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La détection du vêlage chez la vache laitière. Mémoire Véronique Ouellet Maîtrise en sciences animales Maître ès sciences (M. Sc.) Québec, Canada © Véronique Ouellet, 2015

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La détection du vêlage chez la vache laitière.

Mémoire

Véronique Ouellet

Maîtrise en sciences animales

Maître ès sciences (M. Sc.)

Québec, Canada

© Véronique Ouellet, 2015

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Résumé court

Ce projet visait à mesurer la performance pour prédire le vêlage d’une diminution de

température vaginale, du temps de rumination et du temps passé couché ainsi que d’une

augmentation du nombre d’épisodes de coucher mesurées par trois technologies

automatisées chez des vaches laitières Holstein multipares vêlant en stabulation

entravée. La performance de différentes combinaisons de technologies permettant la

considération simultanée de plusieurs indicateurs du vêlage a aussi été évaluée.

Lorsqu’utilisée individuellement, la sonde vaginale permettant la mesure d’une

diminution de température vaginale à l’approche du vêlage a obtenu les meilleures

performances pour prédire le vêlage dans les 24, 12 et 6 prochaines heures. Pour sa part,

la combinaison des différentes technologies a permis d’améliorer la performance de

prédiction des vêlages comparativement à ce qui avait été mesuré avec les technologies

utilisées individuellement. Les meilleures performances pour prédire le vêlage dans les

prochaines 24, 12 et 6 heures ont été mesurées lorsque les trois technologies étaient

combinées. Néanmoins, les résultats ont démontré que même lorsque combinées, les

technologies utilisées dans cette expérience ne permettent pas de prédire précisément le

moment du vêlage. En contrepartie, celles-ci, lorsque combinées, étaient en mesure de

prédire précisément l’absence de vêlage.

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Résumé long

Les difficultés au vêlage, aussi appelées dystocies, sont communes en production

laitière. Les dystocies ne sont pas souhaitables en production laitière puisqu’elles

entraînent une gamme de répercussions négatives sur la santé de la vache et du veau se

traduisant par des pertes économiques importantes pour le producteur. Ainsi, la

prévention des dystocies devrait être une priorité de gestion en production laitière.

Une technologie permettant de prédire précisément le moment du vêlage permettrait de

minimiser l’impact des dystocies en assurant l’intervention humaine en cas de besoin et

au moment opportun dans les situations de vêlages difficiles. Plusieurs technologies

permettant de détecter des indicateurs associés au vêlage chez la vache laitière sont en

voie de développement ou sont récemment disponibles pour les producteurs. Par contre,

certaines de ces technologies, bien que prometteuses, n’ont pas encore fait l’objet

d’études concernant le vêlage. Ainsi, leur performance pour prédire le vêlage n’est, à ce

jour, pas disponible.

L’objectif de ce projet était de mesurer la performance de prédiction du vêlage dans les

prochaines 24, 12 et 6 h d’une diminution de la température vaginale, du temps de

rumination et du temps passé couché ou d’une augmentation du nombre d’épisodes de

coucher mesurées par trois technologies automatisées. La performance de la

combinaison des technologies permettant la considération simultanée de plusieurs

indicateurs du vêlage a aussi été évaluée. Pour ce faire, 42 vaches Holstein multipares

vêlant en stabulation entravée ont été munies 7 ± 2 jours avant la date prédite du vêlage

d’une sonde vaginale, d’un capteur de rumination et d’un accéléromètre. Pour chaque

indicateur du vêlage, les 120 dernières heures avant le vêlage ont été corrigées pour le

moment réel du vêlage et résumées en valeurs quotidiennes (cinq par vache) et en vingt

périodes de 6-h (pour un total de 120 h). Les performances de prédiction du vêlage des

technologies individuelles et des combinaisons ont été évaluées en mesurant la

sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives ainsi que l’aire sous la courbe receiver

operating characteristics.

Les températures vaginales des vaches étaient en moyenne 0,3 °C plus faibles (P < 0,05)

alors que le temps de rumination et le temps passé couché étaient respectivement de 41

min et 52 min plus faibles (P < 0,05) la journée du vêlage comparativement aux quatre

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jours avant le vêlage. Les vaches ont aussi effectué en moyenne deux épisodes de

coucher de plus (P < 0,05) la journée du vêlage comparativement aux quatre jours avant

le vêlage.

Parmi les trois technologies étudiées, la sonde vaginale permettant de mesurer la

diminution de température associée au vêlage a obtenu les meilleures performances

pour prédire le vêlage dans les 24, 12 et 6 prochaines heures avec une sensibilité allant

de 68 à 74 %, une spécificité allant de 76 à 74 %, des valeurs prédictives positives allant

de 13 à 51 %, des valeurs prédictives négatives allant de 89 à 97 % et une aire sous la

courbe allant de 0,68 à 0,80. Alors que la sonde obtient ses meilleures performances

pour une prédiction du vêlage dans les prochaines 24 heures, le résultat contraire a été

observé avec les capteurs de rumination et avec les accéléromètres pour la mesure du

nombre d’épisodes de coucher.

La combinaison des technologies a permis d’augmenter la performance de la prédiction

des vêlages dans les prochaines 24, 12 et 6 h comparativement à ce qui a été mesuré

lorsque les technologies étaient considérées individuellement. Les meilleures

performances pour une prédiction dans les prochaines 24, 12 et 6 h ont été obtenues par

la combinaison des trois technologies. Parmi ces trois intervalles de prédiction, la

meilleure performance fut observée pour une prédiction dans les prochaines 24 heures.

Malgré l’amélioration apportée par la combinaison, les technologies testées dans cette

étude ne permettent pas de prédire précisément le moment du vêlage chez la vache

laitière, ce qui s’est traduit par des valeurs prédictives positives allant de 10 à 56 %. Par

contre, lorsque combinées, les technologies étaient en mesure de prédire précisément

l’absence du vêlage (valeurs prédictives négatives allant de 74 à 97 %), ce qui peut

également fournir de l’information valide aux producteurs pour la gestion des vêlages.

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Table des matières

Résumé court .................................................................................................................... iii

Résumé long ....................................................................................................................... v

Liste des tableaux ............................................................................................................. xi

Liste des figures .............................................................................................................. xiii

Liste des abréviations ..................................................................................................... xv

Remerciements .............................................................................................................. xvii

Avant-propos .................................................................................................................. xix

Introduction ....................................................................................................................... 1

CHAPITRE 1 Revue des travaux antérieurs ................................................................. 3

1.1 Mieux comprendre le vêlage ................................................................................. 4

1.1.1 La physiologie de l’eutocie .............................................................................. 4

1.2 La dystocie .............................................................................................................. 7

1.2.1 La prévalence des dystocies chez les vaches laitières ...................................... 8

1.2.2 Les types de dystocies ...................................................................................... 9

1.2.3 Les conséquences des dystocies ..................................................................... 13

1.3 L’importance de la détection du vêlage ............................................................. 20

1.4 Les indicateurs externes liés au vêlage ............................................................... 22

1.4.1 Le relâchement des ligaments sacro-sciatiques .............................................. 23

1.4.2 La distension du pis et la fuite de colostrum .................................................. 23

1.4.3 L’enflure de la vulve et la décharge de mucus ............................................... 24

1.4.4 Le relâchement de la queue, le remplissage des trayons et l’œdème mammaire

................................................................................................................................. 24

1.5 Les indicateurs comportementaux liés au vêlage .............................................. 25

1.5.1 Les indicateurs comportementaux liés à l’activité ......................................... 25

1.5.2 Les indicateurs comportementaux liés à l’alimentation ................................. 33

1.6 Les indicateurs internes liés au vêlage ............................................................... 40

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1.6.1 Les profils hormonaux .................................................................................... 40

1.6.2 Les changements de température corporelle ................................................... 42

1.7 Caractéristiques recherchées chez une méthode utilisée pour prédire le

vêlage chez la vache laitière ........................................................................................ 45

1.8 La performance des méthodes utilisées pour prédire le vêlage ........................ 48

1.8.1 La performance de prédiction du vêlage des méthodes mesurant des

indicateurs externes .................................................................................................. 49

1.8.2 La performance de prédiction du vêlage des méthodes pour mesurer les

indicateurs comportementaux .................................................................................. 52

1.8.3 La performance de prédiction du vêlage des outils et des technologies utilisés

pour mesurer les indicateurs internes ....................................................................... 52

1.8.4 La performance de prédiction des vêlages du système global pour

communications mobiles (SGM) ............................................................................. 55

1.9 Technologies prometteuses pour la détection des vêlages en attente de

validation ...................................................................................................................... 59

1.9.1 Les accéléromètres .......................................................................................... 59

1.9.2 Le système Smart Vel® ................................................................................... 60

1.9.3 Les technologies mesurant les indicateurs liés à l’alimentation ..................... 61

1.9.3.1 Les capteurs de rumination .......................................................................... 61

1.9.4 Les technologies permettant de mesurer les changements internes liés au

vêlage ....................................................................................................................... 64

1.10 Conclusion et objectifs de recherche .................................................................. 67

1.11 Liste des ouvrages cités ....................................................................................... 69

CHAPITRE 2 Evaluation of technologies to predict the onset of calving in Holstein

dairy cows ......................................................................................................................... 79

Résumé .......................................................................................................................... 80

Abstract ........................................................................................................................ 82

2.1 Introduction ........................................................................................................... 83

2.2 Material and methods ........................................................................................... 85

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2.2.1 Animals, Housing and Feeding ...................................................................... 85

2.2.2 Experimental measurements ........................................................................... 85

2.2.3 Statistical analysis .......................................................................................... 86

2.3 Results and Discussion .......................................................................................... 88

3.1.1 Differences between days ............................................................................... 88

2.3.2 Difference between 6-h periods ...................................................................... 90

2.3.3 Test performance of calving indicators .......................................................... 92

2.3.4 Test performance of different combinations of calving predictors ................ 94

2.4 Conclusions ............................................................................................................ 96

2.5 Acknowledgments ................................................................................................. 96

2.6 References .............................................................................................................. 97

Conclusion ..................................................................................................................... 105

Liste des ouvrages cités ................................................................................................. 107

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Liste des tableaux

Chapitre 1

Tableau 1.1. Description des échelles basées sur le degré d’assistance accordée à

l’animal pendant le processus de la parturition utilisées pour décrire les dystocies chez

la vache Holstein…………………………………………………...……………………7

Tableau 1.2. Les coûts associés aux dystocies selon le pointage des dystocies et selon la

parité des vaches……………………………………………………...……………...…19

Tableau 1.3. Les mortalités périnatales et les maladies postpartum dans six groupes

expérimentaux…………..………………………………………………………….......21

Tableau 1.4. Nombre d’épisode de coucher effectué par les vaches pendant les quatre

derniers jours avant le vêlage…………………………..…………………………...….26

Tableau 1.5. Nombre d’épisodes de coucher (moyenne ± SEM) durant les six périodes

de deux heures dans les douze heures précédant le vêlage…………………..…………28

Tableau 1.6. Temps total passé couché par les vaches pendant les quatre derniers jours

avant le vêlage.……………………………………………………..…..........................29

Tableau 1.7. Temps de repos durant les six périodes de deux heures dans les douze

heures précédant le vêlage………………...……………………………………………30

Tableau 1.8. Les températures vaginales moyennes (moyenne ± ÉC) de trois jours avant

le vêlage jusqu’au jour du vêlage dans les expériences 1 (n = 30 vaches primipares), 2

(n=30 vaches multipares) et 3 (n = 25 vaches multipares)…….……………………….43

Tableau 1.9. La performance des indicateurs externes pour prédire le vêlage dans les

douze prochaines heures………………………………………………………………..51

Tableau 1.10. Synthèse de la performance pour prédire le vêlage des méthodes

permettant la mesure des indicateurs externes………………………………………....57

Tableau 1.11. Synthèse de la performance pour prédire le vêlage des méthodes

permettant la mesure des indicateurs internes.…………………………………………58

Chapitre 2

Table 2.1. Table 2.1. Mean Vaginal temperature (VT), daily rumination time (RT), daily

number of lying bouts (LB), and daily lying time (LT) on the 4 days before and the day

of parturition of dairy cows (n = 32 multiparous cows)………………………..……..100

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Table 2.2. Test performance (95% confidence interval in parentheses) of optimal cut-off

point of decreases in vaginal temperature (VT), rumination time (RT), lying time (LT)

and increase in lying bouts (LB) measured over 6 h period and compared to the same

period 24h earlier as a predictor of parturition within 24 h, 12 h, and

6 h…………………………..………….……………………………………...……....102

Table 2.3. Test performance (95% CI) of different combination of calving indicators as

a predictor of parturition within 24 h, 12 h, 6 h.………………………………………103

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Liste des figures

Chapitre 1

Figure 1.1. Apparition du sac amniotique (A) et des onglons du veau (B) marquant la fin

de l’étape I et le début de l’étape II du vêlage…………………...………………………6

Figure 1.2. Les causes intermédiaires et ultimes des dystocies dues à la disproportion

fœtaux-pelvic chez la vache laitière………………..…………………………...…..….10

Figure 1.3. Diagramme en boîte du nombre d’épisodes de coucher pendant chaque

période de six heures avant le vêlage (gris) and pendant la période témoin

(blanc)………………………………………………………………...………………...27

Figure 1.4. Diagramme en boîte du nombre de levée de la queue pendant chaque

période de six heures avant le vêlage (gris) and pendant la période témoin

(blanc)…………………………………………………………………………………..32

Figure 1.5. Rythme diurne des températures vaginales comparant les 48 dernières

heures (—) et de 49 à 120 heures avant le vêlage (--) dans l’expérience 3 (n = 25 vaches

multipares)…………………………………..………………………………………….45

Figure 1.6. Schématisation de la performance d’un test…………………………...…...47

Chapitre 2

Figure 2.1. Mean vaginal temperature (A) (SEM=0.08), mean rumination time (B)

(SEM=13.20), mean number of lying bouts (3C) (SEM=0.32), mean lying time (D)

(SEM=14.05) in the last 120 h before parturition in n=32 multiparous

cows……………………………………………………………………………...……101

Figure 2.2. Mean vaginal temperature (A) (SEM=0,02), mean rumination time (B)

(SEM=3,68), mean number of lying bouts (C) (SEM=0,14), mean lying time (D)

(SEM=6,59) during morning, afternoon, evening, and night in the last 120 h before

parturition in n=32 multiparous cows………………………………...…….…………101

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Liste des abréviations

+PV Positive predictive value

-PV Negative predictive value

ASC Aire sous la courbe

AUC Area under the curve

E1S Estrone-3-Sulphate

E2β Estradiol-17β

LB Lying bout

LT Lying time

P4 Progestérone

VP+ Valeur prédictive positive

VP- Valeur prédictive négative

ROC Receiving operating

characteristics

RT Rumination time

SD Standard deviation

Se Sensitivity

SEM Standard error of the mean

SEN sensibilité

SPE spécificité

Sp Specificity

VT Vaginal temperature

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xvii

Remerciements

Le désir de poursuivre mes études au cycle supérieur m’est venu à l’été 2012, à mi-

chemin de mon BAC, alors que j’occupais un poste d’auxiliaire de recherche au

département des sciences animales pour Édith Charbonneau. J’ai alors eu la chance

d’assister une stagiaire postdoctorale dans son projet de recherche et j’ai su que je

voulais un jour être en charge de mon propre projet et m’investir dans la recherche en

production laitière.

Ma maîtrise a été pour moi une expérience très enrichissante tant sur les plans

professionnel et académique que personnel. L’expérience n’aurait certainement pas été

la même sans l’équipe de professionnels qui m’a entourée et appuyée pendant ces deux

dernières années et que je tiens sincèrement à remercier :

Édith, le choix de ma directrice de maîtrise allait de soi. Cela fait maintenant plusieurs

années que j’ai la chance de travailler sous ton aile et je suis extrêmement

reconnaissante de toutes les compétences et connaissances que j’ai acquises durant cette

période. Merci pour tout : ta pédagogie, ton accessibilité, tes connaissances, ton

ouverture d’esprit, ta compréhension, ton inébranlable patience face à mes multiples

questions/questionnements, ton sens de l’humour. Merci de tes encouragements et

d’avoir cru en moi. Tu es pour moi une mentor et j’admire ton travail. Je suis

extrêmement contente et je me considère chanceuse de pouvoir continuer notre

collaboration pendant mon doctorat. J’ai bien hâte de commencer ce nouveau chapitre.

Elsa, merci de ta disponibilité malgré la distance qui nous sépare. Merci de ton aide et

de ton expertise, spécialement à ce a trait au comportement animal. Merci d’avoir

contribué à amener le projet à un niveau supérieur par tes idées et tes judicieux conseils

et commentaires lors de nos réunions.

Je tiens aussi à remercier toute l’équipe de la ferme Marygold inc. pour l’hospitalité, la

confiance et l’appui pendant la phase expérimentale et les encouragements. Sans vous,

le projet n’aurait pas pu se réaliser.

Merci également à Michelle Vézina, Rébecca Samson, Annie Pelletier, Kathleen

Fecteau et Stéphanie Dion pour leur précieuse aide pendant la phase expérimentale.

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Je tiens à remercier le département de génie électrique et de génie informatique ainsi

que le département de sciences animales de l’Université Laval, d’avoir permis la

conduite de cette maîtrise. Des remerciements plus particuliers à Xavier Maldague,

Julien Fleuret et Linda Saucier, merci de votre appui pendant le projet. Merci à Jean

Bernier, Doris Pellerin et Édith Charbonneau de m’avoir fait confiance et de m’avoir

confié des tâches d’enseignement, ce fut grandement apprécié.

Merci à Wolfgang Heuwieser de m’avoir accueilli à la Frei Universität de Berlin pour

un stage de deux mois. Cette expérience fut très enrichissante et j’espère avoir la chance

de retravailler avec l’équipe de la clinique de reproduction.

Merci à la gang du département Max, Joanie, Liliana, René, Alexandra, Anne-Sophie et

Alex pour votre soutien, nos discussions et nos nombreux fous rires. Merci à mes amies

de l’INAF Chloé et Rachèle qui m’ont permises, entre autres, de profiter du soleil de

l’INAF le midi. Un merci spécial à mon amie Florence qui était à mes côtés lors de mes

nombreux voyagements à Saint-Anselme la fin de semaine.

Finalement, merci à mes parents Denise et François, ma tante Marie-Josée et à mon

conjoint Antoine de votre appui, de vos conseils et de vos encouragements durant ces

deux dernières années.

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Avant-propos

Ce mémoire contient un chapitre rédigé sous forme d'article scientifique. Je suis

l'auteure principale de cet article, les coauteurs sont les chercheurs E. Vasseur, W.

Heuwieser, X. Maldague et É. Charbonneau. Toutes ces personnes se sont impliquées

dans les travaux. L’article portant le titre «Evaluation of technologies to predict the

onset of calving in Holstein dairy cows» sera soumis pour publication dans la revue

«Journal of Dairy Science».

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1

Introduction

Les vêlages sont essentiels pour initier la production laitière des vaches et pour assurer

le renouvellement des troupeaux laitiers. C’est un évènement incontournable en

production laitière, mais également un moment risqué pour la vache et le veau. Les

difficultés au vêlage, aussi appelées dystocies, sont communes chez les vaches laitières

(Miedema et al., 2011a). Aux États-Unis, la prévalence des dystocies se situe entre 28,6

et 51,2 % chez les vaches primipares et entre 10,7 et 29,4 % chez les vaches multipares

de race Holstein (Meyer et al., 2001 ; Lombard et al., 2007). Les dystocies entraînent

une gamme de répercussions négatives chez la vache et chez le veau incluant une

augmentation de l’incidence de mort à la naissance (Meyer et al., 2000), de la mortalité

pendant les 30 premiers jours postpartum (Lombard et al., 2007), une augmentation de

la probabilité de l’occurrence des troubles digestifs et respiratoires tant chez la vache

que chez le veau, des rétentions placentaires et des maladies utérines chez la vaches

(Lombard et al., 2003; Sheldon et al., 2009). Les dystocies sont aussi associées à des

pertes économiques pour l’industrie laitière qui sont attribuables à une diminution

significative de la production laitière (Meijering et al., 1984; Djemali et al., 1987;

Dematawewa et Berger, 1997), de la fertilité (Dematawewa et Berger, 1997; Tenhangen

et al., 2007), de l’augmentation de la morbidité chez le veau (Lombard et al., 2007;

Streyl et al., 2011) et de la mortalité tant chez le veau que chez la vache (Lombard et al.,

2007; Tenhagen et al., 2007). La prévention des dystocies chez la vache laitière devrait,

alors, être une priorité dans la gestion de la ferme (Büchel et Sundrum, 2014).

Il a été rapporté à plusieurs reprises que la détection des vêlages permet de minimiser

l’impact des dystocies en permettant de suivre l’évolution du processus de parturition et

de porter assistance aux vaches en cas de besoin et au moment opportun (Shah et al.,

2006; Streyl et al., 2011 ; Palombi et al., 2013). Les recherches effectuées dans les

dernières années se sont principalement concentrées à l’identification d’indicateurs

permettant de détecter l’approche du vêlage chez la vache laitière. Plusieurs indicateurs

externes tels que la distension du pis (Berglund et al., 1987), la relaxation des ligaments

sacro-sciatiques (Shah et al., 2006; Streyl et al., 2011), l’enflure de la vulve (Berglund,

1987; Streyl et al., 2011), la fuite de colostrum (Berglund, 1987), les décharges de

mucus (Streyl et al., 2011) et plusieurs indicateurs comportementaux (Huzzey et al.,

2005; Miedema et al., 2011; Jensen, 2012; Felton et al., 2013; Schirmann et al., 2013) à

l’approche du vêlage ont été étudiés. Des indicateurs internes tels que les variations des

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2

profils de certaines hormones (Matsas et al., 1992; Zhang et al., 1999; Shah et al., 2006;

Streyl et al., 2011) et de la température interne (Burfeind et al., 2011) ont aussi été

validés pour la détection des vêlages.

L’identification et la validation des indicateurs associés au vêlage ont permis

l’élaboration de méthodes, d’outils et de dispositifs permettant de quantifier ces

changements et de prédire le début du vêlage. Plusieurs technologies permettant la

mesure automatisée d’indicateurs du vêlage sont en cours de développement ou ont

récemment été rendues disponibles pour les producteurs. Par contre, certaines de ces

technologies, bien que prometteuses, n’ont pas encore fait l’objet d’études portant sur le

vêlage. La performance de ces technologies pour prédire cet évènement chez la vache

laitière n’est, à ce jour, pas disponible. Ainsi, le premier chapitre de ce mémoire

consiste à recenser les connaissances actuelles sur le sujet. L’évaluation et la

comparaison de la performance pour prédire le vêlage dans les prochaines 24, 12 et 6

heures de trois technologies (sonde vaginale, capteur de rumination et accéléromètre)

font l’objet du deuxième chapitre de ce mémoire. Parallèlement, la performance de la

combinaison de technologies permettant la mesure simultanée de plusieurs indicateurs

du vêlage a aussi été évaluée. Ceci avec pour but ultime d’améliorer la surveillance des

vaches dont le vêlage est imminent afin de réduire les impacts des dystocies et de

maximiser la santé des vaches laitières et de leur veau.

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3

CHAPITRE 1

Revue des travaux antérieurs

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4

La détection ou la prédiction des vêlages chez la vache laitière permet d’assurer une

surveillance adéquate des vaches dont le vêlage est imminent. Une telle surveillance

permet de poser des gestes visant à préserver l’intégrité des nouveau-nés et des vaches

subissant des difficultés au vêlage. De plus, une bonne surveillance permet de diminuer

les impacts négatifs associés à un vêlage difficile et de réduire la mortalité périnatale.

Cette revue de littérature porte principalement sur différents indicateurs permettant de

prédire le début du vêlage ainsi que sur la performance et le potentiel des différentes

méthodes, outils et technologies utilisées pour détecter ces indicateurs.

1.1 Mieux comprendre le vêlage

Afin d’être en mesure de fournir à la vache laitière un environnement propice à la

réussite du vêlage, il est d’abord nécessaire de bien comprendre la physiologie et les

grandes étapes de la parturition normale, aussi appelée eutocie. Une bonne connaissance

des stades du vêlage et des structures impliquées dans celui-ci permet de reconnaître les

causes ainsi que les conséquences des difficultés pouvant survenir pendant cet

événement. De plus, la connaissance des caractéristiques et des indicateurs propres à la

parturition normale est critique pour déterminer le moment approprié d’intervention

chez les vaches nécessitant de l’assistance pendant le vêlage.

1.1.1 La physiologie de l’eutocie

L’eutocie, ou le vêlage normal, est défini comme étant un vêlage spontané de durée

normale (Mee, 2008). Chez la vache laitière de race Holstein, le vêlage survient au

terme de la gestation qui dure pendant 279 ± 10 jours selon le nombre de parité de

l’animal (Proudfoot et al., 2009). Bien que la longueur de la gestation diffère

légèrement entre les différentes races de vaches laitières, les étapes menant au vêlage

sont les mêmes pour toutes les vaches, et ce, indépendamment de la race (Mee, 2008).

Le vêlage est un processus complexe. Plusieurs mécanismes affectent le processus, mais

aucun ne le contrôle complètement (Schuenemann, 2012). Tel que spécifié par

Mortimer (1997), plusieurs évènements provoquent l’enclenchement du vêlage. En

effet, la croissance du fœtus et l’expansion de l’utérus durant la dernière portion de la

gestation entraînent l’incapacité du placenta à répondre aux demandes additionnelles du

fœtus. Le placenta commence alors à remplir ses fonctions moins efficacement. En

réponse à ce stress, le fœtus commence à relâcher des glucocorticoïdes tels que le

cortisol. Le cortisol relâché par le fœtus stimule à son tour la production placentaire

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d’œstrogènes et de prostaglandines. En plus de la production fœtale, certaines parties de

l’endomètre de la mère peuvent aussi produire des prostaglandines. Simultanément, la

production de progestérone diminue, probablement grâce à l’effet lutéolytique des

prostaglandines sur le corps jaune de l’ovaire. Le relâchement d’œstrogènes et de

prostaglandines stimule le relâchement d’ocytocine maternel, sensibilise l’utérus aux

effets de l’ocytocine et provoque la dilatation du col de l’utérus. Les muscles utérins,

dont la contractilité augmente en fin de gestation, commencent à se contracter

régulièrement au fur et à mesure que le col se dilate. Lorsque le col est dilaté à son

maximum, le fœtus est forcé dans le canal de naissance de la mère. Des points de

pression sont alors produits dans le vagin de la mère, ce qui stimule la sécrétion

d’ocytocine et initie les contractions abdominales. Le vêlage est alors enclenché et le

processus est irréversible.

Le vêlage est un évènement qui se divise en trois étapes distinctes (I, II et III) tel que

décrit par Schuenemann (2012). En conditions normales, le vêlage évolue

progressivement d’une étape à l’autre. L’étape I ou étape préparatoire débute lorsque

l’utérus commence à se contracter, ce qui provoque un déplacement du fœtus dans le

canal de naissance. L’étape I, qui s’échelonne généralement de deux à douze heures

(huit heures en moyenne), est caractérisée par la dilatation des tissus du canal de

naissance incluant la relaxation des ligaments du pelvis, du col de l’utérus et de la

vulve. Bien qu’il existe des différences entre les comportements des vaches pendant

l’étape I selon le nombre de parité de l’animal, cette étape est généralement caractérisée

par le reniflement du sol, le léchage des parties du corps, des décharges fréquentes

d’urine et de fèces, de nombreuses transitions de la position debout à la position

couchée, des vocalisations et des levées fréquentes de la queue (Wehrend et al., 2006).

Il est aussi possible d’observer plusieurs de ces comportements dans les étapes II et III

du vêlage. En général, à cette étape, la vache semble plus nerveuse et inconfortable.

Les contractions utérines pendant l’étape I sont à un intervalle de quinze minutes. Les

contractions poussent l’allantochorion contre le col de l’utérus, ce qui contribue à sa

dilatation. L’étape I du vêlage se termine avec la dilatation complète du col de l’utérus

et avec l’apparition du sac amniotique à l’extérieur de la vulve (Figure 1.1).

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A B

Figure 1.1. Apparition du sac amniotique (A) et des onglons du veau (B) marquant la fin

de l’étape I et le début de l’étape II du vêlage.

Tirée de Schuenemann, 2012

L’apparition du sac amniotique et des onglons du veau à l’extérieur de la vulve sont des

marques de référence permettant de suivre l’avancement du vêlage et le moment

d’intervention en cas de besoin. L’étape II, qui se défini comme la phase d’expulsion,

débute lorsque les onglons du veau sont visibles à l’extérieur de la vulve de la mère.

Cette étape dure entre 30 minutes et quatre heures (Wehrend et al., 2006). Cette étape

est souvent plus longue chez les vaches primipares. De plus, l’étape II est prolongée

advenant le déplacement de la vache dans un parc de vêlage pendant cette étape

(Proudfoot et al., 2009). L’étape II est caractérisée par l’intensification des contractions

abdominales, l’avancement du veau dans le canal de naissance et ultimement par

l’expulsion du veau. En conditions idéales, les onglons du veau sont suivis par le nez et

par la tête (présentation frontale) ou par la queue et le pelvis du veau si celui-ci a une

présentation postérieure. L’étape II se termine par l’expulsion complète du ou des

veaux. Pendant cette période, les contractions sont à deux minutes d’intervalle et durent

environ une minute et demie. La progression du vêlage (apparition des onglons suivis

par le nez, la tête, les épaules et l’expulsion du veau) est observable à toutes les quinze à

vingt minutes. Les contractions abdominales sont plus fréquentes au fur et à mesure que

le vêlage progresse. En conditions normales, lorsque la tête et les épaules du veau sont à

l’extérieur de la vulve, deux ou trois contractions abdominales puissantes complètent

l’expulsion du veau.

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Finalement, l’étape III s’échelonne de l’expulsion complète du veau jusqu’à l’expulsion

des membranes fœtales. Immédiatement après le vêlage, en conditions idéales, la vache

ou la taure se relève et commence à renifler et à lécher le nouveau-né. Normalement,

l’expulsion des membranes fœtales devrait se faire sans complication entre 30 minutes

et huit heures à la suite de l’expulsion du veau. S’il n’y a pas eu d’expulsion après

douze heures, les membranes sont considérées comme pathologiques et une attention

particulière devra être apportée à l’animal (Noakes et al., 2001).

1.2 La dystocie

Bien qu’il n’existe pas à ce jour de définition universelle pour le mot dystocie, la

majorité des auteurs la définisse comme étant une naissance difficile entraînant un

vêlage plus long ou une extraction sévère du veau à la naissance (Mee, 2008; Miedema

et al., 2011a; Streyl et al., 2011 ; Schuenemann, 2012; Barrier et al., 2012). Le degré

d’assistance donné à la vache pendant le vêlage détermine le degré de dystocie observé.

Plusieurs échelles qualitatives, basées sur le degré d’assistance accordé à l’animal

pendant le processus de la parturition, ont été élaborées afin de décrire les dystocies

chez la vache laitière (Tableau 1.1).

Tableau 1.1. Description des échelles basées sur le degré d’assistance accordée à

l’animal pendant le processus de la parturition utilisées pour décrire les dystocies chez

la vache Holstein.

Adapté de Schuenemann, 2012

À ce jour, aucune échelle permettant de décrire les dystocies chez la vache laitière n’est

adoptée universellement. L’adoption universelle d’une échelle serait intéressante afin de

faciliter, dans le cadre d’études épidémiologiques, l’évaluation de la prévalence ainsi

Échelle Description des pointages accordés Références

1 à 3 1 = pas d’assistance Meyer et al., 2001

2 = assistance légère

3 = besoin d’assistance

1 à 5 1 = pas d’assistance Dematawewa,

Berger, 1997

Lombard et al.,

2007

Schuenemann,

2011b

2 = assistance d’une personne sans l’utilisation d’un

extracteur mécanique

3 = assistance de deux personnes ou plus

4 = assistance avec une traction mécanique

5 = procédure chirurgicale

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que des facteurs de risques génétiques et non-génétiques des dystocies et la présentation

des résultats à l’échelle internationale (Mee, 2008).

1.2.1 La prévalence des dystocies chez les vaches laitières

Les dystocies sont plus communes chez les vaches laitières comparativement à ce qui

est observé chez les vaches de boucherie (Miedema et al., 2011a). Depuis plusieurs

années, la prévalence des dystocies a augmenté dans les troupeaux laitiers en Europe et

en Amérique (Mee, 2008). Cette augmentation serait attribuable, entre autres, au fait

qu’il n’existe pas à ce jour de sélection rigoureuse concernant la facilité au vêlage et que

la gestion des vaches en période pré-vêlage ne vise actuellement pas la diminution des

risques des dystocies (Gary, 2004). De plus, le désir de produire des veaux de plus

grande stature et l’augmentation de l’utilisation des gènes Holstein dans les croisements

peuvent aussi expliquer l’augmentation du nombre de dystocies observée dans les

troupeaux laitiers (Miedema et al., 2011a).

Plusieurs études ont estimé la prévalence des dystocies dans les troupeaux laitiers

principalement en Europe et en Amérique. Meyer et al. (2001) ont rapporté la

prévalence des dystocies provenant de rapports vétérinaires dans le cadre du National

Ease Calving Program chez les vaches primipares et multipares aux États-Unis sur une

période de douze ans. Ils ont observé une prévalence des dystocies de 28,6 % pour les

vaches primipares et de 10,7 % pour les vaches multipares. En comparaison, une étude

menée auprès des producteurs en 2002 par le National Animal Health Monitoring

Systems (NAHMS) a rapporté que seulement 3,7 % des vaches ont souffert de dystocies

(USDA, 2002). Le sondage mené par le NAHMS reposait principalement sur les

éléments rapportés par les producteurs. Tel que mentionné précédemment, aucune

échelle universelle n’est utilisée internationalement pour décrire les dystocies, ce qui

rend l’interprétation des résultats fournis par les producteurs difficile. De plus, l’absence

des producteurs pendant certains vêlages, principalement la nuit, peut influencer les

résultats rapportés par ceux-ci. Ainsi, la proportion des vaches ayant souffert de

dystocies a probablement été sous-estimée dans ce sondage. Pour vérifier la prévalence

des dystocies dans les troupeaux laitiers aux États-Unis, Lombard et al. (2007) ont

observé le vêlage de 7 380 vaches primipares et multipares. L’étude a permis de

constater une prévalence de dystocie de 48,8 % chez les vaches primipares et de 29,4 %

chez les vaches multipares. Ces pourcentages étant basés sur une étude utilisant une

échelle unique de description des dystocies et pendant laquelle des vétérinaires étaient

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présents à tous les vêlages, ils sont probablement un meilleur reflet de la situation

actuelle aux États-Unis et démontrent que les dystocies sont un problème commun dans

les troupeaux laitiers en Amérique.

1.2.2 Les types de dystocies

Les dystocies surviennent lorsqu’il y a un trouble au niveau d’une ou de plusieurs des

trois principales composantes du vêlage : les forces d’expulsion, la conformation du

canal de naissance et la taille et la position du fœtus (Noakes et al., 2001). Il existe

plusieurs types de dystocies déterminés selon la cause principale de celles-ci. Tous les

types de dystocies peuvent survenir tant chez les vaches primipares que chez les vaches

multipares (Mee, 2008). Par contre, il existe des types de dystocie prédominants pour

chacun des groupes. Chez les vaches primipares, les facteurs prédominants en ordre

décroissant d’importance sont la disproportion des veaux, la malposition du fœtus et le

manque de dilatation de la vulve (McClintock, 2004). Chez les multipares, les dystocies

les plus fréquentes sont celles causées par la malposition fœtale, les disproportions des

veaux, les fœtus multiples, l’inertie utérine, la torsion utérine ainsi que le manque de

dilatation du col de l’utérus (McClintock, 2004). Les taux de dystocies sont jusqu’à trois

fois plus élevés chez les vaches primipares que chez les vaches multipares

(Dematawewa et al., 1997; Meyer et al., 2001; Lombard et al., 2007; Mee, 2008).

1.2.2.1 La disproportion fœtale

La disproportion fœtale est de loin le type de dystocie le plus commun chez les vaches

laitières (Mee, 2008). Elle est aussi la principale responsable des césariennes (Mee,

2004). La disproportion fœtale est essentiellement une conséquence de la domestication

des vaches. Les deux facteurs de risques les plus déterminants pour ce type de dystocie

sont respectivement le poids du veau à la naissance et la dimension de la surface de la

région pelvienne de la mère (McClintock, 2004) (Figure 1.2).

Tel que spécifié par Mee (2008), le poids du veau à la naissance est un indicateur

important de dystocie chez la vache laitière. En effet, les chances de dystocie

augmentent de 13 % par kilogramme d’augmentation du poids des veaux à la naissance.

Chez les vaches Holstein, le poids à la naissance est principalement influencé par la

longueur de la gestation qui est elle-même influencée par la parité, le genre du fœtus, la

race du taureau et par la nutrition pendant la période pré-vêlage (Mee, 2008). Les

gestations courtes (< 265 jours) ainsi que les gestations longues (> 285 jours) sont

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Disproportion fœtale

Poids du veau à la naissance

Durée de la gestation, genre, génotype, race, nutrition, climat

Grosseur de la région pelvienne maternelle

Parité, poids à la saillie, âge, cote de chair au vêlage

associées à une augmentation des risques de dystocie et de mortalités périnatales chez

les vaches primipares (McClintock, 2004). Par contre, il est à noter que le poids des

veaux à la naissance peut augmenter les risques de dystocies, et ce, indépendamment de

la durée de la gestation (McClintock, 2004).

Figure 1.2. Les causes intermédiaires et ultimes des dystocies dues à la disproportion

fœtaux-pelvic chez la vache laitière.

Adaptée de Mee, 2008

Le sexe du veau influence aussi le poids à la naissance. Les veaux mâles ont un poids à

la naissance plus élevé (1 à 3 kg) que ce qui est observé chez les femelles (Johanson et

Berger, 2003). Bien que l’augmentation des dystocies observée chez les veaux mâles est

majoritairement attribuée au poids à la naissance, la morphologie (largeur des épaules

plus importante) des mâles influence aussi le taux de dystocies observé (Berger et al.,

1992).

Le génotype peut aussi contribuer à l’augmentation du poids du veau à la naissance.

L’augmentation du poids à la naissance associée à la longueur de la gestation et aux

risques de dystocies et des mortalités périnatales a été attribuée à l’augmentation de la

proportion des gènes Holstein nord-américains dans les troupeaux laitiers. Depuis,

plusieurs années, les vaches Holstein nord-américaines sont sélectionnées

principalement pour les caractères de production laitière. Mee (2008) mentionne dans sa

revue sur le sujet que des données non-publiées recueillies par le Teagasc (The Irish

Agriculture and Food Development Authority) ont démontré des différences au niveau

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de la longueur de la gestation, du poids des veaux à la naissance, de la prévalence des

dystocies entre les vaches Holstein de l’hémisphère Nord et celles de l’hémisphère Sud.

De plus, ces données ont démontré qu’il y a un risque plus élevé de dystocies chez les

croisements Holstein purs comparativement à ce qui est observé chez les croisements

impliquant une autre race.

L’alimentation des vaches pendant la période pré-vêlage influence aussi le poids des

veaux à la naissance. Effectivement, les deux tiers du poids du veau sont acquis pendant

le dernier trimestre de la gestion (Noakes et al., 2001). Il a été démontré qu’une

restriction alimentaire sévère pendant ce dernier trimestre provoquant une perte de cote

de chair chez la vache peut entraîner une réduction placentaire, une diminution du poids

du fœtus ainsi qu’une diminution de la région pelvienne, ce qui peut provoquer des

dystocies et des mortalités périnatales dues à l’inertie utérine et à la relaxation

inadéquate des ligaments pelviens (Mee, 2008). À l’opposé, une suralimentation

pendant le dernier trimestre de la gestation provoquant l’augmentation de la cote de

chair de la vache peut entraîner la surdimension du fœtus et une déposition excessive de

tissus adipeux dans le canal de naissance chez les vaches primipares, ce qui peut

ultimement entraîner des dystocies et des mortalités (Grunert, 1979). Une cote de chair

excessive ou inadéquate chez les vaches primipares au vêlage est un facteur de risque

significatif des dystocies. Tel que mentionné par Mee (2008) la cote de chair cible au

vêlage pour les vaches primipares se situe entre 2,75 et 3,0 (échelle de 0 à 5).

Le climat influence aussi le poids des veaux à la naissance. Des températures inférieures

à 5 °C pendant le dernier trimestre de gestation sont associées à une augmentation

d’ingestion de matière sèche, de la concentration d’hormones thyroïdiennes, du flux

sanguin et des nutriments vers l’utérus, de la durée de la gestation et à une diminution

des concentrations de l’œstradiol placentaire, ce qui entraîne une augmentation du poids

à la naissance et une augmentation parallèle des taux de dystocies (Johanson et Berger,

2003; McClintock, 2004).

Finalement, les veaux produits par culture in vitro ont généralement des poids à la

naissance plus élevés, ce qui augmente les risques de dystocies (Mee, 2008).

La deuxième composante des disproportions fœtales en termes d’importance est la

dimension de la région pelvienne de la mère (Figure 1.2). Celle-ci est principalement

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influencée par la semence de taureau, le poids à l’insémination, l’âge, le poids, la cote

de chair au vêlage et par la consanguinité (Mee, 2008).

En production laitière, afin d’effectuer une sélection efficace pour la réduction des

dystocies associées à la disproportion fœtale, il est préférable de sélectionner pour un

poids à la naissance plus faible que pour une augmentation de la région pelvienne de la

mère. Cela s’explique par l’imprécision des dimensions optimales de la région

pelvienne pour l’eutocie (Mee, 2008).

1.2.2.2 La malposition du fœtus

En conditions idéales, le fœtus se présente selon une présentation frontale, c’est-à-dire

que les onglons du veau sont suivis par le nez et par la tête. À l’opposé, un fœtus mal

positionné se présente généralement en position postérieure, avec une mauvaise posture

des membres avant, une mauvaise présentation du siège ou avec une mauvaise position

du crâne (Noakes et al., 2001). Les malpositions du fœtus sont peu fréquentes en

production laitière (Mee, 1991a). Par contre, dans sa revue sur le sujet, Mee (2008)

rapporte qu’elles sont la cause des dystocies la plus commune chez les vaches

multipares. Un fœtus mal positionné a deux fois plus de chances de naître d’un vêlage

dystocique et cinq fois plus de chances de naître mort-né qu’un fœtus bien positionné

(Mee, 2008). Les naissances multiples se retrouvent en tête des causes de

malpositionnement fœtale. Les naissances multiples sont corrélées aux naissances

multiples antérieures, à la parité (Mee, 1991a), à la saison, au troupeau, à l’ingestion de

matière sèche et à la production laitière (Lopez et al., 2005).

1.2.2.3 L’inertie utérine

L’inertie utérine est responsable de 10 % des dystocies, et ce, principalement chez les

vaches multipares (Mee, 2008). Elles surviennent lorsque le col de l’utérus est dilaté à

son maximum et que les contractions du myomètre sont trop faibles pour expulser le

fœtus. Les facteurs de risques contribuant aux inerties utérines sont l’hypocalcémie,

l’hypomagnésie, la vieillesse, le manque d’exercice et les vêlages prolongés (Noakes et

al., 2001).

1.2.2.4 Le manque de dilatation de la vulve ou du col de l’utérus

Une dilatation insuffisante de la vulve est plus commune chez les vaches primipares

alors que la dilation insuffisante du col de l’utérus est plus fréquente chez les vaches

multipares (Mee, 2008). Ces deux conditions sont associées au confinement, au stress

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environnemental, à l’assistance prématurée, à une mauvaise synchronisation hormonale

et à un vêlage prématuré. Une fréquence plus élevée de la dilatation insuffisante de la

vulve est observée chez les vaches primipares vêlant en stabulation entravée par rapport

aux vaches vêlant en parcs de vêlage. Cette augmentation a été attribuée au stress et au

relâchement d’adrénaline et de cortisol (Mee, 2004). De plus, Mee (2008) mentionne

que l’assistance accordée à la vache avant que le col de l’utérus ou que la vulve soit

suffisamment dilaté peut entraîner des dystocies attribuables à la non-dilatation de la

vulve ou du col. L’assistance donnée moins d’une heure suivant l’apparition des

onglons du veau entraîne une augmentation de l’utilisation de l’extracteur et de la durée

de l’assistance et réduit la vigueur périnatale. Les troubles environnementaux pendant le

vêlage causés par la présence continue d’un observateur, le confinement ou la

surpopulation des parcs de vêlage peuvent tous provoquer une réduction de la motilité

utérine, de la dilation cervicale et des contractions abdominales, ce qui provoque un

vêlage de plus longue durée et qui se traduit généralement en dystocies (Burton et al.,

2006).

1.2.2.5 La torsion utérine

La torsion utérine est relativement commune chez les vaches laitières. Elle est

responsable de 5 % des dystocies (Mee, 2008). Mee (2008) mentionne également que

les facteurs de risque les plus importants de cette problématique sont les mouvements

excessifs du fœtus lorsqu’il adopte sa position d’expulsion, l’augmentation de

l’instabilité de l’utérus à l’approche du vêlage et un abdomen plus creux. De plus, le

risque de torsions utérines peut être influencé par la disproportion du fœtus, par son

genre et par un manque d’exercice (Noakes et al., 2001).

1.2.3 Les conséquences des dystocies

Les dystocies, indépendamment du type, affectent négativement à plusieurs niveaux la

vache, le veau et l’entreprise laitière. En effet, les conséquences des dystocies vont de la

nécessité du producteur de porter une attention supplémentaire à la vache jusqu’à la

mortalité de celle-ci, du veau ou des deux.

1.2.3.1 Les conséquences des dystocies pour la vache

Dans un sondage mené auprès de vétérinaires en Irlande, la dystocie a été nommée

comme la condition la plus douloureuse que peut subir une vache laitière au cours de

son cycle de vie (Huxley et Whay, 2006). Les difficultés au vêlage compromettent le

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bien-être et la santé des vaches laitières de plusieurs façons. En effet, les vêlages

dystociques sont plus longs et donc plus épuisants pour les vaches que les vêlages

eutociques (Mainau et Manteca, 2011). Des concentrations plus élevées de vasopressine

sanguine, une hormone sécrétée en réponse à un stimuli douloureux, ont été rapportées

chez les vaches subissant des vêlages dystociques (Barrier et al., 2012). De plus,

l’intervention permettant d’assister la vache, bien que nécessaire, entraîne des douleurs

à l’animal, puisqu’elle étire le canal de naissance et qu’une pression supplémentaire est

requise dans certains cas pour extraire le nouveau-né (Mainau et Manteca, 2011).

Il a été démontré dans plusieurs études que les difficultés au vêlage sévères ont un

impact négatif sur la production laitière des vaches (Thompson et al., 1983; Meijering et

al., 1984; Djemali et al., 1987; Dematawewa et Berger, 1997). Dematawewa et Berger

(1997) ont estimé l’effet de différents degrés de dystocie (1 à 5) sur le lait ajusté à 305

jours, la production de gras ainsi que sur la production de protéines. Les chercheurs ont

observé que les pertes en quantité de lait produite et dans sa composition en gras et en

protéine augmentent graduellement selon le degré de sévérité de la dystocie. De plus,

les chercheurs ont observé des résultats différents selon la parité de l’animal. Les taures

ayant des degrés de dystocie de 2 à 5 produisent significativement moins de lait, de gras

et de protéines que les taures de degré 0 et 1. Les vaches de deuxième parité avec un

degré de dystocies de 3 à 5 ont aussi produit significativement moins de lait que les

vaches de degrés de dystocies inférieurs. Les vaches de troisième parité et plus ont

produit significativement moins de lait, de gras et de protéines seulement lorsqu’elles

ont obtenu un degré de dystocie très sévère (5). Ainsi, les dystocies entraînent des pertes

de productions plus importantes pour les vaches de parité inférieure. Par contre, les

résultats obtenus par Dematawewa et Berger (1997) ne sont pas constants dans la

littérature scientifique. Rajala et Gröhn (1998) ainsi que Tenhagen et al. (2007) ont

seulement observé un effet minime des dystocies sur la production laitière des vaches

ayant subi une dystocie légère ou une dystocie sévère.

Les résultats inconstants dans les diverses études concernant l’effet des dystocies sur la

production laitière s’expliquent principalement par le fait que la diminution de

production laitière en lien avec les dystocies est principalement observée dans les 60

premiers jours de lactation et principalement chez les vaches hautes productrices. La

diminution de production laitière observée est attribuable, entre autres, à la douleur et

aux lésions causées par la dystocie (Tenhagen et al., 2007). De plus, la durée

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excédentaire des vêlages dystociques affecte la fonction du système adréno-cortical, ce

qui peut provoquer la diminution de la production laitière. De tels changements

hormonaux peuvent aussi affaiblir le système immunitaire de la vache, ce qui augmente

la vulnérabilité des animaux face aux diverses maladies (Oltenacu et al., 2000) telles

que les rétentions placentaires et les métrites (Rajala et Gröhn, 1998). À ce sujet, Rajala

et Gröhn (1998) rapportent que ces maladies peuvent aussi avoir un impact négatif sur

la production laitière.

La disparité entre les résultats obtenus dans les études pourrait aussi s’expliquer par des

lacunes ou des variantes entre les protocoles de recherche. Effectivement, les vaches

ayant une faible production laitière et souffrant d’autres maladies ont un risque élevé

d’être réformées avant la fin de leur lactation. Ainsi, plusieurs des vaches ayant une

faible production quitteront le troupeau et ne pourront pas être incluses dans les études

comparatives de la production laitière des vaches ayant subi une dystocie par rapport à

celles ayant subi un vêlage eutocique (Tenhagen et al., 2007). De plus, les diminutions

de la production laitière associées aux dystocies sont significatives lorsque les vaches

ayant subi des césariennes sont comptabilisées dans le nombre de dystocies (Mangurkar

et al., 1984; Tenhagen et al., 2007). Or, le degré de dystocie est attribué aux vêlages de

façon hétérogène dans les différentes études puisqu’aucune échelle de pointage

universelle n’est à ce jour adoptée. De plus, les résultats diffèrent selon la parité de

l’animal (Dematawewa et Berger, 1997). Certaines études ne prennent pas en compte la

parité dans l’analyse statistique, ce qui pourrait en partie expliquer certains résultats

non-significatifs observés.

Plusieurs autres facteurs de risque des dystocies tels qu’une cote de chair inadéquate,

une mauvaise alimentation pendant la période de transition et un débalancement

hormonal peuvent aussi être en partie responsables de la diminution de la production

laitière observée chez les vaches ayant subi un vêlage difficile et peuvent affecter le

développement de la glande mammaire avant le début de la lactation (Barrier et al.,

2012). Par contre, une bonne gestion pendant la période pré-vêlage et en début de

lactation peut aussi compenser pour les effets négatifs associés aux dystocies sur la

production laitière des vaches (Barrier et al., 2013).

En plus d’affecter le système mammaire, les dystocies affectent aussi le système

reproducteur des vaches. En effet, les vaches ayant subi une dystocie sévère tendent à

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16

concevoir plus tard que les vaches ayant subi un vêlage eutocique (Dematawewa et

Berger, 1997; Tenhagen et al., 2007). De plus, elles sont plus susceptibles de ne pas être

gestantes 200 jours après le vêlage que les vaches ayant eu un vêlage normal, et ce, peu

importe la parité de l’animal (Dematawewa et Berger, 1997; Tenhagen et al., 2007).

Tenhagen et al. (2007) ont observé que les vaches ayant subi des dystocies sévères ont

numériquement plus de chances d’être réformées que les vaches eutociques et que les

vaches ayant subi des césariennes ont significativement plus de chance d’être réformées

avant 200 jours en lactation que les vaches ayant subi un vêlage eutocique. Finalement,

4 % de plus de mortalités sont observées chez les vaches ayant subi des difficultés

extrêmes pendant le vêlage comparativement au taux de mortalité observé chez les

vaches ayant subi un vêlage eutocique, et ce, peu importe la parité de l’animal

(Dematawewa et Berger, 1997).

1.2.3.2 Les conséquences des dystocies pour le veau

Les dystocies ont aussi un effet négatif sur les veaux laitiers. Barrier et al. (2013)

mentionnent que plus d’un tiers des veaux aux États-Unis naîtront d’un vêlage

dystocique. Les effets physiologiques de la dystocie sur les veaux sont bien connus.

Johanson et Berger (2003) rapportent que les dystocies entraînent une acidose plus

sévère que les vêlages eutociques. L’acidose est attribuable à l’augmentation de

l’hypoxie et de l’anoxie pendant le vêlage dystocique qui est de plus longue durée que

le vêlage eutocique. Plus la transition du veau entre l’environnement utérin et extra-

utérin est longue, plus la probabilité d’anoxie entraînant une acidose sévère est élevée.

L’acidose provoque une cascade d’évènements entravant le succès de la transition à la

vie extra-utérine. Cette condition peut réduire les chances de survie à long terme du

veau et peut même être, dans certains cas, fatales (Johanson et Berger, 2003; Lombard

et al., 2007; Barrier et al., 2011a; Barrier et al., 2013).

Tel que spécifié par Barrier et al. (2011b), les veaux ayant survécu à une hypoxie

prolongée provoquée par la dystocie sont moins vigoureux que les veaux issus de

vêlages eutociques. La vigueur est mesurée en observant le comportement des veaux

quelques minutes après le vêlage (Vasseur et al., 2009). La vigueur à la naissance est

cruciale au développement et à la survie ultérieure du veau. En effet, il a été observé que

les veaux issus de vêlages dystociques prennent plus de temps à se tenir debout et à

téter, ce qui affecte négativement l’absorption des immunoglobulines du colostrum et la

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17

régulation de la température corporelle (Barrier et al., 2013). À ce sujet, Bellows et

Lammoglia (2000) ont rapporté que les veaux issus de vêlages dystociques ont plus de

difficultés à faire face à des températures plus basses que les veaux issus de vêlages

eutociques. De plus, les dystocies sont une source potentielle de traumas affectant la

fonction du système cardio-pulmonaire des nouveau-nés (Barrier et al., 2011a).

Les dystocies affectent donc négativement la survie du veau par plusieurs mécanismes.

Dans une expérience menée par Lombard et al. (2007) 7 380 vêlages ont été observés

aux États-Unis. De ces vêlages, 36,6 % ont été classés comme étant moyennement

dystociques ou sévèrement dystociques. Les chercheurs ont observé que les chances de

naître mort-nés des veaux laitiers augmentent avec le degré de dystocie conformément à

ce qui a été observé plus récemment par Hossein-Zadeh (2014). L’étude de Lombard et

al. (2007) a aussi révélé que les veaux ayant subi un vêlage dystocique ont 15,4 fois

plus de chance de naître mort-nés que les veaux issus d’une parturition normale. De

plus, les chances de morbidité, c’est-à-dire de souffrir d’un trouble respiratoire ou

digestif, sont significativement plus élevées chez les veaux issus de vêlages difficiles

que chez les veaux issus d’une parturition normale. L’étude a aussi démontré qu’il y a

significativement plus de mortalités post-naissance (vivant après vingt-quatre heures,

mais mort avant 120 jours d’âge) chez les veaux ayant subi un vêlage dystocique sévère.

En plus d’affecter la survie et la santé des veaux, les dystocies affectent aussi le niveau

de stress et donc de bien-être. En effet, il a été démontré que les taux de cortisols

salivaires chez des veaux dystociques sont significativement plus élevés un jours après

la naissance que ceux observés chez des veaux issus de parturition normale (Barrier et

al., 2013). Le cortisol salivaire étant un indicateur de stress physiologique, les veaux

issus de vêlages dystociques subissent potentiellement plus de stress que les veaux issus

de vêlages eutociques.

Barrier et al. (2013) se sont intéressés aux effets à long terme des dystocies sur les

veaux. Pour ce faire, ils ont fait le suivi de veaux issus de vêlages dystociques de leur

naissance à leur première insémination pour les femelles ou jusqu’au moment où ils ont

quitté les fermes pour les mâles. Les chercheurs n’ont pas observé de différence entre la

croissance des génisses issues de vêlages eutociques et celles issues de vêlages

dystociques de la naissance à la première insémination. Ces résultats concordent avec

d’autres études sur la croissance des veaux provenant d’un vêlage difficile jusqu’au

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sevrage (Barrier et al., 2011a), de la croissance des veaux jusqu’à l’âge de trois mois

(Lundborg et al., 2003) et de la croissance jusqu’au premier vêlage (Heinrichs et al.,

2005). Cela est surprenant puisque les veaux issus de vêlages dystociques des études

mentionnées avaient un moins bon état général de santé et qu’un état de santé détérioré

est associé à une diminution de la croissance chez les veaux (Donovan et al., 1998). Les

auteurs de l’étude avancent qu’il est donc possible que les veaux les plus affectés par les

dystocies soient morts avant le sevrage, laissant moins de survivants affectés ou que la

bonne gestion de la ferme a pu compenser pour les effets des dystocies sur la

croissance. De plus tel que me mentionné le manque d’uniformité dans les échelles

qualificatives des dystocies peuvent aussi rendre l’interprétation des études plus

difficile. Néanmoins, des études récentes ont démontré que les dystocies ont des effets

négatifs à long terme sur la survie des veaux (Barrier et al., 2011b) et sur les

performances reproductives des taures (Heinrichs et Heinrichs, 2011).

1.2.3.3 Les conséquences des dystocies pour l’entreprise laitière

Les dystocies, par ses divers effets négatifs sur le bien-être et la santé des vaches et des

veaux, affectent l’économie de l’entreprise laitière. Dematewewa et Berger, (1997) ont

effectué une analyse permettant de calculer les pertes économiques associées aux

différents degrés de dystocies basés sur le degré d’aide accordé à l’animal pendant le

vêlage (degré de 1 à 5) et prenant en considération la parité des vaches. Un degré de 1

indique un vêlage eutocique alors qu’un degré de 5 indique un vêlage extrêmement

difficile. L’analyse économique, basée sur 122 715 données de production provenant de

71 618 différentes vaches récoltées par le MidStates Dairy Records Processing Center

aux États-Unis de 1980 à 1991, considère l’importance des pertes possibles en

production de laitière, en gras et en protéines, les problèmes de fertilité, la mortalité des

vaches et des veaux et les coûts vétérinaires entraînés par les dystocies. L’estimé des

coûts associés aux différents degrés de dystocies et selon la parité de l’animal sont

présentés dans le Tableau 1.2.

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19

Tableau 1.2. Les coûts associés aux dystocies selon leur degré et selon la parité des

vaches.

1Degré des dystocies : 1= eutocie ; 2=assistance légère ; 3= besoin d’assistance ; 4= assistance avec force

mécanique (extracteur) ; 5=difficulté extrême.

Adapté de Dematawewa et Berger, 1997

Les résultats de l’étude démontrent une augmentation des pertes économiques associée

à l’augmentation du degré de dystocie. Globalement, un producteur peut s’attendre à

des pertes économiques de l’ordre de 380 USD lorsqu’une vache subit une difficulté

extrême par rapport à un vêlage normal. Bien que cet estimé semble assez élevé pour un

vêlage, les auteurs ont observé que la probabilité d’occurrence d’une difficulté extrême

pendant le vêlage est seulement de 3 %. Ainsi, pour remédier à la situation, les auteurs

ont corrigé les coûts selon la probabilité de l’occurrence de chacun des pointages de

dystocie. Suite à cette transformation, les coûts moyens associés aux différents

pointages de dystocies pour les taures, les vaches de deuxième lactation et celles de

troisième lactation et plus sont respectivement de 28,53, 9,63 et de 9,49 USD avec un

coût global de 24,24 USD par vache tel que présenté dans la colonne coût total (Tableau

1.2). Par contre, en considérant la probabilité de l’occurrence de chacun des différents

pointages de dystocies, les auteurs mentionnent qu’ils ont potentiellement sous-estimé

les coûts associés aux dystocies. La probabilité de l’occurrence des différents degrés de

dystocie étant basée sur des relevés de dystocies établis avec la participation volontaire

des producteurs, il y a de forte chance que ces probabilités soient sous-estimées pour les

raisons énumérés précédemment. Des travaux plus récents effectués par Guard (2008)

ont associé un coût de 228 USD par cas de dystocie (degré 2, 3, 4 et 5 combinés) et de

4788 USD par 100 lactations. Ces résultats concordent avec ceux obtenus auparavant

par McGuirk et al. (2004).

Finalement, les dystocies sont un problème commun chez la vache laitière qui entraîne

de lourdes répercussions sur les animaux et sur l’industrie laitière. Ainsi, la prévention

des dystocies devrait être une priorité de gestion à la ferme (Büchel et Sundrum, 2014).

Degré des dystocies1

Parité 1 2 3 4 5 Coût total

─────────────── (USD) ───────────────

1 0,00 39,45 78,99 134,75 383,03 28,53

2 0,00 7,03 78,45 181,23 334,33 9,63

≥ 3 0,00 57,51 73,28 85,60 279,00 9,49

Global 0,00 50,45 96,48 159,82 379,61 24,24

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20

La réduction des conséquences des dystocies au sein des troupeaux laitiers permettrait

d’améliorer le bien-être, la santé et la productivité des vaches, des veaux et ultimement

de l’entreprise laitière (Barrier et al., 2013). Les mesures préventives permettant de

réduire les répercussions des dystocies incluent l’amélioration de l’environnement et de

l’alimentation de l’animal pendant la période de transition ainsi que l’adoption d’un

programme génétique visant à sélectionner des caractères de facilité au vêlage. Par

contre, l’adoption d’un tel programme entraînera des résultats observables à long terme

dans les troupeaux. Afin d’améliorer la situation à court terme, il semble primordial

d’être en mesure de détecter le moment du vêlage (Shah et al., 2006; Streyl et al., 2011;

Miedema et al., 2011a; Palombi et al., 2013). En effet, la détection du moment du

vêlage permet de suivre le déroulement de celui-ci et de poser des gestes au moment

opportun dans des situations de difficultés au vêlage, ce qui aide à minimiser les

répercussions des dystocies sur les veaux, les vaches et sur l’entreprise laitière (Palombi

et al., 2013).

1.3 L’importance de la détection du vêlage

La détection du vêlage permet de réduire les répercussions des dystocies sur la vache, le

veau et sur l’entreprise laitière (Shah et al., 2006; Streyl et al., 2011; Palombi et

al.,2013). En effet, elle permet de suivre le déroulement du processus de la parturition et

d’intervenir lorsque cela est nécessaire et au moment opportun (Miedema et al., 2011a).

De plus, elle permet d’éviter les interventions non-nécessaires ou prématurées, qui

peuvent avoir des effets néfastes sur la santé de la vache et sur celle du veau (Mee,

2004).

À ce sujet, Palombi et al. (2013) ont mesuré l’effet de la détection du vêlage sur la

santé des vaches et des veaux. Pour ce faire, les vêlages de près de 600 vaches ont été

comparés; multipares et primipares, avec ou sans détection du début du vêlage, en parc

individuel ou en stalle (Tableau 1.3). Un émetteur intra vaginal assurait la détection du

vêlage. L’émetteur était éjecté hors de l’animal lors de l’intensification des contractions

utérines (début de l’étape II) envoyant parallèlement un signal sonore au producteur.

Une fois le début de l’étape II détecté, les vaches étaient fouillées afin de noter la

position du fœtus ainsi que le niveau de dilatation de la mère. Un pointage a été accordé

aux vaches ayant des difficultés pendant le vêlage selon la cause de la difficulté. Une

assistance fut apportée aux vaches lorsqu’un délai de plus 90 minutes à l’étape II était

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observé. La détection des vêlages par la technologie utilisée a permis d’intervenir en cas

de besoin et au moment opportun. De ce fait, la détection a permis de diminuer

significativement l’incidence des maladies liées au vêlage et des pathologies néonatales

tant chez les taures que chez les vaches dont le vêlage a été détecté (vaches avec

technologie) comparativement aux vaches et aux taures vêlant sans détection du début

du vêlage (sans technologie) (Tableau 1.3).

Tableau 1.3. Les mortalités périnatales et les maladies postpartum dans six groupes

expérimentaux.

1PAT : Primipares assistées avec technologie; PSP : Primipares sans technologie vêlant en parc de vêlage;

PSE : Primipares sans technologie vêlant en stabulation entravée. 2MAT : Multipares assistées avec technologie; MSP : Multipares sans technologie vêlant en parc de

vêlage; MSE : Multipares sans technologie vêlant en stabulation entravée.

* = significativement différent du groupe surveillé (P < 0,05).

** = significativement différent du groupe surveillé (P < 0,01).

*** = significativement différent du groupe surveillé (P < 0,001).

Adapté de Palombi et al., 2013

La détection du début du vêlage effectuée dans l’étude de Palombi et al. (2013),

permettant la présence de personnel qualifié pendant la parturition, a réduit l’incidence

des veaux mort-nés et des rétentions placentaires qui sont les facteurs de risque

principaux des endométrites. Une diminution des infections utérines fut donc

parallèlement observée. De plus, les chercheurs ont observé que les vaches munies de la

technologie avaient un intervalle entre le vêlage et la saillie fécondante

significativement plus court (115 jours) que celui des vaches non surveillées (143,9 et

150,5 jours).

En plus de diminuer l’incidence des maladies liées au vêlage, la détection du début de la

parturition permet de poser des gestes pouvant prévenir des blessures infligées aux

Primipares (n=360)1 Multipares (n=232)2

PAT PSP PSE MAT MSP MSE

Morts-nés 0

(0 %)

10

(16,7 %)**

23

(9,6 %)**

1

(1,7 %)

6

(10,0 %)

16

(11,2 %)**

Infections

utérines

2

(3,3 %)

14

(23,3 %)**

34

(14,2 %)*

2

(3,3 %)

12

(20,0 %)**

22

(19,6 %)**

Rétentions

placentaire

0

(0 %)

10

(16,7 %)***

14

(5,8 %)

0

(0 %)

10

(16,7 %)***

14

(12,5 %)***

Prolapse

utérin

0

(0 %)

1

(1,7 %)

2

(0,8 %)

1

(1,7 %)

0

(0 %)

1

(0,9 %)

Fièvre

vitulaire

1

(1,7 %)

1

(1,7 %)

5

(2,1 %)

0

(0 %)

2

(3,3 %)

3

(2,7 %)

Kystes

Ovariens

2

(3,3 %)

8

(13,3 %)

15

(6,2 %)

1

(1,7 %)

2

(3,3 %)

9

(8,0 %)

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22

nouveau-nés par la mère ou par l’environnement (Streyl et al., 2011). La détection

permet également d’assurer le bon développement morphologique et fonctionnel du

nouveau-né en lui fournissant du colostrum dans les six premières heures suivant la

parturition (Mee, 2008). L’ingestion d’un niveau adéquat d’immunoglobulines se

retrouvant dans le colostrum est essentielle afin de maximiser la santé et la survie des

nouveau-nés (Quigley et al., 2001).

Chez la vache laitière, la détection du vêlage peut s’effectuer soit par la prédiction (à

l’avance) ou soit par la détermination (instantanée), comme c’était le cas dans l’étude de

Palombi et al. (2013), du début du vêlage. Prédire précisément la parturition n’est pas

une tâche simple. En effet, la gestation des vaches laitières dure en moyenne 280 jours

avec un écart-type de 7,5 jours (Meyer et al., 2001). La date d’insémination ne permet

donc pas à elle seule de prédire précisément le moment du vêlage. En général, la

prédiction du vêlage s’effectue en observant ou en mesurant des indicateurs reliés à

l’approche de cet évènement chez la vache laitière. Un indicateur du vêlage est un

changement quantifiable (externe, comportemental ou interne) dont la réponse est

constante entre les vaches et qui est reconnu pour être associé à l’approche du vêlage

chez la vache laitière (Miedema et al., 2011a).

1.4 Les indicateurs externes liés au vêlage

Plusieurs indicateurs externes évoluent avec l’imminence du vêlage et permettent ainsi

de prédire le vêlage chez la vache laitière. Afin qu’un indicateur externe soit utilisé pour

prédire le vêlage, cet indicateur doit démontrer un changement quantifiable en relation

avec l’imminence du vêlage. De plus, il doit être le plus constant possible entre les

individus (Miedema et al., 2011a).

Tel que mentionné par Berglund et al. (1987), plusieurs études portant sur les

indicateurs externes observables à l’approche du vêlage concernent l’étude de signes

cliniques quantifiables. Le relâchement des ligaments sacro-sciatiques, la distension du

pis, la fuite de colostrum, l’enflure de la vulve, la décharge de mucus, le relâchement de

la queue, le remplissage des trayons et l’œdème mammaire ont alors été étudiés et

validés chez la vache laitière.

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23

1.4.1 Le relâchement des ligaments sacro-sciatiques

Il a été démontré dans plusieurs études que les ligaments pelviens, plus spécifiquement

les ligaments sacro-sciatiques, sont de plus en plus relâchés à l’approche du vêlage chez

la vache (Dufty et al., 1971; Shah et al., 2006; Streyl et al., 2011). La relaxation des

structures pelviennes, du col de l’utérus et possiblement des structures entourant le

périnée à l’approche du vêlage est causée, entre autres, par une augmentation des

œstrogènes sécrétées par le placenta ou possiblement par d’autres glandes telles que les

glandes surrénales (Shah et al., 2006). Les œstrogènes provoquent alors le relâchement

des structures du ligament en altérant la structure des fibres collagènes.

Shah et al. (2006) ont mesuré quantitativement la profondeur des ligaments sacro-

sciatiques de 37 vaches Holstein afin de suivre l’évolution du relâchement des

ligaments en lien avec l’approche du vêlage. Les mesures ont été effectuées à plusieurs

intervalles du jour 100 de la gestation jusqu’à un jour après le vêlage. Les résultats

obtenus indiquent que le relâchement des ligaments a augmenté chez toutes les vaches

de l’expérience à l’approche du vêlage. Effectivement, la relaxation moyenne du

ligament du jour 100 était de 8 ± 1 mm. La relaxation a ensuite augmenté pour atteindre

une valeur de 24 ± 2 mm deux jours avant le vêlage. La relaxation a augmenté de

nouveau significativement la journée avant le vêlage et a alors atteinte la valeur

maximale observée de 31 ± 2 mm. Finalement, ce changement lié au vêlage est

quantifiable et il est constant entre les individus alors que le relâchement des ligaments

a augmenté chez toutes les vaches de l’expérience. Ainsi, l’augmentation du

relâchement des ligaments ≥ 5 mm entre deux jours consécutifs est un indicateur

prometteur pour prédire le vêlage des vaches dans les 24 h suivantes. Une mesure

ponctuelle ≥ 30 mm pourrait également potentiellement prédire le vêlage dans les 24 h

suivantes.

1.4.2 La distension du pis et la fuite de colostrum

Berglund et al. (1987) ont observé 493 vêlages afin de déterminer les signes cliniques

permettant de déterminer le début de la parturition chez la vache laitière. Ces chercheurs

ont étudié, entre autres, la distension du pis des animaux et la fuite de colostrum à

l’approche du vêlage. Les résultats indiquent que la distension du pis des vaches est

observable une à deux semaines avant le vêlage, et ce, peu importe la race de l’animal.

Par contre, un effet de parité fut observé. En effet, la distension du pis des vaches de

parité inférieure est observable plus tôt que celle des vaches de parité supérieure. Une

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distension importante du pis des vaches a été observée chez 70 % des animaux, et ce, un

à deux jours avant le vêlage, avec une moyenne observée à 36 heures avant le vêlage.

Dans cette même étude, la fuite de colostrum a été observée chez seulement 17 % des

animaux. La fuite a été observée en moyenne treize heures avant le vêlage. Streyl et al.

(2011) ont aussi observé que la distension du pis et la fuite de colostrum sont liées au

vêlage chez la vache laitière. La distension du pis et les fuites de colostrum, bien

qu’elles soient des signes cliniques quantifiables associés au vêlage représentent des

indicateurs externes peu prometteurs pour prédire le vêlage, car elles ne sont pas

constantes entre les individus. En effet, elles sont observables seulement chez une faible

proportion de vaches. De plus, ces indicateurs sont observables à différents moments

selon l’individu étudié et selon la parité de l’animal.

1.4.3 L’enflure de la vulve et la décharge de mucus

Dans la même étude, Berglund et al. (1987) ont aussi observé de l’enflure au niveau de

la vulve chez 63 % des animaux de l’expérience. Ce signe est observable en moyenne

66 h avant le début du vêlage (10ième percentile, 50ième percentile et 90ième percentile : 3,

13 et 208 heures respectivement). Une décharge de mucus fut seulement observée chez

38 % des animaux. La décharge est observée en moyenne 64 h avant le début de la

parturition. Streyl et al. (2011) ont aussi observé que l’enflure de la région de la vulve et

la décharge de mucus sont liés au vêlage chez la vache. Par contre, ces deux signes

cliniques sont très variables selon l’individu étudié, puisqu’ils sont observables à divers

moments avant le vêlage. Ils sont également observables seulement chez une faible

proportion des vaches. Ils sont donc peu prometteurs pour détecter à l’avance le vêlage

chez la vache laitière.

1.4.4 Le relâchement de la queue, le remplissage des trayons et l’œdème mammaire

Streyl et al. (2011) ont examiné l’évolution du relâchement de la queue, du remplissage

des trayons et de l’œdème mammaire chez sept taures et quatorze vaches multipares à

l’approche du vêlage. Pour ce faire, les chercheurs ont examiné les vaches une fois par

jour à partir d’au moins trois jours avant le vêlage. Les résultats de l’expérience

démontrent que ces signes cliniques ont évolué avec l’imminence du vêlage. Par contre,

les auteurs ne mentionnent pas si la réponse observée était constante entre les individus

de l’expérience et le nombre de vache ayant démontré ces signes cliniques. Il est donc

difficile de déterminer, grâce à cette étude, si ces signes cliniques sont des indicateurs

prometteurs pour prédire précisément le vêlage chez la vache laitière.

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25

Finalement, plusieurs indicateurs externes évoluent et démontrent un changement

quantifiable à l’approche du vêlage. Ils sont donc associés à cet événement chez la

vache laitière. Par contre, ceux-ci diffèrent en ce qui concerne la constance de la

réponse entre les individus et la proportion d’individus démontrant le signe clinique

étudié. L’indicateur externe associé au vêlage le plus constant et ainsi le plus prometteur

pour prédire le vêlage est la mesure du relâchement des ligaments sacro-sciatiques. Les

autres indicateurs externes mentionnés démontrent beaucoup de variabilité en ce qui

concerne leur présence et leur moment d’apparition chez les différents individus.

1.5 Les indicateurs comportementaux liés au vêlage

Plusieurs modifications du comportement des vaches sont observables à l’approche du

vêlage. Ces changements ont souvent été traités dans la littérature scientifique (Huzzey

et al., 2005; Von Keyserlingk et Weary, 2007; Proudfoot et al., 2009; Miedema et al.,

2011a; Barrier et al., 2012; Schirmann et al., 2013; Jensen, 2012; Felton et al., 2013).

En plus de fournir de l’information pertinente sur la progression de la parturition, ils

permettent d’identifier les vaches susceptibles de subir des difficultés pendant le vêlage

(Miedema et al., 2011b). Afin qu’un comportement spécifique soit utilisé pour prédire

précisément le moment du vêlage, ce comportement doit démontrer un changement

quantifiable et constant entre les individus à l’approche du vêlage (Miedema et al.,

2011a). Considérant cela, les études menées sur les indicateurs comportementaux liés au

vêlage chez les vaches laitières se concentrent principalement sur les changements des

comportements reliés à l’activité et à l’alimentation de l’animal.

1.5.1 Les indicateurs comportementaux liés à l’activité

La période entourant le vêlage est marquée par une modification de plusieurs activités

chez les vaches laitières. Les études antérieures ont principalement décrits la recherche

d’isolement (Lidfors et al., 1994) et l’augmentation de l’agitation (Owens et Edey,

1985) observables à l’approche du vêlage. L’agitation se mesure par le nombre de

transitions de la position couchée à la position levée effectué par l’animal. Les études

plus récentes se sont plutôt intéressées à la description des changements des

comportements des animaux à l’approche du vêlage sur une base horaire afin de

déterminer le moment exact où le comportement étudié est altéré et devient indicateur

de l’imminence du vêlage (Miedema et al., 2011a et 2011b; Jensen 2012; Felton et al.,

2013).

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26

1.5.1.1 Le nombre d’épisodes de coucher

Quatre études ont démontré que le nombre d’épisodes de coucher mesuré par jour (24

heures) augmente significativement dans les derniers 24 heures avant le vêlage

(Miedema et al., 2011a; 2011b; Jensen, 2012 et Felton et al., 2013). Un épisode de

coucher est défini comme une période passée couchée précédée et suivie par une

période passée debout ou par une période de marche ou de piétinement (Miedema et al.,

2011a; 2011b et Jensen, 2012).

Miedema et al. (2011a) ont mesuré le nombre total journalier d’épisodes de coucher

pendant les 24 heures avant le vêlage (période pré-vêlage) et pendant 24 heures plus tôt

pendant la gestation (période témoin) chez vingt vaches vêlant dans des parcs de vêlage.

Les résultats indiquent qu’il y a une augmentation significative du nombre d’épisodes

de coucher 24 heures avant l’expulsion du veau comparativement à ce qui a été mesuré

pendant la période témoin chez les vingt vaches de l’expérience. En effet, les valeurs

témoins ont varié entre 9 et 32 épisodes de coucher pendant les 24 heures d’observation

avec une moyenne de 16,4 ± 4,8 épisodes pour l’ensemble des vaches de l’expérience

alors que les vaches ont effectué en moyenne 24,2 ± 6,8 épisodes pendant la période

pré-vêlage.

Ces résultats concordent avec ceux obtenus plus récemment par Jensen (2012) et par

Felton et al. (2013). Dans leur expérience, Jensen et al. (2012) ont mesuré le nombre

d’épisodes de coucher journalier chez 32 vaches multipares vêlant en parcs de vêlage

pendant quatre jours avant le vêlage (Tableau 1.4).

Tableau 1.4. Nombre d’épisodes de coucher effectués par les vaches pendant les quatre

derniers jours avant le vêlage.

Les valeurs d’une même rangée ayant des lettres différentes (a, b) diffèrent au seuil P <0,001. 1 L’erreur-type de la moyenne. 2 Les valeurs ont subi une transformation racine carrée avant l’analyse. Les valeurs non- transformées

sont présentées entre parenthèses.

Adapté de Jensen, 2012

Les auteurs avancent que l’augmentation du nombre d’épisodes de coucher observée

dans les deux expériences (Miedema et al., 2011a, Jensen, 2012) est probablement

attribuable au degré d’inconfort de l’animal qui augmente avec l’imminence de

Jours avant le vêlage SEM1 P

-4 -3 -2 -1

Épisodes de coucher par 24h2 4,1a

(17) 4,1a

(17) 4,2a

(17) 4,9b

(24) 0,18 <0,001

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l’expulsion du veau (Wehrend et al., 2006). Une augmentation significative du nombre

journalier d’épisodes de coucher entre deux jours consécutifs est un indicateur

prometteur pour prédire vêlage puisqu’il est quantifiable, associé au vêlage et la réponse

est constante entre les individus.

Dans l’expérience de Miedema et al. (2011a), afin de caractériser plus précisément le

comportement des animaux à l’approche du vêlage, les auteurs ont séparé la période

témoin de 24 heures en quatre périodes de six heures et ont fait de même avec la période

pré-vêlage. Les résultats indiquent alors que le nombre d’épisode de coucher mesuré

pendant six heures était constant pendant les quatre périodes témoins avec une médiane

de quatre épisodes par six heures (Figure 1.3). En ce qui concerne la période pré-vêlage,

les résultats indiquent un nombre significativement plus élevé d’épisodes de coucher

pendant les dernières six heures avant le vêlage (médiane de treize épisodes)

comparativement à ce qui a été observé dans les trois autres périodes de six heures

(médiane de cinq épisodes) (Figure 1.3).

Figure 1.3. Diagramme en boîte du nombre d’épisodes de coucher pendant chaque

période de six heures avant le vêlage (gris) et pendant la période témoin (blanc).

Adaptée de Miedema et al., 2011a

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28

Les auteurs ont estimé que le changement devient significatif 4,2 heures en moyenne

avant le vêlage. Les résultats indiquent alors que l’accroissement significatif du nombre

journalier d’épisodes de coucher mesuré pendant les dernières 24 heures avant le vêlage

est attribuable principalement à l’augmentation significative observée pendant les

dernières six heures avant le vêlage. Ceci confirme que l’augmentation observée est

attribuable à un inconfort plus important en lien avec l’imminence de la parturition et

explique pourquoi celle-ci est principalement observée dans les six heures précédant le

vêlage. Les auteurs ont observé que le nombre d’épisodes de coucher a augmenté chez

toutes les vaches dans les dernières six heures avant le vêlage. Pour leur part, Jensen

(2012) ont divisé les dernières 12 heures avant le vêlage en douze périodes de deux

heures (Tableau 1.5).

Tableau 1.5. Nombre d’épisodes de coucher (moyenne ± SEM) durant les six périodes

de deux heures dans les douze heures précédant le vêlage.

Les valeurs d’une même rangée ayant des lettres différentes diffèrent au seuil P <0,001. 1 L’erreur-type de la moyenne.

Adapté de Jensen, 2012

Les résultats indiquent que le nombre d’épisodes de coucher commence à augmenter

significativement quatre heures avant le début de la parturition et atteint un maximum

deux heures avant le vêlage, ce qui confirme les résultats obtenus par Miedema et al.

(2011a). Cette augmentation fut observée chez toutes les vaches de l’expérience.

Finalement, une augmentation du nombre journalier d’épisodes de coucher ≥ 6 épisodes

entre deux jours consécutifs est un indicateur pouvant potentiellement prédire le vêlage.

De plus, une augmentation ≥ 8 épisodes mesurée entre deux périodes de six heures est

également un indicateur potentiel pour prédire le vêlage. En dernier lieu, une

augmentation significative de plus de 0,6 épisodes de coucher entre deux périodes

consécutives de deux heures permettrait potentiellement de prédire le vêlage deux

heures à l’avance.

1.5.1.2 Le temps passé couché

Quatre études (Huzzey et al., 2005; Miedema et al., 2011a; 2011b; Jensen, 2012) ont

démontré que le temps passé couché mesuré sur une base journalière (24 heures)

Heures avant le vêlage SEM1 P

-12 -10 -8 -6 -4 -2

Épisode de coucher

par 2h

0,83a 0,75a 0,88a 1,00a 1,63b 2,79c 0,244 <0,001

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diminue significativement pendant les dernières 24 heures avant la parturition. Le temps

passé couché est défini comme étant le temps total passé en position couchée pendant

une période de temps définie et qui est exprimée en heures ou en minutes.

Dans leur expérience, Miedema et al. (2011a) ont observé que le temps total journalier

(24 heures) passé couché mesuré pendant les dernières 24 heures avant le vêlage

(12,6 ± 1,8 heures) était significativement plus faible que celui mesuré pendant la

période témoin (13,6 ± 1,8 heures). Ces résultats concordent avec ceux obtenus par

Miedema et al. (2011b) et ceux obtenus plus récemment par Jensen (2012) (Tableau

1.6).

Tableau 1.6. Temps total passé couché par les vaches pendant les quatre derniers jours

avant le vêlage.

Les valeurs d’une même rangée ayant des lettres différentes diffèrent au seuil P <0,001. 1 L’erreur-type de la moyenne.

Adapté de Jensen, 2012

La diminution d’environ une heure du temps passé couché la journée du vêlage

comparativement à la période témoin observée par Miedema et al. (2011a) et

comparativement aux jours -4, -3 et -2 observée par Jensen (2012) est plus faible que ce

qui a été rapporté précédemment par Huzzey et al. (2005). Effectivement, ces derniers

ont observé une diminution de l’ordre de deux heures du temps passé couché la journée

du vêlage comparativement à ce qui avait été mesuré dans les jours préalables. Cette

différence est probablement attribuable au type de logement des animaux. Les animaux

des études de Miedema et al. (2011a; 2011b) et de Jensen (2012) étaient logés dans des

parcs munis de grandes stalles recouvertes de paille alors que les animaux de l’étude de

Huzzey et al. (2005) étaient logés en stabulation libre avec des logettes recouvertes de

sable. Or, il a été démontré par Norring et al. (2008) que le logement influence le temps

passé couché des vaches.

Lorsque le temps passé couché est exprimé en période de six heures, Miedema et al.

(2011a) n’ont pu observer de différence significative entre les quatre périodes témoins.

Le même résultat est observé entre les quatre périodes pré-vêlages. Ces résultats

Jours avant le vêlage SEM1 P

-4 -3 -2 -1

Temps total passé couché,

min/24h (min/24h)

998a 987a 970a 894b 39,2 <0,001

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concordent avec ceux obtenus plus récemment par Jensen (2012) alors qu’aucune

différence significative n’a été observée entre les six dernières périodes de deux heures

avant le vêlage (Tableau 1.7).

Tableau 1.7. Temps de repos durant les six périodes de deux heures dans les douze

heures précédant le vêlage.

Les valeurs d’une même rangée ayant des lettres différentes (a, b, c) diffèrent au seuil P < 0,05. 1 L’erreur-type de la moyenne.

Adapté de Jensen, 2012

Ainsi, une diminution significative du temps passé couché mesuré sur une base

journalière (24 heures) d’une ou deux heures selon le type de logement entre deux jours

consécutifs est un indicateur potentiel pour prédire le vêlage chez la vache laitière.

L’indicateur répond aux critères établis, c’est-à-dire qu’il est constant entre les

individus et son évolution est quantifiable et en lien avec le vêlage. Par contre, le temps

passé couché ne suit pas d’évolution spécifique pendant les dernières heures avant le

vêlage. Il ne s’agit pas d’un indicateur prometteur pour prédire le vêlage lorsqu’il est

exprimé sur une base de six ou de deux heures.

1.5.1.3 Le piétinement

Le piétinement augmente graduellement avec l’imminence du vêlage chez la vache

laitière. Le piétinement est mesuré en quantifiant le nombre de pas des animaux. Un pas

est comptabilisé lorsque la vache change la position de sa patte arrière en levant

complètement son onglon du sol, et ce, même en l’absence du mouvement de son corps

ou de propulsion (Felton et al., 2013).

Felton et al. (2013) ont caractérisé les comportements de douze vaches primipares et de

douze vaches multipares logées en stabulation entravée. Globalement, les chercheurs

ont observé tant chez les vaches primipares que chez les vaches multipares que le

piétinement augmente graduellement à partir d’une semaine avant le vêlage et atteint un

point culminant le jour avant le vêlage. Une augmentation moyenne du piétinement de

34 % a été enregistrée du jour -2 avant le vêlage au jour -1. Par contre, seulement 56 %

des vaches de l’étude ont démontré une augmentation du piétinement de 10 % et plus.

De plus, les chercheurs ont observé que les vaches primipares (1365 ± 199 par 900

minutes d’observation) tendaient à effectuer plus de pas que les vaches multipares

Heures avant le vêlage SEM1 P

-12 -10 -8 -6 -4 -2

Temps de repos, min/2h 31,4 34,0 34,0 36,4 34,9 42,8 3,38 NS

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(1039 ± 199 par 900 minutes d’observation). Cette dernière observation concorde avec

les propos de Wehrend et al. (2006). Ces auteurs mentionnent que les vaches primipares

sont intrinsèquement plus actives que les vaches multipares. Finalement, la mesure du

piétinement n’est pas un bon indicateur du moment du vêlage puisque bien que celui-ci

est quantifiable et en lien avec le vêlage, il n’est pas constant entre les individus et il est

influencé par la parité de l’animal.

1.5.1.4 Le nombre de levées de la queue

Le nombre de levées de la queue est un autre comportement qui évolue à l’approche du

vêlage. Une levée de queue est comptabilisée lorsque la queue de l’animal est élevée par

rapport à sa base et maintenue loin du corps de l’animal (Miedema et al., 2011a).

Deux expériences (Owens et al., 1985; Lidfors et al., 1994) ont démontré qu’une

augmentation du nombre de levées de la queue est reliée au vêlage chez la vache

laitière. Par contre, les auteurs de ces études n’ont pas quantifié le nombre de levées

observé. Dans leurs expériences, Miedema et al. (2011a, 2011b) ont comparé le nombre

de levée de la queue (visuellement) 24 heures avant le vêlage à ce qui a été observé lors

de la période témoin plus tôt pendant la gestation. Les chercheurs ont observé que le

nombre de levées de la queue était significativement plus élevé pendant les périodes

d’observation 24 heures avant le vêlage (59,3 ± 24,9) comparativement à ce qui a été

observé pendant les périodes témoins (19,1 ± 7,6). Miedema et al. (2011a) ont aussi

observé que le nombre des levées de la queue est constant entre les quatre périodes

témoins de six heures avec une médiane de quatre à cinq levées de la queue à chaque six

heures. Par contre, une augmentation significative (médiane de 32 à 33 levées) a été

observée chez dix-neuf des vingt vaches de l’expérience pendant la période de six

heures avant le vêlage (Figure 1.4). Les chercheurs ont estimé que l’augmentation de la

fréquence des levées de la queue observée a commencé en moyenne 6,2 heures avant le

vêlage.

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32

Figure 1.4. Diagramme en boîte du nombre de levées de la queue pendant chaque

période de six heures avant le vêlage (gris) et pendant la période témoin (blanc) .

Adaptée de Miedema et al., 2011a

Pour leur part, Miedema et al. (2011b) ont aussi observé que la fréquence des levées de

la queue augmente dans chaque période de deux heures avant le vêlage tant chez les

vaches multipares que chez les vaches primipares. Par contre, ce comportement a

commencé plus tôt chez les taures que chez les vaches. Il a toutefois atteint un

maximum dans la période de deux heures avant le vêlage dans les deux groupes

d’animaux. Ces mêmes auteurs ont remarqué que ce comportement commence plus tôt

chez les vaches ayant besoin d’assistance comparativement à celles vêlant sans

assistance. Il est donc possible que l’étape I du vêlage commence plus tôt chez les

animaux éprouvant des difficultés au vêlage (Wehrend et al., 2006). Par contre, il n’est

pas inhabituel que cette étape commence jusqu’à six heures avant l’expulsion du veau

(Miedema et al., 2011b).

Finalement, les études démontrent que l’augmentation du nombre de levées de la queue

est quantifiable, constante entre les individus et est associée au vêlage chez la vache

laitière. Une augmentation ≥ 30 levées de la queue mesurée sur une base journalière (24

heures) entre deux jours consécutifs est un indicateur potentiel pour prédire le vêlage.

De plus, une augmentation de vingt levées de queue mesurée entre deux périodes de six

heures est également un indicateur permettant potentiellement de détecter le vêlage

jusqu’à quatre heures à l’avance.

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33

1.5.1.5 Le temps passé à lécher le sol

Dans l’expérience de Miedema et al. (2011a), le temps passé à lécher le sol était très

court dans les quatre périodes témoins. Par contre, les résultats indiquent qu’il est

possible d’observer un changement de ce comportement en relation avec le vêlage. En

effet, la durée totale journalière de ce comportement était significativement plus élevée

24 heures avant le vêlage (5,2 ± 4,4 minutes) comparativement à ce qui avait été

observé dans la période témoin (2,1 ± 3,0 minutes). Cette augmentation est

principalement attribuable à l’augmentation observée dans les dernières six heures avant

le vêlage, qui est la seule période où une augmentation significative est observée. Par

contre, ce résultat semble être attribuable à une vache de l’étude qui a passé beaucoup

plus de temps à lécher le sol pendant cette période que les autres vaches de l’expérience.

Ainsi, le temps passé à lécher le sol est quantifiable à l’approche du vêlage. Par contre,

d’autres études sont nécessaires afin de déterminer si celui-ci est réellement constant

entre les individus et s’il est associé à l’imminence du vêlage.

1.5.2 Les indicateurs comportementaux liés à l’alimentation

Les comportements d’alimentation sont considérés comme des indicateurs de la santé et

de la productivité chez la vache laitière (Bikker et al., 2014). Plusieurs comportements

liés à l’alimentation tels que la rumination, l’ingestion de matière sèche, le temps alloué

à l’alimentation par jour, le nombre de repas par jour et l’abreuvement évoluent

graduellement en relation avec l’approche du vêlage.

1.5.2.1 Le temps de rumination

La rumination est un des comportements les plus communs observés chez la vache

laitière (Beauchemin, 1991). Bien que la majorité de la rumination des vaches soit

observée alors que la vache est en position couchée, la vache est aussi capable de

ruminer en position levée, en marchant, en se grattant, en déféquant et en urinant

(Beauchemin, 1991). Une diminution du temps de la rumination est un indicateur de

stress (Herskin et al., 2004), d’anxiété (Bristow et Holmes, 2007) et est associée à

plusieurs maladies (Hansen et al., 2003) chez la vache laitière. Chez cette dernière, la

rumination peut être influencée par trois principaux groupes de facteurs soit

l’alimentation, l’animal et l’environnement (Pahl et al., 2014).

Le temps de rumination peut être exprimé en minute ou en heure et selon différentes

périodes de temps. Deux études (Adin et al., 2009; Soriani et al., 2012) ont démontré

que le temps de rumination journalier des vaches diminue le jour du vêlage par rapport à

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34

ce qui est observé de deux à plusieurs jours avant le vêlage. Par contre, les résultats

obtenus dans ces études ne tiennent pas compte du moment réel de l’expulsion du veau.

Ainsi, il est difficile d’évaluer le moment exact du début de la diminution de la

rumination par rapport au vêlage réel et si celle-ci est effectivement liée au vêlage chez

la vache laitière.

Une étude récente menée par Schirmann et al. (2013) avait pour objectif de mesurer la

rumination de onze vaches de 96 heures avant le vêlage jusqu’à 48 heures après le

vêlage. Les données obtenues ont ensuite été résumées en périodes de vingt-quatre et de

deux heures. Contrairement aux deux autres études mentionnées plus haut (Adin et al.,

2009; Soriani et al., 2012), les périodes ont été ajustées en fonction du moment réel du

vêlage. Les résultats indiquent qu’aucune différence n’a été observée entre les périodes

de 96 à 48 heures avant le vêlage (période témoin). Comparativement à ce qui a été

observé pendant la période témoin, le temps de rumination a diminué en moyenne de

63 ± 30 minutes dans les 24 heures précédant le vêlage, ce qui représente une

diminution de l’ordre de 15 %. Pour leur part, Büchel et Sundrum (2014) ont observé

une diminution de 25 % du temps de rumination durant les 24 dernières heures avant le

vêlage. La différence observée entre les résultats des deux expériences est probablement

partiellement attribuable à la différence du contenu en fibres NDF des deux rations

utilisées. Les rations plus riches en fibres NDF entraînent une augmentation du temps

de rumination (Adin et al., 2009). Ainsi, une diminution du temps journalier de

rumination est quantifiable et constant entre les individus. Par contre, l’ampleur de la

diminution dépend entre autres, du stress (Bristow et Holmes, 2007), des changements

de gestion tels que le regroupement (Schirmann et al., 2011), la composition de la ration

(Beauchemin, 1991), les fibres NDF ingérées (Adin et al., 2009), la grosseur des

particules et la qualité des fourrages (Krause et al., 2002).

Pahl et al. (2014) se sont intéressés au temps de rumination chez dix-sept vaches

(primipares et multipares) pendant les 24 dernières heures avant l’expulsion du veau. En

séparant les 24 dernières heures en douze périodes de deux heures, les chercheurs ont

observé que la diminution du temps de rumination observée commence six heures avant

le vêlage et devient significative quatre heures avant le vêlage. Les résultats indiquent

que la diminution du temps de rumination était de plus de dix minutes par période de

deux heures dans les trois dernières périodes de deux heures avant le vêlage. Pour leur

part, Schirmann et al. (2013) ainsi que Büchel et Sundrum (2014) ont observé que la

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diminution commence six heures avant le vêlage. Une diminution de l’ordre de

25,6 min/6 h a été observée dans les dernières six heures avant le vêlage

comparativement aux autres périodes (Büchel et Sundrum, 2014).

Finalement, le temps de rumination mesuré sur une base journalière de 24 heures ou en

périodes de six ou de deux heures sont des indicateurs prometteurs pour prédire le

vêlage chez la vache laitière. Une diminution du temps de rumination journalier de 15 à

25 % et une diminution de l’ordre de 26 minutes entre deux périodes de six heures

permettent toutes deux de prédire le vêlage chez la vache laitière.

1.5.2.2 L’ingestion de matière sèche

La période de transition communément définie à trois semaines avant le vêlage jusqu’à

trois semaines après le vêlage est critique pour le cycle de lactation de la vache

(Proudfoot et al., 2009). Pendant cette période, la vache subit une série de changements

nutritionnels, physiologiques et sociaux. La vache est donc plus vulnérable aux

infections et aux désordres métaboliques (Goff et Horst, 1997; Huzzey et al., 2007).

Durant cette période, il est primordial que la vache retire suffisamment d’énergie de son

alimentation afin de supporter le début de la lactation. Bao et Giller (1991) mentionnent

que chez la plupart des mammifères, une augmentation significative d’ingestion de

matière sèche est observée pendant la période approchant le vêlage et en début de

lactation. Chez la vache laitière, l’ingestion de matière sèche reste relativement stable au

cours de la gestation (Bao et Giller, 1991; Grummer et al., 2004; Huzzey et al., 2005).

Elle tend ensuite à diminuer trois semaines avant le vêlage (Drackley, 1999) et

augmente graduellement en début de lactation (Osborne et al., 2002; Huzzey et al.,

2007; Proufoot et al., 2009; Schirmann et al., 2013).

La diminution graduelle observée à l’approche du vêlage s’explique principalement par

le fait que l’utérus ainsi que le fœtus en croissance prennent de plus en plus d’espace

dans l’animal. Plusieurs chercheurs ont étudié l’ingestion de matière sèche des vaches à

l’approche du vêlage. Bertics et al., (1992) ont observé une diminution de 28 % de la

quantité de matière sèche ingérée la semaine avant le vêlage comparativement à ce qui

avait été observé trois semaines avant le vêlage. Ces résultats concordent avec ceux

obtenus plus récemment par Huzzey et al. (2007) alors que les chercheurs ont observé

que l’ingestion de matière sèche des vaches diminue entre sept et deux jours avant le

vêlage à un taux de 0,15 kg par jour. Les chercheurs ont aussi observé une diminution

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36

de l’ingestion de matière sèche de l’ordre de 33 % un jour avant le vêlage suivie d’une

augmentation de 28 % dans les 24 heures suivant le vêlage. Par contre, aucune

correction du moment réel du vêlage n’a été effectuée dans les études mentionnées

précédemment. Il est donc difficile de pouvoir déterminer le moment exact du début de

cette diminution.

Schirmann et al. (2013) ont observé les comportements alimentaires de onze vaches de

96 heures avant le vêlage à 48 heures après le vêlage. Les chercheurs ont observé que

les vaches ingèrent une quantité constante de matière sèche de 96 heures à 24 heures

avant l’expulsion du veau. Les chercheurs ont ensuite observé que l’ingestion de

matière sèche tend à diminuer de 24 % dans les 24 heures avant le vêlage

comparativement à ce qui a été observé dans la période de 96 à 48 heures avant le

vêlage. Cette diminution s’échelonne jusqu’à 24 heures après le vêlage.

Proudfoot et al. (2009) se sont intéressés aux différences relatives à l’ingestion de la

matière sèche à l’approche du vêlage des vaches vêlant sans assistance par rapport à

celles nécessitant de l’assistance afin de déterminer si l’ingestion de matière sèche est

un indicateur utile pour détecter les vaches susceptibles de vêler difficilement. Pour ce

faire, les chercheurs ont observé les comportements alimentaires de onze vaches qui ont

vêlé sans assistance et de onze vaches ayant subi des vêlages dystociques. Les vaches

dystociques ont consommé 12 et 24 % moins de matière sèche 48 et 24 heures avant le

vêlage comparativement aux vaches eutociques. Tel que mentionné, les dystocies sont

souvent causées par un fœtus disproportionné (Mee, 2008). Les veaux plus gros peuvent

ainsi réduire l’espace disponible dans le rumen, diminuant ainsi l’ingestion de matière

sèche des vaches subissant des dystocies (Proudfoot et al., 2009). De plus, la réduction

de l’ingestion de matière sèche peut aussi être attribuée à la douleur associée à la

malposition du fœtus. Finalement, les études indiquent que la diminution de 24 à 33 %

de l’ingestion de matière jusqu’à sept jours avant vêlage peut être utilisée pour prédire

le vêlage. Les vaches dystociques ayant une diminution plus importante, l’ingestion de

matière sèche est aussi un indicateur utile pour identifier les vaches à risque de subir des

dystocies. La diminution graduelle de 30 à 35 % de l’ingestion de matière sèche

mesurée sur une base journalière de 24 heures entre deux jours consécutifs est

également un indicateur potentiel pour prédire le vêlage chez la vache laitière. Cet

indicateur est effectivement lié au vêlage et la réponse est constante entre les individus.

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37

1.5.2.3 Le temps d’alimentation

La diminution de matière sèche ingérée à l’approche du vêlage est accompagnée par une

diminution du temps que les vaches accordent à l’alimentation (Huzzley et al., 2007;

Proudfoot et al., 2009; Miedema et al., 2011a; Miedema et al., 2011b et Schirmann et

al., 2013). Huzzey et al. (2007) ont observé que le temps d’alimentation des vaches

diminue progressivement entre sept et deux jours avant le vêlage à raison de 2,6 minutes

par jour. Ces résultats concordent avec ceux obtenus par Proudfoot et al. (2009) alors

qu’une diminution de 36 % du temps d’alimentation a été observée 24 heures avant le

vêlage. Par contre, le moment exact du vêlage n’a pas été corrigé dans ces études.

Schirmann et al. (2013) ont observé pendant la période de 24 heures avant le vêlage que

le temps d’alimentation diminue significativement de 66 ± 16 minutes comparativement

à ce qui a été observé pendant la période de 96 heures à 48 heures avant le vêlage, ce

qui représente une diminution de l’ordre de 32 %. Le temps d’alimentation a continué

de diminuer dans la période de 24 heures après le vêlage de 82 ± 18 minutes (40 %)

comparativement à ce qui avait été observé dans la période de 96 à 48 heures avant le

vêlage. Le changement de ration à la suite du vêlage pourrait expliquer un temps

d’alimentation plus faible observé 24 heures après le vêlage puisque les rations plus

pauvres en fourrages et plus riches en concentrés sont consommées plus rapidement que

les rations offertes avant le vêlage (Krause et al., 2002). De plus, après le vêlage, la

vache passera beaucoup de temps à lécher son veau au détriment de comportements

alimentaires (Jensen, 2012).

Miedema et al., (2011a) ont aussi observé le temps d’alimentation de vingt vaches

multipares. Contrairement à ce qui a été observé dans les études mentionnées plus haut

(Huzzey et al., 2007; Proudfoot et al., 2009 et Schirmann et al., 2013), les chercheurs

n’ont pas observé de changement significatif du temps d’alimentation entre la période

de 24 heures avant le vêlage (102,1 ± 48,2 min) par rapport à ce qui avait été observé

pendant la période témoin (118,7 ± 47,4 min). Cet écart s’expliquerait principalement

par la différence entre la durée des périodes témoins des différentes expériences.

Miedema et al. (2011a) ont opté pour une période témoin plus courte (24 heures) que

celles des autres études (48 heures à plusieurs jours). En se basant sur les résultats des

études mentionnées plus haut, il est donc possible que la durée d’observation de la

période témoin (24 heures) de l’étude de Miedema et al (2011a) n’était pas suffisante

pour l’observation de changements constants des comportements d’alimentation à

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38

l’approche du vêlage. Miedema et al. (2011a) ont ensuite divisé les deux périodes

d’observation 24 heures (pré-vêlage et témoin) de l’étude en quatre périodes de six

heures. Suite à cette transformation, les chercheurs ont observé que la durée

d’alimentation est constante pendant les quatre périodes témoins. En comparant les

périodes pré-vêlage, ils également observé que le temps d’alimentation est

significativement plus court dans la période de 6 à 0 heures avant le vêlage

comparativement à ce qui est observé dans les périodes de 24 à 18, 18 à 12 et 12 à 6

heures avant le vêlage. Même si les auteurs ont pu observer une diminution significative

de seize minutes du temps d’alimentation dans la période de 6 à 0 heures avant le

vêlage, ce comportement est très variable entre les vaches de l’expérience et trois

vaches de l’étude ont même démontré une augmentation durant cette période.

Ces résultats concordent avec ceux obtenus dans une autre étude menée par Miedema et

al., (2011b) alors que le temps d’alimentation de douze vaches et de douze taures ont été

observé pendant une période témoin et pendant la période précédant le vêlage, toutes

deux de douze heures. Alors que les chercheurs s’attendaient à observer une diminution

du temps d’alimentation six heures avant le vêlage, ceux-ci n’ont observé aucune

différence significative entre les six périodes de deux heures avant le vêlage

comparativement à ce qui avait été observé pendant la période témoin. La période

d’observation témoin est donc primordiale afin d’être en mesure d’observer des

changements au niveau du temps d’alimentation à l’approche du vêlage.

Finalement, la diminution du temps d’alimentation est associée au vêlage chez la vache

laitière. Par contre, une variation dans la réponse est observable chez les individus et le

comportement ne semble pas suivre d’évolution spécifique dans les dernières heures

avant le vêlage. Il ne s’agit donc pas d’un indicateur prometteur pour prédire le vêlage

chez la vache laitière.

1.5.2.4 L’abreuvement

L’eau est un des nutriments les plus importants pour la vache laitière (NRC, 2001).

Malgré son importance pour la santé de l’animal et pour la production laitière, très peu

de recherche porte sur les comportements d’abreuvement des vaches laitières à

l’approche du vêlage. Huzzey et al. (2005) ont observé que le temps d’abreuvement des

vaches est assez constant pendant la période de transition pré-vêlage, c’est-à-dire la

période s’échelonnant de trois semaines avant le vêlage jusqu’au vêlage. Par contre,

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39

l’ingestion d’eau des vaches est étroitement liée à l’ingestion de matière sèche (Huzzey

et al., 2005). Ainsi, les vaches passant moins de temps à la mangeoire à l’approche du

vêlage (Schirmann et al., 2013), passent parallèlement aussi moins de temps à

l’abreuvoir, ce qui se traduit par un temps d’abreuvement plus faible avant le vêlage

(Huzzey et al., 2005; Jensen, 2012). Huzzey et al. (2005) ont ainsi observé que les

vaches passent 5,5 minutes à boire par jour avant le jour du vêlage. À la suite du vêlage,

le temps d’abreuvement augmente progressivement pour atteindre une moyenne de 6,8

minutes par jour. Cette augmentation pourrait être attribuable aux besoins élevés en eau

requis pour la lactation. Le temps moyen d’abreuvement des vaches à la suite du vêlage

est donc plus élevé que ce qui avait été observé pendant la période pré-vêlage.

Jensen (2012) a aussi observé que le temps d’abreuvement est significativement plus

faible dans les heures précédant le vêlage. Le temps d’abreuvement atteint un minimum

dans la période de deux heures avant l’expulsion du veau. Par contre, les vaches de

l’expérience ont démontré beaucoup de variabilité en ce qui concerne ce comportement.

Il n’est donc pas un indicateur prometteur pour déterminer le moment du vêlage chez la

vache laitière.

Finalement, tous les indicateurs comportementaux abordés (liés à l’activité et

alimentaires) évoluent graduellement en relation avec le vêlage. Les indicateurs

démontrant le plus de constance chez les individus et étant les plus prometteurs pour

prédire le vêlage lorsqu’ils sont mesurés sur une base journalière sont : une

augmentation ≥ 6 épisodes de coucher, une diminution du temps passé couché de une à

deux heures selon le type de logement, une augmentation ≥ 30 levées de la queue, une

diminution de 15-25 % du temps de rumination et une diminution de 30 à 35 % de

l’ingestion de matière sèche.

D’autres indicateurs sont prometteurs pour prédire le vêlage de quatre à six heures à

l’avance. Il s’agit d’une augmentation ≥ 8 épisodes de coucher et d’une augmentation

≥ 20 levées de queue mesurées entre deux périodes de six heures. De plus, une

augmentation ≥ 0,6 épisodes de coucher ainsi qu’une diminution de l’ordre de 26

minutes du temps de rumination entre deux périodes consécutives de deux heures sont

prometteuse pour détecter le vêlage jusqu’à quatre heures à l’avance.

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40

1.6 Les indicateurs internes liés au vêlage

En plus des indicateurs externes et comportementaux, plusieurs indicateurs internes sont

associés au vêlage chez la vache laitière. Ces indicateurs concernent principalement le

dosage de certaines hormones et les changements de températures corporelles en lien

avec l’approche de la parturition. Afin qu’un indicateur interne soit utilisé pour prédire

le moment du vêlage, cet indicateur doit démontrer un changement quantifiable lié au

vêlage et constant entre les individus (Miedema et al., 2011a).

1.6.1 Les profils hormonaux

Plusieurs hormones interviennent pendant la gestation chez la vache laitière (Zhang et

al., 1999). Tel qu’observé chez plusieurs mammifères, le placenta de la vache laitière

produit des œstrogènes et de la progestérone (P4) (Shah et al., 2006). Ainsi, les

concentrations de ces hormones évoluent en lien avec le vêlage et peuvent

potentiellement servir d’indicateur pour prédire le moment du vêlage.

1.6.1.1 Les œstrogènes

Trois études ont démontré que les concentrations d’estrogènes changent avec l’approche

du vêlage (Most et al., 1981; Zhang et al., 1999 ; Shah et al., 2006). Chez la vache, deux

types d’estrogènes sont principalement reliés à la gestation. L’estrone-3-sulphate (E1S)

est le principal œstrogène placentaire (Shah et al., 2006). La production locale

d’œstrogènes peut être détectée dès le 33ième jour de gestation. Par contre,

l’augmentation des concentrations d’œstrogènes dans le sang de la vache laitière

commence seulement à augmenter de 70 à 100 jours de gestation (Zhang et al., 1999).

Pour sa part, l’estradiol-17β (E2β) est un indicateur important de l’activité folliculaire

pendant le cycle œstrus de la vache. Par contre, les vaches en fin de gestation ont des

concentrations plus élevées de E2β que les vaches cycliques. Pendant la dernière

semaine de la gestation, les concentrations de E2β et de E1S augmentent graduellement

dans le sang pour atteindre un maximum un jour avant le vêlage (Mostl et al., 1981;

Zhang et al., 1999).

Plus récemment, Shah et al. (2006) ont démontré que les concentrations de E1S au jour

100 de la gestation sont faibles à 0,84 ± 0,3 ng/ml. La concentration augmente

progressivement pour atteindre 8,57 ± 0,6 ng/ml à 240 jours de gestation. La

concentration atteint ensuite 15,7 ± 2,5 ng/ml au jour 268 de la gestation. La

concentration augmente ensuite numériquement un jour avant le vêlage et atteint alors

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41

28,4 ± 3,6 ng/ml. Par contre, aucune corrélation n’a été mesurée entre le profil de E1S et

l’intervalle de temps séparant du vêlage. Les concentrations de E2β sont elles aussi

faibles au jour 100 de la gestation à 0,09 ± 0,01 ng/ml (Shah et al., 2006). Les

concentrations augmentent ensuite graduellement jusqu’à quatre jours avant le vêlage.

Ensuite, les concentrations augmentent drastiquement deux et trois jours avant le

vêlage. Une augmentation significative est observée le jour avant le vêlage alors que la

concentration atteint 1,0 ± 0,1 ng/ml. Les concentrations diminuent ensuite

significativement une journée après le vêlage.

Les résultats indiquent qu’une augmentation de E2β de 0,20 ng/ml entre deux jours

consécutifs est indicateur potentiel pour prédire le vêlage 24 heures à l’avance puisqu’il

est quantifiable et constant entre les individus. De plus, une concentration de E2β

≥ 1,0 ng/ml est également un indicateur prometteur du vêlage. L’absence de corrélation

significative entre le profil de E1S et l’intervalle de temps séparant le vêlage laisse

croire que le profil de E1S n’est pas un indicateur potentiel du moment du vêlage bien

qu’il soit quantifiable et constant entre les individus.

1.6.1.2 La progestérone

La progestérone est une hormone essentielle au maintien de la gestation chez tous les

mammifères. Elle est produite par le corps jaune et par le placenta (Streyl et al., 2011).

Chez la vache laitière, elle stimule, entre autres, la croissance et le développement de la

glande mammaire et permet ainsi le démarrage de la lactation immédiatement après la

parturition (Shah et al., 2006). Parallèlement, la progestérone réduit le tonus utérin et la

contractilité du myomètre, permettant ainsi la mise en place du calme utérin propice au

développement du fœtus. Tout comme les estrogènes, les profils de progestérone

changent à l’approche du vêlage (Matsas et al., 1992).

Matsas et al. (1992) ont dosé quantitativement la progestérone sanguine de 45 vaches de

cinq jours avant le vêlage jusqu’au jour du vêlage. Les chercheurs ont observé que la

progestérone sanguine des vaches laitières diminue subitement de 2,31 ± 0,15 ng/ml

environ 48 heures avant le vêlage pour atteindre 0,59 ± 0,06 ng/ml environ 24 heures

avant le vêlage. Ces résultats concordent avec ceux obtenus auparavant par Parker et al.

(1988). Les résultats de l’expérience démontrent que la diminution de progestérone de

l’ordre 1,9 ng/ml entre deux jours consécutifs est prometteur pour détecter le vêlage

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42

dans les 24 heures suivantes. De plus, une concentration ≤ 2 ng/ml est aussi prometteuse

pour prédire le vêlage dans les 24 heures suivantes.

1.6.2 Les changements de température corporelle

La température corporelle des vaches laitières suit un rythme circadien prononcé, c’est-

à-dire qu’elle atteint une température minimale le matin pour ensuite atteindre une

température maximale en fin d’après-midi (Piccione et al., 2003; Kendall et Webster,

2009; Vickers et al., 2010). Plusieurs facteurs peuvent influencer la température

corporelle ainsi que le patron du rythme circadien des vaches tels que la race (Webster

et al., 2008), le vent et la pluie (Webster et al., 2008), la fréquence de traite (Kendall et

al., 2008) et la température ambiante (Kendall et al., 2007). De plus, le statut

physiologique, c’est-à-dire l’ovulation, la gestation et la lactation, peut aussi influencer

le rythme circadien de la vache (Piccione et al., 2003; Kendall et Webster, 2009; Suthar

et al., 2011; Burfeind et al., 2011).

Kendall et Webster (2009) ont mesuré le cycle circadien ainsi que la température

corporelle de 36 vaches pendant trois jours consécutifs à différentes périodes selon

différents stades de lactation et de gestation. Les périodes choisies étaient : en fin de

gestation, en début de lactation, en milieu de lactation, en fin de lactation, à la saillie et

pendant le tarissement. Les résultats indiquent que le rythme circadien des vaches en fin

de gestation exhibe des variations plus faibles (gamme de variation de 0,8 °C)

comparativement à ce qui a été observé chez les vaches en lactation (gamme de

variation de 1,1 °C). Ainsi, les résultats démontrent que le rythme circadien est

influencé par le statut physiologique des vaches.

1.6.2.1 Les températures vaginales

Plusieurs chercheurs se sont intéressés aux variations de la température vaginale

l’approche du vêlage chez la vache laitière (Burfiend et al., 2011; Cooper-Prado et al.,

2011). Burfeind et al. (2011) ont observé l’évolution de la température vaginale ainsi

que du rythme circadien des vaches laitières à l’approche du vêlage. Pour ce faire, ils

ont mesuré en continu les températures vaginales de vaches réparties dans trois

expériences distinctes. Dans les trois expériences, les chercheurs ont observé une

diminution des températures vaginales moyennes le jour du vêlage comparativement

aux températures observées un, deux et trois jours avant le vêlage (Tableau 1.8).

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Tableau 1.8. Les températures vaginales moyennes (moyenne ± ÉC) de trois jours avant

le vêlage jusqu’au jour du vêlage dans les expériences 1 (n = 30 vaches primipares), 2

(n=30 vaches multipares) et 3 (n = 25 vaches multipares).

a-d Les températures moyennes dans une même colonne avec un exposant différent sont significativement

différentes (P < 0,05).

Adapté de Burfeind et al., 2011

Sur une base horaire, les températures ont commencé à diminuer approximativement 48,

36 et 48 heures avant la parturition dans les expériences 1, 2 et 3 respectivement. Les

températures internes ont atteint un minimum 18 heures (38,5 ± 0,4 ºC), 13 heures

(38,7 ± 0,3 ºC), et 15 heures (38,7 ± 0,3 ºC) dans les trois expériences respectivement.

De plus, une augmentation des températures a été observée dans les expériences 1 et 2

quelques heures avant le vêlage alors qu’elle est restée la même dans l’expérience 3.

Cette augmentation de température à l’approche du vêlage est probablement attribuable

à l’augmentation de l’activité de la vache telle que l’augmentation du nombre de

transition entre la position couchée et levée (Miedema et al. 2011a; 2011b; Jensen

2012). D’autres recherches sont nécessaires afin de déterminer si cette augmentation de

température est indicatrice de l’étape I de la parturition et si celle-ci permettrait de

détecter les vêlages.

Les résultats des expériences de Burfeind et al. (2011) indiquent qu’une diminution de

la température vaginale ≥ 0,3 °C observée entre la température mesurée et celle 24

heures précédemment permet potentiellement de prédire un vêlage dans les 24 heures

suivantes chez la vache laitière. Il est primordial de travailler sur une période de 24

heures lorsqu’il est question des températures vaginales pour éliminer les effets du cycle

circadien présent chez la vache. En effet, Burfeind et al. (2011) ont observé que les

températures vaginales des vaches suivent un rythme diurne atteignant une température

minimale le matin (entre huit heures et treize heures) et une température maximale en

soirée (entre dix-neuf heures et vingt heures) tel que décrit plus tôt par Kendall et

Webster (2009). Les températures ont suivi ce rythme de 120 heures avant le vêlage

Températures vaginales moyennes (ºC)

Jours avant le

vêlage

Expérience 1 Expérience 2 Expérience 3

-3 39,2 ± 0,4d 39,5 ± 0,3c 39,3 ± 0,2c

-2 39,1 ± 0,3c 39,5 ± 0,3c 39,3 ± 0,2c

-1 38,8 ± 0,3b 39,1 ± 0,3b 39,0 ± 0,3b

0 38,5 ± 0,3a 38,8 ± 0,4a 38,8 ± 0,3a

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jusqu’au vêlage. Par contre, pendant les 48 dernières heures, le rythme était toujours

présent, mais les variations étaient plus faibles (Figure 1.5).

Figure 1.5. Rythme diurne des températures vaginales comparant les 48 dernières

heures (—) et de 49 à 120 heures avant le vêlage (--) dans l’expérience 3 (n = 25 vaches

multipares).

Tirée de Burfeind et al., 2011

1.6.2.2 Les températures rectales

Burfeind et al. (2011) sont aussi intéressés aux variations de la température rectale à

l’approche du vêlage. Celles-ci furent mesurées deux fois par jour (7:30 et 17:00) dans

leurs expériences. Tout comme les températures vaginales, les températures rectales

moyennes étaient plus basses la journée du vêlage comparativement à ce qui a été

observé dans les quatre derniers jours prepartum pour l’expérience 2 et

comparativement aux cinq derniers jours prepartum pour l’expérience 3. Par contre,

l’augmentation de la température observée à l’approche du vêlage dans les expériences

1 et 2 n’a pu être confirmée en mesurant la température rectale des vaches dans ces

mêmes expériences. Cela s’expliquerait probablement par le fait que la température

vaginale était mesurée en continu alors que la température rectale était mesurée deux

fois par jour. Tout comme ce qui a été observé avec les températures vaginales une

diminution des températures rectales ≥ 0,3 °C entre deux mesures de température

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rectales séparées de 24 heures est un indicateur prometteur pour prédire le vêlage dans

les 24 heures suivantes.

Finalement, les profils d’estrogènes, de progestérone et de température corporelle

évoluent graduellement avec l’approche du vêlage chez la vache laitière. Une

augmentation de E2β de 0,20 ng/ml entre deux jours consécutifs, une diminution de

progestérone de l’ordre 1,9 ng/ml entre deux jours consécutifs, une concentration

sanguine de progestérone ≤ 2 ng/ml, ainsi qu’une diminution ≥ 0,3 °C de la température

vaginale ou rectale observée entre un moment dans la journée du vêlage et 24 heures

précédemment sont des indicateurs prometteurs pour prédire le vêlage dans les 24

heures suivantes. Une concentration de E2β ≥ 1,0 ng/ml serait aussi un indicateur

potentiel pour prédire le vêlage dans les 24 prochaines heures.

Plusieurs méthodes ont été développées afin de mesurer les indicateurs du vêlage chez

la vache laitière permettant ainsi de prédire le vêlage. Ces méthodes inclus

principalement divers outils, protocoles d’observations visuelles ou des technologies

automatisées. Les caractéristiques recherchées des différentes méthodes utilisées pour

détecter le vêlage font l’objet de la section suivante.

1.7 Caractéristiques recherchées chez une méthode utilisée pour

prédire le vêlage chez la vache laitière

Peu importe la méthode utilisée (outils, observations visuelles, ou technologies), celles-

ci doivent tous posséder les mêmes caractéristiques afin de d’être en mesure de prédire

le vêlage chez la vache laitière. La méthode utilisée doit, premièrement, pouvoir

mesurer un indicateur associé au vêlage chez la vache laitière. Deuxièmement, elle doit

être la plus performante possible pour prédire le vêlage, c’est-à-dire, qu’elle doit avoir

la capacité de différencier les vaches qui vêleront dans les prochaines heures de celles

qui ne vêleront pas dans cette même période de temps en faisant le moins d’erreur

possible.

À ce sujet, plusieurs mesures permettent d’évaluer le pouvoir discriminatoire d’une

méthode de prédiction du vêlage, c’est-à-dire la capacité à distinguer les vaches qui

vont vêler de celles qui ne vêleront pas dans l’intervalle de temps étudié (Figure 1.6).

Premièrement, il y a la sensibilité (SEN). Concernant les vêlages, celle-ci est définie

comme la proportion d’événements positifs (occurrence du vêlage) correctement prédits

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par la méthode utilisée (Burfeind et al., 2011). En d’autres mots, elle représente la

fréquence de test positif (présence d’indicateur) parmi les vaches qui ont vêlé (Bewick

et al., 2004). Une méthode très sensible génère une grande fréquence de vrais positifs

alors qu’une méthode peu sensible génère une grande fréquence de faux négatifs

(Figure 1.6). Deuxièmement, il y a la spécificité (SPE). Elle est pour sa part définie

comme la proportion d’évènements négatifs (absence de vêlage) correctement

diagnostiquée par la méthode (Burfeind et al., 2011). En d’autres mots, elle représente

la fréquence de test négatif (absence d’indicateur) parmi les vaches qui n’ont pas vêlé

(Bewick et al., 2004). Une méthode spécifique génère alors une fréquence élevée de

vrais négatifs alors qu’une méthode peu spécifique génère beaucoup de faux positifs

(Figure 1.6). La sensibilité et la spécificité sont toujours évaluées conjointement. Une

méthode permettant parfaitement, c’est-à-dire sans effectuer d’erreurs, de distinguer les

vaches qui vêleront de celles qui ne vêleront pas aurait une sensibilité et une spécificité

égalent ou se rapprochant de 100 % (Bewick et al., 2004). Une sensibilité et une

spécificité ≤ 50 % indiquent des performances faibles alors qu’une sensibilité et une

spécificité se rapprochant de 75 % indiquent des performances intermédiaires. La

sensibilité et la spécificité sont des caractéristiques intrinsèques d'une méthode et sont

utiles pour décrire son rendement prévu et pour comparer les méthodes de prédiction

entre elles.

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Figure 1.6. Schématisation de la performance d’un test.

Adaptée de Bewick et al., 2004

En plus de la sensibilité et de la spécificité, l’aire sous une courbe receiving operating

characteristics (ROC) permet aussi d’évaluer le pouvoir discriminatoire d’une méthode

de prédiction du vêlage. En effet, celle-ci traduit la capacité d’une méthode à

différencier deux populations, c’est-à-dire dans le cas présent, de différencier les vaches

qui vêleront dans les prochaines heures de celles qui ne vêleront pas pendant cette

même période de temps. Une aire sous la courbe (ASC) égale à 1 représente une

méthode permettant de faire parfaitement la distinction entre les vaches qui vêleront

dans les prochaines heures et celles qui ne vêleront pas pendant cette période de temps.

À l’opposé une ASC égale à 0,5 indique que la capacité discriminatoire de la méthode

se rapproche de celle du hasard. L’ASC est souvent utilisée pour comparer la

performance de plusieurs méthodes ayant le même but (Bewick et al., 2004). Plusieurs

interprétations de l’ASC ont été proposées. À ce sujet, Fan et al. (2006) mentionnent

qu’une ASC ≤ 0,75 indique qu’un test n’a aucune valeur clinique alors que l’University

of Nebraska (2014) propose l’échelle de classification suivante : ASC 0,9-1 (excellent),

ASC 0,8-0,9 (bon), ASC 0,7-0,8 (passable), ASC 0,6-0,7 (mauvais), ASC 0,5-0,6

(échec). Par contre, il faut garder en tête que la sévérité de l’interprétation des résultats

doit prendre en considération les conséquences associées à la mauvaise classification

Vêlage Absence

de Vêlage

Prédit

Non-

Prédit

Vrai

Positif

Faux

Positif

Faux

Négatif

Vrai

Négatif

Vrai positif + Faux négatif

Vrai positif Sensitivité =

Vrai négatif + Faux positif

Vrai négatif Spécificité =

Vrai positif Valeur

prédictive =

positive Vrai positif + Faux positif

Vrai négatif Valeur

prédictive =

négative

Vrai négatif + Faux négatif

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effectuée par la méthode. Ainsi, les résultats seront interprétés différemment selon le

domaine d’étude.

Les valeurs prédictives peuvent également être utilisées pour mesurer la performance

pour prédire le vêlage de méthodes. Pour leur part, elles permettent d’amener

l’évaluation de la performance au niveau supérieur en permettant de mesurer la

probabilité que la vache vêle ou ne vêle pas dans l’intervalle de temps étudié. Les

valeurs prédictives se déclinent en valeurs positives et en valeurs négatives. Les valeurs

prédictives positives (VP+ ; Figure 1.6) sont définies comme étant la probabilité que la

vache vêle dans les prochaines 24 heures alors qu’elle démontre l’indicateur étudié

(Burfeind et al., 2011). Les valeurs prédictives négatives (VP- ; Figure 1.6) sont définies

comme étant la probabilité que la vache ne vêle pas dans les prochaines 24 heures

lorsqu’elle ne démontre pas l’indicateur étudié. Contrairement à la sensibilité et à la

spécificité, les valeurs prédictives sont des paramètres extrinsèques à la méthode, c’est-

à-dire qu’elles sont influencées par la prévalence d’évènements positifs dans la

population, par la sensibilité et par la spécificité. Ceci implique que plus une méthode

est sensible et spécifique pour prédire le vêlage plus ses valeurs prédictives seront

élevées (Bewick et al., 2004). Ainsi, les valeurs prédictives permettent d’évaluer une

méthode pour prédire le vêlage, mais ne sont pas pertinentes pour comparer différentes

méthodes ayant différentes sensibilités et spécificités.

En plus d’être performante pour prédire le vêlage, la méthode de détection choisie doit

être économique et doit nécessiter le moins de manipulation possible de l’animal

(Mainau et Manteca, 2011). Finalement, celle-ci doit être facilement utilisable en milieu

commercial et ne doit pas exiger beaucoup de temps au producteur. À ce sujet, Mottram

(1997) mentionne que la parturition est parmi les événements reliés à la santé des

animaux qui se porte le mieux à la surveillance automatisée. La performance de

méthodes utilisées pour prédire le vêlage seront traités dans la section suivante.

1.8 La performance des méthodes utilisées pour prédire le vêlage

Plusieurs auteurs ont évalué et comparé la performance des méthodes utilisées pour

prédire le vêlage en mesurant la sensibilité, la spécificité, l’aire sous la courbe et les

valeurs prédictives. Les méthodes utilisées permettent la mesure d’indicateurs externes,

comportementaux ou internes du vêlage.

Page 69: Mémoire Véronique Ouellet - Université Laval · La détection du vêlage chez la vache laitière. Mémoire Véronique Ouellet Maîtrise en sciences animales Maître ès sciences

49

1.8.1 La performance de prédiction du vêlage des méthodes mesurant des

indicateurs externes

Les indicateurs externes du vêlage sont majoritairement mesurés par des observations

visuelles afin de prédire le vêlage chez la vache laitière.

1.8.1.1 L’observation visuelle de la distension du pis et de l’enflure de la région de la

vulve

Berglund et al. (1987) ont mesuré la performance de l’observation visuelle de la

distension du pis et de l’enflure au niveau de la vulve pour prédire le vêlage chez la

vache laitière. Les chercheurs ont démontré que la distension importante du pis des

vaches observée visuellement a permis de prédire que le vêlage se produirait dans les

douze prochaines heures chez 51 % (VP+) des vaches. Par contre, il est à noter que

seulement 70 % des vaches de l’expérience ont démontré une telle distension du pis.

Pour sa part, l’observation visuelle de l’enflure proéminente de la région de la vulve des

vaches évaluée visuellement a permise de prédire que le vêlage surviendrait dans les

douze prochaines heures chez 49 % (VP+) des vaches. Seulement 63 % des vaches de

l’expérience ont démontré une telle enflure au niveau de la vulve. Selon ces résultats,

l’observation visuelle de ces deux indicateurs externes est peu performante pour prédire

le vêlage chez la vache laitière et confirme que ces deux signes cliniques ne sont pas des

indicateurs prometteurs pour prédire le vêlage. Ces résultats concordent avec ceux

obtenus plus récemment par Streyl et al. (2011). De plus, l’évaluation de ces signes est

subjective, ce qui peut mener à différentes interprétations des signaux observés selon

l’observateur. Finalement, bien qu’économique, ce moyen de détection est difficilement

applicable en milieu commercial puisqu’il nécessite beaucoup de temps et de

l’expérience.

1.8.1.2 La mesure de l’augmentation du relâchement des ligaments sacro-sciatiques

Shah et al. (2006) ont mesuré la performance de la mesure de l’augmentation du

relâchement des ligaments sacro-sciatiques observée à l’approche du vêlage. Pour

mesurer quantitativement le relâchement des ligaments, l’expérimentateur a utilisé deux

règles. La première était maintenue fermement parallèle au ligament entre le sacrum et

le tuber ischii. L’autre règle était maintenue perpendiculaire à la première, c’est-à-dire

la base touchant le ligament et l’autre extrémité touchant une extrémité de l’autre règle.

C’est à partir de cette deuxième règle que la mesure était effectuée. Les auteurs ont

obtenu une VP+ de 75 % pour la prédiction d’un vêlage dans les 24 prochaines heures

lorsque le relâchement des ligaments sacro-sciatiques était égal ou supérieur à 36 mm.

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50

Par contre, seulement neuf des 37 vaches (24,3 %) de l’expérience ont démontré un tel

relâchement. Une augmentation du relâchement du ligament de 5 à 7 mm une journée

avant le vêlage a pu prédire le vêlage dans les prochaines 24 heures à 88,9 % (VP+)

tandis qu’une augmentation de 8 à 10 mm a pu prédire le vêlage à 100 % (VP+). Une

fois de plus, seulement 43 et 40,5 % des vaches ont respectivement démontré une

augmentation de l’ordre de 5 à 7 mm et de 8 à 10 mm un jour avant le vêlage. La

probabilité d’observer le vêlage dans les 24 heures était de 93,9 % (VP+) lorsque le

relâchement du ligament augmente de 5 mm et plus par rapport à ce qui avait été

mesuré la journée précédente et 83,8 % des vaches de l’expérience ont démontré une

telle augmentation. Les résultats indiquent que la mesure manuelle du relâchement des

ligaments sacro-sciatiques ≥ 5 mm entre deux jours est une méthode performante pour

prédire le vêlage dans les 24 prochaines heures. En effet, les VP+ élevées indiquent

qu’une vache qui démontre un tel relâchement a une probabilité élevée de vêler dans les

prochaines 24 heures. En plus d’être performant, cet outil est économique, puisqu’il ne

nécessite pas beaucoup de matériel. Par contre, il est difficilement applicable en milieu

commercial puisqu’il requiert beaucoup de temps et nécessite la manipulation des

animaux.

1.8.1.3 La performance de la combinaison de plusieurs indicateurs externes

Alors que les auteurs nommés précédemment ont calculé la performance de

l’observation des indicateurs externes du vêlage pris individuellement, Streyl et al.

(2011) ont mesuré la performance de l’utilisation individuelle de signaux cliniques ainsi

que de la combinaison de plusieurs de ces signes pour prédire le vêlage dans les douze

prochaines heures. Pour ce faire, les chercheurs ont effectué un examen obstétrique

quotidien à vingt-et-une vaches pendant au moins trois jours avant le vêlage afin

d’évaluer les signes cliniques propres au vêlage de chaque vache. Tel que mentionné

dans une section précédente, les signes cliniques étudiés étaient le relâchement des

ligaments pelviens, la relaxation de la queue, les sécrétions vaginales, la distension du

pis, l’œdème mammaire, le remplissage des trayons et l’enflure de la région de la vulve.

L’aire sous la courbe ROC a été utilisée afin de classer les indicateurs externes étudiés

en ordre de performance pour prédire le vêlage dans les douze prochaines heures

(Tableau 1.9).

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51

Tableau 1.9. La performance des indicateurs externes pour prédire le vêlage dans les

douze prochaines heures.

1ASC : Aire sous la courbe

Adapté de Streyl et al., 2011

Les résultats indiquent que parmi les indicateurs externes mentionnés, la mesure de la

relaxation des ligaments sacro-sciatiques est l’indicateur externe qui permet de prédire

le plus précisément le vêlage dans les douze prochaines heures puisqu’elle possède

l’ASC (0,775) la plus élevée. Selon l’échelle d’interprétation de l’ASC proposée par

l’University of Nebraska (2014), une ASC égale à 0,775 indique que la méthode est

passable pour prédire le vêlage.

Streyl et al. (2011) ont aussi analysé plusieurs combinaisons des différents indicateurs

externes afin de déterminer si la combinaison augmente la performance de la prédiction.

Les résultats indiquent que la combinaison de signes externes a permis d’améliorer la

performance de la prédiction des indicateurs considérés individuellement avec une ASC

maximale de 0,819 pour la combinaison du relâchement des ligaments, de la relaxation

de la queue et du remplissage des trayons. Même si cette combinaison de signes

cliniques s’est avérée la plus performante pour prédire le vêlage dans les douze

prochaines heures, une grande variabilité a été observée au niveau de ces indicateurs

tant chez les vaches que chez les taures. De plus, selon l’échelle d’interprétation de

l’ASC proposée par l’University of Nebraska (2014) une ASC égale à 0,819 indique une

bonne méthode pour prédire le vêlage. En contrepartie, l’évaluation de la progression

des signes cliniques nécessitent de l’expérience et beaucoup de temps. En effet, des

Indicateurs externes ASC1

Relaxation des ligaments sacro-sciatiques 0,775

Remplissage des trayons 0,733

Distension du pis 0,732

Enflure de la région de la vulve 0,666

Relaxation de la queue 0,634

Œdème mammaire 0,624

Sécrétion de mucus 0,578

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52

vétérinaires étaient en charge de cette tâche dans l’étude de Streyl et al. (2011). Cette

technique n’est donc pas pratique en milieu commercial.

1.8.2 La performance de prédiction du vêlage des méthodes pour mesurer les

indicateurs comportementaux

Plusieurs outils et technologies permettent de mesurer les indicateurs comportementaux

liés à l’activité et à l’alimentation chez la vache laitière. Par contre, à ce jour, la

performance pour prédire le vêlage de ceux-ci n’a pas encore fait l’objet, à notre

connaissance, d’articles scientifiques.

1.8.3 La performance de prédiction du vêlage des outils et des technologies utilisés

pour mesurer les indicateurs internes

Les indicateurs internes du vêlage sont généralement mesurés par des outils ou par des

technologies automatisées. Plusieurs auteurs ont évalué la performance de ces outils et

de ces technologies pour prédire le vêlage chez la vache laitière.

1.8.3.1 Le dosage des hormones

Plusieurs outils permettent de doser les hormones dans le sang des vaches. La méthode

de dosage immuno-enzymatique ELISA est couramment utilisée afin de doser la

progestérone ou les œstrogènes dans le plasma des mammifères. La méthode est

qualitative et consiste à indiquer la concentration relative (faible ou élevée) d’hormones

comparativement à un seuil donné (Matsas et al., 1992). Par exemple, une concentration

faible de progestérone (< 2 ng/ml) peut être un test positif indiquant le vêlage dans les

24 prochaines heures alors qu’une concentration élevée (> 2 ng/ml) peut être un test

négatif indiquant l’absence de vêlage dans les 24 prochaines heures. Le dosage radio-

immunologique est également couramment utilisé pour doser les hormones dans le

sang. La méthode est, quant à elle, quantitative et permet ainsi de mesurer la

concentration exacte de progestérone sanguine. Une concentration de l’ordre de

1,2 ng/ml de progestérone mesurée par dosage radio-immunologique avant le vêlage est

actuellement la méthode la plus efficace permettant de déterminer les vaches

susceptibles de vêler dans les douze prochaines heures (Streyl et al., 2011). Par contre,

ce type de dosage est long à effectuer, coûteux et requiert du matériel de laboratoire.

Matsas et al. (1992) ont évalué l’utilisation du dosage immuno-enzymatique qualitatif

(test positif concentration ≤ 2 ng/ml ; test négatif concentration ≥ 2 ng/ml) utilisable en

milieu commercial comme test diagnostic permettant de qualifier la diminution de

progestérone sanguine afin de détecter le vêlage chez la vache laitière. Le dosage

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53

immuno-enzymatique effectué dans l’expérience a obtenu une sensibilité de 86,7 %, une

spécificité de 90,8 %, une valeur prédictive positive de 75,0 % et une valeur prédictive

négative de 95,5 %. Lorsque le dosage est effectué dans le sang total des vaches, la

méthode a obtenu une sensibilité, une spécificité et des valeurs prédictives positives et

négatives respectivement de 80,0, 97,6, 88,9 et 95,3 %. De plus, une forte corrélation

entre le dosage immuno-enzymatique et le dosage radio-immunologique a été observée

en comparant les résultats obtenus avec les deux méthodes. Les résultats étaient

similaires dans 81,9 % du temps. Finalement, le dosage immuno-enzymatique utilisé

dans l’expérience, par ses excellentes performances, peut être utilisé pour prédire le

vêlage des vaches laitières.

Shah et al. (2006) ont mesuré les concentrations de E1S et de E2β à divers moments

pendant la gestation de 37 vaches Holstein. Pour ce faire, ils ont utilisés deux kits

ELISA (dosage immuno-enzymatique). Les auteurs ont ensuite calculé la performance

des deux mesures (E1S et de E2β) afin de prédire le début du vêlage dans un délai de 24

heures. La mesure de l’augmentation de E1S dans les derniers dix jours avant le vêlage a

obtenu des VP+ de moins de 40 % des vêlages. Ce résultat suggère que le moment du

vêlage ne peut pas être prédit sur une base de l’augmentation de E1S et confirme que le

dosage de cette hormone n’est pas un bon indicateur du vêlage chez la vache laitière.

Pour sa part, une concentration ≥ 1,25 ng/ml de E2β a permis de prédire le début du

vêlage dans un délai de 24 heures avec des VP+ égalent à 76,5 %. Par contre, seulement

35 % des vaches de l’étude ont démontré des concentrations plasmatiques de E2β ≥

1,25 ng/ml. Les analyses effectuées par dosage immuno- enzymatique sont fastidieuses,

dispendieuses et difficiles à effectuer en milieu commercial. De plus, l’outil nécessite au

moins un échantillon sanguin de l’animal, ce qui nécessite la manipulation des animaux.

Streyl et al. (2011) ont validé l’utilisation d’une méthode semi-quantitative permettant

de doser la progestérone sanguine rapidement en milieu commercial. La méthode est

communément utilisée pour détecter les chaleurs dix-neuf à vingt-et-un jours après

l’insémination chez la vache laitière. Pour ce faire, les auteurs ont comparé la méthode

semi-quantitative à la méthode quantitative communément utilisée (dosage radio-

immunologique). La méthode a obtenu une sensibilité de 90,2 % et une spécificité de

74,9 % pour la détection de niveau de progestérone plus élevé ou plus faible que

1,2 ng/ml. La méthode est simple, rapide et ne nécessite pas d’analyse de laboratoire.

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54

En contrepartie, il s’agit également d’une méthode nécessitant la manipulation des

animaux.

1.8.3.2 La performance de la mesure des changements de température interne

La mesure de la température corporelle est une méthode commune pour superviser l’état

de santé des animaux (Burfeind et al., 2011). Plusieurs outils et technologies permettent

de mesurer la température corporelle des vaches à l’approche du vêlage. Premièrement,

la température peut être mesurée au niveau du rectum grâce à un thermomètre rectal. La

température peut aussi être mesurée au niveau du vagin grâce à une sonde vaginale tel

que validé par Vickers et al. (2010).

Burfeind et al. (2011) ont mesuré les performances des thermomètres rectaux pour la

détection des vêlages chez les vaches laitières. Les chercheurs ont observé que la

détection d’une diminution de la température rectale (≥ 0,3 °C) sur un intervalle de 24

heures a permis de distinguer les vaches qui vêleront de celles qui ne vêleront pas dans

les 24 prochaines heures avec une ASC se situant entre 0,73 et 0,85. Selon l’échelle

d’interprétation de l’University of Nebraska (2014), les performances se situent entre

passables et bonnes. De plus, le test obtient une sensibilité variant de 44 à 69 % et une

spécificité variant de 86 à 88 %. Les valeurs prédictives ont aussi été calculées et se

situent entre 37 et 60 % en ce qui concerne les VP+ et entre 87 et 91 % en ce qui

concerne les VP-. Bien que la température rectale des vaches subisse une diminution

significative commençant approximativement 48 heures avant le vêlage, la détection de

cette diminution obtient des performances moyennes pour la détection des vêlages

puisque la sensibilité de la méthode est dans certains cas ≤ 50 %. La spécificité et les

valeurs VP- élevées témoignent que la méthode est meilleure pour distinguer les vaches

qui ne vêleront pas que celles qui vêleront dans les prochaines 24 heures. Mesurer la

température rectale demande beaucoup de temps et demande plusieurs manipulations

des vaches. De plus, un protocole doit être suivi pour la mesure puisque la manipulation

des thermomètres rectaux ainsi que le type de thermomètre utilisé peuvent affecter les

valeurs des températures mesurées (Burfeind et al., 2010).

Mesurer la température des animaux avec une sonde vaginale est une méthode

automatique permettant également de mesurer la température corporelle des vaches en

continu. Vickers et al. (2010) ont démontré que les températures vaginales sont

associées aux valeurs des températures rectales alors qu’ils ont calculé un coefficient de

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corrélation r = 0,85 lorsque les deux mesures sont prises à un intervalle de moins de dix

minutes. Les sondes vaginales, puisqu’elles permettent les mesures en continu, ont

l’avantage de détecter les changements diurnes de la température corporelle des vaches.

Burfeind et al. (2011) ont calculé la performance de la détection de la diminution de

température mesurée par une sonde vaginale observée à l’approche du vêlage. Une

diminution de la température vaginale sur des intervalles de 24 heures a permis de

distinguer les vaches qui vêleront de celles qui ne vêleront pas dans les trois expériences

menées par Burfeind et al. (2011) avec une ASC allant de 0,77 à 0,87. Selon l’échelle

d’interprétation émise par l’University of Nebraska (2014), il s’agit donc de

performances allant de passables à bonnes Les résultats indiquent la détection de la

diminution de température vaginale à l’approche du vêlage obtient une meilleure

performance lorsqu’une diminution des températures vaginales ≥ 0,3 ºC est détectée.

Lorsqu’une telle diminution est observée sur une période de 24 heures, les chercheurs

ont calculé une sensibilité allant de 62 à 71 % et une spécificité allant de 81 à 87 %. Les

valeurs prédictives ont aussi été calculées et varient de 49 à 62 % pour les VP+ et de 89

à 91 % pour les VP-. Par ses performances pour prédire le vêlage, cette technologie peut

aider à prédire cet évènement chez la vache laitière. De plus, elle est plus performante

que les thermomètres rectaux. Par contre, les sondes utilisées par Burfeind et al. (2011)

sont peu pratiques en milieu commercial, puisque les données mesurées par la sonde

peuvent être seulement analysées après l’expulsion du veau. Les sondes sont également

invasives et nécessitent la manipulation des animaux. Ainsi, l’utilisation des sondes

vaginales est intéressante en milieu de recherche, mais leur utilisation sur des fermes

commerciales est limitée. Une méthode automatique et non-invasive permettant de

mesurer la température des animaux en continu pourrait réduire le stress infligé à

l’animal, sauver du temps aux producteurs et potentiellement prédire le vêlage avec

précision (Hoffman et al., 2013).

1.8.4 La performance de prédiction des vêlages du système global pour

communications mobiles (SGM)

Palombi et al. (2013) ont validé l’utilisation d’un système global pour communications

mobiles (SGM) pour détecter les vêlages chez la vache laitière. Pour ce faire, la

technologie fut installée sur 60 taures et sur 60 vaches. La technologie SGM consiste à

une sonde insérée dans la cavité vaginale des vaches 3 ± 1 jours avant la date prédite de

vêlage. La sonde est éjectée hors de l’animal à la fin de l’étape I du vêlage alors que les

contractions s’intensifient. La sonde active un transmetteur radio envoyant un signal

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codé lors de l’éjection. Ainsi, contrairement aux autres méthodes, la technologie utilisée

ne mesure pas d’indicateur du vêlage. Elle ne permet donc pas de prédire à l’avance le

vêlage. Celle-ci permet plutôt de détecter l’amorce du vêlage. Une fois le signal reçu,

Palombi et al. (2013) ont effectué un examen physique permettant d’observer la position

du fœtus ainsi que le niveau de dilation de la vache. Toutes les sondes utilisées ont été

expulsées pendant l’étape I du vêlage et aucune fausse alarme n’a été enregistrée.

Approximativement 15 ± 5 minutes après le signal, les pattes des fœtus étaient présentes

à l’extérieur de la vulve de la mère dans 68,9 % des cas. Le système employé dans

l’étude de Palombi et al. (2013) permet de détecter efficacement la fin de l’étape I et le

début de l’étape II du vêlage. Par contre, la durée de l’étape II pouvant s’échelonner de

30 minutes à quatre heures selon la parité de la vache (Wehrend et al., 2006), cela laisse

peu de délai d’intervention pour le producteur contrairement aux autres méthodes

décrites qui prédisent un vêlage dans les prochaines 12 ou 24 prochaines heures. De

plus, le système employé est invasif et demande du temps d’installation.

Finalement, les méthodes utilisées pour prédire le vêlage chez la vache laitière ont des

performances variables, ce qui s’est traduit par différentes sensibilités, spécificités, ASC

et valeurs prédictives (Tableau 1.10 ; Tableau 1.11). La technologie ayant à ce jour la

meilleure performance pour prédire le vêlage dans les douze prochaines heures est le

dosage immuno-radiologique permettant de mesurer une concentration de l’ordre de

1,2 ng/ml de progestérone avant le vêlage (Streyl et al., 2011). Par contre, cette

technologie requiert des analyses de laboratoire, est invasive et donc difficilement

applicable en milieu commercial. Une technologie idéale serait performante pour

prédire les vêlages chez la vache laitière, serait facilement applicable en milieu

commercial, permettrait de sauver du temps au producteur et serait non-invasive.

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Tableau 1.10. Synthèse de la performance pour prédire le vêlage des méthodes permettant la mesure des indicateurs externes.

1SEN : sensibilité, SPE : spécificité, ASC : aire sous la courbe. 2VP+ : valeurs prédictives positives, VP- : valeurs prédictives négatives.

Méthode de mesure Indicateur mesuré Se, Sp, ASC1 VP+, VP-2 % des vaches

ayant démontré

l’indicateur

Moment de

prédiction

avant le vêlage

Références

Visuelle Distension du pis ASC : 0,732 VP+ : 51 %

70 %

12 h Berglund et al., 1987;

Streyl et al., 2011

Visuelle Enflure proéminente de la vulve ASC : 0,666 VP+ : 49 % 63 %

12 h Berglund et al., 1987;

Streyl et al., 2011 Visuelle Remplissage des trayons ASC : 0,733 N/D N/D 12 h Streyl et al., 2011

Visuelle Relaxation de la queue ASC : 0,634 N/D N/D 12 h Streyl et al., 2011

Visuelle Œdème mammaire ASC : 0,624 N/D N/D 12 h Streyl et al., 2011

Visuelle Sécrétion de mucus ASC : 0,578 N/D N/D 12 h Streyl et al., 2011

Manuelle Relâchement ponctuel des ligaments de 36

mm

N/D VP+ : 75 % 24,3 % 24 h Shah et al., 2006

Manuelle Relâchement des ligaments sacro-

sciatiques 5-7 mm entre deux jours

consécutifs

N/D VP+ : 88,9 % 43 % 24 h Shah et al., 2006;

Manuelle Relâchement des ligaments sacro-

sciatiques ≥ 5 mm entre deux jours

consécutifs

ASC : 0,775 VP+ : 93,9 % 83,8 % ;

100 %

24 h Shah et al., 2006;

Streyl et al., 2011

Manuelle Relâchement des ligaments sacro-

sciatiques 8-10 mm entre deux jours

consécutifs

N/D VP+ : 100 % 40,5 % 24 h Shah et al., 2006

Visuelle et

manuelle

Relâchement des ligaments sacro-

sciatiques ≥ 5 mm, relaxation de la queue

et remplissage des trayons

ASC : 0,819 N/D N/D 12 h Streyl et al., 2011

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Tableau 1.11. Synthèse de la performance pour prédire le vêlage des méthodes permettant la mesure des indicateurs internes.

1SEN : sensibilité, SPE : spécificité, ASC : aire sous la courbe. 2VP+ : valeurs prédictives positives, VP- : valeurs prédictives négatives.

Méthode de mesure Indicateur mesuré Se, Sp, ASC1 VP+, VP-2 % des vaches

ayant démontré

l’indicateur

Moment de

prédiction

avant le vêlage

Références

Dosage immuno-

enzymatique

Augmentation E1S la journée du vêlage N/D VP+ : 40 % N/D 24 h Shah et al., 2006

Dosage immuno-

enzymatique

Concentration ponctuelle ≥ 1,25 ng/ml E2β

N/D

VP+ : 76,5 %

35 %

24 h

Shah et al., 2006

Dosage immuno-

enzymatique

Concentration P4 ≤ 2 ng/ml dans le plasma SEN : 86,7 %

SPE : 90,8 %

VP+ : 75,0 %

VP- : 95,5 %

N/D 12 h Matsas et al., 1992

Dosage immuno-

enzymatique Concentration P4 ≤ 2 ng/ml dans le sang

total

SEN : 80,0 %

SPE : 97,6 %

VP+ : 88,9 %

VP- : 95,3 %

N/D 12 h Matsas et al., 1992

Dosage semi-

quantitatif

Concentration sanguine ≤ 1,2 ng/ml P4 SEN : 90,2 %

SPE : 74,9 %

N/D N/D 12 h Streyl et al., 2011

Thermomètre rectal Diminution de ≥ 0,3 °C SEN : 44-69 %

SPE : 86-88 %

ASC : 0,73-0,85

VP+: 37-60 %

VP- : 87-91 %

N/D 24 h Burfeind et al., 2011

Sonde vaginale Diminution de ≥ 0,3 °C SEN :62-71 %

SPE : 81-87 %

ASC : 0,77-0,87

VP+: 49-62 %

VP- : 89-91 %

N/D 24 h Burfeind et al., 2011

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1.9 Technologies prometteuses pour la détection des vêlages en attente

de validation

Tel que démontré, plusieurs méthodes permettent de mesurer les indicateurs associés à

l’approche du vêlage chez la vache laitière. Par contre, plusieurs technologies, bien que

prometteuses, n’ont pas encore fait l’objet d’études concernant le vêlage. Ainsi, leur

performance pour prédire cet évènement chez la vache laitière n’est pas disponible.

1.9.1 Les accéléromètres

Tel que démontré, la diminution de une à deux heures du temps passé couché mesuré

sur 24 heures est un prometteur indicateur du vêlage. Le temps passé couché indique

comment l’animal interagit avec son environnement et il est un indicateur du confort de

la vache et du veau (Bonk et al., 2012). Ce temps évolue en relation avec le vêlage. De

plus, tel que mentionné, l’augmentation du nombre d’épisodes de coucher mesurée sur

une période de 24 ou de six heures est un indicateur de l’approche du vêlage

quantifiable et constant chez la vache laitière.

Dans la littérature, la mesure de ces deux indicateurs est typiquement basée sur des

observations visuelles ou par l’entremise de caméra vidéo (Miedema et al., 2011a;

2011b et Jensen, 2012). À ce jour, la performance de ces méthodes pour prédire le

vêlage n’a pas été traitée dans la littérature scientifique. Par contre, il est reconnu que

l’observation de ces indicateurs selon ces méthodes nécessite de longues périodes

d’observation, donc requiert beaucoup de temps. Il y a donc un besoin d’automatiser la

méthode. De plus, la présence continue d’un observateur pendant l’étape II du vêlage a

été associée à une augmentation du nombre de problèmes pendant le vêlage et à

l’augmentation du nombre de vêlages assistés (Dufty et al., 1981). Ces méthodes sont

donc peu prometteuses pour prédire le vêlage chez la vache laitière.

Afin de répondre à ces problèmes, l’utilisation d’enregistreur de données intégré est de

plus en plus commune en production laitière (Bonk et al., 2012). Plusieurs types

d’enregistreurs de données intégrées sont présentement disponibles sur le marché.

Certains s’attachent sur le cou, sur le corps ou sur un membre de l’animal. Les

enregistreurs attachés aux membres de l’animal obtiennent généralement des meilleurs

résultats en ce qui concerne la mesure des comportements liés à la position couché de

l’animal (temps passé couché et nombre d’épisodes de coucher) que ceux attachés au

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60

cou et sont plus communs que ceux s’attachant au corps de l’animal (Ledgerwood et al.,

2010).

Ledgerwood et al. (2010) ont validé l’utilisation d’enregistreur de données intégré

(Onset Pendant G data logger) aussi appelés accéléromètres afin de mesurer les

comportements liés à la position couché chez la vache laitière. Pour ce faire, ils ont

comparé les résultats obtenus grâce à une caméra vidéo à ceux obtenus grâce aux

accéléromètres. Les comportements mesurés étaient : le temps passé couché, le côté sur

lequel se couche l’animal et le nombre de d’épisodes de coucher. Les résultats indiquent

que les accéléromètres ont mesuré correctement tous les comportements étudiés lorsque

l’intervalle de mesure choisi était plus grand ou égal à 60 secondes.

Pour leur part, Ito et al. (2009) ont démontré qu’un minimum de trois jours est

nécessaire afin de décrire correctement les comportements couchés des vaches laitières

en stabulation libre. Ainsi, l’application d’accéléromètres au moins trois jours avant le

vêlage pourrait potentiellement permettre d’identifier les déviations significatives

relatives aux comportements de coucher (nombre d’épisodes de coucher, temps passé

couché) observables à l’approche du vêlage et pourrait ainsi permettre de détecter les

vêlages chez les vaches laitières. Pour leur part, Vasseur et al. (2012) ont démontré qu’il

est possible de quantifier le temps passé couché des vaches laitières en stabulation

entravée à l’aide d’accéléromètres.

Finalement, il a été démontré que les accéléromètres permettent de mesurer avec

précision le nombre d’épisodes de coucher et le temps passé couché des vaches. Cette

technologie est peu dispendieuse, non-invasive et requiert peu de temps d’installation.

Par contre, des recherches supplémentaires sont nécessaire afin de mesurer la

performance de prédiction du vêlage lorsque la technologie mesure une augmentation

du nombre d’épisodes de coucher et une diminution journalière du temps passé couché.

1.9.2 Le système Smart Vel®

Il a été démontré dans ce travail de recherche, que le nombre de levées de la queue

augmente à l’approche du vêlage et qu’il s’agit d’un indicateur prometteur pour prédire

cet évènement chez la vache laitière (Miedema et al., 2011a). Dans la littérature, le

nombre de levées de la queue est généralement mesuré en regardant des enregistrements

captés par caméra vidéo (Miedema et al., 2011a). Cette technologie est économique et

non-invasive. Par contre, elle peut difficilement être appliquée en milieu commercial

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61

puisqu’elle nécessite de longues heures d’observation. Il y a donc également un besoin

d’automatiser la méthode. De plus, tel que mentionné par Miedema et al. (2011a), le fait

de mesurer le nombre de levées de la queue par observation permet difficilement de

juger le comportement des vaches qui maintiennent leur queue en position levée

pendant de longues périodes, c’est-à-dire sans la relaxer et sans effectuer de levées à

répétition. De plus, aucun article scientifique ne mentionne la performance de cette

technologie pour prédire le vêlage chez la vache laitière.

Le Système Smart Vel® (Élitest, Brumath, France) est un système de détection des

vêlages non-invasif principalement utilisé en France. Le système consiste en un petit

boîtier rigide installé à l’aide de ruban adhésif sur la queue de l’animal à l’approche du

vêlage. Le système est basé sur les comportements de la vache à l’approche du vêlage,

c’est-à-dire sur le dénombrement des levées de la queue de l’animal. Tel que mentionné

dans une section précédente, une augmentation ≥ 30 levées de la queue entre deux jours

consécutifs et une augmentation ≥ 20 levées de la queue entre deux périodes de six

heures sont des indicateurs prometteurs pour prédire le vêlage chez la vache laitière. Le

système mesure le nombre de levées de la queue de l’animal et envoie un SMS au

producteur lorsque la phase d’expulsion est détectée. À ce jour, aucune référence

scientifique ne donne la performance de détection des vêlages de cette technologie.

1.9.3 Les technologies mesurant les indicateurs liés à l’alimentation

Il y a quelques années, la plupart des comportements reliés à l’alimentation était estimés

par l’entremise d’observations visuelles. Les observations visuelles demandent

beaucoup de temps, sont peu précises et permettent seulement l’étude d’un nombre

limité de vaches (Schirmann, 2009). Afin de faciliter la mesure de ces comportements,

des systèmes automatisés ont été développés permettant la mesure, entre autres, du

temps de rumination, de la quantité de matière sèche ingérée et du temps d’alimentation.

1.9.3.1 Les capteurs de rumination

Le premier système automatisé permettant de mesurer le temps de rumination était basé

sur le mouvement de la mâchoire de l’animal. Le système s’est avéré être un outil valide

permettant de différencier les mouvements de la tête associés à la mastication de ceux

associés à la rumination. Par contre, il était inconfortable pour l’animal puisqu’il

appliquait une pression sur la mâchoire de l’animal et comportait de nombreuses limites

techniques (Schirmman, 2009).

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62

Depuis 2007, des dispositifs attachés à des colliers sont disponibles sur le marché (SCR

Engineers Ltd., Netanya, Israel). En plus de mesurer la rumination, ils mesurent les

intervalles entre la régurgitation du bolus alimentaire et le taux de mastication de

l’animal. La régurgitation et la mastication produisent des sons distincts qui sont

enregistrés et classés par le dispositif. Schirmann et al. (2009) ont validé les données

générées par le système chez la vache laitière. Pour ce faire, ils ont d’abord mesuré la

fiabilité des données acquises visuellement par deux observateurs préalablement

entraînés. Les observateurs ont observé indépendamment dix vaches pendant vingt-trois

périodes d’observation. Les valeurs obtenues par les deux observateurs étaient

hautement corrélées avec un coefficient de corrélation r = 0,99. La variation moyenne

inter observateur était de 1,1 % avec une variation maximale de 10,5 %. Ces résultats

confirment que la rumination peut être évaluée par des observations visuelles.

Les chercheurs ont ensuite comparé les données acquises grâce au système de

rumination à celles acquises visuellement par les deux observateurs pour 27 vaches

pendant 51 périodes de deux heures. Les colliers de rumination ont calculé des temps de

rumination (35,1 ± 3,2 minutes) similaires à ceux obtenus par les observateurs

(34,7 ± 20,3 minutes). Les coefficients de corrélation (r) et de détermination (R2) entre

les valeurs obtenues par les observateurs et les colliers de rumination étaient très élevés

r = 0,93 et R2 = 0,87. Une différence moyenne de 0,45 minutes a été observé entre les

colliers de rumination et les observateurs pendant une période d’observation de deux

heures. De plus, une variation moyenne totale de 6,7 % a été observée entre les deux

méthodes avec une variation maximale de 96,3 % alors que l’observateur a noté une

rumination de sept minutes et que le collier a détecté vingt minutes de rumination.

Plusieurs problèmes méthodologiques tels que la position et la mauvaise fixation du

dispositif au collier ont pu contribuer à cette variation. De plus, des erreurs associées

aux observations visuelles telles que la précision de la détermination du début et de la

fin de la rumination et de la discrimination des mouvements de la mâchoire associés à

l’alimentation plutôt que la rumination lorsque l’animal a la tête dans la mangeoire ont

pu aussi contribuer à la variation observée entre les deux méthodes. Les résultats

indiquent donc que bien que les colliers de rumination soient imparfaits, ils permettent

de mesurer la rumination chez les vaches laitières.

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63

Un autre système de automatisé de rumination (SensOor®; Agis Automatisering BV,

Harmelen, the Netherlands) est récemment disponible sur le marché. Il consiste à un

accéléromètre apposé à la puce d’identification de la vache. Le fonctionnement du

système est basé sur le fait qu’il est possible d’identifier le comportement des vaches

selon la position de l’oreille de celle-ci. Ainsi, le système peut classer si les

comportements correspondent à la rumination, à l’alimentation, au repos ou à l’activité.

Bikker et al., (2014) ont validé l’utilisation de ce système chez la vache laitière. Pour ce

faire, deux observateurs ont d’abord observé le comportement de trois vaches pendant

une période de neuf heures. Tel qu’observé par Schirmann et al. (2009), les résultats

obtenus par les deux observateurs étaient hautement corrélés en ce qui concerne la

rumination. Dans la deuxième partie de l’expérience, les observateurs ont mesuré la

rumination et le temps d’alimentation de quinze vaches de différents stades de lactation

pendant des périodes variant de une à sept heures réparties sur quatre jours

d’observation. Les valeurs observées ont ensuite été comparées à celles obtenues grâce

à l’accéléromètre fixé à l’oreille de la vache. Les résultats obtenus pour la proportion de

temps à la rumination, l’alimentation, le repos et l’activité sont respectivement de 42,6,

15,9, 31,6 et 9,9 % pour le système et de 42,1, 13,0, 30,0 et 14,9 % pour les

observateurs. Les résultats indiquent que la proportion de temps de rumination ne

diffère pas entre le système et les observateurs. Le coefficient de corrélation obtenu

(r=0,93) est comparable à ce qui a été obtenu plus tôt par Schirmann et al., (2009) avec

les colliers de rumination. Par contre, Schirmann et al. (2009) ont présenté leurs

résultats en blocs de deux heures. Lorsque les résultats de Bikker et al. (2014) sont

ramenés sur cette période, le coefficient de corrélation observé augmente de r = 0,93 à

r = 0,97. Les résultats obtenus pour la rumination indiquent donc que le système

d’accéléromètre peut être utilisé pour mesurer la rumination tant en milieu de recherche

qu’en milieu commercial.

Considérant la baisse de rumination associée à l’approche du vêlage chez la vache

laitière, les deux technologies mentionnées plus haut sont prometteuses pour détecter le

vêlage chez la vache laitière. De plus, celles-ci ont été conçues afin d’être facilement

applicables en milieu commercial. Par contre, à ce jour, aucune référence scientifique ne

donne la performance de détection des vêlages de ces technologies.

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1.9.3.2 Technologies permettant de mesurer la quantité de matière sèche ingérée

Plusieurs technologies permettent de mesurer la quantité de matière sèche ingérée par

les animaux. Dans les expériences de Huzzey et al. (2007) et de Schirmann et al. (2013),

un système d’alimentation automatique Insentec BV (Insentec, Marknesse, the

Netherlands) a été utilisé dans ce but. Bien qu’il soit précis, celui-ci a été conçu pour la

recherche et est difficilement applicable en milieu commercial. À ce jour, aucune

référence scientifique ne mentionne la performance pour prédire le vêlage de cette

technologie.

1.9.3.3 Technologies permettant de mesurer le temps d’alimentation

Le système d’accéléromètre validé par Bikker et al. (2014) (SensOor®; Agis

Automatisering BV, Harmelen, the Netherlands) permet aussi de mesurer le temps

d’alimentation. Par contre, la corrélation observée entre les valeurs obtenues grâce à

l’accéléromètre et celles obtenues par les observateurs est plus faible (r = 0,88) que ce

qui a été observé pour la rumination. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par

Beauchemin et al. (1989) qui avait aussi observé une plus faible corrélation pour le

temps d’alimentation comparativement à ce qu’il avait observé pour la rumination avec

un collier de rumination. Ces résultats indiquent donc que le système d’accéléromètre

est suffisamment fiable afin d’être utilisé pour mesurer le temps d’alimentation des

vaches comme outil de gestion, mais que d’autres études sont nécessaires pour élucider

les causes des différences entre les valeurs obtenues par les observateurs et celles

obtenues par le système étudié (Bikker et al., 2014). De plus, aucun article scientifique

ne mentionne la performance de cette technologie pour prédire le vêlage chez la vache

laitière.

1.9.4 Les technologies permettant de mesurer les changements internes liés au

vêlage

La thermographie infrarouge est une technologie non-invasive permettant de mesurer la

chaleur émise par une surface et d’afficher la distribution de la température de la surface

sur une image, et ce, sans nécessiter de contact cette surface à l’étude (Hoffmann et al.,

2013). La thermographie infrarouge peut être utilisée chez les humains afin de détecter

des inflammations locales, la fièvre et certaines infections (Chiang et al., 2008).

Plusieurs recherches impliquant cette technologie ont également été réalisées en

productions animales. Des études récentes ont démontré que les caméras infrarouges

sont un outil prometteur pour étudier le stress et le bien-être des animaux (Stewart et al.,

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65

2005). C’est aussi une méthode qui pourrait éventuellement aider à la détection précoce

des mammites lorsque la température environnementale est mesurée parallèlement

(Berry et al., 2003). De plus, une étude menée par Schaefer et al. (2004) sur les veaux a

démontré que les mesures obtenues grâce à la thermographie infrarouge peuvent être

utilisées pour développer un index de prédiction des infections.

Dans une étude récente, Hoffmann et al. (2013) ont mesuré les températures de

différentes régions du corps de vingt-deux vaches et de neuf veaux obtenues grâce à

caméra vidéo infrarouge. Alors que les études mentionnées plus haut ont utilisé une

caméra infrarouge prenant une seule image par seconde, Hoffmann et al. (2013) ont

utilisé une caméra vidéo infrarouge pouvant prendre neuf images par seconde, ce qui

permet d’obtenir de meilleurs résultats. Ensuite, les résultats obtenus par la

thermographie infrarouge ont été comparés à ceux obtenus grâce à des sondes vaginales

prenant des mesures en continu et à des thermomètres rectaux prenant des mesures à des

moments définis. Les températures vaginales et rectales sont représentatives de la

température corporelle des animaux (Burfeind et al., 2011). Les chercheurs ont d’abord

étudié quatre régions du corps: la région de l’œil, l’arrière de l’oreille, l’épaule et la

vulve. Les données obtenues grâce à la caméra vidéo infrarouge pour chaque région du

corps ont ensuite été comparées entre elles et avec les données recueillies avec les

sondes vaginales et les thermomètres rectaux. Les résultats ont démontré que toutes les

températures mesurées à des endroits différents par la thermographie infrarouge étaient

significativement différentes les unes des autres à l’exception de la température de l’œil

et de la vulve. De plus, les résultats indiquent que la région de l’œil ainsi que la région

de la vulve sont les plus représentatives de la température corporelle mesurée grâce aux

sondes vaginales et aux thermomètres rectaux. Par contre, la région de la vulve est peu

pratique puisqu’elle est vulnérable aux déjections animales et est souvent cachée par la

queue de l’animal.

Les chercheurs ont ensuite fait leur expérience à nouveau en appliquant une correction

pour uniformiser la distance entre la caméra et l’animal. En effet, la distance entre la

peau de l’animal et la caméra peut influencer les mesures thermiques (Johnson et al.,

2011). Une fois la correction effectuée, les résultats obtenus furent plus constants. De

plus, la température de la surface de la tête et du corps des vaches mesurée par la

thermographie infrarouge a augmenté alors qu’une augmentation de la température

rectale (38,7 ºC) fut observée. Par contre, l’ampleur des variations entre les

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températures mesurées par thermographie infrarouge et par le thermomètre rectal n’est

pas constante, et ce, surtout lorsque la température rectale s’approche de la limite

supérieure, c’est-à-dire lorsqu’elle est plus grande que 38,7 ºC. Hoffman et al. (2013)

suggère que ces différences pourraient provenir d’un mécanisme physiologique

survenant lors d’une augmentation de la température corporelle. Il y aurait une

réduction de la température de la surface du corps dans le but de réduire la température

corporelle.

Les résultats de l’étude confirment que la thermographie infrarouge permet de mesurer

en continu la température des animaux, et ce, sans nécessiter de contact. Cette

technologie est prometteuse en sciences animales et d’autres recherches sont requises

pour peaufiner son utilisation. En effet plusieurs facteurs limitent l’utilisation de la

thermographie infrarouge pour mesurer la température corporelle des animaux. Tel que

mentionné par Hoffman (2013) ces facteurs incluent la distance entre la caméra et la

surface à l’étude, l’angle de mesure, la lumière, le vent, la poussière, l’humidité et les

corps étrangers présents sur la robe des animaux. Ils peuvent tous influencer les valeurs

obtenues grâce à la caméra thermographie infrarouge. L’effet des conditions

météorologiques, des rythmes circadien et ultradien, du temps d’alimentation, des

traites, de la rumination sont aussi des facteurs qui doivent être pris en considération

(Johnson et al., 2011).

La validation de cette technologie pour la détection des vêlages permettrait au

producteur d’effectuer une surveillance rapide, efficace, non-invasive et sans contact

avec les vaches dont le vêlage est imminent.

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67

1.10 Conclusion et objectifs de recherche

En conclusion, les difficultés au vêlage sont un problème commun en production

laitière. Les dystocies sont classées en différents types selon leur cause principale. Elles

entraînent une gamme de répercussions négatives tant chez la vache que chez le veau

qui se répercutent ultimement sur l’économie de la ferme. Ainsi, la prévention des

dystocies devrait être une priorité de gestion en production laitière. Les éléments

approfondis dans cette revue de littérature ont démontré que la détection du vêlage

permet de minimiser l’impact des dystocies sur les vaches, sur les veaux et sur

l’industrie laitière en permettant d’assister la vache au moment opportun et en cas de

besoin. De plus celle-ci permet de maintenir l’intégrité des nouveau-nés en minimisant

les blessures pouvant survenir après le vêlage.

Afin de détecter l’approche du vêlage, plusieurs indicateurs (externes,

comportementaux et internes) peuvent être mesurés ou observés. Un bon indicateur du

vêlage démontre un changement quantifiable associé au vêlage et constant entre les

individus. Considérant cela, l’indicateur externe le plus prometteur est la mesure de

l’augmentation du relâchement des ligaments sacro-sciatiques associée à l’approche du

vêlage. Plusieurs indicateurs liés au comportement tels que l’augmentation du nombre

d’épisodes de coucher et du nombre de levées de la queue ainsi que la diminution du

temps passé couché, du temps de rumination, de la matière sèche ingérée et du temps

d’alimentation sont également prometteurs. Finalement, les indicateurs internes,

notamment la diminution de la concentration de progestérone sanguine et de la

température corporelle associées au vêlage sont aussi prometteurs pour prédire le

vêlage.

Les indicateurs associés au vêlage peuvent être mesurés à l’aide de divers méthodes

plus au moins performantes pour prédire le vêlage chez la vache laitière. La

performance d’un outil ou d’une technologie pour prédire le vêlage est évaluée, entre

autres, en calculant sa sensibilité, sa spécificité, ses valeurs prédictives et l’aire sous la

courbe. À la lueur des résultats, le relâchement des ligaments sacro-sciatiques ≥ 5 mm

mesuré entre deux jours consécutifs par palpations manuelles, le dosage de

concentration de progestérone sanguine ≤ 1,2 ng/ml par dosage radio-immunologique,

ainsi qu’une diminution de température vaginale ≥ 0,3 °C mesurée par une sonde

vaginale sur une période de 24 heures sont les outils et les technologies les plus

performants pour prédire le vêlage dans les 12 ou 24 prochaines heures chez la vache

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laitière. Par contre, l’application de ces moyens est limitée en milieu commercial soit

par le temps qu’elles requièrent, leur coût ou par le besoin de manipuler l’animal.

D’autres technologies permettant la mesure d’indicateurs prometteurs reliés au vêlage

sont présentement disponibles pour les producteurs ou sont en voie de développement.

Cependant, certaines d’entre elles n’ont pas encore fait l’objet d’études concernant la

prédiction du vêlage. Ainsi, leur performance pour prédire cet évènement est

présentement inconnue. Parmi celles-ci figurent les accéléromètres qui peuvent, entre

autres, mesurer le nombre d’épisodes de coucher ainsi que le temps passé couché des

vaches et les capteurs de rumination qui permettent, entre autres, de mesurer le temps de

rumination des vaches en milieu commercial.

Ainsi, l’objectif du travail de recherche présenté dans le deuxième chapitre de ce

mémoire est d’évaluer et de comparer la performance pour prédire le début du vêlage de

trois technologies : les sondes vaginales, les capteurs de rumination et les

accéléromètres. Parallèlement, la performance pour prédire le début vêlage de la

combinaison de plusieurs technologies permettant de prendre en considération plusieurs

indicateurs du vêlage sera aussi traitée afin de déterminer si la combinaison des

technologies permet d’augmenter les performances pour prédire le vêlage.

Page 89: Mémoire Véronique Ouellet - Université Laval · La détection du vêlage chez la vache laitière. Mémoire Véronique Ouellet Maîtrise en sciences animales Maître ès sciences

69

1.11 Liste des ouvrages cités

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CHAPITRE 2

Evaluation of technologies to predict the onset of

calving in Holstein dairy cows

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Résumé

Une technologie permettant de prédire précisément le début du vêlage permettrait de

minimiser l’impact des dystocies chez la vache laitière en assurant l’intervention

humaine en cas de besoin et au moment opportun dans les situations de vêlages

difficiles. L’objectif de ce projet était d’évaluer et de comparer la performance pour

prédire le vêlage de sondes vaginales permettant de mesurer la température vaginale, de

capteurs de rumination permettant de mesurer le temps de rumination et

d’accéléromètres permettant de mesurer le nombre d’épisodes de coucher et le temps

passé couché des vaches laitières. La performance de la combinaison de ces

technologies permettant la considération simultanée de plusieurs indicateurs a aussi été

évaluée. Pour ce faire, 42 vaches Holstein multipares vêlant en stabulation entravée ont

été munies 7 ± 2 jours avant la date prévue du vêlage d’une sonde vaginale insérée dans

la cavité vaginale mesurant la température à chaque minute, d’un capteur de rumination

apposé à l’oreille de la vache permettant la mesure du temps de rumination à chaque

heure et d’un accéléromètre attaché au membre arrière droite des vache permettant de

mesurer la posture des vaches à chaque minute. Les 120 dernières heures avant le

vêlage ont été corrigées pour le moment réel du vêlage et résumées en valeurs

quotidiennes et en vingt périodes de 6-h (pour un total de 120 h). Les températures

vaginales des vaches étaient en moyenne 0,3 °C plus faibles (P < 0,05) alors que le

temps de rumination et le temps passé couché étaient respectivement de 41 min et 52

min plus faibles (P < 0,05) la journée du vêlage comparativement aux quatre jours avant

la journée du vêlage. Les vaches ont aussi effectué en moyenne deux épisodes de

coucher de plus (P < 0,05) la journée du vêlage comparativement aux quatre jours

précédant. Les performances de prédiction du vêlage des technologies individuelles et

différentes combinaisons des technologies ont été évaluées en mesurant la sensibilité, la

spécificité, les valeurs prédictives ainsi que l’aire sous la courbe receiver operating

characteristics. Parmi les trois technologies étudiées, la sonde vaginale permettant de

mesurer une diminution de température vaginale à l’approche du vêlage a obtenu les

meilleures performances pour prédire le vêlage dans les 24, 12 et 6 prochaines heures.

Cette technologie performe mieux pour une prédiction du vêlage dans les prochaines 24

heures (sensibilité : 74 %, spécificité : 74 %, valeurs prédictives positives et négatives :

51 et 89 %, aire sous la courbe : 0,80) comparativement aux résultats obtenus pour une

prédiction dans les 6 prochaines heures (sensibilité : 68 %, spécificité : 67 %, valeurs

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prédictives positives et négatives : 13 et 97 %, aire sous la courbe : 0,68). Peu importe

la technologie utilisée, les valeurs prédictives positives calculées sont faibles, ce qui

indique que les technologies, lorsqu’utilisées individuellement, ne sont pas en mesure

de prédire précisément le début du vêlage. La combinaison des technologies a, pour sa

part, permis d’augmenter la performance de la prédiction des vêlages dans les

prochaines 24, 12 et 6 h comparativement à ce qui a été mesuré lorsque les technologies

étaient considérées individuellement. La meilleure performance pour les combinaisons a

été obtenue par l’utilisation des trois technologies pour une prédiction dans les 24 h

(sensitivité: 77 %, spécificité: 77 %, valeurs prédictives positives et négatives : 56 et

90 %, aire sous la courbe : 0.82). En conclusion, malgré l’amélioration apportée par la

combinaison, une technologie permettant la mesure simultanée des indicateurs du

vêlage testés dans cette étude ne serait pas en mesure de prédire précisément le début du

vêlage. En contrepartie, une telle technologie permettrait de prédire l’absence du vêlage.

La prédiction de l’absence du vêlage peut fournir de l’information valide aux

producteurs pour la gestion des vêlages et potentiellement pour augmenter leur qualité

de vie des gestionnaires des fermes.

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Abstract

Dystocias are common in dairy cows and are known to have production, reproduction,

welfare, labour, and economic implications. A technology that would be able to

accurately predict the onset of parturition might help minimize the impacts of dystocia

by allowing producer intervention in a timely matter. The test performance to predict

the onset of calving of technologies allowing the recording of well-documented

indicators of the imminence of calving in dairy cows is lacking. Therefore, the objective

of this project was to assess the performance to predict the onset of calving within the

next 24, 12 or 6 h using a decrease in vaginal temperature, rumination time, and in lying

time or an increase in the number of lying bouts measured by three automated

technologies. The combination of the technologies allowing simultaneous consideration

of the calving indicators was also tested. Forty two multiparous Holstein cows housed in

tie-stall were fitted 7 ± 2 d before their expected calving date with a temperature logger

inserted in the vaginal cavity recording vaginal temperature at 1-min intervals, an ear-

attached rumination sensor recording rumination time every hour based on ear

movement and an accelerometer fitted to the right hind leg recording cow position at 1-

min intervals. Vaginal temperature were on average 0.3 °C lower whereas rumination

and lying time were respectively 41 and 52 min lower on the calving day compared to

the four days precalving. Cows had two more lying bouts on the calving day. Among all

of the tested indicators, a decrease in vaginal temperature achieved the best performance

to predict calving within the next 24 h, 12 h, and 6 h. Among those periods, the best

performance was achieved when a decrease ≥ 0.1 °C was measured for a prediction

within the next 24 h with a sensitivity, specificity, positive and negative predictive

values, and area under the curve (AUC) respectively of 74, 74, 51 and 89%, and 0.80

whereas performances of vaginal temperature to predict calving were diminished for a

prediction within the next 6 h (sensitivity: 68%, specificity: 67%, positive and negative

predictive values: 13 and 97%, AUC: 0.68). Combining the technologies enhanced the

performance to predict calving within the next 24, 12 and 6 h with best results obtained

by the combination of the three devices for a prediction within the next 24 h (sensitivity:

77%, specificity: 77%, positive and negative predictive values: 56 and 90%,

AUC:0.82). These results suggest that a device that would be able to measure

simultaneously the four calving indicators would not be able to predict the onset of

calving time accurately but might provide insightful information to the producers for

calving monitoring by predicting precisely the absence of calving.

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83

2.1 Introduction

Calving is a critical time for both the dam and the calf (Schuenemann et al., 2012).

Difficult births situations, also called dystocias, are common in dairy cows (Miedema et

al., 2011b). Studies have shown that dystocia rate can range from 28.6 to 51.2% in

primiparous cows and from 10.7 to 29.4 % in multiparous cows (Meyer et al., 2001;

Lombard et al., 2007). Dystocias are known to have production, reproduction, welfare,

labour, and economic implications (Mee, 2008). They are associated with increase

chance of stillbirths, calf mortality before 30 days of age, and morbidity (Lombard et

al., 2007). They also increase the likelihood of trauma on the dam (Schuenemann et al.,

2011), retained placenta (Oltenacu et al., 1988), uterine disorders (Sheldon et al., 2009),

and decreased milk yield (Dematawewa and Berger, 1997; Rajala and Gröhn, 1998).

Furthermore, dystocia were negatively associated with fertility and survival of the dam

(Tenhagen et al., 2007). Prevention of dystocia in dairy cows should, therefore, be a

high priority in farm management (Büchel and Sundrum, 2014).

Predicting the onset of parturition can help preserving the integrity of the newborn calf,

and the dam during difficult birth situations by allowing human intervention in a timely

matter (Shah et al., 2006; Burfeind et al., 2011). Moreover, predicting the calving time

allows careful management around the time of parturition, thus minimizing unnecessary

pain and distress especially in situations requiring humane intervention (Miedema et al.,

2011b). External signs such as pelvic ligament relaxation, udder distension, teat filling,

vaginal discharge, and vulva edema and behavior changes are often used to predict the

onset of calving in dairy cows either visually or by video observations (Streyl, 2011).

Such assessments require experience, are time-consuming and exhibit a large variation

in dairy cows. Furthermore, while the number of farms is decreasing, the number of

cows per farm is increasing. Hence, less time is accorded to the individual cow

supervision around parturition time (Raussi, 2003). Therefore, an automated technology

that would be able to accurately predict the onset of calving would be a time-efficient

way to help minimize the impacts of dystocia on dairy cows.

Changes in cow behavior and physiology observed the day of calving have been

reported several times in research literature. Schirmann et al. (2013) reported that cows

spent on average 63 ± 30 min less time ruminating the day of calving. Miedema et al.

(2011a), and Jensen (2012) observed an increase of lying bouts (LB) the day of calving

compared to a control period during gestation whereas a decrease in daily duration of

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lying time (LT) of an hour was observed. Evidence also exist that dairy cows exhibit a

decrease in body temperature before the onset of parturition (Burfeind et al., 2011;

Streyl et al., 2011). It has been demonstrated that a decrease in vaginal temperature

(VT) of ≥ 0.3°C over 24 h measured by a temperature logger can predict calving within

24 h with a sensitivity ranging from 62 to 71% and with a specificity ranging from 81 to

87% (Burfeind et al., 2011). Rumination time (RT), VT, LB, and LT show measurable

changes that are consistent between individuals. Therefore, RT, VT, LB, and LT are

considered as calving indicators that can be used to predict the onset of parturition.

Various technologies allowing automated recording of RT, number of LB and LT are

currently available for producers. Nevertheless, to our knowledge, those technologies

have not been used in a calving trial. Information on the test performance to predict

calving of changes in RT, the number of LB and LT measured by technologies is

lacking. Therefore, the aim of this research was to measure the test performance to

predict the onset of calving within the next 24 h, 12 h and 6 h of four calving indicators

(decrease of: VT, RT, and LT; increase of LB) measured by three automated

technologies. The second aim of this project was to measure the test performance to

predict calving of different combinations of the technologies allowing simultaneous

consideration of the tested calving indicators.

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85

2.2 Material and methods

The study was conducted on a commercial dairy farm (Saint-Anselme, QC, Canada)

which has a milking herd of 108 Holstein cows producing on average 10 390 kg/cow/yr.

All experimental procedures were approved by the Animal Care Committee from

Université Laval, Quebec, Canada.

2.2.1 Animals, Housing and Feeding

A total of 42 multiparous Holstein cows (average ± SD; parity: 1.9 ± 1.2; gestation

length: 281.4 ± 3.2 d; calving interval: 408 ± 52 d) housed in free-stalls were used from

November 2013 to June 2014. Approximatively 21 d before their expected calving date

the cows were moved to one of the twelve tie-stalls reserved for calving (mean

dimension of 2.38 m long x 1.31 m wide; chain length 0.60-0.63 m) were they later

calved. All twelve tie-stalls were fitted with a bed mattress (DCC waterbeds HQ,

Reedsburg, WI, USA) covered with a thin layer of saw dust. Cows were fed once daily

(at approximatively 8:00 am) with a TMR consisting in 54 % corn silage, 21 % alfalfa

hay and 26 % concentrate and minerals on a dry matter basis. Feed was pushed up four

times per day. Water was freely available from water bowls (1 per 2 neighboring cows).

2.2.2 Experimental measurements

Cows were fitted with 3 technologies allowing the measure of 4 calving indicators: VT,

RT, LB, and LT.

Vaginal temperature was recorded continuously every minute using a microprocessor-

controlled temperature data logger (Minilog II-t, Vemco Ltd., Halifax, Canada) as

validated by Vickers et al. (2010). The temperature data loggers were attached to a

modified controlled internal drug release device without progesterone (CIDR, InterAg,

Hamilton, New Zealand) and inserted into the vaginal cavity 6 ± 2 d before the

predicted calving date as previously described by Burfeind et al. (2011). During the

process of calving, the temperature logger was expelled out of the vaginal cavity and

collected by the farm staff resulting in a sudden decrease in measured temperature as

previously described by Burfeind et al. (2011). The time of complete expulsion of the

logger was set as the calving time for every cow. The temperature data was downloaded

after calving.

Rumination time was measured continuously every hour using a 3-dimensional

accelerometer (SensOor; Agis Automatisering BV, Harmelen, the Netherlands)

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designed to be attached to the ear identification tag of the cows as previously validated

by Bikker et al. (2014). Rumination data was sent through a wireless connection, via

routers and coordinators, to a computer and was available through a web-based

application. The cows were equipped with the ear-attached sensor 7 ± 1 d before their

predicted calving date. Measurements were taken starting at 6 d before the predicted

calving date until the calving time. The rumination data were downloaded from the

CowManager SensoOr system (Agis Automatisering BV, Harmelen, the Netherlands)

every day until the calving time.

The position of the cow (lying or standing) was recorded continuously every minute

using an Onset Pendant G data logger (Onset Computer Corporation, Bourne, MA) as

validated for measuring the lying behaviour of dairy cows by O’Driscoll et al. (2008).

Cows were fitted with the device 6 ± 2 d prior to the expected calving date. The data

loggers were wrapped in VetWrap cohesive bandage (3M Products, St. Paul, MN) in

order to provide cushioning, and placed on the right hind leg of the cow. The data

collected by the loggers were downloaded after the calving time using Onset

HOBOware Software (Onset Computer Corporation, Bourne, MA) and exported to

Microsoft Excel. Lying time and number of LB were computed using Excel macros

with LB defined as a period of lying separated by periods of walking or standing

(Miedema et al., 2011a).

The ambient temperature (AT, °C) and the relative humidity (RH, %) of the barn were

measured continuously every minute throughout the research project using a HOBO

U23 Pro v2 Temperature/Relative Humidity Data Logger (Onset Computer

Corporation, Bourne, MA) secured on the barn’s ceiling about 1 m above the cows. The

temperature-humidity index (THI) was calculated using the equation reported by

Kendall et al. (2008): THI = (1.8 x AT + 32) - [(0.55-0.0055 x RH) x (1.8 x AT – 26)].

2.2.3 Statistical analysis

Data was analyzed with SAS 9.3 (SAS Institute, 2011). During the study, VT, LB, and

LT were measured every minute by their respective technologies. For further analysis

VT, LB and LT data were averaged (VT) or calculated (LB and LT) per hour for every

cow independently for the last 120 h before parturition and adjusted for calving time.

Vaginal temperatures below 38.0°C were considered as artefacts due to movement of

the temperature logger and were therefore excluded from the data set as previously

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described by Burfeind et al. (2011). Rumination time was already calculated per hour by

the CowManager SensoOr system and expressed as a percentage of behaviour per hour

for every cow. The percentage was then transformed in order to have the RT in min per

hour. Every indicator was then summarized per day to obtain one value per cow per day

and in 6-h periods to obtain four values per cow per day. The number of LB was square-

root transformed to meet the assumption of variance homogeneity. Pearson correlations

between THI and VT, RT, LB, and LT were calculated using PROC CORR of SAS.

The difference in RT, LB and LT between the day of calving and the 4 d before

parturition were determined using proc GLIMMIX of SAS with the cow as random

effect. For VT, proc MIXED was used with a model assuming heterogeneity of variance

to account for the normal modification in the amplitude of temperature measured for the

base line in comparison to the day of calving. To explore the approximate time of

change of all indicators, differences between 6-h periods were also calculated using

proc GLIMMIX of SAS with cows as random effect and moment of the day (morning,

afternoon, evening, and night) set as a covariate. Morning was defined as the period

from 6:00 am to 12: 00 pm, afternoon from 12:00 pm to 6:00 pm, evening from 6:00 pm

to 12:00 am and night from 12:00 am to 6:00 am.

The difference between VT, RT, LB, and LT of a particular 6-h period and VT, RT, LB,

and LT at the equivalent period 24 h previously was calculated to eliminate the effect of

circadian pattern from 120 h before calving until calving time. Receiving operating

characteristic (ROC) analyses were conducted in SAS to determine the optimal cut-off

points maximizing both sensitivity and specificity of each indicator to distinguish

between calving and the absence of calving within the next 24, 12 and 6 h. The

continuous variable was the difference in VT, RT, LB, or LT whereas the classification

variable was the occurrence of calving within 24, 12, or 6 h. The test performance for

predicting the onset of calving for each cut-off point and the 95% confidence interval

were then calculated using PROC LOGISTIC of SAS. Sensitivity was defined as the

proportion of positive events (occurrence of calving within 24, 12 or 6 h) correctly

predicted by the test whereas specificity was defined as the proportion of negative

events (absence of calving within 24, 12 or 6 h) correctly diagnosed by the test. The

positive predictive value was defined as the proportion of cows that showed the

expected indicator change and calved within the expected time interval. The negative

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predictive value was defined as the proportion of events that did not show the expected

indicator and did not calved within the next 24, 12 or 6 h.

After individual evaluation of each calving indicator, it was possible to perform a test

performance for their combination because they were not correlated. This analysis was

done using a multivariate logistic regression in SAS. Observations for a specific time

preceding calving with missing data from one of the indicators were excluded from this

analysis.

2.3 Results and Discussion

During the study, average ± SD daily ambient temperature was 13.64 ± 2.65°C while

THI was 56.70 ± 3.86. Low correlations between VT and THI (r=0.06; P < 0.01),

between RT and THI (r=0.06; P < 0.01), and between LT and THI (r=0.10; P < 0.01)

were obtained whereas the number of LB was not correlated with THI (P > 0.05).

Considering the very low or the lack of correlation observed between THI and all the

indicators, this measure was not used for further analysis. As well, no correlation was

observed between the four indicators (P > 0.05).

Ten cows were excluded from the analysis due to technical problems with one of the

three technologies (e.g. 8 cows lost their temperature logger before calving, and 2 cows

did not have RT data due to technical problems with the rumination sensor). Therefore,

32 multiparous cows were included in the final analysis with data collected from the

three technologies. In the experiment, 39 691 of the 230 400 measures (17 %) of VT

were below 38°C and excluded from further analysis. A total of 66 hours were excluded

from the RT analysis (0.02 %) due to the system loss of signal. Calvings were

distributed irregularly throughout the day with 5 calvings in the morning, 8 in the

afternoon, 9 in the evening and 10 in the night. Only 2 cows calved on their predicted

date whereas 14 cows calved before (average ± SD; days before the predicted calving

date: 3.0 ± 1.5) and 16 cows calved their predicted calving date (average ± SD; days

after the predicted calving date: 3.1 ± 1.7).

3.1.1 Differences between days

The four indicators (VT, RT, LB, and LT) showed changes associated to the imminence

of parturition in the last 24 h before parturition compared to the four days precalving

(Table 2.1). Mean VT was lower (P < 0.05) the day of calving compared to 1, 2, 3, 4 d

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before calving. Vaginal temperature recorded on the four days before the day of calving

did not significantly differ. An average decrease of 0.3 ± 0.2 °C (P < 0.05) was

observed the day of calving compared with 4 d before parturition. This agrees with the

findings of Burfeind et al. (2011) and Streyl et al. (2011) who also measured a decrease

of 0.3 °C in vaginal temperature the day of calving compared to the preceding days. The

similarity between the findings confirms that the amplitude of VT variations before

calving is relatively constant in Holstein cows.

Similarly, RT was lower (P < 0.05) on the calving day compared to the 4 d precalving

(Table 2.1). No significant difference was observed between the four days before

parturition. Cows spent on average 40.82 ± 93.99 min/24 h (P < 0.05) less time

ruminating on the calving day compared with the 4 days before calving, which is

comparable but lower than the decrease of 63 ± 30 min/24 h observed by Schirmann et

al. (2013). The discrepancy in the results could partly be related to the different devices

used to measure the RT. Schirmann et al. (2013) used a rumination collar based on

acoustic measure whereas a rumination sensor based on ear movements was used in this

study. Moreover, the cows in the study of Schirmann et al. (2013) were checked

multiple times for relaxation of tail ligament, vulval discharge, and milk letdown. They

were moved to a calving pen when calving was considered imminent which was on

average less than 4 h before the expulsion of the calf. Moving the cows at that time

could have contributed to the decrease in RT observed in their study thus the higher

decrease observed. In our study, fewer changes in the environment were performed

since cows were moved to a tie-stall reserved for calving 21 d before their expected

calving where they later calved. Therefore, cows were less disturbed which could

explain the lower decrease measured in our study.

The daily number of LB was also influenced by calving time which is in accordance

with the findings of previous studies (Huzzey et al., 2005; Miedema et al., 2011a;

Jensen, 2012). On a daily basis, our results indicate that the number of LB tended to

increase from day -3 before parturition (Table 2.1). A maximum of the number of LB

per day was reached on the calving day. There was on average 2 ± 4.89 more LB (P <

0.05) the day of calving compared to the 4 d precalving which is lower than those

measured in other studies. Miedema et al. (2011a) observed on average 7.8 more lying

bouts during the last 24 hour before parturition compared to a 24 h period during the

gestation. Moreover, Jensen (2012) measured on average 7 more LB in the last 24 h

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before parturition compared to the 4 d precalving. The cause of variations in the

increase of the number of LB observed on the calving day between the studies might be

partly related to the difference between the definitions of the calving time. Miedema et

al. (2011a) and Jensen (2012) defined calving time as to when the calf was fully

expelled from the cow which is in accordance to the end of stage II of parturition

whereas our calving time was set as the full expulsion of the temperature logger which

is most likely in accordance to the end of stage I of parturition. Stage II of parturition

can last up to four hours in dairy cows (Wehrend et al., 2006). Hence, calving time

potentially contributed to the variability in the results between studies. Furthermore, the

differences observed between the studies can be partly explained by the different

housing systems. Miedema et al. (2011a) group-housed their cows in a large straw

bedded barn, and Jensen (2012) kept their cows in an individual calving pen also

bedded with deep straw whereas the cows in our study were kept in a tie-stall reserved

for calving with a thin layer of sawdust. Cows in tie-stall are more restraint in their

movement which could explain the smaller increase in LB observed the day of calving

compared to the days before.

Daily LT was on average lower (P < 0.05) on the day of calving in comparison to d -4

before calving (Table 2.1). Variation for this parameter was progressive and reached a

nadir on the day of calving. The amplitude of variation in daily LT

(51.42 ± 155.04 min) between the day of calving compared to the 4 d prior to parturition

is similar to previous studies. Miedema et al. (2011a) and Jensen (2012) also measured

a decrease in LT of about an hour on calving day compared to a control period.

2.3.2 Difference between 6-h periods

During the last 120 h before the onset of calving, VT were lower (P < 0.05) during the 3

last 6-h periods before calving (18 to 0 h before calving) compared to the periods from

120 to 24 h before calving and tended to be lower than VT measured during 24-18 h

before calving (Figure 2.1; A). Burfeind et al. (2011) also observed in 3 experiments

that VT reached a minimum respectively 18, 13 and 15 h before the onset of calving.

The moment of the day (morning, afternoon, evening, and night) had an effect (P <

0.001) on VT during the last 120 h before calving (Figure 2.2; A). As previously

described by Burfeind et al. (2011), in this experiment VT exhibited a diurnal rhythm

throughout the experiment with a minimum of 38.59 ± 0.24 °C reached in the night

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(12:00 am to 6:00 am) and a maximum of 38.76 ± 0.28 °C reached during the evening

(18:00 p. m. to 12:00 am).

During the last 120 h before the onset of calving, RT reached a minimum in the last 6-h

before parturition (Figure 2.1; B). In the last 24 h before calving, the RT tended to

decline in the last 6-h period before calving compared to the 12 to 6 h before calving

and were lower (P < 0.05) than the periods 24-12 h before the onset of parturition.

Cows spent on average 162.84 ± 42.55 min/6 h ruminating during the periods from 120

to 6 h before calving and 131.56 ± 46.24 min/6 h in the last 6 h before calving. This

result is comparable to the results of previous studies. Büchel and Sundrum (2014)

measured the RT of 55 multiparous Holstein cows in the last 72 h before calving with

RT expressed in 6-h periods. A reduced RT was observed in the last 6 h period before

parturition. Pahl et al. (2014) measured the RT of 17 cows from 48 h before calving

until 24 h postpartum with RT expressed in 2-h periods. A reduced RT was measured in

the last 4-h before parturition. The moment of the day (morning, afternoon, evening,

night) had a significant effect (P < 0.01) on rumination time in the last 120 h before

calving with cows ruminating less during morning and afternoon (lowest value of

153.68 ± 45.12 min/6 h obtained during the afternoon) and more in evening and at night

(highest value of 153.68 ± 45.12 min/6h obtained during the night) (Figure 2.2; B).

During the last 120 h before parturition, the number of LB reached a maximum in the

last 6 h before parturition (Figure 2.1; C). During the last 24 h before calving, the

number of LB was higher (P < 0.05) during the period 6-0 h before calving than the

period 24-18 h and tended to be higher than the periods 18-6 h before the onset of

parturition. The increased number of LB (3.87 ± 0.5) in the last 6-h period before

parturition is in temporal accordance to the RT decline observed in this experiment. The

increased number of LB observed in the last 6 h before the onset of parturition is well

documented in the literature (Miedema et al., 2011a; Jensen, 2012) and reflects the

increased degree of restlessness and the growing discomfort of the cow in relation to the

imminence of calving. The moment of the day (morning, afternoon, evening, night) had

no effect (P > 0.05) on the number of LB in the last 120 h before parturition (Figure 2.2;

C).

When all the experimental periods were compared, no difference (P > 0.05) in LT

across periods was observed (Figure 2.1; D). However, LT was numerically lower

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(164.21 ± 74.44 min) in the interval of 12 to 6 h before parturition. This is in accordance

with Miedema et al. (2011a) and Jensen (2012) who did not observed any difference in

LT duration between the four 6-h periods before calving (Miedema et al., 2011a) and

between the last twelve 2-h periods before calving (Jensen, 2012). The moment of the

day (morning, afternoon, evening, night) had an effect (P < 0.001) on the LT in the last

120 h before parturition with most cows resting more during the night

(223.59 ± 78.77 min) (12:00 am to 6:00 am) and less during the afternoon

(163.53 ± 62.23 min) (12:00 pm to 6:00 pm), the morning and evening periods having

intermediary results (Figure 2.2; D).

2.3.3 Test performance of calving indicators

The test performance of decreases in VT, RT, and LT and increase of LB measured over

24 h as predictors of calving within the next, 24, 12, or 6 h were evaluated. Changes

observed in VT, RT, LB, and LT in relation to the imminence of the onset of parturition

in dairy cows are well documented in the literature (Huzzey et al., 2005; Burfeind et al.,

2011; Miedema et al., 2011a; Jensen, 2012; Schirmann et al., 2013; Sundrum and

Büchel, 2014; Pahl et al., 2014). However, to our knowledge, only data on the

performance to predict calving within the next 24 h of a decrease of VT measured over

24 h by a temperature logger is currently available.

Sensitivity (Se), specificity (Sp), positive and negative predictive values (+PV and –PV)

are necessary to evaluate the validity of a predictive test (Burfeind et al., 2011). Among

all indicators, a decrease of VT measured by the temperature logger showed the most

promising results to predict calving within the next 24, 12 and 6 h (Table 2.2). A

decrease in VT ≥ 0.1 °C during a period of 6 h compared to the equivalent period 24 h

earlier obtained the highest Se, Sp, +PV, and –PV to predict calving within the next

24 h. Variations in VT also obtained the highest area under the curve (AUC). The AUC

is a useful tool to assess the diagnostic accuracy of a test and to compare the

performance of more than one test for the same outcome (Bewick et al., 2004). The

AUC indicates the ability of the test to discriminate cows that will calve and cows that

will not calve within the next 24, 12 or 6 h. Therefore, a test that would be able to

categorize the two populations perfectly would have a AUC of 1 whereas a predictor

that is not able to categorize the two populations at all would have an AUC less than 0.5

(Bewick et al., 2004; Burfeind et al., 2011). There are several scales for AUC

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93

interpretation, but in general, a test with an AUC ≤ 0.75 is not clinically useful (Fan et

al., 2006).

In this experiment, VT results are comparable to the findings of Burfeind et al. (2011)

who measured the test performance of a decrease in VT in comparison to 24 h earlier in

three experiments to a predict calving events within 24 h. In their experiments, the tests

obtained a Se ranging from 55-76 %, a Sp ranging from 71-92 %, a +PV ranging from

42-70%, a -PV ranging from 86-92 % and an AUC ranging from 0.77-0.84 with best

results achieved when a decrease ≥ 0.3 °C was measured. Our data showed optimal test

performance to predict calving within the next 24 h when a decrease ≥ 0.1 °C was

measured over 24 h. The overall difference in optimal difference is likely to be related

to the calculation of the cut-off point. In our study, a cut-off point maximizing both

sensitivity and specificity was calculated by receiver operating characteristics analysis

(ROC) with SAS whereas Burfeind et al. (2011) measured the test performance of

several decreases without aiming to optimize Se and the Sp of the test.

Interestingly, the test performances of a decrease of VT and of LT were lower for

predicting calving within the next 12, and 6 h compared to a prediction within the next

24 h (Table 2.2). The opposite trend was observed for the test performance of RT, and

LB with better performances measured for a prediction of calving within the next 6 h

compared to a prediction within the next 24 h. The number of LB and RT showed

important changes during the last 6-h period before the onset of calving, whereas LT

reached a minimum 12-6 h before calving and VT were lower during the 18-12 h before

calving. Therefore, it appears that the test performance for different prediction time is

associated with the period during which the changes in the indicators are most

important. Moreover, a decrease in RT, and LT and an increase in LB showed lower

performances to predict calving with lower Se, Sp, PV+, PV-, and AUC compared to

VT. Those parameters exhibited larger variation between the cows making it harder to

calculate common optimal cut-off point for all the cows.

Each indicator showed low +PV especially for a prediction of calving within the next

6 h with results ranging from 6-13 % (Table 2.2). Sensitivity and specificity are

characteristics of a test that are not affected by the prevalence of positive events

(occurrence of calving). However, the predictive values are affected by the Se, the Sp

and by the prevalence of positive events (Bewick et al., 2004). Therefore, when the

Page 114: Mémoire Véronique Ouellet - Université Laval · La détection du vêlage chez la vache laitière. Mémoire Véronique Ouellet Maîtrise en sciences animales Maître ès sciences

94

prevalence of positive events is low, the +PV will automatically be low irrespective of

the Se and the Sp whereas –PV will be high (Bewick et al., 2004). In our study, since all

the indicators were summarized in 6-h periods, 4 positive events were defined as the

occurrence of calving within the next 24 h, 2 positive events were defined as the

occurrence of calving within the next 12 h and 1 positive event were defined as the

occurrence of calving within the next 6 h per cow which explains that lower PV+ and

higher -PV were measured for a prediction of calving within the next 6 h compared to

the prediction of calving within the next 12 and 24 h. Moreover, a test with higher Se

and Sp will automatically have higher predictive values. Therefore, the predictive

values are a useful tool to evaluate the predictive test but cannot be used, in our study,

to compare the different indicators. Nonetheless, PV+ measured for all parameters are

low whereas PV- are high especially for a prediction within the next 6 h. This result

indicates that the parameters are better at identifying the absence of calving than they

are at identifying the occurrence of calving. According to Streyl et al. (2011), the most

important information for farm management, with special attention organizing farm

duties and calving monitoring, is the ability to predict the absence of calving within a

particular interval of time. This could indicate that the measure of the parameters

provide valuable information for calving monitoring even if they could not precisely

predict the onset of parturition.

2.3.4 Test performance of different combinations of calving predictors

Test performance of all the possible combinations of calving indicators were conducted

(Table 2.3). Because false positive events were high in the predictions of individual

parameters, the combinations chosen were inclusive (i.e. a prediction of calving was

made when all the indicators in its composition were conclusive). Combining the

technologies allowing simultaneous consideration of the calving indictors enhanced the

performance to predict calving within the next 24, 12 or 6 h compared to when the same

indicators were used independently (Table 2.3). This result indicates that combining the

indicators of calving can merge the strength of each indicator used in the different

combinations. Therefore, the major improvements for the combinations including VT or

LT is for a prediction within the next 6 h when they are combined with RT or LB

whereas the major improvements including LB or RT is for a prediction within the next

6 h when they are combined with VT. The LT had low impact on the test performance

of the combinations of indicators. The low impact of LT in combinations can be related

Page 115: Mémoire Véronique Ouellet - Université Laval · La détection du vêlage chez la vache laitière. Mémoire Véronique Ouellet Maîtrise en sciences animales Maître ès sciences

95

to the lack of specific evolution related to the imminence of calving observed in this

study. A combination with VT generally improves the results of all the other parameters

taken individually.

Among all the possible options, the combination of VT, RT, LB and LT obtained the

best test performance to predict calving within the next 24 and 12 h whereas the

combination of VT, RT and LB obtained the best results for a prediction of calving

within the next 6 h (Table 2.3). This result reinforces the idea that the test performance

for different prediction time is associated with the period during which the changes are

most important. The best results for a combination that does not include VT, which

requires vaginal installation, is obtained by combining RT, and LB for a prediction in

the next 6 h. Such a combination could be interesting since the technologies used to

measure RT and LB required minimum manipulation of the cows, and are less invasive

than VT. Despite the improvement of the performance brought by the combinations of

parameters, +PV remain low (11-56 %) whereas –PV are high (74-97 %) for all the

combinations. A technology that would be able to measure a combination of the 4

indicators would therefore be a useful tool to predict the absence of calving, but not the

onset of calving.

Although on a management point of view the prediction of the absence of calving can

be useful, further work is necessary to determine if this prediction can help to prevent

the repercussions of dystocia on the calf and the dam. Finally, the temperature logger

and the accelerometers used in this study were not practical for commercial use since

both of them only allowed retrospective downloading of the data. Furthermore, body

temperature logger requiring inserting a device into cow vaginal cavity may not be a

first choice for producers, as a potential source of infection or irritation. Those

technologies were chosen as they have been validated in previous studies. However,

other devices exist to record cow body temperature and lying activities allowing data

acquirements in actual time and requiring less invasive manipulation.

Page 116: Mémoire Véronique Ouellet - Université Laval · La détection du vêlage chez la vache laitière. Mémoire Véronique Ouellet Maîtrise en sciences animales Maître ès sciences

96

2.4 Conclusions

A technology that could predict accurately the onset of parturition could help to

minimize the impact of dystocia by allowing human intervention in a timely manner.

Vaginal temperature, rumination time, the number of lying bout, and the lying time

showed clear changes associated with the onset of parturition. The technologies used in

this study were able to capture those changes. Combining these indicators improved the

performance to predict calving within the next 24, 12, and 6 h. Nonetheless, the

measured improvement was not enough to predict calving precisely. However, the

automated devices used in this study were useful to predict the absence of calving

which can provide insightful information to help calving monitoring.

2.5 Acknowledgments

This study was funded through les Fonds de recherche Nature et technologies du

Québec (FQRNT) (Québec, Qc, Canada). The first author received a scholarship from

the Canadian Dairy Commission in collaboration with Novalait inc (Québec, Qc,

Canada). Appreciation is extended to the farm staff and owner of the commercial dairy

farm where this experiment took place for their help and hospitality during the project.

The authors also want to extend their appreciation to Linda Saucier for her contribution

on this project.

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97

2.6 References

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100

Table 2.1. Mean Vaginal temperature (VT), daily rumination time (RT), daily number

of lying bouts (LB), and daily lying time (LT) on the 4 days before and the day of

parturition of dairy cows (n = 32 multiparous cows).

Days relative to calving SEM P

-4 -3 -2 -1 0

VT (°C) 38.73a 38.77a 38.77a 38.74a 38.45b 0.03 < 0.001

RT (min/24h) 664.53a 657.44a 655.31a 652.97a 616.95b 22.60 < 0.001

LB1

(bouts/24h)

8.85c 9.79bc 10.38abc 11.32ab 11.81a 1.05 < 0.001

LT

(min/24h)

802.44a 734.23ba 760.93ba 774.40ba 712.94b 41.42 < 0.001

a-c Mean within a row with different superscripts significantly differ (P<0.05). 1Values were square root transformed to meet variance homogeneity assumption. Back-transformed

values are shown in table.

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101

Figure 2.1. Mean vaginal temperature (A;

SEM=0.08), mean rumination time (B;

SEM=13.20), mean number of lying bouts (C;

SEM=0.32), mean lying time (D; SEM=14.05) in

the last 120 h before parturition in multiparous

dairy cows (n=32).

38.4

38.5

38.6

38.7

38.8

38.9

05101520

Mea

n v

agin

al t

em

per

ature

(°C

)

38.4

38.5

38.6

38.7

38.8

38.9

morning afternoon evening night

Mea

n v

agin

al t

em

per

ature

(°C

)

100.0

120.0

140.0

160.0

180.0

200.0

-120 -96 -72 -48 -24 0

Ru

min

atio

n t

ime

(min

/6h)

100.0

120.0

140.0

160.0

180.0

200.0

morning afternoon evening night

Ru

min

atio

n t

ime

(min

/6h)

0.0

1.0

2.0

3.0

4.0

-120 -96 -72 -48 -24 0

Lyin

g b

outs

(b

outs

/6h)

0.0

1.0

2.0

3.0

4.0

morning afternoon evening night

Lyin

g b

outs

(b

outs

/6h)

100.0

150.0

200.0

250.0

-120 -96 -72 -48 -24 0

100.0

150.0

200.0

250.0

morning afternoon evening night

Lyin

g t

ime

min

/6h)

Lyin

g t

ime

min

/6h)

Time before calving (h)

Figure 2.2. Mean vaginal temperature (A;

SEM=0.02), mean rumination time (B;

SEM=3.68), mean number of lying bouts (C;

SEM=0.14), mean lying time (D;

SEM=6.59) during morning, afternoon,

evening, and night in the last 120 h before

parturition in multiparous dairy cows (n=32).

A A

B B

C C

D D

b b

a a

b b

a a

a a a

a

b

c

b

a

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102

Table 2.2. Test performance (95% confidence interval in parentheses) of optimal cut-off

point of decreases in vaginal temperature (VT), rumination time (RT), lying time (LT)

and increase in lying bouts (LB) measured over 6 h period and compared to the same

period 24h earlier as a predictor of parturition within 24 h, 12 h, and 6 h.

1Test performance: Se = sensitivity, Sp = specificity, +PV = positive predictive value, -PV = negative

predictive value, AUC = area under the curve. 2Cut-off point: defined as the optimal difference between one indicator at a particular time and 24 h

before that maximizes both sensitivity and specificity.

Prediction

time

Test performance1

Calving indicators

VT RT LB LT

24 h Cut-off point2 0.1°C/6h 3.6 min/6h 0 bout/6h 8 min/6h

Se (%) 74(65-82) 51(42-60) 67(59-75) 56(47-65)

Sp (%) 74(69-79) 51(46-57) 27(22-32) 57(51-62)

+PV (%) 51(43-59) 27(21-33) 25(20-30) 32(26-39)

-PV (%) 89(85-92) 75(69-80) 69(61-77) 78(72-83)

AUC 0.80 0.54 0.52 0.58

12 h Cut-off point2 0.2°C/6h 5.4 min/6h 1 bout/6h 11 min/6h

Se (%) 69(56-80) 52(39-65) 39(27-53) 57(44-70)

Sp (%) 69(64-74) 55(49-59) 63(58-67) 57(52-62)

+PV (%) 26 (20-34) 15(11-21) 14(9-20) 17(12-23)

-PV (%) 93(90-96) 88(83-92) 87(82-91) 90(85-93)

AUC 0.74 0.60 0.53 0.56

6 h Cut-off point2 0.2°C/6h 12.0 min/6h 1 bout/6h 3 min/6h

Se (%) 68(43-83) 63(44-79) 53(34-69) 48(30-67)

Sp (%) 67(62-71) 63(58-67) 63(59-68) 47(42-52)

+PV (%) 13 (8-19) 11 (7-17) 9(5-15) 6(4-10)

-PV (%) 97 (94-98) 95(93-98) 95(91-97) 93(88-96)

AUC 0.68 0.67 0.60 0.52

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103

Table 2.3. Test performance (95% CI) of different combination of calving indicators as a predictor of parturition within 24 h, 12 h, 6 h.

1Calving indicators: VT=vaginal temperature, RT=Rumination time, LB=lying bouts, LT=lying time. 2Test performance: Se=sensitivity, Sp=specificity, +PV=positive predictive value, -PV=negative predictive value, AUC=area under the curve.

Calving indicators1 combinations

Prediction

Time

Test

performance2

VT, RT,

LB, LT

VT, RT,

LB

VT, RT,

LT

VT, LB,

LT

RT, LB,

LT

VT, LT

VT, RT

VT, LB RT, LB RT, LT LB, LT

24 h Se (%) 77

(68-85)

75

(66-83)

77

(68-85)

76

(67-83)

57

(47-66)

76

(67-83)

75

(66-82)

74

(65-82)

75

(64-84)

54

(45-64)

58

(49-67)

Sp (%) 77

(72-82)

76

(71-81)

77

(72-82)

76

(71-81)

57

(51-62)

76

(71-80)

75

(70-80)

74

(69-79)

30

(24-37)

54

(49-60)

58

(53-64)

+PV (%) 56

(48-64)

54

(46-62)

56

(48-64)

54

(46-62)

33

(27-40)

54

(46-61)

52

(44-60)

51

(43-59)

29

(24-37)

31

(25-38)

34

(27-41)

-PV (%) 90

(85-93)

89

(85-93)

90

(86-93)

89

(85-93)

78

(72-83)

89

(85-93)

89

(84-92)

89

(84-92)

74

(63-83)

76

(70-81)

79

(73-84)

AUC 0.82 0.81 0.82 0.81 0.61 0.81 0.81 0.80 0.57 0.58 0.60

12 h Se (%) 70

(57-81)

70

(57-81)

70

(57-81)

67

(54-79)

57

(43-69)

69

(56-80)

70

(57-81)

67

(54-79)

55

(42-68)

55

(42-68)

52

(39-65)

Sp (%) 72

(67-77)

71

(66-76)

70

(65-75)

67

(62-72)

57

(51-62)

69

(69-74)

70

(65-75)

67

(63-72)

57

(52-69)

55

(50-60)

54

(49-59)

+PV (%) 30

(22-38)

29

(22-37)

29

(21-37)

25

(21-37)

18

(13-24)

26

(20-34)

28

(21-36)

25

(18-32)

17

(12-23)

17

(12-23)

15

(11-21)

-PV (%) 93

(90-96)

93

(90-96)

93

(90-96)

93

(89-95)

89

(84-93)

93

(90-96)

93

(90-96)

93

(89-96)

89

(84-92)

88

(83-92)

88

(83-92)

AUC 0.77 0.77 0.76 0.75 0.62 0.73 0.76 0.75 0.62 0.61 0.56

6 h Se (%) 68

(49-83)

71

(52-86)

65

(45-81)

68

(40-83)

71

(52-86) 61

(42-78)

68

(49-83)

68

(49-83)

71

(52-86)

61

(42-78)

58

(39-75)

Sp (%) 68

(63-72)

71

(66-76)

65

(60-70)

68

(63-72)

71

(66-75) 61

(56-66)

67

(62-71)

70

(65-74)

71

(66-75)

63

(58-68)

61

(56-65)

+PV (%) 15

(9-21)

17

(11-24)

13

(8-19)

14

(9-20)

16

(10-23)

11

(7-16)

14

(9-20)

14

(9-21)

16

(10-23)

12

(7-18)

10

(6-15)

-PV (%) 96

(93-98)

97

(94-99)

96

(93-98)

97

(94-98)

97

(94-99)

95

(92-98)

96

(93-98)

97

(94-98)

97

(94-99)

95

(92-98)

95

(92-97)

AUC 0.78 0.78 0.75 0.71 0.73 0.68 0.75 0.70 0.73 0.69 0.61

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Conclusion

Les dystocies sont un problème commun en production laitière. Pour répondre à cette

problématique, et ainsi assurer une assistance appropriée aux vaches, plusieurs

chercheurs ont déterminé que la détection du vêlage permettrait de réduire l’impact des

dystocies sur la vache, le veau et sur l’entreprise laitière. Plusieurs méthodes permettent

de détecter le vêlage. Un frein majeur d’une telle détection est que plusieurs de ces

méthodes ne sont pas adaptées pour une utilisation en milieu commercial. En effet,

certaines d’entre elles requièrent beaucoup de temps aux producteurs, la manipulation

des animaux, sont invasives, sont dispendieuses ou combinent plusieurs de ces facteurs.

De plus, certaines méthodes automatisées prometteuses pour détecter le vêlage n’ont

pas encore fait l’objet d’études portant sur la prédiction du vêlage. Ainsi, leur

performance pour prédire cet évènement n’est pas disponible. C’est dans ce contexte de

recherche que les travaux présentés dans ce mémoire ont été planifiés et élaborés.

Les travaux réalisés ont permis d’évaluer et de comparer la performance pour prédire le

vêlage dans les prochaines 24, 12 et 6 heures de trois technologies, c’est-à-dire d’une

sonde vaginale permettant de mesurer la température, d’un capteur de rumination

permettant de mesurer le temps de rumination et d’un accéléromètre permettant de

mesurer la posture des animaux dont le temps passé couché et le nombre d’épisodes de

coucher. De plus, la performance des différentes combinaisons de ces technologies

permettant de considérer simultanément plusieurs indicateurs du vêlage a aussi été

évaluée. Les résultats de cette étude démontrent que, parmi les technologies

individuelles, la sonde vaginale, qui est une technologie relativement invasive mesurant

la diminution de température associée à l’approche du vêlage obtient les meilleures

performances pour prédire le vêlage dans les prochaines 24, 12 et 6 heures. En outre, les

résultats démontrent que la combinaison des technologies entraîne une amélioration des

performances pour prédire le vêlage dans les prochaines 24, 12 et 6 heures

comparativement à ce qui avait été mesuré avec les technologies individuelles. Parmi

toutes les combinaisons, celle incluant les trois technologies a obtenu les meilleurs

résultats pour prédire le dans les prochaines 24, 12 et 6 heures. Malgré l’amélioration

apportée par la combinaison des technologies, celles-ci ne permettent pas de prédire

précisément le début du vêlage. En contrepartie, les technologies, surtout lorsque

combinées, étaient performantes pour prédire l’absence de vêlage. Tel que mentionné

par Streyl et al. (2011) l’absence du vêlage est une information valide permettant

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d’appuyer les producteurs dans la gestion des vêlages. Des validations supplémentaires

sont nécessaires afin de vérifier si ces technologies permettent de réduire l’impact des

dystocies sur la vache, le veau et sur l’entreprise laitière.

Les résultats prometteurs obtenus avec la sonde vaginale ou avec les combinaisons de

technologies incluant cette sonde indiquent qu’une technologie permettant de mesurer

les indicateurs du vêlage testés serait intéressante pour appuyer les décisions des

producteurs concernant la gestion des vêlages. Elle serait d’autant plus avantageuse si

elle ne nécessitait pas de manipulation des animaux et si elle était non-invasive (Mainau

et Manteca, 2011) contrairement à la sonde vaginale utilisée dans le cadre de ce projet.

À ce sujet, une caméra infrarouge permettant de mesurer la température des animaux en

continu, et ce, sans nécessiter de contact tel que validé par Hoffman et al. (2013) a été

utilisée dans le cadre de cette étude. Les résultats obtenus grâce à cette technologie sont

présentement en traitement au sein de notre équipe. En plus de mesurer la température

des vaches, cette caméra pourrait potentiellement être également adaptée pour mesurer

d’autres indicateurs du vêlage tels que le temps de rumination et des paramètres de

posture incluant le temps passé couché et le nombre d’épisodes de coucher, et ce,

toujours avec l’avantage de ne pas nécessiter de contact avec les animaux.

Plusieurs technologies prometteuses pour prédire le vêlage sont présentement

disponibles ou sont en voie de développement. Bien que trois d’entre elles aient été

évaluées et comparées dans le cadre de l’étude présentée, d’autres technologies telles

que le système Smart Vel® permettant de mesurer le nombre de levées de la queue

mériteraient des validations supplémentaires. Les études portant sur la détection du

vêlage ont le potentiel de diminuer les impacts négatifs associés aux dystocies, de

réduire la mortalité et les blessures périnatales et d’apporter de nouveaux outils pour

appuyer les producteurs dans la gestion des vêlages.

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Liste des ouvrages cités

Hoffmann, G., M. Schidt, C. Ammon, S. R.-Meierhofer, O. Burfeind, W. Heuwieser et

W. Berg. 2013. Monitoring the body temperature of cows and calves using

video recordings from an infrared thermography camera. Vet. Res. Commun.

37:91-99.

Mainau, E. et X. Manteca. 2011. Pain and discomfort caused by parturition in cows and

sows. Appl. Anim. Behav. 135:245-251.

Streyl, D., C. Sauter-Louis, A. Braunert, D. Lange, F. Weber, H. Zerbe. 2011.

Establishment of a standard operating procedure fort predicting the time of

calving in cattle. J. Vet. Sci. 12: 177-185.