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1 MICRONUTRITION ET NUTRITION ORTHOMOLECULAIRE .

MICRONUTRITION ET NUTRITION … · Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION, INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes

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MICRONUTRITION

ET

NUTRITION

ORTHOMOLECULAIRE

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PLAN DU COURS

1. Première partie: INTRODUCTION, NUTRITHERAPIE, MICRONUTRIITON ET

NUTRITION ORTHOMOLECULAIRE

2. Deuxième partie: QUELQUES DEFINITIONS PRECIEUSES: Anatomie, Histologie,

Physiologie du corps humain.

3. Troisième partie: LES NUTRIMENTS, LA DENSITE NUTRITIONNELLE, AQR et BIO

définitions, justifications, précautions, contre-indications

4. Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION,

INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des

grands systèmes proposés, Etude critique de l’alimentation courante et proposition de

règles faciles à mettre en pratique.

5. Sixième partie: LES VITAMINES

6. Septième partie: LES MINERAUX, INTRODUCTION A LA NUTRITION

ENVIRONNEMENTALE, les TOXIQUES DE L’ENVIRONNEMENT, les METAUX

LOURDS, LA DESINTOXICATION DE L’ORGANISME PAR LA

SUPPLEMENTATION

7. Huitième partie: SUPPLEMENTATIONS EN LIPIDES ou GRAISSES

8. Neuvième partie: SUPPLEMENTATIONS EN ACIDES AMINES

9. Dixième partie: LES AUTRES NUTRIMENTS

10.Onzième partie: LES RADICAUX LIBRES, LA PATHOLOGIE RADICALAIRE,

L’INFLUENCE DE LA SUPPLEMENTATION SUR CETTE PATHOLOGIE

11.Douzième partie: SEMIOLOGIE CLINIQUE, PARACLINIQUE et BIOLOGIQUE DES

DESORDRES NUTRITIONNELS. Utilisation de TESTS et INTERROGATOIRES pour

le micronutritionniste.

12.Treizième partie: Le CONSEIL EN MICRO-NUTRIITON. Comment utiliser les notions

précédantes pour définir des formulations de conseils en fonction de critères de SANTE.

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13.Quinzième partie: SUPPLEMENTATIONS NUTRITIONNELLES, ASTHENIES,

FATIGUES ETATS DEPRESSIFS

14.Seizième partie: SUPPLEMENTATIONS NUTRITIONNELLES AFFECTIONS

CARDIO-VASCULAIRES

15.Dix-septième partie: SUPPLEMENTATIONS MICRO-NUTRITIONNELLES,

INFECTIONS et perturbations de l’IMMUNITE.

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1 INTRODUCTION, NUTRITHERAPIE ET MICRO-NUTRITION

NUTRITHERAPIE, MICRO-NUTRITION ou MEDECINE NUTRITIONNELLE

Le terme de NUTRITHERAPIE a été introduit en France dans le courant des années 80. Il

signifie littéralement: « thérapie par les nutriments ».

Le terme de MEDECINE (ou NUTRITION) ORTHOMOLECULAIRE représente le terme

historique tel que les anglo-saxons l’utilise tel qu’il fut crée par Linus PAULING.

L’appellation MEDECINE NUTRITIONNELLE, ou MICRO-NUTRITION correspond à la

traduction anglaise de «Nutritional Medecine », il est plus spécifiquement anglais.

En fait les trois termes sont synonymes et on peut très bien employer l’un à la place de l’autre.

Le terme NUTRITHERAPIE a le mérite d’être facilement compris et par le plus grand

nombre, mais il ne contient pas cette notion «d’équilibre» et de «bio » comme c’est le cas du

terme «orthomoléculaire ».

Ce dernier qui semble barbare pour certains ??? …mais on dit bien « orthopédie », ou

« orthodontie.. » est plus difficile à comprendre mais a le mérite de nécessiter une explication

de la part de celui qui le prononce: bon test pour savoir si l’on a, soi-même, bien compris...

Le terme MEDECINE NUTRITIONNELLE est trop restrictif et ne s’impose pas dans le cadre

qui nous intéresse.

MICRO-NUTRITION, POUR QUOI FAIRE ?

Son CHAMP D'ACTION ne se limite à aucune spécialité médicale. Il suffit de

parcourir la liste des personnalités qui, en particulier dans les pays anglo-saxons ont publié

dans ce domaine.

La MICRO-NUTRITION ne se substitue pas à la MEDECINE ou à la NUTRITION.

Elles en amplifient les possibilités dans quelque domaine que ce soit:

- dans le domaine de la PREVENTION et la RECHERCHE D'UNE SANTE A SON

OPTIMUM INDIVIDUEL ET SPECIFIQUE,

- dans le domaine du CURATIF, depuis les patrologies les plus bénignes comme le

rhume ( mais ces pathologies bénignes ne sont pas les moins coûteuses pour la société ) aux

pathologies plus lourdes ( hépatites, maladies cardio-vasculaires ou cancérologiques ) où elle

se situe alors comme THERAPIE ADJUVANTE ET COMPLEMENTAIRE.

Les Américains disent "qu'elle ouvre la porte à l'efficacité des autres médecines ".

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DE LA SANTE A LA PREVENTION ACTIVE

Ce que l’on entend souvent par prévention n’est en fait que du dépistage précoce: faire

régulièrement son frottis vaginal ou un examen radiologique du poumon ne prévient pas la

maladie. Cela permet juste de la dépister à un stade plus précoce et donc plus bénin.

La vaccination n’est pas de la prévention mais de l’immunisation spécifique.

La vraie prévention ne se conçoit pas sans une approche du mode de vie et donc de la

nutrition dont on sait qu’elle est pour 70% dans l’origine et l’entretien des grandes maladies

chroniques de notre époque.

La vraie prévention ne peut aujourd’hui se concevoir sans une approche d’abord diététique

puis secondairement nutritionnelle. Tout le monde en est conscient mais il semble que cela

remet tant de choses en question que l’on retarde le moment de faire éclater ces évidences.

La PREVENTION ACTIVE est l’objectivation scientifique des critères de vraie prévention et

surtout de leur réussite dans leur mission d’empêcher, de retarder ou d’atténuer certaines

affections.

Une multitude d’études EPIDEMIOLOGIQUES nationales et internationales permettent de

penser que la CONSOMMATION OPTIMISEE de certains nutriments (Vitamines A, E, C,

carotènes, SELENIUM, ZINC, FOLATES...) sont la BASE INCONTOURNABLE DE

CETTE VRAIE PREVENTION.

QU’APPELLE-T-ON : NUTRIMENTS

Selon le "Larousse", les NUTRIMENTS sont les "substances indispensables à

la croissance de notre organisme".

La plus grande part des NUTRIMENTS nous est apportée par

l'ALIMENTATION. Une autre fraction est synthétisée par notre métabolisme, c'est à dire

notre "biochimie" , à l'intérieur même de notre corps.

L'étude des NUTRIMENTS n'est donc pas sans rapports avec l'étude de

l'ALIMENTATION, de la NUTRITION ou de la DIETETIQUE qui, toujours selon

"Larousse" est "l'emploi raisonné des aliments" en vue d'un résultat hygiénique et

thérapeutique".

"ALIMENTS" et "NUTRIMENTS" sont donc des termes très voisins mais

"NUTRIMENT" a, en général, un sens plus large, plus scientifique, qu’ALIMENTATION"

qui nous ramène "le nez dans notre assiette"...

On dit bien couramment: l'alimentation quotidienne, un magasin

d'alimentation... et non: la nutrition quotidienne, un magasin de nutrition.

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On trouve par contre l'enseigne: "Magasin de diététique" ce qui supposerait que

derrière cette enseigne se cache un "nutritionniste" puisque "Larousse" (encore lui !) nous

confie que "le nutritionniste est un savant qui étudie l'alimentation, la diététique et la

nutrition".

Cela devrait être vrai, ainsi que de la part de toutes officines (pharmacies)

proposant des "produits diététiques", bien qu'en France, la terminologie de l' Ordre des

Médecins réserve le terme "nutritionniste" aux seuls médecins spécialistes en nutrition et

endocrinologie...

Il faudrait en fait bien distinguer le "médecin nutritionniste" qui, dans l'exercice de ce

que l'on peut considérer alors comme une véritable "spécialité médicale" doit légalement

remplir les conditions ci-dessus, du "nutritionniste non-médecin" ou tout simplement:

"nutritionniste".

Ce "nutritionniste" là n'a, à notre connaissance, aucune autres contraintes que celles de

satisfaire à la définition que le dictionnaire nous a soufflée et qui sous entend déjà un savoir

donc une formation et des connaissances constamment remises à jour.

LES SUPPLEMENTS NUTRITIONNELS

Si les ALIMENTS ou NUTRIMENTS nous parviennent par l'intermédiaire de "notre

assiette", des "suppléments nutritionnels" peuvent y être ajoutées par d'autres voies.

C'est aussi la tache du nutritionniste de définir si un tel besoin de "suppléments"

existe, d'en préciser la nature, la forme et les quantités.

En général les "suppléments nutritionnels" sont:

- des VITAMINES: c'est à dire des substances chimiques appelées "amines" qui sont

NECESSAIRES A LA VIE. Leur absence totale dans la ration alimentaire provoque des

maladies graves et finalement mortelles (scorbut, béribéri...). Leur DEFICIENCE ou SUB-

CARENCE provoqueront d'autre troubles, souvent moins graves, mais certains surtout

lorsqu'elles sont répétées ou chroniques.

* VITAMINES HYDROSOLUBLES qui se dissolvent dans l'eau: ce sont la

VITAMINE C et toutes les VITAMINES B: B1 (thiamine), B2 (riboflavine), B3 (niacine), B5

(acide pantothénique), B6 (pyridoxine), B8 (biotine), B9 (acide folique), B12

(pyridoscorbine), B15 (acide pangamique). D'autres substances comme la CHOLINE,

l'INOSITOL ou le PABA (acide para-aminobenzoïque) sont apparentées aux vitamines du

GROUPE B. Les VITAMINES HYDROSOLUBLES sont les plus fragiles et leur apport doit

être constamment renouvelé puisque, non stockées dans l'organisme, elles sont éliminées.

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* VITAMINES LIPOSOLUBLES que l'organisme stocke dans les tissus, le foie et la

graisse: ce sont les VITAMINES A, E, D et K. Il existe deux sortes de VITAMINE A. La

première, le RETINOL est apportée par le règne animal (viande, beurre, poissons...) la

seconde, le CAROTENE, provient du règne végétal (légumes et fruits rouges et orangé:

carottes, abricots...). Ces CAROTENES et CAROTEONOIDES représentent un groupe de

vitamines aux formules chimiques et propriétés très voisines qui, dans l'organisme, ont des

propriétés bien particulières (antioxydants) et sont transformées en RETINOL. Du fait de leur

stockage, les vraies carences en VITAMINES LIPOSOLUBLES sont plus rares. Mais leur

métabolisme peut être affecté par celui des organes de réserve (foie) ou de leurs "protéines

porteuses". Le stockage peut conduire à des risques de surdosage en cas d'apports excessifs et

non contrôlés. C'est essentiellement le cas des VITAMINES A et D.

- des MINERAUX ou OLIGO-ELEMENTS ou ELEMENTS TRACES qui sont

tout aussi importants pour notre santé que les VITAMINES. Certains d'entre eux sont présents

en quantités importantes, ce sont les MACRO-ELEMENTS (en quantités décroissantes:

CALCIUM, PHOSPHORE, POTASSIUM, SOUFRE, SODIUM, CHLORE, MAGNESIUM)

et en quantités moindres le FER...) d'autres, tels le FLUOR, l'IODE, ZINC, le CUIVRE, le

SELENIUM, le MANGANESE... mais aussi le RUBIDIUM, le LITHIUM sont présents sous

formes de quantités microscopiques ou de traces. Quels que soient leur taux dans l'organisme,

certains n'en sont pas moins ESSENTIELS: ce sont les MICRO-NUTRIMENTS encore

appelés (moins scientifiquement) OLIGO-ELEMENTS.

- des ACIDES GRAS: Ce sont les constituants élémentaires des GRAISSES ou

LIPIDES.

* LES ACIDES GRAS SATURES proviennent du règne animal et nous sont

principalement apportés par les viandes, le beurre, les fromages, les produits laitiers...

* LES ACIDES GRAS MONO-INSATURES proviennent de l'HUILE D'OLIVE.

Cet ACIDE OLEIQUE est indispensable à notre bonne santé.

* LES ACIDES GRAS POLY-INSATURES proviennent soit du règne végétal, soit

de la chair des poissons. On en distingue plusieurs sortes: ACIDE LINOLEIQUE, ACIDE

LINOLENIQUE...

La RATION LIPIDIQUE doit assurer la variété des apports en ACIDES GRAS. Le

MEDECIN et le NUTRITIONNISTE doivent pouvoir régler la ration alimentaire et la

supplémentation en certains ACIDES GRAS selon les besoins spécifiques de l'individu ou sa

pathologie.

- des ACIDES AMINES: les constituants élémentaires des PROTEINES qui

représentent véritablement les "briques" de nos tissus et organes. On en dénombre vingt-cinq.

Leur carence globale conduit à une véritable dénutrition. Certains dits "essentiels" ne peuvent

être remplacés par d'autres et doivent absolument être apportés par l'alimentation, ce sont: la

valine, la leucine, l'isoleucine, le tryptophane, la lysine, la méthionine, la phénylalanine, la

thréonine et la cystéine.

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2 LES NUTRIMENTS, LA DENSITE NUTRITIONNELLE,

AQR et BIO définitions

DE L’EQUILIBRE NUTRITIONNEL A LA MICRONUTRITION

« On » nous dit que notre ration alimentaire est globalement équilibrée en NUTRIMENTS....

La définition du terme NUTRIMENT a été donnée dans la première partie

Qu’il suffirait de manger «un peu de tout » et «de tout un peu »....

C’est à dire de varier les aliments...

N’est ce pas oublier le triple problème, ci après::

1°) La qualité des aliments, leur conservation, leur préparation et,

finalement, leur réelle DENSITE NUTRITIONNELLE lorsqu’ils arrivent

dans notre assiette ?

La «densité nutritionnelle » est une notion largement diffusée par le Professeur Roy

WALFORD (Biologiste, Professeur de pathologie et de biologie clinique à l'U.C.L.A. de Los

Angeles, membre de la Commission sur le vieillissement de l'Académie Nationale des

Sciences et Conseiller pour l'Immunologie de l'OMS) qui a publié, traduits en français deux

ouvrages : LA VIE LA PLUS LONGUE (préfacé par Jean DAUSSET) et UN REGIME DE

LONGUE VIE (éd. Laffont).

Notre type d'alimentation, depuis les modes de culture, de transport, de conservation,

de traitements, de raffinement, jusqu'aux modes de préparation, de cuisson... peut conduire à

un APPAUVRISSEMENT GENERALISE EN NUTRIMENTS dont la conséquence

immédiate est la SUPPLEMENTATION au niveau agro-alimentaire aujourd'hui généralisée

aux USA et autorisée pour quelques aliments, dans notre pays.

A titre d'exemple, mille calories/jour (apport non exceptionnel surtout dans le cadre

très en vogue des régimes dits amaigrissants) apportent en moyenne 100 milligrammes de

MAGNESIUM alors que les besoins peuvent varier de 300 à 600 milligrammes ou plus. Il en

est de même pour à peu près toutes les VITAMINES et le bêta carotène ainsi que pour les

ACIDES GRAS POLYINSATURES et certains ACIDES AMINES. Il est donc tout à fait

évident qu'une telle quantité ne peut être apportée par une alimentation non supplémentée.

Plus les ALIMENTS sont RAFFINES, INDUSTRIALISES... faits aux goûts des

modes, plus ils risquent d’avoir une densité nutritionnelle basse::

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On peut donc donner une définition de cette densité nutritionnelle, c’est le rapport

QUANTITE EFFECTIVE DE NUTRIMENTS ASSIMILABLES/ MASSE DE L’ALIMENT

...ainsi un grain de riz complet contient de nombreux nutriments (voir schéma) un grain de riz

raffiné ne contient que de l’amidon, c’est à dire de l’énergie calorique, sa densité

nutritionnelle est voisine de zéro. On parle alors de CALORIES VIDES. Le

raisonnement peut bien entendu s’étendre à d’autres aliments comme le sel, le sucre, les

aliments tous préparés...

Le mode de conservation et de préparation influence grandement la QUALITE

NUTRITIONNELLE de l’aliment.

A titre d’exemples:

- Certaines vitamines peuvent être détruites par la chaleur, le froid, l’oxydation, donc le

temps...

- Le fait de cuire des légumes à l’eau bouillante fait perdre des sels minéraux qui « partiront »

avec l’eau de cuisson que l’on jettera. Il vaut mieux donc cuire à la vapeur et conserver cette

eau.

2°) Les Conditions pratiques de vie et d’alimentation, vis à vis du travail,

des obligations, du temps et... des régimes de plus en plus hypocaloriques...

- Plus nous mangeons « sur le pouce », plus nus tentons des régimes de type dissociés, basses

calories... plus nous risquons des déficiences et des déséquilibres nutritionnels. Il est probable

que nos parents qui avaient des apports quotidiens de 3.000 à 4.000 calories (mais qui se

dépensaient beaucoup plus que nous !!!) risquaient beaucoup moins ces déficiences

- L’analyse de deux exemples ci-après (INSERM) est suffisamment parlante, les exemples

pourraient être multipliés:

1ER EXEMPLE:

RATION TYPE A 1900 CALORIES

- ETUDIANTE

- JOURNEE CONTINUE, SEDENTAIRE

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PETIT DE JEUNER:

CAFE NOIR SUCRE

A 10 HEURES:

CAFE NOIR SUCRE + UN CROISSANT

DANS L’APRES MIDI:

BISCUITS + CHOCOLAT

DEJEUNER:

SANDWICH: pain, beurre, jambon (50 gr.)

DINER:

SALADE VERTE

STEAK HACHE (100 gr)

YAOURT MAIGRE

POMME

PROTIDES = 56 G = 12%

LIPIDES = 86 G = 41,2 %

GLUCIDES = 220 G = 46,8 %

MINERAUX Ration (Mg) VITAMINES Ration(Mg)

CA 490 B1 1,1

P 740 B2 1,1

MG 175 PP 13,4

Mn 2 B6 1,1

Fe 9 C 30

Cu 1,1 A =

Zn 7

Se 0,08 =

Cr 0,1 =

2EME EXEMPLE

RATION A 1200 CALORIES

PETIT DEJEUNER:

LAIT ECREME = 200 ML

PAIN = 30 G

GOUTER

LAIT ECREME = 200 ML

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DEJEUNER:

ROTI DE PORC MAIGRE = 100 G.

HARICOTS VERTS = 200 G.; MG = 10

EMMENTAL = 30 G.

POMME = 150 G.

BISCOTTE = 1

DINER:

VIANDE HACHEE = 100 G.

CELERIS AU JUS = 200 G; MG = 10 G.

YAOURT MAIGRE = 1

ANANAS FRAIS = 150 G.

BISCOTTE = 1

PROTIDES = 75 G. = 24 %

LIPIDES = 60 G. = 43%

GLUCIDES = 100 G. = 32 %

MINERAUX Ration (Mg) VITAMINES Ration (Mg)

Ca 1,302 B1 1,8

P 1,335 B2 2

Mg 264 PP 16,5 =

Mn 1,5 B6 2 =

Fe 9,7 C 65/100=

Cu 1,2 A 0,3 =

Zn 9,75

Se 0,1 =

Cr 0,06 =

3°) Que toutes les grandes ETUDES EPIDEMIOLOGIQUES EN FRANCE

- L'étude ESVITAF, "ENQUETE SUR LE STATUT VITAMINIQUE DE TROIS GROUPES

D'ADULTES FRANCAIS" publiée par A.LEMOINE en 1986, Ann. Nutr. Métab 30

- L'étude de J.C. GUILLAND "EVALUATION DE L'APPORT ALIMENTAIRE

VITAMINIQUE EN BOURGOGNE", Ann. Nutr. Métab.30 21-46

- L'étude de HERCBERG Serge "CONSOMMATION ALIMENTAIRE D'UN

ECHANTILLON REPRESENTATIF DE LA POPULATION DU VAL DE MARNE", Rev.

Epidém. Santé Publique 1991

concluent à l'existence d'un certain nombre de déficiences qui sont variables selon l'âge,

le sexe, les conditions de vie et de régime que s'imposent les sujets.

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Ces déficiences ou « sub-carences » concernent tous les âges et les sexes à l’intérieur de

fourchettes allant de 20 à 100 % de déficit, suivant les âges et les nutriments.

Exemple: « Enquête Val de Marne, 1991 », 100 % des adultes, hommes ou femmes de 18 à

plus de 50 ans sont déficitaires en VITAMINE E.

Ces notions qui n’ont pas de rapport direct avec la SANTE mais avec l’apport minimum

en vitamines ou nutriments pour ne pas souffrir de MALADIES en rapport avec des

déficiences ou des carences.

Si l’on se réfère à une véritable définition de la SANTE selon l’OMS:

« un équilibre, une plénitude de nos différentes fonctions organiques, physiologiques,

psychologiques... »

L’EXPERIENCE et LES RESULTATS de la PREVENTION et/ou de la THERAPIE par

les NUTRIMENTS, c’est à dire la NUTRITHERAPIE ORTHOMOLECULAIRE, nous

enseigne:

qu’à cette notion d ’AQR

il faut substituer la notion de BIO (BESOIN INDIVIDUEL OPTIMUM)

ou encore

D’APPORT INDIVIDUEL OPTIMISE (AIO)

Et c’est bien la constatation objective, clinique et biologique de l’efficacité de cette

PREVENTION ou de cet EFFET ADJUVANT sur toutes les thérapies qui définit le BIO et

donc la nature et le dosage des supplémentations à conseiller pour un sujet donné dans une

situation et un état précis de son existence.

QUELQUES EXEMPLES RECENTS

LE MANQUE DE VITAMINE B9, CAUSE MAJEURE D'ACCIDENT CORONARIEN

Parce que la plupart des victimes d'infarctus du myocarde ont des taux sanguins de cholestérol

normaux, Kilmer McCully (Providence, Rhode Island) avait, dès les années 60, formulé

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l'hypothèse qu'un déficit en vitamine B9 (acide folique) est une cause majeure d'accident

cardio-vasculaire.

Me Cully avait alors été taxé d'illuminé, mais les études conduites depuis lors lui ont toutes

donné raison : de nombreux accidents coronariens sont dus à l'accumulation dans les artères

d'une substance - l'homocystéine - dont la dégradation dépend de la présence en quantités

suffisantes de vitamines B9, B6 et B12. Voilà qu'une étude d'ampleur vient de montrer que

des suppléments de B6, B12 et surtout B9 permettent de réduire le risque cardio-

vasculaire de 64%!

La vitamine B9 se trouve dans les légumes verts, les agrumes, mais à des doses insuffisantes

pour faire chuter les taux d'homocystéine lorsqu'ils sont trop élevés. Des suppléments sont

alors nécessaires.

Ces découvertes, qui pourraient réduire la mortalité cardio-vasculaire de manière

significative, laissent laboratoires pharmaceutiques et gouvernements indifférents.

(Irish Journal of Medical Science, 164 (15), 1995.)

VITAMINE E (MELANGE DE ALPHA, GAMMMA, DELTA… NATURELS) ET

OXYDATION DU CHOLESTEROL

La vitamine E réduit l’oxydation du «mauvais » cholestérol (LDL), responsable de

l’athérosclérose.

Des chercheurs de l’université du Texas viennent de trouver la dose minimale de vitamine E

nécessaire pour obtenir un tel effet :

400 UI une à deux fois par semaine car elle est lipophile et se stocke dans les graisses

Selon les instances nationales de la Santé, les Français n’ont besoin que de 18 UI par jour.

(Arteriosclerosis, Thrombosis & Vascular Biology, 16 (2) : 190-198, 1996.)

ZINC ET GROSSESSE

Chez les foetus de plusieurs espèces animales, une carence en zinc (Zn) s’accompagne d’une

incidence accrue de malformations neurologiques, mais le rôle du déficit en Zn chez le foetus

humain était mal connu.

580 femmes enceintes de l’Alabama dont le taux de Zn plasmatique était bas, ont reçu une

supplémentation en vitamines et éléments minéraux, avec adjonction de Zn ou non.

Le poids de naissance et le périmètre crânien moyens des enfants du groupe Zn étaient

significativement plus élevés (126 g. et 0,4 cm) que ceux des enfants du groupe non

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supplémenté en Zn. Ces différences étaient beaucoup plus nettes (248 g. et 0,7 cm), lorsque

l’indice de masse corporelle de la mère n’atteignait pas 26. , « JAMA » 1995, 274, 463-468.

RISQUES ET CONSEQUENCES D’APPORTS MARGINAUX EN

NUTRIMENTS

Dans un ouvrage de référence (NUTRITION ET SANTE PUBLIQUE, ouvrage collectif sous

la responsabilité de Serge HERCERG, Henri DUPIN, Laure PAPOZ et Pilar GALAN, Ed

TEC DOC), on trouve cette phrase, page 393: « Il est probable que les vitamines soient

impliquées dans de nombreux états pathologiques plurifactoriels sans rapport direct avec les

maladies de carences ».(...) « Des arguments biochimiques et épidémiologiques notamment

plaident pour le rôle des déficiences vitaminiques dans la carcinogenèse. » (...) « On a pu

évoquer également le rôle sensible de certaines vitamines dans l’athérosclérose ».

Les risques et conséquences d’APPORTS MARGINAUX CHRONIQUES sont différents

et spécifiques pour chaque nutriment et situation.

Ces exemples permettent bien d’entrevoir qu’il EXISTE DES SIGNES CLINIQUES ET

BIOLOGIQUES DE CES ETATS DE PRECARENCE ET DEFICIENCES que très souvent

nous ignorons ou que nous connaissons mal, par exemple:

- Peau sèche ou facilement infectée

- Certaines taches et stries sur les ongles

- Cheveux cassants, tombants, s’abîmant facilement

- Fatigabilité, manque de résistance

- Prédispositions accrues aux agressions et maladies

- Fragilité neuro-affective et psychologique...

Tous ces signes et symptômes font partie de la CLINIQUE MICRONUTRITIONNELLE,

c’est à nous de les découvrir et de les apprendre afin d’apprendre à couvrir le BIO de chacun.

C’est tout l’art et la PRATIQUE

COMMENT DEFINIR LE BIO et les APPORTS OPTIMAUX ?

Il faut bien comprendre ici la différence entre LE ROLE STRICTEMENT NUTRITIONNEL

d’un NUTRIMENT et son ROLE BIOCHIMIQUE GLOBAL.

Il faut également comprendre que le rôle nutritionnel d’un nutriment dépend également du

STATUT NUTRITIONNEL GLOBAL DE L’INDIVIDU. Ainsi on se rend compte des

compensations qui peuvent s’opérer:

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- Plus l’apport nutritionnel est globalement satisfaisant plus l’apparition de signes cliniques et

biologiques d’un apport marginal en l’un ou l’autre nutriment sera repoussée;

- Plus l’apport nutritionnel global est limite et marginal, plus vite ces signes apparaîtront.

Ainsi le contexte de malnutrition globale de certains sujets permet de mettre rapidement et

clairement en exergue les signes spécifiques de carence d’un ou l’autre nutriment.

Par ailleurs on doit schématiquement séparer pour un nutriment:

- son rôle strictement nutritionnel

- son rôle dans l’ensemble de nos systèmes enzymatiques avec les conséquences, les

connexions et les influences sur les autres systèmes et les taux d’autres nutriments.

Ces conséquences peuvent revêtir différents aspects, par exemple:

- Synthèses protéiques et réparations tissulaire (impliquées dans les phénomènes de

cicatrisation, de croissance, de réparation chromosomique, c’est à dire de protection et

prévention des cancers...);

- Immunologiques: tous les systèmes de défense et de régulation de notre immunité. On

comprend alors mieux l’impact et l’effet des déficiences nutritionnelles et de leur solution

dans le cadre des allergies, des maladies auto-immunes, des inflammations chroniques et de

certaines infections comme les infections virales (herpès, grippe...et même l’évolution de

l’infection par le HIV).

- Protections contre les radicaux libres, dans le cadre des antioxydants. C’est ainsi que se

comprend l’effet des rééquilibrages individuels et supplémentations dans le cadre de la

maladie cardio-vasculaire, de bon nombres d’autres affections et également de la

cancérogenèse.

- Protections contre l’agression de l’environnement et la pollution par des phénomènes du

même ordre que ceux décrits ci-dessus mais aussi par des phénomènes spécifiques de

détoxification (méthionine, sélénium...) et de protection contre les métaux lourds et certaines

substances étrangères à l’organisme (xénobiotiques).

Par exemple, le ZINC est impliqué dans environ deux cents systèmes enzymatiques et il est

régulé par des voies différents dans ces systèmes. Ses taux (niveaux) tissulaires et/ou

organiques sont différents dans chaque système: quel point commun entre le ZINC SERIQUE

ou GLOBULAIRE, le ZINC PROSTATIQUE et le ZINC contenu dans certaines régions du

cerveau (HIPPOCAMPE) ? Tous ces COMPARTIMENTS de ZINC ont leurs propres

niveaux et probablement des systèmes spécifiques de régulation. Le ZINC de l’un n’a pas

grand rapport avec le ZINC de l’autre. Agir sur le ZINC SERIQUE ou GLOBULAIRE n’a

pas obligatoirement de conséquences directes et immédiates sur le ZINC de l’un ou l’autre

compartiment, mais cela peut aussi en avoir... à nous donc de développer et préciser une

clinique et une biologie permettant de se faire une idée de ces compartiments.

c’est encore là, la tache de la NUTRITHERAPIE ORTHOMOLECULAIRE. !

Page 16: MICRONUTRITION ET NUTRITION … · Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION, INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes

16

UNE FAUSSE POLEMIQUE: MICRO ou MACRODOSAGES !

On entend encore opposer de soi-disant MACRODOSAGES avec de soi-disant

MICRODOSAGES.

Il s’agit là d’une méconnaissance totale des concepts de la nutrithérapie ou nutrition

orthomoléculaire.

Il n’y a pas de micro ou macro dosages mais des DOSAGES ADAPTES AU BESOINS

SPECIFIQUES ET INDIVIDUELS D’UN SUJET A UN MOMENT DONNE DE SON

EXISTENCE.

Chaque individu est différent de par son génome, son environnement, son histoire de vie, ses

pathologies...

Chaque individu a un équilibre nutritionnel unique et le cas échéant un besoin spécifique et

surtout un BESOIN INDIVIDUEL OPTIMUM (BIO)

Le « microdosage » de l’un sera le « macrodosage de l’autre » et inversement.

Seul le résultat compte :c’est à dire la réponse positive à une situation de rupture

physiologique et/ou de mal être qu’il s’agisse de pure PREVENTION ou comme c’est le cas

dans les affections où un recours thérapeutique est nécessaire à la possibilité d’avoir une

SUPPLEMENTTATION ADJUVANTE ET SYNERGIQUE capable d’améliorer la réponse

au traitement et/ou d’en diminuer la toxicité.

En fait on s’aperçoit que cette fausse polémique n’est le résultat:

- que d’une ignorance totale de ce qui précède, ce qui pourrait être excusable de la part du

public mais devient plus grave lorsqu’il s’agit de professionnels de la santé;

- que de faux arguments développés par des fabricants de produits (qu’il s’agisse de produits

faiblement dosés ou d’autres) qui tentent de justifier leur fabrication et de discréditer leurs

concurrents.

DES CHIFFRES ENFIN !!!

Les valeurs de comparaison, si on a bien compris le chapitre précédant, n’ont pas le sens

absolu qu’on leur donnerait en première lecture. Ces chiffres, lus de manière globale et

statistiques ne s’appliquent pas à un individu particulier, or c’est celui-ci qui nous intéresse !

Vous pouvez vous y référer le cas échéant.

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17

RDA WILLIAMS PAULING

Vitamine C 60 mg 2 500 mg 1000 à 18000 mg

Vitamine E 10 UI 400 UI 800 UI

Vitamine A 5000 UI 15000 UI 20000 à 40000 UI

Vitamine D 400 UI 400 UI 800 UI

Thiamine, B1 1,5 mg 20 mg 50 - 100 mg

Riboflavine B2 1,7 mg 20 mg 50 - 100 mg

Niacinamide B3 18 mg 200 mg 300 - 600 mg

Pyridoxine B6 2,2 mg 30 mg 50 - 100 mg

Cobalamine B12 3 mg 90 mg 10 - 200 mg

Acide Folique 400 mg 400 mg 400 - 800 mg

Acide pantothénique 10-20 mg 150 mg 100 - 200 mg

On voit que les rapports entre AQR et BIO sont d’un facteur compris entre 1 et 20 et 1 et 100.

Comme nous venons de le dire ces « fourchettes » n’ont pas grande signification.

Dans l’ensemble des programmes de PREVENTION ACTIVE et de TRAITEMENT

ADJUVANT proposés quels que soient les auteurs et les programmes on retrouve, en

moyenne, ces valeurs qui sont dictées par l’EXPERIENCE et le RESULTAT observable

cliniquement ou biologiquement.

Il n’est jamais dit, et encore moins écrit, que chacun d’entre nous doit suivre des

supplémentations nutritionnelles de cette nature ou de cet ordre durant toute son existence, en

permanence, quel que soit son âge, son sexe, ses conditions de vie, d’alimentation, ses

affections ou ses désirs de prévention..

Ce serait un abus inutile et absurde tant au plan nutritionnel que financier !

DES SURDOSAGES, TOXICITES ET CONTRE INDICATIONS :

Si on considère que seules la VITAMINE A (RETINOL) et la VITAMINE D, considérées à

juste titre comme des médicaments et donc réservées à la prescription médicale présentent de

réels dangers de surdosage et si l’on reste dans le cadre des « fourchettes » ci-dessus définies

(tableau) ainsi que celles des programmes habituels de supplémentation, il n’y a pas de

risques.

Deux rapports traitent de ce problème:

- Le premier intitulé « INNOCUITE DES VITAMINES »est édité en Français par les

laboratoires ROCHE et le CEIV (Tél 46 40 53 53).

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- Le second est en Anglais: « ESSENTIAL NUTRIENTS IN SUPPLEMENTS ». Il est de

Derek H. SHRIMPTON et a été réalisé à la demande de la Fédération Européenne des

Producteurs de Suppléments pour la Santé.

Ces deux rapports confirment des « fourchettes de sécurité » comprises entre 20 et 100 fois

les AQR, beaucoup plus pour quelques nutriments (VITAMINE B12) avec une moyenne

autour de 100 fois l’AQR.

.

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3 LA NUTRITION

Physiologie de la digestion

INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes proposés, Etude

critique de l’alimentation courante et proposition de règles faciles à mettre en pratique.

Ce ne sont pas les régimes et les propositions qui manquent... et tous les principes

s’annoncent bien évidemment comme bons. Encore faudrait-il savoir ce qui les gouverne :

l’affirmation de soi, l’idéologie quelle qu’elle soit qui n’a rien à voir avec la science et

l’expérience, la fausse science (qui sait bien se faire passer pour vraie) ou la recherche,

souvent plus modeste d’un savoir toujours en pleine évolution et surtout d’un savoir appliqué

à la santé.

LA VARIETE ET L'EQUILIBRE ALIMENTAIRE REPRESENTENT UNE

CONDITION NECESSAIRE ET FONDAMENTALE DE LA FORME ET DE LA SANTE

QU'IGNORENT ENCORE UNE GRANDE PARTIE DU PUBLIC ET DES MEDECINS.

Les bases de la diététique et de la santé devraient être enseignées à tous, et en

particulier aux enfants et mères de famille.

Mais l'organisation actuelle de la société, de la distribution de l'agro-alimentaire

et les VARIATIONS DES BESOINS INDIVIDUELS QUI EVOLUENT DE 1 A 100

(concept de genotrophie ou Individualité biochimique), JUSTIFIE UNE

SUPPLEMENTATION NUTRITIONNELLE ADAPTEE LE PLUS EXACTEMENT

POSSIBLE AUX BESOINS SPECIFIQUES DE L'INDIVIDU.

Ces besoins varient en fonction:

- de la spécificité individuelle génétique (terrain),

- des âges de la vie

- de la qualité de l'environnement

- de l'activité physique et psychique

- du stress

- de l'évolution des maladies

- de l'effet de certains médicaments

Page 20: MICRONUTRITION ET NUTRITION … · Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION, INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes

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Ce qui ramène à leur juste place toutes les tentatives saisonnières que les médias diffusent

allègrement à propos de régimes plus ou moins miracles pour la forme, le poids.

AU LIEU DE REGIME IL SERAIT PLUS JUSTE de parler d’un

REEQUILIBRAGE DE L'ALIMENTATION et de conduire notre

interlocuteur à se poser quelques questions simples, par exemple:

« Mangeons nous trop de GRAISSES ANIMALES SATUREES (c'est le péché

mignon d'une majorité de Français): trop de fromages, trop de viandes...) ou de SUCRERIES

à index glycémique élevé ou d'alcool, ou pas assez de protéines, de légumes et crudités

(fibres) ou poissons (acides gras oméga 3) ou de sucres à index glycémiques lents (pains et

pâtes, de préférences complets ou semi-complets, légumineuse du type soja, haricots,

lentilles...). »

Il ne s'agit pas de proposer des REGIMES mais seulement un peu de REFLEXION et

D'ATTENTION A SA PROPRE SANTE, de réflexion et d’attention ne faisant appel ni à

l’idéologie, ni aux idées toutes faites (ce n’est pas si facile) ni même à la science ou à la

médecine (c’est beaucoup trop compliqué).

Et finalement:

de conduire à un correction DIETETIQUE DE BASE

Elle est indispensable et incontournable et constitue à le préalable à toute tentative de

SUPPLEMENTATION NUTRITIONNELLE.

Plus qu’un long discours, attirons le consommateur vers les points essentiels du

« DESORDRE DIETETIQUE FRANCAIS »:

Tous les nutritionnistes sont dans l’ensemble d’accord pour affirmer que notre ration

alimentaire quotidienne devrait comporter:

* 10 à 15 % de PROTEINES avec une part de ses protéines venant du monde

végétal

* 30 à 35 % de GRAISSES avec des critères de répartitions précis entre

graisses végétales et animales

* 50 à 60% de GLUCIDES avec des critères de répartition entre « lents » et

« rapides », « simples » et « complexes »

Or, lorsqu’on analyse l’alimentation moyenne de nos contemporains (en France) on

s’aperçoit que si globalement la part protidique est respectée (mais la grande majorité des

protéines proviennent du monde animal), la part lipidique est en moyenne augmentée de 10%

au dépend de la part glucidique. On obtient donc, dans les faits, la répartition suivante:

* 10 à 15 % de PROTEINES majoritairement animales

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* 35 à 45% de GRAISSES dont plus d’un tiers d’origine animale

* 50 à 55% de GLUCIDES en général trop « simples » et raffinés.

On est pas obligé de communiquer des chiffres même aussi simples que ceux qui

précèdent... De simples conseils plus pratiques peuvent, le plus souvent suffire: « Mangez

moins de graisses animales: moins de beurre, moins de viandes et fromages gras. » Ne croyez

pas vous en tirer avec les seules margarines et les aliments allégés qui constituent souvent une

"mode", parfois une aide ponctuelle. Utilisez de préférence des graisses naturelles, c'est à dire

des graisses, non dénaturées, non chauffées industriellement, mais en petites quantités et bien

entendu sans les recuire à l'excès ou les frire.

Il faut bien insister sur le fait que c’est la REDUCTION DES GRAISSES

ANIMALES SATUREES qui est à rechercher et surtout que l’APPORT EN GRAISSES

VEGETALES INSATUREES est indispensable à la santé. Tellement indispensable qu’un

minimum d’apport et un rapport entre ces différentes graisses doivent être respectés sous

peine de provoquer ou de favoriser des maladies telles que les maladies auto-immunes, les

allergies et probablement beaucoup d’autres.

L'HUILE D'OLIVE semble avoir un effet extrêmement favorable sur les paramètres

cardio-vasculaires. Mais il est capital de varier les huiles. Personnellement, nous

recommandons à nos patients, dans un but de prévention globale un mélange à parts égales

d'huiles première pression à froid d'OLIVE, NOIX et SOJA (voir cinquième partie) Ce

mélange apporte des quantités équilibrées d'acides linoléiques et linoléniques.

Il faut apprendre au public à respecter cet équilibre et à le considérer comme une des

grande clés de la santé autant à titre préventif qu’à titre d’adjuvant curatif et savoir donner des

CONSEILS SUFFISAMMENT LARGES POUR POUVOIR S’ADAPTER AUX

CONDITIONS DE VIE DE CHACUN:

- Mangez moins de sucres, sucreries, farines blanches et raffinées(miel)... qui

apportent trop de "calories vides". Vous éviterez par ce type d'effort les manifestations

d'HYPOGLYCEMIE qui sont athérogènes (favorisent le développement de la maladie

vasculaire).

- Prenez un petit déjeuner qui ne soit pas trop « à la française » et qui n’apporte donc

pas que des CALORIES VIDES, des sucres et des graisses (pain blanc, beurre, confiture, miel

et pire... brioches et croissants). Les céréales raffinées et au lait, chocolatées et sucrées ne sont

pas meilleures. Il est bon que le petit déjeuner apporte presque un tiers de la ration calorique

journalière et un équilibre entre glucides, lipides et protides. Le petit déjeuner dit «anglais »

est plus protéique mais aussi trop gras et les graisses sont cuites et recuites. Le raisonnable et

équilibré se situerait entre les deux formules tout en évitant les cuissons à la poêle, en insistant

pas trop sur les produits laitiers et en ajoutant fruits et fruits secs (amandes, raisins et abricots

secs). Le jus d’orange à jeun n’est pas mieux toléré par l’organisme que la café au lait.

- Ne mangez pas trop, pas trop tard et pas trop gras le soir. Si c’est possible, le repas

végétarien équilibré (une soupe et/ou stade composée avec une céréale et une légumineuse

associées dans la même préparations culinaire, voir l’ouvrage « MANGER

AUTREMENT » constitue le meilleur des dîners.

Page 22: MICRONUTRITION ET NUTRITION … · Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION, INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes

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- Soyez raisonnable avec l'alcool: un ou deux verres de bon vin rouge apportent des

tanins, des vitamines et des minéraux qui sont excellents à terme pour la santé. Mais trois,

bonjour... le permis à points. Et les apéritifs n'ont pas les vertus des grands crus.

- Variez votre alimentation: un jour de la viande, un jour du poisson, un jour des œufs.

Evitez d'associer à un même repas des quantités trop importantes de protéines d'origine

animale (par exemple viande et fromages en quantités à un même repas). Manger les lipides

(graisses) d’origine animale, plutôt le midi, surtout si vous désirez ne pas prendre trop de

poids, si vous présentez des difficultés de digestion ou si vous avez du mal à prendre un petit

déjeuner consistant et équilibré du type de celui que nous décrivons et conseillons.

- Consommez plus de FIBRES, mais ne pensez pas que pour cela il suffit de prendre

des "comprimés" ou des "biscuits". Ces derniers sont parfois nécessaires, mais avant d'en

venir là, réhabilitez, dans votre alimentation quotidienne, l'usage des légumes verts à fibres

(navets, carottes, céleris...) des fruits à fibre (pommes), des céréales complètes ou semi-

complètes (riz, pâtes, flocons d'avoine, müeslis...) et des légumineuses (soja, lentilles,

haricots, pois...).

- Mangez plus de poissons... mais pas des bâtonnets de poissons panés revenus à la

poêle dans un bon beurre frit !

- Diminuez votre consommation de SEL (c'est à dire de SODIUM): ne resalez pas

systématiquement, mangez moins de conserves et d'aliments préparés industriellement car ils

sont souvent plus salés. Utilisez du sel gris complet de mer qui vous apportera d'autres oligo-

éléments que le sodium et/ou du "tamari" sauce de soja fermentée que l'on trouve dans tous

les magasins de diététique.

Enfin n'oubliez pas qu'une DERIVE ALIMENTAIRE ISOLEE n'a jamais tué

personne, de même que l’EXCEPTION CONFIRME LA REGLE et qu’une « cuite du

samedi » (pas tous quand même !) ne fait pas un alcoolique.

CE SONT LES INSIDIEUSES ET MAUVAISES HABITUDES QUI, REPETEES,

NOUS CONDUISENT A LA MEFORME D'ABORD, PUIS A LA MALADIE.

A PROPOS DES DIFFERENTS REGIMES

Beaucoup de gens suivent des régimes pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la

science mais plutôt avec l’idéologie. C’est le cas de beaucoup de végétariens et de mystiques.

D’autres personnes finissent par renoncer à certains aliments:

- Les colitiques à qui on a supprimé les crudités, les fibres, puis les légumes verts

cuits... et qui finissent par ne plus manger que du riz blanc et quelques aliments,... il faut leur

faire comprendre qu’à force de ne plus rien manger ils finiront par être de plus en plus

déficients en nutriments, donc de plus en plus fragiles et colitiques.

- Ceux qui ont été améliorés temporairement par la suppression d’un aliment, comme

la viande ou le fromage et qui finissent par ne plus en manger du tout, par mesures de facilité,

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peur et habitude, car ils craignent la réapparition de symptômes anciens à la réintroduction de

ces aliments.

A tous, il nous faut faire comprendre :

- que nul ne peut échapper, à terme aux règles de l’équilibre alimentaire c’est à dire de

la variété, de la mesure et de la diversité des apports alimentaires

- que finalement seul le résultat compte c’est à dire la santé, la vraie SANTE telle que

nous l’avons définie au premier chapitre de ce cours, et non la simple atténuation ou

annihilation de symptômes... et que la confirmation de cette VRAIE SANTE ne peut être le

fruit que de la rencontre d’une sensation personnelle et d’une confirmation par un thérapeute

et conseiller nutritionnel utilisant des critères d’objectivation (examen du mode de vie, des

régimes, examen clinique...).

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4 LES VITAMINES

Peu d’éléments et de nutriments n’ont autant d’importance dans l’alimentation que les

vitamines. Si leur découverte remonte à 1753, les premières synthèses sont beaucoup plus

récentes et certaines de leurs particularités biochimiques ne sont connues que depuis une

dizaine d’années.

Quant aux études épidémiologiques, si elles sont nombreuses, leurs résultats sont

parfois contradictoires. D’autres sont en cours et leurs résultats ne seront connus que dans

quelques années.

Les interférences et rôles des vitamines dans l’immunologie (déficits immunitaires,

maladies auto-immunes) ne sont, quant à eux, qu’en cours d’élaboration étant donné la

relative jeunesse de ces disciplines. Les premières études relatives sur la thérapie par les

vitamines en cancérologie ne remontent guère à plus de dix ans: carotène et cancer, carotènes

et leucémies, vitamine A et cancers du sein... Quant aux publications de PAULING et

CAMERON, sur les effets bénéfiques de la VITAMINE C en cancérologie, elles

déclenchèrent aux Etats-Unis tant de passions et de réactions que la résultante en fut plutôt

négative. Et pourtant...? Nous savons aujourd’hui qu’un taux plasmatique abaissé de

VITAMINE C double le risque de certains cancers et nous commençons seulement à

connaître le rôle du taux plasmatique de VITAMINE E sur l’évolution de la maladie

coronarienne et la prévention de l’athérosclérose.

Les mécanismes physiologiques font appel à la « théorie des radicaux libres » qui elle même

est encore beaucoup plus récente.

En attendant on ne dispose que de la notion relative d’AQR. Cette notion est

effectivement toute relative, puisque même ces AQR d’ailleurs différentes, ente pays et

continents sont évolutives.

Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement ? Les conditions de vie, d’agression

par le manque d’ozone, d’alimentation, de pollution sont elles mêmes évolutives....

Il est donc difficile, en ce qui concerne la santé individuelle de se référer à des notion

statistiques qui déjà ne peuvent en aucun cas être considérées comme des références certaines

et stables.

Alors que faire ?

L’expérience clinique individuelle des médecins et nutritionnistes doit absolument

compléter les références provenant des données de laboratoire. Les expérimentations sur

l’animal peuvent également servir et c’est ce genre de travaux que continuent encore

aujourd’hui l’Institut Linus PAULING à Palo-Alto.

A côté de ce qui précède on ne peut qu’être frappé, particulièrement en France, par

l’ignorance des pouvoirs publics et des médecins, à propos des vitamines.

Il semble que l’utilisation des vitamines (et des autres nutriments) tant en prévention

qu’en thérapie soit immédiatement taxée de médecine parallèle et charlatanesque....alors

qu’en fait une utilisation rationnelle de ces éléments réclame une ETUDE APPLIQUEE de le

BIOCHIMIE MEDICALE telle que nous la connaissons, ou l’avons plus ou moins connue

sinon appréciée, dans le cadre des premières années d’études médicales

Page 25: MICRONUTRITION ET NUTRITION … · Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION, INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes

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N’est-ce pas aller un peu vite et oublier les publications récentes sur es effets de la

VITAMINE D dans diverses pathologies, sur l’utilisation des dérivés de la VITAMINE B1

en neurologie, sur le rôle de la CHOLINE ou des ANTIOXYDANTS dans la maladie

d’Alzheimer...?

VITAMINE B1 ou THIAMINE

FORMULE: C12 H17 N4 O S

SOURCES PAR ORDRE DECROISSANT:

1. Levures, germes de blé (2 - 35 mg%)

2. Porc, foie, rognons, viandes, poissons

3. Céréales complètes, légumineuses

4. Produits laitiers

5. Légumes, fruits (O,02 - 0,08 mg%)

Elle est DETRUITE: par l’alcool, café, hormones, pansements intestinaux

UNITE: le mg de chlorhydrate de thiamine

AQR = 1,5 à 1,5 mg/j. (adulte)

Le STATUT NUTRITIONNEL est déficitaire:

30 à 50 % des femmes ont moins des 2/3 des AQR

20 % des adultes ont un risque de déficience et 6 à 8 % des enfants et adolescents (Enquête

Val de Marne)

METABOLISME:

Elle est absorbée dans la partie haute de l’intestin par un transport actif pour les faibles

quantités puis par diffusion passive pour des concentrations plus fortes.

Elle est transportée par la veine porte dans le foie puis phosphorylée (dans le foie) en TPP

(thiamine pyrophosphate) ou cocarboxylase.

On en trouve des concentrions importantes dans coeur, rein, foie, cerveau, muscles (40%)

LE TPP est la forme coenzymatique active de la vitamine B1.

Il intervient dans la décarboxylation oxydative des acides -cétoniques et la réaction de

transcétolisation des pentoses phosphates.

Le TPP (triphosphate de thiamine) essentiel dans la transmission nerveuse et considéré

comme un NEUROTRANSMETTEUR.

Il joue un rôle dans la régulation de l'utilisation énergétique du glucose, dans la

décarboxylation de l'acide pyruvique, des acides aminés ramifiés et transcétolases.

L’ELIMINATION se fait par les urines et les selles

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La CARENCE dans les pays voie de développement conduit au Béribéri chez l’adulte

comme chez l’enfant.

Les DEFICIENCES dans les pays industrialisés apparaît en cas de:

Alcoolisme chronique

Malabsorption chronique

âge

Nutrition parentérale

maladies génétiques (anémie)

Une DEFICIENCE EN THIAMINE peut être observée chez certains patients cancéreux

traités par chimiothérapie (5 FU) .

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION en NUTRITION ORTHOMOLECULAIRE:

Troubles neurologiques (névrites, névralgies, zona) Il sera bon d’associer au moins les

vitamines B3, B6, B12 (ou COMPLEXES B 50 ou 100)

Stress et modes de vie stressants, fatigues, épuisements, certaines dépressions

Diminution de la mémoire, et associer avec la vitamine B3, la choline, L-glutamine,

tyrosine, phénylalanine, GINGKO BILOBA, et tous les nutriments intervenant dans la

prévention de l’athérosclérose.

Douleurs musculaires, FIBROMYALGIES ou SPID (syndrome polyalgique inflammatoire

diffus qui se manifeste par une « mal au dos » chronique, sans cause mécanique et des

douleurs des muscles à la pression). Il faut associer avec la vitamine B8, la DL-

PHENYLALANINE et le Mg pris en plusieurs prises par jour

Alcoolisme

mal de mer, de voyages. Commencer la veille du voyage et associer à la vitamine B6 en

plusieurs prises de 10 à 50 milligrammes

Enurésie de l'enfant

Malabsorption intestinale due à l’âge, à certaines maladies ou certains TRAITEMENTS

MEDICAMENTEUX.

CONTRE-INDICATIONS: c’est une vitamine très « sécuritaire » la marge de sécurité est à

plus de 100 fois l'AQR

On a observé jadis, des allergies surtout pour l’administration par voie IV, mais ils est

possible que ce soient en fait des impuretés de solvant qui soient en cause.

DOSES:

50 à 500 mg/j. chez l'adulte pour les effets pharmacologiques recherchés, parfois plus sur une

durée brève. Il est bon de l’associer avec des comprimés de B COMPLEXE (50 ou 100) et de

traiter les causes de la malabsorption intestinale si possible (diététique, arrêt de l’alcool,

traitement des colites chroniques).

VITAMINE B2 ou Riboflavine

FORMULE: C17 H20 06 N4

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LIEU ET MODE DE SYNTHESE: partie haute du tube digestif, transport actif saturable

SOURCES par ordre décroissant:

Levure, foie (1,5 - 13 mg %)

fromage, oeufs, champignons

Produits laitiers

Viandes poissons, céréales complètes.

Légumes verts (0,01 - 0,14 mg %)

DETRUITE par: alcool, Antibiotiques, (probénécide), acide borique, chlorpromazine, ions

métal.

UNITE: mg de riboflavine

AQR: 1,5 à 1,8 mg

Le STATUT NUTRITIONNEL, en fonction des études épidémiologiques est moyen:

- 14 à 30 % des femmes sont à risque de déficience

- 8 à 22 % des hommes

METABOLISME

Coenzyme des déshydrogénases et oxydases (oxydoréduction).

Catabolisme des acides gras, intervient par l'acyl-coenzyme A déshydrogénase.

Catabolisme des acides aminés.

Catabolisme des bases puriques (xanthine oxydase).

Intervention dans le Cycle de Krebs , respirations cellulaire,(succinate déhydrogénase)

Chaîne respiratoire, réoxydation du nadh2

Métabolisme du globule rouge (glutathion réductase)

CARENCES dans les pays voie de développement:

Association à une malnutrition globale (signes oculaires et muqueux)

Parasitisme, diarrhée

DEFICIENCES dans les pays industrialisés:

Alcoolisme chronique,

Age, malabsorptions chroniques,

Nutrition parentérale, hémodialyse,

Diabète, hypothyroïdie,

Végétariens stricts,

Photothérapie du nouveau né,

Maladies génétiques rares,

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION

Fatigues, retards staturo-pondéraux

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Troubles intestinaux après antibiotiques

Diarrhées

Glossites

Troubles des phanères (cheveux: l’associer avec B5, B8, B9, S, Se, Si...)

Conjonctivites avec photophobie et prévention de la cataracte (avec vitamines C, E, carotènes,

Sélénium, Zn)

Marqueur d'observance thérapeutique: elle colore effectivement les urines en jaune dans les

complexes où elle est présente. On peut d’en servir pour enrober d’autres complexes afin de

pouvoir vérifier l’observance ou mesurer la période d’activité des complexes dits à « action

prolongée ».

CONTRE-INDICATIONS: Aucune, doses sécuritaires jusqu'à 100 fois l'AQR

DOSES UTILISEES HABITUELLEMENT EN NUTRITHERAPIE: 50 à 500 mg/jour.

VITAMINE B3 NIACINE OU PP

L'appellation NIACINE correspond à deux composés:

FORMULE: C6 H5 O2 N = ACIDE NICOTINIQUE

C6 H6 O N2 = NICOTINAMIDE

LIEU ET MODE DE SYNTHESE:

Principalement d'origine alimentaire, mais synthèse possible à partir du tryptophane

Absorption tout au long de l'intestin, active à faibles doses, passive à fortes doses.

SOURCES alimentaires en ordre décroissant:

Levure sèche (28 - 60 mg %)

Viande, poisson, rognons

Champignons, céréales complètes

Légumineuses

Fromages, oeufs

légumes, fruits (0,1 - 0,6 mg %)

Elle est DETRUITE PAR: Alcool, pilule, sulfamides, neuroleptiques,...(?).

L'isoniazide (un anti-tuberculeux)et la carbodopa (prescrite dans le parkiinson) augmentent

les besoins par interférence avec la B6, coenzyme du passage du tryptophane en NAD.

UNITE: 1 « EN » (équivalent niacine), c’est à dire 1 mg d'acide nicotinique ou nicotinamide

correspondant à un apport de 60 mg de tryptophane.

AQR:15 à 18 EN/j. (adulte)

20 EN, pour la grossesse

STATUT NUTRITIONNEL:

Une enquête épidémiologique en Bourgogne a révélé que la moitié des sujets ne dépassaient

pas 50 à 80% des AQR.

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D'autres études ont mis en valeur des apports marginaux et même carentiels chez des sujets

sains.

METABOLISME:

L'activation de la NIACINE conduit au NAD ou au NADP impliqués dans toutes les réactions

d’oxydoréduction de l'organisme. Ils sont alternativement oxydés ou réduits en transférant un

H+

Le NAD joue un rôle dans l'ADP-ribosylation (poly ADP-ribose polymérase), transfert de

plusieurs ADP-riboses sur des protéines telles que les histones impliquées dans la réplication

et la réparation de l'ADN et la différenciation cellulaire.

Le NAD est impliqué dans les coenzymes pyridiniques et dans la formation d'acétyl-CoA à

partir des glucides et lipides.

Le NAD et le NADP sont les coenzymes de nombreuses déshydrogénases, surtout

mitochondriales.

Le NADPH2 est le coenzyme de réductases (GSH-réductases)

Le NAD et le NADP peuvent passer de l'un à l'autre grâce à une transphosphatase.

CARENCES dans les pays voie de développement:

Pellagre, cliniquement: Dermatose (lucite érythémateuse symétrique) + Diarrhée (stomatite

rouge, glossite avec langue rouge puis noire, aphtes)+ Démence (confusion, hallucination).

C’est pourquoi on l’appelle « la vitamine des 3 D »

Formes frustres

Formes associées aux carences protéiques (tryptophane) et B6 majorant le tableau.

Indisponibilité alimentaire pour le maïs et augmentation des besoins pour le millet.

DEFICIENCES dans les pays industrialisés:

Alcoolisme chronique

Age

Maladies héréditaires du métabolisme du tryptophane

Interactions médicamenteuses

Nutrition parentérale

Carcinoïdes du grêle

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION

Les TROUBLES ATHEROLIPIDIQUES (sous réserve de tolérance, de respect des contre

indications et prudence, lire à ce propos la « BIBLE DES VITAMINES page 180)

Les troubles circulatoires:, HTA, Syndrome de Raynaud, artérites, engelures, vertiges,

acouphènes, spasmes, thromboses, problèmes veineux, crampes.

En fait la NIACINE représente la seule molécule objectivant de par une étude

randomisée une réduction de 11% de récidives post infarctus (coronary drug project)

Selon le docteur HOFFER, psychiatre canadien et actuellement Président de la Société

Internationale de Médecine Orthomoléculaire, elle serait la molécule princeps pour lutter

contre le vieillissement cardio-vasculaire et par extension contre les problèmes de mémoire et

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de « vieillissement cérébral » (pour ceux qui lisent l’anglais: « SMART NUTRIENTS » de

Abram HOFFER et Morton WALKER, Avery Publishing Group, Etats Unis , 1994)

Selon HOFFER, PAULING et de nombreux autres auteurs américains, elle représente un

élément essentiel de la supplémentation orthomoléculaire dans le cadre des maladies

psychotiques (avec la VITAMINE C à hautes doses, une rééquilibration nutritionnelle globale

incluant la prévention des hypoglycémies par la réductions des sucres à métabolisme rapide,

l’augmentation des sucres lents et de la ration en ACIDES AMINES).

Ces sujets (ainsi que les toxicomanes) éliminent dans les urines plus de "méthylpyridone

carboxamide" ce qui traduit un besoin plus grand en NIACINE.

Elle favorise la régulation de la glycémie (avec B1, et CHROME), fait baisser le cholestérol

en augmentant la fraction HDL et les triglycérides.

Elle améliore la réaction de la peau au soleil (avec les antioxydants, Zinc, carotènes, « B

complexes », B6 et PABA).

Selon PFEIFFER et d'autres auteurs américains, elle fait monter les taux d'histamine

(Traitement et prévention des dépressions histaminopéniques, c’est à dire avec un faible taux

intraglobulaire en HISTAMINE, voir chapitre 20 du présent cours) et contribue à diminuer

l'anxiété ou la dépression qui peut être la conséquence de ces faibles taux.

Prise après le repas du soir elle facilite l’entrée dans le sommeil. Cet effet est probablement

du à une augmentation de la sécrétion de MELATONINE, elle-même dérivée de la

SEROTONINE et du TRYPTOPHANE. Il est lui-même augmenté par la prise, après le dîner,

de CALCIUM (1.000 mg) et de MAGNESIUM (500 mg) et de LITHIUM en oligo-éléments.

Elle est utilisée dans le traitement adjuvant des dysménorrhées (en association avec les

VITAMINES B1, B6, C, Mg et les ACIDES GRAS )

La NICOTINAMIDE (en pharmacie NICOBION 500 )n'a pas les effets de flush de

l'ACIDE NICOTINIQUE, il n'en a pas, malheureusement, non plus ses effets vasodilatateurs

et vasculaires.

CONTRE-INDICATIONS:

Aucune à faibles doses

Les supplémentations doivent être prudentes chez les sujets uricémiques et goutteux (comme

les autres vitamines B)

Aux doses pharmacologiquement actives:

Il est bon d’observer également une certaine prudence en cas d'ulcères digestifs,

d’hyperglycémie provoquée anormale, d'insuffisance et de lithiase rénale.

Des cas d'hépatites ont été décrits, chez des sujets sensibles, après prises pendant plusieurs

semaines de doses supérieures à 2 grammes/jour (il faut donc surveiller les transaminases

hépatiques). Ces risques n’ont pas empêché les docteurs HOFFER et psychiatres américains et

canadiens de traiter à ces doses et sous surveillance de nombreux schizophrènes. De plus ces

troubles surviennent préférentiellement avec les formes dites « à action prolongée ».

PRECAUTIONS D’EMPLOI:

Toujours conseiller des doses progressives, fractionnées et toujours postprandiales, et si

possibles après des repas riches en protéines. Eviter également de l’absorber avec une boisson

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chaude. Toujours l’associer avec la VITAMINE C et si besoin des antihistaminiques, du

moins au début de la supplémentation.

Toujours rassurer le consommateur et lui dire qu’un flush (bouffée de chaleur, rougeur du

visage ou du corps entier avec sensation de démangeaison et brûlure...) ne présente aucune

gravité et n’a aucune incidence. Lui dire que ce flush est parfaitement réversible et sans

aucune conséquence physiologique et qu’il n’a aucune incidence sur la tension artérielle ou

d’autres pathologies et qu’il ne se reproduira pas:

- si la prise est après un repas globalement plus important et plus protéique,

- si les comprimés ou gélules ne sont pas absorbés avec une boisson chaude,

- si la supplémentation n’est pas interrompue et reprise.

Ne pas interrompre et reprendre brutalement car cela provoquera de nouveau les mêmes

inconvénients qu’au début.

Il n’existe pas de contre-indications cardio-vasculaires, bien au contraire c’est un complément

que l’on peut recommander dans ce cadre et probablement aussi important que la VITAMINE

C, la VITAMINE E et le COENZYME Q10....

Par contre, il est recommandé d’être prudent chez les sujets de type allergique ou histadélique

(trop d’histamine intracellulaire) qui peuvent présenter des réactions d’aggravation du type

flush (désagréables mais toujours sans gravité, cf. ci-dessus) mais surtout de leur anxiété

et/ou de leur dépression.

DOSES:

Commencer prudemment et progressivement, 100 mg puis 3x100 mg, puis augmenter

en fonction des réactions de tolérance (flush). On peut arriver à des doses élevées (1 à 2

grammes/j.) à condition de restreindre la durée des supplémentations et de surveiller

transaminases et créatinine. Il semblerait qu’à fortes doses les préparations simples aient

moins de risque de toxicité hépatique que les préparations retard. Elle sont de toutes façons

bien tolérées à condition de respecter les règles d’administration et de surveillance.

Vitamine B5 ou ACIDE PANTOTHENIQUE

Formule: C9 H17 O5 N

LIEU ET MODE DE SYNTHESE: Intestin, transport actif, site mal connu.

SOURCES par ordre décroissant:

Levure (1 à 20 mg %)

Foie, rognons, champignons

viandes, oeuf

légumineuses, céréales complètes

laitages

légumes verts, fruits (0 - 0,4 mg %)

ELLE EST DETRUITE PAR: Cuisson, Alcool, café, hormones, sulfamides, benzodiazépines

(?), aspirine.

UNITE: 1 mg

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Apport Quotidien Recommandé (apport minimum): autour de 10 mg (adulte)

STATUT NUTRITIONNEL: peu de données, mais les carences sont probablement rares.

METABOLISME:

- Entre dans la composition du CoA et de l'ACP (Acyl Carrier Protein), transporteurs de

radicaux acyles (R-CO-).

- Le CoA est essentiel au catabolisme des glucides et de certains acides aminés.

- Le CoA et l'ACP participent à la synthèse des acides gras et du cholestérol.

CARENCES dans les pays voie de développement:

Elle sont en rapport avec la dénutrition globale et se manifestent par de l’asthénie, céphalées,

dépression, insomnies, nausées, vomissements, diarrhées, alopécie et ulcérations cutanées,

paresthésies, douleurs brûlantes des extrémités.

DEFICIENCES, dans les pays industrialisés:

Elle sont probablement peu fréquente et on ne note pas de maladies héréditaires.

Les interactions médicamenteuses ne sont pas connues

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATIONS

- Fatigue, dépression, asthénie, hyposurrénalisme (baisse de la cortisolémie du matin)

-Alopécies ( Associer à B8, Zn, Fe, Se, Acides Aminés soufrés, forme locale à 5%)

- Dépigmentations de la peau, séborrhée, mycoses (adjuvant), herpès (+ lysine, vit C, Zn, B6)

- Troubles trophiques des ongles (+ Si, Zn, Gélatine,

- Retards ou difficultés de cicatrisation (plaies, brûlures, gerçures, érythèmes) avec ZINC,

SELENIUM, vitamine C et E, VITAMINE E locale,

- Gastrites, nausées, colites, constipation par atonie (ajouter VITAMINE C et

ACIDOPHILUS/BIFIDUS...)

- Crampes (Ajouter le Magnésium, Cuivre, K, vitamines C, E...) crampes de la grossesse

(adjuvant)

- Constipation (ajouter la VITAMINE C à doses efficaces, acidophilus, Onagre, Mg, Bétaïne,

Choline)

- En Oto-rhino-laryngologie, régénération des épithéliums, pour les inflammations chroniques

des voies aériennes supérieures ( + forme locale à 5%).

- Bruxisme (grincement des dents, surtout nocturne) avec Ca chélaté et drainage lymphatique,

selon le célèbre chirurgien dentiste américain CHERASKIN))

CONTRE-INDICATIONS: aucune, totalement à 100 fois l'AQR, mais des doses très

supérieures sont parfois conseillées aux USA. Les individus sujets aux candidoses digestives

peuvent mal tolérer les complexes de VITAMINES DU GROUPE B

Les doses recommandées en supplémentation à effet adjuvant et à visée régulatrice de certains

métabolismes vont classiquement de 500 à 1500 milligrammes de B5 soit un à trois

comprimés au moment des repas.

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VITAMINE B6 PYRIDOXINE

FORMULE: C6 H11 03 N, Pyridoxine ou, Pyridoxal ou Pyridoxamine

LIEU ET MODE DE SYNTHESE: Jéjunum proximal, apport alimentaire essentiel car

synthèse endogène inefficace, transport passif non saturable.

SOURCES par ordre décroissant:

Levure, germe de blé (1,5 - 10 mg %)

Foie, rognons, viandes, poissons

Légumineuses

Bananes, chou fleur, haricots verts

Céréales complètes

Produits laitiers (mère), oeufs

Légumes verts (0 - 0,30 mg %)

DETRUITE PAR:

Isoniazide (anti-tuberculeux)

Contraceptifs oraux, hormones stéroïdes.

Dihydralazine (anti-hypertenseur)

D-Pénicillamine

UNITE: le mg de Pyridoxine

AQR: 2,2 mg adulte, 2,5 (grossesse.)

STATUT NUTRITIONNEL:

- 30 à 50 % adultes ont un statut inférieur à l’AQR

- 30 à 50 % Femmes adultes se situent en dessous des 2/3 de l'AQR

- 15/20 % Femmes sous contraceptifs sont en état de carence et ont des symptômes en

rapport avec une diminution de la synthèse de la sérotonine. Cette catégorie de femmes

peuvent donc présenter des symptômes anxio-dépressifs ou apparentés type

pseudospasmophilie, syndrome prémenstruel, insomnie avec réveils nocturne. La

SEROTONINE étant un précurseur de la MELATONINE et du GABA).

METABOLISME:

- Métabolisme des acides aminés par le biais des transaminases, des déshydratases, des

racémases.

- Formation d'amines à partir des déshydratases, pour la synthèse des neuromédiateurs

(histamine, sérotonine, dopamine, adrénaline, noradrénaline, sérotonine, GABA).

- Transformation de la sérine et de la thréonine en glycocolle par le biais de transférases.

- Première étape de la synthèse de l'hème par le biais de la delta-aminolévulinate synthétase.

- Métabolisme des lipides: synthèse de la méthionine et de la carnitine.

- Modulation récepteurs stéroïdiens, d’où l’influence de la B6 dans les métabolismes

hormonaux.

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- Relargage du glucose (métabolisme du glycogène) par le biais de la glycogène

phosphorylase

- Passage du tryptophane au NAD: la carence bloque la conversion dérivative du tryptophane

en quinones d'où l'excrétion des pyrroles, coproporphyrines et Zn.

- Réduction du taux d'acide oxalique urinaire (déficit en -cétoglutarate glycoxylate

carboligase, oxalurie type I ou D-glycérate déshydrogénase, oxalurie type III)

CARENCES dans les pays en voie de développement:

- Malnutrition

- Dermite séborrhéique périorificielle avec lésions muqueuses des lèvres et de la langue.

- Asthénie, dépression, irritabilité

- Signes neurologiques de type polynévritiques

- Anémie microcytaire hypochrome pyridoxino dépendante

- Diminution de l'immunité humorale et cellulaire (cofacteur métabolique du Zn.)

DEFICIENCES dans les pays industrialisés:

- Alcoolisme chronique

- Tabagisme

- Contraception orale +++

- Grossesse, allaitement

- hémodialyse, nutrition parentérale

Pathologies associées:

- Asthme, diabète, insuffisance rénale cardiopathies, cancers du sein,

- Drépanocytoses maladies hépatiques et psychiatriques

- Mécanismes inconnus (modulation de récepteurs hormonaux ?)

- Maladies héréditaires

- Homocystinurie, Cystathionurie

- Hyperornithinémie, xanthurinurie

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION

Troubles nerveux et psychiatriques héréditaires et familiaux: asthéno dépression à début

précoce, (avec Vitamine C à hautes doses, niacine et acides aminés) chez les sujets plutôt

« pyrroluriques » ou histaminopéniques).

Insuffisances immunitaires avec: diminution des lympho T3, T4, Il2, réponse aux mitogènes,

T8 normaux

MALADIES CARDIO-VASCULAIRES:

Des apports nutritionnels trop faibles sont corrélés à une augmentation de l'homocystéine

plasmatique et du risque athérogène

ASTHME

Diminution des taux plasmatiques chez les adultes asthmatiques

Une étude randomisée: 50 mg/j (adulte), 200 mg (enfant) entraîne une diminution de la

fréquence et sévérité des symptômes. L’efficacité est renforcée par l’association avec la

VITAMINE B12 IM 1000UI 3 à 5/semaine.

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DEPRESSION ou OBESITE sous contraceptifs oraux. L’absorption orale d’oestrogènes n’a

pas le même métabolisme que la voie naturelle et la prise de B6 diminuent les intolérances par

modulation des récepteurs.

MAL DE MER, (commencer la veille, 50 mg x 3, + B1, 100 mg x 3) certains VERTIGES,

NAUSEES de la grossesse (100 à 200 mg/j. ou 50 mg toutes les 2h.+ 5mg de vitamine K1 et

400 mg Mg)

CRAMPES (avec vit E, B3, B5, K, Mg et Cu),

SYNDROMES PREMENSTRUELS avec huile d’onagre),Vitamine E, A, Zn, Si, Mg...)

Anémies sidéroblastiques familiales pyridoxinosensibles.

Prévention des lithiases oxaliques (Avec Mg).

Troubles du sommeil avec diminution de la mémorisation des rêves.

Maladie de Parkinson avec fortes doses d'antioxydants, de Zinc et diminution de la posologie

de la Dopamine. Ne pas associer la B6 aux posologies usuelles de Dopamine.

Syndromes pseudo-spasmophiles (+ - dépression pyridoxinosensibles)

SYNDROME DU RESTAURANT CHINOIS (aggravation de l'intolérance au glutamate par

carence B6) 50 mg/j.

SYNDROME DU CANAL CARPIEN 100 à 200 mg/j. (si besoin avec VITAMINE B1 et DL-

PHENYLALANINE).

Intoxications à l'INH

Neuropathies et névrites optiques, diabétiques (150 mg/j.)

CONTRE-INDICATIONS:

Traitements antiparkinsoniens avec Dopa et antidépresseurs.

DOSES:

Dose de sécurité aux environ de 50 fois l'AQR

En fait pas de problème pour des doses inférieures à 300 mg, mais ne pas prolonger au delà

de 1 an car il existe un risque de polynévrites réversibles décrites pour des doses prolongées

(> 1 an).

Egalement: troubles de la mémoire, augmentation des TGO, aggravation d'une acné,

diminution de la sécrétion de prolactine, rares allergies.

VITAMINE B8 (H) ou BIOTINE

FORMULE: C10 H16 O3 N2 S

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LIEU ET MODE DE SYNTHESE: transport actif (sodium dépendant) et passif au niveau

duodénum et jéjunum.

Deux sources: une source alimentaire, une possibilité de synthèse intestinale mal connue.

Deux formes:

- Une forme libre

- Une forme liée aux protéines animales et végétales (céréales) par un résidu lysine qui

nécessite une enzyme pancréatique (biotinidase) pour être libérée.

SOURCES ALIMENTAIRES PAR ORDRE DECROISSANT:

Levure sèche (100 - 400 µg %)

Foie, rognons

Oeufs, champignons

Viandes, poissons

Céréales, laitages

Légumes, fruits (0,1 - 5 µg %)

DETRUITE par:

Anticonvulsivants

Alcool, antibiotiques (?)

UNITE: µg de biotine

AQR: 100 - 300 µg

STATUT NUTRITIONNEL: mal connu

METABOLISME:

- Catabolisme du glucose, des acides gras, de certains acides aminés

- Synthèse des acides gras

CARENCES, pays voie de développement:

Malnutrition globale

SIGNES CUTANES: dermite érythémato squameuse, péri-orificielle, intertrigos, rashs

PHANERES: onyxis, périonyxis, perte des cils, alopécies

SIGNES MUQUEUX: glossite, chéilite, kératoconjonctivite

SIGNES DIGESTIFS: nausées

SIGNES PSYCHIQUES: asthénie, dépression, somnolences, états psychotiques avec attaques

de panique.

SIGNES NEUROLOGIQUES: paresthésies, douleurs musculaires

SIGNES BIOLOGIQUES: acidose métabolique avec hyperacidurie (malfonction des

carboxylases biotine dépendantes)

CARENCES, pays industrialisés:

- Nutrition parentérale, hémodialyse

- Maladies génétiques

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- Dermite des enfants nourris au sein car le lait maternel est souvent pauvre en biotine

- Absorption de grandes quantités de blanc d'oeuf cru (contient de l'avidine qui chélate la

biotine).

DEFICIENCES dans les pays industrialisés:

- Alcoolisme

- Traitements antiépileptiques: supplémenter prudemment augmente leur tolérance sans en

diminuer les effets.

- Grossesse, Allaitement (La biotinémie décroît au fil de la grossesse. A la naissance celle de

l'enfant est toujours supérieure à celle de la mère).

- Infections intestinales chroniques, âge, brûlés, grands sportifs.

- La concentration de biotine est plus basse chez les enfants décédés de mort subite

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION

- Grossesse, enfant nourri au sein,

- Séborrhée du nourrisson, (5 à 10 mg) de la face et du cuir chevelu de l'adolescent (10 à 20

mg)

- Alopécies (5 à 10 mg) en parentérale avec Fe, B5, Zn, S, Se, SI, « B complexe »

- Acné (+ B6, B9, A, E, C, Zn, Se, Cr, Acidophilus et

- Ongles cassants avec ( 6, gélatine, Si, Zn, S... )

- Anorexie (elle augmente l'appétit, associer: Zn, B6, B 12...)

- Douleurs musculaires (et en général) avec B1 et DL-Phénylalanine

CONTRE-INDICATIONS:

Aucune

Sécurité à plus de 100 fois l'AQR

DOSES: 100 à 300 mg per os

VITAMINE B9 ACIDE FOLIQUE

Acide folique = 1 noyau ptéridine + 1 molécule de PABA + 1 molécule d'acide glutamique.

FORMULE: C19 H19 O6 N

LIEU ET MODE DE SYNTHESE:

A partir de l'alimentation, sous forme de monoglutamates qui nécessitent des protéases

digestives pour être libérées des protéines alimentaires.

Transport actif au niveau du jéjunum

Transport circulant par le FABP (Folic Acid Binding Protein)

Concentrations maxi: foie et cerveau

SOURCES ALIMENTAIRES PAR ORDRE DECROISSANT:

Levure sèche, foie (1800-5500 mg %)

Epinards, cresson, mâches, autres légumes verts

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Légumineuses,

Céréales complètes, rognons

Produits laitiers, oeufs,

Fruits, carottes, concombres, asperges

Viandes et poissons (0,1-25 mg %)

DETRUITE PAR:

Sels de fer et de cuivre,

Pilule contraceptive, hormones, Sulfamides (triméthoprine)

Anti cancéreux (MTX), Anti ulcéreux (Crohn) sulfasalazine

Anticonvulsivants: primidone, diphénylhydantoïne, phénobarbital.

Diurétique: triamtérène.

Antipaludéen: (pyriméthamine)

UNITE: µg d'acide folique

AQR: 300 µg (adulte) 500 µg (grossesse)

STATUT NUTRITIONNEL:

Il est moyen: résultats contradictoires entre étude ESVITAF et VAL DE MARNE, 70 % des

sujets se situent à moins des 2/3 de l'AQR; groupe plus faible pour Val de Marne 88.

Le risque est plus important chez les sujets jeunes et grossesses (22 % à 26 % à risque, en fin

de grossesse).

METABOLISME:

- Transferts et interconversions des groupements monocarbonés

- Métabolisme des acides aminés et synthèses protéiques:

- Catabolisme de l'histidine et de la glycine

- Interconversion glycine-sérine

- Synthèse de la méthionine

- Synthèse des protéines, coenzyme de la synthèse des neurotransmetteurs: norépinéphrine,

sérotonine.

- Synthèse des bases puriques et pyrmidiques (acide nucléiques, AMP cyclique, ATP...)

CARENCES, pays voie de développement:

SIGNES NEUROPSYCHIQUES: Asthénie, anorexie, troubles du sommeil et de la mémoire,

dépression, dépression, convulsions, retard mental et comportemental.

SIGNES HEMATOLOGIQUES:

Anémie mégaloblastique avec dyspnée d'effort, subictère, fièvre, souffle systolique

Leuco- Thrombopénie

SIGNES DIGESTIFS: nausées, diarrhées

SIGNES CUTANEOMUQUEUX:

ulcération, hémorragies muqueuses

Dermites, purpura (thrombopénie)

DEFICIENCES, pays industrialisés:

Anémie mégaloblastique

Grossesse, (carence 25 à 70 %, anémie 3 à 5 %)Allaitement,

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VIEILLISSEMENT

- Alcoolisme chronique (20 à 50 %)

- Anémie chroniques (auto-immunes)

- Nutrition parentérale

- Malabsorption digestive, Colites ulcéreuses, Crohn, Maladie coeliaque

- Cancers, hémopathies, affections graves et prolongées

- Carences en B12

- Interactions médicamenteuses

- Maladies génétiques

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION

- Fatigue, troubles du sommeil, de la mémoire et dépressions en fonction des données ci-

dessus, plutôt chez les sujets de type histaminopéniques

(avec vitamine C, B3, B6, B12, Acides aminés) ou sujets âgés.

- Femmes avec antécédents d'enfants nés avec anomalies du tube neural: commencer avant la

grossesse (Etude 1991, 1800 femmes: 4 mg/j. diminue de 3,5 fois le risque de malformation.

- Traitements Anticonvulsivants.

- PSORIASIS, efficace chez 30% des sujets (+ Vit A, C, B12, D,(générale et locale) PABA,

Zn, Carotènes et

- SYNDROME PREMENSTRUEL et problèmes hormonaux avec carences oestrogéniques

(PMS D selon la classification américaine, et il faut donner pendant les quelques jours qui

précèdent les règles des doses de 15 à 60 milligrammes de folates).

- ULCERES CUTANES (+ antioxydants, flavonoïdes, Zn, Traitement locaux)

Complications des traitements anticancéreux et PCE (MTX)

- Blanchiment précoce des cheveux (avec B2, B5, Cpl B, S, Si et Se...),

CONTRE-INDICATIONS:

- Carences mixtes folates/B12 = commencer par traiter par la B12

- Cancers et leucémies évolutives

- Troubles neuro-psychiques chez les histadéliques (risques d'aggravation même saisonniers)

- Cancers et leucémies en évolution.

DOSES

Non toxiques

Sécurité jusqu'à 50 fois l'AQR

Quelques réactions intestinales pour des doses > 15 mg./j.

Allergies rares

En général 5 à 15 mg/jour

ACIDE PARAAMINOBENZOIQUE VITAMINE B10 ou H2

SOURCES ALIMENTAIRES PAR ORDRE DECROISSANT:

Foie, abats, levures sèches

Céréales complètes,

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Germes de blé,

Noisettes

DETRUITE PAR:

Cuisson, alcool

Sulfamides, antibiotiques

Contraception hormonale

AQR: 10 à 20 mg

CARENCES: Eczéma

METABOLISME:

Métabolisme de l'acide folique,

Peau, antisclérodermie ?

Augmente l'apport en O2 des tissus, action anti-athéroscléreuse (= la procaïnothérapie qui

libère le PABA).

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION ORTHOMOLECULAIRE

Eczéma, vitiligo (+ B, B5, B6, Mn, Zn), protection de la peau (voie générale et locale)

Maladie de Lapeyronie (+ B6, E)

Blanchiment des cheveux ( + B5, B8, B9, E, Se, Si, S)

DOSES: Elles sont sécuritaires > 100 AQR

VITAMINE B12 CYANOCOBALAMINE

FORMULE: C63 H88 O14 N14 P Co

LIEU ET MODE DE SYNTHESE:

Doses Physiologiques: Transport actif saturable et spécifique; protéine alimentaire libérée par

sécrétions acides de l'estomac puis liée à une protéine R d'origine salivaire et gastrique, qui

sera détruite dans la partie supérieure de l'intestin grêle par les protéases pancréatiques. La

cobalamine alors libérée est complexée au facteur intrinsèque (F1) avant de migrer (par le

péristaltisme) vers l'iléon terminal.

Doses pharmacologiques: seulement 1 % de la dose absorbée par transport passif, tout au long

de l'intestin.

SOURCES ALIMENTAIRES PAR ORDRE DECROISSANT: Uniquement animales ce qui

pose problème pour les régimes strictement végétariens.

Foie (22 - 110 µg/%)

Rognons, viandes, oeufs

Produits laitiers (0,08 - 0,8 µg/%)

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DETRUITE PAR:

Metformine (tous les biguanides ?)

Colchicine

Néomycine (autres antibiotiques ?)

Anti-ulcéreux de type anti H2

Interactions métaboliques

Protoxyde d'azote = inactivation de la méthionine synthétase

Augmentation de l'excrétion favorisée par les régimes riches en fibres

UNITE: Le µg de cyanocobalamine

AQR: 3 µg (adulte) 4 µg (grossesse).

STATUT NUTRITIONNEL:

- Carences exceptionnelles chez sujets sains, non végétariens, car stockage hépatique

important.

- 10 % de carences chez les végétariens, beaucoup plus chez les végétaliens.

METABOLISME:

- Réactions de transméthylation: transport du radical (CH3) d'un dérivé de l'acide folique à

son accepteur.

- Réactions d'isomérisation

- Coenzyme de la méthionine synthétase, de la méthylmalonyl- CoA mutase et de la leucine

mutase.

CARENCES PAYS voie de développement:

- Malnutrition globale

- Infections intestinales chroniques

SIGNES GENERAUX:

Asthénie, anorexie, amaigrissement

SIGNES HEMATOLOGIQUES:

Pâleur, dyspnée, tachycardie, fièvre, subictère

Anémie macrocytaire, normochrome, arégénérative

Neutropénie, neutrophiles hypersegmentés, thrombopénie, métamyélocytes géants.

SIGNES NEUROPSYCHIATRIQUES

Labilité affective, troubles de la mémoire, du sommeil, dépression puis psychoses.

Polyneuropathies, névrite optique, syndromes cérébelleux

SIGNES CUTANEOMUQUEUX:

Glossite douloureuse, érythémateuse

Peau pâle ou hyperpigmentée

Subictère conjonctival (hyperbilirubinémie)

DEFICIENCES Pays industrialisés:

Régime végétarien trop strict et mal équilibré, régime végétalien

Pathologies digestives chroniques

Maladie de Biermer, gastrectomies

Gastrites achlorhydriques non biermériennes

Syndrome de Zollinger-Ellinson

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Pathologies pancréatiques chroniques

Infections intestinales chroniques

Alcoolisme

Age (10 % de déficiences)

Maladies génétiques

Interactions médicamenteuses

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION

Asthénie, dépression indépendamment de taux plasmatiques normaux

ELLIS et NASSER deux praticiens américains ont réalisé une étude pilote des effets de la

B12 sur la fatigue.

H.WIEK et coll. ont observé 58% de carences en cas de psychoses et syndromes cérébraux

organiques.

PFEIFER a noté une relation carence/ syndromes psychotiques.

ASTHME, 1000 UI IM 3 à 5/semaine (+B6, PABA, Mg, A, E, C, D, n ).

Prévention de l'athérosclérose (car nécessaire à la transformation de l'homocystéine en

méthionine).

Chélateur des ions cyanures à 100 mg/K par voie IV avec l'oxygénothérapie.

Traitement des névrites, zonas et polynévrites en neurologie et ophtalmologie .(+ B1, B3, B6,

B9)

Cicatrisation des kératites, plaies et brûlures de la cornée, ulcères cornéens: collyre. (+ B9 et

Zn)

CONTRE-INDICATIONS:

Vitamine non toxique, sécurité = plus de 100 fois l'AQR. Des doses de plus de 30.000 fois

l'AQR n'ont entraîné aucun effet secondaire.

Eviter à hautes doses dans les syndromes prolifératifs (leucémies).

Parfois douleur au point d'injection

Rares allergies (impuretés)

DOSES: Souvent 1 000 µg, en injections IM, deux à trois fois par semaine. Voie sub linguale,

la voie orale n'étant efficace qu'en l'absence de pathologies d'absorption. On observe parfois

une douleur au point d'injection.

VITAMINE E

Découverte en 1936 (Extraite Huile de Germes de Blé)

Synthèse en 1938 par Karrer

Formule = C29 H50 02, PM = 431,

ALPHA TOCOPHEROL représente la forme la plus fréquemment rencontrée dans la nature

avec l'activité biologique la plus élevée

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BESOINS: 15 à 30 UI/ JOUR

SUPPLEMENTATIONS conseillées : au maximum 400 UI 2/semaine

SOURCES:

HUILES VEGETALES: Germe de blé, chardon, tournesol, Soja, Olive, Carthame.

NOISETTES, NOIX, AMANDES, CEREALES, POISSONS, FOIE, BEURRE

CHOUX, EPINARDS, ASPERGES, BROCOLIS

OEUF,

Les BESOINS sont AUGMENTES en cas de Malabsorption intestinale, stéatorrhée, maladie

coeliaque, fibrose kystique du pancréas, phénomène de vieillissement, anticonvulsivants,

pilule, sels de fer, grossesse, syndrome prémenstruel, POLLUTION.

METABOLISME

- Résorbée avec les sels biliaires après hydrolyse dans l'intestin grêle

Passe dans la lymphe et le sang, Stockage dans le FOIE.

- Circule dans le plasma sous forme libre, se lie à la fraction des lipoprotéines (explication

du rôle anti athéroscléreux ?)

-Se concentre dans le tissu adipeux, hypophyse, surrénale, utérus, les testicules

-Eliminée à 80% dans les voies biliaires, fèces, 1/2 vie = 15 jours

2 TYPES D'unité:

- L'ancienne UI correspond à l'activité de 1 mg d'acétate de dl-alpha tocophérol (synthèse)

- Nouvelle unité = alpha TEE correspond à 1 mg de tocophérol naturel

STATUT NUTRITIONNEL

Enquête "Val de Marne 88" sur 1108 sujets de 6 à 97 ans :

- 40 à 90% des sujets ont reçu des apports inférieurs aux deux tiers des AQR

- 2 à 17 % sont inférieurs au tiers

- On observe des niveaux sériques < 6,5 mg/l. ( = risque modéré de déficience) chez les sujets

jeunes (<18 ans) et sujets âgés.

MECANISMES D'ACTION

- Fonctions liées à ses propriétés ANTIOXYDANTES

- En particulier de protection des membranes: lutte contre la LIPOPEROXYDATION

MEMBRANAIRE

d'où les propriétés observées:

Stabilisation des membranes

Action sur l'agrégation plaquettaire, sur l'hémolyse, activités enzymatiques.

STABILISATION DES MEMBRANES:

Protection des membranes cellulaires contre l'oxydation.

AGREGATION PLAQUETTAIRE

Augmentation de la perméabilité membranaire;

Action sur le métabolisme de l'acide arachidonique.

Inhibition des prostaglandines antiagrégantes (thromboxane A 2).

HEMOLYSE

Fragilisation des globules par les phénomènes oxydatifs (nouveau né).

ENZYMES

Répression de la xanthine oxydase et créatine kinase,

Diminution (mitochondrie) de l'oxydation de l'alpha-cétoglutarate et du succinate

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CARENCES EN PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT et associées à une carence

nutritionnelle globale:

- Anémie hémolytique, troubles neurologiques (polyneuropathies), musculaires

(myopathies)et rétiniens.

SITUATIONS DE CARENCES EN PAYS INDUSTRIALISES :

Prématurité

Pathologie digestive enfant: voie biliaire, mucoviscidose,

Adulte: maladie de Crohn, résection du grêle

Maladies génétiques, a-bêtalipoprotéinémie

Anomalies du métabolisme de la vitamine E

SITUATIONS DE DEFICIENCE EN PAYS INDUSTRIALISES

Anémie de la dialyse

Alcoolisme: Cirrhose = diminution des transporteurs).

Pancréatite ( = Malabsorption)

Anémies hémolytiques congénitales

Drépanocytose, Thalassémie, Déficits en G6PD

Augmentation du risque (?) de:

Cancers

Maladies cardio-vasculaires, Infections

Problèmes Immunitaires et infectieux

Cataracte

Maladie de Parkinson

Toute maladie prolongeant la situation de lipoperoxydation.

VITAMINE C ACIDE ASCORBIQUE

FORMULE: C6 H8 O6

Synthèse en 1928 par Szent-Györgyi

Actualisation moderne par Linus PAULING en 1970

LIEU ET MODE DE SYNTHESE: intestin grêle (iléon), transport actif, passif aux fortes

doses (maximum = 3 grammes par doses ).

Concentration basse dans le plasma (6 à 14 mg/l.)

Plus forte dans: Hypophyse, surrénale, oeil, cerveau, foie, rate, pancréas, rein, coeur, poumon,

muscle

Pas de stockage

SOURCES ALIMENTAIRES PAR ORDRE DECROISSANT:

Baies d'églantier (250 à 3000 mg %)

Cassis, kiwis, agrumes

Choux-fleurs, choux (30 à 70 mg %)

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Foie, rognons (50 à 70 mg %)

Pommes, poires, pêches, raisin

Légumes verts, salades, pommes de terre (2 à 15 mg %)

Viande, poissons, laitages (0 à 2 mg %)

DETRUITE PAR:

La plus fragile des vitamines

Cuisson à l'eau, chaleur, oxydation, (stockage) réchauffage, pasteurisation

Ions métalliques, Tabac

UNITE: 1 mg acide ascorbique = 0,89 mg ascorbate de Na

AQR: 60 à 100 mg (120 mg, fumeurs)

STATUT NUTRITIONNEL:

20 % adultes reçoivent moins des 2/3 de l'AQR

Le risque de carence (Enquête Val de Marne) existe chez 3 à 5 % des femmes, 8 à 12 % des

hommes

Le risque est plus grand chez les plus de 65 ans.

METABOLISME:

Synthèse du collagène (lysine hydroxydase, proline hydroxylase),

Synthèse des cathécolamines, phénylalanine hydroxylase,

Tyrosine hydroxylase, dopamine hydroxylase,

Synthèse de la carnitine (augmentation du besoin chez les sportif)

Catabolisme de la phénylalanine et de la tyrosine

Régénération des cytochromes P 450.

Effets antioxydants et protection de la VITAMINE E

Inhibition de la formation des nitrosamines,

Métabolisme de l'histamine et effet antiallergique,

Augmentation de la dégradation et de l'élimination, modulation des prostaglandines,

Synthèse des nucléotides AMPc (hypersensibilité) et GMPc

Métabolisme du fer (antianémique):

Augmentation de l'absorption du fer non héminique (nécessité de réduire les doses chez les

sujets porteurs d’hémochromatose).

Réduction des ions ferriques, chélation des ions ferriques,

Amélioration de la mobilisation du fer, fer circulant lié à la sidérophiline, fer stocké lié à la

ferritine.

Modulation immunitaire:

Mobilité des polynucléaires et transformation en lymphocytes,

Réserve intracellulaire des macrophages et lymphocytes,

Stabilisation de la membrane des leucocytes,

Synthèse d'interféron,

Augmentation IgA, IgM et fraction active du complément.

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Activité antihémorragique (avec vitamines P)

Amélioration de la cicatrisation cutanée (ulcères, escarres...)

Hypocholestérolémiante

Effets détoxicants (tabac, alcool), effets antabuses, aide aux sevrages

Effets psychorégulateurs (Q.I.?)

Effets neuro-hormonaux régulateurs (diabète, hormones thyroïdiennes, pilule, SPM...)

Action sur la constipation.

CARENCES, pays voie développement:

Scorbut

Asthénie, anorexie

DEFICIENCES, pays industrialisés:

- « Préscorbut », carences marginales (= asthénies, anorexies, douleurs musculaires,

tachycardies, dyspnées)

- Nutrition parentérale non supplémentée

- Scorbut infantile ou maladie de Barlow (6 à 18 mois)

- Alcoolisme, tabac

- Diabète, hypothyroïdies et hyposurrénalismes

- Age, convalescences

- Grossesse, allaitement

- Dialyse

- Malabsorptions chroniques

INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES:

- Diminution des effets des Anti vitamines K

- Diminution de la réabsorption tubulaire des amphétamines et antidépresseurs tricycliques,

- Diminution de l'absorption de la fluphénazine (neuroleptique)

- Augmentation de l'absorption intestinale du fer.

INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION ORTHOMOLECULAIRES:

Etats préscorbutiques (?)

Nutrition parentérale, hémodialyse, malabsorptions

CARENCES EN FER

Méthémoglobinémie

CICATRISATION des plaies et CONSOLIDATION fractures (effets sur la synthèse des

collagènes).

ASTHENIES, FATIGUES, DEPRESSIONS(avec B3, Acides Aminés, Zn, B6...) (Psychiatrie

orthomoléculaire).

CARDIO-VASCULAIRE: + vit. E, Lysine, 3 (huiles de poisson), B6, Silicium...

DETOXIFICATION, chélation des métaux lourds: Plomb, mercure, arsenic, cadmium, oxyde

de de carbone, anhydride sulfureux, benzène, pesticides REGULATION DU SOMMEIL (Ca chélaté, nicotinamide...),

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Contrairement à ce que beaucoup pensent LA VITAMINE C N'EMPECHE PAS DE

DORMIR !!! (cela demande parfois une période d’accoutumance).

EMPOISONNEMENTS (champignons, ...avec Mg, Antibiotiques, charbon...).

CATARACTE (la concentration dans le cristallin malade est deux fois plus faible qu’à l’état

normal).

Pathologies dentaires et gingivales (saignements).

SPORT, efforts physiques (synthèse de la carnitine et des hormones surrénaliennes)

Maladies VIRALES, grippe, rhumes (augmentation des immunoglobulines et synthèse des

cytokines dont l’interféron).

DOULEURS RHUMATISMALES, inflammations, y compris maladies auto-immunes

(Norman COUSINS).

ULCERES CUTANES (Acide folique, vitamine E par voie générale et locale, pycnogénol et

flavonoïdes, zinc...)

VITAMINE C ET CANCERS - Effet ANTI -INITIATION (à l’origine de la maladie, de la transformation chromosomique

qui préside à la « première cellule »):

Protectrice, antivirale (les virus sont mutants)

Protectrice, détoxifiante (d’autres mutagènes sont chimiques)

Effet réducteur, protecteur chimio-induits (secondairement par les thérapeutiques

anticancéreuses, c’est le cas dans le traitement de la maladie de Hodgkin).

- Effet ANTI-PROMOTION (ces sont tous les mécanismes souterrains qui permettent

l’aboutissement de la « seconde cellule » à une tumeur cliniquement décelable). Ces

mécanismes perdurent et se renforcent les uns les autres pendant de longues et silencieuses

années) :

Régulation des synthèses protéiques

Régulation hormonale

Régulation de l’oxydoréduction.

- ACTIVITE THERAPEUTIQUE:

Potentialisation thérapeutique

Augmentation de la résistance aux effets iatrogènes (micro-circulation, collagène, moelle...)

Modulation immunitaire, synthèse des interférons

Synthèse des interleukines

Synergie avec radiothérapie

Effet antiasthénique et antidépressif

CONTRE-INDICATIONS:

Aucunes pour des doses inférieures à 1000 mg/jour.

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En fait, avec les formes "action prolongée" aucun problème pour un comprimé 1000 mg,

matin et soir, car elles délivrent 80 à 100 mg d’acide ascorbique par heure.

Pour les fortes doses (> 4 grammes): Attention aux terrains de lithiases urinaires oxaliques

mais la preuve définitive de ce risque n’a jamais été clairement établie.

Déficits en G6PD (maladie génétique de toutes façons dépistée à la naissance).

Dialyse au long cours,

Hémochromatose (car elle augmente l’absorption du fer).

DOSES:

En supplémentation habituelle: 500 à 2000 mg/j.

En supplémentation ORTHOMOLECULAIRE et souvent pour des périodes brèves, selon les

principes du « seuil de tolérance intestinale » de Linus PAULING: 2 à 30 grammes/jour, puis

doses I.V.

Les vitamines qui ne sont pas décrites ici ne devraient pas faire partie des

SUPPLEMENTATIONS NUTRIONNELLES EN NUTRITION ORTHOMOLECULAIRE

(non médicales) à l’exception des CAROTENES (lire le « Que sais-je, pages 83 à 92).

La VITAMINE D et la VITAMINE K1 peuvent être présentes en très petites doses. Lire les

chapitres correspondants dans les ouvrages proposés.

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5 LES METAUX, OLIGO ELEMENTS, ELEMENTS TRACES

La supplémentation en OLIGO-ELEMENTS, ELEMENTS TRACES, METAUX

et METALLOIDES... conduit, sous peine de perdre la rigueur du discours, à préciser un

certain nombre de définitions.

Parmi les 107 ELEMENTS aujourd'hui classifiés dans le tableau de MENDELEEF, on

en reconnaît une trentaine comme ESSENTIELS.

Un ELEMENT est dit ESSENTIEL si sa présence semble indispensable à la VIE, c'est

à dire à la bonne marche des fonctions physiologiques normales (métabolisme enzymatique,

immunité, croissance, structures, échanges, etc...).

Il faut d'ailleurs comprendre que les expérimentations permettant de définir

L'ESSENTIALITE d'un ELEMENT demeurent assez complexes. Elles supposent une

EXPERIMENTATION HUMAINE, compatible avec les règles fondamentales de l'éthique,

qui consiste à priver l'organisme, pendant un temps plus ou moins long, de l'apport en tel ou

tel ELEMENT et à observer les conséquences métaboliques de cette privation.

Les termes d'OLIGO-ELEMENTS et d'ELEMENTS TRACES sont utilisés en tant que

synonymes. Le terme d'ELEMENT TRACE est la traduction littérale du terme anglais

"TRACE ELEMENT". Les scientifiques et oligothérapeutes modernes tendent à le préférer au

terme d'OLIGO-ELEMENT qui pour beaucoup reste chargé d'une aura plus clinique et

empirique (liée à l'histoire de l'OLIGOTHERAPIE en France et notamment aux travaux de

MENETRIER et PICARD).

On nomme MACRO-ELEMENT un ELEMENT dont la concentration dans

l'organisme est aux alentours du GRAMME. Une dizaine d'éléments sont reconnus comme

tels: CARBONE, HYDROGENE, OXYGENE, AZOTE, CALCIUM, MAGNESIUM,

SODIUM, POTASSIUM, PHOSPHORE et SOUFRE.

Le LITHIUM et le RUBIDIUM sont à des concentrations voisines mais leur

ESSENTIALITE n'a pas encore été scientifiquement prouvée.

A des concentrations de l'ordre du MILLIGRAMME, on trouve les ELEMENTS

ESSENTIELS SUIVANTS: MANGANESE, FER, ZINC, CUIVRE, SELENIUM,

SILICIUM, CHROME, MOLYBDENE, VANADIUM, COBALT, NICKEL, BROME,

FLUOR et IODE.

Certains ELEMENTS TOXIQUES physiologiquement présents dans l'organisme

jouent probablement un rôle physiopathologique important. Il s'agit du CADMIUM, de

l'ETAIN et surtout de l'ARSENIC et du PLOMB. L'intoxication chronique du fait de certains

environnements (industrie, pollution urbaine et alimentaire) leur donne loisir de prendre la

place des ELEMENTS TRACES ESSENTIELS dans certains métabolismes.

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D'autres éléments également utilisés en THERAPEUTIQUE MEDICALE ne sont

jamais retrouvés, à l'état naturel et physiologique, dans l'organisme. Il s'agit principalement de

l'OR, de L'ARGENT, du PLATINE et de l'ALUMINIUM.

L'ALUMINIUM est "caché" dans un bon nombre de MEDICATIONS ou

SUPPLEMENTATIONS NUTRITIONNELLES à propos de la toxicité desquelles on est en

droit de s'interroger: argiles, dolomite, gels d'aluminium proposés comme pansements

digestifs, anti-transpirants... Certaines recherches récentes à propos de la MALADIE

D'ALHZEIMER devraient logiquement conduire les thérapeutes à un attentisme prudent

concernant cet élément.

Tous ces ELEMENTS sont toxiques à fortes doses et leur utilisation pose les mêmes

problèmes éthiques que ceux évoqués à propos des ELEMENTS TRACES et TOXIQUES.

Le DOSAGE DES ELEMENTS TRACES est réalisé chez l’homme par des méthodes

de spectroscopie d’émission ou d’absorption. Quelles que soient ces méthodes, elles sont de

réalisation délicate et nécessitent un grand professionnalisme tant dans la récolte des

échantillons que leur préparation et leur manipulation. La préparation et la décontamination

des prélèvements de cheveux est encore plus délicate. L’interprétation de ces dosages

nécessite d’avoir recours à des méthodes statistiques situant le dosage par rapport à une

moyenne de résultats sur une population donnée d’âge et de sexe défini. Les bornes de

normalité qui sont précisées ci-après ne donnent donc qu’une approximation générale qui ne

permet pas toujours d’apprécier et d’évaluer la normalité ou l’anormalité d’un échantillon

particulier.

F E R

Son importance vitale est reconnue depuis des millénaires et c’est empiriquement que nos

prédécesseurs avaient deviné son essentialité.

- Contenance de l'organisme : 3 500 à 5 000 milligrammes

- Besoins quotidiens de l'adulte : 10 à 20 milligrammes, les besoins sont

considérablement augmentés au cours de la grossesse, de la lactation, des pertes en fer dues

aux règles trop abondantes, aux hémorragies, et de pathologies modifiant l’absorption telles

que les parasitoses, les ulcères, les hernies hiatales, le polypes et les cancers digestifs...

Principales fonctions métaboliques

Synthèse de l'hémoglobine et donc transport de l'oxygène dans les érythrocytes.

Croissance (grossesse puberté)

Synthèse de la myoglobine (asthénie musculaire)

Effet antiradicalaire par la catalase

Synthèse enzymatique du cytochrome-C qui assure la respiration cellulaire.

Stimulation de l'immunité ( en particulier ORL chez les enfants).

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- Lieux d'absorption: duodénum, jéjunum.

- Lieux de forte concentration dans l'organisme : Sang, Foie

- Cofacteurs : COBALT, MANGANESE, CUIVRE ,VITAMINE B6, VITAMINE C,

protéines.

- Antagonistes : ZINC, PLOMB, CUIVRE, tannins, thé

Toxicité : Toxicité cardiaque et articulaire du FER en excès dans les cas de:

absorption massive et prolongée

transfusions

anémies hémolytiques

inflammations, inflammations articulaires, hépatites

Origines des carences :

Insuffisance d'apport dans les situations de croissance de grossesse et lactation,

Malabsorptions,

Régimes

Malnutrition du fait d’une alimentation trop raffinée avec augmentation du

rapport FIBRES / PHYTATES dans le cadre des:

Prématurité

Malabsorption, stéatorrhée

Hémorragies menstruelles ou digestives (ulcères, fibromes, cancers).

- Sources alimentaires par ordre décroissant:

Soja

Cacao

Foies et abats

Vin rouge

légumineuses

Jaunes d’oeuf fruits secs

épinards

persil

cresson

- Evaluation du statut en FER:

C’est souvent la NUMERATION globulaire qui donne l’alarme: baisse de l’hémoglobine et

de l’hématocrite, mais c’est le dosage de la FERRITINE qui est le meilleur indice Une

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FERRITINE répétitivement en dessous de 25µg/l. doit faire poser la question de la nécessité

d’une supplémentation. Il faut savoir qu’à l’inverse la FERRITINE est augmentée dans les

surcharges en FER, les inflammations chroniques, les maladies hépatiques, certains cancers et

bien entendu l’hémochromatose.

- Petite clinique des carences en FER:

Asthénie physique et morale avec épisodes d’essoufflement et palpitations (aggravés à l’effort

et en altitude), diminution de la résistance aux infections.

- Statut biologique chez l’homme:

Le FER PLASMATIQUE est considéré comme normal dans une fourchette comprise entre

0,70 et 1,40 grammes par litre de plasma.

- La supplémentation en FER:

Elle ne doit être faite que dans un contexte global d’équilibrage alimentaire, de

supplémentation et équilibrage de tous les déséquilibres minéraux (CUIVRE, ZINC...). Les

sels médicamenteux ne sont pas toujours bien tolérés. L’association avec de la VITAMINE C

augmente la disponibilité et les sels utilisés en nutrithérapie (FER CHELATES) sont toujours

bien tolérés.

CUIVRE

Son essentialité n’est connue que depuis 1928.

- Contenance de l'organisme : 80 à 150 milligrammes

- Besoins Quotidiens de l'adulte : 2 à 3 milligrammes, ces besoins sont augmentés en

cas de malnutrition, malabsorption, stress, exercice, par les inhibiteurs (VITAMINE C,

CADMIUM et ZINC). La prise prolongée d’hormones (contraception) se traduit par une

augmentation de la céruléoplasmine et de la cuprémie.

- Principales Fonctions métaboliques

Action anti-inflammatoire et anti-radicalaire par l'enzyme super-oxyde dismutase ( SOD )

Action anti-infectieuse par augmentation de l'immunité cellulaire et notamment de la

phagocytose.

Favorise la réticulation du collagène et de l'élastine et donc la plasticité et la solidité tissulaire,

d’où l’intérêt dans le cadre des:

. Pathologie osseuse (fractures ostéoporose)

. Pathologie vasculaire (dissections artérielles)

. Pathologie pulmonaire

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Augmente l'absorption du fer et, par l’intermédiaire de la céruléoplasmine son utilisation

(anémies hypochromes).

Intervient dans le métabolisme des phényl-aminoacides et donc dans le catabolisme de

neuromédiateurs: dopamine, adrénaline noradrénaline (pathologie psychiatrique,

hyperkinésie infantile dyskinésies et dystonie neurovégétatives).

Cofacteur de la cytochrome oxydase, il joue un rôle dans l’hématopoïèse et le métabolisme

hépatique.

Cofacteur de la tyrosinase ( rôle dans la pigmentation cutanée).

- Lieux d'absorption : Duodénum, jéjunum

-Lieux de forte concentration : Foie, cerveau, muscle strié

- Cofacteurs : Vit B6

-Antagonistes : ZINC, MOLYBDENE, CADMIUM, VITAMINE C (cette dernière peut

être à la fois antagoniste et agoniste, par augmentation de l’absorption).

- Toxicité:

A forte dose le sulfate de cuivre est un POISON,

Récipients en cuivre: nos bons vieux chaudrons...

Stérilets au cuivre

Eau de boisson

La Maladie de Wilson est due à un trouble métabolique du cuivre qui est mal élucidé: le

foie fixe six fois plus de cuivre que normalement.

La surcharge en cuivre est assez classique dans les maladies hépatiques (cirrhose,

cholangite, alcoolisme...).

- Origine des carences :

Malnutrition alimentation trop raffinée, alimentation lactée exclusive et prolongée,

Interférences, antagonismes, chaleurs,

Prématurité

Alimentation parentérale non équilibrée.

Pertes excessives (transpiration d’effort, génératrice de crampes),

Maladie de Menkes (diminution congénitale de l'absorption et du stockage hématique

entraidant chez l’enfant des troubles neurologiques et des troubles de croissance).

- Sources alimentaires par ordre décroissant:

Huîtres

Foies de veau et de mouton

Levure de bière

Thé, cacao

Germes de blé

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Céréales complètes, soja

Champignons

Poivre

- Clinique de la déficience: Il n’y en a pas vraiment. La déficience est corrigée dans le

cadre d’une supplémentation globale. On peut chercher un déficit immunitaire ou une

tendance aux crampes et spasmes.

- Evaluation du statut:

Chez l’homme la cuprémie plasmatique est considérée comme normale entre 0,70 et 1,5

milligrammes par litre de plasma.

- La supplémentation n’est pas fréquente. Le cuivre n’est pas toujours bien toléré sous

forme de sel minéral (gluconate, sulfate) mais l’est bien sous forme chélatée.

ZINC

Son essentialité est connue depuis 1934.

- Contenance de l'organisme: 2.300 milligrammes

- Besoins quotidiens de l'adulte : 10 à 20 milligrammes. Du fait de sa participation à

bon nombre de métabolismes, Il existe un nombre considérable de situations très différentes

où le besoin risque d’être augmenté: déficits immunitaires, stérilité, problèmes de croissance,

de mémoire, de cicatrisation...

- Principales fonctions métaboliques :

Cofacteur d'environ 200 enzymes,

Modulation immunitaire: Régulation de l’immunité cellulaire par l’intermédiaire des

lymphocytes T.

Augmentation de la synthèse du DNA:

- Réparations tissulaires: peau, plaies cutanées

- Croissance des ongles et des cheveux.

Modulation hormonale:

- Augmentation de la biosynthèse et de la libérations de l’insuline,

- Augmentation de la fertilité masculine (spermiognénèse et mobilité des spermatozoïdes)

- Augmentation de la croissance des cartilages de conjugaison (puberté).

Stabilisation et protection des membranes cellulaires et notamment:

- Protection anti-radicalaire des membranes cellulaires (action anti-inflammatoire),

- Prévient la libération d'histamine par le mastocyte (action antiallergique ou « allergo

modulante » quels que soient les allergènes),

- Diminution de l’agrégation plaquettaire (action anticoagulante).

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-Lieux d’absorption: duodénum et jéjunum

- Lieux de plus forte concentration dans l’organisme: hippocampe (rôle important

du zinc dans la mémoire), appareil génital (fertilité féminine et masculine), foie et peau.

- Cofacteurs :MANGANESE, VITAMINE B6

- Antagonismes: FER, CUIVRE, CADMIUM

- Toxicité: quasiment nulle, mais éviter d’administrer à long terme à des doses supérieures à

50 milligrammes de ZINC élément sans surveiller l’équilibre ZINC/CUIVRE.

- Origine des carences:

Malnutrition (régimes végétariens avec excès de phytates)

Pertes excessives (transpiration, sport, stress)

Anomalies congénitales

Chélateurs: phytates, alcool, tanins, antibiotiques, contraceptifs oraux (associer

systématiquement: zinc, folates, vitamines C, E et B6)

Grossesse:

Chez les foetus de plusieurs espèces animales, une carence en zinc (Zn) s’accompagne d’une incidence accrue

de malformations neurologiques, mais le rôle du déficit en Zn chez le foetus humain était mal connu.

580 femmes enceintes de l’Alabama dont le taux de de Zn plasmatique était bas, ont reçu une supplémentation

en vitamines et éléments minéraux, avec adjonction de Zn ou non.

Le poids de naissance et le périmètre crânien moyens des enfants du groupe Zn étaient significativement plus

élevés (126 g. et 0,4 cm) que ceux des enfants du groupe non supplémenté en Zn. Ces différences étaient

beaucoup plus nettes (248 g. et 0,7 cm), lorsque l’indice de masse corporelle de la mère n’atteignait pas 26. ,

« JAMA » 1995, 274, 463-468

- Sources alimentaires par ordre décroissant:

Fruits de mer et poissons (huîtres, harengs)

Champignons

Levure de bière

Céréales germées

Germe de blé

Viandes (foies de porc et de veau)

Noix

- Petite clinique de la carence en ZINC:

Anorexie, fatigue avec troubles du goût et/ou de l’odorat,

Diarrhée

Lésions cutanées avec épaississement et kératose: périoculaire, périanale ou périnasales... à

type de perlèche, glossites, stomatites,

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IMMUNODEPRESSION, surtout chez l’enfant, aggravée en cas d’autres carence

minérales associées (FER),

Retards staturo-pondéraux, retards pubertaires, diminution de la fertilité, impuissance,

Alopécie diffuse avec hypopigmentation, cheveux cassants et fins

Taches blanches, fines et longitudinales sur les ongles,

Diminution de la vision nocturne

Diminution de la calcification et de la recalcification (os et cartilages...)

Dépression, fatigue, hypersomnie, irritabilité, perte de la mémoire et des facultés

intellectuelles.

- Evaluation des statuts: Il est difficile de doser le ZINC dans ses différents

« compartiments »: extra et intracellulaire, intracérébral, hépatique ou prostatique... Le ZINC

plasmatique n’est pas un mauvais marqueur, mais il est peu affecté dan les déficiences

légères. Seule une étude statistique en fonction d’écarts type de population permet de

« visualiser » ces déficiences. Le ZINC dans le sang total varie entre 61 et 129 µmol/l. Le

ZINC ERYTRHOCYTAIRE n’est pas un bon marqueur. Le ZINC sur SANG TOTAL paraît

un bon compromis: il varie entre 4 et 7 milligrammes par litre. Le ZINC capillaire serait un

assez bon « marqueur » du fait de son « turn-over » lent, mais il peut être perturbé par certains

shampooings.

- Les suppléments de ZINC: Comme les sels de CUIVRE, les sels de ZINC provoquent

parfois des nausées et vomissements. Le ZINC CHELATE aux protéines est bien toléré. Il est

d’autant mieux utilisé qu’il est associé au MANGANESE et à la VITAMINE B6.

SELENIUM

Le SELENIUM (du grec, selênê c'est à dire: lune) fut découvert en 1817 par le chimiste

suédois BERZELIUS.

Si l'on sait aujourd'hui que MARCO POLO qui, en 1295, pénétra en Chine par l'Ouest, perdit

ses chevaux qui consommèrent des herbages trop riches en SELENIUM, l'on sait moins, en

revanche que les premières descriptions en clinique humaine D'INTOXICATION AU

SELENIUM ou SELENIOSE remontent au Père Pedro SIMON qui, en 1560, remarquait que

les malformations congénitales observées chez certains enfants indiens de Colombie étaient

dues à la consommation d'un type particulier de seigle...

L'on comprend donc aisément que quatorze ans après que l'on ait induit des tumeurs

hépatiques avec du SELENIUM, les écrits de SCHWARTZ et FOLTZ qui, à partir de travaux

expérimentaux chez le rat, découvrirent L'ESSENTIALITE DU SELENIUM, furent accueillis

par la communauté scientifique avec un certain scepticisme.

- Contenance de l'organisme: 12 à 15 milligrammes

- Besoins quotidiens de l’adulte: 0,05 à 0,2 milligrammes, 1 µg. de Se par kilo de poids

et par jour.

- Principales fonctions métaboliques :

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Protection anti-radicalaire par l’intermédiaire de son rôle dans l’enzyme glutathion-

peroxydase (GSH - Px) qui agit en synergie avec la catalase lui donnant un rôle protecteur

antiperoxydant au niveau :

- membranes cellulaires

- acides nucléiques

- protéines et dépolymérisation du collagène (muscles, inflammations articulaires,

cataracte).

Protection anti-athéromateuse en diminuant le risque d’effraction de l’endothélium

vasculaire : il diminue le risque d’infarctus et de cardiomyopathies, éventuellement celui d’

hypertension artérielle.

Action anti-radicalaire, anti-inflammatoire sur la peau et les articulations (rhumatologie,

eczémas)

Diminution probable du risque cancérogène ( études épidémiologiques et animales)

Diminution des processus de lipoperoxydation chez le sujet âgé

- Effet antitoxique vis à vis de l’ARGENT, ARSENIC, CADMIUM, CUIVRE,

MERCURE, PLOMB.

- Lieux d'absorption : Iléon distal

- Lieux de forte concentration : Muscle squelettique (45%), Foie (30%) puis la

répartition tissulaire est relativement homogène,

- Cofacteurs : Vitamine E, tous les ANTIOXYDANTS

- Antagonismes : ARSENIC, ARGENT, MERCURE, SOUFRE

-Toxicité importante au dessus d’un apport prolongé supérieur à 1

milligramme par jour: ne pas dépasser les doses maxima de supplémentation fixées par

prudence à 200 microgrammes.

- Origine des carences:

Malnutrition

Mauvaise qualité de l'alimentation, des sols et des cultures

Alcoolisme

Nutrition parentérale

- Sources alimentaires par ordre décroissant:

Céréales complètes

Oignons

Légumineuses

Asperges

Oeufs

Viande

Ail

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Levure de bière

- Petite clinique d’une carence en sélénium

Les signes cliniques n'apparaissaient que lorsque les taux plasmatiques et

érythrocytaires en sélénium sont complètement effondrés. L'on peut donc considérer qu'en

clinique humaine ces signes sont quasiment inexistants et que seuls la connaissance des

situations a risque, couplée avec le ou les dosages biologiques appropriés permet de décider et

de suivre les effets d'une supplémentation. On peut cependant dresser une liste des principales

affections en rapport avec une déficience en sélénium et nécessitant probablement une

supplémentation mesurée:

Malnutritions à la suite de régimes végétariens, hypocaloriques ou d’alimentation

parentérale,

Maladies chroniques et inflammatoires du tube digestif: maladie de Crohn, maladie

coeliaque, mucoviscidose, cirrhose, cholestase,

Dystrophie musculaire, maladie de Keshan, cardiomyopathie, fatigue musculaire et

mauvaise récupération musculaire après effort prolongé,

Maladies neurologiques: dépôt de plaques de lipofuschine (Alzheimer ?, Parkinson ? SEP

?, Trisomie 21, vieillissement cérébral),

Maladies inflammatoires chroniques (PCE, CANCERS, séropositivité HIV...),

Maladies cardio-vasculaires (arythmies),

Certains traitements médicamenteux prolongés (corticoïdes...).

- Evaluation des statuts:

Le besoin physiologique en sélénium est aujourd’hui mieux connu. Il dépend du poids

corporel. En France on note, pour le sélénium plasmatique, une fourchette de 60 à 120 µg/L.

de plasma. Des concentrations inférieures à 30µg/L. semblent en rapport avec de possibles

signes cliniques (dystrophies musculaires, taches blanches sur les ongles, dépigmentations des

cheveux et de la peau, anémies, douleurs articulaires de type arthrosique, immunodépression

ou arythmies...) On peut compléter la mesure du sélénium plasmatique par la mesure du

sélénium érythrocytaire et surtout par celle de l’activité de l’enzyme « glutathion

peroxydase ».

Les supplémentations en sélénium

En pratique, il semble licite de proposer une supplémentation raisonnable en sélénium

dans bon nombre de situations

Cette supplémentation doit se situer dans une fourchette égale ou inférieure a 200

microgrammes par jour bien que des situations exceptionnelles (cancers) appellent, sous

contrôle médical et biologique des doses plus importantes.

Le choix du sélénium (inorganique, organique, sélénométhionine...) peut dépendre de

la situation et de la persistance, ou non, d'une sélénémie élevée, d’où l’importance des

dosages biologiques. Dans tous les cas le sélénium gagnera a être intégré dans une

prescription complexe comprenant des mesures hygiénodiététiques ainsi que d'autres

antioxydants comme les vitamine A, E et C, des bioflavonoïdes et des dérivés soufrés, aminés

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ou non aminés. Certaines plantes et même certaines molécules de synthèse se révéleront

comme des antioxydants plus ou moins efficaces ou spécifiques de certains métabolismes. La

SELENOMETHIONINE est une forme naturelle et bien tolérée de supplémentation et son

dosage de 50 µg par comprimé devrait permettre d’éviter tout excès.

MANGANESE

Très répandu à la surface du globe surtout dans le règne végétal, il est impliqué dans de

nombreux métabolismes. Son rôle d’élément trace « essentiel » n’est connu que depuis 1931.

- Contenance de l'organisme : 12 à 30 milligrammes

- Besoins quotidiens de l'adulte : 2 à 5 milligrammes

- Principales fonctions métaboliques:

Action anti-radicalaire et anti-inflammatoire par l'enzyme super-oxyde-dismutase

mitochondriale

Biosynthèse des glycoprotéines et glycosamines-glycanes d'où son rôle dans le

métabolisme de la peau, des cartilages et des tendons (arthrose douleurs de croissance)

Catabolisme des catécholamines et neuro-modulation par son rôle dans l'activité de la

monoamine-oxydase.

Stimulation de l’ adénylicyclase responsable de la conversion de l’ATP en AMP cyclique

(neuro modulation hormonale),

Action sur la coagulation

Régulation de la glycémie par son action sur la biosynthèse et la libération de l’insuline et

sur la diminution la libération du glucagon.

Activateur de l’arginase: formation de l'urée

Synthèse et dégradation des protéines par les peptidases

Formation de la thyroxine,

Freinage de l’activité cellulaire et de la transmission de l’influx nerveux

Bloque la pénétration du Ca++

dans le cytoplasme de nombreuses cellules à activité

sécrétoire

amélioration de la fertilité chez l’homme comme chez la femme,

Le manganèse a été, en outre impliqué dans l’immunomodulation.

- Lieux d'absorption : Duodénum, jéjunum

- Lieux de forte concentration dans l'organisme :Foie, pancréas, reins, cerveau,

cartilages.

- Cofacteurs : ZINC, B6, MAGNESIUM, FER, CHOLINE

- Antagonismes : ZINC, CUIVRE, CALCIUM, HYDRALAZINE

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- Toxicité :

Toxicité aiguë peu importante

Toxicité chronique : désordres neurologiques irréversibles

à forte dose serait hypertenseur

- Origine des carences:

alimentation trop raffinée,

alimentation hypocalorique;

Régime végétarien strict car le Mn contenu dans la viande a une très grande

biodisponibilité,

interactions: l’automédication de CARBONATE DE CALCIUM pour le soulagement des

douleurs de gastrites, de hernies hiatales ou pour la prévention de l’ostéoporose modifie le

pH gastrique et inhibe l’absoption du MANGANESE.

- Sources alimentaires par ordre décroissant:

thé

clous de girofle

gingembre

céréales complète

épinards

germes de blé

noix

ananas

légumineuses

- Petite clinique des déficiences en manganèse:

Baisse du taux de cholestérol sérique,

Retards de croissance des cheveux et des ongles

Amaigrissement

Douleurs articulaires (douleurs de croissance à la puberté, douleurs des genoux et du

rachis).

Dermatites fugaces

Altération de la pigmentation de cheveux,

Cardiopathies avec taux bas de HDL (chez l’animal).

- Evaluation des statuts:

On note chez l’homme un statut évoluant entre 0,5 et 2 µg/L. de plasma. Le taux capillaire est

théoriquement un bon marqueur à condition que la préparation et la dépollution du cheveu

soit parfaite.

- La supplémentation en manganèse:

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Elle peut être faite sous forme de gluconates ou autres sels solubles, sous forme de

colloïdes ou par du manganèse lié (chélaté) aux acides aminés. Des doses journalières de 5

à 10 milligrammes sont en général suffisantes pour combler les déficiences et tenter de

diminuer les symptomatologies qui peuvent leur être liées.

SILICIUM

Le SILICIUM est, après l’oxygène , l’élément le plus abondant de la biosphère. Présent dans

le sable et l’eau, on le retrouve chez tous les êtres vivants. Chez les végétaux la concentration

en SILICIUM varie avec la croissance et l’âge. Elle augmente leur résistance aux infections

fungiques, aux radiations et à la sécheresse.

- Contenance de l'organisme: 1 400 milligrammes

- Besoins quotidiens de l'adulte: 200 milligrammes

- Principales fonctions dans l’organisme :

Intervient dans la calcification et la matrice de l'os indépendamment du métabolisme de la

vitamine D.

Intervient dans la formation du cartilage et du tissu conjonctif: protéoglycanes de la

matrice et collagène.

Rôle dans la croissance des os longs et des os du crâne chez le poulet.

Intervient dans la réticulation du collagène et de l’élastine:

- au niveau des parois artérielles où il diminue la perméabilité et la peroxydation

lipidique,

- au niveau des cartilages,

- au niveau du derme

- au niveau mammaire et ovarien.

- Lieu d'absorption: jéjunum

- Lieux de stockage chez l’homme: dans presque tous les organes, aorte, rate, tendons,

muscles, peau, cheveux.

- Antagonismes :ALUMINIUM, CALCIUM, MAGNESIUM, FER, MOLYBDENE.

-Toxicité : aucune, à doses physiologiques, mais le SiO2 inhalé est toxique pour les voies

respiratoires: SILICOSE.

- Origine des carences ou sub-carences:

Alimentation dépourvue de fibres

- Sources alimentaires par ordre décroissant:

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Fibres végétales, son

Prêle

- Petite clinique des déficiences en SILICIUM:

Retards de croissance, malformations (animal)

Insuffisance hormonale: hormones thyroïdiennes et stéroïdiennes (animal)

Chez l’homme: métabolisme du tissu épithélial et conjonctif: douleurs osseuses, fragilité

capillaire, unguéale, osseuse, mauvaise cicatrisation, taches blanches sur les ongles. Le

taux de SILICIUM diminue avec l’âge dans l’aorte humaine. Or le SILICIUM conditionne

l’élasticité de la paroi artérielle et la protégerait contre l’athéromatose. On a montré chez

l’animal une action préventive et curative contre l’athérome expérimental.

- Evaluation des statuts:

Dans le plasma, 30 à 200 µg/L. Ce taux a tendance à baisser avec l’âge et en situation

d’athérosclérose.

- La supplémentation doit être faite de dérivés organo-silicés parfaitement solubles et

non polymérisés

CHROME

Le CHROME est un ELEMENT ESSENTIEL nécessaire au métabolisme des hydrates de

carbone et des lipides. La carence alimentaire en chrome est associée à l'installation de

diabètes de la maturité et des maladies cardio-vasculaires.

- Contenance de l'organisme : 10 à 20 milligrammes

- Besoins quotidiens de l'adulte: 0,05 à 0,15 milligrammes

- Principales fonctions métaboliques:

Potentialise l'action de l'insuline dans le métabolisme des sucres, des protéines et des

graisses par son action au sein du « Glucose-Tolerance-Factor » qui joue le rôle de

cofacteur de la réaction de l’insuline avec les récepteurs cellulaires améliorant ainsi

l’utilisation du glucose :

- diminution du risque athéromateux et des accidents coronariens secondaires aux lésions

artérielles favorisées par l’augmentation de l’insuline circulante,

-diminution des triglycérides et augmentation du HDL cholestérol,

- diminution des plaques d'athérome induites, chez le lapin.

Le chrome est indispensable à la croissance fœtale.

Il a une action sur le cristallin: La déficience induit une cataracte chez le rat.

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Action positive sur la fertilité et la spermatogenèse.

Par l'intermédiaire de son action sur le métabolisme de l'insuline, le CHROME peut donc

être considéré comme un « METAL ANABOLISANT ». Lorsque l'on sait que les

culturistes comme tous les sportifs de haut niveau multiplient par cinq leur excrétion

urinaire de CHROME, la nécessité d'une supplémentation ne fait plus de doutes.

MAC CARTHY (1981) pense que la stimulation de l'activité de l'insuline par

l'administration de chrome biologiquement actif peut avoir un effet HYPOTENSEUR,

l'insuline rendant moins perméable à la tyrosine la barrière sang-cerveau.

La contraception orale, particulièrement en présence d'autres facteurs de risque (tabac,

hypercholestérolémie, diabète, hérédité, obésité...) multiplie par 9 le risque d'ischémie

cérébrale, de thrombose et d'infarctus. La tolérance au glucose, cliniquement diminuée

augmente encore ce risque que le CHROME pourrait aider à prévenir ou atténuer.

- Lieu d'absorption : jéjunum.

- Lieu de concentration : mal connu

- Cofacteur : VITAMINE PP, CLUTATHION, HISTIDINE, CYSTEINE, et GLYCINE,

OXALATE et PENICILLINASE.

- Antagonismes : ZINC et FER, VANADIUM et PHYTATES. Le FER et le CHROME

sont transportés tous deux par la transferrine.

- Toxicité : faible par CR (III), importante par CR (VI) mutagenèse ).

- Origine des carences ou sub-carences:

Alimentation trop raffinée

Malnutrition

Phytates

Alimentation parentérale prolongée par sérums glucosés,

Augmentation de l'excrétion : stress, régimes hypoprotidiques, infections, sports intensifs,

hémorragies.

- Sources alimentaires par ordre décroissant :

Levure de bière

Céréales complètes, germes de blé

Oeufs entiers

Foies, fromages

Oignons

Fruits secs

- Petite clinique des déficiences en CHROME:

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Dysglycémies, hypoglycémies, hyperinsulinismes, prédispositions diabétiques,

Artériosclérose, maladies cardio-vasculaires

Susceptibilité au stress

Arthrite rhumatoïde,

Hémochromatose

Insuffisance rénale

- Evaluation des statuts:

Le CHROME PLASMATIQUE évolue chez le sujet normal dans une fourchette allant de 0,1

à 0,3 µg/L. de plasma. La chromémie des diabétiques de type I est supérieure à la normale.

Celle des sujets de type II est sensiblement normale. Pour évaluer le statut en chrome d’un

individu on pratique des charges en glucose. Le dosage du CHROME CAPILLAIRE semble

être un bon marqueur sous réserve d’une préparation et dépollution parfaite des échantillons.

- La supplémentation en CHROME:

Le rendement de l'absorption du CHROME INORGANIQUE est faible (de O,4 à

3%). On a longtemps cru que les sels organiques de CHROME type LEVURES DE BIERE

(plus ou moins enrichies) étaient mieux absorbées. Des expériences récentes (GUTHRIE,

1982) ont démontré que le CHROME INORGANIQUE serait aussi bien absorbé.

Le POLYNICOTIANATE DE CHROME a été mis en valeur aux USA à la suite

d'une étude réalisée sur des footballeurs mettant en évidence une augmentation particulière de

la masse musculaire au dépend de la masse graisseuse.

Le POLYNICOTIANATE DE CHROME constitue un réel progrès dans le mode

d’administration du CHROME NUTRITIONNEL: selon une étude récente de l’Université de

Californie, (Journal of the American College of Nutrition, 11(5):612. 1992) la disponibilité du

POLYNICOTINATE DE CHROME est 311% celle du PICOLINATE et 672% celle du

CHLORURE.

DU PLOMB AUX AUTRES XENOBIOTIQUES

Le Docteur Stephen DAVIES co-rédacteur du "JOURNAL OF NUTRITIONAL

MEDICINE" intervint, lors de la même conférence de l’ADNOle 5 décembre 1993, à la

Faculté de Médecine de Paris) sur le sujet plus général de l'intoxication par les métaux lourds.

Il confirma que l'ensemble de ces XENOBIOTIQUES c'est à dire de substances

étrangères aux métabolismes de l'organisme se comportait comme des ANTINUTRIMENTS.

Ils prennent la place des NUTRIMENTS et MICRONUTRIMENTS essentiels tels que

le CALCIUM, le ZINC ou le FER... et sont capables d'interférer avec la quasi totalité des

métabolismes où ces métaux essentiels servent de cofacteurs. Quand on sait que le ZINC à lui

tout seul intervient dans plus de deux cents métabolismes, il y a de quoi frémir !

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Stephen DAVIES insiste sur le fait que cette augmentation considérable et mesurable

de l'exposition à ces substances constitue un phénomène biologique dont les conséquences

sont d'autant plus imprévisibles qu'il s'agit d'un phénomène totalement nouveau.

Dans notre environnement industriel et urbain les substances étrangères à la nature et

synthétisées par l'homme paraissent innombrables et il semble tout à fait irréaliste d'en dresser

une liste. On peut toutefois les ranger dans les catégories ci-dessous:

- Métaux lourds (plomb, cadmium, mercure, platine...)

- Métaux toxiques (aluminium, or ...)

- Substances toxiques (arsenic, herbicides, pesticides...)

- résidus de l'industrie chimique du pétrole, des colorants...

N'oublions pas, comme le soulignait le docteur DAVIES au cours de sa conférence

que les "quarante ans" constituent la première génération des antibiotiques de synthèse, les

"trente ans" la première génération des herbicides et gageons qu'une approche nutritionnelle

optimale (alimentation et supplémentations efficaces) nous permette de nous défendre vis à

vis de ces conditions absolument nouvelles de l’environnement en évitant de passer trop

rapidement de "l'homo sapiens" à "l'homo-toxicus-imbecilicus".

PLOMB

- Plombémie moyenne: 0,04 milligramme par litre de sérum

- Plombémie moyenne près d’une autoroute: 0,05 milligrammes/l.

- Les "fourchettes toxiques" du plomb:

- A partir de 60 microgrammes par litre: baisse théorique de l'acuité auditive et

visuelle,

- Dès 70 microgrammes: insuffisance rénale chronique en cas d'exposition prolongée,

- Entre 50 et 350 µg./l.: retards de la croissance staturo-pondérale

- A partir de 150 µg./l.: anomalies de l’électroencéphalogramme,

- A partir de 500 µg./l. chez l'enfant: anémie avec diminution de la synthèse de

l'hémoglobine et de la durée de vie des hématies,

- A partir de 500 µg. /l. chez l'adulte: troubles digestifs divers à type de constipation,

douleurs abdominales, nausées, pertes d'appétit... alors que les troubles neurologiques rénaux

plus graves apparaissent pour des taux supérieurs à 700 µg./l.

- Symptômes d’intoxication:

Nervosité, agressivité

Hyperexcitabilité neuro-musculaire (fasciculations, myoclonies)

Céphalées

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Insomnies

Diminution de l'appétit

Diarrhées (coliques de plomb)

Augmentation de l'acide urique

Anémie, baisse de l’hémoglobine, hématie ponctuées.

Le plomb in utero: un risque de prématurité et/ou de retard psychomoteur?

Guy HUEL (INSERM U 169) a étudié les capacités psychomotrices de quatre-vingt-un enfants

de 6 ans en fonction de l'exposition au plomb in utero. Celles-ci ont été évaluées à la naissance par

l'examen des cheveux de la mère et de l'enfant ainsi que par le dosage de plombémie dans le cordon

ombilical.

Les fonctions cognitives, les performances verbales et les capacités de mémorisation sont

significativement inférieures chez les enfants qui furent les plus exposés au plomb. Mieux encore: le

retard de développement psychomoteur est bien corrélé au taux d'exposition au plomb.

Lors de sa récente conférence tenue au cours du symposium londonien de l' "Institut for

Optimal Nutrition (ION)" le Professeur Derek BRYCE-SMITH a rappelé l'essentiel de ses travaux.

Il a comparé à la naissance, dans les placentas d'enfants nés à terme et en bonne santé et

d'enfants prématurés ou non viables, les taux de métaux lourds et trouvé des taux significativement

plus élevés au cours des grossesses pathologiques ou des avortements spontanés.

De même, il s'est intéressé aux dosages de plombémie dans le cas de sujets délinquants et

criminels chez qui des études préliminaires indiquent que les taux de nutriments essentiels (zinc et

chrome) sont également abaissés.

- Origines des intoxications :

Consommations de vieilles peintures (céruses) dans les quartiers défavorisés et les vieux

immeubles (enfants)

Vaisselle (cruches) émaillées avec contenus acides (citronnades)

Tétraéthyle de plomb ( carburants )

Vieilles canalisations

- Antidotes :

CALCIUM ( le plomb d'une eau contaminée prend la place

du CA dans les os et les dents),

ZINC, Vitamine C

ALUMINIUM

- Symptômes d'intoxication :

Troubles de la mémoire

Sénilité ?

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Epilepsie

Encéphalopathies

Cardiopathies

Anémies

Troubles hépatiques

Troubles parathyroïdiens

- Pénétration :

Voies digestives

Voies aériennes

Hémodialyse

- Lieux de stockage:

Poumon, foie, thyroïde, cerveau

- Origines dans l'environnement:

Phosphates d’aluminium (médicaments).

Sel de table silicate d’ aluminium

Filtrages des impuretés de l’eau

Inhibiteurs de transpiration

Récipients de cuisine (vieilles casseroles).

- Statut biologique:

Le seuil de toxicité est de 10 µg./L. de plasma

CADMIUM

Sous produit de la métallurgie, se concentre facilement dans les boues. C’est un toxique

cumulatif car son excrétion urinaire et fécale sont très faibles.

- Symptômes toxiques :

Néphrotoxicité : lésions rénales, protéinuries, lithiases rénales, HTA?

Coloration jaune des dents

Affections cardio-vasculaires

Emphysème pulmonaire

Interfère avec le métabolisme du CUIVRE

Immunodépressif: diminution des anticorps de la réponse des lymphocytes B.

Compétition avec le CALCIUM dans la fixation osseuse. Augmente la calciurie: douleurs

osseuses de déminéralisation et radios osseuses avec stries caractéristiques ou aspects

pseudo-fracturaires.

Franchissement de la barrière placentaire: modifications génétiques (maladie de Itaï-Itaï)

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- Origine dans l'environnement :

Fumée de tabac,

Pollution industrielle

Pollution des aliments: huîtres, rognons, sodas, crèmes glacées, café en poudre.

Pollution de l’eau

Céréales, produits laitiers, viandes

- Antagonismes :

ZINC, SELENIUM

Vitamine C, Vitamine B6

- Statut biologique:

Le seuil de toxicité commence à partir de 5 µgrammes par litre de plasma

Tout traitement médicamenteux des intoxications est illusoire et dangereux.

MERCURE

- Taux moyen normal: inférieur à 5 µgrammes/litre

- L’exposition récente toxique: taux supérieur à

50 µgrammes/l.

- Origine des intoxications:

Rejeté dans l’environnement, présent dans l’eau, puis contamination de la chaîne

alimentaire. Il se transforme en méthylmercure dans la chair des crustacés et poissons

(maladie de Minamata).

Rupture de thermomètres au mercure et inhalation de mercure dans le bac à poussière de

l’aspirateur

Alliages dentaires: La SUEDE a interdit récemment la pose d'amalgames dentaires chez la

femme enceinte ce qui semble bien laisser penser que des certaines études ont clairement

conclu à propos du risque de diffusion dans l'organisme de ce mercure. Il serait donc

prudent d'envisager un bilan dentaire et particulièrement un constat de l'état des amalgames

un certain nombre de mois avant une grossesse. différentes mesures électriques en bouche

permettent de se faire une idée de l’importance de l’électrolyse: le chiffre de 60 µV paraît

un seuil critique. A ce constat pourrait être ajouté un dosage du mercure.

- Symptômes d’intoxication:

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Faiblesse, fatigue, anorexie, amaigrissement

Troubles digestifs (coliques et diarrhées)

Signes buccaux: goût métallique, gingivite, hypersalivation

« Micromercurialisme cortical »: Insomnie, irritabilité, troubles de la mémoire, faiblesse

musculaire, dépression... tremblement mercuriel, puis « éréthisme » mercuriel

Augmentation de l’athérogénécité du cholestérol

Troubles trophiques des extrémités

Atteinte des yeux et des reins

- Statut biologique du MERCURE:

Le seuil de toxicité est classiquement fixé à 5 µg./L. de plasma

- Le MERCURE dans les cheveux ?

Le contenu en MERCURE des cheveux semble être un bon marqueur d’athérosclérose

carotidienne et prédicteur de l’évolution de l’épaisseur de l’intima-média. C’est ce que

révèlent J. Salonen et Kuopio (Finlande) à partir d’une étude prospective suivant des hommes

de 42 à 60 ans: pour chaque microgramme de mercure on note une augmentation de 1,2% de

l’épaisseur de la paroi.

LA « DEPOLLUTION NUTRITIONNELLE » de l’organisme

EN PRATIQUE DEUX SITUATIONS SE PRESENTENT:

PREMIERE SITUATION: Nous vivons dans un milieu urbain et/ou un milieu à risque de

pollution, nous n'avons aucun symptôme, aucune maladie et nous cherchons une "couverture"

et une "protection" de principe:

... il suffit:

1°) De mettre en place une alimentation de qualité aussi diversifiée que possible et de

l'associer à une hygiène de vie correcte (sport, éviction du tabac, temps de repos et de

sommeil...).

2°) Nous devons conseiller:

- VITAMINE C (Acide Ascorbique) 500 à 1 000, voir plus, en deux prises au milieu du petit-

déjeuner et du souper et si possible sous forme retard et associée à des bioflavonoïdes dont

nous avons vu ci-dessus l'importance. En pratique il faudrait prendre, chacun et

individuellement, la dose journalière capable d'assurer un bon transit intestinal (à condition

d'être en même temps exempt de toute pathologie colitique spécifique). Cette dose est

différente chez chaque sujet et variable pour chacun en fonction de l'état de santé, du mode de

vie et de l'intensité de l'agression extérieure. Elle ne peut donc qu'être individuellement

déterminée. Il arrive que pour atteindre ce seuil de tolérance intestinal, on doive recourir à des

doses de plusieurs grammes. Dans ce cas on complétera l'apport de ces comprimés par de la

vitamine C en poudre. Tous les laboratoires de nutriments orthomoléculaires proposent en

outre ces formes.

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LA VITAMINE E (dl alpha-tocopherol) est peut être la "reine" des substances antipollution.

C'est un antioxydant lipophile qui se stocke dans nos tissus graisseux. Malgré ce stockage les

études épidémiologiques révèlent que nous sommes probablement très au dessous des taux

nécessaires et suffisants pour assurer nos métabolismes vis à vis des différents pollutions

environnementales, médicamenteuses, psychologiques... sollicitant nos réserves en

VITAMINE E.

Le SELENIUM, outre son action majeure d'antioxydant, a une action de dépollution

fondamentale car il entre dans le métabolisme de la GLUTATHION PEROXYDASE et des

PROSTAGLANDINES. Selon le Professeur Pierre MOREAU (LA MICRONUTRITION

CLINIQUE EN BIOLOGIE ET EN PRATIQUE CLINIQUE, Lavoisier 1993) il interagit

avec un grand nombre de minéraux potentiellement toxiques, arsenic, cadmium, mercure,

argent, plomb, platine..." (...) "à des doses de 50 à 200 microgrammes par jour, il est capable

de prévenir les manifestations toxiques de ces substances, probablement par formation de

dérivés moins toxiques ou inactifs". Le SELENIUM également une activité

immunomodulatrice comparable à celle que nous avons décrite à propos des vitamines C et E.

De plus, une partie de la population française ne semble pas même recevoir les apports

alimentaires conseillés. Il faut lire à ce sujet l'excellent livre de SIMONOFF, la Nouvelle

Eternité, Ed. Grasset 1993, les ouvrages de Madame SIMONOFF (LE SELENIUM ET LA

VIE) et notre propre ouvrage paru aux éditions du Rocher en 1992 (FORME ET SANTE) où

un chapitre entier est consacré au SELENIUM.

En pratique, il apparaît que des suppléments de 50 à 100 microgrammes par jour de

SELENIUM soient souvent indispensables tant du fait de faiblesse des apports, que du milieu

dans lequel nous vivons que des maladies inflammatoires et oxydatives que nous

développons. A cette dose cette supplémentation est sans danger.

Certains suppléments nutritionnels apportent le SELENIUM sous forme de

SELENOMETHIONINE, c'est à dire une forme naturellement liée et active du SELENIUM

qui introduit dans l'organisme un ACIDE AMINE SOUFRE: LA METHIONINE. Tous ces

acides aminés et leurs dérivés (methionine, bétaïne, choline, cystine, cystéine, N-acétyl-

cystéine...) sont des protecteurs et des "dépolluants", "donneurs de méthyl (-CH3) et

lipotropes: ils protègent la cellule hépatique des différentes agressions de l'extérieur.

D'autres acides aminés semblent pouvoir être considérés comme des substances

"protectrices":

L'ARGININE et son précurseur l'ORNITHINE ont des actions plus spécifiquement anti-

alcool.

La VALINE est un protecteur hépatique aspécifique.

La LYSINE aurait un rôle plus spécifique sur la détoxication du PLOMB.

La TAURINE est couramment utilisée au Japon dans des maladies cardio-vasculaires de type

ischémique à des doses de quatre grammes par jour. C'est un stabilisant de membrane au

niveau d'organes aussi différents que le cerveau, le muscle cardiaque, l’œil. Elle intervient

dans le métabolisme du CALCIUM par le biais des parathyroïdes et dans celui du

MAGNESIUM dont elle contribue à l'efficacité myorelaxante, tranquillisante et parfois

antihypertensive. Enfin elle augmente la catabolisation (élimination) hépatique des graisses

dont elle favorise l'élimination par la bile.

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La CYSTEINE est utilisée contre les toux du fumeur.

La N-ACETYL CYSTEINE est aujourd'hui proposée contre l'emphysème et la bronchite

chronique. Il est démontré qu'elle protège l'organisme contre de multiples agressions: radicaux

libres, inflammations, médicaments anticancéreux. Sa fonction thiol, lui permet de créer des

ponts "disulfures" et de contribuer ainsi à tous les phénomènes de synthèse protéique et donc

de réparation et de cicatrisation tissulaire. Elle a même été proposée (Professeur

MONTAGNIER) en tant que thérapie adjuvante des maladies virales évolutives telles que la

séropositivité HIV.

La CYSTEINE rentre (avec la GLYCINE et l'ACIDE GLUTAMIQUE) dans la composition

d'un autre "protecteur majeur" le GLUTATHION. Ce dernier rentre dans la composition

d'enzymes essentiels à notre autoprotection contre la pollution et l'agression radicalaire: ce

sont les glutathion transférases et les glutathion peroxydases.

Cette action le conduit à favoriser la précipitation et élimination "chélation" de substances

aussi variées que: la majorité des métaux lourds, les pesticides, les solvants, les détergents, le

chlorure de vinyle et probablement certains dérivés plus ou moins toxiques de médicaments.

Parmi les métaux préconisés dans ce "parapluie antipollution" il ne faut pas oublier le

SOUFRE, (acides aminés soufrés), le ZINC souvent déficitaire, le CALCIUM dont le

PLOMB prend la place dans les métabolismes, le SILICIUM qui a un rôle restructurant au

niveau des matrices osseuses fragilisées par les toxiques et le MAGNESIUM qui, outre ses

propriétés aspécifiques de neurorégulation a des effets antitoxiques directs à l'égard du

PLOMB et du CADMIUM.

L'apport de quantités optimales d'acides gras constitue "la touche finale". Ces acides gras

doivent être en quantités, qualités et variétés suffisantes à apporter un métabolisme optimum

de la paroi cellulaire dont ils sont le constituant essentiel. Ils doivent, bien entendu, être

protégés de la lipoperoxydation de l'organisme par des quantités non négligeables de

VITAMINE E (les quantités présentes dans les capsules ne servent pas à protéger l'organisme,

mais à protéger les capsules !).

En pratique nous pourrions proposer les mesures suivantes:

- VITAMINE C, 500 à 1000 milligrammes (ou plus suivant le transit intestinal) en deux prises

par jour, si possible de comprimés à effet retard ou prolongé et avec BIOFLAVONOÏDES

associés.

- VITAMINE E si possible naturelle car elle semble biologiquement plus active.

- Le SELENIUM de préférence sous forme biologiquement liée à la METHIONINE (séléno-

L-methionine 50 µg, par comprimé) un à deux comprimés par jour.

- Des complexes d'acides aminés soufrés à doses minima de 500 milligrammes par jour. Il

faut que ces complexes apportent de la CYSTEINE et de la TAURINE, à la même dose, si

non ces derniers seront rajoutés.

- Une à trois prises par jour d'une complexe MINERAL MULTIMINERAUX EQUILIBRES

de préférence sous forme naturellement liée aux protéines (minéraux chélatés). Vérifiez que

l'apport en ZINC, CALCIUM et MAGNESIUM soit suffisant dans le complexe que vous

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aurez choisi (au moins 800 milligrammes. de CALCIUM, la moitié de MAGNESIUM et 50

milligrammes de ZINC par jour).

- Vérifiez que la ration protéique est suffisante (notamment au petit déjeuner). Dans le cas

contraire supplémentez au moins une fois par jour en MELANGES DE PROTEINES

HYDROSOLUBLES ASSIMILABLES (les "marques" sont aujourd'hui nombreuses) si

possible en variant ou mélangeant les sources (œuf, lait, soja). Si besoin (sport, dénutrition)

ajouter des capsules ou comprimés d'acides aminés.

- Vérifiez également que l’apport en acides gras est convenable:

Pour un adulte: au moins deux cuillères à soupe par jour du mélange d'huiles pressées à froid,

à parts égales (olive, tournesol, noix, soja), doit pouvoir apporter les quantités nécessaires à

une bonne défense de la paroi cellulaire contre les virus et les agressions toxiques. Dans

certains cas il ne faut pas hésiter à y ajouter de l'acide dihommogammalinoléique (huile

d'onagre) et à titre préventif une ou deux capsules par jour doivent pouvoir suffire. Lorsque la

consommation de poisson est insuffisante ou inexistante il faut impérativement ajouter deux à

quatre capsules par jour d'huiles de poissons afin d'apporter les acides gras marins

indispensables(acide éicosapentaénoïque...).

DEUXIEME SITUATION: Quel que soit le milieu dans lequel nous vivons et à fortiori, s'il

s'agit d'un milieu "à risque", nous relevons certains symptômes tels que:

- Fatigue chronique, dépression...

- Hypertension, maladies cardio-vasculaires, hypercholestérolémies, nervosité, hyperkinésie

(agitation infantile)

- Toute maladie ou tout symptôme qui pourrait être en rapport avec une "agression radicalaire

prolongée et excessive".

Les analyses biologiques (bilan biologique des éléments traces) permettront parfois de

déterminer l’origine de tels symptômes. L'étude affinée de la ration alimentaire du cadre de

vie tant personnel que professionnel permettra parfois d'y voir plus clair.

Dans les cas plus rebelles et plus graves, il faudra avoir recours à des procédés dits de

"chélation thérapeutique » qui sont du domaine médical.

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6 SUPPLEMENTATIONS EN LIPIDES

OU GRAISSES

À QUOI SERVENT LES GRAISSES ?

demande Jean-Marie BOURRE dans un article de « Tout Prévoir » de Novembre 1994

LES LIPIDES ET LEURS ACIDES GRAS CONSTITUENT LE SOCLE DE LA

BIOLOGIE: LES MEMBRANES DE TOUTES LES CELLULES, Y COMPRIS DES

NEURONES

La vie s'est construite sur Terre grâce aux lipides. Imaginons un résumé fulgurant de

l'histoire de la vie: les lipides sont des milliers, mais ils sont répartis en quatre grandes

catégories d'inégale importance quantitative.

Des atomes se réunirent, peut-être aidés par l'argile, pour former des molécules.

Certaines, les lipides, s'assemblèrent en couches, véritables films d'huile pour constituer une

membrane biologique: ce fut la première cellule, une bactérie ou une algue.

Parmi les premières cellules, quelques-unes, en leur sein, entourèrent leur matériel

génétique d'une membrane, encore grâce aux lipides. Elles acquirent ainsi un noyau pour

protéger et rendre plus efficaces les gènes, patrons du futur, qui s'associèrent en

chromosomes. Certaines bactéries entrèrent alors dans les cellules, auxquelles elles

apportèrent leur savoir-faire de production d'énergie (ce furent les mitochondries), ou de

mobilité grâce à leurs filaments (pour former les cils de nombreuses cellules, dont les

spermatozoïdes). Par ailleurs, atout considérable, les lipides constituent, dans le milieu

essentiellement liquide, un stock d'énergie unique et précieux, qui permit à nos ancêtres

d'affronter les disettes et les migrations forcées.

Notre corps est constitué de très nombreux milliards de cellules, qui sont les plus

petites formes de vie individualisées. Elles sont limitées et définies par une structure qui est

en réalité un film d'huile, un double feuillet de lipides qui constituent la membrane

biologique.

Ces membranes sont la frontière physique, l'identité, le centre de communication

et le foyer fonctionnel de toutes les cellules du corps, y compris de celles du cerveau. Par

exemple, celles de l'intestin protègent, sélectionnent, digèrent ; celles du foie captent,

élaborent, peaufinent et contractent ; celles des globules rouges se déforment pour délivrer

l'oxygène. Dans le cerveau, ce sont les membranes qui assurent la transmission nerveuse

entre les neurones. D’ailleurs le cerveau se caractérise par une concentration lipidique

exceptionnelle, qui vient juste après celle des masses adipeuses.

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On comprend donc, mieux ainsi, l’expression « de l’importance de faire de la bonne

graisse ». Pour en faire, penser, respirer, se défendre et se mouvoir, ne faut il pas d’abord en

manger ?

LES LIPIDES ALIMENTAIRES

«Les lipides si souvent décriés à tort aujourd’hui furent particulièrement recherchés

pendant des millénaires »

(Jean-Marie BOURRE)

Nos ancêtres avaient raison car les lipides alimentaires sont une des sources

essentielles de nutriments nécessaires au fonctionnement de l'organisme et à notre santé.

INTERET DES LIPIDES ALIMENTAIRES

L'intérêt des lipides alimentaires, véritables concentrés d'énergie, ne se limite pas à

leur grande valeur calorique (9 calories/gramme), ni à leur rôle de réserve dans les tissus

adipeux, sous forme de triglycérides facilement mobilisables.

Les lipides, comme les protéines, participent à la constitution et au fonctionnement de

toutes les cellules. Rappelons que les lipides simples comportent, comme les glucides, du

carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène. Ils sont constitués par un alcool et des acides gras

estérifiés. Les principaux alcools des lipides sont : le glycérol (triglycérides), les alcools gras

des lipides et les stérols des stérides. Les acides gras comportent un nombre pair d'atomes de

carbone. Selon la présence, ou non, d'une ou plusieurs double(s) liaison(s), liant deux

carbones, on parle :

- d'AG saturés, comme les acides laurique (14 C), palmitique (16 C) et stéarique (18 C), qui

constituent l'essentiel des triglycérides des réserves adipeuses ;

- d’AG moniinsaturés dont le principal est l'acide oléique (18 C) qui jouerait un rôle

important dans l'équilibre des lipoprotéines plasmatiques et la prévention de l'athérome ;

- d'AG polyinsaturés, dont les deux principaux sont:

l'acide linoléique (18 C), comportant deux doubles liaisons. Il permet la synthèse de toute

une série d'AG de la série oméga 6 ;

l'acide-linolénique (18 C), comportant trois doubles liaisons. Il permet la synthèse de la

série oméga 3. Ces deux AG polyinsaturés sont dits « essentiels » car leur apport

alimentaire est obligatoire, l'organisme ne pouvant synthétiser ces AGE. Jadis appelés

« vitamines F » (notamment par le Dr KOUSMINE), ces deux AGE et leurs dérivés

interviennent dans de nombreux métabolismes et participent au bon fonctionnement:

- de la peau et des capillaires ;

- de la reproduction et de la croissance;

- de la coagulation, de l'inflammation, de l'immunité;

- de l'équilibre lipidique plasmatique et de la prévention de l'athérome. Leurs doubles

liaisons leur confèrent une forte activité biologique, mais aussi les fragilisent, vis-à-vis de

l'oxydation et vis-à-vis des modifications de structure d’où la nécessité de savoir évaluer les

apports conjoints et nécessaires en ANTIOXYDANTS et notamment en dl-alpha-

TOCOPHEROL.

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La structure spatiale de la molécule semble capitale quant à leurs propriétés:

normalement, les deux parties de la molécule situées de part et d'autre de la double liaison

sont dans le même plan (position cis). Si ce n'est pas le cas (position trans), ils perdent leurs

principales propriétés biologiques (ce qui peut arriver dans les huiles raffinées, les

margarines, etc.). De plus en plus de travaux tentent de prouver le rôle « antinutritionnel »

voir néfaste de ces lipides chauffés et oxydés (que dénonçaient tant Catherine KOUSMINE).

Mais il est bien évident que ces travaux peuvent se heurter à des intérêts financiers

importants.

En complément de ces lipides simples, l'organisme a besoin de lipides chimiquement

plus complexes qui jouent également des rôles biologiques essentiels.

C'est le cas des phospholipides, qui sont des constituants majeurs :

- des membranes plasmatiques, assurant leur fluidité,

- des lipoprotéines plasmatiques, contribuant à leur cohésion,

- des lipides du cerveau et des nerfs (lécithines, céphalines, sphyngomyélines).

C'est aussi le cas :

- des lipides azotés (cérébrosides), constituants importants du cerveau, des globules, des

spermatozoïdes,

- des lipides soufrés (cérébrosulfatides),

- des carbures et des alcools gras, substances voisines des lipides, d'où dérivent les

vitamines A, E, K et les stérols.

Le cholestérol, dérivé des stérols, est lui-même nécessaire à l'organisme. Il est en

partie produit par le foie (2/3), en partie d'origine alimentaire (1/3) (penser à la relation entre

les substances dites « lipotropes », les acides aminés soufrés et le cholestérol).

Le cholestérol sert à la synthèse d'hormones surrénaliennes et sexuelles, et médiateurs

lipidiques de l'inflammation, d'acides biliaires, de la vitamine D.

Ce dernier fait permet de comprendre la gravité des « hypocholestérolémies familiales et

génétiques ». Ces constatations d’ordre biologique accompagnent souvent des pathologies ou

des « terrains » d’ordre dépressif, asthéniques chroniques, anergique, hypo-hormonaux qui

sont difficiles à améliorer sans avoir recours à une NUTRITHERAPIE élaborée (VITAMINE

D, SQUALENE, ACIDES AMINES...).

LES ALIMENTS LIPIDIQUES

Le pourcentage global des lipides alimentaires est souvent mal connu du public qui

ignore la richesse en matières grasses "cachées" des viandes, des avocats, des fruits secs, etc.

Beaucoup semblent ignorer également la teneur en lipides du beurre, des margarines,

des fromages variés, des sauces, des plats cuisinés, des graisses de cuisson, des huiles

d'assaisonnement, des oeufs, surtout des viennoiseries... (le « bon »croissant qui coule quand

il fait chaud, à la sortie des écoles !!!)

Il en résulte une surconsommation de lipides, en France et en Europe, atteignant

40 % - 45 % de nos apports caloriques. Cette surconsommation contribue à la fréquence de

l'obésité, de l'hypercholestérolémie, de l'athérome et, peut-être, de certains cancers. Les

principaux aliments riches en cholestérol sont: la cervelle (2 360 mg/100 g), le jaune d’œuf (1

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600 mg/100 g), les huîtres et crustacés, le porc, la charcuterie et les abats, le beurre, la levure,

etc.

Il convient d'expliquer au public les objectifs nutritionnels de santé concernant les

lipides et de les aider, selon leurs habitudes et leurs goûts, à trouver une stratégie alimentaire

pour y arriver. Sans oublier, comme le dit Michel Serres, qu’il « ne paraît pas raisonnable

d'être partout et toujours raisonnable », car les lipides sont aussi un élément important du

plaisir hédonique de la gastronomie, source d'équilibre psychologique pour beaucoup

d'individus.

LES DIFFERENTES HUILES

Tournesol, olive, colza, sésame, il est possible de les répartir en plusieurs groupes

selon leur présentation et leur composition.

Certaines huiles se distinguent par leurs qualités et leurs propriétés qu'il ne faut pas négliger

lorsqu'on cuisine.

Les « états de l’huile »

Les huiles végétales se classent en deux catégories en fonction de leur état physique à une

température déterminée. On distingue alors les huiles fluides, c'est-à-dire liquides à 15°C et

les huiles concrètes, solides à cette même température.

Les huiles fluides proviennent :

- de l'arachide (graine)

- du colza (graine),

- du maïs (germe),

- de l'olive (fruit),

- du soja (graine),

- du tournesol (graine),

- des pépins de raisin.

Ces huiles sont le plus couramment utilisées, cependant il en existe beaucoup d'autres comme

les huiles de bourrache, pépins de cassis, carthame, graine de coton, lin, moutarde, navette,

noisette, noix, onagre, ricin, sésame... Ces huiles appartiennent plutôt au catalogue d’une

supplémentation lipidique intelligente et réfléchie.

Les huiles concrètes proviennent

- de la noix de cocotier (huile de coprah);

- du palmier à huile (huile de palme [pulpe], huile de palmiste [graine]).

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L’état physique d'une huile végétale dépend avant tout de sa composition chimique.

Acides gras: les constituants majeurs des huiles végétales

Les acides gras saturés ne peuvent pas fixer d'atomes, ils sont donc stables. Plus les graisses

sont saturées, (c'est-à-dire plus elles contiennent d'acides gras saturés), plus elles figent vite et

plus elles sont solides à température ambiante. Ainsi, les huiles de noix de coco et de palme,

qui ont une majorité d'acides gras saturés, sont concrètes.

Ces acides gras sont, en général, présents en faible quantité dans les huiles végétales,

contrairement aux matières grasses d'origine animale (beurre, saindoux...).

Les acides gras mono-insaturés ne peuvent fixer qu'un seul atome. Le principal acide gras

mono-insaturé des huiles est l'acide oléique qui provient principalement de l’huile d’olive.

Les acides gras polyinsatués ont la possibilité de fixer plusieurs atomes, ce qui les rend plus

altérables. Ils constituent la majeure partie des acides gras des huiles végétales fluides (mais

également des huiles de poissons). Parmi ces acides gras polyinsaturés, il en existe deux dits

« essentiels »:

- l’acide linoléique

- l’acide linolénique

Mais c’est surtout ce dernier qui selon Jean-Marie BOURRE est en déficience dans nos

populations.

INTERET FONDAMENTAL DES LIPIDES

En réalité, les deux acides gras indispensables (les acides linoléique et alpha-linolénique) sont

transformés en chaînes plus longues et plus insaturées, qui sont précisément trouvées dans les

membranes biologiques.

Si cette transformation n'est pas encore en place (chez le nourrisson) ou si elle est

défectueuse (lors du vieillissement et de certaines maladies), il devient alors utile de

manger directement ces très longues chaînes toutes manufacturées ; elles sont présentes

presque exclusivement dans les aliments d'origine animale, notamment la viande et le poisson.

Les aliments d'origine animale, la viande et/ou le poisson, sont indispensables à la

NUTRITHERAPIE LIPIDIQUE.

EXISTE T’IL DES RISQUES DE DEFICIENCES EN LIPIDES?

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Fort heureusement, sauf cas historiquement exceptionnel (par exemple les premières

alimentations artificielles complètes qui étaient données pendant plusieurs mois, notamment à

des nourrissons), il est difficile de ne pas absorber d'acide linoléique ; cet acide est en effet

présent dans l'immense majorité des aliments, mais en quantité variable. Une carence

sérieuse, élective en cet acide, n'a donc pas été observée chez l'homme, sauf cas exceptionnels

de nutrition artificielle totale. Mais peut-être les investigations n'ont-elles pas été assez

poussées. En revanche, une carence spécifique en acide alpha-linolénique a bien été

retrouvée chez l'homme après avoir été démontrée chez l'animal.

UN EXEMPLE NEUROBIOLOGIQUE DE L'EFFET STRUCTURAL ET

FONCTIONNEL D'UN ACIDE GRAS POLYINSATURÉ:

En collaboration avec Georges Durand et Gérard Pascal de l'INRA, Jean-Marie

BOURRE a analysé les effets redoutables, bien que subtils, d'une carence spécifique en acide

alpha-linolénique sur la composition biochimique et l'architecture complexe des membranes

du cerveau. Ils étaient prévisibles, car les acides gras polyinsaturés de la famille alpha-

linolénique ont un rôle très particulier dans toutes les membranes, surtout dans le système

nerveux: toutes les cellules et organites cérébraux, sans exception, en contiennent des

quantités importantes.

Une carence alimentaire spécifique en acide alphalinolénique provoque des

perturbations dramatiques dans la composition des membranes du système nerveux.

La vitesse de récupération, après arrêt de la carence est extrêmement lente : elle demande de

nombreux mois chez l'animal, donc probablement plusieurs années chez l'homme.

Mais, en revanche, elle est rapide pour d'autres organes comme le foie. Les animaux carencés

en acide alpha-lino-lénique présentent une tolérance et une dépendance alcoolique qui est

perturbée, ils sont plus fragiles en particulier face aux neurotoxiques, l'efficacité de la

barrière hémato-encéphalique est réduite dans certaines régions cérébrales.

La nature des acides gras membranaires, issus pour partie de l'alimentation, commande les

activités enzymatiques dans de nombreux organes, le cerveau n'échappe pas à la règle

générale. Mais la famille alpha-linolénique joue un rôle particulier.

Par exemple, il est extrêmement intéressant (et préoccupant) de constater que l'enzyme, sans

doute la plus importante, à la fois quantitativement et qualitativement dans l'organisme,

la Na-KATPase, est diminuée de moitié dans les terminaisons nerveuses (les sites où se

font les transferts d'information entre les neurones) d'animaux soumis à un régime

déficient en acide alpha-linolénique. Or cette enzyme possède comme fonction principale

le contrôle des transports ioniques provoqués par la transmission nerveuse. Elle consomme

approximativement la moitié de l'énergie utilisée par le cerveau. Cet organe, chez l'homme

adulte, ne représente que 2 % du poids du corps, mais consomme 20 % de l'énergie utilisée

par le cerveau. C'est-à-dire qu'un dixième de la totalité de l'énergie consommée par tout

l’organisme humain au repos sert à faire fonctionner cette seule enzyme cérébrale ! Les

perturbations au niveau de l'ATPase risquent probablement de troubler les conductions

nerveuses. D'où, par exemple, une explication plausible des anomalies observées dans

l'électrorétinogramme et, sans doute, une contribution aux anomalies de fonctionnement du

cerveau, mesurées, par exemple, par des diminutions des capacités d'apprentissage. En effet,

chez les rats de quatre semaines (l'âge d'un enfant de sept ans), les modifications de

l'électrorétinogramme des animaux carencés en acide alpha-linolénique sont dramatiques.

Chez les animaux de six semaines, les perturbations des tracés des électrorétinogranimes sont

moins nettes; chez les animaux adultes, les anomalies sont minimes.

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Une pénurie alimentaire simultanée en acide linoléique et alphalinolénique altère les

capacités d'apprentissage des animaux avant de les affaiblir, puis de les tuer.

Une déficience en un seul d’entre eux s'avère moins catastrophique. L'absence d'acide alpha-

linolénique perturbe peu la motricité, affecte légèrement l'activité et l'émotivité, mais elle

altère gravement les performances d'apprentissage.

Encore plus préoccupant: si on donne une alimentation normale à des animaux qui ont été

nourris avec une alimentation carencée, petit à petit, en plusieurs mois, leurs structures

cérébrales finissent par recouvrer une composition chimique presque normale. Mais, malgré

cela, ils restent, à vie, moins aptes à apprendre. La chimie se normalise, mais le

comportement reste anormal.

Aux Etats-Unis, le premier cas de carence en acide alpha-linolénique a été diagnostiqué. Une

petite fille, soumise à une alimentation artificielle, présentait divers troubles parmi lesquels

des anomalies neurologiques ; l'effet curatif de l'addition d'acide alpha-linolénique dans la

ration alimentaire a démontré pour la première fois l'effet absolument essentiel de cet acide

chez l'homme. Car certains en doutaient encore. Depuis, sur de nombreuses autres études, en

particulier en Scandinavie, toujours sur des malades hospitalisés et parfois soignés à domicile,

ce résultat a été largement confirmé. Il vient d'être démontré au Canada et aux Etats-Unis que

la nature des acides gras présents dans les laits adaptés contrôlent finement les performances

visuelles des nourrissons humains !

LES BESOINS PARTICULIERS DES NOURRISSONS

Le lait humain contient les deux acides gras mais aussi de très longues chaînes qui

leur sont dérivées (celles qui sont effectivement présentes dans les membranes biologiques).

Cet aliment contient donc principalement pour ce qui concerne les acides gras polyinsaturés :

le 18:2 (n-6) et son dérivé le 20:4 (n-6) (appelé acide arachidonique), et le 18:3 (n-3) et son

dérivé le 22:5 (n-3) (appelé acide cervonique).

Jusqu'à une date récente, les laits adaptés ne contenaient que de l'acide linoléique (par

choix spécifique d'une huile végétale). Des travaux ayant montré que la carence en acide

alphalinolénique provoque de nombreux effets délétères, en particulier au niveau de la

structure et de la fonction du cerveau, cet acide est donc maintenant présent dans les laits

adaptés. Une deuxième étape consiste à ajouter les très longues chaînes polyinsaturées, mais

il est difficile de trouver les deux familles accessibles simultanément dans le même produit.

En effet, les divers acides gras doivent être apportés dans des proportions définies, intégrés

dans des triglycérides et des phospholipides. La présence de tels acides gras dans le lait de

femme signifie qu'ils ont très probablement un rôle métabolique et fonctionnel à jouer. Il est

évidemment possible d'évaluer les besoins du nouveau-né d'après les teneurs en acides gras

polyinsaturés que renferment les lipides du lait de la femme. Ainsi, les acides gras

polyinsaturés (n-6) et (n-3) à longue chaîne doivent représenter respectivement 1% et 0,5%

des acides gras totaux des lipides du lait (ou encore 0,5 % et 0,25 % des calories totales

ingérées). Les cliniciens et les biochimistes ont constaté que la simple supplémentation des

lipides de laits adaptés avec seulement l'acide alpha-linolénique à raison de 1 % à 2 % des

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calories totales ingérées n'est pas suffisante pour couvrir les besoins en acides gras

polyinsaturés (n-3) de l'enfant prématuré de faible poids. Ces besoins sont évalués à partir de

mesures biochimiques (la teneur en acide cervonique des phospholipides des hématies) et

physiologiques (détermination du niveau de développement de la vision).

Aux Etats-Unis, R. Uauy et S. Carlson ont démontré certains effets bénéfiques des acides

gras polyinsaturées à très longues chaînes. Les résultats obtenus chez les enfants, dont le

lait en est supplémenté, sont alors très proches de ceux du groupe recevant le lait maternel.

Des enfants, dont le poids à la naissance était compris entre 750 g et 1 350 grammes), ont reçu

soit une formule classique (19 % d'acide linolénique et 3 % d'acide alpha-linolénique -

exprimé en pourcentage des acides gras totaux), soit une formule supplémentée avec une huile

de poisson. L'analyse de la composition en acides gras polyinsaturés des lipides sériques et

des hématies a été réalisée tout au long de l'expérimentation, ainsi que des tests de mesure de

l'acuité visuelle, de développement mental et de développement psychomoteur. Les résultats

montrent que le statut biochimique et physiologique des enfants est meilleur dans le groupe

supplémenté avec de l'huile de poisson. Cependant, effet adverse indésirable, une baisse

significative des teneurs en acide arachidonique dans les lipides sériques et des hématies est

constatée dans ce groupe d'enfants supplémentés. Celle-ci s'accompagne d'une croissance

pondérale plus faible, les tests de développement mental et psychomoteur se révélant

finalement inférieurs à ceux obtenus dans le groupe de nourrisson recevant du lait humain.

A défaut de lait maternel ou maternisé selon les critères ci-dessus, n’hésitons pas à

conseiller aux mères de donner à leur bébé, en les émulsionnant dans le lait quelques

gouttes d’huile de poisson, d’huile d’onagre et de noix.

BESOINS EN LIPIDES ALIMENTAIRES

Les nutritionnistes recommandent de diversifier nos apports en lipides alimentaires de la

façon suivante:

- limiter le pourcentage d'apport lipidique à 30 % de la ration calorique. Pour un homme de

70 kg, cela correspond à 70 grammes - 100 grammes de lipides par jour, selon son activité

physique ;

- équilibrer l'apport des 3 acides gras (AG) dans les proportions suivantes: 50 % d'AG mono-

insaturés, 25 % d'AG saturés, 25 % d'AG polyinsaturés, avec au moins:

2 g par jour d'acide linolénique;

10 g par jour d'acide linoléique;

limiter l'apport de cholestérol, même en l'absence de dyslipidémie. Le besoin minimum

étant de 300 mg/jour.

En pratique et selon les critères actuellement publiés en France par le Professeur JACOTOT

(Unité INSERM 32, Créteil) la ration alimentaire lipidique devrait se décomposer en:

- Un quart de lipides d'origine animale (viandes, beurre, fromages...)

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- La moitié en acides gras mono insaturés, essentiellement en provenance de l'huile d'olive qui

assure une protection cardio-vasculaire importante et essentielle,

- Un quart en acides gras poly-insaturés avec un rapport:

omega-6 / omega-3 = 7 à 10

DIETETIQUE ET SUPPLEMENTATION DES DYS- et HYPERLIPOPROTEINEMIES

La diététique est une arme indispensable dans la prise en charge des

hyperlipoprotéinémies.

La substitution des graisses saturées par les graisses insaturées permet d'obtenir une

réduction de la cholestérolémie. Les acides gras mono-insaturés présentent l'intérêt

d'entraîner une élévation des HDL, ce qui amène à recommander leur consommation en

quantité au moins égale à 10 % de la ration calorique globale.

Les données expérimentales et épidémiologiques dont nous disposons actuellement

ont clairement établi que des concentrations sériques élevées de cholestérol contenu dans les

lipoprotéines de faible densité (LDL) et d'apolipoprotéine B (apo B) sont associées à un risque

cardio-vasculaire accru. Il semble également que les concentrations circulantes de

triglycérides et de particules lipoprotéiques de très faible densité (VLDL) soient corrélées

positivement à l'incidence de la maladie athéromateuse, par un mécanisme qui reste mal

connu.

A l'inverse, une quantité importante de cholestérol contenu dans les lipoprotéines de

haute densité (HDL) est un facteur protecteur vasculaire.

La prise en charge thérapeutique des hyperlipoprotéinémies a donc pour objectif de

ramener les concentrations de LDL cholestérol, d'apo B et de triglycérides en dessous des

valeurs limites correspondant au seuil de risque défini dans le cadre de récentes réunions de

consensus, tout en respectant le cholestérol-HDL et en combattant les facteurs de risque

associés.

La dépendance alimentaire d'un certain nombre d'hyperlipoprotéinémies et le

lien indéniable existant entre l'incidence de l'athérosclérose et les habitudes alimentaires

des populations, mettent bien en évidence le rôle primordial de la diététique dans la

prise en charge de ces anomalies.

A la classique notion d'intervention quantitative par diminution globale des apports

lipidiques, s'est progressivement associée la notion d'intervention qualitative, à savoir la

modification de la nature des lipides alimentaires. il est ainsi prouvé, dans une population

tout-venant, qu'une alimentation riche en graisses animales favorise les troubles du

métabolisme lipidique, par l'intermédiaire des quantités importantes d'acides gras saturés

qu'elle contient, alors qu'à l'inverse les huiles végétales, riches en acides gras insaturés,

exercent une action antiathérogène.

Les graisses polyinsaturées abaissent la concentration plasmatique

du LDL-cholestérol

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en précisant notamment que la substitution de 1% de la ration calorique apportée par les

acides gras saturés au profit des polyinsaturés entraînait une baisse de 5 mg/dl du cholestérol

plasmatique total. Pour des apports inférieurs à 10 % de la ration calorique globale, cette

réduction porte essentiellement sur la fraction contenue dans les LDL, ce qui a contribué à la

large utilisation des acides gras polyinsaturés oméga 6 dans le régime de

l'hypercholestérolémie.

Le mécanisme exact de l'action hypocholestérolémiante de l'acide linoléique reste mal connu.

Les diverses théories avancées (déplétion des LDL en esters de cholestérol, inhibition de la

synthèse hépatique des lipoprotéines riches en apo B, activation des récepteurs à LDL) n'ont

pas trouvé de confirmation définitive.

HDL-cholestérol : Un régime contenant plus de 12% de la ration calorique totale en acide

linoléique entraîne une baisse constante du cholestérol-HDL. Les données actuelles de la

littérature suggèrent que cette baisse serait de 11% pour une substitution des graisses saturées

en polyinsaturées concernant 2%. de la ration calorique globale.

VLDL : Un effet hypotriglycéridémiant d'une alimentation riche en acides gras polyinsaturés

oméga 6 semble modeste et n'a été constaté que de façon inconstante, chez des sujets

hypertriglycéridémiques dont les apports en hydrates de carbone et en graisses saturées

avaient été simultanément réduits. Il est donc difficile de retenir un intérêt pratique direct des

graisses polyinsaturées de la série oméga 6 dans la prise en charge diététique des

hypertriglycéridémies, à l'inverse des acides gras polyinsaturés de la série oméga 3.

Un intérêt des acides gras de la famille oméga 3 vient de leur action sur les triglycérides.

En effet, bien que leur pouvoir hypocholestérolémiant soit moins net que celui des oméga 6,

des apports importants en acides gras polyinsaturés oméga 3 entraînent une baisse

relativement conséquente des triglycérides plasmatiques et des VLDL, surtout lorsque les

valeurs initiales sont élevées. Le mécanisme pourrait dépendre d'une diminution de la

synthèse hépatique de VLDL-triglycérides.

Cet effet bénéfique serait toutefois nuancé par une augmentation concomitante de la

production de petites particules riches en apo B, notamment les lipoprotéines de densité

intermédiaire (IDL) et les LDL, provenant de la conversion des VLDL à la suite d'une

réduction de leur taille secondaire à la dépiétion en triglycérides.

Comme pour les oméga 6, des apports importants en acides gras oméga 3 entraînent une

chute du cholestérol-HDL, alors qu'au contraire des apports modérés s'accompagnent

d'une élévation de la fraction HDL2.

Enfin, les acides gras polyinsaturés oméga 3 sont dotés de propriétés d'antiagrégation

plaquettaire.

L’ensemble de leurs propriétés biologiques et biochimiques expliquent sans aucun

doute la réduction de la mortalité totale et de la mortalité cardiaque après supplémentation

(environ 3 grammes par jour d’huile de poisson) dans le post infarctus (Pr André

VACHERON, Hôpital Necker « diet and reinfarction trial », étude sur plus de 2 000

hommes).

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L’HUILE D’ONAGRE MYTHE OU NECESSITE ?

Elle fut rendue célèbre par les écrits de Judith GRAHAM, l’huile d’onagre, d’onagre

bisannuelle ou « primevère du soir » (qui n’appartient pas au groupe des primevères mais des

saules), ou « herbe aux ânes ».

Elle contient environ 9% d’ACIDE DIHOMMO-GAMMALINOLENIQUE. Cet

acide, comme son nom ne l’indique pas est un métabolite de l’ACIDE LINOLEIQUE. Il est

l’étape essentiel à la synthèse des PROSTAGLANDINES PGE1.

Normalement le problème de la supplémentation en acide dihommogammalinolénique

ne devrait pas se poser car nous synthétisons cet intermédiaire à partir de notre ingéra d’acides

linoléiques tels que le tournesol et de nombreuses autres sources végétales et animales.

Cependant dans le cadre de certaines affections (cela fut clairement démontré dés

1982, en Angleterre, pour l’eczéma atopique, Lancet, 8308 du 20/11/82, 1120-2) la

supplémentation en huile d’onagre (de bourrache ou de pépins de raisins, qui ont sensiblement

les mêmes propriétés) paraît justifiée.

Dans le cadre de l’eczéma atopique et probablement d’autres syndromes allergiques,

l’organisme, du fait d’un déficit enzymatique en DELTA-6-DESATURASE ne peut

effectivement pas synthétiser correctement l’acide DIHOMMO-GAMMALINOLENIQUE à

partir des apports en ACIDES LINOLEIQUES. Il faut donc le lui apporter directement et cet

apport direct améliore effectivement la symptomatologie.

A partir de ces constatations, Judith GRAHAM en extrapola de nombreuses autres et

prêta à l’huile d’onagre de nombreuses propriétés dont un grand nombre restent à vérifier au

plan scientifique.

Il reste cependant que connaissant le rôle essentiel et démontré de l’ACIDE

DIHOMMO-GAMMALINOLENIQUE, dans:

- l’allergie et en particulier les eczémas,

- la modulation immunitaire

- les dyslipoprotéinémies

- la vulnérabilité cardio-vasculaire au stress et la régulation de la tension artérielle,

- l’intégrité des structures du système nerveux et les troubles neurologiques ou

psychologiques qui peuvent en dépendre

On peut légitimement se poser la question de savoir si le dysfonctionnement de l’enzyme

DELTA-6-DESATURASE est présent ou non dans l’une ou l’autre de ces affections ?

Pour le moment c’est essentiellement dans le cadre des allergies atopiques et du vieillissement

que la preuve de cette malfonction a été faite. Mais comme le ZINC, le MANGANESE et la

VITAMINE B6 lui sont essentielles, il est possible que des déficiences ou des troubles

métaboliques affectant ces nutriments l’affectent également.

Il semble donc licite de proposer une SUPPLEMENTATION EN ONAGRE dans un certain

nombre d’affections et notamment dans celles que nous citons ci-dessus. Mais il est évident

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que cette supplémentation doit être raisonnable du fait des incertitudes scientifiques et

également du coût de l’huile d’onagre (ou de bourrache, ou de pépins de cassis).

Il est non moins évident que cette supplémentation ne doit pas occulter le problème de

l’équilibre générale des apports lipidiques alimentaires tant en acides linoléiques qu’en acides

alpha-linoléniques.

QUE FAIRE EN PRATIQUE COURANTE?

Il est vrai qu'il faudrait manger moins gras. Mais le consommateur, non averti de la nature et

de la localisation des graisses, supprime les graisses visibles (puisque, précisément, il les voit)

et de ce fait enlève le beurre et les graisses de cuisson, ce qui est bien ; mais il réduit sa

consommation en huiles végétales, ce qui constitue une erreur importante, car elles

apportent la majorité des acides gras polyinsaturés.

En revanche, il ne sait pas où sont les graisses cachées, et il délaisse les viandes et le poisson,

ce qui peut constituer une autre erreur. Les excellentes et uniques huiles végétales qui

apportent simultanément les deux acides gras polyinsaturés essentiels sont les huiles de

soja, noix, colza, et germe de blé (moyen mnémotechnique : SNCB). Il faut les utiliser,

seules ou en mélange, dans les vinaigrettes et sur les aliments (les pâtes alimentaires, par

exemple), car elles apportent 70% des acides gras essentiels dont nous avons besoin. Dans les

fritures, les huiles saturées doivent être écartées (bien qu'elles soient les plus résistantes et les

moins chères), en faveur des huiles monoinsaturées, l'huile d'arachide a pendant longtemps été

choisie avec raison ou d’un mélange d’huiles variées.

Si la santé n'a pas de prix, elle a certainement un coût.

Un poisson est d'autant meilleur qu'il est plus gras, mais il faut qu'il ait reçu une

alimentation naturelle (sinon, la teneur en molécules utiles peut être 10 fois inférieure).Il ne

doit être ni pané, ni frit (car alors ces molécules, qui sont des graisses, sont dissoutes dans le

bain de friture qui n'est évidemment pas absorbé, et, de plus, le poisson se comporte comme

un véritable buvard qui s'enrichit en huile du bain de friture), le surimi ne présente aucun

intérêt (il ne contient que des protéines, mais ni minéraux ni vitamines ni acides gras

indispensables).

Les viandes ne sont pas grasses, le bifteck est réellement un aliment maigre, comme le

jambon le contenu en graisse constitue environ 2 % du poids. Le choix des morceaux dans le

pot-au-feu conditionne la quantité de graisse: avec le jarret, il y a 4 fois moins de graisses

qu'avec le plat de côtes, l'entrecôte grillée contient presque deux fois plus de graisses que le

bourguignon. Supprimer toute alimentation carnée ne réduirait que de 8% l'absorption de

graisses.

En effet, actuellement, celles-ci sont principalement trouvées dans les biscuits,

viennoiseries, gâteaux et surtout "aliments" de grignotage.

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La nécessité de suivre un régime « sans graisses » ou « avec peu de graisses » n’implique

donc pas de restreindre dans son alimentation l’apport en huiles alimentaires de

provenance végétale…

Ces sont les graisses saturées, c’est à dire les graisses majoritairement en

provenance de produits animaux qui sont visées par l’affirmation précédante : « régime

avec moins de graisse » implique donc, dans la plupart des cas : moins de viandes grasses,

moins de laitages, de beurre, de crème, sauces et fromages gras, moins de viennoiseries et

pâtisseries...

L’essentiel consiste à réaliser par l’intermédiaire de la ration journalière en huiles

alimentaires un équilibre harmonieux (orthomoléculaire) entre les différents acides gras (ou

composants essentiels des graisses encore dénommées lipides):

Acide OLEIQUE (dit mono-insaturé) : huile d’olive, de tournesol, de colza...

Acide LINOLEIQUE comprend deux doubles liaisons, la première étant sur le 6ème atome

de la chaîne et permet la synthèse de multiples dérivés 6. Il est présent dans les huiles de

carthame, pépins de raisin tournesol, soja, noix...

Acide ALPHA LINOLENIQUE comprend trois doubles liaisons, la première étant sur le

troisième atome de la chaîne. Il est présent surtout dans les huiles de noix, colza, soja,

carthame... permet la synthèse de l’ensemble des dérivés 3 que l’on retrouve directement

dans les huiles de poissons gras.

Dans l’alimentation courante c’est l’acide ALPHA LINOLENIQUE et la FAMILLE 3 qui

sont souvent déficitaires: un apport exclusif d’huile d’olive ou de tournesol n’en fournit

pratiquement pas. Par contre le régime dit « méditerranéen » ou « crétois » qui apporte huile

d’olive, noix, fruits secs et produits de la mer conduit facilement à cet équilibre

Un bon compromis pratique est fourni par l’HUILE DE COLZA qui apporte ces

différents acides gras en proportions équilibrées, mais cette huile est préparée industriellement

à chaud. On peut lui préférer afin de diminuer la proportion des acides gras chauffés et

d’améliorer le goût le mélange, à parts égales: OLIVE + COLZA. Certaines recherches

mettant en cause la disponibilité des acides gras chauffés (dits :trans/trans) et d’autres doutant

de leur absolue innocuité, il serait préférable, lorsque c’est possible, de proposer le mélange à

parts égales : OLIVE + TOURNESOL + SOJA + NOIX. Les bouteilles entamées seront

conservées au frais et le mélange sera effectué dans un huilier de table. La quantité minima à

absorber par jour pour une nourriture et une santé optimisée sera de deux cuillères à soupe par

jour pour un adulte. Il va sans dire qu’il ne faut pas chauffer ce mélange et donc l’utiliser pour

des cuissons ou fritures mais de préférence après cuisson et que l’augmentation de l’apport en

huiles alimentaires polyinsaturées implique de surveiller les apports alimentaires en

VITAMINE E ou de proposer une supplémentation en VITAMINE E, de préférence naturelle

(d-alpha-tocopherol).

Compte tenu de l’ensemble des données qui viennent d’être développées, il nous

semble également licite de proposer, dans un grand nombre de situations:

- Grossesse, allaitement,

- Nourrisson nourri au biberon,

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- Terrains ou maladies allergiques,

- Diététique de « remise en forme » après une période évaluée comme « à risque de

déficience »

- Dys- immunités, maladies auto-immunes,

- Dépressions et immunitaires et dépressions psychologiques, troubles de l’affectivité et ou de

l’attention et de la concentration, états de vulnérabilité au stress.

- Dysrégulations hormonales, syndromes prémenstruels,

- Le « syndrome de l’insuline inefficace », le syndrome X, le risque diabétique et le diabète,

certaines obésités,

- Risques, terrains ou maladies cardiovasculaires,

- Sécheresse cutanée

- Vieillissement pathologique, accéléré ou précoce....

(Cette liste n’est certainement pas exhaustive)

Des supplémentations en ACIDE DI-HOMO-GAMMA LINOLENIQUE (ONAGRE,

BOURRACHE...) et en OMEGA 3 (HUILES DE POISSONS, SQUALENE). Ces

supplémentations seront dans tous les cas raisonnables et contrôlées par les résultats tant

cliniques que biologiques. Et il faudra bien faire comprendre au patient que les mesures

diététiques quantitatives et qualitatives sont primordiales, c’est à dire que la supplémentation

ne l’en dispense pas.

L’accentuation pathologique des états précédants nécessite souvent l’adjonction

d’autres supplémentation, telles:

- VITAMINE C et FLAVONOÏDES

- VITAMINE E (dl-alpha tocopérol)

- VITAMINE B6, ZINC et MANGANESE, ces trois substances étant impliquées dans la

régulation de l’enzyme DELTA-6- DESATURASE permettant la bonne transformation de

l’ACIDE LINOLEIQUE jusque dans son métabolite terminal et essentiel: la

PROSTAGLANDINE PGE1.

Pour conclure ce chapitre, puisque nous avons coutume de dire et de répéter tant à nos

patients qu’à nos élèves qu’en matière de nutrithérapie et de supplémentation

orthomoléculaire les deux éléments les plus importants sont l’eau et l’huile, nous ne résistons

pas à citer une fois de plus Jean-Marie BOURRE et de proposer que cette citation soit inscrite,

désormais, à la porte de toutes les écoles:

« Puisque les goûts s’apprennent avant l’âge de douze ans, les bases des sciences de la

santé qui les supportent, comme la physique, la chimie, le devraient aussi. Il faut acquérir

suffisamment tôt les rudiments de la biologie, d’autant que la malnutrition, fléau sans

frontière, fait aujourd’hui des dégâts considérables, presque aussi dangereux que les

épidémies d’autrefois, mais plus insidieux. La diététique, fleuron de la médecine préventive,

aidée par la pharmacologie et la toxicologie, peut donc beaucoup contre ce gâchis humain

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social, moral. Il convient absolument de savoir choisir les bonnes graisses. Il est

indispensable de réhabiliter les graisses et de recommander les huiles végétales insaturées

et certaines graisses animales; il s’agit d’une véritable urgence médicale et d’une

impérative nécessité scientifique. »

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7 PROTEINES ET ACIDES AMINES

L’APPORT PROTEIQUE

Si l’apport protéique de sécurité proposé en 1973 par la FAO et l’OMS n’est que de

0,57 grammes de protéines par kilo de poids corporel, il est généralement admis que, pour un

apport moyen de 2 200 calories par jour cet apport ne devrait pas être inférieur à 55 grammes

pour les femmes et 70 grammes pour les hommes, soit 12 à 15% de la ration alimentaire

quotidienne. Mais cet apport peut et doit être considérablement augmenté en situation

d’exercices physiques intenses, dans le cadre des convalescences et dans certains risques

pathologiques.

Les protéines contiennent environ 16% d’azote. Le bilan azoté représente la

comparaison entre les apports protéiques exprimés en azote et l’azote des divers déchets

éliminés. Chez le sujet adulte, en bonne santé, ayant un apport alimentaire équilibré et exempt

de tout processus inflammatoire et infectieux ce bilan a tendance à s’équilibrer.

Le diagnostic précoce des états de malnutrition (ainsi que le suivi d’états

pathologiques inflammatoires et infectieux) peut faire appel à la surveillance du PINI (=

Pronostic Inflammatory and Nutritional Index). Il s’agit du rapport (dans le plasma du

malade) de deux protéines de l’inflammation (orosomucoïdes, en g/l/ x PCR en mg/l/) sur

deux protéines « nutritionnelles » (albumine en g/l. x préalbumine en g/l.).

Cet indice peut servir aussi bien à évaluer la correction d’un déficit nutritionnel que

l’efficacité de la thérapeutique d’un état pathologique grave comme un cancer ou une

infection.

LES ACIDES AMINES

Les protéines sont scindées par la digestion en acides aminés. Les acides aminés

sont les éléments de base de la vie. Ils sont d'une importance capitale pour tous les processus

biochimiques qu’il s’agisse de synthèse d’anticorps, des enzymes, des hormones et pour

construire et entretenir sa masse musculaire. On les classe en deux catégories : essentiels et

non-essentiels.

Les acides aminés essentiels ne peuvent pas être synthétisés dans l'organisme et doivent

être apportés par l'ingestion d'aliments riches en protéines de bonne qualité.

Tous les aliments protéines peuvent être définis par un aminogramme, c'est-à-dire

une analyse en pourcentages d'acides aminés. Tous ne renferment pas les bonnes proportions

de l'ensemble des acides aminés essentiels requis pour maintenir la vie. La qualité des

protéines est exprimée par la « valeur biologique » qui mesure le rapport de l'aminogramme

de la protéine étudiée sur celui de la protéine pouvant être utilisée au mieux par notre

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organisme. La protéine qui se rapproche le plus de cette valeur biologique parfaite est celle

de l’œuf.

Les normes de l'administration américaine en matière de qualité des protéines ont été

fixées à 2,5 et au-delà, sur l'échelle de l'efficacité protéique (coefficient d'efficacité protéique,

ou CEP, qui mesure le gain de poids obtenu pendant la croissance selon la protéine ingérée).

Les acides aminés provenant de l’œuf sont classés premiers, avec un coefficient d'efficacité

protéique de 3,9. La protéine entière de lait a le coefficient 3,1 ; la viande a le coefficient 2,5

; le soja, le coefficient 2,3.

Il a été démontré qu'avec une ingestion sous-optimale, la protéine d’œuf est utilisée

totalement, et qu'il faut absorber cinq fois plus de protéine de blé pour obtenir un gain

de croissance identique.

La valeur biologique (ou indice protéique) d'une protéine dépend de son équilibre

en acides aminés. La protéine considérée comme la mieux équilibrée pour l'homme est la protéine

de l’œuf, ou ovalbumine. On lui donne la valeur biologique 100, et elle sert d'étalon pour

juger les autres protéines.

La lactalbumine du lait a une valeur de 85, tandis que la viande a la valeur biologique

de 75 et le soja 68.

Le blanc d’œuf est de l'albumine, c'est-à-dire que sa composition en acides aminés est

idéale pour le corps humain.

Sous quelle forme devrait on absorber les acides aminés? Faut-il les prendre sous

forme libre, chaque acide aminé étant déjà libéré de ses liaisons peptidiques avec les autres ?

L'avantage serait, semble-t-il, d'absorber un aliment déjà digéré.

En réalité, on a tout à perdre à prendre des acides aminés sous forme libre (free-form amino

acide), car ils vont atteindre tous en même temps notre intestin, où leur assimilation se fera en

différé, selon la masse moléculaire propre à chaque acide aminé. Les acides aminés sous

forme libre auraient plus tendance à cataboliser qu'à anaboliser et leur goût détestable

empêche toute consommation de masse.

Les poudres de protéines classiques sont à l'état brut, dérivées directement de la

caséine de lait du soja, de l’œuf et demandent deux à trois heures pour être digérées.

Certaines d’entre elles ne contiennent que du soja auquel il a fallu rajouter de l’œuf pour

relever l’indice protéique. Elle sont donc plus particulièrement destinées aux régimes sans

produits laitiers type « régime hypotoxique ou régime Seignalet ». Il faut savoir cependant

qu’avec les poudres de qualité supérieure, le traitement que subit l’albumine (même d’origine

laitière) lui enlève une grande partie de ses inconvénients et ne la contre-indique donc pas

obligatoirement chez les « allergiques » ou « intolérants » aux protéines de lait, de source

alimentaire.

Ces préparations équilibrées et prédigérées fournissent des peptides à chaîne courte,

dont l'assimilation rapide ne demande que quelques dizaines de minutes.

LES ACIDES AMINES ESSENTIELS

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Les aliments riches en protéines apportent des acides aminés qui s'ajoutent aux acides

aminés provenant de la destruction des cellules elles-mêmes.

Il existe deux catégories d'acides aminés : les essentiels et les non-essentiels.

Les essentiels sont indispensables dans l'alimentation parce l'organisme ne peut pas en

faire la synthèse. Les huit acides aminés indispensables sont:

L'isoleucine, la leucine, la lysine, la méthionine, la phénylalanine, la thréonine, le

tryptophane et la valine.

Les acides aminés non essentiels sont synthétisés dans nos cellules à partir de

transformations des acides aminés essentiels ou non essentiels. Néanmoins, certains acides

aminés non essentiels sont synthétisés plus difficilement par notre organisme, et il vaut mieux

les absorber dans notre alimentation. C'est le cas de l'arginine et de l'histidine qui sont

considérés comme essentiels en période de croissance.

Par ailleurs l’organisme a besoin d’un « panel minimum » d’acides aminés: une

excellente image est donnée par l’illustration des drapeaux. Si vous avez 30 drapeaux bleus,

20 rouges et 10 blancs, vous ne ferez que dix drapeaux « bleu-blanc-rouge ». C’est une très

bonne image de ce qui risque de se passer dans la réalité lorsque l’alimentation n’apporte pas

des protéines de qualité ou lorsque la ration protéique est mal assurée.

Dans la pratique courante on ne retrouve pas ce cas de figure dans le cadre d’une

alimentation « raisonnablement omnivore », même si la ration de protéines animales est

réduite à une prise par jour et ce à condition que l’apport protéique total d’une journée soit au

moins d’un gramme par kilo de poids.

Mais plusieurs types de « régimes », de mauvaises conditions de vie ou d’opinions

erronées à propos de la diététique et de l’alimentation peuvent conduire à des situations

limites.

On rencontre encore trop souvent cette situation:

en cas de régime végétarien apportant une trop faible quantité de protéines animales ou de

mauvaises associations de protéines végétales. Effectivement, plus on diminue l’apport

quotidien en protéines d’origine animale, plus il faut absolument recommander les

associations:

CEREALES + LEGUMINEUSES

qui, seules, dans le cadre des régimes végétariens, sont en mesure

d’apporter le « panel minimum en acides aminés »

On les appelle d’ailleurs « viande végétale »

en cas de régime végétalien qui n’apporte que très rarement le « panel minimum ». Cela

conduit à des états de fatigue chronique, de dépressions, d’amaigrissement au dépend de la

masse musculaire... De plus, il faut bien faire comprendre aux « végétaliens intégristes »

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que certains acides aminés comme le tryptophane ou certaines substances comme la

carnitine et la taurine ne sont quasiment pas présentes dans les protéines végétales.

Toutes ces situations, quelles que soient leurs origines, peuvent finalement conduire le

sujet à consulter pour des états de fatigue chronique voir d’asthénie intense ou des problèmes

psychologiques, caractériels, de dépression, de fonte musculaire, de troubles des phanères... Si

le thérapeute consulté ne pense pas à rechercher puis évaluer et enfin corriger l’apport

alimentaire, aucune « médicalisation » de ces symptômes ne fournira une réelle solution.

Aucune supplémentation nutritionnelle n’aura la moindre efficacité si l’apport

quantitatif et qualitatif en acides aminés c’est à dire en protéines n’est pas corrigé et

optimisé.

ARGININE ET ORNITHINE

L’arginine a le statut d’acide aminé essentiel, seulement en période de croissance.

On la trouve en grande quantité dans le chocolat, les noix, les noisettes, les fruits et

légumes secs, l’ail et le ginseng.

Tous ces aliments devraient être réduits ou supprimés en cas d’infection herpétique

qui nécessite de diminuer le rapport arginine/lysine.

L'arginine stimule la sécrétion d'hormone de croissance par l'hypophyse. Cette

hormone assure la croissance et la régénération des tissus, tout en favorisant l'utilisation

énergétique des réserves de graisse.

L'arginine est aussi un acide aminé qui joue un rôle important dans le métabolisme des

muscles, en agissant comme transporteur pour le stockage et l'excrétion de l'azote.

Le bon fonctionnement du thymus semble dépendant de l’apport en arginine.

On trouve de l'arginine en grande quantité dans le sperme, et une déficience en cet

acide aminé peut être cause de stérilité.

L’ornithine représente l’élément le plus important du cycle de l’urée. Elle est le

précurseur d’autres acides aminés: la citrulline, l’acide glutamique et la proline.

L'ornithine, qui peut provenir de l'arginine ou de la proline, est un puissant stimulant

de la sécrétion d'hormone de croissance.

L'association d’ornithine et d’argnine est deux fois plus efficace que l'arginine seule

pour stimuler la sécrétion de GH. Mais c'est l'arginine qui constitue la source de l'ornithine,

acide aminé qui peut être dérivé de l'arginine ou de la proline, acide aminé non essentiel

pouvant être synthétisé à partir du glutamate.

Il a été démontré que l’effet favorable de l’arginine sur le métabolisme protéique est

plus significatif sous forme d'aspartate que de chlorhydrate.

L'arginine se forme par association de glycine, méthionine et créatine.

Le catabolisme de l'arginine aboutit au glutamate, lequel donne la proline puis

l'ornithine. Faisant partie du cycle de la formation de l'urée dans le foie, l'arginine joue un

rôle dans la réduction de l'ammoniémie (taux d’urée sanguine), rôle très utile dans le cadre du

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catabolisme des acides aminés. Elle aide donc à désintoxiquer l’organisme et en particulier le

foie. C’est pour cela qu’elle est conseillée à fortes doses dans le cadre des cures de

désintoxication de l’alcool ou d’autres toxiques hépatiques.

LA CYSTEINE

La cystéine peut être synthétisée à partir de la sérine et de la méthionine. Elle entre

dans la composition de nombreux enzymes soufrés. La cystine est la forme stable (oxydée)

de la cystéine, et peut facilement être réduite en cystéine selon les besoins.

Constituant du coenzyme A, la cystéine intervient dans la création des liaisons

chimiques riches en énergie.

Le catabolisme de la cystéine aboutit au pyruvate, qui donne l'acétyl-Coenzyme A.

Lequel peut servir à synthétiser des acides gras ou bien entrer dans le cycle de Krebs pour

donner de l'ATP.

Le cystine est présente dans l'héparine qui est anticoagulante.

La cystéine peut diminuer l'effet de l'insuline, en affectant sa structure moléculaire, ce

qui peut être utile pour contrôler une hypoglycémie réactionnelle, mais peut présenter un

danger pour les diabétiques tentés par les suppléments riches en cystéine.

La kératine contient de la cystine. La cystine est donc nécessaire à la formation de la

peau et des cheveux.

Notre peau garde son intégrité grâce à l'oxydation de la cystéine en cystine. Mais

quand notre organisme vieillit, ses composants s'oxydent de plus en plus. Et lorsque les

radicaux soufrés d'une protéine s'oxydent, ils se lient à d'autres radicaux soufrés appartenant à

une autre protéine, créant ainsi une liaison disulfure. Nos muscles et nos artères perdent

également leur souplesse en partie à cause d'un mécanisme semblable.

Parmi les causes de production excessive de ponts disulfures, on trouve des ions

métalliques, comme le cadmium et le cuivre, les rayons ultraviolets, les corps cétoniques, les

aldéhydes et les radicaux libres.

Associée à la vitamine C et à d’autres antioxydants (sélénium, vitamine E,

carotènes....), la cystéine peut jouer un important rôle protecteur « anti-radicalaire ».

La cystine fait partie intégrante de la kératine, à laquelle elle donne ses propriétés

spécifiques d'élasticité. Seul le soufre aminé absorbé par voie orale participe à la synthèse de

la kératine du poil, par incorporation massive au niveau du follicule pileux. Ce soufre aminé

est également rapidement incorporé dans la matrice des ongles, et son incorporation au niveau

de la peau apparaît avec évidence au cours du processus de cicatrisation.

La cystéine participe à la lutte contre les radicaux libres, et concourt à l'entretien et à

la régénération de l'ADN.

Comme la méthionine la cystéine participe à nos mécanismes de défense:

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- contre la pollution par les métaux toxiques.

- contre les aldéhydes, substances nocives issues de la consommation d'alcool (le foie fabrique

des acétaldéhydes à partir de l'alcool et d'aliments gras et le catabolisme des peroxydes

d'acides gras aboutit à des malonaldéhydes, MDA), ou de l'inhalation de la fumée du tabac et

d'air pollué par des combustions industrielles ou ménagères.

Pour lutter contre la toxicité des aldéhydes, on associe la cystéine à la vitamine C et à

la thiamine (vitamine B1, contenant du soufre). Des chercheurs britanniques ont montré que

les acétaldéhydes de la fumée de cigarette se combinent à la cystéine et la détruisent.

La cystéine est un agent anti-radicalaire, parce qu'elle entre dans la composition du

glutathion, avec l'acide glutamique et la glycine (le glutathion n'est pas un acide aminé

proprement dit, mais une association de trois acides aminés, ou tripeptide fait de cystéine,

acide glutamique et glycine).

Le glutathion favorise la lutte contre les radicaux libres par l'intermédiaire d'une

enzyme contenant du sélénium: la glutathion peroxydase.

La molécule d’enzyme glutathion peroxydase renferme quatre atomes de sélénium,

rattachés à la molécule sous forme de sélénocysteine.

LA GLYCINE

La glycine intervient dans la synthèse de la créatine, du noyau porphyrique de

l'hémoglobine, et des bases puriques. C'est le plus simple des acides aminés, et il sert de base

à la synthèse de nombreux acides aminés non essentiels.

La glycine intervient dans la synthèse du glutathion (en combinaison avec l'acide

glutamique et la cystéine) et de l'acide glycocholique (acide biliaire). Elle se combine avec

diverses substances toxiques pour les rendre inoffensives, en attendant leur excrétion.

La glycine stimule la libération du glucagon, hormone pancréatique qui mobilise le

glycogène hépatique pour le libérer dans le sang. La glycine est donc hyperglycémiante,

c'est-à-dire qu’elle donne de l'énergie immédiatement disponible.

La glycine est essentielle au bon fonctionnement musculaire.

Le catabolisme de la glycine aboutit à l'acide pyruvique qui dans le cycle de Krebs

peut fournir de l'ATP, ou à à fabriquer des acides gras ultérieurement stockés dans le tissu

adipeux.

On utilise la glycine pour diminuer l'acidité gastrique, corriger les effets désagréables

d'un excès de leucine dans la ration et pour stimuler la sécrétion d'hormone de croissance par

l'hypophyse.

La glycine est également indispensable au bon fonctionnement de notre système

immunitaire.

L'histidine, le tryptophane et la glycine sont des « tranquillisants naturels ». On a

utilisé avec succès des mélanges à base de ces trois acides aminés ainsi que de taurine, pour

soulager l'anxiété et la dépression, diminuer les comportements obsessionnels ou compulsifs,

calmer les colères et régulariser la tension artérielle.

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La glycine représente un tiers des acides aminés du collagène, principale protéine du

tissu conjonctif, alors que la protéine du blanc d’œuf n'en renferme que 3,58 %.

L’HISTIDINE

L'histidine est un précurseur de l'histamine (par décarboxylation en présence de

vitamine B6), médiateur chimique qui provoque la sécrétion du suc gastrique, contracte les

artères et dilate les capillaires, ce qui augmente leur perméabilité. Cette dernière action se

produit au cours des manifestations inflammatoires de nature allergique (les basophiles du

système immunitaire libèrent de l'histamine en réponse à une agression antigénique).

Paradoxalement, bien que l'histidine soit l'acide aminé précurseur de l'histamine, une

supplémentation en histidine s'est révélée dans certains cas avantageuse pour soulager des

symptômes allergiques.

L'histidine est indispensable à la synthèse de l'hémoglobine des globules rouges, et

entre dans la composition de la trypsine, enzyme pancréatique permettant la digestion des

protéines.

L'histidine est un acide aminé nécessaire à la croissance (on le considère comme non

essentiel, mais comme il est synthétisé lentement par l'organisme, il est souhaitable d'en avoir

dans son alimentation pendant la croissance ou la gestation et l'allaitement). Cet acide aminé

intervient dans l'entretien du nerf auditif et contribue à la détoxication des métaux lourds (en

particulier les excès de cuivre et autres métaux, que l’on retrouve dans les articulations des

malades arthritiques).

L'histidine entre dans la composition de nombreux enzymes (dont la trypsine, par

exemple) et de l'hémoglobine.

Des expériences ont montré que l'histidine peut avoir un effet calmant sur le système

nerveux (sous l'effet de l'histidine, on a réussi expérimentalement à modifier l'activité

cérébrale, la faisant passer du rythme bêta fébrile et tendu au rythme alpha, dont les fameuses

ondes sont caractéristiques de la sérénité et du repos). C'est pourquoi certains nutrithérapeutes

conseillent des suppléments d'histidine pour calmer les anxieux et soulager les douleurs

articulaires.

Des suppléments d'histidine peuvent intensifier les sensations de l'orgasme. On peut

conseiller aux hommes impuissants et aux femmes frigides l'histidine et niacine (vitamine PP,

nécessaire pour libérer l'histamine) et de la vitamine B6 (nécessaire pour la conversion de

l'histidine en histamine).

L-VALINE, L-LEUCINE, L- ISOLEUCINE: LES ACIDES AMINES BRANCHES

A eux trois, ils représentent près de 45 % des acides aminés essentiels et 17,44 % du

total des acides aminés dans la protéine du blanc d’œuf.

L'isoleucine est nécessaire à la production de l'hémoglobine. La leucine aide à la régulation

du taux de sucre sanguin. De même que l'arginine et la lysine, la leucine stimule en effet la

sécrétion d'insuline, ce qui permet le retrait du glucose du sang et son stockage dans les

muscles sous forme de glycogène (effet anabolisant et diminution de la glycémie).

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Les acides aminés branchés peuvent produire rapidement du glucose (donc de

l’énergie), par l'intermédiaire de l'alanine. La valine est, avec la leucine et l'isoleucine, un

précurseur des acides gras.

Une déficience en l'un de ces acides aminés ramifiés, et particulièrement en valine, provoque

une forte déperdition d'azote.

Un apport excessif de leucine donne une mauvaise odeur à la sueur et à l'haleine qui peut être

corrigée par un apport de glycine.

Les suppléments alimentaires pour sportifs rassemblent les trois acides aminés

essentiels L-Leucine, L-Isoleucine et L-Valine, à chaînes ramifiées sous forme libre. Ces

produits sont destinés à accroître l'endurance, et à faciliter l'anabolisme protidique en

remplaçant les stocks dépensés pendant l'entraînement. On sait en effet depuis peu de temps

que des acides aminés sont utilisés durant les exercices intenses prolongés.

Ces trois acides aminés "branchés" (ainsi nommés à cause de leur structure moléculaire en

chaîne) peuvent être utilisés pour la synthèse de protéines musculaires, ou pour la production

rapide d'énergie disponible pour des contractions musculaires très intenses.

LA LYSINE

La lysine joue un rôle de premier plan parmi les facteurs de synthèse protéique.

Une déficience en lysine peut être à l’origine d’une fatigue chronique et/ou de troubles

visuels d'origine vasculaire.

La lysine est indispensable à la formation du collagène et donc à la cicatrisation, au

métabolisme des os et des cartilages.

Elle entre dans la composition de la carnitine, associée à la méthionine, au fer, et aux

vitamines B6, C et PP. (voir chapitre suivant).

La lysine inhibe la croissance des virus (en particulier, celle du virus de l'herpès, qui

est au contraire favorisée par l'arginine - contenue dans le chocolat), facilite l'absorption du

calcium, améliore la tolérance au stress et le métabolisme des graisses.

Elle aide à prévenir les infections du type "herpès simplex" (500 mg/ jour) et à

cicatriser les lésion à des doses plus fortes (de 1 à 6 grammes par jour).

Parfois, c'est le mode de cuisson des aliments qui est responsable de la destruction

sélective de certains acides aminés sensibles à la chaleur, comme la lysine (la cuisson peut

détruire la lysine) ou à l'oxydation, comme la méthionine et le tryptophane.

Les sucres peuvent réagir avec la lysine et les protéines qui en contiennent, ce qui rend

la lysine inutilisable et entraîne la diminution de l'assimilation protéique: c’est la

réaction de Maillard.

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Cette destruction de la lysine peut avoir lieu aussi bien pendant la conservation des

aliments qu'au cours de la cuisson. La destruction sélective de la lysine bouleverse l'équilibre

en acides aminés et rend les protéines inadaptées aux besoins de la croissance musculaire.

Parmi les denrées alimentaires les plus exposées à ce risque, on peut citer les produits

céréaliers qu'on fait griller (pain grillé) et les produits laitiers à la fois riches en lactose et en

caséine, s'ils sont soumis à une forte chaleur (pasteurisation et surtout ébullition ménagère).

La lysine est un des acides aminés qui stimulent la sécrétion de l’hormone de

croissance. Mais la lysine ne devrait jamais être donnée avec l'arginine et l'ornithine, si on

veut obtenir la sécrétion maximale de cette hormone.

En effet, la lysine entre en compétition avec ces deux acides aminés pour pénétrer

dans le cerveau, puisqu'elle emprunte le même système de transport basique. De plus, la

lysine inhibe l'activité de l'enzyme arginase, qui transforme l'arginine en ornithine.

Par contre si on prend la lysine comme antiasthénique, elle peut être associée à

l'arginine et à des vitamines: B1, B2, B5 et B12.

Avec des suppléments en vitamines A, E, C, de Zinc et d’arginine, la lysine contribue

à améliorer la qualité du sperme et donc les traitements de la stérilité masculine.

Selon les dernières publications de Linus PAULING sa liaison, au sein des parois

artérielles, avec une protéine impliquée dans la genèse de la maladie artérielle (la Lp a) en

ferait un outil essentiel pour la prévention de l’athérosclérose (avec les vitamines C, E et les

huiles de poisson).

LES ACIDES AMINES SOUFRES dits LIPOTROPES

Les acides aminés soufrés interviennent dans la fabrication des protéines, dont ils sont

des constituants à part entière, le soufre créant les ponts disulfures nécessaires à la

constitution de la structure tertiaire des protéines (structure spatiale tridimensionnelle).

Ces acides ont aussi la propriété d’aider l'organisme à se détoxiquer de certains

déchets: comme métaux lourds toxiques (cadmium, plomb, mercure). La méthionine aide

aussi à convertir la guanidine, substance toxique, en méthyl-guanidine, non toxique. Cette

action peut permettre de lutter contre la fatigue chronique de certaines personnes âgées.

La méthionine est un précurseur de la cystéine, de la taurine et de la choline qui aide à

prévenir le stockage des graisses dans le foie. La méthionine est un donneur de radicaux

méthyles (qui facilite les processus de transméthylation, aidant ainsi les hormones, les

vitamines, les minéraux, les acides gras et les acides aminés à accomplir leur cycle

métabolique).

La choline est un facteur préventif de l'athérosclérose et un composant de

l'acétylcholine, neurotransmetteur cérébral et musculaire

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La méthionine permet à l'organisme d'élaborer de la choline, en présence d'acide

folique et de vitamine B1 2. La choline donne naissance à un neuromédiateur du système

sympathique (dit parasympathique ou « vague »): l'acétylcholine. (voir également le chapitre

suivant pour méthionine et choline).

Les conséquences d’une hyperstimulation de ce système se traduisent par un pouls

lent, une hyperacidité gastrique, une tendance à la constipation spasmodique et à

l’hypotension artérielle permanente ou aggravée dans certaines circonstances (mal des

transports).Au niveau hépatique et rénal, la méthionine joue un rôle très important dans la

régénération cellulaire.

L'alcool a un effet destructeur sur la méthionine qui peut entraîner des déficits en

chaîne : carence en choline (problèmes hépatiques, pertes de mémoire), carence en glutathion,

carence en taurine (problèmes digestifs, problèmes cardiaques).

Avec la sérine, la méthionine permet la synthèse de la cystéine.

La L-GLUTAMINE et l’ACIDE L-GLUTAMIQUE

La L-glutamine a été le premier acide aminé utilisé spécifiquement dans le traitement

de l’alcoolisme. C’est un précurseur de l’acide gammaaminobutyrique dont la

consommation d’alcool prive l’organisme.

Des doses de 1 000 à 1 500 mg/jour, en deux ou trois prises, et en dehors des repas,

contribuent à l’amélioration de la fatigue et de la dépression communément rencontrées chez

les alcooliques, et les aident à se sevrer.

La L-glutamine, en tant que précurseur du GABA, est considérée par certains comme

un véritable « carburant du cerveau ». Elle est présente dans nombre de préparations à visée

psychostimulante et aide à surmonter la fatigue et la dépression (500 mg trois fois par jour, en

dehors des repas).

Elle contribue également, comme certains antidépresseurs, à diminuer l’envie et le

désir de sucres rapides (à index glycémiques élevés) chez certains sujets boulimiques de type

dépressif.

En tant que précurseur des bases puriques et pyrimidiques, donc de la synthèse des

protéines et de l’ADN, elle protège l’organisme en général et les fonctions digestives, en

particulier, lors des maladies inflammatoires chroniques et des thérapeutiques lourdes telles

que chimio- ou radiothérapies. Dans ce cadre et avec d’autres acides aminés tels que

l’arginine et/ou l’ornithine ainsi que les vitamines et minéraux antioxydants, elle contribue

grandement à la reprise de la masse musculaire et donc du poids après traitement et raccourcit

la convalescence.

A raison de 500 mg quatre fois par jour en dehors de repas elle contribue à la

cicatrisation des ulcères gastriques.

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L’acide L-glutamique (400 à 1200 mg/ jour), souvent associé à la vitamine B6,

améliore les capacités d’éveil et de mémorisation ainsi que la conduction nerveuse (+ acide L-

aspartique).

Il ne faut pas confondre L-Glutamine et Acide L-Glutamique: La L-Glutamine ne

présente aucune contre-indication, il n’en est pas de même de l’acide L-Glutamique.

La déficience en L-glutamine est immunosuppressive alors que l’acide glutamique

peut être dans certaines circonstances immunosuppresseur et donc contre-indiqué en cas de

leucémies et de déficits immunitaires chroniques (cancers, séropositivités bactériennes ou

virales...). En diminuant l’activité antioxydante du glutathion, l’acide glutamique peut

augmenter la toxicité de certaines substances prooxydantes. Il est donc doublement contre-

indiqué en cas d’affection inflammatoire et infectieuse chronique. Sous forme de

« monoglutamate de sodium », il est utilisé comme additif alimentaire en tant que

« renforçateur de goût » et ce, en particulier, dans la cuisine chinoise.

Le syndrome du restaurant chinois est une allergie au glutamate qui peut se manifester

par des migraines, des coups de pompe ou même des syncopes... Il peut être en relation avec

une immunodépression et/ou une déficience en vitamine B6 car cette dernière contribue au

catabolisme du monoglutamate de sodium. Les aliments risquant de contenir cet additif

seront, par prudence, évités chez les séropositifs et plus généralement chez tout sujet suspect

d’immunodéficience.

PHENYLALANINE ET TYROSINE

La phénylalanine peut diminuer l'appétit, améliorer la mémoire et la vigilance. Elle

est le précurseur de la tyrosine, elle-même précurseur d’un neurotransmetteur : la dopamine

ainsi que de l’adrénaline et la noradrénaline La phénylalanine peut améliorer l'appétit sexuel

car chez l'homme, la dopamine est antagoniste de la prolactine, hormone hypophysaire parfois

responsable de cas d'impuissance.

La tyrosine est également le précurseur de la mélanine, pigment de la peau, et des

hormones iodées thyroïdiennes. Le cuivre intervient dans le métabolisme de la tyrosine,

permettant à cet acide aminé de jouer son rôle dans la pigmentation de la peau. Sous l'action

de la tyrosinase, enzyme dont le cuivre est un cofacteur, la tyrosine est convertie en mélanine

par les mélanocytes. Le cuivre intervient également dans le métabolisme des hormones

thyroïdiennes.

La tyrosine est un stimulant de la sécrétion d'hormone de croissance par

l'hypophyse.

Dans le cerveau, la tyrosine est convertie en dopamine et noradrénaline. La

conversion de la tyrosine en L-dopa, puis en dopamine (qui stimule la sécrétion de GH),

nécessite la présence des vitamines B6 et C.

Une approche orthomoléculaire de l'amaigrissement consiste à essayer d'élever

le métabolisme de base et de diminuer l'appétit. Le mécanisme principal qui élève le

métabolisme de base durant l'exercice est la sécrétion de noradrénaline par les glandes

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surrénales et par le cerveau. Ce neurotransmetteur augmente les dépenses caloriques et

diminue la faim. C'est en augmentant la production de noradrénaline dans le cerveau que

l'acide aminé phénylalanine inhibe l'appétit.

La tyrosine en tant que précurseur de la noradrénaline a un effet thermogénique

(élévation du métabolisme de base) et anorectique (suppression de l'appétit) mais elle est

contre indiquée en cas d’hypertension artérielle ou si elle élève la tension chez un sujet

normotendu.

Le coenzyme Q-10 (voir chapitre suivant) n'est pas une vitamine, puisqu'il peut être

synthétisé à partir de la tyrosine, en présence des vitamines C, B5, B6, acide folique, B12 et

PP. On a là encore une illustration de la nécessité d'un apport d'acides aminés et de vitamines

pour permettre le bon déroulement des réactions biochimiques physiologiques.

Le catabolisme de la phénylalanine aboutit à l'acide oxaloacétique et à l'acétyl-

Coenzyme A. La liaison de ces deux substances permet le démarrage du cycle de Krebs et la

production aérobique d'énergie.

Le catabolisme de la tyrosine aboutit au fumarate, qui conduit à l'oxaloacétate, dans le

cycle de Krebs.

La phénylalanine existe sous forme lévogyre (L-phénylalanine) et sous forme

dextrogyre (D-phénylalanine).

La phénylalanine est un acide amine précurseur de la dopamine de la noradrénaline,

de l'adrénaline et de la phénylethylamine qui est un métabolite à effet stimulant sur l'humeur

et l'activité que l'on trouve dans le chocolat qui lui doit donc ses effets antidépresseurs.

La L-phénylalanine, présente dans les protéines animales, est un précurseur de la L-

tyrosine. Elle a une valeur nutritionnelle et protéique.

La DL-phénylalanine, apporte cet acide aminé sous ses deux formes ( D- et L-

PHENYLALANINE) qui sont complémentaires dans le cadre du traitement des états

dépressifs réagissant à cette supplémentation. La DL-phénylalanine possède la capacité

d'aider au soulagement de la douleur. Cette action est obtenue grâce à l'inhibition de l'action

des enzymes qui détruisent les endorphines cérébrales. La phénylalanine doit être conseillée,

sur un estomac vide, à doses croissantes depuis un comprimé à 500 milligrammes jusqu'à

quatre à six, en fonction de la réponse du sujet. Elle est formellement contre-indiquée chez les

sujets souffrant de phénylcétonurie (une maladie métabolique rare) et chez ceux qui seraient

soignés avec des antidépresseurs du type "monomamine oxydase". Il faut savoir qu'à doses

supérieures à deux grammes par jour, elle peut provoquer des maux de tête, des états

d'excitation, de la constipation, nausées, insomnies, hypertension.

La phénylalanine, qu'elle soit utilisée pour contribuer au traitement des états dépressifs

ou pour stimuler ses capacités cérébrales et réduire son appétit est toujours plus efficace

lorsqu'elle est prise avec 100 à 200 milligrammes de vitamine B6 (pyridoxine).

L'édulcorant le plus connu et le plus utilisé dans les régimes « sans sucre » est dérivé

de la phénylalanine et de l'acide aspartique.

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Des expériences animales ont montré des suppléments de tyrosine pouvaient

également augmenter la résistance au stress. En effet, le stress sollicite au niveau surrénalien

la production d'adrénaline pour faire face à la situation stressante. Il y a alors moins de

dopamine produite, alors que ce neurotransmetteur est vital pour notre équilibre nerveux,

émotionnel et musculaire (la maladie de Parkinson résulte d'une concentration insuffisante de

dopamine dans le cerveau). Le manganèse favoriserait la synthèse de la dopamine à partir

de la tyrosine dans le cerveau. Des doses de 1 à 3 grammes par jour de tyrosine (en dehors

des repas) se sont montrées efficaces pour relever les taux d'adrénaline et de noradrénaline

dans le cadre de la supplémentation nutritionnelle de la dépression.

LA PROLINE

La proline est indispensable au bon fonctionnement cardiaque, et elle favorise la

synthèse du collagène dans les os, le cartilage et le tissu conjonctif.

Le collagène assure la cohésion cellulaire . Il est présent dans la peau, les parois des

vaisseaux sanguins, les os et les dents, les muscles, les tendons, les ligaments et le cartilage.

La proline peut être synthétisée à partir de l'acide glutamique et peut conduire à

l'ornithine.

LA SERINE

La sérine renforce le système immunitaire et la production d’immunoglobulines.

Associée à la méthionine, elle conduit à la synthèse de la cystéine.

En présence de vitamine B6, elle conduit à la synthèse de la glycine. Inversement, la

sérine peut être synthétisée à partir de la glycine et du glucose.

Le catabolisme de la sérine aboutit au pyruvate.

LA TAURINE

La taurine est souvent assimilée, à tort, à un acide aminé soufré car elle n'entre pas

dans la constitution du tissu protéique de nos cellules.. Elle est synthétisée dans l'organisme à

partir de la cystéine et de la méthionine, en présence de vitamine B6 et favorise, cependant,

bon nombre de réactions biochimiques.

On trouve de la taurine dans les sels biliaires (acide taurocholique qui participe à la

digestion des graisses et à la solubilisation du cholestérol) et les muscles, surtout le cœur (la

taurine contribue à maintenir l'équilibre électrique du cœur).

La taurine a un pouvoir détoxiquant, comme les acides aminés soufrés. Chez l’animal

elle protège les poumons des effets secondaires (sclérose pulmonaire) d’un médicament

classiquement préconisé dans le cadre des chimiothérapies antitumorales: la bléomycine.

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On trouve de la taurine dans le cerveau et elle semble jouer un rôle dans l’épilepsie et

l’hypertension ainsi que dans l’amélioration de la vision. Il semblerait qu’avec les vitamines

B2 et C, le sélénium, le zinc et plus généralement les antioxydants, elle joue un rôle préventif

vis à vis de la cataracte.

La taurine favorise l'oxygénation des tissus et améliore la capacité contractile du

cœur. Des auteurs Japonais lui reconnaissent des propriétés contribuant à l’élimination de

l’acide lactique et de l’acide urique. Elle serait donc conseillée dans le cadre de

l’alimentation de récupération des sportifs, avec l’acide malique, afin d’accélérer

l’élimination de l’acide lactique musculaire après effort.

Les œstrogènes diminuent la synthèse de taurine dans le foie. La taurine serait donc

un nutriment essentiel pour les femmes pilule contraceptive, les nourrissons et les personnes

âgées.

Le lait maternel renferme de la taurine, alors que le lait de vache n'en renferme pas, ce

qui a conduit à supplémenter les laits maternisés en taurine. On pense que la taurine participe

à la croissance du cerveau et des organes sensoriels. Des études sur les animaux ont montré

un lien entre un régime déficient en taurine et des problèmes de vision.

Certains aliments, tous d'origine animale, apportent directement un peu de taurine :

c'est le cas des fruits de mer, des escargots, du cœur et de la cervelle.

Les produits végétaux n'en renferment jamais.

LE TRYPTOPHANE

La carence en tryptophane est, dans l’apport en acides aminés d'une protéine, celle qui

produit le plus sûrement un déséquilibre et une déperdition d'azote.

Le tryptophane est sensible à l'oxydation, et il est très fragile dès qu'il est placé dans

un milieu acide.

Il a trois fonctions distinctes :

- d'une part, c'est un acide aminé essentiel, indispensable à la synthèse des protéines ;

- d'autre part, il est le précurseur chimique de la niacine et de la sérotonine.

De plus, le tryptophane est nécessaire à la production des lymphocytes donc à

l’immunité.

Il est également nécessaire à la synthèse de la sérotonine, un neurotransmetteur qui

aide au contrôle des émotions, des seuils douloureux et du sommeil. La déficience en

tryptophane est une cause d'anxiété et d'insomnie. Le tryptophane peut aussi contribuer à

améliorer migraines et dépressions. Il pourrait intervenir dans certains cas d'obésité,

puisqu'on a observé chez des obèses des taux de tryptophane cérébraux jusqu'à 25 %

inférieurs à la normale.

La sérotonine stimule la sécrétion d'hormone de croissance. Normalement, seulement

3 % du tryptophane alimentaire peuvent être convertis en sérotonine. Mais lorsque les

vitamines B6 et PP sont absorbées avec le tryptophane, la conversion du tryptophane en

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vitamine PP (niacine) est inhibée, et une plus grande proportion du tryptophane est

transformée en sérotonine.

Le tryptophane en tant que précurseur de la vitamine PP et de la sérotonine a un effet

doublement bénéfique chez les déprimés et les anxieux. En effet, la vitamine PP est aussi

considérée comme un nutriment « anti-anxiété et relaxant ».

L'apport direct de niacine épargne le tryptophane pour couvrir les besoins en

sérotonine et les besoins de la synthèse protéique.

La barrière encéphalique empêche de nombreuses substances de pénétrer dans le cerveau.

Les acides aminés pénétrant dans le cerveau entrent en compétition les uns avec les autres, ce

qui explique l'intérêt de les administrer de façon isolée et à jeun, si on veut faire pénétrer un

acide aminé particulier.

Dans le cas du tryptophane, il semble possible de l’associer cet avec les hydrates de

carbone.

Pour l’aide à l’endormissement, le tryptophane a été conseillé à la dose de 500 mg

environ, avec 100 mg de vitamine B6, 100 mg de vitamine PP, et 100 mg de magnésium. Des

doses élevées de tryptophane peuvent jouer un rôle dans la formation de la cataracte, mais

sont susceptibles d’avoir une toxicité hépatique.

On trouve du tryptophane dans le lait et le fromage, le riz complet peu cuit, le

poisson, la viande de dinde et d’agneau, les graines de soja, de sésame ou de potiron, les

cacahuètes, les foies de volaille, les amandes et les dattes...

Depuis « l’affaire du tryptophane » au début des années 90, cet acide aminé n’est plus

disponible à ces doses supra-nutritionnelles dans les suppléments. A l’époque, la pollution

d’un lot de tryptophane en provenance du japon avait provoqué des cas mortels d’intoxication

(dits syndromes d’éosinophilie-myalgies). La cause et le mécanisme de la pollution ayant été

connus bien longtemps après l’identification de cette maladie et de son origine exacte la

supplémentation en tryptophane fut abandonnée puis interdite. De nos jours, il faudrait

pouvoir financer des expérimentations qui permettraient de démontrer, le cas échéant,

l’innocuité de cette précieuse supplémentation qui, dans a pratique pouvait aider de

nombreuses personnes à se sevrer voir à se passer de drogues aux effets pharmacologiques

puissants qui ne sont pas toujours dénuées d’effets secondaires.

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8 LES AUTRES NUTRIMENTS

COENZYME Q 10, UBIQUINONE, UBIQUINOL

On le trouve dans les mitochondries des cellules, où il intervient au cours de la production

d'énergie. Son rôle est de contrôler la production de l'oxygène par les mitochondries.

C'est une molécule qui est synthétisée par nos cellules, et on estime que les besoins varient de

10 à 50 mg par jour. On l'utilise pour essayer d'améliorer l'efficacité du métabolisme

musculaire et du muscle cardiaque en particulier.

On le conseille donc avec les vitamines B, C, E, la lysine et les huiles de poisson, dans le

cadre de la prévention nutritionnelle de l'insuffisance coronarienne.

Il peut contribuer à régulariser et abaisser la tension artérielle, tout en améliorant la puissance

contractile du cœur et surtout à le protéger de l’agression oxydative dans certaines conditions

de vie et dans le cadre de certaines thérapeutiques comme les radiothérapies et les

chimiothérapies utilisées contre le cancer (en particulier les dérivés de l’adriamycine).

Le coenzyme Q10 peut aider certaines personnes dans le cadre des régimes amaigrissants à

perdre ou ne pas reprendre de poids car il augmente la production d’énergie.

Connu aussi sous le nom d'ubiquinone, le coenzyme Q10 n'est pas une vitamine, puisqu'il

peut être synthétisé à partir de la tyrosine et de la phénylalanine en présence des vitamines C,

B5, B6, E, acide folique, B12 et PP. Ce qui illustre la nécessaire complémentarité des apports

en acides aminés et vitamines pour permettre le bon déroulement des réactions biochimiques

libérant l'énergie.

L'ubiquinone a une structure chimique très voisine de celle de la vitamine E. C'est un

nutriment qu'on trouve dans la viande et le poisson, en particulier dans le bœuf et les sardines,

mais aussi dans les noisettes et les épinards.. Toutes les cellules animales ou végétales

renferment un peu de coenzyme Q.

Pour ceux qui lisent l’anglais, nous conseillons la lecture de l’ouvrage très complet sur le

Coenzyme Q10 d’Emile G. Bliznakov et Gerald L.Hunt: « The Miracle Nutrient Coenzyme

Q10 », Bantam books, NY.

La lecture de ce livre fait encore apparaître d’autres propriétés au coenzyme Q10:

- Augmentation de l’immunité tant humorale que cellulaire, effet qui peut être très utile dans

le cadre de la prévention ou de la supplémentation adjuvante de certaines maladies chroniques

infectieuses et du cancer;

- Effet énergisant et défatigant;

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- Effet très positif sur toutes les affections du parodonte.

Les lipotropes: inositol, lécithine, choline, méthionine et bétaïne

L'inositol a été, jadis, appelé, vitamine I. Chez le rat, c'est une vitamine dont la carence

provoque asthénie, chute des poils et dermatoses. Chez l'homme, c'est un facteur lipotrope

qui empêche l'accumulation des graisses dans le foie et les artères, favorise leur mobilisation

et leur transport. Il est conseillé également comme antiasthénique: il diminue la fatigue

musculaire. C’est un régulateur du système nerveux, un myorelaxant et un calmant qui suffit

parfois à améliorer le sommeil des sujets anxieux.

Les grands consommateurs de café peuvent être déficitaires en inositol.

Ce dernier est également indiqué, avec le fer, la cystéine, la méthionine, les vitamines B5 et

B8 dans les chutes de cheveux.

On le trouve dans les levures, le soja, le foie, les abats, le jaune d’œuf, le pamplemousse, les

germes de céréales, les épinards.

La bétaïne s'oppose à la surcharge graisseuse du foie, et on l'utilise pour traiter certains états

d'insuffisance hépatique. Elle exerce une action positive sur la motricité et ramène le pH

gastrique aux normes physiologiques de la digestion. Elle peut être conseillée pour les

« lendemains de fête » et la mauvaise digestion des graisses.

La choline oxydée produit de la bétaïne. Lorsqu’elle est chauffée, elle se décompose en

glycol et triméthylamine, d'où dérive la triméthylglycine. La bétaïne est un donneur de

radicaux méthyles (CH3), intervenant dans la synthèse des phospholipides. Elle abandonne

ses groupements méthyles au cours du processus de transméthylation et favorise la production

d’énergie dans l’organisme. On perd de la choline par la sueur et le sperme. La choline est

un composant essentiel de l'acétylcholine, médiateur chimique transmettant l'influx nerveux

au niveau des synapses des nerfs cholinergiques.

L'acide pantothénique, (vitamine B5) est nécessaire à la formation de l’acétylcholine, et la

choline n'a pas d'effet de stimulation psychique sans un apport suffisant de B5. En tant que

neurotransmetteur cérébral, l'acétylcholine intervient dans le processus de la mémoire et il a

été dit que l'apport de choline contribuerait à prévenir la démence sénile. La choline est une

des rares substances capables de franchir la barrière encéphalique. Expérimentalement, chez

des étudiants, des doses journalières de 3 grammes par jour ont pu améliorer la mémoire.

La lécithine est une source naturelle de choline et d'inositol. On la trouve en granulés et en

capsules. La forme granulé est bien connue et ancienne mais a tendance à ne pas se conserver

lorsque la boîte ouverte n’est pas consommée vite. La forme capsule permet d’absorber de

plus grandes quantités et a une meilleure conservation.

La méthionine est un acide aminé soufré, précurseur de la cystéine et de la taurine, qui

permet à l'organisme d'élaborer de la choline, à partir de la sérine, en présence d'acide folique

et de vitamine B12. C’est un « donneur de méthyle » à l’origine de la synthèse de la carnitine,

bétaïne, triméthylglycine, choline, créatine, adrénaline, ergosterol qui est à la source de la

vitamine D, acides nucléiques. La méthionine intervient dans la synthèse de la

phosphocréatine qui est essentielle au bon fonctionnement du muscle strié. Si la réserve de

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phosphocréatine s’épuise, l’adénosine triphosphate (ADP) s’épuise également et le muscle

perd en tonus tout en se durcissant. On conseille donc des suppléments de méthionine (et de

phosphocréatine) dans les suites de fatigue et de traumatismes musculaires. Une perte

inexpliquée de cheveux peut être la conséquence d’un besoin en méthionine (comme

d’inositol, cystéine, fer, B5 et B8...). L’intérêt de la méthionine réside dans sa capacité à

détoxiquer l’organisme des métaux lourds et à faire baisser les niveaux sériques et cellulaires

d’histamine que ce soit dans le cadre d’une adjuvant aux traitements des allergies ou d’un

complément à celui de certaines affections psychiatriques (histadélie). En principe on ne doit

pas prendre trop longtemps des suppléments de méthionine, sans les autres acides aminés

soufrés, à des doses trop fortes, sans surveiller le métabolisme hépatique.

L'inositol et la choline sont utiles dans la prévention de l'athéromatose car les composants de

la lécithine émulsifient les agrégats de cholestérol en microparticules capables de franchir les

parois des vaisseaux et de pénétrer les tissus.

La nicotine est une substance cholinergique stimulant l'action de l'acétylcholine dans le

cerveau et permettant au cerveau de mieux contrôler les affects et stimuli extérieurs. La

choline peut se substituer à la nicotine et prendre sa place au niveau de ses récepteurs. Elle

peut être ainsi conseillée pour « l’aide à l’arrêt du tabac » car il semble que le fumeur

chronique finit par augmenter le nombre de ses récepteurs à la nicotine, ce qui explique ainsi

sa dépendance.

Pour aider l’organisme en cas de sevrage tabagique, on conseille donc:

- des suppléments de L-Tyrosine et de vitamine B5 à fortes doses, pour augmenter la

synthèse de dopamine et ainsi diminuer stress et fatigue,

- augmenter l’hydratation de l’organisme et l’apport en acide ascorbique;

- des doses importantes de lipotropes: méthionine, inositol, choline, bétaïne ou lécithine,

- des préparations polyvitaminiques B et multiminéraux,

- du calcium et du magnésium en proportions 2/1;

- et n’oubliez pas les isothérapies (dilution homéopathique de « sa » cigarette) du tabac

consommé à faire réaliser par un laboratoire homéopathique.

La choline, ses précurseurs et cofacteurs (vitamines B et E, huiles de poisson, coenzyme Q10,

acide ascorbique, lysine...) sont conseillés:

- dans la prévention et la supplémentation adjuvante de l’athéromatose et plus généralement

des maladies cardio-vasculaires;

- en cas d’hyperlipémie, hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie,

- dans tous les états nutritionnels ou pathologiques ayant ou risquant d’altérer les fonctions

cognitives et mémorielles liées au bon état circulatoire (certains médicaments en prises

prolongées comme les anxiolytiques, les hypnotiques, les neuroleptiques, les

antiépileptiques...),

- éventuellement pour tenter d’améliorer les fonctions intellectuelles et mémorielles dans le

cadre de la préparation aux examens et concours (avec Phénylalanine, Glutamine, Tyrosine,

octacosanol, Vitamines B5 et B6, Aspartates de Magnésium et de Zinc, Ginkgo Biloba...).

Il est à noter que les œufs contiennent beaucoup de lécithine ce qui compense leur richesse en

cholestérol.

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La carnitine

La carnitine est un complexe peptidique minéralovitaminique, synthétisé par le foie, à partir

de la méthionine et de la lysine, des vitamines B6, C et PP, et du fer. Une déficience même

légère en fer ou en l’un ou l’autre de ces nutriments peut être la cause d'une production

insuffisante de carnitine.

La carnitine a été découverte d'abord dans la viande d'où son nom. On ne la trouve que dans

les produits d'origine animale : la teneur en carnitine est d'environ 60 à 100 mg pour 100 g de

viande rouge. On comprend que les régimes végétariens mal équilibrés avec risque de carence

en fer, puissent conduire à des états de profonde lassitude, asthénie, fatigue musculaire. De

plus ce type de régime risque également de provoquer des carences en lysine, en méthionine,

en tryptophane, en vitamine B12 et en certains minéraux.

La carnitine se présente sous deux formes : dextrogyre (D-carnitine), et lévogyre (L-

carnitine). C'est cette dernière forme qui doit être utilisée, car la D-carnitine inhibe les

enzymes permettant à la L-carnitine de transporter les acides gras dans les cellules.

La fonction la plus importante de la L-carnitine est de faciliter l'oxydation des acides gras à

longue chaîne à l'intérieur des mitochondries. La carnitine agit comme transporteur, faisant

pénétrer les acides gras dans les mitochondries où l'énergie est libérée par bêta-oxydation.

Les cellules musculaires, surtout les cellules du muscle cardiaque, dépendent de ce

mécanisme pour recevoir l'énergie nécessaire à leur métabolisme.

Sans carnitine, les acides gras ne peuvent pas pénétrer dans les mitochondries, et il s'ensuit

fatigue et risque d’accumulation de graisses.

L'organisme brûle alors son glycogène, et l'hypoglycémie devient fréquente si on saute un

repas apportant les hydrates de carbone.

La déficience en carnitine peut se traduire biologiquement par une hypertriglycéridémie

En effet la L-carnitine améliore l'utilisation des acides gras par les muscles, aide le cœur à

brûler les graisses et les empêche de s'accumuler:

Des suppléments de L-carnitine (entre 750 mg et 3 g par jour) pourraient faire baisser des taux

trop élevés de triglycérides et de cholestérol.

Selon Jean TEXIER (« LE DOPING NATUREL », Ed. Jibéna) des études ont montré que

des malades cardiaques amélioraient leur capacité d'effort physique, si on leur donnait de la

carnitine. Les irrégularités du rythme cardiaque et les douleurs de l'angine de poitrine

diminuent avec des doses d'environ 2 g par jour de carnitine.

A doses élevées (jusqu'à 3 grammes par jour) la carnitine peut aussi améliorer le métabolisme

des acides gras chez les diabétiques, diminuant le risque de cétose.

La carnitine peut aussi avoir un effet d'épargne des protéines.

En effet, plus les graisses pénètrent facilement dans les mitochondries pour donner de

l'énergie, moins les protéines sont utilisées comme combustible par nos cellules.

On s'est aperçu que les nouveaux nés prématurés synthétisent très mal la carnitine, d'où il

s'ensuit des problèmes dans le métabolisme des graisses, problèmes qui rejaillissent

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défavorablement sur le métabolisme des protéines et des hydrates de carbone. La carnitine

peut être considérée comme une vitamine indispensable aux prématurés.

En raison de son profil biochimique, la carnitine était devenue, au début des année 90, un

supplément à la mode: on vit même des publicités mensongères déclarer: « Maigrissez sans

efforts et sans régime grâce à la carnitine... ». Les pouvoirs publics (DGCRF) ont sanctionné

avec raison ce type de publicités ainsi que les produits à base de carnitine que le fabricant

présentait de cette façon.

A la suite de ces sanctions il y eu une certaine confusion tant dans l’esprit du public que chez

les professionnels et la rumeur parla « d’interdiction de la carnitine ». Comme d’habitude, la

rumeur n’avait rien compris: ce n’est pas la carnitine qui est interdite, mais une certaine façon

de la présenter comme un nutriment miraculeux.

La L-Lysine représente l’élément essentiel et le facteur limitant de la synthèse de la

molécule de L-Carnitine. Des céréales telles que le maïs, le blé et le riz sont pauvres en

lysine, et les personnes consommant une alimentation déficiente en lysine sont susceptibles de

présenter une déficience secondaire en carnitine. Un facteur aggravant est la fragilité de la

lysine à la chaleur: les fritures, les cuissons au four et les grillades peuvent détruire la lysine.

Les aliments cuits à température élevée peuvent contenir très peu de lysine, et n'apporter

qu'une ration insuffisante pour la biosynthèse de L-Carnitine.

Les sucres peuvent réagir avec la lysine et les protéines qui en contiennent, ce qui rend la

lysine inutilisable et entraîne la perte de l'efficacité protéique (réaction de Maillard). Cette

destruction de la lysine peut avoir lieu aussi bien pendant la conservation des aliments qu'au

cours de la cuisson.

La destruction sélective de la lysine bouleverse l'équilibre en acides aminés, ce qui rend les

protéines inadaptées aux besoins de la croissance musculaire.

Parmi les aliments les plus exposés à ce risque, on trouve les produits céréaliers qu'on fait

griller (pain grillé) et les produits laitiers à la fois riches en lactose et en caséine, s'ils sont

soumis à une forte chaleur (pasteurisation et surtout ébullition ménagère).

Selon certains auteurs, le lait écrémé en poudre, malgré sa haute teneur en calcium et en

phosphore, serait, de ce fait, une mauvaise source de calcium.

En effet, le traitement thermique permettant la déshydratation du lait provoquerait une baisse

de la valeur biologique des protéines du lait, à cause de la destruction de la lysine. Cet acide

aminé essentiel est particulièrement fragile à la chaleur, et il semble être nécessaire pour que

l'organisme absorbe bien le calcium.

C'est peut-être par l'intermédiaire d'une biosynthèse insuffisante de carnitine qu'une

déficience en lysine détermine une fatigue chronique. Ainsi on préconise la lysine dans

beaucoup de produits antiasthéniques.

Une déficience en vitamine C peut amener, surtout chez les sportifs, une déficience en

carnitine, qui se manifeste par la faiblesse musculaire, la fatigue et une élévation du taux de

triglycérides dans le sang. D'où l'action quasiment vitaminique de la carnitine chez certaines

personnes. On sait aussi que la consommation d'alcool augmente les besoins en carnitine.

Des études expérimentales démontrent les effets bénéfiques de l'ingestion de L-Carnitine

avant des efforts physiques. Lorsque des volontaires non entraînés ont pris de la L-Carnitine,

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leur performance a été améliorée de façon significative. La L-Carnitine a optimisé la

performance athlétique et donné des améliorations semblables à celles obtenues par

l’entraînement.

La L-Carnitine disponible dans les cellules musculaires détermine la quantité d'énergie

musculaire produite et la concentration de L-Carnitine est augmentée dans les muscles par

l'entrainement. Le taux de renouvellement de la L-Carnitine est accéléré pendant

l'exercice et les performances athlétiques. Le point important est que la sursaturation en L-

Carnitine, par apport supplémentaire, élèverait la performance de l'exercice d'intensité sous-

maximale (mais ce résultat positif n'a été obtenu qu'avec des personnes non entraînées). On

en a déduit qu'un excédent de L-Carnitine peut être très utile en cas de stress, durant l'exercice

et lorsqu'on est exposé au froid. On pense que supplémenter le régime avec de la L-

Carnitine permet d'augmenter la puissance maximale aérobie et encourage l'épargne du

glycogène au cours des efforts intenses prolongés. En effet, on a constaté que les coureurs de

marathon éliminent des quantités appréciables de L-Carnitine, sous forme d'acétyl-L-

Carnitine. Cette perte urinaire peut épuiser les réserves de L-Carnitine et retarder la

récupération. La supplémentation en L-Carnitine de coureurs de marathon a élevé la

concentration plasmatique, par comparaison avec des athlètes non supplémentés mais d’autres

études seront encore nécessaires afin d’affirmer ou d’infirmer les bienfaits d’une telle

supplémentation au plan des performances et/ou de la récupération.

Certains dont Thierry SOUCCAR dans son récent ouvrage « Le Guide des Nouveaux

Stimulants » (Albin-Michel 1997) défendent que la prise d’acétyl-L-Carnitine serait plus

efficace que celle de carnitine notamment sur les phénomènes de mémorisation, de

psychostimulation et de protection du vieillissement cérébral (Alzheimer).

LES ENZYMES

La BROMELASE extraite de l’ananas est une enzyme végétale qui contribue à la digestion

des protéines et des graisses.

LA PAPAINE

Une enzyme végétale qui contribue à la digestion de la cellulose, substance protéolytique

obtenue du latex du papayer .

La PANCREATINE qui contient divers enzymes, et surtout l’amylase qui provoque

l'hydrolyse des glucides et la transformation de l'amidon en maltose, un sucre donnant par

hydrolyse deux molécules de glucose; la lipase et la protéase, enzymes réalisant l'hydrolyse

des protéines en polypeptides, voir en acides aminés.

L’ACIDOPHILUS et les autres probiotiques

Notre flore intestinale est constamment menacée par des agressions toxiques et

infectieuses. L’alimentation moderne et industrielle avec ses problèmes de conservation, de

stockage, de surgélation et de ruptures de chaînes de froid n’est pas sans favoriser ce risque.

Le brassage des populations entraîne également des risques nouveaux devant lesquels nous ne

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sommes pas forcément armés. En conséquence beaucoup de gens présentent, parfois même

sans s’en rendre trop compte des difficultés digestives qui se manifestent par des

ballonnements ou une mauvaise haleine.

L’ACIDOPHILUS-BIFIDUS est une association de deux "probiotiques"

(lactobacillus acidophilus et bifidus) c'est à dire de ferments capables de renforcer la flore

intestinale devant l'agression microbienne, mycosique, toxique ou médicamenteuse, de

stimuler ses capacités digestives et immunitaires de contribuer à réguler, en douceur, autant

les phénomène de diarrhée que de constipation.

Dans le cadre des cures de « désintoxication », de drainages et de revitalisation de la

flore et donc de l’absorption intestinale des nutriments, il sera bon de proposer des

associations ou des cures séquentielles de:

- acidophilus-bifidus

- propolis avec huiles essentielles et dans certains cas argile

- luzerne (alfalfa), spiruline ou chlorella

- levures alimentaires enfin, (lorsque les champignons ont été éradiqués par les nutriments ci-

dessus).

La LEVURE de BIERE et de RAISIN CULTIVE

Il s’agit de la même souche de levure que l’on rencontre dans la fabrication traditionnelle du

vin et de la bière. Cette souche est cultivée sur la mélasse du sucre de canne et de betterave.

Elle renferme 48% de protéines, 36% d’hydrates de carbone, 8% de minéraux, 7% d’eau et

1% d’acides gras.

C’est une des meilleures sources, non animale, de protéines de haute qualité. La levure et en

particulier la levure de raisin apporte l’ensemble des acides aminés et présente un équilibre

protidique supérieur à celui de beaucoup de viandes. On y trouve les acides aminés

traditionnellement à risque déficitaire dans les régimes végétariens tels que la lysine,

l’histidine, le tryptophane, la leucine, la valine et la méthionine.

On y trouve également l’ensemble des vitamines du groupe B et en particulier la B12 qui

risque, elle aussi d’être déficitaire chez le végétarien. Parmi les minéraux on trouve le

phosphore, le magnésium, le calcium, le potassium, le fer, le cuivre, le manganèse et surtout

le cobalt et le chrome.

La levure peut être vivante ou morte.

Il ne faut pas oublier les propriétés antiinfectieuses de la levure et en particulier ses propriétés

antisataphylococciques bien utiles en cas d’infections chroniques et d’acné.

Vivante elle a des propriétés revitalisantes au sein de la flore intestinale à condition que l’on

ne soit pas atteint de mycose chronique. Morte, en poudre ou en paillette, elle peut être

utilisée par le plus grand nombre et de plus son goût agréable lui permet de rehausser

certaines préparations culinaires et de remplacer le gruyère râpé ou le parmesan dans les

pâtes, le riz, les soupes, les sauces...

Certaines personnes présentent des allergies à la levure: ce sont souvent les mêmes qui sont

atteintes de mycoses chroniques.

La liste ci-dessus des « autres nutriments » n’est bien entendu pas exhaustive. Nous avons

choisi ces nutriments en fonction de leur utilité, de leur complémentarité et de leur

disponibilité.

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L’étude détaillée de ces compléments permet de mieux comprendre qu’une grande partie de la

phytothérapie et plus généralement de ce que l’on nomme habituellement naturopathie est en

fait une « nutrithérapie déguisée ».

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9 LES RADICAUX LIBRES

LES PATHOLOGIES RADICALAIRES

L’INFLUENCE DES SUPPLEMENTATIONS

SUR CES PATHOLOGIES

Les nutriments et micro-nutriments antioxydants (principalement les vitamines A, E et

C ainsi que le Sélénium, le Zinc et le Cuivre) sont des molécules présentes de tous temps à

l'état naturel dans l'organisme.

Des recherches qui remontent tout au plus à une vingtaine d'années ont découvert le

rôle majeur qu'ils jouent pour le rétablissement et le maintien de notre santé ainsi que sur la

prévention ou le ralentissement des "méfaits" de l'âge.

Ce chapitre a pour ambition de vous faire mieux connaître:

- La définition et le rôle des antioxydants dans l'organisme,

- Les principaux nutriments antioxydants qui sont à notre portée dans le cadre de

l'alimentation et de la supplémentation

- La manière de les utiliser raisonnablement.

Les antioxydants: gardiens de notre intégrité biologique

Lorsque vous appliquez une peinture protectrice sur une charpente métallique, vous cherchez

à la protéger de la rouille, c'est à dire de l'action néfaste de l'oxygène. C'est exactement ce que

réalisent en permanence, et depuis ou avant même notre naissance, les différents

ANTIOXYDANTS NATURELS présents dans notre organisme.

LES SITUATIONS PATHOLOGIQUES OU LE ROLE DES ANTIOXYDANTS POURRAIT ETRE BENEFIQUE:

MALADIES LIEES A L'AFFAIBLISSEMENT OU A LA DEREGULATION DE

L'IMMUNITE:

- Infections virales

- Maladies allergiques (digestives, respiratoires, cutanées...)

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- Maladies dites auto-immunes (certains diabètes, certaines pathologies endocriniennes,

thyroïdites, certaines maladies rhumatismales comme la spondylarthrite ankylosante ou la

polyarthrite rhumatoïde, les connectivites ou encore le lupus érythémateux disséminé...)

LES GRANDES MALADIES DITES DE DEGENERESCENCE (c'est à dire plus ou moins

liées au fait que nous vieillissons...)

- Pratiquement tous les cancers aussi bien dans leur genèse que dans leur évolution et leur

agressivité,

- Les maladies dites de sclérose: la sclérose en plaque, la sclérose latérale amyotrophique, la

sclérodermie...

LES MALADIES CARDIO-CIRCULATOIRES

- Athéromatose, athérosclérose et leurs conséquences: angine de poitrine, infarctus..

- La pathologie veineuse: varices, hémorroïdes.. avec ses symptômes précoces à type de

crampes ou de lourdeurs des jambes.

- La pathologie capillaire: le syndrome de Raynaud et autre troubles de la micro-circulation

qui au plan cérébral peuvent avoir des retentissements multiples sur la mémoire, la

concentration, la vigilance bref sur l’intégrité de nos fonctions cognitives et relationnelles.

- L'hypertension artérielle, plus ou moins liée aux phénomènes décrits ci-dessus ainsi qu'à la

pathologie rénale et nerveuse.

LES MALADIES RHUMATISMALES

En dehors des grandes pathologies inflammatoires, auto-immunes et souvent invalidantes que

nous avons citées, on peut encore suspecter l'arthrose et l'ostéoporose. Les tendinites du

sportif sont également visées.

LES MALADIES DE LA DIGESTION

- Ulcères quels que soient leurs localisation

- Hépatites et cirrhoses. On sait que la majorité des troubles imputables à l'alcoolisme peuvent

être atténués par les antioxydants,

- Les gastrites,

- Les colites avec leurs cortèges de troubles permanents; ballonnements, diarrhées,

constipations...

LES MALADIES DERMATOLOGIQUES

- Eczéma, allergies

- Psoriasis

- Sécheresses cutanées

- Certaines infections (acné)

LES DYSREGULATIONS HORMONALES DE LA FEMME

- Le syndrome prémenstruel avec tension mammaire et douleurs pelviennes précédant chaque

période menstruelle,

- Les mastoses

- La cellulite

- Troubles liés à l'apparition de la ménopause

- probablement les phénomènes de kystose mammaire ou ovariens

- probablement les fibromes et endométrioses

- et donc certaines stérilités

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LES MALADIES UROLOGIQUES

- Cystites

- Néphrites auto-immunes

- Prostatites (adénomes de la prostate)

PATHOLOGIES LIEES AU FONCTIONNEMENT DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL

OU SYMPATHIQUE:

- Les dystonies neurovégétatives souvent confondues avec des spasmophilies qui se

manifestent par des symptômes aussi disparates que: anxiété, angoisse, insomnies,

palpitations, asthénies, pseudo-dépressions, hyperactivité (chez l'enfant), hypersensibilité

neuro-affective...

- Probablement les maladies de dégénérescence du système nerveux telles la maladie

d'Alzheimer et l'insuffisance cérébrale de la personne âgée où les structures cérébrales sont

atteintes directement et indirectement par la biais de la pathologie circulatoire.

LES PATHOLOGIES DE LA BOUCHE ET DES DENTS

- gingivites avec saignements et douleurs chroniques des gencives

- stomatites

- aphtes

DES MALADIES AUSSI DIFFERENTES QUE:

- cataracte

- zona

- herpès

- prises de poids

- fatigues anormales

- fragilité anormale aux stress et/ou aux infections

LES MALADIES DITES IATROGENES c'est à dire conséquence de l'intervention d'un agent

thérapeutique:

- Les troubles secondaires à l'administration prolongée d'antibiotiques, anti-inflammatoires,

médicaments du psychisme et du système nerveux...

- Les troubles secondaires aux radiothérapies,

- Les troubles secondaires aux chimiothérapies anticancéreuses

TOUS LES TROUBLES LIES A UN VIEILLISSEMENT PRECOCE OU ACCELERE

- Troubles cutanés: sécheresse, rides et ridules

- Mauvaise santé des ongles et des cheveux

- Perte précoce des capacités d'apprentissage, d'enthousiasme, de communication, de

mémoire...

LE MECANISME D'ACTION DES ANTIOXYDANTS

Qu'est-ce que l'oxydation ? C'est la modification structurelle et biochimique de toute

structure vivante ou non exposée à l'air (et à l'oxygène qu'il contient).

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En fait nous vivons et nous mourrons grâce à l'oxygène. Nous mourrons, nous

vieillissons plus ou moins vite en fonction de notre oxydation, de notre rancissement.

La santé, la forme et le traitement de toutes les affections que nous venons de citer

consistent donc à équilibrer la balance entre les différentes conséquences du métabolisme

de l'oxygène parmi lesquelles figurent la genèse des radicaux libres qui sont la cause des

phénomènes liés à l'oxydation.

QUE SONT LES RADICAUX LIBRES ?

Un radical libre est un atome, une molécule ou un groupe d'atomes présentant un

électron célibataire sur son orbitale externe.

Ces structures qui ont une durée de vie très brève (de l'ordre du millionième ou du dix-

millionième de seconde) sont très instables et très réactives du fait de la très forte tendance

que manifeste cet électron célibataire pour s'appareiller avec les structures biologiques

voisines qui deviennent elles mêmes des radicaux libres de nature et d'agressivité très

différentes en fonction de leur composition. de l'anion superoxyde formé au début de la

réaction au peroxyde d'hydrogène puis au radical hydroxyle il se forme une réaction en

chaîne qui va provoquer toujours plus d'oxydation tissulaire et de plus des oxydations qui

seront entretenues et régulées par des systèmes enzymatiques différents mais

complémentaires.

Il faut bien préciser qu'il ne serait pas juste de considérer le radical libre comme

l'ennemi à abattre a tous prix: en effet sa production est absolument nécessaire afin de

permettre des fonctions aussi importantes que la lutte contre les agents infectieux quels que

soient leur nature. Ces agents sont effectivement agressés par les cellules actrices de

l'immunité qui vont les digérer (phénomène de la phagocytose) puis les détruire par le biais

d'un phénomène de productions de radicaux libres sans lequel il ne pourrait y avoir de vie

organisée.

Ce n'est donc pas la radical libre lui-même qui représente l'ennemi mais l'excès

entretenu de radicaux libres.

Et c'est cet excès entretenu qui crée et entretient toutes les pathologies citées ci

dessus et notamment les pathologies infectieuses, auto-immunes et les cancers.

C’est cet excès que combattront ou réguleront les antioxydants naturels ou

thérapeutiques

Que se passe t' il dans le voisinage de la genèse d'une réaction en chaîne de production

de radicaux libres, lorsqu'il y a excès et prolongation de cette production, c'est à dire en cas

d'action néfaste et pathologique ?

Toutes les structures cellulaires sont susceptibles d'être altérées et c'est de cette

altération que surviendra qualitativement et quantitativement le type de pathologie ou de

dysfonction que nous avons citées:

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- D'abord les membranes cellulaires: on parle alors de lipoperoxydation car elles sont

principalement constituées de lipides (graisses) et leur altération va retentir sur tout le

fonctionnement de la cellule, la rendant plus ou moins réceptrice et sensible à l'attaque des

agents infectieux, chimiques ou même aux actions des hormones... Ce phénomène est à

l’origine de la maladie cardio-vasculaire

- Les structures intracellulaires telles les lysosomes et mitochondries sont touchées elles

aussi entraînant des troubles de la respiration cellulaire qui peuvent conduire à sa mort.

- Le noyau cellulaire et les acides nucléiques qu'il contient, ADN et ARN seront

susceptibles d'être atteints. On observera alors des déformations bien visibles en microscopie

électroniques (cross linking, cassures, pertes d'une partie du brin de l'hélice d’ADN...) qui

seront reproduites et amplifiées tout au long de la croissance de la cellule. C'est ainsi que

surviennent de véritables modification de la structure tissulaire (scléroses, fragilités,

inflammations chroniques, pathologies auto-immunes et vieillissements prématurés) et surtout

l'initiation et l'entretien des phénomènes de cancérisation et de dysrégulation profonde de

l’immunité.

- Des phénomènes annexes, tels certains dépôts de pigments (lipofuschine) aggravent les

conséquences pathologiques de l'oxydation et en empêchent le ralentissement spontané. On

observe de tels phénomènes dans les maladies de dégénérescence du muscle, des vaisseaux

(plaques d'athérome) et surtout du système nerveux central (maladies Alzheimer).

LES DIFFERENTS RL et FRO

Radicaux libres Formes Réactives de l’Oxygène

ANION SUPEROXYDE

C’est le radical O 2 -. étape initiatrice, régularisée par le NADPH qui conduit à l’H2 O2 , le

PEROXYDE D'HYDROGENE (FRO):

O 2 -. + O 2 -. + 2 H + H2 O2 + 02

O 2 -. et H2 O2 sont peu toxiques, mais ce dernier traverse les membranes cellulaires et

peut être transformé en radical plus toxique.

Le radical hydroxyle OH

O 2 -. et H2 O2 réagissent entre eux, lentement (réaction d'Haber et Weiss), ou plus

rapidement par catalyse par des ions métalliques (réaction de Fenton) et donnent la plus

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réactive des FRO (Forme Réactive de l’Oxygène): le radical hydroxyle OH. le plus toxique

des RL.

Les radicaux peroxyles ROO

Les radicaux peroxyles ROO. sont obtenus par l'action d'un OH. sur une chaîne d'ACIDE

GRAS POLYINSATURES ou autres. Ils sont relativement stables et donnent des peroxydes

ROOH.

Les peroxydes ROOH

Ces derniers réagissent avec O 2 -. pour donner un radical alcooxyle RO. un peu plus stable et

moins réactif.

L'oxygène singulet

L'oxygène singulet 1O2 est un état activé de l'oxygène qui peut être très réactif. Il peut être

obtenu par l'illumination de certains pigments en présence d'oxygène. (= réactions de

photosensibilisation, pour le traitement du psoriasis par les psoralènes).

De nombreux RL non centrés sur l'oxygène, mais d’autres peuvent être formés

secondairement sur le carbone, le soufre ou l'azote.

Ainsi le radical .NO, est formé à partir de l'arginine. Ce radical présente des propriétés

vasodilatatrices intéressantes. Il constitue un espoir dans le traitement des chocs

cardiovasculaires et des ischémies de reperfusion après chirurgie des greffes.

REACTIONS DES RL AVEC LES STRUCTURES BIOLOGIQUES

PEROXYDATION LIPIDIQUE:

Le radical hydroxyle OH. réagit sur les composants des membranes cellulaires, (aussi bien

les lipides que les glucides et protides) et crée un nouveau RL, L. sur lequel s'additionne une

molécule d'oxygène conduisant à la formation d'un radical peroxyle lipidique LOO. qui

réagit à son tour avec un acide gras formant un peroxyle lipidique LOOH et un nouveau L.

qui relance une véritable réaction en chaîne destructrice déstabilisant à terme la membrane.

OXYDATION DES PROTEINES

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Le radical OH. = crée des ponts disulfures qui sont à l’origine de modifications structurelles

des protéines. Dans le milieu extra-cellulaire, on assiste à la formation de complexes

d'immunoglobulines ou de lipoprotéines oxydées telles celles à la base de la formation de la

plaque d'athérome.

OXYDATION DES CARBOHYDRATES

Le radical OH. induit des liaisons entre sucres et protéines et donc des épaississements

membranaires. C’est ce phénomène qui, par exemple, est à l’origine des cataractes chez le

diabétique.

Les RL dérivés de l'oxygène produisent une fragmentation des polymères de carbohydrates

comme l'acide hyaluronique qui est dépolymérisé dans le cadre d’une maladie comme la

polyarthrite chronique évolutive.

L'ADN qui est très sensible à l’oxydation et à l'attaque du OH. qui provoque mutagenèse,

carcinogenèse et mort cellulaire. C’est ce phénomène qui est à l’origine de l’initiation et de la

promotion de nombreux cancers.

L'ORIGINE DES RL

SOURCES PHYSIOLOGIQUES

Les mitochondries convertissent l'énergie des réactions d'oxydation en formes utilisables

(ATP) avec libération d'anions superoxydes O 2 -. (5% de la production totale).

Les phagocytes:

Le polynucléaire neutrophile, active une enzyme membranaire, la NADPH-oxydase qui,

lorsqu'elle est activée par des agents infectieux, libère les O 2 -. transformés en H202 (Eau

oxygénée). Il y a alors risque d'explosion toxique , en cas de défaut de régulation !!! C’est ce

phénomène que l’on induit, pour des raisons thérapeutiques, lorsque l’on fait une

radiothérapie.

Les oxydases:

La xanthine oxydase, principale enzyme du catabolisme des acides nucléiques, oxyde la

xanthine et l'hypoxanthine en acide urique en libérant l'anion superoxyde et le peroxyde

d'hydrogène (activation en cas d'ischiémie-reperfusion) et joue un rôle important dans les

lésions tissulaires.

Ils peuvent se former dans le cerveau par l’intermédiaire de la monoamine oxydase (MAO)

avec libération de H202 et de 0H. provoquant la formation de neurotoxines endogènes.

Le produit de l'oxydation de la dopamine par la MAO génère des RL par autooxydation.

Métabolisme de l'acide arachidonique:

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La synthèse des prostaglandines par la cyclooxygénase libère un radical 0H. qui a une

action délétère sur les membranes et est à l'origine de métaboliques toxiques comme le

Malonyl Dialdéhyde (MDA).

Métaboliques toxiques:

Le MDA, les agrégats ou fragments protéiques, les neurotoxines provoquent une activation

permanente de la phagocytose et de l'inflammation, phénomène que l’on observe dans les

maladies inflammatoires chroniques ou les maladies chroniques (cancers, infections...) à

l’origine de ces inflammations.

SOURCES EXOGENES

Les quinones:

1. Antitumoraux (adriamycine, daunorubicine)

2. Pesticides

La radiolyse de l'eau, dans le cadre des irradiations.

LES ANTIOXYDANTS ENDOGENES

LA SUPEROXYDE DISMUTASE (SOD):

C’est l’enzyme clé de l'élimination des anions superoxydes O 2 -. dès leur formation qui se

trouve dans le cytoplasme de toutes les cellules (Cu et Zn) et leurs mitochondries.

LA CATALASE et la GLUTATHION PEROXYDASE:

La catalase transforme le peroxyde d'hydrogène (H2O2 )en eau H20

La GPx élimine les faibles concentrations de H2O2

Il existe, à l’état physiologique, un équilibre permanent entre SOD et Gpx.

Il est donc probable que ce que l’on pourrait définir comme « l’état de santé oxydatif » ou

« l’état idéal d’équilibre dans la lutte du stress oxydatif » est dépendant de l’apport

nutritionnel en nutriments tels que le cuivre, le zinc, le sélénium et les différente vitamines

antioxydantes (voir plus bas), d’où l’importance de se méfier, dans le cadre des

supplémentations, des excès en tel ou tel de ces nutriments et de pouvoir, le cas échéant

vérifier, leur concentration plasmatique ou cellulaire par l’intermédiaire d’évaluation du statut

antioxydants et du stress oxydatif (voir plus loin).

Le glutathion réduit (GSH) est le substrat de la GPx: une diminution de la quantité de

glutathion réduit intracellulaire peut être considérée comme un véritable marqueur de

l'équilibre entre oxydation et réduction de la cellule

Le glutathion assure la réduction de la vitamine C qui protège la vitamine E de l'oxydation

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Les VITAMINES A, E et C:

VITAMINE E: antioxydante dans la membrane cellulaire, capture un électron à un radical

peroxyle LOO.et arrête une peroxydation lipidique induite par le OH.

VITAMINE C: Elle régénère la VITAMINE E dans la partie interne de la membrane séparant

la phase acqueuse de la phase lipidique.

VITAMINE A, -CAROTENES et VITAMINE E inactivent l'oxygène singulet.

LES QUATRE TYPES D'ANTIOXYDANTS ENDO et EXOGENES

Les INHIBITEURS DES SOURCES DE FRO:

Inhibiteurs des oxydases responsables de la production de Formes Réactives de

l’Oxygène (FRO)

Inhibiteurs de la XANTHINE OXYDASE:

allopurinol, oxypurinol, thiopurinol

Inhibiteurs de la CYCLO-OXYGENASE et LIPOXYGENASE:

Salicylates,

Divers AINS: indométacine, ibuprofène...

Acide éicosapentaénoïque

Flavonoïdes

Les PIEGEURS DE FRO

Ils éliminent les premières FRO comme l'anion super oxyde O 2 -., mais aussi tous les radicaux

formés secondairement, radical hydroxyle OH . et radical peroxyle ROO .

Superoxyde dismutase (Zn, Cu, Mn)

Catalase (Fe) et glutathion peroxydase (Se)

Glutathion et ses précurseurs: n-acetyl cystéine, G-glutamyl cystéine, esters de glutathion

Acide ascorbique

Mannitol

Vitamine E et autres tocophérols régénérés par l'acide dihydrolipoïque (DHLA) couplé à

l'acide thioctique (TA)

Les flavonoïdes piégeurs de FRO, anti-inflammatoires, chélateurs de métaux, inhibiteurs

de la lipoxygénase...

Les chélateurs de métaux (notamment du fer)

Ils évitent la formation du radical hydroxyle OH . si les FRO produites en amont n'ont pas été

éliminées. On les utilise en thérapeutique dans le cadre des traitements des maladies en

rapport avec des métaux lourds et/ou toxiques. Ce sont des chélateurs de métaux lourds, tels:

Déféroxamine

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Calcitétracémate disodique (EDTA ®)

BAL ® (dimercaprol)

Dihydroxybenzoate

Phénantoline

Hydroxytoluène butylé (BHT)

21-aminostéroïdes ou lazaroïdes

Ions métalliques coenzymes:

Sélénium, manganèse, cuivre, fer et zinc

LA REGULATION ET LA DEFENSE CONTRE LES EXCES PATHOLOGIQUES DE PRODUCTION DE RADICAUX LIBRES.

Ce sont les antioxydants qui ont pour mission d'assurer cette défense. on en distingue

habituellement deux classes correspondant à deux lignes de défense de l'organisme contre

l'agression radicalaire:

La première ligne de défense ou antioxydants essentiels a la composition et au métabolisme

des systèmes enzymatiques de protection:

Il existe dans l'organisme plus de 1400 enzymes répertoriées susceptibles de répondre à cette

définition. on distingue ici deux sous groupes d'enzymes:

- les métalloenzymes où le métal appartient à la structure même de l'enzyme. la superoxyde

dismutase à cuivre et zinc ou à manganèse en est l'exemple le plus représentatif avec la

glutathion peroxydase à sélénium.

- les enzymes métallo-actives où la liaison métal-enzyme est réversible (catalases s'activant

en fonction de leur réaction avec le fer).

La seconde ligne de défense qui fait intervenir les piégeurs exogènes de radicaux libres:

En anglais, on traduit "scavengers" et ce terme est passé dans le langage courant de la

biochimie des radicaux libres. on distingue, ici, deux sous classes:

- les piégeurs antiperoxydants exogènes ou scavengers vrais: ils s'attaquent

directement à l'initialisation des cycles de peroxydation. ce sont essentiellement les vitamines

C et E, la vitamine A de provenance végétale, c'est à dire les caroténoïdes ainsi que les

flavonoïdes (vitamines P).

- les piégeurs occasionnels et adjuvants: ils bloquent occasionnellement le

métabolisme des radicaux libres au sein de certains tissus en jouant, par rapport aux cibles, le

rôle de bouclier ou de paravent, ce sont:

- les pufa de membranes

- les acides aminés soufres appelés encore lipotropes (méthionine, cystéine...)

- les acides aminés aromatiques (phénylalanine)

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- les acides aminés indoliques (tryptophane)

- certains extraits organiques frais (cellules fraîches, acides nucléiques (ADN, ARN), extraits

placentaires et embryonnaires...).

LES EVENEMENTS ET SITUATIONS PROPRES A DECLENCHER OU ENTRETENIR LES EXCES DE RADICAUX LIBRES ET LEURS CONSEQUENCES PATHOLOGIQUES.

EXCES DE PRODUCTION:

- Exposition aux rayonnements solaires

- Exposition aux radiations ionisantes

- Exposition aux xénobiotiques (= molécules étrangères à l'organisme de provenance

alimentaire, respiratoire ou médicamenteuse) tels le tétrachlorure de carbone, les insecticides,

les métaux toxiques de l'environnement (plomb, cadmium de la cigarette, mercure),

médicaments chimiothérapiques utilisés au long cours dans le traitement des infections,

inflammations, cancers...

INSUFFISANCES DE REGULATIONS ENZYMATIQUES:

- Déficits nutritionnels en antioxydants capteurs de radicaux libres:

L'évolution actuelle de la pathologie chronique (du fait de la diminution des maladies

aiguës) et de notre environnement (au sens écologique du terme) nous conduit à devoir

plus longtemps et plus intensément nous défendre contre les xénobiotiques.

En conséquence les apports jusqu'alors conseillés (doses quotidiennes recommandées)

dans différentes tables à disposition du médecin et du consommateur sont a revoir a la hausse,

en fonction de la situation personnelle et individuelle et en fonction des modifications

actuelles et industrielles de l'environnement (Tabac, pollution, agriculture et destruction de la

couche d'ozone... pour ne citer que ceux la).

C'est toute la tache de la thérapie orthomoléculaire que de déterminer l'apport

individuel et spécifique de chacun d'entre nous.

- Déficits nutritionnels en antioxydants indirects (Zinc, Cuivre, Sélénium...):

Les mêmes remarques que ci-dessus s'appliquent à cette classe et visent à

OPTIMISER l'apport en ces minéraux par l'examen clinique, paraclinique et biologique de

l'individu tel que le développe la nutrition orthomoléculaire.

- Situations mixtes ou excès de production de radicaux libres et insuffisances de protection

et de régulations enzymatiques se combinent et s'entretiennent:

Ce sont, au cours de l'observation clinique humaine les situations les plus courantes.

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L'environnement apporte des radicaux libres en excès (tabac, pollution, soleil,

médicaments...), la spécificité génétique de l'individu ne lui permet pas de contrôler les

réactions inflammatoires de défense.

Les apports nutritionnels insuffisants mettent les systèmes enzymatiques de défense anti-

radicalaire en état de dysfonctionnement d'abord réversible puis, de plus en plus

profondément jusqu'à l'apparition de lésions organiques (dépôts de pigments au sein des

artères ou du système nerveux...) qui aggravent secondairement le phénomène et le rendent

plus ou moins irréversible et lésionnel (infarctus, cancers...).

Le stress prolongé et mal contrôlé est une composante essentielle de cette cascade de

phénomènes pathologiques car il provoque une surconsommation ou même une perte des

nutriments essentiels a la défense antiradicalaire (vitamine C, Zinc...).

LES ANTIOXYDANTS UN A UN

LA PREMIER LIGNE DE DEFENSE: SELENIUM ET ZINC.

LE SELENIUM

On sait aujourd'hui que le sélénium qui fut longtemps considéré comme un élément toxique

est d'une importance capitale et essentielle dans la lutte anti-radicalaire car il rentre dans la

composition de la sélenométhionine et de la sélénocysteine qui elles mêmes composent en

partie et gouvernent les activités enzymatiques de la glutathion peroxydase.

Relevées dans plusieurs régions de notre pays (Simonoff et coll.) mais encore plus profonde

plus fréquente dans certains pays du nord de l’Europe, les carences ou sub-carences entraînent

des maladies spécifiques et des dysrégulations immunitaires dont il est encore difficile

d'évaluer les conséquences. Les risques de carence sont également plus importants au cours de

certains âges et situations de la vie: croissance, puberté, entraînement sportif intensif,

grossesse, situations postopératoires ou de convalescence, vieillissement... et au cours de

situations pathologiques chroniques: maladies inflammatoires, dysrégulations immunitaires

génétiques et auto-immunes, pathologies cardio-vasculaires, surmenages, stress prolongés,

cancers, maladies digestives chroniques, alcoolisme, maladies de l’œil, intoxications aux

xénobiotiques...

On peut noter que la plupart des cancers sont corrélés avec des taux bas de sélénium:

Aux USA, les Docteurs Raymond Shamberger de la Clinique de Clevland et le Docteur Doug

Frost de Battleboro dans le Vermont qui dès 1969 entreprirent ce type d'étude.

En février 1978 une conférence sur la prévention du cancer tenue dans le cadre du très officiel

"National Cancer Institut" de Bethesda officialisa et confirma les recherches sur ce sujet.

Aujourd’hui le sélénium est à la base de toutes les combinaisons antioxydantes et en

particulier dans le cadre des supplémentations des maladies inflammatoires chroniques et

infectieuses et des cancers.

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Une étude de Taylor et Coll. (Biochimie, Université de Géorgie) parue dans le numéro du 19

août du « Journal of Medicinal Biochemistry » permet de penser que la carence sélénique

accroît l’agressivité du virus HIV et notamment ses capacités à franchir les enveloppes

cellulaires.

Dans une étude-pilote prospective contrôlée, M.P. Look (Bonn, Allemagne) a étudié l’effet

d’un apport en sélénium avec l’acétylcystéine sur les malades du SIDA qui n’ont pas été

traités par l’acidothymidine. Il a constaté un effet positif sur les cellules helper, sur le rapport

T4/T8, et sur les sous populations de cellules suppressives.

Le Professeur Alain Favier de l’Université de Grenoble a précisé que le stress oxydatif

provoqué par l’infection lymphocytaire favorisait le développement de l’infection et

s’accompagnait d’une diminution de l’activité de la glutathion-peroxydase. Le stress induit la

synthèse du facteur de transcription NFkB et amorce la transcription du gène viral.

L’incubation des cultures avec le sélénium augmente l’activité de la glutathion peroxydase et

freine l’activité de la transcriptase inverse qui est essentielle pour la réplication virale et la

progression de l’infection.

De nombreuses études ont démontré l’importance de supplémentations importantes en

sélénium:

- Dans le cadre des traitements du psychisme, de l’anxiété et de l’humeur;

- En immunologie et en gériatrie, dans le cadre des déficits immunitaires plus ou moins liés au

vieillissement;

- En rhumatologie où on observe ses propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices;

- En cardiologie: une étude de supplémentation réalisée pendant cinq mois, en double aveugle

et contre placebo, chez des sujets aux défenses oxydatives affaiblies et dont la consommation

de graisses est élevée, montre une amélioration très nette de la fonction plaquettaire (mesurée

par l’agrégabilité, la production de thromboxane A2 et la détermination des concentrations

plasmatiques de protéines plaquettaires spécifiques) due à une association de sélénium,

vitamines C, E et bêta carotène. (Salonen et coll. American Journal Clin. Nutr. 53 - 1991 -

1222-1229).

Par ailleurs, un essai clinique, en double aveugle contre placebo, montre que l’administration

de 100 µgrammes/jour, à des patients ayant souffert d’un infarctus du myocarde, et en

complément de la thérapeutique médicamenteuse classique, diminue de façon significative le

risque de décès et de nouvelle attaque. (Karpela et coll. Res. Commun. Chem.. Pathol.

Pharmacol. 65 (1989) 249-252).

- En cancérologie: de nombreuses études épidémiologiques constatent la relation entre des

déficiences mêmes légères en sélénium et la survenue de certains cancers. Une étude

entreprise lors de chimiothérapies pour cancers gynécologiques chez des patientes traitées par

alkylants et cis-platine a démontré que l’administration de 200 µgrammes/jour de sélénium

(seul ou combiné à la vitamine E) permettait de prévenir les altérations des lipoprotéines

sanguines, des prostaglandines et des activités enzymatiques. (Sunström et coll.,

Carcinogénesis 10 (1989) 273-278).

Du 19 au 21 avril 1996 s’est tenue à l’Académie Européenne de Nonnweiler, la dernière

conférence internationale sur le rôle du sélénium et des antioxydants à laquelle participait des

chercheurs du monde entier.

Elle a révélé et confirmé le rôle des antioxydants en diverses matières et en particulier dans le

cadre des maladies infectieuses liées aux virus et de la cancérologie.

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Outre les aspects développés ci-dessus on nota confirmation:

- du rôle du sélénium dans la prévention de l’hépatite B et du cancer du foie;

- de certains cancers qui semblent induits à la fois par les virus et les métaux toxiques tels,

semble t’ il, certains cancers du sein.

LE ZINC

Le champ d'activité du zinc au sein de la lutte anti-radicalaire est encore beaucoup plus vaste

que celui du sélénium car le zinc entre directement ou indirectement dans la composition et le

métabolisme de plus de deux cents enzymes dont beaucoup ont un impact essentiel dans la

lutte anti-radicalaire.

C'est en 1969 que Mac Cord et Fridovitch découvrirent cette "enzyme à zinc" qu'est la

superoxyde dismutase. En 1976 Chvapil et coll. ont objectivé l'effet stabilisant du zinc sur la

membrane des érythrocytes (globules rouges) par défense contre l'oxydation des lipides de

membrane (lipoperoxydation). Ces travaux furent confirmés par Bettger et coll. en 1980. ces

auteurs découvrirent alors la complémentarité entre Zinc et Vitamine E dans le traitement des

conséquences infectieuses des carences en zinc. En 1983 Duchateau et coll. observèrent chez

le vieillard des carences en zinc fréquentes et isolées qui, lorsqu'elles étaient corrigées

permettaient d'améliorer les différents paramètres cliniques et biologiques de l'immunité.

Les carences en zinc sont impliquées dans des pathologies aussi diverses que: acné,

vergetures, troubles de la prostate, pertes de l'odorat (anosmie) et du goût (agueusie),

mauvaises odeurs corporelles, inflammations chroniques, infections chroniques. Un ami

toulousain, (le professeur Michel Massol, spécialiste fondamental et médical en cette matière)

me confiait un jour que depuis qu'il supplémentait ses patientes en zinc il avait vu, au grand

étonnement des confrères gynécologues, disparaître les principales infections gynécologiques

telles, par exemple, les pertes vaginales chroniques et terriblement récidivantes. les

parasitoses et retards de cicatrisation signent souvent des carences en zinc.

Tous les organes de notre corps contiennent du zinc, principalement, les muscles, les os, les

yeux, les organes sexuels masculins, le sang, le foie, le pancréas.

En clinique humaine, sa carence est quasi constante et mesurable dans les maladies

chroniques du système immunitaire telles les infections, (rhino-pharyngites chroniques de

l'enfant), les troubles de croissance, les inflammations chroniques et surtout les allergies et les

pathologies auto-immunes.

L'apparition d'une peau sèche et rugueuse ainsi que de petites tâches blanches sur les

ongles signe l'installation d'une carence en zinc.

Comme pour le sélénium, les besoins en zinc sont très sensiblement augmentés à certains âges

de la vie, dans certaines circonstances professionnelles ou personnelles d'exposition à des

polluants xénobiotiques, dans les situations de surmenages et de stress prolongés, au cours des

entraînements sportifs prolongés et dans les convalescences. N'oublions pas non plus que le

sperme et la sueur sont très riches en zinc. gare aux excès ! Les végétariens sont plus souvent

carencés en zinc à cause des phytates présents dans leur alimentation qui chélatent le zinc

facilitant ainsi son élimination. Les carences en protéines augmentent également les besoins

en zinc. La pilule contraceptive et plus généralement toutes les hormonothérapies au long

cours augmentent les besoins en zinc.

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LA DEUXIEME LIGNE: Les VITAMINES

LA VITAMINE A ET LES CAROTENOIDES.

L'action de la vitamine A de provenance animale (rétinol) sur les lésions de type kératosique

de la peau est aujourd'hui bien connue. Son action anti-infectieuse, son action immuno-

stimulante et de redifférenciation cellulaire conduit à des applications pratiques aussi

différentes et variées qu'en cosmétologie, dermatologie, cancérologie...

Le risque tératogène ainsi que le risque d’apparition de pathologies hépatiques et

d’hypertension intracrâniennes ont conduit à éliminer la vitamine A de la plupart des

suppléments nutritionnels destinés à la diététique ou à la vente hors prescription médicale et

pharmacies.

Ce sont donc les pigments vitaminiques d'origine végétale (caroténoïdes) qui sont utilisés en

supplémentation nutritionnelle à visée antioxydante, car leurs effets anti-radicalaires sont

beaucoup plus nets et de plus, contrairement à la vitamine A d'origine animale, ils sont sans

danger en cas de surdosages qui ne risquent tout au plus que d’induire une coloration

parfaitement réversible « carotte » des conjonctives ou de la peau.

Le plus connu et le plus utilisé de ces caroténoïdes est sans conteste le bêta carotène, mais il

n’est pas certain qu’il soit le caroténoïde le plus antioxydant aussi il est important de

conseiller, dans le cadre de supplémentations, des extraits naturels de carotènes tels les

extraits ou concentrés d’algues comme la spiruline, la chlorella ou l’algue dunaniella.

Les carotènes ont une configuration spatiale qui leur permet de se refermer sur eux même

constituant ainsi un piège destructeur de radicaux libres. Ce sont les capteurs d'oxygène

singulet les plus efficaces.

De par le monde de multiples études cliniques et épidémiologiques confirment chaque jour la

place essentielle du bêtacarotène au sein de la "guérilla anti-radicalaire".

C'est surtout dans le domaine de la cancérologie que ces études multicentriques tentent de

préciser le rôle des caroténoïdes:

- Aux Etats-Unis, une étude réalisée sur près de deux mille sujets a montré que le risque

relatif de cancer du poumon passait de 8,1, pour des apports quotidiens de 100 à 3 700 U.I. de

carotène à 1,0 pour des apports de 6 400 U.I.

- aux Etats-Unis également, l'Université de Chicago étudie les effets préventifs du

bêtacarotène sur la dégénérescence des polypes du colon. l'Institut Américain du Cancer a mis

en route une étude en double aveugle sur 25 000 médecins qui tente de préciser les propriétés

préventives du bêtacarotène en cancérologie. en 1981, le docteur B. Modan et coll. publièrent

dans le "international journal of cancer" une étude comparative sur 406 patients souffrant de

cancers gastro-intestinaux comparés à 812 témoins qui établit une corrélation entre

alimentation riche en bêtacarotène et diminution du risque de ce type de cancers.

- au Canada, le professeur Hans Stiel a démontré la capacité du bêtacarotène à réduire le

nombre de cellules de la muqueuse buccale contenant des micro-noyaux chez les chiqueurs de

tabac et les mâcheurs de bétel asiatique.

Ces études illustrent bien le rôle d'antioxydant majeur et de cytoprotecteur nucléaire qu'exerce

le bêtacarotène.

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Au niveau de la peau, ces effets sont étudiés par rapport à la prévention des cancers cutanés.

ils sont étudiés par E.R. Greenberg à San Francisco.

En dehors de cette prévention spécifique et alors que les scientifiques du monde entier

s'inquiètent de l'accroissement du "trou d'ozone" qui toucherait maintenant les populations

européennes et nord-américaines, le bêtacarotène pourrait bien devenir, par son action

antiradicalaire, l'une des premières réponses cohérentes contre la brûlure et le dessèchement

cutané induits par les rayonnements solaires qui risquent d'être de plus en plus dangereux du

fait de cette diminution de la couche d'ozone en haute atmosphère.

LA VITAMINE E OU TOCOPHEROLS

La vitamine E ou alphatocopherol est un antioxydant essentiel. Liposoluble elle combat la

propagation des réactions en chaîne radicalaires. c'est donc un antilipoperoxydant. son action

est constamment associée et renforcée par celle du Sélénium. de plus elle protège les autres

antioxydants (vitamines A et C) de l'oxydation.

La tendance nutritionnelle actuelle qui consiste à privilégier l'apport alimentaire d'acides gras

poly-insaturés (huiles de tournesol, de noix, de soja,...) conduit à augmenter substantiellement

les doses quotidiennes recommandées en alphatocopherol afin d'éviter la lipoperoxydation de

ces longues et fragiles chaînes d'acides gras.

C'est dans le domaine cardio-vasculaire que l'application des effets antiradicalaires majeurs de

la vitamine E risque d'avoir les plus grandes conséquences thérapeutiques:

- la peroxydation lipidique, de cette fraction que l'on nomme vulgairement "mauvais

cholestérol" représentée par la fraction LDL du cholestérol est un phénomène capital dans la

genèse et l'entretien de l'athérosclérose et plus généralement de la maladie et du vieillissement

vasculaire. en d'autres termes l'aspect qualitatif de ces LDL oxydées semble plus pathogène

que l'aspect purement quantitatif.

- Ce puissant effet préventif de la vitamine E contre l'athérosclérose a été étudié par Fruchart

(1988) et par Steinberg (1986)

- Une étude récente dite MONICA, pour "monitoring cardio-vascular disease », menée dans

trente trois régions du globe sous l'égide de l’OMS confirme les effets de la vitamine E.

- Dans une série d'études conduites de 1987 à 1989, Gey et coll. ont montré que la vitamine E

était de tous les antioxydants essentiels le plus corrélé inversement avec la mortalité par

accidents ischémiques cardiaques. Ces études, présentées au symposium sur les antioxydants

en nutrition humaine tenu à paris en septembre 1991 sous l'égide de l'UNESCO, montrent que

les variations d'incidence entre des maladies cardio-vasculaires dans 16 pays européens sont

dues en premier lieu à un statut vitaminique E différent au sein des populations étudiées.

Au niveau de la protection cutanée, les effets antiradicalaires des vitamines A et E, agissent en

synergie.

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Dans une étude récente conduite chez la souris, le professeur Helen Gansler démontra le rôle

protecteur vis a vis du mélanome de la vitamine E. Cette étude démontra également que la

vitamine E protégeait de l'immunosuppression induite par les rayonnements solaires.

Plus généralement en cancérologie la vitamine E est utilisée pour protéger l'organisme de

l'activité radicalaire induite, soit par les irradiations, soit par certaines drogues comme

l'adriamycine. Cette action néfaste (iatrogène) se manifeste particulièrement au niveau des

tissus cardiaques. la vitamine E est donc prescrite pendant ou après l'exposition aux rayons ou

à ces drogues dans un but de cardioprotection.

Jean-Marie Bourre (Symposium Sélénium, Recherche Fondamentale et Pratique Quotidienne,

paris 1988) cite des actions prouvées expérimentalement de la vitamine E à l'égard du cancer

du sein et du cancer colique.

L’étude CHAOS (Cambridge Heart Antioxydant Study - Lancet vol 347, 23 mars 1996)

met en valeur les effets de protection cardio-vasculaire de supplémentations en vitamine

E sur 2 002 patients recevant des doses de 400 à 800 UI de vitamine E. Ces effets

n’apparaissent pas pour des apports inférieurs à 400 UI. Les commentateurs de cette

étude soulignent les difficultés que l’on rencontre pour choisir les doses dans de telles études

et soulèvent l’hypothèse que les doses utilisées dans d’autres études, tant à propos de vitamine

E que de bêtacarotène, pourraient avoir été trop faibles.

LA VITAMINE C

La vitamine C, contrairement à la vitamine E, est hydrosoluble. Elle agit donc dans la phase

acqueuse de la cellule le plus souvent en synergie avec la vitamine E dont elle permet la

régénération.

C'est le professeur Packer (symposium antioxydants, paris, septembre 1991) qui a démontré

l'existence d'un cycle de régénération de la vitamine E: la vitamine C (acide ascorbique), le

glutathion et d'autres antioxydants agissent en synergie avec la vitamine E afin de stabiliser

les membranes et d'empêcher la formation des LDL oxydées.

Un antioxydant de contact:

C'est son effet antioxydant de contact, en particulier au niveau des muqueuses digestives

(côlon) qui est actuellement le plus étudié de par le monde et le moins controversé.

Au niveau digestif nous sommes malheureusement envahis par une quantité toujours

croissante de nitrates qui proviennent des engrais utilisés dans l'agriculture dite moderne. En

soi ces nitrates ne sont pas dangereux, mais leur transformation relatives en nitrites, puis en

nitrosamine, est potentiellement cancérogène.

En dehors de cette action ponctuelle et locale, nous savons que l'acide ascorbique interfère

avec pratiquement tous nos métabolismes: synthèses des collagènes, métabolisme des

graisses, du fer et des folates, synthèses hormonales, stimulation de la cicatrisation et de la

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micro-circulation, effets antihistaminiques et donc antiallergiques et surtout effets anti-

infectieux, antiviraux et antioxydants.

Comme pour ses sœurs liposolubles, les vitamines A et E, de grandes études

épidémiologiques multicentriques tentent d'évaluer les propriétés préventives et/ou curatives

de cette vitamine et ce notamment par l'étude de ses propriétés antioxydantes.

Au chapitre cardio-vasculaire, c'est au dernier colloque sur la pathologie cardio-vasculaire,

tenu fin 1991 à Bethesda, sous l'égide du très officiel "National Heart Lung and Blood

Institut" (NHLBI) que le docteur Daniel Steinberg (University of California, San Diego)

révélait que la vitamine C avait sur les LDL (= mauvais cholestérol) des propriétés

antioxydantes, comparables à celles du probucol et capable de réduire de 50% les lésions

athéromateuses chez le lapin.

En matière de cancérologie, il est impossible de parler de vitamine C sans citer Linus Pauling,

double prix nobel et "père fondateur" de la médecine orthomoléculaire et le chirurgien Ewan

Cameron qui, pendant une vingtaine d'années, se sont battus contre l' "establishment médical"

afin de susciter des études scientifiques plus complètes et surtout plus fines et objectives.

Non seulement ils ne réussirent pas à convaincre, mais la célèbre Mayo Clinique monta un

protocole d'expérimentation de la vitamine C sur ses patients atteints de cancers terminaux et

conclut à l'inefficacité de l'apport en vitamine C.

Cependant, Pauling critiqua et démonta un à un les éléments du protocole de la Mayo

Clinique. il conclut, que dans les conditions imposées, il eut été facile de prédire que l'on

obtiendrait pas de résultats probants. mais apparemment ses moyens ne lui permirent pas de

contrebalancer l'opinion négative qui découla de ces publications.

Il faut lire les ouvrages de Pauling (traduits en français) et celui qu'il écrivit avec Cameron

même si leur ancienneté les affaiblit un peu (car ils furent écrits à une époque ou la théorie

radicalaire était encore inconnue).

Il faut savoir également que, même à leur époque, Pauling et Cameron ne furent pas les seuls

à s'intéresser à la vitamine C:

- dès 1951, il était établi aux Etats-Unis, que les patients cancéreux avaient, primitivement à

leur traitement des taux plus bas de vitamine c dans leur plasma et leurs cellules,

- en 1948, les épidémiologistes, les docteurs A.C. Chope et Lester Breslow interrogèrent 577

patients âgés du San Mateo Country, en Californie. lorsqu'ils reprirent les questionnaires, huit

ans plus tard, ils découvrirent que la mortalité chez ceux qui avaient les plus gros apports en

vitamine C était de 40% inférieure à celle du groupe qui avait les apports les plus bas. Ces

chiffres étaient donnés pour toutes les causes de mortalité, mais ils se vérifiaient également

dans le cadre des décès par cancers.

- en 1948, également, les docteurs Goth et Littman découvrirent que l'origine des cancers se

situaient plus souvent au niveau des organes dont les taux de vitamine C étaient inférieurs à

4,5 milligrammes % et se situait rarement au sein d'organes où l'on trouvait des taux

supérieurs.

- en 1954, le docteur W.J. Mac Cormick affirma que, dans les cancers, l'accroissement de la

malignité était inversement proportionnelle à la "résistance du tissu conjonctif" qui était elle-

même dépendante des statuts en vitamine C.

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Pour Pauling et Cameron, la vitamine C inhiberait des enzymes tumoraux (hyaluronidases et

collagénases) et mettrait donc ces tumeurs à l'abri de la reconnaissance immunitaire de l'hôte.

- plus récemment, on s'est intéressé aux effets détoxicants et chélateurs de la vitamine C qui,

dans l'organisme, permet ou facilite l'élimination de certains xénobiotiques ayant un rôle

déclenchant ou aggravant dans l'évolution des maladies cancéreuses ou précancéreuses:

plomb, mercure, arsenic, cadmium, dioxyde de soufre, chlore, benzène et ses dérivés

aromatiques, pesticides...

Toutes ces actions préventives et peut-être curatives sont très probablement la conséquence

des effets de protection antiradicalaire au niveau des acides nucléiques cellulaires.

- Par ailleurs, au Symposium de l'Institut National contre le Cancer, tenu à Washington en

1990, le docteur Gladys Bloche confirmait: "une consommation insuffisante de vitamine C

double le risque de cancer

- et plus généralement en cancérologie la vitamine C, comme la vitamine E réduit la toxicité

des autres thérapeutiques:

Kan Shimpo (Université de Fujita, Japon) a montré que la vitamine C réduit la toxicité

cardiaque de l'adriamycine;

Stuart Marcus (Montefiore Medical Center, New York) a démontré que l’ thérapeutique

d’interleukine II peut induire un état de « pré-scorbut » qui peut contribuer à la toxicité

induite de ce traitement.

Au plan immunologique qui, bien entendu n'est pas complètement étranger à la cancérologie,

les effets de stimulation et de protection des systèmes clé qui ne sont certainement pas sans

rapport avec ses propriétés antioxydantes, sont encore plus facilement mesurables.

Ce sont certainement ces effets qui sont à l'origine des dix millions de tubes de vitamine C

vendus en France chaque année contre... le rhume, ou la grippe. Mais n'est-ce pas là une

médiatisation un peu trop "réductrice" ?

Deux plus études à propos des effets immunomodulateurs de la vitamine C sont

particulièrement intéressantes:

- Celle du professeur Ronald Anderson (chef de département immunologie, Université

de Pretoria) qui objective au niveau cellulaire l'action immuno-stimulante de la vitamine C sur

les macrophages et lymphocytes actifs et au niveau humoral sont action au niveau des IgA,

IgM et complément.

- Le professeur Elliot Dick (directeur du laboratoire de recherche sur les virus

respiratoires, université de Madison) réfute ce fait assez communément admis que la prise

d'une supplémentation en vitamine C serait une "assurance tous risques contre le rhume",

mais confirme que cette même prise réduit de 40% la durée et la gravité de toutes ces

affections virales respiratoires qui ont à leur origine un rhinovirus.

- Enfin c'est en 1983, dans la revue « gerontology » (29:305-310) que le docteur

Bernard Kennes, de l'Université Libre de Belgique écrivait: " la vitamine C pourrait être

considérée comme une substance atoxique et peu chère capable de stimuler le système

immunitaire des personnes âgées."

Toutes ces études, ces résultats et ces présomptions conduisent à inclure la vitamine C dans

toutes les supplémentations « multi-antioxydants ». Il est capital de donner à l’organisme des

doses efficaces et de chasser de son esprit le risque qu’il y a à conseiller de telles doses.

N’oublions pas qu’aux Etats-Unis et au Canada, certains cancérologues conseillent des doses

de plusieurs dizaines de grammes voir de plusieurs centaines qu’ils associent à des

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chimiothérapies spécifiques. Ces doses sont réparties entre la voie orale et la voie intra-

veineuse.

Plus concrètement, on peut considérer qu’au dessous d’une dose orale de 10 grammes par jour

et ce, à condition que la muqueuse intestinale la supporte, la vitamine C ne présente aucun

danger ni contre-indication. Au delà des effets sur le rein (accentuation de la formation de

lithiases oxaliques) et des effets sur le métabolisme du Fer, ont été évoqués, mais en réalité,

les preuves ne semblent pas évidentes.

LES AUTRES ANTIOXYDANTS

Si le Zinc, le Sélénium, et les Vitamines A, E et C représentent la part la plus importante des

antioxydants naturellement présents et efficaces ou susceptibles d'être apportés, suivant les

besoins, en supplémentation et en thérapeutique, il existe d'autres antioxydants,

complémentaires ou synergiques des premiers:

- Parmi les métaux, on pense bien entendu au Cuivre et au Manganèse qui rentrent dans la

composition et le métabolisme des enzymes antiradicalaires, comme la superoxyde dismutase

(SOD)...

- Parmi les vitamines, il ne faut pas oublier ni les bioflavonoïdes (ou vitamine P dont rutine,

citrulline, hespéridine...) qui ont des propriétés semblables à celles de l'acide ascorbique et

qui dans la nature, lui sont pratiquement toujours associés. Certains diraient qu'ils la protègent

comme "l'écorce (vitamine p) du citron entoure et protège la pulpe (vitamine c)". Les

« pycnogénols » sont proches de ces substances et sont extraits soit des aiguilles de pin des

landes soit des pépins de raisins. Leurs propriétés à la fois antioxydantes, antalgiques et anti-

inflammatoires les font conseiller en phlébologie, infectiologie et cancérologie.

- Il existe d'autres substances présentes naturellement dans l'organisme, comme le Coenzyme

Q10 ou Ubiquinol 10, découvert par Crane en 1957 . Il a une structure proche des vitamines

E et K. C'est un antioxydant puissant utilisé particulièrement dans la pathologie cardio-

vasculaire (car il contribue à régulariser les hypertensions artérielles), dans les insuffisances

immunitaires, les pathologies liées au vieillissement et en médecine sportive. Il a d’autres

actions plus spécifiques:

- sur certaines obésités

- sur la pathologie gingivo-dentaire

- sur la protection de l’organisme de l’action oxydante et iatrogène de certaines

drogues telle l’adriamycine utilisée en cancérologie.

- sur la protection de l’organisme de l’intoxication par les métaux lourds.

Au cours du Symposium Antioxydants, Paris, UNESCO, septembre 1991, le professeur

Stocker (Heart Research Institut Sydney, Australie) a montré que lors de l'oxydation des

lipoprotéines le coenzyme Q10 est le premier protecteur, car il favorise la régénération de la

vitamine E de ces lipoprotéines.

- D'autres substances, soit d'origine végétale, comme les extraits de ginkgo biloba ou de

chrysanthellum americanum, soit des molécules purement synthétiques comme la

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trimétazidine ou le captopril voient, aujourd'hui, leurs propriétés thérapeutiques mieux

expliquées par leur action antioxydante.

- Le glutathion réduit, disponible en Allemagne ne l'est pas encore en France

- A un moindre degré les vitamines B1, B5, B6 ainsi que le PABA (acide para-amino-

benzoïque), les acides amines soufrés (cystine, N-acétyl-cystéine, méthionine...), la

superoxyde dismutase à cuivre-zinc ou à manganèse, et les conservateurs alimentaires: BHT

(butylhydroxytoluène) et BHA (butylhydroxyanisol) peuvent être considérés comme des

nutriments antioxydants.

La N-acétyl-cystéine semble jouer un rôle capital dans le cadre de l’établissement des

protocoles antioxydants et notamment dans ceux qui sont actuellement proposés pour la

protections de sujets séropositifs HIV.

C’est Pauling qui en 1992 a publié les études de son Institut, à Palo Alto qui démontraient

l’activité conjointe et synergique de la vitamine C et de la N-acétyl cystéine dans ce cadre. Le

symposium « stress oxydatif et régulation redox » tenu les 21 et 24 mais à Paris (Institut

Pasteur) a confirmé l’ensemble de ces résultats: une étude clinique en double aveugle contre

placebo présentée par le Dr Herzenberg (Stanford, Etats Unis), chez plus de deux cents

patients, infectés par l’HIV, suivis pendant deux ans, montre que l’administration de N-acétyl-

cystéine (NAC), à des doses relativement importantes de 8 à 89grammes par jour, (précurseur

de glutathion) augmente de plus de 50% la survie sans que se manifeste aucun signe

d’intolérance.

LA STRATEGIE NUTRITIONNELLE OU MEDICALE D'ADMINISTRATION DES ANTIOXYDANTS

Les antioxydants, comme la plupart des nutriments, ne doivent pas être conseillés ou prescrits

séparément, mais associés en combinaisons "harmonieuses" et synergiques.

Pour le nutritionniste orthomoléculaire, l'art consiste à déterminer les meilleures associations

synergiques, leurs posologies et surtout à savoir les adapter à chaque consultation et à

chaque cas particulier, en fonction de l'âge, des besoins, des situations sociales ou

professionnelles, des niveaux de stress, des pathologies, de la consommation alimentaire,

tabagique ou alcoolique...

Il ne peut donc y avoir de "recettes" toute faites et les indications que nous donnons ci-après

ne doivent donc constituer qu'une base de réflexion et de travail, une moyenne qui sera

adaptée à chaque cas:

- Vitamine C, 500 milligrammes à 3 grammes/jour, choisir si possible des "formules à action

prolongée" où l'acide ascorbique est associé aux bioflavonoïdes.

- Vitamine A (retinol) 5 000 à 20 000 U.I./j. dans le cas du stress, dans la cancérologie

(prévention) ou les affection tumorales bénignes et dysplasies susceptibles de dégénérer.

- Vitamine E (alpha-tocopherol) 400 à 800 U.I./semaine dans le cadre de la prévention des

maladies cardio-vasculaires et de leurs rechutes.

Page 132: MICRONUTRITION ET NUTRITION … · Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION, INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes

132

- Bêtacarotènes ou caroténoïdes complexes 20 000 à 60 000 U.I./j.(en l’absence de tabagisme

avéré et même ancien)

- Sélénium 50 à 200 microgrammes/jour

- Zinc 10 à 50 milligrammes/jour

- Méthionine, 300 milligrammes à 1 gramme/jour

- L-cystéine ou N-acétyl-cystéine, 500 milligrammes à 3 grammes/jour

- Coenzyme Q10 ou Ubiquinol 10, (pathologie cardio-vasculaire) 30 à 200 milligrammes/jour

pour l’ubiquinine, 30 à 60 pour l’ubiquinol.

Il est souvent conseillé d'ajouter, du Manganèse à la dose de 2 à 5 milligrammes/jour de la

Vitamine B6, à la dose de 100 milligrammes à 200 milligrammes/jour (en évitant de

prolonger au delà de deux mois), de la vitamine PP (Niacine ou Niacinamide) à doses filées,

bien prises à la fin des repas, à la dose de 50 à 200 milligrammes/jour, ou plus généralement

des préparations polyvitaminiques B apportant 50 à 100 milligrammes/jour des principales

vitamines de ce groupe dont le PABA.

Un exemple réussi de ce type d'association en complémentarité et synergie est publié dans la

revue "journal of nutritional medecine" vol.2 n°3:

"Une biopsie de moelle pratiquée chez un jeune homme de 25 ans qui se plaignait

d'une fatigue inexpliquée depuis deux ou trois ans révéla un état pré-leucémique.

On lui conseilla, par jour: 1 gramme de vitamine C, 800 U.I. de vitamine E, 400

microgrammes de Sélénium, 30 milligrammes de Zinc, 2 grammes de Cystéine et 50

milligrammes de Bêtacarotène.

Après trois mois de traitement les analyses sanguines étaient normalisées et après six

mois la ponction de moelle était redevenue normale."

Ce type d'observation illustre bien la réversibilité potentielle des phénomènes

dysplasiques ou précancéreux en présence de traitements nutritionnels et en particulier

antioxydants correctement choisis.

LES AUTRES AFFECTIONS "SENSIBLES" AUX ANTIOXYDANTS

LA PATHOLOGIE DIGESTIVE

L'association de SOD, de vitamines A, E, C et bêtacarotènes, de Zinc, Sélénium

associés à de l'acidophilus, du "moût de pain fermenté" (kwas) ou parfois du charbon végétal

activé permet d'aider à la résolution de bon nombres de troubles du transit (constipation ou

diarrhées) de colites bénignes, d'inflammations ou ulcérations ou même d'affections plus

graves ou auto-immunes comme la rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn.

LA PATHOLOGIE RHUMATISMALE

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Qu'elle soit non inflammatoire (arthrose) ou très inflammatoire et auto-immune (monoarthrite,

polyarthrite, spondylarthrite...) elle est accessible à ce type de traitement.

A des doses assez fortes les vitamines E et C associées au Sélénium, au Zinc et au

Manganèse, parfois au Cuivre, en cas d'inflammation aiguë et presque toujours à des

supplémentations en acides gras polyinsaturés (n-3, d'origine marine et n-6 d'origine végétale,

onagre ou bourrache) permettront de moduler la synthèse des prostaglandines (ces agents

régulant la croissance et l'immunité, donc l'inflammation). cette régulation se fera au bénéfice

des prostaglandines anti-inflammatoires, avec une réponse souvent très objective au niveau de

la douleur, de la mobilité et du syndrome inflammatoire biologique.

LES MALADIES DE LA PEAU

Nous en avons déjà parlé: le soleil est plus souvent notre ennemi que notre ami. Les rayonnements UVA et UVB conduisent à l'activation de l'oxygène moléculaire o, avec production de radicaux libres oxygénés qui sont à l'origine des "coups de soleil" du vieillissement prématuré de la peau et de certains cancers. Une intéressante étude a été publiée par Gensler et Magdaleno, dans la revue "Nutrition et Cancer" 15 (1991) 97-106: Elle objective, chez la souris exposée aux rayonnements UV la protection induite par l'application, en topique, de vitamine E qui a abaissé de façon significative l'immunosuppression et la photocarcinogénèse (induction de lésions pré- ou cancéreuses, par les UV).

EN OPHTALMOLOGIE

Selon Droy-Lefaix, Ferradini et Gardes-Albert (dans: « les radicaux libres en dix questions,

IPSEN ») l’œil est l'une des structures de l'organisme les plus sensibles à l'agression

radicalaire car il dispose, à la fois:

- d'un métabolisme réunissant toutes les conditions pour générer des radicaux libres (très actif,

grand consommateur d'oxygène et faisant intervenir des transferts électroniques)

- d'une surabondance de membranes, cibles idéales de la lipoperoxydation (membranes

endocellulaires des cellules neuro-sensorielles, cônes et bâtonnets).

- a cette "production radicalaire intrinsèque" il faut ajouter celle qui est due à l'exposition

solaire de l’œil.

Les dégénérescences rétiniennes, rétinopathies diabétique ou dégénérescence maculaire liée à

l'âge, la cataracte et les maladies inflammatoires de l'oeil sont « radicaux dépendants ».

Toujours d'après les chercheurs IPSEN, "chez les patients atteints de cataracte, on observe

effectivement une diminution de l'activité des systèmes de défense anti-radicalaires (sod,

catalase, glutathion peroxydase) (...) l'incubation des cristallins avec la superoxyde dismutase,

la catalase, ou la vitamine E antagonise cet effet, démontrant clairement la responsabilité des

radicaux libres oxygénés."

Classiquement on conseille en administration locale ou générale: les vitamines A, B1, B2, B6,

C et E , le Zinc, le Sélénium, les Carotènes...

EN ANGEIOLOGIE ET PHLEBOLOGIE

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Les troubles de la micro-circulation (insuffisance circulatoire cérébrale, avec son cortège de

troubles du sommeil, de la mémoire, de l'attention..., les syndromes de Raynaud et les

engelures au moindre froid...) ainsi que les veinites et hémorroïdes chroniques sont bien

entendu accessibles à ces stratégies. Il faut ici souligner l'importance des vitamines E et C, des

bioflavonoïdes, et des extraits de ginkgo biloba et de Chrysanthellum Americanum.

EN OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE (ORL)

Des symptômes très courants tels que vertiges, troubles de l'audition et acouphènes peuvent

être dus à l'effet combiné de vaso-spasmes artériolaires et de l'atteinte des structures

anatomiques de l'oreille.

LES DYSREGULATIONS HORMONALES ET LE SYNDROME PREMENSTRUEL

Un grand nombre de femmes, plusieurs jours avant leurs règles, prennent du poids, souffrent

de tensions et de douleurs mammaires, de douleurs et de congestions pelviennes, de maux de

tête, de troubles du caractère ou de l'humeur... il s'agit là du syndrome prémenstruel qui trouve

son origine au niveau d'un déséquilibre entre les différentes sécrétions hormonales, ovariennes

ou hypophysaires, le catabolisme de ces hormones au niveau hépatique et souvent, des

troubles de la circulation veineuse.

La prise régulière de vitamines A, B et surtout B6, E et C et bioflavonoïdes, de zinc, souvent

de magnésium, d'acides gras poly-insaturés (n-6), et d'extraits végétaux de ginkgo biloba ou

chrysanthellum americanum améliore très souvent et très simplement ce type de syndrome où

l'agression radicalaire existe aussi bien au niveau de l'origine hormonale que de la circulation

veineuse.

EN DIABETOLOGIE

Il a été confirmé que chez les sujets diabétiques le taux de lipoperoxydation était

significativement supérieur a celui des sujets témoins. il est encore plus élevé en cas de

microangiopathie: prévenir cette maladie vasculaire qui signe la véritable gravité des

syndromes diabétiques passe probablement par la prescription en continu d'antioxydants.

EN NEUROPSYCHIATRIE ET NEUROGERIATRIE

Les radicaux libres en excès perturbent les synthèses protéiques et donc les synthèses et

métabolismes des neuromédiateurs. ils sont responsables de l'accumulation intra-cérébrale de

pigments liés au vieillissement. des essais sont actuellement en cours dans le cadre du

traitement des syndromes de vieillissement pathologique (la maladie d'Alzheimer et la

maladie de Parkinson).

EN TOXICOLOGIE

Le catabolisme de certains composés chimiques s'accompagne de libération de radicaux libres

qui induisent ou renforcent la toxicité de ces produits: par exemple le tétrachlorure de

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carbone ou le Paraquat (herbicide). la toxicité médicamenteuse n'échappe pas à ce phénomène

par le biais de la lipoperoxydation, au moment du catabolisme hépatique et rénal de certaines

molécules (antibiotiques antituberculeux, gaz utilisés en anesthésie...).

La cardiotoxicité de certaines chimiothérapies anticancéreuses peut être atténuée ou prévenue

par l'administration d'antioxydants.

LES PHENOMENES LIES A LA POLLUTION DES GRANDES VILLES... et au

TABAC

Il s'agit essentiellement de l'ozone présente dans les atmosphères polluées et ionisées positivement des grandes villes. cette ozone réagit avec les acides gras polyinsaturés pour libérer des trioxides. si le degré hygrométrique de l'air est important (humidité) il se forme du peroxyde d'hydrogène , puis des radicaux oxydants OH

°

en présence de fer.

Morrow et coll.de l’Université Vanderbilt à Nashville, Etats Unis ont publié dans le

Lancet du 4 mai 1995 (vol. 348, N°18, p.1198) une étude démontrant que le tabagisme

provoquait bien des lésions oxydatives.

LA PREVENTION DES PERTURBATIONS ET DES PATHOLOGIES LIEES AU

VIEILLISSEMENT

La théorie radicalaire explique sans conteste une grande part des manifestations cliniques et

biologiques du vieillissement.

Chez les personnes âgées on rencontre souvent, en ville, dans les institutions de retraite et

dans les hôpitaux des pathologies de carences vitaminiques, minérales, protéiques et

hormonales.

On sait que cette pathologie conduit à une diminution de l'immunité souvent manifestée par

une insuffisance des taux d'hormone thymique et/ou surrénale... et un désordre quantitatif ou

qualitatif des sous populations lymphocytaires. On sait également qu'un certain nombre des

ses manifestations cliniques et biologiques sont réversibles après correction de l'équilibre

alimentaire et une supplémentation en nutriments micro-nutriments adéquats. une prévention

est donc certainement possible. quand, comment, à partir de quel âge et à quelles doses ?

L’évaluation du stress oxydatif

En principe réservée à l’exercice médical, du moins en France, elle consiste à réaliser

plusieurs dosages sanguins qui se complètent les uns les autres:

- Le statut antioxydant est un kit de réactifs que le laboratoire met en présence du sang ou du

sérum. Il mesure le temps que met ce sérum à réagir vis à vis de l’oxydation induite par les

réactifs. Il évalue donc l’ensemble des systèmes antioxydants sans détailler ces systèmes.

- Le Dosage du MDA ou malonyldialdéhyde (voir plus haut). Rappelons que cette substance

est une forme réactive de l’oxygène (FRO) particulièrement agressive qui altère la fluidité des

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membranes cellulaires, altérant le fonctionnement de la cellule et risquant même

d’endommager l’ADN.

- Le dosage de l’homocystéine sanguine ou homocystéinémie révèle une insuffisance

d’apport en vitamines B6, B9 (folates) et B12 lorsqu’il est élevé. Plus grave, cette

hyperhomocystéinémie est directement corrélée avec le risque cardio-vasculaire (infarctus,

troubles vasculaires artériels et veineux). Et plus intéressant, une étude publiée en mars 1994

(Jama vol 19, N°279) et réalisée sur une cohorte de l’étude Framingham indique que ce

facteur de risque lié à l’hyperhomocystéinémie semble indépendant des autres facteurs tels

l’hypercholestérolémie ou l’oxydation des LDL.

- Le dosage des enzymes responsables du contrôle du stress oxydatif telles la Super Oxyde

Dismutase (SOD), la Glutathion Peroxydase (GLSPx) commence à se pratiquer.

- On complète ces dosages enzymatiques par l’évaluation en spectroscopie d’absorption des

nutriments impliqués dans le métabolisme de ces enzymes: cuivre, manganèse, sélénium et

zinc extra et intraglobulaire et par le dosage des métaux lourds (xénobiotiques) et oxydants

tels le plomb, le cadmium, le nickel et si besoin le mercure. Il faut cependant bien comprendre

qu’un dosage sanguin normal n’élimine pas une intoxication d’un compartiment particulier de

l’organisme, d’un organe ou d’un tissu spécifique.

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10 EXAMEN CLINIQUE, PARACLINIQUE et BIOLOGIQUE DES DESORDRES NUTRITIONNELS. Utilisation des INTERROGATOIRES et TESTS pour le nutritionniste.

La véritable pratique de la supplémentation, de la prévention, de la thérapie en nutrition et

médecine orthomoléculaires passe obligatoirement par une phase dite d’évaluation de

l’équilibre nutritionnel.

Ce chapitre, à lui seul, pourrait donc faire l’objet d’un livre ou d’un cours entier. Il n’est

absolument pas exhaustif et correspond également à ce qu’est actuellement notre pratique et

notre exercice personnel de la nutrithérapie et de la médecine.

Il permet de répondre à certaines questions très souvent posées par les néophytes:

- Faut-il réellement supplémenter en dehors de l’alimentation?

- Comment faut-il le faire et à quelles doses?

- Quels sont les avantages et inconvénients.

- Combien de temps?

Car, à toutes ces questions, nous répondrons que seul le résultat compte, l’obtention de ce

résultat et le maintien dans le temps de ce résultat et que l’ensemble des tests que nous

décrivons dans ce chapitre doit permettre de répondre à ces questions.

En fonction de leurs définitions et de leurs lois, nutrition et médecine orthomoléculaires

conduisent à un abord particulier et différent du consultant.

Le conseil et/ou la prescription individuelle nutritionnelle devraient dépendre

essentiellement des résultats d'une consultation nutritionnelle ou médicale dont nous nous

proposons, ci-après, de définir les grandes étapes.

Car ces conseils ne peuvent qu’être strictement individuels et spécifiques.

Cet argument rend caduque toutes les questions du type:

« Êtes-vous pour les « forts » ou les « faibles » dosages? »

Ce à quoi on peut répondre:

« Il n’y a pas de forts ou de faibles dosages mais des dosages adaptés à une

situation donnée chez un individu donné ».

Et il diminue considérablement l’intérêt des recettes de magazines à grand tirage en dehors

d’une sensibilisation du public.

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La consultation nutritionnelle

Les praticiens en nutrition et médecine orthomoléculaires (nutritionnistes ou médecins)

aborderont leurs patients avec un certain nombre de questions, d’outils et d'examens en

commun. Seul le médecin sera en mesure de proposer des tests de réalisation plus technique.

Ces tests peuvent être considérés comme de véritables marqueurs biologiques humains: ils

situent l’individu sur une échelle de fonctionnement bio-cellulaire, une échelle de forme

et de santé qui permettra de déterminer un âge biologique réel ainsi que les possibilités et

les moyens d'acheminement vers un OPTIMUM QUANTITATIF ET QUALITATIF DE VIE.

Un certain nombre de ces tests et examens peuvent être proposés au public à titre d'auto-

évaluation. C’est d’ailleurs le cas dans certains pays comme les Etats-Unis où leur diffusion

permet de s’intéresser personnellement à l'évaluation de sa forme et de sa santé.

L’INTERROGATOIRE:

- Il doit porter sur l'hérédité du patient: un certain nombre d'affections héréditaires peuvent

être largement améliorées par la nutrition et la médecine orthomoléculaires. Le terrain

héréditaire et génétique et les antécédents familiaux permettent à la fois de mieux situer

l’individu, de mieux comprendre ses risques et ses tendances évolutives, mais aussi les limites

de notre intervention préventive ou curative.

C’est la grand difficulté pour interpréter correctement toutes les études faites sur les

nutriments et notamment celles qui tentent d’apprécier le rôle préventif en cancérologie de

certaines vitamines car les variations génétiques individuelles sont telles qu’elles limitent bien

entendu la portée de la supplémentation. Or ces données individuelles ou collectives, qu’elles

intéressent la génétique ou le mode de vie, ne sont pas toujours correctement précisées ce qui

devrait, en bonne logique et rigueur scientifique, limiter et moduler les possibilités

d’interprétation et d’extrapolation de telles études. A titre d’exemple, beaucoup d’études

portent sur des populations de Finlandais (études des cohortes de Framingham) et il est

difficile de penser que l’on peut les extrapoler sans réflexion à la population Française ou

Italienne dont la génétique et le mode de vie sont bien différents.

Il faut de toutes façons tenter de connaître un maximum d’information sur la santé des

parents, ascendants, collatéraux et enfants, leurs principales affections, l’âge de leurs décès

et les circonstances. C’est en tous cas une façon bien utile de promouvoir une prévention

nutritionnelle ou malheureusement une façon pour nous d’en connaître, à l’avance, les

limites.

Il faut ensuite s’intéresser au mode de vie, et ce depuis la naissance jusqu'au jour de la

consultation:

- lieu de naissance, époque et conditions de naissance

- lieux de vie, environnements

- niveaux socioculturels,

- sports, tabac, habitudes de vie, voyages...

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Le lieu de naissance et les lieux de séjour (même brefs) dans certains pays permettent de se

faire une idée des possibilités de rencontre avec certaines pathologies infectieuses et/ou

parasitaires et donc des risques d’altération du système digestif et de l’absorption

nutritionnelle. A titre d’exemple nous connaissons peu d’individus de race blanche nés en

Afrique et plus encore s’ils y ont vécu de nombreuses années de leur jeunesse qui ne sont pas

ou n’ont pas été porteurs d’infections ou de parasitoses chroniques qui, même si elles ne sont

pas des maladies au sens propre, ont pu ou peuvent altérer leur bon fonctionnement digestif et

leur équilibre général.

Nous avons l’habitude d’affirmer que toute nutrithérapie commence avec l’examen, la

rééquilibration et la thérapie du tube digestif dans son ensemble et que ce tube digestif

commence à la bouche et se termine à la marge de l’anus.

L’examen de la bouche sera l’occasion de faire un examen des dents, des prothèses et

amalgames, de leur bon ou mauvais états, des différences de potentiel entre les métaux en

bouche qui permettent de se faire une idée sur les risques d’intoxication métallique, de l’état

des gencives, de la langue....

Il sera parfois nécessaire de faire compléter cet examen par une radiographie panoramique

dentaire et de conseiller la consultation d’un spécialiste qui devra statuer sur l’état global

bucco-dentaire, sur l’état occlusal.

Cet examen global et minutieux permettra de se rendre compte de risques d’intoxication mais

aussi de risques de carences nutritionnelles, par exemple:

- La lividité des muqueuses dans certaines carences en fer,

- La langue gardant l’empreinte des dents dans l’intoxication mercurielle,

- La langue saburrale de la mycose digestive chronique,

- La langue « framboise » des carences en vitamines B,

- La mauvaise haleine de l’infection digestive chronique ou de l’excès de vitamines B,

- Le bruxisme (grincement nocturne des dents) gage de dystonie et très souvent de carences

notamment en calcium ou magnésium...

L’examen de l’anus peut révéler la présence d’hémorroïdes qui si elles saignent peuvent

traduire des déficiences nutritionnelles (vitamines B, K1, C et flavonoïdes...) et génère des

pertes excessives de fer qui seront à l’origine d’états de fatigue chronique et d’anémies que

l’on confondra souvent avec de la dépression. Les démangeaisons anales peuvent révéler des

infections, des mycoses ou des parasitoses intestinales.

La palpation de l’abdomen révèle des zones de tension et de ballonnements, des troubles du

transit et des spasmes. Elle tente, comme dans tout examen médical, si les conditions de

réalisation le permettent, d’évaluer le volume hépatique, la sensibilité du bord inférieur du

foie et de la zone vésiculaire.

L’époque de la naissance (après guerre), les conditions de naissance, de gestation et de petite

enfance, mais aussi le niveau socioculturel peuvent donner une idée des risques de déficience

ayant une incidence sur la croissance et/ou la maturation.

Les lieux de vie (grande ville, ville moyenne ou petite, campagne, vallées...) peuvent donner

une idée des risques inhérents aux pollutions (oxyde de carbone, plomb, cadmium,

aluminium, nitrates, pesticides, insecticides, autres rejets industriels...). Le rythme et la

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nature des voyages peuvent donner les mêmes orientations et renseigner de plus sur les

niveaux de stress, de fatigue et de besoins nutritionnels.

Bien entendu il faut noter les mauvaises habitudes comme les bonnes et tenter de les évaluer

le plus précisément possible, à la fois au plan quantitatif et qualitatif: tabac, drogues, alcool...

sports, quels types de sports, de pratique, avec quelles fréquences et quelles intensités, bien ou

mal tolérées.

- Les antécédents personnels fonctionnels, médicaux et chirurgicaux seront notés dans

l’ordre chronologique et (pour le médecin) s’il existe des documents de type carnets de santé

ou de soin, comptes-rendus d’hospitalisation ou de traitement, il faudra bien entendu

demander à y avoir accès.

L’existence de nombreux traitements au long cours peuvent considérablement modifier les

équilibres nutritionnels et les métabolismes de certains nutriments:

- les antibiotiques modifient le fonctionnement et l’immunité de la flore intestinale, surtout

s’ils sont fréquemment répétés,

- les anxiolytiques, les barbituriques, les antiépileptiques, les anti-inflammatoires, les laxatifs,

les anticoagulants... modifient le métabolisme de certaines vitamines.

Les maladies chroniques, surtout si elles sont inflammatoires, augmentent considérablement

la consommation et le besoin nutritionnel de par une probable augmentation du stress

oxydatif.

Les thérapeutiques qui traitent ces maladies, comme les antibiotiques, les antiviraux, les

antimitotiques et les radiothérapies augmentent encore cette consommation et donc la

nécessité de supplémenter.

Lorsque l’on réalise des tests ou des dosages nutritionnels chez de tels malades on est surpris

à la fois de leurs faibles taux corporels en nutriments et des effets positifs parfois très rapides

qui découlent de la supplémentation et qui vont de pair avec l’augmentation de taux

mesurables.

Les maladies aiguës, si elle sont répétitives, peuvent dénoter de faiblesses immunitaires et

souvent nutritionnelles et de risques d’interférences médicamenteuses avec les nutriments.

- L’interrogatoire nutritionnel sera un incontournable élément de tout conseil, qu’il soit

préventif ou curatif. Nous ne saurions en effet concevoir une supplémentation avant la

tentative d’une thérapie ou si besoin un d’un simple réordonnancement nutritionnel.

Les modes d'alimentation aux différents âges de la vie donneront une idée sur les risques

de carence à ces âges spécifiques de croissance et de maturation hormonale et/ou osseuse et

de leurs conséquences qui peuvent devenir permanentes et incurables.

L’interrogatoire à propos du mode actuel d'alimentation est encore plus fondamental.

A ce propos, il me semble préférable, plutôt que de s’en remettre des interrogatoires préparés,

de demander de "décrire sans rien omettre" sa dernière semaine d'alimentation ou au pire une

« journée type », dans les conditions habituelles, en commençant par le petit déjeuner, en

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oubliant pas de faire préciser l’importance des repas, leurs horaires, les prises alimentaires

entre les repas, (grignotages), les boissons, les bonbons...

Cet interrogatoire permettra de déterminer si « en gros » l’équilibre nutritionnel est bon ou

très loin de ce que l’on considère comme un bon équilibre d’apport:

- 15% de protéine avec une fraction « animale », fraction non contournable,

- 30 % de lipides en respectant les apports définis au chapitre ci-dessus

- 60 % de glucides, en évitant les « intoxications » aux glucides rapides

... et surtout un bon petit déjeuner, avec une part de protéines animales, des fruits secs et pas

trop de graisses.

Cuisine ou plats préparés ou surgelés? Comment fait on la cuisine? Quels sont les types

d’assaisonnements?

Aliments plutôt « bios » (avec leurs avantages et inconvénients) ou « super marché »?

Mange t’on assis, debout, trop vite ou trop lentement , tôt ou tard, seul ou en famille, devant

la télévision?

Suit on souvent des régimes, de quelle nature, durée et fréquence? Est-on à tendance

végétalienne, végétarienne, omnivore? Y-a t’il des aliments que l’on ne mange jamais et

pourquoi?

La nourriture est elle plaisir vrai ou compensation?

A t’on des fringales, des boulimies, pour quel type d’aliment?

Comment digère t’on, a t’on sommeil ou non après les repas? Est-on ballonné ou non, le

transit est il plutôt rapide ou lent ?

Quelle place donne t’on à la gourmandise et à la convivialité?

La qualité et la quantité des huiles alimentaires, les modes de cuisson, de conservation et de

préparation des aliments doivent être notés ainsi que les quantités, et températures (et

qualités!) de liquides absorbés journellement.

- L’interrogatoire à propos de l’état psychologique et émotionnel et des "niveaux de

stress" doit être mené avec doigté. On peut tenter d’utiliser des « échelles de stress » (Pichot)

ou des tests graphologiques ou autres..., on peut également tenter de bavarder et d’estimer les

réactions. Les états dépressifs sont souvent annoncés ou masqués par des états

d’hypersensibilité neuro-affective, par des conduites d’évitement ou de rituels, par des

insomnies ou par des somatisations dont la cible est le transit et la digestion. L’usage habituel

de médicaments anxiolytiques, tranquillisants, somnifères ou antidépresseurs doit être

soigneusement noté et l’on doit tenter d’évaluer ses interactions avec les métabolismes

nutritionnels. Les signes de carences en magnésium et/ou en calcium sont très souvent

l’hypersensibilité au stress, mais aussi au bruit, les crampes, les contractures, les insomnies,

les fasciculations musculaires. Les carences en vitamines du groupe B et notamment en B1

augmentent considérablement la sensibilité au stress. Les carences en B1, B5, B6, B9 et B12

peuvent être à l’origine de fausses dépressions, dites « dépressions nutritionnelles ». Les

carences métalliques en fer et zinc ont le même effet il faut être attentif à la survenue de telles

carences en cas de surmenage, après les règles, en cours et après la grossesse, en cours

d’allaitement, de surmenages physiques, intellectuels et sportifs. Les carences ou déficiences

en acides aminés sont fréquentes lorsque le régime n’est pas assez riche en protéines de bonne

valeur biologique ou lorsque l’organisme n’est pas en bonne condition pour les absorber et les

métaboliser. On peu ainsi voir de nombreux états de fatigues et d’asthénie améliorés par la

prise d’arginine, d’ornithine, de carnitine, de tyrosine, de phénylalanine. Les sujets se dopant

aux sucreries mais aussi à l’alcool et aux chocolat manquent souvent des ces acides aminés

mais aussi de magnésium et de plus généralement de protéines; ils sautent souvent les repas et

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ont une alimentation trop sucrée. Ce sont des sujets fragiles, fatigués, stressés, stressables et

stressants... qui peuvent être rapidement améliorés par quelques conseils simples, tout aussi

efficaces et bien moins dangereux que bon nombre de médications.

- L’interrogatoire à propos des "niveaux de forme": permet d'apprécier des troubles

fonctionnels liés à des déficiences ou des carences permanentes ou épisodiques.

La forme est un « gage de santé », elle ne fait pas bon ménage avec la maladie. Le tout est

de la définir ce qui n’est pas toujours facile mais il faut préciser que si elle n’est pas

obligatoirement dépendante de l’âge elle doit cependant lui être adaptée surtout en matière de

performances sportives.

La forme intellectuelle et mémorielle est importante. Cette méforme et en particulier la

diminution de la mémoire pour les événements récents est souvent en rapport avec la prise au

long cours de certains médicaments anxiolytiques ou sédatifs. Elle peut être due plus

simplement à un manque d’exercice et de pratique de sa fonction. Elle peut annoncer des

troubles vasculaires et donc un éventuel risque d’accident vasculaire. Elle peut traduire un

stress excessif, une intoxication par diverses substances dont les métaux lourds et bien

entendu des déficiences hormonales, biochimiques (neurotransmetteurs) et nutritionnelles,

toutes ces déficiences étant bien entendu intriquées et liées.

L’examen clinique global

La nature et la forme de cet examen seront bien différentes en fonction de leur cadre et de leur

raison:

- consultation médicale préventive et/ou nutritionnelle,

- consultation médicale classique mais approche nutritionnelle en recherche d’effets

synergiques ou adjuvants et si besoin en tenant compte des nécessités thérapeutiques. C’est le

cadre que nous connaissons dans l’exercice en cancérologie, en psychiatrie ou en

infectiologie.

- consultation nutritionnelle par un nutritionniste qui ne dispose pas obligatoirement de la

formation et du matériel nécessaire aux examens médicaux,

- consultation dans un magasin de diététique ou un centre de cure pour établissements de

conseils diététiques et nutritionnels sans qu’aucune intimité ou examen ne soit réellement

possibles ce qui ne signifie pas obligatoirement que l’examinateur doit être incapable de noter

certaines données immédiatement et facilement perceptibles.

Nous décrivons ici ce que pourrait être une consultation médicale. A chacun de faire en

fonction de sa pratique, de son mode de travail , de sa profession de ses buts, de ses

connaissances et de son matériel, en évitant d’aller au delà d’une éthique et d’une prudence

élémentaire. N’oublions pas que « l’exercice illégal de la médecine » est lié à l’établissement

d’un diagnostic ou à sa simple tentative d’établissement. On peut, bien entendu, faire de

l’évaluation nutritionnelle sans tenter ce risque.

On notera donc, si possible:

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- l’âge, le poids, la taille, le tour de taille et de hanche, le nombre de grossesses, la tension

artérielle aux deux bras, debout et assis.

- L’aspect et qualité de la peau:

Est-elle pâle, fine, épaisse, humide, sèche, déshydratée, eczémateuse, avec ou sans

démangeaisons et dans quelles circonstances, infectée....?

On notera la mesure du pli cutané sur certaines zones du corps. Elle donne un bon reflet de la

masse grasse et bien entendu l’existence de zones cellulitiques ou la présence de tâches

cutanées.

- On recherche l’existence de zones douloureuses ou de raideurs musculaires et articulaires et

l’état apparent de la circulation veineuse.

- L’aspect des ongles:

Sont ils épais, striés, tachés de blancs (carences en zinc chez l’enfant) abîmés, rongés....?

- L’aspect des cheveux:

Sont ils secs, ternes, gras, avec des pellicules (carences en sélénium), trop fins et fragiles

(carences minérales), y a t’il des alopécies? (carences en vitamines B, ou carences minérales,

pathologies digestives ou hormonales...).

- L’aspect de la langue, de la bouche et des dents que nous avons traité mais aussi l’aspect

des organes de la vue et de l’audition, sans qu’il soit ici question d’examens approfondis

confiés au spécialiste.

- L’aspect général de l’individu, de sa statique, de sa tenue, de sa mobilité, de son équilibre et

de sa souplesse...

- On doit noter l’état psychologique et émotif:

L’individu est-il globalement triste ou gai? Manifeste t’il des signes d’émotivité,

d’impatience, d’anxiété, de nervosité, de peurs et de phobies...?

Le médecin complétera ou intégrera ces données dans un examen médical quasiment

classique et n’oubliera pas de noter:

- qualité et efficacité de la digestion, goûts et dégoûts, intolérances ou allergies, sans oublier

l'état du transit et des selles.

- qualité de la forme, et de la récupération, capacités de self-control ou d'expression. La

réalisation de dessins ou de tests psychométriques peuvent éventuellement faire partie de cet

examen.

- quantité, qualité, horaires et besoins de sommeil, capacités de veille, de résistance au travail

et de récupération,

- qualité apparente de l'éveil, de l'écoute et de la mémorisation.

Les tests non médicaux de l’équilibre physiologique et nutritionnel:

Ils peuvent être pratiqués dans un milieu médical, nutritionnel non médical ou sportif.

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- Le test d'élasticité cutanée permet d'apprécier par simple pincement, au niveau du dos de la

main ou du cou, l'élasticité de la peau et l’équilibre nutritionnel. Il n'a d'intérêt qu' à partir de

50 ans. De même l’appui avec un doigt sur certaines zones du corps qui ne retrouvent pas

immédiatement leur couleur d’origine peut donner une appréciation de la bonne qualité de la

vascularisation capillaire.

- Les tests de réaction aux stimuli. Celui de la règle plate permet de situer sa vitesse de

réaction par rapport à une échelle bien connue. On lâche la règle au top, combien de

centimètres faut il pour l’arrêter. Mais prenez garde à utiliser toujours la même règle. Le

score est donné par la graduation où vous êtes arrivé à arrêter la règle. Faites trois mesures et

prenez la moyenne de ces trois mesures: Il est de 28/30 vers l'âge de 20 ans pour arriver aux

environs de 15 à l'âge (fonctionnel) de 60 ans.

- Le test de l'équilibre statique reste l'un des meilleurs tests permettant d'apprécier les

facultés d'équilibre qui chutent de 100% entre vingt et quatre vingt ans. Sur un pied bien à plat

et si possible déchaussé, lever l’autre jambe à 45 degrés, fermer les yeux et... tenter de rester

ainsi le plus longtemps possible. Ce test évalue non seulement l’équilibre et donc les facultés

de coordination mais également la souplesse. Chronométrez: à 20-25 ans d’âge fonctionnel on

doit pouvoir rester plus de trente secondes, à quarante ans la durée n’est plus que de quinze, à

65-70, elle est aux environs de cinq secondes.

- Le test d’accommodation visuelle évalue l'effet de l'âge sur l’accommodation visuelle:

rapprocher la feuille de votre journal, à quelle distance devient elle floue. A vingt ans, on peut

approcher la page jusqu'à 10 cm des yeux sans que les caractères se brouillent. Les distances

sont respectivement de 14 cm à trente ans, de 23 cm à quarante ans, de 38 cm à cinquante ans

et de un mètre à soixante ans et plus.

Les tests du cabinet médical ou du centre spécialisé

La capacité vitale déterminée lors des épreuves fonctionnelles respiratoires et corrigée en

fonction de la taille explore la capacité respiratoire dans son ensemble musculaire et

pulmonaire ainsi que l'état de la commande nerveuse de cette fonction. Il constitue d'après les

résultats de l'étude de Framingham, l'un des meilleurs marqueurs de l'âge biologique et l'un

des meilleurs marqueurs prédictifs quant à la durée de vie. De plus, il n'est quasiment pas

influencé par la condition d'entraînement sportif.

A 30 ans et au dessous la CV devrait presque atteindre les cinq litres. A quarante ans, elle doit

se situer entre quatre et cinq litres. Elle n'est plus, en moyenne qu'entre trois et quatre litres à

50 ans, de trois litres à 60 ans et au dessous de trois litre à 70 ans et au delà.

Au cours de l'étude de Framingham (Massachusetts) qui porta sur une grande partie de la

population de la ville, la capacité vitale a constitué un des éléments les plus fiables de

prédiction en matière de survie ultérieure: les individus dont la CV était diminuée par rapport

aux chiffres de leur âge ont vécu moins longtemps.

D'autres marqueurs peuvent être déterminés lors d'un examen cardio-respiratoire tel que

devrait le pratiquer tout sportif de plus de quarante ans et tout candidat à une longévité de

qualité:

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- La consommation maxima d'oxygène ou VO2 max est un bon marqueur à condition que

les résultats soient comparés à ceux de sujets ayant des conditions d'entraînement sportif

équivalentes.

- L'adaptation du rythme cardiaque à l'effort et la vitesse de récupération constitue un

bon marqueur de l'adaptation cardiaque, mais il dépend également de l'entraînement physique.

C’est le célèbre test de Ruffier: ce test peut être aisément réalisé par une personne habituée à

le faire pratiquer. Il est souvent utilisé par les médecins pour réaliser des certificats de "non

contre-indication" à l'exercice physique car il explore l'adaptation cardio-vasculaire à l'effort.

Il a cependant le double inconvénient d'être influencé par l'entraînement physique et de

présenter un risque (faible) chez les personnes âgées ou fragiles chez qui on diminuera

l'intensité de l'effort demandé.

Prenez votre pouls au repos pendant quinze secondes et notez le. Puis effectuez trente flexions

complètes en 45 à 60 secondes, et notez le pouls (mesuré sur 15 secondes) dès l'arrêt de

l'exercice et encore une fois (toujours sur quinze secondes) une minute après la fin de

l'exercice. Vous multipliez les trois chiffres notés par 4 et vous obtenez donc trois valeurs: P0,

P1 et P2. L'indice de Ruffier est donné par la formule:

(P0 + P1 + P2) - 200

10

Il doit être inférieur à 3 chez des sujets en très bonne forme, entre 5 et 10 chez les

sujets en forme, entre 10 et 15 pour une forme moyenne. De plus le pouls en fin d'exercice ne

devrait pas dépasser 150 pulsations/minute et la récupération après une minute doit être

supérieure à 70%. Les sujets ayant un indice supérieur à 15 sont à surveiller: ces derniers

peuvent être fatigués et sédentaires. Chez les personnes âgées ou peu entraînées on pourra se

contenter de 20 flexions en quarante secondes, en gardant toujours le même protocole pour

des mesures ultérieures.

- La pression artérielle systolique et ses variations sous stress ou sous effort est considérée

actuellement comme l'un des meilleurs marqueurs prédictifs au plan cardio-vasculaire, à

condition de tenir compte des facteurs individuels héréditaires ou d'environnement.

- L'examen ophtalmologique de l’accommodation, la mesure du champ visuel ainsi que de la

capacité auditive permettent d'affiner l'âge biologique réel.

D'autres examens réalisés habituellement à des fins diagnostiques permettent de suspecter

d'éventuels troubles métaboliques et/ou carentiels et de mieux déterminer l'âge biologique du

patient.

Les tests biologiques de laboratoire

- Le test de tolérance au glucose avec mesure de la glycémie après charge de 75 grammes de

glucose et éventuellement mesure, en parallèle, de l'insulinémie et du peptide C, permet

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d'évaluer les capacités pancréatiques et/ou périphériques à métaboliser les hydrates de

carbone. Ce test est également influencé par la condition physique et l'état digestif et

psychologique du sujet.

- L'évaluation de la fonction rénale est réalisée par l'étude de la clearance à la créatinine la

mesure de la microalbuminurie de 24 heures est également un bon marqueur du vieillissement

rénal en dehors de toute pathologie connue.

- Le dosage de la cortisolémie à 08h. et à 17h. donne un reflet de l'activité cortico-

surrénalienne et de la résistance à la fatigue. Il peut être éventuellement complété par des

épreuves dynamiques de stimulation.

- Le dosage des hormones surrénaliennes, thyroïdiennes, sexuelles et hypophysaires

devrait être proposé après la quarantaine. Certains dosages sont réalisé sur le sérum. Nous

préférons, quand ils sont réalisables, les dosages sur urines de 24 heures qui font abstraction

des pics horaires ou les dosages répétitifs sur salive. L’interprétation de ces dosages est

délicate et ne doit pas être faite sans entraînement ni expérience car les normes fournies par

les laboratoires ne correspondent pas toujours aux normes idéales que l’on cherche à obtenir

pour le maintien d’une forme et d’une santé optimisées.

- Les dosages de la DHEA et PREGNENOLONE, précurseur de nombre d’hormones

pourrait être, selon certains, un bon indicateur de vieillissement. Il en serait de même pour le

dosage sanguin ou salivaire de la mélatonine.

- La mesure du cholestérol total et HDL (appelé souvent: "bon cholestérol), des triglycérides

ainsi que du rapport Apo B/Apo A, permettent d'apprécier l'état athéroscléreux. Mais il faut

tenir compte de l'hérédité. D'autres marqueurs comme les Lp (a) sont à l'étude: ils semblent

être des facteurs de risque cardio-vasculaire indépendants des autres facteurs.

- Le dosage de la phosphatase alcaline peut orienter vers des états inflammatoires et/ou de

déminéralisation osseuse. Il peut révéler des états de déficience en zinc.

- La Gamma-Glutamyl-Transpeptidase ou Gamma-GT reflète les capacités hépatiques vis

à vis de l'alcool et parfois une intoxication hépatique.

- L'hypochlorhydrie gastrique qui est souvent la conséquence d'une infection chronique à

Hélicobacter Pylorii dont la fréquence croît avec l'âge entraîne des insuffisances digestives et

contribue à l'installation de colites chroniques, de gastrites ou d’ulcérations gastriques.

- La diminution des capacités sécrétoires du pancréas participe à l'installation d'un

déséquilibre nutritionnel. La cholécystokinine (CCK) sécrétée en excès, du fait de la

déficience sécrétoire en enzymes pancréatiques, entraîne de plus une aggravation de l'anorexie

par action directe de cette hormone sur le système nerveux central.

Dans certains cas particuliers on peut mesurer l'absorption intestinale par différents tests

(Tests au D-xylose).

- L'examen quantitatif ou qualitatif de l'hémogramme peut révéler, indépendamment des

anémies, un état carentiel en fer, vitamines B12 ou B6, folates (B9). L'examen au microscope

des hématies peut révéler des intoxications au plomb.

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- L'examen de l'ostéodensitométrie osseuse (qualité minérale et structurelle du tissu osseux)

peut attirer l'attention sur des phénomènes précoces de déminéralisation osseuse et permettre

l'instauration de protocoles de prévention de l'ostéoporose.

- Le bilan des différentes allergies respiratoires ou alimentaires peut, aujourd'hui, être réalisé

à partir d'un simple examen sanguin (RAST) ou de tests cutanés. Le diagnostic des allergies

ou intolérances alimentaires explique un grand nombre de pathologies de la digestion et de

fatigue. De telles allergies accompagnent souvent des phénomènes de malabsorption,

d'intolérance au glucose et des pathologies immunitaires. Certaines pathologies difficiles

devraient pouvoir bénéficier, non seulement de ces batteries de tests, mais aussi

d’interrogatoires soigneux sur et à propos de l’environnement, de l’habitat, des habitudes

alimentaires, afin de dépister des agressions toxiques.

- L'examen détaillé de la flore intestinale et de la digestion (coproculture complète faite par

des laboratoires entraînés) deviennent vite indispensables au cours de ce type de bilan

nutritionnel. Les pathologies microbiennes, parasitaires et surtout mycosiques entravent

l'excrétion et la réabsorption intestinale ainsi que l'absorption des nutriments et micro-

nutriments. Les pathologies mycosiques très fréquemment rencontrées témoignent de

dysfonctions chroniques des organes digestifs ainsi que du système immunitaire et se

traduisent parfois par des états inexpliqués de fatigue.

- Les bilans immunitaires permettent de comprendre, de suivre et de prévenir un grand

nombre d'affections sensibles à une approche préventive ou thérapeutique. Nous prescrivons,

selon les cas, trois types de bilans:

* le dosage des protéines spécifiques permettant d'apprécier les taux

d'immunoglobulines, d'évaluer les rapports d'un grand nombre de protéines impliquées soit

dans les phénomènes inflammatoire soit dans certaines pathologies où le système immunitaire

est tantôt à l'origine tantôt victime des déséquilibres nutritionnels et organiques. Ces "profils

protéiques par anticorps spécifiques" permettent de mettre en valeur et de suivre l'évolution

du patient en fonction des thérapeutiques proposées.

* Le Pini évalue le rapport de deux protéines de l'inflammation, (orosomucoïdes et

PCR) sur deux protéines structurelles (Préalbumine et Albumine) constitue un indicateur

précieux de l'état nutritionnel qui est actuellement très utilisé en gérontologie, en infectiologie

et cancérologie.

* Un autre type de profil protéique, matérialisé par un grand nombre de tests de

floculation informatisés (méthode du CEIA) offre une véritable sémiologie globale de

l'équilibre bio-cellulaire, réactif et immunitaire du patient. Cette méthode ne dose pas

spécifiquement les protéines mais fournit une image globale (courbe en V avec barre à 500)

qui oriente très simplement les thérapeutiques et permet d’en suivre les effets.

* Le dosage des sous fractions lymphocytaires permet d'affiner la connaissance des

pathologies du système immunitaire et de préciser l'aspect immunodéficitaire ou auto-immun

d'un grand nombre de pathologies.

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- Les dosages isolés de potassium, de calcium ionisé, de magnésium et de zinc

érythrocytaires sont quasi systématiques et réalisables partout en France.

Les tests spécifiques à la MICRONUTRITION

Nous réalisons actuellement le dosage des éléments traces minéraux (oligo-éléments)

essentiellement sur le sang total, le plasma, les globules, les urines. Chaque méthode

comporte des intérêts et des faiblesses qu'il n'est pas question de développer ici mais, en ce

qui concerne l’analyse de tous les éléments traces et pas seulement des « toxiques » seule la

méthode dite de « spectrométrie par absorption » semble être validée au plan scientifique.

L’utilisation de spectroscopes par émissions serait, selon certains universitaires, réservée à

l’analyse des éléments toxiques. Nous pensons que c'est au thérapeute de choisir

préférentiellement l'une ou l'autre méthode en fonction de chaque cas particulier.

Les mesures d’éléments traces sur cheveux permettent de résoudre les problèmes de

prélèvement (enfant) et d’acheminement par poste. Ils sont parfois difficiles à faire accepter

en milieu médical et délicats à réaliser du fait de la nécessité d’un lavage efficace et d’une

dépollution soigneuse du cheveu. Ils ont l’avantage de mesurer un pool qui correspond à la

pousse du cheveux, mais cette mesure peut justement être affectée par certains autres facteurs

qui interfèrent avec cette croissance du cheveu (carences vitaminiques, par exemple...) et

risquent de rendre l’interprétation très difficile. Ils sont inadaptés à l’évaluation de certains

éléments traces à « turn over » rapide, comme le fer mais peuvent être précieux pour d’autres

comme le sélénium, le manganèse, le chrome, le zinc...

Certains auteurs ont décrit des relations entre augmentation des taux de mercure dans le

cheveu et accroissement du risque cardio-vasculaire, cette relation étant indépendante d’autres

facteurs de risque.

Il est parfois difficile de faire la différence entre une pollution externe (plomb dans le cadre de

la pollution, ou sélénium pour l’utilisation de certains shampooings), et le reflet d’une

concentration interne en éléments traces.

Ils sont de toutes façons souvent insuffisants pour établir, à eux seuls, un bilan nutritionnel

(Docteur Alain Pineau: « L’analyse minérale des cheveux, dosage utile ou gaspillage

d’argent ») et doivent être comparés aux examens réalisé sur urines ou sur milieu sanguin

quand cette dernière mesure est possible.

Les dosages minéraux (éléments traces) sur urine de 24 heures doivent être interprétés en

fonctions de l’état du fonctionnement rénal et réalisés en dehors de toute supplémentation. Ils

peuvent donner une bonne marge des pools d’élimination et représenter (avec le cheveux) une

alternative non médicale à l’analyse sur sang, plasma et globules.

Sur le sang, l’idéal est de pouvoir disposer de dosages plasmatiques parfois sur sang total et

sur globules afin de comparer les concentrations intra- et extracellulaires. Il faut cependant se

garder d’assimiler les concentrations intra globulaires à des concentrations intracellulaires

valables dans tout l’organisme. Chaque élément a en effet ses compartiments de fonctions qui

sont souvent très différents. Par exemple les concentrations de zinc, dans le cerveau

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(hippocampe), la prostate ou le sang sont différentes et ont bien entendu des rôles et des

fonctions très différentes.

L’idéal reste de pouvoir disposer de toutes ces techniques et d’être certain de leur fiabilité et

de leur bonne exécution. C’est un idéal parfois difficile à réaliser pour des raisons à la fois

techniques, matérielles et financières.

- Le dosage sanguin de certaines vitamines (vitamine A, folates, vitamine D, vitamine

B12...) donne de précieuses indications de supplémentation et de traitement dans des

pathologies aussi variées que les douleurs rhumatismales, les asthénies, les dépressions

physiques, psychiques ou immunitaires es maladies chroniques inflammatoires et infectieuses,

les cancers et les maladies HIV ou liées à d’autres virus (hépatite C, cytomégalovirus...).

On peut disposer aujourd’hui, à des prix raisonnables, dans certains laboratoires français et

européens, de panels de dosages de vitamines qui ne rentrent pas, du moins dans des

conditions raisonnables dans les activités des laboratoires classiques et ainsi doser les

vitamines C, les carotènes, la vitamine E, les vitamines B1, B6, B5 et B8 qui peuvent être

intéressantes.

- Le dosage de l’homocystéinémie permet d’évaluer les risques de déficiences (apport ou

absorption) en vitamines du groupe B (B6, folates ou B9 et B12). Il est plus fiable que

l’évaluation du taux plasmatique de ces vitamines et constipe également un test de risque

cardio-vasculaire indépendant d’autres facteurs plus connus qui serait en rapport avec

l’oxydation des LDL. Il existe une prévalence de 25 à 40% d’hyperhomocystéinémie dans les

artériopathies cérébrales et périphériques et de 20% dans la maladie coronarienne.

- Le dosage de la 3 Méthyl Histidine (MDA) reflète la dégradation de la myosine. C’est un

index du catabolisme musculaire et plus globalement du catabolisme protéique de

l’organisme. Il est très utile afin d’apprécier le risque cardio-vasculaire éventuellement en

rapport avec des carences d’apports en nutriments antioxydants (vitamine E).

- Le profil des Acides Gras de la Membrane est prédictif de la capacité de synthèse en

prostaglandines, leucotriènes, PAF et des différentes activités membrannaires interférant dans

tous les processus physiologiques et psychologiques. Il est intéressant dans l’étude des

déséquilibres nutritionnels, de dyslipidémies, diabètes, allergies, maladies chroniques

infectieuses et inflammatoires.

- Les mesures de "l'activité enzymatique" d'enzymes telles la super-oxyde-dismutase ou

la glutathion-peroxydase permettent d'évaluer qualitativement les métabolismes de défense,

de l'inflammation ou de la lutte contre les radicaux libres où les éléments traces tels que le

sélénium ou le cuivre sont impliqués. Un petit nombre de laboratoires d'analyse est

actuellement en mesure de réaliser, en France, de tels dosages.

- Le dosage de l'histamine du sang total ainsi que d'autres neurotransmetteurs semble

apporter des précisions fondamentales dans le cadre diagnostic et du suivi thérapeutique de

pathologies psychiatriques ou para-psychiatriques. Mais ces dosages doivent être effectués sur

du sang congelé, ce qui rend leur réalisation et leur expédition plus délicate.

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- Le dosage des pyrroles urinaires permet de suspecter des troubles métaboliques au niveau

de la vitamine B6 qui, interférant avec le métabolisme du zinc (pyrrolurie) doivent être

recherchés au cours de pathologies psychiatriques ou psychosomatiques d'origine

probablement enzymatique et génétique. Il est réalisable facilement et économiquement dans

certains laboratoires français et européens.

- La mesure du pH urinaire très popularisée par le docteur Kousmine refléterait, selon elle,

le juste équilibre des fonctions oxydo-réductrices de l'organisme et donc de "la respiration

cellulaire". Très simple à réaliser elle est souvent utile au suivi d'une juste supplémentation

nutritionnelle. Mais la « fourchette » (entre 4,2 et 7) semble plus large que celle utilisée par le

docteur Kousmine, ce qui ne veut pas dire que l’on ne doit pas prêter attention aux mesures

extrêmes.

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11 Le CONSEIL EN NUTRITION et MICRONUTRITION. Comment utiliser les notions précédantes pour définir des formulations en fonction de critères d’OPTIMISATION de la

SANTE ou en adjuvants de thérapies.

Quel que soit notre mode et nos conditions d’exercice, nos capacités, nos

connaissances, le temps à notre disposition, il ne peut y avoir conseil sans connaissances de

bases et sans méthode.

En fait il n’y a pas de méthode unique: chacun a la sienne. Nous avons observé dans

le cadre de consultations médicales ou nutritionnelles, dans des cabinets médicaux ou des

magasins, les « conseillers » et thérapeutes nutritionnels. Ils travaillent tous en fonction de

leurs personnalités, de leurs connaissances et types de pratique, mais on peut retrouver un

certain nombre de points communs. C’est l’observation et la synthèse de ces points communs

qui font l’objet de cette partie de cours.

La micronutrition ou nutrithérapie est le fruit de travaux américains qui remontent

à plusieurs dizaines d'années. Depuis quelques années, le mouvement s’est amplifié tant aux

Etats-Unis qu’en Angleterre, au Brésil, en France, aux Pays-Bas... Diverses sociétés savantes,

comme la Société Internationale de Médecine Orthomoléculaire, présidée par le psychiatre

Abrahm Hoffer, organisent chaque année des colloques qui réunissent les praticiens

(chercheurs, scientifiques et médecins) s’intéressant à ces questions. Parallèlement naissent

d’autres sociétés qui organisent congrès et colloques.

Des manifestations telles que le symposium organisé au Printemps 1996 par l’Institut

Pasteur de Paris, sur et à propos de l’usage des antioxydants en thérapeutique et plus

particulièrement dans le cadre de l’infection HIV viennent donner de nouvelles preuves que

ce mouvement est en pleine recherche extension.

Il existe également des revues, le plus souvent en Anglais, comme « Journal of

Nutritional & Environnemental Medicine » (UK) ou « Journal of Orthomolecular Medicine »

(Canada) où les praticiens peuvent publier et échanger leurs points de vue.

En France certaines revues consacrées à la Nutrition ou à la Médecine publient des

articles à propos des supplémentations. On peut citer les « Cahiers de Nutrition et de

Diététique » ou la revue « Médecine et Nutrition » et différentes associations comme l’ADNO

ou IFSH organisant des colloques et enseignements.

Mais quelque soit le pays ou l’époque la pratique renvoie toujours au concept

formulé en 1968 par le Professeur Linus Pauling, concept d’équilibre biologique et

cellulaire dynamique optimisé par une nutrition et une supplémentation individuelles et

spécifiques

Il s’agit donc et avant tout de santé et de prévention, plutôt que de maladie et de

traitement, dans d’autres cas, il s’agit d’un « adjuvant » thérapeutique

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Si l'on parle de maladie, il est tout à fait évident que seul le médecin dûment diplômé

a en principe reçu la formation nécessaire qui lui permet d'établir un diagnostic et par la suite

une thérapeutique.

Si l'on traite de la santé et que l'on se réfère à la définition de l’OMS qui la considère

positivement comme un état d'équilibre et d'harmonie, l'on sort du "monopole médico-

pharmaceutique" dont ne font pas obligatoirement partie les diététiciens, les psychologues, les

relaxologues, les entraîneurs sportifs, les heil-pratikers en Allemagne, les chiropracteurs aux

Etats-Unis et dans nombreux pays de la CEE, etc.

Or la nutrithérapie se devrait d'échapper à ce distinguo car:

Elle peut être exercée (par un médecin) dans le cadre de toute pratique médicale,

thérapeutique, préventive ou diététique...

Elle peut être conseillée en dehors de toute pratique médicale c’est à dire dans un cadre

d’optimisation de la santé et de ses paramètres mesurables (décrits au chapitre précédant)

par un vendeur dans un magasin de diététique, un entraîneur sportif ou tout autre personne

ayant connaissances des éléments essentiels de ce cours.

Le problème de la sécurité des suppléments nutritionnels est en fait lié à celui de

l’éducation et de la formation de ceux qui sont en mesure et en situation de conseiller ces

suppléments.

Le débat sur la sécurité de la supplémentation nutritionnelle tel que l’abordent

actuellement les pouvoirs publics en France et dans d’autres pays est en réalité un faux débat

qui risque de déboucher sur des limitations absurdes des concentrations nutritionnelles

autorisées dans les produits et formulations à disposition de l’usage non médical. Car ce n’est

pas seulement de dosages et de dangers discutables du fait de résultats scientifiques souvent

contradictoires qu’il faudrait débattre, mais de formations des personnels, des conseillers en

nutrition ainsi que d’éducation du consommateur.

Ces formations doivent être spécifiques car il ne s’agit pas pour le « non médecin »

de jouer au médecin, mais de remplir son rôle de conseiller en prévention nutritionnelle

orthomoléculaire ou nutrithérapie non médicale.

Et pour remplir ce rôle il a besoin de produits qui ne soient pas des placebos du

fait de leur trop faible concentration en produits actifs.

Il est étonnant que les professionnels concernés, tous les professionnels, c’est à dire

non seulement les diététiciens et nutritionnistes, mais les propriétaires de magasins de

diététique, les laboratoires et distributeurs ne réagissent pas aux attaques contre leur pratique

et leur métier en réclamant formation et validation de cette formation par un contrôle de

connaissance agréé.

Au sein de divers organismes, associations, laboratoires et distributeurs nous avons eu

l’ambition de mettre en place un tel enseignement. Nous persistons à croire qu’il constitue un

élément de survie pour une profession apparemment menacée par des monopoles puissants et

des réglementations très contraignantes.

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153

Même si ce cours n’est qu’un début, il est une invite et un commencement de garantie

pour des pouvoirs publics et une profession à la recherche d’une réglementation et d’une

sécurité.

Cette sécurité sera doublement atteinte par:

- Un contrôle de qualité des produits. Ces derniers devant être conformes à certains

critères de composition, de formulation, d’étiquetage et d’information du consommateur;

- Le respect de certaines règles de conseil, telles que nous les résumons ci-dessous.

Les trois phases du conseil nutritionnel

La phase de conseil diététique

Nous ne l’affirmerons jamais assez: elle est essentielle et devrait précéder ou

accompagner tout conseil de supplémentation nutritionnelle.

A partir d’un interrogatoire alimentaire simple, (voir chapitre précédant) il est facile

de donner quelques conseils purement diététiques et de les orienter simplement vers:

L’attention à porter au rythme des repas, à la composition et à l’équilibre du petit déjeuner,

à la réduction du repas du soir,

L’attention portée au grignotage et au repas de midi, trop souvent « pris sur le pouce »

L’attention vers les quantités caloriques réellement consommées et les quantités de calories

composées de graisses animales et de sucres rapides.

L’éviction ou la diminution de certains aliments de pur plaisir dont l’alcool, les fromages

en excès et les sucreries;.

Relisez la quatrième partie du cours afin de revoir vos connaissances en nutrition.

La phase de réduction carentielle et d'équilibre minimum de santé

Les occasions de carences sont multiples. Chaque instant de la vie peut devenir

l'occasion de faire un bilan de son équilibre nutritionnel et métabolique. Et il n’est jamais

trop tôt ou trop tard !

Dites à vos patients: « de même qu'il n'est pas besoin d'avoir soif pour creuser un

puits, il n'est pas nécessaire d'attendre les premiers symptômes de maladie pour dresser un

bilan ».

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Ainsi que nous l'avons vu au cours du chapitre précédent, différents tests physiques ou

biologiques doivent aider à réaliser ce bilan.

La physionomie et l'esthétique, le niveau de performance physique ou intellectuel... Et

si besoin la consultation médicale ou paramédicale avec ses examens cliniques et biologiques

(et des tests parfois spécifiques à la médecine orthomoléculaire) permettront de déterminer un

véritable inventaire des carences, des excès et des équilibres bio-nutritionnels.

Les paramètres hors norme deviendront autant de "marqueurs" dont le suivi

permettra de mesurer et de réguler l'intervention thérapeutique ou nutritionnelle qui sera

toujours pluri-factorielle et équilibrée.

La phase d'optimisation cellulaire et métabolique

C'est en fait ici que commence la vraie nutrithérapie au sens ortho moléculaire.

Elle se donne pour but de faire passer l'organisme d'un niveau minimum à un

niveau individuel et optimum de santé.

Il faut bien faire comprendre que ce niveau ne peut être qu'individuel et spécifique. Il

doit donc être défini par des tests proposés et interprétés par vous-mêmes

Le niveau minimum de santé permet déjà d'écarter, d'écourter ou d'atténuer la

maladie. Ainsi la vitamine C protège du scorbut, de même qu'elle atténue les symptômes et

raccourcit l'évolution de bon nombre de maladies infectieuses. Ce sont des notions que tout le

monde connaît: il suffit d’ouvrir n’importe quel magazine pour y lire qu’il faut consommer

des fruits, des légumes, du persil... pour avoir suffisamment de vitamine C. Le raisonnement

s’étend à tous les autres facteurs nutritionnels, qu’il s’agisse de vitamines, de minéraux,

d’acides gras ou d’acides aminés. L’information est aujourd’hui bien faite et permet au public

de comprendre la relation entre alimentation et santé. Ce niveau minimum de santé

correspond souvent à un niveau nutritionnel à la limite de l’AQR, que ce niveau est suffisant

pour assurer une prévention nutritionnelle efficace et/ou une santé optimisée.

Mais il y a encore peu d’informations concernant le niveau individuel optimum de

santé, car il n’est pas facile de connaître et évaluer son besoin individuel en nutriments afin

d'atteindre son niveau optimum de forme et de santé. C'est ici que vous pouvez et devez

intervenir, c’est votre tache de conseiller en nutrition optimisée (orthomoléculaire).

Combien telle ou telle personne, à tel âge et dans telle circonstance a t’elle

spécifiqument besoin de tel nutriment avec tel autre, pendant combien de temps et dans quelle

condition? Combien exactement de vitamine C (ou autre) pour atteindre son optimum de

santé, de forme et de protection des maladies infectieuses? C’est à peu près à ces questions

que vous devez pouvoir répondre pour établir un programme nutritionnel individuel

d’optimisation de santé.

Page 155: MICRONUTRITION ET NUTRITION … · Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION, INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes

155

Et il est difficile de faire comprendre à un grand nombre que la nutrithérapie

orthomoléculaire dans le cadre d’un tel programme n'a absolument plus rien à voir avec

une vitaminothérapie ou une simple oligothérapie de réduction carentielle.

Les sportifs et leurs entraîneurs le comprennent assez bien. Les hommes d’affaires et

les professionnels stressés et surmenés ainsi que les responsables de nos sociétés à divers

niveaux le comprennent aussi. Les mécaniciens automobiles également... pourquoi pas tout le

monde?

Avant toute supplémentation, nous devons être en mesure d’expliquer ces notions de

bon sens que beaucoup de gens ont totalement perdues.

N’oublions pas non plus de préciser qu’elles sont certainement un élément de réponse

au problème du déficit constant de nos assurances maladies.

Se responsabiliser et optimiser sa santé

par la prévention individuelle et nutritionnelle

c’est certainement alléger le poids et le coût de l’assurance maladie

Nous proposons ci-après un schéma très simple de conseil nutritionnel.

Ce schéma peut s’appliquer à l’ensemble des situations non spécifiques et devrait

pouvoir précéder toute supplémentation spécifique

Ce schéma est en trois étapes: il peut aussi être associé a toute thérapeutique qu'il

dynamise et amplifie.

S'il est correctement et progressivement appliqué, il ne présente aucune contre-

indication et ne doit produire aucun effet secondaire négatif ou nuisible.

Première étape: La lutte anti-radicalaire et l'aide a la détoxication de l'organisme

La lutte anti-radicalaire et la détoxication représentent la première et

incontournable étape en medecine orthomoléculaire.

Cette étape permet à elle seule de potentialiser bon nombre de thérapeutiques

(allopathiques, homéopathiques, autres...).

Conseillez, à doses croissantes et pendant une durée de un à trois mois une association

antioxydante suffisamment dosée d’antioxydants (vitamines C, E, flavonoïdes, carotènes,

zinc, N-acétyl-cystéine, sélénium...)

Ajoutez:

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- un comprimé multi-vitamines et minéraux dit standard, type « Super-complexe…. »;

- un comprimé de vitamine C action prolongée matin et soir à 500 mg, puis à 1000 après

une semaine ou deux;

- une capsule de bêta carotène naturel 100% pur (par exemple :extrait de dunaniella salina

algae) un à deux comprimés matin et soir.

Dans certaines circonstances (problèmes ou terrain cardio-vasculaire du coenzyme Q10 dosé

à 60 milligrammes de préférence par voie sublinguale.

Deuxième étape: L'équilibration hépato-digestive et intestinale

Elle précède, accompagne ou succède à la première étape en fonction:

- de l’état général et digestif de la personne

- ou des réactions à la première étape

L'intestin et la flore intestinale sites privilégiés d'absorption et d'élimination, pivots

de l'immunité, à la fois victimes et causes de multiples pathologies doivent être traités en

priorité. Le métabolisme hépato-vésiculaire doit être stimulé afin d'accélérer la détoxication

de l'organisme. C’est en quelques sorte une phase de drainage.

Complexe B "50" action prolongée un comprimé par jour au début, pendant

quelques jours, puis, s’il est bien toléré, Complexe B "100" action prolongée un comprimé

par jour cinq à six jours sur sept.

Si les vitamines B sont mal tolérées, le tube digestif est probablement porteur de

mycoses (champignons) ou il existe une allergie à ces vitamines. Dans les deux cas il faudra

traiter la cause.

Les « probiotiques » de type acidophilus sont une bonne façon de traiter à terme ces

mycoses, de rétablir l’équilibre de la flore intestinale et d’optimiser l’absorption nutritionnelle

à ce niveau. Parfois ils ne suffisent pas et doivent être conseillés avec des thérapeutiques

spécifiques.

Deux à trois gélules matin et soir, au début des repas, permettent la réactivation et le

réensemencement de la flore et le soulagement de bien des « petits maux » de l’intestin.

Les complexe de type « action lipotropique » apportant des acides aminés soufrés

stimulent l’élimination et le métabolisme hépatique.

Il est souvent utile de renforcer leur action par le prise de choline, d’arginine ou de lysine.

Certains complexes végétaux apportent des enzymes qui peuvent aider considérablement les

fonctions de digestion et de détoxication. Ce sont des enzymes tirés de la papaye, de l’ananas,

des enzymes pancréatiques ou des associations de plantes contenant par exemple de

l’artichaut, du pissenlit...

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Troisième étape: Etape de dynamisation, de reminéralisation et de tonification

Elle remplace partiellement la deuxième étape après une période de dix à trente

jours, précède et accompagne les phases de supplémentations spécifiques (en fonction de

signes d’appel, voir ci-dessous).

Elle consiste à remplacer progressivement les complexes B "50" ou B"100" par

des complexes multivitaminiques, des complexes multinutritionnels et multiminéraux

qui apportent, en plus des éléments vitaminiques B, d'autres vitamines et nutriments et

d'ajouter suivant les circonstances cliniques et/ou biologiques:

Du fer chélaté, complexes fer, complexes femmes ou « tri-fer » un à trois

comprimés par jour, s’il existe des signes d’appel?

Du zinc chélaté, ou complexe zinc (avec manganèse et B6) un à quatre comprimés

par jour, ou Calcium/Magnésium/Zinc chélatés, ou Complexe Magnésium à bases

d’aspartates deux à trois comprimés par jour, ou encore type « Ostéoprévent Vit’all + », ou

multiminéraux chélatés deux à trois comprimés par jour.

Indépendamment de résultats biologiques la "première impression clinique" peut déjà

orienter, à ce stade, la prescription ou le conseil.

On associera multiminéraux et fer chez un sujet visiblement anémié ou déminéralisé,

des multi-mineraux et du zinc à un allergique, etc..

PRECAUTIONS CONCERNANT CERTAINS PRODUITS

- Certains Produits contenant des ACIDES AMINES doivent être pris à jeun, sur un estomac

vide, 30 minutes avant les repas (ou au moins 15 minutes). Il s’agit des acides aminés et des

complexes en contenant aux doses supra-nutritionnelles. Pris avec l’alimentation courante ils

entrent en compétition avec elle et perdent une grande part de leur efficacité.

- ! NIACINE: Les produits contenant de la NIACINE (VITAMINE B3) peuvent provoquer

s’ils sot absorbés à jeun des sensations de rougeur, de picotements, de vasodilatation

capillaire... Ces sensations sont sans aucune conséquence et témoignent de l’activité de cette

vitamine très utile dans les problèmes circulatoires. Ils tendent à disparaître spontanément au

bout de quelques jours de prise. Pour atténuer ces effets, il faut prendre le produit en fin de

repas, si possible avec une boisson froide, commencer à doses progressives, ne pas arrêter et

surtout reprendre le traitement progressivement en cas d’arrêt.

- Signes déficience: cette mention est pour les thérapeutes qui connaissent bien les signes

extérieures et cliniques de certaines déficience, en FER ou en ZINC... et les situations à risque

de déficience.

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- non si HTA: les produits contenant de la TYROSINE, de la PHENYLALANINE et de

l’ORNITHINE sont susceptibles d’élever la tension artérielle des sujets prédisposés. C’est

une précaution théorique et prudente de les éviter dans ce cas.

- Rappel à propos de la... et des.... VITAMINES C: La vitamine C, contrairement à bon

nombre d’idées reçues « n’empêche pas de dormir ». Bien au contraire, certains sujets

habitués dorment moins bien lorsqu’ils arrêtent leurs prises. Ces faits sont confirmés sur

l’animal par des études électroencéphalographiques.

Il peut toutefois arriver qu’en début de supplémentation, certains sujets « déficitaires »

ressentent une excitation et soient tentés d’arrêter. Cette excitation traduit la réponse du

système nerveux et des surrénales, elle est tout à fait passagère et devrait, au contraire, les

inciter à continuer car elle peut traduire un statut déficitaire. Dans tous les cas la VITAMINE

à ACTION PROLONGEE (AP) ne délivre que 80 à 150 MG par heure de VITAMINE C. La

prise de deux à trois comprimés par jour (toutes les 12 ou 8 heures assure une couverture

permanente des 24 heures.

A ces doses, et sous cette forme, la VITAMINE C « AP » ne peut avoir aucune incidence

rénale. Cette incidence qui fait craindre des précipitations de calculs d’acide oxalique chez

des sujets prédisposés est infiniment rare (certains disent même qu’elle n’est pas prouvée) et

n’apparaît que pour des doses très supérieures à celles mentionnées et sous des formes à

délitement immédiat.

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12 SUPPLEMENTATIONS NUTRITIONNELLES

ASTHENIES, FATIGUES, ETATS DEPRESSIFS

LE COTE PHYSIQUE DE LA FATIGUE Pléthores, excès et intoxications diverses

Infections chroniques

Déficiences et Carences

Pertes Nutritionnelles

L’ORIGINE DEPRESSIVE DE LA FATIGUE LES ETATS DEPRESSIFS

Rien de plus difficile devant une consultation ou une simple demande de conseil nutritionnel,

pour un état de fatigue, qu’il s’agisse d’une fatigue aiguë ou chronique, de différencier

l’origine physique de l’origine psychique, d’autant que ces deux origines, (étiologies) sont

intimement intriquées.

Le respect des grandes règles méthodologiques de l’examen et surtout de l’interrogatoire

resteront les garanties essentielles d’une réponse juste et adaptée.

Concernant l’interrogatoire, il est donc essentiel de noter:

Les circonstances d’apparition de la fatigue et sa date de survenue (grossesse, allaitement,

conditions défavorables au plan alimentaire et/ou relationnel, départs en vacances,

changements de partenaires sexuels, deuils, divorces, pertes d’emploi....),

Les changements intervenus à cette époque dans les habitudes alimentaires,

l’environnement, l’habitat, les relations avec la famille, le travail;

Les traitements médicamenteux, la consommation de substances dopantes ou

tranquillisantes, la prise de traitements hormonaux ou leur arrêt, la prise de pilule

anticonceptionnelle, l’arrêt ou l’augmentation du tabac, de l’alcool...

Les antécédents personnels, même anciens (car des maladies que l’on croît guéries peuvent

évoluer à bas bruit ou se réactiver...) et les antécédents familiaux qui donnent souvent une

orientation précieuse.

Nous ne pouvons qu’extraire les grandes lignes une expérience personnelle à propos d’une

grande majorité de situations rencontrées et résolues alors que le système médical et

l’approche diagnostique trop « classique » n’avaient pas été en mesure de le faire.

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LE COTE PHYSIQUE DE LA FATIGUE

La fatigue par pléthore, excès et intoxications diverses

Dans nos pays industrialisés, elle représente presque les deux tiers des consultations

pour fatigue. C’est essentiellement le mode de vie, c’est à dire le mode d’alimentation et le

type d’environnement qui en sont la cause:

Déséquilibres alimentaires: excès caloriques globaux, perturbations des rythmes de repas,

repas trop tardifs, excès de lipides saturés (viandes + fromages), de sucres rapides,

d’alcools...

Insuffisance d’hydratation et donc d’élimination

Intoxications environnementales: produits chimiques, produits d’usage professionnel ou

ludique, pollutions industrielles ou infectieuses (personnel médical et paramédical....);

Sédentarité plus ou moins totale.

Les conséquences digestive, neurologiques et athérolipidiques de ces situations sont assez

faciles à reconnaître. L’interrogatoire doit s’attarder sur les conditions de digestion, de transit,

de sommeil et l’intéressé devrait pouvoir produire des résultats (de moins de six mois) de

certains tests hépatiques et lipidiques.

Le terrain biologique dit « pléthorique » est caractérisé par:

- Un surpoids (mais attention il existe des « maigres pléthoriques »,

- Des troubles de la digestion à type de lourdeurs, maux de tête, nausées, constipation ou

diarrhées chroniques...

- Une élévation des tests hépatiques (gamma GT dans le cadre d’une hyperconsommation

d’alcool), des tests de la maladie athérolipidique et pas seulement le cholestérol seul qui ne

signifie pas grand chose, mais plutôt des triglycérides, du rapport cholestérol total/cholestérol

HDL, des Apo B... de l’urée, de la créatinine et l’acide urique. Dans les cas douteux un

bilan de floculation type « profil protéique CEIA » ou un profil protéique classique permettent

souvent de préciser l’origine et même, dans le cadre de la perturbation lipidique quelle serait

la part en relation avec le mode d’alimentation, le mode de vie ou le stress. De même le

praticien formé à la biologie spécifique de la nutrition orthomoléculaire pourra demander un

profil d’acides gras qui lui permettra d’affiner ses conseils tant au plan diététique que pour

une éventuelle supplémentation.

Les intoxications, les erreurs de régime et de modes de vie sont souvent évidentes,

ce sont les cas « faciles »: quelques conseils de bon sens et de restriction ou « régulation »

alimentaire globale ou spécifique, de mode de vie et... le tour est joué!

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En plus de ces restrictions qu’il faut savoir modérer en fonction des possibilités et des cultures

de chacun, (difficile de demander à un italien de moins manger de pâtes!) on proposera,

systématiquement, des drainages:

Drainages phytothérapiques (artichaut, pissenlit, chélidoine...) à visée hépato-digestive,

circulatoires et rénales (urée et acide urique)....

Drainages nutritionnels; draineurs lipotropes, (arginine choline, phosphatidylcholine,

méthionine, bétaïne...) enzymothérapies, rééquilibrants de la flore intestinale (levures,

acidophilus)...

Antioxydants (surtout les vitamines C et E mais aussi zinc, sélénium et coenzyme Q10...);

Augmentation de la consommation de certains acides gras (oméga 3 et 6, linoléniques...).

Les suspicions d’intoxication (souvent associées, majorant les symptômes ci-dessus) sont

plus difficiles à reconnaître:

On les cherchera en présence de certains milieux professionnels ou d’habitat. Le maniement

de produits domestiques ou industriels (colles, colorants, teintures, herbicides et pesticides,

produits chimiques, métaux lourds chez les dentistes et prothésistes...), le travail dans

certaines atmosphères polluées, ou le contact possible avec des germes pathogènes

(professions médicales et para médicales...) est souvent « à risque ».

Il faut penser au saturnisme chez les enfants fatigués ayant des troubles de scolarité et vérifier

qu’ils ne sont pas en contact avec de vieux enduits ou peintures au plomb. Pensez à l’eau de

boisson dans les vieilles cités et vieux immeubles... à la citronnade ayant séjourné dans les

poteries traditionnelles, à la vaisselle émaillée, aux verres en cristal. De même l’aluminium

peut devenir une cause de fatigue: interrogez sur l’usage des récipients de cuisine, de papier

d’aluminium, de médicaments en contenant....Faites tester par un praticien compétent les

micro-courants sur le vieux amalgames dentaires.

Lorsque l’on suspecte ce type d’intoxication il faut tenter de l’affirmer biologiquement au

moyen (par exemple) de tests dynamiques sur la salive et/ou l’urine après prise d’agents

chélatants (en général du DMPS). Les dosages capillaires, urinaires et sériques fournissant un

profil oligo-élémentaire permettent d’orienter ou de confirmer les hypothèses. Ils suffisent

rarement à eux seuls à le faire, mais par contre ils donnent des indications précieuses sur

l’équilibre ou la rupture d’équilibre entre les différentes activités enzymatiques en relation

avec les minéraux et donc sur la nature des conseils et supplémentations à envisager.

On peut dans certains cas proposer de les compléter par d’autres tests dits de « perméabilité

intestinale » et de « détoxication hépatique ».

Les conseils élémentaires seront de nature diverse pouvant renforcer ceux donnés

précédemment:

Proposer des régimes et modes de vie détoxicants: c’est la cure de plein air, pourquoi pas la

cure thermale ou la cure d’hydroxydase ® à domicile, le régime ou la diète végétarienne

limitée dans le temps, la prise de jus de plantes, de fruits et de légumes, les lavements

intestinaux ou l’hydrothérapie du côlon, bref tout « l’arsenal de nettoyage » que la

naturopathie classique met à disposition.

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A plus long terme, il faudra préciser le régime et en éliminer tout aliment susceptible

d’induire des insuffisances digestives ou des allergies alimentaires. Le régime « type

Seignalet », appelé « régime hypotoxique » est une bonne approche: on élimine globalement

toutes les céréales et leurs dérivés, sauf le riz, tous les produits laitiers et donc les fromages et

l’on essaie de manger le plus cru possible ou du moins le moins cuit (en se gardant des excès

de « Burgérisme »). Les explications physiopathologiques afférentes à ce régime sont données

dans le livre publié par le Docteur Seignalet ***.

On proposera également des supplémentations dites « chélatantes » comme les vitamines C

et E, certains acides aminés soufrés, l’histidine ou draineurs lipotropes et dans certains cas ne

pas hésiter à pratiquer ou faire pratiquer par un médecin formé à ces techniques des chélations

orales, intramusculaires ou intraveineuses utilisant des chélatants traditionnels tels que

l’EDTA ou le DMPS...

Les infections chroniques (froides ?)

On pourrait les ranger aux chapitre « intoxications » ce qu’elles sont ou deviennent à la

longue et en réalité.

Les plus fréquemment rencontrées mais également les plus mal connues et donc maltraitées

sont les infections digestives chroniques à germes dont certains colibacilles ou proteus

pathogènes, les klebsielles, borrelioses, chlamydiaes, mycoplasmes, streptocoques,

staphylocoques et surtout l’hélicobacter pylorii, les infections à champignons pathogènes

et notamment les candidoses, les parasitoses. Il faut savoir rechercher ou faire rechercher une

brucellose, une infection urinaire chronique à colibacilles ou proteus. Les chlamydioses

chroniques peuvent être gynécologiques ou respiratoires.

L’infection chronique à l’hélicobacter est responsable de symptômes digestifs à type de

brûlures et régurgitations mais également de fatigues chroniques (et à plus long terme de

risques plus lourds). Il en est de même des candidoses. Les colibacilloses chroniques sont

souvent liées à des « pseudo dépressions » de type mélancolique. Les infections chroniques

post-hépatiques à bacilles parathyphoïdiens sont à l’origine de colopathies chroniques et de

fatigues.

Il faut bien comprendre que la colopathie elle-même, perturbant la perméabilité intestinale,

l’équilibre de la flore (donc l’immunité locale et générale) et finalement l’absorption des

nutriments et l’élimination des produits de dégradation (toxines) pourra être à l’origine

d’une fatigue chronique voire même d’un état dépressif. Cette fatigue peut être majorée

par l’installation d’une insuffisance hépatique chronique que les différents profils protéiques

identifieront facilement.

Les foyers infectieux chroniques ORL (nez, gorge, oreille, granulomes dentaires, poches

gingivales...) sont souvent en relation avec l’infection intestinale chronique: la radio

panoramique dentaire et la radio (ou scanner) des sinus doivent être demandés au moindre

doute.

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Comment déterminer l’origine première et fondamentale du trouble? c’est tout l’art du

clinicien qui permettra de reconstituer l’histoire de la maladie, d’en définir les grand axes et

surtout les moyens les plus simple et plus rapides pour remettre sur pieds.

Soyez bien attentifs à l’exercice professionnel, au mode d’habitat (campagne, présence

d’animaux à la maison) aux voyages dans les pays à haut risque contaminant tels les pays

chauds et n’hésitez pas, en cas de doute à tenter de vous faire confirmer vos hypothèses non

seulement par l’intéressé mais aussi par les membres de sa famille.

Les infections intestinales peuvent être révélées par une coproculture faite dans un

laboratoire spécialisé (voir chapitres 12 et 13), par des sérologies (candidoses,

hélicobacter) ou par des prélèvements en milieu spécialisés (fibroscopies). Plus rarement

l’analyse d’urine révélera une infection chronique des voies urinaires ou sexuelles (MST).

On trouve de nos jours des cas de paludisme larvé évoluant à bas bruit sans que

l’indentification biologique (méthode de la goutte épaisse ou frottis sanguin) ne soit positive

le jour de sa réalisation. Il est donc important de savoir rapporter l’asthénie aux suites d’un

voyage (même très court) en zone infestée.

Les infections virales chroniques et récidivantes sont beaucoup plus difficiles à identifier.

S’il n’est pas difficile de retrouver des anticorps anti hépatites (A, B ou C...) il l’est plus de

retrouver des traces de virus Epstein-Barr (séquelles de mononucléoses infectieuses ou

poussées d’une maladie chronique), de cytomégalovirus et surtout d’affirmer la relation

directe entre ces agents et la fatigue. Le profil protéique peut donner de précieuses

orientations ainsi que les différents examens de l’immunité (immuno électrophorèse,

numération des sous populations lymphocytaires...). D’autres causes sont bien évidemment

possibles: maladie de Lyme, toxoplasmose, parasitose exotiques... et devront être recherchées

dans les cas extrêmes par le praticien.

Maladies métaboliques

Il ne faut jamais perdre de vue qu’un certain nombre d’affections métaboliques telles des

maladies sanguines, hémopathies, leucémies peuvent se traduire, au début, par une simple

fatigue d’où l’intérêt de l’hémogramme et de la VS (Vitesse de Sédimentation) dans

l’inventaire de toute asthénie.

Déficiences et carences

Ce chapitre nous fournit la transition vers la recherche de l’origine et du versant psychique de

la fatigue: c’est le « vide » de l’organisme ou l’organisme « vidé » qu’il faut remplir

globalement ou spécifiquement après ou en même temps que l’on colmate les brèches.

Les raisons de ces déficiences peuvent être complexes et multiples: conséquence d’une

mauvaise qualité de l’environnement et de l’alimentation ou de mauvaise habitudes de

préparation culinaire, de modes de vie ou de traitements médicaux inadaptés ou prolongés

inutilement.

L’essentiel de ces origines a été développé au cours:

Page 164: MICRONUTRITION ET NUTRITION … · Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION, INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes

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des pages 27 à 32 de « Forme et Santé »

des pages 45 à 88 de « La Nutrithérapie »

La réalité épidémiologique de ces carences et déficiences a été traitée dans le cadre de la

troisième partie de ce cours ainsi que dans les pages 46 à 52 de « La Nutrithérapie ».

On peut aussi voir le problème par catégories nutritionnelles:

Peut- on manquer de vitamine C ?

La maladie entraînée par la carence en vitamine C s’appelle « scorbut ». Or un quotidien

médical titrait récemment: « cette maladie est en recrudescence ». Pourquoi manque-t’on de

vitamine C? Parce que l’on fume, respire des atmosphères polluées, consomme trop d’alcool

ou de médicaments. Parce que l’on ne consomme pas assez de fruits et de légumes verts, que

l’on cuisine mal, que l’on vit trop vite et trop stressé, que l’on travaille trop ou pratique un

sport de façon intensive.

Pourquoi manque-t’on de vitamine E?

« Enquête Val de Marne, 1991 »: 100 % des adultes, hommes ou femmes de 18 à plus de 50

ans sont déficitaires en VITAMINE E. On connaît également l’étude MONICA qui identifie

la corrélation entre déficit en VITAMINE E et accroissement du risque cardio-vasculaire.

On risque de manquer de VITAMINE E si l’on ne consomme pas assez d’huiles végétales

(germes de blé, chardon, tournesol, soja, olive, carthame), de noisettes, noix, amandes,

céréales, poissons, foie, beurre, choux, épinards, asperges, brocolis et œufs.

Les besoins sont augmentés en cas de malabsorption intestinale, diarrhée chronique, maladie

kystique du pancréas, phénomènes de vieillissement, consommation d’anticonvulsivants

(épilepsie, certaines dépressions), prise de pilule anticonceptionnelle, sels de fer, grossesse,

syndrome prémenstruel, pollution industrielle.

Pourquoi manque-t-on de VITAMINES B?

Lors de régimes trop végétariens et manquant d’apports en levures alimentaires, fruits et

légumes secs ou œufs.

Dans le cadre d’une grossesse, d’allaitement, d’infections intestinales chroniques,

de vieillissement, d’alcoolisme chronique, de tabagisme, de contraception orale.

Les grands sportifs et les grands brûlés sont souvent carencés.

Les traitements antiépileptiques, traitements par la metformine (un antidiabétique), la

colchicine (contre les douleurs articulaires occasionnées par la goutte), certains antibiotiques

comme la néomycine et d’anti-ulcéreux (de type anti H2) aggravent ou risquent de provoquer

une carence.

Pourquoi manque-t-on de minéraux?

Dans le cadre de carences d’apports: régimes trop végétariens, trop riches en aliments raffinés

et déminéralisés ou manquant de fruits de légumes et légumes secs cultivés, conservés et

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cuisinés correctement. Les infections, les inflammations chroniques ou les affections

intestinales de type colitique augmentent les pertes minérales et les besoins. La grossesse, la

consommation de phytates en excès due à l’absorption excessive de céréales complètes

diminue l’absorption intestinale des minéraux, notamment de zinc. Les hémorragies

chroniques qu’elles soient intestinales (varices œsophagiennes, ulcères, hémorroïdes) ou

gynécologiques (règles trop abondantes) le privent de fer. Or le fer est engagé dans la

synthèse de la dopamine, le neurotransmetteur de l’éveil...La fatigue elle même, le surmenage

physique et intellectuel et l’intoxication par les métaux lourds tels que le plomb augmentent

en retour les besoins en minéraux essentiels.

Pouvons-nous manquer nous de fer?

Les carences en fer représentent la déficience nutritionnelle la plus fréquente: 20% de la

population mondiale avec des chiffres oscillant entre 9% et 40% chez les femmes jeunes et

adolescentes..

Pourquoi les adolescentes en manquent elles particulièrement? A cause de leurs règles abondantes ou rapprochées, de leur alimentation déficitaire en fer et

en vitamine C en cuivre et manganèse, cofacteurs indispensables de l’absorption du fer, de

la pratique intensive d’un sport ou du surmenage scolaire qui augmentent les besoins.

Ces deux dernières causes concernent également les adolescents et les hommes jeunes.

Quels sont les autres groupes a risque ?

Les nourrissons et les enfants nourris avec des laits inadaptés et non supplémentés en fer; les

femmes après leur grossesse et plus encore lorsqu’elles allaitent, les personnes âgées.

Et de zinc ?

Le zinc se trouve en quantité dans les viandes, les poissons, les fruits de mer, les céréales

complètes et les légumes secs. Mais l’état de notre tube digestif, la consommation en excès de

pain complet, les régimes trop végétariens peuvent modifier considérablement nos

concentrations de zinc et conduire à des états de déficience aux conséquences multiples.

Pourquoi manque-t’on d’acides aminés?

Essentiellement dans le cadre de régimes déséquilibrés manquant d’apports protéiques:

régimes végétaliens, végétariens ou macrobiotiques ou dans le cadre de symptomatologie de

vieillissement et de malabsorption intestinale. La pratique sportive intensive, les

convalescences, suites de brûlures et opérations chirurgicales augmentent les besoins en

protéines et acides aminés.

Toutes ces déficiences, complexes et intriquées vont nous conduire progressivement du

trouble banal, passager, fonctionnel et curable à la vraie maladie organique, lésionnelle et

parfois définitive.

La fatigue chronique et prolongée doit donc, et dans tous les cas, être considérée comme un

possible signe avant coureur de cette évolution...

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Les pertes nutritionnelles

C’est l’anémie ferriprive, conséquence de saignements occultes qu’ils soient d’origine

digestive ou gynécologiques.... ou la fuite protéique d’origine rénale, les troubles thyroïdiens

par carence iodée ou l’hypotension par manque de consommation de sel...

C’est aussi l’augmentation des besoins nutritionnels chez les adolescents et adultes surmenés,

physiquement ou intellectuellement, à des stades particulièrement sensibles de leur évolution,

comme la puberté, la grossesse, l’allaitement.

C’est encore ce que l’on peut considérer comme à la limite de l’erreur méthodologique qu’il

s’agisse de discipline personnelle ou de thérapie médicale: la grossesse, l’accouchement,

l’intervention chirurgicale ou la convalescence mal préparés et mal « réparés » au plan

nutritionnel.

LE VERSANT DEPRESSIF DE LA FATIGUE

Ainsi que nous l'avons déjà dit le symptôme "dépression" peut être confondu avec la

simple fatigue ou le... "ras le bol" prolongé qui n'est pas exceptionnel.

D'autres symptômes peuvent le masquer ou l'annoncer: le "mal au dos", le "mal au

ventre" ou "la migraine"... et divers troubles de l'attention et de la mémoire. Ce sont les

fameuses "somatisations" ou expression par un symptôme bien physique de ce qui est, en fait,

une dépression évolutive ou cachée, un syndrome maniaco-dépressif où les phases

d'hyperactivité maniaque alternent avec les phases d'abattement, de grande fatigue et

dépression...

Le diagnostic de dépression doit être confirmé médicalement. Il existe des tests

qui permettent de le suspecter et de l’affirmer. Mais le médecin peut être abusé. Il y a donc

beaucoup de dépressifs "qui s'ignorent" et qui font les "choux gras" des multiples

"relaxologues" et autres spécialités qui, quelles que soient la valeur théorique des possibilités

thérapeutiques (homéopathie, acupuncture, sophrologie, massages...) ne peuvent pas être

correctement exercées à partir d'un faux diagnostic ou même d'une absence de diagnostic.

La dépression est difficile à reconnaître et à diagnostiquer. Elle est trop souvent

traitée à travers, et par ses symptômes: anxiété, angoisse, insomnie, douleurs musculaires.

C'est une mauvaise méthode qui conduira au fameux et très abusif usage des divers

tranquillisants dont on sait que la France détient le triste record mondial.

Prenons donc exemple sur d'autres pays où il n'est pas question de "traiter" une

dépression sans chercher à en reconnaître les causes et à proposer à l'intéressé d'y remonter et

surtout d'y remédier: éducation, cadre de vie, culture, milieu familial et/ou professionnel...

C'est alors, et une fois cette démarche proposée, que l'usage "intelligent" des

médicaments "antidépresseurs" peut être éventuellement envisagé. Et c'est au cours de

l'accomplissement de cette démarche que l'on pourra identifier ce qui nous intéresse ici:

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LES FACTEURS NUTRITIONNELS DE LA DEPRESSION

Car, qu'est-ce qu'un "antidépresseur" sinon une molécule qui vise à favoriser la bonne

transmission de l'influx nerveux. Or nous savons que cette transmission se fait grâce un

support "chimique" que l'on nomme "neuromédiateur". Ces neuromédiateurs ne peuvent être

correctement synthétisés et modulés que si l'état nutritionnel de l'individu est satisfaisant.

Entre le "nutritionnellement correct" et "l'optimum nutritionnel" il peut y avoir

de grandes différences d'humeur, de forme, de moral et... de plaisir à vivre.

LA DIETETIQUE

Combien d'erreurs et de misères se cachent derrière les mots: « ni trop, ni trop

peu, de tout un peu et un peu de tout... » C'est dire qu'il n'y a pas de diététique anti-

dépressive, mais que toutes les erreurs, y compris la sur- et la sous-alimentation sont

susceptibles d'altérer la "chimie" de notre système nerveux.

N'oubliez pas de prendre en compte tous les facteurs de bonne absorption digestive:

colites chroniques, notamment à candida-albicans, hypo- et hyperglycémies, intolérances et

allergies alimentaires, mauvais état de la dentition, usage de certains médicaments ou aliments

perturbant l’absorption des nutriments.

LA SUPPLEMENTATION NUTRITIONNELLE DES ETATS DEPRESSIFS

- La vitamine C: L'un des premiers signes du scorbut est justement la dépression et la

fatigue. Combien d'entre nous risquent d'être en état de sub-carence ou déficience en vitamine

C et donc en état plus ou moins occulte de "pré-scorbut"?

Nous ne connaissons pas la réponse et nous ne la connaîtrons pas avant que les

chercheurs ne nous aient donné les moyens de la déterminer précisément, pour chacun d'entre

nous, individuellement.

Alors en attendant n'hésitez pas: prenez un à deux grammes par jour, sous forme de

comprimés à "action prolongée" et mangez des agrumes, des pommes de terre, des radis, du

cresson, des kiwis, du persil...

- Les vitamine B1 (thiamine), B5 (acide pantothénique) et B6 (pyridoxine) doivent

être systématiquement conseillées à des doses de 100 milligrammes par jour et parfois

pendant de courtes périodes à doses plus fortes. Des doses orales plus fortes de 100 à 200

milligrammes de B1 plusieurs fois par jour peuvent être rapidement efficaces. La vitamine B5

peut être administrée à doses encore plus fortes, c’est à dire de plusieurs grammes par jour.

Toutes ces doses sont réduites progressivement lors de l’amélioration

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Elle sont nécessaires à la synthèse des neurotransmetteurs (monomamine) et

participent à la conversion du tryptophane en sérotonine. Cette sérotonine est essentielle à la

"bonne humeur", à la bonne qualité et à la bonne architecture du sommeil qui s'exprime par le

fait de rêver. C'est pour cela que l'on appelle souvent la vitamine B6: "gardienne des rêves"

car le fait de ne pas rêver peut témoigner d'une carence en cette vitamine.

- Le zinc et le manganèse doivent toujours être associés à la vitamine B6 dont ils sont

les cofacteurs. Le zinc est souvent conseillé, dans cette indication, sous forme de gluconates

(ampoules à 10 milligrammes),de colloïdes (15 milligrammes par ampoules), de sulfate (10 à

200 milligrammes de ZINC élément) et pour certains sous forme d'orotates et de comprimés

chélatés aux protéines. Les sujets dépressifs sont très souvent carencés en zinc, ce qui est

relativement facile à vérifier biologiquement. Certaines structures de notre cerveau

(hippocampe) sont très riches en zinc et probablement très sensibles à des sub-carences en ce

métal. Le manganèse est conseillé, en tant que cofacteur du zinc, à la dose de quelques

milligrammes.

- L'acide folique (vitamine B9) est souvent déficitaire chez les dépressifs en

particulier chez les personnes âgées qui ont une mauvaise absorption gastrique intestinale et

une nourriture trop monotone et/ou insuffisante. Ce sont aussi ces mêmes personnes qui

souvent prennent des "médicaments" perturbant l'absorption de cette vitamine. Une

supplémentation de l'ordre de 5 à 30 milligrammes par jour est parfois et très rapidement

efficace sur de nombreux symptômes liés à la dépression (tristesse, mélancolie). La voie

parentérale (injections intramusculaires à 5 ou 50 milligrammes) est nécessaire (et plus

rapidement efficace) lorsque les problèmes digestifs sont importants.

- Le zinc et l'acide folique sont essentiels dans le cadre de la supplémentation non

hormonale (parfois en adjuvants de la supplémentation hormonale) lorsque les états dépressifs

sont provoqués ou aggravés par la survenue d’une ménopause ou préménopause.

- La vitamine B12 (cobalamine) est presque systématiquement associée à l'acide

folique, bien que les carences vraies soient très rares. On conseille une injection

intramusculaire à 1 000 ou 2 500 micro-grammes, une à trois fois par semaine. Les prises

orales répétitives mais surtout perlinguales peuvent remplacer les injections

- On a toujours intérêt à associer aux deux vitamine B ci-dessus les vitamines B

"complexe" et plus particulièrement les vitamines B1 (thiamine), B2 (riboflavine), B5

(acide pantothénique) et B8 (biotine) qui ont été testées avec succès dans certains états

dépressifs (ANTI STRESS 600, MAXIVI, PANTO 500 Vit’all +).

- Les déficiences en fer provoquent des états asthéno-dépressifs qui, chez la femme,

sont cycliquement réactivés après les règles. L’analyse sanguine de la ferritine qui précise le

niveau des "stocks" de fer donne des résultats systématiquement trop bas. D'autres sujets ont,

tout au long de leur vie, une mauvaise absorption du fer qui induit des états chroniques de

dépression psychique et immunitaire ainsi que des insuffisances endocriniennes

(hypothyroïdies).

- L'équilibre magnésio-calcique est fondamental. Il faut vérifier les taux sanguins

de et supplémenter en conséquence. Les médecins rompus à ce type d'approche savent

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conseiller, en fonction de chaque cas particulier, les justes doses et sels de magnésium, et les

sels à utiliser (sulfates, chlorures, lactates, pydolates, aspartates et orotates) en fonction de

l'importance, du site du déficit et de son mode d’expression clinique . La prise concomitante

de taurine peut considérablement améliorer l’efficacité du magnésium.

- Beaucoup de dépressifs ont des taux relativement bas de potassium. L'hypokaliémie

doit être systématiquement corrigée ainsi que d'ailleurs l'hyponatrémie (taux de sodium bas).

Une correction diététique conseillant d'une part de saler avec du "sel gris de mer" (qui

apporte, en plus du sodium, tous les micro-nutriments marins) , et d'autre part suffisamment

de bananes, pamplemousse, levure de bière, abricots, fruits secs, lentilles... afin d'apporter le

potassium permettant souvent d'éviter le recours aux supplémentations. La pratique des

profils oligo-élémentaires sanguins révèle souvent, chez les dépressifs, des taux abaissés de

rubidium (un métal assez proche du lithium). On peut supplémenter ou conseiller certains

aliments (betterave rouge) qui en contiennent.

Lorsque, et c'est souvent le cas, des états allergiques sont associés aux états dépressifs,

on sera particulièrement attentif à la ration lipidique et à vérifier l'absence de carences

d'apport ou d'absorption en acides linoléiques et linoléniques. Les acides gras oméga 6 seront

utiles à la dose de quatre à six capsules par jour à 500 milligrammes d'huile d’onagre ou de

bourrache.

On sera également attentif, et tout spécialement chez les personnes âgées ainsi que

chez les sportifs et les surmenés, aux éventuelles carences en acides aminés et donc en

PROTEINES. La supplémentation en sachets ou barres de PROTEINES SOLUBLES de

haute valeur biologique est souvent nécessaire et donne de très bons résultats: les déficiences

en acides aminés sont certainement beaucoup plus fréquente qu’on ne l’imagine chez les

personnes fatiguées, âgées ou médicamentées et ces préparations de protéines permettent de

les combler plus facilement.

- La PHENYLALANINE est un acide aminé précurseur de la DOPAMINE de la

NORADRENALINE, de l'ADRENALINE et de la PHENYLETHYLAMINE qui est un

métabolite à effet stimulant sur l'humeur et l'activité que l'on trouve dans le chocolat qui lui

doit donc ses effets antidépresseurs.

- La L-PHENYLALANINE, présente dans les protéines animales, elle a des

propriétés antidépressives propres mais est également un précurseur d'un autre acide aminé: la

L-TYROSINE.

- La L-TYROSINE a une valeur nutritionnelle et protéique mais elle est très souvent

utilisée, seule en lieu et place des antidépresseurs dont elle n’a pas les contre-indications (il

faut cependant, comme avec la L-PHENYLALALANINE, être prudent chez les sujets

hypertendus). En aval de la phénylalanine, la L-TYROSINE est un acide aminé stimulant

de l'humeur car précurseur de la DOPAMINE et de la NORADRENALINE. Elle aide à

réguler les états d'hyperinsulinisme que l'on retrouve souvent chez les sujets sensibles au

stress et dépressifs. La glande thyroïde l'utilise afin de fabriquer la thyroxine et

l’hypothyroïdie clinique et biologique est souvent intriquée avec des états de fatigue et de

dépression. La tyrosine est conseillée à des doses pouvant aller jusqu'à six grammes par jour

(prescription « médicale » de certains psychiatres!).

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- La DL-PHENYLALANINE, apporte la PHENYLALANINE sous ses deux formes

(D- et L-PHENYLALANINE) complémentaires dans le cadre de la supplémentation des

états dépressifs. Elle doit être prise, sur un estomac vide, à doses croissantes depuis un

comprimé à 500 milligrammes jusqu'à quatre à six, en fonction de la réponse du patient. Elle

est formellement contre-indiquée chez les sujets souffrant de phénylcétonurie (une maladie

métabolique rare) et chez ceux qui seraient soignés avec des antidépresseurs du type

"monoamine oxydase". Il faut savoir qu' à des doses supérieures à deux grammes par jour, elle

peut provoquer des maux de tête, des états d'excitation, de la constipation, nausées, insomnies,

de l’hypertension artérielle chez des sujets prédisposés et nécessite donc une surveillance

médicale..

La phénylalanine, qu'elle soit utilisée pour contribuer au traitement des états dépressifs

ou pour stimuler ses capacités cérébrales et réduire son appétit est toujours plus efficace

lorsqu'elle est prise avec 100 à 200 milligrammes de VITAMINE B6 (PYRIDOXINE).

Le L-TRYPTOPHANE, du fait de la contamination de certains lots de provenance

japonaise par une impureté qui provoqua des accidents dont certains furent mortels n'est plus

disponible sous forme de suppléments nutritionnels.

Le GABA (acide gamma aminobutyrique) est un neurotransmetteur déficitaire. Les

vitamines B augmentent sa synthèse mais il peut être apporté sans danger, directement à

l’alimentation. (GABA 250 Vit’all +)

L'association de L-5-HYDROXYTRYPTOPHANE, disponible, sur prescription

médicale et en pharmacies (200 milligrammes par jour, en moyenne) et de L-TYROSINE est

particulièrement efficace dans de nombreux états dépressifs.

- L'ACIDE L-GLUTAMIQUE (400 à 1 200 milligrammes) souvent associé à la

vitamine B6 améliore les capacités d'éveil et de mémorisation ainsi que la conduction

nerveuse.

Si tous ces nutriments et micro-nutriments ne permettent pas à eux seuls de traiter

des états dépressifs ils permettent presque toujours d'améliorer l'efficacité des antidépresseurs,

de reculer le recours à ces molécules et de diminuer les doses ainsi que les durées de

traitement.

Enfin il ne faut pas oublier, dans ce cadre spécifique, de rechercher les signes

cliniques et la présence dans notre organisme de certains xénobiotiques tels les métaux

lourds (cadmium, plomb, mercure...) qui, en "prenant la place" de nutriments essentiels

(zinc) peuvent considérablement perturber le fonctionnement de notre système nerveux.

Dans tous les cas la recherche étiologique d’une fatigue, quelle que soit son expression

et sa forme représente un excellent exercice de nutrithérapie orthomoléculaire et de

prévention active nutritionnelle.

Défatiguez quelqu’un c’est non seulement lui rendre service aujourd’hui mais c’est

plus encore lui éviter de faire, demain, l’expérience malheureuse de la maladie.

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13 SUPPLEMENTATIONS NUTRITIONNELLES DES AFFECTIONS CARDIO-VASCULAIRES

LES FACTEURS DE RISQUE DE LA MALADIE CARDIO-VASCULAIRE:

Sur cette question les médias américains sont très clairs. La baisse constante du

nombre d'accidents et de décès cardiovasculaires confirme leur opinion et justifie leurs

importantes campagnes d'opinion. Ces campagnes se résument parfois en quelques mots:

La diététique, le statut nutritionnel, le sport et l'exercice ainsi que l'apprentissage de la

gestion du stress sont les clés de la réduction significative et peu coûteuse du risque cardio-

vasculaire.

Le département américain de l’agriculture et de l'environnement estime que la

diététique seule est en mesure de réduire les accidents de 25% et de permettre de sauver

247.000 vies par an (chiffres de 1986)!

LA LISTE DES GRANDS FACTEURS DE RISQUE:

- Hypertension artérielle mesurée correctement et constatée à mainte mesures, par un

médecin, dans des circonstances différentes.

- Hypercholestérolémie et plus généralement hyperlipémie en tenant effectivement compte

des rapports entre les différentes "fractions" du cholestérol et de leurs protéines porteuses.

- Tabagisme,

- Obésité ou surcharge graisseuse supérieure a 20% du poids idéal,

- Antécédents familiaux de maladie cardio-vasculaire,

- Mode de vie sédentaire (absence de sport et/ou d'exercice)

- Comportement particulièrement vulnérable et agressif vis a vis du stress (personnalité de

type A)

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- Usage de certains médicaments, d'excitants, de drogues

- Alcoolisme

Et parmi les facteurs diététiques et nutritionnels:

- Insuffisance de consommation de fibres (il en faudra 20 à 30 grammes par jour et de

différentes sortes).

- Consommation excessive de graisses saturées (de provenance animale, principalement les

viandes et les fromages gras)

- Hyperalimentation globale

- Carences en certaines vitamines et minéraux

- Hyperconsommation de sel (sodium).

LE HAMBURGER FRANCAIS

Au risque de déplaire, il faut préciser que ce mal américain existe aussi également

chez nous... et bien au delà des fast-foods !

Mais tel un "mauvais ange" il porte, ici, d'autres noms tels: gruyère, camembert...(=

fromages gras en général), viandes rouges cuites à la poêle ou grillée et arrosée de bon jus de

beurre, servies avec de bonnes petites pommes de terres rissolées... Mais on n’oubliera pas les

entrées composées de rosettes, de rillettes et de pâtés alléchants... ni les croissants, brioches et

petits pains au chocolat, profiteroles, liégeois, charlottes et framboisiers au dessert.

Quant aux frites, demandez à nos chers petits ce qu'ils en pensent surtout lorsqu'on les

sucre avec une bonne sauce au nom américain !

Nous avons, nous français, une nourriture globalement plus équilibrée que celle des

américains. Mais nous ne sommes pas à l'abri d'erreurs et surtout les remèdes seraient faciles

à mettre en œuvre, si on voulait se donner la peine d'un minimum d'éducation et de

pédagogie nutritionnelle.

Pour en finir avec la diététique, à proprement parler, et pour stigmatiser

et résumer le "mal français", on peut résumer:

- Faites diminuer la consommation de graisses animales: moins de beurre, moins de viandes et

fromages gras. Apprenez à utiliser les graisses naturelles, non dénaturées, non chauffées

industriellement, qui ne contiennent pas d’acides gras cis-trans ou trans trans impropres à la

consommation et peut-être toxiques.

- Faites diminuer la consommation de sucre, sucreries, farines raffinées apportant trop de

"calories vides".. Vous éviterez par ce type d'effort les manifestations d'hypoglycémie.

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- Demandez de ne pas mangez trop, pas trop tard et pas trop gras le soir.

- D’être raisonnable avec l'alcool: un ou deux verres de bon vin rouge apportent des tanins,

des vitamines et des minéraux antioxydants excellents à terme pour la santé..

- Faites varier l’alimentation: un jour de la viande, un jour du poisson, un jour des œufs.

Evitez d'associer à un même repas des quantités trop importantes de protéines d'origine

animale (par exemple viande et fromages à un même repas).

- Faites consommer plus de fibres, mais ne pensez pas que pour cela il suffit de conseiller

des comprimés. Ces derniers sont parfois nécessaires, mais avant d'en venir là réhabilitez,

dans votre alimentation quotidienne, l'usage des légumes verts à fibres (navets, carottes,

céleris...) des fruits à fibre (pommes), des céréales complètes ou semi-complètes (riz, pâtes,

flocons d'avoine, müeslis...) et des légumineuses (soja, lentilles, haricots, pois...).

- Utilisez des huiles non chauffées, si possible de première pression à froid. D'après l'étude

MONICA (voir ci-dessous), l'huile d'olive semble avoir un effet extrêmement favorable sur

les paramètres cardio-vasculaires. Mais le régime dit Crétois qui apporte plus encore d’acides

gras linoléniques semble encore plus favorable. Il est donc recommandé d’augmenter la part

des huiles de soja, de noix et même de colza. De toutes façons conseillez de varier ou alterner

les huiles. Un bon compromis est obtenu par le mélange à parts égales d'huiles première

pression à froid d'olive, tournesol, noix et soja ou olive, noix, soja, avec possibilité de

remplacer noix ou soja par colza (colza nouvelle formule, mais pressé à chaud) et surtout en

mangeant plus de poissons... mais pas des bâtonnets de poissons panés revenus à la poêle

dans un bon beurre frit ! et plutôt des poissons gras des mers froides tels que le hareng, le

maquereau, la morue... et le saumon.

- Il est souvent recommandé de faire diminuer la consommation de sel: demandez de ne pas

resalez systématiquement, de mangez moins de conserves et d'aliments préparés

industriellement, souvent plus salés, d’utiliser du sel gris complet de mer apportant d'autres

oligo-éléments que le sodium et/ou du "tamari" sauce de soja fermentée que l'on trouve dans

tous les magasins de diététique. Cette sauce a entre autre la vertu, lorsqu'elle est incorporée

dans les sauces de salade de permettre de bien digérer l'ail et l'oignon. Or l'ail à des propriétés

hypotensives (fait baisser la tension artérielle) et cardioprotectrices auxquelles les chercheurs

semblent s'intéresser particulièrement.

- Enfin, il faut bien insister sur le fait qu’une dérive alimentaire isolée n'a jamais tué

personne: ce sont les insidieuses et mauvaises habitudes qui, répétées, conduisent a la

méforme d'abord, puis à la maladie.

Consommation de SUCRES et maladies cardio-vasculaires

Nous fabriquons aussi de la "graisse", et donc des plaques d'athérome, à partir des

sucres que nous absorbons: l'énergie produite par les sucres qui n'est pas utilisée est stockée

sous forme de tissus graisseux et augmente le risque d'athérogénèse.

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Ce processus est dépendant:

- de la quantité mais aussi de la qualité des sucres absorbés: les sucres à "index

glycémiques bas" (céréales complètes, légumineuses et féculents, certains légumes...) sont

moins athérogènes que les sucres à "index glycémique élevé" (sucre blanc, céréales raffinées,

carottes, bière, pommes de terre...).

- de particularités génétiques qui prédisposeraient plus ou moins au diabète de la

maturité. Il semblerait que beaucoup de sujets présentent de façon très précoce (souvent dès

l'adolescence) des troubles tels que:

* prise de poids dépendant plus de la quantité et de la qualité des sucres alimentaires

que de la ration calorique totale avec augmentation du rapport taille/hanche;

* hypertension légère

* hypoglycémie avec perturbations biologiques (hyperinsulinisme avec

hyperglycémies);

* perturbation d’un paramètre du bilan lipidique (triglycérides).

C’est que l’on nomme le syndrome X, c’est à dire un ensemble de perturbation lipido-

glucidiques et vasculaires qui vont augmenter considérablement le risque d’apparition de la

maladie cardio-vasculaire sous forme insidieuse, progressive et souvent grave.

Ces constatations relativement récentes impliquent que les mesures hygiéno-

diététiques ne doivent pas sous estimer l'importance de la ration glucidique dans le cadre

d'une prévention nutritionnelle et précoce (les américains disent que cette prévention doit être

entreprise dès la petite enfance) de la maladie cardio-vasculaire.

ET LE SPORT ?

Pas de sport, pas d'exercice = pas d’optimisation de santé ! Nous avons une

cervelle et des muscles.

Tous deux s'atrophient lorsqu'on ne s'en sert pas !

Les réponses sont multiples: "j'ai pas le temps,... c'est trop dur,... c'est trop loin ou trop

cher". Toutes sont de fausses excuses qui masquent un refus plus ou moins conscient de

prendre sa santé en main et de la gérer.

Tous les médecins sont pour une fois d'accord: il faut un minimum de sport et

d'exercice mais pas n’importe comment!

Cet exercice doit être progressif (surtout après quarante ans) contrôlé au plan cardio-

vasculaire et intelligemment géré.

C'est l'exercice d'endurance aérobique, prolongé pendant au moins quarante

minutes, n'élevant pas le rythme cardiaque au dessus de 120 à 140 pulsations/minutes(200 -

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l’âge + 10 à 20 en fonction du terrain et des antécédents) et répété au minimum trois fois, si

possible quatre fois par semaine qui est le plus efficace.

Cet exercice, s'il est pratiqué correctement, suffisamment prolongé et régulier, fera

"brûler la graisse" et contribuera à l'équilibre du métabolisme du sucre (voir plus haut) ainsi

qu'à l'équilibre psychologique de l'individu et sa "résistance au stress".

Donc incitez vos patients à courir (avec de bonnes chaussures), nager, pédaler en

chambre ou sur route, à pratiquer le "cardio-training" s’ils ont une salle équipée à proximité, à

faire du "VTT", de la randonnée en côte le dimanche ou du ski de fond l'hiver, mais tout

progressivement, avec entraînement, mais sans « reporter à demain » ce qui ne sera plus

possible après un certain âge ou... la maladie.

ET LE STRESS ?

La "gestion du stress" est à la mode. Quelle grande entreprise n'a pas ses réunions pour

cadres stressés ?

Il est vrai que nous sommes dans une société de vitesses (time is money!), de

rendements et de "pressions" (on me met la pression, je te mets la pression...). C'est le style

américain qui nous a envahis. Ils commencent à en revenir, pourquoi pas nous ? Mais

attention aux modes: week-ends de survie dans l'Ardèche, lunettes de relaxation, relaxoriums

plus ou moins bidons... tout peut être bon ou mauvais: cela dépend de la motivation réelle des

organisateurs.

En fin de compte, c'est notre état d'esprit personnel qui doit évoluer, c'est a dire notre

philosophie de la vie.

Il n’est pas interdit d’amener les gens à réfléchir sur leur mode de vie et à se

demander: si l'on travaille pour vivre ou si l'on vit pour travailler.

Une bonne petite cure de psychothérapie, de sophrologie, voir de thérapie plus

approfondie de type analytique est parfois conseillée et peut, pourquoi pas, sauver la vie!

ET LE POIDS ?

Le surpoids représente un facteur de risque que l'étude de Framingham a parfaitement

mis en valeur.

Pour les hommes qui ont 20% de surpoids:

- 51% de chance de plus d'avoir une maladie cardiaque

- et 29% de chances en plus d'avoir une attaque cérébrale

que ceux qui ont un poids normal!

Pour les femmes qui ont un surpoids de 20%:

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- risque augmenté de 43% pour l'affection cardiaque

- et de 53% pour l'attaque cérébrale.

Tout le problème consiste à définir le poids idéal. Différentes formules existent depuis la

classique formule de Lorentz jusqu'au plus moderne indice de Quetelet qui consiste à diviser

le Poids en kilos, par la taille en m2. (normes inférieures à 22, 25). Ces indices ne rendent pas

toujours compte de l'ossature du sujet. Ils doivent être modulés par l'étude des plis cutanés et

des mensurations qui permettent de différencier la masse maigre (muscle) de la masse grasse

(graisse).

TABAC ET LES AUTRES FACTEURS DE RISQUE.

Fumer vingt cigarettes par jour multiplie par deux le risque d'accidents cardio-

vasculaire. Au delà de vingt cigarettes, on considère que ce risque est multiplié par trois.

Le calcul précis du risque est rendu plus complexe du fait de la nécessité de

l'évaluation de l’interaction et de la sommation des différents risques:

- Facteurs génétiques

- Facteurs culturels et environnementaux (alimentation, stress, tabac, alcool...)

- Facteurs additionnels iatrogènes (certains traitements médicamenteux, pilule

anticonceptionnelle).

L'usage précoce des contraceptifs oraux (pilule anticonceptionnelle) chez des sujets

présentant d'autres facteurs de risques (génétiques, alimentaires, hypertension, tabac,...) peut

aggraver considérablement l'évolution de la maladie cardio-vasculaire.

Ces contraceptifs doivent être formellement contre-indiqués dans un certain

nombre de situations. Pour ma part, je connais au moins un cas de mort subite par embolie

chez une très jeune femme qui fumait, prenait la "pilule, et avait une mauvaise alimentation...

Il semblerait que les "pilules" modernes et moins dosées induisent un risque moindre.

Mais il n'est certainement pas négligeable.

LA SUPPLEMENTATION MICRONUTRITIONNELLE

LES ACIDES GRAS OMEGA 3

(Acides eicosapentanoïques, EPA, et docosahexaénoïque, DHA)

La découverte des effets bénéfiques des huiles de poissons des mers froides remonte

au début des années 80. Elle découle du fait que les esquimaux, qui n'ont pas de

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particularisme génétique en ce domaine, ne présentent pratiquement pas d'accidents

cardiovasculaires.

Le médecin anglais Reginald SAYNOR, publia dans le "Lancet" de juin 1983 un article

célèbre: il démontrait que les sujets ayant reçu une supplémentation pendant deux ans avaient

non seulement un taux global de cholestérol significativement plus bas, mais présentaient

aussi une élévation du cholestérol-HDL ce qui confirme donc bien le rôle antiathérogène de

ces huiles.

Cette étude fut vérifiée depuis.

Un article de la revue JAMA (éd. française) de 1988 résume bien les propriétés des

huiles de poisson:

- Réduction du taux de cholestérol avec élévation du cholestérol-HDL ("bon cholestérol")

- Réduction du taux de triglycérides dont le rôle athérogène est de plus en plus certain;

- Diminution de la viscosité sanguine (allongement du temps de saignement, effet anti-

aggrégant plaquettaire et effet sur les médiateurs de la coagulation tel le thromboxane A2);

- Réduction de la réactivité vasculaire à divers stimuli hormonaux dont la noradrénaline d'où

un effet de régulation de la tension artérielle;

- Effets anti-inflammatoires;

- Effets de ralentissement de la croissance tumorale.

Il faut quand même préciser que ces études sont réalisées avec de fortes doses d'oméga

3 qui prolongées telles quelles risqueraient d'avoir des effets négatifs: risques hémorragiques,

prises de poids.

L'étude de Kromhout et coll. débuta dans la ville hollandaise de Zutphen et étudia le

devenir de 842 sujets de 40 à 59 ans parmi lesquels on enregistra 78 décès dus à la maladie

cardio vasculaire. La supplémentation utilisée était de l'ordre de 700 milligrammes par jour

d'huiles de poisson ou en moyenne 30 grammes par jour de poissons (dont 2/3 de poissons

maigres et 1/3 de poissons gras).

Les sujets supplémentés de cette façon ont bénéficié de plus de 50% de réduction de

mortalité cardio-vasculaire par rapport à ceux qui ne consommaient pas de poisson.

Il faut donc être raisonnable dans les conseils nutritionnels:

- Manger du poisson (poissons gras des mers froides, maquereaux, harengs, mais

aussi des rougets, des sardines, du saumon) et des fruits de mer très régulièrement (au moins

deux à trois fois par semaine) et le résultat ne sera que meilleur si on le réalise aux dépends

des graisses animales carnées et laitières.

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- Supplémenter le cas échéant, au début, dans certaines situations ou maladie

lipidique installée (hypertriglycéridémie, diabète, hypertensions...), ou chez les gens qui ne

peuvent ou ne veulent consommer de poisson, avec 0,5 à 2 grammes par jour de capsules d'

huiles de poissons.

La lécithine de soja

Les effets bénéfiques de la lécithine sur le taux de cholestérol furent découvert en

1958 par le docteur LESTER M. MORRISON qui prescrivit de la lécithine à 15 patients qui

avaient été rebelles a une diététique adaptée. Après trois mois, douze des quinze patients

avaient une diminution de 30 % de leur taux de cholestérol.

Ces études furent confirmées depuis, notamment par une étude belge qui, sur cent

patients, objectiva une réduction de 40 % du taux de cholestérol.

Deux à trois capsules par jour de lécithine de soja ont un effet additif et

complémentaire aux capsules d'huile de poisson.

La phosphatidylcholine

Plus active encore que la lécithine se soja, elle se présente sous la forme de granulés

dont l'absorption à raison de une à deux cuillères à soupe par jour améliore le bilan lipidique

en exerçant un effet lipotrope. (voir ci-dessous).

Les substances lipotropes

Il s'agit de:

- l'INOSITOL

- la CHOLINE

- la phosphatidylcholine

- la L-METHIONINE

- le chlorure de BETAINE

Ces substances sont souvent associées au sein de comprimés dits "LIPOTROPES"

(émulsifiants des graisses) ou "FAT BURNER". (relire la neuvième partie du présent cours).

L'INOSITOL appartient à la famille des vitamines B. Il est naturellement contenu

dans les germes de blé, la levure de bière, les abats, les fruits et le choux fleur. Dans

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l'organisme, il se combine avec la CHOLINE, pour former les phospholipides qui sont des

constituants essentiels de nos membranes cellulaires et du système nerveux. Selon le docteur

Pfeiffer du "Brain Bio-Center" de New-York et d'autres auteurs américains, Il aurait des

propriétés calmantes, permettrait (avec la choline) de faire baisser le taux de cholestérol total

et contribuerait à la régularisation de la tension artérielle.

La CHOLINE fait également partie des vitamines du groupe B. Au sein du tissu

hépatique, elle provient de la LECITHINE.

Elle est précurseur d'un neuromédiateur (substance chimique essentielle au bon

fonctionnement de notre système nerveux): l'acetylcholine. Sous forme phosphorylés, elle

franchit la barrière méningée. Elle est prescrite et utilisée aux USA (Smarts Drugs Nutrients)

pour contribuer au traitement des troubles de l'acquisition mémorielle. En France elle est plus

utilisée pour son action lipotrope et anticirrhotique sur le métabolisme hépatique. Elle

contribuerait donc et logiquement au contrôle du taux de cholestérol total. Comme

l'INOSITOL, elle a des propriétés calmantes et pourrait donc aider à traiter les hypertendus.

Elle n'est pas recommandée à doses fortes (plus de 3 grammes par jour) chez les sujets

dépressifs.

La PHOSPHATIDYLCHOLINE

C’est la LECITHINE PURE, graisse contenue naturellement dans notre organisme

que l’on nomme PHOSPHOLIPIDE, constituant privilégié de nos membranes cellulaires, en

particulier celles de notre système nerveux. Elle est beaucoup plus active que la lécithine

habituelle du commerce diététique qui ne contient que 10 à 20% de phosphatidylcholine.

A la fluidité, à la qualité de nos membranes cellulaires et donc à la qualité de leur défense

immunitaire, au transport des graisses, au métabolisme du cholestérol, des neurotransmetteurs

dont l’acétylcholine

La METHIONINE est un ACIDE AMINE ESSENTIEL dit soufré (qui contient du

soufre). Il est naturellement contenu dans les laitages et la viande et totalement absent des

produits végétaux. C'est un "donneur de méthyl" précurseur de la CARNITINE, de la

BETAINE, de la CREATINE, de la CHOLINE et de l'ADRENALINE. En tant que précurseur

de la CHOLINE, car participant à la synthèse de la phosphatidylcholine, elle en a donc les

mêmes PROPRIETES DE DETOXICATION CELLULAIRE, particulièrement au sein de la

cellule hépatique.

La BETAINE, bien connue en France sous forme de CITRATE DE BETAINE est

également une substance lipotrope à tropisme hépatique.

CES SUBSTANCES DITES LIPO-HEPATOTROPES comme la CHOLINE, la

BETAINE, la METHIONINE et l'INOSITOL aident à combattre divers troubles digestifs .

Elles se comportent également comme des antioxydants.

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La Taurine

Elle s’est montrée efficace dans les accidents cardiaques et notamment sur la survie des

infarctus par une action sur la « pompe à sodium », les canaux calciques et la cellule

myocardique.

Les fibres

C'est maintenant presque un pléonasme que de dire que l'augmentation journalière

de la ration de fibres est essentielle au maintien d'une cholestérolémie normale.

Ces faits ont été confirmés par une étude publiée dans le JAMA du 10 avril 1991. Les

auteurs, (Dr Michael DAVIDSON et coll. du Chicago Center for Clinical Research)

étudièrent 156 sujets qui reçurent un apport quotidien de 57 grammes de son d'avoine.

Cet apport réduit de 15% la cholestérolémie des sujets.

Une autre étude (J.Anderson, université de Kentucky) confirme les propriétés

hypocholestérolémiantes des différentes fibres:

- diminution de la cholestérolémie de 11% pour la gomme de guar,

- de 12% pour la pectine (pommes)

- de 15% pour le psyllium

- de 13 à 19% pour le son d'avoine

A 25 grammes de SON D'AVOINE PAR JOUR, la baisse du cholestérol est

associée à une baisse de la fraction LDL du cholestérol (fraction athérogène). Anderson

confirma que cette propriété était constante même en régime dit "occidental" où la part des

lipides est supérieure à 35% et l'apport quotidien de cholestérol supérieur à 300

milligrammes/ jour.

Le SON DE BLE entraînerait plutôt une diminution des taux de triglycérides.

En pratique, on ne peut donc que conseiller la consommation d'au moins 20

grammes de son par jour. Cet apport sera diversifié: sons d'avoine et de blé, pectines de

pommes, légumes à fibres. Il ne faudra pas non plus exagérer dans les rations sous peine de

trop accélérer le transit intestinal et de perturber l'absorption des nutriments.

En supplémentation on recommandera souvent des préparations de comprimés multi-

fibres ou d’ispaghule, sous forme des gélules ou de granulés.

Alors ? A vos müeslis, flocons d'avoine dans les potages, céréales et farines complètes,

pommes et légumes... ni trop, ni trop peu.

Les antioxydants Cette question a été largement traitée dans la plaquette N°1 qui a pour titre:

ANTIOXYDANTS et que nous vous recommandons de lire afin de bien comprendre leur

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définition, leurs mécanismes d'action et leur rôle essentiel dans le maintien de la santé et en

particulier de la santé cardio-vasculaire.

La vitamine E et les tocophérols

La vitamine E ou alphatocopherol est un antioxydant essentiel.

La tendance nutritionnelle actuelle qui consiste à privilégier l'apport alimentaire

d'acides gras poly-insaturés (huiles de tournesol, de noix, de soja,...) conduit à augmenter

substantiellement les doses quotidiennes recommandées en alphatocopherol afin d'éviter la

lipoperoxydation de ces longues et fragiles chaînes d'acides gras.

C'est dans le domaine cardio-vasculaire que l'application des EFFETS

ANTIRADICALAIRES MAJEURS de la VITAMINE E risque d'avoir les plus grandes

conséquences thérapeutiques:

- La peroxydation lipidique, de cette fraction que l'on nomme vulgairement "mauvais

cholestérol" représentée par la fraction LDL du cholestérol est un phénomène capital dans la

genèse et l'entretien de l'athérosclérose et plus généralement de la maladie et du vieillissement

vasculaire.

En d'autres termes l'aspect qualitatif de ces LDL oxydées semble plus pathogène

que l'aspect purement quantitatif.

Il existerait donc bien une THEORIE OXYDATIVE DE L’ATHEROSCLEROSE

confirmée par les résultats de cette étude et rapportée aux Entretiens de Bichat d’Octobre

1996 par le Professeur CL LEGER de Montpellier.

La VITAMINE E semble donc à l'heure actuelle pouvoir être recommandée à la fois

pour:

- accroître la fraction HDL (bon cholestérol)

- diminuer l'oxydation des fractions LDL du cholestérol. Ces fractions semblent les

plus athérogènes et donc les plus agressives pour le système cardio-vasculaire.

- stimuler la formation de PROSTACYCLINE qui par son effet favorable sur la

coagulation diminuera le risque d'accidents.

- diminuer en général le risque, la fréquence et la gravité des accidents

cardiovasculaires.

Mais les grandes études épidémiologiques peinent à le prouver. Cependant il faudrait savoir

quelle forme de vitamine E a été utilisée, ce qui est rarement précisé !

L’incidence de l’apport efficace en vitamine E semble jouer indépendamment des autres

facteurs intervenant sur l’athérosclérose quelle que soit leur nature.

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LA VITAMINE C

La VITAMINE C, contrairement à la vitamine E, est hydrosoluble. elle agit donc dans

la phase acqueuse de la cellule le plus souvent en synergie avec la vitamine E dont elle permet

la régénération.

C'est le Professeur PACKER (SYMPOSIUM ANTIOXYDANTS, Paris, septembre

1991) qui a démontre l'existence d'un cycle de régénération de la vitamine E. La vitamine C

(acide ascorbique), le glutathion et d'autres antioxydants agissent en synergie avec la vitamine

E afin de stabiliser les membranes et d'empêcher la formation des LDL oxydées.

L'ACIDE ASCORBIQUE interfère avec pratiquement tous nos métabolismes:

synthèses des collagènes, métabolisme des graisses, du fer et des folates, synthèses

hormonales, stimulation de la cicatrisation et de la micro-circulation, effets antihistaminiques

et donc antiallergiques et surtout effets anti-infectieux, antiviraux et antioxydants.

Au plan cardio-vasculaire, c'est au COLLOQUE SUR LA PATHOLOGIE

CARDIO-VASCULAIRE, tenu fin 1991 à Bethesda, sous l'égide du très officiel "National

Heart Lung and Blood Institut" (NHLBI) que le docteur Daniel STEINBERG (University of

California, San Diego) révélait que la vitamine C avait sur les LDL (= mauvais cholestérol)

des propriétés ANTIOXYDANTES, comparables à celles du probucol et capable de

REDUIRE DE 50% LES LESIONS ATHEROMATEUSES CHEZ LE LAPIN.

Linus PAULING étudia la VITAMINE C en tant qu'hypocholestérolémiant (cf:

ABUSEZ DES VITAMINES, Ed. Tchou). Il conclut avec d'autres auteurs qu'elle devait avoir

des effets spécifiques antiathéromateux et protecteurs en cas de situations à risques. D'autres

auteurs confirmèrent ses conclusions tant chez l'homme que chez l'animal.

Son rôle essentiel dans la biosynthèse du collagène semble lui conférer des

propriétés particulière dans les situations de cicatrisation et de réparations en situation de

post-infarctus où à notre avis (et selon celui de certains auteurs américains) le patient aurait

intérêt à avoir des taux sanguins de VITAMINE C très supérieurs aux standards habituels.

Enfin, une étude épidémiologique anglaise confirma que dans une région où les

habitudes alimentaires conduisaient à des taux sanguins faibles de VITAMINE C et à une

fréquence accrue d'accidents cardiovasculaires, une supplémentation permettait à la fois de

ramener les taux à la normale et de diminuer la fréquence des accidents.

En pratique, une supplémentation de l'ordre de 500 milligrammes à un gramme par

jour associée à une alimentation riche en fruit et légumes, semble tout à fait raisonnable.

On a de plus tout à fait intérêt à répartir cette dose, en la fractionnant tout au long de la

journée et en absorbant la vitamine après les repas. Les comprimés à « ACTION

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PROLONGEE », (de type "américain") associant des vitamines de provenances différentes et

des BIOFLAVONOIDES (VITAMINE P, voir ci-dessous) sont une alternative tout à fait

pratique et performante. Ils peuvent être pris, au cours des repas, le matin et le soir, car,

rappelons le une fois de plus, la VITAMINE C, prise de cette façon ne gêne pas le sommeil.

Plus récemment, on s'est intéressé aux EFFETS DETOXIQUANTS ET

CHELATEURS DE LA VITAMINE C qui dans l'organisme, permet ou facilite

l'élimination de certains xénobiotiques (substances étrangères à l'organisme: Plomb, mercure,

arsenic, cadmium, dioxyde de soufre, chlore, benzène et ses dérivés aromatiques, pesticides...)

qui ont probablement un rôle déclenchant ou aggravant dans l'évolution des maladies

cardiovasculaires et cancéreuses ou précancéreuses.

FLAVONOÏDES, VITAMINE P, PLUS FORTS QUE LA VITAMINE C ?

Les flavonoïdes ou vitamine P (comme protection!) sont, dans la nature, les fidèles

compagnons de la vitamine C. Isolés en 1936 dans l’écorce de citron (citrine) on les trouve

également dans les fruits, les légumes, le thé vert, le vin et beaucoup de plantes et fruits tels

les myrtilles, le pin et le fameux gingko biloba si précieux pour la circulation.

Qu’ils aient pour nom citrine, rutine, hespéridine, flavones, quercétine, cyanidine

ou...Pycnogénols ce sont des antioxydants (c’est à dire qu’ils protègent les autres vitamines de

la plante de l’agression extérieure). Dans notre organisme ils ont en plus des propriétés

protectrices et antioxydantes des vertus antihémorragique et antioedémateuses, car ils

augmentent la perméabilité capillaire. Ils sont également antiallergiques et anti-

inflammatoires.

Le PYCNOGENOL est un flavonoïde complexe aux propriétés particulières

puisqu’il est doué de puisantes propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires capables de se

manifester à la fois par une action immédiate et une action retard.

C’est une tisane de pin que les indiens donnèrent aux marins de Jacques Cartier durant

l’hiver 1535 . Cet élixir les sauva du scorbut et... d’une mort certaine. Le PYCNOGENOL est

extrait du « pin des landes » et les anthocyanes (substances très proches) du pépin de raisin.

L’association de vitamine C et de pycnogénol et de flavonoïdes reproduit et amplifie les

possibilités des extraits naturels de vitamine C qui tous contiennent plusieurs catégories de

flavonoïdes.

Antihistaminiques, antiallergiques, les flavonoïdes protègent aussi bien les petits

vaisseaux (capillaires) que les veines ou les artères. Ils ralentissent le phénomène de micro-

hémorragies tant au niveau de la peau que d’organes plus fragiles comme le cerveau ou l’œil.

Ils accélèrent la guérison des lésions cutanées et tissulaires (brûlures par le soleil ou

irradiations), ils diminuent la douleur, l’inflammation, l’œdème.

La COENZYME Q 10

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Le COENZYME Q10 ou UBIQUINOL 10, découvert par CRANE en 1957 est un

Nutriment Essentiel. Il a une structure proche des vitamines E et K. C'est un

ANTIOXYDANT puissant utilisé particulièrement dans la pathologie cardio-vasculaire (car il

contribue à régulariser les hypertensions artérielles), dans les insuffisances immunitaires, les

pathologies liées au vieillissement et en médecine sportive.

Au cours du SYMPOSIUM ANTIOXYDANTS, Paris, UNESCO, septembre 1991, le

professeur STOCKER (Heart Research Institut Sydney, Australie) a montré que lors de

l'oxydation des lipoprotéines le coenzyme Q10 est le premier protecteur, car il favorise

la régénération de la vitamine E de ces lipoprotéines.

Ce COENZYME Q10 est donc une substance entièrement naturelle et biologique qui

est aujourd’hui conseillées par voie digestives ou perlinguale aux doses allant de 30

milligrammes à 120 milligrammes (60 milligrammes en moyenne pour la protection cardio-

vasculaire).

Ses propriétés antioxydantes le rendent indispensable en cancérologie et dans bien

d’autres affections liées à la surproduction de radicaux libres.

Les VITAMINES du groupe B

Les vitamines du groupe B jouent probablement un ROLE ESSENTIEL DANS LA

BONNE SANTE CARDIO VASCULAIRE.

La THIAMINE (ou VITAMINE B1) selon une étude réalisée sur un groupe de rats par

l'Université de Tulane aurait une action favorable sur la trophicité et la régulation du rythme

cardiaque.

La NIACINE (VITAMINE B3) a été étudiée par le Centre de Recherche sur les

Lipides de l'Université de Cincinnati. Elle est vasodilatatrice et probablement antiathérogène,

de plus, elle abaisse les taux de cholestérol et de triglycérides.

L'ACIDE FOLIQUE (VITAMINE B9) est également un vasodilatateur. Il est

particulièrement efficace dans le cadre de la prévention et des traitements des ulcères de

jambe.

Le manque de vitamine B9, cause majeure d'accident coronarien?

Parce que la plupart des victimes d'infarctus du myocarde ont des taux sanguins de

cholestérol normaux, KILMER, Mc CULLY (Providence, Rhode Island) avait, dès les années

60, formulé l'hypothèse qu'un déficit en vitamine B9 (acide folique) est une cause majeure

d'accident cardio-vasculaire.

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Mc. CULLY avait d’abord été taxé d'illuminé, mais les études conduites depuis lors

lui ont toutes donné raison : de nombreux accidents coronariens sont dus à l'accumulation

dans les artères d'une substance - l'homocystéine - dont la dégradation dépend de la

présence en quantités suffisantes de vitamines B9, B6 et B12.

Voici qu'une étude récente et de grande ampleur vient de montrer la corrélation

apports nutritionnels trop faibles en vitamines du groupe B, augmentation de

l'homocystéine plasmatique et du risque athérogène et correction par les suppléments de

B6, B12 et surtout B9 permettant de réduire le risque cardio-vasculaire de 64%!

La vitamine B9 se trouve dans les légumes verts, les agrumes, mais à des doses

insuffisantes pour faire chuter les taux d'homocystéine lorsqu'ils sont trop élevés. Des

suppléments sont alors nécessaires.

La pyridoxine (vitamine B6) semble avoir une action favorable sur la conduction de

l'influx nerveux dans le tissu cardiaque. Elle est par ailleurs recommandée chez les femmes

prenant une thérapeutique hormonale (pilule anticonceptionnelle).

Les comprimés B COMPLEXE à "effet retard" et suffisamment dosés (formulation

américaine) permettent d'administrer ces différentes vitamines du groupe B sans risquer de

provoquer des "déséquilibres" à l'intérieur du groupe des VITAMINES B.

La plupart de ces vitamines du groupe B étant de façon endogène synthétisées au

niveau de l’intestin, on comprend donc mieux et de façon scientifique le vieil adage: « avoir le

cœur au ventre! »

CARENCES MINERALES ET RISQUES CARDIO VASCULAIRES

Le calcium

De nombreux auteurs ont corrélé l'hypertension artérielle avec des taux bas de

CALCIUM (hypocalcémie).

Une publication du "Journal of the American Medical Association" rapporte qu'une

étude prolongée pendant 22 semaines (un groupe à 500 milligrammes/jour, un groupe à 1

gramme et un groupe placebo) conclut que la supplémentation permettait d'abaisser la tension

artérielle et en particulier la tension diastolique (le chiffre le plus faible). Cet abaissement fut

de 5,6% chez les femmes et de 9% chez les hommes.

Cette étude fut confirmée en décembre 1985 par l’étude du docteur Cynthia D.

MORRIS dans "Annals of International Medicine".

Le magnésium

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Nous recommandons des prises régulières de magnésium chez les patients nerveux

(dystoniques) et/ou hypertendus. Nous utilisons différents sels de magnésium (chlorure,

sulfates, lactates...) et le choix de ces sels devrait être guidé par l’étude de la chronaxie ou

hyperexcitabilité neuro-musculaire les hypoexcitables bénéficiant plutôt des chlorures

alors que les hyper seraient plus améliorés par les lactates. D’autres sels comme les aspartates

et les orotates sont des vecteurs particuliers du magnésium.

En cas d’incertitude nous préconisons des comprimés chélatés aux protéines où le

rapport quantitatif CALCIUM/MAGNESIUM est égal à 2. Ces comprimés ont des effets

neuro et tensorégulateurs qui sont très appréciés chez les sujets nerveux et insomniaques.

C’est une façon de faire le diagnostic « d’insomnie cardiaque ». Le résultat est amélioré dans

nombre de cas lorsqu’on les associe à la « niacinamide » (500 à 1000 milligrammes ) et aux

vitamines du groupe B (formules dites « antistress »).

Le chrome

Selon R.A. ANDERSON le CHROME est un élément essentiel nécessaire au

métabolisme des hydrates de carbone et des lipides. La carence alimentaire en chrome est

associée à l'installation de diabètes de la maturité et des maladies cardio-vasculaires.

L'apport alimentaire de chrome de la plupart des individus (inférieur en moyenne à

60 micro-grammes/jour) est en Europe comme aux USA inférieur à l'apport conseillé (selon la

FDA de 50 à 200 micro-grammes/jour).

De plus la consommation d'aliments raffinés (pain, sucres et pâtes blanches...)

aggrave le problème de la carence alimentaire en chrome.

Chez l'homme des études épidémiologiques révèlent que le TAUX SERIQUE

DE CHROME varie entre 4 et 8 micro-grammes. Il est nettement abaissé en cas

d'athérosclérose prononcée, d'hypertension artérielle, d'infections aiguës ou chroniques, de

stress, de gestation et d'une façon plus générale avec l'âge.

Une étude publiée dans « La Presse Médicale » du 1er novembre 1986 de CONRI,

SIMONOFF... et coll. confirme cet abaissement significatif de la chromémie au cours des

maladies des coronaires, l'abaissement étant proportionnel au degré de sténose coronaire.

Dès 1954 CURRAN puis, en 1968 SCHROEDDER, ont démontré qu'un apport

journalier de 2 mg d'acétate de chrome pendant six mois entraîne une diminution du

cholestérol total de 14%. NASH a observé en clinique, après deux mois de supplémentation,

une réduction d'environ 10% du cholestérol et une augmentation de 14% des fractions HDL.

MAC CARTHY (1981) pense que la stimulation de l'activité de l'insuline par

l'administration de chrome biologiquement actif peut avoir un effet hypotenseur.

Page 188: MICRONUTRITION ET NUTRITION … · Quatrième partie: LA NUTRITION, PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION, INTRODUCTION AUX PRINCIPES DE BASE EN NUTRITION, étude critique des grands systèmes

188

Les aliments les plus riches en chrome sont les épices tels que le thym et le poivre

noir.

La levure de bière, les foies, les rognons, les champignons, les céréales complètes

et les jaunes d'oeuf en sont également très riches.

En dehors de ces conseils alimentaires, une supplémentation en chrome organique ou

minéral peut être raisonnablement envisagée dans les situations à risque cardio-vasculaire.

Les comprimés de formulation "américaine" MULTIMINERAUX, à raison de trois

comprimés par jour, permettent d'apporter cette supplémentation.

Le polynicotianate de chrome a été mis en valeur aux USA à la suite d'une étude

réalisée sur des footballeurs mettant en évidence une augmentation particulière de la masse

musculaire au dépend de la masse graisseuse.

Le polynicotianate de chrome constitue un réel progrès dans le mode

d’administration du CHROME NUTRITIONNEL: selon une étude récente de l’Université de

Californie, (Journal of the American College of Nutrition, 11(5):612. 1992) la disponibilité du

POLYNICOTINATE DE CHROME est très largement supérieure à celle des autres sels

préconisés (picolinates et chlorures).

Le zinc

L'ORGANISATION MONDIALE de la SANTE a étudié un projet de recherche sur

les relations entre HYPERTENSIONS, taux élevés de CADMIUM et déficiences en ZINC. Il

semble que beaucoup de patients hypertendus et/ou athéromateux présenteraient des taux

élevés de CADMIUM et des déficiences ou sub-carences en ZINC.

Le ZINC est naturellement présent dans les viandes, les foies et surtout les fruits de

mer. Dans l'organisme, il est le cofacteur de plus de deux cents enzymes. Son rôle au niveau

de l'immunité, du psychisme, de la régulation hormonale est immense.

En tant que clinicien nous demandons très souvent aux patients de faire réaliser un

taux de zinc érythrocytaire (ou zinc des globules rouges) qui signe l'état des réserve de zinc et

nous n'hésitons pas à supplémenter en zinc jusqu'à ce que le taux se normalise. D'autres signes

faciles à percevoir peuvent témoigner d'une sub-carence ou déficience en zinc: tâches

blanches sur les ongles, sécheresse de la peau, fragilité des cheveux, infections à répétition,

troubles de la cicatrisation, parfois fatigue ou dépression. Bien entendu ces signes ne sont pas

spécifiques, mais leur présence doit faire rechercher l'éventualité de la déficience de zinc.

Enfin, et pour être complet, il ne faut pas oublier dans le cadre de cette approche

nutrithérapique de la maladie cardio-vasculaire que le bilan biologique nutrtionnel doit

permettre en plus et parfois à la place du bilan lipidique classique de mieux cerner, prévenir

et traiter la maladie et ses conséquences.

Ce bilan peut comporter:

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189

Un profil protéique

Un profil vitaminique

Un profil minéral avec dosage des métaux toxiques et lourds (xénobiotiques)

Un dosage de l’homocystéinémie

Un dosage de MDA ou une évaluation enzymatique du stress oxydatif.

Une évaluation du mode et cadre de vie, ainsi qu’un profil psychologique peuvent

venir compléter les données nutritionnelles et cliniques classiques.

La synergie précoce entre la diététique et la supplémentation s’appuyant sur des

données rationnelles, mesurables et suivies doit permettre, indépendamment de toute

iatrogénité médicamenteuse, une prise en charge globale et efficace de cette cause majeure de

mortalité dans nos pays industrialisés.

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190

14 SUPPLEMENTATIONS MICRONUTRITIONNELLES dans le cadre DES MALADIES AUTO IMMUNES et INFECTIONS

FACTEURS DIETETIQUES Une étude expérimentale: Sur la souris une étude (Morrow J et al. Dietary fat and immune

function. J Immunol 135(6):3857, 1985) indique que la restriction des graisses animales

saturées module la réponse immunitaire dans une population de souris atteintes de lupus.

Cette diète diminue l’activité phagocytaire des macrophages péritonéaux et des lymphocytes

NK. La fréquence de l’apparition de la maladie ainsi que sa sévérité en sont diminuées

d’autant. Les résultats suggèrent également que ce type de diète influencerait l’activité des T

helpers ainsi que la production d’anticorps alors que les acides gras saturés peuvent

influencer la réponse immunitaire cellulaire qui dépend des processus de contact

membranaire.

Notre expérience et notre réflexion par la rencontre et la pratique des enseignements du

docteur KOUSMINE, confortées par les schémas de biosynthèse des prostaglandines et

leucotriènes confirment les données expérimentales ci-dessus. Il semble bien que le

« primum movens » de la modulation immunitaire dans le cadre des MAI passe par la

restriction des apports diététiques en graisses saturées, donc en produits animaux avec un

rapport graisses végétales/ graisses animales

= ou > à 2/5; donc une alimentation respectant les critères énoncés ci-dessus.

VITAMINES INFECTIONS et MALADIES AUTOIMMUNES

Vitamine C

Elle a un effet régulateur sur les biosynthèses hormonales (thyroïde, surrénales,

neurhormones...). Il est d'ailleurs important de noter que les tissus où la teneur en vitamine C

est la plus forte sont d'abord l'hypophyse (40 à 50 milligrammes pour 100 grammes de tissu

frais, puis les surrénales 30 à 40 milligrammes, alors que le plasma et la salive n'en

contiennent que moins d'un milligramme).

Stuart MARCUS, (Montefiore Medical Center, NEW YORK) a de son côté démontré que le

traitement par Interleukine 2 peut provoquer un état de pré-scorbut qui contribue

grandement à la toxicité de ce médicament.

L’ACIDE ASCORBIQUE en présence d’ions CUIVRE prévient l’accumulation

d’histamine et contribue à sa dégradation et son élimination. L'effet antiallergique et

immunomodulant s'explique probablement par l’action sur la synthèse de l'histamine et des

prostaglandines.

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191

L’effet antihistaminique, antiallergique de L’ACIDE ASCORBIQUE est d’autant plus

objectivable que la vitamine C est associée à des flavonoïdes (QUERCETINE,

PYCNOGENOL...) et d’autres antioxydants.

Enfin il ne devrait plus être nécessaire de démontrer les effets antiinfectieux de l’acide

ascorbique, tant les études sérieuses sont nombreuses. La réalité de la connaissance

médiatique et médicale du problème n’est malheureusement pas le reflet de cette opinion:

Dans une de ces études, Le Professeur Ronald ANDERSON (chef du département

d'immunologie et de l’unité du Conseil Médical de l'Université de Pretoria) distingue

plusieurs modes d'action de la Vitamine C quant à ses propriétés immunomodulatrices en cas

d'agression microbienne ou virale.

Au niveau cellulaire, les macrophages et lymphocytes actifs semblent disposer

d'une véritable réserve intracellulaire en Vitamine C. Cette réserve est consommée et

s'épuise en cas d'infection. A l'inverse, une carence en vitamine C s'accompagne d'une

diminution de la résistance aux infections. D’autres auteurs (Cottingham et Mills, De

Chatelet...) ont montré que la VITAMINE C était essentielle au bon fonctionnement de la

phagocytose par les polynucléaires, ainsi que du chimiotactisme.

D’autres études ont montré l’action positive de la VITAMINE C au bon

fonctionnement de l’immunité liée aux lymphocytes T4 ainsi qu’à la production

d’INTERFERON.

Au niveau humoral, la Vitamine C augmenterait les taux d'IgA et d'IgM ainsi que les

fractions actives du Complément.

On évoque également des actions de stabilisation de membrane par effets antioxydants

au niveau des leucocytes.

Une autre étude a été conduite par le Professeur Elliot DICK, Directeur de

Laboratoire de Recherche sur les virus respiratoires à l'Université de Madison.

Elle étudie le devenir de deux groupes humains exposés au rhinovirus 16: un groupe

placebo et un groupe ayant reçu pendant 25 jours deux grammes par jour de Vitamine C.

Il conclut que, certes la Vitamine C ne protège pas le groupe traité contre l'infection,

mais que par contre la durée de l'infection est réduite de 40% dans ce groupe. La sévérité de

symptômes est également réduite: trois fois moins de toux, moitié moins d'éternuements...

D’autres auteurs (Jungeblut, Holden et Molloy, Kliger et Bernkopf) ont étudié

l’inactivation respective des virus de la polio, de l’herpès du zona.

Bissel et coll. ont travaillé sur l’inactivation du rétrovirus inducteur du sarcome

aviaire.

Mais ce sont les publications DE L’INSTITUT LINUS PAULING de Palo-Alto de

Raxit JARIWALLA et Steve HARAKEH qui sont les plus convaincantes:

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1ère communication

COMMUNICATION AU CONGRES INTERNATIONAL SUR LE SIDA

AMSTERDAM, JUILLET 1992

L’EFFET SUPPRESSEUR SUR L’HIV DE LA VITAMINE C PAR

L’INTERMEDIAIRE D’UN PRECURSEUR DU GLUTATHION

Depuis que les sujets séropositifs au virus HIV ainsi que les malades atteints de SIDA

ont révélé être déficients en GLUTATHION, les auteurs ont examiné et comparé l’efficacité

de l’ ascorbate de calcium et d’un précurseur du glutathion: La N-ACETYL-CYSTEINE

(NAC) sur la réplication virale dans les cellules infectées.

RESULTATS

L’administration simultanée d’une dose atoxique de NAC (10 mM/L.) et

d’ACIDE ASCORBIQUE (0,34 mM/L.) a révélé une inhibition maxima de la

REVERSE TRANSCRIPTASE (RT)- HIV (8 fois l’inhibition témoin).

Dans une publication de 1991, les deux auteurs avaient démontré que l’effet inhibiteur

de la NAC seule n’était que deux fois supérieur à celui du témoin et que le GSH seul n’avait

aucun effet sur les concentrations en RT et restait incapable de potentialiser l’action de l’acide

ascorbique.

2ème communication

SUPPRESSION de la réplication du HIV DANS LES CELLULES INFECTEES DE

FACON CHRONIQUE ET AIGUES

Proc. Nat. Acad. Sci. USA, Vol 87 pp 7245- 7249, Septembre 1990

Raxit JARIWALLA, Steve HARAKEH, Linus PAULING

Des doses atoxiques de VITAMINE C suppriment la réplication virale et la

reproduction cellulaire des T-Lymphocytes infectés:

- par réduction de 99% de la reverse transcriptase extra cellulaire et de l’antigène P 24

dans les cultures,

- par inhibition de la formation syncitiale des cellules géantes dans les cellules CD4+

récemment infectées.

- Après 4 jours d’exposition à 100 - 150 µg/ml. d’ascorbate, la RT produite par les

cellules infectées est réduite d’un facteur 25- 172.

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193

Ces résultats permettent d’expliquer l’effet anti-HIV des ascorbates:

En diminuant la synthèse des protéines virales dans les cellules infectées et en stabilisant

la production de RT dans les virions extra cellulaires

Vitamine B6 et Folates

La carence de la plupart des vitamines du groupe B se traduit par une réduction de

synthèse des anticorps (MUNNICH A. OGIER H. SAUDUBRAY JM. Les vitamines aspects

métaboliques, génétiques nutritionnels et thérapeutiques. Paris New York, Barcelone, Milan,

Mexico, Sao Paulo. Masson ed 1987).

Le déficit en vitamine B6, particulièrement fréquent chez l’ animal s’individualise par

un profond retentissement sur les fonctions des lymphocytes T; leur cytotoxicité et leur

réponse aux mitogènes sont réduites ainsi que la production des cytokines après activation.

Les anomalies sont réversibles après correction de la carence.

Il en est de même pour les folates.

VITAMINE A ET DERIVES.

Chez la souris, on met en évidence un raccourcissement très significatif du temps de rejet

du greffon après administration de RETINOL ou d’ACIDE RETINOÏQUE. In vitro le

RETINOL peut induire la stimulation des NK et l’acide rétinoïque en modulerait l’activité.

Cliniquement cette modulation se traduit (en cancérologie) par une « re-différenciation ». Elle

avait fait surnommer par Lucien ISRAEL la VITAMINE A et ses dérivés (RETINOL,

CAROTENES, ACIDES RETINOïQUES) « interféron du pauvre ».

CAROTENES ET IMMUNITE

Un important travail a été publié par le Dr J AGUILERA, Service Oncologie

Médicale, Hôpital de Bobigny, France (Actuellement Service du Professeur Jean-Luc

BREAU).

Les cultures de leucocytes d’adulte en présence de bêta-carotène montrent une

augmentation au bout de 72 heures des marqueurs de surface des cellules tueuses (NK),

des Ag HLA -DR, des récepteurs à la TRANSFERRINE et à l’INTERLEUKINE 2.

Les végétariens, ont des taux sériques de Vitamines A, E et C équivalents à ceux des

non-végétariens, mais avec des trois fois supérieurs de carotène ont deux fois plus de cellules

tueuses actives.

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194

En pratique la prise de carotènes (et plus particulièrement de carotènes complexes

provenant des algues type « Dunaniella ») améliore la réponse immunitaire locale des

muqueuses respiratoires (et digestives). On a donc intérêt à les conseiller dans le cadres des

rhinopathies chroniques, rhinites et sinusites. Des études récentes montrent également leur

efficacité dans le » cadre du traitement et de la prévention des troubles oculaires liés au

vieillissement (infections, larmoiements, kératoses séniles...).

CAROTENES ET HIV

BIANCHI-SANTAMARIA (Bianchi-Santamaria A, Fedeli S., Santamaria L. -

1992 - Short communication: Possible activity of beta-carotene in patients with the

AIDS related complex: a pilot study. Med. Oncol. Pharmacother. 9: 151 - 153) ont traité

10 patients avec 60 mg de BC, 20 jours consécutifs par mois et ont observé chez neuf d’entre

eux la disparition de l’asthénie, de la fièvre des sueurs nocturnes et une reprise du poids et

d’activité pendant 6 à 21 mois. Un patient atteint au début de l’étude d’un KAPOSI, a

présenté avec seulement 250 mg d’AZT une récupération rapide avec doublement du nombre

des T4 et arrêt de l’extension du sarcome.

Coodley, G.O., Nelson H.D., Loveless,M.O., ad Folk, C.(J. AIDS, 6, 272, 1993) ont

montré que le bêta-carotène élevait les taux de CD4+ chez les patients infectés par le HIV et

que seuls, ou combinés aux ascorbates, ils étaient en mesure de ralentir la progression de

l’infection à HIV ainsi que la survenue des maladies opportunistes.

VITAMINE E

Elle intervient en tant que puissant antioxydant lipophile et membranaire.

Elle restaure les fonctions blastogéniques des lymphocytes T réduites par un excès d’AGPI.

Sa carence ou des doses toxiques (?) induirait des altérations de l’immunité cellulaire et

de la synthèse des anticorps.

Le taux de Vitamine E intervient également dans l’état global d’oxydation (voir partie ci-

dessus, affections cardio-vasculaires) et dans la BALANCE TNF / ANTIOXYDANTS qui,

elle même va jouer un rôle dans la régulation anti-infectieuse

Son rôle dans l’immunité, le cancer et l’infection à VIH a été démontré « in vitro » par le

Professeur Alain FAVIER (CHU de Grenoble, France), réunion de la Société de biologie

Novembre 1993.

Le TNF (Tumor Necrosis Factor) est une cytokine sécrétée par le macrophage

activé, il favorise la production de radicaux libres.

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D’autres cytokines telles IL-1, IL-2, IL-6 et GMCSG sont également activées en cas

d’inflammation.

Au cours de l’infection virale chronique(VIH), on observe des taux élevés de

RADICAUX LIBRES et de TNF et selon d’autres auteurs ( Breen, Reai, Nakajima, J.

Immunology, 144, 480, 1990) ) TNF -alpha et IL-6 qui sont tous des activateurs de la

transcription virale.

Le TNF et les PROOXYDANTS favorisent l’expression du génome viral et donc

le développement et l’aggravation de l’infection, l’apport dans les cultures

d’ANTIOXYDANTS ralentit cette expression.

LES MINERAUX

Fer

L’excès de fer paraît nuisible dans tous les cas d’inflammation qu’elle soit simple ou

auto-immune.

Divers mécanismes sont en jeu: activation des catalases, surproduction de radicaux libres.

La prise de chélateurs du FER améliore ce type de pathologie (DEFEROXAMINE). Ils

seront bientôt disponibles per os. Les tannins, les composés phosphatés ou calcium/phosphate

(jaune d’œuf), certaines protéines (albumine d’œuf), les phytates et les fibres diminuent

l’absorption et la biodisponibilité du FER alimentaire.

En saturant ses ligands (lactoferrine. transferrine...) l’excès de fer pourrait faciliter la

multiplication bactérienne. Par ailleurs de cette compétition vis-à-vis du fer entre ligands, et

micro-organismes est né le concept d’immunité nutritionnelle.(DUHAMEL JF, REY J.

L’immunité nutritionnelle. Arch Fr. Pediatr 1980: 37 : 289-91).

L’élévation de la FERRITINE, de l’HEMOGLOBINE, le VOLUME GLOBULAIRE et la

diminution de la CAPACITE DE FIXATION sont les témoins biologiques facilement

identifiables d’un risque de surcharge

Zinc

L’immunité cellulaire est améliorée, pour une prise de 10 à 135 mg/j durant 1 à 6 mois

(dose optimale de 40 mg./j) dans différentes maladies. Le zinc agit par action sur la membrane

les lymphocytes et par stimulation du thymus.

La carence en ZINC fut mise en évidence dans le cadre des atrophies lymphoïdes et des

dysfonctions de l’immunité cellulaire chez l’enfant carencé.

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196

De même chez la personne vieillissante, l’altération, entre autres, des fonctions

thymiques semble être partiellement au moins réparable par l’apport de ZINC (symposium

des 2 ALPES 1991 ). On relève, biologiquement une réduction des tests de prolifération

lymphocytaire, une lymphopénie T avec proportion réduite de lymphocytes CD4, une

baisse d’ activité thymuline et d’interleukine 2. Sont associées des altérations de la

production d’ anticorps, du chimiotactisme et de la phagocytose des polynucléaires

(CHANDRA RK. Nutrition and Immunity. Am. J. Clin. Nutr 1991; 53 ; 1087-101. et PRASAD

AS. Discoverv of human zinc deficiency and studies in an experimental human model Am. J.

Clin. Nutr. 1991 ; 53 : 403-12).

Toutes ces altérations sont réversibles après correction du déficit.

La Delta 6 Désaturase dont nous connaissons maintenant l’importance (métabolisme des

lipides) est également dépendante du ZINC. D’autres enzymes importantes et susceptibles de

jouer un rôle dans la modulation de la réponse immunitaire sont zinco-dépendantes. Ce sont

des polymérases, thymidine kinases, désoxynucléotidyl transférases, carboxypeptidases....

Il est à noter qu’à l’inverse des apports excessifs en zinc (300 mg par jour) pourraient

conduire à une dysfonction des neutrophiles avec réduction de leur phagocytose et de leur

bactéricidie (CHANDRA RK. Excessive intake of zinc impairs immune responses. JAMA

1984; 252 : 1443-6).

Le Cuivre

La déficience en cuivre conduit à une fragilité aux infections que les précurseurs de la

médecine nutritionnelle (MENETRIER et PICARD) avaient bien perçus.

Le rôle modulant du cuivre (comme du MANGANESE) dans les dysfonctions immunitaires

dépend de sa place de CO-FACTEUR au sein de la SUPER OXYDE DISMUTASE et,

plus particulièrement pour le CUIVRE, de la CYTOCHROME C OXYDASE. Le cuivre joue

un rôle important dans la régulations de la balance TNF/ANTIOXYDANTS ce qui explique

bien son activité antiinfectieuses.

Sélénium

De même il entre comme cofacteur de la GLUTATHION PEROXYDASE dans la

régulation de la réponse immunitaire et de la production de radicaux libres.

L’explication du rôle du SELENIUM dans la régulation de la réponse immunitaire est fondée

sur sa capacité à maintenir l’intégrité des cellules immunocompétentes dans le cadre du stress

oxydatif.

Des travaux plus récents soulignent les relations possibles entre l’épuisement des réserves en

SELENIUM et/ou GLUTATHION réduit et la facilitation de l’infection virale (HIV).

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A l’inverse un apport excessif pourrait réduire la réponse immunitaire (CHANDRA RK.

Nutrition and Immunity. Am. J. Clin. Nutr 1991; 53 ; 1087-101).

LES ACIDES AMINES

La L-CARNITINE in vitro l’activité lymphocytaire et diminue l’immunosuppression

induite par les lipides

(SIMONE S and all, Acta Vitaminology Enzymology 4 (1-2) : 135640, 1982).

La DIMETHYLGLYCINE augmente l’activité humorale et cellulaire à la dose de 120

milligrammes/jour (GRABER C. D. J. Infectious, dis 143 (1) 101-5, 1981)

La déficience en L-GLUTAMINE est immunosuppressive (KAFKEWITZ M,

BENDICH A. American Journal Clin. Nutr. 37 : 1205-30, 1983). La concentration de

GLUTAMINE régule in vitro les fonctions des macrophages et la production

l’interleukine-2 par les lymphocytes activés.

La TAURINE augmente l’activité phagocytaire et bactéricide des neutrophiles chez le rat

(MASUDA M. and all. Japan Journal Pharmacoligica 34 (1) : 116-118, 1984).

Des données cliniques et expérimentales suggèrent le rôle immunodulateur de

L’ARGININE. L’administration D’ARGININE par voie entérale ou parentérale chez des

sujets normaux ou opérés augmente la réponse lymphocytaire aux agents mitogènes.

Chez l’ animal agressé, un apport modéré d’arginine augmente le poids du thymus,

améliore les fonctions lymphocytaires et les réactions d’hypersensibilité retardée.

L’ARGININE exercerait son action par l’intermédiaire d’un de ses métabolites, le

monoxyde d’azote (NO) formé après action de l’ arginine désaminase, au niveau des

rnacrophages.

Cette enzyme est induite par un certain nombre de cytokines (IFN , TNF , IL-1. IL-6) et

le lipo-polysaccharide. La production de NO est bloquée par les stéroïdes . Le NO est

vasodilatateur et cytotoxique. Il inhibe le métabolisme oxydatif des macrophages et leur

production de radicaux libres.

Sous forme d’ornithine ou d’ -cétoglutarate d’ornithine, l’ORNITHINE améliore les

proliférations lymphocytaires en présence de mitogènes et augmente le poids du thymus.

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LA MODULATION DE LA REPONSE IMMUNITAIRE PAR L’APPORT DE

LIPIDES ALIMENTAIRES

Il est maintenant bien admis que les LIPIDES ALIMENTAIRES exercent une action

IMMUNOMODULATRICE à la fois sur les fonctions immunitaires spécifiques et non

spécifiques (KINSELLA JE, LOKESH B, BROUGHTON S. Dietary polyinsaturated fatty

acids and eisocanoïds : a potential effects on the modulation of inflammatory and immune

cells : an overview. Nutrition 1990; 6 : 24-44.). Les études expérimentales ont montré qu'un

déficit en acides gras essentiels (AGE) entraînait une atrophie lymphoïde. une diminution

de la réponse anticorps aux agressions bactériennes ou virales, une augmentation de la

sensibilité aux infections. Inversement les enquêtes épidémiologiques ont révélé que les

esquimaux avaient une incidence nettement moins élevée que dans les populations des autres

régions du monde de maladies inflammatoires. (arthrite rhumatoïde, asthme. psoriasis). Cette

différence de morbidité a été attribuée, comme pour la maladie athéromateuse, aux

particularités de l'alimentation de ces habitants du Grand Nord, riche en acides gras

polyinsaturés (AGPI) de la série n-3, les huiles de poissons, bases de leur régime alimentaire

contenant de grandes quantités d'acide eïcosapentaénoïque (EPA) et d'acide

docosahexaénoïque (DHA).

Depuis lors, la meilleure connaissance du métabolisme des AGPI et les nombreuses études

expérimentales conduites pour préciser l'influence de chacun de leurs métabolites sur les

fonctions immunitaires, ont bien mis en évidence le rôle important que jouent les graisses

alimentaires dans le contrôle de la réponse immunologique. Ces données ouvrent des

perspectives intéressantes en matière de prévention des infections. de diminution de la

morbidité des maladies inflammatoires et de tolérance de l'hôte au greffon lors des

transplantations d'organe.

METABOLISME DES AGPI. SYNTHESE DES PROSTAGLANDINES ET

LEUCOTRIENES

Apportés par les aliments, la supplémentation, ou issus du métabolisme des deux AGE, les

AGPI sont peu utilisés à des fins énergétiques. Ils vont constituer les lipides structuraux

cellulaires, ou être mis en réserve dans le tissu adipeux.

La voie métabolique conduisant des AGE aux acides gras polyinsaturés commence par

l'action de la delta 6 désaturase, suivie par des étapes successives d'élongation et de

désaturation faisant intervenir des systèmes enzymatiques qui agissent de façon compétitive

sur les quatre familles d'acides gras (tableaux).

Cette pluralité d'actions enzymatiques explique qu'un excès d'un de ces acides gras peut

saturer un de ces systèmes enzymatiques, en particulier les désaturases, qui ont une affinité

plus grande pour les acides gras les plus longs et les plus désaturés.

Un excès d'apport en C18 = 3 n-3 peut inhiber la désaturation du C18 = 2 n-6; un excès de

C18 = 1 n-9 peut altérer la désaturation du C18 = 2 n-6 et du C18 = 3 n-3. Les AGPI en C2O

et C22 des séries n-6 et n-3 peuvent avoir un effet d'inhibition sur le métabolisme des acides

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linoléique et alphalinolénique. La teneur en acides gras de l'alimentation va ainsi moduler la

nature et la quantité des AGPI qui se trouvent mis à disposition des cellules pour constituer

les couches bilipidiques membranaires.

Toutes les cellules disposent, de façon inégale, au niveau du microsome, du réticulum

endoplasmique et des mitochondries, de ces systèmes enzymatiques de désaturation et

d'élongation, le foie apparaissant comme l'organe le mieux équipé et le plus actif. La

spécificité et l'importance relative de chacune de ces activités de désaturation et d'élongation

au niveau tissulaire jouent certainement un rôle majeur dans la distribution des acides gras

dans les membranes cellulaires et des organites subcellulaires (IMOPOULOS AP. Omega-3

fatty acids in health and disease and in growth and development. Am J Clin Nutr 1991 ~ 54 :

438-63. ).

Les AGPI ainsi répartis, contribuent à la constitution des glycérophospholipides

membranaires. ils peuvent être libérés de ces phospholipides (PL) sous l'action de diverses

phospholipases, essentiellement phospholipase A2. Cette activité des phospholipases est

modulée par le calcium ionisé (activateur), et les lipocortines, protéines inhibitrices, dont

les actions sont elles mêmes contrôlées par la protéine kinase C.

Les glucocorticoïdes ont un effet anti-inflammatoire lié à une stimulation de la synthèse

de lipocortines, inhibant ainsi la libération des AGPI.

Ces AGPI libérés sont ensuite soit réincorporés aux PL membranaires. soit, pour trois d'entre

eux - les acides dihomogammalinolénique, arachidonique et EPA - orientés vers deux voies

métaboliques conduisant à des médiateurs lipidiques d'une importance majeure au plan

immunitaire, les prostaglandines (PGs) et les leucotriènes (LTs).

La capacité de synthèse par les cellules des PGs et des LTs est ainsi dépendante des

AGPI qui peuvent être libérés in situ. Cette libération est fonction de la nature et de la

quantité de ces acides gras disponibles au niveau des membranes et de l'action des

phospholipases qui paraît être un facteur limitant.

En outre, la biosynthèse des PGs et des LTs est conditionnée. par l'activité de deux

systèmes enzymatiques, les voies des cyclooxygénases et lipooxygénases, répartis de façon

spécifique au niveau de chaque tissu; ceci explique les différences de capacités de synthèse de

ces médiateurs chimiques selon les cellules (MARC US M. The eicosanoids in biology and

medicine. J Lip Res 1984: 25: 1511-6.).

INFLUENCES BIOLOGIQUES DES GRAISSES ALIMENTAIRES ET DE LEURS

COMPOSANTS SUR LA REGULATION IMMUNITAIRE

Déséquilibre des apports en graisses

Un déséquilibre des apports en graisses. quantitatif ou qualitatif a des conséquences variées

sur les métabolismes énergétique, protéique et des acides gras en diminuant la qualité de la

réponse immunitaire aux agressions (ERRA FB, ALDEN PA, NECRO F et al. Sepsis,

ROBINS0N DK TATENU, PATEL B, HIRAI A. Lipid mediators of inflammatory and immune

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reactions. JPEN 1988; 12 : 375-425). Ces déséquilibres habituellement rencontrés dans les

états de malnutrition sont rarement isolés, et ne sont donc pas spécifiques.

Un excès d'apport en AGPI n-6 peut aussi entraîner des phénomènes de saturation du

système réticulo endothélial avec des capacités de phagocytose diminuées. Il en résulte,

comme cela a été observé en nutrition parentérale exclusive avec des apports de lipides

représentant plus de 50 % de l'énergie totale, une augmentation nette de l'incidence des

infections, d’où l’importance au plan diagnostic des PROFILS D’ACIDES GRAS

SANGUINS.

Altérations structurelles

La composition en AGPI de la couche bilipidique membranaire est modifiée par la

teneur en acides gras de l'alimentation. Il en résulte des altérations des propriétés générales

des membranes (fluidité) ou de fonctions spécifiques (sites récepteurs initiant la réponse

cellulaire, relations intercellulaires - interleukines -. phénomènes de transport. distribution des

protéines sur les membranes. etc ... ) qui ont un effet direct sur la qualité de la réponse

immunitaire cellulaire (ROBINSON DR, TATENO S, PATEL B, HIRAI ; Lipid mediators of

inflammatory and immune reactions; JPEN 1988,; 12 : 37S-42S).

Médiations chimiques

Elles sont liées aux actions des métabolites issus des AGPI. Ces eicosanoïdes modulent de

nombreux processus biochimiques intervenant à tous les niveaux dans la réaction

inflammatoire ou immunologique. Pour chaque type d'agression. chaque cellule peut moduler

sa réponse en fonction de la teneur en AGPI de ses membranes et de son équipement

enzymatique. Les prostaglandines PGE2 et PGI2 sécrétées par les cellules musculaires

lisses bronchiques ont un effet myorelaxant, alors que les leucotriènes LTC4 et LDT4 sont

au contraire de puissants agents myoconstricteurs. Les LTB4 et LTC4 augmentent la

perméabilité vasculaire, favorisent la transsudation et la formation d’œdèmes, alors que la

thromboxane A2, la PGF2 sont des vasoconstricteurs.

Les PGE2 produites par les macrophages, les cellules endothéliales, les neutrophiles,

inhibent la réaction immunologique en diminuant la mitogénèse, la prolifération des

lymphocytes T4, cytotoxiques et «killers», la synthèse de collagénase par les

macrophages. Ces prostaglandines réduisent la production de lymphokines,

d'interleukine 2.

Les leucotriènes, comme le LTB4, libérés par les neutrophiles et les macrophages, en

réponse à divers stimuli sont de puissants agents chimiotactiques pour les polynucléaires et

les monocytes, favorisant la diapédèse et l'adhésion des cellules polynuclées au tissu

endothélial.

Le LTB4 déclenche la dégranulation des neutrophiles, induit la différenciation des

lymphocytes T en lymphocytes T suppresseurs et «killers» et stimule la synthèse de

l’interféron .

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Les effets des lipides alimentaires s'exercent aussi sur d'autres plans: l'interleukine 1 ou

le «Tumor Nécrosis Factor, TNF» qui constituent des signaux lors de l'activation des

cellules T ou B, ont eux mêmes leur production modifiée par la qualité des graisses

apportées par l’alimentation.

VARIATIONS DES APPORTS ALIMENTAIRES EN ACIDES GRAS

POLYINSATURES ET IMMUNITE

Carences d'apport en acides gras essentiels

Les signes les plus fréquemment observés chez des patients présentant une carence en AGE

sont l'augmentation et la sensibilité aux infections et l'inhibition de la réaction

inflammatoire.

Bien décrites pour les acides gras de la série n-6 (PALMBLAD J, GYLLENHAMMAR H.

Effect of dietary lipids on immunity and inflammation Apmis 1988: 96 : 571-83. ), elles

semblent moins s'observer lors des déficits d'apport en acide alphalinolénique où cependant

sont notées une augmentation de la réponse mitogénique lymphocytaire à la concanavaline,

une diminution du nombre des lymphocytes T.

Supplémentation en acide linoléique

Une telle situation nutritionnelle a été particulièrement étudiée chez les malades traités par

nutrition parentérale totale de longue durée.

Les études expérimentales et les observations en clinique humaine ont bien montré que

l'excès d'apport en AGPI de la série n-6 diminue la capacité de défense de l'hôte et donc

augmente la sensibilité aux infections. et modifie la réponse immunitaire.

Supplémentation en acide gammalinolénique (C18 = 3 n-6)

Cette supplémentation est envisagée dans certaines situations pathologiques où est réduite

l'activité de la delta 6 désaturase (cirrhose. agression aiguë grave. diabète). La synthèse

des prostaglandines et leucotriènes est altérée avec augmentation de la production de

PGE2 et donc diminution de la réponse immunitaire.

Une telle supplémentation est encore peu réalisée; une étroite corrélation serait objectivée

entre la production par les polynucléaires de LTB4 et l'apport en acide

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gammalinolénique (ZIBOH VA FLETCHER MP. Dose-reponse effects of dietary gamma

linolenic-enriched oil on luman polymorphonuclear-neutrophil biosynthesis of leucotriene

B4. Am J Clin Nutr 1992 : 55 : 39-45. ).

Supplémentation en acide alphalinolénique (Cl8 = 3 n-6)

Très peu étudiée elle aurait un effet modéré sur la synthèse des prostaglandines et des

leucotriènes. Les seules actions véritablement mises en évidence chez l'homme sont une

diminution de la prolifération des monocytes et de la réponse mitogénique lymphocytaire

après stimulation par la concanavaline ou la phytohemagglutinine. Elle n'entraînerait pas de

modifications de l'immunité humorale.

Supplémentation en acide eïcosapentaénoïque (EPA) et docosahexaénoïque (DHA)

Les animaux nourris avec un régime riche en huile de poissons ont une meilleure

réponse immunitaire quel que soit le type d'infection.

Les mêmes observations ont été faites chez l'homme (GOTTSCHLISH MM. JENKINS M,

WARDEN GD. Differential effects of three enteral dietary egimens on selected outcome

variables in burn patients. JPEN 1990: 14 : 225-36. et TROCKl 0, HEYD TJ, WAYMACK JP,

Effects of fish oil on postburn metabolism and immunity. JPEN 1987 11 : 521-8. ).

L'enrichissement en EPA et DHA des régimes des patients atteints de septicémies ou de

brûlures étendues diminue significativement la mortalité et la morbidité.

Ces effets sont liés à une inhibition de la production d'acide arachidonique et de

l'activité de la cyclooxygénase. Il en résulte une diminution de la synthèse des

prostaglandines de la série 2 et des leucotriènes de la série 4.

L'EPA diminue aussi l'action de la 5-lipooxygénase. Il a été observé une bonne corrélation

entre le rapport C20 = 4 n-6 / C20 = 5 n-3 et le rapport LTB4/LTB5 dans les macrophages.

Acides gras polyinsaturés et pathologies

Les effets sur les fonctions immunitaires et la réaction inflammatoire des modifications des

apports alimentaires en AGPI ont conduit de nombreux auteurs à étudier les conséquences

d'une supplémentation avec ces acides gras sur l'évolution des maladies inflammatoires.

L'acide linoléique (20 g./24h.) ne paraît pas modifier l'évolution de l'arthrite

rhumatoïde, pas plus que l'acide gammalinolénique (PALMBLAD J, GYLLESHAMMAR H.

Effect of dietary lipids on immunity and inflammation. Apmis 1988: 96: 571-83. ).

Par contre, l'EPA et le DHA paraissent modifier la morbidité de la polyarthrite

rhumatoïde, du psoriasis, de la colite ulcéreuse, ces effets étant reliés à la baisse de

production de LTB4 et d'interleukine 1, à l'augmentation de synthèse du LTB5 (idem).

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La supplémentation en acide linoléique et en AGPI de la série 3 paraît augmenter

significativement la tolérance d'une greffe en inhibant l'activité des lymphocytes

«killers» et des macrophages (PEREZ RV MTNDA R. ALEXANDER JW. augmentation of

donor-specific transfusion and cyclosporine effects with dietary linoleic acid. transplantation

1989: 47 : 937-40.).

La déplétion en AGPI a été retrouvée chez un grand nombre de patients atteints de SIDA et

serait en relation avec l’évolution de la maladie. (Royal Free Hospital de Londres et

Université de Miami)

ACIDES GRAS ET INFECTION VIRALE

Au Muhimbili Medical Center de Dar El Salam le Dr HORROBIN a conduit une

expérience sur 12 patients malades de SIDA ayant présenté une sévère perte de poids et au

moins deux symptômes majeurs. La supplémentation a été faite avec un mélange d’huile

d’onagre et d’huiles de poissons.

Après 12 semaines de supplémentation on observa:

* un gain de poids

* une diminution de la fatigue générale et des diarrhées

* une diminution des éruptions cutanées

* une augmentation des lymphocytes T4

* aucun effet secondaire négatif

- Après 20 mois d’observation, 5 patients sur douze étaient encore en vie, ce qui,

pour des sujets dans cet état initial représentait une durée de vie exceptionnelle.

Une large expérimentation, contre placebo, est maintenant en cours à l’Université de

Dar El Salam et le Dr Horrobin espère la prolonger en Zambie et en Ouganda.