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> VIE DES LABOS Soleil éclaire la biologie en Région Centre EN DÉLÉGATION CENTRE POITOU-CHARENTES > ÉVÉNEMENT Prix EADS > LABO EN DIRECT Le Laboratoire de Catalyse en Chimie Organique MICROSCOOP LE JOURNAL DU NUMÉRO 52 AVRIL 2007 CNRS > ÉVÉNEMENT Expérimentations archéologiques des arts du feu

MICROSCOOP CNRS LE JOURNAL DU EN … · Vie des labos Les composites carbone-carbone : des matériaux performants pour le freinage ... En effet, pour cette application, l’hydrogène

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> VIE DES LABOSSoleil éclaire la biologie en Région Centre

EN DÉLÉGATION CENTRE POITOU-CHARENTES

> ÉVÉNEMENTPrix EADS

> LABO EN DIRECTLe Laboratoire de Catalyse

en Chimie Organique

MICROSCOOPLE JOURNAL DU

NUMÉRO52

AVRIL2007

CNRS

> ÉVÉNEMENTExpérimentations archéologiquesdes arts du feu

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Ce nouveau numérode Microscoop vouspropose une foisencore une grandevariété de sujets issusde l’activité des labo-ratoires de la circons-cription.La chimie est à l’hon-neur avec la présenta-tion du Laboratoire deCatalyse en ChimieOrganique, l’un des

grands laboratoires de catalyse français, localisé àPoitiers, dont les travaux trouvent leur développe-ment dans les domaines de l’énergie, l’environne-ment, la chimie fine et, dans un tout autre domaineavec l’Institut de Chimie Organique et Analytique àOrléans qui développe de nouvelles molécules visantà traiter l’hépatite C.Vous pourrez lire également des articles portant surdes technologies de pointe s’appuyant sur denouveaux matériaux ou de nouveaux modes depropulsion, appliquées à l’aéronautique et au spatial,issues des travaux du Centre de Recherche sur laMatière Divisée et de l’Institut de Combustion Aéro-thermique Réactivité et Environnement d’Orléans.A l’occasion du démarrage du grand synchrotronSoleil, nous vous proposons une première illustra-tion des nombreuses ressources qu’offre un tel équi-pement au travers de la présentation du Groupe-ment d’Intérêt Scientifique (GIS) « Génomiquefonctionnelle et Structure des protéines appliquéesà la Signalisation et à la Transcription ». Ce GISrassemble des équipes de recherche des universi-tés d’Orléans et de Tours, de l’INRA et du CNRS.Les sciences humaines et sociales ne sont pasoubliées avec un sujet, au cour de notre société etau cour de l’actualité : les migrations internationa-les. Ce thème est au centre depuis 20 ans d’uneéquipe de Poitiers, devenue Unité Mixte de Recher-che à part entière en 2007.L’actualité de ce premier trimestre 2007 est tracéeau travers de quelques évènements marquant l’ouverture du monde scientifique à la société et toutparticulièrement aux jeunes.

L’évènement principal de la délégation en 2007 serala célébration du 40ème anniversaire du campus d’Orléans.Cette célébration se déroulera en deux temps. Enjuin, les personnels des laboratoires auront l’op-portunité de mieux connaître l’activité de leursvoisins et collègues, chaque laboratoire s’ouvrant,à son tour, à la visite et parfois à quelques mani-pulations. Cette première phase sera clôturée parune réunion conviviale de tout le personnel sur lecampus.La deuxième phase sera organisée autour d’une expo-sition comportant quatre volets : la naissance ducampus, le bouleversement des pratiques apportépar l’informatique, les personnalités scientifiquesqui ont marqué le campus, les femmes physiciennes.Elle s’adressera à nos partenaires institutionnels etscientifiques, mais aussi au grand public et auxjeunes. Le temps fort sera une journée officielle le14 septembre où sera retracée l’histoire du campus,mais aussi l’actualité scientifique et les perspectivesmajeures.Cette journée sera suivie de 2 journées où les labo-ratoires ouvriront leurs portes au grand public dansle cadre des journées du patrimoine les 15 et 16septembre, puis durant un mois, des visites et desactivités seront organisées pour les scolaires en parte-nariat avec le rectorat.Ces manifestations ont pour objectif de rappeler lescirconstances de la création de ce campus maisaussi mieux faire connaître à nos partenaires, ainsiqu’au grand public, la richesse et la diversité desrecherches qui sont menées aujourd’hui dans noslaboratoires d’Orléans.La préparation de ces manifestations repose surune très petite équipe, très motivée, portée par l’enthousiasme et la contribution directe des labo-ratoires. Nous aurons tous à cour de soutenir et d’encourager cette équipe.Souhaitons donc un vif succès à cette célébration.

Josette ROGERDéléguée régionale

2/ EDITORIAL éditoMicroscoop

Numéro 52avril 2007

CNRS DélégationCentre Poitou-Charentes

3E, Avenuede la Recherche scientifique

45071 ORLEANS Cedex 2Tél. : 02 38 25 52 01Fax : 02 38 69 70 31www.centre-poitou-

charentes.cnrs.frEmail :

[email protected]

Directeur de la publicationJosette Roger (CNRS)

Rédactrice de la publicationDanièle Le Roscouët-Zelwer

(CNRS)Secrétaire de la publication

Florence Royer (CNRS)

Ont participé à ce numéroLuigi Agrofoglio, William

Berthomière, SylvieBonnamy, Maryse Blet-Lemarquand, Aurélien

Canizares, Philippe Compain,Dmitry Davidenko, Claude

Fougère, Jean-Pierre Gazeau,Iskender Gökalp, Haytam

Kasem, Stéphane Mazouffre,Valérie Montouillout,

Elisabeth Nau,Joël Pagé, Joël Puibasset,

Laurent Robin, BernardRousseau, Eric Sibert,Florian Téreygeol, Saïd

Zeghloul, Charles Zelwer.

Création graphiquewww.enola-creation.fr

ImprimeurImprimerie Nouvelle

ISSN 1247-844X

Photo de couvertureMontage expérimental d’étudede l’élimination du soufre des

essences et des gazoles.

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SOMMAIRE /3MicroscoopNuméro 52 – avril 2007

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Labo en directLe Laboratoire de Catalyse en Chimie Organique

TechnologieUn nouveau défi pour la propulsion...

Vie des labosLes composites carbone-carbone :

des matériaux performants pour le freinageHépatites C : Quels espoirs thérapeutiques ?

Soleil éclaire la biologie en région CentreLes migrations internationales

Interview3 Questions à Roger FRETY

EvénementLycéens et chercheurs : de nouvelles relations se nouent

Coup de projecteur sur les physiciennes à ChâteaurouxPrix EADS

Une convention de partenariat scientifique pourles expérimentations archéologiques des arts du feu

Un nouveau bâtiment pour le Centre de biophysique moléculaire

ManifestationsUn robot artiste au Futuroscope

Rencontre entre 7ème art, science et handicap

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Six équipes, regroupées en fonction dutype de catalyseurs étudiés, travaillenten forte interactions sur trois grands axesde recherche : l’énergie, l’environne-ment, et la chimie fine.

Catalyse et énergie L’énergie est sans aucun doute unethématique forte du laboratoire pourl’étude principalement des problèmesde reformulation des carburants (désul-furation, substituts aux dérivés aroma-tiques) et de transformations desproduits de raffinage pour satisfaire auxnormes de plus en plus sévères del’Union Européenne. L’enjeu actuel estl’élaboration d’un procédé d’hydrotrai-tement permettant d’obtenir d’ici janvier2009 des carburants ne contenant pasplus de 10 ppm de soufre. L’équipe“Fluoration et hydrotraitement” quidispose d’importants réacteurs souspression regroupés dans un bâtimentparticulièrement protégé, étudie lesméthodes de transformation de molé-cules soufrées sur des charges modè-les, représentatives de certaines coupespétrolières (coupes lourdes pour lesgasoils, et plus légères pour les essen-ces). Les connaissances acquises àl’échelle du laboratoire sont ensuiteextrapolées à l’échelle industrielle etpermettent d’améliorer les capacités descatalyseurs des points de vue activité,stabilité et sélectivité.Parallèlement à cette activité, le LACCO

se distingue des autres laboratoires fran-çais de catalyse par son investissementdans le domaine des nouvelles sourcesd’énergie. Les équipes “Catalyse par lesMétaux” et “Catalyse par les Oxydes”travaillent notamment sur la productionet la purification de l’hydrogène en vuede son utilisation dans les piles à hydro-gène. En effet, pour cette application,l’hydrogène doit être particulièrementpur. Les recherches en cours portent sursa production à partir du bioéthanol (issude la betterave ou du blé). L’hydrogèneainsi produit contient un certain nombred’autres gaz non désirés comme parexemple le monoxyde de carbone réputépour sa toxicité ou le méthane qui réduitfortement le rendement en H2. Deuxvoies sont explorées : d’une part l’amé-lioration du catalyseur pour optimiserle rendement de la réaction de basetout en limitant la production de gazindésirables, et d’autre part la miseau point d’une réaction secondaire

LLee LLAACCCCOOLaboratoire de Catalyse en Chimie Organique

Microscoop / Numéro 52 – avril 2007

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> Labo en direct

Pilote de traitement de l’air par système plasma-catalyse.

Daniel Duprez, directeur du LACCO

L’aspect primordial en catalyse étant la connaissance de la réaction catalytique, les équipes de recherche duLaboratoire de Catalyse en Chimie Organique (LACCO – UMR 6503 CNRS/Université de Poitiers) ont développé unimportant parc de réacteurs catalytiques, équipés de nombreuses techniques d’analyse en sortie (GC, HPLC, GCMS, …).Cet équipement permet aux chercheurs de donner une description complète de la réaction chimique, de son rendementet de ses mécanismes en surface du catalyseur. Parallèlement, le laboratoire dispose de puissants outils decaractérisation tels que la diffraction de rayons X, la microscopie électronique et les spectroscopies Infra-Rouge ouRaman qui donnent une image fine des matériaux catalytiques, de leur évolution et de leur interaction avec les réactifs.

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permettant de faire réagir le CO formé. Les applications de la catalyse à lapropulsion, en particulier la propulsionspatiale constituent une autre facettedéveloppée récemment en liaison avecle CNES (Centre national d’étudesspatiales) et l’ESA (agence spatialeeuropéenne).Enfin, le groupe “Electrocatalyse”travaille quant à lui sur le développe-ment et l’amélioration des piles àcombustibles basse température àmembrane protonique. Ces piles utili-sent soit l’hydrogène précédemmentproduit et doivent être insensibles auCO, soit du méthanol ou de l’éthanol etnécessitent l’élaboration de nouveauxcatalyseurs spécifiques à ces alcools.Le laboratoire a ainsi développéplusieurs techniques de dépôts métal-liques sur des matériaux carbonés.

Catalyse et environnementLa deuxième grande thématique dulaboratoire est l’environnement et enparticulier la dépollution :

de l’air avec de nombreux travaux surla post-combustion automobile et l’amé-lioration des pots catalytiques : les grou-pes “Catalyse par les métaux” et “Zéoli-thes”, principalement, s’attachent àaméliorer le rendement des matériauxcatalytiques pour l’élimination despolluants dans les gaz d’échappement(NOx, HC, CO) et pour la dépollution deseffluents industriels (COV, POP).

de l’air ambiant, industriel ou domes-tique : l’équipe de “Catalyse par lesOxydes” développe un concept innovantqui consiste en l’association d’un plasmanon thermique avec un catalyseur. Leplasma génère des électrons très“chauds” (10 000 K) au sein du gaz réac-tionnel qui possèdent suffisammentd’énergie pour induire la formation d’espè-ces radicalaires d’une durée de vie trèscourte. Néanmoins, le plasma seul n’étantpas sélectif, il détruirait toutes les espè-ces chimiques présentes. De là est néel’idée de l’associer à un catalyseur pouragir préférentiellement sur les moléculestoxiques ou indésirables (odeurs).

Le journal du CNRS en délégation Centre Poitou-Charentes

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Montage expérimental d’étudede la mobilité d’espècessuperficielles par échangeisotopique suivi par couplagespectrométrie demasse/spectrométrieinfrarouge.

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Ce procédé peu coûteux en énergie puis-qu’il fonctionne à températureambiante, trouve des applications dansdes domaines variés tels que la fabri-cation de hottes de cuisine, la débac-térisation en milieu hospitalier ou l’éli-mination des effluves industriels danscertains ateliers.Récemment, le LACCO s’est associé auLaboratoire de Chimie de l’Eau et del’Environnement de Poitiers, pour déve-lopper des procédés de dépollution del’eau par voie catalytique, basés surl’oxydation contrôlée des polluants soitpar l’oxygène soit par l’eau oxygénée.Il collabore avec d’autres laboratoiresde la région dans le domaine de la dépol-lution des sols et notamment la régula-tion de la fourniture de pesticides ou decomposés phytosanitaires à l’aide desystèmes de type zéolithique ou argile.Le matériau catalytique est ici utilisépour délivrer de façon lente et progres-sive le composé actif à la plante. Ce prin-cipe est le même que celui utilisé pourles médicaments dits “retard”.

Catalyse et chimie fineLa chimie fine a acquis une place gran-dissante dans le monde de la catalyseet dans l’activité du laboratoire. LeLACCO a choisi d’orienter une partiede ses recherches sur la chimie desubstitution avec pour objectif deremplacer les produits issus de la pétro-chimie par ceux issus des agro-ressour-ces, et de valoriser la biomasse et lessubstances naturelles. Cette thématiqueimplique l’élaboration de nouveaux

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> Labo en direct

Montage expérimental d’étude de l’élimination du soufre des essences etdes gazoles.

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catalyseurs en particulier par les équi-pes “Catalyse par les oxydes” et “Zéoli-thes”. Des applications très nombreu-ses utilisant des acides et esters gras oudes polyols permettent d’espérer unremplacement significatif du pétrole pardes ressources renouvelables.Une seconde partie des activités enchimie porte sur la fluoration cataly-tique. C’est un domaine en grandeexpansion, pour lequel l’activité du labo-ratoire est unique en France. Il étudienotamment la synthèse et la transfor-mation des HFC (Hydro-Fluoro-Carbo-nes). Ces composés remplacent les CFC(Chloro-Fluoro-Carbones), produitshautement destructeurs de la couched’ozone et néanmoins largement utili-sés pour la réfrigération, industrielle oudomestique, la climatisation ou lapropulsion. L’équipe “Fluoration ethydrotraitement” a élargi son domained’étude à la compréhension, et l’élabo-ration d’intermédiaires fluorés utilisésensuite dans la fabrication de médica-ments et de pesticides. En effet, desétudes ont montré que la présence d’unatome de fluor ou d’un groupementfluoré augmentait l’activité biologiquedes molécules en facilitant le transfertdu principe actif vers le récepteur eten limitant les effets secondaires.

Aurélien CANIZARES et Valérie [email protected]@cnrs-orleans.fr

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Créé par Raymond MAUREL en 1966, le Laboratoire de Cata-lyse en Chimie Organique, LACCO, est associé pour la premièrefois au CNRS en 1972. Cette unité mixte de recherche (UMR6503 CNRS/Université de Poitiers), dirigée par Daniel Duprez,occupe 3000 m² de locaux sur le campus sciences de l’Uni-versité de Poitiers. Le laboratoire compte à ce jour 50 cher-cheurs et enseignants-chercheurs, 22 ITA, 11 post-doctorantset professeurs associés, 48 doctorants de diverses nationa-lités, ainsi que de nombreux stagiaires. Parmi ces stagiaires,notons la présence d’étudiants de DEPSup, titulaires d’unDUT qui viennent compléter leur formation par une initiationd’un an à l’instrumentation dans le domaine de la recherche.Cette formation, unique à l’Université de Poitiers, est aujour-d’hui largement reconnue par les industriels, (constructeursautomobiles, société pétrolière en particulier) et permet auxétudiants d’intégrer rapidement le monde du travail.

Montage expérimental consacré à l’étude de ladestruction de polluants atmosphériques.

Montage expérimental pour les réactions defluoration catalytique en phase liquided’aromatiques chlorés ou d’hydrocarbures chlorés.

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> Technologie

Le 3 septembre 2006, les astronomesdu télescope Canada-France-Hawaii ontobservé un petit éclair infrarouge à lasurface de la Lune dans une régionsombre baptisée « le Lac de l’Excel-lence ». Etait-ce la signature de l’im-pact d’une météorite ? Le signe d’uneactivité géologique ? Un signal extra-terrestre ? Rien de tout cela. Il s’agis-sait en réalité de l’impact programmésur le sol lunaire de la sonde SMART-1de l’Agence Spatiale Européenne quiconsacrait ainsi la fin cette mission detrois ans. L’objectif scientifique de ceprogramme a été pleinement atteintpuisque les scientifiques disposentdésormais d’une cartographie à hauterésolution de la surface de la Lune. Maisla contribution de SMART-1 au progrèsde l’exploration spatiale ne s’arrête paslà. Cette petite sonde d’un mètre cubepour 367 kg, vient en effet de faire entrerla propulsion à plasma dans unenouvelle ère en démontrant que cettetechnologie, déjà largement employéepour le maintien à poste des satellitesgéostationnaires, était désormais suffi-samment maîtrisée pour être utiliséelors d’un voyage interplanétaire. Grâceau succès de SMART-1 et aux progrèsaccomplis par les scientifiques, lapropulsion à plasma devrait rapidementétendre son domaine d’applications etouvrir la voie à des missions jugéesjusque là irréalistes.

Les limites actuellesUn propulseur à plasma est en réalitéun accélérateur d’ions. Dans le cas despropulseurs à effet Hall, étudiés en

France dans le cadre du Groupement deRecherche « Propulsion Spatiale àPlasma » (GDR 2759 CNRS/Snecma/Universités), l’accélération électrosta-tique des ions est obtenue par l’empri-sonnement d’électrons dans un champmagnétique. Le fort champ électriqueainsi induit va permettre de communi-quer une énergie cinétique élevée auxions. La grande vitesse d’éjection du gazpropulsif, plusieurs dizaines de kilo-mètres par seconde, permet alors deréaliser des économies importantes enquantité d’ergol, comme l’avait démon-tré le physicien russe Konstantin Tsiol-kowski à l’aube du 20ème siècle. C’est làle premier avantage de la propulsion àplasma sur la propulsion chimique. Maisil en existe d’autres : l’utilisation d’éner-gie solaire, une inégalable souplesse defonctionnement, le moteur pouvant êtreéteint et allumé à la demande, ainsiqu’une longue durée de tir, plusieurscentaines de jours, ce qui permet d’at-teindre une vitesse de croisière nonnégligeable.Mais voilà, tout n’est pas parfait dansle monde de la propulsion à plasma. Lespropulseurs à effet Hall actuels produi-sent une faible poussée, de l’ordre de100 mN, et une impulsion spécifiquelimitée voisine de 2000 s. Le bas niveaude poussée oblige à considérer des satel-lites ou des sondes de faible masse afinde garantir une durée de manœuvre enadéquation avec les objectifs. L’impul-sion spécifique, où Isp, est une gran-deur propre au domaine spatial ; ellerenseigne sur la consommation d’ergol.Plus l’Isp est élevée, plus la quantité

Après le succès de la mission SMART-1, la propulsion spatiale à plasma entre aujourd’hui dans une nouvelle èreavec le développement de propulseurs de forte puissance.

UUnn nnoouuvveeaauu ddééffii pour la propulsion spatiale à plasma : la forte puissance

Propulseur à effet Hall PPS®X000, démonstrateur technologique duPPS®5000 développé par Snecma.

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d’ergol à employer est faible. Même si lapropulsion électrique offre des valeursélevées par rapport au chimique (~ 300 s),les besoins oscillent entre 3000 s et4000 s. Qu’à cela ne tienne. Augmen-tons donc la poussée et l’Isp de nospropulseurs ! Plus facile à dire qu’à faire.La poussée est liée au courant d’ions ;pour l’augmenter il faut donc accroîtrele débit de gaz. L’Isp dépend avant toutde la tension appliquée. C’est cettedernière que l’on doit donc augmenterpour atteindre une grande Isp. Dans lesdeux cas, il est en fait nécessaire d’aug-menter la puissance électrique. La clefdu succès ? Essayons d’amplifier la puis-sance. Tout d’abord, donnons nous desrepères. Le propulseur PPS®1350-G,qui équipait la sonde SMART-1, fonc-tionne nominalement à 1,5 kiloWatt(kW). A 2 kW, la poussée et l’Isp sontcertes meilleures mais la durée de viediminue. Vers 3 kW les performanceschutent, la durée de vie s’effondre et latempérature des parois devient critique.A 4 kW, les performances s’écroulentavant que le propulseur ne rende l’âmedans un magnifique feu d’artifice.

Le PPS®X000 : un exemple depropulseur a forte puissanceComment éviter une fin aussi drama-tique ? En augmentant la taille dupropulseur et en ajustant le champmagnétique afin de limiter les interac-tions entre le plasma et les parois. Hélas, il n’existe pas de loi d’échelledans le domaine des plasmas magnéti-sés. Autrement dit, rien ne nous indique

comment modifier les dimen-sions pour appliquer d’avan-tage de puissance. Et quantaux modifications du champmagnétique… La tâche estdonc ardue.Malgré tout, les chercheurssont aujourd’hui capables defaire fonctionner des propul-seurs à plusieurs kW. La miseen service récente du moyend’essais national PIVOINE-2Gà l’Institut de Combustion Aéro-thermique Réactivité et Envi-ronnement à Orléans (ICARE –UPR 3021 du CNRS) a permisde tester le propulseur à fortepuissance PPS®X000 jusqu’à7 kW. Il délivre une poussée de350 mN et une Isp supérieure à 3000s avec un rendement de 50 %. C’estactuellement un des propulseurs dont ledomaine de fonctionnement est le plusétendu. Il pourra être utilisé pour desmissions comme l’insertion en orbitegéostationnaire de satellites de télé-communication destinés à la télévisionnumérique et à l’Internet à haut débitainsi qu’à des missions d’explorationrobotisée de planètes, comètes et asté-roïdes.Les performances du PPS®X000 démon-trent clairement que la taille du propul-seur est un facteur important pour assu-rer un fonctionnement stable à fortepuissance : ce propulseur est environune fois et demie plus grand que sonhomologue, le PPS®1350-G. Suffit-ilalors d’augmenter la taille à volonté ?La réponse est… oui et non.

Les perspectivesLorsqu’on augmente le débit de gaz, ilfaut maintenir un fort degré d’ionisationet un bon confinement des électronspour atteindre un haut rendement etéviter une détérioration rapide du propul-seur. En choisissant judicieusement lesdimensions du propulseur et la valeurdu champ magnétique, il est possiblede respecter ces deux critères. Accroî-tre la taille du moteur est donc une voieprometteuse pour la forte poussée. Les

chercheurs proposent aussi des idéesalternatives, comme le fonctionnementsimultané de plusieurs « petits » propul-seurs.Le cas de la forte Isp est plus complexe.Lorsqu’on augmente la tension, deuxphénomènes conduisent à une baissedu rendement et de la durée de vie : laproduction d’ions multichargés et lamauvaise focalisation du faisceaud’ions. Des travaux récents pilotés parle GDR« Propulsion Spatiale à Plasma »montrent qu’il est possible de modifierla cartographie magnétique afin de resti-tuer l’effet de « lentille » à haute tension.Une version améliorée du PPS®1350-Ga ainsi fonctionnée à 4 kW en délivrantplus de 3500 s d’Isp. La route vers lahaute impulsion spécifique sembledésormais tracée même si le problèmede la production d’ions multichargésreste toujours sans solution.

Mais les travaux ne s’arrêtent pas là.Fort des succès récents, les chercheursréfléchissent maintenant à des nouveauxconcepts de propulseurs à plasma quipermettront dans les décennies à venirde produire les niveaux de poussées etd’Isp nécessaires à l’exploration parl’Homme du système solaire.

Stéphane [email protected]

Le journal du CNRS en délégation Centre-Poitou-Charentes

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Domaine defonctionnement dupropulseur PPS®X000 enterme de couple poussée– impulsion spécifique.

Flash infrarouge lors de l’impact sur le sol lunairede la sonde spatiale SMART-1. La photographie a étéprise à l’aide du télescope Canada-France-Hawaii le3 septembre 2006.

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> Vie des labos

Microscoop / Numéro 52 – avril 2007

Depuis son origine, le Centre de Recherchesur la Matière Divisée (CRMD – UMR6619 CNRS/Université d’Orléans) s’estconsacré à l’étude des « carbones »,mais c’est avec le lancement d’uncontrat de programme de recherche(CPR) « Friction des compositescarbone-carbone » en décembre 1998,conjointement par le CNRS, la SNECMAet Messier-Bugatti, qu’une équipe dulaboratoire s’est intéressée au freinageaéronautique de haute performance.

Les composites carbone-carbone Un composite est l’assemblage de maté-riaux de nature différente et complé-mentaire pour donner un matériaunouveau dont les performances sont

supérieures à celles de ses composantspris individuellement.Un composite carbone-carbone (C/C) estcomposé d’une matrice en carbone etd’un renfort en fibres de carbone. Il appar-tient à la famille des composites à hautesperformances thermiques (thermostruc-turaux). Sa composition lui confère desqualités de résistance mécanique excep-tionnelles, même lorsqu’il est soumis àde très hautes températures.Les composites C/C sont utilisés dansla fabrication de pièces de moteurs defusée (cols, divergents), de freins d’avion(tous les avions de plus de cent placessont aujourd’hui équipés de freins C/C),de soles de fours, de creusets pour lamétallurgie.

LLeess ccoommppoossiitteess ccaarrbboonnee--ccaarrbboonneedes matériaux performants pour le freinageLe freinage est une des fonctions vitales d’un avion, au même titre que la propulsion ou la sustentation. C’est grâceà elle que l’avion peut s’immobiliser après l’atterrissage, circuler au sol en toute sécurité (taxiage), mais égalements’arrêter en cas d’urgence où le décollage est interrompu alors que l’avion roule à pleine vitesse sur la piste. Stopper un Airbus lancé au roulage à plus de 300 km/h en quelques centaines de mètres revient à dissiper uneénergie supérieure à 1 milliard de joules en quelques dizaines de secondes.

Image d’un composite carbone-carbone (microscopie optiqueentre polariseurs croisés avecadjonction d’une lame d’onde) Frein de l’A340

© Philippe BOULZE

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Les composites C/C ont une capacitéd’absorption de la chaleur de deux àtrois fois supérieure à celle de l’acier,une faible expansion thermique, d’ex-cellentes propriétés ablatives et uneconductivité thermique élevée. Cesmatériaux sont insensibles aux chocsthermiques et possèdent également uneremarquable stabilité mécanique pourdes températures supérieures à2000°C. Le matériau est donc parfai-tement adapté à la friction car il gardeun niveau d’efficacité constant à chaudcomme à froid, à faible comme à grandevitesse sans perdre ses caractéristiquestechniques, même soumis à une fortechaleur comme lors du freinage d’ur-gence (Rejected Take Off ou RTO). Leurdensité est très faible, comprise entre1.8 et 2 (quatre fois plus légers quel’acier). L’avènement du frein C/C a doncpermis de réaliser des gains de massede plusieurs centaines de kilos suravion.

Les disques de frein Fabriquer un frein fait appel à des savoir-faire liés au textile, à la chimie et à lamécanique. Dans le cas de l’étudemenée au CRMD, les disques de freinC/C sont obtenus par un procédéphysico-chimique qui transforme desmatières premières ordinaires en unestructure hétérogène composée decarbone massif renforcé par des fibres.Dans une première étape, les fibres depolyacrilonitrile sont oxydées, tissées ennappes puis en plaques et elles sontfinalement découpées pour former lapréforme. Cette dernière est ensuiteportée à très haute température pouréliminer tous les atomes qui ne sont pasdu carbone. Les porosités entre les fibressont alors comblées par une matricecarbonée, le pyrocarbone, obtenu parcraquage à 1000°C à basse pressionen présence de méthane. Cette densi-fication dure plusieurs semaines. Lecomposite peut ensuite être traité ther-miquement à des températures supé-rieures à 2000°C, en fonction des carac-téristiques recherchées. Un des axes de recherche du CRMD estd’améliorer les performances de compo-

sites C/C par l’ajout de nanofilamentsou de nanotubes de carbone au sein dumatériau. Le nouveau composite tireainsi profit des remarquables propriétés(mécaniques, conductivité,…) intrin-sèques aux nanotubes.

Un deuxième axe de recherche déve-loppé au CRMD dans le domaine du frei-nage a pour objectif de progresser dansla compréhension des mécanismesphysico-chimiques et mécaniques quigouvernent le frottement et l’usure desfreins en composites C/C. Il est connuque l’usure des disques de frein variebeaucoup en fonction des conditions defreinage. Dans cette étude est réaliséeen collaboration avec Yves Berthier duLaboratoire de Mécanique des ContactsSolides (LaMCoS) de l’INSA de Lyon,pour les aspects tribologiques. Elle apour objectifs d’identifier les proces-sus d’endommagement et d’usure desmatériaux.Les essais de frottement sont réaliséssur un tribomètre de laboratoire équipéd’un spectromètre de masse qui permetde suivre l’évolution des gaz émis aucours du frottement.Les données tribologiques associées àl’analyse des gaz dans le contact et auxcaractérisations des surfaces après frot-tement (microscopie optique, MEB,MET,AFM) ont permis de déterminerdeux régimes de frottement et deuxmécanismes d’usure des compositesC/C :

le frottement sans usure non réactifet le frottement avec forte usure, réac-tif (oxydation, production de CO2 etconsommation d’O2 et de vapeur d’eau

présents dans l’atmosphère) ;un mécanisme d’usure “douce” qui

conduit à des surfaces à l’aspect poliet un mécanisme d’usure élevée quiconduit à une forte dégradation dessurfaces. Ces deux modes d’usure sontliés à des modes de détachements departicules différents.

La pluridisciplinarité de cette appro-che permet de relier le frottement etl’usure à des grandeurs fondamentalescaractérisant soit le matériau compositeC/C de départ, soit les surfaces et inter-faces créées lors du frottement. Cettedémarche nous permet d’optimiser lescaractéristiques et les propriétés tribo-logiques des matériaux composites C/Cdu futur.

Sylvie [email protected] [email protected] [email protected] [email protected]

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Le journal du CNRS en délégation Centre Poitou-Charentes

Croissance de nanotubes au sein d’une architecturefibreuse carbonée

Surface après frottement, observée par AFM

(a) (b)

Surface après frottement, observée par (a) MEB et (b) microscopie optique

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Microscoop / Numéro 52 – avril 2007

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> Vie des labos

Le seul point commun de ces trois virusest qu’ils affectent le foie. Approxima-tivement 520 millions de personnes,soit 8 % de la population mondiale, souf-frent d’hépatite chronique virale B (HBV)ou d’infection par le virus de l’hépatiteC (HCV), ce qui en fait un problèmemajeur de santé. On savait depuis longtemps qu’il exis-tait une hépatite virale distincte de l’hé-patite A et de l’hépatite B, mais ce n’estqu’en 1989 que le virus de l’hépatiteC a été identifié pour la première fois.En France, la prévalence de l’infectionpar le VHC est estimée à environ 1 %,soit près de 600 000 adultes et cellede l’infection par le VHB entre 0,2 et0,5%. Les hépatites C et B apparais-sent comme un problème important desanté publique du fait du risque évolu-tif de l’infection vers la cirrhose du foieet le cancer. Dans le cadre du VHC, desprogrès thérapeutiques importants sontsurvenus dans les dernières années avecl’avènement des bithérapies par l’in-terféron et la ribavirine mais ces progrèsrestent insuffisants face à la complexitéde la maladie. A ce jour, cette seule bi-

thérapie a été approuvée contre lamaladie qui en résulte, mais elleprésente de nombreux effets secondai-res et limitations et n’est inefficace quesur des personnes infectées par le VHCde génotype 1.

EnjeuxLa recherche est toujours nécessairepour jeter un pont entre ce que l’onconnaît actuellement de l’hépatite C etce que l’on n’a pas encore découvert,en vue d’accroître l’efficacité de laprévention et du traitement. L’AgenceNationale de Recherches sur le Sida etles Hépatites Virales B et C souligneque : « les grands enjeux de la recher-che sur le VHC se situent dans ledomaine de l’intervention thérapeutiqueet physiopathologique, en particulier ence qui concerne la fibrogénèse et lacancérogénèse. » Il est en effet impor-tant de rechercher les facteurs prédic-tifs virologiques (génotype, co-infection,charge virale, quasi-espèce) ou humains(race, age, poids, utilisation d’alcool, …)de réponses aux traitements. Il est aussiurgent d’améliorer les stratégies théra-peutiques, en particulier chez lespatients non répondeurs à un premiertraitement contre l’hépatite C ou deve-nus résistants par mutation virale auxtraitements dont on dispose dans l’hé-patite B.

Nouvelles moléculesIl existe à ce jour de nombreuses molé-cules qui possèdent des activités in vitrod’intérêt sur le VHC. La recherche etla conception de tels composés ne

peuvent se faire que par la mise encommun de compétences multiples ettransverses. Dans ce contexte, l’équipede chimie bio-organique de l’Institut deChimie Organique et Analytique (ICOA– UMR 6005 CNRS/Université d’Or-léans), avec des soutiens industriels etpublics, a mis en place une rechercheinterdisciplinaire qui fédère plusieurséquipes (chimiste organicien, virologueset biologistes). Leurs objectifs résidenten la conception de nouvelles molécu-les, analogues de nucléosides, sur labase d’un métabolisme amélioré,susceptibles d’inhiber l’activité poly-mérasique ou hélicase du VHC. Lesoutils de la chimie organique moderne(synthèse multi-étapes, synthèse asymé-trique, réaction organopalladiée, cyclo-addition dipolaire, …) ont été utiliséspour le développement de molécules àfort potentiel antiviral.

Une inflammation du foie peut être provoquée par des virus, des produits chimiques toxiques, des médicaments oud’autres facteurs. Les formes les plus répandues d’hépatite virale incluent les infections par le virus de l’hépatite A(VHA), le virus de l’hépatite B (VHB) et l’infection au virus de l’hépatite C (VHC).

HHééppaattiitteess CCQuels espoirs thérapeutiques ?

Prévalence de l’Hépatite C dans le monde

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Collaborations internationalesEn étroite collaboration avec les équi-pes des Professeurs Raymond F . Schi-nazi (VA Med. Center / Emory University– Atlanta – USA) et Fabien Zoulim (UnitéINSERM 271 – Lyon – Fr), l’activité anti-VHC et la toxicité de ces composés ontété évaluées. Le modèle animal (le chim-panzé), sur lequel toutes les hépatitesA, B, C, D et E peuvent êtres transmi-ses, a été récemment remplacé par dessystèmes réplicons, outils très perfor-mants et évolutifs. Ces systèmes quine possèdent que les composants subgé-nomiques (protéines non structurales)du VHC (et non le génome total), maisnéanmoins, ils ne rendent pas totale-ment compte d’une réplication viralecellulaire, permettent l’étude in vitrod’inhibiteurs ciblant l’hélicase, laprotéase ou la polymérase du VHC.Les premiers résultats publiés et présen-tés dans divers congrès internationauxsont très encourageants et une partiedes molécules issues de l’équipe debioorganique a fait l’objet d’un dépôt debrevet (INSERM – CNRS – Universitéd’Orléans).

Partenariat cliniciens-chercheursLa mise en place de tests biologiquesplus avancés permettra de mieux ciblerle périmètre d’activités de ces molécu-les, en étudiant leur synergie avec lesmolécules existantes, sur les souchesvirales résistantes, avant d’envisager, viaun partenariat industriel, des études invivo. Le partenariat mis en place avecces cliniciens-chercheurs, hépatologues,tels que le Professeur Fabien Zoulim(INSERM de Lyon) ou le Dr Si-Nafa Si-Ahmed (CHR d’Orléans) de par leurconnaissance approfondie de la patho-logie et de leur mécanisme, sont desatouts nécessaires à la découverte et audéveloppement de nouvelles molécules.En appui à ce projet, les compétencesreconnues des équipes de l’ICOA joue-ront un rôle important, dans le cadredu Contrat Projet Etat-Région (CPRE),dans le développement d’un pôlechimie-bioanalyse en relation avec leCHR Orléans et plus particulièrementle Service de Gastro-Hépatologie (Dr. X.Causse et S.-N. Si-Ahmed).

De nombreux espoirs de traitement desinfections par les hépatites existent àce jour ; de nouvelles molécules plusperformantes ont modifié la trajectoirede ces maladies et la qualité de vie despersonnes qui en sont atteintes. La répli-cation du VHC in vitro accélérera le déve-loppement de nouvelles thérapies anti-virales plus ciblées et sélectives, maisaussi celui d’un vaccin. Les challengespour la communauté scientifique impli-quée dans cette lutte sont nombreux etils sont les espoirs thérapeutiques dufutur. « Une vie ne vaut rien – Maisrien ne vaut une vie » – André Malraux(Les Conquérants).

Contact :Luigi A. [email protected]

Le journal du CNRS en délégation Centre-Poitou-Charentes

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Récidive d’hépatite virale C après transplantationhépatique. Les premières lésions repérées sont desdilatations des sinusoïdes. La présence d’unestéatose est fréquente (en bas à droite). HES,grandissement x400.

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Microscoop / Numéro 52 – avril 2007

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> Vie des labos

Le GIS est une structure souple etlégère, inter-villes et inter-organismesalliant une optimisation des moyensavec une réelle décentralisation dessites. Le GIS GSST doit servir précisé-ment à structurer et à faciliter la coopé-ration entre différentes composantespluridisciplinaires de la recherche.. Unedizaine de projets de recherche sont déjà

en cours, bien que tous les moyensnécessaires ne soient pas encore réunis.

Une stratégie partagée en quatre étapesEst-il possible d’établir un lien entre lasélection d’espèces intéressant l’agri-culture ou la santé et les mécanismesmoléculaires qui se situent au cœur dufonctionnement de la cellule vivante etqui concernent la structure de l’ADN etcelle des protéines ? Peut-on trouver,isoler et étudier sur le plan chimique lesmolécules qui gouvernent la qualité dubois chez un arbre forestier ou sa résis-tance à la sécheresse ? Ce type de recher-ches sur la physiologie des organismesconstitue la préoccupation de plusieurséquipes appartenant à plusieurs orga-nismes de recherche implantés en régionCentre, aussi bien à Tours qu’à Orléans.Quels que soient l’organisme et la fonc-tion étudiés, les recherches suiventtoujours le même schéma et font doncappel aux mêmes outils.Le génome de l’organisme est séquencé,donc l’ensemble de ses gènes est acces-

sible par voie informatique et physi-quement, grâce à des banques d’ADNDes cribles physiologiques sont mis aupoint pour mettre en évidence lespropriétés intéressantes (exemple : desdispositifs simulent l’effet de contrain-tes mécaniques ou météorologiquescomme l’action du vent ou de la séche-resse sur une espèce forestière commele peuplier). On peut aussi chercher àétudier comment un insecte répond àune agression bactérienne pour étudierles mécanismes de l’immunité innée.Des dispositifs modélisant le stress etle prélèvement de tissus, permettent ded’effectuer ensuite des comparaisonsentre les états stressé et non stressé.Les gènes différentiellement expriméssont identifiés soit par le nombre decopies présentes dans les cellules(analyse du transcriptome), soit par lesprotéines nouvellement synthétisées ouau contraire diminuées (analyse duprotéome). Deux plateformes dédiéesà ces deux techniques, l’une à l’INRAd’Orléans et l’autre à l’INRA de Tourssont accessibles aux équipes du GIS. Les protéines doivent être alors produi-tes et purifiées en grandes quantités paringénierie génétique afin d’étudier leurstructure en solution (RMN) ou à l’étatcristallisé. Mais une utilisation impor-tante des protéines synthétisées conduitaussi à l’obtention d’anticorps fort utilespour les études physiologiques.

SSoolleeiilléclaire la biologie en Région CentreUn groupement d’intérêt scientifique, le GIS « Génomique fonctionnelle et Structure des protéines appliquées à laSignalisation et à la Transcription » (GSST) associe depuis un an des physiologistes, des biochimistes et des biophysiciens de la Région Centre appartenant au CNRS, à l’INRA et aux Universités de Tours et d’Orléans, dansle but d’établir une continuité scientifique entre les différents niveaux d’approche de la complexité du vivant.

Plants de peuplier.L’inclinaison des tuteurspermet de simuler l’effet

du vent sur la formation dubois (bois de tension et

bois opposé). Les coupesde tissus montrent des

différences de morphologieet leur analyse

biochimique, lesdifférences d’expressiondes gènes. (autorisation,

Gilles Pilate, INRA, Ardon)

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Le Synchrotron Soleil avec ses lignes delumière (rayons X) intenses et delongueur d’onde accordable, est suscep-tible de produire plusieurs modèlesatomiques bruts de protéines par jour.Le Conseil régional du Centre, par saparticipation à la construction de Soleila ouvert un accueil privilégié aux projetsde recherche émanant des chercheursde la région.

Un passage obligéOn comprendra qu’un défi de la biolo-gie du XXIème siècle consiste à pouvoirproduire et purifier à volonté la protéineque l’on désire étudier. C’est la condi-tion nécessaire pour pouvoir modulerles propriétés de certains organismesvivants en fonction de nos besoins, parla conception de drogues chimiquesaussi spécifiques que possible (parsouci de sécurité), par la sélectiond’espèces naturelles ou par la modifi-cation de leur patrimoine génétique. Mais nous sommes loin de savoirproduire n’importe quelle protéine àvolonté. Chaque protéine constitue uncas d’espèce dont la production maîtri-sée requiert un grand nombre de tenta-tives, possibles seulement grâce à l’uti-lisation de robots, la conception d’outilscomme des souches bactériennessurproductrices ou des cellules pluscomplexes capables d’effectuer aussides modifications chimiques de laprotéine de base. La production deprotéines constitue une recherche ensoi, alliant des robots performants poursystématiser les essais et la conceptionde vecteurs biologiques. C’est au Centrede biophysique moléculaire du CNRS àOrléans (UPR 4301) qu’une plateforme

mutualisée est en cours de réalisation,plaque tournante vers la cristallogra-phie, la RMN, la production d’anticorpset l’analyse des propriétés biologiquesdes protéines. Cette recherche estintermédiaire entre le fondamental etl’appliqué car conduisant à des débou-chés industriels potentiels.

La réponse aux questions fondamen-tales de la biologie, comme la concep-tion d’applications pratiques passe parun rassemblement de compétencestrès diverses qui se trouvent pour desraisons historiques dans des labora-toires différents. Mais elle passe aussi

par la concentration de moyens dansdes plate-formes régionales dédiéesaux différentes étapes communes à cesrecherches.

Contacts du GIS : Charles [email protected] [email protected]

Le journal du CNRS en délégation Centre-Poitou-Charentes

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RESPONSABLES DES PLATE-FORMES– pour le transcriptome :

Gilles Pilate (INRA, Ardon) – pour le protéome :

Jean-Louis Dacheux (INRA, Nouzilly) – pour les protéines recombinantes et cristalli-

sation : Alain Roussel (CNRS, Orléans)

Schéma de principe du rayonnement synchrotron.Le faisceau d’électrons accéléré est en bleu.A chaque courbure du faisceau, du rayonnement(X, UV, visible) est émis dans les hallsd’expérience où sont exposés les échantillonsde matière (cristaux de protéines) à étudier.En médaillon : le bâtiment du laboratoire Soleil.

Robot de pipetage (marqueTECAN) comportant un brasmanipulateur (porte-échantillons, à gauche) etun bras pipetteur (aumilieu). Ce robot peut êtreprogrammé pour effectuertrès rapidement desopérations de nature trèsdifférentes sur un grandnombre d’échantillons. Onpeut tester des dizaines deconditions différentes enquelques heures alors quechacune demanderait unesemaine de travail « à lamain ».

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RECHERCHE & FORMATION : UN LIEN FORTÀ MIGRINTERDès 1991, Migrinter s’est engagé dans unprojet de formation avec un DEA dont lesobjectifs pédagogiques visaient à formerde jeunes chercheurs capables de formu-ler une analyse scientifique sur la problé-matique des migrations internationales.Dans le cadre du LMD, le laboratoire a accruson implication dans la formation par lamise en place d’une mention Master Migra-tions internationales qui offre au niveauM2 : • une spécialité recherche intitulée Migra-tions Internationales : Espaces et Socié-tés ;• une spécialité professionnelle intituléeConception de projets en coopération pourle développement.

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> Vie des labos

Microscoop / Numéro 52 – avril 2007

En prenant comme objet d’études lesquelques 200 millions de migrants inter-nationaux, qui ne représentent aujour-d’hui que 3,1% de la populationmondiale (dont au moins la moitié d’en-tre eux résident dans les pays du Sud),les problématiques de recherche élabo-rées à Migrinter sont une contributionà la compréhension du changementsocial qu’organise la mondialisation. A travers plus d’une trentaine de terrainsd’études dans le monde, l’entrée par lesmigrations internationales conduitl’équipe Migrinter vers une lecture en

creux des mutations que connaissentnos sociétés réticulées, déterritoriali-sées ou bien encore mal assurées de leuridentité dans des contextes nationaux,européen et mondial en plein change-ment.Depuis sa création en 1985, le labora-toire Migrinter a développé un pôle decompétences qui conduit de façon inté-grée des activités de recherche, deformation, de publication et de docu-mentation autour d’une thématiquepropre, les migrations internationales,et à travers une approche pluridiscipli-naire. Une large part de cette activitéest aujourd’hui disponible via le serveurdocumentaire de l’équipe offrant plusde 15 000 notices bibliographiques et500 documents accessibles en texteintégral. Au fil des années, le projet scientifiquede Migrinter a su, à la fois, inscrire sarecherche à l’échelle internationale etl’équipe est aujourd’hui l’un des piliersde recherche du Réseau d’excellenceeuropéen IMISCOE* mais aussi attirerde nouveaux projets comme l’équiped’excellence Marie Curie MinorityMediaque le laboratoire accueille depuis2006. En conclusion, il faut également souli-gner l’intérêt particulier de l’équipeMigrinter pour ouvrir sa recherche.Depuis 2005, Migrinter a notammentchoisi de communiquer dans le cadrede Ciné DiversCités. Ce festival decinéma sur la ville et les migrations oùdes projections de films variés, docu-mentaires ou fictions, drames ou comé-

dies, propose un éclairage vivant sur lathématique des réfugiés, de l’exil, del’immigration et des discriminationsainsi que des débats entre réalisateurs,chercheurs et responsables associatifsprolongeant les projections et favorisantl’échange avec le public.

Contact : William [email protected]

* IMISCOE : International Migration, Integration andSocial Cohesion

L’année 2006 aura été marquée par un anniversaire qui est venu rappeler que,depuis maintenant 20 ans, le CNRS et l’Université de Poitiers accueillent avecl’équipe Migrinter une unité mixte de recherche de renommée internationalespécialisée sur l’une des grandes questions de société que sont lesmigrations internationales.

LLeess mmiiggrraattiioonnss iinntteerrnnaattiioonnaalleess ::20 ans d’expérience à Migrinter

>> Pour en savoir plus :http://www.mshs.univ-poitiers.fr/migrinter/http://radegonde.mshs.univ-poitiers.fr/

Tel Aviv 2007

Campde Sangatteen 2003

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Quel a été votre parcours au CNRS ?

Après une maîtrise en chimie-physique, je me

suis orienté vers des études de 3ème cycle.

L’Institut de Recherches sur la Catalyse (IRC),

laboratoire propre du CNRS venait d’être

implanté à Lyon. Il m’a été proposé un sujet

d’étude sur les processus auto-catalytiques

dans les réactions gaz-solides. Comme de

nombreux doctorants de cette époque, j’ai dû

mettre au point mon appareillage de mesu-

res cinétiques, une micro-thermobalance. Le

fait d’avoir eu à solutionner divers problè-

mes techniques a été au final déterminant

dans ma formation de chercheur. J’ai mis du

temps pour obtenir les premiers résultats mais

ensuite, avec de la ténacité, les publications

se sont enchaînées et d’autres doctorants ont

rejoint le projet. J’ai obtenu une thèse d’État

en 1969 et suis resté à l’IRC jusqu’en 1990,

en poursuivant des études sur la caractéri-

sation de l’activation et de l’empoisonnement

de catalyseurs mono et bimétalliques, y

compris durant un stage post-doctoral à l’Uni-

versité de Poitiers.

Quelles ont été vos missions à l’étranger ?

En 1976, j’ai été convié à finir de monter

un laboratoire de catalyse au Brésil, puis

avec l’appui du CNRS j’ai coordonné, bien

avant la mode actuelle, un réseau de coopé-

ration internationale entre la France et le

Brésil, dans le domaine de la catalyse.

Cette expérience brésilienne a été pour moi

l’occasion de traiter de nouveaux sujets –

biocarburants –, et de participer à l’accélé-

ration du développement de la catalyse dans

ce pays, maintenant au premier rang en

Amérique latine. Plus récemment, en 1992,

au sein de l’Ambassade de France au Brésil,

j’ai exercé des fonction d’attaché de coopé-

ration scientifique et pu à cette occasion

aider par exemple à monter des program-

mes « recherche/industrie » – un laboratoire

français et un laboratoire brésilien travaillant

ensemble sur un sujet de recherche inté-

ressant à la fois une entreprise française et

une entreprise brésilienne. Cette période

m’a permis d’élargir fortement mes horizons

scientifiques.

Puis, j’ai été nommé durant quatre ans à

l’Ambassade de France en Algérie, comme

attaché de coopération universitaire, et

travaillé à maintenir des programmes

d’échanges de chercheurs seniors et de

doctorants autour de projets conjoints de

recherche.

Enfin, j’ai offert mes nouvelles compéten-

ces à la direction des relations internatio-

nales du CNRS pour animer un Bureau de

représentation de l’organisme, créé à

Santiago du Chili.

Aujourd’hui, responsable de l’antenne,

quelle sera votre mission ?

J’ai appris par mes expériences hors du labo-

ratoire que l’administration de la recherche,

la gestion de la recherche et la gestion des

ressources humaines sont extrêmement

importantes. Sans vouloir influer sur la

manière dont les chercheurs font leur travail,

j’ai fait en sorte qu’ils sachent qu’une struc-

ture administrative pouvait « leur donner un

coup de main » et écouter leurs problèmes :

cela peut être utile pour eux, pour leur concen-

tration, pour leur futur.

Je crois en effet que les scientifiques ont besoin

d’avoir des espèces « d’oreilles neutres » pour

les écouter. Il leur est souvent important d’être

en relation avec quelqu’un, ayant une base

scientifique, qui n’est ni en compétition sur

leur sujet, ni un obstacle à leur cheminement.

Pendant les premiers mois de cette nouvelle

mission, je vais redécouvrir un peu les dimen-

sions nationale et régionale du CNRS, voir

qu’elles sont les forces de la Région pour

pouvoir être à l’écoute. Lorsque j’aurai à peu

près dominé cette dimension, je vais essayer

en parallèle d’apporter ma contribution

scientifique, même modeste, au LACCO, mon

laboratoire d’affectation.

Propos recueillis par Philippe COMPAIN et Danièle LE ROSCOUET-ZELWER

33 QQUUEESSTTIIOONNSS ÀÀRoger FRETY,

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Le journal du CNRS en délégation Centre Poitou-Charentes

Interview <

nouveau responsable de l’antenneCNRS de Poitiers

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À l’occasion de la Journée internationale de la femme le jeudi 8 mars 2007,l’exposition “Physique de Femmes”, conçue par la Mission pour la place des Femmesau CNRS, a été mise à l’honneur à la Préfecture de Châteauroux (Indre). À travers les témoignages de 15 physiciennes, cette exposition est l’occasionde découvrir les multiples facettes de la recherche en physique (avancée desconnaissances, formation des jeunes par l’enseignement, interdisciplinarité).Impliquées dans des collaborations internationales, ces femmes de différentesnationalités participent aussi à des réseaux de recherche européens. Fruit d’un partenariat entre le Bureau du CNRS - Etats-Unis, Canada et la Missionpour la place des femmes au CNRS, une première version de l’exposition, traduitespécialement en anglais, est présentée à l’Ambassade de France à Washingtondu 5 mars au 30 mars. Cette exposition a été inaugurée le 8 mars, en présencenotamment de Geneviève Hatet Najar, directrice de la Mission pour la placedes Femmes au CNRS.

Microscoop / Numéro 52 – avril 2007

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> Événements

La délégation Centre Poitou-Charentes du CNRS et le lycéeBernard Palissy de Gien ont décidé, à compter de l’annéescolaire 2006/2007, d’initier, tant pour les professeurs quepour les lycéens, des conférences citoyennes, des interven-tions de scientifiques dans les classes, des visites de labora-toires et des rencontres.Toutes ces actions ont été définies dans le cadre d’une conven-tion de partenariat pédagogique qui a été signée le jeudi 23novembre 2006 à Gien entre Josette Roger, Déléguée régio-nale du CNRS et Jacques Girault, Proviseur du Lycée BernardPalissy.Plusieurs opérations ont déjà eu lieu : Bernard Gratuze del’Institut de Recherche sur les Archéomatériaux est inter-venu au lycée sur le thème de la « datation » en décembre,cinquante lycéens de terminale S ont découvert les spécifi-cités des recherches conduites au Laboratoire de Mathéma-tiques, Applications et Physique Mathématique d’Orléans(MAPMO) et au Groupement de Recherche sur l’Energétiquedes Milieux Ionisés (GREMI) en février dernier. Une prochaineconférence sur « Le génome humain et ses 30 000 gènes »par Yan Herault du laboratoire Immunologie et EmbryologieMoléculaires est programmée en avril 2007.

Le CNRS est associé ou initiateur d’un nombre important d’ac-tions diverses de culture scientifique, le plus souvent en parte-nariat. Ces actions s’inscrivent toutes dans la même logique :donner le goût des sciences aux jeunes, stimuler leur curio-sité par la découverte de l’expérimentation et la démarchescientifique.

Mme Josette ROGER, Déléguée régionale du CNRS et M. Jacques GIRAULT,Proviseur du Lycée Bernard Palissy

L’exposition a été inaugurée par Jacques Million, Préfet de l’Indre

LLyyccééeennss eett cchheerrcchheeuurrss :: de nouvelles relations se nouent

>> Pour en savoir plus :http://www.cnrs.fr/mpdf/sommaire.php3

CCoouupp ddee pprroojjeecctteeuurrsur les physiciennes à Châteauroux

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Le journal du CNRS en délégation Centre Poitou-Charentes

La Fondation EADS décerne trois grands prix qui couronnentdes travaux scientifiques et techniques et sept prix de lameilleure thèse qui distinguent les meilleurs travaux derecherche effectués dans le cadre d’un doctorat dans desdomaines retenus par la fondation.

Sous la direction d’Iskender Gökalp, directeur d’ICARE, etde Stéphane Cordier, professeur à l’Université d’Orléans,Dmitri Davidenko a commencé sa thèse en 2001 grâce ausoutien commun de la Région Centre et de MBDA France.Elle s’inscrit dans le cadre d’une coopération entre MBDAFrance, l’ONERA et ICARE sur la propulsion aérobie hyper-sonique qui permettra aux appareils aéronautiques futurs devoler à des vitesses supérieures à six fois la vitesse du son.Ce type d’engin nécessite un moteur spécifique, le super-statoréacteur, dans lequel la combustion s’effectue dans unécoulement supersonique. Les conditions extrêmes qui régis-sent cette combustion, températures élevées, vitesses super-soniques, rendent ce sujet particulièrement intéressant pourla recherche scientifique. Cet axe de recherche constitueaussi l’une des opérations importantes du CNRT Propulsiondu Futur Bourges-Orléans .

Lors de son travail de thèse, Dmitry Davidenko a développédes modèles mathématiques qui décrivent, d’une part, leprocessus de mélange dans un écoulement supersoniqueturbulent et, d’autre part, les réactions chimiques de combus-tion du méthane et de l’hydrogène. Ces modèles sont néces-saires pour améliorer la qualité des simulations numériquesqui représentent un des axes majeurs des études menées parMBDA France et l’ONERA sur la combustion supersonique.Les nouveaux modèles ont été intégrés dans un code de calculdéveloppé par l’ONERA et ensuite validés par confrontationaux données expérimentales. Les résultats issus de ce travailont été présentés à plusieurs congrès internationaux.

Dmitry Davidenko a reçu son diplôme d’ingénieur, spécia-lité « moteurs d’avion » de l’Institut d’aviation de Moscou(MAI), en 1987. Passionné par le concept des vols hyper-soniques, il a obtenu depuis lors une expérience unique asso-ciant des travaux théoriques, expérimentaux et numériquesdans le domaine de la propulsion hypersonique. Depuis 2001,il conduit ses recherches à l’ICARE (ex. LCSR)

Les intérêts scientifiques actuels de Dmitry Davidenko couvrent une large variété de problèmes de simulation numé-rique étudiés à l’Institut ICARE comme : la combustion super-sonique et la détonation, la turbulence et la cinétiquechimique, la propulsion aérospatiale et la combustion departicules métalliques.

Joël [email protected] [email protected]

Dmitry Davidenko

PPrriixx EEAADDSSLa Fondation EADS a remis à Dmitry Davidenko un prix exceptionnel avec « mention spéciale » pour sa thèse« Contribution au développement des outils de simulation numérique de la combustion supersonique », lors de lajournée « Envol Recherche » du 20 décembre 2006, à l’Institut Pasteur.

>> Pour en savoir plus :http://www.cnrs-orleans.fr/~webicare/WJ/CNRT/Portail-CNRT.htm

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> Événements

Melle, qui abrite un gisement de plomb argentifère, a étéentre le VIIe et le Xe siècle un haut lieu de la production d’argent destiné notamment à la fabrication de pièces demonnaies. A partir de 1987, la municipalité a ouvert ce patrimoine minier au tourisme et l’association “Les minesd’Argent des Rois Francs” a fait appel aux compétences dechercheurs du CNRS. Un premier partenariat entre les minesd’argent et le CNRS a été établi pour aménager un jardincarolingien sous la direction de Claude Charles Mathon,ethnobotaniste.En 1996 les premières expérimentations ont été menéespour comprendre comment le minerai mellois était exploité.Consacrées d’abord à la métallurgie de l’argent, les expéri-mentations se sont depuis étendues à d’autres métallur-gies. Florian Téreygeol, chargé de recherche au CNRS à l’Ins-titut de Recherche sur les ArchéoMATériaux (UMR 5060CNRS – Universités), est l’organisateur de ces sessions expé-rimentales dans lesquelles sont impliqués maintenant 25chercheurs de 5 nationalités différentes.

C’est ainsi que chaque été, les mines de Melle s’ouvrent à lapaléométallurgie expérimentale et à ses chercheurs. Les touris-tes qui visitent le site ont ainsi l’opportunité de découvrir etde partager les recherches en cours. Voici un exemple remar-quable de collaboration fructueuse entre des chercheurs etun site culturel à vocation touristique, que la convention departenariat scientifique signée le 21 mars 2007 par le CNRS,la municipalité de Melle et l’association « Les mines d’Argentdes Rois Francs », organise et pérennise.

Maryse BLET-LEMARQUAND

Microscoop / Numéro 52 – avril 2007

UUnnee ccoonnvveennttiioonn ddee ppaarrtteennaarriiaatt sscciieennttiiffiiqquueepour les expérimentations archéologiquesdes arts du feuLe site touristique des Mines d’argent des Rois Francs de Melle (Deux-Sèvres) s’est récemment équipé d’une plate-forme d’archéologie expérimentale dédiée aux arts du feu qui permet aux chercheurs d’étudier les techniquesmétallurgiques anciennes. Le 21 mars 2007, le CNRS a signé une convention de partenariat scientifique avec lamunicipalité de Melle et l’association « Les mines d’Argent des Rois Francs » qui gère le site minier, alors que laplate-forme était officiellement inaugurée par Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes.

De gauche à droite, aupremier rang : SégolèneRoyal, Présidente de la

Région Poitou-charentes, lereprésentant de la DRAC,

Florian Téreygeol,organisateur des sessionsexpérimentales, et JosetteRoger, Déléguée régionale.

La plate-forme archéologique

>> Pour en savoir plus :http://www.mellecom.fr/mines

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Le journal du CNRS en délégation Centre-Poitou-Charentes

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Le Centre de biophysique moléculaire a étécréé en 1967 par Charles Sadron avec lavolonté de faire travailler ensemble des physi-ciens, des chimistes et des biologistes.

C’est ce qui fait l’originalité du labora-toire : la chimie et les sciences du vivantau travers de la biophysique.Ce laboratoire est leader dans le domainede la biophysique en France et enEurope. Il a toujours suivi et souventprécédé l’évolution scientifique.Une preuve de son dynamisme : enquarante ans, ses effectifs ont prati-quement triplé.Le CBM entretient des liens privilégiésavec l’Université d’Orléans et denombreuses relations et coopérationsscientifiques régionales, nationales eteuropéennes :

avec le pôle « Centre Imagerie » quirassemble, sur la région Centre, toutesles techniques connues d’imagerie desmilieux vivants (IRM, RMN, tomogra-phie, techniques optiques, échographie,microscopie à force atomique).

avec le groupement d’intérêt scienti-

fique « Génomique fonctionnelle et struc-ture tridimensionnelle des protéinesappliquées à la signalisation et à la trans-cription » qui rassemble 18 laboratoiresde la région Centre rattachés à plusieursorganismes (CNRS, INRA, INSERM,Universités d’Orléans et de Tours,…)

avec le pôle de compétitivité « Sciencede la beauté et du bien être » principa-lement sur le thème « biologique cellu-laire de l’épiderme »

avec le Synchrotron Soleil, particu-lièrement en étant à l’origine d’une lignede lumière.

avec le cancéropôle « Grand Ouest »pour ses travaux sur le cancer.

avec de nombreuses universités euro-péennes (Cracovie en particulier).

avec la participation de ses équipes dansdes réseaux européens de recherche.

UUnn nnoouuvveeaauu bbââttiimmeennttpour le Centre de biophysique moléculaireJean-Michel Bérard, Préfet de Région, Marie-Madeleine Mialot, vice présidente de la Région Centre chargéede l’Economie et de l’Emploi, de l’Agriculture, de l’Artisanat, du Commerce, de l’Economie et des Transferts detechnologie, Patrick Riehl, vice président de la Région Centre délégué de l’Enseignement supérieur et de laRecherche, Marie-Claire Lasne, directrice scientifique adjointe du département chimie du CNRS, Josette Roger,déléguée régionale du CNRS ont inauguré le 15 mars 2007 à Orléans, le nouveau bâtiment de 2 800 m2 du Centrede biophysique moléculaire (CBM), l’un des plus gros laboratoires de recherche publique de la Région Centre. Cette opération a été financée par le Conseil régional du Centre et le CNRS à hauteur de 2,35 M€ chacun.

J.C. Belœil, directeur du CBM

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> Manifestations

Microscoop / Numéro 52 – avril 2007

UUnn rroobboott aarrttiissttee au Futuroscope

L’équipe Mécanismes et Robotique dulaboratoire a pour vocation première,depuis sa création au début des années80, de conduire des recherches avan-cées dans le domaine de la robotiqueavec le développement et la mise enœuvre, notamment, de dispositifs méca-troniques complexes et innovants.

Saïd Zeghloul, professeur à l’universitéde Poitiers et Jean-Pierre Gazeau, ingé-nieur CNRS au laboratoire, ont ainsi étésollicités par les responsables du Parcdu Futuroscope, pour développer unecellule robotisée capable de dessinerle portrait d’un visiteur en moins de cinqminutes. L’attraction réalisée a néces-sité moins de 6 mois de développementet permet de valoriser l’étendue descompétences transversales (robotique,mécanique, électronique et informa-tique) de l’équipe. Sur la base d’un robot

industriel maquillé pour l’occasion, lesorganes nécessaires à la réalisation decette attraction ont été intégrés : unéclairage piloté, un effecteur dédié inté-grant un stylo et une brosse pour l’ef-facement automatique du support, unecaméra et surtout un ordinateur et leslogiciels spécialement réalisés permet-tant de gérer l’ensemble.Lorsque le visiteur arrive, le robot telun photographe se tourne vers lui et leprend en photo à l’aide de sa caméraembarquée. Le logiciel de contrôle durobot développé et mis à la dispositiondes animateurs du Parc transforme alorsla photo en une image au trait, et undernier traitement transforme cetteimage en trajectoires, que le robot réaliseenfin sur un tableau blanc ou sur unefeuille de papier au format A2 sous l’œilsurpris du visiteur. Dirigée par Saïd Zeghloul, l’équipeMécanismes et Robotiques (5 ensei-gnants-chercheurs, 1 ingénieur, 5thésards) est implantée sur le site de latechnopole du Futuroscope près dePoitiers. Dotée d’un savoir faire théo-rique et expérimental, elle est reconnuepar ses pairs au niveau national et inter-national avec des collaborations inter-nationales (Mexique, Tunisie, Italie,…)et une production scientifique impor-tante sur des thématiques telles que lapréhension, la robotique humanoïde, ouencore la synthèse de mécanismes.De nombreuses réalisations expérimen-tales ont ainsi été développées par cetteéquipe à effectif modeste. Elle compteparmi ces réalisations des développe-ments réalisés pour le compte d’undonneur d’ordres dans le cadre de colla-

borations contractuelles. Ces collabo-rations sont un élément de soutienimportant de la recherche par la sourcede financement qu’elles apportent àl’équipe. L’animation sur le Parc, contri-bue également à mettre en avant, àtravers la réalisation de cette attraction,quelques unes des compétences deséquipes de recherche locales auprès dugrand public.

Contacts :Saïd [email protected] [email protected]

Depuis mars 2006, une longue file d’attente témoigne de l’intérêt desvisiteurs pour une nouvelle animation du Parc du Futuroscope : le robotartiste, tout droit sorti du Laboratoire de Mécanique des Solides (LMS – UMR 6610 CNRS/Université de Poitiers) “croque ” le visiteur.

QUELQUES RÉALISATIONS EXPÉRIMENTALES :Dans la salle de recherche, une main méca-nique à 4 doigts et 16 actionneurs siègesur son socle et permet la réalisation detâches de manipulation ; un robot parallèleréalise des mouvements à partir des ordresqui lui sont transmis depuis un environne-ment graphique virtuel en 3 dimensions,des robots mobiles sont utilisés par desdoctorants; plus loin dans une pièce adja-cente, un robot d’impression numérique trèsgrand format attend sa sortie du laboratoirevers un destin industriel.

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A l’issue de la diffusion, le 16 novem-bre dernier à l’Espace Mendès France àPoitiers, du film “L’homme machine”,programmée par le CNRS dans le cadrede la manifestation “Images de scien-ces, sciences de l’image”, le public a pus’adresser à des chercheurs poitevinsspécialistes en robotique ou en neuro-sciences, du Laboratoire de Mécaniquedes Solides (LMS – CNRS / Universitéde Poitiers) et de l’Institut de Physiolo-gie et de Biologie Cellulaires (IPBC -CNRS/université de Poitiers).

Saïd Zeghloul, responsable de l’équipemécanismes et robotique du LMS a souli-gné l’intérêt des programmes interdis-ciplinaires qui permettent de travailleravec des chercheurs de sciences humai-nes en confrontant la partie mécanique– la réparation du handicap – à l’adap-tation de la personne - le bénéfice de laréparation – en précisant « Si l’attirailélectronique qu’on met aux handicapésest trop contraignant, ils préfèrent resterdans leurs fauteuils roulants. »

Mohamed Jaber, responsable de l’équipeneurosciences de l’IPBC a apporté sacontribution d’un point de vue physio-logique et a insisté sur le fait que « d’unemanière générale, il est plus facile derécupérer une fonction quand elle aété perdue récemment ». Il a ensuiteprésenté les axes de recherche de sonéquipe : neurogénèse et neuroadapta-tion.Avec Jean-Pierre Gazeau, ingénieur dansl’équipe robotique du LMS, Saïd Zegh-loul a ensuite fait le point sur leursrecherches à Poitiers : ils ont notammentprésenté dans le domaine de la robo-tique intelligente la main articulée déve-loppée au laboratoire et un dispositif anti-escarres destiné à équiper les sièges deshandicapés.Patrick Lacouture, enseignant-chercheurdans l’équipe mécanique du geste spor-tif au LMS a évoqué ses études avecdes sportifs handicapés de haut niveau :il travaille, par exemple, en collabora-tion avec des athlètes à la mise au pointde leurs prothèses et à la manière dont

le sportif va être capable de gérer la miseen mouvement de cette prothèse cardans la mobilité se pose le problème dela coordination du mouvement. Il fautoptimiser la prothèse mais égalementl’adapter à l’effort du sportif et, en parti-culier, mettre en place une méthodolo-gie d’entraînement.Saïd Zeghloul a conclu la soirée enrappelant que, en l’état actuel desrecherches, « il n’existe pas d’universa-lité en matière de robot, on sait faire unrobot qui marche bien, qui court bien…mais indépendamment. »

Contact : Elisabeth [email protected]

Ce film “L’homme machine”, réalisé en 2004 par Jean-PierreMirouze, fait partie d’une série de 5 émissions diffusées surFrance 5 dans le cadre du Festival “Image et science”. Chaqueannée un thème est défini. En 2004 avec le thème “muta-tions et métamorphoses” il s’agissait de mettre en valeur ceque la recherche peut apporter aux handicapés.

“ Images de sciences, sciences de l’image” est une program-mation régulière grand public de diffusions consacrées àl’image. Il s’agit d’une action multipartenariale à l’initiativede l’Espace Mendès-France à Poitiers (CCST de Poitou-Charen-tes) dont les partenaires sont le CNRS - Délégation CentrePoitou-Charentes, l’université de Poitiers, le Rectorat de l’aca-démie de Poitiers, le Centre national de documentation péda-gogique, l’Institut national de recherche agronomique, l’écolesupérieure de l’image, la maison de la culture et des loisirsde Poitiers-le Local, Poitou-Charentes Tournages, le Diétrich,Piavic, Nyktalop Mélodie.

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Le journal du CNRS en délégation Centre Poitou-Charentes

Jean-Pierre Mirouze,réalisateur del’Homme Machine

Les chercheurs aident les handicapés à sortir de leur isolement en créant desmachines intelligentes capables de leur permettre de se déplacer, d’écrire,de communiquer, et donc de rester des femmes et des hommes à part entière.

RReennccoonnttrree eennttrree 77èèmmee aarrtt,,science et handicap

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