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Presses Universitaires du Mirail La catégorisation ethnique en Bolivie, labellisation officielle et sentiment d'appartenance by Jean-Pierre LAVAUD; Isabelle DAYAN Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 91, Migrants d'Amérique latine. Penser et vivre le retour (Décembre 2008), pp. 279-281 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40854479 . Accessed: 14/06/2014 12:30 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.51 on Sat, 14 Jun 2014 12:30:00 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Presses Universitaires du Mirail

La catégorisation ethnique en Bolivie, labellisation officielle et sentiment d'appartenance byJean-Pierre LAVAUD; Isabelle DAYANReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 91, Migrants d'Amérique latine. Penser et vivre le retour (Décembre2008), pp. 279-281Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40854479 .

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Comptes rendus 279

Gracias a que los años 1920 correspondieron a la creación de numerosas revistas y diarios, Arias pudo seleccionar como fuentes algunas y algunos en los que los diferentes protagonistas de esta historia ocuparon un lugar destacado. Es el caso de las revistas Universidad y Los Nuevos, y de los periódicos La República, El Nuevo Tiempo, El Debate, La Defensa y, en menor medida, El Tiempo y El Espectador. De sus fuentes, Arias extrae numerosas y pertinentes citas que nos permiten un contacto directo con el pensamiento y la personalidad de los principales personajes de su libro.

Dada la importancia de Bogotá como punto de atracción para todos aquellos que pretendían ocupar lugares preeminentes en el mundo cultural y político colombiano, es lógco y comprensible que el autor centre su atención en la « Atenas suramericana », aunque hace algunas consideraciones sobre la vida cultural en MedelKn, Manizales y Barranquilla. De la misma manera, para poder apreciar comparativamente la situación de la vida cultural bogotana, Arias hace breves alusiones a lo que sucedía en otras capitales como Ciudad de México y Buenos Aires. Sería conveniente que en ulteriores desarrollos de esta « historia intelectual de los años 1920 », el autor ampliara estas comparaciones intranacionales e internacionales. Le sugiero, igualmente, que tenga en cuenta en su bibliografía la voluminosa tesis doctoral Nova et Vetera. De cómo fue apropiada la filosofía neo tomista en Colombia, 1868-1 930, presentada en el 2005 en la Universidad de Lovaina La Nueva por Osear Saldarriaga. En ella se encuentran muchos datos y reflexiones sobre la historia intelectual del catolicismo « integral e integrista » colombiano en el que se nutrieron Los Leopardos. También le será útil tener en cuenta los breves pero sustanciosos ensayos de historia intelectual que ha escrito Gonzalo Cataño sobre varias figuras intelectuales del ámbito liberal y socialista en Colombia. Pienso en particular en Historia, sociologia j política (Plaza y Janes, Bogotá, 1999) y en Crítica sociológica j otros ensayos (Universidad Externado de Colombia, Bogotá, 2000), donde aparecen las semblanzas de algunos de los protagonistas del libro de Arias Trujillo como son Baldomero Sanín Cano, Diego Mendoza Pérez y Luis Eduardo Nieto Arteta. Estas observaciones críticas no restan nada al mérito de un libro que considero importante para quien quiera adentrarse en la historia intelectual de los años 1 920 en Colombia.

Rodolfo de ROUX Université de Toulouse-Le Mirai l

Jean-Pierre LAVAUD et Isabelle DAYAN (sous la direction de).- La catégorisation ethnique en Bolivie, labellisation officielle et sentiment d'appartenance.- Paris, L'Harmattan, 2007.- 291 p.

Avec un titre aussi explicite et clair, le lecteur comprend d'emblée que les auteurs réunis autour de cet ouvrage reviennent sur l'une des questions qui ne cesse de hanter les sociétés latino-américaines depuis plus de cinq siècles. Heureuse initiative à n'en pas douter, car si les études sur la question ont été nombreuses, on est loin d'être parvenu à une vision claire du « qui est quoi » et « aux yeux de qui » dans ces sociétés latino-américaines. Le processus colonial

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280 CM.H.L.B. Caravelle

d'abord, la déportation des populations africaines ensuite et enfin les diverses vagues migratoires des XIXe et XXe siècles n'ont cessé en effet de brasser ensemble ces identités, introduisant ainsi de la complexité dans les sentiments d'appartenance. Cette question des identités, que l'on retrouve presque partout dans le sous-continent, prend aujourd'hui en Bolivie une importance toute particulière, tant la dimension ethnique a envahi l'espace public.

L'ouvrage se présente sous la forme de deux parties non seulement inégales en termes de poids respectif - 3 chapitres pour la première contre 7 pour la seconde - mais surtout en termes d'objectifs. La première partie s'attache en effet à réfléchir sur les classements officiels appréhendés dans la longue durée. La seconde propose au contraire une succession d'études de cas, centrées sur la période actuelle, concernant diverses régions de l'espace bolivien. Elles apparaissent ainsi comme une très bonne illustration de cette complexité identitaire bolivienne que les regards officiels se révèlent incapables de restituer.

Aux yeux de l'historien, c'est de toute évidence la première qui concentre le maximum d'intérêt. D. Dory ouvre l'ouvrage en proposant une réflexion sur les dynamiques ethniques en Bolivie à partir de la géohistoire. S'appuyant sur les comptages de natures diverses -recensements et estimations - il souligne d'abord l'hétérogénéité des sources disponibles qui rendent toute comparaison plus qu'aléatoire. A cette première difficulté vient s'ajouter une incertitude sur le découpage en groupes ethniques puisque d'un recensement à l'autre on peut passer du simple au double ! Enfin, il souligne que des contingents importants de la population bolivienne sont malaisément classables dans des catégorisations proprement ethniques. Aussi adhère-t-on sans réserve à son appréciation sur la qualité des sources disponibles afin d'établir un comptage solide de la population bolivienne dans toute sa diversité.

Il propose alors la construction d'une géohistoire culturelle assise sur la diversité des géosytèmes qui composent le territoire bolivien et qui sont, eux, assez bien identifiés. Cette démarche, qui rappelle étrangement celle appliquée par J. P. Viqueira pour le Chiapas, lui permet d'identifier sept ensembles ethnoculturels dont il peut reconstituer alors l'évolution ethnique en s'appuyant sur l'histoire locale. Si la démarche ne débouche pas sur des estimations chiffrées - ce n'est pas son propos - elle permet cependant de reconstituer les tendances des changements qui affectent les populations des divers espaces considérés, d'autant qu'il ne néglige pas de prendre en compte les phénomènes migratoires.

Le texte de Rossana Barragan se propose de réfléchir sur l'évolution des classifications au XIXe siècle. A ce titre on s'étonne de l'absence de toute référence au grand voyageur allemand, A. Von Humboldt, incontournable au moment de réfléchir à ces questions pour les colonies hispaniques de cette époque. Malgré quelques maladresses de formulation pour un sujet particulièrement passionnant mais sensible qui exige une grande précision, les conclusions apportées sont tout à fait intéressantes. On peut les résumer de la manière suivante : sans surprise, le XIXe siècle évolue d'abord vers une racialisation des catégories d'identification des individus. Mais, comme l'auteur

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le démontre à l'aide du recensement de la ville de La Paz, cette racialisation recouvre en fait des critères économiques et donc une hiérarchie professionnelle sous-jacente. On peut donc conclure avec R. Barragan que la définition des catégories raciales correspond à une division du travail qui elle-même obéissait à une hiérarchie des métiers. Cette vision n'était autre que celle des recenseurs eux-mêmes, imprégnés de darwinisme social.

Quant au dernier texte de cette première partie, il mériterait d'être lu avec la plus grande attention par tous ceux - médias, ONG - qui s'autorisent à parler de la situation bolivienne sans prendre garde aux nombreux pièges des assignations socio-ethniques officielles actuelles en Bolivie. Jean-Pierre Lavaud propose en effet un minutieux démontage des pratiques de comptage des composantes de la population du pays au cours du XXe siècle. Eclairante analyse ! Non seulement intervient ici la valse des catégories, déjà pointées par D. Dory, mais vient surtout s'y ajouter le flou de certains des critères mobilisés, laissant alors toute latitude à l'interprétation et aux finalités poursuivies par les initiateurs des divers comptages effectués.

A ce stade, on en viendrait à considérer que la pratique de l'auto-affiliation ethnique serait alors la plus rigoureuse. Cependant, comme le démontre là encore J. P. Lavaud, cette méthode recèle elle aussi une grande part d'approximation dans les résultats obtenus. La conclusion est alors celle du bon sens : les décomptes publics effectués depuis un siècle, quels qu'ils soient, visent tous des objectifs particuliers et changeants dans le temps. Les résultats sont donc étroitement dépendants des options ou des commandes de leurs initiateurs. En réalité, cette frénésie du comptage semble avoir surtout comme objectif de simplifier une réalité complexe dont l'image correspondrait à celle d'une mosaïque ethnique. A l'heure où l'ethnicisation de la vie sociale, culturelle ou politique semble s'être imposée dans le pays, on comprend que la lecture de ce texte permet de relativiser ce que l'on présente comme une situation acquise.

La seconde partie de l'ouvrage juxtapose sept études de cas qui offrent une vision nuancée de la question étudiée. Les trois premiers textes déclinent, pour des situations variées, la question de l'auto-identification. Le texte suivant, de Laurence Charlier, prend pour sujet d'étude non pas un groupe mais des personnes engagées dans des processus migratoires. De son côté Rosalía Méndez réfléchit sur le rôle d'un autre marqueur de l'identité, à savoir la musique. Isabelle Combes analyse quant à elle l'ethnogénèse des Chiriguanos dont l'une des particularités est d'être dispersés à l'est du pays, dans trois départements. Enfin, Isabelle Dayan étudie les jeux, identitaires et relationnels, qui s'organisent entre les trois composantes ethniques qui se côtoient dans la région du Beni. Comme elle le démontre, ceux-ci se structurent autour de deux pôles, l'indianité et l'autochtonie. Par la diversité des cas présentés, cette seconde partie offre une excellente approche de la complexité des sentiments d'appartenance de cette population bolivienne que d'aucuns ont souvent tendance à réduire à une simple opposition entre Indiens et non-Indiens.

Michel BERTRAND Université de Tou/ouse-Le Mirai/

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