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info www.insee.fr/centre Insee Centre 1 La création d’entreprises est un le- vier important pour la politique éco- nomique d’un territoire. Dans la région Centre, l’enjeu du renouvelle- ment du tissu productif est d’autant plus fort en raison de la diminution structurelle de l’emploi industriel, no- tamment sur certaines zones. C’est pourquoi les collectivités territoriales mettent en œuvre une politique ac- tived’aideàlacréationd’entreprises et de développement de leur poten- tiel de croissance. En 2011, plus de 16 000 entreprises ont été créées dans le Centre, soit trois fois plus qu’en 2002, dont + 30 % pour les entreprises classiques. La création a été dynamique entre 2002 et 2008 comme au niveau national suite à la mise en œuvre de la loi pour l’initia- tive économique qui a allégé les condi- tions pour créer (Loi Dutreuil en 2003). La mise en place du statut d’auto-entre- preneur le 1 er janvier 2009, institué par la loi de modernisation de l’économie (LME), a fortement accéléré les créa- tions (+ 87 % entre 2008 et 2009). Après un léger essoufflement début 2011, la création d’auto-entreprises se stabilise début 2012. Près des deux tiers des créateurs ont opté pour ce nouveau statut, soit 4 points de plus qu’au niveau national. Un auto-entrepreneur sur quatre au- rait cependant créé son entreprise même si ce régime n’avait pas existé. Cette substitution entre entreprises classiques et auto-entreprises concerne principalement celles ayant En raison de mesures politiques, la création d’entreprises est particulièrement dynamique depuis dix ans. La mise en place du statut d’auto-entrepreneur en 2009 a accéléré le nombre de créations. Il a aussi provoqué un effet de substitution engendrant une baisse de la création classique. Le volume total d’emploi est néanmoins resté aussi important dans les entreprises classiques. Moins nombreuses, elles démarrent avec de meilleures caractéristiques pour durer que celles des générations précédentes : un créateur plus diplômé, plus expérimenté, mieux entouré, davantage aidé et un capital de départ supérieur. Les auto-entreprises sont dans une situation beaucoup moins favorable. Beaucoup démarrent avec peu de capital et ne sont que des activités de complément pour le créateur. Novembre 2012 milliers 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Loi de modernisation de l’économie Loi Dutreuil Personnes morales Personnes physiques Auto-entreprises Entreprises classiques n° 182 L'évolution de la création d'entreprises en région Centre Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (Sirene) projetdentreprise.over-blog.com Moins de créations d’entreprises classiques, mais un meilleur potentiel pour durer

Moinsdecréationsd’entreprisesclassiques ... · preneurs classiques s’est fortement réduite. Les créateurs de 2010 sont aussi plusnombreuxàs’appuyersurleur expérienceousavoir-fairepourmon-terleurprojet.Untiersd’entreeuxa

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Page 1: Moinsdecréationsd’entreprisesclassiques ... · preneurs classiques s’est fortement réduite. Les créateurs de 2010 sont aussi plusnombreuxàs’appuyersurleur expérienceousavoir-fairepourmon-terleurprojet.Untiersd’entreeuxa

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La création d’entreprises est un le-vier important pour la politique éco-nomique d’un territoire. Dans larégion Centre, l’enjeu du renouvelle-ment du tissu productif est d’autantplus fort en raison de la diminutionstructurelle de l’emploi industriel, no-tamment sur certaines zones. C’estpourquoi les collectivités territorialesmettent en œuvre une politique ac-tive d’aide à la création d’entrepriseset de développement de leur poten-tiel de croissance.

En 2011, plus de 16 000 entreprisesont été créées dans le Centre, soittrois fois plus qu’en 2002, dont + 30%pour les entreprises classiques. Lacréation a été dynamique entre 2002 et2008 comme au niveau national suite àla mise en œuvre de la loi pour l’initia-tive économique qui a allégé les condi-tions pour créer (Loi Dutreuil en 2003).La mise en place du statut d’auto-entre-preneur le 1er janvier 2009, institué parla loi de modernisation de l’économie(LME), a fortement accéléré les créa-

tions (+ 87 % entre 2008 et 2009).Après un léger essoufflement début2011, la création d’auto-entreprisesse stabilise début 2012.

Près des deux tiers des créateurs ontopté pour ce nouveau statut, soit

4 points de plus qu’au niveau national.Un auto-entrepreneur sur quatre au-rait cependant créé son entreprisemême si ce régime n’avait pas existé.Cette substitution entre entreprisesclassiques et auto-entreprisesconcerne principalement celles ayant

En raison de mesures politiques, la création d’entreprises estparticulièrement dynamique depuis dix ans. La mise en place du statutd’auto-entrepreneur en 2009 a accéléré le nombre de créations. Il aaussi provoqué un effet de substitution engendrant une baisse de lacréation classique. Le volume total d’emploi est néanmoins restéaussi important dans les entreprises classiques. Moins nombreuses,elles démarrent avec de meilleures caractéristiques pour durer quecelles des générations précédentes : un créateur plus diplômé, plusexpérimenté, mieux entouré, davantage aidé et un capital de départsupérieur.

Les auto-entreprises sont dans une situation beaucoup moins favorable.Beaucoup démarrent avec peu de capital et ne sont que des activités decomplément pour le créateur.

Novembre 2012

milliers

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Loi de modernisationde l’économie

Loi Dutreuil

Personnes morales

Personnes physiques

Auto-entreprises

Entreprisesclassiques

n° 182

L'évolution de la création d'entreprises en région Centre

Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (Sirene)

projetdentreprise.over-blog.com

Moins de créations d’entreprises classiques,mais un meilleur potentiel pour durer

Page 2: Moinsdecréationsd’entreprisesclassiques ... · preneurs classiques s’est fortement réduite. Les créateurs de 2010 sont aussi plusnombreuxàs’appuyersurleur expérienceousavoir-fairepourmon-terleurprojet.Untiersd’entreeuxa

la forme juridique de « personne phy-sique ». Entre 2008 et 2009, la baissedu nombre d’entreprises créées souscette forme explique les quatre-cin-quièmes de la diminution observéepour les entreprises classiques. Avecla crise, le nombre d’entreprises « per-sonnes morales » a diminué de 12 %sur cette période, puis retrouve en2011 son niveau de 2008.

Moins de créations classiquesmais autant d’emplois créés

Le nombre moyen d’emplois crééspar chaque nouvelle entreprise régio-nale a progressé entre 2006 et 2010.Chaque entreprise classique a créé1,8 emploi contre 1,5 quatre ansplus tôt. L’emploi dans les entrepri-ses à leur création est important dansles secteurs du conseil aux entrepri-ses et dans l'industrie (respective-ment 2,9 emplois et 2,5 emplois).L’augmentation du nombre moyend’emplois compense ainsi la baissedu nombre de créations sur la pé-riode. Cette diminution concerneprincipalement les entreprises ayantun seul emploi au démarrage, dontune partie a basculé vers le statutd’auto-entrepreneur. Au final, en2006 comme en 2010, autant de pos-tes ont été créés dans les nouvellesentreprises classiques, environ13 000. En ajoutant les auto-entrepri-ses, ce sont 11 000 personnes deplus qu’en 2006 qui sont concernéespar la création. Néanmoins, lesauto-entrepreneurs cumulent plu-sieurs activités dans quatre cas surdix. Les deux tiers de ces entrepre-neurs sont à temps plein dans uneautre activité.

Dans un contexte de crise, les entre-preneurs du Centre, dans des pro-portions supérieures à celles desautres régions de province, sem-blent prêts à développer leur entre-

prise. Un quart d’entre eux pensentembaucher dans les douze pro-chains mois, soit 2 points de plusqu’en 2006. Les emplois correspon-dants concerneraient surtout deuxsecteurs : la construction et l’informa-tion-communication.

Davantage d’expérience chezles créateurs classiques

La mise en place de l’auto-entre-prise a renouvelé le portrait du créa-teur en région Centre. En 2010, lescréateurs classiques ont un profilplus favorable en termes de survieque ceux de 2006. Ils sont davan-tage diplômés, plus souvent en acti-vité et avec une expérience decréation.Les entrepreneurs classiques de 2010sont plus diplômés que ceux de la gé-nération précédente. Un créateur clas-sique sur cinq possède au moins undiplôme de niveau « bac + 3 », soit2 points de plus qu'en 2006.Les créateurs classiques de 2010sont le plus souvent des actifs occu-pés au moment de la création. Six

créateurs sur dix sont enemploi en 2010, c'est unde plus que quatre ansplus tôt. À conditions com-parables, être en emploiavant la création aug-mente de 30 % les chan-ces de pérenniser sonentreprise. Parmi les actifsoccupés, la moitié sontd’anciens salariés du sec-teur privé et un quart d’an-ciens indépendants.Même en intégrant lesauto-entrepreneurs qui au-raient crée leur entreprise,

la part des créateurs en emploi reste su-périeure au niveau de 2006. Les nou-veaux créateurs sont moins souventchômeurs au lancement de leur projet,alors que le chômage a progressé d’unpoint entre 2006 et 2010. La part des chô-meurs de longue durée parmi les entre-preneurs classiques s’est fortementréduite.Les créateurs de 2010 sont aussiplus nombreux à s’appuyer sur leurexpérience ou savoir-faire pour mon-ter leur projet. Un tiers d’entre eux adéjà une expérience de création,souvent dans le même secteur d’acti-vité. La double activité progresseparmi les créateurs d’entreprisesclassiques.

Les auto-entrepreneurs sont moinsdiplômés que les entrepreneurs clas-siques. Ils sont moins nombreux àtravailler au moment de la création.Ils sont deux fois plus souvent inac-tifs au démarrage de leur projet, dontun tiers de retraités.

Des créateurs classiquesplus entourés

La création en 2010 résulte moinsd'une contrainte qu'en 2006 (situa-tion de chômage, seule possibilité detravailler). C'est un projet davantageconstruit et donc un facteur de réus-site pour la survie de l'entreprise.Les principales motivations à la créa-tion sont la volonté d’être indépen-dant et le goût d’entreprendre. Lesentrepreneurs régionaux semontrentde plus en plus attirés par des oppor-tunités et ont la volonté d’innover.Lorsqu’ils lancent leur projet, les créa-teurs classiques sont mieux entourésqu'en 2006. En 2010, 37 % d’entreeux ont pu recevoir une formation par-

2 2

2010

%

0 10 20 30 40 50 60 70

EC 2006

EC

AE

EC + AE qui auraient créé

Sans activité

Au chômage

En emploi

Situation du créateur avant la création en région Centre

Source : Insee, Enquêtes SINE 2006 et 2010

Nota bene : EC : créateurs classiques, AE : auto-entrepreneurs, EC + AE qui auraient créé : ensemble descréateurs classiques et auto-entrepreneurs qui auraient créé leur entreprise si ce régime n'avait pas existé.Analyser la population "EC + AE qui auraient créé" permet de neutraliser l'effet de substitution entrel'entreprise classique et l'auto-entreprise. Cette population doit être comparée à la population "EC 2006".

0 10 20 30 40 50 60 70 80

1

2

de 3 à 5

de 6 à 9

10 et plus

%Effectif

2006

2010

Répartition des créations selonl'effectif de début d'activité

Source : Insee, Enquêtes SINE 2006 et 2010

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ticulière. Ils sont appuyés par leur en-tourage personnel ou professionneldans 80 % des créations, soit10 points de plus qu’en 2006. Les pro-fessionnels spécialistes, comme lesjuristes ou comptables, et les structu-res dédiées à la création, telles lesChambres de commerce et de mé-tiers, sont davantage sollicités.La mise en œuvre du projet est pluscomplexe pour les auto-entrepre-neurs, en manque d’appui. Les troisquarts d’entre eux estiment avoir ren-contré des difficultés pour établir uncontact avec la clientèle ou effectuerles démarches de développementde leur entreprise, d'où l'enjeu d'amé-liorer les dispositifs d'accompagne-ment. Seulement un créateur sur dixa bénéficié d’une formation.

La création en forte haussedans les services

Le statut d’auto-entrepreneur a modi-fié la répartition des créations parsecteur d’activité. Si la hausse dunombre d’entreprises créées touchel’ensemble des secteurs, la progres-sion est forte dans les services. Lenombre d’entreprises a triplé dans lesecteur de l’information-communica-tion et ceux du soutien aux entrepri-ses et des services aux particuliers.Ces trois secteurs représentent plusdu tiers de l’ensemble des créationsen 2010 contre un quart en 2006.Malgré un contexte de crise, la créa-tion a progressé dans la construc-tion, mais moins rapidement quedans les autres secteurs.

Le statut d’auto-entrepreneur a en-traîné un effet de substitution va-

riable selon certains secteurs. Dansla construction, le commerce et lesservices aux particuliers, la créationd’entreprises classiques a diminuéd’un quart. Le commerce et la cons-truction restent en tête des créationsclassiques, avec une part respectivede 23 % et 16 %.Ce statut a peu d’impact dans l’activi-té immobilière et les métiers de la fi-nance. Dans ce dernier secteur, lacréation d’entreprises classiques adiminué en raison de la crise. Lamise en place du statut n’a pas em-pêché une croissance dynamiquedes entreprises classiques dans letransport et dans l’hébergement-res-tauration, secteurs moins concernéspar l’auto-entreprenariat.Malgré la baisse structurelle de l’em-ploi dans l’industrie, la création d’en-treprises classiques est supérieureau niveau national et progresse deplus de 8 % sur la période.

Des entreprises classiquesavec un capital de départ plusélevé

La création d’une entreprise néces-site un apport financier, facteur déter-minant de l’importance du projet etde sa survie. En 2010, les projets decréation se sont concrétisés avecdes investissements plus consé-quents au lancement que quatre ansauparavant. Le nombre d’entrepri-ses classiques débutant avec un ca-pital de 40 000 euros ou plus aprogressé de 55 %.Les entrepreneurs régionaux enga-gent des moyens plus importants queleurs homologues dans les autres ré-gions. Un créateur sur quatre a crééson entreprise avec un capital de40 000 euros ou plus, soit 3 points deplus qu'ailleurs. Certaines activités,un peu plus présentes en régionCentre, requièrent une mise de fondsconséquente. C’est principalement le

Les entreprises aidées par le Conseil régional

La région Centre, qui porte près de 80 % des aides économiques allouées par les collectivités territoriales, a fait du soutien à lacréation et au développement des entreprises l’une de ses priorités. Souhaitant disposer d’éléments de référence sur ladynamique entrepreneuriale, la Région a noué, depuis une dizaine d’années, un partenariat avec l’Insee permettant d’étudierde manière permanente et régulière la naissance et l’évolution des jeunes entreprises régionales.

En 2010, la Région Centre a accordé 623 aides aux entreprises classiques pour un montant de 18 millions d’euros, afin d’aiderà la création, à l’innovation ou à l’exportation. Les dispositifs d’aide à la création ou la reprise (CREATEM et CAP’CréationCentre) représentent un tiers des montants votés et près de la moitié des entreprises aidées par le Conseil régional.Les nouvelles entreprises aidées ont un profil bien particulier. Surreprésentées dans les secteurs de l’industrie et de laconstruction, elles se distinguent par des capitaux de départ conséquents. Les deux tiers d’entre elles ont engagé 40 000 eurosou plus dans leur projet (une entreprise non aidée sur quatre).La moitié des entrepreneurs aidés par le Conseil régional sont d’anciens chômeurs, alors que la part des chômeurs parmi lescréateurs est d’un tiers. Le plus souvent artisans, ils bénéficient davantage que les autres de forts appuis de professionnels. Ilssont notamment parrainés par des structures d’aides à la création comme les chambres consulaires.

Mieux armées, les entreprises soutenues sont plus confiantes face à l’avenir et souhaitent, davantage que les autres,développer leur structure, en particulier en termes d’emploi.

Région Centre

Créations d'entreprises par secteur d'activité en région Centrenombre

2010

2006Entreprisesclassiques

Auto-entreprises

Total

Industrie 460 603 1 063 423Construction 1 156 1 765 2 921 1 579Commerce 1 558 2 672 4 230 2 030Transports 206 92 298 177Hébergement-restauration 469 324 793 443Information et communication 165 569 734 263Activités financières et d'assurance 296 63 359 335Activités immobilières 465 74 539 460Soutien aux entreprises 1 026 2 285 3 311 1 169Éducation, santé, action sociale 668 875 1 543 722Services aux particuliers 396 2 116 2 512 639

Total 6 865 11 438 18 303 8 240Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements (Sirene)

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cas dans les services financiers et l’in-dustrie. Une entreprise industriellesur cinq a mobilisé 160 000 euros ouplus au démarrage, contre seule-ment une sur douze pour l’ensembledes secteurs.Dans la région, 40 % des créateursont investi moins de 8 000 euros,soit une baisse de 10 points par rap-port à 2006. Outre un léger effet infla-tionniste observé entre 2006 et2010, cet écart s’explique par lechoix de créateurs disposant demoyens limités d’opter pour le ré-gime moins contraignant de l’au-to-entreprise, délaissant la créationclassique. En neutralisant l’effet del’auto-entreprenariat, la proportiondes entreprises ayant engagé moinsde 8 000 euros est supérieure de4 points à celle de 2006.

La création d’une auto-entreprise nemobilise pas autant de moyens finan-ciers que celle d’une entreprise clas-sique. Plus de quatre projets sur dixn’ont nécessité aucun capital de dé-part et les trois quarts se sont réali-sés avec moins de 2 000 euros. Lesauto-entreprises sont surtout présen-tes dans les secteurs des services àla personne ou aux entreprises, oùla mise de fonds est réduite.

L’aide concentrée sur lesentreprises classiques

Les pouvoirs publics mènent une po-litique active d’incitation à la créationd’entreprises. Aider les créateursconstitue un enjeu fort, car disposerd’une aide financière et de conseilsau lancement du projet favorise lasurvie de l’entreprise.Il existe des dispositifs nationauxd’accompagnement et de soutien,Accre, Nacre, PCE, CIR, exonéra-tions de charges, aides à l’innova-

tion, etc. mais aussi locaux ou régio-naux (CREATEM, CAP’CréationCentre, Cap’Emploi Centre…). Cesaides consistent en un apport sousforme de subvention ou d’avanceremboursable à taux zéro ou encorede réduction de coûts, principale-ment via des exonérations de cotisa-tions sociales ou des diminutionsdes charges d’intérêts. Les nouvel-les entreprises régionales sont deplus en plus concernées par ces dis-positifs. En 2010, plus de la moitiédes créateurs classiques ont pu bé-néficier d’aides ou d’exonérationspubliques contre 45 % quatre ansplus tôt. En particulier, les anciensdemandeurs d’emploi de moins d’unan sont presque tous aidés. L’Accre,qui s’adresse aux demandeurs d’em-ploi et bénéficiaires du revenu de so-lidarité active (RSA), est l’aide laplus attribuée dans le Centre. Elleest versée à la moitié des nouveauxcréateurs.La proportion des entreprises aidéescroît avec le capital de départ. Néan-moins, au-delà de 16 000 euros,cette part se réduit, pour partie en rai-son de choix budgétaires contraints,alors même que la misede fonds est un élémentessentiel de la survie del’entreprise et de sa capa-cité de développement.

Les auto-entrepreneurssont moins soutenus fi-nancièrement du fait no-tamment de projets plusmodestes et de la nou-veauté du statut. Faisantle plus souvent appel àleurs ressources person-nelles pour créer, seule-ment un tiers d’entre euxest aidé. Dans la quasi-to-

talité des cas, c’est l’Accre qui estattribuée.

Un taux de survie 2013 estimésupérieur à 2009 pour lesentreprises classiques

En 2010, les entreprises à faible ca-pital de départ et avec un seul em-ploi au démarrage se sont enmajorité tournées vers le statut d’au-to-entrepreneur. Les entreprises quiont choisi de se créer sous la formeclassique sont en moyenne plus soli-des qu’en 2006. En région Centre, letaux de survie à trois ans estimépour ces nouvelles entreprises estsupérieur à celui des entreprisescréées en 2006 (71 % contre 68 %).Dans un contexte de crise, l’augmen-tation des défaillances pourrait ce-pendant limiter ce taux de survie.Néanmoins, en neutralisant l’effet del’auto-entreprenariat, les entreprisesapparaissent légèrement moins soli-des que quatre ans auparavant. Avecun capital de départ moindre, la pro-babilité de survie est réduite : une en-treprise mobilisant des capitauxsupérieurs à 40 000 euros a unechance de survie supérieure de 30%à une entreprise engageant entre16 000 et 40 000 euros.

La durée de vie des auto-entreprisesest plus réduite, en particulier pourles auto-entrepreneurs multi-actifsou qui ont engagé de faibles capi-taux de départ. Au niveau national,plus de quatre auto-entrepreneurssur dix n’ont pas déclaré de chiffred’affaires ou ont quitté le statut dansles deux années qui suivent la créa-tion. En région Centre, la fragilitédes auto-entreprises est confirmée,avec un taux de survie potentiel de56 % au bout de trois années.u

4 4

0 10 20 30 40 50 60 70 80

EC 2006

EC

AE

EC + AE qui auraient créé

2010

Moins de 2 000 euros

De 2 000 à moins de 8 000 euros

De 8 000 à moins de 16 000 euros

16 000 euros ou plus

%

Moyens investis au démarrage de l'entreprise en région Centre

Source : Insee, Enquêtes SINE 2006 et 2010

40

45

50

55

60

65

70

75

EC EC+AE qui auraient créé AE

2013 (estimation)2009

%

Taux de survie à trois ans des entreprisesrégionales créées en 2006 et 2010

Source : Insee, Enquêtes SINE 2009 et 2010

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Le taux de création moyen en région Centre est de 17,5 %en 2010 contre 9,7 % en 2006. Il est légèrement inférieur àcelui de la France métropolitaine (18,1 %).Dans le sud régional, comme en 2006, il est inférieur à lamoyenne nationale.Ce taux est particulièrement élevé dans les zones d’emploiregroupant les grandes agglomérations régionales et sur-

tout dans les franges franciliennes (zones d’emploi de Dreux etde Pithiviers).Cette répartition s’explique en grande partie par le statut d’au-to-entrepreneur, où les taux de création les plus élevés sontconstatés dans ces mêmes zones. Ceux des entreprises classi-ques sont importants sur les franges franciliennes, l’axeOrléans-Tours et le triangle « Vierzon-Issoudun-Bourges ».

Le taux de création par zone d’emploi

%

81012

Taux de création par zone d’emploi en région Centre en 2010

Auto-entreprises

Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissemenents (Sirene)

%

5,56,57,5

Contour de la région Centre

Entreprises classiques

Les dispositifs nationaux

ØL’Accre (Aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’en-treprises), créée en 1979, s’adresse particulièrement aux de-mandeurs d’emploi et bénéficiaires du RSA. Elle consiste enune exonération de charges sociales pendant un an et, le caséchéant, à un maintien de certains minima sociaux pendantles premiers mois de la vie de l’entreprise.

ØLe dispositif Nacre (Nouvel accompagnement pour lacréation et la reprise d’entreprise) vient remplacer le disposi-tif Eden et les chèques conseil au 1er janvier 2009. Il permetaux personnes sans emploi ou rencontrant des difficultés às’insérer durablement dans la vie active, de bénéficier d’unaccompagnement à la création d’entreprise dans la durée(accompagnement individualisé avant et/ou après la créa-tion, prêt à taux zéro…).

ØLe PCE (Prêt à la Création d’Entreprise), depuis sa créa-tion fin 2000, a vocation à améliorer le financement des jeu-

nes entreprises créées ou reprises. Il vise à répondre à l’insuffi-sance de fonds de petits projets (financement de la trésorerie,amélioration de l’accès au crédit bancaire…).

Les dispositifs régionaux

ØLe Cap’Artisanat Création, anciennement CREATEM, viseà accompagner la création d’entreprise en octroyant une aide fi-nancière, sous la forme d’une subvention et/ou une avance rem-boursable à taux zéro plafonnée à 40 000 euros. Il s’adresseaux artisans appartenant au secteur de l’alimentaire, la restau-ration, les métiers d’art, l’éco-construction, l’énergie renouve-lable, la maîtrise de l’énergie, la production, les commerces depremière nécessité (café, presse, épicerie, station-service).

ØLes Cap’Création et Cap’Développement-Transmissionsoutiennent respectivement la création d’un premier établisse-ment, son développement (matériel, immobilier, technologique,exportation) mais également la reprise.

Quelques dispositifs d’aide à la création

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Moins d’entreprises classiques artisanales mais plus fréquemment aidées

Les artisans représentent 37 % de l’en-semble des créateurs régionaux, à lafois chez les entrepreneurs classiques etles auto-entrepreneurs, soit 4 points demoins qu’en 2006.

L’artisanat est surreprésenté dans lessecteurs de la construction, l’industrie etles services à la personne.

Ces créateurs d’entreprises sont, plussouvent que dans les unités non artisana-les, des hommes, jeunes, et d’ancienschômeurs. Ce sont également plutôt despersonnes ayant un niveau de diplôme in-férieur au baccalauréat. Appuyés pardes structures professionnelles, commeles Chambres des métiers et de l’artisa-nat, les artisans bénéficient plus souvent

que les autres de dispositifs d’aide etd’accompagnement à la création. En2010, 62 % perçoivent une aide pourla mise en place de leur projet contre47 % pour les non-artisans. Plus de lamoitié d’entre eux déclarent avoir reçuune formation pour la réalisation deleur projet contre environ 30 % pourles autres.

6 6

Directeur de la publicationDominique Perrin

Coordination des étudesOlivier Aguer

Équipe de projetBenoît BourgesKarine Pélissou

Rédaction en chefPhilippe CalatayudDanielle Malody

Maquettiste / WebmestreHélène Ferreira Fernandes /Yves Dupuis

Relations médiasMartine BlouinHortense Robert

Institut national de la statistique et des études économiquesDirection régionale du Centre131 rue du faubourg Bannier

45034 Orléans Cedex 1Tél : 02 38 69 52 52 - Fax : 02 38 69 52 00

www.insee.fr/centre

Exemplaire non destiné à la vente - ISSN 0986-976X - © Insee 2012

Pour en savoir plus« Dynamisme des jeunes entreprises en région Centre malgré la crise », Insee Centre

Info n° 172, septembre 2011.

« Les créations d’auto-entrepreneurs toujours plus nombreuses en 2010 », Flash Insee

Centre n° 39, janvier 2011.

« En 2006, plus de demandeurs d’emploi parmi les créateurs d’entreprise », Insee Centre Info

n° 151, juillet 2008.

« Auto-entrepreneurs : au bout de trois ans, 90 % dégagent un revenu inférieur au Smic autitre de leur activité non salariée », Insee Première n° 1414, septembre 2012.

« Trois auto-entrepreneurs sur quatre n’auraient pas créé d’entreprise sans ce régime »,Insee Première n° 1388, février 2012.

Pour comprendre ces résultats

Définitions

Une « personne morale » est un groupement doté de la personnalité juridique, dont la responsabilité principale incombe à l’entre-prise et non au créateur. Les principales formes juridiques de la personnemorale sont les sociétés anonymes (SA), les sociétés à res-ponsabilité limitée (SARL), les sociétés civiles immobilières (SCI), les groupements d’intérêt économique (GIE), les entreprisesunipersonnelles à responsabilité limitée (EURL).Les entreprises « personne physique» n’ont pas de personnalité juridique propre et il n’y a pas de séparation entre le patrimoine de l’en-treprise et celui de l’entrepreneur. L’entreprise « personnephysique » regroupe les entreprises individuelles, dont les entreprises individuellesà responsabilité limitée (EIRL).

Méthodologie

Le dispositif SINE vise à étudier unegénération d’entreprises durant les cinqpremières années de leur existence.Ces entreprises sont interrogées à leurcréation, puis trois et cinq ans plus tard.Cette étude exploite les résultats de lapremière interrogation des entreprisescréées au premier semestre 2010, tou-jours actives fin septembre, et apparte-nant au secteur marchand non agricole.Ne sont pas analysées ici les reprisesd’entreprises.

L’enquête SINE interroge pour la premièrefois les créateurs d’auto-entreprises.Suite à la mise en place de ce statut, il estdifficile de considérer que les entreprises

classiques de 2006 et celles de 2010 for-ment un champ semblable. Pour améliorerla comparabilité entre 2006et 2010, on ana-lyse les évolutions entre les entreprisesclassiques créées en 2006 et les entrepri-ses classiques et les auto-entreprisesqui se seraient créées, même sans lamise en place de ce nouveau statut. Cetteinformation est issue de l’enquête auprèsdes auto-enrepreneurs.

Le taux de survie de 2013 est estimésous l’hypothèse que l’impact d’une ca-ractéristique (forme juridique, secteurd’activité, capital de départ…) sur letaux de survie est identique à celui de2009 pour les entreprises créées trois

ans plus tôt. Ce taux de survie estcalculé dans le cadre de l’étude sur l’en-quête SINE 2009 à partir d’une régres-sion logistique.

Cet impact a été supposé constantpour estimer le taux de survie de 2013.L’estimation n’intègre pas l’impactd’une concurrence plus forte. L’aug-mentation du nombre d’entreprisescréées accroît la concurrence et peutcontribuer à réduire le taux de survie.Parmi les auto-entreprises, la pré-sence forte de la double activité ou lasimplicité de la démarche de créationdoivent inciter à analyser les résultatsavec prudence.