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Cyan Magenta Jaune Noir Cyan Magenta Jaune Noir Mensuel d’Informations sur l’Elevage, l’Agriculture, la Pêche et l’Environnement - Issn 0850-5128 - Numéro N°83 Mai 2015 Prix : 300fcfa } 6-7 Renforcer la synergie au niveau des actions et sur- tout la mutualisation des moyens. C’est dans cette perspective que s’inscrit la réforme visant à mettre en place des chambres d’agriculture, de manière participative et itérative au Sénégal, indique M. Youssou Diallo, Conseiller Technique au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural. L’objectif est de mutualiser les organisations d’agriculteurs, de faire en sorte que l’Etat ait une interface unique pour la mise en place des politiques, aussi bien au niveau national qu’au niveau décentralisé, avec les départements. Cette réforme permettra aussi à l’Etat de faire un transfert de maîtrise d’ouvrage. Ces chambres d’agriculture qui ont été l’objet de discussions, d’échanges et de rencontres au Salon International de l’Agriculture de Paris vont en effet effectuer de la maîtrise d’ouvrage délégué pour l’Etat, en ce qui concerne l’éducation et la forma- tion des producteurs mais aussi le conseil agricole, et du point de vue de l’exécution des projets, avec ce maillage qui va être fait avec les communes rurales et les départements. LES CHAMBRES D’AGRICULTURE AU SÉNÉGAL LeS contourS d’une réforme Sia de PariS 2015 2 eme Partie

Mensuel d’Informations sur l’Elevage, l’Agriculture, la Pêche et l ... · 2015-06-16 · Coran organisé à son honneur pour la ... les défis multiples dans le domaine de

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Mensuel d’Informations sur l’Elevage, l’Agriculture, la Pêche et l’Environnement - Issn 0850-5128 - Numéro N°83 Mai 2015

Prix : 300fcfa

} 6-7

Renforcer la synergie au niveau des actions et sur-

tout la mutualisation des moyens. C’est dans cette

perspective que s’inscrit la réforme visant à mettre

en place des chambres d’agriculture, de manière

participative et itérative au Sénégal, indique M.

Youssou Diallo, Conseiller Technique au ministère

de l’Agriculture et de l’Equipement rural. L’objectif

est de mutualiser les organisations d’agriculteurs,

de faire en sorte que l’Etat ait une interface unique

pour la mise en place des politiques, aussi bien au

niveau national qu’au niveau décentralisé, avec

les départements. Cette réforme permettra aussi à

l’Etat de faire un transfert de maîtrise d’ouvrage.

Ces chambres d’agriculture qui ont été l’objet de

discussions, d’échanges et de rencontres au Salon

International de l’Agriculture de Paris vont en effet

effectuer de la maîtrise d’ouvrage délégué pour

l’Etat, en ce qui concerne l’éducation et la forma-

tion des producteurs mais aussi le conseil agricole,

et du point de vue de l’exécution des projets, avec

ce maillage qui va être fait avec les communes

rurales et les départements.

LES CHAMBRES D’AGRICULTURE AU SÉNÉGAL

LeS contourSd’une réforme

Sia de PariS 2015 2eme Partie

Les Assises de l’Agriculture portant sur le

thème «Inventer l’Agriculture du

Futur» et la 10ème édition du Salon

International de l’Agriculture au Maroc

(SIAM 2015) viennent de se tenir à

Meknès. Le Président de la République

était l’invité d’honneur de cette 8ème

édition et sa présence a été hautement

saluée par le Ministre Marocain de

l’Agriculture et de la Pêche, Aziz

Akhannouch.

Le Président de la République Macky Sall

qui y a pris part a eu un calendrier très

chargé. Il a été tour à tour à Fez où il a

fait un ziarra au mausolée de cheikh

Ahmet Tidiane Chérif et a également

assisté à la clôture du récital du Saint

Coran organisé à son honneur pour la

réussite de sa Stratégie de

Développement Economique et Sociale,

le PSE et pour une paix durable au

Sénégal. Il s’est ensuite recueilli devant

le Mausolée de Cheikh Ahmet Tidiane

Chérif, avant de prendre la direction de la

ville d’Ifrane, située à une heure de route

de Fez.

Le Chef de l’Etat a procédé à Meknès

à l’ouverture de la 8ème édition des

Assises de l’Agriculture dont il était l’in-

vité d’honneur, organisé en prélude de la

10ème édition du Salon International de

l’Agriculture au Maroc (SIAM 2015) qui

s’est tenu du 28 avril au 3 mai. Le prési-

dent Macky Sall en a profité pour visiter

les stands animaliers du SIAM 2015, avec

des géniteurs et des femelles de la race

montbéliarde.

Le Président de la République a exprimé

un sentiment de satisfaction face à la

presse : « C’est un plaisir de se retrouver

encore une fois dans le beau pays que

constitue le Maroc, que nous considérons

comme notre seconde patrie, au vu des

relations particulièrement indéfectibles

entre le Royaume du Maroc et le Sénégal.

Je viens dans un contexte où nous aurons

le bonheur de recevoir Sa Majesté au

Sénégal. Ce qui confirme, comme je vous

l’ai dit, l’excellence de la particularité de

ces relations. »

Le chef de l’Etat a présidé à Meknès à l’ou-

verture de la 8ème édition des Assises de

l’Agriculture portant sur le thème

«Inventer l’Agriculture du Futur. » Une

rencontre qui a permis d’échanger sur

les défis multiples dans le domaine de

l’agriculture, de la sécurité alimentaire, à

la suite de l’excellente présentation du

Ministre Marocain de l’Agriculture et de

la Pêche et la projection d’un film sur la

vision marocaine du développement.

La pertinence de la vision de sa Majesté le

Roi Mohamed VI a été saluée, en plus des

résultats exceptionnels que le Maroc a

obtenus en sept ans de réforme.

les assises de l’agriculture consti-tuent un cadre d’échanges entreexperts et décideurs sur des expé-riences, des réussites, des faiblesses etdes contraintes. une occasion d’ap-prendre des uns et des autres pouraméliorer les performances.Dans son discours d’ouverture, le

Président Macky Sall, a mis un accent par-

ticulier sur le souci «de concilier les

besoins des petits exploitants tradition-

nels et ceux de la production agricole à

grande échelle de l’agrobusiness. » Il a

aussi partagé sa vision du développe-

ment dans son volet agricole.

L’agriculture est aujourd’hui au cœur des

préoccupations dans une Afrique qui fait

face aux défis de la rareté des ressources

et aux changements climatiques ; une

problématique essentielle, à plusieurs

variantes et qui exige un changement de

mentalité et de perception. L’agriculture

reste encore par endroit perçue comme

un échec social et non comme une source

de richesse.

Selon le Président de la République

« nous devons inverser la tendance en

montrant par des exemples réussis que

de la fauche à la fourchette, l’agriculture

est une source de richesse, qui crée de

l’emploi, nourrit le producteur et contri-

bue à la prospérité nationale. Il nous faut

plus de machines à la place des bras, plus

de formation aux métiers agricoles, plus

de cultures irriguées, plus de semences

certifiées et moins de déperdition dans

les récoltes.»

Ces assises de Meknès sont de forts

moments de rencontres de très haut

niveau, des décideurs du secteur agricole

marocain et international, pour débattre

de leur vision et de leur perspective

d’une agriculture moderne.

En Afrique, la transformation ne suit pas

suffisamment la production agricole et

pour changer la donne le continent doit

davantage investir dans la mécanisation,

la maitrise de l’eau et l’innovation et sur-

tout éviter le bradage des terres.

Pour le Président Macky Sall, » l’intérêt

des générations actuelles et futures com-

mande une gestion sage et prudente de

nos ressources ; une gestion qui fait place

à une agriculture commerciale et protège

en même temps la petite exploitation ».

Au Sénégal, précise t-il, «nous faisons le

pari de la modernisation de l’agriculture à

travers le Plan Sénégal Emergent (PSE).»

ridial Sène

MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

a c t u a L i t e S 2

MenSuel d’InforMatIonS Sur l’elevage,l’agrIculture, la Pêche et l’envIronneMent

Tél : 221 775362018 Sacré Coeur2 Villa N°8608/G face Rondpoint

Boulangerie jaune

77 536 20 18Web : www.agropasteur.info

Email : [email protected]

[email protected] Dakar Sénégal

DIRECTEUR DE PUBLICATION : Babacar SENECOMITÉ DE RÉDACTION : Ousmane SENE,Papa SAMB, Ousmane SENE, Aminou DIOP, NiakhalySENE,Tengui THIARE (Stagiaire), Falang FALL

MONTAGE :

IMPRESSION : AFRICOMDISTRIBUTION : ADP

AGROPASTEUR

Du 1er mai au 31 octobre 2015 la ville ita-

lienne de Milan accueille l’Exposition uni-

verselle. Le Sénégal a lancé le 28 avril der-

nier une cérémonie de lancement de sa par-

ticipation à cet événement. Le Sénégal sera

donc présent à ce grand rendez-vous com-

mercial qui contribue à la promotion des

produits locaux et la visibilité de l’environ-

nement économique et culturel du pays.

Dr Papa Malick Diop, Directeur Général de

l’Agence Sénégalaise pour la Promotion des

Exportations (ASEPEX), Commissaire du

Sénégal à cette exposition qui se tient cette

année à Milan, a saisi cette occasion pour

magnifier l’importance de l’événement.

Grâce à ses productions diversifiées, tant

agricoles, halieutiques, touristiques, cultu-

rels, entre autres, le Sénégal dispose

d’atouts qui seront mis en relief lors de ce

grand événement mondial.

Le lancement officiel de la participation du

Sénégal a réuni d’éminentes personnalités

autorités politiques, des diplomates, des

hommes de culture. Le souhait d’une bonne

représentation économique a été largement

exprimé. Ce sera la particularité du « made

in Sénégal » à Milan 2015.

Selon M. Youssou Ndour, Ministre Conseiller

«dans le cadre culturel nous n’avons pas de

craintes. Il faudrait seulement être »

Sénégal » au vrai sens du mot, c'est-à-dire

aller présenter quelque chose qui repré-

sente tout le pays.»

De l’avis du ministre Alioune Sarr en charge

du commerce «nous apprécions à sa juste

valeur l’importance du thème de cette

année qui est de «Nourrir la planète, éner-

gie pour la vie. » Dans le cadre ainsi tracé, la

participation du Sénégal à l’Expo univer-

selle Milano 2015 reste un formidable

outil de facilitation des échanges et un lieu

d’opportunités et de partenariat. C’est un

appel d’ores et déjà lancé aux chefs d’entre-

prises, hommes et femmes d’affaires, opéra-

teurs économiques très au fait des enjeux

économiques et des spécificités de la com-

pétition internationale à saisir l’opportunité

qu’offre l’Expo Business Matching, ce nou-

veau concept de cette exposition qui va

consister à regrouper pendant six mois les

hommes et les femmes d’affaires et les

chefs d’entreprises du monde entier à tra-

vers des rencontres B to B, des réunions

d’affaires au cœur de la ville de Milan. C’est

une occasion unique pour nouer et déve-

lopper des relations d’affaires et des joints

venture entre les hommes d’affaires de tous

les continents. Ce sera sans doute pour vous

et pour notre pays une vitrine pour la vita-

lité des savoir-faire des acteurs qui vont

porter la croissance et la transformation

structurelle de notre économie qui la sous-

tend et qui se trouve dans la vision définie

par le président de la République à travers

le Plan Sénégal Emergent.» Milano 2015 va

accueillir 145 pays du monde entier. Dans

cette vitrine économique, le Sénégal aura à

exposer ses produits sur un espace estimé à

250 m2. Des ambassadeurs du « made in

Sénégal » sont déjà identifiés parmi les-

quels l’artiste chanteur compositeur, minis-

tre conseiller M. Youssou Ndour, Mme Amy

Sarr et la représentante des enfants Asta du

Sénégal. L’Exposition universelle Milano

2015 coïncide au Sénégal avec le lancement

de la nouvelle politique de développement

du pays, le PSE. Ainsi, pour être en phase

avec la nouvelle donne nationale des sec-

teurs tels que l’agriculture, la gestion ration-

nelle des ressources naturelles, entre

autres feront l’objet d’une représentation,

surtout à l’occasion de la Semaine du

Sénégal, prévue du 22 au 28 Juillet 2015.

Ainsi, 145 pays sont attendus à Milano, du

1er mai au 31 octobre prochain.

Babacar Sène

en route vers L’exposition universelle milano 2015

coopération: l’axe maroc-Sénégal renforcé

MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

f o n c i e r 3

La terre suscite des interrogations nom-

breuses et complexes, qui se complexifient

davantage, parce que le monde devient

chaque jour de plus en plus complexe. Le

forum qui s’est récemment tenu à Dakar,

offre un plateau intellectuel qui devrait per-

mettre d’apporter des réponses à des ques-

tions pertinentes. Aussi, Dr Papa Adoulaye

Seck, ministre de l’Agriculture et de

l’Equipement rural a-t-il exprimé toute la

gratitude du Gouvernement de la

République du Sénégal à l’ILC, à COCODEV

et à tous les partenaires techniques et finan-

ciers qui ont apporté une contribution à ce

plateau intellectuel de haute facture.

En effet, des interventions de haute facture

ont été faites au forum mondial sur le fon-

cier qui s’est tenu le 12 mai dernier. Dr Papa

Abdoulaye SECK, ministre Sénégalais de

l’Agriculture et de l’Equipement rural a

traité de questions axées sur « La terre: un

enjeu planétaire mondial », « La terre est le

pétrole de notre époque », « Le marché fon-

cier rural », « La solidarité générationnelle

agricole », « La diffusion des bonnes pra-

tiques agro écologiques ». Pr Moustapha

Sourang, Président de la Commission

Nationale de la Réforme Foncière a axé son

intervention sur « Le destin foncier des

sols », « La transparence et l’équité dans la

gestion foncière », « Les éléments d’une Loi-

cadre », « Une réforme légale et légitimée

par les populations »

Dr Papa Abdoulaye Seck Ministre de

l’Agriculture et de l’Equipement Rural du

Sénégal rappelle que « la terre est et reste

un enjeu planétaire, parce qu’incontestable-

ment, de sa gouvernance va dépendre la

capacité de notre humanité à transformer

positivement et durablement l’agriculture

mondiale pour que nous puissions enfin

réaliser une sécurité alimentaire et nutri-

tionnelle durable. »

Le Président de la République a défini une

vision à long terme, consignée dans le Plan

Sénégal Emergent (PSE). Il a aussi instauré

une Commission chargée de la réforme fon-

cière et en a confié la responsabilité au

Professeur Moustapha Sourang qui est un

universitaire distingué, ancien Recteur de la

prestigieuse Université Cheikh Anta Diop,

ancien ministre d’Etat. Le choix de l’homme

prouve à suffisance, poursuit Dr Papa

Abdoulaye Seck, «l’importance que le gou-

vernement de la République attache à cette

question fondamentale concernant la gou-

vernance foncière. »

Le Sénégal s’est doté d’un Cadre national

d’investissement stratégique pour la ges-

tion durable des terres, ajoute t-il, avant de

faire état de cinq convictions fortes.

La première est que l’agriculture africaine

va se développer grâce à une hétérogénéité

des systèmes de production, des systèmes

de transfert et des systèmes et de consom-

mation. L’agriculture va se développer dans

la diversité et avec la diversité. Les exploita-

tions familiales ont de très bonnes raisons

d’exister mais le gouvernement entend

contribuer à leur formation, à leur informa-

tion, mais aussi tout mettre en œuvre pour

qu’elles soient dans une dynamique de ren-

forcement de leur productivité et de leur

durabilité, mais comme dit l’adage, il faut de

tout pour faire un monde ; il faut de tout

aussi pour faire une agriculture. L’heure

n’est donc pas au choix entre Exploitation

Familiale et Agrobusiness mais plutôt et

surtout à l’exploitation optimale des com-

plémentarités entre ces différentes entités,

au nom du respect de la différence, pour

que nous puissions nous inscrire dans une

agriculture qui est à la fois productive et

durable.

La deuxième conviction est que la terre se

raréfie sur toute la planète. Selon les statis-

tiques un habitant de notre planète dispo-

sait en 1960 de 0 ,43 hectare pour se nour-

rir et on projette pour 2050, que ce sera

0,15 hectare pour se nourrir. C’est dire que

la tâche du Président de la Commission

Nationale de la Réforme Foncière est certai-

nement très difficile parce que la terre tend

à devenir le pétrole de notre époque. Aussi,

poursuit le ministre de l’Agriculture et de

l’Equipement rural, au Sénégal nous ne

sommes pas pour un marché foncier rural

assimilable à un accaparement des terres.

La troisième conviction forte est que la terre

non seulement se raréfie mais la qualité des

sols aussi se détériore partout. On parle de

perte de biodiversité, de contamination par

les métaux lourds, de baisse des teneurs en

matière organique et NPK ou en oligo-élé-

ment, de salinisation etc. La régénération

des sols est lente et coûteuse. D’où nécessité

de gérer ce facteur de production avec beau-

coup d’intelligence pour que nous puissions

nous nourrir aujourd’hui et permettre aux

générations futures de pouvoir se nourrir.

Ce qui met en exergue la Solidarité généra-

tionnelle agricole, c'est-à-dire à concilier

trois enjeux essentiels : enjeux socio-écono-

miques, enjeux environnementaux et enjeux

de santé publique. Ce qui justifie par ailleurs

la diffusion des Bonnes Pratiques en Agro-

écologie dans notre pays.

La quatrième conviction est que les ques-

tions de gouvernance foncière doivent

absolument tenir compte des jeunes, des

femmes, des handicapés, mais aussi des éle-

veurs qui ont besoin d’espaces. Sans prise

en compte de ces catégories, nous allons

assister à une prolifération des conflits en

milieu rural parce que les autres ont aussi

besoin de terres pour se nourrir et pour

nourrir le monde.

La cinquième conviction forte est que la

sécurisation de l’investissement privé ne

doit pas être comprise comme un transfert

définitif de propriété. L’investissement peut

être sécurisé, sans qu’il y ait transfert défini-

tif de propriété. Il est plutôt question de

construire un partenariat gagnant-gagnant

entre investisseurs privés et collectivités

locales, basé sur un cahier de charges claire-

ment défini. La terre peut être sécurisée

dans ces conditions sans qu’on ne soit dans

une dynamique de transfert définitif de

propriété, parce que la terre est devenue le

pétrole de notre époque.

En marge de l’ouverture officielle du Forum,

le ministre de l’Agriculture et de

l’Equipement Rural s’est confié à la presse

pour apporter des précisions quant à la par-

ticipation de l’investisseur à l’amélioration

de la vie rurale dans une dynamique de par-

tenariat gagnant-gagnant. Il s’agit pour la

collectivité locale de « créer le partenariat

avec l’investisseur privé, national ou inter-

national. Il faut que l’investisseur privé

puisse apporter sa contribution à l’amélio-

ration de la vie rurale, que ce soit une case

de santé, une salle de classe, une piste de

production, des chenaux d’irrigation

etc. Dans ces conditions, la collectivité peut

lui donner un bail, sur une durée correspon-

dant à l’importance de son investissement

et ensuite on se situe dans une dynamique

de partenariat gagnant-gagnant.»

La Commission nationale de réforme fon-

cière a effectué une mission dans 90 pays et

dans 45 départements du Sénégal pour

recueillir les avis des populations et des

données de terrain, a précisé Pr Moustapha

Sourang. Et de rappeler, que dès 1964, il

s’était agi de mettre en place la première

réforme foncière d’Afrique Noire

Francophone, avec la fameuse Loi sur le

Domaine National du Sénégal. Plus de 50

ans après, le Président Macky Sall a estimé

nécessaire, compte tenu des grandes évolu-

tions, de voir le destin foncier des sols en

mettant en place une Commission de

réforme foncière en vue de sauvegarder les

éléments de son fonctionnement et propo-

ser des solutions. Ce qui reflète une volonté

politique forte de faire de l’agriculture séné-

galaise le pilier du développement, mais

une agriculture équilibrée qui commande à

la fois l’agriculture familiale mais qui ne

ménage pas l’ouverture vers l’extérieur.

Il était donc retenu, dans le cadre de la mise

en place de la Commission nationale de

réforme foncière de faire une réforme par-

ticipative et inclusive, en ne laissant en rade

aucune compétence, aucune culture. Le

gouvernement a ainsi accompagné, très for-

tement la dite commission, confirmant

ainsi cette volonté politique affichée du pré-

sident de la République. Ont été aussi impli-

qués les organisations de la société civile,

les acteurs de terrain, tous les spécialistes

et la communauté financière internationale.

La démarche adoptée par la commission

consiste à faire en sorte que chaque citoyen,

chaque agriculteur, paysan, éleveur, fores-

tier sente que sa brique est sur l’édifice.

Au Sénégal la terre est considérée comme

un bien économique mais également

comme un bien culturel. C’est pourquoi,

explique Pr Sourang, le Président de la

République a demandé qu’une large concer-

tation soit menée. Dans ce sens, 90 rencon-

tres ont été organisées dans 45 départe-

ments du pays et des informations recueil-

lies, à travers les avis des populations et sur

le terrain afin d’élaborer des documents fia-

bles de politique foncière, afin d’en tirer les

éléments d’une Loi Cadre.

Le chef de l’Etat souhaite en effet une

réforme non seulement légale mais légiti-

mée par les populations. C’est la meilleure

façon de bâtir quelque chose de durable. La

réforme qu’on veut véritablement c’est l’in-

clusion des aspects environnementaux, pas-

toraux etc.

FORUM MONDIAL SUR LE FONCIER : UNE DYNAMIQUE DE PARTENARIAT GAGNANT-GAGNANT Les cinq convictions fortes du ministre dr Papa abdoulaye Seck

Quelle appréciation faîtes-vous de latenue de ce forum mondial sur le fon-cier à dakar ?Ce forum constitue un levier important

pour nous tous, pour l’ensemble des

acteurs, agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et

société civile. Cette rencontre nous ramène

à d’autres réflexions et également à échan-

ger avec les autres qui ont des expériences,

à travers le monde. Ce qui nous permet

ainsi d’échanger et de partager. Nous

avons une réforme foncière qui est en train

de s’opérer avec la commission que pré-

side le Professeur Moustapha Sourang,

dans le cadre d’une démarche inclusive et

participative. Au moment où je vous parle,

quatre délégations de la société civile au

niveau du CNCR sont sur le terrain pour

discuter avec tout le monde. C’est une très

bonne car ça va nous permettre de tirer

des leçons des autres et de nous préparer

pour essayer de régler un certain nombre

de problèmes. C’est une importance capi-

tale. Les résultats du forum vont mieux

nous permettre d’avoir un bon argumen-

taire par rapport à nos actions quoti-

diennes. C’est donc une chance d’avoir ce

grand forum au niveau du Sénégal et avec

les autre parties des continents du monde.

Que pensez-vous de la problématiqueexploitations familiales rurales-agro-business ?Je suis en phase avec le ministre. Il faut une

combinaison étroite. Le ministre de

l’Agriculture et de l’Equipement rural a

annoncé que la terre n’est pas une marchan-

dise. C’est un signal fort. Il ne faut pas faire

une ouverture qui va permettre tout un cha-

cun de se positionner, d’acheter la terre et

de coincer les producteurs qui sont les

ayants-droits. Je pense que si on travaille

correctement à ce niveau, qu’on s’implique

davantage et qu’on sécurise les producteurs

au niveau de la base, nous allons vers une

réussite totale, parce que la terre, de plus en

plus, est une ressource très rare. Il faudra

donc faire beaucoup attention en combinant

beaucoup d’actions mais aussi être cohérent

avec nous-mêmes. C’est une très bonne

chose. Nous allons continuer le travail.

SAMBA GUÉYE, PRÉSIDENT DU CONSEIL NATIONAL DE CONCERTATION ET DE COOPÉRATION DES RURAUX (CNCR)une démarche inclusive et participative

a g r i c u Lt u r e 4

MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

Chargé de Programme Sécurité et

Souveraineté Alimentaire au siège de la

Fondation ACRA-CSS au Milan en Italie,

il est responsable du programme

concernant la question de la nourriture

et de l’alimentation dans les projets.

Pourquoi le forum de dakar dont lethème est axé sur les modèles de sys-tèmes alimentaires alternatifs (Saa) ?Quand nous avions commencé à réfléchir

sur la question des alternatives au

modèle mondialisé, le problème était qu’il

avait été constaté une inefficacité et une

inefficience dans le modèle dominant de

l’agriculture ; mais il y avait de petites

expériences à côté qui nous ont permis de

constater l’existence de modèles alterna-

tifs.

c’est quoi les modèles de systèmes ali-mentaires alternatifs (Saa) ?Ce sont surtout des réseaux locaux par

lesquels les producteurs se mettent en

lien avec les consommateurs. Ils ont la

possibilité de sortir un modèle qui per-

met de faire preuve de discernement et

de sortir de l’inefficacité et de l’ineffi-

cience. On peut disposer d’un modèle

industriel alors qu’on a des possibilités de

sortir de ces modèles de travail en les

expérimentant afin d’en tirer profit.

Quelle signification faut-il donner auchoix du Sénégal pour abriter cetterencontre?D’abord en tant que véritable limite de

modèle dominant on le voit surtout là où

il y a un taux d’urbanisation très fort. En

plus les villes s’agrandissent de plus en

plus et le milieu rural n’est plus en

mesure de gérer l’approvisionnement de

l’alimentation pour la ville. On constate

maintenant le disfonctionnement en

grande partie de la production qui nous

nourrit de la ville de Dakar à l’extérieur.

C’est dire aujourd’hui que le milieu rural

au Sénégal n’est pas en mesure d’avoir

une chaîne de valeurs pour pouvoir nour-

rir la ville, mais à côté il y a la périphérie.

Dans le contexte périurbain de Dakar, il y

a plusieurs initiatives qui ont envie de

donner la nourriture à la ville. Ce sont des

initiatives à supporter, à renforcer ; à pro-

mouvoir pour qu’elles soient bien

connues. Il faut donc qu’on change d’atti-

tude, de comportement pour consommer

des produits sur place. Nous avons mis à

jour plusieurs cas au Sénégal surtout

dans l’utilisation des produits locaux à

partir du mil ; notamment l’utilisation de

mil pour la production de pain, la produc-

tion horticole avec des variétés à cycle

court, c'est-à-dire produits autour de la

périphérie de Dakar et rapidement. C’est

pourquoi on les appelle alternatifs. On

espère que bientôt leur utilisation sera

bientôt dominante.

comment se comporte le Projet deMicro Jardinage avec la ville de dakar?Il y a neuf ans que nous sommes ensem-

ble avec la ville de Dakar et la FAO. Nous

avons supporté un processus endogène

de reproduction directement dans la ville

en utilisant une technologie très simple

de micro jardin. Tout le monde a constaté

que dans l’espace urbain la mise en place

de ces modèles de cultures sur tables ou

sur tablettes est en partie une des

réponses de modèles alternatifs. Bien que

l’efficacité n’est pas encore prouvée, on

croit que si elle était intensifiée et déve-

loppée à large échelle il y a beaucoup

d’espoir car il y a beaucoup d’espace dans

lesquels le micro jardin peut être très

bien être utilisé surtout au niveau des

toitures des maisons, en ville, sur les ter-

rasses et il y a une double signification et

utilité car il s’agit, d’une part, de nourrir

les personnes mais aussi de rafraîchir les

maisons contre le soleil. C’est véritable-

ment une opportunité, mais il faut mettre

ensemble plusieurs réponses. Il y a l’hor-

ticulture urbaine, l’horticulture périur-

baine, les filières à promouvoir, à activer.

C’est une agriculture résiliente c’est à dire

que cela ne nécessite pas trop d’énergie

et quand il n y a pas trop d’énergie il fau-

dra réfléchir sur comment on peut en sor-

tir car c’est une agriculture qui nécessite

pas de froid. La chaîne est très courte. Les

produits sont récoltés et consommés sans

utilisation de frigidaires ou de chambres

de conservation.

et à côté avec l’agriculture convention-nelle facteur de développement ?La question de l’agriculture est bien

controversée ; d’une part il y a des agri-

culteurs et d’autre part il y a les petits

exploitants agricoles. La tendance ici c’est

de combiner les deux. C’est l’option de

l’Etat. Il faut adopter un modèle de fonc-

tionnement pour trouver l’équilibre. Mon

constat est que les investissements atti-

rent vers l’exportation, contrairement à la

culture pour la subsistance. La petite agri-

culture familiale est sous financée par

rapport à son importance. Je ne veux pas

m’appesantir sur les stratégies et poli-

tiques menées dans l’agriculture dans le

pays mais je constate qu’il y a un pro-

blème de gaspillage en développant et en

mettant l’accent sur des produits à forte

valeur ajoutée dont la récolte se gâte à

travers les mauvaises routes et infra-

structures d’accueil de ces produits. Nous

étions à Matam récemment et nous avons

constaté qu’il y a beaucoup de produits

qui tombent et qui se gâtent du fait de

mauvaises conditions de transport (les

tomates par exemple) et il n’y a pas possi-

bilité de les transformer sur place et rapi-

dement. Il faut beaucoup réfléchir il y a

trop de goulots d’étranglement qui empê-

chent la possibilité d’utiliser toutes ces

productions excédentaires dans la ville.

Pour nous la réponse c’est de réduire la

distance qui sépare la production au lieu

de consommation.

Quelle perception avez-vous du travaildu projet au Sénégal ?Comme vous le voyez, l’approche d’ACRA

au Sénégal et partout où notre structure

travaille c’est des escaliers « stepe par

stepe « sur les questions liées à la pra-

tique c'est-à-dire il y a un besoin et on va

chercher les solutions; mais ce qui est

important pour nous ce sont les poli-

tiques c'est-à-dire les règles qui vont

nous permettre de gérer les conditions

par lesquelles on satisfait les besoins. On

cherche à adresser les questions

urgentes et après voir ensemble avec la

communauté comment régler les choses

de façon descente. L’exemple des tomates

à Matam m’est venu et les communautés

réclament des solutions urgentes.

Lorsqu’un problème se pose soit on a une

réponse technique avec la transformation

que l’on peut faire, ensuite il y a des

règles, c'est-à-dire la planification de la

production, comment faire les formations

des paysans dans les différentiels des

productions dans le temps et décaler le

piquetage et assurer d’autres techniques

culturales. Il y a beaucoup de choses à

faire sur lesquelles nous réfléchissons

pour apporter des solutions.

Quelles sont les perspectives pourvotre projet ?Chez nous il y a plusieurs intervenants ;

on a collecté ici beaucoup d’expériences,

surtout auprès des gens venant de

l’Europe pour les mettre en phase avec de

véritables situations qu’on a au Sénégal.

J’espère que les communautés locales, les

ONG de Développement, les acteurs ou

activistes, se sont véritablement enrichis,

réciproquement. Ceci est pour nous un

modèle d’innovation et de partages d’ex-

périences à capitaliser dans l’espace

rurale, c'est-à-dire que quand tu mets

ensemble des personnes différentes, qui

ont des points de vue aussi différents,

peut-être la troisième étape, c’est le

métissage et des modalités que chacun

suivra qui vont sortir.

certainement les similitudes notées àtravers les présentations pays vontpermettre d’élaborer des projets com-muns et le partage de modèles ?Je crois que les questions exigées par les

petits agriculteurs familiaux c’est pareil

partout pour tout le monde ; c’est vrai que

l’accès à la terre, à la ressource foncière

c’est une exigence. C’est pareil, aussi bien

en Ecosse qu’au Sénégal. C’est véritable-

ment une question clé. Elle concerne le

droit à la nourriture qu’on peut réaliser

ou pas. Il faut mettre dans l’agenda du

développement des questions même qui

sont un peu conflictuelles ; on ne peut pas

toujours rester sur les questions de

tomate oui ou tomate non. Nous avons

besoin de donner l’assurance à ceux qui

travaillent, qu’ils aient la certitude d’ac-

cès à la terre, à l’eau, aux semences ; et ce

sont des questions que ne sont pas encore

traitées, il faut l’avouer, aussi bien au

Sénégal qu’en Europe.

votre dernier mot?C’est que la technologie peut parfois aider

mais je crois que la vraie question relève

de la gouvernance de l’alimentation. C'est-

à-dire que je crois que le monde a suffi-

samment de nourriture partout mais il y a

une iniquité véritable entre qui va pro-

duire et qui va consommer.

Propos recueillis par Babacar Sène

GIUSEPPE DE SANTIS, PROGRAMME MANAGER FOOD SECURITY /FOOD SOVEREIGNTY FONDATION ACRA-CCS

«Promouvoir les modèles alternatifs»

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MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

Quel sens faut-il donner à votre visite auSénégal ?C’est la première fois que je viens au

Sénégal, mais plusieurs de mes collègues

étaient déjà venus dans le cadre des 40 ans

du jumelage qui existe entre les villes de

Dakar et celle de Milan. Elue locale et

conseillère à la ville métropolitaine de

Milan je suis porteuse de voix de mes col-

lègues qui sont déjà passées au Sénégal. Je

représente la ville de Milan dans le cadre de

ce jumelage.

Quels enseignements faut-il tirer du par-tenariat avec acra ?C’est un partenariat durable observé dans la

mesure où les deux villes sont dans le cadre

d’un partenariat plus élargi avec les autres

villes dans le cadre du projet «Food for

polity» et que tout ce que processus se

passe dans les meilleures conditions possi-

bles dans une perspective d’une bonne mise

en œuvre.

en tant que conseillère communale deMilan un pacte sera signé entre les deuxvilles quelle importance faut-il accorderà cela ?Le pacte est un point de départ pour les

villes avant tout pour s’engager dans la thé-

matique de la sécurité alimentaire, du droit

à l’alimentation et la mise en œuvre de ce

pacte aussi est l’un des gages fondamental

pour pouvoir permettre aux villes de se

développer et de répondre à la faim dans les

grandes villes.

Quand sera-t-il signé ?Ce pacte a suivi un processus ; et une

démarche participative a été notée avant sa

phase finale. Il y a eu avant cette signature

du pacte des rencontres on line, des discus-

sions qui ont été faites entre les différents

représentants des villes pour des échanges

de bonnes pratiques et sur la mise en œuvre

des actions à mener dans l’opérationnalisa-

tion du pacte qui sera signé. Et c’est au mois

d’octobre que le pacte sera signé au niveau

de l’Expo 2015 qui est un rassemblement

universel que Milan va accueillir pour

répondre à la thématique « Nourrir le

monde, énergie pour la vie.»

Justement en parlant de expo universel2015 comment se prépare Milan pouraccueillir tout ce beau monde ?Il y a eu une présentation de la carte de

Milan ; et il est important de définir la parti-

cipation des villes et collectivités locales des

Etats dans cette manifestation qui se

déroule à Milan.

Pourquoi tout cela ?C’est pour aller dans le sens d’améliorer la

qualité et le cadre de vie des personnes ;

donc il est important qu’il y ait une synergie

pour une même vision autour de l’organisa-

tion pour la mise en œuvre de ce processus

qui aboutira à une bonne organisation.

Quels sont les acquis des 40 ans de par-tenariat dans le cadre d’un jumelageentre les deux villes de dakar et deMilan?Ces quarante ans qui ont vu le sacre à tra-

vers un jumelage entre deux villes qui sont

dans des contextes différents sont très fruc-

tueux dans la mesure où le jumelage a per-

mis aux deux villes de s’enrichir l’une et

l’autre et aussi de permettre aux popula-

tions des villes de bénéficier de rapports

entre les deux villes et ce n’est pas un rap-

port d’aide ou d’entraide mais un rapport

d’échange de bonnes pratiques qui a été

renforcé par la diversité des deux villes. Ces

deux villes même si elles sont différentes

ont appris à se renforcer de par leur

richesse et on en va en profiter pour mieux

valoriser ce partenariat à travers le jume-

lage durant la semaine culturelle sénéga-

laise qui sera organisée à Milan au niveau

de « Expo Universelle Milano 2015. »

Quelles sont les perspectives après 40ans de partenariat?Tout sera décidé au niveau de « Expo

Universelle Milano 2015 » surtout par rap-

port aux perspectives et à ce que les deux

villes vont faire dans le futur d’autant plus

qu’au cours d’un séminaire qui s’est tenu à

l’occasion de notre séjour à Dakar, beau-

coup de jalons ont été posés, des pistes de

réflexion ont été dégagées dans la perspec-

tive de l’Expo Universelle Milano 2015 » où

de grandes décisions vont être prises. Ce

sera un grand rassemblement universel au

niveau de Milan et ce n’est pas seulement à

Milan de décider mais ce sont les villes

entre elles qui vont décider.

un mot sur l’expo universelle Milano2015?Il y a eu un processus de préparation pro-

gressif, depuis plusieurs années. Nous

sommes pleinement dans la phase réalisa-

tion de l’événement. Les gens regardent

Milan avec beaucoup d’émotion. Milan va

recevoir le monde entier. Milan est déjà une

ville cosmopolite, une ville multiculturelle

qui reçoit le monde entier. C’est dire dans

quel état nous sommes pour une bonne

mise en œuvre et une réussite totale, pour la

satisfaction de tous.

votre dernier mot ?Je dois vous remercier pour l’opportunité

offerte de répondre à autant de questions

portant sur notre séjour au Sénégal. C’est

ma première visite au Sénégal. J’ai toujours

fréquenté le monde politique très différent

de ce que j’ai pu constater ici à Dakar. J’ai

fait une visite de proximité qui m’a permis

de m’approcher des communautés, de

mesurer leur degré d’engagement, leur

enthousiasme. C’est la vraie vie que j’ai

vécue ici, appréciant de très près l’action

des projets, de façon plus pratique ; c’est

très enrichissant.

Propos recueillis par Babacar Sène

MME ANNA SCAVUZZO, DÉLÉGUÉE DE LA MAIRIE DE MILAN À DAKAR«un pacte pour un partenariat élargi»

Le Plan Stratégique des Statistiques

Agricoles et Rurales (PSSAR-SEN) permet-

tra d’installer le dialogue permanent entre

utilisateurs et producteurs de statistiques

agricoles et rurales. Il constitue une cadre

de référence pour le développement des

statistiques agricoles et rurales.

Cette stratégie apporte une réponse glo-

bale et cohérente aux faiblesses du sys-

tème des statistiques agricoles.

De l’avis de Dr Ibrahima Mendy, Directeur

de la Direction de l’Analyse de la Prévision

et des Statistiques Agricoles (DAPSA) «on

a constaté qu’il y a un problème de diffu-

sion. On produit des données et personne

ne sait où les retrouver. On a donc mis l’ac-

cent sur cette préoccupation, mais aussi il

y a la question du personnel. Je rappelle

que quand généralement on parle de sta-

tistiques agricoles, les gens pensent que

c’est une affaire de l’agriculture, de la pro-

duction alors qu’en réalité ça concerne

tous les secteurs de l’agriculture, de l’éle-

vage, de la pêche, de l’environnement

etc. Dans certaines structures qui s’occu-

pent de statistiques dans ces secteurs il n y

a parfois pas de personnel adéquat. Un

autre aspect important relevé c’est l’ana-

lyse. On déplore l’insuffisance de notre

capacité à analyser les données dont nous

disposons, parce qu’une donnée statis-

tique si vous la donnez de façon brute, elle

n’a pas de sens. Il faut l’analyser. Nous

avons constaté qu’il y a un

manque notoire. C’est ce qu’on a essayé

d’évalue. Outre le financement, beaucoup

d’insuffisances ont été relevées.»De l’avis

de M. Mamadou Fallou Mbengue,

Directeur Adjoint de l’Agence Nationale de

la Statistique et de la Démographie

(ANSD) « ce plan, à l’instar de la stratégie

nationale de développement de la statis-

tique à laquelle elle s’intègre parfaitement,

repose que le principe directeur de répon-

dre de la manière la plus efficiente à le

demande des utilisateurs des statis-

tiques.65 % de la population de notre pays

est rurale. Produire des statistiques sur

les activités de cette population revêt une

importance capitale, ne serait-ce que par

le nombre de personnes impliquées dans

ces activités. Tous ceux qui décident dans

le domaine ont besoin d’avoir des statis-

tiques qui éclairent leur décision. La statis-

tique apporte l’éclairage. Quand vous êtes

dans l’obscurité, elle vous apporte l’éclai-

rage et vous évite de buter sur certains

obstacles et de prendre les bonnes déci-

sions.» La réussite de cette stratégie est

tributaire de la conjugaison des efforts

entrepris par l’ensemble des acteurs du

système des statistiques agricoles. Dr

Massata Niang, Conseiller Technique du

Ministre de l’Agriculture et de

l’Equipement rural qui présidait la rencon-

tre de validation de ce plan estime que « ce

programme permet de mieux intégrer

l’agriculture dans le système statistique

national, d’améliorer la qualité des pro-

duits statistiques et de les conformer aux

normes. Pour ce faire, une feuille de route

été adoptée et des organes de coordina-

tion et de mise en œuvre constitués. Une

validation technique de ce document de

planification stratégique a été aussi effec-

tuée au courant d’avril 2015.» Financé par

la Banque Africaine de Développement

(BAD), le Plan stratégique des statistiques

agricoles et rurales va permettre d’accroî-

tre, non seulement la visibilité des actions,

mais aussi de renforcer la planification

pour l’amélioration de l’agriculture.

Face aux difficultés constatées sur la fiabi-

lité des statistiques agricoles et rurales,

des rectificatifs s’imposent aujourd’hui

pour des données beaucoup plus perti-

nentes, en vue d’analyser d’évaluer les

politiques agricoles mais aussi d’en assu-

rer le suivi-évaluation.

Les membres du Comité National de

Coordination des statistiques Agricoles

sont épaulés dans ce travail par l’Agence

Nationale de la Statistique et de la

Démographie, une agence déjà rompue à

la tâche.

L’objectif est de parvenir, à l’horizon 2035,

à un système de statistiques stable et

cohérent, répondant de façon satisfaisante

aux besoins.

STATISTIQUES AGRICOLES ET RURALESLe Plan Stratégique des Statistiques agricoles et rurales (PSSar-Sen) validé

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MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

Les contours d’une réformeRenforcer la synergie au niveau des actions et surtout la mutualisation des moyens. C’est dans cette perspective ques’inscrit la réforme visant à mettre en place des chambres d’agriculture, de manière participative et itérative auSénégal, indique M. Youssou Diallo, Conseiller Technique au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural.L’objectif est de mutualiser les organisations d’agriculteurs, de faire en sorte que l’Etat ait une interface unique pour lamise en place des politiques, aussi bien au niveau national qu’au niveau décentralisé, avec les départements. Cetteréforme permettra aussi à l’Etat de faire un transfert de maîtrise d’ouvrage. Ces chambres d’agriculture vont en effeteffectuer de la maîtrise d’ouvrage délégué pour l’Etat, en ce qui concerne l’éducation et la formation des producteursmais aussi le conseil agricole, et du point de vue de l’exécution des projets, avec ce maillage qui va être fait avec les com-munes rurales et les départements.

LeS chambreS d’agricuLture au SénégaL

La mise en place des chambres d’agricul-

ture au Sénégal a été fortement à l’ordre

du jour lors de cette édition (2005) du

Salon International de l’Agriculture (SIA)

de Paris. Des rencontres ont eu lieu avec

la Chambre d’agriculture française pour

s’en inspirer. Il y a aussi des réunions

avec le FNDAPS et une rencontre avec des

organisations agricoles françaises. M.

Youssou Diallo est largement revenu sur

les décisions de son ministère, relatif au

processus enclenché par le Sénégal quant

à la nécessité de mettre en place des

chambres d’Agriculture pour une meil-

leure prise en charge des préoccupations

des agriculteurs sénégalais, malgré les

déclarations mitigées de certains prési-

dents de chambres de commerce, d’in-

dustrie et d’agriculture (Kaolack, Thiès,

Louga et autres). Sur l’ensemble de ces

questions M. Diallo apporte des éclai-

rages et donne la position du Sénégal.

Quel sens faut-il donner à la réforme

visant à mettre en place des chambresd’agriculture au Sénégal ?Les chambres d’agriculture représentent

aujourd’hui une volonté. C’est la traduc-

tion d’une volonté du monde rural séné-

galais que le Président Macky Sall est

entrain de matérialiser et que le Premier

ministre, lors de sa Déclaration de poli-

tique générale, a encore réaffirmé. En tant

que politique, c’est un aspect un peu irré-

versible de la politique dans le secteur

rural du Président de la république. On

s’est rendu compte que notre agriculture

s’est développée. Nous avons voté la Loi

d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale

(LOASP) mais en dépit de cela, malgré

l’existence d’organisations profession-

nelles assez performantes, on a constaté

un manque de synergie au niveau des

actions et surtout une mutualisation des

moyens. Le Secrétariat d’Etat à l’accom-

pagnement et à la mutualisation du

monde rural a été créé et en rapport avec

le ministère de l’Agricultures et de l’équi-

pement rural un processus a été déclen-

ché pour lancer de manière participative

et itérative la mise en place des chambres

d’agriculture. C’est la raison pour

laquelle, lors de ce SIA, nous nous

sommes concertés avec les représentants

des plateformes dont le CNCR, le MSD,

Forces Paysannes, le CNDR et d’autres

plateformes. Nous avons rencontré les

responsables des chambres d’agriculture

françaises, des chambres d’agriculture

du Mali et de la Côte d’Ivoire. Nous avons

vu les différentes expériences et nous

allons faire le bilan à Dakar et dégager un

plan de mise en œuvre de ces chambres

d’agriculture. L’objectif c’est de mutuali-

ser les organisations d’agriculteurs, de

faire en sorte que l’Etat ait une interface

unique pour la mise en place de ces poli-

tiques, aussi bien au niveau national

qu’au niveau décentralisé, avec les

départements. Ce qui permettra aussi à

l’Etat de faire un transfert de maitrise

d’ouvrage. Ces chambres d’agriculture

vont donc effectuer de la maîtrise d’ou-

vrages délégués pour l’Etat, du moins en

ce qui concerne l’éducation et la forma-

tion des producteurs mais aussi le

conseil agricole. Ce sont des aspects très

importants à connaître. Du point de vue

de l’exécution des projets aussi l’Etat va

faire une maîtrise d’ouvrage délégué,

avec ce maillage qui va être fait avec les

communes rurales qui ont été créées et

les départements. J’en profite pour rappe-

ler que le Président de la République a

transféré l’agriculture en tant que compé-

tence au niveau des conseils départe-

mentaux. Le bras technique qui va per-

mettre d’exécuter ces projets et pro-

grammes au niveau des départements et

dans le monde rural seront les chambres

d’agriculture qui regrouperont les organi-

sations professionnelles mais aussi les

paysans depuis la base, parce que les

chambres d’agriculture concernent pour

l’essentiel les producteurs. Les transfor-

mateurs et les industriels seront dans les

chambres de commerce et d’industrie.

Les artisans seront dans les chambrés de

métiers. Cela concerne toutes les fonc-

tions agricoles, la foresterie, l’élevage et

tout ce qui touche à l’environnement. Tel

est le schéma. Cette réforme est presque

partagée par l’ensemble des responsables

des plateformes des paysans, à part cer-

taines structures qui amènent quelques

nuances dans la démarche, mais dans le

contenu et les objectifs tout le monde est

d’accord sur cette proposition et cette

orientation du Président de la

République.

et ceux qui soutiennent le contraire,pour plaider pour le renforcement del’existant ?Les chambres de commerce, d’industrie

et d’agriculture ont été créées par le

Président Abdou Diouf depuis 1984. Il y a

des sections agricoles dans les chambres

de commerce mais ça ne marche pas. Les

paysans n’étaient visibles et un peu par-

tout on a vu essaimer des plateformes et

des organisations professionnelles. Celles

qui sont créées par la Loi d’Orientation

Agro-Sylvo-Pastorale ne seront pas sup-

primées et ne seront pas non plus affai-

blies. Ces organisations professionnelles

vont regrouper les agriculteurs au niveau

des filières où seront créées les interpro-

fessions, mais sur le plan territorial l’en-

semble des interprofessions y compris

les paysans à la base qui n’appartient pas

aux interprofessions ont le droit d’être

ENTRETIEN AVEC MR YOUSSOU DIALLO, CONSEILLER TECHNIQUE DUMINISTRE DE L’AGRICULTURE ET DE L’EQUIPEMENT RURAL DU SÉNÉGAL«Les chambres d’agriculture, une vision partagée»

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MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

organisés et d’être structurés pour que

l’Etat ait une interface sur le plan consu-

laire mais aussi que les politiques de

développement de l’Etat puissent être

relayés par les organisations de produc-

teurs. Tout ce qui touche aujourd’hui aux

problèmes des intrants, matériel agricole

et autres seraient mieux gérés par les

chambres d’agriculture, au niveau natio-

nal, départemental et régional que par les

structures de l’Etat aujourd’hui dont la

vocation n’est plus d’intervenir de

manière directe au niveau des produc-

teurs. L’Etat continuera de gérer les ques-

tions régaliennes mais comme le dit sou-

vent Monsieur le ministre de l’Agriculture

et de l’Equipement rural Dr Papa

Abdoulaye Seck, nous sommes dans une

économie agricole libéralisée mais qui

doit être aussi cogérée. La notion de

cogestion est essentielle et ça suppose

que les producteurs soient des points

focaux sur le plan territorial, au niveau du

département, mais aussi au niveau natio-

nal et régional. Tels sont le sens et la por-

tée de la réforme. On ne vient pas casser

les commerçants et les industriels. Ils

seront mieux dans leurs structures pro-

pres et les producteurs seront mieux dans

les chambres d’agriculture. C’est ce que le

président veut mettre en œuvre parce

qu’il est bon d’entreprendre des poli-

tiques de développement de la produc-

tion, mais aussi il faut savoir que l’acteur

essentiel et décisif dans le monde rural

c’est le producteur, car s’il n y a pas de

production tout le reste n’existera pas.

C’est un peu le chaînon qui va renforcer le

PRACAS dans son processus de mise en

œuvre.

avez-vous rendu compte au Ministre etquelle est sa perception sur tout ce tra-vail accompli ?Le Ministre reçu hier en notre présence

et celles de son Directeur de Cabinet et de

celui du Secrétaire d’Etat aux organisa-

tions professionnelles les représentants

des différente plateformes qui sont là, à

savoir M. Samba Guéye (CNCR), Alioune

Dia (Forces Paysannes), Oumar Sakho

(CNDR) et M. Moustapha Sylla (MSD).

Tous ont magnifié la démarche du minis-

tère par rapport à la mise en place et

l’installation des futures chambres d’agri-

culture. C’est un processus participatif. Ils

sont associés dès l’abord. Ces structures

ont participé aux rencontres que nous

avons eues avec les chambres d’agricul-

ture française, malienne et ivoirienne, à

travers leurs représentants les plus éle-

vés. Au cours de l’échange d’ailleurs

auquel a pris part le Directeur général de

FNDAPS, il a été retenu qu’une fois de

retour à Dakar la politique d’information

et de communication auprès des diffé-

rentes plateformes va être soutenue

financièrement par l’Etat pour la vulgari-

sation des chambres d’agriculture, ce

qu’elles sont et ce que le gouvernement

fait. Ensuite un Groupe De Travail (GDT)

sera mis en place regroupant l’Etat, les

différentes plateformes et interprofes-

sions mais aussi tous les ministères

concernés. En effet, l’agriculture au sens

large c’est le ministère actuel de

l’Agriculture et de l’Equipement rural, de

l’élevage, de la pêche et de l’environne-

ment. Toutes ces structures vont partici-

per dans ce groupe de travail et il y aura

un processus d’information et de commu-

nication par rapport aux responsables

des plateformes et des ministères pour

qu’on sache à partir de notre mission

qu’est-ce qu’une chambre d’agriculture,

quelles sont ces missions, quel devra être

le processus électoral, quels sont ceux qui

sont électeurs et éligibles, quels sont les

organigrammes, quels sont les moyens de

financement, les ressources sur lesquelles

devront être financées ces chambres

d’agriculture, quelles seront les relations

entre les structures de l’Etat et les cham-

bres d’agriculture etc. D’autres questions

seront aussi évoquées, comme celle fon-

cière qui est essentielle. L’installation de

jeunes agriculteurs est souvent. On parle

beaucoup du domaine national mais il y a

ce qu’on appelle le domaine agricole et le

domaine communal. Dans le monde rural

le principal actif ou le principal moyen de

production c’est la terre et les chambres

d’agriculture devront jouer un rôle très

important et aussi dans le processus de

développement de l’économie rurale et

locale, les communes rurales les départe-

ments qui, pour l’essentiel, sont des

départements ruraux auront comme

leviers économiques l’agriculture. Et ce

ne sera pas une chambre, un département

qui va directement s’occuper des ques-

tions agricoles. Il peut avoir des projets

dans le secteur agricole. Je crois que le

maître d’ouvrage délégué le plus et mieux

indiqué c’était la chambre d’agriculture.

C’est la même chose pour les communes.

Donc du point de vue des ressources ces

structures devront soit subventionner ou

bien prévoir des fonds de contractualisa-

tion avec les chambres d’agriculture.

Que répondez-vous à ceux qui pensentqu’il s’agit d’une copie ? Non nous n’allons pas copier parce que le

Sénégal ne sait pas copier. Nous allons

adapter les chambres d’agriculture à nos

réalités. Etant entendu que sur le plan des

organisations professionnelles, de la

professionnalisation et autres, le Sénégal

est très en avance. Comme le disait

Monsieur le ministre «on va ajouter une

autre brique à la maison de l’agriculture.

Il y avait la brique Organisation

Professionnelle et Interprofession posée

par la Loi d’orientation agro-sylvo-

pastorale maintenant avec la loi qui va

créer les chambres d’agriculture on va

poser une autre brique dans le sens de la

mutualisation des moyens au niveau de

ces professions et interprofessions, mais

aussi dans le sens de la représentation et

du rôle d’i interface vis-à-vis de l’Etat et

aussi dans le rôle de maitrise d’ouvrage

délégué. Les chambres d’agriculture vont

jouer un rôle important dans le domaine

du conseil agricole, de la formation, de la

gestion et de l’accompagnement des pro-

jets qui vont être installés dans le monde

rural.

votre dernier mot ?C’est la satisfaction parce que le Sénégal a

souvent participé au Salon International

de l’Agriculture (SIA) de Paris mais je

crois que celle de cette année 2015 a été

un franc succès. En ce qui concerne le

stand, on est passé de 187 mètres carrés à

300 mètres carrés. Il y a aussi le position-

nement du stand par rapport aux autres

pays africains. C’est presque le plus grand

stand au niveau des pays africains, devant

la Côte d’Ivoire et à côté du Maroc. De

tous les pays africains le Sénégal a le

stand le plus grand. Nous avons une

soixantaine de participants dont les trois

quarts sont des privés. C’est très impor-

tant. Et le nombre de participants à la

Journée du Sénégal était très important.

C’est toute la diaspora je ne dis même pas

française mais européenne qui y a parti-

cipé et les débats que nous avons eus ont

été d’une qualité extraordinaire et ont

été aussi très pragmatiques. Il a montré

aux sénégalais de la diaspora que l’agri-

culture est une bonne opportunité d’af-

faires ; une bonne opportunité de réinser-

tion et de retour au pays. Je crois que ça

été le mot fort et nous remercions parti-

culièrement ceux de la diaspora et parti-

culièrement l’Ambassadeur, le Consul et

tous les responsables des organisations

au niveau de la diaspora. Je ne saurais ter-

miner sans remercier la Chambre de

Commerce, d’Industrie et d’Agriculture

de Dakar qui a été le partenaire du minis-

tère dans la réalisation de ce salon. Nous

espérons qu’en 2016 ce sera peut-être la

Chambre Nationale d’Agriculture du

Sénégal qui va être là à côté du ministère

de l’Agriculture et de l’Equipement rural,

de la Chambre de commerce et des autres

chambres, notamment les Chambres de

métier. Le principe est qu’on devra aller

vers une mutualisation, la création d’une

Union des Chambres Consulaires du

Sénégal qui regrouperait les Chambres

d’Agriculture, les Chambres de

Commerce, d’Industrie et d’Agriculture

et les Chambres d’Artisanat, étant

entendu que dans l’espace rural ces acti-

vités ne peuvent pas être séparées.

Monsieur Serigne Mboup, Président de laChambre de Commerce, d’Industrie et

d’Agriculture de Kaolack« A propos de la création des chambres d’agri-

culture au Sénégal, je voudrais expliquer mon

avis sur cette question. Pour moi, le commerce

n’est pas une activité. Ce n’est pas un métier

non plus. Le commerce c’est du service.

L’agriculteur a besoin de commerce pour ven-

dre ses produits et pour acheter, de même que

les transporteurs. C’est la même chose pour les

journalistes. Ils ont tous besoin de commerce.

Je pense qu’il faut éviter de se tromper parce

qu’avant l’indépendance, les chambres étaient

des chambres de commerce tout court.

L’objectif était de permettre une utilisation

judicieuse par tout le monde. Je pense qu’il ne

faut pas aller vite en besogne pour activer la

mise en place des chambres d’agriculture parce que le principal problème des agri-

culteurs du Sénégal c’est de pouvoir commercialiser leurs produis. Je pense qu’en-

semble, dans une chambre de commerce multi branches, c’est avec cela qu’on peut

régler les problèmes des agriculteurs, plutôt que de leur donner une chambre à

part et puis on va discuter de quoi également ? Parce qu’il ne faut pas se tromper.

Peut-être en France ou dans les autres pays développés, les agriculteurs sont des

agriculteurs seuls et après ils créent leur coopératives qui vont s’affilier aux cham-

bres de commerce pour acheter et vendre leurs produits, tandis qu’ici au Sénégal la

première chose qu’on devrait faire tout d’abord c’est de professionnaliser les agri-

culteurs avant de penser à la création de chambres d’agriculture. La plupart des

agriculteurs sénégalais sont aussi transporteurs et commerçants, donc aujourd’hui

je ne vois pas la pertinence de la création de chambres d’agriculture, sinon juste

créer pour créer»

Mr Oumar Sakho, Président de la ConventionNationale pour le Développement Rural (CNDR)

«Nous tirons de cet événement beaucoup d’enseignements. C’est un très grand salon.

Notre satisfaction première se justifie par les discussions ouvertes pour la mise en place

des chambres d’agriculture au Sénégal. Les premiers jalons ont été lancés. Nous avons eu

des discussions avec les autorités et avec toutes les plateformes représentatives. Compte

tenu de l’importance des investissements dans le monde rural si les agriculteurs ne sont

pas organisés, ce sera un échec total. Il faut tout d’abord organiser les paysans dans le

cadre des chambres, dans chaque département du Sénégal où il faut une chambre, où

tous les agriculteurs, pêcheurs, éleveurs et forestiers puissent se regrouper et ce sont eux

qui vont nommer leurs représentants. Il faut sécuriser vraiment les investissements et

l’effort que l’Etat est en train de mettre en milieu rural. C’est la base qui parle et les agri-

culteurs ont souhaité qu’il y ait une organisation qui leur permet de sécuriser aussi bien

la commercialisation que la production et les investissements qui vont se faire en milieu

rural. Quant aux rencontres avec les chambres d’agriculture de France, du Mali et de la

Côte d’Ivoire, elles ont permis un partage d’expériences. Nous avons voulu voir ce qui se

fait de mieux, aussi bien en France qu’en Afrique et ensuite au sortir de cela nous allons

installer une chambre d’agriculture adaptée aux besoins des producteurs sénégalais et

à l’agriculture sénégalaise. Nous remercions et saluons le ministre pour sa lucidité, sa

compréhension et sa capacité d’appréhender les choses. Je pense que l’Etat du Sénégal a

mis l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et nous en sommes fiers. Le ministre sénéga-

lais de l’Agriculture c’est notre chance. Il a beaucoup de capacités, doublé d’une expertise

avérée en milieu rural et il est issu de notre famille, du monde rural. Nous avons bien

apprécié la présence des élus, à travers le Président de la Commission Agriculture et

Développement rural de l’Assemblée Nationale. Je pense que le Sénégal va faire un pas

en avant vers l’émergence…Le salon a donc été une parfaite réussite. Depuis une quin-

zaine d’années j’ai eu à participer à ce salon. Je peux donc affirmer que l’édition de cette

année a été une réussite et ma satisfaction est de voir que les producteurs à la base sont

venus nombreux pour voir et après ce sera plus facile de discuter et de trouver des solu-

tions aux problèmes de l’agriculture de notre pays. Cela m’a beaucoup réjoui.»

La ParoLe auX acteurS

e L e va g e 8

MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

L’ensemble des parties concernées étaient à

Linguère pour discuter de la mise en œuvre

du ranch de Dolly. Le Ranch de Dolly a été

créé vers la fin des années 1960 par le

Président Léopold Sédar Senghor. Une solu-

tion pour le cheptel en quête de pâturage.

120 km de mûr doivent être construits pour

clôturer le Ranch. Les éleveurs ont salué

cette initiative visant à tenir une des pro-

messes du Chef de l’Etat lors de la rencontre

historique de Dolly, en novembre 2013 et se

disent conscients de l’importance accordée

par les autorités au Ranch de Dolly. Me

Amadou Kâ, Président du Conseil

Départemental de Linguère a salué l’initia-

tive de Monsieur le Président de la

République, avec son Ministre de l’Elevage

et des Productions Animales, de réhabiliter

le Ranch de Dolly pour la construction du

mur pour sécuriser le bétail, créer des

Unités Pastorales, densifier les forages, en

un mot, faire tout ce qu’il faut pour sauver le

cheptel du Sénégal et du département de

Linguère. Aussi a-t-il tenu « à les remercier

pour ce qu’ils l’ont fait en premier lieu pour

le département de Linguère.» Outre la

construction du mur, des infrastructures y

sont prévues. Selon Madame Aminata

Mbengue Ndiaye, Ministre de l’Elevage et

des Productions Animales « le PASALOU-

MAKAF va construire la route Dahra-Dolly

qui constitue une très vieille doléance des

populations. Les travaux vont démarrer

d’ici le mois de juillet prochain pour la

construction de cette route. Des Unités

Pastorales seront mises à l’intérieur du

Ranch par le FIDA. L’Unité Pastorale est un

forage autour duquel des vies sont organi-

sées, de même que des programmes de

développement pour appuyer les popula-

tions qui vivent à l’intérieur du Ranch. » Le

CRD a battu le record de participation. Les

acteurs venus de tous les horizons ont tous

affiché leur satisfaction par rapport à la

renaissance du Ranch.

Les travaux devaient durer douze mois,

mais les délais ont été raccourcis.

L’ouvrage sera réceptionné en janvier pro-

chain.

Babacar Sène

RÉHABILITATION DU RANCH DE DOLLYLes acteurs apprécient

«La vision et la politique du Président de la

République et de son gouvernement, sous la

conduite de Monsieur le Premier Ministre,

constituent des illustrations convaincantes

et bien visibles qui augurent une réelle prise

en charge du secteur et autant de mesures

prises pour faire rayonner le secteur. Son

ambition pour le secteur se reflète dans le

Plan National de Développement de

l’Elevage (PNDE) qu’il a validé. » C’est ce

qu’a indiqué L’Honorable Député Aliou

Demba Sow, Président du Conseil

Départemental de RANEROU, Coordinateur

National de la Convergence des Eleveurs

Républicains, au cours d’un entretien qu’il

nous a accordé. Il a par ailleurs eu à accor-

der des audiences multiples et diverses per-

sonnes, d’une part pour massifier son parti,

d’autre part régler des situations conflic-

tuelles, par la culture de la paix, de l’entraide

et de l’unité au sein de sa famille aussi bien

politique que naturelle. Nous avons eu l’oc-

casion d’assister à la célébration de l’anni-

versaire de son fils Macky Sall Sow. Une

heureuse occasion de célébrer l’anniver-

saire de Macky Sall Sow Junior. Un anniver-

saire célébré en famille, en présence d’invi-

tés, notamment « l’ambassadeur des éle-

veurs du Sénégal et du monde », le célèbre

artiste, chanteur, auteur, compositeur hal

poular, Abou Djouba Deh et d’autres com-

municateurs traditionnels. Des mélodies hal

poular ont rythmé la soirée avant la cou-

pure des gâteaux envoyés par son homo-

nyme qui a entonné de loin vers l’avenue

Roume « Joyeux anniversaire. »

Quelle appréciation faîtes-vous de lavision et de l’ambition du chef de l’etapour le secteur ?Nous saluons la contribution du Président

Macky Sall, à hauteur de plusieurs milliards,

dans le secteur de l’élevage. Ce qu’aucun

Président n’a jamais fait dans le secteur. Le

président a pris véritablement le secteur de

l’élevage en main pour le développer. C’est

son ambition et c’est pourquoi nous avons

beaucoup d’espoir. La vision et la politique

du Président de la République et de son

gouvernement, sous la conduite de

Monsieur le Premier Ministre, constituent

entretien avec L’honorable député aliou demba Sow, Président du conseil départementalde ranerou, coordinateur national de la convergence des eleveurs républicains

e L e va g e 9

MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

Une réunion d’informations s’est tenue,

pour la participation des acteurs de l’éle-

vage à la Foire « FRUITS INNOVATIONS » qui

devait se tenir, en marge de l’Exposition

Universelle qui se tient à Milan, du 19 au 23

mai 2015. La rencontre s’est tenue au

Ministère de l’Elevage et des Productions

Animales et a été présidée par le Secrétaire

Général du Ministère au nom de Madame le

ministre de l’Elevage et des productions

animales.

Cette foire est co-organisée par Fiera Milano

et Ipack Ima qui est une exposition très

connue par les fournisseurs de technolo-

gies, de matériels de conditionnement et

d’emballage.

Meat Tech est également un grand événe-

ment qui intéresse les acteurs de l’industrie

de la viande notamment dans le domaine de

la transformation, de l’emballage et du

conditionnement.

Lors de cette rencontre, l’objectif de faire

participer le Sénégal à cette foire a été rap-

pelé par Madame Bigué Diop, l’initiatrice. Il

s’agit, a t-elle indiqué, de tirer des profits

pour le Sénégal, pour le développement de

l’élevage et des productions animales. Elle a

ensuite sollicité l’accompagnement institu-

tionnel du ministère.

Le Secrétaire Général a salué la tenue de la

réunion d’informations qui éclaire davan-

tage sur la participation du Sénégal à cette

foire avant de demander aux acteurs

d’écrire des lettres d’intention aux autorités

pour la prise en charge de leur participation

à la Foire de Milan que le ministère va

accompagner.

Madame Dieynaba Sidibé, Présidente du

Directoire National de Femmes en Elevage

du Sénégal au nom des acteurs et autres

Organisations Professionnelles d’Eleveurs

a axé son intervention sur les points forts

abordés et les perspectives pour la partici-

pation des éleveurs.

« Je commencerai tout d’abord à remercier

le ministre de l’Elevage et des Productions

animales qui a bien voulu accepter que

Madame Bigué Diop vienne donner ces

informations à l’ensemble des organisa-

tions nationales des éleveurs du Sénégal. Je

pense que « Fruits Expo » est un salon où les

agriculteurs et les éleveurs vont se croiser

afin de pouvoir ensemble rechercher de

partenaires, présenter les réalisations du

Sénégal et même vendre la vision Sénégal à

travers le Plan Sénégal Emergent afin qu’on

puisse obtenir le maximum de partenaires

qui pourront venir du monde rural pour

appuyer nos organisations… Nous allons

continuer à sensibiliser nos ministres

puisque nous sommes les partenaires

potentiels et je sais que le ministre est très

sensible à nos doléances mais aussi nous

avons déjà depuis presque deux semaines

saisi certains partenaires potentiels au

niveau des régions afin qu’ils puissent nous

accompagner, à travers leurs bailleurs de

fonds comme le FIDA, le PAFA, le PASA et

d’autres partenaires etc. pour qu’ils puis-

sent parrainer les éleveurs de leurs régions

afin qu’ils puissent être présents à cette

foire qui est une innovation pour les éle-

veurs.»

Au nom du Directoire National des Femmes

en Elevage, Mme Sidibé a lancé au ministère

de l’Agriculture et de l’Equipement rural et

au ministère de l’Elevage et des Productions

animales «à soutenir cette initiative afin que

nous pussions être présents à ce salon si

important pour le devenir des éleveurs ».

En effet, poursuit-elle « nous sommes frap-

pés par les effets néfastes des changements

climatiques, la sécheresse, les inondations,

la perte de pâturages, les feux de brousse et

l’insuffisance des points d’eau, car

aujourd’hui on ne peut plus parler de mari-

got et de rivières mais nous avons un dos-

sier crucial que nous devons présenter aux

partenaires afin qu’ils puissent nous soute-

nir par rapport aux changements clima-

tiques qui frappent tout le Sahel particuliè-

rement le Sénégal. »

Elle a également invité tous les partenaires

de partenaires techniques et financiers à

« parrainer notre participation à travers

nos représentants afin qu’ils puissent aller

défendre les initiatives porteuses de

richesses au niveau de ce salon. Nous sou-

haitons un partenariat fécond et pérenne

qui va amener les partenaires techniques et

financiers à venir organiser de tels salons au

niveau de notre pays. Il faudrait encourager

la politique d’échanges sud-nord mais aussi

d’échanges sud-sud et d’avoir des partena-

riats pérennes pour qu’ils puissent dévelop-

per beaucoup d’initiatives et d’activités qui

sont en train de se dérouler aujourd’hui au

niveau local.»

Les éleveurs en route vers milan 2015

des illustrations convaincantes et bien visi-

bles qui augurent une réelle prise en charge

du secteur et autant de mesures prises pour

faire rayonner le secteur. Son ambition

pour le secteur se reflète dans le Plan

National de Développement de l’Elevage

(PNDE) qu’il a validé.

Quelles sont les actions prioritaires rete-nues ?Ces actions vont concerner l’amélioration

des productions animales avec un fort

accroissement en viande et en lait, l’amélio-

ration des systèmes d’élevage et des condi-

tions de vie des éleveurs, l’amélioration et la

mise en marché des produits d’élevage,

l’amélioration du cadre institutionnel, le

renforcement des activités pour le dévelop-

pement de l’élevage, l’amélioration de la

santé animale avec l’augmentation de la

couverture vaccinale de 80 % pour la pro-

phylaxie et les maladies animales. Sa prio-

rité est mise sur l’amélioration génétique,

notamment pour le lait et les produits car-

nés. La préservation de la race locale, la

sécurité alimentaire du cheptel, la mise à

disposition de l’aliment bétail chez les éle-

veurs, l’élaboration du Code pastoral qui se

veut inclusif et participatif. Cet instrument

sera mis à notre disposition. Il s’agit, somme

toute, d’augmenter les productions ani-

males tant en viande qu’en lait, sans oublier

les autres filières : ovine, caprine, avicole,

apicole etc.

Quelles sont les perspectives ?Le président a fait de l’équité son cheval de

bataille pour le secteur de l’élevage notam-

ment dans le secteur eau. Les éleveurs ont

en effet besoin de beaucoup d’eau pour

l’abreuvement de leur bétail. C’est véritable-

ment un casse-tête, notamment dans le

zone sylvo-pastorale où il y a beaucoup de

forages en panne et distants de 30 à 35 km.

C’est préoccupant, non seulement pour le

bétail, mais aussi pour les communautés.

Bientôt l’ère des chambres à air sera révo-

lue dans la zone. C’est une situation difficile

que vivaient les femmes. L’alimentation en

eau et les compléments alimentaires sont

des innovations majeures d’une importance

capitale. La venue récente dans le Djolof des

ministres en charge de l’Elevage et des

Productions animales et de l’Hydraulique et

de l’Assainissement atteste du bien fondé de

la réelle prise en charge de ces questions

dans nos localités. Ils étaient là pour identi-

fier les zones d’implantation des forages

prévus et la réparation des forages en

panne dont certaines pannes datent des

années 60. La volonté est clairement affir-

mée d’accompagner les populations et le

bétail dans l’abreuvement. C’est à saluer,

malgré les critiques tendancielles des gens

qui l considèrent cela comme une récupéra-

tion politique. Tout est politique dans la vie.

Quand on est mandataire des communautés

à la base, c’est seul le travail qui vaille pour

régler les problèmes qui les préoccupent. Et

l’eau en fait partie à RANEROU. Nous avons

un programme de forages qui seront équita-

blement répartis dans les zones d’élevage.

Nous allons ainsi densifier et augmenter le

maillage hydraulique pour les zones qui en

ont besoin. Le secteur de l’élevage constitue

un riche patrimoine en matière de sécurité

alimentaire et nutritionnelle. Son impor-

tance est magnifiée à travers l’utilisation

des produits et sous-produits d’élevage,

comme en attestent dans les cérémonies

officielles, les fêtes, les baptêmes, les

mariages, de même que les deuils et autres.

Le secteur de l’élevage joue un rôle crucial

dans l’opérationnalisation de le Plan

Sénégal Emergent (PSE), dans l’élaboration

des projets comme dans leur mise en

œuvre. Pour le code pastoral Il fallait orga-

niser tout le monde de manière participa-

tive afin que chacun puisse donner son avis

pour mettre en place un code pastoral afin

de bien gérer l’espace du foncier

pastoral. En ce qui concerne le phénomène

du vol de bétail, le président de la

République lui-même a solennellement

lancé cette campagne de lutte contre le vol

de bétail au niveau de la région de Kaolack

à Kounkoung Sérère les années

passées. C’est un signal très fort de l’autorité

au plus haut niveau pour faire de la lutte

contre le vol de bétail un levier important

afin de sécuriser notre système

d’élevage. Cependant, je tiens à relever que

l’éducation est quelque chose d’essentiel,

surtout pour des pasteurs qui sont généra-

lement des nomades, dont les enfants ne

vont pas à l’école, en plus de toutes les

autres activités qui concernent la moderni-

sation de l’élevage, à savoir l’accès à l’eau et

à l’alimentation, la constitution de réserves

fourragères, donc l’autosuffisance alimen-

taire du cheptel.

Quelles sont les attentes de votre mouve-ment, la convergence des eleveursrépublicains?Nous souhaitons apporter notre pierre dans

le cadre de la réussite des activités de l’éle-

vage et de la transformation de systèmes

d’élevage que le gouvernement sénégalais

encourage. Nous apportons notre savoir-

faire, notre dynamisme au service de l’éle-

vage au Sénégal et nous attendons du gou-

vernement une reconnaissance par rapport

à notre rôle dans cette position. Un des

axes de la réflexion menée en direction de

l’élevage c’est le décloisonnement, voire le

désenclavement de toutes les zones de pro-

duction, pour des infrastructures routières

afin d’accéder au lait, à la viande, au bétail et

faciliter la commercialisation. Il s’agit en

plus de lutter contre les feux de brousse qui

détruisent les forêts et emportent les pâtu-

rages. Ces vœux trouvent un écho favorable

avec le début des travaux que le Président a

entamés sur les différents axes et la mise en

place d’infrastructures que nous saluons.

votre dernier mot ?Nous épousons la même vision que le

Président de la République sur les ques-

tions d’élevage. C’est l’élevage respectueux

de l’éleveur, de l’environnement de l’animal

et du consommateur où il faut combiner

plusieurs facteurs pour que notre élevage

satisfasse la demande de consommation en

denrées d’origine animale. Pour cela, nous

pensons être liés à la tradition mais aussi

avoir l’esprit ouvert vers les innovations

technologiques. C’est cela que le gouverne-

ment souhaite de tous ses vœux et nous le

faisons depuis bientôt plusieurs années.

Dans ce sens, nous invitons le gouverne-

ment à écouter les éleveurs et à les accom-

pagner dans le renforcement de leurs capa-

cités dans la réalisation des objectifs que

sont l’autosuffisance en viande, en produits

laitiers et en animaux. En tout cas tous les

Ranérois et Ranéroises sont unis et indivisi-

bles, pour accompagner le président de la

République. C’est l’occasion de saluer la

totale disponibilité de nos militants, de nos

amis et frères, qui ont bien voulu être pré-

sents. Qu’ils trouvent ici l‘expression de

toute ma gratitude.

a g r i c u Lt u r e 10

MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

Dakar a abrité le mardi 28 avril 2015

le séminaire « Workshop International

sur les Systèmes Alimentaires

Alternatives (SAA). » Il a été organisé

par la Fondation ACRA-CCS et s’ins-

crit dans la finalisation du projet

"Hungry for right", l’agriculture dans

les villes, le citoyen global, nouveau défi

pour l’avenir. Comment nourrir les nou-

velles mégalopoles ? Les institutions

locales face à ce défi.

Ce séminaire a servi de cadre pour sensi-

biliser les institutions et le large public

aux questions liées au développement, en

se concentrant sur le sujet des Systèmes

alimentaires alternatifs (SAA) comme

solutions locales et venant du terrain pour

lutter contre la faim et promouvoir la

cohésion sociale.il a enregistré la partici-

pation d’une délégation de 28 personnes,

provenant des 5 différents pays de l'Union

Européenne, à savoir des activistes, des

entrepreneurs, des représentants des

autorités locales européennes provenant

de Chypre, de la Lituanie, de l'Ecosse, de la

France et de l’Italie et celle d’agents de

développement, d’autorités locales, de

chercheurs, d’Organisations de

Producteurs et d’autres institutions.

L’ouverture de cet important séminaire a

été présidée par d’éminentes personnali-

tés. Outre le Directeur d’ACRA/CCS, l’on

notait é la présence du Président de la

FONGS Action Paysanne, du Représentant

de la FAO, du Secrétariat Exécutif du

Conseil National de Sécurité Alimentaire,

de la Direction de l’Horticulture, de la

Délégation de l’Union Européenne et de la

Mairie de Dakar. Une occasion pour Dr

Vincent Martin, Représentant de la FAO,

de se réjouir de cette initiative car la pro-

motion des micros jardins s’intègre dans

une stratégie plus globale de développe-

ment de villes vertes « qui propose une

démarche structurée pour intégrer l’horti-

culture urbaine et périurbaine dans le

Plan Directeur de Développement de la

ville et de la gestion de son environne-

ment.»

Auparavant M. Cheikh Guéye, Adjoint au

Maire de Dakar, Représentant le Maire, a

axé son intervention sur la capacité de

l’institution communale que constitue la

Mairie de Dakar à anticiper les défis qui

surgissent de la croissance rapide des

populations urbaines et des risques ali-

mentaires et sociales que l’urbanisation

galopante qui sévit dans les villes

entraîne, en mettant en place ce projet de

Micro Jardinage qui permet aussi de

contribuer à la réduction de la pauvreté.

La problématique de l’insécurité alimen-

taire se pose avec acuité. C’est pourquoi la

Fondation ACRA/CSS, dans sa nouvelle

stratégie, œuvre dans des projets en par-

tenariat avec les institutions comme la

FONGS, le CNSA, l’Union Européenne et

les organisations de consommateurs et de

producteurs, pour répondre à cette pro-

blématique de la sécurité alimentaire.

Ce séminaire s’inscrit dans la finalisation

du projet "Hungry for right" l’Agriculture

dans les villes, le citoyen global, nouveau

défi pour l’avenir. Comment nourrir les

nouvelles mégalopoles ? Les institutions

locales face à ce défi en se concentrant sur

le sujet des Systèmes alimentaires alterna-

tifs (SAA) comme solutions locales et

venant du terrain pour lutter contre la

faim et promouvoir la cohésion sociale.

En effet les SAA reposent souvent sur des

réseaux associatifs caractérisés par une

proximité géographique et une organisa-

tion sociale orientée vers l’échange

mutuel. Ils sont le reflet de nouvelles

dynamiques de développement socio-éco-

nomique.

Le séminaire de Dakar est bien parti pour

apporter des changements aussi bien au

niveau des mentalités et des comporte-

ments pour l’alimentation et la nutrition

dans un processus d’apprentissage

mutuel.

Ce projet soutenu par l’Union Européenne

est l’aboutissement de deux ans d'actions

de recherches menées sur cinq (5) Pays

Européens et sur le Sénégal. Il vise à resti-

tuer les principaux enseignements et à

générer des moments de partage,

d’échanges autour des thèmes liés aux

Systèmes Alimentaires Alternatifs (SAA).

Babacar Sène

LUTTE CONTRE LA FAIM ET COHÉSION SOCIALELes Systèmes alimentaires alternatifs (Saa) comme solutions locales pour nourrir les nouvelles mégalopoles

« L’objectif de cet atelier est comment

nourrir les mégalopoles. Pourquoi la fon-

dation ACRA dans sa nouvelle stratégie

fait un focus l’agriculture dans les

villes donc l’agriculture urbaine et com-

ment nourrir les villes avec cette crois-

sance démographique accélérée. Les

villes grandissent de plus en plus. Les sta-

tistiques disent que d’ici l’horizon 2050 il

y aura plus de personnes dans les villes

qu’en milieu rural et le problème d’insé-

curité alimentaire se pose avec acuité.

ACRA dans sa nouvelle stratégie œuvre

dans des projets en partenariat avec les

institutions comme la FONGS, le CNSA,

l’Union Européenne et tout simplement

des associations de producteurs et de

consommateurs pour répondre à cette

problématique de la sécurité alimen-

taire. Les enjeux au-delà de l’alimentation

à travers cette idée de systèmes alterna-

tifs alimentaires sont de répondre à un

défi : comment nourrir les villes ? Quelles

sont les problématiques qui se posent ? Il

s’agit d’identifier les besoins, les problé-

matiques et essayer de trouver des pistes

de réflexions et des réponses. La nouvelle

politique du Sénégal impose le protec-

tionnisme qui est lié au foncier actuelle-

ment. Il y a aussi le programme de relance

et d’accélération de la cadence de l’agri-

culture sénégalaise (PRACAS) mis en

place pour répondre aux probléma-

tiques. Nous, en tant que société civile,

notre rôle c’est d’accompagner les asso-

ciations de producteurs pour la valorisa-

tion de l’agriculture mais aussi pour

répondre aux problèmes du système de

façon générale de façon globale. Les

exploitations familiales sont souvent lais-

sées en rade et c’est souvent celles-ci qui

peuvent répondre à la problématique de

la nourriture, aux problèmes de la faim

dans le monde. De plus en plus les grosses

industries sont en train de naître et les

exploitations agricoles sont en train de

disparaître. Il est temps que les exploita-

tions agricoles familiales renaissent et

soient beaucoup plus structurées, mieux

accompagnées pour pouvoir répondre

aux problématiques de la faim dans le

monde. »

MME COUMBALY DIAW, CHEF DE PROJET ACRA/CSS «Lier la thématique à la sécurité alimentaire»

e n v i r o n n e m e n t e t P e c h e 11

MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

Aujourd’hui de nombreux producteurs

adoptent de bonnes pratiques, par des

informations dont ils peuvent disposer à

travers la radio, le journal et la télévision.

Parmi celles-ci, le respect des itinéraires

techniques. C’est donc un sentiment du

devoir accompli pour les journalistes mais

une motivation supplémentaire pour

davantage continuer le travail d’informa-

tion.

La presse et les médiats sont des relais et

pas simplement des caisses de résonnance.

La presse doit contribuer au développe-

ment. Autant il y a des journalistes qui s’in-

téressent à la politique, autant il doit y avoir

des journalistes qui s’intéressent à l’envi-

ronnement et au développement durable.

Le développement est en effet le socle sur

lequel doit s’adosser notre société si on

veut véritablement prétendre à l’émer-

gence. C’est ce que la Cellule d’Education et

de la Formation Environnementale

(CEFE) et l’Agence Nationale de la Grande

Muraille Verte (ANGMV) ont compris en

organisant un atelier de formation des jour-

nalistes, des professionnels de l’information

et de la communication à Saint-Louis ;ainsi

durant deux jours les journalistes et com-

municants ont pu échanger ,discuter sur les

questions et enjeux environnementaux mis

en œuvre par la CEFE et l’ANGMV pour

mieux vulgariser sur ce qu’elles sont en

train de faire dans le domaine de l’éduca-

tion, de la formation sur les questions envi-

ronnementales et être capables une fois de

retour dans leurs organes respectifs, qu’ils

soient en mesure de relayer et perpétuer

l’information environnementale.

Cet atelier national a vu la participation des

journalistes et communicants venant de

Dakar, de Kaffrine , de Kolda, de Louga , de

Saint Louis, de Sédhiou , de Tambacounda ,

de Thiès entre autres de la presse écrite ,de

la radio et de la télévision, des radios com-

munautaires ; il a été présidé par le

Gouverneur de la Région de Saint-Louis en

présence des services techniques et des

autorités municipales.

Une occasion pour les journalistes de

découvrir les impacts environnementaux à

travers des visites de terrain, notamment le

Parc de la Langue de Barbarie, avec l’ouver-

ture de la brèche qui impacte négativement

sur l’environnement dans la région de Saint

Louis. Les visites effectuées au niveau de la

Langue de Barbarie et au niveau de la

brèche ont permis aux journalistes et com-

municants de voir que ce sont des dégâts

énormes et si ça ne s’arrête pas le vécu quo-

tidien des populations sénégalaises est

compromis. Le choix de Saint-Louis n’est

pas gratuit pour les organisateurs de l’ate-

lier parce que la région aujourd’hui est le

creuset de toutes les menaces environne-

mentales. Les Journalistes et communicants

sont toujours considérés comme des vec-

teurs de transmission des couloirs à travers

lesquels les populations accèdent à l’infor-

mation et à la vraie information sur les

questions environnementales

De même les autorités de ces deux entités

que constituent la CEFE et l’ANGMV se

disent conscientes du rôle que peuvent

jouer les professionnels de l’information et

de la communication ; elles ont saisi cette

occasion pour passer en revue la place du

secteur de l’environnement dans le Plan

Sénégal Emergent.

Après deux jours de rencontre, les profes-

sionnels de l’information et de la communi-

cation ont été imprégnés des questions

environnementales et de la place qu’occupe

l’environnement dans le Plan Sénégal

Emergent.

Il y a eu des débats de haute facture. Les

intervenants ont fait montre de toutes les

connaissances et expertises sur les ques-

tions environnementales. Et c’est tout à

l’honneur des organisateurs de l’atelier de

Saint Louis qui ne se sont pas trompés de

cibles pour une meilleure prise en charge

des questions environnementales .

La CEFE et l’ANMV ne comptent pas s’arrê-

ter à la formation. Elles souhaitent joindre

l’utile à l’agréable en ouvrant d’autres

vastes chantiers qui concernent le marai-

chage, le reboisement d’arbres fruitiers et

ombragés et le bois d’école au niveau de

tous les établissements scolaires du

Sénégal.

Les conclusions retenues à l’issue de ces

deux jours d’atelier permettent à la CEFE et

à l’ANGMV d’avoir une idée beaucoup plus

claire de la voie qu’elles comptent emprun-

ter dans cette lutte sans merci qu’elles ont

décidé d’engager pour la promotion, la pro-

tection de l’environnement.

Babacar Sene

ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLEa l’école de la cellule d’education et de la formation environnementale(cefe) et de l’agence nationale de la grande muraille verte (angmv) :des journalistes renforcent leurs capacités

L’annonce d’un Traitement Prometteur

Issu de la Médecine Traditionnelle

Africaine a été Présenté aux Etats Unis

d’Amérique par PROMETRA

International, Morehouse School of

Medicine’ USAMRIID et Andrew J Young

Foundation Conformément à la vision du

Chef de l’Etat « Couverture Maladie

Universelle » et dans le cadre du PSE (Plan

Sénégal Emergent), PROMETRA et ses

partenaires ont mis en place toute une

stratégie pour accompagner cette vision

salvatrice pour notre pays.

C’est la raison pour laquelle PROMETRA a

proposé une recherche de pointe pour

trouver une solution africaine à la maladie

à virus Ebola.

Ce sont ces excellents résultats qui ont été

présenté aux éminents chercheurs des

Etats Unis, Morehouse School of Medicine,

sous le contrôle du laboratoire de

recherche médicale de l’armée des Etats

Unis (USAMRIID) qui ont testé et prouvé

que les solutions africaines

proposées par PROMETRA International

sont actuellement les meilleures au

monde. Le Président Obama a invité les

Présidents Africains et les Jeunes Leaders

Africains à Washington, DC, en Août au

Sommet des Leaders Africains 2014. The

thème de la rencontre portant sur le com-

merce, le business et le développement a

été éclipsé par l’épidémie d’Ebola. Les

Présidents Africains ont été mis au défi

d’explorer toutes les issues possibles pour

faire face à cette épidémie dévastatrice.

Reconnaissant l’histoire et l’usage de la

Médecine Traditionnelle à travers

l’Afrique, une rencontre entre

l’Ambassadeur Andrew Young et le

Président Sénégalais Macky Sall a facilité

le transfert de plantes médicinales afri-

caines de PROMETRA International à

Morehouse School of Medicine (MSM) aux

Etats Unis pour les tester contre le virus

Ebola.

Les recherches in-vitro ont été conduits

par l’US Army Research Institute of

Infectious Diseases (USAMRIID)-L’institut

de Recherche Médicale de l’Armée des

Etats Unis-en partenariat avec Morehouse

School of Medicine (MSM).

L’épidémie à fièvre Ebola continue de

ravager l’Afrique de l’Ouest et reste une

menace pour le monde entier. S’il existe

des produits naturels disponibles en

Afrique qui peuvent traiter cette maladie,

nous sommes moralement et éthiquement

obligés immédiatement de chercher, déve-

lopper et de les distribuer aux personnes

infectées à travers le continent Africain.

Cette recherche documente la possibilité

d’une solution africaine à un problème

majeur de santé Africain.

En collaboration avec la Fondation

Andrew J. Young (AJYF) et Morehouse

School of Medicine (MSM), PROMETRA

International fera une annonce des résul-

tats de laboratoire extraordinaires issus

des résultats obtenus à partir d’extraits de

plantes médicinales africaines contre le

virus Ebola faites par l’ US Army Research

Institute of Infectious Diseases (USAM-

RIID)-L’institut de Recherche Médicale de

l’Armée des Etats Unis- à Fort Detrick,

Maryland.

Cette recherche est le fruit du partenariat

continu entre Morehouse School of

Medicine, la Fondation Andrew J. Young et

PROMETRA International, à travers un

protocole d’accord mis en place depuis

2010. Ce partenariat a été créé pour amé-

liorer la santé et le bien-être de l’Afrique et

de sa Diaspora.

DES EXTRAITS DE PLANTES MÉDICINALES AFRICAINES CONTRE LE VIRUS EBOLALa réponse de l’afrique face à la fièvre ebola

Le Roi du Maroc Mohammed VI et le

Président Macky Sall ont procédé, le lundi

25 mai 2015, à la pose de la première

pierre du quai de pêche de Soumbédioune.

"Ce projet de point de débarquement amé-

nagé, proposé par le Royaume du Maroc à

la République du Sénégal, s'inscrit dans le

cadre de la coopération Sud-Sud et se veut

un témoignage fort des liens d'amitié exis-

tant entre les deux nations", indique un

communiqué

Il s'agit d'améliorer les conditions de tra-

vail des acteurs de la pêche artisanale en

leur offrant "un cadre structuré pour une

activité artisanale déjà présente sur le site

avec un important potentiel de développe-

ment à venir".

Le projet comprend dix entités qui visent à

améliorer les conditions de travail ds

pêcheurs et à générer plus de revenus

pour leur offrir ainsi des conditions de vie

meilleures. D'un coût d'un milliard deux

cent mille francs CFA, conjointement

financé par la Fondation Mohammed VI

pour le Développement durable et le

Département de la Pêche maritime du

Royaume d Maroc, avec comme déléga-

taire pour sa réalisation Attijariwafa Bank,

ce projet comportera une halle au poisson,

une chambre froide, une fabrique de glace,

des espaces socio-collectifs et des bureaux,

un espace de transformation du poisson,

un marché de vente au détail, un cafétéria,

un espace de vente d’articles de pêche, un

magasin, des boxes jerrycan, des ateliers,

un espace pour chantier naval, des pon-

tons pour le débarquement du poisson...

Le ministère de la Pêche et de l'Economie

maritime veillera à l'exécution et au suivi

des travaux. Il devra aussi assurer la ges-

tion, l'affectation des aménagements aux

bénéficiaires et à l'entretien des compo-

santes du projet.

Cette initiative confirme l'exemplarité de

la coopération bilatérale mise en évidence,

à l'occasion de la visite de travail et d'ami-

tié que Sa Majesté le Roi du Maroc vient

d'effectuer au Sénégal, avec comme autres

étapes la Guinée-Bissau, la Côte d'Ivoire et

le Gabon.

COOPERATION MAROC-SENEGALun quai de pêche gracieusement offert parle royaume du maroc à Soumbédioune

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MENSUEL D’ INFORMATIONS SUR L’ELEVAGE, L’AGRICULTURE, LA PÊCHE ET L’ENVIRONNEMENT

Malgré certaines difficultés qui ont marqué

son démarrage, le Programme d’Appui au

Développement Agricole et à

l’Entreprenariat Rural (PADAER) a réussi

grâce aux différents partenaires, à asseoir

les conditions de succès de la campagne

2014-2015. Pour cette campagne, les

Organisations de Producteurs(OP) ont pu,

non seulement disposer à temps de surfaces

cultivables, en termes d’aménagements des

terres agricoles, mais aussi accéder sans dif-

ficultés aux intrants de qualité, notamment

les semences, les engrais, le matériel agri-

cole, avec des houes, des buteuses etc. Ce

qui a fortement amélioré la résilience à l’in-

sécurité alimentaire dans les zones d’inter-

vention du programme.

L’objectif du PADAER est de contribuer à la

réduction de la pauvreté rurale et stimuler

la croissance économique dans les régions

de Kédougou, de Kolda, de Matam et de

Tambacounda.

En termes d’objectifs spécifiques, le

Programme contribue à améliorer durable-

ment la sécurité alimentaire et les revenus

des petits producteurs, agriculteurs et éle-

veurs et crée des emplois durables pour les

ruraux en particulier les jeunes et les

femmes.

Les objectifs opérationnels du programme

visent cinquante mille (50.000) exploita-

tions familiales pauvres, neuf cent soixante-

quinze (975) Organisations de Producteurs

et deux cent (200) Micros et Petits

Entrepreneurs Ruraux (MPER) présents

dans les chaînes de Valeur Agricoles du

PADAER. En termes de réalisations phy-

siques, les objectifs du PADAER visent

l’aménagement hydro agricole de 2035 hec-

tares, la construction de 75 Kms de pistes de

désenclavement, la réalisation de 10 Unités

Pastorales et le renforcement de 20 autres,

et la construction de 48 magasins de

stockage. L’Etat du Sénégal, le Fonds

International de Développement

Agricole(FIDA), le Fonds Fiduciaire du

Mécanisme de Cofinancement Espagnol

pour la Sécurité Alimentaire et les bénéfi-

ciaires, constituent les principaux bailleurs

du PADAER, pour un coût global de 22,40

milliards de francs CFA et d’une durée de 6

ans. Il a pour ancrage institutionnel le

Ministère de l’Agriculture et de

l’Equipement Rural. Il est entré en vigueur

en 2011 et s’achève en 2017.

La stratégie, voire l’approche du PADAER,

est axée sur la contractualisation avec les

partenaires stratégiques et les prestataires

privés, sur l’approche genre et la mise en

œuvre à partir des zones de concentration

suivant les potentialités et atouts hydro-

agricoles et pastoraux.

L’amélioration de l’offre de produits agri-

coles, la valorisation et la mise en marché, la

coordination, le suivi-évaluation, la commu-

nication, la gestion des savoirs et le genre,

constituent les trois composantes du

PADAER.

La logique du programme vise l’évolution

progressive des exploitations agricoles

familiales d’autoconsommation vers une

agriculture rentable où le marché déter-

mine les stratégies d’investissement et de

production et la mise à l’échelle de modèles

déjà conçus et appliqués par de précédents

projets et programmes, avec des principes

d’intervention axés sur les interventions

centrées sur l’approche chaîne de valeur,

sur la mise à l’échelle des acquis et expé-

riences réussis des autres projets et pro-

grammes et sur l’induction des impacts

positifs sur l’environnement et la mise en

place de plans de suivi des mesures d’atté-

nuation des impacts négatifs avec une

implication active des bénéficiaires.

Un fort partenariat est développé au niveau

local entre le PADAER, les projets et les pri-

vés et pour toute autre relation entre le

PADAER et les différentes organisations sur

place dont « Baamtaaré « qui ont permis

de faire des raccourcis intelligents et

d’avoir des résultats visibles en moins de

quinze mois de mise en œuvre du PADAER.

Quelques réalisations du PADAER en 2014

leS aMénageMentS hydroagrIcoleS

- Reprise de planage de 104 hectares de

périmètres irrigués villageois

- Réhabilitation de 285 ha de bas-fonds rizi-

coles

- Aménagement de 120 ha de nouveaux bas-

fonds rizicoles

- Réhabilitation de 77 ha de plaines d’épan-

dage de crue

- Aménagement de 33 ha de nouvelles

plaines d’épandage de crue

- Aménagement parcellaire complémen-

taire de 70 ha

- Réhabilitation de 28ha de périmètres hor-

ticoles

leS InfraStructureS• Contribution à la réalisation de 50 km de

pistes dans le cadre du PPC/PNDL

Intrants Agricoles

- 24,39tonnes de semences de maïs certi-

fiées (variétés Early Thaï et Suwan) distri-

buées

- 42,65tonnes de semences de riz de bas-

fonds (BG 90-2, Sahel 108 et Sahel 202) dis-

tribuées

- 11,05tonnes de semences de riz distri-

buées par AFRICARICE

- 433,31tonnes de NPK triple 15 mises en

place par Bamtaaré

- 330,08tonnes d’Urée mises en place par

Bamtaaré

- 1765,28 litres d’herbicide mis à la disposi-

tion des producteurs

Matériels Agricoles

• 1666 unités (Semoirs, houes sine, houes

occidentales, charrettes, chevaux, ânes, sacs

d’une contenance de 50 kg, bâches etc.)

mises à la disposition des OP

accèS au conSeIl agrIcole - ANCAR, SAED et Bamtaaré assurent le

Conseil Agricole

- 8182 producteurs (dont 67% de femmes)

membres de 395 OP ont bénéficié d’appuis-

conseils

ProductIon et rendeMentLa production totale en maïs est de 3310,94

tonnes avec un pic de 492 tonnes par hec-

tare à Missirah. La production totale en riz

paddy est de 1606,91 tonnes

SuPerfIcIeS eMBlavéeS• 2102,98 hectares sont emblavés dont

1284 ,04 hectares de maïs, 131, 70 hectares

de riz de plateau, 687,24 hectares de riz bas-

fonds, 29 hectares pour un programme de

multiplication de semences, 104 ha de péri-

mètres irrigués, exploités en système de

riziculture intensive et 526,5 hectares de

bas-fonds labourés

aPPuI à la ProfeSSIonnalISatIondeS acteurS

- 118 OP locales diagnostiquées et leurs

plans de développement élaborés

- 15 OP faîtières diagnostiquées

- 853 producteurs et 43 Relais d’OP formés

sur les itinéraires techniques

- 20 OP ont été accompagnées dans la for-

malisation

- 26 producteurs formés sur l’éducation

financière

- 229 OP de Matam accompagnés dans l’ex-

ploitation de 2000 hectares de riz

Appui à la transformation et à

l’Entreprenariat Rural

- Participation des Micro-Entreprises

Ruraux à la FIARA 2014, à la Journée

Mondiale de l’Alimentation et aux événe-

mentiels organisés en régions

- Partenariat avec le Laboratoire Bio-

Essence (Renforcement de capacités des

femmes, visites d’échanges et accès aux

marchés)

- Subvention de 58 Micro Entrepreneurs

Ruraux pour 80 millions de francs Cfa

LE PROGRAMME D’APPUI AU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET À L’ENTREPRENARIAT RURAL (PADAER)une agriculture porteuse d’un développement rural durable

Des raccourcis intelligents et des résul-

tats visibles, en moins de quinze mois de

mise en œuvre…C’est ainsi que son

Coordonnateur, M. Ngagne Mbow,

résume le bilan mi-parcours du

PADAER. Il revient avec nous sur la par-

ticipation à la FIARA et à une rencontre,

à Rome, avec le FIDA.

comment se traduit le partenariatdéveloppé par le Padaer ?Un fort partenariat est développé au

niveau local entre le PADAER, les projets

et les privés et pour toute autre relation

entre le PADAER et les différentes organi-

sations sur place dont « Baamtaaré» qui

nous ont permis de faire des raccourcis

intelligents et d’avoir des résultats visi-

bles en moins de quinze mois de mise en

œuvre. C’est l’occasion de féliciter les

exposants venus nous accompagner, qu’il

s’agisse de Kédougou, de Tambacounda,

de Kolda, de Vélingara, de Salémata et

autres.

Le PADAER a également participé au Salon

International de l’Agriculture (SIA) de

Paris 2015, quels enseignements en tirez-

vous ?

voulez-vous nous rappeler la vocationdu Padaer ?Le PADAER prend la relève du PROMER

dans ses zones d’intervention et aussi

dans ses composantes. Nous avons eu des

études de référence de la situation

actuelle dans ces zones en ce qui concerne

la Micro Entreprise Rurale. Ce qui nous a

permis d’avoir des informations utiles,

pour non seulement affiner nos stratégies,

mieux définir nos cibles et mieux réfléchir

sur nos interventions en vue d’atteindre

nos objectifs. Ces données actuelles nous

ont permis de savoir exactement où nous

en sommes et ce qui y a lieu de faire. Nous

sommes en phase d’amener les gens à

changer de comportements. Il y a des

habitudes qui s’étaient installées et il fal-

lait absolument les changer et transfor-

mer les points faibles en points forts. Il

s’agit pour nous de faire des investisse-

ments rentables qui permettent de créer

des emplois pour les jeunes et les femmes

et surtout de faire des emplois durables.

Nous sommes un projet qui doit faire de la

mise à l’échelle. Nous allons nous appuyer

sur ce qui a été fait de mieux pour pouvoir

aller à un autre niveau de développement,

mais nous saurons pouvoir compter sur la

mobilisation de nos autorités administra-

tives, au niveau central comme au niveau

local, mais aussi sur la mobilisation des

chambres consulaires et des différents

partenaires en vue d’atteindre nos objec-

tifs.

Qu’en est-il de la rencontre à romeavec le fIda ?Ce fut un atelier extrêmement intéressant,

à la suite de l’atelier de partage de Dakar

tenu les 9 et 10 février derniers. La mis-

sion du Sénégal s’est déroulée dans de

bonnes conditions. On a tenu un bon panel

où les producteurs et les productrices du

Sénégal ont présenté leurs résultats obte-

nus avec l’appui des projets comme le

PAFA et le PADAER. Au sortir de cette ren-

contre, le FIDA est conscient des résultats

obtenus et ensuite il espère beaucoup tra-

vailler avec un mécanisme comme le

FNDAPS pour mieux assurer la durabilité.

Le FIDA a également apprécié le partena-

riat développé par les projets et aussi

entre les projets et les privés, notamment

pour ce qui est du PAFA, la relation OP/OM

et au niveau du PADAER, toute la relation

entre le PADAER et les différentes organi-

sations sur place dont « Baamtaaré » qui

lui ont permis de faire des raccourcis intel-

ligents et d’avoir des résultats visibles, en

moins de quinze mois de mise en œuvre.

Propos recueillis par Babacar Sène

M. NGAGNE MBOW, COORDONNATEUR DU PADAERun fort partenariat au niveau local