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BRASIER EUCHARISTIQUE Avril 2009, n 0 37/ 1,5 e 1 Avril 2009 N° 37 Brasier Eucharistique La revue des adorateurs « Quand l’heure fut venue, Jésus se mit à table, et les Apôtres avec lui » (Lc 22, 14). Jésus partage avec les douze son ultime repas, mais rien dans l’évangile ne signale la présence de sa mère. Faut-il supposer que Marie a tout de même participé à la Cène, dans un cercle plus large de convives, ou faut-il penser que Jésus n’a pas invité sa mère pour ce repas qu’il avait « ardemment désiré manger avant de souf- frir ! » (Lc 22, 15)? En fait, la présence de Marie à la première Eucharistie n’était pas indispensa- ble. Marie avait déjà commencé sa vie eucharis- tique, non pas le soir du jeudi saint, mais bien avant, lorsque l’ange Gabriel l’a visitée (cf.Lc 1, 26-38). Oui, l’an- nonciation est la première et plus belle messe de l’histoire ! Met- tons-nous à l’é- cole de Marie, la femme eucha- ristique, qui nous montre comment vivre les différentes étapes de la messe. L’ange salue Marie ainsi : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ». De même, le prêtre commence la messe par cette belle « salutation » : « La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la commu- nion de l’Esprit Saint soit avec vous. » Que cette salutation du prêtre est plus appropriée qu’un simple « bonjour »! Au début de la messe, c’est Jésus lui-même qui par la voix du prêtre, salue l’Église, sa propre Épouse. La salutation de l’ange provoque chez Marie un trouble profond. « Kaïré » fait partie du vocabulaire révérencieux. Saint Alphonse de Li- guori disait : « Ce trouble n’est causé que par son humilité en entendant des louanges si contraires à l’opinion défavorable qu’elle avait d’elle-même ». À chaque messe, la salutation de Jésus par le prêtre devrait bien nous trou- bler ! Si la Vierge Marie se considère indigne des éloges de l’ange, combien plus les fidèles pécheurs que nous sommes devrions être- troubler ! L’Église épouse s’écrie : « Sei- gneur prends pitié ». C’est la liturgie péniten- tielle. Nous de- mandons le se- cours de la grâce du Seigneur, car nous sommes indigne des mys tères auxquels nous allons participer. Nous recevons alors le pardon des péchés véniels et la charité qui est notre meilleur rempart contre le mal et les ten- tations. Dans la joie de nous savoir pardonnés, nous chantons le Gloria, le chant des anges qui s’émerveillent devant la bonté de Dieu notre Père. Vient ensuite la liturgie de la Parole. L’ange Gabriel est le messager de la Bonne Nouvelle. Marie écoute religieusement la Parole avant d’y consentir de tout son être. Elle est la fille de Sion, le Trône de la Sa- gesse. Marie connaît le premier com- mandement : « Écoute Israël ». De La plus belle des messes Mgr Bouchex: Prier devant le Saint-Sacrement p. 3, 4, 5 P. Daniel Ange: Les martyrs eucharistiques p. 6, 7, 8, 9 Message à Françoise; Oraison-Adoration p. 10 Adoration à Metz p.11 © Bradi Barth ami37:Mise en page 1 09/12/2010 10:09 Page 1

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BRASIEREUCHARISTIQUE

Avril 2009, n0 37/ 1,5 e

1 Avril 2009 N° 37Brasier Eucharistique

LLaa rreevvuuee ddeess aaddoorraatteeuurrss

« Quand l’heure fut venue, Jésus se mità table, et les Apôtres avec lui » (Lc 22, 14).Jésus partage avec les douze son ultime repas,mais rien dans l’évangile ne signale la présencede sa mère. Faut-il supposer que Marie a toutde même participé à la Cène, dans un cercleplus large de convives, ou faut-il penser queJésus n’a pas invité sa mère pour ce repas qu’ilavait « ardemment désiré manger avant de souf-frir ! » (Lc 22, 15)? En fait, la présence de Marieà la première Eucharistie n’était pas indispensa-ble. Marie avaitdéjà commencésa vie eucharis-tique, non pas lesoir du jeudisaint, mais bienavant, lorsquel’ange Gabriel l’avisitée (cf.Lc 1,26-38). Oui, l’an-nonciation est lapremière et plusbelle messe del’histoire ! Met-tons-nous à l’é-cole de Marie,la femme eucha-ristique, qui nousmontre commentvivre les différentes étapes de la messe.

L’ange salue Marie ainsi : « Réjouis-toi,comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ». Demême, le prêtre commence la messe par cettebelle « salutation » : « La grâce de Jésus notreSeigneur, l’amour de Dieu le Père et la commu-nion de l’Esprit Saint soit avec vous. » Que cettesalutation du prêtre est plus appropriée qu’unsimple « bonjour »! Au début de la messe, c’est

Jésus lui-même qui par la voix du prêtre, saluel’Église, sa propre Épouse.

La salutation de l’ange provoque chezMarie un trouble profond. « Kaïré » fait partie duvocabulaire révérencieux. Saint Alphonse de Li-guori disait : « Ce trouble n’est causé que parson humilité en entendant des louanges sicontraires à l’opinion défavorable qu’elle avaitd’elle-même ». À chaque messe, la salutationde Jésus par le prêtre devrait bien nous trou-bler ! Si la Vierge Marie se considère indigne

des éloges del’ange, combienplus les fidèlespécheurs quenous sommesdevrions être-troubler !L’Église épouses’écrie : « Sei-gneur prendspitié ». C’est laliturgie péniten-tielle. Nous de-mandons le se-cours de la grâcedu Seigneur, carnous sommesindigne des mystères auxquels

nous allons participer. Nous recevons alors lepardon des péchés véniels et la charité qui estnotre meilleur rempart contre le mal et les ten-tations. Dans la joie de nous savoir pardonnés,nous chantons le Gloria, le chant des anges quis’émerveillent devant la bonté de Dieu notrePère.

Vient ensuite la liturgie de la Parole.L’ange Gabriel est le messager de la BonneNouvelle. Marie écoute religieusement la Paroleavant d’y consentir de tout son être. Elleest la fille de Sion, le Trône de la Sa-gesse. Marie connaît le premier com-mandement : « Écoute Israël ». De

La plus belle des messes

Mgr Bouchex: Prier devant le Saint-Sacrement p. 3, 4, 5P. Daniel Ange: Les martyrs eucharistiques p. 6, 7, 8, 9

Message à Françoise; Oraison-Adoration p. 10Adoration à Metz p.11

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même, le Chrétien doit se mettre à l’écoute de laParole proclamée à l’ambon. « L’homme prudentmédite en son cœur les maximes. Une oreille quiécoute, c’est le rêve du sage » (Si 3, 29). Salomondemande « un cœur qui sache écouter ». Saint Au-gustin dit que Marie a conçu Jésus dans sa foiavant de le concevoir dans sa chair. La Liturgie dela Parole est une communion spirituelle : on reçoitle fruit du sacrement, c’est à dire l’union au Christ,sans pourtant recevoir les espèces du pain et duvin. Quand nous écoutons les textes de la messe,c’est Dieu lui-même qui s’adresse à son peuple.« Tu n’as pas voulu de sacrifices ni d’offrandes, tum’as façonné une oreille » (Ps 39, 7). Des com-mentaires rabbiniques remarquent que l’embryondans le ventre maternel à la forme d’une oreilleYNe gaspillons pas « des miettes de la Parole deDieu » (Origène), mais écoutons la voix du Sei-gneur !

Marie interroge alorsl’ange pour mieux compren-dre comment la Parole vase réaliser en elle :« Comment cela sefera-t-il, puisque jesuis vierge ? ». C’estle temps de l’homé-lie, qui a pour butd’actualiser la Pa-role de Dieu danssa vie. L’homélieveut nous faire entrerdans un dialogue avecla Parole de Dieu quicommence à s’incarner ennos existences.

Arrive ensuite les grandes épi-clèses. Au « comment » de Marie, l’ange ré-pond : « L’Esprit Saint te couvrira de son ombre ».Lorsque nous nous demandons comment le painet le vin deviennent le Corps et le Sang du Christpendant la consécration, la seule réponse est laprière du prêtre au Père : « Sanctifie ces offrandesen répandant sur elles ton Esprit ». C’est le mêmeEsprit qui donne à Marie de concevoir le Fils deDieu et qui fait du pain de l’autel le Corps du Sei-gneur. Chez les anglo-saxon, ‘Abracadabra’ se dit‘ Hocus Pocus ’, contraction de la formule « Hocest corpus meus ». Les réformateurs anglo-saxonsvoulaient railler la messe, qu’il prenaient pour de lamagie. Le prêtre n’est pas un magicien. La consé-cration n’est possible que par l’Esprit Saint qui vientsur les dons. ‘L’enfant sera saint’ nous fait penserau ‘sanctus’ (1)

Or Marie reçut une deuxième fois l’Esprit à

la Pentecôte, au cénacle parmi les disciples réu-nis, donnant naissance à l’Église. La messecontient aussi deux épiclèses. La première sur lesoffrandes, et la deuxième sur les fidèles pour enfaire un peuple uni, animé par le même Esprit, etnon pas une juxtaposition d’individus : « Humble-ment, nous te demandons qu’en ayant part auCorps et au Sang du Christ, nous soyons rassem-blés (par le même Esprit) en un seul corps » (PrièreEucharistique II).

Enfin survient la réponse de Marie : « Je suisla servante du SeigneurY » C’est leFiat de Marie oùelle épouse à plein cœur la volonté divine de salut.Ce Fiat fait écho au Fiat de la Genèse : « Fiat lux –Que la lumière soit ». Le Cardinal de Bérulle disaitque le Fiat de Marie était plus puissant que le Fiat deDieu à la création, « car si celui-là, alors, a fait lemonde, celui-ci maintenant fait l’Auteur du monde ».

Immédiatement après le Fiat de Marie,le Verbe de Dieu s’incarne en

son sein. Voilà la vraie com-munion ! Notre « Amen »

(Je crois fermement, enhébreux) de la com-munion fait écho auFiat (Qu’il en soitainsi, en latin) deMarie. Juste aprèsnotre « Amen » auprêtre qui présente

l’hostie, Jésus des-cend en notre cœur

pour s’incarner ennous, si notre cœur le dé-

sire et si notre foi y aspire. « Ilexiste donc une analogie pro-

fonde entre le fiat par lequel Marie ré-pond aux paroles de l’Ange et l’Amen que chaquefidèle prononce quand il reçoit le corps du Seigneur.À Marie, il fut demandé de croire que celui qu’elleconcevait ‘par l’action de l’Esprit Saint’ était le ‘Fils deDieu’. Dans la continuité avec la foi de la Vierge, ilnous est demandé de croire que, dans le Mystère eu-charistique, ce même Jésus, Fils de Dieu et Fils deMarie, se rend présent dans la totalité de son être hu-main et divin, sous les espèces du pain et du vin.2 »

L’ange la quitte alors. Pourquoi rester,puisque Marie a le Seigneur en elle ? La Vierge, pre-mier tabernacle du Très Haut, est poussée par l’Es-prit au service de sa cousine : c’est la Visitation. Lamesse se conclut par un envoi en mission : « Itemissa est » : La messe est un envoi en mission, unnouveau départ, une mise en routeY(1) : L’Eucharistie à l’école de Marie, P. Guillaume de Men-thière, Mame-Edifa, p. 33.(2)Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia, 55.

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Le vrai culte eucharistique est lacélébration de la Messe : Jésus se rend

présent dans l'Eucharistie pour que son sacri-fice puisse être offert en sacrement, pour queson Corps et son Sang soient notre nourriture,et pour que nous devenions ainsi son Corps quiest l’Église. En même temps, nous sommes in-vités à prier devant le Saint-Sacrement en de-hors de la Messe. Pourquoi cette prière ?Qu'est cette prière ?

Elle est prière de présence au Christprésent. Dieu peut être prié partout. Il n'est liéà aucun lieu. En même temps il a vouluse rendre présent suprêmement ennotre monde par la personne deson Fils, Jésus Christ mort etressuscité, qui est son Tem-ple véritable et définitif (In1, 14; 2,18-22). Or l'Eucha-ristie est le sacrementpar excellence de laprésence du ChristSeigneur. En le priantdans l'Eucharistie,nous prions le Sei-gneur plus grand quele monde, et qui dece fait peut faire desréalités du monde quesont le pain et le vin lesacrement de son of-frande à Dieu et de sondon à l'Église et à chacun denous. En nous rendant pré-sents à lui, nous nous rendonsprésents au Père avec Lui et par Luiqui en est le Temple et l'Orant parfait.

Elle est prière d'adoration. Une craintehabite certains. Prier devant l'Eucharistie, neserait-ce pas de l'idolâtrie ? Ce le serait pourqui considérerait l'Eucharistie comme unechose et sa contemplation comme la contem-plation d'un peu de pain. Mais le pain consacréest sacrement. C'est dire que l'Eucharistie n'estpas une chose, ni un objet si précieux soit-il.Elle est le Christ mort et ressuscité, le ChristSeigneur, le Christ en acte d'offrande à Dieu,attirant les hommes vers la plénitude duRoyaume où « Dieu sera tout en tous » (1 Co15, 28). L’idolâtrie est l’essai constant de

l’homme d’asservir Dieu à ses intérêts, de leplier à sa propre puissance, de l'enfermer dansson temps transitoire.

L'Eucharistie, qui est accomplie par lapuissance de l'Esprit Saint et qui est la pré-sence du Christ Seigneur, échappe à nosprises. Nous ne pouvons la prier qu’en venantnous-mêmes accueillir le don qui nous dé-passe, en nous donnant nous-mêmes et ennous laissant attirer vers le Royaume. La prièredevant le Saint-Sacrement est le modèle del'attitude de l'homme qui reconnaît Dieu pour ce

qu'il est, à savoir Celui que nous servonssans pouvoir l'asservir, qui se donne

sans être possédé, qui se faitnourriture non pour être trans-

formé en nous mais pournous transformer en lui.

Elle est prièred'offrande avec leChrist s'offrant auPère. L'Eucharistie,c'est avant tout la cé-lébration de la Messeoù le Christ s'offre auPère et vient à nousavec la puissance desa mort et de sa résur-

rection. Elle est le sa-crement du Christ dans

son offrande au Père etvient à nous avec la puis-

sance de sa mort et de sa ré-surrection. Elle est le sacrement

du Christ dans son offrande au Pèreet dans son don à l’Église et à chacun de

nous. Elle est la présence sacramentelle duChrist pour que l'Église puisse l'offrir au Père etdevenir avec lui « une éternelle offrande à lagloire » de Dieu (P. E.II). Elle est donc une actionoù par l’Esprit le Christ se rend présent dansson sacrifice éternisé par la résurrection. Cetteprésence du Christ qui est au cœur de l'Actionliturgique n'est pas transitoire. Elle est présencetant que dure le sacrement. Le Christ ne retirepas sa présence quand se termine l'Action où ils'est rendu présent. Il demeure présent dansson offrande au Père et son don à l'Église. Prierdevant l'Eucharistie, c'est laisser se poursuivreen nous l'élan d'offrande de nous-mêmes dans

Prier devant le Saint-SacrementMgr Raymond Bouchex, archevêque émérite d’Avignon

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lequel la Messe nous a fait entrer.Elle est prière de contemplation des

richesses de la célébration eucharistique.Dans la prière en dehors de la Messe, notreparticipation à la Messe devient contemplation.Cette contemplation, loin de dévaloriser laMesse, permet d'en inventorier toutes les ri-chesses et de mieux en reconnaître l'immensité.Sans cette contemplationdans la prière, la participa-tion à la Messe risque des'appauvrir en routine ou enpratique ponctuelle ne re-jaillissant pas en vie eucha-ristique. La prière devant leSaint-Sacrement prolongela célébration au-delà de sadurée. De même que la Pa-role de Dieu proclaméedans la liturgie à besoin dedevenir « lectio divina »pour révéler toutes ses ri-chesses, ainsi l’Action litur-gique a besoin d’être con-templée pour faire entendretoutes ses harmoniquesspirituelles et apostoliques.

Elle est prière d'in-tériorisation du Christdonné en nourriture. L'Eu-charistie, il est vrai, estnourriture. Ce n'est d'ail-leurs pas le Christ qui de-vient pain comme on le ditparfois. C'est le pain qui de-vient son Corps, de sortequ'en mangeant le painconsacré, c'est le Christ quidevient notre nourriture. Lepain ne devient pas du painau mo- ment où nous lemangeons, mais nous lemangeons parce qu’il est dupain en dehors même del’acte de le manger. Demême ce n’est pas parceque nous mangeons l’hostieet dans l’acte de la manger qu’elle devient leChrist.

La présence du Christ n'est pas limitée àl'acte de la communion. Elle est liée à l'inter-vention de l'Esprit qui fait du pain le Corps duChrist. Tant que demeure le pain consacré apte

à être mangé, la présence du Christ demeure.La prière devant l'Eucharistie est une manièrede prolonger le Repas du Seigneur, de conti-nuer à nous nourrir du Christ. Elle est action degrâce prolongée pour le Christ donnée en nour-riture, intériorisation de la communion sacra-mentelle, disponibilité à nous laissertransformer par la présence du Christ en nous,

accueil de la Vie, de l’im-mortalité, des arrhes de larésurrection.

Elle est prière de com-munion spirituelle. LeChrist ne cesse pas brus-quement d'être présent unefois que la Messe est termi-née. C'est bien ce que lemot de transsubstantiationveut signifier: le pain consa-cré ne redevient pas dupain ordinaire une foisqu'est terminée le Repas duSeigneur. C'est pourquoil'Eucharistie est gardéepour être portée aux ma-lades, aux mourants et àceux qui n'ont pu venir à aMesse. Nous ne le gardonspas comme une nourritureordinaire. Nous le gardonspour ce qu’il est vraiment :le sacrement du Christ mortet ressuscité toujours offertau Père et à nous en nour-riture. La prière devant l’Eu-charistie est acte de foi encette présence continuée,joie de vivre en sa pré-sence. Elle est ce que nousappelons la communionspirituelle. Le Christ est tou-jours présent pour nousfaire entrer en communionavec lui et en lui avec tousles hommes.Elle est prière qui fait

l’Église. L’eucharistie estliée à l’assemblée. C'est vrai. Encore faut-il biencomprendre cette formule. Le Christ ne devientpas présent dans l'Eucharistie du simple faitque l'assemblée est là. Bien plutôt c'est lui qui,dans son désir de se rendre présent à Dieu etde se donner à nous, nous invite à nous ras-

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sembler et nous constitue en assemblée. C’estlui qui nous fait Ecclesia, Église, en nous en-traînant dans son mouvement de sacrifice et ennous donnant son Corps. Il reste présent pourfaire l'Église. Il est présent comme la Tête duCorps, comme la Plénitude qui veut attirer tousles hommes à lui pour en faire son Corps parti-cipant à sa Plénitude.

La prière devant l'Eucharistie n'est pasune pratique individualiste opposée à la célé-bration de la Messe qui serait ecclésiale. Mêmedans l'intimité la plus personnelle, elle est désiret attente de cette Plénitude qu'est le Christ,entrée dans le Mystère du Corps plénier duChrist que chaque Messe veut édifier, entréedans la communion dessaints que réalise chaqueEucharistie, anticipation du« Tout en tous » qui n'estencore qu'en espérancepour nous, mais qui est réa-lisé dans le Christ Tête. Laprière devant le Saint-Sa-crement est toujours union àl'Église et édification del’Église.

Elle est prière mis-sionnaire. La prière devantl'Eucharistie édifie l'Égliseen lui rappelant qu'elle estl’Epouse qui attend dans laveille l'Epoux qui vient. Elleest un acte missionnairecomme l'ont compris et lecomprennent des hommeset des femmes engagésdans la vie consacrée ou en-gagés dans le monde. Elle nourrit le désir de laPlénitude du Corps du Christ sans lequel il n'estpas de mission. Elle est contemplation de cetAmour que le Christ porte à tous les hommes etoù s'enracine toute mission. La « Sainte Réserve» est le sacrement de cette « réserve » de grâceque le Christ veut répandre sur les hommes pré-sents et à venir et qui pousse l’Église à annoncerla Grâce de Dieu au monde.

Elle est prière de présence auxhommes. L'Eucharistie est le don que le Christfait de son Corps et de son Sang, de la Vie éter-nelle, de l'Esprit Saint, de l'Amour du Père pourLui et de son amour pour le Père. Par là elle est

source du partage et appel au partage entre leshommes. Elle est germe du monde humainnouveau fondé sur le partage. La prière devantle Saint-Sacrement est la contemplation de laPlénitude de partage où le Christ se donnesans se diviser. Elle n'est pas oubli et éloigne-ment des hommes qui peinent. Présence auChrist Seigneur de l'univers, elle doit être pré-sence aux hommes. Loin de refermer sur lui-même celui qui prie, l'Eucharistie doit l'ouvriraux dimensions du monde. Car ce n'est pas lemonde qui contient l'Eucharistie comme unepartie de lui-même. C'est l'Eucharistie quicontient le monde, comme la source contient lefleuve qui coule d'elle.

Elle est prière de renou-vellement du monde.Quelles qu'en soient lesformes, la prière devantl’Eucharistie est vitale pourl’Église et sa mission. Ellen'est pas opposée à lacharité active, à l'action efficace, à l'engagementcon- cret. L'exemple debeaucoup d'hommes et defemmes du passé et du pré-sent nous le montre : elleest une source de charitéactive, d’action efficace,d’engagement concret. Elleen est le terreau nourricieret l'environnement vital.Charles de Foucauld, pourne parler que de lui, qui pas-sait des heures devant leSaint-Sacrement, nous ma-

nifeste à quel sommet d'hu-manité, d'amour des hommes, de présencemissionnaire, de témoignage jusqu'à la mort,peut mener la pratique de la prière devant l'Eu-charistie.

Nous devons promouvoir dans les pa-roisses une telle prière. Que chaque semaine,et pourquoi pas chaque jour, un temps de prièredevant le Saint-Sacrement soit proposé dansles églises et les chapelles ! Initions les catho-liques à une telle prière. Les paroisses ne peu-vent qu'en retirer vitalité chrétienne et élanmissionnaire.

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Les Martyrs Eucharistiques(Extraits de la conférence du père Daniel Ange

au Congrès de l’Adoration à Paray le Monial le 20 juillet 2008)

Je voudrais partir de la grande glorification desmartyrs, des confesseurs de la foi du 20° siècle célé-brée par Jean-Paul II au Colisée le 8 mai de l’an 2000.Ne pouvant pas faire des canonisations ‘canoniques’de ces centaines de milliers de martyrs, il a voulu lesglorifier à la face du monde. Durant cette célébration, ilnous a rappelé avec tant de force que l’Église ne doitjamais oublier ses si nombreux martyrs, dont les nomsne sont pas toujours connus. Mais la mémoire de cesfrères, de ces sœurs reste vivante et transmise de gé-nération en génération.

Quand Jean-Paul II est venu à Lourdes, pour lapremière fois après son attentat, il a organisé une nuitde prière à ces martyrsqui, à ce moment-là,étaient contemporainsdes pays de l’Est, etqui, disait-il, « brillentcomme des lumièresdans nos ténèbres ».J’ai voulu leur prêterma voix ; j’ai voulu lesembrasser tous avecle cœur de l’Église,avec le cœur de lareine des martyrs. Ilsaccomplissent la hui-tième béatitude au-jourd’hui, ils sont lecœur de l’Église. C’estde l’Esprit Saint qui esten eux que l’Église re-çoit lumière et vigueur. Pendant le 20° siècle, toutes lesdifférentes églises, confessions et communautés ec-clésiales ont donné des martyrs qui ont mélangé leursang au sang de l’Agneau immolé. Jean-Paul II n’acessé de répéter que l’œcuménisme du sang estl’œcuménisme le plus fort. C’est un patrimoine com-mun aux catholiques, aux orthodoxes, aux protestantset aux anglicans. Il avait voulu d’ailleurs que les repré-sentants des différentes églises et patriarcats d’Orienty soient présents. Même les protestants, qui n’ont pascoutume de canoniser, ont tenu à s’y rendre pour nepas oublier leurs héroïques témoins de la foi.

Jean-Paul II a fait cette révolution dans la no-tion de martyr. Il a voulu élargir la notion de martyr. Ausens strict, ce sont ceux qui donnent vraiment leur viepour le Seigneur Jésus. Au sens large, ceux sont ceuxqui ont versé leur sang pour des valeurs qui s’enraci-nent dans l’Évangile, comme la justice sociale, la cha-rité, etc., et plus largement, toutes les victimesd’idéologies qui rejettent Dieu. Et ce 20° siècle a été lesiècle du plus grand nombre de martyrs de l’histoire del’Église. Ceci veut dire que notre siècle va être le siècle

de la plus grande sainteté dans l’Église, puisque chaquegoutte de sang d’un martyr est la semence d’un saint.Nous ne voulons pas stériliser ce sang versé, nous vou-lons être la moisson de ces semences.

J’en arrive à l’Eucharistie. Nous adorons Jésusdans tous les différents moments de sa vie sur terre quisont éternisés au ciel, surtout avec les différents tempsliturgiques. Pendant le temps de l’avent, on l’adore da-vantage dans le sein de Marie ; pendant le temps deNoël, on l’adore comme un petit bébé dans la crèche,avec les bergers et les mages ; pendant le temps dePâques, on l’adore dans sa glorieuse résurrection.

Mais aujourd’hui, je vais développer le momentde sa passion et de son martyr, lui le roi des martyrs. Ilnous donne son Eucharistie, à la toute dernière minute,ne pouvant pas le faire sur la croix, ses apôtres étantdispersés, n’ayant ni les mains libres, ni du pain et duvin. Il attend alors le moment où il pouvait effectivementlivrer son corps et verser son sang. Il a voulu que l’Eu-

charistie interconnectesa passion d’amour àtoutes nos différentespassions, à toutes nosdifférentes formes desouffrances, qu’il a vou-lues sanctifier, consa-crer au sens eucha-ristique du mot, divini-ser et transfigurer parl’amour.

Avant de recevoirles stigmates sacrés,saint François d’Assisedemande deux grâces :« Seigneur, fais que jepuisse éprouver unpetit peu de ce que tu

as souffert pendant tabienheureuse passion et surtout l’amour qui brûlait en tonCœur quand tu donnais ta vie pour nous ». Je pense àcette adoration nocturne des JMJ de Cologne, boulever-sant beaucoup de journalistes, et qui fut une formidableévangélisation : pendant de longues minutes de silencecomplet, environ un million de jeunes, à genoux, y com-pris le pape, avaient tous les yeux rivés vers un petit rondblanc en pleine nuit ! Les journalistes ont dû se dire : « oubien ils sont tous fous et alors il faut ouvrir des hôpitauxpsychiatriques pour un million de jeunes ou bien il sepasse quelque chose d’étonnant. » Et dans son homélieà Cologne, Jean-Paul II a parlé de cette fission nucléaireau plus intime de la création où le Christ transforme la vio-lence et la haine en amour et en vie éternelle. Pierre Cla-verie, un martyr dominicain contemporain, disait dans cesens : « la mort ne me prendra rien car l’amour a déjà toutdonné ». L’Eucharistie est le lieu où je peux transfuserl’amour même du Cœur de Jésus dans toutes les diffé-rentes formes de souffrances que je vis.

L’Eucharistie va être comme le big-bang qui aallumé ces milliards d’étoiles de charité divine, de dé-

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vouements de générosité, de don de soi héroïque, quivont consteller l’histoire de l’Église. Je pense ici spé-cialement au père Damien de Molokaï, bientôt cano-nisé, devenu lépreux avec les lépreux dans les îlesHawaï. Il disait : « Sans le Saint-Sacrement, une posi-tion comme la mienne ne serait pas tolérable, maispossédant près de moi notre Seigneur je suis toujoursgai, je travaille avec bonheur au bonheur demes chers lépreux. Sans la présenceconstante de notre divin maître dans mapauvre chapelle, je ne pourrais pas persé-vérer. » La première chose qu’il fait en arri-vant dans cet enfer où tout le monde sedispute et presque s’entretue, avant mêmede penser à se loger, c’est de construire unechapelle pour son Seigneur et très vite d’or-ganiser chaque jour des processions duSaint-Sacrement à travers toute lapresqu’île, et d’organiser l’adoration perpé-tuelle avec ces pauvres lépreux qui parfoisne pouvant pas marcher se tournaient ducôté de la chapelle pour adorer. « Bientôt di-sait-il, je serais entièrement défiguré, mais jedemeure calme et heureux au milieu de mon peuple.Je devais recevoir une décoration du gouvernement,mais ma plus belle décoration, c’est la croix, la lèpredont mon Seigneur a bien voulu que je sois stigmatisé.Non, je ne voudrais pas de la guérison si mon départ del’île devait en être le prix. Je trouve ma consolation dansmon unique compagnon qui ne me quitte pas : notre sau-veur dans l’EucharistieY Je me sens heureux et trèscontent, la sainte communion est mon pain quotidien. »

Je pense à toutes ces maisonsdes sœurs de Mère Teresa qui trouventleur force dans cette adoration du Saint-Sacrement comme dans les arches deJean Vanier. Je pense à tout ce qui s’estpassé au fond des prisons des campsde concentration, au pasteur juif bap-tiste, Richard, prisonnier avec d’autres à18 mètres sous le palais de justice deBucarest, qui raconte qu’ils n’avaientplus vu de morceau de sucre depuis 34ans. Tout à coup exceptionnellement, onpermet aux familles d’envoyer un paquetpour Noël avec un petit morceau desucre. Mais, celui qui le reçoit le donneà son voisin qui est plus malade et en aplus besoin, qui fait de même à son touret finalement personne ne prend cemorceau de sucre parce qu’on est sûrque l’autre en a plus besoin. Cela merappelle le cardinal Beran de Prague à Dachau, quidonnait toujours sa maigre pitance aux autres, quitte àpresque mourir de faim, parce qu’il ne pensait qu’auxautres. Voilà le martyr, c’est justement le maximum desouffrance dans le maximum d’amour. C’est l’extrêmesouffrance dans un suprême amour. Ce sont eux, lessaints par excellence. Ce sont eux qui ont rendu amour

pour amour, qui ont donné leur vie non seulement pourleurs amis, mais pour leurs ennemis et qui ont célébréleur martyr comme une Eucharistie, comme unemesse. Je pense aussi à Elisabeth Federovna, la bellesœur du dernier tsar Nicolas. Quand on a tué sonépoux, le grand duc Serge, elle consacre toute sa vieaux pauvres, aux malades et devient la petite Mère Te-

resa de son temps. Elle sera finalementjetée vivante avec d’autres au fond d’unefosse de 60 mètres. Son dernier acte decharité sera d’enlever son voile de consa-crée pour bander quelqu’un qui saignait.Elle chantera les tropaires de la résurrectionet l’hymne des Chérubins qui est chanté lorsde l’offertoire de la divine liturgie byzantineYLes bolcheviques furieux envoient des gre-nades pour essayer de la faire taire, maisrien ne pouvait la faire taire. Elle n’avait de-mandé qu’une seule grâce, que son corpsreste intacte. En effet son corps est resté in-tact et est enterré à Jérusalem. Elle a célé-bré son martyr comme une messe.

Je vais prendre sept moments de lamesse pour en montrer l’illustration chez les martyrs.

D’abord le gloria, le chant des anges ! Beau-coup dans les camps de concentration ont eu la grâcede voir les anges venant les consoler ou venant leurapporter l’Eucharistie, comme l’ange de Fatima. Parexemple, le jeune Mossoyev de Roumanie voyait sou-vent des anges. On devait le déménager de caserneen caserne craignant qu’au bout de 15 jours toute lacaserne devienne chrétienne tellement son exemple

était contagieux.Il y a ensuite la liturgie de la

Parole, tout ce que les martyrs ont faitau fond des prisons pour se nourrir dela Parole de Dieu. En Chine, pendantlongtemps, la Bible était complètementinterdite. C’était Radio Veritas de Ma-nille qui dictait la Parole de Dieu au mi-lieu de la nuit. Au fin fond de la Chine,elle était recopiée et cachée. Je penseaussi à mon amie Hélène Danubia quim’a raconté que lorsqu’on est venu l’ar-rêter à Bucarest, pour ne pas que sapetite Bible soit profanée, s’est enfer-mée dans les toilettes et a dû mangersa Bible. Elle est partie en prison en di-gérant la Parole de Dieu, car elle savaitqu’elle ne pourrait plus en disposer.Tous ces chrétiens de l’Europe de l’Estapprenaient la Parole de Dieu par cœur

dans l’éventualité de se retrouver en prison. L’un ap-prenait l’évangile de Jean, l’autre celui de Marc, unautre la GenèseY comme un puzzle. Quand ils se re-trouvaient, ils reconstituaient toute la Parole de Dieu.Mais, avant tout, ce sont eux, les martyrs, qui durantleurs dernières paroles vont littéralement écrire lesActes des Apôtres d’aujourd’hui. Pendant de longues

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années, on insérait dans la liturgie de la messe, nonseulement les écrits de Paul martyr ou de Pierremartyr, mais aussi d’Ignace d’Antioche et des ex-traits des procès des premiers chrétiens. Et ils serappelaient les paroles du Seigneur : « À cetteheure là ce sera un autre, ce sera mon Esprit Saintqui vous inspirera ces paroles auxquelles nul devos contradicteurs ne pourra vous contredire ». Jepense aussi à Jerzy Popieluszko, ce merveilleuxprêtre polonais, figure par excellence des prêtresdu III° millénaire. Dans sa dernière homélie, justeavant d’être torturé et noyé, il dit : « La vérité qui necoûte rien est mensonge ; la condition essentiellede la libération de l’homme pour lui permettre devivre en vérité, c’est le courage. Le courage est unevictoire sur la faiblesse humaine, une victoire sur lapeur, la seule chose dont il faut avoir peur, c’est detrahir le Christ pourquelques zlotys de calmeéphémère. Si le citoyenrenonce au courage, ildevient esclave ». Immé-diatement après, il seratorturé et noyé.

Voici la dernièreparole d’Edith Stein : « LeSeigneur nous adresseun regard grave et de-mande à chacune d’entrenous : veux-tu rester fi-dèle? Le monde est enflamme. La lutte est ou-verte entre le Christ etl’antichrist. Prendre partipour le Christ peut coûterla vie. Pèse bien ce àquoi tu t’engages ». Etelle part pour son campde concentration. Je pense aussi à ce jeune autri-chien qui écrit de Berlin avant d’être décapité : « DeBerlin sont partis les brûlots de la haine, mais jevais allumer le feu de l’amour qui va illuminer toutel’Europe, dans 5 heures je vais voir Marie etJésus ». Combien de tortionnaires ont été boule-versés, non pas par la dernière parole de leur vic-time, mais par le dernier sourire, le dernier regarddes martyrs. Sans oublier le Père Kolbe à qui lesbourreaux disait : ne nous regarde pas ! On ne peutpas supporter ces yeux pleins de la lumière ducielY

Et puis le credo que les martyrs vont signerde leur sang, comme le frère Maroun au Liban, il ya une quinzaine d’années, devant qui ont a dresséune croix en lui disant : « Crache sur la croix et dis :Jésus n’est qu’un prophète ». Il a pris la croix, il l’aembrassée et a dit : « Jésus, tu es mon Seigneur etmon Dieu » et on l’a coupé en petits morceaux,alors qu’il n’avait que 18 ans.

L’offertoire, c’est le moment d’entrer libre-

ment dans sa passion. A Gethsémani, Jésus seprésente et dit : « c’est moi ! ». Oui, l’Eucharistieenclenche sa passion, car avant d’être remis entreles mains des pécheurs et des tortionnaires, entreles mains de Pilate, d’Hérode, il se remet lui-mêmeen toute liberté entre les mains de tous, comme Na-thanaël, Jean, Matthieu et les autres. Il se remetsans compter. Il se trahit en dévoilant les secretsles plus intimes de son Cœur. Il se livre dans sesdernières confidences avant d’être livré et avant deremettre son âme entre les mains de son Père. Il aété dans les mains de Marie à Noël, il va être dansles mains des pécheurs et finalement dans lesmains du Père. Aujourd’hui, il se remet dans mesmains à moi, librement. Nous voyons chez tant demartyrs cette liberté. A Dachau ce sont des cen-

taines de prêtres qui sontmorts parce qu’ils sontallés librement soignerceux qui avaient le ty-phus, sachant bien qu’ilsl’attraperaient et qu’ils enmourraient surement.C’est le père Edmond deCallas qui s’approched’un détenu qui voulait seconfesser et à qui ondonnait des coups depieds jusqu’à la mort. Leprêtre est tué, lapidé pourcela. Je pense aussi àFélicidad du Rwanda, quia caché 50 jeunes fillesd’une autre ethnie que lasienne. Lorsque les sol-dats qui organisaient legénocide lui ont dit : « Tonfrère est notre colonel, tu

peux aller déjeuner avec lui pendant ce temps lànous tuerons toutes celles que tu as eues la stupi-dité de cacher ». « Dites à mon frère la réponse queje supplie le Seigneur de le convertir, il amène l’en-fer sur la terre, mais je ne veux pas qu’il aille enenfer, je veux que nous nous retrouvions avecmaman au ciel et vous ne me séparerez pas decelles qui sont mes sœurs en Jésus ». Elle fut mas-sacrée la dernière, elle chantait les litanies de laVierge. Sans oublier mon frère prêtre belge PaulKezen qui, quand la jeep de l’ambassade vient lechercher pour l’évacuer et le ramener en Europe,répond : « Un berger ne quitte pas son troupeau jereste au milieu de mon peuple ». Il sera tué avecson peuple comme tant et tant d’autres. Je penseaux moines de Tibhirine restant librement sur leursol. « Chacun sait que demain peut être son tour,mais chacun choisit librement de rester. Nous nepouvons pas partir au moment où autour de noustant de vies sont sacrifiées dans la violence et l’in-différence. On nous a souvent demandé : « Que

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faîtes vous là-bas rentrez chez vous. Mais oùsommes nous chez nous ? Nous sommes là-bas àcause du Messie crucifié et à cause de rien d’au-tre, de personne d’autre, nous n’avons aucun pou-voir, mais nous sommes là comme au chevet d’unami, d’un frère malade en lui serrant la main et enlui épongeant le front, à cause de Jésus qui souffrelà et de cette violence qui n’épargne aucun inno-cent. Comme Marie, et comme Jean, nous sommeslà au pied de la croix. L’Église meurt de ne pas êtreassez proche de la croix. »

Nous arrivons à la consécration. Les mar-tyrs deviennent des hostiesvivantes à la gloire du Père.Jésus s’identifie à ces mar-tyrs quand il va dire à Paul :« Ceux que tu vas tortureret tuer, c’est moi, c’est moique tu crucifies, c’est moiqui suis présent en eux ».Or le corps de Jésus est uncorps livré, son sang est unsang versé. Il ne nousdonne pas des graines deblé, mais des graines quiont été moulues pour fairedu pain. Il ne donne pas deraisins, il donne du vin oùles grains ont été broyés. Jeme souviens de ce petitcroate de 5 ans à qui on de-mande : « Veux-tu donnerde ton sang pour une trans-fusion avec ta sœur ? » Ilhésite beaucoup et ildit : « Oui je veux bien » etquelques heures après ildemande à sa maman :« Maman, c’est quand que je vais mourir ? » Il étaitconvaincu que cette prise de sang entraînerait samort, et il avait accepté de mourir, de verser sonsang pour sauver sa sœur. Les martyrs sont desagneaux immolés dans l’Agneau immolé, insépa-rables l’un de l’autre. C’est pour cela que tout prê-tre doit dire l’Eucharistie sur des reliques demartyrs. Dans les rites orientaux on coud dans lecorporal des reliques de martyrs.

Vient le Pater. Combien d’ultimes parolesde martyrs ont été : « Père pardonne-leur ». Lesjeunes martyrs d’Ouganda, qui sur leur bûcher lematin de l’ascension, chantent tous ensemble le« Notre Père ». Ils sont catholiques et anglicansmélangés, à une époque où ils se disputaient beau-coup. Et au fur et à mesure que leurs voix s’étei-gnent, ils partent voir ce Père qu’ils invoquent. Ilspartent avec la confiance des petits enfants se sachantdans les mains du Père. Le dernier mot griffonnéd’Edith Stein en camp de concentration : « N’ayonspas peur, l’enfant Jésus est avec nous ».

Arrive la communion, cette union conju-gale, nuptiale avec Jésus, et on va appeler les mar-tyrs les amis blessés de l’Époux. C’est leursépousailles de sang avec le Sauveur (Y)

Terminons en disant que c’est le même Es-prit Saint présent en tous ces martyrs qui leur adonné ces actes d’héroïsme. C’est le même EspritSaint dont nous essayons d’entendre la voixchaque jour. Si nous sommes fidèles à cet Espritdans les petites choses, nous sommes sûrs del’être aussi dans les grandes, si cela nous est de-mandé un jour. Si nous vivons les petits sacrifices,

les martyrs quotidiensd’amour, les petits coupsd’épingles, nous pourronssupporter le grand martyr.Et c’est la même Eucharis-tie dans tous ces témoi-gnages eucharistiques, lemême Seigneur présentdans les hosties que vousallez recevoir ou adorer toutà l’heure. C’est le mêmeJésus, le même corps, lemême sang du Christ.Quand nous adorons,quand nous communions,nous sommes physique-ment interconnectés avectous les martyrs dont l’Eu-charistie a été la force et lebonheur. Tous ces martyrssont vraiment ceux quinous engendrent dansl’amour de Jésus. Laissons-nous féconder, et portonsdu fruit par ce sang desmartyrs. Je termine avec

Jean-Paul II qui, de Trente en Italie, tourné vers l’Al-banie, priait pour cette terre qui à ce moment-là vi-vait la pire des persécutions. Aucune égliseouverte, toutes détruites. Pas un prêtre en service,tous en prison. Pas un évêque, tous tués et pas desacrement durant 45 ans. Maintenant toutes leséglises sont reconstruites, pleines de jeunes etd’enfants et quand Jean-Paul II visitera l’Albanie, leprésident musulman lui dit : « Saint Père, c’est au-jourd’hui la résurrection de l’Albanie.»

Aucune persécution ne peut garder l’Églisedans les catacombes plus de quelques décennies,parce qu’aucune pierre n’a pu garder le Corps deJésus dans le tombeau plus de quelques heures etque l’Église est l’Église du Ressuscité ! Voilà laquestion que je vous pose : face aux suggestionsde certaines idéologies contemporaines, je vous ledemande, êtes-vous prêts avec une pleineconscience et conviction, à préférer mourir pourJésus plutôt que de le renier ? Amen.

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« Contemple-moi dans le silence de tonÂme, afin que Je te nourrisse profondément. JeMe tiens là, devant toi, prêt à te combler au-delàde tes espérances. Sois sous Mon Regard, toutpetit, pour que Je t’abreuve. Fais taire en toi toutbruit, toutes pensées inutiles, afin que Je puissete transpercer de ma lumière d’Amour, de MonSaint-Esprit. Apprends à Me contempler en t’ou-bliant pour Moi. T’oublier, c’est tourner ton regardvers Moi, et laisser ton esprit en repos, afin quemon Saint-Esprit trouve en toi toute place. Tiens-toi devant Moi dans la confiance, parce que Jesuis Miséricorde, et que Je te veux intime avecMoi. Je suis celui qui t’aime le plus. Si tu es si-lencieux (se), si tu appelles ma paix dans la foides tout-petits, tu sentiras Ma présence au plusprofond de ton être. Je te répare, Je te polis. Jet’éclaire. Je te nourris, te donnant de Meconnaître et de rencontrer ma SainteTendresse pour toi. Si tu es emplide misère et de péchés, viensme les apporter dans le sacre-ment de réconciliation. Tuseras alors délivrée des mau-vaises herbes qui t’empêchentde vivre. Ose te plonger dansl’océan de ma Miséricorde, Jet’étreindrai contre Mon SacréCoeur et ta vie sera renouvelée.Espère en Moi. Regarde vers Moi.Laisse-toi traverser par mon Regardd’Amour. Adore-Moi, remets ta vie entre mesmains. Fais-Moi l’offrande de ton coeur en teconfiant à Marie,; ma Sainte Mère qui te présen-tera à Moi avec toute sa tendresse. Cesse depenser et de réfléchir. Ose faire silence, car JeSuis là et J’attends avec impatience de pouvoir tenourrir. Qui que tu sois, Je t’aime à la folie. Per-met-Moi d’oeuvrer en toi par ton oui librement pro-noncé, amoureusement choisi. Alors, Je tevisiterai et tu seras consolé. Je te bénis, Moi JÉSUS CHRIST avec tout monAmour pour toi, qui M’écoutes.

Jésus au Père Gaston Courtois, Quand le Sei-gneur parle au cœur, Ed Mediaspaul, 13è ed,Paris, 1993, p173-174).

“C’est sous la radiance eucharistique quetu enrichis ton âme de ma présence, j’allais

presque dire de mon parfumY Si je désire êtreexposé à vos regards dans le sacrement de monEucharistie, ce n’est pas pour moi, c’est pourvous. Je sais mieux que personne à quel pointvotre foi a besoin, pour fixer son attention, d’êtreattirée vers un signe qui exprime une réalité di-vine. Votre adoration a souvent besoin de soute-nir le regard de votre foi par la vue de l’Hostieconsacrée. C’est là une concession à la faiblessehumaine, mais c’est parfaitement conforme auxlois de la psychologieY Ici, c’est la loi de l’incar-nation qui joue : tant que vous êtes sur terre, vousn’êtes pas de purs esprits, ni des intelligencesabstraites ; il est nécessaire que tout votre êtrephysique et moral collabore à l’expression devotre amour pour l’intensifier. Il est possible à cer-taines âmes privilégiées de s’en passer au moinspour un temps, mais pourquoi refuser à la massedes hommes de bonne volonté ce qui peut les

aider à mieux prier, à mieux s’unir, à mieuxaimer ?”

Tous les jours et nuitsUne lumière luit.

C’est l’appel à l’AmourDe Lui qui est toujours.

Le froid, le vent glacialPourraient me rendre mal.

Mais rien n’arrêteraMon cœur que Dieu créa.

Car c’est lui qui m’attendOstensoir bouleversant

De Noël à passionMontre la Résurrection.

Merci pour tous ces donsReçus à profusion.

Je suis ton humble enfantD’un Dieu toujours vivant.

J-M Lopez

APPEL AUX LECTEURSVous avez composé de belles prières,

vous êtes témoin de la grâce de Dieu et vous vou-lez partager avec les lecteurs. Vous avez desquestions à nous posez.

Envoyez-nous vos prières, vos témoi-gnages, vos questions, Merci.

Message à Françoise concernant l’adoration eucharistique

Adoration... à profusionAdoration... à profusion

Oraison où adorationOraison où adoration

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L’adoration à Metz, non pas un « gadget spirituel », mais « une force transformante »

évangéliser. L’adoration mène vraiment à lamission !

Le père Lange, curé de Sainte-Thérèsea coutume de dire : L’adoration eucharistiquen’est pas un « gadget spirituel », mais un che-min de renouvellement intérieur et personnel.Elle est « une force transformante ». Cela faitun bout de temps que des jeunes de la pa-roisse Sainte-Thérèse participent à l’adorationdu Saint-Sacrement. Et cela chaque les lundi à20h30.

L’année dernière,nous avons ouvert uneécole d’adoration pournos petits, les adorateursdu III° millénaire. Il estextraordinaire de voiravec quelle attention etquel silence, les enfantsregardent Jésus dansl’ostensoir. Ils nous tou-chent profondément. Ilssont plus de vingt et lesparents qui les accom-pagnent reçoivent, euxaussi, un enseignement.Avec Thérèse de l’EnfantJésus, grande adora-trice, ils nous aident àtoujours plus aimerJésus au Saint-Sacre-ment.

L’exposition surSainte-Thérèse et cellesur les miracles Eucha-ristiques ont particulière-ment aidé nos adora-

teurs dans la prière pour la plus grande joie duciel.

« Venez adorer le CHRIST et méditez sonamour infini en l’église Sainte-Thérèse. Il vousappelle. Ouvrez votre cœur, dans l’espéranceque cette adoration sera pour tous les jours dela semaine. »

L’adoration perpétuelle a été instituée àl’église Sainte Thérèse de Lisieux lors d’unemesse célébrée par Monseigneur RAFFIN le22 avril 2007. Le père Florian Racine était venuprésenter peu de temps avant le sens et l’or-ganisation de l’adoration perpétuelle à notrecommunauté paroissiale. L’engagement per-sonnel de passer une heure par semaine, encœur à cœur avec Jésus exposé dans l’Eu-charistie, a été largement accueilli, suscitantune véritable fraternitéparoissiale. Les inscrip-tions, pour une paroissede 9 000 âmes, ont per-mis rapidement de rem-plir l’ensemble descréneaux horaires. A cejour, plus de 200 per-sonnes sont inscrites,dans un bel élan de gé-nérosité. Le défi ne setrouve pas tant dans lemanque d’adorateurs,mais plutôt dans l’appli-cation de l’organisationproposée, dans la vérifi-cation des présences,dans la formation desadorateurs et aussi dansles rencontres bi-an-nuelles par équipe, si es-sentielles pour que lesmembres forment unecommunauté de prièreYÊtre gardien du Saint-Sa-crement, c’est un enga-gement, un « service »,une garde d’honneur,une garde d’amour.

De nombreux témoignages traduisentles fruits de l’adoration pour notre paroisse.Une religieuse des petites sœurs de Jésus deCharles de Foucauld, peut dorénavant vivrepleinement, en notre église, le sens profond desa vocation qui est l’adoration. D’autres per-sonnes, plus éloignées de la foi, sont venuesadorer sur l’invitation d’adorateurs. Certains, àce jour, ont entamé un cheminement de foi quinous donne beaucoup d’espérance. L’organi-sation de parcours ALPHA, depuis 2008, sur laparoisse est aussi un fruit de l’adoration qui,nous transformant de l’intérieur, nous appelle à

Adoration... à profusionAdoration... à profusion

Brasier EucharistiqueDirecteur de la Publication et Rédacteur en chef : Florian Racine

Rédacteurs: Jean Marc Lopez, Soeur Beata Véronique, Enrique MunitaSecrétaire: Jean Marc Lopez.

Mise en page: B.Bro Routage : CL Routage, La Garde Commission paritaire : 0313 G 87770.

Imprimerie: Marim, ToulonLe magazine est édité par: « Les Missionnaires du Saint-Sacrement »

B.P. 12, 83110 Sanary. Tél / Fax : 06 71 70 71 67.Email: [email protected] Site : www.adoperp.com

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Exposition EucharistiqueAprès un très grand succès rencontré au Congrès sur l’Adoration en juillet 2008

il a paru important de faire circuler cette exposition à travers la France. Ces panneaux ont été confiés aux «Missionnaires du Saint-Sacrement» qui les

proposent aux paroisses aux travers de cette exposition itinérante. Les paroisses qui désireraient ac-cueillir cette exposition itinérante auront comme seule charge d’aller chercher dans la paroisse

la précédant et de la conserver dans lemeilleur état possible...

Vous pouvez nous contacter au : 06 71 70 71 67

ouMissionnaires du Saint-Sacrement

B.P 1283110 Sanary sur mer

12Brasier Eucharistique Avril 2009 N° 37

Abonnement et bon de commandeJe m’abonne ou me réabonne au “Brasier Eucharistique”: 10 numéros (un an) = 15 EE ;

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Tous les paiements sont à effectuer par chèque en faveur des ‘Missionnaires du Saint-Sacrement’.Pour des commandes importantes ou toutes questions, appelez-nous : Tel - Fax: 06 71 70 71 67.Envoyer à Missionnaires du Saint-Sacrement, B.P. 12, 83110 Sanary-sur-Mer, France.

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Un merveilleux cadeau à offrirLes Miracles Eucharistiques:

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Le premier miracle eucharistique, le plus grand leplus discret en même temps le plus répandu et, hélas,le plus souvent banalisé ou ignoré, c’est celui par lequelNotre Seigneur Jésus-Christ se rend réellement présentet accessible sous les espèces du pain et du vin lors dechaque célébration du Sacrifice de la Messe.

Cette présence réelle du Christ ressuscité dansl’hostie, il est arrivé qu’elle se manifeste d’une manièreplus sensible à l’occasion de faits miraculeux ou prodi-gieux, dont beaucoup ont été attestés et vérifiés par demultiples témoins.

Cet ouvrage présente les récits de quelques centtrente deux miracles eucharistiques survenus dans lemonde entier. Tous ont été reconnus par les évêquesdu lieu où ils se sont produits. On sait qu’en la matière,l’Eglise est traditionnellement très exigeante sur lespreuves et sévères sur la qualité des témoignages.Cette prudence ne fait qu’ajouter à l’intérêt de ces récitset de ces documents.

Ce très beau livre abondamment illustré est uneoccasion exceptionnelle de redécouvrir et d’approfon-dir le mystère inépuisable de la Présence réelle duChrist dans l’Eucharistie

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