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Revue de l’éducation permanente n°115, L’alternance, sous la direction de Georges Lerbet et Gaston Pineau, août 1993, 164p. Notes de lecture, Olivier Francomme, janvier 2012 Comme toutes les revues, celle-ci est constituée d’une série d’articles. Charlot Bernard, L’alternance : formes traditionnelles et logiques nouvelles. p7-18 L’article est présenté comme un dialogue entre l’auteur et Guy Jobert. La première partie de l’article traite de l’histoire de la formation en France : dans celle-ci, l’apprentissage « scolaire » est récent. Avant ça se passait sur le lieu de production. En 1927 c’était l’école à mi-temps. La loi Astier de 1919 proposait d’assurer la formation théorique aux ouvriers. Auparavant, quand l’entreprise accueillait, elle insérait, et adaptait les jeunes au travail. A partir des années 60 en France, il y a eu la création des filières, technique et professionnelle. Ces filières sont devenues des voies de relégation pour les élèves en difficulté, ce qui change avec le bac pro. L’insertion professionnelle se fait aussi selon le niveau atteint à l’école. La notion de métier s’estompe (p10). Constat actuel, l’alternance, c’est bien pour les enfants des autres (même si c’est une image qui change aujourd’hui !). L’alternance fonctionne mal parce qu’on y envoie les jeunes en échec. La logique de la formation n’est pas celle de la production. Il faut résoudre la question du transfert des acquis. Aujourd’hui, par les stages, c’est la collectivité qui paie pour les jeunes qui se forment en entreprise. Les stages constituent aussi un système de présélection à l’embauche. C’est le travail qui a changé, il a perdu de sa visibilité : qu’est-ce que travailler ? Quelle différence entre le travail prescrit et le travail réel ? Trois processus épistémiques peuvent éclairer l’alternance : Quelle est la nature de l’activité « apprendre » ? Quel est le processus d’objectivation / dénonciation du savoir ? Et quel est le processus de distanciation / régulation. Ces processus sont en jeu dans les deux lieux de l’alternance, et introduisent des statuts différents du savoir et du rapport au savoir. Jean-Paul Gehin : Développement de l’alternance en France et cohérence sociétale. P19-27 Les discours sur l’alternance sont régis par 4 mots clés dans les années 80-90 : professionnalisation, socialisation professionnelle, compétence, et responsabilisation des entreprises.

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Revue de l’éducation permanente n°115, L’alternance, sous la direction de Georges Lerbet et Gaston Pineau, août 1993, 164p.Notes de lecture, Olivier Francomme, janvier 2012

Comme toutes les revues, celle-ci est constituée d’une série d’articles.

Charlot Bernard, L’alternance : formes traditionnelles et logiques nouvelles. p7-18L’article est présenté comme un dialogue entre l’auteur et Guy Jobert. La première partie de l’article traite de l’histoire de la formation en France : dans celle-ci, l’apprentissage « scolaire » est récent. Avant ça se passait sur le lieu de production. En 1927 c’était l’école à mi-temps. La loi Astier de 1919 proposait d’assurer la formation théorique aux ouvriers. Auparavant, quand l’entreprise accueillait, elle insérait, et adaptait les jeunes au travail. A partir des années 60 en France, il y a eu la création des filières, technique et professionnelle. Ces filières sont devenues des voies de relégation pour les élèves en difficulté, ce qui change avec le bac pro.L’insertion professionnelle se fait aussi selon le niveau atteint à l’école. La notion de métier s’estompe (p10).Constat actuel, l’alternance, c’est bien pour les enfants des autres (même si c’est une image qui change aujourd’hui !). L’alternance fonctionne mal parce qu’on y envoie les jeunes en échec. La logique de la formation n’est pas celle de la production. Il faut résoudre la question du transfert des acquis.Aujourd’hui, par les stages, c’est la collectivité qui paie pour les jeunes qui se forment en entreprise. Les stages constituent aussi un système de présélection à l’embauche. C’est le travail qui a changé, il a perdu de sa visibilité : qu’est-ce que travailler ? Quelle différence entre le travail prescrit et le travail réel ? Trois processus épistémiques peuvent éclairer l’alternance : Quelle est la nature de l’activité « apprendre » ? Quel est le processus d’objectivation / dénonciation du savoir ? Et quel est le processus de distanciation / régulation. Ces processus sont en jeu dans les deux lieux de l’alternance, et introduisent des statuts différents du savoir et du rapport au savoir.

Jean-Paul Gehin : Développement de l’alternance en France et cohérence sociétale. P19-27Les discours sur l’alternance sont régis par 4 mots clés dans les années 80-90 : professionnalisation, socialisation professionnelle, compétence, et responsabilisation des entreprises. Ce qui émerge, c’est l’idée d’une nécessaire articulation école / entreprise. L’alternance présente des formes multiples : traditionnelle (PME, artisanat), séquences en entreprise, formation alternée… Le système dual allemand est une référence obligée pour la formation professionnelle alternée. Le modèle allemand n’est pas exportable car il doit s’inscrire dans les cohérences françaises. (Organisation du travail, système éducatif, structures des qualifications, et modalités d’allocation des individus aux emplois. Le modèle allemand interfèrerait en France avec les politiques d’emploi et des ressources humaines au recrutement. (Mobilité, promotion, structure des salaires, …) dans le système éducatif français (professionnalisation, transition professionnelle, et formation continue).Le système dual allemand : -il est constitué de deux entités : l’entreprise et l’école,-il est cofinancé : privé et public,-il y a une répartition des compétences (profession et pouvoirs publics),-il est basé sur une dualité de statut du formé (écolier et salarié). Il y a 3 espaces de formation : formation théorique en salle de formation, formation pratique à l’atelier, et formation d’application. Le poids de la formation est porté par l’entreprise (en France, il est porté par l’école). Ce système implique une grande complexité institutionnelle : découpage des métiers, partenaires sociaux… C’est un système massif : près de 75% des allemands passe par là.Il y a une grande hétérogénéité interne (selon la taille de l’entreprise, la profession préparée, permettant la valorisation). Actuellement, il y a une demande forte de l’évolution du système allemand, demande de formation générale théorique, et remise en cause des bas niveaux de qualification. Le système français propose une alternance de long terme :

-Professionnalisation du système éducatif : pas de sortie sans diplôme (à tous les niveaux), professionnalisation sans altération de la formation générale.-Il existe des dispositifs de transition professionnelle (aux marges de l’école)-il y a une montée en puissance de la formation professionnelle continue (obligation des entreprises : 5% de la masse salariale). En Allemagne il n’y a pas de formation continue !...Il y a 3 tendances dans les entreprises françaises : montée de la formation continue, intégration de la formation dans les politiques d’emploi (rôle du diplôme), et diversification des pratiques (fonction pédagogique de l’encadrement, …)Il y a des voies possibles pour l’alternance en France : pour la formation continue (y compris des chômeurs) puis que la formation initiale est assurée par l’école.Il ya une autre voie : les emplois valorisés, cela devient possible par la valorisation professionnelle, la formation modulable, l’individualisation des cursus, …Qu’est-ce que 80% d’une génération au niveau bac veut dire ? Surtout pour ceux qui n’y sont pas arrivés et qui le souhaitent !

Roland Fonteneau : L’alternance partenariale. p29-34L’objet de cet article est de relier deux concepts  de la pensée éducative : alternance et partenariat. Le texte est issu de trois corpus de données : des enquêtes de pratiques sociales effectuées dans le cadre d’un DUEPS (sur 300 étudiants), des recherches-actions sur le partenariat en formation (dans le Poitou Charentes), et dans les pratiques des formateurs. L’alternance comme système : il n’y a pas d’alternance efficace sans organisation partenariale pertinente. (il existe différents types d’alternances : juxtaposée, associative, et même copulative) Elle implique une capacité de décentration de la part des différents partenaires. Alternance et décentration institutionnelle : entrer en partenariat, c’est accepter de sortir de sa logique pour en créer une autre. L’alternance devient l’organisation de l’ensemble des processus qui lient les différents partenaires (changement de gravité de la responsabilité). C’est une interface dont le partenariat est le centre de gravité. C’est vers l’apprenant que convergent les différents processus générés. Le projet de l’alternance partenariale : c’est quand le projet est reconnu par tous les partenaires. Il nécessite un projet rédigé et paraphé par toutes les parties (démarche à refaire à chaque fois !)Les acteurs de l’alternance partenariale : ils ont une vision « ethnocentrique » . La confrontation des partenaires risque de leur faire perdre une partie de leur identité. Le temps de l’alternance partenariale est à programmer : il n’est pas le même que celui des instances concernées. L’espace de l’alternance partenariale : il est multiple. Chaque espace a ses règles symboliques, ses contraintes culturelles. Il est nécessaire qu’il y ait consonnnance et dissonance. Il est important que chacun visite (connaisse) l’espace de l’autre.Alternance riche – alternance pauvre. Il faut veiller à la qualité et à la quantité des processus. Le risque est de gérer « toujours plus du même «  (pas de dissonance !). Il faut donner du sens en fonction du projet personnel du stagiaire.

André Voisin Alternance ou alternances ? Approche institutionnelle des formations alternées qualifiantes destinées aux jeunes (p35-44)L’alternance souffre d’un problème de définition claire. Le dénominateur commun c’est : associer théorie et pratique, apprentissage et travail, formation et production. Les recherches ont pour objet de séparer l’alternance vraie, réelle, de l’alternance fausse ou illusoire. De plus, il y a dissociation du pédagogique et de l’institutionnel. En France, l’apprentissage est la plus ancienne forme organisée des formations en alternance (loi de 1971)L’apprenant est aussi un apprenti, i y a un double réseau (entreprises et centres de formation). L’apprentissage est à la charge des régions depuis 1983. Il est possible de préparer un BEP, un bac pro, un BTS ou même un titre d’ingénieur (92% préparent un CAP.L’alternance, c’est aussi « les séquences éducatives en stage » (créés en 1979 pour les CAP et BEP ; et en 1985 pour les bacs pro). Ces séquences développent la professionnalisation, et la diversification de la formation (initiale)

L’insertion par l’alternance, créée en 1983 par les partenaires sociaux pour les jeunes sans qualification. il y a 3 types de contrats : orientation, adaptation, ou qualification. (en fonction du marché de l’emploi)Les programmes d’aide à l’insertion professionnelle des jeunes (1982) issus du rapport de B. Schwartz, sous le contrôle de l’organisme de formation. En tout il existe 3 statuts pour un jeune : salarié (en entreprise), élève (en école) ou stagiaire (en insersion) de la formation professionnelle. Parallélisme ou convergence ? Quantitativement, l’alternance reste égal (400000 en 1992, + bac pro 500000 jeunes). Qualitativement, le niveau monte, il y a une sélection dans les filières : les entreprises préfèrent les jeunes formés en alternance. Il est en train de se constituer une filière pas l’alternance, mais ce n’est pas encore réalisé. Alternance et rapport salarié. Pour les entreprises, il n’y a pas alternance s’il n’y a pas de contrat de travail, et s’il il y moins de 50% du temps en entreprise. L’entreprise n’investit de la formation qu’à ses salariés ! Il émerge une fonction de formation dans les entreprises qui peuvent la sous-traiter à l’éducation nationale. Le contrat de travail et le rapport salarié n’est pas qu’un contrat marchand. Il contient toutes les dimensions du social (économique, politique et symbolique)

Fabienne Berton Alternance : conditions d’usage et pratiques d’entreprise (p45)La question que se pose les pouvoir publics c’est : quelle est la définition des conditions nécessaires au développement d’une véritable pédagogie de l’alternance ? En particulier, il faut définir le rôle et la mission du tuteur. Il faut élaborer des outils et valider les acquis en entreprise. Un paradoxe apparaît : c’et aux entreprises les moins modernes qu’on demande d’innover en matière d’insertion. La réalité de l’alternance, c’est que deux formes historiques sont privilégiées : l’apprentissage et la formation continue. Qu’est-ce qui est demandé aux entreprises ? Que l’entreprise devienne formatrice ! Comment ? Par les ressources propres (et internes) et par des ressources externes (organisations professionnelles, fonds de formation, ...). Il y a parfois méconnaissance des acteurs entre eux (accueil des jeunes, financiers, …)Le but des entreprises n’est pas toujours le même : formation certifiée et/ou insertion professionnelle ? Les buts poursuivis ne sont pas les mêmes selon les entreprises ! En conclusion, l’auteur déclare qu’il existe des pratiques d’alternance organisées et des pratiques « sur le tas ». Ne faudrait-il pas diversifier les modalités de l’alternance ?

Paul Bachelard Former des adultes au développement local (p53)Cet article parle d’une pratique de formation.. Il y a un lien ancien entre développement local et formation : une démarche de recherche-action ? La formation par alternance dans ce domaine crée une dynamique de groupe. Il faut en premier définir un sujet de recherche. Il y a nécessité d’un discours de terrain pour éviter le discours officiel. C’est une forme de recherche en alternance. La difficulté est d’enquêter sur son terrain ! (statut, relations, …) Le contexte de l’alternance permet de s’approprier un espace, une mémoire collective, ... Travailler sur sa propre pratique c’est abandonner une partie de son pouvoir (prendre du recul) pour un nouveau savoir.

Georges Lerbet : Alternance et cognition (p65)L’alternance est un concept éducatif envahissant, pourtant assez peu défini. C’est un rythme biologique répétitif régulé. Un système vivant a un solde néguentropique positif croissant : il gagne de l’énergie qui est orientée hiérarchiquement de manière plus ferme. L’alternance devient une transaction tendue de tendances antagonistes.L’alternance vise à favoriser un progrès cognitif qui n’est pas étranger au reste des processus du vivant. Les systèmes vivants ont 3 modes de régulation : les rythmes, les interactions renversables et la réversibilité. Dans les IR, une action peut être remplacée par une autre mais peut aussi revenir. Dans la réversibilité, on peut pré-corriger les effets d’une transformation. Cela définit 3 types d’alternance : l’alternance rythme qui consiste à faire 2 tâches contiguës non reliées. L’alternance renversabilité : il y a 2 tâches que se substituent, mais qui ne s’enrichissent pas mutuellement (le partenariat par exemple). Et puis il y a l’alternance réversibilité pour laquelle la gestion de ce qui est vécu est puisée dans le même registre qui intègre tout. Cela donne 3 formes sociales de l’alternance : l’alternance juxtapositive (inerte) où seule l’autorité a un pouvoir tutélaire (loi sur la FC) ; l’alternance associative, associant formation générale et professionnelle

(les CFA) qui réduit le poids institutionnel mais dans la précarité ; et l’alternance copulative, avec compénétration effective des milieux professionnels, avec une unité des temps formatifs. L’alternance peut être regardée selon deux éclairages : personnel et institutionnel. L’alternance renversabilité caractérise le partenariat où deux réseaux sont institués, mais séparés. L’alternance renversabilité provoque l’intégration, la synergie des deux domaines (anticipation productrice de sens). Alternance et cognition, l’apport de Piaget (p73) Piaget a provoqué un changement paradigmatique, il est passé d’une méthodologie structuraliste à une méthodologie systémique en introduisant l’inconscient dans le champ cognitif (séparant l’inconscient affectif de l’inconscient cognitif). Piaget ré-introduit le vécu dans le cognitif, ce que ne fait pas le structuralisme. La prise de conscience (passage de l’inconscient vers le conscient) consiste de passer de la centration sur le résultat de l’action, à celle sur les structures qui rendent le résultat possible (par un mouvement de la périphérie vers le centre). Une réussite est une compréhension en action (p75). La compréhension est une réussite en pensée. (différence entre marcher et comprendre la marche1). Au départ il faut réussir pour comprendre, c’est une démarche exclusive jusqu’à 14-16 ans, pour pouvoir accéder au sens. puis il faut comprendre pour réussir. En cela, ça justifie l’alternance (selon Piaget), mais est-ce bien comme cela que ça se passe ? Alternance et échec scolaire : l’école est fondée sur le primat « comprendre pour réussir » (qui est l’inverse chez Freinet) ce qui montre les difficiles conditions cognitives pour l’élève (savoirs théorisés). En fin d’article, l’auteur pose quelques axes de recherche : Qui bénéficie le plus de l’alternance (adultes, jeunes,)selon quelles stratégies d’éducabilité cognitive ? Y a t-il des domaines de la connaissance où l’alternance optimise son efficacité ? (à quel niveau)Il faut laisser la place à la variété éducative pour ôter l’illusion de la perfection.

André Geay : pour une didactique de l’alternance (p79)De la pédagogie à l’alternance : un modèle, une alternance éducative. Elle comporte 4 dimensions : institutionnelle, didactique (enseignement interdisciplinaire), pédagogique (tutorat), et personnelle. L’objet de la pédagogie est la relation, l’objet de la didactique est l’information. Toute didactique se réfère à une théorie de l’apprentissage. Généralement c’est le constructivisme : l’apprentissage est un processus de construction des savoirs. Bachelard : toute connaissance est une réponse à une question. Cette reconstruction, selon Piaget, est un processus visant à la transformation du monde, d’abord en action, puis en pensée. Mais l’expérience d’apprentissage ne va pas du simple au complexe. Le sujet ne peut apprendre qu’à partir de quelque chose qui a du sens pour lui. (p81) Le didacticien cherchera à mettre en relation le savoir proposé avec les pratiques sociales de référence. (recherche, production, mais aussi domestique et culture)Parfois les stratégies d’apprentissage compliquent tout (quand elles favorisent RC). Le principe de la didactique : « il suffit de bien présenter pour qu’ils apprennent ! ». Les stratégies d’apprentissages ne peuvent être dépassées que si elles sont d’abord respectées (Meirieu).Pour Piaget , comprendre c’est d’abord une réussite en action avant de devenir une réussite en pensée. (enfance : réussite compréhension, adolescence : compréhension réussite)En milieu professionnel, il y a risque pour l’apprenant d’une « schizophrénie culturelle ». Les apprentissages en situation de travail sont appelés apprentissages expérientiels. (travail réflexif sur le vécu, transformation de l’expérience en conscience).Pour Lerbet, la production de savoir se situe à l’interface du Moi et de l’environnement. La stratégie C R c’est lire, écouter, se documenter.La stratégie R C c’est écrire, parler, communiquer, agir. L’alternance nécessite une double méthodologie didactique : problématisation des situations et construction des situations problèmes. Un choix important est celui de l’analyse des situations de travail. Pour que cela marche, il faut que les situations problèmes signifiantes viennent de l’apprenant. La didactique devient alors immanquablement interdisciplinaire (complexe ?). La quête de sens doit être ancrée dans l’expérience et/ou dans la théorie.

Gaston Pineau Alternance et recherche d’alternance : histoire de temps et de contretemps (p 89)

1 On peut remarquer que Piaget utilise les mêmes démonstrations métaphoriques que Freinet pour sa méthode naturelle…

En physique, l’alternance est la demi période d’un phénomène alternatif durant laquelle il n’y a pas de changement de sens (Larousse). Encore : l’alternance est un mouvement cyclique à apprendre par reconnaissance des bipolarités de l’existence à conjuguer en tiers et à la première personne du singulier. La principale alternance est celle du jour et de la nuit. C’est un synchroniseur écologique type (donneur de temps). L’alternance introduit une autre (nouvelle) rupture temporelle (par rapport à l’heure de cours). La dichotomie théorie / pratique est née du positivisme du XIX° siècle qui a structuré et fondé l’école. Il séparait l’idéalisme (pouvoir des idées) du matérialisme (pouvoir de la matière). Il séparait la formation expérientielle (par contact direct) de la formation formelle médiatisée par une institution). Nous avons tous 3 sortes de maîtres (JJ Rousseau) : le développement interne de nos facultés (éducation de la nature) ; l’usage qu’on nous apprend à faire de ce développement (éducation des hommes) ; et l’acquis de notre expérience (éducation des choses).La reconnaissance des acquis est entre la formation expérientielle et la formation formelle. D’où l’importance à donner à la parole et aux histoires de vie des apprenants. Conclusion de l’auteur : il n’y a pas de vraie alternance sans innovation institutionnelle, même dans la recherche ! (p 96)

Marcelle Stroobants Les paradoxes du forgeron (p 99)La formation coninue et la formation en alternance ont complété les mesures qui tendent à institutionnaliser la préparation aux compétences et à renforcer l’institutionnalisation de la formation. Pourtant il ya une grande importance accordée à l’expérience professionnelle. Dan cet article, l’auteur aborde l’ingéniosité à tenter de décrire les savoirs au travail : juxtaposer savoir et action (savoir-entendre, …), ou parler des compétences sous-jacentes : conduite, pilotage, … Abstraction des connaissances , processus incorporés, .. Nouvelle grille de savoir : savoir, savoir faire (forme de rationalisation du travail), et savoir être (socialisation), ce sont les 3 références de la formation professionnelle ; Aujourd’hui on assiste au retour de la technique : ce sont les performances de s machines qui servent d’étalon pour évaluer celles des hommes. L’intellectualisation du travail et des nouvelles aptitudes sont calquées sur les performances des machines (p 103). La compétence apparaît comme une construction sociale assistée par ordinateur.