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Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie Ministère délégué à l'Industrie Conseil Général des Conseil Général des Mines Technologies de l'Information Internet et Entreprise mirages et opportunités ? Pour un plan d'action Contribution à l'analyse de l'économie de l'Internet Rapport de la Mission conduite par Jean-Michel YOLIN, Ingénieur Général des Mines avec

Ministère de l Economie, des Finances et de l Web view2000 Lancement par le ... le reseau GEANT comprend notamment 9 arteres a 10 Gbit/s il est utilisé par plus de 3000 institutions

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Ministre de lEconomie, des Finances et de lIndustrie

377

2

Internet et PMI JM Yolin 20 juin 1999 H:\MIRAGE\1104MIRAGE2005A.DOC

Rpartition par Pays du nombre de Domaines en Europe

source

www.ripe.net

number of Real Host

sept 2002

PEN Ibrique

6%

Italie

6%

Suisse

5%

Belgique

3%

Grce

1%

Scandinavie

24%

France

11%

Allemagne

23%

Royaume Unis

21%

Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie

Ministre dlgu

l'Industrie

Conseil Gnral des

Conseil Gnral des

Mines

Technologies de l'Information

Internet et Entreprise

mirages et opportunits?

Pour un plan d'action

Contribution l'analyse de l'conomie de l'Internet

Rapport de la Mission conduite par

Jean-Michel YOLIN, Ingnieur Gnral des Mines

avec

Jean Berbineau, Ingnieur Gnral des Tlcommunications

Christian Scherer Ingnieur Gnral des Mines

Grard Biette Ingnieur en Chef des Mines

Mise jour 1er novembre 2005

Prambule.

Ce rapport 2005 est la neuvime dition depuis la premire demande du Ministre, en 1997 nous chargeant

d'examiner de quelle faon Internet pouvait participer la comptitivit de nos entreprises

de proposer des actions pour que nos entreprises tirent le meilleur parti de cette volution.

Aprs un dveloppement fulgurant durant la priode 1995 - 2000, suivi de 3 annes paradoxales associant une croissance trs forte des usages et un effondrement boursier des entreprises lies aux tlcom et au commerce lectronique (qui payaient les excs de la spculation et de certains investissements) nous constatons depuis 2003

une nouvelle phase de dveloppement pour les "champions" rescaps de la tempte. Peut-tre avec une bataille de titans en perspective car les leaders hgmoniques dans chacuns des grands secteurs ayant acquis une marque, des clients par centaines de millions, et des capitalisations par dizaines de milliards de $ commencent sortir de leurs domaines pour devenir des acteurs globaux.

Une nouvelle gnration de start-up : nombreuses sont les nouvelles opportunits technologiques (haut dbit, nomadisme, numrisation des transactions. Le Capital Risque est reparti de l'avant depuis le point bas de dbut 2003 avec nanmoins une pnurie dramatique des Business-Angels dans notre pays pour le financement des jeunes entreprises de croissance, que le venture Capital, bien que regorgeant d'argent est culturellement incapable de financer

et surtout linstauration progressive de la "nouvelle conomie" au cur des entreprises "ordinaires" avec la numrisation progressive de lensemble des flux de transactions dans tous les domaines (conception de produits, transactions financires, commerciales, logistique, gestion des flux de production,)

Il apparat aujourd'hui clairement qu'Internet ce n'est ni du contenu, ni du contenant (ce n'est ni un "mdia" ni des tlcom et encore moins une synergie entre ces deux mtiers profondment diffrents), ni pour l'essentiel de la Technologie, ni de la Communication, ni de l'Information (dans NTIC, seul N devrait tre conserv!),: Les sites web et le commerce lectronique ne sont qu'une infime partie des potentialits del'Internet, outil extrmement puissant et qui fera la diffrence dans la comptition. Celui-ci n'est pas pour autant un "gri-gri" qui dispenserait d'avoir un vrai mtier avec des vrais produits ou services, avec des vrais clients et un vrai compte d'exploitation

Internet est un outil de rseau, l'outil des transactions qui transmet des instructions oprationnelles autant que des informations. Il change en profondeur l'organisation des entreprises et permet des gains considrables de comptitivit en crasant les cots: cots administratifs permettant un redploiement du personnel vers les clients, cots d'achat, cots de formation, cot du SAV et augmentation de son efficacit, en limitant les stocks et en-cours et donc les besoins de capitaux pour oprer une entreprise, en rduisant temps et cot de conception d'un nouveau produit, (2005 a vu la sortie du premier avion franais entirement conu ainsi avec une division par deux des dlais et des couts) en donnant les moyens d'un suivi logistique performant et en assurant aux "nomades" une connexion ce rseau aussi efficace qu'aux sdentaires

C'est un outil de comptitivit de flexibilit et de ractivit: c'est en fait le nouveau systme nerveux de nos entreprises: son appropriation n'est ni un problme technique, ni financier, mais culturel (organisation autour de la satisfaction du client) et organisationnel (accent sur un fonctionnement en rseau autour de projets avec un dplacement fort des mcanismes de pouvoir)

C'est un outil a la port des PME par son cout et sa facilit d'usage : on parle de simplexit pour souligner cette simplicit de l'usage permis par la complexit des technologies

C'est aussi un outil de modernisation des administrations, leur permettant d'tre plus efficaces, d'avoir des guichets lectroniques disponibles en permanence (le 24/7), gnrant moins de frais pour les administrs grce des procdures en ligne et visage plus humain, les tches "de bureau" tant automatises les fonctionnaires devraient pouvoir tre davantage disponibles pour leurs concitoyens

Internet, loin de "dshumaniser" rduit toutes les tches automatisables dans le cadre de process (comptabilit, approvisionnement, organisation de la production, suivi client, archivage, suivi qualit,) et permet l'inverse de redployer les personnes vers des fonctions d'coute client, de dveloppement de partenariats, d'innovation, de conduite de projet

Internet entrane galement une mutation profonde de l'organisation du tissu industriel: rduisant les cots et les dlais des transactions interentreprises (production ou conception d'un produit nouveau) permettant l'indispensable traabilit exige des processus qualit, il conduit les entreprises se spcialiser sur leur cur de mtier et se configurer en rseaux, "entreprise virtuelle" autour de projets (conception et construction d'un avion, chantier petit ou grand de BTP, tourisme,..), en accroissant sa capacit s'adapter aux fluctuations chaque jour plus brutales du march (jusqu'au cas extrme de la Fabless Company): tel point, comme nous l'avons observ aux US, que symboliquement le "firewall", protection des informations sensibles contre les intrusions, n'est plus autour de l'entreprise travers les entreprises mais autour du projet

Bien entendu, cela implique qu'une entreprise ne peut vritablement tirer bnfice d'Internet que si cette volution concerne simultanment ses fournisseurs, clients et partenaires : c'est une des grandes difficults qui confre aux pouvoirs publics et aux grands donneurs d'ordre une responsabilit particulre travers le lancement d'action collective comme ce fut le cas, avec succs, dans le domaine de la qualit il y a quelques annes

2003 a vu le lancement du programme Boost-Aro (et sa composante e-pme) visant "numriser" lensemble de la filire arospatiale et dfense, dployant l'chelle nationale l'initiative prise en Midi-Pyrnes en 2000, et en 2005 la Direction Gnrale des Entreprise a lanc le programme TIC et PME 2010 qui vise a tendre progressivement cette approche lensemble des filires

Ce programme a mis en vidence une nouvelle fois le cruel retard de nos infrastructures (disponibilit, capacit, qualit et prix: malgr des progres significatifs nous avons encore pu voir de nombreuses entreprises dont la localisation tait mise en pril par le dficit des infrastructures) et la difficile monte en puissance d'une vritable concurrence. La mise en uvre progressive des directives europennes et la capacit d'initiative confre aux collectivits locales avec le vote de la loi L1425-1devrait, esprons le, permettre de remdier ce trs prjudiciable tat de fait dans les prochaines annes. L'arrive maturit du Wimax offre en outre une nouvelle technologie de rseau local. Notons lorganisation tres originale que constitue le rseau RANT (Reseau pour lamnagement Numrique du Territoire) qui runit tant les administrations concernes que les collectivits locales et les oprateurs alternatif et qui contribue grandement lefficacit de cette action

Par ailleurs l'arrt des investissements provoqu par la situation financire dgrade des oprateurs (qui ont consacr leurs moyens financiers des acquisitions draisonnables l'tranger plutot qu entretenir et dvelopper leurs rseaux) ont conduit les producteurs d'quipement, dtenteurs de la technologie, au bord de la faillite handicapant leurs efforts de R&D, ce que nous risquons de payer trs cher l'avenir avec l'mergence de la Chine dans ce secteur, qui elle a "mis les bouches doubles"

Sur un autre plan, Internet introduisant de nouveaux modles d'organisation, de nouveaux produits ou services, continue offrir des opportunits nombreuses de cration d'entreprises et la folie des start-up de la "bulle" ne doit pas occulter l'importance toujours actuelle de cet enjeu. Mais crer une entreprise redevient ce qu'elle a toujours t, une aventure passionnante difficile et risque, indispensable la vitalit et au renouvellement de notre tissu conomique et qui en tant que tel, mrite une attention d'autant plus soutenue des pouvoirs publics que les financements se font rares.

Aujourdhui dans ce domaine les crations sont nombreuses grace la "love money" (pargne du crateur et moyens runi auprs de ses proches mais qui ne dpassent que rarement 100k), les ressources du capital risque sont abondantes (mais ils ninterviennent pas en dessous de 2M)et pour autant nous avons 10 fois moins dentreprises de croissance, les "gazelles" que les anglo-saxons: le problme dramatique que connat notre