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S O M M A I R E

Ministry®, Revue internationale pour les pasteurs12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

[email protected]

Rédacteur en chef : Derek J. MorrisRédacteur adjoint : Willie E. Hucks II

Rédacteur de l’édition en français :Bernard Sauvagnat

Secrétaire de rédaction : Sheryl BeckResponsable financier et de fabrication : John Feezer IVConseillers internationaux : Mario Brito, L. Chansanga Colney, Michael Kaminsky, Janos Kovacs-Biro, Armando Miranda, Rudatinya Mwangachuchu,Daniel Opoku-Boateng, Jongimpi Papu, Bruno Raso, Ángel M. Rodríguez, Héctor Sánchez, Houtman Sinaga, David Tasker, Ivan L. Williams, Ted N.C. Wilson.Publicité : [email protected] et changements d’[email protected]; +1 301-680-6511; +1 301-680-6502 (fax)Couverture : 316 Creative, Dominique GilsonMaquette & corrections : Dominique Gilson - FranceTarif : 4 numéros pour le monde entier : 10 US$. Pour commander, envoyer nom, adresseet règlement à Ministry® Subscriptions, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.Articles : Nous accueillons les articles non sollicités. Avant de soumettre un article, mercide consulter les consignes de rédaction sur www.ministrymagazine.org. Merci d’envoyervos textes par courrier électronique à : [email protected] ou à[email protected]

Ministry® est publié chaque mois depuis 1928 par l’Association pastorale de la Confé-rence générale des adventistes du septième jour®

Secrétaire : Jerry N. PageAdjoints : Jonas Arrais, Robert Costa, Willie E. Hucks II, Anthony Kent, Derek J. Morris,Janet Page.Centre de ressources pastorales Coordinatrice : Cathy Payne 888-771-0738, (téléphone) +1 301-680-6511;www.ministerialassociation.org

Imprimé par la Pacific Press® Pub. Assn., 1350 N. Kings Road, Nampa,ID 83687-3193. Port payé à Nampa, Idaho (ISSN 1947-5829).

Membre d’Associated Church Press. Adventiste®, Adventiste du septième jour®, et Ministry® sont des marques déposées deGeneral Conference Corporation of Seventh-day Adventists®.

Volume 7 Numéro 3 © 2015 - IMPRIMÉ AUX ÉTATS-UNIS.

4 Le sabbat : un sanctuaire dans le temps

E l i j a h M v u n d u r a

7 Le sabbat : une célébrationde l’œuvre de Dieu

E l i z a b e t h O s t r i n g

10 Identité : savoir exactementqui nous sommes

R e i n d e r B r u i n s m a

14 L’un de ces plus petits Réexaminons notre ministèrepour les groupes oubliés

C h r i s t o p h e r C . T h o m p s o n

18 Un ennemi a fait cela :théodicéed’un conflit cosmique

Richard R ice

23 Ordination : la dimensionnégligée

D a n S e r n s

Animateurs : Anthony Kent Co-Animateurs : Derek Morriswww.MinistryinMotion.tv

28 Les miracles, les prodiges et l’Église adventiste Deuxième partie

K e l v i n O n o n g h a

2 Ministry® 3e trimestre 2015

Ministry®

3 Éditorial

6, 13 Réveil et Réforme

22 Livre

27, 31 Nouvelle

31 Courrier des lecteurs

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É D I T O R I A L | W I L L I E E . H U C K S I I

Tout a commencé au cours demon enfance ; des fois cela semanifestait vers la fin des après-

midi du vendredi ; d’autres fois, lesaprès-midi du samedi. Les vendredis, jeme demandais : « À quand le coucherdu soleil ? » Le début du sabbat m’em-pêchaient de voir mes programmes àla télévision. Je me posais la mêmequestion le samedi, mais pour uneraison différente. Je faisais le compte àrebours des heures, puis des minutesprécédant le coucher du soleil. C’étaitcomme si j’attendais que s’ouvrent lesportes d’une prison pour mettre fin àmon incarcération. C’était plus simpledurant les mois d’hiver parce qu’aumoins je n’avais pas à attendre trèslongtemps après l’église pour pouvoirallumer la télévision pour m’amuser.

Ma logique a changé au cours demes années à l’université. Le samedisoir était le moment propice pour desheures d’études ininterrompues. J’étaisen mission et j’avais besoin d’investirchaque heure d’éveil pour réaliser lerêve que Dieu m’avait donné et d’at-teindre les objectifs que je m’étais fixés.Plus tôt le soleil descendait à l’horizon,plus tôt je pourrais faire ce que j’avaisbesoin de faire pour réussir.

Finalement vint le jour où tout ce durlabeur a produit son fruit. J’étais pasteur.Le jour du sabbat m’apporte le bonheurque, selon la volonté de Dieu, je devaisexpérimenter comme je le savais. J’étaisle principal animateur de l’adoration ettous, nous nous réjouissions du privilègede demeurer en Sa présence. Je pouvaisrégulièrement contempler les fruits demes labeurs à mesure que les membresd’église et d’autres personnes compre-

naient Dieu de mieux en mieux et s’ap-prochaient de Lui davantage.

Je ne prêche plus les sabbats autantque j’en avais autrefois l’habitude. Mesresponsabilités de rédacteur remplissentchaque jour de ma semaine de travail.Mais, le spectre des échéances surgitencore, même le jour du sabbat, et metente de réfléchir à ce qui doit être faitimmédiatement après le coucher dusoleil. Et si toute ma vie d’adulte esttoujours dominée par le désir d’êtreperformant, où est alors le sabbat pourmoi ? Comment puis-je me réclamerdu repos authentique que Dieu a instituépour moi depuis le tout premier jour desabbat en Eden ?

Ai-je prêté attention à mes discours ?Au fil des années, j’ai prêché d’in-

nombrables sermons et fait pas mal deprésentations établissant la validité bi-blique et pratique de la sainteté dusabbat du septième jour de la semaine.Les auditeurs ont exprimé leur appré-ciation tant pour mes propos que pourle Dieu qui nous a fait un don si mer-veilleux dans le temps. Mais, suis-jetrop occupé à partager ces vérités pourprendre le temps de m’écouter tandisque je parle ? Ai-je permis à la beautéde la sainteté du sabbat d’être béné-diction pour moi ?

Je dois rappeler à mon esprit que lesabbat n’est pas à mon sujet mais ausujet de Dieu. Il m’est facile de croireque mon sermon constitue l’activitémajeure à l’heure de l’adoration. Ce-pendant, la vérité demeure : ma plusgrande et ma plus importante offrandedurant les heures sacrées du sabbatest d’être en communion avec Dieu.

Je dois aussi me rappeler que le jourdu sabbat n’a pas été institué simple-ment pour le repos physique, c'est-à-dire un après-midi de sieste ou desimple détente. Le mot hébreu rendupar «sabbat» signifie cessation du travail,interruption du cours normal des activités.Le sabbat concerne mon besoin derepos dans mon service de Dieu, pasde moi. Pour avoir fait de mon mieuxdans mon labeur durant les jours écoulés,je peux me réjouir de savoir que Dieu aété satisfait de mon travail – parce quec’est Lui qui travaillait à travers moi.

Je dois aussi me rappeler que lesheures du sabbat offrent un temps dequalité pour me rapprocher des membresde ma famille et des autres. Au coursde la semaine, mon attention se portesur les travaux de bureau, les rendez-vous du comité, les problèmes du mé-nage et toute une armée d’autres préoc-cupations. Il en est de même pour mafemme et mes enfants ; de telle sorteque nous nous sentons comme quatrenavires navigant en pleine nuit. Le jourdu sabbat nous permet de nous détacherde la routine et de renouer l’un avecl’autre.

Seigneur, rappelle-moi toujours quele sabbat du septième jour est unmodèle du salut basé sur tes œuvreset non sur les miennes. Aide-moi à mefocaliser davantage sur les affaires deJésus et non sur celles qui, trop souvent,semblent me concerner. Je ne fléchiraipas devant la tyrannie des courriersélectroniques et des délais qui empiètentsur les heures sacrées de Dieu. Je m’ac-crocherai plutôt à la beauté du Sabbaten prenant le temps de célébrer – avecma famille – notre Créateur et Rédemp-teur.

Confessionsd’un observateur du sabbat balloté

M

33e trimestre 2015 Ministry®

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4 Ministry® 3e trimestre 2015

E l i j a h M V U N D U R A , MA, est un auteur indépendant quihabite Calgary en Alberta, Canada.

Dans les Psaumes, nous décou-vrons le peuple d'Israël ren-dant un culte à Dieu, culte qui

avait souvent lieu le jour du sabbat, «unsanctuaire dans le temps»1. Ce conceptdu sanctuaire dans le temps plutôt quedans un lieu représente une restructu-ration radicale de la cosmologiepaïenne. Les dieux païens se révélaientdans des lieux précis et au travers deséléments de la nature. Or, le Dieu d'Is-raël est saint, qadosh, ce qui signifie« séparé ou mis à part ». Il est séparé,indépendant de toute la réalité créée.Et le lieu de sa rencontre avec l'hommeest dans le temps, le jour du sabbat, età travers l'histoire. Comme Abraham Heschel l'a fortement souligné, « quandl'histoire du monde a commencé, il yavait une seule sainteté : celle dutemps »2.

La primauté du temps sur l'espaceen tant que lieu d’adoration peut aussiêtre déduite du fait que la constructiondu tabernacle (un espace sacré) a étéprécédée d'un rappel à observer le jourdu sabbat (Ex 35.2). Le sabbat précèdeégalement l’ordre de révérer le sanc-tuaire (Lv 19.30; 26.2). Privilégier letemps, c’est dévaluer ou désacraliserl’espace. Les éléments de la nature de-viennent de la matière, de simples ob-jets, créés par Dieu. Ils cessent d'êtredes dieux ou des intermédiaires du di-vin. Désacralisés, ils sont désormaisaptes, « à leur propre manière spéciale,dans un langage qui n’est ni perceptible

à l'oreille, ni compréhensible pour lesêtres humains » 3, à manifester la gloirede Dieu et à se proclamer comme œu-vre de ses mains (voir Ps 19.1). En effet,quand nous lisons dans le Psaume 19que « les cieux proclament la gloire deDieu », nous entendons une voix « quise moque des croyances des Égyptienset des Babyloniens » 4, surtout de leurdéification du soleil, de la lune et desétoiles. Non seulement cela, mais dansles versets 7-11, le psaume reporteconsciemment sur la Torah les pouvoirsjuridico-moraux que les Égyptiens et lesBabyloniens attribuaient au soleil.

Il est également fascinant de voir quedans le message des trois anges d’Apo-calypse 14, ces principes de base refontsurface au milieu du conflit final de l’his-toire de la terre.

L'ordre moralBien que la nature déclare la gloire

de Dieu de façon majestueuse, elle nepeut – qu’elle soit au ciel ou sur la terre– fournir de valeurs morales ou de di-rection spirituelle aux humains. La na-ture n’a pas de sens moral et c’est pour-quoi le psaume 19.7-11 se tourne versla Torah pour trouver une direction mo-rale. Tous les pouvoirs juridico-morauxet même la terminologie descriptive uti-lisée dans la louange de la Torah fontécho à la liturgie des cultes solaires,mais ce « vocabulaire approprié a étévidé de son contenu païen et a reçu un

sens nouveau. Ce n’est pas YHVH, leDieu d'Israël, contre le dieu soleil, maisSa Torah qui est au cœur ducontraste.» 5

En d'autres termes, la polémiquecontre le paganisme porte vraiment surla loi de Dieu et sa souveraineté surl'individu. Et au verset 11, le psalmiste,en s’appelant lui-même serviteur deDieu, se soumet personnellement à lasouveraineté de la Torah. Pour saisir ceque cette soumission entraîne, nous de-vons nous rappeler que le don de la loiau Sinaï a été précédé par « un doubleexode : l’exode des patriarches de laMésopotamie et le grand exoded’Égypte.» Dans les deux cas, c’était un« véhément reniement des versions tantégyptienne que mésopotamienne del’ordre cosmique.» 6 En conséquence,au Sinaï, nous voyons Dieu créer pourla nation d’Israël, un ordre social quireflétait les modalités structurelles ins-crites dans la création. Dans Genèse auchapitre 1, Dieu crée au moyen d’unprocessus de séparation et de distinc-tion. Il sépara la lumière des ténèbres,le ciel de la terre, la terre de l'eau, etles remplit avec des espèces distinctesde plantes et d’animaux. Il crée Adam,puis Ève, qu’il forme de la côte qu’il aprise à Adam. Pour couronner le tout, ilmet le septième jour à part des autresjours et sanctifie ce jour du sabbat.

Le récit de la création se termine parle sabbat ; le décalogue se réfère expli-citement à la création dans le qua-

Le sabbat :un sanctuairedans le temps

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du monde dans la Genèse et ces inter-dits du Lévitique et du Deutéronome…La création divine est le processus me-nant du désordre à l'ordre. Par consé-quent, les interdits empêchent le retourde l’ordre au désordre, par le mélangedes choses que Dieu lui-même avaitséparées les unes des autres ».7

En effet, les graves immoralités et lesmonstruosités grotesques du paga-nisme proviennent de son mélange dusacré et du profane, de l’humain et dudivin, de l'humain et de l'animal, du na-turel et du surnaturel. En bref, elles ren-versent l’ordre de la création. En mé-langeant ce que Dieu a séparé, onrecrée le chaos primitif. Et ce chaos serévèle dans le domaine moral. Sans dis-tinctions entre le sacré et le profane,tout est déclaré saint et moral. L’iniquitéest présentée comme de la piété. Lasuppression des distinctions entre le sa-cré et le profane conduit à la méchan-ceté débridée. «Tes prêtres violent maloi, ils profanent ce qui est saint, ils nefont aucune différence entre saint etprofane, ils n'enseignent pas à discernerentre ce qui est impur et ce qui est pur.Ils ignorent volontairement mes joursde sabbat, de sorte que je suis désho-noré parmi eux. Tes chefs sont au milieude toi comme des loups qui déchirentleur proie, et répandent le sang, en fai-sant périr les gens pour en tirer profit.Et tes prophètes enduisent tous cescrimes de crépi … et vous débitent de

53e trimestre 2015 Ministry®

trième commandement (Ex 20.11). Lesabbat est donc le lien historique entrela création et le décalogue ou l’alliancedu Sinaï, montrant que Dieu est à l’ori-gine des deux. En effet, l'expression« Souviens-toi du jour du sabbat » partdu principe que le sabbat a été unepratique établie avant le Sinaï. Là en-core, la mention explicite qu’en « sixjours, l'Éternel a fait le ciel, la terre, lamer, et tout ce qui s'y trouve » (v. 11,Semeur) se rapporte directement en lessoulignant, aux séparations et aux dis-tinctions que Dieu a inscrites dans lacréation et qu'Il a ordonnées à nouveauau Sinaï.

Séparation entrele saint et le profane L'intention divine, ici, était d’établir

un nouvel ordre moral imprégné desainteté. C’est pourquoi dans le Lévi-tique, où le thème principal est la sain-teté, les séparations s’étendent aux ac-tivités ordinaires. «Tu n'accoupleras pasdes animaux de ton bétail d'espècesdifférentes.» «Tu n'ensemenceras paston champ de deux espèces degraines.» «Tu ne porteras pas un vête-ment tissé de deux fibres différentes. »(Lv 19.19, Semeur). L'essentiel ici,comme Lucien Scubla l’a souligné àjuste titre, est que « les hommes ne de-vraient pas associer les choses queDieu a séparées à leur création. Car il ya une relation étroite entre la création

fausses divinations … Le peuple dupays commet des actes de violence etdes vols, il exploite les pauvres … onopprime l'étranger au mépris de sesdroits.» (Ez 22.26-29, Semeur).

Ainsi, ignorer le sabbat est, en fait, re-fuser d’adorer Dieu, le rejeter en tantque créateur à l’origine des choses etdes êtres. Il est certain que « les droitsde Dieu à être obéi et à être seul adoré,ont pour base le fait qu’Il est le Créateurde tous les êtres.» 8 Et « le quatrièmecommandement est le seul, entre lesdix, qui mentionne à la fois le nom et letitre du Législateur.» 9 Le sabbat montreque la terre appartient à Dieu. Ainsi,abolir le sabbat c’est usurper les préro-gatives divines. Le sabbat est mondialpour tous, comme le montre Ésaïe 56.Les étrangers et les eunuques qui s’at-tachent à son alliance et observent lesabbat comme un jour sanctifié devien-dront, dit Dieu, membres à part entièrede la congrégation d’Israël, jouissantentièrement de ses bénédictions spiri-tuelles : « Car on appellera mon temple :ma maison de prière pour tous les peu-ples » (v.7, Semeur). Si cela rappelle lapromesse de bénédiction universellefaite à Abraham (Ge12.3), cette béné-diction s’accomplit dans Ap 14.6, 7,dans l’Évangile éternel proclamé à toutenation, tribu, langue et peuple. Et parl’adoration, beaucoup deviennent unisen Christ. Tout comme la promesse faiteà Abraham était une négation implicite

Le lien intime entre lesabbat et la saintetéest ce qui fait du sabbat letest de la vérité dans labataille finale entre lebien et le mal, le Christ etl’antichrist.

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6 Ministry® 3e trimestre 2015

1. Abraham Joshua Heschel, The Sabbath: ItsMeaning for Modern Man. New York: Farrar,Straus and Giroux, 1951, p. 29.2. Idem, p. 9.3. Nahum M. Sarna, On the Book of Psalms: Ex-ploring the Prayers of Ancient Israel. New York:Schocken Books, 1993, p. 80.4. Henri Frankfort et al.,The Intellectual Adventureof Ancient Man: An Essay on Speculative Thoughtof the Ancient Near East. Chicago, IL: Universityof Chicago Press, 1946, p. 363.5. Idem, p. 92.6. Peter L. Berger, The Sacred Canopy: Elementsof a Sociological Theory of Religion. New York:Anchor Books, 1967, p. 115.7. Lucien Scubla, “The Bible, ‘Creation,’ and Mi-metic Theory,” in Contagion: Journal of Violence,Mimesis, and Culture 12–13 (2006), p.16.8. Ellen G. White, Patriarches et Prophètes.Dammarie-les-Lys : SDT, 1972, p. 310.9. Idem, p. 280.10. John T. Baldwin, “Revelation 14:7: An Angel’sWorldview,” in Creation, Catastrophe and Calvary,ed. John T. Baldwin. Hagerstown, MD: Reviewand Herald, 2000, p. 19.

E l i j a h M V U N D U R A LE SABBAT : UN SANCTUAIRE DANS LE TEMPS

de l’offre totalitaire de Babel de réaliserune union primitive contre Dieu, le mes-sage du premier ange nie une offre si-milaire de Babylone la Grande (v.8).

Le message des trois angesDe manière significative, le sabbat

est au cœur de cette négation. Le « pa-rallèle verbal direct entre Apocalypse14.7 (”a fait le ciel, la terre, la mer”)et Exode 20.11 (”a fait le ciel, la terre,la mer”) … avec des parallèles thé-matiques et structurels, montre que ladernière partie du message du premierange constitue une claire et directe al-lusion au quatrième commandementdans Exode 20.11. »10 Et le quatrièmecommandement, à son tour, fait uneallusion directe à la création; aux dis-tinctions divinement ordonnées qui en-trent en polémique contre la cosmolo-gie païenne omniprésente, et saconfusion entre l’humain et le divin, le

matériel et le spirituel, le religieux etle politique.

Le lien intime entre le sabbat et lasainteté est ce qui fait du sabbat letest de la vérité dans la bataille finaleentre le bien et le mal, le Christ et l’an-tichrist. En effet, étant donné que « lemonde entier est sous la coupe du dia-ble » (1 Jn 5.19, Semeur), entrer dansle sabbat c’est passer d’un univers mo-ral à son opposé. Et refuser ce passage,pour observer le sabbat, c’est refuserde se prosterner devant le Dieu Créa-teur. C’est pourquoi les messages destrois anges sont proclamés dans lecontexte du jugement et accompagnésdu sévère avertissement du déverse-ment imminent de la colère de Dieu.Et cet avertissement est donné parcompassion -- puissions-nous échap-per au « feu éternel préparé pour lediable et ses anges.» (Mt 25.41, Se-meur).

M

revivalandreformation.org

Comment devrions-nous réagir lorsqu’un réveil de la vraiepiété personnelle ne produit pas chez nos frères en la foi les

résultats escomptés ? Il est facile de recourir à l’esprit des prophètes de l’Ancien Testament

et d’Apocalypse 3.14-17 consistant à réprouver, reprocher, réprimander.Après tout, emprunter la voix des prophètes, se tenir seul contre lacorruption et indiquer le droit sentier au peuple de Dieu a quelquechose de séduisant. Chacun de nous tous souhaite être le héros del’histoire.

Le plus difficile serait de marcher sur l’empreinte des pas de l’apôtrePaul. Il exhorte chaque chrétien à la soumission mutuelle : vous sou-mettant les uns aux autres dans la crainte de Christ (Éphésiens 5.21).Il voulait voir le peuple de Dieu se revêtir de «compassion, d’amabilité,d’humilité, de gentillesse et de patience» et conseillait aux premierschrétiens : «comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, depatience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l'un a sujet de se plain-dre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christvous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces

Soumission mutuellechoses revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfec-tion» (Colossiens 3.12-14).

La soumission mutuelle – support et tolérance – ne com-porte rien d’héroïque; elle est pourtant essentielle. Alorsque le Christ affrontait l’ultime épreuve de la croix, il nepensait pas à lui-même. Il se préoccupait plutôt de ses dis-ciples voulant qu’ils soient un comme le Père et Lui sontun (Jean 17.21). La parfaite unité que Dieu désire s’ac-complira plus facilement par la compassion et la gentillesseque par la condamnation.

Il est des circonstances où un chrétien doit se dresser fer-mement contre le péché et l’erreur. Mais un réveil authen-tique unira au lieu de diviser. Il nous rattachera chacun l’unà l’autre comme à notre Sauveur.

– David Trim, PhD, est directeur du bureau des archives, statis-tiques et recherches de la Conférence générale des adventistes duseptième jour, Silver Spring, MD, États-Unis.

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73e trimestre 2015 Ministry®

E l i z a b e t h O S T R I N G, MMin, réside àAuckland, Nouvelle-Zélande.

Le sabbat est une célébration à lafois du travail et du repos. Certes,le sabbat célèbre l'œuvre de

Dieu, et non pas le travail humain, et lesêtres humains sont les destinataires dela bénédiction d'un jour de repos pourcommémorer l'œuvre de Dieu. Mais laquestion est la suivante : est-ce que leconcept du sabbat contribue à notrecompréhension et à notre performancedans notre travail humain ordinaire dechaque jour? Cet article soutient quedans le quatrième commandement surla sainteté du sabbat, il ne s’agit passeulement d’une journée de repos, maisaussi d’engagement total sept jours sursept. Le sabbat du septième jour ne peutêtre sanctifié que si, pendant les six au-tres jours, le travail est accompli selon leplan de Dieu.

Les anciensLes dieux de certaines sociétés an-

tiques évitaient le travail. L'épopée mé-sopotamienne Atrahasis du premier etdu deuxième millénaires avant notreère décrit comment les dieux, fatiguésdu travail et se battant l’un l’autre pourdécider qui devait le faire, ont créé leshumains pour résoudre le problème.1

Hésiode, auteur grec, qui a écrit au VIII e

siècle avant notre ère, suggéra que lesdieux ont créé l’homme pour faire leurtravail comme une punition pour avoirvolé le feu. Les dieux ont envoyé leur« cadeau », Pandore, qui a retourné sajarre et déversé toutes les fatigues etles maladies graves qui ont frappé l'hu-manité depuis lors.2 Dans de tels sys-

tèmes religieux, le travail n’était pasconsidéré comme convenable pour desdieux, qui étaient censés se prélasserdans des loisirs éternels. Les humainspartagent toujours avec les anciens l'il-lusion que le loisir est le bonheur ultime.

Dans ce contexte, le Dieu des Hé-breux est triomphalement décrit commetravaillant. La première information quenous donne la Bible au sujet de Dieuest qu’il a travaillé, et de plus, il a tra-vaillé pour façonner un monde magni-fique pour les hommes (Ge 1.1-2: 3).Aux êtres humains, créés à l'image deDieu, a été tendrement offert le don dutravail (Ge 1.26-28; 2.15). Le sabbatcélèbre le travail de création accomplipar Dieu. Établi pour la bénédiction etla sainteté, le sabbat fait allusion à unlien entre le travail de Dieu et les vieshumaines (Ge 2.2, 3).

La confirmationdu commandement Les dix commandements confirment

le récit de la création qui dit que Dieuœuvre en faveur des humains. Dieu aécrit sur la pierre que le quatrième com-mandement est justifié par la créationdu monde par Dieu, et que le septièmejour serait mis à part comme jour derepos pour les humains en tant que mé-morial de cette activité créatrice (Ex20.8-11). Lorsque Moïse a réaffirmé cecommandement dans son sermond’adieu, il ajouta pour justifier le reposdu sabbat le travail de libération d’Israëlde l'esclavage d'Égypte (Dt 5.15).

Ainsi, les deux formes du quatrièmecommandement affirment, et c’étaitchoquant pour les contemporains del’ancien Israël, que Dieu travaille en fa-veur des humains.

Mais le commandement du sabbatreconnaît également le travail del'homme. Le travail humain est reconnu,et il était donc prévu que le propriétaireet sa famille, avec leurs serviteurs,hommes et femmes, et même les ani-maux utilisés pour aider les humains,aient la possibilité de se reposer. Deplus, tout le travail devait cesser pourtout le monde: il ne pouvait pas simple-ment être reporté sur les migrants étran-gers inconnus (Ex 20.10; Dt 5.14). Lesabbat était pour le bien de tous les Israélites et aussi des « étrangers sé-journant dans leurs portes ».

Ainsi, le quatrième commandementoffre une triple justification à l’obser-vance du saint repos du Sabbat.D’abord, le sabbat commémore l'œuvrede Dieu pour l'humanité. Ensuite, cettedisposition est pour tous les êtres vi-vants. Enfin, il reconnaît la dignité dutravail humain.

Un pointde vue littéraire hébraïqueDans le récit de la Genèse sur l’ins-

tauration du sabbat, le verbe « sancti-fier » est au piel, ce qui indique l'intensifou la répétition de l’action.3 L'intensiflaisse entendre que la sanctification aun effet immédiat, et la répétition sug-gère que la bénédiction du sabbat seraitrenouvelée pour toute la postérité. Le

Le sabbat :une célébration de l’œuvre de Dieu

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Semeur). Pourtant, de nombreuses foisau cours de son ministère terrestre,Jésus semble avoir été en désaccordavec les chefs religieux de son époque,quant à la manière d’observer le sabbat.Sa transgression réitérée était de guérirdes malades, un acte considéré commeun travail. Bien que ces guérisons fassentallusion à une capacité de créer, Jésusse défendait tout simplement en souli-gnant qu’il était légitime de faire le bienle jour du sabbat (Mt 12.12). Pourtant,lorsque Jésus a guéri l’homme à la pis-cine de Bethesda, il a fait une déclarationchoquante : «Mon Père est à l'œuvrejusqu'à présent, et moi aussi je suis àl'œuvre» (Jn 5.17, Semeur)). Jésus sem-ble présenter Dieu comme brisant sonpropre commandement du sabbat !

L’approche apparemment controver-sée de Jésus à propos de l’observationdu sabbat suggère qu'il essayait d'en-seigner l’objectif du jour du sabbat quin'avait pas été compris par le peuplejuif de son époque. Il a déclaré que lesabbat était un jour pour faire du bien,que c’était un cadeau, fait aux hommes,et le plus bouleversant, que le sabbatunit Dieu au travail humain.

Emmanuel : Dieu avec nousLe sabbat est un rappel régulier que

le dessein de Dieu était d’être présentparmi l’humanité dès le début. Lemonde n’a pas été fait en six jours, maisen sept jours (Ge 2.2). Certes, l’œuvrecréatrice de Dieu s’est produite « maté-riellement» en six jours, à la fin desquelsil vit tout ce qu'il avait fait et déclara

que cela était « très bon» (Ge 1.31). Lescieux et la terre étant achevés (Ge 2.1),le septième jour Dieu fini son travail enfaisant une chose immatérielle mais es-sentielle : un jour béni et sanctifié (v.2et 3). Le commandement souligne quece jour a été sanctifié, et ce qui fait quequelque chose est saint, c’est la pré-sence de Dieu. La mise à notre disposi-tion du repos selon le commandement,permet à ce jour d’être un jour de ren-contre spéciale entre Dieu et l’homme,sa création, sans la distraction du travailquotidien.

Lorsque les humains ont choisi de di-riger le monde par leurs propres effortsde travail, par leurs propres connais-sances qui, espéraient-ils, seraient aussibonnes que celles de Dieu, mais qui fi-nalement ne l’étaient pas (Ge 3.1-7),Dieu ne les a pas abandonnés. Il a tou-jours été là au travail en leur faveur pour« les faire sortir de la maison de l'escla-vage.» La première action de Dieu pourles êtres humains post-édéniques a étéde leur faire des vêtements durablesparce que leur propre choix de feuillesde figuier était inadéquat (v. 21). Ainsi,le texte montre que les humains ne pou-vaient pas se vêtir correctement ni, plustard, se racheter de l’esclavage, sansl’aide de Dieu.

Certains ont pensé à tort que l’im-perfection présente dans le monde si-gnifie que l’œuvre créatrice de Dieu estencore inachevée et que les humainssont appelés à la terminer. On dit quele travail humain est un « prolongementde l’œuvre créatrice de Dieu », que leshumains « continuent l’œuvre de Dieuen transformant la terre en paradis »,7

et que les humains ont été désignéspour achever son œuvre et amener lemonde à la perfection.8 Or, le sabbatmontre que c’est Dieu qui travaille pouret avec nous. L’objectif initial du sabbatétait d’indiquer la présence permanentede Dieu dans le monde parfait qu’il avaitcréé (un beau mémorial de l’activitécréatrice de Dieu) et son désir decontact avec l’être humain, pourtant lelivre du Deutéronome nous rappelle quel'œuvre de Dieu était nécessaire nonseulement pour créer les êtres humains,

sabbat n’est pas donné comme une bé-nédiction purement juive.4

Une lettre hébraïque unique, nomméewaw, sert généralement à ajouterquelque chose au texte et se traduit par«et» ou une expression similaire. Parfois,ce simple mot annonce un contraste etse traduit alors par «mais» ou une ex-pression semblable.5 Pour la plupart destraducteurs de la Bible, le waw qui setrouve dans le quatrième commande-ment entre l’injonction pour les humainsde travailler pendant six jours, puis dese souvenir du sabbat, semble avoir servide contraste, et a donc été traduit par«mais» (voir Ex 20.10 Segond). Cepen-dant, il peut à juste titre être traduit par«et» comme le présente Jay Green dansla Bible interlinéaire.6 Le sabbat établitun contraste entre le travail humain etl’œuvre divine, mais ce changement dela traduction du waw n’opposerait plusle travail humain et le sabbat, mais pour-rait indiquer le dessein de Dieu deconnecter intimement la bénédiction dusabbat avec le travail quotidien humain,tout comme il a béni son œuvre de créa-tion (Ge 1.22, 28). Le travail, bien sûr,était le plan de Dieu pour l'homme,même en Éden (Ge 1.26; 2.15).

La perspective de Jésus Un des principes de son royaume,

que Jésus présente dans le sermon surla montagne est le suivant : «Ne vousimaginez pas que je sois venu pourabolir ce qui est écrit dans la loi ou lesprophètes; je ne suis pas venu pourabolir, mais pour accomplir.» (Mt 5.17,

Le sabbat du septième jour nepeut être sanctifié que si, pendant lessix autres jours, le travail estaccompli selon le plan de Dieu.

E l i z a b e t h O S T R I N G

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Le joug de ChristNos six jours de travail ont un « et »

qui les relient au sabbat, le mémorialde Dieu qui travaille sans relâche avecet pour son peuple. Dieu a fait le jourdu sabbat non seulement pour donnerle repos aux êtres humains, mais aussiun signe entre lui et son peuple (Ez20.20) pour l’assurer qu’il est avec lui.C’est un fait : les humains ont besoinde repos physique. Mais Jésus a re-connu la nécessité humaine d’un reposplus profond, exprimé par ces mots ad-mirables : «Venez à moi vous tous quiêtes fatigués et chargés, et je vous don-nerai du repos. Prenez mon joug survous et mettez-vous à mon école, carje suis doux et humble de cœur, et voustrouverez le repos pour vous-mêmes.»Ne vous reposez pas seulement physi-quement, mais aussi « pour vous-mêmes » (Mt 11.28, 29, Semeur)).

En prenant le joug du Christ, nous re-connaissons notre incapacité d’accom-plir quelque chose par nous-mêmes.Mais unis à lui sous un même joug,nous pouvons nous réjouir dans le tra-vail qu'il fait en nous et avec nous. Lefait que Dieu œuvre avec nous permetà notre travail d’être une bénédiction.Dieu bénit le couple originel (Ge 1.28).Après le déluge, Dieu bénit à nouveauNoé et sa famille (Ge 9.1). Quand Dieua appelé Abram, Il a promis non seule-ment de le bénir, mais, plus étonnantencore, qu’il ferait de lui une bénédic-tion (Ge 12.2).9 Ce mandat peut sem-bler très lourd, absurde en fait, à moinsqu’on se souvienne de la promesse se-crète de Jésus : « Sans moi, vous nepouvez rien faire » (Jn 15.5, Semeur).Sans Jésus, rien ne se passera en effet,mais unis à lui, la mission d’être unebénédiction, peut être accomplie.

Le rôle du sabbatLe sabbat est donc une belle célé-

bration du travail. Ce qu’il célèbre c’estd’abord l’œuvre créatrice et rédemptricede Dieu en notre faveur, mais c’est éga-lement la promesse merveilleuse quela présence de Dieu nous permettra demener à bien notre travail quotidien demanière à être une bénédiction. Le sab-

bat ennoblit notre concept du travail.Les humains essaient avec acharne-ment plusieurs méthodes pour sauverla planète, prolonger la vie, et détruireles abus de toutes sortes. Dieu, lui, pro-met qu’ajouter à notre conception dutravail quotidien la célébration du sab-bat comme jour sanctifié qui lui est en-tièrement consacré, nous permettrad'être une bénédiction. Le Dieu du sab-bat est Dieu, le travailleur par excel-lence. Nous avons le privilège de fairepartie de ses plans. « Observer » le sab-bat c’est plus qu’avoir un jour de repos,c’est inclure Dieu dans tous les aspectsde notre vie professionnelle.

Ainsi, le sabbat nous donne une me-sure qui permet d’apprécier la valeur dutravail effectué. L’évaluation de son pro-pre travail a été pour Dieu, une activitépré-sabbatique : il l’a déclarée « très bon»(Ge 1.31-2.3). À la lumière de la béné-diction du sabbat, tout le travail humainpeut être évalué. Le critère est simple : letravail a-t-il été une bénédiction? A-t-ilété effectué avec la force de Jésus etsous son joug? Si c’est le cas, nous pou-vons nous attendre à la réponse : «C’estbien, bon et fidèle serviteur… entre dansla joie de ton maître.» (Mt 25.21, 23, Se-gond), le repos du sabbat éternel devientréel par la présence de Dieu.

1. Cité dans Norbert Lohfink, Great Themes fromthe Old Testament, trans. Ronald Walls. Edinburgh:T&T Clark, 1982, p. 204, 205. 2. Hesiod, ‘Theogony’ and ‘Works and Days,’ trans.M. L. West. New York: Oxford University Press, 2008,p.38, 39. 3. Ethelyn Simon, Irene Resnikoff, and Linda Motzkin,The First Hebrew Primer, 3rd ed. Berkeley, CA: EKSPublishing, 2005, p. 255. 4. Voir un exemple de la présentation de la positioncontraire dans Lohfink, Great Themes. p. 216. 5. David J. A. Clines, ed., The Concise Dictionary ofClassical Hebrew. Sheffield: Sheffield Phoenix Press,2009, p. 95. 6. Jay Patrick Green Sr., ed., The Interlinear Bible:Hebrew-Greek-English, 1986 ed. Peabody, MA: Hen-drickson, 1986, reprint, 2011, p.65, 159. 7. Lohfink, Great Themes. p. 220. 8. Pape Jean-Paul II, “Laborem Exercens,” 1981,section 25. 9. L’hébreu dans ce texte est un mandat, pas unepromesse; voir Laurence Turner, Genesis. Sheffield:Sheffield Academic Press, 2000, p. 64; et W. LeeHumphries, The Character of God in the Book ofGenesis. Louisville, KY: Westminster John KnoxPress, 2001, p.83.

mais aussi pour les racheter de l’escla-vage du péché (Dt 5.15).

L’œuvre créatrice de Dieu est présen-tée comme réalisée pratiquement sanseffort (tout simplement, Dieu parle pouramener le monde à l’existence). Parcontre, l’œuvre de libération de l’escla-vage est présentée comme physique etexigeante : «Tu as été esclave en Égypteet l’Éternel ton Dieu t'a tiré de là en in-tervenant avec puissance »(v. 15, Se-meur)). Dieu ne s’est pas retiré de l’hu-manité pour essayer de nettoyer lemonde du péché, mais il veut être pré-sent avec sa main puissante et ses brasgrands ouverts pour nous racheter. Enoutre, il a été rappelé à Israël de « nepas oublier » (ce qui rappelle le com-mandement du sabbat) que c’est Dieuqui les a fait sortir d’Égypte. Ils ont aussiété particulièrement avertis, alors qu’ilsprospéraient en Canaan, qu’ils ne de-vaient pas attribuer à leur propre pouvoirla prospérité dont ils faisaient l’expé-rience (Dt 8.11-19).

Ainsi, le commandement du sabbatselon Deutéronome présente la mer-veilleuse assurance que Dieu œuvretoujours en notre faveur. Plutôt que denous remettre le monde pour que nousl’achevions à sa place, Dieu est présentpour nous soutenir dans notre besoinde salut éternel comme dans notre tra-vail quotidien. Et Dieu nous rappelle queLui, et non pas nous, fera toutes chosesnouvelles (Ap 21.6).

La résurrection de Jésus a été un évé-nement extraordinaire qui démontraclairement la puissance de Dieu sur lamort. Mais cette œuvre triomphante deDieu ne peut pas être séparée de sonengagement à œuvrer pour l’ensembledu genre humain, qu’il a créé et racheté,et qu’il va enfin recréer. Cette séparationminimise tragiquement notre apprécia-tion de la majesté de son œuvre créa-trice et rédemptrice en notre faveur. Cen’est pas à l’homme de juger quel estle travail le plus important de Dieu. Il achoisi le sabbat comme mémorial detoute son œuvre dans ce monde, etc’est à nos risques et périls que nousremettons en question son choix.

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LE SABBAT: UNE CÉLÉBRATION DE L’ŒUVRE DE DIEU

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identité unique à un groupe de personnes.Ceci est également vrai de l’identité re-ligieuse. Ainsi, que veulent dire les ad-ventistes lorsqu’ils expriment le besoinde conserver soigneusement leur identitéadventiste? L’adventiste existe-t-il vrai-ment ? Et si certains craignent quel’Église souffre d’une crise d’identité, dequoi ont-ils peur exactement?

Qu’est­ce que l’identité?Selon un certain sociologue, l’identité

est une définition, une interprétation dequi nous sommes, ainsi que de notresituation sociologique et psychologique 1.Parmi de nombreuses définitions, la sui-vante me semble particulièrement utile :« L’identité d’un individu n’est pas fixe,mais elle est un ensemble de caracté-ristiques qui se développe lorsque l’in-dividu interagit avec son environnementsocial 2.» Dans un monde qui changeconstamment, en particulier à causedes effets des migrations à grandeéchelle, de plus en plus de personnesont plusieurs identités.

L’identité est un mélange de nombreuxfacteurs. Elle est loin d’être statique.Elle se développe alors que nous avan-çons dans la vie, que nous interagissonsavec les personnes que nous rencontronset que nous vivons différentes expé-riences. Mon identité n’est pas simple-

ment déterminée par le fait que je suisné à Amsterdam. Ma profession et monchoix religieux ne dictent pas non plusqui je suis. Mon identité est créée parde nombreux facteurs. Mon origine eth-nique et ma nationalité sont des élé-ments importants. Mon sexe, le fait queje suis marié et que j’ai des enfantssont aussi des données importantesdans la composition de mon identité. Ilen est de même de mes antécédentsfamiliaux, mon éducation et ma vocationprofessionnelle. Mes convictions socialeset politiques ainsi que mes loisirs m’ontégalement façonné en la personne queje suis aujourd’hui. D’autre part, le faitque je suis un chrétien engagé et, nonpas n’importe quel chrétien, mais unchrétien adventiste, est un élément si-gnificatif de mon identité.

Qu’est­ce que l’identitéadventiste ?Lorsque je m’identifie comme adven-

tiste du septième jour, je crois que jefais une déclaration importante. Cepen-dant, nous devons admettre que cetteétiquette n’est, en elle-même, pas trèsprécise. Il est vrai qu’elle me place dansune catégorie de gens qui observent lesabbat du septième jour et qui attendentla seconde venue de Jésus-Christ. Cetteidentité implique également d’autres

L a nouvelle reine des Pays-Bas,officiellement connue sous lenom de Princesse Maxima, est

d’origine argentine. Lorsqu’elle est tom-bée amoureuse du prince de Hollande,sa vie a complètement changé. Maximaet Willem-Alexander se sont mariés en2001. Parmi les membres de la familleroyale, elle est rapidement devenue lapersonne la plus populaire. Elle a trèsbien appris le néerlandais et a su gagnerle cœur des Hollandais. Willem-Alexanderest devenu le roi des Pays-Bas lorsqu’ila succédé à sa mère en 2013. Maximaa alors reçu le titre de reine.

Six ans avant de devenir reine, Maximaa fait une déclaration qui a suscité desévères critiques. Lors d’un discours of-ficiel devant un conseil consultatif dugouvernement néerlandais, elle a abordéle sujet de « l’identité ». Elle a affirmé :« L’identité néerlandaise n’existe pas, nimême le Hollandais.» Puis elle a ajouté :« Et l’Argentin n’existe pas non plus.»Sa deuxième déclaration n’a quasimentpas été citée. Par contre, sa référence àl’identité néerlandaise a été peu ap-préciée par ses nouveaux compatriotesqui sont généralement assez fiers d’êtreNéerlandais.

Cependant, Maxima avait raison. L’iden-tité est un phénomène complexe. Lesdifférences individuelles sont si nom-breuses qu’il est difficile d’attribuer une

R e i n d e r B R U I N S M A , pasteur adventistehollandais à la retraite, ancien secrétaire de laDivision transeuropéenne.

Identité : savoir exactementqui nous sommes

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ment religieux majeur et sont considéréscomme une partie importante de l’Églisechrétienne, tandis que dans d’autresendroits du monde, ils demeurent trèsmarginaux et ont encore la réputationd’une étrange secte. Parfois, les adven-tistes sont vus comme des chrétiensprotestants positifs qui, malgré despoints de vue distincts, prêchent etvivent véritablement le message del’Évangile. Mais trop souvent, ils sontdavantage connus pour les choses aux-quelles ils s’opposent que pour les prin-cipes qu’ils défendent. Cet aspect affecteaussi sans aucun doute l’opinion quenous avons de nous-mêmes.

De plus, il faut noter que, même sinos identités collectives et individuellesont généralement une certaine perma-nence, un développement graduels’opère tout de même au fil du temps.Je ne suis pas exactement la mêmepersonne que j’étais il y a 25 ans. Etmon Église n’est plus la même quelorsque je la fréquentais durant monadolescence.

Existe­t­il une identitéadventiste unique ?Soyons honnêtes : l’identité adventiste

est un concept assez fluide. Les 18millions d’adventistes dans le mondene peuvent pas (ou ne devraient pas)tous être adventistes du septième jour

croyances qui permettent aux personnesqui m’entourent d’attendre certainescaractéristiques, convictions et compor-tements, tout en excluant d’autres opi-nions et lignes de conduite. Mais demanière générale, cette étiquette de-meure assez vague.

Par exemple, cette étiquette diffère sije suis marié, célibataire ou veuf ; hommeou femme; éduqué ou illettré ; européenou américain. Cette étiquette varie aussilargement si je suis un professionnelhautement qualifié et un adventiste detroisième génération, ou un simple ou-vrier qui vient de se joindre à l’Égliseadventiste du septième jour. Suis-je ex-posé à la diversité culturelle de l’ad-ventisme, ou suis-je une personne âgéefréquentant une petite église de village,et n’ayant jamais voyagé en dehorsd’un rayon de 80 kilomètres ? Suis-jeun adventiste fondamentaliste et légalistequi abhorre les formes contemporainesd’adoration et toute traduction bibliqueà part Louis Segond ? Ou est-ce que jeme considère comme un adventiste àtendance postmoderne, qui lit une ver-sion contemporaine de la Bible sur soniPhone et qui aime fréquenter une Écoledu sabbat « alternative » ?

Je ne dis pas que les différentes ca-ractéristiques se retrouvent toujoursdans ces combinaisons, et je reconnaisqu’il y a de nombreuses possibilitésentre les extrêmes. Mais mon point devue est simple : même au sein de l’Égliseadventiste du septième jour, les adven-tistes sont très différents les uns desautres.

Et pour rendre la situation encore unpeu plus compliquée, l’identité n’estpas seulement une question de réalité,mais aussi de perception. Ceci s’applique,en particulier, à notre identité collective.Comment les personnes qui nous en-tourent perçoivent-elles l’Église ? Celadépend beaucoup du monde danslequel nous vivons. Dans certains pays,les adventistes constituent un mouve-

de la même manière. De plus, je croisque la quête d’une identité adventisteuniforme et statique est une entrepriseinconsidérée. Le problème principal quepose une telle quête est qu’en général,l’objectif est de recréer quelque chosequi n’a jamais existé et qui n’existerajamais. La recherche d’une «vraie identitéadventiste » se concentre souvent surle passé. Elle tend à trouver dans cepassé toutes sortes de préférences per-sonnelles, puis à sélectionner, consciem-ment ou non, les éléments qui consti-tuent, soi-disant, le cœur de cette « vé-ritable » identité adventiste qui doit êtreré-adoptée. Beaucoup croient que laseule façon de pouvoir résoudre lesproblèmes de l’Église adventiste contem-poraine est de « retrouver notre véritableidentité adventiste. » Ils prétendent quec’est à cette seule condition que nousserons prêts à achever notre mission.

La belle réalité est que le peuple deDieu constitue une communauté mon-diale très diverse composée de jeuneset de personnes âgées, de gens instruitset d’illettrés ayant des identités ethniqueset nationales très diverses, éduquésdans une grande variété de contextessociaux et politiques, et vivant dansune multitude de cultures et de traditionstrès différentes. De plus, beaucoup sontaffectés, à différents niveaux, par la sé-cularisation et la postmodernité, alorsque d’autres demeurent relativement

Dans un monde qui changeconstamment, en particulier àcause des effets desmigrations à grande échelle,de plus en plus depersonnes ont plusieursidentités.

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et à incorporer de manière plus intelligenteet conséquente le mode de vie adventistedans leur vie de tous les jours.

À un niveau individuel, beaucoupd’entre nous devons admettre que lesdifférents facteurs qui constituent notreidentité ne sont pas toujours suffisam-ment équilibrés. Mais nous devons éga-lement nous souvenir que, comme nousl’avons indiqué précédemment danscet article, notre identité n’est pas fixéedéfinitivement. Cela signifie que deséléments importants de notre identitéde chrétiens adventistes pourraient êtresous-développés ou qu’ils auraient puêtre graduellement érodés. Ceci exigecertainement notre attention constante.

Grandir et se développer est un défipermanent, tant au niveau intellectuelque collectif. Mais cet aspect doit im-médiatement être lié au fait que noussommes tous à des stades différentsde notre développement, de notre crois-sance ou, théologiquement parlant, duprocessus de notre « sanctification.»Ceci constitue une autre raison expli-quant pourquoi il n’existe pas de des-cription « standard » de l’identité adven-tiste du septième jour. En tant que com-munauté basée sur la foi, nous sommessupposés grandir spirituellement alorsque nous continuons notre pèlerinage,mais nous sommes à des étapes trèsdifférentes sur le chemin du royaume.Cette réalité influence grandement quinous sommes.

L’essence d’un« véritable » adventisteL’un des plus grands dangers de

notre époque postmoderne est celuide la fragmentation par rapport à quinous sommes. Lorsqu’on lui demandaitsimplement : « Comment allez-vous ? »un philosophe postmoderne rétorquaitpar une contre-question plutôt étrange :«À quel étage ? » Il comparait sa vie àune maison ayant plusieurs étages. Ilvoulait dire que ce qu’il ressentait à unmoment particulier, et sa façon de réagiraux événements, dépendaient d’où ilse trouvait dans sa « maison ». Il a ainsiexprimé un phénomène de plus en pluscommun. Les gens peuvent avoir plu-sieurs « vies »; ils peuvent interagir avecleurs semblables et avec les situationsde manières très différentes. En fait,leurs vies peuvent être très fragmentées,et ils ne sont pas toujours la mêmepersonne au travail ou à la maison, àl’église ou avec leurs amis. Jusqu’à uncertain point, ce comportement est na-turel puisque nous jouons plusieursrôles sociaux différents. Mais lorsqueles gens peuvent changer leurs principeset leurs comportements comme descaméléons, lorsqu’ils passent d’un« étage » à l’autre dans leur « maison »,et qu’ils deviennent une personne sidifférente qu’on a parfois du mal à lesreconnaître, alors il y a, d’un point devue chrétien, un problème majeur d’iden-tité. Les chrétiens adventistes doiventfaire preuve de cohérence et de stabilitédans leur identité à tous les « étages »de leur « maison ». Qu’ils soient chezeux, à l’église, en loisir ou au travail, ildevrait être facile de reconnaître qu’ilssont des chrétiens adventistes.

Est-ce tout ce que nous pouvons direde notre identité adventiste? Notre iden-tité est-elle si vague que seuls quelqueséléments communs essentiels peuventêtre nommés ? Je ne crois pas que cesoit le cas. Si nous devons être identifiéscomme étant de véritables chrétiens, ily a un certain nombre de croyancesfondamentales que nous devons adopteret certains comportements que nous

peu influencés par ces tendances. Cetteréalité de la diversité est le résultatdirect de la réponse fidèle de l’Égliseau commandement de Jésus : «Allez,faites de toutes les nations des disciples»(Mt 28.19; NEG 1979; c’est nous quisoulignons). Elle est également un té-moignage de la puissance du Saint-Esprit, qui a dépassé toutes les frontièresau jour de la Pentecôte (Actes 2) et acontinué cette œuvre à travers les âges.Comme Dieu l’avait projeté, son Égliseaujourd’hui constitue une multitude detoutes nations, de toutes tribus, de touspeuples et de toutes langues (Ap 7.9).

Identité individuelleet collectivePar conséquent, cela signifie-t-il que

nous ne pouvons pas poser de sérieusesquestions par rapport à qui nous sommesindividuellement, ou qui nous devrionsêtre, et que nous ne devrions pas nousinquiéter du tout de certains problèmesqui existent dans l’Église, localement età différents niveaux de l’organisation?

Il est évident que tout ne va pas bienpartout. À un niveau collectif, il faudraitsans doute, dans bien des cas, se de-mander sérieusement si l’Église choisittoujours les bonnes priorités et si nousfaisons le nécessaire pour créer, dansnos communautés, une atmosphère quiaide les membres à mieux comprendreles croyances fondamentales adventistes

R e i n d e r B R U I N S M A

Nous sommes tous à des stadesdifférents de notredéveloppement, de notrecroissance ou, théologiquementparlant, du processus de notre« sanctification ».

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devons suivre. S’il nous manque des éléments essentiels, nousperdons le droit de nous appeler chrétiens. De la même manière,nous avons le droit de nous appeler adventistes du septièmejour uniquement si nous adoptons les croyances fondamentalesde l’Église et que nous les transposons dans un mode de vie suf-fisamment différent de ceux qui nous entourent. C’est à cetteseule condition que nous pouvons être véritablement reconnuscomme étant des chrétiens adventistes du septième jour.

Ce dernier élément est crucial. Ce que nous sommes, notreidentité, est déterminée par de nombreux facteurs. Cependant,notre foi adventiste n’est pas simplement un élément parmi tantd’autres. Notre engagement envers Dieu, à l’aimer et lui obéir,doit influencer tous les autres aspects de notre identité. Ce doitêtre l’élément qui donne cohésion et crédibilité à notre identité.

Le contenu doctrinal de notre foi (nos croyances fondamentales)demeure important. Nous ne devons jamais perdre de vue, d’unepart, la façon dont la communauté adventiste a progressé danssa compréhension de sa foi et, d’autre part, l’héritage qui aformé la manière avec laquelle cette foi se traduit dans lathéologie et l’adoration. La façon dont nous appliquons cette foiconcrètement dans notre vie quotidienne doit sous-tendre notrecompréhension adventiste du message biblique que nous dé-fendons et proclamons. Il n’y a peut-être pas de meilleur moyende décrire l’unique élément devant former l’essence fondamentalede notre identité individuelle et collective que les mots del’apôtre Paul, disant que nous sommes « en Christ » (voir, parexemple, 2 Co 5.17).

Qui suis-je ? Qui êtes-vous ? Qui sommes-nous collectivementen tant que communauté chrétienne unique ? Malgré la diversité,il y a de nombreux points communs qui nous unissent. Malgréles questions qui nous tracassent, et malgré le fait que certainsaspects de notre identité soient contestés, une crise d’identitépeut être évitée lorsque tous les éléments de notre identité sontenracinés dans le Seigneur Jésus-Christ (Col 2.6,7). Souvenons-nous toujours que par-dessus tout, « être en Christ » signifie quenous sommes les enfants de Dieu (1 Jean 3.2) et que noussommes appelés à être des disciples, c’est-à-dire des « apprentis »et des partisans de notre Seigneur. En définitive, c’est cela quicompte vraiment. Et, si nous tenons vraiment à définir la véritableidentité adventiste, cette définition devrait, tout au moins, avoiren son centre la sublime assurance que les vrais adventistessont fils et filles de Dieu.

1. Monserrat Guibernau, Nationalisms: The Nation-State and Nationalism in the TwentiethCentury. Cambridge, MA: Blackwell, 1995.2. Vivienne Jabri, Discourses on Violence: Conflict Analysis Reconsidered. Manchester:Manchester University Press, 1996.

IDENTITÉ : SAVOIR EXACTEMENT ...

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revivalandreformation.org

Vous ne pouvez pasrester à l’écart

Les cris les ont pris au dépourvu. Qui étaitcet homme dévêtu qui courrait vers eux ?

Son attitude suscitait vraiment la peur. Les disci-ples se sont enfuis, mais, dans leur précipitation,en atteignant le bateau ils se sont rendu compteque Jésus n’était pas avec eux. Il était encore surla terre ferme. Rassemblant leur courage, ils sontretournés du côté des tombes.

À leur arrivée, « ils virent le démoniaque, celuiqui avait eu la légion, assis, vêtu, et dans son bonsens » (Marc 5.15). Vous parlez d’une rencontreavec Dieu! Un homme possédé par les démonsavait été délivré par la puissance de Dieu.

Où a-t-il trouvé les vêtements ? Je veux croireque Jésus lui a donné un de ses habits personnels(la justification); mais il ne s’est pas arrêté là. Illui a donné son propre esprit (la sanctification).

Cet ancien esclave est tombé amoureux deChrist et n’a jamais voulu se séparer de lui. « Tou-tefois, Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit:“Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leurtout ce que le Seigneur t'a fait” » (Marc 5.19).

Le plan de Dieu est que nous devenions des té-moins vivants et une lumière pour ceux qui sontdans les ténèbres. Plus nous apprendrons à leconnaître en profondeur, plus nous brillerons avecéclat et plus grande sera la moisson.

Plus tard, quand Jésus est arrivé à Gerasa, leshabitants de ce territoire se sont rassemblés autourde Lui. L’Évangile n’est pas une théorie inertemais une puissance transformatrice. Vous ne pou-vez pas rester à l’écart. Vous devez aller de l’avantet partager « tout ce que le Seigneur a fait pourvous ».

– Jim Ayer est directeur adjoint de la Radio mondiale ad-ventiste, Silver Spring, MD, États-Unis.

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chant et paresseux», le maître dit « il tefallait donc remettre mon argent auxbanquiers, et, à mon retour, j'aurais retiréce qui est à moi avec un intérêt » (v.27).

Quant à la dernière parabole, elle sedétache, d’une part par son verdict, maissurtout par la raison que cache ce dé-nouement.

Premièrement, la troisième parabolese démarque parce qu’elle est vraimentimportante. Jésus prend le temps d’iden-tifier chacun des personnages ou groupespour définir la manière de s’en soucier.Il renverse ensuite l’explication complètepar une description similaire pour lesméchants, mais avec une dimensionnégative. Il est volontairement explicite.Deuxièmement, cette explication appro-fondie se distingue par sa simplicité etson aspect pratique. Il s’agit de chosesqu’ils auraient pu faire, qu’ils auraientdu faire en permanence. Ce sont deschoses qu’ils ont souvent prétendu dé-fendre, mais qu’ils n’ont pas réussi àfaire à de nombreuses reprises en es-sayant d’atteindre le but. Les derniersmots du maître sont effrayants : « Jevous le dis en vérité, toutes les fois quevous n'avez pas fait ces choses à l'unde ces plus petits, c'est à moi que vousne les avez pas faites» (v.45).

Le commentaire d’Ellen White est re-marquable : « Le monde ne sera pas

tellement convaincu par ce que prêchele prédicateur mais par ce que vit l’église.Le prédicateur expose la théorie del’évangile, mais la pratique de la piétéde l’église démontre sa puissance.»2

Nous avons prêché des sermons sur« l’un de ces plus petits » à plusieurs re-prises, et beaucoup ne veulent pas entirer de leçons. Ils ne semblent pas nonplus se souvenir de « l’un de ces pluspetits ». Nous devons être plus attentifsà la façon dont nous communiquonsl’évangile à travers les services quenous rendons. Jésus parle très précisé-ment de ce qui est important pour Luiet du type de ministère qui l’intéresse. Ils’identifie sans aucun problème auxsourds, aux groupes exclus de la société,qui sont souvent les derniers à bénéficierde notre attention. Jésus s’identifie à« l’un de ces plus petits ». Alors, quelsmoyens pouvons-nous mettre en pratiquepour nous impliquer davantage danscette mission, qui est de venir en aideaux «plus petits » ? Une analyse plusminutieuse de la parabole éclaire cer-taines occasions cachées pour le mi-nistère en faveur des groupes exclus.Même si la situation ne permet pas deprésenter une explication rigoureuse detous les groupes d’exclus, certains exem-ples spécifiques font ressortir la moraledu texte et la difficulté que rencontrenotre ministère.

J ’aime les paraboles de Jésus.Elles sont remplies d’illustrationsdu royaume, du roi et des prin-

cipes par lesquels il gouverne sonroyaume.

L’une de ces paraboles se trouve dansMatthieu 25. La fin du ministère terrestrede Jésus est proche. Il explique à sesdisciples les signes de la fin des temps.Il poursuit cette longue discussion dansle chapitre 25 en montrant comment lejuste juge rendra son jugement et sonverdict final. Jésus l’illustre par trois his-toires : la parabole des dix vierges, laparabole des talents et la parabole desbrebis et des boucs. Ces trois parabolessont très significatives et ont été observéesminutieusement par d’innombrables pré-dicateurs et spécialistes. Néanmoins,j’ai comparé pour chacune de ces troisparaboles ce que j’appelle la «prise dedécision suite à la déclaration». Ce quim’a permis de remarquer une nette dif-férence entre les deux premières para-boles qui se distinguent de la troisième.

Une fois chaque décision énoncée,le maître de l’histoire indique aux égaréset aux oubliés une sorte de verdict final.Ce verdict qui suit la décision est unesorte d’explication du pourquoi ils nesont pas récompensés. En ce quiconcerne les vierges folles, Jésus affirme«Je ne vous connais pas» (Mt 25.11).1

Ensuite, dans le cas du «serviteur mé-

C h r i s t o p h e r C. T H O M P S O N , MA, est pasteurassistant à l’Église adventiste du septième jourEphesus, à Columbus, Ohio, États-Unis.

Réexaminons notre ministèrepour les groupes oubliés

L’un de ces plus petits

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disposent les familles peuvent être li-mitées. »6

Dans son livre Father Hunger, RobertMcGee prétend que, «cette sorte de faimémotionnelle agit dans différents do-maines exactement comme la faim phy-sique. Si nous ne recevons pas ce quicorrespond le mieux à nos besoins, nousallons vite nous approvisionner ailleurs ;en l’occurrence avec des produits moinssains, des produits de substitution.» 7

McGee ajoute que cette faim mène àdes dangers de codépendance, de dys-fonctionnement, d’addiction et d’autreschoses similaires.8 Nous avons besoinde nouveaux ministères et de nouvellesstratégies pour nourrir les enfants affamésqui s’asseyent sur nos bancs d’église etvivent dans les villes où nous prêchons.Nous avons besoin de programmes decompagnonnage et de centres commu-nautaires pour les nourrir avec amour,confiance et soutien.

Dans mon ancien quartier, l’une deséglises avait commencé un ministèrede compagnonnage bénévole dans uncentre communautaire local. Nousn’avons pas créé un centre commu-nautaire, nous en avons simplementadopté un. Plusieurs membres ont définiun jour de la semaine au cours duquelchacun consacre une heure au béné-volat. Nous faisons des jeux avec lesenfants, nous les aidons à faire leursdevoirs, et nous organisons même destournois de basketball. Un jour, alorsque j’étais à une table en train de faireune partie de jeux de société avec unepetite fille, elle m’a demandé, « Est-ceque tu es mon papa ? » Je suis restésans voix. J’ai commencé à réalisercombien il est important pour nousd’investir notre temps et notre énergieavec les enfants de notre communauté.

Ceux qui sont maladesQuand Jésus remercie les justes pour

la compassion dont ils ont fait preuve

Ceux qui ont faimLe premier groupe de personnes que

le Maître mentionne concerne ceux quisouffrent de la faim. À l’évidence, il y abeaucoup de ministères qui ont pourmission de lutter contre la faim. La luttecontre la faim au sein de l’Agence ad-ventiste d’aide et de développement(ADRA) peut être dynamique dans denombreux pays pauvres. Même parmiles nations riches, nombreux sont ceuxqui essaient de trouver trois repas équi-librés par jour. D’après le site Internethungerreport.org, « l’indice de la faimaux États-Unis reste terriblement élevéparticulièrement à cause du faible re-dressement depuis la fin de la criseéconomique ».3 L’auteur va plus loin enaffirmant que : «Quand le chef de familleest au chômage, tous ceux qui viventsous le même toit risquent la famine.» 4

Pour l’instant, c’est assez innovantde penser que le moyen de lutter contrela faim est de créer des emplois, puisquenos églises aux États-Unis ont l’habitudede distribuer des repas pour aider defaçon régulière à nourrir les plus démunis.L’ironie de ces distributions de repasest qu’habituellement, elles sont asso-ciées aux banques alimentaires locales.Et la nourriture qui vient des banquesalimentaires est du genre que les do-nateurs (même ceux qui travaillent à ladistribution des repas), ne mangeraientpas en temps normal. On peut se de-mander si pour lutter contre la faimnous ne devrions pas tenter une stratégiedifférente.

Un grand nombre d’enfants grandis-sent sans assistance parentale et man-quent de la quantité de « nourriture »qui leur est pourtant indispensable. Desétudes montrent qu’environ 70% desenfants afro-américains aux États–Unissont élevés dans des familles monopa-rentales.5 Ce qui signifie que la majoritédes afro-américains est exposée aurisque « parce que les ressources so-ciales, émotionnelles et financières dont

envers les malades, il ne dit pas qu’ilsles ont visités, mais : « J’étais maladeet vous m'avez visité » (v.36). Nous nousefforçons de rendre régulièrement visiteaux malades. Généralement, nousconservons leurs noms sur les registresde l’église et nous mentionnons souventleurs noms lors des réunions de prière.Ces personnes peuvent recevoir des vi-sites de courte durée, si elles ont unpasteur ou exceptionnellement un anciend’église. Toutefois, nous ne faisons passuffisamment pour leur procurer lessoins nécessaires et leur assurer unbon rétablissement.

Les soins médicaux coûtent chers etles prix continuent d’augmenter.9 Deplus, le chômage persiste. Avec l’aug-mentation des frais médicaux, les coûtsexorbitants des médicaments et la si-tuation du chômage, nous avons besoinde solutions qui assurent des soins dequalité aux malades qui sont parminous. Et la santé est l’un des domainesque promeut le message spécial quenous devons partager avec le monde.

Dans le livre Creation Health, le Dr Monica Reed et le Dr Des Cummingsprésentent une nouvelle formulationdes huit lois de la santé. Pendant denombreuses années, nous avons en-seigné New Start ; maintenant il y aCreation.10 Le même évangile, mais unnouvel acronyme. Cela nous rappellequ’ « En se basant sur les recomman-dations de CREATION Health (la Santépar la CRÉATION), nous pouvons restaurerla santé, le bonheur, l’équilibre et lajoie. Ces huit principes sont des cadeauxdu Créateur afin de nous aider à vivrel’expérience de la vie comme il nous aconçus pour la vivre.»11

Dans quelle mesure pouvons-nousappliquer les huit principes de santédans un ministère non conventionnelafin de venir en aide aux malades et deles aider, quel que soit le stade de leurmaladie (passagère ou terminale) ?Que dirions-nous d’un groupe de travailqui s’assurerait que tous nos membres

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malades profitent suffisamment du soleilet d’air pur et ce, quel que soit le typed’activités qu’ils peuvent pratiquer ? Etsi nous commencions un ministère pourpayer des médicaments à ceux qui nesont pas membres mais qui sont dansle besoin ?

Que faisons-nous de ceux d’entrenous qui souffrent de maladies mentaleset émotionnelles? La grande fréquencedes dépressions montre des individusdevenus dépressifs, forme de la maladieconnue sous le nom de rhume mental.12

Existe-t-il un examen quelconque pourceux qui souffrent de stress post-trau-matique (TSPT) suite à des mauvaistraitements répétés ou à la guerre ?Que faisons-nous pour ceux qui ne sontpas en bonne santé émotionnelle ?Comment faisons-nous preuve de com-passion à leur égard et leur procurons-nous les soins nécessaires ?

Je pense qu’avec tous les profession-nels qui fréquentent nos églises, nousserions en mesure de proposer un guiderégional dans lequel les gens qui enont besoin, pourraient trouver des pro-fessionnels de santé pour les aider tantsur le plan physique qu’émotionnel. Ouencore, pourquoi ne pas lancer un grouped’entraide et de soutien pour ceux quiont subi de lourdes pertes? Et permettreaux Alcooliques Anonymes ou aux Dro-gués Anonymes d’utiliser les locaux ré-servés à nos ministères?

Ma toute première mission pastorales’est effectuée dans une ville ruraleisolée et en déclin de l’Alabama. Leplus grand patron était celui d’une petiteusine qui fabriquait des pièces auto. Il yavait là un nombre démesuré de cancers,que beaucoup attribuaient à des eauxcontaminées et certains ont fui la zonecomme la peste pendant des années.J’ai visité les gens : ils se plaignaient dela présence de ces cancers. Pour eux,l’autre problème venait de leur incapacitéà bénéficier de traitements parce que, àcause de la concurrence étrangère,l’usine a commencé à licencier de nom-breux travailleurs. Les femmes de la ville

étaient profondément démunies face àcette situation. Elles avaient réellementbesoin de soutien. Je n’ai pas pu leurproposer de solution, mais elles étaientvraiment ravies que quelqu’un prennele temps de les écouter et leur permettede partager leurs frustrations.

Plus tard, j’ai appris les valeurs de cegenre de soutien moral. Il y a quelquesannées, alors que j’étais pasteur dansune grande ville, j’ai rencontré Ruth.Tous ceux qui la connaissaient l’appe-laient « Grandma ». Elle avait 83 ans etétait très malade. Elle avait une famillemais personne pour la conduire à sesnombreux rendez-vous chez le médecinni la raccompagner chez elle. De plus,elle avait besoin de quelqu’un pours’occuper de ses affaires. Lors d’un deses séjours à l’hôpital, son fils a dérobél’argent qui devait servir à payer lesfrais d’hospitalisation ainsi que son prêtimmobilier. Nous l’avons aidée à rené-gocier les termes de son emprunt auprèsde la compagnie de prêt immobilier età être à jour dans le règlement detoutes ses factures. Bien évidemment,Grandma Ruth savait qu’elle allait bientôtmourir, et elle était prête. Cependant,elle se faisait du souci pour son fils etles six autres enfants qu’elle avait adop-tés. Elle aussi, elle était dépressive ettrès seule. Elle avait du monde toutautour d’elle, pourtant elle se sentaitencore seule. Grandma m’a appris queles personnes malades et seules ontbesoin de notre amour et de nos soins.

Ceux qui sont en prisonFinalement, Jésus dit à ceux qui

sont justes, « J'étais en prison, et vousêtes venus vers moi » (v.36, LSG). Jeme demande combien de temps il fautà un détenu pour oser parler de sesenfants à un visiteur. Ou combien detemps pour oser parler de ses inquié-tudes, de son stress, de sa dépressionet de l’anxiété résultant de son empri-sonnement. Pouvez-vous imaginer àquel point cette situation est directementliée à celle des deux premiers groupes

d’exclus ? L’histoire de « Father Hunger »se déroule alors que le Père est enprison. De plus, le Père passe par desmoments de TSPT et une dépression àcause de tout ce qu’il a enduré etparce qu’il doit maintenant faire faceau maigre espoir de sa libération pro-chaine. Et, une fois relâché, il est souventtenté de retrouver une vie de criminelparce qu’il est vraiment difficile detrouver du travail quand vous colle à lapeau une condamnation pour crime.

Michelle Alexander explique en détailce problème dans son livre intitulé TheNew Jim Crow (Le nouveau Jim Crow) :«Une fois qu’une personne est catalo-guée comme criminelle, elle se trouvedans un univers parallèle où la discri-mination, les marques d’infamie et l’ex-clusion sont parfaitement légales ; etles privilèges rattachés à la citoyennetécomme le droit de vote ou de fairepartie d’un jury sont inaccessibles. Enfait, il n’y a aucun problème si vousêtes en prison ; votre citoyenneté de se-conde classe débute au moment oùvous êtes étiqueté comme criminel ».13

L’ironie pour les prisonniers de ne pasêtre en mesure de trouver un travailaprès leur libération se trouve à l’évidencedans le fait qu’ils travaillent tous pendantleur incarcération.14 Ils sont contraintsde travailler pour de petits salaires.15

Donc en gros, le système pénitentiaireleur interdit de subvenir aux besoins deleurs familles tandis que la prison bé-néficie de leur travaux. Ceci est en réalitéde l’esclavage. Ou du moins, c’est uneforme d’arrangement par rapport à l’hé-bergement du prisonnier.16

Que faisons-nous pour protéger lesprisonniers face à ces différentes sortesd’injustices? Que faisons-nous pour leurassurer des mesures de protection unefois qu’ils sont libérés? Est-ce que l’Églisepeut créer des structures pour la formationprofessionnelle, la protection économiqueet le soutien émotionnel pour ces frèreset sœurs qui sont d’autant plus exposésaux différents risques de tomber dansla drogue? Que pouvons-nous faire pour

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des travaux manuels, et en retour, nouslui avons donné la somme nécessairepour son voyage. Même si ce n’est pasune grosse somme, il était heureux deme dire hier qu’il avait acheté son billet.Il est impatient de rencontrer son filspour la première fois.

ConclusionLe refrain qui résonne constamment

dans ma tête est le moment où le roidit : « Je vous le dis en vérité, toutes lesfois que vous n'avez pas fait ces chosesà l'un de ces plus petits, c'est à moique vous ne les avez pas faites » (v.45).C’est un concept puissant, irréfutableque Jésus identifie directement à ceuxqui sont exclus. Et il explique notre sortfinal par la façon dont nous traitons lesexclus.

Dans la ligne suivante, au dernierverset, la finalité du jugement est for-mellement exprimée. « Et ceux-ci irontau châtiment éternel, mais les justes àla vie éternelle » (v.46). Si nous voulonsnous retrouver du côté des justes, nousdevons veiller à prendre soin de cesplus petits, ceux à qui nos églises portentgénéralement le moins d’attention. Nousdevons prendre soin d’eux et œuvrerpour eux, parce que quand nous le fai-sons, quand nous tendons la main pourles aider à se relever, nous recherchonsvéritablement la face de notre Seigneur.

1. Sauf indication contraire, toutes les références bi-bliques sont extraites de la version Louis Segond.2. Ellen G.White, Testimonies for the Church. MountainView, CA : Pacific Press, 1948, Vol. 6. 3. « Full Employment in America,» in Hunger Report(Rapport sur la faim), consulté le 17 juin 2014, hun-gerreport.org/issues/full-employment/.4. Ibid.5. Fondation Annie E. Casey, « Children in Single-Parent Families by Race,» Kids Count data center,consulté le 17 juin 2014, datacenter.kidscount.org/data/tables/107-children-in-single-parent-families-by#detailed /1/any/false/868,867,133,38,35/10,168,9,12,1,13,185/432,431.6. S. McLanahan, The Consequences of NonmaritalChildbearing for Women, Children, and Society, dansNational Centre for Health Statistics, Report to Congresson Out-of-Wedlocks Childbearing. Hyattsville, MD: Na-tional Center for Health Statistics. 1995, cite par«America’s Children: Key National Indicators of Well-Being, 2013» consulté le 17 juin 2014 sur www.childs-tats.gov/pdf/ac2013/ac_13.pdf.7. Robert S. McGee, Father Hunger. Ann Arbor, MI: VineBooks, 1993, p.18.8. Ibid.9. Paul Davidson, « Health Care Spending Growth Hits10-Year High,» in USA Today, 1er Avril 2014, www.usa-today.com/story/money/business/2014/03/30/health-care-spending/7007987/.10. L’acronyme NEW START (Nutrition, Exercise, Water,Sunlight, Temperance, Air, Rest, Trust in divine power)représente nutrition, exercice, eau, soleil, tempérance,air, repos, et confiance en la puissance divine. CREATION(Choice, Rest, Environment, Activity, Trust, InterpersonalRelationship, Outlook, Nutrition) représente choix,repos, environnement, activité, confiance, relationsinterpersonnelles, perspective, et nutrition. Pour plusd’information, visitez le site www.creationhealth.com.11. Des Cummings Jr. and Monica P. Reed, CreationHealth, Secrets for Feeling Fit and Living Long. Ha-gerstown, MD: Review and Herald, 2003, p.15.12. Jenna Baddeley, « Depression and Its Metaphors,Embracing the Dark Side » (blog), La Physiologie d’Au-jourd’hui, le 3 Novembre 2008,www.psychologytoday.com/blog/embracing-the-dark-side/200811 /depression-and-its-metaphors.13. Michelle Alexander, The New Jim Crow: Mass In-carceration in the Age of Colorblindness, réédition.New York: The New Press, 2012, p.92.14. « Prison Labor,» in Prison Policy Initiative, consultéle 18 Juin 2014 sur www.prisonpolicy.org /prisonindex/prisonlabor.html.15. Ibid.16. Douglas A. Blackmon, Slavery by Another Name:The Re-Enslavement of Black Americans from theCivil Wae to World War II. New York: Anchor, 2009.L’auteur jette un coup d’œil à la période de l’aprèsguerre civile jusqu’aux droits civiques et analyse endétail les conditions difficiles des prisonniers qu’onlouait. Les esclaves récemment libérés étaient arrêtéspour des motifs sans fondement et forcés à travaillerdans des camps de travail comme les mines decharbon et des chemins de fer, et beaucoup mouraientà cause des conditions de travail dangereuses et in-salubres. Blackmon affirme que ce type d’esclavagea bien duré jusque vers 1940. 17. «Angel Tree,» in Prison Fellowship, consulté le 18Juin 2014 sur www.prisonfellowship.org/programs/an-gel-tree/.

réduire la faim de leurs enfants? Peut-être devrions-nous construire un centrede réadaptation certifié qui comprendraitun centre de stages professionnels etune agence d’intérim. Beaucoup de nosÉglises participent à des programmescomme Angel Tree (destinés à aider lesenfants de détenus à découvrir Christ).Peut-être devrions-nous créer un ministèrequi se chargerait de ces enfants pendantles grandes vacances.

L’Église où j’exerce actuellement aun service pastoral des prisons assezdynamique. Les membres s’occupentrégulièrement d’établissements péni-tenciaires, et, même après la libérationdes détenus, le ministère se poursuit.Les membres et les dirigeants œuvrentpour intégrer les ex-détendus à la viede l’Église. Justement, sabbat dernier,un frère m’a interpellé pour me dire,« Je vous remercie pour toutes leschoses que tous vous avez faites pourm’aider depuis que je suis sorti de pri-son.» Un autre jeune frère qui avait étélibéré la semaine précédente est éga-lement venu me voir. Il m’a demandédu travail puisque qu’il essayait de ga-gner suffisamment d’argent pour effec-tuer un voyage de l’autre côté de laville afin de rendre visite à son fils quivenait de naître. Il avait effectué denombreux travaux domestiques maisne parvenait pas à rassembler l’argentnécessaire. Il a travaillé pendant deuxjours, il nettoyait l’église et effectuait

L’UN DE CES PLUS PETITS ...

Je vous le dis en vérité, toutes lesfois que vous n'avez pas faitces choses à l'un de ces plus petits,c'est à moi que vous ne les avezpas faites.

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Un ennemi a fait cela : théodicée d’un conflit cosmique 1

R i c h a rd R I C E , PhD, est professeur de religion àl’Université de Loma Linda, Californie, États-Unis.

L’assurance que nous sommesen lien avec une puissance plusgrande qu’aucun de ses adver-

saires, peut être une immense sourcede force et de réconfort.

Un de mes professeurs préférés àl’université enseignait le cours d’étudesbibliques. Me formant pour le ministèrepastoral, j’ai eu de nombreux cours aveclui, plus qu’avec quiconque à la Faculté.Il enseignait le grec, l’hébreu et certainsautres cours qui exigeaient la connais-sance de ces langues. Mon professeuraimait les sujets qu’il enseignait. C’étaitun bon communiquant qui aimait êtreavec ses étudiants. Il avait un grandsens de l’humour. Plus important en-core, c’était un excellent érudit. Pendantles années où j’étais son étudiant, ilpréparait son doctorat et avait satisfaità toutes les exigences à l’exception dela thèse.

Quelques années après avoir achevémes études, j’ai appris que ce profes-seur avait des problèmes de santé. Ilest de nature réservée, pourtant le diag-nostique a été vite et largement connu :il avait une sclérose multiple. Je n’ha-bitais pas trop loin, et l’école m’a de-mandé de le remplacer dans un de sescours pour quelques semaines en at-tendant qu’il décide de ce qu’il allaitfaire. Il a fait des plans pour revenir enclasse et enseigner en fauteuil roulantpendant quelques années mais, finale-ment, la progression de sa maladie ne

lui a pas permis de continuer. Il a prisune retraite pour raison de santé et avécu de manière autonome. Sa famillea pris soin de lui pendant encore long-temps. Lors d’une visite du pasteur del’Église, ce professeur a fait cette ré-flexion à propos de sa situation.« Chaque guerre a ses victimes. Unegrande guerre se déroule dans l’universentre le bien et le mal, et je suis unedes victimes de ce conflit.»

La présence et le caractère envahis-sant de la souffrance dans le mondepose un défi persistant à la foi et auxcroyants. Si Dieu est parfait en bonté eten puissance, disent les philosophes,comment Dieu peut-il permettre à lasouffrance d’exister ? Et si Dieu prendvraiment soin de moi, s’interroge tôt outard tout un chacun, pourquoi Dieu per-met-il que je souffre ? Au cours des an-nées, on a répondu à cette question denombreuses manières. Certains croientque les plans de Dieu sont parfaits, etque même si nous ne pouvons pas lecomprendre, la souffrance a sa placedans le plan de Dieu. D’autres croientque la souffrance n’est pas voulue deDieu, mais qu’elle résulte des erreurscommises par certaines de ses créa-tures. D’autres soutiennent que la souf-france présente des avantages, et quenous pouvons croître et en tirer instruc-tion par la façon dont nous lui répon-dons. Ces façons de répondre à la souf-france,ainsiqued’autres,ces théodicées

comme on les appelle souvent, onttoutes bénéficié d’une intense attentionacadémique. Chacune a ses points forts,chacune soulève des questions, et, cequi est le plus important, ceux qui souf-frent ont trouvé en chacune d’elles unesource d’encouragement personnel.

Théodicée du conflitcosmiqueMon professeur a tiré du réconfort face

à sa grande perte dans ce que certainsappellent la « théodicée d’un conflit cos-mique,» le concept selon lequel les êtreshumains sont impliqués dans une vio-lente controverse entre les forces surhu-maines du bien et du mal. Au centre dece conflit se tient le personnage impo-sant de l’ennemi juré de Dieu, cet êtrequi, plus que tout autre, est responsablede tout le mal et de toute la souffrancedu monde que Dieu a créé. Ce person-nage apparaît ici ou là dans certainspassages bibliques. L’exemple bienconnu est celui du prologue du livre deJob (Job 1 et 2). Le Seigneur donne àSatan la permission d’éprouver son fidèleserviteur. Le diable apparaît aussi dansles Évangiles comme le grand adversairede Jésus qui le tente dans le désert (Mt4.1-11 ; Lc 4.1-13). Et le livre de l’Apo-calypse contient des descriptions saisis-santes d’un conflit surhumain : « Il y eutalors une guerre dans le ciel. Michel etses anges combattirent le dragon. Le dra-

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gon combattit, lui et ses anges, mais ilne fut pas le plus fort, et il ne se trouvaplus de place pour eux dans le ciel » (Ap12.7, 8).

Beaucoup de ceux qui souffrent,comme mon estimé professeur, onttrouvé un réconfort personnel dans l’idéed’un conflit cosmique. Ils croient que leursouffrance ne vient pas de Dieu, maisde quelque chose de totalement opposéà lui et causé par un pouvoir diaboliquequi fait tout ce qu’il peut pour contrecar-rer la volonté de Dieu à notre égard etpour rendre nos vies misérables. Ainsi,au lieu de se demander pourquoi Dieuenvoie la souffrance, pourquoi il la per-met ou qu’est-ce qu’il cherche à obtenir,leur réponse est de dire : «C’est un en-nemi qui a fait cela» (Mt 13.28) et defaire porter le reproche sur cet ennemi.

Ces derniers temps, le personnage dudiable apparaît rarement dans les débatsphilosophiques sur le mal. Mais pour cer-tains penseurs, l’idée de l’ennemi juréde Dieu est indispensable pour une ap-proche adéquate de la souffrance. Gre-gory A. Boyd est l’un d’entre eux. Son«point de vue trinitaire de la guerre»place la responsabilité des souffrancesdu monde sur le diable. 2

À la question : «Doit-on blâmer Dieupour la souffrance?», Boyd répond parun «non» emphatique.3 Dieu a des en-nemis, affirme Boyd, et ces ennemis ontde grands pouvoirs. Ils portent donc laresponsabilité des souffrances et desmalheurs du monde. Satan et la cohortede ceux qui furent des anges et sontmaintenant des démons sont les forcesqui se trouvent derrière les conflits et lescarnages qui criblent l’histoire humaine.Et leur interférence avec les développe-ments de la nature ont transformé lemonde dont Dieu voulait faire un foyerparfait en un environnement sinistre etmenaçant, marqué par la souffrance, lamaladie et la mort. 4

Selon Boyd, le concept d’un conflitcosmique remet en cause les questionscommunes que la souffrance fait naître :comment un être parfait peut-il permettrecela? Pourquoi dois-je souffrir moi en

particulier? Le caractère omniprésent dela souffrance n’était pas déroutant pourceux qui ont vécu à l’époque de l’histoirebiblique, remarque Boyd, ni pour ceuxqui ont vécu dans les siècles qui ontsuivi. Au contraire, ils étaient profondé-ment conscients de la présence de puis-sances mauvaises et ils leur attribuaientles maux de la vie à eux et pas à Dieu. Sil’univers est peuplé par une horde d’êtresopposés à Dieu et résolus à répandre lamort et la destruction, il n’est guère sur-prenant que nous souffrions ; il seraitmême surprenant que ce ne soit pas lecas.

Du point de vue de la théodicée d’unconflit cosmique, donc, nous ne souffronspas parce que Dieu le veut pour nous,nous souffrons parce que nous vivonsdans une zone de guerre. Nous souffronsparce que les ennemis de Dieu sont ac-tifs dans le monde, et nous noussommes rendus nous-mêmes vulnéra-bles à la violence.5 Il est donc vain dechercher une raison spécifique ou unbut à la souffrance.

Le point de vue d’un conflit a encoreune autre ramification. «Quand nous ac-ceptons le point de vue du conflit selonl’Écriture, dit Boyd, le problème intellec-tuel du mal se transforme en un pro-blème pratique.6 » Libérés du poids del’explication ou de la compréhension dela souffrance, et fortifiés par la victoireobtenue par la mort et la résurrection deJésus, nous sommes appelés à nous as-socier à la résistance de Dieu aux forcesdu mal et à soulager les souffrances.

Le conflit cosmiqueséculaireBoyd n’est pas le seul parmi les pen-

seurs chrétiens à donner au diable unrôle prééminent dans le récit de la souf-france. Ellen White aussi,7 selon l’avis deBoyd « a intégré une perspective deconflit dans le problème du mal et de ladoctrine de Dieu peut-être plus appro-fondie que quiconque dans l’histoire del’Église.» 8 Le thème central de la théo-dicée d’Ellen White est présent dans le

titre de sa série qui a eu le plus d’in-fluence, Le conflit des siècles entre Christet Satan. Selon la préface, l’objet du livreest «de présenter une solution satisfai-sante au grand problème du mal.» 9

Comme Boyd, Ellen White place lasouffrance humaine dans le cadre d’unconflit cosmique. Le conflit a commencéavec une révolte contre Dieu au plushaut niveau des êtres créés, et il s’achè-vera quand les ennemis de Dieu périrontet que les projets d’amour de Dieu pourla création seront finalement réalisés.Sous cet angle, le diable est à l’originede tous les maux du monde, et tout cequi rend misérable la vie humaine est fi-nalement attribué à notre participationà sa rébellion contre Dieu.

Comme le grand adversaire dans Leparadis perdu, de Milton, avant sa rébel-lion, Lucifer était un personnage majes-tueux, un chérubin protecteur à la têtedes armées angéliques (voir Ez 28.14,15). En dépit de sa haute position et desa grande intelligence, Lucifer, mystérieu-sement, de façon inexplicable, en est ar-rivé à remettre en cause l’autorité deDieu. Il a fait naître le doute chez sescompagnons angéliques et quand leuropposition est parvenue à maturité sousla forme d’une révolte ouverte, ils ont étéchassés du ciel.

Quand Adam et Eve ont mangé dufruit défendu, leur infidélité à Dieu les arendus vulnérables aux ennemis de Dieu,et depuis, Satan et ses anges se sont ef-forcés de causer des ravages sur la terre.Ces sinistres forces sont en fin de compteresponsables de tout ce qui menace lavie et le bien-être des humains, depuisles désastres de la nature et les maladiesgénétiques jusqu’aux péchés individuelsdans toutes leurs manifestations. Sousle vernis des activités humaines, le coursde l’histoire consiste en des conflits entreDieu et Satan alors que ces grandes puis-sances poursuivent des objectifs oppo-sés pour la terre, chacune cherchant àcontrebalancer et à miner l’œuvre de

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l’autre. Comme Ellen White le décrit, lecaractère de Dieu est la question centralede la grande controverse ou, plus préci-sément, la perception que ses créaturespeuvent en avoir. 10 L’accusation persis-tante de Lucifer est que Dieu est tyran-nique et excessif, indigne d’une dévotionde ses créatures. Pour résoudre le conflit,Dieu a fourni une révélation définitive deson divin caractère. Le don du propre Filsde Dieu manifeste de manière vivantel’amour de Dieu et met à nu la vanitédes accusations de Satan. La dominationde celui-ci repose sur la cruauté et la ty-rannie, contrairement à celle de Dieu. Lacroix représente le virage du grand conflit.Avec la mort du Christ, « le dernier lienunissant Satan au monde céleste étaitrompu.» Ainsi « le ciel tout entier s’asso-ciait au triomphe du Sauveur. Satan,vaincu, se rendait compte que la partieétait perdue pour lui.» 11 Quand le malsera finalement éradiqué de l’univers la« terrible expérience de la rébellion» ser-vira de «perpétuelle sauvegarde pourtoutes les intelligences célestes, afin deleur éviter de se laisser méprendre surla nature de la transgression.» 12

Questions à proposde la théodicée du conflit cosmiqueAucune théodicée n’est plus drama-

tique que celle du conflit cosmique, quimet en lumière, comme il se doit, le per-sonnage fascinant, énigmatique de Lu-cifer, l’archange qui est devenu l’ennemijuré de Dieu. Mais, comme toute tentativede description du mal dans le mondedivin, cette approche soulève quelquesquestions importantes. L’une d’entre ellestouche à sa possibilité même. Y a-t-il enfait un conflit cosmique faisant rage toutautour de nous? Sommes-nous entourésde personnages invisibles? Le cours dela nature et de l’histoire est-il influencépar des puissances surhumaines?

Une telle vision des choses semble in-compatible avec notre point de vue mo-derne. Aujourd’hui, on se réfère instincti-vement à la science et à la technologiepour comprendre le monde dans lequelnous vivons plutôt qu’à des forces sur-naturelles. Aujourd’hui, les gens font ra-rement appel à des anges, des démons,ou à d’autres être invisibles pour rendrecompte des choses qui se passent. C’estpeut-être pourquoi la plupart des sys-

tèmes philosophiques traitent du malsans le diable.

Parallèlement à cette réserve générale,certains remettent en cause le conceptmême du conflit cosmique. L’idée d’unagent surhumain dont la révolte envahitl’univers entier et qui présente une véri-table menace au gouvernement de Dieuparaît en désaccord avec des conceptstraditionnels du pouvoir divin et de sasouveraineté. Comment une créaturepourrait-elle poser un sérieux défi àDieu? Après tout, en tant que Créateur,Dieu n’a pas seulement suscité l’univers;c’est le pouvoir de Dieu qui maintienttout ce qui existe, instant après instant.13

Mais, si l’existence de chacun dépendde Dieu, comment un être créé (fût-cele plus élevé), peut-il représenter unequelconque menace pour Dieu? Qu’est-ce que des êtres intelligents peuvent bienespérer gagner en contestant la supré-matie de Dieu, s’ils savent que Dieu peuten un instant les réduire à néant?

L’intérêt persistantd’une théodicéed’un conflit cosmiqueQuelles que soient les questions

qu’elle soulève, bien des personnes trou-vent l’idée d’un conflit cosmique nonseulement plausible mais encore utile àtitre personnel. Boyd insiste sur le faitque le sécularisme, avec son rejet dusurnaturel, n’est plus aussi influent qu’ille fut. Avec le « renouveau postmoderne»des quelques décennies passées, « lesstructures étroites des catégories du na-turalisme occidental moderne» devien-nent de plus en plus inadaptées, et lesgens sont moins désireux d’écarter lesperspectives d’autres domaines histo-riques et d’autres cultures considéréescomme invraisemblables, «primitives»ou «superstitieuses.» 14

Bien sûr, le surnaturel n’a jamais perduson attrait populaire. Des anges sont mis

R i c h a rd R I C E

Et si Dieu prend vraimentsoin de moi, s’interroge tôt ou

tard tout un chacun, pourquoiDieu permet­il que je souffre ?

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en scène au cinéma et à la télévision. Etdes millions de gens sont intrigués parle diable. C’est un personnage commundans les films et les romans. Il figure bienen vue dans un grand nombre de phé-nomènes religieux, suscitant des réac-tions depuis la peur, la répugnance, etla défiance jusqu’à l’admiration et mêmel’adoration, et il est même apparu dansla psychologie populaire.15

Un autre facteur oriente vers unesource surhumaine du mal. Certainesformes de souffrances sont d’une telledurée, intensité ou magnitude, qu’ellesdéfient toute compréhension. Seule unecause surhumaine, de proportion quasicosmique peut vraiment en rendrecompte. La shoah a rendu l’existence dudiable plausible à beaucoup de gens auXX e siècle. Nous pouvons tous nous rap-peler des cas de cruauté et de violencesi outrageux, qui vont au-delà de ce quel’on peut humainement concevoir, qu’ilsfont appel à une explication cosmique.Ils sont absolument incompréhensiblesà moins de les attribuer à une sourcesurhumaine, surnaturelle. Parler de souf-france de grande dimension avec un lan-gage chargé de connotations cosmiquesparaît naturel. Et l’idée que des forcessurhumaines se cachent derrière d’im-portants conflits nous parle à un niveauprofondément intuitif, comme des filmsen vogue tels que Le Seigneur des an-neaux ou L’homme de fer, le montrent.Derrière les spectacles qui nous dis-traient, se cache un spectre qui nouspoursuit.

Conflit cosmiqueet délivrance divineLa puissante notion de délivrance di-

vine que comporte le conflit cosmiqueest un important sujet à méditer. Pourcette théodicée, Dieu n’est pas devenuun cadre détaché présidant sereinementsur le cosmos, comme un PDG dans levaste bureau d’un haut bâtiment admi-

nistratif, très à l’écart des bruits de la rue.Bien au contraire, Dieu est une puissanteforce agissant au sein du monde, s’op-posant et résistant aux agents du mal àchaque tournant. Cette image de Dieupeut être très rassurante pour des per-sonnes sans ressources devant les puis-sances déployées contre elles. Certainesconnaissent des pertes capables de leurdonner le sentiment d’être complète-ment ruinées et d’avoir perdu le sens deleur vie. Certains sont comme mon pro-fesseur il y a des années, dont la maladiedévastatrice a compromis la santé et amis fin à la carrière qu’il aimait. D’autressont aux prises avec des habitudes as-servissantes, de sérieuses addictions quiont tant épuisé leurs énergies et ruinéleurs résolutions que rien, dans la sphèredes remèdes naturels ou des traitementsconventionnels ne peut les secourir.Quand des programmes de guérison,des efforts personnels, et des médica-tions échouent, les gens ont le sentimentd’être entre les griffes d’un ennemi pos-sédant des forces surnaturelles. Et, pourelles, l’idée d’une victoire et d’une déli-vrance divines peut être la seule basesur laquelle fonder leur espérance.

L’assurance que nous sommes reliésà une puissance plus grande qu’aucunde ses adversaires peut être une im-mense source de réconfort et de force.Ainsi, la notion de conflit cosmique avecson assurance que Dieu peut vaincretout ce qui nous blesse et nous menace,et qu’il fera disparaître finalement toutesouffrance, peut jouer un rôle importantdans une « théodicée pratique.» Elledonne de la force à beaucoup de ceuxqui sont confrontés à l’énorme défi quecomporte la souffrance.

1. Cet article est une adaptation du livre deRichard Rice, Suffering and the Search forMeaning: Contemporary Responses to theProblem of Pain. Downer’s Grove, IL: InterVarsityPress, 2014. Avec la permission de InterVarsityPress.

2. Gregory A. Boyd, God at War: The Bibleand Spiritual Conflict. Downers Grove, IL: In-terVarsity Press, 1997 ; Gregory A. Boyd,Satan and the Problem of Evil: Constructinga Trinitarian Warfare Theodicy. Downers Grove,IL: InterVarsity Press, 2001. L’objet de cesdeux volumes, dit Boyd, “est d’explorer la si-gnification de l’image biblique de Satanpour une théodicée contemporaine.” Le butde God at War est de montrer que lesauteurs bibliques ont eu un point de vue deconflit. Celui de Satan and the Problem ofEvil, est de montrer comment l’Eglise primitivea perdu de vue le point de vue du conflit etde démontrer alors qu’il offre une théodicéesupérieure à toute alternative (God at War,p. 22, 23).3. Gregory A. Boyd, Is God to Blame ? BeyondPat Answers to the Problem of Suffering.Downers Grove, IL: InterVarsity Press, 2003.4. Boyd déclare : « Il n’y a pas quelque choseque l’on puisse appeler un mal ‘naturel’. Jecrois que la nature, dans son état actuel,n’est pas dans l’état où Dieu a voulu lacréer… Quand la nature manifeste des traitsdiaboliques qui ne sont pas le fruit de la vo-lonté humaine, ils sont le résultat direct ouindirect de l’influence de forces diaboliques.»Satan and the Problem, p. 247.5. « En raison de notre propre rébellion, noussommes pris dans le feu croisé d’une guerrecosmique, et nous en souffrons.» Boyd, IsGod to Blame ? p. 105.6. Boyd, God at War, p. 291.7. Surtout connue comme une des fondatricesde l’Eglise adventiste du septième jour, EllenWhite, dans l’histoire religieuse américaine,a reçu, ces dernières années, une attentioncroissante. Voir par ex : Ann Taves, Fits,Trances, and Visions: Experiencing Religionand Explaining Experience From Wesley toJames. Princeton, NJ: Princeton UniversityPress, 1999, p.153–165.8. Boyd, God at War, p. 307, n. 44.9. Ellen G. White, Le grand espoir. Damma-rie-les-Lys : Vie et Santé, 2012, p.22i.10. Voir Sigve K. Tonstad, Saving God’s Re-putation: The Theological Function of “PistisIesou” in the Cosmic Narratives of Revelation.New York; T & T Clark, 2007.11. Ellen G. White, Jésus-Christ. Dammarie-les-Lys : Vie et Santé, 1986, p.765, 762.12. White, Le grand espoir, p. 365.13. La citation d’un poète païen par Paulest souvent citée en rapport avec cela :« C’est en lui que nous vivons, que nousnous mouvons et que nous sommes » (Ac17.28, NBS).14. Boyd, God at War, p. 61–63.15. Voir M. Scott Peck, People of the Lie: TheHope for Healing Human Evil. New York:Simon & Schuster, 1983.

UN ENNEMI A FAIT CELA : THÉODICÉE D’UN CONFLIT COSMIQUE

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Voici une réflexion qui apporte de lafraicheur et une recherche d'authenticité.L’auteur, théologien mennonite, parle au

cœur de ses lecteurs, et les invite à chercher commentl'Évangile peut influencer le monde d'aujourd'hui sansque l'Église ne lui impose ses valeurs.

Dans une première partie, Yoder présentel’enseignement et l’attitude non violente du Christ endouze petits chapitres. Dans la deuxième partie faitede six chapitres, il mène une réflexion sur ce que leChrist attend de ses disciples et du peuple qu’ilsforment.

Voici quelques citations tirées de ce livre qui, vousdonneront envie de le lire et de le pratiquer.

« La croix de Christ était le prix de son obéissance àDieu au milieu d'un monde rebelle; c'était unesouffrance pour avoir fait le bien, pour avoir aimé aulieu de haïr,… »

« Le chrétien renonce à la guerre non parce qu'ilespère que les citoyens intelligents suivront sonexemple ; ils ne le feront généralement pas. Le croyantadopte cette position parce que la mort sans défensedu Messie s'est révélée être pour tous les temps lavictoire de la foi qui triomphe du monde. »

« Le chrétien n'est pas d'abord quelqu'un qui arejoint l'Église, qui a accepté certains enseignements,qui éprouve certaines émotions, qui a promis de suivrecertaines exigences morales, même si tout cela en faitpartie. Selon les paroles de Jésus, le chrétien estquelqu'un qui est " né de nouveau ", qui a recommencésa vie et est devenu une nouvelle personne par lapuissance de Dieu. Les conflits faisaient auparavantpartie intégrante de sa nature, mais maintenant cettepersonne est désarmée. La source qui produisaitinimitié et luttes a été obstruée. L'arbuste décharné del'amertume a été coupé à la racine…. »

« ...L'Évangile affirme qu'une nouvelle vie estpossible, et le baptême célèbre ce fait. On doit donc

John Howard Yoder,De la paix du Christ à la «politique» de l'Église(Collection : Perspectives anabaptistes).

Éditions Exelcis, 2014, 272 pages.

pouvoir trouver des moyens de communiquer lanotion de repentance au-delà de l'Église. Prenonsl'exemple de la non-violence : Gandhi a montré qu'elleimplique en permanence que l'adversaire peut changer,ce qui fait la force de la non-violence. Gandhi a appriscela en lisant Tolstoï, qui l'avait lui-même appris dansl'Évangile, bien qu'il ne l'ait guère trouvé chez leschrétiens qu'il connaissait. Le but de la non-violencen'est pas de détruire, ni même de vaincre l'adversaire,mais de lui permettre de changer. Les tactiques etstratégies non-violentes font beaucoup pour valoriserles pauvres, les victimes, qui se découvrent capables dedevenir des acteurs de l'histoire ; sans cela, cestactiques et stratégies n'auraient aucune efficacité, maisce qui en fait la valeur unique, c'est qu'elles protègent etaffirment la dignité de l'adversaire, en faisant appel à saconscience et en refusant de le rencontrer sur la base deson passé ou de sa culpabilité présente. »

Jean-Claude Béguelin

Livre

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L’Église Adventiste du septièmejour de «N’import’où» vient justed’atteindre la barre de 500

membres baptisés. Pour mener sa mis-sion à bien, de combien de pasteursconsacrés devraient-elle disposer ?

a. 1b. 2c. 3d. N’importe quel nombre décidépar la Fédératione. Cela dépend de ses dîmesf. Tout dépend de sa localisation :ville, banlieue ou zone ruraleg. 500

Ma réponse est 500, non pas parcequ’il lui faut plus de pasteurs rémunérés,mais parce que tous les membres bap-tisés ont été ordonnés au moment deleur baptême pour une vie entière demission et de service. Souvent on netient pas compte ou on sous-estimecette ordination de tous les croyants aumoment de leur baptême.

Ellen White l’écrit ainsi : «Tout hommequi a été oint par l’Esprit du Christ doitaller porter à ses semblables la bonnenouvelle du salut. Son cœur doit battreà l’unisson de celui de Jésus et il aurale même amour que le sauveur pourles âmes. Tous ne peuvent pas remplirla même fonction dans l’œuvre de Dieu,mais il y aura une place pour chacun.» 2

« Nous devons être des canauxconsacrés au travers desquels la vie duciel coule vers les autres. Le Saint Espritdoit animer et imprégner l’Église entière,purifier et fortifier les cœurs. Ceux quiont été ensevelis avec Christ par le bap-tême doivent ressusciter pour marcheren nouveauté de vie et manifester la

vie du Christ. Le grand mandat nous aété confié. Une responsabilité sacrée re-pose sur nous : “Allez, leur dit Jésus,faites de toutes les nations des disciples,les baptisant au nom du Père, du Fils etdu Saint-Esprit, et enseignez-leur à ob-server tout ce que je vous ai prescrit. Etvoici, je suis avec vous tous les jours,jusqu'à la fin du monde.”Vous avez étéconsacrés pour l’œuvre de la procla-mation de l’Évangile du salut.» 3

Le baptême de Jésus a constitué saconsécration officielle pour le ministère.À travers le Nouveau Testament, le bap-tême est fréquemment associé à desdiscussions sur l’utilisation des donsspirituels dans le ministère. Dans 1 Co12, par exemple, Paul a clairement dé-claré que le baptême initie le processuspar lequel le croyant devient membredu corps et utilise ses dons spirituelsdans le ministère (voir le v. 13). Plusloin, dans Ep 4, il explique que certainsdons tels ceux d’apôtres, prophètes,évangélistes et pasteurs et docteurs, auverset 11, ont été donnés à certains in-dividus de telle sorte que tous les en-fants de Dieu qui ont été baptisés (v. 5)soient équipés pour l’œuvre du minis-tère et le perfectionnement du corps deChrist (v. 12). Pierre a mis l’accent surl’importance du baptême dans 1 Pi3.21. Juste après, il dit qu’il est impor-tant que chaque membre utilise lesdons que Dieu lui a faits pour son mi-nistère (1 Pi 4.10).

Cette vérité biblique selon laquelletous les croyants sont ordonnés, au mo-ment de leur baptême, pour une vie en-tière de ministère a été perdue au coursde la grande apostasie mais redécou-verte par les Anabaptistes qui l’ont ap-pelée le sacerdoce universel de tous

les croyants. Ils ont précisé que le bap-tême ne consiste pas à asperger del’eau sur les bébés avant qu’ils sachentce qui leur arrive. Ils croient de préfé-rence que le baptême devrait être ad-ministré à une personne ayant assezde maturité pour se repentir, soumettresa vie à Jésus-Christ, être instruite desprincipes bibliques de base et être prêteà exercer un ministère pour satisfaireles besoins des autres avec sensibilitédans le service. Tandis que le candidatse tient debout dans l’eau, le pasteurne lèverait pas sa main vers le cielcomme c’est souvent le cas aujourd’hui,mais placerait sa main sur la tête signi-fiant une ordination pour une vie entièrede service.4 Baptiser au nom du Père,du Fils et du Saint Esprit, c’est recon-naitre que Dieu accorde au candidat lapuissance de vivre une vie divine faitede service pour Dieu et pour les autres.

Ordination généraleet ordinations spécifiques.En plus de l’ordination générale que

tous les croyants reçoivent au momentde leur baptême, quelques-uns reçoi-vent une ordination plus spécifique. Ilssont mis à part ou bien ont reçu l’im-position des mains pour servir commediacres 5 (Ac 6.1-7), dirigeants locaux(Ti 1.5-9), missionnaires (Ac 13.1-3), etceux qui sont désignés pour ordonnerd’autres dirigeants (1 Tm 4.14 ; Ti 1.5).

Aucune de ces ordinations, généraleou spécifique, ne confère une grâcespéciale à l’ordonné. Chacune entenddonner au corps de l’Église, d’une ma-nière visuelle et concrète, par le biaisde ses dirigeants, ce que Dieu est en

Ordination : la dimension négligée 1

D a n S E R N S , MA, est pasteur de l’Église adventistedu septième jour de Richardson, et coordonne aussil’évangélisation des anglophones dans la Fédérationadventiste du Texas à Alvarado, Texas.

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train de faire dans la vie et le cœur deceux qui reçoivent l’imposition desmains, et ce que Dieu les appelle à faireà l’avenir. Convenablement fait, celaproduit « une influence unificatrice surle troupeau entier ».6

L’ordination spéciale de Paul et Bar-nabas nous éclaire sur la distinction en-tre ce que tous les membres baptiséssont appelés à faire et ce que ceux quiont été consacrés au « ministère évan-gélique » sont autorisés à faire. « Dieu aabondamment béni le travail de Paulet Barnabas durant les années qu’ilsont passées avec les croyants à Anti-oche. Mais aucun des deux n’avait en-

core été formellement consacré au mi-nistère évangélique. Ils avaient alors at-teint un point de leur expérience chré-tienne où Dieu allait leur confier laresponsabilité d’une entreprise mission-naire difficile, et pour l’exécuter ils au-raient besoin de chaque assistancequ’ils pourraient obtenir par les filièresde l’Église. …

« …Avant d’être envoyés comme mis-sionnaires dans les pays païens, cesapôtres furent donc solennellementconsacrés à Dieu par le jeûne, la prièreet l’imposition des mains. Ils reçurentainsi l’autorité de l’Église, non seule-

ment pour enseigner la vérité, mais pouradministrer le baptême et organiser descommunautés, étant pleinement inves-tis du plein pouvoir ecclésiastique. » 7

Reconnaitre cette distinction entrel’ordination générale de tous lescroyants au moment de leur baptêmeet l’ordination plus spécifique que cer-tains reçoivent selon les besoins et lescritères bibliques peut nous éviter desous-estimer les rôles respectifs desmembres et des dirigeants de l’Église.8

Cette distinction peut aussi aider lesmembres et les pasteurs à devenirbeaucoup plus efficaces et l’Église mon-diale à être plus unie dans sa mission

collective de porter le message adven-tiste au monde entier en cette généra-tion. Elle nous évite de passer à côtéde vérités vitales quand nous discutonsde vérités importantes.

Membre d’église: «Aller à l’église » (important) et « Être l’Église » (vital)Pour les membres, le point focal

passe d’« aller à l’église », ce qui est im-portant spécialement dans les derniersjours (He 10.25), à « être l’Église », cequi est absolument vital dans les der-

niers jours. L’église n’est plus un bâti-ment où nous allons passer environ2h30 par semaine. Nous reconnaissonsde préférence que nous sommesl’Église 24 heures par jour, 7 jours parsemaine.

Quand je suis allé tenir des réunionsévangéliques en Ukraine au début desannées 1990, j’ai essayé d’apprendreà lire et prononcer l’alphabet cyrillique.Le premier sabbat que j’y ai passé, j’airegardé le panneau à côté de la portedu bâtiment de l’église.

- « Moh leet vun ee dome, ai-je es-sayé. Cela signifie-t-il “l’église”? »

- « Non, répondit mon traducteur. Çaveut dire : “ Maison de prière”.»

- « La maison de prière n’est-elle doncpas l’église ? »

- « Non.»- «“Quelle est la différence?”Ai-je de-

mandé.»Quelqu’un alors m’ a expliqué. «Vous

et moi nous sommes l’Église. Où quenous allions, nous représentons Jésus,sa Parole et son message. Noussommes parfois de bons représentantset parfois nous ne le sommes pas. Maisle Sabbat, nous nous assemblons à la

D a n S E R N S

Reconnaitre cette distinction entre l’ordinationgénérale de tous les croyants au moment de leurbaptême et l’ordination plus spécifique quecertains reçoivent selon les besoins et les critères bibliquespeut nous éviter de sous­estimer les rôles respectifsdes membres et des dirigeants de l’Église.

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ORDINATION : LA DIMENSION NÉGLIGÉE

Maison de Prière pour prier, étudier etadorer ensemble.»

Évidemment, les églises de San Fran-cisco et Oakland au début des années1900 l’ont bien compris, elles aussi. El-len White a élaboré une longue liste deministères mis sur pieds, au départ, pardes membres d’église plutôt que pardes employés rémunérés.

Au cours de ces quelques dernièresannées, « l’essaim d’abeilles de SanFrancisco a été vraiment actif. De nom-breux types d’activité chrétienne ont étémis en route : visites aux malades et in-digents, recherche d’hébergement pourdes orphelins et de travail pour des chô-meurs, soins aux malades, et enseigne-ment de la vérité de maison en maison,distribution d’imprimés, classes de viesaine et activités pour malades. Uneécole pour enfants a été organisée ausous-sol de la salle de réunions de La-guna Street. Pendant un certain temps,un foyer de travailleurs et une missionmédicale ont été mis sur pieds. Á MarketStreet, près de la mairie, des salles detraitement ont fonctionné comme filialedu Sanatorium de St. Helena. Dans lemême quartier, il y avait un magasindiététique. Plus près du centre-ville, nonloin de Call Building, se trouvait un cafévégétarien, ouvert six jours par semaineet complètement fermé le sabbat. Unbateau missionnaire à quai servait lapopulation du port. Nos pasteurs ontmaintes fois tenu des réunions dans degrandes salles au cœur des villes. Plu-sieurs ont ainsi fait connaître le mes-sage d’avertissement.» 9

Pasteurs : « Être un ministre »(important) face à « former desministres » (vital) Lorsque nous reconnaissons l’ordi-

nation de tous les croyants au momentde leur baptême, les pasteurs cessentde se préoccuper d’être pasteurs, certesimportant en raison de tous les besoinsdu monde et de l’Église, pour se centrer

sur la formation de pasteurs, vital si da-vantage de monde doit être touché parl’enseignement guérissant de Jésus.

Lorsqu’un groupe d’entre nous a missur pied le programme de formationd’étudiants pasteurs à Souwestern Ad-ventist University il y a vingt ans, nousl’avons suivi de près pour le mener ausuccès, surtout au cours des premiersmois. Après quatre semaines, un de nosétudiants pasteurs a abandonné le pro-gramme. J’ai été le visiter dans son ap-partement.

« Je suis venu voir comment tu vas.J’ai appris que tu as a laissé tomber laformation d’étudiant pasteur. Que s’est-il passé ? »

«Pasteur, a-t-il répondu, quand je suisdevenu un adventiste il y a quelquesannées, j’étais tellement enflammé pourJésus, que je voulais parler de Lui aumonde entier. Mais j’ai remarqué quemon pasteur était la seule autre per-sonne dans l’église qui partageait cesentiment. Ainsi, j’ai pensé devenir unpasteur afin de continuer à partager mafoi. C’est pourquoi je suis venu à South-western.»

« Comment donc as-tu décidé de lais-ser tomber le programme d’étudiantpasteur ? »

« J’ai réalisé que le travail du pasteurne consiste pas à courir ici et là pourdonner des études bibliques et faire toutle travail du ministère. Il lui revient deformer et de préparer les membres à lefaire. Et puisque je ne me sens pas vrai-ment de pousser et de tirer les gens,j’ai changé mon programme d’étudepour devenir pharmacien. De cette ma-nière, je pourrai aider les gens et parta-ger ma foi avec eux sans devoir stimulerles membres à tout moment.»

Pour autant que je sache, cet hommeest aujourd’hui un pharmacien adven-tiste très actif, partageant son amourpour Jésus. Heureusement les quelquessemaines passées en formation d’étu-diant pasteur lui ont épargné des di-

zaines de milliers de dollars en lui mon-trant qu’il n’avait pas besoin de devenirpasteur pour partager sa foi. En réalité,tous ceux qui ont été baptisés ont déjàété ordonnés pour partager leur foi du-rant leur vie entière. Et le rôle principaldu pasteur consiste à montrer aux genscomment remplir leur ministère.

Ellen White nous dit : « Le meilleurservice que les prédicateurs peuventrendre à nos membres d’églises n’estpas de prêcher mais de leur proposerdes plans de travail. Que chacun aitdonc quelque chose à faire pour le biend’autrui. Que tous sachent que, bénéfi-ciant de la grâce du Seigneur, ils ont ledevoir de travailler pour lui. Montrez-leur comment ils doivent s’y prendrepour réussir et qu’on leur enseigne àtous comment travailler. Ceux qui sontnouvellement convertis ont tout parti-culièrement besoin d’apprendre à de-venir ouvriers avec Dieu.10

Paul a informé Timothée que son ac-tion pastorale ne serait pas évaluée sim-plement par ce qu’il a accompli, maispar son efficacité à pratiquer ce que luiet ses compagnons ont appris de Paul,leur mentor, et à la transmission à d’au-tres, qui, à leur tour, pourront l’enseignerà d’autres (2 Tm 2.2). En tout, quatregénérations de formateurs.

L’Église mondiale : «Ordinations spécifiques de quelques­uns »(important) face à« l’ordination généralede tous » (vital)Au moment où je rédige cet article,

notre église mondiale est engagée dansune étude mondiale sur la théologie del’ordination. Pas mal de travaux de re-cherche, tous accessibles en ligne ontété présentés.11 Un point clé de la dis-cussion demande s’il est approprié ounon d’ordonner les femmes. Quand jelis les papiers supportant l’ordination

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des femmes, je me dis « C’est bon, c’estbon.» 12 Mais lorsque je lis ceux qui sou-lèvent des interrogations au sujet del’ordination de la femme, je me sur-prends à dire encore « C’est bon, c’estbon.»13 Le processus de réflexion a prisen compte la plupart des questions im-portantes comme la manière dont la Bi-ble doit donner forme à notre compré-hension de la vérité, la nature de l’unité,l’importance de l’humilité dans l’Église,les rôles de direction à chaque niveaude l’église mondiale.

Mais j’ai l’impression que l’accent aété essentiellement mis sur l’ordinationspéciale que certains reçoivent, alorsque presque rien n’a été dit sur l’ordi-nation générale conférée à tous lescroyants.

Que se passerait-il si, en tantqu’Église mondiale, l’accent était missur l’ordination des 18 millions demembres 14 qui ont été ordonnés pourla mission et le ministère au momentde leur baptême ? Et si chaque croyantbaptisé se mettait à utiliser ses donsspirituels dans son ministère de chaquejour? Et si chaque pasteur se consacraità former plus de laïcs à gagner plusd’âmes à Jésus et Son mouvement fi-nal ? Et si chaque membre reconnais-sait la Bible comme la voix de Dieu luiparlant ; l’importance de l’unité dansl’ensemble de l’Église locale pour unministère efficace ; et le rôle de chaquehomme, chaque femme, chaque enfantdans la propagation du message ad-ventiste dans leur société et ailleurs ? 15

Dieu a confié une mission énorme àl’Église adventiste du septième jour. Sidavantage de membres de « N’im-port’où» et de «Partout» voient une par-tie de la mission que Dieu leur a confiée,nous pouvons alors espérer voir du sangneuf circuler dans les artères du corpsde l’Église, et une vue nouvelle dans noscommunautés. Les pasteurs passerontde plus en plus de temps à former et en-trainer les membres. Le message adven-tiste sera proclamé dans une plus grande

variété de formes par un nombre gran-dissant de membres et de dirigeants. Etbientôt, le message d’un Sauveur crucifié,ressuscité, revenant bientôt fera son che-min à travers le monde entier.

1. Les termes ordination et ordonné sontutilisés dans cet article pour désigner lamise à part de quelqu’un en vue d’un mi-nistère général ou spécifique à travers unprocessus qui inclut, bien souvent, l’impositiondes mains. Pour une discussion détailléesur l’emploi du mot ordain/ordained dansKJV, consulter : “Theology of Ordination byJohn McVay,” octobre 2012, at http://www.scribd.com/doc/113426840/Theology-of-Ordination-by-John-McVay.2. Ellen G. White, Les paraboles de notreSeigneur. Dammarie-les-Lys : SDT, 1953, p.307.3. Ellen G. White, Manuscript Releases, vol.6. Silver Spring, MD: Ellen G. White Estate,1990, p.28.4. Compare Ac 8.14–20; 19.1–7; He 6.1, 2.Voir aussi Russell Burrill, Revolution in theChurch. Fallbrook, CA: Hart Research Center,1996, chap. 7.5. Alors que le mot Diacre n’apparait pasdans la péricope d’Actes 6, il est utilisédans le commentaire inspiré trouvé d’EllenG. White, Conquérants pacifiques. Damma-rie-les-Lys : SDT, 1959, p.77–84.6.« Il leur [aux sept diacres] fallait prendreposition en faveur du droit et s’y mainteniravec fermeté et résolution. Ainsi Ils auraientsur tout le troupeau une influence unificatrice.Plus tard, l’histoire de l’église primitive nousapprend que lorsque de nombreux groupesde croyants se constituèrent dans différentesparties du monde, on perfectionna encoreson organisation afin d’y maintenir l’ordreet l’harmonie. Chaque membre y était exhortéà y bien jouer son rôle. Chacun devait faireun usage judicieux des talents qui lui étaientconfiés. A certains étaient impartis par l’(in-termédiaire du Saint l’Esprit ‘… premièrementdes apôtres, secondement des prophètes,troisièmement des docteurs, ensuite ceuxqui ont le don des miracles, puis ceux quiont les dons de guérir, de secourir, de gou-verner, de parler diverses langues’ (1 Corin-thiens 12.28). Mais toutes ces catégoriesde croyants devaient travailler dans l’har-monie.» E.G. White, Conquérants pacifiques,p.80, 81.7. Idem p.141, 142 (italiques ajouté).8. Par exemple, rejeter ou mépriser ceuxque Dieu a désignés comme responsablesde diriger l’avancement de la vérité équivautà rejeter les moyens qu’Il a fournis pour

aider, encourager, et fortifier son peuple.N’importe quel ouvrier dans la cause duSeigneur qui néglige ces derniers, pensantque la lumière ne doit lui venir d’aucunesource autre que Dieu Lui-même, se placedans une position où il risque d’être déçupar l’ennemi et d’être renversé. Le Seigneur,dans sa sagesse, a prévu à cet effet par lesrelations rapprochées qui devraient êtremaintenues par tous les croyants, que lechrétien soit uni au chrétien et l’église àl’église. Ainsi, l’instrument humain sera enmesure de collaborer avec le divin. Chaqueagent sera soumis au Saint-Esprit et tousles croyants seront unis dans un effort orga-nisé, bien dirigé pour donner au monde lesmerveilleuses lumières de la grâce de Dieu.Idem, p. 164 9. Ellen G. White, Pastoral Ministry. SilverSpring, MD: General Conference MinisterialAssociation, 1995, p. 117.10. Ellen G. White, Instructions pour unservice chrétien effectif. Nampa, ID : 1972,p. 88.11. Voir Bureau des Archives, Statistiques, etRecherches, 2013–14 GC Theology of Ordi-nation Study Committee Web page, consultéle 22 décembre, 2013, http://www.adventi-starchives.org/gc-tosc#.UrdXTSijfvw.12. Voir, e.g., Jiří Moskala, “Back to Creation:Toward a Consistent Adventist Creation—Fall—Re-Creation Hermeneutic (Biblical-Theological Reflections on Basic Principlesof Biblical Hermeneutics Applied to the Or-dination of Women),” juillet 2013,http://www.adventistarchives.org/back-to-creation.pdf; and Carl P. Cosaert, “Paul,Women, and the Ephesian Church: An Exa-mination of 1 Timothy 2:8–15,” juillet 2013,http://www.adventistarchives.org/paul,-wo-man,-and-the-ephesian-church.pdf.13. Voir, e.g., Ingo Sorke, “Adam, Where AreYou? On Gender Relations,” juillet 2013,http://www.adventistarchives.org/adam,-where-are-you.pdf; and Stephen P. Bohr,“Issues Relating to the Ordination of WomenWith Special Emphasis on 1 Peter 2:9, 10and Galatians 3:28,” juillet 2013,http://www.adventistarchives.org/a-study-of-i-peter-2.9,-10-and-galatians-3.28.pdf 14. Voir Mark A. Kellner, “Fast-Growing Deno-mination Hits New Milestone in 2013’s ThirdQuarter,” décembre 2013, http://news.ad-ventist.org/all-news/news/go/2013-12-19/ad-ventist-church-membership-passes-18-mil-lion-member-mark/.15. Voir E.G. White, Conquérants pacifiques,p.97, 98.

D a n S E R N S ORDINATION : LA DIMENSION NÉGLIGÉE

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O rganisé par le département santé de l’Union franco-belge, ce premier ForumSanté a rassemblé une soixantaine de personnes, professionnelles de santé ounon, au Campus adventiste de Collonges-sous-Salève du 4 au 6 avril 2015. La

rencontre visait toutes celles et tous ceux qui sont impliqués ou voudraient s’impliqueravec leur église pour la santé de la population de leur secteur en appliquant la devise :« chaque église un centre de promotion de la santé et chaque membre un messager de

santé ». Chacun a eu l’occasion de réfléchir sur le senset les implications de cette devise, sur ses motivations,et sur la place des actions de santé dans une stratégieglobale d’évangélisation. De multiples expériences ontété partagées, des idées, du matériel, ainsi que les suggestions et supports venant dela Division intereuropéenne ont été présentés. Les partenariats possibles avecl’AMALF (Association médicaleadventiste de langue française) etavec la Ligue Vie et Santé (enFrance, cette association est tota-lement indépendante statutaire-ment de l’église adventiste) ont étéexaminés, et des relations et misesen réseau ont été établies entreceux qui poursuivent des objectifssimilaires.

Au programme,- un service de culte le sabbat

matin avec la prédication « Choisirla vie » présentée par le Dr GentianeBreuil,

- le sabbat après-midi, une réflexionde fond débattue en petit groupe sur diverses questions d’éthique enrapport avec l’évangélisation,

- le sabbat soir, au gymnase, un éducateur sportif a organisé diversparcours pour se bouger, dans une ambiance ludique,

- le dimanche et le lundi matin, des temps spirituels denses, et desprésentations de diverses expériences et d’outils qui ont suscité denombreux échanges.

Les besoins exprimés et le succès de ce Forum, ont conduit les par-ticipants à s’engager à se rencontrer à nouveau à l’automne 2016 !

Dr Gentiane Breuil,département santé

de l’Union franco-belge.

FORUM SANTÉCollonges-sous-Salève - France

NOUVELLE

Le D r Gentiane Breuil,directrice du département

Santé de l'Union franco-belge,organisatrice du Forum

Samedi après-midi 4 avril 2015 :échanges par petits groupes

dans l'Aula du Campus.

Letizia Stasi, cadre de santé en Suisse (responsable

de l'expo santé à l'École hôtelière et au UNHCR),D r Gentiane Breuil et D r Elisabeth Piquard,

gynécologue en France, lors de l'échanged'expériences du dimanche 5 avril.

Parcours actif sous les yeuxd'un animateur sportifle samedi soir 4 avril

au gymnase du Campus.

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28 Ministry® 3e trimestre 2015

K e l v i n O N O N G H A , PhD, est professeur de Théologieet vice-président chargé de la vie des étudiants àl'Université Babcock dans l'état d'Ogun au Nigeria.

L’Église adventiste n’a pas été to-talement exclue de la discussionconcernant le besoin de la puis-

sance du Saint-Esprit dans l’expérienceecclésiale. Il y a plus de 60 ans, LeRoyFroom, un historien de l’Église, a dé-claré : « L’Église est à jour. Elle a unemerveilleuse organisation. Elle a un mé-canisme extraordinaire. Les rouagessont parfaitement ajustés. Mais il luimanque de la puissance. Malgré tousnos bâtiments, nous n’avons pas lapuissance de conversion qui devrait ca-ractériser l’Église du reste. Noussommes faibles dans notre lutte contrela mondanité, l’incrédulité et l’injustice.Alors que l’Église évangélise le monde,le monde sécularise l’Église. Par consé-quent, les efforts de l’Église sont neu-tralisés 1.»

L. Froom nous met en garde : « Nouscourons le grand danger de nous ap-puyer sur les hommes, les méthodes etl’argent, au lieu de compter sur celuiqui seul peu susciter des hommes, lesdiriger et les vivifier, les équiper avecles bonnes méthodes, ainsi que fourniret bénir l’argent nécessaire 2.»

Plus récemment, Ron Clouzet a com-menté l’œuvre puissante du Saint-Espritpréfigurée dans Actes 1.8. en ces mots :«Tout comme le Seigneur a accomplide puissants miracles pour la commu-nauté israélite, l’Église de Dieu devraitdémontrer la puissance de Dieu par dessignes et des prodiges 3.» D’autre part,

R. Clouzet compare l’enseignement ad-ventiste traditionnel et les attentes desadventistes concernant le Saint-Esprità ceux du pentecôtisme. Il déclare :« Les charismatiques ont tendance àchercher des signes, alors que les non-charismatiques ont tendance à les nier.Ces mouvements sont tous deux dansl’erreur, car ils ne laissent pas le Saint-Esprit être souverain dans cette af-faire 4.» De plus, il commente le leurredu pentecôtisme, auquel les membresde l’Église adventiste peuvent se laisserprendre : « Babylone s’élève au plushaut de sa puissance. Le cerveau quil’anime, c’est le prince de ce monde.Nombreux sont ceux qui ont trouvé dansle pentecôtisme l’antidote à une expé-rience religieuse sans vie, ainsi qu’à unchristianisme imprégné de traditions etdevenant de moins en moins pertinentface aux problèmes personnels desgens. Le pentecôtisme offre la guérisondes maladies, un style d’adoration spi-rituellement enivrant, des expériencespuissantes telles que le parler enlangues ou le sentiment d’une “pré-sence” chaleureuse, ce qui en fait lanorme avec laquelle on mesure la qua-lité de la religion. En outre, c’est une re-ligion joyeuse et qui ne se soucie pasdes différences doctrinales. Par consé-quent, elle permet de s’approcher deDieu, et c’est en fait tout ce dont nousavons besoin, n’est-ce pas ? Tout lemonde aime les miracles 5.»

Jan Paulsen, ancien président de laConférence générale de l’Église adven-tiste du septième jour, est un autre au-teur respecté sur ce sujet. Il tente deprésenter une perspective équilibrée enexpliquant que « La position des charis-matiques est fausse, tout comme le se-rait la nôtre si nous options pour l’autreextrême, qui soutient que le don de gué-rison a été retiré. Dieu guérit aujourd’huicomme aux jours des premiers croyants,mais les moyens qu’il choisit peuventvarier en fonction du moment et dulieu 6.» Paulsen rejette l’idée que lechristianisme est actuellement dansune sécheresse spirituelle passagère etque les dons spirituels ne sont pas en-core manifestes mais qu’ils seront ravi-vés dans le futur. Il déclare que « cetétat d’esprit, justifiant notre propre dé-térioration spirituelle, n’a aucune racinebiblique. Dieu est bel et bien vivant. Ilagit dans son Église et pour son peupleaujourd’hui comme il l’a fait dans lepassé. Et il va continuer à le faire aussilongtemps que nous serons ici-bas.Dans ce domaine, l’échec est notrefaute, non pas celle de Dieu 7.»

Les signes, les prodigeset l’Église adventisteDans l’Église adventiste, il y a une

tension à la fois évidente et délicate ausujet des signes et des prodiges. D’uncôté, Ellen White donne plusieurs aver-

Les miracles, les prodigeset l’Église adventiste Deuxième partie

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tissements contre les tromperies queSatan amènera sur la terre dans les der-niers jours par l’intermédiaire de signeset de prodiges mensongers (2 Th 2.8-10 ; Ap 13.13,14 8). Cet élément pour-rait, en partie, expliquer le désintérêt ap-parent concernant la puissancespirituelle dans la vie des dirigeants del’Église et des membres. D’un autrecôté, les écrits d’Ellen White énoncentclairement qu’il est impossible quel’œuvre de l’Évangile se termine d’unemanière moins glorieuse qu’à son com-mencement au jour des apôtres 9. Elledéclare que « La prière et la foi permet-tront d’accomplir des merveilles. La Pa-role peut nous servir d’épée dans noscombats. Des miracles peuvent être ac-complis par la Parole ; car elle est utileen toutes choses10. »

Elle critique la condition de l’Égliseen disant : « J’ai vu que si l’Église avaittoujours conservé son caractère parti-culier, saint, la puissance du Saint-Espritimparti aux disciples serait encore avecelle. Les malades seraient guéris, lesdémons seraient chassés; elle seraitforte et la terreur de ses ennemis 11.»Elle commente la manière dont l’œuvrede l’Évangile s’achèvera dans les der-niers jours en ces mots : « Les maladesseront guéris, des miracles et des pro-diges accompagneront les croyants. Sa-tan, de son côté, opérera des miraclestrompeurs jusqu’à faire descendre lefeu du ciel sur la terre à la vue deshommes. Ainsi, les habitants de la terreseront mis en demeure de prendre po-sition 12.»

L. Froom ajoute : « Il est improbableque les adventistes pondérés et ration-nels se laissent séduire par les capricesfarfelus des sectes. Notre danger, c’estd’être piégé par le diable dans uneconspiration du silence, soit par la non-investigation du vrai, soit par le dégoûtprovoqué par les extrêmes du faux 13.»

Cette conspiration du silence nousempêche de répondre aux besoins de

réel de notre monde d’aujourd’hui estpeut-être d’avoir une nouvelle visiond’un Dieu assez puissant pour répondreà tous les besoins de l’âme expriméspar ses enfants. En ce sens, je ne trouveaucune meilleure façon de résumer ceciqu’en déclarant à nouveau : « La conclu-sion la plus équilibrée est peut-être quetoute théologie biblique de la missiondoit mettre la puissance de Dieu aucentre des efforts d’évangélisation etdoit souligner le fait que la prière et no-tre dépendance à l’égard de Dieu sontdes éléments fondamentaux de la tâchemissionnaire 15.»

Dans la grande controverse entre lesforces du bien et du mal, les signes etles prodiges jouent un rôle crucial.Comme nous l’avons observé, « La sé-cularisation de la vision du monde mo-derne occidental tend à rendre les dis-ciples du Christ insensibles à cette luttespirituelle constante mais invisible,conduisant à une “ forme d’athéisme”etun sentiment que tous les problèmessont psychologiques, sociaux, physiolo-giques et circonstanciels 16.» La com-préhension adventiste de la grandecontroverse, un conflit spirituel cos-mique entre Dieu et Satan impliquantchaque personne dans le monde, de-vrait placer l’Église dans une positionavantageuse pour s’engager sans hé-sitation dans les questions de spiritua-lité et de pouvoir. Ces questions sont àla base du débat concernant les signes

puissance que les membres d’Afriqueressentent dans leur lutte contre desproblèmes comme la magie, la sorcel-lerie et la possession démoniaque. Cesilence a créé un vide largement res-ponsable de la double appartenancequ’on observe dans les Églisesd’Afrique, incitant les membres à se glis-ser furtivement vers des maisons deprière et des Églises charismatiques quipromettent de répondre à ces besoinset ces craintes que l’Église adventistea ignorés. Le silence nous rend égale-ment insensibles aux besoins des foulesqui s’amassent autour de l’Islam etd’autres religions. Ces gens sont piégésdans des pratiques religieuses popu-laires, mais ils ont soif d’une nouvellerévélation de la gloire et de la puissancede Dieu.

Cela nous empêche également d’ex-plorer la profondeur et la richesse de lagrâce de Dieu pour répondre à l’indif-férence grandissante concernant l’Évan-gile en occident. R. Clouzet déclare :« De nombreuses Églises en Amériquedu Nord ne font que vivoter. Elles nousrappellent la vallée remplie d’osse-ments secs dans Ézéchiel 37. CesÉglises sont remplies de bonnes per-sonnes, mais sont privées de l’Esprit1 4.»Malheureusement, nous continuons àchercher les meilleures stratégies hu-maines pour accomplir une mission di-vine qui ne peut être achevée que parla puissance de Dieu. Le besoin le plus

Le temps est peut-être venude prier le Seigneur dessignes et des prodiges destimuler et d’équiper l’Églisepour qu’elle soit efficacedans l’accomplissementde la mission.

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K e l v i n O N O N G H A LES MIRACLES, LES PRODIGES ET L’ÉGLISE ADVENTISTE

et les prodiges. Par conséquent, nousdevons venir à Jésus pour réclamer lagrâce et la puissance de vivre nos viesen suivant son modèle et son exemple,et pour lutter contre le royaume spirituelinvisible des ténèbres, alors que nousessayons de hâter le royaume et pré-parer le monde pour son retour. Toutcomme l’a fait l’Église primitive, confron-tée à la persécution et l’opposition, letemps est peut-être venu de prier le Sei-gneur des signes et des prodiges de sti-muler et d’équiper l’Église pour qu’ellesoit efficace dans l’accomplissementde la mission.

ConclusionLorsque nous réalisons l’énormité de

la tâche qui est devant nous (celle decombattre les esprits du mal, de rompreles anciennes chaînes spirituelles, d’ou-vrir les yeux aveuglés par les préjugéset d’achever notre mandat divin), nousne pouvons que conclure qu’une inter-vention surnaturelle est le plus grandbesoin de l’Église.

Il y a 14 ans, lorsque des défis sem-blables concernant la validité dessignes et des prodiges dans le ministèrede l’Église ont été présentés devant leConseil Œcuménique des Églises, lacommission de Lausanne, intitulée «Dé-livre-nous du mal », a été organisée ets’est réunie à Nairobi, du 16 au 22 août2000. Parmi les participants figuraientdes théologiens, des missiologues etdes ecclésiastiques venus du mondeentier, y compris de contextes non-oc-cidentaux 17.

Le temps est peut-être venu pourl’Église adventiste d’organiser un évé-nement similaire à cette convention.Des conférences bibliques pourraient

grâce à un déversement exceptionnelde sa puissance divine, dans des vi-sions, des théophanies, des guérisonset des interventions miraculeuses, afind’achever son œuvre de la même ma-nière qu’elle a commencé, avec dessignes et des prodiges extraordinaireset une soumission totale aux directivesdu Saint-Esprit.

1. LeRoy E. Froom, The Coming of the Com-forter. Washington, DC : Review and Herald,1949, p. 131.2. Idem, p. 132.3. Ron E. M. Clouzet, Adventism’s GreatestNeed: The Outpouring of the Holy Spirit.Nampa, ID: Pacific Press, 2011, p. 133. 4. Idem, p. 136.5. Idem, p. 214. 6. Jan Paulsen, When the Spirit Descends:Understanding the Role of the Holy Spirit.Hagerstown, MD: Review and Herald, 2011,p. 86. 7. Idem, p. 87.8. Cet avertissement se trouve dans Ellen G.White, Christian Experience and Teachings.Mountain View, ID : Pacific Press, 1922, p. 170. 9. Ellen G. White, Premiers Écrits. Nampa, ID:Pacific Press, 1999, p. 278. 10. Ellen G. White, Évangéliser. Dammarie-lès-Lys : Vie et Santé, 2000, p. 440. 11. Ellen G. White, Premiers Écrits, p. 227. 12. Ellen G. White, Évangéliser, p. 624. 13. LeRoy E. Froom, The Coming of the Com-forter, p. 158.14. Ron E. M. Clouzet, Adventism’s GreatestNeed, p. 214. 15. Craig Ott, Stephen J. Strauss and TimothyC. Tennent, Encountering Theology of Mission:Biblical Foundations, Historical Developments,and Contemporary Issues. Grand Rapids, MI:Baker Academic, 2010, p. 252. 16.I dem p. 246.17. A. Scott Moreau, Tokunboh Adeyemo,David G. Burnett, Bryant L. Myers, and HwaYung, Deliver Us From Evil: An Uneasy Frontierin Christian Mission. Monrovia, CA: LausanneCommittee for World Evangelization, 2002,p. ix.

être tenues dans différentes régions duchamp mondial, permettant ainsi uneétude approfondie à la manière despionniers adventistes, sur le sujet dessignes et des prodiges ainsi que d’au-tres questions appropriées aux diffé-rents contextes. De plus, les fédérationslocales pourraient organiser desconventions de prière où on enseigne-rait comment prier spécifiquement pourla guérison ou la délivrance, et où l’onoffrirait des formations sur la piété et laméditation personnelle, afin d’aider lesmembres à avoir une vie remplie del’Esprit.

Pour que ces suggestions soientmises en œuvre, il doit y avoir collabo-ration entre les missiologues, les théo-logiens, les pasteurs et les administra-teurs de l’Église pour identifier lesquestions relatives à la mission et y ré-pondre en fonction du contexte danslequel vivent les membres d’églised’une région particulière. Des modèlesbibliques appropriés de guérison et dedélivrance devraient également êtredressés et enseignés aux pasteurs quisont en première ligne ainsi qu’aux mis-sionnaires par des entités compétentesde l’Église, résultant de la collaborationentre les théologiens et les missio-logues. Il est aussi nécessaire de réviserconstamment les programmes d’évan-gélisation et de formation de disciplesafin de répondre aux défis contempo-rains de l’animisme, du combat spiri-tuel, de la sécularisation, du postmo-dernisme, et de la montée d’autresreligions établies.

Alors que l’Église aborde cette im-portante question, préparons-nous tousà contempler notre Dieu qui est lemême, hier, aujourd’hui et pour toujours(He 13.8) et à nous élancer à nouveau,

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313e trimestre 2015 Ministry®

COURRIER DU LECTEURVous réagissez aux articles de «Ministry®»

Le premier article du numéro du deuxième trimestre 2015, « Bénédiction. 2 Co 13.11­13 » par Marguerite Shus­ter, doit permettre aux prédicateurs de se rappeler que la bénédiction, par définition, est une bénédiction prononcéesur l’assemblée réunie pour adorer , et non une occasion de matraquer ou de résumer le message donné au coursde la prédication.

Lawrence Downing, par courrier électronique.

L e Dr Ganoune Diop a été élu secrétaire général lors de la rencontre annuelle dessecrétaires des Communions chrétiennes mondiales. Une fois par an, les secrétaireset leurs équivalents représentant plus de 20 Communions chrétiennes mondiales

se retrouvent pour deux ou trois jours afin de partager ce qui se vit au sein de leurcommunions chrétiennes et pour discuter des questions auxquelles elles sont confrontées.

Ce groupe comprend la Communion anglicane, le Patriarcat œcuménique (Orthodoxeoriental), l’Union catholique d’Utrecht, l’Alliance baptiste mondiale, la Fédérationluthérienne mondiale, l’Alliance réformée mondiale, le Conseil pontifical pour l’unité deschrétiens, l’Armée du Salut, la Conférence générale des adventistes du septième jour, laConférence mennonite mondiale, le Conseil méthodiste mondial, le Conseil œcuméniquedes églises et l’Alliance évangélique mondiale.

Le secrétaire général est chargé d’organiser la rencontre annuelle et est élu pour une période de deux ans et peut êtreréélu à plusieurs reprises. La Conférence des secrétaires des Communions chrétiennes mondiales représente plus de 2milliards de chrétiens dans le monde et rassemble davantage d’églises que tout autre organisme.

« Ce n’est pas un mouvement œcuménique. Son objectif n’est pas de construire l’unité visible de la famille chrétienne,mais de partager des informations, des préoccupations et des rapports, et surtout de mieux se connaître. Aucune églisen’y est encouragée à modifier ses croyances ou à créer une nouvelle communion chrétienne. Les doctrines chrétiennes nesont pas au programme. Les participants représentent leur église et leurs croyances », explique le pasteur John Graz,secrétaire général sortant.

Ganoune Diop est né au Sénégal, en Afrique de l’Ouest. Il est un pasteur consacré de l’Église adventiste du septièmejour et, en ce moment, chargé des relations de l’Église adventiste avec les Nations Unies (ONU) et directeur adjoint dudépartement de la Liberté religieuse et des affaires publiques de la Conférence générale. Il fait aussi partie du comitéorganisateur du Forum chrétien mondial, qui est une plate-forme de rencontres et d’échanges entre les églises etcommunautés chrétiennes, pour mieux se comprendre et pour faire face ensemble à des défis communs.

Depuis plusieurs décennies, le secrétaire général des Communions chrétiennes mondiales est un adventiste. De 1970 à2003, ce fut le pasteur Bert B. Beach, puis de 2003 à 2014 le pasteur John Graz, et maintenant le pasteur Ganoune Diop.(APD, CP EUD/News).

UN ADVENTISTE ÉLU NOUVEAU SECRÉTAIRE GÉNÉRALDES COMMUNIONS CHRÉTIENNES MONDIALESBerne, Suisse

NOUVELLE

Dr Ganoune Diop

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Tel : 01 64 39 38 26

ACTUA

Un appel à être témoin du Christ au XXIème siècle.

De Roumanie à l’Amazonie : l’histoire vécue d’un missionnaire.

Jusqu’où sommes-nous prêts à pardonner ?

L’aspect est fragile, mais le contenu est d’une grande valeur.

Apprenons à reconnaître le Dieu qui s’est révélé dans l’Ancien Testament.

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