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N° 3008 DU 16 FÉVRIER 2013 LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE Soutien à l’opération Serval Projeté prêt à combattre PAGE 20 Ressources biologiques et minérales Richesses encore inexploitées PAGE 26 E-learning Prendre en main sa formation PAGE 29 PLEINS FEUX ! MARINS-POMPIERS DE MARSEILLE &:HIKLNJ=[UWYUV:?n@a@k@i@a" M 01396 - 3008 - F: 2,40 E

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Soutien à l’opération ServalProjeté prêt à combattre PAGE 20

Ressources biologiques et minéralesRichesses encore inexploitées PAGE 26

E-learningPrendre en main sa formation PAGE 29

PLEINS FEUX !MARINS-POMPIERS DE MARSEILLE

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ÉDITORIAL

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

Àl’heure où il est aisé de « zapper », que peut-il y avoirde plus fort que de s’engager ? Certes, on peuts’engager pour des causes variées, pourd’innombrables raisons, pour des objectifs

respectables… S’engager n’est donc pas l’apanage decertains. S’engager dans la Marine ne peut cependant pas êtreréduit à une simple « embauche » qui pourrait êtrefacilement dénoncée ou à un « enrôlement » qui indiqueraitalors que la démarche serait faite sous la contrainte. Non, s’engager dans la Marine nationale est un actevolontaire. On signe un contrat pour « le bien du service

et le succès des armes de la France ». Réfléchissons-y, c’est lourd de sens !« Et si vous étiez déjà marin sans le savoir ? » La Marine va à nouveau être visible dans lesmédias grand public, grâce à sa campagne de recrutement créée et lancée l’annéedernière. Elle invite, vous vous en souvenez certainement, les jeunes Français à réveiller lemarin qui sommeille en eux, à se questionner sur les possibilités professionnelles offertespar la Marine. Je vous engage donc à en parler autour de vous, car il y a environ3 000 postes à pourvoir, de tous les niveaux, pour ceux qui en ont les capacités et surtoutla motivation.Adaptabilité ? Le 28 octobre 1938, un détachement de la compagnie des marins-pompiers de Toulon arrive en renfort à Marseille pour combattre un formidable incendiefaisant de nombreuses victimes. Après ce tragique événement, la ville est mise soustutelle de l’État et, neuf mois plus tard, le 29 juillet 1939, un décret-loi donne naissanceau bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM) qui va se construire à partir d’unefeuille blanche.Que de chemin parcouru. Quelles belles facultés d’adaptation. À l’instar de la brigade dessapeurs-pompiers de Paris, le BMPM, c’est environ 2400 marins qui réalisentune intervention toutes les cinq minutes dans l’agglomération phocéenne. Mais, c’est aussides savoir-faire uniques dans le domaine maritime, des hommes et des femmes, aptes àse projeter partout sur la planète où leur expertise est nécessaire.Comment donc ne pas saluer la capacité d’adaptation de nos équipages qui, au fil de l’eau,sans forcément s’en prévaloir, trouvent des solutions novatrices, conçoivent des processusadaptés aux situations parfois extrêmement changeantes ou mettent sur pied desorganisations ad hoc pour réussir la mission qui leur est confiée ? N’est-ce pas là une belle façon de vivre son engagement ?

Capitaine de vaisseau Philippe EbangaDirecteur de la publication

SOMMAIRE

VIE DES UNITÉS 20

20 Soutien à l’opération Serval : projeté prêt àcombattre

22 Les sous-marins d’attaque dans l’action navale23 « Mission route » : 900 km pour sécuriser

l’estran24 Le Borda en « arrêt technique délocalisé » 25 « Et si vous étiez déjà marin sans le savoir ? » :

Nouvelle vague

PLANÈTE MER 26

26 Ressources biologiques et minérales : richessesencore inexploitées des grands fonds

CHRONIQUE DU PERSONNEL 28

28 Nouvel espace statutaire (NES B) : pour qui,pourquoi, comment ?

29 E-learning : prendre en main sa formation30 Préparation au départ outre-mer : Journée

d’information pays (JIP) 31 La Marine nationale et le handicap

ESPACE LOISIRS 32

32 Croquer la mer

AGENDA 33

AZIMUT 4

ACTUALITÉS 6

6 Piraterie : le Surcouf remet 12 présuméspirates aux autorités mauriciennes • OcéanIndien : le Chevalier Paul intègre le groupe duporte-avions américain USS John C. Stennis

7 Un Hawkeye plus connecté ! • Le bataillon de marins-pompiers de Marseille

8 La Fremm Aquitaine pour la première fois enMéditerranée • Gabian 13.1 : entraînementdes forces aéromaritimes

9 Un pas de plus pour la modernisation de laflotte • Cherbourg : destruction d’enginsexplosifs historiques pour le Céphée

10 Bientôt les essais à la mer de la Fremm D601• Primauguet : hommage franco-britannique

11 Nouvelle-Calédonie : sauvetage d’un skipper au sud de l’île de Walpole •Marines étrangères : Belgique

MARINS-POMPIERS DE MARSEILLE

PASSION MARINE 12

PLEINS FEUX !

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Zones économiques exclusives françaises

Département, collectivité ou territoire d’outre-mer

Bases permanentes à l’étranger et outre-mer

CLIPPERTON

POLYNÉSIE FRANÇAISE

ANTILLE-GUYANE

St-Pierre-et-Miquelon

ST-PIERRE-ET-MIQUELON

Clipperton

Polynésie française

St-Barthélemy

St-Martin

Guadeloupe

Martinique

Guyane française

Libre

Dakar

Amers et Azimut

Point d’appui

3 100 marins en mer

37 bâtiments et

Situation des bâtiments déployés

au 8 février 2013

Au large du Golfe de Gu

BPC Mistral Opéra

Aviso LV Le Hénaff Opéra

Au large des Antilles

FS Germinal Préparation opérationnelle

FS Ventôse Préparation opérationnelle

BATRAL Dumont d’Urville Préparation opérationnelle

Au large de Brest

BHO Beautemps-Beaupré Essais

CMT Andromède Préparation opérationnelle

CMT Pégase Préparation opérationnelle

CMT Sagittaire Préparation opérationnelle

CMT Céphée Opération guerre des mines

CMT L'Aigle Opération guerre des mines

RHM Tenace Patrouille

Au large de la Polynésie

PSP Arago Patrouille

FASM

Au large de la Guyane

P400 La Gracieuse Patrouille

FASM Latouche-Tréville Déploiement

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RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

WALLIS-ET-FUTUNA

NOUVELLE-CALÉDONIE

La Réunion

Wallis-et-Futuna

Nouvelle-Calédonie

Mayotte

Djibouti

Abu Dhabi

Libreville

EN MISSION PERMANENTE :

Sous-marin lanceur d’engins (SNLE)

Atlantique II (+ opération Serval)

Commandos (+ opération Serval)

+ Équipes de protection embarquées (EPE)

Au large de la Nouvelle-Calédonie

BATRAL Jacques Cartier Préparation opérationnelle

du Golfe de Guinée

al Opération Corymbe

e Hénaff Opération Corymbe

Océan Indien

FLF Surcouf Opération Atalante

FDA Chevalier Paul Opération Enduring Freedom

PSO L’Adroit Déploiement

Méditerranée orientale

Aviso CDT Bouan Déploiement

Au large de Toulon

FREMM Aquitaine Déploiement de longue durée

BCR Marne Préparation opérationnelle

Aviso CDT Birot Patrouille

CMT Orion Opération guerre des mines

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FASM Primauguet Préparation opérationnelle

Au large de La Réunion

FS Nivôse Déploiement

FS Floréal Déploiement

BATRAL La Grandière Préparation opérationnelle

PSO Le Malin Patrouille

Méditerranée occidentale

FLF Courbet Déploiement

Manche / Mer du Nord

PSP Flamant Déploiement

BBPD Vulcain Opération guerre des mines

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6®COLS BLEUS®N°3008®16 FÉVRIER 2013

INFOactus

LE RAFALE 37 EN SERVICEOPÉRATIONNEL

Arrivé au début de l’année 2013 sur la base d’aéronautique navale (BAN) deLandivisiau, le Rafale 37, au standardF3, vient d’être mis en service à la flottille 11F. Le service de soutien opérationnel de la base a effectuéquelques vérifications avant de le mettreofficiellement à disposition de la flottille.

DESTRUCTION D’UNE MINEAU LARGE D’HYÈRES

Le 30 janvier 2013, le chasseur demines Orion de la Marine nationale aprocédé à la destruction d’une mine àorins au large d’Hyères. Immergé à100 mètres de profondeur dans un ancien champ de mines allemand, l’engin a été détruit grâce à un robot autopropulsé, dit « poisson », mis enœuvre par l’équipage.

MISE EN CONDITIONOPÉRATIONNELLE POUR LE TONNERRE

L’équipage du bâtiment de projection etde commandement Tonnerre a terminé,le 25 janvier 2013, son stage de miseen condition opérationnelle (MECO)avant son départ pour la missionJeanne d’Arc 2013. Une équipe de la division entraînement de la Forced’action navale a été déployée pour évaluer et guider le bâtiment pendantdeux semaines. Cette phase de mise en condition calendaire est intervenueaprès un arrêt technique majeur dedeux mois et avant un déploiement opérationnel important. Elle permet àl’équipage de parfaire sa préparation.

TWITTER MARINENATIONALE : DÉJÀ 8 000 ABONNÉS !

Restez en contact avec les actualitésrécentes de la Marine en rejoignant les 8 000 abonnés du compte Twitterde la Marine nationale. Sur ce flux, vous retrouverez l’actualité de la Marinenationale (opérations, missions, préparation opérationnelle, escales,journées portes ouvertes…).

E N B R E F

OCÉAN INDIEN LE CHEVALIER PAUL INTÈGRE LE GROUPEDU PORTE-AVIONS AMÉRICAIN USS JOHN C. STENNIS1 Intégrée depuis le 28 janvier 2013 au groupeaéronaval américain – Carrier Strike Group 3(CSG3) – constitué autour du porte-avions USSJohn C. Stennis, la frégate de défense aérienne (FDA)Chevalier Paul a franchi le détroit d’Ormuz pourrejoindre le golfe d’Oman le 6 février. Ces manœuvres s’inscrivent dans le cadre d’une coo-pération ancienne et solidement établie entre laMarine nationale et l’US Navy, tout particulière-ment dans le domaine des opérations aéronavales.Elles ont plusieurs objectifs : améliorer notre connais-sance d’un environnement aéromaritime complexeet renforcer l’intégration des bâtiments français dansl’architecture de défense aérienne de nos alliés. L’in-tégration du Chevalier Paul constitue une nouvelleétape témoignant de la confiance accordée auxmarins français par l’US Navy. Le bâtiment françaisa la responsabilité de surveiller un espace aérien cou-vrant une zone d’opérations particulièrement sen-sible. Après quelques jours de montée en puissancedans le Golfe, les marins de la FDA se sont rapide-

ment familiarisés avec les procédures américaines. LeChevalier Paul a trouvé sa place parmi les autresescorteurs du CSG3, le USS Mobile Bay et le USSWinston S. Churchill. Lors du franchissement dudétroit d’Ormuz le 6 février 2013, il a tenu le postehabituellement dévolu à une frégate américaine, surl’arrière du John C. Stennis. ®

LE CHEVALIER PAUL A INTÉGRÉ LE GROUPE AÉRONAVALAMÉRICAIN CONSTITUÉ AUTOUR DU PORTE-AVIONSUSS JOHN C. STENNIS.

PIRATERIE LE SURCOUF REMET12 PRÉSUMÉS PIRATES AUX AUTORITÉS MAURICIENNES

1 Le 25 janvier 2013, la frégate Surcouf a procédéau transfert de douze présumés pirates à Djibouti,dans le cadre de l’opération Atalanta de lutte contrela piraterie. Interceptés le 6 janvier 2013 par la frégateSurcouf avec le soutien de l’USS Halyburton et d’unavion de patrouille maritime allemand, ils sont soup-

çonnés d’être les auteurs de l’attaque du navire decommerce MV Jasmine.Après vingt jours de rétention à bord, les douze pré-sumés pirates ont été transférés par avion à l’île Mau-rice, où ils seront déférés devant les autorités judi-ciaires locales afin d’être jugés. Accompagné d’unexpert juridique de l’état-major de l’opération Ata-lanta, un officier de police mauricien s’est rendu àbord du Surcouf pour procéder aux formalités admi-nistratives et récupérer l’evidence package constituédes pièces à conviction, des témoignages et des pro-cès-verbaux recueillis par la frégate française. Aupied de la coupée, une équipe de soutien de l’opé-ration Atalante de Djibouti et de gardes-côtes dji-boutiens a pris le relais des marins du Surcouf pourle transfert des présumés pirates vers l’aéroport.Ce transfert entre l’Union européenne et l’île Mau-rice est une première. Il fait suite à l’accord-cadre,signé en juillet 2011, permettant à l’île Maurice deprendre en charge des présumés pirate à des fins depoursuites judiciaires et de placement en détention. « L’île Maurice est un partenaire clé dans la luttecontre la piraterie dans l’océan Indien et aujourd’hui,nous envoyons un message clair aux pirates : l’EU-NAVFOR et l’île Maurice sont déterminés et résolusà poursuivre en justice les présumés pirates », a com-menté le contre-amiral Bob Tarrant, commandantl’opération Atalanta à l’issue du transfert. ®

LA FRÉGATE SURCOUF A PROCÉDÉ AU TRANSFERT DEDOUZE PRÉSUMÉS PIRATES À DJIBOUTI, LE 25 JANVIER2013.

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LES INFORMATIONS ÉCHANGÉES SONT PRÉSENTÉES SURUNE TABLETTE TACTILE INSTALLÉE DANS LE COCKPIT DEL’AÉRONEF.

UN HAWKEYE PLUS CONNECTÉ !

1 Le MARCDL fait entrer le Hawkeye dans unenouvelle dimension, notamment dans le domainedes liaisons de données. Le système est avant tout unepasserelle autorisant l’échange des informationsentre les principaux réseaux utilisés dans les forces(liaisons 11 et 16). Ces liaisons sécurisées et dis-crètes permettent à des unités air, surface, terrestreet sous-marine de partager entre elles leur situa-tion tactique construite à partir de leurs capteurs(radar, IFF, guerre électronique, observationvisuelle…).Ces informations ainsi que celles du système AIS(transpondeur des bâtiments de surface) sont pré-sentées sur une tablette tactile installée dans le cock-pit, puis transmises vers les trois tacticiens.Au mois de mai 2012, une campagne d’essais menéeen collaboration avec la Délégation générale pourl’armement (DGA) avait permis de contrôler latotale intégration des équipements dans l’aéronef. Àterre comme à bord du porte-avions Charles deGaulle, le système a été éprouvé dans les situationsaéronautiques les plus complexes. Pendant les phases

Le MARCDL renforce ainsi de manière considéra-ble le potentiel du Hawkeye en matière de coordi-nation et de commandement. C’est l’ensemble de lacommunauté marine qui bénéficie de cette plus-value, avec un Hawkeye jouant le rôle de traduc-teur entre unités équipées L11 ou L16. Le partage etla diffusion de la situation tactique reste un facteurde réussite majeur dans un contexte opérationnelcomplexe.Le Hawkeye a pour mission principale, à partirdu porte-avions, d’assurer la sûreté d’une forcenavale contre les menaces aériennes et de surfacegrâce à ses capacités de détection, d’identificationlointaine, de contrôle et de guidage des avionsd’interception. Il permet également de soutenirles missions aériennes d’interception et d’assautcontre des objectifs navals et terrestres, et d’élaborerla situation tactique. Il sert également de relaisd’informations et de données au sein du groupeaéronaval, et participe aux opérations spécialesde guidage de l’hélitransport et du SAR (Searchand Rescue) de combat. ®

de catapultage et d’appontage, la tablette est repliéeau sol. En vol, celle-ci est déployée sur un bras téles-copique et exploitée par le copilote.

Le premier des trois Hawkeye de la flottille 4F vient d’être équipé du nouveau système Multimedia Asset Recording Capability for DataLink (MARCDL).

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INFOactus

ÉCHANGESINTERNATIONAUX POUR LE JEAN BART

Au cours d’une patrouille en Méditerra-née orientale, la frégate Jean Bart acroisé la route de plusieurs bâtimentsétrangers. Après des échanges avecdes marins américains, une délégationdu Jean Bart s’est rendue sur un bâti-ment brésilien, tandis que les hélicop-tères de chaque unité s’entraînaient eneffectuant des cross-decks d’un bâtimentà l’autre. Les deux frégates se sont en-suite exercées à la manœuvre en réali-sant des présentations de ravitaillementà la mer. L’arrivée à Beyrouth, quelquesjours plus tard, a donné lieu à plusieurséchanges avec les Forces armées liba-naises (FAL). Dans un premier temps,avant l’accostage, le Jean Bart a effec-tué des manœuvres communes avec un patrouilleur libanais, puis une équipede visite des FAL est montée à bord dela frégate pour s’exercer aux opérationsde visite et partager leur expérienceavec l’équipe de visite du Jean Bart.

E N B R E F GABIAN 13.1 ENTRAÎNEMENT DES FORCES AÉROMARITIMES

1 L’entraînement Gabian s’est déroulé du 28 jan-vier au 1er février 2013 en mer Méditerranée. Auxcôtés de la frégate italienne Libeccio, huit bâtimentsde la Force d’action navale, des hélicoptères, desavions de patrouille maritime et la Fremm Aqui-taine, présente à Toulon depuis quelques jours, ontpris part aux entraînements. La force, conduite par le commandant de la frégate

anti-sous-marine (Fasm) Jeande Vienne, a manœuvré entreles îles d’Hyères et des zones aularge. Seule une sortie de cetype à plusieurs bâtiments per-met de réaliser autant d’exer-cices en une si courte période.Les moyens engagés ont étémutualisés et les bâtiments sesont entraînés à des exercicessupérieurs de lutte au-dessusde la surface, à des tirs sur ciblestractées par aéronef rapide, àdes exercices de lutte contre lesmenaces asymétriques et à desravitaillements à la mer, enflèche. Cette manœuvre, aucours de laquelle le ravitailleur

et le ravitaillé sont positionnés l’un derrière l’autre,est peu fréquente et délicate. Le Jean de Vienne aeffectué des tirs contre terre avec le Libeccio sur lechamp de tir de l’île du Levant et réalisé plusieursmanœuvres aviation de jour comme de nuit avecl’hélicoptère embarqué italien type AB 212. Cettecourte période de navigation a permis de renforcerle partenariat avec la Marine italienne.®

RAVITAILLEMENT EN FLÈCHE DE LA FRÉGATE JEAN DE VIENNE PAR LE PÉTROLIER-RAVITAILLEUR MEUSE.

LA FREMM AQUITAINE POUR LA PREMIÈRE FOIS EN MÉDITERRANÉE 1 Du 28 janvier au 8 février 2013, la frégate euro-péenne multimission (Fremm) Aquitaine a menéà Toulon des essais à la mer dans le cadre de la véri-fication de ses capacités militaires (VCM), étapepréalable à sa future admission au service actif ausein de la Marine. L’équipage, commandé par lecapitaine de vaisseau Rouvière, a été accueilli par levice-amiral d’escadre Yann Tainguy, commandantla zone maritime Méditerranée, et par le vice-ami-ral d’escadre Magne, commandant la Force d’actionnavale. Première d’une série de onze frégates, l’Aqui-taine a ainsi effectué la toute première escale enMéditerranée d’un bâtiment de ce type. « Le premierexemplaire de la Fremm qui sera affecté à Toulonsera la Provence, attendue en 2015 », précise l’ami-ral Tainguy. « D’ici là, les travaux de dragage du portainsi que l’aménagement des quais avec toute l’in-frastructure nécessaire au soutien de l’équipage serontachevés. Armée par seulement 94 marins contre les 250 des frégates anti-sous-marines d’ancienne géné-ration, la Fremm Aquitaine marque une nouvelleère dans la définition des équipages des bâtiments decombat, ajoute l’amiral Magne. Le bond technolo-gique opéré sur ce bâtiment dans le domaine de lalutte sous la mer est extraordinaire, de même que lacapacité future de la Fremm à mettre en œuvre lemissile de croisière naval (MDCN). Ce dernier atoutfait de ce bateau un outil révolutionnaire qui appor-tera un complément à la mission de projection depuissance de la Marine nationale. » La Fremm Aqui-

taine a mis à profit sa présence au large de Toulonpour tester son système de combat et ses sonars delutte anti-sous-marine. Le 4 février 2013, l’Aqui-taine a ainsi effectué avec succès son premier tir demissile antiaérien Aster 15 au large du centre d’es-sais de missiles de la Direction générale de l’arme-

LE 28 JANVIER 2013, L’AQUITAINE A EFFECTUÉ LA TOUTE PREMIÈRE ESCALE D’UNE FREMM EN MÉDITERRANÉE.

ment situé sur l’île du Levant. Après ces quelquesjours en Méditerranée, la Fremm poursuit sondéploiement de longue durée (DLD) en Atlantique(période d’endurance à la mer au cours de laquellele bâtiment et son équipage vont être mis à l’épreuvependant plusieurs mois). ®

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LE CIN DE BRESTACCUEILLE DE JEUNESSALARIÉS DE DCNS

Le 30 janvier 2013, le centred’instruction naval de Brest a ouvertses portes à 60 jeunes salariés de laDirection des constructions navales(DCNS). Les missions, les moyens etles métiers de la Marine nationale leuront été présentés. Ils ont égalementreçu le témoignage de marins ayantnavigué sur différents types debâtiments. Comme l’ont souligné lecommandant du CIN et M. PierreMonfort, le directeur de la formation àDCNS, une connaissance mutuelleentre les deux partenaires estprimordiale. Connaître les besoins dela Marine permettra à ces jeunesouvriers, techniciens et ingénieurs demieux apprécier la finalité de leurtravail : la construction et lamaintenance des moyens de la Marinepour l’efficacité et le confort desmarins.

E N B R E F

L’ADMISSION AU SERVICE ACTIF(ASA) DE LA FREMM AQUITAINESERA PRONONCÉE UNE FOISACHEVÉE LA VÉRIFICATION DE SES CARACTÉRISTIQUESMILITAIRES (VCM).

LE CHASSEUR DE MINES CÉPHÉE DANS LA GRANDE RADE DE CHERBOURG.

CHERBOURG DESTRUCTION D’ENGINS EXPLOSIFSHISTORIQUES POUR LE CÉPHÉE

1 Du 21 au 25 janvier 2013, le chasseur de minestripartites (CMT) Céphée a effectué une missionde recherche et destruction d’engins explosifs his-toriques devant Cherbourg.Grâce à leur sonar, les marins du Céphée ont passéau peigne fin les approches du port de Cherbourg,ainsi que la grande rade. Ce type d’opération estconduit périodiquement, en lien avec le Centreopérationnel maritime, afin de garantir un maxi-mum de sécurité aux bâtiments accédant au portde Cherbourg.

Au cours de cette mission, une mine anglaise de typeMark 8 et deux obus de gros calibre (380 mm) ontété découverts et neutralisés, par plus de 55 mètres defond. Ces trois engins représentaient environ 190 kgd’explosif en équivalent TNT (mesure étalon utili-sée pour comparer la puissance).En 2012 dans la zone Manche-mer du Nord, leschasseurs de mines français et de l’Otan, ainsi quele groupe des plongeurs démineurs ont neutraliséprès de 24 tonnes d’explosif (équivalent TNT) enmer et sur l’estran. ®

UN PAS DE PLUS POUR LA MODERNISATION DE LA FLOTTE1 Le cycle de modernisation de la flotte des fré-gates de lutte anti-sous-marine (Fasm) se poursuit.Plusieurs bâtiments sont en passe d’être désar-més et de nouvelles frégates européennes multi-missions (Fremm) vont bientôt intégrer la flotte. Le renouvellement a été amorcé en 2011 avec leretrait du service actif (RSA) de la F67 Tourville.En 2013, ce sera au tour de la frégate de type F67De Grasse et de la F70 Georges Leygues. Cette der-nière assurera donc pour la dernière fois la fonc-tion de bâtiment d’escorte de la mission Jeanned’Arc 2013 aux côtés du bâtiment de projection etde commandement (BPC) Tonnerre. La mêmeannée, l’admission au service actif (ASA) de laFremm Aquitaine sera prononcée.Ces échéances sont mentionnées dans l’édition2013 de la directive ASA/RSA éditée chaque annéepar l’état-major de la Marine. Dans le cas spéci-fique de cette modernisation de la flotte, la direc-tive ASA/RSA 2013 s’est appuyée sur plusieursprincipes qui inscrivent la Marine dans le contextesocio-économique du moment. Elle prend encompte plusieurs critères comme l’optimisation dupotentiel restant et la régénération au juste besoin,la répartition de la capacité de lutte anti-sous-marine sur l’ensemble des façades maritimesmétropolitaines ; ou encore la gestion de la « coha-bitation » F70-Fremm jusqu’à l’avènement d’uneflotte « 100 % Fremm ».« Nous devons respecter avec exactitude les rendez-

vous fixés par la directive ASA/RSA, tout en veillantau maintien des capacités opérationnelles de la force,notamment dans le domaine de la lutte sous la merqui contribue à la sûreté de la dissuasion nucléaireet à l’escorte des unités précieuses comme le porte-avions ou les BPC, précise le vice-amiral d’escadreXavier Magne, commandant la Force d’actionnavale. L’intégration des Fremm au sein de la FANnous impose aussi de procéder à la transmissionintégrale des savoir-faire de l’ancienne vers la nou-velle génération des équipages. »Au-delà des incidences sur le volume de la flotte,exprimé en nombre de coques, la directiveASA/RSA dimensionne également l’équilibre dunombre de marins que compte la Force d’actionnavale. En effet, les équipages des Fremm sontoptimisés à 94 marins. Cet aspect est pris encompte par la direction du personnel militaire dela Marine (DPMM). Le renouvellement de la flottedes frégates de lutte anti-sous-marine s’achèveraavec la livraison du dernier exemplaire des Fremmau-delà de l’année 2020. ®

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INFOactus

LE VENDÉMIAIREPARTENAIRE D’UN LYCÉEDE NOUMÉA

Le 31 janvier 2013, la frégate Vendémiaire a signé un partenariat avecle lycée Lapérouse de Nouméa. Ce par-tenariat doit renforcer le lien armées-jeunesse et faire découvrir aux lycéensles missions de la Marine nationale autravers d’échanges pédagogiques multi-disciplinaires. Lors de la prochaine mis-sion du Vendémiaire, la frégate fera escale à Vladivostock pour les commé-morations du 8 mai. Le nom de La Pérouse est étroitement lié à cette ville,le comte ayant accosté en ces lieux etdécouvert des terres inconnues lors desa grande expédition (1785-1788). Lepartenariat revêtira un sens tout parti-culier lors de la Journée du marin, célébrant la découverte, le 21 mai prochain, du détroit de Corée et la reconnaissance de l’île de Chejudo par lecomte de La Pérouse. Ces lieux serontdes points de passage du Vendémiaireen 2013, et seront l’occasion de revivreavec les élèves du lycée une grandepage de notre histoire maritime.

E N B R E F

BIENTÔT LES ESSAIS À LA MER DE LA FREMM D601

PRIMAUGUET HOMMAGE FRANCO-BRITANNIQUE

1 Du 2 au 4 février 2013, la frégate anti-sous-marine (Fasm) Primauguet a fait escale à Newcas-tle (Royaume-Uni). L’équipage y a représenté laFrance lors d’une commémoration honorant lamémoire des marins anglais et français morts lors dedeux naufrages. Le consul honoraire de France,

SirAndrew Robinson, a évoqué le naufrage du navirede pêche Le Tadorne à l’occasion de la tempête du29 mars 1913. Il a rappelé que vingt-cinq vies furentsauvées grâce à l’héroïsme des sauveteurs de Boulmer,des gardes-côtes de Craster et grâce au courage deshabitants. Cinq marins trouvèrent toutefois la mortdans ce terrible événement. Vingt-sept ans plus tard, La Bastiaise sombrait, le22 juin 1940, après avoir frappé une mine allemandedevant Middlesbrough. Quarante et un membresde l’équipage composé de civils et de militaires fran-çais et anglais, dont le commandant, périrent.Toutes les personnes présentes ont observé uneminute de silence en mémoire des victimes de cesdeux catastrophes. Puis Sir Andrew Robinson a remisau capitaine de vaisseau Jean-Louis d’Arbaumont,commandant le Primauguet, deux gerbes de fleursdestinées à être déposées à l’appareillage sur les lieuxde ces tragédies en mémoire des disparus.Le 5 février au matin, les gerbes de fleurs ont étéjetées à la mer au large du lieu des naufrages parl’équipage du Primauguet, scellant la collaborationet l’amitié franco-britannique.L’équipage a ensuite rapidement pris sa route vers laNorvège afin de participer à des entraînementsmutuels avec les marines britannique, norvégienne,hollandaise et danoise. ®

avant l’arrivée des premiers marins marocains.Les marins de D601 s’y préparent depuis septembre2012. Ils ont optimisé leurs compétences Fremmau travers d’embarquements sur l’Aquitaine et enparticipant activement à la rédaction de la docu-mentation d’emploi des Fremm, en soutien du toutnouveau Centre d’expertise des programmes navals(CEPN) et de la Commission permanente des pro-grammes et des essais (CPPE). Enfin, ils suivent lespremiers essais à quai de la Fremm Normandie, qu’ilsarmeront dès le mois d’octobre 2013 et qu’ils mène-ront jusqu’à son admission au service actif (ASA).®

1 En raison d’un aléa de chantier, la FremmD601, future frégate Mohammed VI de la Marineroyale marocaine, est restée plus longtemps aubassin et à quai à Lorient. Les travaux entrepris parDCNS entrent en phase finale. L’équipage va doncprogressivement reprendre son entraînement àbord, en horaires décalés par rapport à ceux duchantier, pour préparer la première sortie à lamer. Cet entraînement sera validé par les entraî-neurs de la Force d’action navale au cours d’unstage MECI (mise en condition initiale) justeavant le premier appareillage et pendant les pre-

mières heures de navigation de la frégate. La première sortie à la mer (PSM) est donc pro-grammée mi-avril 2013 et les essais de la plate-forme puis du système de combat (en version inter-médiaire) seront conduits jusqu’en septembre.L’accompagnement de la formation des marinsmarocains par les marins français débutera sansattendre la fin des essais, pour se terminer au trans-fert de pavillon au Maroc, avant fin 2013. C’est unchallenge ambitieux qui attend les marins français,qui vont devoir prendre rapidement en main leurfrégate et en devenir des spécialistes incontestables

LA FREMM NORMANDIE, FUTUR BÂTIMENT DE L’ÉQUIPAGE D601.

L’ÉQUIPAGE A REÇU DES GERBES DE FLEURS QUI SERONTDÉPOSÉES SUR LES LIEUX DES DEUX NAUFRAGES.

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NOUVELLE-CALÉDONIE SAUVETAGE D’UN SKIPPER AU SUD DE L’ÎLE DE WALPOLE

1 Le 30 janvier 2013, une opération de sauvetageen mer, coordonnée par le Centre de coordinationet de secours en mer (MRCC) de Nouméa, a étédéclenchée suite à l’activation de la balise de détressedu voilier américain Echo, localisé à 120 nautiquesdans l’est de l’île des Pins, à proximité de l’île inha-bitée de Walpole. Ce voilier faisait l’objet d’uneveille attentive depuis 48 heures par le MRCC Wel-lington (Nouvelle-Zélande), après le signalementd’une collision avec un objet non identifié à l’ori-gine d’une importante voie d’eau. Dès réception à6 h du matin de l’appel de détresse, un dispositif

MARINES ÉTRANGERES BELGIQUELa Marine belge a commandé le 4 février 2013 deux patrouilleursocéaniques aux chantiers français Socarenam de Boulogne-sur-Mer dans le cadre de son programme Ready Duty Ships envisagédepuis plusieurs années déjà. Ces deux bâtiments remplacerontd’ici 2015 les remorqueurs côtiers Valcke, Albatros et Zeemeeuwâgés d’une quarantaine d’années, voire d’une cinquantaine pour cequi concerne le Valcke. Ils constituent une version agrandie despatrouilleurs Jacques Oudart Fourmentin et Kermorvan livrées parle même chantier en 2007 et 2008 aux Douanes françaises.Ils présenteront les caractéristiques principales suivantes : dépla-cement : 448 tonnes ; dimensions : 52 x 9,30 x 3,38 mètres ;vitesse : 21 nœuds ; propulsion : deux diesels MTU totalisant7 835 chevaux (5 760 kW) ; armement : 1 mitrailleuse de12,7 mm télé-opérée ; équipage : 12 hommes + 18 passagers(douaniers, policiers ou autres). Ils seront dotés de deux embarca-tions rapides à coque semi-rigide (37 nœuds) et d’un système de

direction de combat Sewaco simplifié (Thales Pays-Bas).Leurs missions principales seront voisines de celles des patrouilleurs de service public de la Marine nationale basés à Cherbourg, à savoir la lutte contreles trafics illicites, la surveillance de la pollution, le contrôle des pêches, le sauvetage et la coordination des secours en mer dans la zone économique exclu-sive belge à partir de leur port-base de Zeebrugge.La commande avait été réellement passée le 7 décembre 2012 mais n’a été confirmée que le 4 février par la Socarenam, un des autres chantiers candi-dats à la construction de ces bâtiments ayant déposé un recours devant le Conseil d’État belge.Le chantier Socarenam a livré ces dernières années un certain nombre de bâtiments à la Marine nationale, tels le patrouilleur de service public Fulmar, les bâtiments remorqueurs de sonar Antarès, Altaïr et Aldébaran, les quatre engins de débarquement amphibies rapides L 9092 à L 9095, le bâtimentde soutien à la plongée Alizé, les remorqueurs côtiers Esterel et Luberon, dix des seize remorqueurs portuaires et côtiers du type RPC 12, les quatrepousseurs du type RPP 10, les vedettes d’intervention de rade Las et Douffine, la barge d’intervention de rade Salamandre, les bâtiments d’instruction à la navigation Glycine et Églantine et les cinq pontons-grues automoteurs du type PGA.

CV (R) BERNARD PRÉZELIN, FLOTTES DE COMBAT

CHOLET S’INVITE À BORDDU TRIOMPHANT

Depuis la signature du pacte d’amitié,en 2012, liant le sous-marin nucléairelanceur d’engins (SNLE) Le Triomphantà la communauté d’agglomération decommune (CAC) du Choletais, lesrendez-vous à l’île Longue ontmalheureusement dû être reportés. Récemment, une délégation de la CACa enfin franchi la coupée, pour unejournée riche en enseignements.Après la visite des infrastructuresd’accueil du SNLE à l’île Longue, lecapitaine de vaisseau SébastienMaloingne, commandant du SNLE, aconvié une délégation pour un déjeunéà bord suivi de la visite du bâtiment.Les invités s’intéressaient, tour à tour,à la vie à bord et aux enjeux nationauxsur les océans. Cette visite fut aussil’occasion de découvrir la coursiveportant le nom de « rue du Choletais ».

E N B R E F

CONFORMÉMENTÀ LEURSMISSIONS, LESFORCES ARMÉESDE NOUVELLE-CALÉDONIEENGAGENTRÉGULIÈREMENTDES MOYENSPOUR DESOPÉRATIONS DESAUVETAGE ENMER EN APPUIDES SERVICES DESECOURS CIVILS.

d’intervention a été mis en place, mobilisant plu-sieurs moyens aériens des Forces armées de Nou-velle-Calédonie (FANC). Un avion Gardian dudétachement 25F a été dépêché sur zone afin d’éta-blir un contact avec le voilier et d’être en mesure delarguer, si nécessaire, un radeau de survie. Il est parla suite resté sur zone pour guider l’hélicoptèrePuma de l’ETOM 52, pré-positionné sur l’île desPins. Treuillé à 10 h 30 à bord de l’hélicoptère, lenaufragé, sain et sauf, est arrivé à Nouméa en fin dematinée au centre hospitalier territorial de Nou-velle-Calédonie (CHT Gaston Bourret). ®

LE PATROUILLEUR DES DOUANES KERMORVAN.

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Si tout y est peint en rouge, le cœur dubataillon de marins-pompiers de Marseille(BMPM) n’en demeure pas moins bleuMarine. Cette caractéristique maritime, le

vice-amiral Jean-Michel L’Hénaff, commandant dubataillon, en est fier : « Je suis convaincu que laspécificité du BMPM réside dans notre complé-mentarité entre marin et pompier. » Le com-mandant du bataillon expose également cetaspect maritime omniprésent au travers desspécialités exercées au quotidien par les marins-pompiers : « La force de cette unité repose surla diversité de ses compétences opérationnelles,dont la lutte contre le feu de navire ou encore sessections opérationnelles spécialisées (SOS) delutte contre la pollution maritime ou de sauve-tage aquatique (en surface). »Qui mieux que le bataillon de marins-pompiers deMarseille peut organiser en urgence l’envoi d’uneunité médicale sur un bâtiment civil ? Qui peutprojeter des marins-pompiers lors d’un feu denavire en mer avec plus de 20 kilos de matérielsur le dos et en corde lisse ? Cette unité a desallures d’unité d’élite. Le BMPM est à ce jour projetable et s’ouvregraduellement à la vie embarquée. « J’insisteauprès des autorités concernées pour que meshommes participent à des opérations commeCorymbe ou encore la mission Jeanne d’Arc. Jesuis certain que ces échanges seront bénéfiquespour les deux parties. » Le bataillon n’est pasune unité traditionnelle de la Marine. Il remplit desmissions différentes de celle d’une frégate oud’un sous-marin. Quand les bâtiments partent loinet que leurs équipages doivent prouver leur endu-rance, les marins-pompiers, quant à eux, agis-sent au cœur de la ville et directement sous leregard scrutateur des citoyens. Le BMPM, c’est1 000 appels traités et 300 interventions parjour. Être marin-pompier au BMPM c’est agiren équipage de trois secouristes et gérer l’ur-gence au quotidien, c’est être capable d’appor-ter une réponse adaptée à une grande variété deformes de sinistres ou de catastrophes impli-quant parfois de multiples victimes. Pour faireface à tous les risques particuliers présents àMarseille, chaque marin-pompier intègre unespécialité en complément de ses missions plustraditionnelles en centre de secours. Chaquejour, ces 2 400 militaires et marins, hommes etfemmes, apprennent à dépasser leurs émo-tions. « Honneur, Patrie, Valeur et Discipline », ilsvivent et mettent en œuvre au quotidien lesvaleurs de la Marine. ®

PLEINS FEUX !MARINS-POMPIERS DE MARSEILLE

DOSSIER RÉALISÉ PAR L’ASPIRANT MARGOT PERRIER

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La spécificité du BMPM dans le monde de lasécurité civile réside dans la formation géné-ralisée de l’ensemble des marins qui le com-posent à la lutte contre les feux de navire

(FDN), en complément du tronc commun deformation (secourisme et feu urbain) et dumodule feu de forêt. Ce savoir-faire spécifiqueest directement lié à la présence du grand portmaritime de Marseille dans la zone de compé-tence territoriale du bataillon.

Au cas où…Pour autant, les feux de navires se font de plusen plus rares. Cela fait plus de dix ans que leBMPM n’a pas été engagé sur un sinistre d’am-pleur à bord. « Heureusement ! Cela prouve quele travail de prévention des risques porte sesfruits », précise le capitaine de frégate Guy Velu,chef opérations au BMPM. Cependant, il estdifficile de maintenir un haut niveau d’entraîne-ment quand celui-ci n’est pas confronté auxconditions réelles de feux de navires. Cetteabsence d’occurrence réelle rend le BMPM dou-blement vigilant. « Nous nous devons d’êtreprêts, car nous sommes l’ultime recours ! »

Le gigantisme des naviresLe feu de navire ne ressemble en rien aux feuxd’appartements, auxquels sont confrontés quasiquotidiennement les marins-pompiers. Le confi-nement du navire, la gestion des fumées, lastabilité du navire, l’évacuation des passagers…jusqu’à la pollution induite par les eaux d’ex-tinction sont des problématiques bien spéci-fiques. De plus, il faut imaginer pareil sinistredans des bâtiments de plus en plus grands.Les porte-conteneurs pourront bientôt ache-miner jusqu’à plus de 18 000 boîtes, des fer-ries et des paquebots transportent plusieurs mil-liers de personnes et contiennent plusieursmilliers de tonnes d’hydrocarbures. Ces bateauxsont gigantesques avec des compartimentsaux allures de cathédrales. Les salles desmachines peuvent s’étendre verticalement surcinq ponts. Or, les marins-pompiers sont ame-nés à intervenir sur n’importe quel type de navireet devront être capables de s’adapter rapide-ment à un environnement nouveau.

Intervention en merSi un feu de navire ne peut être maîtrisé par sonéquipage en mer, le Centre régional opération-nel de surveillance et de sauvetage (Cross) peutactiver le BMPM. Pour parvenir jusqu’au sinis-tre : un seul vecteur rapide – l’hélicoptère. Ini-tialement, la section opérationnelle « détache-

FEU DE NAVIRE : LA GRIFFE DU BMPMProtéger

Le BMPM est le référent national en matière de lutte contre le feu de navire. Le bataillon s’appuie sur des moyensspécifiques, des techniques opérationnelles propres, du personnel hautement qualifié et des entraînements adaptés.

ment intervention héliportée » (SOS DIH) étaitspécialisée dans la lutte contre les feux de forêten milieux inaccessibles par voie terrestre.Depuis quelques années, elle a développé sescompétences pour agir en mer. Le lieutenant de vaisseau Christophe Fagon estle chef de cette section : « J’étais convaincuque nous pouvions donner une orientation mari-time efficiente à la SOS DIH. » Cet ancien marin-pompier des ports met donc en place un pro-gramme pour former les 137 membres de lasection à l’hélitreuillage et à l’aérocordage. Leséquipes sont dimensionnées en fonction du sinis-

tre déclaré et composées de marins-pompiersde différents niveaux de compétences. L’équipe,déposée sur une plate-forme réduite, doit pouvoir utiliser le matériel de lutte du bord,s’orienter dans un navire inconnu et travailler encollaboration avec l’équipage et sous la res-ponsabilité du capitaine du navire. L’objectif del’intervention est d’aider l’équipage à maîtriserle sinistre ou limiter son extension, puis de rapa-trier le navire dans un port refuge pour finaliserl’intervention avec des moyens adaptés. Il s’agitbien là d’une force de frappe mobilisable et poly-valente. Le LV Fagon se dit fier de diriger cette

LA CHALEUR ET L’ÉPUISEMENT PHYSIQUE OBLIGENT LES HOMMES À ORGANISER DES RELÈVES FRÉQUENTES. PAS PLUSD’UNE HEURE ET DEMIE POUR UNE PHASE D’INVESTIGATION.

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LE CETIS : ALLUMEZ LE FEU

Il s’agit du seul centre d’entraînement national capable de former des pompiers au feu de navirede niveau 3 (FDN3). Pour aguerrir marins et civils, le Cetis dispose de 32 points de départ defeux. L’enseigne de vaisseau Aurélien Chanony dirige le Cetis depuis 2012 : « Je suis convaincuque la compétence feux de navire est la raison d’être du BMPM. » Le simulateur feu de navire,construction en béton reprenant la forme et la structure d’un cargo, a été créé pour former lesstagiaires à différents types de sinistres : feu de cuisine, feu de cargaison, feu de machines…Les stagiaires combattent le sinistre ; les formateurs, quant à eux, les suivent tout le long del’entraînement pour corriger leurs gestes. « Ils sont confrontés au réalisme d’un simulateurmoderne et écologique, à l’environnement portuaire voisin et à l’expériences des formateursaguerris. »

PENDANT QUE CERTAINS COMBATTENT LE FEU À L’INTÉRIEUR DU SIMULATEURFEU DE NAVIRE, DES MEMBRES DE LA SECTION OPÉRATIONNELLE HÉLIPORTÉES’ENTRAÎNENT À L’AÉROCORDAGE.

LA COMPÉTENCE AÉROCORDAGE (OU CORDE LISSE) DU BMPM EST VALIDÉE PAR UNE INSTRUCTION DE LA FORCE DES FUSILIERS MARINS ET COMMANDOS (FORFUSCO).

LORS D’UN FEU DE NAVIRE, IL NE FAUT PAS NÉGLIGER LE RAYONNEMENT THERMIQUE. ICI, LEMARIN-POMPIER À BORD DU BATEAU-POMPE S’EFFORCE DE REFROIDIR LA COQUE DU NAVIRE.

section « composée de personnels compétents,motivés et capables de répondre au quart detour ».

S’entraîner pour se tenir prêtLors de sinistres à quai ou en zone portuaire, lesmoyens sont plus conséquents, mais la mis-sion n’en demeure pour autant pas plus simple.Les exercices sont indispensables pour appren-dre à coordonner des équipes nombreuses etpratiquer les techniques opérationnelles spé-cifiques.Le BMPM organise ainsi régulièrement des

entraînements, les plus réalistes possibles, enpartenariat avec différentes compagnies mari-times : feu de navire, évacuation médicale suiteà une contamination infectieuse grave, risquestechnologiques face à une fuite suspecte pro-venant d’un conteneur… Différents scénariossont élaborés afin de décliner et d’exercer l’en-semble des savoir-faire détenus au bataillon. Le BMPM est bien sûr à bord de bâtiments decombat de la Marine. En 2012, les marins-pompiers de Marseille se sont rendus à bord dubâtiment de projection et de commandementTonnerre pour simuler le renfort de la compa-gnie des marins-pompiers de Toulon. En sep-tembre dernier, le bâtiment de transport dechalands de débarquement Siroco est lui aussidevenu le terrain d’entraînement du BMPM.Les équipes de service du bord ont travaillé enbinômes avec les équipiers phocéens. ®

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Au large de Bastia, le 5 octobre 2012, unnavire à passagers déclare un feu de naviredans le compartiment incendie. Près de300 personnes sont à bord. Les autorités

informées, plusieurs unités de lutte contre lesincendies et des équipes médicales sontenvoyées sur le navire. Il s’agissait de l’exer-cice de grande ampleur Neptune 2012. Oppor-tunité pour l’Unité médicale d’intervention enmilieu maritime (UMIMM) du BMPM de prou-ver ses compétences face à une situation mul-tivictime et son aptitude à travailler en collabo-ration interservices. Cette unité, intégrée dans le groupement santédu bataillon depuis 2006, se compose de137 personnes dont 34 médecins urgentistes,formés à la médecine de catastrophe. Accom-pagnés d’infirmiers et d’auxiliaires, ces hommeset ces femmes agissent au quotidien au sein duService mobile d’urgence et de réanimation(SMUR). Selon le médecin en chef FrançoisTopin, médecin-chef du BMPM, l’UMIMM a étécréée pour être déployée sur des navires enétat d’avarie et sans menace de sombrer :« Notre intervention consiste à appréhender l’as-pect sanitaire, nous nous occupons des victimestandis que les pompiers peuvent continuer àtraiter le sinistre. »

Unité d’intervention rapide La force de cette unité réside dans sa rapiditéde mise en œuvre. Le matériel nécessaire pourl’installation d’un poste médical avancé à bord, soit

LE BATAILLON RÉPOND PRÉSENT LORS DESITUATIONS DE CATASTROPHE

Sauver des vies

L’Unité médicale d’intervention en milieu maritime du BMPM est une capacité unique sur la façademéditerranéenne.

PASSIONMarine

plus de 500 kilos de matériel, est conditionnédans douze caisses préparées à bord d’un véhi-cule dédié. Ce dernier est prêt à partir 24h/24et 7 j/7. L’équipe déployée lors de l’exercice Nep-tune 2012 était articulée comme suit : neufpersonnes, soit un médecin en chef, troisbinômes médecin-infirmier et deux marins-pom-piers auxiliaires sanitaires. Un Caïman Marine atransporté ces marins et tout le matériel enune seule liaison. Tous les membres de l’UMIMMsont formés à l’hélitreuillage et à l’aérocordage.

NEPTUNE 2012 A ÉTÉ L’OCCASION DE TESTER L’EFFICACITÉDE L’UMIMM. EN 12 MINUTES, LES NEUF HOMMES ET LESDOUZE CAISSES DE MATÉRIEL ONT ÉTÉ DÉPOSÉS À BORDD’UN NAVIRE À PASSAGERS.

LES 500 KILOS DE MATÉRIEL SONT TRANSFÉRÉS RAPIDEMENT VERS L’AÉRONEF, PUIS LESCAISSES SONT DESCENDUES PAR TREUILLAGE.

LE MATÉRIELINFORMATIQUEACHEMINÉ PARL’UMIMMPERMET DECRÉER UNSECRÉTARIATPOUR ÉTABLIRLA LISTE DESVICTIMES, LEURCATÉGORISATIONEN DEGRÉD’URGENCE ETLA DESTINATIONDE LEURÉVACUATION.

Pour le médecin en chef Patrick Benner, com-mandant le détachement de l’UMIMM lors deNeptune 2012, cette technique apporte unatout non négligeable : « Les neuf personnels del’UMIMM et les douze caisses sont acheminéesà bord en moins de 12 minutes. » Le recoursà l’aérocordage permet de diminuer le temps devol stationnaire et accroît l’autonomie de l’aéroneftout en augmentant son rayon d’action potentiel.

Décollage en deux heuresL’UMIMM du BMPM est la seule unité, sur lafaçade méditerranéenne, à disposer d’un lotmédical aussi complet, prêt à l’emploi et mobi-lisable pour un tel déploiement en deux heures.Lors de catastrophes intégrant une situationmultivictime, un sac de secours ne suffirait pas.« Certes, il n’y a pas eu d’accident majeur récem-ment dans notre zone de compétence, mais cen’est pas pour autant que nous ne devons pasêtre prêts à y faire face à tout moment »,explique le MC Benner. Les équipes et le maté-riel sont parfaitement modulables en fonction desbesoins de la mission et des types de blessésà médicaliser. Un effort particulier a été consentisur la quantité d’oxygène médical emporté. Lorsde Neptune 2012, l’UMIMM a prouvé qu’ellepouvait répondre efficacement à des accidentsmaritimes d’ampleur. « Lorsqu’un sinistre se déclarera, les autoritéssauront faire appel à nos compétences. » LeMC Benner se félicite surtout de l’implicationdont fait montre son personnel et de l’excep-tionnelle motivation qui règne dans l’unité : « Ilssont toujours partants ! » Dans un avenir proche,l’unité sera dotée de matériel plus léger et denouvelles technologies, comme par exemple unappareil d’échographie portatif afin de repous-ser encore les limites du possible. ®

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Les sauveteurs côtiers et les plongeurs de laSOS Aqua (interventions en milieu aqua-tique) sont des marins-pompiers spécialisésdans les missions de secours en mer. La

SOS Aqua intervient dans la zone littorale sousl’autorité du maire de Marseille ou du préfetmaritime, suivant la distance à la côte.Pendant la saison estivale et l’afflux touristique,notamment dans les calanques, le rythme detravail des sauveteurs côtiers s’accélère. Ils por-tent régulièrement secours aux usagers de lamer, baigneurs, plaisanciers, plongeurs… LaSOS Aqua se compose de sauveteurs côtiers,mais également de plongeurs. Ces derniers sontpar exemple intervenus pour secourir les occu-pants d’une voiture tombée dans le port l’étédernier. Il s’agit de la SOS la plus sollicitée del’unité, avec plus de 300 interventions par an. Les158 marins de cette section sont répartis surles quatre centres d’incendie et de secours dulittoral marseillais : Pointe-Rouge, La Bigue, Le Frioul et Saumaty. Les embarcations desecours et leurs équipages sont déclenchés « endépart immédiat » par le Cossim (Centre opé-rationnel des services de secours et d’incendiede Marseille) du BMPM. L’enseigne de vaisseauAurélien Chanony est l’officier en charge desplongeurs de la section. Avec cinq autres plon-

AQUA ÇA SERT ?La section opérationnelle de sauvetage (SOS) aquatique contribue chaque année à sauver de nombreuses vies.

LE MÉDECIN RESTE ENCONTACT AVEC LE CENTRE 15AFIN DE PRÉPARER LA PRISEEN CHARGE DU PATIENT ÀTERRE ET SON ACCUEILHOSPITALIER.

geurs, il est affecté au Centre d’entraînement auxtechniques d’incendie et de survie (Cetis). Commetous les plongeurs de la Marine, il a obtenu soncertificat de plongeur de bord après une for-

LES SAUVETEURS CÔTIERS, EN PLUS D’ÊTRE DE TRÈS BONS NAGEURS, DOIVENT ÊTRE CAPABLES DE RAPIDEMENT« BILANTER » (FAIRE UN BILAN) LA VICTIME DANS L’EAU ET AINSI FACILITER SA PRISE EN CHARGE.

mation à l’école de plongée de Toulon : « Si onn’est pas marin après cette formation… »

Médecin au pied marinLe 31 janvier 2013, une équipe de la sectionaquatique a procédé à un exercice de sauvetageen mer à bord de la vedette de la Société natio-nale de sauvetage en mer (SNSM) La BonneMère de Marseille, qui a la particularité d’êtrearmée en permanence par un équipage demarins-pompiers. Cet exercice a également étél’occasion d’y intégrer une équipe médicale duService mobile d’urgence et de réanimation(SMUR) du bataillon.La manœuvre avait pour objectifs d’amarinerl’équipe médicale de l’ambulance de réanimation(AR) et de médicaliser la victime en mer. L’exer-cice s’est déroulé en deux phases : tout d’abord,la récupération de la victime, en l’occurrenceun noyé en hypothermie. Le nageur de pointeplonge pour porter secours à la victime. Il lamaintient hors de l’eau à l’aide d’une bouée tube.Le noyé est ensuite récupéré à bord du canot desauvetage léger (CSL) par les trois sauveteurs.Puis, c’est la médicalisation de la victime : ayantperdu connaissance, elle est transférée à bordde la vedette SNSM et prise en charge parl’équipe médicale qui commence le massagecardiaque. Cet exercice permet la mise enœuvre d’appareils spécifiques tels la planche àmasser et le respirateur électrique. Le recoursà cette technique permet de compenser lemanque de place à bord en mobilisant un nom-bre réduit de secouristes.Une fois à quai, cet entraînement est minu-tieusement commenté par l’évaluateur : leMC Benner. Pour le médecin Revol, la médica-lisation en mer était une première. Le manqued’espace dans la cabine aura été sa plus grandedifficulté : « Mais je sais qu’un jour, je seraiconfrontée à cela. »La vedette de la SNSM La Bonne Mère de Mar-seille est intervenue 165 fois en 2012. Unetrentaine de ses sorties ont été médicalisées.Il est donc nécessaire de préparer les équipesà cette éventualité. L’équipage de la vedette tra-vaille également en étroite association avec uneautre section opérationnelle spécialisée duBMPM : le Groupe de recherche et d’interven-tion en milieu périlleux (GRIMP). Ensemble, ilsont développé une technique de récupérationde blessé invalide, bloqué dans les calanques.Grâce à une tyrolienne, la victime est transfé-rée directement sur la vedette. ®

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PASSIONMarine

De loin, ces serpents de plastique orangesemblent si grossiers qu’il est difficiled’imaginer combien la lutte contre la pol-lution est une mission complexe et tech-

nique. Ce n’est jamais deux fois la même chose.La diversité des produits et l’environnement(météo, localisation, courants…) compliquent latâche des marins-pompiers. La section opé-rationnelle spécialisée en lutte contre la pollu-tion (SOS Depol) dispose d’une expertise recon-nue à travers le monde.

Le labo-mobileLe véhicule de détection d’identification et deprélèvement (VDIP) du BMPM accompagnerégulièrement la section sur les lieux pour ana-lyser les échantillons recueillis. Il effectue d’ailleursprès d’une sortie par jour pour mettre au profitdu BMPM l’ensemble de ses capacités d’analyse.Le maître principal Maurice Sompayrac, adjudantde la section, a beau en connaître un rayon enmatière de pollution, il reste parfois interloquédevant certaines substances : « Je me souviensencore d’une pollution étrange sur les plages deMarseille. De longs filaments blancs se bala-daient partout. » Grâce à la section spécialisée« risques technologiques », ils ont découvert qu’ils’agissait de styrène (composant de base pourla fabrication du polystyrène). L’approche d’une pollution est toujours la même.Il s’agit pour la section d’en découvrir la source,d’en limiter la propagation, puis de stocker tem-porairement le produit polluant après récupé-ration par les procédés les mieux adaptés. Lagestion des déchets ne relevant pas d’un carac-tère d’urgence, cette tâche est confiée à d’au-tres. Ces opérations sont d’autant plus com-plexes que les conditions d’intervention évoluent.Pour le capitaine de corvette François Le Duff,chef de la SOS Depol, c’est un travail passion-

LE LITTORAL MARSEILLAIS SOUS BONNE GARDE…Lutte contre la pollution

Les missions du BMPM s’étendent également à la protection de l’environnement. Pour répondre à cet objectif, le bataillon s’est doté d’une section opérationnelle spécialisée en matière de lutte contre la pollution littorale et fluviale,composée de plus de 120 marins-pompiers.

nant : « Il demande plus de réflexion que deréflexes. » Il faut anticiper les courants, la tem-pérature de l’eau et connaître les spécificitéstopographiques locales et les qualités physico-chimiques du produit. Cette réflexion est d’au-tant plus complexe qu’elle devient stratégique.« Nous n’avons pas 57 km de barrages pourprotéger l’ensemble des côtes marseillaises. Ilfaut donc établir une stratégie de lutte en inté-grant l’ensemble des problématiques », expliquele CC Le Duff. La section a su développer ses compétences etles mutualiser avec le groupe pétrolier Total(GIE Fost). Concrètement, quatre marins-pom-piers sont détachés par convention au sein de

cette structure et un renfort de 30 marins-pompiers peut être mis à disposition en casde catastrophes majeures. En retour, le BMPMpeut utiliser du matériel appartenant à cetteentreprise. Ainsi, la section a su s’adapter àl’évolution des risques et s’est dotée de moyensnécessaires pour y faire face. ®

EN OCTOBRE 2012, LA SOS DEPOL A INSTALLÉ UN BARRAGE AUTOUR DU FERRY NAPOLÉON BONAPARTE POUR CONTENIRTOUT RISQUE DE POLLUTION PAR HYDROCARBURE, MAIS AUSSI ÉVITER ENTRE AUTRES QUE LES MACRO-DÉCHETS(MOBILIERS…) NE PROVOQUENT DES INCIDENTS DANS LE PORT DE MARSEILLE.

MARSEILLE

Le BMPM est d’autant plus concerné par lafaçade maritime de Marseille que les activi-tés économiques y foisonnent. L’activitépétrolière place le port en première positionsur le territoire national, tout particulière-ment dans le transport pétrochimique.Quant au trafic des voyageurs, il n’est pas enreste ! En 2013, on estime que plus de2 millions de voyageurs auront transité parles ferries de Marseille et les navires de croi-sière. Ce tissu économique s’inscrit sur unecôte de 57 km de long. Le BMPM assuredonc la protection des personnes, des bienset de l’environnement sur l’ensemble du territoire marseillais, dont les 17 ports deplaisance (avec plus de 8 000 anneaux), les 11 plages et les nombreuses criques etcalanques difficiles d’accès.

LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES

Une autre SOS dispose de compétences en matière de maîtrise des risques technologiques (RT).Orientée initialement vers l’intervention en milieu industriel et le transport de matièresdangereuses, la SOS RT développe depuis plusieurs années la réponse aux risques nucléairesradiologiques biologiques et chimiques (NRBC), en partenariat avec le personnel et les moyens dulaboratoire de chimie. Lors d’une intervention, un binôme RT effectue une reconnaissance avec leVDIP. Les résultats permettent de présenter une modélisation des effets potentiels aux autorités. Aujourd’hui, le BMPM dispose de deux unités mobiles de décontamination (UMD) et d’un véhiculespécialisé dans la mise en œuvre du point de rassemblement des victimes suspectes de contamina-tion RC. Ces moyens sont susceptibles d’être engagés en intervention à tout moment et cesmarins reçoivent une formation adaptée.

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PAS SI SÉDENTAIRE QUE ÇALe bataillon de marins-pompiers deMarseille est la dernière unitésédentaire de la Marine. Pour autant,cela n’empêche pas les marins-pompiers de parcourir le monde pouraccomplir leurs missions.

LE MOYEN AÉRIEN RESTE LE PLUS ADAPTÉ POUR LA PROJECTION DES UNITÉS DU BMPM.

Le BMPM a développé ses capacités deprojection : la section opérationnelle spé-cialisée en détachement héliporté (DIH)en est l’exemple phare. Grâce à une équipe

formée et aguerrie, le BMPM peut envoyerdes marins-pompiers sur des terrains inac-cessibles à terre lors de feux de forêts oudans le cadre de feu de navire en mer. Le DIHet l’UMIMM peuvent intervenir de manièrecomplémentaire sur un sinistre maritime degrande ampleur (SMGA) sur mobilisation dupréfet maritime. Le cursus des officiers du BMPM comprendau moins une affectation embarquée : les officiers sécurité 1 et 2 à bord du porte-avionsCharles de Gaulle sont issus du BMPM et untroisième poste à bord du BPC effectuant lamission Jeanne d’Arc en qualité d’instructeur.Le bataillon participe régulièrement aux exercicesmajeurs de la Marine nationale, comme Chebec,Esterel, Neptune… Le BMPM est régulièrement appelé en renfort,notamment par la Direction de la sécurité géné-rale de la sécurité civile (DGSCGC) sur desinterventions majeures à l’étranger. En 2010,une équipe du Service mobile d’urgence et deréanimation (SMUR) du bataillon a été envoyéesur l’île d’Haïti à la suite du séisme ayant ravagél’île. Cinq ans auparavant, le bataillon était enIndonésie après un tsunami. Sur le territoirenational, le bataillon a combattu le feu du parc

naturel de La Réunion en 2010 et des inonda-tions dans le Sud de la France en 2010 et 2011au titre du sauvetage et de la dépollution, ainsique des feux de forêt en région PACA. Le BMPM, reconnu pour son expertise, est éga-

lement régulièrement sollicité pour dispenserdes formations, notamment en matière de feuxde navire et de forêt. En 2012, le BMPM estnotamment intervenu, à ce titre, en Roumanie,aux Émirats arabes unis et en Jordanie… ®

EN 2010, UNE ÉQUIPEDU BATAILLON A ÉTÉENVOYÉE SUR L’ÎLED’HAÏTI À LA SUITE DUSÉISME QUI A FAIT PLUSDE 300 000 MORTS.

DIX MARINS-POMPIERSDE LA SECTIONOPÉRATIONNELLE« DÉTACHEMENTINTERVENTIONHÉLIPORTÉ » ÉTAIENTENGAGÉS EN OCTOBRE2011 SUR L’ÎLE DE LA RÉUNION. POURCOMBATTRE L’INCENDIEQUI TOUCHAIT LE PARCNATUREL, ILS ONTDÉPLOYÉ PRÈS DE2,5 KM DE TUYAUX.

EN NOVEMBRE 2011, APRÈS DE FORTES INTEMPÉRIES, LA COMMUNE DE LORGUES (VAR)EST SOUS LES EAUX. LE GROUPE INONDATION DU BMPM (18 MARINS) A SECOURU LESHABITANTS.

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VIE DESunités

VIE DESunités

PROJETÉ PRÊT À COMBATTREDans le cadre de l’opération Serval, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude a appareillé de Toulon le 21 janvier 2013, avec à son bord le groupement tactique interarmes (GTIA), composé de 140 véhicules et 500 militaires,constitué pour rejoindre le théâtre d’opération Serval. Durant la semaine que dure le trajet vers Dakar, les membres del’équipage et les militaires de l’armée de Terre ont pu apprendre à se connaître et à travailler ensemble, tandis qu’à tous lesniveaux, le transit du GTIA était valorisé avant sa projection sur le théâtre d’opérations malien. Le groupe de projectioncomporte également le LV Le Hénaff, parti de Brest pour escorter le BPC et tout son chargement entre Gibraltar et le Sénégal.

Soutien à l’opération Serval

Pourquoi le BPC Dixmude a-t-il participé àl’opération Serval ?La participation du BPC Dixmude s’expliquepar la capacité de transport de matériel et depersonnel importante et inédite qu’il offre auchef d’état-major des armées, et à sa rapidité demise en œuvre. Par rapport à un bâtiment civilaffrété dont la mission consiste en du transportde matériel, le BPC embarque également lescombattants, au nombre de 500 dans le cas présent.

Quelles furent les particularités de cette missionde transport opérationnel stratégique, menéepour la première fois par un BPC ?Le BPC Dixmude a dépassé ses capacités maxi-males théoriques en utilisant toutes les zonesd’accueil de personnel et de matériel, afin d’em-barquer 10 à 20 % de plus de matériel, d’hommeset de véhicules qu’en conditions amphibies stan-

dard. L’équipage a mené de nouvelles réflexionset a travaillé autour de problématiques astu-cieuses pour pourvoir efficacement à l’accueil etau soutien de l’homme, ainsi qu’à la stabilité,compte tenu des masses chargées.

En quoi la projection d’un GTIA par voie mari-time est-elle avantageuse ?La relative lenteur de la projection maritime enregard du transport aérien est très largementcompensée par les atouts du BPC, notamment en capacité de chargement. Ce GTIA, composéd’unités hétéroclites, s’est véritablement consti-tué à bord, dans l’instruction, la préparation deshommes à leur mission, le maintien en conditionphysique et le travail collaboratif avec leCOMANFOR Serval sur le terrain. Ainsi, et sansorgueil excessif, nous pouvons dire que nousavons contribué à projeter un GTIA « prêt aucombat ». ®

PROPOS RECUEILLIS PAR L’ASPIRANT PIERRE GLADIEUX

CV Guillaume Goutay, commandant le BPC Dixmude.

LE GROUPE DE PROJECTION COMPOSÉ DU BPC DIXMUDE ET DE SON ESCORTE, L’ENSEIGNE DE VAISSEAU LE HÉNAFF, A APPAREILLÉ DE DAKAR LE 30 JANVIER 2013 APRÈS AVOIRRÉALISÉ SA MISSION DE TRANSPORT OPÉRATIONNEL STRATÉGIQUE.

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Après le déclenchement de l’alerte Serval, com-ment s’est passé le chargement de tous ces véhi-cules sur le BPC Dixmude ?Dans un premier temps, le Dixmude a reçu la listedes unités qui devaient être déployées par voiemaritime. Il s’agissait alors pour nous d’étudierdifférents plans de chargement en prenant encompte les possibilités offertes par le BPC, maisaussi les contraintes liées aux différents types devéhicules et de matériels.

Comment avez-vous conçu le plan de charge-ment pour embarquer autant de véhicules ?L’élaboration des plans de chargement s’est faite enconcertation avec le service « flotteur » afin de res-pecter les impératifs de stabilité. En effet, le poidstotal des véhicules a dû être réparti entre les diffé-rents ponts ; le pont d’envol, par exemple, a été

chargé avec des véhicules légers. La particularitéde ce chargement a été l’utilisation des zonesdédiées à la mise en œuvre et au rangement deshélicoptères. C’est en chargeant des véhicules dansle hangar hélicoptères et sur le pont d’envol quenous avons pu embarquer 140 véhicules.

Y a-t-il eu des conséquences particulières sur lanavigation alors que le BPC était particulière-ment chargé et tous ses ponts occupés ?Le déplacement total du bâtiment, proche de sonmaximum, a été pris en compte lors des manœuvres.En effet, le poids du BPC et l’inertie pouvaient avoirdes conséquences sur la manœuvrabilité du Dix-mude. Dans un autre registre, l’encombrement deshangars ne devait pas entraver une éventuelle inter-vention sécurité. C’est pourquoi des cheminementsspécifiques ont été matérialisés. ®

EV1 Dimitri Levrel, « Pont 2 », officier chargement, expert amphibie.

Comment se sont organisés les manœuvriers duDixmude pour charger et décharger aussi rapi-dement les 140 véhicules du GTIA ?Les manœuvriers ont pu être aussi efficaces grâceau renfort fourni par les personnels de pont d’envolqui ont aidé au guidage et au saisinage des véhiculesdans le hangar aviation et sur le pont d’envol, encoopération avec leurs collègues manœuvriers.Il n’y a pas eu d’organisation spécifique pour lechargement des véhicules. Les manœuvriers tra-vaillent ensemble depuis deux ans et connaissentbien leurs fonctions, ce qui les rend rapides et effi-caces. En outre, la qualité du plan de chargementleur a permis d’embarquer et de saisiner rapide-ment les véhicules, en suivant une organisationclassique et éprouvée. Cette préparation a favoriséune réalisation optimale des opérations de char-gement et de déchargement.

Qu’a impliqué le stockage des véhicules sur lepont d’envol ou dans le radier ?La faisabilité était avérée, car le stockage des véhi-

cules est prévu dans le hangar aviation, mais c’étaitinédit sur le pont d’envol. La seule contrainte quenous avons rencontrée réside dans le temps detransfert qu’implique l’usage des plates-formesélévatrices. De plus, il a fallu vérifier les résistancesde pont, ce qu’on ne fait pas habituellement. Laréflexion a été menée en amont, au moment del’élaboration du plan de chargement.

Comment avez-vous géré le chargement et lestockage des conteneurs ? Est-ce particulier pourun bâtiment comme le BPC de transporter desconteneurs ?Le BPC est également fait pour transporter desconteneurs, et nous avons d’ailleurs une dotationen matériel qui rend possible d’en embarquer unetrentaine. Nous les avons chargés dans le radier,qui présente une structure plus résistante, quidonne la possibilité d’empiler les conteneurs surdeux niveaux et génère des transferts plus rapides,grâce à l’usage d’engins de manutention extérieurs.Nous avons ainsi été aidés par le 519e GTM. ®

Major Eric Jourdy, « bosco » du BPC Dixmude.

Comment s’est passé le transit entre Toulon etDakar, à bord du BPC Dixmude ?Le transit s’est passé de façon remarquable, grâceà l’excellent accueil dont nous avons bénéficié. Cetransit nous a donné la possibilité d’acquérir unemeilleure connaissance commune avec la Marinenationale en général, et avec le BPC en particu-lier, ce qui est précieux pour un GTIA.

De quelle manière avez-vous pu profiter des ins-tallations et des moyens du BPC ?De manière générique, nous avons pu améliorernotre connaissance de l’amphibie. Le transit a puêtre valorisé par l’utilisation des différentsmoyens d’instruction mis à notre disposition.Ainsi, ce déploiement par voie maritime nous apermis de préparer la mission dans les meil-leures conditions, alors que nous étions partis

très rapidement, dans le cadre de l’alerte Gué-pard. Nous avons par ailleurs eu un accès per-manent aux véhicules pour continuer l’ins-truction.Il faut savoir que l’on est préparés à faire la guerre,mais pas à faire une guerre. Or, nous avons punous préparer à mener cette guerre précise, grâceà l’installation d’un état-major tactique progressi-vement monté en puissance et doté d’importantsmoyens SIC.

Quel est l’avantage pour vous d’être projetés parvoie maritime ?La projection par voie maritime ne représente pasun avantage ou un inconvénient, mais une com-plémentarité des différents moyens. Ce déploie-ment nous permet d’arriver au complet, de façonhomogène, prêts à être immédiatement déployés.®

Colonel Bruno Bert, chef de corps du92e RI, commandant le GTIA 92e RI.

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VIE DESunités

VIE DESunités

LES SOUS-MARINS D’ATTAQUE DANS L’ACTION NAVALE

En 2011, la flotte sous-marine mondialeétait constituée de 489 sous-marins, contre 988 en 1990. Quel est leur rôle dans l’action navale ? C’est à cette question que le colloqueorganisé par le CESM fin décembre derniera tenté de répondre.

1 Classiquement, le sous-marin d’attaque sert àl’accompagnement d’un groupe naval, au soutiende la Force océanique stratégique (Fost), à la maîtrisede zone (lutte antinavire et lutte anti-sous-marine),à la frappe contre la terre, aux opérations spéciales,au renseignement. Ces missions ont cependant évolué au cours de l’his-toire et les conflits du XXe siècle ont mis en valeur dif-férentes facettes du sous-marin d’attaque. Si la Pre-mière Guerre mondiale a permis de mettre enévidence les qualités essentielles du sous-marin : samobilité stratégique, sa robustesse et sa puissancede feu ; la guerre sous-marine fut plutôt un échec. LaSeconde Guerre mondiale voit l’échec des Allemandsdans la guerre sous-marine en Atlantique, ainsi quele succès américain dans le Pacifique, dus, entreautres, à l’avance technologique des Anglo-saxonsqui maîtrisent le radar dès 1942. Les évolutions tech-nologiques se poursuivant, la guerre froide voitl’émergence de la propulsion nucléaire en 1955 avecle SSN 571 Nautilus. Avec la guerre froide, le sous-marin devient le pire ennemi du sous-marin.

Un renseignement permanentAujourd’hui, pour la Marine nationale, les SNA assu-rent la crédibilité des SNLE. Ils représentent ce quel’on voit de la Marine, et cet effet vitrine, en lui-même, contribue à la dissuasion. Ils assurent pour lesSNLE, des missions de renseignement et sont unformidable vecteur d’innovations et d’expérimen-tations techniques qui leur sont ensuite transférées.

Dans l’espace de manœuvre stratégique constituédes mers et océans proches de l’Europe, les SNAremplissent des missions d’observation et de ren-seignement permanent. En outre, les sous-marinsd’attaque peuvent réaliser des missions dites « deservitude » au profit des opérations terrestres. Dansce cadre, ils assurent la maîtrise de la mer face auxmenaces de sous-marins diesels, de vedettes et desmines dont la cible privilégiée sera soit la logistique,car son importance est vitale pour les opérations,soit un gros bâtiment, pour le préjudice moral et lavictoire psychologique importante que sa destructionconstituerait. Enfin, ils sont mis à contribution dansl’action directe par le renseignement et les opéra-tions spéciales ou par la frappe en profondeur de lamer vers la terre. Les sous-marins d’attaque peuvent être mis à contri-bution pour la protection du commerce maritimemondial (la valeur de la cargaison d’un porte-conte-neurs peut atteindre le milliard de dollars soit le pro-duit intérieur brut d’un pays tel que le Burundi). Aujourd’hui, les marines souhaitant se doter de sous-marins d’attaque ont le choix entre les sous-marinsnucléaires ou les sous-marins conventionnels, diesel ou à AIP pour Air Independant Propulsion. Les grandes différences entre ces deux types de sous-marins résident dans la puissance instal-lée et la mobilité dont ils disposent. L’avantage

allant, sans conteste, au sous-marin nucléaire.D’un point de vue opérationnel, les qualités deman-dées à un sous-marin aujourd’hui sont : la capacitéà durer en immersion – ce qui exige un investisse-ment important –, une bonne puissance de feu – cequi suppose de concevoir un bâtiment évolutif,capable de suivre le perfectionnement de l’arme-ment –, et des capteurs de qualité – ce qui nécessiterien de moins que… le dernier cri. Enfin, la mise enœuvre de la plate-forme de mâts optroniques quipeut peser près d’une tonne, pour être discrète uti-lisée en « quick look »(1) au-dessus du dioptre,consomme beaucoup d’énergie. Le programmeBarracuda répond à ces critères. Avec la construc-tion de ce type de SNA, la Marine nationales’équipe, jusqu’au-delà de 2060, d’un sous-marinparmi les plus performants qui lui permettra defaire face aux enjeux stratégiques des espaces mari-times au XXIe siècle. ®

EV2 (R) LAURENT GARNIER

(1) Monter le périscope de veille, faire un tour à 360°, puis rentrer immé-diatement le périscope.

1 LE SOUS-MARIN D’ATTAQUE SERT À L’ACCOMPAGNEMENTD’UN GROUPE NAVAL. ICI, LE SNA RUBIS, LE PORTE-AVIONSCHARLES DE GAULLE ET LA FRÉGATE DE LUTTE AÉRIENNE JEAN BART EN OCÉAN INDIEN. 2 ANALYSTE ACOUSTIQUE À BORD D’UN SNA. CES BÂTIMENTS REMPLISSENT UNE MISSION DERENSEIGNEMENT PERMANENT.

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« Mission route »900 KM POUR SÉCURISER L’ESTRANDu 14 au 17 janvier 2013, une équipe du groupe de plongeurs démineurs (GPD)de la Manche, basé à Cherbourg, a effectué une « mission route » sur le domaine maritime dela façade Manche – mer du Nord. La zone s’étend sur près de 900 km du Mont-Saint-Michelà la frontière belge. Menée tout au long de l’année depuis plus de cinquante ans par lesplongeurs démineurs de la Manche sur cette façade maritime, ce type de mission consiste àsillonner le littoral pour neutraliser les engins explosifs historiques découverts et signalés à lapréfecture maritime. On estime que plus d’un siècle de travaux de déminages de ce type sansdiscontinuer seront nécessaires pour espérer éliminer une partie du danger.

1 Mardi 15 janvier, 10 h. La plage de Calais, battuepar un vent de nord glacial, est déserte. Seuls leshommes du GPD ont bravé le froid, mission oblige.Ils sont les chasse-marées de la Manche et de la merdu Nord. Toutes les deux semaines, aux ordres de lapréfecture maritime de la Manche, une équipe dequatre plongeurs démineurs et un infirmier assu-rent un service public de déminage sur tout ledomaine maritime. Du Mont-Saint-Michel à la frontière belge, le litto-ral a connu les deux grands conflits du XXe siècle. Surle fond des océans et les plages de la région, il reste desquantités considérables de munitions, découvertes au gré des marées et des tempêtes. Rochers, falaises, plages, proximité avec des zoneshabitées, coordination avec les autorités locales,embruns, vent… tel est le quotidien d’une équipe de

plongeurs démineurs en « mission route ». Ils traitenttoutes sortes d’engins explosifs historiques, des obusde tous calibres, des pieux anti-débarquement dits de« Rommel », en passant par des mines. Avec commeprincipale préoccupation la sécurité des personnesdomiciliées aux alentours.« Nous avons placé 4 obus de 270 mm, 3 de 220 mm,et 2 de 95 mm dans un trou et les avons recouverts de10 tonnes de sable à l’aide d’un bulldozer », expliquele premier maître Frédéric Boudier, chef de missiondu GPD Manche.« À tous de GPD : attention pour un compte à reboursà 3. »« 3… 2… 1… mise à feu ! »« Police de GPD, maintenez le dispositif, on va au résul-tat. »La technique bien rodée de l’équipe d’alerte IMEC

(Intervention sur munitions explosives conven-tionnelles) a fait merveille : il n’y a eu aucune pro-jection d’éclat et l’onde de choc, importante pourun poids de charge total de 333 kg, a été considéra-blement atténuée.L’intervention est terminée. Le convoi, constitué d’unvéhicule utilitaire de déminage et d’un véhicule tout-terrain avec une embarcation sur remorque, repartsur les routes enneigées du Pas-de-Calais. Sur le che-min qui les ramène à Cherbourg, ils interviendrontencore à Berck-sur-Mer, Saint-Martin-aux-Buneaux,Étretat et Le Havre.Au cours de cette « mission route », les plongeurs ontneutralisé une trentaine d’engins, soit 140 kg d’ex-plosifs en équivalent TNT (utilisé comme mesure éta-lon pour comparer la puissance des différents engins),de la plage de Wissant (Pas-de-Calais) aux falaisesd’Étretat et de Sainte-Adresse (Seine-Maritime).Chaque année, le GPD Manche neutralise plusieurscentaines d’engins explosifs historiques. Avec leschasseurs de mines français et de l’Otan, ils ontdétruit près de 24 tonnes de munitions en 2012 lorsde missions ponctuelles sur l’estran et en mer.La Marine nationale effectue ainsi un important tra-vail d’assainissement des fonds marins et du littoral,permettant de garantir davantage de sécurité pour lesactivités maritimes telles que la pêche. En outre, cesopérations permettent d’entretenir des savoir-fairenécessaires en opérations purement militaires ®

LV ALEXIS EDME ET PM FRÉDÉRIC BOUDIER

1 DU MONT-SAINT-MICHEL À LA FRONTIÈRE BELGE, PAS MOINS DE 900 KILOMÈTRES SONT RÉGULIÈREMENTARPENTÉS PAR « CHASSE-MARÉES » DU GROUPEMENTDES PLONGEURS DÉMINEURS. 2 UNE TRENTAINE D’ENGINS, SOIT 140 KG D’EXPLOSIFSEN ÉQUIVALENT TNT, ONT ÉTÉ NEUTRALISÉS LORS DECETTE MISSION ROUTE.

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VIE DESunités

VIE DESunités

LE BORDA EN « ARRÊT TECHNIQUE DÉLOCALISÉ »

Le Borda est entretenu grâce au contratd’entretien dit « BH11 » : il est relativementnovateur dans le domaine du maintien encondition opérationnelle des bâtimentshydrographiques, remorqueurs de haute mer et bâtiments remorqueurs de sonar.C’est un défi d’une nouvelle forme pour les équipages jusqu’à la fin de vie de cesbâtiments dans une petite dizaine d’années.

1 Jeudi 24 janvier à Saint-Malo. La silhouettedu Borda à laquelle s’étaient familiarisés lesouvriers du chantier vient de franchir l’écluse,direction le port-base à Brest. Le contrat « BH11» prévoit en effet que le maintien en conditionopérationnelle des bâtiments hydrographiquessoit confié entièrement à l’industriel (Socarenam)qui sous-traite les travaux dans un chantier civilde la cité corsaire. Durant cette période d’arrêttechnique délocalisé, l’équipage vit en exil, ce quinécessite une adaptation de chacun.Une telle dispersion de l’équipage est assez inha-bituelle, mais permet de diversifier les expériencestout en mettant l’accent sur la formation continue.« Les deux tiers de l’équipage ont été répartis à partségales entre des stages ou formations d’une part etdes mises pour emploi dans d’autres unités d’autre

part. Le dernier tiers était consacré à la gestion desaffaires courantes dans des bureaux à Brest,témoigne le LV Antoine Delaveau, commandantdu Borda. Seuls deux marins de l’équipage sont res-tés sur place pour suivre les travaux : le chef machine(responsable de la conduite et de l’entretien dunavire) et l’un de ses adjoints, les plus expérimentéspour les périodes d’entretien. Je gardais bien entenduun contact quotidien avec mon équipe sur place,que j’allais voir tous les quinze jours pour apporterles réajustements nécessaires. »Chacun doit trouver sa place dans ce système asseznovateur. Le La Pérouse, la Thétis, le Malabar ou leTenace sont déjà passés par ce processus. C’est àprésent au tour du Borda de quitter les quaismalouins pour reprendre du service après deuxmois d’arrêt technique. Le bâtiment y a vécu destransformations importantes : échange du son-deur multifaisceaux, nouveau treuil et nouveaudiesel alternateur. « Avec les autres commandantsdes bâtiments qui ont vécu cette période avant nous,nous avions beaucoup échangé sur leur retour d’ex-périence dans les domaines techniques ou infra-structurels. Mais je ne croyais pas que le défi humainétait aussi important : savoir conserver la relationd’équipage malgré la dispersion, explique le com-mandant. J’ai insisté auprès des officiers pour qu’ils

maintiennent un lien régulier avec leurs équipes. Lestravaux se sont terminés une semaine plus tôt queprévu. Heureusement, nous l’avions anticipé et celanous a permis de rappeler tout l’équipage égalementen avance de phase. » Les marins du Borda ont pro-fité de l’escale à Saint-Malo et du transit pour retrou-ver la cohésion nécessaire au bon fonctionnementde l’unité. Ils ont également pu échanger sur leursretours d’expérience : « L’un de nos quartiers-maî-tres hésitait à franchir le pas d’une affectation dans unegrosse unité. Il a pu profiter de l’entretien du Bordapour naviguer sur un bâtiment de premier rang etson expérience l’a rassuré », se réjouit le pacha.Il s’agit à présent de se réapproprier le navire. Lecommandant adjoint navire, qui porte la mémoirede l’ensemble des modifications subies par le bateaupendant cette période, devra transmettre sesconnaissances aux plus jeunes. Un effort impor-tant devra être fait, en cette fin d’arrêt technique,pour que le bâtiment dispose des capacités d’auto-entretien pendant son cycle opérationel. ®

LV COLOMBAN ERRARD

1 LE BORDA AU BASSIN À SAINT-MALO, UN DÉFI TECHNIQUE ET HUMAIN.2 L’ARRÊT TECHNIQUE AURA PERMISL’ÉCHANGE DU SONDEUR, LE REMPLACEMENTDU TREUIL ET L’INSTALLATION D’UN NOUVEAUDIESEL ALTERNATEUR.

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Après le lancement de la nouvelle campagne de communication de recrutement en 2012, les spots TV ainsi que les affiches et les bannièrespour Internet reviennent en 2013 dans un nouveau temps de parole médiatique du 18 février au 10 mars inclus. L’objectif est toujours de renforcer la présence de la Marine nationale dans le paysage des jeunes Français, en s’inscrivant durablement en tant que recruteur.Rencontre avec le MP Trinquart du centre d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa) de Tours.

Quelles sont vos fonctions au Cirfa de Tours, et quelles sont les particularités de ce centre ?Je suis le chef du bureau marine du Cirfa de Tours. Avectrois conseillers en recrutement (OM ou OMS) et unmatelot volontaire, nous sommes chargés du recru-tement de la Marine pour les départements de l’Indre,de l’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher.Notre recrutement est assez cohérent avec la moyennenationale avec, peut-être, un succès particulier dans lafilière des volontaires vivres grâce aux nombreux lycéeshôteliers de la région. Nous suivons aussi cinq classesde bac pro marine.À l’image d’autres Cirfa dans les terres, le bureau tou-rangeau est très éloigné des côtes. En plus de mes pré-rogatives en matière d’encadrement de l’équipe oude travail administratif, je dois m’attacher plus parti-culièrement à faire rayonner la Marine et les métiersproposés.

Quelle est l’importance de la communicationdans votre travail au quotidien ?Penser à rejoindre la Marine n’est pas un réflexe àTours, comme ce pourrait être le cas pour un jeune quivit sur le littoral. C’est également plus facile pour unjeune de penser aux autres armées, ces dernières étantinstallées depuis de nombreuses années en Touraine.Ces facteurs conjugués sont autant de freins qu’il nousfaut lever pour recruter. Le rôle du chef de bureau est d’aller au contact. Il estprimordial d’établir et de savoir entretenir de bonscontacts avec les médias régionaux, les maires, leschargés de communication des municipalités et lesresponsables de l’académie et des établissements sco-

Etremarin.fr fait peau neuve !

Le site de recrutement de la Marine etremarin.fr a été refondu et offre une nouvelle version plusépurée, plus facile d’accès et désormais visible sur tablettes et mobiles. La campagne 2012-2014repose notamment sur la stratégie dite « drive to WEB », c’est-à-dire qui renvoie le jeune sur

etremarin.fr. Ainsi, lenouveau format du siteInternet a été conçuafin de faciliter l’accèset la découverte desmétiers proposés. De nouveaux contenusmultimédias doiventd’ailleurs voir le jour en2013 pour enrichir lesite etremarin.fr etrépondre toujoursmieux aux attentes desinternautes.

DU 18 FÉVRIER AU 10 MARS, RETROUVEZ LA CAMPAGNE DE LAMARINE DANS LES MÉDIAS !

Pour la télévision, les spots seront diffusés surles chaînes hertziennes (TF1, France 2, M6…),ainsi que sur la TNT (sur la nouvelle chaîne Be In Sport) et les chaînes CAB/SAT.Par exemple, visionnez :• sur TF1, le clip de 30 s au milieu de Téléfoot

le 24/02 (vers 11 h 30) ;• sur Canal+, le clip de 15 s à la fin du magazine

Canal Football Club le 24/02 (vers 20 h 50) ;• sur W9, le clip de 15 s à la coupure des

Simpsons le 18/02 (vers 20 h 10).Sur Internet, de nombreuses bannières etspots vidéo seront visibles sur des sites :• « emploi » ou « recrutement » : pavé et

mégabannière viendront ainsi animer le siteMonster ou encore Studyrama pendanttoute la durée de la campagne ;

• très populaires pour les jeunes : la page d’accueil « chat » du site Skyrock sera parexemple habillée aux couleurs de la campagnede la Marine du 23 février au 3 mars.

Enfin, 8 000 affiches seront déployées pendantles deux dernières semaines de février, dans lesgares, métros et de nombreuses villes sur leterritoire. Soyez les premiers recruteurs desmarins de demain ! Faites-vous le relais de cettecampagne en montrant les spots à vos proches.

NOUVELLE VAGUE« Et si vous étiez déjà marin sans le savoir ? »

laires. Tous nous aident directement ou indirecte-ment à transmettre nos messages.Il est important de souligner que nous profitons tou-jours de ces créneaux de campagne nationale pourrelayer le message sur notre réseau régional. C’est tou-jours une véritable synergie, par notre affichage sur nostrois départements, nos passages dans les médias, dansles bulletins municipaux…

Mesurez-vous les effets de la campagne de communication de recrutement ?Nous mesurons toujours l’impact des campagnesnationales par la fréquentation à la hausse du nombrede candidats désireux d’avoir des compléments d’in-formations dans nos bureaux et par la délivrance dedossiers. Les campagnes nationales ont un réel effet,

parce qu’elles ont le pouvoir de toucher une très grandepartie de la tranche d’âge qui nous intéresse.Il n’est pas rare qu’un jeune nous fasse part de sonopinion sur les spots TV et les affiches ou donne sonavis sur le site etremarin.fr.®

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RICHESSES ENCORE INEXPLOITÉES DES GRANDS FONDSLes océans recèlent bien des ressources. Après celles des hydrocarbures, des énergies et halieuthiques, voici celles des métaux, rares ouprécieux, et d’autres richesses biologiques. La quête des océans passera par ses fonds sous-marins !

1 Nous ne savons pas encore tout ce que recèle lamer comme richesses pour l’humanité. Mais il appa-raît très clairement que les océans n’ont pas encoredonné toute la mesure de ce qu’ils pourraient nousapporter. D’où de formidables enjeux pour l’avenirdu monde.Prenons les terres rares. La Chine en contrôle 97 %des exportations d’origine terrestre, ce qui lui confèreun rôle de premier plan dans l’approvisionnementdes activités industrielles de pointe, notamment enEurope. Mais le potentiel total sous-marin est encoreinconnu. Les explorations scientifiques menées depuisune trentaine d’années dans les grands fonds ontpermis de détecter différents processus géologiqueset géochimiques qui conduisent à « des concentra-tions de métaux dans des nodules polymétalliques,des encroutements cobaltifères et des suflures hydro-thermaux et à la genèse de ressources énergétiquespotentielles originales tels que l’hydrate de méthaneet l’hydrogène », comme le précise le rapport séna-torial sur la maritimisation. Et cet ensemble denodules polymétalliques, amas sulfurés et hydratesde gaz, abrite ces fameuses terres rares si précieusespour nos industries de technologies de pointe(1).Le territoire français étant a priori dépourvu de cesressources métalliques, la France se retrouve dès lorspénalisée dans un marché mondial caractérisé parune croissance exponentielle de la demande. D’oùl’intérêt majeur des pays consommateurs de ce mar-ché d’investir dans l’exploration des abysses. L’Autoritéinternationale des fonds marins (AIFM) est char-gée de recevoir et traiter toutes les demandes de permis d’exploitation. Celles-ci concernent des sitesse trouvant à des profondeurs supérieures à1 700 mètres. Chine, Canada, Russie et France figu-rent parmi les plus importants demandeurs. Mais

à 1 600 mètres de profondeur, voire plus ! Ce phénomène ira s’amplifiant du fait de la raréfac-tion annoncée des ressources en surface. Commepour le pétrole, cette exploitation terrestre estcondamnée à terme : entre dix et cinquante ans selonles métaux et en se basant sur le rythme de consom-mation en cours. Or la population mondiale croît viteet ses besoins tout autant, notamment en Chine et enInde où les besoins intérieurs ne pourront pas êtresatisfaits à en croire un rapport de l’Ifremer consa-cré aux ressources minérales sous-marines(2). Enconséquence, cet accroissement de la demande n’estpas sans provoquer de fortes tensions sur les coursmondiaux de ces métaux avec des augmentationsde plus de 300 % constatées pour certains d’entre euxsur les cinq dernières années. Prenons l’exemple toutsimple du cuivre dont les cours n’ont jamais excédéles 3 000 dollars la tonne tout au long du XXe siècle.Aujourd’hui, en 2010, il frôle les 10 000 dollars !Dans ce contexte, les grands fonds marins présententun intérêt clairement stratégique. Dernier chiffre quien dit long sur la ruée vers les fonds qui nous attend :selon une étude japonaise, l’océan Pacifique recèle-rait plus de 90 milliards de tonnes de terres rarescontre 110 millions pour les réserves terrestrestotales… Notre pays est engagé dans cette exploitation desrichesses sous-marines et a déposé déjà de nom-breuses demandes d’exploitation. Mais nous n’ensommes encore qu’aux prémices. Plusieurs entre-

VIE DESunités

PLANÈTEmer

ils ne sont pas les seuls et l’AIFM a été obligée en2010 de légiférer sur l’exploitation des sulfures dansles eaux internationales. Car il apparaît aujourd’huique cette exploitation des grands fonds marins nerelève plus de la science fiction mais est au contraireentrée dans une phase d’exploitation commerciale.Des sociétés ont ainsi débuté leur prospection et éta-bli un calendrier de production et de commerciali-sation à grande échelle pour des matières exploitées

LOCALISATION DES SITES HYDROTHERMAUX ET DES CHAMPS DE NODULES À L’ÉCHELLE MONDIALE

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DES CAILLOUX PRÉCIEUX

Les nodules polymétalliques, également appelésnodules de manganèse, sont des concrétionsrocheuses reposant sur le lit océanique. Ils sont formésde cercles concentriques d’hydroxydes de fer et demanganèse autour d’un noyau. Ce noyau peut êtremicroscopique et s’est parfois transformé en mineraide manganèse par cristallisation. Il peut s’agir d’unepetite coquille de microfossile, d’une dent de requinphosphatée, des débris de basalte ou même des mor-ceaux de nodules plus anciens. La taille des nodulesvarie de la particule visible uniquement au microscope,

jusqu’à des cailloux de plus de 20 cm. Le diamètre de la majorité d’entre eux est cependantcompris entre 5 et 10 cm. Leur surface est généralement lisse, parfois rugueuse. Ils sontaujourd’hui recherchés pour leur richesse en manganèse, fer, silicium, bauxite, nickel, cuivre oucobalt, comme les sulfures polymétalliques qui se trouvent quant à eux dans les zones d’activitévolcanique, autour de sources hydrothermales.

Ressources biologiques et minérales

NODULES POLYMÉTALLIQUES DE 20 CM DEDIAMÈTRE.

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prises françaises se positionnent sur ce secteur etdans celui des ressources biologiques. Avec pourobjectif de développer de nouvelles pistes de recherchefondamentale dans les activités des industries phar-maceutiques et cosmétiques, de la médecine et desbiotechnologies, des secteurs où la France est enpointe. Ce secteur pèse globalement 20 milliardsd’euros pour 54 000 emplois Ainsi, les enjeux sontcolossaux et, au-delà des minerais, la prospectiondes grands fonds pourrait garantir à ces fleurons del’industrie française de nouveaux horizons derecherche et de développement, garantes du main-tien de leur leadership dans le concert des nations. ®

ANTOINE DE SURIREY

(1) Les terres rares sont composées de 17 métaux essentiels, notammentnéodyne, galium, germanium, indium, lanthane, lutécium, selénium, lihium,scandium et ytrium. Ils sont essentiels pour la fabrication des portables, desécrans plats, des systèmes de visée nocturne, les aimants de précision…(2) Les ressources minérales marines profondes – Synthèse d’une étude prospectiveà l’horizon 2030, Ifremer, 2011.

LES FONDS MARINS SOUS CONTRÔLE

L’Autorité internationale des fonds marins est un organisme intergouvernemental fondéen 1994 sous l’égide des Nations unies, à Kingston (Jamaïque). Elle vise à organiser etcontrôler toutes les activités relatives aux ressources minérales des fonds marins dansla zone internationale des fonds marins, hors des limites sous juridiction nationale –zone économique exclusive –, soit la plus grande partie des aires marines. La conventionest compétente pour la zone des grands fonds marins dont les ressources, hors deseaux nationales, ont été déclarées « patrimoine commun de l’humanité » par l’ONU.

TYPOLOGIE DES FONDS MARINS

ENCROÛTEMENT COBALTIFÈRE.

SULFUREHYDROTHERMAL.

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CHRONIQUEdupersonnel

NOUVEL ESPACE STATUTAIRE (NES B) POUR QUI, POURQUOI, COMMENT ?

1 La réforme du Nouvel espace statutaire(NES B) s’articule en deux parties. D’une part,elle modifie le cadencement d’accès aux diffé-rents échelons, qui doit en effet tenir compte del’allongement des carrières, mais aussi desmodifications occasionnées par la réforme des

retraites. D’autre part, elle compense cet allon-gement de carrière par une revalorisation indi-ciaire.

L’aspect statutaireLes durées des carrières sont augmentées,

notamment pour la partie haute de la grille,c’est-à-dire des grades de maître échelle 4 àmajor. Cela se traduit par la création d’un échelon sup-plémentaire pour chaque grade à partir de celuide maître échelle 4 et l’allongement de la duréedes échelons existants : – d’un échelon 7 pour les maîtres échelle 4 deplus de 27 ans de service, soit un gain de5 points d’indice ;– d’un échelon 9 pour les premiers maîtres deplus de 33 ans de service, soit un gain de4 points d’indice ;– d’un échelon 9 pour les maîtres principauxde plus de 34 ans de service, soit un gain de4 points d’indice ;– d’un échelon 6 pour les majors de plus de35 ans de service, soit un gain de 16 points d’in-dice.En contrepartie : – les majors, à partir de 3 ans de grade, peu-vent accéder à l’échelon exceptionnel dans lalimite de 25 % des effectifs du grade ;– les seconds maîtres ne connaissent, quant àeux, aucune modification de la durée de sta-tionnement dans les échelons.

L’aspect indiciaireLa revalorisation indiciaire s’applique :– au bas de la grille, à partir de second maîtreet jusqu’à maître échelle 3 ;– à la partie haute de la grille, de maîtreéchelle 4 à major.La première revalorisation indiciaire du NES aété publiée le 27 avril 2012 (décret n° 2012-593). Elle concerne tous les indices des sous-officiers et officiers mariniers titulaires del’échelle de solde n° 3 ou n° 4. Un décret derevalorisation indiciaire modifiera annuellement,et jusqu’en 2015, les indices de solde des offi-ciers mariniers. Chaque décret sera applica-ble de façon rétroactive, au 1er janvier de l’an-née de la publication.Pour l’ensemble des armées, cette revalorisa-tion attendue des grilles indiciaires des sous-offi-ciers et officiers mariniers représente un coûtannuel de 27 millions d’euros pour 2012. ®

LE + RH • 1 point d’indice = 46,20 €/an soit 3,85 €/mois.• Pour connaître son échelle et échelon retrou-vez l’ensemble des grilles indiciaires sur leportail RH : menu Politique / Pilotage de lamasse salariale (PMS) / bouton Référentielindiciaire.• Un guide d’utilisation de ces nouvelles grilles ysera également disponible afin de prévenir toutemauvaise lecture (à lire notamment les modali-tés de reclassement d’une grille à l’autre).

Depuis le 1er janvier 2012, la réforme du Nouvel espace statutaire (NES B) derevalorisation indiciaire et d’allongement des carrières des fonctionnaires de catégorie Best transposé à l’ensemble des sous-officiers et officiers mariniers des armées. Sa mise enœuvre s’étale jusqu’en 2015 avec, chaque année, un décret fixant la revalorisation.

Second maîtreMaître

Premier maîtreMaître principal

Major

de 3 à 14 pts 7de 5 à 21 pts 6de 3 à 25 pts 8 De 23,10 à 53,90 €de 6 à 25 pts 13de 4 à 34 pts 14

ÉVOLUTION TOTALE D’ICI 2015*

FOURCHETTE GAIN D’INDICE IMPACT FINANCIERD’ÉVOLUTION** MOYEN MENSUEL MOYEN***

* Selon les prévisions connues au 5 février 2013.** Selon les échelles et les échelons.*** Impact financier calculé selon le gain d’indice moyen.

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LE E-LEARNING, POUR QUI ? • Pour les élèves sélectionnés au BAT ou au BS : ils reçoivent un CD-rom pour préparer leur formation.• Pour tous les marins souhaitant parfaire leurs connaissances en langues, développer leurs compétences métiers ou académiques ou préparer le niveau de formation supérieure (NFS) : l’ensemble des informations est disponible sur le portail e-Form depuis Intramar.

COMMENT Y ACCÉDER ? • Depuis Intramar : page d’accueil / onglet Écoles / e-FormAccès sécurisé avec login et mot de passe, accessible à tous les marins, sans inscription formellenécessaire. L’ensemble des formations est disponible à tout moment de l’année.• À partir de tout ordinateur pour ceux ayant reçu un CD-rom.

E-LEARNING PRENDRE EN MAIN SA FORMATION

1 Le portail « e-Form », en ligne sur Intra-mar, recense les formations disponibles à dis-tance. Certaines ont pour but d’acquérir des compé-tences métiers, allant de l’instruction de tir, aucours sur la sécurité en plongée, en passant parla maîtrise de logiciels. Dans ce cas, les expertsmétiers, affectés dans les forces, sont sollici-tés pour concevoir les cours. Mais cela ne suf-fit pas, il faut ensuite les mettre en forme. C’estlà qu’interviennent les équipes e-learning de laMarine nationale.

Des cours complets et disponibles pour tousJean-Paul Manigand est responsable du secteure-learning au centre d’instruction naval (CIN)de Saint-Mandrier : « Dans ce service, noussommes des traducteurs. Nous tâchons de rendre le contenu attrayant pour le tutoré ». Ilest impensable, selon lui, de mettre en ligne lespolycopiés classiques que l’instructeur utiliseen cours. Il faut intégrer en ligne tous les détailstraditionnellement transmis à l’oral dans unesalle de classe. Pour y arriver, tous les moyenssont bons. Par exemple, il existe un modulepour apprendre l’ordre serré à distance : desphotos, des schémas et des vidéos avec desplans serrés illustrent chaque mouvement.« Lorsque les gestes ont été au préalable apprispar l’élève, il faut compléter ce cours par unepratique en groupe », précise M. Manigand.Tous les cours non classifiés sont disponibles surle portail e-Form. Ainsi, chaque marin qui voudraitse rafraîchir la mémoire peut réviser le « demi-tour droite » depuis son poste Intramar.

Un tremplin pour la carrièreUne partie des cours disponible en ligne et parCD-rom prépare les marins pour les brevetsprofessionnels : brevet d’aptitude technique(BAT) ou brevet supérieur (BS). Le contenu est

mars 2012 : « Cela me demande plusieursheures de travail par jour ; mais quand je suis àla maison, ma femme veille au grain. » Anciencuisinier, il est devenu Sitel il y a six ans : « Jepars de zéro. Les diodes, la trigonométrie… onne m’a pas appris ça à l’école hôtelière. » Lemarin n’avait pas pu suivre une préparationavant ses cours pour le BAT : « Je ne veux pasavoir autant de difficultés que lors du BAT, etencore moins ralentir la classe. »

Une diffusion pour tousLe SM Marpaud a reçu le précieux CD-rom unan avant le début de sa formation. Deux moisavant celle-ci, il a rattrapé une grande partiede son retard. « Ce n’était pas gagné, j’ai 35 anset se remettre à apprendre n’est pas si facile ! » Dans tous les cas, c’est un modèle d’enseigne-ment qui exige de l’autodiscipline et un peu dedébrouillardise : « Les instructeurs ne sont pasà portée de main, même si on peut leur écrire.Alors parfois, pour comprendre le pourquoi ducomment, il faut savoir utiliser Internet ou deman-der autour de nous. » Quant aux évaluations de début de cours (BATou BS), elles restent traditionnelles et déter-minent les affectations futures. Mais sans douteseront-elles aussi appelées à se moderniser ens’adaptant à cette nouvelle pédagogie.D’ici là, le portail « e-Form » continuera à aidertous les marins pour développer leurs compé-tences professionnelles, réviser le niveau deformation supérieure (NFS) ou préparer descours ou des stages. ®

ASPIRANT MARGOT PERRIER

SUR LE PORTAIL E-FORM SONT RÉPERTORIÉS TOUS LES COURS OUVERTS À L’ENSEIGNEMENT À DISTANCE.

LE SM MARPAUD SE PRÉPARE À SON DOMICILE AUXCOURS DU BREVET SUPÉRIEUR GRÂCE À L’E-LEARNING.

Depuis plus de dix ans, la Marine nationale forme à distance les marins. Pour cela, elle a créé et diffuse des contenus qui s’adaptent à denouvelles méthodes pédagogiques. Ces contenus, facilement accessibles, via Intramar ou à domicile à partir de CD-rom, permettent à tousles marins de développer leurs connaissances et compétences métiers. Explications pratiques sur ce dispositif qui offre à tous les marins lapossibilité de se former tout en tenant compte de leurs obligations professionnelles.

écrit par les enseignants des CIN. Il s’agit géné-ralement de cours de remise à niveau en mathé-matiques, en anglais et autres matières aca-démiques… Le second maître Xavier Marpaudse félicite de suivre ces cours à distance depuis

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CHRONIQUEdupersonnel

PRÉPARATION AU DÉPART OUTRE-MER JOURNÉES D’INFORMATION PAYS (JIP)

1 Organisées par l’École militaire de spé-cialisation de l’outre-mer et de l’étranger(EMSOME), les Journées d’information pays(JIP) s’adressent en priorité au personnel :– n’ayant pas pu participer aux Journéesd’information avant départ outre-mer etétranger (JIADOME) organisées en débutd’année dans les ports ;– affecté à Paris ou en région parisienne.Se déroulant sur la journée, elles permettent aupersonnel muté et à son conjoint de recevoirdes informations très complètes sur leur des-tination, tant sur un plan général (géographie,climat…) que sur un plan pratique (formalitésavant départ, conditions de vie sur place…).

CalendrierLe calendrier 2013 permet de disposer deplusieurs sessions par destination, facili-tant ainsi la participation du marin et deson conjoint en fonction de leur disponibilité.

Modalités d’inscriptionLes inscriptions s’effectuent par les BARH direc-tement auprès de l’EMSOME et dès que pos-sible (www.emsome.terre.defense.gouv.fr;onglets : la formation/inscription AF 2013/tableau inscription TSHM 2013).Les BARH veilleront à mentionner sur lecourrier électronique le nom et le numéro detéléphone du rédacteur, ainsi que le nomdu conjoint qui souhaite participer.Un mail de confirmation sera envoyé unedizaine de jours avant le début du stagepour confirmation de l’inscription.

Prise en charge financièreLes frais de déplacement sont à la chargedes unités d’appartenance. L’action socialedes armées (ASA) peut prendre en chargel’indemnisation forfaitaire des conjointsassistant aux JIP (à hauteur de 58 euros),sous réserve de présentation d’une facture

d’hôtellerie (attestation d’hébergement dubureau stages de l’EMSOME à demandersur place). ®

RenseignementsL’EMSOME est située dans la caserne Guynemer, 2 rue Charles-Axel-Guillamot, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Renseignements pratiques sur le site : www. emsome.terre.defense.gouv.frContact EMSOME : adjudant Flagel : 01 47 16 57 43, [email protected] bureau Condition du personnel de laMarine (EMM/CPM) propose diverses infor-mations sur Intramar : Vie pratique/InfosCPM/Conditions de vie et de travail/Outre-mer et étranger.Contact CPM : MP Lionel Toni - 75 (28 344)ou 01 53 42 83 44, [email protected]

CALENDRIER 2013

OUTRE-MERDJIBOUTI 11 MARS – 27 MARS – 02 AVRIL – 16 AVRIL – 13 MAI – 27 MAISÉNÉGAL 12 MARS – 14 MAIGABON 11 MARS – 25 MARS – 17 AVRIL – 13 MAI – 23 MAIGABON « PORT GENTIL » 23 AVRILGUYANE 12 MARS – 28 MARS – 03 AVRIL – 24 AVRIL – 06 MAI – 29 MAIMARTINIQUE 12 MARS – 02 AVRIL – 22 AVRIL – 15 MAI – 29 MAIGUADELOUPE 16 AVRIL – 21 MAIMAYOTTE 28 MARS – 15 MAILA RÉUNION 13 MARS – 20 MARS – 10 AVRIL – 07 MAI – 23 MAIPOLYNÉSIE 11 MARS – 16 AVRIL – 14 MAINOUVELLE-CALÉDONIE 13 MARS – 21 MARS – 08 AVRIL – 14 MAI – 22 MAIÉMIRATS ARABES UNIS 13 MARS – 22 AVRIL – 15 MAI – 27 MAI

ÉTRANGERBIDGOSZCZ – IZMIR – NAPLES – LATINA – POGGIO RENA 29 AVRILNORTHWOOD – YEOVILTON – NORFOLK – MONS – BRUXELLES/GLONS 30 AVRILSTAVANGER – HEIDELBERG – BRUNSSUM – LA HAYE – UEDEM/WESEL – RAMSTEIN 02 MAI

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LA MARINE NATIONALE ET LE HANDICAPReconnaissance du handicapCréées par la loi 2005-102 du 11 février 2005,les commissions des droits et l’autonomie despersonnes handicapées (CDAPH) sont pré-sentes au sein de chaque maison départe-mentale des personnes handicapées (MDPH).Elles prennent toutes les décisions concernantles aides et les prestations (reconnaissancede la qualité de travailleur handicapé, attributionde la carte d’invalidité, attribution de l’alloca-tion aux adultes handicapés, complément deressources…). Pour toute constitution de dos-sier, prenez contact avec la MDPH de votredépartement (lien : http://www.cnsa.fr/). Afin de faire reconnaître l’imputabilité de votreblessure ou maladie avec le service, il est néces-saire de constituer une demande de pensionmilitaire d’invalidité auprès du service des pen-sions de La Rochelle. Pour plus d’informationssur les conditions d’attribution, consultez leguide des pensions militaires d’invalidité en lignesur Intramar : fonction RH/portail RH/Poli-tique/CPM/juridique. Parallèlement, tout blessé en service peutdemander une indemnisation complémentaire(dans un délai de 4 ans à compter de la date deconsolidation de la blessure). L’intéressé doitadresser une demande à la cellule de conseil juri-dique (CCJ) du lieu d’affectation.

Carrière et handicapLe ministère de la Défense, comme tous lesemployeurs, est tenu d’employer au minimum6 % de travailleurs handicapés et bénéficiairesde l’obligation d’emploi. Vous êtes « bénéficiairede l’obligation d’emploi », en votre qualité demilitaire, dès lors que vous êtes titulaire d’unepension militaire d’invalidité (accident ou mala-die imputable au service). Si vous n’êtes pasbénéficiaire de l’obligation d’emploi (exemple :accident ayant eu lieu en quartier libre), vous

En lien avec le commandement, et dans lemesure du possible, il est envisageable dedemander de civilianiser le poste initialementtenu (contact : Mme Leverche, correspondanthandicap, 01 79 86 33 27).

Loisirs et handicapCréé en 1966, le cercle sportif de l’institutionnationale des invalides (CSINI) a pour mission defavoriser, par la pratique sportive, la réadap-tation, la réinsertion et la reconstruction despersonnes atteintes d’un handicap. Le cercle adéveloppé la pratique d’activités variées et ensei-gnées par une équipe de moniteurs EPMS spé-cialisés dans le handisport (ski, haltérophilie,natation, cyclisme, équitation, foot-fauteuil…).Des stages handisports interarmées sont orga-nisés par le cercle chaque année. ®

Pour tout renseignement complémentaire,contactez l’EV1 Ludivine Guédon, officier de liaison juriste (EMM/CPM/ASF) au 01 53 42 80 32.Ou consultez le portail RH : Page d’accueil Intramar / Fonction RH / Portail RH / Politique/ Condition du Personnel / Action sociale etfamille / Handicap.

LA PRATIQUE SPORTIVE FAVORISE LA RÉADAPTATION, LA RÉINSERTION ET LA RECONSTRUCTION DES PERSONNES ATTEINTESD’UN HANDICAP. C’EST L’OBJECTIF DU CERCLE SPORTIF DE L’INSTITUTION NATIONALE DES INVALIDES (CSINI) QUI PROPOSE LAPRATIQUE ENCADRÉE DE NOMBREUX SPORTS DONT DES STAGES DE SKI AU PROFIT DES MILITAIRES HANDICAPÉS. CETTEANNÉE, TROIS MARINS BLESSÉS Y ONT PARTICIPÉ : MP LAURENT SÉNÉCHAL, ARNAUD SALLEMBIEN ET CLÉMENT MAROT.LEUR PARTICIPATION À CE STAGE, MALGRÉ UN HANDICAP PAS FORCÉMENT VISIBLE MAIS BIEN PRÉSENT, PROUVE QU’AVECDE LA VOLONTÉ ET UN ENCADREMENT SPÉCIFIQUE, LA PRATIQUE DU SKI EST POSSIBLE POUR TOUS.

Être semblable à tout le monde,être utile, être capable de fairedifférentes choses, tout cela estessentiel. Malgré mon handicapphysique, je suis capable de mesurpasser, car je sais d’où je reviens.Chaque jour, j’apprécie de travailler,malgré les différentes difficultés queje peux rencontrer. J’ai été entouréde mes amis. Et ma formation s’estdéroulée sans que personne ne fassela différence. Il faut vivre avec et,malgré tout, s’ouvre encore unchamp de possibles !»

«

ARNAUD, BLESSÉ EN MISSION.

pouvez néanmoins déposer votre candidature,à la condition d’être muni d’une reconnaissancede la qualité de travailleur handicapé. Pour l’ob-tenir, contactez la maison départementale despersonnes handicapées de votre département. La Marine a également établi des contacts avecplusieurs associations : – l’association Castel-Mauboussin, qui a pourobjectif de mettre en place des filières de for-mation et d’intégration professionnelle des per-sonnes handicapées, dans le domaine de l’aé-ronautique ;– l’office national des anciens combattants et vic-times de guerre (ONACVG), qui finance des for-mations au profit des blessés (selon des critèresprécis). L’intéressé doit fournir un devis de sa for-mation, un projet et un certificat médical d’ap-titude à suivre cette formation. L’ONACVG dis-pose de neuf écoles de formation. Consultez leprogramme de formations, sur le site de l’ONAC(www.onac-vg.fr);– n’hésitez pas à consulter les sites Internet etpostuler auprès de l’association de gestion dufonds pour l’insertion professionnelle des per-sonnes handicapées (Agefiph), de l’associationpour l’insertion sociale et professionnelle despersonnes handicapées (Adapt), de CAP Emploi,et de l’association nationale pour la formationprofessionnelle des adultes (Afpa).

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ESPACEloisirs

CROQUER LA MER

1 Le monde marin l’a fasciné. Sous toutes les formeset sur tous les supports, ses reproductions de crustacés,de poissons ou d’algues sont restées fameuses. Lesgens de mer l’ont également inspiré. Natif de Lam-balle, Mathurin Méheut a suivi sa formation d’abord

À l’occasion de laprochaine expositiondu Musée de laMarine de Parisconsacrée à MathurinMéheut (1882-1958),pleins feux sur un

artiste breton aux milleet une facettes.

tion de ses choix iconographiques et techniques, lareprésentation de l’essentiel, la traduction de l’ins-tantané par un trait vif et précis, l’usage de l’aplatet le choix de cadrages originaux ».Voyage écourté à cause de la mobilisation. Retour « fissa » dans sa patrie meurtrie. Témoin à sa façon dela Grande Guerre, l’artiste réalise alors des milliers decroquis, dont notamment ceux frappants de la viedans les tranchées. En témoin méticuleux et artiste appliqué, MathurinMéheut croque avec instantanéité sur tous les sup-ports et selon les commandes. Également céramistede talent, il multipliera les collaborations dont cellesremarquées avec les faïenceries de Quimper, décorantdes services de table devenus « collector ». Mathurin Méheut doit aussi sa renommée à sestalents d’illustrateur. Pratiquant la gravure sur bois,la lithographie et la zincographie, il illustrera ainsimoult ouvrages, dont ceux de Colette ou encore dePierre Loti. Autre preuve de son éclectisme, son tra-vail de décoration entrepris sur neuf paquebots, dontle Normandie.Palais de Chaillot, un bel hommage est donc renduà un artiste nommé peintre de la Marine en 1921.Mathurin Méheut ou une œuvre protéiforme. Uneréférence incontestable du monde maritime des Artset des Lettres du XXe siècle. À (re)découvrir. ®

STÉPHANE DUGAST

EN SAVOIR PLUS

Le musée a vu grand ! Décors taille XXL,dessins, croquis ou livres illustrés de Mathurin Méheut s’étendent sur 1 000 m2. Rendez-vous du 27 février au 30 juin prochain au Musée national de la Marine de Paris au Palais de Chaillot. www.musee-marine.fr

Mathurin Méheut : c’est un fin observateurde la nature, du monde maritime, de la vie rurale et d’une société alors enpleine mutation.

1 AFFICHE DE L’EXPOSITION : HOMARD ISSU DEL’OUVRAGE “COLETTE ET MÉHEUT : « REGARDE… » ”, 1929. COLL. MUSÉE MATHURIN MÉHEUT, LAMBALLE ©ROUSSEAU, GRAND ANGLE, LAMBALLE © ADAGP, PARIS, 2012/ CONCEPTION GRAPHIQUE : LOT49.FR2 ANONYME – PHOTOGRAPHIE DE MATHURIN MÉHEUTDANS SON ATELIER, VERS 1925. COLL. PARTICULIÈRE © ROUSSEAU, GRAND ANGLE,LAMBALLE © DROITS RÉSERVÉS3 COLETTE ET MÉHEUT : «REGARDE… »(COUVERTURE), 1929. J.-G. DESCHAMPS,IMPRIMERIE NATIONALE /LIBRAIRIE NATIONALE,PARIS. COLL. MUSÉE MATHURIN MÉHEUT,LAMBALLE © ROUSSEAU, GRAND ANGLE,

LAMBALLE © ADAGP, PARIS, 2012.

à l’école des Beaux-Arts de Rennes, puis à l’Écoledes Arts décoratifs de Paris. Très tôt, il collabore à la revue Art et Décoration,côtoyant les initiateurs de l’Art Nouveau. Établi dansla capitale, l’artiste aux mille et un talents resteracependant toujours fidèle à sa Bretagne natale qu’ilsillonnera inlassablement, fréquentant goémoniers,paludiers, marins pêcheurs et autres gens de mer,« fabriquant » ainsi de précieux témoignages de la viequotidienne de son époque.1914, une année décisive dans sa carrière d’abordentamée par un voyage à l’autre bout du monde.Grâce à une bourse de la fondation Albert Kahn,Mathurin Méheut se rend ainsi à Hawaï et au Japonoù, dixit les spécialistes, « il trouve une confirma-

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DANS LES SEMAINES À VENIR

Du 16 au 24 février

4L Trophy avec la participation d’officiers-élèvesde l’École navale.

Du 16 février au 7 mars, Qatar Entraînement bilatéral franco-qatari Gulf Falcon2013.

Du 16 février au 15 mars, Le Havre (Seine-Maritime)Exposition itinérante sur la préfecture maritimede Cherbourg acheminée par le remorqueurAbeille Languedoc. Pour l’occasion, le bâtiment estouvert au public les week-ends.

Du 18 février au 10 marsCampagne de recrutement de la Marine. La Marine sera présente à la télévision, sur Internet et en affichage dans les gares.

Du 22 au 25 février, Rouen (Seine-Maritime)

Escale du chasseur de mines Andromède.

Du 23 février au 6 mars, MéditerranéeEntraînement Otan Proud Manta.

Du 3 au 14 mars, océan IndienEntraînement multilatéral Artemis-Trident 2013.

Du 4 au 15 mars, République dominicaineEntraînement bilatéral Dunas 13.

Le 6 mars, Brest (Finistère)Départ de la mission Jeanne d’Arc 2013, BPC Tonnerre, Fasm Georges Leygues.

Le 15 mars, Lanvéoc (Finistère)Cérémonie de fermeture de l’École des officiersdu Commissariat de la Marine.

Du 15 mars au 12 avril 2013, Dieppe (Seine-Maritime)Exposition itinérante sur la préfecture maritime deCherbourg acheminée par le remorqueur AbeilleLiberté. Pour l’occasion, le bâtiment est ouvert aupublic les week-ends.

Du 18 au 29 mars, Manche Entraînement bilatéral Gallic Marauder.

Le 19 mars, Brest (Finistère)Conférence de Jean-Jacques Brot, préfet du Finis-tère, au Centre d’instruction naval.

Du 20 au 28 mars, Paris (Île-de-France)Séminaire interarmées des grandes écoles mili-taires (Sigem) 2013 sur le thème : « S’ouvrir sur lemonde, une nécessité pour l’officier d’aujourd’hui ».

Du 20 mars au 8 avril, États-UnisEntraînement Independant Deployer.

Le 21 mars, Cherbourg (Manche)Conférences « La libération de Cherbourg » et « Du Gymnote au Terrible, l’histoire des sous-marins » dans l’ancien cinéma Omnia.

Du 21 au 28 mars, CorseEntraînement Libeccio.

Du 28 mars au 1er avril, la Trinité-sur-Mer (Morbihan)SPI Ouest France.

Le 4 avrilJournée nationale du réserviste.

Le 6 avril, Brest (Finistère)

Salon des armées 2013.

INFOagenda

Du 14 avril au 1er aoûtPrise de commandement par la France de la TF 150 (BCR Somme).

Du 2 au 26 maiSolitaire du Figaro. Départ de Bordeaux, escale àRoscoff le 20 et arrivée à Dieppe.

Du 8 au 11 mai, Lanvéoc (Finistère)Grand prix de l’École navale.

Le 22 mai Journée du marin.

Du 6 au 16 juinArmada de Rouen.

Du 8 au 9 juinJournées de la mer.

Du 10 au 14 juin, MéditerranéeEntraînement Gabian 02.13.

Du 17 au 21 juin, Paris (Île-de-France)Conseil supérieur de la fonction militaire.

PROGRAMME DU BAGAD DE LANN-BIHOUÉ 1er trimestre 2013 :

• Le 2 mars, Lorient (Morbihan)Prestation lors d’un match de l’équipe de Francede basket militaire.• Du 6 au 17 marsTournée de concerts : le 6 à Forges-les-Eaux(Seine-Maritime) ; le 7 à Abbeville (Somme) ; le 8 à Beauvais (Oise) ; le 9 à Amiens (Somme) ;le 10 à Lille (Nord) ; le 12 à Yutz (Moselle) ; le 13 à Saint-Quentin (Aisne) ; le 14 à Châteaudun(Eure-et-Loir) ; le 15 à Orléans (Loiret) ; le 16 àVierzon (Cher) et le 17 à Blois (Loir-et-Cher). • Du 20 au 24 marsTournée de concerts : le 20 à Rouen (Seine-Maritime) ; le 21 au Mans (Sarthe) ; le 22 à Dannemarie (Doubs) ; le 23 à Chaville(Hauts-de-Seine) ; le 24 à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise).

DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique. [email protected]

EN DÉPLACEMENT DANS LES FORCES :• Le chef d’état-major de la Marine sera présent pour le départ de la mission Jeanne d’Arc le 6 mars 2013 à Brest.

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CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

COLS BLEUS N°3008 16 FÉVRIER 2013

COUVERTURE LAPRUGNE/BMPM /MN

INFO ACTUS PAGE 6 : PIRATERIE : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA ; OCÉAN INDIEN : MINISTÈRE DELA DÉFENSE/EMA PAGE 7 : HAWKEYE : MN ; BMPM : MN PAGE 8 : FREMM AQUITAINE :J.TRIANTAFYLLIDES/MN ; GABIAN 13.1 : MN PAGE 9 : MODERNISATION DE LA FLOTTE :EMMANUELLE MOCQUILLON/MN ; CHERBOURG : BRUNO PLANCHAIS/MN PAGE 10 : D601 : MN ; PRIMAUGUET : MN PAGE 11 : SECOURS : A.DUCLAY/EMIA/NC ;MARINES ÉTRANGÈRES : MN

PASSION MARINE PAGES 12–13 : FLORENCE ALLEMAND/BMPM/ MN PAGE 14 : MATHIEUBAUDIS/BMPM/MN PAGE 15 : FLORENCE ALLEMAND/BMPM/MN ; FLORENCE ALLEMAND/BMPM/MN ; FLORENCE ALLEMAND/BMPM/MN ; SERGE MILLOT/MNPAGE 16 : SÉBASTIEN CHENAL/MN ; MN ; SANDRA LEWINSKI/MN PAGE 17 : SÉBASTIENBONO/BMPM ; SÉBASTIEN BONO/BMPM PAGE 18 : PHILIPPE SOLA/BMPM/ MN PAGE 19 : MATHIEU BAUDIS/BMPM / MN ; MN ; MN ; BRUNO PLANCHAIS : MN

VIE DES UNITÉSPAGE 20 : PIERRE GLADIEUX/MN ; PIERRE GLADIEUX/MN PAGE 21 : PIERRE GLADIEUX/MN ; CCH ALEXANDRE GUYOT/ARMÉE DE TERRE ; PIERRE GLADIEUX/MN PAGE 22 : MN ; LUDOVIC PICARD/MN PAGE 23 : MN PAGE 24 : MN PAGE 25 : MN

PLANÈTE MERPAGE 26 : IFREMER ; DR PAGE 27 : DR ; IFREMER/YVES FOUQUET ; IFREMER - CAMPAGNE NODCO /STUDIOBEN

CHRONIQUE DU PERSONNELPAGE 28 : FRANCK SEUROT/ MN PAGE 29 : MN PAGE 30 : SABINE BOUDARD/MNPAGE 31 : MN

ESPACE LOISIRSPAGE 32 : COLL. MUSÉE MATHURIN MÉHEUT, LAMBALLE © ROUSSEAU, GRAND ANGLE,LAMBALLE © ADAGP, PARIS, 2012 / CONCEPTION GRAPHIQUE : LOT49.FR ; COLL. MUSÉEMATHURIN MÉHEUT, LAMBALLE © ROUSSEAU, GRAND ANGLE, LAMBALLE © ADAGP, PARIS,2012 ; COLL. PARTICULIÈRE © ROUSSEAU, GRAND ANGLE, LAMBALLE © DROITS RÉSERVÉS

AGENDAPAGE 33 : DR ; MN ; DR ; AURÉLIE FAVA/MN

4E DE COUVERTUREMP BOUILLON/MN

RÉDACTION : 2 rue Royale 75008 Paris ®Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ®E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ®Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ®Rédactrice en chef : LV Caroline Ducret®Rédactrice en chef adjointe : LV Céline Horlaville ®Secrétaire : Mot Phaëdra-Noor Messoussa ®Rédacteurs et journalistes :Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ; Asp. Margot Perrier ® Collaborateurs : EV1 (R) Antoine de Surirey ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ®Infographie : Serge Millot ®Directeur de la publication : Capi-taine de vaisseau Philippe Ebanga, directeur de la communication de la Marine ®Abonnements : 01 49 60 52 44 ®Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected]®Conception-réalisation : Idé Édition, 33 rue des Jeûneurs 75002 Paris – Direction artis-tique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant®Photogravure : Média Grafik ® Imprimerie : Roto France, rue de la Maison Rouge77185 Lognes ®Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ®Commission paritaire n° 0211 B05692/28/02/2011 ®ISBN : 00 10 18 34 ®Dépôt légal : à parution ®

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

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ASSOCIATIONMalgré le désarmement du mythique porte-hélicoptères, l’association desanciens marins des bâtiments Jeanne d’Arc et escorteurs est toujours active.Elle fait vivre la mémoire et le patrimoine des bâtiments, et maintient des liensforts avec les bateaux qui assurent les missions Jeanne d’Arc.Anciens marins du groupement Jeanne d’Arc, n’hésitez plus à rejoindre l’association, à recréer des liens perdus et à participer à nos manifestations.La prochaine assemblée générale aura lieu le samedi 23 mars 2013 à Brest.Contact : Maurice Le Tinevez au 02 98 62 16 30, Jean-Marie Damassin au02 98 05 00 92, ou [email protected].

30 ANS DU BCR VARPour fêter ses 30 ans, le BCR Var invite ses anciens marins à venir partagerun moment de convivialité à bord le 21 mai de 14 h à 16 h 30, et à amenerleurs souvenirs et photos à cette occasion. Pour inscriptions et informationscomplémentaires merci d'écrire à [email protected]

ANNONCES CLASSÉES

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