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Mise en page 1 - Créer un blog gratuitement - Eklablogdata0.eklablog.com/editionslafrise/perso/1.couverture - des pages... · Ancienne chargée du Service éducatif des Archives

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Cela fait près de vingt ans que Raphaël NICOLE a conçu la frise d’histoires parallèles quia reçu un écho favorable auprès du monde de l’Education. C’est donc  tout naturellementqu’il préconise l’enseignement de l’histoire des Antilles en parallèle à l’histoire deFrance  étant toutes deux  étroitement liées. Un parallèle qui se fait aussi avec les grandsfaits historiques européens, voire mondiaux et qui vise donc à un enseignement de l’his-toire structuré. Même si l’ouvrage n’est pas spécifiquement destiné à l’enseignement de l’his-toire des arts, certains documents pourraient s’y prêter. De nombreuses illustrationsrenvoient à des œuvres de référence au patrimoine ou à l'art. Elles sont présentées enrelation avec une période historique, une zone géographique et même une forme d'ex-pression.Outil pédagogique, ce manuel peut être considéré comme un documentaire qui expliquecomment se sont greffées sur un socle amérindien les diverses composantes de la so-ciété antillaise : européenne, africaine, asiatique, …. Il contribuera sans nul doute à un meil-leur enseignement de l’histoire de la Guadeloupe et de la Martinique par les maîtres ducycle 3 de nos Régions. 

Jessy PICHEGRAIN, Inspectrice de l’Education Nationale de Circonscription Chargée de mission en pratiques artistiques

En publiant ce manuel à destination des élèves du cycle 3 de l’école primaire, MonsieurRaphaël NICOLE contribue de belle manière à construire la connaissance de notre histoireantillaise et caribéenne dans le cadre d'une histoire plus globale.Ce souci de l'ouverture au monde montre que l'histoire enseignée ne peut se concevoirque dans l'interaction avec les autres disciplines d'une part et d'autre part avec l'histoiredes autres espaces dont nous sommes aussi des héritiers. Il nous invite ainsi à réfléchir sur les notions de découpage chronologique et  spatial. Celanous conduit à interroger la nécessité de concevoir des leçons enracinées dans uneproblématique antillaise pour bien appréhender nos apports inédits à l'histoire de la moder-nité dont les prémices apparaissent au XVIe siècle.Cet ouvrage permettra aux professeurs des écoles d'avoir des repères et des documentsvariés à leur disposition pour construire des leçons adaptées à notre environnement. Lesélèves y trouveront un texte précis et riche afin d'approfondir leur recherche autour desévolutions politiques, sociales, économiques et culturelles de la société martiniquaise etguadeloupéenne. Ce manuel est un apport pour comprendre comment la société post-esclavagiste et post-coloniale d'aujourd'hui est un héritage de la lutte des hommes et des femmes de ces ter-ritoires pour accéder à l'humanité pleine et entière en revendiquant l'application des Droitsde l'Homme sans pour autant renoncer à leur identité fondamentale.

Elisabeth LANDI, Agrégée d'Histoire, Professeur en Classe Préparatoire au Lycée de Bellevue, Fort-de-FrancePrésidente de l'Association des Amis des Archives.

Préface

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Le manuel d'histoire de Raphaël NICOLE répond à une volonté de mettre à la disposi-tion des professeurs des écoles un outil comprenant textes et documents pour mieuxaborder l'enseignement de l'histoire de la Martinique et de la Guadeloupe au cycle 3 del'école élémentaire. Le choix a été fait d'emboiter histoire régionale, histoire de France,histoire de l'Europe, voire histoire mondiale. Un choix classique qui suit en grande par-tie les grands régimes institutionnels français. D'autres découpages existent, qui traitentl'histoire des Antilles françaises du dedans, dans sa dynamique propre à l'espace cari-béen. Mais un découpage chronologique reste forcément arbitraire.Le sommaire a le mérite de présenter une grande clarté, avec des repères précis, quipermettent de voir comment les Antilles françaises sont passées de la lutte des massesesclaves pour la liberté, à la revendication d'égalité, pour poser aujourd'hui la questionde la responsabilité. L'histoire reste au cœur des évolutions et des transformations quis'opèrent dans notre monde.

Marie-Hélène LEOTIN, agrégée d'histoire, professeur de lycée Ancienne chargée du Service éducatif des Archives Départementales de la Martinique

Raphaël NICOLE est un inlassable «enseignant-chercheur». Il y a quelque temps, il nousa gratifiés d’un matériel remarquable : la frise pédagogique qui se décline en deux outils :- La frise des temps parallèles qui permet aux élèves du cycle II de se structurer pro-gressivement dans les temps immédiats (le jour, le mois, l’année, les générations) et dansdes espaces de plus en plus lointains (le quartier, l’école, la commune, le département,la France, le Reste du Monde) représentés en parallèle.- La frise d’histoires parallèles qui permet aux élèves du cycle III d’acquérir des repèresde l’histoire Régionale, concomitants à ceux de l’histoire de France et du Reste du Monde.Aujourd’hui Raphaël NICOLE nous propose le présent manuel intitulé : L’histoire des An-tilles Françaises, des Amérindiens à nos jours en parallèle à l’histoire de France et degrands faits de l’histoire de l’Humanité.Cet ouvrage présente à plus d’un titre un intérêt pour les professeurs des écoles qui en-seignent la Langue Vivante Régionale Créole. Il devrait en fait permettre à tous les élèvesde la Martinique et de la Guadeloupe de mieux appréhender et comprendre cette histoirecomplexe qui a donné naissance au Monde Créole dans lequel ils vivent aujourd’hui.

Robert NAZAIRE Conseiller Pédagogique Départemental et animateur en langue et Culture Régionale

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A V A N T - P R O P O S

Ce manuel est destiné à répondre à l’intérêt légitime que manifestent depuis quelque temps les populations des Antillesfrançaises pour leur histoire.

La Guadeloupe et la Martinique sont quasiment nées ensemble. On pourrait tout aussi dire que ce sont de fausses jumellesayant chacune sa propre histoire que des siamoises étroitement liées par un large passé commun. C’est pourquoi nous avonsvoulu réaliser, pour les élèves de ces îles sœurs, un manuel d’histoire commun.Rappelons qu’au collège qu’«afin de permettre d’adapter l’enseignement de l’histoire et de la géographie donné dans lesdépartements d’outre-mer à la situation régionale et à un héritage culturel local, les programmes d’histoire et de géographienationaux sont complétés (…) pour (…) que les élèves apprennent à se situer localement et régionalement et qu’ils soientconscients d’une histoire qui ne se confond pas toujours avec celle de la France (…). De même une étude de l’histoire et dupeuplement des départements d’outre-mer doit permettre de mettre en perspective le passé. Il s’agit en somme d’aider les élèvesà mieux comprendre qui ils sont et où ils vivent (…) sans s’enfermer (…) dans des territoires finis et des identités closes»(1).C’est donc aussi pour préparer les élèves du cycle 3 des Antilles à recevoir ce complément d’enseignement au collège quele manuel a été conçu.

Selon les instructions de 2002 sur l’histoire à l’école élémentaire, « le programme doit réserver une place prépondérante auterritoire français (…), s’insérer fortement dans une approche européenne et parfois même mondiale, sans exclure la dimen-sion régionale» : une approche que vise la frise d’histoires parallèles(2) en aidant à mettre en évidence :

- les liens existant entre l’histoire de France, l’histoire des Antilles et parfois l’histoire de l’Humanité ;- le caractère particulier des événements historiques de la Guadeloupe et de la Martinique.

Pour éviter que l’histoire régionale ne soit une surcharge des programmes, nous proposons d’en faire une répartition descontenus entre le CE2, le CM1 et le CM2. Il serait alors opportun de faire des révisions au début de CM1 sur le programmede CE2 et au début de CM2 sur les programmes de CE2 et de CM1 : révisions qui peuvent être pratiquées, tant pour l’his-toire régionale que nationale, avec les exercices proposés dans le cadre de l’utilisation de la frise d’histoires parallèles del’élève.

Ce manuel peut paraître dense. Mais cela ne doit pas effrayer les maîtres. Il a été conçu pour balayer l’histoire de la Guade-loupe et de la Martinique, des Amérindiens à nos jours. Il apporte ainsi aux maîtres un élément de cohésion de l’histoire desAntilles françaises. Comme pour l’histoire nationale, il n’est pas question de tout étudier. Il s’agit «d’identifier et de carac-tériser simplement les grandes périodes qui seront étudiées au collège. L’étude du programme «s’effectue dans l’ordrechronologique par l’usage du récit et l’observation de quelques documents patrimoniaux. Il ne s’agit donc, en aucune façon,de traiter dans tous leurs aspects les thèmes du programme mais seulement de s’assurer que les élèves connaîtront les per-sonnages ou événements représentatifs de chacune de ces périodes»(3).

Le manuel comprend 34 leçons réparties en sept grands chapitres. Chaque leçon est synthétisée par un résumé.

Une place importante est accordée aux documents : photos, reconstitutions, illustrations, dessins, cartes pour situer dansl’espace les faits historiques étudiés, de nombreux textes de lecture (témoignages historiques, récits …), tableaux de synthèse.Les questions d’observation et de réflexion posées sur ces documents permettent de comprendre la leçon dans le cadre d’unapprentissage à la description, l’analyse et la synthèse. Certains documents pourraient ainsi servir à l’enseignement de l’his-toire des arts.

Un lexique aide à comprendre la leçon qui peut être approfondie dans la rubrique «POUR ALLER PLUS».

Nous tenons à remercier tous ceux (Universitaires, Inspecteurs, Conseillers pédagogiques, Enseignants, …) qui, par leurs encou-ragements, leur aide, leurs conseils nous ont permis de réaliser ce manuel.

Signalons que cet ouvrage et la frise d’histoires parallèles qui l’accompagne peuvent être utilisés au collège et s’adressentà quiconque souhaiterait connaître cette riche et passionnante histoire des Antilles françaises dans le contexte de l’histoirede France et de l’histoire de l’Humanité.

Raphaël NICOLEDirecteur d’école, Titulaire d’une maîtrise en sciences de l’Education

(1) B.O. N° 8 du 24 février 2000(2) Outil collectif et individuel, proposé par l’auteur, permettant de matérialiser en parallèle les repères et autres événements de l’histoire des Antilles françaises,de France et du Reste du monde qui sont liés entre eux(3) B.O. N°3 du 19 juin 2008

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VII) D’UNE CITOYENNETE FRANCAISE A UNE CITOYENNETE EUROPEENNE DANS LA CARAIBE.............11429) LA DEPARTEMENTALISATION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11630) LA DEPARTEMENTALISATION : UNE DECEPTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11831) LA DEPARTEMENTALISATION ADAPTEE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12232) LA REGIONALISATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12833) COMMENT S’INTEGRER A L’EUROPE ET A LA CARAIBE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 34) LA GRANDE CRISE DE FEVRIER-MARS 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

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S O M M A I R E

I) ARAWAKS ET CARAIBES DES PETITES ANTILLES...........................................................................................................61) LES PREMIERES POPULATIONS DES ANTILLES...............................................................................................................82) LES ARAWAKS ...................................................................................................................................................................................10 3) LES CARAIBES....................................................................................................................................................................................14 4) LES CARAIBES (SUITE ET FIN)................................................................................................................................................16

II) LES DEBUTS DE LA COLONISATION ..................................................................................................................................205) LA COMPAGNIE DE SAINT-CHRISTOPHE .........................................................................................................................226) LA COMPAGNIE DES ILES D’AMERIQUE ...........................................................................................................................24 7) LE REGNE DES SEIGNEURS PROPRIETAIRES ET LA DISPARITION DES CARAIBES................................268) LA COMPAGNIE DES INDES OCCIDENTALES, PUIS LE REGIME ROYAL.......................................................30 9) LES ILES : CHAMPS DE BATAILLE DES PUISSANCES EUROPEENNES..........................................................32

III) L’INSTALLATION DU SYSTEME ESCLAVAGISTE...........................................................................................................3410) LES DEBUTS DE L’ESCLAVAGE ...........................................................................................................................................3611) L’HABITATION-SUCRERIE .........................................................................................................................................................4012) LA SOCIETE COLONIALE ........................................................................................................................................................44 13) LES ANTILLES AU XVIIIe S. ...................................................................................................................................................46

IV) LES ANTILLES SOUS LA REVOLUTION ET L’EMPIRE................................................................................................5014) LES DEBUTS DE LA REVOLUTION FRANCAISE A LA MARTINIQUE (1789-1792) ..............................5215) LES DEBUTS DE LA REVOLUTION FRANCAISE A LA GUADELOUPE (1789-1792)............................5616) SUITE ET FIN DE LA REVOLUTION AUX ANTILLES FRANCAISES (1792-1799) ..................................6017) LES ANTILLES SOUS LE CONSULAT ET L’EMPIRE (1799-1815) .............................................................64

V) LES ANTILLES, DE LA RESTAURATION AU SECOND EMPIRE ...............................................................................6818) LES ANTILLES SOUS LA RESTAURATION ET LA MONARCHIE DE JUILLET...........................................7019) LE DECRET D’ABOLITION DU 27 AVRIL 1848 ..........................................................................................................74 20) L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE (SOUS LA IIe REBUBLIQUE) ...........................................................................7821) LES ANTILLES SOUS LE IIe EMPIRE.................................................................................................................................82

VI) LES ANTILLES, SOUS LA IIIe REPUBLIQUE ET L’OCCUPATION :......................................................................8622) LES ANTILLES AU DEBUT DE LA IIIe REPUBLIQUE...............................................................................................8823) LES ANTILLES AU DEBUT DU XXe S.............................................................................................................................9224) LES ANTILLES PENDANT LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ...........................................................................9625) LES ANTILLES DANS L’ENTRE-DEUX-GUERRES ......................................................................................................10026) LES ANTILLES PENDANT LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE (1) ...............................................................10427) LES ANTILLES PENDANT LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE (2) ...............................................................10828) LES ANTILLES PENDANT LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE (3) ...............................................................112

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LES PREMIERS PEUPLEMENTS DES ANTILLES : UNE ORIGINE CONTINENTALE

*

UNE CIVILISATION AMERINDIENNE DANS LA CARAIBE INSULAIRE

I - arawaks

et caraïbes

des Petites antilles

-500

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7

La vie quotidienne des amérindiens

1660

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(1)site : lieu d’ancienne occupation humaine riche en vestiges : objets, osse-ments, traces de pas, monuments, … qui restent du passé.(2)archéologie : science qui étudie les civilisations à travers les vestiges.

LeXIQUe

8

1 - LeS PreMIereS POPULaTIONS DeS aNTILLeS

1 - Comment connaître notre passé amérindien ?L’histoire de la Caraïbe a longtemps été alimentée par les récits

des chroniqueurs européens (tels que les pères Breton et Du Ter-

tre), de marins ou de voyageurs divers. Ces informations étaient

recueillies auprès des Amérindiens. Aujourd’hui, les historiens uti-

lisent aussi les vestiges rencontrés sur les sites(1) découverts (doc.

[1]). On peut ainsi découper l’occupation des Antilles avant l’arri-

vée des Européens en deux grandes époques : l’âge pré-céra-

mique (avant l’apparition de la poterie) et l’âge céramique (après).

2 - La première migration vers les AntillesIl semble que, venus d’Asie il y a près de 50 000 ans, des hommes

arrivent en Amérique du Nord depuis la Sibérie par le détroit de

Bering (é doc. [3]). A partir de – 15 000 environ, leurs descen-

dants occupent l’Amérique centrale. Vers – 8 000, des chasseurs-

pêcheurs-cueilleurs résident sur les côtes sud de l’Amérique du

Nord et les côtes de l’Amérique centrale. Ils disposent d’une tech-

nologie peu développée de la pierre taillée. Vers – 4 000, des

semi-nomades des côtes du Yucatan (Mexique) passent à Cuba,

puis descendent vers Haïti, Porto-Rico, … (édoc. [3]).

3 - La deuxième migration Vers – 2 000, des chasseurs-pêcheurs-cueilleurs quittent les côtes

du Venezuela et Trinidad (édoc. [3]) pour s’installer dans les Pe-

tites puis les Grandes Antilles (doc. [2]). Ils ne fabriquent aucune

poterie et ne pratiquent aucune agriculture. L’arrivée ultérieure

de populations d’agriculteurs potiers dans les Petites Antilles est

indiscutable. L’archéologie(2) permet d’étudier l’âge céramique

dans ces îles.

[2]D’où viennent-ils ?

– 2000, Petites antilles :arrivée de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs

[1]coupe d’un gisement

de vestigesDécris-la.

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Grâce aux vestiges rencontrés sur les sites découverts,on peut remonter à l’âge céramique des Antilles. Vers – 4 000, il y a une première migration vers ces îles :des semi-nomades des côtes du Yucatan (Mexique)

passent à Cuba puis descendent vers Haïti, Porto-Rico,… .Vers – 2 000, dans l’autre sens, des chasseurs-pêcheurs-cueilleurs occupent les Petites puis les Grandes Antilles.

reTeNONS

[3]Migrations amérindiennes

Quel est le circuit suivi vers les antilles, par les populations de la première migration,

puis de la deuxième migration ?

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1 - Les engagésLe tabac est cultivé au début de la colonisation. Il sert de mon-

naie. Son exploitation exige peu de capitaux(1) et de main d’œu-

vre. Les colons peuvent donc se contenter de leurs engagés(2)

(doc. [1]). L’engagé doit travailler gratuitement pour son maître

pendant trois ans. Après quoi, il regagne la Métropole ou il reçoit

des terres dans l’île pour devenir colon à son tour. Son sort n’est

pas des meilleurs (doc. [3]). Avec la culture de la canne à sucre, les

engagés seront remplacés par les esclaves : main-d’œuvre plus

abondante, moins chère et qui fournit plus de travail.

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10 - LeS DéBUTS De L’eScLaVaGe

La manière de traiter les engagés est à faire trembler ; il fautvoir pour le croire  : de six cents, il ne s’en sauvera pascinquante (…). L’habitant croit son argent perdu parce que letemps de l’engagement s’écoule et quelque malade qu’il [l’en-gagé] soit, le roue de coups pour le faire travailler, préfère sonnègre à lui , parce que le nègre lui demeure toujours (…). J’envois tous les jours dont le corps est tout en apostume à forcede coups et la plupart [des habitants] ne leur donne rien àmanger (…) et c’est ce qui les rend si souvent marrons.

[3]Lettre du Gouverneur général Blénac, 18 novembre 1680

comment sont traités les engagés ?

[4]Loango, royaume bantou d’afrique centrale fondé au XVIe S.

[1]Pourquoi sont-ils

appelés ainsi ?Quelles sont leurs origines ?

Les engagés

[2]

XIIIe/XIVe S. : apogée del’empire du Mali

(1)capitaux : somme et biensnécessaires pour constitueret faire fonctionner une en-treprise. (2)engagés : pauvres gens

recrutés dans les ports eu-ropéens, marginaux et va-gabonds enlevés, «filles àmarier» envoyées pourpeupler les colonies,…

LeXIQUe

Que témoignent ces documents ?

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2 - L’Afrique Noire avant la traite négrièreA la veille de la traite, il existe en Afrique Noire des

royaumes plus ou moins prospères (doc. [4]). L’occupa-

tion de l’Afrique du Nord par les Arabes dès le VIIe siè-

cle va influencer énormément l’évolution de l’Afrique

Noire. Dès le Xe siècle, les Arabes affirment que l’Empire

du Ghana « est le plus riche du monde» à cause de l’or.

Au milieu du XIIIe siècle, le plus puissant Empire du Mali

est fondé (doc. [2]). Avec Evaré le Grand (1440), le

Royaume du Bénin est à son apogée(3). Le Kongo consti-

tue un puissant royaume que les Portugais abordent dès

1491. En s’y infiltrant, ceux-ci inaugurent la traite que

l’Afrique Noire va subir durant près de trois siècles : une

terrible hémorragie qui va retarder son évolution.

3 - La traite négrièreAvant même 1492, les Portugais sont les premiers Euro-

péens à pratiquer la traite : ils échangent, avec les rois de

la côte africaine, or et esclaves contre pacotille(4), armes

… Louis XIII autorise la traite en France en 1642, (doc.

[6]). Mais dès 1640, on trouve des Noirs dans les îles (doc.

[5]). Enlevés aux Espagnols, ils sont vendus aux colons par

des flibustiers. Les conditions de voyage des noirs dé-

portés sont impitoyables (doc. [10] à [13]). Afin de les

préserver, on les fait monter chaque jour sur le pont du

navire pour se laver, danser. On fait raser leur tête, net-

toyer les entrepôts, couper leurs ongles. Mais beaucoup

meurent de maladies, de mauvais traitements, de sui-

cides, du mauvais temps, des guerres, des révoltes, de la

piraterie, …

37

… J’entends de la cale monter les malédictions en-chaînées, les hoquettements des mourants, le bruitd’un qu’on jette à la mer… les abois d’une femme engésine … des raclements d’ongles cherchant desgorges … des ricanements de fouets … des far-fouillis de vermine parmi les lassitudes …

[7]aimé césaire,

cahier d’un retour au Pays natal

[5]

Pourquoi des hommes sont-ils déportés en masse

d’afrique ?

t

1640 : arrivée des premiers esclaves

1642 : Louis XIII autorisetraite et esclavage des noirs

(3)apogée : sommet. (4)pacotille : marchandiseset objets utilisés commemonnaie d’échange avecles Africains.

LeXIQUe

t[6]

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1 - L’abolition de mai 1848

Il est prévu que le décret du 27 avril 1848 soit apporté dans

les colonies pour y être appliqué deux mois plus tard. Il en

sera autrement.

a) En MartiniqueEn Martinique, l’arrestation de l’esclave Romain le 22 mai à

Saint-Pierre provoque une insurrection. Celle-ci est neutrali-

sée par Porry Papy (1). Mais il s’ensuit une fusillade au Prê-

cheur contre les esclaves qui rentraient chez eux (doc. [3]).

La nouvelle se répand à Saint-Pierre qui s’enflamme. Le

Conseil Municipal de la ville se réunit d’urgence et vote à

l’unanimité l’abolition de l’esclavage (doc. [1]). Le gouver-

neur Rostoland prend l’arrêté mettant fin à l’esclavage le 23

mai 1848 (doc. [2]).

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20 - L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE

LE GOUVERNEUR PROVISOIRE DE LA MARTINIQUE

Considérant que l’esclavage estaboli en droit et qu’il importe àla sécurité du pays de mettre im-médiatement à exécution les dé-cisions du gouvernement de laMétropole pour l’émancipationgénérale dans les coloniesfrançaises Arrête :Article 1 - L’esclavage est aboli, àpartir de ce jour à la Martinique.Article 2 - Le maintien de l’ordrepublic est confié au bon espritdes anciens et des nouveauxcitoyens français. Ils sont en con-séquence, invités à prêter mainforte à tous les agents de la forcepublique pour assurer l’exécutiondes lois.

Saint-Pierre, le 23 mai 1848

Le général de brigade, ROSTOLAND

[2] Arrêté portant sur l’abolition

de l’esclavage à la Martinique

[3]La révolte du 22 mai 1848 à Saint-Pierre

Qui s’affrontent ici ?

[1]

1848 : abolition de l’esclavage 22 mai : Martinique27 mai : Guadeloupe

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(1)Porry-Papy : mulâtre, 1er adjoint au maire deSaint-Pierre, responsable de la police, jouitd’une grande autorité parmi les Noirs. (2)officier d’état civil : employé de mairie qui en-registre les naissances, mariages et décès.

LEXIQUE

«La citoyenne Dorothée, née enAfrique, âgée d’environ 42 ans,domiciliée à Fort-de-France etinscrite précédemment au registrematricule des esclaves sous le N°277 registre C, s’est présentée de-vant nous avec ses deux enfants,savoir : Louis-Capet, âgé de huitans, inscrit sous le N° 341 registreC, Paulin, âgé de cinq ans, inscritsous le N° 104 registre G, et ontreçu les noms et prénoms deBERCY (Dorothée, Louis-Capet,Paulin). Fait à Fort-de-France le 21 sep-tembre 1848.

(signé) Louis J. Desrivaux

[5]Extrait des actes

d’individualité de Fort-de-FranceQue représente ce document ?

b) En GuadeloupeEn Guadeloupe, le gouverneur Layrle prend la même dé-

cision le 27 mai (doc. [1] et [4]). Elle apparaît comme une

conséquence directe des événements de Saint-Pierre. La

proclamation de la liberté donne lieu à une cérémonie po-

pulaire le 29 mai 1848 (doc. [6]).

c) L’accès à la citoyennetéAprès avoir obtenu leur acte d’émancipation, les esclaves

se rendent à la mairie où ils reçoivent un nom de famille

(doc. [5]). Ce nom, donné par un officier d’état-civil(2), est

parfois fantaisiste ou d’inspirations diverses : biblique, his-

torique, géographique... Il est noté sur un registre d’indi-

vidualité dit des «nouveaux libres» qui ont alors le statut

de citoyen français.

[4] Affiche de l’arrêté de

l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe

[6]Plantation de l’arbre de la libertéà Basse-Terre, le 29 mai 1848

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1 - Les élections au lendemain de la guerreEn août 1944, le général de Gaulle est le chef du G.P.R.F. : GouvernementProvisoire de la République Française (doc. [1]). En 1945, Aimé Césaire(1)

est élu maire de Fort-de-France (doc. [2]). Puis, comme Léopold Bissol, ildevient en 1946 député de la Martinique à l’Assemblée constituante(2). Ala Guadeloupe, ce sont Paul Valentino(3) (doc. [4]) et Eugénie Eboué quisont élus députés. Ils sont alors membres de la fédération communistecréée en avril 1944 et dont le journal est l’Etincelle.

2 - L’assimilation : une vieille revendicationL’assimilation(4) est revendiquée dès la Révolution française de 1789. Elleest accordée partiellement aux mulâtres quand ils obtiennent en 1792 lesdroits civiques et politiques qui sont supprimés à la Martinique par les oc-cupants anglais (1794), puis à la Guadeloupe par Bonaparte (1802). Cesdroits sont rétablis sous la Monarchie de juillet : droits civils en 1831, puisdroits politiques en 1833. Ils sont obtenus à l’abolition par les esclaves sousla IIe république (1848), supprimés par Napoléon III (1852), puis rétablisen 1870 sous la IIIe République. Et après avoir versé l’impôt du sang (prèsde 3 500 Antillais sont morts pour la France) lors de la 1ère guerre mon-diale (1914-18), la revendication porte sur la transformation des quatrevieilles colonies en départements.

116

29 - LA DEPARTEMENTALISATION

[1]

Quel rôle historique joue chacun

de ces Grands hommes ?

[2]

Août 1944, De Gaulle : chef du G.P.R.F.

Janv. 1946 : démission

19 mars 1946 : loi de ladépartementalisation

Rapporteur Aimé Césaire

L’expérience que j’ai acquise dans les fonctions électives que j’airemplies me montre que c’est parce que le sort des colonies setrouve décidé à Paris, (…), qu’il y a tant d’âpreté à l’heure actuelledans les revendications coloniales. J’ai la conviction intime qu’uneassimilation qui remettrait désormais au Gouvernement central laresponsabilité totale du destin des peuples coloniaux finirait parporter atteinte aux liens sentimentaux qui les unissent à la Métro-pole (…).

Ce qui s’impose, c’est un renforcement des pouvoirs des assem-blées locales et non point une assimilation qui aurait pour con-séquence une réduction de ces pouvoirs.

[3]Paul Valentino, lors de la discussion de la loi du 19 mars 1946

Quelles sont les réserves qu’il émet sur cette loi ?

(1)Aimé Césaire : né en 1913. Il arrive en 1931 à Paris où il re-vendique avec Senghor et Damas la négritude : ensemble desvaleurs culturelles et spirituelles propres aux Noirs. Revenu àla Martinique en 1939, il dirige la revue Tropiques et publie leCahier du retour au Pays Natal. Il continue d’écrire. Il démis-sionne du parti communiste en 1956 et fonde le Parti Pro-gressiste Martiniquais (PPM) en 1958. Il est député jusqu’en1993 et maire jusqu’en 2001. Il meurt en avril 2007.

(2)Assemblée constituante : ensemble des députés chargésde rédiger une nouvelle constitution qui donnera naissanceà la IVe République en France.(3)Paul Valentino (1902-1988) : résistant au gouverneur Sorinpendant la 2ème guerre mondiale. Secrétaire général duparti socialiste SFIO. Maire de Pointe-à-Pitre (1945-47 et1951-59). Plusieurs fois député à partir de 1945.

LEXIQUE

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3 - La départementalisationElle est réclamée au lendemain de la guerre mondiale 1939-1945 par les deux îles. Paul Valentino souhaite cependantqu’elle se fasse sans réduction des pouvoirs du conseil gé-néral (doc. [3] et [6]). Le gouvernement, lui, craint qu’elle nerevienne trop chère à l’Etat et n’augmente les coûts de laproduction locale. La loi d’assimilation, dont Aimé Césaireest le rapporteur, est finalement votée le 19 mars 1946 àl’assemblée constituante (doc. [5]). Le gouverneur est rem-placé par un préfet(5) (doc. [7]). Les grands services de l’étatsont installés dans chaque département : trésor public, jus-tice, armée, éducation, Postes et Télécommunications,santé publique, équipement, etc.

117

[4]

Paul Valentino : réserves surloi de départementalisation

Art. 1er : Les Colonies de la Guade-loupe, de la Martinique, de la Réunion,de la Guyane française sont érigées endépartements français.Art. 2 : Les lois et décrets actuellementen vigueur en France métropolitaine etqui ne sont pas encore appliqués à cescolonies feront, avant le 1er janvier1947, l’objet de décrets d’application àces nouveaux départements.Art. 3  : Dès la promulgation de laprésente loi, les lois nouvelles applica-bles à la Métropole le seront dans cesdépartements sur mention expresse in-sérées dans ces textes (…).

[5]La loi d’assimilation du 19 mars 1946

Que vise cette loi ?

(4)assimilation : volonté des habitants desquatre vieilles colonies (Guadeloupe,Guyane, Martinique et Réunion) d’avoir lesmêmes droits que ceux de la Métropole.(5)préfet : haut fonctionnaire qui représentel’Etat français dans le département (Trouilletest le premier préfet de la Martinique etPougnet le premier de la Guadeloupe).

LEXIQUE

[6]Le Conseil général de la Guadeloupe

[7]Préfecture de la Martinique

Qui est remplacé par le préfet à la départementalisation ?

L’assimilation est revendiquée par les Antillais de-puis la Révolution française de 1789. La loi du 19mars 1946, dont Aimé Césaire est le rapporteur àl’Assemblée nationale, est votée à l’unanimité, avecdes réserves émises par Paul Valentino. Elle érige la

Guadeloupe et la Martinique en départementsfrançais, administrés chacun par un préfet qui estassisté du Conseil Général. Les grands services del’état français (trésor public, justice, armée, éduca-tion, PTT, santé publique, …) y sont installés.

RETENONS

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34 - LA GRANDE CRISE DE FEVRIER-MARS 2009

[1]Interprète le document.

[2]Axes de travail présentés lors de

la conférence de presse du 22 avril 2009de Richard Samuel, Préfet,

Coordonnateur des Etats généraux de l’Outre-mer

1. Comment faire baisser les prix ?2. Comment limiter les importationset augmenter la production locale ?3. Quels projets structurants pourl’avenir de chaque territoire ?4. Comment favoriser le dialogue so-cial et l’accès à la formation profes-sionnelle ?5. Comment mieux organiser la ges-tion des collectivités et de l’Etat ?6. Quelle relation faut-il développeravec les voisins de chaque territoired’Outre-mer ? 7. Comment améliorer l’insertion desjeunes et garantir l’égalité deschances ?8. Quel travail faut-il accomplir pourréconcilier la mémoire, la culture etl’identité ?

[3]

Manifestation du LKP de la Guadeloupe (février 2009)

▲Qu’est-ce qui rapproche ces deux mouvements, les distingue ?

[4] Manifestation du K5F de la Martinique (février 2009)

1 - Les grèves de févier et mars 2009La « grève contre la vie chère » commence à la Guadeloupele 20 janvier 2009 (doc. [1]). Elle est menée par le LKP(1)

d’Élie Domota (doc. [3]). Elle s'étend à la Martinique avec leKolectif 5 février(2) (doc. [4] et [5]). Les grévistes revendiquentsurtout une baisse des prix jugés abusifs de certains produitsde base, comme le carburant et l'alimentation. Ils réclamentaussi une revalorisation des bas salaires. La grève paralysetous les secteurs, privés et publics, (stations-services, petits etgrands commerces, hôtels et tourisme, établissements sco-laires, transports publics...).

Le (1)LKP : Lyannaj Kont Pwofitasyonou Alliance Contre le système de Pro-fits regroupant 52 organisations syn-dicales, associatives et politiques.(2)Kolectif 5 février : Collectif du 05

février.

LEXIQUE

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[5]Compare ce document au [1].

[7]Résultats de la consultation du 10 janvier 2010 en Martinique et en Guyane

Commente les résultats.

2 - La réponse du gouvernement La grève cesse à la Guadeloupe le 5 mars 2009, après 44jours de conflit et le 14 mars à la Martinique, après 38 jours.Le gouvernement organise dans la foulée les Etats Générauxde l’Outre-mer (doc. [2]). Ils débouchent sur plusieurs me-sures et notamment sur deux consultations en Martinique eten Guyane (doc. [6]).

3 - Les consultations du 10 janvier 2010La première consultation était déjà demandée par le Congrèsdes élus du Département et de la Région, le 18 juin 2009 àla Martinique et le 2 septembre en Guyane. Elle porte sur unchangement de statut conformément à l’article 74 de laConstitution française. Elle est massivement rejetée le 10 jan-vier 2010 dans les deux territoires (doc. [7]).

[6] A quoi sert cette pièce ?

«Approuvez-vous la transformation de la Martinique (ou de la Guyane) en une collectivité d’outre-mer régiepar l’article 74 de la Constitution, dotée d’une organisation particulière tenant compte de ses intérêts pro-pres au sein de la République ?»

OUI21,11%

(33 165)

NON78,89%

des exprismés(125 633)

Abstentions,votes blancset nuls46,32%des INSCRITS(137 427)

INSCRITS : 296 675 VOTANTS : 164 206

MARTINIQUE

EXPRIMES : 159 248

OUI29,78% des

exprimés(9 448)

NON70,22%

des exprismés(22 281)

Abstentions,votes blancset nuls52,70%des INSCRITS(35 931)

INSCRITS : 67 460 VOTANTS : 32 486

GUYANE

EXPRIMES : 31 729

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