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Apprentissage de la lecture, programmes, récré, hygiène, devoirs… Comment accompagner votre enfant qui entre en CP ? Mon enfant entre en cp Le guide de son année scolaire

Mon enfant entre en cp - Vos questions de parents

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Page 1: Mon enfant entre en cp - Vos questions de parents

Apprentissage de la lecture, programmes, récré, hygiène, devoirs…Comment accompagner votre enfant qui entre en CP ?

Mon enfant entreen cp

Le guide de son année scolaire

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Sommaire

I. Qu’apprend-on en CP ? Enjeux et programme1. Apprendre à lire, oui, mais avec quelle méthode ?2. En CP, doit-il y avoir des devoirs le soir ?

II. Comment accompagner et aider son enfant ?1. Trac de l’entrée au CP : dédramatisez !2. Devoirs et leçons : comment l’aider à travailler à la maison ?

III. La vie de l’école1. Une présence désormais obligatoire, des absences à justifier2. Parents, enseignants : une autorité partagée3. La cour de récré et les copains en primaire4. Comment savoir s’il a bien mangé à la cantine ?

IV. Et l’année d’après ?1. Préparer son enfant au CE1

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Globale, semi-globale ou syllabique ? Vous avez encore en tête la méthode avec laquelle vous avez appris à lire… Aujourd’hui, il s’agit plutôt de développer la capacité de l’enfant à décoder les syllabes tout en lui donnant, simultanément, les moyens de comprendre ce qu’il lit.

* Décoder et comprendreLa lecture est un apprentissage complexe qui met en œuvre plusieurs compétences. La capacité à décoder et la capacité à comprendre ce qu’on lit (et pourquoi on lit) sont essentiellement celles qui doivent être développées pour apprendre à lire.

Depuis 2002, les programmes officiels de l’école primaire insistent sur cette double dimension de l’apprentissage de la lecture, et sur le caractère nécessairement simultané de la mise en œuvre de ces deux compétences.

Ces principes ont été réaffirmés par le ministère de l’Éducation en 2006. Ainsi, dès les premières semaines du CP, l’enfant va apprendre à décoder les syllabes, mais on va aussi lui donner des clés de compréhension pour l’aider à entrer efficacement dans la lecture.

* Donner du sensLe décodage pur et simple est, en effet, au début, laborieux et peu gratifiant pour l’enfant. Le temps d’arriver à la fin de la phrase, il en a probablement oublié le début… Pour lui donner un coup de pouce, on lui fait donc apprendre par cœur des petits mots comme « le, la, un, une, mon, ma, dans, et… » Il va pouvoir ainsi les identifier très rapidement dans la phrase pour faire le lien entre les mots qu’il déchiffre et accéder ainsi plus vite au sens général de la phrase puis du texte.

Aujourd’hui, la terminologie de méthode syllabique, semi-globale ou globale est périmée sur le plan pédagogique et scientifique. Les spécialistes parlent plutôt de « méthode phonologique » puisque le décodage passe par la nécessaire compréhension du principe alphabétique (ou phonologique) : à chaque lettre et à chaque syllabe correspond un son.

* S’appuyer sur le manuelAu-delà de ces aspects un peu techniques, il faut bien comprendre qu’une méthode de lecture est un ensemble de principes et d’outils pédagogiques que l’enseignant va mettre en œuvre pour enseigner la lecture à ses élèves.

Le manuel fait partie de ces outils – le livre est même indispensable dans l’apprentissage de la lecture – mais il ne constitue pas une méthode à lui tout seul.

Laure Dumont

1. Apprendre à lire au CP, oui, mais avec quelle méthode ?

I. Qu’apprend-on au CP ? Enjeux et programme

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Officiellement«interdits»àl’écoleélémentaireparlestextesofficiels,les devoirs sont toutefois une réalité quotidienne pour nos enfants dont les parents sont en outre souvent demandeurs.

* Un lien entre les parents et l’écoleLes devoirs sont un peu une passerelle qui nous rattache, nous, les parents, à l’école. Pour beaucoup d’entre nous, il est important de pouvoir suivre le travail scolaire de nos enfants, régulièrement et indépendamment du livret scolaire trimestriel.

C’est une préoccupation légitime, mais n’oublions pas qu’en France, la journée d’école est déjà longue – parmi la plus longue en Europe – et que les programmes sont chargés. Nous savons bien qu’à la fin d’une journée de classe, nos enfants sont fatigués et qu’ils ont parfois beaucoup de mal à se concentrer.

* Hors de l’école, moins d’égalitéEn outre, tous les enfants ne sont pas aidés de la même manière quand ils rentrent chez eux. Ainsi, non seulement les devoirs peuvent alourdir une journée déjà fatigante, mais ils peuvent, en plus, générer des inégalités entre les élèves qui travaillent seuls chez eux le soir, et ceux qui ont la chance d’être entourés par un parent ou une nounou.

Ainsi, c’est pour que soit respecté le principe d’égalité de tous, que l’Éducation nationale a décidé en 1956, d’interdire les devoirs du soir à l’école primaire. En 1994, une circulaire a réaffirmé ce principe. Elle déclare que « les élèves n’ont pas de devoirs écrits en dehors du temps scolaires ». Or, dans la pratique, nos enfants rapportent des devoirs à la maison, et ce, dès le CP. Alors, que faut-il en penser ?

*LesdevoirsorauxsontpermisPremière nuance, la circulaire de 1994 « interdit » les devoirs écrits, ce qui sous-entend que les enseignants peuvent donner des devoirs « oraux », c’est-à-dire un texte à lire, une leçon ou une poésie à apprendre. Par ailleurs, les enseignants sont libres dans leur classe et personne ne va les surveiller ni les empêcher de donner des devoirs écrits à leur classe !

Il faut bien savoir en outre, que dès la sixième, les devoirs seront la règle. Nos enfants doivent donc progressivement s’habituer à se remettre au travail, une fois rentrés à la maison. Enfin, il est bien évident que l’on ne peut pas exiger la même attention d’un élève de 6 ans que d’un élève de 10 ans. Au CP par exemple, un temps de lecture de quelques minutes, le soir, permettra à l’enfant de bien progresser. Au CM2, en revanche, on peut attendre d’un enfant qu’il consacre une bonne demi-heure à ses devoirs… voire même un peu plus s’il a besoin de prendre son temps.

Laure Dumont

2. Au CP, doit-il y avoir des devoirs le soir ?

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=> En savoir plus sur InternetSur le site du ministère de l’Éducation nationale : www.education.gouv.fr • Les programmes officiels • Les textes officiels au Bulletin officiel

Sur le site Éduscol : http://eduscol.education.fr • Le dossier école élémentaire

=> Plus d’infos sur VosQuestionsdeparents.frwww.vosquestionsdeparents.fr/tag/6875

• Au CP, chacun son rythme

• Test : Êtes-vous prêts pour le CP ?

• Une langue étrangère dès le primaire

• Quelle importance donner aux notes ?

• Pourquoi des redoublements en primaire ?

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Le CP est un moment important de la scolarité de votre enfant. Il le sait très bien, et on ne manque pas de le lui rappeler. N’accentuez pas la pression et acceptez de passer le relais à l’école, votre écolier appréhendera beaucoup moins cette étape.

* Pas de pressions inutilesLe problème du CP, c’est qu’on en fait tout un plat. « On » ? Oui, nous les adultes qui entourons l’enfant : « Oh, là, là, tu vas aller à la grande école, tu vas apprendre à lire ! » Grands-parents, amis, cousins… : il n’y en a pas un pour rattraper l’autre dans ce concert d’exclamations, un peu excessif, qui précède inévitablement la rentrée d’un enfant au CP. À se demander d’où vient, vraiment, la pression !

Du côté de l’école, on essaie plutôt d’assurer la continuité, de préparer les transitions, d’aménager des passerelles pour adoucir les ruptures. Ce que l’enfant va découvrir en CP est dans la droite ligne de ce qu’il a appris en grande section de maternelle. Les apprentissages vont simplement être un peu plus formalisés.

* Comment l’aider ?Évitons d’en faire une affaire d’État, c’est sans doute le meilleur moyen de lui éviter le « trac » de l’entrée au CP. La pression sociale est déjà suffisamment forte comme cela, il n’est pas nécessaire d’en rajouter ! Oui, l’entrée au CP est une étape importante, pour ne pas dire décisive. Mais les enfants le savent bien. Pas la peine d’insister et d’accentuer ainsi leur angoisse éventuelle.

* Laissons-le grandir !Même si ce n’est pas facile, acceptons de passer le relais. Jusqu’alors, tout ce que notre enfant a accompli d’important est passé par nous, ses parents : c’est à nous qu’il a fait son premier sourire, c’est avec nous qu’il a fait ses premiers pas, qu’il a appris à manger seul, à prononcer ses premiers mots, à s’habiller, à devenir propre… et voilà un apprentissage majeur – la lecture – qui nous échappe.

Pas facile de lâcher prise, et pourtant, c’est bien de cela dont il s’agit, quitte à faire un petit travail sur soi pour trouver la bonne distance et couper un peu le cordon.

Laure Dumont

1. Trac de l’entrée au CP : dédramatisez !

II. Comment accompagner et aider son enfant ?

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Plus les années vont passer, plus votre enfant va devoir fournir, au collège puis au lycée, du travail personnel. À l’école élémentaire, vous devez lui donner les clés de cette future autonomie.

* Apprendre à travailler sans l’aide adulteSoyons clairs : le but du jeu est bien que notre enfant devienne autonome par rapport à ses devoirs et qu’à terme, il n’ait plus besoin de la présence continue d’un adulte pour les faire. Au collège, dès la sixième, les devoirs sont la règle, ils sont plus volumineux et demandent plus de temps qu’au primaire. Il est dès lors impératif que les élèves soient capables de travailler seuls à la maison, mais aussi lors des temps d’étude.

* Lui donner des trucs et des méthodes de travailEn travaillant avec notre enfant, à l’école élémentaire, on doit ainsi lui transmettre des méthodes de travail et d’organisation. Par exemple, lui montrer qu’avant de faire un exercice, il peut être utile de revoir la leçon correspondante, même si ce n’est pas écrit dans le cahier de textes, ni expressément demandé par la maîtresse !

On peut l’inciter à refaire les exercices ou les contrôles qu’il n’a pas réussis ou encore, dès qu’il ne comprend pas un mot, le pousser à se référer au dictionnaire ou au lexique du manuel par exemple. Quand il est au CM2, on peut lui apprendre à s’avancer dans le cas où son professeur donne les devoirs à l’avance. Plus globalement, il faut lui montrer qu’il apprend pour lui, et non pas pour faire plaisir à ses parents ou à sa maîtresse, que l’essentiel n’est pas d’avoir une bonne note, mais bien d’avoir compris.

* Plus on apprend par cœur, plus on mémorise facilementOui, c’est important d’apprendre par cœur, à condition d’apprendre avec méthode et intelligence ! La révolution pédagogique des années 1970 a mis en cause l’apprentissage par cœur, en l’assimilant, un peu rapidement, à un apprentissage bête. Mais aujourd’hui les spécialistes de la psychologie cognitive nous apprennent que la mémoire se travaille, s’entretient, et que l’apprentissage par cœur contribue à son développement.

La mémoire est en outre un mécanisme aux multiples facettes. Nous avons plusieurs mémoires : une mémoire à court terme, une mémoire à long terme, une mémoire visuelle, une mémoire auditive, lexicale (la mémoire des mots) ou encore sémantique (la mémoire des idées). Chacune de ces mémoires a sa mission et son utilité.

*Donnerdestrucsàl’enfantpourmieuxapprendreDans l’apprentissage par cœur, c’est la mémoire sémantique qui entre en jeu. Ce n’est pas la répétition qui permet d’apprendre par cœur, mais la manière avec laquelle l’individu organise les informations à retenir dans sa tête et leur donne du sens.

On apprend mieux un texte en le mimant, par exemple, un chapitre de cours en mémorisant sa construction (les titres et sous-titres…) ou les tables de multiplication en déployant des stratégies mnémotechniques comme 8 x 9 = (8x10) - 8 = 80 - 8 = 72, ou encore en retenant que les résultats de la table de 5 se terminent en 0 ou 5, etc.

2. Devoirs et leçons : comment aider votre enfant ?

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* Comprendre ce que l’on apprendOn peut aider son enfant à apprendre par cœur en lui montrant comment se mettre en condition pour bien apprendre. Il doit se concentrer, comprendre le sens de ce qu’il apprend et trouver les moyens d’organiser mentalement ces informations pour qu’elles lui reviennent en tête le moment voulu. Il doit en fait se constituer des images mentales qui ont du sens et qui vont lui permettre de retrouver rapidement l’information. Pour une table de multiplications par exemple, on doit lui démontrer qu’il n’a pas besoin d’en réciter mentalement l’intégralité pour retrouver un résultat.

* Revoir les devoirs faits à l’étudeDans le cas où nous, parents, ne sommes pas là au moment des devoirs – notre enfant étant à l’étude jusqu’à 18 heures par exemple ou s’il est pris en charge par un autre adulte (une voisine, une nounou, un grand-parent) – une bonne habitude à prendre est de revenir rapidement sur les devoirs avec l’enfant, soit chaque soir si on en a le temps, soit le week-end. Il ne s’agit pas seulement de vérifier que les devoirs ont bien été faits, mais surtout de montrer à votre enfant que vous vous intéressez à sa scolarité. Les devoirs sont souvent le seul lien tangible qui existe entre l’école et les familles, il faut y accorder de l’attention.

* Et si ça se passe mal ?Dans toutes les familles, il y a des points de tension enracinés dans le quotidien et qui semblent irrémédiables : ici, le moment délicat, c’est la douche, ou le brossage des dents, là, le repas, ailleurs, ce sera le moment du coucher… et souvent, ce sont les devoirs. On essaie de garder son calme, on explique et on réexplique, mais malgré tout, chacun se braque, la tension monte, tout le monde s’énerve et ça finit en cris et en claquements de portes. Bref, un fiasco !L’art de la pédagogie, c’est un métier, et un vrai talent dont nous ne sommes pas tous dotés, malheureusement. Entre enfants et parents, il se joue en outre des choses qui dépassent largement le cadre scolaire, et les devoirs deviennent l’enjeu de ces tensions, fort naturelles par ailleurs.

Que faire dans ce cas ? Si le conflit est ponctuel, attribuons-le à la fatigue du jour ou à un énervement passager… et n’insistons pas. Ça ne sert à rien de faire les devoirs dans l’énervement général : autant tout arrêter, quitte à reprendre le travail plus tard, ou à passer la main à l’autre parent par exemple.En revanche, si les conflits sont systématiques, il faut en parler à l’enseignant qui vous aidera à trouver une solution alternative pour désamorcer cette tension. On peut alors par exemple inscrire l’enfant à l’étude pour qu’il y fasse ses devoirs, ou encore demander à un autre adulte de son entourage de prendre les devoirs en charge.

Laure Dumont

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=> En savoir plus sur InternetSur le site www.academie-en-ligne.fr, rubrique École, CP • Des cours et des exercices pour l’année du CP matière par matière

Sur le site Bien(!)lire : www.cndp.fr/bienlire • Guide pratique pour aider son enfant dans sa scolarité • Mon enfant entre au cours préparatoire • Comment aider mon enfant à apprendre à lire ?

Sur le site www.capcanal.tv • Des vidéos sur le système éducatif en élémentaire

Sur le site www.primlangues.education.fr • Des informations sur l’enseignement des langues dans le premier degré

Sur le site www.educa-langues-enfants.com • Des sélections de sites Web, des cours, des ateliers pour s’initierà une langue étrangère

=> Plus d’infos sur VosQuestionsdeParents.frwww.vosquestionsdeparents.fr/tag/6823

• Soutenir les enseignants à la maison

• Donner le goût de lire à son enfant

• Comment l’aider à apprendre une poésie ?

• Le problème du poids du cartable

• Un mauvais bulletin, que faire ?

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III. La vie de l’école

1. Une présence obligatoire, des absences à justifier

Àsixans,l’assiduitéàl’écoledevientobligatoire.Touteabsence,autoriséeseulement pour des motifs précis, doit donc être justifiée, sous peine de sanctions pour les parents…

* Respecter l’obligation légale d’assiduitéL’école est obligatoire entre six et seize ans et les enfants doivent, de ce fait, être assidus. Certaines absences sont toutefois autorisées. L’article 131-8 du code de l’Éducation en dresse la liste :

• la maladie, notamment si elle est contagieuse ;• la tenue d’une réunion solennelle de la famille (mariage, enterrement…) ;• un problème de transport pour se rendre à l’école (grève, accident…) ;• l’absence temporaire des personnes responsables lorsque les enfants les suivent.

* Avertir le directeur de l’écoleDans ces quatre cas, il faut prévenir le directeur de l’école dès que possible en précisant la durée et la raison de l’absence. Si elle dure plusieurs jours, le directeur est en droit de demander aux parents un justificatif, tel qu’un certificat médical.

*JustifierlesabsencessouspeinedesanctionsLa loi prévoit qu’en cas d’absences non justifiées et répétées, c’est-à-dire au moins quatre demi-journées dans le mois, l’inspecteur d’académie, alerté par le directeur de l’école, peut prévenir les services sociaux et adresser un avertissement à la famille. Des sanctions, pénales et financières, sont même prévues par la loi.

* Un contrat entre la famille et l’écoleLe respect des règles et principes de la vie en société, comme celui de l’autorité, commence à l’école, avec le respect de l’institution scolaire et des règles qu’elle a fixées.Souvent, en début d’année scolaire, l’équipe pédagogique demande aux parents et aux enfants de signer le règlement intérieur de l’école, dans lequel figurent les horaires et les périodes du temps scolaire.Il faut considérer ce document comme un contrat qui engage toute la famille, l’enfant et ses parents.

* Une question de responsabilitéÀ partir de là, tout est une question de jugement personnel et de responsabilité parentale. Certaines familles ont tendance à traiter l’école avec désinvolture en partant, par exemple, en vacances sur le temps scolaire… C’est sans doute très confortable sur le plan pratique et matériel, mais est-ce bien raisonnable ?Faire manquer l’école de manière systématique à son enfant pour de simples raisons de confort familial lui signifie que ce confort prévaut sur sa scolarité… Est-ce bien le message que ses parents ont envie de lui faire passer ?

Laure Dumont

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2. Parents, enseignants : une autorité partagée

Bien que membres à part entière de la communauté éducative, il n’est pas toujours facile, en tant que parents, de trouver sa place à l’école. Comment s’informer sans trop s’imposer dans l’établissement ? Quels sont les moments clés pour rencontrer les enseignants ?

* Un suivi attentif, mais sans ingérenceL’école est un espace où l’enfant prend de l’autonomie, loin du regard de ses parents. Il n’est donc pas très indiqué d’attendre l’enseignant à chaque sortie de classe pour le submerger de questions.

Mais « sans que l’on s’immisce dans son jardin secret, un enfant a besoin que l’on s’intéresse à ce qu’il fait à l’école. Cela représente tout de même l’essentiel de sa vie ! », observe Béatrice Barraud, présidente de l’Apel. « De plus, si la méthode pédagogique est l’affaire de l’enseignant, il est légitime que le parent s’en informe, ne serait-ce que pour comprendre les modalités d’évaluation, qui varient d’un établissement à l’autre. »

* Des réunions et des rendez-vous clés« Se rendre visible en début d’année est important, que ce soit par le biais d’un petit mot ou en se déplaçant, conseille Ostiane Mathon, professeur des écoles à Saint-Louis du Montcalm (75). Sans un partenariat entre l’école et les familles, il est très difficile de mettre en place des apprentissages. »

Certaines étapes de l’année sont cruciales pour repérer les enjeux d’un cycle scolaire, cerner les attentes des profs et donc mieux accompagner son enfant.

« Nous recevons tous les parents en septembre, puis nous sommes en contact avec eux dès qu’il y a un souci et nous les rencontrons pour le bilan du premier trimestre.Une fois que les liaisons sont établies, tout se passe beaucoup mieux », explique Michel Soubrier, professeur en génie électrique à Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle.

* Des initiatives pour une meilleure coopérationCependant, d’après les acteurs du monde éducatif, les relations école/familles sont loin d’être toujours aisées et il y a encore beaucoup à faire pour les développer.

« Les parents sont très peu sollicités à l’école en tant que force de proposition », note Ostiane Mathon. Par ailleurs, une méfiance réciproque perdure entre les enseignants, qui peuvent redouter les remises en question, et les parents, qui voudraient en savoir plus, mais ne sont pas toujours à l’aise avec l’« étiquette de parent d’élève. »

C’est ainsi que les projets culturels, les forums des métiers, par exemple, sont autant d’occasions à saisir pour casser les préjugés, mieux se connaître entre adultes et donc poser les bases d’une meilleure coopération.

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* Prendre rendez-vous avec l’enseignant« À partir du moment où on a le sentiment qu’il y a un problème, il est préférable de prendre rendez-vous avec l’enseignant pour en discuter, conseille Béatrice Barraud, présidente de l’Apel. Cependant, il ne faut pas partir bille en tête, mais, au contraire, mettre toute sa force de diplomatie en route. »

L’enjeu de la communication est bel et bien l’intérêt de l’enfant ; il ne faudrait pas qu’il pâtisse ensuite de rivalités ou de malentendus entre adultes.

* Faire le pointL’enfant va bien entendu percevoir que vous ne vous rangez pas à l’avis de son enseignant. Comment, dans ce cas, éviter que cela ne porte atteinte au poids qu’il accorde à sa parole ? Ou qu’il tente de jouer sur cette mésentente ?

« Si le désaccord porte sur une sanction, la première chose à faire est de demander au jeune de l’accomplir. Dans un deuxième temps, on rencontrera le professeur qui l’a donnée, pour lui demander d’en expliquer les raisons », indique Béatrice Barraud.

Par ailleurs, il importe de faire le point sur la situation, en relisant par exemple le règlement intérieur, afin d’aborder l’entretien avec toutes les cartes en main.

* Rester objectif« Lorsque l’on est parent, l’affectif entre en ligne de compte, ce qui conduit parfois à confondre la protection de l’enfant et l’autorité », note Marie-Claude Tribout, directrice de l’ensemble scolaire Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle (93).

Pour éviter de dériver de l’objectif initial, et de rentrer dans des débats passionnés, il importe donc de bien poser le cadre de la visite. « D’emblée, précisez que vous ne venez pas remettre en cause les compétences de l’enseignant », note la présidente de l’Apel.

Pensez aussi à solliciter l’avis des parents correspondants, ou des présidents des associations de parents : ils pourront vous aider à remettre votre démarche en perspective, voire même assister à l’entretien pour être garants de sa qualité.

Aurélie Djavadi

Page 13: Mon enfant entre en cp - Vos questions de parents

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=> En savoir plus sur InternetSur le site du ministère de l’Éducation nationale : www.education.gouv.fr • Le Guide interactif des parents sur l’école élémentaire • L’école élémentaire en pratique

Sur le site Bien(!)lire : www.cndp.fr/bienlire • Une fiche « Pourquoi mon enfant ne doit pas manquer l’école »

S’informer sur les associations de parents d’élèves : • La Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE) http://www.fcpe.asso.fr • La Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep) http://www.peep.asso.fr

• L’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel) http://www.apel.fr

=>Plus d’infos sur VosQuestionsdeParents.frwww.vosquestionsdeparents.fr/tag/6824 • Faire confiance aux enseignants !

• Quel est le rôle des représentants des parents d’élèves ?

• Qu’est-ce qu’une BCD ?

• Sorties scolaires : des règles de sécurité • Faut-il prendre une assurance scolaire ?

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3. Une cour de récré plus égalitaire

Lesmodèlesd’organisationdesrécréationsévoluentaufildesannées.Mêmesichaquejourason«climat»différent,onassisteàunmodèlepluségalitaire en primaire.

*Leuridentitésexuelles’affirmeLe type d’organisation que l’on trouve à l’école maternelle, à savoir celui de l’imitation ou celui de l’autorité, a tendance à s’estomper à l’école primaire, où les enfants, plus matures dans leur approche de l’autre, privilégient un système plus égalitaire.En revanche, filles et garçons ont tendance à se retrouver davantage entre enfants du même sexe à l’école élémentaire.Comme l’explique Julie Delalande, « les enfants de 4 ou 5 ans n’ont pas encore intégré les tabous et la pudeur liés à la confrontation à l’autre sexe », tandis qu’à 8 ou 9 ans, « la séparation des sexes est plus marquée car ils se sont davantage approprié les rôles sexués de notre culture ».

*Jeux:lesgrandsclassiquessonttoujourslàQuand ils sont mixtes, les jeux semblent rarement dénués de connotations sexuelles : les garçons courent après les filles et doivent les attraper… Pour le reste, le schéma habituel, « c’est ballon - quand la cour n’est pas trop petite -, billes ou course-poursuite côté garçon, corde à sauter, élastique, mais surtout discussion pour les filles », note Stéphane, professeur des écoles en Picardie.Les grands classiques, finalement, résistent plutôt bien aux nouveautés des fabricants de jouets qui, de saison en saison, envahissent les cours de récré avec plus ou moins de réussite.

* Un climat qui change chaque jourEn plus de ces mécanismes profonds qui permettent de mieux appréhender le fonctionnement global d’une cour de récréation, les enseignants et surveillants qui la pratiquent quotidiennement y décèlent une ambiance, un état d’esprit général, qui varie de jour en jour sans qu’on en cerne tout à fait les causes. Stéphane, en charge d’une classe de CM2, appelle cela « le climat de cour ».« La plupart du temps, ce climat est assez bon, explique-t-il, mais certains jours, c’est littéralement électrique. Là, il faut être vraiment vigilant. »Car la cour, bien sûr, c’est aussi le lieu de la bagarre, avec sa fausse violence (« c’est pour de rire ») et ses vrais dérapages. Chacun, tout adulte qu’il est, en porte sans doute le douloureux souvenir.

Arnaud Schwartz - La Croix, Parents & enfants

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4. Que faire si mon enfant se plaint de la cantine ?

«C’estpasbon!»,«Ilyatropdebruit!»,«Ondoittoujourssedépêcher!»Quand les enfants se plaignent de la cantine, les parents s’interrogent. Comment fonctionnent les restaurants scolaires aujourd’hui, qu’y mange-t-on et dans quelles conditions ?Réponses et conseils d’une diététicienne pour s’assurer de l’équilibre de leur alimentation.

* Les cantines ont changé !La restauration scolaire des écoles maternelles et élémentaires est gérée par les mairies. Christine Plawinski, diététicienne-nutritionniste, est souvent sur le terrain aux heures de repas. « Il n’y a pas une diététicienne dans toutes les mairies, reconnaît-elle, mais on est partout dans une démarche de qualité : aliments, locaux, encadrement. L’idée est que le repas soit pour les enfants un moment de convivialité et d’éducation aux goûts ».Les locaux sont soumis à des normes (bruit, espace, aménagement), la nourriture à des tests bactériologiques, le personnel formé… et les menus du mois distribués aux enfants et consultables sur Internet !

* Des recommandations nutritionnelles suivies« Dans l’assiette, c’est vrai, on ne sert pas uniquement ce qui fait plaisir à l’enfant, commente Christine Plawinski. Les recommandations nutritionnelles dans les textes officiels sont claires : une alimentation variée, équilibrée, avec une notion de plaisir (saveur, association de couleurs…). On ne cumule pas des légumes à goût fort, ou des produits gras ou trop sucrés. On offre des fruits et des légumes de saison, du bio, des produits issus du commerce équitable ou avec un label. »Souvent une cuisine centrale prépare les repas. Ils sont refroidis pour être transportés, puis réchauffés dans les écoles. « C’est le moyen le plus sûr pour assurer l’hygiène alimentaire car il est plus facile de maintenir la chaîne du froid que la chaîne du chaud », précise Christine Plawinski.

* À la cantine aussi, on apprend…Le temps du repas sert à favoriser l’apprentissage de l’autonomie, de la socialisation et des goûts. Le but, c’est d’amener l’enfant à se servir de tout, à gérer la quantité, à apprendre à partager.Force-t-on les enfants à manger ? « Le personnel incite à goûter, rectifie Christine Plawinski, c’est un contrat avec l’enfant : il goûte une cuillère à café minimum, s’il n’aime pas, il a le droit de laisser. Un enfant ne peut pas aimer du jour au lendemain un aliment nouveau.C’est comme apprendre à lire et écrire, il faut du temps. Mais il faut goûter dans la bonne humeur ! Si l’enfant est au bord des larmes, on n’insiste pas. » Le personnel est là aussi pour veiller (souvent grâce à un système de pastilles) à ce que chaque repas dure 30 minutes.

Sophie Coucharrière

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=> Plus d’infos sur VosQuestionsdeParents.frwww.vosquestionsdeparents.fr/tag/6873

• Comment les repas de la cantine sont-ils préparés ?

• Maintenir l’équilibre alimentaire de son enfant

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En CE1, dernière année du cycle 2, celui des apprentissages fondamentaux,votreenfantvaaméliorersamaîtrisedelalectureetaborderles premières notions de conjugaison et de grammaire. Mais pas seulement : les maths, la découverte du monde, les sciences, l’éducation civique… sont aussi au programme de cette année scolaire chargée.

* Premières notions de grammaire et de conjugaisonEn CE1 sont abordées les premières notions de grammaire et de conjugaison, si difficiles pour des enfants encore petits. La maîtrise de l’orthographe est un processus long et parfois laborieux.

Il ne faut pas s’inquiéter si nos enfants écrivent en phonétique tout au long de l’année de CE1, voire plus tard : le français est une langue difficile, truffée de pièges, d’exceptions, de lettres muettes et de règles d’accord complexes qui nous laissent nous-mêmes parfois bien perplexes. Ne mettons pas la barre trop haut !

Un apprentissage de l’orthographe indépendant de celui de la lectureContrairement à certaines idées reçues, la maîtrise de l’orthographe est totalement indépendante de l’apprentissage de la lecture, comme l’expliquent Danièle Manesse et Danièle Cogis dans leur ouvrage Orthographe : à qui la faute ? (ESF, 2007) : « […] Lire et orthographier sont des processus différents : pour mettre l’orthographe, on doit toujours analyser les mots de la langue, ce que ne demande pas la lecture. Chacun en a fait l’expérience dans son entourage : de grands lecteurs peuvent être de piètres orthographieurs. »

* Des maths, de l’histoire-géo, des sciences…En CE1, on découvre aussi les maths, l’histoire géographie, les sciences, l’éducation civique…À côté de la maîtrise du français – qui reste néanmoins la clé du bon déroulement de tous les autres apprentissages – les enfants vont découvrir une foule d’autres connaissances au CE1 : les trois opérations en maths et des notions de mesure et de géométrie, des éléments d’histoire et de géographie (sous la rubrique Découverte du monde), d’éducation civique et de sciences.

Un effort de clarté a été accompli dans la dernière version des programmes de l’école primaire. Les compétences qui doivent être acquises par les élèves à la fin de chaque cycle et dans chaque discipline sont clairement énoncées et identifiées et peuvent être consultées sur Internet. eduscol.education.gouv.fr

Laure Dumont

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1. Préparer son enfant au CE1

IV. Et l’année d’après ?

Page 19: Mon enfant entre en cp - Vos questions de parents

Mes dents, mes copains

et moi

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Dès 6 ans

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