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LE REPÈRE DES PRODUCTEURS MARAÎCHERS DU QUÉBEC MARS 2018 VOLUME 6 NUMÉRO 1 LE MOISSON D’OR APPEL DE CANDIDATURES PROPOSEZ VOTRE CANDIDATURE La date limite pour une mise en candidature est le 30 avril 2018. Les Fermes G.N.C. Inc. L’APMQ a commencé depuis quelques semaines un blitz de commu- nication auprès des 900 entreprises de légumes de champs frais pour discuter de l’importante proposition de créer et soutenir financièrement un fonds de recherche et d’innovation. En appuyant la campagne « J’adhère à l’innovation », les productrices et producteurs maraî- chers du Québec pourront se donner un outil de développement d’une impor- tance capitale pour le secteur de la pro- duction. Dans tous les secteurs de production agricole, l’innovation est essentielle au maintien et à l’accroissement de la compétitivité des entreprises. C’est encore plus vrai en production maraîchère étant donné que les entreprises gèrent les risques de marché en produisant et commercialisant plusieurs produits différents sur plusieurs marchés. Cette stratégie d’affaires est extrêmement exigeante du point de vue de l’adoption de technologies et de pratiques agricoles permettant d’accroître l’efficience dans un contexte de développement durable. Plusieurs faits démontrent que la capacité concurrentielle de nos entreprises maraîchères du Québec est affaiblie ces dernières années. Pour le constater, nous n’avons qu’à regarder la croissance de l’Ontario en termes de superficies de récolte et des recettes pécuniaires. Cette province, qui a un contexte de marchés semblable au nôtre, présente cependant des investissements en recherche et innovation plus importants que ceux qui sont réalisés ici et des efforts mieux coordonnés et structurés. Pour maintenir sa capacité concurrentielle à moyen et long terme, le secteur maraîcher québécois se doit donc d’agir. C’est dans ce contexte que l’Association des producteurs maraîchers mène présentement un processus de consultation en vue de mettre en place un Fonds d’innovation en production de légumes de plein champ Campagne J’adhère à l’innovation PLACE DES PRODUCTEURS : Une vision commune LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS : un programme indispensable depuis 15 ans L’ARTERRE : un service de jumelage personnalisé PHYTOPROTECTION: des adjuvants homologués comme pesticides? LAITUE : nouvelles variétés développées VOUS VENDEZ DES FRUITS ET LÉGUMES À L’EXTÉRIEUR DU QUÉBEC ? De nouvelles exigences s’appliquent.

MOISSON D’OR

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Page 1: MOISSON D’OR

L E R E P È R E D E S P R O D U C T E U R S M A R A Î C H E R S D U Q U É B E CMARS 2018VOLUME 6NUMÉRO 1

LEMOISSON D’OR

APPEL DE CANDIDATURES

PROPOSEZ VOTRE CANDIDATURE

La date limite pour une mise en candidature est le 30 avril 2018.

Les Fermes G.N.C. Inc.

L’APMQ a commencé depuis quelques semaines un blitz de commu-nication auprès des 900 entreprises de légumes de champs frais pour discuter de l’importante proposition de créer et soutenir financièrement un fonds de recherche et d’innovation. En appuyant la campagne « J’adhère à l’innovation », les productrices et producteurs maraî-chers du Québec pourront se donner un outil de développement d’une impor-tance capitale pour le secteur de la pro-duction.

Dans tous les secteurs de production agricole, l’innovation est essentielle au maintien et à l’accroissement de

la compétitivité des entreprises. C’est encore plus vrai en production maraîchère étant donné que les entreprises gèrent les risques de marché en produisant et commercialisant plusieurs produits différents sur plusieurs marchés. Cette stratégie d’affaires est extrêmement exigeante du point de vue de l’adoption de technologies et de pratiques agricoles permettant d’accroître l’efficience dans un contexte de développement durable.

Plusieurs faits démontrent que la capacité concurrentielle de nos entreprises maraîchères du Québec est affaiblie ces dernières années. Pour le constater, nous n’avons qu’à regarder la croissance de

l’Ontario en termes de superficies de récolte et des recettes pécuniaires. Cette province, qui a un contexte de marchés semblable au nôtre, présente cependant des investissements en recherche et innovation plus importants que ceux qui sont réalisés ici et des efforts mieux coordonnés et structurés.

Pour maintenir sa capacité concurrentielle à moyen et long terme, le secteur maraîcher québécois se doit donc d’agir. C’est dans ce contexte que l’Association des producteurs maraîchers mène présentement un processus de consultation en vue de mettre en place un Fonds d’innovation en production de légumes de plein champ

Campagne J’adhère à l’innovation

PLACE DES PRODUCTEURS : Une vision commune

LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS : un programme indispensable depuis 15 ans

L’ARTERRE : un service de jumelage personnalisé

PHYTOPROTECTION: des adjuvants homologués comme pesticides?

LAITUE : nouvelles variétés développées

VOUS VENDEZ DES FRUITS ET LÉGUMES À L’EXTÉRIEUR DU QUÉBEC ? De nouvelles exigences s’appliquent.

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Région NombreAbitibi-Témiscamingue 13Bas-Saint-Laurent 28Capitale-Nationale 63Centre-du-Québec 28Chaudière-Appalaches 58Estrie 42Gaspésie–Les-Îles 14Lanaudière 123Laurentides 90Montréal / Laval 26Mauricie 30Montérégie 329Outaouais 33Saguenay–Lac-St-Jean / Côte-Nord 37

914

Fonds d’innovation

Effet levier

0,3 M$ Ensemble de la production

maraîchère

1,7 M$ Partenaires et programmes

gouvernementaux

2 000 000 $

Projets communs (30 %)

Projets par groupe de culture (70 %)

Entreprises déclarant des légumes de champs frais à Agri-Québec en 2015

L E R E P È R E D E S P R O D U C T E U R S M A R A Î C H E R S D U Q U É B E C

Le 1er décembre dernier s’est tenue l’assemblée générale annuelle de l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ), à la salle Iles Percées de l’Hôtel Mortagne, à Boucherville. Cent-vingt membres et intervenants étaient présents pour effectuer le bilan de la dernière année et discuter des orientations à venir.

Durant l’assemblée, l’allocution de M. Marcel Groleau, président de l’UPA, a mis la table sur les problématiques de fonds dans le monde agricole actuel : la gestion des risques en entreprise, dont l’assurance récolte, le remboursement des taxes et la modification possible à la loi sur les producteurs agricoles.

M. André Plante, directeur général de l’APMQ, a par la suite présenté le Rapport d’activités 2016-2017 ainsi que le plan d’action pour l’année à venir. L’APMQ a poursuivi son travail afin d’offrir des services relatifs à la production, la recherche et développement, et afin d’influencer de manière positive et efficace la mise en marché et la promotion des produits du Québec. Plusieurs dossiers se sont démarqués en 2016-2017 : la hausse

du salaire minimum, la fiscalité agricole, la sécurité des revenus, la phytoprotection, les questions environnementales, divers travaux avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) ainsi que le développement d’un fonds d’innovation et la relocalisation de la Place des producteurs.

Au cours de cette assemblée, les membres ont adopté des résolutions relativement à l’amélioration du Programme d’assurance récolte, aux évènements climatiques extrêmes et à la hausse du salaire minimum. Le moment fort de la journée a été la discussion et le vote sur la relocalisation de la Place des producteurs (PDP). La

réflexion s’est soldée par une position très majoritaire des membres en faveur d’une relocalisation de la PDP, selon certains paramètres de distance, de partenariat, de coût, de loyer et de rentabilité.

Remise du prix Paul-Coulombe – Passion du maraîcher 2017

Le prix Paul-Coulombe est remis lors de l’assemblée générale annuelle de l’APMQ à un producteur maraîcher dont l’implication a eu des répercussions positives sur la vie associative du secteur maraîcher au Québec. Le prix Paul Coulombe – Passion du maraîcher 2017 a été remis à M. Normand Legault.

M. Legault a notamment été administrateur de la Fédération des producteurs maraîchers – dont quelques mandats à titre de président –, président et administrateur

du Syndicat et comité régional de l’UPA Outaouais ainsi que président durant sept ans du CRE de Laval. En 2003, M. Legault a reçu un Phénix en environnement pour un projet de mise en valeur de matières résiduelles, réalisé avec Moisson Montréal et M. Roger Paquette.

M. Legault est un homme dynamique et engagé, héritier d’une longue tradition familiale d’agriculteurs et d’agricultrices, remontant aux premiers temps de la colonie. Ses parents ont remporté, en 2007, le prix de famille agricole de l’année de la Fondation de la famille terrienne. M. Legault est propriétaire d’une entreprise agricole située à Auteuil, Laval, et est spécialisé dans un créneau unique : la fleur de courge. Toutes nos félicitations !

Assemblée générale annuelle de l’APMQ

destiné au marché frais, excluant la pomme de terre.

Ce fonds serait alimenté par une contribution obligatoire des entreprises équivalente à 0,1 % des ventes nettes admissibles dans le cadre d’Agri-Québec. La Financière agricole s’est d’ores et déjà montrée ouverte à percevoir cette contribution.

L’investissement annuel des productrices et producteurs maraîchers dans ce fonds se situerait aux alentours de 300 000 $ annuellement. Considérant l’effet levier des investissements historiques de l’APMQ dans la recherche, nous estimons être en mesure d’aller chercher une somme

de 1,7 M$ auprès de ses partenaires et des programmes gouvernementaux. Ce serait ainsi 2 M$ qui seraient investis annuellement dans des projets communs ou des projets spécifiques aux groupes de cultures (feuillus, fruits, racines et autres).

Une soixantaine de producteurs maraîchers « ambassadeurs », provenant de toutes les régions du Québec, rencontrent, communiquent et discutent actuellement avec les productrices et producteurs de légumes de champs. Ils sont en mesure de vous présenter le projet et vous inviter à signer une lettre d’appui. L’opération « J’adhère à l’innovation » se déroule jusqu’à la mi-avril.

Page 3: MOISSON D’OR

MARS 2018 • PRIMEURS MARAÎCHÈRES • 3

Président de l’APMQ

Sylvain Terrault

Le 1er décembre dernier avait lieu notre assemblée générale annuelle, réunissant cent-vingt membres et intervenants qui ont échangé sur une vision commune en vue de revitaliser la Place des Producteurs (PDP) et dégager des actions futures pour un marché répondant aux nouveaux besoins des producteurs et des acheteurs. La réflexion s’est soldée par une position très majoritaire des membres en faveur d’une relocalisation de la PDP. C’est une décision qui va passer à l’histoire.

Gérée par notre association de producteurs, la PDP est le haut lieu des transactions économiques dans le secteur horticole au Québec, 24 heures sur 24. Cette plateforme de commercialisation procure en saison de précieux services à plus de 150 maraîchers québécois. Chaque jour, des centaines de camions chargent et déchargent leurs lots de fruits et de légumes destinés au marché québécois et à l’exportation.

Pour un OBNL comme le nôtre, c’est une réalisation collective impressionnante. Je tiens, en mon nom personnel et au nom du conseil d’administration de l’association, à souligner le discernement et la fougue des administrateurs de l’époque et du personnel qualifié qui ont concrétisé, en 1960, le centre de distribution du Marché Central. Ils ont vu juste en érigeant une structure rentable, adaptée aux besoins de commercialisation des producteurs.

Presque soixante ans plus tard, poussés par le même élan et tournés vers l’avenir, les producteurs doivent une fois de plus s’adapter aux changements. Après un large exercice de réflexion, de consultation et d’études, amorcé depuis cinq ans, l’association a pris une décision tout aussi importante, soit celle de relocaliser la PDP. Cette vision d’avenir découle des préoccupations actuelles et sur l’avenir exprimées par les producteurs et des besoins énoncés par les acheteurs.

Au terme des échanges, les producteurs ont exprimé leur désir que le marché d’avenir compte des espaces fermés et réfrigérés facilitant l’entreposage et la manutention des produits. Il sera aussi accompagné d’aires semi-ouvertes pour la présentation des produits aux

clients. De plus, afin de rejoindre plus d’établissements publics, de fruiteries, de marchés d’alimentation, de grossistes, de distributeurs, de restaurateurs et de magasins de détail provenant de partout au Québec, des Maritimes et de l’est de l’Ontario, le développement d’un service de livraison des commandes aux clients est incontournable.

L’avenir de la PDP passe aussi par la présence sur place de fruits, de légumes et de produits de l’horticulture en dehors des saisons locales de production. Un élargissement éventuel de l’offre de produits est également souhaité, comme des produits transformés provenant du Québec ou d’autres produits non

périssables de la province.

La réalisation de cette vision d’avenir requiert un partenariat avec d’autres fournisseurs de fruits, de légumes, de produits de l’horticulture et d’autres denrées du Québec pour compléter l’offre. Le gouvernement du Québec devra également appuyer et soutenir le projet, car il s’agira d’une vitrine de vente exceptionnelle pour l’ensemble des produits du Québec.

Bien que plusieurs étapes restent encore à franchir d’ici septembre 2019, cette vision d’avenir partagée permet à l’APMQ d’orienter ses efforts afin d’assurer la pérennité de la PDP.

Une vision commune pour la PDP !

ÉDITORIAL

JOEL LECLERC [email protected]

NORMAND POISSANT [email protected]

MANON FRAPPIER [email protected]

CLAUDIA LAHAIE [email protected]

ROBERT LANDRY [email protected] en assurance

de dommages Service aux entreprises514 861-7429 1 888 527-3281

« Nos courtiers spécialisés en culture maraîchère vous offrent des solutions adaptées à votre réalité. »

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Parcelles d’essais sur l’oignon vert jumelé à du poireau à la ferme expérimentale de Sainte-Clotilde du Centre de recherche et de développement de Saint-Jean-sur-Richelieu. Crédit photo : Agriculture et Agroalimentaire Canada

L’équipe du Programme de pesticides à usage limité au Centre de R&D de Saint-Jean-sur-Richelieu : de gauche à droite Martin Trudeau, Directeur d’étude – Entomologie, Mohammed Akalach, Directeur d’étude – Pathologie, Jean-François Desteredjian, Responsable Principal (affectation), Julie Smaers, Soutien technique (affectation), Jean-François Dubuc, Directeur d’étude – Pathologie (affectation), Gaétan Racette, Archiviste et Martin Laforest, Gestionnaire du site d’essai. (Dominic Cloutier, Responsable Principal, n’est pas sur la photo.)

Programme de pesticides à usage limité en quelques chiffres

Au Canada 1 714 études • 614 insecticides • 592 fongicides • 508 herbicides 758 homologations incluant près de 2 100 nouveaux usages

Au Québec, à Saint-Jean-sur-Richelieu400 études nécessitant 650 essais (une étude exige souvent plusieurs essais)

Sites Web à consulter : État des projets selon la culture et Priorités pour 2017

L E R E P È R E D E S P R O D U C T E U R S M A R A Î C H E R S D U Q U É B E C

Depuis 15 ans, un programme indispensable en lutte contre les ravageurs en productions maraîchères

Avant le lancement du Programme de pesticides à usage limité (PPUL) en 2002, les producteurs maraîchers avaient besoin de plus d’outils pour lutter contre les ravageurs de leurs cultures. Plusieurs pesticides avaient été retirés à la suite de leur réévaluation et le phénomène de la résistance aux pesticides était en croissance. De plus, les grandes entreprises de production de pesticides ne faisaient pas homologuer au Canada les produits dont ils auraient eu besoin, parce que les superficies cultivées étaient de petites dimensions.

L’arrivée du PPUL a permis de changer la donne et ouvert la possibilité d’homologuer dans un délai raisonnable des pesticides à utiliser sur des cultures en superficies restreintes. Plusieurs nouveaux pesticides sont venus remplacer les anciennes compositions chimiques et formulations retirées du marché. De plus, grâce à ce programme, on a organisé à l’échelle nationale un système de collaboration entre les producteurs, l’industrie, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) et l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada.

Le PPUL permet aux producteurs en provenance de toutes les provinces d’être consultés chaque année. L’objectif de cette consultation est d’identifier les insectes, les maladies et les mauvaises herbes en importante progression et pour lesquels ils auraient besoin de pesticides à usage limité. Une fois les priorités ciblées, sept centres de recherche d’AAC ont la responsabilité de mener des essais en champ ou en serre pour tester les produits de lutte antiparasitaire sélectionnés en vue de répondre à leurs besoins et de générer les données nécessaires servant à soutenir l’homologation de ces nouveaux usages.

Essais à Saint-Jean-sur-Richelieu

Au Québec, le Centre de recherche et de développement d’AAC à Saint-Jean-sur-Richelieu est responsable de mener des essais pour évaluer l’efficacité de pesticides et pour vérifier s’ils laissent des résidus sur les plants. Chaque année, le centre conduit de quarante à soixante essais sur une superficie de près de trois hectares. Il arrive aussi qu’il collabore avec des producteurs locaux, lorsque le nombre ou le type d’essais à réaliser dépasse les capacités de ses fermes expérimentales de L’Acadie et Sainte-Clotilde. Plus d’une

soixantaine de cultures maraîchères et quatre-vingts produits ont été étudiés depuis 2003, année de début des premiers essais.

Voici comment on procède. Au printemps, on plante des variétés de fruits et de légumes identifiées par les producteurs comme ayant des problèmes majeurs de ravageurs. Pendant l’été, des équipes de recherche testent divers types de pesticides (insecticides, fongicides, herbicides) pouvant contrôler les ravageurs ciblés. Elles évaluent trois éléments principaux :

• la tolérance de la plante au pesticide (surtout pour les herbicides) ;

• l’efficacité du pesticide à éliminer ou réduire la propagation du ravageur ciblé ;

• la présence ou l’absence de résidus de pesticides au moment de la récolte sur la partie consommée des plants, afin de veiller à la santé des consommateurs.

Une fois les données analysées, les demandes réglementaires sont rédigées et soumises à l’ARLA en vue de l’homologation des nouveaux emplois de pesticides à usage limité. L’agence a ainsi des données probantes pour permettre l’homologation ou non des pesticides et pour établir les règlements entourant leur utilisation.

Quelques exemples

En production fruitière, le centre de recherche a réalisé des essais pour le bleuet en corymbe, la fraise, la framboise, la camerise, la pomme et la vigne (raisins). Les essais sur la fraise méritent d’être soulignés, car cette production a pris récemment un essor important au

Québec. Maintenant qu’il est possible de les cultiver de mars à novembre, plus de 500 producteurs réalisent 53 % de la production totale au Canada. Pour assurer leur croissance, ils ont eu besoin de protéger leurs fraises contre les ravageurs.

Depuis 2003, les essais menés par le centre de recherche sur la fraise ont conduit à l’homologation de deux fongicides, neuf insecticides et cinq herbicides. Ils permettent par exemple de lutter contre les punaises ternes, la drosophile aux

ailes tachetées, la pourriture racinaire, les mauvaises herbes à feuilles larges et les graminées. Treize autres pesticides sont en cours d’étude ou d’homologation.

En production de légumes, plus d’une trentaine de cultures ont fait l’objet d’essais depuis 2003. Pour ne donner

qu’un exemple, la famille des oignons (oignons secs et oignons verts) a retenu beaucoup l’attention. Trente-huit essais différents ont été menés ces dernières années afin de trouver des solutions pour contrer des ravageurs comme le mildiou, les brûlures (Botrytis, Alternaria, etc.), les thrips, la mouche de l’oignon et les mauvaises herbes à feuilles larges.

Sur le site Internet d’AAC, le document État des projets selon la culture présente l’ensemble des produits homologués jusqu’à présent au Canada et l’état d’avancement des essais en cours. Mis à jour plusieurs fois par année, ce document est disponible en tout temps. Sa dernière version compte près de 200 pages ! On y trouve une mine d’informations supportant la pérennité et la croissance de la production de fruits et légumes au pays. (Voir les liens Web dans l’encadré.)

Depuis plus de quinze ans, la prospérité économique de l’industrie canadienne des fruits et légumes a été fortifiée de façon impressionnante en partie grâce à la mise en œuvre du Programme de pesticides à usage limité. C’est une réussite qui a aussi le mérite de se fonder sur une collaboration étroite avec les intervenants de première ligne, les producteurs maraîchers eux-mêmes. Ce programme a vraiment une belle histoire, et celle-ci continue...

Dominique Bastien, conseillère régionale de communications, AAC Martin Trudeau, directeur d’étude – Entomologie, AAC Jean-François Dubuc, directeur d’étude – Pathologie, AAC

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MARS 2018 • PRIMEURS MARAÎCHÈRES • 5

Mme Jennifer Allen, originaire de Colombie-Britannique, est entomologiste pour le Programme des pesticides à usage limité et représentait le Centre de la lutte antiparasitaire d’AAC.

Agriculture et Agroalimentaire Canada tient une conférence internationale sur les pesticides à usage limité

Les producteurs de cultures spécialisées du monde entier sont confrontés à des défis réglementaires, comme la réglementation et l’homologation des pesticides. Grâce à l’adoption d’une approche plus collaborative en matière de réglementation et de gestion des usages mineurs de pesticides à l’échelle internationale, les producteurs canadiens auront un meilleur accès aux marchés internationaux.

Afin de répondre à ces préoccupations, plus de 200 experts de 35 pays, y compris les représentants d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), se sont réunis à Montréal en octobre dernier à l’occasion du Troisième Sommet mondial sur les usages mineurs. Le Sommet mettait l’accent sur les défis réglementaires et les moyens de collaborer pour aider les agriculteurs. Par usage mineur d’un pesticide, on entend l’utilisation d’herbicides, de fongicides ou d’insecticides sur des surfaces réduites, sur des cultures de grande valeur ou lorsque

des mesures de lutte antiparasitaire ne sont nécessaires que sur une petite partie des terres de la ferme.

« Les pesticides qui servent à traiter les cultures de grande valeur sont généralement utilisés en si petites quantités que les fabricants considèrent le potentiel de vente insuffisant pour les faire homologuer au Canada ; par conséquent, les agriculteurs disposent d’un nombre limité d’outils pour protéger leurs cultures », affirme Jennifer Allen, une entomologiste du Programme des pesticides à usage limité d’AAC. Plusieurs autres pays se retrouvent dans cette situation. « L’objectif d’AAC est de soutenir les agriculteurs par la création de plus de gains d’efficience dans la production des données nécessaires à l’appui du processus réglementaire. L’un des moyens d’y parvenir est la collaboration avec les autres pays », ajoute Allen.

La réglementation varie d’un pays à l’autre, tant sur le plan des données requises pour leur homologation que sur le plan de la

quantité acceptable de résidus pouvant être laissée sur les produits vendus (lorsque le pesticide est correctement appliqué). En raison de ce dernier facteur, certains pays refusent des produits à la frontière même

s’ils contiennent des quantités traces de pesticides qui ne présentent pas un risque inacceptable selon les études scientifiques.

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L’ARTERRE se déploie au Québec : 17 MRC dans 6 régions offrent déjà ce service grâce à leur agent de mail-lage et plus d’une trentaine de MRC ou territoires prévoient se joindre au mouvement en 2018. Visitez arterre.ca pour voir les territoires par-ticipants, connaître tous les détails du service ou pour vous y inscrire.

Chargée de projets, L’ARTERRE

Anne-Marie Beaudoin

L E R E P È R E D E S P R O D U C T E U R S M A R A Î C H E R S D U Q U É B E C

L’ARTERRE : un service personnalisé de jumelage pour faciliter l’accès aux terres, aux bâtiments et aux entreprises agricoles

L’accès à une terre de qualité à prix abordable est un des défis majeurs pour réussir son établissement en agriculture. Alors que de plus en plus d’aspirants entrepreneurs qui ne sont pas issus du monde agricole souhaitent faire de l’agriculture leur métier, la terre, principal actif pour l’établissement agricole, est difficilement accessible. C’est à cet enjeu que répond L’ARTERRE, le nouveau service de jumelage entre aspirants agriculteurs et agricultrices et propriétaires agricoles ou fonciers.

Inspiré des projets Banque de terres et Banques de fermes dont il prend le relai, L’ARTERRE vise à accompagner et à jumeler des candidats qui ont des projets agricoles sérieux avec des propriétaires qui ont des actifs agricoles inutilisés ou qui cherchent de la relève ou un partenaire d’affaires. Ainsi, les services de L’ARTERRE peuvent s’adresser au maraîcher qui a un espace inutilisé à louer, au propriétaire d’un bâtiment agricole vacant, au producteur cherchant un partenaire pour compléter sa production ou à celui qui veut une relève pour reprendre sa ferme.

Les agents de maillage local de L’ARTERRE (issus des MRC et des territoires) accom-pagnent les porteurs de projets dans leurs démarches, les guident dans leur prépara-tion et leur proposent les jumelages. Avec l’aide du site Web arterre.ca regroupant les offres de terres, de bâtiments ou d’entre-prises et de leur connaissance du terrain et des ressources régionales, les agents aident à préciser les projets de chacun. Ainsi, les candidats évitent de s’essouffler en recherche et visites inutiles et les pro-priétaires sont soutenus pour trouver des personnes compatibles avec leurs objec-tifs. De plus, L’ARTERRE facilite la mise sur pied de jumelages de toutes sortes, et ce, par une variété d’ententes, que ce soit pour des projets de location, de transfert, d’achat ou de partenariat entre candidats.

L’ARTERRE est là pour faciliter l’établissement et la relève en agriculture : ce service permettra de diminuer le temps de recherche pour trouver un lieu où s’établir ou pour dénicher les repreneurs compatibles, et de renforcer la pérennité des projets d’établissement grâce à une bonne préparation des entrepreneurs. L’ARTERRE aidera à valoriser les actifs inutilisés en les rendant productifs, à maintenir et à stimuler le dynamisme agricole des régions pour finalement contribuer à l’occupation et à la vitalité des territoires.

Licence RBQ 2152-6421 71

Téléphone : 450 225-3682Télécopieur : 450 [email protected]

17, rue PéladeauBeauharnois (Québec) J6N 3J2

Équipements de chambre froideRefroidisseurVacuum cooler Air Force Machine à glaceSystème informatisé

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PROJET CLÉ EN MAINVENTE – SERVICE

En affaires depuis 1971

Page 7: MOISSON D’OR

MARS 2018 • PRIMEURS MARAÎCHÈRES • 7

Figure 2 : Mouvement des spores dans une culture

Agente régionale des pesticides Santé Canada

Chantal Turbis

Des adjuvants homologués comme des pesticides ?

La réglementation des pesticides

Les pesticides constituent un des types de produits parmi les plus réglementés au Canada, sans compter que tous les paliers de gouvernements s’y mettent. Au niveau fédéral, Santé Canada porte la responsabilité d’appliquer la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA). La définition de produit antiparasitaire, ou pesticide, surprend par son étendue et inclut, entre autres : insecticides, herbicides, répulsifs à insectes, régulateurs de croissance et, aussi, certains adjuvants.

Des adjuvants homologués… ou non

Mais pourquoi un adjuvant serait-il évalué sur le même pied qu’un pesticide et devrait être homologué ? Tout produit ajouté à un pesticide est considéré comme un adjuvant. Le mode d’action de cette substance détermine s’il est sujet à l’homologation ou non.

Les surfactants, les huiles (solvants) et tout autre produit qui modifient les propriétés physicochimiques des pesticides et améliorent directement leur efficacité requièrent l’homologation. Ils agissent comme agents pénétrants, agents mouillants ou agents collants.

Les adjuvants qui élargissent les conditions d’utilisation des pesticides ou protègent l’intégrité de la bouillie de pulvérisation ne sont pas sujets à l’homologation. Cette catégorie comprend, entre autres, les produits tampons, les agents antimoussants, les conditionneurs d’eau et les agents de réduction de la dérive.

Décider d’utiliser un adjuvant homologué

Les adjuvants sont des ingrédients d’une recette, on doit respecter la quantité et la façon de les utiliser. Lorsqu’ils sont homologués, lire, comprendre et se conformer aux étiquettes des adjuvants ET des pesticides AVANT de les combiner constitue une obligation légale pour l’utilisateur. Le tableau montre les combinaisons adjuvants/pesticides

possibles selon les indications inscrites aux étiquettes.

Lorsque la combinaison est possible, il faut s’assurer de respecter les doses, les conditions et restrictions d’utilisation, tant du pesticide que de l’adjuvant. Le non-respect de l’étiquette peut entraîner des risques inacceptables et des coûts imprévus dont : réduction de l’efficacité du traitement, phytotoxicité, dépassement des limites maximales de résidus (LMR) et amendes.

Cas particulier : les mélanges en réservoir

Dans le cas des mélanges en réservoir, tolérés par l’ARLA (Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire) sous certaines conditions depuis 2009, un

seul adjuvant peut être ajouté si au moins une étiquette des pesticides du mélange en mentionne la nécessité. Il est interdit d’ajouter un adjuvant à un mélange en réservoir si une des étiquettes indique de ne pas utiliser d’adjuvant, si les doses de l’adjuvant ne sont pas les mêmes pour tous les pesticides du mélange ou si ces derniers nécessitent des adjuvants différents. Respecter toutes les directives d’emploi apparaissant sur les étiquettes demeure la norme.

Le rôle de Santé Canada

L’ARLA est responsable de l’homologation des pesticides. La vérification des usages de pesticides, incluant les adjuvants soumis à la LPA, est confiée au Programme de la conformité des pesticides (PCP), à travers des bureaux régionaux.

Peut-on utiliser l’adjuvant X avec le pesticide Y ?

Combinaison Pesticide/Adjuvant PRÉSENTE sur l’étiquette de l’adjuvant

Combinaison Pesticide/Adjuvant ABSENTE sur l’étiquette de l’adjuvant

Combinaison Pesticide/Adjuvant PRÉSENTE sur l’étiquette du pesticide OUI OUI

Combinaison Pesticide/Adjuvant ABSENTE sur l’étiquette du pesticide OUI NON

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Professionnelle de recherche, IRDA

Laurence Jochems-Tanguay

Professionnel de recherche, IRDA

Thierry Boislard

L E R E P È R E D E S P R O D U C T E U R S M A R A Î C H E R S D U Q U É B E C

La culture biologique du chia serait-elle envisageable au Québec ?

Depuis quelques années, le chia (Salvia hispanica L.) gagne en popularité en raison de la grande valeur nutritionnelle de ses graines. De couleur claire ou foncée, elles sont riches en nutriments, surtout en oméga-3 et en oméga-6, deux acides gras essentiels pour une bonne santé.

Les graines de chia sont considérées comme des superaliments et sont aujourd’hui vendues dans la plupart des supermarchés. Elles sont également souvent ajoutées dans les aliments transformés comme les céréales et les barres de collation. Le chia est une plante peu exigeante à cultiver et son prix de

vente à la tonne est d’environ 2 500 $.

D’origine sud-américaine, les lignées traditionnelles de chia fleurissent à une courte photopériode (environ 12 heures d’ensoleillement par jour). À notre latitude, la floraison de ces lignées aurait lieu à la fin du mois de septembre, bien trop tardivement pour que les plants produisent des graines matures. Les chercheurs Phillips et Hildebrand, de l’Université du Kentucky, développent depuis 2005 de nouvelles lignées de chia capables de fleurir sous une longue photopériode (environ 13-14 heures d’ensoleillement par jour) permettant ainsi d’étendre les régions propices à sa culture. S’il était

démontré que la culture du chia biologique avait un bon potentiel agronomique et économique au Québec, elle pourrait s’avérer intéressante, et ce, pour tous les intervenants de la chaîne de valeur.

Un projet de recherche, mené par le laboratoire de Josée Boisclair à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) de Saint-Bruno-de-Montarville, a été réalisé en 2016 et 2017 afin de tester le potentiel d’une des lignées développées au Kentucky en sol québécois. Le projet avait comme objectifs d’identifier les meilleures pratiques culturales pour la culture du chia biologique au Québec et de déterminer sa rentabilité.

Les résultats obtenus lors de ce projet montrent qu’il est possible de cultiver du chia biologique au Québec et d’obtenir des rendements compétitifs. Au cours des deux années d’expérimentation, la saison de croissance du chia a été suffisamment longue pour que les plants produisent des graines matures. En 2017, le rende-ment moyen obtenu dans les parcelles de l’IRDA était d’environ 1 200 kg/ha, ce qui

est le double du rendement moyen obte-nu en Argentine, un des principaux pays producteurs de chia. On estime qu’avec un tel rendement, un producteur de chia biologique québécois pourrait obtenir une marge sur coûts variables allant jusqu’à 2 091 $/ha. Ce montant pourrait être boni-fié en utilisant un fertilisant moins coûteux que celui utilisé lors du projet.

Même si la culture du chia au Québec semble prometteuse, plusieurs éléments doivent encore être étudiés, par exemple, l’accès aux semences, la sensibilité des épis à l’égrenage sur pied et les différentes méthodes de récolte.

Pour plus d’information sur ce projet de recherche, communiquez avec Josée Boisclair : [email protected]

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MARS 2018 • PRIMEURS MARAÎCHÈRES • 9

Étudiante à la maîtrise en sciences végétales à l’université McGill.

Sandra Poirier, BSc

Réalisation d’un essai de plantes hôtes dans les serres d’Agriculture et Agroalimentaire Canada au CRD de Saint-Jean-sur-Richelieu. Photo de S. Poirier, AAC.

Symptômes du nématode des tiges et des bulbes, Ditylenchus dipsaci, sur des plants d’ail. Photo de M. Celetti, OMAFRA.

Pour plus d’information, veuillez communiquer avec le Dr Benjamin

Mimee, nématologiste à AAC ([email protected]), ou

Tristan Jobin, biologiste en transfert de connaissance et technologie

([email protected]).

La culture de l’ail est en nette progression au Québec depuis quelques années, rendant accessible au marché un produit d’une grande qualité. La présence de plus en plus répandue d’un parasite jette cependant une ombre au tableau. Le nématode des tiges et des bulbes, Ditylenchus dipsaci, est un ver microscopique qui, comme son nom l’indique, se développe dans les feuilles, les tiges et les bulbes d’ail. Selon sa race biologique, cet endoparasite peut affecter plus de 500 espèces de plantes. Jusqu’à tout récemment, cette information était inconnue. Il était donc impossible de prédire sur quelles plantes allaient se reproduire les populations présentes au Québec.

Le nématode des tiges et des bulbes cause d’importants dommages en se nourrissant de la plante et en facilitant l’entrée de pathogènes secondaires comme le Fusarium. Les symptômes les plus communs comprennent le jaunissement des feuilles, le flétrissement des tiges, les

retards de croissance ainsi que la perte du plateau racinaire. De plus, les bulbes présentent généralement une coloration jaunâtre et des meurtrissures semblables à des taches de rouille. Les pertes de rendement dans les champs affectés sont considérables et peuvent atteindre 80 à 90 %. Bien que ce nématode soit présent au Canada depuis 1957, les producteurs d’ail du Québec et de l’Ontario ont été particulièrement touchés par ce ravageur depuis 2011. Sa présence a été confirmée

dans la plupart des régions productrices d’ail et de nouvelles détections sont rapportées chaque année. Le nématode se transmet principalement via le partage de semences contaminées et peut survivre jusqu’à quatre ans dans le sol. À l’heure actuelle, aucun pesticide n’est homologué pour la gestion de ce ravageur. De plus, les variétés d’ail cultivées au Québec semblent toutes sensibles au nématode. La meilleure méthode de lutte consiste donc à utiliser des semences saines et des cultures de rotation qui empêchent la multiplication du nématode.

Le projet mis en place par l’équipe du nématologiste Benjamin Mimee à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) consistait donc à déterminer les plantes hôtes de quatre populations de D. dipsaci du Québec et de l’Ontario. Pour ce faire, l’équipe a réalisé des essais en serre sur onze cultures. L’ail, l’oignon et l’oignon vert ont montré une grande sensibilité au nématode alors qu’une reproduction marginale a été observée sur la pomme de terre. À l’inverse, il a été démontré que le nématode était incapable de se développer sur le maïs, le soya, l’orge, la luzerne, la moutarde, la carotte et la laitue. Ces plantes peuvent donc être utilisées en cultures de rotation dans un programme de lutte. Comme il était impossible de tester des échantillons de tous les champs atteints en serre, l’équipe de recherche s’est tournée vers la génomique. Un profil génétique a donc été réalisé sur une trentaine de populations obtenues avec la collaboration des producteurs d’ail et du Réseau d’avertissement phytosanitaire. Hormis un champ, toutes les populations testées étaient génétiquement semblables. Ces nématodes seraient les descendants d’une même population d’origine et on peut donc s’attendre à ce qu’ils aient tous le même spectre d’hôte. Il est donc possible d’utiliser les mêmes méthodes de gestion au Québec et en Ontario.

Au cours des prochaines saisons, l’étude de ce nématode se poursuivra, notamment en collaboration avec Phytodata, qui tes-tera la tolérance de plusieurs nouveaux cultivars. Des essais seront également effectués afin de déterminer la survie à l’hiver du nématode de même que sa dis-tribution dans le sol. De son côté, l’équipe d’Agriculture et Agroalimentaire Canada AAC basée au CRD de Saint-Jean-sur-Richelieu poursuivra l’étude du génome du nématode. L’objectif est de dévelop-per des outils moléculaires permettant un diagnostic plus rapide et plus précis. Il sera par ailleurs nécessaire de mettre sur pied un programme de certification afin d’assurer un accès à des semences saines pour les producteurs. Entre temps, il est

recommandé de faire tester vos lots de se-mences par le laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ.

Identification de cultures de rotation pour la gestion du nématode de l’ail

Le Pôle d’excellence en lutte intégrée (PELI) était présent à la Journée Ail 2018, le 30 janvier, à Trois-Rivières. Pas moins de 294 producteurs agricoles ont participé à cette journée ! Du jamais vu ! Lors de cette journée, Dr Benjamin Mimee d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a présenté le projet de l’identification des cultures de rotation pour la gestion du nématode dans l’ail. Sa façon de partager l’information, à la fois vulgarisée, informative et dynamique, a permis à l’auditoire de bien se l’approprier. Le PELI souhaite souligner le professionnalisme et les qualités pédagogiques du Dr Benjamin Mimee et encourager toute l’équipe d’AAC dans son travail. Bravo !

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Association des producteurs de fraises et framboises du Québec

Yourianne Plante, directrice générale

1fraisesetframboisesduquebec.com/membres2http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201802/11/01-5153468-lupa-denonce-un-manque-de-ressources-pour-linspection-des-aliments.php

L E R E P È R E D E S P R O D U C T E U R S M A R A Î C H E R S D U Q U É B E C

Framboises chinoises contaminées : réaction de l’industrie québécoise

À la suite du dévoilement d’un rapport de la santé publique provinciale indiquant que des framboises congelées de Chine ont causé une vaste éclosion de norovirus l’été dernier, l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec (APFFQ) a tenu à rassurer les consommateurs quant à l’exemplarité des normes de salubrité québécoises – MAPAQ, Canada GAP, etc. – tout en rappelant les efforts constants du secteur pour commercialiser des fruits locaux de première qualité. Par exemple, un guide de normes de qualité pour les fraises et framboises et une formation en ligne sont présentement offerts sans frais à tous les producteurs de la province1.

Plus de transformation grâce à la mécanisation

Par ailleurs, même si aujourd’hui nos fruits sont très majoritairement destinés au marché frais (98 %), la mécanisation espérée d’une partie de la production de framboises du Québec offrira certainement de nouvelles opportunités de collaboration avec l’industrie de la transformation. Au regard de l’intérêt grandissant des consommateurs pour les produits locaux, les producteurs envisagent cette avenue avec beaucoup d’enthousiasme. En collaboration avec Aliments du Québec, un groupe de travail a été mis sur pied en 2016 pour échanger sur les réalités et les besoins de chacun et des liens se tissent tranquillement avec les transformateurs

Pour ce qui est du marché des framboises locales fraîches, il évolue très rapidement et les volumes seront en hausse durant les prochaines saisons grâce aux nouvelles techniques de production (hors-sol, longues cannes, sous tunnels) et aux nouveaux cultivars.

Des coupures d’inspecteurs dénoncées

L’Association des producteurs de fraises et framboises joint sa voix à celle de l’UPA afin de demander le rétablissement des ressources de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, ainsi que la réciprocité plus systématique des normes de production entre pays.

Enfin, comme le soulignait le président de l’UPA, Marcel Groleau, à La Presse le 12 février dernier, l’industrie agroalimentaire québécoise doit se doter d’outils et de programmes pour demeurer compétitive sur un marché de plus en plus mondialisé. « Notre autonomie alimentaire dépend beaucoup de la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois ou canadien. Pour plus de 80 % des consommateurs, le premier critère de sélection d’un aliment, c’est le prix. »2

Fiers de nos racines depuis 1928

Service [email protected]

514 332-2275 | 800 561-9693 450 682-4959 | 800 567-4594

Michel GrattonRives Nord et Sud de Montréal 450 [email protected]

Gilliane BissonRive Sud de Montréal et Manitoba 450 [email protected]

Yves Thibault, agr.Centre et Est du Québecet Provinces Maritimes 418 660-1498 418 [email protected]

Notre équipe d’experts

2914 boul. Curé-LabelleLaval (Québec) H7P 5R9

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CRHA, directrice générale d’AGRIcarrières.

Geneviève Lemonde

Pour information ou inscription, contactez votre CEA :

www.emploiagricole.com

ou AGRIcarrières au 450 679-0540, poste 8630

Dans un contexte d’emploi difficile pour les employeurs (le taux de chômage frôlant le 2 % dans certaines régions du Québec), les initiatives de recrutement et de formation des travailleurs sont, d’après nous, toutes les bienvenues ! Place à trois projets structurants, notamment pour les secteurs maraîchers et horticoles.

Stage en milieu de travail dans la MRC de Deux-Montagnes

En 2017, le développement de ce projet a débuté grâce au financement majeur du Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre (FDRCMO) ainsi qu’avec les enveloppes complémentaires d’Emploi-Québec et de la MRC de Deux-Montagnes.

Le but de cette initiative est de former huit travailleurs, ayant peu ou pas d’expérience en agriculture, en vue de pourvoir

des postes d’ouvrier en productions maraîchère, serricole et pomicole.

Actuellement, après plusieurs étapes de sélection et avec la collaboration du Centre d’emploi agricole d’Outaouais-Laurentides (CEA), de l’organisme La Porte de l’emploi et du Centre de formation professionnelle de Mirabel (CFAM), les candidats ont été recrutés et ont amorcé leur formation. Celle-ci, d’une durée de 34 semaines, sera répartie entre de la formation théorique (incluant la conduite de chariot-élévateur, l’application de pesticides, la salubrité, etc.) et pratique (par des stages en entreprises).

La période de recrutement de producteurs est lancée ! Si vous avez besoin de main-d’œuvre et que vous croyez au potentiel de

travailleurs ayant un intérêt pour le secteur agricole et des aptitudes d’apprentissage du métier, lancez-vous !

Vous vous engagez à…

• embaucher le travailleur pendant la durée du stage;

• attribuer une ressource interne à la supervision du travailleur.

et vous recevrez :

• un remboursement régressif du salaire du travailleur;

• du soutien à la formation et l’intégration;

• de la main-d’œuvre qualifiée détenant un certificat d’application de pesticides, une carte de compétence d’opérateur de chariot élévateur et un cours de conduite de tracteur.

Pour information ou inscription, contactez Ingrid Francoeur au CEA d’Outaouais-Laurentides : 450 472-0440, poste 222 ou [email protected]

Formation sur l’utilisation des pesticides sous supervision

Au printemps dernier, plus de 300 travailleurs ont reçu une formation leur permettant d’appliquer des pesticides sous supervision, afin de répondre à la nouvelle exigence de CanadaGAP, quant à l’obtention d’un certificat de formation sur le sujet. Cette année, la formule est reprise, mais une nouvelle méthode d’apprentissage est rendue disponible, soit une formation en ligne. Dès le mois de mars 2018, la formation Utilisation des pesticides sous supervision sera disponible, en français et en espagnol.

Pour la suivre vous-mêmes ou en faire profiter vos employés, rendez-vous sur

la nouvelle plateforme de formation d’AGRIcarrières à https://edu.agricarrieres.qc.ca/ et inscrivez-vous !

FermEmploi, récolte de talents !

Enfin, cette dernière initiative vient tout juste de voir le jour ! Encore une fois, grâce au financement du FDRCMO, vous pourriez accueillir sur votre ferme votre future main-d’œuvre.

Comprenant de l’accompagnement hebdomadaire du CEA de votre région, un soutien à la formation et l’intégration par des outils d’apprentissage fort simples ainsi que l’ajout du Programme d’apprentissage en milieu de travail (PAMT) pour ouvrier serricole ou opérateur de machinerie agricole, vous aurez tout en main pour relever avec brio le défi de joindre une nouvelle ressource à votre entreprise.

Des initiatives de formation avec un potentiel de récolte !

Bonduelle est le leader incontesté du légume

élaboré avec une présence dans 80 pays. Sa filiale

américaine compte plus de 3 000 employés

et 800 producteurs qui cultivent et préparent

des légumes dans 12 usines en Amérique.

www.bonduelle.com

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Chargée de projet Fondation laitue

Dre DjamilaRekika

L E R E P È R E D E S P R O D U C T E U R S M A R A Î C H E R S D U Q U É B E C

Depuis 2013, un important regroupement de producteurs de laitue a investi dans un vaste projet de recherche sur le développement de nouvelles variétés résistantes aux maladies et ravageurs, adaptées au changement climatique et répondant aux différents segments du marché.

Après l’annonce de l’abandon du programme d’amélioration génétique par le gouvernement fédéral, les chefs de file de l’industrie de la laitue du Québec ont décidé de poursuivre ce programme de recherche, considéré comme essentiel afin de demeurer compétitifs autant sur les marchés de substitution d’importation que d’exportation. Piloté par la Fondation Laitue, un organisme à but non lucratif créé en 2006, ce projet est soutenu financièrement par le programme Agri-innovation d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Il a notamment permis le

développement de trois nouvelles variétés de laitue pommée, AAC Canicula, AAC Richelieu et AAC Global, qui répondent en partie aux problématiques liées aux défauts de qualité engendrés par le stress de chaleur.

Le développement de variétés résistantes aux maladies et ravageurs comme alternative à l’utilisation de pesticides est également une priorité de la Fondation, puisqu’il constitue un enjeu majeur pour les producteurs de laitues et qu’il répond à une forte demande sociétale. En collaboration avec le Vineland Research and Innovation Center (VRIC) de l’Ontario et la compagnie Rijk Zwaan de Hollande, la Fondation développe des lignées de laitue résistantes au puceron Nasonovia ribisnigri, en incorporant un gène de résistance par sélection assistée par marqueurs. Grâce à cette méthode, les nouvelles variétés résistantes seront disponibles d’ici 2023. En outre, des partenariats stratégiques en

bactériologie avec le Centre de recherche et de développement de Saint-Jean-sur-Richelieu, sur les souches bactériennes et leur pathogénicité, ainsi qu’en génomique avec le VRIC, permettront d’identifier les marqueurs et les sources de résistance à la tache bactérienne.

Dans les cinq dernières années, la Fondation Laitue s’est investie dans toutes les étapes de cet ambitieux projet : avec son sélectionneur, dans le développement de nouvelles lignées et la finition des cultivars ; à l’étape de l’enregistrement auprès du Bureau de la protection des obtentions végétales ; et enfin, avec le maintien des semences d’origine des variétés et leur commercialisation au Canada et à l’international (États-Unis et Europe), grâce à ses partenaires de distribution, la Coop Unifrontières de Napierville et Pinnacle Seed de Californie. À noter que les redevances perçues sur les ventes des semences sont entièrement réinvesties

en recherche et développement par la Fondation.

Publié en 2016, le Profil sectoriel de l’industrie horticole au Québec dresse un portrait surprenant pour la laitue. Les recettes en provenance du marché sont en forte augmentation : de 60 millions $ en 2013, elles sont passées à 88 millions $ en 2015. Les exportations ont aussi grimpé en flèche, pour la même période, atteignant un sommet inégalé depuis 2003. Le Québec est clairement un leader au Canada, puisque la très grande majorité des superficies de laitue en champ se trouve dans le sud de la province, près de la frontière américaine. L’avenir appartient aux optimistes et aux innovateurs du secteur de la laitue !

Nouvelles variétés de laitues développées par et pour les producteurs Un partenariat réussi de R et D… et de commercialisation !

Le Leader en maïs de quaLité supérieure

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MARS 2018 • PRIMEURS MARAÎCHÈRES • 13

Cultures visées Organismes nuisibles Produit commercial (matière active)Tomate de plein champ transplantée (terre minérale)

Mauvaises herbes sur l’étiquette PROWL H2O (Pendimethalin)

Maïs sucré Mauvaises herbes sur l’étiquette TOLPYRALATE 400SC (Tolpyralate)

Pomme de terre Légumes bulbes (GC 3-07) Légumes feuilles (GC 4-13) Crucifères (GC 5-13) Légumes fruits (GC 8-09) Cucurbitacées (GC 9)

Mildiou Brûlure phytophthoréenne Pourriture phytophthoréenne des racines et du collet

ORONDIS ULTRA (Oxathiapiproline + Mandipropamide)

Pomme de terre Mildiou Pourriture rose (répression) ORONDIS (Oxathiapiproline)

Légumes feuilles (GC 4-13) Crucifères (GC 5-13) Légumes fruits (GC 8-09) Cucurbitacées (GC 9)

Voir l’étiquette CYCLANILIPROLE 50SL (Cyclaniliprole)

Carotte Fruits à noyau (GC 12-09) Noix (14-11)

Pucerons Aleurodes MOVENTO (Spirotetramat)

Menthe Thrips (répression)Fausse arpenteuse du chou DELEGATE (Spinetoram)

Carotte, raifort, radis, radis oriental, rutabaga, navet Altises DELEGATE (Spinetoram)

Radis, radis oriental, rutabaga, navet Altises ENTRUST (Spinosad)

Carotte et légumes racines (GC 1B) Légumes feuilles (ancien GC 4) Brassica (ancien GC 5) Cucurbitacées (GC 9) Fruits à noyau (GC 12-09) Houblon

Brûlure alternarienne, Blanc, Affaissement à sclérotes, Pourriture brune, Brûlure de la fleur et moniliose, Tache des feuilles, Tache de rousseur, Alternariose (voir l’étiquette pour les maladies spécifiques aux cultures)

LUNA SENSATION (Fluopyram + Trifloxystrobin)

Maïs sucré Pucerons CLOSER (Sulfoxaflor)

Poivron de serre (GC 8-09) Mouche du poivron Charançon du poivron (répression) EXIREL (Cyanthraniliprole)

Poivron et concombre de serre Fusarium solani MEDALLION (Fludioxonil)

Poivron de serre Phytophthora capsici MICORA (Mandipropamide)

Tomate de serre et concombre de serre MildiouBrûlure phytophthoréenne ORONDIS ULTRA (Oxathiapiproline + Mandipropamide)

* Les nouvelles homologations complètes se trouvent sur le site Agri-Réseau.

Nouveautés phytoprotectionNouveaux usages approuvés pour les légumes en champs et en serres* – octobre 2017 à janvier 2018

Laval | 450 625-8558 | [email protected] | ambmodulaire.com

Rencontrent les normes gouvernementales en vigueur

Complexes modulaires et logementspour travailleurs saisonniers

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L E R E P È R E D E S P R O D U C T E U R S M A R A Î C H E R S D U Q U É B E C

Interdictions : Exemption – personnes *

26(1) Il est interdit à toute personne d’exercer les activités suivantes : (2) Le paragraphe (1) ne s’applique pas aux personnes suivantes :

(a) la vente ou la négociation pour le compte d’autrui de la vente de fruits ou légumes frais destinés à être expédiés ou transportés d’une province à une autre ou à être exportés;

(a) la personne qui est membre en règle de la Corporation de règlement des différends dans les fruits et légumes (DRC) — constituée sous le régime de la partie 2 de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif (Canada not-for-profit Corporations Act) — conformément aux règlements administratifs de la Corporation;

(b) l’achat ou la négociation pour le compte d’autrui de l’achat de fruits ou légumes frais destinés à être expédiés ou transportés d’une province à une autre ou à être importés;

(b) la personne dont la seule activité est la vente de fruits ou légumes frais directement aux consommateurs, si cette personne a payé moins de 100 000 $ pour les fruits et légumes frais qu’elle a vendus aux consommateurs au cours des douze derniers mois;

(c) la réception pour soi-même ou pour le compte d’autrui de fruits ou légumes frais expédiés ou transportés d’une province à une autre ou importés;

(c) la personne dont la seule activité est l’achat, la vente ou la négociation pour le compte d’autrui de la vente ou de l’achat de moins d’une tonne métrique (2 205 lb) de fruits et légumes frais par jour;

(d) l’expédition ou le transport d’une province à une autre, l’importation ou l’exportation de fruits ou légumes frais.

(d) la personne dont la seule activité est la vente de fruits ou légumes frais qu’elle a cultivés elle-même;

* une personne peut être un individu ou une organisation, y compris une association, une entreprise et une corporation; comprend d’autres entités juridiques reconnues comme des sociétés à responsabilité limitée (SARL), des partenariats, etc.

(e) l’organisme de bienfaisance enregistré, au sens du paragraphe 248(1) de la Loi de l’impôt sur le revenu (Income Tax Act), ou le cercle ou l’association visés à l’alinéa 149(1)l) de cette loi.

Aucune mesure Mesure requise

· Je suis membre de la DRC ✔

· Je ne suis pas membre de la DRC et je bénéficie d’une exemption

· Je ne suis pas membre de la DRC et je ne bénéficie pas d’une exemption

Se préparer à devenir membre de la DRC avant l’entrée en vigueur du RSAC.

· Je ne suis pas membre de la DRC et je ne suis pas certain si j’ai droit à une exemption

Communiquez avec le service d’assistance de la DRC pour obtenir de l’aide. Si vous devez vous conformer à l’exigence, vous devrez vous préparer à devenir membre de la DRC avant l’entrée en vigueur du RSAC.

AU SUJET DE LA DRC

La Corporation de règlement des différends dans les fruits et légumes (DRC) du Canada a été créée en février 2000 en vertu de l’article 707 de l’ALÉNA, qui prévoyait la création d’un organisme de règlement des différends commerciaux privé pour le commerce des produits de base agricoles.

La DRC compte aujourd’hui des membres du Canada, des États-Unis, du Mexique ainsi que de nombreux autres pays.

Service d’assistanceTéléphone : 613-234-0982 Courriel : [email protected] Télécopieur : 613-234-8036 Site Web : fvdrc.com

Édifice 75 Ferme expérimentale centrale 960, avenue Carling Ottawa (Ontario) K1A 0C6 au Canada

La DRC a élaboré une série d’outils d’autoévaluation afin d’aider à déterminer si une adhésion à la DRC est requise afin de se conformer à la nouvelle exigence du projet de règlement : www.fvdrc.com

Le Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC) devrait entrer en vigueur au milieu de l’année 2018.

Bien qu’une grande partie des détails contenus dans le projet de règlement concerne la salubrité et la traçabilité des aliments, on y trouve également d’importantes exigences relatives aux échanges et au commerce qui portent particulièrement sur les acheteurs et les vendeurs de fruits et légumes frais.

L’adhésion à la DRC est requise pour faire le commerce des fruits et légumes frais (c’est-à-dire acheter, vendre, importer, exporter) à moins d’en être exempté en vertu du projet de règlement. Le nouveau projet de règlement entraînera l’ajout d’une exigence quant à l’adhésion obligatoire à la DRC pour certains acheteurs et vendeurs de fruits et

légumes frais qui n’étaient pas auparavant assujettis aux exigences du Règlement sur la délivrance de permis et l’arbitrage (Licensing and Arbitration Regulations) de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

Remarque importante :

Une adhésion à la DRC ne satisfait pas à l’exigence réglementaire relative à la licence en matière de salubrité des aliments de l’ACIA requise en vertu du projet de Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC). Selon la nature de l’opération effectuée, une adhésion à la DRC et une licence en matière de salubrité des aliments de l’ACIA pourraient être requises.

Vous vendez des fruits et légumes à l’extérieur du Québec ? De nouvelles exigences s’appliquent.

Que dois-je faire?

En quoi consiste le projet de règlement pour le commerce des fruits et légumes frais?

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Utilisation des pesticides : une nouvelle règlementation pour les agriculteurs

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie québécoise sur les pesticides, une nouvelle règlementation encadrant l’utilisation et la vente des pesticides les plus à risque sera en vigueur dès cet été. Voici les principaux changements.

Justification et prescription agronomiques

Il est interdit d’appliquer, à des fins agricoles, un pesticide de classe 3A ou un pesticide des classes 1 à 3 qui contient de l’atrazine, du chlorpyrifos, de la clothianidine, de l’imidaclopride ou du thiaméthoxame à moins que l’agriculteur n’ait obtenu, au préalable, une justification agronomique, que ce soit pour une application terrestre ou par aéronef. La justification agronomique est élaborée par un agronome et accompagnée d’une prescription, qui autorise la vente du produit pour cet agriculteur.

La justification agronomique consiste en l’analyse d’une problématique de ravageurs des cultures (insectes ou mauvaises herbes) basée sur les principes de la gestion intégrée des ennemis des cultures et visant à déterminer si l’utilisation de l’un des pesticides identifiés par la réglementation est nécessaire. L’analyse tient compte des différentes interventions phytosanitaires possibles, notamment les méthodes de lutte alternatives disponibles. Cette démarche permet de favoriser de meilleures pratiques agricoles et de réduire le recours à ces pesticides. La justification :

• Est valide pour une période maximale d’une année;

• Ne peut viser plus d’une culture par parcelle ou par regroupement de parcelles;

• Est signée par un agronome.

Sa forme n’est pas réglementée; seuls les renseignements qu’elle doit contenir le sont.

Une prescription agronomique doit accompagner la justification. Les vendeurs au détail ne doivent vendre les produits visés qu’à la personne qui lui fournit une telle prescription. La période de validité de

la prescription ne peut dépasser la date d’échéance prévue à la justification.

Justification en situation d’urgence

Lorsque l’application d’un pesticide des classes 1 à 3 qui contient du chlorpyrifos, de la clothianidine, de l’imidaclopride ou du thiaméthoxame doit être faite rapidement pour contrôler un insecte ravageur qui met en péril une culture, elle peut exceptionnellement être réalisée avant l’obtention d’une justification agronomique. L’ensemble des conditions suivantes doivent toutefois être respectées :

• L’agronome doit être d’avis :

• qu’un insecte ravageur met en péril la culture;

• que le traitement contenant l’un de ces pesticides est le plus approprié;

• Une prescription agronomique doit être obtenue avant l’application du pesticide, son numéro doit débuter par la lettre « U » et elle doit indiquer la parcelle ou le regroupement de parcelles où sera effectuée l’application;

• Le pesticide doit être appliqué dans les 36 heures suivant la délivrance de la prescription;

• Dans les deux jours ouvrables suivant la délivrance de la prescription, une justification agronomique doit être obtenue.

Certificat pour l’achat, la mise en terre ou l’application à la volée des pesticides de la classe 3A

L’agriculteur désirant faire l’achat, la mise en terre ou l’application à la volée des pesticides de la classe 3A devra être titulaire d’un certificat de sous catégorie E1 (producteur agricole) ou E2 (simple agriculteur) ou faire exécuter ces activités à forfait par un titulaire de permis C8.

Registre d’utilisation des pesticides

Tous les agriculteurs doivent tenir à jour et conserver pendant cinq ans un registre de leur utilisation de pesticides pour toute application (par exemple, application

en champ, en serre ou en bâtiment d’un herbicide, d’un fongicide ou d’un insecticide) et pour la mise en terre ou l’application à la volée des pesticides de la classe 3A. La forme du registre n’est pas réglementée; seuls les renseignements qu’il doit contenir le sont.

Pistes cyclables et application de pesticides par aéronef à des fins agricoles

Les distances d’éloignement des immeubles protégés lors de l’application par aéronef s’appliquent maintenant aussi aux pistes cyclables. Une piste cyclable est une voie cyclable séparée physiquement de la circulation automobile et qui possède sa propre emprise.

Pesticides de classe 3A

Néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride ou thiaméthoxame) enrobant les semences de ces cultures :

• avoine • maïs fourrager • blé • maïs sucré • canola • orge • maïs-grain • soya

Date d’entrée en vigueur Pesticides visés

8 mars 2018 Pesticides des classes 1 à 3 contenant de l’atrazine

8 septembre 2018 Pesticides de la classe 3A

1er avril 2019 Pesticides des classes 1 à 3 contenant du chlorpyrifos, de la clothianidine, de l’imidaclopride ou du thiaméthoxame

Pour plus de détails sur les nouvelles exigences proposées, veuillez consulter

le site Web ministériel à l’adresse suivante : www.mddelcc.gouv.qc.ca

Votre succès, c’est aussi le nôtre.

Notre force repose sur l’expertise de

nos employés, notre savoir-faire et

notre professionnalisme.

20 rue de l’Industrie, C.P. 3640, Saint-Rémi, QC, J0L 2L0

www.seminova.ca1-877-337-8423

Page 16: MOISSON D’OR

Le mardi 12 juin 2018 Club de golf le Blainvillier, Blainville

PrimeursL E R E P È R E D E S P R O D U C T E U R S M A R A Î C H E R S D U Q U É B E C

Pour nous joindre :Association des producteurs maraîchers du Québec905, rue du Marché Central, bureau 100Montréal (Québec) H4N 1K2

Tél. : 514 387-8319 Téléc. 514 387-1406

[email protected] www.apmquebec.com

La revue Primeurs maraîchères est publiée en mars, mai, octobre et décembre à 1 500 copies par l’APMQ.

Contrat Poste Publication 40032469

Tournoi de golf de l’APMQ

Rendez-vous plaisirs maraîchers

Le 17 mai prochain dès 18 h, venez célébrer l’arrivée de la nouvelle saison avec nous !

Une belle occasion de se retrouver et d’échanger entre partenaires.

C’est un rendez-vous : Château Vaudreuil, 21700, Route Transcanadienne, Vaudreuil-Dorion

Inscription en ligne : apmquebec.com ou par courriel : [email protected]

Rencontre annuelle du Comité asperge de l’APMQ

Le 5 février dernier avait lieu la 14e édition de la rencontre annuelle du Comité asperge de l’APMQ. Quatorze producteurs étaient présents et ont manifesté leur intérêt à poursuivre les activités de promotion pour l’asperge du Québec. Chaque année, c’est plus de 10 000 $ qui sont investis directement par les productrices et producteurs regroupés au sein du Comité asperge de l’association pour la promotion de cette culture hâtive et de courte durée. Cette année encore, les productrices et producteurs d’asperges tiendront un kiosque au Rendez-vous horticole du Jardin botanique de Montréal, qui aura lieu du 25 au 27 mai 2018. Parmi les autres activités de promotion retenues cette année on retrouve de la publicité notamment sur le site Web de Ricardo et à travers d’autres sites qui traitent de l’alimentation, l’utilisation des affiches (toujours disponibles à l’APMQ) et des autocollants pour camions à l’image de la campagne de promotion des asperges. Merci aux membres présents lors de la réunion pour leur implication!

D’ORle

mOissOn A p p e l d e c A n d i d At u r e s

La date limite pour une mise en candidature est le 30 avril 2017. Ce prix sera remis lors de notre banquet annuel, qui aura lieu le 17 novembre à la salle de réception Mont Blanc, à Laval.

ProPosez sa candidature

Ce prix s’adresse uniquement aux personnes et entreprises produCtriCes, membres de l’assoCiation des produCteurs maraîChers du québeC :

Vous connaissez une personne ou une entreprise membre de l’aPmq qui mériterait le Prix moisson d’or ?

Une personne ou une entreprise qui s’est distinguée par son implication dans le milieu horticole et qui a contribué à l’épanouissement du secteur;

dont les réalisations sur le plan de la mise en marché sont innovatrices ou ont démontré une vision juste du développement à court ou long terme de notre industrie;

qui a dégagé dans le temps une intégrité commerciale basée sur le respect de la clientèle et de ses pairs;

qui s’est démarquée dans le domaine de la production horticole par sa capacité à s’adapter à l’évolution rapide du secteur;

qui correspond aux critères d’admissibilité du Prix.

La date limite pour une mise en cadidature est le 30 avril 2018. Ce prix sera remis lors de notre banquet annuel.