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  • 1 n 151 - Communes - la lettreLa lettre lectronique de Communes de France et de la Fdration nationale des lus socialistes et rpublicains8 bis, rue de Solfrino - 75007 Paris Tlphone 01 42 81 41 36 Fax 01 48 74 00 78 [email protected]

    N 151 - 2 fvrier 2014

    CommunesDpartements & Rgions de France

    Des services publics prserver

    Ditorial, par louis Mohamed Seye

    Sommaire

    Actu- Le bureau national de la FNESR

    du 28 janvier

    - Suite et fin des crmonies de vux

    Politique- Les 4es Rencontres de la lacit

    des dputs PS

    - La progression de lintgrisme religieux

    dans les quartiers

    Initiatives locales- Les villes universitaires

    pensent leur avenir

    Municipales 2014- Des conseils pour gagner (3)

    Llu de la semaine- Nicolas Rouly

    CommunesFN SR

    Les dcisions courageuses et man-cipatrices prises par le Conseil na-tional de la Rsistance aprs la Deu-xime Guerre mondiale nont pas t respectes par le pouvoir pass. La

    RGPP a accompli ses mfaits programms concernant les besoins sociaux de nos compatriotes. Des pans entiers de notre conomie ont t livrs au secteur priv au dtriment du service public.

    LUnion europenne mme si elle re-connat des "services dintrt gnral" et des "services dintrt conomique gnral" joue galement un rle dans cette marchandisation. Il nous revient dimposer le service universel ou de biens fondamentaux pour garantir des services publics europens protgs par une Europe sociale. De cette dernire, le gouvernement prcdent, celui de Nico-las Sarkozy, nen a eu cure ; il a dman-tel froidement et mthodiquement les services publics dans tous les secteurs (sant, ducation, scurit, etc.). Cette casse du service public inacceptable a atteint, en premier lieu, les populations les plus fragiles.

    Heureusement et en contrepoids, les lus socialistes et rpublicains, "bons ges-tionnaires des collectivits territoriales", ont su prserver les services publics locaux pour rpondre aux besoins des habitants. Nos lus ont particip active-ment la mise en place des Maisons des services publics pour permettre laccs aux services publics tous les citoyens. Il en existe 350 sur le territoire national. Dautres espaces multiservices existent ; on dnombre environ 7 000 sites.

    Le service public, cest aussi lengage-ment citoyen pour lamliorer et/ou le

    maintenir par le biais des associations ou des comits dusagers. Ainsi, la parti-cipation citoyenne est une ralit sur nos territoires notamment par le biais des conseils de quartiers. cet gard, nos d-mocraties locales incarnent pleinement les valeurs rpublicaines : libert, galit, fraternit, lacit.

    Cela pour crire que les lus socialistes et rpublicains associent troitement leurs concitoyens la rflexion sur lamna-gement du territoire, le dveloppement social urbain ou lamlioration des trans-ports, par exemple pour favoriser le lien social et le vivre ensemble .

    Concluons sur une bonne nouvelle : la bataille de la modernisation de notre pays est en passe dtre gagne par ltat. Lvolution de la dcentralisation dans lensemble de notre pays renforcera les services publics.

    Louis Mohamed Seye, secrtaire national du PS

    lgalit citoyenne, adjoint au maire

    de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne)

    Le dernier numro du trimestriel de Communes de France est toujours disponible.

    Si vous ntes pas encore abonn, commandez-le auprs de :

    [email protected]

    Dveloppement durable : les fruits de laction

  • 2 Communes - la lettre - n 151

    focus Actu en Bref

    Grand Paris : Marylise lebranchu sur le terrainMarylise Lebranchu sest rendue Chelles le 30 janvier sur le thme de la Mtropole du Grand Paris et des effets de levier pour la Grande Couronne. Aprs un dplacement Cachan le 16 janvier, ax sur la petite cou-ronne et les volets transport et logement du Grand Paris, la ministre souhaitait insister, Chelles, sur le fait que les enjeux de la mtro-pole dpassent les strictes limites de la petite couronne et sont une opportunit de dve-loppement pour la Grande Couronne. Durant ce dplacement, orient sur l"amnagement conomique" de la mtropole, elle a dabord assist la prsentation des projets de rha-bilitation du quartier Gambetta et de sa jonc-tion avec le quartier de lAulnoy. Puis, elle sest rendue au sige de la Communaut dagglo-mration Marne et Chantereine pour prsider une table-ronde sur le thme des retombes conomiques attendues du Grand Paris pour

    la Grande Couronne et le bassin chellois, en prsence dlus et de chefs dentreprises.

    La ministre a rappel qu un quilibre rgional est ncessaire, en particulier sur le dveloppement conomique, avec la respon-sabilit de la stratgie confie la Rgion, mais un amnagement plus oprationnel au niveau du bloc local . Elle a prcis que cet quilibre rgional doit reposer, ct de la Mtropole, sur des EPCI forts en Grande Couronne, dans laire urbaine de Paris . Enfin, Marylise Lebranchu a prcis que des rencontres auraient lieu d'ici la fin du mois de mars notamment avec Paris Mtropole, la Ville de Paris, le prfet de Rgion et les prfets de la Rgion Ile-de-France afin de passer la phase oprationnelle concernant la constitution de la prfiguration.

    le bureau national de la FNESr du 28 janvierLa FNESR a runi son bureau national le 28 janvier au sige du PS. cette occasion, les lus ont chang sur les questions touchant au fonctionnement de la Maison des lus, et notamment la pro-duction de fiches argumentaires, la formation et linformation. Les membres du bureau national et prsidents dunions dpartementales ont galement clair le bureau des situations locales la veille des municipales. La plupart ont relev le dcalage entre lapprciation locale des situations politiques et la perception nationale des enjeux, ce qui nentrane pas un rejet lgard dun gouvernement mais plutt des attentes et des interrogations, comme lont dvelopp Corinne Bord (Seine-St-Denis) ou Paul Coizet (Doubs). Beaucoup ont aussi soulign le caractre protiforme des alliances gauche, avec les diffrentes tendances du Front de gauche ou avec les cologistes notamment, qui rend im-possible une visibilit globale, comme le remarquait Philippe Kaltenbach (Hauts-de-Seine). Les dis-positions de la loi Duflot sur lintercommunalit des PLU ont aussi t beaucoup commentes, la plupart des lus regrettant le caractre contraignant du dispositif lgislatif, comme Marie-Pierre Ca-banne (Pyrnes-Atlantiques), Didier Marie (Seine-Maritime) ou Philippe Froment (Loiret) et mme si Bernard Soulage (Isre) en dfend au contraire le principe avec vigueur. Beaucoup, comme Philippe Baumel (Sane et Loire), ont soulign aussi le fait que le mouvement impuls par certaines municipalits de droite contre la rforme des rythmes scolaires tendait sessouffler. Les attentes concernant la scurit publique ont t voques par Jean-Michel Morer (Seine-et-Marne) ou Francis Lec (Somme). Pierre Cohen a soulign la responsabilit des lus socialistes et rpublicains dans une priode ou les cou-rants antirpublicains et populistes vhiculent haine et violence pour linverse insister sur lintrt gnral, la cohsion sociale et le vivre ensemble. Le prsident de la Maison des lus a aussi souhait que les lus semparent des confrences territoriales prvues par la loi Lebranchu pour assurer la mobilisation de tous les acteurs des territoires autour des priorits dfinies par le prsident de la Rpublique.

    P. F.

    Marie Pierre Cabanne

  • 3 n 151 - Communes - la lettre

    focus Actu en Bref

    2013, anne de l'achvement de la carte intercommunaleL'anne 2013 a t marque, pour l'Assemble des communauts de France (AdCF) par "l'achvement de la carte intercommunale, hors Paris". Cest laccomplissement de 20 annes de travail, de convic-tion, de preuve par lexemple , a dclar son prsident, Daniel Delaveau, qui recevait la presse et les institutionnels pour sa dernire crmonie de vux, le 29 janvier, Paris. L'lu ne se reprsentera pas la mairie de Rennes et laissera sa place la prsidence de l'AdCF l'issue de la convention annuelle de l'association, qui se tiendra Lille, en octobre. l'image des autres associations d'lus, 2014 sera l'anne des changements de ttes .

    Le prsident s'est galement flicit de la mise en place, pour les prochaines lections locales, du flchage et de la double liste . Autres lments de satisfaction : la loi Mapam, premier volet de la r-forme territoriale, avec de nombreuses dispositions qui renforcent lintercommunalit . En matire de PLU intercommunal, un compromis sera sans doute trouv, dans quelques jours entre le Snat et lAssemble nationale en commission mixte paritaire , estime-t-il. Par ailleurs, la loi Lamy inscrit la politique de la ville dans des contrats intercommunaux , souligne-t-il..

    Les prochains mois seront consacrs agir pour une association plus forte, plus ancre dans les Rgions, plus prs des par-lementaires, plus engage dans la collaboration . Daniel Delaveau laissera une association d'lus renforce, riche de 1 300 ad-hrents, une nouvelle quipe sans doute compose d'anciens et nouveaux et un autre ou une autre prsident ou prsidente, qui devra poursuivre le travail collectif. Il nous faut du courage pour avancer , a conclu le prsident, en appelant au retour de l'optimisme.

    Dominique Maurel

    Philippe Martin pour une cologie populaire Lors ses vux la presse et aux institutionnels, le 29 janvier, Philippe Martin, ministre de l'cologie, du Dveloppement durable et de l'Energie, a mis en exergue sa vision d'une cologie populaire et non confisque par quelques-uns . Dialogue et pdagogie ont maill son discours. Au chapitre du bilan, le ministre a voqu la russite de la deu-xime confrence environnementale , la poursuite de la modernisation du droit de l'en-vironnement et l'introduction d'une composante carbone dans la fiscalit . Il a appel se mobiliser collectivement pour la transition cologique et nergtique dans le cadre d'un pacte de responsabilit cologique. En faisant encore vibrer la fibre sociale : Traiter la prcarit nergtique, c'est s'attaquer aux ingalits environnementales et sociales .

    D. M.

    le volontarisme des rgionsLors de la prsentation des vux de lAssociation des rgions de France la presse, Alain Rousset, son prsident, a salu la petite rvolution qui semble se prparer avec le nouvel acte de la dcentralisation dont le prsident de la Rpublique a des-sin les axes. Dans ce contexte diffrent, nouveau , le prsident de lARF souhaite que les proccupations des Rgions soient entendues et en rappelle les principes : lefficacit de laction publique, lconomie des moyens et le contrle de la dpense publique. La clarification - savoir qui fait quoi - figure aussi au rang des priorits nonces par le prsident de la Rgion Aquitaine. Il met en cause les doublons, notamment entre ltat et les rgions. Retournant la feuille de route prsidentielle, Alain Rousset propose un pacte de responsabilit ltat sur la question du

    chmage. Nous proposons ltat un service public rgional daccompagnement des chmeurs. Les rgions ont dmontr leurs comptences en matire de formation et leur proximit avec le tissu conomique favorise cette volution , plaide le d-put de la Gironde, qui appelle sortir dune relation de sous-traitance entre ltat et les collectivits locales . En rappelant que les rgions avaient sauv les lyces professionnels, les TER et beaucoup de PME, le prsident de lARF demande aussi que les ressources des rgions soient en cohrence avec leurs comptences. Interrog sur les rcentes prises de position de son homologue dle de France Jean-Paul Huchon, pour lvolution vers un tat fdral, le prsident de lAquitaine affirme partager totalement cette orientation, estimant que lorganisation administrative et territoriale actuelle constitue une fiction dgalit .

    P. F.

  • 4 Communes - la lettre - n 151

    focus mandats locauxfocus politique

    Une feuille de route laque pour les socialistes linitiative de Jean Glavany, le groupe socialiste de lAs-semble nationale organi-sait ses 4es Rencontres de la lacit le 22 janvier der-nier. Le thme retenu cette anne : droits et devoirs rpublicains, avec notam-ment Manuel Valls et Robert Badinter

    En ouvrant ces Rencontres dont le groupe socialiste fait dsormais un rendez vous annuel, son pr-sident, Bruno Le Roux, salue ce travail daffirmation politique ,

    estimant que la lacit est fondatrice de lide socialiste . Un travail dautant plus ncessaire que rgulirement des faits ou des comportements bousculent la lacit , ce qui nous impose un de-voir constant de vigilance . En prlude aux interventions du ministre de lInt-rieur, Manuel Valls, et de lancien grade des sceaux Robert Badinter, un change portait sur les enjeux laques en Europe autour de trois tmoins : Annie Sugier, prsidente de la Ligue du droit internatio-nal des femmes, Martine Cerf, secrtaire gnrale de lassociation Egale, et Patrick Kessel, prsident du Comit Lacit Rpu-blique et membre de lObservatoire de la lacit. Tous ont soulign limportance du combat pour lgalit des droits entre hommes et femmes, Patrick Kessel qua-lifiant ces dernires de hussards noirs rpublicains daujourdhui . En insis-tant sur les droits qui sont accords aux femmes au sein de lUnion europenne, Annie Sugier a dress un tableau finale-ment mconnu, remarquant par exemple que le droit lavortement ne figure pas dans la Charte des droits fondamentaux de lUE, une Charte de plus en plus contes-te au motif de droit la diffrence qui

    vise toujours rogner sur les droits des femmes et contester lgalit des droits entre hommes et femmes. En observant que les religions ciblaient le corps des femmes et leur sexualit, la prsidente de la LDIF, fonde en son temps par Simone de Beauvoir, estime que le principe de lacit est en rgression en Europe, et que la France, de ce point de vue, se devait de montrer lexemple, comme les dputs de la majorit lont fait tout rcemment en supprimant la notion de dtresse dans les dispositions sur lIVG. Le rejet du rap-port Estrela, qui visait faire de lIVG un droit europen, illustre le recul des droits, selon elle.

    Dun point de vue plus gnral, Martine Cerf brosse le panorama de la lacit en Europe, remarquant que la sparation des glises et de ltat et de sa neutra-lit tait lexception. Presque partout en Europe, insiste-t-elle, cest la libert religieuse qui est mise en avant et non la libert de conscience, faisant fi ainsi des agnostiques ou des athes. Partout aussi se manifestent des demandes de retour au dlit de blasphme que lEu-

    Bruno Le Roux, Jean Glavany, Martine Cerf, Patrick Kessel, Annie Sugier

    Problmes avec la lacit

  • 5 n 151 - Communes - la lettre

    focus mandats locauxfocus politique

    rope avait pourtant assez largement russi faire reculer ds le XVIIIe sicle. La secrtaire gnrale dEgale souligne aussi combien des instances europennes, par exemple dans le do-maine thique et scientifique, sont composes en majorit de religieux, qui imposent leur point de vue, en particulier sagis-sant de la recherche mdicale. Pour Patrick Kessel, la question qui se pose, en Europe comme en France, et notamment la gauche, est de savoir quel modle prvaudra : celui qui met en avant lgalit des droits ou celui qui insiste sur les diffrences. Il faut selon lui lever les confusions, car celles-ci entretiennent la progression de lextrme droite. En se battant pour la lacit en France, on la renforce aussi dans les autres pays , conclut-il en saluant le combat de ceux qui, en ralisant le printemps arabe voulaient tout sauf lhiver obscurantiste. Mais lvolution rcente de la Tunisie et de lEgypte permet peut tre den nourrir lespoir.

    Jean Glavany enchaine sur ces propos en soulignant en ef-fet que deux modles soffrent nous. Soit on juxtapose les diffrences, comme cest le cas dans beaucoup de pays dEu-rope, soit on les dpasse pour rechercher le commun . Pour le dput des Hautes Pyrnes et initiateur de ces Rencontres, il y a lvidence une actualit du combat laque. Et sil y a un combat, cest parce quil y a des problmes avec la lacit , relve-t-il, pointant la responsabilit dides venues de lextrme gauche selon lesquelles tous les droits doivent tre respects ou autrement dit quil serait interdit dinterdire. Jean Glavany insiste pour que, dans la filiation rpublicaine socialiste, ceux-ci soient toujours assortis de devoirs. A son tour, Robert Badinter se dit inquiet pour la Rpublique laque. Au dpart, pourtant, tout tait simple, relisez Jaurs et Briand. Tout tait dit : la libert de croire ou de ne pas croitre, la libert de conscience et dopi-nion que garantit la lacit et la fin des rprouvs, ceux qui nap-partenaient pas la religion majoritaire et les non croyants . Or, explique lancien ministre de la Justice, une extraordinaire confusion rgne, entretenue par les diffrentes sources du droit, avec des juridictions qui se laissent aller leurs visions, par-fois contradictoires. Observez laffaire Baby Loup : cest dune simplicit vidente pour des laques, et pourtant nous voyons rgner une norme confusion sur cette affaire . Pour Robert Badinter, le problme vient du fait nous avons gauche des visions qui ne sont plus celles de la gauche rpublicaine mais qui font la part belle aux revendications communautaristes et diffrentialistes. La lacit vacille et le problme est quelle va-cille lintrieur de la gauche , souligne lancien prsident du Conseil constitutionnel. Noublions jamais que le communau-tarisme porte en lui la mort de la Rpublique ! . Redoutant que se propage le modle britannique, dont le systme judiciaire entrine des prescriptions dictes par la Charia, Robert Badin-ter prend lexemple des cantines scolaires et des revendications culinaires en fonction des religions, dont il estime quil sagit dune preuve de force pour faire reculer le camp rpublicain. A chaque fois que nous cdons, les religieux les plus fondamen-

    talistes nous soumettent leurs rgles et font reculer la Rpu-blique. Il faut beaucoup de rsolution aux lus locaux pour r-sister ces pressions, mais le vritable enjeu du combat est l : le communautarisme fond sur des principes religieux va-t-il se substituer la Rpublique ? .

    A son tour, Manuel Valls tablit un constat dinquitude de-vant la crise de confiance et didentit que ressent la socit. Observant que le camp laque ne sest plus rellement mobilis depuis 1984 et labandon du projet de "grand service public de lducation", le ministre de lIntrieur constate quen revanche les adversaires de la lacit se sont eux fortement impliqus dans le dbat public. Il faut selon lui retrouver le sens dune dmarche positive, combative, car la lacit nest pas quun concept juridique. Elle implique lgalit, entre les sexes notam-ment, et la possibilit de choisir sa vie et son destin, cest en ce sens que la lacit est profondment mancipatrice , souligne le locataire de la place Beauvau. Et, reconnait-il, ce dbat gne gauche qui assiste souvent spectatrice des montes de re-vendications identititaires communautaristes. Devons nous cder la tentation de flchir ou de ne pas voir, de ne pas traiter les problmes ? Si nous cdons, ce modle laque sera mis en danger . Et Manuel Valls de citer le cas de la crche Baby Loup, dont il a soutenu le combat depuis le dbut. Reprenons nos combats, ils sont ceux de la gauche, relve le ministre de lIn-trieur. Quand on dit quil ny a pas de problme de lacit en France, on se trompe , poursuit-il, partisan du recours la voie lgislative ou rglementaire pour dire non, porter un coup darrt qui nous vitera un jour davoir assister la remise en cause de ce que nous sommes, cest--dire attachs la libert, car la lacit est avant tout une libert . Evoquant les problmes poss dans les cantines mais aussi pour laccompagnement des sorties scolaires ou luniversit, Manuel Valls lassure : Il faut apporter des solutions, nos solutions, car sinon dautres courants apporteront les leurs et linquitude grandira. Dans ce rapport de force, il nous faut rsister avec la mme fermet face ceux qui veulent imposer des critres religieux. Ce combat, cest la gauche de le mener, avec son discours, sa mthode, sa pratique. Cette morale laque que nous avons construite depuis le XVIIIe sicle, il nous faut en reprendre le flambeau , conclut le ministre de lIntrieur.

    Philippe Foussier

    retrouver le sens du combat

    Manuel Valls, Jean Glavany et Robert Badinter

  • 6 Communes - la lettre - n 151

    focus mandats locauxfocus politique

    Dans des petites villes comme la mienne, nous avons d-sormais des quartiers mis en coupe rgle par des fonda-mentalistes religieux . Maire

    de Wittenheim, dans la priphrie de Mulhouse, Antoine Hom ne dissimule pas son inquitude face au proslytisme agressif qui se dveloppe dans sa ville. Cest le mouvement fondamentaliste du Tabligh qui est lorigine de cette volu-tion, quAntoine Hom a identifi depuis 5 ou 6 ans mais qui prend des proportions beaucoup plus importantes depuis envi-ron deux ans. Cette tendance de lIslam, selon le chercheur Gilles Kepel, cherche crer une rupture en valeur la base, avec les murs et les coutumes de la socit ambiante qui n'est pas musulmane ou, quand elle l'est, ne l'est jamais assez selon eux . Le maire de Wittenheim a consta-t que ses militants locaux disposent de moyens financiers trs puissants et multiplient la fois les revendications et les provocations. Les enfants des coles maternelles de ces familles refusent ainsi de chanter en classe maternelle, les mres de famille non voiles dans ces quartiers se font systmatiquement agresser Leurs meneurs sont diplms et tra-vaillent au quotidien encourager le repli communautaire, ce qui ne peut que faire le lit de lextrme droite , observe Antoine Hom. Constat analogue Cugnaux, dans la mtropole toulousaine, dont le maire

    Philippe Gurin sest malgr lui habitu la prsence passive ou active pendant les conseils municipaux de ces militants qui multiplient les demandes de salles, organisent des cours du soir pour faire de lenseignement religieux et revendiquent sans cesse des droits particuliers au nom de la libert de sassocier ou de se runir. Trs procduriers, ils ont mis en place des structures parallles forte connotation religieuse et doublonnent par exemple le CCAS en apportant un soutien finan-cier aux habitants. Cugnaux, le maire constate la progression dun climat dl-tre. Dans certains quartiers, il nest ainsi quasiment plus possible aux femmes, ds ladolescence, dchapper au voile is-lamique du fait de la pression religieuse. Pour Antoine Hom, cest une remise en cause du pacte rpublicain qui vise cou-per nos concitoyens de la Rpublique. Cest un dfi la Rpublique .

    Anthropologue du fait religieux, Dounia Bouzar analyse ces phnomnes et beau-coup dautres dans son dernier ouvrage Dsamorcer lislam radical. En pointant les diffrents degrs de la rupture sociale,

    Des quartiers mis en coupe rgle par les intgristes religieux

    La monte des revendi-cations religieuses prend parfois des proportions importantes et pas seule-ment dans des grandes villes. Antoine Hom, maire de Wittenheim (Haut-Rhin) et Philippe Gurin, maire de Cugnaux (Haute-Garonne), lont expliqu Communes de France

    lacit et collectivits localesLObservatoire de la lacit, que prside Jean-Louis Bianco, a rcemment publi un guide consacr la lacit dans les collectivits locales. Introduit par une charte de principes, ce document alterne la fois les rappels juridiques et les cas concrets en fournissant aux lus locaux des repres sur les manifestations religieuses sur la voie publique, sur la mise disposition de locaux ou le fi-nancement de projets cultuels, entre autres. Rappelons que Jean-Louis Bianco avait rcemment accord un entretien Communes de France sur ces problmatiques (n 144-145 du 8 dcembre 2013). Le guide de lObservatoire et les autres travaux de cet organisme, mis en place au prin-temps dernier, sont consultables sur le site www.laicite.gouv.fr

    Effacement des identits individuelles

    Observatoirede la lacit

    PREMIER MIN ISTRE

    Lacitet collectivits

    locales

  • 7 n 151 - Communes - la lettre

    focus mandats locauxfocus politique

    la lacit, thorie et pratiqueCatherine Kintzler est lune des meilleures sinon la meilleure spcialistes de la lacit. Vice-prsidente de la Socit franaise de philosophie, professeur honoraire luniversit de Lille 3, elle vient encore de lattester travers son ouvrage Penser la lacit. Bio-graphe de Condorcet, auteur dtudes sur lopra au XVIIIe sicle, elle russit alterner les dmonstrations philosophiques limpides et la mise en perspective de cas concrets. Elle interroge la notion de

    communautarisme, analyse le prin-cipe laque dans lenseignement public mais claire aussi des questions plus inattendues, autour de ce quelle estime tre de fausses questions laques . Ses pages sur la dissimulation du vi-sage pourront tre discutes mais m-ritent une lecture attentive. La spiritua-lit laque, le financement des cultes, la morale laque, la lacit adjective figurent aussi parmi les rflexions pro-poses dans ce livre, lire imprative-ment pour mieux comprendre la lacit aujourdhui.

    P. F.

    Catherine Kintzler, Penser la lacit, d. Minerve, 220 p., 22

    en inventoriant des notions comme la "purification interne" ou leffacement des identits individuelles au profit de lunit du groupe, Dounia Bouzar dcrypte des volutions qui gagnent du terrain. Et dans tous les cas, cest le "mpris du fminin" et la dshumanisation des femmes qui sont les premiers symptmes de cette progres-sion. En partant de situations concrtes dans des villes ou des entreprises, Dounia Bouzar livre dans cet ouvrage quelques solutions pour grer au mieux, quand cest possible, ce type de phnomnes. Membre de lObservatoire de la lacit, elle est de ceux qui veulent enrayer cette spirale qui rend difficile la construction du vivre en-semble et fait le jeu de lextrme droite . On lira aussi avec intrt sa recommandation de proscrire le terme "islamophobe", car elle estime non sans raison que le fait de critiquer une religion doit rester un droit. Elle met laccent sur la diffrence avec le fait de prner la haine et le mpris envers tous les musulmans parce quils sont musul-mans et suggre ainsi le recours au mot musulmanophobe .

    Philippe Foussier

    Dounia Bouzar, Dsamorcer lislam radical, d. de lAtelier, 224 p., 20

    Journe de "retrait de lcole" : luvre de groupuscules intgristes

    Une campagne dnomme "Journe de retrait lcole" et relaye par des groupus-cules intgristes de toutes obdiences di-vulgue des pseudo-informations menson-gres sur un fantasmatique enseignement de la thorie du genre lcole. Lducation nationale enseigne aux enfants le respect de lautre, le refus des discriminations et lgalit entre les femmes et les hommes. Ce procs qui conduit justifier et sexpliquer sur lenseignement de lgalit est inaccep-

    table. Nous mettons en garde tous les responsables politiques qui, au prtexte dattraper tous les courants dair qui passent, regardent avec complaisance des bourrasques qui pourraient se transformer en temptes anti-rpublicaines. Aucune complaisance, aucune comprhension ne peut tre accorde ces groupes qui menacent les valeurs communes dgalit, de libert et de fraternit. MM. Cop, Chtel et tous les responsables de lUMP doivent condamner nette-ment ces lamentables manipulations de lopinion .

    Communiqu de Laurence Rossignol, porte-parole du Parti socialiste, le 28 janvier 2014

  • 8 Communes - la lettre - n 151

    focus mandats locauxfocus initiatives locales

    les tudiants, un atout pour les villesLAssociation des villes uni-versitaires de France (AVUF) a organis un colloque lHtel de ville de Paris loc-casion de son 20e anniver-saire. "Penser la ville univer-sitaire de demain" est une problmatique transversale, qui intresse la fois les lus et les universits

    Pour Hlne Mandroux, maire de Montpellier et prsidente de lAVUF, Avoir une universit sur son territoire est un facteur de dynamisme mais il faut sa-

    voir entretenir son caractre attractif. Avoir une stratgie locale de lenseigne-ment suprieur est devenu une ncessi-t pour les collectivits . Les collectivits interviennent en plus de ltat dans le financement des quipements et accom-pagnent leur fonctionnement. Le travail en commun progresse, notamment dans les villes moyennes, o luniver-sit a un grand pouvoir dattractivit lchelle rgionale, voire la dpassant. Le nombre dtudiants a doubl en 20 ans pour atteindre les 2,4 millions en 2013. Cest dautant plus de prsence dans les villes universitaires. Les campus sont souvent au cur des villes. Les tudiants apportent du dynamisme sur un terri-toire. Ils consomment, sont moteurs de lconomie locale, ils utilisent les trans-ports en commun, participent la vie de la cit et ont une certaine influence sur lurbanisme. Avec le dveloppement de luniversit, cest tout le territoire qui se dveloppe , observe ladjoint au maire de Clermont-Ferrand en charge de lensei-gnement suprieur.

    Genevive Fioraso, ministre de lEnsei-gnement suprieur et de la Recherche, a profit de la tenue de ce colloque pour rappeler sa vision de lvolution des universits franaises. Nous sortons progressivement de lide du campus priphrique pour comprendre quil fait partie part entire de la ville. Luniver-sit reste un ascenseur social pour un grand nombre de nos concitoyens. Pour les tudiants les plus modestes, les ples de proximit (IUT) sont des tremplins

    pour la continuation des tudes . Ltat, la collectivit et luniversit doivent mettre en place un partenariat qui respecte les comptences de chacun. Chaque ter-ritoire a sa spcialit et son cosystme propre , prcise la ministre. La visibilit des offres de formations est amliorer afin de permettre aux futurs tudiants et leur famille de mieux comprendre le systme denseignement suprieur et les accompagner dans leur choix. Cette simplification est aussi une aide pour les employeurs dans leurs recrutements. Les intituls de licence vont ainsi passer de 322 45 la rentre 2014. Le gouverne-ment a pris lengagement de construire 40 000 logements tudiants avant 2017. 8 500 ont dj vu le jour en 2013. Gene-vive Fioraso insiste sur la formation tout au long de la vie, qui peut conduire nimporte qui sur les campus .

    Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris, charg des universits, constate que les tudiants sont une force pour les villes . Il prsente le programme "une cole, un chercheur, une exprience" mise en place dans les coles depuis la rforme des rythmes scolaires, "un vritable suc-cs". Il permet galement de changer le regard port sur les universitaires et cre un lien entre le citoyen et luniversit. Llu suggre aussi que les amnagements universitaires soient davantage ouverts au grand public.

    Julien Bossu

    luniversit au cur de la ville

    Genevive Fioraso, ministre de lEnseigne-ment suprieur et de la Recherche

    Parties prenantes

    Sommaire

    Dans les changements luvre de notre systme denseignement sup-rieur, un aspect est rest le parent pauvre des priorits: la vie tudiante.

    Recherche, regroupement, attractivit, russite, immobilier, excellence, gou-vernance ont, tour tour t au centre des rapports, mesures et plans divers. La vie tudiante demeure la trane, elle est finalement voque de manire complexe au point de navoir plus

    aucun sens ou presque, sans priorits et objectifs dfinis.

    Il est dailleurs intressant de consta-ter que lexpression Vie tudiante nexiste pas dans Wikipdia. Il ne faut pas tre devin pour imaginer que les diffrentes institutions et acteurs concerns nauraient pas la mme dfinition.

    LObservatoire de la Vie tudiante du CNOUS se penche rgulirement sur les conditions matrielles des tudiants et nous livre rgulirement des don-nes prcieuses sur la situation exact de ce milieu. Peut on rsumer la Vie tudiante ses conditions matrielles?

    (Suite page 1)

    Par Nicolas Delesque Directeur de la publication

    n95

    Vie tudiante et droit commun

    ACCUEILLIR

    LA VILLE UN

    IVERSITAIRE

    DE DEMAIN

    1993-2013 - L

    AVUF FTE

    SES 20 ANS

    Aix-en-Provence

    Arles

    Annecy

    Besanon

    Bourg-en-Bresse

    Agen

    Bordeaux

    Pessac

    Arras

    Amiens

    Aubire

    Belfort

    Epinal

    Metz

    RoanneVichy

    Nevers

    Chambry

    Grenoble

    Villeurbanne

    Digne

    Nice

    Rodez

    Toulouse

    Aurillac

    Castres

    Ville adhrente lAVUF

    Ville membre du C.A. de lAVUF

    Brive-la-Gaillarde

    Orlans

    EvryCachan

    Nanterre

    Saint Quentin en Yvelines

    Mantes

    Sceaux

    Saint-Maur des Fosss

    Troyes

    Caen

    Le Havre

    St L

    Rennes

    Brest

    Rouen

    Evreux

    Cambrai

    Villeneuve d'Ascq

    St Quentin

    LaonCompigne

    Albi

    Sarreguemines

    Reims

    Lyon

    Montpellier

    Valence

    Bziers

    Clermont-Ferrand

    Tarbes

    Bourges

    Paris

    St Brieuc

    Vannes

    Lille

    Cholet

    Nantes

    La Rochelle

    PoitiersNiort Chteauroux

    La Roche/Yon

    NOS PARTEN

    AIRES

    CONTACT

    LAVUF

    Franois RIO // AVUFTl. : 06 80 24 27 14 [email protected]

    crdit

    photo

    : Foto

    lia

    au 9 mai 2013

    1993-2013 - LAVUF FTE SES 20 ANS

    2 GRANDS S

    MINAIRES

    ET UN COLL

    OQUE

    Nantes

    13 et 14 juin 2

    013

    Aix-en-Prove

    nce

    10 et 11 octo

    bre 2013

    Paris 21 nov

    embre 2013

    www.avuf.net

    6 dcembre 2013

    ditorial

    Page 4 & 6 : Entretien avec Pierre Albertini fondateur de lAVUF.

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    Page 7 30 : Compte-rendu du Sminaire de lAVUF sur la Ville universitaire de demain Aix-en-Provence

    Lire la suite

    Page 21 38 : Chroniques, contributions et brves.

    Lire la suite

    Colloque 20 ans de lAVUF Paris 10/12/2013

  • 9 n 151 - Communes - la lettre

    focus mandats locauxfocus municipales 2014

    Mars 2014 : des conseils pour gagner (3)Aprs la prcision juri-dique et la rigueur arith-mtique lies au finan-cement de la campagne lectorale, nous abordons cette semaine un exercice de style plus alatoire : russir prsenter la meil-leure liste possible pour gagner llection et pour grer la commune I

    l y a les animateurs de listes qui ont trop de candidats la candidature et dautres qui ont des difficults "boucler leur liste". Il y a des listes qui rsultent dune lente distillation d-

    mocratique dans lesprit dune sorte de primaire, dautres qui dpendent de n-gociations dlicates entre partis, dautres encore qui relvent de la dcision dun seul ou de quelques-uns. Dans tous le cas, lexercice est difficile et les maires expri-ments lvent les yeux au ciel lorsquon voque ce sujet et la bonne mthode pour laborer la meilleure liste possible.

    Lquation rsoudre consiste concilier une quipe qui mobilise llectorat et les r-seaux de la commune pour gagner llection en mars, avec une quipe soude et coh-rente qui tiendra la route 6 ans pour grer, moderniser et transformer la ville. Lidal est que ces deux concepts se recoupent

    La tte de liste qui a du mal finaliser son quipe aura tendance accepter des personnes quil connat peu, pourvu que ce soit la femme ou lhomme de tel quar-tier ou hameau qui lui manque, voire en raison de son ge, de la diversit de ses origines, de sa profession ou de son nom qui parle aux lecteurs .

    Celui qui a trop de candidats doit viter de blesser les gos, de susciter des dis-sidences, voire des haines, et sil est

    sortant de bien doser la part de conti-nuit et de renouveau. Il existe un risque naturel de fossilisation dune quipe sur-tout si elle a bien fonctionn, mais il faut anticiper lusure et se projeter lobjectif 2020. Un maire rgulirement rlu affir-mait quil fallait chaque lection un bon tiers de nouveaux candidats. Or certains sortants estiment quils nont pas dm-rit, que ne plus tre conseiller municipal est une sorte de dshonneur, sans oublier celui qui rve secrtement dtre calife la place du calife. Nombre dlections ont t perdues pour navoir pas su bien grer cette phase essentielle.

    Des subtilits viennent agrmenter lexercice. La fonction envisage est-elle rmunre ou pas ? Serai-je galement conseiller communautaire ? Quelle sera ma dlgation en tant quadjoint ou conseiller dlgu ? Quelle place lou-verture des candidats issus de la soci-t civile, de la vie associative ou dautres composantes politiques ? Il faut trouver la bonne formule entre engagements poli-tiques, comptences, profils, gnrations, quartiers, composition de la population. Avoir une quipe en adquation avec le projet politique. Tel candidat, bien sous tous rapports, est-il sensible par ailleurs la dimension de la dmocratie partici-pative, au dveloppement durable, aux nouvelles technologies, lintercommu-nalit de projet, au logement social, la vie associative

    Par-del lefficacit par secteur de laction municipale, la tte de liste doit tre le ca-talyseur dun projet global de territoire, qui harmonise et mette en mouvement les qualits individuelles. Enfin, si vous tes parvenu rsoudre la quadrature de cercle il vous restera, en cas de fusion avec une autre liste pour le deuxime tour, re-nouveler lexercice en moins de 48 heures avec dautres partenaires.

    Ultime constat dun lu chevronn : sur une quipe il y a toujours de bonnes sur-prises et de mauvaises. Bon courage !

    Franois Descamps

    Continuit et renouveau

  • 10 Communes - la lettre - n 151Grant - Directeur de la publication : Nicolas Soret - Rdacteur en chef : Philippe Foussier - Conception ralisation : Brigitte Bossu

    Ont particip ce numro : Julien Bossu - Franois Descamps - Dominique Maurel - Photos : D.R

    Llu de la semaine nicolas rouly

    la carte jeune de la Seine-Maritime

    Nicolas Rouly est trs tt prpar louverture sur lautre. Issue dune famille militante, il est le fils dune ligne maternelle dinstitutrices. Son enfance, il la passe Dreux, lpoque o le Front national simplante localement. Ce contexte le pousse un

    engagement politique prcoce. Il na pas encore 16 ans lors-quil prend sa carte au PS, en 1992. Lanne suivante, il se lance dans laventure du MJS avec Benot Hamon. Il devient secrtaire national charg de llaboration du projet. Cest en 1995 quil passe du militant llu. Laurent Fabius le prend sur sa liste aux lections municipales Grand-Quevilly. Nicolas Rouly est lu conseiller municipal. Actuellement, il est maire adjoint de cette commune de la banlieue rouennaise, en charge des affaires scolaires. Aprs le lyce, il se lance dans des tudes de sciences politiques, tudie le droit public puis il passe par lcole davocat. Il le devient en 2002 au barreau de Rouen. Trois ans plus tard, il cre son propre cabinet, qui se spcialise dans la dfense des collectivits territoriales et des trangers.

    En 2008, il entre lAssemble dpartementale en tant qulu de Grand-Quevilly. Il en est le benjamin. Nicolas Rouly devient le prsident du groupe socialiste du Conseil. En 2011, il accde la vice-prsidence et soccupe des questions de jeunesse. Le 22 janvier 2014 est pour lui une journe particulire : cest celle de son accession la tte du dpartement. Soutenu par le pr-sident sortant, il est lu confortablement avec 44 voix sur 69.

    Jexprime toute ma gratitude pour le soutien unanime mani-fest. Merci de votre confiance , sont les premiers mots adres-ss ses camarades. Cette lection reflte une logique collective de rajeunissement du dpartement, et vient couronner vingt annes dengagement local. Le 22 janvier fut aussi loccasion dlire les vice-prsidents et les membres de la commission per-manente. Son premier vice-prsident nest autre que Frdric Sanchez, le maire de Petit-Quevilly et prsident de la CREA, la Communaut dagglomration de Rouen.

    Ds sa prise de fonction, Nicolas Rouly annonce sa volont de faire de son dpartement un territoire plus solide et plus so-lidaire . Il prvoit de suivre trois axes autour de la solidarit. Tout dabord une solidarit sociale : il souhaite faire renouer le dpartement avec une dynamique efficace de retour lemploi et une politique dinsertion. Ensuite une solidarit gnration-nelle ; il mise la fois sur une politique jeunesse ambitieuse et sur lautonomie des seniors. La Seine-Maritime est lun des vingt dpartements qui exprimente la "garantie jeune". Enfin une solidarit gographique. Nicolas Rouly veut un lien plus fdrateur entre les diffrents territoires et toutes les caract-ristiques du dpartement . La Seine-Maritime est en phase de mutation. Dvelopper les infrastructures est indispensable pour accrotre son attractivit , prcise Nicolas Rouly. Lamna-gement numrique du territoire avec un dploiement du trs haut dbit qui sera effectif dans 5 15 ans, participe de cette at-tractivit. Tout comme la ligne nouvelle Paris Normandie. Cet axe ferr est un enjeu majeur pour la desserte de la Normandie et pour le dynamisme de la Seine-Maritime , conclut le nou-veau prsident du dpartement.

    Julien Bossu

    Un dpartement solide et solidaire

    Nicolas Rouly a t lu prsident du Conseil gnral de Seine-Maritime le 22 janvier. Il suc-cde Didier Marie, devenu rcemment sna-teur

    Didier Marie et Nicolas Rouly, le 22 janvier dernier(photo CG Seine-Maritime)

  • 11 n 151 - Communes - la lettre

    DPARTEMENTS & RGIONS de France

    TRIMESTRIEL

    7

    N10-11Aot 2013

    Lredes territoiresinnovantsCap sur les municipales 2014

    maisondeselus.fr NUMERO DOUBLE

    25 la revue des lus socialistes et rpublicains

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    CommunesDPARTEMENTS & RGIONSde France

    CommunesDPARTEMENTS & RGIONSde France

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    Dans quelques mois sachvera le mandat des quipes municipales lues ou rlues en 2008 et souvrira un nouveau mandat partir de mars 2014. Au cours du mandat coul - comme des prcdents pour ceux qui taient dj majoritaires - cest une vidence de souligner que les quipes conduites par des lus socialistes et rpublicains ont leur actif une somme considrable de ralisations innovantes, inventives, originales. On le sait, ce qui est test au niveau local peut tre appliqu ensuite au plan national, et nombre de mesures actes lors des campagnes prsidentielle et lgislatives de 2012 sinspiraient dinitiatives menes dans les territoires. Communes de France a donc souhait, avant le terme du mandat, proposer un panorama - qui est loin dtre exhaustif - de ralisa-tions souvent exemplaires mettre lactif des municipalits ou des intercommunalits diriges par des lus socialistes et rpublicains.

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    Trimestriel 10-11- Couverture.pdPage 1 26/07/2013 10:55:27

    BULLETIN DABONNEMENTune anne pour 120

    le trimestriel la newsletter des hors sries

    Collectivit ou organisme

    nom - Prnom

    Fonction

    adresse

    adresse lectronique

    nombre dabonnementsjoindre la liste et les coordonnes postales et mails des destinataires)

    Signature, date et cachet de la collectivit

    Les lus peuvent demander la prise en charge de cet abonnement au titre de la formation des lus.Rglement par chque lordre de : Communes de France, 8 bis, rue de Solfrino 75007 ParisMandat administratif : BFCC PARIS AGENCE DE COURCELLES 42559-00001-51000012960-40

    Communes de France 8 bis, rue de Solfrino 75007 ParisTl. 01 42 81 41 36 - Fax. 01 48 74 00 78mail. [email protected]

  • 12 Communes - la lettre - n 151

    DPARTEMENTS & RGIONS de France

    Bon de commande au numro

    2

    TRIMESTRIEL N 1AVRIL 2011

    RFORMETERRITORIALEun projet de gauche

    122

    TRIMESTRIEL N 2JUILLET 2011

    POPULATIONSET TERRITOIRES :a bouge !

    maisondeselus.fr

    25 la revue des lus socialistes et rpublicains

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    Les projections dmographiques pour les 30 annes venir dessinent une rpartition de la population sur le territoire national profondment diffrente de lactuelle. Certaines rgions, certains dpartements font dj face des mutations dmographiques importantes, positives ou ngatives. Souvent, lexode urbain sest substitu lexode rural du sicle prcdent. Dans tous les cas, les politiques publiques sont sollicites par ces changements. Au plan local, les collectivits territoriales sadaptent ou anticipent. Au plan national, labsence dune politique damnagement du territoire se fait en revanche douloureusement sentir. Un d pour la gauche, auquel Communes de France apporte une contribu-tion dans la perspective de 2012.

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    TRIMESTRIEL N 5MARS 2012

    LES TERRITOIRESdans la campagneprsidentielle

    maisondeselus.fr

    25 la revue des lus socialistes et rpublicains

    LES TE

    RRITOIRES

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    LE N5

    - MARS 20

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    Sil convient prioritairement de dessiner des perspectives pour lavenir de nos territoires pour laprs prsidentielle, un bilan de 5 ans de sarkozisme, de 10 ans de pouvoir de la droite et des 30 ans de lacte 1 de la dcentralisation simpose paralllement. Car on ne pourra fonder durablement lapprofondissement et lamlioration de notre dmocratie territoriale qu partir dun diagnostic des progrs et des reculs enregistrs depuis 1982. Cest ce quoi se livre ce nouveau numro de la revue Communes de France, qui propose aussi des regards plus historiques, notamment sur la Rvolution franaise et le Second Empire.Comment lorganisation de la puissance publique peut-elle rpondre ces constats ? Faut-il des collectivits territoriales plus fortes ? Plus responsables ? Quel rle rserver aux services publics ? Quel rle pour les petites villes dans la structuration territoriale ? Quelle place pour les banlieues ? Enfin, ce numro consacre une large part la problmatique de loutre-mer.

    CommunesDPARTEMENTS & RGIONS de France

    CommunesDPARTEMENTS & RGIONS de France

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    TRIMESTRIEL N 9

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    JUIN 2013

    Economie socialeet solidairePriorit lhumain

    maisondeselus.fr

    25 la revue des lus socialistes et rpublicains

    N7

    - NOEM

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    CommunesDPARTEMENTS & RGIONSde France

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    LIDAIRE : PRIORIT LHUMAIN

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    couverture 4-6mm montage.indd 1 29/11/2012 10:55:07

    Pourtant importante du point de vue de son poids conomique et des emplois quelle reprsente, lconomie sociale et solidaire demeure mal connue. La nomination dun ministre charg de lESS dans le gouverne-ment de Jean-Marc Ayrault tmoigne de la volont de la gauche de recon-natre et de dvelopper ce secteur aussi dterminant sur le plan conomique que par sa dimension sociale. Les collectivits locales socialistes et rpublicaines sengagent, elles aussi, pleinement en faveur de lESS. Cest ce que ce numro de Communes de France seorce de dmontrer en abordant cette thmatique tant sur le plan thorique que pratique.

    puis

    T 1 T 2 T 3 T 4 T 5 T 6

    T 7 T 8 T 10-11T 9 T 12 Hors srie n1

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    Communes de France 8 bis, rue de Solfrino 75007 ParisTl. 01 42 81 41 36 - Fax. 01 48 74 00 78mail. [email protected]

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