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BIMSA le avril 2011 - n° 113 18 © Burger/Phanie D ossier D ossier Des repères pour l’action : compte rendu d’un séminaire organisé par la MSA Auvergne. Démasquer le stress pour le prévenir : reportage dans la Sarthe sur une journée d’information. Développer la connaissance et la pluridisciplinarité.

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BIMSAle avril 2011 - n° 11318

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BIMSAlen° 113 - avril 2011 19

Pénibilité, productivité, isolement, relations profession-

nelles dégradées, perte du sens du travail, contraintes éco-

nomiques et administratives, incertitude face à

l’avenir… sont à l’origine du stress, du mal-

être et de la souffrance au travail qu’éprou-

vent nombre d’actifs. Tous les secteurs agri-

coles sont concernés par ces risques. Pour

les réduire, il faut dialoguer, échanger et

proposer un accompagnement adapté,

mais avant tout repérer les signaux d’alerte,

car ils sont souvent difficiles à identifier.

Au programme, pour la MSA, le développe-

ment des connaissances dans ce domaine et le

regroupement des compétences, y compris pour

prévenir les suicides chez les agriculteurs. H

DOSSIER

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

Les actifs

agricoles

fortement

exposés

En parleret agir

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BIMSAle avril 2011 - n° 11320

Les risques psychosociaux (RPS)envahissent le monde du travail et lemilieu agricole n’en est évidemment

pas exempté. La MSA Auvergne a organisé un séminaire sur le thème

et rassemblé plusieurs acteurs. Pour fixer quelques idées.

gés et cette question des projets s’avèreextrêmement perturbante car, à chaque fois,les repères individuels et collectifs en sor-tent bouleversés. Pour Martine Andrieu, direc-teur adjoint à la MSA Auvergne, « le mondeagricole n’est pas épargné par ces transfor-

Des repèrespour l’action

N on ! Les risques psychosociaux(RPS) en entreprises ne datent pasdes années 2007/2010, quand lavague des suicides chez Renault ou

à France Telecom a fait la « une» des jour-naux et alimenté le débat public. Beaucoup,parmi les spécialistes de l’entreprise en France,pointent leur apparition trente ans plus tôt,dès les années 1980, avec l'émergence de nou-velles organisations aboutissant à une den-sification, une intensification du travail, exi-geant d’aller toujours plus vite dans uncontexte toujours plus contraint et chan-geant. De plus en plus de projets sont enga-

Pour faire face aux risquespsychosociaux, la France meten œuvre depuis dix ans dif-férents types d’actions :� Sur le plan juridique :l’obligation pour l’employeurd’évaluer les risques dansson entreprise depuis 2001;l’affirmation de sa respon-sabilité concernant la santéphysique et mentale de sessalariés et la prévention duharcèlement moral au travail(loi de modernisation socialedu 17 janvier 2002).� Sur le plan social: la signa-ture de plusieurs accordsnationaux interprofession-nels sur le stress, le harcè-

lement moral, les violencesau travail ; des rapports etdes études sur la préventiondes RPS; le Plan de santé autravail 2 en 2010.Au niveau agricole, la priseen compte des RPS et lamise en œuvre d’une dé -marche de prévention poury faire face ont été forma-lisées par l’accord sur lesconditions de travail, signépar les partenaires sociauxagricoles, le 23 décembre2008.

Depuis plus de dix ans, laMSA mène des travaux pourprévenir les RPS :

� Réalisation d’un proto-cole de prise en charge devictimes de violences au tra-vail (Pecvat).� Élaboration d’une approcheméthodologique sur les RPSà destination des médecinsdu travail et des conseillersen prévention (1re étape duprojet Satis’action).� Nombreuses actions localesmenées par les équipes SSTde la MSA.� Définition d’un axe dedéveloppement nationalprioritaire sur les RPS dansle plan santé-sécurité au tra-vail (PSST) de la MSA 2011-2015.

Une approche plurielle

Martine Andrieu, directeur adjoint à la MSA Auvergne.

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BIMSAlen° 113 - avril 2011 21

mations liées à la disparition de nombreuxrepères, la recherche de la performance àtout prix, la diminution de la coopération ausein des équipes, au développement de nou-velles formes de management et d’organi-sation, sans parler des incertitudes face àl’avenir. Les acteurs agricoles se disent mêmefortement exposés aux risques psycho-sociaux et la moitié des salariés considèrenty être soumis (enquête Sumer 2003 (1)), tan-dis que le risque de suicide s’avère trois foisplus élevé chez les exploitants que chez lescadres (étude Cosmop de l’InVS 2010 (1)). »Rien d’étonnant donc à ce que le plan santé-sécurité au travail (PSST) de la MSA 2011-2015fasse des RPS un de ses axes de développe-ment national prioritaire. Et rien de surpre-nant non plus à ce qu’un séminaire ait étéconsacré à la question, le 18 mars, à la Maisondu bois et de la forêt de Lempdes, près deClermont-Ferrand, à l’initiative de la MSAAuvergne. Il a réuni, autour des médecinsdu travail et des conseillers en préventiondes quatre départements de la caisse, desdirigeants d’entreprise, des responsablesdes ressources humaines et desmembres de CHSCT (Comité d'hy-giène, de sécurité et des condi-tions de travail). Au fil de la jour-née, des exposés furent conduitspar plusieurs spécialistes, ponc-tués de tables rondes et d’atelierspour, sinon repartir avec des solu-tions toutes faites – si nous avionsréponse à tout, ça se saurait déjà –du moins se séparer avec quelquesrepères en tête et une petite idéede par où aborder la question. « Ily a peu, constate Stéphanie Rousset,directeur pour l’Auvergne de l’Agencerégionale pour l’amélioration desconditions de travail (Aract), invi-tée en tant que conférencière, iln’était pas rare de rencontrer des

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situations de déni en entreprise, comme si,allons donc, un petit peu de stress ne pou-vait pas faire grand mal… Aujourd’hui, laréalité du travail rend certaines situationstrès sensibles et le réseau Anact (national)relève une explosion des demandes, passéesde 30 en 2005 à 430 en 2009 avec, parmi

Trouver des indicateurs en objectivant les signes des RPS, c’esttrès important pour dépasser une opinion individuelle et acterd’un réel problème collectif, d’une situation difficile, et établir un suivi dans le temps.Quatre familles d’indicateurs se dégagent :� SST : accidents du travail (fréquence, gravité, durée des arrêts),TMS, violence entre salariés, agressions, suicides…� RH: évolutions du personnel (départs, mutations, licenciements),postes non pourvus, promotions refusées, absentéisme…� Fonctionnement de l’entreprise : retours clients, retards de livraison, signes de dégradation de la qualité…� Relations sociales : incidents entre salariés, actes de violence,conflits collectifs, nombre de tracts syndicaux…Mais attention, il convient de ne pas brûler toute son énergie à bâtir des indicateurs, la finalité étant de prévenir les RPS, endéveloppant des organisations du travail qui prennent en compteces indicateurs, au même titre que les indicateurs économiques,par exemple.

Quatre familles d’indicateurs

Stéphanie Rousset, directeur pour l’Auvergne de l’Agence régionale pour l’amélioration

des conditions de travail (Aract).

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les secteurs les plus concernés, ceux des ser-vices et les métiers exposant à des relationsavec des publics, comme dans la distribu-tion et le commerce. Ce sont plutôt les grossesstructures qui nous sollicitent, le plus sou-vent à chaud – comment faire pour intro-duire les RPS dans le document unique (DU)?,par exemple. Elles sont en demande d’ac-compagnement, de formation, d’outillagetechnique et d’appui à la négociation avec lespartenaires sociaux. »Aujourd’hui, on constate que les acteursimpliqués ne sont pas seulement les profes-sionnels de la santé au travail (médecins dutravail, préventeurs, membres du CHSCT),mais de plus en plus souvent les directions desRessources humaines, les services de gestiondu personnel et l’encadrement. Comme si lethème des RPS prenait, en entreprise, une

(1) L'enquête Sumer décrit les contraintesorganisationnelles et les expositionsprofessionnelles de type physique,biologique ou chimique,auxquelles sont soumis les salariés.L’étude Cosmop analysela mortalité et lescauses de décès parsecteur d’activité.(2) Syndromed'épuisementprofessionnel, résultant d'un stress.

dimension plus transverse, liée à la qualitédu travail, la conduite du changement surfond de dialogue social et dépassait la seulequestion de la santé au travail.

S'adapter en permanenceSelon une récente enquête diligentée parl’Aract, pour 42 % des personnes interro-gées, l’organisation du travail, et notammentle fait de devoir mener de front différentestâches, s’avèrerait la principale cause desRPS. Suivraient la question des changementset l’obligation de devoir s’adapter en per-manence, puis celle de la satisfaction desexigences personnelles et de la conscience pro-fessionnelle, enfin la question de ses rela-tions avec la hiérarchie ou ses collègues. «Ons’aperçoit là, reprend Stéphanie Rousset, quela définition des RPS est complexe, toutcomme l’individu et le travail le sont : stress,souffrance, harcèlement, énervement, usure,burn out (2), mal-être, isolement, surchargede travail… tous ces mots font partie dusujet. Pour s’essayer à une définition, un étatde stress surviendrait lorsqu’il y a déséquilibreentre la perception qu’une personne a descontraintes que lui impose son environne-ment et la perception qu’elle a de ses propresressources pour y faire face. On voit quecette situation renvoie à l’individu mais col-lectivement, dans le monde du travail. »

Les consultants extérieurs, souvent appe-lés en appui, relèvent des demandes le plussouvent impulsées par les conseillers en pré-vention, les médecins du travail oul’Inspection du travail. Parmi les originesfréquemment rencontrées :� l’obligation légale de prévenir les RPS ;� la volonté délibérée de travailler la pré-vention des RPS, même en l’absence d’in-dicateurs préoccupants ;� l’absentéisme, les conflits, le harcèle-ment, les tensions interpersonnelles, ladémobilisation, le suicide, les comporte-ments insupportables… ;� les difficultés pour le manager de trou-ver l’adéquation homme/poste… ;� le maintien dans l’emploi de personneshandicapées ;� les projets de conception architecturaleou organisationnelle.Source : Michel Mérit Consultants.

L’origine des demandes

Les groupes de travail« Encadrants », « Dirigeants »

et « Comité d'hygiène, desécurité et des conditons

des travail » étaient animéspar André Peyronnet,

Philippe Babut et GérardDautel, conseillers

en prévention à la MSAAuvergne.

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Plusieurs pensées parasites, dites«empêcheurs de penser», sontà exclure et il ne faut surtoutpas, dans une démarche deprévention des RPS:� raisonner d’emblée en termesde solutions, sans prendre letemps d’identifier le problème;� considérer toute réflexionsur l’organisation commeune perte de temps ;� s’intéresser uniquementaux comportements visibles ;� penser qu’on ne peut pastravailler ensemble avec despersonnalités différentes ;� baisser les bras devant lamondialisation, les donnéesmacro-économiques, lesdifficultés de la concurrence ;� importer des solutions

préfabriquées ailleurs ;� raisonner prévention ourisque d’atteinte à la santé,sans aborder les liens avec letravail, l’organisation, lesprocédures ;� chercher «l’hommemoyen» alors que chaquepersonne est différente etimposer des normes sans tenircompte de la réalité du travail;� considérer les TMS et lesRPS comme relevant d’une« dosimétrie » (les doses detoxiques sont mesurables,pour la douleur humaine,c’est plus compliqué…) ;� chercher à comprendreune situation de travail enallant seulement consulterles fiches de postes (le travail

théorique ne suffit pas pourcomprendre le travail) ;� juger à partir des seulscomportements («c’est unvéritable harceleur»), sanschercher à en comprendre lesraisons, bonnes ou mauvaises.

À l’inverse, mieux vaut à tout prix:�considérer que chaqueconduite humaine a un sens ;�croiser différents regards,s’asseoir autour d’une mêmetable et prendre en compteles différents points de vue ;� comprendre l’avis d’une

personne plus que prendreson avis ;� inventer des marges demanœuvre, des possibilitésde régulation pour tenircompte de la variabilité ;� connaître le travail avantde vouloir le transformer ;� séparer le temps de laréflexion de celui de ladécision;� permettre aux personnesconcernées par le projet dedevenir acteur ;� laisser du temps au tempspour que s’élabore lapensée…

Faire et ne pas faire

Pour Damien Mérit, consultant en relation« hommes-travail », qui fut également encharge d’un exposé, «chaque individu au tra-vail, pris dans sa globalité, réunit quatre typesde composantes : les « individuelles objec-tives » (son patrimoine physique et intellec-tuel), les «mécaniques du travail » (liées auxpostures, travailler assis, par exemple, ou la répé-titivité gestuelle), les « technico organisation-nelles» (les contraintes de temps, les règles sani-taires, l’utilisation de produits phytosanitaires…)et les « individuelles subjectives» (relatives ausens du travail, à l’éthique personnelle). Cesquatre composantes, en interagissant entre elles,

vont, in fine, faire basculer le rapport au tra-vail plutôt du côté plaisir ou du côté souf-france. C’est cette alchimie qui va se jouer àla fois individuellement et collectivement».

Des facteurs de tension« Il est important d’objectiver les signes destroubles psychosociaux, insiste StéphanieRousset, d’aller au-delà d’éventuelles alertesd’opinions (ça ne va plus dans notre service,il y en a marre), pour plus précisément “tra-vailler en prévention”, passer de l’individuelau collectif et cerner par où commencer,dans l’entreprise en général ou plus locale-ment, dans tel service ou tel atelier. Jamaisun seul et unique indicateur ne sera pertinentet il convient d’en croiser plusieurs, voiremême d’en construire des spécifiques.«C’est seulement après cet état des lieux àbase d’indicateurs, qu’on pourra véritablementaborder la démarche de diagnostic propre-ment dit, en cherchant les facteurs de ten-sion et de contraintes, et les ressources, l’idéeétant d’aboutir à un diagnostic partagé. D’oùl’importance de travailler ensemble, dès ledépart, pour construire collectivement desrégulations, trouver des solutions, proposerdes pistes et bâtir un plan d’action.» Sans, aufinal, oublier d’agir sur les questions du chan-gement, des évolutions, de l’organisation,des RH, des attentes personnelles et des rela-tions, du management et du dialogue social…Complexe, qui a dit complexe? �

Bernard Gazé

Pour Damien Mérit, du cabinet Michel Mérit Consultants, «tra-vailler la pâte humaine et le lien hommes/travail ne repose pas quesur le bon sens, mais nécessite un minimum de repères et deconnaissances».

© Bernard Gazé

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cement, dont 75% d’élus MSA. Au pro-gramme de la journée : du théâtre interactifle matin et le témoignage de deux directricesd’entreprise de l’Orne et de la Sarthe, quiont entrepris de diminuer le stress de leurssalariés, l’après-midi.Anne-Marie Collet, première vice-présidentede la MSA, et Brigitte Fourmon, présidentedu comité de protection sociale des non sala-riés, ont rappelé que « le stress est un risqueprésent dans nos campagnes » et que « leconseil d’administration souhaite mettre enœuvre tous les moyens dont il dispose pouraméliorer la santé et la sécurité de ses res-sortissants, qu’ils soient salariés ou non sala-riés ». Anne-Marie Collet a présenté les dif-férentes actions que l’institution mène enleur faveur pour les aider à faire face austress : « La MSA aide ses ressortissants àbénéficier de leurs droits sociaux. Elle répondà des urgences (échelonnement de la detteen cas de difficulté à régler les cotisations,remise des majorations de retard, prise encharge des cotisations…). Elle agit sur ladétresse psychologique. Elle accompagne

La MSA Mayenne-Orne-Sarthe a organisé le 15 marsà Sillé-le-Guillaume, dans la Sarthe, une journéed’information sur le stress autravail. Un thème d’actualitéqui a attiré 300 personnes.Reportage.

Démasquer le stress

L e taux d’absentéisme augmente? Lessalariés se plaignent d’être fatigués?Les équipes sont démotivées ? Et sic’était lié au stress, l’un des princi-

paux problèmes de santé au travail ? Un sala-rié européen sur cinq déclare souffrir detroubles liés au stress au travail. Ce dernierentraîne de la souffrance et a des répercus-sions néfastes sur la santé. Il représente éga-lement un coût pour la société et les entre-prises. Depuis plusieurs années le phénomènes’est amplifié et n’épargne plus aucun sec-teur d’activité, y compris l’agriculture. C’estpourquoi la MSA Mayenne-Orne-Sarthe achoisi de consacrer la journée santé-sécuritéau travail (SST) 2011 au stress. Pour le démas-quer et le prévenir.

Aider à faire faceCette 5e journée SST (1), moment fort de l’an-née, s’est déroulée le 15 mars à Sillé-le-Guillaume, dans la Sarthe, à trente kilomètresau nord-ouest du Mans. «Ont été conviésles élus MSA des trois départements, lesdirecteurs d’entreprises (coopératives lai-tières, coopératives d’approvisionnement,abattoirs, inséminateurs…), des comités d’hy-giène, de sécurité et des conditions de tra-vail (CHSCT), des animateurs sécurité et lesdirecteurs d’établissements d’enseignementagricole (lycées agricoles et Maisons fami-liales rurales), ainsi que la Carsat et l’Inspectiondu travail », précise Christian Cruçon, res-ponsable de la Prévention des risques pro-fessionnels (PRP). Au total, 300 personnesintéressées par ce thème ont fait le dépla-

La troupe de théâtre « Les Baladins», de Saint-Berthevin, en Mayenne, a créé et joué trois saynètes présentant des situations de stress rencontrées surune exploitation agricole �, une entreprise commerciale � et un lieu d'accueil du public �.

(1) Les risques chimiques, leszoonoses, les troublesmusculo-squelettiques et lerisque routier ont été lesthèmes des journées SSTprécédentes. Elles sontorganisées par le servicesanté-sécurité au travail.

pour le prévenir

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cesse s’adapter à des consignesnouvelles, des contraintes, des

exigences. Les conditions detravail ont changé. Et nousn’avons pas tous le même

niveau de résistance au stress ». C’est quand ildevient chronique, c’est-à-dire qu’il s’accumulejour après jour, qu’il devient problématique etqu’il y a risque d’épuisement.Même s’il est «subjectif, pas mesurable et pas quan-tifiable», ses effets sur la santé sont bien réels. Alors,comment repérer une personne de son entourageayant du mal à y faire face? De nombreux signeset symptômes existent, qui l’indiquent: des signesphysiques et physiologiques (tension artérielle,migraines, douleurs, troubles du som-meil, maladies cardiovasculaires, troublesmusculo-squelettiques…), des signespsychologiques (fatigue, ennui, sen-sibilité accrue, crises de larmes, tris-tesse, angoisse, mal-être, anxiété,dépression…) et des signes liés auxcomportements (agressivité, pertur-bation de la concentration, difficultésà prendre des initiatives ou des déci-sions, troubles alimentaires, repli sursoi, difficulté à coopérer, changement dans lesrelations familiales…). À plus long terme, lestress peut avoir des répercussions sur la santéen général.«Pour être bien au travail, détaillent les inter-venants, il faut prendre en compte les cinqpiliers suivants : l’anticipation (l’organisationdu travail…) ; la régulation (des grosses jour-nées, c’est possible, mais ponctuellement; pasd’urgence en permanence; après un ‘‘coup decollier’’, il faut des moments de respiration) ; lareconnaissance (elle fait partie des besoins

Bruno Michel et Damien Mérit, du cabinet Michel Mérit Consultants,

d'Avrillé, dans le Maine-et-Loire.

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ses adhérents en difficulté à sortir de la crise(point sur les compétences en vue d’unereconversion ; aide au choix à faire en fonc-tion de la viabilité de l’exploitation ; prépa-ration progressive du passage à la retraite).»

Des effets sur la santéLes sources du stress dans le milieu du travailsont nombreuses (se reporter à l’encadrépage 26). Pour le prévenir, il faut commencerpar le repérer et ce, à travers des situationsvécues et concrètes. Alors, place au spectacle!Quoi de mieux qu’une représentation théâ-trale – spécialement conçue pour cette journée– pour mettre en scène le stress ? Trois say-nètes, de dix à quinze minutes chacune, pré-sentent différentes situations de stress ren-contrées sur une exploitation agricole, uneentreprise commerciale et un lieu d’accueil dupublic. Elles sont jouées par neuf comédiens dela troupe de théâtre « Les Baladins », de Saint-Berthevin, en Mayenne. Elles ont été écritesavec humour pour interpeller le public et enga-ger ensuite le débat avec la salle. Comme leremarque une spectatrice, «c’est un condensé,mais c’est proche de la réalité».Pour favoriser l’interactivité avec la salle, la MSAa fait appel à deux intervenants extérieurs, BrunoMichel et Damien Mérit, du cabinet Michel MéritConsultants, d'Avrillé, dans le Maine-et-Loire.Chaque saynète donne lieu à une analyse de lasituation, des explications sur le stress et deséchanges avec le public qui réagit et s’interroge.«Souvent, ce n’est pas le travail en soi qui eststressant, précisent les intervenants, mais l’envi-ronnement (l’incertitude des revenus, les aléasclimatiques, la précarité…). De plus, il faut sans

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Témoignages

fondamentaux de l’être humain;elle peut être financière, maispas uniquement) ; le sens dutravail ; la coopération et laconfiance. Mais ces cinq piliersne peuvent fonctionner qu’àla condition de les mettre endébat dans l’entreprise. Il n’ya pas de solution miracle,préviennent-ils. C’est tropcomplexe et il y a beaucoupde paramètres qui entrenten jeu. Il faut en discuterensem ble, pour trouver un compro-mis. Le point de vue de chacun est à écouteret à prendre en compte» (voir ci-dessous letémoignage de Claudie Davoine).D’après le Code du travail, l’employeur a l’obli-gation d’assurer la sécurité et de protéger lasanté physique et mentale de ses salariés. Pourcela, il doit prendre des mesures de préventionqui se situent à trois niveaux. La prévention ter-tiaire consiste à détecter et à prendre en chargemédicalement et/ou psychologiquement les

personnes ensouffrance. Laprévention secondaire vise à aider à gérer lestress et à réduire ses conséquences sur les per-sonnes. «Elle donne des outils (formations degestion du stress, de gestion du temps…), afinde renforcer la résistance au stress. Mais cesméthodes ne s’attaquent pas aux problèmes.La prévention secondaire ne fait que repousser

Les facteurs à l’origine des risques psychosociauxpeuvent être analysés selon six dimensions : � les exigences du travail : la quantité de travaildemandée, la pression temporelle au travail (devoirtravailler vite), la complexité du travail (penser à tropde choses à la fois) et les difficultés de concilier vieprofessionnelle et vie familiale ;� les exigences émotionnelles : les tensions avec lepublic, la confrontation à la souffrance des autres,devoir cacher ses émotions, la peur d’un accidentmatériel, d’une agression physique ou d’une violencemorale (harcèlement, discrimination…) ;� le manque d’autonomie et de marges de manœuvre : lamonotonie ou l’ennui excessifs, les gestes ou opérationsrépétitifs, ne pas employer pleinement ses compétences,ne pas apprendre des choses nouvelles, ne pas pouvoirdonner son avis ou exprimer ses attentes…;� le manque de soutien social et de reconnaissance autravail : manque de soutien des collègues et de lahiérarchie ; agression, isolement, mépris ; travail pasreconnu à sa juste valeur, sentiment d’inutilité ; manquede clarté, ordres ou indications contradictoires ;� les conflits de valeur : les exigences du travail endésaccord avec les valeurs personnelles ouprofessionnelles, ne pas avoir les moyens de faire untravail de qualité… ;� l’insécurité de l’emploi et du travail : emploi à duréelimitée, restructuration d’entreprise, récente récession,peur de perdre son emploi, devoir changer dequalification ou de métier dans les années à venir…

Source : Dares Analyses – décembre 2010, n°81.

À retenir

Des moyens de préventionexistent pour lutter contre le stressau travail. Deux responsables ont expliqué quelles améliorationsconcrètes ont été apportées dans leur entreprise.

S ophie Fontaine est directrice de l’établissementInzo, filiale d’Union Invivo, à Argentan, dansl’Orne. Ce site de production d’aliments pouranimaux emploie 61 salariés. «En 2009, le

management était devenu compliqué. Le climat socialétait tendu, avec des grèves, raconte-t-elle. Il y avait un

manque de visibilité dans le groupe et de com-munication au sein de l’entreprise. Les salariésne se sentaient pas compris. À ce stade, deuxréactions étaient possibles: soit faire l’autrucheavec le risque d’aller au ‘‘clash’’, soit trouverune solution.» Cette initiative a abouti à lamise en place de « Cap 2012. Des profes-sionnels reconnus au service de clients satisfaits».«Nous avons mis à plat toutes les problé-matiques, avec l’aide d’un intervenant exté-

rieur. Nous nous sommes demandé commentune entreprise contribue à l’épanouissementdes salariés. Pour y répondre, nous avons uti-

Sophie Fontaine, directricede l’établissement Inzo,filiale d’Union Invivo, à Argentan, dans l'Orne.

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BIMSAle 27BIMSAle 27n° 113 - avril 2011

Risques psychosociaux : en parler et agir

DOSSIER

à l’appui

le seuil de tolérance»: ses effets, bien que ponc-tuellement bénéfiques, ne se maintiennent pasdans la durée. «La prévention primaire consisteà combattre le risque à la source. Elle vise àréduire, mieux, à éliminer, les différents fac-teurs de stress dans l’organisation ». Cettedémarche collective est la plus efficace, tantdu point de vue de la santé des salariés que decelle de l’entreprise. Pour le cabinet MichelMérit Consultants, il est fondamental que l'en-treprise y voit clair sur les différents niveaux deprévention, sur ce qu'elle peut (ou veut) enattendre en termes d'objectifs visés, puis surles moyens et démarches à mettre en œuvre.Ainsi, la prévention primaire suppose une volontéforte des directions, pour accepter que les dif-férents thèmes du travail (organisation, technique,RH, management...) puissent être mis endébat, afin de prendre en compte le fonc-tionnement humain au travail et les exigenceset contraintes des entreprises (business, pro-ductivité, qualité, réglementation...), sansoublier que les décisions finales appartien-nent au chef d'entreprise ! �

Anne Pichot de la Marandais

Anne-Marie Collet, premièrevice-présidente de la MSAMayenne-Orne-Sarthe.« Les situations de crise peuvententraîner des dégâts psycho-logiques qu’il convient de ne passous-estimer. C’est la raison pourlaquelle la MSA Mayenne-Orne-Sarthe développe des actions dontl’objectif est de prévenir des situa-tions de stress, de dépression,voire de suicide ». Anne-MarieCollet les cite :� Les formations sur le stress autravail permettent de repérer lesrisques psychosociaux et aidentles adhérents à améliorer l’orga-nisation, les conditions de travailet le dialogue dans les entreprises.� Les réunions d’information can-tonales sensibilisent les partici-pants aux risques que sont le mal-être, la dépression et le suicide.� Pour aider les adhérents à sur-

monter une pé rio -de critique, uneécoute et un sou-tien psychologiquepersonnalisé peu-vent être appor-tés par un psycho -

logue expérimenté.� Afin de faire face à la dégra-dation des revenus, des mesuresponctuelles ont été prises en 2010:assouplissement des conditionsd’utilisation des bons vacances etdes tickets loisirs ; revalorisationdes prestations d’action sociale, del’aide à la rentrée scolaire et de l’al-location de poursuite d’études.� Deux séjours d’une semaine auvillage AVMA du Croisic ont béné-ficié à des salariés et des agricul-teurs en difficulté (relatés dans LeBimsa de septembre 2010 :Premiers départs : des vacances,après tout !).

«Ne pas sous-estimer les dégâts psychologiques»

lisé la Pyramide de Maslow (1) qui indique quepour qu’une personne s’épanouisse, différentsniveaux de besoins doivent être satisfaits. Etnous l’avons appliquée à l’entreprise. Nousavons obtenu des résultats. Le personnel s’estimpliqué dans des actions correctives et pré-ventives, notamment par rapport au bruit. Lesactions de prévention avec l’équipe de la main-tenance ont augmenté. Le management estdevenu plus efficace. La dynamique d’équipes’est améliorée. Les revendications ont dimi-nué. La productivité a augmenté. Comme quoil’augmentation du bien-être peut aller de pair avecl’augmentation de la productivité ! Aujourd’hui, nosclients nous font confiance. Et nous sommes dans unedynamique d’embauche. »À l’origine du projet, Sophie Fontaine a cherché àconjuguer l’épanouissement de l’homme au travailet la pérennité de son entreprise. Pour cela, indique-t-elle, « il faut croire en la capacité des gens, être àleur écoute, repérer les signes avant-coureurs annon-ciateurs de stress, avoir la volonté de changer, relan-cer la dynamique, tester la méthode qui convient lemieux ». Elle reconnaît que « tout n’est pas résolu,mais on y travaille. Nous sommes précurseurs dans legroupe. Nous allons partager notre démarche avec desentreprises du groupe confrontées au mal-être deleurs salariés. »

(1) La pyramide de Maslowest une classificationhiérarchique des besoinshumains. Le besoin des'accomplir est, selon Maslow,le sommet des aspirations. Il distingue quatre autrescatégories de besoins :physiologiques, de sécurité,d’appartenance et d’estime.

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Claudie Davoine, de l’EARL Davoine, à Yvré-le-Polin, dans la Sarthe, est arboricultrice. Ses quinzehectares de pommiers produisent 1.500 tonnesde fruits par an, qui sont conditionnés et com-mercialisés (80% sur le marché français et 20%à l’exportation). L’organisation de producteursproduit des pommes de qualité, sous la marqueMylord. Elle emploie douze salariés équivalenttemps plein (soit entre 40 et 50 travailleurs occa-sionnels pour la cueillette, huit pour le calibrageet dix pour l’éclaircissage). « Une salariée nou-vellement embauchée souffrant de tendinite à

l’épaule, j’ai fait appel au service PRP de la MSA pourtrouver une solution, retrace Claudie Davoine. Il m’aconseillé de faire intervenir un cabinet extérieur, MichelMérit Consultants, qui a proposé une démarche de co-construction, associant les salariés, les encadrants et la direc-tion, et allant du diagnostic aux solutions. Il a analysél'organisation du travail et les différents postes, et a faitdes propositions d'aménagement de postes.» Cette ana-lyse a mis en évidence que la tendinite de la salariée étaitrévélatrice d'une situation de travail complexe et stressante.Au final, «le travail fait avec la MSA et la réflexion menéeavec tous les acteurs de l'entreprise ont permis de réduirele stress, d'améliorer les conditions de travail, de réduireles tensions inter-personnelles... Il y a eu des échanges avecles salariés. Je les ai entendus et j’ai rectifié le tir ». �

Anne Pichot de la Marandais

Claudie Davoine, de l’EARL Davoine, à Yvré-le-Polin, dans laSarthe, arboricultrice.

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BIMSAle avril 2011 - n° 11328

Associer les Pour lutter contre les risques

psychosociaux, des mesures viennentd’être annoncées : par la MSA, dans le cadre de son plan santé-sécurité

au travail 2010-2015, et par le ministre de l’Agriculture, pour prévenir

les suicides en agriculture. Le point.

elle s’articule autour de trois étapes. Il s’agit,en premier lieu, pour le médecin du travailet le conseiller en prévention, à l’occasiond’une sollicitation de l’entreprise ou lors d’unconstat de dysfonctionnement ou encored’une maladie professionnelle, d’échangerpour élaborer une première évaluation,conjointe, des risques psychosociaux. Lesrésultats de cette première évaluation doiventensuite être présentés à l’entreprise – c’estla deuxième étape – en les rapprochant desindicateurs qui, une fois croisés avec cesobservations, peuvent permettre de confir-mer le constat (plaintes recensées, arrêts detravail, maladies liées au stress, fréquencedes accidents du travail, addictions, conflitsouverts…). La troisième étape consiste évi-demment à proposer au dirigeant de l’en-treprise un accompagnement adapté à lasituation, pour lui-même, l’encadrement, lepersonnel : allant du simple suivi (visite, étudede postes, consultations médico-profession-nelles) à des formations, la création de groupesde travail, l’intervention de prestataires spé-cialisés, la mise en place d’indicateurs d’alerte…L’atout de la MSA, c’est la pluridisciplinarité,

L a prévention des risques psycho-sociaux figure parmi les priorités affi-chées dans le nouveau plan santé-sécurité au travail de la MSA, présenté

à la presse le 1er avril (voir pages 16 et 17).Mais son engagement dans ce domaine n’estpas une nouveauté. Outre les nombreusesactions menées localement pour aider leséquipes en charge de la santé au travail –médecins du travail et conseillers en pré-vention – à intervenir dans les entreprises, laMSA a validé une méthodologie d’accom-pagnement basée sur la pluridisciplinarité etla complémentarité des compétences. Explicitéedans le guide Satis’action, édité en 2010,

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BIMSAlen° 113 - avril 2011 29

Risques psychosociaux : en parler et agir

DOSSIER

© Luc Pérén

om/CCMSA

Imag

e(s)

compétencesle fait que médecins du travail et conseillersen prévention, mais aussi dans certains cas,travailleurs sociaux, services de médecinepréventive… puissent associer leurs compé-tences et leur expertise, pour assurer un suiviglobal en termes de santé, mais aussi deconditions et d’organisation du travail, etjouer ainsi de façon complémentaire sur lescauses et les conséquences individuelles et col-lectives des risques psychosociaux. Les actionscommunes sont donc appelées à se multiplierpour appréhender et prévenir ces risques.Au programme également du nouveau planSST, la poursuite des rencontres avec lesentreprises, le déploiement de l’informationet de la formation, le développement despartenariats et des études pour accroître laconnaissance des risques. Ces orientations sontdans la droite ligne des mesures annoncées,tout récemment, par Bruno Le Maire, ministrede l’Agriculture, de l’Alimentation, de laPêche, de la Ruralité et de l’Aménagementdu Territoire, concernant la prévention dusuicide chez les agriculteurs.

Des dispositifs d'écouteLe 31 mars 2011, dans le cadre d'une tableronde (1) organisée dans les locaux du journalOuest-France, à Rennes, le ministre a lancéce plan, estimant qu'il y avait en France «plusde 400 suicides en moyenne par an», soit «plusde un par jour » dans cette population. Il aconfié à la MSA le soin de le mettre en œuvre.Il comporte trois orientations majeures. Premieraxe de travail : justement, l’amélioration dela connaissance de la réalité du suicide dansle monde agricole, pour en dresser une typo-logie plus objective et plus précise, et pou-voir ainsi mieux cibler les actions de préven-tion. Le ministre a demandé à la MSA et àl’InVS (Institut de veille sanitaire) de consti-tuer un groupe de professionnels chargéd’établir des données fiables sur ce sujet, encroisant les statistiques administratives, déte-nues par la MSA, avec les certificats de décès,recensés par l'InVS. Ce groupe devrait remettreune première étude à la fin de l’année 2011.Les données ainsi obtenues pourront per-mettre d’apporter des réponses adaptéesaux besoins particuliers d’une région ou d’un

secteur professionnel, qui peuvent varier enfonction du contexte. Deuxième piste évoquée :la mise en place de dispositifs d'écoute pourles agriculteurs en situation de détresse, ceque plusieurs MSA ont déjà fait en s'ap-puyant notamment sur les réseaux d'aidesà distance spécialisés, comme SOS AmitiéFrance. Pour adapter ce service aux attenteset aux besoins particuliers des agriculteursen situation fragile, Bruno Le Maire a demandéque des guides d’échanges spécifiques soientrédigés par les équipes médico-sociales de laMSA. Ces scripts devraient être remis, dèsle mois de septembre prochain, à tout le per-sonnel des plateformes téléphoniques à dis-tance. Les agriculteurs en détresse pourrontêtre orientés vers la MSA qui prendra le relaispour apporter une réponse sur mesure àleurs problèmes. Troisième volet : le ministrea annoncé la création de cellules de préven-tion regroupant des médecins du travail, destravailleurs sociaux, des conseillers en pré-vention, des psychologues et des élus, danschaque caisse de la MSA, pour repérer lesagriculteurs en difficulté, ce qui se fait déjàdans certaines. Celles-ci seront chargées deprendre contact avec eux pour prévenir toutetentative de suicide et suivre ceux en ayant déjàcommis, afin d’éviter les récidives. Des mesuresqui viendront compléter toutes les actionsd’accompagnement et de prise en chargeproposées par les MSA pour aider les exploi-tants et les salariés agricoles en difficulté.�

Marie-Luce Gazé Desjardins

(1) Il participait aux débats sur la solitudedans le monde rural et agricole, organiséspar la Société de Saint-Vincent-de-Paul, àl’occasion d’une rencontre sur le thème de laGrande cause nationale 2011.

� Un dossier «Signald’alarme», regroupant plusieursarticles sur le mal-être et lesuicide des agriculteurs, dans lenuméro 111 de février 2011.

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