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Quaternary International, Vol. 2, pp. 73-81, 1989. 1040-6182/89$0.00 + .50 Printed in Great Britain. All tights reserved. ~) 1989INOUA/Pergamon Press plc MODIFICATIONS DE L'ENVIRONNEMENT DANS LES ESTUAIRES ET MANGROVES DE L'AFRIQUE DE L'OUEST: INFLUENCE DES PHENOMENES NATURELS ET IMPACTS HUMAINS E.S. Diop,* J.P. Barusseau,t M. Sail* et J.L. Saos~: *Ddpartement de Gdographie, Universitd C.A. Diop de Dakar, Sdndgal t L.R.S.M. U.E.R. des Sciences exactes et naturelles, Universitd de Perpignan, 66025 Perpignan, France ~Centre O.R.S.T.O.M., B.P. 1386, Dakar, S~ndgal The West African mangroves, particularly those of the 'southern rivers', developed on typical Quaternary formations dating from ca. 6500 BP, present a remarkable adaptation to the ecological conditions of the area and to its constraints. These include variations in salinity, quantities of fresh water, soil and water acidity, and substrate composition and texture. The generally low topographic relief, and the presence of sandy beach sediments, provide additional controls on mangrove development. During recent years, however, changes have occurred in the mangroves as the result of (a) natural phenomena, in particular the importance and incidence of recent desertification (for example in the northern part of the Saloum of West Africa), and (b) anthropogenic factors, with the traditional multiple use of the mangroves as a preferred area for rice cultivation, salt and wood exploitation, and for the great agricultural management projects, designed to transform these mangroves and areas of exposed sediments into fertile lands. INTRODUC~ON Le domaine des 'Rivi~res du Sud' s'6tire sur environ 700 h 800 km de longueur et plus de 5° de latitude entre le Saloum (S6n6gal) et la Sierra-L6one (Fig. 1). En superficie, il repr6sente 41.9% des mangroves de l'Afrique de l'Ouest, de la Mauritanie au Cameroun inclus. Les formations quaternaires des 'Rivi~res du Sud', zones d'estuaires et de mangroves (Fig. 1) ont 6t6 bien mises en 6vidence, inventori6es et cartographi6es par diff6rentes m6thodes (Diop, 1986). Si le r61e de la transgression hoioc~ne a 6t6 primordial dans la mise en place des grandes formations g6omorphologiques h6rit- 6s du Quaternaire, celui de la derni~re r6gression wfirmienne (18 000 ans BP) semble aussi important. En effet, ind6pendamment des structures monocycliques contemporaines qu'on y discerne encore (Barusseau et al., in press), les s6diments d6pos6s sur le proche plateau continental lors de cette phase r6gressive, participent a r61aboration de certaines formations actuelles, par reprise, remobilisation et d6p6t, notam- ment dans ies fl~ches et cordons sableux (Barusseau, 1983). Les principales unit6s g6omorphogiques, et les litho- acids associ6s, qui constituent le paysage morphos6di- mentaire des 'Rivi~res du Sud' comportent: --des g6n6rations successives de cordons sableux anciens, mais aussi de cordons littoraux r6cents, des terrasses sablo-argileuses plus ou moins ancien- nes qui ont ~volu6 en tannes nus ou herbus, -- des vasi6res h mangrove dont la formation est plus r6cente, des amas artificiels (anthropiques) de coquilles ('kj6kkenm6ddinger' ou 'sambaquis'), -- des bancs sableux de chenaux ou d'estuaires (Diop et Sail, 1986). L'ensemble de ce domaine a subi, dans une p~riode r6cente, de tr~s rapides modifications cons6cutives au r6gime de s6cheresse qui pr6vaut depuis les deux derni/:res d6cennies dans toute la sous-r6gion du Sahel. Un premier objectif de ce travail est de mettre en 6vidence les indicateurs -- forc6ment discrets au Sud du domaine sah61ien -- qui t6moignent de remprise d6croissante vers le Sud de cette phase climatique, sur le milieu de mangrove, Un second objectif est de d6finir les facteurs, tant naturels qu'anthropiques, qui interviennent dans ces modifications. 1. L'Impact des Diff~rentes Modifications dans L'Envir- onnement de Mangroves A I'issue des processus climato-eustatiques et des ph~nom~nes s~dimentologiques et biologiques qui ont d~termin~, pour l'essentiel, le faqonnement morpholo- gique et le comblement des bas-estuaires, une tendance raridification a pr~valu, d'autant plus perceptible qu'on consid~re le nord du domaine. Cette ~volution se manifeste aussi t6t que 3000 ans (Hebrard, 1972) et instaure un r~gime d'alternances, de p~riodicit~ vari~e, dont l'~tude est a peine ~bauch~e a travers les enregistrements s~dimentaires mais aussi l'histoire des 73

Modifications de l'environnement dans les estuaires et mangroves de l'afrique de l'ouest: Influence des phenomenes naturels et impacts humains

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Page 1: Modifications de l'environnement dans les estuaires et mangroves de l'afrique de l'ouest: Influence des phenomenes naturels et impacts humains

Quaternary International, Vol. 2, pp. 73-81, 1989. 1040-6182/89 $0.00 + .50 Printed in Great Britain. All tights reserved. ~) 1989 INOUA/Pergamon Press plc

M O D I F I C A T I O N S D E L ' E N V I R O N N E M E N T D A N S L E S E S T U A I R E S E T M A N G R O V E S D E L ' A F R I Q U E D E L ' O U E S T : I N F L U E N C E D E S P H E N O M E N E S N A T U R E L S E T

I M P A C T S H U M A I N S

E.S. Diop,* J.P. Barusseau , t M. Sail* et J .L. Saos~: *Ddpartement de Gdographie, Universitd C.A. Diop de Dakar, Sdndgal

t L.R.S.M. U.E.R. des Sciences exactes et naturelles, Universitd de Perpignan, 66025 Perpignan, France ~Centre O.R.S.T.O.M., B.P. 1386, Dakar, S~ndgal

The West African mangroves, particularly those of the 'southern rivers', developed on typical Quaternary formations dating from ca. 6500 BP, present a remarkable adaptation to the ecological conditions of the area and to its constraints. These include variations in salinity, quantities of fresh water, soil and water acidity, and substrate composition and texture. The generally low topographic relief, and the presence of sandy beach sediments, provide additional controls on mangrove development.

During recent years, however, changes have occurred in the mangroves as the result of (a) natural phenomena, in particular the importance and incidence of recent desertification (for example in the northern part of the Saloum of West Africa), and (b) anthropogenic factors, with the traditional multiple use of the mangroves as a preferred area for rice cultivation, salt and wood exploitation, and for the great agricultural management projects, designed to transform these mangroves and areas of exposed sediments into fertile lands.

INTRODUC~ON

Le domaine des 'Rivi~res du Sud' s'6tire sur environ 700 h 800 km de longueur et plus de 5 ° de latitude entre le Saloum (S6n6gal) et la Sierra-L6one (Fig. 1). En superficie, il repr6sente 41.9% des mangroves de l'Afrique de l'Ouest, de la Mauritanie au Cameroun inclus.

Les formations quaternaires des 'Rivi~res du Sud', zones d'estuaires et de mangroves (Fig. 1) ont 6t6 bien mises en 6vidence, inventori6es et cartographi6es par diff6rentes m6thodes (Diop, 1986). Si le r61e de la transgression hoioc~ne a 6t6 primordial dans la mise en place des grandes formations g6omorphologiques h6rit- 6s du Quaternaire, celui de la derni~re r6gression wfirmienne (18 000 ans BP) semble aussi important. En effet, ind6pendamment des structures monocycliques contemporaines qu'on y discerne encore (Barusseau et al., in press), les s6diments d6pos6s sur le proche plateau continental lors de cette phase r6gressive, participent a r61aboration de certaines formations actuelles, par reprise, remobilisation et d6p6t, notam- ment dans ies fl~ches et cordons sableux (Barusseau, 1983).

Les principales unit6s g6omorphogiques, et les litho- acids associ6s, qui constituent le paysage morphos6di- mentaire des 'Rivi~res du Sud' comportent: - - d e s g6n6rations successives de cordons sableux anciens, mais aussi de cordons littoraux r6cents,

des terrasses sablo-argileuses plus ou moins ancien- nes qui ont ~volu6 en tannes nus ou herbus,

- - des vasi6res h mangrove dont la formation est plus r6cente,

des amas artificiels (anthropiques) de coquilles ('kj6kkenm6ddinger' ou 'sambaquis'), - - des bancs sableux de chenaux ou d'estuaires (Diop et Sail, 1986).

L'ensemble de ce domaine a subi, dans une p~riode r6cente, de tr~s rapides modifications cons6cutives au r6gime de s6cheresse qui pr6vaut depuis les deux derni/:res d6cennies dans toute la sous-r6gion du Sahel. Un premier objectif de ce travail est de mettre en 6vidence les indicateurs - - forc6ment discrets au Sud du domaine sah61ien - - qui t6moignent de remprise d6croissante vers le Sud de cette phase climatique, sur le milieu de mangrove, Un second objectif est de d6finir les facteurs, tant naturels qu'anthropiques, qui interviennent dans ces modifications.

1. L'Impact des Diff~rentes Modifications dans L'Envir- onnement de Mangroves

A I'issue des processus climato-eustatiques et des ph~nom~nes s~dimentologiques et biologiques qui ont d~termin~, pour l'essentiel, le faqonnement morpholo- gique et le comblement des bas-estuaires, une tendance

raridification a pr~valu, d'autant plus perceptible qu'on consid~re le nord du domaine. Cette ~volution se manifeste aussi t6t que 3000 ans (Hebrard, 1972) et instaure un r~gime d'alternances, de p~riodicit~ vari~e, dont l'~tude est a peine ~bauch~e a travers les enregistrements s~dimentaires mais aussi l'histoire des

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FIG. I.

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Modifications de l 'Environnement dans les Estuaires et Mangroves de I'Afrique de l'Ouest 75

hommes. Les plus r6centes de ces alternances et celles dont la p6riode est la plus courte, impriment des modifications sensibles dont l'inventaire a 6t6 r6alis6 de faqon d6taill6e (Diop, 1986) sur l'ensemble du domaine. I1 s'agit du changement du r6gime pluviom6trique et de ses cons6quences imm6diates sur les aquif~res, de l'inversion des processus hydrodynamiques estuariens, de l'6volution corr61ative des 6cosyst6mes et des modifications du r6gime s6dimentaire. Ces modifica- tions, en nature et en gradient, n'atteignent pas de la m6me faqon les diff6rentes r6gions du domaine con- sid6r6.

(a) L'aridit~ climatique actuelle et ses consequences imm~diates

Les donn6es hydrom6triques, au cours des derni6res d6cennies, mettent en 6vidence, de mani6re significa- tive, l'irr6gularit6 des divers r6gimes hydrologiques et la baisse g6n6ralis6e des d6bits fluviaux des 'Rivi6res du Sud'. Le fait est particuli6rement net dans la partie septentrionale, m6me si l'on ne compare que des informations provenant de la derni6re dizaine d'ann6es.

TABLEAU 1. Valeurs moyennes des d6bits au Nord du Domaine des 'Rivi6res du Sud'

Nema Ba Kolda Saltinho (Saloum) (Casamance) (Rio Corubal)

1976 0,29 ma/s 2,36 m3/s 309 m3/s 1981 0,03 m3/s 1,12 ma/s 271 m3/s

principaux et secondaires, des tannes et des mangroves, coupl6e /~ la carence de l'apport d'eau douce, totale darts le Saloum pendant la majeure partie de l'ann6e, provoquent une inversion du bilan hydrodynamique et d6terminent une orientation des courants r6siduels dirig6e de l'aval vers l'amont. Darts le m6me temps, la sursalure engendr6e dans la pattie interne des chenaux deltaiques par les ph6nom6nes 6vaporatoires condi- tionne 6galement l'inversion du 'coin sal6' dont le pendage est orient6 vers la mer dans les chenaux principaux et non vers l'amont comme on le constate dans le mod61e g6n6ral des estuaires.

Cette double inversion, accentu6e au cours de toutes les p6riodes caract6ris6es par l'intensification de l'6va- potranspiration et la r6duction des apports d'eau douce, provoque des effets s6dimentologiques et g6o- morphologiques originaux: rebroussements de fl6ches s6dimentaires vers l'amont, condensation du maximum de turbidit6 en position externe dans l'estuaire . . . L'inversion hydrodynamique et s6dimentologique des estuaires est donc une manifestation de l'incidence d'un r6gime de d6sertification sur un syst6me estuarien; elle est annonc6e, comme on l'a constat6 pr6c6demment, par d'autres ph6nom6nes hydrologiques et hydros6di- mentaires: r6duction des surfaces d'eau et progression du front de salinit6 vers les zones de bordure - - contraction des vasi6res h mangroves et accroissement des tannes (avec efflorescences salines darts la partie nord).

L'insuffisance de la pluviom6trie a des r6percussions sur l'abondance des r6serves phr6atiques et sur leur qualit6. Non seulement la baisse du niveau pi6zom6tri- que est amorc6e, mais aussi la contamination par les eaux sal6es ou sursal6es proches s'observe de mani6re syst6matique dans les nappes superficielles, ressources en eaux douces les plus int6ressantes pour les popula- tions locales en raison de leur facilit6 d'acc6s.

Le s6v6re d6ficit du bilan hydrique et la baisse des niveaux des nappes phr6atiques constituent donc une premi6re modification, particuli6rement intense dans le Nord (S6n6gal, Gambie, Nord de la Guin6e-Bissau).

S'y ajoutent la progression du front de salinit6 et l'hypersalinisation des eaux des fleuves les plus septen- trionaux (Fig. 2) mais aussi raccroissement consid6r- able des surfaces s6dimentaires d6nud6es (tannes nus).

(b) L'inversion des processus hydrodynamiques estuariens

Un mode de fonctionnement totalement invers6 par rapport au mod61e g6n6ral des 6coulements dans les estuaires a 6t6 mis en 6vidence dans le Saloum (Barusseau et al., 1985; Diop, 1986). La dur6e et la vitesse des courants mesur6s au cours du riot sont, en effet, plus 61ev6es que ceiles des courants de jusant (Tablee, u 2 et Fig. 3). L'intense 6vapotranspiration qui se d6veloppe au niveau du dense r6seau des chenaux

(c) Les modifications des #cosystdmes

Les changements, directs ou subordonn6s, intervenant dans les conditions du milieu physique ont des r~per- cussions appr6ciables sur les 6cosyst6mes.

Dans la partie la plus affect6e par ces changements, les modifications rev6tent trois aspects:

- - l'appauvrissement biologique du milieu aquatique et du domaine terrestre,

- - l'adaptation des populations animales et v6g6tales la sursalure progressive, - - la tendance au confinement.

Ainsi les associations v6g6tales, saines dans la partie basse de l'estuaire du Saloum montrent des signes de d6gradation progressive avec un accroissement de la fr6quence des individus morts darts le tron~2on moyen de l'estuaire et un r6tr6cissement marqu6 de ia man- grove. Plus au Nord, la mangrove disparait dans les stations qui sont aussi les plus 61oign6es de l'embou- chute. La micro- et la macrofaune traduisent 6galement cette alt6ration. Les ostracodes se r6duisent tant en esp6ces qu'en nombre d'individus, leur taille d6croit; les foraminif6res montrent la pr6sence d'6coph6no- types marins peu diversifi6s (Ausseil-Badie, 1983). Les esp6ces macrobenthiques comme le phytoplancton sont 6galement affect6es et leur nombre diminue vers l'amont (EPEEC, 1983). Le stress 6cologique n'est sans doute pas absent darts l'explication des atteintes phyto- pathologiques observ6es sur la mangrove en Gambie

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76 E.S. Diop et al.

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FIG. 2

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Modifications de I'Environnement dans les Estuaires et Mangroves de rAfrique de l'Ouest

TABLEAU 2. Facteur de I'eau en jusant dans le Diombass.

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(Teas et McWan, 1982; Checchi et al., 1981); il s'agit ici d'alt6rations secondaires 6cond6pendantes.

La diminution des surfaces occup6es par la mangrove au profit des surfaces de tannes, 6ventuellement d6- nud6s, s 'observe net tement en t616d6tection aussi bien dans le Saloum qu 'en Basse Casamance. Dans ce dernier cas, Sail (1983) a montr6 une augmentation de 107 km 2 de la superficie des tannes, essentiellement au d6triment des vasi~res h mangroves ( - 8 7 km2).

Plus au Sud, les signes sont plus discrets, mais on peut rapporter des indices annonciateurs comme la diminution des taux de capture des crevettes dans le Rio Cacheu, comme cela a 6t6 observ~ plus au Nord en Casamance.

(d) Les modifications du r~gime s#dimentaire

Dans le domaine des 'Rivi~res du Sud' se d6ploit un double gradient inverse relatif h la nature des mat6r- iaux d6pos6s. Les s6diments silto-sableux dominent au Nord et d6croissent vers le Sud; le mat6riel argileux est subordonn6 au Nord, mais son abondance s'accroit en direction du Sud.

Dans un pass6 r6cent, cette intervention plus massive de mat6riel silto-sableux a conduit ~ la formation d 'une couche superficieile plus grossi~re que le mat6riei naturel des 'vasi~res' ~ mangrove (Barusseau et al., 1986). Les coupes r6alis6es dans le nord du Saloum (S6n6gal) montrent l'existence constante d 'un niveau

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78 E.S. Diop et al.

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FIG. 3

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Modifications de I'Environnement dans les Estuaires et Mangroves de rAfrique de l'Ouest 79

superficiel, relativement grossier (Fig. 4), surmontant des mat6riaux g~n6ralement enrichis en fraction p61iti- que (vase ou vase sableuse). La granulom6trie com- par6e des s6diments (Fig. 4b) souligne la nature des diff6rences observ6es. La fraction silteuse est la m6me, dans les deux cas, caractErisEe par un mode compris entre 60 et 70 ~m. Elle est accompagnEe dans les niveaux vaseux inf6rieurs, par une fraction p~litique comptant pour plus de 50% du sediment (Fig. 4b). Le passage d'un type de d6p6t ~ l 'autre s'est donc fait par disparition brusque de cette fraction et/ou par accrois- sement important des silts et sables fins. Il est ~ noter que la mangrove, comme formation v6gEtale, semble bien supporter une grande diversit6 de substrats puisqu'on la rencontre, certes, sur les vases fines 6paisses, par exemple dans les deux Guin6es, mais aussi sur des cuirasses affleurantes ou subaffleurantes,

sur des plages sableuses ou sur des substrats sabio- vaseux.

Les modifications lithosEdimentaires induites par i'aridification ne semblent donc pas ~tre en premiere ligne comme facteurs de la degradation du milieu biologique.

Une partie de ce materiel est d'origine ~olicnne et contribue ~ la formation d'accumulations lithom6t6ori- ques diverses: 6pandages stratoides au niveau des tannes, cordons littoraux sableux des rivages des ties, formes de remaniements dunaires mineurs plus au sud.

Accompagnant l 'extension vers le Sud du mat6riel Eolien, la r6duction des processus d'alt6ration et des d6bits fluviaux entraine une diminution des apports fins (d6ficit en fraction granuiom6trique fine). Cette insuf- fisance de la charge s6dimentaire et des capacit6s de d6p6t qu'elle conditionne a pour consequence de

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FIG. 4.

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80 E.S. Diop et al.

suractiver les processus de remaniements hydros6di mentaires dans les parties estuariennes et deltai'ques des cours fluviaux. En effet, comme on l'a vu, si l'hydrodynamique estuarienne est invers6e, la persis- tance d'un bilan d6s6quilibr6 entre le riot et le jusant entretient une activit6 de transport et de d6p6t qui ne peut affecter que le mat6riel d6jh en place, ainsi soumis

un r6gime de reprises qui se traduit macroscopique- ment par la fr6quence accrue des ph6nom~nes de recoupement de m6andres et l'interconnection entre chenaux voisins.

2. La Part des Facteurs Naturels et Anthropiques dans rEvolut ion des "Rividres du Sud'

On vient de la voir, la r6gression de la mangrove, depuis les rebords externes des estuaires, semble 6pouser la progression de la zone sah61ienne vers le sud en liaison avec l'accentuation de la s6cheresse de ces derni~res ann6es (Degeorges et Samba, 1982)• Corr61ativement, l'accroissement consid6rable de la salinit6 et de I'acidit6 des sols expliquent, entre autres, que la v6g6tation naturelle de pal6tuviers et d'herba- c6es ait 6t6 partiellement mais progressivement rem- plac6e par des tannes n u s ~ efflorescences salines (Le Brusq, 1985). Les perturbations des r6gimes hydri- ques et de submersion, ia r6duction de l'6coulement d'eau douce et sa substitution par une submersion d'eau sal6e, la salinit6 des eaux et des nappes sont les causes primitives de ces.modifications; la contamina- tion des nappes par salinisation repr6sente une cause subs6quente. Ainsi s'explique la mortalit6 de la man- grove, en Gambie, notamment dans le Bitang Bolon, mais aussi darts les mangroves de Tendaba. Des zones comparables ont ~t~ rep6r~es et ~tudi~es ~ partir des images de satellite dans la r6gion de Foundiougne, au NE de Diouloulou et au SE de Ziguinchor. Les m6mes facteurs explicatifs de la d6gradation de ia v6g6tation ii6e/~ la s6cheresse, demeurent.

Toutes ces transformations issues de la p6joration du climat, ont 6t6 bien montr6es par Marius (1984), Marius et al. (1986) sur le plan de la g6ochimie des sols (acidification, oxydation des sols, n6ogen~ses de gypse et de silice amorphe). Ces ph6nom~nes sont surtout observ6s dans la r6gion situ6e au nord du Rio Geba. Au sud, o/~ les conditions de s6dimentation sont mieux pr6serv6es malgr6 une diminution relative de la pluvio- m6trie, la pr6dominance des mat6riaux argileux r6cents dans les vasi/~res sans 6volution p6dologique notable, est plus nette.

En d6finitive, 1'6quilibre tr~s fragile des mangroves du domaine septentrional, plus soumises aux al6as climatiques, se retrouve moins nettement, au sud. La diff6rence est due au climat plus humide, aux teneurs en sels des eaux plus faibles, aux sois plus 6pais, favoris6s par une s6dimentation r6cente plus impor- tante.

La gamme des r6ponses enregistr6es entre les iimites m6ridionale et septentrionale des 'Rivi~res du Sud',

illustre clairement l'incidence des facteurs naturels sur l'6volution rapide du milieu.

Dans un tel milieu, en rupture d'6quilibre, l'interven- tion de l'homme peut cr6er des contraintes qui aggra- vent ou compromettent le d6s6quilibre.

Les soci6t6s traditionnelles, qui ont occup6 de mani~re tr~s discontinue ces domaines littoraux depuis le 16 ~ s., ont toujours utilis6 la mangrove comme milieux d'approvisionnement en bois (source d'6nergie, construction d'ouvrages . . .), mais aussi comme mil- ieux de p6che et d'agriculture. Parall~lement ~ ces diverses utilisations, les groupements humains en place (Diolas, Balantes, Nalous, Bagas . . . ) , par souci de m6nager et de prot6ger la nature, avaient 6labor6 des droits d'usage et r6glements pour g6rer ces milieux tr~s fragiles. La 16gislation traditionnelle qui a servi pr6server l'environnement, a continu6 dans une cer- taine mesure, de cimenter les communaut6s. De m6me, l'ing6niosit6 des techniques d'exploitation du milieu, remarquablement adapt6es ~ ces estuaires dans le domaine agricole, a 6t6 soulign6e par la plupart des auteurs. Cependant l'6quilibre r6alis6 avec les condi- tions du milieu, en particulier avec la pluviom6trie, 6tait tel que la moindre d6gradation pouvait avoir des cons6quences n6fastes sur les productions et les rende- ments de ces terres. C'est le cas, semble-t-il, depuis quelques ann6es.

Les exemples du recul de certaines vasi~res, amplifi6 par les pratiques de d6frichement de la mangrove par les populations locales, accentuant la tendance l'accroissement des surfaces de tannes dans la partie externe des estuaires, d6montrent la mod6ration que doit avoir l'intervention de l'homme dans ces milieux• Jusque 1~, les communaut6s d'agriculteurs ont mani- fest~ une grande maitrise face aux probi/~mes soulev~s par l'adaptation des activit6s aux al6as naturels. Ainsi les Diolas de Casamance apr~s avoir intensifi6 la riziculture aquatique ont abandonn6 momentan6ment certaines rizi~res, d6veloppant parall~lement des-activi- t6s annexes: p6ches en bassin, ostr6iculture, cueillette • . . Des observations analogues peuvent 6tre faites en pays baga. Les populations des 'Rivi~res du Sud' ont donc su utiliser les sols, pourtant r6put6s fort ingrats, sans les d6grader. Ils ont ainsi 6rig6 une v6ritable 'civilisation du riz' le long de ce littoral s'6tirant sur plus de 700 km. Par ailleurs, elles connaissent parfaitement ies caract~res de la mangrove et savent en tirer profit bon escient, sauf dans des cas d'exploitation abusive comme cela a 6t6 relev6 en Basse Guin6e. Cependant, confront6es au probl~me de l'eau qui rev6t ici un caract~re d'autant plus aigu que les ph6nom~nes de salinit6 et d'acidit6 viennent le rendre plus complexe, les populations locales attenden(maintenant que les techniques modernes d'am6nagement (projets de bar- rages anti-sels entre a u t r e s . . . ) apportent des am61io- rations.

Toutefois i'intervention de l'homme dans une per- spective d'am6nagement hydro-agricole est soumise une compr6hension complete du fonctionnement et de 1'6volution du milieu. Des 6checs ant6rieurs (Monchon,

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Kokossa, Dekabak en Guin6e ; Di6ba et M6dina en Basse Casamance) sont lh pour en t6moigner . En effet, beaucoup de tentat ives de dra inage superficiel ou de cons t ruct ion de digues de protec t ion pour le contr61e des eaux ont provoqu6 I 'oxydat ion et i 'acidif icat ion de sols (Marius , 1984, 1986; Boivin et al., 1986; Spijker- man et Van Schagen, 1986).

De nouveaux projets d ' a m 6 n a g e m e n t s avec, no tam- men t , la cons t ruc t ion de barrages, on t 6t6 pr6vus en Basse Casamance . Guide l , le barrage- tes t mis en oeuvre depuis 1982, n ' a pas encore produi t tous les r6sultats escompt6s. En revanche , au point de vue 6coiogique et h cause de la persis tance de la s6cheresse en 1983 et en 1984, une mortal i t6 apparen te de la mangrove est enregistr6e en amon t de la zone du bar rage , alors que l '6volut ion des sols est d6favorable en aval (Blasco, 1983). De mSme, que lques per tu rba- t ions au n iveau des p6cheries ont 6t6 enregistr6es: d iminu t ion des stocks de poissons et de crevettes h l ' amon t du barrage (Crodt , 1986).

O n ne peut donc qu '6 t re r6serv6 sur des projets caract6ris6s gen6ra lemen t par une emprise beaucoup plus consid6rable sur le mil ieu que les in te rven t ions t radi t ionnel les , sans pour cela les c o n d a m n e r d6fini- t ivement sur la base d ' u n constat d '6chec d 'op6ra t ions an t6r ieures fond6es sur une connaissance insuff isante des contra intes .

C O N C L U S I O N

Les modif icat ions qui on t 6t6 mises en 6vidence tout au long de cette 6tude, d 6 m o n t r e n t si besoin est, leur caract6re acc616r6 h l '6chelle g6ologique (p6jora t ion du climat et progress ion vers le sud des zones sah61iennes depuis seu lemen t que lques d6cennies) . Toutefois , elles sont h ins6rer dans ie cadre de changemen t s plus g lobaux qui affectent de nos jours plusieurs r6gions de not re globe terrestre. I1 reste que les domaines d 'es tu- aires et de mangroves , ceux de l 'Af r ique de I 'Oues t en part icul ier , d e m e u r e n t par excellence des zones d 'ob- servat ions de modif icat ions rapides; iis peuven t , /~ cet effet, cons t i tuer de tr6s bons sites pour le suivi des t rans format ions que subissent ces mil ieux, l '6quiva lent des 'Geo -B iosphe re observator ies ' dont la mise en place a 6t6 pr6conis6e iors de la premi6re r6un ion du SCGB* de I ' IGBPt / ICSU~t .

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