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MONNAIES DE SITES ET TRÉSORS
DE L’ANTIQUITÉ AUX TEMPS MODERNES s
Volume I
Textes édités par Jean-Marc Doyen & Jan Moens
DOSSIERS DU CEN – 3
Bruxelles 2012
– 62 –
L
Jean-Claude RICHARD RALITE *, Gisèle GENTRIC ** & Charles LAGRAND (+) *** ‒ Les monnaies du Pègue (Drôme). Fouilles de J.-J. Hatt et Ch. Lagrand (1955-1985)
Fig. 1 – Carte de situation du Pègue
introduction [1]
a commune du pègue (drôme) est située à 160 km au nord de Marseille, à 180 km au sud de Lyon et à une trentaine de km à l’est du Rhône, entre la plaine du Comtat Venaissin et les premières élévations préalpines (fig. 1).
Le site est placé au croisement d’une ancienne route de circulation, en retrait du fleuve, et au débouché de voies venant des Alpes et, au-delà, de l’Italie. L’oppidum dit de Saint-Marcel, qui occupe une col-line, domine le village et les alentours. Il est bordé par deux ruis-seaux permanents.
C’est en 1954 que la construction de la Mairie-École permit de mettre au jour des céramiques qui, présentées par l’inventeur Paul Meyer, entrepreneur, à André Perraud, furent identifiées comme des productions de « grise phocéenne » et de campanienne.
Les fouilles archéologiques furent réalisées sous les directions d’A. Perraud, de J.-J. Hatt et de Ch. Lagrand jusqu’en 1985 et ont donné lieu à des publications régulières [2].
*** Directeur de recherche (er) au cnrs, Centre C. Jullian, Université d’Aix-Marseille ([email protected]) *** Agrégée d’histoire ([email protected]) *** Chargé de recherche au cnrs (1920-2004) [1] Au début des années 1980, Ch. Lagrand nous avait soumis l’obole de Massalia no 1, qui était, alors, inconnue et que nous avons publiée en 2001 au terme d’une longue enquête (Richard 2001) qui s’est poursuivie et a permis de réunir de nouveaux exemplaires (Richard & Chevillon 2003). Répondant à notre demande, Ch. Lagrand nous a alors confié les 64 monnaies disponibles ; il nous a demandé de les publier en collaboration avec lui et fourni, comme J.-J. Hatt, toutes les publications sur les fouilles du Pègue. Nous publions aujourd’hui cette étude, avec Mme G. Gentric, qui a étudié les mon-naies de Marseille. Celles-ci ont jusqu’à ces toutes dernières années, souffert de l’absence d’un classement typologique et chronologique, une des raisons du trop grand retard apporté à cette étude. C’est aussi pour nous un devoir de rendre un hommage mérité à notre collègue Charles H. Lagrand, chargé de recherche au cnrs, dont la carrière est liée à plusieurs sites archéologiques de Provence : Martigues (1955-1962), L’Arquet, Tamaris et Saint-Pierre de 1970 à 1987. [2] Bibliographie du site du Pègue : Ch.-H. Lagrand, Le Pègue, habitat hallstattien et comptoir ionien en haute Provence, Archeologia Classica (Atti del Settimo Congresso Internazionale), iii (1961), p. 177-186, en collaboration avec J.-J. Hatt & A. Perraud ; Fouilles au Pègue (Drôme), Cahiers Ligures de Préhistoire et d’Archéologie, 7 (1958), p. 123-126 ; 8 (1959), p. 218-223 ; 9 (1960), p. 244 ; 10 (1961), p. 209-210 ; 11 (1962), p. 262-264 ; 12 (1963), p. 250-252 ; Les fouilles du Pègue (Drôme), Habitat protohistorique en haute Provence, Bulletin de la Société Préhistorique Française, 60 (1963), p. 123-128 ; La céra-mique « pseudo-ionienne » dans la vallée du Rhône, Cahiers Rhodaniens, 10 (1963), p. 37-82 ; Un « dieu cavalier » peint sur céramique pseudo-ionienne trouvé au Pègue (Drôme), Gallia, 23 (1965), p. 257-260 ; Les habitats protohistoriques du Pègue, Drôme, Le sondage no 8 (1957-1971), Grenoble, 1973, Collection Centre de Documentation de la Préhistoire Alpine, cahier no 2, en collaboration avec J.-P. Thalmann ; Guide des collections préhistoriques et protohistoriques, Le Pègue, 1978 ; Les stèles cultuelles protohistoriques du Pègue (Drôme), Revue Archéologique de l’Est, 32 (1981), p. 121-130 ; Le Pègue, oppidum gau-lois et sanctuaire indigène, Les Gaulois de l’âge du Fer, Histoire et Archéologie, dans Les Dossiers, 78 (1983), p. 11-15 ; L’oppi-dum Saint-Marcel du Pègue : grenier à céréales de l’âge du Fer, Études Drômoises, 3-4, 1985, p. 42-50 ; Saint-Marcel, Le Pègue, Drôme, Les enceintes protohistoriques de Gaule méridionale, Caveirac, 1985, p. 101-104 ; Le premier âge du fer dans le Sud-Est de la France, Hallstatt Studien-Études hallstattiennes, Weinheim, 1987, p. 44-88. J.-J. Hatt, Premier aperçu sur les fouilles du Pègue en 1959 et 1960, Rhodania, 1961 [1962], p. 17-21 ; Les fouilles du Pègue, campagne de 1961, le sondage de l’École, Bulletin de la Société Préhistorique Française, 59 (1962), p. 574-576 ; Les fouilles du Pègue (Drôme) de 1957 à 1975, première partie, Gallia, 34 (1976), p. 31-57 ; Le Pègue et l’histoire de la Gaule, Archeologia, 98 (1976), p. 46-60 ; Les fouilles du Pègue (Drôme), deuxième partie, Gallia, 35 (1977), p. 39-59. A. Perraud, Le Pègue site hellénique rhodanien, Rhodania, 30-31 (1954-1955), p. 23-30 ; Le Pègue, préface de Marseille ?, Paris, 1955 ; Une civilisation ionienne de la vallée du Rhône, les fouilles du Pègue, Bulletin de la Société Archéologique de la Drôme, 74 (1958), p. 44-46.
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1. histoire, archéologie et stratigraphie du pègue
L’oppidum de Saint-Marcel du Pègue a été l’objet de recherches archéologiques suivies de 1955 à 1985 qui ont permis de mettre au jour les vestiges d’occupations successives du Néolithique (silex taillés), de l’âge du Bronze final iiib avec des foyers et de la céramique non tournée (fin ixème/début du viiième s.) et, sur-tout, des âges du Fer. Des constructions en pierres sèches déterminant des terrasses avec des greniers et des maisons sont attestées de 550/530 à 480/450 av. J.-C. et disparaissent par un incendie.
Une nouvelle occupation commence vers 400-380 et se termine par un nouvel incendie vers 350 av. J.-C. avec des maisons et des zones de stockage ou greniers, avec des dispositifs de canalisation et de récupé-ration des eaux. Une porte monumentale, avec des départs limités de murs d’enceinte latéraux a été mise au jour et datée du ivème s. Vingt-deux stèles décorées ont été réutilisées comme matériaux de cons-truction de cette porte et posent la question de l’existence d’un sanctuaire ancien en raison de leur data-tion qui doit se placer au vième s. La dernière période d’occupation (iiième s. – changement d’ère) continue sur les mêmes emplacements et a donné un riche matériel avec un bel ensemble de monnaies (fig. 2) [3].
Phases stratigraphiques Datation proposée Monnaies
c2a troisième quart du ivème s./ premier quart du iiième s. 6, 15
c1 seconde moitié du iième s 3, 4, 18 (?), 26, 28, 34, 35
b3 ier s. av. J.-C., avant 30/25 8, 31
b2/b1 éboulis de pente et couches d’érosion, à matériel d’époque romaine mélangé
10 (couche b2), 46 (contact b2/ b1), 11, 17, 19, 48 (couche b1) et 23 (hors stratigraphie)
Fig. 2 – Les monnaies du secteur 8 trouvées en stratigraphie Les observations stratigraphiques les plus précises concernent le secteur 8. La couche c2b n’a pas donné de monnaies mais elle constitue un terminus post quem car la céramique attique à figures rouges (atelier du peintre « Q » de l’Agora d’Athènes), donne une datation du premier quart du ivème s.
La couche c2a contient des céramiques d’Italie (coupe « pré-Gnathia » du troisième quart du ivème s. = Lagrand-Thalmann 1973, p. 21 et pl. 29, no 5 ; céramique campanienne de l’atelier des petites estampil-les ; fragments de cratères à pouciers du campanien ancien (forme a4oe de Lamboglia)) qui donnent les bornes chronologiques : troisième quart du ivème s./premier quart du iiième s., avec les monnaies nos 6 et 15.
La couche c1 est datée de la seconde moitié du iième s. par la céramique campanienne (a27b-C de Lam-boglia) et des coupelles à vernis noir de tradition attique, à lèvre pendante décorée de godrons. On y trouve aussi de nombreux mortiers que les fouilles de Nages placent à cette époque, des urnes indigènes à décor géométrique, des olpés à pâte jaune claire, des amphores massaliètes des types de cette phase attes-tés à Nages et en Arles, et une grande fibule en fer à pied allongé soudé à l’arc et orné d’un sphéroïde, typi-que de La Tène ii. Les monnaies 3, 4, 18 (plutôt c1 que b3), 26, 28, 34, 35, en proviennent.
La couche b3 est globalement représentative du ier s., antérieurement à 30/25 av. J.-C. La céramique cam-panienne est assez abondante dans des productions de mauvaise qualité en campanienne b ou c (à pâte grise) et des vernis qui ne sont même plus noirs. Les monnaies nos 8 et 31 en proviennent.
Les couches b2/b1 ne sont pas des couches d’habitat mais des éboulis de pente avec un matériel très mé-langé. Les monnaies 10 (couche b2), 46 (contact b2/b1), 11, 17, 19, 48 (couche b1) et 23 (hors stratigra-phie) sont présentes.
Les secteurs 11 et 7 appartiennent aux fouilles de J.-J. Hatt. Les monnaies du secteur 11 (nos 1, 12, 13, 32) doivent être placées hors stratigraphie. [3] On trouvera dans la Carte Archéologique de la Gaule, 26, La Drôme, Paris, 2010, p. 470-480 : notice de J. Roussel-Ode et, pour l’oppidum Saint-Marcel de F. Sergent, un bilan très complet et illustré de l’ensemble des recherches archéologiques.
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Pour le secteur 7, il y a huit monnaies trouvées groupées dans la couche b3 de J.-J. Hatt (nos 2, 7, 14, 16, 20, 21, 24, 25) qui ont pu constituer un pécule et une monnaie isolée (no 9). Le niveau b2 a livré deux pièces (nos 22, 49), le niveau b1 deux autres (nos 27, 29). Enfin huit monnaies sont hors stratigraphie (nos 5, 33, 39, 40, 41, 43, 45, 47). Les datations de ces couches ont été données par J.-J. Hatt (Gallia, 34 (1976), p. 35).
Il reste le secteur dénommé « Chantier central » où toutes les monnaies produites par les anciennes fouil-les d’A. Perraud et les premiers décapages de surface sont hors stratigraphie (nos 30, 36, 37, 38, 42, 44). Il est donc clair que la confrontation entre les couches et les monnaies n’a réellement de sens que pour le secteur 8 avec une bonne approximation.
Le site dit de la Plaine ou de l’École, exploré entre 1960 et 1963, a révélé des niveaux d’occupation de Hall-statt, de La Tène i et ii, et de l’époque augustéenne. Les monnaies qui en proviennent (nos 50 à 58) sont hors stratigraphie.
Enfin deux monnaies proviennent de deux autres sites et ne se trouvent ici que parce qu’elles appartien-nent au médaillier constitué (nos 63, 64).
Le site du Pègue a donc une grande importance par sa situation sur une route d’échanges entre le Sud et le Nord de la Gaule et il mériterait de nouvelles explorations car plusieurs questions n’ont pas encore été résolues, par exemple celles concernant la fortification, celles sur la présence de nécropoles en relation avec les périodes archéologiques reconnues, celles sur un éventuel sanctuaire… Dans le domaine moné-taire, en dehors de Marseille, on ne peut que constater la faiblesse de la présence d’émissions celtiques et même de celles provenant du puissant peuple voisin des Allobroges. [4]
2. catalogue
2.1. l’oppidum saint-marcel du pègue
Quelques monnaies ont été découvertes en stratigraphie, essentiellement dans le secteur 8 (fig. 2). Les autres secteurs n’ont pas une stratigraphie rigoureuse ; huit monnaies ont cependant été trouvées grou-pées en secteur 7, phase b3 ; il s’agit des oboles nos 2, 7, 14, 16, 20, 21, 24, 25, dont la circulation est donc contemporaine. 2.1.1. Massalia Oboles
a Tête du Lacydon à droite, chevelure en longues mèches horizontales, diadème ; pas de légende visible.
r Protomé de lion à gauche ; légende rétrograde [ኄ] au-dessous, በቫ au-dessus du mufle.
Furtwängler 1978, pl. 42 (pour les revers au lion) et 1993, cet exemplaire pl. 3, no 12 et p. 440, ix : ca. 450-440 av. J.-C. ; Richard 2001, p. 134 ; Richard & Chevillon 2003, p. 96, no 8 (émission 2) ; Dictionnaire 2011, p. 37, obm-5a.
1. : 0,89 g – 10 mm – 2 mm – ) – secteur 11 – h-s – cassée en 5 morceaux et recollée – inv. 50.
L’étude de composition a été réalisée au cyclotron d’Orléans en 1982 par J.-N. Barrandon et a donné le résultat sui-vant : Ag : 98,1% ; Sn : 0,039% ; Pb : 0,32%; Cu : 0,97% ; Au : 0,59%. La masse était alors de 0,91 g et il y a donc eu une très légère perte du poids initial.
Cette obole préclassique est l’un des 11 exemplaires connus par Richard & Chevillon 2003 ; notre exemplaire semble avoir un droit anépigraphe alors que d’autres exemplaires portent la légende ቪበቩቴባቸቬ ; elle est datée de 450/400 av. J.-C.
[4] Les recherches récentes sur les monnaies des Allobroges ont permis de mieux connaître l’importance et la diversité des émissions de ce peuple dont l’établissement des limites précises de sa cité reste toujours difficile : Atlas culturel des Alpes occidentales, de la Préhistoire à la fin du Moyen Âge, Paris, 2004, sous la direction de C. Jourdain-Annequin & B. Remy, Les limites de la cité des Allobroges, Cahiers d’histoire, 15 (1970), p. 195-213. Après les travaux classiques de A. Deroc, J.-B. Colbert de Beaulieu, Y. van der Wielen, on dispose maintenant d’un ouvrage de synthèse sur ce peuple : Les Allobroges, Gaulois et Romains du Rhône aux Alpes, de l’indépendance à la période romaine (4ème siècle av. J.-C. – 2ème siècle apr. J.-C.), Grenoble, 2002, sous la direction de J.-P. Jospin, avec les deux chapitres monétaires : Le monnayage allobroge, p. 44-47, par M. Dhenin, et Le trésor de Poliénas (Isère), p. 48-50, par M. Dhenin & J.-P. Jospin qu’il faut déjà compléter, pour les mon-naies par des études parues depuis : S. Carrara, Les statères d’or bas au type BnF 6066-6067 : une attribution possible aux Allobroges, bsfn, 59 (2004), p. 130-134 ; S. Carrara & J. Genechesi, Les monnaies gauloises entre Loire, Rhône et Isère, Actes du xxxème Colloque international de l’afeaf, Saint-Romain-en-Gal 2006, Dijon, 2009, p. 49-50.
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a Tête informe peu visible, probablement à droite.
r Roue à quatre rayons, anépigraphe.
Dictionnaire 2011, p. 38 obm-3a ou d probable.
2. très oxydé : 0,87 g – 10-11 mm – 2 mm – secteur 7 – b3 – pécule – inv. 29.
Le mauvais état de la monnaie rend son identification difficile, mais elle appartient probablement au type à la tête d’Athéna à droite, daté de 425/400 av. J.-C.
a Tête juvénile à droite, sans légende visible (probablement hors champ).
r Roue à quatre rayons, ቫ dans un des cantons.
Dictionnaire 2011, p. 39 obm-6b-c-d-h ?
3. : 0,53 g – 9-9,5 mm – 2 mm – 8 – secteur 8 – c1 – inv. 52.
La légende du droit est certainement hors-champ et pourrait être ቫበቲቲበቪቨ ou ቫበቲቲበቪቨቸ ou ቫበቲቲበቪቨቸታበቬ ; la datation proposée est 425/400 av. J.-C.
a Tête juvénile à droite, avec favoris, à boucles ondulées parallèles, anépigraphe.
r Roue à quatre rayons, ቫበ dans deux des cantons.
BnF 554 ; Lyon 1996, groupe ii, 13, p. 30 ; Dictionnaire 2011, p. 41, obm-7.
4. : 0,79 g – 10 mm – 2 mm – ! – secteur 8, c1 – inv. 15 (obm-7a).
5. percée, a très faiblement marqué : 0,42 g – 8,5-9 mm – 1,5 mm – ' – secteur 7 – h-s – inv. 10.
Les oboles à la tête à droite sont considérées comme antérieures aux oboles à la tête à gauche ; notre no 4 appartient à une série ancienne (fin vème-ivème s.) et a été trouvée dans une phase datant du dernier quart du iième s. av. J.-C.
a Tête juvénile à gauche avec une petite corne frontale plus ou moins visible.
r Roue à quatre rayons, ቫበ dans deux des cantons.
Dictionnaire 2011, p. 42 obm-8.
6. ; œil oblique/roue pointée, ኆኅ bouletées : 0,55 g – 11,5 mm – 1,5 mm – ! – secteur 8 – c2a – inv. 34.
7. oxydé ; œil oblique : 0,51 g – 10 mm – 1,5 mm – 6 – secteur 7 – b3 – pécule – inv. 23.
8. ; œil oblique/ roue pointée, ኆኅ bouletées : 0,55 g – 10-11,5 mm – 1 mm – # – secteur 8 – b3 – inv. 14.
9. ; /roue non pointée, ኆኅ bouletées : 0,64 g – 10-10,5 mm – 1,5 mm – ! – secteur 7 – b3 – inv. 13.
Les nos 6 à 8 semblent appartenir au type a des trésors de Lattes 1 et 2. Ce type est datable de la seconde moitié du ivème s. (Lattara 19, p. 787). La position stratigraphique de l’ex. 6, dans une phase datée de la fin ivème s./début iiième s., est cohérente avec cette datation.
a Tête juvénile à gauche, favoris.
r Roue à quatre rayons, ቫበ dans deux des cantons.
Dictionnaire 2011, p. 44-45, obm-10.
10. ; grosses mèches à crochets/roue non pointée [ኆ]ኅ bouletées : 0,58 g – 8-9 mm – 1 mm – , – secteur 8 – b2 – inv. 19.
11. ; mèche sur oreille, double tracé du lobe, deux boucles sur la nuque/roue pointée, ኆኅ bouletées : 0,53 g – 9-9,5 mm – 1,5 mm – 1 mm – secteur 8 – b1 – inv. 18.
12. ; boucle frontale, mèche sur oreille, deux boucles en S sur la nuque/roue pointée, ኆኅ bouletées : 0,52 g – 8,5-10,5 mm – 1 mm – , – secteur 11 – h-s – inv. 30.
13. ; favoris obliques/roue non pointée, ኆኅ bouletées : 0,52 g – 9-10 mm – 1 mm – . – secteur 11 – h-s – inv. 33.
14. incomplète ; usée/roue pointée, ቫበ petites non bouletées : 0,35 g – 9-9,5 mm – 1,5 mm – ! – secteur 7 – b3 – pécule – inv. 25.
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Dans cet ensemble, les nos 11 et 12 appartiennent à un type particulièrement bien représenté sur l’oppidum d’Entre-mont (Entremont à paraître, respectivement 2-2-2 et 2-2-1) que l’on peut avec de grandes probabilités dater du iième s. av. J.-C. Par contre les exemplaires 10 et 13 avec leur revers à grandes lettres, où le flan est plus petit que le coin, appartiennent à des séries plus récentes de la première moitié du ier s. av. J.-C. (Lyon 1996, groupe iv, série 21).
a Tête juvénile à gauche sans favoris.
r Roue à quatre rayons, ቫበ dans deux des cantons.
Dictionnaire 2011, p. 46-47, obm-11.
15. ; boucles serrées en S/roue pointée, ኆኅ bouletées : 0,43 g – 8 mm – 1,5 mm – ! – secteur 8 – c2a – inv. 35.
16. ; /roue pointée ? ኆኅ bouletées : 0,28 g – 10 mm – 1 mm – % – secteur 7 – b3 – pécule – inv. 26.
La position du no 15, trouvé en stratigraphie dans une phase datée de la fin ivème-début iiième s., est un peu surpre-nante ; la typologie du droit, à grosses mèches à crochets, ainsi que la masse faible de 0,43 g, inciterait plutôt à dater cette obole du ier s. av. J.-C. Malheureusement, nous n’avons plus les moyens de vérifier la position stratigraphique de cette monnaie.
a Tête juvénile à gauche.
r Roue à quatre rayons, ቫበ dans deux des cantons.
Le mauvais état des monnaies ne permet pas de préciser la description générale.
17. : 0,49 g – 8,5-9 mm – 1,5 mm – % – /roue non pointée, ኆኅ bouletées – secteur 8 – b1 – inv. 17.
18. : 0,47 g – 9,5-10 mm – 1 mm – . – /roue non pointée ? ኆኅ bouletées – secteur 8 – contact c1/b3 – inv. 41.
19. fourré – /roue non pointée, écrasée ቫ[በ] : 0,45 g – 8,5 mm – 1,5 mm – # – secteur 8 – b1 – inv. 20.
20. faible : 0,44 g – 9-10 mm – 1,5 mm – ! – secteur 7 – b3 – pécule – inv. 22.
21. tête écrasée/roue non pointée, ቫበ fines non bouletées : 0,44 g – 10 mm – 1,5 mm – ! – secteur 7 – b3 – pécule – inv. 28.
22. /roue pointée, ኆኅ bouletées : 0,40 g – 9-9,5 mm – 1,5 mm – . – secteur 7 – b2 – inv. 53.
23. incomplet /roue pointée [ቫ]በ ou በ[ቫ] : 0,40 g – 10-12 mm – 1 mm – 2 – secteur 8 – h-s – inv. 5.
24. /roue pointée, ኆኅ fines bouletées : 0,35 g – 9 mm – 1 mm – % – secteur 7 – b3 – pécule – inv. 24.
25. incomplet tête usée écrasée/roue non pointée, ኆኅ bouletées : 0,24 g – 8 mm – 1 mm – % – secteur 7 – b3 – pécule – inv. 27.
Hémiobole
a Tête juvénile à gauche.
r Roue à quatre rayons, ቫበ dans deux des cantons.
26. /roue pointée : 0,17 g – 6-6,5 mm – 1 mm – 0 – secteur 8 – c1 – inv. 46.
Le module réduit et le poids très faible font penser à une division d’obole, mais il est probable que les coins utilisés sont ceux d’une obole, car les types de droit et de revers dépassent largement le flan.
Bronzes
a Tête d’Apollon à gauche ; derrière dauphin ou corne d’abondance.
r Taureau cornupète à droite, pattes écartées et tête oblique, queue relevée parallèle à la ligne du dos ; à l’exergue ቫበቲቲበቪቨቦታቸቬ ; différent au dessus du dos non visible.
Lyon 1996, bronzes lourds série 3 ; Barrandon & Picard 2007, série 1, groupe 3 ; Dictionnaire 2011, gbm 15.
27. Æ : 6,30 g – 20-20,5 mm – 3 mm – ' – secteur 7 – b1 – inv. 37.
a Tête d’Apollon à gauche.
r Taureau cornupète à droite, pattes écartées et tête oblique, légende plus ou moins visible à l’exergue ; différent au-dessus non visible.
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Dictionnaire 2011, mbm x.
28. Æ /ቫበ[ቲቲበ] à l’exergue : 4,50 g – 19-20 mm – 2 mm – 2 – secteur 8 – c1 – inv. 47.
29. Æ très oxydé : 2,65 g – 17-18 mm – 2 mm – ? – secteur 7 – b1 – inv. 36.
30. Æ /ቫበ au-dessus du taureau ? : 4,32 g – 18,5-19 mm – 3 mm – 8 ? – secteur Chantier central – h-s – inv. 4.
Comme la plupart des moyens bronzes au taureau cornupète, nos exemplaires sont très oxydés, ce qui s’explique par l’alliage à forte teneur en plomb (Barrandon & Picard 2007).
a Tête d’Apollon lauré à droite ; la chevelure descend librement sur la nuque.
r Taureau cornupète à droite, pattes écartées, la queue bat les flancs en formant une boucle ; à l’exergue ባበ.
Gentric 1987, type 8, taureau de type b ; Lyon 1996, série 18 ; Dictionnaire 2011, pbm 47-9 ; Entremont à paraître pbm 47 variante a.
31. Æ : 2,14 g – 14,5-15 mm – 2,5 mm – ' – secteur 8 – b3 – inv. 40.
a Tête d’Apollon lauré à droite ; la chevelure descend librement sur la nuque ; pas de différent visible derrière.
r Taureau cornupète à droite, pattes écartées, la queue bat les flancs en formant une boucle ; ቫበቲ[ቲበ] au-dessus ; à l’exergue traces de la légende ቪቨቦታቸቬ.
Gentric 1987, type 4, taureau de type b ; Lyon 1996, série 10 ; Dictionnaire 2011, pbm 39/40.
32. Æ : 2,09 g – 14-14,5 mm – 2,5 mm – ' – secteur 11 – h-s – inv. 3.
2.1.2. Vallée du Rhône (rive gauche) a Tête laurée à gauche.
r Cheval galopant à gauche ; rameau au-dessus.
BnF 2637-2644, 2893-2895 ; Deroc 1983, classe c/ii, fig. 125-152 ; Lyon 1996, p. 151-158 ; van der Wielen 1999, « au cheval libre galopant », 2 ; Dictionnaire 2011, vdr-2895, p. 214.
Ces monnaies ont été attribuées aux Cavares par A. Deroc et aux Allobroges par Y. van der Wielen. La datation basse proposée par ces deux auteurs (90/85-75 av. J.-C.) a été remontée à 125-75 av. J.-C. (Dictionnaire 2011, p. 214).
33. : 2,24 g – 13 mm – 2,5 mm – ! – secteur 7 – h-s – inv. 51.
a Tête casquée à droite [በቫቡቨቾቨ] ?
r Cavalier galopant à droite [ቤቡኂቿቮ] ?
Les légendes ne sont pas visibles, mais la monnaie a été vue par A. Deroc en avril 1983, qui a proposé cette identifi-cation.
lt xvii 5719 ; Deroc 1983, groupe iii/18 ; van der Wielen 1999, type b ; Dictionnaire 2011, vdr-5715.
34. : 2,04 g – 13,5-14 mm – 2 mm – ! – secteur 8 – c1 – inv. 38.
a Tête casquée à droite, [ቡቿቨ] ?
r Cavalier galopant à droite, annelet et [ቹ]ቮቫበ au-dessous.
Richard 1979 ; Deroc 1983, groupe i/7 ; Lyon 1996, p. 198-210 ; van der Wielen 1999, type a ; Genève-Saint-Pierre 1999, groupe 1/7 var., p. 268-275 ; Dictionnaire 2011, vdr-5836 var.
35. : 2,02 g – 15-16 mm – 1,5 mm – 4 – secteur 8 – c1 – inv. 39.
Les monnaies 34 et 35 appartiennent au monnayage dit « au cavalier de la vallée du Rhône ». Le type est inspiré du denier de Q. Marcius Philippus, émis en 129 av. J.-C., ce qui constitue un terminus post quem.
Pour van der Wielen 1999, l’ensemble des émissions revient aux Allobroges tandis que Deroc 1983 (p. 82) parle d’un « monnayage régional […] sous la surveillance des pouvoirs romains ». Ces deux auteurs s’accordent pour dater ces émissions du deuxième quart du ier s. av. J.-C. Cette datation a posé problème à Ch. Lagrand, car le contexte archéologique de la phase c1 dans lequel ces monnaies ont été trouvées permettrait une datation plus haute, de la fin du iième s. av. J.-C.
– 68 –
2.1.3. République Romaine
36. C. COELIUS CALDUS, Rome, 51 av. J.-C. Tête masculine à droite ; devant C.COEL. CALD [VS III VIR] ; au-dessous [COS]; derrière LD sur une tablette. Tête de Sol à droite, derrière [bouclier ovale], devant [bouclier macédonien], CALD[VS III VIR]. fourré : 3,01 g – 18-19 mm – 2 mm – '. rrc 1974, p. 457, no 437/1a. Secteur Chantier central ; h-s ; inv. 12. Il s’agit de la seule monnaie romaine républicaine trouvée sur le site.
2.1.4. Empire Romain
37. HADRIEN, Rome, 125-128. HADRIANVS/AVGVSTVS Tête laurée à droite. COS II[I] SC Rome assise à gauche tenant une victoire et une corne d’abondance Sesterce : 26,39 g – 33-34 mm – 4 mm – ,. ric ii, p. 424 no 636d ; hcre ii, p. 133, no 402. Secteur Chantier central ; h-s ; inv. 8.
38. FAUSTINE II sous MARC-AURÈLE, Rome, 161-176. FAVSTINA AVGVSTA
Buste à droite. [I]V/[N]O SC. Junon debout à gauche tenant une patère et un sceptre; devant à gauche un paon . As : 10,99 g – 24-25 mm – 3,5 mm – .. ric iii, p. 345, no 1647. Secteur Chantier central ; h-s ; inv. 1.
39. Empereur indéterminé, Rome, 340. Légende illisible. Tête à dr. Légende illisible. –/–/[ ] Securitas debout de face avec un sceptre, appuyée sur une colonne. Nummus : 1,26 g – 15-16 mm – 1 mm – ,. ric viii, p. 249-250, nos 6-13 et passim. Petit bronze du type Securitas reipub, émis à Rome en 340 ou imitation. Secteur 7 ; h-s ; inv. 7.
40. CONSTANCE II, Arles, 340. CONSTANTI/VSPFAVG. Tête à dr. GLORI/AEXERCITVS G/PARL Une enseigne entre deux soldats. Nummus : 1,34 g – 14-15 mm – 1,5 mm – .. ric viii, p. 206, no 56. Secteur 7; h-s; inv. 55.
41. CONSTANCE II, Arles, 341-348. CONSTANTI/VSPFAVG Tête à dr.
VICTORIAEDDAVGGQNN MA/[P] ou [S]ARL Deux Victoires se faisant face. Nummus : 1,38 g – 14-14,5 mm – !. ric viii, p. 209, no 78. Secteur 7 ; h-s ; inv. 31.
42. Empereur indéterminé, Rome, 341-348. Tête à droite fruste. Légende illisible. Deux victoires se faisant face, type VICTORIAE DD AVGGQ NN. Nummus : 0,78 g – 14-15 mm – 1 mm – ,. ric viii, p. 253. Secteur Chantier central ; h-s ; inv. 45.
43. Empereur indéterminé, Lyon, 343-347. CONSTAN[ Tête à dr. VICTORIAEDDAVGGQNN ST/SLG Comme ci-dessus. Nummus : 1,57 g – 14 mm – 1,5 mm – .. ric viii, p. 180, nos 45-48, Bastien nos 57-60. Secteur 7 ; h-s ; inv. 49.
44. Empereur indéterminé, Lyon, 348. Tête à droite, traces de lettres. VICTORIAEDDAVGGQNN © / PLG Comme ci-dessus. Nummus : 1,49 g – 13,5-14 mm – 1,5 mm – 8. ric viii, p. 181, nos 66-68, Bastien nos 81-86. Secteur Chantier central ; h-s; inv. 9.
45. MAGNENCE : imitation. DNMAGEN/TIVSPFAVG A/– Tête à dr. VICTO[ ] / RPLG Deux Victoires posant un bouclier sur une colonne. Æ : 2,77 g – 18-19 mm – 1,5 mm – .. Prototype: ric viii, p. 386, no 121. Imitation d’un petit bronze émis à Lyon en 350-353. Secteur 7 ; h-s ; inv. 6.
46. Empereur indéterminé, Nicomédie, 355-361. Légende illisible. Tête à droite. FELTEMP[ ] [ ] /SMN [ ] Virtus debout à g., perçant de sa lance un ennemi tombé de cheval. Aes 3 : 0,94 g – 14,5-15,5 mm – 1 mm – %. ric viii, nos 110-111. Secteur 8 ; b1/b2; inv. 2.
47. CONSTANCE II, atelier indéterminé, 354-357. DNCONSTANT[ Tête à dr. Type FELTEMPREPARATIO au cavalier. Aes 3 : 1,88 g – 16-17 mm – 1,5 mm – ). Secteur 7 ; h-s.
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48. Empereur et atelier indéterminés, 354-357. Tête à droite fruste. Type FELTEMPREPARATIO au cavalier. Aes 3 : 1,86 g – 15-15,5 mm – 2 mm – 8. Secteur 8 ; b1 ; inv. 21.
49. ARCADIUS, Trèves, 388-392. DNARCADI/VSPFAVG Buste diadémé (perles), cuirassé et drapé à dr. VICTORI/AA]VGGG –/–/TR. Victoire marchant à g., tenant une couronne et une palme. Aes 4 : 1,17 g – 12-12,5 mm – 1,5 mm – !. ric ix, p. 32, no 98. Secteur 7; b2 ; inv. 11. 2.2. site de la plaine du pègue dit de l’école
Toutes les monnaies ont été trouvées en surface hors stratigraphie. 2.2.1. Massalia
Obole a Tête à gauche avec favoris oreille marquée. r Roue non pointée ; ኆኅ fines et bouletées dans
deux des cantons. Dictionnaire 2011, obm 10. 50. incomplète : 0,50 g – 10-11 mm – 1 mm – 8 – inv. 44. Petit bronze
a Tête à droite. r Taureau cornupète à droite sans légende visible. 51. Æ : 1,51 g – 12-13 mm – 2 mm – ! – très usé – inv. 56.
2.2.2. Empire Romain
52. HADRIEN, Rome, 117-138. HADRIANVS[?] Tête à droite. Personnage debout ? As : 8,20 g – 24,5-25,5 mm – 3 mm – inv. 57.
53. FAUSTINE I diva sous ANTONIN LE PIEUX et MARC-AURÈLE, Rome, 141-176. Buste à droite. Personnage debout. Sesterce : 18,69 g – 31-32 mm – 3,5 mm – inv. 62.
54. FAUSTINE I diva, Rome, après 141. DIVA/FAVSTINA Buste à dr. AVGV/STA S/C Cérès debout à gauche tenant une torche et des épis. As : 11,82 g – 25-26 mm – 3,5 mm – . – inv. 32. ric iii, p. 167, no 1169a ; hcre ii, p. 268, no 114 (légende différente DIVAFAV/STINA).
55. LUCILLA sous MARC-AURÈLE, Rome, 180-183. Buste à droite. Personnage debout. Sesterce : 24,3 g – 32-34 mm – 4 mm – inv. 60.
56. CRISPINE sous COMMODE, Rome, 180-183. [CRIS]PINA/[ Buste à dr. r fruste. Sesterce : 19,71 g – 29-30 mm – 4 mm – inv. 59.
57. CRISPINE sous COMMODE, Rome, 180-183. Buste à droite. Personnage debout. Sesterce : 21,85 g – 29-30 mm – 4 mm – inv. 61.
58. Empereur indéterminé du Haut-Empire (iième s.). Tête à droite. Personnage debout ? As : 8,4 g – 23,5-25 mm – 3 mm – inv. 58.
2.2.3. Monnaies modernes
59. AVIGNON : denier papal, émis en 1534-1548. a Fruste. r Croix. Æ denier : 0,48 g – 14-15 mm – 1 mm – inv. 43. Muntoni 1972, 87.
60. AVIGNON : pape indéterminé, après 1572. a Deux clés entrecroisées. r Croix. Æ pata : 0,67 g – 14-15 mm – 1 mm – inv. 42.
61. AVIGNON : pape indéterminé, après 1572. a Fruste. r Croix. Æ pata : 0,55 g – 14-15 mm – 0,5 mm – inv. 16. Muntoni 1972, 74.
62. AVIGNON : pape indéterminé, après 1572. a Fruste. r Fruste. Æ pata : 0,42 g – 13-14 mm – 0,5 mm – inv. 48.
2.3. autres localisations
63. DOMBES : Gaston d’Orléans, atelier de Trévoux, 1648. a Trois fleurs de lys surmontées d’une couronne. r Croix. Æ liard : 0,65 g – 15 mm – 1 mm – Nyons (26220) – inv. 63. Poey d’Avant cxviii, 5.
64. AVIGNON : pape indéterminé, après 1572. a Fruste. r Fruste. Æ pata : 0,64 g – 13-16 mm – 0,5 mm – Rousset-les-Vignes (26285) – inv. 64.
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3. commentaires
3.1. les monnaies de marseille
Au Pègue, comme dans de très nombreux sites de la basse vallée du Rhône, ce sont les monnaies de Mas-salia qui dominent de manière écrasante la circulation monétaire à l’époque pré-impériale, situation qu’il faut mettre en relation avec la voie de circulation Marseille-Lyon, passant au pied de l’oppidum, et les échanges privilégiés que ses habitants avaient noués avec la cité phocéenne.
Sur les 34 monnaies trouvées sur les deux sites (dont 32 sur le seul oppidum St-Marcel), on compte 26 oboles qui peuvent se répartir en trois groupes. Le premier groupe rassemble les oboles les plus anciennes, émises aux vème/ivème s., qui font la transition entre les oboles archaïques ou post-archaïques au carré creux du revers et les oboles classiques à la tête juvénile et roue avec ቫበ au revers. Ce groupe a été étudié par Richard & Chevillon 2003, qui ont en particulier mis en évidence la contemporanéité des oboles au lion, comme notre no 1, avec celles à légende Lacydon au droit et roue au revers (obm-5d). À ce groupe appartiennent donc notre no 1 (au lion), le no 2 (à la roue), le no 3 (à légende ቫ au revers). Les deux pre-mières oboles ont une masse élevée s’intégrant parfaitement à la norme de 0,86 g de la litra sicilienne (Lyon 1996, p. 29), la troisième a une masse nettement plus faible, ce qui n’est pas inhabituel dans les monnaies trouvées en fouilles et ayant beaucoup circulé. Ces monnaies appartiennent très probablement à l’habitat du 1er âge du Fer, même si elles ont été trouvées dans des phases ultérieures (fin iième s. pour le no 3) ou hors-stratigraphie.
Les deux oboles 4 et 5 ont la typologie classique de la tête juvénile au droit et roue avec ቫበ au revers, mais la tête du droit est tournée vers la droite, catégorie datée traditionnellement du ivème-iiième s., ou un peu plus tôt (Dictionnaire 2011, p. 42) ; la masse élevée du no 4 (0,79 g) autoriserait cette dernière hypothèse, même si la stratigraphie indique seulement que la monnaie circulait dans la seconde moitié du iième s. av. J.-C. Les autres oboles ont toutes la tête juvénile tournée vers la gauche, type inchangé malgré les nuances typologiques, du ivème s. au milieu du ier s. av. J.-C. Les masses sont toutes inférieures à la masse théorique de 0,62 g et s’échelonnent de 0,58 g à 0,24 g ; la plupart de ces monnaies semblent avoir beaucoup circulé et sont souvent peu lisibles. Les recherches récentes permettent cependant de préciser un peu leur data-tion (cf supra 2.1.1) : les trois oboles nos 6, 7, 8, sont proches du type a des trésors de Lattes, datable de la seconde moitié du ivème s., ce que confirme la stratigraphie du no 6 ; les oboles 11 et 12 appartiennent au type majoritaire dans le médailler d’Entremont, ce qui les daterait du iième s. ; les oboles nos 10 et 13 pour-raient appartenir à certaines séries plus récentes de la première moitié du ier s. av. J.-C. On note également la présence d’un hémiobole (no 26), ce qui est assez rare.
Un pécule de huit oboles a été découvert dans les fouilles de J.-J. Hatt, dans un milieu daté assez large-ment des iiième-iième s. av. J.-C. Ce sont des monnaies assez usées, qui ont beaucoup circulé et qui ne sem-blent pas appartenir à des types récents du iième et a fortiori du ier s. av. J.-C.
Les autres monnaies de Massalia sont des bronzes au taureau cornupète : un grand bronze (n° 27), trois moyens bronzes (nos 28, 29, 30) et trois petits bronzes (nos 31, 32, 51). La stratigraphie du Pègue n’apporte pas de précisions pour ces séries émises à partir de la fin du iiième s. av. J.-C. ; la position du moyen bronze no 28 dans une phase datée de la seconde moitié du iième s. av. J.-C. est tout à fait cohérente avec ce que l’on sait de la circulation de ces monnaies.
3.2. les monnaies de la vallée du rhône
Avec les monnaies de Marseille, ce sont bien les monnaies émises dans la vallée du Rhône qui étaient nor-malement attendues sur ce site. La monnaie no 33 est généralement datée du premier quart du ier s. av. J.-C. avec une possibilité d’un début à la fin du iième s. Les deux autres monnaies dites « au cavalier de la vallée du Rhône » sont de types connus mais la datation déduite de la stratigraphie a posé problème. J.-B. Colbert de Beaulieu, consulté, avait répondu que ces monnaies devaient dater de la période 70/60 : « Cette série a été créée vers 80-75 av. J.-C. Vos exemplaires ne sont pas des spécimens appartenant aux émissions de tête qui pèsent au moins 2,20 g. Ces exemplaires ont été émis après 70 et ont pu être enfouis ou perdus peu avant le milieu du siècle ».
Il y avait donc une divergence chronologique car le niveau c1 était placé au iième s., mais la prudence demande aujourd’hui de disposer de nouvelles informations stratigraphiques précises pour décider du positionnement chronologique de ces très importantes séries au cavalier (Richard 1979).
– 71 –
3.3. les monnaies romaines
Nous ne commenterons pas le denier de la République Romaine, bien daté (51 av. J.-C.) mais hors strati-graphie. Les monnaies de l’Empire Romain, toutes hors stratigraphie, ne permettent pas d’étude particu-lière : deux sont du iième s., et les onze autres du Bas-Empire, en dehors, elles aussi, de renseignements archéologiques.
Il en est de même avec le site de la Plaine avec sept monnaies du Haut-Empire (iième s.) et les quatre mon-naies modernes.
conclusion
Les 58 monnaies antiques du Pègue nous donnent une première vision sur un site rural de la moyenne vallée du Rhône : elles ne permettent pas des conclusions très affirmées pour la période préromaine car il faut tenir compte du fait que, sur ce nombre, 38 appartiennent à cette période. Comme on pouvait s’y attendre, le monnayage massaliète est là comme ailleurs, le mieux représenté (on notera l’absence de drachmes). Mais les autres monnayages de la Gaule, connus pour le iième s. et les trois-quarts du ier s. av. J.-C. sont quasiment inexistants. On a remarqué aussi que le monnayage présent, à 7 ex. près, est d’argent ce qui n’est pas le signe habituel d’une circulation monétaire généralisée. De nouvelles recherches seront donc nécessaires pour compléter et, s’il le faut, corriger ces premières constatations.
Pour le monnayage impérial, il est curieux de constater l’absence des séries de la fin du ier s. avant et du ier s. apr. J.-C., alors qu’à ces moments-là, l’argent et le bronze sont frappés en quantité non seulement à Rome mais dans les ateliers auxiliaires (et voisins !) de Lyon et de Nîmes. C’est le deuxième siècle qui, lui, présente un bon échantillon (plutôt des impératrices !) des frappes, uniquement en bronze et les mêmes questions se posent. Quant à la petite série de bronzes du Bas-Empire elle peut correspondre à une occu-pation tardive ou à de simples pertes qui peuvent être très postérieures compte tenu de la longue utilisa-tion de ces espèces.
Quoiqu’il en soit, le site du Pègue peut s’inscrire maintenant de façon établie dans la chaîne des sites intermédiaires entre la source et l’embouchure du Rhône. Au fur et à mesure, pour ce site comme pour tous ceux qui sont des terrae incognitae de la numismatique antique.
Émetteur Oboles et divisions
Deniers / quinaires Bronzes Total
Massalia 27 7 34
Vallée du Rhône 3 3
République Romaine 1 1
Empire Romain 20 20
Modernes 4 4
Fig. 3 – Répartition des monnaies par origine
bibliographie
revues
cn = Cahiers numismatiques, Bulletin de la sena bsfn = Bulletin de la Société française de Numismatique ran = Revue archéologique de Narbonnaise rn = Revue Numismatique
– 72 –
ouvrages de référence
BnF = E. Muret & A. Chabouillet, Catalogue des monnaies gauloises de la Bibliothèque nationale, Paris, 1889. Dictionnaire 2011 = M. Feugère & M. Py, Dictionnaire des monnaies découvertes en Gaule méditerranéenne (537-27
avant notre ère), Montagnac, 2011. lt = H. de La Tour, Atlas de monnaies gauloises, Paris, 1892. ric i = C.H.V. Sutherland, e Roman imperial coinage, vol. 1, Augustus to Vitellius, rev. ed., London, 1984. ric viii = J.P.C. Kent, id., vol. viii, e family of Constantine I, ad 337-364, London, 1981. ric ix = J.W.E. Pearce, id., vol. ix, Valentinian i-eodosius i, London, 1951. rrc = M.H. Crawford, Roman republican coinage, Cambridge, 1974.
catalogues de musées
Lyon 1996 = C. Brenot & S. Scheers, Les monnaies massaliètes et les monnaies celtiques, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Louvain.
lieux de trouvailles
Entremont = G. Gentric, avec la collaboration de J.-C. Richard Ralite, Les monnaies d’Entremont, dans Publi-cation du site d’Entremont, dirigée par P. Arcelin & G. Congès, numero spécial de la ran, à paraître.
Genève-Saint-Pierre 1999 = F. König & M. Campagnolo, Inventaire de la trouvaille monétaire de la Cathédrale Saint-Pierre à Genève et commentaire, dans van der Wielen 1999, p. 245-306.
Lattara 19 = M. Py, Les monnaies préaugustéennes de Lattes et la circulation monétaire protohistorique en Gaule méri-dionale, Lattara 19, Tomes 1 et 2, Lattes 2006.
ouvrages généraux
Barrandon & Picard 2007 = J.-N. Barrandon & O. Picard, Monnaies de bronze de Marseille, Analyse, classement, politique monétaire, (Cahiers Ernest-Babelon 10), cnrs Éditions, Paris.
Brenot 1992 = C. Brenot, Une étape du monnayage de Marseille : les émissions du vème s. av. J.-C., Marseille grecque et la Gaule, Études massaliètes 3, p. 245-253.
Deroc 1983 = A. Deroc, Les monnaies gauloises d’argent de la Vallée du Rhône, (Études de Numismatique celtique 2), Paris.
Charra 2000 = J. Charra, Les drachmes de Marseille, essai de classement typologique préliminaire (ivème-ier s. av. J.-C.), Archéologie en Languedoc, 24, p. 125-150.
Furtwängler 1978 = A.E. Furtwängler, Monnaies grecques en Gaule, le trésor d’Auriol et le monnayage de Mas-salia, 525/520-460 av. J.-C., Fribourg.
Furtwängler 1993 = A.E. Furtwängler, Massalia im 5. Jhr. v. Chr.: Tradition und Neuorienierung, Überblick über die städtischen Emissionen im Lichte neuer Funde, dans Études offertes à J. Schaub, Publication du Parc archéologique européen, Blesa 1, p. 431-448.
Gentric 1987 = G. Gentric, Essai de typologie des petits bronzes massaliètes au taureau cornupète, Mélanges offerts au Dr J.-B. Colbert de Beaulieu, p. 389-400.
Muntoni 1972 = F. Muntoni, Le monete di papi et degli Stati Pontifici, Roma. Py 2006 = M. Py, Les monnaies préaugustéennes de Lattes et la circulation monétaire protohistorique en Gaule méri-
dionale, (Lattara 19), Tomes 1 et 2, Lattes. Poey d’Avant = F. Poey d’Avant, Monnaies féodales de France, i, ii, iii, 1858-1860-1862. Richard 1979 = J.-Cl. Richard, Les monnaies au cavalier de la vallée du Rhône : un exemple de circulation moné-
taire au ier siècle av. J.-C., Studien zu Fundmünzen der Antike, i, Berlin, p. 197-223. Richard 2001 = J.-Cl. Richard & Ch. Lagrand, Une nouvelle émission de Marseille aux types du Lacydon et
de la tête de lion provenant de l’oppidum de Saint-Marcel (Le Pègue, Drôme), bsfn, 56e année, no 7 (septembre 2001), p. 134.
Richard & Chevillon 2003 = J.-Cl. Richard & J.-A. Chevillon, Du Lacydon à Massalia, les émissions grecques en Gaule du vème siècle av. J.-C., Actes du xiiième Congrès International de Numismatique, Madrid 2003, Madrid, 2005, p. 295-302.
van der Wielen 1999 = Y. van der Wielen, Les monnaies des Allobroges, Monnayages allobroges, Lausanne & Genève, (crn 6), p. 1-203.
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1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24
25 26 27 28
29 30 31 32
33 34 35 36
37 38
39 40 41 42
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43 44 45 46
47 48 49 50 51
52 53
54 55
56 57
58 59 60 61
62 63 64
