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N°100 - décembre 2013
numéro
100pleins feux
The Guitrys
itinéraire
La Belle et la Bête
ValérieLEMERCIER
Tous les spectacles à l’affiche
comédienne
Françoise Fabian
6 r a p p e l s l e m a g a z i n e d u t h é â t r e e t d e l a c u l t u r e d é c e m b r e 2 0 1 3 7
100numéros
“Il faut rêverpour écrire.”
“Il faut une énormeconfiance pour monter sur
scène, mais c’est le doute quifait progresser.”
“Il y a une partd’inconnu terribledans le succès.”
“On est aussi comédienparce qu’on a une névrose
du perfectionnement.”
“Je lutte constammentcontre l’idée que le
théâtre est une chosesérieuse et grave.”
“N’importe quipeut jouer au cinéma.Mais le théâtre, c’estune autre paire de manches.”
“C’est ça,le théâtre:l’éphémère.”
“C’étaitpassionnantde voir jouerce que je venaisd’écrire.”
“Le motcarrièreest absentde monvocabulaire.J’ai toujourseu un sensinné de laliberté.”
“Je suis d’une époqueoù le métier de comédien
était perçu commeun métier de crève-la-faim.”
“Je ne suisqu’un interprète,et ça me va bien
comme ça.”
En un peu plus de 12 ans, notre magazinea bien changé ! Ce 100e numéro est l’occasion de
feuilleter l’album souvenir: voici, en 12 couvertures,quelques étapes marquantes de l’aventure Rappels.
numéro
100
numéro 1
numéro 4
“C’est très impudique,un acteur,et très peu fréquentable.”
numéro 26
numéro 15
numéro 27
numéro 39
numéro 49
numéro 81numéro 77
numéro 94
numéro 83 numéro 98
16 r a p p e l s l e m a g a z i n e d u t h é â t r e e t d e l a c u l t u r e d é c e m b r e 2 0 1 3 17
Nicolas Roux
SYNOPSISC’est une sorte de biopic. Sauf que cen’est pas au cinéma. Et que ça neconcerne pas qu’un seul personnage.Et que ça se concentre sur une périodetrès précise. Bon, ce n’est pas unbiopic. Ou alors, celui d’un couple. Etlà, Eric-Emmanuel Schmitt a inventéun concept. Car, dans The Guitrys, ilnous décrit la vie d’un couple connu.L’auteur raconte les quinze ansd’amour de Sacha Guitry et d’YvonnePrintemps. Un couple culte des annéesfolles. Un couple fou des annéescultes. On imaginait assez bien quel’histoire entre ces deux-là n’avait pasdû être de tout repos. On se doutaitbien qu’entre les folies de l’un et lagouaille de l’autre, il avait dû y avoirquelques éclats et que certains
devaient être de voix. On avaitévidemment l’image d’une histoirepassionnée et bruyante. On ne setrompait pas. Si l’on plaint ceux quiont dû vivre dans l’ombre de leurhistoire, on se réjouit d’en être lesspectateurs aujourd’hui. Des déclara-tions, des chansons, des disputes et desbons mots: il ne manque rien à notrebonheur. L’audace, et la meilleure idéedu spectacle, c’est d’avoir mêlé desmots écrits ou prononcés par SachaGuitry à ceux de l’histoire. Écrire unepièce sur Guitry sans y mettre ses(bons) mots aurait été une erreur.Réussir à les intégrer est un exploit.Servi par un duo d’exception, ClaireKeim et Martin Lamotte, The Guitrysest un coup de maître!
A travers le couple mythique formé parSacha Guitry et Yvonne Printemps,
la dernière pièce d’Eric-Emmanuel Schmittfait revivre le théâtre de la Belle Époque.
Cet âge d’or sublimé est l’excellente surprisede cette fin d’année.
© F
abie
nne
Rap
pen
eau
The Guitrys, d’Eric-Emmanuel Schmitt, mis en scène par Steve Suissaavec Martin Lamotte et Claire Keim,
au Théâtre Rive Gauche.
pleins feux
numéro
100
The GUITRYS
18 r a p p e l s l e m a g a z i n e d u t h é â t r e e t d e l a c u l t u r e
ENTRETIEN
Claire Keim
© Fabienne Rappeneau
Propos recueillis par Martin Mireux
De nom, seule-ment. Et peut-être deux ou
trois chansons, pas plus. Mais un jour, Eric-Emmanuel Schmitt, que je connaissais de-puis longtemps, m’a dit qu’il voulait écrirecette histoire entre Sacha Guitry et elle, etqu’il pensait à moi. Alors, je me suis rensei-gnée. Et j’ai été fascinée. C’était une immenseactrice et une très grande chanteuse. Ce quej’admire le plus, c’est sa capacité à aimer.C’est un don. Elle est toutes les femmes à lafois, c’est impressionnant. Et je crois, de plusen plus, au fur et à mesure que je joue lapièce, qu’elle a toujours eu ça en elle. Elle atoujours été à la fois la grande dame et la ga-mine des faubourgs. Je pense que Guitry l’atoujours su et qu’il s’en méfiait presque. Qu’ill’a un peu tenue à l’écart.
Rappels. Connaissiez-vousYvonne Printemps avant dejouer son personnage ?
“Le théâtre, c’est un peule rendez-vous du miracle
tous les soirs.”
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The GUITRYS
Oui, et en mêmetemps, c’est unpeu prétentieuxde dire ça parce
que je ne peux pas me comparer à une sigrande actrice. Elle était populaire, intellec-tuelle, voyageuse… Et quel caractère! Mais ceque je partage avec elle, c’est sa capacité à sefondre dans l’atmosphère. Ça, je sais le faireaussi. Même si, encore une fois, elle le faitpuissance dix mille. Mais je ne m’ennuie ja-mais avec elle. Yvonne est insaisissable.
Cette pièce, c’est une mini-vengeance pour Yvonne. Onla réhabilite. Vous sentez-vous proche d’elle ?
Cette pièce estun formidablecadeau, uneextraordinaireoccasion, mais,
et c’est tout le plaisir et toute l’angoisse duthéâtre, je ne maîtrise pas grand-chose. Jeconnais mon texte par cœur, à l’endroit, àl’envers, en poirier, si vous voulez, maisl’énergie qui circule, on ne la découvre qu’enjouant chaque soir la pièce. C’est sympad’avoir ce doute. C’est un peu le rendez-vous du miracle tous les soirs. C’est la magiedu théâtre.
On a l’impression que vousprenez énormément de plai-sir dans cette pièce.Comment vous sentez-voussur scène ?
C’est aussi unrôle importantpour lui.Même si c’est
un habitué des planches, là, on découvreune nouvelle facette de sa personnalité. Onle connaissait grincheux, toujours la colèreau bord des lèvres, on le découvre plus in-time, plus touchant. Je ne saurais pas direpourquoi on se sent si bien dans cette pièce,c’est compliqué à expliquer. Elle comble,chez moi, beaucoup de choses.
Il y a aussi une grande com-plicité avec votre partenaireMartin Lamotte. Commentl’expliquez-vous ?
Ça, c’est le ca-deau suprême !Même si, en-
core une fois, je n’ai pas sa voix - elle avaitune voix incroyable - et que, là encore, je nepeux pas me comparer à elle. Mais, du coup,je suis obligée de me réapproprier les chan-sons. Comme ça, je lie mes deux passions :jouer et chanter.
Peut-être que ça tient aussiau fait que vous chantiez surscène ?