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LE RENSEIGNEMENT D’INTÉRÊT MILITAIRE ÉTÉ 2014 39 La direction du renseignement militaire (DRM), organisme in- terarmées, relève directement du chef d’état-major des ar- mées (CEMA). Le directeur du renseignement militaire assiste et conseille le ministre de la Défense en matière de renseignement d’intérêt militaire (RIM). La DRM a pour mission de satisfaire les besoins du CEMA en renseignement d’intérêt militaire (RIM), c’est-à-dire le renseignement qui s’intéresse à tout ce qui a ou peut avoir des conséquences sur nos forces en opérations et nos intérêts nationaux. Son action s’exerce tant dans le domaine de la veille stratégique permanente que dans celui de l’appui à la planification et à la conduite des opérations. LA DRM : VEILLE STRATÉGIQUE ET APPUI AUX OPÉRATIONS Des hommes très compétents qui mettent en oeuvre des hautes technologies

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LE RENSEIGNEMENT D’INTÉRÊT MILITAIRE

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La direction du renseignementmilitaire (DRM), organisme in-terarmées, relève directementdu chef d’état-major des ar-mées (CEMA). Le directeur durenseignement militaire assisteet conseille le ministre de la Défense en matière de renseignement d’intérêt militaire(RIM).La DRM a pour mission de satisfaire les besoins du CEMA en renseignement d’intérêtmilitaire (RIM), c’est-à-dire le renseignement qui s’intéresse à tout ce qui a ou peutavoir des conséquences sur nos forces en opérations et nos intérêts nationaux.Son action s’exerce tant dans le domaine de la veille stratégique permanente que danscelui de l’appui à la planification et à la conduite des opérations.

LA DRM : VEILLE STRATÉGIQUE ET APPUI AUX OPÉRATIONS

Des hommes très compétents qui mettent enoeuvre des hautes technologies

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L’origine de la direction du renseigne-ment militaire (DRM)La DRM a été créée en 1992, à l’issue dela première guerre du Golfe, à l’occasionde laquelle il avait été constaté unmanque dans le domaine du renseigne-ment. En effet, dans le contexte de laGuerre froide, la menace principale ve-nait de l’Union soviétique, et le rensei-gnement militaire était donc centré sur laconnaissance des matériels et de l’orga-nisation militaire de l’adversaire. Surtout,la carence en renseignement d’imageriespatiale ne permettait pas à la France debénéficier d’une appréciation autonomede situation. Par ailleurs, la connaissancede l’environnement, du contexte politico-militaire et politico-économique (notam-ment l’industrie d’armement) était jugéeinsuffisamment prise en compte pourfaire face aux nouvelles formes d’engage-ment auxquelles étaient confrontées lesarmées françaises.

Le domaine d’action de la DRMComme l’indique son décret de création, laDRM a pour vocation d’être un organismeinterarmées de renseignement d’intérêt mi-litaire à la fois pour informer les plushautes autorités de l’État et bien sûr le hautcommandement militaire du contextepolitico-militaire de l’engagement, et departiciper directement à l’appui aux opé-rations dans lesquelles les forces arméesfrançaises sont engagées. Il s’agit de contri-buer en amont à la capacité d’anticipationet à l’autonomie d’appréciation stratégiquede situation de nos autorités, et, le caséchéant, de participer à la définition d’op-tions stratégiques à proposer au président

de la République par le CEMA. Si un en-gagement est décidé, il s’agit d’accompa-gner les forces sur le terrain, en fournissantà temps et au bon destinataire un rensei-gnement adapté.

La DRM coordonne l’action des « moyensrenseignement » de chacune des armées,pour que, du niveau stratégique au niveautactique, ou dit d’une autre manière, duprésident de la République et du CEMAjusqu’au grenadier-voltigeur, l’ensembledes moyens de renseignement agissent defaçon cohérente et complémentaire.

Le renseignement d’intérêt militaire re-couvre deux grands domaines d’action :

-la veille stratégique : il s’agit d’anticiperles événements pour mieux les prévenir,d’attirer l’attention ou de donner un si-gnal d’alerte aux autorités, en indiquantqu’à tel ou tel endroit du globe peut seproduire une crise. Il s’agit aussi d’anti-ciper les mesures de précaution ou quipourraient conduire au règlement decette crise avant qu’elle ne se déclare.

-l’appui aux opérations : une fois quel’engagement est décidé, il faut l’accom-pagner, et donc fournir un appui rensei-gnement aux états-majors et aux forcesconcernés en planification puis enconduite.Dans ces deux domaines, la complémen-tarité avec les autres services de rensei-gnement de l’Etat, soit la directiongénérale de la sécurité intérieure (DGSI)et la direction générale de la sécurité ex-térieure (DGSE) prend toute sa place.

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DIFFUSIONORIENTATION

RECHERCHEEXPLOITATION

Diffuser les renseignements- Aux décideurs- Aux forces armées- Aux services français

Orienter la recherche- Quels capteurs- Quelles cibles- Quels délais

Rechercher- Avec les capteurs de la DRM- Avec ceux des forces armées- Autres (alliés, services,…)

Exploiter- Analyse et validation des informations- Identification des renseignements pertinents- Enrichissement des bases de données

Awacs

Cabine de pilotage de droneRadar de surveillance de l’espace

ANIMATION

PC permanent de guerre électronique

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L’organisation de la DRMLa direction du renseignement militaireest constituée de deux ensembles dis-tincts.1/ Un organisme d’administration cen-tral (OAC). Localisé à Paris et à Creil, ilest structuré autour d’un échelon de di-rection, d’un bureau renseignement « J2 »et de trois sous-directions :

- la sous-direction des opérations (SDO)qui est chargée d’organiser, d’orienter etde coordonner la recherche du rensei-gnement. Elle est également responsable

Bâtiment Dupuy de Lôme

Satellite Hélios

Écoutes à partir de sous-marins

Le renseignement permet l’autonomie d’ap-préciation de situation et de prise de décision.

RENSEIGNEMENT STRATÉGIQUE

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de l’expression et du suivi du besoin opé-rationnel des capacités renseignement.

- la sous-direction de l’exploitation (SDE)qui est l’organisme chargé de centraliseret d’analyser les informations ou les ren-seignements recueillis et d’élaborer lerenseignement d’intérêt militaire.

- la sous-direction personnel, finances,capacités (SDPFC) a en charge la gestiondes finances et des ressources humainesde la direction, mais également des pro-jets et de la préparation de l’avenir.

- le bureau renseignement « J2 » du cen-tre de planification et de conduite desopérations (CPCO) de l’état-major des ar-mées (EMA) est armé en personnel de laDRM. Activé 24 heures sur 24, il assurela veille stratégique, l’appui aux travauxde planification opérationnelle et l’orien-tation de la recherche du renseignementsur les théâtres d’opération. Pour ce faire,il s’appui sur les expertises de la SDO etde la SDE.

2/ Des centres spécialisés comprenant :- le centre de formation et d’emploi rela-tif aux émissions électromagnétiques(CFEEE) : implanté sur la base aérienne 110de Creil, le CFEEE (appelé plus couram-ment le CF3E) a pour mission d’animer lachaîne militaire du renseignement d’ori-gine électromagnétique (ROEM) en orien-tant les capteurs d’écoute, en exploitantleur production et en mettant à jour le ré-férentiel technique national militairedans le domaine des radars et des télé-communications.

- le centre de formation et d’interpréta-tion interarmées de l’imagerie (CFIII) :implanté aussi sur la base aérienne 110de Creil, le CFIII (appelé plus couram-ment le CF3I) a pour principales missionsle renseignement d’origine image (ROIM),la formation des interprètes d’images duministère de la Défense, l’expertise et lapréparation de l’avenir dans le domainede l’exploitation technique des images.

- le centre interarmées de recherche et derecueil du renseignement humain(CI3RH) : a pour mission le recueil etl’analyse du renseignement d’origine hu-maine (ROHUM), ainsi que la préparationdes capteurs avant mission.

- le centre de formation interarmées aurenseignement (CFIAR) : implanté àStrasbourg, ce centre est chargé de la for-mation au renseignement d’intérêt mili-taire, dans un cadre national oumultinational, et de l’apprentissage deslangues nécessaires au renseignement.

Un nouveau domaine vient compléter lesROEM, ROIM et ROHUM, il s’agit de larecherche du renseignement d’origine in-formatique (ROINF) qui consiste au trai-tement des supports numériques (clésUSB, cartes SIM, disques durs, télé-phones portables,etc.).

La manœuvre du renseignementLa complémentarité des moyens est ren-due nécessaire par la grande complexitédes environnements dans lesquels nosforces opèrent, ainsi que par la diversitédes sources de renseignement. Cela néces-

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site donc demettre au point « unemanœu-vre du renseignement », une manœuvredes capteurs du renseignement, depuis lesatellite jusqu’à l’unité qui va rechercherun renseignement tactique immédiat. Etentre les deux se déploie tout le panel descapteurs dans chacun des domaines durenseignement, chacun de ces capteurs ap-portant un élément supplémentaire à lamanœuvre d’ensemble.Dans le domaine du renseignement d’ori-gine image, au-delà du satellite déjà évo-qué, on mentionnera les drones et lesavions de reconnaissance. Le renseigne-ment d’origine électromagnétique estquant à lui fourni par les moyens d’écoutedes télécommunications, ainsi que de dé-tection et d’identification des signaux ra-dars. Enfin, le domaine essentiel durenseignement d’origine humaine permetnon seulement de compléter, mais égale-ment de confirmer, recouper ou valider unrenseignement acquis par d’autresmoyens.

La problématique des moyens de la DRMLes moyens de la DRM sont techniques ethumains.Dans le domaine technique, l’enjeu est dese situer au niveau technologique optimal :mais la course au « tout technologique »n’est pas une fin en soi, il faut que les sys-tèmes soient cohérents avec les missionset les capacités de traitement et d’analyse.Pour autant, il importe d’anticiper sur lesbesoins futurs, compte tenu de la durée dedéveloppement des programmes, en défi-nissant les besoins capacitaires avec pré-cision.Enfin, la question de la ressource humaineest essentielle. La croissance permanente

et exponentielle de la quantité d’informa-tions à traiter implique de pouvoir comp-ter sur une ressource humaine fiable, etparfois rare (linguistes, interprétateursimage, analystes). Dans ce domaine, laDRM travaille en interservices, sousl’égide du coordonnateur national du ren-seignement, pour améliorer le recrute-ment, la formation et la mobilité entre tousles métiers du renseignement.

Le personnel de la DRMPour faire face à ses besoins, la DRM re-crute au sein des armées des officiers, dessous-officiers et des militaires du rangmais également des fonctionnaires oucontractuels civils. Elle propose un paneltrès étendu de métiers adaptés à chaqueniveau d’études et de formation, soit dansle métier du renseignement, soit au seindes bureaux chargés de la conception ca-pacitaire, soit encore dans des fonctionsplus techniques ou de soutien.

La DRM est couverte par les dispositionsde l’arrêté du 7 avril 2011 relatif au respectde l’anonymat des militaires et du person-nel civil du ministère de la Défense. Enconséquence, l’appartenance à la DRMs’entoure de la plus stricte confidentialité.

Exemple de métiers proposés à la DRM- traitants / exploitants des domainesgéostratégiques : ils évaluent les inten-tions, à l’étranger, des États et des groupesarmés non-étatiques et les risques d’éclo-sion de crise, par la connaissance des ac-teurs, de leur environnement et par ladétection des signaux les plus faibles.D’autres, en charge d’évaluer les capacités

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LE RENSEIGNEMENT D’INTÉRÊT MILITAIRE

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La DRM dispose d’un personnel d’unhaut niveau de compétence dans desmétiers variés.

RECHERCHE DU RENSEIGNEMENT OPÉRATIONNEL

Imageries drone

Station d’écoute

Renseignement humain

Exploitation photos aériennes

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LE RENSEIGNEMENT D’INTÉRÊT MILITAIRE

Le tout technologique n’estpas une fin en soi et le ren-seignement d’origine hu-maine reste irremplaçable.

Drone Harfang Atlantique 2

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LE RENSEIGNEMENT D’INTÉRÊT MILITAIRE

militaires, suivent les équipements ennombre et en performance, les activités etl’emploi des forces, les doctrines ainsi queles organisations. Enfin, certains sont spé-cialisés dans la prolifération des armes dedestruction massive, dans les systèmesénergétiques et de télécommunications,dans les activités spatiales, les industriesde défense et la dissémination des armes.

- spécialistes du renseignement image : ausein du monde de l’imagerie, la DRM as-sure la cohérence opérationnelle desmoyens des armées et recherche donc despersonnels civils et militaires ayant uneforte expérience opérationnelle et tech-nique qui soient capables de maîtriser lespossibilités offertes par les satellites d’ob-servation. Des officiers, des ingénieurs etdes techniciens assurent, notamment, l’in-

tégration des nouveaux outils d’exploita-tion au profit de la DRM.

- spécialistes du renseignement électro-magnétique : la production du renseigne-ment d’origine électromagnétique est lefruit du travail d’un ensemble de spécia-listes (opérateurs d’écoute, analystes deréseaux ou de signaux, linguistes spécia-lisés). Ce personnel est chargé de trans-crire, en termes clairs, des interceptionsréalisées sur toute la largeur du spectreélectromagnétique.

On trouve aussi à la DRM de nombreuxautres métiers comme informaticiens,développeurs, conseillers juridiques,webmestres, chargés de prévention, pho-tographes, traducteurs, gestionnaires enressources humaines, spécialistes en for-

Transmettre dans les meilleurs délaistoutes les informations recueillies parles différents capteurs et les acheminerpour les exploiter puis les diffuser auxutilisateurs.

Avion de recueilde renseignement

d’origineélectromagnétique

« Gabriel »

Station de transmission tactique

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ÉTÉ 201448

LE RENSEIGNEMENT D’INTÉRÊT MILITAIRE

Cahier spécial réalisé par Gilbert Robinet pour le numéro 103 dela revue ENGAGEMENT de l’ASAF - (www.asafrance.fr), en liasonavec l’EMA, la DRM, l’ECPAD et les Sirpas Terre, Marine et Air.

Pour les forces armées, le décloisonnement du renseignement d’in-térêt militaire nécessite de développer un ensemble de capteurs com-plémentaires, tout à la fois techniques et humains, et de permettreainsi de valider les informations dont le but ultime consiste à distinguerle plus tôt possible les signaux annonciateurs d’une crise.

Détenir des moyens de renseignement militaire complets et couvrant la totalité dessources possibles est indissociable du choix stratégique de disposer d’une autonomied’appréciation de situation et de décision. Cette aptitude conditionne ainsi le rôle quepeut légitimement ambitionner la France au sein d’une coalition ou d’une alliance,éventuellement en mettant en œuvre des cellules nationales dédiées, et garantit la co-hérence de l’action militaire, quelle que soit la situation d’engagement.

mation renseignement ou technique, trai-tants administratif, etc. Ces nombreuxmétiers demandent des aptitudes allantde la remise en question quasi-perma-nente de ses savoirs et de la curiosité à laconception, voire l’innovation. Le mondebouge et sa compréhension demande uneadaptation continue.

Par ailleurs, la DRM recrute et emploie unvolume important de réservistes. Elle ac-cueille également des stagiaires issus dumilieu universitaire, ce qui leur permetde découvrir le monde du renseignementtout en faisant bénéficier la DRM d’uneexpertise spécifique dans sesdomaines d’intérêt.

Satellite Pleiades

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39HIVER 2013

LES FORCES FRANÇAISES PRÉPOSITIONNÉES

Les forces prépositionnées comprennent des forces de souveraineté et des forcesde présence. Elles n’incluent pas les forces déployées en opération : Mali, Côted’Ivoire, Tchad, République centrafricaine etc.

LES FORCES DE SOUVERAINETÉ

Les forces de souveraineté sont déployéesenMétropole mais également sur les terri-toires situés outre-mer sur trois continents:Antilles, Guyane, Réunion, Mayotte, Nou-velle Calédonie et Polynésie française.

Elles ont pour principales missions :- d’assurer l’intégrité et la protection duterritoire français et des intérêts de laFrance, y compris dans les zones les plusreculées afin d’éviter le syndrome « Ma-louines »;- de contribuer au maintien de la souve-

raineté de l’Etat français dans la zone éco-nomique exclusive qui constitue ledeuxième espace maritime mondial avec11 millions de kilomètres carrés ;- de soutenir l’action de l’Etat dans les dé-partements et collectivités d’outre-mer ;- de constituer des points d’appui pourlancer ou conduire des opérations éloi-gnées de la Métropole (opération SéismeHaïti 2010 depuis les Antilles, recherchede l’A 310 yéménite aux Comores avec lesmoyens de la Réunion en 2009).

Il ne sera pas traité par la suite des forcesstationnées en Métropole.

ANTILLES :Les forces armées aux Antilles(FAA) sont constituées d’élémentsde :- l’armée de Terre avec :• le détachement terre Antilles(DTA/33e RIMa : régiment d’in-fanterie de marine) implanté àFort-de-France (Fort Desaix) ;- la Marine nationale dont la basenavale est implantée dans le FortSaint Louis à Fort-de-France avec :• deux frégates de surveillance (FS) ;• un bâtiment de transport léger (BATRAL) ;• un patrouilleur de gendarmerie mari-time ;• un remorqueur portuaire côtier.- l’armée de l’Air avec le pôle aéronau-tique étatique du Lamentin.L’armée de Terre met en œuvre deux régi-

ments du service militaire adapté (RSMA)l’un en Guadeloupe et l’autre en Marti-nique qui apportent sa contribution à l’ef-fort national en faveur de l’insertion desjeunes Antillais.Les effectifs représentent environ 1 200militaires des trois armées dont environ850 permanents.

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40 HIVER 2013

LES FORCES FRANÇAISES PRÉPOSITIONNÉES - GUYANE - RÉUNION

GUYANE :Les forces armées en Guyane (FAG) sontconstituées d’éléments de :- l’armée de Terre avec :• le 9e RIMa (régiment d’infanterie de ma-rine), implanté à Cayenne et Saint-Jean duMaroni ;• le 3e REI (régiment étranger d’infanterie),implanté à Kourou, Saint Georges et Ré-gina où se trouve le Centre d’entraînementen forêt équatoriale (CEFE).- la Marine nationale dont la base navaleest implantée à Dégrad des Cannes, avecdeux patrouilleurs P400 et deux vedettescôtières de surveillance maritime de lagendarmerie maritime.- l’armée de l’Air répartie sur :

• la base aérienne 367 à Cayenne Ro-chambeau qui met en œuvre l’escadrond’hélicoptères d’outre-mer composé de 4Puma, 4 Fennec et 3 avions de transportCASA ;• le centre de contrôle militaire implantédans le périmètre du centre spatial guya-nais à Kourou.

Dans la région, l’armée de Terremet en œuvre un service militaireadapté (SMA), qui apporte sacontribution à l’effort national enfaveur de l’insertion des jeunesGuyanais. Le régiment du servicemilitaire adapté (RSMA) deGuyane est implanté à Saint-Jeandu Maroni et dispose d’une an-tenne installée à Cayenne.Les effectifs représentent environ2 300 militaires des trois armées

dont environ 1 700 permanents.RÉUNION-MAYOTTE :Les forces armées en zone sud de l’océanIndien (FAZSOI) sont constituées d’élé-ments de :- l’armée de Terre avec :• le 2e RPIMa (régiment parachutiste d’in-fanterie de marine), implanté à Pierre-fonds;

• le DLEM (détachement de Légion étran-gère de Mayotte) à Dzaoudzi.- la Marine nationale avec :• à La Réunion, la base navale du Port dela Pointe des Galets avec :- deux frégates de surveillance ;- un bâtiment de transport léger (BATRAL) ;- un patrouilleur austral ;- un patrouilleur de service public ;

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41HIVER 2013

LES FORCES FRANÇAISES PRÉPOSITIONNÉES - NOUVELLE CALÉDONIE

- une vedette côtière de surveillance de lagendarmerie maritime.• à Mayotte, l’élément de base navale(ELEBN) avec :- un chaland de transport de matériel(CTM) ;- une vedette côtière de surveillance de lagendarmerie maritime.- l’armée de l’Air avec deux avions de

transport tactique C 160 « Transall » ;L’armée de Terre met en œuvre un servicemilitaire adapté (SMA) avec un régimentà La Réunion et un groupement à Mayottequi apporte sa contribution à l’effort na-tional en faveur de l’insertion des jeunesRéunionnais et Mahorais.Les effectifs représentent environ 1 800militaires des trois armées dont environ

1 300 permanents.NOUVELLE-CALÉDONIE :Les forces armées de la Nouvelle-Calédo-nie (FANC) sont constituées d’éléments de :- l’armée de Terre, avec :- le régiment d’infanterie demarine du Pa-cifique – Nouvelle-Calédonie (RIMaP-NC)implanté à Plum et Nouméa.- la Marine nationale, dont labase navale est implantée àNouméa, avec :- une frégate de surveillance ;- deux patrouilleurs P400 ;- un bâtiment de transportléger (BATRAL) ;- une vedette de la gendarme-rie maritime ;- deux avions de surveillance

maritime Guardian Falcon F200.- l’armée de l’Air, déployée sur la base aé-rienne 186 Paul Klein à la Tontouta, avecdeux avions de transport Casa et trois hé-licoptères Puma.L’armée de Terre met en œuvre un groupe-ment de service militaire adapté, constitué

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42 HIVER 2013

LES FORCES FRANÇAISES PRÉPOSITIONNÉES - POLYNÉSIE FRANÇAISE

d’un état-major à Nouméa et de deux com-pagnies implantées à Koumac et à Konéqui apporte sa contribution à l’effort na-tional en faveur de l’insertion des jeunescalédoniens.Les effectifs représentent environ 1 500militaires des trois armées dont environ1 000 permanents.

POLYNÉSIE FRANÇAISE :Les forces armées de Polynésie française(FAPF) sont constituées d’élément de :- l’armée de Terre avec :• le détachement terre Polynésie(DTP/RIMaP-P : régiment d’infanterie demarine du Pacifique-Polynésie) ;- la Marine nationale dont la base navaleest implanté à Papeete avec :

• une frégate de surveillance ;• trois avions de surveillance maritimeGuardian ;• deux hélicoptères Dauphin N3 ;• un patrouilleur de service public.- l’armée de l’Air avec le détachement aircomposé de deux avions de transport tac-tique Casa 235.L’armée de Terre met en œuvre le Groupe-

ment du service militaire adaptéde Polynésie française (SMA),constitué d’un état-major à Tahitiet de deux compagnies de forma-tion professionnelle (Tahiti, Aus-trales), qui apporte sacontribution à l’effort national enfaveur de l’insertion des jeunesPolynésiens. Les effectifs repré-sentent environ 800 militairesdes trois armées, dont 600 per-manents.

LES FORCES DE PRÉSENCE

Les forces de présence à l'étranger, dans lecadre d’accords bilatéraux, sont station-nées au aux Émirats Arabes Unis(FFEAU), à Djibouti (FFDJ), au Sénégal(EFS) et au Gabon (FFG).

Elles permettent notamment de manièregénérale :- de participer, en Afrique, à travers desactions de coopération, à la mise en placede forces africaines autonomes, dans uncadre régional comme dans le cadre del'Union Africaine (forces en attente);

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43HIVER 2013

LES FORCES FRANÇAISES PRÉPOSITIONNÉES - ÉMIRATS ARABES UNIS

- de remplir les engagements de laFrance vis-à-vis des États hôtes, maiségalement dans les cadres européen etonusien, notamment pour le maintien dela paix ;- de contribuer à la prévention des crises etd'assurer la protection et l'évacuationéventuelle des ressortissants français éta-blis dans les pays de la zone ;- de contribuer à la préservation des es-paces essentiels à l'activité économique età la liberté des échanges ;- d’entraîner nos forces à agir sur des ter-rains, des climats et des milieux différents ;

Les bases françaises permanentes enAfrique offrent :-des points d’appui pour le soutien fran-çais à l’architecture africaine de paix et desécurité ;-des capacités prépositionnées à proximitédes zones d’intérêt et des forces projetéesen complément depuis la métropole ;-une capacité d’action qui procure desfacilités logistiques, qui donne de la sou-plesse et de la réactivité et qui contribueà l’autonomie stratégique de notre pays.

EMIRATS ARABES UNISRéparties en trois implantations distinctes,les forces françaises aux Émirats ArabesUnis (FFEAU) comprennent :•Une base navale, un groupement de sou-tien et un état-major interarmées, situésdans le port deMina Zayed à Abou Dhabi.La base navale peut accueillir tous lestypes de bâtiments de la Marine nationaleà l’exception du porte-avions, ce dernierpouvant accoster, à proximité immédiate,dans le port de commerce.• La base aérienne 104 (BA104) implantée au sein de labase aérienne émirienne d’AlDhafra, à 60km d’Abou Dhabioù stationne l’escadron dechasse Lorraine composé ac-tuellement de 6 Rafale et oùest déployé un avion ravitail-leur C135.• La 13e demi-brigade de Lé-gion étrangère (13e DBLE),implantée à Zayed Military

City, à 65 km d’Abou Dhabi. La 13e DBLEest un groupement tactique interarmes.Elle fonctionne avec une ossature de per-manents et un renforcement de personnelen mission de courte durée, qui provientde régiments stationnés en France. Ellecompte une compagnie de commandementet des services, une compagnie d’infanteriefournie alternativement par des régimentsde la Légion étrangère, un sous groupe-ment VBCI (véhicules blindés de combatd’infanterie) et un sous groupement CAE-

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44 HIVER 2013

LES FORCES FRANÇAISES PRÉPOSITIONNÉES - DJIBOUTI - SÉNÉGAL

SAR (camions équipés d’un système d’ar-tillerie) renforcé d’une équipe de contrôleaérien avancé.Les effectifs représentent environ 700militaires des trois armées dont 250 per-manents.

DJIBOUTI :Les forces françaises stationnées à Djibouti(FFDj) comprennent essentiellement :• Pour les unités de l'armée de Terre : le 5e

régiment interarmes outre-mer (RIAOM) etun détachement de l'aviation légère del’armée de Terre (4 Puma et 2 Gazelle).• Pour l'armée de l'Air : la base aérienne

188 avec 7 Mirage 2000, 1 C160 et 2 héli-coptères Puma.• Pour la Marine nationale : 2 chalandsde transport de matériel.• L’hôpital médico-chirurgical Bouffard.Les FFDj arment également le centre d’en-traînement au combat et d’aguerrissementde Djibouti (CECAD). Ce centre accueilleles unités permanentes ou en mission decourte durée des FFDj, les unités ou écolesde métropole, les forces djiboutiennes etétrangères.Les effectifs représentent environ 1 900militaires des trois armées dont 1 400permanents.

SÉNÉGAL :Les éléments français au Sénégal (EFS)disposent :• d’un état-major interarmées ;• d’une unité de commandement et decoopération opérationnelle (U2CO) qui re-groupe une cellule de commandement etun groupement de coopération opération-nel ;• d’une unité de coopération régionale àlaquelle sont rattachés pour emploi le dé-tachement de fusiliers-marins et le déta-

chement de fusiliers-commandos de l’Air ;• d’un détachement aéronautique, com-

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45HIVER 2013

LES FORCES FRANÇAISES PRÉPOSITIONNÉES - GABON

prenant un détachement de pa-trouille maritime (avion de pa-trouille maritime Atlantique 2) etune unité d’escale aéronautique(1 Casa en détachement tempo-raire) à laquelle sont intégrés despompiers de l’Air ;• d’une station navale (disposantd’un chaland de transport de ma-tériel) à laquelle est intégré ungroupement d’interventionNEDEX (Neutralisation Enlève-ment et Destruction d’Explosifs).Sont également stationnées sur le territoire :• un parc matériel pour le dispositifd’alerte de l’armée de Terre GUEPARD per-mettant d’armer un état-major tactique etdeux compagnies.• un parc matériel pour le dispositif RE-CAMP (renforcement des capacités afri-caines de maintien de la paix) permettantd’armer 1 état-major tactique et deux com-

pagnies au profit de forces africaines in-tervenant dans la zone dans le cadre d’uneopération de maintien de la paix.

Les éléments français au Sénégal sont es-sentiellement constitués de personnels enmission longue durée sur le territoire. Autotal, ils représentent actuellement un ef-fectif de 350 militaires, dont environ 260permanents.

GABON :Les forces françaises auGabon (FFG) constituentun réservoir de forcesprépositionnées enAfrique. A ce titre, ellesmaintiennent en alertedes moyens pour soute-nir les opérations menéesen Afrique de l'ouest eten Afrique centrale.Pour mener à bien leurmissions elles comprennent, un état-majoret des forces terrestres et aériennes. Lesprincipauxmatériels sont des hélicoptèresde type Fennec et Puma, des avions de

transport de type Transall et des blindéslégers de type Sagaie.Le commandant de ces forces (COMFOR)exerce le contrôle opérationnel des forces

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46 HIVER 2013

LES FORCES FRANÇAISES PRÉPOSITIONNÉES

ConclusionLa carte ci-dessus permet de visualiser l’importance du dispositif militaire entre-tenu par la France dans le monde. D’un point de vue géostratégique, le choix desimplantations des forces de présence d’une part et leur combinaison avec les forcesde souveraineté d’autre part contribuent efficacement à la montée en puissance,chaque fois que nécessaire, des moyens déployés sur les théâtres d’opération ou surles lieux de catastrophe naturelle. Les forces prépositionnées sont un outil majeur delutte contre les diverses atteintes à la sécurité qui menacent la France et l’Europe.

Cahier spécial réalisé pour le numéro 101 de la revue

« ENGAGEMENT » de l’ASAF - (www.asafrance.fr).

et services interarmées placés en perma-nence ou temporairement sous ses ordresau sein de sa zone de responsabilité, en-globant les 10 pays de la Communauté desEtats Economiques de l'Afrique Centrale(CEEAC). Ce rayonnement permet de nom-breuses actions de soutien au profit desunités militaires de la CEEAC engagéesdans la Mission de Consolidation de laPaix en R.C.A. (MICOPAX) et de multiplesactions de coopération au profit des ar-mées de la sous-région.Le général commandant les FFG exerceégalement le contrôle opérationnel de

l’opération Boalistationnée à Banguiqui agit en soutiendu détachement dela Force Multina-tionale de l’AfriqueCentrale (FOMAC).Une mission logis-tique en place àDouala, sous lecontrôle opérationnel du COMFOR com-plète ce dispositif.Les effectifs représentent environ 900 mi-litaires dont 450 permanents.

Photos

Site

ECPA

D

Antilles

Guyane

NlleCalédonieRéunion/Mayotte

Polynésie

Dakar

Libreville

Paris

Djibouti

Abou DabhiMALI TCHAD

R.C.A.R.C.I.

6 860 km

1520

0 km

420

0km

1 600 km

5 200 km

9 300 km

16 700 km

6 200 km

FORCES DE SOUVERAINETÉ FORCES DE PRÉSENCE OPEX EN AFRIQUE

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LES FORCES SPÉCIALES FRANÇAISES

Dans toutes les opérations extérieures, et en par-ticulier celles en cours au Mali ou en Républiquecentrafricaine, les médias se plaisent à soulignerle rôle éminent joué par les forces spéciales. Maisde qui et de quoi parle-t-on exactement lorsqu’onévoque celles-ci ? C’est à cette question que cedossier se propose de répondre succinctement.

PRINTEMPS 2014 39

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LES FORCES SPÉCIALES FRANÇAISES

Les forces spéciales françaises ont été dé-veloppées à la suite de la guerre du Golfe,en 1991. C’est en effet à l’occasion de cetengagement que le haut commandement apris conscience de tout l’intérêt qu’ellespouvaient présenter pour des missionsparticulières.Elles constituent aujourd’hui un outil àhaute valeur ajoutée pour gérer les crisesou faire la guerre autrement, de façon au-tonome ou en complément des forces clas-siques, souvent en amont et parfois à côtéde ces dernières.

L’origine des forces spéciales :Depuis la Seconde Guerre mondiale, laFrance employait régulièrement des uni-tés de commandos comme les régimentsSAS, les bataillons de choc ou le com-mando Kieffer.Durant la guerre du Golfe, des unités desforces spéciales (qui ne portaient pas en-core ce nom) étaient présentes au sein dela « division Daguet » mais, déployées tar-divement, elles n’ont été employées quepour des missions ponctuelles.C’est pour améliorer l’organisation et la co-hérence de leur emploi que le commande-ment des opérations spéciales (COS) estcréé le 24 juin 1992 dans l’optique demieux répondre aux exigences d’uncontexte géostratégique en évolution ausortir de la Guerre Froide.

Les opérations spéciales :Les opérations spéciales sont des actionsmilitaires menées par des unités dédiéesdes forces armées, organisées, entraînéeset équipées, pour atteindre des objectifsd’intérêt stratégique définis par le chef

d’état-major des Armées (CEMA). Ces ac-tions sont menées en temps de paix, decrise ou de guerre, indépendamment ou encoordination avec des opérations conven-tionnelles. Ce sont des opérations mili-taires discrètes mais non clandestinescommandées directement par le CEMA.Elles se distinguent des opérationsconventionnelles par un « cadre espace-temps » différent (elles sont souvent decourte durée et commencent généralementen amont des opérations convention-nelles), par la nature de leurs objectifs, pardes modes opératoires particuliers, par ladiscrétion qui entoure leur préparation etleur exécution ainsi que par les faibles ef-fectifs engagés..

Les missions du COS :Il existe trois grands types demissions réa-lisées par le COS : les missions de rensei-gnement, d'action et d'environnement.- les missions de renseignement :Sur les forces adverses, y compris dans laprofondeur de leur dispositif, sur le milieugéographique, notamment physique et hu-main ainsi que sur des « objectifs de hautevaleur (infrastructure ou d’autorités). »

- les missions d'action :Attaques d'objectifs importants : centresde commandement, installations « straté-giques,…» neutralisation d'installations,de réseaux ou des lignes de communica-tion, capture de personnel ou récupérationdematériel, actions de diversion ou de dé-ception visant à tromper l’adversaire surnos intentions, contre-terrorisme (libéra-tion d’otages, reprise de contrôle de bâti-ments ou d’installations), enfin, fourniture

PRINTEMPS 201440

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LES FORCES SPÉCIALES FRANÇAISES

PRINTEMPS 2014 41

« La 3e dimension est un atout pour les actions

spéciales : du chuteur opérationnel au vol tac-

tique à basse altitude et au guidage laser air-sol »

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LES FORCES SPÉCIALES FRANÇAISES

PRINTEMPS 201442

« Intervenir sur mer, sous la mer,

par les fleuves et rivières, de jour

comme de nuit pour surprendre et

vaincre. »

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LES FORCES SPÉCIALES FRANÇAISES

PRINTEMPS 2014 43

d'appuis spéciaux (commandement, trans-port, feu…).Actions psychologiques et de désinforma-tion menées dans le plus grand secret.

- les missions d'environnement :Formation, conseil et encadrement d'uni-tés militaires étrangères dans le cadred'une assistance à des forces amies, parti-cipation au processus d'évaluation etd'aide à la décision, notamment lors del’arrivée sur un nouveau théâtre d'opéra-tions et protection de personnalités.

L'officier général commandant des opéra-tions spéciales :Il est le conseiller du CEMA pour l'emploides forces spéciales. Il est responsable dela planification, de la préparation et de laconduite des opérations spéciales. En ma-tière d'entraînement, il planifie et conduitles exercices et les échanges interarméeset interalliés. A cette occasion, il peutcontrôler les capacités détenues par lesunités de forces spéciales participantes aucours de la validation des compétences.En matière organique, il a surtout un rôleconsultatif et fédérateur auprès des états-majors d'armées auxquels il exprime sesbesoins en termes de capacités attendues.Les états-majors d'armées sont responsa-bles de la mise sur pied de ces capacitéspar une politique adaptée de recrutement,d'équipement et de préparation opération-nelle des forces.

L'état-major du COS :Cet état-major opérationnel interarmées sesitue depuis l'année 2006 sur la Base Aé-rienne 107 de Villacoublay. Il sera com-

posé de 114 personnes à compter de l’été2014 appartenant aux trois armées ainsique des 4 représentants des directions etservices : un conseiller santé, un officierde liaison de la Gendarmerie nationale, uningénieur de la Délégation générale pourl'armement et un conseiller juridique. Aceux-ci se rajoutent des officiers de liai-sons des forces spéciales étrangères(SOLO)

La réserve du COS :Le COS dispose également d'une compo-sante interarmées d'environ 150 réser-vistes. Ce réservoir, composé d'experts dehaut niveau, est spécifique au COS et luiapporte un complément précieux dans desdomaines particuliers tels que l'ExpertiseInitiale de Théâtre (EIT). Les spécialités lesplus recherchées sont celles qui touchentdirectement au fonctionnement des insti-tutions et des entreprises essentielles (ju-ristes, ingénieurs, spécialistes du genregénie civil, experts des zones géopoli-tiques concernées,…) afin demener les ex-pertises initiales sur les théâtresd'opérations.

Les unités de forces spéciales :Tout au long de son histoire, le comman-dement des opérations spéciales s’estadapté et nourri des expériences dechaque engagement pour mieux répondreaux missions qui lui étaient confiées :• 1997 : création d’un commandement adhoc dans l’armée de Terre, l’actuelle bri-gade des forces spéciales Terre (BFST) etmise pour emploi partagé du 13e régimentde dragons parachutistes (13e RDP) au pro-fit de la direction du renseignement mili-

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LES FORCES SPÉCIALES FRANÇAISES

PRINTEMPS 201444

taire (DRM) et du COS,• 2006 : l’escadron de transport Poitou estdédié aux opérations spéciales,• 2008 : création d’un 6e commando (Kief-fer) pour la Marine nationale,• 2009 : création du 4e régiment d’héli-coptères des forces spéciales (4e RHFS) quiregroupe des hélicoptères de l’armée deTerre mais aussi de l’armée de l’Air.

Aujourd’hui, onze unités des trois arméessont dédiées au COS :Les unités forces spéciales de l’armée deTerre (environ 2 500 hommes) sont inté-grées au sein de la brigade des forces spé-ciales Terre (BFST), basée à Pau.Il s’agit du 1er régiment de parachutistesd’infanterie de Marine (1er RPIMa) deBayonne, à dominante action, du 13e régi-ment de dragons parachutistes (13e RDP)de Souge à dominante renseignement etdu 4e régiment d’hélicoptères des forcesspéciales (4e RHFS) de Pau.

Celles de l’armée de l’Air (environ 300hommes) sont conduites par le bureau desforces spéciales du commandement desforces aériennes, basé à Dijon. Les deuxunités sont, quant à elles, implantées surla base aérienne 123 d’Orléans-Bricy. Ils’agit du commando parachutiste de l’Airn°10 (CPA 10) spécialisé dans les actionssur les plate formes aéroportuaires et l’es-cadron de transport aérien qui met enœuvre 4 C160, 2 C130 ET 2 DHC6.

Enfin pour la Marine nationale (environ500 hommes), les unités sont intégrées ausein de la FORFUSCO (force des fusilierscommandos). Spécialisées dans les actions

à partir de la mer, elles comprennent lescommandos de Penfentenyo pour la re-connaissance, Trepel, et Jaubert pour l’as-saut, Montfort et Kieffer pour les appuis.Ces commandos sont stationnés à Lorient.Enfin, le commando Hubert basé à Toulonest spécialisé dans l’action sous marine.

Tous les combattants appartenant à cesunités des forces spéciales sont protégéspar l'arrêté du 15 septembre 2006 relatif aurespect de l'anonymat. Les forces spécialesregroupant des unités des trois armées ontla capacité de couvrir l’ensemble du spec-tre des missions qui leur sont assignées.

Des capacités complémentaires (consti-tuées de spécialistes, de matériels, voired’installations), issues de différentes uni-tés militaires « conventionnelles », peu-vent ponctuellement être employées enrenforcement des forces spéciales pour desopérations.

Les qualités des commandos :Les commandos des forces spéciales se ca-ractérisent par leur discrétion, leur auto-nomie, leur adaptabilité, leur réactivité etleur créativité. Ces hommes constituentpour le COS un réservoir de forces, bienentraînées et équipées, capables de gérerl’inattendu et de trouver des solutionspour « faire autrement ».Le recrutement des commandos est propreà chaque armée mais la formation est exi-geante et longue.

La sélectionLe recrutement des commandos se fait soitde manière directe, c’est-à-dire pour du

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LES FORCES SPÉCIALES FRANÇAISES

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« S’infiltrer, observer, renseigner, neu-

traliser, ravitailler, s’exfiltrer ; agir tou-

jours avec discrétion et précision. »

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LES FORCES SPÉCIALES FRANÇAISES

Cahier spécial réalisé par Gilbert Robinet pour le numéro 102 dela revue « ENGAGEMENT » de l’ASAF - (www.asafrance.fr), enliason avec l’EMA, le COS et l’ECPAD.

PRINTEMPS 201446

personnel qui vient du civil, soit semi-di-recte, auprès du personnel militaire. Lorsde la sélection, le candidat est évalué surses qualités physiques autant qu’intellec-tuelles : s’il doit avoir une condition phy-sique au-dessus de la moyenne, il doitégalement être solide mentalement ; c’estpourquoi une série de tests psychotech-niques et un entretien avec un psycho-logue font partie de la séquence desélection.Une fois sélectionné, le candidat entre

dans une phase de sélection/formation oùil doit effectuer plusieurs stages. Il fautcompter deux à trois ans pour qu’un opé-rateur des forces spéciales soit pleinementopérationnel.

Envie d’avoir plus d’information ?Pour avoir plus d’information sur le re-crutement direct, rendez-vous dans leCentre d’Information et de Recrutementdes Forces Armées (CIRFA) le plus prochede chez vous.

Les forces spéciales constituent un outil souvent utile, parfois nécessaire pour menerdes actions très ponctuelles ou agir en complément des forces « conventionnelles »dont elles constituent alors un « multiplicateur ».Mais elles ne sauraient en aucun cas se substituer à ces dernières et, par conséquent,servir d’alibi à la justification d’une quelconque réduction du format de nos armées. Eneffet, elles s’inscrivent résolument dans des stratégies de « créneaux », à l’inverse desforces armées classiques qui, en raison des contraintes et des coûts de leurs matérielsmajeurs, se situent plutôt dans des stratégies de « filières », par définition plus enca-drées et plus rigides.Modes d’action et modalités d’engagement respectifs diffèrent profondément et ce se-rait une erreur grossière que d’imaginer pouvoir substituer les unes aux autres à seulefin de justifier des réductions budgétaires à venir, de réduire drastiquement les effec-tifs et de réorienter massivement les crédits vers les industries de haute technologie.En outre, une augmentation de leur volume obligerait par ailleurs les armées à baisserles critères de sélection ce qui n’est pas souhaitable. Enfin, un accroissement du nom-bre des commandos nécessiterait, pour la cohérence d’emploi de l’outil, un renforce-ment homothétique des capacités aéromobiles dédiées.

Photos

ECPA

D-SIRPA

Terre-SIRPA

Marine-SIRPA

Air-COS

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35ÉTÉ 2013

FRANCEMétropole et DOM-COM :« Plan Vigipirate terrestre, posturepermanente de sûreté aérienne etde surveillance des approchesmaritimes » (2005) : 1 200 hommes

Guyane : opération « Harpie »(2008) : 1 000 hommes

13 OPÉRATIONS MILITAIRESDÉFENDRE LA FRANCE - PROTÉGER LES FRANÇAIS

ASIEAfghanistan : opération « Pamir »(2001) : 1 000 hommes

Liban : opération « Daman »(1978) : 900 hommes

Jordanie : opération « Tamour »(2012) : 1 groupement médical.

Océan Indien : opérations « Atalante »(2002) et « Enduring freedom TF 150 »

AFRIQUEMali : opération « Serval »(2013) : 3 850 hommes

Côte d’Ivoire : opération « Licorne »(2002) : 450 hommes

République Centrafricaine : opération « Boali »(2002) : 550 hommes

Tchad : opération « Épervier »(1972) : 950 hommes

Golfe de Guinée : « opération Corymbe »(1990) : 150 hommes

EUROPEKosovo : opération « Trident »(1999) : 300 hommes

DÉFENDRE L’INTÉGRITÉDU TERRITOIRE

PROTÉGER LES FRANÇAIS

DÉFENDRE NOS INTÉRÊTSSTRATÉGIQUES

DÉTRUIRE LES GROUPESISLAMISTES TERRORISTES

SOIGNER LES VICTIMESET AIDER LES RÉFUGIÉS

PARTICIPER AUX OPÉRATIONSINTERNATIONALES

1

2

3

3 3

4

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La France engage actuellement 11 100 hommesen opérations sur quatre continents

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36 ÉTÉ 2013

« Vigipirate »C’est un plan interministériel touchanttous les secteurs de la société qui com-porte 4 niveaux d’alerte.Le niveau d’alerte national est rouge (3ème

niveau) depuis 2005 et les attentats deLondres. Les armées participent à ce dis-positif, en soutien des forces de sécurité depolice et de gendarmerie. Elles contribuentà la surveillance et à la protection de sitessensibles.

« Harpie »Lancée en 2008, c’est une opération menée conjointement par les forces armées enGuyane (FAG) et les forces de gendarmerie. Placée sous l'autorité du préfet de la régionGuyane, elle vise à asphyxier les zones d'orpaillage clandestin et à déstabiliser dura-blement l'économie souterraine.

MISSIONS EN FRANCE (MÉTROPOLE ET OUTRE-MER)

2 200 HOMMES ENGAGÉS DANS CES OPÉRATIONS

Environ 1 200militaires sont déployés enpermanence sur le territoire français :700 au titre du plan Vigipirate terrestre,200 au titre de la posture permanente desûreté aérienne et 300 au titre de la sur-veillance des approches maritimes.

Environ 1 000 militaires desFAG participent à cette mis-sion dont 300-350 sont dé-ployés en permanence surles réseaux fluviaux pourneutraliser les flux logis-tiques des orpailleurs et enforêt pour démanteler lessites illégaux d’exploitationd’or.

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37ÉTÉ 2013

« Serval »(Mali : 1 250 000 km2 - 16 mil-lions habitants – Bamako – 4 500km de Paris)L’intervention française au Mali,est déclenchée par le Présidentde la République le 11 janvier2013 suite à la demande deconcours du président Traoré etavec la légitimité de la Résolution2085 du 20/12/2012. Elle a pourobjectifs de stopper l’offensivedes groupes islamistes en direction de Bamako etdéstabiliser durablement leur organisation, d’em-pêcher la reconstitution des réseaux terroristes,d’aider les FAM et l’État malien à restaurer l’inté-grité territoriale et sa souveraineté, de faciliter lamise en œuvre des décisions internationales, d’as-surer la sécurité de nos ressortissants.

MISSIONS EXTÉRIEURES EN AFRIQUE (MALI ET CÔTE D’IVOIRE)

4 300 HOMMES ENGAGÉS DANS CES OPÉRATIONS

Aujourd’hui, nos 3 850 hommes poursuivent desopérations de sécurisation et assurent le trans-fert progressif de la zone aux contingents afri-cains de la MISMA.Le bilan actuel des pertes françaises est de 6 morts et d’une vingtaine de blessés liésà des actions de combat.

« Licorne »République de Côte d’Ivoire (350 000 Km2 - 18 Mh – Abidjan – 5 000 km de Paris)

La force Licorne déployée en 2002 à Abid-jan, a compté jusqu’à 5 500 hommes.Après l’évolution positive de la situation sécu-ritaire en Côte d’Ivoire, la France accompagnela réforme de l’armée ivoirienne et assure la pro-tection de ses ressortissants.

Ce dispositif compte aujourd’hui 450 mili-taires qui arment un état-major, un élémentde soutien, deux unités de combat, un héli-coptère léger et un C160 Transall.

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38 ÉTÉ 2013

MISSIONS EXTÉRIEURES EN AFRIQUE (CENTRAFRIQUE ET TCHAD)

« Epervier »Tchad (1 300 000 km2 - 12Mh – N’djamena – 4 500 km de Paris)Les éléments français au Tchad (EFT) assurent la protection des ressortissants français(1 400 ressortissants français et étrangers évacués en février 2008 après l’attaque des re-belles sur N’djamena) et un soutien logistique (ravitaillement, carburant, transport), uneaide sanitaire et un appui renseignement au profit de l’armée tchadienne dans le cadrede la coopération bilatérale.

« Boali »République Centrafricaine (620 000 km2 - 4,5Mh – Bangui – 4 500 km de Paris)Cette opération déclenchée en2002, initialement de 250hommes, vise à apporter unsoutien logistique, administratif,technique et, si besoin, opéra-tionnel à la force multinationaleafricaine de stabilisation (700hommes) déployée en Centra-frique dans le cadre de la MICO-PAX (mission de consolidationde la paix de la Communautééconomique des Etats d’Afrique centrale), et la protection des ressortissants français.

Pour faire face à toute évolution de la situation en RCA, la France a renforcé son dis-positif militaire à Bangui, afin d’être en mesure d’assurer, la sécurité de ses ressor-tissants. L’effectif actuel de nos forces est de 550 hommes de l’armée de Terre.

1 500 HOMMES ENGAGÉS DANS CES OPÉRATIONS

Le dispositif de 950 hommesbasé à N’Djaména et Abéchécomprend un état-major interar-mées, un groupement tactique etun détachement d’hélicoptèresde l’armée de Terre ainsi qu’ungroupement de l’armée de l’Air(avions de combat polyvalents,de transport tactique et ravitail-leurs).

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39ÉTÉ 2013

Golfe de Guinée« Corymbe »Déployé dans cette zone d’intérêt straté-gique, il complète le dispositif françaisprépositionné en Afrique occidentale, as-sure des missions de coopération bilaté-rale avec les pays de la région et peutapporter son soutien à une opérationdans cette zone (aide aux populations ouévacuation de ressortissants).Ce dispositif de présence quasi-permanent depuis 1990compte en général, un à deux bâtiments de la Marine nationale. Il peut embarquerune réserve opérationnelle constituée de moyens terrestres et d’hélicoptères.

Océan Indien« Enduring freedom »(TF 150)L’action de la TF 150 s’inscritdans le cadre des résolutions duconseil de sécurité de l’ONUprises au lendemain des attentatsdu 11 septembre 2001. La TF 150opère dans la zone stratégique vi-tale pour la France, allant de la mer Rouge au golfe d’Oman. Elle contribue à la libre cir-culation des personnes et des biens, permet d’entretenir une connaissance approfondiede la zone, des mouvements maritimes visant à empêcher le mouvement de groupes ter-roristes et les trafics illicites (armes, drogues).Elle engage 1 à 3 bâtiments de la marine nationale au profit de cette opération.

« Atalante »Lancée en 2008 cette opération européenne compteenviron 10 bâtiments. Elle a pour missions d’escor-ter les navires du PAM ou de l’AMISOM, de partici-per à la sécurité du trafic maritime dans le golfed’Aden et des navires de pêche dans le Sud-Est de laSomalie. Elle contribue à dissuader, prévenir et ré-primer les actes de piraterie au large de ces côtes.

La France fournit au moins un bâtiment et des avions de patrouille maritime, ainsiqu’un soutien logistique et santé provenant de nos forces stationnées à Djibouti.

MISSIONS EXTÉRIEURES MARITIMES (GOLFE DE GUINÉE ET OCÉAN INDIEN)

800 HOMMES ENGAGÉS DANS CES OPÉRATIONS

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40 ÉTÉ 2013

Liban (10 500 km2 - 4,2Mh – Beyrouth– 2 800 km de Paris)« Daman »Présente au Liban depuis 1978, laFrance, en coordination avec l’ONU etles autres contingents de la force inter-nationale des nations unies au Liban(FINUL), a adapté en 2012 son disposi-tif. Ses forces constituent la force de ré-serve (FCR) de la FINUL, et soutiennent

la montée en puissance des forces arméeslibanaises (FAL) grâce au déploiementd’un élément spécifiquement dédié ausein de la FCR.

Jordanie (89 000 km2 - 6,5 Mh – Amman– 3 400 km de Paris)« Tamour »La France, en plein accord avec les auto-rités jordaniennes, a déployé un groupe-ment médico-chirurgical (GMC) afind’apporter une aide d’urgence aux vic-times des combats en Syrie et un soutiensanitaire aux réfugiés. De la décision dedéployer le GMC à l’acquisition de sapleine capacité opérationnelle, il s’estécoulé moins d’une semaine.

MISSIONS EXTÉRIEURES AU MOYEN ORIENT (LIBAN ET JORDANIE)

AIDE AUX VICTIMES ET AUX RÉFUGIÉS

Le GMC est devenu aujourd’hui un groupement médical (GM) pour mieux mieuxrépondre à la demande de soins.En 6 mois, le GM a réalisé plus de 300 interventions chirurgicales lourdes.

La FINUL représente au total 10 800hommes appartenant à 38 États dont 13de l’UE. La France y participe à hauteurde 900 soldats de l’armée de Terre.

1 000 HOMMES ENGAGÉS DANS CES OPÉRATIONS

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41ÉTÉ 2013

Afghanistan (650 000 km2 - 30 Mh – Kaboul – 5 600 km de Paris)« Pamir »La France est engagée enAfghanistan, au sein de lacoalition et à la demandedes autorités afghanes, de-puis 2001.Ses forces ont conduit ini-tialement des opérationsde lutte contre les groupesterroristes (2001-2003),puis de sécurisation de Ka-boul (2003-2006), enfin delutte contre l’insurrection àl’est de Kaboul (2007-2011).

Aujourd’hui, elles se désengagent,assurent le commandement del’aéroport, la gestion de l’hôpitalde Kaboul et accompagnent lamontée en puissance des forces af-ghanes. L’action militaire françaises’est toujours inscrite dans une ap-proche globale avec un effort pouraccompagner le développement(250 M€ d’aide de la France à l’Afghanistan).

MISSION EXTÉRIEURE EN ASIE CENTRALE (AFGHANISTAN)

1 000 militaires français - 850 de l’ar-mée de Terre et 150 de l’armée del’Air - restent engagés en Afghanistan.

Depuis le 1er janvier 2012, 2 600 sol-dats français ont quitté le pays, et prèsde 80 % des matériels a été désen-gagé.75 000 soldats français ont participé àcette opération depuis 2001. 88 sontmorts pour la France et plus de 700ont été blessés.

1 000 HOMMES ENGAGÉS DANS CES OPÉRATIONS

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42 ÉTÉ 2013

Kosovo (10 000 km2 - 1,8 Mh – Pristina – 1 200 kmde Paris)Trident « KFOR »Déployée depuis 1999 (résolution 1244 de l’ONU), laKFOR est forte de 6 000 militaires. Leur missionconsiste à maintenir un environnement sécurisé et àassurer le soutien à l’action des organisations inter-nationales (EULEX).Nos forces qui ont compté jusqu’à une brigade de 4 000 hommesne représentent plus aujourd’hui que 300 hommes.

- La plupart des conflits se déroulent surterre, dans des contextes géographiques va-riés (population, climat, relief) et politiquescomplexes. Il n’y a pas de perspective depaix envisageable sans présence de troupesau sol pour contrôler le terrain.

- Le contrôle des espaces terrestre, aérien etmaritime est déterminant. Aussi les effec-tifs, mais plus généralement le nombre et ladiversité des unités de combat terrestres, debâtiments et d’aéronefs constituent desatouts opérationnels essentiels.

- Les opérations sont toujours longues. Ellesnécessitent de disposer de réserves impor-tantes toujours prêtes pour assurer les re-lèves, renforcer les forces engagées et êtreen mesure d’être projetées sur un nouveauthéâtre avec un bref préavis.

- La logistique doit être assurée par des uni-tés militaires parfaitement intégrées auxforces de mêlée et d’appui. L’éloignementde la métropole et les dimensions du théâ-tre exigent des capacités de transport stra-tégiques et tactiques importantes.

- Les opérations sont toujours conçues dansun cadre interarmées. Les forces terrestresreprésentent 80 % des effectifs engagés.L’évolution desmissions exige aussi de nosforces, une grande mobilité tactique et uneaptitude à se redéployer et à modifier leursdispositifs et structures (adaptabilité).

- Le succès dans un engagement de longuedurée exige le soutien indéfectible de noscompatriotes. Aussi, il appartient au poli-tique d’expliquer le pourquoi de l’engage-ment et au chef militaire de s’exprimer surle déroulement des opérations.

- Chaque opération, même de faible vo-lume, nécessite des capacités spécialisés etsouvent rares (transmission satellitaire, ren-seignement, santé,…) diminuant considé-rablement lesmoyens d’entraînement dontdisposent les forces restées en métropole.

- Enfin, nos forces engagées à l’extérieur duterritoire national ont pourmission perma-nente d’assurer, si nécessaire, la protectionde nos ressortissants et la défense des inté-rêts nationaux.

MISSION EXTÉRIEURE EN EUROPE (BALKANS)

Photosducahier/ECPAD-SIRPATerre,Mer,Air

Cahier spécial « 13 Opérations militaires françaises » réalisé par l’ASAFpour « ENGAGEMENT » n°99 (www.asafrance.fr)

300 HOMMES ENGAGÉS DANS CETTE OPÉRATION

QUELQUES ENSEIGNEMENTS

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35PRINTEMPS 2013

FRANCE

Effectifs engagés :4 500 hommesdont 200 des forcesspéciales

Matériel :100 blindés14 avions de combat10 avions de transport4 avions de reconnaissance2 drones20 hélicoptères1 Bâtiment de Projectionet de Commandement

OPÉRATION SERVAL AU MALI1ère phase déclenchée le 11 janvier 2013

L’ opération déclenchée dans l’urgence se déroule à 4 500 km de la métropole. Ellenécessite des moyens extrêmement diversifiés, dans un environnement difficile, im-plique des forces armées de différents pays africains et l’armée malienne dont unepartie est putschiste ainsi que des moyens militaires de plusieurs pays (Allemagne,Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Italie et Suède),sans oublier les aéronefs civils ukrainiens. Les quatre temps de l’opération, présen-tés dans un ordre chronologique, se superposent ou se chevauchent.

RENFORTS ÉTRANGERS

ALLEMAGNE2 Transal C-1601 Airbus A-310BELGIQUE2 C-130CANADA1 C-17DANEMARK1 C-130ESPAGNE1 C-130ÉTATS-UNIS3 C-17 et moyensde renseignementITALIE1 C-130ROYAUME-UNI2 C-17 et 2 C-130SUEDE1 C-17UNION EUROPÉENNESoutien financierMISMA5 000 hommesTCHAD2 000 hommes

Capacité des avionsC-160 : 5 tonnesC-130 : 15 tonnesC-17 : 75 tonnesAn. 124 : 120 tonnes

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36 PRINTEMPS 2013

ÉTAT-MAJOR ET RENSEIGNEMENT

L’intervention au Mali a été préparée de longue date par les états- majors de forces à par-tir des renseignements recueillis par des capteurs préalablement déployés et orientés surcette zone. Plusieurs options avaient été envisagées et étudiées. Une planification détail-lée avait été réalisée pour chacune d’elles.En fonction de l’évolution de la situation et de l’attitude de l’ennemi, certaines optionstombent et d’autres sont ajustées.

Opération SERVAL

Centre de commandement des opérations

Atlantique 2 (renseignement et PC volant) Mirage F1 CR (reconnaissance)

Au moment jugé favorable, la décision est prisepar le président de la République, chef des ar-mées, sur proposition du chef d’état-major desarmées. L’opération est déclenchée selon la pla-nification retenue et actualisée en fonction desderniers renseignements.La situation amie et ennemie est suivie en permanence et les renseignements sur l’adver-saire sont transmis aux forces déjà déployées et à celles qui vont l’être dans les heures etjours suivants.

Drone Harfang (renseignement)

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37PRINTEMPS 2013

Armement des Rafale Un raid de plus de neuf heures

Gazelle lance missile HOT (anti-char)

COUP D’ARRÊT Opération SERVAL

Pour faire face à l’urgence et compte-tenu de la nature de l’adversaire (colonnes de plu-sieurs dizaines de véhicules de type 4x4 équipés de mitrailleuses lourdes et transportantdes petits groupes de combattants), l’action est conduite par les avions d’attaque au sol del’armée de l’Air et les hélicoptères armés de l’aviation légère de l’armée de Terre, en liai-son avec des moyens de renseignement et d’observation aériens (dont les avions Atlan-tique de la Marine) et au sol (forces spéciales). La brutalité de leur action et la précisionde leurs frappes donnent un véritable coup d’arrêt à l’adversaire.

Les objectifs visés sont les véhicules maiségalement les dépôts logistiques (eau, car-burant et munitions) qui avaient été iden-tifiés et localisés depuis des semaines.Les Rafale intervenus directement de mé-tropole ont effectué, jusqu’à leur atterris-sage au Tchad en fin de mission, plus de9h de vol et 5 ravitaillements en vol.L’ensemble de ces opérations aériennes quise déroulent sur quelques jours nécessitentdes quantités de carburant et de munitionsimportantes. La plate - forme permanentede N’djamena (Tchad) a été déterminantepour l’armée de l’Air et celles duMali pourles hélicoptères.

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38 PRINTEMPS 2013

PROJECTIONOpération SERVAL

Embarquement d’un VAB dans un C-17

Dès que la décision d’intervenir est prise par le chef de l’Etat, la projection de la force pré-vue pour l’intervention est lancée en même temps qu’est déclenché le coup d’arrêt.L’effet des coups portés par les aéronefs pendant quelques jours donne les délais suffi-sants pour permettre d’acheminer rapidement et selon un ordre très précis les moyens decombat terrestres nécessaires pour mener une offensive puissante et de longue durée, sus-ceptible de détruire l’ennemi et libérer le pays.

Des forces françaises préposition-nées dès le temps de paix, rejoignentle Mali par avion (de N’djamena) oupar la route depuis Abidjan.

Les unités de premier échelon enalerte en métropole embarquent,selon leur nature et le type de leursmatériels et équipements, dans desavions de transport de l’armée del’Air (Transall C-160 et C-130) oudans des gros porteurs étrangers(C-17 et Antonov).

Embarquement de Gazelle en Antonov 124

Mise en place par la route

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39PRINTEMPS 2013

Véhicules logistiques sur le pont du BPC au départ de Toulon

Passerelle de commandement Véhicules blindés dans les hangars du BPC

Cette projection de forces se traduit par une noria de moyens aériens et maritimes qui vase prolonger pendant de nombreuses semaines pour renforcer puis relever les troupes en-gagées initialement, les alimenter en munitions, vivres et carburant, sans oublier la miseen place de moyens de santé lourds destinés à la zone arrière du théâtre d’opérations.Cette projection initiale va se poursuivre à un rythme variable pendant toute la durée del’opération. Cette chaîne logistique est le véritable cordon ombilical de l’opération.

Les unités blindées, desoutien et la logistiquelourde (munitions,…)embarquent dans lesbâtiments de projec-tion de la Marine na-tionale et des navirescivils affrétés.

Combat et soutien ne font qu’un enopération.

Embarquement d’un VBCI

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40 PRINTEMPS 2013

ENGAGEMENT DES FORCES AU SOLOpération SERVAL

C-130 au décollage et groupement aéromobile (GAM)

Préparation à l’OAP

Au fur et à mesure de leur arrivée, les unités militaires se déploient à proximité des prin-cipaux axes et dans un dispositif de combat adapté aux missions qui leur sont confiées.Les unités terrestres et les forces aériennes (Air et Marine) sont en liaison permanente.Les opérations généralement aéroterrestres sont conduites en fonction des plans initiauxet de la situation ennemie pour s’emparer d’objectifs précis et neutraliser l’adversaire, enveillant à éviter les dégâts collatéraux dans la population d’autant que l’ennemi chercheà se fondre dans celle-ci.

La surprise est recherchée en perma-nence par la combinaison d’actions dedébordement au sol ou par voie aé-rienne (héliportage, parachutage etposer d’assaut).

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41PRINTEMPS 2013

Briefing des unités Patrouille en surveillance

Remise en état des pistes d’atterrissage par le génie parachutiste

Au fur et à mesure de la progression des unitésde tête, les unités de 2ème échelon sécurisent lesarrières et permettent l’acheminement en sécu-rité des ravitaillements par les unités de soutien.

Le rythme de la manœuvre est soutenu, de jour comme de nuit, grâce aux moyens de vi-sion nocturne dont nos forces sont dotées. Le combat est éprouvant et les unités doiventêtre relevées après 48h de combat continu pour garder l’initiative et imposer leur rythmeà l’adversaire.

Hélicoptère Tigre, véhicules blindés de l’infanterie (VAB) et engin blindé canon de 90 (ERC)

Canon d’artillerie Caesar de 155mm

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42 PRINTEMPS 2013

L’opération SERVAL dure depuis deux mois. Elle peut se prolonger pour une durée in-connue sous des formes différentes et s’étendre à d’autres pays.En intervenant seule, rapidement et efficacement, la France peut s’honorer d’avoir su faireface à cette menace grâce à une armée disponible, motivée et très professionnelle.

Parce qu’il a divisé par deux son effort de défense en 30 ans, notre pays n’a pu renouve-ler certains matériels de combat de son armée qui ont aujourd’hui 35 voire 45 ans d’âge ;en outre certaines capacités lui font maintenant défaut.Elle attend l’avion de transport tactique A 400 M à capacité stratégique, l’hélicoptère antichar Tigre, mais dispose de trop peu de drones pour assurer une surveillance permanentede la zone des combats.

Le Livre blanc qui vient d’être rédigé, orientera la prochaine Loi de programmation mili-taire fixant les ressources financières allouées aux armées pour 5 ans.Réduire le budget actuel, déjà insuffisant comme il est semble-t-il envisagé, c’est pour-suivre la réduction de nos capacités militaires et nous condamner rapidement à l’im-puissance, à la dépendance et, à terme, à la soumission face à des menaces chaque jourplus nombreuses et toujours différentes.La « caisse à outils » militaire de demain doit être complète.

La coordination des forces françaisesavec l’arméemalienne et avec les autresarmées africaines (Benin, Burkina-Faso,Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Niger, Ni-géria, Sénégal, Tchad et Togo) est assu-rée par l’état-major qui commandel’opération.

FIN DE LA 1ERE PHASEOpération SERVAL

Liaison avec les forces armées africaines

La population maliennemanifeste sa reconnaissance

Créditsphotos:EMA,ECPAD,SIRPA

TerreMeretAir.

Cahier spécial "opération SERVAL" réalisé par l'ASAF(association de soutien à l'armée française) pour le numéro 98 (printemps 2013)de sa revue trimestrielle "ENGAGEMENT" (Site: www.asafrance.fr)