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Passage en revue. Julien Burri. Edito 2 Moi, j’ai envie... Délicatement, avec force, de prendre ta main dans la mienne, de lire dedans, de voir où les lignes s’arrêtent, où elles s’interrompent... Un instant. Ne rien voir du tout, Mais tout voir du rien, Du néant plein de vide... Extrait de et l’ombre qui peine, 3.3.1996 3

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Edito

Numéro 4 de MAUVAISE GRAINE, revue désormais dotée de son ISSN : 1365-5418. Ben oui, c’est bien, mais on s’en fiche pas mal quand même ! Ce mois-ci, numéro spécial : faites place à julien Burri. Et tout le monde va me dire : « A quoi bon prier les revues et les auteurs de te faire parvenir des textes si c’est pour ne pas les publier ? » D’abord parce que la majeure partie ne correspond pas à l’ « esprit » de MG et puis parce que c’est ma revue et je fais ce que je veux, na ! Ces textes ne sont pas assez « WAOUH ! ! » et un peu trop « BLAH! BLAH! BLAH! ». J’en publierai certains, bientôt. Je vous laisse, pour l’instant, en compagnie du « bon petit diable » : Julien Burri.

Passage en revue.

Julien Burri.

Octobre 95 marqua pour moi deux grands événements dans ma carrière littéraire : la parution de mon premier recueil et la « rencontre » avec Julien Burri, jeune auteur suisse de bientôt 17 ans. Ah ! La Suisse : les banques, les vaches, les montagnes, la propreté, Zurich et ses héroïnomanes, le lac de Genève... mais julien nous fait découvrir un univers un peu plus sympathique : le sien. Celui des hommes mi-rêvés, mi-réels, des situations dignes de Vian, des dialogues à vous couper le souffle si l’on prend en considération la jeunesse de leur auteur. Julien est peut-être jeune, mais il est intelligent et il a de quoi intéresser son public : il est beau, son cœur est sauvage, son écriture est souple et riche, ses textes se lisent sans aucune difficulté, peuvent parfois dérouter, mais « ne sont » que de tendres contes philosophiques sur la matière humaine. Julien Burri est un être d’exception et rien ne m’étonne à ce que les éditions press-stances inscrivent prochainement à leur catalogue : ce temps d’été qui te ressemble. C’est un ouvrage renversant - selon ce que j’en connais - . Je lui souhaite bonheur, courage et amour, il le mérite. A toi Julien, ami de lettres (l’être ?)

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Moi, j’ai envie... Délicatement, avec force, de prendre ta main dans la mienne, de lire dedans, de voir où les lignes s’arrêtent, où elles s’interrompent... Un instant.

Le vide dangereux qui se propage à tout, que rien ne pourra éteindre.Brûlant, glacé.Un tout petit rien...

Ne rien voir du tout,Mais tout voir du rien,Du néant plein de vide...

Extrait de et l’ombre qui peine, 3.3.1996

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Tu ne veux pas me laisser sortirDe ta bouche.

Tu t’agrippes à mes pieds.

Nous roulons dans les épines sèches.Épuisés, mais encouragésDans notre dansede coups.Tu danses l’amour.A voix virile.Le temps se gâte,Il est aux sucreries.

Tout sucre et tout mielDe douceurs mâles.

Ce temps d’été qui te ressemble, 1996Au garçon de chanvre

Tu regardes les ombresdes hommes rêvéssur les murs de la chambre.

Sur les quatre murs bleuscomme la mer saléemoi, j’avais vu Zelda...aujourd’hui je te vois...

Et tu sentiras l’ombred’un homme-enfantlorsque les monts helvèteset la secrète Albionun jourse rencontreront...

Walter Ruhlmann

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Mais Julien ne serait pas sans Laurence...

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Le soleil a choisi d’être là.Fabienne attend qu’il vienne sur elle.

Langueur.

Elle porte un regard maraudeur.Elle conçoit l’idée d’un coup de cœur.

Mer aniline, rompue aux grains de sable.Fabienne pourrait s’y brûler les pieds.

Ciel grapeline, pour y ribouler les yeux.

Place à Singapour.Vue partielle de la ville.Fabienne dessine d’une main le contour.L’amour dans un gratte-ciel.

Il est dans sa vie ici, sans elle.Pour une femme peut-être un peu plus belle.

Elle n’en finit pas de se ramener à lui.L’amour dans un gratte ciel.Organique, fréquentiel.

C’est dans la chaleurque vit le solstice d’amour.Elle sait.Dans cette chambre à Singapour.Il fait des aller-retour.

Le lit comme une plage d’amour.

Sonorités des soupirs.Sueur, odeur, moiteur.Puis le jet de la douche.Sur le petit jour.

Carte postale de Singapour.

Le froid d’ici, est pour Fabienne.Elle allume le feu dans la cheminée.

Laurence Burri, 1996.

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Dans un coin d’ombre et de terre.Comme la chambre.Un jeune berger garde des chèvres toutes maigres.Le gosse regarde.Le grand regarde le gosse regarder.Sa peau a envieD’être à nouveau brûléePar la peau du gosse.Côte à côte.Coup sur coup.

La mer salée.Le ciel.La terreQuelque chose va arriver.La mer est bleue.

Il l’appelle.

Extrait de Ainsi la mezuzah, 24.3.1996

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Avis sur les parutions !

Revue Press-Stances, n°10, septembre 1996. Frédéric Maire. 40, rue Gabriel Fauré, 33320 Eysines .France.Un grand merci à Frédéric pour cette revue dans laquelle son travail exacerbé montre plus encore la passion interne qui le pousse à dépasser le mieux. Merci beaucoup pour tout ce que tu écris - en compagnie de Julien - au sujet de Mauvaise Graine. Un intéressant compte rendu de la rencontre Frédéric maire/ Thierry Piet lors de la parution du dernier recueil de Thierry dont je vous parlais dans le n°3. De très bons textes. Press-Stances : une valeur sûre !

Revue Libellé, n°58, octobre 1996. Michel Prades. 7, rue Jules Dumien 75020 Paris. FranceLibellé, c’est une revue simple, pas chère, qui publie de très bons textes et sait s’entourer de bons auteurs. Les illustrations de Michèle Cirès-Brigand ont de quoi émouvoir. En clair, une bonne revue à connaître absolument.

Revue Estampes, n°7, septembre/octobre 1996. Germain Labatut 515, rue Georges Clémenceau 65300 Lannemezan. France.Revue qui proclame son activité cosmopolitaine et qui a bien raison. De bons textes, riches et intéressants. Superbe point de vue de Florian d’Hauterive sur l’Université française. J’aime cette revue pour son dynamisme et ses qualités textuelles et techniques.

Revue Traces, 122. Je de mots. Michel-François Lavaur. Sangueze 44300 Le Pallet.Je ne connais pas cette revue, enfin pas des masses. Mais c’est une bonne publication qui dure plus longtemps que les piles que vous connaissez bien. Ce n°, plus précisément, est un recueil de pensées de MFL - comme il se sigle lui-même - et nous parle de poésie. C’est sensé, plein d’humeur et d’humour, intéressant ; à lire quoi !

Idées pour tous. Denis Eusset de St Eudes. 178, route de Bagard 30140 Montauban.J’accuse bonne réception de ces feuillets connus de tous.

Le bouc des Deux Sèvres. Marjan. 166, rue de la Burgonce 79000 Niort. France.Un grand bonjour et un merci sincère à Marjan pour ses feuillets.

Poèmes en friches... de Régis Gathier Autoédition, 1996.Un mini recueil par la taille, un grand par les mots que je conseille à tous de lire car il apporte à chacun ce petit plus dans l’esprit qui donne à l’existence toute son ampleur.

Passion vive de Gérard Millote. Editinter éditions, 1995.Recueil qui nous donne le change sur les rapports que son auteur a avec Dieu et les humains, qu’ils lui soient proches ou lointains. Une écriture riche, parfois un peu trop panachée, mais c’est sympathique.

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Mauvaise graine n°4.Revue mensuelle de poésie . Prix au numéro : 12FF. Abonnement pour un an (12n°) 100FF.Directeur de la publication : Walter Ruhlmann.Imprimerie spéciale.

ISSN : 1365-5418 ;Dépôt légal : novembre 1996.Adresses : mgversion2datura.blogspot.fr | [email protected]

Illustrations et graphismes : Craig McCafferty.Traductions et compositions : Walter Ruhlmann.© Mauvaise graine et les auteurs, novembre 1996.