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Bulletin Phaethon, 25 : 20-23. Mise en évidence d’un comportement nocturne chez Phelsuma inexpectata Mertens, 1966 (Sauria : Gekkonidae) Grégory DESO* *Association Nature et Patrimoine 2 Allée Mangaron Dos d’Ane, 97 419 La Possession, Ile de la Réunion *119 rues du Feretra, appt. 101, 31400 Toulouse [email protected] Résumé : Cette note présente un comportement nocturne chez Phelsuma inexpectata dans une population anthropophile de la ville du Tampon. Mots clés : Phelsuma inexpectata ; Activité nocturne ; île de la Réunion. Summary: This paper presents a nocturnal activity of the Phelsuma inexpectata in population introduced of the Tampon town. Key words : Phelsuma inexpectata ; Nocturnal activity ; Reunion island. Introduction Le gecko vert de Manapany (Phelsuma inexpectata) appartient au genre Phelsuma. Il fait partie de la famille des Gekkonidae qui comporte 85 genres et plus de 1050 espèces dans le monde (Uetz 2006). Ce Phelsuma endémique de La Réunion est considéré comme une espèce aux moeurs essentiellement diurnes (Mertens, 1966, 1970 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Bour & Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Bour et al., 1995 ; Probst, 1997 ; Girard, 1997 ; Probst & Turpin, 1997 ; Probst 1999a,b ; Deso, 2001 ; Deso, 2006 ; Harmon, 2005 ; Duguet, 2006 ; Harmon & Gibson, 2006). Cela étant, les travaux de Bour & al. (1995) émettent le soupçon de moeurs nocturnes chez P. inexpectata. Les suspicions de ces auteurs sont basées sur des activités nocturnes enregistrées chez d’autres espèces de Phelsuma anthropophiles. L’observation d’une activité nocturne chez le P. inexpectata est donc l’objet de la présente note.

Mise en évidence d un comportement nocturne chez Phelsuma ... · Grande Anse : 25/01/2007 (© Jean-Michel Probst) ... restaurant comporte un jardin muni d un grand nombr e de plantes

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Bulletin Phaethon, 25 : 20-23.

Mise en évidence d’un comportement nocturne

chez Phelsuma inexpectata Mertens, 1966 (Sauria : Gekkonidae)

Grégory DESO*

*Association Nature et Patrimoine 2 Allée MangaronDos d’Ane, 97 419 La Possession, Ile de la Réunion

*119 rues du Feretra, appt. 101, 31400 [email protected]

Résumé : Cette note présente un comportement nocturne chez Phelsuma inexpectata dans unepopulation anthropophile de la ville du Tampon.

Mots clés : Phelsuma inexpectata ; Activité nocturne ; île de la Réunion.

Summary: This paper presents a nocturnal activity of the Phelsuma inexpectata in population introduced of the Tampon town.

Key words : Phelsuma inexpectata ; Nocturnal activity ; Reunion island.

Introduction

Le gecko vert de Manapany (Phelsuma inexpectata) appartient au genre Phelsuma. Il faitpartie de la famille des Gekkonidae qui comporte 85 genres et plus de 1050 espèces dans lemonde (Uetz 2006). Ce Phelsuma endémique de La Réunion est considéré comme une espèceaux moeurs essentiellement diurnes (Mertens, 1966, 1970 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Bour &Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Bour et al., 1995 ; Probst, 1997 ; Girard, 1997 ; Probst &Turpin, 1997 ; Probst 1999a,b ; Deso, 2001 ; Deso, 2006 ; Harmon, 2005 ; Duguet, 2006 ;Harmon & Gibson, 2006). Cela étant, les travaux de Bour & al. (1995) émettent le soupçon demoeurs nocturnes chez P. inexpectata. Les suspicions de ces auteurs sont basées sur desactivités nocturnes enregistrées chez d’autres espèces de Phelsuma anthropophiles.L’observation d’une activité nocturne chez le P. inexpectata est donc l’objet de la présentenote.

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Photo 1 : Gecko vert de Manapany Phelsuma inexpectata au pied d'un Vaccoa Pandanusutilis

Grande Anse : 25/01/2007 (© Jean-Michel Probst)

La ville du Tampon qui est située à 600 mètres d’altitude abrite une petite population degeckos verts de Manapany P. inexpectata. Cette population a été introduite involontairementvia l’activité humaine dans les années 1995 (Deso, 2001). Comme l’atteste nos observationsle long des années 2000 à 2002, les geckos verts de Manapany semblent prospérer ici dans desmilieux uniquement anthropiques (Deso & Probst, in prep).

Observation nocturne

L’observation s’est déroulée en décembre 2001 dans la ville du Tampon, lors d’une visitede courtoisie au restaurant Table d’Hôte de Monsieur Jacky Malet. Il faut savoir que lerestaurant comporte un jardin muni d’un grand nombre de plantes ornementales qui abritentP. inexpectata (Deso 2001).

Après le coucher du soleil à 19h30, un mâle adulte de P. inexpectata a été aperçu autour

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d’une source lumineuse de la varangue du restaurant. L’individu était en chasse. Des capturesde petits papillons nocturnes ont d’ailleurs été observées. Une autre espèce de Gekkonidaenocturne était également présente. Il s’agissait du Gehyra mutilata (Wiegmann, 1835) ou l’undes geckos anthropophiles introduits, le plus commun sur l’île de la Réunion. Sa taille étaitsimilaire à celle du P. inexpectata. Tous deux maintenaient une certaine distance entre eux.

Photo 2 : Le "Lézard blanc" Gehyra mutilata en déplacement nocturne(© Jean Michel Probst)

Des tentatives d’intimidations de Phelsuma inexpectata envers Gehyra mutilata ont éténotées. Tout déplacement rapide de Gehyra mutilata (lors des captures de papillons) entraînaitun assaut de P. inexpectata. Les attaques de ce dernier s’accompagnaient de petits cris suivisde frénétiques mouvements de tête latéraux. En comparaison, toute action précipitée de P.inexpectata, lors des captures de proies, engendrait un éloignement de G. mutilata. Relatonsque les comportements agressifs observés chez P. inexpectata n’ont pas été suivis demorsures.

Le repli de P. inexpectata s’est effectué à 22 h 05 dans la toiture de la varangue. Unenouvelle visite au restaurant a été faite le lendemain soir. Le même individu de P. inexpectataétait présent sous la varangue autour de la source lumineuse. Le pic d’activité nocturne a étéenregistré entre 19h00 et 21h30. Quelques temps après, de longs moments d’immobilités ontété constatés. En effet, au-delà des 21h30 la vigueur des recherches alimentaires du sujet adiminué. Toutefois, son retrait exact n’a été constaté qu’à 22h30.

Discussion et conclusion

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Serions-nous en présence d’une activité nocturne intra-spécifique passée jusque-là inaperçue ?Ou bien s’agirait-il d’une activité s’étant uniquement développée dans les milieuxanthropophiles ? L’origine des nouvelles moeurs, rapportées ici pour P. inexpectata, restedifficile à confirmer avec certitude. N’oublions pas que Phelsuma guentheri qui est nocturne(Vinson, 1970 ; Wheler & Fa, 1995) est une espèce fondatrice du groupe Phelsuma desMascareignes (Austin et al., 2004). Il serait bon de mener des prospections de nuit à Manapany les bains. Les alentours dessources lumineuses artificielles pourraient effectivement être étudiés. Similairement, cesprospections devront être dirigées sur des substrats naturels habités par P. inexpectata, enzones non éclairées artificiellement. Notons qu’en milieu démuni d’une source lumineuse,mes recherches nocturnes concernant Lycodon aulicus au Tampon et dans l’anse deManapany ne m’ont pas permis d’observer P. inexpectata. A présent, des investigations plusavisées, pourraient être menées.

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Observation d'une ponte de Phelsuma borbonica borbonica (Mertens, 1966) (Reptilia : Sauria : Gekkonidae) en présence de fourmis exotiques (Hymenoptera : Formicidae).

Sanchez, M.

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Bulletin Phaethon, 2007, 25 : 24-28.

Observation d'une ponte de Phelsuma borbonica borbonica (Mertens, 1966) (Reptilia : Sauria : Gekkonidae) en présence de

fourmis exotiques (Hymenoptera : Formicidae)

Mickaël SANCHEZ

Association "Nature Océan Indien", étudiant en Master de "Biologie des Ecosystèmes

Tropicaux" à l'Université de La Réunion, 8 rue Pierre de Coubertin, Résidence les Olympiades 1, appt 19, 97490 Ste Clotilde,

Ile de la Réunion, France ([email protected])

Résumé : Cette note présente l'observation d'une ponte de lézard vert des Hauts,

Phelsuma borbonica, en présence de nombreuses fourmis exotiques. Mots clés : Phelsuma borbonica; Fourmis exotiques; île de La Réunion.

Summary: This note presents a Reunion day gecko, Phelsuma borbonica ' laying in presence of many exotic ants. Key words: Phelsuma borbonica; exotic ants; Réunion Island.

Introduction

Phelsuma borbonica (Mertens, 1966) nommé communément le lézard vert des Hauts, est une espèce endémique de l'île de La Réunion (Bour & Moutou, 1982; Moutou, 1983; Cheke, 1987; Girard, 1995, 1997; Henkel & Schmidt, 2000). Cette espèce fait l'objet de mesures de gestion et de protection depuis l'Arrêté ministériel du 17 février 1989 (J.O., 1989). Ce petit reptile d'une quinzaine de centimètre fait partie de la famille des Gekkonidae. Cette famille comprend 85 genres et plus de 1050 espèces dans le monde (Uetz, 2006). Parmi le taxon P. borbonica il existe trois sous espèces : P. borbonica mater (Meier, 1995), P. borbonica agalegae (Cheke, 1975), et P. borbonica borbonica (Mertens, 1966) (Austin et al., 2004; Cheke, 1975; Van Heygen, 2004). L'observation décrite dans cette note a été réalisée sur une ponte de P. borbonica borbonica, situé sur la route de Grand Etang (commune de St Benoît). Détail de l'observation :

Le 23 janvier 2007, alors que nous prospections la route de Grand Etang pour observer les lézards verts des Hauts, J. Eisenbach et moi même avons observé un jeune lézard vert à proximité d'un coffret EDF. Intrigués par la probabilité de trouver une ponte dans ce coffret, et après avoir obtenue l'autorisation de sa propriétaire, nous avons ouvert le coffret pour y trouver deux agglomérats d'oeufs. Une somme de dix huit oeufs fut comptée, dix étant

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disposés sur la plaque de verre du compteur et huit sur la porte du coffret. Après ce relevé d'information nous décidons de refermer délicatement la porte du coffret pour éviter plus de dérangement.

Le 29 mai 2007, lors d'une seconde prospection, je n'aperçu aucun lézard vert à

proximité du coffret. Souhaitant savoir si les oeufs étaient encore en place ou avaient éclos, une deuxième inspection du coffret EDF a été réalisée. Dans le premier agglomérat disposé sur la porte du coffret, cinq oeufs étaient éclos. Sur la plaque de verre du compteur, tout les oeufs avaient éclos. Néanmoins le coffret était envahi par de petites fourmis noires. Une colonne de fourmi traversait la porte du coffret en passant par l'agglomérat d'oeufs. Une vingtaine de ces hyménoptères était concentrée sur un des oeufs non éclos (Fig. 1). Le second agglomérat d'oeufs était aussi fortement occupé par les fourmis, une partie se concentrant à l'intérieur d'un oeufs semblant avoir récemment éclos (Fig. 2).

Figure 1. Oeufs de P. borbonica borbonica sur la porte du coffret EDF, en présence de petites fourmis noires. Photo : M. Sanchez.

Figure 2. Oeufs de P. borbonica borbonica collés sur la vitre du compteur EDF, occupés par de nombreuses fourmis. Photo : M. Sanchez.

Suite à cette observation nous avons demandé une identification photographique

auprès de M. Blard (Insectarium du Port de La Réunion), qui pense pouvoir affirmer qu'il s'agit d'une espèce du Genre Technomyrmex (Mayr, 1872). Il s'agit probablement de Technomyrmex albipes (Smith, 1861), espèce invasive très commune sur l'île de La Réunion (F. Blard com. pers.) (ISSG, 2007; Antweb, 2007). Une récolte postérieure de spécimens et une analyse photographique (réalisé à l'aide d'une loupe binoculaire et d'un appareil photo numérique adapté) a permis de confirmer cette première identification (Fig. 3).

Figure 3. Technomyrmex albipes. Photos: M. Sanchez.

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Technomyrmex albipes est une espèce omnivore, très attirée par les aliments sucrés

mais également par les insectes morts et par toutes sorte de protéines (Warner, 2003). Elle est classée parmi les fourmis "vagabondes" (définie en français par L. Passera (1993)) qui sont des fourmis partageant des attributs génétiques, comportementaux, et écologiques influençant leur probabilité d'être transportées, de s'établir et de se disséminer sur un territoire. Elles ont un fort impact écologique car elles peuvent affecter la biodiversité indigène des milieux envahis, directement en étant en concurrence ou prédatrices de la faune indigène; ou indirectement en modifiant la structure de l'habitat et en altérant certains processus écologiques (Australian Government, 2006). Discussion

Le dernier inventaire de la myrmécofaune de l'île de La Réunion fait office de 27 espèces de fourmi (Blard et al., 2003). Plus de la moitié sont des espèces dites "vagabondes" et 2 seulement sont endémiques. Par le passé, quelques observations de la prédation de fourmis carnivores sur la faune réunionnaise ont déjà été recensées. Nous pouvons citer l'observation d'une prédation sur le lézard vert de Manapany, Phelsuma inexpectata, en juillet 2003 par A. Turpin (Turpin, 2002) ou encore une observation de prédation par la Fourmi de feu Solenopsis geminata (Deso & Probst, 2007).

Les fourmis du Genre Technomyrmex sp. ne sont pas réputées pour être agressives et

carnivores. Cependant nous pouvons noter que sur l'île Maurice la présence de Technomyrmex albipes perturbe des interactions essentielles pour une plante menacée mauricienne, Roussea simplex. En effet, ces fourmis font fuir son actuel pollinisateur et disséminateur, Phelsuma cepediana, lorsqu'elles sont présentes dans les fleurs (Hansen, 2005, 2006). Conclusion

Nous pouvons nous interroger quant à la présence de ces fourmis exotiques sur et dans les oeufs du lézard vert. L'espèce Phelsuma borbonica présente-t-elle la même sensibilité que son voisin mauricien Phelsuma cepediana ? Les fourmis se nourrissent-elles du liquide amniotique restant dans l'oeufs après l'éclosion ou attaquent elles les juvéniles dès leur sortie de l'oeuf ? Une étude approfondie serait nécessaire pour répondre à ces questions. Remerciements

Pour leur relecture avisée, je tiens à remercier, J-M. Probst, G. Deso, A. Gandar et C. Ah Peng. Merci également à F. Blard pour son aide à la détermination de l'hyménoptère. Merci aussi à F. Guérin, J. Clemencet, et au laboratoire PVBMT de l'Université de La Réunion pour le prêt de son matériel. Bibliographie AUSTIN, J.J., ARNOLD, E. N., JONES, C. G. 2004. Reconstructing an island radiation using ancient and recent

DNA: the extinct and living day geckos (Phelsuma) of the Mascarene islands. Molecular Phylogenetics and Evolution. 31 (1):109-122.

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Bulletin Phaethon, 25 : 37-42

Observation d’un nouvel environnement chez le Gecko vert de ManapanyPhelsuma inexpectata Mertens, 1966 (Sauria : Gekkonidae)

Grégory DESO & Jean Michel PROBST

Association Nature et Patrimoine 2 Allée MangaronDos d’Ane, 97 419 La Possession, Ile de la Réunion

([email protected]); ([email protected])

Photo 1 : Plage de galets d’une partie du littoral de l’Anse de Manapany

(© J-M. Probst)

Résumé : Cette note présente une niche écologique rupicole chez Phelsuma inexpectata àManapany les bains.Mots clés : Phelsuma inexpectata ; niche écologique rupicole ; île de la Réunion.Summary : This paper presents an ecology of the Phelsuma inexpectata in Manapany lesbains.Key words : Phelsuma inexpectata ; cliff-dwelling ecological niche. Reunion island.

Introduction

Le gecko vert de Manapany Phelsuma inexpectata Mertens, 1966 fait partie de la familledes Gekkonidae qui comporte 85 genres et plus de 1050 espèces dans le monde (Uetz, 2006).

Phelsuma inexpectata est connu pour être essentiellement arboricole (Mertens 1966, 1970 ;Vinson & Vinson 1969 ; Bour & Moutou 1982 ; Moutou 1983 ; Cheke, 1987 ; Bour et al.1995 ; Probst 1997 ; Girard 1997 ; Probst & Turpin 1997 ; Probst 1999a-b ; Deso 2001, 2006 ;Austin et al. 2004 ; Harmon, 2005 ; Duguet 2006 ; Harmon & Gibson, 2006). Les substratspréférentiels de cette espèce sont surtout de nature végétale, mais Bour et al., (1995) exposentl’observation d’un individu sur substrat rocheux. Néanmoins, il est souligné qu’il se situe prèsd’un groupement de Vacoa Pandanus utilis.

Le 30/08/2002, lors d’une mission herpétologique menée par l’Association Nature etPatrimoine, nous avons observé que Phelsuma inexpectata présentait une affinité rupicole.Ces observations ont révélé la présence de maraudes alimentaires, de thermorégulations, ainsique de caches situées à même le sol. Il faut préciser que la plage de Manapany les bains offreune étendue de gros galets dépourvue de zones arborées. On peut donc observer la présencede Phelsuma inexpectata dans ces milieux rocheux. Il s’agit plus précisément de la zonelittorale s’étirant des abords du bassin de baignade jusqu’à l’embouchure de la ravine deManapany, soit sur 523 mètres à vol d’oiseau [carte I.G.N.1.25000: 4408.R.] ; [Maille: AN.3de la carte de répartition de l’Association Nature et Patrimoine].

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Photo 2 : Un mâle adulte et une femelle adulte en thermorégulation sur des rochers à même le

sol. (© J-M. Probst & Mikaël Sanchez)

Photo 3 : Deux femelles adultes, en maraude alimentaire sur un bloc rocheux. Anse deManapany (© J-M. Probst & Mikaël Sanchez)

Observation rupicole

A 9h30 du matin, arrivés dans l’anse de Manapany les bains et munis d’une paire dejumelles, nous avons observé des Phelsuma inexpectata en déplacement sur les galets de cettemême plage. Le plus étonnant était l’absence de végétation arborée sur une cinquantaine demètres aux alentours. C’est pourquoi nous avons décidé de suivre un individu dans sondéplacement. Nous nous sommes alors rendus compte que le dessous des galets et l’intersticedes feuilles de liane Patate à Durand Ipomoea pes caprae étaient méthodiquement inspectéspar le gecko. En effet, ce milieu littoral et surtout la plage de galets abritaient un grandnombre de micro-crustacés. Un Phelsuma sub-adulte a d’ailleurs effectué sous nos yeux unecapture puis l’ingestion d’un invertébré. Malheureusement, cette prise trop rapide de la proiene nous a pas permis de l’identifier de manière certaine. La capture d’un micro-crustacé estsoupçonnée.

Un autre individu a également été aperçu sur cette plage de galets. Il s’agissait d’une jeunefemelle en thermorégulation sur un bloc rocheux. Notre approche a malheureusement entraînésa fuite rapide sous les galets. Nos tentatives d’observation ultérieures se sont révélées vaines.Ce milieu présente donc la possibilité pour les geckos de se faufiler assez profondément entreles pierres et d’échapper efficacement à certains prédateurs.

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Photo 4 : Femelle de Phelsuma inexpectata en insolation sur un rocher de falaise maritime. (©Grégory Deso)

A quelques mètres à peine de ce sub-adulte, nous avons pu en examiner un autre. Toutefois,sa fuite furtive n’a pas permis la détermination de son sexe. Un peu plus haut une nouvellefemelle a été rencontrée. Cette fois-ci nous étions en présence d’un individu au stade adulte. Ilfaut préciser que nous avons remarqué la présence d’une espèce végétale rampante etintroduite. Etant donné que nous étions sur les lieux pour une toute autre missionherpétologique, nous n’avons pas poursuivi les recherches. En fin de journée, après avoirobservé des comportements alimentaires de P. inexpectata sur la flore indigène (Deso &Probst en préparation), nous avons décidé d’aller revoir les sujets présents sur la plage degalets. Nous avons alors re-observé notre femelle adulte. Elle se trouvait au même endroit etprofitait des derniers moments d’ensoleillement. Finalement nous avons quitté les lieux alorsque le soleil se couchait. Il était 18h20.

Discussion, Conclusion

L’observation d’une femelle adulte dans un environnement rocheux au moment du coucherdu soleil laisse supposer le choix de ce milieu comme gîte nocturne. P. inexpectata montre icila fréquentation d’un nouveau type de milieu. Cette espèce présente donc une nicheécologique plus diversifiée que ce qui était auparavant supposé.

Il est probable que les populations originelles (avant l’arrivée de l’homme) se situaientprincipalement dans les milieux forestiers de basse altitude. Comme pour l’espècemauricienne proche, Phelsuma ornata, le reste de la population devient de moins en moinsabondante à mesure que l’on progresse à l’intérieur de l’île. Notons que cette dernière àégalement été observée sur les rochers de bord de mer, à Wolmar en 1985 (Comm. Pers.Anthony Cheke).

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Photo 5 : Juvénile en déplacement sur les rochers, Anse de Manapany

(© J-M. Probst & Jeanne Eisenbach)

Aujourd’hui, les populations les plus denses sont observées dans les reliques de végétationautochtone. Ces isolats sont localisés en falaise maritime. Ils présentent une écologieparfaitement adaptée (gîtes nocturnes, maraudes, alimentations, refuges pour les juvéniles).Les travaux de Bour et al. (1995) fournissent l’un des fondements permettant de considérercette espèce comme particulièrement adaptée et affiliée au Vacoa (Pandanus utilis). Leurstravaux nous conduisent à qualifier ce gecko comme étant inféodé à cette dernière.

Si nous synthétisons les actuelles données écologiques sur cette espèce, elles nous dévoilentdes mœurs plutôt arboricoles (Pandanus utilis, Latania lontaroides, Scaevola taccada, etc.),parfois anthropophiles (habitations humaines et divers substrats de nature anthropique), plusrarement des rochers et des falaises maritimes (Fig.1) et enfin des milieux strictementrupicoles dépourvus d’arbre comme le cordon de plage caillouteux suscité.

Il apparaît que cette espèce présente des choix d’habitats plus variés. La populationanthropophile introduite dans la ville du Tampon (qui est située à 600 mètres d’altitude) nousexpose même des mœurs nocturnes (Deso, 2007). La capacité adaptative de ce Gekkonidaeest probablement plus importante que ce que nous pensions auparavant. Cela étant, la densitédes populations de ces quinze dernières années montre des régressions (Duguet 2006), voirede sévères diminutions de population (Probst & Turpin 1997). Une campagne desensibilisation auprès des habitants pour les groupes de Phelsuma inexpectata anthropophilesest envisageable.

Enfin, les observations de maraudes alimentaires en zone intertidale laissent supposer queson alimentation comporte des micro-crustacés ! Nous avons également observé des crabespouvant se révéler des prédateurs occasionnels de Phelsuma. Des observations rapprochées etsurtout la récolte des fèces de ces geckos sur les galets de la plage caillouteuse de Manapanyles bains permettrait de clarifier certains aspects de l’écologie de ce gecko.

Remerciements

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Pour la relecture avisée, nous tenons à remercier, les herpétologues Gilles Pottier, JérômeMaran ainsi que Jean Pierre Vacher pour sa traduction en anglais du résumé. Pour leurdisponibilité et leurs observations et recherches actives et passionnées sur le terrain, AnthonyCheke, chercheur, découvreur et auteur de multiples publications, Mikaël Sanchez, étudiant àl’Université de La Réunion, actuellement en stage sur les Phelsuma de La Réunion et JeanneEisenbach, Technicienne du Patrimoine naturel à l’Association Nature & Patrimoine.

Notes complémentaires d’Anthony Cheke

1. Selon Arnold et al. 2004 ornata serait l'ancêtre d'inexpectata, alors les moeurs du premierseraient très significatifs pour comprendre ceux du dernier. Ornata peut être trèsanthropophile - avant l'arrivée des Hemidactylus et Gehyra, il fréquentait couramment lesintérieurs des maisons, jusqu'à manger le sucre sur la table (lettres de Cossigny à Réaumur,Recueil Trimestriel*). Même aujourd'hui on les trouve sur l'extérieur des campements au bordde la mer (obs. pers. ; Nik Cole, comm. pers.) – sur les substrats rocheux (y compris lesmaisons en pierre ou en bois). Ce n'est donc rien d'anormal - on les vois aussi sur les murs enbasalte à Bras d'Eau, et souvent plusieurs à la fois sur les cannons de la 2eme guère mondialeà l'Ile aux Aigrettes.

*Charpentier de Cossigny, Jean F. 1732-1755. [Treize lettres de Cossigny à Réaumur, ed. A.La Croix]. Rec. Trim. 4 : 168-96, 205-82, 305-16 (1939-40).

2. Selon la Flore des Mascareignes 190 (Bosser & Guého 2003), Pandanus utilis seraitl'espèce côtière endémique de la Réunion, y remplaçant P. vandermeeschii de Maurice,espèce qu'ornata choisit de préférence (avec Latania) quand elle peut. Dans les milieuxcôtiers rocheux les Phelsumas ont sûrement toujours visité les roches.

3. A noter que mon observation à Wolmar était dans un coin de la Baie de Tamarin où lesarbres viennent très près des rochers marins - 2-3 mètres au plus. Les lézards, comme lesvôtres, cherchaient évidemment les micro-crustacées, presque jusqu'aux (petites) vagues - àpeu près comme des Cryptoblepharus !

4. Je ne crois pas avoir jamais vu ni P. cepediana, ni P. guimbeaui, ni P. rosagularis sur lesrochers - quoique P. guentheri se promène assez régulièrement sur le substrat rocheux à l'IleRonde, et y pond ses oeufs - de même ornata. (où se trouve la ponte d'inexpectata ?).

N.D.L.R : Les œufs d’inexpectata sont trouvés le plus souvent entre les feuilles des VacoasPandanus utilis, de Choca vert Furcraea foetida, de Latanier rouge Latania lontaroides, …Mais aussi dans les cavités de troncs d’arbre, sous les écorces et dans les creux des rochers.

Références bibliographiques

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publié par Jean-Michel PROBS

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DUGUET, R. 2007. Première observation d’un goéland brun à La Réunion ? Bull. Phaethon, 25 : 43-45

Bulletin Phaethon, 25 : 43-44.

Première observation d’un goéland brun à La Réunion ?

Rémi Duguet*

*125 RD 41, Ravine à Malheur, 97419 La Possession

Au cours d’une visite ornithologique à l’embouchure de la Rivière du Mât, le 26/11/2006vers 17h00, face au littoral, j’ai observé un goéland immature, posé sur un îlot dans une desprincipales mares. Cette mare accueille habituellement en fin de journée un certain nombre delimicoles hivernants. Ils utilisent vraisemblablement les îlots comme dortoir. Le goéland adécollé au crépuscule et s’est dirigé vers le large pour passer probablement la nuit posé enmer. L’oiseau présentait une corpulence proche de celle d’un goéland brun. Je n’ai pas notéd’autres détails particulièrement utiles à l’identification de l’oiseau, à l’exception d’une muesur les couvertures où apparaissait un gris de teinte assez claire.

Photo 1 : Larus sp. posé sur un îlot à l’embouchure de la rivière du Mât(© Rémi Duguet – 26/11/2006)

Cet oiseau était présent le lendemain au même endroit vers la même heure. J’ai pris desphotos avec une lunette SWAROVSKI HABICHT AT 80 dans une lumière faible (voir

photo). Il est parti en mer par la suite, où je l’ai revu en vol accompagné par un Noddi brun,qui, à une distance de 300 mètres environ, semblait de la même envergure. Ce goéland

n’aurait pas été revu les jours suivants sur ce site.

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Photo 2 : Larus sp. grossi au maximum(© Rémi Duguet – 26/11/2006)

Les photos ont été adressées pour identification à Adrian Skerrett du "Seychelles BirdRecords Committee". D’après cet organisme, il s’agirait d’un goéland brun Larus fuscus(sensu lato). Il apparaît qu’il est utopique de déterminer les deux sous-espèces potentiellementprésentes à La Réunion d’après des critères morphologiques (Rauste V., 2005 : Is it possibleto identify subspecies of Lesser Black-backed Gulls Larus fuscus (sensu lato, incl. heuglini)as vagrants with certainty ? (In courriel d’A. Skerrett du 29/11/2006).

A La Réunion Une observation de goéland immature Larus sp. avait déjà été notée le 4février 1996 en Baie de Saint Paul par Christophe Thébaud (Probst, 1997).

Notons que les photographies présentées ici seraient les premières réalisées sur cette espèceà La Réunion.

Remerciements

Nous remercions Adrian Skerrett et le "Seychelles Bird Records Committee" ainsi queChristophe Thébaud et Guillaume Gélinaud pour leur participation amicale.

Bibliographie

LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux de Madagascar. Delachaux et Niestlé, 1-415.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux,mammifères, reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168.

SKERRETT, A. ; BULLOCK, I. et DISLEY, T. 2001. Birds of Seychelles. Helm FieldGuides, 1-320.