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i
Mobilisation de ressources internes pour le financement de la recherche agricole en Centrafrique : Cas de l’ICRA
UNIVERSITE DE BANGUI REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Unité-Dignité-Travail ******
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG) ******** DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES ******** BP. 2473 BANGUI TEL : (236) 77024024
Mémoire de Master 2 Professionnel en Economie appliquée
Option : Gestion de la Politique Economique et des Projets de Développement
Année académique 2011-2012
Présenté et Soutenu par :
PEPA Kiljon Ulrich Juvénal
Sous la Direction Scientifique de : Dr. David KADEKOY-TIGAGUE
Chargé de Recherche Institut Centrafricain de la
Recherche Agronomique (ICRA)
ii
SOMMAIRE
Introduction générale 1
Première partie : fondements théoriques et ressources externes pour le financement de la recherche agricole en République Centrafricaine
5
Chapitre 1 : Cadre conceptuel, fondements théoriques et démarche méthodologique
6
I. Cadre conceptuel 6
II. Fondements théoriques 10
III. Démarche méthodologique 26
Chapitre 2 : Ressources externes et financement de la recherche agricole en République Centrafricaine
32
I. Caractéristiques générales du financement de la recherche agricole
38
II. Financement de la recherche agricole en RCA sur les ressources externes 35
III. Faiblesses du financement extérieur à la recherche agricole 52
Deuxième partie : mobilisation des ressources internes pour le financement de la recherche agricole en République Centrafricaine
56
Chapitre 3 : Mécanisme de mobilisation des ressources internes en République Centrafricaine
57
I. Ressources internes 58
II. Contraintes à la mobilisation des ressources intérieures 61
III. Stratégies de mobilisation des ressources intérieures 62
IV. Gestion et structures institutionnelles de la recherche agricole au sein de l’ICRA 64
Chapitre 4 : Financement intérieur et recherche agricole en République Centrafricaine
68
I. Mécanisme du financement intérieur de la recherche agricole 68
II. Contraintes au financement de la recherche agricole en RCA 70
III. Stratégies du financement de la recherche agricole 73
Conclusion générale 80
iv
DEDICACE
A notre père Emmanuel PEPA
A notre mère Mme Régina Patricia PEPA née MAYKOUA - SAMMY pour les sacrifices
consentis à notre éducation.
v
REMERCIEMENTS
Nous voudrions ici nous acquitter d’un important devoir, celui d’adresser nos sincères
remerciements d’abord au Seigneur qui nous a accordé la santé, l’intelligence et les moyens
financiers et matériels pour la réalisation de ce travail.
Nous remercions également les personnalités ci-dessous désignées pour leur contribution à la
réalisation de ce mémoire :
- Au Dr. David KADEKOY-TIGAGUE, Enseignant à la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion, Chercheur et Coordonnateur Scientifique et Technique de
l’Institut Centrafricain pour la Recherche Agronomique qui, par ses qualités
professionnelles et son bon sens, a bien voulu accepter d’assurer la direction de ce
travail en dépit de ses multiples tâches et de surcroît a accepté d’être membre de ce
jury. Nous lui devons toute notre gratitude.
- Au Dr. Emmanuel MBETID - BESSANE, Maître de Conférences, Doyen de la
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), Responsable de notre
formation en Master 2 qui a mis tout en œuvre pour nous permettre d’arriver au terme
de nos études aujourd’hui.
- Aux honorables membres du jury pour l’honneur que vous faites pour juger ce travail.
- Au corps professoral de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG)
qui nous a fait bénéficier de solides enseignements durant nos années de formation
universitaire ainsi qu’au Directeur Général de l’ICRA Dr Salomon
NAMKOSSERENA et tout son staffe qui ont bien voulu nous accepté en stage au sein
de l’ICRA.
- A notre grand-mère Mme Julienne PEPA née YOMBO, notre grand père Pierre
SAMMY-MACKFOY pour son soutien, notre grand-mère MAYKOUA Jeannette, nos
oncles et tantes paternels et maternels pour leur conseil qui nous ont servi de guide.
vi
- A nos frères et sœurs PEPA Nelly Manuella Mical, Riphat Emerson Marius, Jémina
Elsie Christ-t’aime, Rabbi Pierre El Shaddai et Anoushka Bénicia Claribelle pour leur
compassion et leur soutien moral tout au long de la rédaction de ce travail.
- Enfin, tous les chercheurs de l’ICRA, les amis et parents que nous n’avions pas cité,
trouvent ici l’expression de notre profonde reconnaissance.
vii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AfricaRice Centre du Riz pour l’Afrique
AGRA Alliance pour une Révolution Verte en Afrique
AUF Agence Universitaire de la Francophonie
ASTI Indicateurs Relatifs aux Sciences et aux Technologies Agricoles
BAD Banque Africaine de Développement
BSIC Banque Sahélienne Internationale en Centrafrique
CABRAP Centre Africain de Recherche sur Bananier et Plantain
CA-TTC Chiffre d’Affaire -Toutes Taxes Comprises et hors TVA
CBSS Systèmes de Semences à Base Communautaire
CCP Compte de Chèque Postaux
CEMAC Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale
CFC Fonds Commun pour les Produits de Base
CA-TTC Chiffre d’Affaire-Toutes Taxes Comprises et hors TVA
CIAL Centre Interprofessionnel d’Analyse Laitière
CIMA Conférence Interafricaine du Marché de l’Assurance
CIRDES Centre International de Recherche Développement sur l’Elevage en
zone Subhumide
CNE Caisse Nationale d’Epargne
CNP Comité National de Pilotage
CNRA Centre National de la Recherche Agronomique
COBAC Commission Bancaire d’Afrique Centrale
CORAF/WECARD Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le
Développement Agricole
CRO Centre de la Recherche Organique
CTA Centre Technique de coopération Agricole et rurale
DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’Agriculture
FARA Forum pour la Recherche Agricole en Afrique
FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine
FIRCA Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles
FSP Fonds de Solidarité Prioritaire
viii
ICRA Institut Centrafricain de la Recherche Agronomique
ICCO Organisation Internationale du cacao
IITA Institut International d’Agriculture Tropicale
INRA Institut National de la Recherche Agronomique
INRAB Institut National de la Recherche Agronomique du Benin
INRAN Institut National de la Recherche Agronomique du Niger
IRAD Institut de Recherche Agricole pour le Développement
IRD Institut de Recherche pour le Développement
ITRA Institut Togolais de Recherche Agronomique
ITRAD Institut Tchadien de Recherche Agricole pour le Développement
OCDE Organisation du Commerce pour le Développement Economique
OCSS Office Centrafricain de Sécurité Sociale
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
ORSTOM Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre-Mer
PARS Programme d’Appui à la Recherche Scientifique
PCASS Programme Challenge pour l’Afrique Subsaharienne
PME Petites et Moyennes Entreprises
PNASA Programme National Appliqué aux Services Agricoles
PNRA Programme National de Recherche Agricole
PPAAO/WAAPP Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest
PRASAC Pôle Régional de Recherche Appliquée au Développement des
Systèmes Agricoles d’Afrique Centrale
PROTARS Programme Thématique d’Appui à la Recherche Scientifique
PRONATTA Programme National de Transfert des Technologies Agricoles
PRV Programme de Recherche et Vulgarisation
PVD Pays en Voie de Développement
PVS Sélection Variétale Participative
RCA République Centrafricaine
R&D Recherche et Développement
SADAOC Sécurité Alimentaire Durable en Afrique de l’Ouest Centrale
SAP Site d’Apprentissage Pilote
SDRASA Stratégie de Développement Rural, de l’Agriculture et de la Sécurité
ix
Alimentaire
TEC Tarif Extérieur Commun
TVA Taxe sur Valeur Ajoutée
UAC Université d’Abomey-Calavi
UCAR Union Centrafricaine d’Assurance et de Réassurance
UCACEC Union Centrafricaine des Caisses d’Epargne et de Crédit
UE Union Européenne
UNESCO Organisation des nations unies pour la science et la culture
WECAMAN Réseau Maïs pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre
x
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 Sources de financement extérieur des programmes de recherche
de l’ICRA (en FCFA), 2009-2010
38
Tableau 2 Répartition des programmes par département scientifique 41
Tableau 3 Thèmes et domaines de recherche de l’ICRA 51
Tableau 4 Evolution du financement des programmes de recherche de
l’ICRA (en FCFA) par l’Etat
70
Tableau 5 RCA : Evolution de l’épargne nationale, 1997-2011. 71
xi
LISTE DES FIGURES
Figure 1 Sources de financement des principaux organismes de R&D
agricole : contributions relatives (moyennes) pour la période
2001-2008
16
Figure 2 Sources de financement de CNRA en Côte d’Ivoire, 2000-2008 20
Figure 3 Sources de financement de l’INRAN Au Niger, 1991-2008 21
Figure 4 Sources de financement de l’ITRA Au Togo, 1998-2008 23
Figure 5 Sources de financement de l’INTRB au Benin, 2001-2008 29
xii
RESUME
Le développement en Afrique est encore aujourd’hui trop tributaire de ressources sur
lesquelles les Etats n’ont que peu de contrôle : investissement direct étranger, exportations
liées aux cours internationaux, aide publique au développement, emprunts entraînant une dette
lourde et de longue durée, etc. La part de ces ressources externes a tendance à fragiliser ces
pays ; l’imposition par les créanciers de politiques d’« ajustement structurel » douloureuses et
impopulaires illustre bien ce problème. Outre la problématique de « dépendance » engendrée
par le poids de ces ressources externes, il apparaît que sans financements propres, des
politiques de long terme et des investissements durables sont difficilement envisageables.
Pour améliorer cette situation, deux voies sont possibles : la première consiste à améliorer les
revenus publics et la deuxième consiste à renforcer les économies nationales.
En effet dans les pays en voie de développement (PVD), la mobilisation des ressources
internes stimulant le financement des activités pose souvent problème. Pour palier à cette
difficulté. certains PVD tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Benin, le
Burkina Faso, le Mali et le Togo se sont engagés dans des actions destinées à élargir les
différentes composantes de leurs espaces budgétaires. La mise en œuvre de certaines mesures
a permis d’accroître les ressources en faveur des programmes de recherche agricole, secteur
primordial pour le développement économique de ces pays.
L’objectif général assigné à notre étude est d’identifier le mécanisme approprié pour financer
de manière durable la recherche agricole à travers l’amélioration des performances des
ressources internes.
Les résultats de notre étude montrent que les faiblesses du financement extérieur à la
recherche agricole dominent les forces. D’où nécessité de mobiliser les ressources internes
constituées du financement de l’Etat et du fonds propres de l’ICRA pour un financement
durable. En effet, le financement extérieur à la recherche agricole est aussi limité de telle sorte
que le financement intérieur. En outre, la décision des chefs d’Etat africains à Maputo les 10
et 11 juillet 2003 pour la subvention du secteur agricole qui doit essentiellement passer par la
recherche agricole de plus 10% du budget de l’Etat serait encore efficace pour le financement
intérieur.
Mots clés : Ressources internes, Stratégie de mobilisation, Financement, Recherche agricole,
ICRA, RCA
Abstract – Mobilization of internal resources for financing agricultural research in the Central African Republic: Case of the Central African Research Institute. The development in Africa depend even today on resources on which States have only not much
xiii
control: foreign direct investment, exports based on the international prices trend, the public aid in development, the loans leading to a heavy and long-term debt, etc. The part of these external resources tends to weaken these countries; the imposition by the creditors of the “structural adjustment” policies which is painful and unpopular illustrates properly this problem. Besides the problem of "dependence" engendered by the weight of these external resources, it seems that without appropriate funding, long-term policies and sustainable investments could not be setting up. To improve this situation, two ways are possible: the first one consists to improve the public incomes and the second consists to strength the national economies. Indeed in developing countries (PVD), it is the mobilization of the internal resources to stimulate the financing of the activities that often raises problem. To solve this problem, some PVD such as Senegal, Ivory Coast, Cameroon, Benin, Burkina Faso, Mali and Togo made a commitment in the actions intended to widen the various components of their budgetary spaces. The implementation of some measures allowed increasing the resources in favor of agricultural research programs, essential sector for the economic development of these countries. The general objective of our study is to identify the suitable mechanism to finance sustainably the agricultural research through the improvement of the performances of the internal resources. The results of our studies show that the weaknesses of the external financing to the agricultural research remain important. Hence, it required to mobilize the internal resources established by the State budget and the self resources of the ICRA for a sustainable financing. Indeed, the external financing to the agricultural research is also limited as the internal financing. Besides, the decision of the African Heads of State in Maputo on July 10th and 11th, 2003 for the subsidy of the agricultural sector which essentially has to pass by the agricultural research for more than 10 % of the Budget would be still effective for the internal financing. Keywords: Internal resources, strategy of mobilization, financing, agricultural research, Central African Agricultural Research, Central African Republic.
1
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte et problématique de l’étude
1.1. Contexte de l’étude
1.1.1. Contexte africain
Le développement en Afrique est encore aujourd’hui trop tributaire de ressources sur
lesquelles les Etats n’ont que peu de contrôle : investissement direct étranger, exportations
liées aux cours internationaux, aide publique au développement, emprunts entraînant une dette
lourde et de longue durée, etc. La part de ces ressources externes a tendance à fragiliser ces
pays. L’imposition par les créanciers de politiques d’« ajustement structurel » douloureuses et
impopulaires illustre bien ce problème. Outre la problématique de « dépendance » engendrée
par le poids de ces ressources externes, il apparaît que sans financements propres, les
politiques de long terme et les investissements durables sont difficilement envisageables.
Pour améliorer cette situation, deux voies sont possibles :
- la première consiste à améliorer les revenus publics car la fiscalité africaine manque
d’efficacité. Redéfinir les politiques fiscales, chercher l’assiette et les taux les plus
appropriés, permettra d’assurer des revenus à la fois plus justes, plus importants et
plus réguliers à l’Etat qui pourra alors mettre en place des politiques publiques plus
stables ;
- la deuxième consiste à renforcer les économies nationales, à travers : le
développement du tissu d’entreprises et leur accès à des financements, le
développement de l’épargne domestique.
L’Etat ne peut accroître son épargne que par des mesures qui augmentent l’excédent
budgétaire et les recettes des entreprises publiques. La mobilisation de l’épargne réalisée par
les firmes publiques va nous amener à étudier l’excédent budgétaire, défini comme le surplus
des revenus de l’Etat sur ces dépenses de consommation. Jusqu'à une période très récente, les
économistes et les responsables politiques ont considéré que le problème de l’épargne
publique portait avant tout sur l’augmentation des prélèvements fiscaux. Cette conception à
donner des résultats décevants, stimulant une analyse plus approfondie des raisons qui
expliquent le caractère extrêmement limité de l’apport de la fiscalité à l’accroissement de
l’épargne.
En effet, dans les pays en voie de développement (PVD), la mobilisation des ressources
internes stimulant le financement des activités pose souvent problème. Pour palier à cette
difficulté, certains PVD tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Benin, le
2
Burkina Faso, le Mali et le Togo se sont engagés dans des actions destinées à élargir les
différentes composantes de leurs espaces budgétaires. Ainsi, dans l’objectif de renforcer le
niveau de leurs recettes et de réduire les distorsions, ils ont mis en œuvre des réformes fiscales
et moderniser l’administration de l’impôt. La mise en œuvre de ces mesures a permis
d’accroître les ressources en faveur des programmes de recherche agricole, secteur primordial
pour le développement économique de ces pays.
1.1.2. Contexte national
La République Centrafricaine couvre une superficie de 623.000km2 et compte, en 2010,
4.479.444 d’habitants, soit 7,20 hab./km2 (BCR, 2010). Elle dispose des ressources naturelles
relativement abondantes et des conditions agro-écologiques généralement favorables à
l’agriculture et l’élevage. Le potentiel agricole est de 15 millions d’hectares de terre arable
dont seulement 800.000 ha sont cultivés chaque année, correspondant à 5,3% du total et
moins de 0,5 ha exploités en moyenne par actif agricole. Elle dispose d’un important réseau
hydrographique qui permet une bonne disponibilité en eau pour l’agriculture.
En général, ces conditions agro-écologiques favorables permettent le développement des
différentes cultures qui contribuent à l’économie nationale. En effet l’économie centrafricaine
repose encore largement sur le secteur agricole (agriculture, pêche, chasse, forêt) qui
représente 55% du Produit Intérieur Brut (PIB) et emploie environ 70% de la population
active de ce pays (DSRP II 2011-2015).
Par ailleurs, la recherche agricole est un facteur prépondérant dans le développement des
différentes cultures en Centrafrique car elle favorise une bonne qualité des produits et un
meilleur niveau de production.
En République Centrafricaine, le constat des contraintes à la mobilisation des ressources
extérieures fait suite à la suspension du financement accordé par la Banque Mondiale pour
appuyer les activités de l’Institut Centrafricain pour la Recherche Agricole (ICRA) dans le
cadre du Projet d’Appui aux Institutions Agricoles (PAIA). Cette suspension du financement
a favorisé un départ massif des cadres conceptuels de l’ICRA qui représentaient plus de 50%
de l’effectif total des chercheurs entre 1993 à 1999. Face aux difficultés de mobiliser des
ressources pour financer ces activités de recherche, il est bien évident de penser à la mise en
place d’un mécanisme de mobilisation des ressources internes pour assurer de manière
durable le financement des programmes de recherche à l’Institut Centrafricain de la
Recherche Agricole (ICRA).
3
1.2. Problématique de l’étude
La mobilisation de ressources internes des pays d’Afrique Centrale implique de nombreux
aspects des économies tant au niveau national que sous-régional. Elle puise dans les
économies disponibles, à la fois financières et non financières, privées et publiques, au moyen
de mesures structurelles, fiscales et monétaires afin d’accroître le potentiel de développement
de ces pays. Une meilleure mobilisation des disponibilités intérieures accroît ainsi la capacité
d’investissement d’un pays, alimentant une plus forte croissance économique, qui à son tour
permet d’accumuler plus d’épargne.
La mobilisation des ressources intérieures permet de financer avec efficacité une croissance et
un développement inscrits dans une longue durée. Cette source de financement du
développement est moins fluctuante et donc plus stable que le financement extérieur : elle
permet aux pays de maîtriser les politiques de développement et les résultats de ces politiques
; elle rend les gouvernements plus comptables de leurs actes en incitant les citoyens à
participer à la vie politique lorsqu’une part importante des recettes publiques provient de
l'imposition, et elle contribue à se protéger contre des baisses de recettes résultant des
réformes fiscales. Ces ressources peuvent être d’ordre privé ou public.
En République Centrafricaine, où le secteur agricole contribue à hauteur de 55% des richesses
du pays, le financement de ce secteur sur les ressources internes de l’Etat reste très faible. La
recherche agricole qui demeure un sous-secteur primordial pour le développement agricole
du pays, souffre également de cette faiblesse de financement interne, car les activités dans ce
sous-secteur étaient financées essentiellement sur les ressources externes. En effet, suite à
l’arrêt de ces financements extérieurs, la recherche agricole en République Centrafricaine fait
face à de nombreuses difficultés liées à l’absence de plans stratégiques de recherche, de
disponibilité de ressources financières, d’équipements de recherche de qualité et en nombre
suffisant, de chercheurs motivés, de dialogue avec les utilisateurs potentiels des résultats de la
recherche, de mécanismes appropriés de valorisation des résultats de la recherche, etc. La
vulnérabilité permanente du financement de la recherche agricole aux ressources externes va
pousser la Centrafrique a révélé l’urgence de mobiliser davantage de ressources internes pour
financer la recherche agricole. Elle a aussi mis en relief les problèmes associés à une trop
grande dépendance d’assistance de certaines institutions financières (Banque Mondiale, Fonds
4
International de Développement Agricole) alors pour se prémunir contre des contraintes aux
financements extérieurs, il s’avère nécessaire d’élargir son assiette fiscale.
Ainsi, la République Centrafricaine a des sérieux problèmes pour une mobilisation efficace
des ressources internes afin de financer la recherche agricole. Globalement on estime
qu’environ 2% seulement du budget de l’Etat est accordé à l’agriculture soit 1.496.000.000
FCFA (DSRP II, 2010-2015).
D’une manière générale, l’épargne dans un pays est déterminée par le revenu disponible,
l’accroissement du revenu disponible, le taux d’intérêt, le taux d’inflation, le degré de
monétisation de l’économie et les paramètres d’intensification financière dont les plus
importants sont le flux de crédit intérieur et le flux de crédit par rapport au revenu disponible.
Qu’en est-il de la RCA ?
Pour ce fait nous avons comme question de départ à notre recherche: Est-ce que la
mobilisation des ressources intérieures peut financer avec efficacité la recherche agricole en
République Centrafricaine?
2. Intérêt de l’étude
Pour financer les activités de recherche agricole en République Centrafricaine, la Banque
Mondiale se signale comme un partenaire technique et financier majeur. Elle a suspendu son
financement depuis 1999 d’ou nécessité de trouver des alternatives au financement extérieur à
travers la mobilisation des ressources internes. A cet effet, il est important de promouvoir ces
ressources internes pour un financement à long terme des activités de recherche agricole en
République Centrafricaine. C’est ainsi que nous avons choisi comme thème de recherche la
mobilisation de ressources internes pour le financement de la recherche agricole en
République Centrafricain en prenant le cas de l’Institut Centrafricain pour la Recherche
Agricole (ICRA).
3. Canevas
Nous allons structurer le travail en deux grandes parties composées de deux chapitres
chacune. La première partie présente les fondements théoriques et ressources externes pour le
financement de la recherche agricole en République Centrafricaine. Cette partie traitera en
Chapitre 1 le cadre conceptuel, les fondements théoriques et la démarche méthodologique et
5
en Chapitre 2, les ressources externes et financement de la recherche agricole en République
Centrafricaine pour déboucher sur la conclusion partielle.
La seconde partie est intitulée mobilisation des ressources internes pour le financement de la
recherche agricole en République Centrafricaine dont le chapitre 3 parle du mécanisme de
mobilisation des ressources internes en République Centrafricaine et le chapitre 4 s’intéresse
au financement intérieur et recherche agricole en République Centrafricaine. La dernière
partie de notre travail sont consacrées à la conclusion générale de l’étude.
6
PREMIERE PARTIE : FONDEMENTS THEORIQUES ET RESSOURC ES
EXTERNES POUR LE FINANCEMENT DE LA RECHERCHE AGRICO LE EN
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Introduction
La mobilisation de ressources constitue une caractéristique très importante pour la recherche
agricole car elle peut se considérer comme un moteur pour le développement agricole. Cette
première partie, qui parle des fondements théoriques et en suite des ressources externes pour
le financement de la recherche agricole en République Centrafricaine, permet de caractériser
ces ressources et d’identifier leurs limites. La méthodologie retenue repose sur l’analyse des
données secondaires à l’échelle globale et locale. Cette partie est organisée en deux chapitres.
Le premier chapitre présente le cadre conceptuel, les fondements théoriques et la démarche
méthodologique. Ce chapitre aborde les différents courants de théorie économiques ayant
guidé les débats scientifiques sur la problématique de notre recherche et précise la démarche
méthodologique appropriée. Le second chapitre s’intéresse aux ressources externes et
financement de la recherche agricole en République Centrafricaine. Une première section
aborde le financement de la recherche agricole en RCA sur les ressources externes, une
seconde porte sur le financement de la recherche agricole, et une troisième porte les faiblesses
du financement extérieur de la recherche agricole.
7
CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL, FONDEMENTS THEORIQUE S ET
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre à pour objectif de présenter les fondements théoriques de la mobilisation des
ressources internes pour le financement de la recherche agricole. Ainsi que les étapes
nécessaires pour étudier dans son ensemble, le processus de la mobilisation des ressources
pour le financement de la recherche agricole.
I. CADRE CONCEPTUEL
Pour mieux guider la compréhension de notre recherche, il nous apparaît opportun de préciser
certains concepts que nous avons retenus. Et comme le soulignent fort bien Loubet Del Bayle
et Jean-Louis (1978) : « la première démarche d’une recherche scientifique est de définir ce
dont il traite afin que l'on sache ce doit est question ». Et Durkheim (1980) d'ajouter que « ne
jamais prendre pour objet de recherche qu'un groupe de phénomènes préalablement définis
par certains caractères extérieurs qui leur sont communs et comprendre dans la même
recherche tous ceux qui répondent à cette définition». Ainsi, avons-nous choisi de définir les
concepts que sont : ressources internes et recherche agricole.
1.1. Notion de ressources internes
La notion de ressources internes est un concept polysémique. Il fait appel à plusieurs
approches qui tentent de lui donner un contenu. C‘est un concept qui, à travers Dominique
Puthod et Catherine Thévenard (1997), est défini comme des actifs tangibles ou intangibles
attachés à l'entreprise. Les ressources internes peuvent être classées en utilisant la typologie
de C. Hofer et D. Schendel (1978) qui en distinguent cinq catégories :
i. financières (le cash flow disponible...) ;
ii. humaines (le nombre de salariés, leur niveau de qualification..) ;
iii. physiques (sites de production, machines disponibles, stock...) ;
iv. organisationnelles (système d'information, de contrôle de la qualité, procédures...) ;
v. technologiques (savoir faire, brevets...).
Selon Gillis et al. (1997), les ressources internes sont considérées comme des ressources
financières d’une entité qui se constituent à partir de ses fonds propres (classiquement
constitués du capital et des réserves) et de son endettement net (différence entre la somme de
ses dettes financières ses disponibilités et ses placements financiers).
8
Le concept de ressources internes a été défini lors de la Conférence des Nations Unies, tenues
à N’Djamena (Tchad) en Février 2010, comme « Disponibilités financières et non financières,
privées et publiques, au moyen de mesures structurelles, fiscales et monétaires afin d’accroître
le potentiel de développement » (PNUD, 2010).
Les ressources internes non essentiellement financières susceptibles d’être mobilisées par les
pays de l’Afrique Centrale en faveur de leur processus de développement dépendent de leurs
dotations initiales. Elles concernent entre autres : la superficie, le climat, les ressources
naturelles, les voies de transport naturelles, etc. Et dans une moindre mesure elles dépendent
de la démographie (taille de la population, densité, répartition, etc.). Leur importance diffère
ainsi selon que le pays est riche en ressources humaines, naturelles, minières et agricoles, en
infrastructures de base, ou selon que les institutions disponibles ont atteint un niveau de
performance adéquat.
La mobilisation des ressources internes ou financières peuvent être d’ordre privé ou public.
L’épargne intérieure privée est l’une des sources potentiellement considérable de ressources
internes en Afrique Centrale. Une meilleure mobilisation des disponibilités intérieures accroît
ainsi la capacité d’investissement d’un pays, alimentant une plus forte croissance économique,
qui à son tour permet d’accumuler plus d’épargne.
Les ressources internes sont définies comme un moyen par lequel l’entreprise satisfait son
besoin de financement à l’intérieur de l’entreprise. Les capitaux propres sont composés de
fonds propres qui sont des apports venant de l’entrepreneur ou des associés. Ils sont constitués
principalement par :
i. le capital minimum défini par la forme juridique ou par les statuts et par les apports
supplémentaires (par exemple un apport personnel en numéraire ou par un apport
personnel en nature) ;
ii. des bénéfices de l’entreprise (de l’exercice et des reports des années précédentes) ;
iii. des réserves des années précédentes.
Quoiqu’il s’agisse d’un moyen de financement souvent préféré par les entrepreneurs, les
capitaux propres restent souvent limités pour les jeunes entreprises où les entrepreneurs ont
déjà mis à disposition leur capital personnel et qui ne réalisent pas encore de bénéfices et de
réserves (file:///F:/index.html consulté le 09 mars 2012).
Noubemedou G (2010) définit les ressources internes comme l'ensemble des moyens dont
dispose un individu, une institution, pour effectuer des transactions. Elles tiennent comptent
9
des titres (actions, obligation) et aussi de la liquidité. Selon Houngbedji C. (2009), dans le
domaine de l’agriculture, « les ressources financières sont la création d'un fonds national de
développement agricole et la recherche d'autres sources, notamment la Banque régionale de
solidarité (BRS), par l'affectation des ressources au secteur agricole à concurrence d'au moins
10% des ressources internes, par l'allégement des procédures de décaissement des fonds et par
une incitation des banques et des institutions de micro-finance ».
Dans le cadre de la présente étude, nous retiendrons que les ressources internes de l’ICRA
sont constituées du financement de l’Etat et du fonds propres de l’Institut Centrafricain de la
Recherche Agronomique. Le financement de l’Etat est considéré comme l’apport des revenus
publics alloués à travers le budget national. Les fonds propres sont des apports venant de la
participation des bénéficiaires, des activités génératrices de revenus, et par les apports
supplémentaires, par exemple l’appui des partenaires au développement de l’Institut
Centrafricain de la Recherche Agronomique (protocole d’accord; convention de la
collaboration; cahier de charge ; etc.).
1.2. Notion de recherche agricole
Ségou (2005) pense que la recherche agricole comprend la recherche fondamentale, la
recherche appliquée et la recherche-développement. La recherche fondamentale est assurée
par l'Etat et est axée prioritairement sur des thèmes stratégiques de développement agricole.
Elle est menée en laboratoires et en stations de recherche par des prestataires publics ou privés
mandatés à cet effet.
La Recherche appliquée est assurée par l'Etat en partenariat avec les organismes personnalisés
à vocation agricole et les exploitants agricoles. Elle est orientée essentiellement vers la
résolution des problèmes identifiés lors de la mise en œuvre des activités agricoles. La
recherche appliquée est menée en laboratoires, en stations de recherche et en milieu réel.
La recherche-développement est assurée par l'Etat et/ou les organismes personnalisés à
vocation agricole et les exploitants agricoles. Elle est menée essentiellement en milieu réel et
est destinée à résoudre les problèmes de développement immédiats des exploitations agricoles
(Ségou, 2005).
La recherche agricole est définie comme étant l’essence, le meilleur outil d’accumulation et
de transfert du savoir et du savoir-faire. C’est un ensemble d’activités intellectuelles et
10
expérimentales, d’efforts d’investigations systématiques soutenus par un certain nombre de
ressources technologiques appropriées et consenties par une communauté de chercheurs pour
le compte d’une entreprise ou d’un Etat. Elle est considérée comme le moteur le plus puissant
du développement socio-économique et culturel d’une nation. La recherche agricole se
manifeste donc comme un appareil multidimensionnel et complexe : elle est à la fois un
processus, un système et un produit (Traoré., 2005).
Roger D. Norton (1998) précise que, parler de la recherche agricole, c’est invoqué :
i. la recherche fondamentale, qui engendre de nouvelles connaissances scientifiques
permettant une meilleure compréhension des phénomènes, mais sans application
commerciale immédiate ;
ii. la recherche stratégique, qui apporte les connaissances et les techniques permettant de
résoudre des problèmes spécifiques avec possibilité d'une application plus large ;
iii. la recherche appliquée, qui développe de nouvelles technologies et des innovations
tangibles en adaptant les résultats des recherches fondamentales et stratégiques afin de
résoudre des problèmes concrets particuliers ;
iv. la recherche adaptative, qui sélectionne et évalue les innovations techniques pour en
estimer les performances dans un système agricole donné et ajuste les technologies à
des conditions environnementales spécifiques.
Selon Kadékoy-Tigagué (2012), la recherche agricole peut être considérée comme un
ensemble des démarches scientifiques et méthodologiques pour la mise au point,
l’introduction et le transfert des innovations techniques afin d’assurer le développement du
secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique. Nous allons retenir cette dernière définition car elle
prend en compte les réalités du secteur « Agricole » de la République Centrafricaine.
II. FONDEMENTS THEORIQUES
Le fondement théorique est un point de départ de tous travaux de recherche. La recherche est
dite fondamentale ou théorique si elle est le plus souvent orientée vers l’accroissement des
connaissances scientifiques sans se soucier de l’application effective de nouvelles acquisitions
du savoir.
11
2.1. Revue de la littérature
Cette initiation à la recherche documentaire se veut un instrument de travail à caractère
général, dont le but est de décrire la démarche documentaire et la mise en œuvre des
instruments de documentation utilisables pour toute recherche dans le domaine des sciences
sociales, quelques soient l’objet concerné et les objectifs poursuivis.
Toutefois, afin d’illustrer concrètement ce qui sera d’abord évoqué de manière abstraite, on
prendra systématiquement de nombreux exemples empruntés aux recherches concernant un
objet déterminé, afin de mettre en évidence les problèmes spécifiques que peut entraîner la
démarche documentaire selon l’objet auquel elle s’applique.
C’est ainsi qu’un certain nombre de manuels ont fait l’objet d’une consultation parmi lesquels
nous pouvons citer les ouvrages généraux, les ouvrages spécifiques, les articles, les mémoires,
les rapports d’activités, etc. en rapport avec notre thème. Tous ces documents ont permis,
selon les cas, soit d’avoir une vision globale sur notre thème, soit de nous orienter avec
efficacité dans notre travail. Ils constituent le socle sur lequel nous allons bâtir ce mémoire.
Cette revue de la littérature est organisée autour de deux grandes thématiques qui sont les
ressources internes et la recherche agricole.
2.1.1. Thématique des ouvrages relatifs aux ressources internes
Sur le concept de ressources internes, nous avons parcouru des rapports, ouvrages et articles
qui nous ont expliqués la mobilisation des ressources internes tout en citant quelques cas en
Afrique. La mobilisation des ressources internes constitue un défi majeur en raison des
incertitudes que pourrait comporter un financement reposant en grande partie sur l’extérieur.
La première thèse fait référence à Stinjs et al (2010): « L’accroissement des ressources
financières internes est une condition sine qua non pour un développement sur le long terme.
Elle dépend d’une volonté politique forte, de la mise en place de réformes d’envergure sur le
plan fiscal et sur le plan économique. Elle est également liée à l’évolution des mentalités, à
l’émergence d’une société civile convaincue de l’existence d’intérêts communs et à une
meilleure formation de la population, à travers un niveau d’éducation plus élevé. De
nombreuses voies sont à explorer qui ne pourront rencontrer le succès que si certains
‘’fléaux’’, tels que la corruption massive, ou des obstacles, tels que la frilosité du secteur
bancaire ou le manque de confiance des ménages à l’égard des institutions, sont éradiqués ».
Le rapport de l’Organisation de Commerce pour le Développement Economique (2010)
atteste que : « L’Afrique a besoin de systèmes d’imposition plus efficaces, efficients et plus
12
justes. Tout processus de réforme de politique doit être spécifique au contexte, néanmoins
trois principes directeurs peuvent être mis en avant :
i. Séquençage : les gouvernements africains doivent déterminer la bonne séquence des
réformes des politiques fiscales. Certaines mesures peuvent accroître les recettes de
façon immédiate tout en requérant relativement peu d’efforts. Cependant d’autres
réformes de longue haleine doivent être mises en place dès aujourd’hui en vue de
construire des régimes fiscaux efficaces, équilibrés et responsables.
ii. légitimité fiscale : dans le cadre d’une stratégie de croissance effective, maximiser les
recettes publiques doit aller de pair avec l’amélioration des dépenses publiques. Les
gouvernements doivent montrer aux contribuables que les recettes perçues sont
utilisées efficacement pour améliorer la compétitivité de l’économie et le bien-être des
citoyens.
iii. la coopération internationale : faire en sorte qu’une meilleure mobilisation des
ressources domestiques génère une dynamique de développement est une
responsabilité partagée entre les gouvernements africains et les gouvernements de
l’OCDE et du G20. Pour que les gouvernements nationaux puissent mettre en place
des systèmes fiscaux efficaces, il faut que les mécanismes mondiaux qui encouragent
les individus et les entreprises à se soustraire à leurs obligations fiscales, soient
supprimés » (OCDE, 2010).
Selon les conclusions de la Conférence internationale organisée par les Nations Unies à
N’Djamena en 2010: « Les pays de l’Afrique centrale sont dotés d’importantes ressources
intérieures abondantes qui sont : la main-d’œuvre qui constitue l'un des principaux
déterminants de la recherche agricole à long terme. Elle peut contribuer à la recherche
agricole par une politique de formation. Certes, les ressources naturelles et minières se sont
traduites par des trajectoires de développement souvent très fortement dépendantes à l’égard
des produits de base (pétrole ou biens agricoles), et les études empiriques sur ces pays ont
confirmé qu’il existe un lien positif entre la dépendance à l’égard des ressources internes
(ressources humaines, naturelles et minières) et la recherche ».
Selon la même source, la mobilisation des ressources intérieures permet de financer avec
efficacité la recherche et le développement inscrits dans la longue durée. Cette source de
financement du développement est moins fluctuante et donc plus stable que le financement
13
extérieur. Elle permet aux pays de maîtriser les politiques de développement et les résultats de
ces politiques, réduit la dépendance à l'égard des flux extérieurs, rend les gouvernements plus
comptables de leurs actes en incitant les citoyens à participer à la vie politique lorsqu’une part
importante des recettes publiques provient de l'imposition, et contribue à se protéger contre
des baisses de recettes résultant des réformes commerciales. Ces ressources peuvent être
d’ordre privé ou public.
L’épargne intérieure privée est l’une des sources potentiellement considérable de ressources
internes en Afrique Centrale. Pour atteindre un niveau de développement satisfaisant et une
croissance forte et durable, l’économie d’un pays doit disposer des ressources internes
nécessaires à son financement, d’où l’importance de la mobilisation de l’épargne intérieure.
En ce qui concerne les pays de l’Afrique Centrale, le niveau de l’épargne intérieure est
insuffisant pour financer les recherches nécessaires à la réalisation d’une croissance soutenue.
En plus de son caractère insuffisant, l’épargne intérieure est liquide et de court terme, ce qui
la rend volatile et difficilement exploitable pour le financement de l’économie.
Les recettes publiques sont un autre moyen de mobiliser des ressources financières
intérieures. Elles dépendent de plusieurs facteurs et leur contribution au développement
économique dépend de leur instabilité, de leur importance ainsi que de la capacité de l’Etat à
les prélever. Pour Stinjs et al. (2010): « La fiscalité n’est pas le seul enjeu en matière de
ressources internes. Les Etats africains, pour se développer doivent aussi pouvoir compter sur
un développement massif de leurs entreprises et industries, tout comme sur la naissance d’une
vraie culture de l’épargne ».
Grégory de Paepe et al.(2010) déclarent que : « Les pays africains tirent une majorité de leurs
revenus fiscaux d’un seul type de ressources : dans des pays tels que le Nigéria, le Tchad, le
Gabon, l’Algérie, l’Angola, le Soudan ou la Guinée Equatoriale, la part des revenus fiscaux
liés aux ressources naturelles se situe entre 60 et 90% des revenus totaux ; la Sierra Leone,
l’Ethiopie, Madagascar, la Gambie, le Libéria, la République démocratique du Congo et le
Lesotho prévalent les taxes commerciales (50% ou plus des recettes fiscales totales).
A l’inverse, certains pays, souvent parmi les plus avancés du continent ( l’Afrique du Sud, le
Kenya, l’Egypte, ou encore le Maroc sont parvenus à mettre en place des structures fiscales
diversifiées et équilibrées, tirant des recettes à la fois des impôts directs (sur les personnes,
mais également sur les sociétés ; la taxation du secteur informel), des impôts indirects (TVA)
14
et dans une bien moindre mesure des taxes commerciales (et parfois des ressources naturelles,
lorsque le pays en dispose) ».
La fiscalité en soi n’est pas un objectif ; elle doit impérativement être couplée avec la volonté
de réduire la pauvreté, en renforçant les infrastructures, les systèmes éducatifs, et ainsi
participer directement à la mise en œuvre d’une véritable gouvernance par l’administration
étatique (Wilson, 2010). Il importe de noter que bien souvent les réformes fiscales ont des
incidences extrêmement positives, au-delà de la seule augmentation des revenus de l’Etat.
Une réforme fiscale bien menée peut en effet permettre la mise en place de bases de données
fiabilisées utiles pour une meilleure connaissance de l’économie d’un pays. Elle peut
également donner lieu à des innovations administratives qui peuvent être dupliquées par
d’autres services étatiques.
Au cours des dernières années, la réforme de la fiscalité s’est essentiellement focalisée sur
deux thèmes centraux :
i. la taxation du secteur informel. Elle reste un enjeu très délicat ; en effet le coût
politique des réformes, via des sanctions électorales, est souvent estimé trop élevé, par
rapport au surplus de ressources attendues. Pourtant certaines études témoignent du
fait que dans certains cas, les acteurs du secteur informel considèrent que le passage de
leurs activités dans l’économie formelle leur permettrait un véritable développement.
ii. l’amélioration de la collecte grâce à la mise en place de services décentralisés. Ce
dernier point est crucial. Si l’on prend l’exemple du continent africain, il apparaît que
l’une des caractéristiques majeures de nombreux pays est d’avoir une administration
extrêmement centralisée et des liens très faibles avec les régions rurales éloignées du
centre. La mise en place de bureaux locaux des impôts permettrait ainsi aux Etats, non
seulement d’accroître leurs revenus, mais également de renforcer leur maillage
territorial et ainsi asseoir leur légitimité.
L’auteur poursuit en précisant que la mise en place d’un système fiscal efficace ne peut
aboutir si certaines conditions ne sont pas réunies. Parmi elles, on peut citer :
i. la confiance des contribuables à l’égard de leurs gouvernants (confiance souvent
minée par les problèmes de corruption) ;
ii. la confiance des contribuables les uns envers les autres. Autrement dit, il est important
pour le contribuable de savoir qu’il y a une véritable équité dans le prélèvement des
15
impôts (en finir notamment avec les exonérations). Ce point sous-entend également la
prise de conscience que l’impôt relève de l’intérêt général ;
iii. la transparence du gouvernement sur l’utilisation des impôts. Les contribuables
doivent savoir à quoi servent les sommes versées ;
iv. la capacité des contribuables à se mobiliser pour pouvoir négocier avec le
gouvernement sur la question des impôts ; autrement dit voir apparaître des acteurs de
la société civile engagés sur ces sujets, ce qui implique en amont un renforcement de
l’éducation des citoyens.
Chambas et al, (2007) ont fait un examen global dans différents pays africains et mis en
évidence un faible niveau de ressources locales propres recouvrées (moins de 1% du PIB) et
aussi une distribution fortement biaisée en faveur des collectivités urbaines les plus
importantes. Ce résultat marque une réticence des gouvernements centraux à autoriser la
mobilisation de ressources locales propres. Outre l’intervention de facteurs politiques liés à
des jeux de pouvoir, une explication de cette réticence peut être la faible efficacité actuelle
des dépenses publiques locales. On ne peut exclure aussi l’influence de besoins budgétaires
particulièrement présente au niveau central. La faible mobilisation de ressources locales
propres provient des facteurs globaux à savoir :
i. la faible gouvernance publique ;
ii. une accumulation d’arriéré publique ;
iii. la forte incidence de la pauvreté ;
iv. un effet démobilisateur possible de certaines formes d’aide extérieure. Il est
nécessaire de tenir comptent de l’ensemble de ces facteurs pour promouvoir une
plus forte mobilisation de ressources locales propres comme la taxation des petites
activités, encadrement de la fiscalité locale par l’Etat central, etc.
2.1.2. Thématique des ouvrages relatifs à la recherche agricole
De nombreux travaux ont été publiés sur le financement de la recherche agricole. Ainsi, Papa
Abdoulaye Seck (2005) pense que le financement de la recherche agricole devient chaque jour
plus incertain car de nombreux bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux veulent récolter
les fruits de leur aide dans un délai relativement court. Or, la recherche a besoin de temps et il
arrive souvent que ses résultats ne soient pas reconnus comme ils le devraient en raison d'une
communication déficiente. En outre, il arrive souvent que les instituts de recherche agricole ne
soient plus financés automatiquement par les pouvoirs publics. De nombreux instituts doivent
16
affronter la concurrence avec leurs programmes de recherche et trouver un financement sur le
marché.
Gert-Jan Stads (2011) considère que le financement de la recherche agricole provient de
diverses sources, à savoir les gouvernements nationaux ; les bailleurs de fonds et les banques
de développement ; les réseaux régionaux et sous-régionaux ; les associations de producteurs ;
le secteur privé et les ressources générées à l’interne.
En effet, l’analyse des données relatives aux financements de la recherche agricole pour
certains des 32 pays ASTI (Indicateurs relatifs aux sciences et aux technologies agricoles),
semble indiquée l’existence d’un rapport de cause à effet entre l’accroissement des dépenses
réalisées (par exemple au Ghana, au Niger, au Soudan, en Tanzanie et en Ouganda :
principaux facteurs de la croissance régionale –) et des injections de crédits de la part des
gouvernements nationaux.
Figure 2 : Sources de financement des principaux organismes de R&D agricole : contributions
relatives (moyennes) pour la période 2001-2008
Source : Résultats d’enquêtes nationales ASTI (cf. les Notes de pays/Country Notes ASTI) 2009.
17
Ayant un effet direct sur la productivité, la recherche agricole est l’un des facteurs essentiels
du développement de l’agriculture. Dans les grands pays emprunteurs tels que l’Inde, on peut
attribuer le tiers environ des gains de productivité agricole des 20 dernières années aux
activités de recherche. La croissance agricole permet à son tour d’accroître les revenus ruraux,
de faire reculer la pauvreté et plus généralement de stimuler le développement économique.
L’investissement public dans l’agriculture est donc à la fois justifié et nécessaire. C’est
pourquoi l’aide apportée par la Banque mondiale aux réseaux nationaux de recherche a
augmenté depuis le milieu des années 60. Mais les pressions croissantes sur les budgets
financiers des pays en développement compromettent la viabilité de nombreux réseaux de
recherche publics (Purcell et Anderson, 1998).
Zoundi (2004) atteste que le financement durable de la recherche a toujours constitué une
préoccupation, tant pour les chercheurs que pour les gouvernants. Cette situation, non voulue
par les Etats, s’est exacerbée avec les politiques d’ajustement structurel et de libéralisation. La
prise en compte de l’impact des recherches a été à la base du développement de mécanismes
de financement reposant sur la demande des producteurs. De telles tentatives ont souvent été
accompagnées par la mise en place d’institutions de type semi-privé, avec une participation
des producteurs et du secteur privé dans le capital social. C’est le cas du Centre national de la
recherche agronomique (CNRA) de Côte d’Ivoire où les producteurs et le privé détiennent
60% des parts sociales.
Roger D. Norton (1998) pense que les systèmes de recherche agricole sont en train d'évoluer
dans l'ensemble du monde en développement. Pour une large part, cette évolution constitue
une réaction aux restrictions budgétaires, mais d'autres facteurs jouent également un rôle. Le
rôle du gouvernement est presque partout réévalué. Les systèmes de recherche sont également
sous pression pour répondre à d'autres préoccupations, comme la réduction de la pauvreté, et
tout ceci appelle de nouvelles façons de faire. Malgré tout, la recherche agricole en Afrique
présente des points faibles, entre autres le financement. Si le financement et les capacités du
personnel demeurent au cœur des problèmes de la recherche agricole, trois autres points
essentiels sont la définition des priorités, les modalités de la recherche et les dispositions
relatives au transfert de ses résultats. Il faut définir les priorités pour obtenir ces «
engagements de ressources basés sur les résultats attendus de la recherche appliquée » que
mentionnent Mudahar et al. (1998).
18
Echevarria et al. (1996) pensent qu’il faut diversifier les sources de financement et la structure
institutionnelle de la recherche agricole. Les budgets du secteur public ne suffiront pas à eux
seuls à prendre en charge le nécessaire renforcement de l'effort et de la qualité de la recherche.
Outre le financement, entièrement privé, et celui faisant intervenir le mécanisme des appels
d'offre ouverts, ces auteurs ont identifié quatre principaux canaux potentiels de financement
de la recherche, à savoir:
i. la commercialisation des résultats de la recherche obtenus par les institutions de
recherche publiques;
ii. la recherche universitaire;
iii. la mise en place de fondations de recherche avec dotations;
iv. la contribution financière des producteurs. Il faut signaler aussi que des ONG
interviennent dans le financement de la recherche participative avec les agriculteurs,
lorsque les besoins financiers sont mineurs par rapport à la fourniture des services de
facilitation.
En matière de commercialisation de la recherche financée par le secteur public, ces auteurs
mentionnent le cas de Embrapa, au Brésil, dont le budget est maintenant financé à hauteur de
8% par la vente des résultats de ses travaux. Ils citent également le cas de l'Uruguay, où les
agro-transformateurs ont versé 100 000 dollars aux institutions de recherche publiques pour
améliorer l'orge de malt, ce qui a débouché à la fois sur le développement de nouvelles
variétés et sur de meilleures pratiques de conduite de la culture. Confier la recherche aux
universités ne résout pas les problèmes de financement, mais, étant donné les effectifs dont
elles disposent, elles peuvent s'avérer d'un bon rapport coût-efficacité pour mener la
recherche, une piste généralement sous-exploitée dans les pays en développement, comme la
RCA. A long terme, la création d'une fondation de recherche agricole convenablement dotée
constitue l'une des meilleures réponses au dilemme du financement des programmes de
recherche. Cependant, la vente des résultats de la recherche au secteur privé et la mise en
place d'une contribution financière des producteurs constituent eux aussi des volets importants
de la solution (Echevarria et al. 1996).
Dans le même dynamisme certains auteurs ont présenté d’une manière détaillée les cas de
quelques pays africains (Côte D’Ivoire, Niger, Togo, Maroc, Benin) qui ont déjà expérimenté
la mobilisation de leurs ressources internes pour financer la recherche agricole.
19
D’après Stads et Doumbia (2010), en Côte d’Ivoire, les principales sources de financement de
la recherche agricole ivoirienne entre 2000-2008 ont été les recettes publiques, les
contributions du secteur privé et, les ressources propres issues de la vente de produits et de
services. On note que depuis l’éclatement de la guerre civile, les partenaires de la coopération
bilatérale et multilatérale au développement n’appuient plus les programmes de financement
de la recherche du Centre National de Recherche Agricole (CNRA); ils ont seulement financé
la formation de quelques chercheurs. Le Centre National de Recherche Agricole (CNRA) est
la principale agence de recherche et développement (R&D) agricole du pays, absorbant deux
tiers de l’effectif total des chercheurs et plus de trois quarts des investissements en R&D
agricole.
Comme évoqué précédemment, le Gouvernement ivoirien a engagé une réforme du système
des services agricoles, lancée en 1992 à travers le Programme National Appliqué aux Services
Agricoles (PNASA) dont le budget se composait d’un prêt de la Banque mondiale et des
contributions du secteur privé et du Gouvernement. La part de la Banque mondiale étant liée à
l’allocation de l’Etat au titre de fonds de contrepartie, elle s’amoindrit à mesure que le
Gouvernement éprouve des difficultés pour s’acquitter entièrement de son obligation. De plus,
la Banque mondiale en vint à suspendre son aide à la Côte d’Ivoire entre octobre 2000 et
février 2002, du fait que le Gouvernement n’a pu régler ses arriérés auprès de cette institution
(Stads et Beintema., 2003). Puis l’éclatement de la guerre civile en septembre 2002 entraîna la
clôture définitive du PNASA (qui aurait dû durer jusqu’en 2010).
Il convient de noter que le CNRA tire une bonne partie de son financement des cotisations
d’organisations de producteurs (filières) par le biais du FIRCA (Fonds interprofessionnel pour
la recherche et le conseil agricoles). Il s’agit là d’un système de financement de la recherche
agricole qui constitue un cas unique en Afrique et dont l’efficacité pourrait être plus grande si
le gouvernement national s’acquittait des obligations auxquelles il a souscrit, en payant sa part
à des intervalles réguliers.
20
Figure 2 : Sources de financement de CNRA en Côte d’Ivoire, 2000-2008
Source : ASTI-CNRA, 2009.
Au Niger, les principales sources de financement de la recherche agricole sont les recettes
publiques, les contributions des bailleurs de fonds ou des réseaux régionaux et sous-régionaux
et enfin, la vente de produits et de services (Stads, Issoufou et Malam Massou, 2010). Au
cours de la période 2000–2008, les contributions du Gouvernement finançaient plus de la
moitié des dépenses de l’Institut national de la recherche agronomique du Niger (INRAN). La
part des bailleurs de fonds et des réseaux s’élevait à 35 % et celle des ressources générées en
interne (surtout par la vente de semences) était de 10 %. Cette répartition constitue un
contraste frappant avec celle enregistrée dans les années 90 lorsque l’INRAN était fortement
tributaire des financements de la Banque mondiale à travers le Programme National de
Recherche Agricole (PNRA) ce contraste illustre bien la crise financière affectant l’INRAN
depuis l’achèvement du Programme National de Recherche Agricole (PNRA) en 1998.
D’autres bailleurs de fonds sont intervenus pour prendre la relève et financer des activités de
recherche de l’institut, mais à une échelle de contributions bien inférieure à celle des années
21
90. Ainsi, l’enveloppe annuelle de 500 million de francs CFA que le Gouvernement nigérien
apporte comme financement de l’INRAN permet au moins de couvrir une partie des dépenses
de recherches. C’est pour cela que l’Institut doit générer des fonds propres (par la vente de
semences et produits et par la location du matériel) afin de prendre en charge les autres
programmes. En fait, depuis l’achèvement du Programme National de Recherche Nationale
(PNRA), la recherche de l’Institut National de la Recherche Agronomique du Niger (INRAN)
ne s’organise plus en programmes techniques mais en projets financés par des donateurs.
Figure 3 : Sources de financement de l’INRAN au Niger, 1991-2008
Source : ASTI-INRAN 2009-10.
Au Togo, les principales sources de financement de la recherche agricole sont les recettes
publiques, les contributions des bailleurs de fonds ou des réseaux régionaux et sous-
régionaux, et la vente de produits et de services. Au cours de la période 1998–2008, les
contributions du Gouvernement togolais ont couvert une part croissante des dépenses de
l’Institut Togolaise de la Recherche Agricole (ITRA) et en 2008, l’État assumait plus de la
22
moitié des dépenses de l’institut. La part des bailleurs de fonds et des réseaux s’élevait à 29 %
et celle des ressources générées à l’interne était de 15 %. Pendant les premières années
suivant sa création, l’ITRA s’est trouvée en grande partie tributaire du soutien que lui
apportait la Banque mondiale à travers le Projet National d’Appui aux Services Agricoles
(PNASA). Le PNASA a contribué à la réforme du secteur agricole togolais en redéfinissant et
en restructurant les rôles des divers organismes engagés dans le secteur agricole, en favorisant
la participation des associations de producteurs aux prises de décision, et en générant des
ressources humaines, matérielles et financières. La mise en œuvre du projet s’est déroulée
entre 1997 et 2003, avec toutefois plusieurs périodes d’interruption, le gouvernement togolais
n’ayant pas toujours été capable de mobiliser les fonds de contrepartie convenus.
Pour le PNASA, seul un cinquième de son budget total (10,3 millions de dollars américains)
et de sa composante recherche agricole (2,7 millions de dollars américains) avait été décaissé
(Stads et Adomefa., 2004). Suite à l’achèvement du PNASA en 2003, la part relative des
bailleurs de fonds dans le financement de l’ITRA est restée relativement faible, largement en
raison du boycott international. Parmi les principaux bailleurs de fonds, on relève le Centre du
riz pour l’Afrique (AfricaRice), le Centre mondial de recherche et de développement sur les
cultures maraîchères (AVRDC-World Vegetables Center), le Centre international de
recherche développement sur l’élevage en zone subhumide (CIRDES), le Fonds de solidarité
prioritaire (FSP) du Gouvernement français, l’Institut international d’agriculture tropicale
(IITA), Biodiversity international, la Fondation pour la sécurité alimentaire durable en
Afrique de l’Ouest centrale (SADAOC), l’Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), l’Institut international de recherche sur les cultures des
zones tropicales semi-arides (ICRISAT), le Centre technique de coopération agricole et rurale
(CTA) et l’Union européenne.
Les ressources générées à l’interne jouent un rôle assez important dans le financement de
l’ITRA. Ces fonds proviennent surtout des prestations de services, tels que des analyses de
laboratoires ou des tests de produits phytosanitaires, mais également de la vente des produits
végétaux (semences de base et plants) et des produits animaux (géniteurs bovins, ovins,
caprins et porcins, et alevins) (Stads et Labare., 2010).
23
Figure 4 : Sources de financement de l’ITRA au Togo, 1998-2008
Source : ASTI-ITRA 2009.
Le financement de la recherche agricole au Maroc provenait du gouvernement national, de la
Banque Mondiale (par l’intermédiaire d’un prêt), de donateurs étrangers, d’entreprises
publiques et privées et de ressources générées au niveau interne. En 1996, le gouvernement a
introduit un fonds de recherche spécial destiné à soutenir les universités marocaines et, en
premier lieu, à financer le matériel de laboratoire (aussi bien pour la recherche agricole que
non agricole). Le montant de ce fonds est passé de 1996 à 1998 de 20 millions de dirhams
courants par an soit 1796000 Euro et, de 1998 à 2000, à 45 millions de dirhams courants par
an soit 4041000 Euro.
La principale source de support financier de l’Institut National de la Recherche Agronomique
(INRA) est le gouvernement marocain, bien que des sommes importantes aient été issues de
projets de donateurs bilatéraux et multilatéraux qui ont grandement contribué dans les années
80 et 90 au développement de l’infrastructure et de l’équipement de l’institut de recherche.
24
Ces donateurs ont également joué un rôle important dans l’amélioration des qualifications des
chercheurs et dans la mise en place de programmes de recherche de qualité.
De 1991 à 2002, les principaux donateurs bilatéraux de l’INRA comprenaient l’Allemagne,
les États-Unis, la France et l’Italie, mais on ne dispose pas de données sur le montant exact
des contributions. Vers la fin des années 90, le soutien de ces donateurs bilatéraux a quelque
peu diminué lorsque les projets de grande envergure des donateurs ont été remplacés par des
projets bien plus délimités et ciblés, souvent organisés par l’intermédiaire de réseaux
nationaux ou régionaux. Un certain nombre de ces projets ont été également coordonnés par
des centres internationaux, en particulier l’International Center for Agriculture in the Dry
Areas (ICARDA) (Banque Mondiale 1989 et 1997).
Suite au financement provenant des donateurs étrangers qui a diminué vers la fin des années
90, l’INRA a trouvé de nouvelles sources de financement internes. En 2002, l’INRA a généré
presque 5 millions de dollars au niveau interne grâce à la vente de produits, aux royalties
perçues sur les semences exclusives et les obtentions variétales ainsi qu’aux services offerts.
Ces services qui incluaient l’expérimentation et l’adaptation de cultures et de produits, des
techniques de conservation et de transformation étaient fournis dans le cadre de contrats
passés avec des agriculteurs, des groupes d’exploitants, des organismes de développement de
l’État et des entreprises de production ou de commercialisation de cultures. Certains de ces
accords comprennent aussi des services de formation ou de vulgarisation (IFPRI-ISNAR-
INRA 2003-04). L’INRA dispose d’un potentiel important pour générer des ressources au
niveau interne même à une plus grande échelle. On prévoit dans les années à venir une
augmentation de la recherche contractuelle au niveau régional qui attirera des financements
complémentaires importants pour l’INRA. Ce type de financement encouragera des activités
de recherche spécifique répondant aux besoins de développement agricole de certaines
régions rurales.
Les contrats de recherche de l’INRA conclus avec les Minoteries Othmane, la Régie des
Tabacs et diverses entreprises productrices de semences ont eux aussi apporté des fonds
importants pour le financement de la recherche marocaine (INRA 2004). En 1997, le
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) a lancé un
nouveau mécanisme de financement compétitif, le Programme d’Appui à la Recherche
Scientifique (PARS), dans le but d’intensifier la collaboration entre les organismes de R&D
agricole du Maroc et d’améliorer la qualité et la pertinence de la recherche marocaine. Dans
25
ce cadre, des équipes de recherche issues de divers organismes de R&D ont soumis des
propositions à une commission d’experts qui les a examinés en fonction de leur faisabilité et
de leur valeur scientifique. De 1997 à 1999, sur les 731 propositions reçues, le PARS a
approuvé et financé 227 propositions correspondant à un montant total de 37,8 millions de
dirhams (Stads et Kissi., 2005).
Au Benin, pendant la période 2001–2008, les contributions du gouvernement ne
représentaient qu’un tiers des revenus totaux de l’Institut National de la Recherche
Agronomique au Benin (INRAB). La part des bailleurs de fonds et des réseaux régionaux et
sous-régionaux s’élevait à 50 % et les ressources générées en interne (surtout par la vente de
semences de palmier à huile, de maïs et de niébé) correspondaient à 17 %. Le gouvernement
béninois paie tous les salaires du personnel de l’lNRAB et alloue également un montant
annuel aux activités de recherche de l’institut, montant qui a augmenté au cours de ces
dernières années.
En 2006, le vice- rectorat chargé de la recherche universitaire s’est efforcé de redynamiser le
système en mettant en place une « politique et une stratégie de politique scientifique à
l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) », or il ne disposait que de moyens limités. On estime à
100 millions de FCFA le montant annuel consacré aux activités de recherche pour l’ensemble
de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Ce budget sert également à soutenir les laboratoires
qui organisent des manifestations scientifiques. Par ailleurs on y a recours pour
l’administration d’un appel d’offre devant assurer les fonds nécessaires à la réalisation d’une
quarantaine de projets de recherche par an. Depuis 2007 cet appel d’offre qui, à l’origine, fut
conduit sur une base individuelle, disciplinaire et non compétitive, est organisé sur une base
compétitive et pluridisciplinaire (Stads et Hinvi, 2010).
26
Figure 5 : Sources de financement de l’lNRAB au Benin, 2001-2008
Source : ASTI-INRAB 2009.
III- DEMARCHE METHODOLOGIQUE
L’objectif de la méthodologie qualitative mise en œuvre est de repérer les trajectoires
mobilisées dans la littérature et les variables clés associées au financement de l’ICRA. La
démarche méthodologique de notre travail est constituée des points suivants : choix du terrain
de recherche, délimitation du champ de l’étude, techniques de collecte des données et
difficultés rencontrées.
3.1. Terrain de recherche
Cette étude est circonscrite exclusivement à Bangui, plus précisément à la Direction générale
de l’Institut Centrafricain de la Recherche Agricole (ICRA) qui s’occupe de la recherche
agronomique dans le pays. Ce choix se justifie également par le fait que toutes les
informations sont centralisées au niveau de la direction générale.
27
L’Institut Centrafricain de la Recherche Agronomique (ICRA) est un établissement public à
caractère scientifique créé par Ordonnance N°93.004 du 20 avril 1993. Il est placé sous la
tutelle du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural. C’est un instrument de mise
en œuvre de la politique du gouvernement en matière de recherche et développement. Il jouie
d’une autonomie administrative et financière. Ses statuts ont été adoptés par décret N°93.199
du 02 Juillet 1993 (Kadékoy-Tigagué, 2008). Le siège de la Direction Générale de l’ICRA est
basé à Bangui.
3.2. Délimitation du champ de l’étude et échantillonnage
3.2.1. Délimitation du champ de l’étude
Dans toute démarche de recherche, la première opération consiste d’abord à procéder au
moins à une première délimitation du champ de l’étude dans lequel elle va se dérouler, en
fonction notamment de la nature des informations que l’on souhaite découvrir.
Une première étape, plus ou moins importante selon les cas, consiste à définir l’objet sur
lequel va porter la recherche, et à réfléchir sur les conséquences que cette définition peut
impliquer.
Une seconde étape pour progresser dans ce cadrage consiste fréquemment à compléter et
préciser cette première approche en identifiant ensuite ce que certains ouvrages
encyclopédiques appellent les corrélats du terme définissant l’objectif central de la recherche,
en entendant par là des notions synonymes ou touchant à des objets voisins qui peuvent aider
à sa connaissance et à sa compréhension.
Nous avons jugé mieux délimiter notre champ d’étude aux organes de l’Institut Centrafricain
de la Recherche Agronomique (ICRA). Il comporte trois organes qui sont :
i. le Comité de Gestion (CG) au sein duquel sont représentés le Ministère de
l’Agriculture et du Développement Rural ; le Ministère des Eaux, Forêts, Chasse,
Pêche et du Tourisme ; le Ministère de la Recherche Scientifique et Technique ; le
Ministère de l’Economie et du Plan ; le Ministère de l’Enseignement Supérieur ; le
Ministère des Finances ; les Chercheurs (02) de l’ICRA ;
28
ii. le Comité Scientifique et Technique (CST) au sein duquel sont représentés les
Directions Généraux des structures d’intervention en milieu rural et les représentants
d’ONG et entreprises privées concernées portées à l’ordre du jour ;
iii. la Direction Générale appuyée par la Coordination Scientifique et Technique et la
Direction Administrative et Financière (Kadékoy-Tigagué, 2008).
3.2.2. Echantillonnage par choix raisonné
Nous avons utilisé la technique d’échantillon raisonné qui consiste à Identifier les personnes
ressources qui se trouvent à l’ICRA. Ce qui nous a permis de retenir trois
personnes suivantes: le Directeur Général, le Coordinateur Scientifique et Technique, le
Directeur Administratif et Financier, les Directeurs des départements (4) et des centres
régionaux polyvalents de recherche (3).
3.2.3. Recueil et analyse des données (Techniques de collecte des données)
Le recueil des données s’est organisé autour :
i. de données primaires : entretiens centrés avec les acteurs clés de l’ICRA (entretiens
individuels) et d’observations non participantes ;
ii. de données secondaires (Weick, 1993) : analyses de documents internes explicitant les
enjeux du problème au niveau de la structure.
Notre approche peut être qualifiée d’exploration hybride au sens de Allard-Poesi et al. (1999),
entendu que nous ne partons pas entièrement sans a priori, ni sans fondement théorique. Dans
un souci d’aller-retour essentiel à ce type de recherche, nous avons confirmé cette idée de ne
pas saturer les informations au fur et à mesure des interviews afin de laisser émerger
d’éventuelles trajectoires de connaissances et facteurs susceptibles de les favoriser.
L’analyse des données s’est structurée autour de deux méthodes. Tout d’abord une analyse de
contenu thématique (Bardin, 2001) réalisée à l’aide du logiciel Nvivo afin d’organiser les
verbatims en catégories de thèmes et sous-thèmes.
29
3.3. Modèles d’analyse
Pour la vérification de notre hypothèse, nous allons utiliser le modèle d’analyse de contenu et
le modèle d’analyse de discours.
3.3.1. Modèle d’analyse de contenu
L’analyse de contenu porte sur des messages aussi variés que des œuvres littéraires, des
articles de journaux, des documents officiels, des programmes audio-visuels, des déclarations
politiques, des rapports des réunions ou des comptes rendus d’entretien semi-directifs. Le
choix de temps utilisé par le locuteur, leur fréquence et leur mode d’agencement, la
construction du discours et son développement constituent des sources d’informations à partir
desquelles le chercheur tente de construire une connaissance.
Celle-ci peut porter sur le locuteur lui-même (par exemple l’idéologie d’un journal, les
représentations d’une personne ou les logiques de fonctionnement d’une association dont on
étudierait les documents internes) ou sur les conditions sociales dans lesquelles ce discours est
produit (par exemple un mode de socialisation ou une expérience conflictuelle). Les méthodes
d’analyse de contenu impliquent la mise en œuvre de procédures techniques relativement
précises (comme le calcul des fréquences ou des co-occurrences des termes utilisés, par
exemple). Seul l’utilisation de méthodes construites et stables permet en effet au chercheur
d’élaborer une interprétation qui ne prend pas pour repères ses propres valeurs et
représentation.
Contrairement à la linguistique, l’analyse de contenu en science sociale n’a pas pour objectif
de comprendre le fonctionnement du langage en tant que tel. Si les aspects formels les plus
divers du discours peuvent être prise en compte et examinés parfois avec une minutie et une
patience de moine, ce n’est jamais que pour en retirer un enseignement qui porte sur un objet
extérieur à eux-mêmes. Les aspects formels de la communication sont alors considérés
comme des indicateurs de l’activité cognitive du locuteur, des significations sociale ou
politique de son discours ou de l’usage social qu’il fait de la communication.
La place de l’analyse de contenu est de plus en plus grande dans la recherche sociale,
notamment par ce qu’elle offre la possibilité de traiter de manière méthodique des
30
informations et des témoignages qui présentent un certain degré de profondeur et de
complexité, comme par exemple les rapports d’entretiens semi-directifs. Mieux toute autre
méthode de travail, l’analyse de contenu (ou du moins certaines de ses variantes) permet,
lorsqu’elle porte sur un matériau riche et pénétrant, de satisfaire harmonieusement aux
exigences de la rigueur méthodologique et de la profondeur inventive qui ne sont pas toujours
facilement conciliables. Les progrès récents des méthodes d’analyse de contenu ont
certainement été encouragés par ce souci conjoint et largement partagé de rigueur et de
profondeur. Ils ont été favorisés par le progrès de la linguistique, des sciences de la
communication et de l’informatique (Quivy, 1990).
3.3.2. Modèle d’analyse de discours
Le modèle d’analyse de discours est un modèle qui nous permet de commenter des œuvres
littéraires, articles, rapports ou compte-rendu d’entretiens semi-directifs (Quivy, 1990).
La place de l’analyse de discours est de plus en plus grande dans la recherche de notre travail,
notamment parce qu’elle offre la possibilité de traiter de manière méthodique des
informations et des témoignages qui présentent un certain degré de profondeur et de
complexité, comme par exemple les rapports d’entretien semi-directif.
Nous avons choisi ce modèle d’analyse pour nous permettre de faire des traitements
complémentaires.
3.4. Difficultés rencontrées
La réalisation d’une étude ou d’une recherche n’a jamais été facile pour le chercheur quelque
soit sa qualité. Nous ne pouvons prétendre échapper aux difficultés inhérentes aux activités de
recherche. Nous avons eu de sérieuses difficultés pour disposer des données chronologiques
sur une longue période pour certaines analyses.
A cet effet, nous avons eu dans le processus de notre travail, différentes sortes des difficultés
caractérisées par certains enquêtés qui font la rétention des informations.
A cela s’ajoute les difficultés financières, pour les consultations de l’internet et le tirage des
documents. En dépit de ces problèmes, nous avons surmonté pour arriver à terme de ce
travail.
31
Conclusion
Au vu des différentes approches de financement de la recherche que nous avons présentées en
amont, l’exemple de la Côte d’ivoire a retenu notre attention. Pour le cas de ce pays, les
ressources propres issues de la vente de produits et de services est un meilleur exemple de
mobilisation de ressources internes. En outre, le Maroc aussi a fait des efforts considérables
par rapport à la mobilisation des ressources internes. La principale source de support financier
de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) est d’abord le gouvernement
marocain, bien que des sommes importantes aient été issues de projets de donateurs bilatéraux
et multilatéraux qui ont grandement contribué dans les années 80 et 90 au développement des
infrastructures et équipements de l’institut de recherche.
En ce qui concerne la République Centrafricaine, nous tenons à rappeler que la Banque
Mondiale qui était le principal partenaire financier de ce pays dans le domaine de la recherche
depuis la création de l’ICRA et ayant suspendu son financement depuis 1998. Toutefois face
aux limites des ressources externes pour financer les activités de recherche, nous allons nous
inspirer de quelques exemples des pays cités ci-dessus afin de promouvoir la recherche
agricole à travers les stratégies appropriées de mobilisation de recettes publiques et des fonds
propres de l’ICRA.
32
CHAPITRE 2 : RESSOURCES EXTERNES ET FINANCEMENT DE LA
RECHERCHE AGRICOLE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Les besoins de financements extérieurs pour la recherche et développement au sein de
l’Institut Centrafricaine de la Recherche Agricole (ICRA) sont assez importants pour le
secteur prioritaire constitué des domaines et programme de recherche que sont : le programme
riz, le programme manioc, les programmes bananiers et plantains, le programme coton, etc.
Un appui extérieur permettrait de hisser les dépenses publiques. Un rapprochement de l’aide
programmée et des besoins révèle que des ressources additionnelles peuvent être mobilisées
sous forme d’aide de projet et d’appui budgétaire. Ainsi, la première partie de ce chapitre sera
consacré au financement de la recherche agricole en République Centrafricaine sur les
ressources externes et la seconde section au financement de la recherche agricole.
I. CARACTERISTIQUES GENERALES DU FINANCEMENT DE LA RECHERCHE
AGRICOLE
Cette section sera consacrée aux caractéristiques du financement extérieur, au rationnement
du financement extérieur, aux forces du financement extérieur à la recherche agricole et à
l’existence de compétences scientifiques de haut niveau.
1.1. Caractéristiques du financement extérieur
Pour caractériser complètement la dynamique du financement extérieur de la recherche
agricole, il faut encore préciser ses caractéristiques. En effet, les caractéristiques du
financement extérieur de la recherche dans des pays à faible revenu sont très particulières.
Pour une part importante, le financement extérieur de ces pays est composé de dons. Il faut
donc préciser en quoi ces caractéristiques modifient l’approche traditionnelle de la
solvabilité.
Ceci peut se faire à deux niveaux :
i. En analysant l’impact du rationnement du crédit et les institutions spécialisées ;
ii. En étudiant comment modifier le rapport dons/prêts en fonction du niveau de
développement.
33
1.2. Rationnement du financement extérieur
Dans les modèles théoriques, il est supposé que le financement extérieur soit disponible en
quantité illimitée (tout déficit peut être financé), ce qui implique que l'échéancier de
remboursement n'est pas contraignant : il est toujours possible de trouver un refinancement,
quel que soit le montant du déficit. Il n'y a donc pas de rationnement à ce niveau, le processus,
quel qu'il soit, peut donc toujours se poursuivre indéfiniment. Il faut donc une variable
dispositive de contrôle (en général le rapport dette/PIB) pour décider si la dette est
supportable ou non. Cela ne signifie pas cependant que l'on fasse réellement l'hypothèse que
le financement extérieur soit disponible en quantité illimitée. Il s'agit plutôt d'examiner ce qui
se passerait s'il l'était (et théoriquement il devrait précisément l'être si la projection démontre
la solvabilité).
Par ailleurs, il est toujours possible de vérifier le réalisme des montants de financement
extérieur (et du service de la dette correspondant) générés par la projection. Sur le plan
pratique, il semble irréaliste de maintenir cette hypothèse : les caractéristiques du financement
extérieur (maturité, taux d'intérêt et délai de grâce) jouent certainement un rôle, car le
financement extérieur est rationné. Il est toutefois difficile de préciser les limites de ce
rationnement, car les montants observés sont le résultat de multiples déterminants
(économiques et politiques), tant du côté des bailleurs de fonds que du côté de l'économie
réceptrice (capacité d'absorption).
En 1992, par exemple, d'après les données de la Banque mondiale (Rapport sur le
développement dans le monde), les transferts nets globaux reçus par les pays à faible revenu y
compris la RCA représentaient en moyenne 3 % de leur PIB, mais ce chiffre varie entre -7 %
(Nigeria) et + 110 % (Mozambique) ; 22 pays recevaient des transferts nets supérieurs à 10 %
de leur PIB, et 7 des transferts nets supérieurs à 20 % de leur PIB. Tout ceci suggère
cependant qu'il serait souhaitable d'introduire dans les projections une analyse, même
sommaire, des déterminants des financements extérieurs, et ce d'autant plus que le mix
"crédits/dons" se modifie avec la croissance du PIB/habitant (Raffinot, 1998).
1.3. Forces du financement extérieur à la recherche agricole
L’examen de la structure du financement extérieur de la recherche agricole en République
Centrafricaine montre trois périodes plus ou moins distinctes :
34
i. La période de « confiance relative », allant des années 1993 jusqu’en 1998, durant
laquelle la République Centrafricaine a bénéficié d’une contribution extérieure
importante pour le financement des programmes de recherche développés par l’ICRA.
Durant cette période, le financement de la recherche agricole repose en grande partie
sur les apports des partenaires. Ces apports étaient facilités, durant cette période de
mise en œuvre du programme de la Banque mondiale, chef de fil des bailleurs, par la
bonne gouvernance, la sécurité et l’application efficace et transparente des
programmes et projets. Cependant, l’Etat centrafricain compte beaucoup sur la
capacité de mobilisation de ses partenaires techniques et financiers.
ii. La période de « rupture », allant de 1999 à 2009, est caractérisée par la suspension du
financement extérieure à la recherche agronomique par les principaux bailleurs de
fonds (BM, FIDA, UE).
iii. La période de reprise à partir de 2010. Elle est marquée par la reprise des allocations
des PTF à l’ICRA à travers des financements des projets de développement avec
lesquels l’ICRA signe des conventions/protocoles de collaboration. Il s’agit des projets
tels que le PRAP1, le PREVES2, le PARIR3, etc.
S’agissant du financement des activités de recherche et développement, les efforts déployés
en la matière, bien que n’ayant pas encore atteint la masse critique souhaitée, sont très
significatifs dans la mesure où ces financements ont fait l’objet d’augmentations importantes
durant la période de 1993 à 1998. La contractualisation des centres de recherche avec les
bailleurs, initiée en 1993, constitue une force importante pour le développement de la
politique scientifique de l’ICRA.
Il en est de même des bourses d’excellence octroyées aux chercheurs méritant.
1 PRAR : Projet de Relance Agro-Pastorale en RCA, couvrant la zone forestière du Sud-Ouest (Lobaye ;
Mambéré-Kadeï ;Sangha-Mbaéré ;Baboua ; Abba). 2 PREVES : Projet de Relance de Cultures Vivrières et du petit élevage dans les Savanes couvrant les zones de
Yaloké ;Baoro ;Bouar et Bouca. 3 PARIR : Projet d’Appui à la Réhabilitation des Infrastructures Rurales avec comme zone d’intervention la
Ouaka, l’Ouham, la Kémo et l’Ombella-M’Poko.
35
1.4. Existence de compétences scientifiques de haut niveau
Il s’agit là d’une force qui reste indispensable pour l’ICRA. Il s’agit là d’une force qui reste
indispensable pour l’ICRA. L’institut dispose des Chercheurs ayant de haut niveau ayant de
très bonnes compétences scientifiques dans les différents domaines de recherche. Même si la
masse critique de ces Chercheurs est faible, elle permet à l’institut de réaliser l’essentiel de
ses opérations de recherche.
En général, la situation de ces ressources humaines peut être résumée comme suit :
i. Trois Chercheurs docteurs spécialistes en économie, entomologie et médecine
vétérinaire ;
ii. Seize Chercheurs de niveau Masters/DEA spécialiste en économie, agronomie,
amélioration végétale, production et santé animale, pédologie agro-foresterie et
biochimie ;
iii. Quatre Chercheurs de niveau DESS spécialisés en agro-environnement, phytiatrie,
SIG et aménagement forestier ;
iv. Seize Chercheurs agronomes généralistes spécialisés en agronomie, zootechnie,
foresterie et génie rural.
A cet effectif, il faut ajouter une quarantaine de techniciens de recherche appuyant les
Chercheurs dans la mise en œuvre des différents programmes de recherche.
II. FINANCEMENT DE LA RECHERCHE AGRICOLE EN RCA SUR LES
RESSOURCES EXTERNES
Cette section nous permet de développer les aspects suivants:
i. les principaux partenaires financiers de l’ICRA ;
ii. les actions menées par les bailleurs de fonds/partenaires au développement ;
iii. leurs contributions en appui aux domaines prioritaires pour les recherches agricoles à
l’ICRA ;
iv. le programme de recherche par département scientifique de l’ICRA suivi de la
description des composantes et activités des projets liées aux domaines/programmes
de recherche agricole à l’ICRA.
2.1. Principaux partenaires financiers de l’ICRA
La Banque Mondiale (BM), la Cellule coton, le Pôle de Recherche Appliquée au
Développement des Agricoles d’Afrique Centrale (PRASAC), le Centre International
36
d’Agriculture Tropicale (CIAT)/Pan Africain Beau Recherch in Agriculture (PABRA), le
Centre du Riz pour l’Afrique (Africa Rice), le Fonds Commun des Produits de base (CFC), la
Banque Africaine pour le Développement (BAD), le Firmes phytosanitaires, le
PATTEC/FIND, le Centre Africain de Recherche sur Bananiers et Plantains (CARBAP) et
l’Union Européenne sont les principaux partenaires qui soutiennent la recherche et
développement en République Centrafricaine. Ils sont impliqués à des degrés divers dans
l’exécution des programmes retenus dans les diverses filières et doivent s’assurer que les
programmes touchent effectivement les bénéficiaires. Leur implication va largement au-delà
de l’exécution de la stratégie, car avec les bénéficiaires, c’est-à-dire les populations-cibles,
l’ensemble de ces bailleurs précités seront au premier plan dans le dispositif de suivi et lors de
l’évaluation périodique. (Entretien septembre 2012)
2.2. Actions mené par les bailleurs de fonds/partenaires au développement
En fonction de leur mandat et de leurs missions respectives, les différents partenaires au
développement de l’ICRA appuient la consolidation du secteur agricole, dont le succès
constitue assurément l’un des meilleurs moyens d’associer les chercheurs au processus de
création de la richesse. Les actions envisagées par ces partenaires comprennent:
i. l’appui à la redynamisation du cadre institutionnel et à la mise en œuvre de la stratégie
nationale de recherche ;
ii. le renforcement des capacités des chercheurs du secteur ;
iii. la promotion d’activités de sensibilisation auprès de la population ;
iv. l’appui à la réalisation des études et analyses permettant de mieux connaître les
besoins des populations ;
v. l’apport de fonds nouveaux (refinancement, fond de garantie, fonds rotatifs) pour
renforcer les activités de la recherche;
vi. l’appui à la mise en place de nouveaux programmes dans les zones à fort potentiel
économique. (Entretien septembre 2012)
2.3. Contribution des bailleurs à la recherche agricole
L’évolution de la contribution des différents partenaires techniques et financiers de l’ICRA
est résumée dans le tableau 1 ci-après.
37
Tableau 1 : Sources de financement extérieur des programmes de recherche de l’ICRA (en FCFA), 2009-2010.
Sources de financement 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011 2011/2012
PRASAC (Investissement)
- Appui à la mobilité des chercheurs
26250000 37200000 0 0 0 0 55434497,25
PRASAC (Fonctionnement) 49010000 50180000 50180000 8503750 6016000 0 22365644
CABRAP
- Appui à la mise en place et au fonctionnement de la plate forme Oubangui
- Renforcement des capacités des producteurs de bananiers et plantains
5000000 2500000 1000000 1000000 13526000 16000000 16000000
FAO
- Appui à la production, la multiplication et la distribution des semences améliorées
15000000 12000000 15000000 0 0 0 200000000
Firmes phytosanitaire
- Appui à l’analyse d’efficacité de nouvelles molécules d’insecticides
- Appui à l’analyse d’efficacité des herbicides
0 0 800000 1200000 3200000 0 0
Cellule coton
- Appui à la recherche cotonnière
0 0 0 1500000 1500000 1500000 1500000
CIAT/PABRA
- Appui à l’évaluation des potentialités du haricot commun
0 0 0 2000000 3000000 3000000 3000000
Fonds Commun des Produits de base et Africa Rice 0 0 0 10000000
0
15000000
0
15000000
0
150000000
BAD/ Africa Rice
- Collecte des statistiques rizicoles
0 0 0 0 40000000 0 0
PATTEC/FIND
- Appui au plaidoyer au près des partenaires
0 0 0 0 17000000 17000000 17000000
Source : ICRA, Rapport de synthèse sur la mise en œuvre des activités, 2011-2012.
38
Globalement, l’ICRA n’a pu réaliser certaines de ces activités de recherche que grâce aux
financements extérieurs. Les ressources allouées sur le budget de l’Etat n’ont pratiquement
pas été débloquées. Pour la compagne agricole 2010, moins de 4% du crédit alloué par l’Etat,
sur le budget extra capital (BEC) ont pu être mobilisés (quelques fourniture et produits
d’entretien) (Kadékoy-Tigagué, 2010)
2.4. Domaines prioritaires pour les recherches agricoles à l’ICRA
Les principaux domaines de recherche entrepris par l’ICRA sont les suivants :
i. Etudes du milieu producteur ;
ii. Etudes des marchés et des filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques ;
iii. Analyse et évaluation des potentialités agronomiques des sols ;
iv. Elaboration des plans d’aménagement des terres agricoles ;
v. Défense des cultures ;
vi. Cartographie, télédétection et Synthèse d’Information Géographique (SIG) ;
vii. Technologie agricole et agro-alimentaire ;
viii. Amélioration génétique ;
ix. Production et santé animale ;
x. Production et multiplication des semences plants améliorés ;
xi. Recherche forestière ;
xii. Appui-conseil aux organisations des producteurs ;
xiii. Formation des responsables des organisations de producteurs, des ONG, des
opérateurs privés et des agents de développement ;
xiv. Valorisation et Transfert d’innovation.
Par conséquent, les efforts de la recherche devraient plus s’orienter vers les cultures qui
contribuent déjà à la sécurité alimentaire afin de stabiliser les provisions. La qualité nutritive
et le potentiel économique reçoivent une attention particulière dans le but d’améliorer le
niveau de vie.
2.5. Programme de recherche par département scientifique de l’ICRA
Les principaux programmes mise en œuvre actuellement par l’ICRA sont les suivants :
39
Tableau 2: Répartition des programmes par département scientifique
Départements Programmes Département des systèmes agraires des forêts (DSAF) � Café et plantes stimulantes
� Ressources Forestières et Agroforesterie � Bananiers et Plantains � Plantes à Racines et Tubercules � Pèche et Aquaculture
Département des systèmes agraires des savanes (DSAS) � Coton et plantes textiles � Céréales (maïs, riz, sorgho/mil) � Légumineuses à graines et cultures diverses (arachide ; niébé; haricot ; soja ; ect.) � Arboriculture Fruitière � Maraîchage
Département des systèmes agro-pastoraux (DSAP) � Santé Animale et Zootechnie � Système de production animale � Gestion Agropastorale et la relation Agriculture-Elevage
Département de technologie et de biotechnologie (DTB) � Nutrition et Technologie alimentaire � Biotechnologie
Département d’appui à la recherche (DAR) � Pédologie, Gestion et mise en valeur des terres � Télédétection, Cartographie et Reprographie � Défense des cultures � Production et multiplication de semences � Contrôle et Certificat des semences
Coordination Scientifique et technique � Etudes Système et gestion des Exploitations agricoles � Planification et Suivi-Evaluation � Information Scientifique et Technique
Source : Kadékoy-Tigagué, 2012.
40
2.6. Description des composantes et activités des projets liées aux domaines/programmes
de recherche agricole à l’ICRA
2.6.1. Projet « Appui à l’amélioration de la compétitivité du riz en Afrique Centrale »
Ce projet régional, mise en œuvre par l’ICRA avec l’appui financier de CFC et l’appui
technique d’Africa Rice, est développé à travers les composantes suivantes :
Composante 1 : Promotion de l’utilisation des variétés NERICA et autres variétés
améliorées de riz et des technologies complémentaires
Objectifs :
� Tester la performance des variétés de riz introduites et des technologies de
production en utilisant l’approche de la sélection variétale participative (PVS) dans les
différents écosystèmes des pays participants ;
� Décrire et documenter les critères des paysans dans la sélection variétale du riz
dans les pays participants ;
� Produire les semences des variétés sélectionnées par les paysans à travers les
systèmes de semences à base communautaire (CBSS) ;
� Identifier et promouvoir les meilleures technologies de gestion des cultures.
Résultats attendus :
� Au moins 4 variétés sélectionnées par les paysans sont identifiées et rendues
disponibles pour dissémination dans les écologies rizicoles appropriées dans chaque
pays du projet ;
� De nouvelles variétés et technologies de production sont sélectionnées et adoptées
par les paysans ;
� Les semences sont disponibles pour les paysans et la production de riz s’est
améliorée en quantité et en qualité ;
� Les technologies appropriées de gestion des cultures sont adoptées.
Activités :
Activité 1.1 Conduire la PVS pour exposer les paysans aux nouvelles technologies
rizicoles
41
Activité 1.2 Faciliter la création des organisations de paysans NERICA dans tous les pays
participants
Activité 1.3 Supporter l’homologation des variétés et la production des semences de pré-base
Activité 1.4 Conduire l’évaluation participative au champ et promouvoir des méthodes
culturales durables en vue de minimiser les contraintes biotiques et abiotiques
à la production rizicole.
Activité 1.5 Mettre en place un mécanisme d’assurance qualité depuis la sélection des
semences jusqu’à la commercialisation du produit
Activité 1.6 Promouvoir la diversification et la production en contre-saison des cultures
telles que les légumes
Composante 2 : Dissémination et création des centres de qualité pour la
transformation du riz
Objectifs :
� Améliorer la qualité du riz pour les marchés locaux et régionaux ;
� Créer de nouvelles opportunités de marché pour le riz.
Résultats attendus :
� Du riz de bonne qualité (sans cailloux, la brisure séparée du riz entier, etc.) est produit
localement ;
� Les importations de riz sont réduits ;
� Les femmes et aussi pour les hommes engagés dans la transformation alimentaire ont
augmentation les opportunités de marché
Activités :
Activité 2.1 Lier les paysans aux marchés d’intrants, d’extrants et du crédit
Activité 2.2 Introduire, tester et disséminer l’équipement post-récolte tel que les batteuses,
les épierreuses, les étuveuses, les nettoyeuses et les séchoirs à moindre coût
etc.
Activité 2.3 Promouvoir la réplication et la production de l’équipement post-récolte
approprié par secteur privé organisé.
Activité 2.4 Créer des centres de qualité pour la transformation du riz au niveau villageois
42
Activité 2.5 Développer et promouvoir les produits à base de riz
Composante 3 : Renforcement des capacités et dissémination de l’information
Objectifs :
� Renforcer la capacité des différents acteurs de la filière riz ;
� Développer un système d’information sur le marché et le rendre accessible à tous les
acteurs de la filière riz ;
� Disséminer les résultats à grande échelle à travers le matériel de sensibilisation du
public et la documentation.
Résultats :
� Du matériel de dissémination est préparé pour faciliter la dissémination des NERICA
et d’autres variétés améliorées de riz ;
� Du matériel de formation est produit sur la PVS et la CBSS pour chaque pays ;
� De différentes publications telles que les comptes-rendus d’ateliers, les bases de
données et les manuels de formation sont produits
Activités :
Activité 3.1 Evaluer les besoins en formation pour les paysans, les transformateurs, les
agents de vulgarisation et le personnel du projet.
Activité 3.2 Formuler et mettre en œuvre les programmes de formation.
Activité 3.3 Développer une stratégie de dissémination de l’information et préparer le
matériel de dissémination.
Activité 3.4 Préparer et distribuer le matériel de sensibilisation du public.
Activité 3.5 Préparer le matériel didactique sur la production des semences dans les langues
locales.
Activité 3.6 Préparer le matériel didactique sur les recettes des produits à base de riz.
Activité 3.7 Distribuer les rapports techniques sur toutes les composantes du projet.
Composante 4 : Etudes de base et évaluation d’impact
Objectifs :
� Faire l’inventaire de l’information existante sur le secteur rizicole dans les pays du
43
projet ;
� Mesurer l’impact du projet sur la production et la consommation du riz dans les pays
du projet.
Résultats attendus :
� Des 'informations ex-ante et ex-post sont disponible et un système de suivi et
d’évaluation est mis en place ;
� Des rapports de l’étude d’impact est disponible à la fin du projet.
Activités :
Activité 4.1 Faire l’enquête de base pour documenter la production actuelle du riz, les
systèmes post-récolte et les systèmes de marché ainsi que l’infrastructure dans
chaque pays.
Activité 4.2 Développer des indicateurs de suivi du projet et un mécanisme de feedback
entre les acteurs.
Activité 4.3 Réaliser les études d’adoption des technologies et les études d’impact.
Composante 5 : Gestion et coordination du projet
Objectifs :
� Réunir tous les acteurs du secteur riz pour évaluer les besoins dans leurs pays
respectifs ;
� Réunir les équipes de coordination nationale multi-acteurs pour la coordination et la
mise en œuvre des activités du projet dans tous les pays participants ;
� Organiser le suivi et l’évaluation du projet ;
� Préparer à temps les rapports sur les activités du projet ;
� Assurer la mise en œuvre quotidienne des activités du projet.
Résultats attendu :
� Classification par ordre de priorité les besoins identifiés à travers l’évaluation des
besoins faite par les acteurs et identification des communautés du projet dans les pays
participants ;
� Des équipes de coordination multi-acteurs sont mises en place par pays ;
� Le rapport du suivi évaluation est disponible à temps ;
44
� Les rapports techniques sont disponibles à temps.
Activités :
Activité 5.1 Identifier les acteurs clés dans chaque pays participant
Activité 5.2 Mettre en place les plates-formes des acteurs dans chaque pays
Activité 5.3 Organiser les réunions de planification et les ateliers des acteurs
Activité 5.4 Sélectionner les sites pilotes du projet et les participants, et créer le consensus
sur les stratégies de mise en œuvre du projet dans chaque pays
Activité 5.5 Développer les plans de mise en œuvre du projet
Activité 5.6 Evaluer et suivre le progrès du projet
Activité 5.7 Organiser un atelier consultatif au début du projet
Activité 5.8 Organiser l’atelier de fin du projet
Activité 5.9 Préparer et distribuer les rapports techniques semestriels et annuel
A la fin du projet, les objectifs ci-dessous auraient été atteints :
� Accroissement de la productivité et de la production rizicoles d’au moins 50% (des
moyennes de 1 t/ha pour les variétés de plateau et 2,5 t/ha pour les variétés de bas-
fond et les variétés irriguées) en utilisant les variétés améliorées de riz et de semences,
les engrais, les pratiques améliorées de gestion des sols, des cultures et de l’eau.
� Les revenus des riziculteurs vont augmenter d’au moins 15% par rapport aux
revenus actuels (la moyenne annuelle approximative des revenus se situe entre 400
USD et 800 USD pour un ménage de 10 personnes).
� Augmentation des ventes des marques de riz local à travers ce projet sur les marchés
nationaux et régionaux d’Afrique centrale.
� Etablissement de liens solides avec le secteur privé dans l’approvisionnement des
intrants et des services agricoles, du crédit, de l’usinage du riz et du marketing.
� Création des opportunités de marché pour les femmes transformatrices dans les
zones ciblées par l’introduction de nouveaux produits transformés à base de riz.
� Mise en place de politiques favorables à l’investissement dans la production du
riz commercial, et les décideurs politiques et les partenaires au développement ont
l’information pour orienter l’amélioration ciblée dans le sous secteur riz dans les pays
45
participants.
� Formation des associations durables de producteurs et de commerçants (y
compris les négociants d’intrants) qui prennent en main les fonctions
d’approvisionnement en intrants, le crédit et le marché pour les membres.
� Les institutions de développement et de recherche des pays participants ont
accès aux technologies testées pour l’analyse socio-économique et des marchés, et aux
approches participatives pour le transfert des technologies rizicoles.
� Au moins 15% des bénéficiaires ciblés (30 000 paysans par pays) seront liés
aux institutions financières pour les facilités de crédit en vue de financer la production
rizicole et les activités post-récolte.
� Au moins 50% des 30 000 riziculteurs ciblés pour la production et les activités
de post-récolte (transformation, commercialisation, etc.) seront des femmes. Les
revenus élevés générés par les femmes participant au projet se traduiront par
l’amélioration du bien-être de la famille.
Le coût total du projet est estimé à 4 672 571 USD. Le CFC contribue à hauteur de 2 500 961
USD (54%). L’agence d’exécution du projet Africa Rice contribue pour l’équivalent de
1 017 450 USD en espèces et en nature, tandis que les institutions nationales (ICRA, IRAD4,
ITRAD5) de collaboration et les paysans participants feront une contribution en nature de
1 154 160 USD.
2.6.2. Projet de « Production durable du manioc en Afrique Centrale et intégration au
marché
Les objectifs globaux du projet manioc visent à augmenter de façon durable la productivité
des systèmes de culture à base de manioc, d’améliorer la qualité de conservation post-récolte,
de diversifier les produits de transformation et d’en favoriser l’intégration au marchés.
Plus spécifiquement il s’agit :
i. D’établir de façon participative un diagnostic des systèmes de culture, de
transformation et de mise en marché du manioc
ii. Proposer en concertation avec les producteurs et transformateurs des
améliorations de la filière
4 IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le Développement 5 ITRAD : Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement
46
iii. Renforcer les capacités des systèmes nationaux de recherche et développement.
Les activités du projet sont développées à travers les modules suivants :
Module 1 : Gestion et coordination du projet. Ce module se charge des activités de gestion
et de coordination des différentes activités engagées par le projet. Il réalise également
l’animation scientifique au sein du projet. Il est basé au sein de la Direction Générale du
PRASAC.
Module 2 : Connaissance et valorisation des variétés cultivées localement. Ce module met
un accent particulier sur les variétés cultivées localement, les usages et les savoirs
traditionnels locaux pour une meilleure utilisation de la diversité génétique disponible, dans le
but d’identifier, dans démarche participative, des variétés performantes adaptées et adoptées
par le petit producteur. Il permet en outre de disposer de banque de germoplasme et de base
de données sur les variétés disponibles et de mettre en place de programme d’amélioration et
de création variétale mieux orientés.
Module 3 : Connaissance et amélioration des techniques culturales paysannes. Ce
module s’intéresse principalement à la mise au point des référentiels techniques des bonnes
pratiques culturales adoptable par le petit agriculteur.
Module 4 : Lutte contre les maladies et ravageurs. Ce module travail sur une meilleure
connaissance des maladies et des ravageurs du manioc, de leur impacte sur la productivité et
leur répartition dans la région de façon à mettre au point une stratégie de lutte intégrée, et
diminuer l’impacte des maladies et ravageurs sur la production de manioc.
Module 5 : Etude des usages et des marchés pour l’amélioration de la qualité des
produits. Ce module s’intéresse notamment à lever les contraintes qui handicapent
l’organisation et le développent du marché de manioc. Il s’implique dans la mise en place, par
les producteurs et association de producteurs, des stratégies de production adaptées au
marché.
47
Module 6 : Renforcement des capacités techniques et de la recherche de l’espace
CEMAC. Ce module a pour finalité de renforcer les capacités techniques et de la recherche
dans la zone CEMAC. Egalement, il se chargera, outre des formations continues, de courte
durée ou diplômantes, de la mise en place de la plateforme de recherche et de technologies
des savoirs faires locaux de la région.
Le coût total du projet est estimé à 3milliards de FCFA repartis sur cinq ans à compter de
2012. Il et financé à hauteur de 52% par l’Union Européenne et 48% par les pays membre de
la CEMAC.
2.6.3. Projet « bananiers et plantains »
Les activités du projet bananier et plantain sont développées à travers les thèmes suivants :
Thème 1: Conservation et gestion des ressources phytogénétiques de bananier et
plantain.
Objectif : L’objectif global de ce thème est de disposer d’une variabilité génétique des
ressources locales et exotiques.
Résultats : Mise en place d’une banque des gènes.
Thème 2: Sélection variétale
Objectif : Recherche d’une ou des variétés performantes appréciés des consommateurs et
facilement commercialisables
Résultats :
� Augmentation des productions agricoles ;
� Amélioration des revenus des producteurs.
Thème 3: Multiplication des rejets
Objectif : Produire des rejets des variétés sélectionnées en vu d’alimenter les
expérimentations, les parcelles d’observation et les planteurs pilotes.
Résultats : Mise en place d’un schéma de multiplication
48
Thème 4: Transfert des technologies (R/D)
Objectif :
� Former les paysans aux techniques améliorées de multiplication rapide des rejets.
� Introduire des variétés améliorées en milieu producteur
Résultats : Augmentation de la production
Le coût total du projet est estimé à 2,5millions d’Euro soit 1,6milliards de FCFA sont
financés par l’Union Européenne à travers le Centre Africain de Recherche sur Bananiers et
Plantains (CABRAP). Ce projet à une durée de quatre ans à compter de 2009 (Kadékoy-
Tigagué D, 2012).
2.6.4. Appui à la recherche cotonnière
Le coton est actuellement dans les préfectures de l’Ouham, l’Ouham-Pendé, la Kémo, la
Nana-Gribizi et la Ouaka. C’est une source non négligeable d’entrée de devises pour la RCA.
C’est pourquoi il est important de renforcer les capacités de la recherche dans ce sous-secteur.
Les thèmes et domaines de recherche sont résumés dans le tableau ci-après :
49
Tableau 3 : Les thèmes et domaines de recherche
THEMES OBJECTIFS GLOBAUX RESULTATS ATTENDUS � Conservation des ressources phytogénétique � Disposer d’une variabilité génétique des ressources � Meilleure utilisation des gènes
� Maintien des caractères des variétés ou de la variété en diffusion
� Production des semences de base
� Préserver la pureté variétale des variétés en diffusion
� Fourniture à la société cotonnière des semences de génération Z0.
� Maintien des potentialités génétiques des variétés ou de la variété en Diffusion.
� Assurer une meilleure production de coton graine en milieu paysan.
� Sélection variétale � Recherche des variétés performantes répondant aux attentes des partenaires impliqués
� Augmentation des productions
� Assurer une meilleure qualité des fibres du coton Centrafricain.
� Amélioration des techniques culturales � Recherche des produits herbicides susceptible de contenir les principales adventices du cotonnier
� Jachère améliorée
� Résoudre le problème lié à l’engorge du calendrier agricole.
� Réduire les charges liées à l’utilisation des engrains minéraux.
� Lutte chimique raisonnée
� Test de nouveaux produits
� Evaluer l’efficacité de nouvelles molécules mise au point par les firmes phytosanitaires.
� Disposer d’une gramme de produits pouvant permettre aux paysans de mieux protéger leurs cultures.
� Désinfection des semences � Evaluer l’efficacité des composantes insecticides et/ou fongicides en traitement de semences
� Assurer une bonne germination et une bonne levée.
� Maîtrise de populations précoces de puceron et autres agents responsable de la fonte de semis
� Evaluation des niveaux de protection � Evaluer l’efficacité des produits commerciaux en milieux producteur
� Assurer une meilleure protection de la culture du coton contre ces principaux ravageurs une bonne qualité de coton graine.
� Meilleur suivi des produits diffusés.
� Transfert de technologie � Adapter la lutte étagée ciblée aux conditions ou réalisés de la zone cotonnière
� Bonne gestion de l’environnement
� Réduction de la quantité des produits à épandre
� Réduction du coût des traitements insecticides
� Etude de la biocénose � Evaluer l’impact des ravageurs sur la production de coton graine et l’efficacité de programme vulgarisé
� Meilleure connaissance de l’évolution des populations des ravageurs et des maladies et leur impact sur la quantité et la qualité du coton graine produit
� Connaissance du taux de protection.
Source : Kadékoy-Tigagué D., 2012.
50
Le coût d’appui est estimé à 24 millions de FCFA et sera financé par la SDIC6-Cellule coton
qui appui la production de semences de coton (KADEKOY-TIGAGUE D, 2012).
III- FAIBLESSES DU FINANCEMENT EXTERIEUR A LA RECHE RCHE
AGRICOLE
Le financement extérieur est fortement ralenti sous l’effet des contraintes de divers ordres et
d’un certain nombre de risques. Les principaux contraintes et risques aux financements
extérieurs de la recherche agricole sont d’ordre: politiques (instabilité interne), économiques,
participatif ou d’appropriation, sociaux et humains, insuffisance des statistiques fiables.
3.1. Contraintes et risques politiques (instabilité interne)
Ces contraintes et risques sont susceptibles d’obstruer la mise en œuvre de la stratégie. Il
s’agit notamment de :
i. l’insécurité ;
ii. le retour des conflits ;
iii. l’instabilité politique, institutionnelle et économique.
La destruction des infrastructures économiques et sociales, l’insécurité des biens et des
personnes, avec comme corollaires majeures le déplacement des populations, l’exode rural,
les tracasseries administratives sont des contraintes réelles à la mobilisation des ressources
extérieurs et à la mise en œuvre de la recherche agricole (DSRP2., 2011-2015).
Le retour définitif de la paix et la bonne gouvernance politique constituent le socle sur lequel
se mettra favorablement en œuvre la recherche agricole.
3.2. Contraintes liées à la mauvaise gouvernance
Une des limites liée à la recherche et développement dans la plupart des pays africains, y
compris la RCA, et qui entrave la mobilisation des ressources externes, est la mauvaise
gouvernance ou gestion de fonds. Il est également important d’accentuer la réforme de
l’administration au sein de l’ICRA pour le rendre plus responsable et de mettre en place des
pratiques contre le détournement de biens et fonds. L’importance du problème de
détournement a été mise en évidence lors de nos entretiens réalisés en septembre 2012 auprès
des administrés de l’ICRA. Les administrés ont témoignés que c’est suite aux détournements
6 SDIC : Agence Chinoise de Développement et l’Investissement
51
ou la mauvaise gestion de fonds qui ont entravés le financement extérieur à la recherche
agricole (DSRP2., 2011-2015).
3.3. Contraintes et risques économiques
La poursuite des réformes structurelles concourt à rétablir davantage le climat favorable au
développement. De ce fait, la faible mobilisation des ressources intérieures perturberait à coup
sûr l’état fragile et post-conflit et rendrait difficile la mise en œuvre de la recherche agricole.
D’autres risques susceptibles d’hypothéquer la recherche agricole sont établis :
i. l’insuffisance et l’amenuisement persistants des ressources budgétaires qui pourraient
aussi défavoriser l’exécution des programmes de recherche en faveur de l’ICRA;
ii. l’allocation insuffisante du budget au profit des projets/programmes d’investissement;
iii. la faible capacité d’absorption des ressources extérieures, décourageant les partenaires
au développement et freinant la mobilisation des ressources additionnelles ; et
iv. le retard dans la procédure de décaissement des ressources extérieures pour financer
certaines réformes ou projets à impact rapide.
Pour assurer la réussite de l’exécution des programmes de recherche agricole, l’Etat
centrafricain doit poursuivre des efforts de mobilisation des ressources internes qu’externes,
en priorité, pour la mise en œuvre efficace de la stratégie conformément à la Déclaration de
Paris (DSRP2, 2011-2015).
3.4. Contraintes et risques liés au processus participatif ou faible appropriation
L’insuffisance d’une communication et d’un processus participatif à tous les niveaux rendrait
difficile l’adhésion des bailleurs au financement de l’ICRA. La faiblesse de la base et du
système de collecte des données constituerait un risque grave tant dans l’élaboration, la mise
en œuvre et le suivi-évaluation que dans l’exécution des programmes de recherche. L’absence
de coordination efficace pourrait fragiliser la mise en œuvre des axes stratégiques des
programmes de recherche et affecter profondément leur efficacité. Le succès de cette stratégie
dépendra largement du degré d’implication des différents bailleurs engagés dans le processus.
3.5. Contraintes et risques sociaux et humains
En marge des contraintes et risques précédents, la faiblesse de capacités institutionnelles et
humaines mérite d’être renforcée à tous les niveaux (central, régional et local) pour disposer
d’une administration capable d’élaborer les projets et programmes crédibles, de les exécuter et
de les suivre.
52
3.6. Contraintes et risques liés à la faiblesse d’un dispositif de suivi-évaluation
Le suivi et l’évaluation réguliers des activités tiennent compte de la disponibilité des
statistiques fiables pouvant garantir le succès dans la mise en œuvre des programmes de
recherche. Dans cette optique, une attention particulière doit être accordée au renforcement
des capacités humaines, matérielles et financières de l’ICRA aux fins de réaliser les missions
qui lui sont assignées.
3.7. Effets négatifs du financement extérieur ?
Le débat sur l'effet négatif de l'aide sur les ressources externes est ancien, et a donné lieu à
une vaste littérature. En dépit d'une absence de soubassement théorique, l'analyse
économétrique montre souvent en effet une relation négative entre les flux d'aide extérieure et
l'épargne intérieure. Des contributions récentes ont permis d'approfondir le débat, en le
centrant non plus sur l’épargne en général mais sur les finances publiques.
Conclusion
Pays enclavé et post-conflit, la République Centrafricaine est fortement tributaire de l’aide
extérieure. Cette situation constitue aujourd’hui l’une des principales contraintes pour le
développement de l’ICRA, du fait notamment de la faiblesse de mobiliser les ressources
internes. Le Gouvernement veillera :
i. au respect des engagements pris vis-à-vis des partenaires au développement ;
ii. à la mise en place d’un mécanisme de coordination de l’aide basée sur les priorités
nationales ;
iii. l’amélioration de la transparence, l’efficacité et la responsabilité dans la gestion des
ressources affectées à la recherche agricole dans le cadre de la Déclaration de Paris.
Conclusion partielle
Cette première partie de notre étude a permis de mieux appréhender le concept de ressources
internes et recherche agricole. Dans un premier temps, nous avons analysé le concept de
ressources internes de façon générale, avant d’introduire la notion de recherche agricole ainsi
que ses fondements théoriques. Nous avons fait le tour de quelques études sur la mobilisation
de ressources et le financement de la recherche agricole notamment les ressources internes.
53
Dans un second temps, nous avons passé en revue les ressources externes et le financement de
la recherche agricole en République Centrafricaine pour voir les forces du financement
extérieurs à la recherche agricole telles que la contractualisation des centres de recherche avec
les bailleurs, initiée en 1993, constitue une force importante pour le développement de la
politique scientifique de l’ICRA. L’existence de compétences scientifiques de haut niveau est
également une force qui est toutefois indispensable pour l’ICRA car certains chercheurs
travaillant sur des thématiques proches et/ou complémentaires pour une bonne réputation de
ce centre de recherche grâce aux soutiens financiers et logistiques de la part des bailleurs.
Sans soutien financier conséquent, les rencontres entre les compétences nationales deviennent
impossibles. Les faiblesses du financement extérieur à la recherche agricole sont dues à l’effet
des contraintes de divers ordres et d’un certain nombre de risques. Les principaux contraintes
et risques aux financements extérieurs de la recherche agricole sont d’ordre: politiques
(instabilité interne), économiques, participatif ou d’appropriation, sociaux et humains,
insuffisance des statistiques fiables.
Le développement en Afrique est encore aujourd’hui trop tributaire de ressources sur
lesquelles les Etats n’ont que peu de contrôle : investissement direct étranger, exportations
liées aux cours internationaux, aide publique au développement, emprunts entraînant une dette
lourde et de longue durée, etc. Outre la problématique de « dépendance » engendrée par le
poids de ces ressources externes, il apparaît que sans financements propres, des politiques de
long terme et des investissements durables sont difficilement envisageables. D’où nécessité de
mobiliser les ressources internes constituées du financement de l’Etat et du fonds propres de
l’Institut Centrafricain de la Recherche Agronomique pour un financement durable.
54
DEUXIEME PARTIE : MOBILISATION DES RESSOURCES INTER NES POUR LE
FINANCEMENT DE LA RECHERCHE AGRICOLE EN REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
Introduction
La mobilisation de ressources internes est un défit à relever pour le financement intérieur de la
recherche agricole car elle peut être considérée aujourd’hui comme un moteur pour le
développement agricole. Les ressources internes sont considérées comme des ressources
alternatives aux ressources externes. La seconde partie de ce travail est consacrée à la
mobilisation des ressources internes pour le financement de la recherche agricole en
République Centrafricaine. Cette partie est structurée en deux chapitres.
Le troisième chapitre est consacré au mécanisme de mobilisation des ressources internes en
République Centrafricaine dont la première section traite des ressources internes, la deuxième
de contraintes à la mobilisation des ressources internes et la troisième parle des stratégies de
mobilisation des ressources intérieures. Le quatrième chapitre structuré en trois sections,
s’intéresse aux financements intérieurs de la recherche agricole en République Centrafricaine.
La première section abord le mécanisme du financement intérieur de la recherche agricole, la
seconde section porte sur les contraintes au financement de la recherche agricole et la
troisième parle des stratégies du financement de la recherche agricole.
55
CHAPITRE 3 : MECANISME DE MOBILISATION DES RESSOURC ES INTERNES
EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Le Consensus de Monterrey, établi lors de la Conférence Internationale sur le Financement du
Développement tenue à Monterrey, au Mexique, en mars 2002, donne les orientations sur la
manière d’aborder les questions de mobilisation des ressources. Ce consensus se fonde sur la
nécessité de mettre à contribution toutes les sources de financement possibles, mais en partant
du principe que les pays en développement doivent donner la primeur aux ressources internes,
les ressources externes venant en appoint ou en complément à ces dernières. La mobilisation
et l’utilisation optimale des ressources pour le financement du développement réclament
donc, d’abord, un engagement réel des pays en développement eux-mêmes, mais aussi
l’assistance des pays donateurs, dans le cadre d’un partenariat élargi (Aho et Stefanini, 2005).
Les crises politiques successives de ces dernières années ont eu une influence très négative
sur l’aide internationale dont a pu bénéficié la RCA. L’aide de la Banque Mondiale (BM) et
les aides bilatérales des pays européens, dont celle de la France traditionnellement importante,
ont été suspendues. Seule la coopération de proximité, en faveur des Organisation Non
Gouvernemental (ONG) notamment, a été maintenue.
C’est ainsi que nous allons, dans ce troisième chapitre de notre mémoire, nous intéresser à
l’analyse des mécanismes qui régissent la mobilisation des ressources internes en République
Centrafricaine. Ce chapitre est structuré en quatre sections dont la première porte sur les
ressources internes, la seconde concerne des contraintes à la mobilisation des ressources
internes, la troisième consiste à proposer des stratégies de mobilisation des ressources internes
et la quatrième est relative à la nouvelle gestion et structures institutionnelles de la recherche
agricole.
I. RESSOURCES INTERNES
Face aux limites des ressources externes pour financer les activités de recherche, nous allons
chercher à identifier les sources de financement à mobiliser au niveau interne. A cet effet, il
serait important de parler de des ressources de l’Etat et des ressources propres de l’ICRA.
56
1.1. Ressources de l’Etat
L’Etat Centrafricain est un Etat fiscaliste, la mobilisation de ses recettes est essentiellement
basée sur un système fiscal déclaratif. En effet, les recettes fiscales occupent une place
prépondérante dans le budget Centrafricain. Ces recettes proviennent soit de la fiscalité
directe, soit de la fiscalité indirecte.
1.1.1. Fiscalité directe
La fiscalité directe ainsi dénommée est versée directement par le contribuable. Sur le plan
administratif, la contribution directe est perçue par l’administration. Elle est recouvrée par
voie de rôle normatif. Cette fiscalité directe comprend :
i. l’impôt sur le revenu, il est celui qui est réclamé par le service fiscal à un contribuable
et dans certains cas exceptionnel à une personne morale, lorsqu’il perçoit un revenu.
Cet impôt frappe le revenu net global du contribuable. Ce revenu peut être les
traitements et salaire versés par l’employé dans le cadre d’un contrat de travail. Il est
déterminé suivant le montant total du revenu net annuel dont dispose chaque
contribuable ou les membres de sa famille composant le foyer fiscal. Le foyer fiscal
est composé d’une ou plusieurs personnes physiques, le contribuable, son conjoint et
les personnes à sa charge ;
ii. l’impôt sur les sociétés, il frappe tous les revenus provenant des activités réalisées par
les personnes morales quelque soient leur nature. Il constitue l’un des premiers types
d’impôt établis en RCA. Son régime juridique et fiscal a été harmonisé au sein de la
CEMAC par l’acte 3/72-153-UDEAC du 22 décembre 1972, puis révisé par la
directive 02/01 UDEAC-CM-06 de 2001 ;
iii. l’impôt sur les loyers, il est instauré par l’article 99-6 de la loi des finances 2000. Les
impôts sur les loyers sont donc des retenus qui doivent être reversés par des locataires
dont les bailleurs sont des personnes physiques et qui ne sont soumis à un impôt
spécifique. Le taux de prélèvement est de 5% sur le montant de loyer ;
iv. l’impôt forfaitaire sur les revenus des personnes physiques, il est liquidé sur le
montant total des rémunérations des employés, déduction faite des 2% de l’Office
Centrafricain de Sécurité Sociale (OCSS). Le montant des salaires doit être supérieur
ou égale à 30000FCFA. L’impôt forfaitaire sur les revenus des personnes physiques
est donc acquitté par les employeurs et supporté par les employés. Chaque employeur
57
est tenu de prélever l’impôt forfaitaire sur les revenus des personnes physiques et de
les reverser au service des recettes des impôts avant le 15 du mois suivant. L’impôt
forfaitaire sur les revenus des personnes physiques est payable mensuellement ;
v. la contribution des patentes, elle est fondée sur la manifestation extérieure des
professions. Elle est la première obligation fiscale qui incombe à tout contribuable
exerçant une activité à titre professionnel en RCA ;
vi. les contributions des licences, elles sont constituées de l’autorisation qui permet la
vente des boissons alcoolisées, mais n’empêche pas de payer la patente ;
vii. l’impôt foncier, il provient pour l’essentiel de la location d’immeubles appartenant aux
contribuables ou membres de sa famille. Il peut provenir à la fois de la location des
terrains bâtis et nus et non inscrits à l’actif du bilan d’une entreprise industrielle ou
commerciale ;
viii. la taxe additionnelle des salariés et l’impôt libératoire ainsi que les centimes
additionnels qui sont prélevés en complément des divers impôts et taxes au profit du
budget de l’Etat. Leur taux est fixé par la loi des finances d’une manière homogène à
1500f.cfa pour tous les salariés.
1.1.2. Fiscalité indirecte
Le caractère principal de la fiscalité indirecte réside dans le fait qu’elle est recouvrée par
l’administration des contributions indirectes de l’enregistrement ou des douanes et
juridiquement lorsqu’elle est liée à des évènements à l’occasion desquels l’Etat prélève des
impôts. La fiscalité indirecte comprend :
i. La contribution de développement social, c’est un impôt acquitté et supporté par
l’employeur (société). Le produit est inscrit au budget de l’Etat et affecté à la création
d’école, des divers enseignements ou formations sanitaires ou à leur fonctionnement.
La base taxable est égale au montant des rémunérations plus les primes et indemnité et
à l’exception des frais liés à la santé. Son taux est de 10% à la base taxale payable
mensuellement, avant le 15 du mois suivant. C’est depuis 2001 que les frais à la santé
sont exonérés de la contribution de développement social.
ii. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est une forme d’impôt indirect sur la
consommation (dépense), instituée sur les activités économiques exercée en RCA. Le
régime de la TVA est entré en vigueur au 1er juillet 2000. Elle est l’héritière de la taxe
sur le chiffre d’affaires (TCA). La TVA est déterminée sur le CA-TTC (Chiffre
58
d’Affaire Toutes taxes comprises et hors TVA) au taux de 18%. Elle est supportée par
le consommateur final ;
iii. les droits d’enregistrement et les timbres, l’enregistrement de tout acte donne lieu à la
perception d’un droit dit taxe d’enregistrement au profit de l’Etat. Ces droits sont
nombreux et selon la nature et l’opportunité de l’acte à enregistrer à travers : les
beaux, les actes de concession, les marchés de travaux publics et les actes judiciaires.
Ces droits certifient un acte avant que celui-ci ne devienne générateur de droit et
obligation. Ils comprennent également les impôts sur les valeurs mobilières. Quand
aux timbres, ce sont des timbres fiscaux et les taxes d’abonnement sanitaires. Ils
donnent droit aux soins et consultation gratuits.
iv. les taxes de circulation sont les vignettes qui donnent droit à la circulation libre sur le
territoire Centrafricain pour tous les véhicules, les bicyclettes, les armes et les taxes
pour services rendus (taxes de délivrance des permis de chasse, des permis de
conduire et des cartes grises). Sauf les véhicules de diplomates de, l’Etat et certains
organismes internationaux.
1.2. Ressources propres de l’ICRA.
Les ressources propres de l’ICRA sont constituées à partir de divers prestation de service et de
la vente de semences et plante améliorées. A titre indicatif, les tarifs de ces différentes
prestations sont résumés dans le tableau de l’Annexe 1.
II. CONTRAINTES A LA MOBILISATION DES RESSOURCES IN TERIEURES
Les sources de financement internes découlent principalement de l’épargne. Mobiliser les
ressources internes suppose donc des efforts considérables, d’une part, pour stimuler la
formation d’une épargne conséquente.
Cette seconde partie analyse les contraintes liées à la mobilisation de l’épargne intérieure en
République Centrafricaine et plus particulièrement au niveau de l’ICRA en examinant les
différentes raisons.
2.1. Contraintes politico-sociales
Les relations politiques constituent l’une des difficultés au recouvrement des recettes fiscales.
Certains contribuables se recommandent de leur position politique pour se soustraire à leur
obligation fiscale. Ce sont les hauts dignitaires qui exercent des activités économiques et qui
refusent de s’acquitter de leurs obligations fiscales. Cette pratique s’explique par le fait que
59
certains contribuables récalcitrants ou retardataires qui reçoivent de convocation, préfèrent les
remettre aux chefs hiérarchique de l’agent de recouvrement. Ce dernier à son tour fait
pression sur son agent voir en présence du contribuable. Cela s’explique par l’incivisme fiscal
ou une délinquance fiscale, lorsque certains contribuables refusent sciemment de se libérer de
leurs obligations fiscales. Or, de telle attitude met en péril la performance du recouvrement
des recettes fiscales en Centrafrique.
2.2. Contraintes économiques
Les conjonctures économiques difficiles, l’importance relative des activités informelles,
difficilement taxables, par rapport aux activités du secteur moderne (taxable) contribuent à
baissé le niveau des ressources internes. En effet, l’économie Centrafricaine étant
essentiellement agricole, avec un faible niveau d’industrialisation, les revenus obtenus de ces
activités sont généralement faibles. Tout ceci contribue à expliquer le faible niveau des
ressources internes. De surcroît, il est un fait, qu’en Centrafrique, la faiblesse de mobilisation
de ressources internes en général constitue une limite en soi pour toutes politiques ; entraînant
ainsi une faible capacité contributive de certains contribuables.
2.3. Contraintes liées au manque d’informations
Les contraintes portant sur le système d'information, le faible développement de l'information
statistique et documentaire et son accessibilité onéreuse aux différents intervenants, conjugués
à l'absence de canaux fiables et performants de l'information et de données sur le secteur
agricole et ses composantes sont autant de blocages au développement agricole et d'entraves à
l'initiative de promoteurs privés en agriculture. L'inefficacité et la complexité du système de
suivi et d'évaluation contribuent également aux difficultés de mettre en place des dispositifs
performants de collecte de données et à convaincre les bénéficiaires ou les opérateurs
concernés à y participer activement et régulièrement. (FAO, 2002)
En effet, il n’y a pas un plan de renforcement de capacités des chercheurs donc dans le
domaine de suivi et évaluation de leurs activités. Pour ce fait, il semble opportun de disposer
d’un système de collecte, de traitement et de diffusion des données sur le secteur agricole en
général et sur les activités de recherche agricoles en particulier.
60
2.4. Contraintes liées aux ressources humaine et financière
Les contraintes liées à l’homme touchent spécifiquement le niveau de qualification du capital
humain et les conditions de recherche en milieu rural affectent négativement les performances
du secteur agricole à travers la faiblesse du degré de réceptivité des innovations scientifique et
technologiques (FAO, 2002).
En effet dans le cas de l’ICRA, la majeur partie des chercheurs ont un niveau d’étude pas trop
élevé car sur 102 personnes seulement 20 ont un niveau doctorat et DEA/Master/DESS. En
outre les restes ne sont pas bien formés en techniques de collecte des données.
Par ailleurs, l’un des facteurs pénalisant la recherche dans le secteur agricole réside au niveau
des coûts de recherche. Les ressources financières limitées constituent également une
contrainte liée à la stagnation ou régression du budget annuel d’investissement dans la
recherche.
III. STRATEGIES DE MOBILISATION DES RESSOURCES INTE RIEURES
Mobiliser des ressources importantes, et à la hauteur des défis engendrés par l’ampleur des
programmes de recherche en RCA, demandera de nombreuses années. Dans le court terme, le
pays pourrait déjà mettre en place les mesures devant conduire rapidement à un
environnement macroéconomique stable, puis définir et mettre en place un programme
concret et réaliste de lutte contre la corruption afin de rehausser les recettes publiques. En
relation avec l’Etat, l’ICRA doit également développé des stratégies propres de mobilisation
de ressource lui permettant d’éviter des ruptures dans ces activités de recherche.
3.1. Elaboration d’une politique de mobilisation de l’épargne privée intérieure
L’épargne intérieure privée est l’une des sources potentiellement considérable de ressources
internes en Afrique Centrale. Pour atteindre un niveau de développement satisfaisant et une
croissance forte et durable, l’économie d’un pays doit disposer des ressources internes
nécessaires à son financement, d’où l’importance de la mobilisation de l’épargne intérieure.
En ce qui concerne les pays de l’Afrique Centrale, le niveau de l’épargne intérieure est
insuffisant pour financer les investissements nécessaires à la réalisation d’une croissance
soutenue. En plus de son caractère insuffisant, l’épargne intérieure est liquide et de court
terme, ce qui la rend volatile et difficilement exploitable pour le financement de la recherche
(Tchatchouang, 1991).
61
3.2. Mise en œuvre des politiques macroéconomiques cohérentes et adéquates
Pour accroître les capacités de financement internes par rapport à la recherche agricole, la
RCA a besoin d’une croissance forte et soutenue afin de pouvoir dégager une épargne plus
importante permettant d’allouer une enveloppe aussi importante à la recherche agricole. Cela
dépend, avant tout, de la capacité du pays à mettre en place une politique macroéconomique
adéquate. Le pays doit d’abord mettre en place un cadre de politiques approprié. A l’heure
actuelle, le DRSP est devenu la principale référence en matière de politique de développement
agricole. En effet, le soutien politique de la plus large majorité sur le plan national est
nécessaire pour la mise en œuvre des programmes de recherche et plans nationaux de
développement agricole (Aho et Stefanini, 2004).
3.3. Renforcement de la gouvernance et lutte contre la corruption
Une des principales causes de l’échec des programmes de recherche agricole mises en œuvre
en RCA est la mauvaise gouvernance. Il est également urgent d’accentuer la réforme de
l’administration publique pour la rendre plus responsable et de mettre en place des pratiques
anticorruption.
Il est donc urgent de créer des organes indépendants de lutte contre la corruption, capables et
outillés pour mener des investigations sur les cas de corruption afin de formuler des mesures
de renforcement de l’éthique et l’intégrité dans le secteur public. En effet, lorsque la
corruption diminue les recettes publiques augmentent proportionnellement avec les
investissements dans chaque secteur et sous-secteur de l’économie Centrafricaine. Cette
stratégie s’avers nécessaire pour les programmes de la recherche agricole (sous-secteur du
Ministère de l’Agriculture et de Développement Rural) qui souffre du financement intérieur.
3.4. Renforcement du cadre de gestion budgétaire
Des mesures énergiques d’amélioration du cadre de gestion budgétaire doivent être mises en
place en RCA pour mobiliser les ressources publiques. Ces mesures doivent aller dans le sens
de la simplification et de la transparence du système d’imposition, de l’élargissement de
l’assiette fiscale. Par ailleurs le renforcement de l’administration fiscale, de la responsabilité
et la réduction de la corruption de manière à améliorer le degré de civisme fiscal et à réduire
l’évasion fiscale de tel sorte que les programmes de recherche puissent en bénéficier (Aho et
Stefanini, 2004).
62
IV. GESTION ET STRUCTURES INSTITUTIONNELLES DE LA R ECHERCHE
AGRICOLE AU SEIN DE l’ICRA
Cette nouvelle gestion et structures institutionnelles de la recherche agricole au sein de
l’ICRA consiste à décentraliser les systèmes de recherche, à promouvoir la bonne
gouvernance des ressources, à répondre aux appels de proposition de recherche, à rendre
participatif le secteur privé dans la recherche, à promouvoir l’approche participative des
producteurs et leur organisation dans la recherche.
4.1. Décentralisation des systèmes de recherche
Pour que la décentralisation d'un système de recherche agricole au niveau national porte ses
fruits, il faut changer de style de management, être prêt à accorder une autonomie suffisante
aux centres de recherche locaux et mettre l'accent sur la liaison entre l’Etat et les centres de
recherche locaux. Cela nécessite également une liaison entre les centres de recherche
internationaux, les centres de recherche des pays voisins aux conditions agronomiques
similaires et les centres de recherche locaux du pays. En général, ce type de liaison est mal
développé dans les systèmes de recherche existants. Il faut soumettre le travail des centres
locaux à un examen attentif permanent afin de comprendre la nature des problèmes traités,
puis scruter l'inventaire des technologies développées dans d'autres pays afin de déterminer si
des approches pertinentes ont déjà été élaborées ailleurs. En ce sens, la décentralisation d'un
système de recherche accorde davantage de poids à la fonction de liaison entre les efforts de
recherche à différents niveaux. La technologie internet peut grandement faciliter cette liaison
avec un minimum de ressources financières (Norton, 2005).
4.2. Bonne gouvernance des ressources
En même temps, du fait de la réduction des budgets de recherche, les institutions de recherche
agricoles sont obligées d'utiliser plus efficacement leurs ressources. Il convient de gérer les
systèmes de recherche agricole nationaux davantage comme des entreprises et insister sur la
commercialisation des résultats de la recherche, afin de récupérer la totalité des coûts lorsque
les utilisateurs peuvent s'en approprier les bénéfices. À choisir entre un personnel plus
nombreux ou plus qualifié, c'est toujours le second qui doit l'emporter. De la même manière, il
faut que les dépenses en équipement et matériels de recherche soient suffisantes pour soutenir
les travaux des scientifiques. Le recrutement d'un personnel de qualité et la mise en place d'un
63
bon système de motivation deviennent des thèmes centraux dans la gestion de la recherche, en
même temps qu'une attention plus grande à la clientèle.
L'amélioration de l'efficacité est l'un des nouveaux leitmotiv de la gestion de la recherche.
Pour y parvenir, il faut changer de méthodes, et nombreux organismes de recherche agricole
se réorganisent pour devenir moins bureaucratiques et de s'inspirer du style de direction des
entreprises privées. Un éventail plus large d'institutions commence à participer à la recherche
agricole, comprenant des universités, des entreprises privées, des fondations, des ministères
autres que celui de l'agriculture, des ONG du type associations professionnelles d'agriculteurs,
et même des collectivités paysannes à travers des mécanismes d’interprofession (Norton,
2005).
4.3. Réponses à des appels à proposition de recherche
Un dispositif de plus en plus utilisé pour enrôler de nouvelles institutions dans la recherche
agricole est celui des appels d'offres pour la recherche sur fonds publics ou privés. Dans cette
formule, universités, ONG, associations de producteurs et offices publics eux-mêmes entrent
en compétition pour les fonds mis à disposition, sur la base de la qualité des propositions de
recherche. En évaluant ces propositions, la qualité peut être interprétée selon plusieurs
dimensions, comprenant la réponse aux besoins des agriculteurs, le rapport coût-efficacité, et
les preuves existantes d'une réelle capacité de recherche. Un tel dispositif peut faire diversifier
les institutions prenant part à la recherche, et pour les pousser à renforcer leurs capacités et
leur efficacité. Le Programme National de Transfert des Technologies Agricoles
(PRONATTA) en Colombie est une réussite dans ce domaine: dans ce programme, financé
par la Banque mondiale, les décisions d'allocation des financements de la recherche sont
prises au niveau des provinces par des groupes d'experts.
Néanmoins, cette approche valable n'est pas une panacée, car il est difficile pour un
organisme de créer et pérenniser l'investissement d'une infrastructure de recherche sur la base
de contrats de recherche épisodiques et incertains. Si l'institution dispose d'autres moyens
pour entretenir son infrastructure essentielle, alors la participation aux appels d'offre lui
permet d'acquérir une plus grande expérience de recherche et de renforcer ses capacités sur
des sujets particuliers. Dans les autres cas, des projets de recherche au coup par coup, de
durée limitée, peuvent convenir pour certains types de problèmes (Norton, 2005).
64
4.4. Participation du secteur privé dans la recherche
Bien que le secteur privé soit de plus en plus présent dans la recherche agricole des pays en
développement, il joue un rôle davantage complémentaire que concurrent de celui du secteur
public. Les obstacles à un plus grand rôle du privé tiennent à la difficulté de capturer les
bénéfices de certaines recherches – à cause de leur caractère de biens publics - et à la petite
taille du marché pour certaines innovations. Il est peu probable que le privé puisse jouer un
rôle significatif en recherche fondamentale, ni dans les cas où le cadre juridique de protection
des droits de propriété intellectuelle n'est pas bien développé. Les entreprises privées sont
surtout intéressées par la recherche sur le machinisme agricole, sur les produits chimiques et
sur les produits biologiques (dans cet ordre), et peu par la technologie agricole proprement
dite. Par contre, les agriculteurs tendent à être des chercheurs efficaces dans ce dernier
domaine, s'ils sont organisés et soutenus comme il convient (Norton, 2005).
4.5. Promotion de l’approche participative dans la recherche
La recherche participative pose des problèmes de gestion particuliers. La meilleure manière
de coordonner un programme national de recherche participative sera probablement de confier
cette fonction à une institution consacrée au développement rural, ou à quelqu'autre forme de
soutien à la population rurale, parce que des efforts réussis de facilitation sont la clé du bon
fonctionnement de la recherche participative. Bien qu'une telle recherche demande le soutien
technique des organes scientifiques de la recherche, il n'est pas forcément bon qu'un
programme participatif soit administré par le système national de recherche, à cause de la
tentation presque irrésistible des chercheurs de transmettre leurs idées et leurs priorités par
une démarche d'en haut vers en bas. Le risque est d'étouffer les efforts d'encouragement d'une
recherche au niveau des communautés rurales par des messages et un pilotage depuis le centre
(Norton, 2005).
Conclusion
L’analyse des ressources internes et des contraintes à la mobilisation des ressources internes,
la proposition des stratégies de mobilisation de ressources intérieures et la gestion et
structures institutionnelles de la recherche agricole au sein de l’ICRA consiste à décentraliser
les systèmes de recherche, à promouvoir la bonne gouvernance des ressources, à répondre
aux appels de proposition de recherche, à rendre participatif le secteur privé dans la
recherche, à promouvoir l’approche participative dans la recherche.
65
On peut dire que la recherche agricole est une voie obligatoire pour améliorer la production
agricole tout en assurant la durabilité du système agricole en République Centrafricaine. Un
environnement économique favorable est cependant nécessaire pour stimuler l’adoption des
options scientifiques et techniques de la recherche agricole.
66
CHAPITRE 4 : FINANCEMENT INTERIEUR DE LA RECHERCHE AGRICOLE EN
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
L’augmentation de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire ne peut se concevoir
sans l’aide de technologies nouvelles et améliorées ainsi que de leur large dissémination,
processus qui empruntera la voie des institutions de recherche et développement (R&D)
agricole. De très nombreuses études empiriques montrent que les investissements dans la
R&D agricole ont des taux de rentabilité élevés, ce qui fait de la recherche agricole un moyen
d’un bon rapport coût-efficacité permettant aux gouvernements d’accélérer le développement
agricole. En dépit de l’abondance de preuves soulignant la nécessité d’accorder la priorité au
développement agricole, la croissance des investissements dans la recherche agricole en
Afrique subsaharienne a stagné au cours de ces deux dernières décennies (Norton, 2005).
Pour faire avancer la recherche agricole, nous voulons ramener notre vision sur le
financement intérieur d’où nécessité de diagnostiquer le mécanisme du financement intérieur
et de proposer une nouvelle stratégie de financement de la recherche agricole.
I. MECANISME DU FINANCEMENT INTERIEUR DE LA RECHERC HE AGRICOLE Il est important de parler du système national de recherche agricole (SNRA) et de son
financement intérieur tel est le mobile de cette section.
1.1. Système national de recherche agricole (SNRA)
Le système national de recherche (SNR) est l’ensemble coordonné d’instances et de structures
appartenant au secteur public et privé dont les actions et les interactions permettent de
concevoir et de mettre en exécution la politique nationale en matière de recherche (Norton,
2005). Il est composé des instances et structures suivantes :
i. les pouvoirs publics qui élaborent la politique nationale en matière de recherche et
jouent le rôle d’appareil régulateur de cette politique à travers la législation, la
réglementation, la coordination, l’orientation, la planification, la programmation et le
financement des activités de recherche ;
ii. les structures de mise en œuvre de la politique nationale en matière de recherche à
savoir les universités, les établissements de formation de cadres, les établissements
publics et privés de recherche et les pôles de compétences ;
67
iii. les structures de valorisation des résultats des activités de recherche prévues dans le
cadre de la politique nationale en matière de recherche à savoir les interfaces, les
incubateurs, les pépinières d’entreprises, les technopôles, etc.
iv. les structures d’évaluation interne et externe des activités de recherche.
1.2. Financement du système national de recherche agricole
Dans la plupart des pays en développement, le financement de la recherche est une affaire
publique, c’est-à-dire qu’il est assuré dans sa totalité par les gouvernements. Par exemple au
Maroc où la participation du secteur privé à ce financement est très négligeable. Ce
financement est assuré à travers les budgets de fonctionnement et d’investissement ou à
travers des comptes d’affectation spéciale (Norton, 2005).
1.2.1. Financement de la recherche à travers le budget de l’Etat Le financement de la recherche agricole en RCA peut passer par le budget de l’Etat à travers
la loi des finances soit le budget extra capital (BEC) pour l’année 2012, les allocations de
l’Etat à l’ICRA sur le budget BEC sont reparties comme suit:
i. Appui à la production des semences vivrières : 65000000FCFA ;
ii. Appui au programme bananier : 12000000FCFA ;
iii. Appui à la sauvegarde du patrimoine caféier (Boukoko, Kongbo et Niakari) :
30000000FCFA ;
iv. Appui au PRASAC : 40000000FCFA ;
v. Appui à l’introduction et développement de la culture du riz NERICA en RCA :
18500000FCFA ;
vi. Appui à la réhabilitation du centre piscicole de N’drèss : 25000000FCFA ;
vii. Appui à la relance des programmes de recherche, d’encadrement et de formation :
27000000FCFA ;
viii. Fourniture et petit entretien de bureau : 10000000FCFA ;
ix. Carburant et lubrifiants : 2000000FCFA ;
x. Session annuelle de recherche agronomique : 5000000FCFA
68
Tableau 5 : Evolution du financement des programmes de recherche de l’ICRA (en FCFA)
par l’Etat
Etat 2005-
2006
2006-
2007
2007-
2008
2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012
Fonctionnement 11000000 12900000 16500000 30500000 17500000 32000000 31000000
Investissement - 5000000 50000000 81000000 151000000 251000000 268000000
Total 11000000 179000 66500000 111500000 168500000 283000000 299000000
Source : Kadékoy-Tigagué D., 2012.
NB : Il est à préciser que la mobilisation des ressources reste difficile.
II. CONTRAINTES AU FINANCEMENT DE LA RECHERCHE AGRI COLE EN
RCA
2.1. Faible niveau de l’épargne en RCA
La mobilisation de l’épargne nationale s’avère très nécessaire pour le financement intérieur de
la recherche agricole en RCA. En effet, lorsqu’elle est élevée, cela va permettre au
gouvernement d’allouer une part importante à la recherche pour favoriser le développement
agricole. Au contraire, lorsqu’elle est faible cela ne peut pas permettre une avancé de la
recherche parce que le financement sera très limité.
69
Tableau 6 : RCA : Evolution de l’épargne nationale, 1997-2011.
Année 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Epargne nationale totale
(milliards de FCFA)
38,8 46,5 75,1 68 50,2 45,7 25 10,3 18 ,5 22,2 24,2 26,9 18,5 29,3
20,0
Secteur public
(milliards de FCFA)
31,5 72,1 72,1 47,1 28,2 32,7 -2,2 17,3 20,5 30 24 22,2 18 24
17
Secteur privé
(milliards de FCFA)
7,3 -25,6 3 20,9 22 13 27,2 -7 -2 -7,8 0,2 4,7 0,5 5,3 3
Epargne nationale total
(% du PIB)
7 7,7 11,7 9,9 7 6,4 3,6 1,5 3,2 7,1 3,8 2,9 5,1 5,1 6,9
Secteur public 5,7 11,9 11,3 6,9 3,9 4,6 -0,3 2,5 -1,5 5,7 4,6 4,6 6,6 7,2 7,8
Secteur privé 1,3 -4,2 0,5 3 3,1 1,8 3,9 -1 4,7 1,4 -0,8 -1,7 -1,5 -2,1 -0,9
Source : Administrations centrafricaines, FMI, BEAC, calculs PNUD.
70
En valeur absolue, l’épargne nationale était de 38,8 milliards de FCFA (31,5 milliards de
FCFA pour le secteur public et 7,3 milliards de FCFA pour le secteur privé), en 1997 avec
une tendance à la baisse. Elle est passée de 75,1 milliards de FCFA en 1999 à 20 milliards de
FCFA en 2011. Même en valeur relative – c’est-à-dire rapporté au revenu – le niveau de
l’épargne est encore très faible en RCA.
En réalité, le concept étendu des ressources internes inclut les recettes fiscales et non fiscales
de l’Etat. Elles sont donc définies comme étant la différence entre le PIB et la consommation
privée. Par rapport à cette version étendue du concept, les ressources internes de la RCA n’ont
guère dépassé 10 % du PIB au cours des dernières années, ce qui est toujours nettement
inférieur à la moyenne des pays les moins avancés et à celle des pays en développement,
estimées respectivement à 24 % et 35 % du PIB en 2010.
Ce faible niveau d’épargne explique les faibles capacités d’investissement dans l’économie
centrafricaine et en particulier dans la recherche agricole. Les taux d’investissement bruts les
plus élevés ont été atteints en 1986, 1987 et en 1995, grâce aux investissements publics, eux-
mêmes poussés par des aides publiques au développement favorables. Par contre, les niveaux
d’investissement les plus bas ont été atteints pendant les années de crises militaro-politiques
(1996, 1997, 2002 et 2003) où leur valeur correspond à peine à la moitié de la moyenne de la
période 1997-2012.
D’une manière générale, l’épargne dans un pays est déterminée par le revenu disponible,
l’accroissement du revenu disponible, le taux d’intérêt, le taux d’inflation, le degré de
monétisation de l’économie et les paramètres d’intensification financière dont les plus
importants sont le flux de crédit intérieur et le flux de crédit par rapport au revenu disponible.
Qu’en est-il de la RCA ?
2.2. Faible niveau des revenus et mauvaises conditions de vie des Centrafricains comme
principaux facteurs du faible niveau de l’épargne
La faiblesse de l’épargne est essentiellement le reflet de la faiblesse même du revenu. Du
point de vue macroéconomique, la valeur du PIB au prix courant de la RCA n’est que la
moitié de celle du PIB du Gabon qui est de 4,4. Le PIB par tête n’est que de 330 $ en 2011, un
des plus faibles d’Afrique. De plus, le pays est en quasi-stagnation depuis près de 25 années.
71
Du point de vue microéconomique, les données des enquêtes sur les conditions de vie des
ménages en milieu urbain et rural montrent que le faible niveau des revenus des ménages
constitue un facteur explicatif déterminant de la faiblesse de leur épargne. Un peu moins de la
moitié des Centrafricains (47,9 %) vivant en milieu urbain et plus d’un tiers en milieu rural
(35,5 %) ne disposent pas d’une épargne sous forme monétaire. Parmi ceux qui n’arrivent pas
à épargner, 90 % de ceux du milieu urbain contre 85 % en milieu rural déclarent comme cause
principale le faible niveau de leurs revenus (Norton, 2005).
Mais en plus de leur faible niveau de revenu, les ménages centrafricains évoquent également
les faibles conditions de vie dans lesquelles ils vivent pour expliquer leur faible propension à
épargner et à thésauriser la petite épargne. Plus d’un tiers des Centrafricains en milieu urbain
(35,2 %) contre 57 % en milieu rural gardent au moins une partie de leur épargne à la maison.
Ceux qui gardent entièrement leur épargne à la maison sont respectivement 28,7 % en milieu
urbain et 49,8 % en milieu rural. La thésaurisation demeure donc un phénomène aigu
spécialement dans les zones rurales. Cette épargne thésaurisée constitue, dans la plupart des
cas, un « filet de sécurité » pour la majorité des ménages à faible revenu qui gardent cet argent
pour faire face aux risques futurs. L’ampleur de ce phénomène représente probablement un
facteur de blocage à la croissance économique et à l’amélioration des conditions de vie des
Centrafricains. En effet, si une épargne existe – même s’il s’agit de petites sommes – mais
demeure immobilisée, elle ne permet pas la promotion des investissements (même de petite
taille) ou la création d’activités nouvelles. L’ampleur de cette pratique financière,
spécialement en milieu rural, s’explique essentiellement par la quasi-absence de structures
d’intermédiation financière de proximité (coopératives, caisses d’épargne, mutuelles, caisses
villageoises).
III- STRATEGIES DU FINANCEMENT DE LA RECHERCHE AGRI COLE
Elles consistent à financer la recherche agricole à base des ressources propres de l’ICRA. Ces
ressources propres constituent une stratégie efficace du financement durable de la recherche
agricole. Il faut aussi ramener le financement de la recherche agricole sur le budget de l’Etat.
Ainsi, il serait important de nous appesantir sur les activités génératrices de revenu au sein de
l’ICRA qui constituent le potentiel de génération de ressources internes. Ces activités sont les
suivantes :
i. production de semences et plantes améliorées ;
ii. contrôle et certification de semences ;
72
iii. formation des producteurs et des agents des ONG ;
iv. prestations de services et analyse des sols.
3.1. Production de semences et plants améliorés
Les productions de semences et plants améliorés sont des activités prépondérantes de
génération de revenue à l’ICRA. Pour rendre cette activité efficace, il serait important de
passer par les composantes suivantes :
i. Faisabilité
Les productions de semences et plants améliorés doivent aboutir à un produit qui trouvera des
acheteurs ;
ii. Rentabilité
Les productions de semences et plants améliorés doivent produire plus de revenu quelles ne
coûtent d’argent ;
iii. Planification
l’ICRA doit décider par avance du but, des tâches et des ressources que suppose l’activité ;
iv. Commercialisation
L’ICRA doit s’efforcer de satisfaire ces clients avec des semences et plants de bonne qualité ;
v. Epargne
L’ICRA doit fournir les ressources nécessaires pour lancer ou financer certains programmes
de recherche ;
vi. Prêts
L’ICRA peut solliciter des prêts pour un programme de recherche mais seulement une fois
qu’il fait la preuve de sa capacité d’épargner régulièrement.
C’est de cette manière que l’ICRA peut se procurer de l’argent à travers cette activité.
3.2. Contrôle et certification de semences
Le contrôle et certification de semences peut efficacement générer de revenu à l’ICRA mais il
est important que l’ICRA puisse améliorer :
i. ces services de diffusion des innovations ;
73
ii. la recherche ;
iii. la formation et la promotion auprès de tous les paysans singulièrement ceux à faible
revenu et ceux pratiquant une agriculture de subsistance.
La sécurité alimentaire nationale ainsi que les politiques nationales de sécurité semencière
consistent en un système par lequel le gouvernement achète les excédents produits dans le
pays et par conséquent stabilise les prix aux producteurs.
Le gouvernement devrait également veiller au mécanisme de fixation des prix et à l’accès des
paysans aux marchés pour que le développement du marché semencier soit viable.
3.3. Formation des producteurs et des agents des ONG
Il faut signaler aussi que des ONG interviennent dans le financement de la recherche
participative avec les agriculteurs, lorsque les besoins financiers sont mineurs par rapport à la
fourniture des services de facilitation.
Les ONG peuvent entreprendre des actions en faveur de l’ICRA et des exploitations
paysannes surtout en milieu rural. Les formes d’interventions qui diffèrent d’une ONG à une
autre, recouvrent généralement :
i. les activités de formation des producteurs en gestion ;
ii. la recherche de financement ;
iii. le crédit et caution mutuelle ;
iv. l’appui technologique et de le recherche de partenaires.
Les différentes formes d’appui que peuvent apportées les ONG à l’ICRA et aux petits
agriculteurs se répartissent en deux grandes catégories correspondantes aux besoins cités plus
haut.
3.4. Prestations de services
Les prestations de services agricoles peuvent permettre à l’ICRA de générer des ressources à
travers les activités suivantes:
i. cartographie des sols et des paysages ;
ii. prélèvement des échantillons unitaires ou simple ;
iii. échantillons composites ;
iv. analyses des sols ;
v. analyses des plantes ;
vi. analyse des eaux
vii. analyse des cations échangeables ;
74
viii. analyses des anions ;
ix. analyses des semences et plantes ;
x. analyses phytosanitaires : sur devis ;
xi. rapportage et reprographie.
3.5. Financement durable de la recherche agronomique (RA)
La rareté progressive des financements internationaux au profit de la recherche agricole
publique nationale des pays africains, au cours de la dernière décennie, a fait du financement
durable de la recherche, basé sur des fonds d’origine intérieure aux Etats, sur des périodes de
temps suffisamment longues, un impératif du moment et dans l’avenir.
Le financement durable de la recherche agricole comporte trois aspects qu’il faut
simultanément prendre en considération :
i. la diversification des sources de financement, la promotion de la recherche agricole et
de ses résultats à l’aide d’une stratégie de communication appropriée, et la mise en
place de systèmes de gestion efficients et comptables devant toutes les parties
prenantes.
ii. La diversification des sources de financement devrait s’organiser au niveau national
d’abord, par l’exploration de toutes les possibilités existantes au niveau des
ressources publiques de l’Etat (budget national, subventions, fonds spéciaux
d’appui…) et des bénéficiaires des résultats de la recherche (contrats de recherche,
taxes…), sans négliger pour autant les niveaux sous-régionaux et régionaux, de
manière à garantir au SNRA un équilibre sain entre les dépenses de
fonctionnement et celles d’investissement, dans la transparence et la continuité.
(Essomba, 2003).
Parlant des principales parties prenantes au financement de la recherche agricole dans les pays
en développement, Bonte-Friedheim et al. (1994) estiment que :
i. Les décideurs politiques devraient comprendre et se convaincre que la recherche
agricole est un investissement rentable pour le développement d’un pays, et que la
structure du financement, sa continuité dans le temps, et la manière de financer,
sont aussi importantes que le montant global alloué. Par ailleurs, chaque pays
75
devrait élaborer sa propre stratégie pour une amélioration des financements de sa
recherche, à partir de ressources d’origine nationale, et la préparation de cette
stratégie devrait être l’occasion de nouer des alliances avec l’ensemble des acteurs
du processus de la recherche et des bénéficiaires de ses résultats.
ii. Les Gouvernements et les partenaires devraient comprendre que les financements sont
à la fois nécessaires à la recherche agricole et aux activités du développement de
l’agriculture, mais que les investissements de la recherche doivent précéder ceux
du développement agricole, sinon ces derniers sont voués à l’échec dès le départ.
iii. Les dirigeants des organismes de recherche et les gestionnaires des structures de
recherche devraient améliorer leur gestion. Une recherche focalisée sur les
problèmes et besoins réels des communautés agricoles, une gestion efficiente des
ressources et un suivi/évaluation périodique et régulier contribuent énormément à
la crédibilité des systèmes de recherche, et améliorent leur compétitivité. Un
accent particulier devrait être mis sur l’amélioration des systèmes de gestion
financière, notamment au niveau de la comptabilité, des audits et des contrôles
financiers.
Conclusion
En sommes, nous avons d’abord commencé notre analyse sur le mécanisme du financement
intérieur de la recherche agricole à travers le Système national de recherche agricole (SNRA),
le Financement du système national de recherche agricole et le Financement de la recherche à
travers le budget de l’Etat. Ensuite nous avons évoqué les contraintes au financement de la
recherche agricole en RCA qui se traduit par le faible niveau de l’épargne et le faible niveau
des revenus et mauvaises conditions de vie des Centrafricains comme principaux facteurs du
faible niveau de l’épargne. Enfin les stratégies du financement de la recherche agronomique.
Ce chapitre nous permet de comprendre ce que représente le financement intérieur pour
l’ICRA. On peut dire que le financement intérieur est une voie obligatoire pour les différents
programmes de recherche agronomique sur le long terme tout en assurant la durabilité du
système agricole en République Centrafricaine.
76
Conclusion partielle
Cette étude a permis de mieux cerner le mécanisme de mobilisation des ressources internes en
République Centrafricaine. Elle nous a permis de voir claire dans le système du financement
agricole de ce pays. L’analyse de cette seconde partie a été orientée sur les ressources
internes, ensuite les contraintes à la mobilisation des ressources intérieures, après les
stratégies de mobilisation des ressources intérieures et enfin la gestion et structures
institutionnelles de la recherche agricole au sein de l’ICRA. Ainsi, elle nous a permis de
comprendre la décentralisation des systèmes de recherche, la promotion de la bonne
gouvernance des ressources, la réponse des Chercheurs aux appels de proposition de
recherche, la participation du secteur privé dans la recherche.
Par ailleurs, l’analyse du mécanisme du financement intérieur de la recherche agricole, des
contraintes et stratégies de financement liées à la recherche agronomique permet de
comprendre ce que représente le financement intérieur pour l’ICRA.
On peut dire que la recherche agricole est une voie obligatoire pour améliorer la production
agricole tout en assurant la durabilité du système agricole en République Centrafricaine.
Un environnement économique favorable est cependant nécessaire pour stimuler l’adoption
des options scientifiques et techniques de la recherche agricole.
En effet, nous avons compris que le financement intérieur à la recherche agricole est aussi
limité de telle sorte qu’il ne peut prendre le déçu du financement extérieur. Mais si la décision
des chefs d’Etat africains à Maputo pour la subvention du secteur agricole de plus 10% du
budget de l’Etat alors la recherche agricole pourrait beaucoup plus bénéficier du financement
intérieur.
77
CONCLUSION GENERALE
1. Apports de la recherche
En somme, l’objectif de notre thèse est d’identifier le mécanisme approprié pour financer de
manière durable la recherche agricole à travers l’amélioration des performances des
ressources internes. Il s’agit en fait de défendre la thèse que la mobilisation des ressources
internes a une grande efficacité par rapport aux ressources externes pour le financement de la
recherche agricole. La question principale ainsi abordée consiste à savoir est-ce que la
mobilisation des ressources intérieures peut financer avec efficacité la recherche agricole en
République Centrafricaine ?
Cette question nous permet d’appréhender, outre les diverses mécanismes de mobilisation de
ressources et de garantir le financement de la recherche agricole pour assurer l’amélioration
du niveau et de la qualité de production en Centrafrique. Ainsi, nous avons axé notre
recherche sur le cadre conceptuel, le fondement théorique de ressources internes et la
démarche méthodologique, afin de mieux cerner les stratégies de mobilisation de ressources
internes et celles du financement de la recherche agricole, en vu d’évaluer la performance
économique de ces stratégies.
Après avoir précisé notre cadre d’approche théorique intégré, nous avons choisi notre
méthodologie de recherche qui se fonde sur les recherches documentaires et les entretiens
auprès des ressources humaines viennent compléter cette démarche de collecte des données à
la Direction Générale de l’Institut Centrafricain pour la Recherche Agronomique à Bangui.
Cette démarche permet de mettre en évidence les liens entre ressources internes et
financement de la recherche agricole pour favoriser le développement agricole de notre pays.
2. Synthèse des principaux résultats
En effet, les résultats de l’étude montrent que plus les ressources externes pour financer les
activités de recherche sont limitées, des alternatifs se dégagent au niveau intérieur ou local
pour le financement de la recherche agronomique. Toutefois, il y’a la nécessité de mettre à
contribution toutes les sources de financement possibles, mais en partant du principe que les
pays en développement doivent donner la primeur aux ressources internes, les ressources
externes venant en appoint ou en complément à ces dernières. Mais, l’ICRA est encore en
retard pour ce dynamisme car il est trop tributaire du financement extérieur, l’apport de l’Etat
78
et de la caisse de l’ICRA ne peut pas financer normalement les recherches agronomiques
même un seul programme. Les hypothèses émises à savoir : les ressources externes resteraient
limitées pour le financement de la recherche agricole en République Centrafricaine constitue
notre antithèse. Des nouveaux mécanismes de mobilisation des ressources internes pourraient
permettre le financement durable de la recherche agricole en République Centrafricaine
comme le cas de certains pays d’Afrique (Maroc, Côte-d’Ivoire, etc.) constitue notre thèse
sont infirmées. En tenant compte de cette situation, nous allons faire des recommandations à
l’endroit de l’Etat et de l’ICRA permettant de garantir la recherche et développement sur le
long terme dans le pays.
2. Recommandations
3.1. A l’endroit de l’Etat
L’Etat a d’importants rôles à jouer pour que la recherche agronomique remplisse sa fonction
primordiale de levier du développement agricole. A cet effet, les actions à mener sont les
suivantes :
i. Reconnaître l’importance de la recherche dans le développement socio-économique
national et avoir la volonté politique de doter le secteur de moyens humains,
matériels et financiers conséquents. Les problèmes de développement qui se
posent à la nation Centrafricaine peuvent être pris en charge par l’expertise
nationale. Si les chercheurs centrafricains continuent à travailler sur des agendas
de recherche propres aux pays du Nord, il leur sera quasi impossible d’apporter
des éléments de réponse aux défis actuels de Centrafrique;
ii. Elaborer un plan stratégique décennal de la recherche en précisant les domaines de
recherche prioritaires, les objectifs stratégiques à atteindre, les rôles et
responsabilités des différents acteurs de la recherche au niveau national, les
activités prioritaires à mener, les stratégies d’intervention, les indicateurs de
mesure de l’atteinte des résultats, les partenaires et les ressources à mobiliser, la
périodicité de réalisation des actions retenues dans le plan, etc. ;
iii. Comme la recherche n’est pas une fin en soi, mais un moyen de résolution d’un
problème de développement, l’Etat gagnerait beaucoup à insister sur l’importance
79
de la valorisation des résultats de la recherche. A cet effet, il pourrait
institutionnaliser des opportunités de dialogue permanents entre les chercheurs et
les autres acteurs de développement tels que les entrepreneurs, les chefs
d’entreprise, les hauts cadres de l’administration centrale, les responsables des
collectivités locales, les responsables des organisations de la société civile, etc. ;
iv. Afin d’éviter les duplications et par conséquent une mauvaise utilisation des
ressources intérieures ou propres, tous les organismes publics impliqués dans
l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de recherche devraient être dans un
même département ministériel car ils pourraient mener des études conjointes et
tirer profit de leurs complémentarités ;
v. Faire un plaidoyer de la recherche auprès du Gouvernement et de ses partenaires
techniques et financiers afin de mobiliser davantage de ressources financières pour
le secteur.
vi. L’engagement pris par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine,
réunis à Maputo les 10 et 11 juillet 2003, pour consacrer au moins 10% de leur
budget en faveur de l’agriculture et du développement rural doit être respecté afin
de bien financer la Stratégie de Développement Rural, de l’Agriculture et de la
Sécurité Alimentaire (SDRASA) qui ne laisse pas la recherche agronomique de
côté.
3.2. A l’endroit des responsables de l’ICRA
Les recommandations à l’endroit de l’ICRA sont les suivantes:
i. Des procédures uniformes de recrutement des chercheurs qui sont régis par des textes
clairs de telle sorte que l’ICRA puisse avoir un capital humain digne de faire la
recherche;
ii. Bien que limitée, l’ICRA peut développer des mécanismes d’incitations à la recherche
(indemnités) ;
80
iii. Un manuel de procédures et des règles établies pour la gestion des ressources d’appui
à la recherche (mécanismes transparents d’affectation des ressources) ;
iv. Promouvoir une véritable culture de communication et de marketing institutionnel.
L’ICRA gagnerait à mieux se faire connaitre, s’ouvrir à son milieu, et se
« vendre ».
v. Avoir une contrepartie financière sur les projets de recherche individuels négociés au
nom de l’ICRA par ses chercheurs. Cela ne peut se faire que si le partenariat est
formalisé et institutionnalisé entre l’ICRA et la structure qui fait appel à l’expertise
des chercheurs ;
vi. Structurer le laboratoire et définir les conditions et les règles de son fonctionnement
ainsi que les modalités d’accueil des chercheurs; Il y a lieu également de
systématiser l’évaluation du laboratoire de recherche et de proposer un système de
sanctions ;
vii. Sécuriser et fidéliser les meilleurs chercheurs afin de continuer à bénéficier de leur
services ;
viii. Avoir une structure d’habilitation des chercheurs et de validation des travaux de
recherche pour garantir la qualité ;
ix. Communiquer : Informer à travers un site web les opportunités de financement de la
recherche, et combler le déficit en information des chercheurs ;
4. Perspectives
Les principaux besoins en formation qui ont été identifiés par les chercheurs et les
responsables de la gouvernance de la recherche agronomique peuvent être présentés comme
suit :
i. La formation en mobilisation des ressources financières : la réponse aux appels
d’offres obéit à des normes et à des règles spécifiques qui doivent être maitrisées
par les chercheurs de l’ICRA pour maximiser leurs chances de réussite ;
81
ii. La méthodologie d’élaboration de projets de recherche : cette formation est surtout
importante pour les jeunes chercheurs ;
iii. La planification stratégique : elle permet aux équipes de se doter de plans stratégiques
qui sont à la fois des instruments de négociation, de mobilisation des ressources et
de pilotage du développement organisationnel ;
iv. Le développement de relations de partenariats entre les centres de recherche du Sud et
entre celles du Sud et celles du Nord. Les relations de partenariat gagneraient aussi
à être étendues non seulement aux organisations du secteur privé et de la société
civile mais aussi aux communautés de base.
v. Le traitement des données quantitatives : la maitrise des outils informatiques et de
certains logiciels comme XLSTAT, EXCEL, SAS… est importante pour les
chercheurs impliqués dans des études quantitatives ;
82
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� Wilson P., 2010, « Fiscalité et construction de l’Etat ». 25 p.
� Zoundi J. S., 2004. Quels mécanismes de financement durable pour la recherche
agricole en Afrique subsaharienne ? 48p.
91
Annexe 2 : PROTOCOLE D’INTERVIEW
- Identification
Nom de l’institution : Institut Centrafricain de la Recherche Agronomique (ICRA )
Nom de l’interviewé :
Fonction et responsabilité :
Coordonnées :
- Interview
1- Parler nous de votre histoire?
a. Comment l’Institut Centrafricain de la Recherche Agronomique a été crée ?
…………………………………………………………………………………………
b. Quels étaient ces objectifs ?
…………………………………………………………………………………………
c. Qui finançaient ces activités ?
……….…………………………………………………………………………………
d. Ces bailleurs sont encore là ?
Oui /______/ Non /______/
e. Si oui, quelle est le niveau de leurs activités ?
…………………………………………………………………………………………
f. Si non, pourquoi ils sont partis ?
…………………………………………………………………………………………
g. Quelles étaient leurs conditions pour le financement de la recherche agricole ?
…………………………………………………………………………………………
h. Quelle est la structure de leurs financements de la recherche agricole ?
.............................................................................................................................
i. Quelles étaient les limites de leurs financements à la recherche agricole ?
……………………………………………………..……………………………………
j. Quelles sont les grandes difficultés connues par l’Institut Centrafricain de la
Recherche Agronomique à sa création?
…………………………………………………………………………………………
92
2- Situation actuelle ?
a. quelles sont vos sources actuelles de financement ?
…………………………………………………………………………………………
b. Comment les employés de l’Institut Centrafricain de la Recherche Agronomique sont
payés?
…………………………………………………………………………………………
c. Quels sont les montants de votre budget au cours de ces dix dernières années?
…………………………………………………………………………………………
d. Combien d’argent l’Etat alloue à l’Institut Centrafricain de la Recherche Agronomique
chaque année depuis une décennie?
…………………………………………………………………………………….……
e. Comment le budget de l’Institut Centrafricain de la Recherche Agronomique est
défendu et exécuté ?
………………………………………………………………………………………….
f. Mesurez-vous l’écart entre budget et réalisation ?
Oui /______/ Non /______/
g. Qui gère le budget ? Qui exécute ? Qui mesure l’Ecart et les performances ?
…………………………………………………………………………………………
h. De quoi sont composées les ressources propres l’Institut Centrafricain de la Recherche
Agronomique?
…………………………………………………………..………………………………
i. Comment orientez/utilisez-vous ces ressources propres?
…………………………………………………………………………………………..
3- Quels sont vos projets à venir ?
a. Quels sont les problèmes actuels que connait l’Institut Centrafricain de la Recherche
Agronomique?
………………………………………………………………………………………………
b. Comment pensez-vous faire évoluer l’Institut Centrafricain pour la Recherche
Agronomique ?
……………………………………………………………………………….…………
c. Combien pensez-vous investir pour la recherche dans les années à venir ?
…………………………………………………………………………………………
Dans quelle filière ?
93
………………………………………………….………………………………………
4- Quels sont vos performances ?
a. Faites-nous un diagnostic sur l’état de vos ressources humaines ?
………………………………………………………………………………………………
b. Quels sont vos objectifs en termes de performances dans les années à venir ?
………………………………………………………………………………………………
94
TABLE DES MATIERES
Sommaire i
Dédicace iii
Remerciements iv
Liste des sigles et abréviations vi
Liste des tableaux ix
Liste des figures x
Résumé xi
Introduction générale 1
1. Contexte et problématique de l’étude 1
1.1. Contexte de l’étude 1
1.1.1. Contexte africain 1
1.1.2. Contexte national 2
1.2. Problématique de l’étude 2
2. Intérêt de l’étude 4
3. Canevas 4
Première partie : Fondements théoriques et ressources externes pour le
financement de la recherche agricole en République Centrafricaine
5
Introduction 5
Chapitre 1 : Cadre conceptuel, fondements théoriques et démarche
méthodologique
6
I. Cadre conceptuel 6
1.1. Notion des ressources internes 6
1.2. Notion de recherche agricole 8
II. Fondements théoriques 10
2.1. Revue de la littérature 10
2.1.1. Thématique des ouvrages relatifs aux ressources internes 10
2.1.2. Thématique des ouvrages relatifs à la recherche agricole 15
III. Démarche méthodologique 26
3.1. Terrain de recherche 26
3.2. Délimitation du champ de l’étude et l’échantillonnage 27
95
3.2.1. Délimitation du champ de l’étude 27
3.2.2. Echantillonnage par choix raisonné 38
3.2.3. Recueil et analyse des données (Techniques de collecte des données) 38
3.3. Modèles d’analyse 28
3.3.1. Modèle d’analyse de contenu 29
3.3.2. Modèle d’analyse de discours 30
2.4. Difficultés rencontrées 30
Chapitre 2 : Ressources externes et financement de la recherche agricole en
République Centrafricaine
32
I. Caractéristiques générales du financement de la recherche agricole 32
1.1. Caractéristiques du financement extérieur 32
1.2. Rationnement du financement extérieur 33
1.3. Forces du financement extérieur à la recherche agricole 33
1.4. Domaines prioritaires pour les recherches agricoles à l’ICRA 34
II. Financement de la recherche agricole en RCA sur les ressources externes 35
2.1. Principaux partenaires financiers de l’ICRA 36
2.2. Actions mené par les bailleurs de fonds/partenaires au développement 36
2.3. Contribution des bailleurs à la recherche agricole 37
2.4. Domaines prioritaires pour les recherches agricoles à l’ICRA 39
2.5. Programme de recherche par département scientifique de l’ICRA 40
2.6. Description des composantes et activités des projets liées aux
domaines/programmes de recherche agricole à l’ICRA
42
2.6.1. Projet « Appui à l’amélioration de la compétitivité du riz en Afrique
Centrale »
42
2.6.2. Projet de « Production durable du manioc en Afrique Centrale et intégration
au marché
47
2.6.3. Projet « bananiers et plantains » 49
2.6.4. Appui à la recherche cotonnière 50
III. Faiblesses du financement extérieur à la recherche agricole 52
3.1. Contraintes et risques politiques (instabilité interne) 52
3.2. Contraintes liées à la mauvaise gouvernance 52
3.3. Contraintes et risques économiques 53
96
3.4. Contraintes et risques liés au processus participatif ou faible appropriation 53
3.5. Contraintes et risques sociaux et humains 54
3.6. Contraintes et risques liés à l’insuffisance des statistiques fiables 54
3.7. Effets négatifs du financement extérieur ? 54
Conclusion partielle 55
Deuxième partie : Mobilisation des ressources internes pour le financement de
la recherche agricole en République Centrafricaine
56
Introduction 56
Chapitre 3 : Mécanisme de mobilisation des ressources internes en République
Centrafricaine
57
I. Ressources internes 58
1.1. Ressources de l’ETAT 58
1.1.1 Fiscalité directe 58
1.1.2. Fiscalité indirecte 59
1.2. Ressources propres de l’ICRA. 60
II. Contraintes à la mobilisation des ressources intérieures 61
2.1. Contraintes politico-sociales 61
2.2. Contraintes économiques 61
2.3. Contraintes liées au manque d’informations 61
2.4. Contraintes liées aux ressources humaine et financière 62
III. Stratégies de mobilisation des ressources intérieures 62
3.1. Elaboration d’une politique de mobilisation de l’épargne privée intérieure 63
3.2. Mise en œuvre des politiques macroéconomiques cohérentes et adéquates 63
3.3. Renforcement de la gouvernance et lutte contre la corruption 63
3.4. Renforcement du cadre de gestion budgétaire 64
IV. Gestion et structures institutionnelles de la recherche agricole au sein de
l’ICRA
64
4.1. Décentralisation des systèmes de recherche 64
4.2. Bonne gouvernance des ressources 65
4.3. Réponses à des appels à proposition de recherche 65
4.4. Participation du secteur privé dans la recherche 66
4.5. Promotion de l’approche participative dans la recherche 66
Chapitre 4 : Financement intérieur et recherche agricole en République 68
97
Centrafricaine
I. Mécanisme du financement intérieur de la recherche agricole 68
1.1. Système national de recherche agricole (SNRA) 68
1.2. Financement du système national de recherche agricole 69
1.2.1. Financement de la recherche à travers le budget de l’état 69
II. Contraintes au financement de la recherche agricole en RCA 70
2.1. Faible niveau de l’épargne en RCA 70
2.2. Faible niveau des revenus et les mauvaises conditions de vie des Centrafricains
comme principaux facteurs du faible niveau de l’épargne
72
III. Stratégies du financement de la recherche agricole 73
3.1. Production de semences et plantes améliorées 74
3.2. Contrôle et certification de semences 75
3.3. Formation des producteurs et des agents des ONG 75
3.4. Prestations de services et analyse des soles 76
3.5. Financement durable de la recherche agronomique (RA) 76
Conclusion partielle 79
Conclusion générale 80
1. Apports de la recherche 80
2. Synthèse 3. Recommandations des principaux résultats 80
3. Recommandation 81
3.1. A l’endroit de l’Etat 81
3.2. A l’endroit des autorités de l’ICRA 82
4. Perspectives 83
Bibliographie 85
Annexes 88
Table des matières 97