Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Tirs à balle réelle contre les forces de l’ordre, voitures et commerces incendiés, conflits armésentre bandes rivales sur fond d’économie souterraine, telle est la triste litanie des scènes deviolence urbaine qui se succèdent à la une de l’actualité. Notre pays n’en peut plus de cesdébordements qui impliquent des délinquants de plus en plus jeunes.
La fermeté des réponses qu’il convient d’apporter pour faire prévaloir la loi républicaine est unepriorité absolue que nul ne peut contester. Mais il faut parallèlement tout mettre en œuvre avecla même détermination pour traiter le plus en amont possible cette délinquance en associantmagistrats, avocats, élus locaux, acteurs associatifs, éducateurs, travailleurs sociaux, policiers, etreprésentants de l’éducation nationale.
En me confiant, le 3 août dernier, une mission concernant la prévention de la délinquance, thèmequi me mobilise depuis longtemps, le Président de la République a souhaité que j’apporte macontribution à cette politique d’ensemble avec un souci d’efficacité et de dépassement des clivages.
Il est urgent de faire un inventaire des besoins, des moyens et des actions à mettre en œuvre pourconsolider les efforts entrepris depuis 2002 en matière de prévention de la délinquance.
Je crois nécessaire à cet égard, d’en appeler à la responsabilité de l’ensemble des décideurs politiques locaux et nationaux. La loi de groupes violents régnant par l’intimidation et la terreurtant dans nos quartiers, que dans les transports publics, ou dans l’enceinte de nos établissementsscolaires ne peut l’emporter sur celle de la République. De tels actes visent la destruction de toutesformes d’autorités légales et l’anéantissement de notre conception du vivre ensemble.
Les mesures relatives à la sécurité intérieure ne constituent pas à elles seules, le contenu de toutela politique de sécurité qu’il importe de mener. A l’évidence, la prévention de la délinquance nepeut plus être conçue comme une sorte de substitut aux politiques qualifiées péjorativement desécuritaires qui longtemps ont constitué le socle intellectuel d’une « culture de l’excuse » conduisant au délitement des politiques de sécurité.
Dur avec la délinquance, dur avec ses causes disait Tony Blair. C’est exactement le sens de l’actiongouvernementale et le sens de mon action dans le domaine de la prévention de la délinquance.
Il me paraît aujourd’hui en effet essentiel d’affiner nos propositions autour de trois axes fondamentaux : la responsabilité des parents, la lutte contre la récidive et le renforcement de lacoordination des acteurs engagés dans les politiques de prévention de la délinquance, tant auniveau local que national.
Cette démarche ne saurait évidemment se concevoir sans concertation préalable avec l’ensembledes partenaires engagés dans la lutte contre la délinquance juvénile et notamment les élus locaux.Tel sera l’enjeu des Assises nationales de prévention de la délinquance qui se tiendront en octobreprochain et qui seront suivies d’un rapport que je remettrai au Président de la République.
J’entends ainsi apporter - avec pragmatisme et humanisme- ma contribution à la mise en œuvred’une politique équilibrée visant autant à restaurer l’autorité de l’Etat qu’à casser la spirale de ladélinquance des mineurs qui hypothèque l’avenir de notre société.
Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’Etat à la Justice
du Secrétaire d’Etat à la Justice Septembre 2010 - N°3
www.justice.gouv.fr
Cabinet du Secrétaire d’Etat
Directeur de publication : Laurent Marcadier, directeur du cabinet - Conception - rédaction : Hortense Marty
Publication du Ministère de la Justice et des liberté
Réalisation : DICOM/SGMaquette : J. Dalous Crédits photos : - C. Montagné, DICOM/ DPJJ
Septembre 2010
La lettre
• Centre de Jeunes Détenus deFleury-Merogis (91), 16 juillet2009
• Etablissement pour Mineurs dePorcheville (78), 29 juillet 2009
• Centre Educatif Fermé de Savignysur Orge (91), 20 avril 2010
• Pôle Formation insertion de l’asso-ciation le Gîte à Tourcoing (59), 25 mai 2010
• Centre de Placement Immédiatde la Ferme de Morbecque (59),25 mai 2010
• Etablissement pour Mineurs d’Or-vault (44), 27 mai 2010
• Inauguration de l'Etablissementde Placement Educatif de Colmar(69), 9 juillet 2010
• Centre d’hébergement L’Ilot àParis (75), 21 juillet 2010
• Centre éducatif fermé de Saint-Brice-Sous-Forêt (95), 27 juillet2010
En dépit des efforts accomplis par les
pouvoirs publics pour mieux lutter contre la
délinquance juvénile, certains chiffres demeu-
rent préoccupants : comment ne pas s’inquiéter
de l’augmentation de 118% du nombre total
desmineurs mis en cause entre 1990 et 2009 ?
De même, le développement des bandes,
l’implication des filles, le rajeunissement des
auteurs d’actes de violences, témoignent de
certaines évolutions qui affectent la délinquance
des mineurs. Elles requièrent de la part de
l’Etat, des collectivités territoriales et de
l’ensemble des acteurs concernés, un travail
d’élaboration afin de rendre intelligibles ces
phénomènes complexes et d’accroître l’efficacité
des actions engagées.
En amont de la commission d’un délit ou d’un
crime, apparaissent souvent de multiples
signaux annonciateurs (décrochage scolaire,
toxicomanie, comportements violents, etc.) ;
et en aval de la sanction, des éléments
peuvent favoriser la récidive (défaut d’inser-
tion, rupture familiale, problèmes psycholo-
giques, addictions). Il existe un parcours de
la délinquance, et la société, notamment au
travers de la famille, de l’école, des services
de santé, de la justice, de la police et des
associations, possède les moyens pour
intervenir afin d’empêcher sa progression.
Si un renforcement de la politique de lutte
contre la délinquance s’impose aujourd’hui, il
faut, pour être réellement efficace, qu’elle se
déploie de façon cohérente et à tous les
niveaux du phénomène en articulant toujours
davantage la richesse des expériences
conduites au plan local avec les politiques
définies nationalement.
Pour réaliser cette mission de prévention de la
délinquance juvénile, le Secrétaire d’Etat à la
Justice s’appuiera notamment sur l’expertise
de la Protection Judicaire de la Jeunesse et
sur les expériences de partenariats avec le
secteur associatif et les collectivités locales
développées par les juges pour enfants et les
parquets des mineurs.
FOCUS
Issus de la loi d'orientation et de programmation pour la justice de2002, les CEF accueillent les mineurs multirécidivistes ou réitérants,en alternative à l'incarcération ou dans le cadre d'un aménagementde peine. Structurée en trois phases de bilan socio-éducatif, de
construction de projet individualisé et de préparation à la sortie, laprise en charge vise à l'insertion sociale et professionnelle du jeunedélinquant.
La prévention de la délinquance juvénile constitue un pilier essentiel de la politique de sécurité intérieuredont personne ne peut nier la criante nécessité. Elle s’inscrit dans la continuité de l’action cohérente etvolontariste engagée depuis 2002 par le gouvernement conçue en complémentarité des actions de répression.
LES PRINCIPALES ACTIONS
Prévention et traitement de la délinquance
Les déplacements du Ministre
Visite de Jean-Bockel au Centre Educatif Fermé de Brignole (83), le 19 août 2010
Prévention et traitement de la délinquance
Jean-Marie Bockel au centre éducatif fermé de Brignole