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S hakespeare fait dire à Macbeth dans la tragédie du même
nom à propos de la vie qu'elle est "… un récit conté par un idiot, plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien." Ce sentiment d'un récit in-cohérent on peut le ressen-tir à l'évocation des défilés récents inspirés par des sen-timents de repli soutenus plus ou moins explicite-ment par des formations politiques de droite ou d'extrême-droite. Ne revit-on pas les journées de fé-vrier 1934 lorsque les ligues fascistes occupèrent le pavé parisien ?
M arx, citant Hegel, écrit au début de Le
dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte : "… tous les grands événements et personnages histo-riques se répètent pour ainsi dire deux fois (…) la première fois comme tragédie, la seconde comme farce." C'était en 1934, le 6 février exactement, l'extrême droite, à son zé-nith, à la suite de l'affaire Stavisky, provoqua via les ligues une émeute. Paris est ensanglanté. La gauche ras-semblée riposte d'abord au soir 9 février, puis le 12, Parti Communiste et Parti
Socialiste appuyés par la CGTU, fraternisent. La rue appartient désormais au peuple et la légende du Front Populaire prend corps. A feuilleter les nu-méros de L'Humanité de l'époque, on mesure à quel point notre journal est pré-sent dans ce combat. Il suffit de lire les unes pu-bliées entre le 7 février et le 14 février 1934.
S ouhaitons que les réac-tions récentes aux lois
progressistes concernant l'évolution de la famille et de l'éducation relèvent bien vite de la farce et n'annon-cent pas l'émergence d'une France que l'on croyait morte depuis les années quarante quand la sinistre trilogie : travail, famille, patrie servait de prêt-à-penser aux partisans de la collabo-ration. L'Humanité sera au premier rang de cette lutte.
Depuis sa naissance en 1904, L'Humanité mène le combat contre les forces réactionnaires tant sur le plan de l'évolution écono-mique et politique que sur celui de la morale sociale. Il suffit de lire l'éditorial de Jean-Jaurès du 18 avril
FACE A L’EXTREME-DROITE, RESISTANCE!
N ° 1 4 – 1 8 M A R S 2 0 1 4
Perspectives « L’Humanité » Journal fondé par Jean Jaurès – 18/04/1904
1904 : "C'est, en effet, à la réalisation de l'humanité que travaillent les socialistes. L'hu-manité n'existe point encore ou elle existe à peine. (…) De nations à nations, c'est un ré-gime barbare de défiance, de ruse, de haine, de violence qui prévaut encore."
E t les artistes, poètes, écrivains, plasticiens,
comme tous les travailleurs contribueront à l'édifica-tion de cette entreprise.
L'immense Paul Eluard écrivit dans l'édition du 17 décembre 1936, saluant les espoirs créés par le Front populaire :
"Que l'homme délivré de son passé absurde
Dresse devant son frère un vi-sage semblable
Et donne à la raison des ailes vagabondes."
Puisse la parole du poète donner sens à nos luttes !
Jean Knauf
P r é s i d e n t d e s A m i s de L'Humanité 63
BP 14 63018 Clermont-Ferrand cedex
2
http://amishuma63.over-blog.com
Tel : 06 75 95 59 01 06 26 43 19 65
CCP : Amis de l’Huma n°07525668R024
J.O : 23.07.2011 n°947/3387
Avec Jean-Louis ROBERT Les 70 ans de
L’Affiche Rouge
Il y a 70 ans, le 21 février 1944, les 23 membres du groupe Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’Oeuvre Immigrée (FTP- MOI), dirigés par Missak Manou-chian étaient exécutés au Mont-Valérien pour cause de résistance après des mois d’insoutenables tortures puis un jugement expédi-tif par un tribunal militaire alle-mand.
Les nazis en firent une affiche qui
par la suite devint célèbre par l’inver-
sement de son idéologie. L’Affiche
Rouge, instrument de propagande
utilisée pour contrer la Résistance,
désignant les 23 membres de groupe
Manouchian d’armée criminelle,
stigmatisera l’origine étrangère de
ces derniers faisant preuve d’un ra-
cisme et d’une hostilité incompa-
rable.
Ce hors-série s’accompagne d’un
disque de l’artiste HK et les Sal-
timbanks contenant 5 chansons
extraites du nouvel album « HK et
les déserteurs » dont l’Affiche
Rouge (Léo Ferré), En groupe en
ligue en procession (Jean Ferrat),
Les loups sont entrés dans Paris
(Serge Reggiani), Noir et Blanc
(Bernard Lavilliers) et l’Auvergnat
(Georges Brassens).
A commander sur :
www.humanite.fr
Jeudi 27 mars - 20h00 à 22h30
Fac de Lettres — Amphi 2 — 29 Bd Gergovie
"Place au Peuple
Place à la Commune "
Historien, spécialiste de l’histoire sociale européenne au XXè siècle,
et Président des Amies et des Amis de la Commune de Paris (1871),
il a rédigé de très nombreux ouvrages, parmi lesquels Les ouvriers, la
patrie et la Révolution : Paris 1914-1919, 1995; L'invention des syndicalismes :
le syndicalisme en Europe occidentale à la fin du XIXe siècle, 1997 ou bien
Paris le peuple : XVIIIe-XXe siècle, 1999
S ur les ruines encore fumantes
d'un monarchisme toujours re-
vanchard et des derniers feux de l'em-
pire, dans un pays exténué par le siège
des Prussiens et humilié par la défaite
de Sedan et l'armistice, le temps était à
se battre pour bâtir une société nou-
velle. Le samedi 18 mars 1871, avant
le jour, dix régiments s'ébranlent et
vont, comme en témoigne une affiche
hâtivement placardée, mettre hors
d'état de nuire « des hommes malintention-
nés...qui se sont constitués les maîtres de Pa-
ris...par ordre d'un comité occulte ». Cette
tentative par le gouvernement de re-
prendre les canons que détenait la
garde nationale parisienne – qui n'au-
rait pu être qu'un incident comme un
autre – déclenche chez le peuple
parisien une révolte dont le proces-
sus sera unique dans l'histoire de la
France. Pendant les soixante-douze
jours de la Commune de Paris, les
communards, femmes et hommes,
dans les conditions de leur époque,
sont parvenus à mettre en place
une démocratie populaire et parti-
cipative approfondie, tout en jetant
les bases d'une république sociale
véritable.
P ar son œuvre et ses idéaux riches
en nuances, la Commune trans-
met un héritage revendiqué par les
progressistes de diverses tendances.
Nous n'oublierons pas l'actualité des
idéaux de la Commune, la défense des
services publics, l'élaboration d'un vrai
droit du Travail, la réquisition des en-
treprises qui chôment, l'égalité des sa-
laires à travail égal, un rôle plus impor-
tant reconnu aux femmes, le moratoire
sur les loyers et la réquisition des loge-
ments vacants, l'éducation et la culture
accessibles à tous, la laïcité, l'abolition
de la peine de mort, la reconnaissance
des étrangers comme citoyens à part
entière.
Initiative partagée des Amis de l'Huma et des
Ami(e)s de la Commune de Paris en Auvergne– Par-
tenariat : Amis du Temps des Cerises, SUC, IHS,
Département d’Histoire de la Fac de Lettres
"Il faut que dans le socialisme universel, il y
ait un socialisme français, avec sa physiono-
mie propre et son autonomie."
Jean JAURES
Mai – Danielle TARTA-
KOWSKI, historienne spécia-
liste du mouvement social su
sujet de son dernier livre « Les
Droites et la rue »
Juin – Jean-Emmanuel Du-
coin sur la France au miroir du
Tour
Autres
rendez-vous
Jeudi 10 avril - 20h à 22h30
Fac de Lettres - Amphi 2 – 29 Bd Gergovie
"La gauche radicale et ses tabous.
Pourquoi le Front de Gauche échoue face au Front national?"
Auteur et militant, spécialiste
des politiques environnemen-
tales et se revendiquant du
courant de la démondialisa-
tion. Il collabore notamment au Monde Diplomatique.
Aurélien BERNIER
Il veut restaurer la souveraineté
populaire mais ne défend plus la
Nation, seul espace possible pour
une réelle démocratie. Il lutte pour
une «autre Europe», sociale et soli-
daire, mais n’assume pas la néces-
saire rupture avec l’ordre juridique
et monétaire européen. Il est anti-
capitaliste mais renonce au protec-
tionnisme contre le libre échange
mondialisé qui brise toutes les
résistances. Souveraineté natio-
nale, désobéissance européenne et
protectionnisme: tels sont les trois
sujets tabous dont la gauche radi-
cale
Initiative des Amis du Temps des Cerises. Partenariats
: Amis de L’Huma, SUC, Editions Le Seuil
L e constat est douloureux, mais irréfutable : malgré le succès de la campagne présiden-
tielle de Jean-Luc Mélenchon en 2012, le Front national réussit bien mieux que le Front de gauche à capter le mécontentement populaire. Comme dans la plupart des pays d’Europe, la crise du capitalisme profite moins à la gauche «radicale» qu’à une mouvance nationaliste fa-vorable au capitalisme ! Tel est le paradoxe analysé dans ce livre. Paralysé par la peur de dire «la même chose que Le Pen», le Front de gauche s’enferme dans trois contradictions.
« Soyez résolus à ne plus servir
et vous serez libre. »,
La Béotie,
Discours de la servitude volontaire, 1574
Conférences Amis du Temps des Cerises
Jeudi 13 mars - Juliette Rennes — « Femmes en métiers d’hommes » -20h– Salle Multimedia, Espace G. Conchon. À la belle époque du féminisme et de
l’antiféminisme, on débat sans fin sur le droit et la capacité des femmes à exercer des métiers historiquement masculins. Héroïsées, érotisées ou ridiculisées, les
premières avocates, charpentières, cochères, doctoresses… font ainsi florès sur les cartes postales qui connaissent alors leur âge d’or.
Jeudi 20 mars – Julien Mischi — « Campagnes populaires, campagnes bourgeoises» -20h- Amphithéâtre 2, Fac de Lettres. Les représentations dominantes
des espaces ruraux ignorent ses habitants au profit d’une esthétisation (une nature sans habitants) ou d’une stigmatisation (les ploucs). Vus des villes, ces es-
paces sont perçus comme des territoires essentiellement agricoles ou comme de simples lieux de détente pour vacanciers et résidents secondaires. Or les cam-
pagnes françaises se caractérisent d’abord par la présence massive de classes populaires, la proportion d’ouvriers augmentant à mesure que l’on s’éloigne des
villes.
Jeudi 03 avril – Christophe Ramaux, « Changer l’Europe » - 20h- Amphithéâtre 2, Fac de Lettres. Les économistes atterrés récidivent dans un opus traitant
d’une Europe à la dérive. Ils s’attachent à proposer des solutions concrètes sur des questions aussi diverses que l’euro, la réforme des institutions financières, la
convergence fiscale, la transition écologique, les nouvelles politiques industrielles, les institutions publiques ou la question du fédéralisme. .
Jeudi 17 avril – Violaine Girard — « Propriétés et classes populaires » - 20h – Amphithéâtre 2, Fac de Lettres. Cette conférence apportera un éclairage bien-
venu sur l’un des thèmes qui fut longtemps négligé par les sciences sociales : l’accès des catégories populaires à la propriété immobilière.
ADHESION 2014
Adhérez, réadhérez à l'association c'est tout à la fois :
Nous encourager dans la démarche évoquée
Nous aider financièrement, condition indispensable pour toute organisation populaire
Si vous le décidez, participer activement au fonctionnement de l'association
Pour rappel, l'adhésion est valable sur l'année d'activités (2013-2014) ainsi que l'année civile (2014)
La Victoire de JAURES
Charles Silvestre
Jeudi 24 avril - 20h à 22h30
Fac de Lettres - Amphi 2 - 29 Bd Gergovia
Charles Silvestre est journaliste, mais aussi secrétaire national des Amis de L’Humanité. Après nous avoir fait l’amitié de sa présence lors de la création de notre association et nous avoir parlé de son essai Jaurès, la passion du jour-nalisme (Le Temps des Cerises, 2010), il vient cette fois inaugurer avec nous l’année commé-morant le centenaire de l’assassinat de Jaurès
Charles Silvestre publie un ouvrage majeur, riche d'il-
lustrations et de réflexions historiques précises au
cœur du débat politique actuel. Un hommage au tri-
bun socialiste. Il fallait l'expérience du journalisme
politique, tout comme la profonde connaissance de
l'histoire de Charles Silvestre pour rentrer sur cette
hypothétique victoire. Pari assurément réussi, qui
part de la biographie personnelle de l'auteur, rendant
le propos d'autant plus entraînant et attachant. Alors
que bien d'autres livres consacrés à Jaurès répètent
nombre d'aspects déjà bien connus, l'auteur met en
scène des combats ultérieurs (la Résistance, la lutte
contre la guerre d'Algérie, celles des Fralib, etc.) en
miroir avec les propos et les espérances de Jaurès.