Méthodologie d'élaboration d'un questionnaire

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  • 8/17/2019 Méthodologie d'élaboration d'un questionnaire

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     CONCEPTION ET CONSTRUCTION

    D’UN QUESTIONNAIRE 

     Introduction 

    Un questionnaire est un document sur lequel sont notées les réponses ou les réactions d’unindividu (l’enquêté). 

    Il existe deux types de questionnaires : a) Les questionnaires d’administration directe : dans ce cas, la personne interrogée note elle-

    même ses réponses sur le questionnaire. La personne qui mène l’enquête (l’enquêteur) peutêtre ou non présente ; si elle est présente, elle peut éventuellement préciser le contenud’une réponse si l’enquêté le demande. 

     b) Les questionnaires d’administration indirecte : dans ce cas, c’est l’enquêteur qui note lesréponses que lui fournit le sujet. L’enquêteur est donc forcément présent. 

    L’administration indirecte permet d’obtenir les meilleurs résultats mais nécessite des moyens

     plus importants ; lorsque le nombre de personnes à interroger est très important ou laformulation extrêmement précise, il faut utiliser l’administration directe. 

    L’administration des questionnaires peut se faire de trois façons : 

    - Par correspondance : les questionnaires sont envoyés par la poste aux individus del’échantillon choisi. Le risque dans ce cas est de se trouver devant un pourcentage plus oumoins important de non-réponses, ce qui fausse la représentativité de l’échantillon. 

    - Par entretien : le questionnaire est rempli lors ou après un tête-à-tête entre un enquêteur etla personne interrogée. Le respect de la composition de l’échantillon est dans ce cas plusfacile mais il ne faut pas oublier l’éventualité d’un refus ou d’une a bsence des enquêtés. 

    - Par téléphone : seul un questionnaire très court peut être soumis. 

    L’élaboration d’un questionnaire s’effectue en quatre phases composées de différentes étapes: 

    1)  Réalisation des actions préalables à l’élaboration du questionnaire - définir l’objet de l’enquête, - faire l’inventaire des moyens disponibles, 

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    - choisir la population, - construire l’échantillon. 

    2)  Elaboration et administration du questionnaire - rédiger le projet de questionnaire, - mettre le questionnaire en forme, - tester le projet de questionnaire, - réaliser le questionnaire définitif, - réaliser l’enquête. 

    3)  Traitement du questionnaire - coder les questionnaires, - dépouiller les questionnaires, - valider l’échantillon. 

    4)  Rédaction du rapport d’enquête 

     I. ACTIONS PRÉALABLES À L’ÉLABORATION DUQUESTIONNAIRE

    A. DÉFINITION DE L’OBJET DE L’ENQUÊTE 

    La définition de l’objet de l’enquête est une étape importante : elle permettra de donner unegrande unité au questionnaire en évitant la dispersion des questions dans toutes les directions(questionnaire « fourre-tout »). 

    B. INVENTAIRE DES MOYENS DISPONIBLES Examiner les disponibilités en : 

    - Temps : une enquête ne se fait pas en quelques jours, c’est pourquoi il est indispensable defaire un planning précis des opérations. - Personnel : enquêteurs (nombre et expérience), codeurs, etc. - Sources documentaires annexes : elles peuvent être nécessaires pour établir l’échantillon. - Moyens matériels divers : procédés d’impression des questionnaires, timbrage desenveloppes,… - Budget. 

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    C. CHOIX DE LA POPULATION 

    L’ensemble des personnes à interroger, « l’échantillon », est extrait d’une population pluslarge, « la population parent » (appelée aussi « population de référence » ou « populationmère », ou encore « population »). La définition de la population est dépendante de : 

    - L’objet même de l’enquête : la population peut être désignée dans l’énoncé même del’objet. - Les hypothèses de travail choisies : le contenu même du ou des problèmes à traiterimplique telle ou telle définition de la population. - Le type d’échantillonnage adopté : suivant la nature des documents disponibles pourconstruire l’échantillon, on sera éventuellement contraint de restreindre la définition de la

     population. - Les contraintes matérielles imposées : pour des raisons financières ou de délaisd’exécution. 

    D. CONSTRUCTION DE L’ÉCHANTILLON 

    Il s’agit d’abord de déterminer la taille de l’échantillon puis de lister les personnes àinterroger. 

    1. La construction de l’échantillon 

    Une méthode simple pour construire un échantillon représentatif est la suivante : soit une population donnée pour laquelle on connaît la fréquence d’un caractère donné, le caractère« x » ; on extrait une fraction de cette population dans laquelle on retrouve la même fréquence

     pour ce caractère « x ». Ce caractère doit être lié avec les questions posées. Ex. : pour évaluer l’utilisation d’un logiciel dans les laboratoires, il faut construire unéchantillon de laboratoires représentatif de l’ensemble des laboratoires en fonction du typed’unités car les réponses sont a priori différentes selon ce caractère. La fréquence relative d’un ou de plusieurs caractère(s) donné(s) dans l’échantillon doit serapprocher le plus possible de sa fréquence relative dans la population. Ex. : si la fréquence relative des personnes n’ayant pas reçu de formation à l’utilisation del’application « x » est de 20 % dans la population des utilisateurs de cette application, la

     probabilité de ne pas avoir reçu de formation à l’utilisation de l’outil « x » est de 20 chancessur 100 ou de p = 0,20. Il faut donc que la fréquence relative des utilisateurs n’ayant pas reçude formation à l’utilisation de l’application « x » dans l’échantillon se rapproche le plus

     possible de 0,20 ou 20 %. En général, ne pas définir un échantillon à partir d’un seul caractère de la population :déterminer la taille de celui-ci pour chacun des différents caractères puis choisir l’effectif le

     plus grand parmi ceux obtenus lors des calculs. 

    2. Calcul de la taille de l’échantillon 

    La précision des résultats obtenus augmente avec le nombre de personnes interrogées. Ainsi,si on obtient 50% de personnes qui répondent « oui » à une question dans un sondage, cela

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    signifie que la proportion réelle de réponses « oui » dans l’ensemble de la population estcomprise entre : 

    - 40% et 50% si l’échantillon est constitué de 100 personnes, - 

    DÉFINITION DE L’OBJET DE L’ENQUÊTE 

    47% et 53% si l’échantillon est constitué de 1000 personnes. 

    La taille de l’échantillon doit être fixée en fonction des moyens disponibles et du degré de précision souhaité. 

    3. Liste des personnes à interroger  

    Etablir la liste des personnes à interroger : nom, prénom, fonction, code labo et/ou délégation. Du fait des refus opposés à l’enquête, des absences, etc., il est quasi-impossible de recueillirles réponses de l’ensemble des personnes faisant partie de la liste d’enquête. C’est pourquoi il

    est nécessaire de prévoir un échantillon plus large en prévision de ces « manques ».

    2. ÉLABORATION ET ADMINISTRATION DUQUESTIONNAIRE 

    A. CRITÈRES DE QUALITÉ D’UN QUESTIONNAIR E Globalement, la formulation des questions, le choix des questions (ouvertes ou fermées),ainsi que la forme et le choix des réponses proposées seront élaborés en fonction de troiscritères : la clarté (compréhension), la neutralité (authenticité des réponses) etl’adéquation qui nous renvoie à la capacité des interviewés à répondre au questionnaire A ces critères faisant référence au contenu s’ajouteront d’autres critères faisant référence à lastructure du questionnaire. 

    1.  CONTENU a. Clarté Les questions doivent être formulées dans un vocabulaire simple compréhensible par le plusgrand nombre. Les concepts techniques doivent être déclinés le plus simplement possible. Laclarté s’obtient également par la formulation de questions courtes 

    b. Neutralité Cette notion est importante dans une enquête ou un sondage. L’information à recueillir doitêtre demandée (via le questionnaire) de façon objective. Il s’agit ici de s’assurer del’authenticité des réponses. Un questionnaire est considéré comme étant neutre quand il

     préjugera le moins possible des réponses éventuelles. Un choix assez large de possibilités deréponses devra être proposé aux enquêtés. 

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     Exemple : une présélection d’items et une réponse « autre » dans laquelle on laissel’enquêté préciser sa réponse. 

    c. Adéquation 

    Ce critère fait donc référence à l’ajustement des questions par rapport aux caractéristiques desquestions par rapport aux caractéristiques des personnes interrogées. 

    La satisfaction de ces trois critères limite le nombre de refus de réponse et par conséquent les problèmes de pertinence des résultats obtenus. 

    2.  STRUCTURE 

    La préparation matérielle du questionnaire se concrétise aussi par des efforts au niveau de lacharpente de celui-ci. Trois éléments sont importants à ce niveau : la longueur du

    questionnaire, l’ordre et l’orientation des questions. 

    a. Longueur Globalement, il faut veiller à ce que les questionnaires auto-administrés (c’est à dire remplis

     par l’interviewé sans la présence d’un enquêteur) soient les plus courts possible, il en est demême pour certains questionnaires administrés par téléphone. 

    b. Ordre Un questionnaire comporte un certain nombre de sections qui correspondent chacune à unevariable ou un groupe de variables. Il est donc nécessaire pour s’assurer d’une bonne

     participation de l’enquêté de mettre des liaisons entre les différentes sections. Globalement, les questions générales précèdent les questions spécifiques. 

    En règle générale, l’articulation retenue par les concepteurs de questionnaires est la suivante : 

    1) une ou plusieurs question pour s’assurer que l’interviewé fait partie de la population surlaquelle on fait notre recherche. 

    2) La première section doit comporter des questions faciles à répondre pour le mettre enconfiance (il convient de soigner la formulation de ces questions). A l’intérieur de cettesection les questions devront être simples et attrayantes tandis que les questions les plus

    délicates y seront placées à la fin. 3) Les passages d’une section à l’autre devront être marqués par une courte phrase detransition informant l’interviewés de l’orientation du questionnaire. 

    c. Orientation Il faut savoir qu’en matière de questionnaire il existe ce qu’on appelle un « biais de

     positivité » c’est à dire que toutes choses étant égales par ailleurs, les individus ont tendance àrépondre plus facilement oui que non et plus facilement d’accord que pas d’accord. Aussi il faut veiller à limiter l’effet de ce biais. 

    En résumé un bon questionnaire doit : 

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    ·   être simple avec une présentation claire et attrayante (faire attention à la disposition et à laforme) ·  ·   avoir des questions simples c’est à dire : - courtes (phrases interrogative n’excédant pas 20 mots - Payne 1950) 

    - neutres (pas de questions tendancieuses ou biaisées) - sans ambiguïté : utiliser un vocabulaire simple et adapté à la forme de recueil del’information (écrit ou oral), éviter les mots à plusieurs sens et les formes grammaticales peuclaires. ·   directes ou indirectes ·   il faut soigner les réponses proposées : OUI NON Ne sait pas 

    Par ailleurs il convient de faire attention : ·   à l’ordre des questions ·   aux réponses fourre-tout ou induites (questions dans laquelle il y a déjà la réponse) ·   aux questions ouvertes 

    B. RÉDACTION DU PROJET DE QUESTIONNAIRE 

    Il faut procéder de manière itérative en construisant une ébauche de plus en plus précise. Dans un premier temps, rassembler pêle-mêle et en langage de tous les jours toutes lesquestions que l’on souhaite poser et qui correspondent aux objectifs. Ce n’est que dans undeuxième temps que l’on mettra cet ensemble de questions en forme pour constituer lequestionnaire. 

    La stratégie de construction d’un questionnaire est relativement simple . Il faut pour celas’assurer de quatre choses : 

    ·   que les enquêtés comprennent les questions ·   qu’ils sont capables d’y répondre ·   qu’ils acceptent d’y répondre ·   que la réponse est formulée de façon authentique et non-influencée. 

    Pour ce faire, le chercheur doit se mettre dans la peau de ceux à qui le questionnaire seraadministré et prévoir leurs réactions aux questions. C’est le meilleur moyen de concevoir desquestions favorisant l’obtention de l’information souhaitée. 

    Il existe différentes formes de questions : - les questions fermées, - les questions semi-ouvertes, - les questions ouvertes. 

    1. Questions fermées 

    PrincipeLes réponses sont fixées à l’avance et le sujet doit obligatoirement choisir parmi l’éventail quilui est proposé. 

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    Utiliser les questions fermées pour obtenir certains renseignements factuels, pour jugerl’approbation ou la désapprobation d’une opinion donnée, la position sur une gamme de

     jugements, etc. Il existe plusieurs types de questions fermées auxquelles la personne interrogée peutrépondre : 

    - une seule réponse, -  plusieurs réponses, - un classement. 

    Exemples1) Ex. de question à une seule réponse possible : 

    ·   Exemple 1 : « Utilisez-vous tous les jours l’application « x » ? » Oui Non 

    ·   Exemple 2 : « Dans quelle tranche d’âge vous situez-vous ? » Moins de 20 ans

    20-30 ans

    30-40 ans

    40-50 ans

    50-60 ansPlus de 60 ans

    Recommandations pour déterminer les classes : - couvrir tous les cas (veiller à l’équilibre dans les réponses proposées) -  pas de recouvrement, - classes équilibrées (proportion constante des réponses dans chaque réponse) 

    ·   Exemple 3 : « A quelle fréquence utilisez-vous l’application « Terminogag » ? Régulièrement

    Occasionnellement

    Rarement

    Jamais

    2) Ex. de question à plusieurs réponses possibles : 

    ·   Exemple 1 : « Etes-vous abonné(e) : » à LMB actu

    à DSI actu

    à Xlab actu

    ·   Exemple 2 : « Avec lesquelles de ces affirmations êtes-vous d'accord ? » 

    LMB-actu et le site relient les lecteurs entre euxLMB-actu et le site relient les lecteurs au journal

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    le site est une référencele site incite à la lecture du journal impriméle site permet de lire en langue française sur la Toilele site offre un intérêt dans l'accès aux archives

    (Réponses simultanées possibles : 3) 

    3) Ex. de question à classement : 

    ·   Exemple 1 : Classer les affirmations suivantes par ordre de préférence (n°1 = affirmation préférée) : 

    LMB-actu permet de garder un lien avec le journalLMB-actu offre le regard du "Micro-Bulletin" sur l'actualité LMB-actu permet une lecture "ciblée" du journal papier

    LMB-actu offre des sélections de sites intéressantsRemarques Les questions fermées sont aisées à comprendre et il est facile d’y répondre (il suffit de tracerune croix dans une case). Elles garantissent un certain anonymat. Elles peuvent servir de questions filtre. Une question filtre permet de répartir les répondantsentre plusieurs séries de réponses ultérieures. Ex. : Question 1 : Utiliserez-vous Labintel/2 Unité en réseau (c’est-à-dire en multi-postes) ? 

    Oui

     Non

    Question 2 : Si OUI : sous quel mode ? Réseau homogène (c’est-à-dire avec plusieurs postes de mêmetype)Réseau hétérogène (c’est-à-dire avec plusieurs postes de typesdifférents)

     Les questions fermées sont celles qui se prêtent le mieux au dépouillement et à l’analysestatistique : les réponses étant prévues, il ne peut y avoir aucune ambiguïté dans les réponses . 

    Le risque de ce type de question est de « dicter » la réponse de l’individu : celui-ci peut avoirtendance à choisir la réponse qui lui semble la plus conforme à l’attente des réalisateurs del’enquête et non pas celle qui est la plus proche de ce qu’il pense. Les questions fermées ne peuvent/ne doivent pas être employées pour recueillir desinformations nuancées, correspondant à des attitudes profondes mais pour recueillir descaractéristiques objectives. 

    2.Questions ouvertes 

    Principe

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    La réponse n’est pas prévue et la personne interrogée est libre de s’exprimer. On réserve à ceteffet dans le questionnaire un emplacement suffisant. 

    Question 1 : Quel est, à votre avis,............... 

    Question 2 : Citez les..........que vous avez déjà utilisés : 1.  ...................................................................

    ...6.  ....................................................................

    ..2.  ...................................................................

    ...7.  ....................................................................

    ..3.  ...................................................................

    ...8.  ....................................................................

    ..

    4.  ......................................................................

    9.  ......................................................................

    5.  ......................................................................

    10.......................................................................

    Remarques Si les questions ont été bien formulées, elles permettent recueillir des informationsintéressantes. 

     Les questions ouvertes doivent être utilisées lorsqu’on ne peut prévoir les réponses possibles. Il faut être très attentif quant à leur formulation : elles doivent être explicites et ne doivent pascomporter de contresens. Elles sont très difficiles à dépouiller. 

    3. Questions semi-ouvertes 

    PrincipeLes principales réponses possibles sont prévues mais on laisse la possibilité d’ajouter desréponses libres. Ex. : « En premier lieu, vous appréciez ce site car : » 

    il permet de garder un lien avec le journal il offre le regard du "Micro-Bulletin" sur l'actualité il permet une lecture "ciblée" du journal papier  il offre des sélections de sites intéressants vous appréciez « LMB-actu » pour une autre raison.

    Précisez :............................................................................................................................................................................................ 

    Remarques 

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     Les questions semi-ouvertes sont assez faciles à dépouiller dans la mesure où un grandnombre de réponses sont déjà prévues. Elles présentent le risque d’influencer la réaction de la personne interr ogée, par la suggestionde réponses qui peuvent paraître soit plus habituelles, soit plus « convenables ». 

    4. Notes importantes 

    Prévoir dans tous les cas la possibilité d’absence de réponse. L’item « sans réponse » ne doit pas obligatoirement figurer dans l’énoncé de la question mais il faut en tenir compte lors dudépouillement (établissement du code). Cette possibilité correspond au refus (ou à l’oubliéventuel) de répondre. Dans certains cas, les items « ne sait pas », « sans opinion » ou même « refus de répondre »doivent être prévus. Mais attention ! utiliser seulement ces items à bon escient car ils donnentle choix à la personne interrogée d’éviter toute question qui risquerait de « l’engager  » un peutrop. Les questions ouvertes ne s’utilisent pas seulement pour recueillir des opinions : elles peuventêtre utiles pour remplacer une interminable question fermée. Remplacer lorsque cela est possible une question ouverte par une ou plusieurs questionsfermées car cela facilite le traitement des données. Parallèlement à la rédaction des questions fermées ou semi-ouvertes, il est souhaitable de

     préparer le dépouillement (en composant les codes). 

    C. MISE EN FORME DU QUESTIONNAIRE 

    Une fois les ébauches successives effectuées, on peut passer à la phase de rédaction proprement dite. Le projet de questionnaire ne doit pas être un brouillon, mais un véritablequestionnaire auquel l’enquête pilote ne fait qu’apporter (en principe) des corrections ne

     portant sur aucun aspect fondamental. 

    1. problèmes de forme 

    Après avoir bien défini le contenu du questionnaire, il faut résoudre les problèmes de forme. 

    ·   Quel mode d’administration du questionnaire choisir (correspondance, entretien ,téléphone) ? 

    Tout dépend des moyens (matériel, humain, temporel, financier) dont on dispose. Selon lemode choisi, la rédaction des questions doit être envisagée sous un angle différent. 

    ·   Quels genres de questions utiliser ? Tout dépend du degré de précision que l’on souhaite obtenir, de la nature des analysesenvisagées, … 

    ·   Quel langage utiliser (questions fermées, ouvertes, semi-ouvertes) ? 

    C’est le niveau culturel moyen des personnes interrogées qui déterminera le vocabulaire, lestournures de phrase. 

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     ·   Quel mode d’exploitation adopter  ? Le questionnaire doit être aménagé en fonction de ce choix (dépouillement et tratementsmanuiels, informatiques ou mixtes). 

    ·   Comment va-t-on éviter les déformations involontaires apportées par les répondants dansleurs réponses ? 

    Il existe plusieurs types de déformations possible dont l’importance peut être considérable.[Mucchielli] a réparti en sept catégories les « déformations involontaires » provenant desattitudes de réponses chez le sujet interrogé. 

    1.La réaction de prestige Par peur de se faire mal juger sur ses réponses, l’enquêté adopte un comportement de« façade » : atténuation des opinions, simulation, réponses stéréotypées, conformité àdes attentes normatives.

     - La contraction défensive à la question personnalisée La personne interrogée a peur que ses réponses ne soient utilisées contre elle ou trouvequ’une question est trop « délicate » ou « trop personnelle ». Les questions impliquantdirectement la personne (« à votre avis », …) peuvent entraîner ainsi un refus der épondre, ou une fuite vers des réponses qui n’en sont pas : « Ne sais pas », « Sansopinion », etc. Pour éviter ce type de réaction, il faut essayer : 

    - de ne pas commencer le questionnaire par des questions risquant de provoquer une telle réaction ; - de ne pas personnaliser la question quand le thème abordé est délicat ; porter

     plutôt la question sur un plan plus général ; - d’utiliser autant que possible des questions indirectes : 

    ×  aborder le thème par quelques questions moins personnelles, ×  noyer le thème principal dans un ensemble plus anodin, ×  utiliser le procédé de l’entonnoir  : partir de questions générales

     pour cerner le sujet progressivement de manière de plus en plus précise, en contraignant la personne à répondre, selon un mécanismed’enchaînement automatique. 

    - Les réponses suggérées par le libellé de la question 

    Si une question est rédigée de manière tendancieuse, elle risque de conditionnerfortement la réponse de la personne interrogée. - L’attraction de la réponse positive 

    Les gens disent plus facilement « Oui » que « Non », témoignent plus facilement deleur accord que de leur désaccord (le refus, la désapprobation peuvent parfoisapparaître comme des symptômes de non-intégration). Il faut donc éviter les questions fermées de type binaire (Oui/Non ou D’accord / Pasd’accord) lorsqu’on demande à la personne interrogée son opinion personnelle ;

     prévoir des réponses intermédiaires. Propositions d’échelle : 

    - très satisfait, plutôt satisfait, moyennement satisfait, plutôt mécontent, trèsmécontent, 

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    - tout à fait d’accord, plutôt d’accord, moyennement d’accord, pas tellementd’accord, pas du tout d’accord, - Ex :« Les temps de réponse de votre logiciel sont : » 

    très bons  plutôt bons 

     plutôt mauvais très mauvais 

    - La peur de certains mots Certains mots provoquent des réactions de défense parce qu’ils sont « chargés » demanière défavorable, en raison de leur connotation négative. Toujours s’efforcer den’employer que des mots « neutres ». 

    - L’attraction des références à des personnalités L’introduction de noms de personnalités connues peut entraîner des réactionsd’identification ou de rejet de la part d’un certain nombre de répondants, surtoutlorsqu’ils n’ont pas d’opinion précise sur le sujet traité. 

    - La peur du changement Des questions sur un mode « dynamique » peuvent provoquer la réaction conformisteliée à la crainte du changement. Cette crainte est fort répandue et on s’efforcera pourla neutraliser, de formuler les questions de manière « statique ». 

    Donc en résumé, il faut surtout éviter lors de la rédaction du questionnaire de provoquer chezles personnes interrogées la crainte de se faire mal juger, le désir de se conformer à la normesociale, le refus de se laisser impliquer personnellement, la suggestibilité au contenu desquestions. 

    S’ajoutent aux déformations suscitées : - l’attitude de suspicion à l’égard de la technique du questionnaire elle-même : nombreux sontles individus qui craignent de « s’engager  » ; - la lassitude qui peut exister du fait d’un contact trop fréquent avec ce mode d’investigation ; - l’attitude de repli causée par les changements de thèmes dans le questionnaire si ces dernierssurviennent brutalement, ce qui éveille ou renouvelle la méfiance de la personne interrogée ; - l’effet de halo : - l’agacement ressenti par rapport à une question peut s’étendre sur d’autres questions, - la personne interrogée peut être tentée, par souci de cohérence de fournir un ensemble deréponses homogène en s’alignant sur les premières réponses fournies ;

     - l’attirance pour les réponses situées en début de la liste des choix multiples (questionsfermées) : les individus ont souvent le sentiment que la réponse classée première dans la listeest « la meilleure » réponse ; - l’effet de la longueur du questionnaire : un questionnaire trop long risque d’entraînerl’agacement ou le désintérêt ; - l’effet de la complexité du questionnaire : une présentation compliquée, des termes difficilesà comprendre peuvent entraîner le rejet du questionnaire. 

    Pour contrebalancer les effets des différentes réactions que nous venons d’exposer, essayer aumaximum d’appliquer les recommandations suivantes : 

    -Ne pas commencer le questionnaire par des questions : - pouvant provoquer des réponses de façade, 

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    - impliquant un engagement personnel de la personne enquêtée, - provoquant des efforts particuliers de réflexion, - traitant de problèmes délicats. 

    -Ne pas utiliser de questions : 

    - abordant directement des thèmes délicats, - pouvant suggérer certaines réponses, - pouvant faire préférer la réponse positive, - comportant des mots « chargés » affectivement, - comportant des noms de personnalités pouvant provoquer identification ou rejet, - comportant une référence explicite à un changement social menaçant (sauf si c’estl’attitude face  un changement que l’on désire mesurer), - rédigées dans un langage compliqué, peu accessible, - trop longues. 

    - Veiller soigneusement : - à disperser les questions susceptibles de provoquer l’effet de halo, - à ce que le passage d’un thème à un autre ou d’une méthode d’interrogation à une autrene provoque pas de retrait de la part de l’enquêté (faire des transitions harmonieuses :questions neutres, questions progressives, etc.), - à assurer la préparation générale de la personne interrogée au questionnaire (texted’introduction), - à ce que le questionnaire ne dépasse pas 45 à 60 minutes, 20 à 30 questions aumaximum. 

    3. Mise en forme et Présentation du questionnaire 

    a. Ordre de succession des questions Afin d’éviter les réactions de repli ou l’effet de relâchement inévitable de l’attention de find’interview, placer les questions les plus délicates dans le corps du questionnaire (plutôt quede les classer par ordre de difficulté croissante). 

    Il faut essayer de suivre les recommandations suivantes : - regrouper en règle générale les questions d’identification (fonction, labo,…etc.) au début ouà la fin du questionnaire ; si ces questions risquent de provoquer des réactions de repli, les

     placer dans le corps du questionnaire. - commencer par des questions faciles, susceptibles de mettre le répondant en confiance. - intercaler entre les groupes de questions difficiles ou délicates des questions plus faciles, qui« détendent l’atmosphère », ces questions peuvent éventuellement ne constituer qu’une

     procédure technique, sans intérêt réel pour l’enquête. - ménager des transitions entre des sujets qui ne sont pas liés. - donner au questionnaire un aspect cohérent et logique : 

    - grouper les questions relatives à un même sujet, - faire précéder les questions se rapportant à des aspects particuliers par des questionsd’ordre plus général, 

    - faire suivre les questions ayant trait à la situation personnelle de l’enquêté par lesquestions portant sur son entourage, 

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    - faire précéder les questions d’opinion par les questions de fait. 

    Textes d’introduction et de liaison Que le questionnaire soit directement ou indirectement administré, des textes d’introduction etdes textes de liaison sont nécessaires entre les diverses parties du questionnaire. Les termes utilisés dans les textes d’introduction et de liaison seront fonction du type del’enquête, de son objet, des caractéristiques culturelles de l’échantillon, etc. 

    Ces textes doivent comprendre : - des indications se rapportant aux sujets traités : 

    - ce questionnaire a pour objet de déterminer …, de mesurer… - nous allons maintenant passer au problème de… - maintenant que nous avons passé en revue les… 

    - des indications techniques : - veuillez tracer une croix (X) dans la case correspondante à votre choix/votre opinion - une seule réponse par colonne svp

     - rédigez votre réponse de la manière la plus concise possible svp - des formules de politesse : 

    - votre avis est extrêmement précieux… - merci pour votre obligeante collaboration 

    - des formules de précaution : - ce questionnaire est strictement confidentiel - cette enquête ne doit servir qu’à des fins scientifiques 

    Il faut toujours construire des textes assez courts et aisément compréhensibles ; les introduireuniquement là où ils sont nécessaires. 

    Redondances et contrôles Dans le cas où le questionnaire comporte des questions difficiles ou délicates risquantd’entraîner des réactions de façade ou induire toutes sortes de biais, on peut introduire desquestions destinées à vérifier la cohérence des réponses fournies. Pour ce faire, on posera uneautre question pour valider la réponse donnée. Exemple : pour déterminer la catégorie socioprofessionnelle(agriculteur, employé, cadre...),recouper le classement donné par le répondant avec des questions sur le niveau de diplôme, lesecteur de l’entreprise, l’ancienneté dans le poste. 

    Présentation matérielle et typographique Toujours entourer la présentation matérielle des questionnaires de soins attentifs, particulièrement pour les questionnaires administrés directement. Le questionnaire doitrespecter certains critères : 

    ¬ Maniabilité : concerne le format du questionnaire, son poids, l’emplacement desagrafes,… 

    Lisibilité : les caractères typographiques choisis doivent être lisibles. L’efficacité doit passer avant le souci de fantaisie. Le questionnaire doit être aéré : les questions doiventêtre bien séparées. Elles doivent également être numérotées de manière simple.

    ® Facilité de remplissage :

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    - Laisser à l’enquêteur (en administration indirecte) ou à l’enquêté (administrationdirecte) la place nécessaire pour noter les réponses :- Pour les questions fermées, utiliser en règle générale des cases carrées dans lesquellesles personnes interrogées traceront une croix.- Pour les questions ouvertes, prévoir des cadres de dimension suffisante,

     proportionnelle à la longueur supposée des réponses possibles (éviter de mettre destraits pointillés pour guider l’écriture ; utiliser plutôt des traits pleins très fins ou deslignes de grisé).- Eviter d’encombrer le questionnaire d’indications ou de dispositifs graphiques decaractère technique, destinés à préparer le dépouillement (recommandation applicable

     pour les questionnaires remplis par l’enquêté lui-même qui risque d’être perturbé parces éléments).- 

    ¯ Esthétique : l’esthétique doit être utilisé pour ajouter à l’attrait du questionnaire etcontribuer à renforcer son efficacité. Employer des icônes : ils attirent le regard etajoutent une note de gaieté.

    D. TESTER LE PROJET DE QUESTIONNAIRE 

    L’objectif de ce test est d’évaluer la facilité de compréhension, le degré d’acceptation, lafacilité d’interprétation. Le test est donc une étape absolument nécessaire qui doit êtreeffectuée avec rigueur. Comment procéder ? Il faut soumettre le questionnaire à un nombre limité de personnes (20 à 30) présentant lescaractéristiques exigées des membres de la population de l’enquête. Le groupe ne doit pas êtretrop homogène. Lors du test, il faut vérifier : : 

    1. Que les termes utilisés sont facilement compréhensibles et sans ambiguïté ; la moindredifficulté de compréhension doit automatiquement entraîner une correction (éviter absolumentde devoir fournir aux personnes interrogées des explications sur les termes utilisés). 

    2. Que l’ordre des questions ne suscite aucune des réactions de déformation possible. 

    3. Que la forme des questions utilisées permet de recueillir les informations souhaitées. 

    4. Que le questionnaire n’est pas trop long et ne provoque pas le désintérêt ou l’agacement des personnes interrogées. 

    5. Qu’il n’est pas nécessaire de décomposer certaines questions, d’introduire des redondances,etc. 

    6. Que les textes d’introduction et de liaison sont suffisants et efficaces. 

    E. RÉDACTION DEFINITIVE DU QUESTIONNAIRE 

    Lors de la rédaction du questionnaire définitif, il faut prendre en compte au maximum lesenseignements du test. Pour rédiger le questionnaire définitif, il faut : 

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     1.  Rédiger définitivement les questions, les textes d’introduction et de liaison. 

    2.  Déterminer l’ordre optimal de succession des questions, introduire les redondancesnécessaires, etc. 

    3.  Effectuer la mise en page finale : typographie, présentation graphique, papier, format, etc. 

    4.  Déterminer les moyens d’introduction du questionnaire auprès des personnesinterrogées sachant que le moyen le plus efficace est la lettre envoyée personnellement àchaque individu de l’échantillon. Cette lettre contiendra les éléments suivants : - indication de l’organisme) qui réalise l’enquête, -  buts avoués de l’enquête, - incitations à collaborer à l’enquête : intérêt(s) pour la collectivité, etc. - 5.  Préciser le mode de récupération des questionnaires dans le cas des enquêtes par

    correspondance (préciser une date butoir et l’adresse et/ou la personne à qui le questionnairedoit être retourné). - 6.  Soigner particulièrement la présentation de la lettre et la faire signer par un responsableimportant de l’organisme qui réalise l’enquête. 

    F. RÉALISATION DE L’ENQUÊTE 

    Lors de la réalisation de l’enquête, il faut veiller à : 7.  rassembler les questionnaires : les entreposer soigneusement et éventuellement les classer

    (par zone d’enquête, numéro d’ordre, etc.), 

    8.  contrôler les questionnaires : dès leur rentrée, vérifier qu’ils sont correctement remplis : lesréponses sont-elles lisibles ? le nombre des questions refusées n’est-il pas trop élevé ? 

     III. TRAITEMENT DES RÉPONSES AU QUESTIONN AIRE 

    A.  CODAGE DES QUESTIONNAIRES 

    Une fois les questionnaires rentrés, il est nécessaire de coder les réponses (hormis dans le casoù les questionnaires sont peu nombreux et le nombre des questions peu élevé). Coder lesréponses consiste à leur attribuer un code en vue de leur inscription sur un support adapté à untraitement informatique. Le code doit être adopté en fonction du type d’exploitation que l’on

    souhaite effectuer. 

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    C’est la (les) personne(s) chargée(s) de l’analyse des résultats de l’enquête qui doit (doivent)déterminer de quelle façon on va coder les réponses. Il s’agit de proposer une traductionsimple, en termes chiffrés, d’une expression rédigée en clair, qu’il s’agisse d’un fait ou d’un

     jugement. 

    B. DÉPOUILLEMENT DES QUESTIONNAIRES 

    Lorsque les questionnaires ont été codés et saisis, il faut les dépouiller ; autrement dit, il fauten dégager les résultats intéressants s’inscrivant dans le cadre défini par les hypothèses detravail. 

    1. comptages et contingences 

    Il faut réaliser deux types d’opérations : 9.  Effectuer le décompte pur et simple des réponses d’un certain genre à une questiondéterminée : c’est le comptage. 

    Ex. : A la question : «Croyez-vous qu’une formation à la gestion comptable et financière du CNRS soit nécessaire pour utiliser l’application « x » ? » Oui

     Non Ne sais pasOn fera le décompte des « Oui » et des « Non » et des « Ne sais pas » que l’onconservera tels quels (fréquences absolues) et que l’on ramènera à 100 (fréquences

    relatives). 10.Effectuer la mise en contingence des réponses à deux ou plusieurs questions différentes. Ils’agit de voir dans quelle mesure deux ou plusieurs ensembles de réponses sont liés entre eux.Dans la plupart des cas, on se limite à deux ensembles de réponses, c’est-à-dire à deuxquestions distinctes. Il s’agit alors de voir comment une variable se combine avec une autre.On cherche à construire des tableaux de contingence. 

    Pour reprendre l’exemple précédent, on va essayer de voir dans quelle mesure les troiscatégories de réponses sont influencées, entre autres, par le fait d’avoir reçu une formation àla gestion comptable et financière du CNRS. La seconde question envisagée sera donc : 

    « Avez-vous reçu une formation à la gestion comptable et financière du CNRS ? » Oui

     Non

    Le tableau de contingence sera à double entrée : 

     Nécessite d’une formation pour manipulerl’application… 

    Formation effectuée

    S.R Oui Non NSP Total

    S.R

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    Oui NonTotal

    11.S.R = sans réponse N.S.P = ne sais pas 

    2. Plan de dépouillement 

    Il s’agit de disposer de tableaux correspondant aux demandes de dépouillement correspondantaux objectifs de la recherche. Ces demandes concernent en règle générale des croisements devariables ou de caractères (tris croisés) et donnent lieu à l’établissement de tableaux decontingence. 

    Ce sont ces tableaux qui serviront à la rédaction du travail. Toutefois, il ne faut pas oublierque toutes les possibilités de contingences (de croisements) ne sont pas nécessairement

     pertinentes. Les tableaux commentés dans le travail doivent être les plus lisibles possible. 

    C. VALIDATION DE L’ÉCHANTILLON ET ANALYSE DES RÉSULTATS 

    Il existe une certaine probabilité pour que l’échantillon ne soit pas représentatif (0,05 ou 5chances sur 100 par exemple) ; aussi, une des premières choses à faire est évidemment devérifier que la distribution des variables retenues est sensiblement la même que dansl’échantillon qui a été réellement utilisé que dans la population. Des tests statistiques

     permettent cette vérification. Celle-ci est nécessaire si on veut garantir que l’enquête a étémenée avec rigueur et par voie de conséquence si l’on veut garantir la validité des résultats. L’analyse des résultats fait appel à des connaissances statistiques et psychologiques bien

     précises applicables à chaque cas particulier. 

     IV.  RÉDACTION D’UN RAPPORT D’ENQUÊTE  

    Le rapport d’enquête doit reprendre l’essentiel des résultats analysés. Il doit être comprisaisément, clair et concis. Il consiste plus ou moins en un commentaire de tableaux. Il estnécessaire de reprendre dans les commentaires les points les plus importants qui se dégagentde ces tableaux et tenter d’en fournir des explications. Les tableaux eux-mêmes seront

     présentés sous les formes les plus simples et les plus maniables possible. Si des tableauxcomplexes ont été utilisés pour le dépouillement, il faudra en extraire plusieurs tableaux plussimples, mais plus lisibles. Eviter notamment les tableaux de plus de quatre entrées. 

     Proposition de plan standard pour un rapport d’enquête : 

    1.  Présentation de l’enquête : recherches préalables, grandes orientations de travail,description de l’échantillon, de la méthode d’enquête, du questionnaire,… 

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    2.  Présentation des résultats : reprendre l’essentiel des points dégagés lors de l’analyse proprement dite. Il n’est pas nécessaire de respecter l’ordre de succession des questions dansle questionnaire ; dans ce cas, expliquer dans le texte la logique adoptée. 

    3.  Conclusions : présenter de manière synthétique les résultats fondamentaux obtenus.

    Rédiger les conclusions avec un soin particulier, car elles constituent la seule partie du rapportque certains lecteurs pressés liront. 

    4.  Annexes : y placer les éléments du rapport que l’on ne souhaite pas intégrer au texte, afinde n’en pas ralentir la lecture (documents relatifs à l’enquête, , les questionnaires, explicationsméthodologiques, …). 

    5.  Bibliographie : elle doit être succincte et ne présenter que les ouvrages présentant unevéritable utilité en rapport avec le sujet traité. 

    6.  Table des matières. 

    Texte inspiré par le travail de : Corinne Ratier (bureau qualité) CNRS/DSI/BQUAL/ERGONOMIE/QUEST.doc 

    Complété par des informations provenant notamment de : - BERTHIER N. Les techniques d’enquête. Armand Colin, Paris 1998. - DE KETELE J-M ;, ROEGIERS X. Méthodologie du recueil d’informations. De 

    Boeck Université, Bruxelles, 1996 (3° 2D.).- DELIÈGE D. Aide mémoire des règles et techniques élémentaires en sciences

    sociales. UCL, Ecole de Santé Publique, Bruxelles, 1980. - JAVEAU Cl. L’enquête par questionnaire. Editions de l’ULB, Bruxelles, 1982 - Mucchielli R. Le questionnaire dans l’enquête psychosociale. Editions sociales françaises,Paris, 1968. - www.outremer.com/ ceprifre/projet/mai/coursb10.htm 

    ANNEXE 1 QUELQUES QUESTIONS POUR VÉRIFIER LA QUALITÉ D’UN QUESTIONNAIRE 

    - Les questions sont-elles comprises ? Les enquêtés ont-ils du mal à répondre? donnent-ils plusieurs réponses à une même question ? écrivent-ils des commentaires dans la marge ? 

    - Quelles questions passent mal et provoquent la gêne des enquêtés  –   parce qu’elles sont parexemple trop personnelles et entraînent des refus de répondre, des rires ou d’autresmanifestations de malaise ? 

    http://www.outremer.com/%3Cspan%3E%C2%A0http://www.outremer.com/%3Cspan%3E%C2%A0http://www.outremer.com/%3Cspan%3E%C2%A0

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    - L’information demandée est-elle appropriée aux répondants ? N’a t-on pas oublié d’introduiredes filtres ? les renvois prévus conviennent-ils ? 

    - Le vocabulaire est-il adapté ? Y a t-il des mots ou expressions qui nécessitent une explication? l’enquêteur suit-il exactement le texte prévu pour la question ou est-il obligé de l’aménager ? 

    - Les listes de modalités de réponses sont-elles pertinentes et exhaustives ? Les enquêtés en ont-ils ajouté ? La modalité « autre » a t-elle reçue beaucoup de réponses ? 

    - Les questions produisent-elles des variations de réponses suffisantes ? N’y a-t-il pas dequestions qui font l’unanimité sur une seule réponse ? 

    - L’ordre des questions paraît-il logique ? N’y a t-il pas des effets liés à l’ordre des questions ? 

    - Y a t-il des transitions, enchaînements, liens entre les questions ? Les textes de présentationou de transition conviennent-ils ? 

    - Des questions difficiles ne doivent-elles pas être positionnées plus loin dans le questionnaire? 

    - A t-on indiqué aux enquêtés de quelle façon répondre (cocher, entourer, barrer, un choix, plusieurs réponses possibles, etc) Les enquêtés comprennent-ils comment répondre auxquestions ? Se conforment-ils aux consignes ? 

    - Les enquêteurs (dans une enquête de face à face) comprennent-ils comment poser les questionset noter les réponses ? Les consignes pour l’enquêteur sont-elles claires et suffisantes. 

    - En outre on peut, pour améliorer le questionnaire, essayer plusieurs formes de questions pourchoisir celle qui paraît la meilleure.