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La mobilisation doit désormais
s’amplifier pour changer la
donne! Si on peut apprécier, chez les militants et les salariés qui luttent chaque jour
dans les entreprises, une détermination
à aller à l’affrontement de classe, il ne reste pas moins qu’une convergence
nationale de ces luttes est plus que
nécessaire pour faire changer la politique d’austérité.
Les militants et les travailleurs attendent que les confédérations
syndicales en pointe le 9 avril continuent sur leur lancée et soient le
moteur des luttes qui se développent
chaque jour dans notre pays et qu’elles soient une véritable opposition
syndicale aux prétentions du MEDEF.
Une volonté d’aller plus loin que la
CGT a revendiqué dès le soir même de
la manifestation dans un communiqué Elle y estime que la « mobilisation doit
désormais s’amplifier » dans d’autres
temps forts et notamment le 1er mai.
Malheureusement, on peut regretter deux
choses, la première, c’est l’allégeance au
gouvernement et au patronat de certaines « «
organisation syndicales » CFDT, CFTC, CGC et
UNSA qui n’ont pas jugé utile d’appeler leurs
adhérents à descendre dans la rue, considérant
qu’en France il n’y a pas de politique d’austérité.
Collusion, autisme…à chacun de se faire son
opinion sur leur attitude et leur conscience. La
seconde, qui n’a rien de surprenante en soi, c’est
que malgré cette mobilisation, la journée du 9
n’ait pas fait la Une des médias qui préfèrent
étaler les connivences stratégiques de la famille
Le Pen…et servir les intérêts UMPSFN !
Enfin une mobilisation digne de ce
nom ! C’est ce qu’il ressort de la
journée du 9 avril contre la politique
d’austérité du gouvernement. Un
succès qui doit en appeler d’autres, à
commencer par le 1er Mai.
UMP et PS, les gouvernements changent, la dictature du MEDEF reste. Jour après
jour, la situation devient de pire en pire
pour nous les ouvriers, les employés, les chômeurs ou les retraités. Pas un jour sans
qu’on apprenne un nouveau plan de
licenciement, chaque nouvelle loi des gouvernements successifs est une
nouvelle attaque contre nos droits. Après
l’ANI, après les cadeaux du CICE aux grands patrons, c’est la loi Macron qui
généralise le travail de nuit et de
dimanche, facilite les licenciements économiques et s’attaque aux
prud’hommes ! Et le gouvernement
prépare déjà de nouvelles attaques contre les CHSCT et les Instances
Représentatives du Personnel.
17 bus au départ du Pas-de-Calais
A l’appel des organisations syndicales
CGT, FO, FSU, Solidaires, plus de
300.000 salariés, actifs, jeunes et retraités,
privés d’emploi, se sont réunis dans les 86
rassemblements et manifestations en
Province et à la manifestation nationale à
Paris. Plus de 120.000 manifestants (17
bus pour le département), ont convergé,
sous un soleil radieux, vers la capitale
pour clairement afficher leur opposition
aux politiques d’austérité conduites par le
gouvernement et inspirées par le patronat, Medef en tête.
Le e-Travailleur du 62
e-journal de l’Union Départementale du Pas-de-Calais Avril
2015
N°5
Union
Départementale
du Pas-de-Calais 63 rue René Lanoy BP 176
62303 LENS CEDEX
Tél : 03 21 79 64 50
Fax : 03 21 70 68 71
Courriel : [email protected]
,
JOURNEE NATIONALE INTERPROFESSIONNELLE UNITAIRE
DU 9 AVRIL 2015
UN BEL ESSAI, QU’IL RESTE A TRANFORMER !
Les deux complices doivent entendre le message
et les exigences sociales exprimées et mettre les
revendications des salariés sur la table des
négociations sur les lieux de travail. Les
différentes lois « Sécurisation de l’emploi » ou «
Macron », les cadeaux faits au patronat à travers
le pacte de responsabilité et le CICE constituent
un ensemble de dispositions qui creusent les
inégalités et fragilisent la situation des salariés,
tandis qu’elles sécurisent les profits des
actionnaires !
Cher(e)s Camarades,
Malgré les larges mobilisations,
interpro ou dans les entreprises et
services, le Président de la
République et son gouvernement
restent fidèle à leur ligne de
conduite, et continuent à casser
les conquis des salariés.
Même la raclée électorale des
départementales ne les fait pas
dévier d’un millimètre, quitte à
faire politiquement le lit du Front
national. Malheureusement,
beaucoup de salariés se font
duper par ce « front » là…
Amplifions notre combat contre
parti fasciste en convaincant les
salariés de lutter avec la CGT et
donc peser sur les intentions des
« fauxsialistes ».
Le 9 avril a été une étape
importante dans notre processus
de lutte, mais ce n’est pas
suffisant.
Il nous faut ancrer nos actions au
plus près des salariés sur leurs
revendications à l’entreprise,
fédérer les luttes aux niveaux local
et départemental.
La loi dite de sécurisation de
l’emploi, la loi Macron, le CICE et
demain celle du « dialogue social »
avec la casse entre autres des
CHSCT, la loi santé, les problèmes
à la CARSAT, les gels es salaires
dans le privé comme dans le
public, etc... nous ne manquons
pas de raisons pour mobiliser les
salariés actifs, les retraités, les
privés d’emploi.
Bon 1er Mai à tous fraternellement
Gregory Glorian
Secrétaire général de
L’Union Départementale 62
BETHUNE l’UL de Béthune appelle à se rallier aux manifestations
prévues à Bruay ou Arras dans le cadre du Salon du livre
BOULOGNE Point presse vendredi 24/04 à 17 H 30 dans les locaux
de la Cgt. Collage d’affiches et distributions de tracts dans les
entreprises et services publics. Rassemblement 09 H 30 Bourse du
travail.
GRENAY Défilé dans la ville – dépôt de gerbes au monument aux
morts – discours des organisations syndicales et remise des cahiers
revendicatifs
HENIN BT RDV 16h00 au monument des victimes du travail et 16h15
à la Mairie
CARVIN Rassemblement à 10h15 parking de la Mairie, départ à
10h30 pour défilé.
Arrêt au monument commémorant les victimes des accidents du
travail, dépôt de gerbes – Défilé jusque la salle des fêtes – Discours –
remise des diplômes des médaillés du travail promotion de janvier
2015
BERCK 10H00 – rassemblement unitaire et prises de parole (CGT,
FO, FSU) devant l’hôtel de ville de Berck10h30 – dépôt des cahiers
revendicatifs auprès du maire de Berck, conseiller départemental du
Pas de Calais. 11h30 – Pot fraternel de la CGT pour l’inauguration
des nouveaux locaux de l’Union Locale de Berck, 1 rue Monseigneur
(Ecole jean Rostand) 62600 BERCK SUR MER-Collage des affiches
du 1er mai et celles concernant le transfert de l’union locale sur le
territoire de la communauté de commune d’Opale Sud
WINGLES Défilé à partir de 10h, dépôt dans la foulée du cahier
de revendications en mairie
LENS 9h45 – Dépôt de gerbe au carrefour Rue Basly
10h00 – Dépôt cahier revendicatif à l’Hôtel de ville de Lens, collage
des affiches sur Lens et Hénin.
LIEVIN 8h30 – Rdv Mairie de Liévin – Discours
ARRAS 10h00. Gare d’Arras projet de manifestation unitaire –Avec
Solidaire et FSU Arras pour une marche fraternelle en direction du
salon du livre
CALAIS Rassemblement, prise de parole
Collage et distribution de tracts à la population
HESDIN Distribution ce 23/04 sur le marché d’Hesdin et aux
alentours de plus d’un millier de tracts pour l’appel à l’action du 1er
mai. Invitation lancée au député UMP Fasquelle, Conseiller régional
Vincent LENA et Robert THIERRY conseiller départemental 62 et
à tous les maires du secteur.
ST POL Dépôt du cahier revendicatif en Mairie Collage des affiches
sur St Pol, Frévent, Pernes, Tinques et Auxi le Château
ST OMER Manifestation en voiture dans les communes de la vallée
de l’Aa : Départ à 8h00 d’Holcim (cimenterie de Lumbres) en
présence des copains de la SICAL, passage à ArjoWiggins, puis à
RDM, ensuite à Norpaper, passage dans Arques pour finir à la place
Fch de Saint Omer, où nous serons reçus par M. DECOSTER Maire
de St Omer à 12h.Distribution de tracts dans les boutiques et sur les
marchés
BRUAY Manifestation – départ de l’UL en direction de la Mairie.
Collage dans le bruaysis
AUCHEL/LILLERS Se rattacher à l’UL de Bruay
LE 1er
MAI ENVOYONS UN MESSAGE
D’ESPOIR ET DE DETERMINATION !
Déclaration des organisations
syndicales CGT, FSU, Solidaires,
Unsa
Un 1er mai unitaire à dimension
européenne pour le progrès social
Le 1er mai, journée de solidarité internationale des travailleurs, aura cette
année une dimension européenne
particulière.
Dans beaucoup de pays européens, les
populations subissent des politiques d’austérité et de réformes, réduisant les
droits des travailleurs et leur protection
sociale. Il faut stopper ces politiques et
investir pour des emplois de qualité et une
croissance tenant compte des impératifs
de développement durable.
La Confédération européenne des
syndicats (CES) a décidé de faire du 1er mai une journée de mobilisation unitaire
et convergente des salarié-e-s, retraité-e-s
et des chômeurs-es partout en Europe.
Les organisations syndicales françaises
affiliées ou non à la CES, CGT, FSU, Solidaires et Unsa, réunies le 15 avril
2015, appellent à y participer pour :
- promouvoir la protection sociale,
- combattre et réduire le chômage,
- permettre la création d’emplois, - développer les investissements pour
relancer l’activité économique,
- promouvoir les services publics,
- améliorer les salaires, les retraites, les
pensions et les minima sociaux et promouvoir l’égalité salariale femmes-
hommes.
Elles réaffirment, dans la suite du 11
janvier, que la démocratie, la république,
la paix, les libertés de pensée et d’expression sont des biens communs
qu’elles sont décidées à défendre face à
tous les totalitarismes, aux discours haineux, aux tentatives de division et de
stigmatisation.
La convergence des mobilisations partout
en Europe ce 1er mai sera un signe fort
adressé aux différents gouvernements et aux patronats pour exiger une
construction européenne fondée sur le
progrès social, s’appuyant sur le
renforcement du dialogue social et des
droits sociaux.
Les organisations syndicales CGT, FSU,
Solidaires et Unsa appellent à la réussite
des nombreuses manifestations unitaires
qui seront organisées dans tout le pays le
1er mai 2015, sur la base de cet appel.
Montreuil, 15 avril 2015
Sur le front des luttes dans le 62
Retrouvez-nous sur www.ud-cgt-62.fr
Le vendredi 1 er mai, partout dans le monde les travailleurs, les salariés, les retraités et privés
d'emplois vont s'exprimer, se mobiliser pour faire entendre des exigences pour la paix, le progrès
social, la possibilité de vivre dignement...
Partout en Europe, les peuples se mobilisent
contre les politiques d'austérité décidées à
Bruxelles, qui engendrent inégalités,
pauvreté, misère, remise en cause de la
protection sociale, des Services Publics…
En France, les salariés se mobilisent
également : le 9 avril dernier des centaines
de milliers de manifestants ont exprimé avec
enthousiasme et détermination leurs
exigences revendicatives.
Et il y a urgence ! Pressions au travail,
dégradation des conditions de travail, perte
de pouvoir d'achat, réformes
gouvernementales, résultats du chômage…
Le gouvernement veut faire de l'entreprise
un lieu de dérogations. On ne peut pas
accepter ce genre de vision. Cette journée du
1er mai est l'occasion de marquer ces
positions et de dénoncer ces mesures. Il faut
redonner à cette fête du 1er mai tout son
sens. C'est la journée de la lutte contre tous
les abus patronaux. Nous sommes en train de
faire un grand bond en arrière.
IL EST TEMPS DE REAGIR !
Le patronat dispose aujourd’hui d’un
gouvernement enclin à réaliser ses rêves
les plus fous. Tous les acquis historiques
obtenus à travers les luttes sociales sont
dans la ligne de mire de cette alliance de
la classe dominante. L’extrême droite
prospère à l’avantage de celles-ci en
divisant les travailleur(se.)s. Il est donc
plus que jamais nécessaire de retrouver
l’espoir et de construire une dynamique
de lutte.
Partout dans le monde, travailleurs et
travailleuses connaissent les mêmes
conséquences de la domination
capitaliste.
En Espagne, les mesures d’austérité et
la pauvreté sont devenues
insupportables. Face à la colère qui
gronde, le gouvernement a imposé la
réforme la plus liberticide à l’égard du
mouvement social depuis le
franquisme : la ley mordaza (loi du
bâillon).
En Belgique, les attaques faites au
droit du travail, à la protection sociale
et au droit de grève atteignent des
sommets.
Afin de faire du 1er mai 2015 un point
d’appui de la construction de la riposte
sociale.
Participons massivement aux
rassemblements et manifestations
organisés ce jour-là et à faisons du 1er
mai prochain... un 1er mai de combat !
DES ACTIONS REVENDICATIVES SE DEROULERONT SUR
TOUT LE PAS-DE-CALAIS
Sur le front des luttes dans le 62
Le e-Travailleur du 62
L’USINE ARJO WIGGINGS WIZERNES
POIGNARDEE PAR L’ETAT !
La DIRECCTE a osé valider le plan de licenciements à Arjowiggins Wizernes
Elle n’a écouté aucun argument des salariés, seul l’avis du patron compte.
Preuve s’il en fallait encore que l’Etat
Ne réagit qu’aux sirènes du MEDEF !
En validant le plan de sauvegarde de l’emploi
(PSE), la DIRECCTE a porté un bien mauvais coup
aux intentions de continuité de l’activité sur le site
papetier de Wizernes, comme le souligne, Jacky
Desquirez,, secrétaire CGT du comité central
d’entreprise : « les salariés étaient abasourdis. Il y
a ceux qui ont un projet, qui veulent en finir au
plus vite. Et la majorité qui sait qu’elle n’aura pas
de boulot derrière. Conducteurs de bobineuse, de
coupeuse… sont des métiers qui n’existent pas
dans d’autres professions ».
La décision incompréhensible de la DIRECCTE
dans cette affaire a probablement été dictée par le
fait que l’Etat soit actionnaire d’Arjowiggings à
travers la Banque Publique d’Investissement.
L’Etat a l’habitude d’imposer aux autres ce qu’il
ne respecte pas lui-même, on a déjà vu cela
ailleurs, il n’y a un an avec CALAIRE chimie à
Calais (l’Etat était actionnaire de l’usine par le
biais de la société nationale des poudres à hauteur
de 26%).
Reste aux salariés quelques moyens de lutte,
comme le recours au tribunal administratif. En
effet, le syndicat avait mis en avant vingt points
qui lui paraissaient litigieux dans le PSE. «
L’inspection du travail à Boulogne-sur-Mer nous
avait donné raison » indique Jacky Desquirez.
Reste aussi la possibilité de la reprise du site,
après la fermeture d’Arjowiggins, et les élus
continuent leur travail de recherche
d’investisseurs potentiels.
Une motion de la Filpac circule en soutien des salariés
L’intersyndicale CGT-CFDT devant l’usine calaisienne
PSE A GRAFTECH, LES SALARIES CALAISIENS
SOLIDAIRES DE LEURS COLLEGUES DE SAVOIE
Graftech va fermer en octobre les portes de son usine de Notre-Dame-de-
Briançon à La Léchère (Savoie).
Cette décision, qui prévoit la suppression de 41 emplois, serait justifiée par le déficit
de la branche graphite de ce groupe américain.
En réalité, l’usine est bénéficiaire, et l’usine a un carnet de commande plein.
Derrière cela, il y a une volonté des patrons américains de « ramener » toute la
production à court terme aux Etats-Unis, en ayant au passage raffler les brevets, les
machines et le savoir-faire.
Graftech France, n’est pas la première entreprise à subir les actes de « piratages »
de la part des américains. Comme les pirates, en effet, ils abordent des entreprises
ayant un fort potentiel, ils l’exploitent un temps, puis la pillent de ses ressources,
puis la coulent pour mieux ramener le butin chez eux.
Pour Luc-Humez, délégué syndical CGT de l’usine de Calais, il est important de
soutenir les salariés savoyards, car demain c’est l’usine calaisienne qui sera touchée,
d’autant que le PSE prévoit des reclassements de la Savoie vers Calais et l’Italie, et
cela au détriment de l’emploi local.
IL VAUT MIEUX EN RIRE !
La citation du mois
« Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes.
La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus
puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des
travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une
invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et
poings liés à l’exploitation et à l’écrasement. La régression sociale ne se
négocie pas, elle se combat ! … «
Henri Krasucki
www.nvo.fr un outil à votre disposition
Une vulgate bien établie fait remonter les origines du 1er mai aux évènements de Chicago en 1886 où la grève des
ouvriers américains pour la journée de huit heures se termine dans un bain de sang. Certes, si cette parenté n’est pas
entièrement dénuée de tout fondement, elle n’est pas tout à fait exacte, car elle masque, en réalité, la place éminente
qu’occupe le mouvement ouvrier français dans la genèse de cette histoire. Dans une période difficile pour le peuple
et alors que certains voudraient détourner cette date pour promouvoir leurs idées nauséabondes, nous vous proposons
ce mois-ci, de nous replonger dans l’histoire de ce symbole de lutte qui n’appartient qu’aux travailleurs et à eux seuls !
(sources : Institut d’Histoire Sociale CGT )
Une vulgate bien établie fait remonter les origines du 1er mai aux évènements de Chicago en 1886
où la grève des ouvriers américains pour la journée de huit heures se termine dans un bain de sang.
Certes, si cette parenté n’est pas entièrement dénuée de tout fondement, elle n’est pas tout à fait
exacte, car elle masque, en réalité, la place éminente qu’occupe le mouvement ouvrier français dans
la genèse de cette histoire.
C’est en juillet 1889, et certainement dans l’espoir d’apporter un utile contrepoint prolétarien
aux célébrations du centenaire de la Révolution française, que le mouvement socialiste international
décide de se donner rendez-vous à Paris. Organisé à l’initiative de guesdistes, de blanquistes et de
la tendance Vaillant de la Fédération nationale des syndicats, le Congrès international socialiste
rassemble, dans « la salle des Fantaisies parisiennes », du 14 au 21 juillet 1889, 377 délégués venus du monde entier. C’est au cours de ce Congrès que
va naître réellement la journée internationale des travailleurs. Le 20 juillet 1889, sur proposition de Raymond Lavigne, alors secrétaire de la Fédération
nationale des syndicats, les délégués adoptèrent à l’unanimité une résolution appelant les travailleurs à organiser « une grande manifestation
internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent en
demeurent de réduire légalement à huit heures la journée de travail ». Au cours des débats, la date retenue fut fixée au 1er Mai, en référence à la décision
prise en 1888 par l’American Federation of Labor lors de son Congrès de St. Louis, de faire du 1er Mai 1890 un temps fort de lutte pour la journée de
huit heures.
1890
Les premières manifestations du 1er Mai eurent lieu pour la première fois en 1890. D’emblée la dimension
internationale des mobilisations, aux formes diverses et d’ampleur inégale, frappent les esprits. L’objectif central reste
la journée de huit heures, mais d’autres thèmes revendicatifs émergent selon les contextes nationaux. Quoiqu’il en
soit, le caractère universel et la force des mobilisations donnent un retentissement considérable à cet évènement.
1891
Le deuxième 1er Mai devait être tragiquement endeuillé par ce qui se passa à Fourmies où tombèrent les premiers
martyrs de la journée internationale des travailleurs. La troupe présente tire sur la foule rassemblée. Le bilan est lourd
: dix morts et plusieurs dizaines de blessés. L’indignation provoquée par ce massacre traverse aussitôt le pays et
dépasse les frontières. Sans nul doute, ce drame contribua à donner à cette journée une nouvelle dimension de lutte,
de solidarité et de générosité ouvrières.
1906
À la fin du XIXe siècle, l’enthousiasme initial tend à s’estomper. C’est la CGT, inspirée par
le grand projet de la grève générale et par le désir de paix entre les nations, qui réactive les
mobilisations. Ce désir de « prendre la rue » culmine à l’occasion du 1er Mai 1906 qui fut
certainement la plus grande manifestation organisée par la jeune CGT en faveur des huit
heures.
1919
L’expérience révolutionnaire qui se joue à l’Est concentre tous les regards et encourage toutes
les audaces, une dynamique révolutionnaire se déploie à nouveau. Pour contrer son extension,
le gouvernement de Georges Clemenceau présente le 8 avril un projet de loi sur la journée de
huit heures. Il est voté à l’unanimité par la Chambre le 17 avril, et ratifié le 23 par le Sénat.
Le 1er Mai sera cette année d’une ampleur considérable, les grèves sont massives et les
cortèges impressionnent.
Gravure de 1886 dans le journal Harper’s weekly sur la
tragédie de Haymarket Square
Journal d’époque sur le massacre de Fourmies
Affiche CGT pour le 1er Mai 1912 revendiquant la réduction du temps
de travail quotidien.
Notre histoire, nos racines, nos valeurs
Le e-travailleur du 62
Notre histoire, nos racines, nos valeurs
1936
Face au péril fasciste, une puissante vague unitaire déferle sur le pays, elle se concrétise au sommet
par la création d’un Comité national de rassemblement populaire au lendemain du 14 juillet 1935.
Cette contagion unitaire gagne le mouvement syndical, et le Congrès de Toulouse, du 2 au 6 mars
1936, met fin à quinze années de divisions syndicales. Le 1er Mai 1936 sera le cadre d’arrêts
massifs du travail et de puissantes manifestations qui annoncent les grèves généralisées avec
occupation des usines qui se produisent dans les semaines qui vont suivre.
1941
C’est pendant l’occupation allemande, les 12 et 24 avril 1941, que les responsables de l’État
français décident, à l’image de ce qui a été pratiqué dans l’Allemagne nazie ou en Espagne
franquiste, d’institutionnaliser le 1er Mai pour en subvertir le sens originel. Dorénavant, cette
journée est officiellement désignée comme la Fête du Travail et de la Concorde sociale et elle
devient chômée. Tout est fait à cette occasion pour vider le 1er Mai de sa substance révolutionnaire
et pour le rattacher aux vieilles coutumes paganoreligieuses. Sur le plan symbolique le muguet
refoule l’églantine.
La Libération
Au lendemain de l’écrasement du nazisme et du militarisme japonais, le 1er Mai est
universellement célébré. En France, dès 1946, il se place sous le double signe de l’action
revendicative et de la bataille pour le redressement national. Depuis 1947, le 1er Mai est un
jour férié, obligatoirement chômé et payé.
1968
Après près de quinze ans d’interdiction de défiler à Paris, la CGT décide pour le 1er Mai de
reconquérir les rues de Paris en lançant un appel à manifester de la République à la Bastille.
Ce jour-là, près de cent mille travailleurs défilent dans les rues faisant la démonstration que
les conditions sociales de l’explosion à venir étaient réunies.
Des années 1980 jusqu’à aujourd’hui
Dans les années 1980, un certain nombre d’acteurs non syndicaux (réfugiés, immigrés, etc.)
s’approprient cette journée. À partir de 1988, le Front national s’en empare, plaçant Jeanne
d’Arc au coeur de ses célébrations. On se souviendra également du 1er Mai 2002 marqué
par la marée humaine défilant dans les rues sur l'ensemble du territoire français suite à la
qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.
2009