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«My body is my soul’s window» - Brahim Rachiki · 2020. 5. 25. · Je voulais aussi prendre des cours de jazz ou de claquettes, mais mes parents n’en avaient pas les moyens

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Brahim Rachiki est un chorégraphe international dont le parcours et la qualité artistiques lui ont permis de gagner la confiance des plus grands. Michael Jackson, Madonna, pour ne citer qu’eux, en font partie.A la fois danseur, chorégraphe et directeur artistique, Brahim Rachiki dispose de plus d’une corde à son arc. Sa culture et ses connaissances dans le domaine de l’art lui ont permis de se hisser au plus haut niveau. Eccléctique, passionné, toujours à la recherche de nouveauté, Brahim Rachiki est un artiste qui se définit lui-même comme «un éternel apprenti».

«My body is my soul’s window»

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THIS IS HIM !

Il a travaillé avec Madonna ou

Chris Brown et devait nous épater

dans la dernière tournée de

Michael Jackson. Depuis qu’il

a quitté Bruxelles pour L.A.,

le chorégraphe bruxellois Brahim

Rachiki danse avec les étoiles.

Vite, un portrait !

C’est le dernier talent caché de Michael Jackson. Brahim Rachiki est belge et au sommet de son rêve américain. Il faut dire que le jeune chorégraphe qui épate aujourd’hui les plus grands n’a jamais pris un seul cours de danse… « J’ai appris dans la rue avec mes frères et j’ai immédiatement chopé le virus ! Du breakdance, mais aussi de la new jack et de la hype, comme MC Hammer. Je voulais aussi prendre des cours de jazz ou de claquettes, mais mes parents n’en avaient pas les moyens. Alors, j’assistais à certaines leçons en tant que spectateur et je regardais des émissions et des documentaires à la télé. Des sujets sur le flamenco, sur Fred Astaire, Barychnikov, Béjart ou les Nicholas Brothers. Je me passais aussi en boucle les grands classiques du cinéma hip hop. "Break Street 84", "Beat Street" mais aussi les chorégraphies de Bob Fosse. J’ai été inspiré par ces monstres sacrés, mais aussi par les films d’arts martiaux et les matchs de foot ! Chaque mouvement peut être une source d’inspiration. » À 16 ans, le jeune Bruxellois donne déjà des cours de danse. Et se chope ses premières tournées internationales comme danseur avec le DJ Yves De Ruyter, avant de faire ses premiers pas dans le cinéma et le mannequinat. Avec son corps de danseur et sa gueule de tombeur, c’est le déclic. Brahim Rachiki défile pour Elvis Pompilio et se fait shooter par Bernard Bertrand ou David LaChapelle. Un pas de géant. Mais ce n’est encore rien comparé à ce qui l’attend ! Grâce à un billet d’avion gratuit, Brahim s’envole pour Los Angeles afin d’y passer quelques jours de vacances. Mais il rate son vol de retour… « Comme le billet était trop cher, j’ai décidé de rester encore quelques jours. Finalement, je me suis installé là-bas ! »

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BRAHIM RACHIKI

De la rue à la dernière tournée du grand

Michael : le parcours d’un artiste intrépide.

Dans l’ombre du « King of Pop ».

À Los Angeles, le freestyler belge fait rapidement des mer-veilles. Après quelques auditions et des apparitions dans l’un ou l’autre clip vidéo, Brahim est contacté par l’équipe de Madonna. Rien que ça. « Elle voulait que je danse de la tecktonik ! Et je déteste ça… Je lui ai envoyé une vidéo et je n’ai pas été pris. Et puis, un ami m’a contacté pour que je chorégraphie le morceau pour lui. Je l’ai fait et je lui ai souhaité bonne chance. C’était à mourir de rire… Le len-demain, on était engagés ! » Brahim devient donc chorégraphe sur la dernière tournée en date de la star et « tecktonise » son méga-hit « Vogue ». Ce qui ne plaît pas à tout le monde. « Quand j’ai débarqué, l’équipe de Madonna était super sceptique ! Ils me prenaient pour un gratteur qui voulait s’attribuer du crédit en se faisant passer pour un chorégraphe. Mon agent m’a même appelé, catastrophé, pour me demander si j’étais sûr de pouvoir le faire ! Mais Madonna a trouvé ça impeccable. Et elle m’a tout de suite donné le surnom de "Waffel"… » Une rencontre inoubliable et deux semaines de « Sticky and Sweet Tour » à New York. « La première fois que je lui ai montré un pas, elle m’a répondu que si je n’y croyais pas, je ne le vendrais jamais ! Le pas suivant, je débordais d’énergie. Tout le monde dit que c’est une "bitch". C’est faux. J’ai bossé avec elle comme je le ferais avec n’importe quel danseur. Quand je travaille, j’essaie d’explorer un maximum de pistes et je pars souvent dans toutes les directions. Mais elle savait exactement ce qu’elle voulait. Je n’avais plus qu’à me concentrer sur ses désirs. De toute façon, Madonna, elle peut tout me demander ! Je suis sûr d’apprendre encore un tas de choses avec elle. » La même année, le jeune Belge que tout le monde s’ar-rache débarque aux MTV Music Awards. « J’ai dansé avec Chris Brown et Mike Myers ! Au début, je restais un peu dans mon coin… Les danseurs présents étaient de vraies pointures et ils se mettaient en cercle pour faire les malins. Comme ils ne me voyaient pas m’en-traîner, ils m’avaient surnommé "Do something !" Mais quand Chris Brown est arrivé, j’ai fait un petit truc devant lui et il était scié ! J’en garde un trop bon souvenir ! »

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BRAHIM RACHIKI

Après la reine de la pop, il ne restait plus que le roi. Remarqué par Travis Payne, le chorégraphe attitré de Michael Jackson, Brahim entame les auditions de « This Is It ». La tournée du siècle. Plus de cinq mille danseurs au départ. « Je suis arrivé en finale mais je n’ai pas été sélectionné. Travis Payne m’a téléphoné pour me dire qu’ils avaient beaucoup aimé ce que j’avais fait mais que j’étais trop charismatique et qu’il faudrait trouver des danseurs compatibles avec mon énergie ! Je suis quand même passé chez lui, on a regardé des vidéos de Michael et de Travis. Je lui ai donné mon avis et on a commencé à bosser immédiatement. J’ai ensuite appris que j’étais aussi dans la tournée ! » Pour une question d’as-surances, Brahim Rachiki ne participe pas aux répétitions. On ne le voit donc pas dans le film, même si son nom apparaît au générique. « Je travaillais tous les soirs chez Travis et on filmait tout pour que Michael puisse suivre et sélectionner ce qui lui plai-sait. Et puis, un jour, on me le présente. Je lui dis bonjour et il me répond que c’est un honneur pour lui de faire ma connaissance et qu’il a beaucoup entendu parler de moi ! Michael Jackson me connaissait ! Je suis resté scotché… » Avant d’entamer la tournée à Londres, Brahim Rachiki revient voir sa famille. Il est au resto quand il apprend le décès de l’artiste. « Je l’ai plutôt vécu comme une délivrance. Désormais, on lui foutra la paix. Je garderai en mémoire cette tristesse dans son regard. C’était un homme incom-pris. Et le film ne donne pas du tout l’image du personnage que j’ai rencontré. Une petite remarque de sa part sur un arrangement et cela changeait tout le morceau. C’était un magicien et le show en 3D et en pyrotechnie aurait été une vraie tuerie ! En ce qui me concerne, j’ai rencontré Michael et il me connaissait. Que deman-der de plus ? Sa mort marque peut-être aussi un tournant dans ma carrière. Aujourd’hui, je voudrais vraiment me lancer dans le cinéma. »

HAROLD NOTTET

_www.rachiki.com

« Quand j’ai rencontré Michael Jakson, il avait déjà entendu parler de moi, j’étais scotché ! »

Du dancefloor au catwalk, Brahim Rachiki fait le grand saut !

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Michael adorait. Il devait disparaître d’un côté de lascène et réapparaître de l’autre dans un grand nuagede fumée, dans une nacelle qui s’élevait, annonçantla prochaine chanson, «Beat It». Et là, on nous a ap-pris qu’il était mort. Que c’était fini. Tout s’est ar-rêté soudainement.

Vous n’avez pas envisagé d’inclure dans le filmle moment où vous apprenez son décès ?

Non. Je ne voulais rien qui donne l’impressiond’avoir été fabriqué exprès, hors de la volonté de Mi-chael. Tout ce qui était filmé était relatif à la série de

concerts qu’il comptait donner. Je ne voulais pas y toucher.C’est un document sacré pour moi.

Votre complicité avec lui était grande…Dès notre première rencontre, Michael m’a donné sa

confiance. Il se considérait comme une pâte d’argile que nousdevions modeler. Et il aimait les joutes créatives, qu’on aitdu répondant. S’il y avait, à un moment, de la tension, elleétait oubliée le lendemain. Michael était si facile à vivre, sansego, concentré sur le spectacle qu’il voulait donner… Avantde commencer ce show, deux années se sont écoulées, du-rant lesquelles il m’appelait de temps en temps. Aucune des

premières idées émises alors ne lui semblaitassez forte pour justifier un retour sur scène.Jusqu’au jour où il m’a passé ce coup de filet m’a dit: «Ça y est!» Il l’a répété au moinscinq fois durant la conversation, au pointque je lui ai soufflé qu’on devrait appelercette tournée comme ça! Il avait besoin debonnes raisons pour remonter sur scène. Ilfallait que ça ait du sens, une vraie valeurcréative.

Que répondez-vous à ceux qui affir-ment qu’il était en trop mauvaise santépour se lancer dans cette épuisantesérie de cinquante concerts et qu’onlui a forcé la main?

Ces gens sont des fans qui ressententune perte et une douleur énormes. Ils ontbesoin de trouver des gens à blâmer. Ilsvoient leur idole comme quelqu’un de per-sécuté, manipulé. C’est du roman. Michaelsavait ce qu’il faisait. Que ces personnesqui ignorent la vérité arrêtent de spéculeret regardent le film. Elles verront Michaelà l’œuvre et heureux d’être là. Elles com-prendront que c’était sa volonté. ■

Maître d’œuvre des trois «High School Mu-sical», Kenny Ortega connaît la musique…et la danse. C’est pourquoi Michael Jack-

son l’avait engagé pour réaliser le film de sesconcerts d’adieu. Depuis les premiers dévelop-pements du show à Los Angeles jusqu’au triom-phe annoncé sur la scène londonienne en juillet.Malheureusement, comme chacun le sait, le25 juin 2009, la planète pop s’est arrêtée de tour-ner en même temps que le cœur du Roi de la popcessait de battre. De cette plongée dans les cou-lisses du spectacle gigantesque qu’aurait dû être«This is it», restaient des centaines d’heures d’en-registrement. Un fonds exceptionnel, dont Or-tega a su tirer un film-concert poignant au suc-cès retentissant: près de 261 millions de dollarsde recettes dans le monde. Un document qui per-met de mieux connaître l’artiste tout autant quel’homme Jackson, loin des clichés. De voir à l’œu-vre un être amical et un professionnel remarqua-ble. Un grand spectacle musical, aujourd’hui dis-ponible en DVD (Sony Pictures Home Video).

Kenny Ortega, transformer les images des ré-pétitions en un long métrage a-t-il été ardu ?

Le plus dur a été de réunir des images destinéesà des usages différents. D’abord, cette dizaine decourts métrages que Michael Jackson et moi avionsréalisés et qui auraient dû être diffusés durant sonspectacle à Londres. Nous avions aussi les coulissesdes répétitions et les divers entretiens prévus pourun DVD. Enfin, il y avait ce que j’appelle les «sé-quences miracle», tirées des répétitions. Ce devaitêtre un outil de travail pour Michael, afin de procé-der aux ajustements créatifs qu’il désirait. C’était par-fois juste une caméra placée dans un coin et qu’onoubliait. Imaginez la difficulté de monter un film àpartir d’un matériel aussi disparate…

Certains titres qu’il devait chanter n’ont pu êtrefilmés…

Hélas… Le jour de la mort de Michael, je l’at-tendais pour les répétitions de «Dirty Diana». Laveille, il m’avait confié qu’il voyait cela comme unrêve qui prenait vie sur scène. Il était heureux. Ladernière chose qu’il m’a dite en partant est : «J’aimecette équipe, je t’aime. Je vous revois demain!» Lelendemain, nous étions tous là, gonflés à bloc. Unacrobate et un danseur s’échauffaient. Ce devait êtreune chorégraphie pleine d’effets de magie, ce que

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A 30 ans, Brahim Rachiki, d’Etterbeek, estun danseur et chorégraphe hip-hop ré-puté. Engagé sur «This is it», il témoignede son expérience avec Michael Jackson.

Un mot sur votre parcours?Je me consacre à la danse depuis mes

15 ans. A force, je suis aussi devenu cho-régraphe. J’ai coachéClémentine Célariépour son one wo-man show «Mada-me sans chaînes »,en 2005. J’ai ensuite été repéré dans un clip alorsque j’étais à Los Angeles, où je vivotais. Celam’a valu d’être casté en 2008 pour le«Sticky and Sweet Tour» de Madonna.Elle m’a engagé comme chorégraphesur une partie du spectacle.

De quelle manière êtes-vous arrivé sur«This is it»?

Alors que je tournais comme danseur à Londres, j’ai faitla connaissance de Travis Payne, le chorégraphe attitré de Mi-chael Jackson depuis 1991. Il a proposé ma candidature. Audépart, je n’ai pas été retenu. Mais en mai, Payne m’a de-mandé de l’assister en tant que chorégraphe. Sur place, jeprenais des notes et, tous les soirs, nous faisions un brainstor-ming. Mon rôle aurait dû s’intensifier par la suite.

Comment s’est passée la ren-contre avec Michael Jackson?La chose qui m’a le plus surpris,

c’est que Michael savait qui j’étais! Il m’a simplement dit: «Jesuis content de travailler avec toi.» J’au-

rais bien demandé qu’une caméranous filme pour immortaliser ce mo-

ment! Michael était impeccable, gentil,d’une humilité extraordinaire. Toujours à valo-riser les autres.

Qu’était-ce de travailler avec lui?Je croyais avoir appris déjà beaucoup, mais

avec lui, c’est comme si on vous donnait une pageblanche et que tout était à réécrire. Vous vous dites que ce qu’ildemande est infaisable, mais au bout de la journée, ça existe.

Un Belge dans l'aventure

TEXTE : JEAN-JACQUES LECOCQ

PHOTOS : BERNARD BERTRAND.COM – FOX

Kenny Ortega avec la

troupe de «This is it ».

BrahimRachiki.

«This is it» est sacré!

ÉVÉNEMENT

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12 mars 2010 I FOCUSVIF 19

Le pas“A la base, le mouvement s’appelle le backslide. Il donne l’il-lusion qu’on avance alors qu’on recule. Ce n’est pas trop dif-ficile au niveau technique, c’est unmouvement de base, quetout le monde connaît, que l’on voyait dans la rue. Là oùMichael fait la différence, c’est avec l’énergie qu’il a insuf-flée au pas.”

L’hommeUn faussaire, Michael? “On dit que lemoonwalk lui est venuen regardant le mime Marceau. En fait, il s’est inspiré deplein de gens, comme du chorégraphe Bob Fosse. Il suffitd’ailleurs de voir la vidéo de la chanson A snake in the grass,du film The little prince de Bob Fosse. Le clip deBillie Jeanen est une copie conforme. La vitalité de Michael en plus. ”

Le pas“Il s’agit de cette fameuse lévitation à45°, comme dans le clip de Smooth Cri-minal. Il y a bien évidemment un tru-cage... Mais comme les médecins, lesdanseurs ont aussi leurs secrets pro-fessionnels. Je ne vous révélerai pascelui-ci!”

L’hommeEn lévitation au-dessus de la masse?“Au contraire. Il avait une humilité extra-ordinaire. Il vous aurait fait passer vouspour la star! Quand Madonna entraitdans une pièce, on sentait immédiate-ment sa présence, même si on ne lavoyait pas. Michael, on ne le devinaitpas. C’est sur scène que le switch s’opé-rait.”

THIS IS ITCLOSE UP DVD

18 FOCUSVIF I 12 mars 2010

Le pas“Avec ses gestes saccadés, on l’appelleaussi le popping. Ce pas a été popula-risé par des danseurs urbains cali-forniens, les Electric Boogaloos, quis’étaient eux-mêmes inspirés de JamesBrown.Michael Jackson les a d’ailleursinvités dans certains clips. Faut pascroire, c’est comme ça aussi que j’aiappris à danser: en imitant!”

L’hommeUn robot? Un homme froid? “Fran-chement, non. Il y avait énormémentd’amour dans tout ce qu’il faisait. Maisc’est vrai qu’il aimait tout diriger et qu’ils’avait ce qu’il faisait. CommeMadonna,c’était le genre de personne qui nouspoussait dans nos derniers retranche-ments pour que nous puissions nousdépasser.”

Le pas“Ces pointes, qui suivaientune pirouette, il les avaitcréées. Il y avait quandmême des choses qui luiappartenaient dans sesmouvements, ce n’était pasqu’un interprète. Ses cho-régraphes lui servaient surtoutd’inspiration, demuses. C’étaitmon rôle.”

L’hommeUn enfant qui veut se grandir?“C’était effectivement l’impressionqu’il donnait. Quand il s’agissait defaire du business, c’était un adulte.Mais dans ses rêves, c’était un gosse.Les gens oublient souvent de rêver.Or, si vous pensez comme un adulte,vous ne faites rien de votre vie, vousvous éteignez. Michael, lui, rayon-nait.”

Le pas“Le clip de Thriller a été chorégraphiépar Michael Peters, qui a su s’adapterau chanteur, à samusique, et à l’époque.C’était la mode des films d’horreur, ence temps-là. Il a donc fait un clip dezombies. Il y a clairement des modesdans la danse, des tendances. Par exem-ple, Madonna, sur le Stick and SweetTour, voulait absolumentme faire impri-mer une énergie tecktonik à certaineschansons. ”

LA ZOMBIE DANCE1

LE MOONWALK2

LE LEAN3 LE SPIN AND TOE-STAND4

LA ROBOT DANCE5

DANCINGBRAHIMRACHIKIHABITE ETTERBEEK... ET A TRAVAILLÉ SUR LE THIS IS IT AVORTÉ DEMICHAEL JACKSON. L’ASSISTANTCHORÉGRAPHEDÉCOMPOSE LESMOUVEMENTSLESPLUSCÉLÈBRESDUKING OF POP. Rencontre Myriam Leroy

MACHINE

l compare sa destinée à celle de Cen-drillon. Une Cendrillon qui aura côtoyéBambi. Brahim Rachiki, belgo-maro-cain de 30 ans, danseur autodidactedébarqué aux Etats-Unis par hasard,est revenu chez nous avec sur son CVles noms de Madonna et de Michael

Jackson. L’histoire?Unbillet d’avion gratuit reçu durant unepériode morose, des vacances à Los Angeles, un avion deretour loupé, et le rêve américain qui débute. Des castingsen pagaille, certains qui marchent, d’autres pas. Et puisun jour, des chorégraphes qui ont le nez fin, à qui il tapedans l’œil -faut dire qu’il a dequoi avec sa gueule d’amouret soncorpsd’athlète-, et qu’il semetàseconder.Madonnale surnommait “waffel”, Michael Jackson se réjouis-sait de vivre la série de concerts londoniens This is itavec lui. “J’ai beaucoup entendu parler de toi”, luiavait dit le King of Pop en le rencontrant pour la pre-

mière fois. C’est lorsqu’il se repose quelques jours à Pariscet été après d’intenses répétitions qu’il apprend lamort dela mégastar. “On m’a dit: tout s’écroule pour toi, Brahim”. Etlui, il en pensequoi? “J’ai tellement appris aux côtésdeMichaelque je ne regrette rien. Le meilleur est à venir, c’est ce que jeme dis toujours. J’ai quand même été à moitié SDF pendant

quelques temps dans ma vie!” Aujourd’hui de retourau pays (“Une Belgique aux petits moyens mais auxgrands talents, dont je suis très fier”), il fourmille deprojets sans en avoir un en particulier sur le feu.“Je recherche surtout l’âme sœur... ”, dit-il dansun clin d’œil. Et il précise: “En fait,ma vraie passion,ce n’est pas la danse, c’est la comédie. ” L’ancienassistant chorégraphe de Michael Jackson, quiconnaît le langage des mouvements, s’est prêtéau jeu des parallèles entre l’homme et ses paslégendaires.

◆ LIREPARAILLEURSNOTRECRITIQUEDUDVD THIS IS ITPAGE 32.

L’hommeUn zombie, Michael? “Je nepeux pas juger, parce quemoi aussi je suis très non-chalant quand je ne suis passous le feu des projecteurs.A 2 doigts d’avoir l’air d’unclodo. Je m’allume quandil est temps de me réveiller.Je crois que Michael c’étaitpareil. Il se préservait unmaximum. ”

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