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VOLUME 11 • NUMÉRO 1 • JUIN 2000 Mot de la présidente VOUS SENTEZ VOUS FÉBRILES ? À la veille de partir pour de courtes vacances, je me sens comme une coureuse de fond qui voit la ligne d'arrivée poindre à l'horizon. Une ligne qui se rapproche dan- gereusement. Au-dedans de moi, une ques- tion : « Serons-nous prêtes ? » et une réponse : « Oui, nous n'avons pas le choix... De toutes façons, il y a tellement de femmes qui s'activent à la préparation de la Marche que nous allons y arriver. » C'est terriblement excitant de penser que les Québécoises se mettront en marche en même temps que des milliers de femmes dans le monde. Nous nous sentons partie prenante d'un très vaste mouvement por- teur d'espoir et de changement Nous com- mençons à sentir la mobilisation des femmes dans toutes nos régions, dans nos groupes, dans nos syndicats. Ça lève ! ! ! Des représentantes de la Marche au Québec ont rencontré le Premier ministre, monsieur Bouchard et la ministre à la Condition féminine, madame Goupil, à deux reprises ainsi que tous les ministres concerné-e-s par nos revendications. Le gouvernement du Québec a bien com- pris que les femmes - et de nombreux nommes - seront présents en grand nom- bre à l'automne pour dire non à la pauvreté et à la violence faite aux femmes. Un cons- tat s'impose : le gouvernement est à l'œuvre pour apporter des réponses aux femmes en octobre. Cependant, ne pavoisons pas trop vite. Plusieurs revendications font face à des réti- cences énormes et notre mobilisation demeure essentielle pour avoir gain de cause. Mentionnons particulièrement : le barème plancher à la Sécurité du revenu, la hausse du salaire minimum, la contribution gouvernementale au Régime des rentes du Québec pour les toutes femmes qui ont de jeunes enfants, un financement de soutien pour les groupes de femmes appartenant à des communautés culturelles et l'accès uni- versel des immigrantes à des mesures de francisation avec allocation. Les autres revendications font l'objet de discussions diverses. Le travail avance... lentement. Il nous faut encore expliquer, convaincre, argumenter. Nous lançons donc un appel à toutes pour mobiliser les femmes et les hommes de tous les milieux en appui à nos revendications. La signature de la carte d'appui contribue aussi à signi- fier l'ampleur du soutien à la Marche. Les rencontres avec nos député-e-s sont impor- tantes. Bref, faut pas lâcher, le fil d'arrivée est proche ! Je nous souhaite donc de bonnes vacances car nous avons besoin de refaire nos forces. Un peu de soleil serait bienvenu, maintenant et en octobre ! À bientôt! Françoise David Présidente

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VOLUME 11 • NUMÉRO 1 • JUIN 2000

Mot de la présidente

VOUS SENTEZ VOUS FÉBRILES ?

À la veille de partir pour de courtesvacances, je me sens comme une coureusede fond qui voit la ligne d'arrivée poindre àl'horizon. Une ligne qui se rapproche dan-gereusement. Au-dedans de moi, une ques-tion : « Serons-nous prêtes ? » et uneréponse : « Oui, nous n'avons pas le choix...De toutes façons, il y a tellement de femmesqui s'activent à la préparation de la Marcheque nous allons y arriver. »

C'est terriblement excitant de penser queles Québécoises se mettront en marche enmême temps que des milliers de femmesdans le monde. Nous nous sentons partieprenante d'un très vaste mouvement por-teur d'espoir et de changement Nous com-mençons à sentir la mobilisation desfemmes dans toutes nos régions, dans nosgroupes, dans nos syndicats. Ça lève ! ! !

Des représentantes de la Marche auQuébec ont rencontré le Premier ministre,monsieur Bouchard et la ministre à laCondition féminine, madame Goupil, àdeux reprises ainsi que tous les ministresconcerné-e-s par nos revendications.

Le gouvernement du Québec a bien com-pris que les femmes - et de nombreuxnommes - seront présents en grand nom-bre à l'automne pour dire non à la pauvretéet à la violence faite aux femmes. Un cons-tat s'impose : le gouvernement est à l'œuvrepour apporter des réponses aux femmes enoctobre.

Cependant, ne pavoisons pas trop vite.Plusieurs revendications font face à des réti-cences énormes et notre mobilisationdemeure essentielle pour avoir gain decause. Mentionnons particulièrement : lebarème plancher à la Sécurité du revenu, lahausse du salaire minimum, la contributiongouvernementale au Régime des rentes duQuébec pour les toutes femmes qui ont dejeunes enfants, un financement de soutienpour les groupes de femmes appartenant àdes communautés culturelles et l'accès uni-versel des immigrantes à des mesures defrancisation avec allocation.

Les autres revendications font l'objet dediscussions diverses. Le travail avance...lentement. Il nous faut encore expliquer,convaincre, argumenter. Nous lançons doncun appel à toutes pour mobiliser lesfemmes et les hommes de tous les milieuxen appui à nos revendications. La signaturede la carte d'appui contribue aussi à signi-fier l'ampleur du soutien à la Marche. Lesrencontres avec nos député-e-s sont impor-tantes. Bref, faut pas lâcher, le fil d'arrivéeest proche !

Je nous souhaite donc de bonnesvacances car nous avons besoin de refairenos forces. Un peu de soleil serait bienvenu,maintenant et en octobre !

À bientôt!

Françoise DavidPrésidente

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Sommaire

Uolume II - Numéro Ijuin 2000Mot de la présidente 1L'assemblée générale 2000 .. 3Le Prix Idola St-Jean 5Vous inquiétez-vousde la relève ? 62000 bonnes raisonsde marcher :Les activités du 4 juin 7Les revendicationscanadiennes 9Une chaîne de solidarité .. 10Un cours de droit pourMadame la Ministre? 13Nouvelles en vrac 14

COLLABORATRICESAlexa ConradiFrançoise DavidIrène DemczukHélène DuquetteClaudette LambertManon MasséDiane Matte

COORDINATIONNicole Caron

RÉVISION ET CORRECTION

Vivian BardotNicole Caron

DESIGN GRAPHIQUE ET INFOGRAPHIEClaudette Rodrigue

Le Féminisme en Bre/paraîtquatre fois par année.Il est publié par laFédération des femmesdu Québec.Adresse:110,rueSte-ThérèseBureau 309Montréal .Québec H2Y1E6Téléphone: (514) 876-0166Télécopieur: (514) 876-0162

Courriel : [email protected] Internet :http: // www.ffq.qc.ca

féminisme en brefdu mois de septembre

Compte tenu de l'imminence de laMarche mondiale, nous serons dansl'impossibilité de produire leFéminisme en bref de septembre,comme par les annéespassées. Cependant, vousrecevrez par la poste desinformations concernant lesactivités de la Marche et dela FFQ en général. Vouspourrez aussi visiter le siteinternet à cet effet.

ErrataRapport d'activitésQuelques erreurs se sont glissées

dans la version du rapport d'activités1999-2000 que nous vous avons faitparvenir en mai dernier. En annexe,dans la liste des comités de travail,nous avons oublié de mentionnerl'existence du comité de stratégieinternational. Quelques noms demembres de divers comités ont aussiété omis. Nous nous en excusons etvous assurons que la versiond'archives sera corrigée.

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L'assemblée générale 2000

Vendredi soir 26 mai :un encan chinoisdynamisant

C'est dans une salle comble, chauf-fée à bloc que nous avons tenu l'encanchinois. Les participantes avaient lesourire fendu jusqu'aux oreilles et lesporte-monnaie bien ouverts. L'encanchinois, animé par Manon Massé etJulie Larose, offrait une diversité d'ob-jets de la Marche du Pain et des roséset de la Marche mondiale des femmes.

Nous avons vécu un moment his-torique quand Idola St-Jean en person-ne (Julie Raby), grâce à la générosité età la complicité de Marie-FranceDozois, a mis à l'encan un chèque datéde 1921 libellé à son nom. Cet objetd'une valeur inestimable a suscitébeaucoup de convoitise de la part desparticipantes.

La chance, principe directeur d'unencan chinois, a bien fait les chosespuisque Marie-France Dozois a gagnéà son tour un autre objet de grandevaleur. Il s'agissait du dossard deChristiane Sibillotte, la marcheuse quiavait parcouru 200 kilomètres en!995,malgré son âge avancé.

La trentaine d'objets mis en vente adonc permis à la FFQ de ramasser324$. Nous avons eu beaucoup deplaisir. Qui sait ? Peut-être que l'encanchinois deviendra une tradition cheznous!

Samedi 21 mai :une assemblée brèveet efficace

Tel que prévu, cette année, nousavons condensé l'assemblée généralesur une journée et demie. Après nousêtre bien amusées le vendredi soir,nous avons entamé la journée dusamedi avec le défi de terminer le toutpour 17 h. C'est sous la présidence deMicheline Bourassa, accompagnée deLynda Gadoury au secrétariat, quenous avons navigué durant cettejournée. Un gros merci à toutes lesdeux.

Nous avons débuté la journée par laprésentation en survol de l'ensembledu travail réalisé en 1999-2000. VivianBarbot, vice-présidente aux membresindividuelles, nous a fait revivre enquelques minutes les moments chaudsde la dernière année. Si vous n'avezpas encore lu le rapport d'activités1999-2000, je vous invite à le faire.Vous verrez que notre Fédération estbien vivante et que même, parfois,l'équipe de travailleuses et de béné-voles croule sous le poids de la tâche.

En ce qui a trait au plan de travailpour l'année en cours, nous nousaffairons à la réalisation de la Marchemondiale des femmes en l'an 2000,dans ses volets national, pancanadienet international.

En 2001, nous prendrons le tempsde faire le bilan complet de la Marchemondiale à tous les niveaux. De plus,nous procéderons à l'adoption denotre plate-forme politique à l'au-tomne. L'assemblée générale a aussiadopté une recommandation pour quela Fédération tienne un congrèsd'orientation en 2002. Dans les moissuivant la réalisation de la Marche,nous réfléchirons donc, ensemble, auxorientations concernant l'avenir de laFFQ.

Par ailleurs, l'assemblée a donné àl'équipe de travail le mandat de facili-ter le rassemblement des Québécoisesà New York. À cet effet, vous trouverezsur le site internet de la Marche, lesconsignes concernant ledit rassemble-ment et les informations sur le lieu duralliement à New York.

Finalement, nous avons adopté àl'unanimité une résolution de soutienà la lutte des orphelins et orphelinesde Duplessis, présentée parles Sœursauxiliatrices, afin que le gouvernementdu Québec, les autorités ecclésiales etla Corporation des médecins accep-tent la proposition de créer un fondsde compassion pour les victimes. Nouscroyons que cela permettra aux per-sonnes traitées injustement dans lepassé de vivre décemment et dans ladignité, et de se sentir citoyens etcitoyennes à part entière.

Nous avons aussi adopté les étatsfinanciers de 1999-2000 ainsi que lesprévisions budgétaires pour 2000-2001. Pour résumer très brièvement lasituation, je reprendrai ici la désormaiscélèbre phrase de notre trésorière :« Pour l'année 1999-2000, laFédération des femmes du Québec ainjecté dans l'économie québécoiseplus d'un million de dollars dont635 000 en salaires. » Voilà où nousen sommes.

Manon MasséCoordonnatrice générale

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Conseil d'administration2000-2001

Tous les postes ont été comblés auconseil d'administration de laFédération des femmes pour l'année2000-2001. Nous remercions chaleu-reusement les membres sortantes,Francine Faucher et France Neveu, quiont contribué de manière significative,chacune à sa façon, à l'avancementdes Québécoises de toutes origines.Par ailleurs, nous saluons l'arrivée dedeux nouvelles membres, JocelyneLeblanc et Lucy Lopez, que nousavons le plaisir d'accueillir parminous.

Les membresdu conseil d'administrationpour l'année2000-2001 sont:Françoise David, présidente,

Vivian Barbot, vice-présidente auxmembres individuelles

Thérèse Hurteau-Farinas,(Coffre inc.), vice-présidente auxmembres associatives

Danielle Moreau, trésorière,

Marie-Claude Sarrazin, secrétaire

Louise Beaudry, Centre avec des Elles

Ghislaine Cournoyer, Table de concer-tation des groupes de femmes enMontérégie

Danielle Ducharme, Comité de condi-tion des femmes de la CEQ

France Dutilly, Conseil régional de laMontérégie

Claudine Émond, Regroupement desfemmes de la Côte-Nord

Lucie Girard, Fédération des infir-mières et des infirmiers du Québec

Sophie Guérin, Conseil régional deQuébec

Lise Lamontagne, Réseau québécoisd'action pour la santé des femmes

Josée Laporte, Conseil régional duSaguenay

Jocelyne Leblanc, Réseau des groupesde femmes des Laurentides

Francine Lévesque, Comité conditionféminine de la CSN

Lucy Lopez, Conseil régional deMontréal

Mêla Sarkar, Centre communautairedes femmes sud-asiatiques

(hristiane Sibilotte, la marcheuse la plus âgée de la marche en 1995.

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Remise du prixIDOLA Saint-Jean 2000

Le 26 mai dernier, dans le cadre deson assemblée générale annuelle, laFédération des femmes du Québec aremis le Prix Idola Saint-Jean. Ce prixhonorifique est destiné à souligner lacontribution exceptionnelle d'unefemme ou d'un groupe de femmes àl'amélioration de la situation desfemmes au Québec.

Cette année, le Prix Idola Saint-Jeana été décerné au Collectif des femmesimmigrantes du Québec. Premierorganisme d'action, de formation, desensibilisation et d'information pourles femmes immigrantes au Québec, leCollectif regroupe des femmes, sansdistinction de langue, d'origine ethno-culturelle, de statut socio-économiqueou de statut d'immigration.

Tout comme Idola Saint-Jean, leCollectif des femmes immigrantes duQuébec poursuit un idéal de justicesociale. Depuis 1983, son action vise lerapprochement entre la populationimmigrante et québécoise, la promo-tion du statut des femmes immi-grantes et l'amélioration de leur inté-gration dans la société québécoise.

Grâce à son implication, le Collectifa permis au mouvement des femmesdu Québec de s'ouvrir à la diversité.

Mention spéciale 2000Cette année, la Fédération des

femmes du Québec a aussi remis unemention spéciale « Audace et détermi-nation » à l'organisme Stella. Cettemention spéciale est destinée àsouligner la contribution de Stella àl'avancement du débat sur le travail dusexe au sein du mouvement desfemmes du Québec.

Depuis 1995, Stella œuvre à briserun cercle de marginalisation et de vio-lence particulièrement contraignanten regroupant des travailleuses et ex-travailleuses du sexe. Ces femmesrejetées ou stigmatisées par la sociétépeuvent, grâce à Stella, s'unir pourdéfendre leurs droits et s'outiller afind'intervenir pour renverser des situa-tions inacceptables d'exploitation etde dépendance. C'est avec courage etdétermination que Stella travaille àchanger les choses.

La Fédération des femmes duQuébec est fière de rendre public letravail de ces femmes qui contribuentà l'avancement de la société québé-coise.

Claudette LambertResponsable du comité de sélectionpour le Prix Idola St-Jean

Idola Saint-Jean elle-même (Julie Raby).

Aoura Bizarri et le Collectif des femmes immigrantes Claire Thiboutot et Marie-Claude Charleboisde Stella

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L'an prochain à la même date, laFédération des femmes du Québecaura une nouvelle présidente. Aprèssept ans à la tête de la FFQ, je laisse laplace à la relève, ce qui est une excel-lente chose. Il n'y a rien de pire pourun mouvement social que les prési-dences à vie ! Nous avons besoin denouvelles idées, de nouvelles énergies,de nouvelles têtes.

Le conseil d'administration a discutéde la relève. Ses membres ont réfléchiindividuellement et collectivement àdes candidatures éventuelles, non paspour imposer quoi que ce soit ou quique ce soit aux membres de la FFQ,mais pour éviter de nous retrouversans candidates l'an prochain. Suite àcette réflexion, Vivian Barbot, actuelle-ment vice-présidente aux membresindividuelles, a annoncé au conseilqu'elle songeait sérieusement à posersa candidature à la présidence et areçu l'appui de ses membres.

Le conseil a décidé, avec l'accord deVivian, de faire part, de façon infor-melle, des intentions de notre vice-présidente aux membres. En mêmetemps, le conseil tient à souligner quecela ne dispose pas du tout de la possi-bilité qu'il y ait d'autres candidates etqu'une élection démocratique est tou-jours possible dans le cadre del'assemblée générale.

Toutes nos membres sont éligiblesau poste de présidente et ont désor-mais près d'un an pour y penser.L'année qui vient offrira l'occasion àtoutes les candidates éventuelles,Vivian Barbot et peut-être d'autres,de se faire connaître.

L'année prochaine sera aussi uneannée où la réflexion sur les suites dela Marche mondiale des femmes pren-dra une place importante. L'assembléegénérale de mai 2001 verra probable-ment des changements poindre à laFFQ. Un congrès d'orientation estprévu pour 2002. De beaux défis enperspective !

Françoise David

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VoletquébécoisLes activités du 4 juin

Le dimanche 4 juin 2000, quelquesmilliers de femmes, d'hommes et d'en-fants ont participé aux activités com-mémorant le 5e anniversaire de lamarche du Pain et des rosés. Dans lecadre de la Marche mondiale desfemmes, cette activité a servi à recueil-lir des fonds qui permettront auxcomités locaux et régionaux de réaliserleurs activités en octobre. Elle a aussicontribué à sensibiliser et à mobiliserla population pour l'automne.

C'est dans la diversité que lamajorité des régions du Québec ontmarqué l'événement, malgré le tempsfroid et fort peu clément un peupartout ! À certains endroits, lesmédias ont soutenu les activités enleur accordant une bonne couverturealors qu'ailleurs il se sont plutôt faitdiscrets. Plusieurs organisatrices descomités régionaux et locaux s'affairentencore à effectuer le bilan de cetteactivité charnière, mais, en attendant,voici tout de même quelques nou-velles :

À Montréal, un peloton de près de300 cyclistes représentant la Marchemondiale des femmes a participé auTour de l'île. Après un rassemblementautour de la tente de la Marche auparc Jeanne-Mance, les cyclistes, leursvélos décorés de ballons portant l'em-blème de la Marche, se sont mêlé-e-saux autres participant-e-s tout au longdu parcours. Parallèlement, des mem-bres de la Coalition de l'île deMontréal ont profité de la journéepour recueillir des signatures en appuià la Marche.

Dans les Laurentides, les restaurantsde la municipalité régionale de comté(MRC) Antoine-Labelle ont commencéà couvrir leurs tables de « napperonsde la Marche ». En effet, quatre sériesde napperons commandités ont étéconçus pour présenter l'un ou l'autredes quatre grands thèmes des revendi-cations de la Marche ainsi que desinformations d'ordre plus général surl'événement

Dans Lanaudière, à Mascouche, unecentaine de marcheuses se sont ren-dues au parc Masson où une tonnelledéjà existante a été proclamée lieu derecueillement et de non-violence. Uneplaque portant une citation de MartinLuther King y a été inaugurée et uneinscription disant « Non à la violenceaux femmes et non à la pauvreté,Marche mondiale des femmes 2000 »y sera ajoutée.

À Amos, en Abitibi-Témiscamingue,enfants et adultes ont pu inscrire desmessages et faire des dessins sur degrandes bannières que les marcheusesporteront dans leur région lors desactivités d'octobre.

Au Saguenay-Lac Saint-Jean, 820personnes ont participé à des marche-thons sur les quatre territoires desMRC. Plus de 22 000 dollars ont étéramassés et 2 000 signatures d'appuiont été recueillies ! Le quotidienrégional leur a dédié la une le lende-main ! Mission accomplie.

Dans la région de Québec, le mar-chethon a également porté fruit et plusde 300 marcheuses ont recueilli plusde 12 000 dollars. Même chose enMaurîcie où la population a fourni lasomme de 4 000 dollars en commandi-tant les 300 marcheuses.

Dans le Nord du Québec, des rosésen pain ont été vendues, à travers larégion, à plus de 400 automobilistes.De plus, des femmes de la commu-nauté autochtone de Oujébougoumouse sont jointes à l'action et se sontengagées à participer au comité localde Chibougameau pour les activitésd'octobre.

Sur la Côte-Nord, le maire de Baie-Comeau et des député-e-s de comtéont prononcé des allocutions au sujetdes revendications de la Marche desfemmes. La Marche a également béné-ficié de plusieurs entrevues à la télévi-sion de Radio-Canada.

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En Gaspésie-îles-de-la-Madeleine,lors du lancement de la programma-tion régionale des activités de lamarche, 650 kilomètres de marche ontété mis en vente auprès des grandesentreprises régionales et des organis-mes socio-économiques régionaux.

Dans toutes les MRC du Bas Saint-Laurent, des chaussettes en carton decouleur vert lime, symbolisant à la foisla pauvreté et les luttes des femmes,ont été mises en vente pour financerles activités de l'automne. Ondemande aux acheteurs et aux ache-teuses de les suspendre bien en vueaux façades des maisons, des com-merces ou des lieux publics en signed'appui à la Marche.

Dans Chaudières-Appalaches, ungrand Bazar a récolté 2 000 dollarsalors qu'en Montérégie, les nombreuxkiosques et événements ont permis decontinuer à vendre les billets pour letirage régional qui aura lieu le 27 juin.

À Laval, les objectifs médiatiquesont été plus que comblés et 45 orga-nismes de femmes sont partie pre-nante d'une importante démarche desensibilisation auprès de la popula-tion.

Au Centre du Québec, plus précisé-ment à Gentilly, le militant et syndica-liste Michel Chartrand a fait sallecomble pour parler aux hommes del'importance de soutenir la Marche.

Dans le Bas Saint-François, plus de500 marcheuses et marcheurs de qua-tre villages, dont un de culture abé-naquise, ont parcouru quelques kilo-mètres pour se rejoindre, poursuivreensemble le périple et partager del'eau de source, symbolisant ainsi larencontre des quatre coins du monde.

Du pain et des rosés ont étés vendusici et là à travers l'Estrie et la comé-dienne Huguette Oligny a apporté sonsoutien à la Marche en se produisant àCoaticook dans La dame de cent ans.

Dans l'Outaouais, une entente aveccertains restaurants locaux a permis

de recueillir quelques milliers de dol-lars représentant un pourcentage surles recettes de la journée.

Dans l'ensemble, nous pouvonsretenir de cette journée du 4 juin 2000qu'il y a incontestablement de plus enplus de gens qui soutiennent laMarche, malgré le fait que la mobilisa-tion demeure un défi que nous auronsà relever ensemble jusqu'à la tenuedes événements en octobre. Le finan-cement des activités représente aussiun autre défi de taille pour plusieursrégions, mais certaines initiatives sontprometteuses et se dérouleront aucours de l'été et pendant l'automne.

Enfin et surtout, ce qu'il faut retenirc'est que contre vents et marées ouplutôt contre vents, pluies et tempsfroids, des centaines de travailleuses,militantes et bénévoles ont réussi àorganiser et à mener à bien cettejournée de mobilisation et de finance-ment à travers tout le Québec. Félici-tations à toutes ! Nous vous souhai-tons de bien profiter de vos vacancespour refaire le plein d'énergie.

Hélène DuquetteResponsable du soutien aux régions

Branchez vous sur la MarcheVous voulez tout savoir sur la

Marche mondiale des femmes auQuébec ? Quelles sont les revendica-tions, les activités, les nouveaux com-muniqués de presse, les actions quevous pouvez poser ? Comment rejoin-dre un comité régional d'organisationde la marche ? Visitez le site internetde la Marche au Québec à l'adressesuivante :

www.ffq.qc.ca/marchequebec

Dites-le à vos amies et inscrivezl'adresse dans vos sites favoris.

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VoletcanadienLes revendications canadiennes

Les femmes du Québec marcherontavec leurs soeurs des autres provincescanadiennes. Depuis plus d'un an,nous travaillons ensemble à élaborerles revendications qui s'adressent augouvernement fédéral. Nous avonsaussi planifié trois actions dans lacapitale canadienne (voirie tableau àla fin de cette section). De plus, desefforts importants ont été fournis pourfaire le lien avec les groupes defemmes dans toutes les provinces etdans tous les territoires, en particulierpour rejoindre les femmes les plusmarginalisées.

Les Québécoises sonteellesconcernées par lesrevendications canadiennes ?

Le gouvernement fédéral disposed'un énorme surplus budgétaire. Nousréclamons des réinvestissements dansle réseau de la santé qui, de toute évi-dence, en a grandement besoin etdans le logement social, trop long-temps délaissé par ce gouvernement.Pour lutter contre la pauvreté grandis-sante des femmes âgées, nous deman-dons une augmentation de la pensionde vieillesse.

Pour ce qui est de l'assurance-emploi, nous revendiquons une amé-lioration du régime et des congés dematernité. En signe de solidarité, lecomité canadien reconnaît lademande du Québec de gérer sa por-tion du budget alloué aux congésparentaux.

Au Québec, et dans toutes lesprovinces, nous essuyons recul aprèsrecul dans le régime d'aide sociale.Nous exigeons donc la mise en placed'une norme garantissant le droit àl'aide sociale pour toutes les person-nes dans le besoin.

Nous marcherons aussi pour assurerles droits à l'égalité, à la dignité et à lasécurité pour toutes les femmes. Lalutte contre la discrimination et la vio-lence faite aux femmes est au coeur dela Marche. Actuellement, aucunregroupement de lesbiennes n'existeau niveau pancanadien. Il est primor-dial que ces femmes puissent se ren-contrer afin de discuter des stratégies àdévelopper pour atteindre l'égalité etévaluer la possibilité de se regrouperde façon plus permanente. Nousdemandons donc qu'il y ait une ren-contre pancanadienne des lesbiennes.

La fréquence des agressionssexuelles, la violence conjugale, leracisme, dont sont victimes lesfemmes démontrent que, dans lesfaits, celles-ci ne sont pas traitéesd'une manière égale. Le gouvernementdoit se soucier de cette situation etconsulter les groupes de femmesfamilières avec cette problématique,qui peuvent proposer des solutionspour y remédier. Le gouvernementdoit les écouter et organiser des con-sultations en commençant par laréforme du Code criminel.

La survie et la création de nouveauxcentres d'hébergement et de centresd'aide, autonomes et féministes, auxvictimes d'agression sexuelle sontmenacées par le manque d'investisse-ments de la part du gouvernementfédéral. En conséquence, nous deman-dons un investissement récurent de 50millions de dollars par année.

Enfin, nous demandons uneréforme progressiste de l'immigrationafin d'accorder le statut d'immigrantesreçues à toutes les femmes qui vien-nent au Canada comme aides domes-tiques. Cette réforme devra aussiinclure, comme motifs acceptables derevendication du statut de réfugiée, lapersécution fondée sur le sexe etl'orientation sexuelle.

Les Québécoises doivent-ellesse sentir solidaires des autresCanadiennes ?

Nous sommes souvent peu infor-mées sur la situation des femmes desautres provinces.

À l'extérieur du Québec, il n'existepas de réseau de garderies à 5 $ parjour. La Colombie-Britannique vienttout juste d'annoncer la mise sur piedd'un service de garde en milieu sco-laire à 7 $ par jour. Dans les autresprovinces, la recherche de bonnesgarderies à un prix abordable s'avèretrès difficile.

Les gouvernements provinciauxjouent un rôle moins important quecelui du Québec dans le financementdes groupes de femmes, ce qui a causéla fermeture de beaucoup de centresde femmes.

^**M

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À l'extérieur du Québec, le systèmed'aide financière pour études post-secondaires, géré par le gouvernementcanadien, ne comporte aucun régimede bourse et l'accès des femmes auxétudes post-secondaires est difficile.Nous demandons donc des améliora-tions à la condition des femmes à tousces niveaux.

À la lumière de toutes ces revendica-tions, ma conclusion à la question :« Pourquoi devons-nous nous sentirconcernées ? » est claire. En tant quefemme, j'ai besoin que ça change pourmoi, pour ma fille... bref pour toutesles femmes. Moi j'ai trouvé mes 2000bonnnes raisons de marcher... pourque ça change ! Et vous ?

Actions principales de lamarche canadienne

15 octobre :Rassemblement pancanadien àOttawa Québécoises et Québécois serencontrent d'abord à Hull pourensuite joindre leurs soeurs à Ottawa.

16 octobre :Tribunal populaire sur les droitshumains des femmes, organisé par leComité canadien d'action sur le statutde la femme et l'Association cana-dienne des centres contre les agres-ssions sexuelles.

17 octobre :Lobby auprès des membres du gou-vernement et de l'opposition.

L'hébergement est prévu à Ottawa.Vous pouvez appeler à la FFQ pour ensavoir plus long(514-876-0166, poste 235).

Alexa ConradiResponsable de la marche au Québec

UoletinternationalUne chaîne de solidarité...féministe

II y a cinq ans, la Marche desfemmes Du pain et des rosés rassem-blait devant le Parlement du Québecau-delà de 15 000 femmes et hommesréclamant des mesures pour luttercontre la pauvreté et pour mieux vivre.Il y a aussi cinq ans, se tenait à Beijingla Quatrième conférence mondiale surles femmes des Nations Unies dont leprogramme d'action a fait l'objetd'une évaluation tout récemment àNew York. Entre ces deux événements,en 1995, nous avions concocté l'idéed'une marche mondiale des femmesparce que les femmes sont, à travers laplanète, les premières à souffrir de lapauvreté, du manque d'accès auxsoins, à la santé, à l'eau, à la terre, aulogement et à l'éducation. Les femmessont aussi les premières victimes desguerres, des violences, des viols, dutrafic sexuel. La Marche mondiale desfemmes propose des mesures pourmettre fin à ces fléaux. Il y a présente-ment plus de 4 500 organisations defemmes réparties dans 155 pays quiont accepté de faire partie de cetteimmense chaîne de solidarité.

Comme vous le savez, le 8 marsdernier a marqué l'envol de cetteaction féministe mondiale. Marches,colloques, consultations publiques,activités artistiques, etc., les femmesont fait preuve de créativité et d'imagi-nation pour porter haut et fort leurparole. Afin de vous faire partager uneparcelle de ces moments historiques etd'alimenter votre enthousiasme pource projet, nous vous invitons à visiter

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notre galerie de photos à partir denotre site internet :http://www.ffq.qc.ca/marche2000/photos/index.htmlPrière de faire circuler ces photos dansvotre milieu pour celles qui n'ont pasaccès aux nouvelles technologies.

Beijing plus 5 - f au t y voir!!!Le vendredi 9 juin, se terminait à

New York la session spéciale del'assemblée générale des NationsUnies portant sur l'évaluation de l'im-plantation de la plate-forme d'actionde Beijing. Près de 4 000 organisationsnon gouvernementales (ONG) étaientprésentes pour démontrer avec fer-meté combien cette plate-forme estimportante pour l'avancement desfemmes. Elles voulaient aussi pousserles gouvernements à aller de l'avant et,surtout, à accroître les actions auniveau national et international pourfavoriser l'atteinte de l'égalité, dudéveloppement et de la paix. Une nou-velle déclaration a été adoptée (aprèsde longs pourparlers et des négocia-tions auxquelles les ONG n'ont pas euaccès !) non sans quelques frayeurs.

Il était clair que certains gouverne-ments et des lobbies de l'extrêmedroite étaient à l'œuvre dans les corri-dors et les salles de négociation pouramoindrir la portée de la plate-formed'action de Beijing et réduire son im-pact. Cependant, à cause de la pré-sence des ONG, nous avons pu pré-server certains acquis de Beijing (entreautres le langage concernant les ques-tions liées à la santé reproductive et aucontrôle du corps des femmes). Deplus, dans le domaine de la violencefaite aux femmes, des articles ont étéajoutés traitant de l'importance pourles États de se doter de lois con-damnant les mariages forcés, le violconjugal, les crimes d'honneur (rebap-tisés crimes de la honte par plusieurs !), etc. Du côté de la mondialisation, il ya eu aussi quelques avancées afin dereconnaître l'impact spécifique de cephénomène sur les femmes.

Les prochaines semaines serviront àraffiner l'étude de cette nouvelledéclaration afin de voir comment nouspourrons nous en servir pour garantirtous les droits humains des femmes.La Marche mondiale des femmesprend encore plus de sens. Il fautdémontrer partout sur la planète quenous ne reculerons pas.

Des actions à surveillerComme vous le savez, les actions

entourant la Marche mondiale desfemmes ont lieu entre le 8 mars et le17 octobre 2000. Plusieurs pays ontdéjà réalisé leurs actions nationales,c'est le cas notamment du BurkinaFaso, du Niger et de la Républiquecentrafricaine. Au Burkina, environ10 000 femmes se sont rassemblées àBoromo (175 km de la capitale). Ellesont invité le gouvernement à venirentendre leurs demandes et à prendreles engagements nécessaires pour yrépondre. Il en va de même pour leNiger et la République centrafricaineoù les femmes se sont adressées à leurgouvernement. Ces dernières récla-maient entre autres : 50% des siègesdans les postes de décision, une loipénalisant le harcèlement sexuel, lamultiplication des points d'eaupotable, la construction de logementssociaux, la mise en place de structuresd'encadrement, de formation, d'al-phabétisation fonctionnelle desfemmes (en particulier des femmes

musulmanes), de postalphabétisationet des activités génératrices derevenus, etc.

Au mois de juin, des actionsnationales auront eu lieu au Québec(le 4 juin, évidemment !!! ), au Canada,en Suisse, en France et en Haïti. Dansce dernier pays, les femmes ont l'in-tention, les 17 de chaque mois, de faireun rassemblement public devant l'unedes institutions visées par la Marche(FMI, Banque mondiale, ONU, etc.).De plus, elles ont produit une publicitéradiophonique reprenant le thèmemusical de la Marche qui passerégulièrement sur les ondes. EnFrance, plusieurs actions ont eu lieudans les divers départements.

À Paris, le 17 juin une manifestationest partie du Châtelet pour se rendre àla Bastille (pour une reprise symboli-que par les femmes !!!) où il y a eu uneénorme fête. Les Françaises ontmarché prioritairement pour mettrefin aux violences, la précarité enemploi, la pauvreté en lien avec lamondialisation, les droits des sanspapier et des femmes immigrantes, lasanté des femmes, le droit à l'alimen-tation et à l'eau et les droits sexuels.Elles ont rassemblé environ 10 000femmes, hommes et enfants.

En Suisse, des femmes ont trouvéune façon d'assurer un suivi à laMarche. À Chaux-de-Fonds, ellesdéposeront leurs revendications dansune immense urne en papier mâchéfaite en forme de pavé. Cette urne seraouverte dans 20 ans et sera l'occasionde faire un bilan avec les filles et lespetites filles des marcheuses !!!

Le 14 juin, à 18 h dans les différentesrégions de la Suisse, les femmes ontmarché. Cette date a été marquantepour les femmes suisses : en 1971, ins-cription dans la Constitution du prin-cipe de l'égalité des droits entre fem-mes et hommes et, en 1981, grèveféminine pour protester contre la nonapplication de ce principe notammenten matière salariale. Les femmes suissesse servent de cette date symbolique

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pour appeler les femmes à une actioncommune dans le cadre de la Marche.

Leurs revendications sont au nom-bre de huit et portent sur les thèmessuivants : demande de l'abaissementde l'âge de la retraite accompagnée derentes suffisantes, des garderies dequalité et à prix raisonnable pour lesenfants, même sol-mêmes droits pourles femmes immigrantes, à travail devaleur égale salaire égal, assurancematernité sans perte de gain et droitau congé parental, droit à l'avortementlibre et gratuit, respect et applicationdes droits des lesbiennes et reconnais-sance des couples de même sexe, miseen œuvre de plan d'action et de pré-vention pour mettre fin aux violencesfaites aux femmes dans le couple, autravail, dans la société.

Nous vous invitons à visiter notresite internet www.ffq.qc.ca pour con-naître l'évolution de la Marche et sonimpact dans diverses communautés.Nous avons un site informatif qui per-met d'entrer en lien avec les sites dediverses coordinations nationales de laMarche. De plus, vous pouvez y signerune carte d'appui en ligne en choisis-sant un des slogans portés par lesfemmes du monde.

New-York New-YorkPlusieurs d'entre vous nous ont

demandé comment se rendre à NewYork pour participer au rassemble-ment final de la Marche mondiale desfemmes devant les Nations Unies.

Les groupes participants à la Marcherecevront sous peu une liste de con-signes autant pour le rassemblementde Washington (le 15 octobre) quecelui de New York (le 17 octobre). Cesconsignes seront également disponi-bles sur le site internet. Ce sont desinformations générales sur l'horaire etle lieu des rassemblements, l'héberge-ment et les transports possibles.Cependant, il est à noter que l'organi-sation de ces déplacements se fait defaçon autonome, c'est-à-dire quechaque organisme ou groupe d'indi-vidues est responsable de son séjour.

Pour les individues, nous vous invi-tons à contacter un des groupes parti-cipants à la Marche de votre région(vous pouvez voir la liste sur notre siteinternet) pour savoir si des autobus oud'autres moyens de transport ont étéorganisés. De même, si vous avezplanifié un déplacement avec ungroupe d'ami-e-s et qu'il reste desplaces, vous pourriez aviser un groupeprès de chez vous.

Il est à noter que l'ensemble desgroupes participants à la Marche a étéinvité à organiser une action locale le17 octobre pour marquer leur solida-rité avec les femmes présentes à NewYork. Ainsi, au Québec, les groupesplanifient une action qui aura lieu àmidi le 17 octobre. Renseignez-vousauprès d'un groupe de femmes près dechez vous. Le slogan québécois est :« À midi, on fait du bruit ! »

Petit rappelSi vous n'avez pas déjà acheté votre

copie de la Mosaïque en hommage auxluttes des femmes qui relate unecinquantaine d'expériences de luttesde femmes dans autant de pays parti-cipants à la Marche, nous vous signa-lons qu'il est temps de le faire avant departir en vacances. Pour une modiquecontribution de 10 $ vous pourrezainsi constater la richesse des mouve-ments de femmes d'ici et d'ailleurs et ypuiser l'énergie nécessaire pour ter-miner notre sprint final dans ce mail-lon de solidarité qu'est la Marche.

Diane MatteCoordonnatrice de la Marche mondiale

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Nous avons rencontré, durant lesderniers six mois, plus de député-e-set de ministres que nous ne pouvionsl'espérer en tant que militantes.Lorsqu'on appartient à un groupemarginalisé, les rencontres avec lestenants du pouvoir sont rares. Ellesrevêtent donc une importance crucialepour faire connaître les problèmesvécus et persuader nos interlocuteurset interlocutrices qu'il faut mettre fin àla discrimination dans nos lois et nospolitiques sociales.

Sensibiliser les ministres:on part de loin!

Dans le cadre de la Marche mon-diale des femmes en l'an 2000, nousavons rencontré, avec le Réseau deslesbiennes du Québec (RLQ) etd'autres déléguées, quatre ministresconcernant la revendication quitouche plus directement les lesbien-nes. Ces ministres sont Lynda Goupil(Justice et condition féminine),François Legault (Éducation), PaulineMarois (Santé et Services sociaux),Robert Perrault (Relation avec lescitoyens et Immigration). Aucun de cesministres n'était sensibilisé à la ques-tion de la discrimination fondée surl'orientation sexuelle dans les lois etles politiques de leur ministère. Lamajorité a manifesté de l'écoute et del'intérêt, d'autres, une fermeture sur-prenante. Toutefois, dans chacune desrencontres, des pistes de réforme ontété discutées.

Nous avons été fort étonnées d'en-tendre de la part de Madame Goupilque les lesbiennes ne vivaient plus dediscrimination dans les lois du Qué-bec; qu'elles n'avaient qu'à signer,devant notaire, des contrats de viecommune pour pallier à l'exclusion deleur couple et de leur famille du Codecivil du Québec. Je me demande si la

Ministre aurait répondu la mêmechose aux femmes hétérosexuelles quiveulent bénéficier des protectionsoffertes aux couples par le Code civil.Provenant d'une Ministre de la Justiceet ancienne avocate spécialisée endroit de la famille, l'argument estchoquant, voire inacceptable. Surtoutlorsqu'on connaît les effets concrets del'absence de protection juridique enmatière conjugale.

Je donne cet exemple pour illustrerle long combat qu'il nous faudramener ensemble pour obtenir l'égalitépour les lesbiennes. Le manque d'in-formation des ministères et desélu-e-s, mais surtout, leur manqued'empathie face aux effets de l'exclu-sion sont les barrières les plus impor-tantes auxquelles nous sommes con-frontées. Il y a des minorités plusimpopulaires que d'autres. Voilàpourquoi votre solidarité nous est siprécieuse, voilà pourquoi votre sensi-bilité à cette question est notre espoirde demain.

La reconnaissance desconjointes lesbiennesdans les lois fédérales

Cet hiver, nous sommes aussi alléesà Ottawa présenter un mémoire auComité permanent de la Justice, puisau Sénat concernant le projet de loiC-23 sur la reconnaissance des couplesde même sexe dans les lois fédérales.Le mémoire était présenté au nom dela Coalition québécoise pour la recon-naissance des conjoints et conjointesde même sexe. On se souviendra quela Ministre de la Justice, MadameMclellan, avait déposé le projet de loien février dernier. Ce projet de loi, s'ilest adopté, modifiera plus de 70 loisfédérales dont le régime de la sécuritéde la vieillesse, l'impôt et les régimesde retraite des employés fédéraux.

Je n'oublierai jamais l'épreuve qu'aété la présentation de ce mémoiredurant la même période que RealWomen of Canada et Focus on Family.Au Québec, nous ne sommes pashabituées à jouer du coude avec lesgroupes d'extrême-droite. Real Womenest contre l'union de fait pour lesfemmes hétérosexuelles, alors imagi-nez un instant leur position à l'égarddes lesbiennes...

Lors de la première lecture du projetde loi, plus du quart des député-e-sbloquistes avaient voté contre ou s'é-taient abstenu-e-s. Avec la Coalition,nous avions initié une campagne delettres auprès des député-e-s blo-quistes et libéraux-ales récalcitrant-e-squi a paru notamment sur net-femmes. Grâce au miracle électroni-que, la campagne a connu un francsuccès. Trois jours plus tard, GillesDuceppe, chef du Bloc Québécois,nous convoquait à son bureau.Quelques semaines plus tard, à ladeuxième lecture du projet de loi,aucun-e député-e bloquiste ou conser-vateur-trice du Québec n'a voté contre,et tous les député-e-s libéraux-ales duQuébec, à l'exception de CliffordLincoln, ont voté pour ou se sontabstenus ! Le projet de loi C-23 sera,selon toute vraisemblance, adoptédéfinitivement à la fin du mois de juin.

Des activités d'éducationpopulaire à venir

Le Comité s'est engagé aussi à réali-ser des activités d'éducation populairelors de la Marche en octobre prochain.De plus, la Marche des Femmes en l'an2000 participera au défilé de la fiertégaie et lesbienne cette année. Avis àtoutes celles qui sont intéressées àvenir y participer ou à nous donner uncoup de main. Si vous voulez joindre leComité pour la reconnaissance deslesbiennes de la FFQ, vous pouvez lefaire en tout temps, en appelant à laFédération.

Irène DemczukComité pour la reconnaissancedes lesbiennes

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En bref

Des Montérégiennes honoréesSous la présidence d'honneur de la

journaliste Nathalie Petrowski, plus de300 personnes ont participé, le 12 maidernier au Centre socioculturel deBrossard, au cocktail Reconnaissanceau féminin organisé par Inform'Elle,organisme à but non lucratif spécialiséen droit de la famille.

Nous félicitons les six lauréates de ladeuxième édition de Reconnaissanceau féminin : mesdames FrançoiseReid, Yolande-Auclair Sauriol,Marguerite Pearson-Richard, LiseDoyle, Louise Lavallée-Boudreau, etCarmen Brunet.

Source : Claire Dumesnil, agente decommunications, Inform'Elle

De l'une à l'autre,le fil de l'histoire:récits de viede femmes syndiquées

Propos recueillis par Sylvie RocheDans le cadre de la Marche mon-

diale des femmes en l'an 2000, desfemmes syndiquées du Québec joi-gnent leurs voix à celles des femmesd'ailleurs. Elles nous disent, sousforme de récits, comment leur vie pro-fessionnelle et personnelle a changéau cours des années. Elles nous per-mettent ainsi de saisir de façon con-crète certains effets des compressionseffectuées par l'État et les transforma-tions qui ont cours ici comme ailleursdans le monde du travail et de la vieprivée.

Voici donc une page d'histoire surl'évolution de la société québécoiseracontée par dix femmes provenant dediverses régions, de milieux écono-miques différents et œuvrant dans desdomaines variés (travailleuse d'usine,secrétaire, technologiste de labora-toire, enseignante, etc.). Elles décriventle milieu dont elles sont issues, leuréducation, leur entrée sur le marchédu travail, les contraintes auxquelleselles ont dû faire face - travail précaire,surcharge, pression et harcèlement,compétition - et les répercussions surleur vie familiale, sociale, affective...

Militantes ou pas, elles ne sont enrien des porte-parole officielles dumouvement syndical, certaines jettentmême un regard critique sur le fonc-tionnement de leur organisation syn-dicale ; elles identifient des lacunes,suggèrent des modifications. Quel sensdonner aujourd'hui à l'engagementsyndical, à l'engagement social ? Com-ment atteindre un meilleur équilibreentre la vie professionnelle et la vieaffective? En retraçant ces parcourspersonnels, De l'une à l'autre esquisseun portrait où beaucoup d'entre nousreconnaîtrons nos luttes et nosespoirs.

Sylvie Roche découvre les récits devie à la fin des années 80 ; elle y con-sacre un mémoire de maîtrise, Confi-dences du temps qui passe, un docu-ment audio fait d'extraits d'histoires devie qui remporte, en 1990, le prix Jean-Lucien-Caron décerné parl'Association de la recherche en com-munication du Québec et le ministèredes Communications du Québec. Ellecrée, en 1997, Le parloir, un service quise consacre à l'entrevue, la rédactionet l'édition de récits, et au travail con-seil. C'est la beauté de la parole ordi-naire qui l'intéresse dans ces histoires,et le fait de donner forme au portraitgénéral d'une collectivité à partir devies individuelles.

Fondée en 1976, l'Intersyndicale desfemmes regroupe des représentantesde comités de condition féminine dehuit organisations syndicales :l'Association professionnelle des tech-nologistes médicaux du Québec(APTMQ), la Centrale de l'enseigne-ment du Québec (CEQ), la Centraledes professionnelles et professionnelsde la santé (CPS), la Centrale des syn-dicats démocratiques (CSD), laFédération autonome du collégial(PAC), la Fédération des infirmières etinfirmiers du Québec (FIIQ), leSyndicat de la fonction publique duQuébec (SFPQ) et le Syndicat des pro-fessionnelles et professionnels du gou-vernement du Québec (SPGQ).

235 p., illustré -14,95 $

Une coédition de l'Intersyndicale des femmes/Le Parloir / remue-ménage