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INSÉCURITÉ Les preneurs d’otages à l’assaut de la région du Nord 400 FCFA Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1184 du lundi 25 février 2019 Directeur de la Publication : Guibaï Gatama Nomination Le Mbéré célèbre le DGA de l’Enam P. 6 Maroua Le vol des motos prend de l’ampleur P. 7 P. 3 Tcheboa Le lamido fait emprisonner un chef du village P. 7 «Le contexte sécuritaire actuel exige des soldats de grandes capacités psychologiques» lire l’interview de Guy-Bertrand Ovambe Mbarga, chef d’unité de psychologie à l’hôpital militaire de Yaoundé. P. 10 Garoua Une cargaison de vinaigre de 50 millions FCfa saisie P. 7

N°1184 du lundi 25 février 2019 Les preneurs de grandes ...estimé environ de 9 à 11 milliards de FCfa par mois. «Garoua est un pôle stratégique au plan commer-cial. Au grand

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Page 1: N°1184 du lundi 25 février 2019 Les preneurs de grandes ...estimé environ de 9 à 11 milliards de FCfa par mois. «Garoua est un pôle stratégique au plan commer-cial. Au grand

INSÉCURITÉ

Les preneursd’otages à l’assautde la région du Nord

400 FCFA

Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1184 du lundi 25 février 2019

Directeur de la Publication : Guibaï Gatama

NominationLe Mbéré célèbrele DGA de l’Enam

P. 6

Maroua Le vol des motosprend de l’ampleur

P. 7

P. 3

TcheboaLe lamido faitemprisonner unchef du village P. 7

«Le contexte sécuritaireactuel exige des soldatsde grandes capacitéspsychologiques» lire l’interview de Guy-Bertrand OvambeMbarga, chef d’unité de psychologie àl’hôpital militaire de Yaoundé. P. 10

Garoua Une cargaison de vinaigrede 50 millions FCfa saisie

P. 7

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A c t u a l i t é L’OE I L DU SAHEL N°1184 du lundi 25 février 20192

Par David Martin

La commune de Ngong dansl’arrondissement de Tchéboa va enguerre contre le phénomène des«assis à même le sol» dans les éta-blissements scolaires. 1000 tables-bancs ont été rétrocédés à 50écoles publiques de cette unitéadministrative ce 21 février 2019.«C’est un pari que la commune deNgong s’est donnée il y a quelquesannées. Nous comptons éradiquerde la commune le spectacle dés-olant des enfants assis à même lesol dans nos écoles. C’est un défique nous nous lançons et pensons yvenir à bout. C’est une décision quenous avons prise en 2016. Nousnous sommes donné un slogan :«zéro enfant assis à même le soldans l’arrondissement de Tchéboa»pour soutenir cette action.

En effet, «la rétrocession destables-bancs de ce matin est unsigne fort de matérialisation de cevouloir améliorer les conditionsd’apprentissage de nos progéni-tures. Ce n’est pas une tâche aiséepour la commune, nous le savons.Mais avec la contribution de nospartenaires tels que le fonds spé-

cial d’équipement et d’interventionintercommunale (Feicom), le pro-gramme national du développe-ment participatif (Pndp), et biend’autres, nous espérons atteindrele cap que nous nous sommes fixé.Ce lot de 1000 tables-bancs n’estqu’un début», développe HamadouAhiwa, maire de la commune deNgong. D’après le maire, ce donaurait dû être offert en 2018.«Nous avions connu un retard dansla fabrication. Vous avez dû leconstater, ces bancs sont marquésdes écriteaux : exercice 2018.C’est pour dire que c’est le fruit dubudget de l’exercice 2018.Plusieurs autres tables-bancs sonten fabrication pour le compte del’exercice 2019 et seront livrésdans les mois avenir. Le train estlancé, rien ne pourra plus l’arrêterjusqu’à ce que nous ayons atteintl’objectif que nous nous sommesfixé», a promis Hamadou Ahiwa.

Le nombre de tables-bancsrétrocédé à chaque école oscilleentre 70 et cinq tables-bancs.Plusieurs critères ont défini larépartition. Les écoles abritant unsous-centre d’examen ont reçuchacune 70 tables-bancs tandis

que celles situées sur la routenationale n° 1 et sans sous-centred’examen se sont vu octroyer 50tables-bancs chacune. Les écolessans bâtiments par contre ontchacune reçu 05 tables-bancs.«La répartition a tenu compted’un certain nombre de critères.Trois principaux critères ontdéterminé le nombre des tables-bancs à allouer à chaque école. Ily a le fait d’abriter ou non un

sous-centre d’examen, il y a laposition géographique de l’écoleet aussi la capacité même del’école. On ne peut par exemplepas offrir un nombre important detables-bancs à une école sansbâtiment. Où seront casés cesbancs lorsqu’on sait que la saisondes pluies c’est pour d’ici peu ? Aces écoles, nous leur avons remisun nombre symbolique pourqu’elles ne se disent pas que nous

les ignorons. Toutes les écoles sontdans nos fichiers et comptonssatisfaire aux besoins des unes etdes autres», a expliqué le mairede la commune de Ngong.

Actuellement, le besoin totalde l’arrondissement de Tchéboas’élève à 25 500 tables-bancs.«Nous saluons la déterminationavec laquelle le conseil municipalde Ngong s’attaque à cet épineuxproblème qui impacte considéra-blement sur la qualité de la for-mation de l’apprenant. Ce n’estpas une particularité propre àl’arrondissement de Tchéboa elleest quasi générale dans le pays.C’est une équation vraiment diffi-cile à résoudre. Etant donné quela volonté politique est là, nousespérons atteindre le «zéro assis àmême le sol» comme le scande lemaire. Comme suggestion, je pro-poserai à la commune la fabrica-tion de ces tables-bancs en boisrouge au lieu du bois blanccomme c’est le cas à l’heureactuelle. Le bois rouge est plusrésistant que le bois blanc», aconfié Bezama Abel, directeur-adjoint de l’école publique deBoumjou.

NGONG. Cette action vise à réduire le phénomène des élèves assis à même sol pendant les cours.

Le maire offre 1000 tables-bancs à 50 écoles publiques

Des tables-bancs.

Par Innocent-Blaise Youda

L’association des commerçantsdu marché central de Garoua a unnouveau président. «MonsieurOumarou», dépositaire de la bou-tique 513, marchand des produitscosmétiques et des pagnes, entreautres, a été élu le samedi 16février dernier président de laditeassociation. Oumarou remplace ElHadj Abdou Souleymanou, à ceposte. Le nouveau président a étéélu par 627 voix, contre 117 pourson chalenger. Une élection qui s’estdéroulée sous haute tension. «Lesenjeux sont toujours énormes quandil s’agit d’élire le président du mar-ché. Le problème c’est que le prési-dent sortant ne nous montrait plusqu’il défendait suffisamment nosintérêts. De plus, j’ai eu l’impres-sion qu’un groupe de commerçantsont tout fait pour imposer le nou-veau président, on espère qu’unenouvelle dynamique sera installé ausein de la gestion du marché»,explique Sanda Mohamadou, unboucher au grand marché central deGaroua.

Non sans dire que le passaged’El Hadj Abdou Souleymanou àtête de cette organisation a été mar-quée par la gestion des grandescrises telles que les pénuries du

ciment et du sucre sur le marché.«Nous avons eu un grand présidentces dernières années. Beaucoup deceux qui lui en veulent aujourd’huidevraient se rappeler de ses actionsen faveur des commerçants. Pasplus tard que la semaine dernière, ilétait encore à la tête d’une déléga-tion de commerçants pour défendreceux-ci devant le chef de centrerégional des impôts du Nord. Il aété en première ligne dans la ques-tion de la défense des intérêts desvendeurs de ciments et de sucrequand la question de pénurie seposait. Je pense qu’il a donné lemeilleur de lui. Il faut le remercierpour son travail. Que la nouvelleéquipe apporte plus que lui toutsimplement», expliqueMohamadou, propriétaire d’unmagasin de pièces électriques augrand marché de Garoua.

En tout cas, originaire deDourbeye dans l’arrondissement duMayo-Louti, département du Mayo-Louti, sieur Oumarou, le nouveauprésident du marché qui a passé lajournée du dimanche à célébrer savictoire, avoue cependant n’avoirpas encore un projet précis pour lescommerçants du grand marché.«Pour ce qui est des priorités demon action, je connais les pro-blèmes des commerçants du grand

marché central de Garoua. Noussommes confrontés à ces problèmesau quotidien. En somme, je suis élupour défendre leurs intérêts. Je vaisimmédiatement prendre attacheavec le délégué du gouvernementauprès de la communauté urbainede Garoua afin de fixer les bases dutravail et ensuite, nous allons avecles autres commerçants, établir uncalendrier de travail. Il y a des pro-blèmes urgents qui nécessitent quenous agissions rapidement, il y a desprojets qui doivent être implémen-tés pour l’amélioration du cadre devie du commerçant au marché. Toutce cela, nous allons le faire en

équipe», confie Monsieur Oumarou.Crée au lendemain de l’indépen-

dance du Cameroun, le grand mar-ché de Garoua est l’un des pôleséconomiques de référence de lasous-région. Selon une sourceauprès de la délégation régionale duCommerce pour le Nord, on ydénombre plus de 1900 commer-çants officiellement recensés etl’institution fait un chiffre d’affaireestimé environ de 9 à 11 milliardsde FCfa par mois. «Garoua est unpôle stratégique au plan commer-cial. Au grand marché central deGaroua, vous avez des commerçantsqui viennent non seulement des qua-

tre coins de la République, maiségalement des pays voisins commele Nigéria, le Tchad, la RCA et éga-lement du Niger et du Soudan.L’importance de ce marché au planéconomique est énorme. De plus, ily a au fil des jours, de nouvelles sol-licitations des personnes qui veulents’y installer. Le président des com-merçants de ce marché a un rôleimportant à jouer dans la gestiondes conflits qui peuvent subvenirdans cet espace important», croitsavoir un cadre à la délégationrégionale du Commerce pour leNord.

GAROUA. Oumarou a été élu le 16 février dernier.

Le grand marché a un nouveau président

L'élection du président des commerçants.

MEIGANGA. Cela s’est fait par le biais d’une association par eux créée.

Les anciens élèves du lycée classique font des donsPar B.A

L’Amicale des anciens élèves dulycée de Meiganga GénérationDouena Gouchia (Aelm GDG) aremis de kits sportifs de plusieursdisciplines et des kits médicauxpour les soins de premiers secours le04 février dernier. Une action quiest entrée dans l’histoire de l’éta-blissement, non sans susciter la gra-titude de l’actuel proviseur BabaAbdoullahi, de ses collaborateurs etdes élèves. Ces derniers, par la voixde Geneviève Lita Ngassou, élève enSeconde Chinois, ont promis unretour d’ascenseur envers les géné-rations futures.

Mais la descente de l’AelmGDG, association légalisée le 23novembre 2016, visait par ailleursà susciter des vocations. Le par-tage d’expériences et les réminis-cences étaient au menu, dans uneambiance bon enfant. CarMeiganga continue de «coller à lapeau» de ces filles et fils dediverses origines, a indiqué lelamido-sénateur de Meiganga,Moussa Sabo. Le lycée de

Meiganga qui a les unis à l’époque,les aura forgés. Mais s’il y a unhomme qu’ils n’oublieront jamaisde leur vie, c’est bien le feu DouenaGouchia, premier proviseur dulycée, de 1988 à 1993. «Je merappelle qu’on avait dribblé lescours, et on appelait cet exercice,le «vol de 10 H». On a donc pris levol de 10 H et on a trouvé mon-sieur Douena au niveau du pont etil nous a demandé de rentrer aulycée. Quand on arrive au niveaudu terrain de basket qui n’existeplus aujourd’hui, on prend la tan-gente vers l’école de théologie, onretrouve monsieur Douena qui nousattendait. Il nous dit : rentrez aulycée. Quand on revient au lycée, ilétait déjà sur place et à l’époque,on avait cours de 8h à 12h. Noussommes arrivés après 12h et il adécidé qu’on ne rentre pas à lamaison, et demandé que chacun denous prenne désormais un roman etle résume chaque lundi matin.Nous avons fini par nous y habi-tuer», se souvient HamidouSaidou, plus connu sous le nom de«sous-préfet de brousse» ; l’actuel

Dg de la Caisse de Développementdu Nord est inspecteur principal dutrésor, toujours connu comme dis-cret et intelligent.

Désiré Mvilongo, vice-présidentde l’Aelm, était un grand footbal-leur au lycée de Meiganga. Par la«méthode Douena», il a quitté lamédiocrité pour l’excellence. «C’estDouena Gouchia qui avait instituéle rassemblement tous les lundis.Après, il a institué la remise solen-nelle des bulletins aux cinq pre-miers et aux cinq derniers dechaque classe ; tout comme auxcinq premiers du lycée et aux cinqderniers. Parmi nous présentement,il y a le premier de tout le lycée dela 6e en Terminale (Pr Serge Doka,Ndlr)», a-t-il révélé aux élèves.Serge Doka qu’il cite, sera intro-duit après que «l’attention particu-lière» des élèves a été requise. C’estque l’enseignant de l’université deNgaoundéré, vice-recteur de l’insti-tution, honore bien l’Adamaoua.Car premier du lycée de la 6e enTerminale, il peut se targueraujourd’hui d’être premier profes-seur titulaire de la région.

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A c t u a l i t éL’OE I L DU SAHELN°1184 du lundi 25 février 2019 3

Propos recueillis par I.B

Votre lamidat est depuis uncertain temps la cible des pre-neurs d’otages qui sèment laterreur au sein de la population.Quel est votre état d’esprit ence moment ?

Je suis sérieusement affecté parce qui se passe actuellement surmon territoire. Je compatis beau-coup avec toutes les victimes de cesagissement barbares. Cela dit, jevoudrais rassurer la population deDemsa que nous mettrons tous lesmoyens en oeuvre aux côtés de l’ad-ministration pour venir à bout de ce

fléau. Il est inacceptable quedes individus d’où qu’ils vien-nent et pour quelques motifsque ce soit, mettent en périlla paix et la sécurité de noscompatriotes.

De quels moyens dis-pose l’autorité tradition-nelle que vous représentezface à des menaces de cegenre ?

Seule l’administrationdispose des moyens tanthumains que matériels pourlutter efficacement contre lacriminalité et le grand bandi-tisme. Quant à l’autorité tra-ditionnelle, elle vient enappui à l’action gouverne-

mentale dans le cadre de sa missiond’encadrement des masses.Toutefois, nos moyens sont d’ordrespirituel. Nous avons hérité d’unepratique qui avait cours dans lepassé et qui consiste à faire jurersur le Saint Coran toute personneétrangère suspecte. Cela permet-tait de nous rassurer sur les inten-tions des uns et des autres et quepersonne ne prendrait part de prèsou de loin à des activités crimi-nelles et partant dénoncerait touteactivité suspecte sans autre formede procès. Ces pratiques, long-temps efficaces, ont fait leurs

preuves et mériteraient qu’on yface encore recours.

Par ailleurs, je dois ici signalerle concours très précieux de nosvaillants membres des comitéslocaux d’auto-défense qui est à plusd’un titre significatif car, au-delàdu courage qu’on les connaît, ilssont dotés de pouvoirs mystiquesqui leur permettent de faire face àtoutes éventualités. Il suffit de leuraccorder un crédit de confiance etleur donner un peu de moyens.

Pouvez-vous nous direconcrètement comment se passece rituel ?

Le procédé est simple et connude tous les musulmans. Chez nous,le coran est un livre sacré quicontient de saintes écritures.Personne ne peut le profaner impu-nément en acte ou en parole.Demanière simple, l’organisation deschefferies traditionnelles accordeune place de choix à la justice en cesens que tous les litiges au sein dela communauté sont tranchésdevant un tribunal coutumier, pré-sidé par un juge (Alkali) à qui lelamido délègue tous ses pouvoirsjudiciaires. Ainsi, dans des casextrêmes, l’on fait jurer à un sus-pect de dire la vérité en prêtant ser-ment sur le Saint Coran. Au préa-lable, on prendra le soin de s’assu-

rer qu’il a fait ses ablutions enbonne et due forme. Car, ne toucheau coran que celui qui s’est purifié.Evidemment, tout ceci se passedevant le public et les jurés qui, àtout moment, pourront se pronon-cer sur les régularités du procédé.

Si la personne est coupable oucache la vérité, elle encourt dessanctions divines qui vont de lafolie à la mort. Si par contre, elledit la vérité et ne se reproche derien, il ne se passera rien. La sen-tence est immédiate, à court ou àlong terme. C’est un acte spirituelqui met le coupable face à ces res-ponsabilités et devant Dieu l’éter-nel, tout puissant.

Certains à Demsa dénoncentl’apathie des autorités ou alorsde l’Etat. Etes-vous de cet avis ?

Je ne voudrai pas donner raisonà ceux qui le pensent. Mais, auregard de ce qui se passe autour denous, je dois avouer que la situationest plutôt confuse. Tenez ! l’Etat adoté Demsa de 2 brigades territo-riales de Gendarmerie et de 02 uni-tés de police qui normalementjouent leur rôle de maintien de l’or-dre en vue de sécuriser les per-sonnes ainsi que leurs biens. Maisle phénomène perdure. Il faudraitpeut-être penser à doter ces unitésde moyens supplémentaires et aug-

menter leurs effectifs pour leur per-mettre d’être plus efficace. Aussi,le détachement de nos forces dedéfenses dit « EMERGENCE » àmon humble avis, gagnerait à mul-tiplier les patrouilles nocturnes àl’effet de dissuasion.

Avez-vous une idée sur laprovenance et l’identité des pre-neurs d’otages ? avez-vous déjàeu l’opportunité de mettre lamain sur l’un d’eux ?

Non ! si je l’avais, il y a long-temps qu’on mettrait fin à ces agis-sements. Tout ce que nous savons, ils’agirait des personnes s’exprimanten fulfulde ou en arabe-choa, deuxlangues vernaculaires du Grand-Nord Cameroun. Ce qui n’est pasdéterminant dans le processusd’identification d’un individu.Cependant, mon intime convictionest que ces malfrats bénéficient lar-gement de complicités au sein de lapopulation. Sinon comment com-prendre un certain nombre dechoses. Personne ne peut venir de siloin et connaître le moindre fait etgeste des habitants, encore moinsmaitriser la moindre ruelle duquartier.

A présent, nous nous remettonsau chef de l’Etat qui a toujours étéauprès de ses populations. Nous luifaisons entièrement confiance.

Aboubakar Moustafa, lamido de Demsa.

«Ces malfrats bénéficient des complicités au sein de la population»

Par Issa Batan

Les preneurs d’otages ontencore frappé à Demsa. Profitant dela pénombre, ils ont enlevé le lawanMoussa aux environs de 19h30. «Ilsl’ont pris avec son oncle, mais celui-ci a été libéré au motif qu’ilsn’avaient pas besoin de lui. Voilàcomment ils sont partis avec lui»,renseigne Moustapha.

Le phénomène de prise d’otagescontre paiement de rançons est-il entrain de se généraliser dans la par-tie septentrionale du pays ? Si lephénomène est plus médiatisé dansla région de l’Adamaoua, force estde constater qu’il est rampant dansla région du Nord. D’après plusieurssources sécuritaires et administra-tives, la cote d’alerte devrait rapi-dement être atteinte. «Dans la zonedu Mayo-Rey, la prise d’otages estune activité qui prospère depuis deslustres en raison de la proximité decette unité administrative avec leTchad, la Centrafrique et même leSoudan d’où viennent parfois desbandes lourdement armées.Aujourd’hui, il n’est plus seulementcirconscrit à cette unité administra-tive, il prospère ailleurs sous nosyeux et avec nos silences», expliqueun collaborateur du gouverneur dela région du Nord.

Le cas de Demsa explique bienla montée de cette insécurité galo-pante dans la région du Nord. Pourl’année 2018 seulement, l’on acomptabilisé 18 cas de prised’otages pour une centaine de mil-lions de Fcfa versés aux ravisseurs.C’est dire combien est préoccupantela situation et la panique qui gagnetous les jours la population de cettepartie du pays. « Il ne se passe plusun mois sans que l’on ne signale unenlèvement ou une tentative d’enlè-vement », regrette Alhadji. Signe dela tension qui règne ici, le silence

des victimes qui refusent de témoi-gner par crainte de représailles.

TÉMOIGNAGEL’histoire la plus cocasse est

celle de l’éleveur Alhadji BoubaDjaouro. Le 12 septembre 2017, ceseptuagénaire du village Yarmi, àenviron 03 km de Gaschiga, a étéenlevé tard dans la nuit par 06hommes cagoulés et armés de fusils.Ils lui intiment l’ordre de les suivresous la menace de leurs armes. Atravers champs et rivières, sesravisseurs le conduiront jusqu’à lalisière du Mont Tinguelin, àquelques encablures de la ville deGaroua où ils camperont dans unegrotte durant 04 jours. Au cin-quième jour, dans la nuit, il seraembarqué sur une moto vers unedestination inconnue.

Dissimulant leurs armes sousleurs Djellaba, ses ravisseurs lemettent en garde contre toute tenta-tive d’alerter les forces de l’ordrequ’ils croiseraient au passage, souspeine de mort.

Après avoir franchi un poste depéage, indique dit-il, une pluie dilu-vienne les a contraints à se réfugierdans une brousse. Dès cet instant,

son calvaire va prendre une nouvelletournure. Il marche à pied, et piedsnus toute la nuit, et se cache dans labrousse le jour. Il n’a pas le droit decommuniquer avec eux encoremoins de les regarder en face. Seulechose qui lui est concédée : répon-dre aux questions à lui posées. Saration alimentaire se résumait à unerasade d’eau et à deux petitesgalettes de riz.

La cavale allait durer 03 jours.Et, au matin du 4èmejour, ils attei-gnent enfin leur repaire, au piedd’un pic, à l’abri d’un bosquet. Il ya là près d’une centaine de captifs.Des hommes, des femmes et desenfants visiblement apeurés etamaigris qui attendent le paiementd’une rançon, une action providen-tielle ou quelque chose de divine quiviendrait les délivrer de ce cauche-mar.

«Je suis tombé en sanglots et j’aicommencé à implorer le ciel de nousvenir en aide. Dormant à même le solet à ciel ouvert, exposés aux intem-péries, nous étions enchainés auxpieds les uns les autres puis fixés àun arbre pour empêcher toute tenta-tive d’évasion la nuit », se rappelleAlhadji Bouba Djaouro.

Une bonne organisation semblecoordonner les mouvements de labande. Il y avait, selon l’otage, deséclaireurs et des sentinelles qui mon-taient la garde, relayés à chaque foispar des hommes qui attendaient leurtour en buvant du thé ou nettoyantleurs armes à l’ombre des arbres.Les plus jeunes parmi eux s’affai-raient à la cuisson du repas et à laverle linge.

Loin de leur repaire, un groupede rabatteurs écument les villes et lesvillages, épiant le moindre mouve-ment des commerçants dans les mar-chés et à la recherche de nouvellesproies. «Lorsqu’ils se sont renduscompte que les 06 millions de rançonne seraient pas payés, j’ai été bas-tonné sauvagement et je n’arrivaispresque plus à m’alimenter. Je m’af-faiblissais de jour en jour et j’ai finipar tomber malade. Au 29ème jourde ma captivité, se disant que mafamille avait fini par m’abandonneret surtout ne voulant probablementplus s’encombrer d’un vieillardmalade, j’ai été libéré en compagniede 03 autres personnes dont la ran-çon avait été payée. C’est par mira-cle que j’ai survécu, Grâce à Allah »,raconte aujourd’hui l’ancien captif.

Un commerçant prospère d’unvillage frontalier avec le Nigéria etqui a requis l’anonymat avoue avoirété lui aussi kidnappé alors qu’il serendait à son champ. Ses ravisseursréclamèrent le paiement d’unedizaine de millions de FCFA. Devantla lenteur de sa famille à payer lasomme exigée, il fut torturé, flagellé,enchainé, mis à la diète noire etplacé sous séquestre pieds et poingsliés pendant plusieurs jours dans unegrotte. Aussi, un éleveur du mêmevillage a été froidement abattu aumois d’octobre 2018 pour avoir pro-testé du fait que son jeune frère futtué à bout portant au moment oùcelui-ci tentait de lui porter secours.Un jeune commerçant de Demsa àrécemment, stoïquement, fait face àses agresseurs qui n’ont pas hésité àle rouer de coups de crosse de fusils.Il perdra connaissance sur le champ.Et, ses agresseurs le laissant pourmort ont tout de même emmené sonépouse, abandonnant un nouveau-né.

Pour assurer la sécurité àDemsa, l’Etat a déployé dans la zonele Bataillon d’Intervention Rapide(BIR) dont un détachement campe àGaschiga. En plus de ces éléments,signalons la présence de deux bri-gades de gendarmerie en manquetoutefois d’effectifs et de matériellogistique pour agir efficacement. Ilsont pourtant pour mission de surveil-ler un territoire vaste de plus de 1700 km².

Soumis à la violence et à la furiedes malfrats, privés de secours, leshabitants de Demsa et ses environss’accrochent à leurs biens et à la viecomme à leur rêve : celui de voir unjour la fin du cauchemar.

Approchées, les autorités tradi-tionnelles de la localité disent tour-ner leur regard vers Yaoundé et espè-rent une réaction musclée et propor-tionnelle à ce phénomène, de la partdu chef de l’Etat.

DEMSA. Des hommes armés se livrent à des prises d’otage avec demande de fortes rançons.

Les preneurs d’otages à l’assaut de la région du Nord

Une rue de la localité de Gashiga. Alhadji Bouba Djaouro.

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Par Alkali

Fidèle à son engagementcitoyen en faveur de la promo-tion de l’excellence en milieuscolaire, le groupe Sabc vientde mettre en place un pro-gramme éducatif qui vient com-pléter ses actions citoyennesdans le domaine de l’éducation.Un programme intitulé : CinéScolaire, Mais Ciné Scolaireest la continuation d’un vasteprogramme qui lie le groupeSabc et le milieu éducatifcamerounais depuis 70 ans.Avec la collaboration de l’insti-tut français du Cameroun (IFC)

et à travers ces activités, le lea-der Agro-industriel offre unmoment d’épanouissement et deculture aux jeunes, en parta-geant avec eux, ses valeurs deperformance, responsabilité,intégrité, loyauté, profession-nalisme, innovation. Dans cepartenariat, le choix de l’éta-blissement reste en lien avec lescritères établis par l’office dubaccalauréat. Ici, l’accent esttoutefois mis sur les établisse-ments qui n’y figurent pas et laproximité de l’établissementavec le lieu de l’évènement. Lesélèves, accompagnés de leursencadreurs sont invités à voir

un film éducatif. Les aventuresde Dodi, la tortue de MichèleBillong et Ralph 2.0d’Alexandre Astier pour lestout-petits ; Yao de Omar Sy etPhillipe Godeau pour leslycéens et collégiens. Le but deces activités est de promouvoirles valeurs et comportementssains chez ceux-ci.

A travers ce programme quia démarré à Douala du 6 au 13février 2019 et qui s’est pour-suivi à Yaoundé les 19 et 20février, le groupe Sabc sensibi-lise les jeunes aux bonnesmanières et à la protection del’environnement par la com-

pression des bouteilles avantcollecte. Un geste Eco-citoyenqui va énormément contribuerau désengorgement des drains.

«Notre partenaire NaméRecycling est en train de mettreen place un programme de col-lecte des bouteilles en PETauprès des ménages, pour élar-gir sa zone de collecte et faireun recyclage plus large», aexpliqué Vanessa Nana, ChefService RSE. Ce programmequi va s’étendre dans d’autresvilles est très apprécié. «Ce quele Groupe Sabc fait est uneaction vraiment citoyenne. Aveccette compression des bouteilleset la collecte par son partenairequi les recycle, nous aurons demoins en moins de bouteillesdans les drains et ce sont lespopulations qui seront heureux.Fini les inondations. Un seulmot : continuez ! » s’est réjouiMme Assomo, enseignante.

A c t u a l i t é L’OE I L DU SAHEL N°1184 du lundi 25 février 20194

EDUCATION. Ce programme vise épanouir les élèves.

La Sabc promeut le ciné scolaire

L'heure de la compression des bouteilles.Visite du stand partenaire.

Par Alkali

La deuxième du concoursStaruper of the year initié parTotal Cameroun a livré sesrésultats la semaine dernière.Une quinzaine de candidats soi-gneusement observés étaient enfinal. Et à la fin, il y a eu troisgagnants. Sur les marches,Frédéric Belibi et BenjaminBelibi, des jumeaux. «Nous fai-sons dans le recyclage et larevalorisation pneumatique usa-ger, non utilisable en vêtementssportifs. Ça veut dire quoiconcrètement ? Nous collectonset valorisons le pneu. Nous pre-nons une matière première et àpartir d’elle, nous fabriquons

des vêtements multisports, onpeut faire du basket, du foot, duhall, du tennis, l’idée c’est decréer un maximum de proximitédans les quartiers et Dieu seulsait que le sport est un facteurd’intégration très fort et en cemoment notre pays a vraimentbesoin de cohésion sociale»,explique Benjamin Belibi, l’undes co-fondateurs.

Avoir une idée originale pourcréer une startup, cela peut sepuiser par tout, y compris dansun domaine qui pourrait êtreregardé avec dédain. Lesordures. Pourtant c’est par làqu’est allée piocher une lau-réate, ce qui lui vaut désormaisde rêver encore plus grand.

«Mon projet consiste à mettreen réseau tous les acteurs de lagestion des déchets et optimiserla gestion des déchets auCameroun. Nous développonsdes capteurs qui permettent designaler en temps réel les collec-teurs que c’est plein afin qu’ilspuissent venir ramasser avantque les populations ne manifes-tent leur insatisfaction. De plus,au Cameroun, le recyclage sedéveloppe de plus en plus, nousvoulons mettre en réseau cespersonnes qui recyclent cesdéchets avec les collecteurs àtravers notre plateforme webpour qu’ils aient des déchets debonne qualité afin de les valori-ser plus tard», a expliquéEdwige Roseline MelinguiAyissi, une polytechnicienne de24 ans, lauréate.

Fier, le jury a dit toute sasatisfaction. «L’impact social,l’innovation et la faisabilité,voilà les trois critères qui nousont permis de tamiser les pro-jets. Les délibérations n’ont pasété houleuses, absolument pas etsur deux jours. Il n’y a pas eu unjour plus difficile que l’autre.Cette année nous avons desfemmes parmi les finalistes, lesdossiers étaient tout aussi inté-ressants, et je pense que de plusen plus les candidats intègrentles critères de sélection. Nousavions six femmes», a dévoiléSamb Malong, présidente dujury.

ENTREPRENEURIAT. Tous ont proposé des sujets liés au recyclage.

La «Startuper of the year» sélectionne trois gagnants

Les récipiendaires et le staff.

Par Alkali

La santé des nourrissons etdes petits enfants est délicate.Elle demande un doigté particu-lier pour que les produitsconsommés ne soient pas nocifsà ceux qui les consommer. Pourparer à tout risque, NestléCameroun a formé de nombreuxacteurs en charge de la rationpédiatrique. Les formations évo-quées ont eu lieu à Yaoundé etDouala. «Ces symposiums vien-nent clôturer la formation de 76professionnels de la santé came-rounaise au programme postuni-versitaire en nutrition pédia-trique au sein de la prestigieuseécole de médecine de l’universitéde Boston, aux Etats Unis. C’esten présence du Pr. David CheloSecrétaire général de la Sociétécamerounaise de pédiatrie(Socaped), du Pr. ClaudeTchouankeu, doyen de la facultédes Sciences de l’université deYaoundé I et du Pr. TetanyeEkoe, doyen honoraire de lafaculté de médecine et dessciences biomédicales de l’uni-versité de Yaoundé I etdeuxième président d’honneur

de la Socaped, que les récipien-daires ont reçu leurs diplômesde fin de formation», a-t-onappris d’une note d’informationparvenue à la rédaction.

Sous le thème : «Nutritiondans les premières années de vieet santé à long terme », les sym-posiums de Douala et deYaoundé, ont eu pour articula-tion majeure, deux enseigne-ments issus du curriculum del’école de médecine de l’univer-sité de Boston intitulés : établis-sement d’habitudes alimentairessaines et éducation en nutrition.«J’ai eu le privilège de partici-per à ce programme et j’ai beau-coup apprécié le côté bilingue dela formation et la clarté des dia-positives. Ce qui m’a le plusmarqué, c’est la notion des1000 premiers jours et la nutri-tion précoce. Je ferai désormaisplus d’attention dans la qualitéde l’alimentation des enfantspendant cette période car lescarences nutritionnelles peuventimpacter gravement la crois-sance d’un enfant, celle de safamille et de toute la société», adéclaré le Dr. Fabiola Ngaba,3ème année de pédiatrie.

ALIMENTATION. L’action a été menée par Nestlé Cameroun.

76 professionnels à l’écolede la nutrition pédiatrique

Les heureux bénéficiaires.

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A c t u a l i t éL’OE I L DU SAHELN°1184 du lundi 25 février 2019 5

Par V.M

Cette «visite entre dans lecadre de la résolution 2349 quidemande au Bureau régional desNations unies pour l’Afrique del’Ouest et le Bureau régional desNations unies pour l’Afriquecentrale de soutenir les gouver-nements dans le cadre de la luttecontre le phénomène Bokoharam. Egalement soutenir lesorganisations régionales pouradresser aux Nations uniestoutes les questions liées à laviolence de Boko Haram quicontinue à affecter la stabilité etla paix dans la sous-région.Nous avons commencé notrevisite par le Tchad la semainedernière et cette semaine noussommes au Cameroun ensuitenous irons au Niger et auNigeria», a précisé MoniqueEtta, conseiller politique auBureau des Nations unies pourl’Afrique de l’Ouest (Unowas)lors de sa sortie de l’audience àelle accordée par MidjiyawaBakari, gouverneur de la régionde l’Extrême-nord vendredi der-nier. L’émissaire des nationsunies était accompagné dans lecadre de cette visite par lesColonels Basile Niamkey etYoussouf respectivement

conseiller spécial militaire del’Unowas et conseiller militairedu bureau des nations unies pourl’Afrique centrale.

Sur la forme diplomatique ettechnique, il s’agissait pourl’équipe onusienne d’apporter unmessage de soutien aux autori-tés camerounaises mais égale-ment de s’imprégner de l’évolu-tion de quelques situations spé-cifiques inscrites dans l’agendades Nations unies en ce quiconcerne l’Afrique Centrale etl’Afrique de l’Ouest dans lecadre de la lutte contre BokoHaram. «C’est en fait pour faireune évaluation de la situationsur le terrain en ce qui concernele aspects sécuritaires, humani-taires, les droits de l’homme etaussi les aspects liés au genre»,précise Monique Etta. Une mis-sion qui a débutée au Tchad etdevra se poursuivre vers leNiger et le Nigéria avec en lignede mire la visite annoncée desReprésentants spéciaux desNations unies en Afrique cen-trale et en Afrique de l’Ouestdans les jours à venir. «Aprèscette visite sur le terrain lereprésentant spécial des NationsUnies au Cameroun et l’ambas-sadeur spécial vont se rendredans les quatre pays affectés par

la situation Boko Haram», a-t-elle laissé entendre.

Au bout de cette visiteéclair, l’émissaire des NationsUnies n’a pas manqué de don-ner son appréciation au regardde la conjoncture actuelle. «Jepense qu’il y’a beaucoup de pro-

grès qui se fait et après cettemission nous allons faire unrapport qui va aussi être pré-senté au gouvernement came-rounais qui va inclure tous lesaspects que nous avons constatésur le terrain», a-t-elle déclaréen fin de visite en présence du

gouverneur Midjiyawa Bakari.Lutter contre Boko Haram c’estégalement les opérations de ter-rain rythmées par un fort déta-chement des troupes tcha-diennes en direction du Nigeriapour des actions moins diplo-matiques.

Par Vladimir Martin

Les recrues camerounaisesengagées les forces de défensene s’y attendaient pas. Grandefut leur surprise de se retrouverdevant un psychologue clinicienpour un examen psychologiqueapprofondi. C’est une innova-tion impulsée par la directionde la santé militaire.L’initiative vise à détecter lesmeilleures aptitudes dans lesrangs des différentes compo-santes des armées camerou-naises. Selon Guy-BertrandOvambé Mbarga, l’un des psy-chologues cliniciens en serviceà la Direction de la santé mili-taire, il s’agit d’une épreuve deprévention qui permet de recru-ter les soldats dans les normes.«Le recrutement dans plusieursarmées modernes prend néces-sairement en compte l’évalua-tion psychologique des candi-dats. L’aptitude psychologiques’avère donc de plus en plusêtre une condition sine qua nonà l’intégration dans les forcesde défense», explique-t-il. Unconstat qui montre bien quel’armée camerounaise estentrée dans une phase demodernisation qui va en droiteligne avec le concept «Armée-Nation» cher au président PaulBiya.

Pour mémoire, lors de sesdifférentes adresses à la nation,le Chef de l’Etat n’a eu de cessed’en appeler à la modernisation

de nos forces de défenses gagesd’une prospérité tant recher-chée. Lors de son discours decélébration du cinquantenairede l’armée camerounaise àBamenda les 8 et 9 décembre2010, le président Biya préci-sait encore au sujet de l’arméeque des mesures engagées dansla réforme de 2001 allaients’accroitre. «L’importantemesure que j’ai entreprise en2001 vise à moderniser et àaccroitre l’efficacité opération-nelle de nos forces de défenses.Comme je m’y étais engagé,cette réforme est appelée à sepoursuivre, avec comme axesmajeurs le rajeunissement et laprofessionnalisation des effec-tifs, la modernisation et l’amé-lioration du cadre de vie despersonnels militaires», avantd’ajouter «vous devez veiller au

respect scrupuleux des valeursqui gouvernent le métier desarmes : le loyalisme sans failleaux institutions républicaines,la discipline et la rectitudemorale et intellectuelle ». Uneprécision qui justifie bien cerevirement des forces dedéfenses qui sont entrée dansune phase ultime de profession-nalisation et d’efficacité par lecanal d’un prérequis conjoint.Une aptitude psychologiquepréventive dès l’entrée etdurant la carrière.

Pour faits, on se souvientencore de ces soldats psycholo-giquement atteints qui sanshésitation aucune ont ouvert lefeu sur leurs camarades ou surdes officiers. Ce fut le cas à lacompagnie de gendarmerie deKousseri dans le Logone etChari lorsqu’une jeune recrue

prise du «syndrome de lagâchette facile» a abattu uncapitaine et des jeunes gendar-mettes. Le même cas de figures’était fait ressentir à Moradans le Mayo Sava ou un autremilitaire avait abattu un Chefde Bataillon avant de se donnerla mort. Alors que la nations’en étonnait encore de cetterecrudescence à tirer sur lessiens, un jeune gendarme avaitconfirmé les faits en abattantde sang-froid sa camarade àDouala. Dans le même ordre defait, une vidéo virulente quimettait en scène un groupe desoldats qui abattait de sang-froid des enfants et des femmessans défense avait fait le buzzsur les réseaux sociaux. Desactes qui démontrent à suffi-sance que certains soldats sontpsychologiquement instables.D’où la nécessité de faire un trià la base pour prévenir de telledéfaillances que plaignent denombreux officiers. «C’estdevenu assez compliqué de don-ner des instructions aux sol-dats, de les punir quand il sedoit parce qu’ils peuvent tour-ner et revenir avec une arme aupoint et décharger sur nous ousur leurs camarades. Unetomate pourrie suffit à fairepourrir le panier. De plus nousconstatons de plus en plus uneaddiction aux excitants chezcertains militaires. C’est doncune bonne chose qu’il y’ait dés-ormais des tests psycho-cli-

niques à l’entrée des forcesarmées. Ça permettra de fairele tri et d’éviter d’avoir desmalades mentaux dans lesrangs», constate un officier quia requis l’anonymat.

Une attente de longue datequi dorénavant a trouvéréponse. Sur le fait, les testspsychologiques sont pour l’ins-tant de deux ordres. Le test del’Arbre qui donne le profil psy-chologique du candidat dansses sphères affective, sociale etintellectuelle. Dans celui-ci, ils’agit de « repérer les individusdésocialisés, ceux au dévelop-pement intellectuel perturbé, etceux au débordement émotion-nel qui se révèlent souvent plustard par le syndrome de lagâchette facile», préciseOvambé Mbarga. Le secondexamen est le test de Rorschachqui évalue sa prédisposition auxtroubles mentaux. Il permet derepérer les individus qui face àla pression des exigences etcontraintes du métier desarmes vont décompenser etdévelopper des maladies men-tales. A long terme, ces exa-mens psychologiques visenttous les éléments de la grandemuette qui ont fait vœu de sesacrifier à la nation. «Rien nevaut l’honneur de servir sousles drapeaux pour la défense dela patrie», déclarait Paul Biyalors du cinquantenaire de l’ar-mée à Bamenda en en décem-bre 2010 à Bamenda.

SÉCURITÉ. Cette innovation est entrée en vigueur lors des derniers examens.

Les examens psychologiques introduits dans les recrutements de l’armée

MAROUA. L’équipe onusienne va aussi se rendre au Niger et au Nigeria pour la même cause.

Des émissaires des Nations Unies chez le gouverneur pour parler de Boko Haram

La photo de famille.

Une recrue en pleine séance d'examen psychologique.

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P o l i t i q u e L’OE I L DU SAHEL N°1184 du lundi 25 février 20196

Par Bertrand Ayissi

Le caractère rassembleurqu’on a toujours reconnu à sieurHarouna, a atteint son pointd’orgue le 22 février dernier àMeiganga. Il avait toujoursmarqué de sa présenceconstante et remarquable toutesles grandes manifestations poli-tiques du Mbéré et même del’Adamaoua, il n’était alors queprésident de l’Ojrdpc dans leMbéré centre et vice-présidentnational de l’Ojrdc. Mais depuis

que cet administrateur civil issude la promotion 2009-2011baptisée «Cinquantenaire»,chargé d’études assistant auministère des Marchés publics àYaoundé, a été nommé directeurgénéral adjoint de l’Ecole natio-nale d’administration et demagistrature (Enam) le 14décembre 2018, la jeunesse duMbéré et de l’Adamaoua est auxanges. «Il a toujours été présentlors des rendez-vous politiques àMeiganga. En tant qu’Haoussade Meiganga, il est le premier

militant du Rdpc dans safamille. De fait, son père repré-sentait toujours l’UPC dans ledépartement du Mbéré, et adonné du fil à retordre au Rdpc.Harouna, lui, a toujours militéde manière très engagée dans leRdpc, incitant les jeunes duMbéré à s’intéresser à la poli-tique», témoigne un haut cadredu Rdpc dans le Mbéré.

Les jeunes par qui il a sou-vent été «porté» lors des grandesrencontres du Rdpc dansl’Adamaoua, pour ses prises de

parole, n’ont donc pas manquéde fortement se mobiliser le 20février dernier lorsque Harounaa fait son entrée à Meiganga,cette fois en tant que DGA del’Enam. Aux côtés des caciquesdu Rdpc et de l’Undp dansl’Adamaoua, des élites diverses,des autorités administratives ettraditionnelles de la région, lespopulations, les jeunes surtout,ont donc célébré leur fils et frèrepromu, le 22 février dernier àMeiganga. «Le Mbéré sait quePaul Biya n’est pas indifférent à

son militantisme ardent des pre-mières heures depuis l’avène-ment du Rdpc. Paul Biya s’estsouvenu que la jeunesse duMbéré est bien à ses côtés, fidèleparmi les fidèles. Le silence s’esttransformé en une explosion dejoie, les langues commencent àse délier pour remercier PaulBiya. Les fils du Mbéré se fai-saient chahuter par des élites desautres départements de laRépublique. En effet, d’aucunstrouvaient stérile notre engage-ment dans le Rdpc. Et très sou-vent, nous étions tentés de leurdonner raison. Après chaqueélection, le Mbéré s’est toujoursillustré par un vote massif enfaveur du Rdpc», a déclaréOumarou Issama, porte-paroledes présidents de sections Rdpcdu Mbéré, président de sectionRdpc Mbéré Est et maire deDjohong.

LE MBÉRÉ EN REDE-MANDE

Et de poursuivre : «Les filset filles de ce départementattendaient dans leur silencelégendaire, le retour de l’ascen-seur, la nomination de l’un d’euxà un poste ministériel. Hélas !Mille fois hélas ! Notre départe-ment ne bénéficiait des retom-bées électorales. Mais le Mbéréne s’en plaignait jamais, atten-dant patiemment son heure.Aujourd’hui, avec la nominationde notre frère Harouna, nouscroyons fermement que cetteheure a sonné». Mais la nomina-tion de ce fils du Mbéré, nedevrait ouvrir la voie à quelquefavoritisme. «Nous savons touscombien la gestion de l’Enam,qui est une grande école d’élitesadministratives, est délicate. Acet effet, enlevons de l’espritqu’Harouna est devenu le trem-plin pour nos enfants d’accéderà l’Enam. Et s’il devait être cetremplin, et bien, qu’il le soitpour nos enfants méritants etfacilement défendables sid’aventure, il lui était permis dele faire. Ne vouons donc pasHarouna aux gémonies», a pré-venu Oumarou Issama.

Le Mbéré, en tout cas, a tenuà réaffirmer son attachementconstant au président de laRépublique pour la nominationde Harouna qui est un «jeunemilitant enthousiaste, engagé,humble, affable et respectueuxde la hiérarchie. Jeune fonction-naire toujours prêt à interveniren faveur des jeunes en quêted’un emploi ou en difficulté dansles études ». Le DGA de l’Enam,né le 31 janvier 1978 àMeiganga, a donc eu pourrecommandation de ne pas déce-voir cette jeunesse dont il estdevenu le repère. Et au mêmetitre que ces jeunes qui atten-dent aussi de saisir les grandesopportunités, c’est le Mbéré toutentier qui a exprimé, par la voixdu lamido-sénateur deMeiganga, Issa Sabo, le souhaitde voir un plus grand nombre deses filles et fils à des postes deresponsabilité de plus haute fac-ture dans la République.

ADAMAOUA. La nomination d’Harouna célébrée le 22 février dernier, donne plus d’espoirs aux jeunes de la région.

Le Mbéré aux anges depuis la nomination du DGA de l’Enam

En me nommant le 14décembre 2018 comme direc-teur général adjoint de l’Enam,le président Paul Biya a respectéla parole donnée et ses engage-ments envers la jeunesse. Envérité, cet acte vient simplements’ajouter à ceux enregistrés il ya quelques années dans leMbéré. Je pense, de manièrenon exhaustive, à la nominationde monsieur Koulagna KoutouDenis au poste de directeurgénéral de la Sodepa, la nomi-nation de monsieur YongweJoseph au poste de secrétairegénéral du Minfof, la nomina-tion de monsieur HamidouSaïdou comme directeur admi-nistrateur de la Caisse de déve-loppement de l’Elevage pour leNord, la nomination de mon-sieur Hamadou Abbo commedirecteur des affaires générales

du ministère duTourisme et deLoisirs, la nomina-tion de monsieurHaman Abbo Rogercomme directeur desservices locaux auMindevel, la nomina-tion des sieursAssana Mathias,Belinga Denis,Issiakou Salihou,Mbarbe Paul,Hamadou DjibaPatrick, OumarouJean Paul commedélégués régionaux,la nomination demadame ChristineBarya Ndao comme

déléguée régionale, la nomina-tion du Pr Doka Serge commevice-recteur de l’université deNgaoundéré, la nomination demadame Maimouna Moussaépouse Tadjombé, BallaSouaibou, Koulagna Pierrecomme sous-préfets… j’invitemes camarades jeunes à garderespoir, à avoir confiance au sys-tème. Mon exemple est uneillustration de ce que ça peutarriver à chacun d’entre nous età tout moment. Le président s’yest engagé une fois de plus, le10 février dernier lors de sondiscours à la jeunesse. Pour mapart, je peux garantir mes com-pères d’une chose : je vais resterle petit militant toujours habilléen habit du parti. C’est pour direque je n’ai pas changé et je nechangerai pas.

Harouna, directeur général adjoint de l’Enam. «Je n’ai pas changé, je ne changerai pas»

Lors de son dis-cours de prestation deserment pour l’entréesolennel dans le sep-tennat des grandesopportunités, le prési-dent de la République,Son Excellence PaulBiya, s’était engagé àresponsabiliser lesjeunes dans laconduite des affairesde la République.Nous étions alors bienloin de nous imaginerque la parole prési-dentielle s’adressaitdirectement à la jeu-nesse du départementdu Mbéré. Et pour-tant, joignant le geste à laparole, le président à peineentré en fonction, a pris desdécisions qui placent des jeunesnon seulement au niveau de l’ap-pareil gouvernemental, mais àcelui des grandes structurespubliques et parapubliques.C’est ainsi que dans le train despionniers dont la valeur n’attendpoint le nombre d’années, ledépartement du Mbéré se verrahonoré à travers la hauteconfiance faite à monsieurHarouna, promu à la directiongénérale de l’Enam, aux fonc-tions de directeur généraladjoint… Hier, c’était l’agrégéde physiques, le professeur titu-laire des universités, Serge

Doka, qui, à 38 ans, était le pre-mier directeur adjoint de l’écolenormale supérieure de Maroua ;et à 41, vice-recteur de l’univer-sité de Ngaoundéré.Aujourd’hui, c’est Harouna, 40ans, qui est nommé directeurgénéral adjoint de l’Enam. C’estla preuve patente qu’aux âmesbien nées, la valeur n’attendpoint le nombre des années. Leprésident de la République vientde tendre la perche aux jeunes età ceux du Mbéré en particulier.Je lance donc un appel solennelaux garçons et filles, parents etjeunes en âge scolaire du Mbéré: il faut aller à l’école. Aucunalibi ne peut et ne doit être évo-qué.

Théophile Baoro, vice-président de l’Assembléenationale, porte-parole des élites du Mbéré.«Harouna et Serge Doka sont des âmesbien nées»

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S o c i é t éL’OE I L DU SAHELN°1184 du lundi 25 février 2019 7

Par Innocent-Blaise Youda

Une saisie importante deproduits de consommation a étéopérée ce 21 février 2019 àGaroua au quartier Djamboutou.L’opération qui était menée parles éléments de la légion de gen-darmerie du Nord, en présencedu procureur de la Républiqueprès les tribunaux de Garoua, apermis selon nos sources, de sai-sir des cargaisons de vinaire etd’huile de table de contrefaçon etde mettre aux arrêts le nomméOdilon Négou. «Nous avions l’in-formation depuis plusieurssemaines, mais il fallait s’assu-rer que nous allons prendre lessuspects la main dans le sac. Ils’agit en fait d’un monsieur qui adécidé de transformer une partiede son domicile en usine de fabri-cation des produits de grandeconsommation. Les quantitéssaisies sont très importantes etnous avons pu, au terme de nosenquêtes, constater que ces pro-duits alimentaient la plupart desgrands marchés du Grand-Nord», explique une sourceproche de l’enquête. Selon lespremiers éléments recueillis surle terrain, l’opérateur écono-mique bien connu à Djamboutousous le pseudonyme de "Odi-Pépé" produisait, sans autorisa-tion et de façon illicite, une

quantité importante de produitsde consommation dans son domi-cile transformé pour la circons-tance en usine.

Sur les lieux, au moment dela descente des éléments de laGendarmerie, cinq autres per-sonnes, présentées comme desemployés de ladite usine ont éga-lement été interpellés. Les car-gaisons saisies et transportéesdans des camions de gendarme-rie ont été évaluées à plus de 50millions de nos francs. «C’estune activité qui ne date pas d'au-jourd’hui et en terme de marché,le promoteur de cette usinecontrôlait une bonne partie desmarchés notamment dans lesrégions rurales du Grand-Nordet même dans les grand marché.La justice estime qu’il travailledans le noir, ce qui a été observéaussi, c’est que les étiquettes desproduits qui sont bien fabriquéssurplace présente des faussesinformations, on peut par exem-ple que le vinaigre est fabriqué àDouala, on a retrouvé des bou-teilles d’huile avec les étiquesDiamaor, et la présentation deces produits ne montrait pas àpriori que ce sont des faux pro-duit.», souligne un proche dudossier.

Selon les informationsproches de la justice, OdilonNégou ne serait pas à ses pre-

miers antécédents avec la justiceà propos de la fabrication illicitedes produits de consommation.Une source proche de son ancienconseil juridique nous révèleeffectivement qu’au début desannées 2000, courant 2004-2005, il avait été arrêté etcondamné à purger une peine deprison pour fabrication illicitedes produits de consommation,faux et usage de faux. La mêmesource nous souligne que moinsd’un an après cette condamna-tion, la décision sera annulée parla Cour d’Appel du Nord.«Beaucoup de personnes

savaient qu’il pratiquait cetteactivité. Mais comme il avaitdéjà été condamné une premièrefois et avait réussi à se faire libé-rer malgré toutes les preuves etles charges retenu contre lui, lesgens ont fini par se dire quecomme il est très puissant tantqu’à se taire et le regarder faire.J’ai moi-même été surpris par ledispositif qui est descendu sur leterrain pour le mettre auxarrêts, ici, nous le pensionsintouchable. On attend de voir lasuite des événements», indiqueun voisin du domicile de NégouOdilon.

GAROUA-DJAMBOUTOU. Elle se trouvait dans une usine qui a été démantelée.

Une cargaison de vinaigre de 50 millions de FCfa saisie

Par Abali Abdou (stagiaire)

«J’étais au travail et je mesuis rendu compte que j’avaisoublié un document très impor-tant à la maison. Aussitôt j’aipris m’a moto pour rentrer récu-pérer le document. A mon arri-vée, j’ai garé ma moto juste àl’entrée de chez moi. Je suisentré, je n’ai même pas fait plusde 5 minutes je suis ressorti etma moto avait disparu»,témoigne désespérément AlirouGandi, âgé de 34 ans et employédans une entreprise de téléphoniemobile de la place. Malgré lesrecherches engagées pourretrouver son engin à deux roues,il reste sans nouvelle de la desti-nation qu’a prise sa motocy-clette. Jusqu’aujourd’hui, il n’enrevient pas et garde l’espoir deretrouver un jour sa motocy-clette. «Je suis vraiment touché,ma moto me permettait de fairemes courses, d’aller au villagechaque week-end pour passer unpeu du temps avec la famille. Jesuis maintenant dépassé, je nesais quoi faire», tempête AlirouGandi. Comme ce trentenaire,plusieurs autres habitants de laville de Maroua ont subi le coupde vol de leurs motos. Depuis aumoins deux mois, les proprié-taires des motocyclettes ne dor-ment que d’un seul œil de peurd’être dépossédés de leursengins. En effet, il ne se passeplus une journée sans qu’onsignale des cas de vol des moto-cyclettes dans la ville de

Maroua. Selon Moussandi prési-dent du Syndicat national desmototaximen (Synamotax)antenne régionale de l’Extrême-Nord, plusieurs cas de vol demotocyclettes sont signalés. Desmototaximen sont régulièrementvictimes d’agressions et plu-sieurs y ont été tués. «Dansnotre secteur les cas annoncéss’élèvent souvent de 2 à 4 vols demoto par jour. Si on fait le bilanpar semaine, c’est une vingtainedes motos qui partent comme çaet c’est presque 2 à 3 vieshumaines en perte», regrette t-il.

Au campus de l’université,dans les établissements sco-laires, devant les bureaux admi-nistratifs, et même dans les lieuxde culte, la cote d’alerte de voldes motos est atteinte.

Nonobstant le dispositif de sur-veillance mis en place, des per-sonnes sans foi ni loi arrivent àpasser entre les mailles desforces de sécurité. Les personnesqui se sont spécialisées danscette sale besogne sont auxaguets et profitent de la moindreinattention des propriétaires desmotos pour les dérober. Ils usentde toutes les stratégies pourcommettre leur forfait. Leurmode opératoire est à quelquesexceptions près le même que cesoit la nuit ou en journée. Selonplusieurs témoignages, les spé-cialistes de vol des motos utili-sent généralement des clefs dites«passe partout» capables dedémarrer tout type d’engin.«C’est un business bien organisé.Les engins qu’on vole ici à

Maroua sont envoyés dans d’au-tres villes comme Guider, Garouaet bien d’autres localités. Et àl’inverse ceux volés dans cetteville sont revendus ici. Y’a égale-ment la méthode de rechange.Elle consiste à rechanger com-plètement les pièces de la motoet même sa peinture de sortequ’elle ne puisse pas être recon-nue par son propriétaire une foisqu’elle sera sur le marché noir. Ala fin c’est la même moto voléemais qui a une autre apparence,une autre allure», expliqueZakariou Bouba, commerçant aumarché central de Maroua,avant de faire observer que ‘’cesvoleurs font preuve d’une ingé-niosité indescriptible qui les per-met d’échapper à tout contrôle.Ils sont là aux aguets et parminous sans qu’on ne les identifie.

Même si les forces de sécu-rité ont réussi à mettre la mainsur certains brigands, toutefoisle vol des motos se poursuit dansla ville de Maroua au grand damdes victimes. « Moi personnelle-ment en tant que citoyen, je veuxqu’il y’ai une sécurité totale,même si on n’arrive pas à éradi-quer cela totalement. Il faut queles autorités mettent sur pied uneéquipe en collaboration avec lespopulations pour dénoncer etarrêter ces voleurs qui sontparmi nous ; par ce que c’estregrettable que non seulement onte vole ton engin mais parfois onte tue en même temps», expliqueun habitant de Maroua qui sou-haite garder l’anonymat.

MAROUA. Les voleurs usent de toutes les stratégies pour les dérober.

Une vingtaine des motocycles volés par semaine

Des motos. Très prisées par les voleurs.

GAROUA. Deux voleurs de moteursmis aux arrêts

Par I-B.Y

Deux individus à bord d’une motoont été mis aux arrêts dans la nuit dejeudi 21 février à vendredi 22 févrierdernier au quartier Nigériaré à Garoua.Les deux individus dont l’identité nenous a pas été révélé, âgés tous d’envi-ron 30 ans, s’en sont pris violemment aujeune Djafarou Seidou, âgé de 32 ans àqui ils essayaient d'arracher sa moto àcoups de machette. La victime aprèsavoir reçu deux coups de machette auniveau de la joue gauche et au brasdroit, n’aura la vie sauve que grâce àl’intervention des vigiles postés dans lequartier et qui suivaient la scène à dis-tance. Ils vont réussir en tenir en res-pect les deux malfaiteurs jusqu’à l’arri-vée des éléments du Groupement mobiled’intervention (Gmi) du Nord.

Selon des informations des sourcespolicières, les malfrats ne sont pas àleurs premiers coups. «On nous avaitdéjà donné le signalement de ces mal-frats. Ils ne sont pas à leurs premierscoups. Leur spécialité c’est de suivre lesgens qui roulent à bord des motos et quise dirigent surtout dans les quartierscalmes où on se couche tôt pour opérer.La scène de Nigeriaré s’est déroulée auxenvirons de minuit, à cette heure, il estdifficile de trouver des gens qui trainentdans la rue. Ces malfaiteurs savent bienque s’ils mettent la main sur vous sur-tout que vous êtes seul, eux ils sont àdeux et armé, généralement, ils recher-chent des proies faciles, comme lesjeunes et les femmes et ils cible particu-lièrement les motos «dames» qui sontplus facile à revendre dans le marchénoir et de démonter pour revendre enpièces détachées», explique un élémentdu Groupement mobile d’intervention.

TCHEBOA. Le Lamido fait emprisonnerun chef de village

Par Abdoulkarim Hamadou

Moussa Aboubakary, lamido deTchéboa dans le département de laBénoué, a fait mettre en cellule dans lajournée du 12 février 2019, le chef tra-ditionnel du 3ème degré de Koné, unepetite bourgade de quelques 2000 habi-tants située entre les localités deBoumedje Mabto et Mafa-Tcheboa. S’ila recouvré la liberté le même jour, il ladoit à l’intervention des autorités admi-nistratives locales. «J’ignore les raisonsqui ont motivées le lamido à se compor-ter de la sorte. Nous avons interpellédes voleurs de bétails. Et nous les avonsamenés au lamidat. Curieusement, aulieu d’être remercié, il a exigé de nous,une somme de 10.000 FCfa. Ce à quoije me suis opposé. Je crois que c’estl’origine du problème. Voilà d'où estpartie ma mésaventure», explique la vic-time, Sali Abbo.

Contacté, le lamidat rejette catégo-riquement cette version des faits. «Lechef du village a porté des accusationsgraves contre d’honnêtes citoyens.Parce qu’il n’a pu apporter les preuvesde ces allégations. Sa Majesté a voulule sanctionner pour cette calomnie»,explique un notable du lamidat deTcheboa. Si les versions sur l’incidentsont contradictoires, il reste constantque les relations entre les deux chefstraditionnels ont pris un sérieux coupde froid depuis la signature d’un arrêtépréfectoral, signé en 2011 et désignantSali Abbo, chef traditionnel de 3èmedegré de Kone. Et en 2015, le Lamidode Tchéboa avait été condamné à deuxans de prison ferme pour maltraitancesur un paysan.

Bouteilles de vinaigres saisies.

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E d u c a t i o nL’OE I L DU SAHELN°1184 du lundi 25 février 2019 9

Par Abali Abdou(Stagiaire)

Chaque année, l’universitéde Maroua (UMa) consacre unejournée au rayonnement desactivités associatives, cultu-relles et sportives. Cette année,le rendez-vous a été respecté. Etc’est le stade N0 1 du campus deKongola-Djoulgouf-Kodek qui aservi de cadre au lancement desactivités sportives et culturelles.Un événement qui a drainé dubeau monde constitué des étu-diants, du personnel de l’univer-sité et des populations environ-nantes. Un moment d’engage-ment, de partage et de commu-nion qui a permis aux étudiantsd’exprimer leurs valeurs ettalents à travers des prestationsculturelles et sportives.Plusieurs ateliers socioculturelsont été mis en place par les étu-diants pour promouvoir la cul-ture camerounaise. L’art culi-naire, les danses patrimoniales,les créations artistiques entreautres, ont constitué la plus la

grande attraction du public. LePr Idrissou Alioum, recteur del’UMa qui a présidé la cérémo-nie de lancement, a appelé lacommunauté universitaire às’impliquer davantage dans lavie associative. «Le message quenous voudrons lancer, c’est celuiqui est attaché à nos valeurs cul-turelles, artistiques mais égale-ment associatives. L’universitéde Maroua compte 20 associa-tions et clubs qui se sontdéployés véritablementaujourd’hui. Donc le messageque nous lançons effectivementest un message de responsabi-lité, d’amitié, de vigilance maiségalement un message en rap-port avec la performance danstout ce que nous faisons», a-t-ilfait savoir aux étudiants.

L’éclat de cette rentrée cultu-relle et sportive a été égalementrehaussé par diverses attrac-tions notamment la lutte tradi-tionnelle, les matchs de football,handball, volleyball et l’athlé-tisme. Des activités qui, selon lerecteur resserrent les liens

d’amitié, de solidarité et duvivre-ensemble entre les étu-diants venus des horizons divers.Le Pr Gonné Bernard, Directeurdu centre des œuvres universi-taire (DCOU) quant à lui, arelevé dans son discours l’impor-tance d’adhérer aux associa-tions et clubs de l’université de

Maroua. « ça permet de déve-lopper l’esprit de dialogue c'est-à-dire que les uns et les autresapprennent à vivre ensemblesans même se connaitre c'est-à-dire nous sommes camerounaiset les associations nous réunis-sent ; et ainsi on peut développerle multiculturalisme et la tolé-

rance. C’est pour cela que nousavons voulu qu’à l’Université deMaroua, ces activités rayon-nent» a-t-il expliqué.

Le recteur a aussi saisi cetteoccasion pour inviter lesathlètes de l’université deMaroua à ménager leur monturepour la 22e édition des jeux uni-versitaires prévus cette année àDschang. «Cette rentrée cultu-relle et sportive pourrait natu-rellement déboucher sur un cer-tain nombre de lauriers. Je vousparle de la 22e édition des jeuxuniversitaires. Nous sommesdans une forme de préparation »a rappelé aux athlètes, le PrIdrissou Alioum.

Des équipements ont étéremis aux différentes associa-tions culturelles et sportivespour susciter la compétitivité.La rentrée culturelle et sportiveà l’université de Maroua s’estachevée par une cérémonie deprestation de serment par uncollectif d’étudiants et la remisedes agréments aux clubs et asso-ciations.

Par Nadine Ndjomo

Le 21 février dernier, lemonde a célébré la journée mon-diale de la langue maternelle. Etle thème choisi pour cette édi-tion était : «les langues autoch-tones, ça compte pour le déve-loppement, la construction de lapaix et la réconciliation». Unthème profond, qui sied avec leclimat social actuel duCameroun. Avec l’introductionde l’enseignement des languesmaternelles dans le systèmeéducatif camerounais, les éta-blissements scolaires en ont pro-fité pour célébrer cette journée,en faisant le point des diffé-rentes langues maternellesenseignées aux élèves ; lamanière dont ces enseignementssont déroulés, les tares à com-bler. Sauf que dans certains éta-blissements scolaires du Grand-Nord, l’enseignement deslangues maternelles n’a pasencore commencé.

C’est le cas des écoles situéesdans le département du Mayo-Danay. «Au lycée bilingue deKartoua, les langues mater-nelles ne sont pas encore ensei-gnées. Et c’est le cas dans toutle département. J’ai appris quedans d’autres établissements dela région, certaines langueslocales sont dispensées, maischez nous, ce n’est pas encore lecas», déclare Bayeguet, ensei-gnant d’histoire géographie aulycée bilingue de Kartoua,région de l’Extrême-Nord. Deplus, ajoute-t-il : «chaque foisque nous abordons ce sujet entrecollègues, cela crée toujours destensions. Car d’aucuns pensentque l’idée d’enseigner auxautres nos cultures et vice-versa,

n’est pas mauvaise en soi, etd’autres pensent plus sur la dif-ficulté du choix à opérer sur lalangue ou des langues à ensei-gner et le repli identitaire quecertains érudits autochtonespromeuvent.»

Et pourtant dansl’Adamaoua, la situation sembleplus reluisante. C’est le cas dulycée classique et moderne deNgaoundéré par exemple, où laplupart des langues maternellesoriginelles de cette région, ysont enseignées. C’est le cas duDii, du Mboum, du Haoussa etdu Fufuldé. D’après Mr Dogo, leproviseur du lycée classique etmoderne de Ngaoundéré «ceslangues sont enseignées dansnotre école depuis six ans. Lesenseignants qui dispensent ces

cours sont des vacataires quisont recrutés et payés parl’école. Mais, ils sont chapeau-tés par un enseignant sorti del’école normale supérieure(ENS) de Yaoundé. Ce dernier aété formé en langues et culturesnationales. C’est lui qui est doncchargé de donner les bases, lesfondamentaux des langues auxélèves», informe le proviseur dulycée classique et moderne deNgaoundéré.

OBJETSDans cet établissement, les

fondamentaux des languesmaternelles sont enseignés auxélèves des classes de 6ème et5ème. «A partir de la 4ème, lesélèves font un choix, commec’est le cas de l’allemand, l’es-

pagnol, l’arable. C’est chacunqui choisit la langue maternellequ’il souhaite apprendre et s’yoriente. On n’oblige personne àapprendre une langue précise.Le choix est libre», appuie M.Dogo. Notée sur 20 comme lesautres épreuves données auxélèves, l’épreuve de languematernelle a pour coefficientdeux. Pour le moment, il n’estpas encore proposé lors des exa-mens de fin d’année. Mais l’an-née dernière, «certains établis-sements ont proposé desépreuves zéro de certaineslangues, pour jauger le niveaudes élèves. Et les résultats ontété moyens», confie-t-on à ladélégation régionale desEnseignements secondaires del’Adamaoua.

Enseignées de la 6ème en2nd dans certains établisse-ments secondaires de la régionchâteau d’eau, les languesmaternelles sont à la réalité dis-pensées aux élèves, dès lamaternelle. «A ce niveau,comme les enfants apprennentencore à parler, certains com-mencent à bien former les mots,les phrases, nous profitons pourleur donner les prémices de cer-taines langues. Et dans notrecas, il s’agit du fufuldé, pour lemoment bien sûr. Pour bien dis-penser les cours, nous faire com-prendre, nous utilisons desobjets. On prononce le nom del’objet en français et on le tra-duit en fufuldé, pour que l’en-fant puisse comprendre. Et l’ex-périence a montré que chaquefois que nous procédons de lasorte, l’enfant retient immédia-tement et ça reste», expliqueRoukayatou Sabo, enseignante àl’école publique deGadamabanga Djalingo.

Malgré cette pédagogie quiporte des fruits, les enseignantsrencontrent des difficultés liéesau manque de matériel didac-tique et au capital humain.«Pour apprendre certainesleçons aux élèves, nous devonsforcément avoir du matériel. Etsans matériel, nous ne pouvonsrien. C’est difficile. De plus, ilmanque des enseignants spécia-lisés dans les langues mater-nelles. Pour nous qui sommesoriginaires des régions septen-trionales, cela ne cause pas pro-blème. Mais pour nos frères duGrand-Sud, c’est un peu diffi-cile. Ils font toujours appel àl’un de nous lors des cours»,informe Roukayatou Sabo.

SEPTENTRION. Dans les établissements scolaires, leurs enseignements se font sans matériel didactique.

Les petits pas des langues maternelles

UNIVERSITÉ DE MAROUA. Ils ont reçu leurs agréments lors de la rentrée culturelle et sportive le 20 février dernier.

20 associations et clubs pour promouvoir la culture et le vivre-ensemble

Photo de famille.

L’apprentissage commence chez nous.

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E n a p a r t é L’OE I L DU SAHEL N°1184 du lundi 25 février 201910

Interview réalisée parVladimir Martin

Qu’est ce qui justifie l’in-troduction effective des exa-mens psychologiques auxrecrutements et concours desforces armées camerounaises ?

Nous pouvons donner troisprincipales raisons. La premièreest la volonté de professionnali-sation et de modernisation del’armée camerounaise prônée parle chef d’État, chef suprême desarmées qui promeut le conceptd’armée-nation. De nos jours, endehors de l’aptitude physiqueévaluée par les examens médi-caux et paramédicaux lors desrecrutements il y’aura un nouvelélément. L’examen psycholo-gique. Le recrutement dans plu-sieurs armées modernes prendnécessairement en compte l’éva-luation psychologique des candi-dats. L’aptitude psychologiques’avère donc de plus en plus êtreune condition sine qua non à l’in-tégration dans les Forces deDéfense. Ensuite, le contextesécuritaire actuel au Camerounexige de grandes capacités psy-chologiques aux soldats qui sontsollicités sur plusieurs fronts. Illeur faut donc une meilleuresanté mentale, afin de ne pasfacilement sombrer dans destroubles de comportement. Aussi,c’est pour contenir le risque d’unaccroissement du nombre demilitaires souffrant de troublespsychiques qui est significatif. Eneffet, dans toutes les armées dumonde, les missions et opérationsde guerre induisent toujours dessouffrances psychologiques etpsychiatriques. C’est donc cetensemble d’indicateurs qui peutjustifier la décision de la hautehiérarchie, soit l’engagement duDirecteur de la santé militaire àproposer au Ministre chargé dela Défense la mise en place del’évaluation psychologique descandidats aux recrutements etaux concours d’entrée dans lesForces Armées camerounaises.

Quels sont les tests psycho-logiques utilisés, en quoiconsistent-t-ils précisément etquelles sont les catégories desoldats visées ?

La présente évaluation estconstituée de deux examens psy-chologiques, notamment les testsprojectifs. Il s’agit du test de l’ar-bre qui donne le profil psycholo-gique du candidat dans sessphères affective, sociale et intel-lectuelle. Il nous permet parexemple de repérer les individusdésocialisés, ceux au développe-ment intellectuel perturbé, etceux au débordement émotionnelqui se révèlent souvent plus tardpar « le syndrome de la gâchettefacile ». Le candidat passe égale-ment par le test de Rorschach quiévalue sa prédisposition auxtroubles mentaux. Il nous permetde repérer les individus qui face àla pression des exigences et

contraintes du métier des armesvont décompenser, c’est-à-diredévelopper des maladies men-tales. Tous les candidats ontconcerné.

Le suivi se fait-t-il égale-ment dans des centres d’ins-tructions et les écoles de for-mation militaires ?

Pour le moment, ce n'est pasencore le cas. Mais c’est envisagépar le haut commandement quiprend désormais ce suivi psycho-logique des troupes très ausérieux. Il va de soi que petit àpetit, ce suivi va s'étendre dansles multiples sphères de l'Armée.

Qu’en sera-t-il des soldatsqui sont déjà opérationnels etqui parfois présentent destroubles psychologiques ?

Les soldats qui sont déjà opé-rationnels et qui présentent destroubles psychiques bénéficientde la prise en charge psycholo-gique en cas de troubles avérés.Vous savez, l’armée camerou-naise est une grande famille etnous avons un sens aigu dugroupe qui fait en sorte que nousne lâchons aucun des nôtres. Quelqu’en soi la zone où un soldatopérationnel est identifié pour uncas de trouble psychologiqueavéré, il est référé à l'Unité tech-nique de psychologie de l'hôpitalmilitaire de Région N1.

A ce jour combien de sol-dats ont déjà bénéficié destests psychologiques ?

C’est assez difficile de donnerle chiffre exact. Mais, le nombreest grand. Toutefois, ils devraientêtre plus nombreux que cela.Plusieurs d’entre eux n’ont pasencore connaissance de l’exis-tence de Psychologues Cliniciensdans notre Armée. Voilà pour-quoi, ces derniers temps nousamplifions la sensibilisation et lapromotion. Comme exemple pra-tique, l’hôpital militaire derégion N°1 a organisé enDécembre 2018 des journées deconsultation et d’examens psy-chologiques gratuits. Et cela vacertainement s’étendre dansd’autres Régions de SantéMilitaire.

Quelles sont les troublespsychologiques détectés etquelles sont les solutionsapportées ?

Il s’agit dans la plupart descas du Syndrome de Stress Post-traumatique, des états dépressifs,des états anxieux, des toxicoma-nies et addictions, des troubles dela mémoire, et parfois des trou-bles psychotiques. Comme inter-ventions psychologiques, en fonc-tion du trouble, ces patientsbénéficient des débriefings psy-chologiques, d’entretiens cli-niques de soutien ; des séances derelaxation, de sophrologie,d’analyse, de psychoéducation,d’EMDR, de thérapies par réso-lution des problèmes, de théra-

pies cognitive-comportementalesentre autres.

Qu’en est-il des soldats deretour de la guerre contreBoko Haram, des missionscommandées dans des conflitsinternationaux ou ceux inter-venants dans la crise en coursdans les régions du Sud-Ouestet du Nord-Ouest qui ontvécus des atrocités indépen-damment d’eux ?

Ils bénéficient à leur retourd’un sas de décompression psy-chologique. Son objectif princi-pal est de favoriser un retour plusaisé des combattants dans leursfamilles et dans leur vie socio-professionnelle en général. Cettedécontamination psychologiquepermet en filigrane d’évacuer lestress engendré par la mission etde prévenir les troubles de stressopérationnels (TSO). Mais celan’est pas encore systématique. Lapsychologie est en train de s’ins-taller dans l’armée camerou-naise. Ce qui est intéressant c’estle grand intérêt que la haute hié-rarchie lui accorde. Par ailleurs,concernant les blessés de guerre(physiques et psychiques) en tantque clinicien-checheur, je suis enpleine conception de deux pro-grammes de Résilience Assistéeen leur faveur. Un pour les mili-taires et l'autre pour leursfamilles. Ces programmes leurpermettront de rebondir aprèsdivers traumatismes et adversi-tés.

Prenant en considération lefait que les missions dechaque composante des forcesarmées et de défenses sontdifférentes et spécifiques, estce que les examens psycholo-giques seront adaptés àchaque composante ?

C’est une question très inté-ressante. En effet, on ne peut pasfaire la même chose pour tout lemonde parce que les objectifs

sont différents. Cependant et à labase il y a des examens psycholo-giques d’ordre général. Ilsconcernent toute recrue et toutmilitaire. Nous le faisons ainsiparce qu’il y’a des aptitudes psy-chologiques communes que toutmilitaire doit avoir. C’est le préa-lable. Après, les corps d’élitesdevront bénéficier d’autres testspsychologiques spécifiques quileurs sont propres lors de lasélection de leurs éléments.

Quel est l’objectif finalvisé avec l’introduction desexamens psychologiques quidésormais seront une partieessentielle du processus de

recrutement ? Dorénavant il s’agit d’un

objectif de professionnalisationplus poussée de l’armée camerou-naise, une volonté manifeste demodernisation de notre arméequi s’accorde au rythme des nou-velles exigences liées aux mis-sions des armées. Recruter lescandidats psychologiquementaptes à faire face aux défis sécu-ritaires complexes actuels del’armée camerounaise, unearmée qui s’internationalise deplus en plus. Voyez-vous, je sorsd'une mission d'un an aux NationsUnies en tant que psychologueclinicien du bataillon camerou-nais. Nous devons être à la pointede l’innovation et conserver labelle image d’Armée sociale,humaniste et professionnelle.C’est celle que les troupes came-rounaises représentent lors de sesparticipations dans les missionsde maintien de la paix dans lemonde. Qu’ils s’agissent de lagendarmerie nationale, des diffé-rentes composantes des ForcesArmées, armée de l’air, armée deterre, marine nationale, corpsdes sapeurs pompier, ou des corpsd’élite à l’instar de la garde pré-sidentielle, du Bataillon d’inter-vention rapide (BIR), des forcesspéciales, du bataillon terrestreaéroporté (Btap), du bataillonspécial amphibie (BSA), du grou-pement polyvalent de la gendar-merie nationale (Gpign) entreautre, nous avons le devoir dedisposer d’éléments psychologi-quement bien portant et apte auxdifférents défis. Un soldat psy-chologiquement apte et bien por-tant, c’est ça l’avenir de l’arméecamerounaise.

Guy-Bertrand Ovambe Mbarga, psychologue clinicien des Armées.

«Le contexte sécuritaire actuel exige de grandes capacitéspsychologiques aux soldats sollicités aux fronts»

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C u l t u r eL’OE I L DU SAHELN°1184 du lundi 25 février 2019 11

Par Lititia Ngono (sta-giaire)

«Au-delà de l’horizon», l’ou-vrage autobiographique deGilbert Haman Kaïgama parueà Yaoundé aux éditons du scha-bel qui appartient au courantlittéraire 2019 comprend 182pages. Celles-ci sont divisées en23 chapitres. Préfacé parGrégoire Owona, ministre duTravail et de la sécurité sociale(Mintss) qui félicite et encou-rage l’auteur dans la peinturefaite du Cameroun de sonenfance, de son adolescence etde son parcours professionnel…«Au-delà de l’horizon», est doncun condensé d’histoires vécuespar l’auteur. Un tas de souvenirsque son auteur a pris sur lui departager et de conter au public.Pour lui, il s’agit d’un itinérairequi commence dans son villagenatal, Gaban, aux hautessphères de la préfectorale. Danscette trajectoire, ce parcours devie, l’auteur accorde une atten-tion particulière à ceux qui l’ontmarqué dont sa mère GoualeMboum qui était selon lui :«d’une rigueur et d’une sévéritéinimaginable pour une femme desa culture.» Celle-ci a particu-lièrement veillé sur son éduca-tion, et lui a attribué un surnomprémonitoire de «Gainako» qui

signifie berger en langue peuhle.Puis, son père, Yerima Kaigama«un personnage à la fois impres-sionnant et énigmatique complè-tement tourné vers le travail»,qui cherchait manifestement luiaussi, à parfaire son éducation.Mais à travers des tâches exté-nuantes de rustres. Outre cesdeux relations, l’auteur décritégalement ses relations avec sescamarades tant de l’école pri-maire, du secondaire et du supé-rieur, notamment l’Ecole natio-nale d’administration et demagistrature (Enam). Si àl’école, ses relations étaientpresque toujours accompagnéesde petites chamailleries, ponc-tuées de quelques décès, sur leplan professionnel, elles étaientparfois dramatiquement conflic-tuelles comme lorsque Kaigamaest affecté dans les services duPremier ministre.

«Au-delà de l’horizon», s’ap-parente comme un livre à archi-ver, afin de revivre la tristessenée du transfert de la Société dedéveloppement du Coton(Sodecoton) de Kaélé. Des frac-tures, des séparations, des licen-ciements. L’auteur a pendant lasoirée dédicace fait dégusteraux amoureux de la lecture cetouvrage qui ne cesse de fairebeaucoup d’encre et de salive.La critique est positive. L’auteur

transporte ainsi le lecteur dansson univers malgré les multiplesdifficultés qu’il a rencontré pen-dant la rédaction de son livre. Ilprésente donc son «horizon» enracontant son parcours depuisson enfance, passant par sonadolescence jusqu’à sa vieactive. Il justifie le titre endisant que : «l'horizon est iciconsidéré comme la frontière dece que le regard aperçoit. Cettefrontière suscite la curiosité detoute personne».

Dans cette œuvre, il racontel’histoire du peuple Moundangdont il représente valablement.Et, fustige les abus dont sonpeuple a été victime.L’oppression et l’homosexualitéainsi que plusieurs autres pro-blèmes sociaux. Rythmée par lalecture de certains extraits tirésde son chef-d’œuvre, le publicattentif s’est montré convaincu.Pour exprimer sa satisfaction etson soutien, le public qui estvenu découvrir le nouveau pro-dige de la littérature a acheté lelivre dédicacé au prix de 10 000FCfa. L’auteur n’a pas manquéd’exprimer sa gratitude à l’en-droit de sa famille, de ses amissans oublier son éditeur qui luiont toujours tendu le bras quandil en avait besoin. Et se dit satis-fait de son parcours.

YAOUNDÉ. L’autobiographique qu’il a faite est un amas de souvenirs tristes et joyeux.

Gilbert Haman KaÏgama revoit son «horizon»

Les effectifs par classes dépas-saient rarement soixante élèves dontà peine cinq filles. Nombreusesétaient celles qui n’arrivaient pas àpoursuivre leurs études plus loin,sans doute à cause du poids de la tra-dition. Elles n’étaient pour autantpas bêtes et la plupart aspiraient àun bel avenir. Mais elles étaient mal-heureusement sacrifiées sur l’auteld’une tradition rétrograde, dans cemonde plein de promesses.

C’était souvent de grandes fillesdéjà mûres, qui ne rêvaient plus desrencontres sans lendemain car ayantraté leur chance de pouvoir aller plusloin dans leurs études, elles n’atten-daient plus que les princes char-mants avec qui elles s’envoleraientvers d’autres horizons plus frétil-lants. Bien que n’étant pas spécifi-quement intéressés par le mariage,certains collégiens s’amusaient à lesséduire. Leur méthode de séductionconsistait à baratiner les filles en «camfranglais », c’est-à-dire unmélange camerounais de français etd’anglais. Le message avait pour butde faire comprendre aux filles qu’ilsétaient des collégiens et ce n’est quede cette façon, pensaient-ils, qu’ilspouvaient les attirer. Cependant, lamaladresse doublée du manque demaitrise de la langue anglaise etmême française ne leur permettaitpas de jongler avec les deux langueset cela les trahissaient. Quant auxfilles qui comprenaient que ces gar-

çons ne voulaient que démontrerqu’ils étaient des collégiens, ellesfinissaient par les rabrouer sansménagement, arguant qu’elles necomprenaient pas leur façon de par-ler français.

La musique yéyé était en vogue ettenait haut du pavée avec notammentle groupe « Salut les copains » enFrance et en outre Atlantique, lemouvement de l’émancipation desnoirs en Amérique. Presque tous lescollégiens connaissaient Pélé,Mohamed Ali alias Cassius Clay,James Brown, Martin Luther King,Angela Davis, Johnny Halliday,Claude François, Sylvie Vartan etc.Le choix des noms de l’une de cesvedettes du sport, de la musique, ducinéma ou de la lutte pour l’émanci-pation des noirs comme surnom fai-sait l’objet de chaudes disputes entrecamarades. Le port de leur nom parl’un d’entre nous suscitait toujoursun comportement imprévisible et desrancunes sourdes de la part descamarades qui ne trouvaient pas denom à leur convenance.

Pour ma part j’avais choisi lepseudonyme d’Ombrax, du nom d’unhéros d’une bande dessinée en vogueà l’époque, tout comme ceux de Blekle Rock, embla ou Tex Willer, Akimou Micky le Ranger. En réalité,j’avais bien voulu prendre le nom deBoukar Batinda, un esprit libre, unhors la loi qui écumait les villes et les

campagnes de chez nous, pour tra-quer les représentants du régimed’Ahidjo. Mais j’avais

Peur de façon régulière, Boukarse faisait des butins sur le dos desreprésentants de l’administration, àtravers des expéditions chez lesagents spéciaux pour se servir dansleurs caisses.

A vrai dire, son objectif était pluspolitique qu’économique. Cette sorted’Arsène Lupin trouvait aussi duplaisir à humilier de façon spectacu-laire, gendarmes et policiers il acertes marqué les esprits pendant uncertain temps, par ses coups mais aufinal, s’était fait prendre facilementà Lara en 1970, par les populationsqui l’avaient reconnu au marché. Ilfut fusillé la même année sur la placepublique à Maroua, au terme d’unprocès expéditif.

Les filles, de leur côté, délais-saient quelquefois leur nom defamille pour prendre ceux de BrigitteBardot ou tout simplement Clarisse,Virginie, Christine, autant de jolisprénoms tirés des romans d’amourqu’elles lisaient à leur temps perdu etqui excitaient leur désir d’occidenta-lisation. Pour autant, elles ne selivraient pas bagarre à la façon desgarçons pour une simple histoired’usurpation de nom.

En général, nous nos affublions deces sobriquets pour l’effet de propa-

gande et de séduction qu’ils étaientcensés produire sur nous et non pasparce que tel était plus talentueux ouplus intelligent ou même plus fortque l’autre. Dans ce milieu scolaireou nous demeurions éternellement degrands enfants, nous étions d’autantplus confrontés qu’à force de mimé-tisme, certains camarades parvien-draient à vivre pratiquement dans lapeau de leur héros, dans une totalemutation à la Molière.

Alors que mon séjour au collègetirait vers le ver la fin, aucun évène-ment particulier, heureux ou malheu-reux ne vint chambouler cette viecalme et plutôt bien ordonnée. Enplus, l’absence de divertissements etd’occupations mondaines telles quecinéma, boîte de nuit, alcool, drogue,nous libéraient l’esprit et nous aidaità aménager notre emploi de temps.Consacrant la majeure partie auxétudes au lieu de nous disperser dansdes activités futiles, nous étionscomme des modèles et les ensei-gnants en étaient fiers. Certains nousconsidéraient comme leurs propresenfants, et par conséquent, mettaientà notre disposition tous les moyensnécessaires pour notre réussite.

Gilbert Haman KaigamaAU-DELA DE L’HORIZONLES EDITIONS DU SCHABEL

P.p 103 et 104

Les bonnes feuilles

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S p o r t s L’OE I L DU SAHEL N°1184 du lundi 25 février 201912

Par Ebah EssongueShabba

Si la région de l’Adamaouadispose d’un bassin exceptionneld’athlètes talentueux, l’univer-sité de Ngaoundéré reste le lieupar excellence des talents quin’ont qu’un seul rêve, atteindreles hauts niveaux. Et DjafarouLadigou, étudiant en physiquemaster 2 au sein de l’institutionuniversitaire fait partie de sesathlètes que ses pairs considè-rent parmi les meilleurs athlètesde l’histoire de la région châ-teau d’eau du Cameroun. Allertoujours chercher plus haut, plusvite et plus fort (la devise olym-pique, ndlr) est une philosophiequi est largement ancrée chez cejeune athlète toujours en quête

de performance.Le week-end dernier, lors du

1er meeting de la 7e édition dela «Coupe du Recteur» de l’uni-versité de Ngaoundéré qui s'estdéroulée du 23 au 25 février,Djafarou Ladigou a signé l’undes plus grands exploits de cettecompétition qui au-delà de don-ner une donner une nouvelleimpulsion au vivre ensemble ausein de la communauté universi-taire et contribuer à l’animationdu campus, a permis de détecterles talents pour les jeux univer-sitaires dans les disciplines spor-tives et culturelles. Samedi 23février dernier, en présence demilliers de spectateurs ce natifdu village Bilassora dans l’ar-rondissement de Ngan Ha a éta-bli un nouveau record du 5000

mètres dans ce meeting, en pul-vérisant l’ancienne marque de 4secondes. Avec un temps de 15min 12 sec, l’athlète de 30 ansqui ajoute un nouveau record àson palmarès, renvoie de ce faitaux calendes grecques l'ancienrecord établi en 2014 par DenzeEbel (15 min 16 sec). «J’aicouru les 5000 mètres le plusrapides de la compétition, maisce n’est pas le record duCameroun. Je dois maintenantbattre ma meilleure perfor-mance et en faire un record duCameroun. Ça, j’apprécierais »,a-t-il déclaré samedi, avec dansles yeux la flamme qui nes’éteint jamais lorsqu’il qu’ilparle de son sport. Tel unMohamed Farah ou JustinFoymi (ses idoles, ndlr), le jeuneDjafarou Ladigou a fait rentrerle 5000 mètres dans une nou-velle dimension.

Deux fois vainqueur de l’as-cension du Mont Ngan-Ha en2014 et EN 2015, vainqueur dela « Course populaire » organiséà l’occasion de la fête de la jeu-nesse, Djafarou Ladigou qui aégalement pris part aux jeuxuniversitaires en 2013, al’étoffe d’un champion, lui quipratique l’athlétisme depuis2011. Ses spécialités, lescourses de fond, notamment les1000 et 5000 mètres. «Jejouais d’abord au football etc’est sur les conseils de monprofesseur de sport que je metsà l’athlétisme. J’ai participé auxqualifications pour les jeuxFenasco en 2011 aux 1500mètres et j’ai occupé la troi-

sième place lors de la finalerégionale. C’est à ce momentque j’ai décidé de tout misé surl’athlétisme», expliqueDjafaroua Ladigou. Son bacca-lauréat en poche en 2012, ildépose ses valises sur le campusde l’université de Ngaoundéré etintègre le club athlétisme del’université. En 2013, le Cop’sde Dang, bien que réserviste,défend les couleurs de son uni-versité aux jeux universitaires.Mais en 2014, il est réservistelors des jeux des jeux universi-taires de Douala. «Après j’aidécidé de marquer une pausepour me concentrer à mesétudes, je me ne me suis paspour autant éloigné des pistes decourse. Cette année j’ai décidéde revenir en force avec ambi-tion d’être champion duCameroun», précise-t-il.

Ayant dépassé la limited’âge pour participer aux jeuxuniversitaires, Djafarou Ladigouqui est désormais pensionnairede Adamaoua Athlétic Club, seprépare activement pour allerrééditer son exploit du weekendà Bafoussam lors du meetingnational interclub, prévu du 2au 3 mars 2019. Tenant laforme de sa vie, Djafarou trou-vera certainement une dose decarburant supplémentaire avecsa victoire de ce weekend et cerecord dans les jambes. Mais ilsait que pour entrer dans l’his-toire il faudra se sublimer dansla performance face aux meil-leurs du Cameroun sans jamaisperdre une once de maitrise. Lavictoire est à ce prix.

NGAOUNDÉRÉ. L’athlète a couvert la distance en 15 minutes 12 secondes lors de de la coupe du recteur.

Djafarou Ladigou améliore son record sur 5000 m

Par Ebah EssongueShabba

L'année 2019 a démarré surles chapeaux de roue pour l’ami-cale des footballeurs du GrandNord (AFGN). Dans le cadre deleurs activités, Les anciens foot-balleurs de l’AFGN ont reçul’équipe de foot Vétérans SantéClub de Mokolo lors d’un matchamical qui s’est joué le samedi23 février 2019. « Cette rencon-tre a eu lieu dans le but de main-tenir la forme physique, resser-rer les liens d’amitié existantentre les deux clubs et promou-voir le vivre ensemble surtout encette période assez délicate pournotre pays le Cameroun», aexpliqué ChristopheOussoumanou, vice-président del’AFGN. Le match s’est disputéau complexe sportif de CotonSport à Djoumassi dans un bonesprit et le résultat a été nette-ment en faveur de l’AFGN, qui aprésenté une formation déjàbien entraînée face auxVétérans de Mokolo qui ont étébattus 2 buts à 1, un score sansd’importance car l’objectif étaitde pratiquer le football et célé-brer le vivre ensemble.

«Le département du Mayo-Tsanaga a connu une périoded’insécurité due aux multiplesattaques du groupe terroristeBoko Haram. Et lorsque nousvenons jouer avec nos frères duNord à Garoua après leur séjourchez nous, c’est pour leur mon-trer combien de fois l’insécuritéa reculé, nous jouons le rôled’ambassadeur pour dire quedans le Mayo-Tsanaga tout estcalme et la sécurité est revenu.Le football permet le brassage

des peuples et cette rencontreamicale le prouve à suffisance »,a déclaré Emmanuel Siake, pré-sident de Vétérans santé club deMokolo.

Le public pour sa part a purevoir à l’œuvre quelquesanciennes gloires qui ont écritles plus belles pages de l’his-toire du football du Grand-Nord. On a pu revoir avec plai-sir plusieurs grands noms dufootball de partie septentrionaleà l’instar de Souleymanou

Hamidou ancien portier desLions indomptables,Abdouraman alias Ba GarouaKopa ancienne gloire de l’EtoileFilante, ChristopheOussoumanou qui a fait lesbeaux jours de Coton Sport,Babba Mamadou de Olympiquede Maroua et bien d’autres.«Nous sommes satisfaitsd’avoir passé ce message quiconsistait à dire au public queles vétérans et anciens footbal-leurs du grand nord sont trèssolidaires, un exemple que doi-vent copier nos jeunes joueurs,car on a constaté que la solida-rité et l’entraide qui nous carac-térisait a foutu le camp cheznos jeunes joueurs», s’exprimaitainsi Mohamadou Dandjouma,président de l’AFGN et lui-même ancien joueur de l’EtoileFilante de Garoua.

La fin du match a été mar-quée par une belle 3 e mi-tempsagrémentée d’une soirée offerteen l’honneur des vétérans deMokolo. Leur séjour s’est ter-miné dans la gaîté par autourd’un bouillon d’au revoir auCenajes de Garoua avant deprendre ensuite la route pourMokolo.

GRAND-NORD. Un match amical entre l’AFGN et les vétérans de Mokolo a eu lieu le week-end dernier.

Les vétérans célèbrent le football

Des jeunes du centre de formation.

D1. Le championnat defootball fémininreporté au 16 mars

Par E.E.S.

La réunion préparatoireau championnat de premièredivision de football féminindu Cameroun, tenue le 22février dernier entre les prési-dents de clubs et les respon-sables de la Fédération came-rounaise de football, a permisla reprogrammation du lance-ment du championnat au 16mars 2019. Par ailleurs, lechampionnat sera dorénavantdivisé en deux poules. Dans lapoule A, l'on retrouve ASFFDiamaré de Maroua ainsi queMaranta FC, Canon deYaoundé, Amazone FAP,Éclairé de Salaire etPanthère Security.Renaissance football fille deFiguil, seconde représentantedu Septentrion, sera logéedans la poule B en compagniede Social du Mbam, Caïmanfille de Douala, Green City,Louves Minproff et la cham-pionne du Cameroun en titre,Awa football fille dirigé parle coach Hassan Balla.

Après la relégation deVent du Nord et deRenaissance de Guider, cettesaison le Septentrion malgréla montée en ligue 1 deRenaissance de Figuil,necompte plus que deux équipesen division d’élite contre troisla saison dernière. Depuisplusieurs saisons déjà, lechampionnat de footballféminin se déroule avec uneprogrammation des matchsen dent de scie. Un cham-pionnat qui devrait se joueren deux phases, s’est souventdisputer en trois ou quatrephases. La commission natio-nale de football féminin asouvent évoqué le manque demoyens financiers. Et celadécoulait du fait des nom-breuses crises qui ont gangre-nés la Fédération et enrhu-mées ses finances. Sous l’èreSaidou Mbombo Njoya, lesprésidents de clubs et lesjoueuses espèrent vivementque tous ses désagréments neseront que de lointains souve-nirs.

Et en attendant l’ouver-ture de saison, le «Tournoi dela Femme» édition 2019 vase disputer dès le 25 févrieravec une finale prévue pour le7 mars 2019.