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Bara Sady dans de beaux draps C M J N ENQUÊTE SUR LA GESTION DU PORT AUTONOME DE DAKAR ISSN • 2230-133X 100 F www.enqueteplus.com VENDREDI 17 AOÛT 2012 NUMÉRO 358 P.3 YARAKH, APRÈS LE MARDI NOIR Le danger guette toujours ses habitants P. 3 KANE DIALLO EN LIBERTÉ PROVISOIRE Ses avocats visent le non-lieu Ndongo Diao, ex-Dg de l’ARTP, cherche la même baraka EXPROPRIATIONS À L’AÉROPORT DE DAKAR L’État va dédommager les victimes P. 2 AWA NDIAYE EX-MISS SAINT-LOUIS “Ce qui me brise le cœur...” P. 12 Son dossier transmis au Procureur P.2&6

Ndongo Diao, ex-Dg de dans de beaux draps

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Page 1: Ndongo Diao, ex-Dg de dans de beaux draps

Bara Sadydans debeaux draps

CMJN

ENQUÊTE SUR LA GESTION DU PORT AUTONOME DE DAKAR

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X100 F www.enqueteplus.com

VENDREDI 17 AOÛT 2012 NUMÉRO 358

P.3

YARAKH, APRÈS LE MARDI NOIR

Le danger guette toujours ses habitants P. 3

KANE DIALLO EN LIBERTÉ PROVISOIRE

Ses avocats visent le non-lieu

Ndongo Diao, ex-Dg del’ARTP, cherche la même baraka

EXPROPRIATIONS À L’AÉROPORT DE DAKAR

L’État va dédommagerles victimes P. 2

AWA NDIAYE EX-MISS SAINT-LOUIS

“Ce qui me brise le cœur...” P. 12

Son dossier transmis au Procureur

P.2&6

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Terrains de l'aéroport : l'Etat vadédommager les “victimes”On évoquait dans ces colonnes que

l'Etat avait décidé de remettre encause plus de 400 baux au niveau del'aéroport Léopold Sédar Senghor. Laprocédure suit son cours alors quel'Etat est en train de faire le tri poursélectionner les terrains qui mena-cent directement la sécurité aéropor-tuaire. Une fois cette opération termi-née, l'Etat compte endommager lesvictimes des opérations d'expropria-tion de la “zone rouge”. En effet, ilfaut savoir que beaucoup d'honnêtescitoyens qui ont acheté des terrainsdans ce secteur très prisé, à coups deplusieurs dizaines de millions defrancs Cfa, ont déjà engagé des opé-rations avec les banques de la place,précisément en y sollicitant des prêts.Le nouveau pouvoir est donc bienobligé de mettre la main à la poche,au risque d'être traîné devant laJustice.

Budget 2013 : l'Agriculture va setailler la part du lionLe budget de l'État n'est connu que

lorsque le volumineux documentatterrit sur la table des députés pourle vote. Mais d'ores et déjà, les tech-niciens du Ministère de l'Économie etdes Finances sont pleinement enga-gés dans l'élaboration des allocationsde 2013. Et selon certaines indiscré-tions, l'Agriculture devrait représenteren termes d'enveloppe budgétaire, ceque les Infrastructures ont englouticomme fonds sous Abdoulaye Wadeet son fils Karim. Il faut savoir quedans son programme, Macky Sallavait décliné ses priorités en axantses actions sur le développement del'Agriculture. Espérons simplementque ces sous ne seront pas utilisésavec la même légèreté que dans leschantiers en béton/goudron de Wade.Selon nos sources, le document serafinalisé au plus tard au mois d'octo-bre prochain.

Emprunt régional : le Sénégal décroche 35 milliardsRestons dans le giron économique

pour dire que l”émission par adjudi-cation de bons du Trésor sénégalais,cet août 2012, a enregistré des sou-missions estimées à un peu plus de58 milliards de F Cfa pour un mon-tant en adjudication de 25 milliards.De fait, le taux de couverture par lessoumissions est 232,75%, informe leMinistère de l'Économie et desFinances, dans un communiqué reçuhier. Le document précise que lemontant des soumissions retenu estde 35,137 milliards soit un taux decouverture de 141,27%, les soumis-sions rejetées étant de près de 23milliards F Cfa. “Le taux marginal res-sort à 5,90 contre 6,10% pourl’émission du 16 juillet 2012 et letaux moyen pondéré ressort à 5,7 %contre 5,8% pour l’émission du 16juillet 2012”, souligne la mêmesource. “Ces résultats dénotent dusuccès enregistré par l’émission

notamment au niveau du coût quipeut s’expliquer par l’option faite derejeter les offres formulées à des tauxrelativement élevés conformément àla volonté des autorités du Ministèrede l’Économie et des Finances demaîtriser et veiller au reprofilage de ladette publique conformément à lavision de monsieur le président de laRépublique”, expliquent les servicesdu ministre Amadou Kane. Les argen-tiers sénégalais se félicitent en outrede “la forte présence des banquessénégalaises”, notant que pourcelles-ci, un montant 12,3 milliards aété retenu pour des soumissions de20,471 milliards F Cfa.

Sénatoriales : un corps électoral de985 députés et élus locaux pour DakarLa Direction générale des élections

a procédé, hier, à la publication de laliste des électeurs appelés à élire la16 septembre prochain les 45 séna-teurs issus des départements. Les 55autres sénateurs devant être désignéspar le président de la République. LaDGE a invité ainsi les députés et lesélus locaux à se rendre auprès dessièges des Gouvernances etPréfectures de leurs circonscriptionsrespectives pour consulter les listes ets’assurer de leur présence sur celles-ci. A la préfecture de Dakar, c’est uneliste alphabétique, portant noms etprénoms des électeurs du départe-ment de Dakar qui est affichée. Ilssont au nombre de neuf-cent quatre-vingt-cinq (985) députés, conseillersrégionaux, conseillers municipaux etconseillers ruraux, selon le siteNettali.net.

Sénatoriales : le PPC dans la course Le Parti pour le progrès et la

citoyenneté (PPC) de Me MbayeJacques Diop participera aux pro-chaines élections sénatoriales. C'estce qu'annonce la formation politiquedans un communiqué reçu hier.“Pour ce qui est des sénatoriales, lePPC a décidé d’y prendre part,

contrairement aux législatives pas-sées, ou faute de temps, il n’avait puy participer”, fait savoir le document.La note indique que “le PPC a investises candidats dans vingt-six (26)départements”.

VND, le journaliste Fernand Tonavictime d'agression

Le journaliste, Fernand Tona, del'agence de presse Apanews, a étévictime d’une agression lundi soir, aappris EnQuête, hier. Mal en point,notre confrère a été admis auxurgences durant 24h avant de rega-gner son domicile. Les faits sont sur-venus sur la VDN (Voie de dégage-ment nord) de Dakar, juste devant leslocaux d’Apanews, vers 20h15. Sortides bureaux pour attendre tranquille-ment un taxi, deux individus nonencore identifiés se sont attaqués àlui. “L’un est resté sur sa moto avecun pistolet à la main et l’autre m’apris par derrière et m'a réclaméd’abord mon sac, avant de me donnerensuite un coup de machette qui m'aenvoyé à terre”, a confié le journa-liste.

VND, le journaliste Fernand Tonavictime d'agression (suite)Il a ajouté s'être battu au mieux

possible pour garder son sac, maisson bourreau finira par emporter l'ac-cessoire contenant un ordinateur por-table, la somme de 82 000 F Cfa, unappareil vidéo et une clé internet. Par

ailleurs, ce qui fait vraiment mal aujournaliste, c’est qu’il y avait unedizaine de personnes qui ont assisté àla scène sans lui porter secours. C’estaprès seulement que le sac deFernand Tona a été arraché et que lesvoleurs ont pris la fuite qu’un taxi-man, tombé sur les faits à la fin, a prisla victime à bord. Les voleurs ont étépourchassés jusqu’à Mermoz avantqu’ils ne sèment leurs poursuivants.Le journaliste a actuellement l’auri-culaire gauche sous emplâtre.

Korité 2012 : la Coordination desmusulmans scrute la lune, aujourd'huiLa Commission d’observation du

croissant lunaire (COCL) mise surpied par la Coordination des musul-mans de Dakar scrutera le croissantlunaire, ce vendredi 17 août 2012,correspondant au 29 Ramadan(Koor) 1433 H, selon un communi-qué de la structure. Comme avantl'entame du Ramadan, la séanced’observation de la lune se dérouleraà l’École supérieure africained’études islamiques, sise à l'entréede Pikine en face de la cité Lobat Fallà partir de 18h00, poursuit la mêmesource. Il faut dire que les membresde cette commission ont démarré lejeûne un jour avant une autre partiede la communauté musulmane duSénégal. Le pays a donc vécu commepar le passé deux démarrages etrisque de connaître deux célébrationsde l'Aïd El Fitr. De son côté, leCommission nationale d'observationdu croissant lunaire (Conaoc), dirigéepar l'Imam Ahmed Iyane Thiam, aentrepris ces derniers jours des visitesà des guides confrériques en vued'une union sacrée autour du pro-blème lunaire décidant de la date dudébut et du terme du jeûne musul-man.

Secteur social, une coalition descentrales syndicales voit le jourUne nouvelle entité qui regroupe

les centrales syndicales les plus

représentatives du Sénégal est née. Ils’agit de la coalition des centralessyndicales du Sénégal (CCSS) quivient d’être portée sur les fonts bap-tismaux par la CSA, la CNTS/FC, laCNTS, l’UNSAS et l’UDTS. La déci-sion a été rendue publique, hier, auterme d'un atelier de trois jours qui aregroupé, du 13 au 16 août, les cinqcentrales syndicales. Cette unitéd’action devrait permettre de mettrefin à la dispersion des forces syndi-cales et d’engager des actions com-munes pour la satisfaction desdoléances des travailleurs. “Nousavons décidé de renforcer nos forcesen unifiant le mouvement syndical,en défendant en commun nos pro-blèmes sectoriels : la lutte contre lesida, les pires formes de travail desenfants et pour l’instauration descomités de sécurité santé au travail. Àterme, nous devons nous retrouver enune, deux ou au maximum trois cen-trales syndicales qui regrouperontl’essentiel des forces syndicales pourfaire face aux agressions auxquellesle monde du travail est confrontéaujourd’hui”, a dit Cheikh Diop,Secrétaire général de la CNTS FC.

Projet hors arène, Modou Lô envi-sage de lancer sa ligne de vêtement La star de la lutte sénégalaise

Modou Lô a confié, hier, avoir desprojets de création de petites entre-prises, notamment de marque devêtements. C'était au terme de tour-née humanitaire de deux jours dansdes prisons de Dakar et à l'Empiredes enfants de la Médina. “Dès quetout sera en place, les gens serontavisés”, a promis le leader de l'écu-rie Rock Énergie, sise aux ParcellesAssainies.

EN COULISSES page 2

numéro 358 • vendredi 17 août 2012

Publications - Société éditriceBoulevard de l’Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Économie / SocialNdiassé Sambe - SportDirecteur artistique : Renaud LioultMise en page : Penda Aly Ngom, Fodé BaldéPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

Régie publicitaire :[email protected]él. : 77 834 11 [email protected]él. : 33 825 07 31 / 77 299 96 72

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AVIS

Amadou Kane Diallo humantdepuis hier l'air pur de laliberté, c'est au tour de

Ndongo Diao (photo) d'espérer béné-ficier de la même baraka. Si le dos-sier de l'ancien Directeur général del'Autorité de régulation des télécom-munications et des postes (ARTP) estplus lourd que celui d'Amadou KaneDiallo, ex-DG du Conseil sénégalaisdes chargeurs (Cosec), en tout cas,selon les échos qui nous parvien-nent, les avocats de Diao, au premierrang desquels Me Baboucar Cissé,vont introduire une demande deliberté provisoire pour leur client. Enespérant, disent-ils, que cette

requête ne subira pas le même sortque la procédure qui avait étéenclenchée et qui s'était soldée parle refus du doyen des juges d’octroyer le précieux sésame à leurclient. Ndongo Diao avait été arrêtéfin juin, en même temps queMoustapha Ben Yacine de Mtl(libéré après versement d'une cau-tion d'un milliard Cfa) pour détour-nement supposé de près de 4 mil-liards Cfa issus de la surtaxe desappels entrants. A ce rythme, c'esttout le monde qui va être libéré. Saufsi on attrape de nouveaux pigeons,pour rester dans le tempo du toutrépressif. A qui le tour ?

EMPRISONNEMENT DE NDONGO DIAO

Ses avocats peaufinent une demande de LP

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ECO / SOCIAL

BACHIR FOFANA

L es policiers de la Division des investiga-tions criminelles (DIC) ont rendu lesconclusions de leur enquête sur la ges-

tion du Port autonome de Dakar (PAD) sousBara Sady (Directeur général de 2010 à 2012).Une enquête principalement motivée par le rap-port 2009 de l’Autorité de régulation des mar-chés publics (ARMP) particulièrement acca-blant. Bara Sady et le président du conseild’administration Amadou Djibril Diallo ont déjàfait l’objet de plusieurs auditions de la policejudiciaire (le second à titre de témoin) qui arendu compte au procureur de la République.Au cours des prochains jours donc, selon dessources judiciaires, le dossier devrait s’accéléreravec la transmission des éléments réunis par la

DIC à un juge d’instruction.

Près de 300 millions de marchés nébuleux Dans le dossier du Port autonome de Dakar,

on évoque la somme de 10 milliards F Cfa,représentant de multiples opérations qualifiéesde “nébuleuses”. Si le rapport 2009 del’ARMP a balisé la voie aux enquêteurs à proposdes présomptions de détournements de denierspublics, c’est que l’audit mené par le cabinetGMS Audit & Expertise a été déterminant dansla conviction faite par les enquêteurs qu’il yavait trop de zones d'ombres dans la gestion deBara Sady. Par exemple, les auditeurs avaientsoulevé que “des dépenses (ont été) effectuéessans appel à concurrence d’un montant total de36 398 114 F Cfa en violation des dispositions

de l’article 76 du Code des marchés publics”.A cela, s’ajoutent des violations du code desmarchés qui, si elles avaient été évitées,auraient pu permettre au Port de faire des éco-nomies considérables, par exemple dans l’ac-quisition de véhicules. En effet, les auditeursont conclu que 122 551 000 francs Cfaauraient pu être économisés dans deux mar-chés qui ont été “pour l’essentiel attribués àdes candidats dont l’offre n’était pas la moinsdisante”. Pis, il a été constaté un fractionne-ment de marchés en plusieurs demandes derenseignement et de prix (DRP) portant en par-ticulier sur “des travaux de construction ou deréfection de 127 445 967 francs Cfa, sur destravaux d’impression de 83 502 959 francs Cfaet sur des travaux de carénage de bateaux de61 702 554 francs Cfa”.

Il faut également dire que la gestion 2008 duPort de Dakar avait été également jugée “nonsatisfaisante” par les auditeurs de l’ARMP quiavaient fouillé plus de 7 milliards de francs Cfade marchés.Par ailleurs, la gestion de Bara Sady est égale-

ment décriée dans d’autres secteurs. C’est le casde l’Organisation de la conférence islamique(OCI) en 2008 pour laquelle le Port avait en prisen charge la location du luxueux “MS Musica”,pour 1,8 milliard F Cfa. En dix ans de gestion,Bara Sady aura néanmoins conduit de grandschantiers : plate-forme de distribution ; l’exten-sion du terminal à conteneurs (les conditions decession de ce projet à Dubaï Port Worlds n’ontpas encore livré tous leurs secrets) ; les Entrepôtssénégalais au Mali (ENSEMA) et la Gare mari-time internationale. Mais à quel prix ?

GESTION DU PORT AUTONOME DE DAKAR

Bara Sady en eaux troubles

ALIOU NGAMBY NDIAYE

La longue grève des syndicats d’enseignantsa-t-elle des conséquences désastreuses surles résultats du brevet de fin d’études

moyennes (BFEM) ? Même si certaines régionscomme Ziguinchor et Sédhiou ont eu de bons résul-tats, malgré les nombreuses perturbations, avec res-pectivement des taux d’admis de 76,13% et63,77%, d’autres comme Kolda, Kédougou Tamba-counda et Matam ont réalisé de très bons résultats,dépassant plus de 45%. Le plus faible taux a été notédans la région de Dakar, qui a obtenu 32,5%d’admis, suivie par les régions de Fatick, 39,30% etDiourbel, 40,72%. Pourquoi la région de Dakar s'estretrouvée avec le plus faible taux d’admis à lapremière session du baccalauréat 2012 ? Selon Mor Arame Dieng de la direction des exa-

mens et concours, ce sont les perturbations qui sontbeaucoup plus notées à Dakar qui seraient à l’originede ce faible pourcentage. “Comme il s’agit de deuxsessions, on ne pourra savoir les performances réellesde chaque région qu’à l’issue de la deuxième sessionprévue le 4 octobre prochain. Mais si la tendanceactuelle continue, on se retrouvera avec de très bonsrésultats“, commente-t-il. Concernant les régions deZiguinchor et de Sédhiou où les résultats sont plusfavorables, il explique que les perturbations étaientassez minimes et dans ces zones, les enseignantsn’hésitent pas à organiser des cours de rattrapageavec leurs élèves ; ce qui n’est pas le cas à Dakar. Mais, selon le chargé des revendications du

CUSEMS, Dame Mbodj, c’est le CUSEMS qui mobi-lise le plus à Dakar et ses camarades ont observé unegrève pendant cinq mois. “En réalité, nous nepouvons pas dire que la grève n’a pas de répercussions

sur les examens. Mais, il ne faut pas s’arrêter sur laseule explication que ce sont les enseignants qui sontresponsables“, s’est-il défendu. Pour lui, pour quel’analyse soit beaucoup plus pointue et que les syn-dicats soient tenus comme les principaux responsa-bles, il faut faire une évaluation des résultats desécoles privées qui sont très nombreuses à Dakar etceux des écoles publiques où la grève a été notée. Lechargé des revendications du CUSEMS désignecomme principal responsable l’État du Sénégal qui aen charge la gestion de l’école. “Pour dire concrète-ment que les faibles résultats à Dakar sont liés à lagrève ou pas, il nous faut faire le point. Nous sommesen train de collecter les résultats. S’il y a des consé-quences liées à la grève, nous ne pouvons pas les éva-luer présentement parce qu’il y a beaucoupd’éléments qui nous manquent“, explique-t-il.

Le modèle de réussite n’est plus l’écolePour situer la responsabilité de ce taux faible noté

à Dakar, selon Dame Mbodj, il faut analyser de fonden comble la situation entre les différentes compo-santes du système éducatif que sont l’État, les ensei-gnants, les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes.D’autres facteurs en dehors des grèves expliquent,selon lui, cette contre-performance. “Nous sommesdans un pays où les références ne sont plus les uni-versitaires, mais un lutteur ou un chanteur du coin ;et cela est plus remarquable à Dakar. Ils ne sont plusaussi motivés qu’avant. Avant, chacun avait unmodèle de réussite. Mais aujourd’hui, le modèle deréussite, ce n’est plus l’école et ce qui était à l’époqueune contre-valeur est érigé en valeur“, déplore-t-il.Le degré de motivation des élèves a aussi largementbaissé ainsi que le taux de réussite d’une manièregénérale, conclut Dame Mbodj.

L’ex-Directeur général du Port autonome de Dakar (PAD) pourrait être la prochaine cibledes autorités judiciaires. Son dossier a été transmis au procureur de la République par laDivision des investigations criminelles (DIC) qui compte lui donner une suite.

RÉSULTATS DE LA PREMIÈRE SESSION DU BFEM 2012

Pourquoi Dakar est première à la queueLes résultats de la première session du BFEM ont placé la région de Dakar en queuedu peloton, avec un taux de réussite de 32,5%. Selon qu'on soit du côté des pouvoirspolitiques ou des syndicalistes, l'on tente de donner une explication à cet état de fait.

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La Millennium Challenge Corporation (“ MCC “) et le Gouvernement du Sénégal ont signé un Compact pour appuyer le Millénium Challenge

Account Sénégal dans la lutte pour la réduction de la pauvreté à travers la croissance économique de la République du Sénégal (le Compact)

pour un montant d’environ Cinq Cent Quarante Millions dollars US (US$ 540.000.000). Le Gouvernement agissant par l’intermédiaire du

MCA-Sénégal se propose d’affecter une partie du financement de la MCC au règlement des paiements éligibles au titre d’un Marché associé au

présent Avis d’Appel d’Offres (“ AAO “). Les paiements effectués par le MCA-Sénégal seront soumis à tous égards aux termes et conditions du

Compact, y compris aux restrictions d’utilisation du Financement MCC. Aucune partie autre que le Gouvernement et le MCA- Sénégal ne peut se

prévaloir de droits conférés par le Compact ni prétendre au produit du Financement MCC.

Le programme du Compact du Sénégal est articulé autour de programmes de développement intégré des pôles régionaux de développement

dans les zones Nord et Sud du pays. Pour la zone Sud, le financement servira à réhabiliter approximativement 256 kilomètres de la RN6 de Zi-

guinchor à Kounkané et le pont de Kolda, avec comme objectif de réduire les coûts de transports et d’améliorer l’accès aux marchés nationaux

et internationaux. Pour la zone Nord, il s’agira (i) de réhabiliter approximativement 120 kilomètres de la RN2 de Richard Toll à Ndioum et (ii) de

réaliser des aménagements hydrauliques structurants dans le Delta-Dagana et dans la Moyenne Vallée-Podor afin d’améliorer la productivité du

secteur agricole par le biais de l’irrigation. Dans ces différents sites d’intervention, il est aussi envisagé de réaliser des infrastructures sociales

afin de juguler les effets négatifs des investissements prévus sur les groupes vulnérables (femmes, hommes, jeunes, handicapés, éleveurs, etc.)

Le présent Avis d’Appel d’Offres fait suite à l’Avis général de passation de marchés paru dans dgMarket, et UN Development Business respec-

tivement les 13 et 20 janvier 2012, ainsi que dans la presse locale (Journaux Le Soleil et Le Populaire du 30 janvier 2012).

Le Maître d’Ouvrage invite dès à présent les Soumissionnaires éligibles à soumettre une Offre sous plis scellé visant l’exécution et l’achèvement

des Travaux de Construction de la Route Nationale N°6 (Tronçon Kolda - Vélingara) mis en concurrence sous forme de Marché à Borde-

reau de Prix Unitaire sur Bordereau des prix et Détail quantitatif-estimatif.

Le projet consiste à réhabiliter la route nationale RN6 entre Kolda et Vélingara selon les normes de la CEDEAO pour les routes nationales, soit

en section courante, une chaussée circulable de 7,20 m en béton bitumineux bordée de deux accotements revêtus en enduit superficiel de1,50

m. L’ancienne route à réhabiliter et à élargir est, en section courante, constituée d’une plate-forme de 9 m dont 6 m revêtus d’un enduit superficiel

dégradé parfois réparé avec du béton bitumineux.

La longueur totale du projet est de 93 km environ répartie comme suit :

- Tranche ferme Kolda – Kounkané (64 Km) : entre le carrefour de la route de Dioulacolon jusqu’ à Kounkané (à l’exclusion du tronçon de 30

Km entre Dabo et Médina Cherif récemment réhabilité)

- Tranche optionnelle Kounkané – Vélingara (29 Km) : de Kounkané jusqu’à l’intersection avec la route d’accès à la ville de Vélingara y compris

l’aménagement du carrefour.

Les caractéristiques géométriques du tracé en plan et du profil en long restent essentiellement celles du tracé actuel avec une vitesse de ré-

férence de 100 km/h, en section courante et rase campagne ; 60 km/h en traversée d’agglomération.

Les travaux à exécuter comprennent la réalisation de travaux de terrassements, de chaussée (dont une couche de base en latérite améliorée

au ciment), de revêtement, d’assainissement, d’ouvrages d’art, et de dispositifs de sécurité pour la route.

Le projet comprend également des mesures d’atténuation de l’impact environnemental et social à travers l’établissement et la mise en œuvre

du Plan Intégré d’Action Environnementale, Sociale, Santé/Sécurité et Genre (PIAE3SG). Les activités de construction ne pourront commencer

qu’après la mise à disposition des terrains et le recasement physique des populations concernées et la compensation ou le dédommagement

pour la perte de biens ou de terre effectué par le MCA-Sénégal après approbation de la MCC suivant la Politique Opérationnelle 4.12 de la Banque

Mondiale en matière de réinstallation involontaire.

Les principaux types et quantités de travaux sont présentés ci-dessous :

MILLENNIUM CHALLENGE ACCOUNT - SENEGAL

Avis d’Appel d’OffresPour les travaux de construction de la Route

Ziguinchor -Tanaff - Kolda -VélingaraLot n°3 Tronçon Kolda -VélingaraRéf: AO/No.MCA-RR07-S-RN6

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L’Appel d’Offres sera ouvert seulement aux Soumissionnaires éligibles. Les soumissionnaires qui souhaitent participer doivent exprimer leurintérêt par courriel, aux adresses suivantes, en indiquant leurs coordonnées complètes, pour se faire enregistrer :

Email: [email protected] ; Copie: [email protected] soumissionnaires ainsi enregistrés pourront retirer le Dossier d’Appel d’Offres sous forme de Cd rom auprès de l’Agent de Passation des

Marchés à l’adresse suivante :Bureau du Procurement Agent (Charles Kendall & Partners), Sis à Ngor Diarama, derrière Station Shell, Bâtiment accolé à MCA-SénégalDakar- SENEGALIls pourront également retirer le Dossier d’Appel d’Offres en le téléchargeant directement à partir du site de MCA-Sénégal (www.mcasenegal.org),

après la formalité d’enregistrement. Une visite de site suivie d’une réunion préparatoire à la soumission sera organisée à partir de Kolda le 18septembre 2012.

Le Dossier d’Appel d’Offres comprend :

1ère Partie – Procédure d’Appel d’Offres

Avis d’Appel d’offresSection I – Instructions aux Soumissionnaires (IS)Section II – Données Particulières de l’Appel d’Offres (DPAO)Section III – Critères d’Evaluation et de QualificationSection IV – Formulaires de Soumission

2e Partie – Conditions du MarchéSection V – Cahier des Clauses Administratives Générales (CCAG)Section VI – Cahier des Clauses Administratives Particulières (CCAP)Section VII – Formulaires et Garanties de Marché

3e Partie – Spécificités des TravauxSection VIII – Bordereau des prix et Détail quantitatif-estimatif Section IX – Cahier des Charges Section X – Plans et Dessins TechniquesEn complément des dossiers d’appel d’offres, les documents ci-après sont fournis aux Soumissionnaires pour information seulement et ne font

pas partie du D.A.O.• Rapport géotechnique ;• Rapport topographique ;• Rapport hydraulique ;• Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES).Une entreprise sera choisie selon les procédures d’Appel d’Offres décrites dans le Dossier d’Appel d’Offres. Les Soumissionnaires sont informés

que ces procédures sont régies par les Directives de Passation des Marchés du Programme de la MCC. Bien que ces procédures soient sem-blables à celles indiquées dans les Directives de la Banque Mondiale : Passation des Marchés Financés par les Prêts de la BIRD et les Créditsde l’IDA, il existe plusieurs différences significatives et il est conseillé aux entreprises d’étudier attentivement ces instructions.

Toutes les Offres doivent être accompagnées d’une Garantie sous la forme et d’un montant indiqués dans le Dossier d’Appel d’Offres et doiventêtre adressées à l’adresse ci-dessous au plus tard le 15 Octobre 2012 à 10 H 00 (heure locale). Il est très important que les Soumissionnairesprennent en compte les distances et les formalités douanières dans leur calcul du temps que leur Offre prendra pour arriver à destination.

Les plis seront ouverts le 15 Octobre 2012 à 10 H 30 mn (heure locale) en présence des représentants des Soumissionnaires qui ont soumisdes Offres et qui souhaitent y assister.

Les offres reçues après l’heure limite de dépôt seront refusées et retournées aux soumissionnaires sans avoir été ouvertes.Considérations distinguées.

Adresse de dépôt des Offres : Bureau du Procurement Agent (Charles Kendall & Partners), Sis à Ngor Diarama, derrière Station Shell, Bâtiment accolé à MCA-SénégalDakar - SENEGAL

Le Directeur Général de MCA-SénégalIbrahima DIA

Page 6: Ndongo Diao, ex-Dg de dans de beaux draps

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SOCIÉTÉ

FATOU SY

C ontrairement à Cheikh Bé-thio Thioune, l'ancien Dg duConseil sénégalais des char-

geurs (COSEC) Amadou Kane Diallopassera la fête de korité en dehors dela prison. La Chambre d'accusationde la Cour d'Appel de Dakar a pris lecontrepied du doyen des juges, en luiaccordant la liberté provisoire. Lesjuges, dans leur délibéré, ont suivil'avocat général qui dans ses réquisi-tions, ne s'est pas opposée à larequête des conseils de AmadouKane Diallo. Après cette victoire, lesavocats de l'ex-Dg visent le non-lieu.Me Baboucar Cissé est très optimiste.“C'est un dossier vide, a-t-il laisséentendre. L'audit parle d'irrégularitésconcernant le marché de la garemaritime de Rufisque et non dedétournement de deniers publics”.Ainsi, poursuit l'avocat, “ le parqueta eu du mal à fixer un montant. C'estle doyen du juge Mahawa Sémou

Diouf qui a pris sur lui la décision defixer la caution à 100 millions àchaque inculpé, or le Cosec allègueque son préjudice est estimé à 148millions de francs Cfa”. Convaincude l'innocence de son client, Me

Cissé a asséné : “Nous aurons le non-lieu et tout sera restitué.”

436 millions de francs Cfa versés par Kane DialloEn effet, après son inculpation,

Amadou Kane Diallo avait versécomme caution un immeuble appar-tenant à Ameth Fall Braya et évalué à335 millions de francs Cfa et le sienestimé à 81 millions, ainsi que lasomme de 20 millions de francs Cfa.Soit un montant global de 436 mil-lions de francs Cfa. Cependant, ledoyen des juges s'était opposé à lamise en liberté provisoire de l'ex-Dgdu COSEC. Amadou Kane Diallo a été arrêté le

21 juin dernier par les éléments de laDivision des investigations crimi-nelles (Dic), en même temps quel'ancien président du Conseil d’admi-nistration de la boîte, Ahmed FallBraya, le chef comptable, AbdouKarim Gaye ainsi que la Directrice

administrative et financière, FatouMbaye. Déférés, Ameth Fall Braya aété finalement remis en liberté, aprèsun retour de parquet, compte tenu deson statut de député au moment del'arrestation. Amadou Kane Diallo etses deux collaborateurs seront incul-pés le 25 juin. Grâce à une caution de105 millions (une villa évaluée à 65millions et la somme de 40 millions),l'ex-directrice financière du COSEC aéchappé à la prison. Fatou Mbaye aété libérée et placée sous contrôlejudiciaire, alors qu’Amadou KaneDiallo et Abdou Karim Gaye ont étéconduits à la prison de Rebeuss. Cedernier, obtiendra la liberté provi-soire, laissant derrière lui son ancienDg, libre depuis hier, après 1 mois et22 jours passés en taule.

KHADY FAYE

Modou Lô a achevé, hier, ses visiteshumanitaires entamées mercredi parl’Empire des enfants et la prison Fort B

de Hann où sont enfermés les délinquantsmineurs. C'est d'ailleurs à la demande de ceux-cique le lutteur est allé les voir, attendu que la star

avait fait le tour des autres prisons de Dakar en lesoubliant.Sur place, les prisonniers mineurs qui atten-

daient leur idole depuis le matin se sont mis àscander le nom du lutteur dès son entrée. Ces gar-çons en rupture de ban se sont permis quelquesbakk (danses) et ont demandé à Kharagne Lô deprendre sa revanche sur Balla Gaye 2 et de le ter-

rasser pour leur propre plaisir. Ils ont fait compren-dre à Modou Lô que le voir en chair et en os étaitun rêve qu’ils venaient de réaliser. L’adjoint dudirecteur de la prison a confié que lors des com-bats du lutteur des Parcelles Assainies de Dakar,ses pensionnaires criaient tellement fort que lesgardes pénitentiaires étaient parfois obligésd’éteindre la télé pour les calmer. Le lutteur a pro-mis de pérenniser son action.A l’Empire des enfants, le phénomène de la

lutte sénégalaise a été reçu comme un roi. Lesenfants, très excités de le voir, l’ont accueilli avecdes cris de joie et des chants. Le lutteur leur a faitdon de jouets, du poisson, des fruits, des légumes,des boissons, entre autres. Ravie par le geste, ladirectrice, Anta Mbow, a invité Modou Lô à la fêtedes enfants prévue le 15 septembre prochain, auGrand Théâtre. 2000 enfants de la rue, talibés ethandicapés devraient y prendre part. Le lutteur apromis d’être de la partie.

Participer à “tout ce qui fera avancer mon pays”“Nous avons fait le tour des prisons parce que

c’est un geste qu’on a toujours voulu faire, mais letemps nous manquait”, a dit le lutteur au termede sa tournée. D'après lui, son passage dans lesprisons l’a “beaucoup marqué, mais tout celarelève de la volonté divine, c’est difficile d’êtreenfermé sans voir sa famille ou ses proches”.D'après Modou Lô, le plus important, c’est de nepas refaire les mêmes erreurs qui ont conduit lesconcernés en prison. “Si c’était possible, tous lesmois, j’irais les voir pour leur offrir quelquechose”, a laissé entendre le lutteur, se félicitantde ce que les ministres de l’Intérieur et de laJustice lui aient facilité les visites. “Désormais, jemettrai ma main dans tout ce qui fera avancermon pays. Tous ceux qui le peuvent doivent lefaire, je fais un clin d’œil aux autres lutteurs.”

AMADOU KANE DIALLO OBTIENT LA LIBERTÉ PROVISOIRE

Ses avocats visent désormais le non-lieuAprès 1 mois et 22 jours passés en prison, l'ex-directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC), Amadou KaneDiallo, a obtenu hier la liberté provisoire.

LE RAMADAN DE MODOU LÔ

Geste et serment fort aux enfants en rupture de ban Le lutteur Modou Lô a poursuivi sa tournée humanitaire, hier, à l’Empire des enfants et chez les mineurs de la prison Fort B de Hann. Il leur a offert des vivres et lancé des messages forts.

SON BÉBÉ MEURT NOYÉ DANS LES EAUX DE PLUIE

La maman AïssatouDiallo raconte lascène

Grand Médine. Par cestemps d'hivernage et leseaux stagnantes aidant, le

décor n'est pas beau à voir. Desflaques d’eau, des tas de pierres, destas d'ordures, des murs délabrés,des bâtiments qui tiennent à peine,renseignent sur la violence despluies du début de semaine. Ici s’estproduit mardi dernier un dramequi alimente encore les discussions.Un enfant de sept mois est tombédu dos de sa sœur, au moment dudéluge. Le bébé, noyé, a étéenglouti par les eaux de pluie.“Nous venons de Dieu. Nousretournons à Lui”. Tels sont les pro-pos qui jaillissent des bouchesendeuillées. Malgré l’effort d’ac-cepter la Décision divine, raressont les visages sur lesquels ne se litpas un sentiment de vide. AïssatouDiallo, la mère du défunt bébé, adu mal à accepter la disparition deson enfant. “Nous étions en trainde lutter pour empêcher l'eau d'en-vahir la demeure. Malgré nosefforts l'eau ne cessait de gagner duterrain. C'est dans ces entrefaitesque l’enfant est tombé du dos de sasœur, pour plonger directementdans l’eau”. À peine ces mots sortisde sa bouche, la dame, étreinte parl'émotion, se relève difficilement.Dans le mouvement, son grandboubou laisse apparaître un corpscouvert de blessures. “Cette nuit-là, explique-t-elle, en évacuant l'eaude la maison, à l'aide de seaux, lemur est tombé sur moi et m’a ren-versée. Les blessures proviennentde là”.

La veuve lutte contre un cancer du seinLa veuve se bat depuis un ancontre un cancer du sein. Ce sontles voisins du quartier qui l'aidentpour ses soins médicaux, depuis 3mois. Elle laisse clairement enten-dre qu'elle n'a pas les moyens defaire réparer sa maison durementfrappé par les intempéries.Aïssatou Diallo sollicite l'aide desautorités. “Nous demandons àl’État de nous aider à disposer d’unbon local, car, cette partie de larégion de Dakar que nous occu-pons n’est pas habitable”, dit-elle,lorsqu'elle pense qu'elle a failli per-dre tous ses enfants. “L’eau de lapluie entrait de façon incontrôla-ble dans la demeure et a atteint unniveau élevé des murs de la cham-bre.” À Grand Médine, c'est le mêmecri qui jaillit des cœurs. Une sup-plique clairement exprimée par lavieille Mame Fatou Kane Ndiaye.“Nous interpellons la consciencedes autorités. Nous sollicitons del'aide pour la réfection et la réhabi-litation du quartier, afin de stopperl’eau”. En effet, géographiquement,Grand Médine se situe dans unezone basse et reçoit les eaux quiviennent des quartiers environ-nants.

SOKHNA FAYE

“J'étais en mission, en prison”

“Je remercie tous ceux qui m'ont soutenu durant cette épreuve, mafamille, mes parents et mes amis. Devant le juge, j'avais déclaré :'Je crois en la justice de mon pays et je crois en la justice divine'.

C'est pourquoi j'attendais avec impatience ce jour. Je remercie Dieu et pro-fite du Ramadan pour demander pardon à tout le monde. Le Sénégal abesoin de paix. Je souhaite que là où le président Wade avait échoué, àsavoir le dialogue politique, qu'il devienne une réalité au Sénégal. Que lapaix règne et qu'on puisse prendre en charge les besoins des populations. Par ailleurs, si je n'avais pas été incarcéré ici, je ne saurais pas ce qui s'y

passe. J'étais venu en mission ici. Je m'en arrête là et je saurai comment lamener à bien. Je suis resté le même. Je suis plus que jamais croyant et per-sonne ne peut échapper à son destin. En arrivant ici, j'étais un A, je suisdevenu un A+.”

Le lutteur Modou Lô entouré de fans à l’Empire des enfants, hier

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CMJN

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SOCIÉTÉ

ASSANE MBAYE

Quartier Rail-bi de Yarakh. En cejeudi 16 août 2012, le bidon-ville est toujours plongé dans le

deuil. Ses ruelles quasi-désertes peinentà sortir de cette torpeur inhabituelle, encette veille de fête de Korité. Ici, l'heuren'est pas, pour le moment, auxpréparatifs des festivités. Mais plutôt auxfunérailles de Alioune Sène, Djib Tine,Khady Yade, Mane Diouf, Fatou Thiamet Penda Diouf, du nom des habitantsqui ont tous péri sous la dalle du mur qui,jusque mardi dernier, surplombait leursconcessions en fortune. Submergé parles violentes averses qui sont tombéessur Dakar pendant la nuit du lundi 12 aumardi 13 août, le mur a cédé sous lepoids de l'humidité et s'est affaissé surtoute sa hauteur et de tout son poids sur

14 concessions, faisant du coup 6 mortset cinq blessés dont deux dans un étatgrave. Extirpés des décombres, les bles-sés ont été conduits à l'hôpital général deGrand Yoff et les corps sans vieacheminés hier, à Touba. Ils laissent der-rière eux toute une communauté attristéeet inconsolable. Assis à côté des décombres, le

visage triste, le regard lointain,Babacar Yade n’en revient toujours pasde cette tragédie à laquelle il aéchappé belle, lui, sa femme et sescinq enfants. Reconstituant les faits,c'est à peine s'il parvient à expliquer lescauses du drame. “Les choses sontallées si vite que personne ne peut direce qui s'est réellement passé”, confieamèrement le sexagénaire au cœurmeurtri. “En tout cas, ce que je peuxvous dire, c'est que c'est la volonté

divine et personne n'y pouvait rien dutout”, tente-t-il de se consoler. Au beau milieu des décombres, un

désordre indescriptible règne. Des tasd'habits posés par-ci, des restes dematelas par-là, des débris de bois et dezinc de l'autre coté. Manifestement, letravail de tri entamé par les rescapésmassés sur la cour de la maison, risquede prendre du temps. Par ailleurs, aucompte-gouttes, le voisinage vient pré-senter ses condoléances. On laisse entendre que Malick Sall,

le propriétaire du local dont le mur s'estaffaissé, est passé, lui aussi, présenterses condoléances, quelques heuresplus tôt. Le bâtiment, une fabrique desavon dénommée “Noville” etconstruit depuis belle lurette, peine àdémarrer ses activités.

L'État et la mosquée de Point Eau chevet des victimesJuste après les douloureux évé-

nements, l'État du Sénégal a délégué sonministre de l'Intérieur Mbaye Ndiaye auchevet des familles des victimes. À ceteffet, une enveloppe de 2 millions de nosfrancs a été dégagée et confiée au com-mandant de la brigade de gendarmeriede Yarakh pour le rapatriement des corpsà Touba où ils sont enterrés. Il a joint àcette enveloppe des vivres pour soutenirles familles des victimes. Il a été épaulédans cette entreprise par la mosquée dePoint E qui a également offert aux popu-lations du sucre, du riz et des habits.

Problème de santé publiqueMais toujours est-il que cette commu-

nauté a plus besoin d'aide, dans le cadre

de l'assainissement de son environne-ment. Car, ce quartier manque de tout. Ilfait face à un véritable problème d'insé-curité liée à la promiscuité et à la paupé-risation. Il n'a aucun système de canali-sation pour drainer les eaux uséesstagnantes. Ce qui fait que ses ruellessont gorgées d'eaux usées puantes quimenacent la santé des populations, sur-tout des enfants qui souffrent presquetous de maladies épidermiques.

“Nous n'avons nulle part où aller”Malgré cet incident, les familles des

victimes persistent toujours à vouloir resterdans cette grande concession où le dangerest toujours latent. Car, une partie du murmeurtrier qui s'est effondré sur quatorzebaraques, resté intact, plane toujours surune vingtaine de concessions. Même siles locataires des lieux estiment que cepan du mur est plus dur que celui qui s'esteffondré, rien ne garantit qu'il ne va paslui aussi céder face à de fortes précipita-tions. Si un tel incident se produisait, lebilan risquerait d'être cette fois-ci beau-coup plus lourd. Face à cette situation, aucune action

allant dans le sens d'éloigner les popula-tions de ce danger n'est entreprise, ni parla municipalité de Yarakh, ni par le gou-vernement, encore moins par les occu-pants des lieux. “Où aller si nous quittonsces lieux”, répondent-ils à la question desavoir s'ils comptaient toujours resterdans cette contrée. “Nous n'avons nullepart où aller, si nous quittons ces lieux.Nous occupons ce quartier depuis lesannées 90”, déclare Babacar Yade.

YARAKH, RETOUR SUR LES LIEUX DU DRAME

Le danger plus quejamais présent

“La fortune auxsouscripteurs, les bénéfices à la

nation”. Cette phrase n’est pas qu’un simpleslogan à la Loterie nationale sénégalaise(LONASE). C’est une vérité. En effet, laLONASE se distingue de plus en plus dans lesocial. Répartissant ainsi ses bénéfices au seinde la communauté avec sa caravane de solida-rité. C’est dans ce cadre que la Maison Rose“Dar es salam” de Guédiawaye a reçu, le mardi14 août, le service social de la LONASE etl’amicale des femmes de la même société. Ladélégation était dirigée par la conseillère dudirecteur général Amadou Samba Kâne, char-gée des actions sociales, Aminata Wane. A sescôtés étaient présents le chef d’agence de laLONASE de Pikine, Cheikh Oumar Diakhaté etla présidente de l’Association des femmes dela LONASE (AFLO), Ndèye Fatou Thiam. La structure hôte regroupe des jeunes filles

en détresse, victimes de viol, de grossesse pré-coce ou issues de familles pauvres. Localiséeà Guédiawaye, dans la commune de Medina

Gounass plus précisément, elle est gérée parune association dénommée “unies’vers’elles”dirigée par la Française Mona Chasserio. Cettedernière dit d’ailleurs être très reconnaissanteà la LONASE qui a offert à son association unetonne de riz, une tonne de sucre, 5 cartons delait, 5 cartons de tomate, un carton de savon,des bouteilles d’huile, etc. “Nous avons galéréau début avec le Conseil d’administration. Ondit du Sénégal qu’il est le pays de la Teranga,mais je me demandais si l’on n’avait pasoublié la Teranga. Maintenant, on se sent sou-tenu. Les choses commencent à prendreforme”, s’est-elle félicitée. Cela va continuersur cette lancée à en croire Mme Wane. Car,“ce geste n’est qu’un début de partenariat etque la LONASE veillera à soutenir les victimesde familles démunies pour marquer sa solida-rité agissante”, a assuré la conseillère desaffaires sociales. Et à Mme Chasserio d’ajouterdans la même optique que “l’argent n’estqu’une illusion. Il faut apprendre à partageravec le cœur”. Et c’est ce qu’a fait la sociétéde la LONASE. “On ne pouvait rester insensi-bles au sort de jeunes filles vivant dans des dif-ficultés”, a déclaré Aminata Wane. Par consé-quent, elle et sa délégation ont espoir que “lacontribution symbolique de la LONASE pourraatténuer la souffrance des pensionnaires decette maison et apporter la joie dans leur cœurtout en leur permettant de passer un bon moisde ramadan”. Le geste de la LONASE a fait des émules.

Venue accompagner Aminata Wane, MmeThiam née Khady Ndiaye, présidente del’AFLO, a apporté sa contribution séancetenante. “Mme Wane nous associe à tout. Ces50 mille F Cfa que nous donnons aujourd’huine sont qu’une modique participation. Maisnous tenons quand même à soutenir l’actionde la LONASE”, a-t-elle fait savoir. Non sanspromettre de revenir l’année prochaine avecun don plus conséquent. Touché par tout cetélan de solidarité, le président de la croix rougenationale M. Bâ a donné lui aussi 50 mille FCfa à la Maison Rose. La LONASE est venueaccompagnée de l’association “les sœursmusulmanes de Pikine” qui a participé endonnant des denrées alimentaires. Toutcomme le dahira Mouharidjina Wal Ansar deGuédiawaye et Dalal Ali qui a donné pour sapart un lot de vêtements.

Venu assister à la cérémonie de remise dedon, le maire de la ville de Guédiawaye,Cheikh Sarr, a fortement remercié la MaisonRose qui relaie la commune dans son travaild’assistance aux populations en difficulté.Ému par le geste des bienfaiteurs, il a pro-mis une subvention à la Maison Rose. Iln’était cependant pas le seul institutionnelsur place. Le Préfet de la ville deGuédiawaye, Mame Sané Ndiaye Diouf étaitaussi de la partie. Elle a même exhorté lesautres sociétés de la place à faire dans lesocial comme la LONASE. Et cette dernièreà faire plus.La cérémonie s’est terminée sur des notes

un peu plus tristes. Un groupe de pension-naires a entonné une série de chansons qui aarraché des larmes à quelques femmes de l’as-sistance dont la présidente de l’AFLO.

CARAVANE DE LA SOLIDARITÉ À LA MAISON ROSE DE GUÉDIAWAYE

La LONASE redonne le sourireà des jeunes filles en détresse

72 heures après les fortes précipitations qui se sont abattues surDakar et causé des pertes en vies humaines, le quartier Rail-bi deYarakh est toujours plongé dans le deuil. Six de ses fils ont péri dans l'affaissement d'un mur mardi dernier sur 14concessions en baraque. Aujourd'hui, force est de constater que le danger guette toujours.

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AFRIQUE / MONDE

L' Equateur a accordé l'asile politique au fon-dateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugiédepuis deux mois dans son ambassade à

Londres, une décision qui provoque un casse-têtejuridique et diplomatique et qui “ne change rien”pour le gouvernement britannique, pour qui leblocage pourrait s'éterniser. Quito “a décidéd'accorder l'asile diplomatique au citoyen (australien)Julian Assange”, a annoncé jeudi le ministre équa-torien des Affaires étrangères Ricardo Patiño, mettantun terme à un suspense de près de deux mois.Quelques minutes plus tard, le Foreign Office aannoncé dans un communiqué que Londres était“déçu” par la prise de position de Quito mais quecette décision ne changeait “rien” quant à son obli-gation d'extrader M. Assange vers la Suède.Le fondateur de WikiLeaks, âgé de 41 ans, a

épuisé tous les recours juridiques au Royaume-Unicontre le mandat d'extradition lancé par la Suède, oùil est soupçonné de viol et d'agression sexuelle. Il estréfugié depuis le 19 juin à l'ambassade d'Equateurà Londres, où il avait déposé une demande d'asilepolitique pour éviter son extradition. Selon M. Patiño,l'Equateur a considéré que si M. Assange “était placéen détention préventive en Suède, se produirait unechaîne d'événements qui ne pourraient éviter sonextradition” ultérieure dans un pays tiers comme lesEtats-Unis. S'il est extradé vers la Suède, le fondateurde WikiLeaks dit redouter d'être transféré dans unsecond temps aux Etats-Unis pour y répondre d'es-pionnage après la divulgation par son site de250.000 télégrammes diplomatiques américains.Aux Etats-Unis, M. Assange “pourrait être jugé pardes tribunaux spéciaux ou militaires et il n'est pasimprobable qu'un traitement cruel et dégradant lui

soit réservé et qu'il soit condamné à la peinecapitale”, a estimé le ministre équatorien.Jeudi soir, la porte-parole du département d'Etat

Victoria Nuland a assuré que Washington n'estaucunement impliqué dans le différend entre Lon-dres et Quito, démentant toute pression sur le gou-vernement britannique. “Je rejette pleinement lesaccusations selon lesquelles les Etats-Unis ont l'in-tention de le persécuter”, a insisté Mme Nuland.M. Patiño a également répété que son pays avaitréuni de “sérieux indices” accréditant la possibilitéde “représailles” contre M. Assange “qui peuventmettre son intégrité, sa sécurité, et même sa vieen danger”. “Les autorités britanniques sont dansl'obligation de l'extrader vers la Suède. Nous noussoumettrons à cette obligation”, a réponduLondres, qui avait déjà prévenu jeudi matin qu'ils'opposerait à une extradition vers Quito.Face à l'inflexibilité de Londres, M. Patiño a

affirmé dans la soirée ne pas exclure de saisir laCour Internationale de Justice (CIJ) de la Hayepour contraindre la Grande-Bretagne à accorderun sauf-conduit à Julian Assange. Une option éga-lement évoquée par l'ex-juge espagnol BaltasarGarzon, qui coordonne la défense de M. Assange.De son côté, la Suède a “fermement” rejeté “touteaccusation” selon laquelle sa justice ne garantitpas les droits de la défense. Stockholm a mêmeannoncé la convocation de l'ambassadeur équa-torien pour qu'il s'explique sur les accusations deson gouvernement.Une hypothèse qu'a semblé écarter le ministre

des Affaires étrangères britannique WilliamHague, estimant que la bataille diplomatique etjuridique autour du cas Assange pourrait prendreun temps “considérable”. A l'intérieur de l'am-bassade, Julian Assange a salué “une victoireimportante”, ajoutant toutefois que “les chosesvont probablement devenir plus stressantes main-tenant”. Peu après les déclarations de sonministre, le président équatorien Rafael Correas'était exclamé sur son compte Twitter: “Personnene va nous faire peur”, comme un défi lancé auxautorités britanniques.

(AFP)

Les pays musulmans ont suspendu la Syrie del’Organisation de la conférence islamique(OCI) afin d’isoler symboliquement le régime

de Bachar al-Assad et de dénoncer la répression san-glante contre la rébellion. “Sur le terrain, un raidaérien dévastateur mercredi à Azaz (nord) a fait desdizaines de morts et accéléré le rythme des arrivéesde réfugiés en Turquie voisine, tandis que la crisesyrienne a provoqué de nouvelles tensions au Liban.”À New York, le Conseil de sécurité de l’ONU devait

se réunir jeudi pour mettre fin formellement à la mis-sion de ses observateurs en Syrie, dont le mandatexpire dimanche.“Face au refus de la Chine et de la Russie de toute

condamnation de Damas, les 15 membres duConseil devraient se mettre d’accord pour conserverun bureau de liaison politique à Damas pour soutenirle futur médiateur international qui doit prendre lasuite de Kofi Annan.”En Arabie saoudite, les dirigeants du monde

musulman sont tombés d’accord à La Mecque sur“la nécessité de mettre fin immédiatement aux actesde violence en Syrie et de suspendre ce pays del’OCI”, selon le communiqué final publié dans la nuitde mercredi à jeudi. L’Iran, un solide allié de Damas,a été le seul des 57 membres de l’OCI, qui représen-

tent un milliard et demi de musulmans à travers lemonde, à refuser cette suspension que ses dirigeantsont qualifiée d’”injuste”.

Les combats se poursuivent dans plusieurs villesLa décision a été saluée par une partie de la com-

munauté internationale, à l’image des États-Unis,qui y ont vu le signe “de l’isolation croissante durégime Assad et de l’étendue du soutien au peuplesyrien et à sa lutte pour un État démocratique”. “Surle terrain en Syrie, les violences n’ont pas faibli,faisant jeudi 31 morts au lendemain d’une journéesanglante avec au moins 172 morts - 122 civils, 18rebelles et 32 soldats - selon l’Observatoire syrien desdroits de l’Homme (OSDH).”Outre les combats à Alep ainsi qu’un attentat

revendiqué par les rebelles dans des bâtiments del’état-major à Damas, les scènes les plus dures sesont déroulées à Azaz, une ville rebelle de 70 000habitants à quelques kilomètres de la frontièreturque, touchée par un raid aérien mercredi en débutd’après-midi. “Les frappes ont rasé une dizaine demaisons et soufflé les vitres de nombreuses habita-tions, selon un journaliste qui a vu les corps sans viede plusieurs très jeunes enfants. Mercredi soir, l’OSDH a évoqué un bilan d’au

moins 31 morts et plus de 200 blessés, tout en pré-venant que de nombreuses victimes étaient encoresous les décombres.”“J’ai enterré 12 membres de ma famille

aujourd’hui, parmi lesquels mon père, ma mère, masœur et la femme de mon frère. Walid, mon frère, aété taillé en morceaux, au début nous ne l’avons pasreconnu. Nous avons enterré les enfants de mon frèreaussi. Le plus jeune avait 40 jours”, a déclaré unhabitant d’Azaz cité par Human Rights Watch(HRW), qui a envoyé des enquêteurs sur place.“Leraid visait probablement deux bâtiments utilisés parl’Armée syrienne libre (ASL, rebelles), situés à proxi-mité du quartier touché mais indemnes, selon HRWet l’OSDH.”Pour sa part, la responsable de l’humanitaire à

l’ONU, Valerie Amos, qui achevait une visite de deuxjours à Damas, a de nouveau réclamé jeudi matin unmeilleur accès humanitaire aux Syriens dans lebesoin, estimés à plus de deux millions. Les agencesonusiennes en Syrie et leurs partenaires locaux nepeuvent pas gérer seuls la crise humanitaire, a-t-elleinsisté, regrettant que Damas refuse l’accès àd’autres ONG officiellement pour éviter que l’aide neparvienne “à des groupes armés ou terroristes”.

(LEMATIN.MA)

AFFAIRE WIKILEAKS

Quito accorde l'asile à Assange, Londrescampe sur sa position

CÔTE D'IVOIRE :

un commando attaqueDabou, à 50 km d'Abidjan

Les forces anti-Ouattara poursuiventleur tentative de déstabilisation durégime ivoirien à l'approche de l'au-

dience de confirmation des charges de LaurentGbagbo devant la CPI. Dans la nuit de mer-credi à jeudi, une dizaine d'hommes en armesont attaqué la ville de Dabou, près d'Abidjan.Aucun bilan n'est encore disponible.Quelque 72 heures après les attaques des posi-tions de l'armée ivoirienne à la frontiere ivoiro-libérienne à l'ouest du pays, c'est au tour de laville de Dabou de connaître des heures chaudes.Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurspoints stratégiques de cette ville située à environ50 km d'Abidjan ont été violemment attaquéspar des hommes armés.“Tout a débuté vers minuit. Nous avonsentendu des tirs nourris à travers la ville. Cela aduré jusqu'à 6 heures du matin (GMT). Tout lemonde est coincé chez soi. Personne n'ose sortir.Nous sommes encore en état de choc”, confiel'un des habitants à Jeune Afrique.Selon des sources sécuritaires, les assaillantsn'ont rien laissé au hasard. “Un commando deplus d'une dizaine d'hommes a lancé un raid surla ville. Les agresseurs ont attaqué nos positionset la prison. Ils ont fait libérer les prisonniersqu'ils ont ensuite armés. Mais la situation estredevenue normale. Les assaillants ont étérepoussés. Nous avons procédé à des arresta-tions et repris certains évadés”, a révélé un chefmilitaire de la ville. Sur “150 personnes aumoins” qui étaient détenues dans la prison, “unecinquantaine ont été récupérées” par l'armée et“remises à la gendarmerie”, a dit dans l'après-midi Mohamed Sess Soukou, député duRassemblement des républicains (RDR) duprésident Alassane Ouattara.

Série d'attaquesLes sièges locaux de la gendarmerie et de lapolice ainsi que la caserne des FRCI ont été tou-chés. Aucun bilan n'était disponible dans l'im-médiat, mais des autorités gouvernementales etmilitaires sont attendues dans la ville au cours dela journée.Cet incident survient après une récente séried'attaques contre des membres des FRCI dansla capitale économique ivoirienne et ses envi-rons. Ces accrochages ont brusquement faitmonter la tension en Côte d'Ivoire, un peu plusd'un an après la fin de la crise postélectorale(décembre 2010-avril 2011). Dix militaires ontété tués les 5 et 6 août à Abidjan dans uneattaque contre un camp de l'armée. Le gouver-nement a accusé des miliciens et militaires par-tisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, dont leparti, le Front populaire ivoirien (FPI), a rejetéces allégations et réclamé des enquêtes.

(JEUNEAFRIQUE.COM)

SOMMET DE L’OCI

La Syrie mise au ban de lacommunauté musulmaneRéunie en Arabie saoudite, l’Organisa-tion de la conférence islamique a suspendu le régime Damas.

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SERVICES & LOISIRS

Horoscope

MOTS FLÉCHÉS • N°325 (FORCE 3)

BélierVotre vie va s'illuminer subitement suiteà une nouvelle que vous n'attendiezplus. Vous avez la forme des grands jourset vous vous targuez de réussir là où lesautres piétinent. Vous ferez la démons-tration de votre savoir-faire. Vous en res-sentirez une certaine fièrté.

TaureauVous pouvez vraiment progresser dansvotre vie affective car votre énergie esten constante progression. Des solutionsvous apparaîtront. Ne prenez pas d'en-gagements personnels à la lègère. Cer-taines situations délicates parviendrontà une conclusion heureuse.

GémeauxIl va falloir faire preuve de détermina-tion pour remettre de l'ordre là où ledésordre règne. On ne sait plus trop surquel pied danser. C'est à votre intelli-gence de tirer profit de cette situationcompliquée. La sincérité de vos senti-ments ne sera pas remise en question.

CancerD'excellentes nouvelles vous parviennent.Profitez de cette opportunité pour hono-rer les propositions qu'on devrait vousfaire. Vous traversez une phase bénéfiquequi se transformera en réussite certaine.N'hésitez pas à continuer ce que vouscommencez.

LionVous aurez l'occasion de discuter très sé-rieusement de certains problèmes quivous tracassent. Pour vous faire biencomprendre, prenez votre temps, respirezprofondément et parlez le plus calme-ment possible et vous serez écouté. Vousn'aurez pas de problèmes de communi-cation.

ViergeUne opportunité très enrichissante s'of-fre à vous ce qui vous permet d'atteindrel'objectif ambitieux que vous avez fixéavec beaucoup d'optimisme. La réussitevous donne raison, c'est heureux nenous en pleignons pas. Vous serez àl'honneur.

BalanceRéfléchissez sérieusement avant d'enta-mer une action irrévocable concernantvos affaires. Nous sommes dans une pé-riode où la prudence est de rigueur. Plu-tôt que de foncer de l'avant en espérantque tout se passera bien, attendez le mo-ment favorable car la chance va passer.

ScorpionSi vous avez quelque chose de très im-portant à faire, ne le différez pas, faites-le maintenant. Comme cela vous aurezacquis la certitude que c'est tout à faitdans vos possibilités. Vous pourrez ainsirecommencer autant de fois que vous levoudrez.

SagittaireVous ferez très attention à tout ce qui sedit autour de vous. Vous risquez de gla-ner l'information précieuse qui vousmanque pour mener à bien une actionperformante dans les affaires. Une re-prise ne vous laisserait pas dans l'indif-férence.

CapricorneLes choses changeront très vite au coursde la journée. Attention vous êtes dansune période de transition. Cela peut serépercuter sur votre environnement ami-cal ou familial. Montrez de l'énergie au-tour de vous en réorganisant vosfréquentations.

VerseauSi vos projets financiers rencontraient unobstacle aujourd'hui, vous serez sansdoute vraiment dégoûté. Pour que celasoit seulement du temporaire, ne baissezsurtout pas les bras et battez-vous. Vouspouvez vous attendre à ce que les chosesavancent très vite maintenant.

PoissonsUne décision importante est à prendredans une affaire personnelle qui vousintrigue. Votre attitude obstinée sera ungage de bonne volonté. Ne vous préci-pitez pas à la légère dans cette affairede cœur. Si vous voulez pouvoir aboutirne brusquez pas les choses. Restezcalme.

SolutionsSUDOKU N°272

MOTS FLÉCHÉS • N°324 (FORCE 3)

VENDREDI 17 AOÛT 20125H30 L’Intégrale du Zapping6H00 Série The Wild6H20 Afrik’art6H50 Film TV Yann Piat, chronique d'un assassinat8H35 Canaille+

9H55 Série Body of Proof (saison 2)11H20 Série United States

of Tara (saison 3)11H45 Happy Hour12H20 Le Zapping

12H45 Série Mad Dogs15H00 Ciné Scream 416H45 Mon Oncle Charlie17H10 Doc Les Nouveaux explorateurs : Londres18H05 Infos soir18H20 Série The Wild18H50 Rugby en direct Top 14 - Présentation19H00 Rugby en direct Top 14 -Match20H50 Ciné Warrior23H05 Happy Hour 0H00 Ciné Détective Dee, le mystère de la flamme fantôme2H00 Ciné Les Bien-aimés4H15 Catch5H00 Youssoupha à l’Olympia

Le programme du jour

HumourToto va voir son père : - Dis, papa, qu'est ce que ça veut dire, le mot“vice”? - Euh, Vice, ça veut dire...Euh... Par exemple si jecouchais avec ta soeur ouavec toi, ou avec laconcierge, ou avec lechien, ça, c'est le vice... - Ah bon, pourquoi est cequ'on m'a nommé vice-président du club des cadets ?

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 05:55• Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:44• Guéwé : 20:44Pr

ière

s

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LIBRE PAROLE

D iscuter de la Zakat durantle mois béni de Ramadanse justifie doublement.

D’abord, comme le jeûne deRamadan, la Zakat est un pilier del’Islam. Ensuite, la générosité estrecommandée tout le temps dans lareligion musulmane. Cependant,elle l’est davantage lors de ce moisbéni. Ainsi, beaucoup de juristesconseillent aux fidèles, qui remplis-sent les conditions, de sortir leurZakat durant le Ramadan pour avoirune récompense beaucoup plusélevée. Bien qu’étant une obligation reli-

gieuse, la Zakat n’en a pas moinsune dimension économique évi-dente et peut, vu sa fonction detransfert de richesse des plus nan-tis vers les plus démunis, jouer unrôle déterminant dans le combatcontre la pauvreté. Aujourd’hui, il ya de plus en plus de signes objec-tifs indiquant le retour de la reli-gion, en général, et de l’Islam enparticulier comme un facteur déci-sif dans tous les domaines de la viedes populations. Par exemple, surle plan économique, on a eu àassister, sur une période relative-ment courte, à la chute du systèmecommuniste et à la remise en causede certains fondements théoriquesdu libéralisme. Ainsi, à titre d’illus-tration, des courants économiquesémergents tels que la nouvelle éco-nomie institutionnaliste, l’écono-mie comportementale et l’écono-mie islamique remettent en causele postulat de rationalité écono-mique qui est essentiel dans lathéorie néoclassique. Sur ce pointprécis, l’économie islamique consi-dère que la conviction religieuse del’agent économique a uneinfluence indéniable sur ses com-portements économiques même sicela pourrait mener à des choix quine sont pas économiquementrationnels selon l’entendementnéoclassique. Mieux, l’économieislamique soutient que la foi reli-gieuse peut efficacement assumerla fonction d’incitation qui est fon-damentale pour amener les agentsà se comporter de la manière dési-rée et obtenir les résultats écono-miques voulus.

Moyen de purification spirituelleDans cette contribution nous

nous proposons de discuter cer-tains aspects légaux, spirituels etéconomiques de la Zakat avantd’en tirer les implications pratiqueset politiques.La Zakat est le troisième pilier de

l’Islam ; elle est instituée dans leCoran par le verset: “Prélève deleurs biens une Sadaqa (Zakat) parlaquelle tu les purifies et les bénis,et prie pour eux. Ta prière est une

quiétude pour eux. Et Allah estAudient et Omniscient” (9 : 103). La Zakat est ainsi présentée

comme un moyen de purificationspirituelle en ce sens qu’elle per-met au donneur de se débarrasserde l’avarice en prenant l’habitudede donner une partie de ses biensqu’il aime par nature. Dans unHadith, l’avarice est citée commeune des sources de ruine : “3caractères sont sources de ruine, ⁃ Une avarice à laquelle on obéit⁃ Une passion suivie⁃ Une auto admiration”Dans la conception islamique de

la vie, le développement socio-éco-nomique ne saurait se réaliser sansle développement personnel del’Homme qui est composé dematière et d’esprit. Pour que doncl’homme puisse s’acquitter conve-nablement de sa mission, il devientimpérieux pour lui de se développerspirituellement en se débarrassantde ces vices cités. L’institution de la Zakat et l’in-

terdiction du Riba font partie deséléments les plus en vue du sys-tème économique islamique. Il estd’ailleurs, intéressant de remarquerque, sur bien des passages, leCoran met en opposition leconcept de Riba et celui de Infaaq(dépense dans le sentier d’Allah).Par exemple, dans la Sourate AlBarah, Allah dit : “Allah anéantit leRiba et fait fructifier les aumônes.Et Allah n'aime pas le mécréantpécheur” (2 : 276). Il dit encoredans la Sourate Roum: “Tout ceque vous donnerez à Riba pour aug-menter vos biens aux dépens desbiens d'autrui ne les accroît pasauprès d'Allah, mais ce que vousdonnez comme Zakat, tout en cher-chant la Face d'Allah (Sa satisfac-tion)... Ceux-là verront [leursrécompenses] multipliées” (30 :39).

L’assiette doit être revue à la hausseOn pourrait se demander com-

ment le fait de recevoir un surpluscontractuel (par exemple 5%) surun principal dans un prêt (Riba) neconstitue pas une augmentationalors que donner en charité unepart de ses biens (par exemple2,5%) l’est ! Si on se place dans lecontexte de l’au-delà, c’est évident.Mais dans le contexte de ce mondeici-bas, il est facile de comprendreces passages en invoquant leconcept de Barakah. Avec laBarakah, les biens, qui sont puri-fiés par la Zakat, permettent degrandes réalisations tout en proté-geant le donneur de multiples dés-agréments. Par contre, celui quireçoit le Riba pourrait être amené àdépenser beaucoup plus que prévusous forme d’ordonnances inopi-

nées, des réparations induites pardes accidents fortuits, etc., toutessortes de dépenses inattendues quis’expliquent par l’absence deBarakah. Que de fois n’a-t-on pasvu le gagnant d’une grandecagnotte de loterie ou un granddétourneur de deniers publics finirdans la misère ! Le Prophète (SAW) avait indiqué

les biens sujets à la Zakat et lestaux imposables. On peut ainsiciter les biens sous forme moné-taire, les produits agricoles, lesbétails, etc. Cependant, vu leschangements majeurs qui se sontopérés dans la structure des écono-mies au fil du temps, beaucoup dejuristes contemporains sont d’avisque l’assiette de la Zakat doit êtrerevue à la hausse. Aujourd’hui, lesservices occupent une place pré-pondérante dans les économies (en2010 au Sénégal, les servicesreprésentaient environ 61% duPIB) ; de même, on trouve beau-coup de salariés qui, s’ils vivaientde manière raisonnable, auraientépargné de quoi sortir la Zakat, cequ’ils ne font malheureusementpas. Par conséquent, il est néces-saire, selon ces juristes, de biencomprendre l’esprit des textes etles objectifs de la Chariah dans cedomaine précis pour ne pas exclureces potentiels donneurs de Zakat.Autrement, on risque de demanderà un paysan dont la valeur de larécolte annuelle est inférieure à500 000 F Cfa de payer la Zakatalors qu’on dispense ce cadre supé-rieur qui perçoit plus de 500 000 FCfa par mois ! Déjà des payscomme la Malaisie (pourcentagedes musulmans environ 60%) ontadopté cette position ; et il y amême possibilité de rétention à lasource pour les salariés qui le sou-haitent. De son côté, les autoritésfiscales tiennent compte du paie-ment de la Zakat pour accorder unecertaine déductibilité lors du paie-ment de l’impôt.

Empêcher la concentration de la richesseLes 8 catégories bénéficiaires de

la Zakat sont fixées par le Coran (9: 60). On pourra remarquer aisé-ment qu’elles appartiennent, enmajorité, aux couches socialesdites vulnérables. Le transfert derichesses des plus nantis de lasociété vers ces catégories repré-sente non seulement une forme deredistribution mais a aussi unimpact sur les agrégats de consom-mation et d’investissement.Empêcher la concentration de la

richesse entre les mains d’uneminorité est un principe de l’écono-mie islamique (7 : 59). Ainsi, àcôté de la Zakat, l’Islam a instaurédifférentes formes de charité, des-

tinées à faire sortir les plus dému-nis de la situation de précarité. Onpeut citer comme exemple, le Waqf(Habs dans le droit Malikite), uneforme de charité qui est telle quel’actif est préservé de manière éter-nelle alors que l’usufruit est utiliséà des fins de bienfaisance. Au pointculminant de leur développement,les revenus issus des Waqfs cou-vraient les frais sanitaires et sco-laires d’une bonne partie des popu-lations dans des localités commeDamas, en Egypte, en Turquie …Le professeur Cizakca, un spé-

cialiste en la matière, a pu démon-trer que l’acte notarié à la base del’établissement de la prestigieuseuniversité Oxford a été copié desmusulmans par les Croisés lors deleurs campagnes au Moyen Orient.

Au Sénégal, la pauvreté auraitété réduite de 57%, si laZakat était gérée efficacementL’impact de la Zakat sur la

consommation s’explique par le faitqu’elle permet aux pauvres de dis-poser de ressources pour satisfaireleurs besoins de base. Cette aug-mentation de la demande entraîneune augmentation de la productionsi les produits de base sont d’ori-gine locale. En d’autres termes,comme la propension marginale àconsommer est plus élevée chez lespauvres que chez les riches,lorsque les premiers disposent deplus de ressources financières, lemultiplicateur sera positivementaffecté entraînant la productiond’un plus grand volume de biens etservices qui se traduit donc par lacroissance économique.Avec les problèmes sérieux que

soulève la politique de crédit desinstitutions de microfinance clas-siques, on a expérimenté, avec suc-cès, dans certains pays musulmansdes modèles de microfinance isla-mique avec l’intégration des insti-tutions de Zakat et de Waqf pourrésoudre certains problèmes liés aufinancement des plus pauvres.Dans une étude récente faite par

des experts de la Banque mondiale,les auteurs ont montré que si laZakat était collectée et distribuéeefficacement, sous certaines hypo-thèses, cela aurait permis à 20pays de l’Organisation de laConférence Islamique (OCI), sur unéchantillon de 39, d’éradiquer lapauvreté si le seuil de 1,25 dollarpar jour est considéré. Par exem-ple, pour le Sénégal, l’étude sug-

gère que la pauvreté aurait étéréduite de 57%, selon les donnéesde 2005, si la Zakat était géréeefficacement.La gestion efficace de la Zakat,

dans le contexte sénégalais, sup-pose sa gestion par une agenceautonome qui lui est exclusivementdédiée. Une lecture attentive duverset (9 : 60) révèle que la Zakatdoit être gérée de manière collec-tive. En effet, le verset cite parmiles bénéficiaires de la Zakat alAamiliin (les agents qui travaillentpour la collection et la distributionde la Zakat). Pareille option se jus-tifie aussi économiquement. Il ressort clairement de cette

analyse que la Zakat peut avoir unimpact socio-économique considé-rable ; l’autorité publique est ainsiinterpellée pour la mise en placed’un environnement réglementaireet fiscal de nature à favoriser l’éta-blissement d’agence de gestion deZakat autonome ou le fonctionne-ment optimal de celle existante(des oulémas sénégalais ont déjàpris des initiatives dans ce sensavec la création du FondsSénégalais de la Zakat). La régle-mentation devrait viser à créer lesconditions permettant la gestiondes fonds de Zakat de manière pro-fessionnelle et transparente. Deson côté, l’autorité fiscale devraitaccorder une déduction aux entitésqui s’acquittent de la Zakat commec’est le cas avec les dons accordésà certaines organisations carita-tives. Une telle politique de la partdes gouvernants mettrait les popu-lations dans des conditions de s’ac-quitter convenablement de leurdevoir religieux.Lorsqu’on est conscient de la

puissance mobilisatrice de l’Islam,toute tentative de marginalisercette religion dans un pays commele Sénégal constitue un acte irra-tionnel. Pareillement, il est dérai-sonnable de ne l’utiliser qu’à desfins électoralistes. De par sesvaleurs universelles et conciliablesà la nature humaine, de par sa forteinfluence sur le comportement dela majorité des populations de cepays, l’Islam devrait constituer unesource principale d’orientation etd’incitation pour tout programmede développement.

ABDOU DIAWDocteur en finance islamique

[email protected]

De la dimension spirituelleet économique de la Zakat

Mody Niang, inspecteur de l’Enseignement élémentaire à laretraite et son épouse Adjaratou Marème Soda Guèye, remercienttous les parents, amis et alliés qui leur ont témoigné, de quelquefaçon que ce soit, leur amitié et leur solidarité, à l’occasion du décèsde Sokhna Ndew Diouf, leur belle mère et mère, survenu le ven-dredi 10 août 2012 à Thiès, où l’inhumation a eu lieu le même jour.M. et Mme Niang remercient particulièrement les membres de

l’imposante délégation de la Cité Fadia, le quartier qu’ils partagentavec eux dans l’harmonie, la concorde, le respect mutuel, la solida-rité et, naturellement, la paix.

REMERCIEMENTS

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SPORTS

MAMADOU LAMINE SANÉ

T enants de la Coupe de laLigue, les Pikinois affronterontNiary Tally, tombeur hier du

Jaraaf (2-0). Au stade Demba Diop,face à des Médinois qui jouaient leurdernière carte cette saison, lesjoueurs de Niary Tally ont montré unvisage plus séduisant que lors de leurdernière sortie de samedi en play-offs(0-2) contre le Casa Sport. AlphonseBa s’est d’abord distingué en ouvrantla marque d’un superbe plat du pied(11e), suite à une belle passe en pro-fondeur de son coéquipier Aziz Ba.Dopé par ce premier but inscrit avantle quart d’heure de jeu, Niary Tally afait exploser à nouveau le verroumédinois à la 21e mn. Passeur déci-sif, Aziz Ba va se transformer enbuteur. Sur une contre-attaque bien

menée par Toumani Diédhiou, AzizBa, servi derrière le défenseur duJaraaf, mystifie le portier d’un jolilobe.A 2-0, les “Vert-blanc” dakarois,

finalistes de 2011 et 2010, n’y sontplus. En témoigne le geste de dépitde son capitaine Djibril Sidibé à la30e mn. Vexé par la tournure dumatch, l’attaquant du club médinoisdonne un coup de coude à la tempedu défenseur adverse AugustinNdiaye. L’arbitre n'a eu d'autre choixque de brandir aussitôt le cartonrouge direct. Mené et en inférioriténumérique à la pause, le Jaraaf sedirige vers une deuxième annéeblanche après son titre de championdu Sénégal remporté en 2010 devantl'adversaire du jour. De retour des vestiaires, comme si

le Jaraaf avait abdiqué et le NGB sûr

de sa victoire, les deux équipes ontbaissé le rythme. Les rares occasionsde cette deuxième période sont parta-gées entre les deux équipes. PourNiary Tally, Aliou Cissé (35e) voit sontir de 23 mètres repoussé par le gar-dien et Pape Thiaw, rentré en coursde jeu (90e), a raté le cadre. Du côtémédinois, Alpha Oumar Sow a ven-dangé la seule véritable action dange-reuse de son équipe dans la partie(88e) en perdant son face-à-face avecle gardien de but de Niary Tally. Outsiders de leurs demi-finales,

Pikinois et Grand Dakarois ont réussile pari d'arracher leur place en finale.Un rendez-vous au parfum de retrou-vailles car les deux équipes parta-geaient le même groupe (B) cette saison en championnat. Avec unavantage de Niary Tally, une victoire(1-0) et un match nul.

C omme lors de la manche allerdu Tournoi de Basket de laZone 2, les Maliens y ont cru.

Avec le même nombre de points (5)que les Lions et dopés par leur vic-toire mardi sur le Cap-Vert tombeurdes Lions, les Aigles croyaient en leurchance de battre le voisin tricolore.Mais le Sénégal, une nouvelle fois, atroqué au fil du match son alluremoribonde devant le le Cap-Vertcontre une détermination plusconforme à son statut de favori.Comme à l’aller (68-54), les Lionsont dompté les Aigles (67-59), àPraia, au Cap-Vert. Sous l'impulsion d’un Mohamed

Faye intenable (28 points), lesSénégalais ont imprimé la cadencedès le premier quart temps (30-17).Et cette fois-ci, les protégés du coach

Cheikh Sarr ne se sont pas donné defrayeurs. Ils ont maintenu à bonnedistance leurs adversaires menés à lapause sur le score de 42 à 30 points.Démarrant le troisième quart tempspied au plancher, le Sénégal a mené

de 15 points d'écart (51-36) avant dele terminer à 12 points de longueur(56-44). Teigneux, le Mali a fait illu-sion en revenant à 8 points à la moitiédu dernier quart temps (58-50). Uneavance que les Lions vont conserverjusqu’à la fin du match (67-59).Avec cette deuxième victoire sur le

Mali, le Sénégal répondra, sauf coupde tonnerre, présent au prochainAfrobasket masculin à Abidjan (Côted’Ivoire) en août-septembre 2013.Reste à connaître son classementparmi les deux équipes qui serontretenues au final.

DEMI-FINALE COUPE DE LA LIGUE - NIARY TALLY / JARAAF (2-0)

Niary Tally rejoint Pikine en finaleLa finale de la Coupe de la Ligue mettra aux prises l’AS Pikine, vainqueur mercredi de Casa Sport (5-4 aux TAB), à Niary Tall qui a éliminé Jaraaf (2-0), hier. Un affiche alléchante.

QUALIF' CAN 2013 - CÔTE D’IVOIRE / SÉNÉGAL Un arbitre marocainau siffletL’arbitre marocain, Al AhrachBouchaib, va officier lors du matchdevant opposer la Côte d’Ivoire auSénégal, le 8 septembre prochain, austade Félix Houphouët-Boigny d’Abid-jan, annonce le site officiel de la Fédéra-tion ivoirienne de football (FIF), selonl'APs. Bouchaïb El Ahrach est âgé de 39ans. Il a été élevé au grade d’arbitre de laFIFA en 2008. En 2010, il a sifflé unedemi-finale de la Coupe d’Afrique desnations jouée en Angola. Sur le triodevant officier à l’occasion de cette ren-contre phare, le site de la FIF précise quel’international marocain sera assisté parAchik Redouane (assistant 1), ainsi quedes Algériens Etchiali Abdehak (assis-tant 2) et Amalou Mokhtar (4ème offi-ciel). “Le commissaire du match est leNigérian Bolaji Ojo Oba”, précise le siteofficiel, tout en ajoutant que le match estprévu à 17 heures.

TRANSFERTSPSG : Réveillèrerecalé…

Alors que toutes les modalités sem-blaient conduire à un échange entre ledéfenseur central du Paris Saint-Germain Milan Bisevac et le latéral droitde l'Olympique Lyonnais, AnthonyRéveillère, la transaction pourrait s'avé-rer plus délicate que prévu. Si le Serbes'est bien engagé avec les Gones hier, leRhodanien n'a pas passé avec succès latraditionnelle visite médicale. “Concer-nant Anthony Réveillère, la visite médi-cale passée ce matin (hier) n'a pas donnésatisfaction aux médecins du Paris Saint-Germain et a contraint le PSG à ne pasdonner de suite à la transaction”, a indi-qué l'OL dans un communiqué. Le clubde la capitale ne pourra pas faire marchearrière, Bisevac ayant déjà signé. Undénouement pour le moins inattendu etdélicat à gérer pour le directeur sportifLeonardo du PSG.

…Thiago Silva auxcamps des LogesArrivé à Paris hier après son matchamical avec le Brésil face à la Suède (3-0), le nouveau défenseur central duParis Saint-Germain, Thiago Silva, avisité les installations du club de lacapitale et était présent au Camp desLoges l'après-midi. L'international bré-silien n'a toutefois pas participé à laséance, mais sera présent à l'entraîne-ment à partir de vendredi matin.

ALLEMAGNE

Kahn, féroce avecLöw et la sélection

Excédé par la défaite concédée parl'Allemagne face à l'Argentine mercredi(1-3), Oliver Kahn (photo) est à sontour sorti de ses gonds et n'a pas man-qué sa cible : le sélectionneur JoachimLöw. “La Mannschaft a des problèmesrelativement importants en défense. Lesélectionneur national doit se poser desquestions. La philosophie du jeu, l'of-fensive, c'est bien, mais l'adversaire atrop d'occasions. On perd largementcontre l'Italie, on prend trois butsaujourd'hui (mercredi, Ndlr). Là, çam'énerve”, s'est lâché le consultant de lachaîne ZDF. Sous le feu des critiquesdepuis l'élimination de la Mannaschaftpar l'Italie en demi-finale de l'Euro2012 (1-2), Löw n'est pas non plusépargné par l'ancien portier embléma-tique de l'Allemagne (86 sélections).

TENNIS Chardy s'offre MurrayAprès son succès contre Jo-WilfriedTsonga à Toronto, le Français JérémyChardy a dominé Andy Murray (6-4, 6-4) en 1h37, hier, en huitième de finaleà Cincinnati. Dans cette tournée améri-caine, Jérémy Chardy se pose comme lecoupeur de têtes. Sa victoire contreTsonga la semaine dernière au Canadaavait déjà impressionné. Mais que dire deson succès contre le champion olym-pique dans l'Ohio ? Très présent au ser-vice, usant, sans en abuser, de slices quiont énervé Murray, le Français - luckyloser dans ce tournoi - a crânement jouésa chance et réussi à faire déjouer unÉcossais à côté de ses pompes. Offensif àla fois sur son service et au retour, le 38ejoueur mondial a réussi à breaker sonadversaire à 3-3 dans le premier set. Il n'aensuite guère tremblé pour conserverson avantage et remporter cette pre-mière manche.

REVUE TOUT TERRAIN

BASKET - TOURNOI ZONE 2 : SÉNÉGAL / MALI (67-59)

Sauf coup de tonnerre, les Lions qualifiés

Alphonse Bâ (au premier plan) jubilant après son but, hier, contre le Jaraaf

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RD CONGO - ACCUSÉ D'AGRESSIONKoffi Olomidééchappe à la prison

J ugé hier pour “coups et bles-sures volontaires” contre sonproducteur, le chanteur

congolais Koffi Olomidé a étécondamné à trois mois de prisonavec sursis par le tribunal de Paix dela Gombe, à Kinshasa. “Le tribunal(...) a établi en fait et en droit l'in-fraction de coups et blessuresvolontaires mis à sa charge, et lecondamne à une servitude pénalede trois mois, assortie d'un sursis detrois mois”, a déclaré le juge.Dans le même temps, l'accusa-tion a annoncé que la victime, leproducteur Diego Lubaki, mettaitfin aux poursuites. Selon l'un de sesavocats, celui-ci a qualifié la dis-pute d'incident malheureux. “Il aeu le temps de réfléchir mûrementseul devant sa conscience. (...) Il asouhaité se désister pour privilégierla paix sociale et rétablir la paixentre lui et celui qu'il appelle son'grand frère”', a déclaré l'un de sesavocats avant de revenir devant lacour.Pas de "destruction méchante"Le juge n'a par contre pas établien fait et en droit l'infraction de“destruction méchante” - uneforme de vandalisme - sur la portede la chambre d'hôtel où se sontbattus l'artiste et son producteur.Koffi Olomidé a en conséquenceété acquitté de cette accusation quiaurait pu lui valoir une lourdeaggravation de sa peine - jusqu'à 5ans de prison. L’artiste de 56 ansavait été arrêté mercredi soir dansun hôtel de luxe de Kinshasa, lieude l’altercation. La bagarre a éclatédans une chambre d'hôtel pour unesomme d'argent que devait le pro-ducteur au chanteur. La star de lamusique Soukous risquait six moisde prison et une amende de 100000 francs congolais (88,5 eurosenviron ou près de 58 000 FCFA)pour les coups et blessures.

(JEUNE AFRIQUE ET AFP)

CMJN

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PAR BIGUÉ BOB & SOPHIANE BENGELOUN

Voudriez-vous vous présenter, Awa Ndiaye ?Je suis née il y a 25 ans à Saint-

Louis. J'ai eu mon bac en 2007 avantde suivre plusieurs formations dansdes domaines tels que la microfi-nance, la réinsertion des émigrés, lagestion et la création d'entreprise. Parla suite, j'ai eu a travailler à laLONASE (Loterie nationale sénéga-laise), comme agent commercial,avant de décrocher, en juillet 2009,un contrat chez un partenaire de laCNTS (Confédération nationale destravailleurs du Sénégal), la CCO, ausein de laquelle j'ai occupé le postede technicienne en gestion de projetsur la migration à Kaolack. Je géraisun bureau de sensibilisation et d'in-formation sur la migration sur toutecette zone. Ce travail m'a notammentpermis de voyager en Espagne pourvoir les conditions de vie des émigrés.Ces conditions sont parfois si diffi-ciles que les immigrés irréguliers enviennent à perdre contact avec leursfamilles qui finissent par les croiremorts alors que ce n'est pas le cas.

Et qu'est-ce qui vous a menée aumilieu du mannequinat ?La passion ! La mode fait partie de

moi depuis toute petite. J'ai toujoursadmiré les stars, aussi bien du man-

nequinat que de la publicité. Et c'estparticulièrement vrai pour NaomiCampbell, dont je suis une trèsgrande fan, je l'admire au point d'es-sayer de l'imiter parfois. La premièrefois que j'ai défilé, c'était en 2003.J'étais encore élève et mes parentsont refusé que je continue à cause demes études que je devais privilégier.Plus de podiums, plus de défilés,plus rien, jusqu'à ce que j'obtiennemon bac, termine mes formations decycle supérieur et commence à tra-vailler. Ce n'est qu'au 1er janvier2010 que j'ai réellement fait mon“baptême du feu” dans le milieu dela mode. J'ai eu à présenter lesmodèles de stylistes comme SadioBee, Adama Paris et Selly Raby Kâne.J'ai aussi défilé à la 1ère édition duFashion Day pour la fille de FatouGuewël, Mame Codou Thioune, entenue traditionnelle. Et j'en passe, carje n'ai pas tous les noms en tête.

Comment a débuté l'aventure deMiss University Africa ?C'est Bamba Diop, via son agence

Dakar Feeling, qui m'a contactée enme disant : “Tu vas représenter leSénégal à une élection de miss enAfrique”. Je n'étais pas toute seule, ilavait contacté trois autres filles et jene pensais même pas être celle quipartirait au Nigeria. Cela ne m'avaitpas du tout traversé l'esprit. C'est au

dernier moment qu'on m'a appeléepour me dire que j'avais été retenue.J'ai été très surprise mais surtoutcontente, même si je savais quec'était une sacrée responsabilité d'al-ler représenter son pays à une élec-tion de ce genre. On ne sait pas si onva gagner ou pas, ce que l'on va pou-voir ramener, en plus du fait qu'il fautse montrer la digne ambassadriced'un grand pays comme le Sénégal.Ce n'était pas facile. J'avais plein derêves en tête, j'étais heureuse mais,quelque part, au fond de moi, j'avaisaussi peur.

En quoi consistait le programme ?Mon séjour au Nigeria a duré 17

jours et je peux affirmer avoir chaquejour appris une infinité de choses.Énormément de choses essentielles àla vie de tous les jours. Nous n'étionsque des filles et restions dans l'hôtel,sans contact avec l’extérieur, à tra-vailler. Nous étions totalement ensécurité. Nos seuls interlocuteursétaient des membres du staff de l'or-ganisation. Chaque région du conti-nent s'était vue attribuer un représen-tant et le nôtre était un Gambien dunom d’El hadji Moctar. C'est lui quiavait en charge toutes les fillesvenant de l'Afrique de l'Ouest. Il a ététrès serviable bien que ne parlant pasfrançais. Heureusement qu'il parlaitWolof. Nous avons appris commentbien s’asseoir, comment manger,

comment saluer, comment s’adresserà une grande personne. Nous faisionsdu sport tous les jours. On a nous-mêmes créé notre propre chanson,une très belle chanson d’ailleursaccompagnée d’une chorégraphie.C’était notre hymne et il parlait detout, de l’Afrique et du concoursaussi. Nous l’avons chantée sous dif-férentes langues vu qu’il y avait diffé-rentes nationalités.

Vous avez été élue “miss la plusdéterminée” du concours. Qu’est-ce qui vous a valu cette distinc-tion ?J’étais très surprise d'entendre

mon nom au moment où on donnaitles trophées. Très surprise vraiment.Pour dire vrai, je ne m’y attendais pasdu tout. Je me dis que je dois cettenomination à mon amour pour leSénégal. Je me donnais à fond pourhonorer mon pays. Je me disais toutle temps que je n’étais pas au Nigeriapour moi-même mais pour représen-ter un pays, donc, je n’avais pas ledroit de perdre. Je me disais qu’àdéfaut d’apporter la couronne, il me

fallait un prix. [Les organisateurs] ontdit avoir porté leur choix sur moiparce qu’ils ont vu en moi la détermi-nation et le sérieux, mais aussi et sur-tout que je tenais à ce que je faisais.

Vous avez dit “surprise”, est-ceparce que vous trouviez les autresplus belles que vous ?Pour dire vrai, l’élection n’était pas

du tout facile. Il y avait 40 filles moiy compris et ce n’était pas facile de sedire la plus belle d’entre elles. Encoreque ce n’était pas la beauté quicomptait. Celle qui a gagné a juste euplus de chance que nous. Elle a sesdéfauts et qualités comme toutes lesautres filles. Et celle qu’on trouvaitêtre la plus belle n’a finalement pasgagné. Celle qui est arrivée premièrenous a toutes surprises, mais elle lemérite quand même.

Vous aviez perdu la couronne demiss Saint-Louis, vous en retrouvezune aujourd’hui. Comble-t-elle levide ?D’une part oui. Mais je n’ai pas du

tout perdu la couronne de miss Saint-Louis. Je l’ai gagnée, on me l’a retiréeaprès quelques problèmes (elle auraitcaché le fait d'être mère d'un enfant,ce qui va à l'encontre des critères duconcours, Ndlr). Aujourd’hui, avecl’expérience que j’ai eue au Nigeria ettout ce que j’ai appris, je suis fière.D’autant plus que cette couronne-là,je l’ai gagnée dignement, sans mau-vais sort ni contrainte. Il n’y a riendans ce couronnement qui puisse medéranger. Je suis contente.

On vous prête beaucoup de rela-tions amoureuses dans la presse.Qu’en est-il réellement ?Oups, ma vie sentimentale, je ne

veux vraiment pas en parler. Là pasdu tout.

Êtes-vous fiancé ou pas ?Bien sûr que j’ai un fiancé !

Il vit au Sénégal ?Non, non, il n’est pas au Sénégal.

Alors tout ce qu’on raconte sur moidans la presse people n’est pas tou-jours vrai. Il y en a de véridiquesmais il y en a qui n’ont aucun fonde-ment. Je suis dans un milieu où jene peux pas empêcher qu’on parlede moi. Alors je ne dirais jamais demal de ces journalistes qui écriventdu faux sur moi. Je veux juste qu’ilssachent que parfois cela fait mal,très mal même. On a une vie et uneintimité ; si cela ne dépendait quede nous, personne n’en parlerait.Mais on n’a pas le choix.

A quand le mariage ?Bientôt incha’Allah. J’ai des pro-

jets à mettre sur pied, d’abord. Jeveux monter une association appelée“Cœur d’enfant” qui viendra en aideaux enfants de la rue. Il y en a beau-coup à Saint-Louis, et cela me brisele cœur. Je veux aider ces enfants quisont en situation difficile et précaire.J’ai un autre projet d’entreprise, c’estdéjà créé et on va faire dans le net-toyage des bureaux. Il me reste justeà chercher des marchés.

A CŒUR OUVERT AVEC AWA NDIAYE

“Ce qui me brise le cœur...”Considérée comme la plus déterminée des quarante candidates à Miss University Africa, Éva Ndiayea représenté le Sénégal au Nigeria. De retour au Sénégal, Awa, de son vrai nom, confie son expé-rience et ses projets à EnQuête.

“Tout ce qu’on raconte surmoi dans la presse peoplen’est pas toujours vrai.”