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La prévention et la réduction des pertes après capture des produits halieutiques figurent parmi les préoccupations du gouvernement ivoirien. A cela s’ajoute également la préoccupation liée à la capacité du pays à optimiser les gains, en innovant à travers des produits à forte valeur ajoutée. Le poisson est la protéine d'origine animale la plus importante dans l'alimentation ivoirienne, avec une consommation qui varie entre 11 à 14 kg par personne et par année, en raison de son prix relativement abordable comparé à celui de la viande. Outre ses protéines, cette denrée est pourvue d’attributs nutritionnels essentiels (au- delà des protéines, les acides gras polyinsaturés dont l’oméga 3 et micronutriments indispensables dans la croissance et le développement physique, les fonctions cognitives et la prévention de troubles de santé). Malheureusement de fortes pertes sont constatées au niveau de cette importante A lire dans ce numéro .. Dossier: La capitalisation des acquis du projet de réduction des pertes après capture La vie de nos projets Le lancement du Programme régional EPT- 2 pour contrer les menaces ré-émergentes Le développement de la bioénergie durable en Côte d’Ivoire Le renforcement des relations commer- ciales entre les producteurs et acheteurs dans le secteur des racines et tubercules Lire aussi … L’évaluation de la situation agricole en Côte d’Ivoire source d’aliment dû à de nombreux facteurs. Ce qui est donc un problème préoccupant pour l’approvisionnement alimentaire en Côte d’Ivoire. En 2014, la FAO a initié un projet dont l’objectif est de réduire les pertes après capture des produits halieutiques en Côte d’Ivoire, cofinancé avec le Ministère des ressources animales et halieutiques (MIRAH). A travers ce projet, la FAO entend valoriser les produits halieutiques et améliorer les conditions de vie des acteurs du secteur. Quatre sites pilotes ont bénéficié d’infrastructures et équipements de conservation des produits halieutiques en vue de résoudre ces problèmes de pertes. Sur ces sites, des hangars ont été construits équipés de fours améliorés de fumage de poisson, communément appelée FTT ou FTT- Thiaroye, issus de la modernisation des fours traditionnels. Ces fours contribuent à la prévention des pertes après capture, ajoutent de la valeur aux produits finis, tout en permettant la protection de l’environnement et la préservation de la santé des bénéficiaires. Trois ans après la mise à disposition du premier hangar équipé aux femmes d’Abobodoumé, les résultats obtenus suscitent un grand intérêt auprès des partenaires au développement intéressés au parachèvement des sites pilotes ainsi qu’à l’expansion dans le district d’Abidjan. Avec ces fours améliorés, les femmes, principales bénéficiaires du projet, disposent désormais d’outils performants qui impacteront de façon significative la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations ivoiriennes. ÉDITO N° 13—Mars 2016

N° 13—Mars 2016 ÉDITO - fao.org · ... en innovant à travers des produits à forte valeur ... La capitalisation des acquis du projet de ... pour la santé publique humaine

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La prévention et la réduction des pertes après

capture des produits halieutiques figurent parmi

les préoccupations du gouvernement ivoirien. A

cela s’ajoute également la préoccupation liée à

la capacité du pays à optimiser les gains, en

innovant à travers des produits à forte valeur

ajoutée.

Le poisson est la protéine d'origine animale la

plus importante dans l'alimentation ivoirienne,

avec une consommation qui varie entre 11 à 14

kg par personne et par année, en raison de son

prix relativement abordable comparé à celui de

la viande. Outre ses protéines, cette denrée est

pourvue d’attributs nutritionnels essentiels (au-

delà des protéines, les acides gras polyinsaturés

dont l’oméga 3 et micronutriments

indispensables dans la croissance et le

développement physique, les fonctions

cognitives et la prévention de troubles de

santé).

Malheureusement de fortes pertes sont

constatées au niveau de cette importante

A lire dans ce numéro ..

Dossier: La capitalisation des acquis du projet de réduction des pertes après capture

La vie de nos projets

Le lancement du Programme régional EPT-2 pour contrer les menaces ré-émergentes

Le développement de la bioénergie durable en Côte d’Ivoire

Le renforcement des relations commer-ciales entre les producteurs et acheteurs dans le secteur des racines et tubercules

Lire aussi … L’évaluation de la situation agricole en

Côte d’Ivoire

source d’aliment dû à de nombreux facteurs. Ce

qui est donc un problème préoccupant pour

l’approvisionnement alimentaire en Côte d’Ivoire.

En 2014, la FAO a initié un projet dont l’objectif

est de réduire les pertes après capture des

produits halieutiques en Côte d’Ivoire, cofinancé

avec le Ministère des ressources animales et

halieutiques (MIRAH). A travers ce projet, la FAO

entend valoriser les produits halieutiques et

améliorer les conditions de vie des acteurs du

secteur.

Quatre sites pilotes ont bénéficié d’infrastructures

et équipements de conservation des produits

halieutiques en vue de résoudre ces problèmes de

pertes. Sur ces sites, des hangars ont été

construits équipés de fours améliorés de fumage

de poisson, communément appelée FTT ou FTT-

Thiaroye, issus de la modernisation des fours

traditionnels. Ces fours contribuent à la

prévention des pertes après capture, ajoutent de

la valeur aux produits finis, tout en permettant la

protection de l’environnement et la préservation

de la santé des bénéficiaires.

Trois ans après la mise à disposition du premier

hangar équipé aux femmes d’Abobodoumé, les

résultats obtenus suscitent un grand intérêt

auprès des partenaires au développement

intéressés au parachèvement des sites pilotes

ainsi qu’à l’expansion dans le district d’Abidjan.

Avec ces fours améliorés, les femmes, principales

bénéficiaires du projet, disposent désormais

d’outils performants qui impacteront de façon

significative la sécurité alimentaire et

nutritionnelle des populations ivoiriennes.

ÉDITO

N° 13—Mars 2016

DOSSIER

Page 2 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

Des plateformes équipées de fours pour valoriser les produits

halieutiques et réduire les pertes après capture

LES FOURS FTT DE LA FAO

Un modèle

de four FTT

Parpaing à

Guessabo

(Daloa).

« Les pertes atteignent environ 23 317

tonnes pour une valeur estimée à 7

milliards de francs CFA par an. De plus,

l’activité de fumage traditionnelle

entraine un gaspillage des ressources

naturelles en bois estimé à 112 000

tonnes pour une valeur de 2,24

milliards de francs CFA par an ».

Le poisson constitue la principale source de

protéines animales du consommateur

ivoirien avec une consommation qui varie

entre 11 à 14 kg par personne et par année.

Cette contribution est en grande partie du

fait de la pêche artisanale. Cependant ce

sous-secteur connait d’importantes pertes,

qui surviennent des premières heures de

séjour dans le filet aux étapes suivantes du

domaine après capture, et qui varient entre

20 et 50 pourcent des prises. Ceci constitue

un problème préoccupant pour

l’approvisionnement alimentaire ainsi que

l ’amélioration des revenus des

communautés de pêche.

Les études menées dans les sites pilotes de

Guessabo, Braffèdon et Anoumabo ont

révélé le niveau élevé des pertes après

capture ainsi que la problématique liée à la

santé du consommateur et des acteurs de la

chaine de valeur. Ces pertes atteignent

environ 23 317 tonnes pour une valeur

estimée à 7 milliards de francs CFA par an.

De plus, l’activité de fumage traditionnelle

entraine un gaspillage des ressources

naturelles en bois estimé à 112 000 tonnes

pour une valeur de 2,24 milliards de francs

CFA par an.

Enfin, le fumage traditionnel constitue

une menace pour la santé des acteurs

(maladies cutanées, ophtalmologiques,

pulmonaires et cardiaques) liée à la

pénibilité du travail du fait de leur

exposition de longue durée à la chaleur et

à la fumée; mais aussi constituent un

risque pour la santé publique du fait du

non-respect des exigences sanitaires des

produits fumés notamment en matière de

teneur en hydrocarbures aromatiques

polycycliques.

Fort de ce constat, la FAO a apporté une

assistance technique et financière au

gouvernement ivoirien à travers un projet

intitulé «Appui au renforcement des

capacités et du cadre réglementaire en

matière de prévention/réduction des

pertes après capture des produits halieu-

tiques en Côte d’Ivoire». Ce projet

exécuté en 2015 conjointement par la

FAO et le gouvernement ivoirien, a

permis de mettre en œuvre des initiatives

pilotes comme le développement organisa-

tionnel (structuration) des groupes, la

construction de plateformes équipées de

fours améliorés, communément appelés

fours FTT (Technique FAO-Thiaroye) et

l ’ installation d ’équipements de

conservation de poisson frais.

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LES FOURS FTT ET LES PARTE-

NAIRES AU DEVELOPPEMENT

Les partenaires au développement

comme la Banque Africaine de

Développement (BAD) ont déjà

manifesté un grand intérêt pour le

projet, notamment pour la

construction de fours et la reproduc-

tion de bonnes pratiques. Cela grâce

aux résultats remarquables obtenus

sur le site pilote d’Abobodoumé puis

sur le projet de coopération

technique, avec la participation des

collectivités locales et leur partenariat

fructueux avec le MIRAH.

DOSSIER

Page 3 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

Quatre sites pilotes ont bénéficié de ces

plateformes: Marcory Anoumabo et Abobodoumé

(dans le District d’Abidjan), le site de Braffèdon (à

Grand-Lahou) et celui de Guessabo (Région du

Haut Sassandra).

L’adaptation des accessoires FTT (notamment

fourneau à combustible, collecteur de graisse et

générateur indirect de fumée) aux fours les plus

améliorés qui existent à ce jour à savoir le

Parpaing ou Banda, l’Altona et le Chorkor en

font les différents modèles de fours FTT. Ils

permettent une utilisation rationnelle du combus-

tible, un travail moins pénible des acteurs et

génèrent des produits sains et des coproduits

pouvant être valorisés.

Ainsi, comparativement aux fours traditionnels et

aux fours améliorés d’origine, le FTT possède de

nombreux avantages: l’amélioration des revenus et

des moyens d’existence des acteurs ; l’autonomisa-

tion des acteurs bénéficiaires ; la protection de la

santé des acteurs composés principalement de

femmes; la réduction drastique de la consomma-

tion de bois et partant du gaspillage des ressources

naturelles; ainsi que la réduction du temps de

travail permettant aux femmes de se consacrer à

d’autres activités.

Grâce à la mise en place de ces plateformes

équipées, les sociétés coopératives Cmaphta,

Tchanfê, Amakpa, Emim-Oyi de ces localités

comprenant des femmes fumeuses de poissons,

vont pouvoir améliorer la conservation et la

manutention de leurs produits de pêche. Les

perspectives de généralisation de cette nouvelle

technologie sont par ailleurs envisagées par le

gouvernement ivoirien en partenariat avec les

partenaires au développement (voir encadré).

Pour capitaliser les acquis du projet initié, un

atelier a été organisé du 14 au 16 mars 2016 et a

réuni les experts du secteur de la pêche et les

partenaires au développement, en présence du

Ministre des ressources animales et halieutiques

et du représentant de la FAO en Côte d’Ivoire. Cet

atelier faisant office de bilan a permis d’insister

sur la nécessité d’accorder une priorité absolue aux

impacts environnementaux et sociaux ainsi que la

prise en compte de la problématique du foncier

pour l’effectivité des opérations après capture.

La porte-parole des femmes de la Coopérative

Amakpa de Guessabo, Bleu Odile, tout en

remerciant la FAO et le MIRAH qualifie la plateforme

de joyau mis à leur disposition, et rassure les

donateurs quant à la bonne utilisation des

équipements reçus». Guessabo, le 14/3/16, (Daloa).

Qu’en pensent-elles?

La recommandation majeure formulée

propose d’instaurer un cadre de

promotion de l’excellence et de la

compétitivité entre bénéficiaires pour

la pérennisation des activités.

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EN IMAGE

Page 4 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

L’INAUGURATION DES FOURS FTT EN IMAGES

La volonté de la FAO et du Gouvernement ivoirien à réduire les pertes après capture et la pénibilité du travail ont suscité

l’intérêt de nombreuses autorités politiques et administratives ivoiriennes, et de partenaires au développement. Photo 1:

de g. à dte: M. Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre des Ressources animales et halieutiques, Mme Euphrasie Yao,

Ministre de la Promotion de la Femme (10/3/16, lors de l’inauguration du four de Marcory). Photo2: de g. à dte:

L'honorable DJAYA Jean, Député-Maire de Grand-Lahou; M. Paul Koffi Koffi, Ministre de l’Enseignement technique; M.

Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre des Ressources animales et halieutiques; M. Germain Dasylva, Représentant de la

FAO en Côte d’Ivoire (18/3/16, lors de l’inauguration du four de Grand-Lahou).

Mme Oumou Ndiaye, Expert en Technologie du poisson,

et Consultante à la FAO basée au Sénégal, a assuré la

formation des bénéficiaires pour une meilleure utilisation

des Fours FTT. Présente durant tout le circuit des inaugu-

rations, elle a présenté les types de Fours FTT ainsi que

leurs différentes fonctionnalités, en dehors de l’activité de

fumage, pour une meilleure valorisation.

14/3/16, Guessabo (Daloa).

Les fours modernes offerts par la FAO et le MIRAH disposent d’une capacité de fumage d’environ 700 kg de poisson

frais et permettent de réaliser d’autres sous-produits de poissons (croquettes, brochettes, etc.). 14/3/16, Guessabo

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Actualité

Page 5 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

Le lancement du Programme régional EPT-2 permettra de vite détecter les menaces et d’y répondre efficacement

La rapidité avec laquelle les maladies peuvent

apparaître et se propager à travers le monde

présente d'énormes défis pour la santé publique,

les économies, la stabilité politique et le

développement. Les exemples sont légion: la

réapparition de la grippe aviaire qui a déjà tué

des millions de volailles avec des conséquences

sociales et économiques graves pour les pays

affectés et les aviculteurs; l’épidémie d’Ebola

avec plus de 28 000 cas détectés en Afrique de

l'Ouest (source : OMS, janvier 2016). Elle est la

plus importante pandémie enregistrée depuis

l'identification de la maladie en 1976. Ces

épidémies viennent rappeler la nécessité pour

tous les pays de disposer de moyens appropriés

pouvant permettre de détecter et répondre

rapidement aux menaces (nouvelles ou

ré-émergentes) pour la santé publique humaine.

Pour appuyer les efforts des pays, l'Agence des

États-Unis pour le développement international

(USAID) et la FAO ont lancé un Programme

régional sur les menaces de pandémies

émergentes Phase 2 (EPT-2) en Afrique de

l’ouest et centrale. Ce Programme, qui se fonde

sur les succès des programmes de l'Agence en

matière de surveillance de la maladie, de

formation et de réponse aux épidémies, fait suite

à un accord de financement signé en octobre

2015 à Rome entre le Directeur général de la

FAO et l’Ambassadeur des Etats Unis en Côte

d’Ivoire. Suivant une approche intégrée,

multisectorielle et multidisciplinaire, avec l’utili-

sation du concept «Une Santé», il vient pour

PROGRAMME REGIONAL SUR LES MENACES DE PANDEMIES EMERGENTES Phase 2 (EPT-2) EN AFRIQUE DE L’OUEST ET CENTRALE

contrer les menaces de pandémies avant

qu'elles ne deviennent des urgences et sera mis

en œuvre par la FAO. Il permettra d'accélérer

la collaboration multidisciplinaire entre les

acteurs de la santé animale ou humaine, mais

aussi les écologistes, les experts en faune

sauvage, les socio-économistes, les experts en

foresterie, et autres pour lutter contre la

résurgence des maladies infectieuses ayant des

conséquences dramatiques.

Jusqu'en 2019, l'EPT-2 soutiendra vingt et un

pays dont 12 d'Afrique de l’ouest, au nombre

desquels la Côte d’Ivoire, dans le cadre des

efforts mondiaux pour lutter contre les

maladies infectieuses émergentes et

ré-émergentes qui menacent le continent

africain.

Le lancement du programme EPT-2 a eu lieu

les 9 et 10 février 2016 à Abidjan, où il a réuni

une centaine de participants, dont des déléga-

tions ministérielles, en provenance de quinze

pays d’Afrique de l’ouest et centrale, ainsi que

des représentants des communautés

économiques régionales, et des institutions

internationales. La FAO, l’USAID et le

gouvernement ivoirien étaient représentés par

le Chargé d’Affaires de l’Ambassade des Etats

Unis, Andrew Haviland, par Abebe Haile

Gabriel, Représentant régional adjoint de la

FAO pour l'Afrique et Kobenan Kouassi

Adjoumani, Ministre ivoirien des Ressources

animales et halieutiques.

...Jusqu'en 2019, l'EPT-2 soutiendra

vingt et un pays en Afrique de l’ouest et

centrale et viendra pour contrer les

menaces de pandémies avant qu'elles

ne deviennent des urgences...

« ..la FAO est

déterminé à faire

de ce programme

un succès en

déployant des

experts de diffé-

rentes disci-

plines pour atté-

nuer les risques

d'émergence des

maladies »

Abebe Haile Gabriel, Représentant

régional adjoint de la FAO pour l'Afrique

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Actualité

Page 6 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

A Abidjan, les experts ont discuté des modalités de la mise en œuvre du programme en Afrique de

l’ouest et centrale, et identifié les possibilités de collaboration et de partenariats entre les

institutions nationales, régionales et internationales.

En Côte d’Ivoire, comme dans les autres pays Afrique de l’ouest et centrale, le financement de

l’USAID permettra à la FAO de prévenir, détecter et répondre aux maladies infectieuses à fort

impact sur la santé humaine et animale, comme la maladie à virus Ebola, la grippe aviaire et le

syndrome respiratoire du Moyen-Orient causé par le Corona virus (MERS CoV). La FAO mettra en

œuvre les moyens pour assurer le suivi et à la surveillance, les études épidémiologiques, les

activités de prévention et de lutte, l'amélioration des capacités vétérinaires et la promotion des

liens entre les experts en santé animale et le secteur public de la santé.

Le Programme EPT-2 devrait aboutir à une connaissance partagée des fléaux causés par certains

virus auxquels les pays d’Afrique de l’ouest et centrale ont été confrontés récemment avec des

pertes importantes de vies humaines, mais aussi avec des conséquences économiques et sociales

graves.

Le partenariat entre l'USAID et la FAO sur le contrôle des maladies animales et la gestion des

menaces liées à la santé humaine couvre plus d'une décennie. Depuis 2004, le soutien financier de

l'USAID s’élève à 320 millions USD, ce qui a considérablement contribué à la réussite de la FAO

dans la lutte contre la propagation de la grippe aviaire zoonotique à travers le renforcement

durable des capacités en santé animale et les réponses aux zoonoses émergentes et ré-émergentes à

fort impact, notamment en Asie et en Afrique.

De g. à dte: Andrew Haviland, Chargé d’Affaires de l’Ambassade des Etats Unis en Côte d’Ivoire; Kobenan Kouassi Adjoumani

Ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques.

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Vie des projets

Page 7 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

Une note d’orientation stratégique, structurant les étapes à suivre pour l’atteinte d’un développement durable des filières de bioénergie est désormais disponible.

La note d’orientation stratégique décrit les

activités concrètes à mener pour le développe-

ment de la bioénergie durable en Côte d’Ivoire.

La bioénergie est la source d’énergie la plus

accessible et la plus facilement exploitable. En

Côte d’Ivoire, elle représente 73% des énergies

domestiques. Elle est à usage varié, notamment

pour la cuisson ou encore l’électricité;

néanmoins, l’on note une déforestation rapide

due à l’exploitation de la biomasse à des fins

énergétiques.

C’est dans l’optique d’aider la Côte d’Ivoire à

élaborer une stratégie intégrée que la FAO et le

Ministère de l’Environnement et du développe-

ment durable lançait en février 2015, un projet

de développement de la bioénergie durable en

Côte d’Ivoire. L’objectif de ce projet était

d’accroitre l’accès des populations, notamment

les plus vulnérables à une énergie durable, plus

sures et à moindre coût.

Les parties prenantes à ce projet initié par la

FAO ont énuméré plusieurs activités parmi

lesquels figurent le renforcement des capacités

nationales en matière de bioénergie durable, la

vulgarisation des technologies de valorisation

énergétique des résidus et sous-produits

agricoles, l’appui aux initiatives locales ainsi que

la mobilisation des ressources.

Ces activités ont été validées au cours d’un

atelier qui s’est tenu les 27 et 28 février 2016 à

Grand-Bassam et a réuni des experts de la FAO,

ceux de la Direction de l'Economie Verte et de la

Responsabilité Sociétale (DEVRS), le secteur

privé, la société civile et le Groupe de Travail

Bioénergie, plusieurs centres de recherches,

d'Organisations Internationales et agences de

financement.

En initiant cet atelier, l’objectif pour la FAO et

les parties associées était de valider le projet de

la note d’orientation stratégique de développe-

ment de la bioénergie durable en Côte d’Ivoire,

d'élaborer l’ébauche d’un plan d’actions associé à

la note d’orientation stratégique, de valider la

matrice des projets pilotes pertinents de

bioénergie durable avec la mise en œuvre de

leur guichet de financement. Une planifica-

tion relative à la stratégie de plaidoyer et de

mobilisation des ressources a été réalisée pour

la mise en œuvre de la note d’orientation

stratégique et des projets pilotes retenus.

Ce plan d’action amélioré qui sera examiné

ultérieurement devrait permettre de mobiliser

des ressources financières et de mieux

vulgariser les options de technologies identifiées

(biogaz, briquettes et électricité) lors de

l’analyse Bio Energy and Food Security Rapid

Appraisal (BEFS-RA).

L'approche BEFS-RA, développée pour la

première fois en Afrique par la FAO, appuie les

pays dans la conception et la mise en œuvre des

politiques et stratégies durables de bioénergie,

en veillant à ce que le développement de la

bioénergie favorise à la fois la sécurité

alimentaire et l'énergie et qu'il contribue au

développement agricole et rural de manière

intelligente face au climat.

LA BIOENERGIE DURABLE EN COTE D’IVOIRE: VALIDATION DE LA NOTE D’ORIENTATION

STRATEGIQUE

Des cortex de cacao pouvant servir à produire de l’énergie

« L’approche BEFS-RA développée par la

FAO appuie les pays dans la conception et

la mise en œuvre des politiques et

stratégies durables de bioénergie en

veillant à ce que le développement de la

bioénergie favorise à la fois la sécurité

alimentaire et l'énergie ».

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Vie des projets

Page 8 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

REDUCTION DES EMISSIONS DES GAZ A EFFET DE SERRE ISSUES DE LA DEFORESTATION

ET DE LA DEGRADATION DES FORETS – REDD+

Le Comité de Pilotage se réunit pour l’analyse et la validation du Plan de Travail et le Budget Annuel (PTBA) 2016

Les Nations Unies, à travers 3 agences dont la FAO, le PNUD et le PNUE donnaient en 2008, le

coup d’envoi de l’initiative collaborative baptisée Programme des Nations Unies sur la réduction des

émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement

(Programme ONU-REDD). A travers ce programme, la FAO et ses partenaires apportaient une

expertise et un soutien au processus REDD+ sous gouvernance nationale.

La Côte d'Ivoire est fortement engagée dans le mécanisme international REDD+ dans l’optique de

restaurer son couvert forestier fortement dégradé et par la même occasion, à contribuer à la lutte

contre les changements climatiques. Le gouvernement ivoirien a confié le pilotage du programme

national REDD+ au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, au travers d’une

Commission nationale REDD+ (CNREDD+). Un Secrétariat Exécutif Permanent pour la REDD+

(SEP/REDD+) a été mis en place pour gérer au quotidien la planification, la mobilisation des

ressources financières, l'accompagnement technique et la dynamique participative du processus

national de préparation au mécanisme REDD+.

Le Comité de Pilotage, dont le rôle est d’assurer la coordination opérationnel du PN-ONU REDD en

Côte d’Ivoire s’est réuni 21 janvier 2016 au siège du Secrétariat Exécutif Permanent de la REDD+

(SEP-REDD+), en présence des deux co-présidents (MINEDD et FAO). La présentation du bilan des

activités 2015 du Programme National ONU-REDD en Côte d’Ivoire de même que la présentation et

l’analyse du draft du PTBA 2016 ont été présenté au cours de cette 1ère rencontre pour l’année.

Le PTBA 2016 du Programme National ONU-REDD sous réserve de la prise en compte des

recommandations, a été validé par le Comité de pilotage. Les participants ont convenu, à l’issue des

échanges, de mettre en place un système d’échange entre les agences et la tenue d’une réunion

mensuelle sur l’avancement des activités de chaque agence, sous la supervision du Conseiller

Technique Principal (CTP) du Programme.

Photo de famille du Comité de

Pilotage, 21/1/16, au SEP-

REDD+

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Vie des projets

Page 9 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

C’est en vue du démarrage effectif des activités

du Projet sur le terrain qu’une mission FAO du

Bureau Régional basé à Accra a séjourné en

Côte d’Ivoire du 15 au 20 février 2016. Avec la

mission du bureau régional, des réunions

d’échanges ont été organisées avec les membres

des plateformes d’innovation et les agents

d’encadrement sur le terrain d’une part et les

structures d’encadrement du monde rural

d’autre part. Des visites d’unités de transforma-

tion du manioc en attiéké gérées par des

organisations de femmes ont été effectuées.

Les réalités du terrain ont permis d’identifier

l’approche plateforme multifonctionnelle

comme une porte d’entrée du projet auprès des

bénéficiaires. Cette approche aidera à renforcer

la coordination entre acteurs de la chaîne de

valeur et à mieux promouvoir les relations

commerciales entre les acteurs avec plus

d’efficacité.

Les informations collectées permettront au

projet de mieux orienter les activités à mettre

en œuvre en appui à ces plateformes, en termes

de redynamisation, dans la conduite de leurs

affaires; l’objectif étant de permettre la

durabilité et le renforcement des relations

d’affaires entre acteurs de la chaîne de valeur.

Une plateforme multifonctionnelle pour servir de porte d’entrée auprès des acteurs et un outil de coordination de la chaine de valeur

Le projet de renforcement des relations

commerciales entre les petits acteurs et les

acheteurs dans le secteur des racines et

tubercules est prévu durer quatre ans et est mis

en œuvre par la FAO dans sept pays d’Afrique

dont la Côte d’Ivoire.

L’objectif général est de contribuer au

renforcement de la sécurité alimentaire et à

l’amélioration des revenus des petits acteurs de la

filière.

En Côte d’Ivoire, le projet de renforcement des

relations commerciales entre ces acteurs a été

lancé en février 2015, lors d’un atelier national

participatif, au cours duquel ont pris part les

ministères techniques, des ONG, les partenaires

au développement, les organisations des

producteurs, les instituts de recherche, le secteur

privé et les institutions de finance. Les travaux

conduits lors de cet atelier ont permis de valider

les activités du projet, en tenant compte des

priorités du pays. De nouvelles activités ont été

proposées également et le résultat de tout ce

processus a permis disposer d’un premier plan de

travail pour le pays.

Les activités contenues dans ce plan de travail

sont focalisées sur deux produits principaux que

sont l’attiéké et le placali (une pâte de manioc

fermentée). L’attiéké de la Cote d’Ivoire est très

réputé aussi bien dans le pays qu’au-delà des

frontières ivoiriennes. Ainsi, l’on observe une

demande de plus en plus croissante en attiéké

sous la forme humide ou sec.

Ces deux produits ont été identifiés comme les

priorités du projet compte tenu de leur

importance pour les acteurs concernés et en

tenant compte également de la synergie avec les

autres actions et projets de développement en

cours dans le pays.

FILIERE RACINES ET TUBERCULES: RENFORCEMENT DES RELATIONS COMMERCIALES

ENTRE PRODUCTEURS ET ACHETEURS

Attiéké obtenu suite à la transformation du manioc

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Vie des projets

Page 10 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

SODEXAM, ANADER, INS, IGT/UFHB), du 14

au 18 mars 2016. Cet atelier était encadré par un

Consultant international du CILSS/AGRHYMET

Régional Centre.

L’analyse de la situation alimentaire a permis de

distinguer les disponibilités alimentaires en

situation courante et en situation projetée et

devrait permettre d’élaborer les stratégies, de

cibler les populations ou zones bénéficiaires des

principales interventions ainsi que de définir des

actions afin de prévenir et gérer les crises

alimentaires sur les 6 mois à venir.

Conclusions de l’analyse du CH

En situation courante (mars-avril-mai

2016), les disponibilités alimentaires sont

bonnes avec des durées de stocks allant de

2 à 7 mois. Les ménages agricoles se

nourrissent actuellement de leur propre

production et certaines spéculations comme

le maïs et le manioc pourront couvrir la

période de soudure. Par contre, la soudure

sera plus difficile dans les régions Nord et

Ouest de la Côte d’Ivoire.

L’effectif du bétail est en nette évolution. Les

besoins sont couverts par des importations en

provenance du Mali et du Burkina Faso. Les

conflits éleveurs agriculteurs persistent avec le

phénomène de la transhumance. Le niveau

d'approvisionnement des marchés est satisfaisant

et les prix sont relativement stables.

L’évaluation de la situation agricole en Côte d’Ivoire permettra une meil-leure appréciation de la situation agricole et de la sécurité alimentaire

Comment relever le défi de sécurité alimentaire en

Côte d’Ivoire? Tel est l’objectif visé par la FAO et le

gouvernement ivoirien, par le biais du Ministère de

l’Agriculture et du Développement rural

(MINADER). Chaque année, le MINADER se donne

les moyens et les instruments nécessaires d’y

parvenir en organisant avec la collaboration de ses

partenaires techniques et financiers, au nombre

desquels la FAO, une évaluation de la saison

agricole et de la vulnérabilité alimentaire (SAVA).

L’évaluation de la SAVA permet de collecter les

données sur la situation agricole et de mesurer la

situation alimentaire suivant les régions.

La deuxième évaluation pour la période 2015/2016

s’est déroulée du 25 Février au 6 mars 2016 dans

les Zones Sud, Nord, Nord-est et l’Ouest de la Côte

d’Ivoire.

Cette évaluation a permis l’organisation du 6ème

cycle de l’analyse du Cadre Harmonisé (CH) de

classification de la Sécurité Alimentaire, organisé

par le MINADER, avec l’appui financier et

technique du CILSS, qui a vu la participation de la

FAO et d’autres partenaires techniques et

financiers (PAM, HKI, ACF, AVSI), les agents

techniques des Ministères associés (MPD, MIRAH,

MIAIE), des structures étatiques (BNETD,

L’ANALYSE DU CADRE HARMONISE DE CLASSIFICATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE

EN COTE D’IVOIRE

Les acteurs de la Coopérative Netrariz en pleine démonstration de

l’utilisation de la vanneuse de riz, à San Pédro.

Le riz obtenu après vanneuse, à San Pédro.

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Vie des projets

Page 11 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

Carte 1 : En situation courante : Les Zones en insécurité

alimentaire

Carte 2 : En situation projetée: les Zones en insécurité

alimentaire

Avec la période de soudure, la pression sur les

disponibilités va entrainer une légère hausse du

prix des denrées alimentaires.

Les moyens d’existence sont globalement stables

avec une tendance à l'augmentation des superficies

pour les cultures de rente et une hausse des prix

d'achat aux producteurs (cacao, café et anacarde).

Ce qui aura un effet positif sur la consommation

alimentaire des ménages producteurs car cela leur

permettra d’avoir accès à la nourriture pendant la

période de soudure.

Toujours en situation courante (mars-avril-mai

2016) sur les quatre : Pôle d'Analyse et de Dévelop-

pement analysés, trois sont classés en phase

minimale de l’insécurité alimentaire à savoir le

Nord, le Nord Est et le Sud et un en phase sous

pression à savoir l'ouest. Ainsi 891 358 personnes

sont en phase sous pression, c’est-à-dire nécessitant

des interventions de renforcement de leur résilience

ou de protection de leur moyen d’existence et 76

693 personnes en phase crise à pire, nécessitant des

interventions urgentes dans le domaine de la lutte

contre l’insécurité alimentaire.

En situation projetée (juin-juillet-aout

2016), sur les dix PAD analysés, huit sont en

phase minimale et deux en phase sous

pression. En plus de l’ouest, le nord qui avait

une consommation alimentaire à la limite de

l’acceptable basculera en situation sous

pression pendant la soudure.

La situation projetée, correspondant à la période de

soudure juin, juillet et aout 2016, sur 10 PAD

analysés, 2 410 627 personnes seront en phase

sous pression et 277 247 personnes en phase 3 à

pire.

Les recommandations, suite de l’analyse, portent

essentiellement sur la réalisation des enquêtes de

sécurité alimentaire et nutritionnelle annuelles au

niveau national pour le renseignement des

indicateurs de résultats fiables qui sont produits.

« Pour une fiabilité des résultats,

l’analyse du Cade harmonisé

recommande des enquêtes de

sécurité alimentaire et nutritionnelle

annuelles au niveau national»

...Le Comité inter-Etats de lutte contre la

sécheresse dans le Sahel (CILSS) anime un

dispositif de veille sur la sécurité alimentaire

dans dix-sept pays en Afrique de l’Ouest,

destiné à prévoir les récoltes, consolider les

bilans alimentaires...

Vie de la Représentation

Page 12 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire

Visite au

Bureau de la

Représentation,

les 15 et 16

février 2016

de M. Saad

Seddik

Ministre

Tunisien de

l’Agriculture,

des ressources

en eau et de la

pêche et

Président de la

28eme session

de la

Conférence

Régionale de la

FAO pour

l'Afrique

Nous souhaitons la bienvenue à Carlos Riano qui a rejoint la

Représentation depuis le 12 janvier 2016 en sa qualité de Conseiller

Technique Principal (CTP) du Programme National ONU-REDD.

De formation ingénieur topographe et originaire de la Colombie, Carlos

a plus de 9 ans d’expérience dans la gestion des projets environnemen-

taux dans différentes organisations gouvernementales et agences des

Nations Unies comme le DOMP et la FAO avec le Programme

UNREDD. Carlos a récemment travaillé à mettre en œuvre les

principes et les concepts de surveillance des forêts par télédétection sur

la REDD+ et MRV dans les pays du Bassin du Congo, principalement en

République Démocratique du Congo et en Ouganda.

Bienvenu à la FAO Côte d’Ivoire!

Représentation de la FAO en Côte d’Ivoire

Av. Boga Doudou - Rue J75 - Cocody II Plateaux - Les Vallons ABIDJAN

01 BP 3894 Abidjan 01, Côte d’Ivoire

Tél : (+ 225) 22 40 59 20 / Email: [email protected] / www.fao.org

Ont collaboré à la rédaction de ce bulletin :

M. Germain Dasylva, Responsable de publication

Les Experts de la FAO suivants:

Antoinette Ziehi, Assistant-Représentant/Programme; / Luc Genot, Chargé des Opérations; / Cheikh Ly, Production et santé animale;

/ Coulibaly Donikpo, Expert national, ressources animales et Halieutiques; / Clément Diby, Expert en Nutrition; / Edgar Akanvou,

Expert national Génie rural; / Guillaume Kouamé, Expert National environnement; / Christophe Gbossou, Expert en Bioénergie; /

Monique N’Guessan, Consultante Vétérinaire; Carlos Riano, CTP du Programme National ONU-REDD / Marina Koua Méa, Chargée

de Communication; / Elogne Kadja, Infographie;

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