose, lui dit : « sois ! » et elle est ; « as-Samed » est Celui qui a créé les choses de rien alors Il les a créées par contraires, selon des formes et par couples, puis Il s’est isolé dans l’Unicité, sans contraire, sans forme ni semblable ni égal. »

De l’Imam al-Bâqer(p) :« As-Samed » est le Maître obéi qui n’a pas au-dessus de Lui quelqu’un qui Lui donne des ordres ou Lui impose des interdits. »Et de l’Imam al-Jawâd(p) :« [« As-Samed » est] le Maître vers Lequel on se dirige pour le peu et le beau-coup. » .Ainsi, après l’indication de la Station de l’Unité (al-Ahadiyyah) (loin de la création), la Station d’as-Samadiyyah est évoquée : l’indica-tionde nier à Dieu (« Allâhu ») toute limite, tout manque, tout « creux », toute détermination, toute contrainte, toute condition.. (qui sont propres aux choses contingentes), en même temps, d’affirmer Sa Permanence et le retour de toute chose, de toute créature vers Lui. « As-Samed » indique donc la Station élevée de façon absolue que rien ne surpasse : toute chose, toute existence s’abaissant devant Dieu et revenant à Lui. Tout a besoin de Lui et se tourne vers Lui pour tout besoin. Lier son cœur à ce Nom c’est recon-naître son besoin de Lui et faire en sorte de pouvoir recevoir tout ce qui vient de Dieu et de Ses créatures dans un état exempt de toute impureté.-L’article « al » dans « as-samed » indique la « restriction » dans le sens que Seul Dieu est Celui à Qui l’on s’adresse, vers Qui l’on revient, de façon absolue. Alors que « Ahad » ne s’applique qu’à Dieu et il n’y a pas besoin de rappeler la restriction.« As-samed » indique la Station Élevée de façon absolue, que rien ne surpasse.Extrait de lumières-spirituelles N°6

Le Noble Coran, source la plus importante de l’unité interislamique(Rohani)

« Le Noble Coran est la source la plus importante de l'uni-té dans le monde de l'Islam, a affirmé le Président iranien. Ce jeudi, dans l'après-midi, lors de la cérémonie d'ouverture à Téhéran de la 5ème édition des compétions

de récitation du Noble Coran le Président iranien Hassan Rouhani a souligné que le Noble Coran est la source la plus importante de l'unité dans le monde de l'Islam. « Certes la prière, le jeûne, le Zakat, (l'aumône obligatoire), le Djihad,

l'ordonnance du bien et interdiction du mal unissent tous les musul-mans », a jouté Rohani. « Le Noble Coran est la source du progrès, de la civilisation, de l'unité, de la fra-ternité et de la confiance en soi », a-t-il précisé. La 5ème édition du

concours internationaux estudian-tins de récitation du Noble Coran a commencé ce jeudi 1 janvier avec la participation de 70 partici-pants issus de 47 pays du monde.

A PROPOS DU MESSAGER ET DU CORAN(1) Dieu envoya le Messager après une période où les prophètes ne faisaient plus apparition, où les nations croupissaient dans la léthargie, où toute loi était violée. (2) Il confirma aux hommes ce qu’il détenait et leur communiqua la lumière à suivre. (3) Tel est le Coran ; interrogez-le il ne vous répondra pas mais je vous en parlerai : Il contient la science de l’avenir, le récit du passé. Il est le remède à vos maux et le lien qui vous unit. (Imam Ali Ibn Abi Talib)

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Religion 6L’Etoile Filante N°4

Les ennemis de l’islam visent à propager l’islamophobieD’après le prédicateur de la prière du vendredi à Téhéran, les ennemis visent à propager l’islamophobie dans le monde par leurs profanations des valeurs sacrées de l’islam.

Priére Du Mois « Ô Celui qui donne beaucoup [en échange] de peu, ô Celui qui donne à celui qui Le sollicite et qui donne à celui qui ne Le sollicite pas et à celui qui ne Le connaît pas, par Tendresse et Miséricorde de Sa Part, donne-moi, par ma demande qui T’est adressée,tout le bien de ce monde et tout le bien de l’Au-delà, écarte de moi, par la demande que je T’adresse, tout mal de ce monde et de l’Au-delà, car ce que Tu donnes, nul ne [peut] le diminuer et augmente-moi de Tes Faveurs, ô Très-Généreux ! »

C’est l’Ayatollah Mohammad Emami Kachani qui a l’a rappelé, dans ses sermons

de la prière du vendredi à Téhé-ran, en condamnant les insultes et les sacrilèges faits à l’encontre du noble prophète de l’islam (SWA). «Le blasphème à l’encontre du grand prophète de l’islam s’inscrit

dans le cadre du projet d’islamo-phobie de l’ennemi.», a souligné le Prédicateur de la prière du ven-dredi à Téhéran. Emami Kachani a, également, dénoncé l’exécution du pilote jordanien, brûlé vif par les éléments de Daech qui sont, a-t-il ponctué, l’œuvre de l’Arro-gance mondiale, crées pour ternir

l’image de l’islam. Le Prédicateur de la prière du vendredi à Téhéran s’est ensuite exprimé sur le message du Guide suprême de la Révolu-tion islamique d’Iran, à l’adresse des jeunes occidentaux, message qui appelle cette jeune génération à prendre conscience et à s’initier à l’islam véridique. L’Ayatollah Ema-

mi Kachani n’a pas oublié d’évoquer le lancement en l’espace de satel-lite Fadjr qui témoigne, indique-t-il, du haut niveau scientifique des jeunes et des spécialistes iraniens.

Mouhamed Mane

« Je pense donc je suis » de Descartes, est-il emprunté d’Avicenne ?Par Abdoulaye Diallo

Pour le professeur Karim Mojtahedi, Descartes s’est inspiré de la pensée d’Avi-cenne et de son expres-

sion « l’homme suspendu » pour exprimer sa célébrissime formule « Je pense donc je suis ». Karim Mojtahedi, professeur de la philo-sophie à l’Université de Téhéran a décrit en ces termes Avicenne, figure de proue des sciences et de la philosophie. Avicenne, explique le professeur Mojtahedi, serait peut-être le plus célèbre philosophe et savant iranien dans le monde de

l’Islam. Il a une part incontestable et une contribution majeure dans la promotion de la culture de la pen-sée dans le sens philosophique du terme. Pour d’aucuns, la formule descartienne « Je pense donc je suis », s’inspire des idées d’Avicenne et de son expression « l’homme sus-pendu » - l’homme qui s’est déta-ché de tous les contacts extérieurs afin de préserver son indépendance intellectuelle – et Descartes prend aussi en considération sa raison et sa pensée. Dans notre tradition, c’est plutôt Ghazali qui parle de

doute mais il semblerait que Des-cartes ait connu plutôt à travers les œuvres du scolastique espagnol Francisco Suarez, les idées et la pensée d’Avicenne. Il va de soi que les livres classiques soient en déclin à l’ère moderne. Quoiqu’il en soit, les occidentaux s’attardent toujours sur les ouvrages philosophiques d’Avicenne, car ils doivent étudier ces idées du point de vue diachro-nique et épistémologique. Le point intéressant que les études sur les ouvrages d’Avicenne ont connu durant ces 50 dernières années un

grand essor par rapport au passé. De nombreux livres ont paru en Occident par différents chercheurs dont Gilson, à propos de l’influence d’Avicenne sur l’histoire de l’Occi-dent car ils sont bien conscients que s’ils n’étudient pas les idées d’Avi-cenne, ils ne pourront pas bien connaître l’Occident. Dans ce sens, il faut évoquer Massignon qui a été très influent ainsi que les recherches de Nicholson, qui a traduit Molana Jalal al-Din, et pour cela il s’était vu obliger d’étudier la philosophie de l’Orient dont celle d’Avicenne.

L’islam loin des caricatures :

Les caricatures provoca-trices et agressives sont préméditées et plani-

fiées pour stigmatiser Le Pro-phète de l’Humanité et l’Islam.‘’Certes, tu es au dessus des Bons comportements’’ Verset, 4. Sourate La Plume. Sont des expressions divines attestant si besoin en était, de l’importance et de la place privilégiée qu’occupe le plus grand des Envoyés de Dieu la condition de notre existence bien avant et après à savoir Mohammad Al Moustapha

(pslf), l’Interprétateur absolu du rôle de source d’imitation et de modèle que joue cette quintessence de l’humanité sans exception l’individu tout court. A cet égard, les caricatures provocatrices répétées de Charlie Hebdo reflètent une haine viscérale vis-à-vis de l’Islam et le Noble Prophète Mohammed (pslf) qui constituent de façon saisissante une abjecte conspiration de la néo-croisade épaulée par le sionisme international contre toutes les Religions Révélées, notamment en particulier, le Christia-nisme et l’Islam. L’Islam et toutes ses implications ne dérangent pas notre

confort intellectuel et culturel, sinon on y aurait renoncé. Nos Chefs religieux et nos Grands lettrés doivent se prononcé clairement sur cette affaire et ne jamais oublié que le Noble Prophète (PSL) s’est fait versé le sang, s’est cassé la dent pour défendre la religion. masques tomberont sous la pression des évé-nements. Quoiqu’il en soit, vouloir endiguer l’islam pour préserver une autorité sur les peuples musulmans, par la ruse, la duperie et la tromperie, c’est ignorer les leçons de l’histoire, les ressorts profonds de ses peuples et les ressources immenses de l’Islam.

C’est également sous estimer l’am-pleur des forces qui mettent brusque-ment en mouvement la Volonté Divine. « Oui, cette lumière qu’est l’Islam, Nous sommes décidés à la parachever quelques soient les intrigues des mé-créants ». Coran glorieux. ‘’Je ne suis pas Charlie et je ne le serai jamais’’. Par Chérif Mballo Président du Mouvement Ali Ya-cine. mballosherif@ yahoo. fr

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Histoire 7L’Etoile Filante N°4

Qui était Baye Niass ?

plus connu à l’étranger qu’au Sénégal, Baye Niass joua un rôle de pre-mier plan dans le déve-loppement du mysticisme au Sénégal et en Afrique noire. Cet article est un résumé nous retrace la vie et l’œuvre de ce grand guide religieux soufi.

Cheikh Al-Islam Mawlana Ibra-hima Niasse plus communé-ment appelé Baye Niass est

né à Taïba Niassène en1900. Il fit ses études de sciences religieuses (exégèse, jurisprudence, théolo-

gie, grammaire arabe, rhétorique, métrique, biographie du Prophète, etc.) à kaolack auprès de son père Abdoulaye Niass dont il est le 9e fils.Il cultive un goût prononcé pour le mysticisme musulman. son premier ouvrage Rûh al adab écrit à l’âge de 18 ans, ainsi que son fameux Kâshif al ilbas (1930), le traité fondamental de soufisme et de la Voie Tijaniyya.Cheikh Al-Islam enseigne dans les écoles coraniques de son père de Taïba, Kossi et Kaolack. Son érudition et sa piété lui attirent très vite de nombreux adeptes. Dès 1930, il se proclame héri-tier spirituel de Cheikh Ahmed Tijan, et obtient l’allégeance massive des disciples de son père ainsi que celle de nombreux cheikhs maures qu’il ini-tie à la tarbiyya (initiation mystique) dont le but est de parvenir à la marifa

(gnose), initiation qui marque la spécificité de sa branche Tijaniyya.C’est pour cette raison qu’on dit qu’iI est le fondateur du mouve-ment Faydha Tidja-niyya, la branche de la confrérie soufie la Tijaniyya, qui devien-dra l’une des plus importantes organi-sations musulmanes au monde comptant plus d’une centaine de millions d’adeptes.Sa disparition a lieu en 1975 à Londres.Par Ibrahima Ndiaye

Zeinab est née le 5 jumada al awwal en l’an 5 de l’hégire. Elle vécut sous la bienveillance de

sa mère et sous la surveillance du saint Prophète (pslf). A partir de six ans, c’est Ali (a.s.) qui s’occupa de l’édu-cation de sa fille, jusqu’au mariage de celle-ci avec Abdullah ibn Jafar en 17 de l’an de l’hégire. Quelques années plus tard, quand les gens choisirent Ali

(a.s.) comme Khalifa, Zeynab se ren-dit de Médine à Kufa pour le soutenir.

En l’an 60 de l’hégire, elle quitta Médine à destination de la Mecque jusqu’après la mort en martyr de son frère le deuxième Imam Al Hassan(AS). Elle participa au soulèvement mené par son frère l’Imam Hussein(AS) à Karbalâ et reçut par la suite le surnom de Umm Hachim (Mère des Haché-mites), car suite au drame de Karbalâ’,

elle veilla sur la descendance du Pro-phète. Elle fut surnommée aussi Umm Al-`Awâjiz (La Mère des indigents), en raison de sa miséricorde envers les pauvres et les démunis. elle accomplit la lourde tâche de transmettre le mes-sage des martyre au monde, de s’occu-per et d’organiser les captifs du Soulè-vement d’Achoura et ne cessa jamais de soutenir Imam Zay nul-Âbidin (a.s.)De point de vue de son caractère, elle

ressemblait beaucoup à sa grand-mère Khadidja. Et sa chasteté nous rappe-lait aussi sa mère Fatima Zahra (a.s.) .Le 5 jumada al awwal de chaque an-née correspondant à l’anniversaire de la sainte Zeinab (a.s.) est nommée la journée des infirmières en Iran.

Par Singo Diarra

Qui était Zeinab ?

Mame Diarra Bousso et PorokhanePar Abdoulaye Diallo

Née en 1833 à Goléré, une loca-lité du Fouta, Mame Diarra est la fille d’Ahmadou Bousso

et de Sokhna Asta Wallo. C’est son père qui lui apprit le Coran qu’elle maîtrisa parfaitement dès le bas âge. D’ailleurs, c’est à 14 ans que Mame Diarra écrit son premier « Mouchaf », autrement dit une copie du saint Coran. Mariée à Mame Mor Anta Sally Mbacké, père du vénéré Cheikh Ahmadou Mbacké, Diarratou Lahi (voisine de Dieu) fut l’incarnation vi-

vante de la soumission, de la fidélité, de la chasteté et du dévouement. Elle disparut en 1866 à l’âge de 33 ans à Porokhane. Haut lieu de pèlerinage pour les mourides, Porokhane doit sa vitalité à la sainte dame. Le mausolée et le puits de Mame Diarra Bousso figurent sur la liste des sites et monu-ments historiques classés au Sénégal. Porokhane est un village du dépar-tement de Nioro du Rip dans la ré-gion de Kaolack. Il est le chef-lieu de la communauté rurale du même nom.

Il se trouve en territoires s é n é g a l a i s à quelques k i l o m è t r e s des frontières gambiennes. Sa popula-tion est esti-mée à près de 2000 habi-tants.

Cheikh Yassine : un dirigeant politique du Hamas lâchement exécutéAhmed Yassine, né en 1937, était un imam et militant palestinien. Il fut le fondateur et dirigeant spirituel du Hamas. Il est mort assassiné par Israël le 22 mars 2004 à Gaza.

Ahmed Yassine, serait né en 1937 dans le village d'Al-Goura près de la ville d'Ashkelon, mais il

a grandi dans un camp de réfugiés de la bande de Gaza après la destruction de son village par les Israéliens durant la guerre israélo-arabe de 1948 qui sui-vit immédiatement la création de l'État d'Israël. Yassine étudie à l'université al-Azhar au Caire, en Égypte, après avoir suivi un collège d'enseignement géné-ral, malgré sa paralysie consécutive à un accident survenu à l'âge de 12 ans. Cette

université étant un foyer de l'islam et du nationalisme arabe, Yassine rejoint pendant ses études le mouvement des Frères musulmans. En 1987, Yassine va créer légalement et enregistrer en Pales-tine le mouvement Al-Moujamma al-Is-lami qui servira de base institutionnelle au Hamas. Yassine fonde le Hamas au début de la première Intifada en 1987, l'appelant à l'origine « l'aile palesti-nienne de la fraternité musulmane ». Yassine déclare alors régulièrement que « la terre de Palestine est consacrée

pour les générations musulmanes fu-tures jusqu'au jour du Jugement » et que « ce chemin de paix prétendu n'est pas la paix et ce n'est pas un remplaçant du jihad et de la résistance ». Pendant les différentes étapes du « processus de paix » entre Israël et l'Autorité palestinienne, Yassine est à plusieurs reprises assigné à résidence par celle-ci. Mais, à chaque fois, il est finalement libéré, souvent à la suite d'importantes manifestations de ses partisans. Presque aveugle, il était tétraplégique et se déplaçait en fauteuil

roulant depuis son accident . Leader em-blématique , son influence et sa popula-rité furent croissantes et Yassine devint une très grande personnalité respectée devenant ainsi le père spirituel vénéré du mouvement de résistance islamique Hamas. Au sortir d’un lieu de prière dans une chaise roulante ,il fut victime d’un assassinat perpétré par l’aviation israélienne le 22 mars 2004 à Gaza.

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Science 8L’Etoile Filante N°4

Ebola : résultats «encourageants» pour l’antivi-ral japonais testé en Guinée

Un traitement contre Ebola expérimenté dans un essai clinique en Guinée soulevait

jeudi l’espoir de parvenir enfin à un médicament efficace contre le virus, pour la première fois depuis le début de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. Au même moment, le Fonds moné-taire international (FMI) annonçait un allègement de 100 millions de dollars de la dette des trois pays les plus tou-chés, la Sierra Leone, le Liberia et la Guinée, afin de leur permettre de se re-lever de l’épidémie. Le FMI a pour ce faire élargi un mécanisme qu’il avait créé après le séisme d’Haïti en 2010. Sur le plan médical, l’épidémie n’est pas encore vaincue, a prévenu le Dr Bruce Aylward, chef des opérations anti-Ebola pour l’Organisation mon-diale de la santé (OMS), commentant

les dernières statistiques faisant état pour la première fois depuis le début de l’année d’une hausse de nombre de nouveaux cas identifiés. «Le virus nous a dit haut et fort cette semaine +je ne vais pas disparaître comme vous vous y attendez+», a expliqué le Dr Aylward, soulignant que certaines zones devien-draient difficilement accessibles après le début de la saison des pluies dans deux mois. Selon Axelle Ronsse, coor-dinatrice médicale de MSF en Guinée, l’augmentation des cas recensés dans le pays se concentre dans «des zones +réti-centes+ auxquelles d’autres équipes ont finalement eu accès après avoir sensibi-lisé la population et ont eu accès à des poches de cas» inconnus jusqu’alors.

Mamadou Faye

Une greffe d’utérus permet la naissance d’un bébé en Suède, une première mondiale IRIB- Pour la première fois au monde, une femme née sans utérus a pu donner naissance à un bébé après avoir subi une transplantation d’utérus.

C’est une nouvelle prouesse re-marquable en matière de greffe d’organe. En Suède, des méde-

cins viennent d’annoncer une première mondiale : une Suédoise de 36 ans née sans utérus a réussi à donner naissance à un enfant. Comment ? Grâce à une transplantation d’utérus, selon la re-vue médicale The Lancet, qui a révélé l’opération. Opérée en 2013, la Sué-doise dont l’identité n’a pas été révélée souffre du syndrome de Mayer-Roki-tanski-Küster-Hauser (MRKH). Sou-vent détecté à la puberté, il se caracté-rise par une absence totale ou partielle du vagin et de l’utérus, malgré la pré-sence d’ovaires normaux. Selon les es-timations, ce syndrome toucherait une fille sur 5.000 à la naissance. Après des

années de recherche, les médecins ont tenté des transplantations d’utérus sur plusieurs femmes. La mère qui vient d’accoucher fait partie d’un groupe de neuf Suédoises opérées l’année der-nière. Mais d’autres femmes ont subi une opération similaire à travers le monde. La première greffe a eu lieu en 2000 mais s’est soldée par un échec. La première réussite date de 2011 et a été menée sur une Turque âgée de 21 ans. Toutefois, si cette femme avait réussi à tomber enceinte, elle n’était malheu-reusement pas parvenue à mener sa grossesse à terme. D’où la prouesse réalisée par les médecins de l’uni-versité de Rothenburg en Suède. Un utérus donné par une femme vivante

Souleymane Sall

SCIENCES : Pourquoi tous les enfants ont-ils besoin de jouer ?

On peut définir le jeu comme une activité divertissante, soumise ou non à des

règles, pratiquée par les enfants de manière désintéressée et par les adultes à des fins parfois lucra-tives. Nul n’échappe à la règle. « Un enfant qui ne joue pas, c’est un enfant qui ne va pas bien. Dans tous les pays, à tous les âges, c’est vrai. Le jeu répond à un be-soin » ce besoin est multiforme.Il y a d’abord l’aspect psycholo-gique. « Le jeu met l’enfant dans un état intéressant. C’est une acti-vité maîtrisable, mais avec une incertitude. Cela crée une tension qui place l’enfant dans une concen-tration optimale. Dans le jeu, on est dans l’instant présent, dans

le plaisir. Le bonheur en quelque sorte ». Cet état se double du « feed-back » positif lorsque l’enfant réussit. « C’est d’ailleurs ce qui fonctionne avec les jeux vidéos. La maîtrise d’une épreuve ren-force l’estime de soi » Passer par le jeu constitue même, parfois, un moyen de réconcilier l’enfant avec les apprentissages scolaires.Deuxième aspect du jeu, ses fonc-tions culturelle et sociale. « En jouant, on s’approprie des codes culturels du monde dans lequel on vit ». C’est en fait le rapport au monde, aux autres, qui se construit. Par exemple le fameux « coucou-ca-ché » qui va permettre au tout jeune enfant de comprendre que ce n’est pas parce qu’un objet ou une per-

sonne sort de son champ de vision, qu’ils disparaissent pour toujours. Plus l’enfant évolue, plus il joue de façon imaginative avec les objets, en les détournant de leur fonction. Il passe du stade d’exploration -qui commence par des gazouillis- aux jeux symboliques. L’enfant met en scène des objets, des personnages (la maîtresse, le docteur…) et s’adapte au monde qui l’entoure. Il cessera de jouer à faire semblant au profit des jeux à plusieurs, avec des règles.Et pour les grands ? Selon le philo-sophe Aristote, le jeu sert à délasser l’homme qui travaille. « Le mou-vement que le jeu procure détend l’esprit, et le repose par le plaisir qu’il donne ». Jouer s’apparente à faire une pause utile pour pour-

suivre sa tâche ou son apprentis-sage. L’esprit éclairé d’Aristote précède de 17 siècles les recherches les plus récentes en neurosciences. Celles-ci confirment que le cer-veau a réellement besoin de faire des pauses et le signale. De quoi regarder d’un œil moins réproba-teur vos collègues ou vos adoles-cents lorsqu’ils se saisissent de leur téléphone portable pour couper à toute vitesse des fruits en morceaux (Fruit Ninja) ou détruire frénétique-ment des cochons verts avec des oiseaux et un lance-pierres (Angry Birds). Ces récréations apparem-ment stupides devraient leur per-mettre de travailler plus efficace-ment. Et ne demandez pas quand !Cédric Gueyraud