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T T e e r r r r e e s s c c o o n n t t a a m m i i n n é é e e s s D D u u c c ô ô t t é é d d u u p p o o n n t t G G r r e e n n e e t t N° 119 MARS / AVRIL 2007 ISNN 0998 - 2787 BIMESTRIEL - 2,30 Sommaire 2. Infos en vrac 3. Terres contaminées 4. Brèves sociales 5. OGM et “Euralis”, la faim justifie les moyens… 7. «Un monde tragi-risible» 8 / 9. La nécessaire décroissance des transports 9. A bout de souffle 10. Vallée de l’Adour : terre de non droit 13. Le barrage de Gardères-Eslourenties va mal ! 14. La page d’ATTAC 15. Changement climatique 16. Cultures : «Il a suffi que maman s’en aille» En 1994, nous soulevions déjà la question des anciennes usi- nes à gaz et la contamination des terrains que cela avait entraîné. Nous avions donc abordé les Allées Marines et le site des fonderies de Mousseroles à Bayonne, Blancpignon, à Anglet et le quartier du Gaz à Biarritz. Nous faisions la une de notre n°45 sur le pont Grenet et nous y revenions dans le n°52. L’actualité remet aujourd’hui à la une cet épineux dossier.

Mise en page 1 - cade-environnement.org · tout en espace vert. La famille Castagné aura donc bien fait d’at-tendre et nos bambins pourront se vautrer sur des terres accueillantes

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DDDDuuuu ccccôôôô ttttéééé dddduuuu ppppoooonnnntttt GGGGrrrreeeennnneeeetttt

N°119MARS / AVRIL 2007

ISNN 0998 - 2787

BIMESTRIEL - 2,30€

Som

mair

e2. Infos en vrac

3. Terres contaminées

4. Brèves sociales

5. OGM et “Euralis”, la faim justifie les moyens…

7. «Un monde tragi-risible»

8 / 9. La nécessaire décroissance des transports

9. A bout de souffle

10. Vallée de l’Adour : terre de non droit

13. Le barrage de Gardères-Eslourenties va mal !

14. La page d’ATTAC

15. Changement climatique

16. Cultures : «Il a suffi que maman s’en aille»

En 1994, nous soulevions déjàla question des anciennes usi-nes à gaz et la contamination

des terrains que cela avaitentraîné. Nous avions doncabordé les Allées Marines et

le site des fonderies deMousseroles à Bayonne,

Blancpignon, à Anglet et lequartier du Gaz à Biarritz.

Nous faisions la une de notren°45 sur le pont Grenet et

nous y revenions dans le n°52.L’actualité remet aujourd’huià la une cet épineux dossier.

Les poumons des enfantsaffectés durablement par le trafic routier

Paris (AFP)Les enfants vivant à proximité d’uneautoroute ou d’une route à fort traficont un développement pulmonaireréduit et leur santé risque de s’enressentir à l’âge adulte, selon uneétude américaine publiée en lignepar la revue médicale britanniqueThe Lancet.

Plus de 3 600 enfants et adoles-cents résidant en Californie du sudont été suivis pendant huit ans,entre 10 et 18 ans. Leurs fonctionspulmonaires ont été mesurées cha-que année.Les enfants et adolescents ayantvécu à moins de 500 mètres d’uneroute à fort trafic avaient des «défi-cits substantiels» dans le dévelop-pement de leurs fonctions respira-toires par rapport à ceux ayant vécuà plus de 1,5 km d’une voie à forttrafic.

Transports indécents

Dans un communiqué daté du 1er

février, France Nature Environ-nement et la FNAUT dénoncent ladernière initiative des stylos « MontBlanc » pour leur 100e anniversaire.La marque prestigieuse n’a pastrouvé mieux que d’élever un palaisde glace dans les bois deChamonix.La glace nécessaire est importée deSuède par camions frigorifiques !

Ils courent, ils courent les OGM…

Dans l’Est de l’Oregon (USA), deschercheurs ont eu une bien inquié-tante surprise en découvrant unegraminée génétiquement modifiée àprès de quatre kilomètres d’unchamp d’expérimentation !Dans ce laboratoire en plein air, lesapprentis sorciers tentent de créerun Agostis stolinifera qui résisteraitau désherbant. On imagine ce quecette plante apportera d’espoir auxpopulations du monde entierlorsqu’elle sera au point, quand on

sait qu’elle est destinée aux…greens de golf. On est là bien loin desauver les habitants de notre pla-nète de la famine, comme nous l’an-noncent régulièrement les lobbyis-tes des industriels. Mais grâce à ce

nouvel exploit du génie génétique,on assiste à ce que craignent tousces écolos de malheur : une hybri-dation entre une plante génétique-ment modifiée et une autre qui nel’est pas. Et à partir de là, à une dis-

sémination dans la nature.Petit rappel : en France, nousn’avons toujours pas de lois pourencadrer les manipulations généti-ques.Action Nature - n° 36

N° 119 • MARS / AVRIL 2007

… infos en vrac ...… infos en vrac ...

LahontanDéfilé et débat le samedi 10 février dans le petit village de Lahontan sur le thème de « Evitons ça ! ». C’estque ce petit village est menacé par les « aménageurs ». Aux 40 ha d’extraction déjà existants, ils entendenten ajouter 170 autres confisqués dans les terres agricoles. Représentants des associations du CADE, desopposants à la Langon-Pau, de Leia, des Amis de la Terre des Landes, de la Sepanso, de LAB, des Verts etbien d’autres encore avaient fait le déplacement. Leur présence soulignait que la prise de conscience est enmarche, l’union des associations aussi.

C ONFÉRENCE de presse de lacommission du débat publicle 31 janvier à Anglet : avec

un mois d’avance le président de lacommission rend sa synthèse. On ydéveloppe les points de vue expri-més pendant le débat. On préciseque les élus du conseil de dévelop-pement ont pris position pour lesvoies nouvelles et on escamote lesprises de positions contre les voiesnouvelles de 7 communes du PaysBasque.

Dans le dossier, l’expertise indé-pendante qui conclue que « lesprévisions de transport de mar-chandises sont jugées optimistes »et que « la capacité rendue disponi-ble grâce à des aménagements

mineurs de la ligne existante per-met de répondre à la demande glo-bale retenue par RFF à l’horizon2020 dans des conditions qualitati-ves acceptables » est résumée dansune seule feuille A4.

Par contre on a joint au dossierplusieurs brochures RFF. La pre-mière explique les travaux derenouvellement et de modernisa-tion de la ligne existante d’ici 2020.On peut y lire avec satisfaction que« 22 trains de marchandises ontpermis d’écouler environ 2 millionde tonnes à la frontière en 2004 ».(On a donc rectifié, grâce aux asso-ciations de nombre de trains demarchandises en passant de 40 à 22soit 11 par sens).

La deuxième explique que le tra-fic international de marchandisesde 2000 à 2004 a augmenté de7,1 % avec un trafic internationalde 2,946 millions de tonnes en 2004ce qui est en totale contradictionavec les 2 millions de la premièrebrochure. On a bien sûr ajoutépour la première fois (en modifiantdonc les statistiques) le centre defret de Mouguerre en feignantd’ignorer que les marchandises quimontent ou descendent à Mou-guerre passent la frontière encamion et qu’on comptabilise les 2passages (aller et retour) et le ton-nage en transport routier à la fron-tière. Rien évidemment sur les chif-fres 2005 qui

Nouvelles lignes ferroviaires : et le débat fut plié

Suite page 6 :

En 1994, nous avions soulevéla question des anciennes usi-nes à gaz et la contamination

des terrains que cela avaitentraîné. Nous avions donc

abordé les Allées Marines etle site des fonderies de

Mousseroles à Bayonne,Blancpignon, à Anglet et le

quartier du Gaz à Biarritz.Nous faisions la une de

notre n°45 sur le pont Grenet et nous y revenions

dans le n° 52.

Rappel

De 1883 à 1930, sur le site desAllées Marines plusieurs sociétésprivées avaient produit du gaz deville. Les terres avaient été contami-nées par des hydrocarbures surplus de 20 000 m2.En 1946 après la nationalisation dugaz, le site fut occupé par GDF.Le 1er décembre 95, le CADE (Col-lectif des Associations de Défensede l’Environnement) fut reçu parGDF. Nous avions pu avoir alorsaccès à l’étude GDF du site où l’onavait retrouvé de fortes concentra-tions en HAP (HydrocarburesAromatiques Polycycliques dont le

plus connu, le benzopyrène, estconsidéré comme cancérigène) del’ordre de 250 à 3000 mg/kg et defortes concentrations de BTX(Benzène Toluène Xylène) de l’ordrede 1 à 39 mg/kg. On avait égale-ment trouvé, sur 3 points, des cya-nures totaux de l’ordre de 170mg/kg, 3900 mg/kg et 1200 mg/kg.Bien que non responsable de la pol-lution puisque n’intervenant sur lesite qu’à partir de 1946, 16 ansaprès le déménagement de l’usine àBlancpignon, GDF avait mené ladécontamination. 1462 tonnes deterres souillées et plus de 10 t d’hy-drocarbures mélangés à l’eauavaient été amenées à Bassens et744 t aux Pays-Bas. Cela avait coûté4,975 millions de francs à GDF.Restaient derrière un mur d’autresterres contaminées sur un terrainprivé appartenant à la familleCastagné.

Nous écrivions alors

« On peut d’ailleurs se demander, siles menaces de privatisation se pré-cisent, si la décontamination sepoursuivra. Les critères de base duprivé étant la rentabilité, on peutimaginer qu’on ne mettra pas unkopeck sur des opérations coûteu-ses qui ne rapportent rien ».

Nous avions interrogé la DRIRE àplusieurs reprises et on nous indi-quait alors que la ville de Bayonnemenait des tractations et que la dis-crétion s’imposait.

Du nouveau

Voilà donc que la CABAB s’avise deconstruire un réservoir d’orage surle rond-point situé sur la rive sud dupont Grenet. Et voilà donc que l’ontombe sur le fond d’un gazomètreavec la présence d’un liquide vis-queux : hydrocarbure ? huile degarde ? Ainsi il restait donc un petitquelque chose dont il convient detraiter avec la plus grande précau-tion et nous espérons être destina-

taires des analyse éventuelles de ceproduit et des terres souillées.

Immobilier

Et derrière le mur ? Nous direz-vous. Eh oui, derrière le mur, à quel-ques pas de là, un programmeimmobilier se prépare. Ah ! On vadonc dépolluer le site ? Que nenni,nos craintes se confirment. GDF apayé, mais le privé non. On apprendde la bouche de sieur Etchegarayadjoint au maire, que l’on a finale-ment décidé de rien faire. On grat-touillera la première couche puis onmettra une bâche et on laissera letout en espace vert. La familleCastagné aura donc bien fait d’at-tendre et nos bambins pourront sevautrer sur des terres accueillantes.Oui mais ce qui c’est passé sur lerond point voisin pourrait se repro-duire pour la construction desimmeubles. A-t-on vérifié que lesterrains constructibles étaient vier-ges de toute pollution ? Aurons-nous une surprise de même typeque le bassin d’orage ? Que fera-t-on alors ? Nous demandera-t-onencore un peu de discrétion ? Au fait, qu’a-t-on fait sur les terresde l’ancien casse Moline ? Desimmeubles avec ou sans bâchemais avec discrétion. Qu’a-t-on faitrue de la tannerie à Blancpignon ?Des maisons avec ou sans bâchemais avec discrétion.

V. Pachon

3ORTZADAR •N° 119 • MARS / AVRIL 2007

Terres contaminées du côté du pont Grenet

Construction du réservoir d’orage sur le rond-point rive sud du pont Grenet.

4 • ORTZADAR N° 119 • MARS / AVRIL 2007

Par JM. FAYE

BrèvesSocialesBrèvesSociales

portaient plainte pour « rébellion ».Le tribunal a blanchi les deux syndi-calistes. La volonté de criminaliser lemouvement social ne marche pastoujours… heureusement !

LBO, une techniquedégueulasse

✰ LBO : « Leveraged buyout ». C’est une technique

financière qui consiste en l’achat parendettement, outil de spéculation surdes sociétés rachetées pour êtrerevendues un ou deux ans plus tard,plus chères que leur valeur estimée.Exemple : un grossiste en peinturede l’enseigne ZOLPAN basée à Pauet qui possède un établissement àBayonne avait été acheté en 2005par le groupe Matéris, détenu parLBO France. Quelques mois plustard Matéris est revendu à un autrefond d’investissement (WENDEL),ce qui permet de dégager 9 millionsd’euros de plus value que se parta-geront 6 personnes qui composentle holding. La technique, c’est laréduction de la masse salariale, l’as-sèchement de tout budget de déve-loppement, et le licenciement. LaCFDT a réussi à faire reconnaîtreque tous les établissements ZOL-PAN du Sud-Ouest font partie d’uneseule société, ce qui oblige l’entre-prise à geler les licenciements et àconsulter le comité d’entreprise quidoit être constitué. La technique duLBO concerne 1600 entreprisesdans l’hexagone et quelque 800 000salariés. L’adaptation ultime du capi-talisme sauvage !

Le syndicat agricole ELBmajoritaire en Pays Basque

✰ Le scrutin aux chambresd’agriculture est départe-

mental et à ce titre la FNSEA estmajoritaire mais quoi qu’en disecette organisation, rapporté au seulPays Basque, c’est le syndicat ELBqui a eu la majorité des voix. Enappliquant au nombre d’agriculteursbasques inscrits le taux de participa-tion et les suffrages exprimés dépar-tementaux, ELB estime qu’il y aurait3 427 bulletins valides en PaysBasque et parmi ceux-ci les 1 759voix qui se seraient portées sur cetteorganisation. ELB obtiendrait donc51,3 % des suffrages basquesmême si au niveau du département,effectivement, son score est enbaisse de 2 points.

Recherche et… présidentiables

✰ Le 18 Janvier, comme lerappelait récemment POLI-

TIS, Nicolas SARKOZY, proposait« un effort historique en faveur de larecherche » à hauteur de 4 milliardsd’euros supplémentaires. Dans lemême temps, Ségolène ROYAL pro-posait d’augmenter de 10 % par anla dépense publique à destinationde cette même recherche. Maisaucun de ces deux candidats n’estallé à la rencontre de l’association« Sauvons la recherche ». Le minis-tre de l’intérieur avec son culot habi-tuel prétend faire demain ce que legouvernement auquel il appartientn’a pas fait jusqu’alors. En fait, cequi semble le « tenir », c’est sonobjectif, parfois affiché, de livrer leschercheurs à la concurrence desentreprises en renforçant encore lesprincipes du libéralisme dans cedomaine.

Menace sur lesPrud’hommes

✰ L’idée en cours dans lessphères gouvernementales,

c’est de limiter l’indemnisation dutemps de travail des conseillersprud’hommaux. Une manière commeune autre d’attaquer cette institutionqui n’a pas le vent en poupe dansl’esprit de ces chers libéraux. Cetteréforme en perspective est rejetéemassivement par l’intersyndicale(CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FOet Solidaires) qui y voit une stratégiequi, en diminuant les moyens desconseils de prud’hommes, rogneraitles possibilités pour les salariés d’ob-tenir le rétablissement de leurs droits.Dans certains conseils, les collègessalariés ont décidé de cesser la pré-sidence des audiences.

Quelques indicateurs

✰ Le SMIC horaire est de 8,27euros (il était de 6,41 euros

en 2000). La progression n’est pas

épaisse, le SMIC mensuel brut(pour 35 heures) s’élevant à1254,28 euros.Il y a toujours plus de 2 millions dechômeurs (2 092 000 officiellement)dont 1 021 700 femmes et 375 400personnes de moins de 25 ans. Les25 pays de l’union européennecomptent 17,7 millions de chô-meurs.

Le sénat et les bombes à sous-munitions

✰ Il y a peu, HandicapInternational a déploré la

« frilosité » du sénat dans un rap-port qu’il avait « commis » sur lesbombes à sous-munitions. Pour H.I.,le texte, loin d’aller vers une interdic-tion de ces armes qui meurtrissentessentiellement les civils, secontente seulement d’en appeler àl’application du droit internationalhumanitaire. Il en appelle égalementà des améliorations « techniques »et à une réflexion sur l’encadrementet l’usage de ces armes. La Francereste donc l’un des pays absents dumouvement international contre lesbombes à sous-munitions.

Un CPE en grève de la faim

✰ Roland VEUILLET, conseil-ler principal d’éducation,

entamait à la mi-février son 56e jourde grève de la faim pour protestercontre sa mutation de Nîmes àLyon. La raison en serait sa partici-pation à un mouvement de grève.Soutenu par le PCF, la LCR et parJosé Bové lui-même, il estime que leministre de l’éducation Gilles deROBIEN a essayé de le stigmatiseren évoquant des troubles psychiatri-ques. Hospitalisé d’office, il a étérelâché après 24 heures, le psychia-tre l’ayant reçu, considérant qu’il nerelevait pas de sa compétencepuisqu’il était sain d’esprit. SUDEducation et FSU sont montés aucréneau et soutiennent RolandVEUILLET dans la procédure enga-gée pour internement abusif. Encore

une belle preuve de démocratie dela part du ministre de l’éducationnationale !

Le procureur de Bayonneassigné en justice

✰ En Octobre dernier, unMarocain devait se marier

avec une bayonnaise, mais l’officierd’état civil avait jugé préférable desoumettre ce projet au procureur,lequel a engagé la procédure dereconduction au Maroc du futurmarié. L’ex-future épouse a assignéle procureur en justice et cette assi-gnation a été jugée recevable. LaCIMADE et la Ligue des Droits del’Homme soutiennent la démarcheet s’insurgent contre la « suspicionde plus en plus fréquente enmatière de mariage avec un étran-ger dépourvu de titre de séjour ». Ala mairie de Bayonne, plusieurs cassimilaires ont pu être relevésd’après le Journal du Pays Basque.La CIMADE et la LDH rappellentque le Conseil Constitutionnel a éta-bli un principe : « Le fait pour unétranger, de ne pouvoir justifier de larégularité de son séjour ne peut enaucun cas présumer l’absence deconsentement au mariage ».

Syndicalistes relaxés

✰ Mikel LAPEYRE, militant dela CGT et Xano FOUR-

CADE militant de LAB, ont étérelaxés récemment lors d’un procèsdans lequel ils étaient accusésd’avoir résisté violemment à l’auto-rité policière à la suite d’une mani-festation sur les retraites le 12 Juin2003. Or, selon une dame, témoinde leur interpellation, la brutalité nevenait pas d’eux mais des forces depolice. Xano FOURCADE maintenuà terre et menotté avait eu le poucetordu (entorse avec 10 jours d’ITT),Mikel LAPEYRE, projeté à terre,s’était retrouvé 10 jours à l’hôpital.C’est parce qu’ils avaient portéplainte contre ces violences que 2jours plus tard, les agents de police

Sud-Ouest, publiait dans son

édition Béarn du 7 février, un

article annonçant que 50 000

hectares de maïs OGM

pourraient être mis en culture

en 2007. Christian Pèes,

Président d’Euralis n’est pas

homme à mâcher ses mots :

« On a des problèmes alimen-

taires sur la planète. Il faut

donc savoir si l’on retient

l’innovation ou pas ».

Une fois encore les partisans desOGM utilisent cet argument ignoblede la faim dans le monde ! Pourtant,tout le monde sait qu’aujourd’hui,80 % des OGM produits dans lemonde servent à alimenter les…animaux d’élevage des pays riches !Très peu de variétés OGM sontautorisées à la consommationhumaine et le coton, l’autre grandeproduction transgénique est peucomestible. Il s’agit d’un argumentgrossier, pourtant il est publié sansaucun commentaire, sans aucunconditionnel pour souligner le man-que de sérieux du propos.

D’un autre côté, si Monsieur Pèesest si soucieux du bien être de l’hu-manité souffrante pourquoi legroupe Euralis va-t-il gaspiller desmilliers de tonnes de maïs pour fairede l’éthanol dans l’usine de Lacq ?La question n’est pas posée, maisla réponse est connue : parce queça rapportera plus que de nourrir lespauvres !

Même si M. Pèes nous explique qu’ily a « une demande pressante desagriculteurs pour cultiver desOGM », les vraies raisons de l’offen-sive d’Euralis (et plus discrètementMaïsadour) ne sont peut-être pas àchercher en France. Lorsqu’on exa-

mine le bilan des cultures OGMdans le monde, on se pose la ques-tion : et si la filière OGM était écono-miquement en difficulté ?

Le Brésil et le Paraguay ont connudes aléas climatiques qui ont faitbeaucoup souffrir le soja OGM. Eneffet, ce soja résiste beaucoupmoins bien à la sécheresse que lesvariétés traditionnelles et les pertespour les agriculteurs ont été trèsimportantes, de 60 à 90 % dans cer-taines zones du Paraguay ! La pro-duction de soja est en pleinmarasme, à tel point, que Monsantoa dû réduire ses droits sur les plan-tes GM dans ces deux pays. EnAfrique du Sud, des milliers depetits paysans se sont endettéspour acheter des semences GM.Lorsque les rendements ne furentpas au rendez-vous, les petits pro-ducteurs furent ruinés. Le gouverne-ment sud-africain, un des plus favo-rables aux OGM, a mis en place unmoratoire sur le coton GM pour ana-lyser la situation. En Inde, les gou-vernements de 7 états cotonniersintentent, depuis 2006, un procèscontre Monsanto, l’accusant deréclamer des redevances excessi-ves sur son coton Bt. Les faiblesrendements de ce coton qui ontpoussé des petits paysans à la ruineet au suicide ne sont certainementpas étrangers à cette démarche. EnIndonésie, le coton Bt a été un

échec lamentable et Monsanto aabandonné la commercialisationdans ce pays. Autant de pays oùl’argent ne rentre plus commeprévu…

En Chine et aux Etats-Unis d’autrepart, les problèmes avec les résis-tances s’accumulent et s’aggravent.Comme tous les spécialistes desinsectes l’avaient prévu, le coton Btest aujourd’hui en proie aux atta-ques de ravageurs qui ne craignentplus le Bt. En Chine, dans les 5régions productrices de coton, lesrendements baissent, mais parcontre la quantité de produits chimi-ques utilisés a été multipliée par 15et même par 20 dans certainsendroits ! Aux Etats-Unis, l’appari-tion de nombreuses herbes résis-tantes au RoundUp provoque uneaugmentation des coûts et même leMinistère de l’Agriculture vient dereconnaître que « l’adoption dumaïs Bt avait eu une incidencenégative sur les recettes des exploi-tations spécialisées dans le maïs ».Ce même ministère écrivait toujoursdans son rapport d’avril 2006 : « lesproduits GM disponibles à l’heureactuelle ne dépassent pas le poten-tiel de rendement d’une variétéhybride ».

Monsanto possède les brevets destraits génétiques de 90 % des varié-tés d’OGM vendus dans le monde

mais les cultures d’OGM connais-sent des problèmes en Amérique,en Afrique, en Asie. On comprenddonc toute l’importance de l’ouver-ture du marché en Europe ! Ladirection de Monsanto a d’ailleursannoncé comme objectif à sesinvestisseurs, de contrôler l’ensem-ble du marché européen du maïsd’ici 3 ans ! De quoi peut-êtreremonter le moral à ses actionnai-res… En attendant, les pressions sefont toujours plus fortes sur des diri-geants européens et nationaux eton comprend mieux la stratégie defirmes comme Euralis qui préparentle terrain...

Pour finir, un rappel important. EnAllemagne, sous la Ministre del’Agriculture, la Verte, Mme Kuhnast,le soutien à l’agriculture biologiquea créé 150 000 emplois, à compareraux milliers d’emplois que perd cha-que année, le « modèle » agricolefrançais ! Si on laisse faire l’intro-duction des OGM en France, celasignera rapidement l’arrêt de mortde l’agriculture biologique car,comme tout le monde le sait, lacontamination est inévitable. Pourles semenciers et les chimistescomme Euralis et Monsanto, ce quiimporte, ce n’est pas le nombred’agriculteurs, mais le chiffre d’affai-res. D’ailleurs, derrière les OGM,c’est le modèle nord-américain avecses exploitations de plusieurs cen-taines ou milliers d’hectares qui seprofile…

C’est à nous tous, citoyens de cepays, de décider de l’agriculture quenous voulons car la création de mil-liers d’emplois dans l’agriculture neconcerne pas que le secteur agri-cole mais l’ensemble de la société.Favoriser les OGM, c’est favoriserles intérêts d’une minorité contrel’intérêt général. Et n’en déplaise àM. Pèes, la VRAIE innovation pourl’agriculture française qui depuisdes décennies perd des dizaines demilliers d’emplois, ce serait d’enfinen créer !

5ORTZADAR •N° 119 • MARS / AVRIL 2007

OGM et Euralis : la faim justifie les moyens !

(Communiqué des Amis de la Terre des Landes)

« La France va-t-elle prendre le risque de ne plus subvenir à ses besoins alimentaires ? » s’interroge Christian Pèes dans son livre ”L’arme alimentaire”

L’ entreprise SOKOA quifabrique des sièges debureau à Hendaye a

obtenu la certification environne-mentale ISO 14001. En général, de nombreuses entreprises quiobtiennent cette certificationcommuniquent abondamment surle sujet et s’exonèrent d’effortssupplémentaires. L’entrepriseSOKOA, elle, considère cette certi-fication comme « le début d’unedémarche » et n’occulte pas, aucontraire, les autres objectifs àaméliorer. C’est cela qui nouspoussé à interroger Patxi Noblia,son PDG.

Ortz : Comment cela à-t-il commencé ?

Sensibles aux préoccupationsenvironnementales, les responsa-bles de l’entreprise ont décidé dene pas en rester à des « bons sen-timents » et de s’engager résolu-ment dans une voie de progrès.Cela a commencé en février 2005par la signature avec les NationsUnies du Pacte « GlobalCompact ». C’est une charte debon comportement fondée surune dizaine de grands principesque l’entreprise s’engage à met-tre en œuvre, y compris au niveauenvironnemental; c’est à la chargede celle-ci de s’efforcer d’élargirl’adhésion au Pacte à ses partenai-res, fournisseurs et clients en par-ticulier.

Ortz : Pouvez vous nous expliquer ce que signifie la certification ISO 14001 ?

C’est une démarche de progrès,organisée et systématique, quel’entreprise doit mettre en œuvredans le domaine environnemen-tal.Cela concerne 3 domaines princi-paux :

• La connaissance et le respect detoutes les règles et prescriptionslégales, applicables à l’entreprise :il y en a plus d’une centaine.• La connaissance et le traitementadéquats de tous les rebuts oudéchets que peut produire l’en-

treprise dans son activité normale. • L’identification et le traitementpréventifs des incidents ou acci-dents pouvant survenir dans l’en-treprise et qui pourraient pro-duire des conséquences négativessur l’environnement : par exempleque se passe-t-il s’il y a un incen-die avec l’évacuation des eaux quipourraient polluer les réseaux oula Bidasoa qui est proche de 400mètres ?La certification a été obtenue enoctobre 2006, moins d’unedizaine d’entreprises locales l’ontréalisée et dans notre professionmoins de 5 % des entreprises en Europe.

Ortz : Concrètement qu’est cequi change dans le quotidien del’entreprise ?

L’entreprise, c’est d’abord un col-lectif de femmes et d’hommes.Dans notre cas, sur le site certifié,ce sont environ 190 personnes quiy travaillent.Il est fondamental, pour que lesystème d’organisation soit effi-cace, que chacun soit informé etsensibilisé pour pouvoir adhérerau principe de la démarche et auxobjectifs visés. Cela passe du livretd’accueil pour les nouveaux sala-riés, aux multiples pictogrammespour signaler les produits pouvantprésenter certains risques, au ren-forcement des consignes de pro-preté, ou aux rappels d’éteindrela lumière quand elle n’est pasutile.Pour généraliser les bonnes prati-ques, l’effort doit être continu etgénéralisé.Cela passe aussi par une protec-tion correcte de tous les produitspouvant provoquer des pollu-tions, mêmes faibles, en cas dechute (emballage, bac de réten-tion mobile ou pas).Cela nous amène aussi à étudier,puis à transformer tout notre pro-cessus de tapisserie pour tenter desupprimer la principale source depollution externe que notre pro-duction pouvait provoquer surnotre environnement : à savoirl’émanation externe de COV,c’est-à-dire des résidus (faibles :

moins de 10 kg de vapeur àl’heure), issus des colles (néoprè-nes) utilisées pour coller mousseset tissus.Cela nous a amené à utiliser, aprèsplus de 10 mois d’essais et detests, des colles thermo fusibles.Cela s’est traduit par une nouvellefaçon de travailler pour 60 per-sonnes et un investissement deprès de 200 000 € ; 90 % des éma-nations de vapeurs de néoprèneont été supprimés. En consé-quence, les conditions de travaildes salariés concernés ont étébeaucoup améliorées.Nous devons également trier sys-tématiquement les déchets selonleur nature : certains, les plusimportants en volume (cartons,plastique, métal), pour qu’ilssoient vendus et recyclés, d’au-tres en quantités faibles sontséparés car pouvant présenterdes risques environnementauxpour être traités par des filièreset des entreprises spécialisées.

Ortz : Quels sont les points quevous comptez améliorer pourpoursuivre dans cette voie ?

Là, comme ailleurs, la perfectionest une longue patience.Pour des raisons budgétaires,nous avons dû étaler sur 2 ou 3ans, certains des équipementsnécessaires, en particulier autourdes rétentions d’eaux souillées encas d’incendie.Mais le défi le plus important estcelui de concevoir, puis de pro-duire, des produits facilementdémontables, récupérables, pourêtres facilement recyclables et, sipossible, valorisables. L’automo-bile a mis près de 20 ans pour êtreconçue et fabriquée dans ces pers-pectives et éviter ou diminuer lescimetières de carcasses.Une entreprise responsable doitse préoccuper et organiser la finde vie des produits qu’elle fabri-que.Cela demande une interprofes-sion dynamique et cohérente,l’appui des pouvoirs publics etune bonne douzaine d’années detravail tenace. Autant dire que latâche qu’il reste à entreprendren’est pas mince.

6 • ORTZADAR N° 119 • MARS / AVRIL 2007

SOKOA sont encore plus catastrophiqueset qu’on va prendre le temps detraficoter aussi.

La troisième reprend enfinl’analyse de la capacité de la ligneexistante. Le scandale avait éclatéle 4 décembre car RFF avait comp-té 64 trains de voyageurs au Paysbasque. Nous avions consulté leshoraires, nous avions demandé auprésident de la commission dudébat de le faire et avions toustrouvé 32 trains (16 par sens).Sommé de rendre le documentplus clair RFF en remet une cou-che. Elle compte d’abord tous lestrains de l’année jours fériés inclus(il y a le samedi et le dimanche 28et 29 trains) et obtient 11 635trains. RFF divise par 300 jours« ouvrés » et arrive à 39 trains parjour et elle y ajoute les 4 TER sup-plémentaires de l’été et nousvoilà à 43. Si on compte les joursfériés il ne faut pas diviser par 300mais par 360 et alors on arrivebien à 32 trains par jour. Mais cen’est pas fini, comme nous som-mes encore loin des 64 trains devoyageurs et que RFF ne veut passe dédire, alors on trouve cettephrase géniale : « En 2005, sur les64 trains de voyageurs par jourouvré circulant au sud deBayonne, 42 desservent une par-tie ou la totalité des gares jusqu’àHendaye… »

Voyons voir si 42 trains sur 64desservent les gares, cela veut direque les 22 restant ne s’arrêtentpas dans les gares. Terrifiant : amisusagers du train, faites attentioncar tous les jours au Pays basque,22 trains partent d’on ne sait où,et ne s’arrêtent nulle part, surtoutne montez pas dans ces trains,c’est pire que le triangle desBermudes, ce n’est pas sûr quevous reveniez un jour.

Le président de la commissiondu débat n’a donc pas obtenu undocument plus clair au contrairemais le temps presse n’est ce pas ?D’ailleurs RFF qui a trois mois pourrendre publics ses choix annoncequ’elle ne mettra que deux mois.C’est que les élections approchentet qu’il convient de ne pas tropgêner certains élus.

Ca sent le débat plié.

Victor Pachon

: Suite de la page 2

LE PRIX JEAN MARC SYLVESTRE

À la société Young’s Seafoodspécialisée dans le conditionne-ment des langoustines pêchéesen Mer d’Ecosse. Elle vient delicencier les 120 employés deses deux usines de la côte ouestde l’Ecosse (où les emplois necourent pas les rues) car doré-navant les langoustines serontdécortiquées en Thaïlande, parune société appartenant àFindus, avant de repartir pourl’Ecosse pour y être cuites. Les Amis de la Terre ont calculéque pour les 27 000 km effec-tués de 600 à 900 tonnes deCO2 seront rejetées dans l’at-mosphère.Alors les actionnaires deYoung’s, Findus & Co, elle estpas belle la vie ?

LE PRIX TELE POUBELLE

Ne revient pas commeces dernières années à Batailleet Fontaine, les ex-animateursde TF1 mais à leurs alter egoargentins du « jeu » RecursosHumanos qui proposaient dechoisir le plus méritant desdeux pauvres parmi les pauvresqui leur étaient présentés,avec, pour l’heureux élu, unjob pourri - style 3 mois enCDD à la clef.

L’émission, comme celle descompères de TF1, a été arrêtée,non par un tardif souci éthiquede la télé argentine, mais àcause de la maigreur des recet-tes publicitaires. Il faut direqu’elle n’était regardée quepar des pauvres. C’est pas por-teur ça, Che ?

LE PRIX DU CŒURIl n’est pas attribué àl’enseigne Champion,

mais à une de ses caissièreslicenciée pour avoir accordé

des de 10 à 30 e, à quelques-uns des clients du quartierpopulaire d’Orléans où setrouve le supermarché.Elle n’a finalement étécondamnée que pour fautesimple ce qui lui permettra detoucher des indemnités.Champions les Salomon de lajustice.

LE PRIX DU TITRENULLISSIME

Au Journal du Pays Basquepour son inégalable Une :BAYROU POUR UNE CONCER-TATION SUR L’AVENIR DE LABRETAGNE ET DE LA NORMAN-DIE. LE CANDIDAT S’ESTEXPRIME POUR LA REUNIFICA-TION DES DEUX PAYS (?)L’article en page 4 nous rassurecependant : Bayrou n’avait pasforcé sur le calva et le chou-chen. Il ne proposait que le rat-tachement de la LoireAtlantique à la Bretagne et lacréation d’une régionNormande au lieu de deuxactuellement. Quant à l’auteurdu titre il pourra payer unetournée générale à SagarnoEguna.

LE PRIX BABY DOLL

À la marque de jouetssyrienne qui a créé la poupéeFulla en deux versions : l’ uneest vêtue d’une longue abayahnoire, l’autre a la tête couverted’un foulard.

Tant qu’ils n’en proposent pas une avec une ceinture d’explosifs...

LE PRIX DE L’INJUSTICE FLAGRANTE

Aux jurés suédois qui ont certesdonné le Nobel de la Paix aubangladais Muhammad Yumus

inventeur du micro-crédit, unsystème qui a permis à desdizaines de milliers d’êtreshumains de vivre moins mal,mais ont omis d’attribuer leNobel d’Economie à Sofinco,Cofidis et autres usur..., pardon,organismes de crédit à laconsommation pour avoirenfoncé tant de familles dansle sur-endettement et contri-bué ainsi à la Sacro SainteCroissance.

LE PRIX SARKOZY

À la NewYorkaise quipropose pour 50 $ de munir lapoussette de votre bambind’une plaque avec l’adresseélectronique d’un site où lesbons citoyens pourront dénon-cer d’éventuels mauvais traite-ments infligés par les nounous.Des excès de vitesse par exem-ple ?

LE PRIX DUGRAND ECART

À Maître Diallo, avocat au bar-reau de Bayonne, pour avoirlors d’ une première affaireloué l’action de la co-fonda-trice des Ikastola (procèsintenté par Arandia au journalsatirique Bayonnais Kutzu) puisquelques temps après, plaidépour obtenir le retrait de qua-tre enfants... d’une ikastola.

LE PRIX DE L’INFO TRONQUEE

À France (dés-)Info pour avoirannoncé à plusieurs reprises le4 novembre 2006 que JoséBové avait été mis en garde àvue suite à une action des fau-cheurs volontaires en Gironde,ainsi que le propriétaire de laparcelle détruite. Aucune expli-cation n’était donnée pourcette seconde arrestation.

Quelques flashes plus tard ondaignait nous dire que le susditpropriétaire avait... tiré sur lesfaucheurs. Excusez du peu. Onse demande bien pourquoi lastation nous a caché ce détail.

LE PRIX « bien dit,mon ami ! »

À quatre lecteurs deTélérama :• « Le foie gras interdit à NewYork pour protester contre legavage des oies et des canards.A quand l’interdiction des fastfoods pour lutter contre legavage de nos enfants. »(Vincent)• « Les commerces ouverts ledimanche devraient être exclu-sivement réservés aux commer-çants qui ne peuvent pas faireleurs courses pendant lasemaine. » (Monique)• « Le blanc est une couleur ; jesuis donc un homme decouleur ». (Olivier)• « Bien sûr que tous les lapinssont pour le développement durâble ». (Georges)

7ORTZADAR •N° 119 • MARS / AVRIL 2007

UN MONDE TRAGI RISIBLENouvelle année ? Et si moi aussi je donnais des prix, mes prix...

Par André Garo

70 ans aprèsGernika

Le 26 avril 1937 l’aviationnazi écrasait Gernika sous untapis de bombes. 70 ans aprèson pourra voir une expositionsur le sujet au musée basque

de Bayonne du 17 avril au1er juillet et au cinémal’Atalante, deux films,

« Gernika » d’Alain Resnais et« Terre d’Espagne » de Joris

Ivens seront présentés lejeudi 29 mars avec une expo-sition d’affiches antifranquis-tes sur la guerre d’Espagne.

Le vendredi 30 mars c’est le film « Le cri du silence »

qui sera projeté.

espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresseLa

nec

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décr

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ance

8 • ORTZADAR

Que font les politiques traditionnels, les décideurs

et les gros industriels quiles sous-tendent1 quand

« les dérèglements climati-ques » annoncent que les

limites de la planète sontatteintes? Que décident-ils

quand il devient évidentque l’empreinte de

l’homme sur cette planètedevient démesurée, quand

on se rend compte quenous n’avons qu’une

planète et qu’il est tempsd’arrêter de se comporter

comme s’il y en avait une de rechange ?

Ils décident qu’il ne fautplus attendre et qu’il faut

tout passer en force et toutde suite avant qu’il ne soit

trop tard… pour eux.2

Ainsi en matière de transport ils posent sur latable : l’élargissement de

l’A63, l’autoroute Langon-Pau, la transnavarraise, legrand contournement deBordeaux, une autoroute

Oloron-Pau dont l’absenceexpliquerait l’échec du tunnel du Somport, les

voies nouvelles ferroviairesBordeaux-Hendaye,

Bordeaux-Toulouse, sansécarter la traversée centre-

ouest évoquée par le rapport Becker et bien sûr

le tunnel central sous leVignemale. Bon appétit !

« Le Pays basque a vocation à accepter le

transit des marchandisesde la péninsule ibériqueaujourd’hui, de l’Afriquedu Nord demain et plus

tard de l’Afrique Noire. »disait en substance un

sémillant représentant dela CCI de Bayonne au coursd’un débat radiophonique.

(Oui j’ai oublié « l’in-dispensable » pont ou

tunnel de Gibraltar).

Les limites du report modal

Conscient que le morceau estun peu gros, les voilà quiprennent des accents écolospour justifier la poursuite desprojets. Ils veulent en finiravec « le mur de camions »disent-ils grâce au reportmodal sur le rail qu’ils ontécrabouillé en supprimantnombre de gares et de lignes(le gouvernement des Bris-son, Lamassoure, Grenet,Borotra a supprimé récem-ment le fret ferroviaire surBiarritz et sur la ligne deGarazi tout en fermant letransport combiné surHendaye jetant des milliersde camions sur les routes).François Maitia, conseillerrégional socialiste, des tré-molos dans la voix, fait desenvolées lyriques sur « undésir de ferroviaire », une illu-mination qui a dû lui apparaî-tre le jour où il revenait deBordeaux après avoir votépour la non-rentable auto-route Langon-Pau.

Attention ! Qu’on ne s’yméprenne pas, nous ne som-mes pas hostiles au reportsur le rail, au contraire. Dès1992 nous décrivions sonurgente nécessité (longtempsavant le grand rêve érotiquede François Maitia). Maisnous disions deux choses :

• L’inutilité du report modalsi dans le même temps on nestoppe pas, voire on ne faitpas décroître les transports.

• Sa déroute si on lui fixedes objectifs inatteignables.

La nécessaire décrois-sance des transports

Le dossier du débat sur le pro-jet ferroviaire explique (avecdes estimations surévaluéesdu fret ferroviaire que nousavons dénoncées et que les

experts Suissesont égalements o u l i g n é e s )qu’en 2020 lefret ferroviairecapterait l’équi-valent de 4 000camions parjour. Mais si on yregarde de plusprès, on s’aper-çoit qu’au-jourd’hui à Biria-tou il passe 8500camions par jouret qu’en 2020,malgré les 4000soit disant cap-tés, il en passe-rait au moins12 500. Il faudradonc ajouter d’autres élargis-sements, d’autres chantiersetc. Ceci est insupportable,pour nous et pour notre pla-nète.Oui ! il est inacceptable quedes crevettes pêchées auDanemark soient décortiquéesau Maroc puis remontéesaprès mise en boîte vers leDanemark. Il est insupportableque des pommes de terrerécoltées dans le Nord de laFrance soient conditionnéesen Italie et que du riz bio pro-duit en Italie du Sud soit condi-tionné en Belgique. Le bascoût du transport et les déloca-lisations d’entreprises vers despays où la main d’œuvre coûtepeu sont responsables de cesystème qui s’emballe. Desécotaxes et des relocalisationssont donc nécessaires et celaimpose que nous revenions

sur une mondialisation déli-rante. « Un autre monde estpossible » disent les alter-mondialistes, « ça va pas êtrepossible » disent les mondia-listes. Il faut choisir son camp !Et ce n’est pas un peu de fretferroviaire, véritable chantillysur un gâteau aux pesticides,qui inversera la tendance.

Fixer au report modaldes objectifs

inatteignables c’estorganiser sa déroute

En matière ferroviaire, envisa-ger à l’aide de chiffres suresti-més, une multiplication par 10des tonnages c’est l’entraînervers l’échec (le débat publicsur les transports dans la val-lée du Rhône et l’arc langue-docien envisage la multiplica-tion par 3 des mêmes échan-ges avec la péninsule ibéri-que). Dès lors, on comprendmieux pourquoi il faudrait unevoie nouvelle rapide fret etTGV au Pays Basque.Lorsqu’on aura amené le fretferroviaire à l’échec on repor-

La nécessaire décroissance des transports(Cet article est la reprise légèrement modifiée d’un article de notre camarade V. Pachon paru dans le journal Alda)

Nous le martelons :Sans décroissance destransports, en particulier

routier, nous détruirons cequi nous reste !

… des tran

sports !

9ORTZADAR •

tera ses débris sur la voie exis-tante et on captera les trains devoyageurs sur la ligne nouvelleTGV. Nous serons ainsi reve-nus à la solution que tout lemonde a rejetée en 1992.Nous sommes favorables à unemultiplication par 5 du fret fer-roviaire avec des trains pluslongs et plus lourds (doncmoins nombreux). Des trainslongs de 1000 m sont envisa-gés progressivement dès 2007dans le Languedoc avec desobjectifs de 940 t net de mar-chandises alors qu’au Paysbasque on prévoit des trains de700 m maximum avec unecharge moyenne de 358 t en2020.

Une palette de solutions pour le reportmodal

Ajoutons que la réouverture duCanfranc permettrait d’écouler2,64 millions de t par an et quela solution maritime envisagéeentre Bilbao et St Nazaire ouDunkerque permettrait de cap-ter 1000 camions par jour.Nous ne manquerons pascependant de souligner aussiles limites suivantes : les 1000camions monteront à Bilbaoet descendront à St Nazaireou Dunkerque et là aussi il y ades gens qui habitent et quiont légitimement le droit defixer ce qui est supportablepour eux. De même dans lavallée d’Aspe, si l’ouverturede la ligne ferroviaire était unealternative aux camions, l’ex-ploitation de la route et du railpeuvent légitimement êtreressentis comme insupporta-bles par les habitants. Cecipour dire qu’il faut aussi de lamodération et que les diffé-rentes formes de report modalne peuvent se concevoir que

si l’on met en chantier ladécroissance du transport.

Nous en sommes là

Nous en sommes là, nousconsidérons que le Pays bas-que n’a pas la vocation a toutaccepter, à s’autodétruirepour un transit exponentiel. Ila aussi vocation à résister àcette mondialisation cannibaleet nous avons vocation nous,à dire, redire et expliquer qu’ilest temps :

• D’entamer la décrois-sance des transports

• De taxer le transport indé-cent.

• De relocaliser.• D’aider une agriculture de

proximité.• D’imposer le traitement

des déchets là où ils sont pro-duits pour ne plus les faire cir-culer.

• De mettre sur un mêmepied les prix de revient des dif-férents modes de transport.

• D’organiser les reportsmodaux avec précaution etmodération.

(1) La table ronde des industrielsse réunit régulièrement, ellecompte dans ses rangs les plusgrands groupes européens. On yinvente des projets qui perpétue-ront leurs activités et leurs profitspuis des centaines de lobbyistespousseront ces projets, nous fai-sant même croire que nous lesréclamions depuis longtemps. Ilen est ainsi du tunnel sous laManche qui ruinera tous les

petits actionnaires et bien d’au-tres dont le dernier projet denouvelle autoroute réservée auxcamions.

(2) En Mai 68, un groupe gau-chiste proclamait radicalement :« Ce que nous voulons ? Tout !Tout de suite ! » (Son journal senommait d’ailleurs « TOUT ! »).Aujourd’hui, signe des temps, leradicalisme a changé de camp.

V. Pachon

• ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse

Voies nouvelles TGV Deux rendez-vous incontournables

Alors que RFF s’apprête à passer en force, les opposantsaux voies nouvelles TGV donnent deux rendez-vous :• Le 23 mars réunion publique à Ustaritz : salle Kiroleta à 20h30, pour faire le point au cœur descommunes les plus touchées.

• Le 14 avril sur le pont d’Hendaye : manifestationcommune avec les opposants au “Y basque”.

Ces dates et les heures seront confirmées dans les joursqui viennent. Mais d’ores et déjà la mobilisation estenclenchée. Qu’on se le dise !

oissance des transportscle de notre camarade V. Pachon paru dans le journal Alda)

CE n’est pas du magnifiquefilm de Godard qu’il s’agit.C’est du souffle épuisé denotre planète : change-ments climatiques induits

par l’effet de serre ; pollutions mas-sives des eaux, des terres, de l’air ;déforestations à grande échelle desforêts primaires boréales ou inter-tropicales ; croissance démographi-que explosive dans des pays déjàsans ressources, disparition de peu-ples premiers porteurs d’unerichesse culturelle inestimable, dis-sémination d’OGM constituant unebombe biologique à réaction enchaîne dont on ne connaît pas lepotentiel destructeur... Le XXIe siè-cle pourrait être le dernier pour l’hu-manité et pour une grande partie dela biosphère. Nous sommes sansdoute au bord de l’abîme, voire au-delà. A bien des égards, il est rai-sonnable de dire que l’expression« nous allons droit dans le mur » estobsolète et que le mur a déjà étépercuté et pulvérisé depuis long-temps. Nous serions donc actuelle-ment comme en suspens dans levide de l’incertitude de ce qui vadésormais inéluctablement arriveret que nous ne maîtrisons peut-êtredéjà plus.

Pouvoirs des experts et desfinanciers : démocratie en danger

Le constat d’un système à bout desouffle s’applique également dupoint de vue social et politique. Lechômage de masse produit desdégâts considérables : exclusion,précarité, misère dans nos sociétéspourtant toujours plus riches. Misèrede masse affectant des centainesde millions d’êtres humains bidonvil-lisés au sein de mégapoles au déve-loppement incontrôlé.

L’accélération vertigineuse desconnaissances, l’ultra spécialisationdes savoirs et des techniques déter-minent des clivages sociaux pro-fonds entre une élite qui sait et unemasse de gens qui subit de plus enplus la vie. Le sociologue BernardStiegler oppose ainsi une popula-tion à culture choisie et une popula-tion à culture subie, imposée par la

télévision, la publicité, la mode etc.Nous glissons rapidement vers unesociété contrôlée par les experts,souvent eux-mêmes manipulés parune caste de financiers dirigeants.Cette stratification culturelle de lasociété constitue un risque majeurpour le fonctionnement démocrati-que de nos sociétés, car à la domi-nation économique et financière,s’ajoute une domination - dépen-dance culturelle et symbolique quiimplique une domination psycholo-gique, un contrôle subtil de la pen-sée par le formatage des symboles,des idées, des valeurs. L’importancede la publicité dans notre quotidiendoit être comprise sous cet angle.

Désormais, nous savonsmais nous ne croyons pas !

Notre système est donc à bout desouffle. Comme le dit le philosopheJean Pierre Dupuy : « Noussavons, mais nous ne croyonspas ». Nous ne croyons pas parceque, individuellement, renoncer à unmode de vie (vitesse, liberté desdéplacements en voiture ; consom-mation de nouveaux produits socia-lement valorisés par la publicité et lamode) et en construire un autren’est pas confortable et demande del’indépendance d’esprit et de l’éner-gie souvent absorbée par lescontraintes quotidiennes (stressprofessionnel, angoisse et mal-êtredevant le chômage etc.). Nous necroyons pas parce que l’incertitudede l’avenir fait peur. Mais peut-êtreet surtout, nous ne croyons pasparce que les élites tournent elles-

mêmes le dos à la réalité en jouantl’avenir au casino : profits maximumà court terme et guerre économiquetiennent lieu de politique et d’idéolo-gie : réussite individuelle contrebien-être commun.

Nécessité d’une dramatisation des discours

A situation dramatique, dramatisa-tion des discours. Il faut donc affir-mer publiquement que nous n’avonsplus droit à l’erreur et que les bon-nes décisions pour limiter la cassedu changement climatique, pour neparler que de cet aspect mais toutse tient en fait, doivent être prisesmaintenant, pas en 2010 ou 2015,mais en 2007, sachant que nousavons déjà perdu beaucoup detemps. Chaque mois, chaque annéeperdus pèseront de plus en pluslourd dans la balance de l’échec oude la réussite collective.

Pour ne prendre qu’un exemple,celui des transports, les projets decréation de nouvelles infrastructures(lignes ferroviaires, autoroutes) sonten total décalage avec la réalité quiimpose de modifier radicalement lespolitiques de transport au moins àl’échelle européenne. Pour conti-nuer de profiter en paix, « les déci-deurs » font le choix de condamnerl’avenir commun en privilégiant l’in-térêt des lobbies (grandes sociétésdu BTP en particulier). Il fautdemander aux décideurs commentils peuvent justifier ces infrastructu-res dans une période où tout doitêtre fait pour réduire les besoins detransport, tant de marchandises quedes personnes afin d’abaisser notreconsommation d’énergies maisaussi d’espaces et de milieux natu-rels. Actuellement en France, laconsommation d’espaces pour lacréation de routes, de bâtimentsdivers, de zones industrielles cor-respond à la superficie d’un dépar-tement par décennie : à ce rythme,le territoire Français sera entière-ment consommé en 100 ans !Globalement, il faut donc les ques-tionner et exiger des réponses clai-res sur le problème de la consom-mation sans limites de matières pre-mières, d’énergie et donc d’espaces

dans un monde terrestre physique-ment limité.Ainsi, en amont des argumentairestechniques indispensables pourdénoncer l’incohérence, l’inadapta-tion et l’inutilité de projets ruineuxfinancièrement et environnementa-lement (nouvelle voie TGV Bor-deaux-Espagne, autoroute Pau-Langon, transnavarraise, liaisonPau-Oloron, sans oublier les travauxroutiers toujours en cours en valléed’Aspe : beau score pour la seulerégion Aquitaine !), il est désor-mais fondé d’interpeller leurs pro-moteurs sur le thème de leur res-ponsabilité devant l’Histoire.

Une nouvelle éthique

En conclusion, on ne se sortira pasde cette situation très problématiquesans un changement profond denotre système de valeurs au risquede tomber dans un technofascismequi imposerait des mesures draco-niennes et forcément impopulairesdu fait d’une évolution catastrophi-que du climat, par exemple. On nefera pas l’économie de la refonda-tion d’une éthique commune cen-trée sur le respect de notre environ-nement, sans bricolage et sansaccommodation, sur le respect dechaque être humain, sur le respectde la diversité des cultures. Les logi-ques de pouvoir, de domination, decolonisation doivent être casséesnon pas par décret (quoique vuel’urgence… !) mais par une patienteet profonde remise en question denos comportements individuels etcollectifs. Jamais sans doute, l’hu-manité n’a été confrontée à un teldéfi. Si nous voulons bien le regar-der en face, sans complaisancequant aux causes, sans faiblessepour dégager les solutions néces-saires, ce défi peut fédérer les éner-gies et comme le dit Edgar Morin,permettre à l’Humanité de prendreenfin conscience d’elle-même, deson origine commune, de son destincommun. Cette perspective d’uneHumanité réconciliée avec elle-même doit constituer la trame d’unprojet librement choisi par tout unchacun, ce qui suppose un formida-ble travail d’information auquel notrejournal participe depuis sa création.Mais le plus difficile reste à faire,aller vers ceux qui ne le lisent pas(encore).

Christian Lajournade

10 • ORTZADAR N° 119 • MARS / AVRIL 2007

A bout de souffle ...

Le bureau du Collectif des

associations de défense de

l’environnement (CADE) nous

présente une «compil» des

infractions, délits environne-

mentaux et autres turpitudes

constatés ces dernières années.

Nous commençons cette série

décoiffante avec la paisible

commune d’Urcuit-Urketa.

L E CADE alertait le Préfet,dès juin 2005, au sujet detrès importants remblais denature plus que douteuse qui

étaient régulièrement déversés dansles barthes d’Urcuit, sur un terrainprivé situé en face du restaurant le«Goût des Mets».

Les rotations s’étant intensifiéesdurant l’été, le CADE s’adressaitcette fois aux services de l’État encharge du Plan de prévention des ris-ques d’inondation (PPRI), fin août2005. Le directeur de la préventiondes pollutions et des risques répon-dait par courrier du 20/10/05 qu’iltransmettait à monsieur le Préfet desPyrénées Atlantiques en lui deman-dant de bien vouloir nous répondredirectement. On attend encore.

En juillet 2006, nous prenionsconnaissance d’un courrier adresséau Sous-Préfet par le maire d’Urcuit,M.Bidégaray, et dont l’objet était :«Remblaiement réalisé sans autori-sation en lit majeur d’Adour.»

«Le 17 mai 2005 je demandais àMonsieur Michel Durruty propriétairedes parcelles cadastrées AA n°33 etAA n°79 de faire cesser les travauxde remblaiement qu’il effectuait sansautorisation dans le lit majeur del’Adour.

Le 1er septembre 2005 je vousadressais la copie de ce courrier et

demandais votre intervention pourmettre un terme à cette infraction.

Par courrier en date du 24 octo-bre 2005 vous demandiez àMonsieur Durruty l’arrêt de ces tra-vaux et l’enlèvement des matériaux.

Ace jour, la situation n’a pas évo-lué. Au contraire, toujours sans auto-risation, Monsieur Durruty a installédepuis plus de 3 mois 2 caravanessur ses terrains.

Pour mémoire, en 2004 aumoment de la réflexion sur les futureszones à vocation économiquedesti-nées à la Communauté deCommunes Nive-Adour, zones quifont cruellement défaut la municipa-lité d’Urcuit avait envisagé de situerune zone d’activité sur ces terrainsqui jouxtent une zone artisanale exis-tante (ndlr : de l’autre côté de la RD261). C’est sur les conseils des servi-ces de la DDE qui nous accompa-gnent dans la procédure de révisionde notre PLU que nous ne les avonspas retenus. Ils étaient situés, seloneux, en zone inondable.

Dans le cadre de cette révision, jevous demande de bien vouloir medonner rapidement les informationsque vous possédez sur ce dossier. Jesouhaite également être informé desactions engagées envers MonsieurDurruty en ce qui concerne les infra-ctions dont il s’est rendu coupable.

À défaut de réponse et afin de nepas pénaliser les futures orientationsen matière de développement écono-mique de notre communauté de com-munes, je proposerai au conseilmunicipal d’Urcuit de classer ces ter-rains en zone UY.»

En décembre 2006, le CADE écri-vait à nouveau aux services de l’Étatpour signaler l’inquiétante évolutionde cette affaire en plein PPRI etdemander des sanctions, dont l’enlè-vement des remblais.

Nous notions également que M. lemaire d’Urcuit semblait vouloir profi-

ter de cette situation pour faire clas-ser cette zone, désormais polluée pardes déchets industriels banals (DIB),en zone artisanale.

Il s’agirait à notre avis d’une«prime à la délinquance».

Fin décembre 2006, Mme NellyOLIN, Ministre de l’Écologie et duDéveloppement Durable, nous infor-mait qu’elle avait transmis notre cor-

respondance au Préfet desPyrénées-Atlantiques «qui procéderaà une étude attentive de celle-ci etvous répondra directement.» Onattend toujours.

La tentation doit être grande delaisser en place ces remblais polluéset de les d’utiliser à des fins du style« aire d’accueil des gens du voyage »dont personne ne veut sur le BAB etalentours !

11ORTZADAR •N° 119 • MARS / AVRIL 2007

VALLEE DE L’ADOURTerre de non droit (1)

(1924)Un fidèle lecteur d’Ortzadar nous transmet cette «Relationd’un témoin» suite à nos articles sur les inondations survenuesdans la région.

« Le mercredi 9 janvier à quatre heures du matin, un terribleraz-de-marée s’est produit depuis la Bretagne jusque sur lescôtes d’Espagne et du Portugal.

À Biarritz, la mer a fait des ravages effrayants. Le Port Vieux aeu les établissements de bains presque littéralement balayéspar la mer. Le rez-de-chaussée a été éventré et les cloisons deséparation des cabines ont été enlevées. Il ne reste plus que lespiliers de soutènement en ciment armé qui ont résisté, heureu-sement, car tout l’édifice aurait croulé. Les sous-sols ont étéenvahis, tout le matériel de chauffage et de séchage fut ensa-blé ; les deux barques de sauvetage et les périssoires ont étébrisées ; l’horloge a été arrachée et emportée par la mer.

Le port des pêcheurs présente un spectacle lamentable. La vio-lence des vagues a complètement démoli la partie Nord dumur protégeant le bassin à flot. Six pinasses à moteur et huit«batelicous» qui étaient dans le port ont été entièrementdétruits. Une seule pinasse dont les amarres n’ont pas lâché aété engloutie, mais a pu être renflouée dans la matinée.

La grande plage est couverte de toutes sortes de débris : plan-ches de barques, chaises, tables, etc. La mer a envahi les éta-blissements de bains et le café de la Plage qui ont été complè-tement dévastés. Les quais, le jardin et le boulevard sont cou-verts d’une épaisse couche de sable.

Le rocher de la Vierge a également souffert surtout la diguequi est presque complètement détruite. La côte des Basques asouffert aussi : le parapet a été complètement démoli sur unelongueur de 150 mètres. Quelques jours avant, on procédait àla démolition des vieux établissements de bains en vue de leurréfection ; la mer en quelques minutes a accompli ce travail. »

Géographie des Basses-Pyrénées. Collection IKAS, Musée Basque – Bayonne

Raz de marée à Biarritz

Q UEL coup de tonnerre ence début d’année 2007 !Le port de Bayonne, leport de la CCIB et mainte-

nant du conseil régional, notre port ànous, citoyens des Landes et desPyrénées-Atlantiques, puisqu’il estfinancé par l’argent public, vientd’obtenir la triple certification, pourla qualité (ISO 9001), la sécurité(OHSAS 18001) et l’environnement(ISO 14001). On nous explique dansles gazettes que 100 millionsd’Euros ont été investis dans lamodernisation de ses équipementsces dix dernières années, ce qui jus-tifie ces récompenses si méritées.Quant à nous, nous étant abondam-ment exprimés dans ces mêmescolonnes à ce sujet nous sommespour le moins étonnés, car, si nousn’avions pas lu ce numéro de Sud-Ouest du 15 Janvier, nous n’aurionsremarqué aucun changement re-marquable sur le terrain à l’excep-tion des travaux de clôture en cours.Donc, Bayonne, neuvième port deFrance et premier port français cou-ronné, donc premier port Françaisdans l’excellence. Cela nous inter-pelle quelque peu sur la crédibilitéde ces organismes certificateurs etde contrôle et nous rappelle un cer-tain « RIINA » qui avait contrôlé lepétrolier Erika et avait garanti sonparfait état et sa capacité à navi-guer ; on sait ce qui est arrivé par lasuite… Le pétrolier que l’on a duéchouer récemment sur une plageanglaise avait été égalementcontrôlé et certifié bon pour le ser-vice, mais pour le petit temps sansdoute !

En effet, il nous étonnerait queMonsieur Bourgeois, directeur deVéritas France, organisme certifica-teur pour le port de Bayonne, soitallé se promener sur les quais àproximité des grues déchargeant lesbateaux d’engrais et à proximité destrémies et des camions qui disper-sent consciencieusement leur car-gaison sur les routes (CD 85).Il aurait pu également interroger lespopulations riveraines sur le respectde l’environnement appliqué parl’Aciérie ADA, sur leur voisinageavec la raffinerie du midi, demanderaussi à visiter la station de traite-ment des résidus d’hydrocarburesou de produits chimiques transpor-tés par les navires, afin d’éviter qu’ilsn’aillent « déballaster » en mer.Nous ne pouvons imaginer que leBureau Véritas ait pu oublier de véri-fier que tout cela était bien en ordreet aussi d’autres petits détails quifont un peu désordre pour un port telque Bayonne en tête de l’exempla-rité hexagonale.

Le Bureau Véritas, La Lloyd, cesorganismes ont pourtant une réputa-tion de sérieux (avaient ?) serait cela mondialisation et la déréglemen-tation généralisée qui expliqueraientces dérives ? Voir dans un autre do-maine, la toute récente création d’unpavillon de complaisance français,tout ce qu’il y a de plus officiel, avecle RIF.Au fait, est ce que l’important par-terre d’invités conviés à la cérémo-nie de remise des prix aura appréciéles petits-fours. Il paraît que tout étaitexquis et on était entre gens de sibonne compagnie…

12 • ORTZADAR N° 119 • MARS / AVRIL 2007

PORT DE BAYONNE :Le nirvana !

LE MONDE à l’envers

B IEN que les candidats à la présidence de la républiqueaient tous signé le pacte écologique de Nicolas Hulot,cette prise en compte certes louable mais bien tardivedes problèmes environnementaux, ne convainc pas les

associations qui ferraillent depuis des années contre les politi-ques et leur politique sur le terrain. Nous voulons parler desélus, dans leur commune.

À Tarnos, notamment, l’association IDEAL, associée à d’autres aintenté un recours contre les P.L.U. d’Ondres et Tarnos. MadameFontenas, présidente de la communauté des communes décla-rait dans le journal Sud-Ouest que les documents d’urbanisme(PLU) : « ont été élaborés le plus sérieusement possible aprèsune large concertation ». Personne n’a été concerté sur quoique ce soit ; c’est d’ailleurs un des points d’achoppement déve-loppé en justice. Lorsque ce document arrive devant le public,lors de l’enquête publique, tout est déjà « ficelé » et quoiqu’enpense le public, c’est déjà une affaire classée. De plus cette éluerend responsable les associations du grand désarroi de la com-munauté des communes devant cette assignation en justice. Là,on atteint les sommets du cynisme et de l’hypocrisie. Les asso-ciations rappellent à messieurs les élus que c’est eux qui ont lepouvoir de décision. Lorsqu’il y a un recours intenté ; ils ont étéprévenus en amont. Lorsqu’il y a des attaques contre des zonesprotégées du littoral, de certaines zones humides etc. le main-tien de ces projets illégaux entraîne inévitablement des risquesjuridiques. On reproche ainsi aux associations et par delà mêmeaux citoyens, de faire respecter la loi que nos édiles devraientse faire un devoir de respecter en donnant l’exemple.En 1992, le P.O.S de Tarnos avait été annulé par le tribunaladministratif de Pau ; Tarnos est resté 13 ans sans documentd’urbanisme sans que cela gêne outre mesure les municipalitésde l’époque.Il ne faut pas que ces élus oublient que nous avons changé desiècle. Ils confondent information et concertation, la conven-tion d’Aarhus passée en droit français, confirmée par deuxdirectives européennes en 2003, insiste sur trois points essen-tiels en matière d’aménagement du territoire : information ducitoyen, participation du citoyen au processus décisionnel, capa-cité du citoyen d’ester en justice si atteinte à l’environnement.Quand la présidente de la communauté du Seignanx parle de« choix fixé par les élus », on peut comprendre que ces derniers,droite et gauche confondues, ne veulent pas entendre parlerdes jurys citoyens proposés par Mme Royal. Voilà l’exemple dupouvoir monarchique : « car tel est mon bon plaisir ». Quant àdes problèmes liés à la spéculation immobilière, c’est une autreaffaire, si les municipalités qui se sont succédé se sont endor-mies pendant trente ans en matière de réserves foncières, lanature n’a pas à en supporter les conséquences aujourd’hui.Comment des élus peuvent ils prétendre être attachés à la pro-tection de l’environnement et se préparer à donner un avisfavorable à l’élargissement de l’A 63 ?Comment peuvent-ils accepter les nouvelles voies TGV à partirde faits et de chiffres tronqués voir faux et les saccages quivont avec (9 ha d’emprise au sol au Km).Signer la charte de Nicolas Hulot, c’est bien, joindre les actes àla parole, ce serait tellement mieux !

Réseau « Sortir du Nucléaire »Nous signalons aux personnes intéressées que de grands rassemble-

ments auront lieu le samedi 17 mars à 14h00 afin de manifester

contre l’EPR : STOP EPR à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon, Toulouse.

Informations pratiques, programme complet, départs groupés :

www.stop-epr.org – Tél : 02 23 46 10 13

Départ de Bayonne – Contact :

Les Verts du Pays Basque : tel. 05 59 37 03 62 et 06 19 58 73 56

Les CODERST des Hautes

Pyrénées et du Gers (Conseils

Départementaux de l’Environne-

ment, des Risques Sanitaires et

Technologiques), se posent de

plus en plus de questions et

commencent, enfin, à appeler

un chat, un chat.

E NCORE une fois, des mil-lions d’Euros, qui auraient puservir à autre chose, ont étédépensés afin d’empêcher

l’inévitable, alors que depuis ledébut les habitants de la vallée,connaissant les lieux et surveillantles travaux, avaient alerté les autori-tés sur la dangerosité de ce projet.

L’association Gabas Nature etPatrimoine se bat, depuis desannées, contre le projet « pharaoni-que » du barrage-réservoir deGardères-Eslourenties. Un combat,pour sauver une petite rivière desPyrénées (le Gabas) et sa vallée, lesymbole du principal enjeu du siècleen cours : l’eau.(Reprendre les articles d’Ortzadar n°101, p 7 et n°107, p 3).

Juste un petit rappel

Rappelons que la digue du barrageest située dans un marécage pro-fond, non prospecté, dans une zoneclassée sismique, sur la charnièrede pénétration de la plaque ibériquedans la plaque continentale (étuded’Elf Aquitaine en 1985). L’asso-ciation Gabas Nature et Patrimoineest formelle, il n’y a pas de fonda-tions, il n’y a pas non plus de piliersd’ancrage en béton comme il enexiste sur certains barrages demoindre importance. La digue esttout simplement posée sur ce terraininstable.En 2002, les équipes durent partirprécipitamment lors des premières

pluies d’automne, le chantier étaitinondé. En 2003, pendant la cani-cule, idem, la digue s’enfonçait, laconduite fut endommagée, il y eu degrosses fissures, furent-elles répa-rées ?

• Réunion du CODERST desHautes Pyrénées du 19 octo-bre 2006 :Présentation du dossier concernantune demande d’arrêté préfectoralde prescriptions complémentaires(les parapluies commencent à s’ou-vrir), il rappelle que le barrage deGardères-Eslourenties a connu desdifficultés sur les matériaux mis enœuvre. Il a donc des difficultés detassement et de stabilité du rem-blai. Cela a conduit la commissiondes grands barrages à se prononcersur des précautions particulières.De ce fait il a été prévu un remplis-sage complet en trois ans, par 1/3.L’objet de l’arrêté est d’imposer aumaître d’ouvrage de pérenniserencore quelques années cet appa-reillage et d’assurer le suivi spécifi-que particulier sur la première miseen eau ainsi que sur la premièrevidange et de réaliser un rapport desuivi des vidanges chaque année,jusqu’à ce qu’on « lève » toutesincertitudes sur la stabilité du rem-blai du barrage de Gabas.

• Réunion du CODERST duGers du 12 décembre 2006 :Etude d’un projet d’arrêté préfecto-ral donnant des prescriptions sup-plémentaires pour l’exploitation duBarrage d’Eslourenties en raisond’incidents survenus lors de laconstruction du barrage et desincertitudes qui demeurent quant àson comportement : fuites visuelles,fondations qui bougent, tassementvertical (enfin, une reconnaissancedes faits). De plus, un comité de sur-veillance a été mis en place parl’Institution Adour qui gère le bar-rage avec surveillance quotidienneet transmission des données à la

police de l’eau qui a pouvoir de déci-sion. L’arrêté proposé a donc pourbut d’officialiser cette surveillance,de la cadrer. Pour l’instant la miseen eau totale ne peut être effectuée,on remplit un peu puis on vide et onrecommence. « On laisse le temps àla digue de se stabiliser » dit laCACG (compagnie d’aménagementdes côteaux de Gascogne, qui aune mission générale de la maîtrisede l’eau, et qui ne veut pas recon-naître le lien avec les incidents lorsde la construction).Les associations présentes ontposé la question de savoir si on nepouvait pas faire assurer le contrôlepar des experts indépendants duCACG : il n’y a pas eu de réponse.Elles ont rappelé la procédure encours ; elles se sont abstenues enexpliquant qu’elles n’étaient pascontre des mesures de précautionmais qu’elles n’avaient pas à cau-tionner des mesures pour unouvrage auquel elles s’opposentdepuis le début.

Comme d’autres réalisations de cetype, abouties ou non, ces travauxont un but unique : l’irrigation pour le« Dieu Maïs » (plante tropicale).« Le maïs, c’est la jungle en été etle désert en hivers » dixit un paysanbéarnais. Cette politique est pous-sée par les industriels de l’agroali-mentaire et par les chambres d’agri-culture. Le soutien au débit d’étiagede l’Adour et de ses affluents n’est

qu’un prétexte. Cet ouvrage serviraprincipalement à l’irrigation.Résultat : pollution des nappes etdes rivières par les pesticides et lesnitrates, suppression de haies, les-sivage des sols, augmentation de lavitesse d’infiltration, d’où séche-resse et donc besoin d’irrigationsupplémentaire. C’est le cercle infer-nal. Même la Communauté Europé-enne a retiré son financement, pourla deuxième tranche des travaux encours.La puissante Institution Adour, insti-gatrice du projet (et de nombreuxautres) ne semble pas prendre ausérieux cette petite association(« poignée d’écolos rétrogrades »),et utilise l’argent public à grandscoups de pelles mécaniques. A pré-sent c’est la nature qui en a assez.Il est grand temps que tous les déci-deurs prennent leurs responsabili-tés, dans les Landes et dans lesP.A., avant la catastrophe qui seprofile. Il s’agit de sécurité civile.

La mobilisation est forte (nombreu-ses actions sur le terrain ou sur leplan juridique) et de nombreusesorganisations soutiennent ce com-bat (Confédération Paysanne, Attac,Les Amis de la terre, WWF, FNE,Patagonia, Nature & Progrès, etbien d’autres).

Gisèle Mougnos

13ORTZADAR •N° 119 • MARS / AVRIL 2007

A.G. de association A.D.I.R.H de St Pierre d’Irube du jeudi 22/02/07

Plus de 60 personnes étaient présentes et ont décidé dedéposer plainte auprès de M. le Procureur de la

République pour non respect de la décision du Tribunaladministratif du 21 mars 2000. Une motion des adhérents

et riverains va être remise à monsieur le Maire, luidemandant de respecter la décision de justice.

Comment se porte le barrage-réservoir deGardères - Eslourenties ?

Mal, très mal !

S I L’ANNÉE 2005 avait étéune année riche en mobili-sations contre le Traitéconstitutionnel européen,elle avait été aussi riche

en enseignements. Après une cam-pagne que nous avions voulue unecampagne de proximité afin de ren-dre la parole politique à ceux qui ensont privés et permettre ainsi ledébat, nous avons souhaité lors denotre assemblée nationale com-mencer à envisager des alternativesréalistes aux politiques néo-libéra-les mises en place par les différentsgouvernements qui se sont succé-dés ces dernières années.

Les Comités locaux, qui sont desstructures autonomes de la direc-tion nationale dans le sens où ilspeuvent définir leurs priorités d’ac-tion, étaient nombreux à faire lamême analyse et l’année 2006 s’estouverte avec un projet de réalisationdu Manifeste d’Attac, un ouvragequi devait dessiner les contours decet « autre monde » que nouscroyons tous possible. Résister n’estpas simple, mais concrétiser desidéaux l’est encore moins et lesdivergences d’opinion ont eu raisondu fragile équilibre entre les diffé-rentes structures de notre associa-tion au niveau national : le conseilscientifique, composé de cher-cheurs de toutes disciplines, chargéde réfléchir et de produire des criti-ques et des textes de vulgarisation; le collège des fondateurs, constituépar des personnes morales et desindividus, qui tenait à certaines pré-rogatives sans admettre que celanécessitait des réciproques dans lesengagements personnels, syndica-les ou organisationnelles de cesmêmes fondateurs ; une directionnationale autoritaire et ne respec-tant guère la démocratie interne àl’association ; la Conférence Natio-nale des Comités Locaux, occasionde rencontres entre les Comités

locaux, à l’initiative d’actions sou-vent fortes mais qui n’arrivait pass’imposer comme un organe dedécision. Ce déséquilibre entre lesdifférentes structures, héritées denotre jeune passé, s’est traduit pardes oppositions personnelles trèsfortes, qui masquaient difficilementdes oppositions politiques, et aabouti à des clivages en deux ten-dances, lesquelles ne reflétait quetrès imparfaitement les multiplesréflexions politiques de notre asso-ciation. Nous ne sommes pas unparti politique, nous sommes uneassociation qui a toujours voulu êtreun laboratoire d’idées, un labora-toire où on cherche, élabore, teste,et débatte de propositions, critiqueset alternatives. Les différences sontdonc bien vivantes dans notre asso-ciation, et notre philosophie duconsensus, pas toujours très facile àtenir, s’enrichit de ces différences,et surtout nous permet de rester auplus près du plus grand nombre.

Lorsqu’il y a eu fraude aux élec-tions nationales en juin 2006, AttacPays Basque a été un des premierscomités locaux à manifester sacolère ; d’aucuns ont pensé quenous récusions une tendance et quenous en préférions une autre.Erreur : ce que nous n’avons passupporté, c’est que pour sortir d’unesituation de crise, la seule alterna-tive soit le mensonge et la trahison,mais aujourd’hui encore à AttacPays Basque, nous n’avons accusépersonne. Et qu’on ne nous dise pasque notre honneur a été tâché, carla fraude a été dénoncée alorsmême qu’on annonçait les résultats.Moi, je n’ai pas honte de ce qued’autres ont fait, j’ai honte seule-ment du climat détestable au niveaunational qui a permis à quelquesuns de se croire au dessus des lois.

2007 est une nouvelle année

Depuis décembre 2006, la direc-tion actuelle d’Attac national, forte-

ment représentative d’une des deuxtendances qui s’affrontaient, a étéélue à la régulière, c’est à dire nor-malement. Nous connaissons bienun des co-président, Jean-MarieHarribey, professeur d’économie àBordeaux, qui vient souvent animerdes conférences à Bayonne, et quiest reconnu en dehors même del’association. Les comités locauxont, malgré toutes les difficultés del’année 2006, continué à fonctionnerde façon autonome comme cela estprévu dans les statuts de l’associa-tion. A Attac Pays Basque, il y a eupeu de conflits.

Dans le cadre des collectifsCopernic nous avions continué d’in-former sur la directive Bolkestein. Laréactualisation de cette directive, àpeine modifiée par la Commissioneuropéenne qui n’a pas repris tousles amendements proposés par leParlement européen, pourtantdominé par le parti populaire àdroite, si elle démontre encore unefois l’absence de démocratie dansl’Union européenne, repose le pro-blème des modes de contestationau niveau européen et l’absence decohérence des syndicats dans lemouvement social en particuliereuropéen. On peut s’interrogeraussi sur les capacités des partici-pants à ce mouvement social à anti-ciper les directives européennes enpréparation lorsqu’on voit le peud’intérêt soulevé par la conférenceque nous avons organisée avecInaki Almendoz, responsable duBarreau de Guipuzcoa pour le droitdes étrangers et Caroline Intrand,responsable de la Cimade pour levolet Europe, qui a parfaitementanalysé les mesures prises pourprotéger la forteresse européennedes flux migratoires du Sud aumépris des règles internationales etdes droits humains. Le dernier Attaccafé (ils ont lieu tous les deuxièmesmardis du mois à l’Atalante) où nousavions invité des intervenants del’association BLE à venir nous expli-quer les problèmes soulevés par la

décision inqualifiable de la mairie deMendionde de vendre les terres dudomaine de Garau à la transnatio-nale Andros, nous a aussi inquiétésur le silence qui entoure les nouvel-les directives concernant l’agricul-ture biologique en Europe. L’Europeest pour nous un thème central descampagnes, présidentielle et légis-latives, et nous sommes surpris etmême horrifiés devant l’apparenteabsence de cet enjeu dans le débatdes candidats. On ne peut laisser cethème aux extrémistes de droite et ilfaut reposer les questions jusqu’àobtenir des réponses : quelleEurope voulons-nous ? Nous orga-niserons donc début avril un débatavec des représentants des partispolitiques pour connaître leursréponses, à cette question cruciale,pour nous.

A cette occasion, nous présente-rons aussi notre Manifeste, un projetbien ambitieux qui cherche àregrouper après débats avec desmilitants, des adhérents et des sym-pathisants, des alternatives crédi-bles aux politiques néo-libéralesque nous connaissons. Nous travail-lons à ce projet depuis mai 2006, etAttac Pays Basque s’est particuliè-rement intéressé au thème del’Ecole. Les différents thèmes duManifeste sont présentés lors desAttac café et suscitent bien des dis-cussions et surtout des occasionsde vérifier concrètement et locale-ment comment des alternativespeuvent être soutenues ; c’est àcette occasion que nous avions sou-haité rencontrer les membres del’association BLE dont nous avonsparlé.

Voilà comment, nous aussi, nousessayons de faire « rêver » un autremonde, un monde à construire etnon à attendre.

Comité local Attac Pays Basque

N° 119 • MARS / AVRIL 2007

la paged’

Attac Pays Basque : Une année 2006 difficile !

l’année 2007… une année en mouvement

L E GIEC a déjà rendu 3 rap-ports sur l’évaluation desconnaissances du change-ment climatique en 1990,1995 et 2001.

Le GIEC est divisé en 3 groupes detravail :C’est le groupe 1 qui a publié sonrapport le 2 février à Paris recensantles «bases scientifiques physiques»sur le phénomène climatique.Le groupe 2 diffusera le 6 avril àBruxelles ses conclusions sur lesconséquences probables du chan-gement climatique.Le groupe 3 proposera le 4 mai àBangkok des solutions pour limiterles émissions de gaz à effet de serre(GES) et atténuer les changementsclimatiques.Un rapport de synthèse sera publiéà Valence le 16 novembre.

Le rapport confirme la responsa-bilité de l’action de l’homme dansle réchauffement climatique mon-dial observé depuis le milieu duXIXe siècle et principalement dûaux émissions de gaz à effet deserre (GES)

Le protocole de Kyoto estissu des travaux du GIEC

1992 – Sommet mondial de Rio :166 pays adoptent une convention-cadre.1997 – Protocole de Kyoto : 38 paysindustrialisés s’engagent, sur lapériode 2008-2012, à réduire leursémissions annuelles de GES de5,2 % en moyenne par rapport auniveau atteint en 1990.Il s’agit de maîtriser l’effet de serre,soit une élévation maximale de 2° C

de la température moyenne de laplanète, ce qui revient à diviser pardeux les émissions globales deGES bien avant la fin de ce siècle.

Echec du protocole de Kyoto

Ce n’est pas parce que le réchauffe-ment climatique fait la une desmédias que nos politiques s’effor-cent de maintenir leurs engage-ments pour sauver la planète.On assiste sur le terrain à une accé-lération spectaculaire des émissionsde gaz à effet de serre. Alors, toutecette agitation ne serait-elle encoreune fois qu’une nébuleuse destinéeà cacher la vérité et à tromper lecitoyen ? Nos politiques toujourssoucieux de croissance et de profitentraînent notre planète et l’huma-nité à sa destruction. Si des mesu-res sévères ne sont pas prisesmaintenant, la destruction sera irré-médiable.La commission Européenne prévoitqu’en 2010 seuls 2 pays de l’ex-union à 15 tiendront leurs engage-ments : La Suède et le RoyaumeUni.La France dépasserait ses engage-ments de 6,4 % et l’Ex-union àquinze de 7,4 %. Les résultats del’Allemagne sont dans la bonnevoie : -17 % (prévu : - 21 %).Ce qui est loin d’être le cas del’Espagne (+ 49%), du Portugal(+ 41 %), de la Grèce (+ 27 %) et del’Irlande (+ 23%) !Les Japonais aussi font figure devilains petits canards avec desémissions de + 6,5% (- 12,5%prévu) !Que dire des Etats Unis qui ont

refusé de signer le protocole et quiont augmenté leurs émissions de15,8 % ? Ce sont eux qui ont lesémissions les plus importantes aumonde ! Et ce n’est pas tout ! La situation estd’autant plus inquiétante que paral-lèlement les émissions des pays duSud explosent.Chine + 108 %, Asie (hors Chine)+ 97 %, Afrique + 48 %, Amériquelatine + 42 %.

Réchauffement climatique :un constat alarmant

Depuis 1750, le taux de CO2, repré-sentant 55 % des GES, a augmentéde 30 %, provoquant donc unehausse de température. Une étudea été menée sur les 400 000 derniè-res années et jamais la teneur enGES n’a atteint les valeurs actuel-les.On constate une hausse moyennede température de 0,7°C depuis ledébut du XXe siècle avec une netteaccélération depuis 1976.On a assisté à une montée desocéans de 10 à 25 cm.D’ici la fin du siècle les températu-res grimperaient de 2 à 4,5°C, cequi est énorme quand on sait qu ‘ilne fait aujourd’hui que 5°C de plusque lors de la dernière aire glaciairequi s’est terminée il y a 10 000 ans.Le niveau des mers pourrait s’éleverde 18 à 59 cm (sans prendre encompte une éventuelle fonte accélé-rée de la glace au Groenland etdans l’Antarctique).

Effets et dangers du dérèglementclimatique.11 des 12 dernières années furent

les plus chaudes depuis 1850.En 98, le réchauffement de la tem-pérature des eaux tropicales adétruit la moitié des récifs de corailde l’Océan Indien.De puissants cyclones sont apparusdans l’Atlantique Nord en 2005.L’élévation du niveau des mersengendre par exemple la disparitionde 100 km2 de marécages dans leDelta du Mississipi chaque année.En août 2003, la France est sinis-trée avec 15 000 morts lors de lacanicule.En 2000 : Précipitations et inonda-tions sans précédents (Italie,Suisse, Angleterre)Les glaciers polaires reculentdepuis 1880.La banquise fond : en 1978, sasuperficie est de 7,5 millions de km2,elle n’est plus que de 5,32 millionsde km2 en 2005 et l’on envisagemême qu’elle disparaîtrait pendantles étés.L’évolution du climat est donc trèsinquiétante avec ce réchauffementd’une ampleur et d’une rapiditéredoutables.

Le rapport du GIEC joue le rôled’une véritable sirène d’alarme.Nos politiques l’entendront-ils ? Queferont-ils pour endiguer inondations,cataclysmes, famines ?Sont-ils prêts à proposer autrechose que les fausses solutionscomme le nucléaire, les agro carbu-rants ou la capture de carbone ?Le CO2 provient principalement desémissions des combustibles fossiles(charbon, pétrole, gaz)Les plus grands émetteurs sont l’in-dustrie et les transports.Il est plus que temps de réduire letransport routier, de développer desvéhicules plus sobres, de réduire lesvitesses maximales sur les routes,de favoriser les transports collectifs.Ici, au Pays-Basque, nous sommesinquiets, très inquiets quand nousconstatons que la seule préoccupa-tion de certains de nos élus est deconstruire des routes, des autorou-tes, des voies nouvelles LGV, toutce qui peut nous mener à notreperte.

Christiane Loyce

15ORTZADAR •N° 119 • MARS / AVRIL 2007

Qu’est ce que l’effet de serre ?

C’est un phénomène naturel, indispensable à la vie sur terre et qui assure une température de +15°C aulieu de –18°C.La terre reçoit la majeure partie de son énergie du soleil : une partie est directement réfléchie, uneautre absorbée et une dernière rayonnée sous forme d’infrarouges par notre planète.Agissant telles les vitres d’une serre, certains gaz présents naturellement en faible quantité dans l’atmos-phère (vapeur d’eau, gaz carbonique, méthane, ozone) empêchent les rayons infrarouges de s’échapperdirectement vers l’espace et augmentent la température moyenne de la terre.Sur Mars où l’effet de serre est absent la température moyenne est de –50°C.Sur Vénus, où l’atmosphère est très chargée en gaz carbonique, la température moyenne est de + 420°C.

Changement climatiqueRéunion à Paris du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) au siège de L’UNESCO.

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OO rtzadarrtzadarTél / Fax : 05 59 31 85 82 — Courriel : ortzadar @ bigfoot.com

Abonnement à ORTZADARBimestriel - 1 an : 13€

De soutien : 18€

NOM, Prénom

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Bulletin à retourner à :B.P. 4 - Mouguerre - 64990 St-Pierre d'Irube

Ortzadar - Alternative Pays Basqueest édité par l'association loi 1901 du même nom

Commission paritaire n° 0711 G 88241Directeur de la publication : Jean-Maurice FAYE

Mise en page et illustrations : José-Antonio AGUIRREImprimé sur les presses de l'imprimerie Artisanale à Bayonne

« il a suffi que mamam s’en aille »un film de rené féret, avec jean-françois stévenin et marie féret

UNE maman quis’éclipse, un pèreabsorbé par son tra-vail, entre les deux

une frêle petite fille de dixans, à l’allure de garçonmanqué.Olivier, la cinquantainedéclinante, un maîtred’œuvre dans le Limousin,court de chantier en chan-tier. Sa vie tout entière sem-ble engloutie dans sonactivité professionnelle. Est-ce la raison du départ desa femme ? Nous n’en sau-rons rien. Sur les motifs decette désertion, le film restemuet.Peur de la solitude, ran-cœur d’un époux délaissé ?Une seule chose comptepour Olivier, Léa sa petitefille dont il veut la garde àtout prix. Il l’obtiendra.Commence alors uneétrange aventure, la ren-contre d’un père avec safille.Rien pourtant n’était jouéd’avance. Olivier n’avaitguère la fibre paternelle.D’une précédente union, ila une fille, maintenantadulte, dont il ne s’estguère préoccupé.Avec Léa, il en va tout

autrement. On assiste àune sorte de « rapt » quiévince la mère et la relè-gue à l’arrière-plan.Bourru, maladroit, égoïste,Olivier s’essaie au rôle depère. Comme tous lesenfants de parents séparés,Léa, jetée sans ménage-ment hors du cocon fami-lial, va devoir s’adapter àsa nouvelle vie.Par petites touches subtilesavec justesse et sobriété, lecinéaste accompagne lecheminement de ces deuxêtres. Père et fille se cher-chent et s’apprivoisent petità petit. Chacun advientdans le regard que l’autreporte sur lui.Beauté et fragilité d’un lienque la mort peut romprebrutalement, donnant ainsiun prix exceptionnel à lavie, aux sentiments et àl’émotion…Le film est porté par le jeuexcellent de deux acteurs.Marie Féret, la propre filledu réalisateur, étonnantede naturel, discrète etconvaincante dans l’ex-pression de ses chagrins etde ses joies, Jean-FrançoisStévenin dense et sobredans un rôle difficile.

Par

chan

tal

poch

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Léa (Marie Féret)