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FORMULATION ET ÉVALUATION EX-ANTE DES PROJETS Une méthode participative pour la formulation et le suivi des petits projets d’investissement en milieu rural MODULE 3

MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

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Plus d’information sur RuralInvestou sur d’autres produits et services duCentre d’investissement de la FAOpeuvent être obtenus en écrivant au:

DirecteurDivision du Centre d’investissementOrganisation des Nations Unies pourl’alimentation et l’agricultureViale delle Terme di Caracalla00153 Rome, Italie

Tel: (+39) 06 57054477Fax: (+39) 06 57054657

Courrier électronique: [email protected]

Site internet du Centred’investissement: www.fao.org/tc/tciSite internet de la FAO: www.fao.org

MODULE 3RURALINVEST

Depuis une période récente, la formulation et la gestion des projetsd’investissement au niveau local ont pris une importance croissanteet sont devenus des outils pour contribuer à un développement ruraldurable. L’appui apporté aux communautés rurales pour concevoir etmettre en œuvre leurs propres projets, qu’ils constituent des activitésproductives et génératrices de revenus ou des investissementssociaux – permet non seulement d’assurer une plus grandeimplication et appropriation de ces projets, mais aussi de renforcer lescapacités des communautés à gérer leur propre développement.Cependant, l’adoption de cette approche par les gouvernements, lesagences de financement internationales et les banques rurales aégalement mis en valeur l’importance critique de fournir un appuiadéquat et un encadrement méthodologique aux techniciensnationaux travaillant avec ces communautés et les organisations debase pour identifier les besoins en investissement, formuler desprojets d’initiative locale et rechercher les moyens de les financer.

RuralInvest répond à ces besoins en offrant une série de modulesdéveloppés durant plusieurs années et testés à grande échelle sur leterrain. Ces modules fournissent le support mentionné à travers unéventail d’outils, de cours de formation comprenant des manuels etguides méthodologiques, un logiciel et des manuels à l’intention desinstructeurs/formateurs. Les modules de la méthodologieactuellement utilisés ou en cours d’élaboration sont les suivants:

Module 1: Identification participative des priorités localesd’investissement

Module 2: Préparation et analyse des avant-projetsd’investissement

Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets

Module 4: Suivi et évaluation ex-post des projets

Un cours de formation sur “l’évaluation de la demande pour lesinvestissements ruraux” est également disponible pour appuyer lesagents de terrain à évaluer la demande pour les produitscommercialisables ou non, élément critique pour analyser larentabilité des projets.

Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets

Constituant la suite des étapes d’identification des besoins etinvestissements prioritaires au niveau des communautés et depréparation des avant-projets (Modules 1 et 2), le Module 3 permetd’appuyer le personnel technique local à formuler et analyser desprojets pouvant être soumis à une évaluation externe en vue d’unfinancement. Le logiciel utilise une plateforme compatible avecWindows qui peut être paramétrée aisément pour répondre auxbesoins spécifiques des différents utilisateurs. Le Module 3 facilite laprésentation des données essentielles relatives aux projets etautomatise certains calculs tels que le flux de trésorerie, l’estimationdes besoins en fonds de roulement, le taux de rentabilité, la créationd’emploi et le coût du projet par bénéficiaire. Le Module 3 comprendun manuel technique, le logiciel, y inclus un guide de l’utilisateur, desexercices de formation et un guide à l’intention des formateurs.

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FORMULATION ETÉVALUATION EX-ANTEDES PROJETS

Une méthode participative pour laformulation et le suivi des petits projetsd’investissement en milieu rural

MODULE 3

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TC/D/A1421F/1/11.07/500

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MODULE 3R U R A L I N V E S T

FORMULATION ET

ÉVALUATION EX-ANTE

DES PROJETS

Une méthode participative pour laformulation et le suivi des petits projetsd’investissement en milieu rural

Rome, ItalieOctobre 2007

Division du Centre d’investissement Organisation des Nations Unies

pour l’alimentation et l’agriculture

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Les appellations employées dans ce produit d'information et la présentation desdonnées qui y figurent n'impliquent de la part de l’Organisation des Nations Uniespour l'alimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridiqueou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leursautorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

Tous droits réservés. Les informations contenues dans ce produit d'informationpeuvent être reproduites ou diffusées à des fins éducatives et non commerciales sansautorisation préalable du détenteur des droits d'auteur à condition que la source desinformations soit clairement indiquée. Ces informations ne peuvent toutefois pas êtrereproduites pour la revente ou d'autres fins commerciales sans l'autorisation écrite dudétenteur des droits d'auteur. Les demandes d'autorisation devront être adressées auDirecteur, Division du Centre d’investissement, FAO, Viale delle Terme di Caracalla,00100 Rome, Italie ou, par courrier électronique, à [email protected]

© FAO 2007

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I. INTRODUCTION À RURALINVEST 2

A. Objet de RuralInvest 2

B. Spécificité des investissements ruraux 3

C. Type et dimension des projets adaptés à RuralInvest 4

D. Modules de RuralInvest 4

E. Utilisateurs de RuralInvest 7

II. PHASE DE FORMULATION ET D’ÉVALUATION DÉTAILLÉES DES PROJETS 10

A. Principaux éléments de formulation et d’évaluation 10

B. Domaines et exigences des logiciels 10

C. Brève mise en garde 11

III. ESTIMATION DE LA DEMANDE ET DES BÉNÉFICES ATTENDUS 14

A. Estimation de la demande pour un service ou un produit destiné à

être commercialisé 14

B. Estimation de la demande en absence de marché 19

IV. ÉVALUATION ET SÉLECTION DE TECHNOLOGIES 24

A. Confirmation de la dimension du projet 24

B. Choix de la technologie de production 25

C. Expérience et capacité des promoteurs 25

D. Entretien et réparation 26

V. DURABILITÉ ET IMPACT ENVIRONNEMENTAL 28

A. Pourquoi tenir compte de l’impact environnemental ? 28

B. Qu’est-ce qu’une évaluation environnementale ? 29

C. Procédures et stades de l’évaluation environnementale 30

D. Stades de l’évaluation pour les projets des catégories B et C 31

E. Cas spéciaux 31

F. Suivi des impacts environnementaux 33

G. Assistance spécialisée et études environnementales 34

H. Impacts sociaux des projets ruraux d’investissement et durabilité 34

I. Durabilité des investissements ne générant pas de revenu 35

TABLE DES MATIÈRES

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VI. ESTIMATION DES DEPENSES ET DES RECETTES 38

A. Vérification et classification des dépenses 38

B. Estimation des dépenses et des recettes par activité 41

VII. FINANCEMENT DE L’INVESTISSEMENT 50

A. Besoins en crédit 50

B. Caractéristiques des emprunts 51

C. Changement de la valeur de la monnaie au cours du temps 52

VIII.ORGANISATION ET GESTION DE L’INVESTISSEMENT 56

A. Statut légal 56

B. Supervision et contrôle 57

C. Gestion quotidienne 58

D. Assistance technique et aide à l’encadrement 59

IX. ANALYSE FINANCIÈRE ET PRÉPARATION DES RECOMMANDATIONS 62

A. Evaluation de la faisabilité d’un investissement 62

B. Impact des impôts 65

C. Préparation des recommandations 65

X. PRÉPARATION DE L’INVESTISSEMENT ET DE L’APRÈS INVESTISSEMENT 68

A. Importance de l’assistance et du suivi 68

B. Confirmation de l’engagement des promoteurs de projet 68

C. Accompagnement des participants dans les négociations financières et la

sollicitation d’autorisations légales 68

D. Aide à la préparation du plan d’opération 69

E. Achats et contrats de biens et de services 69

F. Suivi du processus d’exécution 69

ANNEXES

Annexe 1 : Caractérisation environnementale des projets 72

Annexe 2 : Listes de contrôle pour l’évaluation environnementale 79

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Chapitre I

INTRODUCTION À RURALINVEST

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INTRODUCTION ÀRURALINVEST*

Le présent document fait partie d’un paquettechnique comprenant des manuels, du matériel

de formation et un logiciel, qui permettent uneapproche relativement simple et sûre desdifférentes phases (identification, formulation,exécution et évaluation) du cycle des petits projetsd’investissement.

RuralInvest fut, à l’origine, conçu par le Centred’investissement de l’Organisation des Nations Uniespour l’agriculture et l’alimentation (FAO) afin demettre à la disposition des utilisateurs une méthoded’approche directe et pratique pour l’identificationet la préparation des investissements plus petits queceux qui sont habituellement considérés dans lesguides méthodologiques déjà publiés1.

La FAO, en collaboration avec l’Institution «RegionalUnit for Technical Assistance» (RUTA) d’Amériquecentrale, a ensuite traduit ses premières expériencesen une méthodologie et un ensemble d’outilsmaintenant testés avec succès dans un certainnombre de pays. L’augmentation du nombre desutilisateurs a progressivement permis d’améliorer etd’étendre les différents éléments de RuralInvest, etde les traduire en français et en anglais.

A. Objet de RuralInvest

De nombreux gouvernements ont, au cours desdernières décennies, commencé à encourager lescommunautés locales à assumer un rôle plus actifdans les décisions concernant leur propredéveloppement. Ce processus, souvent appelé «développement communautaire», a mis en jeu desmesures telles que: i) le transfert de ressourcesfinancières aux municipalités, ii) la décentralisationet la déconcentration des institutions publiques, etiii) la création de fonds locaux d’investissement(parfois connus sous le nom de «Fondsd’investissement ruraux pour répondre à lademande»). L’utilisation de ces approches par lesgouvernements et les institutions financièresinternationales a donné aux intéressés la possibilitéde participer effectivement à la préparation desprojets et d’influer sur les décisions contribuant au

développement socio-économique de leurcommunauté, municipalité ou district.

Toutefois, la sélection des investissements au niveaulocal n’est pas sans difficulté. Il n’est pas toujoursfacile de déterminer quels investissementsdonneront les meilleurs résultats. Un pont pourraitavoir plus d’impact sur la communauté qu’unnouveau puits; une laiterie pourrait avoir plusd’intérêt qu’un système d’irrigation. Commentdécider de l’investissement qui va être financé ? Parailleurs, tous les investissements ne sont pasdurables. Un investissement qui, au départ,apparaît très utile pour la communauté peuts’avérer trop coûteux à faire fonctionner (un hôpitallocal, par exemple) ou peut entraîner la destructionde ressources naturelles qui ne seront pasfacilement remplacées (dans le cas d’une scierie,par exemple).

Au fil des ans, la plupart des pays en développementont créé une capacité nationale pour la formulationet l’analyse des propositions d’investissement, enmettant en place des petites équipes formées àl’étranger, au sein des ministères et des institutionsresponsables de la planification économique etsociale. Ce personnel, hautement qualifié, souventassisté par des consultants spécialistes desinstitutions financières internationales, et utilisant lesprocédures internationales de formulation etd’évaluation, a surtout travaillé à la préparation deprojets d’investissement de plusieurs millions dedollars EU. L’étude de faisabilité d’un nouveaubarrage hydroélectrique, par exemple, peut prendredes années et nécessiter la préparation d’un rapportvolumineux coûtant des centaines de milliers dedollars EU.

Toutefois, ce personnel a généralement peud’expérience de l’analyse des projets de petitedimension, pour lesquels une étude longue etcoûteuse n’est pas justifiée. De plus, même si cesexperts adaptent leurs procédures à l’étude despetits projets, leur nombre est insuffisant pourassister les dizaines de projets décentralisés, legrand nombre de municipalités autonomes ou lescentaines de groupes communautaires quicherchent aujourd’hui à identifier et à formulerleurs propres projets. Une nouvelle approche, quipermettrait de formuler et d’approuver les petitsprojets en utilisant les ressources et les techniciens2

locaux, est aujourd’hui nécessaire.

I

* Ce document a été préparé par Aidan Gulliver, Dino Francescutti et Katia Medeiros du Centre d’investissement, FAO, Rome,avec la participation de nombreux autres membres de la FAO et de RUTA. Il a été traduit en français par Jean Pierre Marathée.

1. «Les directives pour la préparation des projets d’investissement en agriculture», Publication technique N° 7, Centred’investissement, FAO, Rome, 1992, constituent un bon exemple de manuel de méthodes et de procédures, conçu pour lapréparation et l’évaluation de projets à grande échelle.

2. Afin de ne pas alourdir le texte, nous avons employé le terme «technicien» au masculin; il faut bien sûr lire «technicien outechnicienne».

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Trois types de procédures sont généralementpossibles pour sélectionner et approuver les projetspréparés au niveau local.

1. Procédures standard d’acceptation et de rejet

La première possibilité est que l’institution definancement établisse ses propres normesd’acceptation et de rejet et qu’elle finance tous lesprojets répondant aux critères définis. Ces critèrespeuvent être par exemple:

c la signature de la majorité de la communautéou du groupe demandeur;

c l’approbation du maire ou du conseil municipal;

c l’exclusion de certains types d’investissement(ainsi les projets qui pourraient endommagerl’environnement ou ceux concernant desstructures religieuses pourraient ne pas êtreapprouvés);

c le rejet des projets dont les coûtsd’investissement dépassent un certain seuil parpersonne (coût par bénéficiaire).

Cette possibilité offre aux communautés et auxgroupes appuyés une grande autonomie dans lechoix de leurs investissements; mais l’absence detout mécanisme d’évaluation entraîne un risqueimportant de financer des projets qui ne sont nifaisables, ni durables.

2. Modèle d’investissement standard pourchaque type de projet

Dans le second cas, une étude détaillée est conduitesur un grand nombre de «modèles typesd’investissement», chacun représentant un type deproposition que l’on peut s’attendre à recevoir descommunautés, des municipalités ou des groupesparticipants. Tous les porteurs de projet doiventensuite utiliser ces modèles pour préparer leursrequêtes. Cette méthode présente l’avantage deconduire à des projets généralement bien préparés(car des experts peuvent intervenir dans lapréparation de chaque projet type). Elle est enparticulier appropriée pour les projetsd’infrastructures qui peuvent être répliqués d’un lieuà l’autre (dispensaire, par exemple).

Toutefois, il n’est pas facile de changer la structurede projets types, ce qui entraîne le risque de financerdes investissements non adaptés aux conditionslocales (dans le cas d’un système d’irrigation, parexemple). Ces projets types ont aussi tendance àlimiter le niveau d’implication et d’appropriationlocales car ils sont préparés à l’avance et nenécessitent qu’une participation limitée de lacommunauté locale. La nécessité de suivre unepréparation standard et d’assurer une constructiontype tend aussi à favoriser l’utilisation de consultantsprofessionnels plutôt que de personnel local, ce qui

restreint encore la participation locale. Finalement,l’utilisation de modèles types exclut généralementles projets innovants. Aussi, cette approche est-elleinappropriée pour le financement d’un grandnombre d’investissements ruraux.

3. Identification, préparation et analyse desprojets au niveau local

La préparation et l’évaluation des projets au niveaulocal présentent des avantages importants commepar exemple: a) la possibilité de répondre auxbesoins locaux, aux priorités et aux circonstances;b) le développement de la capacité locale, nonseulement à formuler et à évaluer des projetsd’investissement mais aussi à gérer leur processusau sens large; et c) la création d’un réelengagement et d’une appropriation despropositions par les porteurs de projet, en raison deleur participation au processus de formulation.

Toutefois, cette approche nécessite certainementplus d’effort et est plus coûteuse que les autres,aussi bien pour la formation initiale des technicienslocaux que pour le travail ultérieur avec les porteursde projet. Dans la plupart des cas, les technicienslocaux auront aussi besoin d’être aidés par desspécialistes (ingénieurs en irrigation, architectes,etc.) et d’être supervisés, afin de s’assurer de laqualité et de la pertinence des projets préparés. Ungrand nombre de tentatives d’utilisation de cetteapproche se sont soldées par des échecs, en grandepartie dus à l’incapacité du personnel local àmaîtriser efficacement les outils complexes de laformulation, mis au point pour être utilisés pour desprojets de plusieurs millions de dollars EU.

Afin d’éviter ces difficultés, les processus deconception et d’évaluation de projets doivent êtremis à la portée des techniciens locaux et descommunautés rurales. RuralInvest fournit des outilspermettant d’atteindre cet objectif grâce àl’utilisation de modules distincts mais connectésentre eux, qui simplifient les tâches d’établissementdes priorités, d’identification, de préparationdétaillée et d’analyse des projets, et finalement desuivi et d’évaluation de leur mise en oeuvre.

B. Spécificité des investissements ruraux

Les principaux facteurs à considérer lors del’identification, de la formulation et de la sélectionde projets d’investissement sont les mêmes pour lesecteur rural que pour le secteur urbain. En fait, ilest possible d’appliquer RuralInvest à tout typed’investissement rural ou urbain de petite oumoyenne dimension. Toutefois, RuralInvest prenden compte un certain nombre de caractéristiquesqui ne sont importantes que pour le secteur rural:

a) La nature saisonnière de beaucoup d’activitésrurales. A l’inverse des investissements urbains,

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de nombreux projets ruraux doivent prendre encompte le fait que les disponibilités en ressources(terre, travail, capital) varient au cours de l’annéeet les rapprocher des différents systèmes deproduction (activités de culture et d’élevage parexemple). De plus, les charges fixes doivent êtreétalées sur toute l’année, y compris durant lespériodes sans activité productive;

b) La forte dépendance à l’égard des ressourcesnaturelles. La durabilité de l’environnement etdes ressources naturelles est souvent un facteurcritique de succès à long terme, à prendre encompte lors de l’évaluation des projetsd’investissement ruraux;

c) La dispersion des activités humaines etéconomiques. La dispersion des populationsrurales limite leur accès aux infrastructures(routes, électricité) et aux services (écoles,dispensaires). Les sources d’approvisionnementen intrants, les marchés et les autres élémentsqui constituent l’environnement de laproduction sont également dispersés. Ainsi, uneattention particulière doit être portée à desaspects tels que la disponibilité en intrants et lescoûts de distribution des produits finis.

C. Type et dimension des projetsadaptés à RuralInvest

RuralInvest distingue deux grands types de projetsd’investissement: ceux qui sont destinés à générerdes revenus, c’est-à-dire des profits, et ceux dontl’objectif principal n’est pas lié aux profits.

La catégorie des projets générateurs de revenusrecouvre un grand nombre d’activités diverses:production agricole, aquaculture, commerce rural,irrigation, agroindustrie, artisanat, tourisme,transport, fabrication d’équipements simples et depièces détachées, services liés à la commercialisation.En fait, un projet peut nécessiter des investissementsdans plus d’une de ces activités; un mêmeinvestissement mettra fréquemment en jeu plusieurstypes d’activités productives (production dedifférentes cultures découlant d’un investissement enirrigation, par exemple).

La catégorie des projets ne générant pas derevenus recouvre aussi une vaste gamme d’activitésqui peuvent être subdivisées en trois sous-groupes:

c Support à la production: comprenant les routesd’accès et les ponts, l’électrification et lescommunications, ainsi que les infrastructuresprincipales d’irrigation;

c Projets sociaux: services de santé et d’éducation,fourniture d’eau potable et évacuation deseaux usées, et assistance à l’organisation descommunautés;

c Projets environnementaux: protection des penteset des bassins versants, reforestation etconservation des sols.

Il est important de noter que les projets qui negénèrent pas de revenu peuvent souvent prévoirdes redevances ou des charges à payer par lesusagers afin de couvrir une partie des frais defonctionnement. Toutefois, à l’inverse des projetsgénérant des revenus, ces recettes ne justifientjamais les projets, elles contribuent simplement àleur durabilité.

Bien que la méthode participative présentée dansl’approche RuralInvest soit particulièrementappropriée pour les groupes et les communautés,aucune raison ne s’oppose à ce qu’elle puisse êtreutilisée pour des individus ou des familles. Toutefois,lorsque la méthodologie est utilisée pour des projetsindividuels, il n’est généralement pas nécessaire deréaliser l’identification détaillée des besoins et ladéfinition des priorités, qui sont l’objet principal dupremier module de RuralInvest.

La préparation des deux types de projets – ceux quigénèrent et ceux qui ne génèrent pas de revenus -commence par un avant-projet. Les microsinvestissements (projets très simples avec uninvestissement inférieur à 5 000 dollars EU) peuventsouvent ne pas nécessiter de préparationcomplémentaire, car leur financement peut êtredécidé à partir d’un avant-projet de quatre pages.

Inversement, au-dessus d’un montant d’environ 250 000 dollars EU (limite dépendant de lacomplexité du projet), il peut être judicieux de faireappel à une équipe spécialisée de formulation deprojet, et l’utilisation de RuralInvest peut dans ce casdevenir inutile. Ce point est particulièrementimportant car RuralInvest est avant tout destiné àêtre utilisé par une équipe technique standard,tandis qu’au-delà d’un certain montantd’investissement, il est utile de faire appel à desspécialistes de différentes disciplines.

RuralInvest doit donc être utilisé pour des projets depetite ou de moyenne dimension, à partir d’unmontant approximatif de 5 000 dollars EU etn’excédant généralement pas 250 000 dollars EU,pour un projet relativement simple.

D. Modules de RuralInvest

Comme nous l’avons expliqué précédemment,RuralInvest comprend une série de phases oumodules. Les principaux éléments de chaquemodule sont décrits ci-dessous.

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Module 1 – Identification participative despriorités locales d’investissement

Le premier module (ou phase) de RuralInvest metparticulièrement l’accent sur la communauté et sursa participation à l’élaboration d’un plan dedéveloppement local qui servira de base à lapréparation de projets d’investissement spécifiques.Les communautés et groupes qui sont déjà familiersavec ce type de processus, ou les promoteursindividuels qui ont généralement une meilleureconnaissance de leurs priorités, peuvent souhaiterpasser directement à la phase suivantecorrespondant à la préparation des avant-projets.

La méthodologie RuralInvest inclut des directivesdétaillées destinées à faciliter la réalisation destâches suivantes:

a) Description de la situation actuelle du groupe oude la communauté, en prenant en compte uncertain nombre de critères physiques(localisation de la communauté, disponibilité enterre et en eau, types de sols, présence depentes, etc.), environnementaux (présence deforêts, de ressources halieutiques, distributionde la pluviométrie, etc.), socio-économiques etculturels (présence de marchés, situation del’épargne chez les membres de la communauté,migration, solidarité du groupe, etc.);

b) Analyse participative de la situation actuellepour arriver à un consensus sur les principauxproblèmes de la communauté ou du groupecible et sur ses besoins prioritaires;

c) Préparation d’un plan local de développementqui définisse les actions prioritaires pourrépondre aux besoins des participants.

d) Identification d’un ou plusieurs investissementsimportants qui contribueraient à réaliser ce plande développement.

Dans le cas d’un projet destiné à une communauté,la première phase nécessite toujours l’assistanced’une personne de la communauté ou d’untechnicien rural formé à l’utilisation de RuralInvest etmaîtrisant la planification participative. Letechnicien aidera et guidera la communauté dansl’utilisation des outils et des directives fournies parRuralInvest. Il serait préférable qu’il réside dans lazone ou qu’il y ait déjà travaillé afin de connaître lacommunauté; toutefois, dans de nombreux cas,c’est l’institution d’appui qui désignera lestechniciens pour répondre à une demandespécifique de la communauté.

Lorsqu’il n’y a pas eu de contact précédent entre letechnicien et les promoteurs de projets3 et qu’aucunplan local de développement, ou son équivalent, n’aété préparé, la phase de diagnostic et

d’identification peut nécessiter que le technicienentreprenne une série de visites sur une période detrois à quatre mois; la durée de ces visites dépendradu degré d’organisation du groupe, de lacomplexité des contraintes, des opportunitésrencontrées et de l’accessibilité de la communauté.

Le processus sera beaucoup plus rapide lorsque lacommunauté aura déjà eu l’occasion d’identifier sesbesoins et ses priorités; dans ce cas, cette phase peutêtre réalisée en quelques visites.

Au cours de cette première phase, la participationde personnel technique spécialisé n’estgénéralement pas nécessaire car l’identification despriorités et le plan de développement qui endécoule doivent, dans une large mesure, résulter dutravail de la communauté elle-même.

Module 2 – Préparation et analyse des avant-projets d’investissement

L’objet principal du Module 2 est la préparationd’un avant-projet pour chaque propositiond’investissement prioritaire. Ces avant-projetsdoivent fournir suffisamment d’informations sur lesinvestissements pour permettre, aussi bien auxporteurs de projets qu’à d’éventuelles sources definancement, de déterminer quels sont lesprincipaux aspects qui méritent des efforts et desressources complémentaires et qui doivent doncfaire l’objet d’une préparation de projet plusdétaillée.

La plupart des promoteurs individuels chercheront àcourt-circuiter le diagnostic préliminaire et laplanification des activités, qui sont souvent de peud’intérêt pour ceux qui ont une idée claire del’investissement qu’ils souhaitent réaliser. Lescommunautés qui ont déjà élaboré un plan dedéveloppement communautaire peuvent souhaiterpasser directement à la préparation d’avant-projets,dans la mesure où il existe déjà un large consensussur les priorités et les besoins en développement dela communauté.

Très peu de porteurs de projets (pour autant qu’il yen ait) seront autorisés à passer directement auModule 3 de RuralInvest (Formulation et évaluationex-ante des projets) car les ressources nécessaires àla préparation détaillée d’un projet ne peuvent êtrejustifiées sans qu’un avant-projet n’ait déjà étéapprouvé. De plus, les avant-projets fournissent unegrande quantité d’informations qui peuvent êtrereprises directement dans les documents de projetsdétaillés; ainsi peu de travail de préparation de cesavant-projets est perdu.

A la différence du Module 1, le technicien local deterrain peut avoir besoin d’être assisté par unspécialiste durant la préparation de l’avant-projet.Lorsque la préparation du projet met en jeu une

3 Afin de ne pas alourdir le texte, nous avons employé le terme «promoteur» au masculin; ces promoteurs ou porteurs deprojets peuvent bien sûr être des hommes ou des femmes.

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discipline peu connue localement (productiond’électricité solaire pour l’éclairage, par exemple),un spécialiste peut être nécessaire pour fournir desparamètres clés concernant le coût et lesperformances des technologies existantes, dans lebut d’éviter un travail important sur une propositionqui, dès le départ, se révélerait clairementirréalisable techniquement.

Module 3 – Formulation et évaluation ex-antedes projets

Le Module 3 de RuralInvest consiste à formuler uneproposition de projet plus détaillée à partir del’avant-projet du Module 2. Au cours de cette phase,un technicien régional formé à l’utilisation duLogiciel RuralInvest pour l’analyse et la formulationde projets peut appuyer les porteurs de projets et letechnicien local (facilitateur de la communauté,vulgarisateur, etc.). Le technicien local peutégalement assumer cette fonction. Toutefois, lesdeux rôles sont généralement suffisammentdifférents pour qu’il soit nécessaire de séparer lesresponsabilités.

Selon la valeur et la complexité de l’investissement,une assistance technique extérieure peut êtrenécessaire au cours des différents stades depréparation du projet. Cette assistance extérieurepeut être nécessaire dans des disciplines telles quel’analyse de l’impact environnemental, laconception de systèmes d’irrigation, latransformation des aliments, etc. Toutefois, cetteassistance est généralement de courte durée, dequelques jours à une semaine, selon l’importance del’investissement proposé.

Le niveau de détail de la formulation et del’évaluation ex-ante dépendra de la complexité etde l’étendue du projet. Le technicien régionalassistera les promoteurs et le technicien local dansune ou plusieurs des tâches suivantes:

c détermination de la demande et des bénéficesattendus;

c évaluation de la faisabilité des propositionstechniques et dimensionnement du projet;

c évaluation de la durabilité du projet, en termesfinanciers et environnementaux;

c évaluation détaillée des dépenses d’investissementet de fonctionnement;

c description de la structure appropriée degestion et d’administration du projet;

c estimation du coût du projet et des sources definancement.

Le processus de formulation et d’évaluation ex-ante,nécessitant l’utilisation d’un ordinateur, n’estgénéralement pas mené sur le terrain. Pour cette

raison, il est essentiel que le contact soit maintenuentre le technicien responsable de la formulation etles promoteurs du projet, afin de s’assurer que lespropositions reflètent bien les besoins exprimés. Deplus, il peut arriver que la formulation détailléemontre que les promoteurs doivent reconsidérercertains aspects de l’investissement telqu’initialement prévu (du fait de la compétitionpour le travail à des périodes clés de l’année ou decoûts d’entretien élevés par exemple).

Selon son degré de complexité, l’évaluationdétaillée d’un projet nécessitera de trois à sixsemaines de travail ainsi que plusieurs visites sur leterrain du technicien travaillant avec le logicielinformatique.

Module 4 – Suivi et évaluation ex-post des projets

RuralInvest a été adopté par de nombreusesinstitutions et agences internationales pour aider àpréparer et à financer des centaines d’investissementsruraux. L’identification et la préparation de cesinvestissements sont souvent menées en parallèledans un grand nombre de bureaux locaux, dispersésdans la zone couverte. Dans ces circonstances, le suiviet l’évaluation ex-post des projets financés peuventdevenir des tâches difficiles.

Aussi, un quatrième module a été développé pourfournir aux organisations utilisatrices de RuralInvestun appui pour suivre et évaluer tous les projetsd’investissements préparés en utilisant cetteméthode. Pour répondre à ces besoins en terme desuivi, un moteur de recherche a été introduit dans lelogiciel de RuralInvest. Ce moteur de recherchepermet de rechercher facilement une proposition etde fournir des éléments clefs sur tous les projetsenregistrés dans la base. De plus, les différents stadesd’une proposition de projet peuvent être enregistrésce qui permet de suivre l’évolution de la propositionau cours du cycle de projet et permet ainsi lacomparaison entre la proposition initiale d’un projetet ses résultats réels. Chacune de ces fonctions estdécrite ci-dessous:

Suivi du portefeuille de projets

Il sera possible de préparer des tableaux de synthèseen regroupant les projets en fonction de l’un ou del’autre des principaux indicateurs (par exemple partype d’investissement, par lieu, par type debénéficiaire, en fonction du montant desinvestissements,de la création d’emplois…). Parexemple, en sélectionnant l’indicateur «groupe debénéficiaires» (sous-catégorie: femmes) etl’indicateur «commercialisation», on pourra identifiertous les projets de commercialisation ayant lesfemmes comme principaux bénéficiaires.

Les avant-projets et les projets préparés en utilisantRuralInvest peuvent également être classées selon

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leur stade d’avancement, depuis le stade deproposition de projet jusqu’au stade de projetopérationnel, ce qui permettra d’assurer le suivi duprojet à chaque étape.

Evaluation des performances de chaque projet

En actualisant les données correspondant à chaqueprojet lors de son passage d’un stade à l’autre, il estpossible d’évaluer l’impact du projet en lecomparant aux prévisions initiales. Par exemple, sil’on saisit des données sur les rendements réalisés,les quantités vendues et le prix de vente desproduits, pour un projet en cours, on peut recalculerautomatiquement les revenus, la création d’emploiset autres mesures de performance, et les comparerfacilement avec les prévisions initiales.

E. Utilisateurs de RuralInvest

RuralInvest peut être utilisé par n’importe quelgroupe, organisation ou individu qui souhaitepréparer une proposition d’investissement en tenantcompte de tous les éléments clés de l’identification,de la formulation et de l’évaluation d’un projet.Toutefois, pour valoriser au mieux les différentsoutils de RuralInvest, il est nécessaire: (a) d’avoirsuivi une formation à la méthodologie et aux outilsde RuralInvest; et (b) de se situer dans un contexteoù les porteurs de projets potentiels ont accès à desfinancements. L’expérience a montré queRuralInvest se révèle le plus utile dans les contextessuivants:

c un fonds de développement agricole ou ruralgéré par un projet de développement régional,par un ministère, ou même par une ONG;

c un fonds d’investissement rural répondant à lademande ou un fonds de développementcommunautaire, tel ceux promus par la Banquemondiale et par d’autres institutionsinternationales;

c un programme de protection del’environnement et de la biodiversité ou unprogramme destiné à réduire l’impact descatastrophes naturelles, tel ceux assistés par leFonds pour l’environnement mondial (FEM) etautres institutions.

RuralInvest est également utile:

c comme outil pour l’analyse et l’évaluation dedemandes de prêts, soumises à banquesprivées et parapubliques qui conduisent denombreuses opérations dans le secteur rural;

c pour l’évaluation a posteriori, par les banqueset les institutions internationales, de l’impact etde la rentabilité des investissements réalisés enmilieu rural.

Il n’est pas nécessaire que les techniciens locauxsoient experts en analyse économique et financière;toutefois, les techniciens locaux et régionauxoccupant des postes clés devront avoir au moins lesqualifications suivantes.

Technicien local ou facilitateur de lacommunauté

c expérience de l’organisation ou de l’animationde communautés rurales ou de groupes deproducteurs;

c connaissance de base du concept de projet;

c capacité à communiquer avec des groupesruraux ou des individus;

c expérience d’une ou de plusieurs productionsagricoles, des infrastructures rurales et despetites entreprises.

Technicien régional ou d’assistance

c qualification professionnelle en: agronomie,économie, administration, travaux publics ouautres professions semblables;

c connaissance de base des systèmes deproduction ruraux (agriculture, élevage, agro-industrie, etc.);

c expérience préalable dans l’utilisation desordinateurs et de MS Windows;

c connaissance des concepts de base del’analyse financière (dépenses, recettes, tauxd’intérêt, inflation, coûts de production, etc.);

c participation à la première formation destinéeaux techniciens de terrain.

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Chapitre II

PHASE DE FORMULATION DÉTAILLÉEET D’ÉVALUATION

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3. Impact environnemental et durabilité. Cettetâche prend en compte la durabilité du projetnon seulement sous l’angle de l’utilisation desressources naturelles et environnementales maisaussi, et cela est très important pour les projetsqui ne génèrent pas de revenus conséquents,sous celui des besoins en assistanceopérationnelle lorsque l’investissement a étéréalisé: une école ne peut être durable que si uneprovision a été faite pour payer les salaires desenseignants. Dans le cas des projets qui risquentd’avoir un impact négatif sur l’environnement, ilest nécessaire d’identifier des mesures capablesd’atténuer cet impact ou de modifier laconception du projet afin de l’éviter.

4. Estimation des dépenses et des recettes.L’étape suivante consiste à définir et à calculer lesdépenses et recettes associées à l’investissementet au fonctionnement du projet. Cette étape peutêtre relativement facile pour les investissementssimples; toutefois, l’introduction d’éléments telsque les cultures pérennes, la reproductionanimale ou tout autre activité complexe peutsingulièrement compliquer cette tâche.

5. Financement de l’investissement. Il estnécessaire, lorsque les dépenses et les recettesont été calculées, de considérer les besoins enfinancement, à la fois pour les investissementset pour le fonds de roulement nécessaire auxactivités quotidiennes.

6. Organisation et gestion des investissements.Le projet le plus rentable échouera s’il n’est paspourvu d’une structure appropriée pour ladirection de ses opérations. L’identification desbesoins en management fait partie intégrantede l’effort de formulation et d’évaluation.

7. Évaluation et préparation des recommandations.Il est possible d’entreprendre l’évaluation del’ensemble d’un projet lorsque tous leséléments individuels de formulation etd’évaluation ont été rassemblés. Toutefois, lesrésultats ainsi obtenus ne transcrivent qu’unepartie de la problématique. Il est alorsnécessaire d’identifier les principaux facteursqui pourraient influer sur le succès del’investissement et de déterminer le risque queces facteurs puissent être différents de ceuxprévus lors de l’élaboration du projet.

8. Préparation de l’investissement. Les aspectsconsidérés ici sont: la programmation des tâches,les négociations avec les sources de financement,et la supervision des constructions et autresactivités essentielles à l’exécution du projet.

B. Domaines et exigences des logiciels

Le logiciel support de RuralInvest est faciled’emploi, il n’est donc pas nécessaire d’être un

II PHASE DE FORMULATIONDÉTAILLÉE ETD’ÉVALUATION

Ce guide présente une description détaillée de laméthodologie et des procédures de la

troisième phase de RuralInvest, c’est-à-dire de laformulation et de l’évaluation ex-ante des projets.Deux modules antérieurs appuient respectivementles tâches de diagnostic et d’identification (Module1) et la préparation d’avant-projets d’investissement(Module 2). Chaque module fait l’objet d’un manueltechnique et d’un guide destiné aux formateurs.

Il est en général recommandé de n’entreprendre laformulation et l’évaluation qu’une fois le travail deterrain correspondant au Module 1 et au Module 2achevé. Toutefois, il est possible de passerdirectement à la phase d’évaluation, lorsque lespropositions correspondent à des projets individuelsou familiaux ou lorsque des propositions, bienpréparées et bien conçues, répondent clairementaux souhaits et aux priorités des promoteurs.

Le manuel souligne aussi l’importance de l’assistancequi suit la formulation et l’évaluation. Lorsque lecomité financier de l’institution d’appui a approuvéla proposition d’investissement, les porteurs deprojets ont encore de nombreux défis à relever avantde pouvoir commencer le projet. Ces points serontétudiés en détail dans un manuel ultérieur consacréà l’exécution des petits projets ruraux.

A. Principaux éléments de formulationet d’évaluation

La phase de formulation et d’évaluation comportesept éléments qui sont décrits ci-dessous:

1. Estimation de la demande et des bénéficesattendus. Il s’agit de déterminer le bénéficepotentiel d’un investissement. Dans le cas deprojets qui génèrent des produits pouvant êtrevendus, il convient d’analyser la taille et lanature du marché ciblé. Dans le cas des projetsne générant pas de revenus, il s’agit d’identifierles bénéficiaires et d’estimer l’impact del’investissement sur ceux-ci. Dans les deux cas,cet exercice aide à définir la portée del’investissement et ses caractéristiques.

2. Evaluation de la technologie. La technologieproposée est revue à la lumière des résultats del’évaluation de la demande et des bénéficesattendus, afin de s’assurer qu’elle est bienadaptée. Les besoins en entretien, réparation etremplacement d’équipements, et la possibilitéde choisir d’autres technologies doivent aussiêtre considérés.

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expert en informatique pour l’utiliser. Toutefois, ilest indispensable d’avoir à sa disposition unordinateur relativement moderne et d’être familieravec l’utilisation du système Microsoft Windows. Ilest recommandé d’utiliser, chaque fois que cela estpossible, un ordinateur équipé au minimum deMicrosoft Windows 98 (ou d’une version plusrécente).

Le logiciel permet deux principaux typesd’utilisation: la saisie de l’avant-projet (préparé surle terrain au cours de la phase 1) et la formulationdétaillée des propositions du projet. Les versionsélectroniques des avant-projets peuvent êtreutilisées afin de gérer l’information et de la trier surla base de ses principales caractéristiques. Lelogiciel permet aussi de transférerautomatiquement l’information aux écrans utiliséspour la formulation détaillée.

L’option “formulation détaillée” proposée par lelogiciel permet d’automatiser certains calculsnécessaires à la détermination de la faisabilité duprojet. Il existe des écrans différents pour lesinvestissements générant des revenus et pour ceuxqui n’en génèrent pas. Lorsque tous les écransnécessaires ont été saisis, le logiciel peut créer dessommaires ou des descriptions complètes de projetsde 8 à 25 pages, selon la dimension et la complexitéde ceux-ci. L’information peut aussi être transmise àpartir de l’ordinateur d’un bureau local ou d’uneinstitution au siège central, où les projets préparéspar les différents techniciens peuvent être regroupés.Un logiciel permettant au département de gestiondes systèmes d’information d’un ministère, d’unebanque ou d’un grand projet de ventiler lespropositions d’investissements ruraux par situationgéographique et par type d’investissement, devraitêtre prochainement disponible.

Enfin, RuralInvest permet, en remplaçant lesdonnées utilisées dans les documents de projetspréliminaires par des données réelles de projets encours d’exécution, d’identifier clairement lesdifférences entre le projet tel qu’il avait été conçuau moment de sa préparation et le projet tel qu’ilest en réalité. Cette comparaison peut êtreparticulièrement utile; en effet, elle peut aider àidentifier les faiblesses d’un projet similaire aumoment de sa formulation et à mettre en évidenceles besoins en analyses plus détaillées ou à identifierdes hypothèses plus réalistes.

Le logiciel support de RuralInvest, dans sa versionactuelle, a été en grande partie développé enutilisant Microsoft Visual Basic avec des fonctions debases de données dérivées de MS Access,conformes à la structure utilisée par le paquet MSWindows Explorer que l’on trouve dans tous lesWindows de bureau. Bien qu’il soit essentield’utiliser Windows pour faire fonctionner le logicielde RuralInvest, il n’est pas nécessaire de disposer duLogiciel MS Access. Il existe un manuel de

l’utilisateur du logiciel susceptible d’apporter uneassistance complémentaire, toutefois la structuredu logiciel, organisée autour d’un menu, et lesystème d’aide à l’écran rendent cette utilisationtrès simple, dès lors que l’on a compris le conceptdu logiciel (rôle déterminant de la formation).

Le logiciel présente plusieurs niveaux d’entrée, dontun niveau utilisateur et un niveau administrateur.Les personnes qui ont accès au niveau administrateurpeuvent modifier un certain nombre de paramètresd’entrée et de sortie à l’écran pour répondre auxconditions spécifiques du pays ou de l’institutionutilisant RuralInvest. Par exemple, il est possible dedéfinir par défaut des monnaies, des niveauxadministratifs (municipalité, district, province, état,etc.), des bureaux locaux ou régionaux et descatégories de projet. Il est aussi possible de définirdes valeurs par défaut pour des aspects relevant desinvestissements tels que la durée minimale etmaximale des prêts, la possibilité d’obtenir unepériode de grâce, les taux d’intérêt, etc.

C. Brève mise en garde

RuralInvest ne peut pas réaliser de miracles. Laqualité et la valeur des propositions finalespréparées avec RuralInvest dépendent, dans unelarge mesure, du soin apporté aux différents stadesde l’analyse. L’entrée d’informations de mauvaisequalité entraînera, à la fin du processus, desrésultats médiocres.

Dans quelques cas, une information spécialisée estnécessaire pour déterminer certains aspects tels queles caractéristiques du marché, les rendementsprobables ou la pertinence d’une zone pour uneculture ou un produit proposé. Il est, de ce fait,recommandé lorsqu’une proposition traite de sujetsnécessitant des informations dépassant lesconnaissances ou les capacités du grouped’investisseurs et de ses conseillers (lorsqu’il estnécessaire de savoir, par exemple, si un débit estsuffisant pour permettre l’irrigation d’un périmètred’une taille déterminée), d’avoir recours à l’opinionet à l’assistance d’experts de cette discipline. Lesorganisations et les institutions utilisant RuralInvestdoivent tenir compte du coût de telles assistancestechniques complémentaires qui peuvent êtrevitales pour l’ensemble du projet.

La prise en compte de données courantes, tellesque les rendements, les prix et les coûts, revêt uneimportance encore une plus grande. La capacité dulogiciel support de RuralInvest à identifier et àrejeter les chiffres incorrects ou trop optimistes esttrès limitée. N’importe quelle proposition peutparaître intéressante si les techniciens utilisent deschiffres très optimistes au cours du processus deformulation et s’ils n’accordent pas l’attentionnécessaire à l’évaluation exacte des marchés, de la

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technologie, de la durabilité, de la gestion, etc., enles considérant comme des tâches sans importancequ’il s’agit d’effectuer le plus rapidement possible.Un projet appelé à échouer paraîtra intéressant siun technicien déclare que le fromage d’une laiteriesera vendu à 2,50 dollars EU/kg alors que le prix estplus proche de 1,25 dollar EU/kg. Aussi est-il trèsimportant: a) de ne pas gonfler les chiffres dans lebut d’aboutir à des revenus positifs simplementparce que les premiers chiffres utilisés ne donnaientpas les résultats escomptés; et b) d’identifier leséléments qui affecteront probablement la faisabilitégénérale du projet (rendements, prix, etc.) et

d’utiliser la puissance de l’ordinateur pour fairefonctionner plusieurs fois le modèle en utilisant deshypothèses différentes. Cela montrera rapidementquels changements peuvent entraîner l’échec duprojet (ce point sera discuté plus en détail dans leChapitre VIII de ce Manuel).

Remarque: Les recommandations que vousprésenterez à l’institution de financement peuventavoir un profond impact sur la vie des porteurs deprojets. Si le travail n’est pas effectué correctement,de nombreuses personnes peuvent en subir lesconséquences.

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Chapitre III

ESTIMATION DE LA DEMANDE ET DESBÉNÉFICES ATTENDUS

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acheteur par un projet doit répondre auxcaractéristiques recherchées par cet acheteur entermes de quantité, de prix, de conditionnement,de qualité et d’approvisionnement saisonnier, entreautres. Si cela est bien le cas, le produit ou le servicesera vendu et générera des recettes monétairespermettant de continuer les activités et de couvrirle coût de l’investissement.

L’évaluation de la demande (existante oupotentielle) pour un produit ou un service proposédoit être la première étape de l’analyse de lafaisabilité d’un investissement.

L’évaluation de la demande détermine nonseulement la faisabilité générale d’uninvestissement et souvent le volume de laproduction, mais elle peut aussi avoir un impactimportant sur les caractéristiques des produits et dela technologie à utiliser, sur les intrants à employer(certains types de produits phytosanitaires parexemple) et sur la programmation des activités.Ainsi, toute proposition d’investissement qui n’estpas accompagnée d’une étude de marchésuffisamment claire est, par définition,inappropriée.

Les étapes nécessaires à l’évaluation de marchévarient selon le type de produit ou de marchéconsidéré. On peut identifier quatre principalescatégories de biens et de services, chacune d’entreelles ayant ses propres caractéristiques etnécessitant une approche différente. Cescatégories sont:

a) les produits de base non périssables;

b) les produits de base périssables;

c) les produits spécialisés ou innovants;

d) les services.

Chacune de ces catégories sera discutée en détail.

1. Produits de base non périssables

Cette catégorie de produits est, en matièred’évaluation, la plus simple. Les principalescaractéristiques des produits de base nonpérissables sont:

a) L’existence d’un marché bien établi et biendéveloppé et de points de vente et d’achatnombreux. Ceci veut dire qu’il est facile detrouver des acheteurs et des vendeurs pour cesproduits et que des prix standard, souvent à ladisposition du public, existent.

b) Leur qualité ne se détériore pas rapidementaprès leur récolte ou leur production; ainsi unproduit qui n’a pas été vendu aujourd’hui peutêtre vendu demain sans altération (ou avec peud’altération) de sa qualité. Aussi le stockage est-

III ESTIMATION DE LADEMANDE ET DESBÉNÉFICES ATTENDUS

L‘identification de la demande et des bénéficesattendus doit être le point de départ de

l’évaluation de tout projet. Cette analyse estessentielle car elle permet de déterminer si uninvestissement aura de la valeur, soit parce que lesgens voudront acheter le produit, dans le cas deprojets générant des revenus, soit parce quel’investissement contribuera à améliorer leur qualitéde vie, dans le cas de projets sociaux,environnementaux et de support à la production. Enparticulier, le niveau de la demande détermine ladimension de l’investissement (et, par suite, levolume de la production et des coûts defonctionnement), ainsi que beaucoup d’autrescaractéristiques (par exemple, la technologie, lesintrants nécessaires et la saisonnalité), qui serontdiscutées en détail plus loin.

La méthode d’estimation de la demande variera enfonction des produits ou du service offert. Le cas leplus simple est celui de produits non périssablespour lesquels il existe une large demande (tels quele riz, le blé et le maïs), mais nous nous attacheronsaussi à déterminer la demande pour des produitspérissables, spécialisés et innovants, ainsi que pourdes services. Nous aborderons aussi la question descoûts engendrés par la commercialisation des biensou des services.

Les projets qui ne produisent ni biens ni servicespouvant être vendus dépendent eux aussi de lademande. A quoi sert la construction d’une école s’iln’y a pas d’élèves pour la remplir ? La demande peutne pas être exprimée en termes monétaires commece serait le cas pour un kilo de fromage ou pour unechemise mais elle doit, de toutes façons, exister.Dans de tels cas, il s’agit d’identifier les utilisateursou les bénéficiaires et de rechercher quelles sontéventuellement les solutions alternatives. Il peutparfois même être nécessaire d’estimer la valeur desbénéfices que les utilisateurs recevront.

A. Estimation de la demande pour unservice ou un produit destiné à êtrecommercialisé

L’analyse du marché est essentielle à toutinvestissement effectué dans l’intention de générerdes revenus. Le nombre de personnes quiachèteront un produit ou un service mesure lademande pour ce produit. Aucun projet générateurde revenus ne peut être durable s’il ne répond pasà la demande du marché. Cela veut dire qu’un bienou un service produit et mis à disposition d’un

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il relativement facile et le prix ne change-t-ilque lentement d’un mois à l’autre.

c) Les variations de prix sur un marché donné sontlargement fonction des caractéristiquesreconnues de ces produits (dimension, couleur,variété, qualité, etc.) et il est peu ou pas tenucompte de leur origine. Il existe très souventdes catégories spécifiques, parfois établieslégalement, facilitant la détermination de laqualité et aussi d’autres caractéristiques quiaffectent les prix (par exemple, pas plus de 5pour cent de grains brisés).

Bien que le concept de «produit non périssable»dépende de la durée considérée, ce groupe peutinclure des grains, des racines, des légumineuses;beaucoup de produits traditionnels d’exportation(café, cacao, sucre, coton, etc.); et quelquesproduits manufacturés pour lesquels il n’y a pas dedifférence selon les origines, tels que les outilssimples, les intrants agricoles ou les matériaux deconstruction (parpaings, tuiles, etc.). Les animauxvivants peuvent aussi faire partie de cettecatégorie, car il existe généralement des marchésbien développés pour la volaille, les porcs et lesbovins vivants, et qu’ils ne sont pas périssablesdans la mesure où ils ne perdent pas en qualitéd’un jour à l’autre.

Cette catégorie a trois caractéristiques: (i) le marchépeut absorber toute la production d’un projet depetite taille ou de taille moyenne; il n’y a donc pasd’inquiétude à avoir en ce qui concerne la tailled’un investissement du point de vue du marché; (ii) le prix des produits est facile à déterminer et nesera pas influencé par les activités du projet; et (iii)les spécifications des produits sont généralementbien établies (par exemple, le pourcentaged’humidité du grain ou la taille des parpaings).

La seule exception concernant cette dernière règleserait la décision du projet d’offrir au niveauinternational un produit de base présentant denouvelles spécifications (par exemple un parpaingd’une nouvelle dimension). Ce produit n’entreraitplus alors dans cette catégorie, mais devrait êtreanalysé comme une innovation ou un produitspécial (voir section ci-dessous).

Les évaluations de marché pour les produits de basenon périssables sont parmi les plus simples àréaliser. Les problèmes concernant le marchétraiteront probablement de l’évolution des prix aucours des prochaines années, liée à l’évolution desvolumes de production nationale ou mêmeinternationale, des tarifs douaniers et destechnologies, qui peuvent entraîner deschangements de prix importants dans l’avenir.Toutefois, il est souvent possible de trouver desprévisions de prix dans les publications, bulletins oubases de données des institutions publiquesnationales ou des institutions internationales.

Bien que l’évaluation du marché soit généralementtrès simple, il est nécessaire d’avoir à l’esprit uncertain nombre de points essentiels,particulièrement lorsqu’il s’agit d’alimentstransformés:

c Le prix retenu doit être justifié dans lecontexte des tendances moyennes, plutôtqu’être basé sur le prix de la semaine durantlaquelle l’évaluation de marché a été réalisée.

c Il est essentiel de s’assurer que l’on a biencompris les caractéristiques que le marchérequiert pour ce produit; une petite différenceen dimension, couleur ou taux d’humiditépeut rendre le produit non attractif pour lesacheteurs potentiels. Remarque: lorsqu’il y apeu de différences entre les produits, il n’estpas très difficile d’amener l’acheteur à choisirun produit différent.

c Il est aussi important de ne pas oublier que lespoints de vente, les supermarchés ou autresvendeurs qui assureront la commercialisationdes produits retiendront une marge pour leurservice. Les marges dans la bijouterie peuventsouvent atteindre 100% voire être supérieures,celles des produits alimentaires peuventatteindre 30 à 50%. L’identification desdistributeurs et, si possible, la négociation àl’avance des conditions de commercialisationfont partie de l’évaluation de marché.

2. Produits de base périssables

Même si les produits de base périssablescorrespondent aussi à des marchés bien établis,avec de nombreux vendeurs et de nombreuxacheteurs, ils diffèrent de la catégorie précédentesur un point essentiel: la qualité des produits sedétériore rapidement au cours du temps. Cetaspect influe largement sur l’évaluation de lademande. L’évaluation des marchés des produitspérissables doit faire face à des problèmes trèsdifférents de ceux des produits non périssables. Lemarché des produits périssables (bien quegénéralement important et actif) est souventcaractérisé par un approvisionnement variable etpar de fortes fluctuations de prix, en raison de lacourte durée de vie de ces produits. Dans de tellesconditions, il est très facile de surestimer les recettesde la vente.

La plupart des produits entrant dans cette catégoriesont des produits frais tels que les légumes et lesfruits, les fruits de mer frais, les fleurs coupées etquelques produits alimentaires transformés ousemi-transformés tels que la boulangerie pâtisserie,les jus de fruits frais, le lait, etc.

Les facteurs suivants, bien que très importants, sontsouvent négligés dans l’évaluation des marchés desproduits périssables:

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a) Les pertes de produits en cours de récolte, deconditionnement, de transport et decommercialisation peuvent être importantes.Dans certains cas, il est possible que l’on vendemoins de 50 pour cent du volume produit, etdes pertes de 25 à 30 pour cent sont courantes.

b) Il est aussi courant de s’apercevoir que le prixune semaine donnée peut être le double (ou lamoitié) de celui de la semaine précédente. Il estaussi possible, dans le cas de produitspérissables, d’assister à des changements deprix en cours de journée. Ces fluctuationspeuvent être le résultat de changements dans lademande, mais elles seront le plus souvent lerésultat de changements dans l’offre. Lorsqu’unproduit est mis sur le marché à un moment oùl’offre est faible les prix peuvent être très élevés.En revanche, la mise sur le marché d’un produitau moment où celui-ci est abondant peutentraîner des prix très bas.

c) A l’inverse des grains ou des tuiles pour les toits,il est souvent très difficile de conserver lesproduits périssables d’un jour à l’autre; dans lescas extrêmes, un produit qui n’a pas été venduà la fin de la journée ou de la semaine peutavoir perdu toute valeur et, de plus, entraînerdes coûts supplémentaires de ramassage desordures.

Il n’est donc pas surprenant que les fluctuationsdans l’offre et dans les prix aient une forte influencesur le succès ou l’échec de projets qui génèrent desproduits périssables. Il est nécessaire de porter uneattention particulière à l’estimation du prix moyende vente des produits périssables en raison del’extrême variabilité affectant ces prix (voirl’exemple présenté dans l’Encadré ci-contre).

Nous recommandons que les facteurs suivantssoient sérieusement pris en considération lors del’évaluation du marché des produits périssables:

c Des quantités relativement faibles de produitspérissables peuvent entraîner des fluctuationsimportantes des prix, particulièrement sur lespetits marchés. Il est important de discuteravec les vendeurs et les autres acteurs de lafilière afin de déterminer les volumes dumarché sélectionné et la saisonnalité del’approvisionnement. Si production du projetdoit augmenter d’une façon importante cesvolumes, envisagez la possibilité decommercialiser le produit à des périodes oùl’offre est faible, ou essayez d’approvisionnerplusieurs marchés.

c Des prix élevés peuvent être le résultat decirconstances exceptionnelles et temporaires;vérifiez, si possible, l’historique des prix surplusieurs années. Rappelez-vous que des prixélevés attirent souvent d’autres acteurs,

On ne compte plus les exemples de projets deprojets de production de tomates qui ontéchoué. Pourquoi ? Parce que chaque fois quel’on calcule sa profitabilité, la tomate brille parson fabuleux profit. Des bénéfices énormesattendent ceux qui voudront bien investir dansla mise en place de quelques hectares de ce fruitdoré.

Regardez, disent les investisseurs, le Ministère del’agriculture nous assure que l’on peutfacilement obtenir des rendements de 6,5tonnes de tomates à l’hectare, pour un coût deproduction ne dépassant pas 2 750 dollarsEU/ha. L’année dernière, le prix des tomates surle marché local a souvent dépassé 1,50 dollarEU/kg et a parfois atteint 2,50 dollar EU. Enretenant le chiffre modeste de 1,50 dollar EU, lesrecettes moyennes seraient de 9 750 dollarsEU/ha, soit 7 000 dollars EU à l’hectare,déduction faite des coûts de production. Nouspouvons donc investir 50 000 dollars EU dans unsystème d’irrigation, un petit bâtiment pour le triet l’emballage et l’équipement nécessaire à laculture de cinq hectares de terres. Nous feronsdes marges brutes 35 000 dollars EU la premièreannée et nous pourrons rembourser les prêts enmoins de deux ans. Quelle aubaine !

Toutefois, la réalité est un peu différente.Heureusement, au cours de la première année, latomate n’est pas sévèrement affectée par lesmaladies et les ravageurs, et les investisseursarrivent à récolter 6,25 tonnes/ha, ce qui est trèsproche du rendement promis. Mais ils perdent 8pour cent de la production au cours du tri et del’emballage et 15 pour cent au cours dutransport des tomates jusqu’au marché le plusproche. Avec 24 tonnes récoltées sur unepériode de quelques semaines, le marché localest inondé de tomates. Après s’être renducompte que le prix initial est tombé de 1,80 à0,50 dollar EU/kg et qu’ils ont encore destomates invendues en fin de journée, lesinvestisseurs décident de faire transporter lereste des tomates jusqu’au marché régional, à uncoût de transport de 0,40 dollar EU/kg. Le prixsur ce marché est un peu supérieur, mais ils nepeuvent pas obtenir plus de 1,20 dollar EU parkilo et ils ont encore des pertes supplémentairesde 10 pour cent dues au mauvais état de laroute.

En fin de compte, les investisseurs ne réussissentà vendre que 4 tonnes par ha à un prix moyende 0,60 dollar EU/kg (déduction faite des frais detransport). Leurs recettes sont tombées à 2 400 dollars EU. Ils perdent 350 dollars EU pourchaque hectare planté. Quel désastre !

L’alléchante tomate

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entraînant une production plus importante etune baisse des prix.

c Soyez réalistes en ce qui concerne les pertesphysiques qui peuvent se produire. Si leproduit est délicat, il est opportun de tenircompte de 20 à 30 pour cent de pertes, àmoins que l’expérience ne montre qu’il estpossible de réduire ces chiffres. Les pertespeuvent n’être que de 10 à 15 pour cent dansle cas de produits plus résistants.

c Les prix des produits périssables qui sontproduits toute l’année, tels que les œufs, le laitet le pain, sont généralement plus stables carl’approvisionnement est assez constant.Toutefois, même dans ce cas, la demande peutvarier entraînant des pertes en fin de journéelorsqu’il y a très peu d’acheteurs.

Envisagez la possibilité de négocier des contratsfixes avec des consommateurs (agro-industries,restaurants, hôpitaux, etc.) qui offrent un marchégaranti, même si il sera nécessaire d’accepter desprix inférieurs.

3. Produits innovants ou spécialisés

Nous avons, dans les deux sections précédentes,considéré les différences entre produits périssableset non périssables. Mais il s’agissait, dans les deuxcas, de produits standards pour lesquels, du pointde vue du consommateur, il y avait peu dedifférences entre les productions de la ferme ou del’usine «X» et celles de la ferme ou de l’usine «Y».Toutefois, lorsqu’il s’agit de produits innovants ouspécialisés, la situation change radicalement.

Les produits innovants n’ont, par définition, pas deprix sur le marché, car ils sont nouveaux; il esttoutefois possible de déterminer un prixapproximatif en observant le prix des produitsconcurrents ou en étudiant les prix sur des marchésoù ces produits existent déjà. Un fruit exotique, parexemple, peut être inconnu sur votre marché, maisêtre vendu à un prix légèrement supérieur à celuide la pomme sur le marché de la capitale. Soyezprudents: si le produit est connu ailleurs, mais n’estpas vendu sur le marché local, demandez-vouspourquoi. Vous pouvez avoir identifié un marchéinexploité riche d’opportunités, mais peut-être pas.Il se peut, au contraire, que les acheteurs de larégion ciblée n’aient simplement pas les moyens depayer un tel produit, ou qu’il ne convienne pas auxhabitudes alimentaires locales.

Les produits spécialisés peuvent être des produitscommercialisés en quantité limitée (pour lesquels ily a peu de concurrents en raison de la taille réduitedu marché), ou des produits correspondant à desmarchés assez importants, mais pour lesquels, paropposition aux produits de base, les acheteurs

trouvent des différences importantes dans le goût,la qualité ou la durabilité avec les produitsconcurrents. Les produits spécialisés peuventprendre la forme de confitures, de chemises oumême de voitures.

Si le projet produit une voiture, vous ne pouvezsimplement pas supposer qu’il sera possible de lavendre au même prix qu’une Toyota et d’en vendreautant que voulu. De fait, il se pourrait qu’il ne soitpas possible d’en vendre beaucoup même à moitiéprix d’une Toyota, parce que, pour le consommateur,cette voiture est différente d’une Toyota.

Cette caractéristique signifie que l’évaluation dumarché ne détermine pas uniquement le niveau dela demande, le prix et les variations saisonnières dela production (comme dans le cas des produits debase), mais aussi la nature du produit demandé. Lemarché définit le produit.

Une chemise peut avoir des manches longues oucourtes, elle peut être blanche, bleu ou jaune etpeut avoir quatre ou six boutons. En d’autrestermes, chaque chemise est spécifique et unacheteur cherchant une chemise habillée peut nepas vouloir acheter une chemise sportive.

Les produits qui feront probablement partie de lacatégorie des produits spécialisés sont: l’artisanat(articles en bois, tissu, céramique, etc.), lesvêtements, beaucoup d’aliments transformés (maispas tous: peu de consommateurs font la différenceentre des marques de lait), de nombreux fruits,légumes et produits exotiques, et tous les produitsinnovants (par exemple, les matériaux deconstruction, meubles, etc.).

A moins que vous n’ayez la chance de trouver unepersonne qui connaisse particulièrement bien lemarché du produit en question, il peut êtrenécessaire de mener une petite étude de marché:

c Quelles sont les caractéristiques du produit quivont attirer l’attention du consommateur ?Cela pourrait-il être le prix, la qualité, l’origineou un élément de nouveauté dans sonapparence ou son contenu ? De toutes façons,chaque produit doit offrir quelque chose auxconsommateurs et la première étape dansl’évaluation du marché doit être d’identifiercette caractéristique.

c Quel type de personne ou de client sera leplus enclin à acheter ce produit ? S’il s’agit dequelque chose qui sort de l’ordinaire (un fruitou un légume exotique) un restaurant de luxepourrait être intéressé. Mais, dans ce cas, ilpeut être déconseillé de le proposer dans unquartier pauvre.

c Quel canal de commercialisation utiliser ? S’ilest prévu de faire commercialiser le produitpar un magasin, un supermarché ou un autrepoint de vente, vous devrez être sûr qu’ils

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Les deux histoires suivantes sont véridiques. Elles montrent que le conditionnement peut grandementinfluer sur le succès d’un produit alimentaire.

La princesseUn groupe de femmes du Guatemala utilisait une abondante production locale de poires pour préparerdu jus conditionné dans des petites boîtes métalliques faciles à ouvrir et d’une contenance adaptée àune personne. Mais le produit était concurrencé par une gamme de jus de fruits d’une fabriquenationale déjà bien établie sur le marché. Les ventes du produit local étaient faibles. Finalement, lesfemmes décidèrent que leur problème était de ne pas offrir une gamme suffisamment large de saveursdifférentes. Avec l’aide d’une ONG, elles achetèrent des fruits d’autres régions pour les transformer etdiversifier ainsi la gamme de leurs produits. Mais ce problème s’aggrava encore: elles avaient des boîtesde jus de poire, d’ananas et de mangue qui ne se vendaient pas. Que faire ?

Leur vrai problème s’avérait être le coût du conditionnement. Les boîtes fantaisie représentaient jusqu’à80 pour cent du coût total de production et l’avantage initial du groupe de femmes (accès à des fruitslocaux bon marché) était ainsi complètement perdu. Ces femmes étaient tout simplement incapablesde concurrencer le conditionnement «tetrapak» en carton bon marché utilisé par la grande entreprise.La solution consistait à utiliser un conditionnement plus adapté au marché local. Des sacs en plastique,comme ceux utilisés pour le lait et les glaces, permirent au groupe de commercialiser de plus grandesquantités à plus bas prix et de répondre ainsi à la demande des acheteurs à bas revenus de la zone.

CendrillonUne petite usine de transformation de fruits des Caraïbes avait un problème. Elle fabriquait à la main dela confiture de goyave et la vendait au supermarché dans de simples pots en verre à 0,99 dollar EU l’unité.Malheureusement, l’entreprise Kraft Foods produisait aussi de la confiture de goyave et la distribuait aumême prix. Grâce à la renommée de sa marque, Kraft avait réussi à se tailler la part du lion sur ce marchéet l’usine locale était incapable de vendre suffisamment de produits pour couvrir ses frais. Que faire ?

Un examen plus approfondi de la situation montra que les fruits utilisés par la petite usine detransformation provenaient d’une forêt de goyaviers sauvages située au centre de l’île. Les fruits n’avaientjamais reçu ni produit chimique ni engrais. Là était l’opportunité, encore fallait-il savoir présenter leproduit correctement. Les producteurs firent appel à un graphiste; le conditionnement bon marché futremplacé par un pot en verre octogonal complété d’un ruban de satin et d’une élégante étiquette. Aulieu de «confiture de goyave» l’étiquette indiquait maintenant «Goyave sauvage de la réserve de SeaIsland. Confiture faite à la main, cent pour cent fruits tropicaux sauvages». La confiture, sous son nouveauconditionnement, fut commercialisée par une chaîne de magasins de luxe aux États-Unis à 4 dollars EUl’unité et la petite usine reçut un prix suffisamment élevé pour couvrir le coût supplémentaire duconditionnement et pour augmenter sa marge. Son problème fut alors de trouver suffisamment dematière première pour répondre à la demande.

L’histoire des deux conditionnements

accepteront le produit et vous devezdéterminer la marge qu’ils prendront. S’il estprévu de vendre directement le produit sur unmarché ou sur une foire, vous devez identifierle point de vente le plus approprié, enfonction du consommateur visé.

On retiendra que:

c Le conditionnement est de premièreimportance pour les produits transformés.Toutefois, même si le marché réclame unconditionnement attractif, souvenez-vous quece qui est vendu c’est le produit, non leconditionnement. Aussi, soyez sûrs que leconditionnement utilisé est adapté au marchéet au produit (voir les exemples de l’encadré).

c Généralement, les aliments transformésdoivent répondre à une réglementation en ce

qui concerne leur étiquetage (liste desingrédients, numéro d’autorisation sanitaire,etc.). Tenez compte de ces contraintes lors del’évaluation du marché. Nous avons présentéci-dessous deux courtes histoires montrantl’importance d’un conditionnement appropriéà chaque produit.

4. Services

L’évaluation de la demande et des caractéristiques dumarché des services est assez différente de celle desproduits. La caractéristique principale des services estleur nature éphémère. Un hôtel qui ne remplit que60 de ses 100 chambres une nuit donnée ne peutrécupérer le manque à gagner en offrant 140chambres la nuit suivante.

Chaque fois qu’un service est offert et qu’il n’y a pasd’acheteur, les recettes correspondantes sont àjamais perdues. Toutefois, il n’en va pas de même

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Les divers types de coûts à considérer sont lessuivants:

c les coûts de conditionnement d’un produitincluant: l’emballage (sacs, bouteilles, pots,boîtes, etc.), l’étiquette et le matériel deprotection durant son transport (cartons pour lesboîtes en fer, boîtes en bois pour les pots en verre);

c les coûts de transport du point de productionau point de vente;

c les coûts de distribution et de représentation(lorsque le produit est vendu par undistributeur ou un agent);

c la marge du magasin ou de tout autre point devente (lorsque vous utilisez le prix de vente audétail comme base de calcul).

Il est bon de se rappeler que certains vendeurspeuvent insister sur une politique de «vente ouretour» ou de dépôt-vente; auquel cas, ils ne paientle producteur que lorsque le produit a été réellementvendu. Cette méthode de vente est très courantepour l’artisanat, tel que les peintures, la bijouterie ouautre travail d’art. Elle est aussi fréquemment utiliséepour les nouveaux produits, lorsqu’il est difficile auxvendeurs d’évaluer le niveau de la demande. Cetarrangement n’est pas très intéressant pour leproducteur, mais il peut être la seule façon decommencer à commercialiser un produit. Toutefois,on se souviendra que les produits livrés sous cesystème ne sont pas encore vendus, aussiconviendra-t-il d’être très prudents avantd’entreprendre un nouveau cycle de production ense basant sur les livraisons; en effet, il se peut qu’il yait des retours importants.

B. Estimation de la demande enabsence de marché

Nous avons vu dans la section précédente qu’il peutêtre difficile de déterminer précisément la demande

des dépenses. Normalement, une société de servicesupportera des coûts qu’elle ait des clients ou non(bien que les dépenses puissent être plusimportantes lorsqu’elle a du travail).

Ainsi, l’élément critique de l’évaluation d’unmarché de service consiste à établir le profil de lademande du service sur une durée d’un an (ou surune autre période plus adaptée). Bien que certainsservices (creusement de puits ou transport, parexemple) aient une demande plus équilibrée aucours de l’année que d’autres (hôtel, servicesagricoles, etc.), il n’est pas suffisant de prévoir unedemande constante pour tous les services, toutesles semaines ou mois de l’année. On peut voir dansl’exemple suivant que la demande de services enmatière de labour (tracteur) varie énormément enfonction du cycle agricole; de 50 heures par moisen janvier, avril, septembre et octobre à 190 heuresen février et mars, lorsque la préparation deschamps bat son plein.

Plusieurs options s’offrent à vous si vous pensez quela demande va varier dans de grandes proportions:une d’entre elle consiste à faire varier le tarif desservices en fonction de la période, pour promouvoirl’activité en période creuse. Par exemple, les hôtelspourront proposer des tarifs de chambres plusfaibles en basse saison qu’en haute saison. Dansl’exemple ci-dessus, l’entrepreneur louant desservices de tracteur pourrait avoir trois tarifs: 10dollars EU de l’heure durant la période creuse; 15dollars EU de l’heure pendant la récolte, et 20dollars EU de l’heure pendant la période depréparation des terres, quand la demande est la plusforte. On retiendra que lorsque le jour (ou la nuit)est passé, le service disponible ne vaut plus rien;l’opportunité est perdue.

5. Coûts de commercialisation

Finalement, il est important de garder à l’esprit quel’on doit tenir compte des coûts (frais) decommercialisation dans l’évaluation du marché.Comme le montre l’exemple de la tomate, ces coûtspeuvent avoir un impact important sur une opération.

jan.

50

10

500

févr.

190

20

3 800

mars

190

20

3 800

avril

50

10

500

juin

90

15

1 350

juill.

160

20

3 200

aôut

160

20

3 200

sept.

50

10

500

oct.

50

10

500

nov.

85

15

1 275

déc.

85

15

1 275

Prép. desterres

1er cycle

Récolte 2ème cycle

Prép. desterres

2ème cycle

Récolte 1er cycle

Estimation de l’utilisation annuelle des tracteurs (en heures/mois)

Heures/mois

Prix/heure

Recettes/mois

TOTAL ANNUEL (heures): 1 250 TOTAL ANNUEL (recettes): 21 250

mai

90

15

1 350

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et les prix de vente correspondant à des produitsdestinés à être commercialisés. Toutefois, enl’absence de marché, l’estimation de la demande estencore plus complexe. Quand un produit est vendu,on peut dire que les acheteurs de ce produit sont sesclients ou bénéficiaires et que la demandecorrespond à la quantité qui leur est vendue. Il peutêtre même plus important de présumer que lemarché donnera une indication claire de la valeur duproduit, facilitant ainsi l’estimation des recettes4.Mais qui sont les bénéficiaires lorsque le produit estla protection d’un écosystème ou une campagne devaccination pour enfants ? Quel est le niveau de lademande ? Quelle valeur peut-on attribuer auxproduits ou services ainsi créés ?

Ce problème est rencontré par tous ceux quipréparent et financent des projets d’investissementqui génèrent des bénéfices qui ne sont pascommercialisés tels que les routes, les dispensaires,les projets de reforestation, etc. De nombreuxdocuments ont été écrits sur ce sujet, proposant desméthodes complexes pour résoudre ces questions.

Bien sûr, on n’entrera pas dans le même niveau dedétails pour un projet de 10 000 à 100 000 dollarsEU que pour un projet destiné à réhabiliter unsystème national de santé, avec un budget pouvantdépasser 100 millions de dollars EU. Toutefois,même pour la préparation de petits projets, il estnécessaire au minimum de déterminer et d’estimerle niveau de la demande et des bénéfices attendusde l’investissement.

1. Qui sont les bénéficiaires et combiensont-ils ?

Avant d’évaluer la demande, il est d’abordnécessaire de déterminer qui sont les bénéficiaires.Dans certains cas, la réponse peut être claire; lesbénéficiaires d’un dispensaire sont ceux qui s’yrendent pour obtenir des soins médicaux. Doit-onexclure les personnes qui habitent dans ces zonesmais qui, une année donnée, n’ont pas besoin deservices ? Peut-être sont-ils des bénéficiaires,simplement parce qu’ils ont ces équipements à leurdisposition, même s’ils n’ont pas eu récemmentl’occasion de s’en servir.

L’expérience a montré qu’un des impacts les plusimportants résultant de la construction ou de laremise en état des routes d’accès rurales, est uneaugmentation de la production agricole. En plus dutransport des produits vers des marchés extérieurs à lazone, une route permet aussi la livraison d’intrants etl’accès du personnel de vulgarisation. Ainsi, lesbénéficiaires ne se limitent pas simplement à ceux quiconduisent les camions et tracteurs sur les routes; lesprincipaux bénéficiaires sont plutôt ceux qui vivent ettravaillent dans la zone desservie par la route.

Dans certains cas, on peut dire que le pays toutentier, ou même le monde dans son ensemble, peutêtre considéré comme bénéficiaire. C’est le cas pourun nouveau type de projets dans lequel les paysriches, qui produisent des quantités importantesd’oxyde de carbone (à partir d’usines et d’autresactivités industrielles), financent les pays moinsdéveloppés pour protéger et augmenter leurs zonesforestières, où ces gaz sont convertis en bois etautres matières organiques par les arbres et autresformes de végétation. Dans ce cas, toutes lespersonnes vivant sur les différents continents fontpartie des bénéficiaires du projet.

On ne peut pas attendre de tels impacts des petitsprojets. Toutefois, les projets d’infrastructure et deconservation des ressources naturelles bénéficientsouvent à des personnes habitant en dehors de lazone cible. Par exemple, un projet de protection etde conservation des mangroves peut bénéficier auxproducteurs de crevettes (car les larves de crevettesvivent dans les mangroves), au secteur du tourisme(les mangroves abritent une flore et une fauneconsidérables) et aux producteurs agricoles de larégion (les mangroves protègent les zones agricolesdes tempêtes, de l’érosion, etc.).

Afin de surmonter le problème de la quantificationdes bénéficiaires directs et indirects et, en mêmetemps, de ne pas compliquer la préparation despropositions de projets, la méthodologie RuralInvesta recours à l’estimation de deux chiffres pour lesprojets qui ne génèrent pas de revenus.

Premièrement, vous devez estimer le nombre depersonnes qui bénéficieront directement du projet.Cette estimation inclut les employés (enseignantsdes écoles, infirmières des dispensaires, gardes desréserves, personnel d’entretien, etc.) ainsi que lesclients et autres utilisateurs directs (patients, élèvesdes écoles, chauffeurs des véhicules).

Ce chiffre peut être difficile à estimer pour uninvestissement qui n’a pas encore eu lieu. Il estsouvent nécessaire d’apprendre des expériencesantérieures. Par exemple, il se peut que vous n’ayezaucune idée du nombre de patients qui pourrontfréquenter un nouveau dispensaire. Toutefois, vouspouvez vous inspirer d’exemples d’autresdispensaires de même taille (en discutant avec lepersonnel du Ministère de la santé ou des ONG quimènent ce type d’activité).

Deuxièmement, vous devez estimer le nombre depersonnes qui bénéficieront indirectement del’investissement. Dans le cas le plus simple, cettetâche consiste à calculer la population dans unrayon déterminé (par exemple cinq kilomètres) àpartir du lieu de l’investissement. Cette méthode estprobablement la plus appropriée pour lesdispensaires, les routes, l’électrification, etc. Mais on

4 En réalité, il existe de nombreux facteurs pouvant fausser le prix payé sur un marché pour un produit, tels que les taxes,les quotas, etc.

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se souviendra qu’il n’est pas logique de dire que lapopulation d’une province ou d’un départementbénéficie indirectement d’un petit dispensaire à lacharge d’une seule infirmière. Dans le cas de travauxtels que la protection d’un bassin fluvial ou d’unversant de montagne, par exemple, vous devezessayer d’estimer le nombre d’habitants qui peutêtre concerné par l’investissement, en aval ou dansla vallée.

2. Estimation de la valeur des bénéficesattendus

Une fois que l’on aura estimé la population desbénéficiaires directs et indirects, l’étape suivanteconsistera à quantifier l’impact; c’est-à-dire, àdéterminer la valeur des bénéfices qui résulteront del’activité. Il est important de comprendre que le typeet l’ampleur des bénéfice ne seront jamais lesmêmes pour tous les utilisateurs. Les personnesvivant près du lieu de l’investissement enbénéficieront probablement plus largement que lesautres. Ainsi, l’exemple de la protection desmangroves nous montre clairement que lesbénéfices dont jouissent les divers typesd’utilisateurs (pêcheurs de crevettes, acteurs dutourisme et agriculteurs) peuvent être très différents.

Ce n’est pas parce qu’il est difficile de calculer defaçon précise les bénéfices qu’il faut omettre de lefaire. Il est très important de fournir à l’institution definancement une description de la nature et del’amplitude des bénéfices attendus. En l’absence decette analyse, il est très probable que l’institutionchoisira de financer une autre proposition pourlaquelle les promoteurs du projet auront mieuxexplicité les bénéfices attendus.

3. Autres considérations

Tout calcul de bénéfices présuppose quel’investissement continuera à fonctionnersuffisamment longtemps pour générer cesbénéfices. A ce niveau, il est important de considérerles besoins en entretien et les coûts correspondants.Ce sujet est discuté en détail dans les Chapitres V.H.et VI.A.

Il est aussi important de se rappeler que certainsbénéfices peuvent provenir simplement du fait quel’investissement a été réalisé (emplois créés pour saconstruction et sa préparation). Si l’investissementcrée un certain nombre d’emplois pendant cettepériode, il est important d’indiquer clairement cebénéfice dans le document de proposition de projet.

Le nord du Ghana, en Afrique de l'Ouest, estpresque complètement séparé du sud du payspar le plus grand lac artificiel du monde. Il y aquelques années, un simple pont était la seuleroute qui permettait de se rendre dans le sud. Unservice de ferry avait fonctionné auparavant, maisl'ensablement avait éloigné les quais de l'eau et,de toutes façons, ce ferry ne pouvait transporterque peu de véhicules. La rampe d'approche dupont était entrain de se détériorer rapidement, etle service de travaux publics de la zone prédisaitqu'en l'absence d'investissement pour sareconstruction, le pont deviendrait impraticable àla fin de la prochaine saison des pluies.

Le coût de l'investissement pour reconstruirel'approche du pont était assez faible, maiscomment en mesurer les bénéfices ? A partir duvolume du trafic et en discutant avec les chauffeurspour déterminer les variations saisonnières decelui-ci, il fut possible d’estimer le nombred'utilisateurs directs. En raison de l'absence de toutautre route, on pouvait estimer que la plus grandepartie de la population de la région nord du paysreprésentait les bénéficiaires indirects. Quelle seraitla valeur du bénéfice qu'ils recevraient ?

Si le pont devenait inutilisable, la plupart des buset des camions n'auraient d'autre possibilité quede passer par un pays voisin et de rentrer auGhana dans l'extrême nord du pays (en effet, iln'y n’était pas possible de passer la frontière sur laplus grande partie de la moitié nord du pays).Cette route rallongerait le parcours de plusieurscentaines de kilomètres. Sans prendre en comptele coût engendré par le passage de deuxfrontières (pour sortir et pour rentrer dans lepays), en ne considérant que le coût kilométriquedes véhicules, il était possible d’estimer le coûtadditionnel de transport sans le pont, et ainsi lavaleur des bénéfices. Les bénéfices diminuaienttrès peu si l'on prenait en compte le fait quequelques véhicules pouvaient utiliser le ferry.

Bien sûr, ce type de calcul peut être entaché debeaucoup d'erreurs. Il ne s'agit que d'uneapproximation. Ce calcul ne tient pas compte desautres pertes, en l’absence de ponts, telles que laréduction des ventes des produits agricoles oul'allongement de la durée de voyage des passagers.En réalité, l'approvisionnement du sud aurait puêtre partiellement assuré par des produits achetésdans les pays voisins, ce qui aurait accru les pertespour les habitants du nord. Toutefois, l'objectifprincipal était de démontrer que les bénéfices, bienque calculés de manière imprécise, seraient biensupérieurs au coût de l'investissement.

Petit investissement, bénéficeimportant

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Chapitre IV

ÉVALUATION ET SÉLECTION DE TECHNOLOGIES

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IV ÉVALUATION ETSÉLECTION DETECHNOLOGIES

L’idée d’un projet d’investissement commencerarement par l’identification de la technologie à

utiliser. Normalement, l’investisseur s’appuie plutôtsur la disponibilité en ressources ou surl’identification de bonnes opportunités de marché.Dans le cas d’un investissement ne générant pas derevenus, un projet est justifié parce qu’il répond àun besoin communautaire ou social.

Toutefois, lorsque l’évaluation du marché (ou del’utilité du projet dans le cas d’un appui à des projetssociaux par exemple) a été convenablementeffectuée, il devient nécessaire de considérer latechnologie à utiliser.

L’utilisation du mot «technologie» n’impliquenormalement pas d’investissements en équipementsmodernes et coûteux. Au contraire, la plupart desinvestissements dont il est question dans ce manuelcorrespondent à des équipements simples. En fait, ilest courant dans le cas des projets agricoles que lecoût des investissements soit inférieur au besoin enfonds de roulement.

A. Confirmation de la dimensiondu projet

Lors de la préparation détaillée du projet, lespromoteurs doivent, avec les techniciens locaux,effectuer une série de suppositions en ce quiconcerne la dimension des investissements. Ainsi, lapremière étape sera de confirmer et, si nécessaire,d’ajuster le niveau de la production proposée dansl’avant-projet initial. Cette étape fait normalementappel aux résultats de l’analyse de la demande,discutée dans le Chapitre III. L’analyse de marché(ou de la demande pour les projets qui ne visentpas la commercialisation) doit indiquer si ladimension considérée au départ est réaliste, entermes de demande et de prix.

Le montant des ressources disponibles peut aussiêtre utile pour établir le niveau de la production.Bien que les porteurs de projets soientgénéralement conscients des limites imposées parla disponibilité en terre, ils oublient souvent deprendre en compte l’importance des besoins eneau, dans le cas des projets d’irrigation parexemple.

Une autre ressource de base souvent considéréecomme allant de soi est la disponibilité en travail.Bien qu’un projet puisse être prévu pour l’ensembled’une communauté, il est souvent difficile detrouver la main-d’œuvre nécessaire à sa réalisation,

spécialement pendant la période de culture. Lamigration des hommes, qui vont travailler dansd’autres zones du pays durant une partie de l’année,peut réduire d’une façon importante la disponibilitéen main-d’œuvre pendant certains mois.

Quels sont les autres facteurs qui peuventdéterminer la dimension appropriée de l’activitéproductive ? A cet égard, il est bon de noter lespoints suivants:

c La connaissance et l’expérience du marché.L’existence d’un marché bien développé pourle(s) produit(s), la variabilité des prix d’unmois à l’autre et les risques de pertes(spécialement pour les produits périssables)sont des facteurs qu’il convient d’examineravec attention lorsque l’on détermine ladimension de la production.

c La connaissance préalable de la technologie. Si latechnologie proposée est bien connue, lesparticipants sont habitués à l’utiliser et lesservices d’entretien et de réparation sontdisponibles; une production à grande échellepeut alors être justifiée. Mais s’il existebeaucoup d’incertitudes en ce qui concerne leprocessus de production ou sil’approvisionnement en matières premières estproblématique, il sera sage de limiter laproduction, dans la mesure où cela seracompatible avec les objectifs du projet.

c Le nombre de personnes ou de familles dugroupe de promoteurs. Il n’est manifestementpas logique de proposer un projet quigénérera 1 000 dollars EU par an si le projetdoit contribuer à augmenter de façonsignificative les revenus de 100 familles.

c Capacité d’encadrement. D’une façon générale,plus les investissements et plus le nombre depersonnes impliquées seront importants, pluscomplexe sera le travail d’encadrement. Si le(s)porteur(s) de projet n’a (n’ont) pasd’expérience préalable de la gestiond’investissements, il peut être imprudent decommencer avec un investissement important.L’insuffisance des capacités de gestion estprobablement la première cause d’échec despetites entreprises.

Lorsque l’on détermine quelle est la tailleappropriée pour un investissement, il est bond’avoir toujours à l’esprit la possibilité de mener àbien les différentes phases de cet investissement;c’est-à-dire, de démarrer petit, avec l’intention deprogresser dans l’avenir si tout se déroule bien.Toutefois, la mise en route, par étapes, de laproduction n’est possible que si les ressourcesfinancières sont disponibles sur une longuepériode. Si les porteurs de projet n’ont qu’uneseule possibilité d’accès au financement, il ne sera

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pas possible de prévoir un investissementprogressif.

B. Choix de la technologie deproduction

Bien que la dimension des investissements soit, sansaucun doute, une considération primordiale dans lechoix de la technologie, d’autres éléments doiventaussi être pris en compte, même dans les projets lesplus simples. Les éléments suivants peuventnotamment être mentionnés:

c Quels sont les besoins du marché ? Si le marchérequiert des grains d’une humidité inférieure à12 pour cent et si le projet est situé dans unezone de forte pluviométrie, il serait imprudentde ne pas envisager l’achat d’un séchoir dansun projet qui prévoit la production de grains. Sila demande existe pour des chemises decertaines couleurs, il pourrait être utile d’inclureune petite usine de colorants dans lesinvestissements nécessaires à une fabrique devêtements. Si le marché offre un bon prix pourles fruits et légumes hors saison, il peut êtreutile d’envisager l’irrigation et la construction deserres, dans un projet agricole.

c Quelles sont les exigences légales en ce quiconcerne l’environnement et l’hygiène ? La loipeut exiger le traitement des effluents de toutprocessus de fabrication (voir Chapitre V) et denombreux pays imposent des caractéristiquesspécifiques pour les installations servant à latransformation des aliments (carrelage,évacuation des eaux, comptoirs en acierinoxydable, élimination des insectes).

c Sera-t-il nécessaire d’entreposer des matièrespremières ou des produits finis ? Lorsque lesmatières premières ne sont disponibles quequelques mois par an, il peut être rentabled’investir dans des équipements permettant laconservation de la matière première(congélateur par exemple) afin de pouvoir ainsiétaler les périodes d’activité. Si le prix d’unproduit fini est très variable, il peut s’avérerrentable de stocker ce produit (si cela estpossible) afin de le vendre lorsque son prix estau plus haut.

c Quelle doit être la flexibilité du processus deproduction ? L’investissement en capital peut,dans une certaine mesure, être remplacé parde la main-d’œuvre et vice versa (voir encadrésuivant). Il est donc important d’identifier, dèsle départ, les tâches qui pourront être faites àla main avec la main-d’œuvre disponible. Deplus, quelques technologies ne sont pasrentables en dessous d’un certain niveau deproduction. S’il existe un doute sur lapossibilité d’atteindre le niveau de production

prévu, il peut être nécessaire d’envisagerd’autres solutions.

Tous ces facteurs doivent être considérés commefaisant partie de l’évaluation technique. Toutefois, trèssouvent, ni les porteurs de projet ni ceux qui lesassistent n’auront les connaissances techniquespermettant de répondre à toutes les questionsposées. Il est important, au minimum, de discuteravec plusieurs vendeurs pour identifier lestechnologies disponibles pouvant répondre auxbesoins du projet. Il serait encore préférable, sil’institution de financement propose des fondsd’assistance technique non remboursables, decontracter un spécialiste indépendant et de travailleravec lui. De cette façon, il sera possible de prendre encompte les relations entre le marché, les ressourcesdisponibles et les méthodes de production.

C. Expérience et compétence despromoteurs

On oublie fréquemment, dans le choix de latechnologie, de prendre en compte l’expérience etla compétence des investisseurs. Si la technologierequiert un niveau de compétence dépassant lescapacités du groupe cible, elle peut être à l’originede graves défauts de qualité du produit ouentraîner l’échec du processus dans son ensemble.

Par exemple, si un groupe sans expérience préalableen aquaculture se propose de mettre en place troishectares de bassins pour la production intensive detilapia, ce projet devrait être considérée avec uneextrême réserve. En effet, toute forme d’aquacultureest exposée à des risques importants en matière demaladies et de prédateurs, lesquels peuvent éliminerla totalité d’une production d’un jour à l’autre.Lorsque que l’on a affaire à des systèmes intensifs oùla concentration peut être jusqu’à dix fois celle d’unepopulation normale, le risque de maladie est trèsélevé. Dans le cas où la technologie apparaît peuadaptée aux compétences, il existe deux possibilités:

a) convaincre les investisseurs d’utiliser unetechnologie moins exigeante;

b) faire appel aux services d’un professionnel,directeur de la production ayant une bonneexpérience de la production intensive.

Même dans le cas d’une technologie plus simple(production semi-intensive, par exemple), si lesparticipants n’ont pas d’expérience préalable, il estbon de prévoir de l’assistance technique dans lescoûts d’investissement.

En général, il n’est pas acceptable que l’équipe d’unprojet apprenne à partir d’essais et d’erreurs au coursde la phase initiale de l’exécution de ce projet; lesacheteurs recevront alors un produit de mauvaise

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qualité ou qui ne répondra pas à la demande dumarché, et ils ne reviendront pas. L’assistancetechnique peut prendre la forme de formation dupersonnel du projet avant son démarrage ou il peutêtre donné la possibilité aux porteurs de projets defaire appel à des experts techniques pour traiter lesproblèmes qui pourraient survenir.

Aucune formation ne peut préparer une personne àtoutes les éventualités. Si un groupe de producteursde lait souhaite ouvrir sa propre unité deproduction, on ne doit pas s’attendre à ce qu’uneformation d’une durée d’un mois puisse le préparerconvenablement à cette opération. Les producteursvont avoir besoin, au minimum, des visitesfréquentes d’un conseiller, et feraient beaucoupmieux de faire appel à un spécialiste de laproduction laitière afin de les guider durant lesquatre à six premiers mois du projet.

Lors du choix d’une technologie, il est important deprendre en compte les points suivants:

c Le projet fait-il appel à une technologie depointe, compliquée ou exigeante ? Si lespersonnes impliquées n’ont pas une bonneexpérience préalable de cette technologie, il estrecommandé qu’elles fassent appel à undirecteur technique extérieur ou qu’ellesretiennent une solution plus simple.

c Quelles sont les opérations pour lesquelles lepersonnel du projet aura besoin de formation(ou, tout au moins, d’un renforcement de sesconnaissances actuelles) ?

c Le personnel du projet pourra-t-il compter surune assistance technique extérieure durant lespremiers mois (ou années) d’activité ? Les visitespériodiques seront-elles suffisantes ou la présenceà plein temps d’un conseiller sera-t-elle nécessaireau cours des premiers mois ?

c Un équipement de contrôle de qualité sera-t-ilnécessaire (tests en laboratoire, appareil pouranalyser l’humidité ou la couleur, etc.) ? Quiutilisera cet équipement ? Ce personnel devra-t-ilêtre agréé ou avoir une qualification spécifique ?

D. Entretien et réparation

La nécessité de prendre en compte les coûtsd’entretien et de réparation de l’équipement choisiest discutée au Chapitre VI. Nous ne considérons icique l’aspect logistique. C’est-à-dire que, lorsquevous sélectionnez une technologie, vous devez vousassurer que la capacité à entretenir et à réparer cetéquipement existe. Ceci est valable non seulementpour les machines de production et detransformation, mais aussi pour les véhicules etl’équipement de bureau, en particulier les appareilsdélicats tels que les photocopieurs.

Les facteurs à prendre ici en compte sont les suivants:

c L’équipement bénéficie-t-il d’une garantie oud’un contrat de service par lequel leconstructeur s’engage à le maintenir en état debon fonctionnement ? Si cela est le cas, quelleest la durée de la garantie ou du contrat ? Quile fabricant utilise-t-il pour ce travail, et à quelledistance cette personne ou entreprise est-ellebasée ?

c Existe-t-il d’autres utilisateurs du mêmeéquipement dans la zone du projet ? Qui sont-ils ? Sont-ils satisfaits du service qu’ils reçoivent(y compris des pièces détachées) ?

c D’où proviennent les pièces détachées ? Cesfournisseurs ont-ils des stocks suffisants ?Doivent-ils commander les pièces aux Etats-Unisou en Europe ? Il n’y a rien de pire que dedécouvrir, lorsqu’une machine tombe en panneau cœur de la pleine saison d’utilisation, que lapièce vitale mettra deux semaines à arriver deson pays d’origine.

c L’équipement doit-il être entretenu par unexpert formé par le constructeur ? Unmécanicien compétent peut-il entretenir cetéquipement ? Si un expert spécialement forméest nécessaire, où se trouve l’expert plusproche ? Quel sera le prix de sa visite ?

Lorsque l’on parle de choix en matière detechnologie, on pense généralement à latechnologie qui sera utilisée lorsquel’investissement sera fonctionnel (machines,irrigation, etc.). Mais le processus d’investissementdépend lui aussi de la technologie sélectionnée,surtout dans le cas des investissements ne générantpas de revenus, tels que les bâtiments, les routes etla protection des bassins versants.

Dans de tels cas, il est important d’équilibrer lesbesoins et les exigences des différents participants.Par exemple, du point de vue de l’efficacité, il peutêtre préférable de faire appel à une sociétéspécialisée ayant un équipement de dernier cripour construire un pont en quelques jours.Toutefois, afin d’assurer une contribution locale etune appropriation de la part de la communauté, ilest souvent préférable d’utiliser des technologiesplus simples qui, bien que plus lentes, permettrontla contribution de la main-d’œuvre locale etdévelopperont au sein de la communauté la fiertéd’être propriétaire de la structure.

La technologie peut aussi avoir une influence surles besoins en entretien. Les structures construitesavec une technologie avancée peuvent nécessitermoins d’entretien (route asphaltée) ou être plusefficaces (puits avec des pompes électriques ou àessence au lieu de pompes à main). Toutefois,l’entretien et les réparations nécessaires peuventdépasser les capacités de la communauté et ladurabilité du projet peut en souffrir.

Le choix de la technologie et leprocessus d’investissement

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Chapitre V

DURABILITÉ ET IMPACTENVIRONNEMENTAL

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V A. Pourquoi tenir compte de l’impactenvironnemental ?

Pour beaucoup de communautés et de groupesrecherchant une source de financement pour leursinvestissements, l’évaluation de l’impactenvironnemental peut apparaître comme un travailsupplémentaire peu utile. Trop souvent, lesporteurs de projets considèrent que le seul but del’étude environnementale est de satisfaire lademande des urbains ou des étrangers quiconnaissent peu les problèmes de la zone du projet.

La réalité est pourtant bien différente. L’évaluationenvironnementale n’est pas un obstacle que lesporteurs de projet doivent franchir avant que lefinancement ne puisse être approuvé; c’est plutôtun outil qui permettra de s’assurer que lesressources investies garantiront la durabilité à longterme du projet, qui est essentielle. Il est importantde se rappeler que tous les investissements nenécessitent pas une évaluation environnementaledétail lée. Beaucoup de projets sociaux,d’éducation, de services de santé, de réparation deroute ou autres projets d’infrastructures simplesauront peu d’impact environnemental, si tant estqu’ils en aient, et de ce fait nécessiteront peu detemps pour son évaluation.

Quelle est la relation entre l’évaluationenvironnementale et la durabilité d’un projet ? Denombreux facteurs peuvent influer sur la durabilité;dans un environnement rural, l’utilisation deressources naturelles, telles que l’eau, les sols et lavégétation (les arbres par exemple) est souvent aucœur des projets d’investissement.

Si les ressources naturelles sont endommagées oudétruites au cours d’un projet d’investissement, ilest clair qu’au bout de quelques années il ne resteraplus rien à exploiter. Un exemple très courant est laconversion des pentes ou des collines boisées enchamps de maïs ou autres cultures annuelles. Trèsrapidement, tout le sol des pentes aura glissé aufond des vallées et sera emmené par les ruisseaux etles rivières, laissant derrière lui des pentes nues dontla production sera si faible qu’il ne servira à rien decontinuer à les cultiver. Ces pentes nues menacentnon seulement les revenus, mais aussi l’existence deceux qui vivent dans les vallées situées au-dessous.Sans la protection végétale qui recouvrait lespentes, les ouragans et les fortes pluies peuvententraîner de gigantesques glissements de terraincapables d’engloutir des communautés entières.

De mauvaises pratiques environnementalespeuvent causer des dommages dont ne souffrirontpas seulement ceux qui en sont responsables. Siune unité de transformation (un abattoir parexemple) décharge des déchets dans une rivière,cela peut entraîner des maladies, une mortalitéaccrue des poissons et réduire la qualité de vie detoutes les populations vivant en aval.

DURABILITÉ ET IMPACTENVIRONNEMENTAL

La durabilité d’un investissement concerne sacapacité à continuer à générer des profits dans

le futur. Cette capacité dépend d’un certainnombre de facteurs, dont la continuité de ladisponibilité en ressources, l’encadrement et lerapport dépenses/recettes à long terme. Ladurabilité est probablement un des aspects les plusimportants à considérer lors de la préparation et del’évaluation d’un projet; c’est pourtant l’aspectauquel on accorde généralement le moinsd’attention – notamment parce qu’il est difficile deprévoir si un investissement sera durable à longterme. Beaucoup de projets ne le sont pas, et noussommes nombreux à avoir vu des usinesabandonnées, des écoles vides, des tracteurs enpanne qui correspondaient tous à desinvestissements non durables.

On pense souvent que la durabilité est la mêmechose que la rentabilité; il est certainement vraiqu’un projet conçu pour générer des revenus nepeut être durable que si ses recettes sontsupérieures aux coûts de production. Mais laseule rentabilité n’est pas une garantie dedurabilité. Un projet mal géré échouera quelle quesoit la rentabilité théorique de l’investissement (cetaspect sera étudié séparément au Chapitre VIII). Uninvestissement rentable échouera aussi s’ilappauvrit ou s’il endommage les ressourcesnaturelles dont il dépend, qu’il s’agisse des arbres,de l’eau ou de la matière organique des sols. Unepartie importante de ce chapitre est consacrée àl’examen des facteurs affectant la durabilitéenvironnementale des investissements ruraux.

Comme nous l’avons déjà dit, il existe de nombreuxtypes d’investissements dont le but principal n’estpas de générer des revenus (une école locale parexemple). La durabilité de ce type de projets nedépend pas de leur rentabilité; toutefois, d’autresfacteurs – tels que la durabilité environnementale(particulièrement importante pour les routes d’accèspar exemple) et les coûts de fonctionnement etd’entretien – peuvent être importants. Si le projetgénère peu ou pas de recettes, où trouvera-t-onl’argent nécessaire à l’entretien et aux réparations aucours des années à venir ?

La durabilité financière des projets générateurs derevenus est traitée plus en détail dans le chapitresuivant. Nous analysons dans cette sectionl’importance et l’impact des autres facteurs ayantune influence sur la durabilité des projets ruraux et,en particulier, l’impact environnemental et laquestion du financement des projets ne générantpas de revenu.

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Il arrive que les dégâts causés par un investissement nesoient pas immédiatement apparents. Par exemple,les effets de l’utilisation excessive des ressources en eausouterraine peuvent ne devenir apparents que pour lagénération de nos enfants. Néanmoins, leur impactest important et nos descendants pourraient nousaccuser d’avoir mis en cause leur existence pourprofiter d’un bénéfice à court-terme.

Les habitants des zones rurales sont plus conscientsque ceux des villes des relations existant entre leshommes et le milieu naturel dans lequel ils vivent.Bien sûr, chacun souhaite avoir suffisamment deressources pour nourrir sa famille et pour satisfaireses besoins en matière d’éducation et de santé.Mais un projet mal préparé peut entraîner uneperte des revenus et une réduction de la productionqui laisseront les familles dans une situation pireque celle qui était la leur auparavant. On ne doitpas brader le futur !

B. Qu’est-ce qu’une évaluationenvironnementale ?

Habituellement, une évaluation environnementaleconsiste en une analyse technique d’une activité oud’une proposition de projet. Elle est généralementconduite pour identifier et évaluer les impactsenvironnementaux négatifs que pourrait entraînerle projet et pour proposer des mesures capables deles atténuer et de les contrôler.

Il est important que le processus d’évaluationenvironnementale soit mené dès le début de lapréparation du projet afin que les mesurescorrectives éventuellement nécessaires puissent êtreincorporées dans sa conception. Les spécialistes sontde plus en plus convaincus que cette évaluation nepeut se limiter à un exercice purement techniquemené par des experts extérieurs. Elle doit, aucontraire, impliquer les bénéficiaires du projet et lesautres populations concernées. Finalement, lesévaluations environnementales récentes ne selimitent souvent pas à l’environnementbiophysique, mais prennent aussi en compte lesaspects économiques, sociaux et culturels.

Ce manuel traite des projets d’investissementsruraux de très petite taille, de petite taille et de taillemoyenne. Beaucoup de ces projets ont peu ou pasd’impact sur l’environnement; leurs effets peuventmême être positifs (diminution de l’érosion grâce àl’introduction de l’agroforesterie, par exemple). Ilsne nécessitent généralement pas une étuded’impact environnementale (EIE), telle que définiepar la législation nationale sur l’environnement.Toutefois, comme nous l’avons expliqué dans lasection A, même les petits projets rurauxd’investissement peuvent présenter des risquespour l’environnement, risques qui devront êtreévalués et, si nécessaire, atténués.

Aussi ce manuel met-il à votre disposition des outilssimples, utilisables directement pour l’évaluationenvironnementale de tels projets. Ces outils sontprévus pour être utilisés par les techniciens locauxou par les autres personnes chargées d’assister lesporteurs de projets dans la préparation de leurspropositions d’investissement. Les procédures

Évaluation environnementale (EE)

L’évaluation environnementale est le processusgénéral d’évaluation des impacts environnementauxassociés au développement d’activités humaines; ilpeut s’appuyer sur des études détaillées (type EIE)ou des études beaucoup plus simples. Il comprendgénéralement l’évaluation des impacts négatifspotentiels et la recherche de mesures capables de lesatténuer ou de les contrôler.

Etude d’impact environnemental (EIE)

L’outil utilisé pour identifier et estimer les impactspotentiels d’une activité ou d’un projet proposé estl’étude d’impact environnementale. Celle-ci évalueles autres solutions et prévoit des mesuresd’atténuation appropriées ainsi que des mesures degestion et de suivi (généralement sous la formed’un plan de gestion environnementale).

Suivi environnemental

Le suivi environnemental est l’ensemble des activitésévaluant (i) les changements environnementaux dusà un projet et (ii) la mise en œuvre des mesuresdestinées à prévenir ou atténuer ces changements. Lesuivi environnemental se fait à partir de séries dedonnées relevées avant, pendant et après le projet.On utilise souvent des indicateurs, variablesquantitatives et qualitatives qui peuvent êtremesurées et qui, si elles sont régulièrement observées,montrent les changements qui se produisent dansl’environnement du projet.

Mesures permettant d’atténuer les effets surl’environnement

Ces mesures ont pour but d’éviter, de minimiser oude contrôler les impacts environnementaux ousociaux négatifs d’une proposition de projet à traversl’identification de solutions de remplacement, laprogrammation de mesures de protection oud’autres actions complémentaires.

Classification vis-à-vis de l’impactenvironnemental

C’est la première phase du processus d’évaluationau cours de laquelle le projet est catégorisé selon leniveau prévu de son impact sur l’environnement etoù l’on prévoit les mesures nécessaires pouratténuer et suivre cet impact.

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indiquent aussi s’il est nécessaire d’avoir recours àun spécialiste de l’environnement du fait del’importance des impacts potentiels du projet.

Certains projets discutés dans ce manuel – tels ceuxfaisant intervenir la construction d’infrastructures,l’exploitation forestière et l’agro-industrie, ainsi queceux qui font la promotion de l’expansion agricole,même à petite échelle – présentent des risquesenvironnementaux potentiellement importants. Cestypes de projet relèvent, dans de nombreux pays, dela législation nationale sur l’EIE. Dans ce cas, lesparties responsables doivent non seulement suivreles recommandations proposées dans ce document,mais aussi satisfaire les exigences de la législation.

C. Procédures et stades de l’évaluationenvironnementale

Classification des propositions de projet

Avant d’entrer d’identifier en détail les impactsenvironnementaux potentiels des actions proposées,il est nécessaire de classer le projet dans une descatégories environnementales décrites ci-dessous.

Un premier classement peut être fait par lestechniciens locaux, de préférence durant lapréparation de l’avant-projet (RuralInvest, Module 2)afin que le processus d’évaluation environnementalepuisse être entrepris dès les premiers stades de lapréparation du projet. Le classement sera alorscontrôlé à deux reprises au cours de la formulation etde l’évaluation du projet (Module 3). Lorsqu’il existeun doute concernant la catégorie dans laquelle leprojet doit être classé, le technicien local doitconsulter les techniciens régionaux ou assistantstechniques qualifiés en matière d’environnement.

Catégorie A

Ce sont les projets pour lesquels on ne prévoit pas(ou très peu) d’impact négatif sur l’environnementet pour lesquels il n’est pas nécessaire de prévoirdes mesures d’atténuation.

Catégorie B

Ce sont les projets pour lesquels on ne prévoit quede faibles impacts sur l’environnement. Dans cecas, les impacts possibles doivent être identifiés aucours de la formulation du projet et une série demesures d’atténuation doit être préparée et inclusedans le projet avant que celui-ci ne soit soumis pourapprobation.

Catégorie C

Ce sont les projets dont les impacts surl’environnement peuvent être moyens ou importantsmais qui peuvent être atténués. Les projets de la

catégorie C nécessitent normalement une évaluationenvironnementale, menée par un spécialiste del’environnement et des propositions détaillées demesures d’atténuation avant d’être soumis pourapprobation. Le technicien et la personne ou comitéresponsable de l’approbation du projet doivent aussivérifier s’il est nécessaire de procéder à une étuded’impact environnemental (EIE) dans le cadre de lalégislation nationale et décider si des étudesenvironnementales spécifiques sur des aspectscritiques doivent être menées.

Catégorie D

Ce sont les projets pour lesquels on prévoit deseffets négatifs importants et pour lesquels il n’existepas de mesures efficaces d’atténuation, ou lesprojets qui sont incompatibles avec la politique dedéveloppement rural du pays concerné ou desinstitutions internationales de développement.Cette catégorie inclut aussi les activités que l’onprévoyait d’implanter dans les réserves naturellesou dans les parcs nationaux5. Dans ces cas, le projetdoit être soit complètement reformulé ou déplacé,soit rejeté par l’institution de financement.

L’Annexe 1A fournit une liste illustrant les projetsd’investissement qui peuvent être inclus dans lesdifférentes catégories décrites ci-dessus. Toutefois,cette liste n’est qu’indicative et la caractérisationde tout projet doit tenir compte descaractéristiques spécifiques du lieu du projet. Aussiest-il recommandé de demander l’avis d’un expertsur la façon d’appliquer la classification dans lazone du projet, avant de commencer à utiliserRuralInvest.

Quand les activités d’un projet entrent dansplusieurs catégories, le technicien doit classer ceprojet dans la catégorie correspondant aux activitésayant le plus d’impact. En d’autres termes, si uneproposition comprend des activités entrant dans lescatégories A et B, le projet doit être classé dans lacatégorie B. Il est aussi possible que durantl’évaluation environnementale, le technicien soitconvaincu que le projet doit être classé dans unecatégorie autre que celle retenue au départ. Dansce cas, le projet doit être reclassé en conséquenceet répondre à toute nouvelle exigence.

D’après cette méthodologie, les projets classés dansla catégorie A ne nécessitent pas de mesuresd’atténuation environnementale, les projets de lacatégorie D ne devraient pas être financés, et lesprojets de la catégorie B ou C nécessitent uneévaluation environnementale afin d’identifier leurimpact et les mesures d’atténuation qui doiventêtre prises en compte dans le document de projet.Pour ces deux dernières catégories, nousrecommandons les procédures décrites dans lasection ci-après.

5 Voir section E.

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6 Par exemple, la construction d’une route entraîne des impacts directs (abattage d’arbres, érosion et sédimentation dansla rivière proche, par exemple); elle peut aussi avoir des impacts indirects (facilité d’accès à une zone jusque-là isolée,pouvant conduire à la conversion d’une forêt en terre cultivée).

D. Stades d’évaluation pour les projetsdes catégories B et C

Les procédures présentées dans cette section sontproposées pour conduire l’évaluationenvironnementale en quatre stades. Il est prévu queces procédures puissent être utilisées par lestechniciens locaux (ou par les personnesresponsables de l’évaluation environnementale)mais il est nécessaire d’impliquer étroitement lesbénéficiaires du projet à tous les stades. Leprocessus d’évaluation environnementale doit êtreentrepris suffisamment tôt (durant la Phase 2, voirChapitre I) afin que ses résultats soient pris encompte dans la proposition de projet.

Stade 1: Définition détaillée des activitésproposées

L’évaluation environnementale doit s’appuyer surune définition claire des activités du projet. End’autres termes, on devra répondre aux questionssuivantes: Que veut faire le projet ? Où ? Quel typede matériel, quelles tâches et quelles ressourcesseront mises en jeu ? Combien y a-t-il de façonsdifférentes de mener ces activités ?

Stade 2: Définition des caractéristiquesenvironnementales du site du projet proposé et de son environnement immédiat

A ce stade, il est nécessaire de définir lescaractéristiques environnementales de la zone duprojet: types et qualité des eaux (eaux de surfaceset eaux souterraines); types de sols et de végétation(prairies, brousse, forêt, etc.); existence ouproposition de zones protégées; distance à des sitesécologiques, historiques, archéologiques ouphysiques uniques; contraintes particulières(pentes, aridité, etc.).

Dans de nombreux cas, ces informations sontdisponibles dans le plan de développement local oudans un document similaire.

Stade 3: Identification et évaluation desimpacts potentiels sur l’environnement

A ce stade, il est nécessaire d’évaluer et d’identifierles impacts environnementaux que les activitéspourraient avoir au cours de chaque phase duprojet – que ces impacts soient probables ou peuprobables, positifs ou négatifs, directs ou indirects6,réversibles ou irréversibles, locaux ou régionaux,temporaires, permanents ou périodiques.L’ampleur des impacts (insignifiant, faible, moyenou important) doit être estimée en tenant comptede la nature et des caractéristiques de chaque casparticulier. Chaque fois que cela est possible, les

impacts des projets de la catégorie C devront êtrequantifiés; par exemple, la quantité de sol quipourrait être perdue, le degré d’érosion qui pourraitse produire ou le nombre d’espèces forestièresmises en danger qui pourraient disparaître de lazone du projet.

Ce manuel fournit une série de listes de contrôleenvironnemental spécifiques, applicables auxdifférentes activités et investissements en zonerurale (voir Annexe 1B), à l’usage des techniciensou des personnes responsables de l’évaluationenvironnementale. Les techniciens doivent s’assurerqu’ils prennent bien en compte tous les facteursmentionnés sur les listes de contrôle lorsqu’ilsprocèdent à l’analyse de l’impact environnemental.

Stade 4: Définition des mesures d’atténuation etprise en compte dans la préparation du projet

Après avoir identifié les impacts environnementauxpotentiels, le technicien doit définir des mesurespermettant de les éviter, de les minimiser, de lesatténuer ou de les compenser. Il doit aussi indiquerle coût de ces mesures et préciser qui devra êtreresponsable de leur application. Les «listes decontrôle» environnementales de l’Annexe 1 Bprésentent des mesures d’atténuation des impactspour diverses activités rurales et divers typesd’investissements.

Finalement, le responsable de l’analyse devraprésenter les résultats de l’évaluation de façon à ceque l’information sur les conséquences potentiellespour l’environnement et les mesures susceptiblesde les atténuer puissent être utilisées au cours duprocessus de décision. Ceci devrait conduire à laprise en compte des mesures proposées dans ledocument de projet.

E. Cas spéciaux

Zones protégées

Les procédures décrites dans la section Ds’appliquent à tous les projets d’investissementsruraux, quel que soit le lieu où ils seront mis enplace. Dans certains cas, des restrictionssupplémentaires s’appliqueront à un projet enraison de son lieu d’implantation. Ceci est le cas deszones protégées établies par les autoritésgouvernementales, régionales ou locales pourprotéger et maintenir la diversité biologique et lesressources naturelles et culturelles. Les zonesprotégées sont souvent composées d’une partiecentrale bénéficiant d’une protection stricte,entourée de zones tampons ou de zones destinéesà des usages multiples dans lesquelles certaines

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activités humaines sont autorisées. De plus, lalégislation de la plupart des pays prévoit unsystème de protection définissant plusieurscatégories de zones dont les utilisations et les règlesde gestion sont différentes7.

Quand un projet est situé à l’intérieur d’une zoneprotégée (ou d’une zone proposée à la protection)tous les investissements et activités – agricoles,forestières, commerciales, industrielles ou detourisme – doivent répondre aux conditionssuivantes:

c Les activités doivent être situées en dehors desréserves naturelles strictes, des parcs nationauxet des zones centrales ou des zones mises enplace pour la réhabilitation des espacesprotégés8.

c Les activités proposées dans les autres types dezones protégées, les zones tampons ou les zonesà usages multiples doivent être compatibles avecle plan de gestion de la zone protégée. Afin derespecter ces contraintes, le porteur de projetdevra entrer en contact avec le responsablecompétent de l’agence de l’environnement pourdéfinir à quelles conditions et à quelles normesdoivent répondre les activités à l’intérieur de lazone protégée.

c La liste ci-dessous présente les types d’activitésqui peuvent être autorisées dans le cadre d’unplan de gestion. Toutefois, ces activitésdevront être examinées et approuvées parl’agence de l’environnement compétente:

a) extraction durable de produits forestiersnon ligneux, c’est-à-dire, les produitsnaturels autres que le bois9 qui peuvent être

obtenus d’une forêt ou d’un massifforestier; toutefois, ces activités doiventexclure l’utilisation de pesticides etl’extraction de bois de charpente,

b) activités d’agroforesterie durables;

c) réhabilitation par replantation d’espècesnatives dans les zones déboisées;

d) foresterie communautaire;

e) gestion des pâturages sur les prés naturels;

f) écotourisme.

Gestion des ravageurs

La gestion des ravageurs est un problème délicat quinécessite une attention spéciale dans les projetsruraux d’investissement afin d’éviter des impactspotentiels graves sur la santé et sur l’environnement.Lors de la préparation des projets rurauxd’investissement mettant en jeu des cultures, del’élevage ou de la foresterie, le technicien devras’assurer que le projet adopte une approche de«gestion intégrée des ravageurs» (voir ci-dessous) etque les trois règles suivantes sont respectées:

Premièrement, exclure du financement l’achat etl’util isation de pesticides classés commeextrêmement dangereux (classe Ia) ou trèsdangereux (classe Ib) par l’Organisation mondialede la santé (OMS). Le tableau 1 de l’Annexe 1Adonne la liste des substances et des exemples deproduits pesticides.

Deuxièmement, exclure du financement l’achat etl’utilisation de pesticides sur de grandes surfaces, en

7 Les catégories utilisées par l’Union mondiale pour la nature (UICN) sont présentées ci-dessous à titre d’exemple decatégorisation de zones. Toutefois, le nombre et les noms des catégories de zones protégées ainsi que les utilisationspermises et règles de gestion varient d’un pays à l’autre. Le technicien local doit se familiariser avec le système de zonesprotégées utilisé dans son pays.

Les catégories utilisées par l’UICM sont:

I. Les réserves naturelles strictes/zones sauvages: zones protégées et gérées principalement pour la protectionscientifique de la flore et de la faune.

II. Les parcs nationaux: zones protégées et gérées principalement pour la protection de l’écosystème et pour les loisirs.

III. Les sites naturels: zones protégées et gérées principalement pour la conservation d’un site naturel spécifique.

IV. Les zones de protection d’espèces ou d’habitats: zones protégées et gérées principalement pour la conservationgrâce à des interventions spécifiques.

V. Les paysages terrestres ou marins protégés: zones protégées gérées principalement pour la protection d’un paysageterrestre ou marin et pour le loisir.

VI. Les zones protégées pour la gestion des ressources: zones protégées et gérées principalement pour l’utilisationdurable d’écosystèmes naturels.

8 Chaque pays utilisant des noms différents pour les diverses catégories de zones protégées, le technicien responsable del’évaluation environnementale devra adapter les dénominations ci-dessus à celles utilisées dans son pays.

9 Les produits forestiers non ligneux (PFNL) comprennent les produits utilisés comme nourriture ou condiment (fruits,champignons, noix, herbes, épices, cacao, miel, et animaux chassés pour la viande), les fibres (telles que le rotin), lecaoutchouc, les résines, les gommes et les produits végétaux ou animaux utilisés pour la médecine, les cosmétiques etpour des usages culturels. Ces produits peuvent être sauvages ou provenir de plantations en forêt, de programmesd’agroforesterie et d’arbres situés en dehors des forêts. Les PFNL sont vitaux pour la subsistance quotidienne descommunautés dépendant des forêts et ils contribuent à la subsistance et à l’économie commerciale locale des autrescommunautés rurales. Quelques PFNL (comme le liège) sont aussi commercialisés à grande échelle.

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10 Pour plus de détails voir Annexe 1B, Tableau 1.

raison des risques importants pour la santé et pourl’environnement et de la difficulté d’établir unsystème de contrôle efficace.

Troisièmement, exclure du financement l’achat etl’util isation de pesticides classés commemoyennement dangereux (classe II) par l’OMS si lesconditions suivantes ne sont pas respectées:

i) le pays a mis en place une législation limitant ladistribution et l’utilisation de ces pesticides;

ii) des mesures ont été mises en place pourempêcher leur accès et leur utilisation par dupersonnel d’encadrement, des agriculteurs ouautres personnes sans formation adéquate ousans équipement et des installations ont étéprévues pour les stocker et les utiliser dans debonnes conditions;

iii) les utilisateurs adoptent les mesures deprécaution qui se sont montrées efficaces sur leterrain, dans les pays en développement.

Tous les projets mettant en jeu des activités decultures, d’élevage et de foresterie doivent adopterune approche de gestion intégrée des ravageurs(GIR)10 afin de réduire le recours aux pesticideschimiques de synthèse et de promouvoirl’util isation de méthodes biologiques etenvironnementales de contrôle des ravageurs. Lespesticides doivent être utilisés en quantité tout justesuffisante et comme dernier recours dans le cadred’une stratégie de GIR. Il est nécessaire de s’assurerque: (i) la sélection des produits minimise lesdangers pour la santé et l’environnement, et que(ii) les pesticides sont correctement manipulés (ycompris leur mélange et leur stockage) etcorrectement appliqués (utilisation d’équipementsde protection recommandés et d’équipements etde techniques de traitement appropriés…).

Il est recommandé de classer dans la catégorie C(voir section C) pour l’environnement tous lesprojets mettant en jeu l’achat et l’utilisation depesticides ou ceux à travers lesquels l’utilisation depesticides est appelée a augmenter.

F. Suivi des impacts environnementaux

Lors de la conduite de l’évaluation environnementale,le technicien, en compagnie du futur personnel duprojet, doit aussi identifier les indicateurs quipermettront de suivre les impacts environnementauxdu projet et de mettre en place des mesurespermettant d’atténuer ses effets sur l’environnement.Le suivi environnemental doit commencer dès ledébut des activités et être poursuivi pendant toute ladurée du projet.

L’utilisation d’indicateurs de suivi permet aupersonnel du projet de:

a) vérifier que les mesures d’atténuation des effetssur l’environnement sont bien mises en place etont bien les effets désirés;

b) détecter suffisamment tôt les problèmesenvironnementaux non prévus afin d’ajuster lesopérations du projet en conséquence;

c) fournir les informations et les donnéesnécessaires à l’évaluation du projet.

L’Annexe 2 donne une liste non exhaustived’indicateurs de suivi pour les différentes activitésrurales et pour les investissements par type deprojet (agriculture, foresterie, aquaculture,infrastructures rurales, écotourisme, etc.). Toutefois,il est bon pour les petits et micro projets de vérifierleur applicabilité pendant la formulation du projet.Les indicateurs doivent avoir un bon rapportcoût/efficacité et être adaptés aux compétences età l’équipement disponible.

De plus, pour suivre l’impact de chaqueinvestissement/activité il est souvent nécessaired’évaluer simultanément l’impact général deplusieurs projets d’investissement mis en placedans la même zone. Nous proposons uninstrument d’enquête à cet effet. Une enquêteenvironnementale de chaque investissement doitêtre conduite à la fin de la première année ou, dansle cas d’un projet à moyen ou long terme, tous lesdeux ans. Ces enquêtes doivent être confiées à unesociété de consultants spécialisés dans la région oula discipline concernée.

Il est recommandé, lors de ces enquêtes, deprendre en compte les trois indicateurs suivants:

a) le nombre de projets ayant mis en oeuvre desmesures d’atténuation des effets surl’environnement;

b) le nombre de personnes-mois contractées pourapporter une assistance technique sur lesaspects environnementaux;

c) le nombre de tableaux de «listes de contrôle»environnementales préparés avec l’aide desassistants techniques.

G. Assistance spécialisée et étudesenvironnementales

1. Formation

Le personnel du projet doit recevoir une formationen matière d’environnement afin que les mesures

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qu’il proposera pour atténuer l’impact du projet surl’environnement soient efficaces. Cette formationdoit être donnée aux techniciens de terrain quiauront une responsabilité technique dansl’exécution du projet et/ou aux techniciensrégionaux qui assisteront le projet.

La formation, qui doit être menée durant les deuxpremières années du projet, doit inclure, parexemple, un cours d’une semaine sur les méthodesd’évaluation de l’impact environnemental.

2. Assistance technique

Il est aussi recommandé que le personnel du projetbénéficie de programmes d’assistance technique enmatière d’évaluation environnementale. Cesprogrammes peuvent être assurés par un expertspécialiste de l’environnement contracté pendantde courtes périodes durant la première année duprojet. Ce consultant aura la responsabilitéd’informer et d’assister les techniciens du projet enmatière d’évaluation des impacts environ-nementaux et d’atténuation de leurs effets. Il devraaussi étudier les propositions faisant l’objet d’unedemande de financement afin d’identifier lesimpacts potentiels sur l’environnement et dedéterminer si ceux-ci ont réellement été pris enconsidération par le technicien de terrain qui atravaillé avec les porteurs de projet.

3. Etudes environnementales

Comme nous l’avons mentionné, il peut êtrenécessaire, dans le cas des projets de catégorie C,d’avoir recours à un expert ou à une sociétéspécialisée dans l’environnement pour étudier lesaspects critiques des projets ou pour entreprendreune étude complète de l’impact environnemental(EIE). Des études spécifiques peuvent aussi êtrenécessaires, par exemple dans le cadre de projetsagroindustriels, pour évaluer l’utilisation detechnologies non polluantes ou pour concevoir deséquipements de traitement des déchets.

H. Impacts sociaux des projets rurauxd’investissement et durabilité

Les petits projets ruraux d’investissement, qui sontl’objet de ce manuel, ont pour but d’améliorer lesconditions d’existence des populations rurales et,dans de nombreux cas, traitent des problèmessociaux, tels la santé et l’éducation. Aussi peut-ilparaître peu probable qu’ils puissent avoir desimpacts négatifs importants au niveau social.

Néanmoins, un certain nombre d’investissementspeuvent entraîner des changements profonds dansles relations à l’intérieur des communautés rurales;ces changements peuvent, en définitive, menacer la

durabilité même de l’investissement. Un exemple,pris en Afrique de l’Ouest, montre que denombreux agriculteurs étaient contre l’ouvertured’une école de proximité; ils pensaient que cetteécole avait contribué à une augmentationimportante de la migration des jeunes vers lescentres urbains et avait ainsi réduit la disponibilitéen main-d’œuvre à l’intérieur de la communauté.L’école fut finalement fermée. Aussi doit-on faireattention aux impacts sociaux possibles de tous lesprojets, même des petits projets rurauxd’investissement.

Les principaux types de projets pouvant avoir unimpact social important sont les suivants:

c Les projets pouvant avoir des conséquencessur la santé humaine. Par exemple, lessystèmes d’irrigation mal conçus peuvententraîner un accroissement des maladies liées àla présence de l’eau – (prolifération desinsectes dans les canaux).

c Les projets qui entraînent des changementsdans l’accès à la terre et aux autres ressourcesnaturelles. Par exemple, le développement del’agriculture dans les zones pastoralestraditionnelles peut entraîner une concurrencepour l’accès aux points d’eau. Ceci illustrel’important problème de la répartition desbénéfices: le fait qu’un petit groupe bénéficieseul d’un investissement peut entraîner desconflits à l’intérieur de la communauté.

c Les projets qui augmentent le pouvoiréconomique des femmes ou des autresgroupes désavantagés. La fourniture de soinsjournaliers, l’accès au marché (grâce à denouvelles routes) ou les salaires dans les unitéslocales de transformation peuvent touscontribuer à des changements importantsdans les relations qui existent à l’intérieur de lacommunauté.

c Finalement, un projet peut aussi avoir desimpacts négatifs non prévus sur les groupesvulnérables tels que les communautésindigènes (par exemple, dans le cas où lesactivités forestières sont intensifiées dans lazone où ils vivent), sur les femmes (parexemple, dans le cas où un nouveléquipement agricole est introduit que seuls leshommes ayant reçu une formation peuventutiliser). Des mesures spécifiques peuvent êtrenécessaires pour que tous les groupes puissentpleinement bénéficier d’un investissement.

Les «listes de contrôle» environnementales del’Annexe 1B incluent quelques impacts sociaux etdes mesures susceptibles de les atténuer; il estrecommandé de les prendre en compte lors del’évaluation environnementale.

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I. Durabilité des investissements negénérant pas de revenu

En plus de leurs relations avec les ressourcesnaturelles, les investissements visant principalementà supporter la production, à générer des bénéficessociaux et même à améliorer l’environnement setrouvent confrontés au défi de leur pérennisationune fois que le financement extérieur a disparu.Contrairement aux projets prévus pour générer desrecettes, ces projets ne procurent pas forcément lesrevenus nécessaires pour financer le coût de leursopérations.

La durabilité de ces projets dépend donc de ladisponibilité en ressources pour poursuivre lesopérations une fois que l’investissement de départ aété effectué. Une école sans enseignant, undispensaire sans infirmière et sans accès auxmédicaments ou une route qui a été emportée parles inondations de printemps, sont tous desexemples d’investissements qui ont échoué. Danschaque cas, il était impossible de maintenir lesressources nécessaires (personnel, matériel ouentretien) pour assurer le fonctionnement à longterme l’investissement.

La source des futures ressources doit être identifiéeavec précision au moment de la formulation desprojets ne générant pas de revenus et il estnécessaire de présenter en détail les mécanismes quigarantiront la disponibilité des financements. Eneffet, l’assurance de futures ressources ne vaut quepar la garantie qui en est donnée. Les ressources

nécessaires à l’entretien et aux frais defonctionnement peuvent provenir:

c de contributions en espèces ou en nature de lacommunauté elle-même, par l’intermédiaired’associations d’utilisateurs (eau potable,latrines, routes d’accès, etc.);

c de contribution des bénéficiaires à une partieau moins du coût des services (dispensaires,école, etc.);

c de contributions de l’Etat ou de la municipalité(personnel, matériel ou argent);

c des contributions des ONG;

c de contributions des ministères (santé,éducation, travaux publics, transport, etc.).

En fait, il est généralement nécessaire de combinerdifférentes sources de financement. Il est fréquentde demander une contribution aux bénéficiairesmais cela permet rarement de couvrir l’ensembledes coûts de fonctionnement et d’entretien.

Quelles que soient les sources de financementenvisagées, il est important de joindre à laproposition de projet une lettre d’engagement,spécifiant le montant et la durée pour laquelle cesfinancements sont garantis. Si la source definancement est officielle (institution locale ouministère) vous devez vous assurer que lapréparation des futurs budgets annuels prévoit cetengagement.

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Chapitre VI

ESTIMATION DES DEPENSES ET DES RECETTES

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VI

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ESTIMATION DESDÉPENSES ET DESRECETTES

L’analyse financière des projets réalisés avecRuralInvest est principalement fondée sur une

approche de trésorerie (recettes-dépenses) et nonsur une approche comptable (évaluation desproduits et des charges). On notera toutefois quel’analyse prend en compte certaines recettes etdépenses qui n’entraînent pas de flux monétaires:les recettes non monétaires incluent notammentl’autoconsommation des produits, tandis que lamain d’oeuvre familiale utilisée constitue unedépense non-monétaire; toutes deux sontvalorisées au coût du marché local. Ainsi, deux fluxde trésorerie sont calculés par RuralInvest, l’untenant compte exclusivement des dépenses etrecettes monétaires, l’autre considérant les aspectsnon monétaires.

Les coûts et les bénéfices, ainsi que le plan deproduction de l’activité (plan opérationnel)déterminent la rentabilité des activités devantgénérer des revenus ainsi que les besoins ensubventions et les contributions des utilisateurs dansle cas de projets ne générant pas de revenus.

Bien que l’analyse du marché, des aspectstechnologiques et de la durabilité aientnormalement déjà fourni beaucoup de ceséléments (prix des produits, coûts del’investissement, etc.), nous sommes encore loin, àce stade de l’analyse, de disposer d’uneconnaissance suffisante.

Une première étape importante est de vérifier et declasser les différentes dépenses. Les hypothèses dedépart sur les coûts des différentes composantes del’investissement doivent être vérifiées. Les coûtsd’investissement, les coûts de fonctionnement etles frais généraux doivent être traités séparément.

A. Vérification et classification desdépenses

Le processus d’évaluation d’un investissement quidoit générer des revenus se fait en comparant lesrecettes générées aux dépenses entraînées. Pardéfinition, seuls les projets dont les recettes sontsupérieures aux dépenses peuvent être exécutés.Même dans le cas d’investissements ne générantpas de profits (c’est-à-dire les projets sociaux,environnementaux ou d’assistance technique) laconnaissance des dépenses est un préalable aucalcul de la valeur de l’investissement considéré etau calcul du montant annuel nécessaire pourcouvrir les frais de fonctionnement et d’entretien.

Dans le cas de projets générant des revenus, il estnécessaire d’estimer les coûts de l’investissement ettoutes les dépenses et recettes qui découlent dufonctionnement du projet.

Il est facile pour un investisseur enthousiaste, desous-estimer les dépenses nécessaires à laréalisation d’un projet ou de les imputer à unecatégorie erronée, ce qui entraînera des erreursdans le calcul du financement nécessaire. Lapréparation d’un avant-projet, sur le terrain attachepeu d’importance à la vérification des coûts et secontente d’une estimation. Aussi, la première tâchedes porteurs de projets et de leurs conseillers lors duprocessus de formulation détaillée et d’évaluationsera-t-elle de revoir toutes les dépenses identifiéesprécédemment, dans le but:

c de déterminer si elles ont été imputées auxbonnes catégories (investissement initial,remplacement périodique d’investissements,coûts de production ou de fonctionnement,frais généraux);

c de décomposer les dépenses globales selonleurs composantes spécifiques, par exempledécomposition du coût d’un immeuble endiverses composantes telles que: nettoyage dusite et accès, fondations, construction aumètre carré, finitions (électricité et plomberie),mobilier, etc;

c d’identifier les dépenses qui n’ont pas étéprises en compte, par exemple l’assistancetechnique, la formation, la satisfaction desexigences légales d’hygiène, l’atténuation del’impact sur l’environnement, l’améliorationdes routes d’accès, etc.;

c de vérifier la validité des coûts retenus grâce àdes contacts directs avec des vendeurs, destransporteurs, des ingénieurs et autresspécialistes connaissant la zone.

Les différentes dépenses liées à la réalisation d’unprojet peuvent être réparties en trois principalescatégories:

a) les investissements et leur remplacementpériodique;

b) les coûts de production (qui varientgénéralement avec le volume de la production);

c) les frais généraux (qui ne varient généralementpas avec le volume de la production).

Chacune de ces principales catégories peut êtrebrièvement décrite de la manière suivante.

1. Investissement et coûts associés

L’investissement est au coeur de tout projet. Onpeut, en effet, définir un projet comme une activité

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dans laquelle on réalise un investissementmaintenant pour en retirer un bénéfice dansl’avenir. Un investissement est un type de dépensequi se distingue par la durée de son impact. Si ladurée de l’impact n’est pas supérieure à un an, ladépense ne peut pas être considérée comme uninvestissement et doit être traitée comme un fraisde fonctionnement ou un coût de production.

Type d’investissement

Nous traitons ici d’un investissement ayant un impactvisible, car tous les investissements ne prennent pas laforme d’actifs physiques, bien que les investissementssous forme de travail et d’équipements soient, sansaucun doute, les plus courants. Toutefois, on peutaussi investir dans des choses moins tangibles:l’éducation, la recherche et les systèmes, parexemple. Lorsque l’on achète une boutique ou autrecommerce, il est souvent nécessaire de payer les actifsincorporels du propriétaire précédent, c’est-à-dire,son réseau de contacts commerciaux. On considèreque les relations établies par le vendeur avec sesclients au fil des ans représentent un bien ayant unevaleur commerciale.

La mise en place d’une culture permanente (ycompris les coûts de travail du sol) est aussi uninvestissement. Lorsqu’une petite partie descultures permanentes doit être remplacée chaqueannée dans le cadre d’un schéma préétabli (parexemple 5 pour cent des arbres par an) ce coût estfréquemment inclus dans les dépenses defonctionnement. Cette erreur à peu d’importancesur de faibles quantités; toutefois, il est bon de serappeler que les coûts et la disponibilité d’unfinancement varieront souvent en fonction de leurobjet. Si l’on doit mettre en place des surfacesimportantes de plantations nouvelles ou s’il estnécessaire de remplacer une proportion importantedes plantations existantes (à la suite de l’achatd’une exploitation agricole en mauvais état parexemple), il devient évident que ces dépensesimportantes vont entraîner des problèmes auniveau du budget de fonctionnement. Si lesnouvelles plantations sont considérées comme uninvestissement (ce qu’elles sont) il deviendra alorspossible d’obtenir un financement à plus longterme, à un taux d’intérêt plus avantageux et peut-être même un délai pour le commencement duremboursement du prêt (période de grâce).

Lors de l’estimation du coût d’un investissementphysique, il est important de prendre en compte lesfacteurs suivants:

c le prix des actifs au départ du point de vente(machinerie, équipement ou matériel);

c les taxes à ajouter à ce prix;

c le transport jusqu’à la destination finale, ycompris l’assurance et, lorsque les articles

doivent passer une frontière, les frais dedouane;

c l’installation dans le lieu final et, si nécessaire,les essais;

c la formation des utilisateurs.

Vie économique

Quelques investissements durent plus longtempsque la vie du projet, ceci est en particulier le cas desréalisations physiques, constructions et équipementslourds. D’autres, comme la terre, n’ont pas de duréede vie prédéterminée et l’on suppose que leursbénéfices dureront indéfiniment.

Toutefois, de nombreux investissements devrontêtre remplacés périodiquement car ils s’usent (maisjamais avant au moins un an, sinon ils ne pourraientpas être considérés comme un investissement). Ilest par conséquent nécessaire de considérer la vieéconomique ou utile de chaque investissement,c’est-à-dire le nombre d’années pendant lesquellesil pourra être utilisé avant d’être remplacé.

L’équipement électronique (ordinateurs,imprimantes, téléphones, etc.) est une descatégories dont la vie économique est parmi lesplus courtes, peut-être pas plus de quatre ans. Lavie économique de tels équipements est d’aborddéterminée par la vitesse du changementtechnologique. Un ordinateur est normalementremplacé non pas parce qu’il a cessé defonctionner, mais parce qu’il n’est plus compatibleavec les logiciels les plus récents.

Dans le cas des autres investissements, la durée devie utile est étroitement associée à l’utilisation et àl’entretien de l’équipement et aux coûts croissantsde réparation lorsqu’il s’use. Une voiture ou uncamion, par exemple, peuvent durer un quart desiècle, mais quand un camion est utilisé sur lesroutes des pays en développement, sa durée de vieutile n’excède généralement pas cinq à sept ans.On se souviendra que ceci ne signifie pas que lecamion ne puisse pas être utilisé plus longtemps,mais que les coûts liés à son utilisation et sonentretien deviennent trop élevés pour être justifiés 11.On considère généralement qu’il revient alorsmoins cher d’acheter un nouveau camion et devendre l’ancien.

Le coût de remplacement doit être prévu l’année oùle remplacement a lieu. Ainsi, s’il est nécessaire deremplacer l’ancien camion au cours de la sixièmeannée, il faut prévoir le coût du nouveau camion (35 000 dollars EU, par exemple) cette année là.

Valeur marchande et valeur résiduelle

Un équipement qui est remplacé à la fin de sadurée de vie utile a fréquemment encore unevaleur marchande. Sans aucun doute, la valeur du

11 Ceci aussi en raison du coût pour le projet d’avoir un camion bloqué en attendant les pièces de remplacement.

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camion de six ans est encore importante, peut-être 20 ou 35 pour cent de son coût initial, selonle système de taxation du pays. Cette valeur estappelée valeur marchande et doit être considéréecomme un bénéfice l’année où la vente a lieu, dela même façon que le coût du nouveau camionest imputé comme un coût d’investissement.Très peu d’investissements n’ont pratiquementpas de valeur marchande. Parmi ceux-ci, on peutciter: les équipements électroniques, leséquipements fixes (les puits, les réservoirs d’eau,etc.) ou les cultures permanentes à la fin de leurdurée de vie utile.

Il est aussi nécessaire de prendre en compte,spécialement dans le cas des investissements ayantune très longue durée de vie économique, le faitqu’ils peuvent avoir une valeur résiduelleimportante à la fin de la vie du projet. La valeurrésiduelle est la valeur d’un investissement à la finde la période d’analyse. Pour de nombreuxéquipements, cette valeur est trop faible pour êtreprise en compte, spécialement s’il s’agit d’un futuréloigné. Toutefois, lorsque l’on considère des actifsimportants tels que des immeubles et de la terre, lavaleur résiduelle peut souvent être importante etavoir une influence sur la rentabilité du projet.

Afin de comprendre l’importance de la valeurrésiduelle, on doit se rappeler qu’un projet démarresans ressources, mais qu’il utilise des emprunts ouautres sources de financement pour obtenir lesbiens dont il a besoin. Durant la période d’analyse,les recettes serviront au remboursement desemprunts. Ces biens ont généralement étécomplètement payés avant la fin de la périoded’analyse. Toutefois, dans le cas de la terre, desimmeubles, etc., ils représentent encore unegrande part de la valeur des actifs et cette valeurdoit être reconnue à la fin du projet.

Il est très important de distinguer soigneusement leflux annuel de trésorerie (cash-flow annuel) et letaux de rentabilité interne (rentabilité totale),voir Chapitre IX. Les bâtiments et autres biensreprésentent une valeur, mais pas une recette.Aussi, vous ne devez pas prendre en compte lesvaleurs résiduelles dans la détermination du flux detrésorerie, mais vous pouvez les inclure dans lecalcul de la rentabilité.

Dépréciation (amortissement)

Les personnes étudiant la méthodologie RuralInvestsoulèvent toujours la question de la dépréciation.Inévitablement, quelqu’un demande pourquoi lecoût de dépréciation n’est pas pris en compte dansles calculs.

La réponse est simple: la dépréciation n’est qu’unemesure fiscale définie par le Ministère des finances,l’administration des impôts ou du trésor du paysconsidéré, dans le seul but d’offrir un avantage fiscal

aux investisseurs. Les autorités fiscales indiquent lafaçon dont une personne ou une société réalisant uninvestissement peut utiliser le coût de cetinvestissement pour réduire chaque année sesimpôts. Ce montant est la dépréciation, il a souventpeu de rapport avec la durée de vie réelle de l’actif.Il change aussi d’un type d’investissement à l’autre,normalement en fonction de la politiquegouvernementale d’aide à certains secteurs ou àcertaines activités. Quand une société inscrit unedépréciation dans ses comptes, elle ne met pasréellement de l’argent de côté pour le remplacementde son équipement, mais elle réduit simplement sacharge fiscale.

Aussi, le concept de dépréciation n’est-il utile dansune analyse financière que si les impôts doivent êtrepris en compte. Dans RuralInvest, on accorde peud’importance aux impôts car le but de l’analyse estde déterminer si le projet est efficace et durable, etnon pas de maximiser les profits après impôts.

Puisque le calcul des impôts n’est normalement pasimportant pour ceux qui analysent lesinvestissements ruraux de petite et de moyennedimension, vous pouvez laisser de côté le conceptde dépréciation jusqu’à ce que le projet génèresuffisamment de profits pour qu’il deviennenécessaire de prendre en compte la fiscalité.

2. Coûts récurrents

Les investissements ne sont pas les seuls coûts d’unprojet. Une fois qu’un projet a démarré, certainscoûts doivent être couverts tous les ans (ou plusfréquemment). Ces coûts, qui ne sont pas desinvestissements, sont appelés coûts récurrents;c’est-à-dire qu’ils reviennent chaque année. Ceconcept recouvre deux catégories distinctes: lescoûts de production et les frais généraux.

Coûts de production

Ce sont tous les coûts directement imputables auprocessus de production. Par exemple, dans le casd’une petite usine de production de vêtements, lescoûts de la matière première (tissus, boutons, etc.),du matériel d’emballage et de l’électricité utiliséepour faire fonctionner les machines à coudre et lesfers à repasser sont des coûts de production.

Le coût de la main-d’œuvre est aussi considérécomme un coût de production si celle-ci estdirectement impliquée dans la production devêtements. En fait, tout coût qui varie directementen fonction du volume de la production est un coûtde production. L’estimation détaillée de ces coûtsest étudiée plus loin.

Frais généraux

Ces dépenses incluent tous les coûts qui,normalement, ne varient pas avec le niveau de

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production. Ainsi, dans le cas de l’atelier devêtements, nous pouvons identifier comme fraisgénéraux le salaire du responsable de l’atelier deproduction, l’éclairage du bâtiment et le salaire duchauffeur du camion, parce que ces depenses nevarient pas avec le niveau de la production. Les fraisgénéraux peuvent aussi inclure les taxes foncières,les assurances, les factures de téléphone et leservice comptable.

En réalité, la séparation entre les coûts deproduction et les frais généraux n’est pas toujoursaussi simple. Tout coût changera si l’échelle deproduction varie suffisamment. Par exemple, si lesaffaires marchent très bien, l’atelier peut avoirbesoin d’agrandir son bâtiment ou d’embaucher unchef des ventes. D’autre part, le coût de la main-d’œuvre est-il réellement lié au niveau de laproduction ? Par exemple, est-il possible derenvoyer les ouvriers chez eux au milieu de lajournée sans les payer, si les commandes necorrespondent qu’à la moitié du nombre normal dechemises ? On ne peut réellement dire que la main-d’œuvre est un coût de production que lorsque lesouvriers sont payés à l’unité produite.

La règle générale suivante peut aider à décider siune dépense doit être considérée comme un coûtde production (c’est-à-dire une dépense variable)ou si elle fait partie des frais généraux (dépensefixe): tous les coûts qui augmentent (ou diminuent)d’au moins 10 pour cent lorsque le niveau deproduction varie, sont des coûts variables. Les coûtsqui demeurent inchangés sont considérés commedes frais généraux.

3. Frais de formation et d’assistancetechnique

L’imputation des coûts de formation, d’éducationet d’assistance technique est fréquemment l’objetde confusion; toutefois, les règles concernant lesbiens physiques s’appliquent aussi dans ce cas.Toute dépense d’expertise ou de formation qui nese produit qu’une seule fois ou qui se répète à delongs intervalles est un investissement.

Si la dépense se répète chaque année ou plusfréquemment (ce qui est généralement le cas pourles services de vulgarisation ou pour les conseillerstechniques spécialisés) elle est considérée commeune dépense récurrente. Toutefois, le coût de telsservices n’est généralement pas étroitement associéavec la production du projet. Par exemple, la visitemensuelle du vétérinaire aux troupeaux de bovinsne se fera pas toutes les trois semaines uniquementparce que l’agriculteur augmente la taille de sontroupeau 12. En conséquence, ces dépenses sontconsidérées comme des frais généraux et noncomme des coûts de production.

B. Estimation des depenses et des recettes par activité

Au stade de l’identification (avant-projet) nousavons supposé, pour simplifier, que le projetrésultant de l’investissement aurait des activitésconstantes pendant toute la période d’analyse.

Par exemple, on peut supposer au départ qu’uninvestissement dans la production de volailleentraînera la production d’un certain nombre depoulets par an, pour chaque année du projet.Toutefois, la réalité n’est pas aussi simple. En fait,dans de nombreux cas et pour de multiples raisons,les activités d’un projet ne se répètent pas àl’identique chaque année.

Un aspect qui varie souvent avec le temps estl’efficacité du système de production. Laproductivité augmente et les pertes diminuent.Dans le cas de la production de volaille, le tauxd’éclosion augmentera très probablement après lapremière année et la prise de poids des pouletspeut très bien devenir plus rapide grâce à unemeilleure gestion de la production, entraînant ainsiune accélération des cycles de production au fil desans. En cinquième année, il peut être possible deproduire des poulets prêts à être consommés ensept semaines au lieu de dix semaines comme celaétait le cas au début du projet.

Des changements peuvent aussi se produire enraison de modifications apportées ou du fait del’introduction de nouvelles activités. Une laiteriepeut désirer se lancer dans la production de crèmeglacée et de yaourt, mais pas avant que laproduction de beurre et de fromage n’ait été miseau point et ne fonctionne correctement.

Il peut aussi arriver que les dépenses et recettesassociées à une activité ne soient pas constantes.Les taux de croissance et de mortalité des poulets,ainsi que les dépenses et recettes de la productionde volaille, peuvent être différents pendant les moisd’été et les mois d’hiver. La production de tomatespeut être plus coûteuse (irrigation) durant les moissecs de l’été, mais les rendements seront plusélevés, les pertes plus faibles (moins de ravageurs)et les prix sur le marché plus élevés que durant laproduction pluviale des mois plus humides del’hiver, sur les mêmes terres.

Dans tous ces cas, il n’est pas possible de parler demodèles de production constants. Les modèles deproduction changeront dans le temps et peut-êtrede façon saisonnière.

Lorsque l’on a affaire à des activités pour lesquellesle cycle de production s’étend sur plus d’une année(par exemple, la production arboricole et l’élevagelaitier) de tels changements dans le modèle de

12 Toutefois, le coût des intrants et du matériel utilisés par le vétérinaire – médicaments, etc. – peut être considérécomme un coût de production, parce qu’il variera en fonction du nombre d’animaux soignés.

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production sont non seulement possibles maisparfois inévitables. Les dépenses et recettes liées àune plantation d’avocats varient en fonction de sonstade de développement. La fertilisation et la main-d’œuvre pour la récolte de la production arboricolevarient en fonction de l’âge de l’arbre (de laplantule à l’arbre adulte) et, bien sûr, la quantité defruits récoltés varie, elle aussi.

La plantation de nouvelles parcelles, ou l’achat dejeunes animaux au fil des ans, entraînera une sériede changement très complexe, un mélanged’animaux ou d’arbres nouveaux, jeunes ouadultes, en continuelle évolution. Aussi, lors del’analyse détaillée de la production, est-il essentielde définir clairement les changements de dépenseset de recettes du projet au cours du temps. C’est laraison pour laquelle on utilise des «blocs» deproduction.

Toutefois, l’utilisation de ces blocs n’est pasnécessaire dans tous les cas. La plupart des projetsne générant pas de revenu, ainsi que ceux dont lesrevenus varient peu, ont généralement des modèlesde production simples dans lesquels beaucoup dedépenses sont fixes et les activités peu nombreuses.Aussi la notion de blocs n’est-elle utilisée que pourles projets générateurs des revenus.

1. Concept de blocs: l’unité de base del’analyse

Un bloc se définit comme un groupe de plantes,d’animaux ou d’autres unités de production quipartage les mêmes dépenses et génère les mêmesrecettes, par unité de production. Une activité (parexemple la production de maïs) peut représenterun seul bloc, mais pas forcément. Ainsi, un maïsd’été peut faire partie d’un bloc différent de celuid’un maïs hiver, si les dépenses et les recettes parhectare sont différentes, bien qu’il puisse s’agir dela même variété dans les deux cas. De même, unchemisier et une chemise produits dans un atelierde vêtements peuvent être assez différents, maisappartenir tous les deux au même bloc, si les deuxpièces nécessitent la même quantité de matériel etde main-d’œuvre et s’ils sont vendus au même prix.

Les blocs ne regroupent pas toujours des objetsphysiques. Par exemple, dans un projetd’écotourisme, le bloc peut être composé declients/nuit, tandis que dans un projet de transport,le bloc regroupera des passagers/kilomètre. Mais làencore, un client/nuit dans une chambre doublen’appartiendra pas au même bloc qu’un client/nuitdans une chambre simple, parce que les recettes (etpeut-être les dépenses) engendrées ne seront pasles mêmes.

L’unité de production, qu’il s’agisse d’un hectare deproduction d’agrumes, d’une vache laitière ou de lachambre d’un hôtel, peut ne pas faire constammentpartie du même bloc. Un veau peut être dans le bloc

des bovins nouveau-nés durant sa première année,mais faire partie du bloc des jeunes au cours de sadeuxième année avant d’entrer dans le bloc desvaches laitières adultes en troisième année. L’animalpeut alors rester dans ce bloc jusqu’à ce qu’il soitvendu au cours de sa dixième année.

Le concept de blocs peut sembler compliqué audépart; c’est toutefois un outil puissant pouridentifier et mettre au point un modèle deproduction lorsque des changements se produisentau fil des ans. Il est particulièrement utile pour lesinvestissements concernant les culturespermanentes, l’élevage et la production laitière. Leprincipal problème soulevé par son utilisation est ladéfinition exacte des blocs pour chaque casspécifique. Les points suivants peuvent aider àdéterminer ce qui est ou ce qui n’est pas un bloc:

c Les dépenses et les recettes générées partoutes les unités de production d’un mêmebloc (hectare, tête de bovins, kilo de fromage,paire de souliers, etc.) seront toujours lesmêmes. Si les dépenses diffèrent, ces activitésappartiennent à des blocs différents.

c L’activité d’un projet peut être représentée parun seul bloc (s’il n’y a aucun changementdans les dépenses et les recettes unitaires aucours de la période analysée) ou par denombreux blocs (lorsqu’il y a deschangements de dépenses et de recettes aucours de la période analysée).

c Dans le cas d’une production agricole, lessurfaces ne doivent pas nécessairement êtreliées entre elles pour faire partie du mêmebloc. Deux hectares de céréales peuventappartenir au même bloc même s’ils sontcultivés dans des parties différentes del’exploitation (ou même sur des exploitationsdifférentes qui participent au même projet).

c L’élevage d’animaux ou les culturespermanentes (une vache ou une plantation demanguiers, par exemple) passeront d’un blocà un autre au cours de leur développement.

c Ne confondez pas l’âge en années d’un projetavec l’âge d’une plante ou d’un animal. Unprojet peut être dans sa cinquième année et laplantation d’amandiers peut n’avoir que troisans.

c Pour toutes les activités de production quimettent en jeu des ressources naturelles(animaux, cultures, arbres, etc.) variant d’unindividu à l’autre et d’une année à l’autre, il estthéoriquement possible de définir un nombrequasi illimité de blocs. Chaque plan de cafépourrait constituer son propre bloc.Néanmoins, dans le cadre de cette analyse,nous regrouperons ensemble tous les élémentsqui sont semblables, même s’ils ne sont pas

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identiques; par exemple, il serait possibled’attribuer un bloc différent pour chaqueannée de la vie d’une vache laitière, car laproduction de lait augmente lentement pourdécroître ensuite, ce qui permettraitéventuellement de définir dix blocs différents.Toutefois, les différences entre la production delait (et les dépenses correspondantes) aprèsque la vache ait eu son premier veau sontfaibles, et un seul bloc peut suffire pour couvrirles années trois à huit ou même trois à dix dela vie d’une vache.

2. Détermination des dépenses et desrecettes par blocs

I l est nécessaire de connaître trois typesd’informations pour chaque bloc afin de pouvoirconstruire un modèle pour la performanced’ensemble d’un projet sur une périodedéterminée. Ces informations sont:

c Les dépenses et les recettes par unité deproduction à l’intérieur de chaque bloc (àl’hectare, par exemple).

c La répartition des dépenses et recettes parbloc au cours de l’année (mois par mois).Cette information nous permet de savoirquand les dépenses se produiront (et devrontdonc être financées), et quand les recettesrentreront.

c L’évolution du nombre d’unités par bloc d’uneannée à l’autre (par exemple, 20 brebis cetteannée, 25 l’année prochaine), et ainsi lemontant des dépenses et des recettes dechaque bloc pour une année particulière13.

Comme nous l’avons vu, si la production est simple(sans changement de caractéristiques au cours de lapériode analysée), le bloc peut très bien être définipar le produit lui-même (les tomates peuvent nereprésenter qu’un seul bloc) et le niveau deproduction peut rester constant d’une année àl’autre.

Chaque bloc doit être analysé au sein de tableauxprésentant ces trois types d’information. Ainsi, uneculture permanente correspondra à un bloc pourchaque stade de son développement et de saproduction, ce qui nécessite plusieurs tableaux.Pour cette raison, avant d’étudier plus en détail lesblocs, nous devons analyser soigneusement deuxparamètres essentiels, utilisé pour l’établissementdes tableaux: l’unité de production et le cycle deproduction.

13 La nécessité d’estimer les changements de niveau de production d’une année sur l’autre découle directement de lavolonté de RuralInvest d’évaluer annuellement les performances d’un projet (pratique financière classique). On peutaussi utiliser des périodes de six mois ou même de trois mois, ce qui nécessite beaucoup plus de travail. De fait,RuralInvest estime les flux financiers mensuels au cours de la première année afin de déterminer les besoins en fonds deroulement.

L’unité de production

La définition de l’unité de production est essentiellecar elle détermine la façon de mesurer les dépenseset les recettes. Dans de nombreux cas, l’unité deproduction d’un bloc ou d’un produit est évidente.Généralement, les cultures sont mesurées parhectare, acre ou toute autre unité de surface. Dansce cas, l’utilisation et le coût des intrants (engrais,travail, etc.) et le rendement à la récolte peuventêtre calculés par hectare. Dans le cas de ruminants,l’unité peut être la tête, la femelle reproductrice oul’unité d’élevage.

Toutefois, lorsqu’il s’agit d’autres activités, la naturede l’unité de production n’est pas toujours aussiévidente. Dans ce cas, l’unité de productionretenue doit être celle qui convient le mieux àl’estimation des dépenses et des recettes. Parexemple, dans le cas d’un projet d’aquaculture,l’unité peut être l’ensemble des poissons, le bassinou même le poisson, en fonction de la facilitéd’utilisation pour la détermination des dépenses etdes recettes. Si l’aquaculteur est plus habitué àpenser en termes d’aliments pour son bassin depoissons, il est évident que le bassin sera le meilleurchoix. Toutefois, s’il raisonne plutôt en termes deprix reçu par kilo vendu, l’animal individuel peutêtre une meilleure unité.

Attention: Plus l’unité de production est grande,moins les changements de niveau de productionsont faciles à prendre en compte. Si l’unité deproduction retenue pour une exploitation aquacoleest le bassin (avec une moyenne de 5 000 poissons)vous serez contraint d’augmenter (ou de diminuer)le niveau de production de 5 000 poissons d’uncoup, ou de démarrer en utilisant des fractionsd’unités de production (la moitié d’un bassin, si lenouveau bassin n’a que 2 500 poissons). Ladimension peut ne pas être un problème si le projetutilise des unités standard de mesures; toutefois,une unité de production particulièrementimportante peut présenter des inconvénients.

Dans le cas des produits agroindustriels ouartisanaux, l’unité de production est fréquemmentégale à l’unité de vente: la pièce de tissu, le kilo defromage, la boîte de pots, etc. Quand il s’agit deservices (hôtel, transport, etc.) l’unité de productionpeut être le passager (ou le passager/km), le clientou l’heure de service d’un équipement. Mais on sesouviendra qu’une fois que l’unité de production aété sélectionnée, toutes les dépenses et recettesdoivent être exprimées en fonction de cette unité.

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Une famille vient d’acheter une plantation de 20ha de caféiers, constituée de 11 ha de plantsadultes, de 5 ha de vieux plants et de 4 ha dejeunes plants mis en place l’année précédente.Bien que tous les caféiers soient dispersés surl’exploitation, toutes les surfaces portant descaféiers adultes fructifient et utilisent desressources d’une façon plus ou moins uniforme(produits agrochimiques, etc.); c’est-à-direqu’elles ont les mêmes caractéristiques en termede dépenses et de recettes. Le rendement de lavieille plantation, qui a plus de vingt-cinq ans, estplus faible que celui de la plantation adulte. Ellenécessite plus de pesticides pour le contrôle desmaladies que les jeunes plants, aussi constitue-t-elle un bloc différent. Les arbustes nouvellementplantés, qui nécessitent moins de soins mais quine fructifient pas encore, constituent untroisième bloc. Bien sûr, aucun plant n’estidentique à son voisin et aucune surface decaféiers n’est la même qu’une autre. Toutefois, lestrois blocs sont constitués de plants plus oumoins semblables. Le tableau ci-dessous résumeles caractéristiques des blocs au cours de lapremière année du projet.

Les informations suivantes concernant lescaractéristiques des blocs et les projets familiauxpermettent de prévoir comment chaque blocévoluera d’une année à l’autre:

a) La famille décide de remplacer la moitié desplants du vieux bloc chaque année au coursdes deux premières années du projet (c’est-à-dire 2,5 ha par an).

b) Le bloc des jeunes plants contient des plants de1 et 2 ans. C’est-à-dire que les dépenses etrecettes correspondant à ces plants sontsemblables durant les deux annéesconsidérées14.

c) Tous les plants des surfaces du bloc desjeunes plants ont deux ans lors de l’achat del’exploitation.

d) Aucun des plants adultes ne passera dans lebloc des vieux plants durant les cinqprochaines années.

Ces hypothèses permettent de prévoir le nombred’hectares de chaque bloc de caféiers durant lesquatre premières années du projet:

Comment a-t-on préparé ce deuxième tableau ?La première année est la même que celle dupremier tableau. Mais en deuxième année lamoitié des vieux plants est arrachée, il reste donc2,5 ha de vieux plants et 2,5 ha de jeunes plantssont mis en place.

Toutefois, ces jeunes plants sont les seuls de leurbloc parce que les plants des 4 ha qui étaientprécédemment des jeunes plants, sontmaintenant dans leur troisième année et sontdonc passés dans le bloc des caféiers adultes. Letotal des caféiers adultes est maintenant de 11ha plus 4 ha. Notez que le nombre d’unités(hectare dans ce cas) d’un bloc peut changer etn’est pas nécessairement le même que celui del’année précédente.

Au cours de la troisième année du projet, le restedes vieux plants (2,5 ha) sera remplacé,augmentant ainsi le bloc des jeunes plants de 2,5ha (soit 5 ha au total car les 2,5 ha plantésl’année précédente ne sont pas suffisammentvieux pour passer dans le bloc des plantsadultes), le bloc des vieux plants sera alors vide.Le bloc des plans adultes comportera 15 ha. Lelecteur peut recalculer lui-même la surface dechaque bloc du projet pour l’année 4.

14 En réalité, les plants de café ne passent pas directement du stade jeune au stade adulte au cours de la troisième année,mais l’exemple a été simplifié.

Blocs

Nouveauxplants

Plants adultes

Vieux plants

Unités

4 ha

11 ha

5 ha

Caractéristiques

Faible coût d’entretien,pas de production ni derecettes.

Coûts moyens (y compris les coûts derécolte). Production etrecettes élevées.

Coûts d’entretienrelativementimportants, productionet recettes modestes.

BLOC

Jeunesplants

Plantsadultes

Vieuxplants

Total

Année 1

4

11

5

20

Année 2

2,5

15

2,5

20

Année 3

5

15

0

20

Année 4

2,5

17,5

0

20

Hectares par bloc par année de projets

DÉPENSES ET RECETTES

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Cycle de production

La définition du cycle de production est importantepour la même raison que celle de l’unité deproduction (voir ci-dessus); en effet, elle déterminela façon de mesurer les intrants et les rendements.Lorsque nous parlons de trois sacs de 50 kilosd’engrais par hectare, nous nous référons à lapériode totale de croissance de la culture ou à soncycle de production, et non pas à une durée d’unesemaine ou de cinq ans. Toutefois, afin de biencomprendre quel est le cycle de production d’uneactivité donnée, nous avons besoin de deuxinformations: sa durée et le nombre de cycles paran (sa fréquence)15.

Durée du cycle de production: La durée d’uncycle de production se définit simplement par lapériode nécessaire pour terminer une activité deproduction. C’est, pour la plupart des culturesannuelles, le temps s’écoulant entre la préparationdes terres et la récolte; 12 à 14 semaines environpour les cultures à cycle court, telles que les culturesmaraîchères. Les céréales et les légumineuses àgraines, telles que le riz, le maïs et les haricots ontgénéralement besoin de plus de temps.

Toutefois, dans certains cas, cette définition simpledoit être modifiée. Rappelez-vous que dansRuralInvest toutes les analyses (exceptée celle dufonds de roulement) sont effectuées sur une baseannuelle. Aussi, les dépenses et recettes d’uneactivité ne peuvent-elles pas être calculées sur unebase plus longue qu’un an. Comme le cycle deproduction est le paramètre essentiel pour le calculdes dépenses et des intrants, il ne doit pas dépasser12 mois, même si la durée totale de l’activité, parexemple une plantation d’arbres fruitiers, peutdurer 20 ans ou plus.

Le problème peut être différent dans le cas desactivités non agricoles. De nombreuses activités,telles que l’artisanat, l’agro-industrie, le transport,le tourisme et d’autres activités commercialesfonctionnent toute l’année; leur production n’a nidébut ni fin bien définis. Il existe, dans ce cas,plusieurs possibilités. La première est de choisir uneannée complète comme cycle de production.Toutefois, de nombreuses dépenses (salaires,électricité, téléphone, etc.) sont généralementeffectuées mensuellement, aussi peut-il être pluspratique de définir un cycle d’un mois. Toutefois, sil’usine ou l’atelier livre ses produits à la vente toutesles deux semaines par exemple, il peut être logiquede retenir deux semaines comme durée du cycle deproduction. En fait, ce choix n’a pas grandeimportance, dans la mesure où la période estpratique et que les intrants et les recettes sonttoujours quantifiés sur la même période pour uneactivité donnée.

Fréquence du cycle de production: Commementionné précédemment, RuralInvest utilise unebase annuelle pour presque tous ses calculs. Aussin’est-il pas suffisant de connaître la durée dechaque cycle de production; nous devons aussisavoir combien de cycles sont exécutés durantl’année de l’analyse. Pour les activités qui sontcontinues tout au long de l’année, la réponse estsimple: la durée de chaque cycle (en mois),multipliée par la fréquence des cycles (aussiexprimée en mois), est égale à 12. Ainsi, si le cyclede production d’un magasin rural dure un mois, ily aura 12 cycles par an.

Toutefois, certaines activités ne sont pas continuespendant toute l’année. L’agriculture et les autresactivités basées sur les ressources naturelles,connaissent souvent des périodes sans production.Bien que le cycle de production d’une culturepuisse durer quatre mois, il n’est pas du tout certainqu’il y aura trois cycles de production dans l’année(3 cycles x 4 mois = 12 mois). Même la possibilitéde produire deux cycles peut dépendre de ladisponibilité en irrigation. De la même façon, uneunité de transformation de légumes peut définirson cycle de production sur une base mensuelle,mais cette unité peut ne fonctionner que cinq ousix mois par an, du fait du manque de matièrepremière durant les autres mois.

Estimation des volumes et des quantités

Même lorsque les estimations des quantités utiliséesou produites au cours d’un processus deproduction sont faites soigneusement, les erreurssont fréquentes. Les deux facteurs suivantsentraînent souvent des erreurs dans l’estimation desintrants utilisés et des quantités produites:

Déchets et pertes: Les pertes, les produitsendommagés et les déchets, qui font partie desopérations normales de production, sont souventsous-évalués. Si un agriculteur récolte huit tonnesde poivrons verts ou doux dans son champ, il esttrès peu probable qu’il vende ces huit tonnes. Uncertain pourcentage sera rejeté car trop petit ouabîmé, un autre pourcentage sera endommagé aucours du transport jusqu’au point de vente, etc. Ilest très important de prendre en compte cesdifférentes pertes pour aboutir à une estimationsérieuse des coûts et des bénéfices. Les intrantspeuvent également subir des pertes. Si le projetprévoit de mettre du vin en bouteille, il estjudicieux de prévoir que quelques-unes de cesbouteilles seront cassées et de commander unnombre de bouteilles légèrement supérieur à laproduction finale escomptée, pour couvrir les bris.

15 En théorie, nous ne sommes pas obligés de définir la fréquence d’un cycle de production comme étant égale au nombrede cycles de production par an. Toutefois, c’est la période d’une année que nous avons utilisée pour l’analyse des coûtset revenus, aussi devons-nous rester homogène.

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La conservation de fruits et de légumes dans uneusine de transformation peut également illustrer cetaspect. Prenons l’exemple d’une usine produisantdes petits légumes macérés dans du vinaigre. Onpeut imaginer que chaque pot de produit fininécessite environ 120 grammes de chou-fleur ainsique des carottes, des courgettes et d’autreslégumes. Toutefois, ce serait une grave erreurd’estimer les quantités nécessaires de chou-fleur enmultipliant le nombre de pots à produire par 120grammes. En réalité, quelque 40 pour cent dechaque chou-fleur seront écartés et perdus au coursde la préparation (tiges, feuilles et partiesendommagées). Pour avoir 120 grammes de chou-fleur prêt à être utilisé, il sera nécessaire d’enacheter environ 200 grammes.

Auto-approvisionnement/autoconsommation:L’origine des intrants ou la destination desproduits est un élément qui peut aussi être sourced’erreur. Parfois, un projet utilise des intrants qu’il nepaie pas, généralement parce qu’ils sont fournis pardes personnes ou des familles qui bénéficient duprojet. Ceci est appelé l’auto-approvisionnement.Un exemple très courant dans beaucoup d’activitésrurales est l’utilisation de main-d’œuvre familialenon payée. D’autres intrants «gratuits» peuventinclure la matière première pour la transformation,ou même l’eau. Il est important de réaliser quemême si ces intrants ne sont pas payés, ils ont unevaleur. Même si le promoteur ne paie pas la journéede travail de son frère, celui-ci aurait pu obtenir unsalaire s’il avait travaillé sur l’exploitation d’un voisin.

De la même façon, tout ou partie des produits sontconsommés sur l’exploitation (ou par le propriétairedu projet) sans être payés, par exemple du grain estconsommé ou conservé comme semence au lieud’être vendu, ces produits constituentl’autoconsommation. Même si la famille ne paie pasles cultures ou les animaux qu’elle mange, ils ontpourtant une valeur, celle qu’ils auraient rapportées’ils avaient été vendus au marché le plus proche.

L’existence d’auto-approvisionnement oud’autoconsommation peut entraîner desdifférences importantes dans les résultats obtenusdes deux principales analyses réalisées parRuralInvest. Ce point est discuté plus en détail auChapitre IX. Dans l’analyse des flux de trésorerie, lesintrants «gratuits» sont ignorés, car cette analyse neporte que sur les flux monétaires. Toutefois, l’auto-approvisionnement et l’autoconsommation doiventêtre pris en compte dans l’analyse financière, carcelle-ci tient compte de toutes les dépenses etrecettes ayant une valeur marchande, même si ellesne sont pas monétarisées. Ainsi, si un produit estconsommé au lieu d’être vendu, cela ne réduit pasla rentabilité de l’opération, mais affectecertainement la capacité à générer des produitsfinanciers, aspect très important lorsque la banqueou l’institution de financement étudieral’éventualité d’un prêt.

Il est important, lors de l’estimation des dépenses etdes recettes, de prendre en compte la valeur del’autoconsommation et de l’auto-approvisionnement.Normalement, vous devez identifier i) les coûts (pourl’auto-approvisionnement) et ii) les prix (pour lesproduits autoconsommés) sur le marché le plusproche, en tenant compte des coûts de transport sice marché est quelque peu éloigné, et utiliser ceschiffres pour l’analyse financière.

3. Importance de la première année d’un projet

La première année de vie d’un projet est la périodela plus délicate et la plus risquée. L’échec d’un projetse produit dans neuf cas sur dix pendant cettepériode. Pourquoi ? Parce que la première annéed’un projet est la moins sûre; les employés ne sontpas encore habitués à leurs responsabilités;l’encadrement est moins expérimenté; lesfournisseurs et les banques sont plus méfiants; lesacheteurs sont moins habitués aux produits.

Plus important encore est le fait que, durant sapremière année de vie, un projet n’a généralementpas les réserves monétaires suffisantes pour absorberun revers ou un événement inattendu. Le manque deressources nécessaires pour financer des activitéstelles que l’achat de matières premières, le paiementdes salaires ou les coûts de transport des produitsfinis vers le marché peuvent facilement entraîner lafaillite d’un nouveau projet. Afin de réduire ce risque,il est nécessaire de traiter la première année d’unprojet de façon différente de celle des autres années.

4. Estimation des besoins en fonds deroulement

L’absence ou l’insuffisance de fonds de roulement,plus qu’aucun autre facteur, a entraîné l’échec denombreux petits projets. Il est toujours nécessaire decalculer les besoins en fonds de roulement, c’est-à-dire, les fonds nécessaires au projet pour payer sesdépenses monétaires, jusqu’à ce qu’il ait accumulésuffisamment de réserves monétaires pour pouvoircompter sur ses propres ressources. Beaucoup deprojets commencent leurs activités en comptant surles recettes de leurs ventes pour payer leurs factures.Ils ont oublié que, dans la réalité, ils peuvent avoir àattendre plusieurs mois le paiement espéré. Toutefois,spécialement lorsqu’il s’agit d’une nouvelle activité, lastation d’essence, les employés du projet et lesvendeurs d’aliments pour animaux ou d’engrais,demanderont tous à être payés comptant.

Généralement, les fonds de roulement sontnécessaires pour couvrir toutes les dépenses duprojet à payer comptant, depuis le moment despremières dépenses jusqu’à la réception des recettesde la vente des produits. Les différentes étapes decette période comprennent:

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a) La préparation de la production, qui comprenddes activités telles que: l’achat des équipements(même s’ils ne sont pas encore livrés), lapréparation des terres, l’achat des semences etd’autres intrants, la formation du personnel,l’embauche du directeur, etc.

b) La période de production. Cette période peut êtrecourte (fabrication d’une chemise, productiond’un kilo de fromage) ou longue (productiond’une culture) mais elle ne peut jamaisdépasser douze mois, afin de permettre lecalcul du fonds de roulement.

c) Stockage. Il peut être possible de fabriquer unechemise en quelques heures, mais les chemisesfinies ne seront expédiées aux grossistesqu’une fois par mois. Parfois, il peut arriver queles produits non périssables soient stockéspendant plusieurs mois dans l’attente d’unmeilleur prix.

d) Transport et distribution. Cette période peut êtrecourte, mais elle peut aussi durer plusieurssemaines dans le cas de produits agricoles oud’autres produits exportés par bateau.

e) Attente du paiement. Alors que l’on peut obtenirimmédiatement de l’argent de la vente sur unmarché, l’attente du paiement d’un acheteurpeut être très longue. Très souvent, lessupermarchés retardent leurs paiements jusqu’à60 jours et les grands complexes agroindustrielssuivent parfois la même politique.

f) Transfert des paiements. L’argent liquide (cash)est immédiatement disponible, mais n’oubliezpas que les banques demandent fréquemmentplusieurs jours avant de créditer un chèque, etpeut-être plusieurs semaines si le paiementprovient d’un autre pays.

g) Accumulation de réserves. Les fonds de roulementsont nécessaires non seulement pour couvrir lapériode décrite ci-dessus, mais aussi tant que leprojet n’aura pas accumulé suffisamment desurplus pour lui permettre de rembourser sesemprunts (le cas échéant) et de faire ensuite desréserves pour constituer son propre fonds deroulement.

La combinaison de tous ces facteurs peut entraînerdes délais de plusieurs mois, ou même de plusieursannées, avant que le projet n’ait plus besoind’emprunter pour couvrir son fonds de roulement.

5. Flux de trésorerie

Nous avons supposé dans la discussion précédenteque dès que le projet commence à vendre saproduction et à recevoir des recettes, il est capablede faire des réserves pour établir un fonds deroulement propre. Ceci n’est pas toujours le cas.

Certains processus de fabrication sont constants etles fonds de roulement sont alors rapidementaccumulés. Par exemple, un atelier fabriquant dessouliers peut avoir la même dépense chaque mois etpeut, petit à petit, accumuler des réserves en fondsde roulement à partir de sa marge mensuelle (à partirdu moment où le projet commence à générer desbénéfices). Toutefois, d’autres activités sontsaisonnières; en d’autres termes, les périodes deventes sont réduites à certains mois et le volume dela production varie d’une façon importante d’unmois sur l’autre. Il se peut aussi que le projetconjugue plusieurs productions, chacune ayant sespropres dépenses, recettes et besoins en fonds deroulement.

Prenons l’exemple de la production d’un seulproduit: la tomate. Nous savons que pour enproduire un hectare, nous aurons besoin de 500unités de la monnaie locale pour constituer le fondsde roulement nécessaire à une période de quatremois, allant de la préparation des terres en février àla fin de la récolte en juin. Comme nous avons utilisétoutes nos ressources pour l’installation d’un systèmed’irrigation, nous empruntons ces 500 unités.Toutefois, la vente des tomates en mai et juinrapportera 800 unités monétaires, laissant ainsi unemarge de 300 unités (moins les intérêts payés surl’emprunt) qui permettra d’alimenter le fonds deroulement nécessaire pour le cycle suivant. A moinsque nous n’ayons besoin d’argent pour une autreraison, nous n’aurons besoin d’emprunter que 200unités lors du prochain cycle de production.

Toutefois, si le projet couvre différentes activités (parexemple la production de tomates, courgettes etharicots) la situation devient plus compliquée, carnous devons connaître l’articulation entre lesdépenses et les recettes de chaque activité. Dans cecas, la seule solution est de calculer exactement lesdépenses et les entrées d’argent liées à ces troisactivités combinées, ce qui constitue le flux detrésorerie.

Un tableau présentant les flux de trésorerie, permetde clarifier les besoins en fonds de roulement. Letableau suivant nous montre les coûts mensuels deproduction pour la tomate (selon l’exemplementionné ci-dessus), durant la période de février àmai (dépenses de 125 dollars EU par mois, soit untotal de 500 dollars EU). Les recettes des ventes detomates commencent avec 400 dollars EU en mai etsont suivis de 400 dollars EU en juin. Toutefois, cesmontants peuvent n’être reçus que vers la fin dumois, aussi seront-ils crédités le mois suivant (c’est-à-dire en juin et juillet). Les dépenses d’un mois donnédoivent être payées avant que les recettes n’aient étéencaissées.

D’autres complications surgissent. En mai, le projetdevra aussi faire face à 100 dollars EU de dépensesliées au démarrage de la production de courgettes.Ainsi, les besoins en emprunt atteindront un

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Tomate:Recettes

Courgette: Recettes

Haricots:Recettes

Flux mensuelFlux cumulé

ACTIVITÉ

maximum de 600 dollars EU avant que les recettesde la vente des tomates ne commencent à entrer. Ilmanquera alors encore 300 dollars EU au projetjusqu’à ce que les 400 dollars EU restant de la ventede tomates n’arrivent à la banque, le mois suivant.

Le tableau montre aussi que le montant total reçu dela vente des tomates (400 + 400, soit 800 dollars EU)n’est pas suffisant pour rembourser l’emprunt dufonds de roulement pour les tomates (500 dollarsEU) et pour couvrir en même temps les coûts deproduction des courgettes (350 dollars EU). Ainsi,bien que l’activité de production de tomates atteignele seuil de rentabilité en juillet, le producteur aurabesoin faire recours à l’emprunt pour couvrir lescoûts de production de la courgette en août. Sil’emprunt pour le fonds de roulement nécessaire à laproduction de tomates était remboursé en août, leprojet devrait emprunter de nouveaux fonds. Aussiest-il préférable d’attendre septembre pourrembourser l’emprunt en fonds de roulement.Heureusement, les profits combinés des tomates etdes courgettes seront suffisants pour couvrir les coûtsde production des haricots; toutefois, l’argentdisponible ne sera que de 350 dollars EU à la fin del’année.

En référence au tableau ci-dessus, certains lecteurspeuvent se demander pourquoi les dépenses etrecettes des haricots produits du mois de janvier aumois d’avril n’entrent pas dans ce calcul. La réponseest simple: le cycle de production des haricotscommence en septembre. Si le projet commence enjanvier, comme c’est le cas dans notre exemple, il estimpossible que les haricots génèrent des revenusdans les premiers mois de l’année, car ils n’ont pasété semés au mois de septembre précédent !

Ce tableau a été simplifié, certains éléments quiferaient partie d’une analyse réelle n’ont pas été pris

avril

125

150

-125-375

mars

125

150

-125-250

févr.

125

150

-125-125

aôut

50650

-50-50

Juillet

100

3000

juin

400

100

300-300

mai

125400

100

225-600

déc.

50

-50350

nov.

50

-50400

oct.

50

-50450

sept.

50

550500

DÉPENSES ET RECETTESjanv.

50

00

en compte. Par exemple, les coûts indiqués neconcernent que le processus de production lui-même. Tout projet devra faire face à d’autresdépenses (générales et fixes) qui devront être payéesdurant la première année d’activité (telles quel’électricité, les taxes foncières, la subsistance de lafamille, le salaire du directeur, etc.) aussi une lignesupplémentaire est-elle habituellement insérée pourinclure les dépenses générales. Mais on se souviendraque seules les dépenses monétaires doivent êtreprises en compte dans l’analyse de trésorerie.

Il peut arriver que le revenu net prévu pour la fin dela première année soit négatif (ce qui peut être duau fait qu’une culture pérenne ne produit pas lapremière année, par exemple) ou que, positif, il nesoit pas suffisant pour couvrir les dépenses de ladeuxième année (comme dans l’exemple ci-dessus).Dans ces cas, il sera nécessaire d’emprunter pourconstituer le fonds de roulement de la deuxième etpeut-être même de la troisième année. Toutefois, iln’est généralement pas nécessaire d’analyser le fluxde trésorerie chaque année. Si les dépenses et lesrecettes de la seconde année sont semblables à ceuxde la première année, il est possible de répétersimplement les besoins en fonds de roulementd’une année sur l’autre.

Il n’est généralement pas nécessaire de préparer desprojections de trésorerie pour les projets qui n’ontqu’une activité ou pour les très petits projets.Toutefois, ces analyses sont généralementessentielles pour les projets qui ont de multiplesactivités ou qui sont plus importants. Quoi qu’il ensoit, RuralInvest effectue automatiquement lescalculs de trésorerie; aussi, un tableau mensuelestimatif de trésorerie est-il généré directement dèsque les recettes et les dépenses ont été entrés pourchaque bloc d’activité.

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Chapitre VII

FINANCEMENT DE L’INVESTISSEMENT

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VII

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FINANCEMENT DEL’INVESTISSEMENT

Bien qu’un certain nombre de fondsd’investissement ruraux ne s’adresse qu’à des

investissements ne générant pas de revenus, lamajorité des financements mis à la disposition descommunautés et individus du secteur rural couvreaussi le financement d’activités générant desrevenus, c’est-à-dire des activités orientées vers leprofit. Bien qu’ils puissent parfois bénéficier desubventions, les investissements des projetsgénérateurs de revenus impliquent presquetoujours que les bénéficiaires acceptent de recourirà un emprunt pour couvrir au moins une partie ducoût de l’investissement.

Les différents besoins en crédit et les types de prêt(qui peuvent avoir une influence sur le coût definancement) sont présentés et discutés ci-dessous.

A. Besoins en crédit

Les crédits ou prêts sont nécessaires pour financerdeux types de dépenses et peuvent être calculés dela façon suivante:

a) Le prêt à l’investissement correspond au coûttotal d’un investissement moins (i) les diversessubventions reçues des institutions d’appui; (ii) les dons provenant d’autres origines (ONG,gouvernement, églises, etc.); et (iii) lesressources propres des porteurs de projets.

b) Les prêts au fonds de roulement sont les prêtsnécessaires pour couvrir les dépenses defonctionnement (telles qu’elles ont été définiesau Chapitre VI) moins les dons et les ressourcespropres correspondant.

La possibilité d’avoir accès à des dons dépend del’organisme d’appui et de ses ressources. Dans denombreux cas, des fonds sont alloués à lasubvention de l’assistance des techniciens de terrainappuyant la préparation de la propositiond’investissement. Ces fonds permettent aussisouvent de couvrir tout ou partie des coûts liés audéveloppement des ressources humaines,audéveloppement des systèmes spécifiques(formation, mise au point du système comptable,etc.), les études environnementales et les mesuresd’atténuation des risques. Dans certains cas, unorganisme d’appui peut offrir des allocations ou dessubventions pour des investissements en «bienscommuns» c’est-à-dire pour des biens qui peuventêtre utilisés par un grand nombre de personnes, telsque les routes d’accès, les travaux d’adductiond’eau, etc. Quelquefois, un organisme d’appui peutsubventionner les coûts d’investissements productifs

ou les fonds de roulement pour utiliser cesinvestissements.

Mise en garde concernant l’utilisation excessive desdons et des subventions: bien qu’elles paraissenttrès attractives au porteur de projet, celui-ci doits’assurer que l’activité serait réalisable et rentablemême si les subventions n’étaient pasdisponibles. Pourquoi ? Parce que lorsque le tempssera venu de remplacer les investissements, leprojet pourrait échouer s’il était incapable decouvrir ces nouvelles dépenses. Aussi, existe-t-il unrisque réel de lancer un projet non durable.

Bien que le problème de la faisabilité financière aitgénéralement plus d’importance pour les projetsgénérant des revenus que pour les investissementssociaux ou environnementaux, il ne doit pas êtreoublié dans ce dernier cas. Les dons couvrentfréquemment une partie, sinon la totalité, desdépenses d’investissement des projets ne générantpas de revenus. Mais ces ressources ne seront plusdisponibles lorsqu’il faudra réparer un toit ouremplacer un meuble.

Il est important que les promoteurs apportent unecontribution personnelle au projet; celle-ci estgénéralement exigée par l’ institution definancement. Une contribution importante (enargent ou en espèces) démontre l’engagement del’emprunteur et garantit, qu’en cas d’échec,l’emprunteur souffrira aussi de la perte de sonpropre capital.

1. Financement de l’investissement

Le financement de l’investissement estnormalement assuré par un simple crédit avec unemprunt d’une durée de quatre à cinq ans.Généralement un seul emprunt permet de couvrir lemontant total pour les projets de petite et demoyenne dimension. Toutefois, pour les projets plusimportants, il peut être sage de diviser le coûtd’investissement en deux parties, surtout en casd’achat de terrains. Un premier emprunt peutcouvrir l’achat des terres ou les investissements àlong terme ayant une longue durée de vie(structure, équipements lourds, etc.). Le secondpeut être utilisé pour des investissements ayant unedurée de vie courte à moyenne (véhicules,équipements électroniques, etc.). Dans ce cas, deuxemprunts seront demandés, chacun d’eux ayantune durée différente, et probablement un tauxd’intérêt différent. On peut aussi se trouver dans lasituation où l’institution de financement impose deslimitations en ce qui concerne le type d’équipementpouvant être pris en compte (par exemple, le prêtpeut ne pas être autorisé pour financer l’achat devéhicules). Dans ce cas, il peut être utile de diviser lefinancement en deux parties: la majorité desdépenses à financer sera couverte par l’organismed’appui, tandis que l’on cherchera d’autresressources (banques commerciales, coopératives,

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associations d’épargnes et de prêts, etc.) pour leséquipements qui sont exclus de ce financement.

2. Financement du fonds de roulement

Les prêts destinés à financer le fonds de roulementsont toujours à court terme. Ils peuvent être«refinancés» ou renouvelés d’une année sur l’autremais leur durée est rarement supérieure à un an.Aussi, s’il est nécessaire de continuer à utiliser unfinancement extérieur pour le fonds de roulementau cours de la deuxième année, est-il préférable derembourser l’emprunt de l’année en cours à la finde celle-ci et d’en obtenir un nouveau pour l’annéesuivante.

Le fait que l’emprunt en fonds de roulement soit àcourt terme a une incidence sur la façon dont il estconsidéré dans la comptabilité. Le prêt étant allouéet remboursé la même année, le seul élément d’unprêt en fonds de roulement qui apparaisse dans lacomptabilité annuelle est le coût de l’intérêt de ceprêt. Le montant réel du prêt n’apparaîtra jamais nicomme une recette ni comme emprunt nonremboursé comme ce serait le cas pour un prêt àl’investissement (seul le paiement des intérêtsapparaît). Le tableau ci-dessous compare les deuxtypes de prêts.

devront être utilisés pour les prêts à moyen et longterme. L’importance de ce point et sa justificationseront discutés plus en détail un peu plus loin dansce chapitre.

2. Durée de la période de grâce

Une période de grâce correspond à la périodedurant laquelle l’emprunteur n’a pas à commencerses remboursements. Il est courant que même lesbanques commerciales proposent de tels délaispour les prêts à moyen et long terme, mais il estrare que cela soit le cas pour les prêts à court terme.

Il existe deux types de période de grâce, le premierne concerne que le paiement du capital emprunté.C’est le type le plus courant. Durant ce délai,l’intérêt est en principe payé par l’emprunteur maisle capital n’est pas remboursé. Ainsi, après un an,l’emprunteur doit toujours le même montant qu’audébut. Le second type de période de grâceconcerne les intérêts. Dans ce cas, les intérêts nesont pas payés, mais ils sont ajoutés au capital,augmentant ainsi le montant de l’emprunt. Lespériodes de grâce sur les intérêts sont moinscourantes que celles sur le capital et, si elles sontproposées, elles sont généralement plus courtes.Toutefois, une banque ou une autre structure deprêt peut proposer un délai de six mois ou un anpour le remboursement des intérêts lorsqu’il estclair qu’aucun revenu ne sera généré pendant lespremiers mois du projet.

Il est important de comprendre qu’aucun de cesdeux types de période de grâce n’entraîne la remisede quelque partie que ce soit de l’emprunt. Ilsretardent seulement les paiements et, lorsque lespaiements des intérêts sont retardés, i lsaugmentent en réalité le volume de la dette.

3. Durée de l’emprunt

L’emprunt idéal est celui dont la durée est la mêmeque celle de l’investissement financé. Toutefois, enréalité, les emprunts sont utilisés pour acheter unesérie de biens, chacun ayant sa propre durée de vie.Aussi est-ce à vous de définir une période quicouvre la majorité des investissements,spécialement le plus important d’entre eux, enterme de coût.

Si un emprunt a une durée de vie plus courte quecelle de l’article acheté, le projet devra trouverchaque année une somme plus importante pour ceremboursement rapide. Toutefois, si un empruntdure plus longtemps que l’objet financé, le projetpeut se trouver dans la situation où il devracontracter un nouvel emprunt pour financer leremplacement, alors qu’il n’a pas encore fini depayer l’emprunt d’origine.

De toute façon, la durée d’un emprunt pour uninvestissement ne doit pas être plus longue que la

B. Caractéristiques des emprunts

Il est impossible de faire l’analyse financière d’uninvestissement sans définir les principalescaractéristiques des emprunts en jeu. Parmi cescaractéristiques, les plus importantes sont le tauxd’intérêt, la durée de la période de grâce et la duréede l’emprunt.

1. Taux d’intérêt

Les taux d’intérêt sont fixés par l’institution quifinance l’investissement. Dans certains cas, ces tauxpeuvent être subventionnés. Normalement, le tauxd’intérêt pour un prêt à moyen ou long terme (àl’investissement) sera différent de celui d’un prêt àcourt terme (fonds de roulement). RuralInvesttravaillant avec des coûts et des prix constants, destaux d’intérêt réels – et non pas nominaux –

Emprunté en débutd’année

Capital remboursé àla fin de l’année

Intérêt payé (à 10%)

Restant dû

Investissement

2000 $EU

400 $EU

200 $EU

1600 $EU

Fonds deroulement

200 $EU

200 $EU

20 $EU

0 $EU

Type d’empruntMontant

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C. Changement de la valeur de lamonnaie au cours du temps

Comme présenté ci-dessus, il est possible de définirun projet comme «un investissement réaliséaujourd’hui pour générer des bénéfices dansl’avenir». Toutefois, cette différence dans le temps(l’investissement réalisé aujourd’hui et les bénéficesreçus demain) entraîne des complications. Nousreconnaissons tous le fait que quelque chose quenous devons recevoir dans le futur a moins devaleur que la même chose reçue aujourd’hui. Pourcette raison, il n’est pas possible de dire qu’un

projet est réalisable simplement parce que lesrevenus futurs sont supérieurs à l’investissementprésent. Tout dépend de la valeur relative de lamonnaie aujourd’hui et dans le futur.

Les paragraphes ci-après décrivent l’impact dutemps sur la valeur de la monnaie et la façon dontil est possible de prendre en compte cette évolutionlors de l’analyse d’un investissement.

1. Inflation et valeur future

Lorsque l’on parle de différence entre la monnaieaujourd’hui et dans le futur, beaucoup depersonnes pensent immédiatement à l’inflation.

Il est vrai que lorsqu’il y a de l’inflation, la futurevaleur de la monnaie diminue en raison del’augmentation des prix. Toutefois, laméthodologie utilisée par RuralInvest s’attache àéliminer l’impact de l’inflation en calculant tousles éléments du projet en prix constants. Ainsi,l’analyse suppose que les prix de tous les biens,intrants, main-d’œuvre, produits, etc. resteront lesmêmes pendant toute la durée de l’analyse. Si unejournée de travail d’un atelier ou d’une école coûte2,5 dollars EU la première année, elle coûtera 2,5dollars EU pendant toute la durée de l’analyse,même si cette durée est de 20 ans.

Comment cela est-il possible ? La réponse est quemalgré une probable augmentation des coûts au fildes ans, les prix reçus pour la vente des produitsaugmenteront aussi. L’augmentation des dépensessera donc compensée par l’augmentation desrecettes et il n’y aura pas de distorsion importantedans les résultats16. En ne prenant pas en comptel’inflation dans les calculs, on élimine le besoin decalculer de nouveaux coûts et prix chaque année,exercice qui pourrait être justifié pour des projets deplusieurs millions de dollars EU mais pas pour desinvestissements de petite et de moyenneimportance.

Toutefois, l’inflation n’est pas le seul facteur qui faitqu’un objet à moins de valeur demainqu’aujourd’hui et nous pousse à préférer disposerd’un bien aujourd’hui plutôt que dans un futurincertain.

D’après le magazine The Economist, les prix enEurope en 1914, au commencement de la premièreguerre mondiale n’étaient pas, en moyenne, plusélevés qu’ils ne l’étaient au XVIIe siècle; c’est-à-direqu’en 200 ans il n’y avait pas eu d’inflation. Mais lesbanques européennes ont continué à offrir des tauxd’intérêt positifs pour les dépôts durant toute cettepériode, bien que ceux-ci soient souvent limités à 2à 3 pour cent par an. Aussi, même sans inflation, lesgens demandent une compensation (le tauxd’intérêt) pour attendre de pouvoir disposer deleurs fonds.

16 En fait, en l’absence de différences importantes entre les taux d’inflation des différents éléments du projet, l’impact leplus important entraîné par l’utilisation des prix constants sera la sous-estimation des besoins en fonds de roulement.

Les responsables d’une petite entreprise décidentqu’ils ne peuvent plus se passer d’un ordinateurpour tenir la comptabilité et pour préparer lesfactures. Ils estiment qu’un ordinateur (avec uneimprimante, des logiciels et autres équipementsnécessaires) coûtera l’équivalent de 5 000 dollarsEU. Ils pensent que cet équipement aura unedurée de vie de quatre ans et n’aurapratiquement pas de valeur de revente à la fin desa vie utile. Si le taux d’intérêt de l’emprunt estde 10 pour cent par an, quelle sera l’incidenced’emprunter 5 000 dollars EU sur deux, quatreou six ans ?

2 ans 4 ans 6 ans

Paiement annuel: 2 881 1 577 1 148

Paiement total: 5 762 6 309 6 888

On constate que le paiement annuel est presquele double dans le cas d’un emprunt sur deux anscomparé à celui d’une durée de quatre ans; etque le coût total d’un emprunt sur quatre ans estde 547 dollars EU supérieur à celui d’un empruntsur deux ans (parce que l’intérêt est payé sur uneplus longue période); le coût annuel, quant à lui,est inférieur de 1 300 dollars EU. Le coût annuelde l’emprunt sur six ans est encore meilleurmarché: seulement de 1 148 dollars EU.Toutefois, à la fin de la quatrième année, lorsquel’ordinateur devra être changé, la société devraencore 2 300 dollars EU et devra alors financer leremplacement de l’ordinateur.

FINANCEMENT DE L’ACHAT D’UN ORDINATEUR

période d’analyse du projet. Si la nature des biens etle projet lui-même justifient un emprunt sur vingtans, il est alors nécessaire que la période d’analysesoit aussi de vingt ans.

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Nous allons voir quels facteurs influent sur les tauxd’intérêt en l’absence d’inflation.

2. Prix constants et taux d’intérêt réels

Si nous devons utiliser des prix constants pour lesintrants et les produits, nous devons aussi les utiliseren ce qui concerne le coût de l’argent, c’est-à-dire,les taux intérêts. En effet, les taux d’intérêtnominaux (c’est-à-dire ceux payés par le client)sont étroitement associés à l’inflation, réelle etattendue. Aussi, pour les emprunts à moyen et longterme le modèle utilisé par RuralInvest déduit-il letaux d’inflation du taux d’intérêt «nominal» ce quipermet de calculer le taux d’intérêt «constant» ou«réel».

La question du taux d’intérêt réel des emprunts estle domaine que les utilisateurs de RuralInvest ontprobablement le plus de mal à appréhender. Afinde comprendre comment l’inflation affecte le tauxd’intérêt, considérons les différents éléments dontla combinaison détermine le taux demandé par unestructure de prêt (banque, coopérative, projet…).

a) Coût initial des capitaux. C’est le prix qui doitêtre payé par la banque aux dépositaires pourqu’ils lui confient leur argent.

b) Coût d’administration des prêts. C’estsouvent le coût le plus élevé pour les petitsemprunts, car le processus de traitement d’unemprunt de 500 dollars EU peut-êtrepratiquement aussi long que celui d’unemprunt de 500 000 dollars EU.

c) Risque de perte ou de retard du paiementdes échéances. . Ce risque varie en fonction dutype de garantie offert par le client et du degréde connaissance que la banque a de son client.

d) Marge de profit de la banque. C’est la part del’emprunt qui génère des profits pour labanque.

Le taux d’inflation attendu au cours de la vie d’unemprunt influence bien évidemment au moinsdeux de ces éléments: le coût de l’argent et lamarge de profit de la banque. Pour compensertoute baisse de la valeur des fonds due à l’inflation(soit celle des fonds propres de la banque ou celledes fonds de ses dépositaires) la banque devraaugmenter ces deux éléments, augmentant ainsi letaux d’intérêt global.

Lorsque le taux inflation est important, la différenceentre le taux réel et le taux nominal peut êtreimportante. En fait, lorsque le taux inflation est trèsélevé, le taux d’intérêt réel est souvent inférieur à

zéro, parce qu’il faudra un certain temps auxinvestisseurs pour croire que ce taux restera si élevéà l’avenir.

Il est très important d’être clair sur un point.L’utilisation d’un taux d’intérêt «réel» (c’est-à-direcelui qui exclut l’inflation) nous aide à déterminer lafaisabilité du projet, il ne nous dit pas combien leprojet devra payer chaque mois ou chaqueannée à l’institution de financement. Ceci n’estpas l’objet de cette analyse, bien que l’utilisateurpuisse avoir une idée des paiements réels en entrantun taux d’inflation égal à zéro dans le logiciel deRuralInvest (ceci obligera l’ordinateur à mettre letaux d’intérêt «nominal» égal au taux «réel», et lespaiements ainsi calculés le seront au taux nominal).

Même en utilisant le taux nominal, on doit faire trèsattention en présumant (le pire étant de le dire auxporteurs de projets) que les montants calculés parRuralInvest sont ceux que le projet aura à payerlorsqu’il fonctionnera. En fait, il existe denombreuses façons de programmer desremboursements, ainsi que d’incorporer les chargesentraînées par un emprunt. Par exemple, bien qu’ilsoit courant d’égaliser les paiements au cours de lavie d’un emprunt (comme cela est le cas pour lesemprunts immobiliers et dans RuralInvest), cettepratique n’est pas immuable, et quelques structuresde prêt feront varier les paiements en fonction dumontant restant à rembourser, ce qui voudra direque les paiements seront très élevés au cours despremières années. D’autres, au contraire,gonfleront les paiements finaux, entraînant ainsides coûts faibles au début, mais très élevés vers lafin de la période d’emprunt. Toutes ces approchesprennent en compte les mêmes taux d’intérêt, maisleur résultat est très différent. De la même façon,certaines institutions font payer les servicesd’emprunts, tandis que d’autres les ajoutent aumontant des prêts, ou aux premiers paiements,ainsi de suite. Aussi les paiements des empruntscalculés à l’aide de RuralInvest ne reflètent-ilspas les paiements réels que le projet aura àeffectuer.

Théoriquement, la même méthode d’éliminationde l’inflation pourrait être utilisée pour les fonds deroulement, mais la relation entre les prix constantset les taux d’intérêt réels est moins claire sur decourtes périodes, parce que quelques prixrépondent plus rapidement que d’autres àl’inflation. Pour cette raison, dans le cas desemprunts de moins d’un an, les modèles utilisentdes taux d’intérêt courants, qui conduisent àsurestimer légèrement les frais financiers; mais l’onconsidère qu’il est préférable d’effectuer uneestimation prudente.

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Chapitre VIII

ORGANISATION ET GESTION DE L’INVESTISSEMENT

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responsabilité des personnes chargées de laformulation et de l’évaluation de l’investissementde déterminer, au cas par cas, quelles sont lesexigences légales, ainsi que les avantages et lesinconvénients d’enregistrer les petites activitéscommerciales.

Toutefois, d’une façon générale, l’enregistrementformel d’un projet en tant que société peutapporter les avantages suivants:

a) Il peut faciliter l’accès aux sources officielles decrédit (banques, etc.) ainsi qu’aux programmesgouvernementaux d’aide aux petitesentreprises.

b) Il permettra souvent de récupérer la taxe à lavaleur ajoutée (TVA) sur les biens et servicesachetés.

c) Il peut aussi faciliter l’accès des employés auxprogrammes d’État d’assurance maladie et desécurité sociale.

d) Il peut donner le droit à la société d’importercertains produits (matériel d’emballage etintrants, par exemple) hors taxe, dans le cas oùle produit final est destiné à l’exportation.

Les inconvénients d’un enregistrement peuvent être:

a) Les tâches administratives entraînées, quiprennent beaucoup de temps et sont souventcontraignantes.

b) La nécessité de tenir un certain nombre deregistres et de documents afin de satisfaire lesexigences légales.

c) La responsabilité de collecter la TVA sur lesventes et de la remettre aux autorités fiscales.

d) La possibilité d’attirer plus l’attention desautorités du fisc.

2. Propriétaires multiples

Lorsque l’on a affaire à une activité qui met en jeuun groupe de personnes ou une communauté toutentière, de nouvelles options peuvent être ajoutéesà celles présentées pour un investissementpersonnel (informel et société). La possibilité la pluscourante est l’utilisation de la structure coopérative,mais certains pays offrent d’autres formes depropriété collective.

Nous ne recommandons pas de créer unecoopérative dans le seul but de gérer uninvestissement. Une coopérative qui fonctionnebien est le résultat d’une série d’activités mettant enjeu un certain nombre d’efforts de la communauté.Un processus d’apprentissage et de maturation estnécessaire avant qu’une coopérative puisse prendreavec succès la responsabilité de la direction et ducontrôle d’un projet d’une taille importante. Si elle

VIII ORGANISATION ETGESTION DEL’INVESTISSEMENT

Les aspects liés à l’organisation et la gestionreçoivent rarement l’attention qu’ils méritent,

dans les propositions d’investissement. L’essentieldes efforts est généralement consacré aux aspectsfinanciers et techniques et très peu à la définitiond’une structure de gestion appropriée et efficace.En conséquence, beaucoup d’investissements petitset moyens, spécialement ceux qui relèvent degroupes ou de communautés, échouent pour desproblèmes de contrôle ou de gestion.

Généralement les communautés rurales nedisposent pas de beaucoup de personnes ayantune expérience de l’encadrement ou de la gestiond’entreprise. Il est risqué de prétendre que lesproblèmes associés à ces fonctions sesolutionneront d’eux-mêmes ou que leur définitionpeut être reportée à la phase d’exécution duprojet. Trois facteurs sont particulièrementimportants pour déterminer l’organisation et lagestion d’un projet:

a) le statut légal;

b) la supervision et le contrôle;

c) la gestion au quotidien.

Nous discuterons également brièvement del’utilisation de l’assistance technique pourl’encadrement d’une équipe.

A. Statut légal

La première tâche à remplir lorsque l’on veutdéterminer le modèle d’organisation et de gestiond’un investissement est de choisir un statut légal. Ilexiste généralement plusieurs options, dont desstructures formelles et informelles. Toutefois, ladécision dépendra, en grande partie, du fait quel’investissement sera conduit par une personneseule, une famille, ou un groupe de personnes oude familles.

1. Propriétaires individuels

Dans le cas d’un investissement réalisé par unindividu ou par une seule famille, la principaledécision concerne la nécessité et l’utilité deformaliser le statut légal de l’activité enl’enregistrant comme une société.

Ce manuel ne donne pas de directives concernantles aspects légaux, en particulier en raison du grandnombre de pays qui vont l’utiliser. Il est donc de la

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existe, une coopérative active et bien gérée par lacommunauté peut constituer une solutionintéressante.

Néanmoins, malgré les idéaux qui les portent, lescoopératives de nombreux pays ont eu une histoiredécevante, et la plupart des succès sont souvent lerésultat des efforts et du dévouement d’une seulepersonne dynamique. Dans le cas où l’on envisageune structure coopérative, il est nécessaire des’assurer que ses membres s’engagent fermement àla faire fonctionner convenablement.

Si avez à choisir une structure d’entreprise pour unprojet qui relève d’un groupe ou d’unecommunauté, il sera nécessaire de prendre desdécisions importantes en ce qui concerne la naturede cette entreprise; aussi, il est recommandé deconsulter si possible un juriste, afin de s’assurer queles diverses options possibles sont clairementcomprises.

Une des possibilités est de distribuer des parts à tousles participants, de façon assez similaire à ce queferait une société cotée en bourse. A la fin de l’année,l’entreprise partagera les bénéfices en fonction dunombre et de la distribution des parts. Toutefois,dans ce cas, le droit des actionnaires de vendre leursparts (et à qui) et la nécessité de leur participationactive au projet doivent être établis dès le départ. Parexemple, si l’entreprise communautaire est utiliséepour commercialiser les produits provenant dequelques villageois seulement, il peut être importantde prévoir que ces participants aient le droitd’augmenter le nombre de leurs parts comparées àcelles des non participants.

B. Supervision et contrôle

Tout projet ou opération qui gère des ressourcesimportantes et représente les intérêts de plus dedeux personnes requiert la présence d’une sorte deconseil ou de comité de supervision. Bien sûr, lataille et la responsabilité d’un tel groupedépendront de la dimension du projet.

Si un petit groupe de familles crée une entrepriseutilisant cinq ouvriers, il ne sera pas nécessaire d’avoirun comité de direction de douze membres seréunissant chaque mois. Toutefois, même pour unepetite entreprise, ou pour une entreprise n’ayantqu’une seule activité (par exemple, la vente desproduits agricoles des membres de la famille), unecertaine supervision est nécessaire. Si elle n’existepas, l’entreprise court le risque que la personne quil’administre utilise mal les fonds et les ressources.

Dans le cas de groupes relativement petits, il estpossible que chacun puisse participer auxresponsabilités de direction et au suivi général del’activité.

Toutefois, lorsqu’il s’agit de groupes plusimportants, il est nécessaire d’avoir recours à laformation d’un conseil ou d’un comité de pilotage.Un tel conseil nécessitera des statuts définissant despoints tels que:

a) Le nombre de personnes constituant ce conseil.Nous recommandons un minimum de cinq etun maximum de huit à neuf personnes.

b) La durée du mandat de chaque membre duconseil. Cette durée peut ne pas être limitée,mais on considère généralement qu’une duréede deux à trois ans convient parfaitement.

c) Est-il nécessaire de définir les responsabilités duprésident, du secrétaire et du trésorier ? Ceci n’estgénéralement pas recommandé, excepté pourles plus petits conseils.

d) La fréquence des réunions. Elles peuvent êtremensuelles, tous les quatre mois ou même tousles six mois selon la dimension de l’entreprise etla complexité de ses activités.

e) La fréquence de la présentation du rapport duconseil aux autres membres. Il est recommandéqu’elle ait lieu une fois l’an.

La définition des modalités de supervision d’un projetpeut être aussi importante en ce qui concerne ce quine doit pas être fait que ce qu’il doit être fait. Unconseil des directeurs ou un comité de supervisiondoit jouer un rôle important dans le contrôle desprogrès d’un projet et dans les décisions stratégiquespermettant ces progrès; ce n’est toutefois pas le lieuoù les décisions de direction doivent être prises (etencore moins lorsque la supervision est laresponsabilité de tous les participants). Beaucoup deprojets ont échoué parce que des conseils et descomités de supervision ont empêché leur directiond’assurer ses pleines responsabilités.

En plus de définir la structure du conseil ou ducomité de supervision, les statuts d’une société,d’une coopérative ou d’un groupe doivent spécifierles points suivants:

Les domaines de responsabilité du comité dedirection:

c Embaucher (et renvoyer) le directeur ou lapersonne chargée des décisions au quotidien.

c Réviser et approuver les comptes semestrielsou annuels du projet.

c Prendre les décisions concernant la méthodede tenue des comptes du projet et l’utilisationd’auditeurs (le cas échéant).

c Prendre les décisions stratégiques, telles que:types d’activité à mener, approbation desinvestissements importants et, peut-être,détermination des salaires des employés.

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c Convoquer les assemblées annuelles ouextraordinaires.

c Prendre les décisions concernant le recours àdes experts extérieurs pour réviser et assisterles opérations du projet.

c Établir les procédures générales de sélectiondes fournisseurs, d’embauche du personnel etautres activités semblables.

Domaines normalement ‘en dehors’ de lacompétence du Comité de direction:

c Prendre des décisions sur le niveau de production(dans les limites compatibles avec l’effectif dupersonnel et la capacité d’équipement).

c Acheter et vendre des intrants et des produits(y compris ce qui concerne la déterminationdes prix et la sélection des marchés).

c Activités administratives, telles que la gestiondes factures et des créances, et les relationsavec les clients et fournisseurs.

c Sélection du personnel (dans les limites deseffectifs autorisés).

Il est important que le conseil ou le comité depilotage permette au directeur de gérer l’activitéselon ses propres critères, et qu’il n’essaie pasd’imposer ses décisions au quotidien. Si le comitén’a pas confiance en son directeur, il doit refuser derenouveler son contrat lorsque celui-ci arrive àterme et chercher un remplaçant. En revenant surles décisions de la direction ou en les modifiant, ilne fait qu’affaiblir la capacité de la direction à fairefonctionner le projet de manière efficace.

Le comité ne doit intervenir directement dans lesactivités que lorsqu’il s’aperçoit (ou suspecte) quele directeur mène des activités coupables ouillégales, ou contraires à celles préalablementétablies et autorisées par les directives. Même dansce cas, il est recommandé que le conseil ou lecomité de pilotage demande l’approbation d’uneassemblée générale extraordinaire avant d’agir.

C. Gestion quotidienne

Lorsque la structure et le mandat du groupe desupervision et de contrôle ont été établis, lesbesoins concernant la direction et l’administrationdu projet doivent être définis.

Dans le cas de petits projets, une seule personnepeut être responsable de ces deux domaines.Toutefois, ce serait une fausse économie que dedonner toutes les responsabilités à une seulepersonne lorsque le projet génère des dépenses etdes recettes importantes.

Une combinaison courante, dans le cas de petitsprojets, est celle d’un directeur général aidé d’uncomptable. Cette deuxième personne peut aussi secharger des tâches de secrétariat. Dans les structuresplus importantes, et selon le type d’activité, lesdifférents postes suivants peuvent aider le directeurgénéral. Un de ces postes peut être de laresponsabilité particulière du directeur général:

c Responsable au niveau du terrain: chargé desopérations de terrain dont la production etl’approvisionnement en matières premières etintrants.

c Responsable de la production: responsable detoutes les opérations menées à l’intérieur desinstallations, transformation, conditionnement,stockage, etc.

c Responsable des ventes: responsable de lacommercialisation des produits finis.

c Responsable financier/comptable: responsablede la tenue de la comptabilité du projet,traitant avec les banques et s’occupant despaiements et des créances.

c Responsable du personnel: responsable de lagestion des employés y compris les ouvriersagricoles, la main-d’œuvre aux champs, lessecrétaires et le personnel administratif.

c Chef d’équipe: supervision des travauxquotidiens aux champs ou des activités deproduction.

Néanmoins, seules les sociétés importantes peuventse permettre de remplir tous les postes décrits ci-dessus. Rappelez-vous que ces postes représententdes coûts fixes, en d’autres termes, des coûts quidoivent être payés quelque soit le volume de laproduction. De plus, bien que chaque personnesupplémentaire au niveau de la direction n’ait pasd’impact direct sur le volume de la production, ellecontribue à accroître les frais généraux (téléphone,équipement de bureau, espace de bureau, etc.).Aussi doit-on être très prudent avant de décider demettre en place une équipe de directionimportante.

Parmi ses responsabilités, le directeur général doitdéléguer à ses assistants les tâches suivantes:

c Les décisions concernant le volume de laproduction journalière ou la combinaison desarticles à produire.

c Les décisions concernant les dates de semis etde récolte, ou le démarrage des activitéssaisonnières

c La sélection des sources d’approvisionnementen matières premières et en intrants et les prix àpayer (dans certains cas, des directives seronttoutefois préparées par le comité de direction).

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c La sélection des marchés, le calendrierd’approvisionnement et les décisionsconcernant les prix de vente.

c La détermination du nombre d’employésnécessaires et leur sélection, souvent dans leslimites prescrites par le comité de supervision.

c L’approbation des dépenses courantes, tellesque le matériel de bureau, l’achat decarburant, l’électricité, l’eau, l’entretien, etc.

D. Assistance technique et aide àl’encadrement

Les exigences en matière de direction etd’administration d’une activité commerciale oud’une autre activité rurale dépassent souvent lescapacités et l’expérience des promoteurs du projet.Trois types d’assistance extérieure peuventapporter un appui dans ce domaine.

Un projet peut nécessiter un ou plusieurs type(s)d’assistance parmi les suivants, au cours de sespremières années d’activité:

1. Directeurs professionnels à plein temps

Cette option est recommandée lorsqu’il s’agitd’une opération complexe ou lorsque les activitéstechniques sont exigeantes et que les participantsont peu d’expérience antérieure. Les opérations detransformation alimentaire telles que la productionde fromages et de jus de fruit sont des exemplescourants d’activités pour lesquelles la mauvaisequalité ne peut être tolérée. Il est rare, sauf dans lecas des projets importants, qu’il soit nécessaire defaire appel à plus d’un directeur venant del’extérieur.

Dans quelques cas, il se peut que la communautéou les investisseurs aient des capacités techniques,mais pas de compétences administratives, ou que lacommercialisation nécessite un expert hautementqualifié. Aussi, ce n’est pas toujours le poste dedirecteur général qui doit être pourvu: uncomptable extérieur, un responsable de laproduction ou des ventes peuvent se révéler êtreplus précieux encore.

Lorsque l’on a recours à un directeur externe, il estrecommandé que son contrat soit suffisammentlong pour permettre d’établir les activités sur unebase solide. Ce contrat peut avoir une duréeminimum de deux à trois ans, avec la possibilité determiner l’engagement plus tôt, au cas oùl’investissement ne permettrait pas d’atteindre lesvolumes ou les ventes prévus, ou encore d’autresindicateurs. De plus, il doit être clair dès le départqu’il ne s’agit pas là d’un poste permanent et quele directeur devra former un ou plusieurs assistants

parmi les membres de la communauté ou dugroupe pour pouvoir le remplacer.

En plus de la possibilité de terminer le contrat avantla date prévue, nous suggérons que larémunération du travail (salaire, primes) soit liéeaux performances de l’activité. Par exemple, unsalaire de base moyen plus une participationannuelle aux bénéfices lui permettra d’avoir debons revenus si le projet marche bien.

Le coût d’un directeur ayant de l’expérience et debons résultats peut être élevé. Il s’avère parfoisimpossible d’en engager un pour un petit projet,pour lequel le chiffre d’affaire serait insuffisant pourà la fois couvrir son coût et laisser des profits auxpropriétaires/participants. Un directeur à pleintemps ne pourra pas être embauché pour desinvestissements sociaux ou environnementaux (quigénèrent peu ou pas de revenus) sauf si une ONG,un bailleur de fonds international ou une institutionpublique garantit le financement de ce poste.

2. Consultant en gestion d’entreprise etadministration

Dans les cas où la dimension et la complexité desopérations ne justifient pas l’embauche d’experts àplein temps, il est judicieux de prévoir desconsultations périodiques ou des services deconseil. Dans le cas des investissements de petite etde moyenne importance, cette assistance peut êtrebénéfique dans les domaines suivants:

c Système financier: une assistance est souventnécessaire pour établir et former le personnelau système comptable, y compris par desvisites périodiques permettant de vérifier lescomptes. Pour les projets de taille moyenne àimportante, il recommandé d’utiliser dupersonnel qualifié et de prévoir que lescomptes soient certifiés au cours d’une, oumieux, de deux inspections financières par an.

c Planification stratégique: l’assistance dans cedomaine peut apporter une aide importanteau conseil ou comité de supervision et dedirection dans la préparation, l’exécution et lecontrôle d’un plan cohérent dedéveloppement de l’opération, y compris pourles décisions concernant les objectifs,l’évolution des activités et les nouveauxinvestissements. Ce type d’appui n’estnormalement pas nécessaire plus d’une foispar an, et il est fréquemment apporté à desintervalles plus longs (tous les deux à cinqans).

c Commercialisation: les consultants et lesconseillers connaissant bien un produitpeuvent réaliser une évaluation des marchésexistants, identifier le potentiel de nouveauxmarchés et attirer l’attention sur des

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modifications du produit (ou sur des aspectsrelatifs à sa présentation) dans le butd’améliorer sa position sur le marché. Làencore, à moins que le projet ne connaissedes difficultés, les évaluations dans cedomaine ne doivent pas intervenir plussouvent que tous les deux ou trois ans.

c Procédures techniques: une assistance peut êtrenécessaire pour le contrôle général de laqualité des produits, pour solutionner desproblèmes spécifiques et pour réviser lesprocédures techniques. Généralement, ce typed’assistance est particulièrement utile au coursdes douze à quatorze premiers mois del’activité, mais il peut être continuéindéfiniment, en ralentissant sa fréquence(visite tous les six mois), particulièrement si lespécialiste apporte des connaissances enmatière de développement sur d’autres paysou d’autres marchés qui ne sont pas familiers àla direction du projet.

c Direction générale: cette assistance est souventnécessaire lorsque le directeur inexpérimentéd’un petit investissement ne sait pas oùtrouver de l’aide pour résoudre les problèmesqu’il rencontre. Il est parfois difficile de serendre compte si le problème est suffisammentimportant pour justifier le recours à uneassistance extérieure. Quelquefois, un projetfinancé par une institution gouvernementaleou internationale prendra à sa charge le coûtde visites périodiques au projet d’un expert engestion d’entreprise pour s’assurer quel’activité fonctionne bien.

Que ce dernier service soit disponible, utilisé, ounon, il est très utile d’être en contact avecquelqu’un qui puisse être contacté par téléphoneen cas d’urgence, pour conseiller le directeur sur lafaçon d’évaluer un problème et de lui dire là où ilpeut trouver de l’aide, si nécessaire. La solutionidéale est que la personne qui aide à l’évaluation del’investissement, c’est-à-dire, la personne qui a misen place RuralInvest, reste en contact avec lesinvestisseurs après la phase de formulation afin deles aider dans tous les domaines nécessaires.

3. Acquisition des compétences et formation

Sauf pour les petits investissements, il est rare qu’unprojet ne nécessite pas de formation. Dans la sous-section précédente, nous avons analysé lesdomaines pour lesquels il est souvent nécessaire derenforcer les compétences du personnel du projet,en particulier en matière de système comptable,contrôle financier, marketing et vente, etplanification stratégique. Il peut être aussinécessaire de former les techniciens en matière deprocédés de production, de conditionnement, decontrôle de qualité et de gestion des intrants et desproduits finis.

Il est en général nécessaire que les formationssoient conduites avant le démarrage du projet.Dans certains cas, il est préférable de mettre audépart l’accent sur les formations dans les domainesles plus critiques au démarrage des activités. Desformations dans des domaines tels que laplanification stratégique ou le contrôle desinventaires peuvent être reportées à plus tard.

Lors de la programmation des activités deformation, il est bon de se rappeler que quelques-unes des personnes formées ne seront peut-être pasdisponibles dans l’avenir, soit parce qu’ellesquitteront leur travail, parce qu’elles serontmalades ou simplement en congé. Aussi est-ilparticulièrement recommandé, lorsque les financeset la programmation le permettent, d’envoyer deuxou même trois personnes suivre chaque formationextérieure, pour être sûr d’avoir à sa disposition unedeuxième personne en cas de besoin.

Comme dans le cas de l’assistance technique, il estsouvent possible de trouver des fonds pourfinancer, ou au moins pour subventionnerpartiellement, le coût de la formation du personneldes petits investissements. Au cas où le groupeproposant l’investissement n’a pas de contact avecune institution d’appui disposant de ce type defonds, il est recommandé qu’il approche leMinistère de l’agriculture, du développement ruralou de l’économie ou des ONG actives dans ledéveloppement rural, afin de trouver des sources definancement.

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Chapitre IX

ANALYSE FINANCIÈRE ETPRÉPARATION DES

RECOMMANDATIONS

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Pris ensemble, ils donnent une vue globale de lafaisabilité du projet proposé, au niveau financier.

1. Flux de trésorerie annuel

Le calcul du flux de trésorerie annuel ne s’intéressequ’à la partie monétaire des dépenses et des recetteseffectuées chaque année. Le coût de l’investissementest pris en compte dans cette analyse l’année (où lesannées) où les dépenses correspondantes sonteffectivement effectuées par les bénéficiaires, c’est-à-dire notamment au moment du remboursement del’emprunt pris pour le financer.

Le flux de trésorerie annuel est calculé enadditionnant toutes les recettes monétaires del’année et en soustrayant toutes les dépensesmonétaires de la même année; le résultat ainsiobtenu est le solde de trésorerie annuel avantfinancement, puis les frais financiers(remboursement du capital et des intérêts) sontdéduits de ce résultat. Si le montant restant estencore positif, le projet générera suffisamment derecettes durant l’année considérée pour couvrir lescoûts de production, ainsi que les coûts liés au crédit,et pour dégager un certain bénéfice (correspondantau montant restant).

Le flux de trésorerie annuel, sur la durée du projet,est l’indicateur qui présente le plus d’intérêt pourles structures susceptibles d’accorder un emprunt(banques, projets, coopératives, etc.) car il montresi le projet sera ou non capable de générersuffisamment recettes pour payer toutes lesdépenses et couvrir les frais financiers. C’est aussigénéralement l’indicateur le plus facile àcomprendre pour les porteurs de projets eux-mêmes, bien qu’ils doivent réaliser que cetteapproche - qui ne prend en compte que la partiemonétaire - peut négliger des coûts et desbénéfices importants qui ne se mesurent pas entermes monétaires.

2. Rentabilité financière

L’évolution du flux de trésorerie, qui présente unesuccession de résultats annuels, n’est pas trèsadaptée pour comparer différents projets ou pourévaluer un projet par rapport à une situation deréférence. Un gouvernement, un projet dedéveloppement ou le porteur de projet lui-même,qui souhaitent choisir la façon la plus productived’utiliser les fonds disponibles, doivent avoir recoursà des indicateurs différents. Ils doivent notammentestimer la rentabilité financière du projet.

Certains calculs d’analyse financière permettent desimplifier l’analyse en prenant en compte lesrésultats de toutes les années étudiées pour calculer

IX ANALYSE FINANCIÈRE ETPRÉPARATION DESRECOMMANDATIONS

L'analyse financière concerne principalement lesprojets générateurs de revenus. Il est possible

d'analyser des projets sociaux, des activitésenvironnementales ou de support à la production,en effectuant des calculs sur la base de prix artificiels,mais une telle «analyse économique» ne peut se fairesans entrer dans un processus beaucoup tropcomplexe pour un projet de petite ou de moyennedimension17.

Pour les projets générateurs des revenus, larentabilité de l'activité est le premier et le plusimportant facteur déterminant leur durabilité,parce aucun projet «commercial» ne pourrasurvivre s'il ne génère pas suffisamment de recettespour couvrir les dépenses de fonctionnement et lesfrais financiers. Toutefois, il existe de nombreusesfaçons de déterminer la rentabilité d’uninvestissement. Chaque approche a ses forces et sesfaiblesses. Aussi est-il recommandé d'utiliserplusieurs méthodes.

Il est aussi important de comprendre que leschiffres fournis par l'analyse financière ne sont passuffisants en tant que tels; il est nécessaire de lesinterpréter. Il est de la responsabilité du technicienqui conduit le processus de formulation etd'évaluation d'un projet d'expliquer auxpromoteurs, ainsi qu'au comité qui décidera del’attribution du financement, la signification desrésultats, et de combiner les calculs de rentabilitéavec d'autres indicateurs de probabilité de succès etde durabilité, tels que la capacité et l'engagementdes porteurs de projet, la fiabilité du marché, lacomplexité de la technologie, l ' impactenvironnemental et le degré d'organisation de ladirection.

A. Evaluation de la faisabilité d’uninvestissement

Lorsque toutes les dépenses et recettes ont étédéterminées pour la période d’analyse (8, 12 ou 20ans), il est nécessaire de se poser les questionssuivantes: Quels indicateurs devrons-nous utiliserpour déterminer la faisabilité de l’investissement entermes financiers ? Comment pourrons-nousinterpréter les résultats ?

La méthodologie RuralInvest utilise deux indicateursdifférents, chacun ayant ses avantages et ses limites.

17 Les prix calculés dans le cadre de l'analyse économique fournissent non seulement des valeurs pour les intrants et lesproduits qui n'ont pas de prix de marché, mais permettent souvent d’ajuster les prix du marché qui ne reflètent pas lavaleur réelle des biens et des services (en raison de taxes, de mesures de protection ou du niveau de salaire minimumfixé, par exemple).

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une donnée unique. Toutefois, pour arriver à cerésultat, la méthodologie doit prendre en compte lavaleur dégressive de la monnaie et donc des fluxfinanciers au cours du temps. Comment menercette analyse ?

L’exemple suivant illustre cette notion: si onproposait à une personne la possibilité d’investiraujourd’hui dans un projet d’un coût de 1 000dollars EU, mais qui générerait demain des recettesde 2 000 dollars EU, celle-ci ne refuserait pas (ensupposant qu’elle ait confiance dans l’honnêtetédes directeurs du projet). Toutefois, personnen’accepterait la proposition d’un investissement de1 000 dollars EU pour gagner 1 001 dollars EU danscinq ans. La question est donc de décider quelretour sur investissement rendra un projet attractif.En d’autres termes, quel retour sur investissementrend un projet intéressant et correspond à unebonne utilisation des ressources disponibles ?

Deux principaux indicateurs contribuent àrépondre à cette question: la valeur actuelle nette(VAN) et le taux de rentabilité interne (TRI). Tous lesdeux ont en commun un certain nombred’éléments essentiels:

c Ils prennent en compte le coût total del’investissement, l’année où il est réalisé, afinque la méthode et le coût de financementn’affectent pas le résultat de l’analyse. Le butde l’analyse est d’identifier un bon projet, iln’est pas de sélectionner la meilleure optionfinancière.

c Ils tiennent tous les deux compte de la valeurdes principaux actifs du projet à la fin de lapériode d’analyse (tels que les bâtiments, lesmachines et autres équipements importants).Bien sûr, il ne s’agit pas là de valeursmonétarisées, aussi ces biens sont-ils exclus del’analyse du flux de trésorerie annuel, mais ilsont une valeur et ne doivent pas être oubliésdans l’analyse financière.

c Ils tiennent tous les deux compte de l’auto-approvisionnement (main-d’œuvre familialenon salariée, par exemple) et del’autoconsommation (produits utilisés ouconsommés sans être payés).

c Ils ajustent la valeur des futurs bénéfices detelle façon qu’un dollar d’aujourd’hui vale plusd’un dollar dans un an, qui a son tour vaudraplus qu’un dollar dans deux ans, etc. Ce procédé est appelé actualisation.

Valeur actuelle nette (VAN)

L’indicateur le plus simple est la valeur actuellenette (VAN). Au solde financier annuel (qui,contrairement au flux de trésorerie, inclut leséléments non-monétaires), on applique un tauxd’actualisation pour réduire la valeur des recettes et

des dépenses qui auront lieu au cours des futuresannées. On remarquera qu’un taux d’actualisationest l'inverse d’un taux d’intérêt, ainsi, un dollar EUplacé aujourd’hui à un taux d’intérêt annuel de 10% vaudra 1,10 dollar EU dans un an. De la mêmefaçon, un taux d’actualisation de 10 % signifie que1,10 dollar reçu dans un an ne vaut aujourd’huiqu’un dollar (sa valeur actuelle). Aussi la VANreprésente-t-elle la valeur d’un projet aprèsactualisation des soldes financiers futurs.

Si, par exemple, un investisseur souhaite recevoirun taux d’intérêt de 8 % par an, il est nécessaired’appliquer un taux d’actualisation de 8 pour centaux futurs soldes financiers du projet. Si la VANcalculée sur cette base est nulle, le projet génèreraexactement les 8 pour cent demandés. Si la VAN estpositive, l’investisseur obtiendra le taux demandé(8 pour cent) et un bénéfice additionnelcorrespondant à la VAN. Lorsque la VAN estnégative, cela signifie que l’investissement ne peutpas rapporter les 8 pour cent requis; il devraitrapporter (après actualisation) un montantadditionnel équivalent au montant de la VAN pouratteindre ce seuil de rentabilité.

Prenons l’exemple d’un projet de six ans pourlequel le coût d’investissement initial est de 250dollars EU et qui génère un solde financier positif de50 dollars chaque année, soit un total de 300dollars EU en 6 ans (voir tableau ci-après). Il sembleque le projet ait un bénéfice global de 50 dollarsEU. Mais ceci n’est vrai que si l’on ne prend pas encompte l’actualisation. Par contre, si on appliqueun taux d’actualisation de 8 pour cent (voirtableau) on constate que le projet n’est pas trèsattractif. La VAN du projet est de -0,34 dollars EU.C’est-à-dire qu’il manque 0,34 dollars EU pour quecet investissement rapporte le taux d’intérêt de 8pour cent qui était fixé.

Il est évident que le choix du taux d’actualisation estl’aspect critique du calcul de la VAN. Un taux élevéentraînera le rejet d’un plus grand nombre de projetset favorisera les projets générant des bénéficesdurant les premières années. Un taux d’actualisationbas entraînera l’acceptation d’un plus grand nombrede projets et donnera plus de poids aux bénéficesgénérés en fin de période d’analyse.

Mais comment choisir le taux d’actualisation ? Ladéfinition la plus correcte, telle que donnée par laBanque mondiale, est qu’il s’agit d’un taux égal àl’augmentation du produit intérieur brut (PIB)résultant de l’investissement d’une unité monétaire(UM) supplémentaire dans un pays donné. Aussi, si,dans un pays donné, un investissement d’une UMentraîne une augmentation de 1,07 UM du PIB , letaux d’actualisation devrait être de 7 pour cent – cequi permettra de situer la rentabilité de votre projetvis-à-vis de la moyenne de l’économie dans sonensemble. Toutefois, une telle définition est plusfacile à énoncer qu’à mesurer, parce qu’il n’existe

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pas de méthode simple pour effectuer le calculnécessaire.

Pour des considérations pratiques, il est préférable dedire que le taux d’actualisation est le taux derémunération annuelle net (moins l’inflation)nécessaire pour qu’un investissement vaille la peined’être réalisé. Toutefois, ce taux ne sera pas le mêmepour tous les investisseurs ou pour tous lesinvestissements. Il dépendra beaucoup desdifférentes opportunités existantes et, encore plus,des risques auxquels le projet doit faire face. Unepersonne investissant dans une grosse banque solideréclamera probablement un taux d’actualisation plusbas sur les futurs gains que quelqu’un mettant del’argent dans une compagnie d’explorationpétrolière, où les retours peuvent être importantsmais la faillite toujours possible.

Il est devenu habituel dans beaucoup de casd’utiliser 8 pour cent, mais tout chiffre entre 6 et 12pour cent est acceptable. Toutefois, rappelez-vousqu’un investissement avec un niveau de risqueélevé exige un taux de retour sur investissementplus important, et que s’il est difficile d’identifierd’autres utilisations des fonds disponibles, on peutaccepter de baisser ce taux.

Taux de rentabilité interne (TRI)

Le calcul du taux de rentabilité interne (TRI)18

utilise une méthodologie très semblable à celle de

la VAN. La principale différence est qu’en utilisantle TRI on se pose la question de savoir quel tauxd’actualisation (ou taux d’intérêt) cetinvestissement sera capable de supporter ? Si le TRIest de 15 pour cent, cela veut dire quel’investissement initial rapportera un taux d’intérêtde 15 pour cent durant la vie du projet.

Le calcul manuel du TRI est difficile car on doitd’abord essayer de deviner le TRI, ensuite calculer laVAN et voir si celle-ci est positive ou négative. Lavaleur estimée du TRI est ensuite ajustée (vers lehaut si la VAN est positive, vers le bas si la VAN estnégative) et le calcul est répété à nouveau. Cetteopération est poursuivie jusqu’à ce que la VANatteigne exactement zéro. Cette valeur est alors leTRI.

Ce calcul était un processus fastidieux, maisl’ordinateur le rend aujourd’hui plus facile, faisantinstantanément ce qui aurait nécessité denombreuses minutes de travail à un analyste il y aquelques années.

B. Impact des impôts

La méthodologie RuralInvest attache peud’importance au calcul des impôts, en particulieraux impôts sur les revenus. Bien que ces impôts

18 Appelé aussi taux de rendement financier annuel, TRFA, pour le distinguer du taux de rendement économique annuel, TREA.

46,30+5096,30

89,16+50139,16

128,85+50178,85

165,61+50215,61

199,64+50249,64

249,64

250,00

-0,36

50Solde net généré par le projet en année 6:

Solde net de l’année 6 actualisé en année 5:

Solde net généré par le projet en année 5:

Solde net total de la 5ème année:

Solde net de l’année 5 actualisé en année 4:

Solde net généré par le projet en année 4:

Solde net total de la 4ème année:

Solde net de l’année 4 actualisé en année 3:

Solde net généré par le projet en année 3:

Solde net total de la 3ème année:

Solde net de l’année 3 actualisé en année 2:

Solde net généré par le projet en année 2:

Solde net total de la 2ème année:

Solde net de l’année 2 actualisé en année 1:

Solde net généré par le projet en année 1:

Solde net total de la 1ère année:

Gains totaux

Investissement de départ

Valeur actuelle nette:

ÉTAPES POUR LE CALCUL ANNÉE

10 2 3 4 5 6Taux d’actualisation de 8%

-0,34

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puissent être importants pour un projet quifonctionne et réussit bien (comme dans le casd’une usine agro-industrielle) ils sont hors depropos dans la détermination de la faisabilité despetits investissements. Le problème auquel cesprojets doivent faire face est plus celui de leur survieque l’estimation des impôts sur leurs revenus.

La méthodologie RuralInvest considère les autrestypes d’impôts et de taxes (impôts sur la propriété,par exemple) comme de simples coûts indirects oufrais généraux qui doivent être inclus dans lestableaux listant les dépenses.

C. Préparation des recommandations

Il est dangereux d’avoir une foi aveugle dans lesrésultats des analyses financières pour approuver undossier d’investissement, pour les raisons suivantes:

a) Un ordinateur ne peut traiter que les donnéesque l’on a entrées. Aussi la qualité des résultatsdépend-elle largement de la qualité desinformations fournies par les porteurs deprojets et par les techniciens qui les ont aidés.En réalité, très peu d’informations sont sûres à100 pour cent. Les estimations de prix, decoûts, de volumes et de durées peuvent êtrefausses, malgré tous les efforts des personnesimpliquées. Aussi est-il important de serappeler qu’une analyse financière représenteles résultats dans le cadre des hypothèsesfaites par ceux qui ont fourni l’information.

b) Un projet estimé rentable peut être un succès,mais ce n’est pas sûr. Même si les chiffresutilisés pour le calcul sont dignes de confiance,un projet peut encore échouer. D’autresfacteurs comme les problèmes soulevés par unengagement limité des participants, unencadrement inefficace ou un changementinattendu des prix, peuvent ruiner larentabilité d’un projet. Aussi est-il essentiel deconsidérer tous les facteurs pouvant avoir uneinfluence sur le succès de l’investissement etnon pas seulement sa rentabilité financière.

Comment peut-on reconnaître ces risques et lesprendre en compte dans la présentation desrésultats de l’évaluation ? Premièrement, il estessentiel de profiter de l’extrême puissance et de larapidité de l’ordinateur. Il est ainsi possibled’estimer immédiatement l’impact de toutchangement, parfois en ne modifiant qu’un seulchiffre. On appelle cela «l’analyse de sensibilité»,celle-ci sert à montrer comment les résultats d’uneétude peuvent changer en modifiant légèrementune des hypothèses.

Par exemple, si le prix moyen d’un produit est de 10dollars EU, que se passera-t-il si le prix tombe à huit

dollars EU ? On sait que la rentabilité del’investissement dépend étroitement du prix desbiens et des services qu’il produit et qu’il vend. Lemême raisonnement peut être appliqué au projet negénérant par de profit. Comment sera-t-il possiblede couvrir les frais d’exploitation du dispensaired’une communauté si le nombre de patients àsoigner était plus faible que prévu ? Si lacommunauté compte sur une subvention fixe parmalade de la part du Ministère de la santé, unnombre de patients plus faible que prévu peutentraîner l’incapacité du dispensaire à couvrir sesfrais généraux (infirmières, électricité, réparation,etc.) et sa fermeture.

Afin de conduire une analyse de sensibilité, letechnicien doit:

a) Identifier les éléments du projet: (i) pourlesquels un doute subsiste quant aux chiffres àutiliser (le prix sera-t-il de 6, 8 ou 10 unitésmonétaires ?), et (ii) qui sont importants pour leprojet (on peut avoir un doute sur le prix destrombones, mais il ne servira probablement àrien d’étudier l’impact de ce changement deprix sur les performances du projet). Leséléments importants à considérer sontgénéralement les suivants: le prix des produits,le nombre prévu d’utilisateurs, le prix desintrants, les volumes de production, l’efficacitédu processus de production (c’est-à-dire laquantité d’intrants nécessaire pour laproduction d’un kilo de matière), le tempsnécessaire pour démarrer une production(dans le cas de production arboricole parexemple) et, une fois que la production adémarré, le temps nécessaire pour atteindre leniveau de production maximum.

b) Déterminer une plage de variation réalistepour chaque facteur. Par exemple, pour uneanalyse de prix on peut dire que, bien que leprix moyen soit de 10 dollars EU, la plage devariation se situe entre 7 et 12 dollars EU.

c) Introduire les nouveaux chiffres dans lestableaux du logiciel de RuralInvest et noter lesrésultats. La meilleure façon de présenter lesrésultats est de préparer des graphiquesmontrant la rentabilité de l’investissementpour chaque facteur clé (prix, coûts, etc.)estimée à partir d’hypothèses moyennes,pessimistes et optimistes, mais ce type deprésentation n’est pas essentiel.

d) Dans la lettre de transmission qui doitobligatoirement accompagner l’analysedétaillée, l’analyste doit identifier les facteursdu projet les plus sensibles et indiquer dansquelle mesure une variation de ces facteurspeut entraîner des changements dans larentabilité de l’investissement, comme dansl’exemple présenté ci-après:

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«Bien que la proposition qui consiste à installerun système d’irrigation semble assez rentable, ilest bon d’avoir à l’esprit que la rentabilité esttrès sensible aux variations de rendement descultures de légumes. Si, par exemple, lerendement n’était que de 10 tonnes/ha au lieude 12 le projet serait tout juste rentable. Si lerendement chutait à 9 tonnes ou moins, leprojet cesserait d’être rentable.»

e) Lorsque la proposition est très sensible auxvariations de facteurs importants, le techniciendoit étudier la probabilité de ces variations.Par exemple:

«Toutefois, les promoteurs de projet ont unegrande expérience de la production delégumes et ont déjà obtenu des rendementsdépassant 12 tonnes/ha sur les quelques sitesoù l’eau est disponible pendant l’été. Le risqued’obtenir des rendements plus faibles queceux prévus est donc considéré commelimité.»

La description des étapes présentées ci-dessusgarantit que les personnes qui examineront lespropositions de projet soumises pour financement

auront l’information nécessaire pour prendre unedécision en connaissance de cause.

Il est de la responsabilité du technicien chargé de laformulation et de l’évaluation d’examinersoigneusement et d’identifier tous les autres facteursqui, en plus des aspects financiers, sont susceptiblesd’influer sur le succès du projet. La lettre detransmission de la proposition doit mentionner: (i) lacapacité des promoteurs de projet à gérer et àadministrer durablement l’investissement; (ii) ladurabilité du projet en termes d’impact surl’environnement et d’utilisation des ressources et (iii) les risques que l’investissement pourrait courir.

Souvenez-vous que vous ne rendrez service àpersonne en recommandant un investissement quin’a pas de bonnes chances de succès. Lorsque l’ona recours au crédit pour financer un projet, sonéchec peut entraîner l’incapacité du groupe ou dela communauté à rembourser ses dettes (limitantainsi probablement son accès futur aufinancement). Même dans le cas d’un projet faisantuniquement appel à des dons, vous devez vousrappeler que chaque échec signifie qu’un autreprojet, meilleur, n’a pu obtenir les ressourcesnécessaires à son succès.

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Les méthodes présentées dans ce chapitre assument pour la plupart que l’investissement proposé esttotalement nouveau et que toutes les dépenses et les recettes de l’activité considérée seront doncimputables au projet. Cela est certainement le cas le plus simple. Toutefois, que faire lorsquel’investissement permet d’améliorer une activité préexistante qui génère déjà des dépenses et desrecettes ? L’investissement proposé va induire des changements dans les dépenses et les recettes del’activité. Ce sont ces changements qui doivent être pris en compte, il faut donc comparer lesdépenses et les recettes de l’activité dans la situation avec projet et dans la situation sans projet.

Considérons par exemple le cas d’un groupement qui cultive actuellement 3 ha de melons. Legroupement souhaite installer une motopompe dans le cours d’eau voisin afin d’apporter uneirrigation de complément. Il est clair que les coûts d’achat et de fonctionnement de la motopompesont des dépenses supplémentaires liées au projet ; mais qu’en est-il des coûts de production ? Dansla mesure où plus d’eau sera disponible, ce qui permettra une production plus intensive, il pourra êtreutile d’apporter plus d’engrais, afin de permettre à la plante de profiter pleinement de l’eaudisponible. Le groupement applique aujourd’hui 2,5 sacs d’engrais à l’hectare, mais il pense en utiliser3,5 si des ressources en eau supplémentaires sont disponibles. La dépense supplémentaire en engraissera d’un sac par hectare, soit 3 sacs pour les 3 ha cultivés. Par ailleurs, les rendements sontactuellement de 5 tonnes par hectare, mais le groupement est sûr que l’irrigation permettrad’atteindre un rendement de 8 tonnes par hectare, soit 9 tonnes additionnelles au total sur les 3 hadu projet. Enfin, d’autres dépenses additionnelles seront liées à l’augmentation éventuelle de laquantité de semences utilisée, l’augmentation de la quantité de melons à récolter, et l’augmentationdu nombre de sacs ou de caisses nécessaires pour conditionner la production.

Il est essentiel de garder présent à l’esprit que si l’on considère toutes les recettes et les dépenses dela situation avec projet, sans prendre en compte la situation antérieure, on peut se faire une idéefausse de la rentabilité du projet. Dans le cas présenté ci-dessus, il ne faut comparer que les dépensesadditionnelles (achat et fonctionnement de la motopompe, coût des intrants supplémentaires…) avecles recettes additionnelles (9 tonnes de melons pour les 3 hectares). Si les dépenses de carburant pourla motopompe sont élevées et que l’augmentation prévue du rendement est faible, il est possible quel’activité du groupement soit plus rentable sans irrigation, mais le groupement ne peut le savoir ques’il compare les recettes et dépenses additionnelles (comparaison des situations avec et sans projet).

Investir dans des activités existantes – Calculer les dépenses et les recettes additionnelles

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Chapitre X

PRÉPARATION DE L’INVESTISSEMENT ET DE L’APRÈS INVESTISSEMENT

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Ces différentes tâches sont décrites en détail ci-après.

B. Confirmation de l’engagement desporteurs de projet

Il est avant tout nécessaire que les promoteursparticipent activement à l’ensemble du processus,et ce dès l’identification, afin de s’assurer de leurengagement total dans le projet final. Au momentde la finalisation de la formulation, il est importantde vérifier que le groupe est capable et désireuxd’apporter sa contribution lorsque cela seranécessaire, conformément à ce qui est indiqué dansla version finale du document de projet – que cettecontribution soit en argent, en travail ou enmatériel. Le technicien travaillant avec les porteursde projet devra organiser au moins une réunionavec eux avant la présentation de la propositionfinale à l’institution de financement, pour leurprésenter cette version finale, pour contrôler qu’ellecorrespond bien à leurs intentions et à leurs intérêtset pour s’assurer de leur capacité à la mettre enœuvre et de leur disponibilité.

Le technicien devra conduire une autre réunion,organisée à sa demande par les membres du groupede promoteurs, lorsque le processus de formulation etd’évaluation sera terminé. La présence et laparticipation personnelle des membres adultes(hommes et femmes des familles participantes) à cesréunions seront exigées. Ils devront à leur tourpréparer une ébauche de plan d’exécution spécifiant:

c les activités essentielles, les échéances et lespersonnes responsables de leur exécution;

c les contributions financières et matérielles desmembres du groupe.

C. Accompagnement des participantsdans les négociations financières etla sollicitation d’autorisations légales

Le technicien de terrain, avec l’assentiment dugroupe, devra contacter les institutions financièresqui collaboreront au processus d’investissement. Ilpeut s’agir de rencontres périodiques avecl’institution de financement, destinées à discuterdes progrès réalisés dans la formulation despropositions ou d’une seule visite pour laprésentation de la proposition détaillée, lorsquecelle-ci sera terminée. Toutefois, lorsque la phase deformulation et d’évaluation sera terminée, letechnicien aura la responsabilité d’assister lespromoteurs pour les aider à répondre à toutedemande administrative de l’institution definancement. Ces demandes peuvent être, parexemple, la fourniture de certains documentslégaux concernant les porteurs de projet.

X PRÉPARATION DEL’INVESTISSEMENT ET DEL’APRÈS INVESTISSEMENT

Il serait très regrettable que l’assistance accordée àune communauté, à un groupe ou à un individu se

termine avec la présentation de la propositiond’investissement à l’institution de financement. Bienque cela puisse paraître le but final au moment de laformulation c’est, en réalité, juste le commencement.

Il existe un abîme qui peut être extrêmement difficileà franchir pour les personnes n’ayant pas l’habitudede négocier avec des banquiers, des juristes et desresponsables du gouvernement (soit au niveaumunicipal soit au niveau du gouvernement centralcomme cela est le cas pour la demande d’autorisationsanitaire) entre la formulation d’une propositiond’investissement et le lancement réel du projet.Même lorsque ces obstacles ont été franchis, fairefonctionner un investissement harmonieusement estencore un énorme pari. Si le groupe rencontre desproblèmes quelques mois après la mise en route desopérations, qui l’aidera ?

A. Importance de l’assistance et du suivi

Afin de mettre en œuvre avec succès un projet, il estvital que les petits investisseurs bénéficient d’uneassistance et d’un suivi facilement accessibles etgarantis durant la période de préparation et dedémarrage. La personne la mieux à même de fournircette assistance est, sans aucun doute, la personnequi a identifié et formulé la proposition. Si pour uneraison quelconque il est impossible au technicien deterrain de continuer à assister le groupe, il devra êtreremplacé par quelqu’un d’autre, mais une assistancedevra toujours être disponible durant cette phasecritique. Si elle n’est pas fournie, l’effort tout entierest en péril, et il sera peut-être impossible de mettreen œuvre le projet tel qu’il avait été conçu.

Les tâches les plus importantes durant cette phasesont les suivantes:

a) assistance aux promoteurs qui ont réaffirméleur engagement et leur participation auprojet (spécialement dans le cas de projetss’adressant à des communautés);

b) accompagnement des porteurs de projet dansleurs négociations financières, dansl’obtention des autorisations légales, etc.;

c) aide à la préparation du plan d’opération;

d) fourniture ou commande des biens et desservices nécessaires à l’investissement, à soninstallation et à sa mise en route;

e) suivi de la phase d’exécution.

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L’institution de financement peut aussi exiger queles promoteurs, ou tout au moins leursreprésentants désignés, assistés du technicien,participent à la réunion officielle d’examen de leurrequête. Le technicien peut aussi les aider àrassembler l’information sur les aspects légaux ou àremplir des formulaires obligatoires.

Le groupe peut avoir besoin de conseils pour faireson choix entre divers montages financiers.

D. Aide à la préparation du pland’opération

Soit durant la phase de formulation et d’évaluation,soit au cours du stade de la mise en place desressources, le technicien de terrain devra aider ungroupe de travail choisi parmi les porteurs de projetà préparer, à partir de la propositiond’investissement, un plan pour l’exécution duprojet. Ce plan devra contenir:

c les directives générales concernant lecalendrier et les objectifs du processusd’exécution;

c une liste des activités spécifiques nécessaires etleur calendrier d’exécution;

c l’identification des personnes responsables deces activités, au sein du groupe des promoteurs;

c la liste des institutions et organisations qui ontpromis leur appui technique aux différentesactivités;

c les contributions financières et matériellesexactes des membres du groupe pour lesdiverses activités et le calendrier de cescontributions;

c les indicateurs nécessaires au suivi duprocessus d’exécution – registres et mesuresdes quantités physiques (le cas échéant).

Il est essentiel que les groupes bénéficient d’uneformation à la gestion des fonds. Entre autrestâches, le technicien de terrain pourra les conseilleren matière de comptabilité et de gestionadministrative. Il pourra aussi servir d’intermédiairepour obtenir l’assistance d’un autre conseiller.

Une fois le projet lancé, le technicien ne feranormalement que des visites périodiques afin desuivre la progression de l’investissement. Il est, enparticulier, important d’essayer d’identifier lesproblèmes avant qu’ils n’entraînent de sérieusesdifficultés et d’aider les membres du projet àobtenir des conseils adaptés sur la façon derésoudre ces problèmes. A cet égard, il estrecommandé que l’institution qui financel’investissement possède une liste de conseillersspécialisés, du gouvernement et des institutions

non-gouvernementales, vers lesquels les projets quirencontrent des difficultés peuvent se tourner.

Une telle liste de conseillers approuvés peut être unoutil efficace pour établir les exigences spécifiquesdu projet vis à vis de ceux qui veulent offrir leursservices. On peut, par exemple, demander auxintervenants qui veulent être inscrits sur cette listede participer à une formation à RuralInvest; ceux quiauraient les plus mauvais résultats pourraient êtreretirés de la liste (cette dernière procédure impliqueque le travail de chaque conseiller soit évalué par lesmembres du projet). La liste d’experts approuvéspeut avoir encore un intérêt majeur si elle permetaux institutions de financement de laisser au groupede porteurs de projet le choix des personnes qui leurapporteront un appui technique, et de renforcerainsi leur participation au processus.

E. Achats et contrats de biens et de services

L’institution de financement aura probablement desexigences et des standards régulant la fourniture desbiens et des services, par exemple, la présentationde trois devis et un processus de sélectiontransparent. Même si une telle procédure n’existepas, il est important que les porteurs de projetssuivent un processus clair d’identification,d’évaluation, et de sélection des fournisseurs debiens et de services. De plus, il doit exister desnormes pour le suivi et le contrôle des activitésmenées par les entrepreneurs, des procédures pourle contrôle des matériaux, des registres de l’étatd’avancement et de certification du temps de travailde l’entrepreneur et de son équipe.

F. Suivi du processus d’exécution

Chaque institution de financement ou chaqueprojet peut avoir sa propre méthodologie de suivide l’exécution de l’investissement. Ce qui estimportant est que cette méthodologie existe. Lesinvestissements qui démarrent sans aucune formede suivi auront plus de chances d’échouer que ceuxqui reçoivent une assistance et des conseils.

Dans de nombreux cas, les participants d’un projetauront besoin de formation en comptabilité et enlégislation locale portant, entre autres, sur les taxes,les autorisations sanitaires et la sécurité sociale desemployés. Très souvent, les directeurs de projetauront besoin de formation en planification,marketing et autres sujets similaires. Si le projetimplique la gestion d’un processus de production, ilest possible que des problèmes techniques surgissentdurant la première année d’opération.

Il existe deux solutions pour ce type d’assistance. Lapremière consiste à continuer avec le technicien de

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terrain ou avec le facilitateur de la communauté quijouera le rôle de «médecin de famille»; cela veutdire que le technicien visitera la communauté oul’investissement chaque mois ou chaque semaine etqu’il suivra les progrès accomplis. Si un problèmesurgit, il est de sa responsabilité de demanderl’approbation de l’institution de financement ou dudonateur pour faire appel à une consultationspécialisée et de sélectionner ou d’aider lesinvestisseurs à choisir la personne adéquate pourapporter l’appui nécessaire.

La deuxième solution consiste à faire appel à unesociété locale de consultants, ONG ou autreprestataire, et de lui laisser l’entière responsabilitéd’assister les membres du projet durant une périoded’un an ou deux. Les conseillers couvrent alors tousles besoins en assistance du groupe, sur la based’une rémunération forfaitaire. A un niveau plusélaboré, il pourrait être possible de lier le montantde la rémunération perçue par les conseillers ausuccès de l’investissement; ce type d’arrangementest, en pratique, difficile à mettre en place.

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ANNEXES

ANNEXES

ANNEXE 1

ANNEXE 2

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Annexe 1: Caractérisationenvironnementale des projets

Une liste indicative des types d’investissements quidevraient être inclus dans les quatre catégoriesd’impacts environnementaux décrites au ChapitreIV est présentée ci-dessous.

Cette liste ne doit être considérée que comme unguide permettant l’évaluation de chaque projet,sans perdre de vue les caractéristiques et les méritespropres de chacun d’entre eux. Il est recommandéqu’avant de commencer à utiliser RuralInvest, leconseiller expert en environnement fasse desrecherches sur la façon d’appliquer ces catégories àla région du projet. Il est aussi fortementrecommandé qu’un programme de formation etd’assistance technique en évaluationenvironnementale soit préparé et exécuté, afind’améliorer la compréhension des techniciens deterrain de la signification de ces catégories. Cecipermettra aux techniciens d’être capables deproposer eux-mêmes des modifications à cetteclassification afin d’assurer la prise en compte dessystèmes de productions locaux et doncl’incorporation des mesures appropriéesd’atténuation de l’impact environnemental dans lapréparation du projet.

Catégorie A

C’est la catégorie des projets pour lesquels on neprévoit aucun effet négatif (ou très peu) surl’environnement et qui, par conséquent, nenécessitent aucune mesure d’atténuation des effetssur l’environnement:

- activités de conservation des sols dans le butd’améliorer la productivité des terres, et doncd’éviter la conversion de la forêt en terrecultivée ou pâturage;

- expérimentations contrôlées (agriculture/pastoralisme/foresterie) de recherche et dedémonstration en petites parcelles, sauf dansles zones très sensibles19 ;

- agriculture biologique à petite échelle 20 ;

- mise en place de cultures permanentes sansutilisation de pesticides sous le couvert végétaldes forêts;

- récolte durable21 de produits forestiers nonligneux22 ;

- construction d’entrepôts ruraux, dans le cas demise en place de petits centres de collecte pourle stockage des grains ou d’autres produitsagricoles, de magasins communautaires et destructures pour le séchage des récoltes;

- initiatives pour intégrer la gestion des petitsbassins versants;

- initiatives à petite échelle pour la conservationet l’utilisation durable de la biodiversité.

Catégorie B

Les projets pouvant avoir des impacts négatifs surl’environnement qui peuvent être facilementatténués appartiennent à cette catégorie. Dans cecas, il est nécessaire de procéder à une identificationdétaillée des impacts environnementaux possibles etdes mesures d’atténuation qui doivent êtreintégrées à la proposition de projet (voir section Ddu Chapitre IV):

- activités agricoles et/ou pastorales à petite etmoyenne échelle dans les zones ne présentantpas, ou présentant peu, de contraintes entermes de pente (c’est-à-dire terres cultivées surdes pentes ne dépassant pas 6 pour cent) 23 , deprésence de roches, de drainage, deprofondeur des sols, de disponibilité en eauet/ou de fertilité des sols;

- agroforesterie associée aux cultures annuellesdans les zones avec peu de contraintes depentes (c’est-à-dire, terres cultivées sur despentes ne dépassant pas 6 pour cent), deprésence de roches, de drainage, deprofondeur des sols, de disponibilité en eauet/ou de fertilité des sols;

19 On entend par zones très sensibles des sites écologiques tels que les surfaces en forte pente (plus de 10 pour cent), lavégétation le long des rivières, la végétation autour des sources, les habitats critiques des espèces locales, etc.

20 Toutefois, dans le cas de la culture biologique du café, la catégorie A ne s’applique que si le producteur n’utilise pas deméthodes de transformation du café humide, qui peuvent entraîner des pollutions de la rivière en aval.

21 On entend par récolte durable le prélèvement de plantes ou d’autres ressources de la forêt qui n’affecte pas ladisponibilité de ces ressources à long terme et qui n’endommage pas l’intégrité écologique de la forêt.

22 Les produits forestiers non ligneux (PFNL) comprennent les produits utilisés avec ou comme nourriture (fruits,champignons, noix, herbes, épices, cacao, miel et animaux chassés pour leur viande), les fibres (telles que le rotin), lecaoutchouc, les résines, les gommes et les produits animaux ou végétaux utilisés comme médicaments, cosmétiques ouautres utilisations culturelles. Ils peuvent être cueillis à l’état sauvage ou produits dans des plantations forestières, dansdes systèmes agroforestiers ou sur des arbres en dehors des forêts. Les PFNL sont vitaux pour la subsistance quotidiennedes communautés dépendant des forêts; ils contribuent aussi à la subsistance et à l’économie commerciale locale desautres communautés rurales. Quelques PFNL sont aussi commercialisés à grande échelle (le liège, par exemple).

23 Source: Jain, Urban et Balbach: Evaluation environnementale. MacGraw-Hill, 1993, p.90/373.

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- agroforesterie associée à des cultures pérennes24

dans des zones présentant des contraintesmoyennes en termes de pentes (c’est-à-dire,pentes ne dépassant pas 10 pour cent), deprésence de roches, de drainage, deprofondeur des sols, de disponibilité en eauet/ou de fertilité des sols;

- construction ou réhabilitation de petitesinfrastructures d’irrigation, pour des surfacesn’excédant pas 50 hectares;

- gestion de pâturages sur des lieux de pâturagenaturel;

- foresterie communautaire;

- réhabilitation des forêts déboisées (reboisementavec des espèces indigènes);

- écotourisme;

- construction et réhabilitation de cheminsruraux et de ponts (à l’intérieur desexploitations agricoles) qui ne traversent pasde zones écologiquement très sensibles25 ;

- création ou amélioration de petitesagroindustries (transformation de produitslaitiers avec une capacité journalière inférieureà 100 litres, transformation de viande avecune production moyenne journalièreinférieure à 50 kilos de viande, transformationde café humide avec une production de moinsde 1500 cwt (équivalent à 75 tonnes) decerises de café par semaine;

- petits ateliers artisanaux: petits ateliers defabrication de vêtements et de textile(impression sur soie faite à la main, parexemple), etc.;

- création ou amélioration des activitésd’aquaculture à petite échelle (surface totaledes bassins inférieure à 0,5 hectare);

- construction ou amélioration de systèmesd’adduction d’eau et d’infrastructuressanitaires de petite taille (moins de 100personnes)26 ;

- construction ou réhabilitation de petitesécoles ou de dispensaires (s’ils ne sont passitués en zone écologiquement sensible).

Catégorie C

C’est la catégorie des projets pouvant avoir desimpacts environnementaux moyens ou importants,mais dont l’atténuation est possible. Ces projetsnécessitent une évaluation environnementale faitepar un spécialiste de l’environnement, et lespropositions détaillées de mesures d’atténuation desimpacts doivent être inclues dans le document deprojet. Le recours à des études environnementalesspécialisées sur les aspects les plus critiques ou à uneévaluation complète de l’impact environnemental(EIE) peut être nécessaire:

- exploitation contrôlée du bois de constructionet des autres produits ligneux de la forêt27 ;

- activités agricoles et/ou d’élevage à petite etmoyenne échelle, dans des zones présentantdes contraintes importantes (mais pas tropfortes) en termes de pentes (pentes nedépassant pas 10 pour cent), de présence deroches, de drainage, de profondeur des sols, dedisponibilité en eau et/ou de fertilité des sols;

- construction ou réhabilitation d’infrastructuresd’irrigation de taille moyenne pour des surfacessupérieures à 50 hectares;

- achat et utilisation de pesticides autres queceux listés dans le tableau 1, ou activités deprojet qui pourraient probablementaugmenter l’util isation des pesticides(construction de systèmes d’irrigation,établissement de vergers, etc), (voir aussicatégorie D);

- construction ou réhabilitation de cheminsruraux et de ponts qui ne traversent pas dezones écologiquement très sensibles28 ;

- création ou amélioration d’agroindustries detaille moyenne (transformation de produitslaitiers avec une capacité journalièresupérieure à 100 litres, transformation deviande avec une production moyennejournalière supérieure à 50 kilos de viande,transformation de café humide avec uneproduction de plus de 1500 cwt (équivalent à75 tonnes) de cerises de café par semaine,moulins pour l’huile de palme, nettoyage de lalaine brute);

24 Systèmes de cultures permanentes associées à des arbres (isolés sous forme de blocs ou de plantations, qu’il s’agissed’espèces fruitières ou d’espèces destinées aux bois de charpente ou à la production d’autres produits forestiers).

25 On entend par zones écologiquement très sensibles des sites tels que les surfaces en pente forte (pentes supérieures à10 pour cent), la végétation le long des rivières, la végétation autour des sources, les habitats critiques des espèceslocales, etc.

26 Source: directives environnementales de la Banque mondiale pour les fonds sociaux; D. Graham et al., 1998).

27 A moins d’être conduites dans le cadre d’un plan de gestion adapté, approuvé par une institution environnementalecompétente, ces activités peuvent être contre-productives.

28 Voir note 25

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- industries textiles de tail le moyenne(impression sur soie faite à la machine, surfaceinférieure à 100 m2/jour);

- ateliers artisanaux de taille moyenne,coloration des fibres et tannage, par exemple;

- scieries et usines de transformation deproduits forestiers;

- création et amélioration d’activitésd’aquaculture de taille moyenne (surfacetotale des bassins supérieure à 0,5 hectare);

- construction ou amélioration de systèmesd’adduction d’eau et d’assainissement (pourplus de 100 personnes);

- mise en place ou amélioration de structures decollecte et de traitement des ordures;

- initiatives conduites dans les zonestampons/zones à usages multiples dessecteurs protégés;

- initiatives qui peuvent affecter les espèces endanger (introduction d’espèces exotiques, parexemple) ou avoir des effets négatifs sur leurhabitat (forêts tropicales, mangroves et autresterres humides, etc.).

Catégorie D

Cette catégorie regroupe les projets pouvant avoirdes effets négatifs importants sur l’environnementpour lesquels il n’existe pas de mesures efficacesd’atténuation, ou les projets qui sont incompatiblesavec les politiques de développement du pays ou del’institution internationale de développement. Dansce cas, les projets doivent être complètementreformulés ou exclus du financement;

- activités agricoles qui entraînent ladéforestation et/ou la conversion de surfacesforestières en terres agricoles ou pastorales,(qu’il s’agisse de déforestation de forêtsprimaires29, de forêts naturelles ou artificiellesétablies pour la protection, par exemple, laprotection des berges et des pentes oul’abattage d’arbres autour des bassins, dessources, des puits artésiens, des mares et deslagons naturels ou artificiels, des sitesarchéologiques, etc.);

- activités de foresterie qui impliquent ladéforestation ou l’exploitation de produitsligneux des forêts naturelles, sauf lorsqu’ellessont compatibles avec le plan de gestion desforêts approuvé par les institutions forestièresou environnementales compétentes;

- colonisation dans les forêts primaires;

- exploitation des arbres de mangroves;

- construction, amélioration et entretien desroutes qui traversent des forêts naturelles nonexploitées;

- toute activité dans des zones strictementprotégées, telles que les réserves naturelles, lesparcs nationaux et les zones centrales ou deréhabilitation des aires protégées;

- initiatives qui peuvent mettre sérieusement endanger des espèces ou endommager leurhabitat;

- activités agricoles impliquant la mise en placede cultures annuelles sur des surfacesprésentant de sérieuses contraintes (pentesimportantes, plus de 10 pour cent);

- achat et utilisation de pesticides classés30 parl’Organisation mondiale de la santé commeextrêmement dangereux (classe Ia) est trèsdangereux (classe Ib), voir tableau 1;

- achat et utilisation de pesticides classés parl’Organisation mondiale de la santé commemoyennement dangereux (classe II) si (i) lepays n’a pas de législation concernant larestriction de leur distribution et de leurutilisation, ou (ii) s’il est probable que cesproduits puissent être accessibles ou utiliséspar du personnel rural, des agriculteurs ouautres personnes sans formation, sanséquipement ou sans installation pour lesmanipuler, les stocker et les util isercorrectement;

- achat et utilisation de pesticides pour degrandes surfaces.

29 Forêts naturelles originelles, non touchées par l’homme.

30 Achat et utilisation de pesticides classés comme extrêmement dangereux (classe Ia) et très dangereux (classe Ib) parl’Organisation mondiale de la santé (voir Tableau 1).

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Tableau 1.

Liste des pesticides classés comme extrêmementdangereux (Classe I a) et très dangereux (Classe Ib) par l’Organisation mondiale de la santé

Les utilisateurs de ce tableau doivent savoir que leclassement du danger réel d’un produit pesticidedisponible sur le marché dépend d’un certainnombre de facteurs, dont la toxicité de la matièreactive, sa concentration et l’état physique duproduit (liquide ou solide). Le classement exactd’un produit formulé doit être indiqué surl’étiquette. Dans beaucoup de cas, mais pas danstous, ce classement sera le même que celui de lamatière active. Le tableau ci-dessous donne unepremière indication du classement de ladangerosité de la matière active («appellationcourante») et des produits formulés («nomscommerciaux et noms de marque»).

La liste des noms commerciaux et des noms demarque correspond aux produits courammentdisponibles. Il peut exister, particulièrement dans lespays en développement, des noms commerciauxqui ne figurent pas sur cette liste. Aussi cette liste nedoit-elle pas être considérée comme exhaustivemais plutôt comme une liste d’exemples.

On doit aussi savoir qu’en plus des pesticidesextrêmement dangereux figurant dans cette liste,l’Organisation mondiale de la santé a préparé une

liste de pesticides modérément dangereux qu’elle aregroupé dans la classe II. Même si les pesticides dela classe II sont moins dangereux que ceux de laclasse I, leur utilisation requiert de grandesprécautions car leur mauvaise utilisation peutentraîner la mort ou de graves empoisonnements.Les conditions de base pour l’utilisation despesticides de la classe II sont les suivantes: (i)restrictions légales appropriées et appliquéesconcernant leur distribution et leur utilisation; (ii)mesures de sécurité pour empêcher l’accès etl’utilisation de ces pesticides par du personnel rural,des exploitants agricoles ou autres personnesn’ayant pas la formation appropriée, l’équipementet les installations pour les stocker et les utilisercorrectement; et (iii) respect de la part desutilisateurs des méthodes préventives qui se sontavérées efficaces dans les conditions de terrain despays en développement.

La troisième colonne du tableau donne quelques-uns des noms commerciaux et des noms de marqueles plus courants utilisés par les principauxproducteurs et sociétés de formulation depesticides. Elle a été dressée à partir de l’informationfournie par la version MeisterPro du guide desproduits chimiques agricoles (dictionnaireélectronique des pesticides), éditions 2001. Lesnoms français des matières actives ont été vérifiéssur l’Index phytosanitaire ACTA, 2003.

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Utilisation31

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FM

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FTS

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I

I

I

I

I

I-S

H

H

R

Nom commercial et nom de marque

-

Aldicarbe, Témik, Sanacarb

Brobait, Forwarat, Havoc, Micedie, Mr. Morton, Nofar, Sorexa, etc.

Acilone, Atila Pellets, Bromalone, Killrat, Lafar, Obamice, etc.

Vengeance

Santar, Foltaf

Fortress

-

Dotan, Sherman

Actosin, Lepit, Dicusat, Trokat Bait, Ramucide, Ratomet, Raviac, Topitox, etc.

-

Frunax-DS, Neosorexa, Sorexa

-

Diphacin, Promar, Ramik, Tomcat, etc.

Ekatin, Disyston, Bay 19639, Disultex, Disulfoton P10, etc.

-

Mocap, Fertiprophos, Vimoca, Rifenfos

Storm, Stratagem, Kukbo Coumafen

-

Dytonato

Bent-cure, Bent-no-more, No Bunt

Phosdrin, Duraphos, Mévidrin

Alkron, Ekatox, Folidol, Rhodiatox Paration Métilico, Chimac Par H, PoxKonz, Woprophos, Alleron, Aphamite, Corothion, Etilon, Orthophos,Panthion, Paramar, Phoskil, Soprathion, Stathion, Fighter, etc.

Cékuméthion, Fulkil, Métacide, Bladan M, Folidol M, Métacide, Amithion,Agrodol, Paration Métilico, Agro-Parathion, Vitaméthion, Penncap-M,Folidon, Dévithion, Dhanudol, Dhanumar, Pox M20, Metpar-200,Fosforin’M, Bration, Méthion, Kildot, Korthion, Parathol, Faast, Dipathio M,Vegfru Klofos, Probel MP-35, Proficol, Woprophos- M, Parasul, Gearphos,Métaphos, Partron M, Tekwaisa, etc.

AC 3911, Granutox, Thimet, Agrophor, Frotox, Dhan, Chimifor, Pestophor,Chim, Tuskar, Phoril, Kurunai, etc.

Dimecron, Phosron, C 570, Fosfamid, Alfamidon, Chemphos, Devimidon,Phos-All, Pradhan, Mitekron, Midon, Phos-Sul, etc.

Bladafum, Dithio, Thiotepp-

Plydax, Contrave, AC 92100, Turbolux, Contraven, Counter, Biosban,Pilarfox, Terborox, Tertin, Fortune-T1, etc.

Aqualine Magnacide

-

Spra-cal, Turf-Cal

Nom courant

acétate

phénylmercure

aldicarbe

brodifacoume

bromadiolone

brométhaline

captafol

chloréthoxyfos

chlorure mercurique

chlorméphos

chlorophacinone

cyanire de calcium

difénacoum

diféthialone

diphacinone

disulfoton

EPN

éthoprophos

flocoumafen

fluoroacétate desodium

fonofos

hexachloro-benzène

mévinphos

parathion

parathion-méthyl

phorate

phosphamidon

Sulfotep

tebupirimfos

terbufos

acroléine

alcool allyle

arséniate de calcium

Classe I a

31 AC = acaricide, FM = produit de fumigation, F = fongicide, FTS = fongicide pour le traitement des semences, H = herbicide, I = insecticide, L = larvicide, MT = miticide, N = nematocide, A = autre utilisation pour les pathogènesdes plantes, R = rodenticide, -S = traitement des sols.

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I

I-S

I

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I

I

Gypsine, Soprabel, Afos

Arsénipron L, Prodalummol Double

Bay 16259, Gusathion, Sépizin L, Crysthion

Azimil, Azinugec, Carfene, Métazintox, Sépizin M, Pancide, Gusathion,Guthion, Azinfosmétil, Agrothion, Chimithion P.B., Crysthyon, Cotnion’H,Azin, Azition, Mezyl, Probel G-20, etc.

Bas-S

-

Plant Pin, Co 859

Apache, Taredan, Rugby

Carbodan, Carbosip, Yaltox, Rampart, Furacarb, Vitafuran, Curaterr, Diafuran,Chemfuron, Fertifuran, Furasun GR, Carbo-Tox, Carboter, Damira, Caribo,Curasol, Fury, Volfuran, Furadan, Woprofuran, Buraon, Furasul, Thodfuran, etc.

Birlane, Supona, Stéladone

-

Asuntol, Co-Ral, Penzin

Racumin, Kukbo Stunt

Cyanogas A

-

Métasystox, DSM, Mifatox, Métaphor

Aminatrix, Canogard, Dedevap, Mafu, Acivap, Agrona, Cazador, Agro-DDVP,Dichlorate, Vitavos, Ouo, Cekusan, Nuvachem, Devikol, Domar, Didivane,Foravap, Didifos, Hercon Vaportape II, Hilvos, Kilvos, Koruma DDVP, Stevie,Novos, Midiltipi DDVP, D.D.V. Paz, Vantaf, Woprylphos, Rupini, Dadasul, DeDe Vap, Tazusa, etc.

Bidrin, Dicron, Ektafos

Herbogil

Hercynol, Trifinox, Polartox, etc.

Blastoff, Hinosan, Bay 78418, Edisan, Vihino

Croneton

-

Cybolt, Cythrin, Pay-Off, Fluent

Rhodex, Fluorakil, Navron, Yanock

Carzon, Dicarzol

Deltanet, Promet

Hoe 02982, Hostaquick, Ragadan

Miral, Triumph, Victor

Bay 12869, Oftanol, Lighter

Karphos, E-48

-

Tamaron, Monitor, Bay 71628, Tam, Sinator, Amiphos, Général,Métamidofos, Agromon, Vitaphos, Nuratron, Sherman, Tamanox, Erkuron,Matón, Amidor, KASA, Métalux, Métaron, Métafós, Méthamidopaz,Woprotam, Thodoron, Vétaron, etc.

Supracide, Supra, Supradate, Datiméthion, Médacide, Bumerang, Ultracidine, etc.

arséniate de plomb

arséniate de sodium

azinphos-éthyl

azinphos-méthyl

blasticidine-S

butocarboxim

butoxycarboxim

cadusafos

carbofuran

chlorfenvinphos

3-chloro-1,2-propadéniol

coumaphos

coumatétralyl

cyanure de sodium

zeta-cyperméthrine

déméton-S-méthyl

dichlorvos

dicrotophos

dinoterb

DNOC

édifenphos

éthiofencarb

famphur

flucythrinate

fluoroacétamide

formétanate

furathiocarb

Heptenophos

Isazofos

isofenphos

isoxathion

mécarbame

méthamidophos

Classe I b

Nom courant Utilisation31 Nom commercial et nom de marque

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Draza, Mesurol

Flytec, Dupont 1179, Kipsin, Lannate, Aldebaran, Acinate, Metholate,Avance, Dumil, Dunet, Memilene L, Lanox, Fertiomyl, Matador, Dynamil,Lanomac, Lanomed, Methopaz, Metopron, Méthylan, Agrinate, etc.

Azodrin, Nuvacron, Susvin, Aminophos, Monoglen, Monocrotofos,Monacron,

Aimocron, Monochem, Devimono, Monodhan, Crisodrin, Foradrin,Hukron, Atom, Agrodrin, Inisan, Kilphex, Hazodrex, Luxafos, Monofos,Azakron, Milphos, Agrophos, Cropaphos, Monolex Lucadrin, Croton,Woprotect, R C Pos, Monosul, Thodocron, Vacron, etc.

Nico Soap

Folimat, Modern, Le-mat

Blade, Vydate

Aimcosystox, Anthonox, Metasystox R, Oxydemetchem, Dhanusystox,MSR2, Mesh

-

-

Pentacon, Sinituho, Penchloral

Deviphos, Fastkill, Zinphos, Fokeba, Phosvin, etc -

-

Solgard, Primicide

Kayaphos

Catalyst, Blotic, Safrotin, Séraphos

-

Attack, Forca, Forza, Force, Komet

-

Décamox, Dacamox

Ekatin, Bay 23129, Thiotox

Hoe, Hostahion, Able, Fulstop, Triumph, Trelka, Trihero, Try, Sutathion,Perfect, Tries

Kilval, Trucidor

Dicusat E, Luxarin, Ramorin 2, Woprodenticide, Warfotox, Cov-R-Tox,Rodex, Tox-Hid

méthidathion

méthiocarbe

méthomyl

monocrotophos

nicotine

ométhoate

oxamyl

oxydéméton-méthyl

oxyde mercurique

paris green

pentachlorophénol

phosphure de zinc

pindone

pirimiphos-éthyl

propaphos

propétamphos

strychnine

téfluthrine

thallium sulfate

thiofanox

thiométon

triazophos

vamidothion

warfarine

Classe I b

1 AC = acaricide, FM = produit pour la fumigation, F = fongicide, FTS = fongicide pour le traitement des semences, H = herbicide, I = insecticide, L = larvicide, MT = miticide, N = nématocide, A = autre utilisation pour les pathogènesdes plantes, R = rodenticide, -S = traitement des sols.

Nom courant Utilisation1 Nom commercial et nom de marque

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Annexe 2: Listes de contrôle pour l’évaluation environnementale

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Ap

pau

vris

sem

etde

sso

ls.

Con

tam

inat

ion

de

l’eau

résu

ltant

d’u

neut

ilisa

tion

inte

nsiv

ed’

engr

ais.

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:10 Page 80

Page 88: MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

81

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Ges

tion

inté

grée

des

rava

geur

s(G

IR)

pou

rré

duire

ladé

pen

danc

eau

xp

estic

ides

.

LaG

IRse

réfè

reà

lap

rise

enco

mp

tede

tout

esle

ste

chni

que

sdi

spon

ible

sde

cont

rôle

des

rava

geur

set

àl’i

ntég

ratio

nde

sm

esur

esap

pro

prié

esq

uid

écou

rag

ent

led

ével

opp

emen

td

ep

opul

atio

ns

de

rava

geu

rset

mai

ntie

nnen

tl’u

tilis

atio

nde

sp

estic

ides

etau

tres

inte

rven

tions

àde

sni

veau

xéc

onom

ique

men

tju

stifi

ésm

inim

isan

tai

nsi

les

risq

ues

sur

lasa

nté

hum

aine

etsu

rl’e

nviro

nnem

ent.

LaG

IRm

etl’a

ccen

tsu

rle

déve

lop

pem

ent

decu

lture

ssa

ines

tout

een

per

turb

ant

lem

oins

pos

sibl

ele

sag

ro-é

cosy

stèm

eset

enen

cour

agea

ntle

sm

écan

ism

esna

ture

lsde

cont

rôle

des

rava

geur

s.Le

ste

chni

que

ssu

ivan

tes

sont

par

mi

celle

sq

uip

euve

ntêt

reap

pliq

uées

dans

leca

dre

d’un

eap

pro

che

deG

IR:

rota

tion

des

cultu

res,

dive

rsifi

catio

nde

scu

lture

s,sé

lect

ion

deva

riété

sré

sist

ante

sau

xra

vag

eurs

,co

ntrô

leb

iolo

giq

ueou

tout

autr

ete

chni

que

non

chim

ique

et,

ende

rnie

rre

cour

s,ut

ilisa

tion

séle

ctiv

ede

pes

ticid

es.

Pour

plu

sde

déta

ils,

voir

lesi

teW

ebsu

rla

GIR

http

://w

ww

.fao.

org/

glob

alip

mfa

cilit

y/ho

me.

htm

.

Lors

que

l’util

isat

ion

dep

estic

ides

dem

eure

néce

ssai

re:

subs

titut

ion

des

pes

ticid

esex

trêm

emen

tet

moy

enne

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tda

nger

eux

àsp

ectr

ela

rge

par

des

pro

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moi

nsda

nger

eux

etp

lus

spéc

ifiq

ues,

etré

duct

ion

dela

con

cen

trat

ion

etd

un

om

bre

de

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tem

ents

àu

nm

inim

um

.C

onna

issa

nce

etm

ise

enap

plic

atio

nde

lalé

gisl

atio

nsu

rle

sp

estic

ides

pou

rél

imin

erle

sp

rodu

itset

les

trai

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ents

qui

neso

ntp

asau

toris

éset

pou

ras

sure

run

cond

ition

nem

ent

etun

étiq

ueta

geap

pro

prié

s.

Con

nais

sanc

ede

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rodu

its,

utili

satio

nd’

équi

pem

ent

dep

rote

ctio

np

erso

nnel

leap

pro

prié

dura

ntla

man

ipul

atio

net

letr

aite

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t,et

utili

satio

nco

rrec

tede

l’éq

uip

emen

tde

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tem

ent

app

rop

riés.

Con

nais

sanc

ede

ssu

bsta

nces

utili

sées

,st

ocka

geet

utili

satio

nco

rrec

ts.

Rédu

ctio

nde

l’util

isat

ion

des

engr

ais

ousu

bstit

utio

nde

sen

grai

sch

imiq

ues

par

lefu

mie

rou

autr

esen

grai

sor

gani

que

s.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Dir

ects

:

Ado

ptio

nde

sp

ratiq

ues

dela

GIR

.

Fréq

uenc

ede

sca

sd’

emp

oiso

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ent

etde

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rob

lèm

esch

ron

iqu

esd

esa

nté

du

sau

xp

estic

ides

par

mil

esag

ricul

teur

set

les

trav

aille

urs

utili

sant

ces

pro

duits

.

Fréq

uenc

ede

sp

robl

èmes

desa

nté

dus

àla

cons

omm

atio

nde

pro

duits

oud’

eau

cont

amin

ésp

arde

sré

sidu

sde

pes

ticid

es.

Qua

lité

del’e

aude

sp

uits

etré

sidu

sde

pes

ticid

esda

nsle

scu

lture

sal

imen

taire

s.

Ch

ang

emen

tsd

ans

les

po

pu

lati

on

sd’

orga

nism

esbé

néfiq

ues,

lavi

esa

uvag

eet

laflo

re.

Ind

irec

ts:

Cou

rsde

form

atio

nsu

rce

ssu

jets

.

Pers

onne

say

ant

été

form

ées

sur

ces

suje

ts.

Dem

ande

d’as

sist

ance

tech

niq

uesu

rce

ssu

jets

.

Vent

ede

pes

ticid

esda

nger

eux

dans

lazo

ne.

Vent

eto

tale

dep

estic

ides

dans

lazo

ne.

Qua

lité

del’e

aude

sp

uits

(si

des

anal

yses

sont

réal

isée

s).

Cha

ngem

ents

visi

bles

dela

flore

aqua

tique

dans

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éten

dues

d’ea

uen

aval

.

Nom

bre

d’a

gri

cult

eurs

utili

san

td

esen

gra

isor

gani

que

s.

IMPA

CT

S

Uti

lisat

ion

de

pes

tici

des

:

Con

tam

inat

ion

des

sols

etde

sea

uxde

surf

ace

etso

uter

rain

es.

Ap

par

itio

net

/ou

aug

men

tati

on

des

cas

d’in

toxi

catio

np

arm

ile

sou

vrie

rsag

ricol

esou

les

pop

ulat

ions

rura

les.

Ap

par

itio

net

/ou

aug

men

tati

on

des

cas

de

mor

talit

ép

arco

ntam

inat

ion

dela

flore

etde

lafa

un

esa

uva

ges

,y

com

pri

sd

eso

rgan

ism

esbé

néfiq

ues

tels

que

les

vers

dete

rre,

les

term

ites

etle

sp

ollin

isat

eurs

.

Rési

dus

dep

estic

ides

sur

les

cultu

res

affe

ctan

tla

sant

ép

ubliq

ueet

les

pro

duits

com

mer

cial

isés

.

Vieu

xst

ocks

dep

estic

ides

deve

nant

des

déch

ets

toxi

que

s

Uti

lisat

ion

d’e

ng

rais

chim

ique

s:

Dég

rada

tion

dela

qua

lité

del’e

auso

uter

rain

ep

arin

filt

rati

on

,ré

sult

ant

d’u

ne

uti

lisa

tio

nin

app

rop

riée.

Dév

elop

pem

ent

exce

ssif

d’al

gues

etde

pla

ntes

aqua

tique

sda

nsle

sp

ièce

sd’

eau

dûà

l’util

isat

ion

d’en

grai

sen

amon

t,co

ndui

sant

àun

eré

duct

ion

de

l’oxy

gèn

eet

final

emen

lam

ort

des

poi

sson

s.

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 81

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82

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Agr

icul

ture

deco

nser

vatio

n(v

oir

ci-d

essu

s).

Arr

êtdu

brûl

age

des

rési

dus

etad

optio

nde

ste

chni

que

ssu

ivan

tes:

cC

ouve

rtur

edu

sola

vec

les

rési

dus

deré

colte

;c

utili

satio

nde

sré

sidu

sp

our

pro

duire

del’h

umus

;c

GIR

pou

rco

ntrô

ler

les

rava

geur

set

les

mal

adie

s(v

oir

ci-d

essu

s);

cvu

lgar

isat

ion

agric

ole

etre

cher

che

app

liqué

esu

rla

pré

vent

ion

dela

salin

isat

ion

des

sols

.

Plan

ifica

tion

par

ticip

ativ

ede

l’util

isat

ion

des

terr

esau

nive

audu

villa

ge.

Cré

atio

nd’

asso

ciat

ions

d’ut

ilisa

teur

sd’

eau

etfo

rmat

ion

dele

urco

mité

dege

stio

n,et

c.In

tégr

atio

nag

ricul

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/éle

vage

(util

isat

ion

des

rési

dus

decu

lture

sco

mm

efo

urra

ge,u

tilis

atio

ndu

fum

ier

com

me

engr

ais,

etc.

).

Part

icip

atio

nde

sfe

mm

esau

déve

lop

pem

ent

des

tech

nolo

gies

età

leur

adap

tatio

n.Pr

ise

enco

mp

tede

sco

nsid

érat

ions

hom

me/

fem

me

dans

les

form

atio

ns,

etat

tent

ion

por

tée

àl’é

qui

libre

hom

me/

fem

me

chez

les

par

ticip

ants

.A

ccès

des

fem

mes

aux

serv

ices

devu

lgar

isat

ion

agric

ole.

GIR

–voi

rci

-des

sus.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Form

atio

nde

sols

nus.

Cha

ngem

ents

dans

lalo

ngue

urde

sra

cine

s.A

ccum

ulat

ion

delim

on/s

able

aux

pie

dsde

sar

bust

es,

piq

uets

etcl

ôtur

es,

ains

ique

dans

les

éten

dues

d’ea

uen

aval

.Pr

ofon

deur

des

rigol

eset

des

ravi

nes.

Cha

ngem

ents

dans

les

rend

emen

ts.

Cha

rge

ensé

dim

ents

des

riviè

res

side

sdo

nnée

sso

ntdi

spon

ible

sda

nsun

est

atio

nhy

drol

ogiq

uevo

isin

e.

Mor

talit

éou

bais

sede

lap

rodu

ctiv

itéde

sp

lant

eset

des

orga

nism

esdu

sole

nra

ison

dela

salin

ité.

Cha

ngem

ents

dela

long

ueur

des

raci

nes.

Acc

umul

atio

nde

limon

/sab

leau

xp

ieds

des

arbu

stes

,p

ique

tset

clôt

ures

,ai

nsiq

ueda

nsle

sét

endu

esd’

eau

enav

al.

Prof

onde

urde

srig

oles

etde

sra

vine

s.C

hang

emen

tsda

nsle

sre

ndem

ents

.C

harg

een

sédi

men

tsde

sriv

ière

ssi

des

donn

ées

sont

disp

onib

les

dans

une

stat

ion

hydr

olog

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vois

ine.

Nom

bre

dep

lans

d’ut

ilisa

tion

des

terr

esp

rép

arés

.N

ombr

ede

com

ités

dege

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nop

érat

ionn

els.

Nom

bre

defe

mm

esp

artic

ipan

tau

xfo

rmat

ions

.C

hang

emen

tsda

nsl’u

tilis

atio

nde

sp

estic

ides

par

les

fem

mes

etda

nsl’a

pp

ariti

onde

sym

ptô

mes

d’em

poi

sonn

emen

tsdu

sau

xp

estic

ides

.

Imp

acts

des

chan

gem

ents

tech

no

log

ique

ssu

rle

sfe

mm

es:

Imp

acts

soci

aux

dus

aux

chan

gem

ents

dan

sl’u

tilis

atio

nd

esso

ls:

IMPA

CT

S

Uti

lisat

ion

d’é

qui

pem

ent:

Com

pac

tion

des

sols

.Ér

osio

n.

Brû

lag

ed

esré

sid

usd

ep

lan

tes

dan

sle

sch

amp

s:

Salin

isat

ion

des

sols

.Er

osio

n.

Com

pét

ition

entr

ele

sdi

ffére

nts

utili

sate

urs

pou

rl’u

tilis

atio

nde

sre

ssou

rces

ente

rres

eten

eau;

entr

eag

ricul

teur

set

élev

eurs

pou

rl’u

tilis

atio

nde

sso

urce

sd’

eau

etde

ste

rrai

nsle

sp

lus

fert

iles,

par

exem

ple

.

Imp

act

des

nouv

elle

scu

lture

s,de

sp

ratiq

ues

etde

séq

uip

emen

tssu

rla

rép

artit

ion

trad

ition

nelle

dutr

avai

lent

reho

mm

eset

fem

mes

.Vu

lnér

abili

téél

evée

des

fem

mes

aux

emp

oiso

nnem

ents

par

pes

ticid

es.

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 82

Page 90: MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

83

IMPA

CT

S

Imp

acts

du

surp

âtur

age

Co

mp

acti

on

des

sols

,au

gm

enta

tio

nd

uru

isse

llem

ent

desu

rfac

eet

del’é

rosi

ondu

sau

surp

âtur

age

etau

pié

tinem

ent

exce

ssif.

Dég

rada

tion

dela

végé

tatio

net

rédu

ctio

nde

ses

pèc

esle

sp

lus

app

étan

tes,

enp

artic

ulie

rau

tour

des

poi

nts

d’ea

u.

Bais

sede

sna

pp

esp

hréa

tique

sdu

une

extr

actio

nac

crue

del’e

auso

uter

rain

ep

arl’i

nter

méd

iaire

des

pui

tsde

stin

ésau

xan

imau

x.

Co

nta

min

atio

nd

esea

uso

ute

rrai

nes

par

l’int

erm

édia

irede

sp

uits

pou

rle

san

imau

x.

Pert

ede

biod

iver

sité

.

Cha

ngem

ents

etp

erte

sd’

habi

tats

natu

rels

.

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Rédu

ctio

nde

sde

nsité

san

imal

es:

cRé

duct

ion

séle

ctiv

ede

san

imau

xda

nsle

str

oup

eaux

;

cro

tatio

nde

sp

âtur

ages

,p

âtur

age

reta

rdé;

cdi

vers

ifica

tion

des

exp

loita

tions

(agr

otou

rism

e,p

arex

emp

le).

Aug

men

tatio

nde

laca

pac

itéde

char

ge:

cG

estio

nde

sp

âtur

ages

etfe

rtili

satio

n;

cp

rodu

ctio

nsfo

urra

gère

ssu

pp

lém

enta

ires;

cco

mp

lém

ents

d’al

imen

tatio

n;

cin

trod

uctio

nd’

arbr

eset

d’ar

bust

esfo

urra

gers

.

Con

trôl

ede

l’éro

sion

:

cC

ultu

res

deco

uver

ture

etse

mis

dire

ct;

cge

stio

net

trai

tem

ent

des

rési

dus

des

cultu

res;

cév

iter

lep

âtur

age

dans

les

zone

sfr

agile

s.

Prép

arat

ion

dest

raté

gies

desu

rvie

àla

séch

eres

se:

cIn

dica

teur

sp

our

l’éle

vage

;

cab

atto

irste

mp

orai

res.

Pour

plu

sde

déta

ilsvo

irle

site

Web

élev

age,

envi

ronn

emen

tet

déve

lop

pem

ent.

http

://w

ww

.fao.

org/

lead

/.

Emp

lace

men

tst

raté

giq

uede

sso

urce

sd’

eau.

Régu

latio

nde

l’util

isat

ion

del’e

au:c

ontr

ôle

del’u

tilis

atio

nde

spo

ints

d’ea

u,lim

itatio

nde

laca

paci

téde

spu

its,f

erm

etur

ede

sso

urce

sd’

eau

perm

anen

tes

dura

ntla

sais

onde

spl

uies

,co

uver

ture

des

puits

,st

ruct

ures

d’irr

igat

ion

adap

tées

,com

ités

dege

stio

nde

spu

its,e

tc.

Syst

èmes

sylv

opas

tora

uxp

our

laco

nser

vatio

nde

labi

odiv

ersi

téet

lasé

que

stra

tion

duca

rbon

e.

Div

ersi

ficat

ion

del’e

xplo

itatio

n.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Cha

ngem

ents

dans

les

surf

aces

des

pât

urag

esdé

grad

és.

Dim

ensi

onde

s«c

ercl

esde

dése

rtifi

catio

n»au

tour

des

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nts

d’ea

u.

Cha

ngem

ents

dans

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ngue

urde

sra

cine

s.

Acc

umul

atio

nde

limon

/sab

leau

xp

ieds

des

arbu

stes

,p

ique

tset

clôt

ures

.

Prof

onde

urde

srig

oles

etde

sra

vine

s.

Cha

rge

ensé

dim

ents

des

riviè

res

side

sdo

nnée

sso

ntdi

spon

ible

sda

nsun

est

atio

nhy

drol

ogiq

uevo

isin

e.

Pop

ulat

ions

etde

nsité

san

imal

es.

Cha

ngem

ents

dans

lafr

éque

nce

des

mau

vais

eshe

rbes

.

Cha

ngem

ents

duni

veau

des

nap

pes

phr

éatiq

ues

des

pui

ts.

Qua

lité

del’e

aude

sp

uits

(sid

esan

alys

esso

ntré

alis

ées)

.

Cha

ngem

ents

dans

les

surf

aces

defo

rêt

etde

pât

urag

e.

Tab

leau

2-

Élev

age:

Prat

ique

sp

ouva

nt

entr

aîn

erd

esri

sque

sp

our

l’en

viro

nn

emen

t.Im

pac

tsn

égat

ifsp

ossi

ble

s,m

esur

esd

’att

énua

tion

etin

dic

ateu

rsp

our

leur

con

trôl

e

Déf

ore

stat

ion

po

ur

lam

ise

enp

lace

de

pât

ura

ge

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 83

Page 91: MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

84

MES

UR

ESD

’ATTÉN

UA

TIO

N

Prép

arat

ion

d’al

imen

tséq

uilib

rés

sur

l’exp

loita

tion.

Cho

ixde

spr

odui

tsch

imiq

ues

cont

rele

stiq

ues,

des

mét

hode

set

dum

om

ent

des

trai

tem

ents

po

ur

min

imis

erle

sim

pac

tsen

viro

nnem

enta

ux(v

oir

auss

itab

leau

1su

rl’u

tilis

atio

nde

spe

stic

ides

).Fo

rmat

ion

etse

nsib

ilisa

tion

des

élev

eurs

etde

sbe

rger

ssu

rl’u

tilis

atio

net

lam

anip

ulat

ion

des

acar

icid

eset

inse

ctic

ides

.

Prom

otio

nde

sra

ces

loca

les.

Mai

ntie

nde

lava

riabi

lité

àl’i

ntér

ieur

des

popu

latio

ns.

Élev

age

non

conv

entio

nnel

(alp

acas

etla

mas

par

exem

ple)

.

Cré

atio

nde

zone

spr

otég

ées.

Stra

tégi

esde

gest

ion

des

pâtu

rage

sm

inim

isan

tl’i

mpa

ctsu

rla

flore

etla

faun

esa

uvag

es.

Agr

otou

rism

e.M

étho

des

appr

oprié

esde

cont

rôle

des

rava

geur

set

des

préd

ateu

rs(p

arex

empl

e,pi

èges

aulie

ude

pois

ons;

voir

auss

ile

tabl

eau

1su

rle

spe

stic

ides

).

Stoc

kage

etge

stio

nco

rrec

tsdu

fum

ier:

cRé

duct

ion

del’u

tilis

atio

nde

l’eau

;c

sépa

ratio

nde

sso

lides

;c

stoc

kage

corr

ect

jusq

u’au

mom

ent

del’u

tilis

atio

n;c

ferm

enta

tion

enan

aéro

bie

etpr

oduc

tion

debi

ogaz

App

licat

ion

defu

mie

rsu

rle

sso

lsà

des

dose

sre

com

man

dées

.U

tilis

atio

nde

varié

tés

àha

utre

ndem

ent.

Acc

èsdu

past

oral

ism

eiti

néra

ntau

xso

ins

vété

rinai

res

etau

tres

serv

ices

.C

onsu

ltatio

nde

tout

esle

sco

mm

unau

tés

conc

erné

es.

Reco

nnai

ssan

cede

sdr

oits

d’us

age

etde

spr

atiq

ues

trad

ition

nelle

s.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Ana

lyse

chim

ique

des

pro

duits

anim

aux

dest

inés

àla

cons

omm

atio

nhu

mai

ne

Pour

leco

ntrô

led

el’u

tilis

atio

nd

esp

rod

uits

cont

rele

stiq

ues

voir

tabl

eau

1.Q

ualit

éd

el’e

aud

esét

end

ues

d’e

au(s

id

esm

esur

esso

ntré

alis

ées)

.

Prop

ortio

nde

sra

ces

loca

les

dans

les

pop

ulat

ions

debé

tail.

Nom

bre

dera

ces

élev

ées

dans

lazo

ne.

Cas

d’a

bat

tag

ed

’an

imau

xsa

uva

ges

etd

ebr

acon

nage

.N

ombr

ed’

emp

oiso

nnem

ents

dep

réda

teur

s.D

imen

sion

des

zone

sp

roté

gées

Qua

lité

del’e

aude

sriv

ière

s.Pr

opor

tion

des

agric

ulte

urs

ayan

tde

sin

stal

latio

nsde

stoc

kage

dufu

mie

r.Vo

lum

ede

biog

azp

rodu

it.

Con

cent

ratio

nen

élém

ents

nutr

itifs

duso

l(N

,P,K

).C

hang

emen

tsda

nsle

sre

ndem

ents

des

cultu

res.

Uti

lisat

ion

de

pro

dui

tsp

har

mac

euti

que

set

d’h

orm

ones

(dan

sle

sco

nce

ntr

ésal

imen

tair

es)

etd

’aca

rici

des

:

IMPA

CTS

Con

tam

inat

ion

des

prod

uits

anim

aux

dest

inés

àl’a

limen

tatio

nhu

mai

ne.

Into

xica

tion

des

trav

aille

urs

man

ipul

ant

des

prod

uits

dest

inés

àtu

erle

stiq

ues

et/o

ude

spe

rson

nes

utili

sant

les

bout

eille

svi

des.

Con

tam

inat

ion

del’e

aupa

run

stoc

kage

inap

prop

riéde

spr

odui

tsch

imiq

ues.

Résis

tanc

ede

stiq

ues

aux

acar

icid

es.

Séle

ctio

nan

imal

e:

Rédu

ctio

nde

l’agr

obio

dive

rsité

due

auch

oix

des

race

s.N

ouve

lles

race

sm

oins

adap

tées

aux

cond

ition

slo

cale

s

Imp

acts

sur

laflo

reet

lafa

une

sauv

ages

:

Acc

rois

sem

ent

del’a

batt

age

d’an

imau

xsa

uvag

esco

nsid

érés

com

me

des

rava

geur

sou

des

préd

ateu

rs.

Com

pétit

ion

pour

les

ress

ourc

esen

nour

ritur

eet

enea

u.

Augm

enta

tion

des

mal

adie

s.

Pert

ede

sha

bita

tsou

des

voie

sm

igra

toire

s.

Pollu

tion

àp

arti

rd

ed

éch

ets

anim

aux:

Con

tam

inat

ions

des

eaux

desu

rfac

eet

des

eaux

sout

erra

ines

.Pr

oblè

mes

d’od

eur

etde

gaz

àef

fet

dese

rre.

Enric

hiss

emen

tde

sso

lsen

élém

ents

nutr

itifs

.

Imp

acts

soci

aux:

Cha

ngem

ents

soci

aux

etcu

lture

lsdu

sau

pass

age

duno

mad

isme/

tran

shum

ance

àl’é

leva

geen

étab

le.

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 84

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85

MES

UR

ESD

’ATTÉN

UA

TIO

N

Emp

lace

men

tap

pro

prié

etp

lani

ficat

ion

par

ticip

ativ

e,in

clua

ntde

sét

udes

sur

les

disp

onib

ilité

sen

eau.

Part

icip

atio

nd

ela

com

mu

nau

téà

laco

nce

pti

on

età

laco

nstr

uctio

n(v

isite

sav

ecle

sag

ricul

teur

set

éval

uatio

np

artic

ipat

ive

rap

ide

[EPR

])et

créa

tion

d’as

soci

atio

nsd’

utili

sate

urs

d’ea

uav

ant

laco

nstr

uctio

n.

Con

cep

tion

des

trav

aux

defa

çon

àm

inim

iser

lané

cess

itéde

chan

ger

leco

uran

tna

ture

ldes

riviè

res.

Con

serv

atio

nde

sso

ls.

Con

trôl

edu

fora

gede

nouv

eaux

pui

ts.

Rédu

ctio

nde

lade

nsité

des

pui

tsou

limita

tion

dela

cap

acité

dep

omp

age

(dan

sle

cas

deso

lsdé

trem

pés

,un

drai

nage

vert

ical

peu

tde

veni

rné

cess

aire

pou

rfa

ireba

isse

rle

nive

aude

lana

pp

ep

hréa

tique

).

Con

trôl

ede

svo

lum

esd’

eau

pou

rl’i

rrig

atio

n,af

inde

resp

ecte

rle

sdé

bits

min

imum

set

les

cap

acité

saq

uifè

res.

Plan

sd’

exp

loita

tion

etde

mai

nten

ance

des

infr

astr

uctu

res

pou

rl’i

rrig

atio

n.

Vulg

aris

atio

nag

ricol

e,fo

rmat

ion

etre

cher

che

app

liqué

esu

rla

salin

isat

ion

des

sols

etle

sp

robl

èmes

qui

lui

sont

liés

(sol

sdé

trem

pés

,al

calin

isat

ion,

etc.

).

Ges

tion

des

pet

itsba

ssin

sve

rsan

ts.

Test

sde

qua

lité

del’e

aud’

irrig

atio

n,y

com

pris

leco

ntrô

lede

laco

ntam

inat

ion

due

aux

pes

ticid

es.

Part

icul

ière

men

tp

our

les

plu

sgr

ands

pér

imèt

res

irrig

ués:

bonn

ege

stio

nde

l’irr

igat

ion,

c’es

t-à-

dire

utili

satio

np

lus

effic

ace

etp

lus

ratio

nnel

lede

l’eau

d’irr

igat

ion

par

:a)

une

bonn

ead

équa

tion

entr

ela

dem

ande

etla

four

nitu

red’

irrig

atio

naf

inde

limite

rle

sdé

per

ditio

nset

d’au

gmen

ter

l’effi

caci

téde

l’irr

igat

ion;

b)un

drai

nage

sil’e

aues

tde

bonn

eq

ualit

é,et

c)l’e

ntre

tien

des

cana

uxp

our

emp

êche

rde

sdé

per

ditio

nsd’

eau

etré

duire

l’ine

ffica

cité

due

aux

dép

ôts

etau

xm

auva

ises

herb

es.

MO

NIT

OR

ING

IND

ICA

TO

RS

Cha

ngem

ents

dans

leni

veau

des

lacs

etde

sriv

ière

s.

Cha

ngem

ents

dans

les

pris

esde

poi

sson

sde

szo

nes

aqua

tique

saf

fect

ées.

Surf

ace

debe

rges

exp

osée

s.

Bais

sede

l’eau

dans

les

pui

ts.

Cha

ngem

ents

dela

long

ueur

des

raci

nes.

Acc

um

ula

tio

nd

elim

on

/sab

leau

xp

ied

sd

esar

bust

es,

piq

uets

etcl

ôtur

es.

Prof

onde

urde

srig

oles

etde

sra

vine

s.

Cha

rge

ensé

dim

ents

des

riviè

res

side

sdo

nnée

sso

ntdi

spon

ible

sda

nsun

est

atio

nhy

drol

ogiq

uevo

isin

e.

Cha

ngem

ents

dans

leni

veau

des

lacs

etde

sriv

ière

s.

Cha

ngem

ents

dans

les

pris

esde

poi

sson

sde

szo

nes

aqua

tique

sco

ncer

nées

.

Bais

sede

l’eau

dans

les

pui

ts.

Volu

me

d’ea

uut

ilisé

àl’h

ecta

re.

Cha

ngem

ents

visi

bles

dela

qua

lité

del’e

aude

sba

ssin

sde

réce

ptio

n.

Qua

lité

del’e

aude

sp

uits

(si

des

mes

ures

sont

réal

isée

s).

Cha

ngem

ents

dans

lasu

rfac

ede

ste

rres

stér

iles.

Cha

ngem

ents

dans

lalo

ngue

urde

sra

cine

s.

Acc

um

ula

tio

nd

elim

on

/sab

leau

xp

ied

sd

esar

bust

es,

piq

uets

etcl

ôtur

es.

Prof

onde

urde

srig

oles

etde

sra

vine

s.

Mor

talit

éou

bais

sede

lap

rodu

ctiv

itéde

sp

lant

eset

des

orga

nism

esdu

sole

nra

ison

dela

salin

ité.

Tab

leau

3.Pe

tite

sin

fras

truc

ture

sd

’irri

gat

ion

:Pra

tiq

ues

pou

van

ten

traî

ner

des

risq

ues

pou

rl’e

nvi

ron

nem

ent.

Imp

acts

nég

atifs

pos

sib

les,

mes

ures

d’a

ttén

uati

onet

ind

icat

eurs

pou

rle

urco

ntr

ôle

L’irr

igat

ion

àpe

tite

éche

llepe

utse

faire

par

grav

itéà

part

irde

riviè

res,

par

utili

satio

nde

petit

sré

serv

oirs

oude

l’eau

sout

erra

ine

(pui

tspr

ofon

dsou

peu

prof

onds

).

IMPA

CT

S

Co

nst

ruct

ion

d’in

fras

truc

ture

sd

’irri

gat

ion

:

Rédu

ctio

ndu

débi

tm

inim

umde

sriv

ière

saf

fect

ant

laflo

reet

lafa

une

aqua

tique

set

rédu

isan

tla

disp

onib

ilité

enea

uen

aval

.

Cha

ngem

ents

dans

leco

uran

tna

ture

lsde

sriv

ière

s.

Des

truc

tion

des

sols

etde

sbo

isem

ents

lelo

ngde

sriv

ière

soù

l’eau

est

pré

levé

e(p

rélè

vem

ent

pou

rl’i

rrig

atio

n),

entr

aîna

ntde

l’éro

sion

lelo

ngde

sbe

rges

.

Dra

inag

eve

rtic

aldû

àun

egr

ande

conc

entr

atio

nd

esp

uits

po

mp

ant

dan

sl’e

auso

uter

rain

eet

entr

aîna

ntla

bais

sede

lana

pp

ep

hréa

tique

.

Exp

loit

atio

nd

essy

stèm

esd

’irri

gat

ion

:

Rédu

ctio

ndu

débi

tm

inim

umde

sriv

ière

s,m

etta

nten

dang

erla

flore

etla

faun

eaq

uatiq

ueet

rédu

isan

tla

disp

onib

ilité

enea

uen

aval

.

Sols

détr

emp

és(r

emon

tée

dela

nap

pe

phr

éatiq

ue)

dus

àun

em

auva

ise

effic

acité

dusy

stèm

eirr

igat

ion.

Sure

xplo

itatio

nde

l’eau

sout

erra

ine

par

les

pui

tsen

traî

nant

unab

aiss

emen

tde

lana

pp

ep

hréa

tique

.

Salin

isat

ion

oual

calin

isat

ion

des

sols

.

Éros

ion.

Dég

rada

tion

dela

qua

lité

del’e

aude

sré

serv

oirs

oude

sba

ssin

sde

réce

ptio

n(d

ével

opp

emen

td’

algu

es,

d’he

rbes

aqua

tique

s,et

c.).

Aug

men

tatio

nde

sm

alad

ies

tran

smis

esp

arl’e

au.

Tran

smis

sion

dem

alad

ies

par

des

eaux

d’irr

igat

ion

cont

amin

ée.

Con

flits

résu

ltant

del’u

tilis

atio

nde

l’eau

etde

ste

rres

irrig

uées

.

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 85

Page 93: MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

86

IMPA

CT

S

Prod

uctio

nno

ndu

rabl

ede

scu

lture

set

utili

satio

nex

cess

ive

de

pes

tici

des

entr

aîn

ant

un

eco

ntam

inat

ion

del’e

auet

une

dim

inut

ion

des

reto

urs

sur

inve

stis

sem

ent

des

pér

imèt

res

irrig

ués.

MES

UR

ESD

’ATTÉN

UA

TIO

N

Form

atio

nen

sant

éet

hygi

ène.

Prot

ectio

nde

sca

naux

des

diva

gatio

nsan

imal

es.

Co

nsu

ltat

ion

de

tou

tes

les

com

mu

nau

tés

con

cern

ées,

étab

lisse

men

tde

com

itéde

gest

ion,

etc.

GIR

–vo

irta

blea

u1.

MO

NIT

OR

ING

IND

ICA

TO

RS

Alc

alin

ité:

augm

enta

tion

dup

Hdu

sol.

Nom

bre

dep

lans

d’ex

plo

itatio

net

dem

aint

enan

ce.

Nom

bre

dep

lans

dege

stio

nde

pet

itsba

ssin

sve

rsan

ts.

Ch

ang

emen

tsd

ans

len

ivea

ud

esm

alad

ies

tran

smis

esp

arl’e

au.

Nom

bre

deco

nflit

sgr

aves

dus

àl’u

tilis

atio

nde

ste

rres

.

Rési

dus

dep

estic

ides

dans

l’eau

.

Prat

ique

sd

eg

esti

ond

esra

vag

eurs

etni

veau

xd’

utili

satio

nde

sp

estic

ides

.

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 86

Page 94: MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

87

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Loca

lisat

ion

del’a

groi

ndus

trie

dans

des

zone

soù

lafo

urni

ture

d’ea

up

eut

être

assu

rée

etq

uiso

ntéq

uip

ées

desy

stèm

esde

trai

tem

ent

des

eaux

usée

s.

Rédu

ctio

nau

min

imum

del’u

tilis

atio

nde

l’eau

etde

sp

rodu

itsch

imiq

ues.

Prom

otio

nde

sp

roce

ssus

detr

ansf

orm

atio

base

desu

bsta

nces

biod

égra

dabl

es.

Util

isat

ion

dete

chno

logi

esde

pro

duct

ion

«pro

pre

s».

Trai

tem

ent

des

eaux

usée

set

des

émis

sion

sda

nsl’a

tmos

phè

re.

Mét

hode

sde

pro

tect

ion

acou

stiq

ueda

nsle

sus

ines

très

bruy

ante

s.

Con

trôl

eno

nch

imiq

uede

sra

vage

urs

aprè

sré

colte

.

Util

isat

ion

dedé

chet

sor

gani

que

sco

mm

een

grai

ssu

rle

sso

lsag

ricol

eset

les

pât

urag

es.

Rédu

ctio

nde

sdé

chet

sso

lides

par

l’util

isat

ion

dete

chno

logi

esp

rop

res,

lere

cycl

age

des

rési

dus,

etc.

Trai

tem

ent

eten

lève

men

tde

sdé

chet

sso

lides

enac

cord

avec

lalé

gisl

atio

nsu

rla

gest

ion

des

déch

ets

solid

es.

Trai

tem

ent

eten

lève

men

tap

pro

prié

sde

sdé

chet

sda

nger

eux

(enf

ouis

sem

ent

régl

emen

té).

Nor

mes

hygi

éniq

ues

stric

tes.

Con

trôl

ede

laq

ualit

éde

sp

rodu

its.

Form

atio

nde

sem

plo

yés.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Volu

me

del’e

auut

ilisé

e.

Cha

ngem

ents

duni

veau

des

lacs

/riv

ière

sd’

oùl’e

aues

tp

uisé

e.

Cha

ngem

ents

duni

veau

del’e

aude

sp

uits

.

Cha

ngem

ents

visi

bles

dela

qua

lité

del’e

aude

sba

ssin

sde

réce

ptio

n.

Cha

ngem

ents

dans

les

pris

esde

poi

sson

sde

szo

nes

aqua

tique

sco

ncer

nées

.

Qua

lité

del’e

aude

sp

uits

(sid

esm

esur

esso

ntré

alis

ées)

.

Pour

les

usin

esp

lus

imp

orta

ntes

(en

plu

sde

ceq

uies

tin

diq

uéci

-des

sus)

:

Qua

ntité

etq

ualit

éde

séc

oule

men

tsd’

eaux

usée

s.

Qua

lité

des

émis

sion

sd’

air.

Plai

ntes

conc

erna

ntle

brui

tet

les

odeu

rsde

lap

art

des

pop

ulat

ions

loca

les.

Ana

lyse

chim

ique

des

pro

duits

dest

inés

àla

cons

omm

atio

nhu

mai

ne.

Volu

me

des

déch

ets

solid

es(n

onre

cycl

és).

Volu

me

des

déch

ets

orga

niq

ues

(non

réut

ilisé

s).

Volu

me

des

déch

ets

dang

ereu

x.

Qua

lité

del’e

aude

sp

uits

(sid

esm

esur

esso

ntré

alis

ées)

.

Enlè

vem

ent

défin

itif

des

déch

ets

(enf

ouis

sem

ent

régl

emen

téou

non)

.

Ana

lyse

sch

imiq

ues

etba

ctér

iolo

giq

ues

des

alim

ents

.

Tabl

eau

4.A

groi

ndus

trie

:Pra

tiqu

espo

uvan

ten

traî

ner

des

risq

ues

pour

l’env

iron

nem

ent.

Impa

cts

néga

tifs

poss

ible

s,m

esur

esd’

atté

nuat

ion

etin

dica

teur

spo

urle

urco

ntrô

le

IMPA

CT

S

Ag

roin

dus

trie

:

Con

tam

inat

ion

des

eaux

desu

rfac

eet

sout

erra

ines

àp

artir

dedé

chet

sliq

uide

s.

Sure

xplo

itatio

nde

sea

uxde

surf

ace

etso

uter

rain

es.

Pollu

tion

del’a

ir.

Pollu

tion

sono

reet

pol

lutio

nol

fact

ive.

Con

tam

inat

ion

des

pro

duits

par

des

pes

ticid

esen

rais

ond’

unco

ntrô

lein

app

rop

riéde

sra

vage

urs

aprè

sré

colte

.

Con

tam

inat

ion

del’e

nviro

nnem

ent

due

àl’a

ccum

ulat

ion

dedé

chet

sso

lides

l’int

rodu

ctio

nde

déch

ets

dang

ereu

x,et

/ou

àla

déco

mp

ositi

onde

mat

éria

uxor

gani

que

s.

Prat

ique

sh

ygié

niq

ues

déf

ectu

euse

s

Con

tam

inat

ion

des

alim

ents

pro

duits

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 87

Page 95: MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

88

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Util

isat

ion

deso

urce

d’én

ergi

ede

rem

pla

cem

ent.

Util

isat

ion

d’éq

uip

emen

tsef

ficac

essu

rle

pla

nén

ergé

tique

.

Util

isat

ion

des

rési

dus

agric

oles

com

me

com

bust

ible

s.

Plan

tatio

nsde

bois

defe

u(m

ais,

voir

tabl

eau

5).

Con

sulta

tions

etp

artic

ipat

ions

del’e

nsem

ble

dela

com

mun

auté

dans

lap

rép

arat

ion

des

pro

jets

.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Volu

me

debo

isde

chau

ffage

utili

sép

arl’u

sine

.

Dim

ensi

onde

ssu

rfac

esde

forê

tdé

grad

éeau

tour

del’u

sine

.

Co

nso

mm

atio

nd

eb

ois

de

chau

ffag

ed

ans

l’ag

roin

dus

trie

:

IMPA

CT

S

Déf

ores

tatio

np

rès

des

agro

indu

strie

s.In

cita

tion

àla

défo

rest

atio

net

àla

vent

eau

xag

roin

dust

ries.

Pollu

tion

del’a

ir.

Ch

ang

emen

tsd

ans

les

mo

yen

sd

’exi

sten

ce

Dim

inut

ion

dela

dem

ande

pou

rce

rtai

nsp

rodu

itsag

ricol

esou

pou

rle

sp

rodu

itsde

lap

etite

agro

indu

strie

.

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 88

Page 96: MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

89

IMPA

CT

S

Plan

tati

on

sd

efo

rêt

Rédu

ctio

nou

per

tede

labi

odiv

ersi

té.

Éros

ion

des

sols

dura

ntla

pré

par

atio

nde

ste

rres

.

Sédi

men

tatio

nda

nsle

sriv

ière

s.

Com

pac

tion

des

sols

.

Rédu

ctio

ndu

cour

ant

des

riviè

res

etab

aiss

emen

tde

sna

pp

esp

hréa

tique

s.

Co

nta

min

atio

nd

esso

lsd

ue

àl’

uti

lisa

tio

nd’

herb

icid

eset

d’in

sect

icid

es.

Aug

men

tatio

nde

lafr

éque

nce

des

rava

geur

set

des

mal

adie

s.

Ince

ndie

sde

forê

t.

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Évite

rl’a

batt

age

dans

les

forê

tsin

digè

nes.

Ass

urer

une

pro

tect

ion

tota

lede

sha

bita

tscr

itiq

ues

S’il

n’ex

iste

pas

d’éc

hant

illon

repr

ésen

tatif

dela

végé

tatio

nor

igin

elle

ende

hors

dela

plan

tatio

n,cr

éer

une

zone

depr

otec

tion

(mis

een

défe

nse)

d’un

écha

ntill

onre

prés

enta

tif(1

0%

l’int

érie

urde

lapl

anta

tion.

Plan

ter

dès

que

pos

sibl

eap

rès

lam

ise

ànu

des

terr

es

Ne

pas

débo

iser

les

pent

esab

rupt

es,

inst

able

sou

les

sols

très

sens

ible

l’éro

sion

etlim

iterl

apr

épar

atio

ndu

site

àla

sais

onsè

che.

Sile

labo

ures

tné

cess

aire

,il

doit

être

fait

ensu

ivan

tle

slig

nes

deni

veau

eten

utili

sant

des

trac

teur

sav

ecde

sp

neus

àba

sse

pre

ssio

n.

Con

serv

atio

nde

sfo

rêts

enbo

rdur

ede

riviè

res

(zon

essi

tuée

sen

bord

ure

des

riviè

res,

des

criq

ues

etde

sso

urce

s)p

lant

ées

avec

des

esp

èces

indi

gène

s.

Con

serv

atio

nde

ste

rres

hum

ides

etde

sm

arai

s.

Veill

erà

ceq

uele

she

rbic

ides

etin

sect

icid

esso

ient

utili

sés

àde

sdo

ses

corr

ecte

s,à

ceq

uele

sou

vrie

rsai

ent

reçu

une

form

atio

np

our

leur

utili

satio

net

àce

qu’

ilsso

ient

étro

item

ent

enca

drés

auco

urs

dece

sop

érat

ions

.

Mél

ange

rle

ses

pèc

esde

lap

lant

atio

n.

Met

tre

enp

lace

unsy

stèm

ed

eco

ntrô

levi

suel

sim

ple

des

rava

geur

set

des

mal

adie

s.

Net

toye

rde

szo

nes

deco

upe-

feu

enca

sd’

utili

satio

nde

brûl

age

pou

rle

nett

oyag

ede

ste

rres

etco

nser

ver

une

mai

n-d’

œuv

resu

ffisa

nte

pou

rco

ntrô

ler

lefe

u.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Insp

ectio

ns/p

lans

des

cham

ps.

Cha

ngem

ents

dans

les

pop

ulat

ions

des

esp

èces

indi

cate

urs.

Zon

esp

roté

gées

iden

tifié

esda

nsle

pla

nde

gest

ion.

Acc

rois

sem

ent

des

zone

ssu

jett

esà

l’éro

sion

etde

lap

rofo

ndeu

rde

srig

oles

etde

sra

vine

s.

Cha

rge

ensé

dim

ents

dans

les

riviè

res.

Prés

ence

dese

mel

les

dela

bour

(c’e

st-à

-dire

que

les

élém

ents

duso

l/so

us-s

olse

soud

ent

entr

eeu

xso

usl’e

ffet

d’a

gen

tste

lsq

uel’o

xyd

ed

efe

ret

leca

rbon

ate

deca

lciu

m,p

our

form

erun

eco

uche

dure

etim

per

méa

ble)

.

Cha

ngem

ents

duni

veau

del’e

auet

dela

nap

pe

phr

éatiq

uep

enda

ntla

sais

onsè

che.

Plan

dege

stio

net

insp

ectio

nau

xch

amp

s.

Niv

eau

dep

ollu

tion

del’e

auso

uter

rain

eet

des

riviè

res.

Aug

men

tatio

nou

dim

inut

ion

dela

fréq

uenc

ede

sra

vage

urs

etde

sdé

gâts

sur

les

arbr

es.

Regi

stre

sde

sfe

ux

Tab

leau

5.Pe

tite

sex

plo

itat

ion

sfo

rest

ière

s:Pr

atiq

ues

po

uvan

ten

traî

ner

des

risq

ues

po

url’e

nvi

ron

nem

ent.

Imp

acts

nég

atif

sp

oss

ible

s,m

esur

esd

’att

énua

tio

net

ind

icat

eurs

po

urle

urco

ntr

ôle

Tout

ep

lant

atio

nd’

arbr

esd’

unhe

ctar

eou

plu

set

tout

eop

érat

ion

deré

colte

enfo

rêt

doiv

ent

être

cond

uits

selo

nun

pla

nde

gest

ion

sim

ple

app

rouv

é.C

haq

uep

lan

dege

stio

ndo

itin

clur

ede

sél

émen

tsde

l’éva

luat

ion

envi

ronn

emen

tale

etdo

itp

resc

rire

ungr

and

nom

bre

dem

esur

esd’

atté

nuat

ion

pré

sent

ées

ci-d

esso

us.

Lors

que

cela

est

pos

sibl

e,le

sp

etits

opér

ateu

rsdo

iven

têt

reen

cour

agés

àse

regr

oup

erp

our

form

erde

sco

opér

ativ

esou

des

asso

ciat

ions

/org

anis

atio

nsde

pro

duct

eurs

afin

deré

duire

les

coût

sde

gest

ion.

Lace

rtifi

catio

nde

lafo

rêt,

pro

cess

usp

erm

etta

ntde

pro

uver

que

les

pro

duits

fore

stie

rsp

rovi

enne

ntde

sour

ces

dura

bles

,do

itêt

refa

cilit

ée.

Ce

poi

ntes

tp

artic

uliè

rem

ent

imp

orta

ntp

our

les

pro

duits

dest

inés

àl’e

xpor

tatio

n.

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 89

Page 97: MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

90

IMPA

CT

S

Cha

ngem

ents

dela

stru

ctur

ede

sso

lset

per

tede

fert

ilité

.

Rédu

ctio

ndu

débi

tde

sriv

ière

set

bais

sede

sna

pp

esp

hréa

tique

s.

Risq

ues

accr

usde

rava

geur

set

d’in

sect

es.

Réd

uct

ion

ou

per

ted

ela

bio

div

ersi

té,

par

ticul

ière

men

ten

zone

defo

rêt

natu

relle

.

Frag

men

tatio

nde

sha

bita

tset

inte

rrup

tions

des

coul

oirs

biol

ogiq

ues.

Dég

rada

tion

des

forê

tset

des

écos

ystè

mes

.

Inst

alla

tions

hum

aine

sno

nco

ntrô

lées

etdé

fore

stat

ion.

Con

flits

avec

les

utili

sate

urs

trad

ition

nels

.

Com

pac

tion

des

sols

etér

osio

ns.

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Sip

ossi

ble,

n’ut

ilise

rle

ses

pèc

esex

otiq

ues

que

dans

les

syst

èmes

d’ag

rofo

rest

erie

etsy

lvop

asto

raux

,et

n’ut

ilise

rq

uede

sen

grai

sor

gani

que

s.

Con

serv

erle

sfo

rêts

lelo

ngde

sriv

ière

set

sur

les

terr

eshu

mid

es;

utili

ser

des

dist

ance

sde

pla

ntat

ion

plu

sim

por

tant

esen

tre

les

arbr

es.

Met

tre

enp

lace

des

syst

èmes

visu

els

sim

ple

sdu

cont

rôle

des

rava

geur

set

des

mal

adie

s.

Les

pro

duits

natu

rels

defo

rêt

doiv

ent

être

réco

ltés

selo

nun

pla

nde

réco

lteap

pro

uvé

qui

doit

être

pré

par

éà

par

tirde

donn

ées

decr

oiss

ance

etd’

inve

ntai

res;

l’exp

loita

tion

fore

stiè

redo

itin

clur

ela

coup

eav

ant

réco

lteen

grim

pan

tda

nsle

sar

bres

,un

diam

ètre

min

imum

,un

cycl

eap

pro

prié

d’ab

atta

ge,

des

coup

esan

nuel

les,

unab

atta

gedi

rect

ionn

el,

untir

age

des

tron

csbi

enp

lani

fiéet

des

zone

sde

pro

tect

ion.

Iden

tifie

rle

sha

bita

tscr

itiq

ues

etle

sin

terv

entio

nsin

terd

ites,

évite

rle

szo

nes

frag

iles

etp

rép

arer

des

chem

ins

pou

rre

lier

les

coul

oirs

.

Réco

lter

selo

nle

sp

resc

riptio

nsdu

pla

nde

gest

ion

etp

ossé

der

unce

rtifi

cat

d’op

érat

ion.

Dan

sle

sp

lant

atio

ns,

évite

rle

sai

res

devé

géta

tion

natu

relle

Veill

erà

l’exi

sten

cede

droi

tsde

pro

prié

tére

conn

uset

àla

cap

acité

/eng

agem

ent

deco

ntrô

ler

les

imp

lant

atio

nshu

mai

nes.

Déf

inir

etsa

uveg

arde

rle

sdr

oits

d’us

age

trad

ition

nels

dans

lep

lan

dege

stio

n.

Util

iser

des

télé

phé

rique

lap

lace

des

rout

es.

Lors

que

les

rout

esre

pré

sent

ent

lase

ule

pos

sibi

lité,

elle

sdo

iven

têt

rebi

enap

lani

eset

cons

trui

tes

selo

nde

ssp

écifi

catio

nste

chni

que

sad

apté

esau

xco

nditi

ons

loca

les.

Min

imis

erle

sp

ertu

rbat

ions

dans

laca

nop

éeet

les

dégâ

tsda

nsle

sét

ages

infé

rieur

sde

lavé

géta

tion

grâc

eun

mei

lleur

alig

nem

entd

esch

emin

s.U

tilis

erla

trac

tion

anim

ale.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Niv

eau

d’é

lém

ents

nu

trit

ifs

dan

sla

mat

ière

orga

niq

uede

sso

lset

pH

des

sols

.

Cha

ngem

ents

des

nive

aux

d’ea

uda

nsle

sp

uits

etde

sdé

bits

des

riviè

res

pen

dant

lasa

ison

sèch

e.

Au

gm

enta

tio

no

ud

imin

uti

on

du

niv

eau

de

rava

geur

set

dem

alad

ies

chez

les

pla

ntes

.

Plan

sd

eg

esti

on

app

rou

vés

et,

sip

oss

ible

,ce

rtifi

catio

nsob

tenu

es.

Inve

nta

ires

pou

rco

ntr

ôler

les

pop

ulat

ion

sd

eses

pèc

esin

dica

teur

s.

Plan

sde

gest

ion

etre

gist

res

des

terr

ains

.

Cas

deno

uvel

les

imp

lant

atio

nsill

égal

es.

Exis

tenc

ede

légi

slat

ions

/ins

titut

ions

régu

lant

les

imp

lant

atio

nshu

mai

nes.

Plan

sde

gest

ion.

Plan

sde

gest

ion

etob

serv

atio

nssu

rle

terr

ain.

Indi

cate

urs

d’ér

osio

n(v

oir

tabl

eaux

pré

céde

nts)

.

Uti

lisat

ion

d’e

spèc

esex

oti

que

sd

ans

les

pla

nta

tio

ns

:

Réc

olt

een

forê

t,p

rod

uits

lign

eux

etn

on

lign

eux:

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 90

Page 98: MODULE 3 - Food and Agriculture Organization · 2017-11-28 · Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets Constituant la suite des étapes d’identification des besoins

91

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Con

serv

erle

sfo

rêts

lelo

ng

des

rivi

ères

etm

inim

iser

les

per

turb

atio

nsda

nsla

cano

pée

etda

nsle

sét

ages

infé

rieur

sde

lavé

géta

tion.

Met

tre

enp

lace

des

pro

gram

mes

d’éd

ucat

ion

envi

ronn

emen

tale

pou

rle

str

avai

lleur

set

les

com

mun

auté

sfo

rest

ière

svi

vant

àl’i

ntér

ieur

etau

tour

dela

forê

t.

S’as

sure

rq

u’il

exis

teun

ep

rote

ctio

nlé

gale

app

rop

riée

pou

rco

ntrô

ler

lach

asse

.

Légi

slat

ion,

cont

rôle

des

émis

sion

s,as

pira

teur

sp

our

extr

aire

lap

ouss

ière

,ut

ilisa

tion

del’é

nerg

iehy

drau

lique

.

Légi

slat

ion,

bass

ins

d’ép

anda

ge,

récu

pér

ateu

rsde

carb

uran

t,ré

cup

érat

ion

des

déch

ets

ligne

ux.

Légi

slat

ion,

pla

nsm

inut

ieux

des

site

s,is

olat

ion,

rédu

ctio

nde

sbr

uits

.

Séle

ctio

nm

inut

ieus

ede

ssi

tes

afin

d’év

iter

les

aire

sin

digè

nes,

par

ticip

atio

nde

sp

opul

atio

nsin

digè

nes

dans

lap

lani

ficat

ion

des

pro

jets

,p

lans

pou

rle

sp

eup

les

indi

gène

s.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Cha

rge

ensé

dim

ents

dans

les

riviè

res.

Enq

uête

ssu

rla

cons

omm

atio

nde

vian

dede

forê

t,in

vent

aire

sde

ses

pèc

eset

regi

stre

sde

sfe

uxde

forê

t.

Con

trôl

ede

laq

ualit

éde

l’air.

Con

trôl

ede

laq

ualit

éde

sso

lset

des

eaux

.

Con

trôl

edu

nive

aude

brui

t.

Plai

ntes

des

pop

ulat

ions

loca

les.

Con

sulta

tions

etat

elie

rsav

ecle

sp

opul

atio

nslo

cale

s.

Regi

stre

sm

édic

aux.

IMPA

CT

S

Sédi

men

tatio

nda

nsle

sriv

ière

s.

Cha

sse

illég

ale

etfe

uxac

cide

ntel

s.

Peti

tes

usin

esd

etr

ansf

orm

atio

n:

Pollu

tion

del’a

ir–

diox

yde

deca

rbon

e,m

onox

yde

deca

rbon

e,fu

mée

set

pou

ssiè

res.

Pollu

tion

des

sols

etde

sea

ux–

pro

duits

pou

rl’e

xtra

ctio

nde

séc

orce

set

pou

rla

cons

erva

tion

dub

ois,

add

itifs

,sc

iure

,ch

arb

ond

eb

ois,

acid

es,

go

ud

ron

s,ca

rbu

ran

tset

lub

rifi

ants

po

ur

les

véhi

cule

s.

Brui

t.

Forê

tsin

dig

ènes

etp

op

ulat

ion

sd

épen

dan

tes:

Cha

ngem

ents

dans

les

moy

ens

desu

bsis

tanc

eet

dans

l’ide

ntité

cultu

r elle

.

Prop

agat

ion

dem

alad

ies

infe

ctie

uses

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 91

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92

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Co

nst

ruct

ion

de

terr

ain

sd

eca

mp

ing

etd

’em

pla

cem

ents

app

rop

riés

pou

rle

sfe

ux.

Régl

emen

tatio

n,su

per

visi

onet

cont

rôle

des

activ

ités

tour

istiq

ues.

Emp

lace

men

tsap

pro

prié

saf

ind’

évite

rle

szo

nes

écol

ogiq

uem

ent

frag

iles.

Plan

sp

our

par

tage

rle

sbé

néfic

esde

l’éco

tour

ism

e

Inte

rdic

tion/

limita

tion

duto

uris

me

dans

les

zone

sfr

agile

s.

Lim

itatio

ndu

pré

lève

men

tde

sp

lant

eset

d’au

tres

ress

ourc

esda

nsle

szo

nes

pro

tégé

es(e

nac

cord

avec

leur

srè

gles

dege

stio

n,vo

irse

ctio

nE

duC

hap

itre

V).

Inte

rdic

tion

dela

chas

seou

dup

rélè

vem

ent

dep

lant

eset

d’an

imau

xen

dang

er.

Inte

rdic

tio

n/l

imit

atio

nd

ura

mas

sag

ed

eco

rail

et/o

ud

up

rélè

vem

ent

d’au

tres

esp

èces

mar

ines

.

Sens

ibili

satio

nde

svi

site

urs

etde

sgu

ides

.

Sup

ervi

sion

etco

ntrô

lede

sac

tivité

sto

uris

tique

s.

Équi

pem

ents

etse

rvic

eap

pro

prié

sp

our

lera

mas

sage

des

ordu

res.

Part

icip

atio

nde

ces

com

mun

auté

sda

nsla

pré

par

atio

nde

sp

roje

ts.

Plan

sp

our

lep

arta

gede

sbé

néfic

es.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Cha

ngem

ents

dans

lafr

éque

nce

etla

sévé

rité

des

feux

defo

rêt.

Cha

ngem

ents

dans

leno

mbr

ed’

anim

aux

sauv

ages

.

Prof

onde

urde

srig

oles

/rav

ines

lelo

ngde

sp

iste

s.

Cas

d’ex

plo

itatio

nill

égal

ede

bois

oude

conv

ersi

onde

ste

rres

.

Ces

sion

sd

efo

rmat

ion

pou

rle

sco

mm

unau

tés

loca

les.

Con

trôl

ede

laflo

reet

dela

faun

esa

uvag

es.

Cas

dech

asse

illég

ale.

Cas

dera

mas

sage

deco

rail.

Dég

rada

tion/

disp

ariti

onde

pla

ntes

,de

cora

uxou

d’au

tres

ress

ourc

es.

Fréq

uenc

ede

cas

d’or

dure

sno

nra

mas

sées

sur

les

site

s.

Con

sulta

tion

des

par

ties

conc

erné

esau

cour

sde

lap

rép

arat

ion

dup

roje

t.

Tab

leau

6.Éc

otou

rism

e:Pr

atiq

ues

pou

van

ten

traî

ner

des

risq

ues

pou

rl’e

nvi

ron

nem

ent.

Effe

tsn

égat

ifsp

ossi

ble

s,m

esur

esd

’att

énua

tion

etin

dic

ateu

rsp

our

leur

con

trôl

e

Terr

ain

sd

eca

mp

ing

etem

pla

cem

ents

de

feux

san

sm

esur

esd

ep

rote

ctio

nap

pro

pri

ées:

IMPA

CT

S

Feux

defo

rêt

etde

pra

iries

Trou

bles

dela

vie

sauv

age.

Éros

ion

asso

ciée

àla

cons

truc

tion

dep

iste

s.

Acc

rois

sem

ent

dela

pré

senc

ehu

mai

neda

nsle

szo

nes

isol

ées

qui

peu

tco

ndui

reà

l’exp

loita

tion

illég

ale

debo

isou

àla

conv

ersi

onde

ste

rres

Pert

ede

biod

iver

sité

.

Pert

ede

ress

ourc

esna

ture

lles.

Ord

ures

:

Acc

umul

atio

nde

détr

itus

etd’

ordu

res

sur

les

lieux

tour

istiq

ues.

Imp

acts

soci

aux

etéc

on

om

ique

s

Imp

act

sur

les

com

mun

auté

slo

cale

set

indi

gène

s.

Co

nst

ruct

ion

de

pet

ites

infr

astr

uctu

res

(pis

tes,

pan

nea

ux,

terr

ain

sd

eca

mp

ing

,et

c.):

Co

nso

mm

atio

nn

on

dur

able

de

lavé

gét

atio

n,

de

lafl

ore

etd

ela

faun

esa

uvag

eset

d’a

utre

sre

sso

urce

sn

atur

elle

s:

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 92

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93

IMPA

CT

S

Bas

sin

sd

ep

rod

uct

ion

:co

nta

min

atio

nd

esét

endu

esd’

eau

enav

al,

enp

artic

ulie

rlo

rsde

lavi

dang

ede

sba

ssin

s,du

une

char

geor

gani

que

exce

ssiv

eac

cum

ulé

ed

ans

l’ea

uet

dan

sle

ssé

dim

ents

dufo

ndde

sba

ssin

s.

Risq

ues

accr

usd

em

alad

ies

chez

les

poi

sson

sd’

élev

age

enlia

ison

avec

lest

ress

etfin

alem

ent

chez

les

pop

ulat

ions

sauv

ages

vois

ines

.

Nou

velle

sm

alad

ies

bact

érie

nnes

dues

àl’u

tilis

atio

nd’

alim

ents

trai

tés

avec

des

méd

icam

ents

.

Cag

esfl

ott

ante

s:p

ollu

tion

con

tin

ued

el’e

auau

tour

eten

dess

ous

des

cage

slo

rsq

u’el

les

sont

enea

up

eup

rofo

nde.

Impa

ctsu

rla

faun

elo

cale

dûau

xév

asio

nsde

sca

ges.

Fort

taux

dem

orta

lité

des

esp

èces

non

conc

erné

esen

rais

onde

laco

llect

ede

larv

esde

crev

ette

set

d’al

evin

sde

poi

sson

ssa

uvag

es.

Des

truc

tion

des

man

grov

eset

des

terr

eshu

mid

esp

our

laco

nstr

uctio

nde

bass

ins

côtie

rs;

exp

ositi

onde

sso

lsau

xac

ides

etau

xsu

lfate

s;ér

osio

ncô

tière

accé

léré

een

rais

onde

laré

duct

ion

des

forê

tsde

man

grov

es.

Salin

isat

ion

des

sols

etde

sea

uxso

uter

rain

esp

arp

erco

latio

nde

sea

uxsa

lées

.Él

imin

atio

n/ré

duct

ion

des

esp

èces

loca

les

due

àl’i

ntro

duct

ion

d’es

pèc

esex

otiq

ues

pou

rl’é

leva

ge.

Intr

oduc

tion

dem

alad

ies

due

autr

ansf

ert/

imp

orta

tion

d’al

evin

set

dela

rves

.

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Loca

lisat

ion

app

rop

riée

des

bass

ins

etde

sca

ges

afin

d’év

iter

les

piè

ces

d’ea

ufr

agile

s.

Dis

tanc

een

tre

les

cage

set

pro

fond

eurs

suffi

sant

esaf

inde

rédu

irel’i

mp

act

sur

les

fond

s.

Util

isat

ion

deré

serv

oirs

pou

rle

trai

tem

ent

des

efflu

ents

des

bass

ins

ouut

ilisa

tion

d’un

syst

ème

dere

cycl

age

des

bass

ins

pou

rtr

aite

rl’e

au.

Les

syst

èmes

clos

(c’e

st-à

-dire

sans

reje

td’

efflu

ents

)so

ntp

réfé

rabl

esp

our

les

pro

duct

ions

inte

nsiv

es.

L’ut

ilisa

tion

deva

ccin

ses

tp

réfé

rabl

l’util

isat

ion

syst

émat

ique

d’an

tibio

tique

set

dep

rodu

itsch

imiq

ues

(n’u

tilis

erle

sp

rodu

itsch

imiq

ues

etle

sm

édic

amen

tsq

ueda

nsle

sca

sex

trêm

eslo

rsq

uele

ssy

mp

tôm

esde

mal

adie

sso

ntvi

sibl

es).

Util

iser

des

esp

èces

pré

sent

esda

nsl’e

aual

ento

uraf

ind’

évite

rle

sim

pac

tssu

rla

biod

iver

sité

.

Util

iser

des

couv

oirs

pou

rla

mul

tiplic

atio

nd’

alev

ins

etde

larv

es.

Util

iser

des

zone

sdé

nudé

esen

bord

ure

dem

angr

ove

etre

mp

lirle

sba

ssin

sp

arp

omp

age

etno

np

asp

arle

sm

arée

s;sé

par

erle

sba

ssin

sde

pro

duct

ion

pou

rév

iter

lacr

éatio

nde

barr

ière

sde

rriè

rele

sm

angr

oves

.

Evite

rla

cons

truc

tion

deba

ssin

sda

nsle

szo

nes

côtiè

res

pro

ches

des

cham

ps

culti

vés

oude

sp

uits

.Util

iser

,lor

sque

cela

est

pos

sibl

e,de

sfe

uille

sde

pla

stiq

uep

our

évite

rla

per

cola

tion

del’e

auà

pro

xim

itéde

sch

amp

scu

ltivé

set

des

pui

tsd’

eau

douc

e.

Men

erde

sét

udes

sur

l’im

pac

tp

oten

tiel

sur

lafa

une

exis

tant

eav

ant

tout

ein

trod

uctio

nd’

esp

èces

nouv

elle

sda

nsde

sp

ièce

sd’

eau

ouve

rtes

.Pr

endr

ele

sp

lus

gran

des

pré

caut

ions

dans

leca

sd’

intr

oduc

tion

d’es

pèc

esde

pré

date

urs.

Am

élio

rer

lalé

gisl

atio

nsu

rle

sin

trod

uctio

ns.

Met

tre

enq

uara

ntai

nele

sal

evin

s/la

rves

etes

pèc

esin

trod

uite

s;ut

ilise

rde

sal

evin

s/la

rves

pro

duits

enco

uvoi

rset

cert

ifiés

exem

pts

de

mal

adie

s.A

mél

iore

rla

form

atio

nd

esaq

uacu

lteur

set

lalé

gisl

atio

nsu

rle

sm

ouve

men

tsde

sal

evin

s/la

rves

etad

ulte

s.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Cha

ngem

ents

dela

qua

lité

del’e

auà

l’int

érie

urdu

syst

ème

ouda

nsle

sét

endu

esd’

eau

vois

ines

.

Cha

ngem

ents

(dég

rada

tion)

dans

laflo

reet

lafa

une

dufo

nd,

dans

leca

sde

cage

sflo

ttan

tes.

Cas

dem

alad

iede

sp

oiss

ons

dusy

stèm

eet

dans

les

éten

dues

d’ea

uav

oisi

nant

es;

app

ariti

onde

souc

hes

deba

ctér

ies

rési

stan

tes

aux

antib

iotiq

ues.

Cha

ngem

ents

dans

laco

mp

ositi

onde

sp

rises

dans

les

éten

dues

d’ea

uvo

isin

es.

Suiv

ide

sop

érat

ions

deco

llect

ed’

alev

ins/

larv

es,

chan

gem

ents

dans

l’abo

ndan

cede

ses

pèc

eset

dans

laco

mp

ositi

onde

sp

rises

des

pêc

heur

s.

Ana

lyse

des

sols

pou

rle

urac

idité

pot

entie

lleav

ant

laco

nstr

uctio

nde

bass

ins.

Acc

rois

sem

ent

mes

urab

lede

lasa

linité

del’e

auex

trai

tede

sp

uits

côtie

rsp

rès

des

ferm

esaq

uaco

les.

Dép

lace

men

tou

élim

inat

ion

d’es

pèc

eslo

cale

sde

poi

sson

s.

Fréq

uenc

ed’

épid

émie

sou

dem

alad

ies

pou

vant

être

obse

rvée

sda

nsle

sfe

rmes

aqua

cole

sou

les

éten

dues

d’ea

uen

viro

nnan

tes.

Tab

leau

7.A

qua

cult

ure:

Prat

ique

sp

ouva

nt

entr

aîn

erd

esri

sque

sp

our

l’en

viro

nn

emen

t.Ef

fets

nég

atifs

pos

sib

les,

mes

ures

d’a

ttén

uati

onet

ind

icat

eurs

pou

rle

urco

ntr

ôle

Pro

duc

tio

nin

ten

sive

ettr

èsin

ten

sive

Syst

èmes

de

pro

duc

tio

nse

mi-

inte

nsi

fset

exte

nsi

fs:

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 93

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94

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Séle

ctio

nm

inut

ieus

ede

siti

néra

ires

etde

ssi

tes

pou

rév

iter

les

fort

esp

ente

set

les

riviè

res

àfa

ible

débi

t,m

inim

isan

tl’a

batt

age

d’ar

bres

,le

nom

bre

detr

aver

sées

deco

urs

d’ea

uet

lap

ertu

rbat

ion

des

écou

lem

ents

d’ea

u.

Con

cep

tion

soig

neus

ep

our

min

imis

erle

sim

pac

tsde

str

aver

sées

deco

urs

d’ea

u,p

our

équi

libre

rle

sre

mp

lissa

ges

etle

sév

acua

tions

etp

our

évite

rla

créa

tion

dep

ente

str

opab

rup

tes.

Zon

esta

mp

ons

entr

ele

sro

utes

etle

sét

endu

esd’

eau.

Con

stru

ctio

ndu

rant

lasa

ison

sèch

e.

Veill

erà

l’util

isat

ion

de

norm

esd

eco

nstr

uctio

nap

pro

prié

es(p

rote

ctio

nde

sso

lsdu

rant

laco

nstr

uctio

n,re

mis

een

état

des

site

set

réha

bilit

atio

n).

Dra

inag

eap

pro

prié

etfo

ssés

d’in

filtr

atio

n.

Stab

ilisa

tion

des

surf

aces

vuln

érab

les:

terr

asse

men

tde

sp

ente

s,m

urs/

bass

ins

dere

tenu

e,en

tass

emen

tde

pie

rres

,ga

bion

s,m

urs

detr

eilli

s,et

c.

Rep

lant

atio

n(a

vec

des

esp

èces

indi

gène

s)dè

sle

débu

tde

laco

nstr

uctio

n.

Enlè

vem

ent

des

carb

uran

tset

des

mat

éria

uxda

nger

eux.

Con

trôl

ede

sp

ouss

ière

sp

arl’e

auet

par

d’au

tres

moy

ens.

Séle

ctio

nm

inut

ieus

ede

siti

néra

ires

etde

ssi

tes

pou

rév

iter

les

habi

tats

imp

orta

nts

etfr

agile

s,et

les

zone

sp

roté

gées

.

Con

serv

atio

nde

sco

uloi

rsna

ture

ls.

Cré

atio

nde

pas

sage

sp

our

les

anim

aux

sous

etsu

rle

sro

utes

,cl

ôtur

es.

Pas

deco

nstr

uctio

ndu

rant

lap

ério

dede

rep

rodu

ctio

n.

Sen

sib

ilisa

tio

net

form

atio

nd

esco

mm

un

auté

sru

rale

ssu

rl’u

tilis

atio

ndu

rabl

ede

szo

nes

bois

ées

etde

leur

sre

ssou

rces

.

Surv

eilla

nce

etco

ntrô

leà

lafo

isp

arle

sco

mm

unau

tés

loca

les,

lap

olic

eet

les

auto

rités

resp

onsa

bles

dela

faun

eet

dela

flore

.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Cha

ngem

ents

dans

les

surf

aces

des

pen

tes

dénu

dées

/lon

gueu

rde

sbe

rges

exp

osée

s.

Nom

bre

deca

sde

glis

sem

ents

dete

rrai

naf

fect

ant

letr

afic

.

Cha

ngem

ents

dans

lalo

ngue

urde

sra

cine

s.

Acc

um

ula

tio

nd

elim

on

/sab

leau

xp

ied

sd

esar

bust

es,

des

pot

eaux

etde

scl

ôtur

es.

Prof

onde

urde

srig

oles

etde

sra

vine

s.

Cha

ngem

ents

dans

les

rend

emen

tsde

sch

amp

svo

isin

s.

Déb

itset

char

ges

ensé

dim

ents

dans

les

riviè

res,

sile

sd

onné

esso

ntd

isp

onib

les

dan

sun

est

atio

nhy

drol

ogiq

uevo

isin

e.

Cha

ngem

ents

visi

bles

dela

qua

lité

del’e

aude

sét

endu

esd’

eau

avoi

sina

ntes

.

Cha

ngem

ents

dans

laha

uteu

rd’

eau

des

pui

ts.

Ch

ang

emen

tsd

ans

les

pri

ses

de

poi

sson

sd

esét

endu

esd’

eau

conc

erné

es.

Cha

ngem

ents

dans

leni

veau

des

mal

adie

sas

soci

ées

àl’e

au.

Cha

ngem

ents

dans

leno

mbr

ede

san

imau

xsa

uvag

es.

Cha

ngem

ents

dans

les

pris

esde

chas

se/p

êche

.

Taux

d’ex

trac

tion

debo

isde

cons

truc

tion.

Cas

d’ex

plo

itatio

nill

égal

ede

forê

tset

deco

nver

sion

sde

terr

es.

Tab

leau

8.Pe

tite

sro

utes

d’a

ccès

rura

les

etp

onts

:Pra

tiq

ues

pou

van

ten

traî

ner

des

risq

ues

pou

rl’e

nvi

ron

nem

ent.

Effe

tsn

égat

ifs

pos

sib

les,

mes

ures

d’a

ttén

uati

onet

ind

icat

eurs

pou

rle

urco

ntr

ôle

Imp

acts

sur

les

sols

etle

sét

end

ues

d’e

au:

IMPA

CT

S

Com

pac

tion

des

sols

pen

dant

laco

nstr

uctio

n.D

ésta

bilis

atio

nde

sp

ente

set

des

berg

esde

sriv

ière

s:gl

isse

men

tsde

terr

ain,

effo

ndre

men

tde

sra

vine

set

des

fort

esp

ente

s,re

mbl

aiem

ent

avec

des

mat

éria

uxde

débl

ai.

Dég

rada

tion

dela

végé

tatio

nle

long

des

berg

esde

riviè

res,

des

bord

sde

rout

eset

des

site

sd’

oùle

sm

atér

iaux

deco

nstr

uctio

non

tét

éex

trai

ts.

Ch

ang

emen

tsh

ydra

uliq

ues

(au

gm

enta

tio

nd

uru

isse

llem

ent

etde

sin

onda

tions

,de

sdé

bits

dedi

vers

ion,

mod

ifica

tion

des

cana

ux).

Éros

ion

due

aux

rais

ons

ci-d

essu

s.O

bstr

uctio

nde

sdr

ains

,fo

rmat

ion

dep

oche

sd’

eau

stag

nant

es.

Enva

sem

ent,

séd

imen

tati

onet

dég

rad

atio

nd

esp

ièce

sd’

eau.

Cha

ngem

ents

dans

leni

veau

des

napp

esph

réat

ique

s.C

onta

min

atio

net

risq

ues

sani

taire

sdu

sau

pét

role

etau

xdé

chet

sda

nger

eux.

Pous

sièr

eet

brui

tsau

cour

sde

laco

nstr

uctio

net

del’u

tilis

atio

n.

Acc

èsau

xzo

nes

pré

céd

emm

ent

iso

lées

:

Rest

rictio

nde

sco

uloi

rsbi

olog

ique

s,ob

stac

les

audé

pla

cem

ent

libre

dela

faun

esa

uvag

e.

Pert

urba

tion

oude

stru

ctio

nde

laflo

reet

dela

faun

esa

uvag

es,

anim

aux

tués

sur

les

rout

es.

Pert

e,fr

agm

enta

tion

etp

ertu

rbat

ion

des

habi

tats

natu

rels

(yco

mp

risaq

uatiq

ues)

.

Pert

urba

tion

des

zone

sp

roté

gées

,m

enac

esu

rle

ses

pèc

esen

dang

er.

Aug

men

tatio

nde

sfe

uxde

forê

ten

rais

ond’

une

activ

itéhu

mai

neac

crue

.

Cha

sse

illég

ale,

voir

tabl

eau

5.

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 94

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95

IMPA

CT

S

Déf

ores

tatio

net

per

tede

biod

iver

sité

dues

àun

eex

plo

itatio

nac

crue

dela

forê

t,au

tour

ism

eet

àla

con

vers

ion

de

forê

ten

pât

urag

esou

cham

ps

culti

vés.

Pert

ede

bâtim

ents

,de

pro

prié

tés

oude

moy

ens

écon

omiq

ues

desu

bsis

tanc

e.

Imp

act

des

acci

dent

sde

laci

rcul

atio

net

dela

tran

smis

sion

des

mal

adie

sle

long

des

rout

essu

rla

sant

éhu

mai

ne.

Dég

rada

tion

des

site

shi

stor

ique

s/cu

lture

ls.

Ch

ang

emen

tsso

ciau

xch

ezle

sco

mm

un

auté

sis

olée

sen

rais

onde

nouv

elle

sro

utes

.

Imp

act

sur

les

pop

ulat

ions

indi

gène

s.

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Mis

een

pla

ceet

entr

etie

nde

sp

are-

feu.

Élim

inat

ion

des

mat

éria

uxin

flam

mab

les

dans

les

cons

truc

tions

.

Prog

ram

mes

d’éd

ucat

ion

pou

rré

duire

lafr

éque

nce

des

feux

.

Cré

atio

nde

zone

sp

roté

gées

.

Séle

ctio

nso

igne

use

des

itiné

raire

saf

ind’

évite

rde

sdo

mm

ages

écon

omiq

ues,

des

per

tes

dete

rres

dep

opul

atio

nsin

digè

nes

etde

site

scu

lture

ls,

etc.

Mes

ures

de

sécu

rité

:ré

gle

men

tati

on,

sig

nal

isat

ion

,vi

sib

ilité

,lim

itatio

nde

vite

sse,

etc.

Mes

ures

spéc

iale

sp

our

pro

tége

rle

ssi

tes

cultu

rels

.

IND

ICA

TEU

RS

PO

UR

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Acc

iden

tsde

laci

rcul

atio

n.

Cas

dem

alad

ies

Imp

acts

soci

aux:

RuralInvest Mod.3 FR 07.qxd 23-11-2007 17:11 Page 95

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96

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Étud

esd’

imp

lant

atio

np

our

évite

rle

ssi

tes

frag

iles.

Co

nsu

ltat

ion

etp

arti

cip

atio

nd

eto

ute

sle

sco

mm

un

auté

sco

ncer

nées

.

Plan

sré

gion

aux

d’ut

ilisa

tion

des

eaux

.

Dis

tanc

em

inim

ale

aux

habi

tatio

nset

aux

cham

ps.

Dra

inag

eco

rrec

t.

Syst

èmes

dere

trai

tem

ent

des

eaux

usée

s:ba

ssin

sde

déca

ntat

ion,

filtr

es,

syst

èmes

d’aé

ratio

n,ra

ccor

dem

ent

àun

syst

ème

d’ég

out

plu

sim

por

tant

.

Tech

nolo

gies

pou

rle

cont

rôle

des

odeu

rs.

Prot

ectio

ndu

sol

etde

lavé

géta

tion

pen

dant

laco

nstr

uctio

n,st

abili

satio

n(r

epla

ntat

ion,

par

exem

ple

).

Plan

sd’

opér

atio

net

d’en

tret

ien,

etfo

rmat

ion.

Prot

ectio

nco

ntre

les

trou

pea

ux.

Ana

lyse

sde

laq

ualit

éde

sea

ux.

Form

atio

nen

mat

ière

d’hy

gièn

e.

Étud

esd’

imp

lant

atio

n(in

clua

ntau

ssil

esbe

soin

sen

tran

spor

t).

Con

cep

tion

corr

ecte

des

syst

èmes

dera

mas

sage

etd’

enlè

vem

ent.

Étal

emen

tet

couv

ertu

rede

sor

dure

ssu

rle

site

enfo

uiss

emen

t,br

ûlag

ein

terd

itou

rédu

itau

min

imum

.

Syst

èmes

sép

arés

dera

mas

sage

pou

rle

sdé

chet

sm

édic

aux

ouda

nger

eux.

Plan

sd’

opér

atio

net

d’en

tret

ien,

etfo

rmat

ion.

Proc

édur

esde

sécu

rité

etfo

rmat

ion.

IND

ICA

TEU

RS

DE

LEU

RC

ON

TR

ÔLE

Cha

ngem

ents

dans

laha

uteu

rd’

eau

des

pui

ts.

Qua

lité

del’e

aude

sp

uits

(sid

esan

alys

esso

ntré

alis

ées)

.

Cha

ngem

ents

visi

bles

dela

qua

lité

del’e

auda

nsle

sba

ssin

sde

réce

ptio

n.

Dim

ensi

ons

des

surf

aces

devé

géta

tion

dégr

adée

sur

les

site

s.

Nom

bre

dep

lans

d’op

érat

ion

etd’

entr

etie

n,et

dep

lans

régi

onau

xd’

utili

satio

nde

sea

uxré

alis

és.

Cas

dem

alad

ies.

Qua

lité

del’e

aude

sp

uits

(si

des

anal

yses

sont

réal

isée

s).

Cha

ngem

ents

visi

bles

dela

qua

lité

del’e

auda

nsle

sba

ssin

sde

réce

ptio

n.

Nom

bre

dep

lans

d’op

érat

ion

etd’

entr

etie

nré

alis

és.

Enfo

uiss

emen

tsill

égau

x.

Cas

debr

ûlag

ede

sor

dure

s.

Cas

dem

alad

ies.

Tab

leau

9.In

vest

isse

men

tsd

ans

de

pet

ites

infr

astr

uctu

res

soci

ales

:Pra

tiq

ues

pou

van

ten

traî

ner

des

risq

ues

pou

rl’e

nvi

ron

nem

ent.

Effe

tsn

égat

ifs

pos

sib

les,

mes

ures

d’a

ttén

uati

onet

ind

icat

eurs

pou

rle

urco

ntr

ôle

Ad

duc

tio

nd

’eau

etsy

stèm

esd

’ass

ain

isse

men

t:

IMPA

CT

S

Con

tam

inat

ion

des

eaux

desu

rfac

eet

sout

erra

ines

sur

site

ouen

aval

àp

artir

des

eaux

usée

s.

Bai

sse

de

lan

app

ep

hré

atiq

ue

du

un

esu

rexp

loita

tion.

Cré

atio

nde

poc

hes

d’ea

ust

agna

nte.

Ode

urs

dép

lais

ante

s.

Dég

rada

tion

duso

lde

surf

ace

etde

lavé

géta

tion.

Pert

urba

tion

des

habi

tats

natu

rels

,de

laflo

reet

dela

faun

esa

uvag

es.

Aug

men

tatio

nde

sm

alad

ies

tran

smis

esp

arl’e

au.

Ram

assa

ge/

enlè

vem

ent

des

ord

ures

:

Pollu

tion

des

eaux

desu

rfac

eet

sout

erra

ines

àp

artir

des

enfo

uiss

emen

ts.

Fum

ées,

brum

eset

par

ticul

esdu

esau

brûl

age

des

ordu

res

(yco

mp

risle

urim

pac

tsu

rla

sant

éhu

mai

ne).

Ode

urs

dép

lais

ante

s.

Con

tam

inat

ion

etris

que

sp

our

lasa

nté

dus

aux

déch

ets

dang

ereu

x.

Tran

smis

sion

dem

alad

ies.

Con

ditio

nsde

vie

désa

gréa

bles

prè

sdu

site

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97

IMPA

CT

S

Con

tam

inat

ion

des

sols

etde

sea

uxà

par

tirde

sdé

chet

sde

bâtim

ents

.

Dég

rada

tion

dela

végé

tatio

nsu

rsi

teet

lelo

ngde

sro

utes

d’ac

cès.

Pous

sièr

eet

brui

tdu

rant

laco

nstr

uctio

n.

Pert

urba

tion

des

habi

tats

,de

laflo

reet

dela

faun

esa

uvag

es.

Con

tam

inat

ion

del’e

auà

par

tirde

sani

taire

sm

alco

nçus

.

Con

tam

inat

ion

duso

lpar

accu

mul

atio

nde

déch

ets

solid

es.

Con

tam

inat

ion

etris

que

ssa

nita

ires

àp

artir

dedé

chet

sm

édic

aux.

Acc

iden

tsen

cour

sde

cons

truc

tion.

MES

UR

ESD

’AT

TÉN

UA

TIO

N

Imp

lant

atio

nad

équa

teet

séle

ctio

nde

sro

utes

d’ac

cès.

Prot

ectio

nde

lasu

rfac

edu

sol

etde

lavé

géta

tion

dura

ntla

cons

truc

tion.

Con

trôl

ede

lap

ouss

ière

par

l’eau

oup

ard’

autr

esm

oyen

s.

Con

trôl

eet

nett

oyag

eq

uotid

ien

des

site

sde

cons

truc

tion.

Mis

disp

ositi

onde

syst

èmes

dera

mas

sage

des

ordu

res

etd

’ass

ain

isse

men

tap

pro

pri

ésd

ura

nt

laco

nst

ruct

ion

etl’e

xplo

itatio

n.

Inst

alla

tions

sép

arée

sp

our

lera

mas

sage

dedé

chet

sda

nger

eux.

Att

entio

np

artic

uliè

rep

orté

eau

drai

nage

.

Mes

ures

etp

rocé

dure

sde

sécu

rité.

IND

ICA

TEU

RS

DE

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Plus d’information sur RuralInvestou sur d’autres produits et services duCentre d’investissement de la FAOpeuvent être obtenus en écrivant au:

DirecteurDivision du Centre d’investissementOrganisation des Nations Unies pourl’alimentation et l’agricultureViale delle Terme di Caracalla00153 Rome, Italie

Tel: (+39) 06 57054477Fax: (+39) 06 57054657

Courrier électronique: [email protected]

Site internet du Centred’investissement: www.fao.org/tc/tciSite internet de la FAO: www.fao.org

MODULE 3RURALINVEST

Depuis une période récente, la formulation et la gestion des projetsd’investissement au niveau local ont pris une importance croissanteet sont devenus des outils pour contribuer à un développement ruraldurable. L’appui apporté aux communautés rurales pour concevoir etmettre en œuvre leurs propres projets, qu’ils constituent des activitésproductives et génératrices de revenus ou des investissementssociaux – permet non seulement d’assurer une plus grandeimplication et appropriation de ces projets, mais aussi de renforcer lescapacités des communautés à gérer leur propre développement.Cependant, l’adoption de cette approche par les gouvernements, lesagences de financement internationales et les banques rurales aégalement mis en valeur l’importance critique de fournir un appuiadéquat et un encadrement méthodologique aux techniciensnationaux travaillant avec ces communautés et les organisations debase pour identifier les besoins en investissement, formuler desprojets d’initiative locale et rechercher les moyens de les financer.

RuralInvest répond à ces besoins en offrant une série de modulesdéveloppés durant plusieurs années et testés à grande échelle sur leterrain. Ces modules fournissent le support mentionné à travers unéventail d’outils, de cours de formation comprenant des manuels etguides méthodologiques, un logiciel et des manuels à l’intention desinstructeurs/formateurs. Les modules de la méthodologieactuellement utilisés ou en cours d’élaboration sont les suivants:

Module 1: Identification participative des priorités localesd’investissement

Module 2: Préparation et analyse des avant-projetsd’investissement

Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets

Module 4: Suivi et évaluation ex-post des projets

Un cours de formation sur “l’évaluation de la demande pour lesinvestissements ruraux” est également disponible pour appuyer lesagents de terrain à évaluer la demande pour les produitscommercialisables ou non, élément critique pour analyser larentabilité des projets.

Module 3: Formulation et évaluation ex-ante des projets

Constituant la suite des étapes d’identification des besoins etinvestissements prioritaires au niveau des communautés et depréparation des avant-projets (Modules 1 et 2), le Module 3 permetd’appuyer le personnel technique local à formuler et analyser desprojets pouvant être soumis à une évaluation externe en vue d’unfinancement. Le logiciel utilise une plateforme compatible avecWindows qui peut être paramétrée aisément pour répondre auxbesoins spécifiques des différents utilisateurs. Le Module 3 facilite laprésentation des données essentielles relatives aux projets etautomatise certains calculs tels que le flux de trésorerie, l’estimationdes besoins en fonds de roulement, le taux de rentabilité, la créationd’emploi et le coût du projet par bénéficiaire. Le Module 3 comprendun manuel technique, le logiciel, y inclus un guide de l’utilisateur, desexercices de formation et un guide à l’intention des formateurs.

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FORMULATION ETÉVALUATION EX-ANTEDES PROJETS

Une méthode participative pour laformulation et le suivi des petits projetsd’investissement en milieu rural

MODULE 3

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