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Mauvaise graine 16 -- November 1997
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-2-EDITO
"Qui sème le vent récolte Iatempête", vous connaissez I'adage. Il s'est encore unefois vérifié. I1 est vrai que mon portrait dans Ie n' 16de Mauvaise Graine - n" consacré à Ia poésie belgecomportait quelques virul-ences à L' égard depersonnalités de Ia poésie belge. Certes, je n'y ai pasété de main morte et l-e retour de manivelle s'est bienfait sentir, en I'occurence de Ia part de monsieur vanMeIIe qui n'a pas apprecié mes propos. J'y consens. Cen' aurait pu être mieux mené et achevé si mes appels àauteurs, l-ancés comme une dizaine de bouteilles à Iamer, ne s'étaient pas perdus et avaient reçu un écho.Or, aucune revue à ma connaissance, quelle soit belge ounon, n'a daigné faire passer Ie message, ce qui expliqueque ce n" sur Ia poésie belge n'ait l-aissé son espacequ'aux deux seuls auteurs guinot et Laire - ce qui,malgré tout Ie bien que I'on puisse penser d'eux, n' estguère représentatif -; vous saurez passer outre.
Pour ce présent n", certains de mes appels onteu un écho favorabl-e, même actif: sans Ia participationde H.R. ti'lilkens pour Ie portrait, ô! combien splendide,de K. Pezzani pour les illustrations et bien entendu desaurteunos, ce n' ne se serait jamais fait. Cependant, lesréponses ont encore été trop peu nombreuses et Ie choixbien restreint. A qui en vouloir? Aux revues, amies ounon, de ne pas passer mes annonces (si tel est l-e casd'ail-leurs)? Aux auteurs de se désintéressés de nous?ou, comme me l'a laissé entendre van Melle, à nous demal savoir gérer notre revue, nos auteurs et de nousintéressés qu'aux seuls auteurs-amis? A vrai dire, jen'en sais f ichtre rien!
La seu1e chose dont je sois certain, c'est quece monsieur van Melle n'a pas fini de nous enfoncer l-atête sous l-e sabl-e si nous devions avoir encore une foisaf f aire à l-ui, et nos ami ( e ) s de nous apporter leurconfiance et nous soutenir.
Merci à toutes et à tous. bonne l-ecture et àbientôt,
***
Nous vous annoncions, dans Ien', la disparition de Ia rubrique "LA PAROLEprécédent
4..." etrubriquesens, que
Ia création de "VOUS N'ECHAPPEREZ PASconsacréeà un texte pourri, et commenté
l ll
dans cevous n'auriez jamais dû voir paraÎtre dans MG.Après une rapide concertation avec L' âme
damnée, Morgane Ia Brune, nous avons décidé que cetterubrique n'existerait f inal-ement pas.
En attendant Ie prochain n' qui devrait voirapparaître "une" nouvelle rubri-que, nous cogitons à sonélaboration et attendons toutes vos idées pour comblercette page à présent "vide".
IdALTER RUHLMANN.
-3-PORTRAI T
- PAR HARRY R. ûTIILKENS
Ell-es savent être f éminines auvol-ant, attentives à ces signaux qui nous conditionnentdans le fl-ou du matin, admirables car déjà parfaites etprésentes. Exactement comme la perfection suisse, cagedorée de ses citoyens.
La poule aux oeufs d'or cache pourtant bienson côté macho.
L'époque des suffragettes prit fin seul_ementiI y a une vingtaine d'année, Iorsque les femmes eurentenfin leur droit de vote...
Deprris, j-I y a quelques figures de proue,"des femrnes comme des mecs", souvent cachées sous lenom de l-eur mari, ell-es prennent l-eur cheval de combatpour vaincre une carrière... politico-économique. En
tout cas pour celles qui sont tristement connues- Lesartistes, el-Ies, sont encercl-ées de montagnes, séparéespar des ravins de langues. D'en sortir ou al_ors des'unir, voilà Ia question de survie suisse.
L'espoir de grandir au féminin n'étouffe pasIe souffle suj-sse, mais je sens marcher les femmes versdemain, résolues, sans trop d'enfants, mais fortes, carauthentiques et sincères. Cel-l-es qui me font courir ontdu génie, ni féminin, ni masculin, mais on ne peutignorer le charme de l-a femme poète... suissesse ounon !
*****
OR
-4-LE COIN DE CALIOPPE
I1 était en orSes articul-ations clinquaientLorsqu'iI marchait.Sinon, aucun trait ne bougeait.Son regard videNe posait aucune question,Ni sur son immortalité,ni sur sa valeur.Il- ne souffrait pas, iI ne vivaj_t pasou sl peu.I t souf f l-ait , iI mangeait ,
I1 parlait, iI dormait.Mais le rêve lui était inconnuEt l-'amour aussi,Eux, l-es humains , I 'aimaient,Lui, était i-ndif f érent:I1 savait que la richesse était tout.Il se savait Dieu.
CHRISTINE ZV]INGMANN
GOLD
-5-
He wa'l made ob goLd
Hôt,j o,i,rû,t c,l,ir-hed,
When hn waa wal.,h,i,ng.
Othear'i,te, none 06 h,il Lixlpt moveÀ,.
H,ia emptg glatwe
1ila,6 aaloirw na quolûiotra,
Neinhp/ù a&oun h,i.,t immontaLit\A,
Non aloutt, tvîl ool,ue.
He d,id,n't, lttf,fut, tte wo^n't L'iving -
And how.
He &teath.ei,, he ute,
He ta,lked, he r,l,ept.
Bu.t, d'team wa'l unh,nown to lvÛn
And to woa tnoe,
TheA, lutman^, ,lnoed, hi,m
He, waA inÀ,i,(pttent:
He hnew weo'trth,ine-t6 waa eoù.Utlùi,rùg.
He hnew he wan God.
-6-
INVITATION AU VOYAGE
Je t'invi-te à devenir moiEt tu m'invites à devenir toi
FuyonsLaissons-nous emporter par les airs fl_uides
Des notes subtifes et IumineusesLe corps fourmill_e
Se détache par mill-iersGrandit avec les vil-les
Se répand avec les mersS'évapore avec Ie chant des feuill_es
Le roucoulement des ruisseaux
I1 fond et finit par s'oublj-er
Quelle soudaine et étrange beauté
Plaisir suprême de l-'abnégation de soi
Puis on existe de nouveau"
KARINE PEZZANI
r-
-7-
INVITATION IO THE JOURNEV
I ,î,nv'ùte gou to {recome me
And gou ,i,no,i,te me to Lecorne gou
Lett'| ùun awaA
Lst't tahen awaA &y $Lwi,clrt a'i,u
Su,lyttLe and ,l,i,gffiwL note.t
The {rodg 5wa/Lmô
Fuee-t irtAetLt thnough thouaand,t one.t
Gnowt up wôth towyta
Pou.u ûtse,,l,6 w,i.,th oea,t
Varuiahel w,itth the tong o$ the toee-t,eaoe^
Cooing o$ the &+ooha
It, me,,l.tt and $o+geW dnoe,l,[ Ln the end
Wha,t a 6ucil,en and ttoange l>eawty
Suptzme ioa of 6e/16-derùi"a,t
Then you enitt, ag@i,n.
-u-"Dans I'instant on ne sait pas"
- As-tu entendu comme je crie?- J'ai entendu.- Tu es venu à cause du cri?- Non, il était silencieux. Comme une plainte,sourde, lourde.- Alors, tu as pressenti?- oui, uD jour comme toi, j'ai cassé Ie sonde ma voix par trop de violence concentrée,c'est à dire... il s'arrête... je me souviens,seul, seulement du bruit en dedans de moi...terrible. . . poussée. . . incontrôlabl-e.- J'ai envie de vomir.- Ca ne sert à rien, ça recommence après.- Combj-en de temps?
- Longtemps.- Mais Ie temps passe quand-même...
Soupir... d'elle.- Pourquoi pleures-tu?- Je pleure?
EIIe le regarde.- 9ui es-tu?
I1 se rapproche d ' el-Ie.- Un voyageur.- Quelqu'un t'attend là-bas!
Espacement de respiration. Déplacement deson corps. El-le le plaque au sien.
De loin, l-'autre ne voit pas. El-Iej amais .
II dit:- Objet d'un désir absol-u.
Je te porte et t'embarque.Il-s s'asseyent.Maintenant, ils se taisent.
saura
-9-
Daru ,t'inataytû, on ne xa/tt, pars. Ri,en ne pawtî,t, o,itLùLe.
L'amouh c'e6t d.an^ ,l,e touvew[n c1u',î,,1, tuto,i"entt,.
Cornme une vôotence ôndêfri,wie.
LAURENCE BURRI*****
LrF+
KARINE PEZZANI
-1 0-
'In the pùe^ewt, rnomenfr, no-one hnowS'
- D'id you hean how I tu,eam?- I cLi.d.
- Haoe aou come Lecatue of the tcnearn?- No, 'i,t wcta ui,l,entt. A6 a moan, rnu$(lzd,, heaog.- So, Aou senaed ttT- VeA, one day, i,"L6t, bihe gou ùLd, I &tohe the tound o$ ma<to,Le*- &ecaule o$ too much concevtthuted v,i,o,l,ence; i,t, ,i,r to6aA.., he patuet.., I nem.em,&elL, a,l,onen owLu the vwi,te trwLde,of, m.e... tenvi,Me... thutt.- I wanrt to vomi.tt.- lt'6 u^e/Le-66, i,t, cornal bae,h tutel.- How a,ong u&tdl?- A Long ùi,me.- Bu/t ùimz goal &9, cloeAn't, ôt?
She *îgh^
- Wha a^.e aou ovgông?- Aml?
She Loohrs at fuirn
- Who atve gou?He getùl ctote-n to hav.
- A pa'stengdl.- Somenne't woi,ùing f,on gou ooe'L thùLe!
He,n &a.euth tpac,et out. He.n Lodg thi.W. She Muttuù ,tt, aga,i.n6t'h,tt.
F+om af,an, the oth.e,n one can't tee. She"ÙL neodl hnow.
He tag+:
- ô&ieat o$ an a&toLtû,e d.et,ine.I catvty gou and, tahe gou awaA.
Thea *in, d,own.
Now, thag heep ti,'l,erû,.
In the pie\ent rnomewt, no-on& hnowt. Not'hing 5eewl6v'i.t,t,bLe.Looe it in the memaiA thut Lt, m,ahel comet up.
At an tnd.ebetuine v,i,o,l,ence.
- 11-LOST ]N BROOKLYN
Brooklyn?Pas de taxi.
des ponts des pontstissant leur toil-eet sous les pontsdes vieux gasoils
des hassidiquesdes hachnékazesdahs leurs casesdes hispaniques
des chicanosdes africoset des portosun peu craignos
Ià-bas les TwinsI'acier du bl-euI'oeil- nébuleuxau loin c'est Oueens
rouges et muréesles titanesquesenvoléesmanhattanesques
des israël-set des russiesmaissous les pontspas de taxi.
KARINE PEZZANI
IOSI IN BROOKLYN
B+oolz,Lyn?No tamin.
Lnti.dget and &+i.dgetweao,tng thoi,n we,&and unl,ar, the l>.tidgeoo,l"d di.e,teL o,i.,Lo
'ha55,i,d,i,c1ueÂ''hachruë,hazeÂ',i,n the'i,+ ca&i,ntH,LtpawLos
Cfui.nanotB,l,achtPontota l>Lt dodgg
olev theÀe ,the Twôtt,sthe tteaL o$ the Muethe nehwLoua eAeaf,an tt't Queent
+ed and wa,l,,l,ed-upManhattan-,l,iheùt)taruicU,nshil
IttvaellRrut,tols&wt un^d,e,n the L+idgetno tani,,s.
-13-
HOMOPHOBE MON AMOUR.
Les anti-gays, comme on dit en termebranché, n'ont guère de sympathie pour r-es ,,dégénérés,,,se mél-angeant au passage les pédares, confondant avecune ignorance crasse, homophire et pédophile. Bref,inutile de phirosopher sur res uns n' armant pas lesautres ' demandons-nous plutôt pourquol tant de gêne(sic) devant l_es invertis.
En ef f et, ces mâr-es, ces vrai s hommes biennormaux ( Ies mecs en terme macho), recul_ent commepaniqués devant ces hombres pas toujours effeminés, dontI'image archétype de prostituée et/ou de ,,femme fatar_e,,,menacerart d'ébranrer r_' équilibre précaire de leur'riri-lité qui s'affichent plus facir-ement à ra chasse, ouencore ruchés du haut de leurs Land-Rover, se donnantainsi une inclinaison sexuel]e virile.
on peut se demander d'ai-r-reurs à juste titresr- cette mâritude primitive ne dissimulerait pas refameux comprexe d'infériorité si cher au Dr ADLER, cequi expliquerait r- ' éventue]le r-imite d,un champs deconscience restreint et par r-à même de cette libido qui,pour la plupart de ces vrais hommes, ne se réveirferaitqu'à 6 heures du matin.
Alors messieurs, si ma plume vous a quelquepeu i-rrité, sachez costauds et baraqués gu'1r_ existe desthérapies contra-phobiques efficaces er pour que fahaine n'entraine pas r-a hai-ne, sachez enfin que nousvous aimons ter-s que vous êtes, malgré r' orientationsexuerle qui nous différencie et permettez-moi_ d,ajouterque souvent fes opposés s'attirent (sic).
Je terminerai simplement par cette formuleappropriée: i] n'y a que res imbécir-es qui ne changentpas d'avis! Et enfin pour f image, on a jamais vu unhomosexuel- efféminé tabasser un routier muscré avant decommettre I' irréparabfe.
DT NICOLE DE FAYMUR.
assez - i]bien pris son envol_.abonner, cela vaut l_e
un public jeune, lesparcourir.
Gérard Lemaire, ancien auteur de MG,
plus aucune nouvelle, nous avait déjàde ce photographe underground-SM. C'notre bien aimé Bruno Tomera de noustexte, très... original, est il_Iustréen choquerait et laisserait perplexeune!), el-le nous a fort ptu à nous.
CHIEN VE " 3. LIRE C'E
Cette revue pour lesen existe
Un n" original qui s'recettes et autres; ça
-1,4-NOTES
LES CHENES
enfants - on ne Ie répetera jamaissi peu dans ce genre - a bel_ etJe vous conseille à tous de vouscoup: elle a beau être déstinée à
adul-tes prendront plaisir à l-a
dont nous n' avonsenvoyé un cl_ichéest au tour desurprendre... Led'une photo quiplus d' un (ou
un feuillet de coul-eur sur J-equer on peut lire un petitédito de présentation du feuillet concerné, et met,dans Ie premier n' , l_e point de départ de cettenouvefre aventure; puisse-t-erl-e durer. Les textes sonrtous querque peu entâchés d'humanitarisme sympathique,je clterai entre autre I'aphorisme de Marty Fel-dam etqui en dit long sur l_e reste: "Witth med^a,t^ i,t,6 the yame aa
r,p'ûfh h,emo4rr.o'idu: eù?)LA aaolnlz, can gett tll&m." = Les médailles,c'est comme res hemorrordes: n'importe quer trou du cul_peut en avoir. "
intéresse à
ne mange pasIa cuisine.de pain.
PHILIPPEPISSIER. ED " OFFRANDE. ].994 .
E 1,997 .
hIILKENS. 86 , RUE MONTBRILLANT, 1,OO2 GENEVE. SUISSE.
PULLY. SUISSE.
Des
-L6-
LE MOIS PROCHAIN DANS
DES EXTRAITS DE L'OMBRE DU CHIEN DE ERICH VON NEFF
MAUVAISE GRAINE. REVUE MENSUELLE DE LITTERATURE N' 1-6.NOVEMBRE 1997. I.S.S.N.: 1365 - 5418. DEPOT LEGAL:NOVEMBRE 7997. IMPRIMERIE SPECIALE. DIRECTEUR DE LAPUBLICATION: I^]AI,TER RUHLMANN. ASS]STE DE: MORGANE ETB. B.(c) MAUVAISE GRAINE, NOVEMBRE 1997. B, RUE DE LA MARE14860 AMFREVILLE. FRANCE.