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1 Miscellanées : des textes sur la Divinité intérieure. Vous trouverez dans cette compilation d’anciens textes du site « http://iwen.free.fr/ ». Ces textes traitent de sujets variés, avec en trame de fond le message principal des Eveillés divins, le message le plus important qui soit : chaque être humain est doté d’une Divinité intérieure, et le Travail intérieur de développement de l’Amour ou de la Joie dans le Coeur, c’est-à-dire l’essence de la Pratique intérieure, est le chemin, le seul chemin, qui conduit à l’activation concrète de cette Divinité intérieure, c’est-à-dire à l’Eveil divin. La capacité de réaliser l’Ascension « transcendante » ou encore la maîtrise d’une puissance énergétique « transcendante » sont de simples caractéristiques naturelles d’une Divinité intérieure éveillée. L’Amour vrai et la Joie vraie sont exactement la même « chose », il n’existe pas la plus petite ombre de différence entre l’Amour vrai et la Joie vraie. C’est sur ce message d’Eveil que vous devez ramener invariablement et régulièrement votre « attention », c’est sur une compréhension sans cesse plus intériorisée de la Joie vraie et de l’Amour vrai que vous devez concentrer régulièrement votre « intuition », et c’est la Pratique intérieure que vous devez considérer comme la « chose » la plus importante de votre « vie ».

Miscellanées : des textes sur la Divinité intérieure

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Miscellanées : des textes sur la Divinité intérieur e. Vous trouverez dans cette compilation d’anciens textes du site « http://iwen.free.fr/ ». Ces textes

traitent de sujets variés, avec en trame de fond le message principal des Eveillés divins, le message le plus important qui soit : chaque être humain est doté d’une Divinité intérieure, et le Travail intérieur de développement de l’Amour ou de la Joie dans le Cœur, c’est-à-dire l’essence de la Pratique intérieure, est le chemin, le seul chemin, qui conduit à l’activation concrète de cette Divinité intérieure, c’est-à-dire à l’Eveil divin. La capacité de réaliser l’Ascension « transcendante » ou encore la maîtrise d’une puissance énergétique « transcendante » sont de simples caractéristiques naturelles d’une Divinité intérieure éveillée. L’Amour vrai et la Joie vraie sont exactement la même « chose », il n’existe pas la plus petite ombre de différence entre l’Amour vrai et la Joie vraie. C’est sur ce message d’Eveil que vous devez ramener invariablement et régulièrement votre « attention », c’est sur une compréhension sans cesse plus intériorisée de la Joie vraie et de l’Amour vrai que vous devez concentrer régulièrement votre « intuition », et c’est la Pratique intérieure que vous devez considérer comme la « chose » la plus importante de votre « vie ».

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Miscellanées : des textes sur la Divinité intérieure......................................................................................................... 1

Partie avec des textes pourvus d’images........................................................................................................................ 3 Comment s’élever dans la cinquième dimension. ............................................................................................................ 4 Pour en finir avec l’Ascension planétaire............................................................................................................................. 7 Cultiver la Joie solaire ! ............................................................................................................................................................ 12 Extériorisation de la Fraternité des Maîtres. .................................................................................................................... 17 Dharma, Chi Gong et Arts Martiaux .................................................................................................................................... 20 La mutation de l’humanité...................................................................................................................................................... 25 L’Eveil divin et l’Evolution de l’ADN..................................................................................................................................... 29 Présentation du livre « La clé de l’Ascension » ............................................................................................................... 31 L’amour inconditionnel est à réaliser.................................................................................................................................. 33 Parce que la pratique est le plus important !................................................................................................................... 36 Un autre regard sur les symptômes de l’ascension. ..................................................................................................... 42 Pourquoi le monde a besoin de Superman ?.................................................................................................................... 53 La méditation solaire : réponses aux questions fréquentes. ..................................................................................... 58 De la civilisation du mental à la civilisation du cœur. .................................................................................................. 67 De l’importance de la pratique intérieure. ........................................................................................................................ 71 L’effusion collective de l’Esprit-Saint. ................................................................................................................................. 76 Petite mise au point entre amis............................................................................................................................................ 80 Pour en finir avec le channeling. .......................................................................................................................................... 84 La méditation solaire : origine et nature. ......................................................................................................................... 93 Comment solliciter l’intervention du Seigneur ?............................................................................................................. 96 La liberté spirituelle au-delà des libertés relatives...................................................................................................... 100 Qu’est-ce que la spiritualité ? .............................................................................................................................................. 105 Entre les prédateurs et les êtres de lumière : un bref panorama. ........................................................................ 112 Qu’est-ce que la puissance ?................................................................................................................................................ 119

Partie avec des textes dépourvus d’images ............................................................................................................... 126 Sur les rassemblements de prière pour changer le monde...................................................................................... 127 De l'homme au surhomme ? ................................................................................................................................................ 129 La vraie nature de l’amour.................................................................................................................................................... 135 Nicolas Sarkozy et le pouvoir............................................................................................................................................... 141 Où trouver un enseignant spirituel ?................................................................................................................................. 145 Une guerre subtile dont l’humanité est l’enjeu ............................................................................................................. 149 Quelques nuances de l’amour… .......................................................................................................................................... 155 Il y a amour et amour............................................................................................................................................................. 160 Toto fait de la spiritualité....................................................................................................................................................... 166 Ce que dit la spiritualité essentielle................................................................................................................................... 173

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Partie avec des textes pourvus d’images.

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Comment s’élever dans la cinquième dimension.

C’est par une simple erreur de langage que l’on parle de 3ième dimension pour désigner la dimension physique. Et c’est par une simple extension de cette erreur de départ que quelques fois il est fait mention du temps comme étant la 4ième dimension. Le temps est une composante « fondamentale » du réel qui se déploie dans toutes les dimensions et dans tous les plans, mais sa « vitesse » et son « intensité » sont différentes d’une dimension à l’autre, et d’un plan à l’autre. Le temps n’est donc pas la 4ième dimension, mais il y a une certaine qualité de temps dans la 4ième dimension, qui est différente du temps dans la 3ième dimension, ou du temps dans la 5ième dimension.

Chaque dimension est une réalité vibratoire particulière au sein de laquelle les lois de la matière-énergie se présentent selon certaines caractéristiques, et au sein de laquelle l’espace et le temps ont des propriétés également caractéristiques. Plus une dimension est élevée, plus les lois de la matière-énergie sont souples et fluides, et moins l’espace et le temps offrent des contraintes et des restrictions. La plus grande partie des êtres « incarnés » qui peuplent cet univers vit dans la 5ième dimension, et une partie assez importante vit dans la 4ième dimension. Les êtres qui, comme les terriens, vivent dans la 3ième dimension, sont particulièrement peu nombreux dans cet univers, en comparaison de ceux qui vivent dans la 4ième et la 5ième dimension.

Peu importe la dimension dans laquelle il est incarné, un être ne devient capable de se déplacer entre les dimensions avec son corps d’incarnation, et de se « fixer » dans la dimension de son choix, que dans la mesure où il aura su éveiller sa Force énergétique

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au-delà d’un certain seuil. Sans cela, la seule possibilité pour lui de se mouvoir entre les dimensions avec son corps d’incarnation, et de se « fixer » dans une dimension ou une autre, c’est de bénéficier de l’intervention d’un autre être qui aurait, lui, la Force énergétique nécessaire pour réaliser cela. La question de la technologie vibratoire, qui permet de se passer de la Force énergétique dans une certaine mesure, est un autre sujet ! Disons simplement que c’est la Force énergétique d’un individu qui lui permet, lorsqu’elle est éveillée, de maîtriser son propre taux vibratoire, ainsi que le taux vibratoire de tout objet et de toute personne sur lesquels il étendrait son champ énergétique.

Au fil des siècles et des millénaires, des groupes de terriens, de plusieurs personnes, voire de plusieurs dizaines de personnes, ont réussi à ascensionner dans la 4ième ou la 5ième dimension. Il s’agissait le plus souvent d’un ou quelques êtres qui avaient éveillé leur Force énergétique jusqu’à des niveaux particulièrement élevés, et qui avaient décidé d’ascensionner en emmenant avec eux des gens qui étaient souvent leurs disciples ou alors leurs « frères »… et qui n’avaient pas encore eux-mêmes réalisé l’Eveil énergétique à proprement parler.

Il y a eu de telles ascensions de groupes chez les Toltèques, chez les Incas, chez les Mayas… mais bien évidemment tous ces peuples n’ont pas réalisé l’ascension dans leur totalité, seuls quelques groupes ont pu accomplir cela. Le travail de l’Energie intérieure était très important au sein des différents cercles de chamans, d’ascètes et de prêtres de ces peuples, ce travail primait sur toute considération psycho-spirituelle ou psycho-morale, et c’est la raison pour laquelle le nombre de gens qui parvenaient à éveiller leur Force énergétique jusqu’au point d’ascensionner dans les dimensions supérieures, était relativement grand, en tout cas en comparaison du nombre de gens qui parviennent à l’Eveil énergétique aujourd’hui en Occident et dans le reste du monde !

Cependant, ici et là dans le monde, grâce à la pratique de différents arts énergétiques internes ou de différentes techniques mystiques, quelques individus parviennent à éveiller leur Force énergétique, et une petite fraction parmi ce nombre déjà infime parvient au stade où l’ascension est réalisable. Le fait de réaliser l’ascension par soi-même est un accomplissement qui se situe, il faut le dire, bien au-delà des possibilités du plus grand nombre. Mais beaucoup de gens peuvent envisager avec sérieux la possibilité de simplement éveiller leur Force énergétique, sans nécessairement pouvoir espérer atteindre dans leur actuelle incarnation le niveau où l’ascension est réalisable.

Quand on saisit ce que cet Eveil énergétique signifie en termes de Bonheur inconditionnel ET de Puissance énergétique, les fausses prétentions et les fausses illusions de vivre déjà dans l’Eveil au sens « énergétique » deviennent tout de suite ridicules et s’envolent comme de simples mirages sans consistance. Parmi tous ces enseignants spirituels qui passent pour être des Eveillés, beaucoup sont des Eveillés « psycho-extatiques », et très peu, vraiment très peu sont des Eveillés « énergétiques ».

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Et parmi les rares Eveillés « énergétiques » actuels, encore une fraction plus infime sera capable de réaliser l’ascension.

La seule manière d’acquérir une authentique Maîtrise, c’est-à-dire un Bonheur intérieur et une Liberté intérieure qui seraient vraiment inconditionnels et dans une vraie mesure transcendants, est d’éveiller votre Force énergétique. Tout le monde n’aspire pas nécessairement à la Maîtrise, et bien des gens savent trouver des raisons de se complaire dans leur Sommeil énergétique. Mais tous ceux qui aspirent à l’Eveil énergétique doivent simplement raffermir la qualité de leur Travail intérieur, et travailler sans cesse à intensifier la Joie-énergie (c’est-à-dire l’Amour-énergie) en eux, car elle seule permet d’éveiller la Force énergétique. Loin d’être une vague abstraction psycho-spiritualiste ou une sorte de posture psycho-comportementale, le Travail intérieur dont il est question en matière de développement de l’Energie intérieure et donc en matière d’éveil de la Force énergétique, est un travail pragmatique qui consiste dans la mise en application des principes fondamentaux du travail énergétique. Ceux qui le désirent trouveront un enseignement sur ces principes et leur mise en application dans l’ouvrage « Comment éveiller le soleil intérieur » de Kessani et Chris Iwen, paru aux éditions Altess.

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Pour en finir avec l’Ascension planétaire.

Nous voudrions vous dire ceci : que la Terre ascensionne bientôt ou non dans une dimension supérieure, cela n’a strictement aucune importance. Oui, cela est tout à fait secondaire. Qu’on y croit ou pas, la seule chose qui importe est de travailler avec volonté et avec sérénité au développement de l’Amour vrai dans le Cœur. S’il est vrai que la Terre est en plein processus d’élévation vibratoire et que dans un temps plus ou moins proche elle va ascensionner dans une dimension supérieure, la seule chose qui pourra réellement vous permettre de bénéficier de cette élévation et d’être emmené avec la planète dans cette dimension supérieure, c’est un niveau de développement suffisant de l’Amour vrai dans votre Cœur. Le critère véritable pour être emmené « dans » l’Ascension planétaire n’aura rien à voir avec le fait que vous ayez cru ou pas en la véracité de ce processus, il n’aura rien à voir avec le fait que vous ayez adhéré ou pas aux dires des channels, il n’aura rien à voir avec le fait que vous ayez eu ou pas des comportements ou des paroles conformes aux canons de bien et de mal d’un groupe ou d’un enseignement, il n’aura rien à voir avec le fait que vous ayez traversé ou non certaines expériences de vie…

L’Amour vrai est la seule chose qui donne accès à la réalisation du Divin. Tout le reste est de l’ordre des contingences et des relativités. Il en va de l’Ascension planétaire comme de l’accession au Paradis après la mort du corps physique. Le Paradis est un mot qui désigne en réalité l’intuition de l’existence d’authentiques dimensions divines qui transcendent les dimensions « relatives » de l’au-delà. Le fait d’accéder ou non au Paradis après votre mort, ne dépend que du degré de développement de l’Amour vrai dans votre Cœur. Cela n’a rien à voir avec le fait d’adhérer ou non aux crédos du catholicisme, du protestantisme, de l’islam, du judaïsme, du new-age, du mormonisme, etc… Cela n’a rien à voir avec le fait que vos faits et gestes aient été conformes ou non à des notions morales qui sont en réalité relatives aux époques et aux personnes… Cela n’a rien à voir avec le fait que vous ayez été ou non en communication avec diverses entités non-physiques, ou que vous ayez adhéré ou non à certaines croyances spiritualistes… L’unique clé qui vous donnera accès au Paradis après votre mort physique, c’est l’Amour vrai dans votre Cœur.

Au regard du Divin, l’acquisition ou la réception des capacités psychiques ou de dons médiumniques est quelque chose de vain. Il en va de ces capacités et de ces dons comme il en va des connaissances spirituelles, des qualités morales, des mutations cellulaires, des changements vibratoires, des nettoyages karmiques, etc… Toutes ces choses peuvent revêtir de l’importance et de la pertinence dans le cadre des contingences et des relativités, mais la réalisation du Bonheur divin et de la Liberté divine relève uniquement du développement de l’Amour vrai. Le Bonheur divin et la Liberté divine sont de simples aspects qui émanent d’une Divinité intérieure éveillée.

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Cela signifie qu’il n’y a de Bonheur divin et de Liberté divine que dans l’Eveil divin. Si l’Ascension planétaire se produisait, le fait que vous vous retrouviez dans une dimension supraphysique ne signifiera pas que vous aurez réalisé du coup l’Eveil divin. Vos « conditions de vie » seraient allégées et facilitées, mais vous devez savoir que l’Eveil divin ne relève pas du fait que vous viviez dans telle ou telle dimension. Placer vos espoirs ou vos aspirations au Bonheur divin dans le fait d’être transporté vibratoirement dans une autre dimension, n’est pas réellement moins vain ou moins futile que de placer ces mêmes espoirs et ces mêmes aspirations dans l’abondance financière, la relation amoureuse, le prestige social, le confort matériel…

Développez l’Amour vrai dans votre Cœur, et soyez constant dans ce travail avec volonté et avec sérénité. S’il se produit vraiment une Ascension planétaire, c’est seulement le degré de développement de l’Amour vrai dans votre Cœur qui décidera si vous serez emmené ou pas avec la planète dans une dimension supérieure, ou si vous devrez aller poursuivre votre existence sur une autre planète qui serait encore physique. Et s’il ne se produit pas d’Ascension planétaire, vous aurez de toute façon travaillé sur le plus important. Si vous venez à mourir, c’est encore seul le degré de développement de l’Amour vrai dans votre Cœur qui décidera si vous accédez au Paradis ou pas, ou alors si vous vous rendez ou non dans une haute dimension de l’au-delà. Quand vous êtes centré dans votre Cœur et que vous ressentez avec intensité la radiance et le dynamisme de l’Amour vrai, vous savez qu’il importe peu que vous viviez dans une dimension physique ou dans une dimension supraphysique. Ce qui compte c’est de vivre dans l’énergie de l’Amour vrai.

Vous devez apprendre à distinguer les Ascensions extérieures, l’Ascension bio-évolutive et l’Ascension divine. L’hypothétique processus de transition de la planète dans une dimension supérieure, processus qui emmènerait ceux parmi les hommes et les femmes qui auront un développement suffisant de l’Amour vrai dans leur Cœur, est un processus qui, pour les personnes qui en bénéficient, relève de l’ordre des Ascensions extérieures. Il en va de même pour ces « opérations » dans lesquelles un individu ou un groupe d’individus sont « transférés » avec leurs corps d’incarnation dans une dimension plus élevée vibratoirement, par l’action d’êtres ou d’entités ayant la technologie vibratoire, la force psychique ou la puissance énergétique pour cela. L’Ascension bio-évolutive se produit lorsque l’évolution psychique-génétique d’une espèce, ou la mutation psychique-génétique d’un individu, conduisent l’espèce ou l’individu au point de développement psychique où il est possible à la personne de déplacer vibratoirement son corps dans une autre dimension et de l’y « fixer » par la mise en œuvre de sa propre force psychique. A moins d’une intervention extérieure intelligente particulièrement puissante et radicale sur le substrat génétique de l’humanité, cette dernière devra évoluer pendant encore plusieurs centaines de milliers

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d’années, peut-être même quelques millions d’années, avant d’atteindre le niveau psychique-génétique permettant de réaliser l’Ascension bio-évolutive.

L’Ascension divine est toute autre. Au fond de votre Cœur se tient la Divinité intérieure, c’est un véritable Soleil énergétique tissé, pour ainsi dire, dans la substance éternelle et incréée de la Divinité Immanente et Absolue elle-même. La seule manière d’éveiller la Divinité intérieure, donc la seule manière de réaliser l’Eveil divin, c’est de cultiver l’Amour vrai dans le Cœur. C’est seulement lorsque l’Amour vrai dans votre Cœur atteint un certain degré de développement, que l’Eveil divin est atteint. Et il existe plusieurs niveaux dans l’Eveil divin, c’est-à-dire plusieurs niveaux d’activation de la Divinité intérieure. Afin que les choses soient bien claires, à proprement parler vous n’avez pas besoin d’avoir atteint l’Eveil divin pour pouvoir bénéficier de l’Ascension planétaire au cas où elle se produirait, mais vous avez besoin que l’Amour vrai dans votre Cœur ait quand même atteint un certain degré de développement. Et si vous mourez, vous n’avez pas précisément besoin d’avoir atteint l’Eveil divin pour vous rendre dans les hautes dimensions de l’au-delà, mais l’Amour vrai dans votre Cœur doit avoir atteint un certain degré de développement. Mais, si vous voulez vous rendre réellement dans l’authentique Paradis après votre mort, vous devez savoir que l’authentique Paradis divin n’est accessible qu’aux Eveillés divins.

Vous n’avez pas besoin de X nombre d’incarnations pour atteindre l’Eveil divin. La vérité est que vous pouvez atteindre l’Eveil divin ici et maintenant, c’est-à-dire là à l’instant et à l’endroit où vous vous trouvez, pour autant que vous soyez capable de rayonner l’Amour vrai en un acte intérieur absolu exercé avec une intensité totale dans votre Cœur. Mais bien peu nombreux sont ceux qui peuvent poser un tel acte absolu. Pour la plupart il faudra du temps, des efforts et de la persévérance dans le travail de développement de l’Amour vrai. Le temps que vous mettrez à atteindre l’Eveil divin sera fonction de l’intensité de vos efforts à développer l’Amour en vous et de la qualité énergétique de cet Amour. On peut dire bien des choses sur les raisons qui font qu’il y a si peu d’Eveillés divins véritables sur Terre, qu’il y a si peu de gens qui atteignent l’Eveil divin au fil des décennies ou des générations, mais la principale raison à cela est que peu de gens s’investissent vraiment dans le travail intérieur pour développer l’Amour vrai dans leur Cœur. Le premier stade de l’Eveil divin apporte déjà une qualité élevée de bonheur intérieur et un niveau élevé de puissance énergétique, et si les gens prenaient réellement conscience de ce que cela signifie « concrètement », le paysage bigarré de tous ces états extatiques, psychiques et psychologiques que les gens appellent « Eveil » verrait ses prétentions se faire plus humbles et plus rares.

Les Eveillés divins qui n’ont pas encore atteint le niveau de la « sublimation », lorsqu’ils sont incarnés, ne sont pas au-dessus de la mort. A moins de bénéficier de quelque forme d’Ascension extérieure, ils connaîtront la mort, mais à cette différence près qu’ils seront capables de quitter leur corps de leur propre chef, en toute sérénité. Mais quand le niveau de la « sublimation » est atteint, l’Eveillé divin est capable de transcender la mort en réalisant l’Ascension divine, c’est-à-dire une sublimation

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énergétique intérieure qui a pour effet extérieur de transformer son corps d’incarnation en corps sublimé, un corps immortel capable de se déplacer instantanément entre toutes les dimensions et tous les plans, et de vivre dans la dimension et le plan voulus. Le fait qu’un Eveillé divin de haut niveau, mais n’ayant pas encore atteint le niveau de la « sublimation », puisse éthériser son corps physique et ainsi le faire ascensionner dans une dimension supérieure, peut ressembler à l’Ascension divine, mais peut-être pourrait-on dire qu’il s’agit, en quelque sorte, d’une forme partielle d’Ascension divine.

Le fait de pouvoir faire partie de la vague dans une hypothétique Ascension planétaire repose sur le développement de l’Amour vrai dans votre Cœur. Le fait de pouvoir accéder au Paradis après votre mort repose lui aussi sur la même Energie. Mais, encore plus important que la présumée Ascension planétaire, encore plus important que l’accession au Paradis après la mort : c’est la possibilité d’atteindre l’Eveil divin dans le courant de votre actuelle incarnation. Pourquoi attendre des vies et des vies pour quelque chose d’aussi « important » et que vous pouvez réaliser dans le courant de votre vie actuelle ? Et le développement de l’Amour vrai en est l’unique clé. C’est pourquoi seul doit compter pour vous le travail intérieur qui consiste à cultiver et à développer l’Amour vrai dans votre Cœur. Ne laissez pas les cogitations du mental et les humeurs de l’émotionnel vous faire obstacle ou vous détourner de votre aspiration à faire grandir l’Amour vrai dans votre Cœur. Ne vous laissez glisser dans aucune posture d’attente, et ne vous laissez gagner par aucune forme de paresse dans le travail intérieur. Ne vous laissez immobiliser par aucun événement extérieur, fût-il fabuleux ou sombre.

Il se produira des choses « prodigieuses » sur cette planète dans les décennies à venir. Des apparitions de vaisseaux interplanétaires dans le ciel, des contacts officiels et des activités objectives dans la société effectués par des êtres terrestres ou extraterrestres ayant un niveau de développement psychique ou divin très élevé… Tous ces êtres extraordinaires dont parlent les personnes qui ont des communications avec les authentiques règnes « supra-humains », se manifesteront objectivement sous le regard émerveillé de l’humanité. A vrai dire, bien qu’ils ne se soient pas encore extériorisés ou objectivés, les supra-humains sont déjà parmi nous.

Quand ces choses merveilleuses se produiront, vous devrez apprendre à les intégrer dans votre vision du monde et ne pas vous laisser éloigner de votre travail intérieur par la distraction « cosmique » que tout cela va inévitablement engendrer. Tout comme il vous est demandé de conserver au centre de votre vie le travail intérieur sur l’Amour vrai même lorsque se produisent des événements dramatiques et douloureux, de même il vous est demandé de demeurer centré sur l’Amour vrai lorsque votre quotidien devra cohabiter avec des êtres « supra-humains ». De ce contact « cosmique » l’humanité recevra une aide technologique, intellectuelle et psychologique pour résoudre ses problèmes « contingents » et « relatifs » afin d’intégrer la Fraternité de l’Espace, l’ensemble des civilisations évoluant sous la direction des Eveillés divins sublimés.

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L’humanité recevra surtout un soutien et une stimulation dans le travail intérieur pour développer l’Amour vrai, c’est-à-dire la Joie vraie. Ce que vous devez comprendre et intégrer par-dessus tout, c’est que quoiqu’il se passe, fondamentalement vous n’avez rien ni personne à attendre. La Divinité intérieure siège au fond de votre Cœur, il vous appartient de l’éveiller en cultivant la Joie vraie.

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Cultiver la Joie solaire !

Un couple qui débordait d’affection et de tendresse eut un jour un enfant après avoir prié le Ciel pendant des années. Quelle chose merveilleuse c’était ! Le mari se promit qu’il manifesterait à l’égard de cet enfant autant de générosité qu’il était possible, et la femme se promit qu’elle offrirait à cet enfant toute la douceur dont un cœur humain était capable… Jamais un enfant n’avait eu des parents si prévenants, et jamais un couple n’avait autant été transporté d’allégresse et d’enthousiasme devant l’insondable miracle de la Vie. L’enfant ne manqua jamais de rien, et il n’aurait jamais pu rêver de meilleurs parents. Pas une seule fois il ne reçut de fessée, pas une seule fois on ne lui tira les oreilles, et pas une seule fois on n’agita devant son visage un doigt sermonneur. C’était toujours des paroles de gentillesse, c’était toujours des marques d’affection, et c’était toujours des manifestations de tendresse…

Mais trois années plus tard, le couple fut très inquiet. L’enfant ne marchait pas, et aucune parole n’était encore sortie de ses lèvres. Et cependant il ne semblait pas porter de tare, et tous les signes d’une bonne constitution étaient là. Affligés et dans l’incompréhension de ce qui se passait, les parents entreprirent un long voyage avec l’enfant, afin d’aller demander de l’aide à un maître guérisseur qui vivait dans une vallée lointaine. Le maître guérisseur ne les reçut pas immédiatement, mais il les fit installer dans une hutte et demanda à ses apprentis et à ses assistants de s’occuper de la petite famille. Une semaine plus tard, il les fit venir à lui.

- Dites-moi quel est votre problème. - C’est notre enfant, maître. Il ne marche pas, il ne parle pas, et cependant il a l’air d’être normal. Nous ne comprenons pas, nous ne savons que faire, c’est pourquoi nous avons besoin de votre aide. - Hmmm, fit le maître guérisseur. Vous avez raison, votre enfant est tout à fait normal. - Mais alors pourquoi ne marche-t-il pas, et pourquoi ne parle-t-il pas ? - Je vous ai observés, dit le maître guérisseur. A peine a-t-il remué les pieds ou agités les mains, que vous le prenez dans vos bras. A peine a-t-il essayé de remuer les lèvres, que vous redoublez d’imagination pour deviner ce à quoi il pense ou ce qu’il désire, sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit… Vous le faites depuis toujours, et parce que vous le transportez toujours et devinez toujours ses moindres désirs, il n’a jamais eu le temps d’apprendre à marcher et à parler. - Que devons-nous faire ? - Cessez de le transporter, laissez-le faire ses propres efforts afin de développer sa capacité à marcher par lui-même. Cessez de deviner ses moindres désirs, et laissez-le faire ses propres efforts afin de formuler par des mots ce qu’il pense ou ce qu’il veut. - Mais, s’écrièrent les parents, il va souvent se casser la figure, et il va baragouiner sans que personne ne puisse comprendre exactement ce qu’il essaiera de dire. Nous ne pouvons pas le laisser se casser la figure et nous ne pouvons pas le laisser baragouiner

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un sagouin incompréhensible ! - Dans ce cas vous le condamnez à ne jamais marcher et à ne jamais parler.

La plupart des gens sont comme l’enfant de l’histoire ci-dessus. Cette histoire est évidemment une métaphore, mais de quoi ? La capacité de marcher et de parler représente les facultés « parapsychiques » (ou mystiques, ou spirituelles, ou divines, peu importe comment vous les nommez) : faculté de guérir, faculté de lire les pensées, faculté de dédoublement, faculté de matérialiser des objets, faculté de s’affranchir de la pesanteur, faculté de se rendre invisible, faculté de modifier le métabolisme et l’apparence du corps, etc… Peu de gens ont activé leurs facultés parapsychiques jusqu’à des degrés élevés, et il existe encore pas mal de gens qui, ayant des facultés parapsychiques non-activées et n’en ayant pas une intuition significative, en nient encore tout simplement l’existence…

Il est possible de bricoler du chakra, du centre psychique, du code génétique ou de la synapse afin d’activer à quelque degré, souvent plutôt modeste, diverses palettes des facultés parapsychiques… Il est possible de recevoir de l’extérieur diverses interventions énergétiques susceptibles de faire pour soi les bricolages sur chakra, centre psychique, code génétique ou synapse qui se traduiraient par l’activation de certaines facultés parapsychiques… Les facultés parapsychiques appartiennent naturellement à l’ordre normal des potentialités humaines, au même titre que le fait de pouvoir penser, ressentir des émotions, marcher, parler, dessiner, chanter, raisonner… Elles relèvent simplement des potentialités énergétiques, tandis que les aptitudes comme marcher ou lire relèvent des potentialités psychobiologiques… Tout comme il a été développé par procuration des aptitudes technologiques extérieures, comme la voiture, le train, le téléphone, l’ordinateur, le radiateur, les allumettes, etc… autant de choses qui permettent d’étendre d’une certaine manière le champ de liberté et le champ du faisable de l’individu… de même il existe la possibilité de développer les facultés parapsychiques, et ainsi étendre d’une manière plus profonde et plus autonome le champ de liberté et le champ du faisable sur le plan individuel (et collectif si tout le monde s’y met, bien entendu)…

Certes, certaines personnes seraient prêtes à vous vouer aux gémonies (elles vous auraient vraiment jeté sur un bûcher à d’autres époques où cela semblait acceptable pour la moralité culturelle)… si vous manifestez ne serait-ce que le moindre début de considération pour les facultés parapsychiques qui font pourtant partie de votre héritage naturel en tant qu’êtres soi-conscients. Il est vrai que ces facultés ne sont pas une fin en soi, mais l’erreur est plus grande de les rejeter, de les dénigrer ou d’en avoir peur. Il s’agit de considérer les choses pour ce qu’elles sont, et d’avoir le courage et la maturité de développer ce qu’il est sain et souhaitable de développer. Mais ce dont il s’agit ici n’est pas de procéder à quelque bricolage… Bien que les facultés parapsychiques puissent répondre en partie à des travaux ou à des interventions sur les chakras, les centres psychiques, les neurones, etc…, elles sont en réalité essentiellement en relation avec la qualité et l’intensité de la Joie solaire ou de l’Amour solaire qui est en soi, dans le Cœur.

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Qu’est-ce que cela signifie ? Bien que la Joie ou l’Amour (et il faut toujours souligner que la Joie pure est l’Amour pur, et que l’Amour pur est la Joie pure, ce sont juste deux expressions pour désigner le même Feu intérieur)… donc bien que la Joie transcendante ou l’Amour transcendant puissent être conçus comme « la seule chose qui importe », il est cependant très important de souligner que lorsque l’on développe réellement la Joie vraie ou l’Amour vrai, lorsqu’il n’y a pas confusion avec la sphère des émotions et des sentiments, lorsqu’il n’y a pas confusion avec des schémas de relations ou des schémas de comportements… lorsque réellement l’on développe l’Energie pure et vraie du Cœur, les facultés parapsychiques s’activent d’elles-mêmes et deviennent des capacités que l’on peut maîtriser et utiliser selon sa propre volonté souveraine, une volonté établie dans le Cœur, et non dans l’émotionnel ou dans le mental. Comme elles s’activent en baignant pour ainsi dire dans le champ de la Joie pure et de l’Amour vrai, la question d’éventuels mauvais usages ne se pose pas. Cette question n’a de sens que lorsque l’on active ces facultés par le fait de quelque bricolage ou par le bénéfice de quelque intervention extérieure sur les chakras, les centres psychiques, les cellules cérébrales, les codes génétiques, etc…

Dans l’histoire ci-dessus, il est bien clair que l’enfant ne peut pas acquérir la capacité de marcher et de parler s’il ne fait pas ses propres efforts : ce sont ses propres efforts qui importent, bien qu’il puisse être moins agréable de faire des efforts et plus agréable de se laisser porter et de voir satisfaits ses moindres désirs sans avoir à les formuler ! Sur le chemin qui conduit à l’activation des facultés réelles, et ainsi à l’accession à la véritable liberté énergétique, ce qui importe ce sont les efforts vrais que l’on fait pour cultiver et développer l’Amour-énergie et la Joie-énergie dans le Cœur.

On peut souvent sentir de belles et merveilleuses vagues d’énergies et de vibrations qui recouvrent la personne, la pénètrent, la transportent, la chavirent, l’enivrent… on peut se sentir littéralement plongé dans un océan d’amour et de lumière à la lecture d’un texte ou au contact d’une personne… mais aussi « agréables » et aussi « enthousiasmants » que soient ces « apports énergétiques et vibratoires » ou ces « réactions mystico-émotionnelles », on doit prendre conscience que cela n’a pas le pouvoir de conduire réellement à l’activation du véritable potentiel énergétique vertical, tout au plus certaines interventions pourront aider à ouvrir des capacités sensitives ou médiumniques, ce qui est très différent… La maîtrise des facultés énergétiques verticales, puisque c’est de cela dont il s’agit, s’acquiert et se réalise à travers les efforts justes et intenses pour développer l’Amour-énergie et la Joie-énergie.

Mais, sans rentrer dans des détails techniques, la relation entre le niveau de développement du Feu intérieur et le degré d’activation et de maîtrise des facultés parapsychiques, est une relation que l’on peut qualifier d’indirecte. Lorsque l’Amour-énergie ou la Joie-énergie a atteint un certain niveau de développement, il active la Divinité intérieure, le niveau de « puissance » de cette activation étant fonction du

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niveau de développement atteint par l’Amour-énergie ou la Joie-énergie. Et c’est de la Divinité intérieure que découlent spontanément et quasi-automatiquement l’activation et la maîtrise des facultés parapsychiques… de sorte que la chose importante, la seule chose véritablement importante est l’activation de la Divinité intérieure !

Est-ce que vous rêvez d’un monde où les gens seront capables de s’aimer selon l’amour fraternel le plus haut, le plus fort et le plus pur, et de faire prédominer cet amour fraternel sans ombre sur tous les aspects de leurs relations et de leurs sociétés ? Alors dans ce cas ce dont vous rêvez en réalité c’est d’un monde où les gens auront éveillé leur Divinité intérieure ! Est-ce que vous rêvez d’un monde où les gens sauront voler dans les airs, se téléporter, communiquer par télépathie, matérialiser et dématérialiser les choses, pénétrer d’un seul mouvement de l’intuition les choses les plus complexes, vivre dans une réelle liberté énergétique au lieu d’être limités et dépendants des technologies extérieures ? Ce monde est un monde où les gens auront éveillé leur Divinité intérieure ! Est-ce que vous rêvez d’un monde où les gens ne connaîtront plus la souffrance et la dégénérescence, mais vivront pleinement heureux, dans un parfait bien-être physique et psychologique, et quitteront leurs corps sans peine, en parfaite conscience et en parfaite maîtrise de leur départ, après des siècles d’une vie de bonheur et de créativité ? C’est là encore un monde où les gens auront éveillé leur Divinité intérieure, et ceux qui l’auront éveillée jusqu’aux niveaux les plus élevés pourront même réaliser l’Ascension !

Est-ce que vous rêvez d’un monde où tous seront réellement heureux et libres ? C’est d’un monde où les gens auront éveillé leur Divinité intérieure que vous rêvez. Que faire pour faire advenir ce monde ? Rester les bras croisés en justifiant cela en disant que tout est parfait, et donc que par conséquent il n’est pas nécessaire d’agir et de changer les choses ? Militer dans un parti politique ou un syndicat ? Signer des pétitions et faire des manifestations ? Zapper quand c’est la pub à la télé et aller faire ses courses dans les superettes ‘‘bio’’ plutôt que dans les hypermarchés ? Lire et diffuser des textes de channeling remplis d’amour et de lumière et annonçant sans cesse pour bientôt l’ascension planétaire, avec tous les cailloux et tous les êtres vivants, dans la cinquième dimension ? Lâcher-prise, vous laisser bercer dans le confort du non-effort, vous laisser porter par divers ressentis, vous mettre à l’écoute de votre plus ou moins petite voix intérieure qui vous murmurera des paroles réconfortantes pour vous aider à surmonter vos petits chagrins ?

Vous pouvez bien évidemment faire tout ce que vous voudrez, y compris vous trouver d’excellentes et nombreuses raisons de ne pas vous intéresser « sérieusement » à la perspective d’éveiller votre Divinité intérieure. Vous pouvez aussi vous laisser immobiliser par l’adhésion à des principes « somnifères » ou « stupéfiants » qui s’articulent autour de l’idée de vous dissuader de faire des efforts, d’avoir une pratique, de développer de la discipline, de déployer de l’intensité, de mobiliser de la volonté…

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La seule chose qui vous mènera à l’éveil de votre Divinité intérieure, c’est de consacrer du temps et des efforts au développement de l’Amour-énergie et de la Joie-énergie dans votre Cœur. Et un monde où les gens ont éveillé leur Divinité intérieure est un monde où chacun a su consacrer du temps et des efforts à ce travail intérieur de développement de la Joie-énergie et de l’Amour-énergie. Certes, vous pouvez cultiver l’Amour-énergie et la Joie-énergie d’une manière diffuse, d’une manière non-formalisée et non-structurée, dans le flot de votre quotidien… Mais bien souvent adopter ce genre de « posture » est une manière de masquer des carences du point de vue du sérieux, de la volonté, de l’intensité et de la discipline. Vous devriez consacrer chaque jour un temps spécifique, cela peut être un quart d’heure, une heure ou trois heures… un temps au cours duquel, au calme quelque part, vous vous concentreriez exclusivement et intensément sur le travail de rayonnement de l’Amour-énergie ou de la Joie-énergie.

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Extériorisation de la Fraternité des Maîtres.

Lorsque l’extériorisation de la Fraternité des Maîtres divins sera effective, le rayonnement divin des Maîtres aura un impact plus important qui élèvera les mentalités individuelles et collectives vers plus de maturité, permettant la résolution de nombreux problèmes socio-économiques et la correction de certaines aberrations sociopolitiques. A terme : le partage collectif et équitable des ressources planétaires sera une évidence qui sera mise en pratique, l’effacement des frontières et l’établissement de la citoyenneté planétaire seront un fait que viendra parachever l’adoption d’une langue mondiale, la guérison et la saine maîtrise de l’écosystème seront accomplies notamment grâce à la technologie supérieure qui sera offerte à une humanité capable d’en faire bon usage… Sous la direction explicite du Haut Conseil planétaire composé de Maîtres divins sublimés, l’humanité apprendra à s’insérer et à exister en pleine conscience dans la grande Fraternité Intergalactique…

Qui sont les Maîtres divins qui composent la Fraternité ? Les Maîtres divins sont des êtres qui ont éveillé leur Divinité intérieure, à un point tellement élevé qu’ils ont acquis, outre la félicité absolue, une maîtrise particulièrement élevée de l’énergie, dont la matière n’est qu’un simple aspect. La Fraternité des Maîtres divins est composée, pour le dire simplement, de deux sortes de Maîtres : les Maîtres sublimés et les Maîtres non-sublimés. Les premiers endossent de plus grandes responsabilités et peuvent être décrits comme les chefs de la Fraternité, si tant est que ce mot de « chef » puisse avoir quelque sens lorsqu’il s’applique à des êtres qui n’ont plus en eux aucune trace de sentiment ou de désir de domination, mais seulement une puissante et profonde volonté de Lumière. Les Maîtres sublimés forment donc le Haut Conseil de la Fraternité des Maîtres.

Les Maîtres sublimés ont transcendé la mort et la densité, et pour se manifester dans la dimension physique ils peuvent se créer directement un corps physique, en un instant, par l’exercice de la puissance irrésistible de leur Force divine, et selon leur volonté ce corps matérialisé peut vivre quelques minutes ou plusieurs centaines d’années. Ils n’ont donc absolument aucun besoin de passer par le processus de la naissance. Les Maîtres non-sublimés peuvent eux aussi se créer un corps matérialisé, mais ils ne peuvent pas le faire vivre au-delà de quelques jours… Lorsqu’ils désirent demeurer des dizaines d’années dans la dimension physique, ils ont besoin de prendre naissance, ou de passer par un processus de walk-in.

Les Maîtres divins sont les Seigneurs de la Lumière, et leur extériorisation signifie techniquement qu’ils vont se matérialiser ou s’incarner en beaucoup plus grand nombre, et qu’ils vont intensifier davantage leur influence et leur rayonnement énergétiques sur l’humanité. L’extériorisation se fait globalement selon deux phases : la phase

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préparatoire et la phase active. Dans la phase préparatoire, qui est en cours depuis quelques années et qui se poursuivra encore probablement quelques années, les Maîtres divins s’incarnent ou se matérialisent durablement et « prennent position » au sein de la société, mais en prenant soin de ne pas objectiver ce qu’ils sont. Ils sont là parmi nous, mais la plupart des gens les ont peut-être croisés dans la rue sans savoir qui ils sont ! Sans faire de vague, dans la discrétion la plus totale, ils augmentent progressivement leur influence et leur rayonnement, et ils interviennent de plus en plus dans le cours du monde mais en restant « invisibles ». Au fur et à mesure que la phase préparatoire progressera, les gens pourront de plus en plus prendre conscience qu’une « force invisible bienveillante » s’exerce dans le monde et élève peu à peu les mentalités, car la plupart des problèmes socio-économiques et sociopolitiques sont dus à des niveaux de mentalité trop bas.

La phase active commencera lorsque le chef de la Fraternité des Maîtres divins, c’est-à-dire le Maître le plus élevé de cette planète, émergera, se présentera, s’extériorisera… se dévoilera objectivement à toute l’humanité. Cet événement sera une révélation planétaire décisive, faite avec une puissance et une clarté qui ne laisseront personne dans l’ignorance ou dans le doute, et qui permettra à tout le monde de prendre conscience d’un seul coup que le Seigneur du Monde est là, que les temps de grisaille et d’obscurité sont finis pour l’humanité, que l’Ere de la Lumière a commencé. Peu de temps après la révélation planétaire, les Maîtres se dévoileront promptement et la Fraternité des Maîtres prendra rapidement en main la plupart des responsabilités temporelles qui sont importantes ou incontournables pour la liquidation des temps de l’obscurité et de la grisaille, et pour l’instauration de l’Ere de la Lumière. Et quand l’humanité sera qualifiée pour rejoindre la Fraternité Intergalactique, c’est-à-dire quand elle se sera établie sur les bases solides d’une Civilisation de Lumière, le contact et les relations avec la Fraternité Intergalactique seront ouverts.

Quand se produira la révélation planétaire ? Nul ne peut le dire, excepté le Seigneur de la Fraternité des Maîtres lui-même. Les Maîtres « en place » ou « en position » ne seront pas publiquement connus avant la révélation planétaire du Seigneur du Monde, il serait donc vain d’essayer de les identifier ou de les découvrir pour le moment. Les Maîtres actuels comme Sri Saï Baba, Swami Premananda ou Swami Roberto sont, en un sens, seulement à demi-extériorisés : non seulement ils occultent une partie de leur Lumière et de leur Puissance, non seulement ils expriment le message des Maîtres à l’intérieur des mirages psycho-spiritualistes qui conditionnent des groupes et des cultures, mais en plus ils acceptent que leur « image sociale » soit ternie et obscurcie aussi bien par les réactions, jugements et accusations de personnes dominées par leur propre ombre intérieure, que par les attaques rusées et bien ficelées de certains individus et de certaines entités qui appartiennent au système de contrôle. Ce système est encore actif et dominant, il sera désactivé et rendu inopérant lors de l’extériorisation des Maîtres, c’est-à-dire lors de l’extériorisation « active ».

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La Fraternité des Maîtres utilise elle-même certains mirages psycho-spirituels pour faire passer un peu de Lumière à l’humanité d’une manière détournée : lorsqu’on s’adresse à des esprits déformés, il faut parfois un peu déformer la Vérité pour qu’au moins un peu de Lumière puisse passer. Ceux qui ont appris à voir à travers ces mirages, au lieu d’en analyser le contenu et d’essayer de trouver des fils logiques à travers la forêt irrationnelle des doctrines et des philosophies, savent que l’unique message qui importe est une invitation à cultiver l’Amour ou la Joie dans le Cœur, à travers une véritable Pratique spirituelle, parce que seuls l’Amour ou la Joie permettent d’atteindre l’Eveil divin, c’est-à-dire l’éveil de la Divinité intérieure. Les Maîtres divins ont transcendé les identités transitoires, et c’est seulement à des fins « pédagogiques » qu’ils utilisent de temps en temps les identités auxquelles beaucoup s’accrochent encore, et sans lesquelles la plupart seraient incapables d’assimiler un tout petit peu de l’Energie que la Fraternité dispense aussi bien directement qu’à travers différents supports, dont des livres et des sites web.

Néanmoins, le fait même que beaucoup s’accrochent davantage aux « signatures illustres » plutôt que d’en faire abstraction et de se concentrer uniquement sur l’énergie et la teneur des « écrits », est l’une des raisons les plus importantes qui alimentent les mirages, entretiennent l’immobilisme et empêchent de saisir l’importance absolue du travail de développement du Feu intérieur. Bien trop souvent les gens confondent « réactions émotionnelles » et « intelligence intuitive », et la présumée intuition des uns n’est rien d’autre qu’une réaction émotionnelle plus ou moins viscérale émanant de schémas subconscients de programmation mentale. Le fait est que beaucoup d’entités incompétentes ou malveillantes en profitent et utilisent à foison ces « signatures illustres » pour répandre et nourrir des doctrines qui éloignent les gens d’une réelle Pratique spirituelle, en anesthésiant leur Volonté spirituelle et en caressant habilement leur paresse spirituelle via des doctrines fallacieuses de lâcher-prise, d’abandon et d’acceptation. « La Vie elle-même est née d’un Non, le Non que Dieu a dit au Néant ».

Au fur et à mesure que le processus préparatoire de l’extériorisation progressera, c’est-à-dire au fur et à mesure que la Fraternité augmentera son rayonnement divin sur l’humanité, on verra de plus en plus de spiritualistes pratiquants ou de croyants pratiquants atteindre l’Eveil divin… non pas quelque forme d’éveil psycho-extatique, vraiment l’Eveil divin ! Et par spiritualistes pratiquants et croyants pratiquants, il faut entendre des pratiquants assidus, des hommes et des femmes spirituellement pragmatiques qui sont engagés dans une Pratique spirituelle authentique, c’est-à-dire qui essaient de cultiver l’Amour ou la Joie dans leur Cœur par quelque forme de prière ou de méditation… Beaucoup de gens se croient ou se disent « en cheminement spirituel », mais s’ils n’ont aucune Pratique sérieuse, ils sont dans une simple illusion psycho-émotionnelle, même si cette illusion est alimentée d’expériences sensitives ou de bouffées émotionnelles. Il y aura une Aide et une Stimulation de plus en plus importantes qui permettront aux pratiquants sérieux de voir s’accélérer notablement leur progression vers l’Eveil divin, et nombre d’entre eux auront le bonheur de réaliser l’Eveil divin dans leur actuelle incarnation, bien plus vite qu’ils n’auraient été en droit de l’attendre de leurs seuls efforts.

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Dharma, Chi Gong et Arts Martiaux

Lama Dondrup Dordje

[Traduction anglais-français personnelle de passages tirés du site http://pathgate.org Il s’agit d’une communauté bouddhiste tibétaine de la lignée Nyingma de Padmasambhava (ou ancienne école) dont Sa Sainteté Pénor Rinpotché est le régent actuel. Les disciples qui font partie de cette Sangha (ou communauté bouddhiste) sont entraînés à la fois au Chi Gong et au Dharma (ou enseignement bouddhiste pour l’éveil) par un personnage connu par ses amis et étudiants dans le monde des arts martiaux sous le nom de Sifu Yeung, dit Lama Dondrup Dordje qui est un enseignant maître dans les branches à la fois internes et externes des arts martiaux chinois traditionnels. Il est reconnu comme un mentor des Champions Internationaux et comme un expert en culture et projection d’énergie sur l’ensemble du spectre Fa Li, Fa Jing, Fa Chi et Fa Shen. Une sélection de clips vidéos qui démontrent sa progression à partir du Fa Li, puis du Fa Jing, puis du Fa Chi et du Fa Shen, est disponible à la demande des passionnés d’arts martiaux à ce lien dans le site : http://pathgate.org/martial_arts_thtr_01.html ]

Introduction

Depuis que la pratique du Yoga de l’énergie (Chi Gong bouddhiste) et la doctrine de la tradition Chan (Zen) du Dharma Bouddhique ont été introduites en Chine par le Grand Maître Indien Bodhidharma (Damo) aux moines du monastère Shaolin afin de renforcer leurs corps, leurs mentals et leurs esprits dans la poursuite de leurs études, la fusion de la méditation bouddhiste, du Chi Gong (Tsa Lung en tibétain) et des Arts Martiaux a abouti à une branche unique de la pratique du Dharma qui vise l’obtention de l’état d’Unité entre la Vue équanime et unie pointée de la Méditation Chan et celle de la discipline du Yoga de l’Energie et des Arts Martiaux – un processus qui est caractérisé par l’élévation de la conscience intuitive du véritable état de la réalité et par la réalisation de notre propre nature originelle.

Le but ultime du pratiquant du Dharma Bouddhiste est de générer l’esprit d’éveil de compassion et de pleine conscience par lequel le plus grand bénéfice pour le plus grand nombre d’êtres sensibles peut être généré. Ce voyage vers l’éveil débute par la discipline du corps, de la parole et du mental qui conduit à la stabilité de ces trois portes d’expression. Sans la stabilité du corps, de la parole et de l’esprit il n’est pas possible de s’apporter l’harmonie. Sans harmonie en soi-même il est impossible d’apporter la paix au monde.

De même, le pinacle dans l’étude des arts martiaux s’inscrit dans la non-violence et ne peut pas être atteint par la pratique physique seule. En examinant le symbole chinois pour « martial » nous remarquons qu’il est composé de deux mots distincts : 1-

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éliminer ; 2- hallebarde, une ancienne arme de guerre. Ensembles ils reflètent la vraie signification des arts martiaux – comment apporter l’harmonie dans les conflits terrestres. L’aspect physique de l’étude des arts martiaux ne devrait donc jamais être séparé de l’aspect spirituel. En vérité l’art martial dans sa forme la plus pure est une approche spirituelle pour apporter la paix dans le monde. Ceci explique que les fondateurs des lignées telles que Shaolin Kung Fu, Wing Chung Kung Fu, Lui Ho Pa Fa, Pa Kua Chang et Tai Chi Chuan, c’est-à-dire Bodhidharma (le premier patriarche du Bouddhisme Chan), la nonne bouddhiste Ng Mui Shi Gu, le grand ermite Chen Hsi Yi, Tung Hai Chuan et Cheng San-Feng étaient tous, soit des maîtres bouddhistes réalisés, soit des êtres solitaires qui avaient réalisé le chemin spirituel. C’est la raison pour laquelle l’objectif premier de tous les arts classiques chinois internes et externes était d’harmoniser les corps, parole et mental avec les Chi, esprit et mouvements du ciel et de la terre tout en étant en accord avec la Réalité Absolue. Leurs principes unifiés de wu-wei [naturels, sans interférence] sont la conséquence directe de l’application du principe du chemin spirituel – le chemin du Dharma Vivant qui apporte l’harmonie au monde.

Qu’est-ce que le chi ?

Le Chi est l’énergie intrinsèque qui maintient la configuration et l’intégrité de toutes les formes et substances de l’univers. C’est la force de vie qui règle le flux et le reflux de la vitalité de toutes choses. On l’appelle lung en tibétain, prana en sanscrit, ki en japonais. Aristote s’y référait en parlant des âmes de l’énergie qui existent dans toute la nature où l’on peut les y trouver sous forme de signes.

Qu’est-ce que le Chi Gong ?

Huang Di Nei Jing (Le Canon Médical de l’Empereur Jaune) fut l’un des premiers classiques chinois. Il fait l’historique de l’existence des trois types de Chi dans l’univers – les énergies intrinsèques du ciel (Tian), de la terre (Di) et de l’homme (Ren). La recherche et l’entraînement qui explorent les interactions dynamiques de ces trois énergies forment la base de l’étude classique du Chi Gong, aussi appelée Tsa Lung en tibétain. Le but de l’étude classique du Chi Gong est de promouvoir la transformation métaphysique du corps et du mental en cultivant et en fusionnant les énergies subtiles avec tian, di et ren, en y impliquant non seulement l’harmonisation du domaine matériel mais aussi des domaines éthérique, spirituel et cosmique, le tout culminant en l’état d’éveil que les bouddhistes appellent l’atteinte de la réalisation de la Bouddhéité.

Combien de types d’Energies Humaines y a-t-il ?

Il y a trois types principaux d’énergies humaines. Le premier type : shian tian chi (énergie prénatale), connue aussi comme yuen chi (chi originel). Il est dérivé du ching (essence primordiale) qui est yin par nature. C’est le yuen chi que nous héritons au

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moment de notre formation en tant qu’embryon. Il est non seulement composé du plasma vital, de l’ADN et du ching de nos parents, mais aussi du continuum mental de notre propre courant mental à l’intérieur duquel toutes nos actions karmiques commises depuis des temps immémoriaux sont emmagasinées, en latence. La quantité de yuen chi pour chaque existence humaine est prédéterminée avant la naissance et ne peut être raugmentée à mesure qu’elle baisse. Au moment où le yuen chi est épuisé, le corps cesse de fonctionner et la mort s’en suit.

Le deuxième type : hou tian chi (énergie post-natale) est yang par nature. On assimile cette énergie par la nourriture, par l’air et toutes activités qui sont essentielles à notre santé et à notre forme. Le type d’énergie dont nous avons besoin pour réussir à faire fonctionner le corps est en fait une fusion du shian tian chi et du hou tian chi – un mélange de chi d’eau et de chi de feu qui donne naissance au ying chi (énergie nourrissante) et au wei chi (énergie protectrice). La fonction du ying chi est de coordonner les efforts du zang chi (énergie des viscères), du ching chi (énergie méridienne) et du zong chi (énergie basée sur la fusion de l’air) à mesure qu’il voyage à l’intérieur des vaisseaux sanguins et des méridiens d’énergie à partir desquels il fournit du carburant pour le corps tout en gérant les opérations du système psychophysique grâce à des interactions avec les énergies du wu hsing (les cinq facettes cosmo physiques de l’énergie qui sont symbolisées par les cinq éléments bois, feu, terre, métal et eau). Par ailleurs le wei chi régule la température du corps et la transpiration et se manifeste le long de la surface des vaisseaux sanguins, des méridiens d’énergie et de chaque organe et partie du corps pour produire un écran d’énergie protecteur contre tout effet fragilisant qui pourrait provenir d’influences extérieures.

Le troisième type : ling chi (essence supra mondaine), connue également sous le nom de ling shen (esprit supra mondain) est la plus subtile de toutes les énergies humaines. La culture du ling chi ne devrait commencer que lorsque la réserve de shian tian chi et de hou tian chi a été préalablement et convenablement épurée et convertie en shen (essence primordiale). Quand les dan tiens – les centres d’énergie qui emmagasinent et génèrent le chi dans le corps – sont activés de façon appropriée, c’est-à-dire quand l’essence primordiale (chi d’eau) provenant du dan tien du bas rejoint l’énergie temporale (chi de feu) au dan tien du milieu pour énergiser l’esprit (shen) au niveau du dan tien du haut et ainsi produire une énergie de pure radiance, un processus appelé « trois fleurs se rejoignant à l’apex » va finalement se produire, menant à l’énergétisation du sommet mystique, un état d’être dans lequel la dualité de pensée cesse, les influences du domaine matériel se dissipent et la connaissance de la vérité ultime commence à émerger.

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L’atteinte de ce pur, ultra subtil ling chi – souvent décrit comme un embryon du chemin supra mondain – annonce le commencement de la pratique la plus élevée de l’Eveil Véritable qui comprend le développement de la capacité à la transmission de pensée et qui emmène la conscience au-delà de la limitation du temps, de l’espace et de la matière, même au-delà de la dégénérescence du corps à la mort.

Comment le Chi circule dans le corps humain ?

Le chi voyage dans le corps humain via une grille d’énergie faite de huit mai (vaisseaux du chi), de douze jin (méridiens du chi) et d’un réseau complexe de luo (capillaires du chi mineurs). Le rôle principal des huit mai est de servir de réservoirs de chi pour le corps entier et de fournir un flux de chi suffisant à tous les organes, extrémités et parties du corps à travers douze branches de jin. A partir de ces douze jin, chacun étant associé à un organe, des millions de luo partent en arborescence en portant le flux du chi jusqu’à la peau et la moelle et permettent les interactions du chi avec les organes. Sur ce réseau d’énergie de mai, jin et luo se trouvent des centaines de hsueh (points d’énergie) qui servent de transformateurs de chi et de terminaux relais pour le flux de chi dans le corps. Chaque hsueh activé amplifie une vibration de chi qui lui est propre et qui produit un effet spécifique sur la partie du corps et l’organe qui lui sont reliés. La recherche et la fonction des mécanismes interdépendants des jin, mai, luo et hsueh forment le fondement de la pratique de l’acupuncture, de la moxibustion et du tui na (massage du chi).

Quelles sont les principales causes aux désordres psycho-physiques ?

Toutes les maladies humaines sont causées par des dysharmonies des mécanismes du chi auxquelles il y a quatre causes principales. La première est le résultat d’un déséquilibre entre le chi yin et le chi yang provenant d’un régime inapproprié, de changements saisonniers et de notre attitude personnelle. Ce type de mal léger peut souvent se rétablir de lui-même sans l’intervention d’un traitement médical, du moment que la source du problème est enlevée et que l’équilibre entre chi yin et chi yang est rétabli.

La deuxième cause provient d’un fort déséquilibre entre yin & yang à cause de carences alimentaires, de facteurs environnementaux perturbateurs, de prédispositions psychologiques difficiles, d’une attitude destructive et de désordres pathologiques. Ce type de mal, quand il est traité rapidement, peut toujours se rétablir par un protocole médical et un ajustement comportemental. Quand il n’est pas traité, l’état du patient empire jusqu’à déboucher sur une mort prématurée.

La troisième s’appelle zou huo ru mo (marche dans le feu et entrée du démon). Ceci arrive lorsque des entités indésirables sont présentes dans le corps. Zou huo ru mo peut provenir de quatre causes : un divorce complet ou partiel du yin et du yang dans le système d’énergie du corps qui donne naissance à un état de confusion des facultés mentales ; le côtoiement d’esprits démoniaques par le biais de pratiques occultes qui prennent possession des sens de l’adepte ; pratiquer le Dharma de façon inappropriée, soit en étant mal guidé par un enseignant non qualifié, soit en ignorant la guidance d’un enseignant qualifié ; et en dernier des exercices de chi gong non pertinents qui vont soumettre le corps à une agglutination de xie chi (énergie nocive). Zou huo ru mo est la principale cause des maladies psychiatriques et de la folie. Cela défie l’approche conventionnelle de la médecine régulière et ce ne peut être résolu que par un exorcisme exécuté par un enseignant spirituel accompli dans le chemin supra mondain ou grâce à

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l’invocation effectuée par un maître de chi gong qui est un adepte du haut véhicule de la pratique du chi gong cosmique.

La quatrième cause est appelée maladie karmique. Elle est due au mûrissement des actions karmiques négatives accumulées dans les vies passées qui, arrivées à maturation, viennent à exister au moment présent. Les actions négatives karmiques peuvent inclure : le meurtre ou faire du mal aux êtres vivants, le vol, avoir une mauvaise conduite sexuelle, le mensonge, la calomnie, avoir des paroles méchantes, le bavardage, la convoitise, la malveillance et ignorer la nature de la réalité. Les maladies karmiques peuvent également avoir été causées par des actions négatives perpétrées au début de cette vie actuelle, en particulier si elles impliquent les cinq crimes à effet direct qui sont : le patricide, le matricide, les actions malveillantes envers un pratiquant du chemin supra mondain, les actions malveillantes envers une manifestation du nirmanakaya (le corps terrestre des éveillés) et une tentative d’apporter la discorde au sein d’une communauté spirituelle. Les causes des maladies karmiques sont entièrement spirituelles et ne peuvent pas se soigner par la médecine conventionnelle. Leur progression peut être ralentie temporairement grâce à l’intervention de grâce d’un enseignant accompli du Dharma qui possède l’accumulation de mérite nécessaire ainsi que le champ d’énergie subtile adéquat. Au final, la purification elle-même doit être entreprise par le transgresseur d’origine à travers un protocole composé de pratiques du Dharma sous la guidance d’un gourou accompli. Car c’est par soi-même qu’on se souille et seulement par soi-même qu’on se purifie.

Pour ceux qui peuvent lire l’anglais, ne manquez pas de lire les témoignages des étudiants de ce maître au moins haral si ce n’est solaire (?) à cette rubrique : http://pathgate.org/pi_tmat_00.html

Un article traduit par Guillaume Hue.

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La mutation de l’humanité.

Nono se réveille ce matin en se découvrant différent. La veille il pestait encore contre ses cors aux pieds, et son ulcère ne s’était pas apaisé avant minuit, parce qu’il avait eu envie de boire un peu de café. Le stress de la journée de travail ne s’était éclipsé en début de soirée que pour laisser la place à une vague de torpeur qui lui avait embrumé un peu les esprits pendant trois quarts d’heure. Quelques courbatures, des tensions sur les trapèzes, et le tout chapeauté par un sentiment de « vieillir » que quelques cheveux blancs venaient confirmer… Il avait tout de même été content : sa collègue lui avait raconté une blague, son chef l’avait félicité pour la qualité du travail, et il avait peut-être un ticket avec la fille de la compta. Mais ces petites douleurs fugitives aux articulations, ces micro-migraines qui le prenaient à midi, et cette sensation diffuse d’affaissement de ses aptitudes intellectuelles et physiques… tout cela le rendait un tout petit peu inquiet.

De temps en temps il se rendait compte de la faiblesse et de la fragilité de sa condition « d’humain », et il essayait de se rassurer en se plongeant dans la lecture des channelings annonçant de belles et grandes transformations de l’humanité pour très bientôt. Des vagues d’ascension périodiquement annoncées mais qui ne se produisaient jamais, des annonces d’évacuation planétaire qui faisaient invariablement « pschiiiit » lorsque les dates étaient là, des annonces de nouveaux brins d’ADN qui donnaient la grippe ou la diarrhée, des annonces de sauts vibratoires qui laissaient tout exactement pareil après de grands chamboulements intangibles, des annones d’apparitions planétaires et officielles de vaisseaux spatiaux qui passaient toujours inaperçus même quand les annonceurs prenaient soin de donner des fourchettes de plusieurs mois pour ne pas avoir à donner de dates précises, des annonces de vagues de nouveaux enfants extraordinaires qui n’arrêtaient pourtant pas de reproduire exactement les mêmes caractéristiques normales ou médiumniques que l’humanité connaît depuis des dizaines de milliers d’années… Que de jolies choses que n’importe qui voudrait évidemment voir se produire, à commencer par les gens qui ne croient pas un traitre mot de ces grandes annonces planétaires.

Nono en avait parlé brièvement avec un ami, Zozo, rencontré à travers un forum de channelings. Dans un petit, minuscule élan de foi, Nono avait dit : « Moi je n’ai pas été très enthousiaste quand la channel untel a annoncé un tsunami pour juin 2006, mais pour l’allumage de Jupiter en décembre 2007, je le sens bien, cette fois enfin nous aurons une annonce d’envergure qui va se réaliser. » Ce à quoi Zozo avait répondu : « Mais tu as tout à fait raison, même si nous sommes déjà en mai 2008. » Nono, qui s’était bien rendu compte du brin d’ironie dans la remarque de Zozo, avait rétorqué : « Les dates c’est pas important. L’important c’est que les choses se réalisent au moment indiqué, et ce moment change forcément parce que là-haut le temps n’existe pas. » C’était clair et net, tout à fait logique pour l’étrange structure mentale de Nono. Zozo n’avait pas insisté, il ne voulait pas perdre ses « points bonus ascension 2012 », car il avait lu dans un channeling venant d’une channel tiptop que douter de la véracité des channelings c’était faire le jeu des forces de l’ombre, ce qui enlevait automatiquement 100 points pour l’ascension planétaire.

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Nono avait bien eu raison d’y croire à ces annonces ! En effet, ce matin il n’est plus le même. Quelque chose d’enfin significatif s’est produit. Nono sent que son esprit est plus vivant, plus fort et plus vaste. Son esprit est beaucoup plus clair, beaucoup plus puissant, beaucoup plus éveillé. Il se sent capable d’assimiler de nouvelles connaissances et de résoudre n’importe quel problème avec une facilité que même le meilleur surdoué ne devait pas connaître. Il se sent plus solide, plus frais et plus paisible « dans sa tête ». Que s’est-il passé ? Il n’en sait rien ! Mais c’est merveilleux ce qui lui arrive. On aurait dit que son esprit a fait un saut évolutif radical. Il se tâte, s’examine, s’observe. Il est un peu déçu de voir que ses cors aux pieds sont toujours là. Alors qu’il est en train de sortir du lit, il entend la voix de Zozo qui résonne directement dans sa tête :

- Tu es enfin réveillé ! Allume la télé, il se passe un truc de dingue ! - Zozo ? C’est toi ? - Oui, tête de linotte ! Je te parle par télépathie ! - Mais que se passe-t-il ? Comment se fait-il que tu puisses me parler par télépathie ? - Allume la télé ! C’est phénoménal ce qui se passe !

Nono allume la télé, et sur l’écran apparaît un jeune homme aux traits légèrement asiatiques, un menton agréablement triangulaire et des yeux en amande. Il est complètement chauve, un crâne harmonieusement volumineux avec une peau d’un bleu tendre et chaleureux. Apparemment il s’agit du début d’une retransmission, il semble que les chaînes de télé ne cessent de diffuser ce qui a tout l’air d’être un message destiné à toute l’humanité. Le jeune homme extraterrestre dit : « Je me présente. Je suis le Maître Oman Kumara, appelez-moi Maître OK. Je suis le régent des mondes libres de la galaxie que vous appelez la voie lactée. Vous venez enfin d’être libérés, après 150 000 ans d’esclavage et de soumission sous le joug visible puis invisible des Négalohim. Dans votre ADN existait un verrou génétique qui vous empêchait d’utiliser la puissance énergétique réelle de votre psyché. Ce verrou a été annihilé grâce à un balayage énergétique effectué il y a quelques heures de votre temps par nos vaisseaux galactiques. Vous allez enfin pouvoir vivre comme de véritables humains, en pleine possession de la puissance réelle de votre psyché. Une petite équipe de Maîtres restera parmi vous pendant quelques jours, le temps de vous aider à vous familiariser avec votre nouvelle condition humaine. Au nom de la communauté galactique des mondes libres, je vous souhaite la bienvenue parmi nous. »

Nono est plus qu’émerveillé. Distraitement, il regarde par la fenêtre, et il découvre avec étonnement que des gens se déplacent en volant dans les airs. Il sort dans la rue pour admirer le spectacle, et c’est quelque chose d’extraordinaire de voir tous ces gens voler au-dessus des immeubles sans un bruit, devant les mines stupéfaites des pigeons. Nono comprend intérieurement qu’il lui suffit de le vouloir pour s’envoler lui aussi. C’est comme s’il y avait une sorte de manette dans son esprit, quelque chose comme une force ou une énergie, et il lui suffit de la solliciter… Nono se concentre un peu, et

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doucement il s’élève dans les airs avec aisance, comme s’il avait toujours su faire ça toute sa vie. Il revient au sol, un peu surpris quand même par son exploit, et Zozo surgit derrière les immeubles et vient atterrir juste devant lui.

- C’est fantastique, n’est-ce pas ? fait remarquer Zozo qui n’avait pas l’air fatigué par son effort. - Qui pouvait imaginer ça ! - Depuis ce matin les discussions vont bon train. L’un des Maîtres qui vont rester quelques jours a donné une conférence de presse juste après le départ du Maître OK. Il a expliqué que ça fait 2 000 ans qu’ils envoient des missions commandos pour essayer de nous libérer, et qu’ils n’y sont parvenus que maintenant. Il fallait d’abord neutraliser le système de contrôle des Négalohim, avant de pouvoir détruire ce fameux verrou génétique. Ce Maître a expliqué aussi que la puissance de notre psyché n’était que le potentiel naturel de notre personnalité humaine, et que nous devions tous chercher à éveiller notre divinité intérieure, car c’est quelque chose que personne ne peut nous octroyer. Ce même Maître donnera une conférence publique dans trois heures, dans un stade de Seattle. Si on part maintenant, on peut arriver à temps pour assister à la conférence dans les gradins. - Mais nous sommes à Paris ! Et Seattle c’est aux Etats-Unis. - Et alors ? Il suffit de voler à vitesse supersonique. J’ai déjà eu le temps de tester ma vitesse de pointe. Il y a une heure j’ai pris mon petit-déjeuner à Marseille ! Allez, va mettre tes chaussures. Tu verras, il suffit simplement de se concentrer, et on peut faire bien des choses. - Je viens à peine de me réveiller. Tous ces nouveaux pouvoirs, je ne suis pas encore habitué. - Tu verras, on s’y habitue très vite, et après ça semble parfaitement naturel. Et tandis que Nono rentrait mettre des chaussures, Zozo lui fit remarquer : - Tu as encore tes cors aux pieds ? - Bah oui ! - Si tu veux les faire disparaître, il suffit de te concentrer un peu dessus avec la volonté de les faire disparaître. - Quand je te dis que je suis pas encore habitué à ces nouveaux pouvoirs ! Ça je n’y aurais pas pensé tout seul.

Quelque chose de similaire pourrait-il se produire dans un avenir plus ou moins proche ? La Fraternité des Maîtres, bien que s’investissant principalement dans l’Aide énergétique destinée en premier lieu à stimuler la Divinité intérieure des humains, et en second lieu à stimuler le développement psycho-qualitatif général de l’humanité, est naturellement consciente qu’à un moment ou à un autre, un rehaussage du niveau psychique-génétique de l’humanité sera nécessaire, car une grande partie des problèmes humains est insoluble à partir du niveau psychique-génétique actuel. L’apparition de la vie physique est elle-même le résultat d’un acte énergétique posé par des entités supraphysiques. Et en réalité tout saut génétique évolutif d’une espèce est le résultat

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d’une opération énergétique dirigée, en elle-même la nature physique de base n’a pas les ressources nécessaires pour enclencher quelque chose de ce genre. Sommes-nous proches d’un rehaussage psychique-génétique collectif ? Cela dépend d’une décision de la Fraternité des Maîtres.

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L’Eveil divin et l’Evolution de l’ADN.

Les Maîtres divins travaillent essentiellement par l’Energie et la Force du Cœur, et accessoirement ils peuvent utiliser des forces psychiques et des technologies énergétiques. Seul l’Essentiel est au centre de leur Vision et fait l’objet de leur Travail, et lorsque cette Vision et ce Travail s’appliquent à l’humanité, ils consistent dans un effort patient et constant pour stimuler le Cœur des hommes et les aider sur le chemin de l’Eveil divin. Les Maîtres font rayonner la Lumière qui émane de leur Divinité intérieure éveillée, sur la Divinité intérieure non-éveillée de l’humanité, et les effets stimulants et réconfortants de cette Lumière varient pour chacun d’entre nous en fonction de notre propre volonté à cultiver l’Amour et la Joie et à aspirer à la Transcendance, et en fonction de notre volonté de ne pas nous laisser distraire ou nous laisser abuser par les tendances et les inclinations de la personnalité transitoire.

Le Maître Philippe de Lyon

Nous sommes une âme immortelle (ou un esprit immortel, comme vous voudrez), et notre véritable potentiel énergétique et qualitatif réside dans le Cœur, c’est la Divinité intérieure. La seule chose qui puisse éveiller cette Divinité intérieure c’est le développement de l’Energie du Cœur. Lorsque nous sommes incarnés, nous avons l’usage d’une combinaison de corps dont le potentiel énergétique global est une combinaison des potentialités énergétiques contenues dans les chakras, les neurones et les cellules. La combinaison des corps et de leurs propriétés dynamiques et réactionnelles peut être appelée le non-soi. Le non-soi possède des tendances, des penchants, des mémoires, des aptitudes, etc… Et la plupart du temps, notre incarnation est dominée par le non-soi, et sur l’ensemble de notre existence le Cœur imprime finalement assez peu son énergie et sa vibration.

L’ADN peut muter et nous conférer de nouvelles aptitudes et de nouvelles caractéristiques, notamment des pouvoirs cognitifs et psychiques accrus, qui pourraient nous faciliter l’existence et nous permettre de mieux maîtriser les conditions d’un bien-être matériel, physique et psychologique de bonne qualité. Cette mutation peut être obtenue par l’application de forces évolutives diverses : mécanismes naturels de mutations cellulaires, opérations de génie génétique conduites par des scientifiques, application de technologies énergétiques-génétiques extraterrestres, usage de certains breuvages initiatiques capables d’induire des transformations énergétiques cellulaires… La Fraternité des Maîtres peut également décider d’utiliser sa Force énergétique collective afin de susciter un saut évolutif dans l’ADN neuro-énergétique, si cela est devenu absolument nécessaire et si les conditions stratégiques planétaires le permettent.

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En termes d’actualité, dans l’époque présente l’ADN de l’humanité n’est pas en train de muter vers un stade évolutif plus élevé, et le taux vibratoire de la planète et de l’humanité n’est pas non plus en train de s’élever pour passer dans la 4D ou la 5D en 2012 ou dans les années qui suivent… Certes, ceux qui veulent croire en ces supposés changements planétaires génétiques ou vibratoires, peuvent s’y adonner comme ils le souhaitent. Qu’ils prennent simplement soin de ne pas se laisser glisser dans l’attentisme et de ne pas perdre de vue l’importance de leur propre Pratique. Néanmoins il existe bel et bien des afflux périodiques d’énergies qui s’appliquent sur l’humanité et sur la planète. L’afflux le plus pertinent est la Lumière que la Fraternité des Maître rayonne sur l’humanité, et ce rayonnement de la Fraternité passe par des phases de « basse activité » et de « haute activité ». Et ce que les Maîtres essaient de stimuler en chacun d’entre nous, c’est l’aptitude à cultiver et à incarner l’Amour. Non pas l’amour relationnel, mais l’Amour énergétique (qui inspire les Relations Justes et la Volonté Juste). Tout au long des années à venir, la Fraternité des Maîtres va augmenter son Influx énergétique, et de plus en plus de gens qui s’investiront dans le travail de développement de l’Amour accèderont à l’éveil de leur Divinité intérieure, parce qu’ils auront une Aide accrue.

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Présentation du livre « La clé de l’Ascension »

Nous vous informons qu’il y a un nouveau livre à télécharger gratuitement ou à lire en ligne, dans la rubrique « Livres » (sous-rubrique « livres à télécharger »). Ce livre s’intitule « La clé de l’Ascension ». C’est la retranscription d’un entretien des plus passionnants avec un Maître réalisé sur la question de l’Eveil et de l’Ascension. Faites circuler l’information s’il vous plaît, ou mieux : envoyez le fichier à tous ceux de vos relations qui s’intéressent d’une manière ou d’une autre à l’Eveil ou à l’Ascension.

Extrait (prologue) :

Il me semblait que je venais tout juste de fermer les yeux, m’apprêtant à me reposer paisiblement en laissant mon esprit glisser dans le silence sans fond qui traverse l’espace. Je perçus un appel intérieur porté par l’énergie magnétique caractéristique des Maîtres, ensuite je sentis une ondulation énergétique me traverser, puis quelques instants plus tard je me retrouvai hors de mon corps, dans les jardins privés de la demeure de l’un de ces Maîtres incarnés qui vivent et œuvrent dans un humble anonymat –pour ne pas dire dans un profond secret. Assis en lotus au milieu d’un grand cercle de fleurs blanches, le Maître était nimbé d’un puissant champ de lumière. Mais à travers ce champ de lumière je pouvais distinguer aisément ses traits paisibles et son regard plein de bonté, et toute sa posture dénotait cette noblesse et cette simplicité intérieures qui transparaissaient si irrésistiblement dans la manière d’être des Maîtres. D’un geste presque imperceptible de la tête, le Maître m’invita à m’asseoir en face de lui. - Pourquoi suis-je ici Maître ? Une onde de bonheur m’enveloppa au moment où le Maître sembla sourire à travers la lumière. - Tu sais très bien pourquoi je t’ai fait venir à moi. A travers toi, je vais m’adresser en réalité à toutes les personnes qui aspirent profondément à éveiller leur divinité intérieure. Et encore à travers toi, je vais m’adresser en vérité à toutes les personnes qui aspirent sincèrement à ascensionner dans la lumière. Et enfin à travers toi, je vais m’adresser à tout le monde, d’une certaine manière, car cette impulsion que chacun porte en lui et qui l’aiguillonne dans la quête du bien-être, du plaisir et de l’aisance, est simplement un reflet transitoire amoindri de l’aspiration fondamentale à l’Eveil divin. » De plus en plus de gens parviennent à ce niveau précieux de maturité de cœur qui leur permet de comprendre profondément que seul l’éveil de la divinité intérieure importe réellement. Afin qu’ils puissent avoir une réelle chance de réaliser l’Eveil divin au cours de leur actuelle incarnation, ces gens doivent travailler avec sérieux au développement de la joie solaire dans leur cœur. Tu as déjà offert aux aspirants spirituels une

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technique de travail en ce sens, et cette technique est en train de faire son petit bonhomme de chemin. Il n’y a rien à ajouter et rien à retrancher à la technique de la méditation solaire. Si je prends la parole aujourd’hui, c’est pour m’adresser à tous ceux qui ne se sentent pas capables de pratiquer une technique qui leur demande une discipline qu’ils doivent instaurer et maintenir de l’intérieur. Que vous soyez ou non engagés dans la pratique de la méditation solaire, la joie solaire peut et doit se cultiver au quotidien, à travers vos activités et vos occupations ordinaires. C’est pour évoquer cela que je t’ai fait venir à moi aujourd’hui. Mais tu n’es pas là seulement pour enregistrer, tu es libre de poser des questions. » Et pendant qu’il parlait, il me semblait que le Maître ne cessait de sourire. J’entendis même comme les inflexions d’un rire discret et rempli de bonté. Je restai avec lui pendant quelques dizaines de minutes, mais la communication fut si dense que j’eus l’impression évidemment subjective d’être resté plusieurs heures. J’ai mis quelques jours pour retranscrire l’entretien qui m’avait été accordé, veillant avec un soin minutieux à restituer aussi exactement que possible tout ce que le Maître m’avait confié. Mais il est toujours difficile de traduire en mots une communication qui s’est déroulée sur un mode que l’on ne pourrait désigner autrement que par la formule d’esprit à esprit.

Vous trouverez le livre à l’adresse suivante : http://iwen.free.fr/livres/livrestelecharger/livresenligne.htm

Il s’agit de notre livre « Comment éveiller le soleil intérieur ? » paru aux éditions ALTESS en octobre 2007.

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L’amour inconditionnel est à réaliser.

Image qui n’a rien à voir avec le texte

Toto, évidemment entiché de spiritualité, en a un peu marre de passer sans cesse par les différentes palettes de la grisaille émotionnelle. Pas plus tard que l’autre jour, à moins que ce ne fut pas plus loin que l’autre fois, il s’est encore mis en colère contre sa voisine, parce qu’elle avait encore mis l’une de ses poubelles trente centimètres au-delà de la limite, pourtant claire, de sa maison, débordant sur le territoire de Toto, presque à un mètre de la fenêtre de la cuisine de ce dernier. Toto est sorti remettre encore une fois la poubelle à sa place, c’est-à-dire sur le palier de la porte d’entrée de sa voisine, mais une heure plus tard, cette espèce de fofolle a ramené la poubelle sous les fenêtres de Toto. Toto a d’abord pensé aller sonner gentiment chez sa voisine et ensuite l’étrangler sur le palier. Puis il a imaginé lui envoyer des fleurs empoisonnées. Enfin, débordant d’imagination, il a conçu un excellent stratagème : envoyer des lettres de menaces anonymes, dans lesquelles il la menacerait de mort si elle persistait à mettre ses poubelles sous les fenêtres de son voisin !

Impressionné par son propre génie maléfique, Toto se frottait les mains en songeant à tout ce qu’il allait infliger comme représailles à sa voisine, lorsqu’il entendit sonner à sa porte. C’était sa voisine. « Bonjour monsieur Toto », dit la voisine, « excusez-moi de vous déranger, mais je voulais vous demander d’arrêter de mettre vos poubelles sur mon palier, s’il vous plaît ». Toto explosa dans une fureur à faire fuir un écureuil : « Mais ça va pas la tête !!!!!!!! C’est vous qui mettez vos poubelles sous mes fenêtres !!!!!!! ». La voisine ne se laissa pas intimider : « Ce sont vos poubelles ! Depuis une semaine je vous vois les laisser tomber négligemment par la fenêtre, vous n’avez même plus la force de les sortir normalement comme tout le monde ». Cinglant, Toto explosa : « Menteuse ! Vous m’avez vu faire ça !!!!? ». Mais en entendant ses propres mots, Toto comprit en un éclair ce qui s’était passé : depuis une semaine il hébergeait son ami Nono… et celui-ci, pour être gentil, avait proposé de s’occuper de la sortie des poubelles. Mais comme Toto ne voulait pas perdre la face devant sa voisine, il répliqua : « Ecoutez madame, pour cette fois je laisse passer, je ne vous en veux pas ».

Dans un sursaut de lucidité, Toto s’est un peu fâché contre lui-même… Pour quelqu’un qui avait déjà activé 90% de son ADN cosmique et qui avait complété à plus de 80% le processus d’Ascension dans la Lumière Divine Universelle, il se sentait un tout petit peu stupide de s’énerver encore pour des histoires de poubelles, d’autant plus que sa

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conscience multidimensionnelle vibrait, depuis un récent stage de transmutation par lumière vibratoire christique, en grande partie dans la 5ième dimension… « Je devrais être dans l’amour inconditionnel », se dit-il. Voulant être à la hauteur de son haut niveau d’évolution spirituelle, puisqu’il était dans l’avant-garde de la spiritualité, en tant que Travailleur de la Lumière et Messager de l’Amour du Flambeau du Grand Soleil Central, il prit la décision de vivre désormais dans l’amour inconditionnel. C’était la moindre des choses à son niveau cosmique. Mais, bien sûr, à peine deux heures après sa résolution, Toto s’énerva contre son ami Nono, parce que ce dernier avait détruit son lecteur DVD par mégarde en renversant son verre de sirop dessus… Et le lendemain, Toto traversa une vraie crise d’angoisse avant d’ouvrir une lettre qui venait manifestement du service des impôts, et il se sentit abattu lorsqu’il reçut une autre lettre concernant une facture d’électricité qu’il avait oubliée de régler. Bien qu’il ait adhéré à l’idée selon laquelle sa nature fondamentale est « amour », Toto ne pouvait que constater que son vécu intérieur quotidien n’était pas l’amour inconditionnel… mais simplement la valse grise des émotions claires et obscures…

Comment transcender cette valse grise et réaliser l’amour inconditionnel ? Il faut commencer par vouloir transcender la grisaille émotionnelle, non pas avec une volonté mentale, mais avec la volonté du cœur. Le déploiement de la volonté mentale ne fera, finalement, qu’agiter encore et encore le magma des émotions, car tout mouvement du mental suscite une réaction de l’émotionnel, les deux ordres de réalité étant extrêmement liés. Dans le même temps, tout abandon des ressources positives du mental a pour simple conséquence l’expansion du domaine des émotions, et la personne qui anesthésie sa propre volonté mentale se met elle-même à la simple merci de ses caprices émotionnels, à l’instar de Toto. La solution ne se trouve ni dans le déploiement hyper volontariste du mental, ni dans l’abandon anesthésiant des bonnes forces vives du mental. S’il y a une possibilité de transcender le domaine relatif et changeant des émotions, elle se trouve dans le déploiement de la volonté du cœur.

D’une certaine façon, on peut souscrire à l’idée selon laquelle l’amour est immanent et existe tout autour de nous, imprégnant toute chose et tout espace, depuis toujours. Cet amour immanent nous traverse et nous imprègne, comme il le fait pour tout le reste. Mais s’il faut être un peu plus objectif, et moins projectif, plutôt que de parler d’amour immanent, on devrait simplement dire qu’il y a là quelque chose d’immanent, mais ce quelque chose transcende totalement tous les qualificatifs qu’on peut lui attribuer et qui émanent, finalement, d’une déclinaison ou d’une autre de nos seules catégories psychologiques. Ce quelque chose n’est pas plus amour qu’il n’est n’importe quoi d’autre. Non pas qu’il inclut tout, mais il transcende tout. Jadis les Maîtres réalisés qui assumaient la responsabilité des anciennes écoles de mystère l’ont appelé le Sans Nom. C’est seulement le retrait progressif de la connaissance et l’expansion progressive des opinions au fil des derniers millénaires qui a généré des projections et des appellations multiples à l’endroit du Sans Nom. Aujourd’hui, parce que l’opinion a remplacé la connaissance chez la plupart des spiritualistes, et parce que l’immaturité spirituelle est devenue une sorte de condition désirable tandis que la maturité spirituelle est mal comprise, on parle de Dieu, de Force Divine, de Grand Soleil Central, etc… essayant de donner au Sans Nom quelque visage rassurant, essayant d’en faire un genre de papa-maman cosmique qui va s’inquiéter tout spécialement de l’existence quotidienne de la petite personne humaine, et qui va mobiliser des ressources cosmiques pour satisfaire tout spécialement aux attentes de Salut ou d’Ascension des uns et des autres.

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L’amour immanent est certes là, mais en l’occurrence il est divinement indifférent, et ne fait pas plus de cas des malheurs de Toto que des bonheurs de Zozo. S’ouvrir à cet amour immanent est en soi une notion qui relève de l’anesthésie spirituelle lorsque derrière elle se tient tout un arrière-plan d’allergie aux notions d’effort et de travail. En apprivoisant une certaine forme d’immobilité du mental, et en apprenant par ce biais à pénétrer dans une sorte d’état de passivité mentale, il est possible de s’ouvrir à toute sorte de choses émanant du grand domaine de l’invisible, des choses bonnes qu’on appellera des énergies ou des intelligences cosmiques, et des choses néfastes qui peuvent se manifester sur un mode virulent… Mais dans la simple notion d’ouverture il ne réside aucune transcendance, à moins qu’il ne s’agisse d’une transcendance par procuration, comme le fait de s’ouvrir à la lumière et à l’énergie d’une puissante entité surprahumaine. Le fait d’être porté par une lumière et une énergie supérieures en s’ouvrant à l’être dont elles émanent, ne saurait être rien de plus qu’une phase transitoire dont le meilleur usage consiste à soutenir votre propre travail intérieur afin d’éveiller la force solaire qui réside dans votre propre cœur. L’amour immanent est certes une chose intéressante, si tant est que l’on comprend qu’il s’agit là de la présence transcendante du Sans Nom, mais le plus important est cette force solaire qui siège au centre de votre cœur et qui a le pouvoir d’aimer de manière inconditionnelle et totale. Cette force solaire est déjà là, il n’y a pas besoin de la chercher. Mais elle n’est pas encore éveillée, autrement vous seriez des Maîtres. Il est de votre responsabilité de l’éveiller, par un travail intérieur fondé sur la justesse, l’intensité et la volonté du cœur. Et c’est seulement une fois que cette force solaire sera éveillée en vous, que votre connexion intérieure avec le Sans Nom deviendra une réalité énergétique active, et cessera d’être un simple ressenti subjectif ou une simple pétition de principe.

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Parce que la pratique est le plus important !

Nous nous sommes tous posés un jour la question de savoir ce qu’était vraiment le bonheur, et comment nous établir dans un bonheur intérieur profond et permanent. Même si certains continuent encore à chercher le bonheur dans une course effrénée vers l’accumulation de choses extérieures, nous sommes de plus en plus nombreux à prendre conscience que c’est essentiellement une affaire « intérieure ». Mais, bien au-delà des considérations psychologiques habituelles qui entourent ce genre de notion, nous voulons évoquer le fait que le bonheur authentique repose probablement sur un développement intérieur qui est tout à la fois qualitatif et énergétique.

Permettez-moi d’abord de préciser ce que j’entends par soleil intérieur. La version inusitée d’une légende indienne raconte que le Grand Dieu Incréé délégua à des démiurges le soin de créer l’être humain. Ces démiurges étaient certes des créatures puissantes, mais ils n’étaient pas parfaits, et leur nature n’était peut-être pas la plus pure qui soit. Néanmoins ils connaissaient bien leur travail, et ils n’eurent aucune peine à modeler l’être humain et à lui transmettre le souffle de vie. Lorsqu’ils envoyèrent un messager au Grand Dieu pour lui dire que leur travail était achevé, l’Incréé confia à ce messager une cellule de son propre cœur en disant : « Ceci est pour l’être que vous avez créé ».

Le messager revint parmi les siens et leur montra ce que le Seigneur avait donné pour l’homme. Lorsque les démiurges virent cela, ils se mirent en colère et éprouvèrent une profonde jalousie à l’égard de leur créature. En effet, si l’homme rentrait en possession de la cellule divine et devenait conscient de sa nature, il deviendrait automatiquement supérieur aux démiurges et s’émanciperait de leur domination invisible, et c’était-là quelque chose d’intolérable pour ces entités aux pouvoirs immenses. Les démiurges se réunirent afin de trouver une solution. Ils ne pouvaient pas donner la cellule divine à l’homme, mais ils ne pouvaient pas non plus désobéir au Seigneur. Que fallait-il faire ?

- Cette cellule divine est pour l’homme, fit remarquer le chef des démiurges, mais nous pouvons néanmoins la cacher, il suffira que cette cachette se situe quelque part dans le royaume de l’homme. Alors je vous écoute, où allons-nous cacher cette cellule divine ? - Au sommet de la plus haute montagne, proposa l’un des démiurges. - Non, répliqua le chef, l’homme tient quand même de nous, il aura tôt fait de la trouver. - Alors plaçons la cellule divine dans la plus profonde des mers. - Cela lui prendra un peu plus de temps, mais il la trouvera aussi si nous la mettons à cet endroit. - Dans ce cas cherchons la grotte souterraine la plus profonde et cachons-y la cellule divine. - Cela nous ferait seulement gagner un peu plus de temps, mais finalement ce n’est pas une cachette sûre. - C’est donc aux confins du ciel qu’il faut cacher la cellule divine. - Ce sera difficile et il lui faudra beaucoup de temps, mais le ciel lui sera un jour aussi accessible que le perron de sa demeure.

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- Alors il n’y a pas de solution. - Je pense qu’il y en a, dit le chef. Mettons la cellule divine tout au fond du cœur de l’homme. - Mais il n’aura aucune peine à la trouver si on la mettait à cet endroit ! - Ne vous inquiétez pas, il nous suffira de lui enseigner que le trésor divin se trouve quelque part au loin dans le cosmos, et vous verrez qu’il le cherchera dans tous les univers, à l’exclusion de son propre cœur.

Cette légende illustre sous une forme allégorique ce qui constitue probablement le fait le plus important qui puisse être pour un être humain, à savoir que réside dans le cœur de l’homme une étincelle divine. C’est cette étincelle divine que j’appelle soleil intérieur. Pourquoi une telle appellation ? Pour souligner quelque chose d’important : l’étincelle divine en chacun d’entre nous n’est pas une abstraction métaphysique, c’est bel et bien une réalité énergétique. Au regard de la perception énergétique, si du moins cette perception est suffisamment aiguisée, on peut voir le soleil intérieur comme une sorte de sphère de lumière dorée ou blanche au centre de la poitrine, à mi-chemin entre l’organe physique cardiaque à gauche et le centre éthérique cardiaque à droite. Derrière le soleil intérieur se situe ce qui est habituellement appelé chakra cardiaque et dont l’épicentre énergétique trouve son foyer dans le plexus nerveux cardiaque. Il est assez aisé de percevoir le chakra cardiaque, mais un peu moins évident de distinguer le soleil intérieur. Ce que je vais appeler cœur par la suite se rapportera en réalité au soleil intérieur, et non au chakra cardiaque ou à l’organe cardiaque.

Le potentiel solaire.

Quand vous tenez une petite graine entre vos doigts, l’observation directe et naïve vous montre seulement une simple petite graine, que vous pourriez peut-être même réduire en poussière en l’écrasant de vos doigts. Mais une connaissance ayant une perspective un peu moins naïve vous permet de comprendre que dans cette petite graine apparemment insignifiante se trouve le potentiel nécessaire dont le déploiement donnerait un arbre robuste et massif susceptible de vivre des centaines d’années. D’une manière un peu analogue, il en va de même pour le soleil intérieur. On peut essayer de décrire les choses en disant que le soleil intérieur est en quelque sorte un substrat énergétique susceptible d’être développé et donc susceptible d’atteindre des niveaux énergétiques plus élevés. Pour le dire en d’autres termes, dans le soleil intérieur se trouve un potentiel énergétique qui peut être développé. Cela signifie que le soleil intérieur est un peu comme une graine : nous pouvons laisser cette graine dans le grand grenier poussiéreux des choses dont nous ne nous occupons pas, ou alors nous pouvons planter cette graine en terre et en prendre soin convenablement afin qu’elle grandisse.

Faire pousser une graine demande de la planter dans une bonne terre, de lui apporter les soins, l’eau, les sels minéraux et la lumière nécessaires à sa croissance. De la même manière, le développement du potentiel solaire demande un travail intérieur déterminé. J’ai dit qu’il s’agissait d’un potentiel de nature énergétique. Mais je dois souligner que

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l’énergie caractéristique du soleil intérieur n’est pas une énergie neutre. Cette énergie possède une qualité intrinsèque. Si vous pouvez ressentir intérieurement la radiance naturelle de votre soleil intérieur, ce que vous percevrez c’est une énergie naturellement et profondément « joyeuse ». La joie est la qualité intrinsèque du soleil intérieur. Mais il ne s’agit pas d’une joie unidimensionnelle, il s’agit d’une joie intérieure qui contient en elle-même beaucoup de nuances subséquentes. Ou alors pourrais-je dire que lorsque la joie intérieure « réagit » au monde, elle se manifeste selon plusieurs modalités différentes ?

Par exemple, que se passe-t-il lorsque vous regardez votre prochain, non pas avec votre mental-émotionnel, mais avec votre cœur ? Vous le percevez dans la pureté de sa nature originelle, au-delà des caractéristiques relatives de sa personnalité incarnée. Et le percevant ainsi, vous éprouvez non seulement de la joie à entrevoir la lumière intérieure de votre prochain, une lumière qui brille derrière les ombres de l’ego, mais vous éprouvez aussi un élan naturel qui vous incline à rayonner la lumière de votre propre joie intérieure de sorte à embrasser, à consolider et à stimuler la joie intérieure de l’autre. Cette façon que le cœur a de voir les autres et d’incliner naturellement à répandre la lumière de sa joie intérieure de sorte à faire grandir la joie des autres, constitue cette qualité et cette dynamique particulières qu’on appelle l’amour, au sens « fraternel » de ce terme. De manière analogue, la compassion est la réaction du cœur par rapport à la souffrance de l’autre ; le détachement est la réaction du cœur par rapport à l’impermanence des choses ; le pardon est la réaction du cœur par rapport à l’agression de l’autre ; etc… Toutes ces qualités sont des manifestations particulières de la joie intérieure, qui est la nature intrinsèque de l’énergie du cœur. S’il n’existait pas dans votre cœur une flamme intérieure naturelle dont la nature intrinsèque est joie, vous ne seriez pas capable d’enthousiasme, de courage, d’amour, de compassion, de générosité…

Le bonheur inconditionnel.

Qu’est-ce que le bonheur inconditionnel ? Je pense qu’il est possible de dire que le bonheur inconditionnel est un état intérieur dans lequel la joie naturelle du cœur est devenue si intense, si profonde et si rayonnante qu’elle brille comme un soleil immortel et dissipe les ombres et les obscurités du mental-émotionnel. Dans cette joie se trouvent les qualités que j’ai esquissées plus haut. Il ne s’agit donc pas d’un état sans épaisseur et sans nuance. La joie intérieure est riche de toutes les qualités qui appartiennent à la plus haute idée de l’âme, de la spiritualité, de la divinité… Elle est même la source de toutes les qualités de l’être. Il existe plusieurs manières d’essayer de chercher ou de cultiver le bonheur. Et parmi toutes les voies possibles, il me semble que l’une des plus simples et des plus directes consiste à cultiver l’énergie du cœur, c’est-à-dire cultiver la joie intérieure, et faire en sorte qu’elle grandisse et s’épanouisse encore et encore.

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Pour reprendre quelque peu l’image de la graine, je peux dire que notre joie intérieure est comme une étincelle que nous pouvons éventuellement transformer en soleil, à condition que nous sachions comment nous y prendre, et que nous consentions à faire le travail intérieur nécessaire. Comme la graine qui a besoin de recevoir des soins particuliers, la flamme intérieure a besoin que nous nous occupions d’elle selon des modalités assez spécifiques. Pouvez-vous espérer voir grandir une graine que l’on vous a confiée, si vous lui donnez du pétrole à boire ? Comment la vitalité naturelle de votre graine pourra-t-elle s’épanouir si à la place de la lumière du soleil vous lui envoyiez des micro-ondes ? Et si vous vous contentez de jeter votre graine négligemment par terre, elle sera peut-être picorée par des oiseaux, ou emportée par des eaux usées, ou même grillée par le soleil estival et piétinée par des passants distraits. Votre soleil intérieur recèle l’énergie qu’il faut pour que le bonheur devienne pour vous un vécu et un état intérieurs authentiques et solides. La question est alors de savoir comment cultiver cette énergie.

Cultiver la joie intérieure.

Une méthode de travail intérieur est exposée de manière simple mais néanmoins complète dans l’ouvrage « Comment éveiller le soleil intérieur ? ». Je ne peux donner ici que quelques grandes lignes. Mais avant d’évoquer ces grandes lignes il est nécessaire de mentionner deux choses. La première chose à savoir est que la joie intérieure dont il est question ici, est fondamentalement une énergie, en l’occurrence l’énergie intrinsèque du cœur, et non une abstraction philosophique ou un schéma psychologique. Et en tant qu’énergie, elle répond évidemment à l’application de certains outils techniques. La seconde chose à savoir est que l’énergie intrinsèque du cœur n’est pas neutre, et pour cette raison elle ne peut pas répondre à une technique mécanique qui ne fait pas intervenir une volonté consciente. La méthode de travail dont je traite ici est appelée méditation solaire, le qualificatif solaire renvoyant au fait que l’on s’occupe du soleil intérieur, et le terme méditation étant pris dans son sens générique : toute méthode de travail concernant essentiellement « l’intériorité de l’être ».

Je peux simplement décrire ici les trois grandes lignes principales de la méditation solaire. La première grande ligne concerne la respiration. A travers le souffle, nous attirons à nous une énergie subtile particulière dont le schéma magnétique correspond au magnétisme propre du cœur. Il faut savoir que chacun de nos organes ou chacun de nos centres énergétiques comprend une sorte de signature magnétique particulière, et parmi la multitude des énergies de notre environnement, il y a toujours au moins un type d’énergie en particulier qui est attiré naturellement par cette signature magnétique. Certes, on parle de magnétisme faute d’un meilleur terme, et aussi parce qu’il y a la manifestation d’un phénomène d’attirance et de répulsion qui évoque le fonctionnement du magnétisme ordinaire. La notion de respiration peut prendre un sens large, et il est possible de respirer depuis n’importe lequel de nos organes ou de nos centres. Il ne s’agit pas d’abandonner le processus de la respiration physique, il s’agit de lui surimposer ou de la compléter par un processus de respiration énergétique qui permet à l’organe ou au centre concerné de mieux attirer à lui l’énergie qui répond à sa signature magnétique. Soit dit en passant, il serait possible d’élaborer des techniques d’aide thérapeutique à partir d’exercices de respiration énergétique, ces exercices étant conçus en fonction des organes et des centres concernés, et en fonction des types de problèmes de santé à traiter. Mais ce n’est pas le propos de la méditation solaire, qui n’est pas une technique thérapeutique, mais bien une technique de développement de l’énergie du cœur.

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La première grande ligne est donc la respiration dite solaire. De quoi s’agit-il ? En termes simples et succincts, il s’agit d’un processus de respiration profonde, dans lequel on essaie de ressentir que l’on respire avec le cœur, et qu’au cours de cette respiration on attire à soi une énergie lumineuse ambiante. Plus l’effort de « ressentir avec le cœur » est intense, plus le phénomène d’attraction magnétique de l’énergie lumineuse vers le cœur est significatif. Dans la méditation solaire, l’effort de ressenti avec le cœur est appelé sensorisation, car il s’agit bien plus de « percevoir » sur un mode quasi-tactile que de « visualiser ». La respiration doit être physiquement profonde, plutôt lente, et cela suppose d’inspirer aussi amplement et pleinement que nous le permet nos capacités pulmonaires, et de « remplir » aussi bien l’abdomen que les poumons, mais sans essayer de dépasser les limites de nos capacités respiratoires propres.

La seconde grande ligne est la concentration dans le cœur. Même si nous pratiquons à merveille la respiration solaire, l’énergie lumineuse ne pourrait pas alimenter correctement le cœur et s’y assimiler convenablement si nous ne faisons pas un effort déterminé pour fixer l’énergie et favoriser son intégration dans le cœur. En réalité, nous sommes traversés de part en part, en permanence, par toutes sortes d’énergies subtiles. Bien qu’il existe des correspondances magnétiques entre nos organes et nos centres d’une part, et des énergies subtiles d’autre part, ces correspondances magnétiques ne suffisent pas à faire en sorte que nos organes et centres soient nourris sérieusement par les énergies qui pourraient leur convenir. Si nous n’exerçons pas un type de concentration adapté à l’organe ou au centre sur lequel nous désirons travailler, nous ne pourrons pas réellement capter et fixer l’énergie qu’il faudrait. Nous savons nous alimenter physiquement, mais il nous reste à apprendre qu’il est aussi possible d’alimenter énergétiquement nos organes et nos centres. Certes, il existe pour ainsi dire des relations naturelles entre nos organes et nos centres d’une part, et les énergies subtiles d’autre part. Mais ces relations naturelles sont en quelque sorte un « minimum » vital qui nous évite d’être des cadavres sans vie ou des légumes sans vitalité.

Comment pratiquer la concentration solaire ? Pour décrire simplement cet aspect de la méditation solaire, je dirais que la concentration solaire dépend de votre aptitude à ressentir le cœur comme une sorte d’organe énergétique au centre de votre poitrine. Mieux vous serez capable de ressentir le cœur de cette manière, et plus vous serez capable de le mettre sous « tension énergétique » par un acte intérieur de volonté. En fait les mots manquent pour expliquer spécifiquement de quoi il s’agit, mais l’analogie empirique serait ce que vous faites avec vos biceps quand vous en solliciter la force en vue de soulever un objet ou simplement d’en durcir les muscles. Dans la méditation solaire, cet aspect un peu technique porte le non de condexion, car il s’agit à la base d’une action de condensation volontaire de l’énergie dans le cœur.

La troisième grande ligne est le rayonnement. Normalement en pratiquant correctement les deux premières grandes lignes, on doit être capable de percevoir cette sensation de joie intérieure qui est consubstantielle de l’énergie du cœur. Il s’agit ici de visualiser ou de ressentir cette énergie joyeuse comme une sorte de soleil lumineux qui rayonne la joie, et il s’agit d’intensifier ce rayonnement avec son cœur. Plus le rayonnement de la lumière du cœur est intense, et plus le feu dans le cœur est puissant. Vous pouvez vous

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aider, afin d’intensifier la perception de la joie intérieure, de certaines modalités facilitatrices : se souvenir d’un événement qui vous a procuré beaucoup de bonheur, et revivifier la sensation de ce bonheur ; se figurer la représentation de l’absolu ou de la divinité que l’on aime le plus, et se concentrer sur le bonheur que cette évocation procure ; etc. Ces modalités doivent être comprises comme des moyens indirects de susciter la joie intérieure, mais cela doit être fait dans le dessein de pouvoir générer et intensifier directement cette joie, à travers la seule volonté du cœur. Sinon il se pourrait que l’on se retrouve simplement pris dans une modalité ou une autre de la dévotion ou de la rêverie agréable. Ces modalités ne sont pas une mauvaise chose, mais elles supposent un arrière-plan psycho-idéologique tellement lourd qu’il s’avère plus souvent un obstacle qu’une aide dans le développement du soleil intérieur. Quand on pratique une forme ou une autre de dévotion, il est assez courant de s’engager dans un processus sans fin et stérilisant qui consiste à essayer de « comprendre », de « penser » ou de « réfléchir » l’absolu ou la divinité, en oubliant que la seule chose qui importe c’est d’intensifier la joie que l’on a à « ressentir » l’absolu ou la divinité avec son cœur et dans son cœur. Et quand on pratique une forme ou une autre de rêverie agréable, on se laisse aller facilement à glisser dans des émotions et des sentiments agréables mais superficiels, abandonnant le principe même d’un « effort intérieur » pour intensifier la joie. L’acte du rayonnement dans la méditation solaire se veut plutôt un acte direct exercé avec la volonté du cœur, et l’usage des modalités facilitatrices doit rester quelque chose d’annexe.

Une forme énergétique et directe de l’essence du bhakti yoga.

Les « hasards » de la vie ainsi que les chemins sur lesquels me conduisait ma propre recherche spirituelle m’ont permis de fréquenter de près et pendant quelques années une mystique plutôt discrète pour ne pas dire secrète qui vivait paisiblement dans une petite ville africaine. Cette mystique a été mon propre maître spirituel, bien que je n’aie jamais été un élève vraiment assidu. Pour ainsi dire, l’apprentissage buissonnier auprès de mon maître m’a fait comprendre l’essentiel, et sur cette base j’ai été conduit à examiner de près l’expérience intérieure de certains mystiques, et les enseignements spirituels portant plus spécifiquement sur la réalisation de la divinité intérieure. Le bhakti yoga, qui est désigné comme l’une des principales voies conduisant à la réalisation divine, sinon la principale voie, est une magnifique expression de l’essence de la voie conduisant à l’éveil du soleil intérieur. Les techniques du bhakti yoga, comme la pratique des rituels sacrés, la récitation des mantras, la répétition des noms divins, la pratique des bajans ou chants sacrés… sont toutes de simples modalités extérieures censées entourer une seule et unique activité intérieure : rayonner l’énergie de l’amour à travers la conscience et la volonté du cœur. La méditation solaire se concentre sur cette seule activité intérieure, en développe la nature énergétique, et nous dévoile que cette activité n’a pas besoin, pour être pratiquée avec pertinence, d’un quelconque arrière-plan doctrinal.

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Un autre regard sur les symptômes de l’ascension.

Etrange sujet que celui des symptômes d’ascension ! Comme certains sont peut-être parvenus à le comprendre et à l’intégrer, le mot ascension désigne un phénomène de saut vibratoire qui existe selon plusieurs types différents. Il est dommage que ce mot soit si souvent utilisé sous la forme d’un grand singulier dépourvu des précisions nécessaires qui permettraient de savoir exactement de quel type d’ascension il s’agit, cet usage impropre alimente malheureusement la confusion et transforme progressivement ce mot en un concept flou dans lequel des choses contradictoires ou inconciliables sont confondues. C’est déjà parfois le cas pour les mots « amour » et « éveil »… En un sens, ce processus de dévitalisation sémantique est inévitable lorsque la définition des termes n’est pas fixée par une autorité intellectuelle culturellement instituée. Dans le cadre de ce texte, nous allons évoquer des processus énergétiques et vibratoires en relation avec deux types d’ascension. Le premier type sera ce que nous appellerons ici l’ascension transcendante. Le second type sera l’ascension évolutive. Il existe d’autres types d’ascension, mais nous n’en traiterons que deux ici, qui plus est de manière relativement succincte.

L’ascension transcendante désigne un acte énergétique particulier que pose un Maître incarné parvenu à un degré de réalisation intérieure que l’on pourrait qualifier de transcendant. A travers cet acte, le Maître accède à un niveau de liberté et de puissance particulièrement élevé, et la transformation du corps physique en corps supraphysique est en quelques sortes la conséquence de cet acte. Au-delà des questions relatives aux chakras et autres structures de la constitution ésotérique de l’être humain, ce qui caractérise la réalisation intérieure spécifique qui fait de quelqu’un un Maître, c’est le développement de ce que nous allons appeler ici le cœur solaire (pour être complet, un Maître, au sens énergétique et intérieur du terme, est quelqu’un qui a éveillé le soleil dans le cœur ou bien le soleil dans le hara, et lorsqu’on les développe énergétiquement jusqu’au niveau adéquat chacun de ces deux noyaux solaires de l’être intérieur confère la possibilité de réaliser l’ascension transcendante… mais ici nous ne parlons que du soleil du cœur) –et le cœur solaire est à ne pas confondre avec le chakra cardiaque ni avec le plexus solaire. L’ascension transcendante se présente ainsi comme un acte énergétique à la portée d’un Maître incarné, quand ce Maître a éveillé son cœur solaire jusqu’à un certain niveau –indépendamment de toute considération relative aux chakras, à la kundalini, à la structure génétique, etc.

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Le développement du cœur solaire comprend plusieurs niveaux d’activation. Il est extrêmement important de rappeler à chaque occasion ce qui permet d’éveiller le cœur solaire : le travail intérieur pour cultiver l’énergie de la joie, ou l’énergie de l’amour pour ceux qui sont particulièrement attachés à ce mot –mais la joie authentique et l’amour authentique sont une seule et même énergie. Ce travail intérieur, qui se déploie dans la pratique du rayonnement dont le cœur solaire est le centre, doit être une activité de première importance pour quiconque aspire à éveiller son cœur solaire. L’éveil du cœur solaire possède donc plusieurs niveaux, et chacun de ces niveaux peut être considéré comme un barreau particulier sur l’échelle de l’ascension transcendante –et ce n’est là qu’une image, bien évidemment. Le niveau 0 est la condition du non-Maître chez qui le cœur solaire est encore énergétiquement en sommeil, bien que le non-Maître puisse par ailleurs éprouver de grands sentiments d’amour et vivre de belles expériences extatiques. On peut déjà parler de Maître dès le niveau 1 de l’éveil du cœur solaire. Entre le niveau 0 et le niveau 1 se trouve un niveau intermédiaire dont nous ne parlerons pas ici, c’est un niveau assez imprécis et qui se rapporte à la notion essentiellement qualitative d’ouverture du cœur –ce niveau est particulièrement important lorsqu’on considère la possibilité de recevoir une effusion significative de la force cosmique appelée Esprit-Saint. Le niveau 4 est celui qui permet au Maître de poser l’acte d’ascension transcendante.

Chaque niveau d’éveil du cœur solaire peut donc être compris comme la réalisation d’une étape significative sur le chemin de l’ascension transcendante. Mais ce qui compte vraiment c’est l’éveil du cœur solaire, l’ascension transcendante n’étant en définitive qu’un acte. Néanmoins gardons l’optique de l’ascension transcendante. Une personne qui a réellement réalisé une ou plusieurs étapes significatives dans son chemin vers l’ascension transcendante, est une personne qui a au moins atteint le niveau 1 dans l’éveil du cœur solaire. Autant dire qu’avant cette réalisation minimale, on ne peut pas vraiment parler de réalisation ou de franchissement d’une étape significative vers l’ascension transcendante –peu importe par ailleurs l’intensité du ressenti de certaines expériences personnelles, et peu importe également l’impact psychologique de ces expériences. Chaque niveau d’éveil se caractérise par un certain déploiement des qualités intérieures et un certain déploiement de la puissance énergétique : les deux ensemble, le qualitatif et l’énergétique. Plus le niveau est élevé, plus le déploiement est grand. L’aspect qualitatif, qui comprend des choses comme l’amour spirituel, la reliance à l’immanence divine, le bonheur inconditionnel, la compassion active, le détachement, la générosité, la compréhension intuitive directe des énergies, etc… est difficile à évaluer de manière « extérieure » –bien qu’il soit possible de ressentir l’amour

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océanique et solaire d’un Maître dans certaines circonstances, de se rendre compte de sa parfaite intelligence des lois naturelles, de constater son bonheur inconditionnel ou même d’éprouver le rayonnement qui émane de sa joie immortelle…

L’aspect énergétique est également assez difficile à évaluer, mais c’est tout de même celui qui permet de se rendre compte, avec une certaine objectivité –pas parfaite certes–, de la réalité effective d’un niveau d’éveil ou d’un autre. Quand il s’agit de se regarder soi-même et d’évaluer honnêtement où l’on en est sur le chemin de l’ascension transcendante, l’aspect énergétique des différentes étapes significatives est celui qui autorise le moins à se faire des illusions et qui oblige à voir vraiment où l’on se trouve sur le chemin. Avec l’aspect qualitatif, certains peuvent encore se projeter dans de faux progrès subjectifs et abstraits, et se croire plus avancés qu’ils ne le sont en réalité. Il ne serait pas étonnant que le besoin de s’enivrer d’une fausse mais agréable idée de grands progrès, soit à l’origine du fait que la plupart des spiritualistes tentent d’ignorer l’aspect énergétique du développement intérieur.

Comme l’aspect énergétique est tout de même complexe, à titre de caractérisation des étapes significatives sur le chemin de l’ascension, nous allons seulement retenir un sous-aspect énergétique particulier de chaque niveau d’éveil du cœur solaire. Le sous-aspect énergétique considéré pour chaque niveau d’éveil n’est pas facultatif de ce niveau. Cela signifie que si une personne a vraiment réalisé l’étape significative concernée, elle doit naturellement présenter dans ses aptitudes énergétiques, l’aptitude spécifique du sous-aspect évoqué. Mais cela ne fonctionne pas automatiquement dans l’autre sens, c’est-à-dire qu’une personne qui possède l’aptitude énergétique mentionnée, n’a pas nécessairement pour autant atteint tel niveau d’éveil, telle étape significative vers l’ascension transcendante. Cette non-réversibilité provient du fait qu’il existe en l’homme d’autres sources de puissance que le seul cœur solaire. Nous vous demandons donc de tenir compte de cet état de fait. Celui qui a vraiment atteint telle étape significative sur le chemin de l’ascension transcendante doit nécessairement maîtriser telle aptitude énergétique ; mais celui qui maîtrise telle aptitude énergétique a peut-être bien atteint tel niveau d’éveil, mais pas nécessairement. Prenons par exemple le degré de maîtrise vibratoire sur le corps physique.

Au niveau solaire 0 l’on ne maîtrise pas grand-chose… Du point de vue du corps physique l’on est vibratoirement collé à la dimension physique et soumis à ses lois de densité.

Au niveau solaire 1 l’on est capable de léviter. Certaines personnes peuvent vivre occasionnellement une expérience involontaire de lévitation, mais ici nous parlons de la capacité de maîtriser la lévitation, ou du moins de maîtriser plus ou moins complètement l’entrée dans l’état vibratoire au sein duquel la lévitation peut se produire.

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Au niveau solaire 2 l’on est capable de se rendre objectivement invisible. L’invisibilité subjective signifie que le corps physique est toujours dans l’état vibratoire ordinaire qui permet à une personne de le toucher, mais celui qui se rend subjectivement invisible fait seulement en sorte que la conscience cérébrale des gens autour soit sélectivement aveugle à sa présence. Certaines personnes dotées d’un niveau psychique suffisamment important sont capables de se rendre subjectivement invisibles, mais elles ne pourraient pas pour autant sortir d’une pièce parfaitement close. L’invisibilité objective est de deux sortes : ou bien la personne crée autour d’elle un champ énergétique qui dévie la lumière, ou bien la personne élève réellement le taux vibratoire de son corps physique au-delà de la fréquence ordinaire de la « physicalité », et dans ce cas cette personne peut traverser les murs. La personne en invisibilité objective par élévation de son taux vibratoire se trouve dans un état vibratoire particulier, un état vibratoire semi-éthérique : elle voit et entend tout ce qui se passe sur le plan physique, mais elle n’est pas visible ou touchable par les êtres physiques.

Au niveau solaire 3 l’on est capable de se déplacer avec son corps physique dans les autres dimensions. Il ne s’agit pas de quitter le corps physique pour se déplacer dans le corps subtil, et il ne s’agit pas de rester dans la dimension physique mais en percevant en même temps ce qui se passe dans d’autres dimensions. Il s’agit de disparaître littéralement de la dimension physique, avec ses chaussures et ses chaussettes, et d’apparaître dans une autre dimension. Donc au niveau solaire 3 l’on est capable de se mouvoir entre les dimensions avec le corps physique, mais au bout d’un certain temps le corps physique aura très naturellement tendance à revenir à sa dimension de naissance.

Au niveau solaire 4 l’on est capable, en plus de se mouvoir entre les dimensions, de transcender l’inertie vibratoire du corps physique, et de le transformer de manière définitive en un corps supraphysique. C’est le stade où l’on peut effectuer l’ascension transcendante.

L’avantage d’un tableau comme celui ci-dessus est que l’on peut, pour soi-même, voir rapidement où l’on en est sur le chemin de l’ascension transcendante. Savoir où en est quelqu’un d’autre est possible, mais pas très évident lorsqu’on a affaire à un Maître, qu’il s’agisse d’un Maître solaire ou d’un Maître haral. En effet, un Maître ne va pas nécessairement utiliser de manière « ouverte » ses capacités. Par exemple certains mystiques chrétiens ayant atteint le niveau solaire 1 se laissent voir quand ils lévitent, mais d’autres évitent de se laisser voir, et dans certains cas ils ne font pas de lévitation du tout bien qu’ils en soient parfaitement capables. Par ailleurs, tandis que les mystiques chrétiens lévitent avec pour arrière-plan un contexte théogonique centré sur la figure de Jésus, il y a des méditants indiens, des moines bouddhistes, des alchimistes taoïstes ou encore des guérisseurs africains qui lévitent mais avec pour arrière-plans des contextes théogoniques totalement différents… Du moment que le travail intérieur se fait réellement dans la joie la plus pure sur l’énergie du soleil dans le cœur ou du soleil dans le hara, la réalisation de l’éveil et la perspective de l’ascension transcendante sont là, car l’arrière-plan théogonique n’est pas vraiment important, bien qu’un arrière-plan ou un autre puisse être d’une aide remarquable pour certaines personnes.

Certains Maîtres (bien qu’ils n’aient pas toujours été appelés par ce terme du temps de leur incarnation) ont manifestement atteint des niveaux d’éveil particulièrement avancés, mais sans pour autant être parvenus au niveau requis pour effectuer l’ascension transcendante. Ces Maîtres ont quitté la dimension physique à travers la mort physique, bien que leur mort ne soit pas vraiment comparable à la mort d’un homme ordinaire. D’autres Maîtres ont atteint le niveau requis, et ont quitté la dimension physique en

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effectuant l’ascension transcendante. En cherchant un peu, avec un esprit ouvert, vous pourrez trouver des récits et des témoignages relatant l’ascension transcendante de tel ou tel Maître au moment de quitter la dimension physique. Au Tibet par exemple, où il arrivait souvent que des ermites ou des méditants avancés atteignent des niveaux de réalisation vraiment élevés, cela s’appelle l’obtention du corps arc-en-ciel. Le cas historique du Maître Jésus a beaucoup marqué la culture occidentale, au point qu’autour de ce Maître s’est organisé un enchevêtrement inextricable de dogmes théologiques, de conceptions ésotériques et de croyances religieuses.

Passons à présent à l’ascension évolutive. Qu’entendons-nous par cette expression ? Nous allons nous placer ici dans les perspectives générales de cette mouvance spiritualiste aux visages multiples qui a le channeling pour axe, et l’ascension planétaire pour horizon. Nous n’irons pas jusqu’à discuter de l’ascension de la planète proprement dite, nous nous en tiendrons seulement à la partie « humaine » de cette affaire. L’ascension évolutive dit, pour parler en général sans tenir compte tout de suite des annonces de vagues d’ascension qui ne cessent d’être faites par des channels de saisons en saisons… donc l’ascension évolutive dit que l’humanité (ou du moins une bonne partie de l’humanité) est susceptible de recevoir des énergies cosmiques ascensionnelles (peu importe par ailleurs les conceptions particulières de tels ou tels channels sur ce point) qui auraient pour effet de la libérer de la dimension physique et de la hisser dans la dimension éthérique (4D/5D). Concrètement, les énergies cosmiques transformeraient les corps physiques des humains en corps supraphysiques.

Discuter de cette question en détail nécessiterait tout un livre, nous allons donc évoquer seulement quelques grandes lignes. Une personne qui passe de la dimension physique à la dimension éthérique, et qui voit son corps physique transmuté, et tout cela par le processus de l’ascension évolutive, ne devient pas pour autant un Maître ascensionné. Le véritable Maître ascensionné est un Maître qui a effectué l’ascension transcendante, et ce qui fait qu’il est un Maître ascensionné ce n’est pas la situation vibratoire de son corps « extérieur », c’est le niveau solaire ou haral transcendant qu’il a atteint dans l’éveil du soleil dans le cœur ou du soleil dans le hara –encore une fois, indépendamment de toute considération annexe. Le bénéficiaire de l’ascension évolutive devient simplement un être éthérisé. On parle d’être éthérique pour un être dont la dimension éthérique est la dimension native (c’est là qu’il s’est incarné dans l’existence considérée) ; et on parle d’être éthérisé pour un être natif de la dimension physique mais qui est devenu un être éthérique par le bénéfice de l’ascension évolutive (ou de quelque autre type d’ascension « non-transcendante »). Un être éthérisé devient un être éthérique quand il finit par mourir « éthériquement » et qu’il se réincarne dans la dimension éthérique. Et au passage signalons qu’il existe au moins deux façons de devenir un être éthérique, quand au départ on est un être physique : soit on peut bénéficier de quelque forme d’ascension non-transcendante, soit on peut mourir

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physiquement et se réincarner dans la dimension éthérique. Et dans l’autre sens il existe également au moins deux manières de devenir un être physique, quand au départ on est un être éthérique : soit on densifie son corps éthérique au point de le transférer « inertiellement » dans la dimension physique, soit on peut abandonner son corps éthérique et s’incarner dans un corps physique. Il existe naturellement plusieurs autres modalités pour passer de la condition éthérique à la condition physique, et vice versa.

L’ascension évolutive serait un processus qui élèverait le taux vibratoire des corps physiques, jusqu’à les transférer dans la dimension éthérique, les transformant en corps supraphysiques. Le transfert interdimensionnel d’un corps physique vers la dimension éthérique est un processus qui se manifeste par certaines étapes significatives. Le passage d’une dimension à l’autre n’est pas un processus « continu », c’est un processus « discontinu ». S’il fallait trouver un élément de comparaison, ce ne serait pas l’augmentation progressive de la température d’une pièce dans laquelle on aurait allumé un radiateur, ou encore l’augmentation progressive du volume d’un appareil quand on tourne le curseur. Le bon élément de comparaison ce serait les changements d’états par sauts quantiques, par exemple lorsqu’un électron change de niveaux énergétiques dans un atome, ou lorsqu’un corps « quantique » émet des raies spectrales discontinues. Le passage d’une dimension à l’autre est quelque chose qui s’apparente à un phénomène d’essence quantique. Entre la 3D et la 4D, il y a quelques paliers vibratoires qui sont stables en eux-mêmes. Pour faire simple, on peut faire passer un corps physique de la 3D dans la 4D d’une manière qui peut paraître quasiment instantanée, mais si l’on décompose cette transition on verrait certains paliers particuliers. Un corps qui bénéficie d’une transition interdimensionnelle quasiment instantanée passe rapidement sur les paliers, s’y attardant peut-être seulement quelques nanosecondes. Mais un corps qui bénéficie d’une transition progressive peut se stabiliser, pour plusieurs jours ou plusieurs années, à tel ou tel palier vibratoire intermédiaire.

A supposer une ascension évolutive « en cours ». Cela signifierait que les taux vibratoires des corps physiques connaissent actuellement une élévation. De la 3D à la 4D (sans avoir besoin de parler de la 4D à la 5D), il est possible d’identifier au moins quatre étapes vibratoires significatives. A titre uniquement indicatif, nous allons spécifier ces quatre étapes vibratoires de la manière suivante : première étape 3.20 ; deuxième étape 3.40 ; troisième étape 3.60 ; et quatrième étape 3.80. On ne peut pas parler d’une ascension évolutive réellement « en cours » si au moins la première étape significative n’est pas atteinte ! Tant que cette première étape n’est pas atteinte, il n’existe aucune raison sérieuse d’interpréter les divers mouvements d’énergies affectant la planète et l’humanité comme des signes véritables d’une ascension évolutive. Des milliers de formes d’énergies différentes circulent dans l’espace et atteignent la terre, et ces énergies ont des impacts et des cycles divers et variés. Une énergie qui opèrerait par exemple des changements vibratoires relativement importants sur des corps astraux n’aura peut-être qu’un effet superficiel voire quasi-nul sur des corps physiques…

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La plupart des gens ont un taux vibratoire de 3.00 en ce qui concerne leur corps physique. Ce taux oscille dans une fenêtre naturelle entre 3.00 et 3.05. C’est en quelque sorte la première fenêtre de stabilité. Quand un taux vibratoire passe par exemple de 3.00 à 3.01, c’est davantage une oscillation qu’une élévation proprement dite. Notre taux vibratoire oscille perpétuellement dans la première fenêtre de stabilité, souvent au gré des émotions et des sentiments qui nous habitent. Si vous comprenez un peu ce que signifie « saut quantique », alors vous pouvez comprendre que s’il y a élévation du taux vibratoire, il ne s’agira pas de passer de proche en proche de la première fenêtre 3.00/3.05 à la fenêtre suivante 3.20/3.25… Il s’agira de « sauter » en un instant de la première fenêtre de stabilité à la fenêtre suivante ! Les valeurs 3.00, 3.20, 3.40, 3.60, 3.80 et 4.00 sont des valeurs que nous dirons « stables ». Un corps peut adopter l’une ou l’autre de ces valeurs et y demeurer pour un temps relativement long. Les différentes valeurs intermédiaires entre ces fenêtres sont « instables », un corps ne peut y rester plus de quelques secondes, il est obligé de rejoindre une fenêtre de stabilité au-dessus ou en-dessous de la valeur instable considérée. Dans un scénario « progressif » d’ascension évolutive, nous passerions de la fenêtre 3.00 à la fenêtre 3.20, et nous pourrions demeurer quelques années dans la fenêtre 3.20 avant de passer à la fenêtre 3.40, ou même de revenir à la fenêtre 3.00 en cas de problème… Dans un scénario « quasi-instantané » d’ascension évolutive, nous passerions en quelques minutes ou en quelques jours de 3.00 à 4.00, avec des escales de quelques secondes ou de plusieurs heures peut-être à chacun des niveaux stables.

Dans la perspective d’une ascension évolutive quasi-instantanée, nous serions toujours des êtres de vibration 3.00 jusqu’à quelques instants avant que le saut ascensionnel ne commence vraiment. Dans cette perspective, comment pourrait-on évaluer les signes authentiques qui annonceraient un saut ascensionnel qui se produirait à une date située quelques années ou quelques décennies dans le futur, une date du genre 2012, 2035 ou 2075 ? Le seul signe serait de percevoir : soit une concentration absolument gigantesque d’énergie dans le champ magnétique extra-atmosphérique de la planète (et une partie du rayonnement extérieur de cette énergie serait perceptible pour les appareils de mesure les plus fins, car l’énergie capable de faire faire un saut ascensionnel à des corps physiques possède une composante magnétique détectable) ; soit un faisceau d’énergie extrêmement concentré et également gigantesque, en provenance de quelque source cosmique (et là encore une partie du rayonnement extérieur de ce faisceau serait détectable). Le saut ascensionnel proprement dit a lieu quand l’énergie concernée rentre en contact avec les corps physiques. Quelque chose peut-il nous amener à dire qu’il y a actuellement une telle concentration d’énergie extra-atmosphérique, ou un tel méga-faisceau d’énergie concentrée ? A titre personnel, notre réponse est non. Il y a bien des énergies diverses, mais elles ne semblent pas, honnêtement, avoir les caractéristiques et les concentrations qui seraient nécessaires pour éthériser des corps physiques. Un champ énergétique extra-atmosphérique ayant vraiment le pouvoir ascensionnel aurait déjà détruit ou éthérisé l’ensemble des satellites gravitant autour de la planète. Et un faisceau énergétique ayant le même pouvoir ferait disparaître ou éthériser les corps célestes qu’il rencontrerait sur son passage. Qu’avec l’équipement vibratoire de certains vaisseaux des êtres éthériques il soit possible d’éthériser des individus, cela est autre chose –et quelques personnes ont déjà été éthérisées de cette manière. Et que les puissantes flottes des êtres éthériques puissent se réunir sous la direction des Maîtres et opérer une éthérisation collective de l’humanité, en mettant en œuvre leur puissante technologie vibratoire à laquelle s’ajouterait la puissance énergétique colossale des Maîtres, cela est une autre possibilité que nous discutons un peu ci-dessous.

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L’ascension collective induite (pour l’appeler ainsi, étant donné qu’elle repose essentiellement sur la puissance énergétique des Maîtres et la puissance des technologies vibratoires et énergétiques des flottes éthériques)… l’ascension induite dépend uniquement de la décision de cet être particulier que le Maître Jésus désignait sous le nom de « Père ». Et absolument personne, aucun être éthérique, aucun Maître, et encore moins aucune entité astrale prétendant être un Maître ascensionné, prétendant être un Être cosmique ou prétendant être Dieu (les prétentions des entités astrales sont infinies)… absolument personne à l’exception du « Père » seul, ne peut savoir le jour, le mois ou l’année, ni même « la fourchette de temps »… Et si un jour le « Père » prend la décision de faire appliquer une ascension collective induite sur cette planète (et une telle ascension concernerait l’ensemble des êtres vivants et le manteau biosphérique de la planète, et non sa masse brute –cf les « carcasses » matérielles des planètes où la vie incarnée se déroule dans la dimension éthérique, comme Vénus ou Mars)… donc si cette décision est prise, personne n’aura besoin de lire un channeling ou de regarder le journal télévisé pour en être informé, car tout le monde recevra « l’annonce » directement dans sa conscience, d’une manière claire, nette, ferme, indiscutable et indubitable. Personne n’en aura le scoop exclusif, tout le monde saura. En évoquant la possibilité de l’application de l’ascension induite à l’humanité, le Maître Jésus a toujours insisté sur deux choses : d’une part ce n’était pas la peine d’essayer de prévoir ce jour extraordinaire, car personne ne le peut à l’exception du « Père » qui seul en prend la décision ; d’autre part le plus important est de veiller et de persévérer dans la prière et la méditation, car c’est seulement en cultivant l’énergie de son soleil intérieur que l’on peut acquérir les conditions intérieures sans lesquelles on serait exclu de l’ascension collective induite –une exclusion qui n’est pas du ressort d’un arbitraire moral ou dogmatique, mais qui relève seulement de l’insuffisance de développement qualitatif dans le champ énergétique interne.

Y aurait-il une ascension évolutive en cours dont il serait possible de mettre en évidence d’authentiques « symptômes » ? Dans la mouvance de la spiritualité sur base de channeling, qui a la qualité admirable de s’intéresser activement aux questions d’ascension, il n’est pas rare de voir circuler des listes de symptômes supposés être des signes d’ascension. Ces symptômes ont très souvent une allure de listes de pathologies plus ou moins marquées, qu’un esprit un peu moins imbibé de channeling verrait plutôt comme des signes de dégradations biologiques et neurologiques dues à diverses causes : vieillissement, pollutions, stress, mauvaises alimentations, tendances névrotiques, sensibilités médiumniques mal assimilées, surexposition aux radiations électromagnétiques des écrans d’ordinateurs ou de télévisions, etc… Qu’une élévation du taux vibratoire puisse induire momentanément des désordres ou des troubles, c’est un fait : vertiges, nausées ou maux de tête par exemple peuvent se manifester dans le sillage d’une variation du taux vibratoire, mais ces symptômes ne sont ni obligatoires, ni forcément les signes d’un changement du taux vibratoire.

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Rappelez-vous du phénomène de saut d’une fenêtre de stabilité vers la suivante. Que se passe-t-il quand vous accédez réellement à une nouvelle fenêtre de stabilité, sachant que vous ne pouvez pas rester dans les zones intermédiaires plus de quelques secondes ou quelques minutes ? Il serait complexe de décrire les différents signes qui se manifestent lorsqu’on atteint un palier vibratoire donné. Nous allons nous contenter d’expliciter ce qui se passe globalement pour les aptitudes cérébrales et psychiques, dans deux cas de figures spécifiques : dans le cas où le reste de l’environnement physique reste au taux vibratoire 3.00 ; et dans le cas où le reste de l’environnement a un taux vibratoire identique ou similaire à celui de l’individu considéré. Et tout cela dans le cas d’une personne ayant atteint un taux vibratoire de 3.20.

Que se produit-il chez une personne qui accède au taux vibratoire 3.20 et qui s’y maintient, tandis que le reste de l’environnement physique demeure à 3.00 ? L’un des signes qui montrent qu’une personne vibre réellement au taux de 3.20 c’est que cette personne voit les entités élémentales avec la même acuité et la même évidence que si elle regardait des choses physiques parfaitement tangibles. Les entités élémentales, c’est-à-dire les fées, les gnomes, les lutins, etc… vivent généralement à 3.80 et à 3.60 (nous rappelons encore une fois que les chiffres que nous utilisons sont là seulement à titre indicatif, pour donner une idée des rapports et des grandeurs, il n’existe pas d’échelle officielle pour ce genre de choses). Ces entités appartiennent donc, pour ainsi dire, aux sous-dimensions de la dimension physique. Elles sont presque aussi courantes, sans mauvaise comparaison, que les oiseaux –mais elles désertent souvent les centres urbains et préfèrent les coins de nature. Aux taux 3.60 et 3.80 se « promènent » aussi des vaisseaux spatiaux dans le ciel et des êtres éthériques dans les rues, et tout ce beau monde devient visible quand on vibre vraiment à 3.20, bien qu’à ce stade ce soit quasiment impossible de serrer la main à l’un de ces êtres. La personne à 3.20 demeure parfaitement tangible pour les gens à 3.00, et elle ne réagit pas d’une manière très différente aux lois physiques habituelles, bien qu’il y ait des choses relativement remarquables, comme une capacité accélérée de cicatrisation, une sorte de « rapidité générale » qui ne tient pas du fait que la personne ferait des gestes plus rapides, mais plutôt d’un phénomène assez particulier : pour la personne, les choses semblent plus « lentes », et quand elle a l’impression qu’elle fait les choses à son rythme normal, quelqu’un d’extérieur trouve par contre qu’elle va plus « vite ».

Que se passe-t-il lorsque l’environnement lui aussi vibre à 3.20 ? Les lois physiques fonctionnent un peu différemment, assez pour que ce soit notable. Par exemple si vous arrachez une feuille à un arbre, vous pourriez voir repousser une nouvelle feuille pleinement formée et déployée dans les six heures qui suivent. Autre exemple, vous pourriez soulever votre armoire avec seulement la moitié ou les ¾ de la force ordinairement nécessaire, car la pesanteur serait moins contraignante –ou plutôt le rapport entre vous, l’armoire et la pesanteur serait plus « léger ». C’est un effet assez complexe qui ne correspond pas vraiment au fait que les choses seraient plus légères, mais plutôt au fait que les rapports entre les objets et les forces de la physique laissent la place à des espaces de liberté plus grands. Et ceci, sans compter qu’un environnement qui vibre à 3.20 est nettement plus sensible à l’influence de votre volonté que ne le serait un environnement à 3.00. Cela signifie par exemple que vos scores aux tests de psychokinésie statistique, par exemple avec des jets de dés, seront très largement supérieurs dans un environnement 3.20. Et vous pourriez réaliser avec plus de facilité de véritables expériences de psychokinésie, sur de petits objets notamment et pour des effets centimétriques. Une personne vibrant à 3.20 dans un environnement à 3.20 a un rapport assez différent avec son environnement.

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Il n’est pas nécessaire de décrire ce qui se passe dans les taux supérieurs. Il suffit de mentionner deux choses. D’abord lorsqu’une personne accède au taux 3.60, elle devient invisible pour les êtres physiques, et elle peut traverser les murs dans cet état vibratoire. Ensuite, quand une personne accède au taux 3.40, bien qu’elle demeure « tangible » pour les êtres de 3.00, son rapport à la gravité par exemple fait qu’elle peut marcher sur l’eau ou faire des bonds de plusieurs dizaines de mètres et se réceptionner avec la légèreté d’une balle de coton. Mais c’est pas pour autant qu’une bourrasque de vent pourrait l’emporter au loin. Comme nous l’avons déjà souligné, il ne s’agit pas à proprement parler d’un allègement du poids, mais d’un rapport différent à la force de gravitation. Les véritables symptômes d’une élévation significative du taux vibratoire n’ont donc fondamentalement rien à voir avec des problèmes de santé, il s’agit plutôt d’une modification du rapport avec les lois physiques.

De toute évidence, la plupart des gens vibrent encore au niveau 3.00. Par contre, si l’on se concentre par exemple sur les taux vibratoires des auras (avec leurs différents niveaux : aura éthérique, aura astrale, etc…) il est possible de noter qu’au niveau des auras collectives des groupes humains il y a des variations que l’on serait tenté d’interpréter, si on les observe sur une échelle de temps trop courte et lorsqu’elles sont en phase montante, comme des accélérations évolutives des taux vibratoires des auras. En réalité, les auras collectives que l’on pourrait rattacher à des groupes, des régions, des classes sociales, des nations, etc… ont des âges et des cycles qui sont fonction d’une multitude de facteurs : l’âge moyen du groupe, la structure du groupe, les liens des membres du groupe, la répartition des générations au sein du groupe, etc… Les taux vibratoires concernés augmentent et baissent en fonction de cycles complexes, sans que cela veuille dire quoique ce soit du point de vue des destinées du taux vibratoire des corps physiques. Prenons par exemple le taux vibratoire aurique de l’Afrique centrale. Au 16ième siècle il était extrêmement bas, et il a fait un bond monumental vers le milieu du 20ième siècle, mais sa valeur à ce moment-là était cent fois moins élevée qu’au 5ième millénaire avant JC, mais elle est un peu plus élevée que la valeur actuelle en ce début de 21ième siècle… La situation est exactement la même si l’on mesure d’autres taux vibratoires que celui des auras, mais en restant dans le domaine général des champs psycho-subtils, comme par exemple les champs psycho-énergétiques collectifs issus des interactions psychologiques et sociales, ou les champs bio-psycho-magnétiques collectifs issus des représentations mentales et des réactions émotionnelles des groupes sur leur propre état de santé, ou encore les champs collectifs de conscience morale issus des contenus des activités de pensée autour des valeurs morales relatives à une époque, une culture, une société…

Pour terminer, évoquons quelque chose d’important qui est trop souvent ignoré dans certains milieux qui se croient en plein processus d’ascension et qui présentent une liste de symptômes plus ou moins pathologiques en guise de signes d’élévation du taux vibratoire : la différence qui existe entre le développement de l’énergie du soleil dans le cœur ou dans le hara, et l’élévation du taux vibratoire du corps physique. Sur le chemin de l’ascension transcendante, vous pouvez atteindre les niveaux solaires 1, 2, 3 puis 4,

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sans que votre corps physique ait quitté un seul instant son taux vibratoire de 3.20. Il s’agit simplement de deux ordres d’énergie différents, et de deux processus parfaitement distincts. Dans l’autre sens, vous pouvez pratiquer des exercices respiratoires et énergétiques avancés d’un type très particulier, et hisser le taux vibratoire de votre corps physique de 3.00 à 3.40 en quelques jours ou quelques mois, sans que cela puisse avoir le moindre impact que ce soit sur le niveau d’éveil de votre cœur solaire ou de votre soleil haral. Ce qui est réellement important, c’est l’éveil du soleil dans le cœur, ou du soleil dans le hara pour ceux qui ont plus d’affinité avec le second noyau solaire de l’être intérieur.

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Pourquoi le monde a besoin de Superman ?

Pourquoi le monde a-t-il besoin de Superman, c’est-à-dire d’un sauveur ? Ou plus précisément, pourquoi l’humanité a-t-elle besoin d’une aide surhumaine ? La plupart des hommes, sinon tous, aspirent fondamentalement à vivre dans un état de bonheur et de liberté inconditionnels, c’est-à-dire dans ce qu’on peut appeler un état éveillé. Mais le plus souvent cette aspiration est non-consciente et ne s’exprime que faiblement dans des formes détournées. Il est néanmoins possible de dire qu’il s’agit là de l’aspiration centrale qui anime l’être humain, une aspiration qui se décline dans le désir global d’être heureux, tout le reste étant plutôt secondaire, et parfois conçu plus ou moins consciemment comme des moyens ou des tentatives investis pour essayer d’atteindre l’état éveillé compris dans sa seule dimension de bonheur authentique.

Mais soyons un peu plus précis. Tout le monde est-il capable d’atteindre l’état éveillé –étant bien entendu que nous parlons ici de l’éveil du soleil intérieur de l’être ? Dans l’absolu la réponse est évidemment oui. Mais à prendre chacun dans son actuelle incarnation, qu’en sera-t-il de la réponse ? Il existe des gens qui disposent de ressources personnelles tellement élevées qu’ils n’ont pas besoin de se faire disciple d’un être éveillé pour cheminer vers la réalisation de l’état éveillé, ils peuvent y parvenir tout seuls : soit à partir de la mise en œuvre de leur propre connaissance intuitive, soit à partir de la mise en œuvre d’un enseignement d’éveil parfois disponible sous forme écrite et dont la valeur est essentiellement reconnue par intuition. Ces gens n’ont évidemment besoin d’aucun maître, bien qu’ils puissent apprécier de pouvoir bénéficier de certaines « rencontres » et de certaines « aides ». Mais il serait inexact de croire qu’ils constituent la majorité au sein de l’humanité. On peut même dire qu’il s’agit d’une infime minorité.

Le Maître Babaji

Posons la question d’une manière directe : parmi les sept milliards d’humains incarnés, combien de personnes ont réalisé l’état éveillé ? Les êtres éveillés ne courent pas les

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rues, et probablement que sur toute la surface de la planète il n’en existe pas suffisamment pour remplir une grande salle de cinéma. Des millions de gens vivent dans des conditions de souffrance douloureuse, des centaines de milliers d’autres vivent dans des conditions d’un bonheur relatif qui repose le plus souvent sur les bases fragiles de leur état de santé, de leur environnement relationnel, de leur relation affective, et de leurs ressources financières. La dimension financière est même parfois l’élément saillant qui détermine la qualité du bonheur relatif chez certaines personnes, souvent au coude à coude avec la dimension affective –pour ne pas dire sexuelle dans certains cas.

Mais indépendamment des questions de conditions d’existence, il y a la question du niveau des ressources personnelles. Qu’il soit bien entendu que chacun a un potentiel infini. Mais pour ce qui est des ressources personnelles « disponibles » dont chacun a l’usage ou l’accès plus ou moins immédiat, il en va autrement. Il y a des gens dont les ressources personnelles sont très faibles. Lorsque de telles personnes se retrouvent dans des conditions de souffrance, elles sont littéralement incapables d’en sortir par elles-mêmes. Et même lorsque de telles personnes bénéficient des conditions d’un bonheur relatif, il peut arriver qu’elles glissent dans des schémas de comportements et des modes d’activités qui vont induire une dégradation de ces conditions, et entraîner des conditions de souffrance dont la personne pourra même parfois nier la responsabilité. La plupart des gens qui ont de faibles ressources personnelles sont psychologiquement incapables d’envisager pour eux la possibilité d’atteindre l’état éveillé, et il leur est déjà assez difficile de concevoir simplement sur un plan intellectuel l’existence d’un tel état. Comme ces gens vivent généralement dans des conditions de souffrance plus ou moins douloureuse, qu’ils aient hérité ces conditions de leur milieu culturel ou familial, ou qu’ils aient glissé dans ces conditions à cause de leurs propres comportements, le mouvement de leurs désirs tend très souvent vers l’aspiration à réaliser les conditions d’un bonheur relatif. Cela signifie que ces gens vont placer leurs espoirs de bonheur et de liberté dans la recherche de revenus financiers plus élevés, la recherche d’une relation affective réconfortante ou excitante, la recherche d’une reconnaissance sociale, etc. Bien évidemment, la plupart du temps leurs faibles ressources personnelles ne leur permettent même pas de s’assurer des conditions significatives de bonheur relatif.

Il y a des gens qui ont des ressources personnelles simplement moyennes. Lorsqu’il arrive à ces gens de vivre dans des conditions appréciables de bonheur relatif, il y a toujours un fond de stress, de crainte, d’inquiétude… quelque chose de sourd, qui peut devenir criant à certains moments, surtout lorsque des problèmes apparaissent… quelque chose qui fait que même les conditions d’un bonheur relatif sont vécues avec un mélange sous-jacent d’irritation et de peur. La plus grande partie des ressources personnelles de ces gens est investie dans le maintien, la consolidation ou l’augmentation de leurs conditions de bonheur relatif. Et l’autre partie est souvent investie dans l’effort d’essayer de juguler ou de dissiper ce quelque chose comme un arrière-plan de sensation de mal-être ou de vide, et cet effort prend souvent la forme d’une sorte de dispersion dans des distractions et des divertissements de toutes sortes :

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cela peut aller de la simple promenade dans la nature, à la fréquentation régulière des boîtes de nuit… Ce qui reste, c’est finalement une existence grise souvent visitée par des moments de douleur, et toujours hantée par l’irritation ou la peur. Les personnes aux ressources personnelles moyennes peuvent parfois envisager la possibilité d’atteindre l’état éveillé, mais toutes seules elles ne sont pas capables d’y arriver. Mais en général, toutes leurs ressources étant consumées dans la survie de leur bonheur relatif, elles non plus ne sont pas souvent capables d’appréhender convenablement la perspective d’atteindre l’état éveillé.

La grande majorité de l’humanité est constituée de personnes aux ressources personnelles faibles ou moyennes. Et il y a un cri qui traverse l’humanité et qui se fragmente en des milliers de petits cris. L’essence de ce cri dit quelque chose comme un désir de recevoir de meilleures conditions d’existence. Les gens font de leur mieux, et lorsqu’il leur semble tenir quelque bonheur entre les mains, celui-ci se montre si fragile et si glissant que presque personne ne peut éviter de nourrir des inquiétudes et des craintes. Les milliers de petits cris qui naissent du grand cri prennent des visages parfois inattendus. Mais au fond, tous ces gens attendent la même chose, même si dans leurs schémas de croyances spécifiques il semble y avoir des différences abyssales. Chez certains, on attend que des scientifiques apportent les solutions. Chez d’autres on attend que des hommes politiques trouvent les solutions. Chez d’autres encore on attend que des extraterrestres viennent sortir l’humanité de sa grise existence. Il y en a qui attendent que Dieu lui-même intervienne pour transformer tout ça en existence paradisiaque. Les gens demandent ou attendent, sinon une force d’intervention qui viendrait les sauver sans un effort de leur part, du moins une force d’intervention qui viendrait donner un puissant coup de main à l’humanité, de sorte à voir se dessiner rapidement dans le sillage de cette force d’intervention les bourgeons indéniables et indiscutables d’une existence heureuse.

Que l’humanité ordinaire puisse, toute seule, maîtriser et fixer solidement les conditions collectives d’un bonheur relatif notable, cela n’est pas évident du tout. Il y a même de bonnes raisons de subodorer qu’un tel accomplissement linéaire se situe au-delà des ressources personnelles collectives de l’humanité. Il semble même au contraire que la possibilité d’une autodestruction, brutale ou progressive, soit une issue beaucoup plus probable si l’humanité demeure indéfiniment livrée à elle-même. Que l’humanité ordinaire puisse, toute seule, atteindre collectivement l’état éveillé, est encore moins évident que la simple maîtrise et fixation des conditions d’un bonheur relatif. Non seulement une force d’intervention est quelque chose d’éminemment souhaitable, mais en plus il s’agit probablement de quelque chose d’absolument nécessaire. Cela signifie que le monde a besoin de Superman. Et il est même possible d’esquisser un peu ce que pourrait être cette force d’intervention. La clé se situe dans l’expression « humanité ordinaire ».

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L’humanité ordinaire est cette masse de gens dont les ressources personnelles sont faibles ou moyennes. Mais il existe des gens dont les ressources personnelles sont d’un niveau élevé. Certaines de ces personnes aux ressources élevées sont capables de se désengager émotionnellement et mentalement du drame des problématiques linéaires, et de s’investir avec justesse et intensité dans le travail intérieur conduisant à l’état éveillé. Depuis que l’humanité existe sur cette planète, d’époque en époque, et parfois même de décennies en décennies, il y a eu des gens qui ont atteint l’état éveillé, et souvent avec pour seul point de départ la perception élémentaire de cette aspiration naturelle qui habite le cœur et qui tend sereinement ou impétueusement vers le bonheur et la liberté inconditionnels. Pour peu que ces êtres éveillés ne se soient pas systématiquement envolés vers d’autres mondes, et pour peu qu’à chaque nouvelle génération d’êtres éveillés une partie d’entre eux décident de demeurer sur terre jusqu’à ce que l’humanité soit éveillée, se réincarnant de temps en temps, on peut dire que le nombre d’êtres éveillés sur terre n’a jamais cessé d’augmenter. Si nous pouvons nous permettre l’expression, le groupe des êtres éveillés sur terre n’a jamais cessé de croître.

Plus le groupe des êtres éveillés sera important, plus il sera capable d’aider les gens qui ont les ressources et l’aspiration suffisantes à atteindre l’état éveillé, d’une manière visible ou d’une manière subtile. Cela signifie que plus ce groupe est important, plus sa croissance peut être accélérée. Par ailleurs, plus ce groupe est important, et plus il est capable d’aider l’humanité ordinaire, non seulement à maîtriser et à consolider les conditions d’un bonheur relatif notable, mais aussi à cheminer efficacement sur la voie intérieure menant à l’état éveillé. Le groupe des êtres éveillés exerce depuis toujours une activité d’aide planétaire dont les deux objectifs de base sont l’aide au bonheur relatif et l’aide à la réalisation de l’état éveillé. Jusqu’à présent, cette aide planétaire est prodiguée avec un impact assez peu élevé. Si l’on mesure les choses en termes des forces qui déterminent et conditionnent le déroulement de la vie planétaire, on peut dire que l’impact de l’aide du groupe des êtres éveillés est de l’ordre de 15% depuis quelques milliers d’années, et s’est maintenu à cette valeur jusqu’à il y a une trentaine d’années. Il faut que cet impact atteigne le niveau de 50% pour que l’humanité puisse s’établir collectivement et réellement dans un bonheur relatif maîtrisé de haute qualité.

Depuis une trentaine d’années, l’impact du groupe des êtres éveillés augmente, et cette augmentation signifie essentiellement que beaucoup plus d’êtres éveillés que d’habitude se sont réincarnés ou se réincarnent depuis la seconde moitié du 20ième siècle. L’un des résultats les plus importants de l’augmentation de l’impact planétaire du groupe des êtres éveillés, bien qu’il ne soit pas le plus spectaculaire, c’est la possibilité, depuis un ou deux ans seulement, de rendre public et accessible un exposé simple, sobre et clair de l’art énergétique concernant directement l’activation du noyau énergétique de l’être intérieur. La dernière fois que cela a été possible, c’était un demi-millénaire avant l’incarnation du Maître Jésus, une période qui a également vu une réincarnation plus importante que d’habitude des êtres éveillés. Mais la clé centrale de l’éveil du centre de l’être intérieur a toujours été offerte à l’humanité à toutes les époques, bien que peu de gens soient capables d’utiliser cette clé directement telle quelle de manière réellement efficace. Quelle est celle fameuse clé ? Elle tient en une courte expression : « Aimer de

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tout son cœur ». Mais l’amour dont il est question n’a rien à voir avec les émotions et les sentiments qui portent ce nom, et l’acte d’aimer dont il est question relève essentiellement d’une pratique de rayonnement intérieur dans laquelle ce qui est principalement investi c’est la volonté du cœur. Malheureusement, la plupart des gens sont incapables de mettre correctement cette clé en pratique, et c’est généralement parce qu’ils n’ont pas une intuition et une capacité de discipline intérieure suffisamment développées, ou encore parce qu’ils sont engagés jusqu’à l’absurde dans des mélodrames psycho-émotionnels et de puissants désirs linéaires. Cependant, si peu de gens peuvent correctement comprendre et pratiquer la clé centrale sous sa forme exprimée minimale, il s’en trouvera un peu plus pour aborder intelligemment l’art énergétique de l’éveil du centre de l’être intérieur. La fenêtre d’intensification actuelle de l’impact planétaire du groupe des êtres éveillés, est assurée de durer au moins jusqu’en 2035. Mais il faudra sans doute encore plusieurs siècles, peut-être quelques millénaires, avant que l’impact planétaire du groupe des êtres éveillés n’atteigne les 50%.

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La méditation solaire : réponses aux questions fréquentes.

Bien entendu, je ne pourrais pas répondre à toutes les questions par le seul moyen de ce texte, mais au moins pourrais-je aborder quelques-unes des questions qui reviennent le plus souvent lorsque les gens manifestent de l’intérêt plus spécifiquement pour l’ouvrage « Comment éveiller le soleil intérieur ? » et pour la méthode de travail intérieur qui y est proposée : la méditation solaire. Je m’excuse d’avance si les quelques questions traitées ici ne sont pas exhaustives et ne reflètent peut-être pas les interrogations de la majorité des personnes qui s’intéressent à ce que nous offrons au public.

Swami Roberto.

Peut-on rencontrer un Maître solaire ?

Cette question est souvent posée par des personnes qui, ressentant intuitivement la pertinence et l’intérêt de la méditation solaire, désirent néanmoins quelque chose comme une « garantie » extérieure émanant d’une autorité « réalisée ». Si vous souhaitez devenir le disciple direct d’un Maître solaire qui encadrerait votre pratique de la méditation solaire, nous sommes obligés de vous informer que pour l’instant, nous ne pouvons rien pour vous aider à saisir une telle opportunité. La méditation solaire est une formulation spécifique de la prière/méditation du cœur qui est toute nouvelle, bien que le principe soit aussi vieux que l’instant de l’apparition du premier être humain dans l’univers…

Mais si vous souhaitez simplement qu’un Maître solaire vous donne une confirmation de l’intérêt ou de la pertinence de la méditation solaire, alors vous avez le choix entre deux démarches. La première démarche est de demander intérieurement au Maître incarné de votre choix de vous envoyer un signe afin de vous faire savoir si la méditation solaire est quelque chose qui a de l’intérêt ou non, qui a de la pertinence ou non, si ce n’est en général, du moins pour vous plus spécifiquement. En règle générale, si le Maître à qui vous vous adressez est un Maître du cœur, et si vous-même vous avez quelque maturité de cœur, alors le signe qui vous sera adressé sera une confirmation de l’intérêt ou de la pertinence de la méditation solaire.

La seconde chose est de vous déplacer et d’essayer de saisir l’opportunité de poser la question de vive voix à un Maître du cœur. Une question qui peut se formuler peut-être de la manière suivante : « Maître, est-ce que la méditation solaire proposée dans le livre ‘‘Comment éveiller le soleil intérieur ?’’ est quelque chose d’intéressant ou de bon pour moi ? »… ou toute autre formulation aussi brève, simple et claire que possible. Et vous pourrez même montrer le livre au Maître en lui posant la question. Là encore, si le

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Maître est vraiment un Maître du cœur et si vous-même vous êtes quelque peu mature au niveau de la qualité de lumière dans votre cœur, alors vous devriez normalement recevoir une confirmation.

Les gens qui ont suffisamment d’intuition de cœur n’ont aucun besoin de poser la question intérieurement ou de vive voix à un Maître du cœur, dans certains cas il leur suffit d’expérimenter un peu la méditation solaire pour ressentir derrière celle-ci l’énergie des Maîtres. Les gens qui ont une sensibilité perceptive suffisamment aiguisée et alignée sur leur cœur, pourront même recevoir une confirmation intérieure directe, peut-être sous la forme d’un bref message télépathique résonnant dans l’espace de leur cœur. Et si vous n’avez aucune idée de quel Maître à qui s’adresser, nous vous suggérons de vous adresser à l’un des trois Maîtres suivants : Sri Saï Baba, Swami Premananda et Swami Roberto (même si ces trois Maîtres ne jouissent peut-être pas de l’approbation médiatique, c’est le moins qu’on puisse dire en tous cas pour les deux premiers). A l’attention des européens et de tous ceux qui ne sont pas trop loin d’Italie, nous signalons que Swami Roberto réside en Italie, et vous pourrez probablement vous rendre à l’un ou l’autre de ses darshans en prenant des renseignements sur le site de son organisation : http://www.animauniversale.it/fr/presentation

Le sacré-cœur.

C’est quoi l’Eveil solaire ?

C’est tout simplement l’éveil du soleil intérieur. Et le soleil intérieur, c’est ce qui est appelé de divers autres noms dans diverses traditions mystiques : divinité intérieure, christ intérieur, rose mystique, cœur spirituel, sacré-cœur, maître intérieur, temple intérieur, etc… Bien entendu, certaines traditions mystiques localisent ce centre « globalement » dans la poitrine, avec des positionnements particuliers qui peuvent un peu varier d’une tradition à l’autre, mais ces variations sont inexistantes lorsqu’on se fie à l’expérience des mystiques éveillés de ces traditions. Le soleil intérieur est défini généralement comme le siège intérieur et central de la divinité de l’être humain. L’expression « soleil intérieur » est utilisée dans les enseignements pratiques avancés de toutes les traditions mystiques, et s’il y a une particularité dans le livre « Comment éveiller le soleil intérieur ? », c’est que nous désignons le centre de l’être que « nous sommes » presque exclusivement sous cette expression, n’usant qu’assez rarement d’autres termes. Les Maîtres dont la réalisation intérieure repose sur l’éveil et l’épanouissement de leur cœur spirituel, sont évidemment des Maîtres solaires, car c’est la définition même d’un Maître solaire.

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Un dojo.

Êtes-vous des Maîtres solaires ?

Chris et moi ne sommes pas encore des Maîtres solaires, du moins à l’heure où j’écris ces lignes (octobre 2007). Nous ne nous prétendons pas « enseignants », contrairement à ce que certains peuvent essayer de déduire de notre activité de partage et d’expression, notamment à travers le site et les livres. Nous nous présentons volontiers comme des chercheurs spirituels, et parfois comme des ésotéristes ou plus rarement comme des énergéticiens –eu égard à notre expérience et à notre connaissance des dimensions énergétiques et subtiles. Pour l’instant, nous ne proposons pas de stages, pas de séminaires, pas de cours. Nous ne dispensons pas d’enseignement dans une école, une organisation ou un groupe. Nous nous contentons de tenir un site et d’écrire des livres afin de proposer un matériel aussi utile et essentiel que possible à toute personne qui s’intéresse d’une manière ou d’une autre à son développement intérieur.

Lorsque le moment sera venu, nous créerons certainement un dojo de pratique de la méditation solaire, sur le modèle de l’esprit pragmatique et sobre des dojos de méditation zen, des centres de pratique de yoga, ou encore des dojos de qi gong. Nous ne manquerons pas de le faire savoir par l’intermédiaire de notre site, mais pour l’heure, il faut le répéter, nous ne pouvons être définis comme des enseignants, car nous n’assumons et ne désirons assumer aucune guidance par rapport au cheminement et à la pratique de qui que ce soit. La méditation solaire n’est pas quelque chose que nous enseignerions à proprement parler, c’est simplement quelque chose que nous proposons librement à l’attention de chacun, et ceux qui sont intéressés doivent assumer leur démarche en toute autonomie.

Le maître bwitiste Bernadette Rébiénot.

D’où vient la méditation solaire ?

Quand j’étais jeune, j’ai reçu pendant plusieurs années les enseignements de deux personnes exceptionnelles. La première était une personne qui avait développé ses

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aptitudes psychiques et ses connaissances ésotériques jusqu’à un stade qui lui valait d’être reconnue comme un « Maître » par les gens qui la connaissaient. On peut dire que c’était un Maître psychique. J’ai étudié les sciences ésotériques et pratiqué les arts psychiques pendant plusieurs années sous la direction de mon Maître psychique, puis j’ai poursuivi ce travail pendant des années encore « en autonomie ». Le développement psychique acquis par ce travail m’a permis d’être en mesure d’user et de maîtriser assez couramment des aptitudes comme la sortie hors du corps ou la perception des énergies. Depuis l’année 2000 j’ai utilisé mes aptitudes d’une manière quasiment exclusive et systématique dans l’étude plus approfondie du potentiel énergétique général de l’être humain.

La seconde personne était une mystique éveillée, c’est-à-dire ce que j’appelle aujourd’hui un Maître solaire. C’était une femme qui avait éveillé sa divinité intérieure à travers toute une vie dédiée à la pratique intérieure de la prière, dans la dimension la plus mystique et la plus énergétique de cette discipline généralement incomprise et abordée d’une manière peu profonde. A l’époque où j’avais la chance d’aller rendre des visites quasi quotidiennes à mon Maître solaire à son domicile, je n’avais probablement pas la maturité de cœur nécessaire pour comprendre et saisir l’importance « absolue » de son enseignement. Et mon Maître solaire me disait souvent, à raison autant que j’ai pu le constater avec le temps, que c’est seulement plus tard que je m’engagerai réellement sur la voie du cœur, après avoir atteint la maturité de cœur nécessaire pour cela.

Une chose importante à souligner : mon Maître solaire m’a aidé, d’une manière assez mystérieuse, à acquérir la capacité d’entrer en contact intérieur avec d’autres Maîtres solaires. Et comme elle me le faisait remarquer avec humour : « cela te fera économiser des voyages ». Mis à part l’enseignement que mon Maître solaire m’a dispensé pendant des années avant de me « livrer à ma propre autonomie », elle m’a surtout appris à établir le contact intérieur avec les Maîtres solaires. Non pas des Maîtres solaires non-incarnés, mais bien des Maîtres solaires incarnés, certains ayant une existence sociale connue –comme par exemple Sri Saï Baba pour ne citer qu’un seul–, d’autres ayant une existence discrète et souvent même secrète. J’évite généralement d’entrer en relation avec tout ce qui est « grandes entités non-incarnées ».

J’ai acquis la maturité de cœur nécessaire pour appréhender réellement la voie du cœur, presque en même temps que je terminais les objectifs que je m’étais fixé dans le travail psychique. Je dois souligner, afin d’éviter tout malentendu, qu’il n’y a besoin d’aucun développement psychique pour atteindre la maturité de cœur nécessaire à l’engagement sur la voie du cœur. Il y a simplement besoin de travailler selon ses moyens sur le détachement et la bienveillance, ou sur d’autres qualités de cœur comme la compassion et la foi, la simplicité et la générosité, etc. Quand j’ai eu la maturité nécessaire, je me suis investi avec tous les moyens dont je disposais dans deux choses : d’abord dans une remémoration complète et dans un examen approfondi de l’enseignement que mon Maître solaire m’avait dispensé il y a des années ; ensuite dans une relation intérieure avec des Maîtres solaires afin de m’aider à comprendre la quintessence de la voie du cœur, et à traduire cette compréhension sous la forme d’une méthode de travail intérieur aussi sobre et puissante que possible.

Au-delà des dimensions psychologiques, qualitatives, morales, philosophiques, ésotériques, symboliques, cosmogoniques, et culturelles des enseignements exotériques habituels que dispensent les Maîtres du cœur (c’est-à-dire des Maîtres solaires), les Maîtres solaires m’ont aidé à saisir clairement l’essence de la réalisation divine : la

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divinité intérieure réside dans le cœur central ; la divinité intérieure est un soleil énergétique immortel et non une abstraction métaphysique ; l’éveil de la divinité intérieure relève du développement de l’énergie du cœur ; l’énergie du cœur est un feu intérieur dont la tonalité intrinsèque est joie ; le développement de l’énergie du cœur se fait par l’exercice dynamique de la volonté du cœur ; l’exercice de la volonté du cœur est l’expression pure du rayonnement et de la concentration du cœur, essence de la prière/méditation du cœur.

Avant de m’expliquer en détail la substance réelle de la prière/méditation du cœur, les Maîtres solaires m’ont d’abord demandé d’en découvrir l’essence en exerçant ma propre intuition et en m’aidant de mes capacités. Et après m’avoir donné toutes les explications nécessaires, les Maîtres m’ont demandé de donner à la prière/méditation du cœur une formulation plus sobre, mettant en évidence la nature fondamentalement énergétique de la réalisation du cœur. Ils ont ensuite examiné mon travail et l’ont validé. La méditation solaire est donc la même chose que la prière/méditation du cœur authentique, la seule différence tient dans le fait que dans la méditation solaire il n’y a pas d’habillage théogonique et cosmogonique. Les Maîtres solaires m’ont tous montré comment ils avaient atteint l’éveil de leur divinité intérieure (c’est-à-dire de leur soleil intérieur) : à travers la pratique assidue et intense de la prière/méditation du cœur, donc à travers la pratique de la méditation solaire.

Le Cheikh Abdoullah ad-Daghestani.

Pourquoi les Maîtres du cœur connus n’enseignent pas la méditation solaire ?

Il y a des Maîtres solaires parmi les mystiques musulmans, les mystiques chrétiens, les mystiques hindous, les mystiques rosicruciens, les mystiques animistes, etc. Mon propre Maître solaire était une mystique issue du christianisme, bien qu’elle ait été d’origine africaine. J’ai connu un autre Maître solaire qui venait de la mystique animiste, sans aucune relation avec le christianisme. Beaucoup de Maîtres solaires n’ont pas de disciples personnels, et consacrent leurs énergies à des activités qui participent par des voies assez peu compréhensibles de la difficile entreprise d’élévation et de libération de l’humanité.

Certains Maîtres solaires ont des disciples personnels. A leurs disciples personnels, les Maîtres solaires enseignent la prière/méditation du cœur. En fait, les disciples personnels reçoivent l’enseignement de la prière/méditation du cœur, qui prend quelques jours ou quelques mois formellement parlant, et ensuite leur tâche consiste essentiellement à pratiquer la prière/méditation du cœur « sous le rayonnement direct du Maître ». Si vous avez la chance de visiter le groupe personnel d’un Maître solaire, ce que vous verrez c’est un groupe de disciples qui sera la plupart du temps en train de « méditer » ou de « prier » auprès du Maître, et le reste du temps en train de vaquer à diverses occupations ordinaires. Vous verrez beaucoup de pratique, et très peu de séances de questions/réponses, et très peu d’allocutions données par le Maître. C’est

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simplement qu’à un moment donné le Maître a enseigné la prière/méditation du cœur à ses disciples, et après son principal rôle à leur égard consiste à stimuler intérieurement leur pratique.

Si vous n’avez pas atteint la maturité de cœur nécessaire, un Maître solaire ne vous admettra pas comme disciple personnel. C’est pas de la dureté de sa part, c’est simplement qu’une personne qui n’a pas la maturité de cœur nécessaire, est absolument incapable de suivre correctement la pratique de la prière/méditation du cœur. Elle n’aura pas les ressources nécessaires en termes d’intuition, de discipline, de patience, de sérénité et d’intensité.

Presque aucun Maître solaire n’agit actuellement comme la plupart des Maîtres harals. C’est-à-dire ? Un Maître du chi enseigne et surtout encadre généralement la pratique de ses disciples dans tel ou tel art énergétique –comme le taï chi, le bagua zhang, le qi gong, etc– de manière ouverte au sein d’un dojo. La chose est ouverte parce que vous pouvez trouver les coordonnées dans l’annuaire et vous inscrire au dojo d’un Maître du chi, s’il reste de la place vous serez normalement accepté –même si c’est pour abandonner la pratique trois mois après ! Parce que le nombre de pratiquants assidus des arts du chi est tout de même assez conséquent, il n’est pas trop rare de trouver des Maîtres du chi. Contrairement à l’art du chi (puisque tous les arts du chi reposent en réalité sur le même canevas central, à savoir comme le répétait sans cesse le Maître Cheng Man Ching : « amener l’énergie au tan-tien, amener l’énergie au tan-tien »)… donc contrairement à l’art du chi qui est enseigné d’une manière très pragmatique au sein de structures orientées essentiellement sur la pratique (les dojos), et même contrairement à la méditation zen qui suit le modèle pragmatique de l’art du chi, la prière/méditation du cœur ne fait pas actuellement l’objet d’un enseignement pragmatique public. Cela n’empêche pas des Maîtres solaires qui ont des groupes de disciples personnels, d’enseigner pragmatiquement et d’encadrer la pratique intérieure de ces disciples. Simplement, les groupes personnels des Maîtres solaires sont souvent très discrets, même secrets.

Le Maître Meng Fu Xiang.

Quand un Maître solaire s’adresse au tout public, et pas simplement à ses disciples personnels… c’est-à-dire quand un Maître solaire assume la fonction d’enseignant spirituel public, il n’insiste pas sur la prière/méditation du cœur et la pratique intérieure. Pourquoi ? Les Maîtres solaires m’ont expliqué qu’ils préféraient dispenser un enseignement « de maturation » au tout public. Les raisons de cette préférence sont complexes, et je ne désire pas les évoquer ici, sauf pour souligner qu’il est extrêmement important que le niveau de maturité de cœur collectif de l’humanité s’élève : aussi bien pour que de plus en plus de gens deviennent « qualifiés » pour entreprendre efficacement la pratique du cœur, que pour que l’humanité se débarrasse aussi tôt que possible de l’emprise psycho-magnétique que certaines entités non-physiques prédatrices exercent sur elle.

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Il est donc normal que l’enseignement dispensé au tout public par les quelques Maîtres solaires assumant la fonction d’enseignant spirituel public, porte davantage sur le développement des qualités de cœur : l’amour fraternel, la compassion, la générosité, le détachement, la patience, l’esprit de service, l’amour spirituel, la bienveillance, l’équanimité, la magnanimité, le sens du pardon, le sens du partage, la foi en la protection divine, l’aspiration à la réalisation intérieure, le sens de la responsabilité, l’amour inconditionnel, l’amour envers le divin, etc… C’est un choix que certains Maîtres solaires ont fait. Mais si vous étudiez attentivement les paroles de ces Maîtres solaires, vous remarquerez que tous leurs propos gravitent autour du principe central de la prière/méditation du cœur : « aimer de tout son cœur ». Dans la méditation solaire, ce principe est exprimé d’une manière moins connotée : « rayonner la joie de tout son cœur », mais c’est exactement la même chose, car l’amour dont parle les enseignements spirituels n’est autre que la joie authentique qui embrasse tout.

Les Maîtres solaires discrets mais pas secrets, qui s’efforcent en priorité de s’adresser aux gens « matures » au sein de petits « ashrams » ou « centres », ont un enseignement beaucoup plus axé sur la prière/méditation du cœur et la pratique intérieure. Mon propre Maître solaire proposait de guider des réunions quotidiennes de prière spéciale dans une pièce de sa maison, et ces réunions étaient ouvertes à tous ceux qui désiraient cultiver leur foi (pas la foi comme attitude de confiance envers le ciel, mais la foi comme force intérieure potentiellement capable de maîtriser l’énergie et donc d’accomplir des miracles). Elle a fini par renoncer, car si les gens voulaient bien venir lui demander qu’elle les aide à résoudre leurs problèmes, personne n’avait du temps pour venir prier tous les soirs afin d’éveiller sa foi. Même moi, à l’époque, je me suis défilé sous un quelconque prétexte ! Un groupe a bien tenu trois semaines, mais c’est tout.

Donc la question de savoir pourquoi les Maîtres du cœur connus n’enseignent pas la méditation solaire, est une question qui n’est pas tout à fait correcte en elle-même. La voie du cœur est enseignée ici et là, souvent dans un langage qui fait encore beaucoup de concessions aux paradigmes spirituels de telle ou telle culture. Aucun Maître solaire n’enseigne la pratique du cœur avec les mêmes mots qu’un autre Maître solaire, et cependant lorsqu’on se trouve sur le terrain de l’enseignement de la pratique du cœur, l’essence est absolument la même, et les lignes de force de l’enseignement sont absolument identiques. Un mystique chrétien comme Padre Pio pratiquait exactement la même essence de prière/méditation du cœur qu’un mystique musulman comme Rumî, mais chacun dans une formulation différente.

Quelqu’un a-t-il déjà atteint l’Eveil solaire par la méditation solaire ?

Dans la mesure où la méditation solaire n’est pas autre chose que la prière/méditation du cœur, tous les Maîtres solaires ont atteint l’Eveil solaire, c’est-à-dire l’éveil de leur divinité intérieure, à travers la pratique de l’essence de la méditation solaire. Dans le livre « Comment éveiller le soleil intérieur ? » je n’invente rien, je n’ai fait que donner un langage beaucoup plus centré sur la réalité énergétique à la prière/méditation du cœur, et je n’ai fait que m’abstenir méticuleusement de faire les concessions systémiques courantes dans les divers systèmes métaphysiques qui entourent habituellement la pratique du cœur et en entravent souvent la claire et pragmatique compréhension. Le livre lui-même reprend et synthétise des centaines de longs entretiens que j’ai eus avec des Maîtres solaires, et fait le point sur des explications qui en réalité ont été plus longues et sophistiquées.

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La mystique Gemma Galgani.

N’a-t-on pas besoin d’être suivi directement par un Maître solaire pour pratiquer la méditation solaire ?

Pratiquer auprès d’un Maître solaire est stimulant et consolide la patience et la discipline –cependant il faut savoir que les Maîtres solaires n’acceptent pas de disciples personnels à tout-va. Mais on peut apprendre la méditation solaire seul, et on peut la pratiquer seul d’une manière tout à fait convenable et efficace. Il n’y a pas de réel danger dans la méditation solaire, donc il n’y a pas besoin de la surveillance constante d’un Maître afin de juguler les problèmes. La méditation solaire n’est pas complexe, elle est simple, donc avec un peu de patience on peut correctement l’assimiler en quelques mois. Il vous suffit de quelques heures seulement pour lire tout le livre d’une traite –bien qu’il faudra y revenir plusieurs fois plus lentement et pas à pas afin d’assimiler et d’intégrer profondément les explications–, et quelques mois pour vous habituer aux processus énergétiques intérieurs que demande la pratique.

Le fait de pratiquer dans la proximité d’un Maître apporte un « plus », c’est évident. Sur la voie du chi, il est souvent nécessaire d’apprendre l’art énergétique, le qi gong par exemple, directement auprès d’un Maître ou au moins auprès d’un professeur agréé –un professeur de taï chi ou d’aïkido par exemple n’étant pas nécessairement un « Maître » de chi, mais juste quelqu’un qui a une connaissance experte de la « forme ». C’est parce que la plupart des arts du chi comprennent des dizaines voire des centaines de mouvements et d’enchaînements codifiés, et il est très difficile d’apprendre tout ça seulement sur la base d’un livre. Mais la partie « interne » des arts du chi ne peut s’apprendre que par soi-même, avoir affaire à un Maître en chair et en os ou à un livre n’y change rien : vous devez découvrir par une forme d’intelligence « sensible » comment effectuer les « processus énergétiques internes ».

Le Maître Cheng Man Ching avait par exemple l’habitude de répéter à ses disciples : « accumuler le chi dans le tan-tien, c’est ça le vrai taï chi, alors accumulez ». Il a eu une fois un disciple qui, en trois ans seulement, a éveillé ce que le Maître appelait « ça », et qui était sa façon caractéristique de parler de la force intérieure du hara qui permettait de maîtriser l’énergie. Ce disciple avait compris le sens de ce que le Maître ne cessait de répéter, et il avait concentré sa pratique du taï chi autour de cette injonction. Et à côté de ça, le Maître avait des disciples qui pratiquaient avec lui depuis quinze ou vingt ans, et qui n’avaient toujours pas compris ce que le Maître voulait dire par « accumuler le chi dans le tan-tien ».

Dans l’alchimie taoïste, qui est en gros un travail sur le chi et le hara mais sans « forme extérieure » comme dans le taï chi, les Maîtres du tao (c’est-à-dire Maître du chi) n’enseignent quasiment pas. Quand ils voient que quelqu’un est prêt à suivre la voie, ils lui donnent un manuscrit décrivant méticuleusement l’art du travail interne, et c’est tout.

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Et la plupart des Maîtres du tao issus de l’alchimie taoïste n’ont pas eu de Maîtres, ils ont juste eu la chance d’avoir pu étudier en détail un manuscrit précieux de travail interne. En général ce sont les complications de la « forme extérieure » qui rendent nécessaire l’apprentissage formel auprès d’un Maître. Lorsque l’art énergétique est tout « interne » et concentré sur le cœur ou sur le hara, la seule chose qui soit nécessaire c’est d’avoir accès à un exposé ou une formulation efficaces de l’art en question. Le livre « Comment éveiller le soleil intérieur ? » est normalement une formulation sobre et efficace de la pratique du cœur, et vous pouvez l’étudier, l’assimiler et le pratiquer avec justesse et efficience en toute autonomie. Ceux qui seront capables d’une bonne discipline personnelle avanceront sans problème. Dans une voie intérieure avec un art débarrassé de toute « forme extérieure » compliquée, il est souvent besoin d’avoir un Maître personnel auprès duquel on peut méditer seulement quand on manque de capacité de discipline.

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De la civilisation du mental à la civilisation du c œur.

Il n’y a pas de prophéties à faire, mais il y a des possibilités à éclairer. Et une possibilité n’est pas quelque chose à attendre, c’est une réalité potentielle à concrétiser. Notre civilisation actuelle, basée sur les forces du mental-émotionnel, peut être transformée et devenir une civilisation du cœur. Cette transformation possible ne dépend pas de réformes sociopolitiques, de découvertes technoscientifiques ou de révolutions socioculturelles. Elle ne dépend pas plus d’hypothétiques interventions extraterrestres ou d’improbables accélérations cosmiques. La transformation de la civilisation du mental-émotionnel actuelle en une véritable civilisation du cœur sera simplement le résultat collectif de la transformation intérieure « volontaire » d’une bonne partie de l’humanité. Et lorsque nous parlons de transformation intérieure, nous entendons par là un processus intérieur lié à l’engagement de l’individu dans un travail intérieur déterminé. En l’occurrence un travail intérieur concernant l’ouverture du cœur.

Nous avons déjà évoqué antérieurement l’ouverture du cœur, c’est-à-dire en fait l’ouverture qualitative du cœur. Il ne s’agit pas d’une réalisation énergétique « transcendante », il s’agit essentiellement d’un certain degré de maturation qualitative du cœur, se caractérisant par un paramètre central : l’amour spirituel. La personne qui a atteint l’ouverture qualitative du cœur est une personne chez qui la volonté ou la capacité d’aimer, selon un amour spirituel, est devenue une dynamique intérieure plus forte ou plus solide que les dynamiques du mental-émotionnel. Cela signifie que cette personne est devenue capable d’incarner l’amour spirituel d’une manière telle que ce sera là la note prédominante dans sa personnalité et dans sa vie (privée, relationnelle, professionnelle, publique, etc…), malgré les dynamiques de son mental-émotionnel et malgré les habitus et les impératifs socioculturels. Cela ne signifie pas que cette personne va parler d’amour et distribuer des bisous chaque fois qu’elle s’exprimera. Mais cela signifie que cette personne saura incarner en elle-même et dans son rapport à son prochain les qualités qui découlent naturellement d’une maturité réelle du cœur, à savoir la sérénité, le don, la générosité, le pardon, le partage, la patience, le service, le désintéressement, la non-possessivité… Le cœur ouvert signifie qu’on est passé de l’amour théorique ou désincarné à l’amour appliqué. Tout le monde ou presque sait aimer de manière théorique ou désincarnée (parfois avec de grands ressentis énergétiques-émotionnels intérieurs), mais bien peu encore sont capables d’incarner réellement l’amour.

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L’ouverture qualitative du cœur est assez différente d’une ouverture énergétique. Qu’est-ce que l’ouverture énergétique du cœur dont nous parlons ici ? L’ouverture énergétique du cœur est un degré de réalisation énergétique du cœur, qui est atteint lorsque l’énergie de l’amour et de la joie a été cultivée dans le cœur au-delà d’un certain seuil. C’est, pour ainsi dire, le premier niveau dans l’éveil énergétique du cœur, celui-là même que certains saints et mystiques « éveillés » de toutes religions ont réalisé, souvent après des années entières consacrées à la prière et à la méditation. Dans l’état d’ouverture énergétique du cœur, le cœur irradie sans effort un amour inconditionnel et une joie inconditionnelle. Il ne s’agit pas d’un état de bien-être émotionnel qui peut encore être soumis, à la moindre « opposition du monde », à des changements d’humeur portés vers la colère, la peur, la haine, la tristesse, la crainte, l’irritation ou autre manifestation de la part d’obscurité du mental-émotionnel. Il s’agit d’un état intérieur de bonheur inconditionnel, qui n’est plus influencé par les circonstances extérieures, bien que le mental-émotionnel n’ait pas été désintégré –il aura cependant été régénéré, purifié et pacifié.

L’ouverture énergétique du cœur signifie aussi le déploiement d’un certain degré de « puissance énergétique » fondée naturellement sur la force et l’énergie du cœur ouvert. Sans la présence actualisée de cette puissance énergétique du cœur, aucune prétention à avoir le cœur ouvert ne saurait renvoyer à une véritable ouverture énergétique. Il s’agira bien souvent de quelque chose qui s’apparente à l’état amoureux, un état amoureux « spirituel » qui peut éclore d’une manière un peu analogue à l’état amoureux « affectif », c’est-à-dire comme la réaction à la manière dont on se « représente » ou dont on « perçoit » quelque chose ou quelqu’un. L’état amoureux spirituel peut également éclore d’autres manières, par exemple comme une sorte de réponse automatique du cœur découlant de la réalisation d’un éveil psychologique ou d’un éveil extatique. Lorsque l’état amoureux spirituel a éclos sur un modèle similaire à celui de l’état amoureux affectif, il peut durer plusieurs mois, voire quelques années si les conditions de vie lui sont très favorables, mais il peut être affecté à tout moment ou être éclipsé à certains moments par de banals changements émotionnels d’humeur. Lorsque l’état amoureux spirituel a éclos en réponse à un éveil psychologique ou extatique, il peut durer tout le temps de l’incarnation. N’étant la dimension « puissance énergétique », il serait extrêmement facile –et tentant– de confondre l’ouverture énergétique du cœur et l’état amoureux spirituel.

Comment parvient-on individuellement à l’ouverture énergétique du cœur ? Essentiellement par la pratique du rayonnement de la lumière du cœur, une lumière qui est amour et joie, et une pratique qui est fondée sur le déploiement de la volonté du cœur –qui n’a rien à voir avec la volonté du mental-émotionnel. Il s’agit donc de pratiquer le rayonnement de l’amour et de la joie par le cœur. Cette pratique peut devenir une sorte de « manière de vivre ». Il n’y a pas absolument besoin de pratiquer le rayonnement de l’amour et de la joie d’une manière formelle, c’est-à-dire par exemple en s’asseyant quotidiennement pendant une heure pour vous y consacrer exclusivement. Mais en général il vaut mieux intégrer cette dimension « méthodique » du travail

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intérieur, car peu de gens sont capables d’avancer « réellement » sans un minimum de « structure ».

Vous pouvez rayonner de l’amour et de la joie dans n’importe quelle activité et n’importe quelle situation. Vous pouvez rayonner la lumière du cœur quand vous préparez votre repas, quand vous vous allongez dans l’herbe tendre au bord d’un lac, quand vous vous promenez dans des sentiers boisés, quand vous faites l’amour avec votre partenaire, quand vous classez des dossiers à votre travail, etc. Et vous pouvez également rayonner de même dans des situations ou des conditions présumées difficiles ou pénibles : dans la maladie ou dans l’adversité par exemple. Cela signifie que la pratique du rayonnement de la lumière du cœur, peut être aussi bien une pratique « formelle » qu’une pratique « diffuse ». Certaines personnes seront plus attirées par la pratique formelle, et d’autres par la pratique diffuse, mais les deux types de pratiques ne s’excluent pas l’une l’autre, au contraire il est conseillé d’adopter les deux et de les marier autant que possible. Qu’elle soit formelle ou diffuse, la pratique du rayonnement de l’amour et de la joie ne saurait en être réellement une que si il y a une véritable implication de la volonté et de l’effort du cœur. Sans la volonté et l’effort du cœur, on ne sera probablement pas dans une véritable pratique du cœur, mais probablement dans une sorte de « polissage » du ressenti énergétique-émotionnel.

Les lois énergétiques qui président au développement du cœur sont relativement simples. Le principe de base est le suivant : rayonner l’amour et la joie avec le cœur. Une civilisation du mental-émotionnel est une civilisation où la majorité des gens ont encore le cœur fermé. C’est le cas de l’actuelle civilisation terrestre. Les souffrances et les problèmes socio-matériels et socio-psychologiques de l’humanité résultent, pour ainsi dire, de la part d’obscurité du mental-émotionnel. Une véritable civilisation du cœur est une civilisation où la majorité des gens ont le cœur ouvert, si ce n’est d’un point de vue énergétique, du moins d’un point de vue qualitatif. C’est une civilisation où quasiment tout le monde a atteint au moins l’ouverture qualitative du cœur. Dans une civilisation du cœur règnent le bonheur, la liberté et l’abondance. Les souffrances ont été dissipées et les problèmes ont été résolus. Ce qu’il y a alors, c’est la paisible et joyeuse expérimentation de la liberté, ainsi que la pure manifestation de l’amour spirituel. Le passage d’une civilisation du mental-émotionnel vers une civilisation du cœur n’a pas de rapport avec des histoires de changements de dimensions ou d’évacuations par des extraterrestres, il a uniquement à voir avec le fait que la majorité des gens accèdent à l’ouverture du cœur.

La réalisation de l’ouverture énergétique du cœur dépend du fait que l’on pratique réellement le rayonnement de la lumière du cœur, de manière formelle et/ou diffuse. Pour parler d’amorce réelle du passage d’une civilisation du mental-émotionnel vers une civilisation du cœur, il faudrait simplement qu’à partir d’un moment donné, au moins 15% de l’humanité incarnée aient atteint l’ouverture énergétique du cœur. Il y a là un processus énergétique tout à fait extraordinaire : un être au cœur énergétiquement ouvert peut induire, au travers de son rayonnement, l’ouverture qualitative du cœur

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d’une personne disposée sincèrement à accorder une grande valeur à la notion d’amour spirituel, que cette notion soit exprimée ainsi ou autrement, sous les mots de compassion ou de fraternité par exemple. Si 15% de l’humanité incarnée parviennent à l’ouverture énergétique du cœur, ils peuvent exercer une influence énergétique suffisamment significative et puissante pour susciter chez les gens une véritable ouverture qualitative du cœur, avec pour tout minimum le fait pour les gens de comprendre que l’amour spirituel est quelque chose d’important et on va dire de désirable. A partir du moment où 15% de l’humanité ont réalisé l’ouverture énergétique du cœur, le passage de notre civilisation vers une civilisation du cœur peut prendre quelques années seulement. Mais vous mesurerez peut-être le temps nécessaire pour que 15% de l’humanité réalisent l’ouverture énergétique du cœur, sachant que cette réalisation dépend essentiellement d’un travail du cœur qui demande une certaine implication et une certaine volonté.

Faire en sorte qu’au moins 15% de l’humanité incarnée réalisent l’ouverture énergétique du cœur, c’est en quelque sorte la phase préparatoire au saut de civilisation. Cette phase préparatoire dure depuis que l’actuelle humanité est établie sur cette planète, c’est-à-dire depuis plusieurs dizaines de milliers d’années. On peut penser que le travail du cœur est pourtant quelque chose de simple : rayonner l’amour et la joie de tout son cœur, avec la meilleure intensité dont on est capable. Et on peut penser que quasiment tout le monde devrait en comprendre l’importance et être naturellement incliné à le pratiquer. Mais on ne peut que constater la manière dont les gens vivent leur vie : à travers des préoccupations et des occupations matérielles, pécuniaires, physiques, biologiques, sensitives, médiumniques, sexuelles, ludiques, émotionnelles, affectives, cognitives, intellectuelles, mentales, psychiques… Dans cet océan de préoccupations et d’occupations, c’est-à-dire dans cette fiesta débridée du mental-émotionnel, les gens ne voient tout simplement pas l’intérêt ou l’importance de travailler précisément à cultiver l’énergie de l’amour et de la joie dans leur cœur. Et quand les gens semblent s’intéresser à la spiritualité, le travail du cœur, si sobre et exigeant, n’a pas l’attrait et l’éclat apparents des « spiritualités » prophétiques, sexuelles, émotionnelles, mentales, psychologistes, bioénergétiques, sensitives, extatiques et psychiques. Seul le développement de l’énergie du cœur importe, mais parvenir à cette simple compréhension semble à l’heure actuelle presque impossible pour beaucoup. Surtout dans un contexte spirituel où la confusion est entretenue entre les « vibrations » émotionnelles et le « feu » du cœur, et où la notion d’amour a été dépourvue de sa substance énergétique « solaire » pour devenir une notion comportementaliste et émotionnelle.

A ceux qui désirent en savoir plus sur la possibilité d’un travail méthodique pouvant constituer une aide assez appréciable pour réaliser l’ouverture énergétique du cœur, nous conseillons notre livre : « Comment éveiller le soleil intérieur ? » de Kessani et Chris Iwen, aux éditions Altess.

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De l’importance de la pratique intérieure.

Utilisons l’expression « pratique intérieure » pour désigner ce qui est de l’ordre d’une pratique spirituelle ou d’une pratique énergétique. De quoi s’agit-il ? Il s’agit simplement de l’exercice plus ou moins régulier de quelque système technique, simple ou complexe : différentes formes de méditations, différentes formes de prières, différentes formes d’arts du chi… Un système technique est la codification plus ou moins sophistiquée d’un certain nombre de principes dynamiques et énergétiques, dans une forme qui est conçue pour permettre au pratiquant d’élever concrètement et progressivement le niveau de son énergie intérieure.

Bien entendu, nous parlons à un niveau général, ce qui signifie que nous n’allons pas nous arrêter ici sur les déclinaisons « non-fondamentales » du potentiel humain. Notre propos ne sera donc pas tout à fait applicable aux foyers énergétiques « non-fondamentaux », mais seulement aux centres énergétiques essentiels. Le développement de l’énergie intérieure va de paliers en paliers, et chaque fois qu’un palier significatif est atteint, les qualités et les capacités de l’être intérieur accèdent à un nouveau niveau de déploiement. A un certain palier énergétique, l’on s’installe dans un certain état intérieur de bien-être, et même si cet état intérieur n’éclipse pas nécessairement les ombres et les lueurs du mental-émotionnel, il n’en demeure pas moins une réalisation intérieure stable et solide. A un palier énergétique encore plus élevé, se déploient une paix et une joie intérieures inconditionnelles qui constituent l’essence même du bonheur inconditionnel. Et le développement de l’énergie fait aussi émerger dans son sillage l’activation de capacités énergétiques. Cet aspect « capacités énergétiques » ne doit pas être occulté, car il est une condition absolue du développement énergétique avec laquelle il est moins aisé de faire l’autruche, du moins quand il s’agit de niveaux vraiment élevés de développement énergétique, contrairement au seul aspect « qualités psycho-spirituelles ».

Votre énergie intérieure ne va pas atteindre des niveaux de développement importants comme ça, sans que vous ayez pratiqué sérieusement quoi que ce soit en matière de système technique pertinent. Vous n’allez pas vous réveiller un beau matin, alors que vous aviez toujours été un « non-pratiquant » ou un « dilettante de la pratique », avec le niveau de maîtrise et de réalisation d’un maître du chi, ou d’un maître de l’alchimie taoïste, ou encore d’un rose-croix réalisé –c’est-à-dire d’un maître dans le domaine de l’énergie du cœur. Croire que votre énergie intérieure va atteindre par « enchantement » des niveaux vraiment significatifs de maîtrise et de réalisation, sans une pratique intérieure sérieuse, c’est tout simplement adhérer à une vision erronée du fonctionnement et des lois qui conditionnent le développement de l’énergie intérieure. C’est un peu comme croire que l’on va se réveiller un bon matin, sans entraînement, avec le niveau de maîtrise physique d’un maître de karaté ou d’une gymnaste olympique. Bien qu’il soit plus souple que le domaine matériel, le domaine énergétique obéit lui aussi à des lois spécifiques.

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Tout le monde ne désire pas développer son énergie intérieure. D’autant que peu de personnes comprennent en quoi le développement de l’énergie intérieure peut s’avérer une démarche tout à fait pertinente par rapport à l’aspiration au bonheur inconditionnel ou à la liberté intérieure. Certains individus veulent connaître un bonheur profond qui soit indépendant des circonstances, et ils ignorent que fort justement un tel bonheur se déploie naturellement et spontanément lorsque l’énergie intérieure dépasse certains niveaux de développement. D’autres gens osent rêver d’une liberté qui irait jusqu’à s’affranchir concrètement des limitations de la matière, de l’espace et du temps. Une telle liberté ne peut se déployer lorsqu’on se trouve à un bas ou un faible niveau d’énergie intérieure, mais elle se réalise naturellement lorsque l’énergie intérieure s’élève au-delà de certains paliers. Le bonheur inconditionnel et la liberté verticale sont des attributs naturels d’une énergie intérieure ayant atteint et dépassé des niveaux élevés de développement.

Ceux qui ne sont pas intéressés par le développement de leur énergie intérieure, n’ont pas besoin d’une pratique intérieure, dans le sens où nous l’avons définie ici. Ceux qui s’intéressent à la question de l’énergie intérieure d’une manière assez peu profonde, et donc qui ne sont pas réellement intéressés par la possibilité d’atteindre une véritable « maîtrise », peuvent se contenter d’une approche dilettante du développement énergétique. Quand on aspire à atteindre une véritable « maîtrise », c’est-à-dire quand on aspire à atteindre des niveaux de développement énergétique significativement élevés, il est important d’avoir une compréhension pragmatique de la chose.

Qu’est-ce qu’une compréhension non-pragmatique de quelque chose ? Une personne qui a une compréhension non-pragmatique par exemple des mathématiques, va croire qu’elle peut devenir un expert des mathématiques par « le libre jeu de la vie », sans devoir s’impliquer avec sérieux dans l’étude et l’exercice des mathématiques. Cette personne soutiendra, avec plus ou moins de mauvaise foi (car autrement ce serait quelque chose de l’ordre d’une déficience intellectuelle), qu’elle avance bien évidemment vers l’expertise en mathématiques à travers un cheminement dont les lignes directrices sont à peu près les suivantes : lire par-ci par-là quelques textes de vulgarisation mathématique, discuter ici et là avec des gens qui sont loin d’être eux-mêmes des mathématiciens chevronnés, réfléchir au petit bonheur la chance à quelques vagues problèmes généraux qualifiés de mathématiques, faire quelques additions pendant la vaisselle, essayer de temps en temps de trouver la racine carrée des chiffres des plaques des voitures, regarder à l’occasion un documentaire sur tel ou tel mathématicien, etc…

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Certes, personne qui ait un minimum de bon sens et en même temps qui sache un peu en quoi consistent les mathématiques, ne croira qu’on puisse devenir un expert des mathématiques en procédant d’une manière si inadéquate, pour ne pas dire erronée. Dans le domaine du développement énergétique, l’absence de compréhension pragmatique est toute aussi contre-productive. La démarche dilettante lorsqu’on désire atteindre un niveau élevé en quelque chose, démarche qui est l’expression d’une compréhension non-pragmatique de la chose concernée, est en l’occurrence toujours stérile. C’est une démarche qui est motivée au moins par deux traits caractéristiques : la peur de l’effort, et le désir de facilité. Lorsqu’une personne entreprend ou croit être en train de cheminer vers une réalisation élevée avec une démarche dilettante, on peut constater que cette personne n’est engagée dans aucune pratique ou dans aucun travail véritablement sérieux, et qu’elle se contente concrètement parlant de bouffées désarticulées et éparses de micro-activités plus ou moins en rapport avec le domaine dans lequel il y a aspiration ou souhait par rapport à une réalisation élevée. Quand la réalisation recherchée est d’un niveau très peu élevé, et quand le domaine concerné est d’une simplicité telle que vous pourriez en acquérir une connaissance explicite en quelques minutes, alors une démarche dilettante est amplement suffisante, et il n’y a pas besoin d’envisager une pratique ou un travail sérieux. Dans ce genre de cas, que vous ayez ou non une compréhension pragmatique de la chose, cela n’a strictement aucune importance. C’est peut-être le cas, à en croire certains enseignants spirituels ou certains auteurs spirituels qui en ont vécu l’expérience, de ce qui est appelé l’éveil spirituel –dont les implications concrètes sont si peu significatives que beaucoup de ceux qui en parlent tiennent fréquemment à préciser que c’est quelque chose de non-extraordinaire et de non-remarquable. Donc, à en croire certains, l’éveil spirituel est une simple expérience de quiétude qui éclot sans effort lorsqu’on se contente juste d’être ici et maintenant dans l’instant présent. Dans beaucoup de livres, et chez beaucoup d’enseignants spirituels, on peut entendre le discours suivant : « Pas besoin de pratiquer quoi que ce soit ; pas besoin de faire quelque travail que ce soit ; pas besoin d’effort ou de discipline ; il n’y a pas à réaliser quoi que ce soit après tant de temps de méditation ou de prière ; il n’y a rien à faire ; vous prenez conscience que vous êtes déjà éveillé et que vous avez toujours été éveillé à l’instant même où vous comprenez qu’il n’y a qu’à être simplement ici et maintenant, sans se projeter dans le passé ou dans l’avenir ».

Quelque chose qui ne demande strictement aucune espèce d’effort et aucune sorte de discipline, et qui est instantanément « accessible », devrait naturellement être l’apanage de tout le monde. Mais laissons l’éveil spirituel, tel qu’il est décrit chez les enseignants et les auteurs spirituels évoqués, à ceux qui s’y intéressent. Si le « sans effort », le « sans discipline » et « l’accessibilité instantanée » se rapportant à l’éveil spirituel sont effectivement « vrais », alors toute personne qui s’intéresse à l’éveil spirituel doit

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normalement s’éveiller immédiatement après avoir pris connaissance de la spécification à ne rien faire.

Laissons donc l’éveil spirituel à ceux qui s’y intéressent. Et d’ailleurs l’éveil spirituel s’avère être simplement une expression pour parler d’une expérience de nature « extatique » qui effectivement n’a rien d’extraordinaire et n’implique aucune transformation énergétique verticale. Cette expérience peut survenir « sans préparation » et « sans effort » … un peu comme peuvent advenir une sortie hors du corps involontaire, une transe médiumnique involontaire, une perception télépathique involontaire, une vision de l’aura involontaire, etc… Mais il y a en réalité un « chemin » entre vivre involontairement une expérience et parvenir à un haut degré de maîtrise ou à l’intégration profonde si vous préférez, de ce dont on a fait l’expérience. Et ce chemin est peut-être bien celui d’un « travail intérieur » incluant intelligemment des notions comme l’effort et la discipline.

Peut-être que l’éveil spirituel « fonctionne » comme le soutiennent certains, c’est-à-dire accessible ici et maintenant sans le moindre effort et sans le moindre travail, et peut-être aussi qu’on peut devenir un expert en mathématiques à travers une démarche dilettante, mais pour ce qui est du développement énergétique, il en va autrement. Une compréhension pragmatique est nécessaire. Mais de quoi s’agit-il ? Avoir une compréhension pragmatique de quelque chose, c’est au moins comprendre que cette chose ne peut pas se réaliser en faisant « n’importe quoi, n’importe comment ». A supposer par exemple que vous voudriez devenir ceinture noire de karaté, ou mécanicien chevronné. La vie ne fera pas de vous un expert en karaté ou en mécanique, c’est à vous qu’il appartient de déployer le travail nécessaire pour atteindre le degré et le type de réalisation que vous souhaitez. Par raccourci de langage, quelqu’un qui a étudié assidument la médecine pendant des années, parce que c’était son souhait ou son rêve, et qui est devenu docteur, pourrait dire : « La vie a fait de moi un médecin ». Mais c’est là une manière de s’exprimer.

Une compréhension pragmatique du développement énergétique permet de comprendre que l’énergie intérieure se développe à travers une pratique respectant certains principes et pourvue d’un certain degré de discipline et de justesse. Si l’aspiration a pour dessein une réalisation énergétique de niveau élevé, alors la pratique intérieure doit être à la hauteur. Mais si le désir est seulement d’avoir une expérience non-verticale de l’énergie intérieure, alors même une démarche dilettante ferait pleinement l’affaire.

Vous pourriez même, dans ce cas, avoir votre expérience non-verticale de l’énergie intérieure simplement en vous contentant de faire votre vaisselle en essayant de maintenir une posture de yoga, d’étendre votre linge en essayant de faire des mouvements de chi kung, de préparer votre salade de fruits en essayant de rester dans un état de recueillement, de surfer sur le web en ayant le sentiment de vous connecter à des énergies cosmiques, etc. Il y a même des gens qui, ne s’en occupant en rien le reste du temps, croient vraiment qu’ils font un travail intérieur efficient simplement parce

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qu’ils méditent ou qu’ils prient ou qu’ils font un peu de chi kung dix minutes par semaine, et lisent des textes ou des livres concernés à quelques moments dans le mois ou la semaine. Vous pourriez même abandonner le fait de vous contenter de l’attitude consistant à éviter toute pratique méthodique mais en essayant de fondre ou de dissoudre votre semblant de pratique dans les moments de repas ou les siestes dans le jardin … vous pourriez abandonner cela, et simplement vous contenter de l’adhésion générale à l’idée que tout est bien et que la vie se charge naturellement de vous donner sans effort l’expérience de l’énergie intérieure…

L’importance de la pratique intérieure est quelque chose qui apparaît tout à fait évident à travers le regard d’une compréhension pragmatique du développement énergétique. La pratique intérieure n’est pas une obligation arbitraire, c’est juste la condition naturelle d’un développement énergétique ayant pour dessein d’atteindre des niveaux de réalisation ou de maîtrise élevés. En d’autres termes, qui désire atteindre des niveaux de réalisation énergétique élevés serait avisé d’adopter une pratique intérieure établie sur la discipline, l’intensité et la justesse. Une pratique intérieure fondée sur une technique de travail intérieur déterminée, évidemment pertinente de préférence. L’aspect de l’énergie intérieure appelé « chi » et qui est l’expression pour ainsi dire du centre énergétique appelé « hara », peut être développé avec pertinence à travers la pratique des techniques comme le chi kung, le taï chi, la méditation taoïste, ou encore la méditation toumo… Et de fait, il existe un certain nombre de maîtres du chi parmi les pratiquants avancés du taï chi ou du chi kung.

L’aspect de l’énergie intérieure qui est en relation avec le centre que nous appelons « soleil intérieur », est un aspect qui ne bénéficie pas encore d’une assise sociale comparable à celle de l’autre aspect. Mais ce n’est qu’une question de temps… cependant il faudra probablement quelques dizaines d’années avant que des dojos de méditation solaire ne deviennent des structures aussi connues et acceptées que le sont actuellement des dojos de taï chi ou de chi kung. La méditation solaire est en effet une technique de travail intérieur dont le propos est le développement de l’énergie liée au soleil intérieur. Il s’agit d’une technique assez simple que tout le monde peut apprendre aisément et que chacun peut pratiquer facilement, bien qu’elle demande, comme toutes les techniques de travail intérieur, une certaine capacité à l’intensité et à la discipline. L’explication de ce qu’est le soleil intérieur, de l’énergie qui y est associée et des outils qui permettent de cultiver tout cela, ainsi que les conseils pour faciliter la pratique, sont l’objet précisément de l’ouvrage appelé « Comment éveiller le soleil intérieur ? ».

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L’effusion collective de l’Esprit-Saint.

Certains attendent 2012 comme on attendrait les premiers bourgeons du printemps, et beaucoup y voient une borne plus ou moins précise marquant une étape importante et significative dans l’évolution de l’humanité et du monde. Aux environs de 2012, quelques pas avant ou quelques pas après, l’humanité aura-t-elle ascensionné dans la 5ième dimension ? Serions-nous passés d’une existence de 3ième dimension vers une existence se déployant dans des dimensions plus élevées ? Qu’en sera-t-il du globe physique terrestre ? Son taux vibratoire se sera-t-il transformé au point de hisser le corps physique de la planète dans les dimensions de l’éther ? Qu’en sera-t-il de nos corps physiques, et du corps physique des différents règnes du vivant ?

Derrière la notion d’ascension se tiennent des déclinaisons multiples. Sans vouloir rentrer dans des considérations techniques –car nous essayons de privilégier la simplicité lorsque c’est faisable– il est possible de distinguer en gros deux genres d’ascension : le genre « ascension acquise » et le genre « ascension induite ». Le genre « ascension acquise », c’est tout simplement lorsque l’ascension se fait comme la conséquence d’un développement de l’âme fondé essentiellement sur le travail intérieur, bien qu’il puisse y avoir des aides extérieures. Et le genre « ascension induite », c’est lorsque l’ascension se fait surtout par la grâce d’une intervention extérieure, bien que l’individu ait effectué un certain travail intérieur « minimal ». Une ascension acquise nécessite que l’individu ait atteint un degré « transcendant » d’éveil, tandis qu’une ascension induite nécessite seulement un minimum « non-transcendant » de maturité du cœur.

Intéressons-nous ici à une déclinaison très particulière du genre « ascension induite » et qui constitue, à nos yeux, la probabilité la plus élevée à l’heure actuelle en matière d’événement collectif. Nous voulons parler de l’ascension intérieure, qui se traduit par une élévation significative du taux vibratoire des corps subtils, ainsi qu’une certaine modification du taux vibratoire du corps physique mais sans pour autant que ce corps quitte véritablement la 3ième dimension. Quand l’élévation du taux vibratoire du corps physique implique le passage de ce corps dans la 4ième ou la 5ième dimension, on parle d’ascension intégrale. Ce dont nous parlons ici, ce n’est pas d’ascension intégrale, mais bien d’ascension intérieure, surtout significative pour la partie « subtile » de l’être.

Comment peut-on décrire l’ascension intérieure ? Du point de vue des « conséquences » énergétiques, les choses sont on ne peut plus simples. L’ascension intérieure se traduit par l’activation et l’intégration complètes ou partielles d’un certain nombre de capacités énergétiques : la guérison par imposition des mains, la vision des dimensions invisibles, la communication télépathique, la capacité de voyager en esprit, etc. Si cela vous rappelle un peu les « dons » que recevaient les premiers chrétiens quand ils étaient baptisés de l’Esprit-Saint, ou les « capacités » qui se développent spontanément après

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que l’on ait reçu une initiation « intérieure » d’un degré avancé, ce n’est évidemment pas un hasard.

Du point de vue qualitatif, l’ascension intérieure donne un relief nouveau à la perception intime des énergies comme la compassion, la paix, le pardon, la fraternité, la patience, la générosité, etc… qui sont simplement des nuances de l’énergie unique de l’amour. L’ascension intérieure est donc quelque chose qui donne une certaine qualité de paix intérieure, renforce l’amour dans le cœur, et permet à l’individu d’en avoir une meilleure perception et une meilleure compréhension. L’ascension intérieure ne confère pas l’éveil du soleil intérieur, mais elle agit comme un extraordinaire « coup de pouce » qui consolide et éclaire le chemin vers l’éveil du soleil intérieur, sachant que cet éveil ne saurait être réalisé que par un travail intérieur qui dépend essentiellement de soi.

L’ascension intérieure peut être induite, pour ainsi dire, par une effusion de l’Esprit-Saint. Est-il possible d’envisager quelque chose comme une effusion collective de l’Esprit-Saint ? Quelque chose comme la « descente » de l’Esprit-Saint sur l’ensemble de l’humanité, ou du moins sur une partie importante de l’humanité ? Notre propos ici n’est pas d’essayer de donner quelques éclaircissements concernant la nature de l’Esprit-Saint. Chacun en a probablement une intuition, même si l’Esprit-Saint est quelque chose qui dépasse l’entendement humain. L’Esprit-Saint c’est un peu comme l’Energie « impersonnelle » de Dieu, mais même cette image est à prendre seulement pour sa valeur indicative, et seulement pour cela.

Les expressions « faire descendre l’Esprit-Saint » et « descente de l’Esprit-Saint » signifient que l’Esprit-Saint pénètre au cœur de la personne et opère une véritable ascension intérieure sur la personne. Le Christ-Jésus, peu après son ascension, a fait descendre l’Esprit-Saint sur ses apôtres, et il a accordé à ceux-ci le pouvoir de faire descendre l’Esprit-Saint sur les gens qu’ils baptisaient. Et la Bible nous raconte même qu’un jour l’Esprit-Saint est descendu sur des gens qui n’avaient encore reçu aucune espèce de baptême, mais qui s’étaient montrés ouverts au message christique –qui est un message qui appelle à l’ouverture des cœurs–, et que l’apôtre qui était là a été obligé de les baptiser après-coup.

Bhagavan est l’initiateur du « deeksha »

Il y a toujours eu des êtres ayant le « pouvoir » de faire descendre l’Esprit-Saint sur les gens qui manifestent un sincère désir d’ouverture du cœur, et de tels êtres existent encore de nos jours. Peut-être qu’il y en aura de plus en plus, et peut-être même en trouve-t-on actuellement dans les mouvements chrétiens charismatiques, où les gens essaient avec plus ou moins de justesse d’établir leur foi et leur prière sur la présence active et la force agissante de l’Esprit-Saint. Mais il est très probable que dans de nombreux cas, il s’agisse simplement de la capacité de faire descendre des énergies dérivées de l’Esprit-Saint, donc des énergies spirituelles, mais pas l’Esprit-Saint lui-même proprement dit. Les énergies dérivées peuvent faire vivre des expériences

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intérieures remarquables et produire d’intéressants effets psychologiques, mais en règle générale elles n’accordent pas une réelle ascension intérieure.

C’est déjà quelque chose de magnifique, que certaines personnes soient capables de faire descendre des énergies spirituelles sur des gens et d’accorder ainsi de bénéfiques expériences psycho-énergétiques. Mais le point que nous aimerions souligner après tout ça, est quelque chose d’une importance capitale. L’humanité peut recevoir, de manière collective, une véritable descente de l’Esprit-Saint lui-même, et pas juste des descentes d’énergies spirituelles. Peut-être que la date de 2012 a quelque chose à voir là-dedans, ou peut-être pas. Ce n’est pas là l’important. La chose importante, c’est que la descente véritable de l’Esprit-Saint « dépend » d’une masse critique. Si un certain nombre de gens parviennent à l’ouverture du cœur, alors ils susciteront comme par une attraction spirituelle la descente de l’Esprit-Saint, non seulement sur eux, mais aussi sur l’ensemble de l’humanité.

Nous parlons bien d’ouverture du cœur, indépendamment des questions de nettoyage de ceci ou de purification de cela. L’ouverture du cœur est un degré de maturité du cœur où l’amour et la joie sont devenus le rayonnement principal qui anime la personne, même si le mental-émotionnel a encore une activité significative. Une telle maturité s’acquiert progressivement à travers la volonté de rayonner la joie, de demeurer ancré dans la paix, et d’incarner concrètement l’amour dans sa vie. C’est en cultivant l’énergie de l’amour dans le cœur que l’on chemine vers l’ouverture du cœur, et il faut bien constater que beaucoup essaient encore de se soustraire à ce travail car leur mental et leur émotionnel les entraînent vers des postures de consommation, d’attente et d’expectative. Au lieu d’être engagés dans une pratique spirituelle ou énergétique sérieuse, beaucoup sont plutôt engagés dans une compulsion de distractions spiritualistes et de réconfort affectif.

Toute correction de langage gardée, on peut dire que pour descendre sur l’humanité et opérer une ascension intérieure collective, l’Esprit-Saint attend qu’un nombre suffisant de gens parvienne à l’ouverture du cœur. Quelle proportion de l’humanité doit-elle avoir atteint l’ouverture du cœur pour susciter une descente de l’Esprit-Saint sur l’humanité ? Le pourcentage que nous proposons est de l’ordre de 50%. Oui, 50% de l’humanité établit principalement dans la paix et la joie, et chez qui l’énergie de l’amour est nettement plus puissante que les obscurités du mental-émotionnel. Peut-être que 10% ou 15% suffisent, mais au fond ce qu’il faut souhaiter c’est que tout le monde s’implique avec joie et sérieux dans le travail du cœur et que toute l’humanité parvienne à l’ouverture du cœur. Mais pour parler en des termes prosaïques, très rares sont les gens qui à l’heure actuelle ont réellement atteint l’ouverture du cœur. Même dans les milieux spiritualistes et dans les milieux chrétiens, on parle souvent d’amour, mais on ne le cultive pas vraiment avec toute la volonté et toute l’intelligence de cœur nécessaires.

Néanmoins, il y a comme un souffle qui stimule l’humanité, qui aide ceux qui sont déjà engagés dans le travail du cœur, et qui insuffle de plus en plus aux gens l’intuition que l’amour est la seule énergie motrice capable d’assurer le développement et l’évolution de l’âme. Ce souffle, c’est celui de l’Esprit, et il tend au fil du temps vers un langage

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neuf, nu des conditionnements religieux et spiritualistes. Peut-être que le cheminement de l’humanité vers l’ouverture du cœur est assez chaotique et paraît relativement incertain, mais malgré les impasses et les sinuosités, les gens apprennent tant bien que mal à développer l’étincelle de l’amour qui se trouve dans leur cœur. Une bonne partie de l’humanité est en marche vers l’ouverture du cœur, et chaque jour qui passe nous rapproche du moment exceptionnel d’une effusion planétaire de l’Esprit-Saint. L’ascension intérieure collective est inscrite dans l’agenda de notre cœur, et dans ce mystérieux agenda, les dates ne se concrétisent qu’en fonction de notre volonté d’aimer. Nous n’avons pas à attendre, nous avons à réaliser.

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Petite mise au point entre amis.

Nous pensons qu’il est évident pour nos lecteurs que nous ne venons pas nous ajouter au nombre des channels et des « fans » du channeling. Notre point de vue –qui peut faire peur à certains qui y voient un risque de susciter des défections parmi les TDA et autres TDL, ou qui y voient une attaque contre les supposés « maîtres ascensionnés canalisés »– donc notre point de vue sur la question du channeling renvoie à une définition générale du channeling qui le dépeint principalement comme une interaction entre des sensitifs et des entités astrales affichant très souvent des identités et des fonctions fantaisistes. Bien évidemment, il y a des channels qui établissent plus ou moins solidement des contacts avec des entités d’un ordre plus élevé, mais même dans ce cas, notre position est qu’il ne faut pas trop fonder le socle de sa démarche spirituelle sur les enseignements du channeling, bien qu’il puisse être très utile de lire du channeling car il peut s’y trouver d’excellents conseils et de distrayantes prophéties.

Nous avons beaucoup plus de sympathie pour les médiums plus « réalistes » qui envisagent des contacts avec des défunts, ou des contacts avec des entités subtiles qui se présentent avec une réelle sobriété et une réelle humilité sans recourir à la panoplie des identités et des fonctions cosmiques. Pour nous cette humilité et cette sobriété sont de meilleurs gages de qualité et d’élévation. Certes, là encore, comme parmi les channels « cosmiques », il y a des fantaisies, mais en l’occurrence le problème est un peu moins épineux car les prétentions à constituer un enseignement pertinent –pour ne pas dire l’enseignement de référence– pour guider les gens vers l’Ascension sont un peu moins présentes.

Mais la question du channeling se situe à la périphérie de notre propos général, et c’est déjà beaucoup que nous y ayons consacré un texte entier (« Pour en finir avec le channeling »). Un autre point difficile à comprendre dans notre propos –malgré notre préférence pour la clarté et la simplicité– c’est le fait de préciser qu’il existe plusieurs types de réalisations intérieures, et que tous les types ne se valent pas. L’égalitarisme aveugle est une erreur, c’est une mécompréhension ou une déformation erronée du principe de l’égalité fondamentale de toutes les âmes. Dans la manière dont nous présentons les choses, se distinguent la réalisation solaire et la réalisation harale –respectivement l’éveil du soleil intérieur et l’éveil du centre hara, deux centres que nous reconnaissons comme constitutifs de l’essence énergétique immortelle de l’âme.

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La réalisation solaire est notre prédilection particulière, et c’est en ce sens que nous proposons la méditation solaire qui est l’objet de notre second livre (« Comment éveiller le soleil intérieur ? »). Sous des termes différents et avec des styles particuliers, tous les enseignements spirituels se rapportant au cœur et à l’amour concernent bien évidemment le soleil intérieur, et peuvent être décrits comme constituant des approches plus ou moins méthodiques vers l’éveil du soleil intérieur. De nombreux enseignants spirituels consacrent leurs enseignements au thème principal du développement des énergies et des qualités du cœur, et en ce sens la plupart des approches pratiques proposées se rapportent à différentes formes de prière et de pratiques dévotionnelles –comme la pratique des chants sacrés, la récitation des noms divins, etc.

Certes, nous proposons la méditation solaire comme axe pratique pour l’éveil du soleil intérieur, et certes encore nous distinguons le soleil intérieur et le centre hara comme noyaux énergétiques principaux de la structure énergétique de l’âme… Mais nous n’hésitons pas à suggérer ou à conseiller aux gens de se rapporter aux enseignements des maîtres incarnés de diverses réalisations, et peut-être plus précisément aux enseignements des maîtres incarnés dont le propos est centré sur le développement de l’amour spirituel et du cœur spirituel. La méditation solaire elle-même est une émanation des maîtres solaires, certains des maîtres qui nous ont aidé à élaborer et à formuler cet art énergétique sont des enseignants spirituels connus, d’autres sont strictement inconnus car ils ont fait le choix de se concentrer sur l’entraînement de lignées discrètes. Cherchez donc du côté des maîtres incarnés dont le propos principal se rapporte à l’éveil de la divinité intérieure, au développement de l’amour, à l’épanouissement du cœur, et sans aucun doute vous verrez une partie de l’arrière-fond de ce que nous proposons. La différence est que nous envisageons la voie solaire dans sa réalité essentiellement énergétique, chose qui est appelée à se développer davantage au fil des décennies à venir.

Une dernière chose qui mérite une petite mise au point, c’est ceci : la pratique d’un art énergétique ou spirituel est plus importante que le psychologisme et l’abstractionnisme. La raison pour laquelle la plupart des chercheurs spirituels ont perpétuellement besoin d’une démultiplication incessante ou d’un retour incessant vers des enseignements et des conseils à propos des conflits psychologiques, des problèmes relationnels, des déséquilibres émotionnels, des incertitudes conceptuelles, des difficultés sociales, etc… la raison pour laquelle une grande partie des chercheurs spirituels a tout le temps besoin d’être réconfortée et choyée sur un plan psycho-émotionnel… c’est simplement un niveau très insuffisant de pratique énergétique ou spirituelle. Beaucoup sont allergiques à la seule notion d’effort, et beaucoup encore semblent incapables de comprendre ce que peut signifier la « justesse » dans une pratique énergétique ou spirituelle.

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Un authentique effort énergétique ou spirituel n’est pas ressenti comme quelque chose de pénible. Au contraire il s’agit d’un déploiement profondément joyeux et serein dans lequel la volonté de l’âme s’implique avec intensité. C’est curieux de devoir rappeler une évidence du genre « on ne peut pas atteindre n’importe quoi en faisant n’importe quoi ». La notion de « justesse » ou de « pertinence » est tout à fait cruciale dans une pratique énergétique ou spirituelle. Et lorsque quelqu’un est engagé dans une pratique fondée sur une technique pertinente, une pratique ayant un bon niveau d’intensité et un bon degré de justesse, son énergie intérieure s’accroit progressivement et il voit se consolider et s’approfondir en lui la joie et la paix intérieures. Cela signifie qu’une telle personne n’a plus besoin de recourir sans cesse aux adjuvants psychologiques extérieurs, et tout ce qui ressemblait à un foisonnement de problèmes psycho-émotionnels divers se dissout peu à peu sous l’effet de l’augmentation du rayonnement de l’énergie intérieure, ici en l’occurrence de l’énergie du cœur ou de l’énergie du hara. L’état intérieur de joie et de paix est plus constant et plus profond, et l’agitation des émotions binaires plaisir/déplaisir est moins récurrente. Et tel que nous comprenons le processus d’éveil du soleil intérieur ou du hara, tel niveau d’éveil ou tel autre est réalisé lorsque cette énergie intérieure atteint certains seuils caractéristiques de maturation.

Nous ne sommes pas d’avis qu’il faille escamoter une pratique « formelle » à travers une sorte d’attitude diffuse que l’on essaierait d’adopter en faisant la vaisselle, en se promenant dans un chemin boisé, en conduisant sa voiture, en regardant un film. Et nous ne sommes pas d’avis non plus qu’il soit judicieux de se dispenser d’une pratique « formelle » parce que l’on aurait certaines activités de lecture, de détente, d’introspection, de réflexion, etc… Le développement de l’énergie intérieure est sans aucun doute quelque chose d’important, et en ce domaine souvent une pratique pertinente, menée avec une certaine intensité et une certaine justesse, est nettement plus indiquée que tout autre attitude qui aurait pour arrière fond une certaine peur de l’effort –voire une certaine diabolisation de l’effort et de la volonté. Après des dizaines d’années à lire et à relire de superbes livres spirituels, et à réfléchir encore et encore sur des idées et des prophéties spirituelles, en faisant d’une manière ou d’une autre de cette activité le profil principal de leur démarche spirituelle, les gens se rendent généralement compte qu’au final ils en sont relativement au même point : c’est-à-dire qu’ils vivent toujours au même pays du balancier émotionnel plaisir/déplaisir, sans une véritable et profonde joie et paix intérieures. La situation est la même lorsqu’on a pratiqué mais d’une manière dépourvue de réelle intensité et de réelle justesse. Par contre il en va autrement lorsque la pratique a été suffisamment intense et juste. Bien entendu, nous parlons ici de l’éveil énergétique. Le fonctionnement de l’éveil qualitatif est différent, et ce type d’éveil peut subvenir en l’absence de la moindre pratique. Et nous ne parlons pas de l’activation de la sensitivité…

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Par égard aux gens qui semblent encore avoir besoin d’une sorte de matériau pour nourrir et consolider ce qu’on va appeler le bien-être psychologique, nous allons faire des textes en ce sens. C’est là un besoin ou un désir tout à fait respectable, et il n’y a aucune raison que nous nous abstenions à fournir un peu de matière en ce domaine. Mais, aussi curieux que cela puisse paraître –surtout si vous n’avez pas saisi la nature exacte de notre point de vue sur le channeling–, quand il s’agit de rechercher ici et là à travers des textes et des livres un matériau qui va aider à faire une sorte de cheminement psycho-émotionnel vers un meilleur bien-être psychologique, nous conseillons aux gens de prêter un peu plus attention au channeling, notamment aux channels qui s’efforcent de canaliser des entités « sobres », car les entités de l’astral supérieur et celles des niveaux au-delà sont de meilleurs psychologues que les actuels psychologues terrestres.

Rappelez-vous toujours que le plus important est la qualité de votre pratique et l’incarnation de l’amour spirituel dans vos actes quotidiens.

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Pour en finir avec le channeling.

Tout le monde connaît le phénomène du channeling : des gens retranscrivent des messages qu’ils disent recevoir d’entités invisibles qui s’adressent à eux par des moyens extrasensoriels. Ces gens sont de ce fait des channels, terme plutôt moderne qui s’applique à ceux qui pourraient être considérés simplement comme des spirites d’un nouveau genre, beaucoup plus branchés « contacts cosmiques » que « communications avec des défunts ». Une partie importante du milieu spirituel est composée actuellement de femmes et d’hommes qui fondent l’essentiel de leur cheminement spirituel sur les enseignements provenant du channeling. Certaines personnes s’attachent à tels channels en particulier, qui leur semblent avoir des contacts avec les vrais êtres de lumière, tandis que ces mêmes personnes regarderont avec suspicion d’autres channels, qui leur sembleront avoir des contacts avec de faux êtres de lumière qui seraient des êtres de l’ombre déguisés. Quand on creuse un peu ces réactions, il semble que ces soi-disant « exercices de discernement » se basent en général sur le fait que les messages d’untel vous apportent du plaisir émotionnel, tandis que les messages de tel autre vous énervent.

Le point de vue plus ou moins officiel de la psychologie et de la psychiatrie est que les channels sont simplement en contact avec leur propre subconscient, voire avec le « subconscient » collectif, et au sein de ce subconscient niche toute une foule de figures archétypales ou emblématiques qui peuvent avoir une certaine consistance aux yeux des channels, ainsi qu’aux yeux de toute personne qui partagera le même champ de subjectivité, comme d’autres ailleurs partageraient le fantasme d’un psychotique. Cela ne signifie pas que les channels seraient des sortes de malades mentaux. Cela signifie seulement ce que ça dit : ils sont en contact avec leur subconscient, et le subconscient n’est-il pas une sorte d’univers invisible ? Il est tout à fait vrai que dans certains cas, des channels ne canalisent rien d’autre que leur propre subconscient. Mais même dans ce cas, les messages canalisés peuvent parfaitement comporter des indications utiles et des éléments de vérité. Ce n’est pas parce qu’un message serait issu du subconscient qu’il doit s’agir nécessairement de quelque chose d’intégralement inutile et faux.

Le point de vue d’une majorité des maîtres spirituels incarnés –ces hommes et ces femmes qui disposent d’un niveau significatif de réalisation intérieure, peu importe le type spécifique de cette réalisation : éveil du soleil intérieur, éveil du hara, ouverture du centre coronal, réalisation de la paix inconditionnelle–… donc le point de vue d’une majorité des maîtres spirituels incarnés consiste à souligner que les channels sont en réalité en rapport avec le vaste univers de l’astral, qui est un univers dans lequel l’humanité projette ses rêves, ses cauchemars, ses désirs, ses espoirs, ses peurs et ses angoisses, et qui est encore un univers où vivent des entités qui jonglent sans cesse avec ces projections de l’humanité. Dans tous les enseignements spirituels émanant des maîtres spirituels incarnés –et dans tout enseignement ayant été le fait d’un maître à l’époque de son incarnation–, lorsqu’il est question de l’univers astral, celui-ci est dépeint comme un univers tissé d’illusions –c’est-à-dire d’ignorance, de mensonges et de manipulations. Le phénomène du vampirisme énergétique (qui n’a pas que des

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allures négatives, n’en déplaisent à certains), signalé par de nombreux maîtres spirituels, a particulièrement cours dans l’univers astral –mais c’est là un fait que beaucoup désirent ignorer, comme si on pouvait se libérer de l’emprise des vampires énergétiques en se cachant la tête sous le sable.

Si l’on écoute les channels eux-mêmes, nombre d’entre eux se disent facilement en rapport avec des êtres de lumière, avec des maîtres ascensionnés, avec des êtres cosmiques, et même avec Dieu. Toute chose qui est supposée transcender l’univers de l’astral et se rapporter directement à l’univers divin. On assiste souvent à des propos curieux dans le milieu des amateurs de channeling, du moins quand ils osent s’exprimer franchement, car la langue de bois est souvent de mise dans ces milieux : « Neale Donald Walsch est en contact avec le vrai Dieu, mais je sais que Midaho canalise un faux Dieu » ; « Monique Matthieu canalise les vrais êtres de lumière, mais Anne-Marie C. canalise un faux Sananda » ; « Luce et Loriel sont à 100% fiables, mais il faut vraiment se méfier de Joeliah » ; « L’archange Michaël de Ronna Hermann c’est le vrai, mais celui de Michaël El Nour est un être de l’ombre » ; etc… Et des propos similaires se tiennent entre les channels eux-mêmes, là encore quand ils osent s’exprimer clairement sur de tels sujets, et parfois seulement dans des conversations privées : « Moi je canalise l’authentique Ashtar ou le véritable maître Jésus, mais il y en a d’autres qui canalisent des entités qui sont en fait des imposteurs, de vraies forces obscures »… Pour certains, le discernement spirituel devient une sorte d’exercice où il faut essayer de déterminer si dans tel channeling, la source c’est bien le vrai Sananda, ou alors une fausse Marie… et cela va jusqu’à essayer de discerner dans un même message lequel passage vient des vrais maîtres ascensionnés, et lequel est une intrusion des forces de l’ombre ou une manifestation de l’ego du channel ! Question subconsciente qui guide ce pseudo-discernement : qu’est-ce qui procure le meilleur plaisir ?

Les ésotéristes, pour les nommer ainsi, sont une espèce qui se fait extrêmement rare depuis quelques dizaines d’années. Disons qu’un ésotériste, en plus d’avoir acquis une connaissance approfondie des choses de l’invisible et des choses de l’âme, c’est quelqu’un qui a atteint un degré significatif de développement dans ses facultés psychiques, choses qu’il convient de distinguer de la sensitivité qui caractérise généralement les médiums et les channels. Ce n’est pas un maître spirituel, mais en un sens il est bien plus proche de l’état de maître spirituel, que ne le seraient la plupart des dilettantes qui pullulent dans le milieu spiritualiste. Les ésotéristes partagent en général le même point de vue que les maîtres spirituels à propos du channeling, à savoir que ce phénomène tire sa source principale dans l’univers astral qui est essentiellement le monde du rêve, du mirage, de la manipulation et du vampirisme. A l’instar des maîtres spirituels incarnés, la majorité des ésotéristes se tiennent à distance du channeling et n’en font généralement pas. Et quand il advient qu’un ésotériste transmette des messages reçus par des voies non-physiques, comme ce fut le cas pour Héléna Blavastky et pour Alice Bailey, l’enseignement qui en émane se situe toujours au-delà

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des vibrations astrales, ces vibrations reconnaissables à leur « pathos émotionnel » très caractéristique.

Les chercheurs spirituels relativement exigeants, qui ont pris la peine d’étudier avec rigueur et sérieux un certain nombre de textes ésotériques, depuis des textes des canons sacrés jusqu’aux traités ésotériques des écoles ou des courants traditionnels de différentes cultures, en passant évidemment par les enseignements de différents maîtres spirituels –enseignements délivrés du vivant de ces maîtres, et non enseignements colportés par channeling bien après la sortie d’incarnation du maître spirituel concerné–… donc… les chercheurs spirituels cultivés, c’est-à-dire versés dans la connaissance des traités ésotériques et des enseignements des maîtres incarnés, penchent en majorité vers le point de vue des maîtres spirituels et des ésotéristes à propos du channeling. Ceci est un phénomène très curieux. Il semble que l’on doive être, ou bien un sensitif pas très cultivé du point de vue de l’ésotérisme, ou bien un chercheur spirituel également pas très cultivé, pour adhérer au paradigme du channeling : des hommes et des femmes non-éveillés qui entretiennent aisément une communication directe avec des êtres de lumière, avec des maîtres ascensionnés, avec des êtres cosmiques… avec Dieu.

L’univers astral peut être divisé en trois grandes couches. C’est là une répartition très générale, mais on peut distinguer le niveau de l’astral inférieur, le niveau de l’astral moyen, et le niveau de l’astral supérieur. Toute entité qui réside dans l’astral est de facto un être non-éveillé, et potentiellement (nous disons potentiellement, même si nous savons que beaucoup semblent incapables de saisir cette nuance) un prédateur (qui peut être de coloration « émotion positive » ou « émotion négative »). Dans l’astral on trouve une foultitude d’entités qui se présenteront avec splendeur sous diverses identités lumineuses, jusqu’à se dire Dieu. Et bien évidemment, une entité de l’astral supérieur qui viendrait se présenter comme Dieu, Sananda ou l’archange Michaël, ne vous dira jamais : « Je suis une entité de l’astral qui se fait passer pour Dieu », mais elle vous dira : « Je suis votre bien-aimé Sananda, seigneur de l’Amour, et en ce moment je vous entoure de ma Lumière et j’élève vos vibrations afin que vous puissiez recevoir ma parole », ou quelque autre belle parole…

Certains channels sont-ils vraiment en rapport avec d’authentiques êtres cosmiques relevant de l’univers divin, voire en communication avec Dieu ? Les maîtres spirituels incarnés ont-ils tort de dire que l’ensemble du channeling émane de l’univers astral ? Voyons les choses d’une manière un peu plus précise. La réalité peut se décomposer en cinq grands univers : l’univers physique, l’univers astral, l’univers manasique (pour ne pas induire de confusion avec le champ des idées et des pensées), l’univers causal et l’univers divin. L’univers physique, c’est celui dans lequel nous vivons lorsque nous sommes incarnés. Si on omet l’univers physique, les autres univers constituent ce qu’on peut appeler globalement l’invisible. N’importe qui peut-il être en communication

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directe avec n’importe quel univers de l’invisible ? Vous êtes-vous déjà posé vraiment cette question ?

Si n’importe qui peut être en communication directe avec n’importe quel univers de l’invisible, alors quasiment tous les channels sont en effet très susceptibles d’être en contact direct avec des êtres cosmiques et avec Dieu. Et le problème est réglé. Autre question : n’importe qui peut-il discerner si tel Sananda est le vrai ou un imposteur ? Si oui, alors la moindre petite trace restante de problème par rapport au channeling est dissipée. Reste juste le petit problème de la position des maîtres spirituels incarnés par rapport au channeling. Et si en plus des ésotéristes qui sont en relation avec l’invisible depuis de nombreuses années finissent par exprimer de la réticence par rapport au channeling, alors le petit problème devient un rien moins évident… Le problème que le channeling pose à la spiritualité –car il y a bel et bien un problème à ce propos, encore une fois n’en déplaise à certains– est un problème épineux. Si d’authentiques êtres divins utilisent le channeling pour transmettre l’enseignement spirituel, alors il serait important d’essayer de distinguer clairement ce qu’il en est, car il serait dommage qu’un enseignement si important soit noyé dans des annonces quotidiennes ou hebdomadaires émanant de faux êtres cosmiques.

Chaque univers de l’invisible se rapporte, d’une certaine manière, à un certain niveau de conscience. Là encore nous proposons une classification très simplifiée. La conscience d’un être peut être : une conscience moyenne, une conscience avancée, une conscience éveillée, ou une conscience sublimée. Les êtres qui ont une conscience moyenne résident dans l’univers astral, ceux qui ont une conscience avancée résident dans l’univers manasique, ceux qui ont une conscience éveillée résident dans l’univers causal, et ceux qui ont une conscience sublimée résident dans l’univers divin. Nous rappelons, parce qu’il est si facile d’oublier les nuances, que c’est là une classification extrêmement simplifiée, mais parfaitement suffisante pour faire comprendre ce que nous expliquons ici. Tous ces êtres peuvent s’incarner dans l’univers physique, et c’est là qu’on assiste à quelque chose de magique : sur le plan physique, en situation d’incarnation, deux personnes appartenant à des niveaux de conscience très éloignés, peuvent aisément se serrer la main, discuter un peu et vivre dans le même immeuble. Peut-être ne mesurez-vous pas ce que cette proximité en incarnation a d’extraordinaire.

Jusque-là, aucun problème par rapport au channeling : rien n’empêche que tel channel soit en communication directe avec des êtres de l’univers divin, et pourquoi pas avec Dieu lui-même. Mais quand on prend la peine d’évoquer les choses un peu plus précisément, on constate qu’un être incarné ne peut en réalité être en relation directe avec un univers de l’invisible, que dans la mesure où il aurait acquis ou réalisé le niveau de conscience correspondant à cet univers. A quelques nuances près, naturellement. C’est une loi de correspondances que beaucoup voudront absolument ignorer, car c’est justement elle qui tempère brutalement les prétentions infinies du channeling (nous entendons ici la prétention de discuter au petit bonheur avec le maître Jésus et de papoter avec Dieu en direct live). Certes, il y a le fait que des êtres de l’invisible peuvent prendre des initiatives caractéristiques, mais là encore quand cela se produit, un être de l’invisible aura naturellement « tendance » (pour ainsi dire) à établir le contact avec un être incarné ayant atteint un niveau de conscience relativement similaire. C’est un autre aspect de la même loi des correspondances, qui imprègne les relations entre les êtres incarnés et les êtres de l’invisible.

Une personne de conscience moyenne sera en rapport, si elle a des aptitudes sensitives, avec l’univers astral. Une personne de conscience avancée sera en rapport avec

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l’univers manasique, et une telle personne n’a pas besoin de recourir aux aptitudes sensitives « inférieures », puisque ses facultés psychiques « supérieures » sont actives ou aisément disponibles. Les termes « inférieur » et « supérieur » étant utilisés ici dans leur sens ésotérique, et non dans leur sens moral. Il faut donc être un maître spirituel, c’est-à-dire un être de conscience éveillée ou de conscience sublimée, pour pouvoir prétendre à des rapports directs avec l’univers causal et l’univers divin. Sauf à s’adonner à une drôle de gymnastique plutôt hypocrite lorsqu’elle n’est pas simplement ignorante, il est manifeste que les channels ne sont pas des maîtres spirituels, et la plupart des channels sont même des êtres de conscience moyenne, bien qu’ils puissent être des personnes « émotionnellement agréables » –la capacité à produire sur les autres des réactions émotionnelles agréables n’a aucun rapport avec le niveau de conscience. Du moins est-ce notre point de vue de dire que les channels ne sont pas des êtres de conscience éveillée, et qu’ils sont même assez rarement de conscience avancée.

Certains pourraient croire que nous sommes en quelque sorte en train d’essayer de « démolir » le channeling et de dissuader les gens de lire du channeling. Nous exprimons simplement notre point de vue, sans ressentir le besoin de prendre des gants rembourrés. Mais notre propos n’a rien à voir avec une volonté de démolir le channeling. Alors de quoi s’agit-il ? La spiritualité n’est pas là pour apporter du plaisir émotionnel aux gens. Le propos de la spiritualité est de fournir un enseignement dont la mise en pratique est destinée à permettre aux chercheurs spirituels de cheminer vers l’Eveil. Prenez-le par en haut, prenez-le par en bas, prenez-le avec plaisir, ou prenez-le en vous irritant, cela n’a aucune importance : l’enseignement spirituel a pour vocation principale de mettre à disposition des chercheurs, des connaissances et des techniques dont la pratique permet de progresser vers l’Eveil. Est-ce que le matériau du channeling constitue un enseignement spirituel pertinent ? Certains diront que la réponse appartient à chacun. Nous ne voyons pas l’intérêt de fuir de cette manière derrière un relativisme stérile. Ce n’est pas parce qu’il y a le mot « spiritualité » qu’il faut abandonner le bon sens et la rigueur, ou qu’il faut accepter tout et son contraire.

Mais distinguons les choses. La médecine contient des connaissances et des thérapies utiles. La psychologie clinique contient de même des connaissances et des thérapies utiles. Ces deux domaines n’ont rien à voir avec la spiritualité et ne prétendent absolument pas être de la spiritualité, mais il n’en demeure pas moins qu’un texte médical peut apporter une grande aide à quelqu’un qui se retrouve confronté à tel ou tel problème de santé, et qu’un bon livre de psychologie peut permettre à quelqu’un de se sortir d’un schéma qui nuisait à son équilibre. Sans compter la capacité des médecins et des psychologues à aider celui-ci ou celui-là. Mais, du fait que ces domaines sont relativement clairs, bien définis et bien structurés, personne n’ira croire sérieusement qu’il peut s’investir dans l’étude des textes de médecine et de psychologie, ou dans l’étude des enseignements des médecins et des psychologues (qui enseigneraient en ces qualités même), en prenant cela comme un authentique cheminement spirituel. Et la capacité de la médecine et de la psychologie à aider les gens, est à distinguer du fait que des médecins et des psychologues peuvent être encore engagés dans des schémas de désir de domination.

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Il y a quelque chose d’analogue avec les enseignements du channeling. C’est-à-dire que ces enseignements contiennent des matériaux et des éléments qui peuvent aider les gens, dans des domaines variés. Un enseignement du channeling a une capacité d’aider d’autant plus importante qu’il émane de l’astral supérieur. Oui, les entités de l’astral supérieur peuvent être d’un grand secours et d’une grande aide, bien qu’elles puissent être engagées dans des schémas de prédations à base d’émotions positives, un peu comme vous-même pouvez prendre soin avec amour de vos plantes d’intérieur tout en mangeant sans état d’âme des salades et des carottes, prendre soin de votre chat et de votre poisson rouge tout en dégustant du saumon et du steak de bœuf… Comprenez-vous le caractère subtil et particulier de la prédation, qui peut aisément coexister avec des attitudes par ailleurs bienveillantes, et aussi avec la propension à prétendre à toute sorte d’identités et de fonctions cosmiques, ce qui est très courant parmi les entités astrales, qui ont des titres à faire pâlir d’envie les chefs d’états et les papes… comprenez-vous ces apparents paradoxes ?

Mais nous parlons ci-dessus d’une aide que l’on pourrait définir comme un coup de main subtil ou comme de la psychologie astrale. D’un côté, en effet les enseignements du channeling peuvent en aider beaucoup, notamment sur des plans émotionnels et psychologiques. D’un autre côté, non : l’enseignement du channeling n’est pas un enseignement spirituel réellement pertinent du point de vue de la démarche sérieuse vers l’Eveil. Dans le channeling, vous pourrez trouver des textes agréables, des explications réconfortantes, des prophéties rassurantes, des confirmations éclatantes de vos propres ressentis, des réponses précises à vos interrogations, des exercices de relaxation-visualisation plaisants et faciles à pratiquer… bref, vous pourrez trouver un écho puissant qui viendra consolider votre plaisir émotionnel et vous aider à mieux gérer certaines difficultés psychologiques ou relationnelles. Si votre « objet » est la recherche de soutien et de réconfort psychologiques, alors en effet l’enseignement du channeling sera parfait pour vous, et votre principal effort consistera à trier parmi les messages qui vous font le plus plaisir et ceux qui ne vous font pas plaisir : les uns viendront des vrais êtres de lumière de l’univers divin, les autres viendront des imposteurs du bas-astral, et tout sera simple, comme est simple le dessin d’avion que fait un enfant de 4 ans…

Le relativisme qui essaie de prétendre que tout est juste, tout est bien, chacun suit son chemin et c’est tout bon… est beaucoup plus un signe d’inculture ésotérique et de paresse intellectuelle, qu’un signe d’intelligence et de discernement. Si votre objet est la recherche de soutien et de réconfort psychologiques, alors le channeling vous conviendra parfaitement. Il vous conviendra beaucoup mieux que ne le feraient jamais d’authentiques enseignements spirituels ! Certes il n’y aura là rien qui puisse réellement vous permettre de cheminer sérieusement vers l’Eveil, mais quand on est en réalité dans le désir d’être apprécié, soutenu et réconforté, on se moque totalement de l’Eveil, tant qu’on peut grappiller du plaisir ici, du plaisir là, de l’ivresse par ici, de l’ivresse par là… Nous ne pouvons pas dire aux gens qui recherchent une voie pertinente d’Eveil dans le channeling : « Allez-y, vous êtes sur la bonne voie, et nous pouvons même vous conseiller ces channels en particulier, car ils canalisent un excellent Christ ou un excellent Saint-Germain »…

Les maîtres spirituels incarnés ne font pas de channeling, ils ne viennent jamais en disant : « Voilà, je canalise le Christ ou Dieu ou même le papa de Dieu »… et cependant ils sont les mieux placés pour avoir des contacts directs avec les univers et les êtres invisibles les plus élevés. Et de fait, des gens de leur entourage proche ont pu aisément constater que des maîtres incarnés comme sri Amma Amritanandamayi, mère Meera, sri Tathata, swami Premananda, swami Roberto, sri Kaleshwar, Gurumayi

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Chidvilasananda, Sheikh Nazim Haqqani, Thich Nhat Hanh, etc (pour ne citer que quelques noms seulement), s’entretiennent parfois avec des êtres invisibles, et témoignent d’une connexion ou d’une communion intérieures puissantes avec le Divin ou l’Absolu, sans jamais se mettre en posture de channeling : et pour cause, un être de conscience éveillée, quelque soit par ailleurs son type principal de réalisation intérieure, ne peut plus se laisser tromper par le mirage de l’astral, or c’est dans l’univers de l’astral que foisonnent les entités qui se présentent sous toute sorte d’identités, jusqu’à se dire Dieu. Le rapport qu’un maître spirituel et qu’un être de conscience avancée entretiennent avec l’invisible, diffère énormément des modalités du channeling. Dans ce rapport à l’invisible, ce qui compte ce n’est pas les discours ou messages des êtres invisibles, que les maîtres spirituels et les êtres de conscience avancée ne prennent quasiment jamais la peine de « canaliser », c’est l’approfondissement du lien direct avec l’immanence du Divin, et l’aspiration à traduire en « enseignements exprimés » le pur rayonnement qui en émane.

Le présent texte est le dernier que nous consacrons explicitement à la question du channeling. Nous aurons fait notre devoir en cette matière, libre à présent aux personnes qui viendront à croiser ce texte, de fonder ou pas leur cheminement spirituel principalement sur les enseignements du channeling, ou principalement sur les enseignements des maîtres incarnés. Si vous cherchez simplement des textes et des livres agréables traitant de divers sujets spirituels, des textes qui vont répondre comme par magie et dans le sens du poil à votre question d’hier soir, alors le channeling sera impeccable pour vous. Si vous cherchez de quoi vous sentir soutenu et réconforté à un niveau psycho-émotionnel, des conseils ponctuels pour vous aider à traverser le mal-être que vous avez ressentie après une petite dispute, alors le channeling pourra encore une fois vous être utile… Mais si vous cherchez dans le channeling de quoi faire un fondement solide à votre démarche vers l’Eveil –si vraiment vous en avez une qui soit réellement sérieuse–, alors nous vous disons que vous feriez mieux d’aller voir ailleurs, c’est-à-dire chez les maîtres incarnés ou dans des enseignements ayant été légués par des maîtres de leur vivant. Ça ne vous fait peut-être pas plaisir, mais si le plaisir émotionnel est encore votre principale mesure de discernement, alors ce n’est même pas la peine d’envisager la question.

En règle générale, chaque maître incarné œuvrant en tant qu’enseignant spirituel, prend soin de déployer ou de perpétuer un enseignement spirituel spécifique suffisamment consistant pour présenter en son sein un matériau pratique pertinent susceptible de permettre à celui qui le pratiquera avec sérieux de progresser vers la réalisation intérieure, ou du moins vers un type plus ou moins caractéristique de réalisation intérieure –car pratiquer par exemple l’enseignement technique de maître Jacques-Jean Quero ne conduit pas au même type de réalisation intérieure que la pratique de l’enseignement de sri Amma Bhagavan (à l’origine de la transmission du Deeksha).

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Avons-nous dit que l’ensemble du phénomène du channeling est fondé sur l’univers astral ? Oui. Avons-nous dit que toutes les prestigieuses identités ou fonctions cosmiques données dans le channeling sont purement et simplement des impostures ou des mensonges ? Eh bien, si une entité dit qu’elle vient de Vénus ou de Sirius, cela peut être tout à fait vrai. Mais si une entité vous dit qu’elle est le commandant d’une flotte intergalactique composée de millions de membres s’occupant de gérer des planètes et des galaxies, il y a 100% de chances que ce soit ni plus ni moins que l’un de ces innombrables scénarios de l’astral que les entités astrales affectionnent énormément. Idem si une entité vous dit qu’elle est un être de lumière de la 14ième dimension supervisant le rayon magenta dans cet univers local… Avons-nous dit que le channeling peut aider certaines personnes au plan événementiel et psychologique ? Oui. Avons-nous dit que certains channeling ont une telle résonance de plaisir émotionnel que certains peuvent parfaitement être convaincus que c’est là Dieu qui s’exprime en direct live ? Oui. Disons-nous vraiment qu’aucun channel ne canalise réellement les êtres de l’univers divin, malgré les déclarations 100% sincères de certains channels ? Oui. De l’intransigeance ? Non, simplement dire les choses telles qu’elles sont, et non telles que votre émotionnel aurait aimé qu’elles soient. Ça n’a aucune importance si le fait d’expliquer clairement et simplement ce qu’est le channeling nous vaut dans les milieux new-age une réputation d’agents de l’ombre –il en faut peu, dans ces milieux, pour être taxé d’œuvrer pour l’ombre, n’est-ce pas. L’important c’est que les énergies des textes feront leur chemin dans votre entendement, et votre compréhension continuera à s’affiner jusqu’au moment où vous serez capable de dépasser les belles énergies « amourantes » de l’astral supérieur.

Ceci étant, et afin de préciser quelque chose d’important que certains pourraient rapidement amalgamer à notre point de vue exprimé ci-dessus sur le channeling, il existe des médiums qui entrent réellement en contact avec d’authentiques défunts, et qui apportent une aide précieuse aux gens qui ont perdu des proches. Et dans le même ordre d’idée, il existe des médiums qui sont en contact avec des entités de l’univers manasique, qui se présentent en général simplement comme des « guides spirituels » ou comme des « êtres de lumière », mais sans des prétentions à des fonctions et à des titres cosmiques. Nous sommes-là dans une saine sobriété, assez loin des impostures astrales effrontées des Sananda et autres archanges Michaël ou Métatron. Les authentiques guides invisibles sont des entités de l’univers manasique qui disposent donc d’une conscience avancée, et qui peuvent réellement être d’une certaine aide dans le cheminement spirituel des êtres incarnés. Ce qu’un channel peut canaliser de plus élevé est une entité de l’univers manasique. Au-delà, le contact n’est plus du ressort d’un channel, il est du ressort d’un être de conscience éveillé, c’est-à-dire d’un maître spirituel –et les maîtres ne font pas de channeling, c’est-à-dire qu’ils ne posent jamais en secrétaire de l’invisible, bien qu’ils soient au sens fondamental des messagers du Divin, ce qui est très différent !

Yaguel Didier, excellente médium

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Comment savoir quand c’est une entité de conscience avancée qui s’exprime à travers un channel ? Il y a trois indices extrêmement simples, qui ne sont certes pas de valeur absolue, mais qui sont généralement valables. Le premier indice est que l’entité ne donne jamais de nom, bien qu’elle puisse dire un truc du genre « Je suis un être de lumière ». Le second indice est que l’entité ne donne jamais de fonction, bien qu’elle puisse dire quelque chose du genre « Je suis un guide spirituel ». Le troisième indice, vous devrez le trouver vous-même. Certains channels ont dans leurs contacts quelques entités de conscience avancée, au milieu de ce qu’on peut appeler une véritable invasion d’entités astrales aux grandes robes cosmiques. Quand on comprend un peu ce qui se passe, on doit pouvoir ajuster correctement son rapport aux médiums et aux channels. Les médiums qui s’occupent de communications avec des défunts, ou de l’utilisation de leurs aptitudes pour conseiller les gens dans les domaines factuels de leur existence, sont extrêmement utiles et on peut y recourir en sachant qu’ils sont là pour aider dans les domaines factuels, pas pour servir de pourvoyeurs d’enseignements et de voies d’Eveil. Le channeling doit être abordé avec lucidité pour ce qu’il est, c’est-à-dire un discours essentiellement astral : on peut y trouver un réel plaisir, car certaines entités savent raconter de merveilleuses histoires cosmiques qui feraient pâlir même les meilleurs romanciers ; et on peut y trouver soutien et réconfort, car certaines entités font d’excellents psychologues, bien qu’elles puissent être en même temps engagées dans des stratégies qui ne sont pas nécessairement pensées dans l’intérêt de l’humanité.

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La méditation solaire : origine et nature.

Certains inventeurs, inconnus ou célèbres, ont parfois travaillé durant de nombreuses années afin de mettre au point une technologie utile, et certains chercheurs, illustres ou anonymes, ont quelquefois étudié pendant plusieurs années avant de pouvoir découvrir de nouvelles propriétés ou de nouveaux procédés. Sans avoir la prétention de me comparer à ces êtres exceptionnels qui ont fait avancer la technologie et la science, il me semble pouvoir souligner que l’élaboration de la méditation solaire est un travail dans lequel j’ai dû m’investir quasiment à plein temps durant des années, quelque chose que je n’ai pu faire qu’en y concentrant l’énergie et le temps que d’autres consacrent habituellement à l’exercice d’un travail ou d’un métier normal, d’autant plus qu’il m’a été nécessaire d’explorer en profondeur différents aspects de « l’univers de l’invisible ». Des années difficiles d’études, de recherches, de tâtonnements et d’expérimentations qui peuvent apparaître, au jugement matérialiste de certains, comme des années improductives et donc inutiles parce qu’il s’agissait là d’une activité ne générant aucun revenu financier. C’est un jugement auquel j’ai fini par m’habituer, même si parfois cela peut être un peu triste lorsqu’il émane de personnes proches.

C’était en réalité des années extraordinaires où, avec le soutien de Christiane C. et de Régine C., j’ai pu mobiliser toute mon énergie afin d’élaborer une technique énergétique aussi pertinente que possible, sur fond d’un milieu saturé par une forêt dense de voies et de pratiques spirituelles ou énergétiques qui se focalisent, avec des niveaux de pertinence pas toujours très élevés, sur des aspects du potentiel humain qui ne sont pas nécessairement les plus intéressants du point de vue de la qualité ou de l’intensité de bonheur et de liberté qui peut s’en déployer. Dans l’absolu, la méditation solaire n’est bien évidemment pas la meilleure technique énergétique qui soit. Mais si l’on s’en tient au but spécifique qu’elle se propose, à savoir éveiller le noyau énergétique qui se situe dans la poitrine et que j’ai appelé « soleil intérieur », je pense pouvoir assurer que la méditation solaire est une technique énergétique présentant un niveau de pertinence et de sobriété élevé. Le soleil intérieur n’est pas l’unique centre énergétique important qui existe chez l’être humain, et son éveil peut ne pas intéresser tout le monde. Néanmoins c’est là un aspect important du potentiel énergétique humain, qui mérite vraiment que l’on s’y intéresse, même seulement à titre de curiosité intellectuelle.

La méditation solaire ne peut pas être présentée comme une technique qui serait en quelque sorte une création personnelle strictement originale. Tout au plus s’agirait-il d’une redécouverte ou d’une réélaboration, ce qui ne doit pas occulter le travail qui a été nécessaire à sa mise au point. Les principes moteurs de la méditation solaire étaient déjà au centre de la pratique spirituelle des mystiques et des sages de toutes les époques et de toutes les cultures. Si j’ai fait quelque chose de nouveau, c’est essentiellement d’avoir extrait ces principes de leurs gangues ésotériques, théogoniques et cosmogoniques, de les avoir réorganisés d’une manière plus optimale, pure et concentrée, et de les avoir reformulés selon leur stricte signification énergétique et technique, sans symbolisme

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inutile et sans scientisme injustifié. C’est quelque chose qui devait absolument être fait. Si je suis parvenu à faire ce travail, c’est en partie par l’exercice de certaines facultés intuitives et psychiques que j’ai la chance de maîtriser, et en partie grâce à l’inspiration des Maîtres –c’est-à-dire ces hommes et ces femmes qui ont éveillé leur propre soleil intérieur et qui se tiennent, pour la plupart, comme à l’arrière-plan du théâtre du monde. Une inspiration nourrie d’abord par des rencontres physiques avec des Maîtres dans ma jeunesse, et ensuite par une relation plus intérieure avec des Maîtres au fil des années.

La méditation solaire est une technique énergétique qui peut paraître simple, tellement simple que certaines personnes pourraient bien ne pas en comprendre la profondeur et la rigueur, et d’autres pourraient penser qu’ils peuvent la retoucher par-ci, la modifier par-là, l’amputer de ceci ou lui rajouter cela. Fondamentalement, mon rôle est simplement d’offrir au public des chercheurs et des curieux la méditation solaire sous sa forme la plus sobre, la plus simple, la plus efficace et la plus rigoureuse possible, et à partir de là chacun peut l’appréhender comme il le désire et chacun est libre de la retoucher de la manière qui lui conviendra le mieux, ou d’essayer de l’assimiler et de l’intégrer aussi correctement et profondément que possible. Mais quand on pratique la méditation solaire, et qu’on parvient à en saisir vraiment le propos, on se rend compte que derrière la simplicité se tiennent une justesse très rigoureuse et une profondeur très riche. Chaque élément de la technique est agencé et structuré d’une manière spécifique, et chaque action intérieure est inscrite dans une forme et une modalité précises. Il n’y a pas de mouvements extérieurs dans la méditation solaire, mais la précision et la rigueur de la pratique peuvent être aisément comparées à ce qui est requis formellement dans les arts martiaux internes ou dans des techniques traditionnelles de yoga. Il faut respecter l’intelligence propre de la technique et faire preuve aussi bien de discipline que de justesse dans la pratique, du moins si l’on veut atteindre les objectifs pour lesquels la technique a été mise au point.

Toute technique énergétique ou spirituelle, quelque soit son niveau de pertinence ou d’efficacité, est une combinaison, une structuration et une déclinaison d’une partie plus ou moins importante des éléments de base du travail sur soi. Ces éléments sont nombreux et le potentiel du soi est très vaste et varié, et il y a peu de chance de parvenir à l’élaboration d’une technique pertinente ou efficace si l’on n’en possède pas une connaissance suffisamment « précise et approfondie ». Pour ne citer que quelques éléments de base : les outils et les types de la respiration, les outils et les types de la visualisation, les outils et les types de la mentalisation, les outils et les types de la concentration, les outils et les types de la verbalisation, les outils et les types du mouvement, les outils et les types de la posture, les outils et les types de la transe, les outils et les types de la sensation, les outils et les types du silence, les outils et les types de l’immobilité, etc… Chaque élément du travail sur soi possède des dizaines de types et des centaines de configurations. Le potentiel du soi possède des myriades de centres et de structures énergétiques, des plus importants aux plus insignifiants, et ces centres et ces structures répondent à des modalités techniques souvent incompatibles, et quelquefois même opposées.

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Si les gens avaient d’assez bonnes connaissances en matière d’éléments du travail sur soi et de potentiel du soi, sans nécessairement être des « experts », ils seraient capables de voir que bon nombres de techniques ou d’exercices qui circulent dans les milieux qui s’intéressent au développement spirituel, au développement énergétique et au développement personnel, sont des techniques parfois erronées, parfois stériles, parfois de très faible pertinence… Mais les connaissances des gens en cette matière sont souvent très minces. Cependant, en fonction de leur type et de leur but spécifiques, il existe des techniques tout à fait pertinentes et ayant des objectifs réellement intéressants –c’est-à-dire quelque chose qui ne se limiterait pas simplement à dissiper le stress ou à ralentir l’agitation des pensées. Le plus simple, ce n’est pas d’essayer de juger analytiquement ou intellectuellement par soi-même du niveau de pertinence et d’efficacité d’une technique, car souvent en réalité on n’a pas toujours les connaissances qu’il faudrait. Le plus simple c’est de faire appel à son intuition, ou de voir ce qu’il en est de l’efficacité de la technique en regardant si elle a déjà permis dans un passé plus ou moins proche à certains de ses pratiquants sérieux d’atteindre le but envisagé dans cette technique.

En un sens un peu particulier, les mystiques éveillés de toutes les cultures signent la pertinence de la méditation solaire, notamment du substrat essentiel de la méditation solaire qui s’exprime dans l’activité intérieure qui consiste à rayonner par le cœur, avec intensité, l’énergie de l’amour ou de la joie. La structuration, la formulation et l’expression que j’en donne sont relativement neuves, mais le principe essentiel de la méditation solaire était déjà pratiqué il y a plus de 10 000 ans par les prêtres et les mystiques avancés de l’antiquité, partout dans le monde. Quoi qu’il en soit, le livre « Comment éveiller le soleil intérieur ? », écrit naturellement en collaboration avec Chris Iwen et édité aux éditions Altess, signe en quelque sorte la fin de mes années de recherches « exclusives ». Tout ce qui reste, c’est d’une part la pratique –car je suis évidemment un pratiquant de la méditation solaire, et l’éveil de mon soleil intérieur est encore une réalisation intérieure pour laquelle j’œuvre, et non une actualité intérieure déjà acquise–, et d’autre part l’extraordinaire possibilité de pouvoir me consacrer à l’écriture de livres de toutes sortes, depuis des romans spirituels jusqu’aux ouvrages humoristiques, en passant par des objets littéraires associant l’humour et la spiritualité. Le métier d’auteur, aussi difficile soit-il, est en réalité le seul qui m’intéresse, notamment à cause de la liberté de réflexion et des ressources pédagogiques qu’il recèle. J’espère que les gens trouveront dans « Comment éveiller le soleil intérieur ? » des outils et des informations qui pourront les aider dans leur développement intérieur, ou au moins enrichir leur compréhension dans le domaine énergétique et spirituel.

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Comment solliciter l’intervention du Seigneur ?

Dieu est-il là, quelque part autour de nous ou en nous, en train d’agir plus ou moins discrètement afin de guider nos vies et de conduire nos pas ? Ou plutôt Dieu est-il comme un observateur impartial qui n’intervient jamais, ou qui intervient si rarement ou si aléatoirement que cela ne change pas grand-chose de tenir compte ou pas de son action ? Un monde dans lequel Dieu intervient réellement, est-il vraiment un monde dans lequel peuvent surgir des événements comme l’esclavage, l’holocauste, le génocide rwandais ainsi que toutes ces souffrances et ces difficultés souvent douloureuses qui accablent quotidiennement des millions de gens ?

L’existence de la souffrance sous ses différentes formes, et le surgissement des difficultés de vies qui apportent trop souvent l’affliction et la douleur, tout cela ressemble à s’y méprendre à un démenti profond qui récuserait au pire l’existence même de Dieu, au mieux le désir de Dieu de venir en aide à ses créatures. Au fond, que sait-on vraiment de Dieu ? C’est-à-dire que sait-on vraiment de la Force Absolue qui se trouve être l’origine ultime de toutes choses, et qui est elle-même sans origine car au-delà des temps et des espaces ? En réalité on n’en sait rien. Les chrétiens disent que Dieu s’est exprimé et a dicté la Bible. Les musulmans font du Coran la parole de Dieu. Les hindouistes disent que Dieu a même souvent pris une forme humaine au fil des époques, et à en croire certains, Dieu serait actuellement incarné en Inde sous l’identité de Sri Saï Baba. Dans la nébuleuse des spiritualités, certains individus nous proposent dans des livres et des textes leurs conversations avec Dieu.

Sri Saï Baba est à l’origine d’importantes œuvres caritatives.

Il y a donc un bouillonnement extraordinaire à travers le monde, car tout le monde a le désir de voir le visage, d’entendre la voix ou de sentir la main de Dieu, du moins tous ceux qui croient en l’existence de Dieu d’une manière ou d’une autre. Peut-être que Dieu converse effectivement de vive voix avec certaines personnes, et peut-être même que Dieu s’incarne de temps à autre dans un corps humain. Après tout, Dieu étant tout-puissant, ces activités ne lui sont pas impossibles, et il n’existe pas d’arguments vraiment sérieux qui pourraient interdire de concevoir en théorie de telles choses. Et si vraiment Dieu a délivré un enseignement consigné dans un livre, ce livre ne saurait être

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que la référence absolue de toute vérité. Et si vraiment Dieu est incarné sous une identité humaine, cet individu ne saurait être que le meilleur guide spirituel qui puisse exister.

Au-delà de toutes ces questions, il y a un fait qui demeure : les êtres humains et les êtres subtils ont dans leur cœur une étincelle divine. Cette étincelle peut être développée à l’infini, probablement selon des paliers, des stades ou des niveaux, et cependant on peut dire qu’elle existe selon deux états : ou bien l’étincelle divine est encore en sommeil, ou bien elle a été éveillée. Chacun peut nuancer le propos autant qu’il le souhaite jusqu’à obtenir une présentation de la chose qui serait un peu plus conforme à ses préférences intellectuelles et émotionnelles, mais le fait demeure ce qu’il est : une étincelle divine en sommeil, ou une étincelle divine éveillée. Une fois que l’étincelle divine est éveillée chez un être, elle peut être développée à l’infini, de niveaux en niveaux. Et au-delà des techniques, des méthodes et des exercices, l’éveil de l’étincelle divine dépend essentiellement d’une activité intérieure déterminée : rayonner l’amour ou la joie de tout son cœur. Comme on dit : c’est pas sorcier.

Swami Roberto réside en Italie.

Qu’on parle des Anges et des Maîtres, on essaie en réalité de désigner ces êtres subtils et ces êtres humains qui ont éveillé leur étincelle divine, et qui parfois l’ont éveillé jusqu’à des niveaux que l’on pourrait dire vertigineux. Dans un sens très particulier, les Anges et les Maîtres sont des incarnations divines ou des êtres divins, mais il ne serait pas tout à fait exact de dire qu’ils sont des incarnations de Dieu –sauf à faire des raccourcis de langage. L’existence des êtres divins est un fait, tandis que les interventions ou les incarnations de Dieu « en personne » demeurent des choses beaucoup moins évidentes que certains ne le croient.

L’existence des souffrances et des difficultés pose la question de l’attitude de Dieu par rapport à la vie terrestre. C’est à chacun de se trouver la réponse qui lui conviendra le mieux, car en ce domaine beaucoup ne sont pas nécessairement capables de supporter la vérité. Mais la question la plus importante n’est pas de savoir pourquoi Dieu laisse se produire autant de souffrances et de difficultés, elle est plutôt de savoir comment solliciter l’aide du Ciel –et mettez derrière le mot Ciel toute réalité qui vous conviendra. On peut solliciter l’aide du Ciel, et il existe une manière relativement juste et assez efficace de le faire. Vous connaissez bien évidemment, de manière intuitive peut-être, comment faire.

L’acception la plus courante de la prière consiste en général à demander une intervention ou une autre de Dieu. C’est dans ce sens que nous allons parler ici de prière. Le fondement d’une vraie prière est qu’elle doit se faire avec le cœur. Si vous demandez avec votre mental ou avec votre émotionnel, vous serez évidemment entendu, mais pas par le Ciel. C’est avec votre cœur que vous devez prier afin d’être entendu par le Ciel. Et dans la prière, lorsque avec votre cœur vous appelez « Seigneur » ou « Dieu »… peut-être que Dieu est drapé dans une sorte d’indifférence absolue, mais au

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moins ce qui est certain c’est que les êtres divins vous entendent et réagissent à votre appel. Oui, lorsque vous priez le Seigneur avec votre cœur, les êtres divins vous entendent, prennent en compte votre demande, et mobilisent plus ou moins puissamment leurs énergies pour vous venir en aide. La puissance de leur aide sera en relation avec l’intensité de votre prière.

Ce n’est pas la peine de prier tel Ange en particulier, ou de prier tel Maître en particulier. Priez simplement le Seigneur avec toute l’intensité de votre cœur, et les êtres divins les plus disponibles à cet instant-là réagiront à votre prière et vous apporteront de l’aide. La forme la plus synthétique de la prière consiste simplement à dire dans votre cœur et avec intensité : « Seigneur, prends soin de moi » ou « Seigneur, prends soin de celui-ci ou de ceux-là », et répéter cela peut-être pendant cinq minutes, peut-être pendant plusieurs heures, peut-être sur plusieurs jours, ou même vous pouvez prier ainsi tous les jours… Vous pouvez prier debout, assis, à genoux, ou allongé, peu importe. Quand vous priez le Seigneur avec votre cœur, les êtres divins vous entendent et réagissent en vous apportant leur aide.

Vous n’avez pas besoin d’expliquer les détails, et ce n’est pas la peine d’essayer de planifier de quelle manière vous voudriez que le Seigneur vous aide. Par exemple, ce n’est pas la peine de dire : « Seigneur, fais que je réussisse ce concours », ou encore « Seigneur, fais que je sois guéri de cette maladie ». Certes, quand vous demandez avec votre mental ou votre émotionnel, il vaut mieux être précis dans votre demande car les forces qui se mobiliseront peut-être n’ont pas nécessairement la capacité de voir en profondeur ce dont vous avez réellement besoin et ce qui pourrait stimuler le développement de votre cœur, et peut-être que ces forces ne sont même pas capables ou enclines à aider au développement de votre cœur, même si elles sont peut-être prêtes à vous apporter confort et abondance.

Quand vous priez le Seigneur avec votre cœur, l’énergie intelligente de votre cœur dit aux êtres divins tout ce qu’ils ont besoin de savoir, et l’intelligence divine de ces êtres leur donne le pouvoir de discerner avec une parfaite justesse ce qu’il y a de mieux à faire pour vous venir en aide. La seule chose qui soit nécessaire, c’est que vous fassiez une demande d’aide avec votre cœur, c’est-à-dire que vous priiez, même ne serait-ce qu’une fraction de seconde. Les modalités de l’aide peuvent prendre des apparences ordinaires : des hasards heureux, des rencontres fructueuses, des intuitions judicieuses, des gens qui changent d’avis et permettent ainsi aux difficultés de s’aplanir, des traitements qui ont de meilleurs résultats, ou même parfois un sentiment de paix qui dissipe l’angoisse ou la peur… Mais il peut aussi arriver que les êtres divins interviennent de manière plus extraordinaire : une voix claire et distincte qui vous donne la bonne instruction, un être de lumière qui apparaît, un objet qui se matérialise, une guérison miraculeuse…

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On peut s’arrêter encore une fois, si on veut, à des questions certes importantes, mais sans réelle portée pragmatique. Comme par exemple se demander pourquoi les êtres divins laissent faire tant de souffrances et de douleurs. Lorsque cette question se rapporte à Dieu, la seule vraie réponse consiste à dire qu’il est tout simplement impossible de raisonner à propos des actes et des non-actes de Dieu. Et peut-être qu’il n’est pas loin d’en être de même à propos des êtres divins. Ce qui est certain c’est que les êtres divins apportent leur aide, lorsque l’on prie le Seigneur avec le cœur. C’est peut-être ce qu’il y a de plus important à savoir en ce domaine. Nous avons préconisé une forme très synthétique de prière : « Seigneur, prends soin de moi ». Mais dans toutes les traditions religieuses et spirituelles il existe des modèles de prière, et peu importe les mots que l’on met, peu importe qu’on les dise à haute voix ou pas, l’essentiel est de prier le Seigneur avec le cœur, et les êtres divins tendront et feront agir leur main secourable.

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La liberté spirituelle au-delà des libertés relativ es.

« Je suis libre de fréquenter qui je veux », cria un adolescent qui venait d’avoir dix-huit ans, tandis que ses parents inquiets essayaient de lui interdire de revoir l’un de ses amis qui, avaient-ils entendu dire, trempait dans des trafics de drogue. Les parents avaient beau dire, l’adolescent ne voulait rien entendre, il campait fermement sur sa liberté. Quelques jours plus tard, l’adolescent fut surpris par ses parents alors qu’il était en train d’ouvrir un petit sachet de poudre blanche. A peine ses parents tentèrent-ils de le raisonner, qu’il s’écria : « J’ai le droit de faire ce que je veux ». Malgré sa déclaration de liberté, lorsqu’il fut attrapé quelques semaines plus tard dans une rafle, les policiers lui refusèrent le droit de toucher de la drogue et se saisirent de lui par la force.

Peut-être qu’en regardant les choses de manière à dépasser les apparences immédiates, on pourrait se rendre compte que, contrairement à sa première déclaration, cet adolescent n’était pas libre de fréquenter qui il voulait. Ses programmes psychologiques particuliers, c’est-à-dire cette combinaison complexe issue d’une part des caractéristiques de son ego, et d’autre part des influences multiples du monde extérieur, dictaient ses désirs et ses penchants, et le conditionnaient à se choisir telle fréquentation plutôt que telle autre. Alors même qu’il se croyait et se disait libre, il demeurait prisonnier de ses programmes psychologiques.

Peut-on réellement appeler liberté le fait de pouvoir donner libre cours à ces désirs et ces penchants qui ne font qu’exprimer l’activité de l’ego ? Loin d’être une véritable liberté, il s’agit plutôt d’une soumission aux forces de l’ego. L’ego est porteur d’un principe de destruction et d’autodestruction, quelque chose qui fonctionne comme une sorte de générateur de souffrances, et certaines de ces souffrances peuvent se manifester de prime abord sous des formes plaisantes et grisantes. Chez l’adolescent ci-dessus, la nature de ses fréquentations devait probablement lui procurer le sentiment enivrant d’être une sorte de « dur », et ses expériences avec la drogue devaient certainement lui faire vivre des sensations « psychédéliques ». L’autorité parentale, certainement assez peu marquée dans son cas, n’est pas parvenue à lui imposer les règles et les garde-fous qui lui auraient peut-être été utiles. Mais l’autorité sociale, incarnée entre autres par les policiers, l’a rattrapé et lui a imposé sa loi.

La société est dotée d’un ensemble de lois, elle impose un ensemble d’obligations, et elle induit un ensemble d’influences. En d’autres termes, la société exerce un certain pouvoir, et ce pouvoir présente tour à tour des visages séducteurs et des visages tyranniques. Par quelque inversion étrange du sens des choses, il est devenu coutume d’appeler liberté le fait de se soumettre au pouvoir social, avec un consentement plus ou moins explicite. Un homme à qui l’un de ses collègues venait de proposer de participer à un hold-up, répondit avec une certaine véhémence : « Je ne veux rien savoir, je veux conserver ma liberté ». Peut-être voulait-il signifier qu’il ne désirait pas contrevenir aux lois sociales qui interdisaient de telles choses, et peut-être disait-il cela aussi bien pour

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se conformer à une certaine idée de la rectitude morale, que pour éviter de tomber sous le coup d’une peine administrée par des juges.

L’homme ordinaire est soumis au moins à deux champs de forces : les forces de l’ego, et les forces de la société. Chacun de ces jeux de forces définit comme un cadre fait de conditionnements, de stimulations et de contraintes… Un sentiment de liberté, en réalité illusoire, peut surgir lorsque les caprices de l’ego rencontrent peu de résistance dans la société, c’est-à-dire lorsque le champ social offre des garanties plutôt grandes à la libre expression des désirs et des penchants les moins brutaux de l’ego. C’est ainsi par exemple qu’en Occident, de jeunes femmes estiment que c’est une vraie liberté de pouvoir se percer le nombril et de pouvoir se promener dans la rue avec des jupes presque au ras des fesses. Et c’est également ainsi que de jeunes gens trouvent que c’est assurément un véritable acquis social de pouvoir regarder librement des films qui n’ont visiblement pas été tournés en l’honneur de ce qu’il y a de meilleur en l’homme. D’un côté la société réprime les expressions brutales ou trop destructrices de l’ego : c’est ainsi qu’elle interdit et condamne les meurtres, les vols, les viols, etc. D’un autre côté, la même société semble inciter les gens à adopter des programmes psychologiques assez peu propices au développement intérieur de l’individu : c’est ainsi qu’elle encense et encourage la compétition, l’arrivisme, le matérialisme, l’autoritarisme…

Un sentiment d’injustice, ou une forte sensation d’absence de liberté, se manifeste souvent lorsque la société essaie de réduire le terrain d’expression des caprices de l’ego. Lorsqu’elles ne se sont simplement pas accoutumées à cet état de fait, de nombreuses femmes en Orient doivent vivre comme une injustice atroce l’obligation qui leur est faite de porter le voile, ou la contrainte familiale et sociale qui s’exerce sur elles afin qu’elles ne puissent pas poursuivre leurs études au-delà d’un certain niveau. Peut-être existe-t-il des femmes qui s’accommodent très bien du port du voile et y trouvent même un certain plaisir, mais cela est assez difficile à imaginer à travers le regard de l’Occident.

Au-delà des désirs et des penchants de l’ego, et de leurs rapports avec les forces sociales, il faut reconnaître que la personnalité physique et psychologique a des besoins que l’on peut qualifier de légitimes. Il y a liberté, certes relative, lorsque les forces sociales s’organisent de sorte à ce que chacun puisse satisfaire ses besoins de manière convenable, dans le respect des besoins d’autrui. Il s’agit non seulement de faire de l’espace afin que la recherche de satisfaction de ces besoins puisse s’exprimer sans contrainte arbitraire, mais il s’agit aussi d’apporter aux gens, lorsque c’est nécessaire ou souhaitable, une aide et un soutien significatifs dans ce domaine. C’est sur ce terrain que l’on pourrait parler de liberté horizontale, et cette liberté n’a pas grand-chose à voir avec les rapports entre les caprices de l’ego et les forces sociales, elle concerne principalement le domaine des besoins légitimes de la personnalité physique et psychologique.

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Qu’est-ce qui permet d’élargir l’espace de liberté horizontale des hommes ? Deux forces au moins participent de cet élargissement : les réalisations de la technoscience d’une part, et les institutions sociales d’autre part. La machine à laver a beaucoup plus contribué à alléger le fardeau de la mère de famille, que d’interminables doctrines philosophiques sur le statut ontologique du travail. Le train et la voiture ont été des contributions plus importantes pour la liberté de mouvement des gens, que ne l’ont été les systèmes philosophiques traitant des catégories métaphysiques de l’espace et du temps. L’institution des congés payés ou encore la limitation légale du temps de travail, qui étaient des « opérations » dans les institutions sociales, ont eu plus d’incidences du point de vue des conditions de vie, que n’en ont eu des débats érudits à propos des sous-entendus existentialistes du concept de vie.

Il n’y a pas vraiment de liberté horizontale dans une société où un simple paludisme peut tuer, faute de remèdes suffisamment efficaces ; une société où les gens n’ont que la peau sur les os tant la nourriture serait rare et difficile ; une société où une poignée de gens pillent et brutalisent selon leur fantaisie… Il n’y a que très peu de liberté horizontale dans une société qui serait organisée de manière à entraver plus ou moins brutalement la satisfaction des besoins légitimes de la personnalité. Et il n’y a pas d’espoir d’élargissement de la liberté horizontale dans une société où les gens se résignent simplement à leur sort, essayant par exemple de trouver une posture mentale ou une autre pour s’accommoder de ce qui sera perçu comme inévitable : une espérance de vie qui ne dépasse pas les trente cinq ans, la moitié des enfants qui meure peu de temps après leur naissance, et la moitié de ceux qui survivent qui se retrouve porteuse de déficiences diverses…

Acquérir, préserver ou élargir son espace de liberté horizontale… tout cela est une opération qui dépend, à un niveau individuel, d’un certain nombre de facteurs, parmi lesquels la volonté et la capacité de l’individu : à intégrer des connaissances et des compétences, à acquérir des moyens matériels et financiers, à nouer des relations sociales saines… Le jeu de la vie, pour ainsi dire, vous place toujours dans certaines conditions horizontales. Vous pouvez vous en contenter, vous pouvez aussi laisser se dégrader ces conditions, et vous pouvez également œuvrer pour élargir et consolider votre espace de liberté horizontale. Le pouvoir que l’on a sur son espace de liberté horizontale est un pouvoir que l’on peut développer. Cette possibilité de développement

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appartient au champ du développement personnel, et ce champ s’étend jusqu’au domaine un peu particulier des stratégies de réussite qui s’appliquent dans divers domaines.

Mais que constate-t-on lorsqu’on examine de près la liberté horizontale ? Aussi vaste que puisse être l’espace de liberté horizontale, cela ne désamorce pas un certain fond de souffrance qui semble consubstantiel à l’être. On a vu des gens se suicider de désespoir, ou se perdre dans les drogues pour essayer de colmater une angoisse béante, alors même qu’ils avaient acquis une situation horizontale parfaitement aisée et tout à fait enviable. Et on a vu des gens, certes extrêmement rares, qui demeuraient inconditionnellement radieux et sereins alors même qu’ils se trouvaient dans des situations matérielles et relationnelles pénibles, et dans certains cas ils subissaient jour après jour toutes sortes d’exactions. La liberté horizontale est une liberté de la personnalité, plus précisément quelque chose qui concerne l’état de satisfaction ou d’insatisfaction des besoins de la personnalité, et cela n’a pas grand rapport avec ce qui peut être défini comme liberté verticale, c’est-à-dire liberté spirituelle. Tant que la liberté spirituelle n’est pas réalisée, l’individu se trouvera toujours quelque part dans le sillage des forces de l’ego, et ce fond de souffrance qui demeure même lorsque tous les besoins sont satisfaits, est simplement la perception que l’on est encore sous l’influence des forces de l’ego.

L’histoire de l’adolescent qui a servi à introduire ce propos, dépeint un individu comme un autre, soumis aux forces de l’ego. La liberté spirituelle ne se trouve ni dans la soumission ni dans le rejet du pouvoir de l’ego. Ce n’est certainement pas en ouvrant la boîte crânienne pour bidouiller dans les programmes psychologiques, que l’on changera quoi que ce soit à la domination fondamentale que l’ego exerce sur l’être. Troquer un programme psychologique qui vous inclinait à boire de l’alcool plus que de raison, tout en infligeant un sentiment de honte, contre un nouveau programme qui va vous libérer de l’alcoolisme, mais qui va en même temps soulever en vous un sentiment de mépris à l’égard de ceux qui restent alcooliques, cela revient un peu à troquer la peste contre le choléra. Certes, il est souvent judicieux de faire un travail psychologique ou de suivre une psychothérapie lorsque des structures de la psyché perdent de leur équilibre, tout comme il est nécessaire de prendre soin du corps pour en rétablir ou en maintenir la bonne santé. Mais lorsqu’il est question de transcender l’ego et de réaliser la véritable liberté spirituelle, le chemin est différent.

Il y a simplement au cœur de l’être, un principe de lumière qui demande à être éveillé. Et de cet éveil intérieur découle la dissipation et l’annihilation du pouvoir de l’ego, ainsi que la floraison d’un état intérieur de joie et de liberté. Un jour, un maître spirituel qui était sorti tout l’après-midi afin d’aller régler quelques affaire pressantes que lui imposaient les autorités de sa ville, trouva en rentrant sa maison en train de brûler. Tout ce qu’il possédait était là, et le feu semblait se faire un plaisir de tout réduire en cendre.

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L’incendie était intense, et avant que la première goutte d’eau ne puisse être jetée sur les flammes, trois autres maisons en plus de celle du maître avaient déjà été détruites. Les gens qui habitaient dans les autres maisons parties en fumée ne cessaient de se lamenter, et leur affliction était grande. Mais le maître avait regardé sa maison brûler avec un large sourire et à un moment il se mit presque à danser, tant il était saisi d’un bonheur incompréhensible. Lorsqu’on lui demanda pourquoi il réagissait de cette manière alors qu’il venait de tout perdre, il expliqua simplement : « C’était un grand et merveilleux feu, c’était tellement beau. Et en brûlant tout ce que je possédais encore, ce feu m’a rendu beaucoup plus léger, et vous ne pouvez savoir quelle joie cela est ».

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Qu’est-ce que la spiritualité ?

Au fondement de la spiritualité, on trouve la notion de conscience. Et pour proposer une définition rapide de la spiritualité, il est possible de dire qu’il s’agit de la démarche qui vise à l’élévation du niveau de conscience. L’homme a devant lui de nombreuses possibilités de développement. Par exemple, il peut œuvrer pour augmenter ses possessions matérielles, ou pour affiner ses attributs physiques, ou encore pour accroître ses compétences intellectuelles. Il n’est pas faux de souligner que la spiritualité constitue l’une des possibilités de développement des potentialités humaines. Mais, contrairement aux autres possibilités, la spiritualité semble concerner directement ce qu’il y a de plus essentiel en l’homme, c’est-à-dire la conscience.

Qu’est-ce que la conscience ? Il est possible de proposer la réponse suivante : la conscience c’est cette force subtile que nous sommes, au-delà de notre corps, de notre cerveau, et de nos attributs corporels et cérébraux. Les caractéristiques comme la capacité de vouloir et de désirer, la capacité de comprendre et de concevoir, la capacité de ressentir et de percevoir… trouvent leurs racines ultimes dans la conscience, bien qu’elles s’expriment à travers le relais cérébral et corporel. Mais on peut aussi décrire la conscience comme cette force qui, en nous, constitue l’essence de la paix et de la volonté. Et dans cette acceptation, élever le niveau de conscience signifie simultanément : accroître la qualité de la paix intérieure, et augmenter le pouvoir de la volonté.

Qu’est-ce qu’on entend par paix intérieure et par pouvoir de la volonté ? La paix intérieure dont il est question, est une manière de synthétiser tout ce qu’on peut comprendre en termes de joie, d’amour, de bienveillance, de compassion, de sérénité, d’équanimité, etc. Autant dire qu’il s’agit d’une expression générique pour désigner cette énergie unique qui se manifeste par mille nuances lumineuses. On n’aurait pas tort de dire que c’est une chose indescriptible. Mais comme toujours dans ce genre de cas, il est possible d’évoquer, d’esquisser, d’approcher… Il appartient ensuite à chacun de faire un bond intuitif au-delà des mots, pour saisir le véritable sens.

Et qu’en est-il du pouvoir de la volonté ? Il est beaucoup moins aisé à esquisser, que la paix intérieure. La conscience a un certain pouvoir sur la réalité en général, et sur la matière-énergie en particulier, et ce pouvoir est ce qu’on peut appeler la volonté. Plus le niveau de conscience est élevé, plus le pouvoir de la volonté est grand. Et c’est exactement la même chose du point de vue de la paix intérieure : plus la conscience est développée, plus la paix intérieure est profonde. La paix intérieure et le pouvoir de la volonté sont deux aspects de la conscience. Il n’est pas possible de développer un aspect, sans induire le développement de l’autre. Et d’ailleurs, il ne s’agit pas de développer un aspect ou un autre, il s’agit de développer la conscience.

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Il faut éviter de confondre la conscience, et d’autres potentialités humaines. D’un point de vue matériel, un être humain c’est : un corps et un cerveau. Et d’un point de vue que l’on pourrait qualifier d’énergétique, bien que le terme soit très approximatif dans cet usage, un être humain se compose : du substrat émotionnel, du substrat mental, du substrat neuro-énergétique, et de la conscience. On peut définir brièvement ces différents substrats. Le substrat émotionnel est l’aspect du cerveau qui est responsable des émotions, des sentiments et des désirs. Le substrat mental est l’aspect du cerveau qui est responsable des pensées, des idées et des représentations. Et le substrat neuro-énergétique est l’aspect du cerveau qui est responsable des capacités dites paranormales.

Du point de vue de la spiritualité, la conscience est une réalité énergétique en soi, qui ne peut se réduire en rien à quelque aspect du cerveau et du corps. Il n’est donc pas possible de désigner comme spiritualité, une démarche qui viserait principalement le développement des aptitudes corporelles, cérébrales, émotionnelles, mentales ou paranormales. Néanmoins, la spiritualité tient compte des différents aspects de l’être humain. Il faut simplement préciser qu’elle se fonde essentiellement sur le développement de la conscience, et tout autre aspect de l’être humain est envisagé, dans cette optique, selon ce qu’il est possible d’en tirer de valable pour l’élévation de la conscience.

Dire que la conscience est une réalité énergétique, c’est en même temps préciser qu’il ne s’agit pas d’une notion brumeuse ou non-substantielle. Bien que la conscience soit nécessairement quelque chose de fluide, elle n’est pas dénuée de centres. En effet, c’est au pluriel qu’il faut dire centres lorsqu’il s’agit de la conscience. Du moins si l’on désire intégrer plusieurs types de spiritualité, c’est-à-dire plusieurs types de démarches partageant le même dessein : le développement de la conscience. La conscience est donc un champ énergétique comprenant plusieurs foyers. Mais le nombre de ces foyers n’est pas illimité, bien que le champ énergétique général puisse se définir comme étant sans limites. Les foyers sont limités et localisés, pour ainsi dire, tandis que le champ s’étendrait à l’infini.

Mais avant d’évoquer plus précisément cette notion de « centres de conscience », il est nécessaire de revenir sur la paix intérieure. Quand le niveau de conscience dépasse un certain degré de développement, la paix intérieure se transforme en paix inconditionnelle. Il n’est pas besoin de savoir ce qu’il en est, à ce moment-là, du pouvoir de la volonté. La paix inconditionnelle signifie évidemment : joie inconditionnelle, amour inconditionnel, compassion totale… En d’autres termes : bonheur inconditionnel. Le seuil à partir duquel on réalise la paix inconditionnelle, est ce qui est appelé l’Eveil, dans le sens magistral et spirituel du terme. La conscience peut naturellement être encore développée bien au-delà de ce seuil. Ce qui signifie qu’il existe des niveaux supérieurs d’Eveil.

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Le but de la spiritualité est l’Eveil. Mais, on l’aura compris, l’Eveil est lui-même un seuil, et non un plafond. C’est le niveau de conscience à partir duquel la paix intérieure devient constante, et la joie intérieure permanente. C’est le niveau de conscience à partir duquel le bonheur inconditionnel est réalisé. Mais l’Eveil n’annihile pas le mental et l’émotionnel. L’Eveil signifie surtout que l’on demeure dans une paix intérieure stable et profonde, quoi qu’il se passe pour le corps et le cerveau, et pour le mental et l’émotionnel. Pour le dire rapidement, l’Eveil représente un certain niveau de développement de la conscience. L’Eveil n’est pas la joie inconditionnelle, ou la vision directe du réel, ou la libération par rapport à l’ego. L’Eveil n’est réductible à rien de tout ça. L’Eveil est à proprement parler la réalisation énergétique qui caractérise la conscience éveillée, et chacune des choses mentionnées est un attribut de la conscience éveillée.

Il est plus correct de décrire l’Eveil en termes de réalisation énergétique de la conscience, plutôt que sous l’angle des aptitudes qui émergent naturellement d’une conscience éveillée. Tout comme le soleil n’est pas la somme des rayons de soleil, de même la conscience éveillée n’est pas la somme de ses aptitudes. L’Eveil a des implications spécifiques en termes de capacités de compréhension, de perception, etc. Il serait cependant mal indiqué d’occulter la base énergétique de l’Eveil, pour mettre l’accent sur ces implications, comme si ces implications étaient ce qui a permis et déterminé l’Eveil. Pour reprendre l’image ci-dessus, ce ne sont pas les rayons du soleil qui génèrent le soleil.

Comment la notion d’Eveil s’articule-t-elle avec la notion de centres de conscience ? L’articulation se trouve précisément dans l’équivalence suivante : l’Eveil c’est lorsque l’un au moins des centres de conscience a été activé. Et l’on parle d’une activation énergétique définitive et significative, et non d’une expérience transitoire de stimulation énergétique. La chose est d’autant plus difficile à imaginer, qu’il n’existe aucun phénomène naturel qui puisse correctement servir d’illustration. Donc, l’Eveil se produit lorsqu’un centre de conscience s’active. On parle de conscience éveillée, quelque soit le centre de conscience spécifique qui ait été activé. Et l’Eveillé est la personne qui a réalisé l’Eveil. On peut dire qu’il y a autant de types d’Eveil, qu’il y a de centres de conscience. On peut parler d’Eveil au singulier pour la raison que toutes les formes d’Eveil impliquent la paix inconditionnelle. Mais le singulier s’arrête là.

Quels sont les différents types d’Eveil ? Il est possible d’en distinguer au moins trois types. Il faut préciser ici que les expériences énergétiques transitoires sont autre chose que la réalisation d’une forme ou d’une autre d’Eveil. Comme cela a déjà été souligné, l’Eveil est une réalisation énergétique définitive, qui implique l’établissement de la conscience dans la paix inconditionnelle. La notion de paix inconditionnelle étant elle-même extrêmement riche en nuances internes. Une expérience énergétique transitoire n’est pas la réalisation de l’Eveil, y compris lorsque cette expérience induit des transformations psychologiques positives et significatives. Il existe un malentendu à ce niveau dans certains milieux, car le bénéficiaire d’une expérience forte, peut croire qu’il a réalisé l’Eveil, alors même que sa conscience ne se trouve pas encore établie dans la paix inconditionnelle.

Quels sont les trois types d’Eveil qui sont distingués ici ? Il s’agit de l’Eveil extatique, de l’Eveil haral, et de l’Eveil solaire. Les termes paraîtront probablement nouveaux, mais les réalités énergétiques qu’ils désignent sont connues depuis des millénaires au sein de différentes traditions spirituelles. L’Eveil extatique concerne le centre de conscience situé au sommet de la tête. L’Eveil haral concerne le centre de conscience

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situé dans la région du ventre et connu sous le nom de hara. Et l’Eveil solaire concerne le centre de conscience situé dans la région de la poitrine et connu sous le nom de sacré-cœur… Ces centres de conscience relèvent de la seule réalité énergétique de la conscience, et leur localisation par rapport au corps ne doit pas laisser penser qu’il s’agit d’organes subtils du corps. Il serait également malencontreux de chercher à les identifier comme des chakras, car ce n’en est pas. Certains de ces centres partagent la même localisation générale que certains chakras, mais au niveau des réalités subtiles, deux choses distinctes peuvent très bien occuper le même espace.

Tous les Eveillés se ressemblent, en ceci qu’il est possible de décrire leur condition par deux caractéristiques au moins : d’une part ils sont installés dans la paix inconditionnelle, et cette condition peut être perçue par un observateur relativement calme, c’est-à-dire non-engagé dans quelque forme de réaction émotionnelle ou mentale susceptible de troubler l’observation ; et d’autre part ils sont capables, par quelque forme de transmission énergétique directe, de susciter une expérience énergétique forte chez une personne. Ces deux caractéristiques ont servi de matière à des milliers de témoignages impliquant des gens ayant côtoyé des Eveillés.

L’Eveil, c’est le bonheur inconditionnel, pour l’exprimer en termes qualitatifs. Un Eveillé est donc quelqu’un qui a réalisé le bonheur inconditionnel. Et l’Eveillé est capable, en suscitant chez une personne une expérience énergétique significative de paix ou d’extase, de donner à cette personne un aperçu saisissant du bonheur inconditionnel. Un Eveillé peut évoquer l’Eveil, sous l’angle de ce que cela implique dans la compréhension du monde, dans la représentation de l’univers, dans la perception de l’individualité, dans la vision du réel, dans le rapport à la structure sociale, dans la relation à autrui, dans la structure psychologique, etc. Aussi intéressante que soit cette manière d’expliciter l’Eveil, elle ne saurait constituer une réponse à la question « Comment réaliser l’Eveil ? ». Elle n’est même pas une réponse à la question « Qu’est-ce que l’Eveil ? ».

L’Eveil n’accorde pas des compétences spéciales du point de vue intellectuel. En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’une personne est éveillée, qu’elle va acquérir de ce fait de hautes connaissances dans un domaine qu’elle n’a jamais étudié. Par exemple l’Eveillé qui n’a pas étudié la biologie à un niveau avancé, en sait moins en ce domaine qu’un docteur en biologie. Si donc quelqu’un veut apprendre la biologie, il vaut mieux pour cette personne s’adresser à un docteur en biologie, plutôt qu’à un Eveillé. Néanmoins, on peut certainement supposer que l’Eveil augmente significativement le pouvoir de l’intuition ainsi que la capacité d’acquérir des connaissances. Mais cela n’a rien à voir avec quelque chose comme la science infuse ou l’omniscience. Tout comme l’Eveil ne transforme pas une personne en expert en biologie, de même il ne transforme pas la personne en expert de science énergétique. Etant entendu que l’on désigne ici par science énergétique, la science du substrat énergétique de l’être humain, ce qui inclut la conscience puisqu’elle est fondamentalement une réalité énergétique. Donc, afin

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d’acquérir une connaissance approfondie du substrat énergétique humain, l’Eveillé doit passer par un processus d’apprentissage et d’étude.

Tout cela permet de comprendre pourquoi un Eveillé n’est pas nécessairement capable d’expliquer clairement les bases énergétiques qui sous-tendent la conscience ainsi que les autres aspects de l’être humain. Et ceci permet également d’expliquer pourquoi un Eveillé ne comprend pas forcément en quoi consiste énergétiquement son propre Eveil. Il arrive souvent que l’on ait un Eveillé dont la réalisation est parfaitement authentique, mais dont le discours à propos du développement spirituel manque cruellement de précision et de pragmatisme. Ces Eveillés ne prennent simplement pas le temps indispensable, et ne consacrent pas l’effort nécessaire pour étudier minutieusement les fondements énergétiques de la conscience. Les raisons à cette négligence sont probablement multiples, mais elles ne peuvent être évoquées ici. Même si l’Eveillé n’est pas d’emblée un expert en science énergétique, son pouvoir de transmission énergétique peut lui permettre de stimuler le développement spirituel des autres. Cette stimulation est parfaitement capable de suppléer les insuffisances nées d’une connaissance intellectuelle faible et erronée du substrat énergétique. Et c’est précisément pour cette raison que les Eveillés qui occupent la fonction d’enseignant spirituel, ne ressentent pas la nécessité de rectifier et d’approfondir leurs connaissances intellectuelles à propos de la conscience. L’exigence d’une connaissance approfondie de la science énergétique, ne concerne par les Eveillés œuvrant comme enseignants spirituels. Elle concerne principalement les chercheurs spirituels avancés qui endossent un peu tôt la fonction d’enseignant spirituel. Car, ne disposant pas d’un pouvoir de transmission énergétique très important, ils doivent palier à leur insuffisance énergétique par une parfaite compétence intellectuelle. Cependant, un Eveillé qui aurait une parfaite connaissance de la science énergétique, ferait un enseignant spirituel nettement plus pertinent.

On aura compris implicitement que l’enseignant spirituel est celui dont la fonction consiste à aider les chercheurs spirituels à cheminer vers l’Eveil. Et un chercheur spirituel est la personne qui aspire à réaliser l’Eveil, et qui travaille concrètement en ce sens. Peut-être est-il besoin d’indiquer une différence entre le chercheur spirituel, et le spiritualiste. Le spiritualiste ne recherche pas l’Eveil, bien qu’il puisse être intellectuellement intéressé par le concept d’Eveil. Le spiritualiste est la personne qui accepte, plus ou moins clairement, certaines notions non-matérialistes. Un spiritualiste peut être très érudit, ou au contraire disposer de très peu de connaissances non-matérialistes. Et il peut arriver souvent que de simples spiritualistes aient nettement plus de connaissances non-matérialistes que des chercheurs spirituels. En effet, le chercheur spirituel est engagé dans un travail intérieur visant l’Eveil, il n’est pas nécessairement investi dans une accumulation ou une assimilation de connaissances non-matérialistes.

La réalisation de l’Eveil se produit comme le résultat d’une pratique énergétique. L’Eveil ne se produit pas seul, il découle toujours de la pratique régulière d’une forme ou d’une autre de méditation ou de prière. Même lorsqu’un Eveillé dit s’être éveillé sans rien faire, ce rien signifie généralement que la pratique n’était pas formalisée, à moins qu’il ne signifie que l’Eveillé n’a pas compris intellectuellement comment il est parvenu à l’Eveil. Mais il y a toujours une certaine ascèse intérieure dont la culture a permis la réalisation de l’Eveil. Cela, il faut le souligner. Et on ne peut pas se considérer comme un chercheur spirituel sérieux, si on n’est pas investi dans une pratique énergétique spécifique. A ce propos, il serait judicieux de noter un fait qui est remarqué de tous, mais qui est rarement regardé en face. Il s’agit du très faible taux de réussite parmi les

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chercheurs spirituels. Sur dix mille chercheurs spirituels, il ne s’en trouvera que deux ou trois qui réaliseront l’Eveil au bout d’une trentaine d’années de quête spirituelle, et l’écrasante majorité mourra certainement sans avoir réalisé l’Eveil. Ce très faible taux de réussite tient à deux facteurs : une compréhension brumeuse et erronée de ce qu’est l’Eveil ; et une pratique énergétique trop diluée, lorsqu’elle n’est pas carrément fondée sur une technique ayant un niveau insuffisant de pertinence. On peut même résumer le problème dans la dilution ou la non-pertinence de la pratique énergétique. Car l’on réalise naturellement l’Eveil avec une pratique disciplinée et pertinente, avec ou sans une compréhension correcte de ce qu’est l’Eveil.

On peut proposer à présent une meilleure définition de la spiritualité. Il s’agit tout simplement d’une démarche visant la réalisation de l’Eveil. La spiritualité consiste concrètement dans la pratique d’une technique énergétique, car l’Eveil est le résultat d’une bonne pratique énergétique. Il existe des techniques énergétiques dont le niveau de pertinence n’est pas trop bas. Il n’est pas question de citer des noms de techniques en particulier. Il suffit de souligner qu’il s’agit de différentes formes de méditation et de prière, où l’accent est mis sur différents types de concentration et certains exercices respiratoires. Les termes prière et méditation sont génériques, et celui qui dit qu’il prie ou qu’il médite, peut désigner par là la pratique d’une technique énergétique sophistiquée, qui n’aurait qu’un lointain rapport avec l’idée générale que le tout public peut se faire de la méditation et de la prière. Il est à noter également qu’une technique d’Eveil n’est pas nécessairement destinée à susciter à court ou moyen termes de fortes expériences énergétiques. La plupart des techniques d’Eveil relativement pertinentes, font un travail énergétique en profondeur, qui n’est pas supposé susciter des manifestations dans les circuits énergétiques superficiels ou dans le substrat neuro-énergétique. Les chercheurs spirituels peuvent avoir tendance à incliner vers la recherche d’expériences énergétiques, et donc vers la pratique de techniques fournissant plus ou moins rapidement des expériences énergétiques. Cela contribue au très faible taux de réussite parmi les chercheurs spirituels, et la satisfaction émotionnelle d’avoir vécu une belle expérience énergétique peut faire oublier la nécessité de faire un travail plus profond, plus sobre et plus sérieux.

La majorité des chercheurs spirituels est en réalité incapable de cheminer vers l’Eveil sans l’aide d’une structure claire. Que donnerait le sport si les sportifs étaient livrés à eux-mêmes, dépourvus de clubs et d’entraîneurs ? Cela virerait rapidement à l’amateurisme le plus flasque, et l’on n’aurait pas de réels champions. On peut faire le même constat à propos de la science, si les universités et les professeurs disparaissaient : on n’aurait plus de véritables experts, seulement une foule de gens qui en sauraient un peu sur tel détail, mais qui n’auraient pas une compétence poussée en une discipline. Seuls quelques rares individus, quelque soit le domaine, sont capables de progresser significativement sans l’aide d’une structure claire. Les autres ont besoin d’une aide structurée. La spiritualité, pour en parler en termes sociaux, manque de structure, et c’est cela qui induit un si faible taux de réussite. De quoi parle-t-on exactement ? Les organisations spirituelles foisonnent, mais en général elles ont plus à voir avec des groupes idéologiques, plutôt qu’avec des lieux de pratique. Et c’est précisément cela qui fait défaut : des centres de méditation, pour utiliser une expression générale. Des centres sérieux, où les gens pourront apprendre une technique suffisamment pertinente, recevoir l’apport énergétique d’un Eveillé ou les conseils techniques d’un chercheur avancé, et pratiquer quotidiennement environ deux heures. Si des centres de méditation pertinents existaient, plus de trente pour cent des chercheurs spirituels qui y seraient, réaliseraient probablement l’Eveil en moins d’une quinzaine d’années de pratique.

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Mais, compte tenu du contexte occidental actuel, notamment en ce qui concerne l’attitude des autorités publiques et des grands médias par rapport aux organisations non-matérialistes, il vaut mieux inviter les chercheurs spirituels à redoubler de sérieux dans leur pratique personnelle, plutôt que de suggérer la création de centres de méditation sobres et sérieux. Car ces centres et ceux qui voudront aller y méditer, pourraient faire l’objet de la même stigmatisation politique et médiatique. Que les chercheurs spirituels concentrent mieux leurs efforts sur la pratique énergétique, qu’ils s’assurent que la technique de méditation ou de prière de leur choix est relativement pertinente, et qu’ils fassent preuve de discrétion, de sobriété et surtout de discipline. Sans une pratique sérieuse fondée sur une technique énergétique pertinente, l’on ne peut réaliser l’Eveil.

Plus il y aura de chercheurs spirituels engagés dans une pratique sérieuse et pertinente, plus il y aura des Eveillés authentiques. Plus vous aurez une pratique sérieuse et pertinente, plus vous aurez de chance de réaliser l’Eveil. Pour le dire autrement : ayez une pratique sérieuse et pertinente, et vous réaliserez l’Eveil.

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Entre les prédateurs et les êtres de lumière : un b ref panorama.

Cela faisait près de trente ans que le docteur X, spécialiste de génétique travaillant dans l’un des centres secrets de l’armée américaine, menait des recherches approfondies sur le processus de mutation génétique positive et contrôlée à l’aide de schémas de rayonnements subatomiques et de modulations de champs énergétiques bio-atomiques. Le docteur X ne travaillait pas sur des rats ou des souris, ni même sur des mammifères ou des primates. Il travaillait sur des clones humains, le plus souvent maintenus à quelque stade embryonnaire par des technologies cryogéniques ou des technologies de stases.

L’unité de recherche du docteur X dépendait directement de l’autorité et de la supervision du gouvernement synarchique, composé d’un groupe d’individus ayant atteint les plus hauts degrés dans l’entraînement psychique dispensé par les loges ésotériques secrètes qui ont conservé des éléments de la science psychique héritée de la période et de l’empire atlantes. Le gouvernement synarchique dispose de l’appui occulte des loges ésotériques secrètes, et sa principale raison d’être est de servir les plans et d’exécuter les ordres des puissants prédateurs éthériques qui dominent l’humanité et la planète depuis quelques dizaines de milliers d’années.

Les prédateurs éthériques sont des prédateurs parce qu’ils se nourrissent des énergies vitales et émotionnelles des créatures humaines (et rarement animales), pour leur plaisir personnel ou pour l’accroissement de leur puissance. La chose qui les pousse à adopter un fonctionnement énergétique prédateur s’exprime comme une sorte de programme génétique consubstantiel à leur nature éthérique. C’est un peu comme les êtres humains qui sont génétiquement déterminés pour se nourrir des autres créatures vivantes : depuis les végétaux jusqu’aux animaux…

Les prédateurs sont de deux sortes : les prédateurs qui préfèrent la coloration des émotions positives, et les prédateurs qui préfèrent la coloration des émotions négatives. Une chose que peu d’ésotéristes savent, c’est que le gouvernement synarchique est au service des deux sortes de prédateurs. Mais à côté de cela, le gouvernement synarchique a quelques velléités d’indépendance, et quelques désirs humanistes. Au-delà des chansonnettes spiritualistes qui déclinent sur tous les airs le tube intergalactique « ascension 2012 », la synarchie commandite des recherches d’une importance capitale…

Les recherches du docteur X tentaient donc de percer les secrets du saut génétique, et un soir, pendant qu’il testait une nouvelle configuration de rayonnements énergétiques sur les cellules d’un embryon, il parvint à faire muter l’ADN, à le transformer d’un ADN à 2 hélices en un ADN à 4 hélices… Alors que le docteur X commençait à composer sur son téléphone le numéro qui lui permettait de joindre l’un des membres de la synarchie,

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il vit se matérialiser devant lui une petite entité grise d’à peine 1m20, aux grands yeux en amande et à la tête oblongue, bien plus volumineuse que la tête d’un homme.

- Bien, dit l’entité, je pense qu’il est temps pour nous de détruire vos travaux, et de vous effacer la mémoire.

Quelques heures plus tard, le docteur X se réveilla dans ce qui paraissait être une chambre de malade dans un asile psychiatrique. Il avait l’esprit engourdi, et une amnésie profonde lui interdisait l’accès à son histoire personnelle. Il ne savait pas qui il était, et il était incapable d’expliquer comment et pourquoi il se retrouvait dans cet endroit.

Bien sûr, cette histoire est une simple fiction… mais la fiction n’est-elle pas devenue le moyen le plus aisé pour dire la vérité ou pour poser les vraies questions ? Avant de dire quoi que ce soit d’autre, soulignons tout de suite que la seule chose qui ait une importance absolue, c’est l’éveil de votre divinité intérieure –ou l’éveil de votre soleil intérieur, pour dire les choses sous leur visage énergétique, qui est leur visage authentique au-delà des concepts spiritualistes et religieux qui ont servi pendant ces derniers millénaires à habiller les intuitions et les révélations.

Les êtres humains et les êtres éthériques ont tous une divinité intérieure, et l’éveil de cette divinité intérieure dépend d’une activité intérieure infiniment simple : rayonner la joie ou l’amour de tout son cœur, sinon en permanence, du moins aussi souvent que possible. Mais seulement voilà : la plupart des gens qui s’intéressent à la spiritualité cherchent midi à quatorze heure (c’est-à-dire que lorsqu’ils s’engagent dans ce qu’ils appellent un cheminement spirituel, ils font toute sorte de choses, sauf placer sérieusement au centre de leur cheminement le travail intérieur de rayonnement de la joie ou de l’amour) ; et nombreux sont ceux qui ne croient même pas qu’il existe au fond de leur cœur une étincelle divine susceptible de s’épanouir en un soleil divin.

A cause d’une quantité invraisemblable de facteurs, dont des facteurs génétiques, nombreux sont les êtres humains et les êtres éthériques qui semblent tout à fait incapables de simplement « rayonner de l’amour ou de la joie »… Se saisir de la véritable joie ou du véritable amour peut s’avérer être un très long chemin pour beaucoup, et une fois que l’on est devenu capable de générer dans son cœur une authentique énergie de joie ou d’amour, le chemin jusqu’à l’éveil du soleil intérieur peut encore être très long, surtout quand une certaine tendance à la paresse intérieure s’est cristallisée dans les recoins subconscients de la personnalité.

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En dehors du potentiel divin, qui est le véritable potentiel de l’essence authentique des êtres, les êtres humains et les êtres éthériques, du fait qu’ils ont des corps d’incarnation (physiques pour les êtres humains, aethériques pour les êtres éthériques), ont entre autre un potentiel psychique. Ce potentiel psychique dépend du degré d’activation de leur cerveau psychique, et aussi du niveau d’évolution de leur structure génétique. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que pour augmenter sa puissance psychique, un être peut travailler à l’activation de son cerveau psychique, ou à la mutation de sa structure génétique. L’activation du cerveau psychique n’entraîne pas la mutation de la structure génétique, mais la mutation de la structure génétique entraîne l’activation du cerveau psychique. Nous parlons bien entendu d’une mutation génétique évolutive, et non d’une simple mutation pathogène ou neutre.

Imaginons que vous ayez activé votre cerveau psychique jusqu’à un certain point, disons jusqu’au niveau maximum d’activation que peut supporter un cerveau physique établi sur un ADN à 2 spirales. Si vous voulez atteindre un niveau psychique plus élevé, vous devriez faire muter votre ADN et lui adjoindre des spirales supplémentaires, sinon votre cerveau physique risque un phénomène de rupture neurologique pouvant aboutir à la mort. Il y a des lois d’harmonisation et d’adaptation entre le niveau de puissance du cerveau psychique, et le niveau d’évolution du cerveau d’incarnation, que ce cerveau soit physique ou aethérique. Sur la voie psychique, à un certain moment, pour franchir un certain niveau de puissance, la seule solution est de faire muter la structure génétique.

Restons dans la même hypothèse concernant votre développement psychique. Si vous venez à mourir, vous devenez une entité astrale, et vous cessez d’être un être physique. Vous conservez votre puissance psychique en tant qu’entité astrale, car le corps astral contient votre substrat psychique. Si vous vous incarnez dans un nouveau corps physique ayant un ADN à 2 spirales, bien avant que votre corps astral n’épuise ses siècles de vie, vous deviendrez un nouvel être physique… ayant perdu son ancienne puissance psychique. Certes, vous ne perdrez pas tout, et notamment vous conserverez une plus grande facilité à reconquérir vos anciens pouvoirs psychiques… mais quand même, d’une certaine manière vous revenez un tout petit peu comme à la case départ.

Si vous étiez un être éthérique qui se réincarne dans un corps éthérique, vous conserveriez votre puissance psychique, et même que vous auriez une puissance psychique plus grande si vous vous réincarnez dans un corps éthérique ayant un ADN d’un niveau supérieur. Nonobstant des lois assez complexes et en même temps assez simples de connexions « magnétiques » entre le substrat psychique et la dimension et la race préférentielles d’incarnation, un être éthérique qui se réincarne aura naturellement tendance à se réincarner dans sa race éthérique de départ, et un être physique qui se réincarne aura une tendance naturelle assez similaire –en sachant que sur Terre, l’humanité forme une seule race génétique, les différences existantes n’ayant pas le poids énergétique que l’on pourrait s’imaginer.

D’une certaine manière, les êtres éthériques ont donc un gros avantage psychique sur les êtres humains : ils conservent leurs acquis psychiques d’une incarnation à l’autre, et bénéficient d’une continuité de conscience psychique extrêmement grande : ils ont des mémoires vives et lucides qui peuvent couvrir des périodes pouvant aller à près de 10 000 ans… ce qui est à peu près la durée de vie optimale des corps subtils transitoires… Sur l’échelle de puissance psychique, et en faisant les choses aussi simplement que possible, on peut définir des races ayant différents niveaux de puissance, chaque niveau étant conditionné ou représenté par un nombre de spirales

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dans l’ADN. Cette échelle est extrêmement simplifiée, mais c’est la plus pertinente si l’on veut comprendre la répartition des puissances psychiques sur des échelles supra-planétaires.

L’humanité terrestre est une race physique de niveau 2 (c’est-à-dire avec un ADN comportant 2 spirales), ce qui signifie que le niveau psychique naturel d’un humain terrestre est celui défini à la base par un ADN humanoïde contenant seulement 2 spirales. En faisant un travail psychique particulier, un humain terrestre peut atteindre des niveaux psychiques plus importants, mais à la base, en tant qu’humain terrestre incarné dans un corps de type 2, son niveau psychique de base est défini selon son niveau génétique. Il existe des êtres éthériques de niveau 2, qui sont des analogues éthériques de l’humanité terrestre, mais qui ont une existence beaucoup moins limitée et beaucoup moins infectée par les souffrances du fait de la fluidité et de l’élasticité des dimensions éthériques. Il existe des êtres éthériques de niveau 4, d’autres de niveau 6, etc… jusqu’aux êtres de niveau 12, voire au-delà…

Bien entendu, un être qui a éveillé sa divinité intérieure transcende totalement les échelles psychiques. Et tous les êtres, quelques soient leurs niveaux et quelques soient leurs dimensions de référence, peuvent éveiller leur divinité intérieure s’ils saisissent la véritable énergie de la joie ou de l’amour, et s’ils font le véritable travail de rayonnement. Et il faut savoir qu’aucune influence et aucune domination psychiques n’ont le pouvoir d’entraver le cheminement d’un être qui vibre dans l’énergie authentique du cœur et qui œuvre à élargir et à intensifier sans cesse le rayonnement de son cœur. On peut vous empêcher de vous exprimer et de vous déplacer, on peut censurer vos propos et contrecarrer vos actions, mais rien ne peut vous empêcher de rayonner la lumière du cœur et de cheminer vers l’éveil de votre divinité intérieure. Il faudrait toujours s’en souvenir lorsque sont évoquées des questions de contrôle et de manipulation. On ne peut contrôler et manipuler que ce qui en l’être est de la nature du transitoire et du mortel, jamais ce qui relève de son essence divine.

Du point de vue des données « transitoires », l’humanité est une race psychiquement aussi faible que possible, avec son niveau 2. Les prédateurs éthériques de niveau 2 n’ont aucun pouvoir sur l’humanité, et l’essentiel de leur « talent » consiste à se servir partout où l’humanité elle-même génère faux plaisirs, souffrances et morts. Ce sont les prédateurs des niveaux supérieurs qui exercent un véritable pouvoir psychique sur l’humanité. Un prédateur peut être « positif » ou « négatif ». Chacun comprend aisément ce qu’est un prédateur négatif : une entité qui s’alimente d’énergies vitales et d’énergies émotionnelles négatives. L’intervention prédatrice d’une telle entité peut consister à susciter des catastrophes, des maladies, des guerres, des conflits, des tensions… et cela d’une manière telle que tout semblera issu de causes naturelles ou de causes humaines.

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Les prédateurs positifs n’ont aucun mal à passer pour des êtres de lumière, surtout lorsqu’ils ont besoin d’adjoindre aux énergies vitales qu’ils absorbent, des énergies émotionnelles positives et extrêmement raffinées, dans les meilleures teintes et les meilleures notes possible de l’amour émotionnel, de la joie émotionnelle, de la paix émotionnelle… le tout issu du cœur émotionnel, qui trouve son épicentre au milieu du plexus émotionnel auquel sont liées les structures du plexus solaire et du chakra cardiaque. Tout clairvoyant capable d’observer de près les mouvements des énergies émotionnelles et les relations entre ces énergies et les chakras, peut aisément se rendre compte du triangle dynamique qui relie l’épicentre du plexus émotionnel, le plexus solaire et le chakra cardiaque, le tout baignant dans le champ émotionnel…

Qu’on ne nous fasse pas dire ce que nous n’avons pas dit. Nous ne nions pas l’existence d’authentiques êtres de lumière. Les véritables êtres de lumière sont des êtres qui ont éveillé leur divinité intérieure, et qui transcendent donc les questions de dimension, de psychisme et de prédation. Ce sont donc des Maîtres divins, si l’on veut être un peu plus précis dans les termes, et leur mode de communication privilégié, parce que c’est le plus « pur », est le rayonnement silencieux de cœur à cœur, ce qui n’a rien à voir avec des messages délivrés de x manières. Toute personne ayant atteint la maturation de cœur suffisante est capable de percevoir distinctement ce rayonnement et d’en traduire le message fondamental dans une déclinaison ou une autre, et ce message est toujours une invitation à rayonner l’amour et la joie de toute la force de son cœur. Mais on peut se demander, en les observant, si vraiment les gens sont disposés à répondre positivement et sérieusement à cette invitation.

Tout être qui n’a pas encore éveillé sa divinité intérieure est potentiellement un prédateur. Non pas d’emblée, mais potentiellement. C’est ainsi qu’il existe des êtres éthériques de bonne volonté, qui, sans être d’authentiques Maîtres divins, aspirent néanmoins à éveiller vraiment leur divinité intérieure, et tentent d’aider l’humanité terrestre sur ce chemin. Eux aussi se font passer pour des êtres de lumière, non pas pour des raisons de prédation, mais pour des raisons de pédagogie. Les belles identités foisonnent dans l’invisible, aussi bien chez les prédateurs positifs que chez les êtres de bonne volonté : ange de lumière untel, maître ascensionné untel, être de lumière untel, entité cosmique untel, voire Dieu. Le premier qui fera preuve de sobriété et abandonnera ces costumes célestes rutilants, risque fort de perdre son audience… et même un être éthérique serait fort peiné de n’être lu que par deux ou trois personnes seulement…

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Nocilux est aujourd’hui un être de niveau 8… Quand il veut adresser un message, il est capable de se matérialiser devant son messager et de lui serrer la main. C’est presque un jeu d’enfant pour lui, et il n’en éprouve pas plus de gêne que ce que vivrait un terrien qui prendrait sa voiture ou qui monterait dans un bus pour rendre visite à un ami habitant dix kilomètres plus loin. Bien au contraire, se matérialiser est pour lui un plaisir, et cela permet d’ancrer énergétiquement certaines choses qui seraient restées inaccessibles autrement. Mais Nocilux n’a pas toujours été un être de niveau 8, il fut un temps où il était un être de niveau 6.

Quand il était un être de niveau 6, Nocilux était bien incapable de se matérialiser par ses propres moyens, il lui fallait une assistance technologique particulière, une technologie vibratoire dépendant de vaisseaux ou d’appareils portatifs et qui lui permettait de moduler son taux vibratoire. Mais ce moyen n’était pas si agréable, et nécessitait une intendance et un protocole assez gênants à gérer. Il évitait donc de recourir à cette technologie aussi souvent que possible, et préférait en général communiquer par télépathie explicite. Même à présent qu’il est un être de niveau 8, il emploie plus souvent la télépathie explicite que la matérialisation directe.

La télépathie explicite signifie que Nocilux formule très clairement sa pensée et la fait entendre distinctement dans la tête de son messager. Si Nocilux parle le langage du messager, il formule sa pensée dans la langue de son messager, et ce dernier entend directement ce que dit ou pense Nocilux, sans aucun phénomène de décodage, d’interprétation, de filtrage ou de déformation. En général un être de niveau 8 ou 6 maîtrise parfaitement bien les langues terrestres, et il s’adressera à son messager dans la langue courante de ce dernier, avec une fidélité de transmission supérieure à ce que permet le téléphone physique, car la télépathie explicite permet non seulement d’entendre distinctement les pensées et les mots, mais aussi de saisir directement les inflexions de sens et les illustrations imagées.

Un message reçu en provenance d’une entité qui s’est matérialisée, ou un message reçu par télépathie explicite, est précisément le message tel que l’entité l’a formulé, et ce serait erroné de chercher la petite bête chez le messager en disant qu’il décode, interprète, filtre ou déforme en fonction de sa personnalité. Encore avant d’être un être de niveau 6, Nocilux était un être de niveau 4. La technologie de matérialisation était encore plus pénible et s’avérait même potentiellement dangereuse à utiliser, et la puissance psychique de Nocilux ne lui permettait pas de maîtriser la télépathie explicite. Quand il voulait communiquer, il utilisait donc la télépathie implicite : il envoyait

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l’influx sous sa forme non-articulée, et c’était le cerveau du messager qui devait trouver les mots et les images pour exprimer cet influx et lui donner une forme articulée. Cette forme de communication était naturellement entachée des filtrages et des déformations induits par la personnalité du messager, et il pouvait arriver que le résultat articulé soit incompatible avec le message brut.

Quand il était un être de niveau 2, Nocilux ne pouvait utiliser la télépathie implicite qu’avec un sensitif, c’est-à-dire avec un sujet dont les membranes subtiles sont suffisamment minces pour lui permettre d’être sensible aux plus infimes influx. Comme en parallèle aux capacités propres de communication des êtres éthériques, il existe différents niveaux de sensitivité. Le sensitif de base n’entend rien et ne voit rien, mais il sent les choses subtiles et peut canaliser les messages télépathiques implicites des êtres éthériques. Le sensitif moyen est capable d’entendre les voix des êtres éthériques, mais pas de les voir. La capacité d’entendre les voix éthériques est différente de la capacité de percevoir les messages télépathiques implicites. Un être éthérique va parler à l’oreille du sensitif médian et lui dicter distinctement ce qu’il veut dire, et cette transmission est aussi fiable que si votre ami vous dictait clairement un message à l’oreille. Mais ce n’est tout de même pas de la télépathie explicite, c’est simplement la clairaudience du sensitif. Le sensitif avancé est capable de voir et d’entendre.

Nocilux est ici une fiction, mais il illustre assez bien ce qui se passe. La nature de la communication, et non le contenu du message, est révélatrice du niveau de l’entité éthérique ou astrale qui intervient. Une entité qui se matérialise sur votre canapé et qui va boire le verre d’eau que vous lui tendez, est quand même d’un niveau différent de l’entité qui ne peut communiquer avec vous qu’à travers des symboles envoyés dans vos rêves ou de furtives intuitions qui surgissent dans un moment de rêverie. Une entité qui est capable de vous adresser un message télépathique explicite, est d’un ordre différent de l’entité qui a un grand besoin d’un sensitif pour communiquer. D’une manière général, les entités éthériques et astrales de niveau 2 sont celles qui investissent le champ des sensitifs. Quant aux entités des niveaux plus élevés, en général elles ne communiquent pas avec des sensitifs, mais préfèrent établir des contacts avec des personnes ayant un développement psychique distinct de la sensitivité proprement dite. Le développement psychique signifie, en gros, un développement de la puissance psychique, ce qui est différent du phénomène d’affinement des membranes propre à la sensitivité.

On peut noter une différence de discours entre les sensitifs et les psychiques. Très facilement, un sensitif, c’est-à-dire un médium, un channel, un canal… présentera dans son panel de contact des entités aux identités ou aux titres prestigieux : depuis le Seigneur Sananda jusqu’à Dieu Créateur de l’Univers, en passant par l’archange untel, le commandant untel, le responsable cosmique untel, etc… Dans 99% des cas, ces entités sont des entités éthériques ou astrales de niveau 2, et une partie d’entre elles est composée de prédateurs positifs, et une autre partie de pédagogues de bonne volonté qui sont obligés d’investir eux aussi des titres grandiloquents pour se faire écouter par la majorité des gens qui accordent du crédit à ces communications avec l’invisible. Il est assez aisé de distinguer les messages qui viennent des entités de bonne volonté, de ceux qui proviennent des prédateurs positifs. Les entités de bonne volonté mettent toujours l’accent sur l’importance capitale et incontournable du travail intérieur dans le cœur, tandis que les prédateurs déclinent sous toutes ses formes le slogan : « Ce n’est pas la peine de faire des efforts, le grand changement cosmique ne va plus tarder ».

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Qu’est-ce que la puissance ? Nous avons estimé qu’il serait intéressant de proposer une réponse à la fois simple et générale à la question de savoir ce qu’est la puissance. Nous espérons que vous n’avez pas une peur instinctive de l’idée de puissance. Une telle peur est en effet un phénomène assez courant, quoique ce ne soit pas un phénomène qui touche tout le monde. Plus particulièrement dans le milieu que l’on pourrait qualifier de spirituel, il existe une sorte de stigmatisation de tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à un désir ou une volonté de puissance. Mais nous aimons aborder les notions spirituelles et énergétiques d’une manière aussi franche et directe que possible, avec le seul souci de simplicité et de pertinence. Plusieurs types de puissance. Commençons par une définition très générale de la puissance. Qu’est-ce que la puissance ? C’est ce pouvoir personnel qui permet à l’individu : de répondre plus ou moins totalement à ses besoins, de réaliser plus ou moins totalement ses désirs, de résoudre plus ou moins totalement ses problèmes, et de faire face plus ou moins efficacement aux pressions extérieures. Pour le dire en peu de mots : la puissance c’est le pouvoir d’agir sur les réalités. Pourquoi disons-nous « les réalités » au lieu de « la réalité » ? Pour souligner que la réalité comporte plusieurs dimensions.

Une réalité… des réalités.

Nous n’examinons pas ici les questions du type : est-ce que la puissance, c’est bien ou c’est mal, c’est bon ou c’est mauvais, c’est à développer ou c’est à éviter… Nous nous contentons d’évoquer la notion de puissance, et de souligner ses principaux aspects. En effet, une fois posée la définition générale, il faut reconnaître qu’il existe plusieurs types de puissance. Certains types sont transitoires et plutôt superficiels, tandis que d’autres types relèvent de notre essence immortelle. Mais dire que certains types de puissance sont plutôt superficiels, cela ne signifie pas que ces types n’ont aucune espèce d’efficacité. Il se trouve même que pour la plupart des gens, certains types superficiels de puissance semblent constituer la seule forme de puissance qu’ils peuvent concevoir. Nous allons évoquer ici trois grands types de puissance. Chacun de ces types comporte naturellement des sous-aspects, et nous essayerons de les expliciter de la manière la plus simple possible. Faut-il rappeler que nous dressons seulement une sorte de tableau général. Seules les grandes lignes nous intéressent, car c’est avec cela que l’on se construit une vision panoramique des choses. L’acquisition ou l’augmentation de la puissance. Avant d’évoquer les différents types de puissance, nous devons dire quelques mots sur l’acquisition de la puissance. Comment fait-on, du point de vue du principe général, pour acquérir de la puissance, ou pour augmenter son niveau de puissance ? En d’autres mots, qu’est-ce qui rentre en jeu dans le processus qui consiste à acquérir ou à augmenter la puissance ? Il y a deux choses qui rentrent en jeu : la détermination, et

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l’intelligence. L’acquisition de la puissance dépend, d’une manière sous-jacente, de la capacité de détermination, et de la capacité d’intelligence. Il faut donc user de détermination et d’intelligence, et ces deux éléments sont le principal moteur de toute démarche dont l’objet est l’accroissement de la puissance. Par ailleurs, il est possible de développer la détermination et l’intelligence… mais cette démarche nécessite elle-même de mobiliser la détermination et l’intelligence dont on dispose déjà. Rappelons-le : on dispose toujours, si on est plus ou moins sain d’esprit, du minimum de détermination et d’intelligence nécessaires, pour travailler avec efficacité au développement de la détermination et de l’intelligence. Nous ne définissons pas l’intelligence comme un type de puissance en soi, mais plutôt comme un élément moteur dans l’acquisition, la conservation et l’accroissement de la puissance. L’intelligence est en effet un élément dont l’emprise sur la réalité est trop indirecte. Néanmoins, il ne serait pas vraiment faux de parler en particulier de « puissance intellectuelle ». Mais cette puissance intellectuelle, aussi importante soit-elle, est plus un outil au service de types de puissance plus « directs », qu’autre chose. Et de plus, certains aspects des principaux types de puissance que nous allons évoquer, sont en quelque sorte des concrétisations qui tiennent à la fois de l’intelligence et de la détermination. A l’arrière-plan de n’importe quel grand type de puissance, se trouve naturellement un certain niveau d’intelligence et de détermination. Le pouvoir social. Le pouvoir social est le premier grand type de puissance. Il comprend au moins deux sous-aspects. Le premier sous-aspect est le pouvoir fonctionnel. Qu’est-ce que cela recouvre ? Ou, en d’autres termes, qu’est-ce qui caractérise le pouvoir fonctionnel que peut posséder une personne ? Ce qui caractérise un tel pouvoir, c’est la position fonctionnelle générale au sein de la société, et la position administrative particulière au sein d’une institution. Par exemple, dans une entreprise, le président-directeur général possède plus de pouvoir fonctionnel que le simple chef de service. Et le chef de service à son tour possède plus de pouvoir fonctionnel que l’employé de base. Et, en dehors d’une entreprise spécifique, et au sein de la société en général, le médecin a plus de pouvoir fonctionnel que le boulanger, mais en même temps le même médecin a moins de pouvoir fonctionnel que le patron d’une chaîne de centaines de boulangeries, y compris quand ce patron fait lui-même du pain… Cependant la notion de pouvoir fonctionnel est à la fois simple et complexe. Mais d’une manière générale, la hiérarchie du pouvoir fonctionnel comprend aux sommets : les chefs d’états, les ministres, les préfets, les maires, les juges, les magistrats, et… les policiers.

Chefs d’états… pour un temps.

Un simple policier de base possède plus de pouvoir fonctionnel que le président-directeur général d’une multinationale. Mais, bien que le pouvoir fonctionnel soit un sous-aspect important du pouvoir social, il arrive fréquemment qu’il soit dépassé par le second sous-aspect du même pouvoir social. Quel est ce second sous-aspect ? C’est tout simplement le pouvoir financier. Le pouvoir financier, c’est tout simplement ce pouvoir

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que l’on peut réduire à un seul mot : l’argent. Une personne dont le pouvoir financier est très grand, par exemple un homme d’affaires dont les revenus annuels s’élèvent par exemple à 2 ou 3 millions d’euros par an, possède de fait plus de pouvoir social qu’un simple ministre, ou même qu’un simple chef d’état. Et nous entendons ici par « simple », le fait que les revenus en dehors du salaire de ministre ou de chef d’état, ne sont pas à proprement parler ceux d’une grosse fortune. Le pouvoir fonctionnel connaît certaines limites et certaines règles, tandis que le pouvoir financier ne fait pas l’objet de barrières spécifiques. Des gens extrêmement riches, sans être ministres ou chefs d’états, ont entre les mains un pouvoir social tellement grand qu’ils sont en mesure de contrôler ou d’influencer significativement le tissu social, parfois sur de très grandes échelles. Une petite analyse des dessous politiques pourrait aisément montrer que certaines décisions importantes prises par des chefs d’états ou des ministres, découlent de pressions exercées par des gens dont la principale particularité est de disposer d’un grand pouvoir financier. Pour beaucoup de personnes, le pouvoir financier est le seul type de puissance qu’elles connaissent. En d’autres termes, pour beaucoup de gens, l’argent est généralement l’unique moyen « générique » capable de leur permettre d’agir sur les réalités. En effet, l’argent permet de se loger, de se nourrir, de se vêtir, de se soigner, de se protéger, de se divertir, de faire des voyages, d’acquérir des appareils, de réaliser ses désirs… Chercher à acquérir un pouvoir financier relativement important, le conserver soigneusement, et parfois chercher à l’accroître une fois qu’on l’a obtenu, cela constitue une dynamique de base dans la vie de beaucoup. Peu de personnes peuvent vraiment choisir de se contenter d’un pouvoir financier très modeste. La plupart des gens qui ont un pouvoir financier très modeste, en sont-là par « défaut » ou par la « force des choses », rarement par choix.

Voici le plus grand accomplissement… pour certains.

D’une manière générale, le niveau de pouvoir financier d’un individu est un compromis entre plusieurs choses : les aléas de la vie, les opportunités de la vie, les préférences/choix de l’individu, ses compétences/talents effectives, et sa capacité de volonté. Beaucoup de gens ne sont pas satisfaits de leur niveau de pouvoir financier, et pourtant elles paraissent se maintenir indéfiniment à ce même niveau, sans rien faire de probant pour le dépasser. Parfois même, leur niveau de pouvoir financier baisse. Cette insatisfaction souligne essentiellement ceci : leur volonté n’a pas été assez grande pour leur permettre de se hisser au niveau qui les aurait satisfaits. Par ailleurs, la définition la plus courante, et parfois subconsciente, du pouvoir social, va vers le pouvoir financier, et montre une certaine tendance à considérer le pouvoir fonctionnel comme une forme un peu moins conséquente du pouvoir social. De temps en temps, le pouvoir financier est confondu avec la célébrité. Mais tout aussi régulièrement, cette confusion est levée : l’un n’implique pas nécessairement l’autre, et les plus puissants financièrement ne sont pas toujours les plus célèbres.

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Le pouvoir techno-matériel. Le pouvoir techno-matériel est le second grand type de puissance. Comme le pouvoir précédent, il comprend au moins deux sous-aspects. D’abord un premier aspect très basique : le pouvoir physique. C’est le principal genre de puissance qui a cours parmi les animaux. Et c’est aussi le principal genre de puissance qui régissait les relations humaines il y a à peine 30 000 ans (à en croire les paléontologues). Nous entendons ici le pouvoir physique dans un sens très large : aptitudes physiques particulières, force physique, force de frappe, rapidité, agilité, vitesse, endurance…

Une médaille d’or… et une coquette somme.

De nos jours, le pouvoir physique est généralement utilisé, à l’instar de la compétence et du talent, comme un outil pour acquérir de l’argent, et donc pour acquérir du pouvoir financier. Les sportifs professionnels sont une déclinaison systématisée de cet usage du pouvoir physique. Sauf dans des situations de danger immédiat, le pouvoir physique n’est pas envisagé comme une puissance en soi. C’est plutôt le pouvoir financier qui constitue la référence en termes de puissance, avec une certaine notification du pouvoir fonctionnel (car il existe une certaine correspondance entre la fonction ou le métier, et le niveau des revenus financiers). Le second sous-aspect du pouvoir techno-matériel est devenu prééminent. C’est le pouvoir technologique, au sens large du mot technologie. D’un certain point de vue, l’argent a de l’importance parce qu’il permet d’acquérir de la technologie. Et la technologie, cela va du simple banc sur lequel on s’assoit, à l’avion dans lequel on voyage, en passant par l’aspirine que vous prenez pour faire cesser une migraine… Le pouvoir technologique d’un homme se mesure à la technologie dont il dispose, peu importe les moyens par lesquels il est entré en possession de cette technologie. Et pour souligner l’importance particulière du pouvoir technologique, nous pouvons faire remarquer que c’est ce pouvoir là qui, concrètement, fait la puissance fondamentale des militaires, mais aussi des policiers, des milices privées, des groupes armés, des laboratoires, des pôles technologiques…

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La Nasa : la preuve par l’espace.

Le pouvoir financier est le produit d’une convention sociale, et cette convention peut être brisée à tout moment, malgré son apparente solidité. En d’autres termes, le pouvoir financier est relativement superficiel. C’est un vernis persistent entretenu, en grande partie, par le bon vouloir des puissants, et par l’inertie psychologique des masses. Le pouvoir technologique est beaucoup moins superficiel, mais il est quand même, le plus souvent, subordonné au pouvoir financier. C’est-à-dire qu’avoir du pouvoir financier, c’est avoir la possibilité d’acquérir du pouvoir technologique. Tandis que l’inverse n’est pas nécessairement vrai. Un multimillionnaire, devenu riche à ce point en faisant des chansons par exemple, peut s’acheter un hélicoptère personnel. Mais un ingénieur aéronautique, dont les connaissances permettent de construire des hélicoptères, n’aura pas forcément les moyens d’avoir son propre hélicoptère. Ainsi, étrangement, ce n’est pas nécessairement celui qui possède la connaissance technologique, qui détient le pouvoir technologique.

Certains ont des avions… comme d’autres ont des vélos.

Certes, au niveau des individus, la notion de pouvoir technologique est presque subordonnée au pouvoir financier. Mais au niveau des organisations, le pouvoir technologique redevient une puissance relativement « propre ». Par exemple, ce qui fait la puissance d’une organisation comme la Nasa, c’est son pouvoir technologique. Mais à ce niveau, le pouvoir technologique n’est pas seulement la technologie dont on dispose, c’est plus globalement la technologie que l’on est capable de produire ou de déployer. Du moins, c’est à ce niveau que cette définition particulière du pouvoir technologique, est la plus vraie. Elle est quand même assez vraie au niveau de l’individu. C’est quand on est en face de défis importants, comme la recherche d’un remède contre le sida, ou comme la recherche d’un moyen de poser le pied sur une autre planète… c’est à ces moments-là que la distinction est la plus nette entre le pouvoir financier et le pouvoir technologique. Cette distinction existe dans la vie de tous les jours, mais elle semble invisible parce qu’on a inconsciemment posé une équivalence

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immédiate entre des prix et des objets : pour obtenir ceci, il suffit de payer tant. En réalité, des gens extrêmement riches font souvent une expérience douloureuse de la distinction irréductible qui existe entre pouvoir financier et pouvoir technologique, lorsqu’ils se laissent avoir par l’ivresse de l’argent, et se mettent à vouloir des choses que la technologie disponible ne sait pas encore accomplir : rester jeune indéfiniment, soigner une maladie « incurable », échapper à la mort, ramener à la vie un être cher décédé… La puissance énergétique. Le troisième grand type de puissance, c’est la puissance énergétique. C’est la véritable puissance : elle dépasse tous les autres types de puissance, et tous les autres types de puissance peuvent facilement lui être subordonnés. Cela signifie, entre autre, que celui qui possède une bonne puissance énergétique, peut aisément user de cette puissance, pour acquérir du pouvoir fonctionnel, du pouvoir financier, du pouvoir physique ou du pouvoir technologique, et tout cela au degré qu’il désire. Mais la puissance énergétique, c’est vraiment la capacité d’agir directement sur les réalités. Ce n’est qu’accessoirement, pour ainsi dire, qu’elle peut être investie pour acquérir des formes inférieures de pouvoir. Et presque paradoxalement, la plupart des gens refuseront de croire que ce type de puissance puisse exister. Il y a des choses que l’on apprécie seulement dans des œuvres de fiction, mais qu’on ne désire par envisager sérieusement comme possibles. La puissance énergétique est la plus importante de ces choses qui font l’objet d’une sorte de contradiction culturelle : sous un angle (ludique) on les aime, sous un autre (sérieux) on les refuse. La puissance énergétique comprend au moins trois sous-aspects. Le premier aspect est constitué par la puissance psychique. Cela correspond au degré de développement, ou plus exactement au degré d’activation énergétique du cerveau, ou du centre psychique. Lorsque nous parlons de puissance psychique, nous ne sommes pas en train de parler des aptitudes médiumniques ou sensitives. Le psychique n’est pas le médium ou le sensitif, bien qu’il puisse exercer à son gré des capacités sensitives ou médiumniques. Mais les capacités proprement psychiques surclassent les capacités simplement sensitives ou médiumniques. Comment pouvons-nous caractériser, par un exemple, une personne qui possède une grande puissance psychique ? Commençons par décrire en quelques mots ce qu’est un homme ordinaire : c’est une personne chez laquelle aucune des trois formes de puissance énergétique n’est éveillée et développée. Donc, dans notre acception de la notion d’homme ordinaire, nous incluons les magnétiseurs, les médiums, les sensitifs… Prenons un psychique. Eh bien, le psychique est capable, par sa seule volonté, et cela en quelques secondes, de plonger un homme ordinaire dans un état de sommeil hypnotique. Et cela, sans avoir besoin que les regards se croisent. D’une manière générale, le psychique peut agir sur le cerveau de l’homme ordinaire, et induire des choses plus douces ou subtiles que le sommeil hypnotique. Par exemple, le psychique peut induire des émotions, des désirs, des décisions et des actes chez l’homme ordinaire. Mais le psychique peut aussi agir directement sur la matière, son pouvoir est plus vaste que la seule possibilité d’agir sur le cerveau des êtres vivants (qu’il s’agisse d’humains ou non, cela ne change rien à l’affaire). Pour autant que son pouvoir est grand, le psychique est en mesure, par exemple, de modifier la structure moléculaire et vibratoire d’un objet, jusqu’à pouvoir le téléporter ou le détruire. Nous pouvons aussi noter les ressources auto-thérapeutiques de l’organisme, qui deviennent disponibles dans la transe, c’est-à-dire dans le sommeil hypnotique. Ces ressources, le psychique peut les mobiliser chez une autre personne, ou sur lui-même. Les usages qui peuvent être faits de la puissance psychique (tout comme des deux autres formes de puissance énergétique) sont tout simplement infinis. Ce qui fait la différence, c’est surtout le niveau de puissance énergétique.

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Maître Morihei Ueshiba

Il n’est pas nécessaire d’évoquer, d’une manière autre que générale, les deux autres sous-aspects de la puissance énergétique. Il s’agit de la puissance harale (qui procède de l’activation du centre hara), et de la puissance solaire (qui procède de l’activation du soleil intérieur). La puissance harale et la puissance solaire sont les deux formes de puissance qui relèvent de l’essence immortelle en l’homme. Bien qu’elle soit plus réelle et plus profonde que le pouvoir social et le pouvoir techno-matériel, la puissance psychique n’en demeure pas moins fondée sur du mortel et du transitoire. Et nous devons ajouter que la puissance solaire est intrinsèquement plus « puissante » que la puissance harale, et la puissance harale est elle-même intrinsèquement plus « puissante » que la puissance psychique. Chacune des trois formes de la puissance énergétique peut être développée en elle-même, sans se préoccuper des autres. Mais la puissance solaire et la puissance harale se rejoignent naturellement au-delà d’un certain niveau de développement. Développer la puissance. Nous pensons qu’il est légitime de vouloir acquérir ou développer de la puissance. Avec une compréhension relativement pertinente de la question, la personne qui désire développer la puissance, devrait probablement s’intéresser plus à la puissance énergétique, qu’au pouvoir social ou au pouvoir techno-matériel. Mais nous comprenons parfaitement pourquoi la plupart des gens n’envisagent la puissance que sous la forme du pouvoir financier, et dans une moindre mesure sous la forme du pouvoir fonctionnel. Non seulement c’est un pouvoir facile à concevoir, mais en plus c’est la forme de pouvoir la plus répandue dans la société. Mais ni le pouvoir fonctionnel, ni le pouvoir techno-matériel ne peuvent accorder ce que l’homme désire vraiment au fond de son cœur, à savoir : le bonheur et la liberté inconditionnels. Derrière toute recherche plus ou moins frontale de pouvoir fonctionnel ou de pouvoir techno-matériel, se trouve une aspiration mal posée et mal intégrée vers le bonheur et la liberté inconditionnels. Or, seul l’éveil de la puissance harale ou de la puissance solaire peut apporter le véritable bonheur et la véritable liberté. Il n’est pas déconseillé d’acquérir une proportion raisonnable de pouvoir fonctionnel et de pouvoir techno-matériel. Ce que nous disons, c’est que lorsque les choses sont mieux comprises, c’est-à-dire lorsque l’aspiration au bonheur et à la liberté inconditionnels est vraiment comprise dans sa réalité énergétique, le développement de la puissance énergétique devient une démarche essentielle. La démarche essentielle. Le reste n’est alors que compromis et adaptations transitoires.

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Partie avec des textes dépourvus d’images

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Sur les rassemblements de prière pour changer le monde

Peut-être allons-nous refroidir quelques enthousiasmes, mais si c’est le cas, cela voudra simplement dire que la personne dont l’enthousiasme aurait été refroidi, est probablement encore engagée dans un rapport à l’énergie qui essaie de faire fi d’un certain sens des réalités et des proportions. De toutes les manières, un enthousiasme fondé sur une surinterprétation de microphénomènes et sur une extrapolation irréaliste de l’impact de micro-énergies, est un enthousiasme dont on devrait se départir, car une telle attitude peut alimenter l’inertie en plaquant sur la réalité une sorte de nuage hypnotique qui va faire voir ce que l’on désire voir, mais qui occultera les faits.

Nous demandons aux gens d’être optimistes et en même temps réalistes. L’optimisme, cela est d’abord de garder au fond de soi la conviction qu’à un moment ou à un autre, d’une manière ou d’une autre, l’humanité dans son ensemble accèdera réellement à une vie pleinement heureuse et exempte de souffrance. Garder cette conviction au fond de son cœur et essayer de vivre en étant animé par cet espoir, c’est déjà une manière de participer à l’élan des énergies qui contribuent à faire progresser l’humanité vers cette pleine accession à une vie lumineuse. Mais il y a une certaine différence à faire, entre l’optimisme tel qu’évoqué ici, et un rassemblement ponctuel de prière fait dans l’intention que cela puisse changer tel ou tel paramètre important du monde.

Il ne faudrait pas vous arrêter aux mots : nous parlons de rassemblement de prière, mais cela inclut de fait toute sorte de rassemblements ou d’actions coordonnées où le propos est, en gros, d’envoyer de l’amour ou de la lumière, afin de faire cesser une guerre, d’allumer une grille, de guérir les forêts, de faire refleurir les déserts, etc… Bien évidemment l’intention est tout à fait excellente. Et l’impact d’un rassemblement de prière n’est bien sûr pas nul. Si des millions de gens pouvaient prier ou méditer une demi-heure par semaine, autant que possible au même moment, afin d’envoyer de l’amour ou de la lumière à la planète, à telle population, à telle région, à telles organisations… cela serait une très bonne chose…

Mais… au niveau énergétique moyen de la plupart des gens, y compris de bon nombre de personnes "éveillées à la spiritualité", il n’est même pas certain qu’un rassemblement de trois milliards de personnes pourrait générer assez d’énergie de lumière ou d’amour pour faire refleurir une branche morte et desséchée. Les énergies ne s’additionnent pas de manière élémentaire, et il ne suffit pas que tant de gens coordonnent leurs prières ou leurs méditations d’envois de la lumière, pour que les énergies se syntonisent et se transforment en un torrent irrésistible.

Combien de gens doivent-ils envoyer de la lumière ensemble pendant une heure pour que, comme la manne au désert avec les hébreux, de la nourriture tombe en abondance du ciel et vienne atterrir aux pieds des gens qui meurent de faim dans les rues occidentales et dans des régions entières du tiers-monde ? Combien de gens doivent-ils se rassembler et émettre de l’amour pendant une heure, pour que le virus du sida disparaisse de la surface de la planète ?

Le phénomène de syntonisation, qui permet à des énergies émanant d’individualités différentes de fusionner, de se concentrer en une seule charge et ainsi de démultiplier leur pouvoir d’impact, est un phénomène qui demande en lui-même l’intervention d’une ou plusieurs personnes ayant acquis ou développé un niveau énergétique relativement

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important. Mais même avec cela, le facteur d’inertie de la dimension physique est tellement grand que six milliards de gens "ordinaires" (énergétiquement ordinaires) seraient parfaitement incapables de générer suffisamment d’énergie pour ressusciter une colombe qui aurait eu la tête décapitée (nous prenons un exemple aussi net que possible pour éviter les malentendus).

Certains croient voir que le monde est en plein processus d’ascension fabuleuse, et que des énergies cosmiques ultra-puissantes sont à l’œuvre et sont en train de remodeler complètement la structure génétique et le taux vibratoire des êtres et des choses. Il suffit de couper quelques jours "radio cosmos" (où de prestigieuses entités cosmiques ne cessent de nous informer d’extraordinaires changements ascensionnels en cours)… il suffit donc de mettre "radio cosmos" au silence pendant quelques jours et d’observer le monde avec un regard lucide, sans projections, pour constater que c’est le règne habituel de la densité qui se poursuit, avec son cortège ordinaire de souffrances, de maladies, de vieillesses, de morts… mais aussi avec son cortège quotidien de bonnes actions, de bonnes volontés et de moments de bonheur…

Les rassemblements de prière résonnent comme des vœux pieux, car ce n’est pas en réunissant des millions de gens énergétiquement faibles que l’on parviendra à générer une concentration d’énergies suffisante pour changer le destin d’une brindille ou pour annuler l’impact pathologique d’un virus. Certes, ces rassemblements ont un certain pouvoir, et de simples groupes de prière d’à peine une dizaine de personnes peuvent susciter un miracle de guérison sur un malade. Mais ce pouvoir serait beaucoup plus grand si les gens s’occupaient sérieusement de cultiver et de développer l’énergie de leur cœur. Oui, les hommes ont un grand pouvoir qui peut, en un clin d’œil, guérir la planète, effacer les famines et faire pousser des roses au bout des fusils. Mais ce grand pouvoir sommeille en vous. S’il ne sommeillait pas, alors vous seriez des Maîtres, car un Maître est un être qui a éveillé le véritable pouvoir de son cœur.

Autant vous devez essayer de vous joindre régulièrement avec enthousiasme aux appels et aux rendez-vous collectifs pour des rassemblements de prière, autant vous devriez peut-être aussi vous occuper quotidiennement de cultiver l’énergie de votre cœur. Imaginez le pouvoir de transformation que pourrait avoir un rassemblement de plusieurs centaines de milliers de Maîtres ! Et si le problème, s’il faut le décrire ainsi, était simplement qu’il n’y a pas suffisamment, sur cette planète, d’êtres ayant éveillé le véritable pouvoir de leur cœur ? Quel étrange spectacle que tous ces spiritualistes qui s’interdisent, à force de philosophies du « tout est parfait ici et maintenant » ou du « il n’y a rien à faire, il suffit d’être », de travailler à développer concrètement l’énergie de leur cœur.

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De l'homme au surhomme ?

Au-delà de tout jargon savant (et notons cependant qu'un langage quelque peu technique devient nécessaire lorsqu'on aborde un certain niveau de précision), l'évolution est une notion qui met en perspective l'un des aspects les plus intéressants de notre existence physique. De quel aspect s'agit-il ? De la possibilité, et peut-être même de l'inéluctabilité, d'une élévation de nos capacités mentales. Certes, il existe en nous des choses infiniment plus intéressantes que notre mental. Mais néanmoins, notre mental n'est pas sans intérêt, et l'idée qu'il puisse atteindre des niveaux de " puissance" plus élevés, est une idée qu'il convient de regarder en face.

D'abord un peu d'humour (et comme c'est de l'humour, l'histoire prend quelques libertés avec les schémas évolutifs habituels)… Un jour, des élèves-dieux s'entraînèrent à créer de la vie sur différentes planètes. Ils utilisaient quelque chose qu'on pourrait appeler des " unités de conscience". Ils commencèrent par créer des planctons (car en matière de création, il faut toujours commencer par la nourriture). A une partie des planctons, ils ajoutèrent 100 unités de conscience, et ces planctons devinrent de minuscules insectes des mers. Les élèves-dieux regardèrent le fruit de leur travail, et ils virent que c'était très bien. A une partie des minuscules insectes des mers, ils ajoutèrent 100 unités de conscience, et ces petits insectes devinrent des poissons. Les élèves-dieux contemplèrent le fruit de leurs efforts, et ils virent que c'était très bien.

En recevant 100 unités de conscience, une partie des poissons sortit de l'eau, et ces poissons devinrent des mollusques. Les élèves-dieux admirèrent leur travail, et ils virent que c'était très bien. Ils ajoutèrent 100 unités de conscience à une partie des mollusques, et ceux-ci devinrent des mammifères. Les élèves-dieux étaient toujours satisfaits. En ajoutant 100 unités de conscience à une partie des mammifères, ils purent créer des singes. Et c'était du très beau travail. La jubilation pouvait se lire sur tous les visages, et les élèves-dieux étaient extrêmement fiers et excités, car la prochaine étape c'était l'homme !

C'est donc avec une grande joie anticipée que les élèves-dieux ajoutèrent 100 unités de conscience à une partie des singes… mais ces singes devinrent des anges. Les élèves-dieux en furent très étonnés, car ils se seraient attendus à obtenir des hommes, et non des anges. Perplexes, ils allèrent trouver le maître-dieu pour lui exposer leur problème. "Hé ! maître-dieu, dirent-ils, comment faire pour créer l'homme ?". Le maître-dieu leur répondit : "Oh ! ce n'est pas en ajoutant 100 unités de conscience au singe, que vous obtiendrez un homme. Ohé ! avez-vous donc oublié ce qui était écrit dans vos manuels de créateurs ? Hou ! la différence entre le singe et l'homme n'est pas de 100, elle est seulement de 1 unité". Les élèves-dieux se souvinrent en effet de ce détail, et ils remercièrent le maître-dieu en disant : "Ah ! nous avons compris, il suffit donc d'ajouter 1 unité de conscience au singe". Mais le maître-dieu rétorqua aussitôt : "Eh ! mais non, il ne faut pas ajouter, il faut retrancher".

C'est presque de l'humour noir… mais quand on observe le désastreux impact de l'humanité sur l'écosystème planétaire, on peut se demander si l'homme est vraiment doté d'une plus grande conscience que les animaux. Mais revenons à l'évolution. Dans la notion de l'évolution, ce qui nous intéresse ce ne sont pas les aptitudes physiques ou bioénergétiques. D'ailleurs, du point de vue physique et bioénergétique, l'homme est loin d'être ce qui se fait de mieux sur la planète. Par exemple, une simple chauve-souris est capable d'émettre et de capter des ultrasons, et une telle aptitude est absente chez l'homme. Un simple ver de terre est capable de se reconstituer entièrement si on venait à

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le couper en deux, mais un homme serait bien embêté s'il venait à perdre un petit doigt. D'autres exemples ? Un gorille est de 10 à 20 fois plus fort qu'un homme. Une anguille est capable d'émettre des décharges électriques dépassant les 400 volts (pour comparaison, c'est du 220 volts qui sort de nos prises électriques). Le guépard peut courir à des vitesses dépassant les 120 km/h , alors que le champion humain du 100 mètres ne dépasse pas les 37 km/h . De simples insectes sont capables d'émettre de la lumière, et un simple oiseau, grâce à ses ailes, a un pouvoir de déplacement infiniment supérieur à celui d'un homme… Donc, du point de vue physique et bioénergétique, l'homme est très inférieur à beaucoup d'animaux. Sans tous ces artifices technologiques, l'homme serait l'une des créatures les plus faibles et les plus vulnérables de la planète.

Nous avons un corps… et un cerveau. Et une partie de notre cerveau constitue ce que nous pouvons appeler le mental. Bien entendu, nous envisageons ici les choses sous un angle uniquement matérialiste, et cela est suffisant pour les besoins de notre propos. Qu'est-ce que le mental ? On peut dire que c'est une structure neuroénergétique (les neurones utilisent et déploient de l'énergie, d'où le terme "neuroénergétique ")… c'est donc une structure neuroénergétique qui a le pouvoir de réaliser certains types d'activités : des activités intellectuelles (comme par exemple ce que vous êtes en train de faire en lisant cet article), des activités émotionnelles ( comme par exemple lorsque vous riez en lisant une histoire drôle, ou lorsque vous pleurez en regardant un film émouvant), des activités psychobiologiques (comme lorsqu'une frayeur accélère votre rythme cardiaque, ou lorsque l'exultation dilate vos pupilles)… Mais les aptitudes du mental ne se limitent pas aux seules activités de types intellectuel, émotionnel et psychobiologique. Le mental est également capable d'activités psychoénergétiques. Qu'est-ce qu'une activité psychoénergétique ? La structure neuroénergétique appelée "le mental", est capable d'émettre des ondes électromagnétiques (car l'activité au sein des neurones est une activité électrochimique, et tout déplacement de charge électrique crée un champ électromagnétique, et toute oscillation de charge électrique crée des pulsations électromagnétiques). Peut-être même que le mental est capable d'émettre et de recevoir des types de rayonnements énergétiques autres que les seuls rayonnements électromagnétiques. Emettre ou recevoir des rayonnements énergétiques avec le mental, c'est cela une activité psychoénergétique.

Quand on envisage l'évolution, et quand on place l'homme au-dessus des animaux, il ne s'agit ni d'une supériorité physique, ni d'une supériorité bioénergétique, mais d'une supériorité mentale. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que le mental de l'homme a un niveau de puissance énergétique plus élevé. Cette puissance s'exprime dans les activités intellectuelles, émotionnelles, etc… Et en dépit de la diversité des activités que peut mener le mental, on peut bel et bien définir un paramètre sous-jacent : la puissance énergétique du mental. Mais revenons un instant sur la notion générale d'évolution. Les êtres vivants peuvent connaître différents types d'évolutions. Il existe une évolution physique ou bioénergétique, qui consiste dans la transformation des caractéristiques physiques des êtres vivants. C'est par exemple ce qui s'est passé quand certains dinosaures sont devenus des oiseaux, en développant des ailes. C'est aussi par exemple ce qui s'est passé quand certains poissons sont sortis de l'eau et ont acquis des pattes et des poumons… devenant ainsi des animaux terrestres. L'évolution physique ou bioénergétique apporte des modifications dans le cerveau, mais pas nécessairement dans cette partie du cerveau qui constitue le mental. A côté de l'évolution physique ou bioénergétique, il existe une évolution que l'on pourrait qualifier de mentale. Mais pour ne pas créer de confusion avec le développement des cultures et des mentalités, nous préférons user de l'expression "évolution neuromentale".

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Portons notre attention sur le passage du singe à l'homme. Manifestement, certains singes sont devenus des hommes. Mis à part les changements physiques que ce passage a suscités, il y a eu un saut neuromental. C'est-à-dire qu'il y a eu un accroissement de la puissance énergétique du mental, à travers l'apparition d'une nouvelle structure neuronale dans le mental, et à travers l'accroissement de la densité et de la complexité neuronales du mental. Le passage du singe à l'homme est ce que nous pouvons appeler une "ascension évolutive". Tandis qu'il n'y a pas nécessairement de notion d'ascension évolutive dans le passage du mammouth à l'éléphant, ce serait plutôt une "variation évolutive ". Il n'y a ascension évolutive que lorsqu'il y a accroissement de la puissance mentale.

Toute forme d'évolution implique des changements dans l'ADN. Le passage du singe à l'homme a nécessité des changements génétiques infimes, puisque la différence génétique entre l'homme et le singe est de 1% seulement. Cela signifie que l'ADN du singe est à 99% similaire à l'ADN de l'homme. Qu'est-ce qui a fait que certains mammouths sont devenus des éléphants, et qu'est-ce qui a fait que certains singes sont devenus des hommes ? En d'autres termes, quels sont les facteurs qui ont influencé l'ADN afin de susciter une variation ou une ascension évolutives ? D'une manière générale, l'ADN peut être influencé par deux grands types de facteurs : des substances chimiques (dont des substances radioactives), et des rayonnements énergétiques (comme par exemple des ondes électromagnétiques)… Mais il faut ajouter d'autres facteurs significatifs à cette liste non-exhaustive : les erreurs de réplication naturelles dans l'ADN, et l'influence des activités énergétiques cérébrales sur les cellules de l'organisme (on peut parler de facteur psychobiologique).

Facteurs capables d'influencer l'ADN : - Des substances chimiques (dont des substances radioactives) - Les rayonnements énergétiques - Des erreurs spontanées dans le processus de réplication de l'ADN - Des processus énergétiques cérébraux (dont des activités du mental) - Des opérations scientifiques de manipulations génétiques

Hormis le facteur des opérations génétiques, qui est très récent, les différents facteurs évolutifs sont à l'œuvre sur Terre depuis toujours. Bien entendu, toute modification dans l'ADN n'entraîne pas une véritable évolution physique ou mentale. La plupart des mutations génétiques donnent naissance à des individus "défectueux". En d'autres termes, la majorité des mutations génétiques consiste en des mutations pathologiques. Vous savez, quand le vent souffle fort sur de fragiles cabanes en bois, il est très rare qu'il en résulte un chalet. Néanmoins, l'apparition d'un chalet par l'effet d'un ouragan sur des cabanes en bois, n'est pas une chose strictement impossible. Ou plutôt, pour donner une image moins déroutante, il n'est pas rare que l'action du vent sur les sables du désert, produise des motifs dignes d'une véritable œuvre d'art. En un sens, c'est un peu ce qui se passe dans le domaine des mutations génétiques. Certaines mutations génétiques sont saines, et elles conduisent à l'apparition d'individus différents, voire supérieurs, du point de vue neuromental, à l'espèce dont ils sont issus.

Comme le dirait le slogan d'un film de superhéros : "la mutation génétique est la clef de l'évolution ". Or, il existe dans notre environnement, et au-dedans de nous-mêmes, des facteurs susceptibles de produire des mutations génétiques. Nous pouvons souligner le caractère particulier de deux d'entre eux : les rayonnements énergétiques, et les processus énergétiques cérébraux. Un rayonnement énergétique, cela peut être des rayons cosmiques qui émanent de l'espace lointain et qui traversent la Terre , et cela

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peut aussi être des rayons ultraviolets qui émanent de notre étoile et qui traversent les couches de l'atmosphère presque sans altération. La rencontre entre ces ondes ou ces particules énergétiques, et l'ADN, peut donc provoquer des mutations génétiques. Est-ce que ces mutations sont nécessairement aléatoires ? Pas forcément. Un rayonnement est caractérisé par une vitesse, une intensité, une longueur d'onde, une ou plusieurs charges énergétiques, etc… On peut résumer les choses en disant qu'un rayonnement énergétique possède une sorte de schéma ou de signature énergétique. Pour prendre une image : les ondes électromagnétiques émises pour la chaîne TF1 ont une signature énergétique différente de celles émises pour la chaîne M6, et c'est grâce à cette différence de signature énergétique que votre téléviseur est capable de vous servir les deux chaînes sur des canaux distincts. Nous pouvons encore prendre une autre image, un peu plus proche de ce que nous voulons dire. Quand vous appuyez sur un bouton de votre télécommande, le petit appareil émet des ondes électromagnétiques. Pour chaque bouton, il y a une longueur d'onde spécifique. Et selon la longueur d'onde, le poste de télévision va réagir de telle ou telle manière, et exécuter telle ou telle action. De manière analogue, selon le schéma énergétique du rayonnement qui l'affecte, l'ADN va produire telle ou telle mutation.

En d'autres termes, les mutations génétiques induites par des rayonnements énergétiques ne sont pas nécessairement aléatoires. Il peut exister une certaine corrélation entre le schéma énergétique du rayonnement, et le type de mutation génétique induite. Cela n'empêche pas qu'un rayonnement énergétique puisse produire des mutations génétiques accidentelles et sans corrélation avec son schéma énergétique. C'est par exemple comme ce qui se passe lorsque vous exposez votre téléviseur à un flux électromagnétique extrêmement intense : des composants sont dégradés ou détériorés, et les réactions ne sont pas vraiment comparables à ce qui se passe lorsque le téléviseur répond aux ondes émises par une télécommande. Retenons simplement que, en fonction de leurs schémas énergétiques, des rayonnements énergétiques peuvent induire des mutations génétiques spécifiques. Les implications d'une telle idée sont immenses, car cela voudrait dire par exemple que des rayons énergétiques auraient pu être émis depuis une autre galaxie, en portant dans leur schéma énergétique les caractéristiques nécessaires pour faire muter des singes et en faire des hommes.

Le facteur représenté par les processus énergétiques cérébraux, est encore plus extraordinaire. Ce facteur joue sur la relation "corps-esprit", une manière de désigner le champ d'activité psychobiologique. En gros : ce qui se passe dans la tête a une influence sur l'organisme. Vous concéderez que la plupart des créatures vivantes ont une tête, et dans cette tête, un cerveau. L'influence de la " tête" sur le "corps" est fonction de la nature et de l'intensité de ce qui se passe dans la tête. Et ce que nous disons, c'est qu'il existe une influence de la tête, sur l'ADN. A première vue, rien de bien spectaculaire. Mais certaines choses n'ont pas besoin d'être spectaculaires pour être importantes. En partant de l'influence de la tête sur l'ADN, on peut donner une vision très particulière des ascensions et des variations évolutives. Par exemple, comment des dinosaures seraient-ils devenus des oiseaux ? Eh bien, cela aurait pu se faire de la manière suivante : des générations de dinosaures ont dû regarder le ciel en nourrissant en eux le désir de voler, et ce désir est devenu, au fil du temps, une vibration cérébrale tellement intense qu'elle a fini par provoquer dans l'ADN de certains dinosaures, la mutation génétique qui allait les transformer en oiseaux. Cette idée est évidemment étonnante pour certains d'entre vous, mais elle est tout à fait envisageable. Les phénomènes de somatisation, qu'ils soient négatifs comme les maladies d'origine psychosomatique, qu'ils soient simplement exotiques comme l'apparition des stigmates sur le corps d'un religieux, ou qu'ils soient positifs comme le bon impact du mental optimiste d'un sportif sur ses

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performances physiques… les phénomènes de somatisation sont simplement l'aspect le plus évident et le mieux observable de l'influence de la tête sur le corps. Il n'est pas impossible que cette influence puisse s'étendre jusqu'aux échelles les plus infimes de l'organisme, c'est-à-dire l'échelle de l'ADN…

Comment certains singes sont-ils devenus des hommes ? Peut-être en bénéficiant d'une activité propice des rayonnements cosmiques. Peut-être que des générations de singes ont nourri le désir profond de transcender les limites de leur propre condition de singes, et ce désir collectif a suscité la mutation génétique spécifique qui a transformé certains singes en hommes. Peu importe comment ce désir s'est exprimé et a mûri dans le substrat psychique collectif des singes. Peut-être que certains singes se contentaient de rester immobiles dans les branches d'un arbre, et de contempler l'horizon lointain avec le sourd désir d'en pénétrer le mystère… Peut-être que d'autres singes regardaient les étoiles, avec le même désir d'en percer le mystère… Peut-être même qu'il y avait des singes qui s'adossaient au pied d'un arbre, fermaient les yeux, et essayaient de se hisser intérieurement au-delà de leur état de singe… Peu importe comment ce désir s'exprimait, on peut dire qu'il s'agissait d'un pur désir d'élévation, et que ce désir n'a certainement jamais pris la forme d'une cogitation philosophique ou d'une analyse intellectuelle. C'était un désir pur, une pure vibration psychique sans langage et sans image. Et des singes ont pu muter jusqu'à l'état d'homme, parce que ces singes ont pris le temps de se concentrer sur le pur désir d'élévation. Chaque singe de la génération suivante qui méditait sur l'élévation, a bénéficié de la vibration collective de tous les singes des générations antérieures qui ont fait la même méditation. Et c'est parce que cette même vibration psychique a été nourrie par plusieurs générations, qu'un jour des singes animés du même désir d'élévation ont pu devenir des hommes.

Quand on réalise qu'un jour des singes sont devenus des hommes, et quand on comprend que tous les facteurs qui ont suscité cette ascension évolutive sont toujours en activité (même s'il y a des phases d'accalmies), alors on se rend aisément compte que l'idée que des hommes puissent évoluer vers un stade supérieur, est une idée éminemment sérieuse et réellement envisageable. Par rapport au singe, l'homme est un sursinge. Donc certains singes sont devenus des sursinges. De la même manière que des singes sont devenus des sursinges, des hommes peuvent aussi devenir des surhommes. Que sera le surhomme ? Il n'aura pas nécessairement un aspect physique différent de celui de l'homme. Ce qui le caractérisera, puisque nous parlons d'ascension évolutive, c'est son niveau de puissance énergétique mentale. Par rapport au niveau mental d'un singe, la puissance mentale d'un homme relève de l'impossible ! Et c'est ainsi que sera la puissance mentale d'un surhomme par rapport au niveau mental d'un homme. Le surhomme pourrait avoir une puissance neuroénergétique suffisante pour utiliser couramment et avec une maîtrise aussi parfaite que naturelle, des aptitudes comme la télépathie, la psychokinésie, la projection psychique, et peut-être même la lévitation. Quant à ses capacités de compréhension, elles pourraient prendre la forme d'une sorte de super-intuition, c'est-à-dire la capacité de connaître directement ce que l'on désire connaître, avec le détail et la complexité voulus, par la simple volonté de savoir, sans passer par le cheminement linéaire du raisonnement.

Paraphrasons les termes de notre histoire du début avec les élèves-dieux (les unités de conscience), et parlons d'unités neuroénergétiques. Sur une échelle tout à fait arbitraire, mais utilisée seulement pour les besoins de notre propos, disons qu'un mouton a par exemple un niveau mental de 10 unités neuroénergétiques. Un singe aurait un niveau mental de 20. Et un homme aurait un niveau mental de 30. Certains hommes auraient des niveaux mentaux plus ou moins supérieurs, et plus ou moins inférieurs à 30… mais

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il s'agirait de variations dans le domaine des décimales. Par exemple, certains "surdoués " (et on peut être surdoué selon des profils intellectuels, technicistes ou artistiques) peuvent avoir un niveau mental de 30.5, alors que certains "déficients " peuvent avoir un niveau mental de 29.5… Un écart de 00.5 entre deux personnes peut laisser l'impression d'un abîme "mental" incommensurable, alors qu'il s'agit d'un petit écart qui demeure strictement à l'intérieur du champ humain. Devant le véritable surhomme, le plus brillant des surdoués humains n'est pas grand'chose. Et on ne peut parler de surhomme que lorsque le niveau mental est au minimum de 40 unités neuroénergétiques.

Examinons un peu le processus spécifique du passage d'une espèce donnée, à une espèce supérieure. Quand nous disons que des singes sont devenus des hommes, que disons-nous exactement ? Nous disons deux choses. D'une part, nous disons que des individus-singes ont vu leur ADN muter, et se sont effectivement transformés en individus-hommes. D'autre part, nous disons que des parents singes ont donné naissance à des bébés humains. Dans le premier cas, la mutation a transformé directement l'individu. Dans le second cas, la mutation a seulement transformé les cellules de la reproduction… Le processus de passage comporte ainsi : la transformation des individus (ils sont nés singes, et ils sont devenus des hommes), et la naissance des mutants (ils sont nés hommes, de parents singes). Il y a donc des "mutants par acquis", et des " mutants par naissance". La catégorie des " mutants par acquis" est sans doute celle qui peut nous interpeller le plus, car il s'agit de dire qu'en tant qu'individus, nous pouvons muter et devenir des surhommes. Il ne s'agit pas seulement d'espérer être les parents d'un enfant qui serait un surhomme, il s'agit d'envisager l'idée que nous pouvons, nous-mêmes, devenir des surhommes. C'est là une possibilité extraordinaire, mais pas impossible à concrétiser. On peut même dire que le dessein de muter vers l'état de surhomme, est un dessein bien plus intéressant que la plupart des buts que la société humaine propose. La société humaine désire rester humaine, et pour cette raison elle ne déroulera jamais un tapis rouge à celui qui veut muter vers le surhomme.

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La vraie nature de l’amour

Tout le monde sait que les différents aspects de l’ascension partagent une même clé. Et cette clé, c’est l’amour. Et la plupart des chercheurs spirituels développent de plus en plus la compréhension que l’amour est à la fois notre origine et notre but, ainsi que la chose qui nous permet d’avancer vers l’actualisation de notre divinité intérieure. La différence entre les Maîtres réalisés et nous, réside essentiellement en ceci : chez les Maîtres réalisés, l’amour s’est tellement épanoui qu’il a fini par acquérir le pouvoir de transmuter la matière de leurs corps et la vibration de leurs âmes ; tandis que chez la plupart d’entre nous, l’amour est encore comme une graine, comme une petite flamme vacillante qui parfois succombe devant les turbulences du mental-émotionnel. Qu’est-ce que l’amour ? Il est impossible de circonscrire l’amour dans une définition intellectuelle. Néanmoins, puisque nous utilisons des mots pour communiquer, on peut dire que l’amour est une énergie. Ou plus exactement l’amour est un feu, et le cœur spirituel est le véritable centre de ce feu. Probablement que le mot "amour" est de nature à susciter certains malentendus. En effet, ce mot est appliqué à une certaine catégorie d’émotions et de sentiments. Ces émotions et ces sentiments qui portent le nom d’amour, peuvent être vus comme des énergies mineures ayant par rapport à l’amour le même rapport qu’un reflet du soleil et le soleil même. L’amour est la substance même de l’âme, et l’amour se reflète dans la personnalité, créant différents jeux d’ombre : l’amour sexuel, l’amour physique, l’amour affectif, l’amour filial, l’amour amical, l’amour platonique, l’amour conjugal, etc. L’amour, c’est le feu du cœur. Ce feu est-il pourvu de certaines qualités ? Bien sûr. L’amour n’est pas une énergie "froide", comme le seraient par exemple l’énergie thermique, l’énergie électrique ou l’énergie nucléaire. L’âme est faite dans la substance de l’amour. Et au centre de l’âme se trouve un feu sacré, porteur de toutes les potentialités divines. Ce feu n’est pas une simple énergie ordinaire, c’est une énergie dotée de qualités. Notamment, dans l’amour, il y a la volonté de lumière. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que le cœur est habité par la profonde volonté d’amener chaque chose qui existe à développer son potentiel de lumière. En effet, il y a une lumière potentielle en toute chose. Depuis le simple caillou que vous foulez dans la rue, jusqu’à la créature la plus intelligente de l’univers. Sans vouloir compliquer les choses, nous pouvons dire qu’en chaque chose réside une certaine forme de l’énergie de l’amour. Le simple brin d’herbe porte en lui la possibilité de devenir une étoile. Et la plus belle des étoiles garde en elle le parfum de toutes les formes. Ce n’est pas mystérieux, il suffit de comprendre que tout ce qui existe est fondamentalement de nature énergétique, que toute énergie trouve son point originel dans la lumière, et que toute énergie peut entrer en expansion et se démultiplier. Vous connaissez toutes ces choses par intuition, bien que vous ne preniez pas toujours le temps de les formuler clairement.

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Si vous parveniez à contempler l’univers depuis la vision et l’intelligence de votre cœur spirituel, vous constateriez aisément qu’il y a une volonté spéciale qui palpite au-dedans de vous, et qui vous incline à chercher à sublimer l’univers, à actualiser tout le potentiel de lumière qu’il recèle. La possibilité que l’univers infini puisse se transmuter en lumière totale, cela s’appelle l’ascension universelle. Et l’aspiration de votre cœur à cette ascension universelle, c’est cela la volonté de lumière. Outre la volonté de lumière, le feu du cœur a-t-il d’autres qualités ? Disons que les diverses nuances qualitatives de l’amour sont infinies. Nous pouvons le voir comme ça : le feu du cœur peut s’exprimer selon de multiples qualités. Chacune de ces qualités peut avoir des réverbérations dans la personnalité, mais l’essence de ces qualités est toujours la même énergie du cœur. De quelles qualités s’agit-il ? Par exemple : le détachement, la paix, la joie, la compassion, la bienveillance, la sollicitude, la patience, le pardon… En développant le feu du cœur, ces différentes qualités s’épanouissent naturellement. Et en développant chacune de ces qualités, le feu du cœur s’en trouve stimulé, et son développement s’en trouve favorisé. C’est la raison pour laquelle le travail spirituel peut se faire, aussi bien comme un pur travail énergétique, que comme un pur travail qualitatif. Et il y a certainement un équilibre à trouver entre le travail énergétique et le travail qualitatif, et il y a toujours un risque de se tromper en se concentrant exclusivement sur un type de travail plutôt qu’un autre. De toutes les manières, chaque énergie possède une qualité, et chaque qualité trouve sa source dans une énergie donnée. Et toute énergie est une déclinaison de la lumière. On a une certaine idée des aspects qualitatifs du feu du cœur. Qu’en est-il des caractéristiques énergétiques ? Précisons d’abord que, comme on peut aborder le développement du feu du cœur de manière qualitative aussi bien que de manière énergétique, il n’est pas strictement nécessaire de connaître précisément les caractéristiques énergétiques pour développer le feu du cœur. Une bonne intuition et une bonne perception intérieure de l’amour peuvent suffire. Le reste dépend de la qualité et de l’intensité du travail intérieur. Par ailleurs, nous allons veiller particulièrement à expliquer les choses aussi simplement que possible, car il s’agit de donner une idée, et non de donner un cours. Nous cherchons toujours à dire les choses aussi simplement que possible, sans occulter leur complexité et sans tomber dans le simplisme. Donc, qu’en est-il des caractéristiques énergétiques du feu du cœur ? Il faut considérer trois choses : l’âme, le noyau énergétique de l’âme, et le feu qui siège dans ce noyau et qui en constitue, pour ainsi dire, la substance. L’âme n’est pas une abstraction métaphysique, ni une spéculation théologique. L’âme est l’entité énergétique que vous êtes. L’âme est pétrie dans la substance de Dieu lui-même, si nous pouvons évoquer quelque chose comme une substance de Dieu. Mais Dieu n’est pas rien, et il faut tout de même utiliser un mot pour désigner une réalité qui relève de la présence effective de Dieu dans l’ordre de l’existence. Nous sommes désolés d’utiliser une phrase qui peut paraître un peu obscure, mais il n’y a pas plusieurs façons de dire que Dieu n’est pas un vide. Dieu est un plein, même si le mot "plein" est absolument insuffisant pour exprimer ce dont il s’agit. L’expression "fils de Dieu" est assez bien trouvée, puisqu’elle laisse entendre une

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identité de nature en même temps qu’une différence de développement effectif, entre Dieu et nous. Songez-y : en tant que fils de Dieu, nous pouvons devenir comme Dieu. Certes, nous le sommes déjà du point de vue de l’essence de ce que nous sommes. Mais il est bien évident que nous ne le sommes pas encore du point de vue de l’actualisation de notre potentiel illimité. Nous sommes un germe de Dieu, une graine de Dieu, une semence de Dieu. La semence peut et doit grandir. Et le plus extraordinaire, c’est que nous pouvons au pire essayer de ralentir, mais jamais arrêter, le processus qui actualise, c’est-à-dire qui éveille et expanse, notre potentiel divin. Mais nous aimerions revenir sur une expression que nous avons utilisée : "entité énergétique". Cela peut induire que nous serions en quelque sorte des individualités finies, plus ou moins proches de l’idée que peut évoquer l’image d’une foule avec plusieurs individualités. Ce que nous sommes vraiment est assez difficile à décrire. Mais nous pouvons dire ceci : nous nous étendons en réalité à tout l’univers, en même temps que nous pouvons avoir l’impression d’être une individualité finie contemplant l’univers. Peut-être que l’image suivante peut vous aider à vous représenter de quoi il s’agit : chacun d’entre nous est un infini ayant choisi de focaliser provisoirement sa conscience au sein d’une forme individuelle finie. C’est à cause de cette focalisation, par exemple, que lorsque nous sommes incarnés, nous avons l’impression d’être réellement réduits aux limites d’un corps. Par exemple, vous êtes à tel ou tel endroit de la Terre, et vous ne faites pas l’expérience de remplir l’espace infini et d’être en même temps sur Vénus et dans les Pléiades. Et même si vous pouvez avoir la sensation d’être "partout", vous auriez quelques difficultés à transférer instantanément votre conscience, de votre corps terrestre en direction d’un corps dans une autre galaxie. Certains peuvent y arriver, mais ce n’est probablement pas encore le cas de la majorité. Donc vous êtes une âme, mais surtout vous êtes un infini ayant focalisé sa conscience dans une forme énergétique. La focalisation est si forte en situation d’incarnation, que certaines personnes ont même la ferme impression que leur identité se résume à leur corps et à leur cerveau physiques. Cette impression, fausse mais forte, est à la base du matérialisme. Et il faut bien plus qu’un effort intellectuel pour la briser. Il faut un vrai travail intérieur. Le noyau énergétique de l’âme, c’est en quelque sorte le point focal qui concentre, pour ainsi dire, l’énergie de votre conscience. Sans vouloir vous perdre, mais avec le seul souci d’évoquer un peu mieux la merveille de tout cela, il est possible de considérer les choses dans l’autre sens. A savoir que l’âme porte en elle-même la possibilité de s’expanser et de devenir un infini. Les choses se passeraient comme si Dieu avait condensé un infini dans une entité énergétique finie, et confié à cette entité la mission de se déployer pour redevenir l’infini de départ. Quoi qu’il en soit, l’infini est notre vraie nature. Et le fini n’est jamais qu’une focalisation provisoire. Malgré toute l’étrangeté de ces notions, le noyau énergétique de l’âme peut se décrire d’une manière plutôt simple. L’âme n’a pas de "forme spécifique", mais on peut dire que le noyau de l’âme se trouve au centre de l’âme. Ce noyau est ce que nous pouvons appeler "cœur spirituel", "soleil intérieur" ou encore "divinité intérieure". Certains termes correspondent mieux aux uns, et moins aux autres. Peu importe : nous avons au centre de notre être, un potentiel illimité qui demande à être éveillé. Si la question a un sens, peut-on localiser plus précisément le soleil intérieur ?

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Prenons les choses en situation d’incarnation. Quand l’âme s’incarne, elle s’habille d’une série de corps. Le corps causal est le plus subtil dans cet ordre. Il y a ensuite le corps mental, puis le corps astral, et enfin les corps éthérique et physique. Mais vous pouvez simplement retenir qu’il y a un corps subtil, et un corps extérieur. Pour les êtres éthériques, le corps extérieur est éthérique. Pour les êtres physiques, le corps extérieur est physique. Ce qui est "exotérique" pour les premiers, peut encore sembler bien "ésotérique" pour les seconds. Le corps subtil possède sa propre structure énergétique, notamment les sept chakras principaux, avec des chakras supplémentaires qui se situent géographiquement à l’extérieur du corps, et avec les divers chakras mineurs, qui s’étendent jusqu’à l’échelle des points d’acupuncture. Un chakra est un vortex d’énergie participant du fonctionnement de la physiologie subtile (c’est une manière de parler). Ces notions sont parfois bien exposées dans les enseignements du yoga. Contrairement à l’impression que peuvent avoir nombre de chercheurs spirituels, les chakras n’appartiennent pas, pour ainsi dire, à la structure propre de l’âme. Certains Maîtres incarnés résument parfois cette distinction par une formule aussi lapidaire qu’explicite : seul le Soi (ici l’âme) est réel, les chakras sont une illusion. Donc le soleil intérieur n’est pas le chakra cardiaque ? Non, en effet. Ce sont deux choses bien différentes. Mais si le soleil intérieur est bien un soleil, le chakra cardiaque peut probablement être perçu comme un satellite de ce soleil. L’image est évidemment très approximative. Le chakra cardiaque reflète quelque chose du soleil intérieur, et il y a certainement une connexion plus grande entre le soleil intérieur et le chakra cardiaque, qu’il n’y en a entre le soleil intérieur et les autres chakras. Par simplification, il est assez courant dans les enseignements issus des Maîtres réalisés, d’englober le soleil intérieur et le chakra cardiaque dans un même concept, et d’appeler ce concept "cœur". Comme le chakra cardiaque peut être vu comme une porte d’accès vers le soleil intérieur, il n’y a aucun problème à englober les deux choses sous un seul concept, sauf à être pointilleux sur la nomenclature. Nous allons être un peu pointilleux ici. Il y a donc une différence à établir entre le soleil intérieur et le chakra cardiaque. Vous posiez la question de la localisation du soleil intérieur. Lorsque nous sommes incarnés, le soleil intérieur se localise au centre de notre poitrine, dans cette région particulière se situant entre le sternum et le plexus cardiaque. Par clairvoyance "ordinaire", le soleil intérieur ne se distingue pas énergétiquement de la variété des vortex énergétiques du corps subtil. En d’autres termes, il est difficile, même pour un assez bon clairvoyant, de comprendre que le centre énergétique dans la poitrine, est d’un autre ordre que les autres vortex énergétiques qu’il perçoit à tel ou tel niveau de constitution subtile. N’importe quel clairvoyant peut voir le cœur, mais il faut corriger la clairvoyance en la faisant passer par le cœur, pour distinguer ce qui relève de l’âme, de ce qui relève simplement du corps subtil. En d’autres termes, distinguer entre le Soi et maya. C’est d’ailleurs cette distinction qui sépare réellement la spiritualité, de la science énergétique en général. La spiritualité est centrée sur le cœur, tandis que la science énergétique générale s’intéresse à une variété énorme de schémas énergétiques, en l’homme et à l’extérieur de l’homme. Le soleil intérieur se situe donc dans la poitrine. Et au centre du soleil intérieur, se

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trouve un feu. Si on regarde ce feu intérieur avec un regard qualitatif, on peut l’appeler "amour". Pour être plus précis, on devrait parler d’amour-énergie. C’est en effet une flamme énergétique, aussi solide fondamentalement, qu’elle apparaît frêle extérieurement. Cet amour-énergie est une clé. De quoi l’amour-énergie est-il une clé ? Vous souvenez-vous de ces paroles du Maître Jésus : "A celui qui a la foi, rien n’est impossible" ? Vous souvenez-vous encore des paroles du Maître Jésus lorsqu’il disait qu’avec la foi, on peut déplacer les montagnes ? Cela n’est pas seulement à comprendre comme une allégorie. Cela est à comprendre également au sens propre. Pour le dire autrement, d’une manière plus prosaïque, il y a en l’homme une force qui est capable de transcender les limitations de la matière et d’avoir un pouvoir quasi absolu sur les énergies. Les pouvoirs psychiques peuvent être grands, mais ils ne peuvent réellement transcender les limitations du monde relatif, ou avoir un pouvoir quasi absolu sur les énergies, puisque ces pouvoirs participent eux-mêmes de la nature de maya. Ce qui peut transcender le monde relatif, et avoir un pouvoir quasi absolu sur les énergies, c’est une force qui, en l’homme, relève directement de son essence, de l’âme qu’il est. Cette force sommeille dans le soleil intérieur. Et cette force, on peut l’appeler amour-force. C’est de l’amour, mais un amour-puissance, un amour-pouvoir, un amour-maîtrise. C’est notre force divine. C’est cette force en nous, qui est de même nature que la force de Dieu, et qui a quelque chose de la puissance absolue de Dieu. La différence entre les Maîtres divins et nous, c’est que les Maîtres divins ont éveillé leur force divine. Et nous, nous sommes en chemin vers cet Eveil divin. L’amour-énergie est la clé qui permet d’éveiller la force divine. Comment ? On peut le voir ainsi : quand le feu intérieur atteint un certain degré de maturité, il se produit une réaction énergétique particulière, qui éveille la force divine. L’Eveil divin se produit-il en un seul instant, ou s’agit-il d’un processus progressif ? La maturation du feu intérieur peut prendre du temps. Plusieurs vies, ou quelques années… Mais lorsque la maturation atteint un certain seuil, l’éveil de la force divine se produit en un instant, un instant beaucoup plus bref qu’une fraction de seconde. Cela peut avoir l’air paradoxal, mais en réalité il n’y a rien d’étrange. Nous sommes, en quelque sorte, en face d’un phénomène comparable à celui de la masse critique dans une explosion nucléaire. Tant que la masse critique n’est pas atteinte, il n’y a pas d’explosion. Mais dès que le seuil de la masse critique est franchi, l’explosion se produit en une fraction de seconde, libérant tout d’un coup des quantités colossales d’énergie. L’Eveil divin est un phénomène à peu près analogue, sauf qu’il ne s’agit pas d’explosion, mais de l’éveil d’une force qui était comme dormante. On entend souvent dire que l’amour peut tout. Oui, l’amour peut tout. Il peut guérir toutes les maladies, redresser toutes les infirmités, nourrir les affamés, et dissiper l’illusion de la souffrance, la grande illusion de la souffrance. Il ne s’agit pas à proprement parler de l’amour-énergie. Il s’agit en réalité de l’amour-force, mais rare sont les êtres qui ont éveillé l’amour-force en eux. Ce que vous avez de plus important à faire, c’est de cultiver l’énergie de l’amour dans

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votre cœur. Bien d’autres choses sont importantes mais aucune des autres choses ne doit occulter l’importance de cultiver l’énergie de l’amour au-dedans de vous. C’est notre première raison d’être sur Terre. C’est en cela que la spiritualité trouve son essence : dans ce travail intérieur qui consiste à cultiver l’énergie de l’amour. Comment cultiver l’énergie de l’amour dans notre cœur ? Nous ne pouvons évidemment pas répondre à cette question dans le détail, car il faudrait un livre entier pour donner une réponse réellement utilisable. Néanmoins nous allons indiquer quelques grandes lignes. D’abord il faut signaler que vous recevez chaque jour une aide incalculable pour vous aider à cultiver l’énergie de l’amour dans votre cœur. Les Maîtres, qu’ils soient ascensionnés ou pas, répandent quotidiennement ou périodiquement une impulsion ou un rayonnement divins sur la planète. Ce rayonnement divin est offert à tout le monde, et chacun en utilise la proportion qu’il désire, en fonction de son propre degré de développement intérieur. Les Maîtres ne sont pas les seuls à effectuer des apports énergétiques. Tous les Êtres de lumière et tous les Anges y contribuent, jusqu’aux travailleurs de lumière les plus humbles. Et, comprenez-le comme vous pouvez, ou rejetez-le si cela vous paraît impossible : Dieu lui-même impulse en permanence un rayonnement énergétique destiné à favoriser le développement de l’amour dans notre cœur, et l’expansion de la lumière en toute chose. Sous sa forme "brute", le rayonnement divin est à peu près imperceptible et, si l’on peut dire, inutilisable pour de nombreuses personnes. Certains auteurs et certains artistes ont cependant le pouvoir, plus ou moins aiguisé, de créer des œuvres qui ont la capacité de faciliter la connexion entre l’individu et le rayonnement divin. De telles œuvres n’apparaissent pas nécessairement comme des œuvres remarquables aux yeux de tous, loin s’en faut. D’autant plus que tout le monde n’est pas "paramétré" de la même façon, et certains réussiront à renforcer leur connexion avec le rayonnement par telles œuvres, tandis qu’il en sera autrement pour les autres. L’aide reçue, et les manières d’en bénéficier, sont une chose. Que doit faire, que peut faire l’individu pour cultiver l’énergie de l’amour dans son cœur ? En quelques mots : il doit essayer de pratiquer quelque chose de l’essence du bhakti yoga, ou quelque chose de l’essence de la prière mystique. Ce ne sont pas les enseignements techniques en ce domaine qui manquent. Certaines formes de concentration, certaines techniques utilisant le souffle, et la pratique de quelque chose qui se situe au-delà de ce que nous savons en général sur la prière, la méditation et la contemplation… c’est cela qui dessine les contours du travail dans le cœur. Plus qu’un travail, c’est aussi une façon de vivre, une façon de placer l’amour au centre de sa vie, et d’en vivre autant que possible les nuances et les déclinaisons.

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Nicolas Sarkozy et le pouvoir

Un jour, parce qu’il était peut-être plus rusé et entreprenant que les autres, et parce qu’il bénéficiait peut-être aussi du soutien invisible de quelques influences occultes, un homme à l’esprit gris parvint à conquérir la fonction de roi dans un royaume qui se disait civilisé. Cet homme s’appelait Karsozy, et être roi était le grand rêve de sa vie. Sa détermination et sa ruse firent la démonstration, une fois de plus, que ce qu’un homme voulait avec force, il pouvait l’obtenir à condition qu’il fût suffisamment malin et persévérant. Peut-être aussi que la victoire de Karsozy était due en partie à l’action subtile de ces mystérieuses forces occultes que tous les "vrais" hommes de pouvoir nient en public mais s’efforcent de développer en privé… Karsozy n’avait pas seulement l’esprit gris, il avait aussi l’esprit un peu ivre, et il soufflait dans sa tête comme un léger vent de folie. Mais pas n’importe quelle folie. C’était une folie rusée, faite d’un agrégat de pulsions émotionnelles grises recouvert du manteau d’un mental relativement fort. Comme pour tous les autres hommes rusés qui étaient animés par la même folie, le mental de Karsozy était au service de la satisfaction d’un certain nombre de pulsions émotionnelles qui tenaient un peu plus de l’ego que de l’amour. Et si Karsozy avait réussi à conquérir le pouvoir, c’était aussi parce que la plus grande partie du peuple, avec un mental pas souvent aussi fort, souffrait d’une folie identique, de manière plus ou moins prononcée. Une fois au pouvoir, Karsozy se frotta les mains et se dit qu’il allait s’atteler immédiatement aux changements qu’il désirait. Il promulgua une première loi, et cette loi interdisait à la pluie de tomber durant la journée, car elle gênait à ce moment-là les honnêtes travailleurs qui s’efforçaient de gagner leur vie. Dorénavant, la pluie ne serait autorisée à tomber que la nuit, afin de ne pas déranger les honnêtes gens. Mais quelques jours après l’entrée en vigueur de cette loi, la pluie fit un acte de désobéissance et tomba durant la journée. Le roi, très mécontent, convoqua ses ministres et leur demanda pourquoi la pluie n’obéissait pas, alors que la loi était formelle et ne laissait la place à aucune interprétation fallacieuse. Le moins lèche-botte de ses ministres répondit : - Mon roi, les lois humaines n’ont aucun pouvoir sur la pluie… Après des heures et des heures d’argumentation, le roi Karsozy fut convaincu que son ministre avait raison. Quelques temps plus tard, le roi promulgua une seconde loi, et cette loi obligeait les nuages à s’abstenir de circuler dans le ciel les dimanches après-midi, car c’était à ce moment-là que le roi faisait sa promenade hebdomadaire dans le vaste jardin de son palais. Mais les nuages se montrèrent aussi désobéissants que la pluie. La colère du roi fut immense, et une nouvelle fois il rassembla ses ministres afin d’exiger une explication. Le même ministre répondit : - Mon roi, les lois humaines n’ont aucun pouvoir sur les nuages, non plus… Il fallut toute une journée de discussions pour convaincre le roi.

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Une troisième loi interdisant au vent de souffler dans les arbres durant les week-ends, rencontra le même échec que les deux lois précédentes. Une quatrième loi obligeant la neige à tomber seulement pendant les vacances de février, vint s’ajouter aux précédents échecs. Le roi tenta de promulguer une cinquième loi, qui interdisait au soleil de se coucher avant 22h les dimanches, mais elle fut aussi un échec… Le roi fit une grave crise, car son autorité lui paraissait nulle. Il avait déployé une somme colossale de travail et avait consenti des efforts quasiment surhumains pour conquérir le pouvoir. Il avait passé des accords secrets avec de puissants et discrets hommes d’affaires ; il avait invoqué des entités occultes aux moyens de mystérieux grimoires de magie obtenus au marché des ombres, et il avait fait des promesses de sang pour obtenir leur aide, et il suffisait de quelques émeutes sanglantes pour que ces promesses soient tenues ; il avait travaillé autant que possible ses capacités mentales… Et à présent qu’il avait le pouvoir, il se rendait compte que ce pouvoir n’avait aucune substance. Mais son ministre le moins lèche-botte vint le consoler et lui dit : - Mon roi, vous êtes le maître des lois humaines, et ces lois s’appliquent aux hommes et non aux choses de la nature. Au lieu d’essayer de régir les choses de la nature, qui reposent sur de puissantes énergies qui échappent aux lois humaines, sachez plutôt que vous pouvez régir à votre guise l’existence des hommes. Le roi ne se le fit pas dire deux fois. Il se mit à réfléchir à une seconde série de lois. Dans cette nouvelle série, il promulgua une première loi qui obligeait les gens à travailler six jours par semaine, et sans prendre de vacances. Il promulgua ensuite une seconde loi qui interdisait aux gens de ressortir sans rien acheter lorsqu’ils entraient dans un magasin ou dans une boutique. Il promulgua une troisième loi qui obligeait les gens à travailler jusqu’à 70 ans. Les gens n’étaient pas très heureux de se contraindre à toutes ces lois, mais ils avaient bien trop peur des mesures de rétorsion. Le roi fut content de voir enfin ses lois s’appliquer. Contrairement à la pluie, aux nuages, etc… les gens obéissaient aux lois et modelaient leurs comportements en fonction de ce qui était interdit ou commandé. Enivré par le pouvoir, dont il voyait enfin la manifestation, le roi concocta une troisième série de lois. Cette nouvelle série interdisait diverses choses : il était interdit de sourire, il était interdit de chanter, il était interdit de faire de l’humour, il était interdit d’avoir des amis, il était interdit de faire des dons aux organisations humanitaires, il était interdit de faire du bénévolat dans des œuvres de charité, il était interdit de donner un coup de main à un voisin… Autant la seconde série de lois avait rencontré l’obéissance des gens, autant la troisième série de lois ne rencontrait que désobéissance. Malgré de fortes amendes et de sévères peines de prison, malgré la saisie des biens et l’administration de coups de fouet, les gens continuaient à désobéir aux nouvelles lois. Le roi piqua une colère monumentale, et il convoqua un conseil de ministres afin de trouver une solution qui obligerait les gens à respecter les nouvelles lois. Mais son ministre le moins lèche-botte lui dit : - Mon roi, les lois de la seconde série s’adressent à la partie mortelle des gens, et c’est

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pourquoi on peut contraindre les gens à y obéir à travers toute sorte de menaces et de mesures de rétorsion. Mais les lois de la troisième série essaient de détruire l’amour dans le cœur des gens. Même si cet amour n’est pas très développé chez la plupart des gens, il est tout de même impossible de le détruire, car il repose sur une énergie spirituelle qui échappe aux lois humaines.

Pas plus que le Karsozy de l’histoire ci-dessus, Nicolas Sarkozy "président" n’a assurément pas le pouvoir de détruire ou de saccager ce qui est le plus important en chacun d’entre nous, à savoir notre capacité à ressentir de l’amour, à cultiver l’amour et à manifester l’amour dans notre relation au monde. Peut-être direz-vous qu’il n’y a pas que l’amour dans la vie, et qu’un président et un gouvernement animés par des énergies peu positives, peuvent dégrader davantage les conditions de vie : acculer les pauvres vers plus de pauvreté encore en restreignant davantage les aides sociales, transformer un peu plus le travail en une forme à peine déguisée d’esclavage en promouvant des types de contrats iniques, donner aux patrons égoïstes encore plus de pouvoir sur leurs employés et leurs entreprises, limiter les libertés individuelles en mettant en avant des raisons sécuritaires, etc… Peut-être… Mais les dirigeants politiques n’ont en réalité aucun pouvoir véritable. Ils ont seulement le pouvoir d’organiser de telle ou telle manière les énergies produites par la masse des hommes. C’est peut-être cela que beaucoup ont du mal à comprendre, recherchant dans les dirigeants politiques, soit des sauveurs, soit des coupables : des gens qui sont responsables des mauvaises conditions de vie dans la société, ou des gens qui ont le pouvoir d’améliorer ou d’empirer vraiment les choses… A courte vue, c’est en apparence le cas. Mais qu’en est-il quand on y regarde de plus près, avec les yeux du cœur ?

Il se leva un jour, dans un royaume dévasté par toute sorte de maux, un leader politique exceptionnel dont le cœur débordait d’amour, et qui avait l’ardente volonté de transformer le royaume et d’en faire une société où les gens seraient heureux. Par quelque magie du destin, ce leader parvint au pouvoir et devint roi. Durant les premières années de son règne, il promulgua une série de lois belles qui exprimaient un profond élan d’amour. Mais il se passa quelque chose d’étrange. Grâce aux nouvelles lois, les gens avaient suffisamment d’argent pour vivre dans l’aisance, suffisamment de temps libre pour vivre vraiment leur vie, et des conditions de travail suffisamment agréables pour que le travail soit un vrai plaisir… Malgré ces excellentes conditions de vie, les conflits augmentèrent, les tensions se renforcèrent, les malaises s’accrurent, les actes de malfaisance se multiplièrent… Le roi ne comprenait pas trop ce qui se passait. Plus il améliorait les conditions de vie des gens, et plus les gens créaient de nouveaux problèmes et de nouvelles formes de souffrance… La situation était tellement irrationnelle que le roi réunit les plus grands sorciers du royaume afin d’essayer de trouver une solution qui semblait ne pas appartenir à la sphère du rationnel. Le plus grand de tous les sorciers déclara : - Sir, votre peuple est sous l’influence d’un démon qui réside au sommet de la montagne nord qui fait face à votre royaume. Si vraiment vous voulez transformer votre royaume et en faire une société heureuse, vous devez absolument chasser ce démon, car tant qu’il exercera son influence, aucun bonheur ne sera possible dans votre royaume. Le roi se mit aussitôt en chemin, et il ne lui fallut que quelques heures pour atteindre le sommet de la montagne. Avec l’aide des sorciers, il parvint à chasser aisément le

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démon. Mais la situation du royaume ne changea pas d’un iota. Le problème demeura absolument le même. Le roi réunit une nouvelle fois les sorciers, mais ceux-ci confessèrent leur ignorance. Le démon ayant été chassé, ils ne voyaient plus aucune raison pour que les choses continuent à aller mal malgré les bonnes lois et les bonnes mesures promulguées par le roi. En désespoir de cause, les sorciers dirent au roi qu’il existait peut-être un homme qui avait la réponse à cette étrange énigme. C’était un vieil ermite qui vivait au sommet de la montagne sud. Le roi alla le trouver aussitôt, et lorsqu’il lui exposa le problème irrationnel auquel son royaume était confronté, l’ermite répondit : - Votre peuple a un esprit gris, qui produit l’égoïsme, l’intolérance, la peur, la méfiance, le racisme, et diverses autres énergies émotionnelles qui conduisent à des problèmes de toutes sortes. Vous pourriez donner aux gens les lois et les règles les plus parfaites qui soient, s’ils ont un esprit gris, ils généreront toujours une société avec beaucoup de problèmes. Le démon se nourrissait seulement des énergies négatives qui émanaient de l’esprit de votre peuple, il n’était nullement l’origine de ces énergies. - Que me conseillez-vous pour résoudre réellement les problèmes de mon peuple ? demanda le roi. - Adressez-vous à votre peuple, et dites aux gens de cultiver l’énergie de l’amour dans leur cœur, et dites-leur de faire de ce travail intérieur la chose la plus importante dans leurs vies. - Je ne vois pas comment cela peut permettre de résoudre les problèmes sociaux… - C’est pourtant évident, répondit l’ermite. L’amour purifie l’esprit. Celui dont l’amour est solide et fort, recherchera la paix avec son prochain, donnera sa seconde chemise à celui qui est nu, secourra celui qui est tombé, soignera celui qui est malade, embrassera celui qui pleure, donnera un coup de main afin d’aider son prochain à réaliser son rêve, fera de la place à celui qui couche dehors, offrira à son entourage une infinité d’occasions de sourire… L’amour est la véritable source du don, du partage, de la solidarité, de l’hospitalité, de la générosité… il est la seule énergie capable de bâtir une société heureuse.

Si les dirigeants politiques ont un pouvoir, c’est surtout le pouvoir d’incarner dans des lois et des règles, les énergies qui émanent en réalité de l’esprit et du cœur collectifs. Les chemins qui relient les énergies collectives et les lois du gouvernement sont souvent complexes, mais il n’y a pas besoin de décortiquer cette complexité pour saisir le lien entre les énergies et les lois. Si les énergies ne sont pas porteuses de beaucoup d’amour, alors les lois et les règles élaborées par les dirigeants ne manifesteront pas beaucoup d’amour. Si la majorité des gens était animée par un amour fort et profond, alors les dirigeants politiques n’auraient pas d’autre choix que de canaliser ces énergies à travers des lois et des règles adéquates. Le véritable pouvoir qui s’exerce dans la société, c’est la somme des énergies qui émanent des esprits et des cœurs. Comme tous les dirigeants avant lui, et comme tous les autres après lui, Nicolas Sarkozy ne peut rien faire de plus que de canaliser les énergies de l’ensemble et leur donner, sur le moment, l’expression qui correspond à leur tendance la plus forte. La société sera heureuse lorsque la majorité des gens auront porté l’amour en eux au-delà du royaume des ombres.

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Où trouver un enseignant spirituel ?

Parlons en termes généraux : le propos de la spiritualité est le développement de la conscience, l’élévation du niveau de conscience, la transformation de la conscience, la transmutation d’une conscience relative en conscience éveillée… Ce que l’on appelle conscience éveillée, c’est simplement une conscience qui a atteint ou dépassé le niveau de développement à partir duquel la joie inconditionnelle est acquise et constitue l’état de base permanent et définitif de la conscience. Le fait d’atteindre réellement ce niveau, et pas seulement d’en faire momentanément l’expérience transitoire, peut se nommer "réalisation de la conscience éveillée", et il est à souligner qu’il existe différents degrés dans la conscience éveillée. Nous parlons bien évidemment d’une manière très générale. Si l’on voulait être tout à fait pertinent, il faudrait dire que la conscience possède certains noyaux énergétiques, et que le vrai développement de la conscience consiste dans le développement et l’activation de l’un ou l’autre de ces noyaux énergétiques. Ce qui fait qu’il existe différents types de réalisation intérieure, et ces différents types se retrouvent sous le vocable générique de conscience éveillée, parce qu’ils partagent en commun le fait d’assurer à l’individu un état intérieur de joie inconditionnelle définitive. Mais nous n’allons pas prendre la peine de préciser les choses en ce domaine, gardons seulement le concept général de conscience éveillée. Le fait d’être un être à la conscience éveillée ne signifie pas que le mental et l’émotionnel sont détruits. Mais cela implique le fait que le mental et l’émotionnel ne sont plus les maîtres à bord de la conscience, et que les activités du mental et de l’émotionnel se déroulent sur fond d’un état de paix et de joie intérieurs qui les transcende et les circonscrit. Par ailleurs, la conscience éveillée s’accompagne naturellement et nécessairement d’une certaine maîtrise des énergies.

Le propos de la spiritualité est donc la réalisation de la conscience éveillée. L’être éveillé est la personne qui a réalisé la conscience éveillée, et le chercheur spirituel est la personne qui aspire à réaliser la conscience éveillée. Le domaine de la spiritualité n’échappe pas au bon sens : pour accroître ses chances de réaliser la conscience éveillée, le chercheur spirituel serait mieux avisé de suivre l’enseignement et la guidance d’un être éveillé. Parlons en termes plus généraux encore : celui qui a une intelligence spirituelle de l’ordre du "génie" est capable de cheminer et de réaliser la conscience éveillée sans suivre la guidance d’un être éveillé et sans étudier des livres spirituels ; celui qui a une intelligence spirituelle du niveau "surdoué" est capable de cheminer et de réaliser la conscience éveillée sans suivre la guidance d’un être éveillé, mais il aura en bonne partie besoin d’étudier des livres spirituels. Et quand nous disons "étudier des livres spirituels", nous entendons évidemment par là aussi bien l’étude que l’assimilation puis la mise en pratique, cela ne se limite pas à une simple lecture morte. S’il n’est, ni un génie spirituel, ni un surdoué spirituel, alors le chercheur spirituel a nécessairement besoin de la guidance d’un être éveillé. Nous le répétons : le domaine de la spiritualité obéit lui aussi aux règles élémentaires du bon sens. Il existe des génies intellectuels capables de réinventer tout seul l’avion ou de refonder tout seul la géométrie non-euclidienne, sans avoir étudié des livres et sans avoir suivi l’enseignement d’un instructeur. Il existe des génies artistiques capables de maîtriser tout seul le piano ou la peinture. Et il existe des génies spirituels capables de parvenir tout seul à la conscience éveillée… mais tout le monde n’est pas un génie spirituel !

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Pour les surdoués spirituels, des livres spirituels pertinents suffisent, ils n’ont pas besoin de trouver un enseignant spirituel afin d’en suivre la guidance personnalisée. Mais les livres spirituels pertinents ne font pas que "suffire", ils sont incontournables et constituent la base de travail à partir de laquelle le surdoué va pouvoir assimiler et intégrer les principes et les techniques corrects du travail intérieur. Pour pouvoir se dispenser des livres, il faut remplir l’une ou l’autre de ces deux conditions : soit être un génie spirituel qui évidemment n’a pas besoin d’étudier des livres ou de suivre la guidance d’un être éveillé ; soit être un surdoué spirituel qui a déjà étudié et assimilé en profondeur suffisamment de livres spirituels pertinents pour avoir une excellente maîtrise des principes et des techniques du travail intérieur. Et dans le cas du surdoué qui a étudié et assimilé suffisamment de livre, la possibilité de se dispenser des livres est un résultat, et non une possibilité de départ. Croire qu’on peut se dispenser des livres alors que l’on n’est ni un surdoué spirituel ayant suffisamment étudié, ni un génie spirituel, cela risque un peu de traduire en réalité un faible niveau d’intelligence spirituelle. A l’exception des génies spirituels, tout le monde a évidemment besoin des livres spirituels, même si tout le monde n’est pas capable de cheminer jusqu’à la réalisation de la conscience éveillée rien que sur cette base. Il existe des livres spirituels de grande qualité, à la fois pertinents et profonds, qui sont capables d’apporter une bonne aide aux chercheurs spirituels. Nous pensons par exemple à des livres comme : "Les yoga sutras" de Patanjali ; "Le tao te king" de Lao Tseu ; "L’essence de la réalisation du soi" de Yogananda ; "Le don du prophète" de Chris Iwen…

Un enseignant spirituel est, d’une manière générale, un être éveillé qui assume la responsabilité ou qui se propose explicitement de guider des chercheurs spirituels vers la réalisation de la conscience éveillée. Son propos n’est pas de dire des choses agréables pour le plaisir de plaire, ni de dire des choses captivantes ou surprenantes pour le plaisir de satisfaire le mental ou l’émotionnel, son propos est de dispenser un enseignement et une guidance aussi pertinents et efficaces que possible, y compris même lorsque cela peut ne pas paraître très agréable ou très intéressant. Le chercheur spirituel moyen, qui n’est ni un surdoué spirituel ni un génie spirituel, a besoin de suivre en particulier l’enseignement d’un enseignant spirituel, tout en demeurant attentif aux enseignements d’autres enseignants spirituels. Et lorsque nous parlons des enseignants spirituels, nous entendons par là des êtres éveillés "incarnés", et non des entités non-incarnées qui adoptent toutes sortes d’identités souvent prestigieuses. Considérer des entités non-incarnées comme des sources enseignantes susceptibles de dispenser le chercheur spirituel moyen de la nécessité de suivre l’enseignement d’un être éveillé incarné, est une erreur très répandue parmi les chercheurs spirituels. Il serait peut-être même mieux indiqué d’ignorer purement et simplement ces entités non-incarnées, car derrière des messages aux forts accents d’amour et de lumière, se cachent au mieux une sincère volonté d’aider mais assise malheureusement sur de l’incompétence spirituelle, au pire une démarche prédatrice destinée à camoufler des procédés énergétiques qui ne sont pas nécessairement à l’avantage des chercheurs spirituels qui s’ouvrent à leur magnétisme subtil.

Quand un chercheur spirituel moyen, qui avait des rêves irréalistes de parfaite autonomie spirituelle, se rend compte qu’il serait certainement plus honnête et plus intelligent de recourir à la guidance directe, c’est-à-dire "face à face", d’un enseignant

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spirituel, on peut l’entendre parfois poser plus ou moins clairement la question : où donc trouver un enseignant éveillé incarné ? Dans le contexte occidental, et notamment européen puis français, cette question est susceptible de recevoir une réponse utilisable, pour peu que celui qui la pose soit réellement motivé, et soit disposé à examiner de près un enseignement dont le propos premier n’est pas de lui être agréable ou de lui paraître captivant. La recherche prééminente du plaisir est en soi un obstacle à l’étude et à l’assimilation correctes des sciences du développement de la conscience. Certes, il existe une qualité profonde de plaisir subtil dans la vraie quête et la vraie pratique spirituelles, mais ce plaisir est lié à la justesse du travail spirituel. Dans le contexte occidental, les enseignants spirituels s’adaptent aux possibilités de communication offertes par la technologie : communications téléphoniques, échanges d'e-mails, visioconférences, etc. Sans compter les possibilités de déplacement rapide par le train ou par l’avion. Dès que vous entrez dans le cercle des élèves immédiats d’un enseignant spirituel, vous pouvez être en communication personnelle avec ce dernier, par le moyen de différentes technologies, et les rencontres sont plus aisées qu’aux époques où le cheval était le moyen de transport le plus rapide. En réalité, les choses sont si accessibles de nos jours, que les chercheurs spirituels n’ont que l’embarras du choix, à condition qu’ils soient disposés à faire des efforts, financiers, physiques et psychologiques, pour aller à la rencontre des enseignants spirituels et pour se faire une place au sein d’un cercle d’élèves.

Aujourd’hui en occident, il existe un nombre non négligeable de personnes se présentant assez clairement comme des êtres éveillés, et adoptant assez explicitement la fonction d’enseignant spirituel, peu importe qu’elles utilisent ou non les termes que nous employons ici. Quels sont ces enseignants spirituels ? Nous allons seulement en citer quelques-uns, plus ou moins connus parmi les chercheurs spirituels, de plus ou moins bonne réputation parmi les spiritualistes, notamment ceux qui ont une école, un ashram, un monastère, un centre, ou une association… D’abord ceux qui ont une base courante en France en particulier : Sélim Aïssel, Arnaud Desjardins, Pierre Lassale, Thierry Vissac, Thich Nhat Hanh, Olivier Manitara… Puis ceux qui ont une base courante ailleurs : Amma, Andrew Cohen, Maître Ching Hai, Eckhart Tolle, Swami Roberto, Sri Sathya Saï Baba, Lee Lozowick, Sri Sri Ravi Shankar, Sai Maa Lakshmi Devi… Grâce aux ressources de l’Internet, il est aisé de trouver des contacts et des adresses afin d’entrer en communication avec ces enseignants spirituels. Certains d’entre eux sont très accessibles, du fait de la faible taille des groupes qui les entourent. D’autres sont particulièrement difficiles d’accès, notamment à cause de leur succès. Ces enseignants spirituels ont des enseignements différents, qui peuvent être inconciliables, et parfois même contradictoires. Outre des raisons tenant aux degrés de connaissances "subtiles" des uns et des autres, l’origine de ces divergences qui sont courantes, se trouve dans le fait que ces enseignants n’ont pas tous le même type de réalisation intérieure principale. Ce n’est pas le lieu ici d’expliquer ce qu’il en est de celui-ci ou de celui-là, mais le chercheur spirituel doit essayer d’en savoir plus sur les différents types de réalisation

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intérieure, afin de mieux déterminer lequel convient le mieux à ses aspirations profondes.

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Une guerre subtile dont l’humanité est l’enjeu

Il y avait une fois un troupeau de moutons qui vivait dans un vaste enclos. Au-delà de l’enclos, il y avait plusieurs villages. Certains villages étaient habités par des créatures amères, et d’autres étaient habités par des créatures sucrées. Les créatures amères et les créatures sucrées s’intéressaient beaucoup aux moutons, car elles appréciaient le sang de ces animaux. Mais elles n’appréciaient pas ce sang de la même façon. Les créatures amères appréciaient du sang amer, et pour que le sang des moutons devienne amer, il fallait que les moutons soient soumis à des influences qui provoquaient chez eux des émotions négatives, comme la peur ou la tristesse, comme la colère ou le stress. Les émotions négatives déversaient leurs radiations dans le sang, et le sang devenait amer. Alors les créatures amères utilisaient leurs pouvoirs mystérieux pour sucer le sang des moutons, sans même que les moutons ne s’en rendent compte. Mais le fait de perdre ainsi leur sang rendait les moutons souvent malades, et ils vieillissaient, perdaient leur fraîcheur et leur jeunesse, et finissaient par mourir, pour renaître encore en mouton dans une vie suivante. Pour les moutons, le fait de tomber malade et le fait de vieillir étaient dans l’ordre naturel des choses. Les créatures sucrées appréciaient du sang sucré, et ce sang était obtenu en exerçant sur les moutons les influences nécessaires pour provoquer chez eux des émotions positives, comme l’exultation ou l’enthousiasme, comme l’euphorie ou la satisfaction. Les créatures sucrées suçaient elles aussi le sang des moutons à leur insu, grâce à des pouvoirs mystérieux. Et comme avec les créatures amères, cet acte de prédation induisait des maladies et du vieillissement chez les moutons. Les créatures amères et les créatures sucrées luttaient souvent entre elles afin d’avoir un meilleur contrôle sur les moutons. Si les créatures amères acquéraient une domination quasi-totale sur les moutons, les créatures sucrées ne pourraient plus sucer le sang des moutons, car ce sang serait amer et ne leur conviendrait pas. Dans la situation inverse, ce serait les créatures amères qui auraient du mal à sucer le sang des moutons, qui serait sucré et donc impropre à leurs goûts. Les luttes étaient parfois intenses, mais au final les créatures amères et les créatures sucrées finissaient par trouver des terrains d’entente et par se départager des zones d’influence. Ces zones changeaient au gré des circonstances, mais les bases de compromis subsistaient sous une forme ou sous une autre. Malgré leurs divergences en termes de goûts, les créatures amères et les créatures sucrées partageaient un intérêt commun. Quel était cet intérêt commun ? Pour qu’elles puissent continuer, les unes et les autres, à sucer allègrement le sang des moutons, il fallait que les moutons… demeurent des créatures faibles. Comme toutes les créatures de l’univers, les moutons avaient en eux une force indomptable, mais cette force était endormie. Si un mouton éveillait sa force indomptable, il se transformerait en créature libre et illimitée, et il ne pourrait plus être la proie des créatures amères et des créatures sucrées. Il fallait donc que les créatures amères et que les créatures sucrées veillent à ce que les moutons ne puissent pas éveiller leur force indomptable. L’intérêt de ces créatures était donc que les moutons ne devaient pas éveiller leur force indomptable. La force indomptable n’était pas quelque chose de vague et de nébuleux qui aurait désigné une sorte de concept flou et brumeux de quelque chose d’imprécis et

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d’indéfinissable qui aurait imprégné l’espace cosmique, c’était la force du centre intérieur. La seule chose qui pouvait éveiller la force indomptable, c’était une pratique assidue de la prière/méditation fondée sur le centre intérieur. Les créatures amères et les créatures sucrées savaient très bien la chose à faire : empêcher les moutons, par tous les moyens possibles, d’adopter une pratique assidue de la prière/méditation.

En dehors de leur intérêt commun, les unes et les autres avaient leurs intérêts propres. L’intérêt propre des créatures amères était de susciter dans l’esprit des moutons autant de profils psychologiques négatifs que possible. Et l’intérêt propre des créatures sucrées était de susciter dans l’esprit des moutons autant de profils psychologiques positifs que possible. Les créatures sucrées disaient aux moutons, à travers des inspirations, des songes, des murmures, des voix et même des apparitions magnifiques : - Vous êtes déjà l’amour, vous êtes déjà la compassion, vous êtes déjà la paix, vous êtes déjà l’allégresse, vous êtes déjà la joie, vous êtes déjà illimités. En un mot, vous êtes déjà la lumière, et vous l’avez toujours été. Vous n’avez aucun effort et aucun travail à faire pour devenir la lumière. Vous êtes la lumière. Ces paroles étaient si anesthésiantes que les moutons oubliaient l’existence de leur force indomptable et la possibilité de l’éveiller. Les créatures sucrées avaient des milliers d’autres enseignements tout aussi anesthésiants, et ces enseignements consistaient en diverses promesses : - Vous les moutons, vous allez ascensionner bientôt dans une nouvelle dimension pleine d’amour et de lumière ; nous les créatures sucrées, nous allons bientôt apparaître officiellement parmi vous et vous apporter plein d’amour et de lumière ; votre vaste enclos reçoit chaque jour de notre part des flots illimités d’amour et de lumière, vous les ressentez n’est-ce pas… Et bien d’autres choses encore. Même les créatures amères suscitaient des enseignements d’amour et de lumière, car elles en connaissaient le pouvoir anesthésiant sur les moutons. Elles disaient en murmurant : - Vous êtes déjà la perfection, vous n’avez aucun effort et aucun travail à faire pour changer quoi que ce soit. Et elles disaient aussi des choses du genre : - Votre monde sera bientôt ravagé et mutilé par des cataclysmes gigantesques, mais ne vous inquiétez pas, c’est pour le bien de tous, et une lumière pleine d’amour viendra à vous et vous aidera à vous relever de tout ça pour un monde meilleur… Les créatures amères et les créatures sucrées savaient très bien cacher ou faire oublier l’existence de la force indomptable, et elles savaient très bien incliner les moutons à tourner complètement le dos à la notion de pratique assidue de la prière/méditation. Les moutons pouvaient passer du temps à brouter, à remuer la terre, à dépierrer les zones de pâturage, à courir dans tous les sens, à s’amuser, à s’engueuler, à copuler, à

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brailler, à regarder les couchers de soleil… ils avaient toute sorte d’activité, mais ils étaient devenus complètement étrangers à la prière/méditation, et il leur était impensable qu’elle puisse devenir une activité régulière dans leur vie.

Certains moutons se doutaient que les créatures amères les maintenaient peut-être dans une sorte de prison. Mais aucun mouton n’avait suffisamment de lucidité pour se douter que même les créatures sucrées étaient aussi leurs geôlières, tant ces créatures étaient "sucrées", pleine d’amour, de lumière et de compassion, "saturées" de belles paroles si agréables et réconfortantes. Les créatures amères voulaient que les moutons aient des profils psychologiques amers ; les créatures sucrées voulaient que les moutons aient des profils psychologiques sucrés ; et les unes et les autres veillaient à ce que les moutons n’éveillent pas leur force indomptable. Pour assurer leurs intérêts, les créatures amères suscitaient et inspiraient ici et là des problèmes, des tensions, des conflits, des crimes, des affrontements, des accidents, des catastrophes… Certes elles n’étaient pas les seules responsables de telles choses, car ces choses pouvaient aussi se produire par le jeu naturel des forces de la nature et des interactions entre les moutons. De leur côté, les créatures sucrées essayaient de susciter et d’inspirer des choses qui étaient susceptibles de provoquer de bonnes émotions. Elles opéraient de temps en temps des apparitions, essayaient de donner à des moutons de belles expériences, faisaient des promesses fabuleuses, etc. Les créatures amères n’avaient pas besoin de susciter des enseignements et de les communiquer à travers des moutons messagers. Les moutons se chargeaient eux-mêmes, parce que leur structure psychologique était déjà bien conditionnée, de produire un nombre incalculable de discours, de doctrines et de fictions qui servaient les intérêts des créatures amères. Les créatures sucrées, quant à elles, avaient besoin de susciter des enseignements sucrés et d’avoir des moutons messagers en nombre pour véhiculer ces enseignements sucrés, car sans ces activités d’enseignements sucrés, le sang sucré deviendrait une denrée beaucoup trop rare. Les créatures sucrées étaient de si fines pédagogues qu’elles n’eurent aucune peine à faire croire aux moutons que les enseignements sucrés, avec toutes les prophéties, toutes les annonces et toutes les promesses de monde en or datées et non datées qu’ils véhiculaient… que ces enseignements étaient là pour leur bien. Si un enseignement ou un propos n’était pas sucré, finissaient par croire les moutons, alors cet enseignement ou ce propos ne pouvait réellement être là pour leur bien.

Cette allégorie décrit-elle la réalité de l’humanité terrestre ? Ou plutôt, la vraie question ne serait-elle pas : avez-vous envie de savoir la vérité à propos de la condition humaine, ou bien désirez-vous en réalité que l’on vous offre surtout des messages et des enseignements rassurants et réconfortants ? Les créatures sucrées sont connues sous diverses identités : dieux, anges, êtres de lumière, maîtres ascensionnés, guides de lumière, grands frères de l’espace, etc. Et leurs enseignements sont si finement construits qu’ils ont l’effet bienfaisant des soins attentionnés qu’un éleveur soucieux d’obtenir une viande de grande qualité, prodigue à

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ses animaux ; ou l’effet revigorant des méthodes naturelles qu’un agriculteur écologique utilise pour obtenir d’excellents légumes. La finalité de ces animaux et de ces légumes est d’être mangé, malgré le fait qu’ils aient été traités de manière fort agréable. Parce que les discours des créatures sucrées sont justement sucrés, il est impossible pour la plupart des gens qui admettent la réalité des communications avec ces êtres, d’envisager que ces créatures soient des prédateurs. Pour les créatures amères, chez les gens qui admettent leur existence, il ne fait aucun doute qu’elles sont de nature prédatrice, ou du moins "pas tout à fait positive". Les créatures amères sont connues sous une identité globale : des démons. Ces deux ordres de créatures, sucrées et amères, sont des prédateurs énergétiques. Qu’est-ce qu’un prédateur énergétique ? Quand un prédateur énergétique se nourrit sur un homme, ou sur un groupe d’hommes, il absorbe une partie de l’énergie vitale de cet homme ou de ce groupe. Mais l’énergie vitale ne peut être profitable au prédateur que si elle est imprégnée de certaines énergies émotionnelles : des émotions positives pour les besoins des créatures sucrées, et des émotions négatives pour les besoins des créatures amères. Le "vol" d’énergie vitale se traduit plus ou moins par diverses maladies biologiques ou mentales, et diverses fragilités émotionnelles ou psychologiques.

Un jour, deux tyrans particulièrement intelligents discutaient lors d’une réunion au sommet, qui réunissait plusieurs tyrans. Chacun des deux tyrans avait un grand nombre d’esclaves, bien plus que la quantité d’esclaves de tous les autres tyrans réunis, et les deux dictateurs discutaient de leurs méthodes respectives afin de conserver le contrôle sur leurs esclaves. L’un des deux tyrans s’appelait "seigneur du charognard", et l’autre s’appelait "seigneur de la colombe". Le seigneur de la colombe dit : - Mon cher ami seigneur du charognard, comment t’y prends-tu pour garder le contrôle sur tes esclaves ? - J’utilise trois grands éléments. Pour le premier élément, je les conditionne à croire qu’il est impossible de devenir un être libre. La plupart réagissent très bien à ce conditionnement, mais il y a quand même quelques individus qui persistent à croire qu’il est possible de devenir un être libre. Le deuxième élément s’adresse à ces individus, et il consiste à les conditionner de manière à leur faire croire que vouloir devenir un être libre est quelque chose de mauvais. Ça fonctionne plutôt bien, mais il y a là encore quelques individus pour vouloir devenir des êtres libres malgré tout. Et c’est là que rentre en jeu mon troisième élément : toute personne qui essaie de devenir un être libre subit des mesures de rétorsion dissuasives. - Des mesures de rétorsion ? Mon cher ami seigneur du charognard, as-tu engagé des gens pour exécuter ces mesures ? - Oh non, je n’ai engagé personne. Ces sont les esclaves eux-mêmes qui s’en chargent. En effet, ceux qui croient que devenir un être libre est impossible, se chargent spontanément d’essayer d’empêcher ceux qui veulent devenir des êtres libres, de le devenir : notamment parce que le fait qu’une personne cherche à réaliser une chose

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définie comme impossible, leur est difficile à supporter. Et ceux qui croient qu’essayer de devenir un être libre est mauvais, se chargent également d’essayer d’annihiler les ardeurs de ceux qui veulent devenir des êtres libres : notamment parce qu’une personne qui cherche à réaliser une chose définie comme mauvaise, cela est également difficile à supporter. Les choses sont ainsi très simples, et mon contrôle est assuré. Après avoir parlé ainsi, le seigneur du charognard dit : - Et toi cher ami seigneur de la colombe, comment t’y prends-tu pour garder le contrôle sur tes esclaves ? - Chez moi c’est beaucoup plus simple : j’ai seulement conditionné mes esclaves à croire que la sagesse consistait simplement à accepter sereinement les choses telles qu’elles sont. Et comme ils veulent tous acquérir de la sagesse, chacun d’eux essaie d’accepter aussi sereinement que possible sa condition d’esclave. Et je peux te dire, cher ami seigneur du charognard, que mes esclaves ont produit spontanément eux-mêmes des centaines de milliers de systèmes philosophiques qui visent tous une seule et même chose : les aider à se satisfaire de leur condition.

Les unes et les autres ont différentes philosophies et différents discours, mais qu’elles soient amères ou sucrées, les créatures prédatrices sont passées maîtres dans l’art de neutraliser l’aspiration à la liberté. Depuis la négation de la possibilité d’être libre, jusqu’à la dévitalisation de la notion de liberté, en passant par la diabolisation de la volonté d’être libre, il y a suffisamment de doctrines métaphysiques et d’enseignements spirituels pour paralyser la moindre velléité verticale de libération. Pour en revenir aux notions implicites dans l’allégorie des moutons, la véritable liberté découle de l’activation de la force indomptable, et cette force est celle du cœur, et il convient de ne pas la confondre avec les énergies de la psyché, du mental et de l’émotionnel. Celui qui aspire à devenir un être réellement libre, devrait savoir que la chose à faire dans ce cas, n’est pas de combattre les créatures prédatrices ou de contrecarrer leurs plans, mais plutôt d’œuvrer afin d’éveiller la force de son propre cœur. Faut-il le souligner expressément : l’éveil de la force du cœur est quelque chose qui se produit en relation directe avec un travail intérieur qui ne doit pas être fait n’importe comment. Ce travail dépend de la mise en œuvre de certains principes et de certaines techniques, et il appelle une certaine discipline.

Des gens étaient enchaînés au fond d’une caverne, et leurs chaînes s’enfonçaient profondément dans les murs de roches épais qui les entouraient. Les lieux étaient sombres et lugubres, mais un peu de la lumière du soleil et un peu des chants des oiseaux parvenaient de l’extérieur et s’infiltraient à travers le corridor de la grotte. Ces gens n’étaient pas très forts, et leurs chaînes étaient solides. Ils essayèrent de briser leurs entraves, mais ils ne parvinrent à rien, sinon à se faire mal aux poignets. Avec le temps, ils finirent par se convaincre qu’il leur était impossible de briser leurs chaînes. Et avec un peu de réflexion, mais vraiment juste un peu, ils développèrent une myriade de philosophies différentes afin d’essayer de se satisfaire de leur condition. Mais comme ils avaient quand même beaucoup de mal à se satisfaire de cette existence, ils développèrent d’autres philosophies. Dans certaines de ces philosophies, on racontait qu’un jour, un sauveur radieux viendra et délivrera ceux parmi eux qui auront été plein de bonté. Dans d’autres, on racontait qu’un phénomène cosmique viendra réduire en

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miettes les chaînes de ceux qui auront été plein de bonté, et les libérer de leur condition. Ces gens avaient de l’espoir, car d’une manière ou d’une autre quelque chose ou quelqu’un viendra un jour libérer les bons. Cependant, quelques nouvelles philosophies essayaient de faire admettre l’idée que le sauveur radieux ou le phénomène cosmique libéreront tout le monde, et pas seulement ceux qui auront été plein de bonté. De temps en temps, quelques stalactites défaillaient, ou quelques pluies inondaient certaines parties de la grotte, ou quelques fauves s’introduisaient dans la caverne, et tout cela faisait des blessés et des morts parmi les gens de la caverne. Mais aucune de ces catastrophes n’entamait l’espérance et la certitude de ces gens. Au contraire, lorsqu’un trait de lumière particulièrement beau se glissait jusqu’à leurs pieds, ou lorsqu’un paon aux mille couleurs venaient parader un instant à travers le corridor, ils voyaient là autant de signes, de preuves et de confirmations que le sauveur radieux ou le phénomène cosmique se faisaient de plus en plus proches. L’un d’entre eux examina attentivement les chaînes, étudia sérieusement ses propres muscles, puis il se dit qu’avec suffisamment d’entraînement, il serait capable de venir à bout de ces entraves et de les briser. Il se mit à s’entraîner, à faire des exercices pour se fortifier, matin et soir, avec une volonté sereine mais forte, mais aussi avec une intelligence et une vigilance aiguisées, afin d’éviter les blessures et le surmenage. Les autres essayèrent de le dissuader, avec toutes sortes d’arguments, d’avertissements et d’imprécations : "C’est impossible de briser ces chaînes, tu perds ton temps" ; "Quel orgueil de vouloir devenir suffisamment fort pour briser ces chaînes, tu cours à ta propre perte" ; "Quelle stupidité de vouloir briser ces chaînes, alors qu’il faut les accepter" ; "Comme c’est triste de te voir s’infliger une telle peine inutile, alors qu’il n’y a pas d’effort à faire, puisque le sauveur radieux ou le phénomène cosmique viendront bientôt nous sauver"… Mais l’homme qui voulait briser ses chaînes persévéra dans son entraînement. Puis un jour, se sentant devenu plus fort, il se redressa et tira fort, de toute la force de ses bras… mais les chaînes ne se brisèrent pas, et l’homme s’écroula d’épuisement, car l’effort avait été intense. Devant cet échec, tous les autres s’écrièrent d’une même voix : "On t’avait bien dit que c’était peine perdue ! ". Cependant, l’homme reprit son entraînement, et il développa davantage sa force, redoublant de rigueur et de discipline dans ses exercices. Et un jour, il se redressa à nouveau, et dans un effort d’une intensité extraordinaire, il brisa enfin ses chaînes. Les autres furent très surpris, et ils s’agenouillèrent aussitôt devant l’homme qui s’était libéré et lui dirent : "Délivre-nous, s’il te plaît". Mais, tout en sortant de la caverne, l’homme leur dit, sans même jeter un regard en arrière : "Développez votre force, comme je l’ai fait moi-même, et vous pourrez briser vos chaînes".

Pendant que les créatures prédatrices ne cessent de travailler à la neutralisation de toute velléité de liberté verticale chez les gens, à travers toutes sortes de doctrines philosophiques, de prophéties cosmiques et d’enseignements spirituels ; et pendant que les gens les mieux conditionnés à accepter leur état limité, ne cessent d’essayer de dissuader ceux qui aspirent à devenir verticalement libres… les Maîtres authentiques, ces hommes et ces femmes qui ont éveillé leur force intérieure et qui de se fait sont devenus des êtres libres, nous rappellent simplement que la réalisation de la liberté, qui est la même chose que l’éveil de la force intérieure, dépend de l’intensité et de la justesse de notre pratique intérieure de la prière ou de la méditation.

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Quelques nuances de l’amour…

"Le don du prophète" est un livre qui nous a été inspiré par l’énergie des Maîtres, une énergie intelligente qui est la substance même de l’amour, et avec laquelle il est possible d’entrer en résonance et d’établir une connexion, à travers la méditation, à travers la prière, à travers la contemplation d’une simple fleur dansant sous la brise, ou à travers la lecture d’un livre de cœur qui s’adresse à l’essence de l’âme. Nous vous invitons à découvrir ci-dessous quelques extraits de ce livre.

La sérénité

Et si vous regardiez au centre de la vie lorsque vous en parcourez les chemins ? Et si vous vous souveniez à tout instant de votre essence immortelle, pendant que s’agitent les inerties de la personnalité ? Soyez comme la paisible montagne, qui s’élève si haut dans le ciel que seule la douceur blanche des neiges transparentes peut la revêtir. Une montagne est un athlète aux dimensions de la terre, Qui jamais ne cesse de prendre son élan pour couvrir d’un seul regard toute la vallée, Et même si des larmes et des grincements de dents pullulent dans la vallée, Le scintillement blanc du sommet de la montagne ne renvoie qu’une paisible sérénité. Et le jour est un message du soleil, et la nuit est un chant d’étoiles, Car pour la montagne le ciel est toujours un espace ouvert.

Et si vous ne voulez pas être comme la majestueuse montagne, Alors ouvrez votre sourire et laissez-vous envelopper par la gaze blanche de la sérénité, qui vient se poser sur votre cœur Comme une colombe faite d’éther, mais aussi faite de cette énergie silencieuse qui remplit les mondes entre les étoiles.

* * *

C’est quand vous savez prendre dans votre cœur la lumière orangée de ce soleil qui se couche derrière les montagnes et dans les eaux de l’océan, Et c’est aussi quand l’esprit immense et vivant de la forêt vous berce de ses mains vertes et vous insuffle encore un peu de la fraîcheur des sycomores et des chênes, Que vous vous rapprochez du cœur de la sérénité, Et alors se manifeste comme un son éternel, Qui transporte dans ses ailes quelque chose du silence aimant de Dieu. Car la véritable sérénité naît lorsque votre amour rencontre l’immensité de l’amour de Dieu répandu en abondance dans la nature et dans l’univers. Et la sérénité est le toucher de l’amour, C’est la douceur de l’amour lorsque son énergie se déploie dans votre cœur et rayonne à la rencontre de la beauté du monde, Et c’est cette force qui dissipe les brumes et vous fait tenir debout, sans tremblement et sans tension, Même lorsque le monde tourne dans la tumulte et dans la fureur.

Comme une couronne déposée par les anges et qui vous octroie une nouvelle dignité d’homme,

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La sérénité se pose sur vos pensées, vos émotions et vos actes, Et enseigne le secret des sages qui sourient les yeux fermés devant la beauté d’un oiseau qui chante.

* * *

Quel que soit le chemin que vous parcourez, Ne jetez pas un regard de crainte en arrière, et ne laissez pas tomber un coup d’œil d’appréhension sur le côté. Mais regardez devant vous, vers l’horizon qui se perd dans la lumière, Et fondez chacun de vos pas sur la certitude que tout chemin peut se vivre avec le cœur, et devenir dès lors un chemin de lumière. Et ce qui était un chemin de larmes et de cris, Devient un chemin de bonheur et de force Lorsque vous faites le choix de l’éclairer avec l’amour de votre cœur. Tout chemin ne devient-il pas la voie qui conduit au Divin quand l’amour l’illumine ? Et l’amour n’est-il pas le seul chemin véritable vers le Divin ? Mais oui, celui qui marche dans l’amour n’a pas besoin de savoir sur quel sol ses pas se déploient, Car l’amour fait voler, Et le pèlerin qui aime d’amour solaire peut marcher sur tous les chemins du monde, Il ne se perdra jamais, mais voyagera toujours vers Dieu.

Et alors la sérénité sera votre compagnon de route, Et elle sera la lumière de Dieu dans votre cœur, Et ce sera la lumière de Dieu sous vos pas, Car dès que l’amour est là, Dieu aussi est là, Parce que l’amour dans le cœur de l’homme est le même que l’amour dans le cœur de Dieu.

* * * La compassion

L’amour, lorsqu’il franchit les barrières de l’égoïsme, s’en va toujours les mains tendues et le cœur irradiant, À la rencontre de la souffrance du monde, afin de la guérir. L’amour, Lorsqu’il s’étend d’une pensée à l’autre, sans laisser d’espace entre deux interrogations anesthésiantes, S’envole toujours comme une nef de lumière, Transportant dans son sein les espérances des hommes, afin de les conduire dans la joie et dans la paix, dans le royaume de la liberté. Quand l’amour regarde à travers vos yeux et rencontre la souffrance des êtres, il étend ses rayons afin d’apaiser et de consoler, Afin de délivrer de la souffrance tous ceux qui sont tombés entre les griffes de l’obscurité, Et alors l’amour s’appelle compassion, parce que la compassion est l’élan du cœur devant le besoin de délivrance de l’autre. Mais la compassion ne pleure pas, et elle ne s’attriste pas,

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Car l’amour est la joie et la paix, et dans le sillage de son élan aucune ombre ne peut trouver refuge.

L’amour bondit et danse, car dans son intelligence divine tout bien est une certitude et tout mal guère plus qu’une transition, Et c’est pourquoi l’amour apporte d’abord à l’autre le sourire et la claire lumière d’un regard secourable, Comme des messages à la guérison et au soulagement à venir.

La compassion ne prend pas la souffrance de l’autre dans le cœur, Car la compassion est le rayonnement guérisseur et secourable de l’amour, Et si ce rayonnement s’envole depuis le cœur et se déploie dans l’espace, C’est toujours pour aller à la rencontre de tout nuage et de toute brisure, Afin de rendre sain ce qui a été flétri, et afin de rendre heureux ce qui a été touché par le malheur, Car l’amour n’émet en direction du monde qu’un message de vie, Mais une vie qui chante et qui danse, et encore une vie qui rit et qui bat des mains, Une vie qui célèbre le bonheur.

Les paroles et les actes de la compassion sont comme des mains aimantes dont la mission est de semer partout des étincelles de sourire et des parcelles de soleil, Ce sont des mains qui ignorent la fatigue et le renoncement, mais ce ne sont pas des mains obstinées, Ce sont des mains habitées par le feu de la volonté d’aider, et ce feu est intelligent.

L’amour n’est pas indifférent à la souffrance mais l’amour ne peut souffrir, puisqu’il est l’amour, Et l’amour est le feu qui annihile la souffrance. Et voici : Quand l’amour sera devenu dans votre cœur un feu aux dimensions du cosmos et à l’intensité absolue, votre divinité intérieure s’éveillera, Et d’un mouvement subtil du cœur de votre cœur, vous serez capable de guérir toute maladie et de dissiper toute souffrance, Et cette transformation du malheur en bonheur ne prendra que quelques fractions d’un instant, tandis que son résultat sera acquis.

* * * Le refuge éternel

Restez fermement centré dans votre cœur, et restez fermement concentré dans la flamme de l’amour, Et aucune lance ne pourra vous atteindre, même si elle déchire la chair et transperce la psyché. C’est quand vous vous tenez debout dans votre cœur, Et c’est quand vous vous tenez debout dans la sphère solaire de l’amour, Que vous êtes inaccessible au mal et imperméable aux cris et aux griffes des tigres fous qui vont et viennent sur les chemins du monde. C’est quand la colombe bat des ailes et s’élève au-dessus de la poussière des champs Qu’elle réalise qu’elle n’a jamais été réduite ni soudée à son ombre :

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Tandis que l’oiseau de paix monte vers le soleil, l’ombre mensongère s’effrite puis disparaît. Il en est ainsi des ailes que vous donne l’amour quand vous demeurez en lui : Elles vous élèvent vers la paix absolue et révèlent à votre conscience l’illusion des ombres et des malheurs de la personnalité. Certes, toute souffrance est réelle, et tout mal que l’on vous fait brûle dans votre chair ou dans votre sentiment. Mais la réalité de la souffrance et l’impact du mal n’ont jamais reçu le pouvoir de vous atteindre, Et c’est seulement parce que votre énergie épouse les contours de la chair et de la psyché Que ces illusions deviennent des réalités transitoires portées par un temps qui, souvent, se perd en chemin et s’attarde dans les cicatrices et les blessures. Mais revenez au centre de vous-même et concentrez votre volonté dans le feu de joie et de paix au centre de votre cœur, Et voilà que la sérénité et la force reprennent leur place et dissipent le mal et la souffrance, Même si ce mal et cette souffrance semblent toujours réels au regard des gens extérieurs qui ne savent pas encore voir avec les yeux de leur cœur.

* * *

Et voici : la paix absolue n’est pas seulement une chose dont vous pouvez vous rapprocher, Et la joie infinie n’est pas seulement une chose vers laquelle vous pouvez tendre, Ce sont toutes deux une réalité unique et transcendante que vous pouvez atteindre. Et vous ai-je parlé d’autre chose, cher frère, si ce n’est de la réalisation solaire et de ceci : Que ce soit pour vous un rêve et un but, et que le soleil soit votre devenir.

Car entre vous et la réalisation solaire, s’étend seulement le chemin intérieur qui consiste dans l’intensification et l’expansion de l’amour. Combien de Maîtres voulez-vous contempler et éprouver avant de vous engager dans l’expansion de votre cœur ? Et combien de systèmes voulez-vous explorer, combien de philosophies voulez-vous étudier, avant de vous lancer dans l’embrasement de votre amour ?

Des Maîtres, il en viendra toujours des mondes sublimes, Et certains de ces Maîtres seront simplement ceux parmi vous qui n’ont pas attendu, Qui ont cru en l’amour de par l’intelligence de leur cœur, et qui ont parcouru le chemin intérieur du développement volontaire de l’amour. Quant à l’enseignement de l’amour, il vous sera toujours donné, avec la même vibration essentielle, Mais avec des vêtements extérieurs souvent différents, Depuis la liberté de l’expression poétique, Jusqu’à la rigueur de l’exposé méthodique, Afin que votre mental et votre émotionnel ne soient pas des obstacles infranchissables dans votre recherche de la science de la réalisation divine. Mais croire en l’amour et œuvrer en son cœur pour faire grandir l’amour, C’est là une chose qui dépend de l’intelligence de votre cœur, Et le Maître et l’enseignement de l’amour sont seulement des signes et des indications.

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Et l’intelligence du cœur s’accroît avec la volonté d’aimer. Heureux ceux qui ont pris conscience de la vérité : que l’amour est l’énergie qui conduit à la réalisation de l’absolu ; Et bienheureux ceux qui sont tout entiers investis dans le travail intérieur de l’expansion de leur amour ; Car le rêve solaire est devenu pour eux une réalisation de plus en plus proche, Et peut-être n’auront-ils pas à attendre jusqu’à une autre incarnation pour éveiller leur soleil intérieur.

* * *

Au plus profond de soi, dans le silence de son propre cœur, chacun est capable de percevoir directement l’énergie de l’amour, et de comprendre intuitivement comment élargir l’espace du cœur afin que l’amour puisse s’y ancrer plus profondément. L’amour est une énergie qui imprègne l’univers, et qui réside en même temps en chacun de nous sous la forme d’une étincelle qui aspire à devenir un soleil. Mais peut-être manque-t-il à certains d’entre nous, une belle impulsion, une aide intime et quotidienne, afin que l’étincelle puisse grandir et cheminer sereinement vers son destin solaire. Sinon, comment comprendre que nous soyons encore si nombreux à vivre entre le gris clair et le gris foncé, quelque part dans un monde intérieur où l’amour est si souvent silencieux, et parfois même absent ?

Chris Iwen : « Le don du prophète » aux éditions Altess.

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Il y a amour et amour

Un jour, un voyageur curieux traversait une petite cité médiévale qui présentait de belles constructions : une magnifique cathédrale, un palais cossu, un petit château plein de raffinement, de belles maisons entourées de petits jardins qui étaient comme des miniatures des terrasses de Versailles... Le voyageur chevauchait tranquillement son âne à la vitesse d’une tortue, en prenant le temps d’admirer les beautés qui s’offraient à son regard. Au passage, il saluait les gens et nouait de brèves conversations. A un moment donné, le voyageur aperçut une drôle de structure : c’était un empilement informe de pierres, de mortiers, de tuiles, de sable et de poutres. On aurait dit une décharge, étrangement plantée entre deux belles maisons. Le voyageur fit signe à son âne de s’arrêter, puis il descendit de sa monture pour aller voir de plus près ce spectacle déroutant. Un habitant de la cité vint bientôt rejoindre le voyageur, car il avait perçu la perplexité de l’inconnu. - Pourquoi cette décharge au milieu d’une si belle avenue ? demanda le voyageur. - Ce n’est pas une décharge, répondit l’autochtone. - Vraiment ? Alors qu’est-ce que c’est ? S’agit-il d’une œuvre d’art de style « art conceptuel » ? - Ce n’est pas une œuvre d’art non plus. Le voyageur commençait à se demander si on ne se payait pas un peu sa tête. Il scruta le visage de son interlocuteur, mais ce dernier paraissait tout à fait sérieux, et aucune lueur d’ironie ne brillait dans son regard. Au contraire, l’homme était joyeux et souriant, et son expression témoignait d’une certaine amabilité. L’autochtone montra les autres constructions en disant : - Regardez toutes ces belles constructions. Savez-vous qu'elles ont été bâties par une magnifique équipe de maçons ? - Ces maçons devaient être très doués. - Je ne sais pas s’ils étaient doués. A vrai dire, ici personne ne peut dire s’ils étaient doués ou pas. Ce que nous savons ici, c’est que ces maçons avaient une profonde connaissance de leur art, et qu’ils travaillaient en respectant les règles de leur art et en appliquant les indications de leurs plans. Quand l’un d’eux se trompait, un autre le lui signalait, et celui qui s’était trompé se corrigeait pour que son travail respecte les règles et les plans. C’était vraiment une magnifique équipe. Après avoir parlé ainsi, l’homme montra ensuite l’amoncellement de gravas et dit : - Regardez donc ce tas de gravas. C’est le travail d’une autre équipe de maçons. Leur mission était de construire un château, et tout ce qu’ils ont été capables de faire, c’est ça. - Ceux-là ne devaient pas être très doués, commenta le voyageur. - Oh, ça aussi nous n’en savons rien ici, répondit l’autochtone. Tout ce que nous savons,

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c’est que dans cette seconde équipe, chaque maçon réclamait et revendiquait le droit de faire ce qu’il voulait, comme il voulait, quand il voulait. C’était à chacun sa façon de faire, et personne n’avait de leçon à recevoir de qui que ce soit. Dès qu’un maçon essayait de dire à un autre maçon que ce dernier se trompait et qu’il fallait faire autrement, il s’entendait répondre que c’était chacun sa façon, que personne n’avait à imposer son avis à un autre. - C’est une drôle de manière de fonctionner quand on veut bâtir un château. - En effet, c’est une étrange façon de fonctionner. Quoi qu’il en soit, vous avez le résultat devant les yeux. Jamais cette équipe n’a réussi à bâtir le château escompté. Nous aimons beaucoup ce tas de gravas, car il nous rappelle que le « chacun sa façon » est peut-être bien la dernière chose à faire quand on veut bâtir ensemble un édifice utile et harmonieux.

Cette histoire est à la fois une illustration concrète et une métaphore. Supposons que nous voulions créer une société harmonieuse et paisible. Y parviendrons-nous en suivant l’attitude du second groupe de maçons ? Probablement pas. De fait, depuis que le monde est monde, les hommes paraissent tous aspirer à une société harmonieuse et paisible. Et il semble que presque nulle part sur Terre, rien de tel n’ait été réalisé. Même les villages et les quartiers qui paraissent les plus paisibles, n’ont généralement cette apparence transitoire de "paix" que parce que les tensions internes entre individus ou groupes ne sont pas immédiatement visibles et n’explosent pas en conflits physiques. Une société harmonieuse et paisible serait le résultat d’une société fondée sur l’amour, un amour que chacun aurait compris avec justesse et que chacun incarnerait avec intelligence. Mais comme chacun revendique sa propre "vision" de l’amour, et comme peu de gens sont disposés à essayer d’embrasser l’amour véritable tel qu’il est, et non tel que leur mental et leur émotionnel voudraient qu’il soit, l’aspiration à une société harmonieuse et paisible qui paraît commune à tous, se heurte aux divergences dans les "visions" à propos de l’amour. Tant que le besoin de camper sur son propre point de vue, peu importe qu’il soit vrai ou faux, l’emportera sur l’exigence d’embrasser la vérité, qu’elle soit exprimée par soi ou par autrui, et tant que cette attitude sera le fait de la majorité des gens, il vaudrait peut-être mieux ne pas trop escompter qu’un jour un monde de paix puisse naître comme par enchantement sur cette planète. Une société de « paix » est le résultat d’un monde où les gens ont suffisamment cultivé l’amour en eux. A la base, il faudrait donc que chacun puisse embrasser réellement l’amour et le cultiver dans son propre cœur. En d’autres termes, un monde de paix est un monde où les gens ont réalisé l’ouverture du cœur, c’est-à-dire un état de réalisation du cœur où la paix intérieure devient une base naturelle et permanente. La vraie question est donc celle de l’ouverture du cœur, ou celle du développement de l’amour en soi. Comment cultiver l’amour ? Existe-t-il quelque chose comme un art du développement intérieur de l’amour, ou bien chacun peut-il s’y prendre comme il l’entend ? Existe-t-il quelque chose comme un ensemble de pratiques et de principes qui permettent de développer l’amour en soi, ou chacun peut-il faire ce qu’il veut comme il le veut ? L’amour est-il quelque chose de relativement précis et spécifique, ou bien chacun peut-il en avoir sa propre « vision » ? Aborder la question de l’amour c’est un peu comme

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aborder la question de la spiritualité : il arrive si souvent que chacun campe sur sa « vision » spécifique, et rejette tout propos qui ne convient pas à ses critères mentaux ou à ses préférences émotionnelles. Quand il est question de cheminer vers l’ouverture du cœur, on devrait faire preuve d’une certaine exigence de vérité, au lieu d’un désir de protéger ses opinions intellectuelles et ses convictions émotionnelles.

Un ingénieur expérimenté voulut un jour mettre à l’épreuve une nouvelle méthode d’enseignement. Il enseignait la conception d’engins divers dans une sorte d’école à laquelle était reliée un atelier. Sa nouvelle méthode avait été inspirée par certaines discussions qu’il avait régulièrement avec des gens dans des bars, lorsqu’il prenait un café sur les terrasses ensoleillées le week-end. Un jour, un homme à l’air intelligent et au sourire un peu narquois lui avait dit : - Ecoutez mon bon monsieur, à chacun sa façon de faire et personne n’a de leçon à recevoir de quelqu’un. Les gens n’ont pas besoin qu’on leur dise quoi faire. Et sachez que plus ça va, et plus les gens refusent fermement qu’on leur donne des leçons. L’ingénieur décida donc de mettre à l’épreuve ces sages paroles. Lorsque la nouvelle promotion de son école fut constituée, il rassembla ses élèves et leur dit : - Chacun fait comme il veut, selon sa façon de comprendre la science de l’ingénierie, vous n’avez pas besoin de livres, et je n’ai aucune leçon à vous donner. Néanmoins, comme ceci est quand même une école, à la fin de l’année je vais vous demander de bien vouloir passer l’examen. Les élèves se sentirent enfin débarrassés de cette contrainte que constituaient les cours, et chacun se sentit enfin libre de penser par lui-même, selon son bon vouloir mental et émotionnel. Chacun développait ou consolidait ses propres convictions, croyances et idées, selon ses propres réflexions et ses propres ressentis, et personne ne se pliait aux conceptions des autres. Si deux personnes pensaient les mêmes choses sur certains points, elles s’en réjouissaient et se congratulaient l’une l’autre. Si deux personnes avaient des divergences de conception, la moindre tentative de discussion sérieuse pour essayer de distinguer le faux du vrai avortait, et l’un finissait toujours par dire : "à chacun sa vérité, que personne n’essaie d’imposer sa vérité aux autres, et ainsi tout est bien". A la fin de l’année, l’ingénieur revint et fit passer l’examen à ses élèves. Mais aucun ne parvint à élaborer le moindre engin fonctionnel. Les élèves n’avaient presque aucune connaissance valide de l’ingénierie, et quasiment aucune compétence technique. Mais à côté de cette classe particulièrement dépourvue de connaissances valides et de compétences techniques, l’ingénieur avait instruit une autre classe, où les élèves avaient étudié avec humilité et sérieux les cours qu’il leur avait donnés. Les élèves de cette seconde classe réussirent l’examen sans problème. L’ingénieur se dit que la méthode du chacun sa façon ne donnait aucun résultat constructif. Il décida que l’année suivante, il allait reprendre la première classe et donner une véritable instruction à ces élèves. Mais lorsque le moment fut venu et qu’il essaya de donner la première leçon, les élèves se rebiffèrent en disant à leur instructeur : - Pourquoi voulez-vous nous imposer votre façon de voir les choses ? Nous ne pouvons accepter cela.

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Mais l’ingénieur leur répondit : - Voulez-vous être un jour capables d’élaborer des engins fonctionnels ? - Oui, cela nous intéresse en effet. - Eh bien, sachez que pour en être capable, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, il faut appliquer les principes et les règles de la science de l’ingénierie. Et si vous ne prenez pas la peine d’étudier et d’assimiler ces principes et ces règles, vous ne parviendrez à rien. Les élèves refusèrent néanmoins de recevoir l’enseignement de l’ingénieur. L’instructeur n’insista pas, mais il laissa une grosse pile de livres sur la table, au cas où certains d’entre eux voudraient quand même y jeter un coup d’œil. Après le départ de l’ingénieur, certains élèves se mirent à réfléchir à ce qu’il avait dit, et ils se dirent qu’il serait plus sage en effet qu’ils étudient cette science. Ils finirent par convaincre les autres élèves, et bientôt toute la classe se mit à lire les livres d’ingénierie. Lorsque le moment de l’examen arriva, l’ingénieur eut la bonne surprise de voir que parmi ces élèves qui étaient au nombre d’une centaine, deux parvinrent quand même à élaborer un engin fonctionnel. Les autres ne réussirent pas. A la fin de l’examen, l’ingénieur leur dit ces quelques mots : - Seulement deux parmi vous ont été capables de comprendre correctement les livres sans l’aide de mon enseignement. Ces deux-là étaient évidemment des surdoués. Mais vous n’êtes pas tous des surdoués, et tant que vous n’aurez pas assez d’humilité pour étudier sous la direction d’un instructeur, vous demeurerez dans l’incapacité d’élaborer un engin fonctionnel. Le jour où vous voudrez recevoir mon enseignement, faites-moi signe. Les deux élèves qui avaient réussi, reçurent leurs distinctions et quittèrent l’école. Les autres continuèrent à s’obstiner à penser par eux-mêmes et à refuser d’étudier sous la direction de l’ingénieur. Ils abandonnèrent l’étude dans les livres, car de toutes les façons ce n’était pas conforme avec leur désir d’indépendance et d’autonomie dans leurs pensées et leurs ressentis. Plusieurs années plus tard, ces élèves n’avaient toujours pas acquis la capacité d’élaborer des engins fonctionnels. Les deux élèves surdoués qui avaient réussi en étudiant seulement à partir de livres, sans instructeur, étaient devenus de bons ingénieurs, et chacun d’eux avait développé des créations technologiques et des inventions techniques qui lui étaient propres. Pris de compassion, ils vinrent trouver leurs vieux camarades qui n’avaient toujours pas réussi, et ils leur dirent : - Chers anciens camarades de classe, durant la première année où nous étions avec vous, nous nous sommes laissés séduire par cette idéologie qui nous poussait à revendiquer le droit de penser par nous-mêmes et de n’être l’élève de personne. Cela ne nous a pas permis de réussir. Durant la seconde année, nous avons compris qu’il était important de prendre la peine d’étudier la science de l’ingénierie, au lieu de poursuivre indéfiniment nos propres raisonnements et nos propres ressentis. Et parce que nous avons abandonné nos propres raisonnements et ressentis, pour étudier la science de l’ingénierie, nous avons réussi. Et aujourd’hui, après des années passées à maîtriser nos talents et nos connaissances, nous découvrons ce que signifie réellement penser par soi-même. Oui,

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nous pensons enfin par nous-mêmes, non pas dans l’aveuglement orgueilleux de l’ignorance, mais dans la lumière de la connaissance. Nous pouvons faire ce que nous aurions été incapables de faire sans la science de l’ingénierie : nous pouvons créer de nouveaux engins, mettre au point de nouveaux procédés, concevoir de nouveaux mécanismes, et tout cela issu de notre créativité éclairée. Peut-être pourriez-vous tirer quelque leçon de notre expérience ? Mais les autres étaient si attachés à leur idéologie qu’ils refusèrent d’écouter leurs anciens camarades. Ils terminèrent leur vie sans avoir acquis la compétence d’ingénieur, tout en croyant vraiment avoir cherché à devenir des ingénieurs. Ils ne pouvaient pas avoir tort, car dans leur idéologie c’était chacun sa vérité et personne n’avait tort, tout le monde avait raison, chacun à sa manière.

Le sens de cette histoire est assez facile à comprendre, mais peut-être difficile à accepter. Lorsqu’il s’agit de cultiver l’amour en soi, nombre de gens semblent prêts à dire : "on n’a de leçon à recevoir de personne, que chacun fasse comme il l’entend". C’est peut-être pour cela qu’il y a si peu de gens dont le cœur soit réellement ouvert, car personne ne prend la peine d’étudier ce qu’est vraiment l’amour et ce qu’est l’art de cultiver l’amour en soi, mais chacun essaie de se croire capable de tout faire par la seule magie de sa raison ou de son ressenti. Mais l’amour n’est pas quelque chose de flou, c’est quelque chose de subtil dont les nuances et les qualités peuvent être évoquées et doivent être comprises. Et l’art de cultiver l’amour obéit à certains principes et à certaines règles, il ne s’agit malheureusement pas de faire n’importe quoi, ou de faire tout et son contraire. Peut-être que certaines personnes sont capables de retrouver cet art tout seul, sans l’aide des livres ou des Maîtres. Mais est-ce réellement le cas de la plupart des chercheurs spirituels ? Le bon sens en spiritualité suggère au chercheur spirituel de rechercher les livres et les enseignants qui vont lui apprendre les vrais principes et les vraies règles du développement spirituel, et qui vont lui permettre d’assimiler les techniques correctes de méditation ou de prière. Et le bon sens suggère encore au chercheur spirituel d’avoir assez d’humilité, pour se plier aux vrais enseignements, même lorsqu’ils ne sont pas mentalement ou émotionnellement agréables de prime abord, et de ne pas revendiquer inconsidérément et sans discernement une autonomie de pensée prématurée, comme un élève sans instruction qui refuserait d’étudier ses manuels de cours ou de recevoir les leçons du professeur sous l’inspiration de l’idéologie du "penser par lui-même". La folie, dans le sens où l’on s’attache à une attitude erronée, incline le chercheur spirituel qui en est la proie, à faire de son ressenti émotionnel la mesure de toute chose. Le ressenti émotionnel est encore moins capable que le mental rationnel de discerner réellement le vrai du faux. Et pourtant, en l’habillant du nom trompeur d’intuition, beaucoup s’y attachent et s’y tiennent, nourrissant par là les bases de leur propre stagnation spirituelle. Un jour, le Maître Jésus donna un enseignement durant trois jours dans une bourgade de quelques milliers d’habitants. Le premier jour, il entama son propos par ces mots : - Malheur à vous, pharisiens, car… Mais il n’eut pas le temps de terminer sa phrase, car plusieurs hommes l’interrompirent en disant :

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- Nous croyions que tu étais un Sage, mais voilà que tu nous lances des paroles blessantes, à nous pharisiens. Nous ne voulons plus t’écouter, car à présent nous savons que tu n’es pas réellement un Sage ! Et sur ce, ces gens s’en allèrent. Le second jour, le Maître commença son propos par ces mots : - Malheur à vous, saducéens, car… Une nouvelle fois, il fut interrompu par plusieurs hommes qui s’écrièrent : - Décidément tu n’es pas un Sage, car voilà que maintenant tu nous lances des paroles blessantes, à nous saducéens. Nous partons, nous ne désirons plus t’écouter. Ces gens quittèrent les lieux. Le troisième jour, il n’y avait plus personne, à l’exception d’une seule femme. Le Maître commença néanmoins à parler en disant : - Malheur à vous… Mais la femme s’exclama aussitôt : - Je ne vais pas t’écouter, car vraiment tes paroles n’expriment aucune sagesse et tes mots n’expriment aucun amour. Tu juges et tu condamnes, et ce n’est pas ainsi qu’un Sage s’exprime. Quand le ressenti émotionnel est érigé comme la mesure de toute chose, le chercheur devient incapable d’écouter la vérité. Il trie ce qu’il entend ou ce qu’il lit en fonction du fait que ce soit agréable ou désagréable. Ce qui est agréable est désigné comme vrai, et ce qui est désagréable est désigné comme faux. Mais la vérité n’a d’égard que pour le cœur authentique, et elle n’accorde aucune importance au fait de caresser ou pas l’émotionnel dans le sens du poil. Passer de la folie au bon sens, c’est peut-être déjà le premier pas à faire pour un certain nombre de chercheurs spirituels.

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Toto fait de la spiritualité

Qu’est-ce qu’un Toto ? Il s’agit d’un paisible chevalier qui souhaite « doucement » que le monde devienne un paradis, mais qui a malencontreusement égaré un peu de son intelligence rationnelle en chemin, parfois sans vraiment s’en rendre compte, et quelquefois en revendiquant fièrement ses carences en termes de capacité de raisonnement. Un Toto est quelqu’un d’adorable, mais à qui l’on hésiterait à confier la responsabilité d’une tâche importante qui demanderait rigueur et précision. A côté de cela, un Toto fait un excellent compagnon de jeu, là encore à condition que ce soit un jeu dont les règles ne soient pas complexes, et qui n’ait pas d’enjeu important. Ce qui va suivre n’est pas une attaque contre les Toto, mais juste un petit portrait nécessairement partiel, afin d’aider à mettre en évidence une figure qui se cache souvent sous des conceptions erronées devenues quasiment des idées reçues chez une partie des spiritualistes. Nous tenons à dire aux Toto que nous les aimons tels qu’ils sont. Surtout qu’ils ne changent pas, si l’ensemble de l’humanité intégrait une petite partie (juste ce qu’il faut, pas plus) de l’esprit Toto, les choses iraient nettement mieux sur cette planète.

***

Le chemin de vie de Toto l’a conduit à un moment donné à s’intéresser à la spiritualité, et à se considérer finalement comme un spiritualiste. Avant de s’intéresser à la spiritualité, Toto a rêvé de devenir un jour médecin. Toto a obtenu son bac avec quelques sueurs froides, mais le premier trimestre en première année de la fac de médecine s’est avéré trop difficile. Il a laissé tomber en se disant que de toutes les façons ce qu’on enseignait en fac de médecine c’était totalement n’importe quoi. Après son petit saut en fac de médecine, Toto a eu envie de faire chanteur. Il était convaincu d’avoir une voix exceptionnelle, et d’être naturellement très doué pour le chant. Mais en essayant de concrétiser son nouveau rêve, il s’est rendu compte que faire des répétitions, faire des maquettes, et monter des dossiers pour démarcher des producteurs… c’était bien trop difficile. Toto a fini par se dire que c’était bien suffisant de chanter sous sa douche.

Nono, un ami à Toto, avait lui aussi laissé tombé la fac de médecine. Mais à la différence de Toto, Nono s’était rendu compte qu’il préférait faire de la couture. La confection de beaux vêtements lui plaisait bien plus que l’étude des différents types de pustules. Toto et son ami Nono ont connu bien des virages dans leur cheminement dans la vie sociale, mais à cause de la pression des nécessités de survie, un peu à cause de la pression de la famille et des amis qui les poussaient à assumer leur vie, et aussi un peu à cause de la peur de se retrouver dans la rue sans ressource… à cause de tout cela, ils ont fini par trouver une activité professionnelle. Toto a fini par trouver une place d’assistant magasinier dans une grande surface, et Nono est finalement devenu professeur de biologie dans un collège.

Nono a eu du mal à se trouver une activité professionnelle, parce que peu de choses l’intéressaient parmi toutes celles que le système proposait. Mais les difficultés de Toto avaient une autre origine. Toto était un peu paresseux, et dès qu’une chose lui demandait un certain niveau d’effort, il préférait laisser tomber. C’est avec un sentiment sous-jacent d’irritation que Toto se lève chaque matin pour aller travailler, car il aimerait bien pouvoir se reposer et se détendre sans se soucier de rien. Toto a gardé la nostalgie, à demi inconsciente, de sa vie de petit enfant, une vie dans laquelle il n’avait qu’à jouer et à dormir, et où les parents s’occupaient de tout. Tout était facile, et le seul

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effort qu’il avait à faire pour obtenir quelque chose était de demander à son père ou à sa mère.

Au fond de lui, un peu inconsciemment, Toto détestait devoir pratiquer une activité professionnelle, et il attendait impatiemment l’horizon de la retraite pour avoir à nouveau une vie facile et pouvoir se dispenser de sortir de son lit. D’une certaine manière, Toto voulait juste être tranquille. Sans trop savoir comment cela se fit exactement, Toto découvrit la spiritualité, et il se sentit attiré par les propos d’un enseignant spirituel qui disait qu’il était possible de réaliser la paix inconditionnelle, un état intérieur de profonde quiétude qui pouvait devenir permanent, et dans lequel la vie était vécue sans souffrance, dans un profond bonheur. Cet enseignant s’appelait Dodo, et lorsqu’on le voyait en conférence, et lorsqu’on le rencontrait en entretien privé, et lorsqu’on le côtoyait un peu pendant un séjour dans son ashram, on ne pouvait que se rendre à l’évidence : Dodo vivait dans un état intérieur de paix profonde que rien d’extérieur ne semblait pouvoir occulter. Dodo écrivait lui-même ses propres livres et ses articles, il pouvait consacrer plusieurs heures par jour pour planifier ses déplacements, donner des entretiens et négocier ses contrats, et en plus de cela il gérait lui-même son ashram qui accueillait parfois des centaines de personnes à certaines périodes. Et malgré cette intense activité digne d’un cadre supérieur, Dodo demeurait dans un état intérieur de paix profonde qui se manifestait par une sorte de bonheur serein et rayonnant.

Toto avait acheté un livre de Dodo, mais il ne parvint pas à dépasser les vingt premières pages, car l’enseignement de Dodo était un peu compliqué, et Toto ne se sentait pas la capacité de saisir les subtilités philosophiques et d’assimiler les explications techniques de cet enseignement. En fait, Toto se fâcha même en parcourant le livre de Dodo, car il se disait que la spiritualité ne devait pas devenir une prise de tête, or l’enseignement de Dodo était une méchante prise de tête… du moins pour Toto. En jetant un regard dédaigneux sur le livre de Dodo, Toto déclara : « Si c’est compliqué, c’est forcément faux. La vérité spirituelle est simple, elle doit pouvoir tenir en une phrase et un enfant de 5 ans devrait pouvoir la comprendre sans le moindre effort ».

Toto décida que Dodo était un intello qui se la jouait « éveillé », ou un éveillé qui se laissait encore piéger par son « intellect ». Quoi qu’il en soit, Toto se détourna rapidement de l’enseignement de Dodo, et alla chercher ailleurs. L’enseignement de Dodo n’avait été qu’une pâle illusion sur son chemin, une voie erronée qui avait bien failli le séduire. D’après Toto, la connaissance spirituelle ne devait absolument en aucun cas exiger un effort, du moins cet effort ne devait pas être plus grand que l’effort nécessaire pour comprendre un livre pour enfant de 5 ans. De toutes les façons, Toto décrochait très vite quand il essayait de lire quelque chose, il n’aimait pas les longs textes, et même quand il voulait lire un texte court, il lui suffisait de rencontrer un paragraphe où un argument en suivait un autre et précédait lui-même une déduction.

L’éveil spirituel, c’est-à-dire cet état intérieur de paix inconditionnelle qui rayonnait quelques soient les circonstances et les événements, intéressait toujours Toto, et il essaya de circuler un peu dans le milieu des enseignants spirituels pour trouver une voie. Toto rencontra Lolo, dont l’enseignement était très agréable car il consistait en grande partie en des suites de petites histoires drôles et rafraîchissantes. Les livres de Lolo se rapprochaient plus du genre recueils d’histoires que du genre essai philosophique. Toto fut très heureux de rencontrer cet enseignement. Mais lorsqu’il exprima à Lolo son désir de réaliser l’éveil spirituel, Lolo lui expliqua qu’il fallait pour cela avoir une pratique spirituelle. Dodo concluait aussi ses livres par un appel à avoir

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une pratique spirituelle, mais Toto n’avait pas eu le temps de s’en rendre compte, car il n’avait pas réussi à lire jusqu’au bout un seul de ses livres. Les histoires de Lolo avaient procuré à Toto tant de plaisir, que ce dernier s’essaya quand même à la pratique spirituelle préconisée par Lolo.

La pratique de Lolo se rapportait en gros au fait de pratiquer la répétition d’un mantra, assis en lotus ou en tailleur dans un endroit plutôt calme, d’une à cinq heures par jour. Le mantra en question était le suivant : "OU YOU YOUYE KEL AFER". Au bout de trois jours, Toto décida que c’était trop difficile. Il ne voyait pas en quoi cette pratique pouvait le conduire à l’éveil spirituel, et il déclara même : "Si ça demande un effort, alors c’est mauvais. L’éveil spirituel doit être atteint sans effort". Toto était très satisfait de sa propre déclaration, et il l’érigea en credo mais sans l’appeler ainsi. Les trois jours de tentative de pratique furent pour Toto une vilaine expérience. Non seulement il ne se rendit pas compte qu’il pratiquait de travers la méthode enseignée par Lolo, mais en plus il se détourna de tout ça en se disant que la méthode de Lolo n’avait été qu’une pâle illusion sur son chemin, une voie erronée qui n’amenait que fatigue et irritation.

Quelques mois plus tard après son expérience avec la technique de Lolo, Toto décida que de toutes les façons, pour atteindre l’éveil spirituel on n’avait pas besoin d’un maître. Il se détourna des enseignants spirituels, et découvrit à côté quelque chose qui lui convenait beaucoup mieux : des messagers spirituels. Les messagers spirituels étaient des gens qui canalisaient ou recevaient des enseignements venus des plans invisibles et donnés par des entités invisibles aux identités prestigieuses : l’Absolu Non-Manifesté, Dieu le Père/Mère Créateur de l’Univers, Archanges de Lumière, Maîtres Ascensionnés, Êtres de Lumière, Frères de l’Espace de la 5ième dimension, Commandants Cosmiques, Guides Universels, l’Amicale des Soi Supérieurs, le Club des Monades Supracosmiques, la Terre, le Chat Ascensionné du Voisin, l’Esprit du Chêne de la Cours…

Ces enseignements d’origine patacosmique avaient un côté rutilant qui plaisait beaucoup à Toto, et Toto eut la preuve absolue que tous ces enseignements patacosmiques étaient vrais et totalement fiables le jour où il aperçut un vaisseau de lumière dans le ciel, et où un messager spirituel lui délivra un message personnel provenant du Grand Maître Ascensionné Sananda, plus connu sous le nom de Jésus-Christ. Toto ne comprenait pas la plupart des enseignements patacosmiques, mais il aimait beaucoup lorsque les textes tournaient autour de l’idée selon laquelle tout le monde est déjà éveillé, et que personne n’a besoin d’un maître ou d’un guide. Toto avait souvent des moments de crainte, de peur, de tristesse, de mélancolie, d’angoisse, d’irritation, d’énervement, d’épuisement, d’apathie… mais il se consolait de temps en temps en lisant les beaux enseignements patacosmiques des entités invisibles, et il y trouvait du réconfort et un peu de sérénité. Malgré le caractère transitoire et intermittent de sa sérénité, et malgré le fait que la moindre contrariété extérieure suffisait à dissiper sa superficielle sérénité, Toto se considérait comme quelqu’un d’éveillé spirituellement.

Au bout de quelques années, son aspiration à l’éveil spirituel authentique se manifesta à nouveau, et il prit conscience que la lecture des beaux textes patacosmiques ne l’avait conduit à rien de solide. Il adhérait à toutes sortes d’idées merveilleuses et fantastiques, comme par exemple l’idée selon laquelle l’humanité entière et le reste de la planète allaient ascensionner dans la 5ième dimension très très bientôt, ou encore l’idée selon laquelle lui et d’autres étaient des Maîtres Ascensionnés qui avaient momentanément abandonné leur statut cosmique et leurs pouvoirs surhumains pour s’incarner et venir aider l’humanité dans le processus d’ascension dans la 5ième dimension… Mais,

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malgré tout le plaisir que ces idées lui apportaient, Toto se rendait compte que l’éveil spirituel n’était toujours pas là…

Timidement, il s’intéressa à nouveau aux enseignants spirituels et aux voies pratiques qu’ils préconisaient. En prenant la peine d’éplucher un peu les annonces publicitaires dans une petite revue spiritualiste, Toto tomba sur Coco. Comme les autres enseignants spirituels, Coco disait que le développement spirituel se faisait à travers une pratique spirituelle. Et la pratique technique proposée par Coco consistait à s’asseoir immobile en tailleur ou en lotus dans un lieu plutôt calme, à respirer en pleine conscience, et à suspendre l’activité du mental-émotionnel. Cette pratique était préconisée pour des durées quotidiennes allant de trois quarts d’heure à trois heures. Tel que Coco le présentait sommairement, il s’agissait de simplement s’asseoir, et de ne rien faire. Mais quand on y regardait de plus près, il fallait bien faire quelque chose : respirer consciemment, et suspendre le mental-émotionnel.

Toto s’essaya à la technique de Coco, mais au bout de trois jours il laissa tomber. C’était trop dur de rester assis immobile plus de dix minutes, c’était trop dur de respirer consciemment sans discontinuer pendant plus de trois minutes, et c’était impossible de suspendre l’activité du mental-émotionnel pendant plus de quinze secondes. Tout ça demandait un certain effort, et Toto avait décidé que l’éveil spirituel devait se réaliser sans le moindre effort. Il se détourna de Coco, non sans oublier de bien souligner qu’il s’agissait là une fois de plus d’une voie erronée et d’une illusion dangereuse qui avaient failli le détourner de la simple vérité lumineuse. Toto se félicita une nouvelle fois de son discernement. Il décida qu’il serait désormais son propre maître et guide, et il se dit qu’il n’allait plus écouter que son cœur. Et malgré cette décision solennelle, il continua quand même à lire les enseignements patacosmiques…

Et un jour, Toto eut la révélation suprême. Il comprit qu’aucune technique de méditation, et aucune combinaison de techniques d’ailleurs, ne pouvait conduire à l’éveil spirituel. Il n’avait pas à s’asseoir pendant une demi heure ou deux heures pour pratiquer quelque technique de méditation ou quelque forme de prière. La méditation technique ou la prière technique étaient en réalité des obstacles. Il fallait faire de sa vie une méditation et une prière, et non essayer de s’asseoir trois quarts d’heure par jour pour méditer ou pour prier. Il déplora l’ignorance dans laquelle gisaient les gens qui pratiquaient la méditation technique ou la prière technique. Lui, Toto, allait dépasser tout ça, et faire de la méditation et de la prière simplement une sorte de façon de vivre.

Toto eut un peu de mal à comprendre ce que pouvait bien vouloir dire "faire de sa vie une méditation", ou "méditer en vaquant à ses occupations quotidiennes". Il décida que cela voulait dire faire les choses en totale et pleine conscience, et donc faire les choses en étant totalement et entièrement présent à ce que l’on fait. Mais en essayant de s’y mettre, il constata au bout d’une demi-journée que cela demandait beaucoup d’effort, et que le mental ne cessait de naviguer à gauche et à droite, de s’écarter de l’activité en cours, d’évoquer le passé et d’essayer de planifier le futur. La méditation mode de vie s’avéra encore plus exigeante que la méditation technique, et Toto fut une nouvelle fois déçu car là encore il fallait faire un effort. Dans un ultime accès de lucidité, et dans une ultime explosion de discernement, Toto eut une foudroyante intuition, qu’il exprima de la manière suivante : "Pourquoi vouloir atteindre l’éveil spirituel, il n’y a qu’à vivre la vie comme elle est et accepter les choses comme elles sont, et c’est tout".

Toto abandonna son aspiration à l’éveil spirituel, et se résigna à vivre dans un état intérieur changeant qui oscillait en général entre gris clair et gris foncé, avec de temps

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en temps quelques moments de bonheur d’ailleurs obtenus à la faveur d’un beau chèque de papa pour Noël, ou à la faveur du visionnage d’un bon film au cinéma, ou encore à la faveur de la lecture d’un beau texte patacosmique. Toto essayait de savourer ses quelques moments de bonheur, et de se faire une raison lorsque c’était la grisaille… Quand il se retrouva à la retraite, il se sentit soulagé d’un poids qui avait été difficile à porter : le travail, les collègues, les patrons… Le stresse fut remplacé par l’ennui, mais le reste n’avait pas changé, c’était encore les mêmes angoisses, les mêmes tristesses, les mêmes énervements… motivés par des raisons différentes. Toto en vint à penser que l’aspiration à l’éveil spirituel avait été une illusion de plus sur son chemin.

Mais sa rencontre avec Zozo réveilla son aspiration à l’éveil spirituel, et l’enseignement de Zozo fut pour lui une révélation absolument incomparable. Zozo enseignait que méditer, c’était seulement écouter son cœur, et simplement cela. Et Zozo enseignait aussi que l’éveil spirituel, c’était seulement écouter son cœur, et simplement cela. Et Zozo enseignait encore que la spiritualité, c’était seulement se laisser guider par son cœur, et simplement cela. Et on pouvait écouter son cœur et se laisser guider par lui en toute circonstance, quelque soit l’activité. Toto accueillit cet enseignement avec enthousiasme, d’autant plus qu’il correspondait à ce qu’il en était venu à penser. Il s’essaya à écouter son cœur, et il se rendit compte que c’était très facile. Cela ne demandait aucun effort. Il avait trouvé la voie royale de la spiritualité, et tout ce qu’il avait essayé auparavant n’était qu’une pauvre illusion.

Toto aimait à se mettre dans un fauteuil relaxe et à écouter son cœur. Cela signifiait en réalité qu’il se mettait à rêvasser à des choses agréables, qu’il se laissait glisser dans des souvenirs agréables, et qu’il se laissait emporter par des pensées agréables. Tout cela suscitait en lui une émotion agréable… Il se rendit compte qu’il pratiquait ça depuis toujours, sans même en avoir vraiment pris conscience. Depuis son plus jeune âge, il avait des moments de rêverie agréable. Malheureusement, cela ne changeait rien à son état oscillant entre gris clair et gris foncé, et cela ne le rendait pas vraiment plus solide et plus stable d’une manière générale. Son bonheur était toujours aussi évanescent et intermittent, et sa vie était toujours dominée par divers aléas qui lui causaient diverses douleurs et diverses souffrances. La seule satisfaction qu’il retirait vraiment de tout ça, était d’avoir trouvé un enseignement spirituel qui le brossait dans le sens du poil, et qui cautionnait pleinement son refus de faire des efforts.

Quelques mois plus tard, Toto se lassa du "seulement écouter son cœur", et il découvrit encore mieux comme enseignement : il suffit d’aimer et c’est tout, et alors on ascensionnera dans la 5ième dimension et on deviendra un Maître Cosmique. Cet enseignement ne venait pas d’un enseignant spirituel. C’était une voix que Toto avait entendue dans son cœur, et qui le lui avait dit. Toto se laissa convaincre de prendre de temps en temps un moment pour envoyer de l’amour à l’univers. Toto prenait un quart d’heure… par semaine, pour visualiser un flot d’amour s’écoulant de son cœur et se répandant sur l’univers. Et à côté de ça, il allait sur des forums pour mettre des émoticônes avec plein de cœurs, et pour faire des interventions où il ne manquait presque jamais de dire qu’il aimait l’univers et l’humanité, et qu’il envoyait un puissant flot d’amour cosmique à tous. Tout ça était merveilleux, et Toto savait qu’il était enfin sur la bonne voie.

Quand il passait dans la rue et voyait un mendiant assis à même le trottoir et demandant un peu d’argent et un peu d’attention, Toto passait son chemin, non sans avoir envoyé au mendiant un puissant rayon d’amour universel. Quand il voyait à la télé le téléthon qui demandait de l’argent pour venir en aide à la recherche médicale scientifique, Toto

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se gardait bien d’envoyer un peu de sou, mais son puissant rayon d’amour inconditionnel s’envolait en un éclair et allait vers tous les malades de la planète. Quand il voyait son voisin revenir avec une jambe et un bras dans le plâtre, Toto lui disait simplement bonjour, puis il lui envoyait son rayon surpuissant d’amour illimité. Quand il passait dans une rue et voyait un jeune couple avec un enfant essayer de se débrouiller seul pour vider un camion de déménagement, Toto continuait son chemin en prenant bien soin de leur envoyer son rayon immense d’amour fraternel. Toto aimait l’univers, mais il trouvait que ce n’était pas la peine de se bouger pour essayer d’aider son prochain, surtout quand ce dernier se trouvait dans une situation difficile, et surtout quand cette aide aurait demandé de lui un effort. Aimer devait se faire sans effort, telle était la philosophie de Toto.

Selon Toto, les scientifiques qui travaillaient plusieurs dizaines d’heures par semaine, à longueur d’années, pour essayer de trouver des remèdes, ou encore des travailleurs humanitaires qui se dépensaient avec passion et intensité pour essayer de venir en aide à des populations sinistrées ou miséreuses, ou encore des militants pacifistes qui n’hésitaient pas à manifester des heures sous la neige pour essayer de faire annuler des décisions de guerre, ou encore des bénévoles qui s’investissaient avec application dans des associations caritatives pour essayer de venir en aide aux gens démunis ou aux gens malades ou aux gens handicapés… selon Toto, tous ces gens qui déployaient une intense activité pour essayer de changer les choses, étaient à la limite des demeurés, ou du moins des imbéciles, qui n’avaient pas encore compris qu’il n’y avait pas d’effort à faire, qu’il suffisait de rester assis dans son fauteuil relaxe et d’envoyer à l’univers un flot d’amour bleu. Et tous ces gens qui pratiquaient avec discipline des techniques de méditation afin de réaliser un jour l’éveil spirituel, étaient encore plus stupides que les autres.

Pour Toto, l’amour c’était envoyer un large rayon d’amour océanique à l’univers, et tout ça presque sans le moindre effort. L’amour, ça ne devait surtout pas se manifester par des activités concrètes. Dans ses plus grands moments d’indulgence, Toto pouvait admettre que le bénévole qui consacrait quelques jours par semaines à une association caritative, ait peut-être un peu d’amour… mais le scientifique qui faisait des recherches dans son labo pour trouver des remèdes, ne pouvait être que dans l’illusion du mental, et en aucun cas dans l’amour. Quant au méditant qui se concentrait essentiellement sur sa pratique, il pouvait encore moins prétendre à l’amour que les autres. Toto aimait l’univers sans effort, et très vite il abandonna même son quart d’heure hebdomadaire de visualisation d’envoi de flot d’amour, c’était trop contraignant. Il aimait à chaque instant de la journée… ou du moins il visualisait à l’occasion un flot d’amour doré, essentiellement quand il traversait un petit moment de bonheur, car en période de gris foncé ce n’était même pas la peine d’y songer…

Ainsi se déroula la spiritualité de Toto. Au soir de sa vie, il se confirma à lui-même l’idée que l’éveil spirituel était une chimère, et que le bonheur inconditionnel était une utopie. Le bonheur ne pouvait être qu’un mince filet d’eau claire au milieu d’un océan de gris clair et de gris foncé. Un jour, son petit-neveu, le petit-fils de son frère, vint le voir. Le jeune garçon lui fit part de son intérêt naissant pour l’éveil spirituel. Mais Toto lui dit simplement : "Mon petit, j’ai tout essayé et je peux te confirmer qu’aucune voie ne mène à l’éveil spirituel, l’éveil spirituel est une chimère, tu ferais mieux d’éviter de perdre ton temps". Et à la suite de ces paroles, comme pour faire la démonstration de ce qu’il disait, Toto raconta à son petit-neveu son long parcours au milieu du pays chimérique de la spiritualité.

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Que pouvons-nous dire en conclusion de ce portrait de Toto ? Le Toto de cette histoire n’aimait pas faire des efforts, et pour lui, faire un effort était synonyme de souffrir. Toto était atteint d’une maladie spirituelle très pernicieuse : la paresse spirituelle. La personne qui est atteinte de paresse spirituelle aura irrésistiblement tendance à développer une vision de la spiritualité où l’on doit s’éveiller ou ascensionner sans effort, le moindre signe d’effort étant interprété comme une entrave au développement spirituel, et le moindre enseignement invitant à l’effort spirituel étant perçu comme une voie erronée, voire dangereuse. En réalité, le paresseux spirituel est avant tout un paresseux tout court, et il est déjà pas mal embêté dans la vie de tous les jours que les choses ne soient pas accessibles sans un petit effort. Il aimerait par exemple apprendre une langue étrangère, mais ça ne lui fait pas plaisir de devoir fournir un effort pour assimiler le vocabulaire et les règles. Il aimerait par exemple s’acheter une maison, mais ça l’embête beaucoup que ce ne soit pas gratuit et qu’il faille trouver de l’argent pour cela. Il aimerait savoir jouer de la guitare, mais c’est vraiment trop dur. Le peu de choses et de connaissances qu’il a acquises, il les a acquises le plus souvent à « reculons », en pestant plus ou moins en silence.

Quand le Toto paresseux arrive à la spiritualité, il aimerait pour une fois pouvoir obtenir quelque chose d’important sans avoir à fournir d’effort. Il aimerait pouvoir réaliser l’éveil spirituel sans effort. L’idée de veiller à ne pas se laisser dominer par ses instincts et ses penchants primaires, de devoir assimiler des connaissances parfois complexes, respecter des lois assez spécifiques et pratiquer avec discipline une technique de méditation ou de prière, et tout ça pour atteindre l’éveil spirituel, cette idée lui est quasiment insupportable. Il aimerait pouvoir se passer de tout ça, car : en entendant "effort", il ne peut s’empêcher de comprendre "souffrance" ; en entendant "connaissances complexes", il ne peut s’empêcher de comprendre "maux de tête" ; en entendant "pratique disciplinée", il ne peut s’empêcher de comprendre "acharnement épuisant". Le Toto paresseux est neurologiquement incapable de comprendre qu’un intense travail spirituel puisse se faire avec grand plaisir. Et cette incapacité l’empêche de voir ce qu’il en est de l’éveil spirituel : un état intérieur que l’on réalise en faisant un travail spirituel aussi assidu que possible. Le Toto arguera qu’il existe des gens qui se sont établis dans l’éveil spirituel sans jamais avoir fourni le moindre travail spirituel. Malheureusement, avec le Toto, il est impossible d’expliquer ce qu’il en est réellement de ces apparents "éveil sans travail spirituel". Pourquoi cela est-il impossible ? Parce qu’un Toto décroche dès la troisième articulation de raisonnement, et sa paresse, qui inclut aussi une paresse intellectuelle, l’empêchera de suivre les explications et d’en comprendre les déductions. Tout ce que désire le Toto, ce n’est pas comprendre les subtilités et les complexités de la science spirituelle, c’est se conforter dans l’idée qu’il n’y a pas d’effort à faire.

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Ce que dit la spiritualité essentielle

En parcourant la Terre, avec le regard panoramique de l’esprit, et en puisant dans le fond des images offertes par les médias et enregistrées par la conscience collective, que voit-on ? On voit un monde où subsistent des étincelles transitoires de joie. Mais on voit surtout un monde où se développent et se maintiennent des zones entières de souffrance. Depuis le jeune enfant qui meurt de faim sous le regard patient d’un charognard, jusqu’au vieillard dont la moitié du cerveau a été consumée par quelque maladie naturelle. Depuis le soldat plein de bravoure qui se trouve une "raison" pour cribler de balles son frère humain enrôlé sous une autre bannière, jusqu’à l’assassin qui déchire la poitrine de sa victime sans avoir besoin de se trouver une "raison". Depuis cette horreur ci, jusqu’à cette atrocité là, la mort rôde et frappe, empruntant bien trop souvent le bras de l’homme. La maladie s’insinue encore et toujours à travers la chair, clouant ceux-ci au lit, et envoyant ceux-là dans la tombe, et faisant se tordre presque tout le monde.

La souffrance a plusieurs visages, mais derrière chacun de ces visages se trouve une même énergie sombre qui suscite des cris et des grincements de dents. Cette énergie sombre encercle la Terre, et co-habite avec les hommes, jusque dans leurs cellules et dans leurs neurones. Celui qui exprime l’inhumanité, souffre autant que celui qui va subir cette inhumanité. Et est inhumain le patron qui licencie pour la seule raison de son profit, est inhumaine l’administration qui expulse pour la seule raison de respecter une loi froide couchée sur le papier par des gens eux-mêmes inhumains, est inhumain celui qui se détourne alors que son frère couche à même le sol dans la rue, est inhumain le politique qui laisse se perpétuer le mal-être social pour la seule raison de satisfaire un électorat lui-même inhumain.

L’humanité est-elle heureuse ? Il y a des gens qui chantent et qui rient, et il y a des enfants qui sourient et des femmes qui dansent. Mais derrière chaque sourire se cache une larme, et derrière chaque chanson se cache un cri. Oui, il y a quelques étincelles de joie, qui apparaissent et qui disparaissent peu après. Il y a quelques individus qui marchent, d’un pas assez incertain, dans cette zone grise où la souffrance est suffisamment tamisée pour laisser exister des poches de tranquillité et des lueurs de bonheur. Mais, même ces quelques individus sont perpétuellement poussés par l’inhumanité de la société dans le royaume où la souffrance frappe et presse. Les administrations, les institutions, les industries et les armées fonctionnent comme des machines inhumaines dont le dessein est de détruire ou d’affaiblir toute possibilité et tout espoir de bonheur stable.

Dans l’esprit de chaque homme, semble se cacher une petite masse d’énergie sombre. Et cette "obscurité intérieure" semble se trouver n’importe quel prétexte pour conditionner les émotions et les actes de l’individu. Et surtout, cette obscurité intérieure semble lutter de toutes ses forces pour entraver la moindre tentative que l’individu peut esquisser en direction d’un bonheur stable. Celui-ci nourrira à l’égard de son frère des sentiments de rejet ou d’hostilité, parce que son frère aura une couleur de peau différente, parce que son frère sera né sous une autre latitude, parce que son frère croira en l’existence des anges, parce que son frère espérera en une intervention extraterrestre, parce que son frère se sera habillé avec des vêtements différents… Celui-ci n’aimera pas son frère, parce que, en réalité, son obscurité intérieure domine sa propre conscience. Celui-là agira sous la domination de son obscurité intérieure, et l’autre réagira avec son obscurité intérieure à lui, et c’est ainsi que démarrent toutes les dynamiques d’inimitié qui pullulent et se perpétuent sur Terre.

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L’obscurité intérieure a appris à rire et à sourire, mais ce rire et ce sourire ne peuvent exister que parce que d’autres sont exploités et maltraités. La richesse des uns est construite sur le sang des autres, et l’aisance des uns est construite sur la misère des autres. Telle est le plaisir de l’obscurité intérieure : il se nourrit en réalité de la souffrance des autres, et en tire matière à satisfaction. Et quand ce n’est pas l’obscurité intérieure qui rie et qui sourit, alors c’est souvent un peu de l’inconscient, qui ne peut s’abandonner au plaisir qu’en se faisant le centre du monde, et en oubliant volontairement le reste de l’univers. Et l’obscurité intérieure souriante, associée à l’inconscient "centre du monde", s’impose dans la vitrine de la société, et impose son discours. Et quel est ce discours ? C’est un discours essentiellement matérialiste, et qui se complaît souvent dans le futile et le superficiel. Comme l’obscurité intérieure est ce qui contrôle les institutions, ces institutions sont dépourvues du moindre fondement spirituel. Et il y est explicitement interdit d’évoquer les questions de spiritualité.

Le refus de la spiritualité va de paire avec le refus de regarder en face le problème de la souffrance. Et l’on a même entendu certains penseurs de l’obscurité essayer de justifier la souffrance et tenter de montrer qu’elle doit être considérée définitivement comme une condition souhaitable de l’existence. Et une fois qu’on s’est incliné devant la souveraineté de la souffrance et le dictat de l’obscurité, alors on peut discuter tranquillement du dernier roman et du dernier film qui se délectent ouvertement de crimes et de conflits, ou du dernier discours d’un homme politique qui ne se prive pas d’attiser à nouveau les conflits et les tensions. Et celui qui essaiera de venir parler de l’âme et du ciel, ne trouvera devant lui que portes fermées, oreilles sourdes et regards hostiles. Là où l’obscurité règne en maître, la spiritualité est naturellement exclue, et toute évocation du ciel et de ses habitants est une hérésie.

Mais la spiritualité a peut-être quelque chose d’important à dire à propos de la possibilité de bonheur stable, et à propos de la possibilité d’une véritable et profonde cessation de la souffrance. Et si le matérialisme était simplement une impasse ? Et si dans la chair et dans l’entrelacs des neurones il ne se trouvait en réalité aucune force capable de dissiper la souffrance et de bâtir un bonheur stable ? C’est peut-être là le vrai sens de l’aveu des penseurs de l’obscurité, lorsqu’ils nous demandent de nous soumettre définitivement, et de considérer la souffrance comme une composante éternelle de l’existence. Et si la spiritualité pointait le doigt vers une solution viable ? Certes, de nombreux spiritualistes sont plutôt maladroits, car c’est une grande maladresse que de s’écarter invariablement de l’important, et de se perdre indéfiniment dans des doctrines cosmiques, dans des prédictions planétaires erronées, et dans des récits impliquant des anges, des extraterrestres, et toute une faune de l’invisible encore plus extraordinaire que les personnages de la science-fiction.

Certes, on peut rester dubitatif devant le énième médium entretenant une discussion à bâtons rompus avec une entité invisible, voire avec Dieu. Certes encore, on peut secouer la tête de dépit devant le énième ufologue exposant dans le détail les activités des extraterrestres. Et certes encore, on peut se gratter la tête de perplexité devant le énième ésotériste expliquant les relations entre les chakras et les énergies cosmiques. Mais la spiritualité essentielle est autre chose, et cette spiritualité-là devrait pouvoir trouver une vraie place au milieu de tous les discours admis qui s’expriment dans les institutions et dans les médias. Et pourquoi ? Parce que la spiritualité essentielle n’est pas une simple échappée dans quelque forme d’invisible qu’on a rapidement fait de reléguer dans l’imaginaire. La spiritualité essentielle est une plongée et un travail dans la dimension du cœur, qui n’est pas moins réelle ou moins importante que la dimension

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du psychologique ou celle du biologique. La spiritualité essentielle nous dit qu’il existe dans notre cœur une énergie lumineuse, susceptible d’être développée et capable de nous permettre de réaliser un bonheur bien plus stable et profond que tout ce qui est possible avec les plaisirs et les richesses extérieurs. Le propos de la spiritualité essentielle, c’est de nous inviter et de nous aider à cultiver cette énergie intérieure. Et cette énergie intérieure n’est autre que l’amour. Non pas l’amour sexuel, ou l’amour affectif. Mais quelque chose que l’on pourrait appeler l’amour spirituel.