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Montréal: logement et éliti LES DANGERS DE LA CHAISE MUSICALE Constructionde condos, rénovations, revitalisation des artères commerciales: derrière le grand face-lift urbain secache une nouvelle et brutale réalité socio-économique. Dans le centre de Montréal, comme à Manhattan auparavant, les ancien-ne-s résident-e-s, dont beaucoup de femmes chefs de famille monoparentale, sont graduellement remplacé-e-s par une population plus favorisée. Montréal est en voie d'élitisation. par Louise Levac et Suzanne LaFerrière ucie cherche encore à comprendre ce qui lui a valu deux déménage- I ments successifs en deux ans. Elle vivait d'abord, avec ses deux en- fants, rue Casgrain, dans le Mile- I End industriel. Un beau jour, le propriétaire de j l'immeuble était venu lui dire que la plomberie dont elle se plaignait _| depuis si longtemps allait être changée : il venait d'obtenir de la Ville une généreuse subvention pour rénover sa bâ- tisse. Il lui annonçait, du même souffle, qu'elle devrait quitter son logement durant les mois des travaux. Le montant du loyer serait ensuite doublé, de beaux plan- chers et une eau non rouillée valant bien, se- lon lui, un petit effort financier. Découragée à l'idée de chercher un logis temporaire en plein hiver, et incapable d'as- sumer la hausse du loyer, Lucie avait décidé de résilier son bail, à la satisfaction, semble- t-il, du propriétaire qui, jouant sur les condi- tions de la subvention, «zyeutaii» déjà des locataires mieux nantis. Au terme de longues recherches, elle aboutissait une dizaine de rues plus loin, dans le Plateau Mont-Royal. Le logement coûtait toutefois 30 % plus cher. Toute une ponction sur un budget déjà serré... mais tant pis! Le secteur était sécuritaire et les en- fants ne changeraient pas d'école ni de gar- derie. Son nouveau quartier plaisait à Lucie. Mais elle y remarqua une multiplication de bars, de traiteurs et de boutiques de vêtements octobre 1986 LA VIE EN ROSE

Montréal: logement et éliti LES DANGERS DE LA CHAISE MUSICALEbv.cdeacf.ca/CF_PDF/LVR/1986/39octobre/92486.pdf · Dans les quartiers centraux, les conver-sions en propriétés et

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Montréal: logement et éliti

LES DANGERS DE LA CHAISE MUSICALE

Construction de condos, rénovations, revitalisation des artères commerciales:derrière le grand face-lift urbain se cache une nouvelle et brutale réalité

socio-économique. Dans le centre de Montréal, comme à Manhattanauparavant, les ancien-ne-s résident-e-s, dont beaucoup de femmes chefs defamille monoparentale, sont graduellement remplacé-e-s par une population

plus favorisée. Montréal est en voie d'élitisation.

par Louise Levac et Suzanne LaFerrièreucie cherche encore à comprendrece qui lui a valu deux déménage-

I ments successifs en deux ans. Ellevivait d'abord, avec ses deux en-fants, rue Casgrain, dans le Mile-

I End industriel.Un beau jour, le propriétaire de

j l'immeuble était venu lui dire quela plomberie dont elle se plaignait

_| depuis si longtemps allait êtrechangée : il venait d'obtenir de la Ville unegénéreuse subvention pour rénover sa bâ-tisse. Il lui annonçait, du même souffle,qu'elle devrait quitter son logement durantles mois des travaux. Le montant duloyer serait ensuite doublé, de beaux plan-chers et une eau non rouillée valant bien, se-lon lui, un petit effort financier.

Découragée à l'idée de chercher un logistemporaire en plein hiver, et incapable d'as-sumer la hausse du loyer, Lucie avait décidéde résilier son bail, à la satisfaction, semble-t-il, du propriétaire qui, jouant sur les condi-tions de la subvention, «zyeutaii» déjà deslocataires mieux nantis.

Au terme de longues recherches, elleaboutissait une dizaine de rues plus loin,dans le Plateau Mont-Royal. Le logementcoûtait toutefois 30 % plus cher. Toute uneponction sur un budget déjà serré... maistant pis! Le secteur était sécuritaire et les en-fants ne changeraient pas d'école ni de gar-derie.

Son nouveau quartier plaisait à Lucie.Mais elle y remarqua une multiplication debars, de traiteurs et de boutiques de vêtements

octobre 1986 LA VIE EN ROSE

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«branchés». Lucie comprit à qui s'adres-saient ces commerces nouveau genre, quandle retraité du rez-de-chaussée vendit son tri-plex à un trio de jeunes professionnels.Comme ceux-ci entendaient l'habiter en co-propriété, elle reçut un avis de reprise depossession : elle devrait quitter les lieux pourjuillet.

C'est donc ainsi qu'elle se trouve à présentjuste au nord du chemin de fer, dans un coinqui, elle l'espère, n'allume pas trop deconvoitises.

Loin d'être l'héroïne d'un mauvais ro-man-feuilleton, Lucie fait partie du groupegrandissant des femmes chefs de famille mo-noparentale, à faible revenu, pour lesquellesle logement est un aspect critique de la qua-lité de vie. Un indice parmi d'autres: 30,7 %des familles monoparentales locataires, àchef féminin, banlieusardes ou citadines,consacraient en 1981 plus de 50 % de leurrevenu brut au logement1. Toutefois, cellesqui vivent en ville risquent de faire les fraisd'un nouveau jeu urbain.

C'est que certains quartiers, tels le PlateauMont-Royal et le Centre-Sud, sont l'objet,depuis quelques années, d'interventions éta-tiques et privées qui contribuent à hausser lavaleur de leurs bâtiments et équipements.Le nouveau phénomène est souvent qualifiéde revitalisation, terme purement économi-que qui ne laisse rien paraître de la joute de

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LA VIE EN ROSE

Vous avez dit...élitisationl

Lorsqu'un quartier attire des résident-e-splus scolarisé-e-s et mieux nanti-e-s, ondit souvent qu'il est en voie de gentrijka-tion, de l'anglais gentry, ce qui marque l'ap-propriation par une élite bourgeoise. Dansla même foulée, l'Office de la langue fran-çaise suggérait eliiisation.

Très avancé à Manhattan et dans d'au-tres grandes villes américaines, le phéno-mène a inégalement touché Montréaljusqu'à maintenant. Mais on prévoit qu'àmoyen terme, les locataires à faibles reve-nus seront refoulé-e-s, par déménagementssuccessifs, hors des quartiers «élitisés». Letraditionnel T (inversé) de la pauvreté semodifie donc: la population défavorisée estde moins en moins concentrée dans lesvieilles zones industrielles comme Saint-Henri, Pointe Saint-Charles, Petite Bour-gogne, Saint-Jacques et Hochelaga-Mai-sonneuve... et vivre en banlieue n'est plussynonyme d'ascension sociale.

Le mouvement s'amplifiant, même lesgens plus scolarisés mais à revenus modes-tes - pensons aux nombreux-euses chô-meur-euse-s instruit-e-s ou aux artistes -sont vulnérables lorsque leur cadre de vieoriginal devient attrayant pour de plus for-tuné-e-s. Déjà la rue Duluth, pépinièrecontre-culturelle dans les années 70, s'estmuée en ghetto «pittoresque» de restau-rants et, dans l'est de la ville, le «villagegai» voit ses habitant-e-s les plus pauvreschassé-e-s par des professionnel-le-s.

chaises musicales à grande échelle qui l'ac-compagne. Cette joute, c'est Yélitisation.

Depuis une quinzaine d'années, toute unecouche montante de jeunes profession-nel-le-s, la «petite-bourgeoisie décapante» com-me certains l'ont déjà caricaturée, a commencéà valoriser le patrimoine architectural, la viede quartier et la proximité des aires de tra-vail et d'activités culturelles. Pour ce grou-pe, de nouvelles réalités démographiques(moins d'enfants) et économiques (coûts detransport, de construction) s'allient auxchoix culturels pour sonner le déclin del'empire... banlieusard. Désormais, on nequitte plus la ville.

Le Carré Saint-Louis s'est ainsi transfor-mé en un repaire d'artistes et de profession-nel-le-s relativement aisé-e-s. Avec l'arrivéedu complexe Concordia-La Cité, le secteurMilton-Parc s'est considérablement «vuppi-sé» (de «yuppies»: Young Urban Profession-als... nos excuses aux linguistes); cettetransformation a toutefois été tempérée parle développement de coopératives d'habita-tion à loyers modérés. L'installation de Ra-dio-Canada dans le Centre-Sud a amené lesmilieux de la communication dans un quar-tier très défavorisé à l'origine et déjà décimépar la brutale «rénovation urbaine» des an-nées 60.

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Mais depuis, ce qui était au départ unphénomène marginal et ponctuel est devenuun véritable mouvement: les quartiers cen-traux deviennent des lieux recherchés. L'en-treprise privée et l'administration munici-pale ayant emboîté le pas, le jeu des chaisesmusicales ne fait que commencer.

Lucie a perdu deux fois à ce petit jeu. Lapremière fois, c'était lorsque le propriétairea procédé à des rénovations majeures. Com-me Lucie, «90 % des personnes déplacéespar la restauration de leur logement n'y re-viennent jamais», titrait le Guide Mont-Royaldu 22 mai 1985, en publiant les résultatsd'une enquête du Laboratoire de recherchesen sciences immobilières (LARSI)2.D'abord à cause des inconvénients du dé-ménagement, mais aussi parce qu'on leurimpose des hausses moyennes de loyer de38 %. Par ailleurs, plusieurs intervenant-e-sd'autres quartiers en voie d'élitisation rap-portent des cas de hausses allant jusqu'à300 % du loyer initial3.

Le deuxième déménagement de Lucieavait été causé par une reprise de possession:une parmi tant d'autres, car il s'effectue deplus en plus de conversions de logements encopropriétés, notamment dans le PlateauMont-Royal. Dans Le Devoir, Serge Truf-faut constatait qu'accession à la propriété (ouà la copropriété) et rénovations vont de pairpour alimenter dans le Plateau un phéno-mène spéculatif sans précédent4.

Dans les quartiers centraux, les conver-sions en propriétés et copropriétés réduisentd'autant le nombre de logements disponiblespour les locataires à faibles revenus. Oùiront ces derniers? «Les gens ne se déplacentpas très loin et tentent de rester dans lemême quartier, souligne Damaris Rose, pro-fesseure-chercheure à l'INRS-Urbanisation.Mais étant donné l'avance de la gentnfica-tion, ils et elles risquent d'être déplacé-e-splusieurs fois » Thérèse Stanhope, organisa-trice d'un méga-projet de coopératives dansPointe Saint-Charles, retrace déjà d'ancien-ne-s résident-e-s de son quartier, «déporté-e-s»à des distances appréciables, vers Verdun,LaSalle ou même la Rive-Sud.

Avec d'autres groupes défavorisés, lesfemmes chefs de famille monoparentale àfaibles revenus se trouveront-elles de plus enplus loin du centre, dans les rares zones oùles loyers sont encore abordables? Ce quin'est qu'embryonnaire à Montréal est déjàun fait accompli dans d'autres métropoles.

Du côté des nouveaux-elles arrivant-e-s,l'esprit de groupe émerge assez vite. Cas iso-lé ou signe prémonitoire? Les occupant-e-sde nouveaux condomimums dans la PetiteBourgogne se sont ligué-e-s pour adresser àl'administration municipale une pétition: ondemande la réduction (voire la disparition)des HLM, où se concentrent les assistées so-ciales, dont la présence est perçue commenuisible à la valeur foncière des propriétésvoisines...

Les discours s'entrechoquent, car on en-tend souvent l'administration Drapeau-La-marre faire état de ses objectifs de «mixitésociale» dans les vieux quartiers, l'apport degens aisés étant perçu comme nécessaire.

octobre 1986

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Qui orchestre lamusique urbaine?

Les politiques montréalaises d'urba-nisme des décennies passées ont durementtouché les quartiers anciens. Cumulant unlaxisme quasi total vis-à-vis des spécula-teurs, une absence de respect du patri-moine et un manque d'intérêt pour lesquestions d'industrie et d'emploi, elles ontproduit des quartiers centraux détériorés,démolis, au chômage endémique.

Lorsque pointe l'attrait nouveau pour leszones centrales, l'administration comprendaprès un certain temps que l'occasion estbelle de regarnir l'assiette fiscale de cesquartiers «déficitaires", dans une ville quiconnaît au même moment un déclin démo-graphique et une relative stagnation fon-cière. Emerge dès lors le discours du «re-tour en ville». Développant de larges sec-teurs vacants de son territoire, Montréalveut concurrencer les banlieues par laconstruction domiciliaire qu'on dit moteurde l'économie. Mais, dans les quartierscentraux, il s'agit beaucoup plus de stimu-ler le processus d'élitisation. Naîtront ainsiles programmes dits de «revitalisation».

Les subventions à la rénovation, offertesaux propriétaires, défraient une fractionvariable des coûts, mais pour plusieurs rai-sons, ne suffisent pas à empêcher des haus-ses excessives de loyer. Les Programmesd'intervention dans les quartiers anciens(PIQA) visent à mousser l'image des sec-teurs touchés, en associant embellissementdes rues et ruelles à des rénovations que laVille exige des propriétaires. Les plus pau-vres d'entre eux doivent souvent vendreparce qu'incapables d'en assumer lescoûts. Dans les secteurs où le marchéest faible, les sociétés paramumcipak:SOMHAM et SODEMONT construisentou rénovent en espérant créer un effetd'entraînement. Un effet que peut ampli-fier YOpération 20 000 logements, par la-quelle la Ville vend des terrains à un pro-moteur moyennant l'obligation d'y cons-truire des habitations.

Nécessaire à qui? Une nuée d'études sur lesquartiers où s'appliquent les programmes derevitalisation ont démontré que l'embellisse-ment et la relance économique s'accompa-gnent souvent du «bumping» typique del'élitisation. En l'absence de mesures fermespour aider les groupes à plus faibles revenus,la revitalisation devient donc synonyme desélection sociale.

Garantir le maintien des populations rési-dantes dans les vieux quartiers devrait êtrel'objectif central d'une politique d'urba-nisme attentive aux besoins particuliers despopulations à faibles revenus. Coopérativesd'habitation, HLM, contrôle plus serré desloyers, protection contre les évictions: cesont là autant d'exemples de mesures exis-tantes qui subissent les contrecoups de lacure-minceur de l'État, mais qu'une admi-nistration municipale pourrait favoriser.

octobre 1986

Tout le monde s'entend sur un point: lesvieux quartiers ont besoin d'être revitalisés,précisément pour répondre aux demandesde leurs habitant-e-s. Jusqu'à récemment,ces quartiers offraient aux gens à faibles re-venus la possibilité de se loger à bon prixdans des appartements de taille convenable -pensons aux fameux logis en longueur denos triplex montréalais. Et la population quivit là depuis longtemps se montre souventparticulièrement attachée à sa vie de quar-tier.

Pour les familles monoparentales, dont ungrand nombre se trouve justement dans cesquartiers5, la présence de nombreux com-merces, d'équipements collectifs (les lavoirs,par exemple) et de services communautaires(telles les garderies) est un avantage certain,de même que la concentration de transportsen commun. Ces familles y ont souvent tissédes réseaux d'entraide essentiels: FrançoiseMondor, assistante de recherche à l'INRS-Urbanisation, précise d'ailleurs qu'elles ten-tent de reconstituer leur milieu à chaque dé-ménagement.

On ne peut donc parler des femmes dansla ville sans reconnaître la très grande vul-nérabilité d'un milieu social, les quartierscentraux, où s'intègrent tant de femmeschefs de famille. Le grand jeu des chaisesmusicales continuera-t-il à faire des per-dantes? V*

Louise Levac est chercheure autonome engéographie; Suzanne LaFemère est recher-chiste à la Clinique communautaire de PointeSaint-Charles. Elles sont toutes deux membresdu collectif d'animation urbaine L'Autre Mon-tréal.

1/ Damans Rose, Compilations spéciales durecensement de 1981 (Statistique Canada),pour l'INRS-Urbanisation, 1986. Dans legrand Montréal, en 1981, une famille sur cinqétait monoparentale et, dans 84 % des cas, diri-gée par une femme. Seulement quatre ménagessur dix sont des familles «homme-femme avecenfants».2/ M. Choko, T.M. Chau et J. St-Pierre, Im-pact de la restauration dans les quartiers centrauxde Montréal: rapport final, LARSI/SCHL,1985.3/ Fernand Beauregard, «La rénovationurbaine chasse les familles de la rue des Pi-gnons», La Presse, 24 avril 1985.4/ Serge Truffaut, «Le Plateau Mont-Royal asuscité la plus vive spéculation foncière cescinq dernières années», Le Devoir, 5 octobre1985.5/ Céline Le Bourdais et Damans Rose, Les fa-milles monoparentales et l'espace urbain - Carac-téristiques et besoins dans la région métropolitainede Montréal, Communication au deuxièmeCongrès annuel des services à la famille - Cana-da, INRS-Urbanisation, Montréal, juin 1984.Une étude récente du territoire du CLSC duPlateau Mont-Royal révèle qu'une famille surquatre y est monoparentale et que la proportiongrimpe à une sur trois dans certains quadrila-tères.6/ Comité-Logement Rosemont/FRAPRU, Dis-crimination, harcèlement et harcèlement sexuel,Rapport de l'enquête Femmes et logement,Montréal, avril 1986.

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La findu tunnel?

Montréal a la réputation d'être une villetrès sécuritaire, contrairement à New Yorkou Los Angeles dont les quartiers mal fa-més sont... réputés. Pourtant, une enquêterécente révélait que beaucoup de femmesdes quartiers populaires de Montréal ontpeur le soir à proximité de chez elles6.

Les programmes de revitalisation, avecleurs ruelles pavées et leurs flamboyantslampadaires, paraissent favoriser la sécuri-té des femmes. En fait, la Ville se préoc-cupe davantage de sécurité lorsqu'il estquestion d'attirer une nouvelle population.

À Pointe Saint-Charles, il y a quelquesannées, à la suite du meurtre d'une fillette,des femmes avaient formé des milices decitoyennes pour surveiller elles-mêmes lesrues. Aujourd'hui, certaines d'entre elless'inquiètent du peu d'intérêt de la Villepour le dossier du tunnel Shearer. Trappeà viols et à agressions, ce tunnel piétonnierpasse sous la voie ferrée coupant le quar-tier. Le dossier stagne: faudra-t-il attendreque les condos essaiment le long du canalLachine, tout près, pour que la sécurité desfemmes du quartier devienne une prioritépour la Ville?

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LA VIE EN ROSE