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Presses Universitaires du Mirail Napoléon III et le Mexique, Les illusions d'un grand dessein by Jean-François LECAILLON; F. Mauro; Maximilien et le Mexique (1864-1867), de l'Empire aux «Nouvelles de l'Empire» coll. Etudes, 1992 by Daniel MEYRAN; Fernando del Paso Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 64 (1995), pp. 220-222 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853271 . Accessed: 15/06/2014 14:49 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.127.68 on Sun, 15 Jun 2014 14:49:33 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Napoléon III et le Mexique, Les illusions d'un grand desseinby Jean-François LECAILLON; F. Mauro;Maximilien et le Mexique (1864-1867), de l'Empire aux «Nouvelles de l'Empire» coll

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Presses Universitaires du Mirail

Napoléon III et le Mexique, Les illusions d'un grand dessein by Jean-François LECAILLON; F.Mauro; Maximilien et le Mexique (1864-1867), de l'Empire aux «Nouvelles de l'Empire» coll.Etudes, 1992 by Daniel MEYRAN; Fernando del PasoReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 64 (1995), pp. 220-222Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853271 .

Accessed: 15/06/2014 14:49

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Jean-François LECAILLON : Napoléon III et le Mexique, Les illusions d'un grand dessein, Paris, Editions L'Harmattan, 1994, 260 pp., Préface de F. Mauro.

Daniel MEYRAN (sous la direction de), Maximilien et le Mexique (1864- 1867)> de l'Empire aux «Nouvelles de l'Empire», Perpignan, Presses de l'Université de Perpignan, coll. Etudes, 1992, 153 pp., Prologue de Fernando del Paso.

La publication successive de ces deux livres tendrait à conforter la remarque de F. Mauro dans la préface au travail de J. F. Lecaillon : le second Empire reviendrait à la mode. . . Et plus précisément, ce qui semble attirer dans l'épisode impérial c'est d'abord l'aventure mexicaine. De fait, ces deux livres ont indiscutablement nombre de points communs ou plus exactement, s'interpellent et se répondent l'un l'autre. Dans les deux cas il ne s'agit nullement de revenir sur les épisodes militaires. Certes, ceux-ci n'en sont pas moins présents dans l'indispensable arrière-plan chronologique des deux ouvrages. Mais ils ne sont là que pour rendre plus accessible l'objectif primordial que se sont assigné les auteurs.

Le projet qu'annonce J. F. Lecaillon est double. Il s'agit de réfléchir sur l'attitude des Indiens mexicains face aux occupants français. Dans le même temps, il cherche à saisir le regard des soldats français sur les réalités mexicaines qu'ils découvrent. Pour cela il recourt essentiellement à des sources liées à l'armée française telles les lettres de soldats, les papiers de tribunaux militaires ou encore les journaux de marches. On retrouve en partie ce même dessein dans deux contributions du livre coordonné par D. Meyran. J. Covo, à partir de ce même type de sources - tout particulièrement les mémoires rédigés par E. Domenech, proche collaborateur français de Maximilien, après son retour en France -, cherche à saisir leur vision du Mexique. Quant à N. Broc, elle analyse les rapports rédigés par les scientifiques français accompagnant, dans la plus pure tradition napoléonienne, les soldats en terre mexicaine.

Les résultats offerts par ces différents auteurs vont clairement dans le même sens. Il s'agit d'abord de mettre à nu ce qui est manifestement un projet colonial caractéristique du XIXo siècle. La bonne conscience européenne suinte de toutes les lignes rédigées par ces acteurs de l'expédition - mais pouvait-il en être autrement ? Tous se disent convaincus que l'expédition se voue à une bonne cause : le «progrès», le «bien-être» des populations soumises et exploitées, la «défense» de la latinité catholique face aux pressions protestantes et anglo-saxonnes... Même V. Considérant, que l'on attendrait plus critique peut-être, se révèle un adepte de l'expédition. Il charge littéralement de responsabilités sociales, tout particulièrement à l'égard des peones exploités, le chef militaire de l'expédition, comme le montre bien P. L. Abramson.

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Derrière ce discours convenu, c'est une expédition coloniale des plus classiques qui voit le jour. Le Mexique, présenté comme riche de potentialités nombreuses mais victime d'une «population dégénérée» et de son régime politique instable, n'est qu'un fruit à cueillir. Cette confiance dans une victoire facile explique la déconvenue ultérieure. Si les populations indiennes ne se révèlent nullement hostiles aux envahisseurs -

qui prennent d'ailleurs fait et cause pour elles, se plaçant alors en porte à faux par rapport à ceux qui les avaient encouragés à intervenir -, le projet colonial tourne vite à la confusion française. Il se révèle un coûteux «déshonneur» pour les soldats et un échec cruel pour les politiques ayant conçu l'opération.

La débâcle de l'expédition révèle surtout l'inadéquation entre la conception de l'opération et la situation rencontrée sur place. L'expédition est véritablement conçue comme une nouvelle «conquête», s'inspirant d'ailleurs des méthodes cortésiennes - notamment dans l'effort de diviser les populations mexicaines en recherchant l'appui des Indiens contre les Métis. Cependant les différences de contexte rendent illusoire l'ambition française : l'aide américaine - financière tout particulièrement - apportée aux libéraux illustre le changement d'époque. La colonisation n'est plus alors exclusivement une affaire militaire, mais se joue avec d'autres armes bien plus efficaces.

Cet épisode militaire finalement secondaire dans l'histoire politique et militaire des deux pays - il ne change nullement le cours de l'histoire mexicaine et se révèle même incapable de remettre durablement en cause la présence française au Mexique et de nuire aux relations franco - mexicaine... - ne s'avère pas un événement important pour les contemporains. C'est ce que prouve la récupération de l'épisode qu'effectue la littérature mexicaine. La triste équipée du Habsbourg soutenu par les armées françaises devient alors le fondement d'une abondante production littéraire dont un dernier avatar n'est autre que les «Noticias del Imperio» de F. del Paso analysées ici par N. Sagnes. C'est aussi l'occasion d'une réflexion sur les liens entre Littérature et Histoire menée en particulier par E. Cros.

Au-delà du passage de l'histoire au roman, l'épisode impérial mexicain joue un autre rôle plus important encore. Pour les libéraux mexicains il devient le véritable événement fondateur de la «conscience nationale» mexicaine, en lui servant de ciment. Quitte sans doute à torturer quelque peu l'histoire et à vouer un culte au «soulèvement national» qui en réalité n'exista pas. Quant à la France, l'aventure mexicaine apparaît comme un bon révélateur de l'esprit du Second Empire. Elle associe en effet les rêves de la grandeur impériale fondée sur la Victoire militaire : ceux de la défense de la Catholicité et de la Latinité, ceux enfin du Progrès guidant le

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monde dans la plus pure tradition positiviste. C'est ainsi un surprenant mélange que nous offre l'histoire des relations entre Napoléon III et le Mexique, où l'archaïsme le plus désuet le dispute à un esprit de progrès clairement affirmé. A ce titre, il n'est pas sans intérêt de souligner que c'est précisément à l'occasion de cette expédition mexicaine que se déroulèrent les premiers pas de ce qui allait devenir l'américanisme français. A quelque chose défaite est bonne. . .

Michel BERTRAND

Marie Noëlle CHAMOUX, Daniele DEHOUVE, Cécile GOUY- GILBERT, Marielle PEPIN LEHALLEUR (coord.), Prêter et emprunter. Pratiques de crédit au Mexique, Editions de la maison des sciences de l'homme, Paris, 1993, 252 pp. (Edition espagnole sous le titre Prestar y pedir prestado. Relaciones sociales y crédito en Mexico del siglo XVI al XIX, CE.M.C.A./CI.E.S.A.S., Mexico, 1993)

L'originalité du livre tiré de la table ronde tenue en mars 1990 à Paris est sans doute ce qui attire d'emblée l'attention du lecteur. Particularité d'autant plus remarquable que le thème sur lequel se sont penchés les participants n'a rien, lui, de très nouveau. Si l'importance du crédit dans la société et l'économie coloniales tout particulièrement a déjà été soulignée, les réflexions antérieures avaient généralement plutôt porté sur le phénomène à partir des institutions socio-économiques sources de crédits 1 . L'objectif est ici déplacé pour tenter d'appréhender le crédit à

partir de ses acteurs, prêteurs ou surtout emprunteurs. Pour ce faire, et ce n'est pas là la moindre des originalités, le livre

réunit quinze contributions d'historiens et d'anthropologues. Tous, à

partir d'approches ou de méthodes qui leur sont spécifiques, offrent au lecteur des analyses et des conclusions complémentaires. Le résultat obtenu devient alors un modèle de pluridisciplinarité réussie et un

exemple de l'intérêt de cette démarche quand elle ne se fourvoie pas dans une juxtaposition frileuse d'approches disciplinaires incapables de

dialoguer entre elles.

Pour mener à bien leurs réflexions communes, les auteurs orientent leurs travaux dans trois perspectives complémentaires et souvent novatrices. Il est d'abord important de signaler le choix fait de la très

longue durée. En se proposant de réfléchir sur 500 ans de pratiques de

1 Dans cette perspective, le travail de L. Greenow sur les prêteurs de Nouvelle-Galice reste peut-être un modèle du genre.

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