Nexus 66 - Guérisons, Apparitions, Synchronicités - De l'autre côté du miracle (janv 2010)

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    NEXUS 66janvier-fvrier 201012

    l a U n e

    De lautre ct

    . p 14 Mirage ou message ?

    . p. 16 Divines apparitions

    . p. 20 Lourdes : 150 ans de gurisons

    . p. 22 Quand la mdecine sincline

    . p. 24 Ns pour gurir

    . p. 26 Du chapelet au scanner

    . p. 28 Placebo : linconscient gurisseur

    . p. 29 Vers une psycho-spiritualit ?

    . p. 31 Petits miracles au quotidien

    . p. 33 Thierry Salmeron :

    La vie donne tout. Cest a le miracle

    du miracle

    Phnomne surnaturel ?Intervention divine ?

    Autosuggestion ?

    Les miracles dfent la raison ;les gurisons inexpliques

    narguent la mdecine etle scientisme triomphant.

    Au-del de la croyance ou

    du scepticisme, que nousapprennent ces vnements

    extraordinaires sur nous-mme et notre potentiel

    dautogurison ? Le miracleest-il exceptionnel, ou

    bien ne sommes-nous

    quexceptionnellementrceptis au miraculeux ?

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    l a U n eDossier ral is par Jocel in Morisson

    Il ny a que deux faons de vivre sa vie : lune en faisant comme si

    rien ntait un miracle, lautre en faisant comme si tout tait un miracle.

    Albert Einstein

    l a U n e

    GerardMuguetinventions

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    Linterface esprit/cerveau conservelessentiel de son mystre. Cest le problme dicile dela conscience, identi par le philosophe australien DavidChalmers. Perspective matrialiste ou pas, la faon dontles deux entits interagissent reste incomprise. Ce qui estcertain, pour le neuropsychologue qubcois Mario Beau-regard, cest que dans leet placebo comme dans les thra-pies cognitives, les croyances de la personne modient la rponsedu cerveau. Or, si lesprit tait quelque chose dimpuissant, on nepourrait pas observer ces rsultats. Par exemple, une per-sonne atteinte de phobie ou de TOC (trouble obsessionnel

    compulsif) va tre capable, grce une thrapie compor-tementale, de reprogrammer son cerveau en mobilisantson attention. De nouvelles penses vont se substituer auxpenses intrusives ou phobiques, et un nouveau circuitneuronal va remplacer le circuit pathologique, comme onlobserve ensuite en imagerie crbrale. Pour Mario Beau-regard, linterprtation la plus simple est de considrer que cequi se passe au niveau psychique a une inuence au niveau neu-robiologique.

    Prire linsu de son plein gr Ces observations viennent conrmer une quantit impres-

    sionnante dtudes mettant en vidence que des activitstelles que la mditation, la relaxation, la prire, etc., sont

    bnques la sant et favorisent la gurison. EdwardLarson a eectu, dans son livre The Faith factor, une revuedtaille de 158 tudes mdicales portant sur leet de lareligion ou de la spiritualit sur la sant, dont 77 % faisaienttat dun bilan clinique positif. Une autre tude portant sur400 personnes ges de plus de 64 ans a montr que des ac-tivits de nature spirituelle taient associes un meilleurtaux de survie. linverse, on a montr quune relationconictuelle avec la religion augmentait le risque de d-cs chez des patients malades et gs. Le lien de causalitnest peut-tre pas si vident et il ne sagit pas de donner

    des gages dnitifs aux croyants. Ce ne sont pas les croyan-ces elles-mmes qui sont bnques, puisque direntespratiques religieuses donnent des rsultats semblables,mais bien les tats mentaux qui en dcoulent.Dautres tudes ont t plus controverses, car elles por-taient sur la prire dintercession , qui consiste prier pourla gurison de quelquun dautre, parfois son insu. Unetude portant sur 1 800 patients oprs du cur na pasmontr que les prires orientes vers leur gurison avaientun eet quelconque. Pire, ceux qui savaient que lon priaitpour eux se sentaient encore plus mal que les autres ! Pour-tant, William Harris avait montr en 1999 que la prire

    dintercession, complmentaire, distance, en aveugle, produitune amlioration mesurable des indicateurs mdicaux chez les pa-

    Du chapeletDe nombreusestudes ontconstat les eetsbnfques sur lasant de pratiquesspirituelles, ousimplement dela relaxation.Aujourdhui, lesneurosciences

    vont plus loinen identifantce qui se passerellement dansle cerveau.

    G.M.

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    tients gravement malades . Et dautres tudes lont conrm,mais dans le cas des oprs du cur, il a t avanc queceux qui savaient que lon priait pour eux pouvaient sen ef-frayer en se pensant rellement larticle de la mort. Cestce quon appelle un eet nocebo, contraire au placebo.

    veil acclrUne tape supplmentaire est franchie avec les tudesqui montrent que lveil induit par une forme de bndic-tion produit des modications dans le cerveau. Le cher-cheur allemand Christian Opitz sest pench sur le cas

    de la bndiction dunit appele deeksha, telle quelleest pratique par Sri Bhagavan au sein de la Golden AgeFoundation, en Inde. Selon ce dernier, lveil peut tretransmis comme une grce, et se raliser en quelques se -maines. Opitz a tudi les scans crbraux de personnes dirents stades dveil et observ quils prsentaientdes caractristiques communes : baisse dactivit dans leslobes paritaux, lis au sentiment de soi et lorientationdans lespace ; et hausse dactivit dans les lobes frontaux,principalement le gauche, li au sentiment de bonheur etde bien-tre. Ceci conrme selon lui un processus dveilen marche, comme si le deeksha installait en premier lieu

    le cblage neuronal, puis que lexprience subjectivede la personne se transformait peu peu. Opitz en dduit

    galement que lexprience mystique sauvage peut tredstabilisatrice et pathologique prcisment parce que lecerveau nest pas prt pour lintgrer. Chez des disciplesindiens de Sri Bhagavan et Amma, Opitz a observ que lazone appele septum pellucidum , associe lhumeuret la joie, tait norme , alors quelle est sous-active chezla plupart des gens et trs rduite chez les dpressifs. Au

    niveau hormonal, il note galement laugmentation dela production docytocine, lhormone de lamour et de laconance. Sri Bhagavan insiste sur la ncessit davoir desrelations sociales et personnelles harmonieuses, o lonrejoint Matre Philippe et les penses justes qui devaientaccompagner ses soins (lire p. 24).

    Nouveau cerveauLe chercheur danois Erik Homann a tudi les tracs EEG(lectroencphalogramme) de douze personnes partici-pant un sminaire dveil en Inde. Il constate dabord une forte tendance des deux hmisphres fonctionner de fa-on plus symtrique . Ensuite, il observe une augmentation

    des ondes crbrales gamma dans les lobes frontaux, quiltraduit par une activation du nouveau cerveau , indispen-sable au processus dveil et ltat dunit. En eet, detelles ondes gamma ont t observes par Richard David-son chez des mditants bouddhistes zen expriments.Selon Mario Beauregard, ces ondes gamma seraient toute-fois lies leort dattention qui est requis dans ces for-mes de mditation. En revanche, il a lui aussi observ quecertaines personnes ayant vcu une exprience de mortimminente (NDE) conservaient galement une trace dansle cerveau. Dailleurs, plusieurs cas de gurisons spectacu-laires ont t constats aprs une telle exprience. Ainsi,

    le mystre demeure, mais le potentiel de la consciencesemble illimit.

    Ce ne sontpas lescroyanceselles-mmesqui sontbnfques,puisque

    direntespratiquesreligieusesdonnentdes rsultatssemblables,mais bien lestats mentauxqui endcoulent.

    au scanner

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    janis Schonfeld est une architecte dintrieur gede 46 ans et vivant en Californie. Elle est au borddu suicide quand elle trouve assez de courage poursenrler dans une tude clinique sur la dpression.Aprs quelques examens prliminaires, elle est im-patiente dessayer ces nouvelles pilules si promet-teuses. Et les promesses sont tenues : sa vie est repar-

    tie sur de bons rails, mme si les eets secondairespnibles comme la nause sont bien prsents, maisson inrmire la prvenue. sa dernire visite lhpital, le mdecin lui annonce quelle est guriede sa dpression, une authentique gurison. Toute-fois, elle fait partie du groupe contrle de ltude,celui qui a pris un placebo, autrement dit une pilulesucre sans aucun eet pharmacologique. Le seulmdicament quelle avait reu tait une substance im-matrielle et immortelle : lespoir , crit le neuropsy-chologue Mario Beauregard qui relate cette histoiredans son livre Du Cerveau Dieu. Dans leet placebo,les croyances de lindividu et ses attentes au niveau du

    traitement semblent inuencer lactivit du cerveaudans la dure, explique-t-il. On a donc une causalit quisexerce du mental au crbral. Et Mario Beauregardde citer une tude de luniversit de Colombie bri-tannique Vancouver avec des patients atteints dela maladie de Parkinson (dans laquelle un groupe deneurones cesse de produire de la dopamine) : Lespatients qui croyaient le plus lecacit du traitement,soi-disant rvolutionnaire, sont ceux dont le cerveau aproduit le plus de dopamine, en quantit comparable avecdes individus sains, alors mme que leurs cellules dopa-mine taient dtruites 80 %. Il y a donc un lien entre ce

    qui est vcu au niveau mental et leet neurobiologiquesubsquent.

    Leffet blouse blancheTous les mdicaments sont tests versus placebo pour dmontrer queleur eet est suprieur, ce qui ne sob-serve souvent qu la marge, comme

    avec les antidpresseurs. Le simple faitde voir un mdecin en blouse blancheproduit un eet placebo, qui peut treaussi ngatif (on parle alors deet no-cebo). Le Dr Bernard Thouvenin expliquedans Les Voies de la Gurison que pratique-ment tous les symptmes de toutes les maladiespeuvent ragir au placebo tudi en double aveugle,mme le diabte, langine de poitrine (angor, souran-ce du cur) et le cancer. La douleur est particulirementplacebo sensible, mme les douleurs cancreuses, peut-tre en raison de la libration dorigine psychique des endo-morphines. Selon Mario Beauregard, leet placebo ne doit

    pas tre confondu avec les processus naturels de gurison : Il repose spciquement sur la croyance et la conviction men-tale quun remde particulier sera ecace. Mais ce quil meten jeu, ce quil mobilise, relve bien dune extraordinairecapacit dautogurison. Parmi les cas les plus spectaculai-res, Mario Beauregard cite celui dune personne invalideen raison datroces douleurs aux genoux, qui se retrouvegurie aprs une intervention chirurgicale simule . On apratiqu trois petites incisions au niveau du genou, imm-diatement recousues Lve-toi et marche !Les sceptiques ont beau jeu dattribuer leet placebotoutes les gurisons inexpliques, mais le problme est seu-

    lement dplac, car encore faut-il comprendre comment ilfonctionne et la ralit quil recouvre.

    Placebo :linconscient gurisseur

    Du latin je

    plairai , leetplacebo renvoieaux ressourcesextraordinaires denotre consciencedans le processus

    de gurison.

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    Sous linuence dunombre croissant dtudes qui dmon-trent lecacit de pratiques comme larelaxation, la mditation ou la prire surla sant, le regard de la mdecine et dela psychologie a commenc changer en

    Occident. Certes, les positions des socits savantes ou instances scienti-ques, frappes dinertie, nvoluent qu la marge. Mais les pratiques desthrapeutes et leur conception de la maladie sont en pleine rvolution. Lerationnel a du bon, mais il peut tre destructeur, estime Alain Perreve-Genet,cardiologue et psychiatre. Molire lavait bien compris. Les mdecins ne savent

    pas dire je ne sais pas, alors ils nomment les choses mme quand ils ne compren-nent pas. Ainsi, ladjectif psychosomatique renvoie une totale ignorancedes causes, plutt qu un savoir objectif. De mme, on nomme eet placebo

    le fantastique potentiel dautogurison dont chacun est porteur, sans avoir lamoindre ide des mcanismes en jeu.

    Conspiration du silence Quand on discute avec des scientiques en priv, il y a beaucoup plus douverture quon

    pourrait le croire, observe le neuropsychologue Mario Beauregard. Mais ils disent : nousdevons penser notre carrire, nos crdits de recherche, etc. Il y a une sorte de conspira -tion du silence, qui est aussi une raction de peur. Cest donc du terrain que viennentles volutions en cours, des thrapeutes eux-mmes, mais aussi et surtout du publicqui exerce une pression croissante pour que lon prenne en compte non seulement

    le corps de lindividu, mais galement les dimensions motionnelle et spirituelle deson existence. En tmoigne le succs de lassociation Inrees1 fonde par le journalisteStphane Allix, et qui vient de publier un Manuel clinique des expriences extraordinai-res lusage des thrapeutes mais aussi des curieux et passionns. Contributrice de

    louvrage, la psychologue Isabelle de Kochko observe le basculement engag : Cequi mtonne toujours quand on parle de lextraordinaire est la prcipitation super -

    cielle trouver des explications dites rationnelles qui sont parfois bien tires par lescheveux, mme dans les milieux psy qui devraient tre plus ouverts. Quand on necomprend pas, on dit trop facilement que ce nest pas possible ou que anexiste pas , ajoute-t-elle. Mais elle juge tout aussi tonnantes les rac-tions plutt condentielles de professionnels de sant qui parlent de donsqueux-mmes possdent : voyance, prmonition, magntisme Comme il

    y a quelques annes avec lhypnose, les jeunes psychologues chercheurs qui briguentdes postes universitaires ne doivent pas trop se compromettre , relve-t-elle.

    Vers une psycho-spiritualit ?

    nergie vitale,

    expriencetranspersonnelle,chamanisme

    De plus enplus de psysouvrent leur

    cabinet linexpliqu.

    G.M.

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    ParadoxeThierry Janssen, ex-chirurgien devenupsychothrapeute, alui-mme parcouru lechemin qui mne dunemdecine mcanise,quasi dshumanise, une approche globale,holistique, de la per-sonne et de son trou-ble. La gurison est unconcept qui permet defaire le lien entre le corpset lesprit, explique-t-il.Dans les cultures asia-

    tiques, qui nont jamaisspar le corps et lesprit,lnergie est au centredes systmes de guri-son : Prana en Inde, Qi enChine, Ki au Japon, etc. Le paradoxe est que la science, la mdecine elle-mme, necroit pas lnergie vitale, comme le constate fort juste-ment le biologiste canadien Bernard Grad. Nous passonsenn de la biochimie la biophysique, avec une prise encompte graduelle de la notion dnergie (voir NEXUS n 65).En rfrence aux rois thaumaturges ( Le Roi te touche, Dieu

    te gurit ), Thierry Janssen note quen Occident beaucoupde gurisseurs ont un mythe personnel. Ils insistent sur un par-cours initiatique, pass par la sourance et au bout duquel il y acomme une rvlation extrieure, qui leur donne une connexion,une lgitimit. Au nal, ils se disent connects plus grandqueux, ce mystre de la vie que beaucoup appellent Dieu.

    Traumatismes effacsPsychiatre, neurologue et lui aussi auteur succs, DavidServan-Schreiber a rencontr le prodigieux au dtour duvirage intellectuel qui fut le sien. Parmi les mthodes quilprsente dans son livre Gurir, lEMDR2 est vritablementspectaculaire, et encore plus incomprhensible pour la

    science que tous les concepts dnergie vitale. Commenten eet les mouvements oculaires rapides (comme dans lesommeil du rve), associs au rappel dun souvenir trauma-tisant, peuvent-ils faire disparatre les (graves) symptmeslis ce traumatisme ? Victimes dattentats, de viols, t-moins de scnes de massacre, ils ont perdu le sommeil etla srnit depuis des annes. Et voil que quelques sancesdEMDR eacent littralement toutes les composantes psy-cho-motionnelles associes au traumatisme pour ne lais-ser que le souvenir lui-mmeDans le domaine de la maladie mentale, on gravit encoreune marche vers linconnu. Freud a dcouvert linconscient

    en tudiant lhystrie , rappelle le psychiatre Serge Tribolet,qui a le sens de la formule : le fou na pas une case en

    moins, mais une case en plus ! qui sait entendre, le dliredit beaucoup, crit-il dans son dernier livre3. Rduire la folie la maladie mentale est une grave erreur en mme temps quunefaute thique ! La folie nest pas lexpression dune carence, maisla manifestation dune capacit suprieure, capacit dpasser lemur de la connaissance rationnelle pour accder un savoir com-

    parable celui que pouvait transmettre la pythie (oracle grec).

    Expriences chamaniquesParmi les vcus autrefois systmatiquement asso-cis la folie, les expriences transpersonnelles sontaujourdhui vues dun autre il. Aprs Freud et Jung, ona dcouvert que linconscient humain est beaucoup plus vastequon le croyait, souligne Mario Beauregard. Lesprit hu-main et la notion de soi peuvent varier normment, au-deldu temps et de lespace, jusqu des expriences didentica-tion avec tout lunivers, de conscience cosmique. La psychologie transpersonnelle est aujourdhui un qua-trime courant reconnu de la psychologie aux tats-Unis.

    Olivier Chambon, autre psychiatre form lEMDR, sin-tresse dsormais aux expriences de type chamanique,qui prsentent ses yeux des possibilits insouponnes ,autant que des proprits thrapeutiques originales . Ainsi,les voies dexploration ne manquent pas pour tenter decomprendre un peu mieux un tre humain dcidmentmultidimensionnel.

    Notes

    1. Institut de recherche sur les expriences extraordinaires2. Eye Movement Desensitization & Reprocessing (Intgration neuro-motionnelle par les mouvements oculaires)

    3. Bien rel le Surnaturel, et pourtant (Avec Marc Menant, Alphe2009)

    Pour OlivierChambon,

    psychiatre,les expriencesde typechamanique,prsententdes propritsthrapeutiquesoriginales .

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    Concomitancedvnements

    relis par le senset non par lacause. Derrirela dfnitionaustre, se cacheun phnomnelumineux quenous avons tousexpriment.

    petits miracles au quotidienSynchronicits :

    NikosEconomopoulos/Mag

    numPhotos

    Les conciden-ces fascinent les hommes depuis lAn-tiquit, mais elles nont pris le nom desynchronicits lorsquelles sont hau-tement signiantes , que suite aux tra-

    vaux de Carl G. Jung avec le physicienWolfgang Pauli. Lpisode qui a menle grand psychologue suisse sur la pistedes synchronicits est connu : une pa-tiente lui rapporte un rve dans lequelelle reoit en cadeau un scarabe dor.Jung entend alors un lger choc contresa fentre ; il ouvre et recueille danssa main un scarabe (ctoine) dor. Ilprcise dans Synchronicit et Paracelsicaquun tel vnement ne stait jamaisprsent lui avant, ni ne sest repro-duit ensuite. Prcisment ! pointent les

    sceptiques : Jung attribue du sens cequi nest quune concidence, entire-ment due au hasard. Qui na fait lex-prience de sintresser aux synchro-nicits et den voir soudain partout ?Cest donc bien que lon projette dusens sur ce qui nen a pas. Autrementdit, cest de la pense magique ou du dlire dinterprta-tion . moins que le monde se mette rellement fairesens quand on le regarde autrement. Certaines synchro-nicits peuvent en eet relever dune forme de miracle ,lorsquelles permettent par exemple de dbloquer une si-

    tuation, de rpondre une question fondamentale, ou din-diquer un chemin suivre

    Anges encyclopdiquesJai personnellement trouv dans unefoire aux livres doccasion un ouvrageauquel javais pens le matin mme,tout en ayant oubli le titre. Ny pen-

    sant plus laprs-midi, je suis all di-rectement au fond de la salle et ce livreest le premier que jai sorti dun car-ton. Lcrivain Arthur Koestler parlaitd anges encyclopdiques propos deces aides inattendues qui nous mettententre les mains linformation livresqueque lon recherche. Ainsi, un livre tom-be parfois ouvert la bonne page ! Defaon gnrale, beaucoup voient lin-tervention de leur ange gardien oude leur guide dans ces concidencessigniantes.

    Auteur de plusieurs ouvrages sur le su-jet, Jean Moisset donne des exemplespour distinguer concidence, srialitet synchronicit. Au cours de vos va-cances, vous rencontrez un ami : cestune concidence. En plus de cet ami,vous rencontrez deux autres connais-

    sances pendant votre sjour : cest la srialit. Mais, vousrendant sur votre lieu de vacances Arcachon, vous voyezune ache des Antilles qui vous fait penser des amis par-tis vivre la Martinique et dont vous tes sans nouvellesdepuis quinze ans. Arrivs sur place, vos voisins imm-

    diats sont ces mmes amis : synchronicit. Autre exemple,davant lre des tlphones portables : vous passez devant

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    une cabine tlphoniqueet le tlphone sonne.Vous dcrochez etavez au bout du l unami qui cherchait vous joindre maissest tromp denumro !

    Tout me parle Il faut tout demme prendregarde ne pasvoir des signes lo il ny en a pas.Lcrivain MichelCazenave a ainsi

    propos que la syn-chronicit soit lori-gine de la somatisation,cest--dire la symbiose corps-esprit qui fait que noustombons malades apparemmentsans cause. Dans son livre Ce qui estcach aux sages et aux intelligents, ThierrySalmeron met en garde contre les faux signes,produits du mental, et les vrais qui sont le r-sultat dune prsence consciente. Il cite lespropos dun grand chef indien : Tout ce qui

    passe prs de moi, me parle . Vous tes guidsvers le meilleur pour vous, par des signes acces-sibles vos sens , ajoute-t-il. Mais il va trs(trop ?) loin en expliquant que le libre arbitreest nfaste, puisquil nous donne des choixpermanents alors quil surait de suivre dessignes qui nous sont destins . Le libre arbi-tre serait ainsi lorigine de la chute dAdamet ve.

    Lcher-prise et intuitionLe psychologue Jean-Franois Vzina, qui apubli Les Hasards ncessaires(ditions LHom-

    me 2002), estime avec Michel Cazenave que les synchronicits se produisent plus frquem-ment en priode de tension psychique, alors que laforme symbolique habituelle du rve na pas russi se faire entendre. Il ajoute : La synchronicit vue sous cetangle nest pas ncessairement un cadeau magique comme elleest parfois dcrite dans le langage populaire. Encore que la souf-france peut tre perue comme une grce. Je suis toujours amuslorsque je lis dans un livre ou un article cette phrase : Provoquezla synchronicit dans vos vies ! En ralit, la synchronicit chap-pe au contrle du moi. On ne peut que se rendre disponible auxmessages de linconscient qui empruntent cette voie.

    tre disponible aux messages de linconscient, cela revient dvelopper son intuition, peut-tre en lchant prise . La

    lueur vacillante de notreintuition , comme lap-

    pelle Jean-FranoisVzina, peut nouspermettre de recon-natre des proces-sus symboliquesqui se dploientsous la forme demotifs, de pentesqui nous attirent etnous conduisentimperceptiblementvers telle person-

    ne, tel travail, telauteur ou encore tel

    pays. Lidentica-

    tion de ces processuset motifs est un apport

    majeur de Jung, selonJ.-F. Vzina.

    Lien quantiqueMais Jung y voyait plus encore quun

    cheminement. Les synchronicits ma-nifestaient selon lui lunit du monde, lUnusMundus, travers des relations acausales (sans relations de cause eet) dont il voyaitun cho certain dans les proprits droutan-

    tes de la physique quantique. Cest pourquoiil a travaill sur le sujet avec Wolfgang Pauli,prix Nobel de physique en 1945. On sait en eetaujourdhui de faon certaine que des particu-les lmentaires ayant interagi par exempledes photons - restent connectes via un lienmystrieux et acausal. Toute mesure sur lunedes particules modie instantanment ltat delautre, mais sans transfert dinformation. Il nya pas de communication entre elles, mais laphysique contemporaine est oblige daccepterquelles forment un seul et mme systme phy-sique, non local, mme si elles se trouvent loi-

    gnes de plusieurs milliards dannes-lumirelune de lautre.Laspect initiatique des synchronicits a tmis en exergue dans des romans tels que La

    Prophtie des Andes (James Redeld) ou LAlchimiste (PauloCoelho). tre davantage lcoute, plus conscient, plus pr-sent au monde, voil qui ne saurait nuire. La concidencerenvoie au hasard, mais le hasard, comme le miracle, nestquune question de point de vue. Souvenons-nous quelidogramme chinois qui traduit le mot hasard dsigneen fait la notion dappariement, de couplage. Ainsi le YiJing (Livre des Transformations) reposait tout entier selon

    Jung sur un principe synchronistique , qui fut sa premireproposition de lide mme de synchronicit.

    Selon Jung,les synchronicitsmaniestaientlunit du monde,lUnus Mundus, traversdes relations acausales dont il voyait uncho certain dansles propritsdroutantes

    de la physiquequantique.

    G.

    M.

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    la Une

    NEXUS : Considrez-vous une synchronicit comme un miracle ?Thierry Salmeron : La rponse passe obligatoirement par cettequestion essentielle : Quest-on venu aire sur cette terre ? Lorsdune NDE, jai vu ce que nous tions rellement, le terme le plusappropri serait : des tres de lumire. Nous sommes venus jouerdans le jeu de la vie avec ce corps (une sorte de scaphandre) quinous permet dexprimenter. Et a, cest dj un miracle. Nousrentrerons chez nous notre mort. Pour le jeu, nous avons oubli quinous sommes.Lutilit dun miracle, comme par exemple se nourrir de lumire, estdiscutable puisque nous sommes venus ici-bas pour exprimenter lamatire. Je prre donc manger une tartiette que de la lumire.Dans cet oubli de ce que nous sommes, nous avons le pouvoir decrer. Nous sommes des crateurs. Nous pouvons donc mettre

    derrire chaque miracle une construction personnelle ou collective.Tout en sachant que nous sommes capables de tout puisque notrecorps sur terre est reli ce que nous sommes rellement et quidpasse totalement notre comprhension humaine.Nous navons pas de mission, mais nous recevons un enseignementquotidien ici-bas, car nous sommes lcole de la vie. a, cest lemiracle de la vie. Et il supplante aisment nimporte quel autre miracle.

    Dans vos ouvrages, vous distinguez les vraies synchronicitsdes fausses, cres par le mental. Pouvez-vous expliquer ?Je ne dis pas synchronicit, mais signe de la vie qui nest quunepice de puzzle. La vie en action est un miracle.Il ny a pas de bons ou de mauvais signes de la vie. Le signeest neutre. Nous rentrons dans lerreur partir du moment onous voulons donner une explication ce que vous appelezune synchronicit. partir du moment o lintellect limit (et pourbeaucoup, malade) veut expliquer la magie dun signe de la vie,cest la drive, et nous en aisons quelque chose de prjudiciable.

    Vous avez vcu une NDE. Considrez-vous cela comme un miracle ?Une NDE nest pas un miracle. linstar dune maladie grave,cancer ou autre, cest une exprience orte aite pour les bourricots,pour les derniers de la classe lcole de la vie. Pour moi, lpoque, jtais trs jeune et a a t un rveil. Jen ai ramen desdevoirs la maison. Expliquer aux gens la vigilance, la consciencepour quils se sortent de leurs histoires dormir debout qui leuront oublier le pourquoi de leur venue sur terre : exprimenter et

    transcender. Do le passage oblig : la vigilance pour collecter,la conscience pour avancer. Lors de la NDE, des tres de lumire(comme vous et moi) mont demand de rendre les gens conscients.En montrant lexemple, dj. En crivant, en parlant.

    Quel rle joue la vigilance dans la perception des signes de la vie ?La vigilance est lobservation neutre de ce qui sort de lordinaire. Ily a les signes directs, voire grossiers : vous vous demandez sil estjudicieux de prendre la voiture ce soir alors que nous sommes envigilance orange cause des pluies ; vous en aites part un amiet un camion de pompiers passe ct de vous, sirne hurlante.Vous pouvez quand mme tenter lexprience, pour ma part, la vieme parle, jcoute, je nai pas de temps perdre en expriencestraumatisantes.Il y a les signes indirects, comme un verre qui tombe et casse, tout cequi sort de lordinaire et qui reprsente une pice de puzzle, car pris

    sparment, il ne mne rien. Et pourtant, beaucoup se tricotent unehistoire avec rien.Il y a des signes tout au long de la journe et le jeu de la vieconsiste les collecter sans chercher comprendre. Beaucoup neverront pas un verre qui tombe et casse, certains le verront et dautresen prendront conscience. Dans ce cas, cest quon la mis en lumirecomme quelque chose sortant de lordinaire. Ceci est important car,alors, il senregistre de lui-mme dans notre abuleux cerveau. Lecerveau stocke cette pice quil associe aux autres pices du mmepuzzle. Tout coup, cest la prise de conscience. Le ameux Eurka !Sans quil ny ait aucune intervention volontaire de notre part. Laprise de conscience nest pas prvisible, car elle ne dpend pasdune rexion intellectuelle. Une vidence apparat qui ne souredaucune contradiction. Le problme, si cen est un, cest que si vous

    devez expliquer intellectuellement ce que vous avez trouv, les motsne pourront traduire cette vrit.

    Alors que faire de ces signes de la vie ?Ds quil y a cette prise de conscience,une exprience suit qui va validervotre trouvaille. Noubliez pas quenous sommes venus pour cela :exprimenter dans la matire. Il ny a quelexprimentation qui sinscrit dans noscellules. Lintellect nimprime rien.

    Ce que je viens de vous dire est ormidable pour une personneconsciente. Et banal, voire dcevant pour une personneinconsciente. La personne inconsciente sennuie dans la vie car ellene sait pas quelle est lcole de la vie. Pour elle, tout est banal etelle a besoin de miracles spectaculaires. Ces miracles ne lui servent rien dans ce quelle a aire ici-bas. La personne consciente vacollecter quotidiennement ces pices de puzzle utiles puisquelleslui apportent des rponses et des directions pour ce quelle a aire ici-bas. Vous voulez du antastique ? La collecte quotidiennedes inormations et la prise de conscience nont pas encore tdcouvertes par les scientifques. a le sera dans quelques annesaprs que des cobayes humains auront t bards dlectrodes.Vous lavez en prime time.

    Selon vous, quest-ce qui se joue lorsquun grand thaumaturgecomme Padre Pio produit un miracle ?

    Padre Pio nous montre la puissance de la pense. La puissance dela oi. Il aurait juste allu y rajouter la conscience qui ait daut la religion. Jai assist de nombreux miracles. Jai vu des cancersgurir dans la journe, des gens pointer leur doigt sur quelquun etleur aire une marque indlbile, etc.Padre Pio sest cr des stigmates. Ceux de sa croyance.Si vous avez du temps perdre, crez-vous des trous o vousvoulez, je peux vous assurer que vous en tes capable.Pour ma part, je me contente de ceux que la vie ma donnsPeu de temps avant cet article, jai vcu des expriences et collectdes inormations dont je ne savais quoi aire. Les questions deNEXUSsont arrives, elles collaient aux rponses que javaiscollectes. La vie donne tout, cest a le miracle.

    Propos recueillis par Sylvie Gojard*Auteur de plusieurs ouvrages sur la vigilance, dont Ce qui est cach auxsages et aux intelligents(voir boutique p. 110).

    Il y a des signestout au long de lajourne et le jeude la vie consiste les collectersans chercher comprendre.

    Thierry Salmeron* : La vie donne tout, cest a le miracle