4
E n1992,laconsommationdesmé- nagesaaugmentéde1,5%envo- lume,soituntauxlégèrement supérieuràceluidel'annéeprécédente (+1,2%) .Laruptureaveclapériode85-90 quiconnaissaitunrythmemoyenannuel de3%s'estconfirmée .Laconsomma- tionaainsiapportéunsoutienmodeste àlacroissance .Pourlapremièrefois depuisprèsdedixans,lesdépenses d'alimentationontfléchinettement .La reprisesurlesbiensdurablesarésulté engrandepartiedel'augmentationdes achatsd'automobilesenfind'année . Avecunecroissanceenvolumelégèrement supérieureàcelledel'annéeprécédente (+1,5%contre+1,2%),laconsommation desménagesaatteint4208milliardsde francsen1992 .Incertainssurl'avenir,les consommateursontfaitpreuved'atten- tisme.Leursinvestissementsimmobiliersse sonttassés(-0,9%envolume)etilsont limitélaprogressiondeleursdépensesà celledupouvoird'achatdeleurrevenudis- ponible :+1,4%en1992(graphique1et tableau1) .Leurtauxd'épargneglobalen hausseconstantedepuis1987,s'eststabili- séauniveauatteinten1991soit12,8% . Rappelonsquelahaussedesprixàlacon- sommation(cf.Pourcomprendrecesrésul- GérardAbramovici,Divisionsynthèsesrelativesauxbiensetservices,Insee 1981 1983 1985 1987 1989 1991 N°260-Juin1993 PRIX :13F LACONSOMMA11ON DESMÉNAGESEN1992 tats)s'estencoreralentieen1992 :+2,5% enmoyenneannuelle,contre+3,2%en 1991 .Dansl'alimentation,lefreinageaété trèsmarqué .Horstabaconpeutmêmepar- lerdestabilité(+0,2%) ;cettesituation n'avaitpasétéobservéedepuisplusde trenteans .Lesprixdesservicesmarchands (+4,1%)ontévolué,cetteannéeencore, plusrapidementquelamoyenne .Lesprix delafonction'logement",tirésparceuxdes loyersmaistempérésparceuxduchauffage etdel'éclairage,ontconservéunrythme comparableàl'annéeprécédente(+4%) . En1992,lesménagesontcherchéàsatis- faireleursbesoinsdebase(alimentation, habillement,logement)aumoindrecoût .Le tassementdelaconsommationestparticu- lièrementnetdansledomainealimentaire, peusensiblehabituellementauxaléascon- joncturels .Laconsommationmédicale conservesadynamiquepropreet poursuitunecroissanceplusrapideque lesautrescomposantesdubudgetdes ménages .Toutefoisonenregistreunecer- tainedécélérationdepuisl'anpassé .Dans cecontextel'augmentationdesachatsd'au- tomobilesfaitfigured'exception . Ralentissement delaconsommationalimentaire Avecuneprogressiondeseulement0,8% envolume,l'ensembledelaconsommation alimentaires'écarte,commeen1981et 1983,durythmemoyenannuelde+1,5% observéentre1981et1991(tableau2) .La 0Consommation etpouvoird'achat 1981-1992 Source :ComptesdelaNation 1992,Insee il INSEE

N° 260 - Juin 1993 LA CONSOMMA11ON DES …...en volume, l'ensemble de la consommation alimentaire s'écarte, comme en 1981 et 1983, du rythme moyen annuel de + 1,5 % observé entre

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Page 1: N° 260 - Juin 1993 LA CONSOMMA11ON DES …...en volume, l'ensemble de la consommation alimentaire s'écarte, comme en 1981 et 1983, du rythme moyen annuel de + 1,5 % observé entre

E

n 1992, la consommation des mé-nages a augmenté de 1,5 % en vo-lume, soit un taux légèrement

supérieur à celui de l'année précédente

(+ 1,2 %) . La rupture avec la période 85-90

qui connaissait un rythme moyen annuelde 3 % s'est confirmée . La consomma-tion a ainsi apporté un soutien modesteà la croissance. Pour la première foisdepuis près de dix ans, les dépensesd'alimentation ont fléchi nettement. Lareprise sur les biens durables a résulté

en grande partie de l'augmentation desachats d'automobiles en fin d'année .

Avec une croissance en volume légèrementsupérieure à celle de l'année précédente(+ 1,5 % contre + 1,2 %), la consommationdes ménages a atteint 4208 milliards defrancs en 1992 . Incertains sur l'avenir, lesconsommateurs ont fait preuve d'atten-tisme. Leurs investissements immobiliers sesont tassés (- 0,9 % en volume) et ils ontlimité la progression de leurs dépenses àcelle du pouvoir d'achat de leur revenu dis-ponible : + 1,4 % en 1992 (graphique 1 ettableau 1). Leur taux d'épargne global enhausse constante depuis 1987, s'est stabili-sé au niveau atteint en 1991 soit 12,8 % .Rappelons que la hausse des prix à la con-sommation (cf. Pour comprendre ces résul-

Gérard Abramovici, Division synthèses relatives aux biens et services, Insee

1981 1983 1985 1987 1989 1991

N° 260 - Juin 1993PRIX : 13 F

LA CONSOMMA11ON

DES MÉNAGES EN 1992

tats) s'est encore ralentie en 1992 : + 2,5 %en moyenne annuelle, contre + 3,2 % en1991 . Dans l'alimentation, le freinage a ététrès marqué . Hors tabac on peut même par-ler de stabilité (+ 0,2 %) ; cette situationn'avait pas été observée depuis plus detrente ans. Les prix des services marchands(+ 4,1 %) ont évolué, cette année encore,plus rapidement que la moyenne . Les prixde la fonction 'logement", tirés par ceux desloyers mais tempérés par ceux du chauffageet de l'éclairage, ont conservé un rythmecomparable à l'année précédente (+ 4 %) .En 1992, les ménages ont cherché à satis-faire leurs besoins de base (alimentation,habillement, logement) au moindre coût. Letassement de la consommation est particu-lièrement net dans le domaine alimentaire,peu sensible habituellement aux aléas con-joncturels. La consommation médicaleconserve sa dynamique propre etpoursuit une croissance plus rapide queles autres composantes du budget desménages. Toutefois on enregistre une cer-taine décélération depuis l'an passé . Dansce contexte l'augmentation des achats d'au-tomobiles fait figure d'exception .

Ralentissementde la consommation alimentaire

Avec une progression de seulement 0,8 %en volume, l'ensemble de la consommationalimentaire s'écarte, comme en 1981 et1983, du rythme moyen annuel de + 1,5 %observé entre 1981 et 1991 (tableau 2). La

0 Consommationet pouvoir d'achat1981-1992

Source : Comptes de la Nation1992, Insee

il

INSEE

Page 2: N° 260 - Juin 1993 LA CONSOMMA11ON DES …...en volume, l'ensemble de la consommation alimentaire s'écarte, comme en 1981 et 1983, du rythme moyen annuel de + 1,5 % observé entre

recherche des meilleurs prix a prévalu

en matière alimentaire . A cet égard, à

côté du succès rencontré par les ma-

gasins 'discount', la sensibilité aux

variations des prix relatifs s'est confir-

mée en 1992 . L'offre excédentaire de

fruits et de légumes ayant entraîné

une importante baisse de prix (respec-

tivement - 13,5 % et - 11,5 %), le con-sommateur a privilégié les produits

frais au détriment des conserves de

fruits et des féculents .

Un examen par produit montre que les

achats de viande, après une embellie

en 1990 et 1991, diminuent à nouveau

sans que l'on constate un transfert sur

la volaille . Pourtant l'évolution des prixdes produits aurait pu y inciter : - 0,7 %pour la volaille contre + 2,2 % pour laviande. Malgré des prix stables en1992, le consommateur s'est égale-ment détourné du poisson .L'arrivée de produits nouveaux(yaourts aux vitamines, petits suissesaux céréales, . . .) a stimulé les achatsde produits laitiers . Toutefois l'en-gouement pour les produits allégéscommence à retomber . La consomma-tion de boissons alcoolisées diminuepour la deuxième année consécutive,à l'exception du champagne, de labière et du cidre .En dépit d'une toujours bonne pro-gression des jus de fruits et de légu-mes, le coup d'arrêt porté aux achatsd'eau minérale fait reculer le volumede la consommation de boissons nonalcoolisées pour la première fois de-puis 1977. Qu'il s'agisse des jus defruits ou des eaux minérales, lahausse des prix a été très supérieureà la moyenne : respectivement +4,7 % et + 3,7 % .La forte augmentation du prix du tabacet la législation restrictive concernantles lieux publics ont entraîné un tasse-ment de sa consommation en 1992.

Logement, santé

l'essentiel préservé

Avec une moindre croissance de leurpouvoir d'achat, les ménages n'ontpas été incités à renouveler leurgarde-robe : les dépenses d'habille-ment sont encore en recul . Le profil del'année a été heurté : les achats sou-tenus des mois d'avril et octobre, con-séquence directe des conditionsmétéorologiques, ont été suivis decreux tout aussi marqués. Les soldes

0 Consommation, prix, revenu et épargne

Source : Comptes de la Nation 1992, Insee

© Évolution de la consommation des ménages par fonction

Variation par rapport à l'année précédente en %

Source : Comptes de la Nation 1992,insee

INSEE - 18, BD ADOLPHE PINARD - 75675 PARIS CEDEX 14 - TÉL. : 33 (1) 4117 50 50

r

1

Taux de croissance annuel en %

1

Volume Prix Valeur

Moyenne 1992 en

annuelle 1990 1991 1992 1990 1991 1992 milliards

85-00 de F

Alimentation, boissons, tabac 1,7 1,8 1,8 0,8 3,7 2,9 0,8 793,7dont : Pain et céréales 1,0 -0,1 1,3 -0,6 3,5 3,3 3,3 85,8

Viande, volaille, conserves deviande 0,8 1,3 1,5 -0,8 4,1 1,4 1,9 209,1Poissons 4,8 5,8 3,2 -1,5 2,4 4,2 0,2 38,2Laits, fromages et oeufs 1,9 1,4 2,9 1,5 2,2 0,4 0,9 96,9Huiles et graisses 0,0 -1,6 1,9 0,3 3,6 0,7 1,5 23,8Légumes frais sauf pommesde terre 0,8 -1,8 4,7 5,0 8,3 7,7 -11,5 38,4Fruits frais non tropicaux 0,4 -0,7 -12,5 10,7 9,7 16,1 -13,5 32,4Ensemble alimentation 1,6 1,3 1,8 1,1 3,7 2,8 -0,3 640,0Boissons non alcoolisées 7,6 10,7 3,3 -0,9 1,9 3,8 3,7 23,2Boissons alcoolisées 1,3 0,6 -1,1 -0,5 6,3 4,8 3,0 80,8Tabac 0,9 2,2 2,8 -0,6 0,9 1,2 10,7 49,7

Habillement 0,7 1,8 -1,3 -1,3 3,1 3,2 2,6 281,1Articles d'habillement 0,6 1,7 -1,4 -1,5 3,0 3,2 2,5 211,7Chaussures 1,0 2,1 -0,9 -0,3 3,2 3,3 2,9 49,4

Logement, chauffage, éclairage 2,5 2,5 4,6 2,5 4,0 4,5 4,0 854,6dont : Location de logement 3,7 3,1 3,2 3,1 4,8 4,8 5,1 594,2

Chauffage et éclairage -0,1 1,4 9,3 0,3 4,9 3,7 -0,5 163,6Equlpement du logement 2,2 0,7 -0,9 0,4 3,1 3,6 2,8 326,6dont : Meubles, tapis 2,0 1,0 -5,4 -2,5 3,9 3,5 3,0 95,2

Equipement électroménager 4,4 -2,2 1,2 1,5 0,5 0,7 -0,1 42,7Santé 6,7 7,9 5,5 5,2 0,3 1,1 1,5 419,1dont : Médicaments 8,6 10,0 6,8 6,0 -2,7 -0,1 0,3 103,8

Médecins, dentistes 7,7 8,3 6,3 4,6 -0,7 1,0 1,6 187,7Auxiliaires, analyses, frais deséjour dans hôpitaux etcliniques privées 3,6 6,1 3,7 4,3 3,3 2,5 2,5 56,0

Transport, communications 3,9 2,4 -2,1 1,7 2,7 2,9 2,0 685,7dont : Automobiles 6,6 0,7 -11,0 3,1 0,8 2,9 1,5 151,5

Carburants, lubrifiants 2,4 1,5 0,9 1,2 4,1 0,8 -1,8 142,2Transports collectifs 2,0 1,3 -1,6 2,8 5,2 5,9 4,0 94,5Télécommunications 6,3 8,6 6,5 4,8 -1,4 -0,1 -0,3 57,3

Loisirs, culture 6,2 5,0 1,6 0,9 2,1 2,5 3,2 322,2dont : Matériel électronique

(TV, HI-FI, Vidéo) 13,7 14,8 -0,1 0,4 -4,8 -4,5 -4,5 35,8Disques et cassettes 16,8 14,4 5,8 -0,8 1,8 3,7 4,5 19,9Redevance, cinéma,spectacles, jeux de hasard 3,4 2,6 4,1 5,9 3,3 1,8 6,2 70,1Livres, quotidiens, périodiques 1,4 0,9 -0,6 -0,9 3,9 4,7 4,3 62,5

Autres biens et services 3,1 1,7 0,9 0,2 4,6 4,0 3,8 545,4dont : Soins personnels (coiffeurs,

esthétique, parfumerie) 4,0 1,4 0,9 1,3 4,7 5,0 4,3 81,8Hôtels, cafés, restaurants,agences de voyage 2,5 2,0 -0,9 -0,8 5,8 5,1 4,5 299,8

Consommation finale des ménages 3,2 2,7 1,2 1,5 3,1 3,2 2,5 4208,4

1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992

Consommation en volume 3,7 2,7 3,1 2,9 2,7 1,2 1,5Prix à la consommation 2,8 3,3 2,9 3,6 3,1 3,2 2,5Pouvoir d'achat du revenu disponible brut 2,4 0,4 3,2 3,7 3,5 1,7 1,4

Taux d'épargne (en % du revenudisponible brut) 12,9 10,8 11,0 11,7 12,4 12,8 12,8

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de décembre, malgré des remises plusimportantes qu'à l'habitude, n'ont passuffi à redresser la situation sur l'an-née. L'évolution du poste "location delogement' montre une certaine iner-tie ; la progression qui résulte de l'ac-croissement du parc et del'amélioration du confort est, en francsconstants, de + 3 % par an depuis1990. Pour sa part, l'augmentationdes loyers est de 5,1 % en 1992, soit

© Structure de la consommation des ménages de 1959 à 1992

Coefficients bud étaires calculés aux ix courants

Source : Comptes de la Nation 1992, Insee

0 Structure des achats de biens durables de 1959 à 1992En % aux prix courants

(1) Matériel téléphonique, appareils de cuisson, caravanes, motocycles et cyclesSource : Comptes de la Nation 1992, Insea

0 Ventes d'automobiles françaises et étrangères par trimestre

Milliers d'brmelr1culatlons700

650

600

550

500

450

350

1990

Source : Comité des constructeurs lranpals d'automobiles

1991

un rythme deux fois plus rapide quecelui du prix de l'ensemble de la con-sommation des ménages . La modéra-tion de l'évolution de l'indice du coûtde la construction constatée sur la pé-riode récente devrait freiner la crois-sance des loyers en 1993 .L'hiver 1992 a été plus clément quecelui de l'année précédente . Les dé-penses de chauffage et d'éclairage sesont stabilisées, le gaz et l'électricité

1992

continuant à prendre le pas sur le fioulet le charbon. La consommationd'électricité connaît pour sa part unecroissance positive (+ 1,5 % en vo-lume). Elle est stimulée par l'extensiondu chauffage électrique et la diffusiondes appareils ménagers .Le développement de l'offre de soins,l'amélioration de la couverture so-ciale, mais aussi le vieillissement de lapopulation continuent de peser à lahausse sur les dépenses de santé (cf .Pour comprendre ces résultats). En1992 comme en 1991, la progressionen volume est d'un peu plus de 5 %ce rythme est inférieur à celui observéen moyenne entre 1985 et 1990(+ 7 %). Les achats de médicamentscontinuent à augmenter rapidement(+ 6 % en volume) . Toutefois ce tauxest nettement plus modéré que celuiqu'on observait à la fin des annéesquatre-vingt . La décélération est mar-quée également pour les honorairesde médecins et de dentistes . Le bud-get santé représente désormais 10 %de l'ensemble de la consommation .

Reprise modéréepour les biens durables

Les achats de biens durables ont re-pris : + 0,9 % en volume, contre - 6,5 %en 1991 . La disparition quasi-généraledu taux majoré de TVA explique enpartie ce léger rebond . Toutefois cetteamélioration est surtout due auxachats d'automobiles neuves . Aprèsune chute de 12,7 % en volume l'an-née précédente, ces acquisitions pro-gressent de 2,8 % en 1992 . Outre labaisse de la TVA, l'aide fiscale accor-dée au dernier trimestre pour l'achatd'un véhicule équipé d'un pot catalyti-que et d'importantes opérations pro-motionnelles ont dynamisé les ventesà la fin de l'année. La forte chute desimmatriculations sur le premier trimes-tre 1993 fait apparaître le caractèrepassager de la reprise observée au4ème trimestre de 1992 ; la demanded'automobiles est toujours dans laphase basse de son cycle (graphique 2) .L'électroménager connaît une évolu-tion positive grâce à la bonne tenuedes achats de congélateurs et de lave-linge et à la demande toujours soute-nue en petit matériel . Le matérielélectronique de loisirs est en légèreprogression après une année 1991 dif-ficile . Les Jeux Olympiques d'AI-

INSEE -18, BD ADOLPHE PINARD - 75675 PARIS CEDEX 14 - ML : 33 (1) 411750 50

1959 1970 1981 1992

Automobiles neuves 22,9 30,7 33,9 39,8Electronique ménager 11,2 10,9 12,0 11,3Réfrigérateurs, machines à laver, lave vaisselle 15,2 9,0 5,8 5,2Meubles 25,3 26,8 26,9 22,6Autres biens durables (1) 25,4 22,6 21,4 21,1

Ensemble des biens durables 100,0 100,0 100,0 100,0

1959 1970 1981 1992

Alimentation, boissons, tabac 34,3 26,0 21,3 18,9Habillement 10,8 9,6 7,2 6,2Logement, chauffage, éclairage 10,0 15,3 17,6 20,3Equipement du logement 11,1 10,2 9,3 7,8Santé 4,8 7,1 7,8 10,0Transport, communications 11,4 13,4 16,7 16,3Loisirs, culture 5,8 6,9 7,2 7,6Autres biens et services 11,8 11,5 12,9 12,9

Consommation finale des ménages 100,0 100,0 100,0 100,0

Page 4: N° 260 - Juin 1993 LA CONSOMMA11ON DES …...en volume, l'ensemble de la consommation alimentaire s'écarte, comme en 1981 et 1983, du rythme moyen annuel de + 1,5 % observé entre

bertville et Barcelone ont profité auxachats de magnétoscopes et de télé-viseurs, les basses et moyennes gam-mes ayant été privilégiées . En outre,les fortes baisses de prix pratiquéespour des matériels comme les camésco-pes et les ordinateurs domestiques et,peut être, leur complexité croissante ontentretenu l'attentisme du consommateur .Le meuble, pour sa part, réussit toutjuste à freiner son repli .

Loisirs : autour de la télévisionSans atteindre les progressions desannées passées les achats de casset-tes vidéo augmentent encore forte-ment ; dix ans après le lancement dudisque compact, les ventes de disquessont en diminution . Les dépensesliées à l'usage de la télévision conti-nuent de croître (+ 4,2 %) . Pour lesjeux et jouets, l'effet 'jeux vidéo' aatteint un palier . Quant aux livres,les ventes restent à un niveau bas,tandis que la hausse de leur prixreste importante (+ 5,8 %) . Enfin,depuis deux ans, les ménages ont res-treint leurs dépenses en 'hôtels, caféset restaurants' : - 1,4 % en volume,après - 1,3 %. Ils ont fait de même pourles spectacles et le cinéma (- 0,6 %) .

De 1959 à 1992 : retoursur les tendances longues

Entre 1959 et 1992 la consommationtotale par tête, à prix constants, a étémultipliée par 2,5 . Mais la structure dela consommation par grande fonctions'est nettement modifiée (tableau 3) .L'alimentation a pendant longtempsété le premier poste budgétaire pourles ménages ; son importance s'estréduite régulièrement au fil desannées jusqu'à ce que la fonc-tion 'logement, chauffage,éclairage' la dépasse en 1991 .Conséquence de l'amélioration dela protection sociale et du dévelop-

pement de l'offre de soins, le budgetsanté est passé de la 8e place à la 5e .Aujourd'hui les ménages consacrentproportionnellement à leur budgetdeux fois plus pour se loger et se soi-gner qu'il y a 30 ans ; ils consacrenten revanche une part bien moindre deleur budget pour se nourrir et se vêtir .Cependant, ramené à une base 100en 1959, l'indice de volume de la con-sommation alimentaire par habitants'est accru de 56 % entre 1959 et1992. Parallèlement, les dépenses desanté ont été multipliées par 6,3 sur lamême période .Autre tendance lourde depuis près de30 ans, la diffusion croissante desbiens durables dans les foyers, avecen corollaire un taux de possessionélevé pour certains appareils, commepar exemple les téléviseurs, les réfri-gérateurs et les lave-linge. Désor-mais, les achats d'automobilesneuves représentent près de 40 % desdépenses de biens durables (tableau 4).Innovations technologiques et doncrenouvellement de l'offre expliquent ledynamisme de l'électronique de loisirssur toute la période : télévision cou-leur en 1967, baladeur et magnéto-scope à la fin de la décennie 70,lecteur laser en 1982, caméscope en1984. Désormais, la demande enbiens d'équipement ménager estconstituée, pour l'essentiel, d'achatsde renouvellement : le taux de posses-sion étant proche de la saturation pourles réfrigérateurs et les lave-linge, res-pectivement 97,9 % et 88,4 % en 1991 .

Pour comprendre

ces résultats

Les évaluations annuelles de la consomma-tion des ménages sont la synthèse de mul-tiples sources disponibles (résultatsd'enquêtes et de panels auprès des ména-ges, des commerçants, statistiques du

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A RETOURNER A : INSEE-CNGP, B.P . 2718, 80027 AMIENS CEDEX 01

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Direction Générale18, Bd Adolphe Pinard75675 Paris cedex 14Directeur da la publication

Paul ChampsaurRédacteur en chefCatherine BlumRédacteurs :P . Franceschl, M. Garo.V . Guihard, C. DulonMaquette : J-L Pan Ké Shon188N 0997 .3102O Insee 1993

r

commerce extérieur et de production) . Leschiffres présentés ici sont établis dans lesconcepts et selon les méthodes de la base1980 des comptes nationaux . Ceux relatifsaux années 1990, 1991, 1992 seront révi-sés en 1994 .

La notion de revenu utilisée ici est celle derevenu disponible brut. Pour mesurer sonpouvoir d'achat, on a retenu comme défia-leur l'indice du prix de l'ensemble de laconsommation finale des ménages. Pour1992 cet Indice vaut 102,5 alors que l'indicedes 296 postes est égal à 102,4 . L'écarts'explique par la différence de champ .L'agrégat de la comptabilité nationale cou-vre un champ plus vaste que l'indice des296 postes. En particulier, Il intègre lesloyers fictifs, l'autoconsommation alimen-taire, les assurances et les services nonmarchands .L'Indice de prix relatif d'un produit est lerapport de l'indice de prix de ce produit à

l'indice de prix de l'ensemble des biens etservices consommés .Les loyers fictifs sont les loyers quepaieraient

les

propriétaires

s'ilsétaient locataires de leur logement .Les dépenses de santé retracées dans laconsommation des ménages comprennenttoutes les dépenses des ménages en cedomaine, avant remboursement, sauf pourl'hospitalisation publique où seuls les paie-ments partiels à la charge du ménage sontretenus .

Pour en savoir plus

'Les comptes de la Nation en 1992',Insee première n° 254, avril 1993 .

- Les résultats complets sur la consom-mation des ménages des années 1989à 1992 seront publiés en juin 1993 dans'La consommation des ménages en1992', Insee-Résultats n° 239-240 . Lesséries rétropolées de consommationdes ménages des années 1959 à 1970feront l'objet d'une publication ultérieuredans Insee-Résultats. Les données dé-taillées de consommation des ménagespour les années 1970 à 1992 sont dispo-nibles sur disquette .

INSEE,111U] NvTIONAIlA STA1ISTIQUF

ET DES ÉTUDESFC(lNfMl(ll 1FS