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Sécurité maritime Entraînement Guardex PAGE 20 CMT Céphée Chasse aux mines en Baltique PAGE 24 Chronique du personnel La Marine recrute en 2011 PAGE 26 N° 2979 DU 15 OCTOBRE 2011 LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE 50 ANS DE SERVICE ATLANTIC/ATLANTIQUE Histoire Centenaire de la catastrophe du Liberté PAGE 30 3:HIKLNJ=[UWYUV:?c@j@r@j@k; M 01396 - 2979 - F: 2,40 E

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CMT CéphéeChasse aux mines en Baltique PAGE 24

Chronique du personnelLa Marine recrute en 2011 PAGE 26

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50 ANS DE SERVICEATLANTIC/ATLANTIQUE

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ÉDITORIALSOMMAIRE

AZIMUT 4

ACTUALITÉ 6

Présentation aux drapeaux à l’École navale • Tournéedes ports de l’amiral Rogel, CEMM • Remise du PrixPépite à la BAN d’Hyères • Entraînement de secoursà naufragés dans l’Ouest Cotentin • Arrivée del’Abeille Languedoc dans le détroit du Pas-de-Calais •Bandol/BCR Var : 22 ans d’amitié • Libye : parfaiteosmose entre le Task Group 455.01 de l’Otan et laTF 473 • Des marins-pompiers de Cherbourg aux24 Heures du Mans • Remise de fanion au GSBdDde Cherbourg • Prix Vauban pour la rénovation dufort de l’Éguillette • Exposition « Un autre regardsur l’Afghanistan » à Cherbourg • Le Havre : de nou-velles vedettes pour la Gendarmerie maritime

DE L’ATLANTIC À L’ATLANTIQUE 50 ANS DE SERVICE

PASSION MARINE

VIE DES UNITÉS 20

Guardex 2011 : un exercice inédit • Un mois très com-mando à Lanester • Le Céphée en Baltique : guerre desmines et relations internationales

CHRONIQUE DU PERSONNEL 2 6

La Marine recrute en 2011 et au-delà • Soutenirles marins blessés ou malades et les familles endeuil-lées • Gestion du personnel civil : le rôle de l’Éta-blissement des formations de la Marine (EFM)

SPORT 28

Des marins à l’assaut du Rocher • « Duc in altum » :l’École des officiers du commissariat de la Marineremporte la Juris’cup 2011 • Le plus ancien bâti-ment de la Marine à la Tall Ships Races

HISTO IRE 30

25 septembre 1911 : catastrophe dans la rade deToulon

TEMPS LIVRE 32

Coques en stock • Guerre de l’ombre en mer • Bruitsdans le monde du silence

AGENDA 33

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

Il y a presque cinquante ans jour pour jour que l’Atlantic (avec un « c ») effec-tuait son premier vol d’essai au départ de Toulouse. Ce n’est cependant quequatre ans plus tard qu’il devait entrer dans la Marine. Depuis il n’en est plusreparti et devrait y rester encore au moins vingt ans.

L’avion de 1961 est le résultat d’une coopération internationale inédite à l’époque.Il marquait une innovation importante. Dans les années 80, les « qualités géné-tiques » de l’appareil sont telles que la France, et elle seule cette fois, va profon-dément moderniser l’avion qui devient l’Atlantique 2 (avec « que » cette fois). L’histoire ne s’arrête pas là puisqu’une nouvelle phase de modernisation est encours. Depuis cinquante ans, l’avion n’a cessé d’apporter un soutien à la Forceocéanique stratégique, mais aussi de mener des missions d’assistance et de participer à des missions opérationnelles sur la mer comme sur la terre.Cols Bleus a retrouvé l’ingénieur du programme et l’un des premiers marins àavoir volé sur l’Atlantic. Ils témoignent de leur expérience et évoquent leurs souvenirs d’un appareil qui a marqué leur vie professionnelle.Ce numéro est aussi l’occasion d’évoquer une autre commémoration, bien plustragique celle-là. En effet, il y a eu cent ans le 25 septembre 1911, que le cui-rassé Liberté, l’un des bâtiments les plus modernes de la flotte, explosait dans larade de Toulon, faisant plus de 200 morts. L’émotion, à l’époque, a été considéra-ble dans toute la France et même au-delà, d’autant qu’elle faisait suite à toute unesérie d’accidents tragiques les années précédentes. Les enquêtes montrerontqu’un explosif en était la cause. Le musée de la Marine de Toulon retrace cet évé-nement qui a marqué profondément la population toulonnaise. Lanester accueille prochainement une exposition sur les fusiliers marins. Onignore bien souvent que l’emprise de la base de fusiliers et des commandos n’estpas, stricto sensu, à Lorient, mais dans la commune voisine de Lanester. L’amiralcommandant les fusiliers marins et les commandos a souhaité rappeler le lienentre cette ville et ses unités. La première magistrate de cette commune a ren-contré un reporter de Cols Bleus, elle nous parle de ses relations avec la maisonfusilier. Occasion aussi de présenter le nouvel ouvrage de Marie Babey et l’exposi-tion qu’elle organise à la mairie de Lanester justement.Vous retrouverez aussi bien sûr dans ce numéro les rubriques habituelles, chro-nique du personnel, vie des unités… et n’hésitez pas à nous adresser des sujetsd’articles.

La rédaction

Un mouvement social a obligé notre éditeur à avoir recours en urgence à un autre imprimeur. Il sepeut que la distribution en soit légèrement perturbée. Veuillez nous en excuser, le maximum a été faitpour que vous le receviez dans les meilleures conditions.

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195 19

180Département, collectivitéou territoire d’outre-mer

Saint-Pierre-et-Miquelon

Saint-Barthélemy

Saint-Martin

Guadeloupe

Martinique

Polynésie française

Guyane française

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Azimut

SITUATION DES BÂTIMENTS

DÉPLOYÉS AU 10 OCTOBRE 2011

DÉPLOIEMENT ATLANTIQUE-FS Germinal/Opération Corymbe/

-TCD Foudre/Opération Corymbe/

-PHM CDT Blaison, FASM De Grasse, FASM Latouche-Tréville,

FASM La Motte-Picquet, BRS Antarès, BRS Altair, CMT Céphée,

CMT Cassiopée, CMT Croix du Sud, CMT Éridan, CMT L’Aigle,

CMT Sagittaire, BBPD Styx, BH Borda, BH La Pérouse, BH Laplace

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Atlantique II CommandosSous-marin lanceur d’engin (SNLE)

En mission permanente

Mayotte

La Réunion

Wallis-et-Futuna

Nouvelle-Calédonie

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DÉPLOIEMENT OCÉAN INDIEN-FLF Surcouf/Opération Atalante/

-FS Nivôse, Le Malin

DÉPLOIEMENT MÉDITERRANÉE-BPC Tonnerre/Opération Harmattan/

-FASM Montcalm/Opération Harmattan/

-FDA Chevalier Paul/Opération Harmattan/

-BCR Var/Opération Harmattan/

-PHM CDT Birot/Opération Unified Protector/

-BH Beautemps-Beaupré/Déploiement hydrographique/

-FLF Aconit, PHM CDT Bouan

DÉPLOIEMENT OCÉAN PACIFIQUE-P400 La Tapageuse, FS Prairial

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6®COLS BLEUS®N°2979®15 OCTOBRE 2011

PRÉSENTATION AUX DRAPEAUX À L’ÉCOLE NAVALE

INFOactus

TOURNÉE DES PORTS DE L’AMIRAL ROGEL, CEMM

1 L’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la Marine (CEMM), a entamé le 29 septembreà Toulon, une tournée des ports. Il s’est renduensuite le 3 octobre à Brest et le 7 à Lorient. Il

1 Samedi 8 octobre2011, se sont dérou-lées les cérémonies deprésentation aux dra-peaux de l’Écolenavale, de l’École mili-taire de la flotte et deprésentation au fanionde l’École des officiersdu commissariat de laMarine, présidées parM. Gérard Longuet,ministre de la Défenseet des Anciens Combattants, et en présence de l’ami-ral Bernard Rogel, chef d’état-major de la Marine, duvice-amiral d’escadre Anne-François de Saint Salvy,préfet maritime de l’Atlantique, du contre-amiralMarc de Briançon, commandant l’École navale, et ducommissaire en chef de 1re classe François Lemaî-tre, commandant l’École du commissariat de laMarine.Six enseignes de vaisseau de la promotion Écolenavale 2009 ont confié la garde du drapeau de l’Écolenavale aux aspirants de la promotion École navale2010. La garde du drapeau est formée de six offi-ciers-élèves choisis parmi les plus méritants par lecommandant de l’école.La nouvelle promotion École navale 2011 a été pré-sentée à son drapeau lors d’une cérémonie qui consa-

se déplacera à Cherbourg courant novembre. Quelques semaines après sa prise de fonction,l’amiral a souhaité aller à la rencontre desmarins, civils et militaires. ®

L’ÉCOLE DE GUERRE À BORD DU DUPLEIX

Les 21 et 22 septembre, la frégateDupleix a accueilli plusieursdélégations de l’École de guerreregroupant une cinquantained’officiers supérieurs en provenancedes trois armées et de laGendarmerie, mais également deseize pays différents.Troquant l’espace de quelques heures rangers, treillis, képis etcalots pour revêtir la tenue du marin en opérations – la tenue deprotection de base – ces officiers ont pu visiter un bâtiment de laMarine sous un angle particulier,celui d’un chantier industriel,découvrant une autre facette dumétier de marin : être un desacteurs principaux de l’entretiennaval. Ils ont pu également aborder lacomplexité de la lutte sous la mer,apprécier la polyvalence d’unbâtiment de combat de premier rang et découvrir les conditions devie des marins.

HUBERT VÉDRINE À L’ÉCOLE NAVALE

Ancien secrétaire général de l’Élysée de M. Mitterrand, puis ministre desAffaires étrangères de M. Jospinpendant cinq ans, M. Hubert Védrineétait l’invité du CA Marc de Briançon, commandant l’École navale,le 27 septembre 2011. M. HubertVédrine a participé à une conférencesur le thème : « La notion depuissance maritime est-elle plus quejamais pertinente dans un mondemultilatéral et globalisé ? » et a ainsi lancé le cycle de conférencesqui se dérouleront à l’école tout aulong de l’année scolaire.

Découvrez son interview sur le sitewww.ecole-navale.fr

E N B R E F

cre les élèves de pre-mière année. Aprèsun mois d’intégra-tion et de découvertede la Marine, lesnouveaux élèvesrejoignent ainsi lalongue tradition desofficiers de la Marinenationale. Parmi eux,se trouvent les futurschefs militaires de laMarine nationale et

de la Défense de demain.Les officiers sous contrat (OSC) sont présentés au dra-peau de l’École militaire de la flotte (EMF). Ce dra-peau rassemble sous son symbole, les officiers spé-cialisés de la Marine et les nouveaux officiers souscontrat.Les 26 élèves de l’École des officiers du commissariatde la Marine ont été présentés à leur fanion. La pro-motion a reçu le nom de baptême « Bertrand Joire-Noulens », du nom d’un commissaire de la Marinede la promotion 1974 qui a mené une carrière exem-plaire prématurément interrompue par la maladie.Ces gardes, drapeaux et fanions les représenteronttoute l’année, à Paris et en région, lors des événe-ments militaires, cérémonies et commémorationsofficielles. ® ASP. AURÉLIE CAMUS

BREST LORIENT

TOULON

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COLS BLEUS®N°2979®15 OCTOBRE 2011®7

INFOactus

UN NOUVEAU DIRECTEURPOUR LE SSF

Le CA Antoine Beaussant a pris le 1er septembre la direction du Service dusoutien de la flotte de Toulon.Ingénieur agronome de formation, il découvre la Marine en 1985 lors de son service militaire qu’il effectue sur unpatrouilleur aux Antilles. Il décide alors des’engager et est admis sur titre en 1986.Il sert pendant de nombreuses années au sein des forces sous-marines. Il estsuccessivement affecté sur sous-marinsdiesel, sous-marins nucléaires d’attaque etsous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Il commande le SNA Saphir entre juin1999 et juillet 2001, puis le SNLE Le Vigilant de janvier 2006 à mai 2008. En 2009, il est affecté à l’état-majorparticulier du président de la République.

SAUVETAGE D’UNE TORTUE LUTH

Le 6 octobre, les marins pêcheurs dunavire Mélodie de la mer ont pêché enManche une tortue luth de plus de 400 kg. Ils ont averti le Centre régionalopérationnel de secours et de sauvetage(Cross) Jobourg qui les a mis en relationavec le Centre d’études et de soins destortues marines (CESTM) de l’aquariumde La Rochelle. Ne pouvant la remettre à l’eau avec lesmoyens du navire de pêche, ils ont faitappel au baliseur Cardonet des Phares etBalises qui dispose d’un système delevage. Tous les marins se sont mobiliséspour sangler délicatement l’animal. À peineau contact de l’eau, la tortue s’est envoléedans les eaux froides de la Manche.

E N B R E FREMISE DU PRIX PÉPITE À LA BAN D’HYÈRES

1 Mercredi 5 septembre, dans les salons de l’Hô-tel de la Marine, M. Hugues de la Giraudière, conseil-ler social du ministre de la Défense, a remis le 2e prixPépite dans la catégorie « Emploi sol » au CV Emma-nuel Jeanteur et au CV Frédéric Babin Chevaye,commandant la base d’aéronautique navale d’Hyèrespour les actions menées par la BAN en faveur del’emploi des personnes handicapées. Le prix Pépite (Prix européen pour l’insertion destravailleurs extraordinaires) a été créé par les asso-ciations Aéro-Club de France, Missions Bleu Ciel etCastel Mauboussin dans le but de récompenser lesacteurs de l’insertion professionnelle des personneshandicapées dans les métiers de l’aéronautique. Initié à l’automne 2010 par le CEPA/10S, le parte-nariat entre la Marine et l’association Castel Mau-

ENTRAÎNEMENT DE SECOURS ÀNAUFRAGÉS DANS L’OUEST COTENTIN1 Le 4 octobre, lapréfecture maritimede la Manche et dela mer du Nord aorganisé un entraî-nement de secoursà naufragés intitulé« Orsec SAR 2011 »au large de Dielette

(Manche). Un scénario plausible : un navire trans-portant des passagers, le Victor Hugo, fait route versGuernesey quand il entre en collision avec un objetflottant. Un choc violent qui provoque des blesséset une voie d’eau importante. C’est l’ensemble de la chaîne d’assistance et desecours qui est alors mise en œuvre pour porterassistance aux blessés à bord et évacuer par héli-coptère ceux qui ne peuvent être soignés sur place.En parallèle, les moyens sont mobilisés pour conte-nir et assécher la voie d’eau. Puis, ne parvenant

boussin (ACM) a été concrétisé par la signature dedeux conventions en mai dernier. Elles ont pourobjectif de permettre le recrutement d’une per-sonne à mobilité réduite comme instructeur sursimulateur hélicoptère au sein du groupementEntraînement et instruction. Elles permettront éga-lement la mise en place pour des stagiaires handi-capés de formations au métier d’assistant de vol.Ainsi formés, ils pourront être employés par lescompagnies de SMUH (Service médical d’urgencepar hélicoptère). Des initiatives innovantes qui peuvent permettreaux personnes handicapées, et parmi eux, aux bles-sés en service ou en opérations se trouvant en situa-tion de handicap, de trouver un emploi valorisantdans le domaine de l’aéronautique. ®

plus à assécher, le remorquage du Victor Hugo estdécidé. À l’arrivée au port, les passagers blessés sontpris en charge par les secours. Cet entraînement de grande ampleur a mobilisé leVictor Hugo mis à disposition par la compagnieManche Île Express, les vedette SNSM Les TroisGrûnes, Mona Rigolet, Président Henri Varin, unhélicoptère Dauphin de la Marine nationale, un héli-coptère Dragon 50 de la Sécurité civile, un postemédical avancé mis en place à Dielette par le SDIS,une cellule de gestion de crise à la préfecture mari-time, à la préfecture du département, au Cross et àla compagnie Manche Îles Express, les personnelsdes services médicaux du centre médical des arméesde Cherbourg, du SAMU, ainsi que les élèves dulycée maritime et aquacole de Cherbourg-Octevillequi ont joué les passagers. Cet entraînement permet à la préfecture maritimede tester la souplesse et le bon fonctionnement deson dispositif Orsec. ®

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ARRIVÉE DE L’ABEILLE LANGUEDOCDANS LE DÉTROIT DU PAS-DE-CALAIS

1 Depuis le 30 septembre 2011, le remorqueurd’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS)Abeille Languedoc est positionné dans le détroit duPas-de-Calais. Ce moyen hauturier est désormaisaffrété par la Marine nationale au profit du préfetmaritime de la Manche et de la mer du Nord. Dotéde capacités de remorquage et de lutte antipollu-tion, il assure la sécurité de la zone maritime enlieu et place du remorqueur Anglian Monarch. Ce dernier était depuis 2000 affrété conjointe-ment par la Grande-Bretagne et la France pour

INFOactus

BANDOL/BCR VAR 22 ANS D’AMITIÉ1 Dans le cadre des Journées européennes du patri-moine, les 17 et 18 septembre derniers, le bâtiment decommandement et de ravitaillement Var a fait uneescale au mouillage à Bandol, sa ville marraine. Unparrainage très actif qui dure depuis maintenant 22 ans. La ville de Bandol et le Var ont à cœur de se retrou-ver régulièrement. Cette année, le traditionnel rendez-vous du 14 Juillet n’avait pu être honoré puisque lebâtimentétait engagé dans l’opération Harmattan, aularge de la Libye. Les Journées du patrimoine étaientdonc attendues. Les marins étaient ravis de retrouverleur marraine, si accueillante et chaleureuse. Les Ban-dolais ne cachaient pas leur plaisir de revoir leur fil-leul mouiller dans la baie de Bandol. Près de 300 visi-teurs, dont 114 élèves de CM2 de l’école Octave Maurel accompagnés de leurs parents, ont ainsi pu arpenter les coursives et échappées du Var.Lors du cocktail àbord, M. Chris-tian Palix, mairede Bandol, expri-mait son honneuret sa fierté de rece-

assurer la sécurité dans cette zone maritime trèsfréquentée. À l’automne 2010, le Royaume-Uniavait annoncé qu’il ne renouvellerait pas le contratd’affrètement du remorqueur en raison de res-trictions budgétaires. Soucieux de préserver undispositif dans cette zone d’intervention et de pré-vention, le Gouvernement français a décidé dedéplacer le remorqueur Abeille Languedoc de La Rochelle à Cherbourg (son nouveau port admi-nistratif) pour assurer la sécurité dans le nord dela zone maritime. ®

voir un bâtiment qui, par ses nombreux engage-ments dans les missions opérationnelles, « a assuré desmissions de sécurité pour nos concitoyens mais aussi desmissions économiques et amicales grâce aux échangesentre les marines, les marins et les habitants des payslointains ». En remettant la médaille de citoyen d’hon-neur de la ville de Bandol au CF Frédéric Mauron,commandant du Var, M. Palix témoignait de l’im-portance qu’attache sa municipalité à ce parrainage.Parmi les invités, le CV (R) Szersnovicz, ancien com-mandant du Var (juin 1987 – novembre 1988). C’estsous son commandement que les démarches visantà créer un parrainage avec Bandol furent entamées.Son successeur, le CF Latourrette, avait pu mener àbien ce projet, signant la charte de parrainage entrele Var et Bandol le 22 avril 1989. Le CV (R) Szers-novicz, qui ne cachait pas son émotion de reprendre

la mer sur sonancienne unité, était deplus ravi de « vivre » ceparrainage pour lequelil avait œuvré en sontemps. ®

RÉNOVATION À DAKAR

Sur le port militaire de Dakar, laDirection d’infrastructure de la Défense(DID) conduit la maîtrise d’œuvre destravaux de rénovation du Grand Wharf,un ouvrage vieux de 50 ans. La première phase de la rénovationconsiste à reboucher les fissures sous-marines et à reconstituer les épaufrures(entailles accidentelles sur une pierre detaille) créées par l’agression marine.L’entreprise mandatée par la DID deDakar dispose pour cela de plongeurspour réparer les parties immergées duquai. Deux blocs écartés par le temps ont étéperforés sous l’eau et ancrés dans le solpar des câbles métalliques. Autredémarche innovante, réalisée pour lapremière fois au Sénégal, de la résine aété injectée dans plusieurs parties duGrand Wharf. Pour l’ingénieur de 1re classe JulienRubini, chef de bureau Maîtrise d’œuvrede la DID de Dakar : « La plus grandedifficulté consistait à bien coordonner lepassage des navires avec la descentedes plongeurs, pour assurer leursécurité. » Héléna Le Saëc

LA BASE NAVALE DE BRESTACCUEILLE UN TCDBRITANNIQUE

Du 26 au 28 septembre, la base navalede Brest a accueilli le TCD britanniqueHMS Bulwark pour des manœuvresinterarmées et interalliés. Pendant cesdeux jours, le Bulwark a embarqué 150 hommes et 19 véhicules du 2e RIMa du Mans, à l’aide de 4 chalands de débarquement (LandingCraft Unit) anglais. Après cette escalebrestoise, le HMS Bulwark a participéjusqu’au 14 octobre en Écosse àl’entraînement interarmées et interalliésJoint Warrior 112.

E N B R E F

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COLS BLEUS®N°2979®15 OCTOBRE 2011®9

INFOactus

PARTENARIAT ENTRE LAMARINE ET L’AVIRONBAYONNAIS

Le 9 septembre, le secrétaire général duRugby Club de la Marine nationale(RCMN), le CRG (2S) Jean-Claude Soulé,et le président de l’association AvironBayonnais rugby, Jean-Paul Champres,ont signé une convention qui renouvèle,pour la saison 2011-2012, leurpartenariat, débuté il y a de cela cinq ans.Cette signature s’est déroulée enprésence du CF Boris Solin, commandantde la Marine à Bayonne.Trois Bayonnais sont ainsi accueillis ausein de la base navale de l’Adour. Tout enétant employés à mi-temps par la Marine,et en jouant au sein du RCMN, lesmatelots Florian Lapérade, CédricMartinez et Ludovic Acedo jouent sous lescouleurs de l’équipe Espoirs de l’AvironBayonnais… Un bel exemple du lienarmée-nation au cœur du Pays basque.

E N B R E F

LIBYE PARFAITE OSMOSE ENTRE LE TASK GROUP 455.01 DE L’OTAN ET LA TF 473

1 Le 18 septembre 2011, l’amiral italien FilippoMaria Foffi, commandant le Task Group 455.01(volet naval de l’opération de l’Otan en Libye), aconvié l’amiral Jean-Baptiste Dupuis, commandantla Task Force 473 (force aéromaritime de l’opéra-tion Harmattan, placée sous contrôle opérationnelfrançais) sur le bâtiment de transport de chalands dedébarquement italien San Giusto. En retour, l’ami-ral français a reçu l’autorité italienne sur le BPC Ton-nerre le 23 septembre 2011. Le TG 455.01 compte douze bâtiments, y compris unaviso français, appartenant à neuf nations alliées.Leur principale mission est la mise en œuvre del’embargo sur les armes prévu par la résolution 1973des Nations unies. « La zone côtière libyenne s’étendsur 1 800 km. Son contrôle passe essentiellementpar une surveillance du trafic commercial et desflux humanitaires », rappelle l’amiral Foffi. Pouréviter toute activité illicite, chaque bateau ou embar-cation qui entre ou sort des eaux libyennes estcontrôlé. « Depuis fin mars, plus de 3 000 embar-cations ont été interrogées par nos bâtiments, inter-vient le CV Vincenzo Montanaro, chef d’état-major du TG 455.01. Avec les transportshumanitaires, qui représentent trois à dix bateauxpar semaine, nous avons développé une méthoded’identification simplifiée, pour qu’ils puissent tra-vailler sans délai et que nous nous concentrions surles autres flux. » Au total, 300 embarcations ont été

DES MARINS-POMPIERS DE CHERBOURGAUX 24 HEURES DU MANS1 Ils sont huit. Dans la « vraie vie », ils sontmarins-pompiers à Cherbourg. Ils ont réussi leurpari : participer à la célèbre course de moto des 24 Heures du Mans. Le 23 septembre, ils ont décroché in extremis laqualification de leur équipe à la prestigieuse course.Les huit officiers mariniers (MT Dossier, SM Cha-maret, SM Ployet, SM Belin, QM1 Truquet, QM1 Ameline, QM2 Lodey, QM2 Ponce) préparentcette aventure depuis plusieurs mois : recherche desponsors, achat de matériel, entraînement…Le 24 septembre, c’est le jour J. Le premier pilotes’élance. Tous les 30 tours, il passe le relais au pilotesuivant. Malheureusement, après un début de

« visitées » par le TG 455.01. Ce dernier comprendaussi trois chasseurs de mines, qui passent au criblel’ensemble du littoral libyen, dont certaines zonessont susceptibles d’avoir été minées par les forcespro-Kadhafi. Le volet maritime d’Unified Protector est un exem-ple de ce que savent faire, ensemble, les marines de

course prometteur, l’équipe doit abandonner vers4 h du matin, à la mi-course. Une fuite sur lemoteur s’est déclarée et les mécaniciens ne peuventréparer. Une déception bien sûr mais déjà un autredéfi… Recommencer en 2012 ! ®

l’Otan. Comme le souligne l’amiral Foffi, la coordi-nation avec les opérations aériennes a constitué « unvéritable défi, car l’espace aérien est partagé par denombreuses voilures, comme des avions de chasse etde patrouilles maritimes, des drones, des hélicoptères,engagées sur des missions différentes. (…) Les capaci-tés et les missions de chacun étaient connues. Une foisles procédures de liaison mises en place, les solutions sesont donc trouvées d’elles-mêmes », ajoute-t-il.Par ailleurs, l’amiral Foffi a exprimé sa satisfactionquant à l’efficacité opérationnelle de l’aviso françaisLV Lavallée, placé sous son contrôle opérationnel. Ila également loué le concours apporté à tous les bâti-ments engagés au large de la Libye par le pétrolier-ravitailleur Marne. Comme pour illustrer son pro-pos, au même moment la Marne effectuait deuxravitaillements de carburant au profit d’un bâtimentturc et d’un bâtiment britannique, à quelques nau-tiques de là.Une étroite coopération entre la TF 473 française etle Task Group 455.01 de l’Otan était primordiale.« Les opérations sous contrôle opérationnel nationalet celles contrôlées par l’Otan travaillent pour lamême mission. De l’embargo maritime aux frappessur des objectifs militaires au sol, nos actions sont par-faitement complémentaires car elles poursuivent unmême objectif, celui de protéger les populations », arappelé l’amiral Dupuis. ® EV GLOCK

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REMISE DE FANION AU GSBDD DE CHERBOURG1 Mercredi 28 septembre, le CV ÉricLenormand, commandant la base deDéfense de Cherbourg, a remis offi-ciellement le fanion d’unité au grou-pement de soutien de la BdD. Il l’avaitlui-même reçu le 21 juin dernier lorsd’une cérémonie présidée par le chefd’état-major des armées aux Invalides.La BdD de Cherbourg a été créée le 1er janvier 2010. L’ensemble de sesmoyens d’administration générale etde soutien commun est désormaispiloté par le groupement de soutiendirigé par l’administrateur civil horsclasse Alain Deyber.En présence de nombreuses autoritésciviles et militaires, le CV Éric Lenor-mand a rappelé au personnel rassem-blé pour l’occasion toute l’importancede cet emblème. Ce fanion comporteplusieurs attributs : l’avers bleu quisymbolise l’interarmées, le semis d’abeilles quiexprime l’excellence et le travail ou encore lacroix grise, la marque des services. L’insigne de

INFOactus

PRIX VAUBAN POUR LA RÉNOVATION DU FORT DE L’ÉGUILLETTE 1 Le 17 septembre 2011, Alain Monferrand,président de l’association Vauban, a remis, àl’occasion des Journées du patrimoine, le prixVauban à l’association Tremplin, pour la réno-vation du fort de l’Éguillette. Le prix a été remisen présence du préfet maritime, le VAE YannTainguy, qui en a profité pour saluer le travaileffectué pour remettre en état ce bâtiment quiconstitue « une installation hautement straté-gique face au port militaire ». La Marine natio-nale et le Service d’in-frastructure de laDéfense ont aussi reçuun prix honorifique parl’association Vauban enremerciements de leurinvestissement auprèsde l’association Trem-plin tout au long de larénovation du fort. Le prix Vauban est remischaque année depuis1973 à une personnalitéou une association cher-chant à promouvoir laconnaissance de l’œuvrede Vauban et celle dupatrimoine fortifié.Le prix 2011 salue plusde dix ans de travaux

la base de Défense, avec les armes de la Nor-mandie et de la ville de Cherbourg, apparaît enson centre. ®

de restauration. La Marine avait confié la réha-bilitation du fort à l’association Tremplin, aprèsle succès de la rénovation du fort Saint-Elme.L’association s’est consacrée dans un premiertemps à la restauration et à la mise aux normesERP (établissement recevant du public) de l’ailegauche, puis s’est chargée de transformer unespace auparavant aride et sans agrément enjardin de verdure. Au-delà de la dimension patri-moniale, le chantier a permis à près de

300 personnes de sereconstruire. En effet, dans unedémarche d’insertion,l’association emploiedes personnes souscontrat aidé, encadréespar un chef de chantier.La collaboration entreTremplin et la Marinene s’achève pas avec cechantier, puisque l’as-sociation s’est vuconfier la rénovationdes casemates. Un tra-vail qui devrait occu-per les cinq années àvenir… ®

MOT (R) CAZENAVE

LES MARINS-POMPIERS DEMARSEILLE À LA FOIRE DEMARSEILLE

Samedi 1er octobre, les marins-pompiersde Marseille, aux côtés de représentantsdes unités militaires de la zone Sud, ontaccueilli les visiteurs sur le stand Défensede la foire de Marseille. Petits et grandsont pu assister aux démonstrations derecherche de personne réalisées par uneéquipe cynotechnique de la sectionopérationnelle « sauvetage déblaiement ».Pendant ce temps, plus de 100 visiteursont été initiés par le centre de formationaux gestes de premiers secours àl’emploi du défibrillateur automatique.Ceux qui le souhaitaient ont pu échangeravec les marins-pompiers sur leur actionau quotidien ou sur les recrutements dubataillon.

CINQ MARINS À LA SOREFIRÉUNION CYCLO-TOUR

Dimanche 22 mai 2011, à Bras-Panon,à l’est de l’île de la Réunion, 7 h dumatin. Sur la ligne de départ, cinqmarins et leurs vélos. Ils participent à la2e édition de la Sorefi Réunion Cyclo-Tour. Une course cycliste de 214 kmdans laquelle les concurrents doiventfaire le tour de l’île en un peu moins deneuf heures. Une épreuve physiqueextrême : sur 640 inscrits, seuls 208sont parvenus à rallier la ligne d’arrivéedans les délais. Pari réussi pour le PM David Perrin, le MP ChristopheLervat, le MP Marc Simon, le MJRPierre Gauthier et l’ ICS Annaïg Pare…qui ont tous franchi la ligne d’arrivéedans les temps !

E N B R E F

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INFOactus

PAUL LE GUEN À BORD DU SURCOUF

Lors d’une escale à Oman, le Surcoufa accueilli à bord Paul Le Guen, ancienentraîneur de l’Olympique Lyonnais,ancien sélectionneur de l’équipe duCameroun et aujourd’hui à la tête del’équipe nationale omanaise.Le temps d’un après-midi, il a renduvisite aux membres de l’équipage duSurcouf. Accueilli par le commandant,l’ancien joueur du Paris Saint-Germaina pu visiter le bateau et rencontrerdifférents membres de l’équipage.Dédicaces, photos et discussions ontainsi permis aux amateurs de footballde rencontrer le sélectionneuromanais. Passerelle, plate-formehélicoptère, coursive principale, à chaque endroit du bâtiment, Paul Le Guen s’est prêté auxquestions/réponses.

COUPE DU MONDEMILITAIRE DE RUGBY : NEUF MARINS ENAUSTRALIE

La Coupe du monde militaire de rugbyse déroulera du 1er au 27 octobre2011 en Australie pour les phaseséliminatoires et en Nouvelle-Zélandepour les phases finales.Neuf marins, sportifs de haut niveau,ont été sélectionnés à l’issue d’unstage commando de dix jours au 8e RIMa de Castres pour faire partiede l’équipe de France militaire derugby, le « XV de la Défense ».

Résultats à suivre sur : www.idrc2011.com ethttp://pimozwoldcup.canalblog.com

E N B R E F

LE HAVRE DE NOUVELLES VEDETTES POUR LA GENDARMERIE MARITIME

1 Jeudi 22 septembre, à la base Amiral Durand-Vielau Havre, a eu lieu la cérémonie de remise de fanionde la compagnie de gendarmerie maritime du Havre.Les nouvelles vedettes de surveillance maritime etportuaire (VSMP) Rondache (P794) et Pavois (P792)ont ensuite été inaugurées.Ces vedettes équipent désormais les pelotons desûreté maritime et portuaire (PSMP). Elles ont étéconçues pour mener des missions de sûreté por-

tuaire. Livrées au printemps 2011, elles sont baséesdans les grands ports : Le Havre, Port de Bouc, Mar-seille Joliette, Cherbourg, Brest et Toulon.Dotées d’une coque en matériau composite d’unelongueur de 12 m et déplaçant à pleine charge 10 tonnes, les VSMP atteignent une vitesse de pointede 30 nœuds et ont une autonomie de 24 h. Manœu-vrées par un équipage de quatre personnes, ellespeuvent être armées et embarquer des plongeurs. ®

EXPOSITION « UN AUTRE REGARD SUR L’AFGHANISTAN » À CHERBOURG1 Du 16 au 26 septembre2011 se tenait à l’hôtel de villede Cherbourg l’expositionitinérante Un autre regard surl’Afghanistan. Elle était pro-posée par l’association Grainede Paix, la ville de Cher-bourg-Octeville et le minis-tère de la Défense et desAnciens Combattants. Cetteexposition, composée d’unetrentaine de toiles réaliséespar des adolescents afghans, a réuni près de 150 visi-teurs, dont de nombreux lycéens. Durant dix jours, cette exposition – dont l’objec-tif premier était de montrer, à travers le travailartistique et collectif de jeunes afghans de 7 à 18 ans,une autre image de l’Afghanistan – a su remplirpleinement sa mission en proposant un regarddifférent de celui donné par les médias. Conforté,lors de la conférence qui s’est déroulée le 16 sep-tembre par l’expérience du PM Le Guyader, plon-geur démineur de la Manche qui a effectué unemission de cinq mois en Afghanistan et de Mme Françoise Hostalier, députée du Nord, vice-présidente du groupe d’amitié franco-afghane etvéritable passionnée de l’Afghanistan, cette expo-sition a su trouver une résonance particulièreauprès du public cherbourgeois.Au fil des tableaux réalisés à partir de photographies

du célèbre reporter Reza Deghati pendant et aprèsl’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique,on découvre un paysage dans la vallée du Pandjchir,vallée défendue par les moudjahidin du com-mandant Massoud, une famille parcourant à dosd’âne la fameuse route de la soie, la mosquée auxpigeons blancs de Mazar-e-Sharif ou encore unenfant guidant son grand-père ayant perdu la vue. « C’est incroyable de se dire que ce sont des adoles-cents qui ont peint ces toiles », remarquait une pro-fesseur, surprise de la qualité des toiles exposées. Deson côté, un lycéen s’émerveillait devant le por-trait du commandant Massoud dont l’expressionsi bien retranscrite fait ressembler la peinture àune photographie. Après Cherbourg, Strasbourg accueillait cette expo-sition du 3 au 14 octobre et organisait une venteaux enchères à l’issue. ®

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DE L’ATLANTIC À L’ATLANTIQUE50 ANS DE RÉUSSITE DES « AILES FRANÇAISES »L

’aéronautique navale a dans son siècled’histoire compté de nombreux avions,souvent excellents et quelquefoismythiques. Le Breguet 1150 Atlantic, ou

ATL1 dans notre jargon d’initiés, appartient àcette dernière catégorie. Issu d’une coopé-ration internationale exemplaire, bien conçu,arborant des lignes harmonieuses et sim-ples, il révèle lors de son premier vol le 21 octobre 1961 toutes les qualités aéro-

nautiques d’un avion réussi. Sa mise en ser-vice opérationnelle au sein de l’aéronautiquenavale en 1965 va confirmer cette réussite.L’ATL1 va permettre aux marins du ciel desflottilles 21F, 22F, 23F et 24F d’apporter unsoutien efficace à la Force océanique straté-gique et à la flotte de surface. Le grand publicapprendra à identifier ce bel oiseau blanc aufil de ses exploits en matière d’assistanceaux navires en difficulté. L’oiseau devient

canin : pêcheurs et coureurs des océans l’af-fublent du tendre surnom de « saint-bernarddes mers ».En vingt-cinq ans de bons et loyaux services,l’Atlantic va non seulement se révéler unredoutable chasseur de sous-marins et debâtiments de surface, mais aussi un infati-gable patrouilleur des sables. Endurant, dotéde nombreux capteurs et senseurs, l’appareilrend d’inestimables services en matière de

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PASSIONMarine

connaissance des théâtres d’opérations etd’anticipation. Il est notamment de tous lesengagements de la France en Afrique, gui-dant lorsque cela est nécessaire les strikede Jaguar ou Mirage F1 de nos camarades del’armée de l’Air.Ces qualités « génétiques », l’Atlantic va lestransmettre à sa descendance. En 1989, l’aé-ronautique navale réceptionne l’Atlantique 2.Le nouvel appareil reprend la cellule et la moto-

risation de son prédécesseur, mais se voit évi-demment doté d’une avionique moderne. L’ATL2n’a aucun mal à inscrire ses tours d’hélicesdans ceux de son illustre père. Aujourd’hui,sa rénovation va permettre de moderniserses capacités et d’envisager son maintienjusqu’en 2032.Je salue aujourd’hui tous ceux qui ont contribuéà cette belle réussite des « ailes françaises » :ingénieurs civils et militaires, personnels navi-

gants et techniciens. Grâce à eux, l’aéronau-tique navale aligne un des meilleurs avions aumonde dans son domaine. Engagé parfois trèsmédiatiquement ou « guerrier de l’ombre »,l’ATL, qu’il soit Atlantic ou Atlantique, estaujourd’hui comme hier un des motifs de fiertéde la Marine nationale.

TEXTE : CONTRE-AMIRAL HERVÉ DE BONNAVENTURE,COMMANDANT LA FORCE DE L’AÉRONAUTIQUE NAVALEPHOTO : JEAN-MARIE CHOURGNOZ �

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L’ATLANTICUNE COOPÉRATION INTERNATIONA LE

PASSIONMarine

L’homme à l’origine du projetUn certain René Bloch est chargé de repré-senter la France au sein du groupe d’experts.Une personnalité d’une trempe peu commune.Polytechnicien polyglotte, diplômé du MIT etd’Harvard, il fut sous-lieutenant à la tête d’unesection d’artillerie de Marine sur le front italienen 1944, d’où il revint gravement blessé. Unbeau jour de mai 1952, l’amiral Henry Nomy,chef d’état-major de la Marine, le convoquepour lui offrir la direction de la section Marine

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L’histoire mouvementée de l’Atlantic com-mence une décennie plus tôt… Dès l’aubedes années 50, les bureaux d’études fran-çais planchent sur le patrouilleur anti-sous-

marin (ASM) de nouvelle génération qui devraprendre la relève des Neptune. Mais les pro-jets nationaux sont abandonnés les uns aprèsles autres. Les innombrables défis techniquesqu’un tel avion impose ne peuvent être sur-montés qu’au prix de dépenses exorbitantes.La France tranche : pas d’autre choix que departager l’effort industriel. Or, il y a urgence…Une menace se fait plus pressante que jamais.Tapis sous les mers, les nouveaux sous-marinssoviétiques à propulsion nucléaire, rapides,invisibles et au redoutable pouvoir de des-truction, acculent les puissances de l’Ouest àla contre-attaque.Tambour battant, la France propose à l’Otan endécembre 1956 un projet de coopération inter-alliée pour un appareil de moyen tonnage, capa-ble de détecter et détruire en haute mer toutsubmersible hostile. La proposition reçoit l’échoescompté : quatre mois plus tard, un grouped’experts de dix pays de l’Alliance atlantique seréunissent à Paris pour arrêter les spécifica-tions techniques et les performances opéra-

tionnelles de l’avion futur. En mars 1958, l’af-faire est entendue. C’est un exploit, et non desmoindres. La collaboration internationale étaitjusqu’alors un exercice parfaitement inédit. Ila fallu tout défricher, sans aucune expériencetangible sur laquelle s’appuyer. Depuis la findu second conflit mondial, en effet, les seulsprogrammes de « coopération » se résumentà l’octroi de licences aux industriels européensles autorisant à produire du matériel améri-cain…

HISTOIRE D’UN NOM, L’ATLANTICContre toute attente, le nom de baptême de l’Atlantic ne doit rien à l’océan du même nom, ni àl’Alliance atlantique au sein de laquelle naquit l’idée de sa conception… Il est une anecdote quel’amiral René Bloch aime à narrer, le regard pétillant de malice : « Puisque le futur avion est des-tiné à succéder au P2V7 Neptune, le chef d’état-major de la Marine française suggère le nomd’Atlante, fils de Neptune, dieu des mers profondes dans la mythologie grecque. Quel n’est pasl’embarras de la délégation française lorsque Henry Bloss, le vice-président du comité directeur,lit à haute voix la définition de l’Encyclopaedia Britannica. Atlante : mollusque invertébré et her-maphrodite hantant les profondeurs sous-marines. “Croyez-vous vraiment, Messieurs, qu’il s’agitlà d’un nom approprié pour un avion anti-sous-marin ?”, lance l’Anglais un brin narquois. L’ajoutdu suffixe “ic” sauve finalement l’honneur, et c’est ainsi que le Breguet 1150 devient Atlantic. »Lorsqu’arrive le successeur de l’Atlantic au début de la décennie 90, François Mitterrand, le pré-sident de la République d’alors, décide de le faire baptiser Atlantique 2. Ce subtil changementd’orthographe n’est pas anodin : il s’agit de marquer l’identité purement française de l’ATL2 !

Toulouse, 21 octobre 1961. Immobile en bout de piste, l’avion attend. Bernard Witt, le pilote d’essai de Breguetpousse calmement la manette des gaz. Les deux hélices quadripales s’emballent sous la pression des milliers dechevaux soudain libérés. Puissamment, le prototype du Breguet 1150 Atlantic s’arrache du sol pour la premièrefois. Ce grand oiseau aux ailes interminables marquera de son empreinte le demi-siècle à venir.

ATL1 SURVOLANT PARIS EN 1961.

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NA LE FRUCTUEUSE

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du Service technique aéronautique. Il n’a que 28 ans. « Confier un poste aussi névralgique àun gamin d’à peine 30 ans, je me suis dit queça sentait le coup fourré, se remémore-t-il avecun large sourire. Si on désigne un petit officiersubalterne pas encore passé quatre galons,c’est à coup sûr, pensais-je, une manigancepour s’assurer que la section Marine du Servicetechnique de l’aéronautique courbe l’échine faceaux généraux de l’Air qui essayeront d’absorberl’aéronautique navale ! » Malgré tout, vingt-quatre heures de réflexion plus tard, il acceptel’offre. « En réalité, j’avais tout faux. Si Nomy afait appel à moi, c’est justement parce que jesavais gueuler assez fort ! » Ce sera le tournantde sa carrière. Sous sa coupe, les pro-grammes Aquilon, Zéphyr, Alizé et Étendard ;et, tout naturellement, ce projet encore bal-butiant que l’on appellera bientôt Atlantic.Le 21 octobre 1958, au terme d’une sélectionde longue haleine, le Br. 1150 porté par Bre-guet est retenu parmi onze propositions. « Leprojet a été adopté à l’unanimité, je dis bien àl’unanimité !, martèle Bloch. Même le repré-sentant anglais l’a approuvé. Il a voté pour celuiqui lui semblait être le meilleur, et son gouver-nement l’a ensuite désavoué en refusant d’adou-ber le projet français. Il a alors donné sa démis-sion de la Royal Air Force. » Les turbulencescommencent à poindre… Le Royaume-Uni,furieux de l’échec de son avionneur national,annonce officiellement qu’il reporte le rempla-cement de ses avions de patrouille maritime.Le Canada lui emboîte le pas. Pire, même lesÉtats-Unis se détournent du projet et jettentleur dévolu sur le P-3 Orion de Lockheed. Lesmauvaises langues ricanent déjà sous cape…« Construisez un avion à plusieurs pays et vousaurez un chameau ! Voilà ce que donne un avionconçu par un comité. »Seuls la France, l’Allemagne de l’Ouest, les Pays-Bas et la Belgique restent encore fermementimpliqués. Il en faudrait plus pour entamerl’acharnement de Bloch. Le chameau volera !Et il volera bien. Le jeune ingénieur en chef duGénie maritime est nommé représentant fran-çais du comité directeur, qui a la haute mainsur toutes les décisions du programme. Soninlassable pugnacité aura raison des aléas etdivergences qui manquent parfois de tuer dansl’œuf une coopération encore chancelante. C’estencore lui qui bataillera pour que le motoristeRolls-Royce continue l’aventure malgré le retraitbritannique. « Il fallait à tout prix garder lesmoteurs Tyne MK21, cela aura au moins étémon humble contribution. » Mieux, il convainc lesAméricains de leur fournir les ultrasecrètesbouées acoustiques Jezebel, avant même queles Orion de l’US Navy n’en soient pourvus !« Cela ne serait plus possible aujourd’hui », recon-naît-il bien volontiers.

L’ATL1 voit le jourNous sommes le 21 octobre 1961. Troisannées, jour pour jour, se sont écoulées depuisla sélection définitive du Br. 1150. Entre lesmains du chef pilote de Breguet, le premierprototype de l’Atlantic monte comme une hor-loge à l’assaut du ciel d’automne. Le calendriera été tenu, le budget aussi. « Une gloire, enregard des standards actuels », soupire RenéBloch. La SECBAT (le consortium d’industrielschargés de construire l’Atlantic sous la maîtrised’œuvre de Breguet) s’est même payée le luxed’être en avance de dix jours sur la date fixéeoriginellement. Le prototype qui vole ce jour-làincorpore déjà son système de combat augrand complet, à l’exception du radar. L’Atlan-tic accuse 43 tonnes à pleine charge. Il y a dela place pour treize hommes d’équipage. Sesdeux turbopropulseurs de 6 000 chevaux lefont caracoler à 330 nœuds (600 km/h) envitesse de pointe, 180 nœuds (325 km/h) envitesse de patrouille. Dans son immense soute,ce croiseur aérien peut embarquer torpilles etgrenades anti-sous-marines, ainsi que des mis-

siles antinavire et antiradar. L’appareil emportedans ses entrailles plusieurs dizaines de bouéesacoustiques Jezebel, couplées à des batteriesde puissants capteurs. C’est aussi et surtout un avion au pilotage trèssûr. « Il était de notre devoir à l’égard des futurspilotes d’essuyer les plâtres nous-mêmes, ensimulant toutes les pannes possibles et imagi-nables. Étant pilote, j’avais à cœur cette prioritéde ne jamais tergiverser avec la vie deshommes à bord », sourit gravement l’amiral aux88 printemps. Au total, 87 avions sont finalement comman-dés. La France en touchera 40. Le 10 décem-bre 1965, le premier ATL1 de série est livréà la flottille 21F de Nîmes-Garons. Quelquesjours plus tard, emmené par le capitaine decorvette Pascal Lefebvre du Prey, l’Atlantics’envole pour sa première mission au large dela Corse. En 1988, au crépuscule de leur car-rière, les Atlantic de l’aéronautique navale ontallègrement franchi le cap des 300 000 heuresde vol. Soit la bagatelle de 3 000 tours dumonde. ® ASPIRANT FLORIAN MARTIN

On a poussé très loin la détection des modifications de l’environnement.»«

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PAROLES D’UN VÉTÉRANUn jour d’avril 1967, les roues d’un Breguet Atlantic crissent sur la piste de Lann-Bihoué. C’est le premierATL1 à se poser en terre bretonne. « Je n’aurais laissé à personne d’autre le soin de l’acheminer ! », lance sonpilote d’alors dans un grand éclat de rire. André Sonier vient de fêter ses 80 ans. Voilà trente-trois ans qu’il apris sa retraite de la Marine, avec le grade de capitaine de vaisseau. En 1967, il est le jeune commandant de la 24F, qui vole sur les derniers P2V7 Neptune. C’est à lui que l’on confie la mission de transformer sa flottillesur Atlantic, ces nouveaux avions de patrouille maritime livrés à l’aéronavale un an auparavant.

«Mon tout premier vol sur Atlantic ?Oh, tout cela remonte à presquequarante-cinq ans maintenant. Maisje crois me souvenir encore de l’es-

sentiel. C’était un matin de janvier 1967…L’Atlantic numéro 19 m’attend sagement surle tarmac de Nîmes-Garons. Le grand oiseausombre me toise de toute sa hauteur. À montour, enfin, de dompter le dernier-né de Bre-guet dont on parle tant. Je ne peux réprimerun léger tressaillement en me brêlant à monsiège. Je me revois fugitivement dix ans plustôt, bleusaille fébrile fraîchement sortie ducours pilote. Des machines volantes, j’en aieu plus d’une entre les mains. Mais, l’Atlantic,c’est autre chose… Ce bel avion tout de grisvêtu est une révolution en marche.Les gestes que je fis alors, mécaniquement, lesrares paroles que je prononçais, tout cela com-mence doucement à s’estomper avec letemps… Mais cette impression, saisissante,d’un corps à corps fusionnel avec la machine estrestée intacte dans mon esprit. Le flot de sen-sations aussi… La quiétude dans le poste depilotage me surprend aussitôt. On se sentpresque bercé par le ronronnement des deuxRolls-Royce Tyne. Rien à voir avec l’épouvanta-ble vacarme des quatre moteurs à pistons duLancaster de mes jeunes années de pilote.Emmené par ses turbopropulseurs de5 700 chevaux hurlant à pleine puissance,l’avion se cabre et grimpe gaillardement. Doci-lement, il répond à la moindre sollicitation dumanche, semblant prendre vie à chaque virage.L’altimètre s’affole. 3 000 pieds minute. J’aipeine à croire que je suis aux commandes d’unbimoteur pesant plus de 20 tonnes ! Il laisse lit-téralement sur place son vénérable aîné, le Nep-tune, qui se hissait péniblement à 1 000 piedspar minute au meilleur de sa forme…Je serais bien incapable de dire combien deminutes dura ce premier vol. Concentré à l’ex-trême, toute notion du temps m’est étran-gère. Déjà, je suis en approche finale avant leretour sur le plancher des vaches. J’entendsgrésiller dans mon casque la voix métallique,imperturbable, de l’instructeur assis à mescôtés : “Roue droite posée… roue gaucheposée.” Lors de mon instruction au sol, despilotes m’avaient affirmé : “Tu verras, c’estpas comme sur Neptune, l’atterrissage est

plus rude. On se pose sur les fesses.” Eh bien,pas du tout ! Pour mon premier vol, j’ai réussiun atterrissage tout en douceur, un « kiss lan-ding » (joli anglicisme qui, je crois, se passe detraduction). Mais ce n’est là qu’une petitecoquetterie de ma part… On ne peut juger dela qualité d’un pilote à ses seuls atterrissages !Qu’avait l’Atlantic de plus que les autres ? Il par-donnait beaucoup d’erreurs aux jeunes pilotes.Notre métier de chasseurs de sous-marinsrequiert une certaine dextérité pour le vol àtrès basse altitude. Lorsque l’on frôle les flotsà 100 pieds, le pilotage ne saurait souffrir lemoindre faux pas. Mais à bord d’un Atlantic, lepilote sent d’instinct la très grande sûreté del’avion, sa souplesse rassurante lors des évo-lutions à basse altitude. J’ai piloté ce zinc prèsde 700 heures. Jamais, je ne me suis fait lamoindre frayeur. C’est vrai, j’étais un pilote

déjà aguerri aux pépins. Quelques cuisantesmésaventures sur Neptune m’ont appris quela cohésion unissant l’équipage peut déjouer lespires incidents en vol. On sait que le gars àcôté de nous fera les bons gestes en cas deproblème. C’est cela, la marque de la Patmar.Par-dessus tout, je crois que la qualité cardi-nale de cet oiseau d’exception est d’avoir étéconçu par des ingénieurs et des pilotes. Unmariage parfait entre la compétence et l’ex-périence, comme rarement l’histoire de l’aé-ronautique en a été témoin. L’ATL2 a certespris la relève, mais la cellule et les turboprop’de l’Atlantic sont restés identiques. Le com-portement en vol, l’aérodynamique, le pilotageaussi… Un demi-siècle après l’envol du pre-mier ATL1, cela laisse songeur ! Oui, c’était unsacré bon avion. » ®PROPOS RECUEILLIS PAR L’ASPIRANT FLORIAN MARTIN

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Atlantic, Atlantique et ensuite…

Du coup de crayon des ingénieurs de Bre-guet est née une légende, l’Atlantic. On estalors au début des années 60. L’avionest sélectionné pour équiper la Marine

française, mais aussi les marines allemande,néerlandaise et italienne. Une décennie plustard, la France songe à donner un successeurà l’Atlantic. Estimant que ses dimensions, sacapacité d’emport et ses performances sontparfaitement satisfaisantes, la Marine décidede bâtir une nouvelle génération de l’avion sansmodification notable de la cellule, de la voilureet de la propulsion. Mais le système de com-bat est modernisé de fond en comble, concen-trant le nec plus ultra des avancées électro-niques de l’époque. L’industrialisation démarreen 1982 sous la maîtrise d’œuvre de Das-sault Aviation. Contrairement à son aîné, le

premier avion qui sort à l’automne 1989 deschaînes d’assemblage est français. Il s’appel-lera donc l’Atlantique ou ATL2. En février 1991,la flottille 23F est la première entièrement

dotée d’ATL2. Aujourd’hui réunis à Lann-Bihoué,les ATL2 renseignent, sauvent, combattent. Etpour ses équipages, l’ATL2 est toujours le meil-leur avion de patrouille maritime du monde. ®

L’ATL2 est sur tous les fronts depuis vingt ans et d’inévitables obsolescences sont apparues au fil des années. La Marine a tranché :la frégate volante de l’aéronautique navale sera maintenue en service jusqu’en 2032, moyennant un lourde cure de jouvence. Trois questions au capitaine de frégate Henri-Bénédict Trippier de Lagrange qui pilote aujourd’hui le projet de rénovation de l’ATL2.

UN ATLANTIQUE CHASSE L’AUTRE

UNE NOUVELLE MODERNISATION EN COURS

Commandant, quels sont les travaux en courssur l’Atlantique 2 ?La Marine et Dassault Aviation sont en train deplancher sur la modernisation complète dusystème de combat de l’appareil, qui a 20 ansd’âge… C’est en quelque sorte la « phase 0 » :pour résumer, on identifie les obsolescences etles solutions techniques à apporter. Une « pré-rénovation » de l’Atlantique 2 a déjà été accom-plie en amont. Planches de bord et instru-ments de vol ont été modernisés pour resteren conformité avec les normes de l’aviationcivile internationale. Des études ont égalementété menées sur les parties vitales – lesmoteurs, la cellule, le train d’atterrissage –pour assurer la pérennité du porteur jusqu’en2032. Il est évident qu’il ne sert à rien de révi-ser le système de combat tant que l’on n’apas garanti la viabilité de l’avion !

Comment s’articulera la rénovation de fond dusystème de combat ?Le programme de rénovation sera lancé endeux phases successives. La première phasedébutera fin 2012, et le premier avion seraopérationnel pour 2017. Le système de com-bat et le calculateur tactique seront adaptésafin d’intégrer de nouveaux équipements. L’ATL2sera pourvu d’une boule optronique de der-nière génération, d’un radar moderne et denouvelles capacités de traitement des bouées

de détection sous-marine. Les consoles devisualisation seront également changées etpasseront au tout écran plat. L’arme anti-sous-marine demeurera la torpille MU90 de324 mm, opérationnelle sur ATL2 depuis juil-let 2010. Dès l’achèvement de cette premièrephase, l’ATL2 sera de nouveau apte à contrerefficacement la menace que représentent lessous-marins de dernière génération. La lignedirectrice de cette rénovation, c’est bel et biende rester au meilleur niveau de performancesdans la lutte ASM. La sûreté de la dissuasionnucléaire en dépend. Pas de départ en missiondes SNLE sans Atlantique 2 en l’air pour déga-ger la route…La seconde phase, l’ultime modernisation, por-tera sur les capteurs de guerre électronique,

les transmissions, les liaisons de données etle système d’autoprotection. Le détecteurd’anomalie magnétique pourra faire l’objet d’untraitement séparé, suivant les conclusions desétudes actuelles. À terme, le cœur de l’avionsera donc intégralement porté aux derniersstandards… Pour l’anecdote, la structure desarmoires et des consoles existantes, ainsi quetous les systèmes électriques et de climati-sation seront conservés. Cela coûterait unepetite fortune de les changer !

Après 2032, un Atlantique 3 est-il prévu ?Pour l’heure, les bureaux d’études de Dassaultse concentrent sur le programme de rénova-tion de l’ATL2. C’est un chantier vaste et com-plexe. Après 2032, toutefois, un nouvel aéro-nef devra prendre la relève. Les cellules desATL2 seront arrivées en fin de vie. Une réflexion(l’étude « Patmar 2030 ») est menée de frontpar l’état-major de la Marine et l’état-majordes armées afin de dégager les besoins futursen matière de patrouille, surveillance et inter-vention maritime. Elle n’est encore qu’à l’étatd’ébauche : l’avion de patrouille maritime estaujourd’hui le meilleur vecteur pour la lutteASM, mais à l’horizon 2030, peut-être lesdrones de combat auront-ils suffisammentévolué pour prendre en charge tout ou partiede cette mission… ®

PROPOS RECUEILLIS PAR L’ASPIRANT FLORIAN MARTIN

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PASSIONMarine

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SUR LA PISTE DU SOUS-MARIN IMMERSION15 h 15, entre ciel et mer. Les côtesde Bretagne sont déjà loin. Les flotsde l’Atlantique nord défilent sousles ailes de l’ATL2. Des bourrasquesde 25 nœuds ont levé une grossemer, mais la visibilité estétonnamment dégagée en cetautomne naissant ; idéal pour latraque au submersible quis’annonce. Le sport de prédilectionde cet équipage de la flottille 23F…

Les hélices turbopropulsées de l’ATL2 bras-sent puissamment le dédale de strato-cumulus. Le ronronnement infernal rendpénible toute velléité de conversation, à

moins de brailler dans l’oreille de son voi-

sin… ou d’enfiler un casque VHF. Un épaisdouble-rideau ferme le cockpit, projetant uneapaisante pénombre bleutée dans l’étroit tun-nel de la tranche tactique. La lumière vive dugrand jour gênerait les sept hommes assis

derrière leurs consoles, à l’affût de la pre-mière indiscrétion du submersible ennemi.Tout est calme, pour l’heure…« Dis, il fait un de ces boucans, le Tenace !,remarque un opérateur. Le Saphir doit pas

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LA PATMAR EN 2011• 480 personnes• 36 pilotes• 200 volants non pilotes• 240 techniciens• 12 Atlantique 2 armés par les flottilles

21F et 23F

L’ATLANTIQUE 2 EN CHIFFRES• Longueur : 36,62 m• Envergure : 37,30 m• Hauteur : 10,80 m• Masse à vide : 25 tonnes• Masse pleine charge : 46 tonnes• Vitesse maximale : 360 nœuds (648 km/h)• Motorisation : 2 turbopropulseurs Rolls-Royce/Snecma Tyne, puissance unitaire = 5 665 chevaux• Charge militaire en soute : 3 600 kg (torpilles MU90, missiles anti-navires Exocet AM-39)• Autonomie en vol : 18 heures• Équipage : 10 à 12 hommes selon la mission (2 pilotes, 1 mécanicien,

1 officier coordinateur tactique, 5 opérateurs électroniciens et 1 à 3 observateurs)

avoir trop de souci pour lui filer le train. »Quelques centaines de pieds plus bas, ballo-tée par une mer de force 4, une escadre anti-sous-marine attend de pied ferme le préda-teur tapi sous les flots. Ennemi d’un jour, lesous-marin nucléaire d’attaque Saphir joueles trouble-fête. Ses ordres sont clairs : gla-ner des renseignements tactiques sur sacible prioritaire, en prévision d’une attaqueà la torpille. Le tout, bien sûr, sans se fairerepérer par la puissante escorte formée parles frégates anti-sous-marines Latouche-Tré-ville et De Grasse, l’aviso Lieutenant de vais-seau Le Hénaff, et le grand oiseau qui rôdedans les airs. En situation de guerre réelle,cette cible de choix – la high value unit, ou« HVU » dans le jargon Patmar – serait leporte-avions nucléaire ou son pétrolier-ravi-tailleur. Aujourd’hui, exercice oblige, c’est leremorqueur de haute mer Tenace qui s’ac-quitte hardiment du rôle de gibier.Il est un peu moins de 15 h 30. Le poissonsonar tracté par le Latouche-Tréville détectesoudain un faible écho à moins de 9 000 yardsde la HVU. Sans crier gare, la carlinguebruisse alors d’une fièvre guerrière… Bavar-dages et taquineries radiophoniques ontcessé. Les paroles se font plus rares, plusprécises. Les visages concentrés scrutentla mer et les écrans de contrôle aux milleboutons luminescents, guettant le flot d’in-formations acoustiques et électromagné-tiques. La lutte anti-sous-marine requiert unepatience de chasseur, un esprit d’équipe portéà l’extrême. Une année durant, cet équipagea vécu ensemble, accumulant les heures envol jusqu’à leur qualification opérationnelle.Une compréhension d’instinct semble s’êtrenouée entre eux…L’officier commandant l’exercice, à bord duDe Grasse, ordonne à l’ATL2 de rallier séancetenante la zone où vient d’être établi lecontact. L’écho brièvement intercepté étaittrès faible. L’adversaire est rusé. Il avance àpas de loup sur sa proie, à 6 petits nœuds.Plus sa vitesse est faible et plus les sonarsqui balayent sans relâche les fonds marinsauront du mal à le localiser. D’un coup d’aile,le chasseur de sous-marin arrive sur zone. Savoilure à grand allongement lui offre uneimpressionnante maniabilité à basse altitude.Brêlés à leurs sièges, les hommes de l’ATL2encaissent sans broncher les embardées àvive allure au-dessus des vagues. « Faudraécrire qu’on est des hommes d’acier ! », mesourit un jeune second maître. On ne s’im-provise pas marin du ciel. Le mal de l’air n’arien d’un mythe…À un demi-nautique de la position relevée parle Latouche-Tréville, les yeux d’aigle du guet-teur posté dans le nez vitré aperçoivent lesillage d’un périscope perçant les flots. « Il yavait de très grandes chances que ce soitnotre proie », analyse a posteriori le lieute-nant de vaisseau Christophe Barrieu, le coor-dinateur tactique, plus connu sous le nom de

« Tacco ». « La mer était formée. Ce qu’a vu leguetteur aurait pu être l’écume d’une vagueéventrée. Pour s’assurer que c’était bel et bienle sous-marin, on a largué une bouée acous-tique à l’exact emplacement où la frégate ASMavait établi le premier contact. » La premièrebouée fut la bonne… « Prise de contact sur labouée 11 », annonce calmement un « Jez »,l’un des opérateurs de guerre acoustique.« Ça y est, on le tient ! »Il faut maintenant l’éloigner à tout prix duTenace, le tenir en respect en le traquantsans répit. L’hélicoptère WG13 Lynx du De Grasse a rallié à vive allure pour prendrepart à la traque à l’aide de son sonar trempé.Le Saphir se sait repéré. Sans demander sonreste, il plonge en un éclair. Le long squale noircompte sur sa grande vitesse de 25 nœudspour trouver refuge au plus vite dans l’écrinprotecteur de la couche bathythermique, oùla propagation des ondes sonores n’est pluslinéaire. Bien qu’harcelé par ses poursuivants,l’hostile n’a aucune intention de lâcher prise.Il a une mission et il s’y tiendra coûte quecoûte : prendre des clichés de sa cible etpositionner soigneusement le Task Group anti-sous-marin. Le Saphir pointe à nouveau sonpériscope, replonge, puis revient un peu plusloin. Le petit jeu du chat et de la souris durerajusqu’à la fin de l’exercice. « Il ne nous a paséchappé ! On l’avait toujours au contact. Maisil faut bien reconnaître que ce fut un match nul.L’ennemi a réussi à s’approcher de la HVUpour se renseigner sur elle, lâche le lieute-nant de vaisseau Alexandre Delplanque, lecommandant d’aéronef. Le sous-marin a pro-fité à outrance des règles d’engagement qui luiétaient favorables. Il s’agissait d’un exercice“temps de crise”, nous avions l’interdiction del’attaquer et il ne le savait que trop bien…Dans un scénario simulant un temps deguerre, nous aurions pu le prendre à partidès le premier contact. Là, les choses auraientété un peu différentes », soupire-t-il.L’Atlantique 2 survole enfin la citadelle dePort-Louis barrant la rade de Lorient. Il est 19 h quand il se pose à Lann-Bihoué. La mis-sion aura duré près de neuf heures. Un vol deroutine pour les équipages de Patmar. ®

ASPIRANT FLORIAN MARTIN

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VIE DESunités

GUARDEX 2011 UN EXERCICE INÉDIT

1 300 figurants, 40 mannequins, 7 aéronefs,10 navires de surveillance maritime, 1 ferry de4 000 passagers, ce sont les quelques chiffres del’exercice de sauvetage sur navire à passagers :Guardex 2011.La thématique choisie était liée au constat de l’aug-mentation du nombre de passagers dans les naviresà passagers. Ces navires de type paquebot peuventdésormais accueillir jusqu’à 6 000 passagers et2 500 membres d’équipage. Les professionnels dusauvetage en mer ont donc décidé de jouer en réel unaccident sur ces géants des mers afin de tester la miseen œuvre du plan Orsec maritime.

Un scénario réaliste quoique extrêmeLe scénario prévoyait sur un départ de feu à bordd’un navire de 4 000 passagers avec 1 000 membresd’équipage effectuant la liaison Roscoff/Royaune-Uni. Le feu s’étend rapidement et pour ajouter un peude piment, le navire perd sa propulsion. La préfec-ture maritime de l’Atlantique envoie à bord uneéquipe d’évaluation et d’intervention (EEI). Cetteéquipe donne les premiers éléments d’informationsur la situation du sinistre à bord. Simultanément, uneéquipe médicale est projetée à bord du ferry et réa-lise un premier bilan.Suivant les recommandations de l’Organisationmaritime internationale (OMI), qui consiste pour cetype de bateau à lutter contre le sinistre sans procé-der à l’évacuation du navire, il est décidé de remor-quer le navire dans le port le plus proche, puis d’éva-cuer l’ensemble des passagers à terre.

Coopération internationaleet interopérabilitéPlusieurs objectifs ont été assignés à cet exercice,dont deux objectifs principaux. Le premier concer-nait les nombreux moyens internationaux présents.En effet, en plus des moyens nautiques et aériensfrançais étaient présents des moyens espagnols, irlan-dais, norvégiens, britanniques et de l’île de Guerne-sey. Ce dispositif était à l’image de ce qui se produi-rait lors de l’activation du Manche Plan et du Biscayeplan. Le but était, comme le souligne le préfet mari-time de l’Atlantique, « de se placer dans un contextede coopération internationale et donc de tester l’in-teropérabilité de tous les moyens sur zone ». Cette

Point d’orgue du 5e Forum des gardes-côtes de l’Atlantique nord, l’exercice de grande ampleur Guardex a eu lieu le 28 septembre 2011 au large de Roscoff. La thématique : la sûreté et la sécurité sur les navires à passagers de grande capacité.

LA BASE DE LANDIVISIAU : UN SOUTIEN AÉRONAUTIQUE PRÉCIEUXLa base de Landivisiau a apporté son expertise aéronautiquedurant l’exercice et a surtout été la plate-forme unique de miseen œuvre de l’ensemble des aéronefs de l’exercice Guardex. Au final, près de 300 mouvements aériens ont été gérés par la BAN de Landivisiau. Le contrôle aérien était gestionnaire dela zone de Guardex. Un poste de contrôle a été dédié pendanttoute la durée de l’exercice afin d’assurer le contrôle des transits entre Roscoff le lieu de l’accident simulé et la BAN en toute sécurité, tout en permettant de mener une activité chassedense sur la BAN (contexte régénération organique, etc.) et de continuer l’acheminement sûr et efficace du trafic civil versBrest. Le mérite de Landivisiau est d’avoir réussi à faire cohabiter un grand nombre de trafics aux performances trèsvariées (hélicos, patmar et chasseurs) dans un espace limité entoute sécurité et sans restreindre les missions de chacun.

coopération a montré son efficacité puisque, à titred’exemple, c’est le navire de patrouille extracôtierirlandais Niamh qui a pris en remorque le ferry. Lesecond objectif avéré était de jouer pleinement l’in-terface mer-terre afin de tester l’ensemble des pro-cédures de passation de témoin entre la préfecturemaritime et la préfecture terrestre. Finalement, ce premier exercice de grande ampleura permis de valider les recommandations de l’OMIen matière d’assistance aux navires à passagers degrande capacité. Il est également une vraie réussiteconcernant l’interface mer-terre et le relais avec lapréfecture de département. ®

LV INGRID PARROT

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LE POINT SUR LE FORUM DES GARDES-CÔTES DE L’ATLANTIQUE NORDLe Forum des gardes-côtes de l’Atlantique nord (en anglais, NACGFNorth Atlantic Coast Guard Forum) a été créé en 2007 à l’initiative duCanada pour permettre l’échange de bonnes pratiques et d’analyses,et la mise en place de coopérations internationales dédiées. Il réunitvingt pays riverains de l’Atlantique nord : Allemagne, Belgique,Canada, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Finlande, France,Irlande, Islande, Lettonie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Por-tugal, Royaume-Uni, Fédération de Russie, Suède. Une présidencetournante définit le thème de travail annuel. La France assure cettefonction pour 2011 après la Suède. Les experts des vingt pays sontrépartis en sept groupes de travail spécialisés : problématiques envi-ronnementales, contrôle des pêches, trafic de drogue, immigrationclandestine, sûreté maritime, recherche et sauvetage, technologie. Entant que responsable de la fonction garde-côtes, le secrétaire généralde la Mer représente à la conférence plénière l’ensemble des adminis-trations françaises agissant en mer et définit, tout au long de l’année,les positions françaises à développer dans chacun des groupes detravail.Durant cette conférence, le secrétaire général de la Mer a reçu des mains du président sortant, l’amiral norvégien Arild-Inge Skram,les symboles de cette fonction, puis a exposé aux vingt services de gardes-côtes réunis le programme de travail de l’année 2011.Cette année, ils travailleront sur le thème de la sécurité et de lasûreté des navires transportant un nombre important de passagers.

300 figurants, 40 mannequins, 7 aéronefs, 10 navires de

surveillance maritime, 1 ferry de 4 000 passagers mobilisés pour tester

l’interopérabilité des moyensd’assistance et de secours.»

«

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VIE DESunités

UN MOIS TRÈS COMMANDO À LANESTER

1 La maison-mère des commandos et fusiliersmarins ? À Lorient bien sûr ! Faux… S’ils sonteffectivement installés au cœur du Morbihan,c’est sur le territoire de la commune de Lanes-ter, ville de 23 300 habitants qui jouxte Lorient,la sous-préfecture, que se situe la base militairehébergeant les hommes en tenue camouflée dela Marine. Cette particularité, Thérèse Thiery, lemaire de Lanester, la revendique avec une cer-taine fierté : « La Marine et l’armée font rêver.Ici, le rêve est une réalité. Les Lanestériens reven-diquent cette présence. »Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’emprisemilitaire occupe 100 ha sur les 1 800 de la com-mune. 2 000 élèves et 400 commandos occu-pent la base. Chaque année, quelque 1 000 can-didats se présentent chez les commandos. Seuls200 à 250 d’entre eux sont retenus, 40 sortent dustage commando.« Il y a quelques années, c’était un monde quemes concitoyens connaissaient peu. C’était un peul’armée et ses mystères, on ne rentrait pas dans labase. Depuis dix à quinze ans, nous nous sommesouverts les uns aux autres », ajoute madame lemaire.Les initiatives menées en partenariat entre laville et ses hôtes marins sont en effet nom-breuses. Depuis l’an passé, le circuit en bus orga-nisé par la mairie en faveur des 200 néo-Lanes-tériens annuels inclut une découverte de la basedes fusiliers marins et commandos. Une basesur laquelle se déroulent aussi des événementssportifs entre les jeunes de l’établissement publicd’insertion de la défense et les marins. Un com-plément très apprécié aux journées portesouvertes, dont la dernière s’est tenue en 2007.« Nous avons également souvent des événementshors des murs, comme les cérémonies militaires,soit à Lanester, soit parfois bien plus loin, commeà Ouistreham ou en Belgique, en lien avec l’histoiredes commandos, ajoute l’amiral Christophe Pra-zuck, commandant la force des fusiliers marinset commandos de la Marine. Il ne se passe pas unesemaine sans que nous ne recevions des visiteurs.La préparation olympique des nageurs de Mar-seille, l’équipe de France de ski et même des spé-cialistes du Moyen-Orient et d’Extrême-Orient,des marins qui viennent vivre avec nous pour voirnos méthodes de travail et nos savoir-faire, quisont reconnus comme extrêmement singuliers etpointus. »Lorsque les commandos s’entraînent dans lesenvirons, il n’est pas rare non plus qu’ils soientsalués par les coups de klaxon de sympathie deleurs concitoyens civils. La première d’entre eux,madame le maire, n’hésite pas à enchérir : « Je

LA BASE DES FUSILIERS MARINS ET COMMANDOS SUR LA COMMUNE DE LANESTER. AU PREMIER PLAN LE SCORFF.

L’ABORDAGE D’UN AVISO PAR LES COMMANDOS (PHOTO REPRISE SUR L’AFFICHE DE L’EXPOSITION À LANESTER).

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Racontez-nous l’histoire de ce livre qui connaîtson troisième opus…L’ouvrage sur les commandos n’était pas monpremier travail dans la Marine. J’avais déjà réa-lisé un livre sur le Foch et un autre sur lesmarins. Concernant le recueil de photos sur lescommandos, c’est la troisième édition de cetouvrage. La première est sortie en 1999 avecdes textes de Jean-Dominique Merchet. Le livrea connu un beau succès, puisqu’il était épuisé. Ily a donc eu une réédition en 2004, mais cettefois avec des textes de Pierre Babey. J’ai ajouté àl’opus précédent des images du commandoHubert. Entre ces deux parutions, il y a eu l’en-gagement en Afghanistan. Quand l’ouvrage s’estretrouvé à nouveau en rupture chez son nouveléditeur, l’amiral Prazuck, commandant la forcedes fusiliers et commandos, m’a dit que ce livreétait un bel emblème pour les commandos.« Notre boulot, c’est ça ! », m’avait-il confié. Nousavons donc décidé de l’éditer à nouveau cetteannée. Les clichés restent inchangés, mais letexte et l’éditorial sont différents.

Il s’agit donc d’abord d’un recueil de photogra-phies ?Les photos sont intemporelles, en noir et blanc.C’est un choix éditorial de ma part. Le noir etblanc restitue très bien les lumières et lecontraste des couleurs, cela fait des ciels magni-fiques. De plus, elles sont réalisées avec unappareil photo argentique, il n’y a donc pas de« traficotages » comme avec le numérique. Ellessont authentiques, prises au cœur de l’action etillustrent des gestes répétés mille fois, qui res-tent encore les mêmes aujourd’hui. C’est untravail sur deux ans : je suis allée entre autres àLanester, en Albanie et à Djibouti pour réaliserces clichés.

Comment s’est passée votre intégration ausein des forces ?À l’origine, j’avais demandé à réaliser un repor-tage sur la formation. Je me suis retrouvée chezles commandos à Lanester. Je ne savais rien sureux, j’étais comme une oie blanche ! Au début, onétait plutôt sur de l’intimidation mutuelle, c’étaitla première fois qu’une photographe les suivaitd’aussi près. Puis j’ai vite été acceptée. Le pre-mier jour a été mémorable. Me voilà partie sur leparcours du combattant avec le commandant. Jeme suis étalée de tout mon long en me prenant lepied dans un crochet. J’ai failli finir quatre mètresplus bas. Ça commençait bien !Puis les commandos ont fait comme si j’étais l’und’eux. Dans le Zodiac avec l’appareil photo, cen’était donc vraiment pas simple. Je « shootais »les personnes, mais je me retrouvais avec desphotos du ciel  ! Au hasard des marches com-mandos, j’ai découvert les grandes phrasescomme « la douleur est mon amie ».

Côté pratique, lesappareils argentiquesdemandaient des chan-gements de pellicules àla mer, ce qui n’a pas été toujours simple. Il nes’agissait pas d’appareils tropicalisés, donc j’en aiabîmé quelques-uns en changeant d’objectifs.Dotée d’une combinaison intégrale avec de nom-breuses poches, il m’est même arrivé d’oublier unepellicule dans une poche lors du dessalage descombis.

Et la naissance de votre ouvrage ?Ce n’est qu’au bout d’une semaine de prises devues que j’ai eu l’idée de cet ouvrage. Je l’ai pro-posé à l’amiral Quentin qui commandait alors labase. Il m’a répondu que ça ne s’était jamais faitencore. On m’a même rapporté ses propos parailleurs : « Babey avec ses photos d’art, elle nem’embête pas, ce n’est pas comme ceux quicherchent des images de mise en scène guer-rière. » Pour ma part, je me revendique commeune photographe de style. Je crois que l’ouvragea été accepté sans restriction, parce qu’il s’agitd’instantanés. J’appréhendais la réaction descommandos. Je me demandais si elles reflétaientbien leur job. J’ai été rassuré quand l’un d’eux m’aconfié qu’il parlait peu de son travail, mais qu’illaissait dans son salon mon ouvrage pour l’expli-quer à ses proches. L’accueil qui lui a été réservéa d’ailleurs été excellent. Il a été lancé au Muséede la Marine en présence du commando Jaubert.À cette occasion, ils m’ont fait la surprise de meremettre le béret vert. C’était une grande fiertépour moi !

Pouvez-vous nous commenter la photo de l’af-fiche de l’exposition à Lanester ?Il s’agit de l’abordage d’un aviso. C’est unevision instantanée très belle, avec le jeu desombres et l’effort de ces hommes. Malgré lemouvement des Zodiac, j’ai réussi à restituersur le cliché ce que l’on percevait à l’œil nu.L’important, c’est l’œil. Plus que de la tech-nique, j’aime faire ressortir une scène, la suivreau plus près, la faire comprendre. Je travaillecomme une sociologue dans une tribu. Ce queje voulais, c’était faire comprendre ce quotidienextraordinaire d’hommes particuliers. Fairecomprendre ce que fait un milieu en apparencefermé. Cette photo attire, comme le reste del’expo. Les gens veulent savoir ce qui se passe.

Si vous éditiez l’ouvrage une quatrième fois,qu’y trouverait-on de nouveau au fil des pages ?Je rechercherais ce qui est nouveau : le largage,l’abordage, les équipements ? Et surtout, je m’in-téresserais au travail de nuit, ce qui est plusfacile à réaliser aujourd’hui avec du matérielnumérique. ®

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LV COLOMBAN ERRARD

« Je travaille comme une sociologue dans une tribu »

suis convaincue que la présence de la Marine estune force pour nous et pour notre jeunesse. Lesmarins savent transmettre leurs valeurs et donnerde l’envie aux jeunes. »En écho, l’amiral Prazuck confirme la proximitéentre les habitants de Lanester et ses troupes.« Il faut saisir chaque occasion pour que lesLanestériens s’approprient cette base même s’ilexiste bien sûr des choses qu’on ne dit pas, ana-lyse l’amiral. Avec la professionnalisation, ilfallait garder un lien entre l’armée et la Nation.Nous devons montrer qui nous sommes et ceque nous faisons. La réédition du livre de Mme Babey sur les commandos marine, lesconférences et l’exposition de ses photos nousdonnent cette occasion. »Le service culturel de sa ville organise en effet du 14 octobre au 19 novembre une exposition dansle hall d’honneur de la mairie. Un programmehaut en couleurs, même si la photographe aretenu le noir et blanc pour ses instantanés.« Il y aura beaucoup de monde, prédit le maire.Les cartons d’invitation sont partis pour un pro-gramme qui regroupe des projections de films et desconférences. La réservation est d’ailleurs conseil-lée. La dernière fois que nous avions monté unévénement de ce type pour le 150e anniversaire, celaavait beaucoup plu. » Présents depuis 1856 sur le champ de manœu-vre de Caudan pour les fusiliers marins, depuis1962 pour les commandos, les voisins ont dessouvenirs en commun. « Une histoire qui vient deloin et qui ira loin », résume madame le maire dela ville de Lanester créée en 1909. Symbole decette belle amitié entre les commandos et leurville hôte, Mme Thiery et l’amiral ont même envi-sagé un moment, avec humour, la prise d’as-saut de la mairie par les commandos ! ®

LV COLOMBAN ERRARD

MADAME THÉRÈSE THIERY, MAIRE DE LANESTER, ET LECONTRE-AMIRAL CHRISTOPHE PRAZUCK, COMMANDANTLES FUSILIERS MARINS ET LES COMMANDOS.

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VIE DESunités

LE CÉPHÉE EN BALTIQUE GUERRE DES MINES ET RELATIONS INTERNATIONALES

1 L’opération internationale annuelle de l’OtanOpen Spirit 2011 a marqué la première partie dudéploiement. Menée dans le cadre du Partenariatpour la Paix, elle vise à neutraliser les mines et autresobjets dangereux qui continuent de menacer le com-merce, la pêche et l’environnement dans les eauxdes pays riverains de la mer Baltique. Parti de Brest le 8 août, le chasseur de mine tripar-tite Céphée a rejoint la flotte composée des diffé-rentes marines participantes (Russie, Norvège, Suède,Lettonie, Estonie, Lituanie, Pologne, Allemagne) àMersrags, petit port de pêche letton. La présencesimultanée de dix-sept bâtiments de guerre restera unmoment fort de la vie de cette ville de 1 700 habitants.Pendant trois jours, la municipalité a tout mis enœuvre pour accueillir chaleureusement cette force deguerre des mines. Un beau moment d’échange pourl’équipage, qui a accueilli à cette occasion plus de1 100 personnes à bord sur deux jours.Le 22 août, cap sur le détroit d’Irbe, au nord de la Let-tonie. Le Céphée y a opéré dix jours. Au tableau dechasse du CMT, dès le deuxième jour de mission,ni plus ni moins que le contre-minage d’une tor-pille allemande G7a de la Seconde Guerre mondiale.À cette opération menée en présence du chef d’état-major de la Marine lettonne, il convient d’ajouter ladestruction d’une mine à orin russe M08 et d’unemine de fond allemande TMB. Malgré trois joursde mauvais temps qui ont empêché toute recherchesupplémentaire de mines, l’exercice Open Spirit 2011a permis de montrer les compétences de la France –seul pays non riverain de la mer Baltique à partici-per à l’exercice – dans le domaine de la guerre desmines.Le 5 septembre, le CMT Céphée a mis le cap sur leseaux russes de l’enclave de Kaliningrad. Objectif del’équipage et du bâtiment : consolider les liens entrela France et la Russie, par le biais d’une coopérationautour de la guerre des mines. Accueilli par l’or-chestre de la flotte de la Baltique, l’équipage a partagédurant quatre jours de nombreux moments fortsavec ses homologues russes de la ville de Baltiysk,port d’attache de la flotte de la Baltique. C’est le dra-gueur de mines russe Sergey Kolbasev qui avait étédétaché par la Marine russe. Évolution tactique, héli-treuillages avec un hélicoptère russe de type Ka-27,exercice de présentation au ravitaillement, échangesde savoir-faire, rien n’a manqué au programme quiprévoyait entre autres des échanges de marins entreles deux bateaux. Le Céphée a également reçu la mission de retrouverplusieurs mines d’exercices russes perdues depuiscinq années, relevées ensuite à bord du Kolbasev. Autotal, l’équipage a détecté et identifié cinq mines,dont deux récupérées par les marins russes.Cet échange entre Marine nationale et Marine de laFédération russe a permis de démontrer une très

Chasse aux mines, surveillance des eaux, coopération internationale, représentation… C’est en Baltique durant sept semaines de déploiement que les 47 membres d’équipage du chasseur de mines tripartite Céphée ont eu l’occasion de montrer une fois de plus la polyvalence de leur bâtiment dans son domaine d’activité.

grande interopérablilité entre les deux marines, dansun contexte franc et chaleureux. Mais la mission du CMT Céphée dans la mer Bal-tique ne s’est pas limitée à ces deux principaux évé-nements. Des rencontres entre les marines sué-doise, allemande et belge (visites de locaux et debâtiments, échanges de savoir-faire et plongéescommunes) ont également donné la possibilité demieux se comprendre et de faire avancer la coo-pération militaire entre la France et les marines del’Europe du Nord. ® L’ÉQUIPAGE DU CMT CÉPHÉE

LE DRAGUEUR DE MINE SERGUEY KOLBASEV ET UNHÉLICOPTÈRE RUSSE KA-27.

UNE DÉLÉGATION DE MARINSRUSSES À BORD DU CMT CÉPHÉE.

UNE TORPILLE ALLEMANDE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALETYPE G7A FIGURE AU TABLEAU DE CHASSE DU CÉPHÉE.

HÉLITREUILLAGE DEPUIS LE CÉPHÉEPAR UN HÉLICOPTÈRE TYPE KA 27.

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CHRONIQUEdupersonnel

LA MARINE RECRUTE EN 2011 ET AU-DELÀ…ETREMARIN.FRMême dans la phase d’optimisation pourrallier le format 2015, la Marine recrute3 000 jeunes en moyenne chaque année.Cet effort est indispensable pour maintenirle niveau d’excellence technico-opérationnel demandé à ses équipagesfortement sollicités et dont la moyenned’âge est inférieure à 30 ans. Cet effort estappuyé par une campagne médiatique qui utilisera une dernière fois les thèmesconnus en octobre 2011 et qui prendra un nouvel élan en janvier 2012 avec un message revisité et de nouveaux visuels.

1 Les recruteurs des trente-cinq bureauxMarine de Cirfa(1) sont aux « postes de com-bat » pour relever le défi du recrutement. Si glo-balement le compte y est, les objectifs de recru-tement pour l’année 2011 seront tenus. Il nefaut pas nier les difficultés liées à la raréfactiondes candidats. Cela se traduit par une diminu-tion quantitative et qualitative de certains pro-fils dont nous avons crucialement besoin pourla mise en œuvre, sans cesse plus complexe,des bâtiments, des sous-marins, des aéronefset du soutien de l’homme à la mer. Pour la rentrée 2012, la promotion de l’Écolenavale, le contingent de l’École des mousseset celui de l’École de maistrance ont globale-ment atteint les objectifs fixés au Service derecrutement de la Marine (SRM). Le réseaudes Cirfa s’adapte pour irriguer chaque dépar-tement en France métropolitaine et outre-mer.Dans le cadre de la RGPP(2), ils sont progres-sivement colocalisés et mutualisés pour êtreplus forts dans leur mission de recrutement. LaDPMM à travers le SRM assure leur tutellefonctionnelle et veille à ce que l’identité de laMarine y soit scrupuleusement respectée. Mais ceux qui en parlent le mieux autour d’eux,ce sont les marins. On se souviendra que laMarine nationale offre des opportunités decontrat et de carrière à 3 000 jeunes hommeset femmes, de 16 à 29 ans, de niveau 3e àbac +5. Plus de cinquante métiers, en mer, àterre et dans les airs existent dans la Marine.Pour en savoir plus, allez sur www.etremarin.fr

« Partez en mission sur etremarin.fr »Pour la dernière fois au terme du marché de trois ans, du 10 au 29 octobre, les visuels maintenant bien connus « Partez enmission sur etremarin.fr » seront présentssur Internet et dans la presse gratuite.Toujours fondée sur la valorisation du nouveausite etremarin.fr, la campagne d’octobre inciteles jeunes à s’y rendre pour y trouver les infor-mations et témoignages de marins sur les nom-

breux métiers de la Marine. Le site proposede postuler à des offres d’emplois par filières etpar spécialités. Il dispose désormais d’une pageFacebook etremarin.fr qui vient elle aussi encou-rager les échanges avec les jeunes. En périodede campagne, l’interactivité est de mise.

Rendez-vous en janvier 2012…L’agence de conseil en communication EURORSCG accompagnera jusqu’en 2014 la Marinedans la définition de la stratégie et la concep-tion de nouveaux supports de communicationles mieux adaptés à la génération des 18-24 ans à laquelle la Marine s’adresse. Cettecampagne sera visible à la télévision, dans lapresse, en affichage et sur internet fin janvier2012. Elle mettra en avant les marins en actionet a pour ambition de faire entrer la Marinedans l’esprit des jeunes afin qu’ils puissent s’ima-giner marins. Elle vise aussi à leur montrerqu’ils n’ont aucune raison de ne pas se projeterdans cette carrière, et que la Marine leur cor-respond plus qu’ils ne le croient. En un mot, laMarine, il suffisait d’y penser et il est possibled’y trouver une spécialité correspondant à saformation et à ses attentes professionnelles. ®

(1) Centre d’information et de recrutement des forces armées.(2) Révision générale des politiques publiques.

LE MONDE CHANGE, L’OFFRE ET LA FORMATIONINITIALE S’ADAPTENT…

• École navaleEn 2011, le concours de l’École navale arejoint la banque de concours commun desgrandes écoles Centrale-Supélec. La premièrepromotion issue de ce concours s’avère dequalité et répond en première analyse auxobjectifs de la réforme.

• École de maistranceL’année scolaire à maistrance est marquéepar la création de quatre promotions (février, mars, septembre et octobre) au lieu de deux actuellement. L’objectif est de former 750 maistranciers répartis tout au long de l’année.

• École des moussesDevant le succès de l’École des mousseset le nombre de candidatures, il a été décidéde porter progressivement leur nombre par an de 150 à 180 en 2012. Plus de 90 %des mousses deviennent matelots par la suite.

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SOUTENIR LES MARINS BLESSÉS OU MALADES ET LES FAMILLES ENDEUILLÉES

GESTION DU PERSONNEL CIVIL LE RÔLE DE L’ÉTABLISSEM ENT DES FOR M ATIONS DE LA MARINE (EFM)

1 « Il n’existe pas d’autre voie vers la solida-rité humaine que la recherche et le respect dela dignité individuelle », Pierre Lecomte du Noüy,extrait de L’Homme et sa destinée.Le soutien des marins et de leurs familles,éprouvés par les aléas de la vie, est un devoirmoral permanent pour tous. Il traduit la notiond’équipage, valeur fondamentale de la Marine.Il constitue également la mission principale dela Cellule d’aide aux blessés et d’assistanceaux familles de la Marine (Cabam).Inaugurée le 16 septembre 2011 par le vice-amiral d’escadre Olivier Lajous, directeur dupersonnel militaire de la Marine, la Cabam sesubstitue au bureau Famille invalidité et auPoint d’accueil social du commandement de laMarine à Paris.Structure à compétence nationale implantéeà Toulon, rattachée au Centre d’expertise desressources humaines (CERH) et sous la tutellefonctionnelle du bureau Condition du personnelde l’état-major de la Marine (EMM/CPM), laCabam est chargée de :- coordonner les actions engagées par les inter-venants en apportant une aide administrative,juridique et morale au personnel blessé oumalade de la Marine nationale ;- apporter une assistance administrative,accompagner dans la durée et accorder lesdroits financiers aux familles des marins décé-dés en activité de service.

Deux pôles et une antenne pour agirAfin d’assurer sa double mission, la Cabam estcomposée de deux pôles et d’une antenne :- le pôle d’aide aux blessés et malades évalue lesbesoins des marins dont il a la charge (marinsdont l’indisponibilité effective ou prévisible est

supérieure à 60 jours) et coordonne l’actiondes organismes de soutien (sociaux, adminis-tratifs, mutualistes, etc.) ;- le pôle d’assistance aux familles assure, dansles meilleures conditions de temps et d’effica-cité, une assistance administrative aux famillesde marins décédés en activité de service, envue de la constitution des dossiers de presta-tions auxquelles ces dernières peuvent préten-dre ;- une antenne Cabam à Paris suit et rend visiteaux marins rapatriés, hospitalisés à Paris ouen Île-de-France. Dans le but de fournir un service d’une plusgrande efficacité à une population souvent fra-gilisée, la Cabam est désormais co-localisée, ausein du CERH, avec la structure chargée d’as-surer la gestion administrative des marins pla-

cés en congé de longue maladie ou de longuedurée pour maladie (au-delà de 180 jours decongés maladie sur une année calendaire).Cette synergie recherchée ne pourra qu’êtrebénéfique aux marins que des « fortunes demer » auront contraints de mettre temporai-rement le sac à terre… ®

1 La gestion du personnel civilvient de connaître une profonderéorganisation avec l’arrivée de nou-veaux acteurs : les centres minis-tériels de gestion (CMG) et lesgroupements de soutien de basede défense (GSBdD).L’organisation de la Marine à partird’un établissement unique, l’Éta-blissement des formations de laMarine (EFM) regroupant pour lepersonnel civil l’ensemble des unitésde chaque port, a plus que jamaistoute sa pertinence. Ce fonction-nement s’avère particulièrementefficace dans ce nouveau contexte,même si les compétences des EFM« nouvelles générations » ont évolué

compte tenu de l’ensemble desréorganisations.Le transfert de la gestion à un orga-nisme déconcentré de la DRH-MD,le CMG, ne retire rien aux préro-gatives propres à un chef d’éta-blissement.De ce fait, le rôle de managementdes EFM, en matière de gestion depersonnel civil, s’exerce pleinement,en relation étroite et permanenteavec le bureau Personnel civil del’EMM (EMM/PC).Une instruction fixant l’ensemble deleurs compétences entrera trèsprochainement en vigueur et seraconsultable début décembre surIntramar.

En résumé, leur rôle consisteradans :- le suivi des effectifs et la défini-tion du plan d’armement, avecdes rencontres régulières entreEFM et le bureau EMM/PC dansle cadre d’un dialogue de gestionpermettant de mettre en placetous les outils nécessaires pour laréalisation un pilotage au plus findes effectifs et de l’atteinte pré-cise de la cible ;- la conduite en local de lamanœuvre « gestion prévision-nelle des effectifs, des emplois etdes compétences » (GPEEC) avecl’analyse qualitative des postes,la détection des filières sensibles,

la définition de parcours profes-sionnels, l’expression de besoinsen recrutement ;- la notation et l’avancement, enqualité de pré-fusionneur ;- la présidence de la commissiond’avancement des ouvriers de l’État(CAO), pour Brest et Toulon, surdérogation à la règle de rattache-ment des CAO aux GSBdD ;- la conduite du dialogue social avecles représentants locaux et en liendirect avec le bureau EMM/PC ; - la formation continue, en fixantles priorités de la Marine en localet en participant à la commissionparitaire de formation continuedu CMG. ®

LES CONTACTS• Pôle d’aide aux blessés et malades :SACN Sylvie Onzon, 04 22 42 08 56.• Pôle d’assistance aux familles :SACN Michel Denis, 04 22 42 12 31.• Antenne Cabam à Paris :PM Bourneuf : 01 53 42 85 65.

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DES MARINS À L’ASSAUT DU ROCHER

1 La première journée de la 6e édition du MonacoRaid Interarmées, organisée par la société G 18 encollaboration avec le Centre national des sports dela Défense (CNSD), s’est déroulée dans des condi-tions idéales : tempête de ciel bleu et mer calmepour une bonne moitié de l’épreuve de navigation.Les dix-sept équipes, dont trois de la Marine natio-nale (un équipage breton, un du Bataillon demarins-pompiers de Marseille (BMP) et trois marinsfigurant dans l’équipe du GMPA), devaient poin-ter 33 balises (données ou cachées) dans un péri-mètre d’action compris entre la sortie du port deMonaco et Antibes. Après avoir testé les bateaux,les concurrents sont partis les uns après les autres,avec leur « road-book », pour positionner les33 points. Chacun avait sa tactique pour le posi-tionnement sur le bateau et la répartition des tâches.Certains équipages étaient plus expérimentés qued’autres. Mais, en début d’après-midi, la Méditer-ranée est devenue capricieuse avec l’apparition devagues, ce qui a rendu le trajet retour contre le ventplus difficile et les secousses plus présentes.

Une deuxième journée terribleLors du débriefing et de l’annonce des résultats, legénéral (2S) Desjardins se montrait très satisfait.En effet, sur les 33 balises à retrouver, les équipes,en fonction de leur classement, en avaient retrouvéentre 20 et 26. Les fortunes étaient diverses :l’équipe Marine nationale ne terminait qu’en 14e

position, le BMP en 7e position et le GMPA 16e.Comme certains le redoutaient, ce raid s’annon-çait très difficile, très tactique mais aussi très phy-sique. Objectif : être au maximum de sa formepour aller au bout de soi-même. Après avoir essayéde comprendre ses échecs, tous les concurrents

repartaient gonflés à bloc pour la deuxième jour-née qui s’annonçait très dure. Le matin : épreuvecourte de motonautisme (trouver 10 balises avecune vitesse imposée), l’après-midi natation etkayak de mer sur les plages du Larvotto et pour ter-miner, innovation de 2011, une séance de tir. Ilfallait se refaire une santé après le passage à videdu premier jour. Les marins-pompiers l’ont bienprouvé lors des épreuves de natation et de kayaken rivalisant avec les meilleurs, dont les Moné-gasques et les Allemands, venus avec quatre athlètespratiquant le pentathlon naval ; l’équipe Marinenationale a repris quelques places avec le tir.

Les marches de la souffrancePour la troisième journée, les participants devaientsurpasser la souffrance accumulée depuis deuxjours. La chaleur n’arrangeait pas les affaires desconcurrents pour la difficile épreuve de course àpied dans les rues de la Principauté. La premièrepartie était assez facile avec la descente du palaisjusqu’au port, mais ensuite il fallait remonter enempruntant les terribles marches à flanc de colline.Comme cette épreuve se disputait en relais, il fal-lait réaliser ce parcours à deux reprises. Alors quele DGA avait fait une bonne partie de la course entête, laissant loin ses adversaires, l’Angleterre etl’Allemagne faisaient forte impression en se por-

INFOsport

Le Monaco Raid Interarmées est une compétition sportive de haut niveau qui s’adresse à des militaires entraînés. Des équipes mixtes de sept pays (Allemagne, Angleterre, France, Italie, Monaco,Suisse et Turquie) y participent. Les concurrents s’affrontent sur deux groupes d’épreuves, de navigationd’une part, puis physiques : natation, kayak, courses en relais et tir au pistolet.Les épreuves se déroulent sur la côte méditerranéenne au départ de Monaco, dans la rade et dans lesrues de la Principauté.

tant aux avant-postes. Du côté des Français,l’équipe du Centre national des sports de la Défense(CNSD) et le BMP arrivaient à suivre le tempo.Pour terminer en beauté, une épreuve visuelle ettrès spectaculaire, la manœuvrabilité, qui opposaiten duel deux équipes et consistait à réaliser undébut de parcours à la rame jusqu’à la premièrebouée, avant de se lancer dans un slalom aller-retour des plus rapides. En cas de défaite, élimi-nation directe et retour immédiat au port.

Rendez-vous en 2012Après ces trois jours d’épreuves intenses, la pro-clamation des résultats a été faite au Yacht Club deMonaco devant de nombreuses autorités civiles etmilitaires, dont l’amiral Launay, inspecteur géné-ral des armées pour la Marine, le vice-amiral L’Hé-naff, commandant le BMP, et le capitaine de vais-seau Plobner, chef du service Condition de vie dupersonnel. La victoire est finalement revenue àMonaco qui conserve son titre, devant la Gen-darmerie et l’armée de l’Air. Le BMP est 6e, leGMPA 10e et la Marine nationale 16e. Tous se don-nent déjà rendez-vous pour la 7e édition. Unechose est sûre : il va falloir se préparer, s’entraînerdurement, souffrir pour mériter le podium decette épreuve humaine inclassable. ®

LV DENIS DUJARDIN

Pendant quatre jours, des équipes de mili-taires de sept pays se sont affrontées dans desépreuves nautiques et physiques au départ deMonaco. Les marins ont été très présents.

MER CALME, TEMPÊTE DE CIEL BLEU, LES DIX-SEPT ÉQUIPES ONTTROUVÉ UN TERRAIN DE JEU IMPECCABLE AU LARGE DE MONACO

POUR LA 6E ÉDITION DU MONACO RAID INTERARMÉES.

LES BMP MARSEILLE ONT BIEN TIRÉ LEUR ÉPINGLE DUJEU DANS L’ÉPREUVE DE KAYAK.

INNOVATION CETTE ANNÉE : LA NATATION S’EST DÉROULÉESOUS FORME DE RELAIS SUR LA PLAGE DU LARVOTTO.

FÉLICITATIONS AU QM AMANDINE PERRIN QUI A TERMINÉLE RAID MALGRÉ UNE FRACTURE AU PIED.

LES CONCURRENTS ONT SOUFFERT LORS DE LA MONTÉEDES MARCHES PENDANT L’ÉPREUVE DE COURSE À PIED.LE PM LAURENCE MAURIN, COMME LES AUTRESPARTICIPANTS, ONT DÛ DOSER LEURS EFFORTS SOUS UN SOLEIL DE PLOMB.

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« DUC IN ALTUM » L’ÉCOLE DES OFFICIERS DU COMMISSARIATDE LA MARINE REMPORTE LA JURIS’CUP 2011

1 Du 15 au 18 septembre 2011, 106 voiliers se sontaffrontés dans la rade de Marseille lors des régates dela Juris’Cup, une compétition qui réunit les pas-sionnés de mer et de voile des professions juridiqueset judiciaires. Pour les commissaires-élèves de la promotion Falloy(2010-2012) embarqués sur le Nicolaïs, un First 31.7skippé par André Morante, son propriétaire, cetterégate a été le baptême du feu.En effet, bien que tous les élèves de l’École des offi-ciers du commissariat de la Marine (EOCM) béné-ficient d’une formation à la voile dispensée sur desJ80 au cours de leur scolarité, aucun d’entre euxn’avait encore jamais participé à une régate.Pour relever ce défi dans les meilleures conditionspossibles, en amont de la régate, deux jours ont été

consacrés à la prise en main du Nicolaïs et àla création d’un authentique esprit d’équi-page entre le skipper et les commissaires-élèves.Une journée entière à tirer des bords et às’entraîner à utiliser le spi dans les règlesde l’art a ainsi permis à l’équipage Falloyde prendre confiance en lui.Pour les élèves, le départ de la premièremanche, le 15 septembre, fut l’un desgrands moments de cette édition : desdizaines de voiliers quasiment bord à bord,

des équipiers concentrés à leur poste et des skip-pers l’œil aux aguets, à l’affût de tout ce qui peutfaire prendre le meilleur départ possible. La ten-sion est palpable, toute fausse manœuvre peutcompromettre sérieusement les chances de faire lacourse en tête.Fort heureusement, grâce au calme olympien et ausavoir-faire de son skipper, le Nicolaïs a toujours sutirer son épingle du jeu et aborder chaque mancheavec de sérieux atouts.Après deux jours sous un ciel bleu azur pendantlesquels le vent s’est singulièrement économisé,la dernière journée a été l’occasion pour les offi-ciers-élèves de découvrir les joies de la régate dansdes conditions nettement plus sportives. Le départ, donné dans le tumulte d’une vingtainede voiliers et sous un ciel chargé de nuages mena-çants, occasionna la première montée d’adréna-line : chacun voulant prendre le meilleur départpossible, les skippers rivalisent d’adresse, de pré-cision et d’audace pour gagner la meilleure place.Puis vint la bouée de dégagement : négociée dif-ficilement, il fallut tout le savoir-faire et le sang-froid d’André Morante pour éviter une collisionavec un concurrent moins expérimenté.Après un bord sous spi dans un vent établi de 15 nœuds et une houle de travers, l’équipage a dûfaire face à une brusque dégradation des condi-tions de navigation. Avec des pointes à 30 nœuds,le vent s’est levé pour de bon, occasionnant deuxdémâtages et des voiles d’avant déchirées chezcertains concurrents. Mais rasséréné par laconfiance qu’inspire son skipper toulonnais et sagrande expérience, l’équipage Falloy a su com-poser avec les éléments et asseoir définitivementsa domination en remportant, non sans avoir prisun ris, la troisième manche.Ces excellents résultats ont ainsi permis au Nicolaïset à son équipage de remporter brillamment cette21e édition de la Juris’Cup dans la catégorie HN4.Les commissaires-élèves engagés dans cette aven-ture ont pu mettre leur sens marin à l’épreuve etse perfectionner grâce aux nombreux conseils duskipper : choix et réglage des voiles, tactique decourse…À présent, aux commissaires-élèves de la promo-tion 2011-2013 de relever le défi Juris’Cup et d’adop-ter le mot d’ordre de leurs anciens, « duc in altum » :Pars au large ! ® CR1 JEAN-GUSTAVE BONNET

INFOsport

1 Le 3 juillet 2011, le cotre Mutin s’est élancédans la fameuse bataille des grands voiliers : laTall Ships Races. Cette course réunit les navires –civils ou militaires – à voiles provenant de plu-sieurs nations et dure près d’un mois et demi.Pour les « voileux » de tous bords, c’est l’occasiond’échanger les savoirs, de rencontrer d’autres pas-sionnés et de promouvoir la navigation à la voile. Pour l’occasion, l’équipage du Mutin était au grandcomplet, voire au très grand complet puisquedeux marins d’autres unités embarquées, un guet-teur sémaphoriste, une élève de médecine navale,un infirmier hyperbariste et deux stagiaires del’École des formations maritimes du littoral ven-déen avaient rejoints le voilier. De Waterford en Irlande à Greenock en Écosse,durant six jours, le pont s’est transformé en unsystème complexe où informations et réglages cir-culent à toute allure, aux ordres du chef du quart.Départ en tête, départ en baïonnette, le cotre àtape-cul a passé la ligne de départ en excellenteposition, pour terminer 3e en temps réel. Puisvient la nuit avec son lot d’étoiles et d’imprévus,les marins de quart doivent assurer une veilleconstante sur l’avant. Enfin, l’Écosse avec sonaccueil très chaleureux vient panser les duretésde la mer.Le rythme de la bordée à la mer crée des rencon-tres insolites lorsque les bâbordais à peine réveil-lés croisent les tribordais éreintés et trempés, etvice versa. Encore une fois les escales permettentde faire plus ample connaissance. La rencontre,telle est la véritable richesse pour celui qui a lachance d’embarquer sur le plus ancien bâtimentde la Marine nationale. Le plaisir d’apprendre desplus jeunes et moins expérimentés se double duplaisir de transmission du savoir de ceux qui ensavent long et dont l’âge n’excède pas toujourscelui des premiers. ®

L’ÉQUIPAGE DU MUTIN

LA JURIS’CUP EN QUELQUESCHIFFRES• 21e édition• 3 jours de régate• 1re régate corporative de France• 50 % de juristes minimum par équipe• 106 voiliers de 9 à 35 mètres• 2 200 participants• 1 à 2 manches par jour• 14 catégories

LE PLUS ANCIEN BÂTIMENT DE LA MARINE À LA TALL SHIPS RACES

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Histoire

Le cuirassé Liberté est un bateau récent. Conçupar l’ingénieur Émile Bertin. Il a été mis surcales en 1902 aux chantiers de Saint-Nazaire etest entré au service actif en 1908. D’une lon-gueur de 134 m pour 24,25 m de largeur et d’untirant d’eau de 8,40 m, il jauge 14 868 tonnes.Son armement comprend 37 canons, ainsi quedes tubes lance-torpilles. Sa propulsion de20 500 chevaux lui permet d’atteindre plus de19 nœuds (36 km/h). Son équipage est de 740membres, parmi lesquels 25 officiers.En 1911, le bâtiment, considéré comme l’undes plus modernes et les plus redoutables de laflotte pour ses capacités militaires, est com-mandé par le capitaine de vaisseau Louis Jau-rès, le frère de l’homme politique. Le jour del’accident, il est en permission et ne joue doncaucun rôle dans le déroulement des événe-ments.Le 25 septembre 1911, le Liberté est amarré surcoffre dans la rade de Toulon. Peu après 5 hdu matin, alors que les premiers permission-naires arrivent, un incendie se déclare dans lessoutes avant tribord, les soutes à gargoussespour les pièces de 194 mm. Le sinistre s’étendtrès rapidement : la fumée, les flammes et lesgaz délétères envahissent tous les locaux. L’of-ficier de garde fait rappeler au poste d’incendieet ordonne parallèlement de noyer les soutes oùsont stockées les gargousses de poudre « B ».Comme l’ordre a été donné à l’équipage derester à bord, aucune évacuation n’est organi-sée. Seuls quelques marins, paniqués, sautent àl’eau. La chaleur et la fumée sont telles qu’ellesne permettent pas d’atteindre les vannes denoyage ni d’intervenir sérieusement contre lefeu.

5 000 obus explosentFinalement, vers 5 h 50, devant l’étendue del’incendie, le poste d’abandon est sonné. Il seracependant sans utilité car quelques instantsplus tard, la quasi-totalité des soutes avantexplosent. Le bruit est tel qu’il est entendu àdes kilomètres à la ronde et provoque des dégâtsà terre. Rapidement, un panache de fumée

Qu’arrive-t-il à la Marine française en ce début du XXe siècle. Elle est l’une des flottes les plus puissantesdu monde, mais les accidents se succèdent. Les explosions touchent tous les types de bateaux, causant denombreuses victimes. La plus meurtrière, celle du cuirassé Iéna le 12 mars 1907 fait plus de 200 morts. Le 20 septembre 1911, quatre jours seulement avant l’accident du Liberté, une explosion à bord ducuirassé Gloire en rade d’Hyères fait 9 morts. Mais l’accident le plus meurtrier, celui qui est resté danstoutes les mémoires, est celui du cuirassé Liberté le 25 septembre 1911 au petit matin.

s’élève à plusieurs centaines de mètres et d’im-menses gerbes de flammes font dire auxtémoins que le Liberté ressemble à un volcan.Des débris métalliques sont projetés à des cen-taines de mètres et endommagent les bâtimentsproches, notamment sur le cuirassé Républiqueoù l’on dénombre plusieurs victimes. La coquedu Liberté est déchiquetée. Les déchiruresbéantes permettent à l’eau de s’engouffrer et lecuirassé coule rapidement. Des sauveteursaccourus peu après assurent ne pas pouvoirdistinguer l’avant de l’arrière.Les secours s’activent rapidement. Ceux quis’étaient approchés au moment de l’incen-die ont pour la plupart disparu dans l’ex-plosion. Tous les moyens du port sont uti-lisés pour sauver les survivants et récupérerles corps. Deux jours plus tard, on dénom-bre 200 morts, 142 du Liberté, 24 sur leRépublique, 30 sur d’autres bâtiments et 4 de la direction du port. Des corps serontencore retrouvés dans des compartimentsétanches en 1925 lorsque la coque serarenflouée. Le bilan de victimes s’élèveofficiellement à 224. Il est très lourd mais auraitpu être supérieur si l’explosion avait eu lieuaprès le retour de tous les permissionnaires.

Une émotion considérableLa catastrophe cause une émotion considé-rable, non seulement à Toulon, mais danstoute la France, en Bretagne particulière-ment, d’où étaient originaires de nombreusesvictimes.Du 25 septembre au 3 octobre, jours desobsèques nationales, les drapeaux sont mis enberne. À Toulon, les réverbères sont mêmerevêtus de crêpe noir.Pour la cérémonie, le président de la RépubliqueArmand Fallières et plusieurs ministres se sontdéplacés. Au premier rang ont pris place le com-mandant Jaurès, ainsi que les 420 membres sur-vivants du Liberté. Toutes les unités ont envoyéesdes délégations. La foule est considérable. On dénombre plus de 2 000 couronnes, dont celles du roi d’Angleterre, du Kaiser

25 septembre 1911: catastrophe dans la

Histoire

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ns la rade de Toulon

COMMÉMORATION DES 100 ANS DE LA CATASTROPHE À TOULON

À l’occasion des 100 ans du drame du Liberté, la Marine et laville de Toulon se sont associées aux côtés des descendants desvictimes pour commémorer l’accident, qui demeure à ce jour le plus grave connu en temps de paix par la Marine française.Le dimanche 25 septembre 2011 était ainsi dédié aux marinsdécédés 100 ans auparavant. La journée a débuté à bord duremorqueur de la Marine nationale Lubéron, par le lancementd’une gerbe à la mer, sur le lieu de l’explosion, après avoir reçu la bénédiction de l’aumônier de la Marine Hernandez. La cérémonie s’est déroulée en présence des descendants des victimes, du préfet maritime, le vice-amiral d’escadre Yann Tainguy et de Mme Lévy, députée du Var et premièreadjointe de M. Falco à la mairie de Toulon.

L’aumônier Bonnevie a ensuite célébré une messe en hommage aux victimes en la cathédrale Sainte-Marie. Cette matinée de commémorations’est cloturée dans la cour de l’école de la Targe par le dévoilement d’une plaque en mémoire des victimes, venue rejoindre celle en souvenir de l’explosion du Iéna trois ans auparavant.Parallèlement, une exposition au musée de la Marine de Toulon consacrée à l’histoire du Liberté a débuté le vendredi 30 septembre et resteraen place jusqu’à la fin de l’année 2011. Elle s’articulera autour des quatres thèmes suivants : la construction du cuirassé, l’explosion, les funé-railles et les causes de l’explosion. Pour l’occasion une maquette (échelle 1/100) a été construite, elle représente le Liberté dans son bassin àSaint-Nazaire, pendant sa construction.

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et du Tsar, preuve que la catastrophe a eu unretentissement au-delà des frontières.Après les cérémonies religieuses qui ont lieu àla cathédrale et sur la place d’armes, le cortèges’ébranle vers l’Arsenal de terre situé derrière lagare où doivent être prononcés les discours. 165 cercueils ont été disposés sur 24 chars funè-bres. Les autorités civiles et militaires, les sur-vivants, les familles et une foule considérablesuivent en silence. Une bousculade dans la foulefait près de 200 blessés. Dans son discours, le Président Fallières déclareque le bruit de la catastrophe a eu un retentis-sement universel et souligne que « les cruautésdu sort se succèdent dans la Marine avec uneimplacable continuité ». L’après-midi, il se rendà l’hôpital Saint-Anne au chevet des blessés.Le 7 octobre, une seconde cérémonie, plus dis-crète, honore les 74 victimes non identifiées. Enoutre, dans toute la France, les communes quicomptent des victimes organisent des céré-monies locales lors du rapatriement des corps.

monies locales lors du rapatriement des corps.L’explosif est mis en cause dans la catastrophe

Rapidement circulent des rumeurs évoquantun sabotage de l’étranger ou des maladressestechniques. Elles firent long feu.Plus sérieusement, dès les premiers jours de

l’enquête, il ne fait aucun doute que les explo-sifs embarqués sont à l’origine de l’incendiepuis, indirectement de l’explosion. La ques-tion essentielle est donc de comprendre pour-quoi les gargousses de poudre avaient pris feu.L’impressionnante succession d’accidentsdans les poudrières à terre ou sur des bâti-ments de combat, dont celui du cuirassé Iénaen mars 1907, dirigent les soupçons vers lapoudre de guerre dont on avait déjà remar-qué qu’elle pouvait entrer en combustionspontanée.La poudre « B » est donc rapidement mise encause. Elle avait été mise au point en 1884 ettirait son nom du ministre de la Guerre del’époque, le général Boulanger. Par rapport auxpoudres précédentes, elle produisait sensible-ment moins de fumée, ce qui permettait d’aug-menter la cadence des tirs. Mais dès l’origine,elle avait été suspectée d’être instable et lesconclusions de l’enquête menée après l’acci-dent du Iéna avaient retenu l’hypothèse d’unedéflagration spontanée de la poudre « B ».Pour l’accident du Liberté, on recherche doncle fait déclencheur à l’intérieur des caissesétanches contenant les gargousses de poudre.La reconstitution du déroulement du sinistrepermet ainsi de remonter jusqu’à la soute avanttribord. Un brin de poudre « B » a sans doutesubi une dégradation chimique, provoquantl’inflammation de la gargousse qui le conte-nait. Le foyer s’est étendu rapidement aux

caisses contigües, puis aux soutes. L’incendieprovoque l’effondrement de parois qui préci-pitent les munitions et les obus dans le brasieraboutissant finalement à l’explosion.Les enquêtes montrent aussi que des erreursà caractères techniques auraient sans doute puêtre évitées, notamment dans la chronologiedes ordres de noyer les soutes et dans laconduite des premières opérations entre ledéclenchement de l’incendie et l’explosion.L’absence du commandant et du comman-dant en second, à terre au moment des faits,a aussi été évoquée pour expliquer certainsordres a posteriori surprenants. Quoiqu’il ensoit, tous les acteurs survivants ont par lasuite été exemptés de responsabilités. C’étaitdonc bien la poudre « B » qui était à l’ori-gine de la catastrophe. Le service des pou-dres du ministère de la Guerre fut mis encause et la Marine obtint rapidement de dis-poser de poudres beaucoup plus stables.Après l’accident du Iéna en 1907, la catas-trophe du Liberté a profondément marquéla Marine de l’époque. Aujourd’hui, tous lessurvivants ont disparu et ces événements sontdevenus des sujets de mémoire et d’histoire,à travers notamment l’émotion populairequ’ils ont soulevée à l’époque. Une émotiondont il est difficile de se faire une idéeaujourd’hui. Pour rappeler cet événement,le musée de la Marine de Toulon lui consacreune exposition. ®

LA CÉRÉMONIE COMMÉMORATIVE À BORD DU REMORQUEUR LUBÉRON.

LA MAQUETTE DU CUIRASSÉ.

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TEMPSlivre

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ANNONCES CLASSÉESEMPLOISociété foncière basée à Paris recherche pour la gestion de son patrimoine immobilier un agent de sécurité H/F. Il sera en charge desmissions suivantes : sécurité des biens et des personnes sur lescentres ; étude et amélioration de la surveillance des sites ; gestion des conflits ; être l’interlocuteur des commerçants auprès des autoritéspubliques ; être le chauffeur occasionnel du président de la société.Requis : niveau bac. Permis VL indispensable.Le poste prévoit de nombreux déplacements en région parisienne. Rémunération : 23 k€. Envoi des candidatures à : [email protected]

ASSOCIATIONL’association La Flotte de Bordeaux organise une croisière Danube Bleupassant par les Portes de Fer vers la mer Noire du 4 au 15 juillet 2012.La Flotte invite les marins et anciens combattants de toutes unités etleurs amis à participer à cette croisière. Prix très intéressants, il reste quelques places. Le règlement s’effectue en six fois. Pour renseignements, M. Michel Perrier au 05 56 30 78 04.

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CDLa Musique des équipages de la flotte de Toulon vient d’ajouter un nouveau CD à sa discographie. Baptisé Marches et Aubades,ce CD retrace les grandes marches militaires de la Première Guerremondiale à nos jours et intègre également un répertoire d’aubadesavec notamment La Mer ou encore Méditerranée.Cet album, fixé au prix de 10 euros, peut être commandé par courrier : chèque établi à l’ordre du Foyer la Naïade, à l’attention duchef de musique adjoint Alexandre Kosmicki – Musique des équipagesde la flotte – BCRM Toulon – BP 67 – 83800 Toulon Cedex 9.Les bons de commande sont également téléchargeables sur le site www.meftoulon.com

PERMUTATIONS

CHRONIQUEdupersonnel

Guerre de l’ombre en mer

GUERRE FROIDE ET ESPIONNAGE NAVAL,PETER A. HUCHTHAUSEN ET ALEXANDRE

SHELDON-DUPLAIX, NOUVEAU MONDEÉDITIONS, 2011, 537 PAGES.

1 L’espionnage naval est générale-ment ignoré des ouvrages traitant de laguerre froide. Pourtant, pendant qua-rante-cinq ans, États-Unis et Unionsoviétique se sont livrés à une guerre

secrète et à des manœuvres clandes-tines dans lesquelles les forces navalesont joué un rôle essentiel. À l’époque,seuls quelques épisodes, généralementsortis de leur contexte ont été partiel-lement connus. Depuis peu, lesarchives, notamment aux États-Unis,commencent à s’ouvrir et les témoinsde l’époque osent parler. Ces témoi-gnages illustrent le rôle crucial du ren-seignement dans le conflit Est/Ouestde 1945 à 1991.Les auteurs connaissent bien leur sujet.Peter Huchthausen est un ancien offi-cier de la Marine américaine qui a étéattaché naval à Belgrade, Bucarest etMoscou. Alexandre Sheldon-Duplaix esthistorien, spécialiste des marines asia-tiques et russe, chercheur au servicehistorique de la défense et conféren-cier à l’École militaire.®

Bruits dans le monde du silence1 Un destin hors norme. Alle-mande, fille d’un général parachutistependant la Seconde Guerre mondiale,Ursula Pacaud-Meindl a vécu l’avant-guerre et la guerre dans l’Allemagnenazie. En 1947, elle est recrutée parla direction des constructions etarmes navales et se spécialise pro-gressivement dans l’identification dubruit rayonné dans l’eau par lesbateaux.Dans ce livre de souvenirs, l’auteureraconte son enfance, la guerre qu’ellea vécue jeune fille, son adaptation à laFrance des années 50 et bien sûrson métier dans la Marine jusqu’à lafin des années 80. Un récit écrit à la première personne et surtout letémoignage d’une vie au cœur desévénements du XXe siècle.®

BRUITS DANS LE MONDE DU SILENCE(RÉCIT AUTOBIOGRAPHIQUE) – URSULA,L’OREILLE DE LA MARINE PENDANT LA

GUERRE FROIDE, URSULA PACAUD-MEINDL, ÉDITIONS AMALTHÉE, 2011,

215 PAGES, 18,50 €.

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DANS LES SEMAINES À VENIR14 octobre, Cherbourg 50e séance inaugurale du cours de génie atomiquede l’EAMEA

15 octobre, Brest

Présentation aux drapeaux des nouvelles promotionsde l’École des mousses et de l’École de maistrance

15 octobre, MarseilleJournée portes ouvertes au centre d’incendiesecours (CIS) de Château-Gombert (Bataillon demarins-pompiers de Marseille)

17 octobre, Le Bourget 50e anniversaire du premier vol de l’Atlantic

17-21 octobre, Brest/Lorient 2e édition de l’Armada de l’espoir

17 octobre-19 novembre, LanesterExposition de photos de Marie Babey sur les com-mandos marine

18 octobre, BrestForum de l’emploi Défense - entreprises

20 octobreÉlections professionnelles pour le personnel civil

21 octobre

Transfert de l’Adroit à la Marine nationale

29-31 octobre, Le HavreDépart de la 10e édition de la transat Jacques Vabre.Présence d’un stand Marine nationale

29 octobreTF1, 13 h 30 : Diffusion d’un reportage « Les filles dela navale, sept ans après »

INFOagenda

2 novembreDans les salles de cinéma, sortie du filmForces spéciales

8 novembre, Toulon, Palais NeptuneForum entreprise organisé par Défense Mobilité

14 novembreDéplacement du CEMM à la rencontre des marins deCherbourg

18 au 20 novembre, ParisVente de l’ADOSM au Musée national de la Marine

29-30 novembre, Dunkerque7e Assises de l’économie de la mer

2-11 décembre, ParisSalon Nautique, présence d’un stand Marine nationale

FORUM EMPLOI DÉFENSE À BREST

Le pôle Défense Mobilité de Brest organise un forum emploi Défense le mardi18 octobre 2011 de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h au Quartz de Brest.

Plus de 100 entreprises privées et partenaires publics (recruteurs, organismesde formation…) seront présents à cet événement ouvert à l’ensemble des res-sortissants de la Défense, militaires et civils en transition professionnelle et enrecherche d’emploi, ainsi qu’à leurs conjoints et aux demandeurs d’emploi ayantquitté la Défense depuis moins de trois ans.

Entreprises et partenaires économiques présents accueilleront et renseignerontles visiteurs qu’ils soient déjà candidats à une transition professionnelle ou non,dans le but de faciliter leur réflexion, leur orientation professionnelle ou leurrecherche d’emploi s’ils sont déjà engagés dans cette voie.

Des conférences et tables rondes suivantes seront également proposées :

Conférences : • 9 h 30 - Le marché de l’emploi en Bretagne et les métiers qui recrutent (45’)• 11 h - Les métiers de l’industrie métallurgique et navale (45’)• 14 h 30 - Les métiers du monde maritime (45’)• 15 h 30 - Se vendre à l’entreprise / l’entretien de recrutement (45’)

Tables rondes : • 10 h 30 - Atelier conférence sur les services à distance de Pôle emploi (30’)• 13 h 45 - La création et la reprise d’entreprise (30’)• 16 h 30 - L’accompagnement des cadres vers l’entreprise (30’)

DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer danscette rubrique. [email protected]

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CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

RÉDACTION : 2, rue Royale – 75008 Paris ®Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ®E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ®Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ®Rédactrices en chef adjointes : LV Caroline Ducret ; LV Céline Horlaville ®Secrétaire : Mot Phaëdra-Noor Messoussa ®Rédacteurs et journalistes :Stéphane Dugast ;LV Colomban Errard ; Asp. Florian Martin ®Collaborateurs : EV (R) Pamela de Montleau ; Asp (R) Antoine de Surirey ; EV (R) Anne-Sophie Faubert ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ®Infographie : SergeMillot ®Directeur de la publication : Capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril, directeur de la communication de la Marine ®Abonnements : 01 49 60 52 44 ®Publicité, petites annonces : ECPAD,pôle commercial – 2 à 8, route du Fort, 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected] ®Conception-réalisation :Idé Édition, 33, rue des Jeûneurs, 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant ®Photogravure : MédiaGrafik ®Imprimerie : Roto France, rue de la Maison Rouge, 77 185 Lognes ®Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit lesupport, consulter la rédaction ®Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ®ISBN : 00 10 18 34 ®Dépôt légal : à parution ®

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

COLS BLEUS N°2979 15 OCTOBRE 2011

COUVERTURE CHRISTIAN VALVERDE / MN

ACTUALITÉSPAGE 6 : ECOLE NAVALE : BENJAMIN RUPIN / MN, TOURNÉE DES PORTS CEMM :BREST : SABINE BOUDART / MN ; TOULON : MN ; LORIENT : BRUNO ARRIBARD / MN,HUBERT VEDRINE : MN, DUPLEIX : MNPAGE 7 : PRIX PÉPITE : ASSOCIATION CASTEL MAUBOUSSIN, ENTRAINEMENT COTENTIN : MN , CA BEAUSSANT : MN, TORTUE : MNPAGE 8 : ABEILLE : MN, DAKAR : DID, TCD UK : ALAIN MONOT/MN, VAR : MNPAGE 9 : LIBYE : MN/EMA, BAYONNE : MN, 24H DU MANS : MNPAGE 10 : MARSEILLE : BASTIEN BONO/MN, PRIX VAUBAN : MN, VÉLO : MN, CHERBOURG : JONATHAN BELLENAND/MNPAGE 11 : LE HAVRE : RÉMY MARTIN / MN, EXPOSITION AFGHANISTAN : FRÉDÉRIC DUPLOUICH /MN, SURCOUF : MN, RUGBY : CNSD

PASSION MARINE PAGES 12-13 : JEAN-MARIE CHOURGNIOZ �PAGES 14-16 : MN PAGE 17 : EN HAUT : MN ; EN BAS : JEAN-JACQUES LE BAIL/ MN PAGES 18-19 : DESSIN : ANDRÉ LAMBERT ; PHOTOS : FLORIAN MARTIN/MN

VIE DES UNITÉSPAGE 20 : EN HAUT : PIERRE-FRANÇOIS WATRAS/MN ; EN BAS : RAPHAËL MARTINEZ/MNPAGE 21 : EN HAUT : PIERRE-FRANÇOIS WATRAS/MN ; EN BAS : ALAIN MONOT/MN ;SABINE BOUDART/MNPAGES 22-23 : NOIR ET BLANC : MARIE BABEY ; VUE AÉRIENNE : MAIRIE DELANESTER ; MAIRE ET ALFUSCO : COLOMBAN ERRARD/MNPAGE 24 : MN

CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGE 26 : MNPAGE 27 : CHRISTELLE HERVÉ/MN

SPORTPAGE 28 : CNSDPAGE 29 : MN

HISTOIRE PAGES 30-31 : MUSÉE DE LA MARINE

AGENDAPAGE 33 : ADROIT : DCNS ; ECOLE DE MAISTRANCE : JOHANN PESCHEL

ERRATUMDans le n° 2977, p.15, l’auteur de l’article « L’inconnu de Vanikoro enfin inhumé » est M. HervéBedri, et non le SM Moarau.

TEMPSlivre

Charles de Gaulle à la manœuvre1 Novembre 2008, le Charles deGaulle reprend la mer après seize moisd’une interruption pour entretien. Toutl’équipage doit retrouver les réflexes et lerythme de la navigation et des manœu-vres aviation. Dans le n° 235 de Chasse-

COLS BLEUS TARIFS DES ABONNEMENTSCes conditions d’abonnement prennent en compte la parution désormaisbimensuelle du magazine. Trois options sont possibles : 6 mois soit 10 numé-ros, 1 an soit 21 numéros, 2 ans soit 42 numéros.

Bulletin à retourner à l’ECPAD accompagné de votre règlement à l’ordre de :Agent comptable de l’ECPAD, à l’adresse ci-dessous : Établissement de com-munication et de Production audiovisuelle de la DéfenseService Abonnements2 à 8 route du Fort – 94205 Ivry-sur-Seine CEDEX

* Le tarif spécial est conditionné par l’envoi d’un justificatif par le bénéficiaire. Il est réservé aux amicalistes, aux réservistes,aux moins de 25 ans, aux personnels civils et militaires de la Défense et aux mairies ou correspondants Défense.

France métropolitaine Dom-Tom Étranger

® 18 € ® 27 € ® 32 €® 32 € ® 50 € ® 59 €® 57 € ® 92 € ® 110 €

France métropolitaine Spécial* Dom-Tom

® 15 € ® 24 €® 28 € ® 45 €® 50 € ® 85 €

marée, un article est rédigé par un offi-cier de manœuvre à bord. Il raconte lapréparation à la sortie du bassin, puis lespremières manœuvres nautiques etaériennes.Un témoignage de l’intérieur, qui fera sans

doute découvrir des aspectsinsoupçonnés du porte-avions,même pour ceux qui pensent leconnaître.Comme le dit l’auteur : « C’estun navire qui fait la synthèseentre deux mondes aussi exi-geants l’un que l’autre, la meret l’aéronautique, pour réali-ser au quotidien desprouesses extraordinaires. »

CHASSE-MARÉE, DES BATEAUX ET

DES HOMMES, N° 235,

SEPTEMBRE 2011, 10 €.

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