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N° E 2000/03 - INSEE · FAB-FAB du commerce extérieur de marchandises de 151,9 milliards de F en 1998, les comptes donnent un excédent de 119,9 milliards de F. Le passage des données

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N° E 2000/03

Indicateurs usuels sur le commerce extérieur

Mode de calcul

V. Guihard

Département de l'industrie et de l'agriculture Division comptes et études de l'industrie

BL 1~ Cf ~413

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Salie do L:O

B 22 04,Ç

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Ce document de travail rassemble un certain nombre d'informations utiles dès lors qu'on veut travailler sur le commerce extérieur: présentation des sources statistiques, formules à mettre en oeuvre, bibliographie des principaux documents de référence et des articles illustrant le calcul des indicateurs.

Résultant largement du travail de recherche bibliographique mené à l'occasion de la rédaction du Commerce extérieur industriel de la France 1980-1996 (Synthèses n°12-13), ce document intègre aussi les « nouveautés » de la base 95 des comptes nationaux et les mises à jour qui s'imposaient.

Rédaction achevée en mars 2000. Les données douanières et leur traitement relevant de plusieurs services statistiques, je remer-cie tous ceux qui ont eu l'extrême obligeance de m'apporter sur leur domaine les précisions qui m'ont permis de mener à bien ce manuel. S'il reste des erreurs dans les descriptions techniques et méthodologiques, qu'elles aient été soumises aux experts compétents ou qu'elles aient été simplement reprises dans la littérature, ces erreurs n'engagent bien sûr que l'auteur du document.

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Indicateurs usuels sur le commerce extérieur

Sommaire

Introduction ....................................................

1. Les don nées ..................................................................................................................... 7 1.1. Les données françaises ............................................................................................... 9

Lesdonnées douanières ............................................................................................. 9

Passage des données douanières aux comptes...................................................... 16

CorrectionCAF-FAB ................................................................................................. 20

1.2. Les données internationales ........................................................................................... 23

Lessources ............................................................................................................... 23

Le désajustement du commerce extérieur mondial.................................................. 25

2. Les indicateurs usuels.. 33 2.1. Evolution des échanges 35

Indices de valeur unitaire .......................................................................................... 35

Partagevolume-prix .................................................................................................. 38

2.2. Bilan du commerce extérieur en valeur, volume, prix constants .................................... 41

Solde du commerce extérieur ................................................................................... 41

Tauxde couverture ................................................................................................... 43

Taux d'effort à l'exportation ...................................................................................... 44

Taux de pénétration du marché intérieur .................................................................. 45

Taux d'internationalisation ........................................................................................ 46

2.3. Indicateurs à partir des volumes ..................................................................................... 47

Contribution du commerce extérieur à la croissance ................................................ 47

Demande mondiale, demande intérieure .................................................................. 49

2.4. Indicateurs à partir des prix ............................................................................................. 51

Termesde l'échange ................................................................................................ 51

Compétitivité à l'exportation ...................................................................................... 52

Compétitivité à l'importation ...................................................................................... 55

2.5. Indicateurs de spécialisation ........................................................................................... 57

Indicateurs nationaux de spécialisation .................................................................... 57

Indicateurs de spécialisation relative ........................................................................ 60

Avantages comparatifs ............................................................................................. 62

Indicateur de Grubel et Llyod .................................................................................... 65

2.6. Indicateurs d'expansion internationale ...............................:........................................... 69

Partsde marché ....................................................................................................... 69

Indicateur de performance ........................................................................................ 71

Contributions à l'évolution des parts de marché extérieur........................................ 72

Adaptation structurelle à la demande mondiale ........................................................ 79

2.7. Les déterminants du commerce extérieur ...................................................................... 81

Les indicateurs retenus dans le modèle Amadeus ................................................... 81

L'output-gap .............................................................................................................. 84

Annexes Marchéintérieur ............................................................................................ 85 Nouba : base des comptes nationaux .......................................................... 90

Sommairedétaillé ................................................................................................. 93

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Introduction

Celui qui doit analyser le commerce extérieur de marchandises ou de biens éprouve rapidement le besoin de préciser un certain nombre d'éléments techniques et méthodologiques essentiels. C'est ce qui a été ressenti en particulier lors de l'élaboration du volume Synthèses n°12-13 sur le commerce extérieur de produits industriels de 1980 à 1996. En effet, les données douanières sont d'une extrême richesse et font l'objet d'exploitations diverses et variées de la part de plusieurs services statistiques ou d'études. Quelques jalons concernant les sources et les indicateurs usuels ont donc été rassemblés dans ce document.

• Les données douanières : à partir de 1993, date de la mise en place d'Intrastat, l'information repose sur la déclaration d'échange de biens à l'intra-communautaire et sur le document administratif unique à l'extra-communautaire. Ces deux documents assurent à la fois suivi statistique et contrôle fiscal. De ce fait l'information est relativement fiable. Mais elle n'est plus exhaustive comme par le passé, certains seuils dis-pensant de formalités les petits opérateurs ou les petites transactions. Un piège à connaître pour l'utilisateur des bases de données douanières : compte tenu du détail pays-produits, les échanges sont diffusés hors matériel militaire pour préserver la confidentialité de ces transactions.

• Les comptes nationaux: que ce soit le compte du reste du monde ou les équilibres emplois de pro-duits, ils s'appuient totalement sur les données douanières. Pourtant, quand les douanes affichent un solde FAB-FAB du commerce extérieur de marchandises de 151,9 milliards de F en 1998, les comptes donnent un excédent de 119,9 milliards de F. Le passage des données douanières aux comptes nationaux mérite donc d'être explicité. En fait, l'essentiel de l'écart s'explique par la correction CAF-FAB sur les importations, l'évaluation des frais de transport entre la frontière des pays exportateurs et la frontière française étant moitié moins forte dans les comptes. Les autres corrections sont de moindre portée : provision pour déclarations tardives, estimations des échanges au-dessous des seuils intra-communautaires, différences conceptuelles sur les satellites, enfin reclassement minime de produits informatiques en services, conformément aux no-menclatures.

• Le commerce mondial : alors que les statistiques du commerce extérieur peuvent paraître très sûres du point de vue national, au problème de fraude près, la confrontation des données d'un pays avec celles des pays partenaires met en évidence de nombreuses différences. En corollaire d'Intrastat, le désajustement du commerce extérieur s'est d'ailleurs accentué. Lorsque Eurostat traite le problème des écarts entre les déclarations d'importations et d'exportations intra-communautaires, le solde des échanges de l'Union euro-péenne diminue des deux tiers: de 129,9 milliards d'écu à 43,6 milliards d'écu en 1996. Au niveau mondial, ce problème bien connu du désajustement du commerce international est traité par le CEPII..

Autant de préoccupations, autant de bases de données spécifiques. Naturellement, chacune a ses atouts propres : la base des douanes pour le détail pays-produits et le suivi mensuel en valeur et quantités, les comptes pour la mise en perspective des ressources et des emplois de produits ainsi que pour le partage volume-prix, la base du CEPII pour la mise en cohérence totale des déclarations bilatérales au niveau mon-dial en valeur. Connaissant les particularités et les limites de chacune, les différents indicateurs usuels du commerce extérieur peuvent alors être mis en oeuvre, qu'il s'agisse d'un simple bilan des échanges exté-rieurs ou d'indicateurs plus sophistiqués.

L'évaluation du commerce extérieur ne peut se limiter en effet au seul examen du solde. Une batterie d'indicateurs permet de faire le point sur l'évolution des échanges, la compétitivité, la spécialisation, la part du commerce inter-branche et intra-branche, l'adaptation du commerce extérieur à la demande mondiale.

Si les fondements de la théorie du libre échange puis des avancées théoriques récentes sont sous-jacents, les indicateurs du commerce extérieur proposés depuis un quarantaine d'années reposent sur une exploitation ex post des échanges, susceptible de « révéler » certains avantages comparatifs à défaut de les mesurer.

Tous les indicateurs décrits ici relèvent de la statistique descriptive. Leur utilisation dans le cadre du modèle économétrique Amadeus n'est évoqué qu'à titre d'illustration.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 5

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LES DONNEES

Les données françaises

Les données internationales

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR

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LES DONNEES FRANÇAISES

Les données douanières

Les statistiques françaises du commerce extérieur reposent sur les déclarations en douane des opéra-teurs. Depuis 1993, date de la mise en place du marché unique européen, elles s'appuient sur la dé-claration d'échanges de biens (DEB) dans le cas des échanges intra-communautaires et sur le document administratif unique (DAU) dans le cas des échanges extra-communautaires. Comme les formalités statistiques et fiscales sont fusionnées, les statistiques douanières françaises sont quasi exhaustives (au-dessus toutefois des seuils prévus par le système Intrastat), contrairement à d'autres pays de l'UE qui ont choisi un suivi purement statistique des échanges intra-communautaires et se trouvent confrontés à des taux de non-réponses élevés.

1. Le champ territorial

Le territoire statistique de la France comprend la France continentale (y compris les zones franches du pays de Gex et de la Haute-Savoie), la Corse, les autres îles françaises du littoral, la principauté de Monaco et les départements d'Outre-mer [1]. L'intégration des DOM dans les statistiques du commerce extérieur de la France a pris effet au lef janvier 1997. Conséquence : les publications papier sur les années antérieures à 1997 portent sur la France métro-politaine, les publications 1997 et suivantes portent sur la France y compris les DOM. En revanche, les séries sur support informatique ont été rétropolées sur le champ France y compris DOM (banque de données Béatrice, cd-rom).

2. Les mouvements de marchandises

Une évolution du vocabulaire : les douanes parlent désormais d'importations et d'exportations dans le cas des flux extra-communautaires, d'introductions et d'expéditions dans le cas des flux intra-communautaires. Néanmoins, dans leur acception usuelle, les termes importations et exportations désignent toujours l'ensemble des mouvements de marchandises entre la France (y compris Dom désormais) et le reste du monde.

Commerce spécial, commerce général

Les statistiques du commerce extérieur sont établies selon la méthode dite du commerce spécial [1] : ne sont comptabilisées que les marchandises entrant ou sortant réellement de l'économie française, à l'exclusion des marchandises qui sont importées puis réexportées en l'état. Un exemple : une voiture japonaise débarquée au Havre et réexpédiée en Suisse en l'état ne sera pas comptabilisée dans le commerce extérieur français (transit) ; en revanche, si elle est repeinte en France avant d'aller en Suisse, elle fait partie des importations françaises en provenance du Japon et des exportations fran-çaises à destination de la Suisse (perfectionnement actif, suivi d'une exportation) [2]. Les produits pétroliers font exception à la règle : ils sont enregistrés selon le commerce général donc en comptabilisant toutes les entrées et les sorties du territoire statistique.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 9

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Mouvements exclus des statistiques du commerce extérieur

Sont exclus en application de la règle du commerce spécial : - les importations sous le régime de l'admission temporaire, les réexportations en suite de ce régime, - les exportations temporaires en vue d'un retour ultérieur en l'état, les réimportations en suite de ce

régime.

Sont également exclus: - l'avitaillement, - les exportations à partir des comptoirs de vente dans les ports et les aéroports (suppression des

comptoirs de vente dans l'UE le 1e juillet 1999), - l'or monétaire, les moyens de paiement et les valeurs ayant cours légal, - un certain nombre d'échanges dont la liste a été fixée au plan communautaire (marchandises béné-

ficiant de l'immunité diplomatique - les réparations.

Mouvements particuliers inclus dans les statistiques du commerce extérieur

Restent incluses : - les opérations en vue de travail à façon, - les opérations en suite de travail à façon, Les flux liés au travail à façon sont de l'ordre de 50 milliards à l'importation et à l'exportation. Leur im-portance a fortement progressé. Les opérations en vue de travail à façon sont appelées perfectionnement actif (sur territoire français) et les opérations en suite de travail à façon sont appelées perfectionnement passif (hors du territoire français). Pour les deux types de flux, on parle parfois de sans paiements : la valeur marchande totale du bien qui passe la frontière doit être indiquée sur la déclaration, alors que le bien n'est ni acheté ni vendu. Seule la valeur du travail à façon est enregistrée dans les comptabilités d'entreprises, en tant que vente (cas du perfectionnement actif) ou achat de sous-traitance (cas du perfectionnement passif). Ces transactions peuvent donc être source de déséquilibre entre les ressources et les emplois de pro-duits dans le cadre des comptes nationaux si elles ne sont pas traitées.

Sont également incluses des importations françaises en provenance de France : le code retour mar-chandise 001 s'applique à des produits qui, finalement, ne sont pas exportés par la France. Il peut y avoir refus de marchandise, dépassement de quotas, etc.

Seuils statistiques

Avec la mise en place d'Intrastat en 1993 et le souci d'alléger la charge déclarative des petits opéra-teurs, les statiques douanières établies à partir des déclarations en douane, ne sont plus exhaustives les mouvements trop faibles ne sont plus repérables.

Les seuils de collecte diffèrent selon qu'il s'agit d'échanges extra ou intra-communautaires [2]. A l'ex-tra-communautaire, le seuil de collecte statistique se situe au niveau des opérations d'importation et d'exportation ; à l'intra-communautaire, le seuil s'applique aux opérateurs.

10 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000103

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A l'extra-communautaire, toutes les opérations d'importation ou d'exportation sont prises en compte dans les statistiques, sauf celles qui se situent au dessous du seuil de 5 000 F et de 1 000 kg.

A l'intra-communautaire, plusieurs seuils ont été fixés.

- seuil d'assimilation : 250 000 F d'introductions ou d'expéditions Si, au cours de l'année civile précédente, l'opérateur a réalisé moins de 250 000 F d'introductions, il est dispensé de fournir une déclaration ; si l'opérateur a réalisé moins de 250 000 F d'expéditions, il fournit une déclaration très simplifiée, appelée déclaration des ventes par client (niveau d'obligation 4).

- seuil de simplification: 700 000 F d'introductions, 1 400 000 F d'expéditions Si, au cours de l'année civile précédente, l'opérateur a réalisé des introductions d'un montant compris entre 250 000 F et 700 000 F ou des expéditions d'un montant compris entre 250 000 F et 1 400 000 F, l'opérateur doit fournir une déclaration simplifiée (niveau d'obligation 3).

-jusqu'à 10 000 000 F Si, au cours de l'année civile précédente, l'opérateur a réalisé des introductions d'un montant compris entre 700 000 F et 10 000 000 F ou des expéditions d'un montant compris entre 1 400 000 F et 10 000 000 F, l'opérateur doit fournir une déclaration détaillée, avec indication facultative de la valeur statistique (niveau d'obligation 2).

- au-delà de 10 000 000 F Si, au cours de l'année civile précédente, l'opérateur a réalisé plus de 10 000 000 F d'introductions ou d'expéditions, il est tenu de fournir une déclaration détaillée (niveau d'obligation 1).

Les niveaux d'obligation peuvent être différents à l'introduction et à l'expédition, auquel cas l'opérateur peut opter pour un niveau d'obligation homogène : le plus contraignant. Si, en cours d'année, les introductions ou expéditions de l'opérateur augmentent, entraînant le pas-sage à un niveau d'obligation supérieur, les obligations déclaratives doivent s'ajuster dès le mois du dépassement.

NB. La mise en place d'Intrastat en 1993 a entraîné une rupture de série dans les données douanières et suscité un ajustement statistique du commerce extérieur dans les comptes.

3. Le champ des marchandises

Les statistiques douanières portent sur les marchandises importées et exportées, introduites ou expédiées. Elles permettent donc d'alimenter les comptes nationaux pour la partie importations et exportations de biens ; les équilibres ressources-emplois ont une vocation plus large puisqu'ils font apparaître les importations et exportations de biens et services.

Les statistiques douanières sont donc adaptées au traitement des branches EA à EG, c'est-à-dire agriculture, industrie manufacturière et énergie. Dans le cas particulier de la construction EH, les im-portations et exportations sont nulles : aucune marchandise ne passe la frontière. Les chantiers à l'étranger ne relèvent pas du commerce extérieur de biens mais de la balance des paiements.

Attention : dès lors qu'on utilise une source douanière par produit et pays (notamment Béatrice), le champ est réduit aux marchandises hors matériel militaire, pour des raisons de confidentialité. En conséquence, les statistiques en valeur, volume et prix, que l'Insee publie au BMS à partir des don-nées douanières pays x produits sont complétées par une ligne globale « matériel militaire ». Dans les comptes nationaux, le matériel militaire est « banalisé » avec le restant des produits (aéronautique,

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 11

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matériel roulant, électronique...). N'apparaissent explicitement que la construction navale de bâtiments de guerre (HE11A), l'armement (HE28A), les armes de chasse, de tir et de défense (HE28B). Encore s'agit-il d'un niveau de travail rarement communiqué.

La NC8, nomenclature combinée

La collecte des données du commerce extérieur français se fait sur la base des nomenclatures doua-nières mondiale, européenne et française, parfaitement articulées entre elles : le système harmonisé (SH), la nomenclature combinée (NC), la nomenclature générale des produits (NGP). La nomenclature combinée sur huit positions (NC8) est la nomenclature la plus fine que l'on puisse utiliser sur l'ensemble des importations et exportations.

• Le système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH) résulte d'un effort mondial de standardisation, sous l'égide du Conseil de coopération douanière (CCD) puis de l'Organisation mondiale des douanes (OMD). Approuvé en 1983, le SH a été appliqué à partir du ler janvier 1988, puis révisé en 1996 ; la prochaine révision est prévue pour 2002. Les codes du SH comportent 6 positions.

• La nomenclature combinée, c'est-à-dire à la fois statistique et tarifaire, a été adoptée en 1988 au niveau européen. Elle comporte 8 positions : les 6 chiffres du SH et deux chiffres supplémentaires. La nomenclature combinée est actualisée chaque année par le Comité du code des douanes, qui réunit les administrations douanières et statistiques des états membres de l'Union européenne. Elle est pu-bliée au Journal officiel des communautés européennes, ainsi qu'au Journal officiel de la République française.

• La nomenclature générale des produits (NGP9), nomenclature nationale, a été maintenue pour quatre type de produits (vins, fromages, sidérurgie, produits pétroliers) sur lesquels la profession sou-haitait conservé une information fine. La NGP9 s'obtient par adjonction d'une position supplémentaire à la NC8. Cette nomenclature nationale, gérée par le bureau Cl de la Direction générale des douanes, est actualisée au 1e, janvier de chaque année et publiée au Journal officiel de la République française. A l'intra-communautaire, les entreprises n'ont pas l'obligation de remplir cette neuvième position. Ce qui explique que les statistiques globales sur les importations et exportations s'arrêtent à la NC8, « tronc commun » de toutes les déclarations.

• Pour les échanges extra-communautaires, la nomenclature de dédouanement complète s'étend sur 13 positions : les huit de la NC8, les gème et berne pour la codification TARIC en fonction des ré-glementations communautaires, la 11ème pour la NGP, la 12eme en fonction des réglementations natio-nales (NDP) ; en 13éme position, une lettre-clef permet de vérifier la cohérence des 12 chiffres.

Nomenclature intra-communautaire 1 1 1 2 J 3 1 4 J 5 1 6 1 7 1 8 Js J SH6

NCB NGP9 (facultatif) t i

Nomenclature extra-communautaire J 1 1 2 J 3 6 J 7 J 8 J 9 0 11 J 12 J 13 NC8 TARIC NGP NDP Lettre-clé 'uuu

12 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000/03

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Attention : confidentialité statistique

A la demande des entreprises concernées, la Direction générale des douanes peut rendre confiden-tiels les résultats d'une sous-position de la NC8. Une codification fictive reprend les deux premiers caractères de la NC8, suivi des codes 99 00 00. Ainsi, dans le secteur de la chimie organique (chapitre 29), les produits chimiques confidentiels sont regroupés sous le code 29 99 00 00. Par ailleurs, la confidentialité des données peut également être assurée sur un flux spécifique vers un pays donné. Les résultats relatifs à ce flux sont alors intégrés au poste « pays divers », codifié 958.

Autres nomenclatures

Compte tenu du niveau de détail de la nomenclature de collecte (NC8), les données du commerce extérieur peuvent être présentées selon les différentes nomenclatures douanières plus agrégées. mais aussi, grâce à des tables de passages construites à partir de la NC8, selon différentes nomenclatures économiques.

Nomenclatures douanières SH Système Harmonisé SH2, SH4 ou SH6 - en 97, 1 241 ou 5 113 rubriques (ONU) NC8 Nomenclature combinée NC8 - 10 428 rubriques (contre 10 726 en NGP9) (UE)

Autre nomenclature du commerce extérieur CTCI Classification type pour le commerce international (ONU, OCDE)

Nomenclatures économiques récentes CPC Classification centrale des produits (ONU) CPA Classification des produits associée aux activités (2 500 postes) (UE) CPF Classification des produits française CPF2, CPF4, CPF6 (z CPA) (Fr) CITI Classification internationale type des activités (ONU) NACE Nomenclature des activités économiques des communautés européennes (UE) NAF Nomenclature d'activités française (Fr) NES Nomenclature économique de synthèse (produits et activités)

NES16, NES36, NES114, NES472 (Fr)

Nomenclatures économiques anciennes NEC Nomenclature d'études conjoncturelles NEC2, NEC3, NEC4 - 10, 34 ou 66 postes NAP Nomenclatures d'activités et de produits NAP100 et NAPA( = NAP600) et NODEP (1700)

4. Les données statistiques issues des déclarations douanières

La valeur CAF/ FAB

La valeur statistique est la valeur totale de la marchandise franco-frontière nationale [1 ] - à l'exportation, elle comprend les frais accessoires (transport et assurance) se rapportant à la partie

du trajet sur le territoire statistique national jusqu'au lieu de sortie (valeur FAB), - à l'importation, elle comprend les frais accessoires se rapportant à la partie du trajet jusqu'au point

d'entrée sur le territoire national (valeur CAF). Les données détaillées (par pays ou par produits) sont aussi présentées CAF/FAB. En revanche, la balance commerciale de la France (c'est-à-dire tous pays et tous produits confondus) est habituellement présentée FAB/FAB : une correction à la baisse est apportée au chiffre des impor-tations françaises (de l'ordre de 3 % à 4 % selon les années) afin de les évaluer à la frontière des pays exportateurs (recommandation internationale).

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 13

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Les valeurs sont exprimées en milliers de F. Quand les transactions s'effectuent en monnaie étran-gère, ce qui peut se produire aussi bien à l'importation qu'à l'exportation, la conversion en francs s'appuie sur le cours des devises publié au Journal Officiel.

Les quantités

La masse Les marchandises [1] sont en principe prises en charge selon le principe de la masse nette (marchandise dépouillée de tous ses emballages). Quand ce principe est inapplicable, on a recours au principe de masse demi-nette: masse de la mar-chandise avec les emballages qui seront présentés avec elle au moment de la vente au détail (conditionnement léger du type sachet de plastique, bombes en aérosol, boîtes d'allumettes...). Les masses sont exprimées en kilogrammes sur la déclaration.

Unité supplémentaire En plus de la masse, certaines mesures de quantité sont demandées en fonction d'unités plus perti-nentes. Il peut s'agir d'unités de masse plus fine que le kilogramme : le gramme par exemple (safran). Il s'agit le plus souvent d'unités spécifiques : nombre de paires (chaussures), de mètres carrés (linoléum), de litres (vin), d'unités (voitures), carats (diamants), nombre d'isotopes fissiles et fertiles (matières nucléaires)...

Pays d'origine et de destination

A l'importation, les marchandises sont relevées au compte du pays d'origine (par opposition au pays de provenance) : un minerai de fer brésilien débarqué à Rotterdam pour être ensuite acheminé vers la France est une importation de la France en provenance du Brésil et non des Pays-Bas. A l'exportation, les envois sont imputés au compte de la destination finale déclarée. Néanmoins certaines pratiques de dédouanement peuvent polluer le repérage statistique sur l'origine réelle des flux. Un exemple: les importations de sucre en provenance des Pays-Bas ont donné lieu à correction statistique dans le cadre d'une étude sur l'agro-alimentaire [7].

5. Les produits de diffusion statistiques

Béatrice

- Béatrice, base de données du service statistique de la Direction générale des Douanes et des Droits indirects, donne les importations et les exportations françaises détaillées par pays et produits fins (NC8 en 10 495 postes).

- Béatrice donne les importations et les exportations de la France y compris DOM, c'est-à-dire sur le même champ géographique que les comptes nationaux en base 1995. Le changement de champ géographique a été effectué en 1997 dans Béatrice ; les séries proposées sont rétropolées, donc homogènes.

- Béatrice donne les flux hors matériel militaire, pour préserver le secret militaire compte tenu de la finesse des croisements pays x produits.

- Béatrice fournit des données mensuelles très rapidement (dans un délai d'environ deux mois après la réalisation de l'opération). Ne sont conservées que trois années complètes, plus l'année en cours. Elles intègrent toutes les corrections apportées aux données douanières, y compris sur les années révolues.

- Béatrice fournit les valeurs, les quantités, les unités supplémentaires, les prix unitaires. Les données peuvent être présentées selon les diverses nomenclatures françaises et internationales, dans leurs

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différents niveaux de détail. Béatrice offre la possibilité de nombreux traitements : évolutions, indica-teurs, palmarès sur valeurs, palmarès sur accroissements...

Cd-rom

En complément de Béatrice, un cd-rom offre un accès à toutes les informations du commerce exté-rieur par pays et produits du mois courant et des douze mois précédents.

Internet

Site payant (accessible en démonstration pour les non abonnés). Offre un accès aux séries courtes (1 an) et aux séries longues (trois ans comme Béatrice). Permet un accès aux données par pays en NES114 (moins détaillé que Béatrice). La fourniture des données fines en NC8 est encore à l'état de projet. Adresses : - http://wvvw.le kiosque. finances.gouv.fr

- http://www.finances.gouv.fr http://www. commerce-exterieur.gouv.fr

Dans chacun des cas, l'accès au commerce extérieur est le même : Tableau de bord du commerce extérieur - Statistiques détaillées du commerce extérieur - chiffres mensuels, etc.

Minitel

3615 DOUANETEL

Publications

Publications mensuelles, trimestrielles, annuelles.

Sources

[1 ] Annuaire statistique du commerce extérieur de la France - Données 1997, Tome 1, Résultats géné-raux, Bureau des statistiques et des études économiques de la Direction générale des douanes et des droits indirects, pp. 5 à 11.

[2] Vincent Aubry-Lecomte (1997), « Les données douanières », Le commerce extérieur industriel de la France, 1980-1996, Synthèses n°12-13, pp.171.

[3] Annuaire statistique du comme international 1995 - Edition 1997, ONU.

[4] Journal officiel des Communautés européennes n° L278, Nomenclature douanière.

[5] Journal officiel de la République française n°5127, Le tarif des douanes.

[6] Direction générale des douanes et droits indirects (Cl) et Service de la législation fiscale, « La dé-claration d'échanges de biens », Les Notes bleues de Bercy, n°125, du 16 au 31 décembre 1997.

[7] Monceau M. (1997), « Un point fort des échanges agro-alimentaires : les produits transformés », Le commerce extérieur industriel de la France, 1980-1996, Synthèses n°12-13, p.76.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 15

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Passage des données douanières aux comptes

Les Douanes donnent une mesure des échanges de marchandises entre la France et les pays étran-gers. L'Insee fournit pour sa part les échanges de biens et services dans le cadre du compte du reste du monde. La Banque de France dresse la Balance des paiements. Trois sources, trois chiffres concernant le commerce extérieur de produits. Fondés sur les statistiques douanières, les comptes nationaux et la balance des paiements apportent en effet quelques aménagements. Seul le passage des données douanières aux comptes sera ici précisé.

1. La construction du compte du reste du monde CAF-FAB à partir des données douanières

Les échanges de biens dans le cadre du reste du monde [1] reposent sur une exploitation des fichiers des douanes, c'est-à-dire sur les déclarations en douane des opérateurs, CAF pour les importations, FAB pour les exportations (cf. chapitre précédent). Mais deux types de corrections sont apportées, les unes relevant des concepts et nomenclatures, les autres portant sur la mesure des échanges.

Echanges de biens CAF-FAB selon le compte du reste du monde en 1998 En milliards de F

Echanges de biens CAF-FAB Importations Exportations Solde

Civil 1684,4 1764,6 80,2 Militaire 4,4 28,8 24,3 Avitaillement 6,3 5,5 -0,8 Réparation de biens d'équipement 0,1 1,7 1,6 Ajustement -2,5 -5,2 -2,7 Correction des échanges intra-communautaires 26,8 19,0 -7,7 dont : provision pour mise à jour 18,2 10,0 -8,2

opérateurs au dessous du seuil 8,6 9,0 0,4

Echanges selon le compte du reste du monde 1 719,5 1 814,4 94,9

Source : compte provisoire 1998, Insee

- civil : les comptes, comme les douanes, partent des flux de marchandises civiles.

- militaire : alors que les douanes globalisent le matériel militaire pour préserver la confidentialité produits x pays, les comptes l'affectent aux postes construction navale, aéronautique et ferroviaire (FE1), équipement mécanique (FE2) et équipements électriques et électroniques (FE3) ; la nomen-clature de produits des comptes, même à son niveau le plus fin, reste en effet très agrégée.

- avitaillement : l'avitaillement (fourniture de carburant ou de provisions aux moyens de transport internationaux), exclus de la balance commerciale des douanes, est réintroduit dans les comptes.

- réparations : alors que les douanes excluent les flux correspondant aux réparations gratuites ou payantes, les comptes réintègrent les réparations de biens d'équipement, dans la mesure où les nouvelles nomenclatures de produits et d'activités (CPF, NAF et NES) considèrent expressément que les biens d'équipement comprennent la fabrication, l'installation, l'entretien et les réparations.

16 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000103

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L'évolution des nomenclatures a d'ailleurs une autre conséquence : une correction sur les produits de la récupération apportée en base 1980 n'a plus lieu d'être en base 1995. En effet, la récupération n'est plus considérée comme une activité de service (poste S56 de la NAP) mais une activité indus-trielle (GF56 de la NES1 14) et les déchets sont désormais regroupés avec les produits industriels selon leur nature (métal, textile, bois, papier...).

- ajustement : cet ajustement, négatif à l'importation et à l'exportation, porte sur les satellites. Les douanes enregistrent les entrées et sorties de satellites sans tenir compte de leur nationalité. Mais, dans les comptes, les satellites destinés à être mis sur orbite à l'étranger tout en restant propriété des résidents, sont retirés des exportations et mis en FBCF (poste HE13C de la NES) ; symétrique-ment, les satellites étrangers mis sur orbite en France pour le compte de l'étranger sont retirés des importations. A noter que la Guyane étant intégrée avec les autres DOM au champ territorial en base 95, les flux de satellites entre la France et la Guyane ne sont plus enregistrés dans les exportations.

- correction des échanges intra-communautaires: celle-ci se décompose en une provision au titre des déclarations tardives et une correction pour absence du fait des seuils Intrastat. La provision pour mise à jour, assez lourde, n'apparaît qu'au compte provisoire quand les données douanières ne sont pas encore stabilisées. Les comptes trimestriels l'évaluent à partir de la ten-dance observée sur les mises à jour des données douanières. La correction pour absence est destinée, à partir de 1993, à réintroduire les mouvements situés au-dessous du seuil d'exigibilité des déclarations d'échange dans le système Intrastat. En base 1995, elle a été portée à 0,8 % des échanges intra-communaûtaires.

2. Les échanges CAF-FAB de biens dans les équilibres ressources-emplois

Dans le compte du compte du reste du monde, les échanges de biens sont enregistrés principalement sur les postes agriculture (EA) à énergie (EG). Un très faible montant correspondant aux produits in-formatiques passe sur les postes de services : services aux entreprises (EN) et services aux particu-liers (EP). Dans les comptes de produits, c'est-à-dire dans les équilibres ressources-emplois, les échanges de biens sont calés sur les échanges d'après le compte du reste du monde. La répartition entre les pro-duits de l'agriculture (EA) et des IAA (EB) est toutefois très légèrement modifiée, ainsi que la réparti-tion entre les biens intermédiaires (EF) et l'énergie (EG). L'affectation des produits aux postes EN et EP se fait à l'identique. Ces produits sont toutefois « noyés » avec les services proprement dits. Les ERE, réalisés pour tous les postes de la nomenclature EA à ER, donnent en effet les échanges de biens et services, ainsi qu'une ligne <(tourisme », appelée plus globalement « correction territoriale » (PCHTR) [8]. Excepté le traitement particulier sur les produits informatiques, les échanges de biens proviennent des données douanières et les échanges de services proviennent de la Banque de France. A noter que les importations et exportations de la construction (EH) sont nulles : selon le SEC95, les travaux importants sont à prendre en compte dans l'économie de résidence du chantier (d'ailleurs, aucun produit BTP ne passe la frontière). En revanche, la balance des paiements fait apparaître des exportations ou importations de services de construction.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 17

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Les exportations CAF-FAB selon le compte du reste du monde et dans les équilibres ressources-emplois

En millions de F

Produits Compte du reste du monde

Equilibres ressources-emplois'

Biens Biens Biens et services

EA Agriculture, sylviculture, pêche EB Produits des IAA EC Biens de consommation ED Automobile EE Biens d'équipement

64 626 178 697 240 908 234 002 464 324

64 641 178 682

64 626 178 697

240 908 234 002 464 324

240 908 234 002. 464 324

579 960 46 327

579 973 46 314

EF Biens intermédiaires EG Energie

579 973 46 314

0 0 0 0 0

361 5 257

0

0 0 0 0 0

361 5 257

0

EH Construction EJ Commerce EK Transports EL Activités financières EM Activités immobilières EN Services aux entreprises EP Services aux particuliers EQ Education, santé, action sociale

0 31105 61 890 14 605

0 121 669 10 732

0 ER Administration 0 0 0 PCHTR Correction territoriale 0 0 176 534

Total CAF-FAB 1 814 462 1 814 462 2 225 379

1. Les équilibres ressources-emplois diffusés dans la base des comptes NOUBA portent sur les biens et services. Ils ne font donc apparaître que les exportations de biens et services (deuxième colonne).

Source : compte provisoire 1998, Insee

3. Données douanières et compte du reste du monde FAB-FAB

Selon les recommandations du SCN93 et du SEC95, le solde des échanges extérieurs de marchan-dises est présenté FAB-FAB. Une correction globale est appliquée au total des importations, pour dé-duire le montant des frais de transport et assurances entre le pays exportateur et la frontière française, inclus dans le montant des importations valorisés CAF par les douanes, c'est-à-dire à la frontière fran-çaise (cf. chapitre suivant). Selon les comptes, cette correction est évaluée à 24,9 milliards de F en 1998, par exemple.

Solde FAB-FAB des échanges de biens selon les comptes en 1998 Fn milliards de F

Exportations Importations Solde

Echanges de biens CAF-FAB 1 814,5 1 719,5 94,9

Correction CAF-FAB - -24,9 + 24,9

Echanges de biens FAB-FAB 1 814,5 1 694,6 119,9

Source : compte provisoire 1998, Insee

Or les douanes proposent une autre évaluation de la correction CAF-FAB : 50,5 milliards de F, soit 25,6 milliards de F de plus que les comptes ( cf. chapitre suivant).

18 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000/03

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Le passage des données douanières au compte du reste du monde est justifié de la façon suivante [2].

Solde du commerce extérieur de biens en 1998 En milliards de F

Balance commerciale FAB-FAB à partir des douanes 151,9

Ecart dans la correction CAF-FAB -25,6 Correction des échanges intra-communautaires -7,8 Réparations des biens d'équipement 1,6 Autres corrections -0,2 Ajustement -2,7

Solde des échanges de biens FAB-FAB des comptes 119,9

Source : compte provisoire 1998, Insee

L'écart entre le solde des échanges de biens selon les douanes et selon les comptes nationaux s'explique donc principalement par la correction CAF/FAB : 25,6 milliards de F d'écart en 1998. En soi, le montant de la correction CAF-FAB est d'ailleurs loin d'être négligeable, puisqu'il représente presque la moitié du solde selon les douanes et un cinquième selon les comptes, alors que l'excédent a été particulièrement élevé en 1998. La seconde cause d'écart provient de la correction des échanges intra-communautaires : 7,8 milliards de F au compte provisoire 1998. Mais, on l'a vu, l'essentiel de cette correction sert à anticiper les révi-sions des données douanières au moment du provisoire. Au compte semi-définitif, la correction des échanges intra-communautaires se réduit à une correction pour absence au dessous du seuil Intrastat. Son effet sur le solde devient minime.

Sources • Base 1995 [1] SCN93 - Chapitre 14, « Le compte du reste du monde ».

[2] Tyrman H. (1998), « Balance des paiements et Compte du reste du monde », note n°34/G440 du 10 août 1998, Insee.

[3] Tyrman H. et Vincent M. (1999), « Les échanges extérieurs de la France en 1998 - Le recul de l'excédent hors énergie a freiné la croissance », lnsee première n°659.

[4] L'économie française - Edition 1999-2000, Le livre de Poche, p. 150.

[5] Tableaux de l'économie française - 1999-2000, Insee, p.182.

• Base 1980 [6] Tyrman H. et Vincent M. (1998), « Les échanges extérieurs de la France en 1997 - Un excédent record de 256 milliards de francs », lnsee première n°589.

[7] Tyrman H. (1997), « De la balance commerciale des Douanes aux échanges de biens dans les comptes nationaux », Le commerce extérieur industriel de la France - 1980-1996, Synthèses n°12-13, p. 172.

[8] Guihard V. (1997), « L'industrie : sa place dans les échanges de biens et services », Le commerce extérieur industriel de la France - 1980-1996, Synthèses n°12-13, p. 32.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 19

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Correction CAF-FAB

1. Valorisation CAF et FAB

Le SCN93, système des comptes nationaux de l'ONU, préconise de retenir la valeur des échanges de biens à la frontière du pays exportateur, c'est-à-dire d'enregistrer leur valeur FAB (franco à bord). Un enregistrement cohérent des flux commerciaux au niveau mondial « permet de présenter des ba-lances commerciales correctes » [2]. Dans la pratique, les documents douaniers enregistrent la valeur des biens au passage de la frontière. La valorisation FAB des exportations ne pose donc aucun problème, mais la valorisation des importa-tions se fait nécessairement à la frontière du pays importateur, c'est-à-dire CAF (coût, assurances

et fret).

La différence entre le prix CAF et le prix FAB des importations représente les coûts de transport et frais d'assurances, entre la frontière douanière du pays exportateur et celle du pays importateur. La correction CAF-FAB consiste à déduire ces coûts de la valeur CAF des importations pour passer à leur valeur FAB.

France Reste du monde

CAF FAB 110 100

frontière

du pays frontière

importateur du pays

115 exportateur

au prix

d'acquisition

Sur cet exemple [4], un bien vaut 100 à la frontière du pays exportateur (valeur FAB) : ce prix FAB comprend la valeur des biens au prix de base, les services de transport et de distribution jusqu'à la frontière du pays exportateur, les impôts nets de subventions acquittés par le pays exportateur.

Le bien vaut 110 à la frontière française (valeur CAF), compte tenu des frais de transport et d'assurance entre les deux frontières.

Il vaut 115 à son point de livraison sur le territoire français (prix d'acquisition), après acquittement des droits à l'importation et autres impôts sur les importations et après paiement des marges de commerce et de transport à l'intérieur du pays.

Les importations françaises étant évaluées CAF (110) dans les documents douaniers, il faut leur appli-quer une correction CAF-FAB pour passer à la valeur FAB (100) : on déduit les frais de transport et d'assurances entre le pays exportateur et la France (10) pour retrouver la valeur des importations françaises à la frontière du pays exportateur.

20 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000/03

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Les Douanes proposent une correction CAF-FAB de l'ordre de 3 % à 4 % du montant des importations totales (soit 50,5 milliards de F en 1998), à partir des déclarations douanières. L'Insee, qui privilégie l'enquête transport (taux moyens de fret, distances parcourues...), retient une correction CAF-FAB plus faible (24,9 milliards de F en 1998).

Dans le souci de converger, une enquête spécifique a été testée en 1998 par le service statistique des douanes (Sous-Direction de l'informatique, des statistiques et des études économiques). En fonction des enseignements de cette enquête, qui devrait fournir des résultats en 2000, une enquête périodique pourrait être mise en place.

Qu'il s'agisse des sources douanières ou des comptes, la correction CAF-FAB n'est appliquée qu'au total des importations. La conversion des prix CAF en prix FAB, déjà difficile au niveau global, serait particulièrement fragile au niveau des produits détaillés.

2. Visualisation de la correction CAF-FAB dans les comptes

Outre le passage d'une valorisation CAF à une valorisation FAB des importations, la correction CAF-FAB a une incidence sur les équilibres ressources - emplois du commerce et des assurances [4].

Tableau des ressources en produits - Bloc des ressources aux prix de base

Valeurs 1998 en milliards de F

Prod pdts Importations de biens Importations services Total Correction Ressources UE hors UE UE hors UE Produits prix base imports CAF/FAB prix base

PDEA Agriculture 424 26 26 0 0 52 0 476 PDEB IAA 776 99 33 0 0 132 0 907 PDEC Biens de consommation 723 141 125 0 0 266 0 989 POED Automobile 506 152 22 0 0 174 0 680 PDEE Biens d'équipement 875 222 175 0 0 397 0 1 272 PDEF Biens intermédiaires 1 490 406 176 0 0 582 0 2 072 PDEG Energie 497 27 82 0 0 109 0 606 PDEH Construction 877 0 0 0 0 0 0 877

Total biens 1 073 639 1 712 CAF CAF CAF

PDEJ Commerce 1174 0 0 9 9 18 0 1192 PDEK Transports 639 0 0 29 28 57 670 -24,6 PDEL Activités financières 707 0 0 10 7 17 -0,3 723 PDEM Activités immobilières 1 102 0 0 0 0 0 1 102 0 PDEN Services aux entreprises 1 955 0 0 56 47 103 0 2 059 PDEP Services aux particuliers 730 . 0 0 7 7 13 0 744 PDEQ Educ. santé action sociale 1182 0 0 0 0 0 0 1 182 PDER Administration 884 0 0 0 0 0 0 884 PDPCHTR Correction territoriale 0 0 0 52 53 105 0 105 PDPCAFAB Correction CAF/FAB 0 -5 -20 0 0 -25 25 0 PDTOTAL Total 14540 1 068 619 163 150 2000 0 16 540

FAB FAB FAB

Source : comptes nationaux 1998, Insee (provisoire).

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 21

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La correction CAF-FAB représente en effet les services de transport et d'assurances sur imports (rendus par les résidents et les non résidents) entre les deux frontières. Si ces services sont fournis par des producteurs non-résidents, ils sont déjà enregistrés dans les importations de services de transport et d'assurances ; s'ils sont fournis par des producteurs résidents, ils sont inclus dans la pro-duction des services de transport et d'assurances. Faire apparaître la correction CAF-FAB en tant que telle oblige donc à déduire les montants correspondants des ressources (total de la production et des importations) de transport et assurances.

Par convention, la correction CAF-FAB est affectée à raison de 20 % sur les importations de biens en provenance de l'Union européenne et 80 % sur les importations de biens hors UE: respectivement 5 et 20 milliards de F sur un total de 25 milliards de F en 1998.

Remarque : ce traitement des importations est appliqué depuis le changement de base 95. En base 80, les importations étaient valorisées CAF; le transport entre les deux frontières réalisé par un rési-dent était compté en exportation et il n'y avait pas de correction CAF-FAB [4].

Sources

[1] « Terminologie - Conditions internationales de vente », Les notes bleues de Bercy, n°148 du 1ef au 15 décembre 1998.

[2] SCN93, chapitre 14 - Le compte du reste du monde, ONU.

[3] SEC 95, Les comptes du reste du monde, Eurostat.

[4] Berthier J.-P. (1997), « Traitement du passage CAF-FAB dans le TES, en base 90, et conséquen-ces pour les ERE transport et assurance », note n°134/g420/JPB/GS du 13 octobre 1997.

22 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000/03

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LES DONNEES INTERNATIONALES

Les sources

1. L'ONU http://www.un.org

Publication de référence: Annuaire statistique du commerce international Dernière version disponible début 2000 : annuaire 1995 - édition 1997 (annoncé : annuaire 1996). Volume I: Commerce par pays. En valeur (milliards de dollars US), volume et prix. Volume Il: Commerce par produits. En valeur seulement. Dans ce volume: Séries annuelles par pays x produits sur cinq ans (on peut remonter à 1961 pour les principaux pays). Champ géographique: monde, soit 169 pays ou zones douanières déclarants (174 annoncés pour 96). Nomenclature produits : CTCI révision 2, au niveau du groupe à trois chiffres (données plus fines dis-ponibles sur autres supports, en CTCI, CTCI révisée, CTCI révision 2, CTCI révision 3).

La CTCI, classification type du commerce international, a été recommandée par le Conseil écono-mique et social des Nations Unies en juillet 1950. La « CTCI révisée » a été approuvée par la Com-mission de statistiques de l'ONU en mai 1960, la CTCI révision 2 en octobre 1974, la CTCI révision 3 en janvier 1985. Cette dernière révision tient compte de la nécessité d'harmoniser la CTCI avec les autres nomenclatures d'échanges (notamment le SH, système harmonisé de désignation et de codifi-cation des marchandises, mis en place par le Conseil de coopération douanière à partir du 1" janvier 1988) mais aussi avec les nomenclatures d'activités et de produits (la CITI révision 3 et la CPC, adoptées toutes deux par l'ONU en février 1989).

2. L'OCDE http: //www.oecd.org

Publication de référence (sur papier, disquette, bande magnétique, cd-rom) Commerce extérieur par produits : série C Séries annuelles par pays - produits à partir de 1961 (pour la plupart des pays membres). Champ géographique: pays membres de l'OCDE, plus Chine, Hongkong et Taïwan. Détail par pays x produits en valeur (milliers de dollars) et en quantités physiques. Nomenclatures : CTCI révision 1 et révision 2, ainsi que SH (nomenclature de collecte depuis 1988).

Voir aussi : - Statistiques mensuelles du commerce extérieur: série A.

Commerce des pays membres et des grands groupes de pays. Commerce des groupes de pays en chiffres bruts et corrigés des variations saisonnières. Commerce par section de la CTCI en chiffres bruts, indices de volume et valeur.

- Principaux indicateurs économiques Statistiques mensuelles des indicateurs court terme, dont le commerce extérieur, sur dix ans.

- Base de données sectorielles internationales (disquette ISDB), dont commerce extérieur Pour trente groupes d'industries (CTCI révision 2) et quatorze pays membres, à partir de 1960, cette base met à disposition plusieurs sources (valeur ajoutée, emploi, investissement...).

- Comptes nationaux: tableaux détaillés Par pays, le total des exportations et importations de biens et services.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 23

Page 26: N° E 2000/03 - INSEE · FAB-FAB du commerce extérieur de marchandises de 151,9 milliards de F en 1998, les comptes donnent un excédent de 119,9 milliards de F. Le passage des données

3. Eurostat http://www.europa.eu. int/eurostat/

Produit de référence : Comext Base de données statistiques sur le commerce extérieur de l'UE et les échanges entre pays membres (intra-UE). La base couvre 11 000 produits échangés chaque année avec tous les pays partenaires (environ 250).

Voir aussi : Europroms Base de données comparables sur la production, le commerce extérieur. Permet notamment le calcul du marché intérieur sur quelque 5 000 produits pour la plupart des pays de l'UE.

4. L'OMC http://www.wto.org

L'Organisation mondiale du commerce, ou World Trade Organisation, présente sur son site internet l'évolution du commerce international de l'année qui vient de s'écouler (commentaire sur 1998, daté de mi-avril 1999).

5. Le CEPII http://www.cepii.fr

Partant des déclarations des pays collectées par les organismes internationaux, principalement l'ONU, le Centre d'Etudes prospectives et d'informations internationales (CEPII) estime systématiquement les données en cas d'incohérence entre les déclarations des pays ou en cas de données manquantes. Sa base Chelem, Comptes harmonisés sur les échanges et l'économie mondiale, comporte une matrice du commerce international à quatre dimensions : provenance, destination, produit, année. Les séries commencent en 1961. Le champ géographique est découpé en pays et zones. Les produits sont pré-sentés sous une nomenclature propre, obtenue par agrégation de la CTCI, de façon à éviter les ruptu-res de séries. Les données, en valeur, sont exprimées en milliers de dollars courants. La dernière publication, de septembre 1999, présente les données 1997 sur cd-rom.

6. L'Insee http://www.insee.fr

A l'insee, la Division des échanges extérieurs a constitué la base Flubil des échanges internationaux en valeur et en volume, d'après les déclarations collectées par l'OCDE. La base est disponible actuellement sur les années 1988 à 1997 (bientôt 1998) en CTCI révision 3 dans son niveau le plus détaillé (5 positions, soit quelque 4 000 produits). Les années plus anciennes 1961 à 1994 existent en CTCI révision 2. L'originalité de la base repose sur le calcul des prix unitaires pour établir des évolutions en volume du commerce international.

La base Flubil a notamment servi aux études suivantes :

Monceau C. (1997) : « Un point fort des échanges agro-alimentaires : les produits transformés », Le commerce extérieur industriel de la France, 1980-1996, Synthèses n°12-13.

Monceau C. (1997) : « Commerces agro-alimentaires français et néerlandais - Des spécialisations complémentaires », Insee première n°559, décembre 1997.

Erckel Rousse H. et Le Gallo F. (1995) : « Compétitivité et qualité dans le commerce extérieur », Séminaire Fourgeaud du 23 juin 1995.

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Le désajustement du commerce extérieur mondial

1. Le « trou » du commerce extérieur mondial

Problème bien connu des économistes qui s'intéressent au commerce international, les exportations mondiales ne sont pas égales aux importations mondiales : les flux bilatéraux, selon qu'ils sont décla-rés par l'un ou l'autre pays, ne sont pas égaux. . Une étude du CEPII suit dans le temps le déséquilibre de la balance courante mondiale, avec ses dif-férentes composantes : les échanges de biens, les échanges de services, les transactions liées aux revenus et les transferts courants [1]. Concernant les échanges de marchandises, le CEPII distingue trois périodes. - Les exportations mondiales de marchandises ont été systématiquement supérieures aux importa-

tions mondiales dans les années soixante-dix. Le CEPII attribue ce déséquilibre à une « asymétrie temporelle» : les exportations sont enregistrées lorsque les produits quittent le pays exportateur alors que les importations sont enregistrées après les délais de transport et de dédouanement.

- Le « solde » mondial de marchandises a ensuite fluctué autour de l'équilibre sur toutes les années quatre-vingt.

- A partir de 1993, les exportations mondiales de marchandises sont devenues brutalement très supé-rieures aux importations mondiales. En 1996, le désajustement a atteint 102,0 milliards de dollars selon le FMI, 133,9 milliards de dollars selon le CEPII, dont 55 milliards sur le seul commerce intra-communautaire. Avec la mise en place du Marché unique européen, la suppression des contrôles aux frontières et l'adoption du système Intrastat (cf. p. 11 et 17), la couverture statistique des échan-ges intra-communautaires s'est fortement dégradée, surtout à l'importation. Mais, outre la « carence européenne », l'étude signale l'imprécision des autres statistiques de commerce extérieur, comme par exemple celles des Etats-Unis qui, pour leur part, sous-estiment les exportations.

2. Le déséquilibre du commerce intra-européen

Le système Intrastat, mis en place en 1993, se traduit par un fort désajustement du commerce intra-européen, avec des exportations intra toujours supérieures aux importations intra. De source Eurostat, « l'écart représente 5 % des flux. Il est de 47 milliards d'ECU en 1996, soit 0,8 % du PIB de l'Europe des quinze » [2]. Sans les ajustements que les pays apportent eux-mêmes pour corriger les effets de seuils et !es non-réponses, « l'asymétrie atteindrait 60 milliards d'ECU en 1996 », les ajustements étant plus forts à l'importation qu'à l'exportation [2]. Si l'asymétrie Intrastat n'est pas traitée, le solde du commerce extérieur de l'Union européenne peut donc être largement surestimé, comme le montre le tableau ci-dessous [2].

Solde de l'Union européenne Fn millinrrk ri'FC.11

1995 1996 Eurostat - commerce extérieur (chiffre "correct") 27,7 43,6 Eurostat - Balance des paiements - ligne biens 103,7 129,9 OMC 31,7 47,1 OCDE 74,1 95,7 FMI 78,6 70,6

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 25

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3. Le traitement des écarts : la base de données Chelem

Une solution intéressante au problème de l'asymétrie entre importations et exportations mondiales : la base de données Chelem, Comptes harmonisés sur les échanges et l'économie mondiale. Dans cette base, qui englobe le commerce international mais aussi le PIB, la balance des paiements et la popula- tion, le CEPII propose une vision cohérente de l'économie mondiale sur longue période, en complétant et en harmonisant systématiquement les statistiques.

Caractéristiques de la base

La base commerce international de Chelem se présente comme une matrice unique à quatre dimensions : provenance, destination, produit, temps. Les exportations du pays i vers le pays j sont, par construction, identiques aux importations de j en provenance de i [3]. - Champ géographique: monde, soit les 52 pays' les plus importants qui réalisent 93 % du commerce

international, 9 zones regroupant les autres pays, une zone pour les échanges non ventilés. - Produits : tous, soit 71 catégories de produits, un poste pour les échanges non ventilés. La nomen-

clature est définie en fonction des nomenclatures internationales (notamment CTCI, puis SH) et pour minimiser les risques de rupture de séries.

- Période : 1967 à n (la base étant disponible 18 mois après la fin de la dernière année observée). - Valorisation des échanges : FAB (les données nationales à l'import sont « décafées »). - Unité : millions de dollars courants (les flux nationaux courants sont convertis par les taux de change

courants).

Constitution de la matrice des échanges

Sources : statistiques des organismes internationaux, principalement l'ONU, mais aussi statistiques nationales. Traitements - contrôles séparés des exportations et des importations au niveau des pays déclarants : codes géo-

graphiques et sectoriels, agrégation selon la nomenclature Chelem. - corrections diverses : corrections sur les déclarations d'importations de Hongkong et Singapour pour

les rendre nettes de réexportations, estimations des déclarations manquantes (en se calant par exemple sur les déclarations des pays partenaires publiés dans les annuaires OCDE, Direction of trade statistics du FMI, sur les annuaires nationaux, et en ventilant ces totaux par produits selon la plus proche année connue), décafage des données (én fonction des séries de fret).

- traitement des principales incohérences bilatérales, en identifiant leur origine : - incohérences bilatérales dues au classement sectoriel des produits : on privilégie souvent la

structure par produits des importateurs, mieux informés notamment pour des raisons fiscales. - incohérences bilatérales dans l'affectation géographique: idem. Cas des Etats-Unis qui décla-

rent exporter vers les ports belges et néerlandais les marchandises destinées à toute l'Europe : on privilégie la structure par pays issue des importations européennes.

- incohérence sur les flux, moins sur les soldes : c'est le signe de flux liés au perfectionnement. Un pays déclare la valeur des biens à chaque passage de la frontière, alors que l'autre pays ne déclare que la valeur ajoutée. On privilégie alors les déclarations de valeur ajoutée.

- incohérence pour omission : on corrige les déclarations du pays qui a omis certaines déclara-tions par celles de l'autre pays.

- harmonisation systématique des écarts inexpliqués.

1 L'ex-URSS et l'ex-Yougoslavie étant comptées comme des pays avant leur éclatement.

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Méthode d'harmonisation systématique des déclarations

Pour obtenir des flux harmonisés à partir de déclarations incohérentes ou incomplètes, le CEPII procède en deux temps : d'abord une hiérarchisation des pays, puis une méthode d'arbitrage ou d'estimation adaptée à chaque cas [3].

a) hiérarchisation des pays

Elle se fait en fonction de la fiabilité et de la régularité des déclarations des pays. - pays alpha : leurs statistiques sont fiables et régulières ; cependant celles de la sous-catégorie

alpha 2 ont souvent une ou deux années de retard. - zone bêta 1: elle comprend des pays importants dont on peut utiliser les déclarations mais plusieurs

dizaines de pays qui ne déclarent pas ou déclarent mal. - zone bêta 2: on ne dispose que des déclarations des pays partenaires et des échanges bilatéraux

totaux qui servent au calage des échanges sectoriels dans la zone.

On obtient ainsi seize sous-réseaux: Import alnha1 ninhn 9 halo 1 )

Export alpha 1

alpha 2

bêta 1

bêta 2

Q11 Q12 Q21 Q22 décl. X décl. X décl. X

Q13 014 Q23 024 décl. M décl. X décl. X

Q31 032 041 Q42 décl. M décl. M

Q33 Q34 043 Q44 décl. M décl. M

b) arbitrages et estimations

Dans les sous-réseaux en grisé, les déclarations des pays alpha sont privilégiées, à l'exportation (décl. X) ou à l'importation (décl. M). Dans les autres sous-réseaux, il faut harmoniser des déclarations de fiabilité équivalente.

• alpha 1 x alpha 1 Cette zone concentre l'essentiel du commerce international et les déclarations des différents pays sont a priori fiables et régulières. Aussi la procédure d'harmonisation des déclarations est-elle plus élaborée que sur les autres zones [5]. - On part des deux matrices [M;j ] et [x3 ] retraçant les mêmes flux des pays i vers les pays j, l'une

établie à partir des déclarations d'importations, l'autre établie à partir des déclarations d'exportations : X : exportations de la zone i vers la zone j, déclarées par i,

Mij : importations de la zone j en provenance de la zone i, déclarées pari

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 27

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alpha 1 alpha 1

alpha 1 décl. M alpha 1 décl. X

IM I 1X1 m; X

M et X désignent le total des échanges dans la zone alpha 1, selon les deux types de déclarations. Les marges m; et xj désignent le total des flux destinés au pays j d'après les déclarations d'importations (faites par le pays j) et d'après les déclarations d'exportations (faites par les autres pays alpha 1).

- Dans un premier temps, on établit une matrice unique [V;j ]des flux de i vers j en retenant une solu-

tion simple: une combinaison linéaire des deux déclarations, en accordant un poids plus important à la déclaration du pays importateur.

3 On essaie ensuite d'améliorer cette première proposition par une procédure itérative.

- Pour cela, on se fixe des marges- objectifs par pays Vobi (Vobj = VX; ) et V , par ajustement

des marges issues des déclarations d'importations. Les corrections se font de la façon suivante:

Si M<X Simj>_xj Vobi =m

.J J

Si mi <x j obj =

(xj — mj) V j mj+(X—M)

*

(x —mj-) j' /m3. <x.

Si M=X V~bj =m pour tout j

Si M>X Si mj <_ xi Vobj = m

.J J

Si Mi>xj i_ (x — m) V

ob~ =m~+(X—M)

*

j /m~.>x.

(on ne reporte l'écart que sur les pays dont les déclarations d'importations sont « insuffisantes »)

(on ne reporte l'écart (négatif) que sur les pays dont les déclarations d'importations sont « trop importantes »)

- Partant de la matrice moyenne V;P où Vij = 2 VM;j + 1 VX;j , on corrige par n itérations sur les

colonnes et les lignes, soit 2n opérations,. pour arriver à la matrice V2 des données harmonisées.

Pour m variant de 1 à n, la procédure d'ajustement est la suivante: V obj

a) sur les colonnes : V m-t = V;~m-2 * V2m-2 .j

V obi b) sur les lignes: Vd m = V;~ m't * i.

V2m-2

On s'arrête après l'étape b, quand Vj ne s'écarte pas de plus de 1 %o de V?bJ pour tous les pays j

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Au bout de n itérations, les colonnes et les lignes de la matrice moyenne par pays sont multipliées par les coefficients L(j) et C(i) :

n vobj

L(1)=~ 2m- m=1 V?j

n Vobj C(i) _ V2m-1

m=1 ~.

- On applique ensuite à chaque produit k ces multiplicateurs ligne et colonne pour définir les flux harmonisés par produits.

H1 =(3X +3M)xC(i)xL(j)

NB : le calcul des coefficients se fait sur des matrices agrégées en 18 groupes de produits. On appli-que les multiplicateurs obtenus aux produits qui composent le groupe. Pour l'armement et le non ventilé, on garde les déclarations des exportateurs.

• zone alpha 2 x alpha 2 Pour cette zone qui représente moins de 1 %o du commerce mondial, une règle simple:

Vlj 1 VXI• + 2 VM ij 3 3

• Le quatrième quadrant - 041 : calcul à partir des déclarations d'importations et d'exportations des pays bons déclarants ou

très importants des zones bêta 1, avec calage sur des totaux « tous produits » calculés ou estimés à partir de différents annuaires.

- Q42 : calcul à partir des déclarations d'exportations de ces pays, avec calage « tous produits ». - Q43: calcul à partir des déclarations d'importations de ces pays, avec calage « tous produits ». - Q44 : calage sur des échanges « tous produits » calculés ou estimés à partir d'annuaires et ventila-

tion sectorielle des exportations des zones bêta 2 à partir des déclarations de leurs partenaires alpha.

Pour une description complète de la procédure d'harmonisation des échanges de CHELEM, voir [5].

Sources

[1] Rabaud I. (1998), « Le désajustement de la balance courante mondiale », La Lettre du CEPII n°170, juillet 1998.

[2] Tyrman H. (1998), « Problèmes posés par le calcul des balances commerciales de l'Union euro-péenne et de l'Union monétaire », note n°24/G440, 19 mai 1998, Insee.

[3] M. Dramé (1994), « Chelem - Commerce international : note méthodologique », CEPII.

[4] « La Banque de données CHELEM », La Lettre du CEPII, numéro spécial, juin 1994.

[5] de Saint-Vaulry A. (1997), CEPII (documentation méthodologique sur demande).

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0,0 2,2 7,1 2,1 11,4 5,2 0,0 1,3 3,0 9,5 2,1 3,5 0,0 2,2 7,8 1,3 1,3 1,4 0,0 4,0

8,6 I 7,0 I 9,8 7,3 j 32,7

V° ji j2 j3 j4 Total

il i2 i3 i4

Total

Vob3 (invariable) (Vobi = X; )

12,0 10,2 7,8 3,8

33,80

0,00 2,47 7,13 2,00 11,60 5,13 0,00 1,53 3,07 9,73 2,13 3,53 0,00 2,13 7,80 1,33 1,33 1,27 0,00 3,93 8,60 I 7,33 9,93 I 7,20 II 33,07

Chelem - Commerce international Construction d'un exemple

Harmonisation : pays alpha 1 x pays alpha 1

M;; : flux dei vers j X;j : flux dei vers j d'après les déclarations des importateurs d'après les déclarations des exportateurs

M ji j2 j3 j4 Total X ji j2 j3 j4 Total

il i2 i3 i4

mi

Matrice initiale : moyenne des déclarations V;° =-M+--X1,

0,0 3,0 7,2 1,8 12,0

5,0 0,0 2,0 3,2 10,2

2,2 3,6 0,0 2,0 7,8

1,4 1,4 1,0 0,0 3,8

8,6 8,0 I 10,2 I 7,0 33,8

Vobi 8,60 7,79 10,11 7,30 33,80

(invariable) m;=xi mj<xi mi<xi mi>Xi (voir règles d'ajustement des marges p.26)

Première itération a) sur les colonnes

Vobj V.!=V°x ~o

V? VI il i2 i3 i4

Total

il i2 i3 i4 Total

0,00 2,62 7,26 2,03 11,91 5,13 0,00 1,56 3,11 9,80 2,13 3,75 0,00 2,16 8,05 1,33 1,42 1,29 0,00 4,04 8,60 7,79 10,11 7,30 33,80

b) sur les lignes V°~j

V. ..x i-1 V

V2 j1 j2 j3 j4 Total il i2 i3 i4

Total

0,00 2,64 7,32 2,04 12,00 5,34 0,00 1,62 3,23 10,20 2,07 3,64 0,00 2,10 7,80 1,25 1,33 1,21 0,00 3,80 8,66 7,61 10,16 7,37 33,80

test 7,32 -23,02 4,14 10,20 1%0

Deuxième itération a) sur les colonnes

Vobj

V = V. X Vi

V3 il i2 i3 i4

Total

il i2 i3 id TMt 1

0,00 2,70 7,29 2,02 lI 12,01 5,30 0,00 1,62 3,20lI 10,12 2,05 3,72 0,00 2,08JL 7,85 1,25 1,36 1,21 0,00 3,82 8,60 I 7,79 I 10,11 7,30 33,80

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0,00 2,47 7,13 2,00 11,60 5,13 1 0,00 1,53 3,07 I 9,73 2,13 3,53 0,00 2,13 I 7,80 1,33 1,33 1,27 0,00 J 3,93 8,60 7,33 9,93 7,20 33,07

1,006 1,050 0,962 0,936

b) sur les lignes v°bj

V.l =Via x - Vi.

V° ji j2 j3 j4 Total il i2 i3 i4

Total test 2,60 -4,14 0,01 1,33 1%

Troisième itération a) sur les colonnes

V°bj Vi; = v.:i x v.j

il i2 i3 i4 Total 0,00 2,71 7,28 2,02 12,01 5,33 0,00 1,63 3,22 10,18 2,03 3,71 0,00 2,06 7,81 1,24 1,36 1,20 0,00 3,80 8,60 I 7,79 10,11 7,30 33,80

b) sur les lignes

Vv6 = V.j x ' S Vi

0,00 2,71 7,28 2,02 12,00 5,34 0,00 1,63 3,23 10,20 2,03 3,71 0,00 2,06 7,80 1,24 1,36 1,20 0,00 3,80 8,61 7,78 10,11 7,30 33,80

test 0,79 -0,80 -0,29 0,33 test 1%o OK

Au bout de trois itérations : Vobj Vobj Vobj 3 Vobj

J V ~O V2 V4 V2m-2 .J

Vobj Vobj Vobj 3 Vobj

I 3 5 11 2m-I

Vi. Vi. vi. m=1 Vi.

D'où les matrices ligne et colonne des coefficients Lj et Ci applicables à la matrice initiale V° V° ji j2 j3 j4 Total Ci il i2 13 i4

Total L; 0,990 1,091 1,014 1,002

pour passer directement à V6 :

i1 12 i3 i4 Total 0,00 2,71 7,28 2,02 12,00 5,34 0,00 1,63 3,23 10,20 2,03 3,71 0,00 2,06 7,80 1,24 1,36 1,20 0,00 3,80 8,61 7,78 10,11 7,30 D 33,80

NB : sur données réelles, les données convergent en général en 3 à 15 itérations.

0,00 2,70 7,28 2,02 12,00 5,34 0,00 1,63 3,23 10,20 2,04 3,70 0,00 2,06 7,80 1,24 1,36 1,20 0,00 3,80 8,62 j 7,75 10,11 I 7,31 33, 80

V5 il i2 i3 i4

Total

V6 ji j2 j3 j4 Total il i2 13 i4

Total

V6 il i2 i3 i4

Total

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 31

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LES INDICATEURS USUELS

Evolution des échanges Bilan en valeur, volume, prix constants Indicateurs à partir des volumes Indicateurs à partir des prix Indicateurs de spécialisation Indicateurs d'expansion internationale Les déterminants du commerce extérieur

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 33

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EVOLUTION DES ECHANGES

Indices de valeur unitaire

A partir d'une exploitation spécifique des données douanières, la Division des échanges extérieurs de l'Insee établit des indices de prix mensuels du commerce extérieur, appelés indices de valeur unitaires [1 ; 2]. Ces IVU, utilisés comme déflateurs, sont des indices de prix de type Paasche.

Des IVU base 1995 en CPF ont succédé aux IVU base 1980 en NAP. Bien qu'ils ne soient pas encore diffusés, ils ont bien sûr servi à l'élaboration de la base 95 des comptes nationaux.

1. Les valeurs unitaires

Les valeurs unitaires sont calculées à partir des données collectées par la Direction générale des Douanes et des Droits indirects. Ces données concernent les échanges de marchandises relevant du commerce spécial (sauf pour les produits pétroliers qui relèvent du commerce général) entre la France (y compris les DOM depuis la base 95) et les pays tiers. Les importations (CAF) et les exportations (FAB) mensuelles sont fournies en valeur et en quantité, par pays et par produits fins (selon la no-menclature combinée NC8 en quelque 10 000 postes), hors matériel militaire.

A partir de ce fichier détaillé des douanes, la Division des échanges extérieurs de l'Insee travaille sur 17 zones géographiques : Allemagne, UEBL, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, autres pays de la CEE, Suisse, autres pays de l'AELE, Etats-Unis, Japon, autres pays de l'OCDE, pays de l'Est, éco-nomies en développement rapide d'Asie, Moyen-Orient, Afrique, reste du monde.

Au moment du changement de base, on a sélectionné les postes flux x NC8 x zone qui présentent un caractère de fiabilité et de permanence. L'échantillon ainsi constitué comporte quelque 180 000 postes et couvre environ 80 % des valeurs échangées.

Chaque mois, en exploitation courante, l'lnsee calcule des valeurs unitaires à l'importation et à l'exportation sur cet échantillon :

VU=VA/Q,

VU désigne la valeur unitaire: rapport entre la valeur VA (exprimée en milliers de F) et les quantités Q repérées le plus souvent par la masse nette (exprimée en tonnes) mais aussi par des quantités supplémentaires plus pertinentes (masse plus faible, volume, surface, nombre, nombre de paires, kwh, autre unité spécifique).

Les valeurs unitaires qui contribuent fortement aux indices et dont la qualité est déterminante sont plus particulièrement contrôlées. Les évolutions « hors norme » sont repérées statistiquement en fonction de la chronologie des 25 derniers mois. Une batterie de tests permet alors de détecter la cause de l'anomalie et d'appliquer le mode de correction automatique le mieux adapté [1, p. 8 à 11]. Les correc-tions « manuelles » sont également possibles.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 35

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2. Des indices mensuels de type Paasche

Des indices de valeur unitaire de type Paasche sont ensuite élaborés sur le champ des échanges validés flux x NC8 x zone. On dispose pour un couple (produit nc, zone z) de la valeur VA de l'échange

et de la quantité correspondante Q, pour le mois de calcul m. La valeur unitaire de ce couple s'écrit:

VU(nc,z,m) = VA(nc,z,m) Q(nc, z, m) On calcule la variation de cette valeur unitaire par rapport à la valeur unitaire moyenne (au sens de Paasche) de l'année précédente n - 1:

AVU(nc, z, m) = VU(nc, z, m) VU(nc, z, n - 1)

-1 1 VA(nc, z, m) x (VU(nc, z, m))1 avec: VU(nc, z, n-1) = men-1

VA(nc, z, m) men-1

Sur chaque zone, les variations élémentaires des produits fins en nomenclature combinée sont ensuite agrégées afin d'obtenir un maillon (MVU) en CPF4 et NES472 :

-1 1 VA(nc, z, m) M 1 VU(n472, z, m) = ncen472

VA(nc, z, m) ncen472

Les maillons sont ensuite enchaînés annuellement jusqu'en 1995, date de l'année de base.

La Division des échanges extérieurs procède aux agrégations nécessaires à la diffusion ou aux besoins des utilisateurs : indices mensuels en NES16, sur 17 zones, ou sur trois zones UE - OCDE hors UE - hors OCDE, ou encore sur le découpage zone euro - reste de l'UE - reste du monde, enfin sur monde entier. Elle établit également pour les comptes nationaux des indices annuels en NES472, sur les zones UE et hors UE.

3. Limite des indices de valeur unitaire

Dans leur construction, les indices de valeur unitaire reposent sur l'observation de la quasi-totalité des produits échangés, y compris les nouveaux lorsque la NC8 est amendée. « L'échantillon » pour le suivi des IVU n'est pas de même nature qu'un échantillon de type « panier de la ménagère » : il ne s'agit pas d'une liste d'articles standard préalablement définis, mais « d'une combinaison de produits conte-nus dans la rubrique de la nomenclature de calcul » [1]. Les IVU retracent donc l'évolution des prix mais comportent un biais, du fait de l'évolution de la structure des échanges ou des effets qualité.

36 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000!03

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4. Diffusion

Les indices de valeur unitaire mensuels sont diffusés selon les croisements produits x zones géogra-phiques pour lesquels l'information est suffisante. De 1990 à 1998, les IVU base 1980 (bruts et CVS) ont été diffusés en NAP15 selon les 17 zones géo-graphiques. Les NAP40 et NAP90 ont été diffusées selon trois zones géographiques : Union euro-péenne, OCDE hors Union européenne, reste du monde. La NAP600 a été présentée toutes zones confondues, c'est-à-dire au niveau monde entier. Cette diffusion à été suspendue au-delà de décem-bre 1998 (BDM et BMS). A partir de 2000, les IVU base 1995 seront diffusés en NES16 selon 17 zones, les données plus dé-taillées étant réservées aux étapes de travail.

Sources

[1] C. Fishman (1995), La méthodologie d'élaboration des indices de valeur unitaire, note n°011 /G441, du 12 décembre 1995, Division échanges extérieurs, Département des comptes nationaux, Insee.

[2] Bulletin mensuel de la statistique, Insee.

[3] Guihard V. et G. Calvarin (1997), « Les termes de l'échange », Le commerce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13, pp. 41 à 48.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 37

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Partage volume-prix

Réalisé par l'Insee, grâce à une exploitation spécifique du fichier des douanes, le partage volume-prix du commerce extérieur repose sur l'élaboration de déflateurs : appliqués aux valeurs, ces indices de prix de type Paasche permettent de dégager des évolutions en volume.

1. Utilisation des déflateurs

La Division des échanges extérieurs de l'Insee établit des indices. de prix mensuels du commerce ex-térieur, appelés indices de valeur unitaire. Appliquant ces IVU aux valeurs, elle propose des indices de volume mensuels du commerce extérieur. Elle publie ces indices bruts et cvs [1 ; 2].

Les comptes nationaux s'appuient largement sur les indices de valeur unitaire qui leur sont proposés, mais peuvent être amenés à les corriger, au niveau fin, dans le cadre des équilibres ressources-emplois des produits [4 ; 5]. Les comptes nationaux annuels base 95 ont été réalisés à partir des IVU base 95 en CPF, qui ont succédé aux IVU base 1980 en NAP..Ces IVU ont été calculés sur le nou-veau champ géographique (France métropolitaine plus DOM), selon la nouvelle nomenclature des comptes la plus détaillée (NES472) et sur les zones géographiques UE et hors UE.

2. Laspeyres de volume, Paasche de prix

Les indices de valeur unitaire, on l'a vu, sont des indices de type Paasche. Ils sont adaptés à l'utilisation qui en est faite, puisqu'ils servent de déflateurs.

Dans les comptes, les indices de prix du commerce extérieur sont des indices de type Paasche, comme tous les indices de prix. En effet, l'indice de valeur est toujours égal au produit d'un indice de volume de Laspeyres et d'un indice de prix de Paasche [4]. C'est ce qu'on appelle le partage volume prix :

- l'indice de Laspeyres de volume est une moyenne arithmétique des indices élémentaires pondérés par les valeurs en to :

_ pogo q _ poq LQ - ~(Zpogo) qo Y_pogo

- l'indice de Paasche des prix est une moyenne harmonique des indices élémentaires pondérés par les valeurs de l'année t:

1 _ pq pod'où P 1 pq Pp - (y pq) P p= J po9

- l'indice de valeur s'écrit donc: L _ Ipo9 =LP

v LPogo Lq P

p

38 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000103

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Le fait qu'on calcule des IVU de type Paache pour renseigner les lignes élémentaires des comptes en NES 472 correspond à ce besoin. Tous les pays n'ont cependant pas les mêmes pratiques : si la France calcule un indice de prix de type Paasche, le Royaume-Uni a plutôt adopté un indice de type Laspeyres. Les autres états de l'Union européenne se partagent entre indices de Paasche et indices de Fischer.

L'indice de prix de Paasche nécessite de connaître année après année l'évolution des prix élémen-taires mais aussi la structure des pondérations.

L'indice de prix de Laspeyres n'exige que la connaissance des prix élémentaires et des coefficients de pondération de l'année de base. Il est donc plus facile à mettre en oeuvre. Il présente l'avantage, mais aussi l'inconvénient, d'être indépendant des changements de structure.

3. La formule de Bortkiewicz

Les indices de prix de Laspeyres et de Paasche ne donnent pas nécessairement la même mesure de l'évolution des prix. La formule de Borkiewicz donne l'écart entre les deux indices [6]. Le signe de cet écart permet alors de typer les différents produits qui participent aux échanges extérieurs [3 ; 4].

~Pigo' Indice de prix: L110 (p) =

PO

Indice de volume: P10 (p) = ~Pôai

~Piq, ~Pi9ô D'où. P1lo(p)-L1i0(p)= -

pog1 .~pogo'

Pôgo' __ _

~Pigi Pigo' ~Pô9i

PÔg PÔgô Pô9ô ~Pôgô

~Pôgp pigi i ; Pi

~Po90 ; ~PogoGi

__ I ; Pogo _ i PO i q0

L10(q) ~Pôgo' ~Pôgo' ~Pôgo'

Le premier terme du crochet est la moyenne (pondérée par un terme co) des produits des indices élémentaires. Les deux autres termes sont les moyennes (pondérée par un terme co) des indices élémentaires de prix et de quantité. Il en résulte que le crochet est la covariance pondérée entre les indices élémentaires de prix et de quantité :

Cov[I 1i0 (P ), 11/0 (q' )] P1/0 (p) - L 1/0 (p) = L110 (q)

Pour les indices de quantité, on a le résultat analogue:

Cov[Iiio(P'),Ivo(q'), P1,0(q)-L10(q)=

L10(P)

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 39

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D'où la propriété : l'indice de Paasche est inférieur à l'indice de Laspeyres si, en moyenne, prix et quantités varient en sens opposé, supérieur à l'indice de Laspeyres si, en moyenne, prix et quantités varient dans le même sens, égal à l'indice de Laspeyres si prix et quantité varient sans corrélation linéaire.

Dans les articles diffusés [3 ; 4], la formule de Bortkiewicz est présentée de façon volontairement simplifiée :

PP - LP = cov(p/p0, q/qo) / Lq où Lp désigne l'indice de Laspeyres de prix, Pp l'indice de Paasche de prix, Lq l'indice de Laspeyres de quantité et cov(p/p°, q/qo) la covariance des indices élémentaires de prix et de volume pondérés par les valeurs de l'année de base to.

Cette propriété intéressante permet de repérer des effets de structure [4] :

- P < L correspond au cas d'une croissance des importations dont le prix unitaire a tendance à bais-ser: c'est le signe d'une montée des échanges de produits bon marché (par exemple une montée des importations de produits électroniques en provenance de la Chine, qui pratique des prix plus compéti-tifs que les autres fournisseurs asiatiques).

- P> L correspond au cas où les quantités échangées augmentent alors que les prix unitaires augmen-tent aussi : c'est le signe d'une montée des échanges de produits chers (par exemple montée de la maroquinerie de luxe à l'exportation) ou de produits plus élaborés au sein même d'une filière bon mar-ché (produits finis au détriment de la matière première, c'est-à-dire plus concrètement T-shirt ou autres articles de bonneterie « bas de gamme » mais plus chers que la laine et le coton initialement impor-tés).

Sources

[1] C. Fishman (1995), La méthodologie d'élaboration des indices de valeur unitaire, note n°011/G441, du 12 décembre 1995, Division échanges extérieurs, Département des comptes nationaux, Insee.

[2] Bulletin mensuel de la statistique, Insee.

[3] Turpin E. (1989), « Les termes de l'échange », Les entreprises à l'épreuve des années quatre-vingt - Etudes du système productif, Insee.

[4] Guihard V. et G. Calvarin (1997), « Les termes de l'échange », Le commerce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13, pp. 41 à 48.

[5] Division CEI (1999), L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais, Synthèses n°29.

[6] G. Calot (1965), Cours de statistique descriptive, Dunod, pp.440 (deuxième édition, 1973).

40 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000103

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BILAN EN VALEUR, VOLUME, PRIX CONSTANTS

Solde du commerce extérieur

Solde = Exportations - Importations

1. Soldes en valeur FAB-FAB ou CAF-FAB

Solde sur l'ensemble des marchandises ou biens

Lorsque le solde du commerce extérieur est calculé sur l'ensemble des marchandises (terminologie douanière) ou des biens (terminologie des comptes), il convient de préciser si le solde est présenté FAB-FAB (calculé à partir des importations FAB et des exportations FAB) ou CAF-FAB (importations CAF, exportations FAB).

Le traitement des importations, pour passer de leur valeur CAF (à la frontière française) à leur valeur FAB (à la frontière du pays exportateur), consiste à déduire le montant des frais de transport et d'assurances entre les deux frontières.

Les organismes internationaux recommandent en effet d'enregistrer la valeur des biens de façon homogène, en l'occurrence la frontière du pays exportateur. Dans les comptes nationaux, cette «nouveauté» a été introduite à l'occasion de la base 95, en application du SCN93 et du SEC95. En base 80, le solde du commerce extérieur était calculé CAF-FAB.

Dans les statistiques douanières et les comptes, la correction CAF-FAB s'applique au total des impor-tations. Son montant est loin d'être négligeable. Les deux sources en proposent d'ailleurs une estima-tion différente. En 1998, par exemple, la correction CAF-FAB a rehaussé le solde du commerce extérieur de 50 % et 25 % selon l'une et l'autre source. La correction CAF-FAB constitue la principale source d'écart entre les deux soldes du commerce extérieur [1].

Soldes par produits

- Dans les statistiques douanières et les comptes nationaux, les soldes par produits sont valorisés CAF-FAB : les importations par produits ne sont pas corrigées. Notamment, le soldé sur les produits de l'industrie manufacturière est exprimé CAF-FAB : ce n'est jamais que l'agrégation de postes fins.

- Chelem procède au « décafage » des importations. C'est un aspect de la mise en cohérence des informations bilatérales, permettant de proposer une matrice de flux de produits au niveau mondial, croisant les provenances et les destinations. Pour transformer les flux CAF en flux FAB, le CEPII cal-cule des coefficients de passage sur une dizaine de produits, à partir d'un indice d'évolution du fret et d'indices de valeurs unitaires : « on tient compte de la distance à parcourir et du rapport valeur / poids ».

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 41

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2. Soldes en volume et à prix constants

Si la valeur des importations et des exportations augmentait de 10 % du fait de l'inflation, le solde en valeur augmenterait lui-même de 10 % sans que les relations commerciales entre pays se soient déve-loppées. Il est donc intéressant de faire apparaître l'évolution des volumes, indépendamment de l'évolution des prix, que ce soit dans une optique de long terme (éliminer l'effet de l'inflation) ou de court terme (mesurer l'effet d'une brutale variation de prix, par exemple celle du pétrole).

Comme les comptes proposent une évaluation des importations et des exportations en volume (c'est-à-dire aux prix de l'année précédente) ou aux prix de l'année de base, on calcule à partir de ces mon-tants un solde aux prix de l'année précédente ou aux prix de l'année de base.

3. Solde relatif

Solde relatif = Solde

2 (Exportations + Importations)

x 100

Dans le calcul du solde relatif, le solde en valeur est rapporté à la moyenne des importations et des exportations en valeur.

Le calcul de ce ratio permet de « neutraliser » deux phénomènes : - l'évolution des prix: si les prix doublent, le volume des échanges restant le même à l'importation et à

l'exportation, le solde en valeur double aussi. - l'évolution des volumes : si les flux d'importation et d'exportation doublent, sans que les prix chan-

gent, le solde en valeur double aussi.

Le solde relatif est adapté à une analyse sur le long terme, puisqu'il apporte une vision complémen-taire du solde en valeur et du solde à prix constants, indépendante de l'inflation et de la tendance générale au développement des échanges.

Sources

[1] Tyrman H. et Vincent M. (1999), « Les échanges extérieurs de la France en 1998 - Le recul de l'excédent hors énergie a freiné la croissance », lnsee Première n°659.

[2] Division CEI (1999), L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais, Synthèses n°29.

[3] Lienhardt J. (1999), L'industrie dans les comptes nationaux - Séries longues 1977-1997 en base 80, Tome 1 et 2, Insee Résultats, série économie générale n°172 et 173-174, Insee.

[4] Turpin E. (1989), «A la recherche de l'équilibre extérieur », Les entreprises à l'épreuve des an-nées quatre-vingt - Etude du système productif, Insee.

[5] Guihard V. (1997), « Amélioration de l'excédent mais perte globale de part de marché », Le com-merce extérieur de la France - 1980-1996, Synthèses n°12-13.

42 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000!03

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Taux de couverture

C'est le taux de couverture des importations par les exportations, exprimé en pourcentage.

Taux de couverture = Exportations x 100

Importations

Le taux de couverture est supérieur à 100 % quand les échanges sont excédentaires , il est inférieur à 100 % quand les échanges sont déficitaires. Mais l'information est différente de celle donnée par le solde : pour un même taux de couverture en %, le solde en montant est plus ou moins important selon l'importance des flux.

Le taux de couverture renseigne sur la dépendance vis-à-vis de l'extérieur (taux nettement inférieur à 1), la spécialisation du pays sur tel ou tel produit (taux nettement supérieur à 1) ou au contraire l'équilibre entre les flux d'importation et d'exportation (taux voisin de 1) que les échanges croisés soient importants ou non.

Le taux de couverture peut se lire en évolution : on parle d'amélioration ou de détérioration du taux de couverture.

Le taux dé couverture peut être calculé en valeur, en volume, à prix constants (à partir des montants d'exportations et d'importations exprimés en valeur, en volume et à prix constants dans les comptes). La comparaison des trois ratios permet de préciser dans quelle mesure l'évolution du taux de couver-ture en valeur relève de l'évolution relative des volumes ou de l'évolution relative des prix, à l'exportation et à l'importation.

Sources

[1] De Caix C. (1997), <(Les points forts, les points faibles de l'industrie : pays et produits », Le com-merce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13.

[2] Guihard V. (1997), « Spécialisation et atouts des pays de l'OCDE », Le commerce extérieur indus-triel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13, p.68.

[3] Lienhardt J. (1999), L'industrie dans les comptes nationaux - Séries longues 1977-1997 en base 80, Tome 1 et 2, Insee Résultats, série économie générale n°172 et 1736-174, Insee.

[4] Division CEI (1999), L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais, Synthèses n°29.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 43

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Taux d'effort à l'exportation

Effort à l'exportation = Exportations - marges commerciales et marges de transport sur export x 100 Production du produit

L'effort à l'exportation représente la part de la production destinée à l'exportation.

Comme le calcul s'effectue à partir des comptes nationaux, on tient compte des modes de valorisation différents en emploi et en ressources. En ressources, la production de produits est valorisée au prix de base, qui est un prix producteur hors impôts (nets de subventions) sur les produits. En emploi, les exportations sont valorisées FAB, c'est-à-dire à la frontière française. C'est pourquoi on les corrige des marges de distribution réalisées sur le territoire français (marges commerciales sur exportations et marges de transport sur exportations), avant de les rapporter à la production.

Le calcul en base 95 se fait dans la continuité de la base 80 : Effort à l'exportation = [ (Exportations - marges commerciales sur exportations) / production distribuée ] x 100 Mais la définition du taux d'effort à l'exportation en base 95 tient compte du nouveau traitement du transport, qui passe en marges sur le produit et non plus en consommations intermédiaires de la bran-che.

Sources

[1] Division études des entreprises (1974), « L'internationalisation de la production française », Fresque historique du système productif, Collection de l'Insee série E, n°27 (p.200-201).

[2] Turpin E (1989). « L'industrie française s'ouvre sur l'extérieur », Les entreprises à l'épreuve des années quatre-vingt, Insee (p. 37).

[3] Lienhardt J. (1996), « L'internationalisation de l'industrie française, quelques points de repères », L'industrie française en 1995, Insee Résultats, série Economie générale n°133-134.

[4] Guihard V. (1997), « L'industrie toujours plus ouverte à la concurrence internationale », Le com-merce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13.

[5] Division CEI (1999), L'industrie en 1998-Le marché intérieur a pris le relais, Synthèses n°29.

[6] Lienhardt J. (1999), L'industrie dans les comptes nationaux - Séries longues 1977-1997 en base 80, Tome 1 et 2, Insee Résultats, série Economie générale n°172 et 173-174, Insee.

44 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000/03

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Taux de pénétration du marché intérieur

Plus précisément, il s'agit du taux de pénétration du marché intérieur par les importations.

Taux de pénétration = Importations x100 Marché inté rieur

En première approche : Marché intérieur = Production + Importations - Exportations. Cette définition simple est souvent retenue dans les études internationales. Le calcul du marché intérieur à partir des comptes nationaux tient compte des modes de valorisation différents en emploi et en ressources (cf. annexe). En base 95 : Marché intérieur = [ Production du produit aux prix de base + autres impôts sur produits - autres sub- ventions sur produits ] + [ Importations + impôts sur importations ] - [ Exportations - marges commer- ciales sur exportations - marges de transport sur exportations ]

Sources

[1] Division études des entreprises (1974), « L'internationalisation de la production française », Fresque historique du système productif, Collection de l'Insee série E, n°27 (p.200-201).

[2] Turpin E (1989). « L'industrie française s'ouvre sur l'extérieur », Les entreprises à l'épreuve des années quatre-vingt, Insee (p. 37).

[3] Lienhardt J. (1996), « L'internationalisation de l'industrie française, quelques points de repères », L'industrie française en 1995, Insee Résultats, série Economie générale n°133-134.

[4] Guihard V. (1997), « L'industrie toujours plus ouverte à la concurrence internationale », Le com-merce extérieur industrie! de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13.

[5] Lienhardt J. (1999), L'industrie dans les comptes nationaux - Séries longues 1977-1997 en base 80, Tome 1 et 2, Insee Résultats, série économie générale n°172 et 173-174, Insee.

[6] Division CEI (1999), L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais, Synthèses n°29.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 45

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Taux d'internationalisation

Cet indicateur fait la synthèse du taux d'effort à l'exportation (e) et du taux de pénétration du marché intérieur (p). On trouve le plus souvent dans la littérature :

Taux d'internationalisation = e + (1 - e ) x p

mais dans la mise en oeuvre, il faut bien sûr calculer : e + (100 - e) x p / 100, puisqu'on s'appuie sur des taux présentés en pourcentage.

Le taux d'internationalisation est un indicateur d'ouverture à la concurrence internationale, sous l'hypothèse que la production exportée est totalement concurrencée et que la production destinée au marché national (100 - e) est concurrencée au prorata du taux de pénétration (p). Plus le taux d'internationalisation est élevé, plus la branche est ouverte à la concurrence étrangère. Plus il est fai-ble, plus la branche est abritée.

Le taux d'internationalisation progresse régulièrement au fil du temps : il était de 30 % en 1970, il est progressivement passé à 58 % en 1996 pour l'industrie manufacturière y compris IAA (calcul sur la base 80 des comptes).

L'éventail s'est ouvert : les branches déjà les plus ouvertes en début de période sont celles pour les-quelles la progression du taux d'internationalisation a été la plus forte.

Sources

[1] Division études des entreprises (1974), « L'internationalisation de la production française », Fresque historique du système productif, Collection de l'Insee série E, n°27 (p.200-201).

[2] Turpin E. (1989), « L'industrie française s'ouvre sur l'extérieur », Les entreprises à l'épreuve des années quatre-vingt - Etudes du système productif, Insee (p. 37).

[3] Lienhardt J. (1996), « L'internationalisation de l'industrie française, quelques points de repères », L'industrie française en 1995, Insee Résultats, série Economie générale n°133-134.

[4] Guihard V. (1997), « L'industrie toujours plus ouverte à la concurrence internationale », Le com-merce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13.

[5] Division CEI (1998), L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais, Synthèses n°29, p. 36-37.

46 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000103

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INDICATEURS A PARTIR DES VOLUMES

Contribution à la croissance

Partant de l'égalité comptable :

Production = Marché intérieur + Exportations - Importations,

on peut calculer la contribution du commerce extérieur à la croissance de la production nationale: contribution des exportations ou contribution du solde (exportations - importations).

Cette technique, toutefois, n'est que calculatoire. En effet, la théorie économique montre que le com-merce international est favorable à la croissance et que le point d'équilibre pour un pays est nécessai-rement plus haut après l'ouverture de ses frontières. Or en utilisant cette décomposition du taux de croissance, la contribution du commerce extérieur apparaît négative dès lors que le taux de croissance des importations dépasse le taux de croissance des exportations.

Le mode de calcul est le suivant:

P=MI+E - I

d'où: AP=AMI+EE-AI

iP AMI MI AE E AI et: = — x — + —x--- P MI P E P

ou, plus précisément, avec les variables en t exprimées en volume (aux prix de l'année précédente t-1) et les variables en t-1 exprimées en valeur (aux prix de l'année t-1) :

Pt _ Pt -1 _ ~MIt _ Mlt -1 Mlt -1 Et _ Et -1 Et _ 1 it _ It -1 1t -1

Pt-1 Mit-1 x Pt-1 + Et-1 X Pt-1 It-1 x Pt-1

La croissance en volume de la production en t s'écrit donc comme la somme des taux de croissance en volume en t des différentes composantes, pondérés par leur poids par rapport à la production au cours de l'année de référence t-1.

Le second terme représente la contribution des exportations à la croissance de la production. Il inter-vient positivement si les exportations augmentent en volume.

Le troisième terme, contribution des importations à la croissance, intervient négativement si les impor-tations croissent.

La différence entre les deux termes donne la contribution du commerce extérieur ou encore la contri-

bution du solde à la croissance.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 4~

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Equation comptable complète La production étant valorisée aux prix de base et les emplois aux prix d'acquisition dans les équilibres ressources-emplois de produits, l'égalité comptable précise devient:

Production aux prix de base = Marché intérieur - impôts nets de subventions sur les produits - (importations + impôts sur importations) + (exportations - marges commerciales sur exportations et marges de transport sur exportations).

On voit qu'on est donc amené à calculer la contribution des exportations hors marges de distribution sur exportations.

Remarque : cette méthode de calcul des contributions est courante dans le domaine de la comptabilité nationale, puisqu'elle peut facilement être mise en oeuvre sur toute égalité comptable.

Sources [1] Guihard V. (1998), « L'industrie en 1997 - Une reprise vigoureuse tirée par la demande exté-rieure », Insee Première n°592, juin 1998.

[2] Guihard V. (1999), « L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais », Insee Première n°661, juin 1999.

[3] Division CEI (1999), « L'environnement économique », L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais, Synthèse n°29, septembre 1999.

[4] Note de conjoncture, mars 1999, Insee.

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Demande mondiale, demande intérieure

L'évolution des exportations françaises en volume est traditionnellement comparée à un indicateur d'évolution de la demande étrangère en volume : l'indice de la demande mondiale de biens adressée à la France, établi par la Direction de la Prévision.

L'évolution des importations en volume est pour sa part rapprochée de l'évolution de la demande inté-rieure, établie par l'insee.

Les évolutions des exportations et la demande mondiale sont très fortement corrélées. De même les évolutions des importations et du marché intérieur. L'intérêt est justement de déceler les réactions plus ou moins fortes des exportations et importations aux sollicitations extérieures et intérieures, et de repé-rer d'éventuels décalages.

1. La demande mondiale

La demande mondiale de biens adressée à la France est l'indicateur le plus souvent présenté. Mais il est calculé plus généralement pour n'importe quel pays ou zone intervenant dans le calcul. Cet indicateur a été rebasé en 1994. - Le monde est désormais représenté en 30 postes : 22 pays et 8 zones. Le découpage géographique

s'est adapté bien sûr au nouveau contexte international'. - Le calcul porte sur tous les produits, et non plus les seuls biens manufacturés (il parfois difficile

d'obtenir le détail des importations pour certains pays).

Les. données sont présentées trimestriellement et annuellement, en moyenne annuelle et en glisse-ment. Sont également présentées des prévisions sur les six mois à venir [1].

30

Di = la i~M i i=1

avec

D; : indice de volume de la demande mondiale adressée au pays i,

M~ : indice de volume des importations du pays ou de la zone j,

ail : part des exportations 'du pays i dans les importations du pays j.

Les parts de marchés, fixes, sont celles de 1994.

1 Pour mémoire, dans le modèle Amadeus [6], la demande mondiale base 80 était établie sur quatre catégories de pays parte-naires de la France : huit grands pays de l'OCDE, autres pays de l'OCDE, OPEP, PVD non producteur de pétrole et pays de l'Est. N'apparaissaient pas encore le Sud-Est asiatique et la Chine.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 49

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2. La demande intérieure

Abstraction faite des modes de valorisation différents pour chacun des postes comptables (annexe), la demande intérieure est égale à:

Production - exportations + importations

ou

Consommation intermédiaire + Consommation finale + FBCF + Acquisitions nettes d'actifs de réserves de valeur (objets de valeur) + Variations de stocks

Sources

[1] Note de conjoncture internationale (juin, décembre), Direction de la Prévision.

[2] « Echanges extérieurs », Note de conjoncture (mars, juin, décembre), lnsee.

[3] Tableau de bord hebdomadaire, Insee Conjoncture.

[4] Division CE I (1999), « Le commerce extérieur », L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais, Synthèses n°29.

[5] Lienhardt J. (1997), « Le commerce extérieur », L'industrie en 1996, Insee résultats, série Éco-nomie générale n°151-152.

[6] Lienhardt J. (1996), « Le commerce extérieur », L'industrie en 1995, Insee résultats, série Éco-nomie générale n°133-134.

[7] Rousse H. (1991), Le modèle Amadeus - Le commerce extérieur et l'environnement international, Document de travail n°9104.

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INDICATEURS A PARTIR DES PRIX

Termes de l'échange

Termes de l'échange= Indice des prix des exportations x100 Indice de prix des importations

Les termes de l'échange sont le rapport des indices de prix à l'exportation et à l'importation.

Cet indicateur peut servir aux commentaires conjoncturels. Il se prête aussi à une lecture sur le long terme : partant d'indices de prix base 100 en to, on suit la déformation des termes de l'échange à partir de leur valeur initiale 1 ou 100.

Si les termes de l'échange en t sont supérieurs à leur valeur en t-1, on peut dire que les termes de l'échange se sont «améliorés» en ce sens que le prix des exportations a évolué plus vite que celui des importations. Mais ce vocabulaire, doté d'une connotation favorable, n'est pas forcément adapté dans la mesure où c'est aussi le signe d'une baisse de la compétitivité-prix vis-à-vis des concurrents.

Symétriquement, si les termes de l'échange en t sont inférieurs à ce qu'ils était en t-1, les termes de l'échange se sont dépréciés mais, le prix des exportations augmentant moins que celui des exporta-tions, les exportations ont gagné. en compétitivité-prix.

L'évolution des termes de l'échange dépend de l'évolution de prix des exportations et importations mais aussi de l'évolution des taux de change : le calcul des indices de prix s'effectue à partir des don-nées douanières, toutes exprimées ou converties en francs.

En outre, sur le long terme, certains effets de structure peuvent entrer dans l'évolution des prix uni taires qui servent de référence au calcul des termes de l'échange : par exemple, une orientation vers le haut de gamme, ou au contraire le bas de gamme.

Sources

[1] Turpin E. (1989), « Heurs et Malheurs du solde industriel », Les entreprises à l'épreuve des an-nées quatre-vingt, Insee.

[2] Guihard V. (1997) « Les termes de l'échange », Le commerce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèse n°12-13.

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Compétitivité à l'exportation

L'analyse de la compétitivité', menée par la Direction de la Prévision, repose sur la comparaison des principaux pays développés : - soit neuf pays de l'OCDE : la France plus ses huit principaux partenaires (Etats-Unis, Japon,

Allemagne, Italie, Royaume-Uni, UEBL, Pays-Bas et Espagne) qui représentent 66 % de son commerce extérieur,

- soit sept pays de l'Union européenne : la France plus ses six principaux partenaires européens (les mêmes moins Etats-Unis et Japon) qui représentent 90 % de son commerce avec l'Europe à quinze.

Les indicateurs de compétitivité, le plus souvent présentés pour la France, peuvent être calculés pour chacun des pays de la zone. Ils donnent la situation relative de chaque pays par rapport aux autres pays de la zone.

1. Taux de change, compétitivité-prix, compétitivité-coût

Les indicateurs de compétitivité portent sur: - les taux de change, - les prix à la consommation, - les prix à l'exportation des produits manufacturés, - les coûts salariaux unitaires dans l'industrie manufacturière (CSU), avec CSU = Masse salariale (y

compris les cotisations employeurs) / Valeur ajoutée en volume dans la branche manufacturière, - les coûts totaux unitaires dans l'industrie manufacturière (CTU), dont l'évolution est estimée à l'aide

des CSU et des prix à l'importation des produits manufacturés (susceptibles d'être incorporés). Ces informations sont suivies trimestriellement (prix à la consommation, prix à l'exportation) ou semes- triellement (CSU, CTU).

Pour un pays donné, par rapport à ses partenaires de la zone, les indicateurs de compétitivité-prix et compétitivité-coût à l'exportation rapportent l'indice des prix ou coûts « étrangers » exprimés en francs à l'indice des prix ou coûts du pays considéré exprimés en francs. Ainsi dans le cas où les indices de prix ou coûts étrangers augmentent plus vite que ceux de la France, la compétitivité. de la France s'améliore par rapport à ses partenaires et l'indicateur augmente.

Pour un pays donné, par rapport à ses partenaires de la zone, l'évolution de la compétitivité à l'exportation se lit comme la résultante des gains ou pertes de compétitivité liés aux taux de change, à l'écart d'inflation, aux coûts salariaux unitaires et à l'effort sur les marges à l'exportation. Les consé-quences se lisent sur l'évolution des parts de marché relatives en volume.

La double pondération

Tous les indicateurs concernant les principaux partenaires sont obtenus comme des moyennes pon- dérées : moyennes de taux de change, de prix, de coûts. Pour un pays donné, la pondération a i af-fectée à ses différents partenaires i exprime la concurrence exercée par ceux-ci vis-à-vis du pays considéré. Il s'agit en fait d'une « double pondération ».

1 Ce chapitre est extrait de l'article de G. Ourganlian [1) réalisé en 1997 pour Synthèses n°12-13 (encadré p. 57-58).

52 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000103

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Par exemple, si le pays considéré est la France, la première pondération affectée au partenaire i cor-respond au poids de sur tous les marchés d'exportation. La seconde pondération correspond à son poids dans les exportations de la France. Soit :

a;

= [Part du marché m détenue par le pays i] x [Poids du marché m dans les exportations mEM

totales de la France]

où i désigne les différents partenaires. Dans l'exemple choisi, les valeurs de i allant de 1 à 8 désignent les principaux pays partenaires de la France dans l'OCDE et i = 9 désigne la France.

* Xin X9 X M

mM Xm X9

j=1

où: - m est un marché élémentaire, soit le croisement d'une zone géographique avec un produit manufac-turé; les statistiques utilisées distinguent 32 zones importatrices et 48 produits manufacturés, soit 1 536 marchés élémentaires,

- M est le marché global représentant l'agrégation des marchés élémentaires; - X;° désigne les exportations du pays i vers le marché élémentaire m (par convention, les exporta-tions de n'importe quel produit d'une zone vers elle-même sont considérées comme nulles),

- X9 = X9 désigne les exportations totales de la France en produits manufacturés. mEM

Alors, les coefficients a de la double pondération sont définis par : ai = a' 1—a9

afin d'avoir: = i=1

Si le Royaume-Uni représente x % des exportations des 9 principaux pays de l'OCDE destinées au Japon, et si le Japon représente y % des exportations françaises, alors le poids du Royaume-Uni au Japon est de xy %. Le poids s'entend ici comme la concurrence qu'exercent les exportateurs britanni-ques vis-à-vis des exportateurs français sur le marché japonais.

2. Taux de change effectif nominal

Le taux de change effectif nominal, qui permet d'avoir une information synthétique sur l'évolution d'une monnaie par rapport à celle d'un panier de monnaies étrangères, est calculé à partir de cette double pondération. Par exemple, dans le cas de la France vis-à-vis de ses partenaires de l'OCDE:

s Ieff=

j_1(I)a i=1

où Ii désigne le taux de change du pays i par rapport à la France. 8

Pour de petites évolutions, cet indicateur est approximativement égal à: eeff iOi i=1

avec 8 i = variation du taux de change de la monnaie du pays considéré par rapport au pays i. Si e1

augmente, la monnaie du pays considéré augmente par rapport à celle du pays i.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 53

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3. Prix étranger

L'indice de prix étranger qui entre dans le calcul de la compétitivité-prix à l'exportation est aussi établi à l'aide de la double pondération:

II(Pi)Œ

où P; désigne l'indice de prix du pays étranger i (exprimé en francs). Si le ratio augmente, cela signifie que les prix des pays étrangers progressent plus vite que les prix du pays considéré, donc que la compétitivité de ce dernier augmente.

4. Efforts de marges

Le rapport de la compétitivité-prix à l'exportation sur la compétitivité-CSU met en évidence les efforts relatifs de marge des exportateurs vis-à-vis de leurs concurrents étrangers, sous l'hypothèse implicite qu'il existe un seul facteur de production, le travail. Ainsi, une progression de la compétitivité-prix à l'exportation d'un pays plus rapide que celle de sa compétitivité-CSU s'interprète comme un effort sur les marges supérieur à celui consenti par les concurrents étrangers : les exportateurs du pays consi-déré ont accepté une diminution relative de leur bénéfice pour améliorer leur compétitivité-prix. Au contraire, une progression de la compétitivité-prix à l'exportation moins forte que celle de la compéti tivité-CSU s'interprète comme un accroissement de la profitabilité des exportations des producteurs du pays considéré ; en d'autres termes, les exportateurs du pays ont augmenté leurs marges par rapport à leurs concurrents.

5. Parts de marché à l'exportation

Les parts de marché relatives à l'exportation d'un pays se définissent comme le rapport entre ses ex-portations (en volume) et la somme des exportations d'un groupe de pays (le pays considéré inclus), sur le champ des produits manufacturés. Les efforts de marges et les parts de marché sont donc calculés par rapport aux principaux concur-rents de la France au sein de l'OCDE, ou dans l'UE, et non par rapport à l'ensemble du monde ; ceci à la fois en raison de l'indisponibilité de données suffisantes pour les autres pays, et pour mieux compa-rer les performances françaises à celles des autres pays industrialisés de longue date, sans que l'émergence de nouveaux pays dans le commerce mondial ne perturbe l'analyse.

Sources

[1J Ourghanlian G. (1997), « Change, compétitivité, effort de marge et part de marché », Le com-merce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13.

[2J Erkel-Rousse H., Saint-Aubin B., Ourganlian G., Mourre G. (1997), ((L'amélioration du solde extérieur pour les produits manufacturés », L'économie française - édition 1997-1998, Le livre de po-che, 1nsee (pp.113 à 115).

[3] Mathis J. (1990), « Compétitivité et élasticités du commerce extérieur », Aspects de la contrainte extérieure, Economie et Prévision n° 94-95, Direction de la Prévision.

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Compétitivité à l'importation

Indicateur de compétitivité = Indice de prix à l'importation x 100

Indice de prix de production national

Lorsque les prix des produits importés augmentent moins vite que les prix de production domestiques, la compétitivité des producteurs nationaux baissent sur le marché intérieur.

Cet indicateur peut être facilement mis en oeuvre sur les données par produits [1].

Certaines années, on peut déceler des comportements particuliers à l'exportation, les producteurs accentuant ou relâchant leur effort sur les marges à l'exportation (cf. chapitre sur la compétitivité-prix à l'exportation). Dès lors, pour évaluer la compétitivité-prix à l'importation, il faudrait rapporter le prix des importations aux prix des produits nationaux destinés au seul marché intérieur. On peut calculer l'évolution des prix de l'agrégat Production nationale - Exportations [2]. Ce calcul peut donner une in-formation intéressante, même s'il s'agit d'une approximation puisque les produits ne sont pas néces-sairement exportés par le producteur mais par un intermédiaire (commerce de gros).

Source

[1] Erkel-Rousse H., Saint-Aubin B., Ourganlian G., Mourre G. (1997), « L'amélioration du solde extérieur pour les produits manufacturés », L'économie française - édition 1997-1998, Le livre de po-che, Insee (pp.113 à 115).

[2] Guihard V. (1998), L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais, Insee Première n°661 juin 1998.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 55

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INDICATEURS DE SPECIALISATION

Indicateurs nationaux de spécialisation

1. De la théorie à la pratique

La littérature sur la spécialisation rappelle souvent les fondements théoriques des échanges interna- tionaux : - la théorie des avantages absolus de Smith, - la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, - la différence de dotation en facteurs (capital et travail) de Heckscher-Ohlin. Les pays ont toujours intérêt à exporter les produits sur lesquels ils sont mieux placés et à importer les autres, d'où une spécialisation inter-branche [1].

Partant de là, deux positions différentes : le développement des échanges internationaux porte en germe la disparition des avantages comparatifs du fait d'un nivellement des conditions de production ou, vision opposée, la libéralisation des échanges aurait dû conduire depuis longtemps à une forte spécialisation des pays. Or les faits contredisent l'une et l'autre de ces attentes : les échanges ne ces-sent de croître plus vite que la production et les échanges croisés se sont fortement développés [6 ; 7].

Les théories récentes du commerce international, initiées par Chamberlain puis Helpman et Krugman, lèvent ces contradictions en mettant l'accent sur la différenciation des produits par les variétés. Les pays se spécialisent sur une ou plusieurs variétés du produit et importent les autres, chacun bénéfi-ciant ainsi des économies d'échelle sur la variété retenue. Ainsi la spécialisation intra-branche occa-sionne des échanges croisés. Intervient également la stratégie des firmes internationales.

Dans la pratique, le statisticien se heurterait à d'importants problèmes de mesure s'il voulait utiliser, comme le supposent les diverses théories, les prix en l'absence d'échanges, les fonctions de produc-tion, les dotations en facteurs et les éléments de compétitivité hors prix. C'est pourquoi tous les indica-teurs proposés depuis une quarantaine d'années ne mesurent pas les avantages comparatifs en tant que tels mais décèlent leur existence à partir d'une analyse ex-post des échanges.

2. Les avancées méthodologiques

Indice de Balassa (1965)

La notion d'avantage comparatif « révélé » apparaît chez Balassa. Son analyse, fondée tout d'abord sur la structure des exportations, a évolué compte tenu de l'importance prise par les échanges croisés d'un même produit. L'indicateur ci-dessous propose de juger de l'avantage ou du désavantage compa-ratif d'un produit k en rapportant le solde au total des flux échangés: Bk =(xk -mi,)/(X+M) d'où un indicateur global de spécialisation inter-branche

B= Y-Ix k -mk l/(X+M) k

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 57

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B varie entre 0 et 1. A noter qu'un pays dont l'excédent serait réparti uniformément sur tous les pro-duits aurait un fort coefficient de Balassa sans pour autant présenter un avantage comparatif particulier sur certains produits. C'est donc un indicateur d'avantage absolu et non relatif, « biaisé vers le haut quand on s'éloigne de la situation d'équilibre global » du commerce extérieur [6].

Indice de Grubel et Lloyd (1971)

Grubel et Lloyd propose un indicateur de spécialisation intra-branche : le complément à 1 de l'indice de Balassa (cf. p. 65) :

Y-(xk -mk)- xk -mkI GL=1-B= k k

1(xk +mk) k

Indice d'Aquino (1978)

Aquino mesure la spécialisation intra-branche par: xk mk A=1-0,57 X M

On utilise son complément à 1:

x m A'= 0,5E -

k M

qui est nul si les exportations et les importations ont même structure et qui vaut 1 en cas de spéciali-sation inter-branche maximale, sans échanges croisés.

Indicateur de Lafay (1987)

Lafay considère qu'un pays qui ne présenterait ni avantage ni désavantage comparatif verrait son solde réparti uniformément entre les produits en fonction de leur poids dans les échanges. L'avantage (ou le désavantage) comparatif sur un produit se traduit alors par un écart positif (ou négatif) entre le solde réel et ce solde fictif d'équi-répartition. Cet écart, rapporté au total des échanges, donne un indi-cateur de contribution au solde (CS).

Solde effectif sur un produit k Xk - mk Solde théorique sur le produit k (X - M) xk + mk

X+M

Contribution au solde sur le produit k: CSk = X + M IN - mk) -(X - M) xk + mk 1

X+M J

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Un ratio de x % signifie que le produit k dégage, par rapport à son solde théorique, un excédent sup-plémentaire représentant x% du total des échanges ou 2x % de la moyenne des exportations et des importations.

D'où l'indicateur synthétique de contribution au solde ou de spécialisation des échanges :

CS = Y_jCSkI =1 X+M Hx~ -k)-(X-M) xX +Mk

Lorsque le commerce extérieur du pays est équilibré, on retrouve les indices de Balassa et Aquino siX=M,CS=B=A.

A noter que tous ces indicateurs sont calculés sur les données nationales de commerce extérieur. Les formules peuvent cependant être adaptées pour apprécier la spécialisation relative des pays au niveau mondial ou au sein d'une zone (cf. chapitres suivants).

Sources

[1] Samuelson

[2] Chamberlain F. H. (1932), The Theory of Monopolistic Competition, Harvard University Pros, Cambridge 1932.

[3] Balassa (1965), Trade Liberalization and Revealed Comparative Advantage, Manchester Scool,

n°33, mai 1965.

[4] Grubel G.H. et Lloyd P.J. (1975), Intra-Industry Trade, Mac Millan, Londres 1975.

[5] Lafay G. (1987), « Avantage comparatif et compétitivité », Economie prospective internationale

n°29, 1e, trimestre 1987.

[6] Tavernier J.-L. (1990), « Echanges extérieurs et avantages comparatifs : la spécialisation de la France confrontée à celle de ses concurrents », Economie et Prévision n°94-95, pp. 23-35

[7] Fontagné L. et Freudenberg M. (1997), « L'impact du marché unique sur le commerce euro-péen », La Lettre du CEPII n°154.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 59

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Indicateurs de spécialisation relative

Les indicateurs de spécialisation relative permettent de mettre en évidence les points forts et points faibles d'un pays au sein d'un groupe de pays comme l'OCDE, l'Union européenne ou la zone euro. Ils comparent la structure des échanges par produits.

1. Indicateur de spécialisation relative à l'exportation

Proposé par Balassa (1965), l'indicateur de spécialisation est un indicateur de structure des exporta-tion. Si X ;k désigne les exportations d'un pays i en produit k,

Spé X= Xk / X..

Ainsi, par exemple, l'indicateur de spécialisation à l'exportation de la France au sein de l'OCDE, con-cernant le produit k, est le rapport entre la part de ce produit dans les exportations françaises et sa part dans les exportations de l'OCDE.

2. Indicateur de spécialisation à l'importation

L'indicateur de spécialisation à l'importation est calculé de manière analogue.. Si M ik désigne les importations du pays i en produit k,

Spé M= M ik /M i. M.k /M..

3. Indicateur de spécialisation globale

L'indicateur de spécialisation globale est la différence entre ces deux indicateurs, de façon à éliminer l'effet des échanges croisés [4]. Il ressemble beaucoup à l'indice d'Aquino qui, au niveau national, s'appuie sur l'écart entre la part d'un produit dans les exportations et dans les importations (cf. p 58). Si cet indicateur a la vertu d'être simple, il est néanmoins très contestable dans la mesure où les pour-centages que l'on rapproche sont établis à partir de dénominateurs différents.

4. Position sur le marché international

La position d'un pays sur le marché international, indicateur couramment utilisé par le. CEPII [7 ; 8], s'apparente à l'indicateur de Balassa. Considérant le produit k, la position du pays i est représentée par son solde relatif défini en pourcentage par rapport au commerce mondial de produit k.

POS ik = 100 x Xik - M ik

Wk

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avec X;k : exportations du pays i en produit k, M~k : importations du pays j en produit k,

V4: commerce mondial du produit k. (Wk _ X;< _ Mj< : par construction, la somme des exportations est égale à la somme

des importations dans la base Chelem).

5. Contribution au solde mondial

La contribution au solde, indicateur de spécialisation calculé précédemment à partir des seules don-nées nationales (cf. p 58), peut aussi être calculé au niveau d'une zone ou au niveau mondial. La diffé-rence porte sur le calcul du solde théorique de référence : un pays ne présenterait ni avantage ni désavantage comparatif si son solde était réparti sur les différents produits au prorata du poids mon-dial de ces produits dans le total mondial des échanges.

CS'=~X; +M, I—Mik)—(Xi.—Mi.) Xt +Ml

Sources

[1] Balassa B. (1965), Trade Liberalization and Revealed Comparative Advantage, Manchester School, n°33.

[2] Division études des entreprises (1974), « L'internationalisation de la production française », Fresque historique du système productif, Collections de l'insee, série E n°27 (p. 207).

[3] « Les échanges extérieurs », La crise du système productif, Collections de l'insee, série E, décem-bre 1981 (p. 179).

[4] Turpin E. (1989), « Une spécialisation fragile », Les entreprises à l'épreuve des années quatre-vingt, Insee (p. 26).

[5] Guihard V. (1997) « Spécialisation et atouts des pays de l'OCDE », Le commerce extérieur indus-triel de la France 1980-1996, Synthèse n°12-13 (p. 68).

[6] Tavernier J.-L. (1990), « Echanges extérieurs et avantages comparatifs : la spécialisation de la France confrontée à celle de ses concurrents », Economie et Prévision n°94-95, pp. 23-35

[7] Chelem, Base de données du Centre d'études prospectives et d'informations internationales, CEPII, 1999 (dernière version).

[8] Lafay G. et Herzog C. (1989), « Vingt ans d'échanges internationaux », Economie et statistique

n°217-218, janvier-février 1989.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 61

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Avantages comparatifs

Bien que les indicateurs d'avantages comparatifs fassent référence à la théorie de Ricardo, leur mise en oeuvre ne repose pas sur les prix relatifs. Les théories récentes se sont en effet attachées à mon-trer que les facteurs explicatifs des avantages comparatifs ne se limitent plus à ceux exposés dans la théorie classique. Les conditions du commerce international sont devenues très différentes : pas de concurrence libre et parfaite, échanges croisés de produits s'expliquant par un nombre important de variétés d'un même produit, fluctuations des taux de change qui modifient la compétitivité des pays. Les indicateurs proposés sont donc des indicateurs d'avantages comparatifs « révélés » par les échanges internationaux, c'est-à-dire calculés uniquement à partir des flux d'exportations et d'importations (en valeur).

1. L'indicateur d'avantage comparatif de Lafay (CEPII)

Selon G. Lafay, un pays qui ne présenterait ni avantage ni désavantage comparatif verrait son solde réparti entre les différents produits au prorata de leur poids dans les échanges du pays. L'avantage comparatif d'un pays sur un produit s'apprécie donc au vu de l'écart entre le solde effectif et le solde théorique d'équi-répartition. Cet écart est rapporté au PIB pour tenir compte de la taille du pays ; ceci permet également d'éliminer les effets de l'inflation et de la croissance.

Le principe de cet indicateur d'avantage comparatif est le même que pour la contribution au solde, sauf que l'écart entre solde effectif et solde théorique est rapporté au PIB et non aux échanges (p. 58).

Plus précisément, l'avantage comparatif révélé d'un pays i pour le produit k, s'obtient par la formule:

AVÎk = S', — S'k x 1000, soit: PIBi

X. + Mkk 1000

AVik = (Xik — Mik~ — ~Xi. — M..)x x • Xi. +M j PIBi

où X;k et X, désignent les exportations du produit k et les exportations totales du pays i., M;, et M. les importations du produit k et les importations totales du pays i.

L'indicateur est positif si la branche présente un avantage comparatif pour le produit k, négatif si elle présente un désavantage comparatif. Pour un pays, les avantages comparatifs calculés sur les pro-duits élémentaires sont additifs. La somme de tous les avantages comparatifs est nulle.

Une sophistication apportée à cet indicateur : pour mieux suivre l'évolution des avantages comparatifs dans le temps, le CEPII élimine « l'influence des changements qui ne sont pas spécifiques au pays étudié, mais qui résultent de l'évolution du poids des produits sur le plan mondial » [11]. ll calcule les avantages comparatifs de l'année t aux poids mondiaux de l'année de référence to en corrigeant tous les flux d'exportations et d'importations par les coefficients:

t Wk WI: e W ti = t W, 0

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Wk désigne le commerce mondial du produit k, c'est-à-dire la somme des exportations du produit k au niveau mondial, égale par construction dans la base Chelem à la somme des importations de produit k au niveau mondial.

2. L'indicateur d'avantage comparatif de Phan (Paris I)

Dans le cadre particulier des échanges de produits des industries agro-alimentaires, Phan propose un indicateur d'avantages comparatifs révélés calculés de la façon suivante [2 ; 3; 8].

On calcule la part des exportations nettes de produit k pour le pays i dans le total des échanges du pays i et on compare ce ratio à la part du produit k dans le total des exportations de la zone de réfé-rence :

E;k = Xik — Mik X.k

X; + M; X..

Mais on remplace les X ;k et M ;k par des flux théoriques X;k et M;k qui vérifient l'équilibre de la ba-

lance commerciale (M;k = X), soit:

* _ X k - M ik X.k E ik

avec: X;k (X; +Mi.)* =X;k(x; +M; )

d'où:. Xik = i (Xi. + Mi.) Xik

2 X;

Mik ° !(X + M)--1-- M.

L'indicateur de Phan s'écrit alors :

Ek 1 X X;k M ik 2 X X;. M;

Comparant l'indicateur à la date t à l'indicateur à la date de référence 0, Phan décompose ensuite l'évolution de l'indicateur en une variation d'avantage comparatif et une variation de l'avantage spécifi-que. Si les avantages comparatifs résultent des caractéristiques de la branche ou du produit, les avantages spécifiques correspondent à « la capacité des entreprises à exploiter le capital technologi-que et humain du pays. Ils dépendent, notamment, de la politique gouvernementale d'aide à l'investissement, des subventions et crédits à l'exportation, de l'effort pour la recherche-développement, de la formation du capital humain, des mesures fiscales et monétaires » [8].

Eik(t)-Eik(0)= Eiti([t)-Eik(0) +[Eik(t)-Eik(t))-(Eik(0)-Eik(0)) nt

j Variation de l'avaage k Variation de l'avantage

comparatif spé cifique

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 63

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Sources

[1] Lafay G. (1987), «Avantage comparatif et compétitivité », Economie prospective internationale n°29, 1" trimestre 1987.

[2] Phan D. L. et Gausens 0. (1986), ((Avantages comparatifs et performance dans le commerce international des produits différenciés », L'actualité économique, vol.62, n°4, décembre 1986.

[3) Phan D. L. (1989), « Politique agricole commune et évolution de l'avantage comparatif 1973-1983 », Cahier d'économie et sociologie rurales n°10.

[4] Tavernier J.-L. (1990), « Echanges extérieurs et avantages comparatifs : la spécialisation de la France confrontée à celle de ses concurrents », Aspects de la contrainte extérieure, Economie et Pré-vision n°94-95, Direction de la Prévision.

[5] Turpin E. (1989), « A la recherche de l'équilibre extérieur », Les entreprises à l'épreuve des années quatre-vingt - Etude du système productif, Insee.

[6] Lienhardt J. (1996), L'industrie française en 1995, lnsee Résultat, série Economie générale n° 133-134, septembre 1996 (p. 39).

[7] Guihard V. (1997), ((Amélioration de l'excédent mais perte globale de part de marché », Le commerce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13 (avantages comparatifs des branches industrielles p. 34).

[8] Monceau C. (1997), La mesure des avantages comparatifs, Document de travail n°9710, Direction des statistiques d'entreprises, Insee.

[9] Monceau C. (1997), ((Un point fort des échanges agro-alimentaires : les produits transformés », Le commerce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13.

[10] Monceau C. (1997), « Commerces agro-alimentaires français et néerlandais - Des spécialisations complémentaires », lnsee Première n°559.

[11 ] Chelem, Comptes harmonisés sur les échanges et l'économie mondiale, Cd-rom septembre 1999 (dernière version), CEPII.

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Indicateur de Grubel et Lloyd

1. Calcul de l'indicateur de Grubel et Lloyd

Pour une branche j, on décompose les échanges en une partie équilibrée appelée échanges infra-branche (exportations et importations simultanées d'un même produit) et le solde appelé échanges inter-branches (la partie non équilibrée est susceptible d'être rééquilibrée par un flux en sens inverse concernant un autre produit). L'indicateur de Grubel et Lloyd mesure la part des échanges intra-branche dans les échanges to-taux. Il varie nécessairement entre 0 et 100 %.

X~ + M~ — X~ — M~ I 2Min(X~; M~) GL_ =1— =

X~ + M~ X~ + M~ X~ + M~

Par exemple [4] : 70

30 Commerce inter-branche (40)

Commerce infra-branche (60)

X M

L'indicateur de Grubel et Lloyd est de 60 % dans l'exemple ci-dessus.

L'indicateur de Grubel et Lloyd, proposé en 1975, se prête à une compréhension du commerce exté-rieur en fonction de la théorique traditionnelle et des avancées récentes datant des années soixante-dix et quatre-vingt. Le commerce inter-branche peut s'expliquer en grande partie par la théorie classi-que des avantages comparatifs de Ricardo. Le commerce intra-branche peut s'expliquer par les théo-ries plus modernes de la concurrence imparfaite, avec notamment la différenciation d'un produit par les variétés (différenciation horizontale) ou.par la qualité (différenciation verticale).

La création du marché commun fin des années cinquante, prolongée par la mise en place du marché unique fin des années quatre-vingt, a en effet battu en brèche la théorie traditionnelle selon laquelle l'ouverture des marchés s'accompagne d'une spécialisation des pays et d'une diminution des échan-ges intra-branches.

2. L'étude des Douanes

L'étude des Douanes [2] porte sur le commerce extérieur français, sur la période 1980-1996. Elle a bien sûr été réalisée à partir des données douanières françaises.

L'indicateur de Grubel et Lloyd, c'est-à-dire la part de l'intra-branche dans les échanges totaux, varie en fonction du niveau de nomenclature retenu. Plus la nomenclature est fine, plus les produits sont

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 65

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différenciés et moins les échanges sont considérés comme intra-branche. Ainsi, en 1996, le GL atteint pour la France 95 % en NEC2, 89 % en NEC3, 85 % en NEC4 (nomenclature d'études conjoncturelles sur 2, 3 et 4 positions, c'est-à-dire en 10, 64 et 66 postes). Il est de 61 % seulement en NC8 (nomenclature combinée sur 8 positions, soit quelque 10 000 postes).

L'intérêt du GL n'est donc pas en niveau mais en évolution : calculé sur la période 1984-1996 en NEC2, NEC3 et NEC4, le GL a progressivement augmenté. Calculé sur la période 1990-1996 en NC8, la progression est même plus sensible. Les échanges intra-branches se sont donc développés.

Le GL permet aussi de comparer la nature des échangés entre zones ou pays. Les échanges intra-branches sont particulièrement élevés avec l'Union européenne, surtout avec les principaux partenai-res de la France (Allemagne, Royaume-Uni, UEBL...).

Le GL permet aussi de caractériser les produits. Ceux-ci se prêtent de manière inégale aux échan-ges intra-branches. Particulièrement forts dans l'automobile, les échanges intra-branches sont au con-traire faibles dans l'agro-alimentaire.

Dans le cadre de cet article, la montée des échanges intra-branches est censée s'expliquer par le fait que les produits ne sont pas parfaitement équivalents, mais différenciés selon les variétés ou selon la qualité (haut de gamme, moyenne gamme, bas de gamme).

2. L'étude CEPII (Paris I et OCDE)

L'étude du CEPII, qui porte sur les échanges intra-communautaires au cours de la période 1980-1996 à partir des données d'Eurostat, affine l'approche des échanges inter et intra-branches [3 et 4].

- Elle élimine en effet le biais géographique en considérant les flux bilatéraux entre pays : elle évite ainsi que les exportations et importations relatives à plusieurs pays se compensent au niveau d'une branche. - Elle s'appuie sur la nomenclature de produits la plus fine possible, la NC8, nomenclature combinée sur 8 positions en 10 000 postes.

L'indicateur de Grubel et Lloyd tombe ainsi à 38 % en 1996. Cette étude, comme celle des Douanes, montre que le commerce intra-branche s'est développé entre 1980 et 1996 : l'indicateur a gagné 5 points.

L'étude complète cette approche en introduisant la notion d'échanges croisés en différenciation ver-ticale et en différenciation horizontale.

Pour un poste donné de la nomenclature de produit, elle considère que le flux entre deux pays porte sur des produits : - différenciés verticalement si l'écart entre prix unitaires est d'au moins 15 % (seuil conventionnel) : cet

écart est le signe d'une différence de qualité (bas de gamme, moyenne gamme, haute gamme), - différenciés horizontalement si l'écart de prix unitaire est inférieur à 15 %: les produits sont similai-

res, les seules différences étant des différences de variété (marques, couleur, forme, design...)

L'étude distingue alors trois types de transactions : - le commerce univoque : le recouvrement entre importations et exportations est inférieur au seuil de

10%, - le commerce croisé (recouvrement supérieur à 10 %) en différenciation verticale, - le commerce croisé en différenciation horizontale.

66 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000/03

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Alors que le commerce univoque dépassait les autres formes au début des années quatre-vingt (45 % des échanges intra-communautaires), son importance a diminué avec la mise en place du marché unique. Il a été supplanté par le commerce croisé en différenciation verticale (qualité différente) au début des années quatre-vingt-dix. La part du commerce en différenciation horizontale (produits simi-laires, ne différant que par les variétés) est restée quasiment stable. D'où la conclusion : « dans presque tous les pays, le commerce croisé a progressé au détriment du commerce univoque... il semble que le renforcement de la spécialisation intersectorielle n'ait pas eu lieu.., l'intégration européenne s'est traduite avant tout par un renforcement des échanges croisés en différenciation verticale [qualité] ».

Sources

[1] Grubel H. et Lloyd P. (1975), Industry Trade, MacMillan.

[2] Aubry-Lecomte V. (1997), « Les échanges intra-branche », Le commerce extérieur industriel de la France 1980-1996, Synthèses n°12-13, pp. 81-86.

[3] Fontagné L. et Freudenberg M. (1997), « L'impact du marché unique sur le commerce euro-péen », La Lettre du CEPII n°154.

[4] Fontagné L. et Freudenberg M. (1999), « Marché unique et développement des échanges », Economie et statistique n°326-327.

67 INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR

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INDICATEURS D'EXPANSION INTERNATIONALE

Les parts de marché

Si, dans la problématique actuelle, la plupart des études sur les « parts de marché » sous-entendent « parts de marché à l'exportation », tel n'est pas toujours le cas. Le terme de part de marché mérite d'être précisé.

1. Part du marché intérieur

La part de marché intérieur d'un pays est définie comme la part de la demande intérieure satisfaite par sa propre production, c'est-à-dire :

P; = (Production — Exportation) / (Production — Exportations + Importations)

Pour suivre l'évolution de la part du marché intérieur, on s'intéresse le plus souvent au taux de péné-tration, c'est-à-dire le complément: Taux de pénétration = Importations / (Production — Exportations + Importations).

2. Part du marché extérieur

La part de marché extérieur d'un pays s'obtient en rapportant les exportations de ce pays au total des exportations mondiales [2 et 3] :

P. = Exportations./ Total des exportations mondiales

Au dénominateur, il ne s'agit pas de la demande mondiale, mais seulement des échanges entre pays, c'est-à-dire d'une demande « étrangère ».

3. Part de marché globale

La demande mondiale, somme des demandes (ou marchés intérieurs) des différents pays, est en fait égale à la somme des productions des pays, les exportations et les importations se compensant au niveau mondial. La part de marché d'un pays correspond donc à la part de la demande mondiale qu'il satisfait, c'est-à-dire à la part de sa production P; dans la demande mondiale D. Cette part de marché globale, qui tient compte du marché extérieur et intérieur du pays, peut s'écrire:

Pi Di Pi—Ei Dx Ei —=—x +—x— D D Di D Dx

où P, D et E désignent respectivement la production, la demande et les exportations, soit au niveau mondial, soit concernant le pays i., soit « l'étranger » x. La part de marché globale du pays est donc une moyenne pondérée de sa part de marché intérieur

Pi—Ei et de sa part de marché extérieur Ei

. Di Dx

Plutôt qu'une approche séparée des parts de marché intérieur et extérieur, cette approche globale permet de mieux rendre compte du phénomène actuel : les pertes de parts de marché des pays déve-loppés en faveur des nouveaux pays industrialisés [4].

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 69

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4. Part de marché extérieur et solde

Le solde du commerce extérieur de la France s'écrit: s=x — m,

où x et m désignent les exportations et les importations françaises. Soient P. les parts de marché extérieur de la France et Pf l'importance du marché français dans la demande extérieure mondiale:

Pr =x/XetPf =m/M, E et M désignant les exportations et les importations au niveau mondial. D'où : s=(X . P,.)—(M . Et comme par définition E = M au niveau mondial:

s = X [P,, — Pf ]. Le solde du commerce extérieur peut donc s'accroître même si les parts de marché diminuent : il suffit que les parts de marché extérieur diminuent moins que l'importance du marché français [2],

5. Part de marché absolue et relative

Ces deux notions [5] se réfèrent aux parts de marché extérieur: - les parts de marché d'un pays correspondent au poids de ses exportations dans le total des exporta-

tions mondiales. - les parts de marché relatives d'un pays sont égales au poids de ses exportations dans le total des

exportations d'un groupe de pays, comme l'OCDE, l'UE, la zone euro. Avec l'émergence de nouveaux pays sur le marché international (Pays d'Asie en développement ra-pide, PECO...), les parts de marché absolues d'un pays développé peuvent diminuer mécaniquement (même si ses exportations progressent). Calculer des parts de marché relatives permet d'éliminer ce phénomène et de mieux juger les performances du pays par rapport à un groupe de pays « équivalents » et concurrents. Les études sur la compétitivité privilégient les parts de marché relatives (Direction de la prévision).

6. Evolution des parts de marché en volume

Les parts de marché en volume se calculent à partir des exportations en volume, c'est-à-dire les ex-portations en valeur divisées par les indices de prix associés. Le partage volume-prix permet de préci-ser l'analyse, notamment en période de fortes variations des prix.

Sources

[1] Turpin E. (1989) : « Les parts de marché : de quoi s'agit-il », Les entreprises à l'épreuve des années quatre-vingt, lnsee, p.48.

[2] Guihard V. (1997), « Amélioration de l'excédent mais perte globale de part de marché », Le commerce extérieur industriel 1980-1996, Synthèses n°12-13.

[3] Ourghanlian G. (1997), « Change, compétitivité, effort de marge et parts de marché », Le commerce extérieur industriel 1980-1996, Synthèses n°12-13.

[4] Fouquin M. (1997), (<Les marchés émergents en 2005 », Le commerce extérieur industriel 1980-1996, Synthèses n°12-13.

[5] « Parts de marché », L'économie française - Edition 1997-1998, Le livre de poche - lnsee, (p.98).

70 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000103

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Indicateur de performance

Cet indicateur, proposé par le CEPII, mesure l'écart entre les exportations réalisées par un pays et les exportations qu'il aurait réalisées s'il avait conservé sa part de marché.

Si l'on note V; t le flux du pays i vers le pays j en produit k à la date t, l'indicateur de performance du

pays i dans le pays j, concernant le produit k à la date t, s'écrit:

PERF.kt — V.~ t — V~1 t° X t—to

Source

Chelem, Base de données du Centre d'études prospectives et d'informations internationales, CEPII., 1999.

71 INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR

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Contributions à l'évolution des parts de marché extérieur

Pour dépasser le simple constat descriptif des gains ou pertes de part de marché extérieur, et essayer d'en dégager les causes, on décompose l'évolution de la façon suivante :

Evolution Effet Effet Effet

des parts = de + de + résiduel

de marché structure compétitivité

L'orientation géographique et sectorielle initiale du pays exportateur sous-tend l'effet de structure. L'un ou l'autre des deux aspects peut toutefois être privilégié, selon la question posée dans l'étude.

1. Optique pays

La décomposition de l'évolution des parts de marché dans l'optique pays {1} correspond à la pro-blématique la plus actuelle : la France est-elle suffisamment présente sur les marchés émer-gents ? Alors que les commentaires se limitent souvent à la compétitivité de la France, la méthode de décomposition des gains et pertes de parts de marché montre que l'orientation géo-graphique joue un rôle prépondérant. La croissance du marché européen sur les années 1985 à 1992, plus récemment celle des pays asiatiques, ont eu un effet d'entraînement déterminant sur les parts de marché françaises ; le positionnement de la France dans les PVD joue en sens in-verse.

Reconstitution des calculs

On dispose des données suivantes:

Vii valeur des exportations du pays i vers le pays j.

On note:

Xi = Vi exportations totales du pays i (vers tous les pays j)

M. = V~ importations totales des pays j (en provenance de tous les pays i),

c'est-à-dire marchés extérieurs élémentaires. M = V commerce mondial

On se place ensuite du point de vue du pays exportateur i (la France par exemple), en omettant l'indice i pour simplifier les notations :

i FIt = X part de marché mondiale du pays i à l'instant t

M t

X;. = i part de marché du pays i dans le pays j à l'instant t (part de marché élémentaire) M

r

Rt = Mi, poids du marché élémentaire j dans le commerce mondial à l'instant t 1 Mt

72 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000/03

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Alors: c

nt = Xi = i 1 =~ X J x M i Mt Mt i M~ Mt

rit = Et x t ~ 1 R; 1

Dli t =IIt -IIt-t

Et X t Et-1 x t- _ i Ri - 1 3 1

J 1

stXRt+ Et-IXRt— E~-I x t_ Ei-l X t-1

= _1(f3 __1)+t( t_i)}

i i J Ri i Ri

_

_~Ei oRi+~ RJ J -Ri- oEi+Ri oEi

Effet de Effet de Effet

structure compétitivité résiduel

Interprétation

• Dans le premier terme, les parts de marché élémentaires sont constantes, c'est-à-dire fixées à leur valeur en t-1 (Ej-1 ) ; seul évolue le poids des différents marchés élémentaires dans les impor-

tations mondiales (A3). Ce terme mesure donc l'évolution de la part de marché mondiale du

pays i. qui découle de sa spécialisation géographique initiale et du dynamisme de ses clients. Cet effet de structure peut aussi s'appeler effet d'entraînement.

• Le second terme prend en compte l'évolution des parts de marché du pays i sur les différents marchés élémentaires j (DE1), le poids de chacun d'eux étant figé à sa valeur de départ (Rj-' ). Ce

terme donne donc l'évolution de la part de marché mondiale du pays i ne résultant que de l'évolution de sa position sur les marchés élémentaires. Il reflète ainsi la compétitivité du pays i

par rapport à ses concurrents.

• Le troisième terme est un terme résiduel, petit devant les deux autres. Il est positif si le pays ac-croît ses parts de marché dans les pays qui prennent de l'importance dans le commerce mondial. Il est également positif si le pays se désengage des pays en perte de vitesse. Il est négatif dans le cas où le pays va à contre-courant de l'évolution des marchés élémentaires. Il peut donc être in-terprété comme un effet d'adaptation aux changements du marché mondial. Il permet de juger de la capacité du pays à la réorientation géographique de ses échanges.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 73

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2. Optique produits

Une approche plus ancienne consistait à étudier l'effet de la spécialisation sectorielle de la France sur ses parts de marché [2]. Etait-elle positionnée sur les bons produits ? Sa spécialisation était-elle un atout ou un handicap ? L'évolution des parts de marchés se décompose de même en un effet de structure et un effet compétitivité.

On appelle Vi~k la valeur des exportations du pays i vers le pays j en produit k. Ainsi :

X ik = Vi k exportations totales du pays i en produit k

Mik = V ik importations du pays j en produits k

A partir de ces notations : t

tIt = X't part de marché globale du pays i. dans le pays j à l'instant t Mj

X;k

Ek _ L part de marché élémentaire du pays i dans le pays j en produit k à l'instant t M jk

t

Rk =

Mk poids du produit k dans les importations totales du pays j en à l'instant t

M.

Alors :

t t t

X ~jk Mjk M k M~k M

=r t t lit L.ELX k k

Ont = lit - nt-1

t x -~gk 1 x3

k k

_ E. x Et-1 x +EI-Z x [ 4 x t-1 k Rk - k Rk k Rk - 1. Rk k

....{ t_1Q3t k -Rk 1)+Rk(Ek -Ek-i)}

_ Ek 1LRk + 1 RkAEkt

k k

Ek 10Rk +

k k

_ Ek 1LRk + Rk t 1t + 1 DEkORk

k k k Effet de Effet de Effet

structure compétitivité résiduel

74 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000/03

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Interprétation

• Dans le premier terme, on fige la structure des exportations du pays i vers le pays j dans l'état de t-1 (termes Ek') ; seul évolue le poids des produits k dans les importations du pays j (termes

Ce terme donne l'effet de l'orientation sectorielle initiale. Un effet structure positif signifie que le pays i était positionné sur les bons produits. Sa spécialisation initiale lui a été favorable. Il a bénéficié d'un effet d'entraînement compte tenu du dynamisme de la demande du pays client j concernant les produits exportés par i.

• Dans le second terme, on fige le poids des produits k dans la demande du pays j à l'instant t-1 (termes 3). Seules évoluent les parts de marché du pays i en produits k (termes 44 ). Ce terme dégage donc le dynamisme propre au pays exportateur i, face à ses concurrents. Il témoi-gne de la compétitivité réelle du pays i sur chaque marché élémentaire.

• Le terme résiduel traduit l'adaptation aux variations de la demande au cours de la période, c'est-à-dire le gain résultant d'une orientation adéquate en cours de période ou la perte en cas de ré-orientation à contre-courant des tendances de la demande. Il est en effet positif si le pays i accroît sa part de marché dans le pays j pour les produits dont la place s'accroît dans la demande de j ; en d'autres termes, être situé à la. fois sur un produit porteur et une zone dynamique permet d'encaisser un bonus. Le terme résiduel est au contraire négatif quand le pays i voit sa part de marché se réduire pour les produits en déclin relatif.

Cette méthode permet d'étudier l'évolution des parts de marché calculée sur l'ensemble des pro-duits échangés ou un sous-ensemble, par exemple les produits de l'industrie manufacturière. Elle permet d'établir un diagnostic par produits sur les causes de l'évolution des parts de marché d'un pays i (par exemple la France) dans un pays particulier (j = Chine par exemple) mais aussi dans une zone particulière (j = Asie par exemple) ou encore dans le marché mondial (j = Monde).

3. Approche par pays et produits

On voit que les deux approches, présentées comme indépendantes, ne le sont pas. Dans l'optique pays [1], la spécialisation des échanges par produits joue forcément un rôle. Dans l'optique produit [2], la spécialisation par pays est sous-jacente dès lors qu'on étudie l'évolution des parts de marché sur un groupe de pays ou au niveau mondial. L'effet de structure peut se décomposer lui-même entre l'effet de l'orientation sectorielle et l'effet de l'orientation géographique du pays exportateur [3 et 4]. Cette troisième approche oblige à descendre au niveau fin des croisements produits x zones (marchés élémentaires).

X t. IIt =1 °t

part de marché globale du pays i dans le commerce mondial à l'instant t k M

t Xqk Eck = part de marché du pays i dans le pays j en produit k à l'instant t

M ik

(part de marché élémentaire)

Mtk Rjk = t poids des importations du pays j en produit k dans le commerce mondial M

à l'instant t (poids du marché élémentaire)

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 75

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Alors :

jk Mk

j k Mt. j k Mjk Mt.

rit=1 Djt k XR;k j k

°rit =rit -rtt-'

_ k x k — Z 1E~kt X F k l

j k j k

°IIt =~ 1E Jk'°Rjk +~ LRh'°j +~ °E kk

j k j k j k

Effet de Effet de Effet

structure compétitivité résiduel

Pour décomposer l'effet de structure (E) en un effet d'orientation géographique initiale (E' ) et

un effet d'orientation sectorielle initiale (Eproduit )' les auteurs [2 et 4] posent:

t z t t Eaéo=~ s °R, avec °~3=Y' °Rjk,

j k

c'est-à-dire qu'on n'utilise que les marges des matrices de parts de marchés élémentaires et de poids des marchés élémentaires. Ensuite le traitement diverge.

1) Une première étude [3] pose: E produit = E — E gé o en précisant qu'il n'y a pas symétrie entre Eproduit et Egé o, car il est impossible de séparer tota-

lement effet-zone et effet-produit : « Intuitivement, il existe une liaison entre type de produit et zone de destination ».

2) Une seconde étude [4] semble calculer Eproduit et Ego de façon symétrique et admettre un

terme résiduel égal à E — E ~é o — Eproduit

L'étude procède de même à une décomposition de l'effet d'adaptation entre adaptation géogra-phique et adaptation sectorielle.

4. Une approche simplifiée

Tout en descendant au niveau des marchés élémentaires pays - produits, la variation de la part de marché globale n'est décomposée qu'en deux termes [5]. Le premier coïncide avec l'effet d'entraînement ou de spécialisation initiale. Mais le second regroupe l'effet d'adaptation et l'effet des gains ou pertes de marché élémentaires, sans qu'on cherche à les isoler.

On dispose des données suivantes: vijk valeur des exportations du pays i vers le pays j en produit k.

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On note :

Xik = VI k exportations totales du pays i en produits k

Mjk = V jk importations totales des pays j en produit k

M k = V k commerce mondial du produit k

Xijk E ijk = part de marché élémentaire du pays i dans les importations du pays j en produit k M jk

poids des importations du pays en produit k dans le commerce mondial Rjk= M P P P Y j p

ri = X' part de marché du pays i dans le commerce mondial M

Alors :

= _ = Xi X'Jk X~Jk Mjk M.. j k M.. j k M jk M .

U= XRjk j k

_ X R)k -1 1 E)k' x Rjk' j k j k

t t c-1 t-1 c-1 C XRjk+Ejk x Rjk -Ejk X Rjk -Ejk X Rjk J k

_ ~[E;hR;k -R~k')+R,k(Ejk -'), j k

on = ~ ~IEJk ARjk +Rjk&jk j k L

effet de autre

structure

Sources

[1] Benaroya F. (1997), « Comment interpréter l'évolution des parts de marché françaises à

l'exportation », Les Notes Bleues n°119, Bureau d'études générales et analyse du risque-pays,

DREE.

Cet article ne s'intéresse qu'à l'aspect géographique et non produits. Il n'évoque que l'effet d'entraînement et l'effet propre à la France, sans parler de l'effet résiduel. L'approche est originale par le fait que l'auteur simule l'évolution des parts de marché de la France en fixant à une date

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 77

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donnée soit les parts de marchés élémentaires par pays soit le poids des marchés élémentaires dans le commerce mondial. Ceci lui permet de présenter sous forme de graphiques l'évolution des parts de marché globales qu'on aurait constaté dans l'un et l'autre cas.

[2] Coste M. (1975), « La méthode d'analyse de la pénétration sur les marchés. extérieurs - Mé-thode mise au point par, de la Direction de la Prévision », La mutation industrielle de la France, Collections de l'Insee, série Entreprises, n°E 31-32, tome 1, p. 65.

[3] Holcblat N. et Tavernier J.-L. (1989), « Une décomposition comptable des variations de parts de marché en trois termes », Economie et Statistique n°217-218, p.43.

[4] Turpin E. (1989), « D'où viennent nos pertes de part de marché ? », Les entreprises à l'épreuve des années quatre-vingt, p.46. L'article dit reprendre l'analyse de Holcblat - Tavernier. C'est l'article qui pousse le plus loin la dé-composition des gains et pertes de parts de marché. Trop loin ? Les effets résiduels peuvent être en effet aussi importants que les effets expliqués.

[5] G. Lafay et C. Herzog (1989), « Vingt ans d'échanges internationaux - L'Europe sur la défen-sive », Economie et Statistique n°217-218, p. 34.

[6] Guihard V. et de Peretti G. (1998), Le commerce extérieur avec les pays d'Asie touchés par la crise, lnsee Première n°583, mai 1998.

78 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000103

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Adaptation structurelle à la demande mondiale

Pour un pays i, la contribution de chaque produit k au solde manufacturier est définie par la différence entre le solde observé et un solde théorique:

Cik = Sik - Sik Sa est le solde relatif observé, exprimé en % de la moyenne des échanges (cf. p 40).

Sik = Xik - M ik X 100 2 (X; +M)

S k est un solde relatif théorique obtenu en imputant forfaitairement le solde relatif global du pays i aux différents produits k, en fonction de leurs poids dans les échanges du pays i.

S~_ Xi. — Mi. XXik+Mik X 100 !(X; +M;) Xi.+Mi.

En outre, on corrige pour toutes les années les flux d'exportations et d'exportations, afin d'éliminer l'influence de l'évolution du poids mondial des produits par rapport à l'année de référence (cf. p. 62). On obtient ainsi une contribution structurelle Ck' du produit k au solde manufacturier.

L'indicateur d'adaptation structurelle à la demande mondiale s'écrit alors comme le produit de Ck' par le taux de croissance tendanciel de la demande mondiale pour ce produit tk.

L'indicateur d'adaptation structurelle du pays à la demande mondiale s'obtient en sommant toutes les composantes par produits :

Ai =1Ciktk k

Cet indicateur d'adaptation structurelle à la demande mondiale est donc une utilisation de l'indicateur de spécialisation dit indicateur de contribution au solde (p. 58). Il est élevé si la spécialisation du pays est forte (c'est-à-dire si la contribution au solde est élevée) sur les produits à forte croissance au ni-veau mondial.

Sources

[1] Lafay G. et Herzog C (1989), Vingt ans d'échanges internationaux », Economie et statistique

n°217-218, janvier-février 1989 (p. 34).

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 79

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LES DETERMINANTS DU COMMERCE EXTERIEUR

Les indicateurs retenus dans le modèle Amadeus

Amadeus, modèle annuel macro-économique à deux secteurs, est mis en oeuvre à l'Insee par la Division croissance et politiques macro-économiques. Il comprend un bloc commerce extérieur. Bien que sa présentation, même très succincte, dépasse le cadre du calcul des indicateurs courants du commerce extérieur, il est intéressant de voir quelles variables explicatives les modélisateurs retien-nent pour décrire l'évolution des comportements d'importations et d'exportations dans le domaine des produits manufacturés.

Le modèle Amadeus fait suite aux modèles FIFI, DMS, micro-DMS. Comme tout modèle, il s'est cons-truit progressivement et évolue encore en permanence. Une première présentation date de 1991 [1, 2 et 3], une mise à jour complète date de 1998 [4] ; le changement de base des comptes nationaux et la constitution de la zone euro impliquent une nécessaire refonte.

1. Les principes généraux d'Amadeus

S'appuyant sur une description du passé, Amadeus permet des projections à court et moyen terme, notamment des scénarios variantiels pour une évaluation des mesures de politique économique.

Le modèle [4] décrit la réalisation de l'équilibre offre-demande, en attribuant un rôle principal aux variables de demande dàns le court terme et un rôle déterminant à l'offre dans le long terme, l'équilibrage des marchés s'effectuant par les prix (effet régulateur). Les équations de comportement sont en général spécifiées dans le cadre d'un modèle à correction d'erreur, mettant en évidence l'ajustement de court terme vers une relation cible de long terme.

Dans le cas du commerce extérieur, Amadeus distingue l'industrie manufacturière (U04 à U06) et le non manufacturier, en séparant l'énergie et le non-énergétique à l'import [5]. La présentation ci-dessous se limitera aux équations de volume d'échange des produits manufacturés.

S'agissant du commerce extérieur de produits manufacturés: - l'effet demande est pris en en compte par:

- la demande intérieure française en ce qui concerne les importations, - la demande mondiale adressée à la France en ce qui concerne les exportations: pour suivre cette

variable, qui représente nos parts de marchés à l'exportation, on suit les importations des parte-naires commerciaux de la France pondérées par la structure de nos exportations.

- l'effet prix est mesuré par un indicateur de compétitivité-prix : prix étranger / prix français. Le prix étranger retenu est le prix d'exportation, choisi parce qu'il permet de construire des indicateurs perti-nents à la fois à l'exportation et à l'importation. A l'importation, on pondère par la structure des impor-tations françaises. A l'exportation, on adopte une double pondération qui tient compte de la concurrence sur les marchés tiers.

Les données observées sont tirées des comptes nationaux et de la base OCDE du modèle Interlink. Les estimation ont été réalisées sur la période 1970-1992.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 81

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2. Les équations de volume des échanges extérieurs de produits manufacturés

a) Exportations

Modèle à correction d'erreur; cible de long terme: In X * = In DW + a In COMPET+ (3t + y . Estimation sur la période 1971-1992.

o In X = A In DW + 0,40 Mn COMPET + 0,41 In! DW(-1) I + 0,40 In COMPET(-1) - 0,005 temps + 5,30 avec: (3,28) (4,13) X(-1) ) (3,28) (-4,91) (4,12)

- X volume des exportations françaises de produits manufacturés - DW demande mondiale de produits manufacturés adressée à la France - COMPET compétitivité-prix des produits manufacturés (prix sur le marché extérieur / prix

des exportations françaises) - temps variable temporelle, introduite pour refléter les pertes de parts de marché liées à

l'accroissement tendanciel du poids des nouveaux pays industrialisés dans le commerce mondial.

b) Importations

Modèle à correction d'erreur sans terme d'ajustement à la cible 'de long terme (pas de variable dyna-mique.) Estimation sur la période 1971-1992.

In M = In DI + 0,34 In PrNT + 0,54 In PINT(-1) + 0,55 In UT + 0,03 -56,8 x 56,8 + 0,28

(2,31) PM (3,86) PM(-1) (3,26) (28,75) temps+ 56,8 (0,62) (4,02)

avec: - M importations françaises de produits manufacturés - PM prix des importations françaises de produits manufacturés - DI demande française en produits manufacturés - UT taux d'utilisation français des capacités de production dans l'industrie manufacturière - PINT prix intérieur de l'industrie manufacturière - temps variable temporelle, permettant d'introduire une tendance temporelle concave

censée refléter l'ouverture à la concurrence internationale.

PrnT est un indicateur de compétitivité-prix de l'industrie manufacturière. PM

3. Les équations de prix des échanges extérieurs de produits manufacturés

a) Exportations Modèle à correction d'erreur ; cible de long terme : moyenne pondérée des prix étrangers et des prix nationaux. Estimation sur la période 1971-1992.

o ln(PX) _ (1 - 0,37 - 0,46) o ln(PX(-1)) + 0,37 à ln(CU) + 0,46 a ln(PxEtr) + 0,28 Mn DW

(3,65) (6,49) (2,99)

- 0,38 {In(PX(-1)) -0,37 ln(CU(- 1)) - 0,46 ln(PxEtr(-1)) } (2,95) 0,37 + 0,46 0,37 + 0,46

82 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000/03

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avec : - PX prix des exportations françaises de produits manufacturés - PxEtr prix étrangers - CU coût unitaire - DW demande mondiale de produits manufacturés adressée à la France.

La formation des prix à l'exportation résulte d'un arbitrage entre un comportement de marge (pour conserver un taux de marge constant, les exportateurs répercutent intégralement sur le prix à l'exportation les variations de coût unitaire) et un comportement de compétitivité (pour conserver leur compétitivité vis-à-vis des prix étrangers, les exportateurs répercutent intégralement sur les prix à l'exportation les variations des prix étrangers).

b) Importations

Modèle à correction d'erreur; cible de long terme : moyenne pondérée des prix étrangers et des prix nationaux. Estimation sur la période 1971-1992.

O ln(PM) _ — 0,01 + 0,74 Mn(PmEtr)+(1— 0,74) Mn(PINT) (-3,42) (11,54) (11,54)

- 0,51 In PM(-1) + 0,36 In PmEtr(-1) _ 0,003 temps (-2,53) PNT(-1) (2,66) PrNT(-1) (-2,26)

avec : - PINT prix de la demande intérieure de produits manufacturés - PmEtr prix étranger des produits manufacturés - temps un facteur tendanciel négatif traduit les effets de la libéralisation des échanges:

sous l'effet d'une concurrence accrue, les prix ont eu tendance à diminuer.

La formation des prix à l'importation résulte d'un arbitrage des exportateurs étrangers, de même na-ture que l'arbitrage des exportateurs français, entre un comportement de marge et un comportement de compétitivité (qui consiste à aligner leurs prix sur les prix de la demande intérieure adressée à la France hors imports).

Sources

[1] Equipe Amadeus (1991), Le modèle Amadeus - Première partie - Présentation générale, Docu-

ment rectangle G9101, Insee.

[2] Brillet J.L. (1991), Le modèle Amadeus - Deuxième partie - propriétés variantielles, Document

rectangle G9102, Insee.

[3] Rousse H. (1991), Le modèle Amadeus - Troisième partie - Le commerce extérieur et

l'environnement international, Document rectangle G9104, Insee.

[4] Rousse H. (1992), Le modèle Amadeus - Le commerce extérieur et l'environnement international

dans le modèle Amadeus (réestimation 1992), Document rectangle G9205, Insee.

[5] Michaudon H. et Prigent C. (1998), Présentation du modèle Amadeus, Document rectangle

G9801, Insee.

[6] Herckel-Rousse H. (1999), <(Les équations de volumes d'échanges de produits manufacturés de

la France », L'économie française - Edition 1997-1998, Le livre de poche, Insee.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 83

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L'output gap

Avec l'importance prise par le solde des échanges extérieurs en 1996, un problème s'est posé aux économistes : ce solde serait-il durable ou se résorberait-il en même temps que se réduirait l'écart de conjoncture (output gap) entre la France et ses partenaires ? Une décomposition du solde manufactu-rier a donc été proposée en un solde conjoncturel et un solde structurel [1].

Le solde conjoncturel représente la composante conjoncturelle de l'écart de demande . Il est égal à la différence entre la composante conjoncturelle des exportations et la composante conjoncturelle des importations.

• Pour les importations, l'écart de conjoncture est calculé sur la base de l'écart relatif entre le PIB effectif et le PIB potentiel résultant des estimations économétriques.

PIB—PIB Pot Output gap =

PIB pot

Cet output gap est assimilé à l'output gap sur la production, lui-même assimilé à l'output gap sur la demande intérieure. L'élasticité des importations à la demande intérieure est supposée égale à 1. Si l'output gap est de 1 %, les importations sont estimées supérieures de 1 % au potentiel. On en déduit donc le montant des importations imputables à l'écart de PIB par rapport au PIB potentiel.

• Pour les exportations, on procède de la même façon en calculant un output gap des principaux par-tenaires de la France (implicitement, l'écart de conjoncture avec les autres pays devient une moyenne pondérée des output gap des neuf).

L'écart de conjoncture entre la France et ses partenaires en 1996 a ainsi été estimé 1,5 % (selon l'OCDE) et 2 % (Direction de la Prévision) [2]. Sur un solde de.89 milliards de F, la composante con-joncturelle a été évaluée à 20 ou 24 milliards de F.

Sources

[1] Erkel-Rousse H., Saint-Aubin B., Ourganlian G., Mourre G. (1998), « L'amélioration du solde extérieur », L'économie française - Edition 1997-1998, Le Livre de Poche - Insee (p. 106 à 109).

[2] « Les composantes conjoncturelles et structurelles de notre excédent commercial », Les notes bleues de Bercy, n°124, du 1er au 15 décembre 1997.

84 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000/03

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ANNEXES

Marché intérieur

Nouba : base des comptes nationaux

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 85

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Marché intérieur

Le taux de pénétration, le taux d'internationalisation, ou encore le calcul des contributions du com-merce extérieur à la croissance, font appel à la notion de marché intérieur.

En première approche, le marché intérieur peut être défini par :

Marché intérieur = Production - Exportations + Importations

Cette définition simple est souvent reprise dans les études internationales [1] : obtenir les informations et les mettre en cohérence constitue déjà un problème suffisant. Cependant, dans le cadre des comptes nationaux, le calcul du marché intérieur est plus sophistiqué du fait des modes de valorisation des différentes variables.

Le calcul du marché intérieur à partir des équilibres ressources-emplois des comptes nationaux peut être abordé soit du côté ressources, soit du côté emplois.

1. Calcul du marché intérieur d'après les ressources

Le calcul du marché intérieur de l'industrie manufacturière, établi à partir des données publiques du cadre central des comptes nationaux (dit domaine CCTR), privilégie l'approche ressources. Il s'effectue à partir des équilibres ressources-emplois de produits de niveaux E (NES 16), F (NES 36) ou G (NES 472). Lés ERE publics sont diffusés hors TVA déductible (c'est-à-dire y compris TVA non déductible). En base 80, les procédures de calcul prévoyaient: MI = Production distribuée + (importations + droits de douanes) - (exportations - marges commerciales sur exportations) En base 95, le calcul se fait dans la continuité de l'ancienne base:

Marché intérieur = Production des produits aux prix de base + (autres impôts sur les produits - autres subventions sur les produits) + (import + impôts sur importations) - (export - marges commerciales sur exportations - marges de transport sur exportations)

La formule a été modifiée pour tenir compte des nouveautés de la base 95 : - prise en compte des marges de transport sur exportations (qui n'existaient pas en base 80, le trans-

port étant alors considéré comme une consommation intermédiaire des branches), - prise en compte des autres impôts sur produits (notamment la TIPP) nets des autres subventions sur

produits, du fait que la production est désormais évaluée au prix de base.

On trouve aussi dans les programmes une formule différente, mais parfaitement équivalente: MI = Prod + IMP + (ISP + SSP - TVA) - (EXXP - MGCX) + MGTX

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 87

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ISP+SSP correspond au total des impôts nets de subventions sur produits (les subventions ayant déjà un signe négatif dans les fichiers). Enlever la TVA au total des impôts revient très exactement à re-trouver les impôts sur les importations et les autres impôts sur les produits. Le total des subventions donne exactement les subventions sur les produits, le poste subventions sur imports étant nul pour tous les produits industriels.

2. Calcul du marché intérieur d'après les emplois

Les responsables secteurs-produits disposent dans LIERE d'une évaluation du marché intérieur qui privilégie l'approche emplois des produits. Le marché intérieur est calculé pour les niveaux H (NES 472) et G (NES 116) de la nomenclature des comptes.

Cependant le marché intérieur calculé à partir de Liere, comme toutes les données de Liere, n'est pas public. A cela deux raisons: - le niveau H, niveàu de travail, est incomplet. Il peut manquer les stocks, certains exogènes comme la Cl des branches non marchandes... - les ERE de Liere sont établis hors toute TVA.

Dans Liere :

Marché intérieur = [ Consommation intermédiaire + Consommation finale + FBCF + acquisitions nettes d'actifs de réserves de valeur (objets de valeurs)

+ variations de stocks J - marges de transport sur Cl, CF, FBCF, objets de valeur - marges commerciales sur Cl, CF, FBCF, objets de valeur.

avec : Cl consommations intermédiaires, CF consommation finale, FBCF formation brute de capital fxe.

Les deux formules à partir des emplois (Liere) et des ressources (domaine CCTR) sont quasiment équivalentes du fait des équilibres comptables. Le seul écart tient à la TVA non déductible affectée à la ligne production dans les données publiques (d'un montant très faible par rapport à l'ensemble de la TVA).

MlL1efe = Total emplois (aux prix d'acquisition) - Exportations - marges commerciales et marges de transport sur Cl, CF, FBCF, objets de valeur

=Total ressources (aux prix d'acquisition) - Exportations - marges commerciales et marges de transport sur Cl, CF, FBCF, objets de valeur

=[Production aux prix de base + importations + marges commerciales + marges de transport + impôts (TVA (nulle), impôts sur importations, autres impôts sur produits) - subventions (sur importations (nulles) et autres subventions sur produits)] - Exportations - marges commerciales et marges de transport sur Cl, CF, FBCF, objets de valeur

_ (Production aux prix de base + autres impôts sur produits - autres subventions sur produits) + (importations + droits de douanes sur importations) - (exportations -marges commerciales sur exportations -marges de transport sur exportations)

= Mipubi~c

88 DOCUMENT DE TRAVAIL N°E 2000/03

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3. Utilisation

a) Le marché intérieur entre dans le calcul du taux de pénétration du marché intérieur et du taux d'internationalisation [2, 3, 4].

b) Le marché intérieur peut être établi en volume et en valeur, comme la plupart des données des comptes nationaux. On peut donc étudier l'évolution en volume du marché intérieur. On peut également étudier l'évolution des prix sur le marché intérieur. Sur le marché intérieur, on peut comparer l'évolution des prix des produits français et des produits importés. On peut aussi comparer le comportement des entreprises françaises sur le marché intérieur et à l'exportation.

c) La demande se décomposant en une demande intérieure et une demande extérieure, on calcule les contributions de chacune à la croissance de la production [2].

d) La demande intérieure se décomposant elle-même en une demande destinée à la consommation finale, à l'investissement, au stockage, à la consommation intermédiaire, on calcule la contribution de chacune de ces composantes à l'évolution de la demande intérieure [2, 3].

Sources

[1] Fouquin M. (1997), ((Les marchés émergents à l'horizon 2005 », Le commerce extérieur industriel de la France, Synthèses n°12-13, pp. 125-129.

[2] Guihard V. (1999), « L'industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais », Insee Première n°661, juin 1999.

[3] Division CEI (1999), L'industrie en 1998, Synthèses n°29, septembre 1999.

[4] Insee (1999), Tableaux de l'économie française 1999-2000 (TEE), p.159

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 89

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Nouba : base des comptes nationaux

Dans le cadre des comptes nationaux français, le calcul des différents indicateurs de commerce exté-rieur se fait à partir de la base Nouba, sur le domaine public du cadre central (dit domaine CCTR) ou sur les domaines confidentiels lorsqu'il faut travailler sur des niveaux fins.

• Dans le domaine public, les équilibres ressources - emplois des produits sont éclatés sur trois ta-bleaux: - le tableau des ressources (TRPxxxxx) - le tableau des emplois finals (TEFxxxxx) - le tableau des emplois intermédiaires (TElxxxxx) Ces trois tableaux existent en niveaux E, F, G de la nomenclature des comptes. Ils existent en valeur (VA) et en volume (VO). lis sont valorisés hors TVA déductible (DC), c'est-à-dire y compris TVA non déductible. D'où les noms TRPEVADC, TRPEVODC, TRPFVADC, TRPFVODC, TRPGVADC, TRPGVODC, TEFEVADC, etc.

• Sur les domaines non publics (SBS, TES), les calculs de niveau G peuvent être faits à partir des tableaux récapitulatifs RECGVAHS et RECGVOHS. Pour les calculs de niveau H, il n'existe plus de tableau récapitulatif de niveau H dans la base Nouba (c'était le cas en base 80). Une procédure per-met à CEI de les construire à partir des tableaux EPDHxxxx, les quatre derniers codes correspondant au repérage des différents produits selon la NES472 : il existe autant de tableaux de ce type que de produits de niveau H, chacun contient les informations en valeur et en volume. Ces tableaux RECGVAHS, RECGVOHS, EPDGxxx et EPDHxxxx sont établis hors toute TVA (HS). Les données sont identiques à celles des ERE de Liere.

Sur l'exemple le marché intérieur, indicateur qui utilise le plus de données de Nouba, le répérage. au niveau E en valeur est donné par le tableau ci-contre.

Les données sont liées par l'égalité comptable : Total ressources = Total des emplois finals + Total des emplois intermédiaires = Total des emplois (aux prix d'acquisition).

90 DOCUMENT DE TRAVAIL NE 2000/03

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Nouba : base de données des comptes nationaux

n° Montants 95 Tableau Code variable colonne EB à EF

(milliards de F) Ressources

+ Production (px de base) TRPEVADC NOPl.VO10 1 4008,6 (1) + Importations TRPEVADC NOP7.V000 6 1260,8 (4) = Ressources (px de base) TRPEVADC NORESS.V010 8 5269,4 + Marges commerciales TRPEVADC NOEMP.V020 14 828,9 dont Marges. comm. sur exportations TRPEVADC NOP6.V020 13 42,4 (7) + Marges de transport TRPEVADC NOEMP.V030 15 113,4 dont Marges de transport sur exportations RECGVAHS NOP6.V030 ligne 71 28,9 (8) + Total impôts sur produits TRPEVADC NOD21.V000 19 335,3 dont TVA grevant les produits TRPEVADC NOD211.V000 16 248,4

Impôts sur import TRPEVADC NOD212.V000 17 11,0 (5) Autres impôts sur produits TRPEVADC NOD214.V000 18 75,9 (2)

- Total subventions sur produits** TRPEVADC NOD31.V000 22 - 14,5 dont Subventions sur importations TRPEVADC NOD311.V000 20 0

Autres subventions sur produits** TRPEVADC NOD319.V000 21 - 14,5 (3) = Total ressources (px d'acquisition) TRPEVADC NORESS.V016 23 6532,4

Emplois finals + Dépense de consommation totale TEFEVADC NOP3.V016 6 1 868,4 + FBCF TEFEVADC NOP51.V016 15 509,2 + Objets de valeur TEFEVADC NOP53.V016 16 6,0 + Variations de stocks TEFEVADC NOP52.V016 20 23,3 + Exportations TEFEVADC NOP6.V012 26 1318,3 (6) = Total emplois finals TEFEVADC NOTEF.V016 27 3 725,1

Emplois intermédiaires Total emplois intermédiaires TEIEVADC PDTOTAL 18 2 807,3

* A noter que seules les marges de transport totales figurent dans le domaine public CCTR, alors que le détail est fourni dans

le domaine SBS. Il faut donc aller chercher les marges de transport sur export dans le tableau récapitulatif des produits de

niveau G, situé dans le domaine SBS, appelé RECGVAHS. Dans ce tableau, les opérations apparaissent en lignes et non en

colonnes.

**Attention : le signe des subventions est déjà négatif dans le fichier.

Le marché intérieur de l'industrie manufacturière à partir des données ci-dessus donne: MI = (1) + (2)- (3) + [(4) + (5)] - ((6) - (7) -(8)) = 4 072,8 milliards de F.

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 91

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Indicateurs usuels sur le commerce extérieur

Sommaire détaillé Sommaire........ Introduction .....

1. Les données

............................ 3

............................ 5

7

1.1. Les données françaises ..............................:............................................................................... 9 Les données douanières ............................................................................................................ 9

Le champ territorial Les mouvements de marchandises

Commerce spécial, commerce général Mouvements exclus des statistiques du commerce extérieur Mouvements particuliers inclus dans les statistiques du commerce extérieur Seuils statistiques

Le champ des marchandises Le système harmonisé (SH) La nomenclature combinée (NC8) La nomenclature générale des produits (NGP9) Autres nomenclatures

Les données statistiques issues des déclarations douanières La valeur CAF / FAB Les quantités La masse Unité complémentaire Pays d'origine et de destination

Les produits de diffusion statistiques Béatrice Cd-rom Internet Minitel Publications

Passage des données douanières aux comptes ................................................................... 16 La construction du compte du reste du monde CAF-FAB.

à partir des données douanières Les échanges CAF-FAB de biens dans les équilibres ressources-emplois Données douanières et compte du reste du monde FAB-FAB

CorrectionCAF-FAB ................................................................................................................... 20 Valorisation CAF et FAB Visualisation de la correction CAF-FAB dans les comptes

1.2. Les données internationales ...................................................................................................... 23

Lessources ................................................................................................................................. 23 L'ONU L'OCDE Eurostat L'OMC Le CEPII L'Insee

Le désajustement du commerce extérieur mondial ................................................................ 25 Le « trou » du commerce extérieur mondial Le déséquilibre du commerce intra-européen Le traitement des écarts : la base de données Chelem

Caractéristiques de la base Constitution de la matrice des échanges

INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR 93

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.................. 55

.................. 57

.................. 57

Méthode d'harmonisation systématique des écarts a) hiérarchisation par pays b) arbitrages et estimations

Construction d'un exemple

2. Les indicateurs usuels

2.1. Evolution des échanges ................................................ Indices de valeur unitaire ..............................................

Les valeurs unitaires Des indices mensuels de type Paasche Limite des indices de valeur unitaire Diffusion

Partage volume- prix ....................................................... Utilisation des déflateurs Laspeyres de volume, Paasche de prix La formule de Bortkiewicz

2.2. Bilan en valeur, volume, prix constants....................... Solde du commerce extérieur ..........................................

Solde en valeur FAB-FAB ou CAF-FAB Solde sur l'ensemble des marchandises ou biens Solde par produits

Soldes en volume et à prix constants Solde relatif

Taux de couverture ..........................................................

Taux d'effort à l'exportation...............................................

Taux de pénétration du marché intérieur.........................

Taux d'internationalisation .................................................

2.3. Indicateurs à partir des volumes...................................

Contribution du commerce extérieur à la croissance Demande mondiale, demande intérieure .....................

La demande mondiale La demande intérieure

2.4. Indicateurs à partir des prix........................................... Termes de l'échange...................................................... Compétitivité à l'exportation.........................................

Taux de change, compétitivité-prix, compétitivité-coût La double pondération

Taux de change effectif nominal Prix étranger Efforts de marge Parts de marché à l'exportation

Compétitivité à l'importation......................................... 2.5. Indicateurs de spécialisation.........................................

Indicateurs nationaux de spécialisation ...................... De la théorie à la pratique Les avancées méthodologiques

Indice de Balassa (1965) Indice de Grubel et Lloyd (1971) Indice d'Aquino (1978)

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Indicateur de Lafay (1987) : contribution au solde

Indicateurs de spécialisation relative .................................................................. Indicateur de spécialisation relative à l'exportation Indicateur de spécialisation à l'importation Indicateur de spécialisation globale Position sur le marché international Contribution au solde mondial

Avantages comparatifs .......................................................................................... L'indicateur d'avantage comparatif de Lafay (CEPII) L'indicateur d'avantage comparatif de Phan (Paris I)

Indicateur de Grubel et Llyod .............................................................................. Calcul de l'indicateur de Grubel et Lloyd L'étude des Douanes L'étude du CEPII (Paris I et OCDE)

2.6. Indicateurs d'expansion du commerce international ......................................... Partsde marché ....................................................................................................

Part de marché intérieur Part de marché extérieur Part de marché globale Part de marché extérieur et solde Part de marché absolue et relative Evolution des parts de marché en volume

Indicateur de performance ................................................................................... Contributions à l'évolution des parts de marché extérieur ..............................

Optique pays Reconstitution des calculs Interprétation

Optique produits Interprétation

Approche par pays et produits Une approche simplifiée

Adaptation structurelle à la demande mondiale ................................................ 2.7. Les déterminants du commerce extérieur ...........................................................

Les indicateurs retenus dans le modèle Amadeus ............................................ Les principes généraux d'Amadeus Les équations de volume des échanges extérieurs de produits manufacturés

a) Exportations b) Importations

Les équations de prix des échanges extérieurs de produits manufacturés a) Exportations b) Importations

L'output-gap ..........................................................................................................

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65

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Annexes Marchéintérieur ....................................................................... ............... 85 Nouba : base des comptes nationaux ...................................... ............... 90

Sommairedétaillé .............................................................................................. 93

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