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A LA UNE Le rapport Marinopoulos institue le concept de « santé culturelle » S ophie Marinopoulos a pu présenter début juin à Franck Riester, minis- tre de la Culture le rapport que lui avait commandé Françoise Nyssen à l’été 2018. Intitulé Une stratégie nationale pour la santé culturelle - pro- mouvoir et pérenniser l’éveil culturel et artistique de l’enfant de la naissance à trois ans dans le lien à son parent, il s’inscrit dans la politique inter- ministérielle en faveur de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants. Dans ce docu- ment, téléchargeable sur le site Internet du ministère de la Culture, l’autrice formule 66 propositions « en faveur d’une politique culturelle à dimension sociale, dans un esprit de démocra- tisation de la culture, d’accessibi- lité pour tous et de reconnaissance des besoins des très jeunes enfants et de leurs parents ». Préparation à la naissance L’angle choisi par Sophie Marinopoulos dans son rapport se fonde sur l’alliance de la culture et de la santé, autour du concept de « santé culturelle ». Ainsi, écrit-elle, le concept de santé culturelle « se nourrit de la rencontre du travail des professionnels de l’enfance et de la famille et des artistes qui s’engagent auprès des très jeunes enfants pour les nourrir sensoriellement et répondre à leur appétence ». C’est ainsi que la fondatrice des Pâtes au beurre – des lieux de (Lire la suite page 2) avignon > Le programme des rendez-vous professionnels, en page 12 LA LETTRE DES PROFESSIONNELS DU JEUNE PUBLIC MENSUEL N°98 JUILLET-AOÛT 2019 PORTRAIT Sarah Pèpe, un théâtre de fiction ancré dans le réel Lire page 14 PETITE ENFANCE Une vitalité certaine en Île-de-France Lire page 8 D. R. PRODUCTION Les frères Guerry réunis sur une création en 2021 Lire page 10 CIE ARCOSM En 66 préconisations, la pyschanalyste entend créer les conditions d’un « éveil culturel et artistique de l’enfant dans le lien à ses parents ». Franck Riester a reçu Sophie Marinopoulos le 4 juin D. R. D. R.

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A LA UNE

Le rapport Marinopoulosinstitue le concept de «santé culturelle»

S ophie Marinopoulos a pu présenter début juin à Franck Riester, minis-tre de la Culture le rapport que lui avait commandé Françoise Nyssenà l’été 2018. Intitulé Une stratégie nationale pour la santé culturelle - pro-

mouvoir et pérenniser l’éveil culturel et artistique de l’enfant de la naissance à troisans dans le lien à son parent, ils’inscrit dans la politique inter-ministérielle en faveur del’éveil artistique et culturel desjeunes enfants. Dans ce docu-ment, téléchargeable sur le siteInternet du ministère de laCulture, l’autrice formule 66propositions « en faveur d’unepolitique culturelle à dimensionsociale, dans un esprit de démocra-tisation de la culture, d’accessibi-lité pour tous et de reconnaissancedes besoins des très jeunes enfantset de leurs parents ».

Préparation à la naissanceL’angle choisi par Sophie Marinopoulos dans son rapport se fonde sur l’alliance de la culture et de la santé, autour du concept de «santé culturelle».Ainsi, écrit-elle, le concept de santé culturelle « se nourrit de la rencontre dutravail des professionnels de l’enfance et de la famille et des artistes qui s’engagentauprès des très jeunes enfants pour les nourrir sensoriellement et répondre à leurappétence ». C’est ainsi que la fondatrice des Pâtes au beurre – des lieux de

(Lire la suite page 2)

avignon > Le programme des rendez-vous professionnels, en page 12

LA LETTRE DES PROFESSIONNELS DU JEUNE PUBLIC

MENSUEL N°98JUILLET-AOÛT 2019

PORTRAIT

Sarah Pèpe,un théâtre de fictionancré dans le réelLire page 14

PETITE

ENFANCE

Une vitalitécertaine enÎle-de-FranceLire page 8

D. R

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PRODUCTION

Les frères Guerry réunis sur une création en 2021Lire page 10

CIE

ARCO

SM

En 66 préconisations, la pyschanalyste entend créerles conditions d’un «éveil culturel et artistique de l’enfant dans le lien à ses parents».

Franck Riester a reçu Sophie Marinopoulos le 4 juin

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prévention gratuit et anonyme – expliquel’importance de la mission qui lui a étéconfiée : « Il y a urgence. Urgence à re-nourrirsubstantiellement nos tout-petits. Comme lesenfants de l’après-guerre ont été nourris de lait,les bébés de la société hypermoderne doiventl’être du lait symbolique qu’est le lien humain».Détaillée en propositions, sa stratégie vise«à promouvoir et à pérenniser l’éveil culturel et artistique de l’enfant dans le lien à ses parents[ECA-LEP]». Parmi ses préconisations,Sophie Marinopoulos pose d’emblée « la né-cessité d’une politique publique en faveur del’ECA et de l’ECA-LEP […] mise en place surtout le territoire et […] reconnue comme unepriorité conforme aux droits de l’enfant » (pré-conisation n°2), elle suggère sa généralisa-tion et sa pérennisation progressive « dansles lieux de la petite enfance et les espaces fami-liaux» (n°4). Surtout, l’autrice du rapportdéveloppe toute une gamme de proposi-tions touchant les parents dès la naissancede leur enfant, et parfois même avant. Ellepropose qu’aux côtés des conseils nutrition-nels donnés aux parents, soient inscritesdans les carnets de santé des informationsconcernant la dimension «grandir en huma-nité » (n°10). Elle a évoqué également « unaccompagnement et une préparation à la nais-sance artistique et culturels pour les parentsavant ma naissance » (n°13). Une page « éveilculturel et artistique » pourrait aussi êtreajoutée en fin de carnet de santé «pour noterles spectacles vus, les musiques et les livres appréciés » (n°33). Elle évoque à plusieurs reprises la nécessité de «messages de santépublique indiquant que la maturité langagièredoit être inscrite dans les programmes de santéculturelle », précisant qu’on «n’apprend pas à un enfant à parler mais que le langages’éprouve dans la rencontre » (n°15), celle del’art et des artistes y participant grande-ment. Préconisant la formation des person-nels petite enfance à ces questions (n°29),comme celle des médiateurs (n°39) ou desmédecins (n°50), Sophie Marinoupouloss’appuie sur les 40 propositions pour unepolitique artistique et culturelle du specta-cle vivant du Manifeste publié par Scènesd’enfance en 2011. Elle recommande leur«prise en compte» et l’ajout d’une 40e propo-sition «soulignant l’importance de l’ECA-LEPdans le cadre de cette politique» (n°37).

Culture et parentalitéLes artistes ne sont pas oubliés dans ce rapport, dont la dominante est néanmoins sa-nitaire et sociale. Sophie Marinopoulos sug-gère «de soutenir les artistes dans leurs créations,qui nourrissent le tissu narratif indispensable à laconstruction de l’identité du tout-petit» (n°11),soulignant un peu plus loin qu’il convient«d’encourager et de financer toute initiative artis-tique en faveur de la toute petite enfance afind’éviter que les artistes soient empêchés dans leurcréation» (n°36). Elle propose la création de«maisons Culture et parentalité pour favoriserl’ECA-LEP, à, l’image des maisons des adoles-cents» [Objectifs de la stratégie nationale del’ECA-LEP, page 13, NDLR]. S’appuyant surles expériences menées par la chorégraphe etdanseuse Anne-Laure Rouxel (Le Cincleplongeur), elle propose également de « facili-ter la participation des artistes au programme de préparation à la naissance par des conventions-cadres entre le ministère des Solidarités et de laSanté et le ministère de la Culture» (n°49).«Parce que les parents sont les premiers passeursde culture, et que les artistes, par leurs créations etleurs interventions, proposent aux tout-petits des’approprier le monde, le ministère de la Cultures’engage à ce que l’accès à l’art et à la culture soitune réalité pour tous, et cela dès la toute petite en-fance» a déclaré Franck Riester, qui n’a pasprécisé les suites qui seraient réservées à cerapport. CYRILLE PLANSON

A LA UNE

MouvementsCompagnie 8 avril - ThomasQuillardet. Fanny Spiess,également chargée dedéveloppement de lacompagnie Hippolyte a malau cœur (Estelle Savasta),devient codirectrice avecThomas Quillardet, directeurartistique.Liburnia.Géraldine Buisson quitte sesfonctions d’administratrice,programmatrice jeune publicet responsable decommunication & relationpublique au théâtre LeLiburnia - Fest’arts, festivalinternational des arts de larue de Libourne (33) pourprendre un poste deconseillère en développementculturel sur le territoire duMédoc, au Conseildépartemental de la Gironde.

Ouli, Anne-Laure Rouxel, Le Cincle plongeur

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Le rapport Marinopoulos institue le concept de «santé culturelle»

Offre d’emploiDans le contexte du congématernité de l'administratrice en poste, l’association Scènesd'enfance - Assitej Francerecherche un chargéd’administration et decomptabilité, h/f. Temps partiel50% de mi-septembre 2019 à début avril 2020. Candidatureavant le 8 juillet.

ARNAU

D VI

LLE

AK EntrepôtLa compagnie de LaurenceHenry et Erik Mennesson a été invitée à se produire aupremier International DanceCongress for Young Audiencesorganisé à Grenade(Espagne). Le 5 juillet, elleprésentera En un éclat, sa pièce chorégraphiqueaccessible dès 2 ans.

Marjorie FabreEn partenariat avec la Ligue de l’Enseignement du Vaucluse, les Éditions Koïnè proposent untemps d’échange à l’issue de la lecture d'extraits de la piècejeunesse Revanche, de MarjorieFabre, dans le cadre de l'École duSpectateur, vendredi 12 juillet, à11h, à l’École Persil-Pouzaraque(derrière la place des Carmes).

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le piccolo I Juillet-août 2019 I numéro 98 I 3

interview

«Les artistes parlent le même langage que les enfants. »L’autrice du rapport remis à Franck Riester assure que celui-ci entend mettre en œuvre certaines de ses préconisations.

Le Piccolo : Qu’entendez-vous avec le concept de « santé culturelle» de l’enfant ?Sophie Marinopoulos : Pour moi, c’est unaxe santé. C’est ce que nous sommes.Qu’est-ce qu’un enfant, ou un adulted’ailleurs, en bonne santé ? Ce que j’ex-prime là, c’est l’histoire des hommes,c’est notre identité. Dans mon étude, jeparle de l’éveil culturel et artistique del’enfant. Ce n’est pas un hasard si j’aiplacé la « culture » avant « l’art » danscette expression. C’est parce que noussommes des êtres de culture avant tout.Tout récemment, je lisais l’article d’unechercheuse sur la musique et les tout-petits. Elle expliquait que pratiquer lamusique dès le plus jeune âge permet-tait de gagner 3 points de QI. Et mêmeque la pratique de la musique généraitun QI supérieur à celle du théâtre. Or,on le sait bien, le rapport à l’art, c’esttout sauf ça. Ce qui compte, c’est bien de« grandir en humanité ».

Le Piccolo : Cela vous paraissait-ilimportant d’afficher ce lien étroit entre lechamp de la santé et celui de la culture ?Oui, cela me paraît important pourlégitimer tout ce qui est énoncéensuite. Cette notion n’est pas du toutintégrée dans nos pratiques en France,alors même que l’OMS y est très favo-rable. Et c’est pourquoi je propose del’inscrire dans la formation et le quoti-dien des médecins, des enseignants,des personnels de la petite enfance, demanière à ce que cela devienne leurpréoccupation. Il faut leur transmet-tre, par la formation, des outilspermettant de veiller à cela.

Le Piccolo : Dans votre rapport, vous placez les parents au centre de votre dispositif…Sophie Marinopoulos : Oui, tout à fait. Leparent est le premier interlocuteur del’enfant. S’ils ne sont pas convaincus,s’ils n’ont pas éprouvé eux-mêmes,

avant la naissance, cette nécessité del’éveil culturel et artistique, ils ne serontpas à côté de leur enfant pour cela. Ilsmettront peut-être un livre entre sesmains mais sans l’accompagner, le sou-tenir dans cette découverte.

Le Piccolo : Qu’est ce qui vous a marquédans votre rencontre avec les artistestravaillant auprès du jeune public ?Sophie Marinopoulos : J’ai été touchée parleur engagement, leur disponibilité. Ilsont une capacité d’émerveillement queles enfants ressentent. Ils parlent lemême langage que les enfants. J’ai connude grands moments de solitude dans larédaction de ce rapport. J’étais seule, leministère n’a dégagé aucun moyen pourque je sois accompagnée. Je n’avais per-sonne à mes côtés, et tout ce que j’airéalisé l’a été bénévolement. C’étaiténorme, car je devais maintenir monactivité professionnelle à côté de cela. J’aiété à plusieurs reprises à deux doigts detout lâcher, mais ce qui m’a fait tenir, ce

sont justement les mots, les encourage-ments des artistes et des acteurs du jeunepublic, tout ce que nous partagions etqu’il convenait de porter à la connais-sance du ministère dans ce rapport.

Le Piccolo : Comment le ministre de la Culture a-t-il réagi lors de la présentation de votre rapport ?Sophie Marinopoulos : J’ai senti FranckRiester très touché par ce qui étaitavancé là. Il a parfaitement compris dequoi il s’agissait et me l’a dit, notam-ment lorsque j’évoquais ce qu’est la«malnutrition culturelle ». Cela a permisqu’un débat soit organisé à Clermont-Ferrand lorsque Franck Riester s’yrendra, au début de ce mois, pour ydécouvrir le premier centre d’art dédiéaux enfants en France. Le ministre m’aaussi fait part de son souhait de voir cer-taines préconisations mises en œuvretrès rapidement. C’est le professeur demédecine en pédiatrie Jean-FrançoisMattei, ancien ministre, qui m’a encou-ragée. Il m’a dit : « Va jusqu’au bout de tesidées ! Propose la formation des médecins àces enjeux, développe ton idée de volet cultu-rel dans le carnet de santé des enfants… »J’ai fait une demande à Franck Riester :qu’il puisse recevoir toutes celles et toutceux qui ont contribué à ce rapport. Ilorganisera un temps de rencontre pourcela en septembre et il se pourrait qu’ilfasse quelques annonces pour la mise enœuvre de certaines préconisations. C’estce que j’espère en tout cas.

Le Piccolo : Et vous-même, commentespérez-vous donner un prolongement à ce rapport ? Sophie Marinopoulos : Je vais ouvrir unnouvel espace pour Les Pâtes au beurre,à Paris. À Nantes, les locaux sont tropexigus pour que l’on puisse y expéri-menter des temps de rencontre entreparents, enfants et artistes. Mais à Parisce sera possible. PROPOS RECUEILLIS PAR CYRILLE PLANSON

Sophie MarinopoulosPsychologue, psychanalyste,spécialiste de l'enfance et de la famille

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le piccolo I juillet-août 2019 I numéro 98 I 5

C ’est avec le soutien de la fonda-tion Agir pour l’audition queLayla Curmi, chargée de pro-

grammation et production LSF - déve-loppement pour Accès Culture, aimaginé un nouveau dispositif d’acces-sibilité aux spectacles. À la demande deSabine Revert, responsable du dévelop-pement des publics au Théâtre de laVille, à Paris, (75), Accès Culture a pro-posé qu’une classe accueillant trois lan-gages différents (enfants appareillés et locuteurs de langue des signes fran-çaise [LSF] ou de langue parlée complé-tée [LPC]) puissent suivre ensemble lemême spectacle. «L’adaptation LSF cor-respond à l’intégration d’un comédien LSFà la mise en scène existante, expliquePriscillia Desbarres, responsable com-munication (Accès Culture). C’est un vé-ritable travail d’adaptation du texte enfrançais vers la langue des signes qui estréalisé par ces comédiens et comédiennesLSF en amont des représentations tout enpréservant l’esprit de la mise en scène. Noustravaillons en étroite collaboration avecl’équipe artistique.» En initiant avec leThéâtre de la Ville une collaborationavec des classes en inclusion d’élèves

sourds ou malentendants, la fondationAgir pour l’audition a souhaité que l’ac-cessibilité soit complète, en proposant à la fois l’adaptation LSF et la traduc-tion en LPC. Cette saison, ce dispositif aété mis en place sur trois spectacles pré-sentés par le Théâtre de la Ville : WAMWe are Monchichi (Fabrice Melquiot), LeBain (Gaëlle Bourges) et J’ai trop peur(David Lescot). CYRILLE PLANSON

accessibilite

Accès Culture innove avec le Théâtre de la Ville

SartrouvilleSylvain Maurice a été renouvelé

pour un troisième mandat à compter de janvier 2020,

à la directiondu CDN de

Sartrouville.La 12e édition

du festivalOdyssées enYvelines setiendra du

13 janvier au14 mars.

Éducation aux médiasLe ministère de la Culture

a lancé l’appel à projets nationalÉducation aux médias et à

l’information. Celui-ci sera closle 9 septembre. Plus

d’informations auprès de Jean-Christophe Théobalt (01 40 15 78 29 -

[email protected] )

Prix GodotLe lauréat 2019 du Prix Godot

des lycéens est Julien Avril, pour son texte L’Atome.

D epuis dix ans, Johanna Hawkenanime des ateliers de philoso-phie dans les écoles, les collèges

et les centres sociaux à Romainville (93).Elle dialogue ainsi avec des enfants âgésde 5 à 15 ans, qui choisissent eux-mêmesles sujets à aborder ensemble : l’amour,la mort, l’infini, la différence, l’amitié, laliberté… Dans ce livre d’entretiens, elleexpose la façon dont elle organise lesdiscussions avec les enfants, baséesavant tout sur l’écoute de l’autre et surl’argumentation. Elle explique aussi laréticence de certains adultes à prendreau sérieux la parole et la pensée desenfants. C. P.

Parution

La philo pour enfants expliquéeaux adultes

Priscillia Desbarres

La philo pour enfants expliquée aux adultes,Johanna Hawken, Temps Présent Éditions, avril 2019, 14 ¤

JULI

EN P

EBRE

L

À l’abordageLe festival créé par Lorinne Florange

et Alexandre Musset sur l’île d’Aix (17) connaîtra une seconde

édition en 2020, du 10 au 13 avril.

Médiation et familleLe Cipac propose une formation

intitulée Le public jeune et familial :construire une offre de médiation,

les 4 et 5 juillet, à Paris (75),inscription au 01 44 79 10 85.

Prix EATdes Cent livres

Emmanuelle-MarieCe prix, qui récompense un

engagement fort et soutenu endirection de l’écriture dramatique

contemporaine, a été décerné àla Compagnie L’Artifice / La

Minoterie, à Dijon (21).

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le piccolo I Juillet-août 2019 I numéro 98 I 6

MarmailleLe festival rennais, piloté par

le Théâtre Lillico, se dérouleracette année du 15 au 25 octobre,

à Rennes, mais aussi sur tout le département d’Ille-et-Vilaine

pour ce qui concerne Marmailleen fugue. Cette 27e édition

accueillera 10 créations pour100 représentations. À découvrir,

notamment, Papi (Drolaticindustry), L’Appel du dehors

(Fanny Bouffort), Panoramique n°1(La Bobine) ou encore Chansons

d’amour pour ton bébé(Julie Bonnie).

Karin SerresAprès Monde sans oiseaux (2013),

puis Happa no ko (2018), Karin Serres publie Les Silences

sauvages chezAlma Éditeur.

L’ouvrage seradisponible le5 septembre.Il s’organiseen 3 parties,pour autantd’héroïnes,

«quelque partau milieu de cette longue période

floue entre jeunesse et vieillesse».

L ’association HF Bretagne a menéune intéressante enquête régionalesur la place des femmes dans le

spectacle vivant et les arts visuels. EnBretagne, les hommes sont en situationde responsabilité pour 75% des festivals,64% des structures labellisées et 61% desautres lieux programmant une saison.La part des femmes responsables artis-tiques d’un spectacle n’est égalitaire– ou presque (49%) – que dans un seulchamp du spectacle vivant, celui desspectacles jeune public (556 spectaclesidentifiés). Les hommes y sont identifiéssur 36% des responsabilités artistiques,15% étant portées par des duos mixtes.

Pour les autres, sur 2800 spectaclesconsidérés, les hommes sont responsa-bles artistiques à hauteur de 71%. Les ar-tistes présents sur scène sont, à 73%, deshommes. Depuis 2014, la part desfemmes responsables artistiques pro-grammées en Bretagne est passée de17% à 22%. On notera la présence parmiles structures vertueuses – celles ac-cueillant au moins 50% de femmes enresponsabilité artistique dans leur pro-grammation, hors musiques actuelles –de la scène conventionnée quimperoiseTrès Tôt Théâtre. L’étude complète est àlire sur hfbretagne.com C. P.

La parité ? Oui, mais pour le jeune public

egalite homme / femme

E n marge de sa programmation, le 37e Festival Théâtr’enfants et tout publicqu’organise l’Éveil Artistique accueillera à la Maison du théâtre pour enfantsd’Avignon une journée consacrée aux écritures théâtrales pour la jeunesse. Le

16 juillet, de 14h30 à 19h, sept projets de création seront présentés par leurs auteurset metteurs en scène, sous la houlette d’Émile Lansman (Emile&Compagnie) C. P. Comme si nous... l’assemblée des clairières, de Simon Grangeat ; mise en scèneChristian Duchange (Compagnie l’Artifice) ; Ravie, de Sandrine Roche ; mise en scène Thomas Fourneau (compagnie La Paloma) ; La princesse qui n’aimait pas…, d’après Aude Denis ; mise en scène Johanny Bert(La Barbaque Compagnie) ; Souliers de sable, de Suzanne Lebeau ; mise en scène Betty Heurtebise (La PetiteFabrique) ; Charlie et le Djingpouite, de Martin Bellemare ; mise en scène Betty Heurtebise (LaPetite Fabrique) ; Notre tempête, d’Aurélie Namur ; mise en scène Aurélie Namur (compagnie LesNuits claires) ; Tom, de Stéphanie Mangez ; mise en scène Olivier Lenel (Compagnie La Tête àl’envers).

Sept projets auteurs / metteursen scène à Monclar

production

Sylvain LeveyL’auteur de «Michelle doit-on t'en

vouloir d'avoir fait un selfie àAuschwitz?» a vu son texte édité

dans la collection Folio+Collège deséditions Gallimard. «Bien connuedes collégiens, elle inaugure avec

ce texte une collection “théâtrecontemporain”, se félicite Sylvain

Levey. Ce texte est le premier textede leur collection Textes du XXIe

siècle, et j'espère qu'il sera le premier d'une longue série

de textes de mes amis autrices et auteurs à paraître dans cette

collection». Ledossier de cespectacle estsigné AmélieCalderone. La

pièce resteégalement

disponible auxéditions

Théâtrales.

Aurélie Namur

YANNIC

K GU

ÉGAN

Betty Heurtebise

DIDI

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ARRI

GAND

Simon Grangeat

JULI

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Petite enfance

En Île-de-France, une vitalité certaine

L a dernière chronique de JoëlSimon, dans le n°97 du Piccolo(juin 2019, page 12), a fait réagir

Florence Goguel (compagnie du Porte-Voix) et Cécile Mont-Reynaud(compagnie Lunatic), lesquelles ne par-tagent pas son pessimisme sur lacréation petite enfance. Le directeur dufestival Méli’môme, à Reims (51), ypointait la nécessité de remédier « aumanque de diversité et de nouvelles créa-tions qui nous surprennent ». Les deuxartistes œuvrant dans ce champ enten-dent témoigner « de sa vitalité, en tout caspour ce qui concerne l’Île-de-France – sansremettre totalement en question le constatélaboré par Joël Simon, qui s’inscrivaitquant à lui dans une perspective nationale etinternationale », elles soulignent « lagrande dynamique impulsée par le réseaud’aide à la création Courte échelle, initié par1.9.3. Soleil !, dans la lignée de tout le travailfait par ACTA ». À ceci s’ajoutent, expli-quent-elles, la densité de festivalsouverts ou dédiés à la petite enfance(Premières rencontres, 1.9.3. Soleil !,Festival jeune et très jeune public deGennevilliers…) qui marquent aussi lasingularité du territoire francilien. « Ilfaut noter que Courte échelle a souvent faitle pari d’accompagner des artistes dont c’estla première création à l’adresse de la toutepetite enfance. À travers cela, il contribuevraiment au renouvellement des proposi-tions, il élargit l’offre. Surtout, il soutientparfois des compagnies d’autres territoires.Pour preuve, le spectacle que cite BrigitteSicard, dans l’article de Joël Simon, est l’œu-vre d’une compagnie marseillaise, soutenuepar Courte échelle. »

L’État expérimenteFlorence Goguel témoigne d’une autredynamique, liée «aux dispositifs qui existesur le territoire francilien, comme Hissez etoh !, mis en œuvre par la DRAC et leDépartement de Seine-Saint-Denis, pourpermettre à des équipes d’aller expérimenterdes dispositifs dans des crèches, se confron-

ter à ces publics avec des projets artistiquesen pleine construction ». La DRAC Île-de-France, à travers l’un de ses services (leservice du développement et de l’actionterritoriale, SDAT) a, elle aussi, mené« un travail de repérage des compagnies,affirme Cécile Mont-Reynaud, et mis enplace le Contrat local d’éveil artistique dujeune enfant (CLEAJE), une expérimenta-tion qui a déjà bénéficié aux compagniesACTA, Le Praxinoscope, Lunatic et bientôtle Porte-Voix». Tout ceci s’inscrit dans leprolongement de l’adoption du premierprotocole d’accord entre le ministère dela Culture et le secrétariat d’État encharge de la Famille. «C’est vraiment trèsintéressant, précise Cécile Mont-Reynaud,car le dispositif laisse de la place pour l’expé-rimentation dans la relation aux publics. »

De Puzzle au RacouAutre organisation récente qui a modifiéla donne sur ce territoire, la constitutiondu collectif Puzzle, impulsé voiciquelques années par 1.9.3. Soleil ! Il réu-nit désormais 18 compagnies évoluantdans des disciplines différentes maistoutes dans une adresse au jeune public.« C’est d’abord un espace de partage et deréflexion pour nous tous sur le travail quenous menons en direction de la petiteenfance, témoigne Florence Goguel. On yéchange beaucoup sur nos projets, mais aussisur des films, des ouvrages qui nous nourris-sent. Enfin, en janvier, lors des PlateauxPuzzle, nous présentons nos créationsrécentes ou en cours (spectacles, extraits despectacle ou projet en production) ainsi quedes installations in situ. Cela a créé beaucoupde liens entre tous et avec les diffuseurs.» Leprojet a été soutenu par le ministère de la Culture au titre du plan GénérationBelle Saison et le collectif s’est structuréen association. Un autre espace d’expéri-mentation est né au sein du festival 1.9.3.Soleil ! depuis quelques années, lesRencontres à ciel ouvert ou Racou quiproposent à deux artistes membres de Puzzle qui n’ont jamais travaillé

ensemble de préparer une petite formein situ. Cécile Mont-Reynaud a ainsi col-laboré avec Vincent Vergone, un peu à lamanière des Sujets à vif du Festivald’Avignon, sur un projet pensé pour l’es-pace qui lui était proposé et qui s’estoffert à elle comme un « laboratoire». CYRILLE PLANSON

Les festivals, des collectifs régionaux, mais aussi l’État et des collectivités impulsentsur ce territoire des actions innovantes qui tendent à favoriser l’expérimentation et le renouvellement des formes.

Cécile Mont-Reynaud et Vincent Vergone ont imagniné cette forme éphémère.

D. R

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le piccolo I juillet-août 2019 I numéro 98 I 9 le piccolo I juillet-août 2019 I numéro 98 I 9

P our clôturer l’Année des Artsde la scène jeune public enBelgique, un festival de quatre

jours (du 8 au 11 novembre) se dérou-lera dans trois villes belges. «Ce seral’occasion de présenter aux programma-teurs belges et étrangers un aperçu de laqualité et de la singularité du théâtrejeune public en communauté française,en communauté flamande ainsi qu’encommunauté germanophone», indiquel’Assitej Belgium, à l’initiative de ceprojet à forte dimension symbolique.Les spectacles du Barak Belgique,puisque tel est son nom, ont été sélec-tionnés par un jury internationald’experts. Ce festival est le fruitd’une collaboration entre AssitejBelgium, le Bronks, La Montagnemagique, Kopergietery, Les Chiroux,La Cité Miroir et le Théâtre universi-taire royal de Liège. Au-delà de laprogrammation, des temps de ren-contres professionnelles seront auprogramme. CYRILLE PLANSON

Le festival belge jeune public prend formeInternational

Dans l’atelier, du Tof Théâtre, sera présenté à l’occasion de ce tout nouveau festival.

La sélection du Barak Belgique

MEL

ISSA

STE

IN

Du 8 au 11 novembre, à Bruxelles, Gand et Liège…

Les Misérables (9 ans et +) – Compagnie Karyatides Le Petit Théâtre de Hannah Arendt (10 ans et +) – Agora Theater Dans l’atelier (8 ans et +) – Tof Théâtre Rita (8 ans et +) – Tuning People & Bronks Pakman (5 ans et +) – Post uit Hessdalen Système 2 (3 ans et +) – Les Pieds dans le vent Blizzard (7 ans et +) – Une Tribu collectif Invited (8 ans et +) – Seppe Baeyens / Ultima Vez Bizar (4 ans et +) – Théâtre des 4 Mains & Muziektheater De Kolonie Boks (18 mois – 5ans ) – Theater de Spiegel 8.2 (14 ans et +) – Hetpaleis, Fabuleus & Moussem Nomadisch Kunstencentrum /

Radouan Mriziga Down Tiger Down (5 ans et +) – Audrey Dero / Pudding House (8 ans et +) – Inne Goris / LOD muziektheater & Hetpaleis 10:10 (6 ans et +) – Nyash / Caroline Cornélis Crisps for free ! (5 ans et +) – Compagnie Barbarie

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D ans moins de deux ans, la compa-gnie Arcosm devrait présenterune création « danse et image»

pour six interprètes, réunissant sur unmême projet artistique la fratrie Guerry.Bertrand est «historiquement » l’admi-nistrateur de la compagnie, mais la plusgrande part de son activité est centréesur la réalisation (documentaires et longsmétrages). On a vu récemment Thomas,sous l’œil de la caméra de Bertrand, dansMes frères, son tout premier long métragede cinéma. Un second est déjà en prépa-ration, Nous dormirons ensemble. Écrit parSophie Davout, il sera tourné en 2020. Ona aussi remarqué que dans Sens, la der-nière création en date d’Arcosm, l’imageavait pris une place importante, uncourt-métrage devant être visionné avantle spectacle. Ce nouveau projet réuniraquatre danseurs, dont Thomas Guerry,de retour sur scène, un musicien live etun cadreur. Le projet est en cours d’éla-boration mais devrait s’écrire pourbeaucoup au plateau, dans des labora-toires – au moins dix semaines derésidences – où les deux hommes appor-teront chacun des éléments en regard dece que l’autre suggérera. L’idée est d’ap-porter avec la vidéo un autre point de

vue sur la danse, au plus près du corps etdu mouvement, de rendre visible duspectateur ce qui ne l’est pas habituelle-ment. Elle pourrait permettre aussi, grâceau ralenti, par exemple, de donner d’au-tres temporalités à ce qui se joue là. Autrepiste, éclater le décor pour aller au-delà,en coulisses ou en extérieur et y intégrerd’autres scénographies. Avant cela, sur lanouvelle saison qui s’annonce, Arcosms’attachera à créer une petite forme quin’existe pas à son répertoire. «Elle est néed’une envie de retourner dans des lieux quiaimeraient depuis longtemps accueillirArcosm mais qui, souvent, ne disposent pasde plateaux suffisamment grands pour cela»,explique Audrey Jardin, chargée de dif-fusion et de production pour Arcosm.Poétique de l’instable verra le jour en mars2019, autour d’un trio de deux danseurset un violoniste, prolongeant dans ce dia-logue artistique ce que l’on a déjà puentrapercevoir dans Bounce ! voiciquelques années. En novembre prochain,Arcosm fêtera les 18 ans de la création deson spectacle Echoa, toujours inscrit à sonrépertoire. Le 22 juin, cet anniversaire aété anticipé à la Maison de la danse deLyon, pour une représentation revisitéeréunissant au plateau 130 danseurs ama-

teurs, mais aussi l’équipe historique du projet. Echoa devrait être fêté d’uneautre manière, sans doute sur la saison2020-2021, à l’occasion de sa millièmereprésentation. Un record de longévité !

CYRILLE PLANSON

Les frères Guerry réunis sur une créationProduction

le piccolo I juillet-août 2019 I numéro 98 I 10

En 2021, Bertrand et Thomas Guerry porteront ensemble au plateau une créationcroisant danse et vidéo en direct.

Le spectacle Echoa a été créé il y a 18 ans.

Auteurs

Marie Dilasser et NicolasBonneau pour une rencontre sur l’enfance

U ne série de rendez-vous intitulésConversations à la maison - LeFestival côté livre, est organisée

à la Maison Jean-Vilar, du 2 au 15 juillet.Animées par les journalistes de la revueThéâtre(s), ces rencontres sont propo-sées en partenariat par le Festivald’Avignon et l’Association Jean-Vilar,avec les éditeurs spécialisés, et le soutien

de la Sofia et de la SACD. Le dimanche14 juillet, à 11h30, les échanges porterontnotamment sur le temps de l’enfance,puisqu’ils réuniront Marie Dilasser,pour Blanche Neige, histoire d’un prince(Quartett Éditions), et Nicolas Bonneau,pour Qui va garder les enfants? coécritureFanny Chériaux (Lansman Éditeur).

C. P.Nicolas Bonneau

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le piccolo I Juillet-août 2019 I numéro 98 I 12

L es responsables de la Philharmonie de Paris et la Cité musicale-Metz ontrécemment signé une convention sur

la diffusion et la création artistique ainsi quesur le développement de projets d’éducationartistique et culturelle. Ceux-ci intégrerontle partage d’expériences, l’échange d’exper-tise, la pérennisation et le développementdu dispositif Demos et l’implantation àMetz d’espaces pérennes, dédiés à l’éduca-tion artistique et culturelle. Ils prendront laforme d’une Cité musicale des enfants, surle modèle de celle que la Philharmonie deParis ambitionne d’ouvrir en 2021. C. P.

L’Anrat lance une enquête sur le théâtre au lycée

EAC

L ’enquête nationale sur la place du théâtre au lycée, que propose l’Anrat(Association nationale de recherche et d’action théâtrale) depuisquelques semaines, invite les structures culturelles, établissements sco-

laires, enseignants et élèves à répondre à un questionnaire assez diversifié.Celui-ci a pour ambition de mesurer et de rendre compte des pratiques artis-tiques et culturelles liées au théâtre dans le cadre des enseignementsartistiques comme des autres enseignements au lycée. L’Anrat inscrit cetteétude, avec l’appui des ministères de la Culture et de l’Éducation nationale,dans le contexte de la réforme des lycées qui suscite des inquiétudes pour lesenseignements artistiques. CYRILLE PLANSON

Une cité musicaledes enfants à Metz

Lieu

U n temps de forum s’est tenu à Nantes(44), dans le cadre des rencontresnationales THÉA, organisées par

l’OCCE, sous la houlette de Katell Tison-Deimat. Deux auteurs, Fabien Arca etDominique Richard, ont témoigné de la placeque jouait le souvenir d‘enfance dans leurécriture. Après avoir lu un extrait deMoustique, où il est question de la relation del’enfant au père, le premier a expliqué ne passavoir où son écriture allait le mener aumoment de débuter une pièce. Il a expliquéque ses souvenirs personnels jouaient un rôlemajeur dans son processus d’écriture, venantnourrir une thématique en resurgissant danssa mémoire. Pour Dominique Richard, quiprépare minutieusement et dans le détail leplan de chaque pièce avant d’en débuterl’écriture, les souvenirs d’enfance sont bienmoins présents dans sa mémoire d’homme.« Je suis plus traversé par des bouffées d’enfanceque par des souvenirs en particulier, reconnais-sait-il. Mais en leur sein, je vois parfois surgir desbribes de mon enfance avec quelques saillances quifont souvenir. Pour autant, je dois dire que pourmoi, la bouffée d’enfance passe par l’affabulation.C’est une méthode pour retrouver cet âge dont ona tout oublié. L’enfance, c’est un état d’être aumonde plus qu’un âge.» C. P.

«L’enfance, un état d’être au monde»

auteursU n nouveau festival jeune public verra le jour au printemps 2020 àSaint-Barthélemy-d’Anjou (49), 9000 habitants, dans l’agglomérationangevine. C’est ce qu’a annoncé Gurval Reto, directeur du THV.

L’ancien directeur des Scènes de territoire - Agglomération du bocage bres-suirais a succédé au début de l’année à Brigitte Livenais, laquelle a fait valoirses droits à la retraite. Intitulée Zone de turbulences, cette manifestation sedéroulera du 2 au 9 mars 2020, sur plusieurs lieux à Saint-Barthélemy-d’Anjou. La création de cette biennale s’inscrit dans le projet de convention-nement art, enfance, jeunesse que porte le directeur du THV. Laprogrammation définitive sera diffusée en février prochain mais Gurval Retoannonce déjà qu’il y présentera Fly, Colton Fly, de Et Cie, la création soutenuepar les PJP 49, mais aussi le spectacle de danse La Serpillère de M. Mutt (MACompagnie - Marc Lacourt) ; Clé Amulette (Compagnie Six Monstres) ; Filles etSoie (Séverine Coulon) ; Les Hommes ciseaux (Compagnie W3) ; Le Complexe deChita (Tro-héol) ; Je suis plusieurs (Compagnie Charabia) ; Grrrrr (CompagnieSylex) ou encore Un furieux désir de bonheur (Théâtre du Phare). Les « locaux»du Groupe ZUR, installés dans la commune, y dévoileront Entre et Sort, unecréation in situ. Ce nouveau projet est présenté comme «un atelier spectacle devraie-fausse magie pour manipul’acteurs et spect’acteurs ». À compter de cettenouvelle saison, la compagnie Loba - Annabelle Sergent et le Collectif A.A.Osont artistes associés du THV. C. P.

Une biennale au THV pour 2020Festival

Le Complexe de Chita, compagnie Tro-héol

D. R

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le piccolo I juillet-août 2019 I numéro 98 I 13

Du mardi 9 au vendredi 12 juillet : parcours - séjour des enfants . Mercredi 10 juillet, 18h30 : rencontre professionnelle à la Maison du Off. Jeudi 11 juillet : Bal des enfants à la Maison du théâtre pour enfants (ouvertaux professionnels, sur réservation). Vendredi 12 juillet, dès 9h : Temps fort pour tous, dans la cour d’honneur(ouvert aux professionnels, sur réservation). Du lundi 15 au mercredi 17 juillet : Cartes blanches (en cours), en partenariatavec la Maison du théâtre pour enfants, L’Entrepôt et le Théâtre des Doms. Lundi 15 juillet, 16h : Table ronde Rêver aujourd’hui, au cloître Saint-Louis,en partenariat avec le Festival d’Avignon et le festival Idéklic.

Le programme des cartes blanches se compose de cinq rendez-vous : Cheminements artistiques et histoires de résilience(s) : quand le théâtre est unoutil de reconstruction de soi et de l’autre, lundi 15 juillet de 10h à 12h, Maisondu théâtre pour enfants ; Collaborations et échanges avec La Réunion : Pourquoi ? Comment ? Et avec quelsmoyens ? Mardi 16 juillet de 11h à 12h45, Théâtre de l’Entrepôt ; De la page à la scène, présentation de projets de création jeune public : Un/e auteur/trice - Une compagnie, mardi 16 juillet de 14h30 à 19h, Maison du théâtre pour enfants ; La mobilité des œuvres, de nouvelles formes de coopération, mercredi 17 juilletde 14h à 16h (lieu à préciser) ; Spectacle jeune public : genre à part entière ou sympathique ghetto ?Mercredi 17 juillet 2019 de 17h à 19h, Théâtre des Doms.

Les rendez-vous de Scènesd’enfance - Assitej France à Avignon

rencontres pro

Une série de rencontres est organisée par l’association professionnelle, au cours du moisde juillet, à Avignon.

D. R.

Les 400 enfants réunis, quelques instants avant de pénétrer dans la cour d’honneur du palaisdes Papes, à Avignon.

L e compte rendu du conseil d’adminis-tration de la structure organisatrice dela cérémonie des Molières a fuité sur

les réseaux sociaux, début juin. Au terme decette réunion, dans les questions diverses, onpouvait noter cette remarque de SébastienAzzopardi, comédien et metteur en scène,directeur du Théâtre du Palais-Royal depuis2013, se questionnant sur le Molière jeunepublic. Celui-ci s’interrogeait «sur la présenceau catalogue des spectacles jeune public», indi-quant que, selon lui, il y avait « peu derenouvellement de ces spectacles d’une année surl’autre». «Est-il donc judicieux d’avoir un prixdu jeune public tous les ans?» a-t-il demandé.Il lui a été précisé que cette question seraitreprise au prochain conseil d’administration.Suite à l’indignation soulevée par cette inter-rogation, Scènes d’enfance - Assitej France aindiqué qu’une réunion de travail serait pro-chainement organisée. C. P.

Y aura-t-il unMolière en 2020 ?

Prix

R émy Bovis (Coopérative 2r2c à Paris)a laissé la présidence nationale duSynavi, tout en restant membre du

bureau. À sa place, deux jeunes femmesassurent désormais la coprésidence.Emmanuelle Gourvitch est chargée de pro-duction pour la compagnie L’Art de vivre etcodirectrice des Rencontres de la Haute-

Romanche. Elsa Maupeu est, quant à elle,chargée de communication, production etdiffusion du Théâtre des Trois Clous, com-pagnie jeune public implantée à Tours (37).Elle était déjà vice-présidente aux affairessociales du Synavi. C’est elle qui avaitconduit la réflexion du Synavi sur le jeunepublic, en préalable à l’organisation desÉtats généraux portés par Scènes d’enfance-Assitej France. C. P.

reseaux

Elsa Maupeu, coprésidente du Synavi

D. R.

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le piccolo I juillet-août 2019 I numéro 98 I 14

portrait

Sarah Pèpe, un théâtre de fiction ancré dans le réel

S arah Pèpe a remporté il y aquelques mois le onzième prixAdo du théâtre contemporain de

La Maison du théâtre d’Amiens. Lechoix du jury, composé de 239 collégienset lycéens, s’est porté sur sa pièce LesRoses blanches, dans laquelle l’autricefigure l’engrenage des violences conju-gales, dans lequel une femme seretrouve prise au piège, et l’impact surla construction de son jeune garçon,adulte en devenir. La prose de SarahPèpe renforce le sentiment de solituded’une femme face à son entourage.Alors que la pièce s’ouvre sur la prota-goniste s’adressant à son fils pour luiannoncer l’arrivée d’un nouveau com-pagnon au domicile familial, elle est peuà peu privée de parole. Ce sont alors lesautres qui s’expriment pour elle.« J’essaie toujours d’adapter la forme au pro-pos que je défends, précise Sarah Pèpe.Dans Les Roses blanches, je voulais quel’interlocuteur ou l’interlocutrice disparaissedu dialogue, remplacé par le public. Celapartait de mon souhait de montrer que lespersonnages de la pièce s’adressent à cettefemme mais sans lui accorder un droit derépartie. Elle se retrouve privée de laparole. » L’écriture de Sarah Pèpe opèrece glissement de manière subtile, de lamême manière qu’une femme quidevient victime de violences conjugalesne s’aperçoit pas forcément, sur lemoment, des signes discrets maisannonciateurs. Christian Bach, directeurdes Éditions Koïnè, où a paru Les Rosesblanches, insiste également sur le lienentre l’écriture et le sujet traité par SarahPèpe : « Dans cette pièce, l’écriture rend lepublic, ou le lecteur, témoin direct desscènes, sur une thématique très forte. »

Égalité homme-femmeLes Éditions Koïnè ont aussi publié unecourte pièce de l’autrice, dans le cadred’une commande passée à quatreautrices sur le sujet des femmes dansl’espace public. À travers le monologued’une adolescente prononcé commepour elle-même, Sarah Pèpe décrit lapeur du viol dans l’idée que l’on peuts’en faire, comprenant de nombreux cli-chés, pour mieux en prendre lecontrepied dans le final de son texte. Lesthématiques liées au statut des femmes

dans la société ne sont pas les seules àintéresser l’autrice, même si elle lui sontchères. « Je suis cheffe de projet sur les ques-tions d’égalité femme-homme à la Ville deParis. Je suis confrontée à ces probléma-tiques du matin au soir, et cela m’inspire,assume Sarah Pèpe. Mais j’ai à cœur dequestionner le monde de manière plus glo-bale. » L’autrice, qui a commencé sacarrière dans l’enseignement du théâtreauprès d’enfants et d’adolescents, vientd’écrire Logo(s), un texte sur le rapportque les jeunes ont aux marques, et lamanière dont celles-ci, d’abord dans lemonde anglo-saxon, puis aujourd’hui enFrance, infiltrent peu à peu les établisse-ments scolaires et les universités. Lapièce vient de paraître, publiée chezLansman éditeur, alors que Les Rosesblanches sera bientôt créé par la compa-gnie Yaena, basée à Amiens, mise enscène par Mavikana Badinga.

Sans contrainteSarah Pèpe avait monté une compagnielorsqu’elle enseignait le théâtre auxjeunes, à partir de la fin des années 1990.Elle écrivait alors directement à l’adresse

des adolescents. « J’ai initié une trouped’adolescents afin de parler avec eux dessujets qui les agitent », note-t-elle.Plusieurs spectacles ont ainsi été créés etjoués dans des établissements scolaireset centres de loisirs notamment. Aprèsune coupure de plusieurs années, l’au-trice a repris l’écriture il y a trois ans. « Jeme suis mise à écrire un théâtre qui m’estplus personnel, libéré de la contrainte del’écriture dans un contexte relié à un ensei-gnement », souligne Sarah Pèpe qui, sielle ne définit pas de catégories d’âgesdans son travail d’écriture, reconnaît queles thématiques qu’elle aborde font échoaux jeunes générations, comme ledémontre l’obtention du prix décernépar La Maison du théâtre d’Amiens. Elleconstate : « Je ne me considère pas commeune autrice jeunesse, même si je suis ravieque la jeunesse s’empare de mes textes.Lorsque l’on avance en âge, on peut sedemander si l’on n’est pas anachroniquedans ce que l’on écrit. Il est réjouissant deconstater que les thématiques que l’on abordeles intéresse, et de questionner ainsi, aveceux, le monde dans lequel on vit.»

TIPHAINE LE ROY

L’autrice Sarah Pèpe porte un théâtre dont les thématiques interpellent les adolescents.

Sarah Pèpe, lauréate du prix Ado du théâtre contemporain de La Maison du théâtre d’Amiens

D. R

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le piccolo I juillet-août 2019 I numéro 98 I 15

Festival

Des créations et des premières à Récidives

L e festival Récidives, consacré aux arts de la marionnette,au théâtre d’objets et d’ombres se tient du 10 au 13 juilletà Dives-sur-Mer (14), en salle et dans l’espace public.

Pour cette 34e édition, de nombreux spectacles récemmentcréés sont attendus. Six propositions y seront même jouéespour la première fois : Du balai !, de la compagnie La Bobêche ;Nos fantômes, de la compagnie Tac tac ; Construire un feu, de laBrat compagnie ; L’Imposture, de Big Up Compagnie ; Soon, dela Compagnie Le Vent des forges et Le Vilain Petit Canard, deScopitone & cie. Anne Decourt, codirectrice aux côtés deBrigitte Bertrand du Sablier, pôle des arts de la marionnette deNormandie, constate : «Le Sablier accueille de plus en plus de créa-tions. Trois des spectacles que nous accueillons pour des premièresont bénéficié de résidences de création chez nous et ont été copro-duits : Nos Fantômes, Construire un feu, et L’Imposture.» Cetteédition sera l’occasion d’un focus sur la création de la régionOccitanie qui comprend, outre Du balai ! et Nos fantômes,Respire, Picardie forever, également de la compagnie Tac tac,L’Envol, de la compagnie Nokill, Muppets Rapsody, d’Anonima

Teatro. « Nous étions engagés auprès de plusieurs compagnies viales créations et j’ai découvert d’autres spectacles qui m’ont beaucoupintéressée au festival Marionnetissimo, l’an dernier. J’ai notammentdécouvert L’Envol, de la compagnie Nokill, qui se propose de donnerdes clés au public pour décoller. C’est un spectacle assez décalé,autour de l’objet, de la magie nouvelle et de la musique, et qui fonc-tionne tant dans une adresse aux adultes qu’aux enfants », estimeAnne Decourt. Récidives a pu bénéficier d’une aide de Réseauen scène Occitanie pour monter ce focus. En plus des nom-breux spectacles programmés, le festival invite le public àdeux rencontres grand public sur les coulisses de la création.L’une abordera le parcours des compagnies, de l’idée du spec-tacle jusqu’à sa première représentation; la seconde aborderal’accompagnement des artistes. «Ce sont des sujets que les spec-tateurs connaissent peu, et je pense que cela les intéresse de mieuxsavoir comment on monte un spectacle», estime la codirectrice. Larencontre De l’idée à la représentation aura lieu le 11 juillet à18h. La rencontre L’accompagnement à la création, se tiendrale lendemain à la même heure. TIPHAINE LE ROY

France Culture s’intéresse aux Scènes appartagéesAuteurs

L e 23 juin, France Culture a diffuséun documentaire réalisé par JulieBerthier et intitulé Un auteur à leur

table… Ce document à podcaster explici-tait comment le Théâtre Massalia, scèneconventionnée dirigée par Émilie Robert,a mis en œuvre l’action Lire et dire lethéâtre en famille(s) à Marseille. JérémyGautier, attaché aux relations publiquesdu Théâtre Massalia, établissait le lienavec les familles. «Deux parents, quatreenfants, trois dimanches de juin, à Marseille,énonce Julie Berthier. Le jeu est de proposerà des familles – parents et enfants réunis – de

lire une pièce de théâtre contemporain jeunepublic devant leurs invités, dans leur salon.Luc Tartar est auteur. Il ne connaît rien de lafamille avant de pousser leur porte, grâce authéâtre Massalia.» L’association Les Scènesappartagées, présidée par Luc Tartar, meten place le dispositif Lire et dire le théâtreen famille(s), en lien avec les théâtres,centres sociaux… en France et à l’étran-ger. Elle sera présente en juillet à Avignonavec des familles invitées sur un par-cours de spectacle après avoir menél’action chez elle au cours de l’année.

CYRILLE PLANSON

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Luc Tartar

L'Imposture, de Lucie Hanoy, Big Up Compagnie L’Envol, de Léon et Bertrand Lenclos, compagnie Nokill

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L a compagnie HKC crée actuelle-ment Urgence, spectacle chorégra-phique pour cinq danseurs

accompagnés par la Maison de la danse,à Lyon, repérés par Dominique Hervieu,directrice de la Maison de la danse dansle cadre du projet de territoire projetBabel 8.3. Lorsqu’elle les a rencontrés en2017, dans le cadre de la création duspectacle Noureev (accompagnée par laMaison de la danse), la compagnie HKCavait pour projet futur de monter unspectacle sur les thématiques de l’éman-cipation et du déterminisme social etculturel. «Nous avions rencontré de nom-breux adolescents qui associaient la réussiteet l’émancipation à des voies dangereuses, etce constat nous a donné l'envie de créer cespectacle, remarque Anne Rehbinder, au-trice et photographe, codirectrice artis-tique de la compagnie HKC avecAntoine Colnot, comédien et metteur enscène. Ce qui nous a touché en rencontrantnos danseurs, c’était le contraste : pour euxc'est la danse qui est un chemin de métamor-phose, de liberté, de désobéissance. Cesjeunes danseurs ont envie de prendre la pa-role. Ils ont envie de liberté et de jouer avecles clichés. L’un des axes fondateurs de lacompagnie est la transmission et la transdis-ciplinarité des esthétiques. Pour Urgence,nous souhaitions faire se rencontrer l’écri-ture du texte et du corps.» Urgence s’adres-sera aussi bien aux adultes qu’auxadolescents, à partir de 13 ans.

Un projet de territoire dans le nord de ParisLa création en est encore à ses débuts. Lapremière résidence chorégraphique a eulieu fin mai au centre chorégraphiquenational de Créteil, avec Amala Dianor,chorégraphe invité de la création ; celle-ci est prévue l’an prochain, dans le cadrede la Biennale de la danse de Lyon.Concernant l’écriture de la pièce, AnneRehbinder indique se nourrir du dia-logue noué avec les interprètes. Les ac-tions artistiques menées en parallèle dela création inspireront également sonécriture. Appuyé par la Maison de ladanse et par le Théâtre national de

Chaillot, à Paris, Urgence entre dans unprogramme de résidence territorialeproche de celui expérimenté à Lyonpour Noureev. «Le souhait de DominiqueHervieu d’appuyer des projets accompagnésd’une médiation vers les habitants de quar-tiers sensibles a fait écho avec la volonté de l’état, via les services de la préfecture, de soutenir les institutions culturelles dansce type de projets», se souvient AnneRehbinder. La compagnie HKC s’est lancée dans unprojet de résidence territoriale, au sein

du dispositif Chaillot en partage, à Paris.Celui-ci est prévu sur trois ans, jusqu’en2021, avec de jeunes habitants du quar-tier de la Goutte d’or - La Chapelle, àParis, et avec Amala Dianor, choré-graphe invité. La distribution entière-ment masculine est vue comme unmoyen de questionner les stéréotypesliés à la masculinité tant dans la créationque dans les actions de médiation. Lacompagnie envisage de créer un secondvolet pour des interprètes femmes dansquelques années. TIPHAINE LE ROY

Creation

La danse contemporaine pour questionnerdéterminisme social et émancipation

Elliot Oke, Karym Zoubert, Mohamed Makhlouf, Marwan Kadded et Freddy Madodé, interprètesd’Urgence, d’Anne Rehbinder et Antoine Colnot.

ANNE

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le piccolo I juillet-août 2019 I numéro 98 I 16

La compagnie HKC créé, en vue de la Biennale de la danse de Lyon, un spectacle chorégraphique en lien avec un projet territorial de médiation.

ANNE

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Production

«Le Sourire d’Anaé», un projetsensible de Catherine Verlaguet

O n connaît bien Cartherine Verlaguet,l’autrice, mais on ne l’identifie pasencore comme porteuse de projets à

part entière. C’est désormais le cas avec Lesourire d’Anaé, une toute petite forme destinéeaux espaces non équipés. « Il est né dans monvillage de Fayence, dans le Var, à la fois sur unehistoire singulière – les questions de ma fille sur ledivorce des parents de l’une de ses amies – et lavolonté d’amener le spectacle dans des endroits oùil ne peut être accueilli habituellement». Le sourired’Anaé s’est construit au sein du foyer ruralde Fayence, puis a commencé à tourner dansles écoles. « Je fais venir quelques spectacles aufoyer rural mais, là, il nous en manquait un pourles tout-petits. Pourquoi ne pas l’écrire ? »Catherine Verlaguet en est l’autrice, mais elleen a également assuré la mise en scène, mêmesi elle tient à mettre une certaine distanceavec cette terminologie. «C’est une toute petiteforme, avec une comédienne. Il s’agit plus pourmoi de proposer aux enfants une première rencon-tre avec un objet artistique, qui pourra susciterl’envie d’en voir d’autres dans de tout autresconditions, que de revendiquer une mise enscène ». Le spectacle se joue pour les enfantsde 2 à 5 ans, avec pour les plus grands deséchanges très riches à l’issue du spectacle.Comment rendre le sourire à un enfant tou-ché par cette épreuve de la séparation ? LeSourire d’Anaé commence à bien circuler, deuxsemaines de représentations sont notammentprévues avec Les Scènes croisées de Lozère.

Cet été, à Avignon(1), Catherine Verlaguet pré-sentera son projet, et la comédienne RégineLavergne en fera la lecture. Accompagnée deGuillaume Servely, elle entend porter le spec-tacle au plateau dans une toute autre forme,«de manière à proposer la diffusion simultanée desdeux sur un territoire». Cette nouvelle créationaura besoin d’appuis en coproduction. C P

(1) À la Maison des enfants, à Monclar, les 12 et 13juillet, puis les 15 et 16, de 12h25 à 12h55.

D. R

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Régine Lavergne est l’interprète de cette petite formeécrite et mise en scène par l’autrice.