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ISSN n° 2335-1047 N° 1950 – Jeudi 21 mars 2019 – Prix : 10 DA Rencontre-débat aux éditions Chihab sur le dernier ouvrage collectif coordonné par Amin Khan Questions de fond sur une Algérie en mouvement Entretien «L’absolu besoin de mettre en place un système démocratique...» La Cinémathèque «Djamel Eddine Chanderli» de Tlemcen au ralenti Entre désaff ection du public et promotion du cinéclub Salim Aggar, directeur de la Cinémathèque algérienne «Le statut de la Cinémathèque doit être impérativement revu» Chronique des 2Rives Les Généreux reviennent avec leurs peines «Vice» Portrait de Dick Cheney, le calamiteux Lire en pages 11 à 17 Au FLN comme au RND rien ne va plus. Les deux grandes formations de l’Alliance présidentielle vivent une ambiance de règlements de comptes, mêlant le tragicomique au burlesque, deux registres qui annoncent peut-être de nouveaux rebondissements sur une scène politique nationale en ébullition. Conjoncture politique CHRONIQUE D’UNE SEMAINE À REBONDISSEMENTS Alors que le gouvernement tarde à être annoncé PARALYSIE POLITIQUE, JOURS INCERTAINS Cinquième vendredi de contestation 22 MARS, MOBILISATION ET MARCHE CONTRE L’OUBLI Le think tank formule une première série de lignes directrices NABNI OUVRE LES «CHANTIERS DE LA REFONDATION» LIRE EN PAGES 2-3-4 ET 5 UNE MAJORITÉ EN CHARPIE FLN-RND LA GRANDE VADROUILLE

N° 1950 – Jeudi 21 mars 2019 – Prix : 10 DA LE CLIMAT DES ... · marges de manœuvre ? Défections et appels croisés au report LIRE EN PAGES 2-3 ET 4 Le FFS retire ses députés

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Page 1: N° 1950 – Jeudi 21 mars 2019 – Prix : 10 DA LE CLIMAT DES ... · marges de manœuvre ? Défections et appels croisés au report LIRE EN PAGES 2-3 ET 4 Le FFS retire ses députés

ISSN

n° 2

335-1047

N° 1950 – Jeudi 21 mars 2019 – Prix : 10 DA

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1924-2018CHARLES

AZNAVOURLe temps qui

s’en vaLIRE EN PAGE16

NAPEC 2019LE CLIMAT DES AFFAIRES FOCALISE L’ATTENTION

LIRE EN PAGE 6

A l’ouverture, Ouyahia annonce

l’Académie amazighe pour la � n de l’année

Grand Prix Assia-Djebar La palme de l’année 2018 à Ryad Girod, Nahed Boukhalfa et Mhenni Khali�

L’éditrice Selma Hellal à propos du dernier roman de Ryad Girod, Grand Prix Assia-Djebar 2018

«Une oeuvre singulière et formellement très exigeante»

LIRE EN PAGES 16-17

Le livre fait sa rentréeLe cru 2018

Forum national sur le phénomène de la harga

Les réseaux sociaux et des chansons

mis en fauteLIRE EN PAGES 2-3

Géant des Comic-books, il vient de disparaître à l’âge de 95 ans

Stan Lee le fantastique !

LIRE EN PAGE 17

LIRE EN PAGE 5

JOURNÉE DU 25

NOVEMBRE

Economie algérienne

L’emploi et l’investissement,

un besoin pressant !Lire en page 7

Ballon d’or France

Football/Modric est le premier joueur

à briser le règne conjoint de Messi et CR7

Financement non conventionnel de l’économie à fin septembre4005 milliards de dinars sur la planche !

LIRE EN PAGE 2

LIRE EN PAGES 2-3

PRÉSIDENTIELLE DU 18 AVRIL 2019Horizon politique

dégagé sur fond de crise économique

L’opposition en candidatures dispersées

Rebaïne se lance dans la bataille pour la quatrième fois de suiteLes prétendants se multiplient, cogitation chez les hésitants !

LIRE EN PAGES 2-3

Publicité

MARCHÉ DES CHANGES

Marché pétrolierProduction US rec ord, crainte

pour les efforts de l’OpepLire en page 4

La fleurettiste retrouve l’Equipe nationale après une

longue blessureEX

CLUS

IF

Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a plaidé, hier, en faveur de la maîtrise de consommation d’énergie. Il s’exprimait à l’occasion de la présentation par la Creg du programme d’approvisionnement du marché national en gaz naturel pour 2019-2028.

LEUR UTILISATION EXPLOSE AU MAGHREB

CLIMATISEURSCES BOUFFEURS D’ÉNERGIE !

LIRE EN PAGE 5

HydrocarburesLa grève sans impact sur la production

LIRE EN PAGES 5 ET 6

EXCLUSIF

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Photo archives : Rassemblement

électoral de mars 2014 à la Coupole.

Vague d’indignation après l’assassinat de l’étudiant

Prosper Ndudzo à Sidi-AmarTrois suspects

arrêtés, la police accusée

de laxismeLIRE EN PAGE 4

Gaïd Salah à l’École supérieure de Bordj El Bahri

Con� ance au peuple qui «ne craint pas les crises»

Saïd Sadi«Les transitions sont plus

faciles à engager qu’à terminer»

En l’absence du PT, RCD et MSPL’opposition appelle à une rencontre du

«front du refus» et à un «débat sérieux»

Mouvement populaireLes manifestants

maintiennent la pression

Lancement officiel des consultations pour un nouveau gouvernementMarge étroite pour le duo Bedoui-Lamamra, l’opposition en repli tactiqueLire en pages 2-3

Le mouvement populaire impose une configuration inédite La rue, un nouvel acteur à la recherche de son représentantLire en page 4

Karim Tabbou à l’université de Béjaïa «L’Algérie a besoin aujourd’hui d’un sang

neuf»Lire en page 6

Face à la hausse de la production USL’Opep compte maintenir sa réductionLire en page 7

ConstantineL’administration et les activités de la ville en mode «pause»Lire en page 8

Championnat d’Afrique juniors de tennisL’Algérien Rihane remporte la médaille d’argentLire en page 18

Le sélectionneur national a animé une conférence de presse hierDjamel Belmadi : «La Gambie et la Tunisie pour une revue de l’effectif»Lire en page 19

Jeudi 14 février 2019 : le directeur de campagne de

M. Bouteflika au siège de l’UGTA.

Rencontre-débat aux éditions Chihab sur le dernier ouvrage collectif coordonné par Amin KhanQuestions de fond sur une Algérie en mouvement

Entretien«L’absolu besoin de mettre en place un système démocratique...»

La Cinémathèque «Djamel Eddine Chanderli» de Tlemcen au ralentiEntre désaff ection du public et promotion du cinéclub

Salim Aggar, directeur de la Cinémathèque algérienne«Le statut de la Cinémathèque doit être impérativement revu»

Chronique des 2RivesLes Généreux reviennent avec leurs peines

«Vice»Portrait de Dick Cheney, le calamiteuxLire en pages 11 à 17

Industrie pharmaceutiqueL’Unop compare les prix

pour les augmenter

M. Khalil Zerrouki, P-DG du laboratoire de production pharmaceutique Soprophal

«Nous avons besoin d’une tari� cation réglementée

et claire»Lire en page 4

Elle sera prête en avril prochainExportations de ciment en quête

d’une stratégie en béton

Importation de produits alimentaires et qualité des eaux plates

Vers le durcissement du contrôle microbiologique

Lire en page 5

Energie électriqueSonelgaz veut s’installer

dans le réseau libyen Lire en page 6

Sahara occidentalNouveaux contacts entre

Marocains et Sahraouis à BerlinLire en page 12

Festival du film amazighFaute de qualité, l’Olivier d’or

du long-métrage reste au placardLire en page 16

Championnat d’Afrique de lutte à Hammamet (Tunisie) / 14 athlètes en stage dès aujourd’huiUltimes réglages à Souidania

Lire en page 18

La FAF chapeautera la LFP pour établir ou modifier la programmation des matchsCalendrier infernal

et contexte complexeLire en page 19

PrésidentielleBen� is se

prononcera le 3 marsLire en page 2

Tayeb Louh en visite à Annaba

«Tout Algérien a le droit de voter et de se porter

candidat»Lire en page 4

Industrie textileGrève générale au complexe

Tayal Lire en page 6

Le président de la JS Kabylie assure que son agression

a été préméditéeLes graves accusations de MellalLire en page 19

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Gaïd Salah en garant du scrutin

Classe politique

Quelles marges de

manœuvre ?

Défections et appels croisés

au report

LIRE EN PAGES 2-3 ET 4

Le FFS retire ses députés et sénateurs

8 mars 2019

GRANDES MARCHES PACIFIQUES

Le chef de l’Etat sortant ne briguera pas un 5e mandat Il reporte la date

de l’élection présidentielle Il nomme un nouveau

gouvernement chargé de préparer

Ahmed Ouyahia démissionne

Noureddine Bedoui nommé Premier ministre Ramtane Lamamra vice-Premier ministre chargé des Affaires

étrangèresLIRE EN PAGE 2-3 ET 7

OFFRE DE SORTIE DE CRISE REPOUSSÉEMISSION DIFFICILE POUR

LE DUO BEDOUI-LAMAMRA LIRE EN PAGES 2-3-4 ET 5

Relèvement du taux des réserves obligatoires

LIQUIDITÉS, LE BON NIVEAU DES BANQUES

LIRE EN PAGE 7

Euphorie sur les marchés pétroliersLes cours se rapprochent de la barre symbolique

des 70 dollarsLire en page 5

Produits alimentairesBaisse de la facture

d’importation en janvierLire en page 6

TlemcenLes travailleurs

de la Soitex en grève Lire en page 9

Affaire Olympique Médéa-JS Kabylie La FAF répond aux accusations

du président de la JSKLire en page 18

EN de footballUltimes réglages pour

les Verts avant la GambieLire en page 19

Au FLN comme au RND rien ne va plus. Les deux grandes formations de l’Alliance présidentielle vivent une ambiance de règlements de comptes, mêlant le tragicomique au burlesque, deux registres qui annoncent peut-être de nouveaux rebondissements

sur une scène politique nationale en ébullition.

TEWFIK HASNI«Arrêter la production des

hydrocarbures serait un acte de violence»

Conjoncture politiqueCHRONIQUE D’UNE SEMAINE À REBONDISSEMENTS

Alors que le gouvernement tarde à être annoncéPARALYSIE POLITIQUE, JOURS INCERTAINS

Cinquième vendredi de contestation22 MARS, MOBILISATION

ET MARCHE CONTRE L’OUBLILe think tank formule une première série de lignes directrices

NABNI OUVRE LES «CHANTIERS DE LA REFONDATION»

LIRE EN PAGES 2-3-4 ET 5

UNE MAJORITÉ EN CHARPIE

FLN-RNDLA GRANDE VADROUILLE

Page 2: N° 1950 – Jeudi 21 mars 2019 – Prix : 10 DA LE CLIMAT DES ... · marges de manœuvre ? Défections et appels croisés au report LIRE EN PAGES 2-3 ET 4 Le FFS retire ses députés

ACTUJOURD'HUIj e u d i 2 1 m a r s 2 0 1 92 ACTUJOURD'HUI j e u d i 2 1 m a r s 2 0 1 9 3

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

Ramtane Lamamra, vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères : « La solution à la conjoncture qui prévaut en Algérie réside en le dialogue avec tous les courants politiques, mais aussi avec la société civile.

Le dialogue constructif est la seule voie susceptible d’aboutir à des solutions efficientes à même de répondre à toutes les aspirations du peuple algérien, parallèlement à l’accomplissement par l’Etat algérien de toutes ses

responsabilités à l’intérieur du pays mais aussi vis-à-vis de son entourage géopolitique. »

Un mois après le début du mouvement populaire pour réclamer le changement, le deux principaux partis politiques au Parlement, le Front de libération nationale (FLN) et le

Rassemblement national démocratique (RND), ont, contre toute attente, exprimé leur soutien au mouvement.

le point

A la croiséedes chemins PAR RABAH SERRADJ

L’Algérie se retrouve désormais dans une situation des plus complexes. Une crise politique aiguë née de la limite d’un système politique à se réformer. Et un défi cit d’institutions démocratiques et crédibles auxquelles aurait dû revenir le rôle d’arbitre en cas de crise. Les Algériens ont exprimé de la façon la plus claire, et de la manière la plus civilisée, leur besoin de changement. Le pouvoir dit avoir entendu le message. Mais pour entamer ce changement tant espéré par tous les Algériens, il y a comme des obstacles en série. Un déphasage dans le langage. Le défi sera irrémédiablement de concilier et d’ouvrir les canaux possibles pour construire et non pas arc-bouter à un nihilisme qui pourrait être périlleux. La construction d’un système plus libre et plus égalitaire est une affaire de longue haleine. Un effort sur soi que les Algériens seront obligés de faire pour réaliser cette ambition légitime. La sortie des Algériens dans la rue aura été un véritable séisme dont les conséquences ne tarderont pas à se matérialiser. Rien ne sera comme avant. Les jours à venir seront déterminants pour l’avenir de la nation. Les différents scénarios chapeautés çà et là augurent déjà de lendemains inquiétants. Le risque de se retrouver dans une situation de vide constitutionnel n’est plus écarté. Le mandat du président Boutefl ika se termine le 29 avril. Au-delà de cette date fatidique le pays pourrait entrer dans une phase de complication de la crise ou dans une ère ambitieuse d’une Algérie nouvelle. L’Algérie, qui a vécu le bouleversement de 1988 ayant vu l’ouverture démocratique, la crise des années 1990 suivie par la décennie sanglante de triste mémoire, se retrouve aujourd’hui de nouveau face à son destin. La tendance populaire vers un Etat de droit et une construction d’institutions pérennes qui résistent au passage des hommes est une revendication légitime. Aujourd’hui, plus que jamais, l’Algérie est à la croisée des chemins.

PAR NAZIM BRAHIMI

De cause à effet, la prestation du duo n’a pas infl échi le mouvement populaire qui a exprimé, à travers les mots d’ordre des ma-nifestants, son insatisfaction des réponses apportées par le pouvoir politique, y compris celle du président de la République portant sur son renoncement à briguer un 5e mandat et l’annonce de la tenue de la «conférence nationale inclusive » en vue d’une sortie de crise. Le rejet ainsi formulé par la rue à l’of-fre politique de l’Exécutif sera renforcé par les postures de refus exprimé par la commu-nauté universitaire, par la voie notamment du syndicat des enseignants de l’enseigne-ment supérieur, mais aussi par les étudiants organisés en collectifs au sein des facultés et des résidences nonobstant la décision de la tutelle décrétant les vacances du printemps avant l’heure.Signe de leur détermination à faire entendre leur voix, médecins, étudiants et autres caté-gories sociales ont marché et réitéré leur dé-sir de changement.Les partis de l’opposition, comme attendu, n’avaient pas mis beaucoup de temps pour décrier la feuille de route du gouvernement qu’ils ont critiquée, chacun à sa manière. Pa-rallèlement, le Conseil constitutionnel - ins-titution de première importance dans toute opération électorale a acté le report de l’élec-tion présidentielle décidé par le président de la République.S’en est suivi une autre journée qui a permis de voir un mouvement populaire qui garde intactes ses capacités de mobilisation alors que le nouvel Exécutif donnait des signes précoces de toute la diffi culté à gérer la si-tuation au moment où des partis politiques persistent dans leur rejet de l’off re du pou-

voir. Ces formations politiques s’eff orçaient, dans ce sens, à formuler des propositions et autres plans de sortie de crise qui n’ont pas eu une véritable incidence sur les évène-ments. La vie politique qui semblait s’accé-lérer révéla cependant, au milieu de la se-maine, des entités qui se cherchent soit des animateurs soit un cap politique.C’est le cas du duo Bedoui-Lamamra qui n’arrivait à composer un staff gouvernemen-tal pour faire face à la situation délicate du pays. Les partis, associations, organisations syndicales sollicités pour faire partie du gou-vernement ont tous répondu par la négative jusqu’à mettre le Premier ministre dans l’em-

barras. C’est aussi le cas du mouvement po-pulaire autour duquel se posa la question de savoir s’il fallait le doter d’une direction ou pas. C’est également le cas de certaines forma-tions politiques traversées par des malaises organiques à l’image du pugilat auquel a tourné, hier, une réunion du FLN et les dé-clarations confuses des premiers responsa-bles du RND. Pas loin des appareils politiques, l’Union gé-nérale des travailleurs algériens (UGTA) sera, à son tour, éclaboussée par des signes de contestation de son premier responsable, Abdelmadjid Sidi Said.

Conjoncture politique

Chronique d’une semaine à rebondissements La semaine qui s’écoule aura manifestement connu une animation intense enclenchée par la journée du vendredi 15 mars marquée par une large manifestation de rue à travers les quatre coins du pays pour réclamer un changement du système en place survenue au lendemain de la conférence de presse animée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui et son adjoint Ramtane Lamamra. En attendant d’observer la rue ce vendredi 22 mars, que peut-on retenir des derniers jours sur le champ politique ?

PAR HICHEM LALOUI

Le staff gouvernemental promis la fi n de la semaine écoulée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui et son vice-Premier mi-nistre, ministre des Aff aires étrangères Ram-tane Lamamra, n’a pas été fi nalement ins-tallé. Près d’une selaine après, le nouvel Exécutif n’a toujours pas vu le jour. Malgré les consul-tations menées par le Premier ministre, aucune information n’est venue confi rmer l’installation offi cielle d’un nouveau gouver-nement « de compétences nationales, non partisanes de préférence, et jeunes », tel que promis. Le nombre de personnalités appro-chées par Bedoui ont toutes refusé l’off re. Même les syndicats appelés pour des consul-

tations avec le Premier ministre ont tous re-jeté l’invitation. Seules quelques fédérations affi lées à l’UGTA ont répondu favorablement à l’invitation de Noureddine Bedoui. La si-tuation dans laquelle se retrouve le Premier ministre n’est pas le fruit uniquement du mouvement et de la mobilisation de la rue. Elle est également la résultante du manque de visibilité de la mission qui sera celle du futur Exécutif. A cela s’ajoute le fait que les pouvoirs pu-blics sont en quête de nouvelles fi gures pour y participer, d’autant plus que la rue ne se satisfera pas d’un recyclage d’anciennes fi gu-res proches du pouvoir en place. La quête inlassable de Bedoui de trouver de nouveaux visages, comme gage d’un début de change-ment n’est pas anodine. Il vise, en toute vrai-

semblance, à trouver des hommes et des femmes capables de mener la feuille de route tracée par le chef de l’Etat. La conférence na-tionale, la mise sur pied d’une commission indépendante qui aura pour mission de pré-parer la présidentielle anticipée et veillez au bon déroulement du processus, exigent et nécessitent une aura du personnel, des com-pétences, mais aussi de la fi abilité. Dans ce cas de fi gure, le retard dans l’annonce de la composante de l’Exécutif est justifi é. Avec la donne imposée par la mobilisation citoyenne depuis un mois, il n’est pas aisé ni recom-mandé aux décideurs de faire de faux pas qui pourraient radicaliser la rue. Le temps pris pour mettre sur pied un gouvernement ré-pond inéluctablement à l’exigence de la per-formance et de la transparence.

Constitution du nouveau gouvernement Bedoui à la peine

C’est dans ce brouhaha politique qu’intervient, une nouvelle fois, le président Boutefl ika dans une adres-se au peuple à l’occasion de la célé-bration de la Journée de la victoire coïncidant avec le 19 mars de cha-que année. Dans sa lettre, le Premier magistrat du pays a voulu rassurer l’opinion et maintenir sa feuille de route articulée autour de la « confé-rence nationale inclusive » dont il annonce sa tenue « dans un très pro-che avenir », sonnant ainsi l’engage-ment du pays dans une véritable course contre la montre alors que l’Exécutif devant œuvrer à une solu-tion se fait encore désirer. Ce qui est synonyme de pression sur le succes-seur d’Ahmed Ouyahia à la tête du Gouvernement.De son côté et à partir de Tindouf que Gaïd Salah, le chef d'état-major de l'ANP, a soutenu qu’il y a une so-lution pour chaque problème. «Tou-te personne sage et circonspecte est consciente, de par son patriotisme et sa clairvoyance, que pour chaque problème existe une solution, voire plusieurs, car les problèmes, aussi complexes qu'ils soient, trouveront indéniablement une solution conve-nable, voire adéquate », a-t-il indi-qué en faisant part de sa conviction qu'un sens aiguisé de responsabilité « est requis pour apporter ces solu-tions au moment propice…».Pour sa part, Ramtane Lamamra, vi-ce-Premier ministre et ministre des Aff aires étrangères, s’est lancé de-puis lundi dans un périple diploma-tique pour expliquer, dans les capi-tales occidentales, en quoi consiste le plan de sortie de crise formulé par le chef de l’Etat. A Rome, Lamamra a souligné que «ceux qui observent de loin notre réalité, ont le sentiment qu'il se dé-veloppe une situation potentielle-ment porteuse de risques », rassurant les partenaires internationaux de l’Algérie. «Nous rassurons nos partenaires et nous les invitons à continuer à déve-lopper notre partenariat mutuelle-ment avantageux et à faire le travail diplomatique normal d’informations mutuelles, mais prenons garde à ce que des forces occultes, des ONG et des individus développent des inten-tions d’ingérence et d’intervention dans nos aff aires internes», a-t-il re-levé. A Moscou, deuxième étape de sa tournée, Lamamra s’est dit « content d’entendre de la part de M. Lavrov que la Russie était consciente du mo-ment que traverse notre pays et qu’elle considérait que ce qui se pas-sait comme étant une aff aire interne à l’Algérie ».La semaine qui s’écoule aura égale-ment été marquée par cette obscure initiative lancée par d’anciens diri-geants de l’ex-FIS qui, au détour d’une «plateforme pour le change-ment» ont berné d’autres leaders po-litiques des courants démocratiques signataires d’un document dont ils ignoraient, se défendent-ils, l’origine et donc les objectifs recherchés. Sau-grenue, l’initiative n’a pas suscité d’adhérents et de partisans sur les réseaux sociaux. Bien au contraire, ses initiateurs ont été copieusement critiqués par les internautes qui s’interrogent sur les mobiles d’une telle proposition.

PAR WAFIA SIFOUANE

Le mouvement populaire, mar-qué par de nombreuses marches à travers le pays, compte revenir ce vendredi à la charge pour la cinquiè-me semaine consécutive pour expri-mer une nouvelle fois son rejet des propositions de sortie de crise et ap-peler à un changement de système. Ainsi, le peuple s’est donné rendez-vous ce vendredi dans la rue, comme chaque week-end depuis le 22 février dernier, date du début du mouve-ment populaire.Cependant, la marche de ce vendredi revêtira un caractère particulier vu qu’elle coïncide avec la Journée de la mémoire pour les victimes du terro-risme de la décennie noire. Initiée en 2010 par l’association Adjouad Algé-rie Mémoires, qui lutte activement contre l’oubli et œuvre sans cesse à honorer la mémoire des victimes de

la décennie noire, cette journée célé-brée cette fois à l’initiative des ci-toyens, se veut un hommage à toutes les victimes du terrorisme. «Des jeu-nes citoyens ont repris l’objectif ini-tié depuis 2010 par Ajouad Algérie Mémoires pour prendre à leur comp-te ce 22 mars comme la journée de la mémoire pour les victimes du terro-risme de la décennie.Eux aussi ont compris qu’aucune loi de Rahma, aucune concorde civile, aucune amnistie ne peut eff acer nos morts qui sont notre histoire, notre passé, notre sang. Où que nous soyons, quoi que nous fassions, sa-chons les commémorer avec les hon-neurs, sans pathos mais avec des lar-mes de joie», écrit Nazim Mekbel, président de l’association, dans son appel.Après avoir fortement soutenu le mouvement populaire, les diff érents syndicats de nombreux secteurs ont

également lancé des appels à une participation en force à leurs adhé-rents et travailleurs des secteurs qu’ils représentent. C’est le cas de l’Intersyndicale de l’Education natio-nale, qui avait déjà marqué le coup en observant une journée de grève le 13 mars dernier. L’Intersyndicale, qui a, rappelons-le, boycotté la rencontre avec le Premier ministre Noureddine Bedoui dans le cadre des consultations lancées pour la création d’un nouveau gouverne-ment, estime qu’il faut maintenant plus que jamais maintenir la pres-sion. «La mobilisation citoyenne a montré ses premiers résultats en poussant le Président à renoncer à sa volonté de briguer un 5e mandat. Maintenant, il faut rester mobilisés jusqu’à la satis-faction des revendications de la rue, dont le départ du système», a déclaré Idir Achour, secrétaire général du

Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (Cela). Un avis partagé par Sadek Dziri, président de l’Union na-tionale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) qui a af-fi rmé que le mot d’ordre a été donné à l’ensemble des travailleurs du sec-teur de l’Education pour participer en masse à la marche de vendredi et au reste des actions décidées par le mouvement populaire. «Nous réité-rons notre soutien indéfectible au mouvement populaire.Le peuple doit être entendu, ce n’est pas le moment de lâcher prise, bien au contraire, c’est là qu’il faut agir et intensifi er les actions», a-t-il dit. L’In-tersyndicale de la Santé, qui avait initié une marche des travailleurs du secteur mardi dernier, a remercié l’ensemble des personnes ayant ré-pondu favorablement à son appel tout en les incitant à rester mobili-sées auprès du peuple.

Cinquième vendredi de contestation22 mars, mobilisation et marche contre l’oubli

PAR ADLÈNE BADIS

Le décalage entre un mouvement populaire massif exigeant le change-ment rapide et les tentatives du pou-voir pour une sortie de crise est de-venu fl agrant. Durant la semaine écoulée, le pays est resté comme pa-ralysé par une situation pour le moins imprévue. Les eff orts du pou-voir de vouloir renouer le contact et calmer un tant soit peu une rue qui semble ne jurer que par le « partez-tous !» paraissent dérisoires. Les ef-forts de Lakhdar Brahimi ne semblent pas avoir eu les eff ets escomptés. Les diffi cultés auxquelles s’est retrouvé confronté le diplomate à ouvrir des canaux de communication, notam-ment avec les jeunes, expliquent le fossé existant entre le pouvoir et les Algériens visiblement décidés à im-poser le changement. La question de la Conférence inclusive proposée par le Président reste toujours en attente d’appui. L’idée d’une « deuxième Ré-publique» est désormais sur toutes les lèvres. Les Algériens ont comme repris la parole et expriment désor-mais un rejet clair des représentants politiques. Cependant, le mouvement de contestation appelé communé-ment « Hirak » semble avoir toujours du mal à dégager des représentants capables de parler en son nom. Des initiatives semblent même frappées d’obsolescence dès leur présentation.

A l’image de la plateforme de sortie de crise signée par des dirigeants de l’ex-FIS au même titre que certains acteurs en vue du mouvement de contestation populaire a fait polémi-que. Certains y ont vu là une tentati-ve de retour aux douloureuses années 1990. En face, le pouvoir semble tou-jours dans une situation d’embarras face à cette « nouvelle Algérie » s’ins-crivant déjà dans l’après. Le désor-mais nouveau vice-Premier ministre et chef de la diplomatie entame un périple afi n de rassurer les partenai-res de l’Algérie à l’étranger concer-nant une situation particulièrement inédite. A Moscou Lamamara a, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie russe Sergei Lavrov, insisté sur la nécessité du dialogue. Et que le Président « a pris la décision de ne pas prendre part à cette élection et est entière-ment prêt à transmettre le pouvoir de manière ouverte et transparente au président qui sera choisi par ce scrutin». En Allemagne, en présence de son homologue allemand La-mamra dira aussi que « l’Algérie est capable de surmonter cette étape ».

UNE SCÈNE POLITIQUE GROGGYLes manifestations, marches et sit-in ont continué à exprimer la revendi-cation du changement. La tendance

est de poursuivre la mobilisation jusqu’à imposer le changement du système en place. Durant la semaine écoulée les étudiants, les médecins, et d’autres secteurs ont battu le pavé à Alger et dans d’autres villes du pays. Avec toujours les même slo-gans exigeant le départ d’un système qui ne cadre plus avec les aspirations de la jeunesse tournée vers l’avant et aspirant à une Algérie meilleure. Cette ambiance festive semble faire face à une scène politique littérale-ment groggy. La vie politique algé-rienne semble comme frappée de paralysie. Depuis quelques jours, des partis politiques appartenant à l’Al-liance ont commencé à émerger, la phase du choc passée. Le RND a com-mencé à se démarquer par rapport à sa posture antérieure. Celle de défen-seur du cinquième mandat. Un mem-bre de la direction du RND, Seddik Chihab, a jeté abruptement un pavé dans la mare en déclarant mardi que l'Algérie avait été dirigée ces derniè-

res années par des «forces non-cons-titutionnelles». «Il y a des forces non-constitutionnelles (...) qui sont par-tout. L'Algérie a été dirigée par ces forces durant au moins ces cinq, six ou sept dernières années », a-t-il dé-claré à la télévision privée Al Bilad. Des déclarations vite atténuées par le parti dans un communiqué. Le FLN vit également une agitation liée à la nouvelle situation. Une grande ten-sion accapare le parti historique. Mouad Bouchareb le chef de l’ins-tance dirigeante du parti désigné ré-cemment est désormais contesté de l’intérieur. Il annoncera que désor-mais son parti soutient la contesta-tion en prônant le «dialogue». Ces «évolutions » brusques dans les posi-tions des partis du pouvoir ajoutées aux diff érentes rumeurs qui courent sur les diff érents scénarios chapeau-tés pour une sortie de crise ajoutent à la confusion. A la veille d’un autre vendredi, l’Algérie, à la croisée des chemins, retient son souffl e.

Alors que le gouvernement tarde à être annoncé

Paralysie politique, jours incertainsDepuis le 11 mars et la désignation de Noureddine Bedoui comme Premier ministre dans une conjoncture explosive, l’Algérie semble vivre une situation surréaliste.

Page 3: N° 1950 – Jeudi 21 mars 2019 – Prix : 10 DA LE CLIMAT DES ... · marges de manœuvre ? Défections et appels croisés au report LIRE EN PAGES 2-3 ET 4 Le FFS retire ses députés

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entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

Ramtane Lamamra, vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères : « La solution à la conjoncture qui prévaut en Algérie réside en le dialogue avec tous les courants politiques, mais aussi avec la société civile.

Le dialogue constructif est la seule voie susceptible d’aboutir à des solutions efficientes à même de répondre à toutes les aspirations du peuple algérien, parallèlement à l’accomplissement par l’Etat algérien de toutes ses

responsabilités à l’intérieur du pays mais aussi vis-à-vis de son entourage géopolitique. »

Un mois après le début du mouvement populaire pour réclamer le changement, le deux principaux partis politiques au Parlement, le Front de libération nationale (FLN) et le

Rassemblement national démocratique (RND), ont, contre toute attente, exprimé leur soutien au mouvement.

le point

A la croiséedes chemins PAR RABAH SERRADJ

L’Algérie se retrouve désormais dans une situation des plus complexes. Une crise politique aiguë née de la limite d’un système politique à se réformer. Et un défi cit d’institutions démocratiques et crédibles auxquelles aurait dû revenir le rôle d’arbitre en cas de crise. Les Algériens ont exprimé de la façon la plus claire, et de la manière la plus civilisée, leur besoin de changement. Le pouvoir dit avoir entendu le message. Mais pour entamer ce changement tant espéré par tous les Algériens, il y a comme des obstacles en série. Un déphasage dans le langage. Le défi sera irrémédiablement de concilier et d’ouvrir les canaux possibles pour construire et non pas arc-bouter à un nihilisme qui pourrait être périlleux. La construction d’un système plus libre et plus égalitaire est une affaire de longue haleine. Un effort sur soi que les Algériens seront obligés de faire pour réaliser cette ambition légitime. La sortie des Algériens dans la rue aura été un véritable séisme dont les conséquences ne tarderont pas à se matérialiser. Rien ne sera comme avant. Les jours à venir seront déterminants pour l’avenir de la nation. Les différents scénarios chapeautés çà et là augurent déjà de lendemains inquiétants. Le risque de se retrouver dans une situation de vide constitutionnel n’est plus écarté. Le mandat du président Boutefl ika se termine le 29 avril. Au-delà de cette date fatidique le pays pourrait entrer dans une phase de complication de la crise ou dans une ère ambitieuse d’une Algérie nouvelle. L’Algérie, qui a vécu le bouleversement de 1988 ayant vu l’ouverture démocratique, la crise des années 1990 suivie par la décennie sanglante de triste mémoire, se retrouve aujourd’hui de nouveau face à son destin. La tendance populaire vers un Etat de droit et une construction d’institutions pérennes qui résistent au passage des hommes est une revendication légitime. Aujourd’hui, plus que jamais, l’Algérie est à la croisée des chemins.

PAR NAZIM BRAHIMI

De cause à effet, la prestation du duo n’a pas infl échi le mouvement populaire qui a exprimé, à travers les mots d’ordre des ma-nifestants, son insatisfaction des réponses apportées par le pouvoir politique, y compris celle du président de la République portant sur son renoncement à briguer un 5e mandat et l’annonce de la tenue de la «conférence nationale inclusive » en vue d’une sortie de crise. Le rejet ainsi formulé par la rue à l’of-fre politique de l’Exécutif sera renforcé par les postures de refus exprimé par la commu-nauté universitaire, par la voie notamment du syndicat des enseignants de l’enseigne-ment supérieur, mais aussi par les étudiants organisés en collectifs au sein des facultés et des résidences nonobstant la décision de la tutelle décrétant les vacances du printemps avant l’heure.Signe de leur détermination à faire entendre leur voix, médecins, étudiants et autres caté-gories sociales ont marché et réitéré leur dé-sir de changement.Les partis de l’opposition, comme attendu, n’avaient pas mis beaucoup de temps pour décrier la feuille de route du gouvernement qu’ils ont critiquée, chacun à sa manière. Pa-rallèlement, le Conseil constitutionnel - ins-titution de première importance dans toute opération électorale a acté le report de l’élec-tion présidentielle décidé par le président de la République.S’en est suivi une autre journée qui a permis de voir un mouvement populaire qui garde intactes ses capacités de mobilisation alors que le nouvel Exécutif donnait des signes précoces de toute la diffi culté à gérer la si-tuation au moment où des partis politiques persistent dans leur rejet de l’off re du pou-

voir. Ces formations politiques s’eff orçaient, dans ce sens, à formuler des propositions et autres plans de sortie de crise qui n’ont pas eu une véritable incidence sur les évène-ments. La vie politique qui semblait s’accé-lérer révéla cependant, au milieu de la se-maine, des entités qui se cherchent soit des animateurs soit un cap politique.C’est le cas du duo Bedoui-Lamamra qui n’arrivait à composer un staff gouvernemen-tal pour faire face à la situation délicate du pays. Les partis, associations, organisations syndicales sollicités pour faire partie du gou-vernement ont tous répondu par la négative jusqu’à mettre le Premier ministre dans l’em-

barras. C’est aussi le cas du mouvement po-pulaire autour duquel se posa la question de savoir s’il fallait le doter d’une direction ou pas. C’est également le cas de certaines forma-tions politiques traversées par des malaises organiques à l’image du pugilat auquel a tourné, hier, une réunion du FLN et les dé-clarations confuses des premiers responsa-bles du RND. Pas loin des appareils politiques, l’Union gé-nérale des travailleurs algériens (UGTA) sera, à son tour, éclaboussée par des signes de contestation de son premier responsable, Abdelmadjid Sidi Said.

Conjoncture politique

Chronique d’une semaine à rebondissements La semaine qui s’écoule aura manifestement connu une animation intense enclenchée par la journée du vendredi 15 mars marquée par une large manifestation de rue à travers les quatre coins du pays pour réclamer un changement du système en place survenue au lendemain de la conférence de presse animée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui et son adjoint Ramtane Lamamra. En attendant d’observer la rue ce vendredi 22 mars, que peut-on retenir des derniers jours sur le champ politique ?

PAR HICHEM LALOUI

Le staff gouvernemental promis la fi n de la semaine écoulée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui et son vice-Premier mi-nistre, ministre des Aff aires étrangères Ram-tane Lamamra, n’a pas été fi nalement ins-tallé. Près d’une selaine après, le nouvel Exécutif n’a toujours pas vu le jour. Malgré les consul-tations menées par le Premier ministre, aucune information n’est venue confi rmer l’installation offi cielle d’un nouveau gouver-nement « de compétences nationales, non partisanes de préférence, et jeunes », tel que promis. Le nombre de personnalités appro-chées par Bedoui ont toutes refusé l’off re. Même les syndicats appelés pour des consul-

tations avec le Premier ministre ont tous re-jeté l’invitation. Seules quelques fédérations affi lées à l’UGTA ont répondu favorablement à l’invitation de Noureddine Bedoui. La si-tuation dans laquelle se retrouve le Premier ministre n’est pas le fruit uniquement du mouvement et de la mobilisation de la rue. Elle est également la résultante du manque de visibilité de la mission qui sera celle du futur Exécutif. A cela s’ajoute le fait que les pouvoirs pu-blics sont en quête de nouvelles fi gures pour y participer, d’autant plus que la rue ne se satisfera pas d’un recyclage d’anciennes fi gu-res proches du pouvoir en place. La quête inlassable de Bedoui de trouver de nouveaux visages, comme gage d’un début de change-ment n’est pas anodine. Il vise, en toute vrai-

semblance, à trouver des hommes et des femmes capables de mener la feuille de route tracée par le chef de l’Etat. La conférence na-tionale, la mise sur pied d’une commission indépendante qui aura pour mission de pré-parer la présidentielle anticipée et veillez au bon déroulement du processus, exigent et nécessitent une aura du personnel, des com-pétences, mais aussi de la fi abilité. Dans ce cas de fi gure, le retard dans l’annonce de la composante de l’Exécutif est justifi é. Avec la donne imposée par la mobilisation citoyenne depuis un mois, il n’est pas aisé ni recom-mandé aux décideurs de faire de faux pas qui pourraient radicaliser la rue. Le temps pris pour mettre sur pied un gouvernement ré-pond inéluctablement à l’exigence de la per-formance et de la transparence.

Constitution du nouveau gouvernement Bedoui à la peine

C’est dans ce brouhaha politique qu’intervient, une nouvelle fois, le président Boutefl ika dans une adres-se au peuple à l’occasion de la célé-bration de la Journée de la victoire coïncidant avec le 19 mars de cha-que année. Dans sa lettre, le Premier magistrat du pays a voulu rassurer l’opinion et maintenir sa feuille de route articulée autour de la « confé-rence nationale inclusive » dont il annonce sa tenue « dans un très pro-che avenir », sonnant ainsi l’engage-ment du pays dans une véritable course contre la montre alors que l’Exécutif devant œuvrer à une solu-tion se fait encore désirer. Ce qui est synonyme de pression sur le succes-seur d’Ahmed Ouyahia à la tête du Gouvernement.De son côté et à partir de Tindouf que Gaïd Salah, le chef d'état-major de l'ANP, a soutenu qu’il y a une so-lution pour chaque problème. «Tou-te personne sage et circonspecte est consciente, de par son patriotisme et sa clairvoyance, que pour chaque problème existe une solution, voire plusieurs, car les problèmes, aussi complexes qu'ils soient, trouveront indéniablement une solution conve-nable, voire adéquate », a-t-il indi-qué en faisant part de sa conviction qu'un sens aiguisé de responsabilité « est requis pour apporter ces solu-tions au moment propice…».Pour sa part, Ramtane Lamamra, vi-ce-Premier ministre et ministre des Aff aires étrangères, s’est lancé de-puis lundi dans un périple diploma-tique pour expliquer, dans les capi-tales occidentales, en quoi consiste le plan de sortie de crise formulé par le chef de l’Etat. A Rome, Lamamra a souligné que «ceux qui observent de loin notre réalité, ont le sentiment qu'il se dé-veloppe une situation potentielle-ment porteuse de risques », rassurant les partenaires internationaux de l’Algérie. «Nous rassurons nos partenaires et nous les invitons à continuer à déve-lopper notre partenariat mutuelle-ment avantageux et à faire le travail diplomatique normal d’informations mutuelles, mais prenons garde à ce que des forces occultes, des ONG et des individus développent des inten-tions d’ingérence et d’intervention dans nos aff aires internes», a-t-il re-levé. A Moscou, deuxième étape de sa tournée, Lamamra s’est dit « content d’entendre de la part de M. Lavrov que la Russie était consciente du mo-ment que traverse notre pays et qu’elle considérait que ce qui se pas-sait comme étant une aff aire interne à l’Algérie ».La semaine qui s’écoule aura égale-ment été marquée par cette obscure initiative lancée par d’anciens diri-geants de l’ex-FIS qui, au détour d’une «plateforme pour le change-ment» ont berné d’autres leaders po-litiques des courants démocratiques signataires d’un document dont ils ignoraient, se défendent-ils, l’origine et donc les objectifs recherchés. Sau-grenue, l’initiative n’a pas suscité d’adhérents et de partisans sur les réseaux sociaux. Bien au contraire, ses initiateurs ont été copieusement critiqués par les internautes qui s’interrogent sur les mobiles d’une telle proposition.

PAR WAFIA SIFOUANE

Le mouvement populaire, mar-qué par de nombreuses marches à travers le pays, compte revenir ce vendredi à la charge pour la cinquiè-me semaine consécutive pour expri-mer une nouvelle fois son rejet des propositions de sortie de crise et ap-peler à un changement de système. Ainsi, le peuple s’est donné rendez-vous ce vendredi dans la rue, comme chaque week-end depuis le 22 février dernier, date du début du mouve-ment populaire.Cependant, la marche de ce vendredi revêtira un caractère particulier vu qu’elle coïncide avec la Journée de la mémoire pour les victimes du terro-risme de la décennie noire. Initiée en 2010 par l’association Adjouad Algé-rie Mémoires, qui lutte activement contre l’oubli et œuvre sans cesse à honorer la mémoire des victimes de

la décennie noire, cette journée célé-brée cette fois à l’initiative des ci-toyens, se veut un hommage à toutes les victimes du terrorisme. «Des jeu-nes citoyens ont repris l’objectif ini-tié depuis 2010 par Ajouad Algérie Mémoires pour prendre à leur comp-te ce 22 mars comme la journée de la mémoire pour les victimes du terro-risme de la décennie.Eux aussi ont compris qu’aucune loi de Rahma, aucune concorde civile, aucune amnistie ne peut eff acer nos morts qui sont notre histoire, notre passé, notre sang. Où que nous soyons, quoi que nous fassions, sa-chons les commémorer avec les hon-neurs, sans pathos mais avec des lar-mes de joie», écrit Nazim Mekbel, président de l’association, dans son appel.Après avoir fortement soutenu le mouvement populaire, les diff érents syndicats de nombreux secteurs ont

également lancé des appels à une participation en force à leurs adhé-rents et travailleurs des secteurs qu’ils représentent. C’est le cas de l’Intersyndicale de l’Education natio-nale, qui avait déjà marqué le coup en observant une journée de grève le 13 mars dernier. L’Intersyndicale, qui a, rappelons-le, boycotté la rencontre avec le Premier ministre Noureddine Bedoui dans le cadre des consultations lancées pour la création d’un nouveau gouverne-ment, estime qu’il faut maintenant plus que jamais maintenir la pres-sion. «La mobilisation citoyenne a montré ses premiers résultats en poussant le Président à renoncer à sa volonté de briguer un 5e mandat. Maintenant, il faut rester mobilisés jusqu’à la satis-faction des revendications de la rue, dont le départ du système», a déclaré Idir Achour, secrétaire général du

Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (Cela). Un avis partagé par Sadek Dziri, président de l’Union na-tionale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) qui a af-fi rmé que le mot d’ordre a été donné à l’ensemble des travailleurs du sec-teur de l’Education pour participer en masse à la marche de vendredi et au reste des actions décidées par le mouvement populaire. «Nous réité-rons notre soutien indéfectible au mouvement populaire.Le peuple doit être entendu, ce n’est pas le moment de lâcher prise, bien au contraire, c’est là qu’il faut agir et intensifi er les actions», a-t-il dit. L’In-tersyndicale de la Santé, qui avait initié une marche des travailleurs du secteur mardi dernier, a remercié l’ensemble des personnes ayant ré-pondu favorablement à son appel tout en les incitant à rester mobili-sées auprès du peuple.

Cinquième vendredi de contestation22 mars, mobilisation et marche contre l’oubli

PAR ADLÈNE BADIS

Le décalage entre un mouvement populaire massif exigeant le change-ment rapide et les tentatives du pou-voir pour une sortie de crise est de-venu fl agrant. Durant la semaine écoulée, le pays est resté comme pa-ralysé par une situation pour le moins imprévue. Les eff orts du pou-voir de vouloir renouer le contact et calmer un tant soit peu une rue qui semble ne jurer que par le « partez-tous !» paraissent dérisoires. Les ef-forts de Lakhdar Brahimi ne semblent pas avoir eu les eff ets escomptés. Les diffi cultés auxquelles s’est retrouvé confronté le diplomate à ouvrir des canaux de communication, notam-ment avec les jeunes, expliquent le fossé existant entre le pouvoir et les Algériens visiblement décidés à im-poser le changement. La question de la Conférence inclusive proposée par le Président reste toujours en attente d’appui. L’idée d’une « deuxième Ré-publique» est désormais sur toutes les lèvres. Les Algériens ont comme repris la parole et expriment désor-mais un rejet clair des représentants politiques. Cependant, le mouvement de contestation appelé communé-ment « Hirak » semble avoir toujours du mal à dégager des représentants capables de parler en son nom. Des initiatives semblent même frappées d’obsolescence dès leur présentation.

A l’image de la plateforme de sortie de crise signée par des dirigeants de l’ex-FIS au même titre que certains acteurs en vue du mouvement de contestation populaire a fait polémi-que. Certains y ont vu là une tentati-ve de retour aux douloureuses années 1990. En face, le pouvoir semble tou-jours dans une situation d’embarras face à cette « nouvelle Algérie » s’ins-crivant déjà dans l’après. Le désor-mais nouveau vice-Premier ministre et chef de la diplomatie entame un périple afi n de rassurer les partenai-res de l’Algérie à l’étranger concer-nant une situation particulièrement inédite. A Moscou Lamamara a, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie russe Sergei Lavrov, insisté sur la nécessité du dialogue. Et que le Président « a pris la décision de ne pas prendre part à cette élection et est entière-ment prêt à transmettre le pouvoir de manière ouverte et transparente au président qui sera choisi par ce scrutin». En Allemagne, en présence de son homologue allemand La-mamra dira aussi que « l’Algérie est capable de surmonter cette étape ».

UNE SCÈNE POLITIQUE GROGGYLes manifestations, marches et sit-in ont continué à exprimer la revendi-cation du changement. La tendance

est de poursuivre la mobilisation jusqu’à imposer le changement du système en place. Durant la semaine écoulée les étudiants, les médecins, et d’autres secteurs ont battu le pavé à Alger et dans d’autres villes du pays. Avec toujours les même slo-gans exigeant le départ d’un système qui ne cadre plus avec les aspirations de la jeunesse tournée vers l’avant et aspirant à une Algérie meilleure. Cette ambiance festive semble faire face à une scène politique littérale-ment groggy. La vie politique algé-rienne semble comme frappée de paralysie. Depuis quelques jours, des partis politiques appartenant à l’Al-liance ont commencé à émerger, la phase du choc passée. Le RND a com-mencé à se démarquer par rapport à sa posture antérieure. Celle de défen-seur du cinquième mandat. Un mem-bre de la direction du RND, Seddik Chihab, a jeté abruptement un pavé dans la mare en déclarant mardi que l'Algérie avait été dirigée ces derniè-

res années par des «forces non-cons-titutionnelles». «Il y a des forces non-constitutionnelles (...) qui sont par-tout. L'Algérie a été dirigée par ces forces durant au moins ces cinq, six ou sept dernières années », a-t-il dé-claré à la télévision privée Al Bilad. Des déclarations vite atténuées par le parti dans un communiqué. Le FLN vit également une agitation liée à la nouvelle situation. Une grande ten-sion accapare le parti historique. Mouad Bouchareb le chef de l’ins-tance dirigeante du parti désigné ré-cemment est désormais contesté de l’intérieur. Il annoncera que désor-mais son parti soutient la contesta-tion en prônant le «dialogue». Ces «évolutions » brusques dans les posi-tions des partis du pouvoir ajoutées aux diff érentes rumeurs qui courent sur les diff érents scénarios chapeau-tés pour une sortie de crise ajoutent à la confusion. A la veille d’un autre vendredi, l’Algérie, à la croisée des chemins, retient son souffl e.

Alors que le gouvernement tarde à être annoncé

Paralysie politique, jours incertainsDepuis le 11 mars et la désignation de Noureddine Bedoui comme Premier ministre dans une conjoncture explosive, l’Algérie semble vivre une situation surréaliste.

Page 4: N° 1950 – Jeudi 21 mars 2019 – Prix : 10 DA LE CLIMAT DES ... · marges de manœuvre ? Défections et appels croisés au report LIRE EN PAGES 2-3 ET 4 Le FFS retire ses députés

24 HEURES AU PAYSj e u d i 2 1 m a r s 2 0 1 94

ACTUJOURD'HUI

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Le parti soutient le mouvement populaireLe FLN changeson fusil d’épaule PAR NADIA BELLIL

Après le soutien du Rassemblement national démocratique (RND) au mouvement de contestation populaire, c’est au tour du Front de libération nationale (FLN) d’en faire autant. C’est ainsi, qu’hier, à l’occasion d’une rencontre des secrétaires généraux des Mouhafadhas, le coordinateur de l’instance dirigeante du parti Mouad Bouchareb a annoncé que «le FLN soutient pleinement le mouvement populaire». Son argument est que «les principes et valeurs constantes du parti ont de tout temps eu pour source le peuple». «Le FLN n’a jamais été contre le peuple» et que «le peuple n’a jamais dit FLN dégage» lors des manifestations, a-t-il lancé. Avant d’enchaîner : «Le peuple qui a demandé le changement, lequel changement est explicitement évoqué par le président de la République, également président du parti, Abdelaziz Boutefl ika, en déclarant qu’il procèdera au changement du régime et à la construction d’une nouvelle République en vue de faciliter l’interaction entre toutes les forces du pays». «Le FLN est un parti qui est issu du peuple et ne peut se détourner du peuple», a dit Bouchareb, pour qui «la souveraineté du peuple a toujours été la base du système de gouvernance en Algérie». Vantant le mérite du peuple algérien, il dit faire sien le slogan «du peuple et pour le peuple» avant d’appeler à l’impératif d’un «dialogue national inclusif». «Il y a une nécessité absolue à travailler ensemble avec dévouement et de prôner le dialogue unifi é, afi n d’atteindre les objectifs escomptés conformément à une feuille de route bien défi nie pour bâtir une nouvelle Algérie qui ne marginalisera et n’exclura personne», a-t-il plaidé. «Il y a nécessité à s’asseoir autour d’une seule table de dialogue pour édifi er une nouvelle Algérie et ce pour le bien de tous sachant que le dialogue est une vertu civilisationnelle», ajoutera-t-il. Sur le même ton sérieux, mais également grave, compte tenu de la situation actuelle du pays, Bouchareb insistera sur les qualités du peuple algérien : «Le peuple algérien qui a vaincu par le passé le colonisateur français, soutenu par les forces de l’Otan, est aujourd’hui, en cette période charnière, en mesure de sortir de la crise. Nous sommes face à une période très déterminante pour l’avenir de notre pays.» Par ailleurs, et tout en soutenant la démarche du président de la République ainsi que la conférence nationale, Bouchareb a considéré que «depuis l’époque du président Houari Boumediène, on n’a pas encore trouvé un président consensuel».En réponse à ceux qui endossent la gestion catastrophique du pays au FLN, Bouchareb s’est montré très off ensif. «Ce n’est pas vrai ce que disent certaines personnes qui tentent de porter des accusations à l’encontre du FLN. Le FLN se démarque clairement de la gestion des aff aires du pays durant ces dernières années», a-t-il dit. «Le Front de libération nationale n’était représenté au gouvernement que durant quelques années. Et ce qu’il faut savoir est que l’appareil exécutif n’était pas entre les mains du parti du FLN et c’est là une vérité», a souligné Mouad Bouchareb. «Certains frères aiment porter contre nous des accusations», a ajouté le coordinateur de l’instance dirigeante du parti. A propos de la situation organique du parti, il a fustigé les «arrivistes et les détenteurs de l’argent sale qui sont à l’origine de la situation délétère actuelle du parti». «C’est à cause de ceux-là, qui n’ont même pas une carte de militant et qui ont réussi à avoir des postes de responsabilités au FLN par on ne sait quel phénomène, qu’on est arrivé à cette impasse au sein de notre formation», a-t-il lancé.

LES CONTESTATAIRES SAISISSENT LE CONSEIL D’ETATLe Front de libération national, (FLN) n’en fi nit pas avec la contestation. C’est ainsi qu’hier au moment où Mouad Bouchareb se réunissait avec les secrétaires généraux des mouhafadates, ses contestataires ont déposé une requête auprès du conseil d’État. Objectif : « invalider l’instance dirigeante du parti ». Parmi les signataires, il est utile de citer Chelghoun Abdesselam, Ahmed Benaï, Ahmed Boumehdi et Mustapha Maazouzi, tous membres du Comité central. « Il est question actuellement d’une direction illégale et cette requête est destinée à mettre fi n à la gestion du parti par cette direction et affi rmer que la seule instance apte à le gérer est le comité central », a expliqué à Reporters un des signataires de la requête. La crise s’emble prendre de l’ampleur au FLN en dépit des appels incessants de Bouchareb à l’unifi cation des rangs du parti.

PAR LYES SAKHI ET MERIEM KACI

Pression de la rue, répètent les médias depuis plus d’un mois à propos des manifestations po-pulaires qui doivent boucler de-main leur 5e vendredi. Pour une fois, cette formulation n’est pas usurpée quand on observe ce qui se passe depuis quarante-huit heures au sein des deux grandes formations de l’Alliance présidentielle qui, dans une am-biance de règlements de comp-tes, mêlent le tragicomique au burlesque, deux registres qui annoncent peut-être de nou-veaux rebondissements sur une scène politique nationale en ébullition. Au FLN comme au RND, en eff et, rien ne va plus. Au Front, alors qu’un groupe était mobilisé il y a quelques se-maines à peine pour faire cam-pagne pour le 5e mandat du chef de l’Etat contre vents et marées, la mode est au retournement de veste et à la conversion au dis-cours d’opposition. Son coordi-nateur Mouad Bouchareb, dont les jours sont désormais comp-tés au fur et à mesure qu’avance le compte à rebours pour le congrès extraordinaire, a cessé

d’être ce soldat discipliné et bâté de la majorité pour se transformer en critique virulent d’un système au sein duquel il a fait l’essentiel de sa carrière po-litique avant d’être catapulté chef de l’APN.Dimanche dernier, Bouchareb a surpris jusque dans son camp en déclarant, devant les mouha-fedhs de son parti, que le FLN soutient le mouvement populai-re, une position qui n’a pas manqué de mettre le feu aux poudres d’un parti rattrapé par le démon des dissidences et où le débat est déjà à la nécessité d’un «congrès extraordinaire », qui devrait avoir lieu, selon son porte-parole Hocine Khaldoun, à la fi n du mois d’avril. Pour Bouchareb, le Front est «entre les mains d’intrus» et de forces d’argent au profi l trouble. Son parti, a-t-il dit, n’est pas responsable du bilan politique et économique du pays, en ac-cusant l’ancien Premier ministre et chef du RND d’être le grand responsable de la débandade ac-tuelle.Au RND, justement le spectacle d’un logiciel qui «fout le camp» est encore plus visible. Avant-

hier, un de ses ténors, porte-pa-role du parti, Seddik Chihab, a déclaré sur la chaîne de télévi-sion El Bilad que «des forces non constitutionnelles ont usur-pé le pouvoir et géré le pays à la place du président Boutefl ika». «Il y a des forces qui sont gênées par les partis. Il s’agit de forces non structurées. Des forces non constitutionnelles, non organi-sées, etc. Elles sont partout. L’Algérie a été dirigée par ces forces durant au moins ces cinq, six ou sept dernières années», a-t-il dénoncé dans une formu-lation qui n’aurait pas déplu à Ali Benfl is de Talaie El Hour-riyet qui a parlé de forces extra-constitutionnelles, mais qui si-gnale davantage la «vadrouille politique» dans laquelle s’est engagé le RND, considéré com-me l’un des piliers de l’Alliance présidentielle.En réaction, le groupe parlemen-taire du parti a cherché, dans un communiqué publié hier, à dé-savouer Chihab. Le groupe rap-pelle que «les positions du Ras-semblement par rapport à la si-tuation du pays et sa fi délité à Monsieur le président de la Ré-publique y compris pour les

contenus des deux dernières let-tres adressées à la nation, ont été clarifi ées le 17 mars dans la dernière lettre de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia aux militants». Mais il n’est pas par-venu à masquer les dégâts occa-sionnés au sein d’un parti qui semble déjà à l’heure des règle-ments de compte internes.Ainsi, sur TSA direct, hier, Belk-acem Mellah, membre fonda-teur du RND, ancien député et ancien ministre, a accusé le nu-méro 1 du parti, Ahmed Ouya-hia, d’avoir écarté les membres fondateurs du parti et d’avoir ouvert la porte à des non-mili-tants, à des «commerçants». Considérant que le RND a été loué à ceux qui ont de l’argent, venus pour leurs intérêts per-sonnels uniquement. Belkacem Mellah, qui est désormais en campagne pour avoir la direc-tion du parti, a appelé à la tenue en urgence d’un congrès extra-ordinaire «rassembleur» du RND, dès avril prochain. «Nous voulons l’organiser entre le 4 et 15 avril 2019. Nous sommes déjà 500 à le réclamer. Nous as-pirons à faire revenir tous les militants et élus du parti.»

FLN ET RND La grande vadrouille

PAR AGHILAS SADI

Les déclarations faites mardi par le porte-parole du parti Seddik Chihab, sur le plateau de la chaïne TV El Bilad, sont l’illus-tration parfaite des dysfonctionnements qui touchent la formation politique d’Ahmed Ouyahia. Contre toute attente, Chihab a adopté le même discours de l’opposition en faisant le bilan du mandat en cours du prési-dent de la République. Il est allé jusqu’à dire que l’Etat est géré, ces dernières années, par des forces extraconstitutionnelles. Il a égale-ment avoué que le projet du 5e mandat était une erreur.Ces déclarations ont soulevé une série de réactions de la classe politique, mais surtout des internautes qui s’étonnent de cette nou-velle position du deuxième homme du RND. Moins de 24 heures après cette sortie surpre-nante, la direction générale du RND a réagi par un communiqué dans lequel elle désa-voue son porte-parole. Le RND assure, dans ce document, que Seddik Chihab a « répondu

sous le coup de l’émotion, s’éloignant du pro-pos de son intervention ». Le communiqué précise que le débat qui se tenait sur le pla-teau de la chaîne de télévision était « parfois orienté et provoquant ». Le parti note que ses véritables positions sur ce qui se passe sur la scène politique nationale sont celles expri-mées dans la lettre que son secrétaire géné-ral, Ahmed Ouyahia, avait envoyée à la base du parti le 17 mars courant. Pour le RND, cette lettre refl ète sa « position vis-à-vis du mouvement populaire et sa fi délité au prési-dent de la République ».Dans cette lettre, Ahmed Ouyahia a renou-velé le soutien de sa formation politique au président de la République Abdelaziz Boutefl ika, tout en appelant les pouvoirs pu-blics à procéder en urgence à la prise en charge des revendications exprimées par la rue, ces dernières semaines. Par sa lettre, l’ex-Premier ministre a tenu le baton par le milieu, contrairement au porte-parole de son parti qui s’est positionné clairement contre le pouvoir. De son côté, le membre fondateur

du RND Belkacem Mellah, a tiré hier à bou-lets rouges sur Ahmed Ouyahia. Il l’accuse d’avoir écarté les membres fondateurs du parti dont Chérif Abbas, Benbouzid, Yahid Guidoum et Derrouaz. Pour Mellah, Ouyahia a ouvert les portes du RND aux formes de l’argent. Faisant le bilan d’Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement pendant les quatre mandats du président Boutefl ika, Belkacem Mellah s’interroge sur la manière avec la-quelle ont été géré 600 milliards de dollars. Pour lui, Ouyahia avait le pouvoir de pren-dre des décisions. Evoquant l’avenir du RND après l’annonce du départ de Boutefl ika, Bel-kacem Mellah propose la tenue d’un congrès extraordinaire. Il affi rme que 500 militants réclament cette solution. Il propose la pre-mière semaine du mois prochain pour l’orga-nisation de ce rendez-vous. En ce qui concer-ne la situation générale dans le pays, l’invité de TSA a plaidé pour l’organisation des élec-tions législatives anticipées. Une telle option permettra, selon lui, de calmer la rue et de contribuer au retour à la vie ordinaire.

Divergences entre ses cadres

Le RND ne parle plus d’une seule voixRien ne va plus au Rassemblement national démocratique (RND). L’accélération des mouvements politiques dans le pays a fait plonger les responsables de ce parti dans d’incertitude et le fl ou total. Ces derniers ne savent plus sur quel pied danser à la veille d’une nouvelle marche populaire réclamant le départ du régime.

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Le syndicat appelle à une marche et à une grève générale Le pari risqué de l’UGTA de Tizi OuzouPAR HOUSSEM A. M.

«Les travailleuses, les travailleurs et les retraités tous secteurs confondus sont appelés à participer massivement à la grève générale et à la marche du lundi 25 mars 2019 à 10 heures à partir du stade 1er-Novembre.» Cet appel, rendu public sur sa page Facebook par l’Union de wilaya UGTA de Tizi Ouzou, intervient quelques jours après la déclaration au vitriol contre le patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, dont le départ fi gure dans la liste des mots d’ordre de l’action de lundi prochain des syndicalistes UGTA de Tizi Ouzou. Ces derniers viennent, à travers cet appel, joindre le geste à l’action de rue, en reprenant à leur compte les revendications du peuple. Le respect de la volonté du peuple, le départ du système, l’instauration d’une deuxième République démocratique de justice et de libertés, le départ de Sidi Said, et le respect de la dignité des travailleurs dans une UGTA libre et démocratique, sont les mots d’ordre de l’appel lancé par l’Union de wilaya dirigée depuis plus de vingt ans par Bachir Ramadani qui a succédé à la tête de cet instance syndicale, à celui dont il demande, aujourd’hui, le départ, en l’occurrence Sidi Saïd. Ce divorce d’avec leur ancien camarade et actuel patron de la centrale syndicale, réclamé à cor et à cri par Bachir Ramdani et ses amis risque de ne pas passer auprès d’une base syndicale et une majorité de la population qui ne comprennent pas le silence des dirigeants de l’UGTA à Tizi Ouzou face à ce qu’ils qualifi ent, aujourd’hui, de «dérives» de l’homme à la casquette. «Qui ne dit mot consent», dit l’adage. De fait, cette attitude consentante de l’appareil syndical UGTA au niveau local, considéré comme un appui sans réserve des années durant à la démarche du secrétaire général de la centrale et au soutien que celui-ci a apporté au pouvoir, à travers le pacte de stabilité sociale, cosigné avec l’organisation patronale dirigée par Ali Haddad, risque de ne pas jouer en faveur des auteurs de l’appel à la grève et à la marche du 25 mars prochain. En plus du recul de l’ancrage populaire au niveau local de l’UGTA, ajouté au retrait de cette dernière par rapport aux luttes sociales et syndicales (pacte de stabilité sociale oblige), son premier représentant, Bachir Ramdani, fait face à une fronde des travailleurs et des syndicalistes de certaines unions locales et non des moindres. C’est le cas des syndicalistes UGTA de l’entreprise Naftal qui sont en guerre ouverte depuis plus d’une année contre sa personne, demandant son départ pur et simple. L’UGTA réussira-t-elle à prendre le train en marche de la révolte populaire contre un système. Un test de popularité pour l’organisation syndicale fondée par Aïssat Idir, qui reste l’un des appendices et des fi dèles relais du pouvoir en place depuis sa perte d’autonomie, suite à l’assassinat en janvier 1997, du charismatique Abdelhak Benhamouda.

PAR FAZIL ASMAR

Les organisations patronales privées n’ont plus donné signe de vie depuis le début des mar-ches populaires, a déploré, hier au forum économi-que d’El Wassat, la présidente de la Confédération générale des entreprises (CGEA), Saïda Neghza. «Mis à part le FCE, qui fait parler de lui, traversé aujourd'hui par une crise en rapport avec les mar-ches populaires, les autres organisations patronales ne se sont pas fait entendre, alors que nous vivons une situation critique. Notre confédération, qui

soutient les marches populaires, aurait aimé se réu-nir avec le patronat et dégager des solutions en sou-tien à ce mouvement, mais on n’a pas d'interlocu-teurs fi ables. D’autant plus qu’il garde le silence», a-t-elle souligné, déplorant qu'une minorité d'hom-mes d'aff aires ait toujours le monopole sur l'écono-mie nationale. «Les projets les plus importants, tout secteur confondu, sont détenus pas cette minorité», poursuit-elle à ce sujet. «Le secteur du bâtiment est monopolisé par les entreprises étrangères. Ces der-nières prennent des projets et sous-traitent avec les opérateurs nationaux. Quand des nationaux tra-vaillent pour les étrangers, c’est, pour nous, une forme de colonialisme», a-t-elle souligné, signalant que cela a poussé des entreprises nationales dans ce secteur à mettre la clé sous le paillasson. Cette mi-norité qui monopolise notre économie, soutient-el-le, empêche la libéralisation des investissements. «La loi existe certes en faveur des investissements, mais elle est appliquée sur certains et pas sur d'autres, comme les garanties sont octroyées pour certains et pas à d'autres. Nous ne vivons pas une crise économique mais une crise d'investissements en raison de ce monopole», a-t-elle soutenu. «Com-ment l'économie nationale peut-elle être en crise alors que des secteurs phares, comme l'industrie, le tourisme et l'agriculture, sont encore vierges ?», s'interroge-t-elle. Elle estime que le dispositif Ansej a échoué. Pour elle, ce dispositif n’a pas atteint son

but vu que ceux ayant obtenu des fi nancements n’ont pas pu lancer leurs entreprises en raison de l’absence de plans de charges et d’administrateur devant les assister jusqu’à ce qu’ils puissent voler de leurs propres ailes. «On nous impose, en outre, la règle 51/49% alors que l'investisseur peine à dé-crocher des crédits. Comment l'investisseur algé-rien peut-il dans ce cas apporter un apport de 51% ? C'est la raison pour laquelle les investisseurs étrangers rejettent cette règle, surtout que l'Etat ne leur fournit pas de garanties», a-t-elle fait observer. Précisant que la continuité à laquelle a appelé le gouvernement ne facilite pas l'éradication de ce monopole. Il faut savoir, a-t-elle indiqué, que beau-coup d'opérateurs ont adhéré au 5e mandat par peur et non pas par conviction. De même, selon elle, que des partis politiques ont soutenu la candi-dature du président Boutefl ika puis se sont rétrac-tés quand la rue a pris la parole. «On espère que le gouvernement accordera au peuple ce qu’il lui de-mande et que la marche qui se déroulera ce ven-dredi sera la dernière. Dans le cas contraire, les marches se poursuivront mais pas éternellement et on ira sûrement vers la désobéissance civile. Il faut éviter toute violence. C’est la chose à laquelle nous appelons d’ailleurs», a-t-elle fait savoir, assurant que les marches et la désobéissance civile de deux ou trois jours n’aff ecteront en rien les activités éco-nomiques du pays.

PAR FARID MESSAOUD

Nabni a expliqué une vision et éla-boré un cahier de propositions qu’il a rendu public hier. Le collectif y souli-gne que, «sans prétendre représenter l’expression populaire, il doit, plus que jamais, contribuer par ses idées à écrire ce nouveau chapitre de notre récit national». Car, ajoute-t-il, il y aura dorénavant un avant et un après 22 février 2019. Et de poursuivre : «L’Histoire est en marche, et les fu-turs acquis de 2019, comme ceux ar-rachés en octobre 1988, devront être à la hauteur de la volonté populaire exprimée dans tout le pays. La transi-tion en gestation aura pour objectif de transformer le système politique actuel en une véritable démocratie représentative qui garantisse les li-bertés individuelles et collectives, l’équilibre des pouvoirs inscrit dans la Constitution, la primauté des rè-gles formelles sur les pouvoirs infor-mels, la fi n des interférences anti-constitutionnelles dans le fonctionne-ment des institutions, l’expression de la volonté populaire par des élections libres et ouvertes, à tous les niveaux de représentation». Mais comment concrétiser ces bonnes idées ? Nabni a formulé une approche, expliquant qu’outre la réforme constitutionnelle, il y a nécessité d’introduire une re-fonte majeure des lois et des institu-tions, que devront mener un gouver-nement et des élus forts d’une légiti-

mité irréprochable. Par ailleurs, et pour protéger irréversiblement la souveraineté populaire, le collectif estime nécessaire de mettre le citoyen au cœur de la refondation. Nabni a choisi de concentrer ses contributions sur l’ancrage populaire réel de l’exer-cice démocratique, en particulier sur les contre-pouvoirs citoyens et les li-bertés.

APPORTER UNE PIERRE À L’ÉDIFICE Il estime que sans cela, les change-ments de textes et la nouvelle arma-ture constitutionnelle risquent d’être détachés de la société réelle ou, pire, d’être encore une fois détournés. Il rappelle, sur ce registre, que plusieurs acquis d’octobre 1988 et de la Consti-tution de 1989 ont été dévoyés. C’est pourquoi, est-il mentionné dans ce document, les «chantiers de la refon-dation» porteront précisément sur les pouvoirs réels à mettre entre les mains des citoyens pour qu’ils aient dorénavant les moyens de protéger leur souveraineté et de faire en sorte que l’Histoire ne se répète pas, en rendant les acquis irréversibles. Quant aux grands équilibres des pouvoirs, au modèle démocratique qu’adoptera la nouvelle République, et aux changements fondamentaux de la Constitution, Nabni souligne que d’autres acteurs plus habilités et plus représentatifs s’exprimeront sur les

diff érentes options qui s’esquissent déjà. Sans être exhaustif ni limitatif, le collectif annonce que le cycle de publications lancé hier portera no-tamment sur six thématiques : «La transparence de l’Etat, du droit de re-gard citoyen et de son accès à l’infor-mation, les libertés individuelles et collectives, les contre-pouvoirs ci-toyens et le droit d’initiative populai-re, la refonte du processus électoral et la surveillance citoyenne des élec-tions, l’indépendance de la justice et la confi ance en l’appareil judiciaire, les conditions d’une transition démo-cratique réussie». Nabni note que «par nos propositions, nous voulons

apporter une pierre à l’édifi ce démo-cratique en construction, particuliè-rement s’agissant des libertés indivi-duelles et collectives, ainsi que des contre-pouvoirs dont devra être armé le peuple». «Ceux-ci, ajoute-t-il, de-vront viser à permettre aux citoyens, à la société civile, aux corps intermé-diaires, et à une presse totalement li-bérée d’agir comme de vrais vigiles contre les abus de pouvoirs de l’Exé-cutif, contre les violations de la Constitution et des libertés, contre la dilapidation des biens publics et la corruption, et comme défenseurs d’une souveraineté populaire recon-quise (…)».

Le think tank formule une première série de lignes directrices

Nabni ouvre les «chantiers de la refondation»Nabni, un collectif indépendant et non partisan de citoyens, s’attache à participer à l’écriture, rapidement et concrètement, de la nouvelle page politique qui s’ouvre. Il vient d’ailleurs de lancer «Les chantiers de la refondation». Il s’agit de travaux pour construire un socle de fondamentaux qui mènent au respect des libertés démocratiques, et qui garantissent la pérennité de la souveraineté du peuple afi n qu’elles ne soient plus jamais confi squées.

Marches populairesLa CGEA reproche au patronat le «silence»

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PAR BOUZID CHALABI

En effet, ils considèrent que les of-fres de remises sur certaines polices d’assurances pratiquées par des compa-gnies d’assurances du secteur public « sont des pratiques déloyales dans le sens où nous les considérons (remises) élevées et que l’on ne pas pu suivre à moins de travailler presque à perte », précise-t-on du côté des assureurs pri-vés. Pour le patron de la société privée Alliance Assurance, Hassen Khelifati,« ces remises importantes font que des compagnies du secteur public se re-trouvent en position dominante et de ce fait, nous demandons à ce que le Conseil de la concurrence intervienne afi n de mette un terme à cette pratique et également d’annihiler certaines déri-ves qui, elles aussi, nous causent énor-mément de tort ». Ce dernier a par ailleurs soulevé le fait que certains hauts responsables au niveau des col-lectivités locales « font fi de l’article 43 de la Constitution amendée en 2016 qui énonce la non-discrimination de l’Etat pour l’encouragement des entre-prises qu’elles soient du secteur public ou privé. En clair, elles sont sur un pied d’égalité dans l’octroi des marchés pu-blics ». Sur ce point, il a relaté à la pres-se, en marge de la journée, ce que sa société vient de subir comme préjudice. Selon Khelifati, Alliance Assurances s’est vue retirer par le wali de Blida un marché remporté par voie de soumis-sion, « mais qui a été octroyé fi nalement à la compagnie publique, la SAA », a précisé ce dernier. Rappelant que le contrat portait sur l’assurance du parc roulant de l’Epic Mitidja Nadhaf, qui a

publié un avis d’appel d’off res le 3 jan-vier 2019. L’attribution du marché au profi t d’Alliance Assurance a été an-noncée dans le quotidien El Moudjahid, le 17 février 2019. De son côté, le pa-tron de la Société algérienne des assu-rances (SAA) Nacer Saïs a été catégori-que au sujet des remises élevées qu’ac-corde la SAA à ses clients. Il a, en eff et, indiqué aux médias en marge de la journée d’étude, que « les remises que nous pratiquons n’impac-tent nullement la trésorerie de notre société ». « c’est seulement un moyen pour nous de gagner plus de parts de marché », a-t-il expliqué. Auparavant, le président du Conseil de la concurrence Amar Zitouni avait fait savoir à la presse, au sujet du marché des assurances, que « c’est un secteur

émergent ouvert à la concurrence, non sans estimer que c’est un marché ma-ture ». A propos des plaintes formulées par les compagnies d’assurance privées, Zitouni a été plutôt évasif dans sa ré-ponse. Il s’est contenté de souligner :« Nous avons pris actes », sans plus. Toutefois, il a soutenu que « la culture de la concurrence est insuffi samment ancrée dans notre pays. Un état des lieux sur lequel le CC se penche sérieu-sement ». Le président du CC s’est par ailleurs prononcé sur les objectifs de

cette journée d’études. « Les raisons ayant amené le CC à choisir le thème de l’application des règles de la concur-rence au marché pertinent des assuran-ces ont été dictées par l’importance de ce marché dans l’économie nationale ». Zitouni a enfi n lancé à l’assistance que le CC n’a toujours pas sa vitesse de croi-sière. « Cela est dû essentiellement au fait que l’eff ectif demeure insuffi sant. Six cadres, au lieu de neuf, qui conti-nuent de travailler dans des bureaux exigus », s’est-il off usqué.

Le ministère de la Poste se rétracte sur sa commande de TPE

L’ENIE en situation � nancière dif� cile DE SIDI BEL ABBÈS NADIA BOUTALBI

Le non-respect des clauses de la convention signée entre le ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique et l’ENIE, et qui portait sur la fabrication d’un lot de terminaux de paiement électronique (TPE), a plongé cette dernière dans des diffi cultés fi nancières colossales. La déclaration a été faite par Djamel Bekarra, président-directeur général de l’ENIE, qui ne sait plus à quel sain se vouer. Selon le responsable, le mois de janvier 2018, le ministère avait fait une commande de 10 000 terminaux de paiement électronique, pour équiper les bureaux d’Algérie Poste. Une commande à réaliser dans son usine d’intégration électronique dans les délais contractuels. Un premier quota de 3 000 appareils TPE a été livré au bout de5 mois. Actuellement, 7 000 terminaux de paiement électroniques sont dans les stocks de l’ENIE qui attendent preneurs après que le ministère de la Poste, des télécommunications, des Technologies et du Numérique, ait refusé de récupérer sa commande. Selon toujours le P-DG de l’ENIE, au début, la commande portait sur la fabrication de50 000 unités de TPE qui été ensuite réduite à 10 000 unités. Une situation à laquelle le P-DG de l’ENIE dira ne pas trouver de solution après que l’entreprise se soit fortement endettée auprès de la Banque extérieure d’Algérie (BEA). «Le retard du païement du crédit entraine des pénalités que l’ENIE est incapable d’honorer», expliquera le responsable.

PAR HAKIM OULD MOHAMED

Pendant que la production améri-caine de pétrole va de record en record, s’érigeant ainsi en parfait obstacle face aux eff orts déployés par l’Opep et ses alliés pour rééquilibrer le marché, les stocks stratégiques des Etats-Unis ont baissé pour la seconde semaine consé-cutive. En eff et, les réserves américai-nes de brut ont chuté de manière inat-tendue la semaine dernière, tandis que les exportations et la production ont re-trouvé des sommets. En témoignent les dernières données hebdomadaires pu-bliées, hier, par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA). Ces statistiques montrent que les réserves commerciales de brut ont plongé de 9,6 millions de barils pour s’établir à 439,5 millions durant la semaine achevée le 15 mars, là où les analystes interrogés par l’agence Bloomberg anticipaient une hausse de 1,75 million de barils. Une baisse pour le moins importante, qui a surpris, de nature à donner du

vent aux cours qui se sont stabilisés autour de 68 dollars le baril de Brent et de 58 dollars le baril du WTI. Les don-nées sur les exportations américaines de brut renseignent sur les ambitions des Etats-Unis quant au rôle qu’ils veu-lent désormais jouer sur l’échiquier pé-trolier mondial. Ces exportations, qui avaient atteint courant février un ni-veau record depuis que ces statistiques sont compilées (1991) avec, au tableau, 3,60 millions de barils par jour, ont, quant à elles, rebondi à 3,39 millions de barils par jour, contre 2,54 mbj une semaine auparavant. Les importations de brut ont un peu progressé, à 6,93 mbj contre 6,75 mbj la semaine précé-dente. L’autre paramètre qui fait trem-bler l’Opep et ses alliés concerne une production américaine qui ne faiblit point. L’industrie du schiste connait un second essor et risque d’impacter gra-vement l’équilibre recherché entre l’of-fre et la demande mondiales de brut. Les données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie montrent

d’ailleurs que la production américaine a retrouvé des sommets, les États-Unis extrayant en moyenne 12,1 millions de barils par jour (mbj), contre 12 mbj il y a une semaine. Un record inégalé pro-voquant l’inquiétude des producteurs engagés dans une tentative de rééquili-brer le marché au moyen d’une baisse de leur production. L’Opep et une di-zaine de producteurs non-Opep, dont la Russie, ont convenu le 7 décembre der-nier de baisser leur production journa-lière de 1,2 million de barils afi n de réduire les excédents de l’off re et soute-nir les prix. Ceux-ci ont perdu environ 40% de leur valeur durant le dernier trimestre de 2018 avant de remonter quelque peu la pente dès janvier 2019 récupérant environ 20% des gains per-dus d’octobre à décembre 2018. Par ailleurs, la cadence des raffi neries s’est, dans le même temps, légèrement amé-liorée, ces dernières fonctionnant en moyenne à 88,9% de leurs capacités, contre 87,6% la semaine précédente. Les stocks d’essence ont, pour leur part,

refl ué de 4,6 millions de barils, soit da-vantage que le repli de 2,5 millions an-ticipé par les analystes. Les réserves d’autres produits distillés (fi oul de chauff age et gazole) ont également baissé de 4,1 millions de barils, là où les analystes prévoyaient un repli plus modeste de 1,5 million de barils. Égale-ment scrutés puisqu’ils servent de réfé-rence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut WTI du termi-nal de Cushing (Oklahoma, sud) ont, eux, reculé de 500.000 barils, pour s’établir à 46,4 millions de barils. Peu après la publication de l’état des stocks stratégiques et de la production aux Etats-Unis, les prix du baril de pétrole s’affi chaient en nette hausse. Vers 17h00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 68,44 dollars à Londres, en hausse de 83 cents par rapport à la clôture de mardi. A New York, le baril de WTI pour le contrat d’avril, dont c’est le dernier jour de cotation, gagnait 83 cents à 60,12 dollars.

PétroleLes cours du brut s’envolent !

Marché des assurances

Les privés interpellent le Conseil de la concurrenceConviés à participer à une journée d’étude dédiée au marché des assurances, organisée hier à Alger par le Conseil de la concurrence en collaboration avec l’Union algérienne des sociétés d’assurances et de réassurances (UAR), des patrons de société d’assurances du secteur privé se sont plaints de la concurrence sauvage qui sévit dans le marché des assurances et d’une certaine discrimination à leur égard.

Interrogé en marge de la journée d’étude sur l’avenir immédiat du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Hassan Khelifati, qui n’en fait plus partie depuis la fi n du mois dernier, a révélé que l’instance dirigeante du FCE a décidé d’organiser une réunion d’un cercle restreint de ses membres, le 30 mars prochain. Mais il doute fort qu’elle puisse se tenir du fait que certains membres exclus vont réagir, voire même s’insurger. Et de s’interroger : « Faut-il déduire que cela a été décidé sciemment ? » Comme ce dernier doute fort que Ali Haddad soit reconduit dans ses fonctions de président, tant la fronde s’est grandement élargie au sein du FCE. Khelifati a par ailleurs insisté sur l’intérêt que « le FCE revienne à

ses origines depuis qu’il s’est mué en syndicat ». Toujours selon le P-DG de Alliance Assurances, « la prochaine assemblée extraordinaire sera l’occasion de remettre sur la bonne voie le FCE ». A propos du FCE association, qui n’existe plus depuis une semaine, Khelifati estime que c’est là une manœuvre des 32 membres qui composent la nouvelle organisation syndicale à des fi ns purement électorales. « Je dirai même que le but recherché est d’orienter le prochain vote à l’issue duquel sera nommé le prochain patron du syndicat des chefs d’entreprise. » Et de lâcher enfi n : « Ce qui est sûr, c’est qu’au sein du FCE, le climat n’est plus serein et encore moins fraternel. »

Hassan Khelifati FCE : la prochaine assemblée sous haute tension

Ils dénoncent des pratiques déloyales.

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Bordj Bou-Arréridj Distribution de 172 LPL et 672 aides � nancières au logement rural Une opération de distribution de 172 logements publics locatifs (LPL) et 672 aides fi nancières au logement rural a eu lieu mardi dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, a indiqué le directeur local du logement, Abdelaziz Ben Meridja. Il s’agit de la remise des clés de 172 LPL à leurs bénéfi ciaires dans la commune d’El Anaseur, daïra de Bordj Ghedir, et 672 aides fi nancières à la construction rurale à des bénéfi ciaires dans 14 communes de la wilaya, a précisé le même responsable. Cette opération s’inscrit dans le cadre du programme de distribution de logements à l’occasion de la célébration des évènements nationaux et religieux et sera suivie « prochainement » par d’autres quotas à travers diff érentes communes de la wilaya dont 1 760 LPL au chef-lieu de wilaya. La cérémonie de distribution de ces logements, présidée par le chef de l’exécutif local, Omar Bekkouche, a été organisée au siège de la wilaya à l’occasion de la célébration du 57e anniversaire de la fête de la Victoire. Un quota de 1 040 logements tous segments confondus et 500 aides à la construction rurale ciblant des bénéfi ciaires de 15 communes avaient été distribués le 18 février dernier à Bordj Bou-Arréridj à l’occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid.

Batna Raccordement de 450 foyers aux réseaux d’électricité et de gaz naturel Au total, 450 foyers des localités enclavées des communes de Boumgar et Safi ane, dans la wilaya de Batna, ont été raccordés mardi aux réseaux de l’électricité et du gaz naturel. Ces opérations fi nancées à hauteur de 62,2 millions DA puisés du budget de wilaya et du programme sectoriel ont été concrétisées dans des délais de 45 jours à 3 mois, selon les explications fournies à cette occasion au wali, Abdelkhalek Sayouda. A ce titre, la commune de Safi ane a bénéfi cié d’une opération de raccordement de 100 foyers des localités de Khetala et El Madbouha au réseau d’électricité rurale pour un montant de 18,3 millions DA fi nancé dans le cadre d’un programme spécial dont a bénéfi cié la wilaya, ont indiqué les responsables locaux de l’énergie qui ont précisé que le coût du raccordement d’un foyer est évalué à 183 000 DA. Dans la commune de Boumgar, il a été procédé à l’activation du raccordement au réseau de l’électricité rurale pour 200 familles et lle branchement gaz au profi t de 150 autres familles pour un investissement d’environ 51 millions DA puisé du budget de wilaya. Les bénéfi ciaires de ces opérations n’ont pas manqué d’exprimer leur joie, d’autant que le raccordement en ces deux énergies vitales coïncide avec une chute palpable des températures dans ces régions à vocation agricole. Ces opérations ont eu lieu à l’occasion de la célébration du 57e anniversaire de la fête de la victoire.

DE TIPASA SEDDIKI DJAMILA

Le refus des habitants est mo-tivé par l’impact du CET sur l’envi-ronnement et la santé publique qui ont été exprimés par les membres de l’APC dans une lettre adressée au wali appuyée par une pétition récla-mant la délocalisation du projet adressée à la ministre de l’Environ-nement et des Énergies renouvela-bles. Les citoyens n’ont pas manqué de faire part de leur désapprobation quant à l’installation d’un CET aux abords de leur commune pour servir à la récupération des déchets d’autant que celui-ci est, non seule-ment, proche des habitations mais, aussi, d’une source d’eau potable en l’occurrence celle de Oued El Kebir qui a fait parler d’elle dans un passé

récent en raison de la présence du virus du choléra et qui a fait l’objet d’une opération de réhabilitation qui a permis, depuis, sa réouverture aux citoyens. Les citoyens sont mo-bilisés et réclament la délocalisation du projet de réalisation du centre d’enfouissement technique prévu dans la commune limitrophe de Oued Djer (W. Blida) et qui se trouve à la limite du territoire d’Ahmer El Ain. Selon le directeur de l’environ-nement, qui s’est déplacé sur le site, la réglementation est pourtant claire quant au choix du terrain pour l’im-plantation de ce genre de projets considérés comme un établissement classé, qui doivent passer et faire l’objet d’une étude d’impact qui tient compte de la proximité des habita-tions, de la nature du terrain prévu

qui doit avoir une faible valeur agri-cole, de l’éloignement d’un site fo-restier, etc. Selon nos informations, le site n’aurait pas fait l’objet d’une étude d’impact, ou du moins aucun document de ce genre n’a été trans-mis aux responsables de l’environne-ment de la wilaya de Tipasa ce qui aurait pu éviter cette polémique et retarder sa réalisation. Selon les élus locaux, il y a un risque avéré de contamination des eaux souterraines de Oued Djer qui alimentent la sour-ce de Sidi El Kebir, sans compter la pollution de l’air avec la propaga-tion des odeurs qui vont incommo-der les habitants, d’autant que les expériences sont nombreuses dans la wilaya ou le choix des terrains n’a pas été fait de manière judicieuse avec ces conséquences sur l’environ-

nement et les citoyens sans compter leur saturation précoce. Il faut dire que le site choisi pour abriter le CET est une ancienne carrière désaff ectée qui se trouve non loin du douar Has-sasna, mais il se trouve que celui-ci est situé à proximité des habitations c’est-à-dire de plusieurs cités dont celles des Cités 490 logements, 200 et 70 logements dont une partie est déjà habitée tandis que siège de la commune est situé à, à peine, 1 km de la carrière. La protection de l’en-vironnement, la préservation des terres agricoles et la maîtrise de la croissance urbaine semblaient pour-tant faire partie des priorités des res-ponsables. Ahmer El Ain, située au cœur de la Mitidja au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya, est une daïra à vocation agricole par excellence.

Tipasa

Le CET de la discorde mobilise les citoyens d’Ahmer El AïnLa décision des responsables de la wilaya de Blida d’implanter un centre d’enfouissement technique (CET), destiné à la récupération des déchets ménagers et inertes, à la limite frontalière de la commune d’Ahmer El Aïn dans la wilaya de Tipasa, a provoqué l’ire des citoyens qui se disent déterminés à empêcher son implantation sur le site retenu et sa réalisation.

Après un rassemblement devant le siège de la direction de la santé - qui ne semblait pas du goût du directeur, qui l’a signifi é à certains, les médecins de la wilaya de Tipasa ont, mardi, ré-pondu présent, eux aussi, au grand mouvement de mobilisation populaire en organisant une marche de plus de trois heures à travers les artè-res de la ville. Les mots d’ordre chantés à tue-tête par les médecins ont résonné positivement auprès des citoyens qui les ont acclamés et reçus avec des klaxons même si la mobilisation est res-ponsable et appelle à une issue pacifi que et dé-mocratique de la crise. Les banderoles déroulées le long de la marche, organisée à l’appel du Syn-dicat national des médecins libéraux (SNML), dont le président est de Bou Ismaïl et du bureau de wilaya, et préparée par ce dernier, sont on ne

peut plus pacifi ques puisqu’elles incitent au res-pect de la volonté du peuple et de la nécessité d’une transition pacifi que dans l’intérêt du pays. Les manifestants, dont l’écrasante majorité étaient des libéraux, ont entonné des chants ré-volutionnaires et des slogans pour une « Algérie forte et démocratique » espérant ajouter leur pierre à la construction d’une Algérie nouvelle qui doit réunir tous ses enfants. Ils ne sont pas restés indiff érents à cette synergie nationale ré-clamant un changement radical tout en souhai-tant des jours meilleurs au profi t de toute la po-pulation. Les structures hospitalières ont, appa-remment, envoyé les manifestants à Alger re-joindre la marche nationale à l’appel du Conseil de l’ordre et du syndicat des médecins généralis-tes. Tous se disent mobilisés pour apporter leur

pierre à l’édifi ce pour une Algérie nouvelle en cette journée de célébration de la Journée natio-nale de la victoire. Un symbole de la libération nationale et de la réunifi cation du peuple algé-rien. Les retraités, radiés et invalides de l’Armée étaient des dizaines à sortir dans la matinée au chef-lieu de wilaya pour soutenir le mouvement populaire. Ils ont tenu un sit-in au centre-ville pour exprimer leur refus au prolongement du 4e mandat et exiger le départ du Président et de son équipe, saluant, au passage, l’Armée algé-rienne. Au niveau de la Cour de justice de Tipa-sa, les magistrats, accompagnés de leurs collè-gues de Blida, étaient nombreux, également, à se mobiliser pour réitérer leur solidarité avec le mouvement, respecter la volonté populaire et à rendre à la justice son indépendance. S. DJ.

Mouvement citoyenLes blouses blanches appellent à une transition démocratique et paci� que

DE TLEMCEN, EL HALLOUI TLEMÇANI

Abstraction faite des rendez-vous imposants à chaque vendredi, la cité des Zianides a vécu mardi une journée citoyenne bien parti-culière. Et pour cause. Cinq corpo-rations ont manifesté, chacune à sa façon, leur désir de changement et de justice. Une trentaine de magis-trats et de greffi ers ont observé un sit-in de protestation devant la Cour de justice de Tlemcen située à Imama. Rejoints par les avocats, ils ont demandé le respect de la Constitution et dénoncé la dérive constitutionnelle. Des magistrats

ont demandé le départ de Djamel Laïdouni de la présidence du Syn-dicat national des magistrats algé-riens et la démission des membres élus du Conseil supérieur de la ma-gistrature. Les employés du trésor public de Tlemcen ont pour leur part exigé la dissolution de la sec-tion syndicale et réclamé des droits sociaux inhérents à leur profession spécifi que. Répondant à l’appel de l’ordre des avocats présidé par le bâtonnier Benaïssa Hadj Tayeb, les robes noires ont marché parallèle-ment aux blouses blanches du sec-teur de la santé. A Chetouane, le personnel de la nouvelle agence

commerciale de la Sonelgaz (SDO) a observé lui aussi un sit-in pour exprimer des revendications socia-les et marqué son soutien franc au mouvement citoyen. A noter que

les policiers de la sûreté de daïra auraient empêché les badauds de « se joindre » au rassemblement ou d’« immortaliser » la scène avec les portables.

TLEMCEN Trois sit-in, deux marches et un mot d’ordre

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D’OUM EL BOUAGHI, KADER M.

Cela étant, la wilaya d’Oum El Bouaghi comptabilise un total de plus de 39 000 commerçants acti-vant dans les diff érentes commu-nes de la wilaya supervisés par une cinquantaine de brigades de contrôle quant à l’application de la réglementation sur le terrain. Depuis quelque temps, cette der-nière comptabilise des opérations d’exportation de produits dans le cadre de la politique d’encourage-

ment de l’investissement afi n d’at-ténuer la dépendance de l’écono-mie du pays au pétrole. Il s’agit de l’exportation de gants chirurgi-caux, d’huile de table, de batteries de véhicules et autres. Dans le ca-dre de l’organisation et la dynami-sation de l’activité commerciale dans la wilaya, des projets ont été inscrits, en l’occurrence 24 projets de marchés de proximité (en cours ou achevés). Ces infrastructures une fois achevées viendront cer-tainement organiser l’activité du

commerce dans les aggloméra-tions. Pour peu que les commer-çants les occupent afi n qu’ils ne subissent pas le sort du marché de proximité de la cité Ben Boulaïd du chef-lieu de wilaya qui demeu-re fermé depuis belle lurette parce que les pseudo-commerçants ont imposé leur diktat. D’autre part, le projet du laboratoire de contrôle de la qualité en cours de réalisa-tion a atteint 80% de réalisation selon des sources concordantes. Contrairement à cette dynamique

de réalisation de projets, la direc-tion du commerce de la wilaya d’Oum El Bouaghi est abritée ac-tuellement dans l’ancienne cité administrative dans une structure comportant le risque de l’amiante. Cette situation risque de perdurer après que le projet de réalisation d’un nouveau siège fut gelé. Les travaux avaient pourtant atteint un taux de réalisation de 40% avant que le marché ne fasse l’ob-jet de résiliation avec l’entreprise réalisatrice.

Sidi Bel Abbès / cité 800 Les logements AADL baptisée du nom du moudjahid Zidani Mohamed DE SIDI BEL ABBÈS, NADIA BOUTALBI

Les autorités locales ont célébré, mardi, les festivités offi cielles commémorant le 57e anniversaire de la fête de la victoire, en donnant le coup d’envoi de la caravane intitulée « Ennasr », organisée par la direction des moudjahidine et en collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports. La caravane encadrée par des professeurs d’histoire et des moudjahidine comporte 180 jeunes issus de diff érentes communes de la wilaya, partis à la découverte des sites historiques à travers le territoire de la wilaya. Les encadreurs ont prodigué aux visiteurs des informations sur les monuments historiques et des moudjahidines ont apporté leurs témoignages sur les glorieux combats auxquels ils avaient participé contre le colonialisme français. La direction des moudjahidine de Sidi Bel Abbès recense 225 sites historiques, 20 centres de tortures, 3 centres de détention, 9 autres centres de communication et 6 cimetières des martyrs. Cette journée commémorative a été marquée par la levée des couleurs nationales et la pose d’une gerbe de fl eurs au niveau du carré des martyrs, avant de procéder à la baptisation de la cité des 800/Logements AADL, sur la route de Tessala, du nom du moudjahid Zidani Mohamed, pour ensuite procéder à la pose de la première pierre du projet de réalisation de deux établissements scolaires dans le chef-lieu de Sidi Bel Abbès. Des moudjahidine et des veuves de chahid ont été honorés en cette occasion. Au moment où les autorités locales fêtaient la circonstance, des médecins, des paramédicaux, des ingénieurs, des architectes, des avocats, des universitaires et des fonctionnaires des administrations publiques ont initié une marche dans le centre-ville, avant de s’installer sur la place du 1er-Novembre, pour dire non à la prolongation du 4e mandat du président de la République et exigé le départ de l’actuel système et un changement radical. De leur côté, les fonctionnaires d’Algérie Poste ont observé un sit-in devant le siège de la recette principale, brandissant des pancartes hostiles au pouvoir ; ainsi que des revendications socio-professionnelles : «nous voulons l’augmentation des salaires et un week-end prolongé». Des usagers de la recette principale ont été contraints de rebrousser chemin sans encaisser leur salaire ni eff ectuer des versements.

Annaba Fermeture de 12 garderies d’enfants non-agréées D’ANNABA, B. ADEM

Douze garderies activant sans aucune autorisation de quelque nature que ce soit ont été fermées cette semaine, affi rme un responsable de la direction de l’action sociale et de la solidarité (DASS) de la wilaya d’Annaba. Pour pouvoir proposer les services de garderie d’enfants, les établissements concernés doivent disposer d’une autorisation délivrée par une commission composée de représentants des directions de la santé et de la population (DSP), l’action sociale et la solidarité (DASS), l’Education et la Protection civile. Une autorisation synonyme de garantie pour la sécurité des enfants, que les parents doivent prendre en considération avant de laisser leurs enfants entre les mains d’illustres inconnus. Par ailleurs, six autres garderies ont été mises en demeure pour cause de non-respect du cahier des charges imposé à ce genre d’établissement. Les infractions concernent notamment la qualifi cation du personnel assurant l’encadrement des enfants, la disponibilité du matériel pédagogique ainsi que l’hygiène et la propreté des lieux. Autant de conditions qui doivent être assurées pour le bien-être, la santé et le bon développement des enfants, particulièrement sensibles.

Oum El Bouaghi/Commerce

Un laboratoire de contrôle de la qualité et 24 marchés de proximité en cours de réalisation

D’EL TARF, MENRAD BAHMED

Profitant de la célébration de la Journée de la victoire, qui coïncide avec le 19 mars, le premier responsable de la wilaya, accompagné des autorités locales ainsi que des députés et sénateurs, s’est rendu dans la daïra de Bouhadjar, 43 km du chef-lieu de wilaya, composée de quatre communes enclavées et manquant de projets struc-turant. Lors de cette visite d’inspection et de travail, le wali Belkateb Mohamed a inauguré et lancé plusieurs projets de développement communaux. Il a rencontré les élus de ces quatre com-munes et les a sommés de s’occuper des diverses préoc-cupations des citoyens dont ils gèrent les aff aires. Il a par ailleurs insisté auprès des P/APC élus par le peuple qu’ils quittent leur bureau afi n de mieux s’imprégner des néces-sités de leurs administrés. Sur les 60 km, que nous avons eff ectués, la majorité des routes est dans un état dégradé et il semble que cet-te région de l’extrême sud-est de la wilaya a été négligée depuis la nuit des temps. L’infrastructure de base, bien que refaite à coup de millions de dinars récemment, néces-

site un autre budget pour qu’elle devienne carrossable. Au niveau de cette daïra, les autorités locales ont réalisé 93 km linéaires pour une en-veloppe de 36 millions de dinars afi n de pouvoir ali-menter près de 400 foyers en énergie électrique. Selon les statistiques fournies, le taux de couverture a atteint au ni-veau de toute la wilaya 98%. Néanmoins, il subsiste encore des familles qui continuent à s’éclairer au moyen de bou-gies ou à la lampe à pétrole. Ces familles sont implantées loin des concentrations rura-les préférant s’accrocher aux terres de leurs ancêtres dont elles tirent leurs ressources de subsistance. Lors du branchement, le wali a tenu à mettre en valeur les eff orts déployés par l’Etat pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens dont 161 sites ruraux grou-pés ont été raccordés au gaz naturel et au réseau d’assai-nissement. Le wali s’est ren-du aussi dans la commune de Beni Salah, daïra de Boucha-gouf, dans la wilaya de Guel-ma, où il a présidé à l’inau-guration d’un autre projet nouvellement réalisé au pro-fi t des habitants de Souani qui a coûté la bagatelle de 13 millions de dinars faisant

profi ter 53 familles des bien-faits du gaz naturel. Dans ces coins les plus reculés de la wilaya, les habitants souf-frent du manque d’infrastruc-ture de base, d’eau potable et surtout de chômage. Au cours de cette journée commémo-rative, le wali a tenu à rendre visite à des moudjahidine pour leur off rir une omra et des cadeaux symboliques. Dans la commune d’Aïn El Kerma, située aussi sur la bande frontalière, le premier responsable a inauguré le stade communal. Dans la l’après-midi, la visite a été consacrée à une autre com-mune moudjahida, située sur la bande frontalière Ramel Souk, dans la daïra d’El Kala. Là aussi, l’état des routes est tel que notre voiture butte sur des trous béant ou une chaussée cahoteuse. Le wali a présidé au lancement du forage d’alimentation en eau potable des habitants de Khenguet Aoun (Ramel Souk). Il a ordonné aux res-ponsables d’assurer une ges-tion rationnelle de cette eau et de fournir aux habitants la quantité suffi sante qui ré-pond à leurs besoins quoti-diens. La délégation, compo-sée des autorités civiles et militaires, s’est ensuite ren-due au siège de la wilaya.

L’existence de projets pour le secteur du commerce dans la wilaya d’Oum El Bouaghi a pour objectif primordial de le dynamiser. De ce fait, il demeure impératif pour l’Etat de sévir quant à l’application stricte et rigoureuse de la réglementation et aux commerçants d’exercer leur activité en toute transparence.

Hammam Beni Salah Raccordement de 356 foyers au réseau de gaz naturel Pas moins de 356 foyers ont été raccordés mardi au réseau de distribution publique de gaz naturel dans la commune de Hamam Beni Salah, relevant de la daïra de Bouhadjar (El Tarf). S’inscrivant dans le cadre de la célébration de la journée nationale de la Victoire, célébrée annuellement le 19 mars, le raccordement de ces foyers a nécessité la réalisation d’un linéaire de 9,3 km, pour un montant de plus de 36 millions de dinars, selon les explications fournies. Au cours de la cérémonie, le wali Mohamed Belkateb, rappelant les eff orts déployés dans ce domaine, a souligné que 161 sites ruraux groupés ont également bénéfi cié de travaux visant les réseaux d’assainissement et routier, entrant dans l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Une autre opération de mise en service de l’énergie électrique au profi t de 53 foyers ruraux implantés dans la localité de Aïn Souani, dans la commune frontalière de Hamam Beni Salah, pour un montant de près 13 millions de dinars, a été inaugurée par les autorités locales. Le taux de pénétration de l’électricité dans la wilaya d’El-Tarf est estimé à 98% alors que celui du gaz de ville a atteint 64%, ont signalé les services de la Société de distribution de l’électricité et du gaz. En plus d’une cérémonie en l’honneur d’une dizaine de moudjahidine et moudjahidate de la région, cette date anniversaire a été marquée par le recueillement au cimetière des martyrs de cette commune frontalière, en présence des autorités locales, civile et militaire, ainsi que de la famille révolutionnaire.

El Tarf /Commémoration de la Journée de la Victoire Le wali à Bouhadjar,daïra déshéritée

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Oran 14 opérations d’implants cochléaires assurées au CHUO Quatorze enfants ont bénéfi cié d’implants cochléaires de l’oreille, lors d’interventions chirurgicales dirigées par l’équipe médicale du service ORL du au CHU d’Oran, a-t-on appris mardi auprès de la cellule de communication de cet établissement sanitaire. Ces interventions dont ont bénéfi cié des enfants de plusieurs wilayas de l’ouest du pays interviennent dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie du ministère de la Santé visant à faire du CHUO, un établissement de référence dans ce domaine, après le CHU de Tlemcen, qui a lancé ce genre d’interventions à l’échelle de l’ouest du pays. Selon les spécialistes, le diagnostic précoce des enfants constitue le moyen le plus effi cace pour leur éviter la surdité, un handicap pouvant être durable. A noter que l’opération d’un implant cochléaire revient au Trésor public à une somme pouvant atteindre les 5 millions DA par malade. Le service ORL du CHU d’Oran a eff ectué ses deux premières interventions d’implants la cochléaires en 2013. Deux enfants, l’un de Nâama et l’autre d’Oran, avaient subi avec succès cette greff e. Quatre autres interventions du même genre ont été assurées en 2016, rappelle-t-on.

Gestion des déchets Le CET de Hassi Bounif désigné site de référence nationale Le Centre d’enfouissement technique (CET) de Hassi Bounif (Oran) a été choisi comme site de référence nationale, a-t-on appris mardi de la directrice de l’Entreprise de gestion des CET (EPIC-CET) de la wilaya. Ce nouveau statut permet au CET de Hassi Bounif de « consolider la formation des acteurs de la gestion des déchets d’autres wilayas du pays », a précisé à l’APS Dalila Chellal, annonçant à ce titre qu’une rencontre nationale est prévue prochainement à Oran au profi t des cadres concernés. Un comité de pilotage a déjà été mis en place pour assurer le suivi et la bonne évolution de cette initiative, menée au titre de la coopération algéro-allemande sous l’intitulé « Gestion des déchets et économie circulaire », a expliqué Mme Chellal. Le statut de référent national impulse ainsi le CET de Hassi Bounif dans une nouvelle dynamique pour la diff usion des bonnes pratiques de gestion, notamment par la tenue de sessions de formation au profi t des cadres des diff érentes EPIC dédiées au traitement des déchets. Le choix de ce site constitue un indicateur de son fonctionnement effi cace et de la qualité de la coopération nouée avec des partenaires majeurs du secteur à l’instar de l’Agence nationale des déchets (AND). Le partenariat avec l’AND est également axé sur la mise en oeuvre d’un autre projet pilote portant création, au sein du CET de Hassi Bounif, de la première unité de production d’énergie électrique à partir du biogaz. Autant d’initiatives qui « cadrent parfaitement avec la stratégie nationale pour la transition vers les énergies renouvelables, avec à terme un impact positif sur les plans économique et environnemental », a souligné la directrice de l’EPIC-CET d’Oran.

BécharDécès d’un pilote italien lors du Rallye Touareg 2019

DE BÉCHAR, RACHID ROUKBI

Un pilote italien(J.S) de 72 ans est mort dans un accident mardi matin, lors du Rallye Touareg 2019, au niveau du point kilométrique 35, situé entre El Ouatta et Béni Abbes, a-t-on appris de source sûre. Selon la même source, ce pilote Quad a reçu toutes les aides nécessaires, avant de succomber à ses blessures. La dépouille du défunt a été transférée à la morgue de l’hôpital Yagoubi Mohamed de la ville de Béni Abbès. Il est à rappeler que le Rallye Touareg 2019, qui se déroule en Algérie, plus précisément à l’extrémité ouest du grand Erg occidental, a connu la participation de 314 participants, dont 286 étrangers de diff érentes nationalités.

PAR RELIZANE, E. OUAIL

Avant l’ouverture, Omar Bou-lelfel, représentant du ministre des Aff aires religieuses, accom-pagné de Nacera Brahimi, wali de Relizane, et l’ensemble des cadres, a visité une exposition sur les anciens manuscrits du soufi sme ainsi que les ouvrages et œuvres traitant du soufi sme. Les participants à cette septiè-me édition ont suivi la projec-tion d’un documentaire réalisé d’une manière impeccable par la cellule de communication de la wilaya, sur l’histoire du sou-fi sme, le rôle joué par les chou-youkh et prédicateurs ainsi que sur le développement. Ce docu-

mentaire a démontré clairement que la wilaya de Relizane, no-tamment les régions de Mazou-na et Kalaâ, ont beaucoup béné-fi cié de la contribution des oulémas soufi s dans le renforce-ment de l’unité de la nation et son attachement aux vertus et valeurs morales et éducatives puisées des ancêtres vénérés. Après l’intervention de Madame le Wali, qui a souhaité la bien-venue au représentant du mi-nistre et à l’ensemble des parti-cipants, le représentant du mi-nistre a pris la parole dans la-quelle il a capitalisé cet évène-ment grandiose avant d’expli-quer qu’à travers l’histoire de l’Islam, les soufi s ont joué un

rôle très important dans l’isla-misation de pays de cultures très diff érentes, car ils parve-naient à s’adapter plus facile-ment aux variétés des formes. Quand l’islam a atteint la Chine, c’est bien le soufi sme qui s’est répandu. On pourrait dire la même chose pour l’Inde. Aujourd’hui aussi, poursuit l’in-tervenant, le soufi sme contri-bue à l’instauration d’une véri-table éthique au sein du monde musulman et ce chemin ne peut passer que par une démarche intérieure qui touche le cœur des êtres. Abordant le thème de cette rencontre qui est « le rôle de l’éducation spirituelle dans le renforcement de la paix, le

représentant du ministre a tenu à préciser que la paix est le pre-mier défi de l’éducation. A ce titre, disait-il, le soufi sme parti-cipe à la protection de la société des diff érents maux et à la consolidation des valeurs mora-les et éducatives et à la paix, ce qui nécessite, estime-t-il, sa (soufi sme) préservation et sa propagation. L’après-midi a été consacré à plusieurs interven-tions liées au thème du collo-que. En parallèle et en marge de ces activités, le hall de la Maison de la culture a abrité de nombreuses expositions relati-ves à l’art islamique sous la tu-telle des plasticiens venus de divers horizons.

Relizane / Septième colloque international sur le soufisme

Le sou� sme antidote au radicalismeLa nouvelle Maison de la culture de Relizane a abrité mardi et pendant deux jours (19 et 20 mars), la septième édition du Colloque international sur le soufi sme avec la participation de chercheurs et oulémas, venus de plusieurs wilayas ainsi que de plusieurs pays arabes, à l’exemple de l’Egypte, du Maroc, du Soudan, du Koweït, de l’Arabie saoudite et de la Tunisie.

Soixante et un projets avali-sés par le Comité d’assistance à la localisation et à la promotion de l’investissement et de la ré-gulation du foncier (Calpiref) sont en cours de réalisation dans la wilaya de Relizane, a-t-on appris mardi auprès des res-ponsables de la direction de l’industrie et des mines. Parmi ces opérations, deux projets sont en voie de fi nalisation, au moment où 155 autres, dont les promoteurs ont obtenu leurs ti-tres de concession et permis de

construire, ont enregistré un re-tard dans le lancement des tra-vaux d’exécution, a précisé le directeur du secteur. Ce qui a amené, a-t-il dit, la wali de Re-lizane, Mme Nacera Brahmi, à leur fi xer un délai de trois mois pour entamer les travaux de réalisation de leurs projets, fau-te de quoi leurs titres seront an-nulés et les assiettes foncières leur ayant été attribuées seront réaff ectées à des investisseurs «plus sérieux». Ces projets por-tent sur diff érents créneaux

économiques, notamment les fi lières liées à la fabrication de matériaux de construction, les travaux publics, l’agriculture, la production d’aliments de bétail, l’industrie, le tourisme, la santé et les services. Pour accélérer le rythme de réalisation de ces projets, appelés à générer plus de 1 500 emplois directs, une fois matérialisés, en plus de 3 000 autres, durant la phase de réalisation, plusieurs réunions avec les parties concernées et sorties sur les zones d’activités

situées dans les communes de Belacel, Sidi Khettab et Wari-zane, ont été organisées par les services concernés, en applica-tion de l’opération d’assainisse-ment du foncier industriel, si-gnale-t-on. De 2013 à 2018, les superfi cies attribuées aux pro-moteurs, par le biais du Calpi-ref, ont dépassé les 950 000 m2 à travers la wilaya de Reli-zane, où une demande crois-sante est relevée ces derniers temps sur le foncier industriel, selon la même source. E. O.

Investissement61 projets lancés

Les participants à une jour-née d’étude sur «le Troc, hier et aujourd’hui», tenue mardi à Ta-manrasset dans le cadre de la manifestation commerciale et économique internationale de l’Assihar, ont plaidé pour l’adap-tation des textes régissant le commerce extérieur avec les spécifi cités des régions fronta-lières pour promouvoir le troc. Les participants, économistes et universitaires, ont mis l’accent sur l’importance de la révision des procédures organisationnel-les dans la gestion du commerce extérieur, notamment celles liées à l’exportation, ainsi que l’implication des opérateurs éco-

nomiques dans les concertations liées aux mécanismes de relance du commerce extérieur au ni-veau de la région du sahel afri-cain. Ils ont également appelé à numériser les opérations bancai-res, à tirer profi t de l’expérience de l’institution bancaire Essa-lem-Algérie et à développer l’e-commerce au niveau des entre-prises économiques des pays du Sahel. Les participants ont suggéré, en outre, l’organisation de journées parlementaires sur les mécanis-mes de développement du parte-nariat économique entre les pays du Sahel, la création d’un forum international de partena-

riat économique entre ces pays, ainsi que l’organisation de sta-ges sur les modalités de recon-version des entreprises du com-merce de troc en entreprises de partenariat économique. Le programme de cette manifes-tation a prévu une série de com-munications, animées par des universitaires et des économis-tes, en présence de représentants des Chambres de commerce du Mali et du Niger, sur des thèmes liés aux «relations économiques dans le développement des ré-gions frontalières», «la presse, un alternatif pour se mettre au diapason des mutations écono-miques au Sahel», «les mécanis-

mes de soutien de l’investisse-ment à travers le guichet unique de l’Agence nationale de déve-loppement de l’investissement (ANDI)», «le rôle de l’Assihar dans la promotion des échanges commerciaux avec les pays voi-sins» et «les perspectives du commerce extérieur via Taman-rasset à destination de l’Afri-que». L’Assihar de Tamanrasset (10 au 20 mars) regroupe plus de 80 entreprises nationales aspirant, à travers cette manifestation, à trouver des marchés extérieurs pour le renforcement des échan-ges commerciaux entre l’Algérie et les pays voisins.

Tamanrasset Adapter les textes régissant le commerce extérieur avec les spécifi cités des régions frontalières

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Il y a quelque temps, je rencontrais Amel Fardeheb de l’association Adjouad nais-sante et dont le nom – comme celui de son initiateur, Nazim Mekbel - est emblématique de la tragédie algérienne. Au moment où nous l’avions rencontrée, elle ne se payait pas de mots. Elle allait et elle va toujours droit au but à propos des « mémoires oubliées » : « Ajouad, est une union, celle de toutes ces mé-moires oubliées, celles de ces noms perdus, celle de ces dates eff acées, des histoires spo-liées ».

LES HISTOIRES SPOLIEES

Elle précisait d’un ton à la fois calme, mais convaincu, le contour et la démarche de cet-te jeune association : « Ajouad est une asso-ciation toute récente créée à l’initiative de Nazim Mekbel qui en est le président, et que j’ai tout de suite rejoint, en qualité de secré-taire. Nous nous sommes fi xés le 22 mars comme date commémorative pour les victi-mes du terrorisme islamiste en Algérie pen-dant la décennie noire, et nous souhaitons plus que jamais que cette date soit reconnue en Algérie. Ce choix de date est symbolique, car elle fait référence aux deux marches consécutives du 22 mars 1993 et 1994 en Al-gérie, contre l’intégrisme et pour la démo-cratie. Faut-il oublier la grande date de la victoire sur le colonialisme français : le 19 mars après 7 ans et demi de combat du peu-ple algerien. Rien n’est antinomique dans ce combat pour la dignité, la liberté, aujourd’hui autant qu’hier sinon plus compte tenu des enjeux décisifs qui engagent le destin d’une nation. Pour Adjouad qui n’en faisait pas mystère, le nom de l’association était un clin d’œil pa-thétique au dramaturge Abdelkader Alloula, dont l’un des titres de ses pièces de théâtre portait fi èrement le nom, Adjouad, les Géné-reux. Un leitmotiv transparent : « Rendre vi-vante la mémoire des personnes assassinées (connues et anonymes) durant la période noire qu’a connue l’Algérie principalement de 1992 à 1998.» Le leitmotiv se déclinait en programme sur le terrain de la mémoire et des confrontations d’idées. Ajouad s’em-ployait et s’emploie encore à « faire connai-tre leurs écrits, leurs travaux, leurs créations, leur courage afi n d’éviter, au nom du vivre-ensemble, l’eff ritement de la mémoire collec-tive, la falsifi cation de l’histoire, l’oubli. Leur rendre hommage, faire du 22 Mars la journée du souvenir et permettre aux familles de se retrouver unies contre l’intégrisme et pour la démocratie ainsi qui fi t marquer le 22 Mars 2006 par l’action de plusieurs associations de familles de victimes. Un sit-in à Alger pour dénoncer la politique de la grâce et de l’impunité à l’égard de terroristes islamistes. Informer par des colloques, des publications, des échanges, des archivages afi n que les gé-nérations futures connaissent toute la riches-se laissée par ces femmes et ces hommes dont les qualités professionnelles et humaines fu-rent et restent l’honneur de l’Algérie ».

BLESSURES BEANTES

La mémoire pour être encore vive à l’instar des blessures toujours béantes de cette période mortifère dont on peine à dire tout haut le nombre des victimes tant il dépasse la raison, n’est pas sauve de la culture de l’oubli qui tant fait mal au pays. A qui la faute, aux mémoires oublieuses, au dogme de la réconciliation par décret ou tout simplement parce que la vie re-prend ses droits ? Et telle la banalisation de la violence à force d’être répétitive, le souvenir des disparus tragiquement, sauf exception offi -cielle, serait-il une aff aire de famille, une ques-tion privée ? Question incongrue car le drame fut d’une ampleur nationale, le terrorisme ayant frappé de plein fouet toutes les couches sociales du peuple. C’est à cet impératif que l’association entendait répondre depuis son avènement, en apportant sa pierre spécifi que aux initiatives déjà développées. Ainsi Ajouad propose «une contribution à des structures déjà existantes sur le terrain, et qui viennent aider psychologiquement les victimes du terrorisme…» Et elle peut, à juste titre, se signaler par une série d’initiatives développée entre les deux rives qu’égrenait Amel Fardeheb : «Le 22 Mars 2011 a été marqué à Paris ainsi qu’à Montréal. A Paris, à l’Auberge des idées à travers une exposition photos de personnes as-sassinées (connues et inconnues : Boudiaf, Se-bti, Mekbel, Fardeheb, Chergou, Medjoubi, Alloula, Yamaha, Karima Belhadj, un policier et son épouse…), la projection d’un extrait de la pièce de théâtre de Abdelkader Alloula « El Ajouad », ainsi que des lectures de textes. A Montréal, grâce à Azzedine Achour qui a pris l’initiative de créer Ajouad Montréal, il a su fédérer des concitoyens autour de lui pour or-ganiser une rencontre littéraire. Depuis, son cercle s’est agrandi… Par un 27 Mars, le Caba-ret Sauvage accueillait un concert contre l’oubli, afi n de faire connaitre Ajouad et récol-ter des fonds. Beaucoup d’artistes avaient ré-

pondu présents : Amazigh Kateb, Cheikh Sidi Bemol, Gaada Diwan Bechar, Samira Brahmia, Essi Moh… Et pour fi nir, une autre soirée com-mémorative à Marseille un 2 Avril, autour du fi lm « L’arc-en-ciel éclaté » de Belkacem Had-jaj, avec la participation de la psychologue La-tifa Belarouci qui a travaillé avec les enfants rescapés de Raïs. Ajouad Algérie Mémoires existait déjà sur Facebook, où est rendu hom-mage régulièrement aux personnes assassi-nées. Beaucoup d’échanges y sont publiés, qui devai-ent se consolider par la création d’un site Inter-net... Au-delà d’un bilan encore en chantier, c’est plutôt un combat éthique qui était mené :Amel Fardeheb martelait que « ce travail autour de la mémoire est un acte de résistance, un de-voir, une œuvre salutaire. C’est un combat ci-toyen contre les oublis volontaires, les mémoi-res sélectives et les manipulations de tous bords ». Depuis le 22-Février 2019 et l’irrup-tion d’une nouvelle génération assoiff ée de li-berté d’expression et de justice, la question de la mémoire fait débat, plus, polémique. Mais la justice doit être rendue dans toute son impla-cable vérité.

PREMONITION

Dans un entretien qu’il nous avait accordé à la fi n des années quatre-vingt du siècle dernier (c’est si loin déjà et pourtant c’était hier), l’auteur de la pièce Al Ajouad, Abdelkader Al-loula nous confi ait, comme dans une prémoni-tion : «L’important de ma jeunesse, je l’ai passé dans les milieux populaires. Nous habitions M’Dina Djedida (Ville-Nouvelle) à Oran, dans une petite maison de style arabe, « haouch», où

il y avait dix-sept familles qui vivaient les unes sur les autres. J’ai donc longtemps observé et vécu avec ces couches. Je me suis abreuvé de leurs valeurs morales. Il se trouve qu’aujourd’hui je suis plus à l’aise dans ces couches parce qu’à mes yeux elles représentent le pays. C’est là que j’ai le pouls, les pulsations réelles de notre société. Il y a certains personnages de la vie qui m’ont marqué à vie, que je propose dans certaines de mes pièces et qui reviendront cer-tainement dans d’autres. Parallèlement, j’allais au lycée, je lisais les grands romans. Je voyais ces personnages comme sortis de romans. Ils endossaient de grandes aventures, de grandes charges, de grandes responsabilités, de très gros problèmes. Dans le milieu des couches moyennes auxquelles j’appartiens, je constate que les préoccupations sont de type égoïste, éphémères. C’est toujours éclaté, incohérent… Je constate que les individus changent, affi -chent de grands principes, le lendemain, ils sont tout à fait autres. Ils n’ont pas du tout la charge des personnages que j’ai connus quand j’étais jeune ». La générosité, comme la nostal-gie, n’est-elle plus ce qu’elle était ? La mémoire en tout cas est devenue un enjeu des luttes de pouvoir. Au-delà, la mémoire de tous « les gé-néreux » de l’Algérie reste un devoir de notre histoire. Souvenons-nous : le 18 mars 1962 étaient signés les « Accords d’Evian» faisant de l’Algérie un Etat souverain...C’était le fruit d’un long combat et de lourds sacrifi ces, com-binant la force des armes et le poids de la di-plomatie. Aujourd’hui, l’Algérie vit un moment historique sans pareil. Elle n’est pas seulement confrontée à l’Autre, à un adversaire géopoliti-que mais avant tout à soi-même. Une traversée du miroir qui autorise toutes les espérances comme elle peut profi ler de sourdes et déplo-rables dérives…

Dans l’une de mes chroniques des 2 Rives, j’écrivais : le sang sèche vite quand il entre dans l’histoire, dit-on. A voir. Si l’histoire de la guerre de libération nationale algérienne exige encore aujourd’hui davantage d’eff orts pour sa mise au jour dans toute sa complexité et ses zones d’ombre, que dire alors de l’histoire immédiate de ces dernières décennies ? Singulièrement, celle qualifi ée usuellement de «Décennie rouge », plus offi ciellement « tragédie nationale»…

LES GENEREUX REVIENNENT AVEC LEURS PEINES

Amel Ferdeheb et Nazim Mekbel

Page 11: N° 1950 – Jeudi 21 mars 2019 – Prix : 10 DA LE CLIMAT DES ... · marges de manœuvre ? Défections et appels croisés au report LIRE EN PAGES 2-3 ET 4 Le FFS retire ses députés

BOUILLON DE CULTUREj e u d i 2 1 m a r s 2 0 1 912 BOUILLON DE CULTURE m e r c r e d i 2 0 m a r s 2 0 1 9 13

La librairie Chihab de Bab El Oued a accueilli une rencontre dédiée à la publication par la maison d’édition du même nom du nouveau numéro intitulé « Travailler ! », sorti dans le cadre de la série « Nous autres, éléments pour un manifeste de l’Algérie heureuse », un projet littéraire et intellectuel de réfl exion et de propositions qui pensent la société algérienne, ses problématiques et ses interactions. Rencontré en marge du débat animé par les contributeurs à l’ouvrage collectif, notamment Saïd Djaâfer, Tin Hinan El Kadi ou Nedjib Sidi Moussa, le poète et intellectuel Amin Khan, sous la conduite duquel est éditée la série, est revenu pour nous sur la situation actuelle du pays qu’il qualifi e en substance de « tournant » pour une Algérie réellement démocratique. Entretien.

PROPOS RECUEILLIS PAR KHALED ZEGHMI

Reporters : Vous avez présenté un nouveau vo-

let de la série « Nous autres, éléments pour un

manifeste de l’Algérie heureuse ». Pouvez-vous

revenir sur cette initiati-ve lancée il y a déjà près

de trois ans ?

Amin Khan : En fait, l’idée, le projet de « Nous autres…» avait dé-buté bien avant. Mais le premier li-vre est paru en 2016. Et dès le dé-part, il avait été décidé qu’il s’agirait d’une série d’ouvrages collectifs, dont le point de départ est le texte inaugural que j’avais écrit et propo-sé en défi nissant les principes, les grandes lignes du projet, réunir des personnalités, des intellectuels avec pour objectif de lancer une ré-fl exion entre des personnes qui sont évidemment différentes dans leur façon de penser, mais qui par-tagent le même désir de sortir le pays d’une situation marquée es-sentiellement par des liens de do-mination, des archaïsmes, et les re-placer par la raison et la volonté. C’est comme cela que les quatre axes que nous avons proposés ont été « Penser », « Travailler » « Lutter » et « Aimer ». Nous estimons que c’est par la mobilisation personnel-le et collective autour de ces axes que nous pourrons progresser.

Comment s’est fait le choix des contributeurs ?

Le choix s’est un peu fait pas os-mose, c’est-à-dire que nous avons

réuni des personnes que je connais soit directement soit au travers des textes qu’ils avaient écrits. Comme vous le savez, ils sont tous très dif-férents dans leur approche, dans les connaissances et analyses qu’ils apportent, certains sont des journa-listes, d’autres des chercheurs, des économistes… Le principe est de réunir des compétences d’horizons différents mais convergents vers cette réfl exion. Le seul critère que nous avons retenu pour la sélection des textes des contributeurs a été la compétence. Et leurs apports ont été sollicités de façon libre et constructive.

Certains des contribu-teurs, notamment Tin Hi-

nan El Kadi ou Nedjib Sidi Moussa ont contri-bué dès le premier nu-

méro… Est-ce un choix de leur donner le temps de suivre l’évolution de

la situation du pays ?

Oui, certains des contributeurs ont écrit pour plusieurs volumes,

mais il y a aussi de nouvelles per-sonnes. Mais l’idée n’est pas de fer-mer les participations, il s’agit d’une plateforme ouverte qui peut ac-cueillir d’autres contributeurs en fonction des thèmes. Quant à cette idée du temps long, je trouve qu’el-le est également intéressante. Au fi l des volumes, certains des auteurs reviennent, il y a des évolutions, peut-être pas prévues à l’avance, mais qui sont là et qu’il faut pren-dre en compte.

Aujourd’hui, le travail que vous faites prend un sens particulier avec la

situation du pays, la contestation du pouvoir,

les marches populai-res… Vous imaginiez-

vous cela ?

C’est quelque chose que j’ai es-péré, mais que je n’ai pas envisagé à si brève échéance. Je disais au mo-ment de la parution du premier vo-lume, que nous étions en phase de lancer une réfl exion de long terme. Et je pense que c’est toujours le cas,

au sens où il s’agit aussi de se réap-proprier l’histoire, d’échanger, de discuter sur l’avenir. En fait, j’avais dit lors d’une interview que même s’il y avait des résultats sur le court terme, notre démarche resterait la même. Mais, évidemment, nous sommes heureux quand la réalité rejoint « l’utopie » qui est formulée dans ces travaux.

Justement, vous avez d’une certaine façon ré-fl échi à la situation ac-

tuelle avant même qu’el-le ne survienne. Quelle lecture en faites-vous ?

Ce qui se passe n’est cer-tainement pas le fruit du

hasard...

Certainement pas, ce qui se pas-se n’est pas un hasard. J’estime que cette situation, que nous avons es-pérée, est aussi le résultat de décen-nies de réfl exions, de luttes de mil-liers d’Algériennes et d’Algériens. Quant à nous, nous avons apporté une modeste contribution. Et aujourd’hui, je pense qu’il faut plus qu’avant continuer à réfl échir, sans prétentions, aux voies de sortir le pays de ses problèmes. Ce mouve-ment populaire est absolument prometteur, il associe des tendan-ces différentes, concerne toutes les régions du pays et fait montre d’un esprit patriotique d’une essence dé-mocratique. Tout cela reste, bien sûr, à préciser. Mais ce mouvement est, à mon avis, une synthèse de la réfl exion des actions et des luttes du peuple algérien depuis des dé-cennies.

Les différents volumes que vous avez déjà

publiés proposent dif-férentes approches. Et,

aujourd’hui, quelle que soit l’issue, le

pays sera confronté à d’immenses défi s,

l’économie, l’éduca-tion, la justice…

En effet, mais je placerais l’édu-cation en premier, c’est le princi-pal problème mais aussi la solu-tion principale. L’éducation est, à mon sens, le seul et principal le-vier par lequel la société pourra s’engager dans l’avenir. Mainte-nant, la diffi culté est d’organiser la gouvernance du pays de sorte que l’éducation soit unanimement considérée comme la priorité des priorités. Sans un projet éducatif, de formation, un projet de déve-loppement de la capacité scientifi -que, nous n’arriverons pas à faire face aux autres défi s des autres secteurs, y compris les problèmes de l’économie.

Justement, que dire sur les ou la voie que de-

vrait suivre le système économique ?

La situation économique est grave. Pendant des décennies nous avons vécu dans le cadre d’une économie rentière. Ce qui, dans les faits, est une non-économie. Quand on exporte des recours non renou-velables pour importer des biens de consommation, cela n’est pas un modèle économique ni même une voie de développement. L’ave-nir sera donc de passer à une éco-nomie de production. Et cela est faisable. Je pense que si la nouvelle gouvernance s’inscrit dans la lutte contre la corruption, dans la lutte contre les causes qui ont créé cette situation, des solutions émerge-ront d’elles-mêmes et permettront le développement de l’agriculture, de l’industrie, mais aussi de l’éco-nomie de la connaissance, l’écono-mie numérique… Il s’agit d’un ensemble.

Ce mouvement populai-re apparaît également -

du moins pour le mo-ment – comme étant li-béré du poids des idéo-

logies ou des couleurs politiques, et là, l’on

pense immédiatement à l’islamisme politique.

Pourrait-on l’en préser-ver indéfi niment ?

A mon sens, les leçons principa-les ont été tirées. La société algé-rienne a beaucoup souffert, la guerre intérieure des années 1990 a été un désastre total et absolu. Nous ne nous sommes pas effon-drés en tant que société grâce à notre patriotisme et à la solidité du caractère algérien, qui a permis de dépasser cette épreuve qui aurait pu faire disparaître l’Algérie dans un chaos. En fait, une des leçons principales est que nous avons l’absolu besoin de mettre en place un système démocratique aux nor-mes universelles les plus élevées. Et cela est tout à fait possible, il n’y a aucune raison pour que les Algé-riens soient privés de l’Etat de droit, de la représentation politi-que, de la liberté d’expression, de la liberté de création de compéti-tion politique…

Un dernier mot sur les prochains numéros de

la série…

Le prochain volume sera « Lut-ter ». Il devrait paraître dans un an normalement, et par la suite ce sera « Aimer ». Le travail est déjà en cours.

L’absolu besoin de mettre en place un système démocratique...”

AMIN KHAN ENTRETIEN AVEC

“PAR SIHEM BOUNABI

C’est tout naturellement que la rencontre s’est focalisée sur ce que vit l’Al-gérie, actuellement, à travers les revendi-cations et les manifestations populaires. Lancée, il y a deux années, la collection qui convie diff érents spécialistes à interve-nir sur les moyens et les mécanismes pour bâtir une Algérie nouvelle semblait une «utopie». Mais aujourd’hui, les manifesta-tions populaires que connaît l’Algérie de-puis le 22 février démontrent que la socié-té algérienne a les moyens de revendiquer le droit à défendre ses valeurs et qu’elle peut se donner les moyens de réaliser ses rêves.Amir Khan, coordinateur de cette collec-tion, explique que c’est une série de livres collectifs dont le principe est de donner des éléments de réfl exion centrés sur les valeurs de liberté, de dignité et de justice. Au cœur de cette réfl exion de la «mison Algérie», son histoire et son devenir dans un contexte national et international de plus en plus compliqué. Ainsi, les diff é-rents intervenants sont des personnes qui partagent les mêmes valeurs mais, pas for-cément de même tendances idéologiques ou politiques mais qui interviennent cha-cune dans son domaine de compétence et sa capacité de présenter ses expériences de la façon la plus libre et la plus véridique de façon à permettre une discussion sur les grandes questions.

«L’ALGÉRIE HEUREUSE», DE L’UTOPIE À LA RÉALITÉ ?Amir Khan confi e au nombreux présents que sur la question de la faisabilité de cette uto-pie, «depuis le 22 février je n’ai plus à répon-dre à cette question. Nous sommes heureux que nous soyons aujourd’hui dans cette conjoncture où le peuple s’exprime de façon claire sur les principes qui nous animent de-puis toujours qui sont ces valeurs de liberté, de dignité et de justice». Pour sa part, Saïd Djaâfer, qui a contribué à cet ouvrage collectif, affi rme : «Je partage le même sentiment. Au-delà de la diff érence d’âge et d’expérience, on

partage le même rejet d’un système et la même volonté de revenir sur les bases essentielles de la dignité. On nous a fait basculer malgré nous dans l’indignité et on se sentait impuissants à arrêter cela. Notre ouvrage était assez prémonitoire et dans le même esprit des manifestations qui ont été déclenchées depuis le 22 février.» Quant à la jeune chercheure en économie, Tin Hinan Kadi, elle estime que l’on est dans une phase politique transitoire et que c’est important d’avoir ces textes-là pour aider à bâtir l’Algérie de demain, celle qui est revendiquée dans la rue en ce moment. De son côté, Nedjib Sidi Moussa considère, qu’il y a quelques années, cela semblait extrêmement optimiste et auda-cieux de penser que ce qui arrive en ce mo-ment soit possible. Il ajoute, qu’aujourd’hui, il s’agit d’ouvrir des espaces de débat et de dis-cussion pour construire l’Algérie de demain,

pour répondre aux attentes de ce «surgissement populaire». Pour lui, il ne s’agit pas «d’un réveil mais d’un surgissement populaire à un mo-ment historiques» et «qu’aujourd’hui, l’Algérie attire l’attention de tous ceux qui veulent contester l’ordre établi et de tous les révolutionnaires du monde entier. Et cela est impor-tant de souligner que c’est un des événements majeurs dans l’histoire de l’Humanité».A propos de ce «surgissement popu-laire», Amir khan met en exergue le rôle important de l’Internet en tant qu’outil pour la société algérienne afi n de faire face aux tentatives d’en-fermement mental et réel. Un enfer-mement renforcé notamment par un système éducatif défectueux et par des institutions antidémocratiques. En l’occurrence, l’Internet a permis aux jeunes de s’éduquer, de s’infor-mer et de se former, et de facto, cela a donné «une puissance à l’intelli-gence collective que personne ne soupçonnait et certainement pas le pouvoir».Il souligne à ce sujet que «quand on voit les manifestations, il y a une créativité et une cohérence avec ce

qui se passe dans le monde, qui est l’œuvre d’une nouvelle génération qui s’est formée dans la confrontation aux idées du monde, et avec la confi ance en soi pour aborder sans complexe les problèmes qui se posent à toute la société».A propos de sa vision de l’avenir, Amir Khan reste optimiste à condition que toutes les com-posantes de la société algérienne se mettent au travail.Il affi rme à ce sujet que «beaucoup de sociétés qui ont réussi à sortir de ces situations de sous-développement, de pauvreté et de domination, se sont des sociétés qui ont repris confi ance en elles-mêmes en se donnant des objectifs. Au moment, où elles l’ont fait cela pouvait paraître utopique, mais, elles ont réussi, car non seule-ment elles ont formulé des rêves mais elles se sont données les moyens de les réaliser».Dès lors, aujourd’hui, il s’agit «de penser à un devenir qui est radicalement diff érent de celui

qu’un régime corrompu nous destinait. Et cela commence par des ruptures mentales et intel-lectuelles».«Les Algériens comme d’autres peuples sont capables de se développer, sont capables de se confronter à des questions complexes, sont ca-pables de développer de la science, de la tech-nique, et sont capables de développer de la démocratie», en estimant que «rien ne nous empêche de le faire sinon la volonté de le fai-re».

VALORISATION DU TRAVAIL ET DE LA CRÉATIVITÉIl est ressorti des diff érentes interventions à propos de la notion de travail, qu’aujourd’hui, le rôle du travail est de prendre un autre sta-tut. C’est-à-dire de faire passer la société algé-rienne d’une économie de culture de rente à une économie de la production.Pour Tin Hinan Kadi, historiquement, c’est l’in-dustrialisation qui a réussi au mieux à refaçon-ner le rapport d’un peuple au travail. Elle esti-me que «pour l’Algérie, le fait que notre pro-ductivité soit aussi basse, aujourd’hui, n’a rien d’inévitable. C’était le fruit de la politique éco-nomique pendant des années et du fait que la rente avait été utilisée pour acheter la paix so-ciale». En ajoutant : «On n’a pas poussé les gens à créer des industries innovantes et compétiti-ves. J’espère qu’avec cette vague d’espoir qu’ont apporté les manifestations du 22 février, on pourra construire ce projet-là, cette vision, et pousser les gens à un nouveau rapport au travail.Pour conclure, Arezki, l’homme de culture et de théâtre, fervent militant, qui a aussi contri-bué à cet ouvrage collectif, souligne à la fi n du débat «le fait de se réapproprier l’espace public et la réappropriation de nos mémoires. C’est cela la révolution, la question des idéologies économiques va être dans la pratique de la po-litique au quotidien. Un combat qui doit être mené chaque jour. Mais ce qui est important, aujourd’hui, l’appel à la rupture par rapport au passé est concrète-ment là. Et le plus grand défi et combat, d’aujourd’hui, c’est la construction de notre ci-toyenneté. A partir de là, on pourra avancer comme toutes les autres cultures».

Rencontre-débat aux éditions Chihab sur le dernier ouvrage collectif coordonné par Amin Khan

QUESTIONS DE FOND sur une Algérie en mouvementUne rencontre-débat a été organisé mardi dernier à la librairie Chihab de Bab El Oued, à l’occasion de la publication par les Editions Chihab, du nouvel ouvrage collectif intitulé «Travailler !» et publié dans le cadre de la série «Nous autres, éléments pour un manifeste de l’Algérie heureuse». La rencontre a été animée par le coordinateur de la collection Amin Khan et certains contributeurs à cet ouvrage collectif, dont Saïd Djaâfer, Tin Hinan El Kadi et Nedjib Sidi Moussa.

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BOUILLON DE CULTUREj e u d i 2 1 m a r s 2 0 1 912 BOUILLON DE CULTURE m e r c r e d i 2 0 m a r s 2 0 1 9 13

La librairie Chihab de Bab El Oued a accueilli une rencontre dédiée à la publication par la maison d’édition du même nom du nouveau numéro intitulé « Travailler ! », sorti dans le cadre de la série « Nous autres, éléments pour un manifeste de l’Algérie heureuse », un projet littéraire et intellectuel de réfl exion et de propositions qui pensent la société algérienne, ses problématiques et ses interactions. Rencontré en marge du débat animé par les contributeurs à l’ouvrage collectif, notamment Saïd Djaâfer, Tin Hinan El Kadi ou Nedjib Sidi Moussa, le poète et intellectuel Amin Khan, sous la conduite duquel est éditée la série, est revenu pour nous sur la situation actuelle du pays qu’il qualifi e en substance de « tournant » pour une Algérie réellement démocratique. Entretien.

PROPOS RECUEILLIS PAR KHALED ZEGHMI

Reporters : Vous avez présenté un nouveau vo-

let de la série « Nous autres, éléments pour un

manifeste de l’Algérie heureuse ». Pouvez-vous

revenir sur cette initiati-ve lancée il y a déjà près

de trois ans ?

Amin Khan : En fait, l’idée, le projet de « Nous autres…» avait dé-buté bien avant. Mais le premier li-vre est paru en 2016. Et dès le dé-part, il avait été décidé qu’il s’agirait d’une série d’ouvrages collectifs, dont le point de départ est le texte inaugural que j’avais écrit et propo-sé en défi nissant les principes, les grandes lignes du projet, réunir des personnalités, des intellectuels avec pour objectif de lancer une ré-fl exion entre des personnes qui sont évidemment différentes dans leur façon de penser, mais qui par-tagent le même désir de sortir le pays d’une situation marquée es-sentiellement par des liens de do-mination, des archaïsmes, et les re-placer par la raison et la volonté. C’est comme cela que les quatre axes que nous avons proposés ont été « Penser », « Travailler » « Lutter » et « Aimer ». Nous estimons que c’est par la mobilisation personnel-le et collective autour de ces axes que nous pourrons progresser.

Comment s’est fait le choix des contributeurs ?

Le choix s’est un peu fait pas os-mose, c’est-à-dire que nous avons

réuni des personnes que je connais soit directement soit au travers des textes qu’ils avaient écrits. Comme vous le savez, ils sont tous très dif-férents dans leur approche, dans les connaissances et analyses qu’ils apportent, certains sont des journa-listes, d’autres des chercheurs, des économistes… Le principe est de réunir des compétences d’horizons différents mais convergents vers cette réfl exion. Le seul critère que nous avons retenu pour la sélection des textes des contributeurs a été la compétence. Et leurs apports ont été sollicités de façon libre et constructive.

Certains des contribu-teurs, notamment Tin Hi-

nan El Kadi ou Nedjib Sidi Moussa ont contri-bué dès le premier nu-

méro… Est-ce un choix de leur donner le temps de suivre l’évolution de

la situation du pays ?

Oui, certains des contributeurs ont écrit pour plusieurs volumes,

mais il y a aussi de nouvelles per-sonnes. Mais l’idée n’est pas de fer-mer les participations, il s’agit d’une plateforme ouverte qui peut ac-cueillir d’autres contributeurs en fonction des thèmes. Quant à cette idée du temps long, je trouve qu’el-le est également intéressante. Au fi l des volumes, certains des auteurs reviennent, il y a des évolutions, peut-être pas prévues à l’avance, mais qui sont là et qu’il faut pren-dre en compte.

Aujourd’hui, le travail que vous faites prend un sens particulier avec la

situation du pays, la contestation du pouvoir,

les marches populai-res… Vous imaginiez-

vous cela ?

C’est quelque chose que j’ai es-péré, mais que je n’ai pas envisagé à si brève échéance. Je disais au mo-ment de la parution du premier vo-lume, que nous étions en phase de lancer une réfl exion de long terme. Et je pense que c’est toujours le cas,

au sens où il s’agit aussi de se réap-proprier l’histoire, d’échanger, de discuter sur l’avenir. En fait, j’avais dit lors d’une interview que même s’il y avait des résultats sur le court terme, notre démarche resterait la même. Mais, évidemment, nous sommes heureux quand la réalité rejoint « l’utopie » qui est formulée dans ces travaux.

Justement, vous avez d’une certaine façon ré-fl échi à la situation ac-

tuelle avant même qu’el-le ne survienne. Quelle lecture en faites-vous ?

Ce qui se passe n’est cer-tainement pas le fruit du

hasard...

Certainement pas, ce qui se pas-se n’est pas un hasard. J’estime que cette situation, que nous avons es-pérée, est aussi le résultat de décen-nies de réfl exions, de luttes de mil-liers d’Algériennes et d’Algériens. Quant à nous, nous avons apporté une modeste contribution. Et aujourd’hui, je pense qu’il faut plus qu’avant continuer à réfl échir, sans prétentions, aux voies de sortir le pays de ses problèmes. Ce mouve-ment populaire est absolument prometteur, il associe des tendan-ces différentes, concerne toutes les régions du pays et fait montre d’un esprit patriotique d’une essence dé-mocratique. Tout cela reste, bien sûr, à préciser. Mais ce mouvement est, à mon avis, une synthèse de la réfl exion des actions et des luttes du peuple algérien depuis des dé-cennies.

Les différents volumes que vous avez déjà

publiés proposent dif-férentes approches. Et,

aujourd’hui, quelle que soit l’issue, le

pays sera confronté à d’immenses défi s,

l’économie, l’éduca-tion, la justice…

En effet, mais je placerais l’édu-cation en premier, c’est le princi-pal problème mais aussi la solu-tion principale. L’éducation est, à mon sens, le seul et principal le-vier par lequel la société pourra s’engager dans l’avenir. Mainte-nant, la diffi culté est d’organiser la gouvernance du pays de sorte que l’éducation soit unanimement considérée comme la priorité des priorités. Sans un projet éducatif, de formation, un projet de déve-loppement de la capacité scientifi -que, nous n’arriverons pas à faire face aux autres défi s des autres secteurs, y compris les problèmes de l’économie.

Justement, que dire sur les ou la voie que de-

vrait suivre le système économique ?

La situation économique est grave. Pendant des décennies nous avons vécu dans le cadre d’une économie rentière. Ce qui, dans les faits, est une non-économie. Quand on exporte des recours non renou-velables pour importer des biens de consommation, cela n’est pas un modèle économique ni même une voie de développement. L’ave-nir sera donc de passer à une éco-nomie de production. Et cela est faisable. Je pense que si la nouvelle gouvernance s’inscrit dans la lutte contre la corruption, dans la lutte contre les causes qui ont créé cette situation, des solutions émerge-ront d’elles-mêmes et permettront le développement de l’agriculture, de l’industrie, mais aussi de l’éco-nomie de la connaissance, l’écono-mie numérique… Il s’agit d’un ensemble.

Ce mouvement populai-re apparaît également -

du moins pour le mo-ment – comme étant li-béré du poids des idéo-

logies ou des couleurs politiques, et là, l’on

pense immédiatement à l’islamisme politique.

Pourrait-on l’en préser-ver indéfi niment ?

A mon sens, les leçons principa-les ont été tirées. La société algé-rienne a beaucoup souffert, la guerre intérieure des années 1990 a été un désastre total et absolu. Nous ne nous sommes pas effon-drés en tant que société grâce à notre patriotisme et à la solidité du caractère algérien, qui a permis de dépasser cette épreuve qui aurait pu faire disparaître l’Algérie dans un chaos. En fait, une des leçons principales est que nous avons l’absolu besoin de mettre en place un système démocratique aux nor-mes universelles les plus élevées. Et cela est tout à fait possible, il n’y a aucune raison pour que les Algé-riens soient privés de l’Etat de droit, de la représentation politi-que, de la liberté d’expression, de la liberté de création de compéti-tion politique…

Un dernier mot sur les prochains numéros de

la série…

Le prochain volume sera « Lut-ter ». Il devrait paraître dans un an normalement, et par la suite ce sera « Aimer ». Le travail est déjà en cours.

L’absolu besoin de mettre en place un système démocratique...”

AMIN KHAN ENTRETIEN AVEC

“PAR SIHEM BOUNABI

C’est tout naturellement que la rencontre s’est focalisée sur ce que vit l’Al-gérie, actuellement, à travers les revendi-cations et les manifestations populaires. Lancée, il y a deux années, la collection qui convie diff érents spécialistes à interve-nir sur les moyens et les mécanismes pour bâtir une Algérie nouvelle semblait une «utopie». Mais aujourd’hui, les manifesta-tions populaires que connaît l’Algérie de-puis le 22 février démontrent que la socié-té algérienne a les moyens de revendiquer le droit à défendre ses valeurs et qu’elle peut se donner les moyens de réaliser ses rêves.Amir Khan, coordinateur de cette collec-tion, explique que c’est une série de livres collectifs dont le principe est de donner des éléments de réfl exion centrés sur les valeurs de liberté, de dignité et de justice. Au cœur de cette réfl exion de la «mison Algérie», son histoire et son devenir dans un contexte national et international de plus en plus compliqué. Ainsi, les diff é-rents intervenants sont des personnes qui partagent les mêmes valeurs mais, pas for-cément de même tendances idéologiques ou politiques mais qui interviennent cha-cune dans son domaine de compétence et sa capacité de présenter ses expériences de la façon la plus libre et la plus véridique de façon à permettre une discussion sur les grandes questions.

«L’ALGÉRIE HEUREUSE», DE L’UTOPIE À LA RÉALITÉ ?Amir Khan confi e au nombreux présents que sur la question de la faisabilité de cette uto-pie, «depuis le 22 février je n’ai plus à répon-dre à cette question. Nous sommes heureux que nous soyons aujourd’hui dans cette conjoncture où le peuple s’exprime de façon claire sur les principes qui nous animent de-puis toujours qui sont ces valeurs de liberté, de dignité et de justice». Pour sa part, Saïd Djaâfer, qui a contribué à cet ouvrage collectif, affi rme : «Je partage le même sentiment. Au-delà de la diff érence d’âge et d’expérience, on

partage le même rejet d’un système et la même volonté de revenir sur les bases essentielles de la dignité. On nous a fait basculer malgré nous dans l’indignité et on se sentait impuissants à arrêter cela. Notre ouvrage était assez prémonitoire et dans le même esprit des manifestations qui ont été déclenchées depuis le 22 février.» Quant à la jeune chercheure en économie, Tin Hinan Kadi, elle estime que l’on est dans une phase politique transitoire et que c’est important d’avoir ces textes-là pour aider à bâtir l’Algérie de demain, celle qui est revendiquée dans la rue en ce moment. De son côté, Nedjib Sidi Moussa considère, qu’il y a quelques années, cela semblait extrêmement optimiste et auda-cieux de penser que ce qui arrive en ce mo-ment soit possible. Il ajoute, qu’aujourd’hui, il s’agit d’ouvrir des espaces de débat et de dis-cussion pour construire l’Algérie de demain,

pour répondre aux attentes de ce «surgissement populaire». Pour lui, il ne s’agit pas «d’un réveil mais d’un surgissement populaire à un mo-ment historiques» et «qu’aujourd’hui, l’Algérie attire l’attention de tous ceux qui veulent contester l’ordre établi et de tous les révolutionnaires du monde entier. Et cela est impor-tant de souligner que c’est un des événements majeurs dans l’histoire de l’Humanité».A propos de ce «surgissement popu-laire», Amir khan met en exergue le rôle important de l’Internet en tant qu’outil pour la société algérienne afi n de faire face aux tentatives d’en-fermement mental et réel. Un enfer-mement renforcé notamment par un système éducatif défectueux et par des institutions antidémocratiques. En l’occurrence, l’Internet a permis aux jeunes de s’éduquer, de s’infor-mer et de se former, et de facto, cela a donné «une puissance à l’intelli-gence collective que personne ne soupçonnait et certainement pas le pouvoir».Il souligne à ce sujet que «quand on voit les manifestations, il y a une créativité et une cohérence avec ce

qui se passe dans le monde, qui est l’œuvre d’une nouvelle génération qui s’est formée dans la confrontation aux idées du monde, et avec la confi ance en soi pour aborder sans complexe les problèmes qui se posent à toute la société».A propos de sa vision de l’avenir, Amir Khan reste optimiste à condition que toutes les com-posantes de la société algérienne se mettent au travail.Il affi rme à ce sujet que «beaucoup de sociétés qui ont réussi à sortir de ces situations de sous-développement, de pauvreté et de domination, se sont des sociétés qui ont repris confi ance en elles-mêmes en se donnant des objectifs. Au moment, où elles l’ont fait cela pouvait paraître utopique, mais, elles ont réussi, car non seule-ment elles ont formulé des rêves mais elles se sont données les moyens de les réaliser».Dès lors, aujourd’hui, il s’agit «de penser à un devenir qui est radicalement diff érent de celui

qu’un régime corrompu nous destinait. Et cela commence par des ruptures mentales et intel-lectuelles».«Les Algériens comme d’autres peuples sont capables de se développer, sont capables de se confronter à des questions complexes, sont ca-pables de développer de la science, de la tech-nique, et sont capables de développer de la démocratie», en estimant que «rien ne nous empêche de le faire sinon la volonté de le fai-re».

VALORISATION DU TRAVAIL ET DE LA CRÉATIVITÉIl est ressorti des diff érentes interventions à propos de la notion de travail, qu’aujourd’hui, le rôle du travail est de prendre un autre sta-tut. C’est-à-dire de faire passer la société algé-rienne d’une économie de culture de rente à une économie de la production.Pour Tin Hinan Kadi, historiquement, c’est l’in-dustrialisation qui a réussi au mieux à refaçon-ner le rapport d’un peuple au travail. Elle esti-me que «pour l’Algérie, le fait que notre pro-ductivité soit aussi basse, aujourd’hui, n’a rien d’inévitable. C’était le fruit de la politique éco-nomique pendant des années et du fait que la rente avait été utilisée pour acheter la paix so-ciale». En ajoutant : «On n’a pas poussé les gens à créer des industries innovantes et compétiti-ves. J’espère qu’avec cette vague d’espoir qu’ont apporté les manifestations du 22 février, on pourra construire ce projet-là, cette vision, et pousser les gens à un nouveau rapport au travail.Pour conclure, Arezki, l’homme de culture et de théâtre, fervent militant, qui a aussi contri-bué à cet ouvrage collectif, souligne à la fi n du débat «le fait de se réapproprier l’espace public et la réappropriation de nos mémoires. C’est cela la révolution, la question des idéologies économiques va être dans la pratique de la po-litique au quotidien. Un combat qui doit être mené chaque jour. Mais ce qui est important, aujourd’hui, l’appel à la rupture par rapport au passé est concrète-ment là. Et le plus grand défi et combat, d’aujourd’hui, c’est la construction de notre ci-toyenneté. A partir de là, on pourra avancer comme toutes les autres cultures».

Rencontre-débat aux éditions Chihab sur le dernier ouvrage collectif coordonné par Amin Khan

QUESTIONS DE FOND sur une Algérie en mouvementUne rencontre-débat a été organisé mardi dernier à la librairie Chihab de Bab El Oued, à l’occasion de la publication par les Editions Chihab, du nouvel ouvrage collectif intitulé «Travailler !» et publié dans le cadre de la série «Nous autres, éléments pour un manifeste de l’Algérie heureuse». La rencontre a été animée par le coordinateur de la collection Amin Khan et certains contributeurs à cet ouvrage collectif, dont Saïd Djaâfer, Tin Hinan El Kadi et Nedjib Sidi Moussa.

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Heure du conte à la librairie Mauguin

A l’occasion des vacances scolaires de printemps, la Librairie Mauguin (18, place du 1er Novembre, ex-place d’Armes, Blida), lance des séances de lecture de contes pour enfants, animés par des spécialistes pédagogues, et ce, sur inscription parentale à : [email protected].

ConcertsConcert de guitare fl amenca animé par Alberto López, le vendredi 29 mars à 19h à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El Feth). Prix du billet : 500 DA. Les tickets sont disponibles, depuis le 14 mars, au niveau du guichet de la salle Ibn Zeydoun. Un nombre limité de tickets est également disponible au niveau de l’Institut Cervantes d’Alger (9, rue Khelifa Boukhalfa, Alger).

Concert de guitare fl amenca animé par Alberto López, le samedi 30 mars à 19h30 à la Basilique Notre Dame d’Afrique. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Cinéma à l’IFAProjection du long-métrage «Capharnaüm» de Nadia Labaki, le samedi 23 mars à 18h à l’Institut français d’Alger. Entrée sur carte d’accès, réservation : fi [email protected].

Les Lundis du ClubL’Institut culturel italien consacrera un cycle qui portera sur la thématique «C’era una volta...attrici italiane», du 11 mars au 29 avril, à 18h30, au niveau de sa salle polyvalente (4 bis, rue Yahia Mazouni, El Biar, Alger). Entrée sur carte d’accès, réservation : [email protected]. Lundi 25 mars : «La Ragazza con la Valigia» avec Claudia Cardinale.Lundi 1er avril : «La Ciociara», avec Sofi a Loren.Lundi 8 avril : «Personne ne peut me juger», avec Paola Cortellesi. Lundi 15 avril : «La Découverte de l’Aube» de Susanna Nichiarelli.

Théâtre régional Abdelkader-Alloula d’Oran

Dimanche 24 mars à 18h30 : spectacle d’improvisation «Drôles Madaires».Dimanche 24, lundi 25 et mardi 28 mars à 14h : représentation de la pièce pour enfant «Pinocchio», produite par le Théâtre régional d’Oran.

Programme du TNA du mois de marsJeudi 21 mars à 18h : représentation de la pièce «Arlequin, valet des deux maîtres».Vendredi 22 mars à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el-biaâ».Vendredi 22 mars à 16h: représentation de la pièce «Arlequin, valet des deux maîtres».Du 23 au 29 mars : Journées du Théâtre du Sud ; Colloque international «Critique d’expérience...hamzet wassl», organisée par le TNA, en collaboration avec l’Institut du Théâtre Arabe.Samedi 30 mars à 18h : spectacle de l’Orchestre des Jeunes d’Algérie (OJA).

Du 31 mars au 5 avril : Journées du théâtre pour enfant.

Festival du � lm Latino-américain d’Alger

L’Institut Cervantes d’Alger, en collaboration avec les ambassades d’Argentine, du Brésil, du Chili, de Colombie, de Cuba, du Mexique, du Pérou et du Venezuela, organise le Festival du fi lm Latino-américain d’Alger, du 31 janvier au 31 mars 2019, à raison d’une projection tous les jeudis à 18h à l’Institut Cervantes d’Alger (9, rue Khelifa Boukhalfa, Alger). Entrée libre.PROGRAMMEJeudi 21 mars : «Diario de bucaramanga» (Venezuela).

Festival du � lm Initiation au Latin

Le Centre d’études diocésain –Les Glycines (5, chemin Slimane Hocine, Alger) organise une session intensive d’initiation au latin (niveau débutant), et ce, du dimanche 24 mars au jeudi 4 avril 2019. Ce sont 50 heures de cours répartis sur cinq jours par semaine. L’inscription se fait par mail, sur : [email protected]. Pour plus d’informations : 021239485.

L’Université pour Tous«L’Université pour Tous» pluridisciplinaire, gratuite et ouverte à tous, se veut un lieu de rencontre et d’échange des savoirs universitaires actuels en sciences humaines et sociales favorisant l’esprit critique et la réfl exion. Des séminaires se tiendront entre 2018 et 2019 au Centre d’études diocésain –Les Glycines (5, chemin Slimane Hocine, Alger).PROGRAMMEJeudi 11 avril, de 18h à 20h : «Gaston Bachelard», par Mustapha Haddab.

Expositions

Du 23 mars au 15 avril à la galerie Mohammed-Racim (7, avenue Pasteur, Alger-Centre), exposition de Taieb Benabbas Bakhti intitulée «Allégorie».

Du 21 mars au 7 avril à la galerie d’art Asselah-Hocine (39-41, rue Asselah Hocine, Alger), exposition de photographies de Mohamed Malik Laddi intitulée «L’héritage du futur».

Du 21 mars au 7 avril à la galerie d’art Aïcha-Haddad (84, rue Didouche Mourad, Alger), exposition du plasticien Faiçal Barakat.

Jusqu’au 6 juin au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria d’Alger, exposition «Héritages culturels immatériels en Afrique».

Jusqu’au 27 mars à l’Espace des activités culturelles Agha (5, rue Agha, Alger), exposition de photographies et de documents, à l’occasion du 19-Mars, la Fête de la Victoire.

Jusqu’au 9 avril à la galerie de la Fondation culturelle Ahmed et Rabah Asselah (29, boulevard Zighout Youcef, Alger-Centre), exposition collective de peinture, avec Nour El Houda Guerrouche, Nahed Saib, Sarah Belahneche, Chafi ka Benkhodja, Barbara Amokrane, Lila Faci.

Jusqu’au 4 avril au Centre culturel Mustapha-Kateb (5, rue Didouche Mourad, Alger-centre), exposition collective d’artisanat.

Jusqu’au 31 mars à la Bibliothèque DILOU (3, rue Boudehane Messoud, Constantine), exposition de photographies de Chaouki Bouledroua et Armand Vial intitulée «Présences intimes».

Jusqu’au 30 mars au Centre des arts et de la culture du Palais des Raïs –Bastion 23 (23, avenue Amara Rachid, Bab El Oued, Alger), exposition «Emergence» –Regards pluridisciplinaires de peinture, photographie, dessin et sculpture sur l’art contemporain, par un collectif de jeunes artistes étudiants en art à l’Ecole supérieure des Beaux-arts d’Alger.

Jusqu’au 21 mars à la galerie d’art Mohammed-Racim (7, avenue Pasteur, Alger-Centre), exposition de calligraphies de Salah El Magbad.

Jusqu’au 23 mars à la galerie d’Art Le Paon (Centre des Arts Riadh El Feth, niveau 104, Local 1B32), exposition de Wakai Mayuka intitulée «Le soleil se lève à l’ouest». La galerie est ouverte du samedi au jeudi, de 10h à 18h.

Jusqu’au 18 avril au Palais Mustapha Pacha (12, rue des frères Mecheri, Basse-Casbah), exposition intitulée «Tonalité, charme et gaité de la miniature algérienne».

Appel à contribution pour un ouvrage collectif

Le laboratoire de recherche LLC (Langues, Littératures, Cultures) lance un appel à contribution pour un ouvrage collectif «Le roman algérien contemporain : nouvelle(s) posture(s), nouvelle(s) approche(s)», dont la parution est prévue pour décembre 2019. Les contributeurs, qui devront envoyer des résumés de 3000 signes avant le 30 mars 2019, sont invités à réfl échir sur les six axes (thématiques de l’ouvrage) suivants : «Nouvelle(s) mouvance(s) du roman algérien de langue française», «La construction posturale de l’auteur algérien à l’ère de la mondialisation», «Une littérature aux écritures plurielles (hétérogénéité, fragmentation, hybridité)», «Processus d’écriture et élaboration d’une esthétique de la singularité», «Le discours dénonciateur : stratégies posturales et rhétoriques du dé-voilement et de l’inter-dit», «Formes et genres littéraires : une littérarité et une poétique en devenir». Les propositions de contribution doivent être rédigées en français et comporter le nom de l’auteur, son affi liation professionnelle et son courriel, et envoyées à : [email protected]/ [email protected].

Concours de courts métragesL’association des Amis de Medghacen organise, en partenariat avec la Direction de la Culture de la wilaya de Batna et en collaboration de la Maison de la Culture de Batna et de l’Université Batna 2, un concours de courts-métrages placé sous le thème «Aurès, fi er de mon patrimoine». Un appel à participation est disponible sur la page facebook de l’association des Amis de Medghacen (un formulaire est également disponible). Ce concours est ouvert du 1er mars au 20 avril 2019 à minuit, à toute personne âgée de plus de 16 ans, alors que les fi lms (tous types y compris l’animation) peuvent être soumis par une personne ou un groupe. Les demandes de candidatures doivent inclure le lien vers le court métrage (format mp4), d’une durée entre 3 à 7 minutes (générique de fi n compris), et doivent être envoyées par WeTransfer ou déposées au niveau de la Direction de la Culture de Batna (service Patrimoine), accompagnées du formulaire rempli et signé. Un jury composé de cinq personnes et d’un président examinera les candidatures et tiendra en compte les critères de l’originalité, de l’émotion et de la sensibilité de l’auteur pour transmettre son message (images, sons, mots, musique...). Trois prix seront décernés (court-métrage sélectionné par un jury, meilleure idée originale, choix du public sur les réseaux sociaux). Les candidatures ne seront acceptées que si elles sont rédigées en arabe, en Tamazight ou en français et envoyées à : [email protected].

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Oran / Site archéologique «Portus Magnus»Clôture de la phase � nale d’exécution du plan de protection

La direction de la culture de la wilaya d’Oran a achevé la dernière phase de l’exécution du projet de protection du site archéologique de la ville romaine «Portus Magnus» de Bethioua, a-t-on appris du service de la protection du patrimoine de cette direction. Cette phase concerne une consultation publique, lancée par la direction précitée, pour la mise en œuvre du plan de protection de ce site archéologique. Ce sondage a touché la société civile et les habitants de la localité de Bethioua (Est de la wilaya) ainsi que les propriétaires du foncier où se trouve le site, afi n de donner leurs avis, faire part de leurs préoccupations et présenter des propositions sur ce projet, a expliqué le chef de ce service, Djamel Barka. Cette consultation ayant duré deux mois n’a enregistré aucune opposition. Elle a été approuvée par les services de la wilaya pour ensuite présenter le projet de protection de ce site, s’étendant sur une surface de 50 has, pour être approuvé par l’APW. Suite à ces démarches, le dossier sera transmis à la commission nationale de protection des biens relevant du ministère de la culture afi n de donner son aval en vue de la mise en œuvre de la phase d’exécution. Pour rappel, l’étude portant sur le projet de protection de ce site archéologique est passée par trois étapes, toutes approuvées par l’APW en juin 2018. Le site archéologique «Portus Magnus», classé monument national en 1968, est l’un des plus anciens ports édifi és à l’époque romaine. Le musée national «Ahmed Zabana» d’Oran conserve une collection de mosaïques découvertes dans ce site, rappelle-t-on.

Le court-métrage «Kayen Ouela Ma Ka-nech» du jeune réalisateur Abdellah Kada de Ain Defl a a remporté le prix du «meilleur fi lm complet» de la première édition du court mé-trage de Ain Kebira (Nord de Sétif), qui s’est clôturée mardi après-midi. Ce fi lm, d’une durée de 15 minutes, raconte l’histoire d’un jeune homme aux besoins spécifi ques (handicapé mo-teur) qui a réussi à se transcender en dépit de son état de santé, pour aider sa mère âgée, et ce, jusqu’à ce qu’il fi nisse par se lever. La seconde place a été attribuée au fi lm «La note» du réali-sateur Imad Benamoura de la wilaya de Batna, suivi à la troisième place par le court-métrage

intitulé «Stay» du réalisateur Mohamed Tahar Boukat de la wilaya d’Annaba. Quant au prix du jury, il a été accordé au réalisateur Toufi k Chor-fa de Sétif pour son fi lm «Salfi li», d’une durée de deux minutes, destiné à encourager les jeu-nes pour qu’ils s’intéressent davantage à ce type de travaux cinématographiques, peu coûteux et au message succinct et rapide, précisent les or-ganisateurs. Après l’annonce des résultats de la première édition du court métrage, qui s’est dé-roulée pendant trois jours dans la salle de ciné-ma Rabah Bitat de Ain Kebira, Driss Kadideh, directeur technique de cet événement culturel et également directeur de l’école nationale de

l’audiovisuel à Sétif, a rappelé que 28 fi lms ont été projetés à cette occasion. Le jury, présidé par la critique de cinéma Leila Benaicha, a re-commandé aux jeunes créateurs de s’éloigner des visions négatives qui dominent dans la plu-part des œuvres en compétition, faisant état de la nécessité de promouvoir le cinéma par la culture de l’espoir et des valeurs humaines posi-tives, en s’éloignant des campagnes de sensibili-sation, des discours directs et des slogans fon-dés sur des conseils dans les œuvres cinémato-graphiques et créatives, tout en évitant le re-cours excessif à la musique. Elle a également appelé à une sélection minutieuse des bons scé-

narios, à accorder de l’intérêt au son et à une bonne sélection des fi lms participants, tout en ouvrant la porte à d’autres œuvres hors compé-tition, afi n de ne pas priver les jeunes de parti-ciper à ces manifestations artistiques. A noter que cet événement a été organisé par la direc-tion locale de la jeunesse et des sports (DJS), l’Offi ce des établissements de jeunes (ODEJ) et la Ligue des activités scientifi ques et culturelles de la wilaya de Sétif, en coordination avec l’as-sociation «Maison de jeunes» de la ville de Ain Kebira, dans le cadre des festivités du 57ème anniversaire de la fête de la Victoire (19 mars).

(APS)

Première édition du court-métrage de Ain Kebira«Kayen Ouela Ma Kanech» remporte le premier prix

PAR AZZEDINE MABROUKI

Le réalisateur Adam MacKay a fait une biographie sarcastique du néo-consevateur, ultra réactionnaire, politicien ami de Donald Rumsfeld, qui faisait la pluie et rarement le beau temps à la Maison-Blanche pendant de longues années. Les guer-res d’agression contre l’Irak et l’Afghanistan, c’est lui. C’est Cheney le stratège, Bush l’exécutant. Dans ce portrait, on voit un bureaucrate bor-né entouré de ses chiens et qui par-vient à force de coups tordus au som-met du pouvoir. C’est un portrait

cruel, au vitriol et le rôle de Cheney est interprété par le grand acteur Christian Bale, à qui on a fait une tête bouffi e comme celle du person-nage réel qu’il incarne, une incarna-tion du diable en politique. Pour jouer ce rôle du 46e vice-président des Etats-Unis, Christian Bale a ac-cepté de grossir considérablement. Consolation : il a reçu le grand prix d’interprétation au Golden Globe. Au Festival de Berlin, en sortant de la projection, beaucoup de confrères américains ont dit avoir cru voir la caricature de Donald Trump sur l’écran ! Dans « Vice », Adam Mckay

s’attache plus particulièrement à la période post-11 septembre. L’atten-tat de New York avait totalement déséquilibré le pouvoir à Washing-ton. Bush paraissait totalement dé-passé par les graves évènements. Fou furieux, Cheney a pris les choses en main et provoqué la tornade des faits qui ont suivis. Dans ce fi lm fi ction, on voit beau-coup d’images documentaires, des reportages (Breaking News) des mé-dias américains, les amas de béton et les cratères laissés par les bombes américaines à Baghdad. Tout en nar-rant des évènements connus, le fi lm

montre aussi certains éléments de la vie personnelle de Dick Cheney, no-tamment ses relations avec sa femme qui le dominait psychologiquement et tirait les fi celles de ses importan-tes décisions. Figure intrigante, dramatique qui poussait son époux à prendre les dé-cisions les plus extrêmes. Tout au long de ce portrait, Dick Cheney ap-paraît comme un type peu intelli-gent, qui ne lit jamais de livre, qui préfère les cigares, les chiens et la bière. Sorti de là, c’est le vide. Che-ney ou l’être le plus calamiteux de l’histoire américaine.

« Vice », titre du fi lm-portrait du vice-président Dick Cheney à l’époque de la présidence de Georges Bush junior, a été présenté hors compétition au récent Festival de Berlin.

La Secrétaire générale de l’Orga-nisation internationale de la Franco-phonie (OIF), Louise Mushikiwabo, s’est décrite en «adepte du multilin-guisme», mercredi lors de la Journée internationale de la Francophonie, se refusant à partir «en guerre contre d’autres langues». «Je suis non seule-ment une adepte du multilinguisme mais c’est aussi la réalité du monde d’aujourd’hui», a déclaré Mme Mushikiwabo, installée à la tête de l’OIF en janvier, lors d’une émission spéciale de la radio RFI depuis le siège de l’OIF à Paris. «Beaucoup de

francophones parlent de plus en plus d’autres langues, parfois pour des raisons économiques, parfois pour des raisons d’éducation. Je suis moi-même le produit de plusieurs lan-gues», a ajouté l’ancienne ministre rwandaise des Aff aires étrangères, dont l’élection à la tête de la Franco-phonie avait fait polémique, son pays ayant remplacé le français par l’anglais comme langue d’enseigne-ment obligatoire. Le multilinguisme est «naturel», a-t-elle estimé. «Il faut aller au-delà d’une langue même si on reste très très attaché à la langue

française. Je n’aime pas tellement donner l’impression qu’on va en guerre contre d’autres langues donc défendre la langue française, peut-être pas, mais faire rayonner la lan-gue, s’assurer de la présence de notre langue dans les domaines de l’éduca-tion, les aff aires, la science, c’est im-portant», a-t-elle ajouté en marge de la Journée internationale de la Fran-cophonie, qui se déroule tous les 20 mars. Mme Mushikiwabo doit pour l’occasion recevoir au siège de l’OIF la visite du président français Emma-nuel Macron, qui avait lui aussi lar-

gement plaidé pour la défense du français dans le cadre du plurilin-guisme lors d’un discours prononcé le 20 mars 2018. Avec 300 millions de locuteurs, le français est actuelle-ment la cinquième langue la plus parlée dans le monde, après le chinois, l’anglais, l’espagnol et l’ara-be. Le nombre de francophones de-vrait atteindre d’ici à 50 ans entre 477 à 747 millions de personnes, grâce au dynamisme démographique de l’Afrique, selon un rapport publié à l’occasion de la Journée internationale.

Journée de la Francophonie«On ne va pas en guerre contre d’autres langues»

Portrait de Dick Cheney, le calamiteux

«Vice»

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ENTRETIEN RÉALISÉE PAR FADILA DJOUDER

Reporters : Dans quel état avez-vous trouvé le musée du cinéma ?

Salim Aggar : Quand je suis arrivé à la tête de la Cinémathèque algérienne, j’ai trouvé que les archives avaient commencé à être récupé-rées en 2015 grâce à l’apport de l’Institut na-tional des archives. Il y a eu beaucoup de ten-tatives pour récupérer les anciens fi lms et une procédure a été lancée pour d’abord restaurer les fi lms qui existent. Il ne faut pas oublier que nous avons plus de 60 000 bobines, ce qui re-présente un patrimoine énorme.

La Cinémathèque algérienne est sans doute la plus importante en matière de lots de fi lms dans le Monde, elle est la première en Afrique et dans le Monde arabe et, sans doute, la deuxième au monde après la France. Reste à savoir maintenant qu’est-ce qu’on va faire pour restaurer ces fi lms, car nous avons perdu beaucoup de temps dans les années 1970 et 1980 en ne mettant pas les moyens de stocker dans de bonnes conditions les bobines. Puis avec la gestion qu’il y a eu dans les années 1990 à 2000, ces archives commencent à se détériorer car, à partir de 2000, on n’utilisait plus les bobines 35 millimètres partout, donc la vidéo est venue remplacer cette dernière après les années 1990. Il y a eu moins d’utili-sation des bobines, et quand on ne l’utilise pas, durant une dizaine d’années, voire vingt ans, elle risque de s’autodétruire. Je pense qu’on a eu une opération qui a été entamée. Nous sommes en train d’élaborer un plan de sauvegarde et de rassemblement de toutes les archives, qui se trouvent au niveau de la Ciné-mathèque, à la Bibliothèque nationale, où une grande partie des fi lms algériens se trouve. Il y a aussi au niveau de la Cinémathèque de Blida une partie de fi lms russes et aussi un stock de fi lms au niveau de la wilaya d’Alger… Mainte-nant, il reste la prochaine étape qui est de res-taurer les fi lms qui existent déjà. Il est impor-tant de savoir que c’est bien de récupérer une bobine, mais il faut la nettoyer et c’est ce qui demande beaucoup de moyens et beaucoup de temps. Après, il faut les numériser pour être sauvegardées dans des formats numéri-ques nouveaux. Nous avons commencé cette opération avec les fi lms algériens, mais il fau-drait qu’on passe à tous les fi lms des répertoi-res que nous avons actuellement au niveau de la Cinémathèque. Nous avons plus de 300 fi lms algériens entre longs, courts métrages, reportages et documentaires.

Qu’elle est la plus vieille copie dé-tenue et de quelle origine ?

Je ne saurais répondre à cette question. Mais nous sommes membres de la Fédération internationale des archives fi lmiques (FIAF), qui m’a demandé le fi lm de Buster Ketton. Nous avons trouvé sept fi lms, en bobines de 16 millimètres réalisés entre 1920 et 1928, et ils sont en bon état. Ce qui est étonnant, c’est que la Cinémathèque dispose de beaucoup de fi lms en 16 millimètres qui ne sont pas exploi-tés. C’est l’archive fi lmée qui est stockée chez nous, qu’on n’utilise pas souvent, mais qui existe. Il faudrait qu’un jour on pense à les restaurer. J’ai aussi jeté un coup d’œil dans les archives et nous avons trouvé des images des frères Lumière et de Buñuel, je pense que nous avons des bobines qui datent du début du siècle.

Quels sont les moyens de les pro-téger et de les numériser ? Existe-

il des documents fi lmiques du passage des grands cinéastes à la

Cinémathèque ?

La priorité du Centre algérien de la cinéma-tographie, ce sont les fi lms algériens. On cher-che tous les fi lms datant de la période coloniale et contemporaine pour les sauvegarder et les restaurer. Ensuite, vient le patrimoine ancien international, comme les fi lms de Charlie Cha-plin, de Buster Keaton, ou encore des frères Lumière. Il faut commencer par toutes ces ima-ges anciennes, ensuite les fi lms d’auteurs et de grands réalisateurs anciens, qui sont passés par la Cinémathèque. Il ne faut pas oublier que les plus grands cinéastes sont passés par ici. Par exemple, les Africains, nous avons, Alberto Lat-tuada, Aboubakar Bamba Mahama, ou aussi les Russes comme Vladimir Naoumov, les Améri-cains dont Nicolas Ray, William Klein. Nous avons aussi Youcef Chahine, Bernard Herzog, Martin Carmi, Michel Khelifi , Alain Tanner, Gas-ton Kaboré du Burkina Faso. Il y a eu beaucoup de stars du cinéma qui sont passées dans cet espace. Mais dommage, ces instants n’ont pas été immortalisés comme on le voulait. En 1965, quand Ben Bella a nationalisé les salles de ci-néma et le cinéma de distribution, la Cinéma-thèque a récupéré la majorité des fi lms dans les salles de cinéma, c’était un stock important de fi lms commerciaux et d’auteurs.

Beaucoup disent que le problème de la Cinémati-

que, c’est l’ar-gent. Vrai ou

faux ? Combien estime-t-on l’ar-gent pour relan-cer la machine ?

C’est vrai. D’abord, il faut comprendre que le statut de la Cinémathèque est une entreprise publi-que administrative (EPA), elle ne peut pas s’autofi -nancer. Elle dépend du Trésor et du contrôle fi nan-cier, toutes les dépenses passent par l’organisme fi -nancier. C’est-à-dire, même le statut administratif de la Cinémathèque doit être revu, si on la compare à la Cinéma-thèque française, qui est une association de 1901, qui reçoit des dons, qui a des spon-sors… moi, tout l’argent que je ramène part directement au Trésor. Ce qui n’est pas nor-mal. Même si je fais des recettes de box-offi ce et je bats tous les records des recettes, je ne peux même pas en profi ter pour faire des tra-vaux ou ramener un DCP. Revenons à l’his-toire des DCP. Nous sommes une Cinémathè-que qui a douze salles et aucun organisme en Algérie ne dispose d’autant de salles, et nous n’avons même pas un DCP à la Cinémathèque d’Alger, ni à Tizi-Ouzou. Les seules salles qui ont un DCP sont Oran, Annaba et Béjaïa, et ce sont les wilayas qui ont fi nancé ces derniers pour leurs festivals. La Cinémathèque de Tlemcen est l’une des plus belles salles en Al-gérie, malheureusement, elle n’a pas les moyens de sa politique. Elle n’a pas de DCP et son projecteur est en fi n de vie, il faut le re-

nouveler. La Cinémathèque algérienne n’a pas un budget énorme. On souhaite que le statut administratif soit modifi é. Le salaire des employés n’est pas important, on en souffre parce qu’un salarié a besoin de vivre dans un environnement professionnel intéressant. Si les autres sociétés de cinéma sont des Epic, le ministère nous aidera beaucoup, alors que l’organigramme de création du CAC a été fait comme un organisme administratif, ce qui a freiné un peu le fonctionnement de la Ciné-mathèque.

Pour le budget qu’il faut, je ne peux pas avancer maintenant un chiffre, car je suis en train de découvrir les demandes, mais je pen-se qu’il faudrait beaucoup d’argent car on doit restaurer certaines salles, comme celle de Blida, qui est totalement délabrée, ou en-core la salle de Tiaret, dont le plafond est ef-fondré. Et beaucoup de salles méritent d’être restaurées et d’autres ont besoin d’équipe-ment de projection adapté. Je ne comprends pas comment les responsables qui étaient là

avant moi sont restés les bras croisés et n’ont pas développé la Cinémathè-que d’Alger qui est le fl eu-ron du cinéma algérien. Mais aujourd’hui, c’est n’est plus un fl euron, car il y a moins de fréquentation à cause des conditions de projection qui ne sont pas optimales. L’Institut fran-çais qui est à quelques mè-tres a un DCP et nous non. Il faut au moins deux ou trois ans pour bien relan-cer la machine.

En ce qui concerne le personnel, comme dans les musées certains sont

là par hasard et ne connaissent rien au ci-

néma, ne faut-il pas une formation ?

Le statut de la Fonction publique de la Ci-némathèque n’existe pas, le métier ou le gra-de d’opérateur est inexistant. Je n’ai pas com-pris pourquoi nous avons ramené des gar-diens qu’on a formés pour ce poste. L’opéra-teur de la salle d’Alger est décédé et nous ne savons pas comment le remplacer parce que cette fonction n’existe pas, alors j’ai recruté un gardien, dont le père était à la Cinémathè-que et qui a une capacité et un amour pour ce métier. Il ne faut pas oublier qu’un 35 milli-mètres, c’est autre chose, ce n’est pas comme un DCP, où on peut appuyer sur un bouton et lancer le fi lm. Notre plus ancien employé qui s’occupe de cette opération est presque à la retraite et il n’a pas encore ce statut qu’il mé-rite. Nous avons des archivistes, mais il n’y a pas de spécialistes du fi lm. Nous avons ré-cemment recruté une archiviste qui a beau-coup de qualités, mais elle ne connaît pas l’archive fi lmée.

Pour revenir sur l’aspect commer-cial, ne pensez-vous pas qu’il faut

relever le prix du ticket ?

Aujourd’hui, nous sommes passés à trois séances par jour, et la seule qui marche est celle de 13 heures. Le public est composé de couples et de retraités et nous recevons une dizaine à une vingtaine de personnes par jour. Le prix du ticket est de 70 dinars, et de 50 di-nars pour les étudiants, et 200 dinars pour les séances de fi lms du CADC, avec qui nous avons fait une convention. Pour relever les prix, ça ne dépend pas de moi, c’est à négocier avec les fi nances et nous sommes en train de réfl échir à cela. On voudrait bien monter le prix à 100 dinars.

Qu’en est-il de la politique des cy-cles et des rétrospectives ?

Nous sommes justement en train de revoir la politique des cycles qui sont très impor-tants. C’est cela qui a fait la force de la Ciné-mathèque. Nous avons abandonné ce créneau car les programmateurs ne sont pas spéciali-sés dans le cinéma. Quand je suis arrivé à la tête de la Cinémathèque, j’ai trouvé des gens qui étaient censés être des conseillers cultu-rels, mis à part deux ou trois, les autres ne connaissent pas le cinéma tel qu’il est. Mais il y a des gens qui ont une bonne volonté, même s’ils n’ont pas cette culture cinématographi-que, ils ont appris et se sont défendus pour présenter un programme. Vous avez beaucoup de salles qui présentent un programme de ci-néphiles qui m’étonne, par exemple, la Ciné-mathèque de Souk-Ahras, qui est dirigée par une femme, présente un programme très varié et très intéressant, comme c’est le cas à la Ci-némathèque de Tlemcen, et même à Béjaïa avec Fodil Assoul, qui fait un excellent travail sur le plan programmation. C’est cela qui manquait, on doit chaque semaine présenter un cycle de cinéma. Je n’ai présenté que trois cycles depuis mon arrivée, à savoir René Vau-tier, Faten Hamama et le fi lm amazigh. Car j’ai remarqué que les gens d’ici sont un peu dé-connectés des cycles. Là, nous sommes en train de préparer les cycles du cinéaste italien Bernardo Bertolucci et de Charlie Chaplin pour la semaine prochaine.

Avant, il y avait des partenariats avec les cinémathèques du monde.

Est-ce possible d’y songer à nou-veau ?

Bien sûr, c’est notre objectif, d’ailleurs nous sommes en train de développer un site pour la Cinémathèque, dont le rôle est de montrer qu’on existe. Il est en construction, il sera en trois langues, français, arabe et anglais, car on reste dans l’international. Nous sommes en train de travailler sur son contenu et il sera en ligne dans dix jours. Ce qui nous permettra de diffuser toutes nos activités et nos actions. Je considère qu’un édifi ce de plus de cinquante ans doit avoir son site.

Salim Aggar, directeur de la Cinémathèque algérienne

«Le statut de la Cinémathèque doit être impérativement revu»Salim Aggar, réalisateur et journaliste, a été installé il y a quelques mois à la tête de la Cinémathèque algérienne. Dans cet entretien, il nous dévoile ses objectifs afi n de relancer cet édifi ce, endormi depuis des années, et sa stratégie pour rendre à ce lieu dédié à la mémoire du septième art les moyens de sa politique, tout en relatant les diffi cultés auxquelles il fait face aujourd’hui.

La priorité du Centre algérien de la cinématographie, ce sont les films algériens. On cherche tous les films datant de la période coloniale et contemporaine pour les sauvegarder et les restaurer.

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PAR EL HALLOUI TLEMÇANI

Rebaptisé El Djamel, et après avoir fonc-tionné comme salle de répertoire de 1987 à 1993 sous la houlette du regretté Djamel Kahia Tani, artiste de son vivant, le cinéma Le Coli-sée, situé à Bab El Djiad (centre-ville), sombra dans un coma profond. Faute de politique de gestion culturelle, sans oublier la situation sé-curitaire (terrorisme), ce cinéma sera abandon-né à son triste sort durant deux décennies, mar-quées d’actes de prédations « couronnés » par un incendie criminel qui avait ravagé sa struc-ture et ses équipements. Ladite salle avait été retapée à neuf pour un coût de 120 milliards de centimes, avant d’être rouverte un 14 mars 2012, dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique pour 2011 », avec un nouveau nom : « Djamel Eddine Chanderli », en hommage à ce pionnier du cinéma algérien, alter ego de René Vautier, qui a combattu le colonialisme avec sa caméra. A cette occasion, la ministre de la Culture de l’époque, Khalida Toumi, avait an-noncé que « les salles de cinéma seront, une fois récupérées et réhabilitées par l’Etat, soumi-ses à un cahier des charges et gérées en priori-té par des universitaires au chômage qui de-vront bénéfi cié d’une formation en fi lmogra-phie et en gestion ». Et de souligner qu’«une fois mis en place, ce réseau de la Cinémathèque nationale devrait générer quelque 2 300 postes d’emploi pour les jeunes chômeurs universitai-res», estimant que «les salles de cinéma doivent revenir au cinéma pour contribuer au dévelop-pement culturel, notamment de la frange juvé-nile qui ne connaît rien du grand écran ni du cinéma qui est un art populaire qui éduque, in-forme et forme».

DIVERTISSEMENT ET ÉCHANGE INTERCULTURELPour la circonstance, un bref exposé sur l’histo-rique du Colisée fut présenté par l’auteur de ces lignes, suivi par la projection de trois fi lms de Djamel Chanderli dédiés à sa mémoire : «Les fusils de la liberté», «La voix du peuple» et «Yasmina» ainsi que des extraits de 30 docu-mentaires version «Tlemcen 2011». La cérémo-nie était rehaussée par la présence d’une pléia-de d’artistes du monde du cinéma, à l’instar de Adjaïmi, Saboundji, Ougrout, Hilmi, Chellou-che, Rachedi ,Benzerari, Hazourli, Bendedou-che, Fatima Belhadj, entre autres. Dans ce ca-dre, la salle fl ambant neuve abrita le panorama des 32 fi lms documentaires, organisé par le dé-partement cinéma. Le prix du meilleur docu-mentaire fut attribué à Saïd Oulmi pour son fi lm « Dar El Hadith, espace de savoir et de culte », celui de la meilleure recherche histori-que au réalisateur Larbi Lakehal pour son do-cumentaire « Ben Abdelkrim Maghili » et celui de la meilleure reconstitution à Chorfi Kharou-bi pour son œuvre dédiée à Ibn Khaldoun. Le jury était présidé par Fatima Belhadj, assistée

de Noureddine Adnani, Noureddine Touatri, Lahbib Sayah et Rachid Benallal. Dans ce silla-ge, et au titre du cycle du fi lm documentaire, initié par le département du patrimoine imma-tériel et chorégraphique, version 2011, trois fi lms furent projetés en avant-première. Il s’agit de « Murmures des foggaras» de Mohamed Yar-gui, «Qum Tara, Andalucia » de Abdenour Zah-zah et «Ayred» de Nourredine Benhamed, pré-sentés en présence de leurs réalisateurs. En novembre 2015, L’université panafricaine pour les sciences de l’eau et de l’énergie y compris le changement climatique (PAUWES) et le Centre d’enseignement intensif des langues (CEIL) de l’université Abou-Bakr-Belkaïd de Tlemcen avaient initié les premières semaines du ciné-ma en coopération avec la Cinémathèque de Tlemcen. Chaque lundi du mois de novembre, le public cinéphile, en l’occurrence parmi les «écolos», avait le loisir de découvrir de nou-veaux fi lms (documentaires et fi ctions) à la sal-le de répertoire Djamel Eddine-Chanderli. L’évènement avait été étrenné avec la projec-tion du premier fi lm «Home» (français) de Yann Arthus-Bertrand (en version française, sous-ti-trage en anglais), en présence notamment de plusieurs étudiants africains du PAU. Au pro-gramme, « Azib Zamoum » (algérien), une his-toire de terres de Fatam-Zohra Zamoum, pro-duit par l’EPTV, dans le cadre du cinquante-naire de l’indépendance de l’Algérie, « Devdas » (indien) de Sanjay Leela, et « Troie » de Wol-fgang Petersen. A noter que les fi lms programmés proposés et animés par le GIZ via le Dr. Abbès Sebihi, conseiller technique senior, étaient projetés en version originale avec sous-titrage. «C’est un grand plaisir pour notre salle de répertoire de pouvoir accueillir ces jeunes étudiants et de leur off rir un endroit de divertissement et d’échange interculturel. J’espère que cette ini-tiative va aider à promouvoir davantage la culture cinématographique à Tlemcen pour que nous puissions proposer un programme encore plus élargi. Cela aura une valeur ajoutée pour tous les habitants de Tlemcen», a souligné à cette occasion Djaff ar Sari Bey Djaff ar, le gé-rant de la Cinémathèque Djamel Eddine-Chan-derli. A ce titre, des séances illustrées de fi lms en espagnol (version originale), sous-titrés, ont également été programmées au profi t des étu-diants du département d’espagnol de l’univer-sité Abou-Bakr-Belkaïd de Tlemcen. Quant au challenge qu’il relève pour faire renaître l’ex-Colisée de ses cendres, Bey Djaff ar, âgé de 36 ans, confi era : «J’aime le cinéma depuis tou-jours, un art que j’ai dans la peau. J’étais pro-jectionniste dans cette même salle avant même qu’elle soit reconvertie en Cinémathèque. Aujourd’hui, après une grande formation, j’en suis le responsable et ce, malgré mes études universitaires qui me destinaient à une carrière d’enseignant. Ressusciter l’amour du septième art chez mes concitoyens, c’est mon souhait et je fais tout pour que le public réoccupe les siè-ges de l’ex-Colisée». Au début et avant l’avène-

ment du cinéclub associatif, c’est le cinéphile Mustapha Benabdelkader qui animait les séan-ces de projection-débat. Depuis sa réouverture, la salle Djamel Eddine-Chanderli a vu passer plusieurs réalisateurs, à l’instar de Moussa Haddad avec «Harraga Blues»(2013), accompa-gné de la productrice Amina Bedjaoui (son épouse, co-auteur du scénario), Boualem Aïs-saoui avec « Hanachia » (2015), Nasredine Guenifi « Nous n’étions pas des héros » (2017), Louiza Benrezzak avec « Terre, Mère » (2018), Saïd Oulmi à deux reprises avec « Le retour » (2017) et « Sur les traces des camps de regrou-pement » (2018), ainsi que Khaled Benaïssa et Idir Benaïbouche, représentant Lyes Salem pour son fi lm « L’Oranais » (2014). A ce propos, le gérant évoque le problème de la prise en charge des hôtes.

MANQUE DE COORDINATIONIl ne tarira pas d’éloges à l’endroit de l’ex-di-recteur de la Culture Miloud Hakim, actuelle-ment inspecteur auprès du département de Azeddine Mihoubi. «Nous n’avons pas un lien de droit ni de fait avec cet établissement, mais nous envisageons d’élaborer un programme de partenariat culturel», nous dira Zoheïr Bou-daoud, directeur de la culture par intérim. Vœu pieux ? Dans ce sillage, Djafaâr Sari Bey se plaint du manque de coordination entre son établissement, la Maison de la culture et le Pa-lais de la culture, sachant que ces deux der-niers abritent souvent des séances de projec-tion-débat avec des réalisateurs, en l’occurren-ce Ahmed Bedjaoui, Ahmed Rachedi, ainsi que Hassan Kechache, ou des journées nationales du court métrage. Pour sa part, l’Institut fran-çais de Tlemcen propose chaque samedi après-midi un fi lm à ses adhérents. A l’initiative du ciné club Derb Cinéma, relevant de l’Associa-tion La Grande Maison, sont invités pour fi n janvier 2019, Karim Moussaoui avec « En at-tendant les hirondelles » (2017) et Azzedine Kasri ainsi que Fahmi Guerbaa pour « Timou-ra » (2018). Il faut souligner que ledit ciné-club, qui a changé trois fois de nom, le ciné-club du samedi, Psynéclub et, dernièrement, Derb Cinéma, en référence à la rue commer-çante voisine de la salle, a à son actif plusieurs séances de projection-débat, dont « Ce que le jour doit à la nuit » (2012) réalisé par Alexan-dre Arcady, un drame adapté du roman épo-nyme de Yasmina Khadra (2008), « American History X » (1999) de Tony Kaye (débat animé par Abdelmadjid Djebbour, cinéaste), « La Môme » (2007) de Olivier Dahan (accompagné pour la circonstance d’un concert animé par Othmane, Ali, Walid, Ramzi et Ghizlane), était prévu « Capharnaüm» de Nadine Labaki (pro-grammé avant d’être annulé pour des raisons techniques, indépendantes de la volonté dudit club, ndlr). A noter que Derb Cinéma a été créé dans le sillage du cinéclub du mardi, qui était animé par le talentueux Khalid Dendane, en 2009, au niveau de la Maison de la culture Ab-delkader-Alloula, sous l’égide de La Grande Maison, présidée par Mme Sabéha Benman-sour, universitaire. Ce nouveau cinéclub a pour objectif de constituer une communauté

de cinéphiles, plus de 1000 adhérents, en don-nant un coup de fouet à cette salle répertoire, 1 300 adhérents via Facebook. Derb Cinéma est animé tour à tour par le trio Younès Taleb, Nadir Benhamed et Mehdi Benhamed. Dans ce sillage, rendons un vibrant hommage aux an-ciens animateurs du cinéclub à Tlemcen, en l’occurrence Ahmed Bedjaoui, qui anima dans les années 60 le premier cinéclub baptisé «JCP» (Jeunesse Culture et Progrès) au niveau de la Maison des Jeunes de Sidi Chaker, le trio Guer-mouche-Hamdi-Seladji, qui activait à titre bé-névole au CCF dans les années 70. Outre les séances thématiques quotidiennes (14h et 16h) moyennant un ticket à 70 DA pour le grand public et 50 DA tarif étudiant, le cinéma Dja-mel Eddine-Chanderli était, en 2018, au ren-dez-vous des événements à caractère national ou international, à l’instar de Yennayer («La Montagne de Baya» de Meddour, « Macha-ho » et « Fadhma N’Soumer » de Belkacem Ha-djadj), la Journée internationale de la femme (avec « Inch’allah dimanche » de Yamina Ben-guigui), Youm el ilm, fi lm documentaire sur Ibn Khaldoun), la Journée internationale du vivre-ensemble (« Les Citronniers » de Eran Riklis, documentaire sur Khaled Bentounes ), la commémoration des massacres du 8 Mai 1945 (« L’autre 8 mai » de Yasmina Adi), fête de l’Indépendance (« L’opium et le Bâton » de Ahmed Rachedi), la commémoration des ma-nifestations du 17 Octobre 1961 à Paris (« Ici on noie les Algériens » de Yasmina Adi), le 1er Novembre 54 (« Sur les traces des camps de concentration » de Saïd Oulmi).

TAUX DE FRÉQUENTATION QUASI INSIGNIFIANTPar ailleurs, la salle reçoit occasionnellement, samedi, des élèves du primaire pour des dessins animés, pour une entrée à 25 DA, quand leurs parents, leurs enseignants ou chefs d’établisse-ment sont « motivés » par la chose culturelle. Par rapport au grand public, le taux de fré-quentation est quasi insignifi ant, allant de la « salle vide » à la présence d’une vingtaine de spectateurs. Nous avions fait ce constat de dé-saff ection avec le fi lm « Le puits » (2016) de Lotfi Bouchouchi, lorsque nous nous sommes retrouvés, mon épouse et moi, seuls lors de la projection ! Abstraction faite des fi lms classi-ques qui sont littéralement boudés par « igno-rance » par le public. La cinémathèque est ali-mentée en fi lms (sans affi che) une fois par mois par le CAC et dispose d’un projecteur vidéo (pour DVD ou Bleue Ray), outre deux projec-teurs 35 mm. A ce propos, on se rappelle du couac lors de la projection du fi lm « Hanachia » de Boualem Aïssaoui, qui expliquera qu’il aurait fallu disposer d’un lecteur format Digital Cinema Package (DCP) alors que pour le gé-rant, le réalisateur aurait fait des essais avant la projection. Quant au personnel, ce cinéma compte, outre le gérant, quatre employés, dont deux projectionnistes et deux polyvalents rele-vant de la Fonction publique. Enfi n, il y a lieu de signaler que le périmètre immédiat du ci-néma est squatté par les vendeurs informels, ce qui « parasite » aussi bien le décor que l’activité de cette salle de répertoire.

Entre désaffection du public et promotion du cinéclub

La Cinémathèque «Djamel Eddine Chanderli» de Tlemcen au ralenti

A partir de ce jeudi, Reporters fera le tour d’Algérie des salles de la Cinémathèque algérienne pour rendre compte de l’état dans lesquelles elles se trouvent et des projets destinés à les réhabiliter. Cette semaine, la salle Chanderli de Tlemcen.

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PAR SAÏD B.

Azzedine Lagab a remporté la mé-daille d’argent en occupant la secon-de place à cinq (05) secondes du vainqueur l’Erythréen Mekse Bebesay et devant son compatriote Youcef Ré-guigui entré 3e avec 25 secondes de retard sur le champion qui a enregis-tré 3h49.48. Pour sa part, Yacine Hamza ; entré en 7e position du clas-sement général, a pu arracher la mé-daille d’argent des U23. Pour le sélec-tionneur national, « nos cyclistes ont réussi une course parfaite, gérant parfaitement la situation, du début à la fi n, et ils sont donc à féliciter pour cela », a-t-il indiqué tout en ajoutant que « personnellement je suis vrai-ment très satisfait de ce rendement ». La prise en charge fait toujours dé-faut. Ces performances sont d’autant

plus importantes dans la mesure où nos cyclistes souff rent particulière-ment lorsqu’ils sont censés représen-ter le pays à l’extérieur. Il faut bien rappeler les diffi cultés qui avaient entouré le départ de la délégation al-gérienne pour l’Ethiopie, lieu de cette compétition continentale. Nos représentants sont arrivés la veille de la compétition après un long voyage harassant. De plus, nos cyclistes étaient fatigués mais surtout pertur-bés avant même le déplacement. S’étant déplacés mercredi dernier à l’aéroport pour rallier Addis-Abeba, nos cyclistes ont remboursé le che-min pour des raisons administratives. Dans la soirée, le problème trouva une solution et la sélection s’est fi na-lement déplacée en deux groupes, jeudi et vendredi. Ironie du sort, c’est la Fédération algérienne de la disci-

pline qui fait ces remarques. Et là, cela sous-entend que c’est indépen-dant de sa volonté. Faut-il bien rap-peler également que cette instance fédérale est sans président depuis la démission du premier responsable, Mabrouk Kerboua le 10 novembre dernier. Il a motivé sa démission par des «raisons personnelles et de san-té». L’aff aire est en instance au ni-veau du ministère de la jeunesse et des sports… Ainsi et pour revenir au championnat d’Afrique qui vient de se terminer, nos cyclistes avaient bien raté la première épreuve du contre la montre par équipe. Ce qui a été un coup dur pour notre équipe sénior hommes la seule à être engagée dans ces championnats ouverts aux juniors et aux dames. Et c’est dans la course

en ligne que nos cyclistes se sont rat-trapés, montrant ainsi qu’un mini-mum de « stabilité » leur permet de réussir de bons résultats. La sélection algérienne termine ces championnats d’Afrique avec un total de quatre mé-daille (2 argent et 2 en bronze), elle qui a engagé huit cyclistes dans cette compétition, en l’occurrence : Azze-dine Lagab, Youcef Reguigui, Abder-rahmane Mansouri, Abderaouf Ben-gayou, Abdellah Benyoucef, Yacine Hamza, Nacim Saïdi et Islam Man-souri, sous la direction du coach na-tional Chérif Merabet. Et comme le dossier de l’élection d’un nouveau président de la FAC se trouve du côté du Ministère de la jeunesse et des sports, il est bien temps que la tutelle réagisse…

Championnats d’Afrique 2019 de cyclisme

Le sélectionneur national satisfait du rendement des athlètes

Championnat d’Algérie de voile (1ère phase)45 athlètes en lice dans les épreuves des séries olympiques Quarante-cinq athlètes dont 16 fi lles représentant 15 clubs prendront part du 21 au 23 mars à Bordj El Bahri (Alger), aux épreuves de la première phase du championnat d’Algérie de voile, séries olympiques (RSX, Radial, Standard), a-t-on appris mercredi auprès de la Fédération algérienne de voile (FAV). Dans la spécialité «Standard-Garçons», 18 concurrents seront en lice, alors que dans la course «Radial-fi lles» 10 athlètes y participeront. En revanche, les véliplanchistes (RSX) seront au nombre de 17 concurrents dont 6 fi lles, selon le directeur de l’organisation sportive de la Fédération, Redouane Abbés. Les courses débuteront à 11h00, selon le programme établi, alors que les prévisions météorologiques prévoient des vents favorables à la navigation, avec toutefois quelques chutes de pluie en début de matinée. Cette compétition nationale qui concerne des épreuves inscrites au programme des Jeux olympiques-2020, se déroulra en cinq étapes. Par ailleurs, le championnat de printemps de la spécialité Bic techno et Laser 4.7 (moins de 17 ans) aura lieu à Bordj El Bahri du 24 au 27 mars, alors que le championnat de printemps de la spécialité Optimist (moins de 15 ans) est prévu du 30 mars au 2 avril prochain.

Volley-ball / Championnat d’Afrique des clubs (Gr.D/5e journée) Le GS Pétroliers termine le 1er tour invaincu Les volleyeuses algériennes du GS Pétroliers ont terminé invaincues le 1er tour du Championnat d’Afrique des clubs, en battant leur homologues ougandaises de N’komba sur le score de 3 sets à 0 (25-22, 25-22 et 25-12), en match comptant pour la 5e et dernière journée du groupe D, disputé mercredi au Caire (Egypte) qui abrite la compétition jusqu’au 26 mars.. Les Pétrolières enregistrent à cette occasion leur 4e succès de rang en autant de matchs après ceux enregistrés respectivement devant les Egyptiennes d’Al Shams (3-2), les Ivoiriennes de l’ASEC Mimosas (3-0), et les Kenyanes de Prisons (3-1). A la faveur de ce nouveau succès, le GSP s’assure la 1re place du groupe D avec 11 points. Le deuxième match du groupe D, oppose à partir de 19h00, Prisons à Al Chams, alors que l’ASEC Mimosa (Côte d’Ivoire) est exempté de cette journée. Les deux premiers de chaque groupe (A, B, C et D) se qualifi eront aux quarts de fi nale.

Quatre boxeurs algériens ont com-posté leurs billets pour les fi nales du championnat arabe des nations (se-niors messieurs) qui se déroule du 18 au 23 mars à Khartoum au Soudan. Il s’agit de Mohamed Flissi (52 kg) qui a battu le Soudanais, Mohamed Ahmed et Houmri Mohamed (81 Kg) qui n’a laissé aucune chance au Marocain, Maâni Ayoub, alors que Soltani Moha-

med (49 kg) et Hamani Mohand-Saïd (91 kg) se sont qualifi és directement en fi nale. Trois autres boxeurs pour-raient également valider leurs billets pour les fi nales ce mercredi. Il s’agit de Mordjane Oussama (56 Kg), Kramou Chemsedine (69 kg) et Nemouchi You-nes (75 kg). De son côté, Chouaib Bou-loudinats (+91 kg), engagé directe-ment en demi-fi nale, a été fi nalement

battu par le Syrien, Mohamed Melias, une déception pour ce boxeur qui vient de retrouver la compétition après plu-sieurs mois d’absence. En revanche, Tarzoult Walid (60 kg) et Benbaaziz Reda (64 kg) avaient été éliminés en quarts de fi nale, après leur défaite de-vant, respectivement, le Marocain Adrar Reda et le Soudanais Tia Moha-med. Dix boxeurs de la sélection algé-

rienne seniors (messiers) prennent part au rendez-vous de Khartoum sous la conduite du staff technique national, composé des entraîneurs Ahmed Dine, Boubekri Abdelhafi d et Slimane Belou-nis. La sélection algérienne avait dé-croché la première place aux Cham-pionnats arabes 2018 à Khartoum avec un total de sept médailles (5 or, 1 ar-gent et 1 bronze).

La Fédération algérienne d’escrime (FAE) a lancé une opération de vulgarisation de la pratique de cette discipline, à travers la mise en place de séances d’ap-prentissage du maniement de l’épée et du sabre au profi t des amateurs de tous âges, a-t-on appris mer-credi auprès de l’instance fédérale algérienne. «La Fédération a déjà reçu près d’une centaine de deman-des de participation émanant de personnes intéres-sées par l’off re et dont l’âge varie entre 20 et 40 ans», a indiqué le président de la FAE, Raouf Bernaoui à l’APS. L’initiative de la FAE a pour objectif, selon Ber-naoui, «d’une part d’élargir la pratique de ce sport et d’autre part de permettre à des gens de diff érents

âges, de garder la forme à travers une pratique spor-tive». A terme, cette opération permettrait l’instaura-tion d’»une compétition réservée aux vétérans, d’autant plus que la Fédération internationale orga-nise chaque année un tournoi mondial pour vétérans. L’athlète vétéran pourra même participer au cham-pionnat national s’il possède le niveau et les capacités requises». Les créneaux d’entraînement sont répartis sur trois jours par semaine : le dimanche à partir de 18h30, le lundi à partir de 20h00 et le samedi à 14h30, à la salle fédérale d’escrime au niveau com-plexe sportif Ahmed-Ghermoul d’Alger. Les séances d’apprentissage sont dirigées par des coaches natio-

naux. Par ailleurs, les sélections nationales cadets/Juniors (Filles et garçons) poursuivent leur prépara-tion en prévision du championnat du monde prévu à Torun en Pologne du 6 au 14 avril prochain. «L’Algé-rie y participera dans les trois armes : Fleuret, épée et sabre, avec 18 athlètes dont la moitié sont des fi lles. Il s’agit des athlètes ayant remporté des médailles au dernier championnat d’Afrique disputé en Algérie», a indiqué Bernaoui. Les sélections nationales eff ectuent leur préparation sous la conduite des trois entraî-neurs, l’Algérien Oualid Benyahia (Epée), le Sénéga-lais Mamadou Keita (Sabre) et le Français Renaud Villard (Fleuret).

Le parquet de Munich a annoncé hier qu’au moins vingt et un athlètes, de huit nationalités et évoluant dans cinq sports diff érents, sont impliqués dans le scandale de dopage sanguin, mis au jour dernièrement à Erfurt (Al-lemagne). «Ces athlètes sont soupçon-nés d’avoir eu recours à des transfu-sions sanguines, avec l’aide du doc-teur allemand Mark Schmidt», a en-core précisé la même source. «Cinq sports sont concernés dans cette af-faire, dont trois sports d’hiver», selon

un porte-parole du parquet, Mr Kai Gräber, ayant cependant évité de donner plus de détails, notamment, concernant l’identité des athlètes et leur nationalité. Au total, les enquêteurs ont retrouvé au cabinet du médecin 40 poches de sang, dont toutes n’ont pas encore été attribuées à des athlètes. Les faits s’étalent entre 2011 et les récents championnats du monde de ski nordi-que à Seefeld in Tirol, en Autriche. Lundi, une cinquième personne soup-

çonnée d’appartenir au réseau d’Er-furt a été arrêtée. Elle est soupçonnée d’avoir transporté des poches de sang, a également révélé Mr Gräber. Cette nouvelle aff aire de dopage sanguin a démarré en janvier par la confession télévisée d’un skieur de fond autri-chien, Johannes Dürr, sur la chaîne publique allemande ARD. Elle s’est poursuivie fi n février par une vague d’interpellations en Alle-magne et en Autriche, notamment en marge des championnats du monde

de ski nordique de Seefeld. Cinq skieurs de fond avaient alors été arrê-tés, tandis que la police allemande interpellait le médecin sportif soup-çonné d’être au centre du réseau, Mark Schmidt, déjà mis en cause dans de précédentes aff aires de dopage dans le cyclisme. Par la suite, deux cyclistes, dont un coureur de la for-mation Groupama-FDJ, l’Autrichien Georg Preidler, ont aussi été arrêtés. Tous les sportifs ont été relâchés, mais suspendus.

Boxe/Championnat arabe (seniors messieurs)Quatre boxeurs algériens en � nale

EscrimeLa Fédération lance un programme d’apprentissage

Sport / Dopage Au moins 21 athlètes impliqués dans le scandale d’Erfurt

Placer deux athlètes (seniors) sur le podium des Championnats d’Afrique représente un exploit extraordinaire, a déclaré, entre autres, le sélectionneur national Chérif Merabet suite aux derniers résultats de nos cyclistes aux Championnats d’Afrique 2019 qui ont pris fi n, hier, dans la ville de Bahir Dar, en Ethiopie.

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SPORTISSIMO j e u d i 2 1 m a r s 2 0 1 9 19

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

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SPORTISSIMO

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PAR SAÏD B.

La Gambie qui partage la troi-sième place avec le Togo (5 points) est condamnée à s’imposer contre l’Algérie pour espérer se qualifi er. Le Togo doit gagner contre le Benin (2e/7points) alors que son adversaire pourrait se contenter d’un nul pour aller à la phase fi -nale CAN 2019, qui va se jouer pour la première dans l’histoire de la compétition en présence de 24 nations. Ce qui veut dire que les Gambiens seront très bien mo-tivés et surtout décidés à gagner la partie et espérer un nul entre le Bénin et le Togo pour se retrouver en phase fi nale de la CAN 2019 prévue en Egypte du 21 juin au 19 juillet. Comme le match est sans enjeu pour les Verts, le sélection-neur Djamel Belmadi a saisi cette occasion ainsi que celle du pro-chain match amical prévu mardi prochain contre la Tunisie, pour eff ectuer une revue de son eff ectif. Il a voulu revoir quelques anciens joueurs tout en convoquant pas moins de quatre nouveaux élé-ments pour les voir dans ce match face à une équipe gambienne mo-tivée avant de faire son choix pour l’équipe devant défendre les cou-leurs du pays en Egypte. Parmi les 26 joueurs convoqués 4 le sont pour la première fois. Il s’agit de Victor Lekhal (Le Havre/ Fran-ce), ainsi que du trio du Paradou AC (Ligue 1/ Algérie) : Zakaria Naïdji, Hicham Boudaoui et Haïthem Loucif. Par contre, Bel-madi a écarté plusieurs tauliers à

l’image de Yacine Brahimi (FC Porto/ Portugal), Islam Slimani (Fenerbahçe/ Turquie), ou encore Nabil Bentaleb (Schalke 04/ Alle-magne). «Nous ne sommes pas obligés de gagner ce match du mo-ment que nous sommes déjà quali-fi és. Les joueurs gambiens vont arriver avec le maximum de concentration, et surtout l’envie de s’imposer pour espérer arracher leur qualifi cation. C’est un vrai test pour les joueurs qui vont être alignés ce vendredi. Pour le match face à la Tunisie, c’est un véritable test révélateur face à un gros mor-ceau, cela va nous permettre de jauger nos qualités », a indiqué Belmadi. D’autre part, il a révélé qu’il va aborder ces deux matchs avec deux équipes diff érentes. Mais, il faut reconnaître que ceux qui joueront face à la Gambie auront beaucoup à faire devant cette formation venue en Algérie avec l’intention de gagner les trois points.

FAIRE LE MAXIMUM POUR RÉUSSIR L’EXPLOIT DE BATTRE L’ALGÉRIEDu côté de la Gambie, le sélection-neur belge Tom Saintfi et a choisi 20 joueurs, qu’il a regroupés au Maroc avant d’aborder ce match décisif face aux Verts.La liste est marquée par le rappel de Omar Colley, alors que plu-sieurs cadres sont absents en rai-son de blessures ou de suspension.

Parmi les nouveaux joueurs convo-qués, Kalipha Manneh (Catane) et l’attaquant Nuha Marong Krubally (Atletico Baléares). La sélection gambienne sera privée du duo As-san Ceesay-Lamin Jallow, suspen-dus pour cumul de cartons, alors que Mustapha Carayol, Moussa Njie, Yushupha Bobb et Pa Mou-dou sont forfaits pour cause de blessures. Evoquant cette rencon-tre, le coach belge a estimé que «c’est le match le plus important de nos éliminatoires car trois équi-pes se disputent une place qualifi -cative. C’est à nous de battre l’Al-gérie et d’espérer que le Bénin et le Togo se neutralisent».Selon le technicien belge son équi-pe fera le maximum pour réussir

l’exploit de battre l’Algérie.«Certes, notre destin n’est pas en-tre nos mains mais mon équipe a l’ambition de tout faire pour ga-gner. Nous allons tout faire pour atteindre cet objectif», a-t-il conclu. A noter que c’est un trio arbitral camerounais sous la conduite de M. Alioum qui dirige-ra ce match Algérie - Gambie. Il sera assisté de ses deux compatrio-tes, Elvis Guy Noupoue Nguegue et Ernest Nkeniji Ekobe. Quant à l’autre match de ce groupe D entre le Bénin et le Togo prévu au stade de l’Amitié de Cotonou, il a été confi é à un trio éthiopien dirigé par Bamlak Tessema Weyesa, as-sisté de Temesgin Samuel Atango et Tigle Gizaw Belachew.

Ligue 2 Mobilis /ASM Oran Les joueurs mettent � n à leur mouvement de grèveLes joueurs de l’ASM Oran ont mis, hier mercredi un terme à deux jours de grève après avoir reçu des assurances de la part de leurs dirigeants quant à la régularisation prochaine de leur situation fi nancière, a appris l’APS de ce club de Ligue 2 de football. Le président du CSA/ASMO, Merouane Beghor, s’est engagé à payer, dans les prochaines heures, les primes de matchs non encore perçues par ses joueurs, tout en promettant aussi de leur débloquer deux salaires, «dès l’entrée d’argent dans le compte du club», a-t-on précisé. Et pour motiver davantage son équipe, qui lutte pour son maintien en Ligue 2, il s’est également engagé à débloquer les primes des matchs après 48 heures seulement de chacune des cinq rencontres restantes dans le parcours de la formation de «M’dina J’dida» en championnat, ajoute-t-on. Les problèmes fi nanciers ont souvent fait l’actualité de l’ASMO depuis le début de cet exercice, valant à l’équipe la 13e place actuelle qu’elle occupe au classement en compagnie de l’USM El Harrach, troisième potentiel relégable. La nouvelle grève des protégés de l’entraîneur Salem Laoufi intervient dans un moment crucial que traverse le deuxième club phare de la capitale de l’Ouest appelé à disputer deux matchs capitaux sur son terrain lors des deux prochaines journées contre le leader, le NR Magra et l’USM Annaba (8e) respectivement. L’ASMO, qui a vu sa série de quatre matchs sans défaites s’arrêter au cours de la précédente journée sur le terrain du WA Tlemcen, table sur un carton plein au cours de ces deux parties pour conforter ses chances de maintien dans le deuxième palier.

TransfertCasillas prolonge avec le FC Porto jusqu’en 2020L’ancien gardien du Real Madrid et de l’équipe d’Espagne Iker Casillas, 37 ans, a prolongé son contrat avec le FC Porto d’une saison, jusqu’en 2020, a annoncé mercredi le club du nord du Portugal. Le contrat du gardien espagnol «comprend également une année supplémentaire en option et je suis convaincu que ce n’est pas le dernier contrat de Casillas avec nous», a déclaré le président du FC Porto Jorge Pinto da Costa lors d’une conférence de presse. «Ce n’est pas facile de miser sur quelqu’un qui a presque 38 ans, je suis reconnaissant de la confi ance qui m’est accordée et souhaite rester au club où je me sens chez moi et où je veux terminer ma carrière», a réagi Iker Casillas. En début de semaine, Casillas avait déclaré que le président du FC Porto lui avait fait part de sa volonté de le garder jusqu’à ses 40 ans. Arrivé à Porto à l’été 2015, l’ancien gardien de but emblématique de la Roja a disputé 149 rencontres avec les «Dragons». Il avait prolongé son contrat d’un an à la fi n de la saison dernière, marquée par le titre de champion du Portugal décroché par le club, le premier de Casillas depuis son arrivée. Au cours de sa carrière, Casillas a notamment remporté la Coupe du monde en 2010 et a été sacré champion d’Europe à deux reprises (2008, 2012) avec la sélection espagnole. Avec le Real Madrid, il a gagné trois fois la Ligue des champions (2000, 2002, 2014). Le FC Porto est actuellement deuxième du championnat portugais à égalité de points avec le leader, le Benfi ca Lisbonne. Le club du nord du Portugal est par ailleurs qualifi é pour les quarts de fi nale de la Ligue des champions où il aff rontera les Anglais de Liverpool, ainsi que pour les demi-fi nales de la Coupe du Portugal.

Mobilis toujours avec les Verts Mobilis encourage les Verts à la veille de leur match, face à l’équipe Gambienne, comptant pour la sixième et dernière journée des éliminatoires de la 32e coupe d’Afrique des Nations (CAN 2019) qui se tiendra en Egypte du 21 Juin au 19 Juillet 2019. Nos fennecs disputeront ce vendredi 22 Mars à 20h45, au stade Mustapha Tchaker de Blida, leur dernier match de ses éliminations pour la coupe d’Afrique, face aux scorpions de la Gambie. Les deux équipes se sont quittés sur un nul équitable (1-1) lors du match allé tenu à Banjoul au mois de septembre 2018. Ainsi, avant cette sixième journée des qualifi cations, l’Algérie a déjà compostée son ticket pour la CAN 2019 en se plaçant en tête du groupe « D » avec 10 points. Le second billet se jouera entre le Bénin, le Togo et la Gambie. Mobilis, partenaire offi ciel de la Fédération Algérienne de Football (FAF) et de l’Equipe Nationale de football, reste fi dèle à son engagement d’accompagner et d’encourager l’Equipe Nationale, quelle que soit l’échéance sportive et le lieu de son déroulement. Bonne chance aux fennecs. Dzayer Bladna wel Khedra Dialna!

Le milieu off ensif de la sélection nationale du Togo, Dossevi Ma-thieu a assuré que ses coéquipiers iront à Cotonou pour faire «un gros résultat et arracher la qualifi -cation», à la phase fi nale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2019), dimanche lors du match qui opposera les deux équi-pes pour le compte de la 6e et der-nière journée, groupe D, des élimi-natoires de la compétition conti-nentale. «Tout le monde a conscience de la tâche qui l’at-tend, parce qu’on joue notre carte sur ce match donc on est tous mo-bilisés. On est prêt à aller, tous ensembles, pour aller faire un gros résultat au Bénin et emmené tout le peuple togolais à la CAN», a in-diqué Dossevi Mathieu. Les joueurs et staff s techniques des Eperviers du Togo sont conscients de la mis-

sion «diffi cile» qui les attend à Co-tonou où même un nul sera syno-nyme d’élimination. «Je promets juste qu’on va tout donner, on va se battre de la première jusqu’à la dernière minute, quel que soit l’is-sue, on va porter les couleurs du Togo et évidemment en donnant tout, il y’a grande chance qu’on soit récompensés donc à nous de tout faire et de bien se concentrer tactiquement et techniquement, il y’a moyen de faire quelque chose», a expliqué l’international togolais du FC Toulouse/France. Avant ce match capital, les Togolais parta-gent la 3e position (5 points) avec la Gambie qui se déplace égale-ment en Algérie (à Blida). Le Bé-nin occupe seul la seconde place avec (7 points) derrière l’Algérie, avec 10 pts et qui est déjà qualifi ée.

CAN-2019 (éliminatoires/6e journée) / Bénin-Togo«Aller arracher la quali� cation au Bénin»

CAN 2019 / Algérie - Gambie demain soir à Blida

Sur du velours pour les VertsLe match Algérie-Gambie, prévu demain au stade de Tchaker de Blida à 20h45 pour le compte de la 6e et dernière journée (Gr. D) des qualifi cations de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2019, ne constitue qu’un simple test pour les Verts. La raison est toute simple : avant cette sixième et dernière journée des qualifi cations, l’Algérie qui trône en tête (10 pts) est déjà qualifi ée pour la CAN 2019. Le second billet se jouera entre la Gambie, le Bénin et le Togo.

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Gel supposé des visas en AlgérieLe consulat de France à Alger dément PAR FAYÇAL DJOUDI

Depuis hier matin, une information faisant état d’une suspension de l’octroi de visas aux Algériens a commencé à faire le tour des réseaux sociaux. A l’origine, un site d’information du nom d’Observalgérie, qui a rapporté la nouvelle. L’ambassade de France a aussitôt démenti les informations erronées publiées au sujet du gel de visas pour la France.Selon le site ObservAlgérie, «le Consul de France en Algérie a décidé de suspendre l’octroi des visas aux Algériens», ajoutant que «des consignes strictes ont aussi été données au personnel de l’ambassade qui devra se faire très discret et éviter de se mêler de la situation sociopolitique que vit l’Algérie».Dans un communiqué diff usé, hier après-midi, l’ambassade de France en Algérie a apporté un démenti catégorique. «En réponse à une information mensongère et farfelue, le Consul général de France à Alger dément formellement les propos qui lui sont prêtés et confi rme que les consulats généraux d’Alger, Oran et Annaba n’ont pas suspendu la délivrance des visas aux ressortissants algériens».Signalons que ce n’est pas la première fois que ce genre d’information est diff usé sur les réseaux sociaux. La dernière en date était celle concernant la procédure de prise de rendez-vous pour les demandes de visas pour la France auprès du prestataire VFS Global. Ce qui a fait réagir le Consulat général de France à Alger en démentant cette information et en confi rmant qu’il n’y a aucun gel des demandes de rendez-vous pour l’année à venir concernant les demandes de visas auprès du prestataire VFS Global.Par ailleurs, des chiff res fournis par le ministère français de l’Intérieur montrent une très forte baisse des visas accordés aux Algériens, lesquels sont passés de 413 000 en 2017 à 297 000 en 2018, soit une diminution de 116 872 visas, ce qui représente une baisse de 28,23%. Des chiff res qui viennent mettre à nu l’inanité des discours offi ciels des dirigeants français qui, à l’occasion de leur visite en Algérie, promettent la facilitation des procédures de délivrance de visas aux Algériens. Il faut rappeler que l’Algérie est sur la liste des 15 nationalités les plus éligibles pour l’obtention du visa français.

PAR FERIEL NOURINE

Une fois n’est pas coutume, la facture globale des importations de kits CKD-SKD destinés à l’industrie de montage des véhicules de touris-me et de transport de personnes et de marchandises a reculé durant le mois de janvier 2019 par rapport à janvier 2018. Elle est passée à 220,13 millions de dollars contre 226,89 millions de dollars, soit une légère baisse de moins de 7 millions de dollars, équi-valent à tout juste 3%.Dans le détail, seules les importa-tions de collections CKD-SKD pour véhicules de tourisme ont vu leur facture reculer, alors que celles des-tinées à l’assemblage de véhicules de transport de personnes et de marchandises ont augmenté. Pour la première catégorie de véhicules, les achats de kits ont coûté 147,17 millions de dollars en janvier 2019

contre 203,86 millions de dollars au même mois de 2018, en baisse de près de 57 millions de dollars (-27,81%), alors que les dépenses eff ectuées pour la seconde catégorie ont grimpé à 72,96 millions de dol-lars contre 23,03 millions de dol-lars, en hausse de près de 50 mil-lions de dollars correspondant à une augmentation de près de 217%.Pour rappel, l’assemblage de véhi-cules de tourisme est eff ectué ac-tuellement par cinq opérateurs, à savoir Renault Algérie production (Renault- Dacia), Gloviz (Kia), Ta-hkout Manufacturing Company (Hyundai), Sovac Production (VW, Seat, Skoda, Audi, VW Utilitaires) et Peugeot Citroën Production Algérie. Nissan devrait, à son tour, entamer ses activités en 2020 après avoir reçu offi ciellement l’aval du Conseil national des investissements (CNI).La légère baisse de la facture d’im-portations pour les besoins de l’in-

dustrie automobile, qui n’a d’indus-trie que l’appellation, intervient après une année 2018 marquée par une très forte hausse des dépenses en la matière. Les dépenses s’étaient chiff rées à 3,73 milliards de dollars en 2018 contre 2,2 milliards de dol-lars en 2017, soit une progression de 1,53 milliard de dollars (+70%). Les kits importés l’année dernière ont servi à monter 180 000 véhicu-les, contre 110 000 en 2017 et 4 500 véhicules industriels en 2018.Le risque d’une facture 2019 d’im-portation de kits CKD-SKD encore plus salée qu’en 2018 n’est d’ailleurs pas écarté, sachant que les assem-bleurs en place comptent monter plus de véhicules, de tourisme et de transports, alors que la taux d’inté-gration reste insignifi ant, sinon dé-risoire, et de surcroît limité à des équipements qui sont, pour certains, moins chers à importer, à l’exemple de certains plastiques livrés par des

sous-traitants locaux.C’est dire à quel point l’échec des pouvoirs publics est confi rmé, après qu’ils aient décidé d’interdire les importations de véhicules fi nis pour les remplacer par l’achat de collec-tions CKD-SKD qui coûtent encore plus cher aussi bien pour les caisses de l’Etat que pour le client algérien, mis devant le fait accompli et contraint de payer un prix qui est passé pour certains modèles du sim-ple au double. A noter que les im-portations des parties et accessoires des véhicules automobiles (pièces détachées pour les véhicules d’occa-sion...) ont augmenté à 34,73 mil-lions de dollars en janvier 2019 contre 24,5 millions de dollars (+41,81%). Même tendance pour les pneumatiques neufs dont la fac-ture d’importation a atteint 18,1 millions de dollars en janvier 2019 contre 5,18 millions de dollars en janvier 2018 (+ 249,42%).

PAR RACHID BELDI

En plus des parties en confl it, l’Algérie et la Mauritanie seront de nouveaux présents à Genève en tant que pays voisins invités par l’initia-teur de cette démarche, à savoir l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occi-dental, Horst Köhler.L’Algérie sera représentée par le vi-ce-Premier ministre, ministre des Aff aires étrangères, Ramtane La-mamra.Cette deuxième table ronde inter-vient, faut-il le signaler, après la réunion de Horst Köhler avec les membres permanents du Conseil de sécurité, qui lui ont exprimé leur appui à la relance des négociations sur le Sahara occidental, et ses consultations avec les pays partici-pants. Elle se tient également à presque un mois de la fi n du mandat de la Minurso, qui expirera le 30 avril.A l’issue de la première rencontre, en décembre dernier au siège des Nations unies de Genève, l’ancien président allemand avait exprimé son optimisme en déclarant dans une conférence de presse qu’une so-lution «pacifi que» au confl it du Sa-hara occidental est «possible», souli-gnant que «personne ne gagne à maintenir le statu quo et je suis fer-mement convaincu qu’il est dans l’intérêt de tous de résoudre ce confl it».Alors que les négociations entre le Maroc et la Front Polisario étaient suspendues depuis six ans, suite à l’intransigeance de la partie maro-caine, qui a tout le temps campé sur sa position de colonisateur, la pre-mière table ronde s’est tenue confor-mément à la résolution 2440 du Conseil de sécurité, qui avait en-joint, le 31 octobre 2018, le Maroc

et le Front Polisario de reprendre les négociations, «sans précondi-tions et de bonne foi», en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement ac-ceptable qui permette l’autodéter-mination du peuple du Sahara occi-dental. Selon une source sahraouie proche du dossier, cette nouvelle rencontre devrait permettre aux participants de «faire avancer les choses» dans le sens du règlement du confl it, après une première ren-contre qui a permis de «déblayer le terrain, après un statu quo de six ans, et de préparer les prochains rounds».Le Sahara occidental, déclaré terri-toire non autonome par l’ONU en 1964, donc éligible au droit à l’autodétermination, est occupé de façon illégale par le Maroc depuis plus de 40 ans. Vu «son pragmatis-me», le médiateur onusien est «ca-pable» de lever progressivement les

obstacles et faire avancer le proces-sus dans le sens des résolutions «pertinentes» du Conseil de sécurité qui préconisent une solution pré-voyant l’autodétermination du peu-ple sahraoui, estiment des observa-teurs avertis, justifi ant leur avis par le format de table ronde qui met le Maroc en situation de «minorité», avec la présence de l’Algérie et de la Mauritanie, tous deux défendant le principe de l’autodétermination des Sahraouis.Ces observateurs restent néanmoins «sceptiques» quant à l’évolution po-sitive de la position marocaine tant que, disent-ils, ce pays jouit du sou-tien de la France.Cependant, c’est dans ce nouveau contexte, a-t-on ajouté, que Horst Köhler souhaite, à travers Genève II, consolider «la dynamique positi-ve» qu’il a réussi à créer lors de la première table ronde, nonobstant les embuches. Si la France soutient

le Maroc, les Etats-Unis ont déclaré, fi n octobre dernier, qu’ils n’accep-taient plus le statut quo au Sahara occidental, recommandant aux deux parties en confl it de rester attachées aux négociations jusqu’à l’aboutis-sement du processus politique.C’est en tout cas avec «bonne vo-lonté» et «respect scrupuleux» du droit du peuple du Sahara occiden-tal à son autodétermination que les représentants du Front Polisario vont à la deuxième table ronde, a déclaré à l’APS l’un des membres de la délégation sahraouie, M’Hamed Khadad, qui rappelle que la Répu-blique arabe sahraouie démocrati-que (Rasd) est membre de l’Union africaine, institution où siège le Ma-roc. «Rien ne se fera sans le peuple sahraoui», a souligné le coordina-teur sahraoui avec la Minurso, ajou-tant que «les solutions boiteuses, comme l’autonomie, sont totale-ment dépassées».

Importations de kits CKD-SKD automobiles en janvier 2019Légère baisse pour les véhicules de tourisme

Négociations sur le Sahara occidental

Le Maroc et le Front Polisario se retrouvent aujourd’hui à GenèveAprès une première table ronde tenue à Genève le mois de décembre dernier sous l’égide de l’ONU, visant à relancer les négociations sur le Sahara occidental, le Maroc et le Front Polisario se retrouvent, aujourd’hui et demain, dans la capitale suisse pour un second rendez-vous.

Notre photo : Au centre, l’émissaire onusien Horst Köhler