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Les démons Sylvain Creuzevault Une exploration des turbulences provoquées par l’invention moderne du politique Jeudi 10 janvier à 19h30 à l’Estive de Foix Tous au théâtre Avec la formule «1 place achetée, 1 place offerte» vous pouvez inviter gratuitement une personne à vous accompagner au théâtre. A son tour votre invité pourra continuer cette chaîne de curiosité en invitant une autre personne. Contact / Réservation 05.61.05.05.55 - [email protected] L’Estive, scène nationale de Foix et de l’Ariège 20 avenue du général de Gaulle 09000 Foix www.lestive.com N° de licences : 1059580/81/82 Les démons Dans le train de Besançon vers Paris, en tournée avec Les Démons, ce mercredi 12 décembre 2018, Bonjour à toutes et à tous, Le paysage défile à grande vitesse, il s’écrabouille peut-être derrière ce que mes yeux ne peuvent voir – je suis reparti de Besançon où nous jouions hier soir Les Démons. C’était trop bien, les acteurs ont très bien joué, très pré- cisément et sans maniérisme, pas de fatigue, les spectateurs les ont chaleureusement applaudi, et même certains d’entre eux sont restés pour nous attendre. Vous savez, c’est de plus en plus rare que les spectateurs nous attendent après le spectacle. Cette nuit il a gelé dans l’est de la France, un forcené court encore ce matin après avoir abattu des personnes à Strasbourg. Il y a quelque chose maintenant de difficile pour vous écrire parce qu’il y aurait beau- coup à dire, beaucoup à maudire, et encore plus à comprendre et réparer. Nous sommes heureux à l’idée de venir vous présenter notre pièce, à l’Estive, à Foix, début janvier. Les Démons, notre adaptation du roman de Fédor Dostoïevski, c’est une bonne pièce pour un début d’année comme celui qui vient : remplie de thèmes très actuels et abrasifs. Elle est drôle et déglinguée. Elle est politique évidemment et instaure un dialogue fort et cruel entre le libéralisme et le socialisme (entre les pères/mères et enfants), entre socialisme et foi, entre liberté et morale. Lorsque les sociétés se fissurent, du sous-sol jaillissent des démons. Dostoïevski en a attrapé quelques uns qui ressemblent étrangement aux nôtres, qui logent singulièrement dans chaque personnage et leur font tourner la tête. J’ai voulu en faire une pièce de théâtre, je suis content du résultat. C’est la richesse de la geste Dostoïevski : on est sauvé parce qu’on n’est pas épargné ; on respire l’humanité parce qu’on est plongé dans l’eau trouble des hommes. Et puis j’aime le décor. De grands poteaux qui tracent des verticales dans un espace épuré et saturé d’une atmosphère d’usine. Des lumières viennent d’on ne sait où et découpent les acteurs entre plein jour et nuit, et théâtralisent ce roman à l’humour noir et brillant. De nous, notre compagnie, vous ne savez pas grand chose (sur internet y’a pas grand chose) : Notre groupe arrête et s’érode (orthographe exacte Ajedtes Erod / d’ores et déjà en écriture spéculaire) habite et travaille à Eymoutiers, Haute-Vienne, Nouvelle Aquitaine, ex-Li- mousin. Nous retapons d’anciens abattoirs en lieu de fabrication de pièces de théâtre ; mais à la demande on peut fabriquer d’autres trucs, comme par exemple des choses. Ou même on peut réparer des gens…(c’est plus difficile). Une bonne pièce de théâtre ça fa- brique des perceptions, et le métier de spectateur aussi. Car chez vous, n’est-ce pas, y’a quelque part, même très finement, un secret désir d’une petite modification. Accentuer vos perceptions, les transformer, les secouer, les apaiser, les faire jouer. Vous voulez quitter le théâtre « affamés de changement » ? En jouant en regardant : provoquer écarts, soubresauts. Pour qu’il y ait du théâtre, il faut qu’il y ait nous, et puis il faut qu’il y ait vous. Sinon le bec dans l’eau. Bon. Gaz hilarant. Mais vous savez tout ça. Peut-être que c’est pas la peine de vous dire l’importance de nous battre ensemble pour conserver les théâtres partout où il y a en a déjà, et d’en créer partout où il n’y en a pas. À Eymoutiers donc par exemple. Ou au Mas d’Azil où nous avons donné Les Tourmentes, notre autre projet programmé également par l’Estive, il y a quelques semaines. Vous savez, en France, ce sont les compagnies qui ont fait le théâtre, ce qu’il est devenu. Ce sont encore les compagnies qui lui donneront son visage demain. Plus les compagnies trouveront sur les territoires des lieux à habiter, à construire, à réparer, à partager, plus elles fa- briqueront et répareront ce que par ailleurs notre modèle de production capitaliste détruit ou masque ; les compagnies de théâtre sont les tisserandes de vies sociales, intellectuelles, poétiques, affectives et réflexives car aussi bien avons-nous besoin de nous protéger des froids, des chauds, des cieux, des terres aussi bien avons-vous besoin de manger, boire, et aller, aussi bien avons-nous besoin de nous représenter à nous-mêmes. Les compagnies sont les ressources et forment les richesses du théâtre, ses couleurs chatoyantes, ses formes multiples. Michel Pintenet en avait conscience je pense, à qui je dédie aujourd’hui cette lettre écrite sur le rail. Bon, le train ralentit, nous arrivons. C’est fou comme ça prend du temps d’écrire une lettre. Certains d’entre vous ont lu Les Démons de Fédor Dostoïevski, ils ont de la chance, ils connaissent les profondeurs de ce génie drôle et bizarre. Certains ne les ont pas encore lu et ils ont de la chance, parce que le meilleur ange reste à venir. À propos du meilleur, sachez camarades, que nous travaillons également à mettre en scène Les Frères Karamazov qui est le dernier roman du même lascar écrit en 1879, nous achèverons par là notre travail sur l’auteur russe. Mais plus tard. Pour le moment Les Démons. Au dos de cette lettre, je vous laisse un petit résumé de notre adaptation. Y’a un entracte après 1h40 et puis la seconde partie fait 1h35. Il y a 11 acteurs au plateau, c’est une grande distribution, et ça fait plaisir de voir autant d’acteurs sur un plateau. Maintenant le train freine sérieusement. Tiens un quai ! J’espère que quelqu’un m’attend. Euh non, y’a personne. A très bientôt, La pince Sylvain Creuzevault

Mise en page 1 · J’ai voulu en faire une pièce de théâtre, je suis content du résultat. C’est la richesse de la geste Dostoïevski : on est sauvé parce qu’on n’est pas

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Les démonsSylvain CreuzevaultUne exploration des turbulences provoquées par l’inventionmoderne du politiqueJeudi 10 janvier à 19h30 à l’Estive de Foix

Tous au théâtreAvec la formule «1 place achetée, 1 place offerte»vous pouvez inviter gratuitement une personne à vousaccompagner au théâtre.A son tour votre invité pourra continuer cette chaîne

de curiosité en invitant une autre personne.

Contact / Réservation05.61.05.05.55 - [email protected]’Estive, scène nationale de Foix et de l’Ariège20 avenue du général de Gaulle09000 Foixwww.lestive.com

N° de licences : 1059580/81/82

Les démons

Dans le train de Besançon vers Paris, en tournée avec Les Démons, ce mercredi 12 décembre 2018,Bonjour à toutes et à tous,Le paysage défile à grande vitesse, il s’écrabouille peut-être derrière ce que mes yeux ne peuvent voir – je suisreparti de Besançon où nous jouions hier soir Les Démons. C’était trop bien, les acteurs ont très bien joué, très pré-cisément et sans maniérisme, pas de fatigue, les spectateurs les ont chaleureusement applaudi, et même certainsd’entre eux sont restés pour nous attendre. Vous savez, c’est de plus en plus rare que les spectateurs nous attendentaprès le spectacle. Cette nuit il a gelé dans l’est de la France, un forcené court encore ce matin après avoir abattudes personnes à Strasbourg. Il y a quelque chose maintenant de difficile pour vous écrire parce qu’il y aurait beau-coup à dire, beaucoup à maudire, et encore plus à comprendre et réparer. Nous sommes heureux à l’idée de venir vous présenter notre pièce, à l’Estive, à Foix, début janvier. Les Démons,notre adaptation du roman de Fédor Dostoïevski, c’est une bonne pièce pour un début d’année comme celui quivient : remplie de thèmes très actuels et abrasifs. Elle est drôle et déglinguée. Elle est politique évidemment et instaure un dialogue fortet cruel entre le libéralisme et le socialisme (entre les pères/mères et enfants), entre socialisme et foi, entre liberté et morale. Lorsque lessociétés se fissurent, du sous-sol jaillissent des démons. Dostoïevski en a attrapé quelques uns qui ressemblent étrangement aux nôtres,qui logent singulièrement dans chaque personnage et leur font tourner la tête. J’ai voulu en faire une pièce de théâtre, je suis contentdu résultat. C’est la richesse de la geste Dostoïevski : on est sauvé parce qu’on n’est pas épargné ; on respire l’humanité parce qu’on estplongé dans l’eau trouble des hommes. Et puis j’aime le décor. De grands poteaux qui tracent des verticales dans un espace épuré etsaturé d’une atmosphère d’usine. Des lumières viennent d’on ne sait où et découpent les acteurs entre plein jour et nuit, et théâtralisentce roman à l’humour noir et brillant.De nous, notre compagnie, vous ne savez pas grand chose (sur internet y’a pas grand chose) : Notre groupe arrête et s’érode (orthographeexacte Ajedtes Erod / d’ores et déjà en écriture spéculaire) habite et travaille à Eymoutiers, Haute-Vienne, Nouvelle Aquitaine, ex-Li-mousin. Nous retapons d’anciens abattoirs en lieu de fabrication de pièces de théâtre ; mais à la demande on peut fabriquer d’autrestrucs, comme par exemple des choses. Ou même on peut réparer des gens…(c’est plus difficile). Une bonne pièce de théâtre ça fa-brique des perceptions, et le métier de spectateur aussi. Car chez vous, n’est-ce pas, y’a quelque part, même très finement, un secretdésir d’une petite modification. Accentuer vos perceptions, les transformer, les secouer, les apaiser, les faire jouer. Vous voulezquitter le théâtre « affamés de changement » ? En jouant en regardant : provoquer écarts, soubresauts. Pour qu’il y ait du théâtre,il faut qu’il y ait nous, et puis il faut qu’il y ait vous. Sinon le bec dans l’eau. Bon. Gaz hilarant. Mais vous savez tout ça. Peut-être quec’est pas la peine de vous dire l’importance de nous battre ensemble pour conserver les théâtres partout où il y a en a déjà, et d’encréer partout où il n’y en a pas. À Eymoutiers donc par exemple. Ou au Mas d’Azil où nous avons donné Les Tourmentes, notreautre projet programmé également par l’Estive, il y a quelques semaines.Vous savez, en France, ce sont les compagnies qui ont fait le théâtre, ce qu’il est devenu. Ce sont encore les compagnies qui lui donnerontson visage demain. Plus les compagnies trouveront sur les territoires des lieux à habiter, à construire, à réparer, à partager, plus elles fa-briqueront et répareront ce que par ailleurs notre modèle de production capitaliste détruit ou masque ; les compagnies de théâtre sontles tisserandes de vies sociales, intellectuelles, poétiques, affectives et réflexives car aussi bien avons-nous besoin de nous protéger desfroids, des chauds, des cieux, des terres aussi bien avons-vous besoin de manger, boire, et aller, aussi bien avons-nous besoin de nousreprésenter à nous-mêmes. Les compagnies sont les ressources et forment les richesses du théâtre, ses couleurs chatoyantes, ses formesmultiples. Michel Pintenet en avait conscience je pense, à qui je dédie aujourd’hui cette lettre écrite sur le rail. Bon, le train ralentit, nous arrivons. C’est fou comme ça prend du temps d’écrire une lettre. Certains d’entre vous ont lu Les Démons deFédor Dostoïevski, ils ont de la chance, ils connaissent les profondeurs de ce génie drôle et bizarre. Certains ne les ont pas encore lu etils ont de la chance, parce que le meilleur ange reste à venir. À propos du meilleur, sachez camarades, que nous travaillons également àmettre en scène Les Frères Karamazov qui est le dernier roman du même lascar écrit en 1879, nous achèverons par là notre travail surl’auteur russe. Mais plus tard. Pour le moment Les Démons. Au dos de cette lettre, je vous laisse un petit résumé de notre adaptation.Y’a un entracte après 1h40 et puis la seconde partie fait 1h35. Il y a 11 acteurs au plateau, c’est une grande distribution, et ça fait plaisirde voir autant d’acteurs sur un plateau.Maintenant le train freine sérieusement. Tiens un quai ! J’espère que quelqu’un m’attend. Euh non, y’a personne.A très bientôt, La pince Sylvain Creuzevault

Les Démons, première partieUn scandaleux dimanche, ou le retour des fils prodigues. Une petite ville de la province russe, vers1870. Après quatre ans d’absence, Nikolaï Stavroguine revient au pays. Il est le fils de Varvara Pé-trovrna Stavroguina, riche veuve, et l’ancien élève de Stépane Trofimovitch Verkhovenski, intel-lectuel désargenté. Une rumeur sulfureuse le précède – que s’est-il passé entre lui et la jeune Daria,pendant un récent voyage en Suisse ?... Varvara a un plan : pour rétablir la réputation de son fils, elleva l’unir à Liza, la fille de sa chère amie Prascovia, tout en mariant Daria à Stépane, son protégé. Pourdes raisons financières, Stépane est contraint d’accepter.

Survient Maria Lébiadkina, une pauvre femme à moitié folle. Elle veut dire bonjour à Varvara. Pour-quoi ? Son frère, le capitaine Ignate Lébiadkine, qui la suit de près, tient des propos confus. EntreDaria. Elle confirme avoir versé 300 roubles au capitaine de la part de Nikolaï... serait-ce pour acheterson silence ? Des lettres anonymes ont circulé, dénonçant une sombre affaire... Varvara veut en avoirle cœur net. Nikolaï, de retour, nie être l’époux de Maria. Le fils de Stépane, Piotr Verkhovenski, quivient lui-même de revenir au pays, confirme cette déclaration. Tout rentrerait dans l’ordre, si Piotr netirait de son veston une lettre où son père Stépane lui avoue ses sentiments réels à l’égard du mariageavec Daria... Scandale. Varvara est furieuse. Soudain, Ivan Chatov, le frère de Daria, fait irruption etgifle Nikolaï Stavroguine.

Tentatives et tentations, ou la nuit de Stavroguine. Huit jours plus tard, Nikolaï reçoit la visite dePiotr Verkhovenski. Celui-ci, qui joue un rôle politique trouble, veut lui demander un service enéchange de son soutien lors du fameux dimanche. Stavroguine refuse et déclare qu’il va publiquementreconnaître avoir épousé Maria la Boiteuse. Dans ce cas, lui répond Piotr, il aura besoin des servicesde Fédka le bagnard pour éliminer les obstacles à son bonheur… Piotr Verkhovenski laisse égalemententendre que Chatov n’en a plus pour longtemps à vivre.Nikolaï va demander à Kirillova d’être son témoin dans un duel éventuel avec Gaganov fils. Nous ap-prenons alors que Kirillova a décidé, deux ans plus tôt, de se suicider. Quand ? Cela dépendra d’unedécision de Piotr, car Kirillova consent à ce que son suicide ait une utilité politique. Nikolaï se rendensuite chez Chatov. Explication sur les motifs réels de la gifle : elle ne s’explique pas par une vieilleliaison entre Stavroguine et la femme de Chatov. Ce dernier rappelle à Stavroguine ses convictionspassées. Nikolaï tente de le prévenir que ses jours sont en danger et lui demande de veiller sur Marias’il devait lui arriver quelque chose. Chatov conseille à son ancien mentor d’aller consulter l’évêqueTikhone.

Stavroguine rencontre Fédka le bagnard et repousse ses offres de service. Chez les Lébiadkine, Nikolaïannonce sa décision de publier le mariage. Le capitaine Lébiadkine se sent trahi. Nikolaï propose àMaria de partir ensemble en Suisse. Elle ne reconnaît pas en lui le « Prince » qu’elle attend, le traited’imposteur. Nouvelle rencontre avec Fédka. Stavroguine lui donne de l’argent, que le bagnard prendsans doute pour un acompte… Le lendemain, duel dans la forêt avec Gaganov fils. Stavroguine neparvient pas à se faire tuer.Daria rend visite à Stavroguine, se jette sur lui. Il veut rompre, la repousse. Chez Tikhone, Stavroguineparle du démon qui l’accompagne et qu’il voit « comme je vous vois », puis lit une confession qu’ilcompte publier. La réaction de l’évêque Tikhone n’est pas celle qu’il attend. Et l’homme de Dieu luiannonce qu’il n’a pas encore commis un crime encore pire que tous les autres, mais qu’il en est terri-blement proche…

Les Démons, deuxième partieRuptures et chaos. Le groupuscule de Piotr se réunit. Chigaliova veut présenter son gros ouvrage :un projet politique qui garantira le bonheur de l’humanité. Piotr pousse les membres à passer à l'actionet accuse Chatov d'être un espion. Restés seuls, Stavroguine et Piotr se querellent. Nicolaï repousseune nouvelle fois les offres de son admirateur. Stépane, quant à lui, s’est désolidarisé de la tournureradicale des positions du groupe. Tandis que Stavroguine rend public son mariage avec la Boiteuse,le désordre se répand dans la ville. Des émeutes et des incendies éclatent. C'est la nuit. Stépane erredans l'incendie, égaré… Stavroguine et Liza ont fait l'amour. Il lui propose de partir ensemble ; elle re-fuse. Piotr surgit, apprend à Stavroguine que Fédka, à la faveur des troubles, a tué Lébiadkine et laBoiteuse. Liza, croyant comprendre ce qui s’est produit, prend la fuite.

Une naissance, plusieurs morts. Piotr a fini par convaincre cinq membres du groupuscule qu'il esttemps d'exécuter le traître Chatov. Or la femme de celui-ci, Maria Chatova, revient inopinément audomicile conjugal. Elle est sur le point d'accoucher du fils de Stavroguine... Ivan Chatov persuade Ki-rillova de jouer les sages-femmes. L'enfant naît. Bouleversé de joie, Chatov veut en être le père. Maisle piège de Piotr se referme sur lui, et il est assassiné de sang-froid. Piotr réclame ensuite à Kirillovala lettre promise. Kirillova, découvrant que la victime n'est autre que Chatov, s'en prend à l'assassin.Cependant, Piotr se fait expliquer la théorie de Kirillova, qui pose un rapport entre mort de Dieu, di-vinisation de l’Homme, et suicide comme expression de la liberté absolue. Cet exposé de son nihilismefanatique réveille ses convictions : Kirillova rédige le document demandé par Piotr, une lettre de re-vendication du meurtre de Chatov, puis se tire une balle dans la tête. Quant à Stavroguine, au combledu désespoir, il a écrit à Daria, pour l'inviter à repartir avec lui en Suisse. Mais à l’heure où elle prendconnaissance de la lettre, il s'est déjà pendu.