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Mensuel d’Informations sur l’Elevage, l’Agriculture, la Pêche et l’Environnement - Issn 0850-5128 - Numéro N°83 Mai 2015
Prix : 300fcfa
} 6-7
Renforcer la synergie au niveau des actions et sur-
tout la mutualisation des moyens. C’est dans cette
perspective que s’inscrit la réforme visant à mettre
en place des chambres d’agriculture, de manière
participative et itérative au Sénégal, indique M.
Youssou Diallo, Conseiller Technique au ministère
de l’Agriculture et de l’Equipement rural. L’objectif
est de mutualiser les organisations d’agriculteurs,
de faire en sorte que l’Etat ait une interface unique
pour la mise en place des politiques, aussi bien au
niveau national qu’au niveau décentralisé, avec
les départements. Cette réforme permettra aussi à
l’Etat de faire un transfert de maîtrise d’ouvrage.
Ces chambres d’agriculture qui ont été l’objet de
discussions, d’échanges et de rencontres au Salon
International de l’Agriculture de Paris vont en effet
effectuer de la maîtrise d’ouvrage délégué pour
l’Etat, en ce qui concerne l’éducation et la forma-
tion des producteurs mais aussi le conseil agricole,
et du point de vue de l’exécution des projets, avec
ce maillage qui va être fait avec les communes
rurales et les départements.
LES CHAMBRES D’AGRICULTURE AU SÉNÉGAL
LeS contourSd’une réforme
Sia de PariS 2015 2eme Partie
Les Assises de l’Agriculture portant sur le
thème «Inventer l’Agriculture du
Futur» et la 10ème édition du Salon
International de l’Agriculture au Maroc
(SIAM 2015) viennent de se tenir à
Meknès. Le Président de la République
était l’invité d’honneur de cette 8ème
édition et sa présence a été hautement
saluée par le Ministre Marocain de
l’Agriculture et de la Pêche, Aziz
Akhannouch.
Le Président de la République Macky Sall
qui y a pris part a eu un calendrier très
chargé. Il a été tour à tour à Fez où il a
fait un ziarra au mausolée de cheikh
Ahmet Tidiane Chérif et a également
assisté à la clôture du récital du Saint
Coran organisé à son honneur pour la
réussite de sa Stratégie de
Développement Economique et Sociale,
le PSE et pour une paix durable au
Sénégal. Il s’est ensuite recueilli devant
le Mausolée de Cheikh Ahmet Tidiane
Chérif, avant de prendre la direction de la
ville d’Ifrane, située à une heure de route
de Fez.
Le Chef de l’Etat a procédé à Meknès
à l’ouverture de la 8ème édition des
Assises de l’Agriculture dont il était l’in-
vité d’honneur, organisé en prélude de la
10ème édition du Salon International de
l’Agriculture au Maroc (SIAM 2015) qui
s’est tenu du 28 avril au 3 mai. Le prési-
dent Macky Sall en a profité pour visiter
les stands animaliers du SIAM 2015, avec
des géniteurs et des femelles de la race
montbéliarde.
Le Président de la République a exprimé
un sentiment de satisfaction face à la
presse : « C’est un plaisir de se retrouver
encore une fois dans le beau pays que
constitue le Maroc, que nous considérons
comme notre seconde patrie, au vu des
relations particulièrement indéfectibles
entre le Royaume du Maroc et le Sénégal.
Je viens dans un contexte où nous aurons
le bonheur de recevoir Sa Majesté au
Sénégal. Ce qui confirme, comme je vous
l’ai dit, l’excellence de la particularité de
ces relations. »
Le chef de l’Etat a présidé à Meknès à l’ou-
verture de la 8ème édition des Assises de
l’Agriculture portant sur le thème
«Inventer l’Agriculture du Futur. » Une
rencontre qui a permis d’échanger sur
les défis multiples dans le domaine de
l’agriculture, de la sécurité alimentaire, à
la suite de l’excellente présentation du
Ministre Marocain de l’Agriculture et de
la Pêche et la projection d’un film sur la
vision marocaine du développement.
La pertinence de la vision de sa Majesté le
Roi Mohamed VI a été saluée, en plus des
résultats exceptionnels que le Maroc a
obtenus en sept ans de réforme.
les assises de l’agriculture consti-tuent un cadre d’échanges entreexperts et décideurs sur des expé-riences, des réussites, des faiblesses etdes contraintes. une occasion d’ap-prendre des uns et des autres pouraméliorer les performances.Dans son discours d’ouverture, le
Président Macky Sall, a mis un accent par-
ticulier sur le souci «de concilier les
besoins des petits exploitants tradition-
nels et ceux de la production agricole à
grande échelle de l’agrobusiness. » Il a
aussi partagé sa vision du développe-
ment dans son volet agricole.
L’agriculture est aujourd’hui au cœur des
préoccupations dans une Afrique qui fait
face aux défis de la rareté des ressources
et aux changements climatiques ; une
problématique essentielle, à plusieurs
variantes et qui exige un changement de
mentalité et de perception. L’agriculture
reste encore par endroit perçue comme
un échec social et non comme une source
de richesse.
Selon le Président de la République
« nous devons inverser la tendance en
montrant par des exemples réussis que
de la fauche à la fourchette, l’agriculture
est une source de richesse, qui crée de
l’emploi, nourrit le producteur et contri-
bue à la prospérité nationale. Il nous faut
plus de machines à la place des bras, plus
de formation aux métiers agricoles, plus
de cultures irriguées, plus de semences
certifiées et moins de déperdition dans
les récoltes.»
Ces assises de Meknès sont de forts
moments de rencontres de très haut
niveau, des décideurs du secteur agricole
marocain et international, pour débattre
de leur vision et de leur perspective
d’une agriculture moderne.
En Afrique, la transformation ne suit pas
suffisamment la production agricole et
pour changer la donne le continent doit
davantage investir dans la mécanisation,
la maitrise de l’eau et l’innovation et sur-
tout éviter le bradage des terres.
Pour le Président Macky Sall, » l’intérêt
des générations actuelles et futures com-
mande une gestion sage et prudente de
nos ressources ; une gestion qui fait place
à une agriculture commerciale et protège
en même temps la petite exploitation ».
Au Sénégal, précise t-il, «nous faisons le
pari de la modernisation de l’agriculture à
travers le Plan Sénégal Emergent (PSE).»
ridial Sène
MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
a c t u a L i t e S 2
MenSuel d’InforMatIonS Sur l’elevage,l’agrIculture, la Pêche et l’envIronneMent
Tél : 221 775362018 Sacré Coeur2 Villa N°8608/G face Rondpoint
Boulangerie jaune
77 536 20 18Web : www.agropasteur.info
Email : [email protected]
[email protected] Dakar Sénégal
DIRECTEUR DE PUBLICATION : Babacar SENECOMITÉ DE RÉDACTION : Ousmane SENE,Papa SAMB, Ousmane SENE, Aminou DIOP, NiakhalySENE,Tengui THIARE (Stagiaire), Falang FALL
MONTAGE :
IMPRESSION : AFRICOMDISTRIBUTION : ADP
AGROPASTEUR
Du 1er mai au 31 octobre 2015 la ville ita-
lienne de Milan accueille l’Exposition uni-
verselle. Le Sénégal a lancé le 28 avril der-
nier une cérémonie de lancement de sa par-
ticipation à cet événement. Le Sénégal sera
donc présent à ce grand rendez-vous com-
mercial qui contribue à la promotion des
produits locaux et la visibilité de l’environ-
nement économique et culturel du pays.
Dr Papa Malick Diop, Directeur Général de
l’Agence Sénégalaise pour la Promotion des
Exportations (ASEPEX), Commissaire du
Sénégal à cette exposition qui se tient cette
année à Milan, a saisi cette occasion pour
magnifier l’importance de l’événement.
Grâce à ses productions diversifiées, tant
agricoles, halieutiques, touristiques, cultu-
rels, entre autres, le Sénégal dispose
d’atouts qui seront mis en relief lors de ce
grand événement mondial.
Le lancement officiel de la participation du
Sénégal a réuni d’éminentes personnalités
autorités politiques, des diplomates, des
hommes de culture. Le souhait d’une bonne
représentation économique a été largement
exprimé. Ce sera la particularité du « made
in Sénégal » à Milan 2015.
Selon M. Youssou Ndour, Ministre Conseiller
«dans le cadre culturel nous n’avons pas de
craintes. Il faudrait seulement être »
Sénégal » au vrai sens du mot, c'est-à-dire
aller présenter quelque chose qui repré-
sente tout le pays.»
De l’avis du ministre Alioune Sarr en charge
du commerce «nous apprécions à sa juste
valeur l’importance du thème de cette
année qui est de «Nourrir la planète, éner-
gie pour la vie. » Dans le cadre ainsi tracé, la
participation du Sénégal à l’Expo univer-
selle Milano 2015 reste un formidable
outil de facilitation des échanges et un lieu
d’opportunités et de partenariat. C’est un
appel d’ores et déjà lancé aux chefs d’entre-
prises, hommes et femmes d’affaires, opéra-
teurs économiques très au fait des enjeux
économiques et des spécificités de la com-
pétition internationale à saisir l’opportunité
qu’offre l’Expo Business Matching, ce nou-
veau concept de cette exposition qui va
consister à regrouper pendant six mois les
hommes et les femmes d’affaires et les
chefs d’entreprises du monde entier à tra-
vers des rencontres B to B, des réunions
d’affaires au cœur de la ville de Milan. C’est
une occasion unique pour nouer et déve-
lopper des relations d’affaires et des joints
venture entre les hommes d’affaires de tous
les continents. Ce sera sans doute pour vous
et pour notre pays une vitrine pour la vita-
lité des savoir-faire des acteurs qui vont
porter la croissance et la transformation
structurelle de notre économie qui la sous-
tend et qui se trouve dans la vision définie
par le président de la République à travers
le Plan Sénégal Emergent.» Milano 2015 va
accueillir 145 pays du monde entier. Dans
cette vitrine économique, le Sénégal aura à
exposer ses produits sur un espace estimé à
250 m2. Des ambassadeurs du « made in
Sénégal » sont déjà identifiés parmi les-
quels l’artiste chanteur compositeur, minis-
tre conseiller M. Youssou Ndour, Mme Amy
Sarr et la représentante des enfants Asta du
Sénégal. L’Exposition universelle Milano
2015 coïncide au Sénégal avec le lancement
de la nouvelle politique de développement
du pays, le PSE. Ainsi, pour être en phase
avec la nouvelle donne nationale des sec-
teurs tels que l’agriculture, la gestion ration-
nelle des ressources naturelles, entre
autres feront l’objet d’une représentation,
surtout à l’occasion de la Semaine du
Sénégal, prévue du 22 au 28 Juillet 2015.
Ainsi, 145 pays sont attendus à Milano, du
1er mai au 31 octobre prochain.
Babacar Sène
en route vers L’exposition universelle milano 2015
coopération: l’axe maroc-Sénégal renforcé
MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
f o n c i e r 3
La terre suscite des interrogations nom-
breuses et complexes, qui se complexifient
davantage, parce que le monde devient
chaque jour de plus en plus complexe. Le
forum qui s’est récemment tenu à Dakar,
offre un plateau intellectuel qui devrait per-
mettre d’apporter des réponses à des ques-
tions pertinentes. Aussi, Dr Papa Adoulaye
Seck, ministre de l’Agriculture et de
l’Equipement rural a-t-il exprimé toute la
gratitude du Gouvernement de la
République du Sénégal à l’ILC, à COCODEV
et à tous les partenaires techniques et finan-
ciers qui ont apporté une contribution à ce
plateau intellectuel de haute facture.
En effet, des interventions de haute facture
ont été faites au forum mondial sur le fon-
cier qui s’est tenu le 12 mai dernier. Dr Papa
Abdoulaye SECK, ministre Sénégalais de
l’Agriculture et de l’Equipement rural a
traité de questions axées sur « La terre: un
enjeu planétaire mondial », « La terre est le
pétrole de notre époque », « Le marché fon-
cier rural », « La solidarité générationnelle
agricole », « La diffusion des bonnes pra-
tiques agro écologiques ». Pr Moustapha
Sourang, Président de la Commission
Nationale de la Réforme Foncière a axé son
intervention sur « Le destin foncier des
sols », « La transparence et l’équité dans la
gestion foncière », « Les éléments d’une Loi-
cadre », « Une réforme légale et légitimée
par les populations »
Dr Papa Abdoulaye Seck Ministre de
l’Agriculture et de l’Equipement Rural du
Sénégal rappelle que « la terre est et reste
un enjeu planétaire, parce qu’incontestable-
ment, de sa gouvernance va dépendre la
capacité de notre humanité à transformer
positivement et durablement l’agriculture
mondiale pour que nous puissions enfin
réaliser une sécurité alimentaire et nutri-
tionnelle durable. »
Le Président de la République a défini une
vision à long terme, consignée dans le Plan
Sénégal Emergent (PSE). Il a aussi instauré
une Commission chargée de la réforme fon-
cière et en a confié la responsabilité au
Professeur Moustapha Sourang qui est un
universitaire distingué, ancien Recteur de la
prestigieuse Université Cheikh Anta Diop,
ancien ministre d’Etat. Le choix de l’homme
prouve à suffisance, poursuit Dr Papa
Abdoulaye Seck, «l’importance que le gou-
vernement de la République attache à cette
question fondamentale concernant la gou-
vernance foncière. »
Le Sénégal s’est doté d’un Cadre national
d’investissement stratégique pour la ges-
tion durable des terres, ajoute t-il, avant de
faire état de cinq convictions fortes.
La première est que l’agriculture africaine
va se développer grâce à une hétérogénéité
des systèmes de production, des systèmes
de transfert et des systèmes et de consom-
mation. L’agriculture va se développer dans
la diversité et avec la diversité. Les exploita-
tions familiales ont de très bonnes raisons
d’exister mais le gouvernement entend
contribuer à leur formation, à leur informa-
tion, mais aussi tout mettre en œuvre pour
qu’elles soient dans une dynamique de ren-
forcement de leur productivité et de leur
durabilité, mais comme dit l’adage, il faut de
tout pour faire un monde ; il faut de tout
aussi pour faire une agriculture. L’heure
n’est donc pas au choix entre Exploitation
Familiale et Agrobusiness mais plutôt et
surtout à l’exploitation optimale des com-
plémentarités entre ces différentes entités,
au nom du respect de la différence, pour
que nous puissions nous inscrire dans une
agriculture qui est à la fois productive et
durable.
La deuxième conviction est que la terre se
raréfie sur toute la planète. Selon les statis-
tiques un habitant de notre planète dispo-
sait en 1960 de 0 ,43 hectare pour se nour-
rir et on projette pour 2050, que ce sera
0,15 hectare pour se nourrir. C’est dire que
la tâche du Président de la Commission
Nationale de la Réforme Foncière est certai-
nement très difficile parce que la terre tend
à devenir le pétrole de notre époque. Aussi,
poursuit le ministre de l’Agriculture et de
l’Equipement rural, au Sénégal nous ne
sommes pas pour un marché foncier rural
assimilable à un accaparement des terres.
La troisième conviction forte est que la terre
non seulement se raréfie mais la qualité des
sols aussi se détériore partout. On parle de
perte de biodiversité, de contamination par
les métaux lourds, de baisse des teneurs en
matière organique et NPK ou en oligo-élé-
ment, de salinisation etc. La régénération
des sols est lente et coûteuse. D’où nécessité
de gérer ce facteur de production avec beau-
coup d’intelligence pour que nous puissions
nous nourrir aujourd’hui et permettre aux
générations futures de pouvoir se nourrir.
Ce qui met en exergue la Solidarité généra-
tionnelle agricole, c'est-à-dire à concilier
trois enjeux essentiels : enjeux socio-écono-
miques, enjeux environnementaux et enjeux
de santé publique. Ce qui justifie par ailleurs
la diffusion des Bonnes Pratiques en Agro-
écologie dans notre pays.
La quatrième conviction est que les ques-
tions de gouvernance foncière doivent
absolument tenir compte des jeunes, des
femmes, des handicapés, mais aussi des éle-
veurs qui ont besoin d’espaces. Sans prise
en compte de ces catégories, nous allons
assister à une prolifération des conflits en
milieu rural parce que les autres ont aussi
besoin de terres pour se nourrir et pour
nourrir le monde.
La cinquième conviction forte est que la
sécurisation de l’investissement privé ne
doit pas être comprise comme un transfert
définitif de propriété. L’investissement peut
être sécurisé, sans qu’il y ait transfert défini-
tif de propriété. Il est plutôt question de
construire un partenariat gagnant-gagnant
entre investisseurs privés et collectivités
locales, basé sur un cahier de charges claire-
ment défini. La terre peut être sécurisée
dans ces conditions sans qu’on ne soit dans
une dynamique de transfert définitif de
propriété, parce que la terre est devenue le
pétrole de notre époque.
En marge de l’ouverture officielle du Forum,
le ministre de l’Agriculture et de
l’Equipement Rural s’est confié à la presse
pour apporter des précisions quant à la par-
ticipation de l’investisseur à l’amélioration
de la vie rurale dans une dynamique de par-
tenariat gagnant-gagnant. Il s’agit pour la
collectivité locale de « créer le partenariat
avec l’investisseur privé, national ou inter-
national. Il faut que l’investisseur privé
puisse apporter sa contribution à l’amélio-
ration de la vie rurale, que ce soit une case
de santé, une salle de classe, une piste de
production, des chenaux d’irrigation
etc. Dans ces conditions, la collectivité peut
lui donner un bail, sur une durée correspon-
dant à l’importance de son investissement
et ensuite on se situe dans une dynamique
de partenariat gagnant-gagnant.»
La Commission nationale de réforme fon-
cière a effectué une mission dans 90 pays et
dans 45 départements du Sénégal pour
recueillir les avis des populations et des
données de terrain, a précisé Pr Moustapha
Sourang. Et de rappeler, que dès 1964, il
s’était agi de mettre en place la première
réforme foncière d’Afrique Noire
Francophone, avec la fameuse Loi sur le
Domaine National du Sénégal. Plus de 50
ans après, le Président Macky Sall a estimé
nécessaire, compte tenu des grandes évolu-
tions, de voir le destin foncier des sols en
mettant en place une Commission de
réforme foncière en vue de sauvegarder les
éléments de son fonctionnement et propo-
ser des solutions. Ce qui reflète une volonté
politique forte de faire de l’agriculture séné-
galaise le pilier du développement, mais
une agriculture équilibrée qui commande à
la fois l’agriculture familiale mais qui ne
ménage pas l’ouverture vers l’extérieur.
Il était donc retenu, dans le cadre de la mise
en place de la Commission nationale de
réforme foncière de faire une réforme par-
ticipative et inclusive, en ne laissant en rade
aucune compétence, aucune culture. Le
gouvernement a ainsi accompagné, très for-
tement la dite commission, confirmant
ainsi cette volonté politique affichée du pré-
sident de la République. Ont été aussi impli-
qués les organisations de la société civile,
les acteurs de terrain, tous les spécialistes
et la communauté financière internationale.
La démarche adoptée par la commission
consiste à faire en sorte que chaque citoyen,
chaque agriculteur, paysan, éleveur, fores-
tier sente que sa brique est sur l’édifice.
Au Sénégal la terre est considérée comme
un bien économique mais également
comme un bien culturel. C’est pourquoi,
explique Pr Sourang, le Président de la
République a demandé qu’une large concer-
tation soit menée. Dans ce sens, 90 rencon-
tres ont été organisées dans 45 départe-
ments du pays et des informations recueil-
lies, à travers les avis des populations et sur
le terrain afin d’élaborer des documents fia-
bles de politique foncière, afin d’en tirer les
éléments d’une Loi Cadre.
Le chef de l’Etat souhaite en effet une
réforme non seulement légale mais légiti-
mée par les populations. C’est la meilleure
façon de bâtir quelque chose de durable. La
réforme qu’on veut véritablement c’est l’in-
clusion des aspects environnementaux, pas-
toraux etc.
FORUM MONDIAL SUR LE FONCIER : UNE DYNAMIQUE DE PARTENARIAT GAGNANT-GAGNANT Les cinq convictions fortes du ministre dr Papa abdoulaye Seck
Quelle appréciation faîtes-vous de latenue de ce forum mondial sur le fon-cier à dakar ?Ce forum constitue un levier important
pour nous tous, pour l’ensemble des
acteurs, agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et
société civile. Cette rencontre nous ramène
à d’autres réflexions et également à échan-
ger avec les autres qui ont des expériences,
à travers le monde. Ce qui nous permet
ainsi d’échanger et de partager. Nous
avons une réforme foncière qui est en train
de s’opérer avec la commission que pré-
side le Professeur Moustapha Sourang,
dans le cadre d’une démarche inclusive et
participative. Au moment où je vous parle,
quatre délégations de la société civile au
niveau du CNCR sont sur le terrain pour
discuter avec tout le monde. C’est une très
bonne car ça va nous permettre de tirer
des leçons des autres et de nous préparer
pour essayer de régler un certain nombre
de problèmes. C’est une importance capi-
tale. Les résultats du forum vont mieux
nous permettre d’avoir un bon argumen-
taire par rapport à nos actions quoti-
diennes. C’est donc une chance d’avoir ce
grand forum au niveau du Sénégal et avec
les autre parties des continents du monde.
Que pensez-vous de la problématiqueexploitations familiales rurales-agro-business ?Je suis en phase avec le ministre. Il faut une
combinaison étroite. Le ministre de
l’Agriculture et de l’Equipement rural a
annoncé que la terre n’est pas une marchan-
dise. C’est un signal fort. Il ne faut pas faire
une ouverture qui va permettre tout un cha-
cun de se positionner, d’acheter la terre et
de coincer les producteurs qui sont les
ayants-droits. Je pense que si on travaille
correctement à ce niveau, qu’on s’implique
davantage et qu’on sécurise les producteurs
au niveau de la base, nous allons vers une
réussite totale, parce que la terre, de plus en
plus, est une ressource très rare. Il faudra
donc faire beaucoup attention en combinant
beaucoup d’actions mais aussi être cohérent
avec nous-mêmes. C’est une très bonne
chose. Nous allons continuer le travail.
SAMBA GUÉYE, PRÉSIDENT DU CONSEIL NATIONAL DE CONCERTATION ET DE COOPÉRATION DES RURAUX (CNCR)une démarche inclusive et participative
a g r i c u Lt u r e 4
MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
Chargé de Programme Sécurité et
Souveraineté Alimentaire au siège de la
Fondation ACRA-CSS au Milan en Italie,
il est responsable du programme
concernant la question de la nourriture
et de l’alimentation dans les projets.
Pourquoi le forum de dakar dont lethème est axé sur les modèles de sys-tèmes alimentaires alternatifs (Saa) ?Quand nous avions commencé à réfléchir
sur la question des alternatives au
modèle mondialisé, le problème était qu’il
avait été constaté une inefficacité et une
inefficience dans le modèle dominant de
l’agriculture ; mais il y avait de petites
expériences à côté qui nous ont permis de
constater l’existence de modèles alterna-
tifs.
c’est quoi les modèles de systèmes ali-mentaires alternatifs (Saa) ?Ce sont surtout des réseaux locaux par
lesquels les producteurs se mettent en
lien avec les consommateurs. Ils ont la
possibilité de sortir un modèle qui per-
met de faire preuve de discernement et
de sortir de l’inefficacité et de l’ineffi-
cience. On peut disposer d’un modèle
industriel alors qu’on a des possibilités de
sortir de ces modèles de travail en les
expérimentant afin d’en tirer profit.
Quelle signification faut-il donner auchoix du Sénégal pour abriter cetterencontre?D’abord en tant que véritable limite de
modèle dominant on le voit surtout là où
il y a un taux d’urbanisation très fort. En
plus les villes s’agrandissent de plus en
plus et le milieu rural n’est plus en
mesure de gérer l’approvisionnement de
l’alimentation pour la ville. On constate
maintenant le disfonctionnement en
grande partie de la production qui nous
nourrit de la ville de Dakar à l’extérieur.
C’est dire aujourd’hui que le milieu rural
au Sénégal n’est pas en mesure d’avoir
une chaîne de valeurs pour pouvoir nour-
rir la ville, mais à côté il y a la périphérie.
Dans le contexte périurbain de Dakar, il y
a plusieurs initiatives qui ont envie de
donner la nourriture à la ville. Ce sont des
initiatives à supporter, à renforcer ; à pro-
mouvoir pour qu’elles soient bien
connues. Il faut donc qu’on change d’atti-
tude, de comportement pour consommer
des produits sur place. Nous avons mis à
jour plusieurs cas au Sénégal surtout
dans l’utilisation des produits locaux à
partir du mil ; notamment l’utilisation de
mil pour la production de pain, la produc-
tion horticole avec des variétés à cycle
court, c'est-à-dire produits autour de la
périphérie de Dakar et rapidement. C’est
pourquoi on les appelle alternatifs. On
espère que bientôt leur utilisation sera
bientôt dominante.
comment se comporte le Projet deMicro Jardinage avec la ville de dakar?Il y a neuf ans que nous sommes ensem-
ble avec la ville de Dakar et la FAO. Nous
avons supporté un processus endogène
de reproduction directement dans la ville
en utilisant une technologie très simple
de micro jardin. Tout le monde a constaté
que dans l’espace urbain la mise en place
de ces modèles de cultures sur tables ou
sur tablettes est en partie une des
réponses de modèles alternatifs. Bien que
l’efficacité n’est pas encore prouvée, on
croit que si elle était intensifiée et déve-
loppée à large échelle il y a beaucoup
d’espoir car il y a beaucoup d’espace dans
lesquels le micro jardin peut être très
bien être utilisé surtout au niveau des
toitures des maisons, en ville, sur les ter-
rasses et il y a une double signification et
utilité car il s’agit, d’une part, de nourrir
les personnes mais aussi de rafraîchir les
maisons contre le soleil. C’est véritable-
ment une opportunité, mais il faut mettre
ensemble plusieurs réponses. Il y a l’hor-
ticulture urbaine, l’horticulture périur-
baine, les filières à promouvoir, à activer.
C’est une agriculture résiliente c’est à dire
que cela ne nécessite pas trop d’énergie
et quand il n y a pas trop d’énergie il fau-
dra réfléchir sur comment on peut en sor-
tir car c’est une agriculture qui nécessite
pas de froid. La chaîne est très courte. Les
produits sont récoltés et consommés sans
utilisation de frigidaires ou de chambres
de conservation.
et à côté avec l’agriculture convention-nelle facteur de développement ?La question de l’agriculture est bien
controversée ; d’une part il y a des agri-
culteurs et d’autre part il y a les petits
exploitants agricoles. La tendance ici c’est
de combiner les deux. C’est l’option de
l’Etat. Il faut adopter un modèle de fonc-
tionnement pour trouver l’équilibre. Mon
constat est que les investissements atti-
rent vers l’exportation, contrairement à la
culture pour la subsistance. La petite agri-
culture familiale est sous financée par
rapport à son importance. Je ne veux pas
m’appesantir sur les stratégies et poli-
tiques menées dans l’agriculture dans le
pays mais je constate qu’il y a un pro-
blème de gaspillage en développant et en
mettant l’accent sur des produits à forte
valeur ajoutée dont la récolte se gâte à
travers les mauvaises routes et infra-
structures d’accueil de ces produits. Nous
étions à Matam récemment et nous avons
constaté qu’il y a beaucoup de produits
qui tombent et qui se gâtent du fait de
mauvaises conditions de transport (les
tomates par exemple) et il n’y a pas possi-
bilité de les transformer sur place et rapi-
dement. Il faut beaucoup réfléchir il y a
trop de goulots d’étranglement qui empê-
chent la possibilité d’utiliser toutes ces
productions excédentaires dans la ville.
Pour nous la réponse c’est de réduire la
distance qui sépare la production au lieu
de consommation.
Quelle perception avez-vous du travaildu projet au Sénégal ?Comme vous le voyez, l’approche d’ACRA
au Sénégal et partout où notre structure
travaille c’est des escaliers « stepe par
stepe « sur les questions liées à la pra-
tique c'est-à-dire il y a un besoin et on va
chercher les solutions; mais ce qui est
important pour nous ce sont les poli-
tiques c'est-à-dire les règles qui vont
nous permettre de gérer les conditions
par lesquelles on satisfait les besoins. On
cherche à adresser les questions
urgentes et après voir ensemble avec la
communauté comment régler les choses
de façon descente. L’exemple des tomates
à Matam m’est venu et les communautés
réclament des solutions urgentes.
Lorsqu’un problème se pose soit on a une
réponse technique avec la transformation
que l’on peut faire, ensuite il y a des
règles, c'est-à-dire la planification de la
production, comment faire les formations
des paysans dans les différentiels des
productions dans le temps et décaler le
piquetage et assurer d’autres techniques
culturales. Il y a beaucoup de choses à
faire sur lesquelles nous réfléchissons
pour apporter des solutions.
Quelles sont les perspectives pourvotre projet ?Chez nous il y a plusieurs intervenants ;
on a collecté ici beaucoup d’expériences,
surtout auprès des gens venant de
l’Europe pour les mettre en phase avec de
véritables situations qu’on a au Sénégal.
J’espère que les communautés locales, les
ONG de Développement, les acteurs ou
activistes, se sont véritablement enrichis,
réciproquement. Ceci est pour nous un
modèle d’innovation et de partages d’ex-
périences à capitaliser dans l’espace
rurale, c'est-à-dire que quand tu mets
ensemble des personnes différentes, qui
ont des points de vue aussi différents,
peut-être la troisième étape, c’est le
métissage et des modalités que chacun
suivra qui vont sortir.
certainement les similitudes notées àtravers les présentations pays vontpermettre d’élaborer des projets com-muns et le partage de modèles ?Je crois que les questions exigées par les
petits agriculteurs familiaux c’est pareil
partout pour tout le monde ; c’est vrai que
l’accès à la terre, à la ressource foncière
c’est une exigence. C’est pareil, aussi bien
en Ecosse qu’au Sénégal. C’est véritable-
ment une question clé. Elle concerne le
droit à la nourriture qu’on peut réaliser
ou pas. Il faut mettre dans l’agenda du
développement des questions même qui
sont un peu conflictuelles ; on ne peut pas
toujours rester sur les questions de
tomate oui ou tomate non. Nous avons
besoin de donner l’assurance à ceux qui
travaillent, qu’ils aient la certitude d’ac-
cès à la terre, à l’eau, aux semences ; et ce
sont des questions que ne sont pas encore
traitées, il faut l’avouer, aussi bien au
Sénégal qu’en Europe.
votre dernier mot?C’est que la technologie peut parfois aider
mais je crois que la vraie question relève
de la gouvernance de l’alimentation. C'est-
à-dire que je crois que le monde a suffi-
samment de nourriture partout mais il y a
une iniquité véritable entre qui va pro-
duire et qui va consommer.
Propos recueillis par Babacar Sène
GIUSEPPE DE SANTIS, PROGRAMME MANAGER FOOD SECURITY /FOOD SOVEREIGNTY FONDATION ACRA-CCS
«Promouvoir les modèles alternatifs»
a g r i c u Lt u r e 5
MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
Quel sens faut-il donner à votre visite auSénégal ?C’est la première fois que je viens au
Sénégal, mais plusieurs de mes collègues
étaient déjà venus dans le cadre des 40 ans
du jumelage qui existe entre les villes de
Dakar et celle de Milan. Elue locale et
conseillère à la ville métropolitaine de
Milan je suis porteuse de voix de mes col-
lègues qui sont déjà passées au Sénégal. Je
représente la ville de Milan dans le cadre de
ce jumelage.
Quels enseignements faut-il tirer du par-tenariat avec acra ?C’est un partenariat durable observé dans la
mesure où les deux villes sont dans le cadre
d’un partenariat plus élargi avec les autres
villes dans le cadre du projet «Food for
polity» et que tout ce que processus se
passe dans les meilleures conditions possi-
bles dans une perspective d’une bonne mise
en œuvre.
en tant que conseillère communale deMilan un pacte sera signé entre les deuxvilles quelle importance faut-il accorderà cela ?Le pacte est un point de départ pour les
villes avant tout pour s’engager dans la thé-
matique de la sécurité alimentaire, du droit
à l’alimentation et la mise en œuvre de ce
pacte aussi est l’un des gages fondamental
pour pouvoir permettre aux villes de se
développer et de répondre à la faim dans les
grandes villes.
Quand sera-t-il signé ?Ce pacte a suivi un processus ; et une
démarche participative a été notée avant sa
phase finale. Il y a eu avant cette signature
du pacte des rencontres on line, des discus-
sions qui ont été faites entre les différents
représentants des villes pour des échanges
de bonnes pratiques et sur la mise en œuvre
des actions à mener dans l’opérationnalisa-
tion du pacte qui sera signé. Et c’est au mois
d’octobre que le pacte sera signé au niveau
de l’Expo 2015 qui est un rassemblement
universel que Milan va accueillir pour
répondre à la thématique « Nourrir le
monde, énergie pour la vie.»
Justement en parlant de expo universel2015 comment se prépare Milan pouraccueillir tout ce beau monde ?Il y a eu une présentation de la carte de
Milan ; et il est important de définir la parti-
cipation des villes et collectivités locales des
Etats dans cette manifestation qui se
déroule à Milan.
Pourquoi tout cela ?C’est pour aller dans le sens d’améliorer la
qualité et le cadre de vie des personnes ;
donc il est important qu’il y ait une synergie
pour une même vision autour de l’organisa-
tion pour la mise en œuvre de ce processus
qui aboutira à une bonne organisation.
Quels sont les acquis des 40 ans de par-tenariat dans le cadre d’un jumelageentre les deux villes de dakar et deMilan?Ces quarante ans qui ont vu le sacre à tra-
vers un jumelage entre deux villes qui sont
dans des contextes différents sont très fruc-
tueux dans la mesure où le jumelage a per-
mis aux deux villes de s’enrichir l’une et
l’autre et aussi de permettre aux popula-
tions des villes de bénéficier de rapports
entre les deux villes et ce n’est pas un rap-
port d’aide ou d’entraide mais un rapport
d’échange de bonnes pratiques qui a été
renforcé par la diversité des deux villes. Ces
deux villes même si elles sont différentes
ont appris à se renforcer de par leur
richesse et on en va en profiter pour mieux
valoriser ce partenariat à travers le jume-
lage durant la semaine culturelle sénéga-
laise qui sera organisée à Milan au niveau
de « Expo Universelle Milano 2015. »
Quelles sont les perspectives après 40ans de partenariat?Tout sera décidé au niveau de « Expo
Universelle Milano 2015 » surtout par rap-
port aux perspectives et à ce que les deux
villes vont faire dans le futur d’autant plus
qu’au cours d’un séminaire qui s’est tenu à
l’occasion de notre séjour à Dakar, beau-
coup de jalons ont été posés, des pistes de
réflexion ont été dégagées dans la perspec-
tive de l’Expo Universelle Milano 2015 » où
de grandes décisions vont être prises. Ce
sera un grand rassemblement universel au
niveau de Milan et ce n’est pas seulement à
Milan de décider mais ce sont les villes
entre elles qui vont décider.
un mot sur l’expo universelle Milano2015?Il y a eu un processus de préparation pro-
gressif, depuis plusieurs années. Nous
sommes pleinement dans la phase réalisa-
tion de l’événement. Les gens regardent
Milan avec beaucoup d’émotion. Milan va
recevoir le monde entier. Milan est déjà une
ville cosmopolite, une ville multiculturelle
qui reçoit le monde entier. C’est dire dans
quel état nous sommes pour une bonne
mise en œuvre et une réussite totale, pour la
satisfaction de tous.
votre dernier mot ?Je dois vous remercier pour l’opportunité
offerte de répondre à autant de questions
portant sur notre séjour au Sénégal. C’est
ma première visite au Sénégal. J’ai toujours
fréquenté le monde politique très différent
de ce que j’ai pu constater ici à Dakar. J’ai
fait une visite de proximité qui m’a permis
de m’approcher des communautés, de
mesurer leur degré d’engagement, leur
enthousiasme. C’est la vraie vie que j’ai
vécue ici, appréciant de très près l’action
des projets, de façon plus pratique ; c’est
très enrichissant.
Propos recueillis par Babacar Sène
MME ANNA SCAVUZZO, DÉLÉGUÉE DE LA MAIRIE DE MILAN À DAKAR«un pacte pour un partenariat élargi»
Le Plan Stratégique des Statistiques
Agricoles et Rurales (PSSAR-SEN) permet-
tra d’installer le dialogue permanent entre
utilisateurs et producteurs de statistiques
agricoles et rurales. Il constitue une cadre
de référence pour le développement des
statistiques agricoles et rurales.
Cette stratégie apporte une réponse glo-
bale et cohérente aux faiblesses du sys-
tème des statistiques agricoles.
De l’avis de Dr Ibrahima Mendy, Directeur
de la Direction de l’Analyse de la Prévision
et des Statistiques Agricoles (DAPSA) «on
a constaté qu’il y a un problème de diffu-
sion. On produit des données et personne
ne sait où les retrouver. On a donc mis l’ac-
cent sur cette préoccupation, mais aussi il
y a la question du personnel. Je rappelle
que quand généralement on parle de sta-
tistiques agricoles, les gens pensent que
c’est une affaire de l’agriculture, de la pro-
duction alors qu’en réalité ça concerne
tous les secteurs de l’agriculture, de l’éle-
vage, de la pêche, de l’environnement
etc. Dans certaines structures qui s’occu-
pent de statistiques dans ces secteurs il n y
a parfois pas de personnel adéquat. Un
autre aspect important relevé c’est l’ana-
lyse. On déplore l’insuffisance de notre
capacité à analyser les données dont nous
disposons, parce qu’une donnée statis-
tique si vous la donnez de façon brute, elle
n’a pas de sens. Il faut l’analyser. Nous
avons constaté qu’il y a un
manque notoire. C’est ce qu’on a essayé
d’évalue. Outre le financement, beaucoup
d’insuffisances ont été relevées.»De l’avis
de M. Mamadou Fallou Mbengue,
Directeur Adjoint de l’Agence Nationale de
la Statistique et de la Démographie
(ANSD) « ce plan, à l’instar de la stratégie
nationale de développement de la statis-
tique à laquelle elle s’intègre parfaitement,
repose que le principe directeur de répon-
dre de la manière la plus efficiente à le
demande des utilisateurs des statis-
tiques.65 % de la population de notre pays
est rurale. Produire des statistiques sur
les activités de cette population revêt une
importance capitale, ne serait-ce que par
le nombre de personnes impliquées dans
ces activités. Tous ceux qui décident dans
le domaine ont besoin d’avoir des statis-
tiques qui éclairent leur décision. La statis-
tique apporte l’éclairage. Quand vous êtes
dans l’obscurité, elle vous apporte l’éclai-
rage et vous évite de buter sur certains
obstacles et de prendre les bonnes déci-
sions.» La réussite de cette stratégie est
tributaire de la conjugaison des efforts
entrepris par l’ensemble des acteurs du
système des statistiques agricoles. Dr
Massata Niang, Conseiller Technique du
Ministre de l’Agriculture et de
l’Equipement rural qui présidait la rencon-
tre de validation de ce plan estime que « ce
programme permet de mieux intégrer
l’agriculture dans le système statistique
national, d’améliorer la qualité des pro-
duits statistiques et de les conformer aux
normes. Pour ce faire, une feuille de route
été adoptée et des organes de coordina-
tion et de mise en œuvre constitués. Une
validation technique de ce document de
planification stratégique a été aussi effec-
tuée au courant d’avril 2015.» Financé par
la Banque Africaine de Développement
(BAD), le Plan stratégique des statistiques
agricoles et rurales va permettre d’accroî-
tre, non seulement la visibilité des actions,
mais aussi de renforcer la planification
pour l’amélioration de l’agriculture.
Face aux difficultés constatées sur la fiabi-
lité des statistiques agricoles et rurales,
des rectificatifs s’imposent aujourd’hui
pour des données beaucoup plus perti-
nentes, en vue d’analyser d’évaluer les
politiques agricoles mais aussi d’en assu-
rer le suivi-évaluation.
Les membres du Comité National de
Coordination des statistiques Agricoles
sont épaulés dans ce travail par l’Agence
Nationale de la Statistique et de la
Démographie, une agence déjà rompue à
la tâche.
L’objectif est de parvenir, à l’horizon 2035,
à un système de statistiques stable et
cohérent, répondant de façon satisfaisante
aux besoins.
STATISTIQUES AGRICOLES ET RURALESLe Plan Stratégique des Statistiques agricoles et rurales (PSSar-Sen) validé
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MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
Les contours d’une réformeRenforcer la synergie au niveau des actions et surtout la mutualisation des moyens. C’est dans cette perspective ques’inscrit la réforme visant à mettre en place des chambres d’agriculture, de manière participative et itérative auSénégal, indique M. Youssou Diallo, Conseiller Technique au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural.L’objectif est de mutualiser les organisations d’agriculteurs, de faire en sorte que l’Etat ait une interface unique pour lamise en place des politiques, aussi bien au niveau national qu’au niveau décentralisé, avec les départements. Cetteréforme permettra aussi à l’Etat de faire un transfert de maîtrise d’ouvrage. Ces chambres d’agriculture vont en effeteffectuer de la maîtrise d’ouvrage délégué pour l’Etat, en ce qui concerne l’éducation et la formation des producteursmais aussi le conseil agricole, et du point de vue de l’exécution des projets, avec ce maillage qui va être fait avec les com-munes rurales et les départements.
LeS chambreS d’agricuLture au SénégaL
La mise en place des chambres d’agricul-
ture au Sénégal a été fortement à l’ordre
du jour lors de cette édition (2005) du
Salon International de l’Agriculture (SIA)
de Paris. Des rencontres ont eu lieu avec
la Chambre d’agriculture française pour
s’en inspirer. Il y a aussi des réunions
avec le FNDAPS et une rencontre avec des
organisations agricoles françaises. M.
Youssou Diallo est largement revenu sur
les décisions de son ministère, relatif au
processus enclenché par le Sénégal quant
à la nécessité de mettre en place des
chambres d’Agriculture pour une meil-
leure prise en charge des préoccupations
des agriculteurs sénégalais, malgré les
déclarations mitigées de certains prési-
dents de chambres de commerce, d’in-
dustrie et d’agriculture (Kaolack, Thiès,
Louga et autres). Sur l’ensemble de ces
questions M. Diallo apporte des éclai-
rages et donne la position du Sénégal.
Quel sens faut-il donner à la réforme
visant à mettre en place des chambresd’agriculture au Sénégal ?Les chambres d’agriculture représentent
aujourd’hui une volonté. C’est la traduc-
tion d’une volonté du monde rural séné-
galais que le Président Macky Sall est
entrain de matérialiser et que le Premier
ministre, lors de sa Déclaration de poli-
tique générale, a encore réaffirmé. En tant
que politique, c’est un aspect un peu irré-
versible de la politique dans le secteur
rural du Président de la république. On
s’est rendu compte que notre agriculture
s’est développée. Nous avons voté la Loi
d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale
(LOASP) mais en dépit de cela, malgré
l’existence d’organisations profession-
nelles assez performantes, on a constaté
un manque de synergie au niveau des
actions et surtout une mutualisation des
moyens. Le Secrétariat d’Etat à l’accom-
pagnement et à la mutualisation du
monde rural a été créé et en rapport avec
le ministère de l’Agricultures et de l’équi-
pement rural un processus a été déclen-
ché pour lancer de manière participative
et itérative la mise en place des chambres
d’agriculture. C’est la raison pour
laquelle, lors de ce SIA, nous nous
sommes concertés avec les représentants
des plateformes dont le CNCR, le MSD,
Forces Paysannes, le CNDR et d’autres
plateformes. Nous avons rencontré les
responsables des chambres d’agriculture
françaises, des chambres d’agriculture
du Mali et de la Côte d’Ivoire. Nous avons
vu les différentes expériences et nous
allons faire le bilan à Dakar et dégager un
plan de mise en œuvre de ces chambres
d’agriculture. L’objectif c’est de mutuali-
ser les organisations d’agriculteurs, de
faire en sorte que l’Etat ait une interface
unique pour la mise en place de ces poli-
tiques, aussi bien au niveau national
qu’au niveau décentralisé, avec les
départements. Ce qui permettra aussi à
l’Etat de faire un transfert de maitrise
d’ouvrage. Ces chambres d’agriculture
vont donc effectuer de la maîtrise d’ou-
vrages délégués pour l’Etat, du moins en
ce qui concerne l’éducation et la forma-
tion des producteurs mais aussi le
conseil agricole. Ce sont des aspects très
importants à connaître. Du point de vue
de l’exécution des projets aussi l’Etat va
faire une maîtrise d’ouvrage délégué,
avec ce maillage qui va être fait avec les
communes rurales qui ont été créées et
les départements. J’en profite pour rappe-
ler que le Président de la République a
transféré l’agriculture en tant que compé-
tence au niveau des conseils départe-
mentaux. Le bras technique qui va per-
mettre d’exécuter ces projets et pro-
grammes au niveau des départements et
dans le monde rural seront les chambres
d’agriculture qui regrouperont les organi-
sations professionnelles mais aussi les
paysans depuis la base, parce que les
chambres d’agriculture concernent pour
l’essentiel les producteurs. Les transfor-
mateurs et les industriels seront dans les
chambres de commerce et d’industrie.
Les artisans seront dans les chambrés de
métiers. Cela concerne toutes les fonc-
tions agricoles, la foresterie, l’élevage et
tout ce qui touche à l’environnement. Tel
est le schéma. Cette réforme est presque
partagée par l’ensemble des responsables
des plateformes des paysans, à part cer-
taines structures qui amènent quelques
nuances dans la démarche, mais dans le
contenu et les objectifs tout le monde est
d’accord sur cette proposition et cette
orientation du Président de la
République.
et ceux qui soutiennent le contraire,pour plaider pour le renforcement del’existant ?Les chambres de commerce, d’industrie
et d’agriculture ont été créées par le
Président Abdou Diouf depuis 1984. Il y a
des sections agricoles dans les chambres
de commerce mais ça ne marche pas. Les
paysans n’étaient visibles et un peu par-
tout on a vu essaimer des plateformes et
des organisations professionnelles. Celles
qui sont créées par la Loi d’Orientation
Agro-Sylvo-Pastorale ne seront pas sup-
primées et ne seront pas non plus affai-
blies. Ces organisations professionnelles
vont regrouper les agriculteurs au niveau
des filières où seront créées les interpro-
fessions, mais sur le plan territorial l’en-
semble des interprofessions y compris
les paysans à la base qui n’appartient pas
aux interprofessions ont le droit d’être
ENTRETIEN AVEC MR YOUSSOU DIALLO, CONSEILLER TECHNIQUE DUMINISTRE DE L’AGRICULTURE ET DE L’EQUIPEMENT RURAL DU SÉNÉGAL«Les chambres d’agriculture, une vision partagée»
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MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
organisés et d’être structurés pour que
l’Etat ait une interface sur le plan consu-
laire mais aussi que les politiques de
développement de l’Etat puissent être
relayés par les organisations de produc-
teurs. Tout ce qui touche aujourd’hui aux
problèmes des intrants, matériel agricole
et autres seraient mieux gérés par les
chambres d’agriculture, au niveau natio-
nal, départemental et régional que par les
structures de l’Etat aujourd’hui dont la
vocation n’est plus d’intervenir de
manière directe au niveau des produc-
teurs. L’Etat continuera de gérer les ques-
tions régaliennes mais comme le dit sou-
vent Monsieur le ministre de l’Agriculture
et de l’Equipement rural Dr Papa
Abdoulaye Seck, nous sommes dans une
économie agricole libéralisée mais qui
doit être aussi cogérée. La notion de
cogestion est essentielle et ça suppose
que les producteurs soient des points
focaux sur le plan territorial, au niveau du
département, mais aussi au niveau natio-
nal et régional. Tels sont le sens et la por-
tée de la réforme. On ne vient pas casser
les commerçants et les industriels. Ils
seront mieux dans leurs structures pro-
pres et les producteurs seront mieux dans
les chambres d’agriculture. C’est ce que le
président veut mettre en œuvre parce
qu’il est bon d’entreprendre des poli-
tiques de développement de la produc-
tion, mais aussi il faut savoir que l’acteur
essentiel et décisif dans le monde rural
c’est le producteur, car s’il n y a pas de
production tout le reste n’existera pas.
C’est un peu le chaînon qui va renforcer le
PRACAS dans son processus de mise en
œuvre.
avez-vous rendu compte au Ministre etquelle est sa perception sur tout ce tra-vail accompli ?Le Ministre reçu hier en notre présence
et celles de son Directeur de Cabinet et de
celui du Secrétaire d’Etat aux organisa-
tions professionnelles les représentants
des différente plateformes qui sont là, à
savoir M. Samba Guéye (CNCR), Alioune
Dia (Forces Paysannes), Oumar Sakho
(CNDR) et M. Moustapha Sylla (MSD).
Tous ont magnifié la démarche du minis-
tère par rapport à la mise en place et
l’installation des futures chambres d’agri-
culture. C’est un processus participatif. Ils
sont associés dès l’abord. Ces structures
ont participé aux rencontres que nous
avons eues avec les chambres d’agricul-
ture française, malienne et ivoirienne, à
travers leurs représentants les plus éle-
vés. Au cours de l’échange d’ailleurs
auquel a pris part le Directeur général de
FNDAPS, il a été retenu qu’une fois de
retour à Dakar la politique d’information
et de communication auprès des diffé-
rentes plateformes va être soutenue
financièrement par l’Etat pour la vulgari-
sation des chambres d’agriculture, ce
qu’elles sont et ce que le gouvernement
fait. Ensuite un Groupe De Travail (GDT)
sera mis en place regroupant l’Etat, les
différentes plateformes et interprofes-
sions mais aussi tous les ministères
concernés. En effet, l’agriculture au sens
large c’est le ministère actuel de
l’Agriculture et de l’Equipement rural, de
l’élevage, de la pêche et de l’environne-
ment. Toutes ces structures vont partici-
per dans ce groupe de travail et il y aura
un processus d’information et de commu-
nication par rapport aux responsables
des plateformes et des ministères pour
qu’on sache à partir de notre mission
qu’est-ce qu’une chambre d’agriculture,
quelles sont ces missions, quel devra être
le processus électoral, quels sont ceux qui
sont électeurs et éligibles, quels sont les
organigrammes, quels sont les moyens de
financement, les ressources sur lesquelles
devront être financées ces chambres
d’agriculture, quelles seront les relations
entre les structures de l’Etat et les cham-
bres d’agriculture etc. D’autres questions
seront aussi évoquées, comme celle fon-
cière qui est essentielle. L’installation de
jeunes agriculteurs est souvent. On parle
beaucoup du domaine national mais il y a
ce qu’on appelle le domaine agricole et le
domaine communal. Dans le monde rural
le principal actif ou le principal moyen de
production c’est la terre et les chambres
d’agriculture devront jouer un rôle très
important et aussi dans le processus de
développement de l’économie rurale et
locale, les communes rurales les départe-
ments qui, pour l’essentiel, sont des
départements ruraux auront comme
leviers économiques l’agriculture. Et ce
ne sera pas une chambre, un département
qui va directement s’occuper des ques-
tions agricoles. Il peut avoir des projets
dans le secteur agricole. Je crois que le
maître d’ouvrage délégué le plus et mieux
indiqué c’était la chambre d’agriculture.
C’est la même chose pour les communes.
Donc du point de vue des ressources ces
structures devront soit subventionner ou
bien prévoir des fonds de contractualisa-
tion avec les chambres d’agriculture.
Que répondez-vous à ceux qui pensentqu’il s’agit d’une copie ? Non nous n’allons pas copier parce que le
Sénégal ne sait pas copier. Nous allons
adapter les chambres d’agriculture à nos
réalités. Etant entendu que sur le plan des
organisations professionnelles, de la
professionnalisation et autres, le Sénégal
est très en avance. Comme le disait
Monsieur le ministre «on va ajouter une
autre brique à la maison de l’agriculture.
Il y avait la brique Organisation
Professionnelle et Interprofession posée
par la Loi d’orientation agro-sylvo-
pastorale maintenant avec la loi qui va
créer les chambres d’agriculture on va
poser une autre brique dans le sens de la
mutualisation des moyens au niveau de
ces professions et interprofessions, mais
aussi dans le sens de la représentation et
du rôle d’i interface vis-à-vis de l’Etat et
aussi dans le rôle de maitrise d’ouvrage
délégué. Les chambres d’agriculture vont
jouer un rôle important dans le domaine
du conseil agricole, de la formation, de la
gestion et de l’accompagnement des pro-
jets qui vont être installés dans le monde
rural.
votre dernier mot ?C’est la satisfaction parce que le Sénégal a
souvent participé au Salon International
de l’Agriculture (SIA) de Paris mais je
crois que celle de cette année 2015 a été
un franc succès. En ce qui concerne le
stand, on est passé de 187 mètres carrés à
300 mètres carrés. Il y a aussi le position-
nement du stand par rapport aux autres
pays africains. C’est presque le plus grand
stand au niveau des pays africains, devant
la Côte d’Ivoire et à côté du Maroc. De
tous les pays africains le Sénégal a le
stand le plus grand. Nous avons une
soixantaine de participants dont les trois
quarts sont des privés. C’est très impor-
tant. Et le nombre de participants à la
Journée du Sénégal était très important.
C’est toute la diaspora je ne dis même pas
française mais européenne qui y a parti-
cipé et les débats que nous avons eus ont
été d’une qualité extraordinaire et ont
été aussi très pragmatiques. Il a montré
aux sénégalais de la diaspora que l’agri-
culture est une bonne opportunité d’af-
faires ; une bonne opportunité de réinser-
tion et de retour au pays. Je crois que ça
été le mot fort et nous remercions parti-
culièrement ceux de la diaspora et parti-
culièrement l’Ambassadeur, le Consul et
tous les responsables des organisations
au niveau de la diaspora. Je ne saurais ter-
miner sans remercier la Chambre de
Commerce, d’Industrie et d’Agriculture
de Dakar qui a été le partenaire du minis-
tère dans la réalisation de ce salon. Nous
espérons qu’en 2016 ce sera peut-être la
Chambre Nationale d’Agriculture du
Sénégal qui va être là à côté du ministère
de l’Agriculture et de l’Equipement rural,
de la Chambre de commerce et des autres
chambres, notamment les Chambres de
métier. Le principe est qu’on devra aller
vers une mutualisation, la création d’une
Union des Chambres Consulaires du
Sénégal qui regrouperait les Chambres
d’Agriculture, les Chambres de
Commerce, d’Industrie et d’Agriculture
et les Chambres d’Artisanat, étant
entendu que dans l’espace rural ces acti-
vités ne peuvent pas être séparées.
Monsieur Serigne Mboup, Président de laChambre de Commerce, d’Industrie et
d’Agriculture de Kaolack« A propos de la création des chambres d’agri-
culture au Sénégal, je voudrais expliquer mon
avis sur cette question. Pour moi, le commerce
n’est pas une activité. Ce n’est pas un métier
non plus. Le commerce c’est du service.
L’agriculteur a besoin de commerce pour ven-
dre ses produits et pour acheter, de même que
les transporteurs. C’est la même chose pour les
journalistes. Ils ont tous besoin de commerce.
Je pense qu’il faut éviter de se tromper parce
qu’avant l’indépendance, les chambres étaient
des chambres de commerce tout court.
L’objectif était de permettre une utilisation
judicieuse par tout le monde. Je pense qu’il ne
faut pas aller vite en besogne pour activer la
mise en place des chambres d’agriculture parce que le principal problème des agri-
culteurs du Sénégal c’est de pouvoir commercialiser leurs produis. Je pense qu’en-
semble, dans une chambre de commerce multi branches, c’est avec cela qu’on peut
régler les problèmes des agriculteurs, plutôt que de leur donner une chambre à
part et puis on va discuter de quoi également ? Parce qu’il ne faut pas se tromper.
Peut-être en France ou dans les autres pays développés, les agriculteurs sont des
agriculteurs seuls et après ils créent leur coopératives qui vont s’affilier aux cham-
bres de commerce pour acheter et vendre leurs produits, tandis qu’ici au Sénégal la
première chose qu’on devrait faire tout d’abord c’est de professionnaliser les agri-
culteurs avant de penser à la création de chambres d’agriculture. La plupart des
agriculteurs sénégalais sont aussi transporteurs et commerçants, donc aujourd’hui
je ne vois pas la pertinence de la création de chambres d’agriculture, sinon juste
créer pour créer»
Mr Oumar Sakho, Président de la ConventionNationale pour le Développement Rural (CNDR)
«Nous tirons de cet événement beaucoup d’enseignements. C’est un très grand salon.
Notre satisfaction première se justifie par les discussions ouvertes pour la mise en place
des chambres d’agriculture au Sénégal. Les premiers jalons ont été lancés. Nous avons eu
des discussions avec les autorités et avec toutes les plateformes représentatives. Compte
tenu de l’importance des investissements dans le monde rural si les agriculteurs ne sont
pas organisés, ce sera un échec total. Il faut tout d’abord organiser les paysans dans le
cadre des chambres, dans chaque département du Sénégal où il faut une chambre, où
tous les agriculteurs, pêcheurs, éleveurs et forestiers puissent se regrouper et ce sont eux
qui vont nommer leurs représentants. Il faut sécuriser vraiment les investissements et
l’effort que l’Etat est en train de mettre en milieu rural. C’est la base qui parle et les agri-
culteurs ont souhaité qu’il y ait une organisation qui leur permet de sécuriser aussi bien
la commercialisation que la production et les investissements qui vont se faire en milieu
rural. Quant aux rencontres avec les chambres d’agriculture de France, du Mali et de la
Côte d’Ivoire, elles ont permis un partage d’expériences. Nous avons voulu voir ce qui se
fait de mieux, aussi bien en France qu’en Afrique et ensuite au sortir de cela nous allons
installer une chambre d’agriculture adaptée aux besoins des producteurs sénégalais et
à l’agriculture sénégalaise. Nous remercions et saluons le ministre pour sa lucidité, sa
compréhension et sa capacité d’appréhender les choses. Je pense que l’Etat du Sénégal a
mis l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et nous en sommes fiers. Le ministre sénéga-
lais de l’Agriculture c’est notre chance. Il a beaucoup de capacités, doublé d’une expertise
avérée en milieu rural et il est issu de notre famille, du monde rural. Nous avons bien
apprécié la présence des élus, à travers le Président de la Commission Agriculture et
Développement rural de l’Assemblée Nationale. Je pense que le Sénégal va faire un pas
en avant vers l’émergence…Le salon a donc été une parfaite réussite. Depuis une quin-
zaine d’années j’ai eu à participer à ce salon. Je peux donc affirmer que l’édition de cette
année a été une réussite et ma satisfaction est de voir que les producteurs à la base sont
venus nombreux pour voir et après ce sera plus facile de discuter et de trouver des solu-
tions aux problèmes de l’agriculture de notre pays. Cela m’a beaucoup réjoui.»
La ParoLe auX acteurS
e L e va g e 8
MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
L’ensemble des parties concernées étaient à
Linguère pour discuter de la mise en œuvre
du ranch de Dolly. Le Ranch de Dolly a été
créé vers la fin des années 1960 par le
Président Léopold Sédar Senghor. Une solu-
tion pour le cheptel en quête de pâturage.
120 km de mûr doivent être construits pour
clôturer le Ranch. Les éleveurs ont salué
cette initiative visant à tenir une des pro-
messes du Chef de l’Etat lors de la rencontre
historique de Dolly, en novembre 2013 et se
disent conscients de l’importance accordée
par les autorités au Ranch de Dolly. Me
Amadou Kâ, Président du Conseil
Départemental de Linguère a salué l’initia-
tive de Monsieur le Président de la
République, avec son Ministre de l’Elevage
et des Productions Animales, de réhabiliter
le Ranch de Dolly pour la construction du
mur pour sécuriser le bétail, créer des
Unités Pastorales, densifier les forages, en
un mot, faire tout ce qu’il faut pour sauver le
cheptel du Sénégal et du département de
Linguère. Aussi a-t-il tenu « à les remercier
pour ce qu’ils l’ont fait en premier lieu pour
le département de Linguère.» Outre la
construction du mur, des infrastructures y
sont prévues. Selon Madame Aminata
Mbengue Ndiaye, Ministre de l’Elevage et
des Productions Animales « le PASALOU-
MAKAF va construire la route Dahra-Dolly
qui constitue une très vieille doléance des
populations. Les travaux vont démarrer
d’ici le mois de juillet prochain pour la
construction de cette route. Des Unités
Pastorales seront mises à l’intérieur du
Ranch par le FIDA. L’Unité Pastorale est un
forage autour duquel des vies sont organi-
sées, de même que des programmes de
développement pour appuyer les popula-
tions qui vivent à l’intérieur du Ranch. » Le
CRD a battu le record de participation. Les
acteurs venus de tous les horizons ont tous
affiché leur satisfaction par rapport à la
renaissance du Ranch.
Les travaux devaient durer douze mois,
mais les délais ont été raccourcis.
L’ouvrage sera réceptionné en janvier pro-
chain.
Babacar Sène
RÉHABILITATION DU RANCH DE DOLLYLes acteurs apprécient
«La vision et la politique du Président de la
République et de son gouvernement, sous la
conduite de Monsieur le Premier Ministre,
constituent des illustrations convaincantes
et bien visibles qui augurent une réelle prise
en charge du secteur et autant de mesures
prises pour faire rayonner le secteur. Son
ambition pour le secteur se reflète dans le
Plan National de Développement de
l’Elevage (PNDE) qu’il a validé. » C’est ce
qu’a indiqué L’Honorable Député Aliou
Demba Sow, Président du Conseil
Départemental de RANEROU, Coordinateur
National de la Convergence des Eleveurs
Républicains, au cours d’un entretien qu’il
nous a accordé. Il a par ailleurs eu à accor-
der des audiences multiples et diverses per-
sonnes, d’une part pour massifier son parti,
d’autre part régler des situations conflic-
tuelles, par la culture de la paix, de l’entraide
et de l’unité au sein de sa famille aussi bien
politique que naturelle. Nous avons eu l’oc-
casion d’assister à la célébration de l’anni-
versaire de son fils Macky Sall Sow. Une
heureuse occasion de célébrer l’anniver-
saire de Macky Sall Sow Junior. Un anniver-
saire célébré en famille, en présence d’invi-
tés, notamment « l’ambassadeur des éle-
veurs du Sénégal et du monde », le célèbre
artiste, chanteur, auteur, compositeur hal
poular, Abou Djouba Deh et d’autres com-
municateurs traditionnels. Des mélodies hal
poular ont rythmé la soirée avant la cou-
pure des gâteaux envoyés par son homo-
nyme qui a entonné de loin vers l’avenue
Roume « Joyeux anniversaire. »
Quelle appréciation faîtes-vous de lavision et de l’ambition du chef de l’etapour le secteur ?Nous saluons la contribution du Président
Macky Sall, à hauteur de plusieurs milliards,
dans le secteur de l’élevage. Ce qu’aucun
Président n’a jamais fait dans le secteur. Le
président a pris véritablement le secteur de
l’élevage en main pour le développer. C’est
son ambition et c’est pourquoi nous avons
beaucoup d’espoir. La vision et la politique
du Président de la République et de son
gouvernement, sous la conduite de
Monsieur le Premier Ministre, constituent
entretien avec L’honorable député aliou demba Sow, Président du conseil départementalde ranerou, coordinateur national de la convergence des eleveurs républicains
e L e va g e 9
MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
Une réunion d’informations s’est tenue,
pour la participation des acteurs de l’éle-
vage à la Foire « FRUITS INNOVATIONS » qui
devait se tenir, en marge de l’Exposition
Universelle qui se tient à Milan, du 19 au 23
mai 2015. La rencontre s’est tenue au
Ministère de l’Elevage et des Productions
Animales et a été présidée par le Secrétaire
Général du Ministère au nom de Madame le
ministre de l’Elevage et des productions
animales.
Cette foire est co-organisée par Fiera Milano
et Ipack Ima qui est une exposition très
connue par les fournisseurs de technolo-
gies, de matériels de conditionnement et
d’emballage.
Meat Tech est également un grand événe-
ment qui intéresse les acteurs de l’industrie
de la viande notamment dans le domaine de
la transformation, de l’emballage et du
conditionnement.
Lors de cette rencontre, l’objectif de faire
participer le Sénégal à cette foire a été rap-
pelé par Madame Bigué Diop, l’initiatrice. Il
s’agit, a t-elle indiqué, de tirer des profits
pour le Sénégal, pour le développement de
l’élevage et des productions animales. Elle a
ensuite sollicité l’accompagnement institu-
tionnel du ministère.
Le Secrétaire Général a salué la tenue de la
réunion d’informations qui éclaire davan-
tage sur la participation du Sénégal à cette
foire avant de demander aux acteurs
d’écrire des lettres d’intention aux autorités
pour la prise en charge de leur participation
à la Foire de Milan que le ministère va
accompagner.
Madame Dieynaba Sidibé, Présidente du
Directoire National de Femmes en Elevage
du Sénégal au nom des acteurs et autres
Organisations Professionnelles d’Eleveurs
a axé son intervention sur les points forts
abordés et les perspectives pour la partici-
pation des éleveurs.
« Je commencerai tout d’abord à remercier
le ministre de l’Elevage et des Productions
animales qui a bien voulu accepter que
Madame Bigué Diop vienne donner ces
informations à l’ensemble des organisa-
tions nationales des éleveurs du Sénégal. Je
pense que « Fruits Expo » est un salon où les
agriculteurs et les éleveurs vont se croiser
afin de pouvoir ensemble rechercher de
partenaires, présenter les réalisations du
Sénégal et même vendre la vision Sénégal à
travers le Plan Sénégal Emergent afin qu’on
puisse obtenir le maximum de partenaires
qui pourront venir du monde rural pour
appuyer nos organisations… Nous allons
continuer à sensibiliser nos ministres
puisque nous sommes les partenaires
potentiels et je sais que le ministre est très
sensible à nos doléances mais aussi nous
avons déjà depuis presque deux semaines
saisi certains partenaires potentiels au
niveau des régions afin qu’ils puissent nous
accompagner, à travers leurs bailleurs de
fonds comme le FIDA, le PAFA, le PASA et
d’autres partenaires etc. pour qu’ils puis-
sent parrainer les éleveurs de leurs régions
afin qu’ils puissent être présents à cette
foire qui est une innovation pour les éle-
veurs.»
Au nom du Directoire National des Femmes
en Elevage, Mme Sidibé a lancé au ministère
de l’Agriculture et de l’Equipement rural et
au ministère de l’Elevage et des Productions
animales «à soutenir cette initiative afin que
nous pussions être présents à ce salon si
important pour le devenir des éleveurs ».
En effet, poursuit-elle « nous sommes frap-
pés par les effets néfastes des changements
climatiques, la sécheresse, les inondations,
la perte de pâturages, les feux de brousse et
l’insuffisance des points d’eau, car
aujourd’hui on ne peut plus parler de mari-
got et de rivières mais nous avons un dos-
sier crucial que nous devons présenter aux
partenaires afin qu’ils puissent nous soute-
nir par rapport aux changements clima-
tiques qui frappent tout le Sahel particuliè-
rement le Sénégal. »
Elle a également invité tous les partenaires
de partenaires techniques et financiers à
« parrainer notre participation à travers
nos représentants afin qu’ils puissent aller
défendre les initiatives porteuses de
richesses au niveau de ce salon. Nous sou-
haitons un partenariat fécond et pérenne
qui va amener les partenaires techniques et
financiers à venir organiser de tels salons au
niveau de notre pays. Il faudrait encourager
la politique d’échanges sud-nord mais aussi
d’échanges sud-sud et d’avoir des partena-
riats pérennes pour qu’ils puissent dévelop-
per beaucoup d’initiatives et d’activités qui
sont en train de se dérouler aujourd’hui au
niveau local.»
Les éleveurs en route vers milan 2015
des illustrations convaincantes et bien visi-
bles qui augurent une réelle prise en charge
du secteur et autant de mesures prises pour
faire rayonner le secteur. Son ambition
pour le secteur se reflète dans le Plan
National de Développement de l’Elevage
(PNDE) qu’il a validé.
Quelles sont les actions prioritaires rete-nues ?Ces actions vont concerner l’amélioration
des productions animales avec un fort
accroissement en viande et en lait, l’amélio-
ration des systèmes d’élevage et des condi-
tions de vie des éleveurs, l’amélioration et la
mise en marché des produits d’élevage,
l’amélioration du cadre institutionnel, le
renforcement des activités pour le dévelop-
pement de l’élevage, l’amélioration de la
santé animale avec l’augmentation de la
couverture vaccinale de 80 % pour la pro-
phylaxie et les maladies animales. Sa prio-
rité est mise sur l’amélioration génétique,
notamment pour le lait et les produits car-
nés. La préservation de la race locale, la
sécurité alimentaire du cheptel, la mise à
disposition de l’aliment bétail chez les éle-
veurs, l’élaboration du Code pastoral qui se
veut inclusif et participatif. Cet instrument
sera mis à notre disposition. Il s’agit, somme
toute, d’augmenter les productions ani-
males tant en viande qu’en lait, sans oublier
les autres filières : ovine, caprine, avicole,
apicole etc.
Quelles sont les perspectives ?Le président a fait de l’équité son cheval de
bataille pour le secteur de l’élevage notam-
ment dans le secteur eau. Les éleveurs ont
en effet besoin de beaucoup d’eau pour
l’abreuvement de leur bétail. C’est véritable-
ment un casse-tête, notamment dans le
zone sylvo-pastorale où il y a beaucoup de
forages en panne et distants de 30 à 35 km.
C’est préoccupant, non seulement pour le
bétail, mais aussi pour les communautés.
Bientôt l’ère des chambres à air sera révo-
lue dans la zone. C’est une situation difficile
que vivaient les femmes. L’alimentation en
eau et les compléments alimentaires sont
des innovations majeures d’une importance
capitale. La venue récente dans le Djolof des
ministres en charge de l’Elevage et des
Productions animales et de l’Hydraulique et
de l’Assainissement atteste du bien fondé de
la réelle prise en charge de ces questions
dans nos localités. Ils étaient là pour identi-
fier les zones d’implantation des forages
prévus et la réparation des forages en
panne dont certaines pannes datent des
années 60. La volonté est clairement affir-
mée d’accompagner les populations et le
bétail dans l’abreuvement. C’est à saluer,
malgré les critiques tendancielles des gens
qui l considèrent cela comme une récupéra-
tion politique. Tout est politique dans la vie.
Quand on est mandataire des communautés
à la base, c’est seul le travail qui vaille pour
régler les problèmes qui les préoccupent. Et
l’eau en fait partie à RANEROU. Nous avons
un programme de forages qui seront équita-
blement répartis dans les zones d’élevage.
Nous allons ainsi densifier et augmenter le
maillage hydraulique pour les zones qui en
ont besoin. Le secteur de l’élevage constitue
un riche patrimoine en matière de sécurité
alimentaire et nutritionnelle. Son impor-
tance est magnifiée à travers l’utilisation
des produits et sous-produits d’élevage,
comme en attestent dans les cérémonies
officielles, les fêtes, les baptêmes, les
mariages, de même que les deuils et autres.
Le secteur de l’élevage joue un rôle crucial
dans l’opérationnalisation de le Plan
Sénégal Emergent (PSE), dans l’élaboration
des projets comme dans leur mise en
œuvre. Pour le code pastoral Il fallait orga-
niser tout le monde de manière participa-
tive afin que chacun puisse donner son avis
pour mettre en place un code pastoral afin
de bien gérer l’espace du foncier
pastoral. En ce qui concerne le phénomène
du vol de bétail, le président de la
République lui-même a solennellement
lancé cette campagne de lutte contre le vol
de bétail au niveau de la région de Kaolack
à Kounkoung Sérère les années
passées. C’est un signal très fort de l’autorité
au plus haut niveau pour faire de la lutte
contre le vol de bétail un levier important
afin de sécuriser notre système
d’élevage. Cependant, je tiens à relever que
l’éducation est quelque chose d’essentiel,
surtout pour des pasteurs qui sont généra-
lement des nomades, dont les enfants ne
vont pas à l’école, en plus de toutes les
autres activités qui concernent la moderni-
sation de l’élevage, à savoir l’accès à l’eau et
à l’alimentation, la constitution de réserves
fourragères, donc l’autosuffisance alimen-
taire du cheptel.
Quelles sont les attentes de votre mouve-ment, la convergence des eleveursrépublicains?Nous souhaitons apporter notre pierre dans
le cadre de la réussite des activités de l’éle-
vage et de la transformation de systèmes
d’élevage que le gouvernement sénégalais
encourage. Nous apportons notre savoir-
faire, notre dynamisme au service de l’éle-
vage au Sénégal et nous attendons du gou-
vernement une reconnaissance par rapport
à notre rôle dans cette position. Un des
axes de la réflexion menée en direction de
l’élevage c’est le décloisonnement, voire le
désenclavement de toutes les zones de pro-
duction, pour des infrastructures routières
afin d’accéder au lait, à la viande, au bétail et
faciliter la commercialisation. Il s’agit en
plus de lutter contre les feux de brousse qui
détruisent les forêts et emportent les pâtu-
rages. Ces vœux trouvent un écho favorable
avec le début des travaux que le Président a
entamés sur les différents axes et la mise en
place d’infrastructures que nous saluons.
votre dernier mot ?Nous épousons la même vision que le
Président de la République sur les ques-
tions d’élevage. C’est l’élevage respectueux
de l’éleveur, de l’environnement de l’animal
et du consommateur où il faut combiner
plusieurs facteurs pour que notre élevage
satisfasse la demande de consommation en
denrées d’origine animale. Pour cela, nous
pensons être liés à la tradition mais aussi
avoir l’esprit ouvert vers les innovations
technologiques. C’est cela que le gouverne-
ment souhaite de tous ses vœux et nous le
faisons depuis bientôt plusieurs années.
Dans ce sens, nous invitons le gouverne-
ment à écouter les éleveurs et à les accom-
pagner dans le renforcement de leurs capa-
cités dans la réalisation des objectifs que
sont l’autosuffisance en viande, en produits
laitiers et en animaux. En tout cas tous les
Ranérois et Ranéroises sont unis et indivisi-
bles, pour accompagner le président de la
République. C’est l’occasion de saluer la
totale disponibilité de nos militants, de nos
amis et frères, qui ont bien voulu être pré-
sents. Qu’ils trouvent ici l‘expression de
toute ma gratitude.
a g r i c u Lt u r e 10
MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
Dakar a abrité le mardi 28 avril 2015
le séminaire « Workshop International
sur les Systèmes Alimentaires
Alternatives (SAA). » Il a été organisé
par la Fondation ACRA-CCS et s’ins-
crit dans la finalisation du projet
"Hungry for right", l’agriculture dans
les villes, le citoyen global, nouveau défi
pour l’avenir. Comment nourrir les nou-
velles mégalopoles ? Les institutions
locales face à ce défi.
Ce séminaire a servi de cadre pour sensi-
biliser les institutions et le large public
aux questions liées au développement, en
se concentrant sur le sujet des Systèmes
alimentaires alternatifs (SAA) comme
solutions locales et venant du terrain pour
lutter contre la faim et promouvoir la
cohésion sociale.il a enregistré la partici-
pation d’une délégation de 28 personnes,
provenant des 5 différents pays de l'Union
Européenne, à savoir des activistes, des
entrepreneurs, des représentants des
autorités locales européennes provenant
de Chypre, de la Lituanie, de l'Ecosse, de la
France et de l’Italie et celle d’agents de
développement, d’autorités locales, de
chercheurs, d’Organisations de
Producteurs et d’autres institutions.
L’ouverture de cet important séminaire a
été présidée par d’éminentes personnali-
tés. Outre le Directeur d’ACRA/CCS, l’on
notait é la présence du Président de la
FONGS Action Paysanne, du Représentant
de la FAO, du Secrétariat Exécutif du
Conseil National de Sécurité Alimentaire,
de la Direction de l’Horticulture, de la
Délégation de l’Union Européenne et de la
Mairie de Dakar. Une occasion pour Dr
Vincent Martin, Représentant de la FAO,
de se réjouir de cette initiative car la pro-
motion des micros jardins s’intègre dans
une stratégie plus globale de développe-
ment de villes vertes « qui propose une
démarche structurée pour intégrer l’horti-
culture urbaine et périurbaine dans le
Plan Directeur de Développement de la
ville et de la gestion de son environne-
ment.»
Auparavant M. Cheikh Guéye, Adjoint au
Maire de Dakar, Représentant le Maire, a
axé son intervention sur la capacité de
l’institution communale que constitue la
Mairie de Dakar à anticiper les défis qui
surgissent de la croissance rapide des
populations urbaines et des risques ali-
mentaires et sociales que l’urbanisation
galopante qui sévit dans les villes
entraîne, en mettant en place ce projet de
Micro Jardinage qui permet aussi de
contribuer à la réduction de la pauvreté.
La problématique de l’insécurité alimen-
taire se pose avec acuité. C’est pourquoi la
Fondation ACRA/CSS, dans sa nouvelle
stratégie, œuvre dans des projets en par-
tenariat avec les institutions comme la
FONGS, le CNSA, l’Union Européenne et
les organisations de consommateurs et de
producteurs, pour répondre à cette pro-
blématique de la sécurité alimentaire.
Ce séminaire s’inscrit dans la finalisation
du projet "Hungry for right" l’Agriculture
dans les villes, le citoyen global, nouveau
défi pour l’avenir. Comment nourrir les
nouvelles mégalopoles ? Les institutions
locales face à ce défi en se concentrant sur
le sujet des Systèmes alimentaires alterna-
tifs (SAA) comme solutions locales et
venant du terrain pour lutter contre la
faim et promouvoir la cohésion sociale.
En effet les SAA reposent souvent sur des
réseaux associatifs caractérisés par une
proximité géographique et une organisa-
tion sociale orientée vers l’échange
mutuel. Ils sont le reflet de nouvelles
dynamiques de développement socio-éco-
nomique.
Le séminaire de Dakar est bien parti pour
apporter des changements aussi bien au
niveau des mentalités et des comporte-
ments pour l’alimentation et la nutrition
dans un processus d’apprentissage
mutuel.
Ce projet soutenu par l’Union Européenne
est l’aboutissement de deux ans d'actions
de recherches menées sur cinq (5) Pays
Européens et sur le Sénégal. Il vise à resti-
tuer les principaux enseignements et à
générer des moments de partage,
d’échanges autour des thèmes liés aux
Systèmes Alimentaires Alternatifs (SAA).
Babacar Sène
LUTTE CONTRE LA FAIM ET COHÉSION SOCIALELes Systèmes alimentaires alternatifs (Saa) comme solutions locales pour nourrir les nouvelles mégalopoles
« L’objectif de cet atelier est comment
nourrir les mégalopoles. Pourquoi la fon-
dation ACRA dans sa nouvelle stratégie
fait un focus l’agriculture dans les
villes donc l’agriculture urbaine et com-
ment nourrir les villes avec cette crois-
sance démographique accélérée. Les
villes grandissent de plus en plus. Les sta-
tistiques disent que d’ici l’horizon 2050 il
y aura plus de personnes dans les villes
qu’en milieu rural et le problème d’insé-
curité alimentaire se pose avec acuité.
ACRA dans sa nouvelle stratégie œuvre
dans des projets en partenariat avec les
institutions comme la FONGS, le CNSA,
l’Union Européenne et tout simplement
des associations de producteurs et de
consommateurs pour répondre à cette
problématique de la sécurité alimen-
taire. Les enjeux au-delà de l’alimentation
à travers cette idée de systèmes alterna-
tifs alimentaires sont de répondre à un
défi : comment nourrir les villes ? Quelles
sont les problématiques qui se posent ? Il
s’agit d’identifier les besoins, les problé-
matiques et essayer de trouver des pistes
de réflexions et des réponses. La nouvelle
politique du Sénégal impose le protec-
tionnisme qui est lié au foncier actuelle-
ment. Il y a aussi le programme de relance
et d’accélération de la cadence de l’agri-
culture sénégalaise (PRACAS) mis en
place pour répondre aux probléma-
tiques. Nous, en tant que société civile,
notre rôle c’est d’accompagner les asso-
ciations de producteurs pour la valorisa-
tion de l’agriculture mais aussi pour
répondre aux problèmes du système de
façon générale de façon globale. Les
exploitations familiales sont souvent lais-
sées en rade et c’est souvent celles-ci qui
peuvent répondre à la problématique de
la nourriture, aux problèmes de la faim
dans le monde. De plus en plus les grosses
industries sont en train de naître et les
exploitations agricoles sont en train de
disparaître. Il est temps que les exploita-
tions agricoles familiales renaissent et
soient beaucoup plus structurées, mieux
accompagnées pour pouvoir répondre
aux problématiques de la faim dans le
monde. »
MME COUMBALY DIAW, CHEF DE PROJET ACRA/CSS «Lier la thématique à la sécurité alimentaire»
e n v i r o n n e m e n t e t P e c h e 11
MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
Aujourd’hui de nombreux producteurs
adoptent de bonnes pratiques, par des
informations dont ils peuvent disposer à
travers la radio, le journal et la télévision.
Parmi celles-ci, le respect des itinéraires
techniques. C’est donc un sentiment du
devoir accompli pour les journalistes mais
une motivation supplémentaire pour
davantage continuer le travail d’informa-
tion.
La presse et les médiats sont des relais et
pas simplement des caisses de résonnance.
La presse doit contribuer au développe-
ment. Autant il y a des journalistes qui s’in-
téressent à la politique, autant il doit y avoir
des journalistes qui s’intéressent à l’envi-
ronnement et au développement durable.
Le développement est en effet le socle sur
lequel doit s’adosser notre société si on
veut véritablement prétendre à l’émer-
gence. C’est ce que la Cellule d’Education et
de la Formation Environnementale
(CEFE) et l’Agence Nationale de la Grande
Muraille Verte (ANGMV) ont compris en
organisant un atelier de formation des jour-
nalistes, des professionnels de l’information
et de la communication à Saint-Louis ;ainsi
durant deux jours les journalistes et com-
municants ont pu échanger ,discuter sur les
questions et enjeux environnementaux mis
en œuvre par la CEFE et l’ANGMV pour
mieux vulgariser sur ce qu’elles sont en
train de faire dans le domaine de l’éduca-
tion, de la formation sur les questions envi-
ronnementales et être capables une fois de
retour dans leurs organes respectifs, qu’ils
soient en mesure de relayer et perpétuer
l’information environnementale.
Cet atelier national a vu la participation des
journalistes et communicants venant de
Dakar, de Kaffrine , de Kolda, de Louga , de
Saint Louis, de Sédhiou , de Tambacounda ,
de Thiès entre autres de la presse écrite ,de
la radio et de la télévision, des radios com-
munautaires ; il a été présidé par le
Gouverneur de la Région de Saint-Louis en
présence des services techniques et des
autorités municipales.
Une occasion pour les journalistes de
découvrir les impacts environnementaux à
travers des visites de terrain, notamment le
Parc de la Langue de Barbarie, avec l’ouver-
ture de la brèche qui impacte négativement
sur l’environnement dans la région de Saint
Louis. Les visites effectuées au niveau de la
Langue de Barbarie et au niveau de la
brèche ont permis aux journalistes et com-
municants de voir que ce sont des dégâts
énormes et si ça ne s’arrête pas le vécu quo-
tidien des populations sénégalaises est
compromis. Le choix de Saint-Louis n’est
pas gratuit pour les organisateurs de l’ate-
lier parce que la région aujourd’hui est le
creuset de toutes les menaces environne-
mentales. Les Journalistes et communicants
sont toujours considérés comme des vec-
teurs de transmission des couloirs à travers
lesquels les populations accèdent à l’infor-
mation et à la vraie information sur les
questions environnementales
De même les autorités de ces deux entités
que constituent la CEFE et l’ANGMV se
disent conscientes du rôle que peuvent
jouer les professionnels de l’information et
de la communication ; elles ont saisi cette
occasion pour passer en revue la place du
secteur de l’environnement dans le Plan
Sénégal Emergent.
Après deux jours de rencontre, les profes-
sionnels de l’information et de la communi-
cation ont été imprégnés des questions
environnementales et de la place qu’occupe
l’environnement dans le Plan Sénégal
Emergent.
Il y a eu des débats de haute facture. Les
intervenants ont fait montre de toutes les
connaissances et expertises sur les ques-
tions environnementales. Et c’est tout à
l’honneur des organisateurs de l’atelier de
Saint Louis qui ne se sont pas trompés de
cibles pour une meilleure prise en charge
des questions environnementales .
La CEFE et l’ANMV ne comptent pas s’arrê-
ter à la formation. Elles souhaitent joindre
l’utile à l’agréable en ouvrant d’autres
vastes chantiers qui concernent le marai-
chage, le reboisement d’arbres fruitiers et
ombragés et le bois d’école au niveau de
tous les établissements scolaires du
Sénégal.
Les conclusions retenues à l’issue de ces
deux jours d’atelier permettent à la CEFE et
à l’ANGMV d’avoir une idée beaucoup plus
claire de la voie qu’elles comptent emprun-
ter dans cette lutte sans merci qu’elles ont
décidé d’engager pour la promotion, la pro-
tection de l’environnement.
Babacar Sene
ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLEa l’école de la cellule d’education et de la formation environnementale(cefe) et de l’agence nationale de la grande muraille verte (angmv) :des journalistes renforcent leurs capacités
L’annonce d’un Traitement Prometteur
Issu de la Médecine Traditionnelle
Africaine a été Présenté aux Etats Unis
d’Amérique par PROMETRA
International, Morehouse School of
Medicine’ USAMRIID et Andrew J Young
Foundation Conformément à la vision du
Chef de l’Etat « Couverture Maladie
Universelle » et dans le cadre du PSE (Plan
Sénégal Emergent), PROMETRA et ses
partenaires ont mis en place toute une
stratégie pour accompagner cette vision
salvatrice pour notre pays.
C’est la raison pour laquelle PROMETRA a
proposé une recherche de pointe pour
trouver une solution africaine à la maladie
à virus Ebola.
Ce sont ces excellents résultats qui ont été
présenté aux éminents chercheurs des
Etats Unis, Morehouse School of Medicine,
sous le contrôle du laboratoire de
recherche médicale de l’armée des Etats
Unis (USAMRIID) qui ont testé et prouvé
que les solutions africaines
proposées par PROMETRA International
sont actuellement les meilleures au
monde. Le Président Obama a invité les
Présidents Africains et les Jeunes Leaders
Africains à Washington, DC, en Août au
Sommet des Leaders Africains 2014. The
thème de la rencontre portant sur le com-
merce, le business et le développement a
été éclipsé par l’épidémie d’Ebola. Les
Présidents Africains ont été mis au défi
d’explorer toutes les issues possibles pour
faire face à cette épidémie dévastatrice.
Reconnaissant l’histoire et l’usage de la
Médecine Traditionnelle à travers
l’Afrique, une rencontre entre
l’Ambassadeur Andrew Young et le
Président Sénégalais Macky Sall a facilité
le transfert de plantes médicinales afri-
caines de PROMETRA International à
Morehouse School of Medicine (MSM) aux
Etats Unis pour les tester contre le virus
Ebola.
Les recherches in-vitro ont été conduits
par l’US Army Research Institute of
Infectious Diseases (USAMRIID)-L’institut
de Recherche Médicale de l’Armée des
Etats Unis-en partenariat avec Morehouse
School of Medicine (MSM).
L’épidémie à fièvre Ebola continue de
ravager l’Afrique de l’Ouest et reste une
menace pour le monde entier. S’il existe
des produits naturels disponibles en
Afrique qui peuvent traiter cette maladie,
nous sommes moralement et éthiquement
obligés immédiatement de chercher, déve-
lopper et de les distribuer aux personnes
infectées à travers le continent Africain.
Cette recherche documente la possibilité
d’une solution africaine à un problème
majeur de santé Africain.
En collaboration avec la Fondation
Andrew J. Young (AJYF) et Morehouse
School of Medicine (MSM), PROMETRA
International fera une annonce des résul-
tats de laboratoire extraordinaires issus
des résultats obtenus à partir d’extraits de
plantes médicinales africaines contre le
virus Ebola faites par l’ US Army Research
Institute of Infectious Diseases (USAM-
RIID)-L’institut de Recherche Médicale de
l’Armée des Etats Unis- à Fort Detrick,
Maryland.
Cette recherche est le fruit du partenariat
continu entre Morehouse School of
Medicine, la Fondation Andrew J. Young et
PROMETRA International, à travers un
protocole d’accord mis en place depuis
2010. Ce partenariat a été créé pour amé-
liorer la santé et le bien-être de l’Afrique et
de sa Diaspora.
DES EXTRAITS DE PLANTES MÉDICINALES AFRICAINES CONTRE LE VIRUS EBOLALa réponse de l’afrique face à la fièvre ebola
Le Roi du Maroc Mohammed VI et le
Président Macky Sall ont procédé, le lundi
25 mai 2015, à la pose de la première
pierre du quai de pêche de Soumbédioune.
"Ce projet de point de débarquement amé-
nagé, proposé par le Royaume du Maroc à
la République du Sénégal, s'inscrit dans le
cadre de la coopération Sud-Sud et se veut
un témoignage fort des liens d'amitié exis-
tant entre les deux nations", indique un
communiqué
Il s'agit d'améliorer les conditions de tra-
vail des acteurs de la pêche artisanale en
leur offrant "un cadre structuré pour une
activité artisanale déjà présente sur le site
avec un important potentiel de développe-
ment à venir".
Le projet comprend dix entités qui visent à
améliorer les conditions de travail ds
pêcheurs et à générer plus de revenus
pour leur offrir ainsi des conditions de vie
meilleures. D'un coût d'un milliard deux
cent mille francs CFA, conjointement
financé par la Fondation Mohammed VI
pour le Développement durable et le
Département de la Pêche maritime du
Royaume d Maroc, avec comme déléga-
taire pour sa réalisation Attijariwafa Bank,
ce projet comportera une halle au poisson,
une chambre froide, une fabrique de glace,
des espaces socio-collectifs et des bureaux,
un espace de transformation du poisson,
un marché de vente au détail, un cafétéria,
un espace de vente d’articles de pêche, un
magasin, des boxes jerrycan, des ateliers,
un espace pour chantier naval, des pon-
tons pour le débarquement du poisson...
Le ministère de la Pêche et de l'Economie
maritime veillera à l'exécution et au suivi
des travaux. Il devra aussi assurer la ges-
tion, l'affectation des aménagements aux
bénéficiaires et à l'entretien des compo-
santes du projet.
Cette initiative confirme l'exemplarité de
la coopération bilatérale mise en évidence,
à l'occasion de la visite de travail et d'ami-
tié que Sa Majesté le Roi du Maroc vient
d'effectuer au Sénégal, avec comme autres
étapes la Guinée-Bissau, la Côte d'Ivoire et
le Gabon.
COOPERATION MAROC-SENEGALun quai de pêche gracieusement offert parle royaume du maroc à Soumbédioune
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P u b L i - r e P o r t a g e 12
MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT
Malgré certaines difficultés qui ont marqué
son démarrage, le Programme d’Appui au
Développement Agricole et à
l’Entreprenariat Rural (PADAER) a réussi
grâce aux différents partenaires, à asseoir
les conditions de succès de la campagne
2014-2015. Pour cette campagne, les
Organisations de Producteurs(OP) ont pu,
non seulement disposer à temps de surfaces
cultivables, en termes d’aménagements des
terres agricoles, mais aussi accéder sans dif-
ficultés aux intrants de qualité, notamment
les semences, les engrais, le matériel agri-
cole, avec des houes, des buteuses etc. Ce
qui a fortement amélioré la résilience à l’in-
sécurité alimentaire dans les zones d’inter-
vention du programme.
L’objectif du PADAER est de contribuer à la
réduction de la pauvreté rurale et stimuler
la croissance économique dans les régions
de Kédougou, de Kolda, de Matam et de
Tambacounda.
En termes d’objectifs spécifiques, le
Programme contribue à améliorer durable-
ment la sécurité alimentaire et les revenus
des petits producteurs, agriculteurs et éle-
veurs et crée des emplois durables pour les
ruraux en particulier les jeunes et les
femmes.
Les objectifs opérationnels du programme
visent cinquante mille (50.000) exploita-
tions familiales pauvres, neuf cent soixante-
quinze (975) Organisations de Producteurs
et deux cent (200) Micros et Petits
Entrepreneurs Ruraux (MPER) présents
dans les chaînes de Valeur Agricoles du
PADAER. En termes de réalisations phy-
siques, les objectifs du PADAER visent
l’aménagement hydro agricole de 2035 hec-
tares, la construction de 75 Kms de pistes de
désenclavement, la réalisation de 10 Unités
Pastorales et le renforcement de 20 autres,
et la construction de 48 magasins de
stockage. L’Etat du Sénégal, le Fonds
International de Développement
Agricole(FIDA), le Fonds Fiduciaire du
Mécanisme de Cofinancement Espagnol
pour la Sécurité Alimentaire et les bénéfi-
ciaires, constituent les principaux bailleurs
du PADAER, pour un coût global de 22,40
milliards de francs CFA et d’une durée de 6
ans. Il a pour ancrage institutionnel le
Ministère de l’Agriculture et de
l’Equipement Rural. Il est entré en vigueur
en 2011 et s’achève en 2017.
La stratégie, voire l’approche du PADAER,
est axée sur la contractualisation avec les
partenaires stratégiques et les prestataires
privés, sur l’approche genre et la mise en
œuvre à partir des zones de concentration
suivant les potentialités et atouts hydro-
agricoles et pastoraux.
L’amélioration de l’offre de produits agri-
coles, la valorisation et la mise en marché, la
coordination, le suivi-évaluation, la commu-
nication, la gestion des savoirs et le genre,
constituent les trois composantes du
PADAER.
La logique du programme vise l’évolution
progressive des exploitations agricoles
familiales d’autoconsommation vers une
agriculture rentable où le marché déter-
mine les stratégies d’investissement et de
production et la mise à l’échelle de modèles
déjà conçus et appliqués par de précédents
projets et programmes, avec des principes
d’intervention axés sur les interventions
centrées sur l’approche chaîne de valeur,
sur la mise à l’échelle des acquis et expé-
riences réussis des autres projets et pro-
grammes et sur l’induction des impacts
positifs sur l’environnement et la mise en
place de plans de suivi des mesures d’atté-
nuation des impacts négatifs avec une
implication active des bénéficiaires.
Un fort partenariat est développé au niveau
local entre le PADAER, les projets et les pri-
vés et pour toute autre relation entre le
PADAER et les différentes organisations sur
place dont « Baamtaaré « qui ont permis
de faire des raccourcis intelligents et
d’avoir des résultats visibles en moins de
quinze mois de mise en œuvre du PADAER.
Quelques réalisations du PADAER en 2014
leS aMénageMentS hydroagrIcoleS
- Reprise de planage de 104 hectares de
périmètres irrigués villageois
- Réhabilitation de 285 ha de bas-fonds rizi-
coles
- Aménagement de 120 ha de nouveaux bas-
fonds rizicoles
- Réhabilitation de 77 ha de plaines d’épan-
dage de crue
- Aménagement de 33 ha de nouvelles
plaines d’épandage de crue
- Aménagement parcellaire complémen-
taire de 70 ha
- Réhabilitation de 28ha de périmètres hor-
ticoles
leS InfraStructureS• Contribution à la réalisation de 50 km de
pistes dans le cadre du PPC/PNDL
Intrants Agricoles
- 24,39tonnes de semences de maïs certi-
fiées (variétés Early Thaï et Suwan) distri-
buées
- 42,65tonnes de semences de riz de bas-
fonds (BG 90-2, Sahel 108 et Sahel 202) dis-
tribuées
- 11,05tonnes de semences de riz distri-
buées par AFRICARICE
- 433,31tonnes de NPK triple 15 mises en
place par Bamtaaré
- 330,08tonnes d’Urée mises en place par
Bamtaaré
- 1765,28 litres d’herbicide mis à la disposi-
tion des producteurs
Matériels Agricoles
• 1666 unités (Semoirs, houes sine, houes
occidentales, charrettes, chevaux, ânes, sacs
d’une contenance de 50 kg, bâches etc.)
mises à la disposition des OP
accèS au conSeIl agrIcole - ANCAR, SAED et Bamtaaré assurent le
Conseil Agricole
- 8182 producteurs (dont 67% de femmes)
membres de 395 OP ont bénéficié d’appuis-
conseils
ProductIon et rendeMentLa production totale en maïs est de 3310,94
tonnes avec un pic de 492 tonnes par hec-
tare à Missirah. La production totale en riz
paddy est de 1606,91 tonnes
SuPerfIcIeS eMBlavéeS• 2102,98 hectares sont emblavés dont
1284 ,04 hectares de maïs, 131, 70 hectares
de riz de plateau, 687,24 hectares de riz bas-
fonds, 29 hectares pour un programme de
multiplication de semences, 104 ha de péri-
mètres irrigués, exploités en système de
riziculture intensive et 526,5 hectares de
bas-fonds labourés
aPPuI à la ProfeSSIonnalISatIondeS acteurS
- 118 OP locales diagnostiquées et leurs
plans de développement élaborés
- 15 OP faîtières diagnostiquées
- 853 producteurs et 43 Relais d’OP formés
sur les itinéraires techniques
- 20 OP ont été accompagnées dans la for-
malisation
- 26 producteurs formés sur l’éducation
financière
- 229 OP de Matam accompagnés dans l’ex-
ploitation de 2000 hectares de riz
Appui à la transformation et à
l’Entreprenariat Rural
- Participation des Micro-Entreprises
Ruraux à la FIARA 2014, à la Journée
Mondiale de l’Alimentation et aux événe-
mentiels organisés en régions
- Partenariat avec le Laboratoire Bio-
Essence (Renforcement de capacités des
femmes, visites d’échanges et accès aux
marchés)
- Subvention de 58 Micro Entrepreneurs
Ruraux pour 80 millions de francs Cfa
LE PROGRAMME D’APPUI AU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET À L’ENTREPRENARIAT RURAL (PADAER)une agriculture porteuse d’un développement rural durable
Des raccourcis intelligents et des résul-
tats visibles, en moins de quinze mois de
mise en œuvre…C’est ainsi que son
Coordonnateur, M. Ngagne Mbow,
résume le bilan mi-parcours du
PADAER. Il revient avec nous sur la par-
ticipation à la FIARA et à une rencontre,
à Rome, avec le FIDA.
comment se traduit le partenariatdéveloppé par le Padaer ?Un fort partenariat est développé au
niveau local entre le PADAER, les projets
et les privés et pour toute autre relation
entre le PADAER et les différentes organi-
sations sur place dont « Baamtaaré» qui
nous ont permis de faire des raccourcis
intelligents et d’avoir des résultats visi-
bles en moins de quinze mois de mise en
œuvre. C’est l’occasion de féliciter les
exposants venus nous accompagner, qu’il
s’agisse de Kédougou, de Tambacounda,
de Kolda, de Vélingara, de Salémata et
autres.
Le PADAER a également participé au Salon
International de l’Agriculture (SIA) de
Paris 2015, quels enseignements en tirez-
vous ?
voulez-vous nous rappeler la vocationdu Padaer ?Le PADAER prend la relève du PROMER
dans ses zones d’intervention et aussi
dans ses composantes. Nous avons eu des
études de référence de la situation
actuelle dans ces zones en ce qui concerne
la Micro Entreprise Rurale. Ce qui nous a
permis d’avoir des informations utiles,
pour non seulement affiner nos stratégies,
mieux définir nos cibles et mieux réfléchir
sur nos interventions en vue d’atteindre
nos objectifs. Ces données actuelles nous
ont permis de savoir exactement où nous
en sommes et ce qui y a lieu de faire. Nous
sommes en phase d’amener les gens à
changer de comportements. Il y a des
habitudes qui s’étaient installées et il fal-
lait absolument les changer et transfor-
mer les points faibles en points forts. Il
s’agit pour nous de faire des investisse-
ments rentables qui permettent de créer
des emplois pour les jeunes et les femmes
et surtout de faire des emplois durables.
Nous sommes un projet qui doit faire de la
mise à l’échelle. Nous allons nous appuyer
sur ce qui a été fait de mieux pour pouvoir
aller à un autre niveau de développement,
mais nous saurons pouvoir compter sur la
mobilisation de nos autorités administra-
tives, au niveau central comme au niveau
local, mais aussi sur la mobilisation des
chambres consulaires et des différents
partenaires en vue d’atteindre nos objec-
tifs.
Qu’en est-il de la rencontre à romeavec le fIda ?Ce fut un atelier extrêmement intéressant,
à la suite de l’atelier de partage de Dakar
tenu les 9 et 10 février derniers. La mis-
sion du Sénégal s’est déroulée dans de
bonnes conditions. On a tenu un bon panel
où les producteurs et les productrices du
Sénégal ont présenté leurs résultats obte-
nus avec l’appui des projets comme le
PAFA et le PADAER. Au sortir de cette ren-
contre, le FIDA est conscient des résultats
obtenus et ensuite il espère beaucoup tra-
vailler avec un mécanisme comme le
FNDAPS pour mieux assurer la durabilité.
Le FIDA a également apprécié le partena-
riat développé par les projets et aussi
entre les projets et les privés, notamment
pour ce qui est du PAFA, la relation OP/OM
et au niveau du PADAER, toute la relation
entre le PADAER et les différentes organi-
sations sur place dont « Baamtaaré » qui
lui ont permis de faire des raccourcis intel-
ligents et d’avoir des résultats visibles, en
moins de quinze mois de mise en œuvre.
Propos recueillis par Babacar Sène
M. NGAGNE MBOW, COORDONNATEUR DU PADAERun fort partenariat au niveau local