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mair

e Lettre envoyée au ministre de la Sécurité publique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1-2

Quelques détails des rapports d’interventions sont à suivre... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3

CSST Rapport d’enquête — Direction régionale de Longueuil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4-11

Varennes, le métier de pompier et le monde syndical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12

CSST Rapport d’enquête — Direction régionale de l’Outaouais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13-20

Section locale Trois-Rivières — État des négociations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

À propos de mes dossiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

Convention collective 2007-2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23

Quelques modifications apportées lors du renouvellement des conventions collectives des sections locales de Mont-Saint-Hilaire et Varennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24

Le harcèlement psychologique cinq ans plus tard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25-26

Lotovoyages 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27-28

Administration, directeur général

MARCEL FOREST, CA

Directeur vente publicitaire

ANDRÉ LABONTÉ

Directrice infographie

NANCY BOSSÉ

Directrice service à la clientèle

DIANE ALLARD

ÉDITEUR :

EFFICOM INC.

BUREAU

1591, rue Principale, bureau 201

Sainte-Julie (Québec) J3E 1W6

Tél. : 514 908-2626

Signature de la Conventio

n collective

de SPQ-Lévis, le 7 avril 2009.

Monsieur Philippe Bernier, président SPQ-Lévis

et Madame Danielle Roy Marinelli, mairesse

de Lévis.

SYNDICAT DES POMPIERS ET POMPIÈRES DU QUÉBEC

565, BOUL. CRÉMAZIE EST, BUREAU 3900, MONTRÉAL (QUÉBEC) H2M 2V6

ADRESSE ÉLECTRONIQUE : [email protected]

Faites parvenir vos commentaires à :

DENIS DUFRESNE

RÉDACTEUR EN CHEF

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Montréal, le 25 février 2009

Monsieur le ministre,

Le 3 février dernier, lors d’une conférence de presse, la Commission de la santé et de la sécurité du travail a rendu publicsdeux (2) rapports d’enquêtes à la suite des accidents mortels survenus au pompier Mathieu Émond de Varennes, le4 mars 2008, ainsi qu’au pompier André Manseau de Val-des-Monts, le 9 mars 2008. Rappelons que le pompier Émondétait âgé de 26 ans et le pompier Manseau de 18 ans.

Comme nous vous l’avions souligné dans le document que nous vous avions soumis en mai 2005 et je cite : « Force nousest de constater que, à l’exclusion des grands centres, la structure des services d’incendie est disparate et généralement déficiente,surtout au niveau opérationnel. Comme l’a si bien écrit le ministre de la Sécurité publique en mai 2001 « de manière générale, lesadministrations municipales connaissent mal leurs responsabilités en matière de sécurité incendie... ». Et bien à ce jour rien n’achangé, bien au contraire.

Lors de la rencontre que nous avons tenue à votre bureau de St-Laurent le 21 octobre 2005, à laquelle assistait entre autresle président de la FTQ, le confrère Henri Massé, ainsi que les représentants des associations syndicales de Montréal, Lavalet Québec, nous vous avions fait part de notre position commune à l’effet que tel que défini dans notre mémoire de mai2005 « que toute municipalité, régie, municipalité régionale de comté ainsi que toute autorité et organisme qui opère un service deprotection incendie ayant pour mission d’assurer la protection de la population, se doit d’affecter en tout temps, au moins quatrepersonnes à chaque autopompe ou pompe-échelle en service dans les casernes de son territoire, de façon à ce qu’au premier staded’une intervention d’urgence, les quatre pompiers ainsi affectés soient en mesure d’intervenir simultanément dans la zonedangereuse d’un incendie de bâtiment. »

Nous vous avions alors expliqué qu’il s’agissait surtout d’organisation du travail, particulièrement pour les servicescomposés de pompiers réguliers à temps partiel. Vous vous étiez alors montré très réceptif, allant même à vous engager àmodifier les schémas de couverture de risques déjà approuvés pour qu’ils reflètent cette réalité. Vous avez même ajoutéque vous nous donniez votre « parole d’honneur » que vous travailleriez dans le même sens que nous.

Simultanément, la Commission des lésions professionnelles, dans l’affaire Mario Girard et Ville de Québec, rendait unedeuxième décision en vertu d’une requête afin de faire réviser une décision rendue le 20 décembre 2004 par cette mêmeinstance. La CLP rejetait la requête de la Ville de Québec et maintenait la décision du 20 décembre 2004 rendue par lacommissaire Guylaine Tardif.

Non satisfaite de ces deux décisions de la CLP, la Ville de Québec présente alors une requête en révision judiciaire à laCour supérieure. Le juge Michel Caron, le 5 novembre 2007, rejette la requête de la Ville de Québec avec dépens. Si lesmunicipalités du Québec mettaient autant d’acharnement pour améliorer la sécurité incendie que la Ville de Québec ena mis pour tenter de freiner à tout prix ce qui ne devrait être considéré que comme la norme en sécurité incendie, laproblématique ne se poserait peut-être pas.

Depuis, nous avons eu l’occasion de vous rencontrer à quelques reprises où à une occasion, vous nous avez fait part quevous songiez à étendre le délai de mise en œuvre des schémas de couverture de risques sur neuf (9) ans au lieu de cinq(5) ans, ce qui fut fait, bien entendu!

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Gilles RaymondPrésident

Lettre envoyée au ministrede la Sécurité publiquepar le président du Syndicat des

pompiers et pompières du Québec

Objet :Santé et sécurité du travail chez les pompiers et pompières du Québec

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En mars 2008, deux jeunes pompiers ont perdu la vie dans des circonstances qui auraient pu être évitées selon nous. LaCSST n’est pas tendre à l’égard des municipalités de Varennes et de Val-des-Monts et des municipalités en général.D’ailleurs, je me permets de citer certains passages du communiqué de presse émis par la CSST le 3 février dernier.

« La CSST sonne l’alarme : Les accidents ne font pas partie du métier de pompier ! »« Depuis 5 ans, en plus de ces deux cas, quatre autres pompiers sont décédés d’asphyxie. En moyenne, 500 accidentsimpliquant des pompiers se produisent chaque année. La CSST souhaite que le milieu se prenne en charge et veut sensibi-liser tous les corps de pompiers du Québec à l’importance de la gestion des équipements de protection respiratoire. Il n’ya pas de place pour l’improvisation dans un métier comme celui de pompier. »

« La CSST retient trois causes pour expliquer l’accident survenu à Varennes »« D’abord, la gestion des opérations de sauvetage est déficiente, de même que la gestion des équipements de protectionindividuelle. Pour ces deux éléments, les pompiers n’avaient pas reçu la formation et l’entraînement nécessaires et ilsn’avaient pas les équipements spécialisés pour effectuer un sauvetage. Finalement, la conception de la valve de canalisa-tion principale de l’APRIA permet sa fermeture accidentelle. »

« La CSST identifie deux causes pour expliquer l’accident survenu à Val-des-Monts »« Le garage est utilisé pour combattre l’incendie alors que son intégrité structurale est menacée, exposant ainsi lespompiers à un danger d’effondrement. La supervision des travailleurs à l’égard du port de l’APRIA est déficiente, ainsi, untravailleur se retrouve dans une zone d’air contaminé sans la partie faciale de son appareil de protection respiratoireisolant autonome. »

« Prévenir les dangers »« Pour éviter que de tels accidents ne se reproduisent et afin que des mesures soient prises pour permettre aux pompiersd’exécuter leur travail de façon sécuritaire, la CSST a transmis les conclusions de ses enquêtes à l’École nationale despompiers du Québec, au ministère de la Sécurité publique du Québec, à l’Association sectorielle paritaire – secteursaffaires municipales, aux différents services de Sécurité incendie du Québec et aux fabricants relativement à la conceptionde l’appareil de protection respiratoire autonome. »

Nous savons parfaitement qu’il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg et que pour la vaste majorité des petites municipali-tés au Québec, c’est encore l’anarchie et l’irresponsabilité qui prévalent.

Les schémas de couverture de risques tardent à être soumis et à être approuvés. Il ne faut pas être devin pour constater quecertaines municipalités ont rapidement compris qu’en soumettant un projet de schéma non conforme, elles gagneraientdu temps.

La Loi sur la sécurité incendie (L.R.Q., chapitre S-3.4) donne certains pouvoirs d’inspection et de vérification au Ministre.Cependant, si dans les faits ce ne sont que des textes de loi, nous n’en sortiront jamais.

Monsieur le ministre, je vous soumets respectueusement qu’il est temps d’agir. Nous vous prions instamment de faire ensorte de réglementer au plus tôt les effectifs minimum à intervenir simultanément en attaque initiale lors d’un incendiede structure. Nous vous prions également de prendre tous les moyens qui sont en votre pouvoir pour vous assurer que lespompiers puissent effectuer leur travail de façon sécuritaire, en ayant la formation adéquate et les équipements nécessai-res. Il est urgent de vous assurer que les officiers supérieurs qui agissent en tant que coordonnateurs sur les lieux d’uneintervention aient la formation requise et la compétence nécessaire telle que la gestion des opérations de sauvetage. Pourreprendre une phrase du communiqué de presse de la CSST : « Il n’y a pas de place pour l’improvisation dans un métiercomme celui de pompier. »

Monsieur le ministre, nous apprécierions que vous preniez personnellement connaissance de la présente et que vousagissiez. Les mots pour le dire, les gestes pour le faire! Il est plus que temps.

Veuillez agréer, Monsieur le ministre de la Sécurité publique, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Gilles RaymondPrésident

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

GR/mbp.j.c.c. : M. Michel Arsenault, Président

Fédération des travailleurs et travailleuses du QuébecM. Bertrand St-Arnaud, Député de ChamblyPorte-parole de l’opposition officielleen matière de sécurité publique

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BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Le 3 mars 2008, notre confrère de la section locale Varennes, Mathieu Émond, décède lorsd’un incendie dans une maison unifamiliale située au 302, de la rue Sainte-Anne à

Varennes. La description des évènements est détaillée dans cette revue.

Suite à cet accident, 2 inspecteurs de la CSST de la direction régionale de Longueuil sontimpliqués au dossier. Ceux-ci devront communiquer le résultat de leur enquête ou de leurinspection à l’employeur et au syndicat, et fournir une copie de l’avis de correction, au comitéde santé et sécurité, au représentant à la prévention et au directeur de la santé publique.

J’ai été impliqué depuis le tout début comme représentant du syndicat avec les inspecteurs dela CSST et dès le 6 mars 2008 des pompiers de Varennes ont été rencontrés afin de donner leurversion des faits. Ces rencontres se sont poursuivies les 13, 14 et 18 mars. Suite à la rencontredu 14 mars, des correctifs sont demandés à l’employeur et ces correctifs sont énumérés dans lepremier rapport d’intervention de la CSST émis le 26 mars 2008. Il y aura par la suite 8 autresrapports d’interventions dans ce dossier soit les 5 mai 2008, 20 août 2008, 21 août 2008, 4 septembre 2008, 25 septembre 2008,10 novembre 2008, 10 décembre 2008 et le 3 mars 2009. Ce sont les rapports d’interventions émis par la CSST à ce jour(10 avril 2009). Toutes ces interventions ont eu lieu en présence de l’employeur et d’un représentant syndical de la section locale.D’autres rapports sont à venir.

Quelques-uns des pointsL’employeur devait prévoir des radios portatives munies de PTT pour tous les pompiers lors des interventions.

L’employeur devait fournir une lampe de poche à chaque pompier.

Lors de la réception du rapport d’expertise de l’APRIA, demandé par le coroner, des éléments non sécuritaires ont été identifiés dans leprocessus de l’enquête. La CSST interdit l’entrée des pompiers de la ville de Varennes dans un bâtiment nécessitant le port d’un APRIA, carles appareils de protection respiratoire au service d’incendie de Varennes étaient non conformes à l’article 45 du règlement sur la santé etsécurité du travail, car ils n’offraient pas un débit d’air suffisant pour les besoins de l’organisme à l’effort dans un contexte de lutte contrel’incendie. Donc, la ville devait fournir un APRIA conforme à la norme NFPA 1981.

L’employeur devra former, informer et entraîner les pompiers et les responsables de la supervision, de manière à ce qu’ils aient lesconnaissances et les habiletés pour effectuer le sauvetage d’un pompier en difficulté. Cette exigence est déjà prévue à la norme NFPA 1001 –Standard for firefighter professional qualification, 2008.

L’employeur devra former, informer et entraîner les pompiers afin que ceux-ci aient les connaissances et les habiletés requises pour réagirpromptement et adéquatement en cas de défaillance de leur appareil de protection respiratoire.

Vous pouvez voir le détail de toutes les dérogations et correctifs apportés dans les différents rapports d’interventions.

Le 2 février 2009 avec les membres de l’exécutif de la section locale Varennes, nous avons assisté à la présentation du rapportd’enquête (version complète), au bureau de la CSST à Longueuil. Dans le rapport, on mentionne que la conception de la valve de

canalisation du régulateur de l’APRIA permet sa fermetureaccidentelle, ce qui serait la cause du manque d’air pour lepompier Émond qui, en détresse, aurait soulevé sa partiefaciale et ainsi exposé à de forte concentration de monoxydede carbone. Le confrère Mathieu Émond est décédé suite àune intoxication au monoxyde de carbone. La CSSTinformera les organismes de normalisation qui émettent desnormes sur les équipements de protection respiratoireautonome qui se retrouvent sur le marché québécois (CSA,NFPA et NIOSH) des conclusions de l’enquête.

Devons-nous attendre un autre accident malheureuxavant d’apporter des correctifs? Il y a des élémentsdans ces différents rapports d’interventions et dans lerapport d’enquête qui devraient être appliqués à tous.Il faut malheureusement fort souvent prévoir des clauses dansles conventions collectives afin d’assurer de diminuer le pluspossible les risques pour nos pompiers lorsqu’ils intervien-nent sur les incendies.

Ce n’est pas normal.

Quelques détails des rapports

d’interventions sont à suivre...

Denis DufresneSecrétaire général

Dispositif de blocage.

Valve de canalisationprincipale.

Valve de dérivation.

Indicateur depression.

Régulateur depression.

Joint coudé.

Tuyau d’alimentationhaute pression.

Le dispositif de blocages’enclenche au débitmaximal.

Valve d’alimentation.

Le débit d’air augmenteprogressivement lors del’ouverture de la valve. Une rotation de la valve de1/4 de tour donne un débitd’air maximal.

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RÉSUMÉ DU RAPPORTDescription de l’accidentLe 3 mars 2008, M. AA ......, pompier à temps partiel à la Ville de Varennes,effectue une intervention offensive dans une résidence unifamiliale en feu.Pendant qu’il explore le sous-sol avec deux collègues afin de trouver le foyerd’incendie, il manque d’air et s’écroule au sol. Plusieurs tentatives de sauve-tage sont effectuées en vain. Son corps est retrouvé le matin du 4 mars 2008.ConséquenceM. AA ....... décède d’une intoxication au monoxyde de carbone.

Source : CSST

Photo 1.1 : Résidence au 302, Sainte-Anne à Varennes

Abrégé des causesL’enquête a permis de retenir les causes suivantes pour expliquer l’accident :

• La gestion des équipements de protection individuelle est déficientenotamment quant à l’entraînement des pompiers à leur utilisation

• La gestion des opérations de sauvetage est déficiente

• La conception de la valve de canalisation principale permet sa fermetureaccidentelle

Mesures correctivesDans son rapport ...... émis le 26 mars 2008, la CSST interdit l’entrée despompiers dans un bâtiment durant un incendie et exige notamment quel’employeur s’assure que les pompiers portent un avertisseur de détressepersonnel, une radio portative émettrice-réceptrice ainsi qu’une lampe porta-tive. La CSST demande également que l’employeur s’assure qu’un testd’étanchéité de la partie faciale de l’appareil de protection respiratoireautonome soit effectué lorsque le pompier l’endosse.

Dans son rapport ...... émis le 5 mai 2008, la CSST exige de l’employeur :

• Un programme d’inspection, d’entretien et de réparation des radios etdes lampes portatives.

• Une politique visant à s’assurer que la quantité de radios et de lampesportatives soit toujours suffisante pour rencontrer le pire scénarioprévisible en fonction de la variation du personnel.

Dans son rapport ...... émis le 20 août 2008, la CSST interdit l’entrée despompiers dans tout environnement dont l’atmosphère représente un dangerpour la santé et la sécurité des travailleurs et exige à la Ville de Varennes defournir aux pompiers un appareil de protection respiratoire autonomeconforme à la norme NFPA 1981.

Dans son rapport ...... émis le 2 septembre 2008, la CSST exige del’employeur qu’il se conforme à la norme CSA Z94.4-93 pour les pointssuivants :

• Tests d’ajustement des appareils de protection respiratoire autonomes

• Examen médical pour les travailleurs qui portent un appareil de protec-tion respiratoire autonome

• Utilisation de pièces d’origine, lors de l’entretien et de la réparation desappareils de protection respiratoire autonomes

L’employeur s’est conformé aux exigences de la CSST mentionnées ci-dessus.

Dans son rapport ...... émis le 25 septembre 2008, la CSST exige quel’employeur installe les chargeurs requis dans les véhicules d’urgence afin depermettre l’utilisation des lampes et des radios portatives émettrices-réceptrices.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

DIRECTION RÉGIONALE DE LONGUEUILAccident mortel survenu à un pompier le 4 mars 2008

dans une maison unifamiliale située au 302, rue Sainte-Anne à Varennes•

Inspecteurs :Martin Provençal, ing.

Geneviève Breton•

Date du rapport : 22 janvier 2009•

Rapport distribué à :M. Michel Tremblay, maire de la Ville de Varennes

M. Gilles Carle, directeur, Service de sécurité incendie,Ville de VarennesComité de santé et de sécurité du Service de sécurité incendie,Ville de Varennes

M. Denis Dufresne, secrétaire général, Syndicat des pompiers et pompières du QuébecDr Jacques Ramsay, coroner

Mme Jocelyne Sauvé, directrice de la santé publique, Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie

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Dans son rapport ......, émis le 10 décembre 2008, la CSST exige que l’em-ployeur forme et entraîne les pompiers relativement aux manœuvres à effectueren cas de défaillance de leur appareil de protection respiratoire autonome. Elleexige également que l’employeur forme et entraîne les pompiers relativementaux méthodes de sauvetage d’un pompier en difficulté et exige que l’employeurse donne une méthode de supervision visant à s’assurer que le travailleur porteun appareil de protection respiratoire quand il pénètre dans une zone de dangerlors d’un incendie.

Le présent résumé n’a pas comme tel de valeur légale et ne tient lieu ni derapport d’enquête, ni d’avis de correction ou de toute autre décision de l’ins-pecteur. Il ne remplace aucunement les diverses sections du rapport d’en-quête qui devrait être lu en entier. Il constitue un aide-mémoire identifiant leséléments d’une situation dangereuse et les mesures correctives à apporterpour éviter la répétition de l’accident. Il peut également servir d’outil de diffu-sion dans votre milieu de travail.

ACCIDENT : FAITS ET ANALYSEChronologie de l’accidentVers 23 h, les propriétaires sont dans leur résidence située au 302, rue Sainte-Anne à Varennes.

Vers 23 h 30, la propriétaire, au deuxième étage de la maison, entend du bruitprovenant du garage. Les propriétaires descendent au rez-de-chaussée etvoient de la fumée provenant du garage et du sous-sol. Ils appellent donc le911.

Vers 23 h 33, l’appel est reçu au central téléphonique 911 de la Régie inter-municipale Richelieu-Saint-Laurent pour un incendie dans un garage.

En arrivant sur les lieux, les policiers informent les pompiers, via le central,qu’il n’y a personne dans la résidence et qu’il y a de la fumée au sous-sol etdans le garage. Ils installent les propriétaires dans la voiture de police.

À 23 h 35 : 16, les pompiers du groupe # 2 reçoivent l’avis d’un feu de bâti-ment au 302, rue Sainte-Anne à Varennes sur leur téléavertisseur et le lieute-nant B ...... le reçoit sur sa radio portative.

À 23 h 37 : 18, le lieutenant B ......, responsable du groupe # 2, avec la radioportative sur la fréquence incendie Varennes, informe le central qu’il se dirigevers la caserne de la Ville de Varennes.

À 23 h 37 : 52, le lieutenant F ......, responsable du groupe # 3, informe le cen-tral qu’il se dirige vers la caserne de la Ville de Varennes.

À 23 h 39 : 05, le lieutenant B ...... demande au central d’appeler les pompiersd’un second groupe.

À 23 h 39 : 09, le central informe le lieutenant B ...... qu’il s’agit d’un feu dansle garage de la maison.

À 23 h 39 : 17, le lieutenant B ...... demande au central d’appeler tous les pom-piers de la Ville de Varennes. Il s’agit d’une alerte générale.

À 23 h 39 : 59, tous les pompiers de la Ville de Varennes reçoivent l’avis d’unfeu de bâtiment sur leur téléavertisseur.

À 23 h 44 : 43, après avoir revêtu leur casque, leur tenue de feu (bunker suit),leurs bottes, leur cagoule et pris leur sac contenant la partie faciale, les gants,le ceinturon et l’avertisseur de détresse personnel, les pompiers de l’unité# 214 (auto-pompe) quittent la caserne suivis des pompiers de l’unité 2014(auto-pompe) environ une minute plus tard.

À 23 h 46 : 26, l’unité # 214 arrive au 302, rue Sainte-Anne et se stationnedans la rue Sainte-Anne, devant l’allée. Le lieutenant B ...... prend le comman-dement des opérations.

Le commandant B ...... et les pompiers E ......, D ...... et AA ...... parcourent l’al-lée jusqu’à la maison. Dans l’allée, ils croisent un policier. Celui-ci les informeque le propriétaire de la maison a confirmé que tous les occupants ont quittéla maison.

Le commandant demande à l’unité # 214 de reculer dans l’allée. Le pompierAA ...... assiste le conducteur dans cette manœuvre.

Environ treize minutes après la réception de l’appel au central 911, le com-mandant n’observe pas de signe extérieur d’un feu dans le garage. Par contre,il voit de la fumée sortir du toit de la maison en enveloppant la cheminée.

Le commandant et les pompiers E ...... et D ...... marchent dans l’allée vers lamaison et éclairent celle-ci avec leur lampe portative.

Le pompier C ...... met en marche la pompe de l’unité # 214.

Le commandant et le pompier E ...... constatent, par une fenêtre du garage,qu’aucune flamme n’est apparente, que de la fumée blanche est présentemais que le plafond est visible. Les pompiers E ...... et D ...... touchent à laporte sur le côté droit du garage. Celle-ci est froide. Ils essaient de l’ouvrir,mais la porte est verrouillée.

Source : CSST

Photo 4.1 : Façade de la maison

Le commandant et les pompiers E ...... et D ...... se dirigent vers le perron dela maison.

Le commandant demande au pompier D ...... de casser les fenêtres desportes de garage. Il demande ensuite à l’équipe # 1, constituée du chargéd’équipe E ...... et du pompier D ...... de casser la fenêtre en façade du rez-de-chaussée entre la porte principale et le garage.

Le commandant, en mode de commandement reconnaissance, se rend à laporte d’entrée principale. Il ouvre la porte et voit un escalier menant du rez-de-chaussée au sous-sol. Il constate que le rez-de-chaussée est rempli defumée, puis il referme la porte.

Le commandant demande à l’équipe # 1 de préparer un établissement, c’est-à-dire un boyau muni d’une lance, de 45 mm (1 3/4 pouce).

Le pompier C ...... ouvre le circuit du réservoir du camion pour faire circulerl’eau.

L’équipe #1 se déplace vers l’unité # 214, déploie l’établissement de 45 mm(1 3/4 po) et d’une longueur de 61 m (200 pieds) et l’apporte en façade de lamaison.

Le commandant demande au pompier AA ...... d’apporter une section deboyau supplémentaire pour prolonger l’établissement de l’équipe # 1.

À 23 h 49 : 43, l’unité # 2014 arrive au 302, rue Sainte-Anne. Le commandantdemande au pompier G ......, conducteur-opérateur de l’unité # 2014,d’alimenter l’unité # 214 en eau à partir de la borne-fontaine située au coindes rues Sainte-Anne et Guèvremont.

À 23 h 50 : 11, après avoir revêtu leur casque, leur tenue de feu, leurs bottes,leur cagoule et pris leur sac contenant la partie faciale, les gants, le ceinturonet l’avertisseur de détresse personnel, les pompiers de l’unité # 314(auto-pompe avec échelle) quittent la caserne.

Les pompiers I ...... et H ...... branchent l’unité # 2014 à la borne-fontaine.

Le pompier AA ......, de l’unité # 214, raccorde un boyau de 101 mm (4 pou-ces) à l’unité # 2014 pour alimenter à relais l’unité # 214. Ensuite, il se rap-porte au commandant en façade de la maison pour recevoir des directives.

Le pompier D ...... et le chargé d’équipe E ...... arrivent sur le perron en façadede la maison.

Le commandant demande au conducteur-opérateur de l’unité # 214 deremplir d’eau le boyau de l’équipe # 1.

Le chargé d’équipe E ...... ouvre le robinet de la lance pour purger l’air dutuyau et ajuste le diffuseur de la lance.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

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Le pompier D ...... et le chargé d’équipe E ...... mettent la partie faciale de leurappareil de protection respiratoire autonome et ils ouvrent la valve de canali-sation principale de leur détendeur.

Le commandant demande au chargé d’équipe E ...... et au pompier D ......d’entrer dans la maison pour localiser le foyer d’incendie. Le chargé d’équipeE ......, muni d’une radio portative, agit à titre de porte-lance. Le pompier D...... agit à titre de porte-lance suppléant. L’équipe # 1 entre dans le vestibuleet se dirige vers le garage. La visibilité est réduite à 3 m par la fumée et lanoirceur.

Le commandant établit le poste de commandement stationnaire dans le ves-tibule de la maison.

L’équipe # 1 traverse le vestibule (hall) et se rend à la porte d’accès intérieuredu garage. Les pompiers touchent la porte. Celle-ci est froide. Ils l’ouvrent etentrent dans le garage en descendant trois marches. La visibilité est d’envi-ron cinq mètres et ils n’observent pas de flamme.

Source : Ville de Varennes, trajet ajouté par la CSST

Figure 4.1 : Trajet de l’équipe # 1 (rez-de-chaussée et garage)

À 23 h 53 : 59, après avoir revêtu leur casque, leur tenue de feu, leurs bottes,leur cagoule et pris leur sac contenant la partie faciale, les gants, le ceinturonet l’avertisseur de détresse personnel, les pompiers de l’unité # 514 (véhiculed’urgence) quittent la caserne.

À 23 h 54 : 37, l’unité # 314 arrive sur les lieux.

Le sous-lieutenant K ...... de l’unité # 314 se rend au poste de commandementstationnaire. Le commandant lui demande de faire une entrée par effractionpar la porte d’accès extérieure à l’avant du garage. Le sous-lieutenant K ......retourne à l’unité # 314 afin de prendre une masse.

Le commandant confirme auprès du propriétaire que tous les occupants sontsortis de la maison.

L’équipe # 1, dans le garage, constate que le poêle à bois dégage une chaleurnormale.

À 23 h 55 : 48, l’unité # 514 arrive sur les lieux.

Le chargé d’équipe E ...... descend l’escalier intérieur du garage. Le boyau nese rend pas jusqu’à la porte du sous-sol. Il donne la lance au pompier D ......Ce dernier se positionne au sommet de l’escalier et tient la lance. Le chargéd’équipe E ...... touche à la porte menant au sous-sol de la maison. Celle-ciest froide. Il l’ouvre, voit de la de fumée grise d’intensité moyenne et aperçoitde l’eau dégoûter du plafond et 3 cm d’eau sur le plancher de la salle de bil-lard.

À la suite de la demande du commandant, le pompier AA ...... entre par le ves-tibule de la maison, se rend dans le garage et se joint à l’équipe # 1. Il se placedans le cadrage de la porte d’accès intérieure du garage et assure le déploie-ment du boyau pour l’équipe # 1.

À 23 h 56 : 35, le chargé d’équipe E ...... informe le commandant de l’absencede flamme dans le garage et de la présence de fumée sortant du seuil de laporte d’accès intérieure du garage. Il ajoute que le feu proviendrait du sous-sol de la maison.

Le pompier AA ...... informe le chargé d’équipe qu’il voit une flamme de 15 cmde hauteur sur le seuil du cadrage de la porte d’accès intérieure du garage. Ildéplace le boyau afin de le protéger des flammes. Le chargé d’équipe E ......remonte pendant que le pompier D ...... arrose le cadrage de la porte et éteintles flammes.À 23 h 56 : 37, le commandant voit de la fumée sortir de la bouche du sys-tème de chauffage dans le vestibule. Il demande à l’équipe # 1 de se rendreau sous-sol de la maison.À 23 h 57 : 22, le commandant demande au chargé d’équipe E ...... de reve-nir dans le vestibule, car il voit l’escalier intérieur permettant l’accès au sous-sol.À 23 h 57 : 52, le commandant demande à nouveau au chargé d’équipe E ......de revenir dans le vestibule pour descendre par l’escalier intérieur de la mai-son.

Source : CSSTPhoto 4.2 : Porte menant au garage de l’intérieur de la maison (vue du garage)

Les trois membres de l’équipe # 1 se rendent au poste de commandement. Lechargé d’équipe E ...... informe le commandant que le feu est dans le murmitoyen du sous-sol entre la maison et le garage.

Vingt-cinq minutes après l’appel au central 911, le commandant informe, devive voix, l’équipe # 1 que le foyer d’incendie est au sous-sol. Il leur demandede localiser le foyer d’incendie au sous-sol.

L’équipe # 1, le chargé d’équipe E ...... en tête, suivi des pompiers D ......(porte-lance) et AA ...... (porte-lance suppléant), descendent l’escalier ens’éclairant de leur lampe portative. La visibilité est d’un mètre. La fumée grispâle est d’intensité moyenne, sans chaleur excessive.

Les pompiers P ...... et Q ......, de l’unité # 514, forment une deuxième équipe,appelée équipe # 2. De la rue Sainte-Anne, ils se rendent au poste de com-mandement stationnaire en apportant une hache.

Le commandant demande à l’équipe # 2 d’établir et de charger un établisse-ment de 45 mm (1 3/4 pouce), d’entrer au rez-de-chaussée de la maison etde localiser un point chaud sur le plancher près de la porte d’accès intérieuredu garage.

L’équipe # 2, à l’aide des pompiers H ...... et J ......, charge un établissementde 45 mm (1 3/4 pouce) à partir de l’unité # 214.

Le sous-lieutenant K ......, à l’aide d’une masse, défonce la porte sur le côtédroit du garage et y entre. Une flamme sort de la base du cadrage de la ported’accès intérieure du garage. Le sous-lieutenant K ...... en informe le com-mandant de vive voix.

Pendant ce temps, l’équipe # 1 tourne à gauche au bas de l’escalier en sui-vant le mur. Le chargé d’équipe E ...... cherche le foyer d’incendie et le sensdes poutres de la structure de la maison.

À 00 h 00 : 13, l’équipe #1 traverse la salle de billard et se dirige vers la sallemécanique en suivant le mur séparant l’escalier de la salle de billard. Le pla-fond cache le sens des poutres dans la salle de billard. Le chargé d’équipe E......, en se dirigeant vers la salle mécanique, informe le commandant de laprésence d’une fumée importante. Il ajoute qu’il n’a toujours pas identifié lefoyer d’incendie.

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Porte intérieure

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Source : Ville de Varennes, modifié par la CSST

Figure 4.2 : Plan du sous-sol

À 00 h 00 : 21, le commandant demande au chargé d’équipe E ...... si sonéquipe est sous le vestibule (la salle mécanique). Ce dernier lui répond qu’ils’y dirige.

Arrivé dans la salle mécanique, le chargé d’équipe E ...... constate que la visi-bilité est de moins d’un mètre et que la fumée est grise. Les poutres sont visi-bles dans cette salle : elles sont parallèles à la façade de la maison.

Ensuite, le chargé d’équipe E ...... en tête, suivi des pompiers D ...... et AA ......,entre dans le couloir reliant la salle mécanique à la salle d’eau et au bureau.

À 00 h 02 : 59, le lieutenant F ...... informe le commandant que de plus en plusde fumée sort à l’arrière de la maison. Il demande au commandant s’il doitcommencer à ventiler le sous-sol.

À 00 h 03 : 21, le chargé d’équipe E ...... pénètre seul dans la salle d’eau etinforme le commandant de la progression lente de l’équipe #1. Il ajoute que lavisibilité est nulle, la chaleur augmente et le foyer d’incendie n’est toujourspas localisé.

Le pompier D ...... retient le pompier AA ...... et lui demande d’arrêter sa pro-gression parce qu’il doit retirer un gant et ajuster une courroie de son équipe-ment. À ce moment, il constate qu’il ne fait pas trop chaud.

L’équipe # 2 entre dans la maison et se dirige vers la porte d’accès intérieuredu garage.

Le commandant demande à deux pompiers d’établir un troisième établisse-ment de 45 mm (1 3/4 pouce) par mesure de précaution.

À 00 h 04 : 36, le commandant dit au lieutenant F ...... d’attendre avant deventiler le sous-sol.

À 00 h 04 : 49, le sous-lieutenant O ......, dans le garage, informe le comman-dant que le feu est localisé au sous-sol de la maison. Le plancher de bois,dans la maison, près de la porte d’accès intérieure du garage, est rongé parle feu.

À 00 : 05 : 06, à mi-chemin entre le vestibule et la porte d’accès intérieure dugarage, devant la porte de la salle d’eau, le pompier Q ...... informe le com-mandant que le plancher y est mou et risque de s’affaisser. De plus, des flam-mes sortent des moulures au bas du mur et de la base du cadrage de la ported’accès intérieure du garage.

Pendant ce temps, le sous-lieutenant O ...... rejoint l’équipe # 2 dans le salonet constate également un plancher mou. Il demande à l’équipe # 2 de revenirau vestibule à cause du danger d’effondrement.

Les pompiers N ...... et L ...... forment l’équipe # 3. Le commandant leurdemande de ventiler le rez-de-chaussée par l’intérieur en brisant les fenêtres.Le commandant et les pompiers de l’équipe # 3 ne portent pas la partie facialede leur appareil de protection respiratoire autonome à ce moment.

Le pompier N ...... entre dans le salon et se dirige vers la salle d’eau. Ilrebrousse chemin quand il remarque que le plancher est mou et le mentionneau commandant dans le vestibule.

Les pompiers de l’équipe # 3 sortent de la maison pour mettre la partie facialede leur appareil de protection respiratoire autonome.

Le chargé d’équipe E ...... demande à son équipe de rebrousser chemin et dese diriger vers la salle de billard.

À ce moment, le pompier AA ...... se tourne vers le pompier D ......, tire sursa partie faciale et lui dit : « Je n’ai plus d’air, je ne suis plus capable derespirer ».

À 00 h 05 : 15, le commandant demande à parler au chargé d’équipe E ......

À 00 h 05 : 30, n’obtenant pas de réponse, le commandant demande à nou-veau à parler au chargé d’équipe E ......

Au sous-sol, le chargé d’équipe E ...... dit au pompier AA ...... : « Calme-toi,suis le boyau, on sort ». Le pompier AA ...... en tête, suivi du pompier D ...... etdu chargé d’équipe E ......, rebrousse chemin en direction de la salle mécani-que en suivant le boyau.

À 00 h 05 : 34, le sous-lieutenant O ......, dans le garage, informe le comman-dant d’un accès au sous-sol de la maison par le garage. Il voit une lueur rougeen regardant dans le sous-sol.

À 00 h 05 : 43, le commandant demande, une troisième fois, à parler auchargé d’équipe E ......

À 00 h 05 : 45, le chargé d’équipe E ...... dit au commandant : « Il est perdu,il manque d’air, ça ne va pas bien en bas » en parlant du pompier AA ......

À 00 h 05 : 50, le commandant dit au chargé d’équipe E ...... : « Va par legarage, procède par le garage ».

Le pompier AA ...... tombe à genoux dans le couloir menant à la salle mécani-que. Le pompier D ...... l’aide à se relever. Le chargé d’équipe E ...... dit aupompier AA ...... : « Calme-toi, respire, suis le boyau ».

Le pompier AA ...... se relève, parcourt deux mètres, entre dans la salle méca-nique et tombe. Le chargé d’équipe E ...... contourne le pompier D ...... etrejoint le pompier AA ...... allongé sur le côté gauche au sol.

Pendant ce temps, à l’extérieur de la maison, les pompiers de l’équipe # 3mettent la partie faciale de leur appareil de protection respiratoire autonome.Ils forment la première équipe de sauvetage. Le commandant leur demandede se dépêcher, car un pompier est en difficulté au sous-sol.

De son propre chef et sans aviser, le sous-lieutenant K ...... pénètre seul dansle sous-sol, par la porte du garage menant à la salle de billard, pour portersecours au pompier en difficulté. Il se rend jusqu’au bas de l’escalier intérieurmenant au rez-de-chaussée. Il rebrousse chemin, car il remarque que lafumée noircit et s’épaissit.

Les pompiers de l’équipe # 2 passent devant le commandant. Comme lespompiers de l’équipe # 3 ne sont pas prêts, il leur dit que le chargé d’équipeE ...... est au sous-sol et qu’un pompier est en difficulté. Il leur demande d’al-ler au sous-sol pour aider l’équipe # 1 en suivant le boyau de cette dernière.L’équipe # 2 devient la deuxième équipe de sauvetage.

À 00 h 06 : 44, le chargé d’équipe E ...... demande à parler au commandant.

À 00 h 06 : 52, dans le garage, le sous-lieutenant O ...... demande au com-mandant de faire sortir les pompiers du sous-sol.

La première équipe de sauvetage, l’équipe #3, descend l’escalier principalmenant au sous-sol. Elle n’apporte pas de lance avec elle.

À 00 h 07 : 02, le chargé d’équipe E ...... dit : « Mayday, mayday, mayday ».

La deuxième équipe de sauvetage, l’équipe # 2, descend l’escalier intérieurmenant au sous-sol avec une lance. La deuxième équipe de sauvetage n’estpas en contact visuel ni en communication audio avec la première équipe desauvetage.

À 00 h 07 : 08, le chargé d’équipe E ...... dit : « Pompier évanoui au sous-sol,pompier évanoui au sous-sol » pendant que l’équipe # 3 est en bas del’escalier et que l’équipe # 2 descend l’escalier.

Le chargé d’équipe E ...... dépose la radio portative, secoue et tente de soule-ver le pompier AA ...... Celui-ci ne réagit pas. Le pompier D ......, à genoux dansle cadre de la porte séparant la salle mécanique de la salle de billard, guettel’apparition de flammes dans la salle de billard.

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À 00 h 07 : 13, le commandant confirme la réception du message de détresseet demande au chargé d’équipe E ....... : « Es-tu près du…(inaudible) ».

Le chargé d’équipe E ...... tente de relever le pompier AA ...... en le soulevantpar les bretelles. Il ouvre la valve de dérivation du détendeur de l’appareil deprotection respiratoire autonome du pompier AA ...... Il entend l’air siffler puis-que la partie faciale est maintenant alimentée en air de façon directe et conti-nue.

Le chargé d’équipe E ...... et le pompier D ...... tentent à nouveau de relever lepompier AA ...... La fumée est dense au sous-sol. Le pompier D ...... voit unelueur rouge dans la salle de billard. La température n’est pas élevée.

À 00 h 08 : 12, le chargé d’équipe E ...... lance un second appel de détresse(mayday).

L’équipe # 3 se dirige vers la salle mécanique en suivant le boyau de l’équipe# 1 et le mur séparant l’escalier et la salle de billard.

Le pompier N ......, de l’équipe # 3, entend de vive voix le chargé d’équipe E...... lancer l’appel de détresse (mayday).

À 00 h 08 : 51, le chargé d’équipe E ...... dit au commandant : « B ......, je suisau sous-sol, faut venir chercher… (inaudible) ».

Le chargé d’équipe E ...... voit une lueur rouge et demande au pompier D ......d’arroser les flammes de façon intermittente.

À 00 h 08 : 58, le chargé d’équipe E ...... dit au commandant : « B ......, je suisau sous-sol, j’ai besoin d’aide, ça brûle ».

Les pompiers de l’équipe # 3 arrivent au bas de l’escalier et disent : « Vousêtes où? » Ils n’obtiennent pas de réponse immédiatement.

Le pompier N ...... rejoint le pompier D ...... dans le cadre de la porte de la sallemécanique. Le pompier D ...... guide le pompier N ...... vers le pompier AA ......,étendu au sol. Le pompier N ......, agenouillé, cherche à tâtons le pompier AA......, mais ne le trouve pas. Le chargé d’équipe E ...... dit : « On est ici ». Lepompier N ...... touche finalement le pompier AA ...... et dit : « Je l’ai ».

Le pompier N ...... donne sa lampe portative à son coéquipier et lui demandede l’éclairer. À ce moment, une section du plafond suspendu de la salle de bil-lard s’écroule. Le pompier L ...... voit apparaître des flammes et sent une aug-mentation de la température. Il dit à son coéquipier de se dépêcher, car le pla-fond s’écroule.

Le pompier N ...... dit au pompier AA ...... : « Aide-toi, on va sortir ». Il ne réa-git pas à cet appel. Le pompier N ...... dit : « Aidez-moi, on va le lever ». Il sai-sit le pompier AA ......, mais est incapable de le déplacer. Le pompier L ...... dità nouveau à son coéquipier qu’ils doivent sortir du sous-sol.

Le pompier N ...... se tourne vers le pompier L ...... et dit : « On s’en va », crai-gnant un effondrement et un embrasement généralisé vu l’évolution de l’in-cendie. La première équipe de sauvetage quitte alors la salle mécanique et sedirige vers l’escalier.

Le chargé d’équipe E ......, dans la salle mécanique, voit des flammes appa-raître et sent une augmentation de la température.

Pendant ce temps, le pompier P ......, de la deuxième équipe de sauvetage,demeurée au bas de l’escalier, crie : « Sortez, sortez! »

Les pompiers Q ...... et P ......, suivi des pompiers L ...... et N ......, montent l’es-calier. Le pompier P ......, du haut de l’escalier, signale la sortie à l’aide de salampe portative et aide les autres pompiers à sortir de l’escalier en les tirantpar leur habit de feu.

Le chargé d’équipe E ...... tente à nouveau de lever le pompier AA ...... maiséchoue. Il se relève pour sortir et demande au pompier D ...... où se trouve laporte donnant sur la salle de billard. Pendant sa tentative de levage, le chargéd’équipe E ...... éprouve de la difficulté à respirer. Par la suite, cette difficultéà respirer disparaît.

Le pompier D ...... dit au chargé d’équipe E ...... d’attendre, il a perdu le boyau.Il le retrouve coincé dans des débris et en informe le chargé d’équipe E ......Laissant la lance près du pompier AA ......, les deux pompiers suivent le boyau,longent le mur séparant la salle de billard de l’escalier, passent près des flam-mes et montent l’escalier. Pendant que le chargé d’équipe E ...... monte l’es-calier, l’avertisseur de basse pression de son appareil de protection respira-toire autonome sonne.

Une fois sorti de la maison, le chargé d’équipe E ...... se rend au poste de com-mandement et dit au commandant : « AA ...... est au sous-sol au bout de lalance, il faut aller le chercher ». Le commandant touche aux pompiers pourestimer la température au sous-sol. Leur habit n’est pas chaud.

À 00 h 12 : 01, le pompier K ......, dans le garage, dit au commandant : « J’aidû sortir du sous-sol, il y a embrasement généralisé ».

Le sous-lieutenant O ...... se rend au poste de commandement et informe lecommandant qu’il a de l’expérience avec le travail en hauteur sur les toits. Lecommandant lui demande donc de ventiler la maison en pratiquant une ouver-ture dans le toit. Le sous-lieutenant O ...... monte sur le toit à l’aide d’uneéchelle portative pour ouvrir le toit avec une scie circulaire.

À 00 h 13 : 10, le commandant demande une auto-pompe de la Municipalitéde Sainte-Julie.

À 00 h 13 : 15, le commandant demande une auto-pompe de la Municipalitéde Verchères.

Le pompier G ......, conducteur opérateur de l’unité 2014, se fait remplacer parle pompier M ...... et se rend au poste de commandement offrir ses servicespour le sauvetage du pompier AA ......

Il forme la troisième équipe de sauvetage avec le chargé d’équipe E ...... qui aremplacé sa bouteille d’air comprimé.

Le chargé d’équipe E ...... prend un établissement de 45 mm (1 3/4 pouce).

Le chargé d’équipe E ......, porte-lance, et le pompier G ...... descendent l’es-calier menant au sous-sol, en position accroupie. Au sous-sol, il y a présenced’eau sur le plancher. Les pompiers font quelques pas à quatre pattes dans lasalle de billard en direction de la salle mécanique en cherchant à tâtons lepompier AA ......

Des flammes sont présentes dans la salle de billard, près du mur la séparantdu garage, et la température dans la pièce est élevée. Le chargé d’équipe E...... arrose ces flammes de façon intermittente. La fumée est noire et opaque.La visibilité est nulle.

L’apport d’air de l’appareil respiratoire autonome du pompier G ...... est sou-dainement interrompue. Il lève légèrement sa partie faciale, inspire, puis ouvrela valve de dérivation du détendeur pour obtenir un apport d’air continu dansla partie faciale. Il replace sa partie faciale et poursuit son trajet vers le pom-pier AA ......

À 00 h 19 : 14, le commandant dit au chargé d’équipe E ...... de faire sortirl’équipe de sauvetage du sous-sol parce qu’il y a risque d’embrasement géné-ralisé.

Dans la salle de billard, le pompier G ......, craignant lui aussi un embrasementgénéralisé, dit au chargé d’équipe E ...... qu’il faut sortir.

L’équipe de sauvetage rebrousse chemin à genoux vers l’escalier. Ils montentles marches et sortent de la maison.

Le chargé d’équipe E ...... se rend au poste de commandement et informe lecommandant que le pompier AA ...... est toujours au sous-sol.

Au même moment, sur le toit, en façade de la maison, des flammes jaillissentet entrent en contact avec l’échelle portative du pompier chargé de la ventila-tion au toit. Le sous-lieutenant O ...... quitte donc le toit.

Le commandant décide alors d’adopter un stratégie défensive. Il regroupetous les pompiers en avant de la maison et les informe que le pompier AA ......ne peut plus être secouru.

Il leur demande de procéder à l’extinction de l’incendie en mode défensif.

Le commandant assigne de nouvelles tâches aux pompiers. Il demandenotamment d’installer une lance rotative en façade, d’arroser l’intérieur de lamaison par les fenêtres et de ventiler en défonçant le plafond du garage.

À 01 h 33 : 41, le commandant demande une auto-pompe et des pompiers dela Municipalité de Saint-Amable.

À 02 h 44 : 03, le commandant transfert le commandement des opérations auService de protection incendie de la Ville de Sainte-Julie. Les pompiers de laVille de Varennes quittent ensuite les lieux et se rendent à la caserne.

Après l’extinction de l’incendie, le toit, les planchers du premier étage et durez-de-chaussée ainsi que l’escalier du sous-sol sont démolis à l’aide d’unepelle mécanique afin de permettre un accès sécuritaire au sous-sol.

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Source : CSST

Photo 4.3 : Sous-sol après démolition

Le corps du pompier AA ...... est retrouvé dans la salle mécanique, vers 8 h le4 mars 2008. Son décès est constaté à l’hôpital Pierre-Boucher.

Constatations et informations recueillies

Informations généralesLa source de l’incendie est probablement d’origine électrique selon le rapportde M. T ......, de l’entreprise Pyrotech BEI.Selon l’information reçue du coroner, le pompier AA ...... décède par intoxicationau monoxyde de carbone.Sur les photos 1_19, 1_26 et 1_27 du Service de police Richelieu-Saint-Laurent, nous constatons que la valve de canalisation principale durégulateur de l’appareil de protection respiratoire autonome du pompier AA...... est fermée.Le corps du pompier AA ...... est découvert avec la partie faciale couvrant unepartie de sa bouche et la partie supérieure de son visage.La cloche de l’avertisseur de basse pression de l’appareil de protectionrespiratoire autonome du pompier AA ...... ne sonne pas alors que les autrespompiers sont au sous-sol.Selon la classification des catégories de risque du Service de sécuritéincendie de la Ville de Varennes, le bâtiment au 302, Sainte-Anne à Varennescorrespond à un risque faible. La directive de la Ville de Varennes prévoit unealerte générale lorsqu’un appel reçu concerne un incendie dans un bâtiment.Le commandant est lieutenant au Service de sécurité incendie de la Ville deVarennes. Selon la L.S.S.T., il est un travailleur.Le Service de sécurité incendie de la Ville de Varennes n’a pas de programmede protection respiratoire. Les essais d’ajustement des appareils de protectionrespiratoire autonome ne sont pas effectués. La Ville de Varennes n’a pasprévu et ne s’assure pas que le test d’étanchéité soit effectué par chaquepompier, à chaque utilisation de l’appareil de protection respiratoire auto-nome.Le commandant a une seule radio portative pour communiquer avec le cen-tral et avec les pompiers. Il alterne entre deux fréquences pour les différentescommunications. Quand il communique avec le central, le commandant n’estpas en mesure d’entendre les communications avec les pompiers.Les pompiers AA ...... et N ...... ne portent pas d’avertisseur de détresse per-sonnelle lorsqu’ils pénètrent dans la maison.Les pompiers AA ......, D ......, L ......, P ...... et G ...... n’ont pas de radio porta-tive lorsqu’ils pénètrent dans la maison.Les pompiers de l’équipe # 1, lors de la recherche du foyer d’incendie, pénè-trent dans la maison sans outils tels que pics, haches et gaffes.Les pompiers participant au sauvetage du pompier AA ...... pénètrent dans lesous-sol sans équipements de sauvetage tels que bouteille d’air comprimé,outils Halligan et cordes.Selon une directive de la Ville de Varennes, les pompiers doivent porter latenue intégrale en intervention, soit l’habit de feu, le casque de protection, les

gants de protection, les bottes de protection, la cagoule, l’avertisseur dedétresse personnelle, la radio portative, la lampe portative et l’appareil de pro-tection respiratoire autonome.

Appareil de protection respiratoire autonomeL’appareil de protection respiratoire autonome alimente le pompier en air dansun milieu pauvre en oxygène afin de le protéger contre l’inhalation de conta-minants tels que des vapeurs et des gaz toxiques émis par la combustion desdifférents matériaux lors d’un incendie.

Les pompiers œuvrent dans un environnement présentant un danger immé-diat pour la vie et la santé (DIVS). Ce type d’appareil de protection respiratoireautonome est donc requis pour offrir une protection maximale et prévenir lesinfiltrations de contaminants dans la partie faciale.

Le régulateur est composé d’un tuyau d’alimentation à haute pression, d’unrégulateur de pression à la demande, d’une valve d’alimentation avec dispo-sitif de blocage, d’une valve de dérivation et d’un indicateur de pression.

L’alimentation en air dans la partie faciale s’effectue en ouvrant la valve de labouteille et par la rotation antihoraire de la valve de canalisation principale durégulateur. Le débit maximal est atteint par une rotation d’un quart de tour durobinet. Un dispositif de blocage à ressort s’engage pour empêcher la ferme-ture accidentelle du robinet à une rotation d’un quart de tour. Il est en sailliede la poignée du robinet de 5,9 mm. Le dispositif à ressort se désengagelorsqu’une pression est effectuée sur celui-ci et la fermeture du robinet estalors permise par une rotation horaire.

Une force de 5,4 N (équivalent à une masse de 550 g) permet d’enfoncerle dispositif de blocage en lui faisant parcourir une course de 0,8 mm.

La fermeture accidentelle du robinet de la valve de canalisation principale estpossible lorsque le dispositif de blocage à ressort n’est pas engagé. Dans cecas, le dispositif de blocage, en saillie du robinet, facilite la fermeture acciden-telle du robinet.

Énoncés et analyse des causes

La gestion des équipements de protection individuelle estdéficiente notamment quant à l’entraînement des pompiers àleur utilisationAlors que le pompier AA ...... est dans le couloir de la salle d’eau du sous-sol,la valve principale du détendeur de son appareil de protection respiratoireautonome se ferme de façon accidentelle. Le pompier AA ...... soulève la par-tie faciale de son appareil de protection respiratoire autonome pour respirerpuisque l’arrivée d’air est coupée et informe ses coéquipiers de son manqued’air. Quand le pompier AA ...... relâche sa partie faciale, elle ne couvre plusqu’une partie de sa bouche et le haut de son visage. Il respire donc l’airambiant toxique et s’affaisse au sol. Le pompier AA ...... décède d’une intoxi-cation au monoxyde de carbone.

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Figure 4.3 : Détendeur

Dispositif de blocage.

Valve de canalisationprincipale.

Valve de dérivation.

Indicateur depression.

Régulateur depression.

Joint coudé.

Tuyau d’alimentationhaute pression.

Le dispositif de blocages’enclenche au débitmaximal.

Valve d’alimentation.

Le débit d’air augmenteprogressivement lors del’ouverture de la valve. Une rotation de la valve de1/4 de tour donne un débitd’air maximal.

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La valve de dérivation n’a pas été ouverte dès les premiers signes de défail-lance de l’appareil de protection respiratoire autonome alors qu’il s’agit desrègles de l’art. Il est important qu’un pompier ne compromette pas l’intégritéde la protection offerte par son appareil de protection respiratoire autonomelorsqu’il travaille dans une atmosphère dangereuse en levant la partie faciale.

Afin d’éviter que les pompiers ne lèvent la partie faciale de leur appareil deprotection respiratoire autonome à la suite d’une défaillance de celui-ci,l’employeur doit les former et les entraîner afin qu’ils développent des auto-matismes pour briser ce réflexe. Les pompiers doivent être entraînés plutôt àouvrir la valve de dérivation dès les premiers signes de défaillance de l’appa-reil de protection respiratoire autonome.

Par ailleurs, le pompier AA ...... ne porte pas d’avertisseur de détresse person-nel ni de radio portative. Le déclenchement de l’avertisseur de détresse per-sonnel indique la position d’un pompier immobile, ce qui aurait facilité larecherche du pompier AA ......, affaissé au sol, par les équipes de sauvetage.Le port d’une radio portative aurait permis au pompier AA ...... de lancer unappel de détresse (mayday) dès les premiers signes de défaillance de sonappareil de protection respiratoire autonome.

La gestion des équipements de protection individuelle est déficiente.

Cette cause est retenue.

La gestion des opérations de sauvetage est déficienteLe jour de l’accident, une équipe de trois pompiers intervient offensivementdans une maison lors d’un incendie. L’équipe s’introduit dans le sous-sol dela maison à la recherche du foyer d’incendie. Alors que l’équipe est dans lecouloir de la salle d’eau du sous-sol, le pompier AA ...... manque d’air. Il tiresa partie faciale et informe ses coéquipiers de la situation. Ses coéquipiers luidisent de sortir de la maison en suivant le boyau. Après quelques pas, le pom-pier AA ...... s’affaisse au sol dans la salle mécanique.

Le chargé d’équipe E ...... informe par radio le commandant de la situationpuis lance un appel de détresse (mayday). Il tente de soulever le pompier AA......, mais, n’y parvenant pas, il ouvre la valve de dérivation de l’appareil deprotection respiratoire autonome du pompier.

Tout en conservant le commandement des opérations de lutte contre l’incen-die, le commandant assume également le commandement des opérations desauvetage.

Le commandant demande aux pompiers de l’équipe # 3, alors qu’ils mettentla partie faciale de leur appareil de protection respiratoire autonome, de serendre au sous-sol pour porter secours au pompier en difficulté. Commel’équipe # 3 n’est pas prête, il demande alors à l’équipe # 2 de se rendre ausous-sol.

Étant donné que les tentatives de sauvetage sont infructueuses et que lesconditions au sous-sol se dégradent, les pompiers quittent le sous-sol, lais-sant le pompier AA ...... dans la salle mécanique.

Une troisième et dernière équipe de sauvetage est dépêchée au sous-sol,mais l’évolution de l’incendie est telle que cette équipe doit rebrousser che-min dans la salle de billard. Le pompier AA ...... reste dans la salle mécaniqueet décède d’une intoxication au monoxyde de carbone.

Les normes précédemment citées démontrent que les opérations de sauve-tage doivent être planifiées et les pompiers munis d’outils.

La Ville de Varennes n’a pas de méthode et de procédure établies et éprou-vées concernant le sauvetage d’un pompier en détresse. Par conséquent, leséquipes qui effectuent les tentatives de sauvetage dans la maison n’ont pasété informées, formées et entraînées pour effectuer le sauvetage d’un pom-pier. Les équipes de sauvetage sont improvisées sur le champ parce qu’il n’ya pas d’équipe d’intervention rapide telle qu’elle est décrite dans la normeNFPA 1500. De plus, les équipes de sauvetage ne sont pas munies d’équipe-ments spécialisés pour le sauvetage, tels que bouteille d’air supplémentaire,hache, outils Halligan, câbles et trousse de premiers soins.

D’autre part, les équipes participant aux tentatives de sauvetage n’ont pasreçu de directives sur la façon d’effectuer le sauvetage du pompier endétresse et n’ont pas reçu les informations essentielles qui auraient permis decoordonner les efforts de sauvetage des diverses équipes. Les équipes au

sous-sol ignorent toutes la présence des autres équipes. Par ailleurs, ceséquipes n’informent pas le commandant de la progression du sauvetage. Lacommunication au niveau des opérations de sauvetage est déficiente.

De plus, le commandant assume les communications avec le central, avec lespompiers combattant l’incendie et avec les équipes de sauvetage. Il a uneseule radio portative pour les communications avec les pompiers sur les lieuxet pour les communications avec le central, qui se font sur deux fréquencesdifférentes. Il doit donc alterner entre les deux fréquences perdant ainsi lacommunication avec les pompiers lors de communications avec le central.

Également, alors que le pompier en détresse manque d’air et a soulevé sapartie faciale, personne ne vérifie l’état de son appareil de protection respira-toire autonome ni le positionnement de sa partie faciale.

L’entrée de pompiers dans le sous-sol d’un bâtiment en feu présente des dan-gers importants parce qu’ils sont exposés à une atmosphère DIVS et que lesaccès et les issues sont limités. La présence d’une équipe d’interventionrapide formée, équipée et bien dirigée est donc essentielle.

En plus des deux coéquipiers de la victime, trois équipes non coordonnéesdescendent au sous-sol pour tenter de secourir le pompier en détresse.Aucune équipe d’intervention rapide n’est planifiée. Les pompiers ne sont pasentraînés et formés pour ce genre d’opération. De plus, aucune procéduren’existe et aucun équipement n’est fourni pour secourir rapidement le pom-pier affaissé et inconscient.

Cette cause est retenue.

La conception de la valve de canalisation principale permetsa fermeture accidentelleLa poignée de la valve d’alimentation du régulateur, porté à la taille, requiertune rotation de 1/4 de tour entre la fermeture complète et l’ouverture offrantun apport d’air maximal. Un dispositif de blocage de la poignée de la valves’enclenche automatiquement à ce moment.

Afin de fermer la valve d’alimentation, on doit effectuer une pression sur ledispositif de blocage et tourner la poignée dans le sens antihoraire. Une forcede 5,4 newtons, ce qui correspond à une masse de 550 g est requise pourenfoncer et dégager le dispositif de blocage, permettant ainsi la rotation de lapoignée. Pour dégager le dispositif de blocage, il suffit de l’enfoncer de0,8 mm (environ 1/32 pouce).

Le dispositif de blocage est en saillie de 5,9 mm de la poignée de la valve. Cedispositif de blocage est également en saillie du plan formé par la valve decanalisation, la valve de dérivation et le joint coudé d’alimentation à hautepression.

Source : CSSTPhoto 4.6 : Détendeur

Cette conception fait en sorte que le dispositif de blocage peut être acciden-tellement enfoncé. Une fois celui-ci enfoncé, la rotation de la poignée de lavalve de canalisation principale est libre. Une rotation dans le sens horaire dela poignée ferme la valve progressivement, privant ainsi le pompier d’air.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Dispositif de blocageen saillie de 5,9 mm.

Plan formé par la valve decanalisation, la valve de

dérivation et le joint coudé.

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Durant les opérations, une rotation accidentelle de la poignée peut être géné-rée de différentes façons, notamment par la manipulation du boyau, par lesdivers mouvements du bras, par contact avec un mur, un meuble ou un autreobjet dans la maison.

Les photos prises par le Service de police Richelieu-Saint-Laurent immédia-tement après la découverte du corps du pompier AA ...... démontrent que lavalve est fermée. Cependant, l’enquête n’a pas permis de déterminer ce qui acausé la rotation accidentelle du robinet de la valve de canalisation principale.

Le pompier AA ...... utilise son appareil de protection respiratoire autonomedès son entrée dans la maison. Au moment où il est au sous-sol, il y a encorede l’air dans sa bouteille puisque l’avertisseur de basse pression du détendeurne sonne pas. De plus, le chargé d’équipe E ...... entend l’air siffler au momentoù il ouvre la valve de dérivation du détendeur de l’appareil de protection res-piratoire autonome du pompier AA ...... En ouvrant la valve de dérivation, lapartie faciale est alimentée en air de façon directe et continue.

Donc, le manque d’air du pompier AA ...... n’est pas dû à une pénurie d’airdans sa bouteille, mais bien à la fermeture accidentelle de la valve de canali-sation principale.

Cette cause est retenue.

CONCLUSIONCauses de l’accidentL’enquête a permis de retenir les causes suivantes pour expliquer l’accident :

• La gestion des équipements de protection individuelle est déficientenotamment quant à l’entraînement des pompiers à leur utilisation.

• La gestion des opérations de sauvetage est déficiente.

• La conception de la valve de canalisation principale permet sa ferme-ture accidentelle.

Autres documents émis lors de l’enquêteDans son rapport ...... émis le 26 mars 2008, la CSST interdit l’entrée despompiers dans un bâtiment durant un incendie puisque les pompiers ne por-tent pas tous leur avertisseur de détresse personnel. La CSST exige que l’em-ployeur s’assure que les pompiers le portent durant un incendie. De plus, laCSST demande que l’employeur fournisse, pour tous les pompiers, une radioportative émettrice-réceptrice ainsi qu’une lampe portative. La CSST demandeégalement que l’employeur s’assure qu’un test d’étanchéité de la partiefaciale de l’appareil de protection respiratoire autonome soit effectué lorsquele pompier endosse l’appareil.

Dans ce même rapport, la CSST autorise l’entrée des pompiers dans un bâti-ment lors d’un incendie à la suite de la directive émise par l’employeur men-tionnant les points suivants :

• Les pompiers doivent s’assurer de porter et mettre en marche leuravertisseur de détresse personnel.

• Les lieutenants et les sous-lieutenants vérifient que les pompiersportent leur avertisseur de détresse personnel et que celui-ci est enmarche.

Dans son rapport ...... émis le 5 mai 2008, la CSST exige de l’employeur :

• Un programme d’inspection, d’entretien et de réparation des radios etdes lampes portatives.

• Une politique visant à s’assurer que la quantité de radios portatives etde lampes portatives soit toujours suffisante pour rencontrer le pirescénario prévisible en fonction de la variation du personnel.

Dans ce même rapport, la CSST constate que l’employeur s’est conformé àl’exigence du test d’étanchéité.

Dans son rapport ...... émis le 20 août 2008, la CSST interdit l’entrée des pom-piers dans un bâtiment dans un contexte d’incendie ou dans tout autre envi-ronnement dont l’atmosphère représente un danger pour la santé et la sécu-rité des travailleurs. La CSST exige à la Ville de Varennes de fournir aux pom-piers un appareil de protection respiratoire autonome conforme à la normeNFPA 1981 “Standard on open circuits self-contained breathing apparatus foremergency services”.

Dans son rapport ...... émis le 21 août 2008, la CSST autorise l’entrée despompiers dans un bâtiment dans un contexte d’incendie ou dans tout autreenvironnement dont l’atmosphère représente un danger pour la santé et lasécurité des travailleurs. L’employeur a fourni des appareils de protection res-piratoire autonomes conformes à la norme NFPA 1981 à certains travailleurset a formé ces derniers sur l’utilisation des appareils. Seuls ces travailleurssont autorisés à pénétrer dans un bâtiment dans un contexte d’incendie oudans tout autre environnement dont l’atmosphère représente un danger pourla santé et la sécurité des travailleurs.

Dans son rapport ...... émis le 2 septembre 2008, la CSST exige del’employeur qu’il se conforme à la norme CSA Z94.4-93, Choix, entretien etutilisation des respirateurs pour les points suivants :

• Tests d’ajustement des appareils de protection respiratoire autonome.

• Examen médical pour les travailleurs qui portent un appareil de protec-tion respiratoire autonome.

• Utilisation de pièces d’origine, lors de l’entretien et de la réparation desappareils de protection respiratoire autonome.

Dans son rapport ...... émis le 4 septembre 2008, la CSST constate quel’employeur s’est conformé aux demandes relatives aux radios portatives etaux lampes portatives.

Dans son rapport ...... émis le 25 septembre 2008, la CSST exige quel’employeur installe les chargeurs requis dans les véhicules d’urgence afin depermettre l’utilisation des lampes et des radios portatives.

Dans son rapport ......, émis le 10 décembre 2008, la CSST exige quel’employeur :

• Établisse une procédure et une méthode efficace de sauvetage d’unpompier en difficulté et forme les pompiers relativement à cetteprocédure et méthode.

• Établisse un programme de formation des pompiers afin de s’assurerque ceux-ci maintiennent les connaissances et les habiletés requisespour effectuer le sauvetage d’un pompier en difficulté.

• Forme et entraîne les pompiers relativement aux manœuvres àeffectuer en cas d’une défaillance de leur appareil de protectionrespiratoire autonome.

• Établisse un programme de formation des pompiers afin de s’assurerque ceux-ci maintiennent les connaissances et les habiletés requisespour réagir promptement et adéquatement en cas de défaillance deleur appareil de protection respiratoire autonome.

• Établisse une méthode de supervision visant à s’assurer que le travail-leur porte un appareil de protection respiratoire autonome quand ilpénètre dans une zone de danger lors d’un incendie.

Suivi à l’enquêteAfin de prévenir un tel accident, la CSST :

• Transmettra à l’ASP du secteur des affaires municipales le rapportd’enquête de manière à ce que celle-ci prenne les moyens nécessai-res pour informer les services de sécurité incendie du Québec del’importance d’établir une procédure de sauvetage ainsi qu’une gestiondes équipements de protection individuelle lors des interventions.

• Informera le ministère de la Sécurité publique des conclusions del’enquête.

• Informera l’École nationale des pompiers des résultats de cetteenquête de manière à ce que les pompiers formés connaissent lesméthodes de sauvetage d’un pompier en détresse.

• Informera les fabricants des conclusions de l’enquête relativement à laconception de l’appareil de protection respiratoire autonome.

• Informera les organismes de normalisation qui émettent des normessur les équipements de protection respiratoire autonome qui se retrou-vent sur le marché québécois (CSA, NFPA et NIOSH) des conclusions del’enquête.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Source : CSST

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C ’est le 5 juin 1997 que le Syndicat des pompiers du Québec(Section locale Varennes) a vu le jour. Or à cette époque,

aucun contrat de travail ou conditions de travail n’avaient été con-clus avec la Municipalité. Voué à l’échec d’une approche avec laVille de Varennes sur les termes de certaines conditions de tra-vail, nous avons donc entrepris la démarche d’accréditer notreorganisation au mouvement syndical. Le but de l’exercice était dese retrouver à l’intérieur d’un syndicat qui oriente sa vocation aumétier de pompier. C’est alors que nous avons rencontré lesdirigeants du SPQ-FTQ. Convaincu que c’était la meilleureoption pour nous, la démarche auprès des pompiers de Varennesest enclenchée et nous avons donc été accrédité par le Syndicatdes pompiers et pompièresdu Québec. Nous pouvonsà ce jour définir notreexpérience de bénéfiqueauprès du SPQ-FTQ. Noussommes maintenant à l’af-fût des lois, des normes etde l’information dans lemilieu incendie au Québec.Notre section locale n’adepuis cessé de progres-ser, mais a égalementretrouvé des conditions detravail plus adaptées aumonde d’aujourd’hui.

Président de la sectionlocale depuis le début, jeme considère privilégié depouvoir compter sur uneéquipe comme celle duSPQ. À mes débuts, GillesRaymond, président, DenisDufresne, secrétaire géné-ral et Denis Delisio, conseil-ler syndical m’ont tous per-mis de m’acclimater danscette fonction. Encore au-

jourd’hui, le soutien apporté à notre syndicat est notable pourl’ensemble des membres. Bien que certains puissent avoir unedivergence d’opinions, moi de mon côté j’ai su trouver un équili-bre pour faire valoir mon opinion. Le mouvement syndical est à lafois une culture riche en émotions; il faut donc prendre le tempsd’analyser et de valider certaines de nos discussions, chose quej’ai apprise depuis. Je suis particulièrement fier d’un élément trèsimportant à mon avis pour la solidarité d’un syndicat, c’est d’avoirune équipe extraordinaire avec moi. Dévoués et impliqués, lesmembres qui forment notre exécutif ont toujours su respecter leurengagement. Le fait d’avoir une équipe stable et vouée à lacause syndicale de ses membres fait de notre organisation une

grande force du milieu syn-dical des pompiers à tempspartiel et c’est ce que jeprône comme président.

Depuis le triste événementqui a causé le décès denotre confrère MathieuÉmond, plusieurs repré-sentations ont dû être faitesauprès de la Commissionde la santé et de la sécuritédu travail. J’invite les sec-tions locales à consulterminutieusement les rap-ports émis et publiés par lebiais des communiquésINFO-SPQ. Nous devonstous prendre connaissancedes recommandations, afind’optimiser notre niveau desécurité.

La force de notre syndicatpasse par une honnêtesolidarité.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Varennes,le métier de pompier

et le monde syndical François MorinPrésident

Section locale Varennes

Signature de la Convention collective le 3 février 2009De gauche à droite : Denis Dufresne, secrétaire général SPQ; André Beauchemin,

secrétaire-trésorier SPQ-Varennes; Emmanuel Medeiros, vice-président SPQ-Varennes;François Morin, président SPQ-Varennes; Micheline Roy, directrice des ressourceshumaines de la Ville de Varennes; Gilles Carl, directeur du Service incendie de

Varennes; Carole Gemme, agente de personnel de la Ville de Varennes et Michel Tremblay, maire de la Ville de Varennes.

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RÉSUMÉ DU RAPPORTDescription de l’accident Le 9 mars 2008, vers 15 h 45, le travailleur, un pompier, tire avec un collègueun tuyau d’incendie dans le garage attenant à une maison individuelle, en feu,pour une attaque en direction de points chauds non atteints dans la maison.Deux autres pompiers sont dans le garage à ce moment.

Un peu plus tôt, alors que le garage est demeuré jusque-là libre de fumée etde chaleur, les pompiers remarquent que de la fumée s’échappe de l’avant-toitarrière et ensuite de la trappe d’accès du plafond du garage. Ils enlèvent le sof-fite d’avant-toit pour accéder au comble du garage. Le travailleur voit des flam-mes par la trappe d’accès et demande à son collègue de projeter de l’eau danscette direction. Un craquement se fait entendre, le travailleur crie à ses collè-gues d’évacuer les lieux. La toiture du garage s’effondre.

Trois pompiers parviennent à s’échapper du garage par la porte avant. Un pom-pier demeure captif des débris. Il est retrouvé environ 45 minutes plus tard etdégagé de sa position pour être conduit inanimé auprès du service ambulan-cier où il reçoit les premiers soins. Son décès est confirmé à l’hôpital.

Conséquences Le travailleur décède par asphyxie.

Figure 1 : Vue des décombres du garage ayant retenu captif le travailleur (Source : CSST)

Abrégé des causes L’enquête a permis d’identifier les causes suivantes :

• Le garage est utilisé pour combattre l’incendie alors que son intégritéstructurale est menacée, exposant ainsi les pompiers à un danger d’ef-fondrement

• La supervision des travailleurs à l’égard du port de l’appareil de pro-tection respiratoire isolant autonome « APRIA » est déficiente, ce quifait en sorte qu’un travailleur se retrouve dans une zone d’air conta-miné sans la partie faciale de son APRIA

Mesures correctives La police de la MRC Les-Collines-de-l’Outaouais a conservé les équipementset les effets du travailleur jusqu’à leur transmission à la CSST. La CSST a inter-dit l’utilisation de l’APRIA, du dispositif d’alarme personnelle intégré à l’APRIAainsi que la bouteille d’air comprimé du travailleur jusqu’à l’obtention d’uneattestation par un technicien agréé par le fabricant confirmant leur état sécu-ritaire. L’employeur a procédé à la destruction de l’ensemble des équipementsde protection du travailleur. (Rapport RAP, émis le 26 juin 2008)

Au cours de cette enquête, la CSST a exigé l’élaboration et/ou la modificationde directives de sécurité (rapport RAP, émis le 26 juin 2008 et rapport RAP,émis le 3 octobre 2008) :

• sur les mesures à prendre dans l’évaluation des risques d’effondrementdes structures de façon à protéger la santé, la sécurité et l’intégrité physi-que des pompiers;

• sur les tâches pouvant être accomplies de façon sécuritaire par un pom-pier apprenti sur les lieux d’une intervention sous la supervision d’un pom-pier qualifié, cela en fonction des apprentissages réalisés en formation;

• sur le nombre minimal de pompiers ainsi que les moyens et équipementsrequis pour une attaque dans des conditions sécuritaires à l’intérieur d’unbâtiment;

• sur les mesures à mettre en œuvre pour préciser les attributions des pom-piers pour pallier un nombre insuffisant d’officiers lors d’une interventiond’urgence.

L’employeur s’est conformé à toutes ces demandes.

Le présent résumé n’a pas comme tel de valeur légale et ne tient lieu ni derapport d’enquête, ni d’avis de correction ou de toute autre décision de l’ins-pecteur. Il ne remplace aucunement les diverses sections du rapport d’en-quête qui devrait être lu en entier. Il constitue un aide-mémoire identifiant leséléments d’une situation dangereuse et les mesures correctives à apporterpour éviter la répétition de l’accident. Il peut également servir d’outil de diffu-sion dans votre milieu de travail.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

DIRECTION RÉGIONALE DE L’OUTAOUAISAccident mortel survenu à un travailleur le 9 mars 2008, dans le garage

d’une maison individuelle située au 5, chemin Val-du-Lac à Val-des-Monts •

Inspecteurs :Doris Lacasse

Jean-Charles Marengère, ing. jr•

Date du rapport : 23 janvier 2009

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Description de l’activité effectuée lors de l’accident En réponse à l’appel initial, logé vers 13 h 41, les ressources des troiscasernes de la Municipalité sont affectées au combat de l’incendie de lamaison du 5, chemin Val-du-Lac. Avant l’accident, survenant vers 15 h 45,18 pompiers ont répondu à l’appel et 17 pompiers se sont présentés sur le sitede l’incendie. L’officier commandant a demandé à un 18e pompier, confirmantsa disponibilité, de se rendre à la caserne 2.

Avant l’accident, la toiture de la maison est largement effondrée et l’intensitédu feu a diminué (sous contrôle, selon l’officier commandant). Des ressourcespompiers et des équipements (4 pompiers et deux autopompes) sont dirigésvers la caserne 2 pour refaire le plein des bouteilles d’air comprimé et laremise en service des équipements ainsi que pour protéger les réservoirsd’eau des autopompes du gel.

À cette étape, des pompiers sont à pied d’œuvre à l’arrière de la maison etdirigent le jet de leurs lances en direction de points chauds à l’intérieur de lamaison ainsi que vers le mur de séparation avec le garage. Les pompiers seservent du garage comme voie de circulation vers l’arrière de la maison.

Peu avant l’accident, deux activités sont en élaboration concernant le garage,lesquelles activités vont impliquer le travailleur accidenté :

• Un officier et un pompier entrent dans le garage pour procéder, depuiscette position, à une évaluation de l’évolution de l’incendie de la maison.L’officier constate que des points chauds dans la maison ne sont pasatteints par le jet des pompiers en poste à l’arrière de la maison. L’officierdemande au pompier de lui procurer un tuyau d’incendie. Le pompier sedirige à l’arrière de la maison.

• D’autre part, le pompier responsable du secteur arrière, après avoir étéinformé que de la fumée s’échappait de l’avant-toit arrière du garage,arrache avec le travailleur accidenté des panneaux de soffite de l’avant-toit, cela pour accéder au comble du garage.

Rendu à l’arrière du garage, le pompier souligne la présence de fumée dansle garage et réclame le tuyau d’incendie demandé par l’officier. Le travailleuraccidenté interrompt l’enlèvement du soffite et aide le pompier à tirer le tuyauà l’intérieur du garage. Au même moment, le pompier responsable du secteurentre lui aussi dans le garage pour évaluer la situation à partir de l’intérieurdu garage.

Le chef Benoît Gagnon prend charge de l’appel initial transmis par le centred’urgence. Il demande au répartiteur du centre d’urgence un premier déclen-chement des téléavertisseurs et des émetteurs-récepteurs portatifs des offi-ciers et pompiers des casernes 2 et 3.

Lorsque le chef Benoît Gagnon est informé par radio d’un incendie de bâti-ment confirmé par les voisins, il demande un deuxième déclenchement destéléavertisseurs et des émetteurs-récepteurs portatifs pour les officiers etpompiers des casernes 1, 2 et 3. (Voir le tableau 3 sur la localisation descasernes et la distance pour se rendre au site de l’incendie)

Structure de commandement Lors de l’incendie du 9 mars 2008, le chef Benoît Gagnon assume le comman-dement. Il est appuyé de l’officier «A» et il désigne certains pompiers expéri-mentés pour être responsables de secteur. Ainsi, le chef Benoît Gagnon dési-gne le pompier «B» comme responsable du secteur arrière de la maison.

Durant le combat, le chef Benoît Gagnon dirige directement les pompiers assi-gnés aux autopompes ainsi que les pompiers combattant à l’avant de la mai-son. Certains pompiers ont relevé tantôt de l’officier «A» et tantôt directementdu chef Benoît Gagnon ou indirectement du chef Benoît Gagnon alors qu’unpompier « expérimenté » a agi comme responsable de secteur.

L’officier «C» de la caserne 1 arrive sur le site de l’incendie au moment del’opération de sauvetage. Il prend alors la relève de l’officier «A».

Après, le départ du travailleur accidenté vers l’hôpital, la plupart des pompiersdu service de Sécurité incendie de Val-des-Monts sont relevés par leurs col-lègues du service d’Incendie de la municipalité de Cantley. Le chef BenoîtGagnon remet le commandement au chef «D», coordonnateur du serviced’Incendie de Cantley.

Organisation de la santé et de la sécurité du travail Au moment de l’accident, le chef Benoît Gagnon représente l’employeur.

Le représentant à la prévention ne participe pas à la sécurité, étant incapacitéà la suite d’une lésion.

Gestion de la santé et de la sécurité relativement à l’intervention du 9 mars 2008 L’officier «A» et les pompiers responsables de secteur ont produit durant lecombat de l’incendie des rapports verbaux de la situation à l’officier comman-dant, le chef Benoît Gagnon.

ACCIDENT : FAITS ET ANALYSEChronologie de l’accident Le 9 mars 2008, à 13 h 39, le Centre de télésurveillance ADT reçoit un signald’alarme du détecteur de fumée installé au niveau de la mezzanine de la rési-dence du 5, chemin Val-du-Lac à Val-des-Monts.

13 h 41 : 41 - Le Centre de télésurveillance communique cette information aucentre d’urgence 911 de la MRC Les Collines-de-l’Outaouais.

13 h 44 : 24 - Le répartiteur du centre d’urgence contacte le service deSécurité incendie de Val-des-Monts.

13 h 47 : 36 - Appel d’un voisin au centre d’urgence 911 confirmant l’incen-die de la résidence.

13 h 50 : 55 - Confirmation des pompiers au centre d’urgence 911 à l’effetqu’ils sont en route.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Figure 5 : Vue en plan sommaire du bâtiment et d’une partie du terrain (pas à l’échelle)

(Source : Schéma CSST)

TABLEAU 3 : Distance de la caserne et durée approximative du trajet

pour se rendre sur les lieux de l’intervention du 9 mars 2008

Localisation de la caserne

Caserne 11570, route du Carrefour Val-des-Monts

Caserne 21, route du Carrefour Val-des-Monts

Caserne 370, chemin du PontVal-des-Monts

Lieu de l’incendie

5, chemin Val-du-Lac Val-des-Monts

5, chemin Val-du-Lac Val-des-Monts

5, chemin Val-du-Lac Val-des-Monts

Distance (Google Maps)

26,6 km

9,7 km

7,1 km

Durée estimée (Google Maps)

22 minutes

9 minutes

7 minutes

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Avant la déclaration de l’incendie, le propriétaire est seul à la maison. Il a unecollation en préparation à la cuisine et il écoute la télévision au salon lorsqu’ilentend un bruit semblable à un objet tombant au sol. Il se lève et se dirige versla chambre d’entreposage pour constater que la pièce est en feu. Selon lepropriétaire, les flammes proviennent du mur côté est de la maison. Lepropriétaire sort de la résidence en criant à son voisin de contacter le serviced’incendie.

Le voisin et son fils se rendent sur les lieux pour porter secours au proprié-taire. Ils entrent dans la résidence pour y récupérer deux chiens. Le voisin doitalors se pencher en raison de la fumée. Le voisin et son fils sortent par aprèsune motoquad du garage. Le voisin incommodé par la fumée est transportévers un centre hospitalier à des fins préventives. Le propriétaire, égalementincommodé par la fumée, est transporté au Centre hospitalier de Gatineaupour y être examiné.

Vers 13 h 56, le pompier «E» arrive sur le site de l’incendie en conduisantl’autopompe-citerne 122 de la caserne 3.

L’officier «A» et les pompiers André Manseau (le travailleur accidenté) et «F»arrivent ensuite sur le site de l’incendie, à bord de l’autopompe 213 de lacaserne 2.

Les pompiers établissent les tuyaux d’incendie et procèdent au démarrage dela pompe.

Après avoir endossé leur APRIA, le pompier André Manseau (en premier) munid’un tuyau d’incendie chargé et le pompier «F» (à sa suite) entrent dans lamaison par la porte du vivoir alors que l’officier «A» demeure à la porte pourles appuyer. Les pompiers s’introduisent dans la maison avec l’hypothèse d’unfeu de cuisson. Les pompiers avancent d’environ 4 ou 5 mètres dans la mai-son et doivent se mettre à genoux pour examiner le secteur. Il y a beaucoupde fumée et la chaleur est intense. Ils tentent de repérer la cuisine ou le foyerde l’incendie sans y parvenir. Le pompier «F» ne voit pas de flamme.

Le pompier «F» éprouve un problème d’étanchéité avec la partie faciale de sonAPRIA. Il sort de la maison en se guidant sur le tuyau. Le pompier AndréManseau et l’officier «A» sortent peu de temps après. L’officier «A» estime qu’ily a trop de fumée et qu’il faut d’abord ventiler.

14 h 08 : 42 - Le chef Benoît Gagnon arrive sur le site de l’incendie. Il confirmeau centre d’urgence 911 qu’il prend le commandement et il mentionne qu’ils’agit d’un « bungalow de grande superficie avec fumée apparente au toit ».

Le chef Benoît Gagnon se dirige vers l’entrée de la maison où il rejoint lespompiers. L’officier «A» l’informe de la situation à l’effet de la fumée tropdense et de la chaleur élevée.

Alors que les vents sont nord repoussant la fumée de l’incendie vers la façadeavant (sud) de la maison, le chef Benoît Gagnon et l’officier «A» jugent qu’ilfaut procéder à une ventilation par l’arrière de la maison, soit du côté nord decelle-ci.

Le chef Benoît Gagnon et l’officier «A» examinent une voie d’accès pour serendre à l’arrière de la maison. (Voir figure 5 – Vue en plan du bâtiment etd’une partie du terrain)

La voie ouest (contourner la maison sur sa gauche) est rejetée en raison de laprésence de fils aériens électriques.

• À la suite de la demande du service de Sécurité incendie, le répartiteur ducentre d’urgence contacte Hydro Québec à 14 h 33 : 25 pour une coupurede l’alimentation électrique. Les techniciens d’Hydro Québec arrivent surles lieux à 15 h 27 : 59.

• La voie côté est (contourner le garage sur sa droite) est rejetée en raisonde l’accumulation de neige au sol et de la présence d’une haie de cèdres(thuya occidental).

Le chef Benoît Gagnon constate que l’incendie évolue beaucoup.

Le chef Benoît Gagnon commande au pompier «F» d’aller effectuer uneventilation horizontale à l’arrière de la maison. Le pompier «F» contourne del’extérieur le garage par la droite (côté est) en se frayant un chemin dans laneige et à travers la haie de cèdres.

Poursuivant la recherche d’une voie d’accès pour aller à l’arrière de la maison,le chef Benoît Gagnon et l’officier «A» examinent la faisabilité d’un accès parle garage dont la porte à déplacement vertical de droite sur la façade avantest ouverte. Le chef Benoît Gagnon constate que les murs et le plafond dugarage sont recouverts de plaques de plâtre. Il remarque que le plafond estpercé, en son centre, d’une trappe d’accès (ou simple ouverture) au comble,cette ouverture étant ouverte.

Le pompier «F» rendu à l’arrière de la maison brise les vitres des fenêtres etde la porte-fenêtre. Au moment où il en termine avec la porte-fenêtre, ilconstate un embrasement du secteur « estimé » de la cuisine et en informe lechef Benoît Gagnon.

Le pompier «F» revient vers la façade avant de la maison en refaisant letrajet initial en sens inverse (chemin dans la neige et à travers la haie decèdres).

Revenu à l’avant de la maison, en position à l’extérieur de celle-ci, le pompier«F» dirige un jet d’eau par l’ouverture de la porte du vivoir de la maison.

Le pompier «S» (conduisant l’autopompe-citerne 223 de la caserne 2) et lepompier «G» (conduisant le fourgon de service 233 de la caserne 1) arrivent,vers 14 h 20, l’un après l’autre sur le site de l’intervention.

Le chef Benoît Gagnon donne l’ordre aux pompiers «S» et «G» d’endosser leurAPRIA et de briser les vitres avant des fenêtres à l’étage du vivoir de façon àfavoriser la ventilation verticale de la maison.

Les pompiers «G» et «S» appuient une échelle contre l’avant-toit (façade avantsud, côté ouest) du garage et montent sur le toit. Le pompier «G» casse la vitrede la fenêtre sur l’extrême est à l’étage de la façade avant du vivoir. Il redes-cend au sol et il est assigné au combat de l’incendie à l’avant de la maison.

Le pompier André Manseau rejoint le pompier «S» sur le toit. Le pompier «S»brise les vitres restantes des fenêtres du vivoir, arrache deux cheminées« conduits en tôle » et les ventilateurs de toit (type Maximum). Le pompier «S»observe que beaucoup de fumée et de chaleur s’échappent par les ouvertu-res pratiquées. À ce moment, la toiture est en place sur toute sa surface. Ilestime qu’il y a environ entre 75 et 90 cm « 2 1/2 à 3 pi » de neige sur le toitdu garage.

Le pompier «S» voit de la fumée qui s’échappe de l’ouverture laissée à la suitede l’enlèvement du ventilateur du garage. Il attribue cette fumée à l’incendiede la maison dont la fumée revient par cette ouverture.

Après être descendus du toit du garage, le pompier André Manseau est assi-gné au combat sur la façade avant de la maison et le pompier «S» est assignéavec l’officier « A » à la tâche de trouver une voie de circulation pour aller àl’arrière de la maison.

Le pompier «S» et l’officier «A» examinent l’intérieur du garage. Ils constatentun amoncellement de matériel devant la porte arrière du garage et ils rejet-tent cette option.

L’avertisseur sonore de la bouteille d’air comprimé du pompier «S» se déclen-che. Il quitte les lieux de l’incendie pour aller changer sa bouteille au véhiculede service. Il est affecté avec les pompiers André Manseau et «F» à la tâched’examiner la faisabilité d’atteindre l’arrière de la maison en la contournantpar la gauche (voie ouest). Les pompiers ont de la neige jusqu’à la taille etrebroussent chemin.

Au moment, où les pompiers «S», André Manseau et «F» reviennent vers lafaçade avant de la maison, la vitre d’une fenêtre à la gauche de l’élévationavant de la maison éclate en entraînant la projection de morceaux deverre dans leur direction. Les pompiers qui disposent d’une lance de 45 mm« 1 3/4 po » projettent un jet en direction de l’ouverture laissée par la vitre fra-cassée.

Le pompier «H», représentant à la prévention de la caserne 2, arrive sur le sitede l’incendie avec son véhicule personnel. Il est incapacité à la suite d’uneblessure et ne porte pas sa tenue de combat. Le chef Benoît Gagnon l’assigneà des tâches de soutien au poste de commandement. Le pompier «H» prendces photos présentant un incendie produisant beaucoup de fumée. (Voir lesfigures 6 et 7)

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Vers 14 h 30, les pompiers «I» et «J» arrivent au site à bord de l’autopompe-citerne 123 de la caserne 1.

Le chef Benoît Gagnon commande aux pompiers «I» et «J» de s’endosser etde tenter une entrée dans la maison par la porte de la façade avant du vivoir.

Les pompiers «I» et «J» munis d’une lance 45 mm (1 3/4 po) se rendent à laporte d’entrée du vivoir. Le pompier «I» voit des pompiers sur le toit du garage.

Les pompiers «I» et «J» constatent que la fumée est trop forte et la chaleurtrop intense. Le pompier «I» voit des flammes au plafond du vivoir. Lespompiers «I» et «J» informent le chef Benoît Gagnon par radio qu’ils ne peu-vent pas engager le combat à partir de l’intérieur de la maison et ils précisentl’imminence d’un embrasement généralisé.

Les pompiers «I» et «J» dirigent un jet d’eau de l’extérieur de la maison par laporte d’entrée et par les fenêtres au-dessus de la porte d’entrée du vivoir.

Peu après 14 h 30, les pompiers «B», «K» et «L» arrivent au site de l’interven-tion, à bord de l’autopompe 112 de la caserne 1. Les pompiers «B» et «K»reçoivent l’ordre du chef Benoît Gagnon d’aller rejoindre les pompiers «J» et«I» à l’entrée avant du vivoir. Le chef Benoît Gagnon assigne le pompier «L» àla borne sèche en soutien au pompier «E».

Le pompier «M» arrive sur le site avec son véhicule personnel. Le chef BenoîtGagnon l’assigne à l’alimentation en eau à l’autopompe-citerne 122.

Le pompier «N» arrive sur le site de l’incendie avec son véhicule personnel. Lechef Benoît Gagnon lui commande d’aider le pompier «E» au branchement descamions.

Le pompier «B» fait arrêter le jet pour examiner la situation. Il constate un feuétendu à la grandeur de la maison. Il observe encore que le feu roule auplafond, dans l’escalier et sur les murs. Le pompier «K» remarque que le feus’étend au plafond cathédral du vivoir, aux murs et aux rampes de l’escalier.Le pompier «B» demande aux pompiers «J» et «I» de reprendre l’attaque. Lepompier «J» réalise que le feu lui revient au visage, ce qui le force à s’éloi-gner. Les pompiers conviennent qu’ils doivent trouver une autre stratégie decombat.

Le chef Benoît Gagnon informé par le pompier «J» d’un embrasement géné-ralisé ordonne un retrait prioritaire « Code rouge ». Le pompier «N» et lepompier «M» actionnent les klaxons et les sirènes des autopompes.

Le pompier «J», rendu sur le site de l’incendie vers 14 h 30, situe le retraitprioritaire approximativement dix minutes après son arrivée.

Le chef Benoît Gagnon commande aux pompiers «B» et «I» de se rendre ausecteur arrière de la maison.

Au moment du retrait prioritaire, les pompiers «S» et «F» sont toujours en trainde combattre, en position à l’extérieur avant, du côté ouest de la maison. Peuavant, l’alarme sonore de la bouteille du pompier André Manseau se déclen-che. Le pompier André Manseau se dirige vers le véhicule de service pour unepause et changer sa bouteille d’air comprimé.

Les pompiers «S», «G», André Manseau et «F» se retrouvent ensemble pourune pause d’environ 5 à 10 minutes.

Après leur pause, le chef Benoît Gagnon demande aux pompiers «S» et «L» dese rendre à la caserne 2 pour refaire le plein des bouteilles d’air comprimé ety effectuer la remise en service d’un véhicule autopompe.

Après la pause, les pompiers André Manseau et «G» rejoignent l’officier «A» etils entrent dans le garage. L’officier «A» fait tomber la porte intérieure donnantsur le vivoir. De cette position, par l’ouverture de la porte jetée au sol, lespompiers projettent de l’eau vers l’intérieur de la maison pendant environ15 à 20 minutes, soit la durée d’utilisation de leur réservoir d’air comprimé.

Après sa pause, le pompier «F» prend une nouvelle bouteille d’air compriméet se dirige vers le garage en passant par l’abri temporaire. Il entre dans legarage et voit l’officier «A» et d’autres pompiers qu’il ne peut pas identifier. Ilse dirige à l’arrière d’un bateau « chaloupe à moteur » et repart vers l’exté-rieur. Le garage est à ce moment libre de fumée et de chaleur.

Le pompier «J» demande au pompier «F» d’aller rejoindre le pompier «S» àl’avant de la maison et d’en aviser l’officier «A» par radio. Le pompier «F» notel’effondrement de la toiture de la maison au moment où il combat à partir del’avant de la maison.

Le pompier «F» considère que la maison est « une perte totale » alors que legarage lui semble encore pouvoir être sauvé. Selon le pompier «F», il s’agitdorénavant d’éteindre les flammes et de laisser le plus de structures intactespossibles. L’officier «A» précise que le secteur arrière gauche de la maisons’est effondré en premier, ce qui est suivi, une dizaine de minutes plustard, par l’effondrement de pratiquement toute la portion restante du toit de lamaison.

Le chef Benoît Gagnon commande au pompier «N» d’apporter un tuyau d’in-cendie de 64 mm « 2 1/2 po » au pompier «F» qui arrose en position devantla maison.

Le pompier «B» accompagné du pompier «K» essaie de trouver une voie decirculation vers l’arrière de la maison. Ils tentent d’abord de contourner legarage sur sa droite (côté est) et abandonnent en raison de l’accumulationtrop grande de la neige au sol et de la présence de la haie de cèdres. Ilsessaient de contourner la maison sur sa gauche (voie ouest) et rejettent cettesolution en raison de l’accumulation de neige et de la présence d’une haie decèdres entravant cette voie. Ils reviennent vers le garage et voient qu’uneporte sur le mur nord donne sur l’arrière du bâtiment. Cette porte est cepen-dant bloquée par du matériel et une petite remorque.

L’avertisseur sonore de la bouteille du pompier «B» se déclenche. Le pompier«B» retourne au véhicule de service avec le pompier «K» et ils y retrouvent lespompiers «I» et «J», ainsi que le chef Benoît Gagnon. Le pompier «B» proposeau chef Benoît Gagnon, qui approuve, de passer par le garage pour aller àl’arrière de la maison.

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Figure 6 (Source : pompier «H») Figure 7 (Source : pompier «H»)

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Les pompiers «B» et «K» entrent dans le garage. Ils enlèvent le matériel devantla porte extérieure donnant à l’arrière du garage et ils déplacent la petiteremorque. Le pompier «K» remarque la présence d’un peu de fumée qu’il attri-bue à un retour de fumée de l’incendie de la maison.

Les pompiers «B» et «K» tirent, à travers le garage, un tuyau d’incendie chargéà l’arrière de la maison.

Le pompier «B» analyse la direction des vents qui sont nord soufflant vers lesud, ce qui éloigne la fumée des pompiers.

Les pompiers «I» et «J» rejoignent, au secteur arrière de la maison, les pom-piers «B» et «K». Le pompier «I» ne remarque rien de particulier dans le garagequant à la présence de fumée. Il ne porte pas la partie faciale de son APRIAlorsqu’il traverse le garage.

Le pompier «J» propose au pompier «B» de le remplacer sur la lance. Lespompiers «J» et «I» projettent un jet d’eau à travers les ouvertures des fenê-tres et de la porte-fenêtre.

Le pompier «N» apporte un tuyau d’incendie de 45 mm « 1 3/4 po » devant legarage à la demande du chef Benoît Gagnon.

Les pompiers «B» et «K» épuisent le contenu de leur bouteille.

Les vents éloignant la fumée de l’incendie des pompiers, le pompier «B»considère n’avoir pas besoin, pour le moment, d’une nouvelle bouteille. Ilenlève la partie faciale de son APRIA et il va la déposer sur une tablette dansle garage pour la protéger des saletés et de la formation de glace.

Le pompier «K» se rend au véhicule de service, il change sa bouteille d’aircomprimé et en apporte une pour le pompier «B». Il apporte également desbouteilles de boissons énergisantes et de l’eau. Il passe par le garage et serend près de la porte-fenêtre à l’arrière de la maison.

Le pompier «H» demande au pompier «O» qui arrive tout juste sur le site del’incendie de s’endosser et de rejoindre ses équipiers. Le pompier «O» rejointl’officier «A» qui lui demande de l’accompagner sur le toit du garage.

L’officier «A» demande au chef l’autorisation de monter sur le toit du garage.Le pompier «O» et l’officier «A» ainsi que les pompiers «G» et André Manseaudans l’ordre montent sur le toit du garage. Le pompier «O» a de la neigejusqu’aux genoux (il mesure 1,80 m). Il s’agit d’une neige humide selon lepompier «O». Le vent pousse la fumée « grise épaisse » en direction des pom-piers.

Les équipiers au moyen d’une gaffe pratiquent une ouverture d’environ 30 à40 cm à travers le mur du vivoir. Munis d’un tuyau d’incendie, ils projettent del’eau par cette ouverture vers l’intérieur de la maison et par-dessus ce quireste de la toiture du vivoir.

Le pompier «P» arrive avec son propre véhicule sur le site de l’incendie. Lechef Benoît Gagnon l’assigne en soutien au pompier «E» à l’autopompe-citerne branchée à la borne sèche.

Le pompier «N» reçoit la commande du chef Benoît Gagnon de s’endosser etd’aller porter une échelle à crochets à l’arrière de la maison. Il endosse sonAPRIA, met la partie faciale de son appareil et branche l’alimentation en aircomprimé. Il se dirige à la droite du garage, il fait 4-5 pas dans la neige, il ena jusqu’à la taille.

Les pompiers à l’arrière de la maison réclament de nouveau l’échelle. Aumoyen de son émetteur-récepteur portatif, le pompier «N» demande qu’on luiindique la façon de se rendre à l’arrière de la maison. Un pompier l’informeque le garage sert de voie de communication.

À ce moment, le pompier «N» aperçoit des pompiers sur le versant sud de latoiture du garage. Il peut identifier, par son casque rouge, l’officier «A». Ilremarque que les pompiers sur le toit ont de la neige aux genoux ou un peuplus. L’officier «A» évalue à 90 cm (3 pi) l’épaisseur de la neige sur le toit dugarage.

Après un temps de combat estimé de 15 à 20 minutes, soit la durée d’utilisa-tion fonctionnelle d’une bouteille d’air comprimé, le pompier «G» descend dela toiture. Les pompiers André Manseau et «O» et l’officier «A» descendent peuaprès. Les pompiers vont prendre une pause et changer leur bouteille d’aircomprimé.

Le chef Benoît Gagnon assigne le pompier «H» à la caserne 2 pour refaire leplein des bouteilles d’air comprimé.

Peu après, le chef Benoît Gagnon assigne les pompiers «G» et «L» à la caserne 2pour refaire le plein des bouteilles d’air comprimé et la remise en service del’autopompe 112.

Le pompier «N» entre dans le garage. Il constate que les objets sont intacts etqu’il n’y a pas ou très peu de fumée. Il traverse le garage et il reçoit l’aide dupompier «B» qui s’approchant de la porte arrière du garage voit un peu defumée qui lui semble parvenir du feu de la maison. De cet angle, le pompier«B» remarque que la porte intérieure garage-maison est ouverte.

Le pompier «N» rejoint à l’arrière de la maison les pompiers «B», «J», «I» et«K». Le pompier «N» appuie l’échelle contre le mur de la maison, un peu àl’ouest de la porte-fenêtre. De cette position, avec l’assistance du pompier«N», le pompier «I» projette un jet d’eau en direction de l’incendie.

Les pompiers «B» et «N» vont se procurer un deuxième tuyau d’incendie. Ilspassent par le garage et ils ne voient pas de signe d’incendie dans le garage.

Le pompier «K» remarque que la toiture de la maison tient sur 60 à 90 cm (2ou 3 pi) près du garage alors que le reste de celle-ci est effondré.

Constatant une baisse de l’intensité de l’incendie, les pompiers à l’arrière dela maison demandent au chef Benoît Gagnon l’autorisation de se rendre sur leplancher de la maison.

Le chef Benoît Gagnon commande aux pompiers André Manseau et «F» d’al-ler à l’arrière de la maison pour remplacer deux pompiers. Il avise tous lespompiers de sa décision.

Les pompiers André Manseau et «F» se dirigent vers le garage avec la partiefaciale au visage et l’alimentation en air comprimé de leur APRIA. Ils contour-nent le garage de l’extérieur sur sa droite et rejoignent les pompiers à l’arrièrede la maison.

Le pompier «B» demande aux pompiers «F» ainsi qu’au pompier AndréManseau « d’économiser » le contenu de leur bouteille d’air comprimé.

Les pompiers André Manseau et «F» prennent la relève des pompiers «J» et«I» pour leur permettre de prendre une pause et de remplacer leur bouteilled’air comprimé.

Le pompier «F» monte à l’échelle et il rétablit son alimentation en air com-primé et il projette de l’eau en direction de la maison. Le pompier AndréManseau dirige le jet de sa lance par la porte-fenêtre vers l’intérieur de la mai-son. Le pompier «K» ou «N» tient l’échelle du pompier «F».

Lors de son déplacement vers le garage, le pompier «I» remarque de la fuméequi sort de l’avant-toit arrière du garage par le soffite d’avant-toit. Le pompier«J» confirme cette observation et en informe le pompier «B» qui décide alorsde défaire le soffite d’avant-toit pour examiner s’il y a propagation du feu aucomble du garage.

Les pompiers «I» et «J» ne portent pas la partie faciale de leur APRIA lorsqu’ilstraversent le garage pour aller à leur pause.

L’officier «A» et le pompier «O» entrent dans le garage. L’officier «A» examinel’état du garage, il regarde en direction de la trappe de plafond et il note l’ab-sence de fumée ou de chaleur notable. Les pompiers se dirigent vers la porteintérieure garage vivoir. Par l’ouverture de la porte, ils voient des points chaudsdans la maison que les pompiers à l’arrière de la maison ne peuvent pasatteindre d’un jet d’eau. L’officier «A» demande au pompier «O» de lui procu-rer un tuyau d’incendie. L’officier «A» poursuit l’observation par la porte d’ac-cès du garage vers le vivoir. La partie faciale de son APRIA est embuée et gla-cée.

Le pompier André Manseau enlève des panneaux de soffite d’avant-toit enpartant de la portion est du garage alors que le pompier «B» fait de même enpartant près de la maison. Ils retirent chacun environ 5 ou 6 panneaux de sof-fite d’avant-toit. Le pompier André Manseau, qui est près de la porte arrièredu garage, informe le pompier «B» de la présence de fumée dans le garage.

Le pompier «B» constate une « fumée légère » qui sort de l’avant-toit dugarage.

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Le pompier «O» se rend à la porte arrière du garage et il voit les pompiersAndré Manseau et «B» qui enlèvent des panneaux de soffite de l’avant-toit dugarage. Le pompier «O» demande un tuyau d’incendie en expliquant que l’of-ficier «A» requiert un tuyau pour arroser des points chauds inaccessibles auxcombattants en position à l’arrière de la maison. Il informe le pompier «B» dela présence de fumée dans le garage.

L’officier «A», qui attend toujours le tuyau d’incendie demandé, sort du garagevers l’avant. Il ne voit pas le pompier «O» et il croit que le pompier «O» n’a pascompris sa commande et il revient vers le garage.

Le pompier «K» remet un tuyau au pompier «O». Les pompiers «B», AndréManseau et «O» entrent dans le garage par la porte arrière. Le pompier «O»tire le tuyau avec l’aide du pompier André Manseau en se dirigeant vers laporte de séparation garage-vivoir.

Le pompier «B» constate une accumulation de fumée dans le garage. Il voit dela fumée brune qui sort et rentre par la trappe du plafond du garage. Ilretourne à l’arrière de la maison pour commander aux pompiers sur place de« lâcher la maison et d’attaquer le garage ».

Les pompiers «N» et «K» enlèvent le soffite d’avant-toit du garage et repous-sent la laine minérale pour dégager un accès au comble du garage. Ils voientde la fumée sortir de l’avant-toit arrière du garage.

Le pompier «B» revient dans le garage et il voit de la fumée épaisse à traversl’ouverture de la trappe.

Le pompier André Manseau indique aux pompiers «B» et «O» qu’il entend ungrondement. Les pompiers «N», «K» et «F» qui sont à l’arrière de la maisonentendent aussi un grondement.

Le pompier «B» repart vers l’arrière du garage et il informe les pompiers «N» et«K» de la propagation du feu au garage et leur demande de « se dépêcher ».Le pompier «B» entre de nouveau dans le garage.

Le pompier «K» demande au pompier «F» qui arrose à une fenêtre arrière dela maison de s’en venir avec son tuyau d’incendie.

Le pompier André Manseau qui est près de la petite remorque, au centre dugarage, près du mur côté est, demande au pompier «O» d’arroser en direction dela trappe du plafond. Le pompier «O» voit des flammes par la trappe du garage.

Le pompier «O» fait un ou deux pas vers la trappe et il s’apprête à appliquerde l’eau en direction de la trappe. Il est à environ un mètre du pompier AndréManseau. Le pompier André Manseau avertit ses équipiers que le toit va s’ef-fondrer. Le pompier André Manseau, le pompier «O» et le pompier «B» s’arrê-tent et ils entendent un « craquement ». Le pompier André Manseau crie à seséquipiers d’évacuer le garage et le toit s’effondre.

L’officier «A» qui, pendant cet intervalle de temps, est revenu dans le garage,court vers la sortie avant. En se retournant, il voit la structure du garage s’ef-fondrer.

Le pompier «O» laisse tomber la lance et s’enfuit vers l’extérieur, il est suivisur sa gauche par le pompier «B».

Les pompiers «B» et «O» retrouvent l’officier «A» à l’extérieur du garage. En seretournant vers le garage, les pompiers «B» et «O» constatent que le pompierAndré Manseau ne les a pas suivis.

Peu avant l’effondrement du garage, les pompiers «N», «K» et «F» se dirigentvers la porte arrière du garage pour le traverser vers l’avant. Parvenu à laporte, le pompier «N» voit dans le garage un pompier se tenant près de lapetite remorque. Il entend crier que le toit va s’effondrer, ce qui est suivi d’uncraquement et de l’effondrement du garage. Le pompier «N» se lance sur sonarrière pour éviter de se retrouver sous les débris.

Le pompier «N» revient vers la porte et tente sans succès d’enlever les débris« trop lourds » qui bloquent l’accès vers l’intérieur du garage.

Le pompier «N» observe un embrasement des débris dans le garage et tout lelong de l’avant-toit arrière du garage, cela dans les 5 secondes de l’effondre-ment. Le pompier «K» constate, au même moment, que le feu jaillit tout le tourdu garage.

Le pompier «N» lance un appel radio indiquant qu’un pompier se trouve sousles débris de la toiture effondrée. Il ne sait pas s’il y a d’autres pompiers sousles décombres.

Le pompier «N» prend un tuyau de 45 mm (1 3/4 po) et il applique de l’eau endirection des débris en feu.

Le pompier «N» demande aux pompiers «F» et «K» de s’endosser et de tenterde déplacer les débris bloquant l’accès au garage, ce qui est, immédiatementsuivi de la chute du parement de briques arrière du garage.

Les pompiers «N» et «K» se jettent sur leur arrière pour éviter de se retrouversous le parement de briques. La chute du parement de briques écrase le tuyaud’incendie.

Les pompiers «N», «F» et «K» décident de se rendre à l’avant du garage en lecontournant par le côté est, cela en se frayant un chemin à travers la neige.

Les pompiers «N», «F» et «K» parvenus à l’avant du garage apprennent que lepompier André Manseau est prisonnier des décombres.

La porte à déplacement vertical avant du garage s’est refermée et elle estmaintenue bloquée par les débris, de sorte que les pompiers ne peuvent pasvoir à l’intérieur du garage.

L’officier «A» informe le chef Benoît Gagnon du fait d’un pompier sous lesdécombres du garage.

Le chef Benoît Gagnon effectue un appel au centre d’urgence 911 pour uneambulance et il demande « en entraide » le service de Sécurité incendie de lamunicipalité de Cantley en requérant 10 pompiers et un chef d’incendie.

15 h 46 : 24 - Le centre d’urgence 911 reçoit un appel en référence à un pom-pier pris sous les débris. À 15 h 46 : 55, le répartiteur du centre d’urgencedemande une ambulance.

Le chef Benoît Gagnon se rend devant le garage pour évaluer la situation.

Les pompiers «J» (sans air comprimé) et «I» (muni d’un APRIA) qui sont enpause depuis peu sont informés de la situation d’un pompier en détresse. Ilsrejoignent les pompiers à l’avant du garage.

Le pompier «I» apporte trois tuyaux d’incendie. Le pompier «B» participe aubranchement des tuyaux.

Le pompier «M» participe à l’établissement des tuyaux et il apporte une sciecirculaire pour forcer la porte à déplacement vertical avant du garage.

Les pompiers projettent des jets d’eau en direction du garage et des fermesdu toit du vivoir en feu. Il y a beaucoup de fumée, ce qui gêne les recherches.

Le pompier «J» entend crier le pompier André Manseau à l’aide. Au moment,où il remet la scie à l’officier «A», le pompier «M» entend également le pom-pier André Manseau réclamer de l’aide. Le pompier «M» estime que cela sur-vient environ deux minutes avant l’arrivée de la chargeuse-pelleteuse.

Le pompier «N» et l’officier «A» tentent de forcer sans succès la porte avantdu garage en utilisant des haches et une scie circulaire.

Lorsque le chef Benoît Gagnon revient au poste de commandement, il voit unechargeuse-pelleteuse circulant sur la route 307. Il fait signe à son conducteurde se rendre sur le site.

Un pompier demande à l’opérateur de la chargeuse-pelleteuse d’enlever l’abritemporaire et de faire tomber la porte avant du garage, ce que fait l’opérateur.

Le pompier «N» remarque qu’à ce moment, le feu est orange dans les débrisdu garage et plus foncé près de la petite remorque, cela possiblement en rai-son des pneus en feu.

Le pompier «N» s’endosse. Il participe aux recherches dans le garage : il uti-lise un tuyau d’incendie, il creuse avec une pelle (neige) et il enlève desdébris. Il constate qu’il y a beaucoup de laine minérale dans les débris.

Le pompier «N» remarque qu’il n’y a que deux ou trois personnes participantaux recherches. Il demande à l’officier «A» d’affecter plus de pompiers à l’en-lèvement de la neige et des débris. Le pompier «N» épuise le contenu d’aircomprimé de sa bouteille et il apprend qu’il n’y plus de bouteille disponible.Un peu plus tard, le pompier «N» voit le chef Benoît Gagnon et il réitère sademande d’un ajout de pompiers et du besoin pressant d’air comprimé.

Le pompier «B» effectue des recherches pendant 5 à 10 minutes dans legarage sans APRIA. Il constate l’abondance de neige (2/3 de la longueur dumanche d’une pelle ronde).

Le pompier «K» dispose d’un APRIA et participe aux recherches dans legarage.

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Le pompier «O» est muni d’un APRIA et effectue la projection d’eau. Il indiqueaux pompiers l’endroit où il a perdu de vue le travailleur accidenté. Il participeaux recherches dans le garage en pelletant. Il épuise le contenu de sa bou-teille d’air comprimé et il va remplacer sa bouteille et revient au garage. Il videcette dernière bouteille d’air et retourne au poste de commandement.

Le véhicule 7720 de la Coopérative des Paramédics de l’Outaouais arrive surles lieux à 16 h 27 : 02.

Le pompier «Q» arrive sur le site au moment où l’opérateur de la chargeuse-pelleteuse a enlevé l’abri temporaire et déplacé la porte avant du garage etson cadrage. Il reçoit l’ordre de l’officier «A» d’aider les autres pompiers auxchangements des bouteilles d’air comprimé. Il constate qu’il n’y a plus debouteilles d’air comprimé pleines.

Le pompier «Q» informe le chef Benoît Gagnon de l’épuisement complet desréserves d’air comprimé.

Le chef Benoît Gagnon demande au pompier «Q» d’essayer de repousser lafumée avec le ventilateur en pression positive.

Le pompier «R» arrive sur les lieux au moment où l’opérateur de la chargeuse-pelleteuse a enlevé l’abri temporaire et la porte avant du garage et soncadrage.

Les pompiers «Q» et «R» reçoivent l’ordre du chef Benoît Gagnon d’apporter leventilateur en pression positive au garage.

L’officier «C» arrive peu après le déplacement de la porte du garage. Ildemande au pompier «Q» de mettre en marche le ventilateur en pression posi-tive.

À ce moment, le pompier «R» voit l’officier «C» qui fait des recherches dans legarage avec deux ou trois pompiers. L’officier «C» lance des appels au travail-leur accidenté. Les autres pompiers fouillent dans les décombres et regardentdans les interstices laissés entre les débris.

Le pompier «B» effectue des recherches pendant 5 à 10 minutes dans legarage sans APRIA. Il doit prendre de l’oxygène médical que lui donne l’offi-cier «C».

Un pompier remet au pompier «M» son APRIA. Le pompier «M» rejoint lespompiers effectuant des recherches dans les décombres.

L’officier «C» demande de faire taire les moteurs du ventilateur et de lapelleteuse-chargeuse.

Le signal du dispositif d’alarme personnelle du travailleur devient audiblequoique faible. Les recherches s’orientent dans la direction du signal sonore.En enlevant « creusant » les débris, la bande réfléchissante au bras gauche dutravailleur accidenté apparaît. Le travailleur est ensuite dégagé progressive-ment des débris et des matériaux qui le retiennent.

Le travailleur est au sol, près de la remorque, couché sur le côté droit, la têteorientée vers la sortie avant du garage.

Il porte son équipement de protection respiratoire, cependant il ne porte pasla partie faciale, laquelle est fixée à son manteau au moyen d’un crochet.

Il est déposé sur une planche dorsale, son APRIA est retiré, la partie faciale deson APRIA, ainsi que son émetteur-récepteur portatif.

Les pompiers transportent le travailleur du garage jusqu’au véhicule ambulan-cier pour être ensuite transféré sur une civière.

Les ambulancières de Coopérative des Paramédics de l’Outaouais prennentcharge du travailleur à 16 h 40 et exécutent les manœuvres de réanimationavec l’aide d’un pompier qui effectue les massages cardiaques.

Le pompier «H» revient sur le site au moment où l’ambulance quitte les lieux.

Les pompiers de la Municipalité de Cantley arrivent au site vers 16 h 45, enrelève aux pompiers de Val-des-Monts.

Le véhicule 7720 de la Coopérative des Paramédics de l’Outaouais quitte leslieux à 16 h 46 : 02 en direction de l’Hôpital Mémorial de Wakefield avec letravailleur.

Les pompiers «B», «J» et «K» sont incommodés par la fumée lors des opéra-tions de sauvetage. Ils sont examinés à des fins préventives à l’HôpitalMémorial de Wakefield.

Charges sur la toiture du garageAu moment de l’accident, la toiture du garage est chargée de la glace et de laneige accumulée jusque-là au cours de l’hiver, ainsi que de l’eau perdue lorsde l’arrosage en direction de la maison.

Le rapport de données quotidiennes pour mars 2008 d’Environnement Canadaconfirme pour Chelsea, une municipalité voisine de Val-des-Monts, une préci-pitation de neige de 40 cm, le 8 mars 2008. Le même rapport indique uneaccumulation de neige au sol de 130 cm, le 9 mars 2008, jour de l’événement.

Des mesures prises le 13 mars 2008 sur la toiture d’une remise sur le terrainde la maison incendiée confirment une épaisseur de neige de 81 cm (32 po)au pignon et de 97 cm (38 po) sur le versant sud de la toiture. Le rapport dedonnées quotidiennes pour mars 2008 d’Environnement Canada confirmepour Chelsea une chute de neige de 1,8 cm entre le jour de l’accident et lamesure prise.

Les pompiers qui sont montés sur la toiture du garage témoignent avoir eu dela neige au-dessus des genoux, en parlant d’une neige humide et ils propo-sent une accumulation de l’ordre de 75 à 90 cm (2 1/2 à 3 pi).

Énoncés et analyse des causes

« Le garage est utilisé pour combattre l’incendie alors queson intégrité structurale est menacée, exposant ainsi lespompiers à un danger d’effondrement » Les pompiers qui sont montés sur la toiture du garage estiment une accumu-lation de neige de l’ordre de 75 à 90 cm (2 1/2 à 3 pi). La Régie du bâtimentdu Québec rappelle que la glace et la neige accumulées peuvent provoquerl’effondrement des toitures et elle recommande de se montrer très vigilantavec des accumulations de neige dépassent 70 cm. De plus, les opérations delutte ont ajouté une part d’eau sur la toiture du garage, ce qui ajoute du poidsà la structure et peut augmenter les risques d’effondrement selon le Manuelde lutte contre l’incendie.La maison et le garage attenant à celle-ci sont à ossature de bois. Selon leCode national du bâtiment du Canada, le garage fait partie intégrante du loge-ment et il n’exige pas un mur classé résistant au feu. La toiture du garage estsupportée par des fermes légères en bois dont les composantes sont reliéespar des connecteurs métalliques. En outre, le premier chevron du garage estcloué aux poteaux du mur du vivoir, ce qui rend le garage solidaire de la mai-son.

Le Manuel de lutte contre l’incendie indique que sur ce type de charpente, siune pièce cède, la ferme en entier risque de s’effondrer et en cas de défail-lance d’une ferme complète, les autres fermes cèdent, en cascade, jusqu’àl’effondrement total.

Dès leur arrivée vers 14 h 05, les pompiers constatent que le secteur du vivoirest soumis à une chaleur intense et ils doivent se retirer. Lorsqu’ils tentent denouveau, peu après 14 h 30, de porter l’attaque à l’intérieur de la maison, ilsobservent, vers 14 h 40, un embrasement de tout le secteur du vivoir. Dès lors,l’officier commandant, informé d’une menace imminente à l’intégrité desstructures, ordonne un retrait prioritaire. Effectivement, après le retrait priori-taire, la toiture de la maison a commencé à s’effondrer progressivement.

La littérature indique une durée de résistance au feu de l’ordre de 20 minutespour les structures « ordinaires » en bois du genre de celles en utilisation dansle secteur résidentiel.

Pourtant, après le retrait prioritaire ordonné vers 14 h 40, alors que le tempsest compté et que le feu est intense dans le voisinage immédiat du garage,menaçant, selon la littérature, l’intégrité structurale du garage, les pompierslivrent des actions de combat à partir du garage.

Finalement, lorsque peu avant 15 h 45, soit environ une heure après le retraitprioritaire de la maison, les pompiers constatent les signes de la propagationde l’incendie au comble du garage par la présence de fumée, ils engagent uneultime offensive en enlevant du soffite pour accéder au toit du garage et ilsentrent dans le garage pour poursuivre l’examen de la situation. En définitive,le retrait du secteur du garage n’a pas été envisagé avant que la structure dugarage ne craque, ce qui a laissé trop peu de temps pour permettre à tous lespompiers d’évacuer le garage.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

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L’employeur et les pompiers ont agi sans tenir compte de l’impact des diffé-rents éléments rencontrés menaçant l’intégrité structurale du garage.

Cette cause est retenue.

« La supervision des travailleurs à l’égard du port de l’APRIAest déficiente, ce qui fait en sorte qu’un travailleur seretrouve dans une zone d’air contaminé sans la partie facialede son APRIA » La norme NFPA 1500 exige des pompiers qu’ils utilisent un appareil de pro-tection respiratoire lors d’opérations où l’atmosphère présente ou pourraitprésenter, un danger immédiat pour la vie ou la santé ou lorsque l’atmosphèreest de nature inconnue. Dans pareilles circonstances, la norme NFPA ajouteque les pompiers ne doivent pas, sous aucun prétexte, compromettre l’inté-grité de la protection offerte par cet équipement, en enlevant la partie facialeou en débranchant une partie de l’appareil qui permettrait de respirer l’airambiant.

La directive d’opération sécuritaire DOS-SI-015 de la Municipalité reprendcette exigence du port intégral de l’APRIA lorsque les pompiers sont exposésou risquent d’être exposés à de l’air contaminé ou encore en présence deconditions instables pouvant changer sans avis.

Les témoignages des pompiers et les faits révèlent un incendie intense pro-duisant beaucoup de fumée. En conséquence, les pompiers qui ont lutté à l’in-térieur du périmètre de la maison et du garage, se sont trouvés, en tout temps,dans des conditions imposant l’utilisation d’un APRIA, dont l’intégrité de laprotection offerte ne devait pas être compromise en enlevant la pièce facialeni même en débranchant le détendeur de la pièce faciale.

Alors qu’on a exigé de tous les pompiers combattant à l’intérieur du périmè-tre immédiat de la maison et du garage qu’ils endossent leur APRIA, ce qu’ilsont fait, des pompiers ont compromis la protection respiratoire offerte par cetéquipement, notamment lors de ces occasions :• des pompiers près du mur arrière de la maison ont enlevé la partie faciale

de leur APRIA; • des pompiers ont traversé le garage après avoir retiré la partie faciale de

leur APRIA; • des pompiers, en présence de la fumée qui s’échappait de l’avant-toit

arrière du garage, retiraient des panneaux de soffite de ce même avant-toit, en respirant l’air ambiant, après avoir enlevé la partie faciale de leurAPRIA.

Dans la situation des déplacements à l’intérieur du garage, sans une protec-tion respiratoire complète, on propose pour explication que le garage parais-sait libre de fumée. Dans la situation des pompiers en position près du murarrière de la maison, on avance que la protection n’était pas requise à lafaveur de vents repoussant la fumée de l’incendie. On a encore demandé auxpompiers combattant à l’arrière de la maison d’économiser leur air comprimé.Quoi qu’il en soit, dans toutes ces circonstances, les pompiers étaient expo-sés à la fumée ou encore, la situation pouvait évoluer brusquement.

Lorsque le travailleur entre dans le garage pour aider un équipier à tirer untuyau d’incendie, il entre dans une zone de combat enfumée, avec la piècefaciale de son APRIA fixée à son manteau. L’effondrement du garage surprendle travailleur et le retient captif des débris en feu, il inhale un air chargé de gaztoxiques et décède par asphyxie.

L’employeur conscient que les pompiers se trouvaient dans une zone où l’at-mosphère présentait ou pouvait présenter un danger immédiat pour la vie oula santé et conscient que les pompiers compromettaient la protection offertepar leur APRIA aurait dû réagir.

Cette cause est retenue.

« La formation incomplète du travailleur fait en sorte qu’ils’est exposé à un risque d’effondrement et d’asphyxie » À son entrée en fonction en septembre 2007, le travailleur n’a pas d’expé-rience dans la fonction de pompier. Au moment de l’accident de mars 2008, iln’a pas débuté la formation menant au diplôme d’études professionnellesIntervention en sécurité incendie « Pompier I ». Il participe cependant auxséances d’entraînement du programme de formation de la Municipalité, dont

deux séances, à l’automne 2007, ont porté sur les APRIA. Son supérieurconfirme que le travailleur s’entraînait assidûment à s’endosser et était ainsien mesure de mettre son APRIA dans de bons temps.

Peu avant que le garage ne s’effondre, le travailleur entre dans le garage pouraider un collègue à tirer un tuyau d’incendie demandé par un officier et il s’ytrouve en compagnie de pompiers qualifiés. Le travailleur qui avait précédem-ment enlevé la partie faciale de son APRIA n’a pas rétabli l’alimentation en aircomprimé avant de pénétrer dans le garage. Cependant, sur la question de laprotection respiratoire, le travailleur a obéi à une commande à l’effet « d’éco-nomiser l’air comprimé » lorsqu’il est arrivé au secteur arrière de la maison eta ensuite suivi l’exemple de ses collègues pompiers formés et expérimentésqui ne portaient pas la partie faciale de leur APRIA dans le secteur du garage.

Par ailleurs, cela n’aura été qu’une affaire de secondes et même de fractionsde secondes à l’effet que des collègues pompiers formés et expérimentés nese retrouvent sous les débris du garage. Au surplus, le travailleur a été le pre-mier pompier à percevoir l’imminence de l’effondrement du garage et à aver-tir ses collègues pompiers d’évacuer le garage.

En conclusion, dans les circonstances de l’accident, la formation du travailleurn’a pas joué alors que le travailleur s’en est tenu aux ordres reçus, en se trou-vant entouré de pompiers qualifiés, lesquels pompiers auraient tout aussi bienpu se retrouver sous les décombres du garage.

Cette cause est rejetée.

CONCLUSIONCauses de l’accident L’enquête de la CSST a permis d’identifier les causes suivantes :• Le garage est utilisé pour combattre l’incendie alors que son intégrité

structurale est menacée, exposant ainsi les pompiers à un danger d’effon-drement

• La supervision des travailleurs à l’égard du port de l’APRIA est déficiente,ce qui fait en sorte qu’un travailleur se retrouve dans une zone d’air conta-miné sans la partie faciale de son APRIA

Autres documents émis lors de l’enquête En cours d’enquête, la CSST a interdit l’utilisation des équipements du travail-leur accidenté potentiellement altérés par le feu (APRIA, dispositif d’alarmepersonnelle, bouteille d’air).

La CSST a exigé, la mise en œuvre de directives de sécurité (Rapport RAP,émis le 26 juin 2008 et Rapport RAP, émis le 3 octobre 2008) :• sur les mesures à prendre dans l’évaluation des risques d’effondrement

des structures de façon à protéger la santé, la sécurité et l’intégrité physi-que des pompiers;

• sur les tâches pouvant être accomplies de façon sécuritaire par un pom-pier apprenti sur les lieux d’une intervention sous la supervision d’un pom-pier qualifié, cela en fonction des apprentissages réalisés en formation;

• sur le nombre minimal de pompiers ainsi que les moyens et équipementsrequis pour une attaque dans des conditions sécuritaires à l’intérieur d’unbâtiment;

• sur les mesures à mettre en œuvre pour préciser les attributions des pom-piers pour pallier un nombre insuffisant d’officiers lors d’une interventiond’urgence.

Suivi de l’enquête Afin de prévenir un tel accident, la CSST :• Transmettra à l’ASP du secteur des affaires municipales le rapport d’en-

quête de manière à ce que celle-ci prenne les moyens nécessaires pourinformer les services de sécurité incendie du Québec de l’importanced’établir une gestion efficace des équipements de protection individuellelors des interventions

• Informera le ministère de la Sécurité publique des conclusions de l’en-quête

• Informera l’École nationale des pompiers du Québec des résultats de cetteenquête.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Source : CSST

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BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Section localeTrois-RivièresÉtat des négociations

F in novembre, début décembre 2008, la Ville de Trois-Rivièreset le Syndicat en sont venus à une entente de principe. Nous

tenons à souligner que la partie patronale qui était à la table denégociations, soit M. Parent, M. Gobeil M. Bertiaux et maîtreHétu, a fait un travail remarquable et dans le respect d’une belleentente. L’entente de principe a donc été soumise aux membresen décembre et fut acceptée à 56 %. Quelques jours avant lasignature, la Ville a mentionné que celle-ci n’aurait pas lieu, car ily a mésentente sur le fonds de pension. Rappelons que la Villenous avait demandé de signer avant 2009, et que les documentsfinaux n’étaient pas encore sortis. Les grandes lignes étaientdonc dans les cahiers de négos et c’est ce qui a été proposé auxmembres dans l’intégralité.

Le litige était le suivant. Nous avions négocié une répartition de7,5 %-7,5 %, concernant les coûts du régime et, par la suite,s’était rajouté le principe du 50/50. Lors de la réception des docu-ments de la Ville, les 7,5 %minimum n’existaientplus, la Ville nous men-tionne que les 7,5 % nefaisaient pas partie del’entente et nous deman-dait de signer la conven-tion, ce qui a été refusé.Quelques jours plus tard,la Ville nous rappelle etnous dit qu’il aurait falluque l’on comprenne quelorsqu’elle avait acceptéle 50/50, automatique-ment pour elle les 7,5 %n’existaient plus. LeComité de négociationpatronal a donc rectifié letir et tente de trouver unesolution étant donné ladivergence de compré-hension des parties etmentionne que d’autrespoints restaient à être dis-cutés entre eux.

La Ville nous demande alors vers la fin décembre et le début de jan-vier 2009 pour nous rendre sa décision. Mi-janvier 2009, elle nousdemande encore du temps. Début février 2009, elle nous demandejusqu’à la fin février 2009 pour rendre sa décision. Voyant qu’il n’yavait aucun retour, nous entrons en communication avec la Ville etlui demandons si elle avait eu le temps de regarder notre dossier.En toute franchise, elle nous répond que non.

Nous leur donnons encore une semaine pour les accommoder.Début mars, nous recevons alors une réponse de la part dumaire, comme quoi il accepte la convention, à condition que ladurée soit de cinq (5) ans de la date de la signature, sous pré-texte qu’ils nous accommodent avec le fonds de pension en l’ac-ceptant (il ne faut pas oublier que la Ville veut une durée de‘’paix’’ syndicale de cinq (5) ans fermes, convenue lors desnégos, mais l’histoire ne disait pas qu’elle retarderait la signa-ture...). Mentionnons la déclaration de M. Byette quelques joursplus tard, dans Le Nouvelliste du mercredi 11 mars 2009. « Lespoints litigieux revêtaient une importance minime et que la partiepatronale a accepté de les modifier pour cette raison. »

Sensiblement au même moment, les moyens de pression sontengagés par les membres. M. Lévesque demande alors le retraitdes moyens de pression, mais après deux (2) ans de négos et un(1) an et trois (3) mois sans convention, on n’arrête pas une loco-

motive en marche dont lapression est devenue tropélevée. Sous le refus d’ac-quiescer à sa demande,celui-ci retire alors sonoffre qui aurait été discu-tée quelques jours plustard par les membres, etmentionne que nous nousreverrons en arbitrage,fermant toute discussion.Rappelons que la Ville,lors du litige sur le fondsde pension, n’a jamaisvoulu nous rencontrer àune table de négos, letout se jouait par télé-phone et ils ont mêmeannulé une rencontre quel’on aurait pu avoir aveceux.

En conclusion, il faut fairele calcul, car avec la déci-sion d’aller en arbitrage,la paix de six (6) ans de

durée de convention totale que la Ville désire tant, s’envolera enfumée avec l’arbitre qui ne peut octroyer plus de trois (3) ans.Nous retournerons donc négocier en 2010. Sur ce, bon arbitrage.

Yoan RossPrésident

SPQ-Trois-Rivières

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Bonne nouvelle du côté de la Ville de Repentigny au niveau desnégociations. Comme vous savez, Repentigny maintient unpompier en caserne en tout temps. Le Syndicat avait demandédans son projet de convention collective l’ajout de plusieurspompiers en garde interne afin de rencontrer les exigences duschéma de couverture de risques. La Ville a répondu positivementau Syndicat et d’ici 2012, elle implantera graduellement dix (10)pompiers en garde interne, et ce, en tout temps. On doit maintenantajuster la convention collective à cette nouvelle structure.

De plus, le 9 avril dernier, la Commission des relations du travail adéclaré que, maintenant, le Syndicat des pompiers et pompières duQuébec, section locale Repentigny, est accrédité pour représenter :« Tous les pompiers de la Ville de Repentigny, salariés au sens duCode du travail, travaillant sur le territoire de la Ville de Repentigny,sur le territoire de la Ville de Charlemagne, sur le territoire de la Villede l’Épiphanie et sur le territoire de la paroisse de l’Épiphanie. Cettesection locale est maintenant composée de 90 membres ».

L’an dernier, nous avons signé une première convention pour les pom-piers de Sainte-Madeleine. La Municipalité vient tout juste de faire un

règlement d’emprunt pourl’achat de deux (2) véhiculesincendie. Bravo aux pom-piers de Sainte-Madeleinequi ont travaillé fort dans cedossier.

Le Syndicat des pompiersde Saint-Roch-de-l’Achiganaura fort à faire prochaine-ment, puisqu’une régieintermunicipale au niveaudes incendies vient d’être créée dans leur MRC. Ces derniers neseront pas les seuls pompiers, puisqu’une autre municipalité, qui ason service des incendies, s’est jointe à la Régie. Il s’agit de laMunicipalité de Saint-Esprit et leurs pompiers ne sont pas syndi-qués. C’est un dossier important à suivre, car cette Régie ne veutpas du service de premier répondant qui est offert par les pompiersde Saint-Roch-de-l’Achigan.

Hugo TessierVice-président

et conseiller syndical du SPQ

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BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

À propos de mes dossiers

Décès

Lieutenant Denis Dolen

Le lieutenant Denis Dolen, auparavant de la section locale deLongueuil, est décédé à l’âge de 51 ans, le mercredi 25 mars2009.

Celui-ci a débuté sa carrière comme pompier au Service d’incen-die de Saint-Hubert le 19 mai 1977.

En plus de sa carrière comme pompier, M. Dolen a occupé plu-sieurs fonctions syndicales, notamment comme vice-président auSPQ – Saint-Hubert.

Il a toujours été apprécié de ses confrères et amis par sa joie devivre, son humour et sa personnalité légendaire.

Nos sincères condoléances à sa famille et amis.

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BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

La section locale Lévis est née des suites de la

Loi sur les fusions municipales en 2002. L’enjeu

de la première convention collective était l’obten-

tion de postes à temps plein pour les pompiers

temps partiel qui, à ce moment, faisaient de la

garde en caserne, sans pouvoir y gagner leur vie

de façon permanente.

Le mardi le 7 avril à 10 h, se tenait, à l’hôtel de

ville de Lévis, une conférence de presse concer-

nant la signature de la convention collective des

pompiers de Lévis après plusieurs dizaines de

rencontres de négociation entre les parties,

s’échelonnant sur une période de plus d’un an et

résultant en des gains importants pour les pom-

piers de Lévis. Échue depuis décembre 2006,

c’est à la fin mars 2009 que les membres accep-

taient majoritairement les nouvelles conditions de travail.

La mairesse de Lévis s’est dite particulièrement fière de cette

entente. Après le règlement d’un important grief, la Ville a démon-

tré son ouverture d’esprit et sa détermination afin de s’entendre

et d’en arriver à une formule satisfaisante pour les deux parties.

Échue depuis le 31 décembre 2006 et prenant fin le 31 décem-

bre 2011 (durée de cinq ans).

Voici les principaux gains obtenus :

- Augmentation salariale de 11 %, c’est-à-dire 31,76 $de l’heure (à la fin de la convention pour le 7e échelon)

- Augmentation de salaire moyenne de 2,2 % sur 5 ans

- Échelle de salaire unique pour les réguliers et pourles temporaires

- Plancher d’emploi de 80 pompiers à temps plein

- 900 points pour habillement à la fin de la convention

- Apparition de la sixième semaine de vacances et avancement des quantums

- 132 heures de congés fériés

- 60 heures de congés maladie

- La formation

- Possibilité de mouvement de main-d’œuvreentre les casernes de façon volontaire

- Régime de retraite à prestations déterminées

Le texte intégral de la nouvelle conventioncollective est sur le site de la section localeLévis au :

www.syndicatpompierslevis.com

Texte : Guy Roberge

Photos : René Leclerc

CONVENTION COLLECTIVE 2007-2011SIGNATURE DE LA NOUVELLE CONVENTION COLLECTIVE

ENTRE LE SYNDICAT DES POMPIERS ET POMPIÈRES DU QUÉBEC,SECTION LOCALE LÉVIS ET LA VILLE DE LÉVIS

De gauche à droite : François Robitaille, v.-p. secteur ouest; Richard Côté, v.-p. secteur ouest; Philippe Bernier, prés.; Dany Lavoie, v.-p. secteur centre;

Guy Roberge, secrétaire-archiviste; et Terry Gilbert, secrétaire-trésorier

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SPQ – MONT-SAINT-HILAIRE(2008-2010)

Assurance-vie de 100 000 $ à 200 000 $

Garde externe passe de 1,18 $/h en 2007 à :

2008 2009 20101,50 $/h 2,50 $/h 3,00 $/h

Vacances 2007 2008-2009-2010

0-48 mois 4 % 0-48 mois 4 %49-120 mois 6 % 49-120 mois 6 %121-181 mois 8 % 121-181 mois 8 %

181 mois et plus 10 %

Uniforme Ajout de certaines pièces d’uniforme

Congés fériés Un (1) congé férié supplémentaire, total de 14 jours

Salaires1re classe Taux unique2007 à 2008 2009 2010

Pratique et formation 14,07 $ 20,02 $ 20,52 $ 21,03 $Intervention 20,02 $Responsable dossier spécifique 20,02 $* Pour les années 2009 et 2010 la majoration sera le taux de l’IPC région de Montréal avec un

minimum de 2,5 % et un maximum de 3,5 %.

Ajout lettre d’entente prévoyant la mise en place du schéma de couverture de risques.

SPQ – VARENNES(2008-2010)

Création d’un poste de préventionniste-pompier à temps pleinHoraire de 37,5 heures/semaineAvantages sociaux : congés fériés, assurances collectives, régime de retraitesont similaires aux conditions des employés du groupe bureau-métiers de laVille de Varennes.

Échelle salariale1er janvier 2008 1er janvier 2009 1er janvier 2010

Échelon 1(0-12 mois)

42 565,00 $ 43 186,33 $ 44 481,91 $

Échelon 2(13-24 mois)

48 440,00 $ 49 355,80 $ 50 836,47 $

Échelon 3(25-36 mois)

54 135,00 $ 55 525,28$ 57 191,03 $

Échelon 4(37 mois et plus)

60 190,00 $ 61 694,75$ 63 545,59 $

Garde interne Ajout de deux (2) jours de garde par semaine

Santé et sécurité Indexation de l’indemnité en cas d’accident de travail (3,5 %) de 70 000 $ à 72 450 $

Assurance Assurance-vie et mutilation de 150 000 $ à 175 000 $

Congés fériés Un (1) congé férié supplémentaire,total de 14 jours

Vacances 2007 2008-2009-20100-4 mois 4 % 0-3 mois 4 %4-9 mois 6 % 3-8 mois 6 %9-15 mois 8 % 8-14 mois 8 %15 mois et plus 10 % 14-20 mois 10 %

20 mois et plus 12 %

Primes Prime mensuelle de lieutenant passe de 25 $/h à 30 $/hPrime ajoutée au taux horaire pour remplacement d’un cadre de façon temporaire,passe de 4 $/h à 8,50 $/h

REER De 7 % maximum 500 $/année en (2007)À 9 % maximum de 650 $/année pour 2008 et 750 $ par la suite

Banque libération syndicale2007 2008-2009-2010

L’année de la convention 40/h à 100/hAutres années 30/h à 90/h

Présence à la courLa rémunération minimum passe de 3 h à 4 h

Salaires 1re classe2007 2008 2009 2010

19,32 $ 19,80 $ 20,30 $ 20,91 $

Ajout lettre d’entente prévoyant la mise en placedu schéma de couverture de risques.

Pour toute information supplémentaire concernant ces dossiers,

vous pouvez communiquer avec Denis Dufresne,secrétaire général et conseiller syndical

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009QUELQUES MODIFICATIONS APPORTÉES LORS DU RENOUVELLEMENT

DES CONVENTIONS COLLECTIVES DES SECTIONS LOCALES DE MONT-SAINT-HILAIRE ET VARENNES

SPQ – MONT-SAINT-HILAIRE SIGNATURE DE LA CONVENTION COLLECTIVE LE 27 JANVIER 2009, ÉCHÉANCE LE 31 DÉCEMBRE 2010SPQ – VARENNES SIGNATURE DE LA CONVENTION COLLECTIVE LE 3 FÉVRIER 2009, ÉCHÉANCE LE 31 DÉCEMBRE 2010

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Cinq ans plus tard, où en sommes-nous?On peut définir le harcèlement psychologiquecomme :

[...] « Une forme de terrorisme psychologique qui se manifeste

par l’enchaînement sur une assez longue période, de pro-

pos et d’agissements hostiles, exprimés ou manifestés par

une ou plusieurs personnes envers une tierce personne au

travail... Pris isolément, ces propos et agissements peu-

vent sembler anodins, mais leur répétition constante a des

effets pernicieux... »

Le harcèlement psychologique est aussi assimilable à une forme

de violence, bien que des nuances distinguent ces deux notions.

Pris au sens strict, le harcèlement s’associe au fait de soumettre

une personne ou un groupe de personnes à de petites attaques

réitérées, et ce, sans répit. Plus inclusive, la notion de violence

psychologique englobe un éventail étendu de situations, allant à

la conduite vexatoire à peine perceptible jusqu’aux injures et aux

atteintes à la sécurité.

Les quatre éléments constitutifsdu harcèlement sont :1- Une conduite vexatoire ayant un caractère de répétition ou

de gravité;

2- Un caractère hostile ou non désiré;

3- Une atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique;

4- Un milieu de travail néfaste.

Responsabilité des employeurs et des syndicats

Avant l’entrée en vigueur de la loi, les employeurs avaient des

responsabilités vis-à-vis le harcèlement psychologique en vertu

de l’article 2087 du Code civil du Québec, les articles 4 et 46 de

la Charte québécoise des droits et libertés de la personne, ainsi

que certaines dispositions de la Loi sur les accidents de travail et

des maladies professionnelles.

Donc, la Loi sur les normes du travail vient renforcer lesdites dis-

positions en offrant des recours plus accessibles.

Les responsabilités de l’employeur sont d’offrir un milieu de tra-

vail exempt de harcèlement psychologique. Celui-ci doit prendre

les moyens raisonnables pour prévenir le harcèlement et,

lorsqu’une telle conduite est portée à sa connaissance, pour la

faire cesser.

La loi a obligé les employeurs à se doter d’une politique spécifi-que en matière de harcèlement psychologique.

Les responsabilités des syndicats se rapportent non seulement à

leurs obligations légales de représentation de membres qui se

considèrent harcelés ou injustement mis en cause, mais aussi

aux attentes exprimées à leur endroit en matière de promotion

des pratiques de prévention et de protection de la santé et de la

dignité des personnes.

Même que des dispositions du Code du travail permettent un

recours contre son propre syndicat au salarié qui croit avoir été

victime de harcèlement psychologique et qui considère que son

syndicat n’a pas agi correctement pour le représenter.

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Me Jean DenisAvocat et conseiller

syndical du SPQ

LE HARCÈLEMENTPSYCHOLOGIQUECINQ ANS PLUS TARD

Le 1er juin 2004, entraient en vigueur les dispositions de la Loi sur les normes du travail concernant le harcèlement psychologique au travail.

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Les syndicats sont les porte-parole exclusifs des salariés et

ont l’obligation de les représenter équitablement.

Les recours

Plusieurs recours s’offrent au salarié aux prises avec unharcèlement psychologique.

Quels sont-ils?

La CSST

Le harcèlement psychologique au travail peut

rendre malade et engendrer une lésion profes-

sionnelle au sens de l’A.T.M.P. Si tel est le cas,

le seul recours pour obtenir une réparation

monétaire sera la réclamation à la CSST.

Mais les syndicats dans un tel cas devraient

prendre soin d’exercer simultanément deux

recours : une réclamation à la CSST visant à

faire établir si on est en présence d’une lésion

professionnelle; et un grief au cas où la récla-

mation de la CSST serait rejetée. D’ailleurs,

même si la réclamation est acceptée, le grief

demeurera pertinent pour obtenir un redresse-

ment autre que monétaire. Par exemple : une

ordonnance pour faire déplacer le harceleur.

Loi sur les normes du travail

Il diffère selon que le salarié est régi ou non par

une convention collective.

La plainte à la Commission des normes du tra-

vail s’applique pour les salariés qui ne sont pas

couverts par une convention collective.

Pour les salariés visés par une convention col-

lective, le recours est le grief puisque les textes

de loi sont réputés faire partie de la convention

collective.

La jurisprudence des arbitres de

grief et de la Commission des rela-

tions du travail

Notons d’abord qu’une décision de la C.L.P. qui

concluait à l’absence de lésion professionnelle

en raison de harcèlement psychologique, n’en-

traîne aucune chose jugée devant l’arbitre saisi

d’un grief.

Deuxièmement, s’il fallait s’en remettre à la

seule évaluation de la victime, la notion de har-

cèlement pourrait varier d’un individu à l’autre,

chaque personne ayant des sensibilités et des

susceptibilités qui lui sont propres.

Pour éviter un tel résultat, on établit l’existence

de harcèlement à partir du point de vue d’une

« victime raisonnable ». C’est ce qu’on appelle

le modèle « subjectif – objectif ».

On évalue sur le harcèlement à partir du sala-

rié qui se plaint, mais avec la perspective d’une

personne raisonnable placée dans la même

situation.

En ce qui a trait à l’exercice normal de la disci-

pline de l’employeur, celui-ci est associé au

droit de gérance et ne constitue pas du harcè-

lement, sauf lorsqu’il s’agit d’abus de pouvoir,

mais le droit de gérance ne doit pas servir de

prétexte à l’assouvissement d’une vengeance

par un gestionnaire frustré.

De même, le droit de gérance n’autorise pas

l’employeur à manquer de respect au salarié à

l’insulter ou l’invectiver.

En revanche, des rappels à l’ordre à un salarié,

signaler des erreurs commises par celui-ci ou

des surcharges de travail ne constitueraient

pas en soi du harcèlement.

Pour conclure, notre rôle comme syndicat est

d’être vigilant et de préparer dans toutes les

circonstances un dossier d’enquête impecca-

ble.

Pour le salarié, de dénoncer immédiatement

tant à l’employeur qu’au représentant syndical,

toutes formes de harcèlement pour qu’une

piste d’action soit trouvée rapidement.

Soyez vigilants!

BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

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BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

Que diriez-vous d’avoir la chance de gagner un voyage d’une semaine pour deux dans un Hôtel Barceloou Iberostar pour 2,50 $ par semaine? En effet, la Fondation des pompiers du Québec pour les grands brûlésvous offre la possibilité de participer à la Lotovoyages. Cinquante-deux voyages formule club « tout compris »d’une semaine pour deux personnes dans un Hôtel Barcelo ou Iberostar parmi la liste suivante : Cuba — V aradero :Barcelo Solymar Beach Resort, Barcelo Marina Palace, Iberostar Playa Alameda — Cayo- Coco : Iberostar Daiquiri;République Dominicaine — Punta Cana : Barcelo Bavaro Beach Hotel et Barcelo Bavaro Casino and Golf Resort —Santo Domingo : Barcelo Talanquera Beach Resort et Barcelo Capella Beach Resort/Colonial Tropical Hotel —Puerto Plata : Iberostar Costa Dorada; Mexique — Cancun : Barcelo Tucancun Beach, Oasis Palm Beach(Description détaillée au www.fondationdespompiers.ca). Chaque gagnant dispose d’une période d’un anaprès avoir gagné pour effectuer son voyage. Le gagnant peut également choisir un crédit voyage Sunwingde 3 600 $ applicable sur une destination de son choix.

Le coût de participation 2,50 $ par semaine pour un total de 130 $ annuellement. Vous avez la possibilité depayer par prélèvement bancaire de 5 $ chaque deux semaines, ou effectuer un seul versement de 130 $ parchèque, Visa ou Master Card, qui vous donne droit à un tirage supplémentaire. Chaque billet donne droit à52 tirages (vous pouvez gagner un seul voyage par billet acheté).

Vos chances de gagner : 1 sur 115, puisqu’il n’y a que 6 000 billets qui sont émis! La valeur totale des voyagesest de 190 800 $. Réservez votre billet dès maintenant.

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Pour vous inscrire, vous n’avez qu’à retourner le coupon détachable, accompagné de votre paiement. Nous vousretournerons votre billet par la poste. Seules les personnes âgées de 18 ans et plus sont admissibles à la Lotovoyages.

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NOM :

ADRESSE :

VILLE : CODE POSTAL : DATE DE NAISSANCE :

TÉL. MAISON : ( ) TÉL. BUREAU : ( ) TÉL. AUTRE : ( )

COURRIEL : SIGNATURE :

EMPLOYEUR : SOLLICITEUR :

Numéro de licence RACJ 412018

Un voyage par semaine, sera tiré du 12 mars 2009 au 4 mars 2010

VEUILLEZ FAIRE PARVENIR VOTRE FORMULAIRE DE RÉPONSE À L’UNE DES ADRESSES À LA PAGE SUIVANTE

Une semaine sous les cocotiers,

Ça vous dit?

Formulaire d’inscription (Inscription en ligne au www.fondationdespompiers.ca)

Veuillez me faire parvenir billet(s) de la LotovoyagesMa préférence pour le mode de paiement

Prélèvement bancaire aux deux semaines de 5 $ Nombre de billet(s) X 5 $ pour un total de $ chaque 2 semaines(Spécimen de chèque requis)

Un seul versement de 130 $ Nombre de billets X 130 $ pour un total de $Par chèque (libellé à l’ordre de Fondation des pompiers) (Vous pouvez postdater votre chèque jusqu’au 20 février 2009)ou Visa/Master Prélevez maintenant Prélevez entre le 23 février et le 6 mars 2009 )

Numéro de carte : Date d’expiration : /mois année

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BRAVOURE ÉDITION PRINTEMPS 2009

À compter du 12 mars 2009 jusqu’au 4 mars 2010, laFondation des pompiers du Québec pour les grandsbrûlés fera tirer un voyage par semaine pour2 personnes en formule club.

Le prix du billet est de 130 $.

Les billets peuvent être payés de trois façons, soit en un seulversement à l’aide d’un chèque, Visa ou Master Card aumontant de 130 $ (cette façon de payer donne unechance de gagner un voyage supplémentaire), ou parprélèvement bancaire aux deux semaines à compter du12 mars 2009 jusqu’au 25 février 2010.

Le nombre de billets est de 6000 et portent les numéros de0001 à 6000.

Il n’y a pas de limite au nombre de billets que peut acheterune personne. Seules les personnes âgées de 18 ans et plussont admissibles à la Lotovoyages.

Chaque billet (valide pour les 52 tirages) donne le droit degagner un seul voyage, ainsi que le tirage prime si le paie-ment est fait en un seul versement.

Les tirages auront lieu au cabinet d’experts comptablesHardy Normand, situé au 7875, boul. Louis-H. Lafontaine,bureau 200, Anjou, Québec, tous les jeudis à 12 heures à

partir du 12 mars 2009 jusqu’au 4 mars 2010. Les gagnantsseront contactés par téléphone.

Un voyage supplémentaire sera tiré parmi les participantsayant payé leur billet en un seul versement de 130 $. Letirage aura lieu le 4 mars 2010 à 12 heures au ca-binet d’experts-comptables Hardy Normand, situé au7875, boul. Louis-H. Lafontaine, bureau 200, Anjou, Québec.

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